Je copie cette missive ici :
Cette chèvre de monsieur Seghi.
Il y a donc, à Lille, un journaliste travaillant pour la Voix du Nord qui se prénomme Patrick Seghi. Il « couvre », notamment, le « sujet » des jeunes « migrants » du Parc des Olieux. Producteur d’articles insipides mais vaguement bienveillants, il n’avait jusqu’ici pas vraiment retenu mon attention.
Mais il y a quelques jours, Seghi Patrick, journaliste de profession, a débarqué, sans y avoir jamais été invité, à un rendez-vous organisé avec un lycée du coin. Ce rendez-vous devait permettre de disposer d’une salle du lycée, pour les cours de soutien organisé par le Collectif des Olieux. Avait été également évoqué la possibilité de scolariser une dizaine de jeunes. Une sorte de partenariat, en tout cas l’amorce d’une discussion visant à aider ces jeunes coincés dans les limbes d’une procédure de reconnaissance de minorité cruelle et interminable.
Se contrefoutant de mettre en péril le tout début d’une éventuelle collaboration, il s’est imposé en prétextant être là pour faire son « travail ». Un homme de terrain, Seghi Patrick, qui ne doit certainement jamais avoir eu à l’esprit que la criminalisation forcenée de ces jeunes rends évidemment leur soutien délicat et parfois, nécessairement, informel .
Non pour lui, l’informel, c’est un titre dans son articulet. Ce que veut le Seghi, c’est faire son papier, produire son rapport. Et pour ce bon titre, qui propose, tout voyeurisme bu, une « vue de l’intérieur » au pays des emmerdes exotiques, la fouine Seghi est prête à piétiner une opportunité cruciale, sinon vitale, pour une soixantaine de jeunes, qui, je le rappelle, dorment encore à la rue, après y avoir passé tout l’hiver.
Alors même que nous l’avons prié d’attendre que les choses se concrétisent réellement avant d’en parler, lui précisant que son concours pourrait nous être bénéfique afin de sensibiliser d’autres établissements, eh bien, en toute conscience, il a choisi de publier tout de suite son reportage.
C’est là qu’on comprend ce qui anime la bienveillance des articles pleurnichards du Seghi. Il aime son Noir « se souvenant de sa Guinée natale » et rêvant (infiniment) à une scolarité digne de ce nom. Ça lui va bien comme ça.
Que la rencontre, délicate, ait été gâchée par sa faute, qu’à la suite de la parution de son articulet, le rectorat ait appelé le proviseur de lycée pour très clairement lui signifier de ne pas faire ce qu’il envisageait de faire, qu’une soixantaine de jeunes se retrouvent une fois de plus en carafe, ce n’est certainement pas de sa faute. Il n’aura fait que son travail. Et entretenu son fond de commerce.
Bravo à toi Patrick.
Mais sache-le : on te voit. »
(l’articulet en question : ▻http://www.lavoixdunord.fr/region/portes-ouvertes-au-lycee-baggio-de-lille-la-visite-ia19b0n3381975).