• LA CPI PEUT-ELLE JUGER ISRAËL ? UNE ARMÉE D’AVOCATS PORTE PLAINTE POUR « GÉNOCIDE »
    Le Media | 17 nov. 2023
    https://www.youtube.com/watch?v=XRwwWkCrr3g

    Gilles Devers est avocat au barreau de Lyon. Il est à l’initiative d’une plainte collective contre Israël pour génocide et crimes de guerre devant la Cour Pénale Internationale. Cette institution judiciaire internationale, créée en 2002, juge les auteurs des crimes internationaux les plus graves. Cette plainte réunit plus 500 avocats français et internationaux. Elle a été déposée le jeudi 9 novembre dernier au siège de la CPI, à Haye aux Pays-Bas. Si Israël semble jouir d’une certaine impunité et échapper à la justice internationale, elle a bien ratifié la CPI et les auteurs des crimes de guerre pourraient être traduits devant les juges. Mais quant est-til du crime de génocide ? Les conditions sont-elles réunies ? Quelle est la différence avec le crime de nettoyage ethnique ? Quelles sont les prochaines étapes de cette procédure qui promet d’être longue ? La plainte a-t-elle des chances de prospérer ? Gilles Devers nous répond, sans ambage, dans cet entretien exclusif.

    #7oct23

  • #Gaza : le manque de carburant menace d’arrêter « toute » l’opération humanitaire | ONU Info
    https://news.un.org/fr/story/2023/11/1140722

    M. Lazzarini a souligné la dévastation totale causée par près de six semaines de conflit qui, selon lui, a déclenché le plus grand déplacement de Palestiniens depuis 1948 .

    Des milliers de personnes ont fui le nord de Gaza vers le sud de l’enclave, arrivant « déshydratées, affamées, épuisées et sous le choc ».

    Les écoles de l’UNRWA accueillent désormais plus de 800.000 personnes dans des conditions désastreuses et un manque de nourriture, d’eau et d’assainissement adéquat. Jusqu’à 40% des personnes hébergées dans les refuges présentent déjà des maladies de peau.

    Il a également abordé certaines des dernières préoccupations de l’UNRWA ainsi que les « malentendus » ou la « désinformation ».

    Bien que les gens aient été évacués du nord, un tiers de toutes les personnes tuées l’a été dans le sud, a-t-il expliqué. Il a souligné qu’« il n’y a aucun endroit sûr à Gaza », y compris dans les locaux de l’ONU .

    #sionisme #criminel

  • West Bank Palestinians try to save their homes from Israeli extremists | PBS NewsHour
    https://www.pbs.org/newshour/show/west-bank-palestinians-try-to-save-their-homes-from-israeli-extremists

    Sarit Michaeli, B’Tselem:

    The West Bank is an area under Israeli occupation. And this means that Israel is obligated to protect the rights of Palestinians in the West Bank. But what Israel is doing is the exact opposite. And, very often, the government agents like soldiers and police are actually actively involved in this forceful transfer. This is a war crime.

    Leila Molana-Allen:

    What is your evidence that the Israeli government, the Israeli military has been directly complicit?

    Sarit Michaeli:

    When you see settlers and soldiers rampaging through communities together, when the Israeli security forces, the army, the police, stand by and sometimes support these forcible transfer acts, it’s not just the actions of these crazy individual criminals.

    Settler violence is a major informal tool that Israel uses to take over Palestinian land in the West Bank.

    #sionisme #criminel #cisjordanie

  • Comment le 7 octobre nous a toutes et tous changé·es – et ce qu’il signifie pour notre lutte

    Il peut être difficile de reconnaître un moment historique lorsqu’on le vit, mais cette fois-ci, en Israël-Palestine, tout le monde a pu le constater. Voici ce que nous savons et ce que nous pouvons supposer un mois plus tard.

    Un mois s’est écoulé depuis le 7 octobre. La vie de millions d’Israélien·nes et de Palestinien·nes a été bouleversée par les massacres commis par le Hamas en Israël ce jour-là, et par les massacres qu’Israël commet par la suite avec son assaut à grande échelle sur la bande de Gaza. Il est parfois difficile de reconnaître un moment historique lorsqu’on le vit, mais cette fois-ci, c’est clair : l’équilibre des forces a changé entre Israélien·nes et Palestinien·nes, et il changera le cours des événements à partir de maintenant.

    Un mois après le début de la guerre, il est temps de faire le point sur ce que nous savons qu’il est arrivé aux Israélien·nes, aux Palestinien·nes et à la gauche dans ce pays – et de faire quelques évaluations prudentes sur ce qui va suivre.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/11/15/comment-le-7-octobre-nous-a-toutes-et-tous-cha

    #international #palestine #israel

    • Haggai Matar, journaliste israélien, activiste politique, directeur exécutif du magazine +972, 8 novembre 2023 :

      [...] Au cours d’une opération minutieuse et sans précédent, les militants du #Hamas se sont échappés de la bande de Gaza assiégée, déjouant les plans de ce qui était considéré comme l’une des armées les plus puissantes et les plus sophistiquées de la région. Après avoir détruit des parties de la clôture entourant #Gaza et lancé une attaque sur le point de passage d’Erez, des milliers de militants se sont emparés de bases militaires israéliennes, ont tué ou capturé des centaines de soldat·es, puis ont attaqué un festival de musique et occupé plusieurs kibboutzim et villes. Ils ont tué environ 1 300 personnes, dont une majorité de civil·es.

      Le carnage a été brutal. Des centaines de fêtard·es non armé·es ont été tué·es, y compris des citoyen·nes palestinien·nes qui étaient présent·es en tant que secouristes, chauffeurs et travailleurs/travailleuses. Des familles entières ont été massacrées dans leurs maisons, certain·es survivant·es ayant assisté au meurtre de leurs parent·es ou de leurs enfants. Dans certaines communautés, jusqu’à un habitant·e sur quatre a été tué·e ou enlevé·e. Des travailleurs agricoles #thaïlandais et #népalais, ainsi que des aides-soignants #philippins, ont également été pris pour cible, des militants du Hamas leur tirant dessus et, dans un cas au moins, lançant des grenades dans une cabane où ils se cachaient.

      Environ 240 soldats et civil·es de tous âges, de 9 mois à plus de 80 ans, ont été enlevé·es à Gaza, et la plupart d’entre elles et eux y sont toujours détenu·es en tant qu’#otages, sans lien avec le monde extérieur et sans que leurs familles aient la moindre idée de leur état. Pendant ce temps, le Hamas a continué à tirer sans discrimination des milliers de roquettes depuis Gaza en direction des villes israéliennes.

      Ces #crimes_de_guerre, même s’ils ne sont pas sans contexte, sont totalement injustifiables. Ils ont ébranlé nombre d’entre nous, y compris moi-même, jusqu’au plus profond de nous-mêmes. La fausse idée que les Israélien·nes peuvent vivre en sécurité alors que les Palestinien·nes sont régulièrement tué·es dans le cadre d’un système brutal d’occupation, de siège et d’apartheid – une idée que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a défendue et instillée en nous pendant ses longues années au pouvoir – s’est effondrée.

      Ce sentiment a été exacerbé par les vents de la #guerre_régionale et les attaques du #Hezbollah contre les soldats et les civil·es israélien·nes dans le nord d’Israël, auxquelles Israël a répondu par ses propres frappes d’artillerie et de drones au #Liban, tuant des combattants et des civil·es. Ce front supplémentaire a aggravé notre peur existentielle et le sentiment que nous, Israélien·nes et Palestinien·nes, ne sommes que des pions dans des luttes régionales et mondiales plus vastes (et ce n’est pas la première fois).

      L’effondrement de notre sentiment de sécurité est allé de pair avec la prise de conscience que l’État israélien tout entier n’est, en fait, rien de plus qu’un hologramme. L’armée, les services de secours, les services sociaux, etc. ont tous été dysfonctionnels. Les survivant·es israélien·nes, les personnes déplacées à l’intérieur du pays et les familles des otages se sont retrouvés sans personne vers qui se tourner, ce qui a poussé la société civile à intervenir pour combler le vide là où le gouvernement aurait dû se trouver. Des années de #corruption_politique nous ont laissés avec une coquille vide d’un État, sans aucun leadership à proprement parler. Pour les Israéliens, quelle que soit la manière dont nous sortons vainqueurs de la guerre, nous voulons nous assurer que rien de tel que le 7 octobre ne puisse se reproduire.

      Les massacres d’Israël à Gaza

      Après avoir échoué sur tous les autres fronts, et avant même d’avoir repris le contrôle de toutes les zones occupées par le Hamas dans le sud du pays le 7 octobre, l’armée israélienne s’est immédiatement attelée à ce qu’elle sait faire de mieux : pilonner la bande de Gaza. Le chagrin, la douleur, le choc et la colère justifiés se sont traduits par un nouvel assaut militaire injustifiable et une campagne de #punition_collective contre les 2,3 millions de résident·es sans défense de la plus grande prison à ciel ouvert du monde – la pire que nous ayons jamais vue.

      Parallèlement aux premières frappes aériennes, Israël a coupé toute la population palestinienne de Gaza de l’électricité, de l’eau et du carburant, transformant une crise humanitaire déjà existante en une véritable catastrophe. L’armée a ensuite ordonné l’évacuation de la moitié de la population – environ 1 million de personnes – du nord de la bande vers le sud, ainsi qu’une seconde évacuation de l’est vers l’ouest.

      [...]

      #gauche_israélienne #coopération_palestino-israélienne #Haggai_Matar #+972 #droit_au_retour

  • Lebanon: Israeli Strike an Apparent War Crime | Human Rights Watch
    https://www.hrw.org/news/2023/11/14/lebanon-israeli-strike-apparent-war-crime

    That evening, the Israeli military admitted carrying out the strike, telling the Times of Israel it “struck a vehicle in Lebanese territory that was identified as a suspicious vehicle containing several terrorists […] The claim that there were several uninvolved civilians in the vehicle is being examined. The event is under review.” According to Human Rights Watch research, they have provided no further evidence to justify their claim.

    […]

    In a televised interview the night of the attack, Ayoub said that shortly before the strike, the two cars had stopped at a small shop in Aitaroun. Human Rights Watch reviewed a video recording provided by Ayoub from the CCTV camera at the shop showing the family’s vehicle and geolocated it to be around 1.7 kilometers from the attack site, confirming Ayoub’s account.

    The CCTV footage shows a child and a woman, identified as the mother and Liane, with Ayoub, leaving the shop. The footage shows at least two young girls in the back seat of the car and two women in the front seats.

    #assassinat #civils #criminels

  • José Ardillo, Et si on sautait le mur théorique des forces de production ?, 2023

    Quelques commentaires critiques sur
    le livre de #Sandrine_Aumercier
    Le Mur énergétique du capital
    (Crise & Critique, 2021)

    je persévère à considérer que le système de #Marx demeure l’un des murs théoriques les plus redoutables qui ont empêché les mouvements sociaux et ouvriers de saisir la réalité la plus essentielle de cette industrialisation.

    son livre m’apparaît comme une nouvelle tentative de maintenir le prestige d’un dogme qui veille à conserver jalousement son monopole analytique sur les causes et les effets du système de domination actuel, au mépris total d’apports critiques sans nul doute précurseurs et mieux fondés. Heureusement, les mouvements écologistes les plus lucides et les critiques radicales de la #société_industrielle n’ont pas attendu le révisionnisme écologiste de Marx, ni l’émergence de la « #critique_de_la_valeur », dont se réclame notre auteure, pour entamer depuis plusieurs décennies une véritable dénonciation de cette société.

    https://sniadecki.wordpress.com/2023/11/10/ardillo-aumercier-fr

    A l’occasion de la publication de la version espagnole du livre :

    https://sniadecki.wordpress.com/2023/11/10/ardillo-aumercier-es

    #José_Ardillo #Wertkritik #Scientisme #imposture #cuistrerie

  • Au #Darfour, la terreur à huis clos : « Ils veulent nous rayer de la carte »

    Depuis le 15 avril et le début de la #guerre au #Soudan, plus de 420 000 personnes se sont réfugiées dans l’est du #Tchad. Principalement issues des communautés non arabes du Darfour, elles témoignent d’attaques délibérées contre les civils, de multiples #crimes_de_guerre, et dénoncent un #nettoyage_ethnique.

    Un mélange de boue et de sang. Des corps emportés par le courant. Des cris de détresse et le sifflement des balles transperçant l’eau marronasse. C’est la dernière image qui hante Abdelmoneim Adam. Le soleil se levait à l’aube du 15 juin sur l’oued Kaja – la rivière saisonnière gonflée par les pluies qui traverse #El-Geneina, capitale du Darfour occidental – et des milliers de personnes tentaient de fuir la ville.

    Partout, des barrages de soldats leur coupaient la route. « Ils tiraient dans le tas, parfois à bout portant sur des enfants, des vieillards », se souvient Abdelmoneim, qui s’est jeté dans l’eau pour échapper à la mort. Des dizaines d’autres l’ont suivi. Une poignée d’entre eux seulement sont arrivés indemnes sur l’autre rive. Lui ne s’est plus jamais retourné.

    Ses sandales ont été emportées par les flots, l’obligeant à poursuivre sa route pieds nus, à la merci des épines. Attendant le crépuscule, il a coupé à travers champs, sous une pluie battante, évitant une dizaine de check-points tenus par les paramilitaires et slalomant entre les furgan, les campements militaires des miliciens arabes qui encerclaient El-Geneina. Il lui a fallu 13 heures pour parcourir la vingtaine de kilomètres qui le séparait du Tchad.

    Le Darfour s’est embrasé dans le sillage de la guerre amorcée le 15 avril à Khartoum entre l’armée régulière dirigée par le général Abdel Fattah al-Bourhane et les #Forces_paramilitaires_de_soutien_rapide (#FSR) du général Hemetti. Dans cette région à l’ouest du pays, meurtrie par les violences depuis 2003, le #conflit a pris une tournure ethnique, ravivant des cicatrices jamais refermées entre communautés.

    Dans la province du Darfour occidental qui borde le Tchad, l’armée régulière s’est retranchée dans ses quartiers généraux, délaissant le contrôle de la région aux FSR. Ces dernières ont assis leur domination en mobilisant derrière elles de nombreuses #milices issues des #tribus_arabes de la région.

    À El-Geneina, bastion historique des #Massalit, une communauté non arabe du Darfour à cheval entre le Soudan et le Tchad, environ 2 000 volontaires ont pris les armes pour défendre leur communauté. Ces groupes d’autodéfense, qui se battent aux côtés d’un ancien groupe rebelle sous les ordres du gouverneur Khamis Abakar, ont rapidement été dépassés en nombre et sont arrivés à court de munitions.

    Après avoir accusé à la télévision les FSR et leurs milices alliées de perpétrer un « génocide », le gouverneur massalit Khamis Abakar a été arrêté le 14 juin par des soldats du général Hemetti. Quelques heures plus tard, sa dépouille mutilée était exhibée sur les réseaux sociaux. Son assassinat a marqué un point de non-retour, le début d’une hémorragie.
    Démons à cheval

    En trois jours, les 15, 16 et 17 juin, El-Geneina a été le théâtre de massacres sanglants perpétrés à huis clos. La ville s’est vidée de plus de 70 % de ses habitant·es. Des colonnes de civils se pressaient à la frontière tchadienne, à pied, à dos d’âne, certains poussant des charrettes transportant des corps inertes. En 72 heures, plus de 850 blessés de guerre, la plupart par balles, ont déferlé sur le petit hôpital d’Adré. « Du jamais-vu », confie le médecin en chef du district. En six mois, plus de 420 000 personnes, principalement massalit, ont trouvé refuge au Tchad.

    Depuis le début du mois de septembre, les affrontements ont baissé en intensité mais quelques centaines de réfugié·es traversent encore chaque jour le poste-frontière, bringuebalé·es sur des charrettes tirées par des chevaux faméliques. Les familles, assises par grappes sur les carrioles, s’accrochent aux sangles qui retiennent les tas d’affaires qu’elles ont pu emporter : un peu de vaisselle, des sacs de jute remplis de quelques kilos d’oignons ou de patates, des bidons qui s’entrechoquent dans un écho régulier, des chaises en plastique qui s’amoncellent.

    Les regards disent les longues semaines à affronter des violences quotidiennes. « Les milices arabes faisaient paître leurs dromadaires sur nos terres. Nous n’avions plus rien à manger. Ils nous imposaient des taxes chaque semaine », témoigne Mariam Idriss, dont la ferme a été prise d’assaut. Son mari a été fauché par une balle. Dans l’immense campement qui entoure la bourgade tchadienne d’Adré, où que se tourne le regard, il y a peu d’hommes.

    « Les tribus arabes et les forces de Hemetti se déchaînent contre les Massalit et plus largement contre tous ceux qui ont la #peau_noire, ceux qu’ils appellent “#ambay”, les “esclaves” », dénonce Mohammed Idriss, un ancien bibliothécaire dont la librairie a été incendiée durant les attaques. Le vieil homme, collier de barbe blanche encadrant son visage, est allongé sur un lit en fer dans l’obscurité d’une salle de classe désaffectée. « On fait face à de vieux démons. Les événements d’El-Geneina sont la continuation d’une opération de nettoyage ethnique amorcée en 2003. Les #Janjawid veulent nous rayer de la carte », poursuit-il, le corps prostré mais la voix claquant comme un coup de tonnerre.

    Les « Janjawid », « les démons à cheval » en arabe. Ce nom, souvent prononcé avec effroi, désigne les milices essentiellement composées de combattants issus des tribus arabes nomades qui ont été instrumentalisées en 2003 par le régime d’Omar al-Bachir dans sa guerre contre des groupes rebelles du Darfour qui s’estimaient marginalisés par le pouvoir central. En 2013, ces milices sont devenues des unités officielles du régime, baptisées Forces de soutien rapide (FSR) et placées sous le commandement du général Mohammed Hamdan Dagalo, alias Hemetti.

    À la chute du dictateur Omar al-Bachir en avril 2019, Hemetti a connu une ascension fulgurante à la tête de l’État soudanais jusqu’à devenir vice-président du Conseil souverain. Partageant un temps le pouvoir avec le chef de l’armée régulière, le général Bourhane, il est désormais engagé dans une lutte à mort pour le pouvoir.
    Un baril de poudre prêt à exploser

    Assis sur des milliards de dollars amassés grâce à l’exploitation de multiples #mines d’#or, et grâce à la manne financière liée à l’envoi de troupes au Yémen pour y combattre comme mercenaires, Hemetti est parvenu en quelques années à faire des FSR une #milice_paramilitaire, bien équipée et entraînée, forte de plus de 100 000 combattants, capable de concurrencer l’armée régulière soudanaise. Ses troupes gardent la haute main sur le Darfour. Sa région natale, aux confins de la Libye, du Tchad et de la Centrafrique, est un carrefour stratégique pour les #ressources, l’or notamment, mais surtout, en temps de guerre, pour les #armes qui transitent par les frontières poreuses et pour le flux de combattants recrutés dans certaines tribus nomades du Sahel, jusqu’au Niger et au Mali.

    Depuis la chute d’Al-Bachir, les milices arabes du Darfour, galvanisées par l’ascension fulgurante de l’un des leurs à la tête du pouvoir, avaient poursuivi leurs raids meurtriers sur les villages et les camps de déplacé·es non arabes du Darfour, dans le but de pérenniser l’occupation de la terre. Avant même le début de la guerre, les communautés à l’ouest du Darfour étaient à couteaux tirés.

    La ville d’El-Geneina était segmentée entre quartiers arabes et non arabes. Les kalachnikovs se refourguaient pour quelques liasses de billets derrière les étalages du souk. La ville était peuplée d’un demi-million d’habitant·es à la suite des exodes successifs des dizaines de milliers de déplacé·es, principalement des Massalit. El-Geneina était devenue un baril de poudre prêt à exploser. L’étincelle est venue de loin, le 15 avril, à Khartoum, servant de prétexte au déchaînement de violence à plus de mille kilomètres à l’ouest.

    Mediapart a rencontré une trentaine de témoins ayant fui les violences à l’ouest du Darfour. Parmi eux, des médecins, des commerçants, des activistes, des agriculteurs, des avocats, des chefs traditionnels, des fonctionnaires, des travailleurs sociaux. Au moment d’évoquer « al-ahdath », « les événements » en arabe, les rescapés marquent un temps de silence. Souvent, les yeux s’embuent, les mains s’entortillent et les premiers mots sont bredouillés, presque chuchotés.

    « Madares, El-Ghaba, Thaoura, Jamarek, Imtidad, Zuhur, Tadamon » : Taha Abdallah énumère les quartiers d’El-Geneina anciennement peuplés de Massalit qui ont aujourd’hui été vidés de leurs habitant·es. Les maisons historiques, le musée, l’administration du registre civil, les archives, les camps de déplacé·es ont été détruits. « Il n’y a plus de trace, ils ont tout effacé. Tout a été nettoyé et les débris ramassés avec des pelleteuses », déplore le membre de l’association Juzur, une organisation qui enquêtait sur les crimes commis à l’ouest du Darfour.

    Sur son téléphone, l’un de ses camarades, Arbab Ali, regarde des selfies pris avec ses amis. Sur chaque photo, l’un d’entre eux manque à l’appel. « Ils ne sont jamais arrivés ici. » Sur l’écran, son doigt fait défiler des images de mortiers, de débris de missiles antiaériens tirés à l’horizontale vers des quartiers résidentiels. « J’ai retrouvé la dépouille d’un garçon de 20 ans, le corps presque coupé en deux », s’étouffe le jeune homme assis à l’ombre d’un rakuba, un préau de paille.

    Ce petit groupe de militants des droits humains dénonce une opération d’élimination systématique ciblant les élites intellectuelles et politiques de la communauté massalit, médecins, avocats, professeurs, ingénieurs ou activistes. À chaque check-point, les soldats des FSR ou des miliciens sortaient leur téléphone et faisaient défiler le nom et les photos des personnes recherchées. « S’ils trouvent ton nom sur la liste, c’est fini pour toi. »

    L’avocat Jamal Abdallah Khamis, également membre de l’association Juzur, tient quant à lui une autre liste. Sur des feuilles volantes, il a soigneusement recopié les milliers de noms des personnes blessées, mortes ou disparues au cours des événements à El-Geneina. Parmi ces noms, se trouve notamment celui de son mentor, l’avocat Khamis Arbab, qui avait constitué un dossier documentant les attaques répétées des milices arabes sur un camp de déplacé·es bordant la ville. Il a été enlevé à son domicile, torturé, puis son corps a été jeté. Les yeux lui avaient été arrachés.

    « Tous ceux qui tentaient de faire s’élever les consciences, qui prêchaient pour un changement démocratique et une coexistence pacifique entre tribus, étaient dans le viseur », résume Jamal Abdallah Khamis. Les femmes n’ont pas échappé à la règle. Zahra Adam était engagée depuis une quinzaine d’années dans une association de lutte contre les violences faites aux femmes. Son nom apparaissait sur les listes des miliciens. Elle était recherchée pour son travail de documentation des viols commis dans la région. Rien qu’entre le 24 avril et le 20 mai, elle a recensé 60 cas de viols à El-Geneina. « Ensuite, on a dû arrêter de compter. L’avocat chargé du dossier a été éliminé. Au total, il y a des centaines de victimes, ici, dans le camp. Mais la plupart se terrent dans le silence », relate-t-elle.

    De nombreuses militantes ont été ciblées. Rabab*, une étudiante de 23 ans engagée dans un comité de quartier, avait été invitée sur le plateau d’une radio locale quelques jours avant le début de la guerre. Sur les ondes, elle avait alerté sur le risque imminent de confrontations entre communautés. Début juin, elle a été enlevée dans le dortoir de l’université par des soldats enturbannés, puis embarquée de force, les yeux bandés, vers un compound où une soixantaine de filles étaient retenues captives. « Ils disaient : “Vous ne reverrez jamais vos familles.” Ils vendaient des filles à d’autres miliciens, parfois se les échangeaient contre un tuk-tuk », témoigne-t-elle d’une voix éteinte, drapée d’un niqab noir, de larges cernes soulignant ses yeux.

    Depuis 2003, au Darfour, le corps des femmes est devenu un des champs de bataille. « Le viol est un outil du nettoyage ethnique. Ils violent pour humilier, pour marquer dans la chair leur domination. Ils sont fiers de violer une communauté qu’ils considèrent comme inférieure », poursuit Zahra, ajoutant que même des fillettes ont été violées au canon de kalachnikov.

    Selon plusieurs témoins rencontrés par Mediapart, dans les jours qui ont suivi les massacres de la mi-juin, plusieurs chefs de milices arabes, en coordination avec les Forces de soutien rapide, ont entrepris de dissimuler les traces du carnage. Les équipes du Croissant-Rouge soudanais ont été chargées par un « comité sanitaire » de ramasser les corps qui jonchaient les avenues.

    « L’odeur était pestilentielle. Les cadavres pourrissaient au soleil, parfois déchiquetés par les chiens », souffle Mohammed*, le regard vide. « Chaque jour, on remplissait la benne d’un camion à ras bord. Elle pouvait contenir plus d’une cinquantaine de corps et les camions faisaient plusieurs allers-retours », détaille Ahmed*, un autre témoin forcé de jouer les fossoyeurs pendant dix jours, « de 8 à 14 heures ». Les équipes avaient interdiction de prendre des photos et de décompter le nombre de morts. Il leur était impossible de savoir où les camions se rendaient.
    Une enquête de la Cour pénale internationale

    Échappant aux regards des soldats, l’étudiant de 28 ans s’est glissé entre la cabine et la benne de l’un des camions. Le chauffeur a pris la direction d’un site appelé Turab El-Ahmar, à l’ouest de la ville. « Les trous étaient déjà creusés. À plusieurs reprises, un camion arrivait, levait la benne et déversait les corps », se souvient-il. Puis une pelleteuse venait reboucher la fosse.

    Quartier par quartier, maison par maison, ils ont ratissé la ville d’El-Geneina. « En tout, il y a eu au moins 4 000 corps enterrés », estime Mohammed. Début septembre, le Commissariat des Nations unies pour les droits de l’homme a annoncé avoir reçu des informations crédibles sur l’existence de treize fosses communes.

    Les paramilitaires nient toute responsabilité dans ce qu’ils dépeignent comme un conflit ethnique entre communautés de l’ouest du Darfour. Malgré les demandes de Mediapart, la zone reste inaccessible pour les journalistes.

    « Entre le discours des FSR et celui des victimes, la justice tranchera », conteste Arbab Ali avec une once d’optimisme. Le 13 juillet, la Cour pénale internationale (CPI) a annoncé l’ouverture d’une nouvelle enquête pour « crimes de guerre » au Darfour. Elle vient s’ajouter aux investigations démarrées en 2005 à la suite de la guerre qui, sous le régime d’Omar al-Bachir, avait déjà fait plus de 300 000 morts dans la région.

    Pourtant, il règne chez les rescapé·es du Darfour un sentiment de déjà-vu. À ceci près que la guerre actuelle ne soulève pas la même indignation internationale qu’en 2003. Beaucoup de réfugié·es n’attendent plus rien de la justice internationale. Vingt ans après les premières enquêtes de la CPI, aucune condamnation n’a encore été prononcée.

    Alors, dans les travées du camp, le choc du déplacement forcé laisse place à une volonté de revanche. Certains leaders massalit ont pris langue avec l’armée régulière. Une contre-offensive se prépare. Le camp bruisse de rumeurs sur des mouvements de troupes et des livraisons d’armes au Darfour. Côté tchadien, les humanitaires et les autorités s’attendent à ce que la situation dégénère à nouveau.

    Au Soudan, le conflit ne se résume plus seulement en un affrontement entre deux armées. Aujourd’hui, chaque clan et chaque tribu joue sa survie au milieu de la désintégration de l’État. Les voix dissidentes, opposées à une guerre absurde, sont criminalisées par les belligérants et souvent emprisonnées. La guerre est partie pour durer. Et les civils, prisonniers d’un engrenage meurtrier, en payent le prix.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/131123/au-darfour-la-terreur-huis-clos-ils-veulent-nous-rayer-de-la-carte
    #réfugiés_soudanais #génocide

  • L’hybridgate
    http://carfree.fr/index.php/2023/11/13/lhybridgate

    Certains parlent désormais d’un hybridgate comme il y a eu un #dieselgate, du nom du #scandale lié aux nombreux #constructeurs dont Volkswagen qui ont été reconnus coupables de réduire frauduleusement Lire la suite...

    #Destruction_de_la_planète #Fin_de_l'automobile #Pollution_automobile #Réchauffement_climatique #2000 #climat #CO2 #critique #destruction #Europe #industrie #pollution #SUV #voiture_hybride

  • Le Crif très remonté contre Macron :
    https://twitter.com/Le_CRIF/status/1723405427403075786

    Le Crif a pris connaissance avec trouble des propos du Président de la République lors de son entretien avec la BBC.

    Le Crif rappelle la responsabilité du Hamas dans la mort des civils palestiniens, que le Hamas a entraînés dans cette guerre et qu’il utilise aujourd’hui comme boucliers humains.

    En laissant penser qu’Israël porte la responsabilité des morts civiles, qui sont bien entendu toutes à déplorer, cette déclaration ouvre la voie à une récupération par ceux qui comme LFI attisent les tensions et divisent la France.

    La responsabilité des morts civils à Gaza incombe au Hamas et non à Israël, comme celle des morts civils à Raqqa ou Mossoul incombait à l’Etat Islamique et non à la France.

    En appelant par ailleurs au cessez-le-feu sans référence à la libération des otages, parmi lesquels 8 Français, cette déclaration isole la voix de la France de celles des autres grands pays démocratiques dans le soutien au combat nécessaire d’Israël contre le Hamas.

    Le Crif demande une clarification de la position de la France.

  • Donc, selon le ministère des affaires étrangères étasunien le nombre de Palestiniens assassinés par l’armée de l’état sioniste est « probablement bien plus élevé que celui fourni » par le Hamas.

    Death toll in Gaza likely ‘higher than is being reported’ : US official | The Hill
    https://thehill.com/policy/international/4301551-gaza-deaths-likely-higher-than-cited-us-official

    A senior Biden administration official said the death toll of Palestinians in the Gaza Strip is likely far higher than the 10,000 number being reported by the health ministry amid Israel’s war against Hamas.

    Barbara Leaf, assistant secretary of State for Near Eastern Affairs, told a House panel those killed more than one month into the war are likely “higher than is being cited.”

    #civils #victimes_civiles #criminels #vitrine_de_la_jungle

  • Entre Israël et l’Occident, le déni potentiellement génocidaire de la Palestinehttps://www.contretemps.eu/israel-occident-deni-palestine

    Dans ce texte, Ussama Makdisi montre qu’entre Israël et l’Occident, il existe une communauté de langage et un système de vision du monde commun dans lequel l’Arabe, le Palestinien, n’a pas la même valeur ontologique que les peuples du Nord global. Ce racisme est ancré dans l’histoire du colonialisme européen dont le sionisme est une manifestation, et persiste aujourd’hui encore dans les structures sociales des sociétés européennes, américaines du nord et israélienne. Il contient en outre un potentiel génocidaire que l’auteur met ici en exergue et qui se révèle aujourd’hui à Gaza – sous les yeux du monde entier.

    L’amour du sionisme en Occident a toujours eu une relation trouble avec le génocide. Le sionisme en tant qu’idéologie politique trouve ses racines dans une époque où les empires européens justifiaient régulièrement l’extermination de ceux qu’ils considéraient comme des peuples inférieurs et des barbares non civilisés. Sa promesse fondatrice repose sur une sorte de génocide métaphorique.

    Aux racines du sionisme et du philosionisme, un racisme colonial

    L’idée sioniste européenne du XIXe siècle d’implanter et de maintenir un État nationaliste exclusivement juif dans une Palestine multiconfessionnelle est dès le départ fondée sur l’effacement de l’histoire et de l’humanité des Palestiniens autochtones. À la suite de l’Holocauste allemand des Juifs d’Europe, le philosionisme occidental est puissamment renforcé par un sentiment de culpabilité et une sympathie pour l’idée d’un État juif. Aujourd’hui, le philosionisme est arrivé à un point de son cheminement où il endosse l’idée d’un génocide à Gaza au nom de la défense de cet État juif. Depuis que les « diaboliques » guérilleros palestiniens ont quitté le ghetto de Gaza et ont attaqué et tué des soldats, policiers, colons armés et civils israéliens le 7 octobre 2023, le soutien des libéraux et des États occidentaux au « droit d’Israël à se défendre » est écrasant. Ce soutien strident ne faiblit guère alors qu’Israël mène méthodiquement une campagne de terre brûlée depuis près d’un mois, détruisant des dizaines de milliers de maisons, d’hôpitaux, d’écoles, de mosquées, d’églises et de boulangeries et soumettant la population réfugiée palestinienne de Gaza à une punition collective d’une cruauté inouïe. Ce dernier épisode du philosionisme révèle plus clairement que jamais l’impitoyable double standard qui le sous-tend : l’histoire et les vies des juifs Israéliens sont respectées ; l’histoire et les vies des Palestiniens musulmans et chrétiens sont fondamentalement dévalorisées.

    Ce double standard a une longue histoire qui remonte à l’époque où d’enthousiastes théologiens protestants d’Europe et d’Amérique du Nord adhèrent à l’idée du « retour » des Juifs dans la Palestine biblique, sans s’intéresser ni à la population qui existe alors en Palestine ni à sa diversité. Le mouvement nationaliste sioniste qui émerge en Europe centrale et orientale parmi les Juifs ashkénazes européens ignore lui aussi la population palestinienne autochtone. Cela s’explique en partie par la géographie : le sionisme est né non pas au sein des anciennes communautés juives d’Orient, mais dans la lointaine Europe. Ses dirigeants ne sont pas des Juifs arabes ou orientaux, mais des Juifs ashkénazes européens. Quant à son idéologie nationaliste ethnoreligieuse, elle est forgée non pas par le pluralisme du Moyen-Orient de l’époque, mais par les nationalismes raciaux, ethniques et linguistiques concurrents de l’Europe. L’antisémitisme racial qui se manifeste en Europe est étranger aux rythmes des différences religieuses, de la discrimination et de la coexistence si familiers aux divers habitants de l’Orient islamique ottoman.

    En partie au moins, la condescendance du sionisme européen vis-à-vis de l’autochtone est fondée sur le racisme. Car le projet sioniste se développe comme un projet colonial. Alors que les principaux sionistes sont aux prises avec l’antisémitisme racial de l’Europe, ils expriment, partagent, contribuent et font circuler de nombreux tropes racistes fondamentaux de la culture occidentale du XIXe siècle : les terres des peuples autochtones seraient largement « vides » et donc ouvertes à la colonisation, le colonialisme serait le salut et l’expulsion des peuples autochtones serait inévitable ou nécessaire parce que ces peuples seraient racialement et mentalement inférieurs, non civilisés et donc sans valeur historique ou éthique. En ce sens, l’un des slogans du mouvement sioniste est « Une terre sans peuple pour un peuple sans terre »...

  • Digression sur les boomers - [A Contretemps, Bulletin bibliographique]
    http://acontretemps.org/spip.php?article1018

    Il y a quelque temps déjà, sur le parvis du théâtre de la Commune (Aubervilliers), un soir de printemps, quelques cultureux à la conscience écologiste aiguisée dissertaient, en bande, sur l’état du monde. Vague, polie, morale, la parole « bienveillante » y circulait sans que personne, à aucun moment, ne haussât jamais le ton. Le groupe était jeune, avenant, inclusif et probablement intersectionnel. Accompagnée d’une amie qui, par son âge et ses activités, aurait pu en faire partie, et mu par curiosité, je m’agrégeai à ce cercle, en me contentant d’écouter, quand, du haut de sa quarantaine distinguée, une militante de l’écologie gnangnan que je voyais pour la première fois de ma vie, s’adressa à moi et s’exprima en ces termes : « C’est votre génération, Monsieur, celle des boomers, qui a fait de ce monde dont vous avez profité cette terre brulée dont nous avons héritée. » Au vu de mon rapport plutôt distant depuis toujours au productivisme et à la consommation, la visée généralisante d’une telle accusation me fit sourire, mais jaune. Ma réplique cassa, pour sûr, la bienveillante ambiance de ce cénacle bobo : « Je pourrais vous proposer, Madame la Procureure, de comparer nos bilans carbone en sachant d’avance que, même si le vôtre a du retard sur le mien, je suis sûr que vous le dépassez déjà, et de loin. Quant au poids de culpabilité dont vous me chargez sans me connaître, sachez qu’il ne prouve que votre arrogante bêtise ! » Un léger brouhaha de désapprobation conféra enfin à cette assemblée de bien-pensants un peu de vie.

    #boomers #crise_climatique #écologie

    • « Sais-tu, camarade, que la production annuelle du plastique, qui est une catastrophe mondiale, est passée de 25 millions de tonnes en 1968 à 150 millions en 1998, soit durant l’âge adulte des boomers, puis de 200 millions en 2002 à 360 millions en 2020. La production et la pollution est donc quinze fois plus importante à l’époque où les gens nés en 2000 ont vingt ans qu’à celle où les gens nés en 1948 avaient le même âge. Même rapporté à l’accroissement de la population, ce rapport prouve que les individus consomment en moyenne beaucoup plus de plastique aujourd’hui qu’il y a soixante ans. Si l’on s’en tient à l’Europe, l’accroissement est aussi spectaculaire. En moyenne un millénium de vingt-trois ans consomme beaucoup plus de plastique qu’un boomer qui avait le même âge en 1968. Ce qui prouve, in fine, qu’une analyse qui mettrait toute une génération statistisée dans un même sac d’opprobre est absurde. De même, entre 2005 et 2020, la consommation de textile a doublé. En Europe on achète en moyenne 25 kg de vêtements par an et par personne ! On pourra arguer que la part de la consommation de textile a baissé dans le budget des ménages depuis 1960, mais au vu de la chute des prix, cela n’enlève rien à l’accroissement de la quantité de vêtements. Le problème est que le textile est un gros pollueur et un gros consommateur d’eau. Le développement de la seconde main et des livraisons commandées via Internet, et donc avec des transports en sus, ne fait que déplacer les problèmes environnementaux. La surconsommation de textile neuf ou d’occasion est un défi culturel, en somme. Il faut faire comme moi : inverser les valeurs et valoriser le vieux, le démodé ou le rapiécé plutôt que le neuf. Pas dur, vois-tu comme je suis beau pour soixante-dix-huit balais ? »

      Le Temps du Plastique.
      https://www.youtube.com/watch?v=hYYetNlz-fw

      #morale #jeunisme #consommation #surconsommation

  • Pour Jean-Paul Rouve, « des gens en place qui sont dans le cercle de Matzneff » ont entravé la promotion du film « Le Consentement » - Marie Claire
    https://www.marieclaire.fr/pour-jean-paul-rouve-des-gens-en-place-qui-sont-dans-le-cercle-de-matzne

    « Je sais qu’il y a encore quelque chose autour de Matzneff. Je vous dis un truc qu’on n’a jamais dit. Quand on fait la promo du film, (...) l’attachée de presse contacte les différents médias, pour faire les émissions, des articles... (...) Il y a des endroits où on a rien fait, parce qu’il y a encore des gens qui sont en place et qui sont dans le cercle plus ou moins proche de Matzneff, et de toute cette bande », révèle-t-il en colère.

    #pédocriminels

    • Il a toujours un logement social à Paris et fait des séjours en france pour ses soins medicaux. La maire du Veme arrondissement Florence Berthout semble l’avoir à la bonne

      Pour ce logement situé dans le quartier Latin, au cœur de la capitale, Gabriel Matzneff paie un loyer de 350 euros. « Monsieur Matzneff est un vieux monsieur qui s’est cassé le col du fémur. Je trouve que sur le plan humanitaire, on aurait pu lui refaire sa salle de bains », a déclaré au Parisien Florence Berthout. L’élue déplore également une « chasse aux sorcières. »

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Florence_Berthout
      source :
      https://www.lefigaro.fr/faits-divers/logement-social-gabriel-matzneff-demande-a-la-ville-de-paris-de-renover-sa-
      Plus d’infos sur le logement social social du pédo-scribouillo-violeur
      https://www.boursorama.com/patrimoine/actualites/gabriel-matzneff-loue-un-hlm-du-quartier-latin-pour-348-euros-par-mois-b

      Situé rue Maître-Albert, entre les quais, la rue de Bièvre (où habitait François Mitterrand) et le boulevard Saint-Germain, le studio, au premier étage, donne sur rue et sur une petite cour silencieuse et pavée. (...)

      « C’est Jean Tiberi, alors maire du Ve arrondissement, bras droit de Chirac, pilier du RPR, qui s’en est lui-même occupé », poursuit cette source.

      « Il ne lui a pas trouvé pas un appartement dans une barre de la porte de la Chapelle avec vue sur le périph », ironise Jean-Baptiste Eyraud du DAL (Droit au logement) qui rappelle en passant qu’à Paris « il y a 130 000 demandeurs de logement en souffrance ». (...)

      Cette HLM de luxe a, depuis, échappé à tout contrôle. Si les revenus de l’écrivain semblent très modestes ces dernières années, pendant ces 25 ans, il ne lui a jamais été demandé, comme aux autres locataires de HLM classiques, de justifier de ses ressources, y compris l’année où il a gagné le prix Renaudot. Il n’a pas non plus été assujetti au supplément de loyer.

      https://www.journaldemontreal.com/2020/01/09/gabriel-matzneff--mieux-vaut-tard-que-jamais

      Voici la jolie rue ou loge Madzneff et curieusement sur wikipédia il n’est pas mentionné parmis les curiosités et fait remarquables locales ! Elle s’appelait la rue perdue comme en témoigne cette gravure toujours visible.
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Rue_Ma%C3%AEtre-Albert

      en cherchant je trouve beaucoup de belles choses !

      L’écrivain pédophile Gabriel Matzneff a reçu 160.500 euros d’aides publiques

      Depuis 2002, Gabriel Matzneff est bénéficiaire de l’allocation annuelle aux auteurs. Il a reçu 160.500 euros d’argent public.
      écrivain Gabriel Matzneff , au cœur d’un scandale concernant ses relations sexuelles avec des mineurs et ses écrits pédophiles depuis l’annonce de la parution du Consentement de Vanessa Springora , a été aidé financièrement, à hauteur de 160.500 euros, par le Centre national du livre (CNL). Depuis l’été 2002, Matzneff touche en effet une « allocation annuelle aux auteurs » de la part de cet établissement public placé sous la tutelle du ministère de la Culture. Il s’agit d’une aide sociale accordée à des auteurs vieillissants ayant de faibles revenus - 14 autres écrivains, hommes et femmes âgés de 72 à 96 ans, ont reçu cette prestation en 2019 (un est mort depuis) pour un montant total de 140.000 euros.
      Depuis 2013, aucun nouvel écrivain ne peut bénéficier de cette aide

      Avant les 160.500 euros dont il a bénéficié entre 2002 et 2019, Matznef

      https://www.lejdd.fr/Societe/info-jdd-lecrivain-pedophile-gabriel-matzneff-a-recu-160500-euros-daides-publi

      Arrivé à l’âge de la retraite en 2002, il avait sollicité une aide financière auprès du ministre de la Culture Jean-Jacques Aillagon , qui avait plaidé sa cause auprès du CNL. Avant une réforme de 2004, cette aide était censée être versée « à vie » et sans contrôle de revenus.

      https://www.nouvelobs.com/culture/20200103.OBS23015/gabriel-matzneff-ne-touchera-plus-ses-6-000-euros-par-an-d-aide-publique.

      J’ai une gastro mais au moins j’ai une bonne raison de vomir.
      Je retrouve Jean-Jacques Aillagon sur la defense de Rose Bonbon un roman pedo qui avais été censuré par Sarko en 2002.
      https://www.lemonde.fr/archives/article/2002/10/06/jean-jacques-aillagon-contre-toute-censure-dans-l-affaire-rose-bonbon_425784

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      Et si je cherche Aillagon et Claude Leveque ca va donné quoi...
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      PARIS, FRANCE - OCTOBER 17 : Thomas Aillagon and Jean Jacques Aillagon attend the « Claude Leveque » Exhibition Preview at Galerie Kamel Mennour Rue Saint Andre des Arts on October 17, 2015 in Paris, France. (Photo by Bertrand Rindoff Petroff/Getty Images)
      https://www.gettyimages.ch/detail/nachrichtenfoto/thomas-aillagon-and-jean-jacques-aillagon-attend-the-nachrichtenfoto/493200256?language=fr

      Pour mémoire

      « Tout le monde savait » : Claude Lévêque, une omerta au nom de l’art

      Alors qu’une partie du milieu artistique est sidérée d’apprendre que le plasticien fait l’objet, depuis 2019, d’une enquête préliminaire pour « viols et agressions sexuelles sur mineurs », d’autres semblent moins surpris…

      https://www.lemonde.fr/culture/article/2021/01/15/tout-le-monde-savait-claude-leveque-une-omerta-au-nom-de-l-art_6066318_3246.

    • Dans la liste des signataires de la pétition de Matzneff (publiée le 26 janvier 1977 dans Le Monde) pour défendre des pédo-criminels inculpés, il y a les signatures de quantité de criminels pédophiles condamnés, dont un meurtrier trafiquants d’arme sous pseudo "Nègrepont" qui cache en fait deux infects personnages Jean-Pierre Négre & Michel Pont

      Michel Pont

      Michel Pont né le 19 mars 1948 a été condamné en 1983 pour pédopornographie (1), il est le neveu de l’architecte François Spoerry (2) et compagnon de Pierre Maltais.
      Il est co-auteur du numéro 12 de la revue recherches, publié en 1973, 220 pages « Trois milliards de pervers : Grande encyclopédie des homosexualités » dont la partie pédophilie reste censurée.

      Jean-Pierre Négre

      Jean-Pierre Négre né Pierre Doris Maltais le 28 juin 1937 à East Angus Quebec de Pierre Maltais et Béatrice Leroux, est un pédocriminel, également criminel financier, trafiquant d’armes, condamné à plusieurs reprises mais qui échappe à toute incarcération en s’enfuyant mystérieusement. Il a sévit en France, Belgique, Italie, Canada, Costa Rica, Danemark, Nicaragua … C’est un imposteur qui agit sous de multiples identités : Pierre Maltais, Norman William, MicMac, ou Apjolinoman, ou Maolin Tiam, ou Piel Petjo Maltest, ou Henry Pont, ou Saumon ressourçant (sic) ou prince de Faucigny-Lucinge, entre autres.

      Il est le gourou de la secte Ecoovie, société créée en 1978 à Paris, mais qu’il a initié depuis 1973 en prenant progressivement la direction d’une petite communauté hippie. Il est accusé de viols, de disparitions d’adultes et d’enfants, de rapts et de maltraitances.

      Il serait mort en juillet 2015 à Granada au Nicaragua (3b)

      Plusieurs publications relient ces deux criminels à Matzneff et à d’autres signataires.

      Mais comme les journalistes ne font pas leur travail, vous ne lirez cela qu’ici. Le New-York Times et Médiapart ont pourtant été informés.

      Serge July a même encensé dans sa nécrologie en 1999 un des signataires de cette pétition pedocriminel arrêté au Cambodge et condamné https://www.liberation.fr/france/1999/08/31/mort-de-christian-hennion-ancien-de-liberation_280264
      qui participe également à la publication "3 milliards de pervers"

      CF arrestation en 1997 de Hennion par interpol pour viols d’enfants au Cambodge
      https://www.aparchive.com/metadata/youtube/db3c86701d7e9a21c2e6aff104b11bd5

      Matzneff a revendiqué la paternité de cette pétition dans un article publié en 2003 sur son blog. Cf. Robin Andraca, « Matzneff : les signataires d’une pétition pro-pédophilie de 1977 ont-ils émis des regrets ? »
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Gabriel_Matzneff#cite_note-p%C3%A9tition-68

      La plupart des personnes contactées se montrèrent favorables ; il n’y eut que de rares refus (Marguerite Duras, Hélène Cixous, Xavière Gauthier, Michel Foucault entre autres).

    • Merci @mad_meg Tout ce beau monde a porté Matzneff à la gloire et continue de distiller ce droit au viol même si ce n’est plus de la même manière, ces soutiens montent encore haut dans l’arbre des tenants de la culture française. Ces personnes sont de fait souteneurs des pédocriminels et du passage à l’acte de nombre de malades sexuels inconnus de la littérature qui n’auront pas de place au panthéon médiatique ou politique mais qui ont harcelé et violé des enfants à la suite de ce blanc seing qui leur a été donné.

      Je pense avec compassion aux générations suivantes qu’il faut protéger et aux survivant·es d’enfances brisées par tout ces abuseurs de pouvoir.

    • en 2019/2020 pour avoir mené cette enquête sur les signataires, et notamment sur Maltais, et pour avoir vu des documentaires qui encensent (Godbout) cet infect mec et ces délires terrifiants … ne serait-ce que de voir dans le dernier épisode les adeptes pleurer cette secte criminelle qui disent y voir du positif, vraiment, je peux pas supporter cela. C’est une réhabilitation par arte que je trouve très problématique des délirium gaïaland etc.

      Je laisse juste ce lien vers Rapport de la Commission d’enquête parlementaire belge sur les pratiques illégales des sectes - Examen du dossier judiciaire d’Ecoovie - L’organisation du groupe en Belgique Chambre des Représentants de Belgique
      mars 1997
      https://www.lachambre.be/doc/flwb/pdf/49/0313/49k0313008.pdf

    • Secte Ecoovie : à partir de la page51 du document. Merci @touti
      Et oui, malheureusement, certain·es ancien·nes adeptes semblent toujours sous une forte emprise et le témoignage de certains concernant le décès de l’un d’entre eux est sidérant. C’est à peine s’ils comprennent la gravité de leurs actes.

    • @sombre emprise d’autant plus forte et ignoble que le gourou avait des pratiques sexuelles (documentées dans certains reportages) consistant à être l’étalon reproducteur du groupe. Il interdisait les couples et séparait les enfants des adultes. Comment s’extraire alors de ce genre de secte.

      On retrouve dans le rapport belge le quartier privilégié de Matzneff St Germain des Près, Odéon où les deux Nègrepont exposaient leurs photos à la galerie Régine Lussan.

    • Oui, j’avais pas encore tout visionné. Ce qui est troublant, ce sont ces deux adeptes femmes choisies par le maître comme reproductrices et visiblement en état de #stress_post_traumatique qui n’arrivent pas à mettre des mots sur ce qu’elles ont dû subir. Quant au décès du très jeune enfant initié secrètement par le gourou parce qu’il était (soit disant) appelé à être le futur chaman de la tribu, comment dire ... Une belle pourriture ce pseudo-Amérindien Micmac ... (ou plutôt mic-mac)
      #sectes #emprise #manipulations_mentales

    • 24 nov. 2023
      Le film « Le consentement » est toujours à l’affiche à Paris dans plus de 10 salles et encore projeté dans les villes de

      Marseille
      Nantes
      Nice
      Brest
      Annemasse
      Avignon
      La Rochelle
      Montpellier
      Perpignan
      Lyon
      Rouen
      Nanterre
      Tours
      Grenoble
      Le Mans
      Ambérieu-en-Bugey
      Bohain-en-Vermandois
      Vichy
      Manosque

      Tu ne verras donc pas ce film à Lille, Rennes, Bordeaux ou Toulouse (soit des villes d’étudiant·es avec entre 200 000 et 500 000 habitants) rassure toi, tu peux toujours aller à Ambérieu-en-Bugey ville qui dispose d’une gare pour ses 15.000 habitants (et apparemment d’un cinéma) à 35 km au sud-est de Bourg-en-Bresse.

  • Qui sont les poseurs de « bombes climatiques » ? - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=SKpFVE9UV2E

    Qui se cache derrière les « bombes carbone » ? Ces bombes sont des mégaprojets d’extraction de ressources fossiles dont les émissions de gaz à effet de serre sont estimées à plus d’un milliard de tonnes. Baptisées également « bombes climatiques », elles ont été référencées par Kjell Kühne, auteur d’une étude parue en 2022 dans la revue Energy Policy.

    Le Monde et un collectif de médias internationaux ont eu accès en exclusivité à des données fusionnées et analysées par les ONG Data for Good et Eclaircies (dont celles de Kjell Kühne). Les résultats de ce travail sont publiés sur CarbonBombs.org et révèlent l’implication des entreprises, banques et Etats dans le développement de ces bombes.

    A un mois de l’ouverture de la 28e conférence mondiale sur le climat (COP28), le 30 novembre, ces données permettent de montrer l’ampleur des bombes #carbone en développement, et la constellation d’acteurs qui leur permettent d’aller de l’avant.

    #CO2
    #climat
    #énergies_fossiles
    #criminels

  • Enzo Traverso : la guerre à Gaza « brouille la mémoire de l’Holocauste » | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/international/051123/enzo-traverso-la-guerre-gaza-brouille-la-memoire-de-l-holocauste

    une guerre génocidaire menée au nom de la mémoire de l’Holocauste ne peut qu’offenser et discréditer cette mémoire, avec le résultat de légitimer l’#antisémitisme. Si on n’arrive pas à stopper cette campagne, plus personne ne pourra parler de l’#Holocauste sans susciter la méfiance et l’incrédulité ; beaucoup finiront par croire que l’Holocauste est un mythe inventé pour défendre les intérêts d’#Israël et de l’#Occident. La mémoire de la Shoah comme « religion civile » des droits humains, de l’#antiracisme et de la démocratie, serait réduite à néant. Cette mémoire a servi de paradigme pour construire le souvenir d’autres violences de masse, des dictatures militaires en Amérique latine à l’Holodomor en Ukraine, jusqu’au génocide des Tutsis au Rwanda… Si cette mémoire s’identifie à l’étoile de David portée par une armée qui accomplit un #génocide à #Gaza, cela aurait des conséquences dévastatrices. Tous nos repères seraient brouillés, tant sur le plan épistémologique que sur le plan politique.
    On entrerait dans un monde où tout s’équivaut et où les mots n’ont plus aucune valeur. Toute une série de repères constitutifs de notre conscience morale et politique – la distinction entre le bien et le mal, la défense et l’offense, l’oppresseur et l’opprimé, l’exécuteur et la victime – risqueraient d’être sérieusement abîmés. Notre conception de la démocratie, qui n’est pas seulement un système de lois et un dispositif institutionnel mais aussi une culture, une mémoire et un ensemble d’expériences, en sortirait affaiblie. L’antisémitisme, historiquement en déclin, connaîtrait une remontée spectaculaire.

    • Engagés, après l’émancipation, dans la sécularisation du monde moderne, les #juifs se sont retrouvés, au tournant du XXe siècle, dans une situation paradoxale : d’une part, ils s’éloignaient progressivement de la religion, en épousant avec enthousiasme les idées héritées des Lumières ; de l’autre, ils étaient confrontés à l’hostilité d’un environnement antisémite. C’est ainsi qu’ils sont devenus un foyer de #cosmopolitisme, d’universalisme et d’#internationalisme. Ils adhéraient à tous les courants d’avant-garde et incarnaient la pensée critique. Dans mon livre, je fais de Trotski, révolutionnaire russe qui vécut la plupart de sa vie en exil, la figure emblématique de cette judéité diasporique, anticonformiste et opposée au pouvoir.

      Le paysage change après la Seconde Guerre mondiale, après l’Holocauste et la naissance d’Israël. Certes, le cosmopolitisme et la pensée critique ne disparaissent pas, ils demeurent des traits de la judéité. Pendant la deuxième moitié du XXe siècle, cependant, un autre paradigme juif s’impose, dont la figure emblématique est celle de Henry Kissinger : un juif allemand exilé aux États-Unis qui devient le principal stratège de l’impérialisme américain.
      Avec #Israël, le peuple qui était par définition cosmopolite, diasporique et universaliste est devenu la source de l’État le plus ethnocentrique et territorial que l’on puisse imaginer. Un État qui s’est bâti au fil des guerres contre ses voisins, en se concevant comme un État juif exclusif – c’est inscrit depuis 2018 dans sa Loi fondamentale – et qui planifie l’élargissement de son territoire aux dépens des Palestiniens. Je vois là une mutation historique majeure, qui indique deux pôles antinomiques de la judéité moderne. La guerre à #Gaza confirme que le nationalisme le plus étriqué, xénophobe et raciste, dirige aujourd’hui le gouvernement israélien.

    • Certes, le 7 octobre a été un massacre épouvantable, mais le qualifier de plus grand pogrom de l’histoire après l’Holocauste signifie suggérer une continuité entre les deux. Cela induit une interprétation assez simple : ce qui s’est passé le 7 octobre n’est pas l’expression d’une haine engendrée par des décennies de violences systématiques et de spoliations subies par les Palestiniens […]

    • Pour éviter de croire qu’une certaine façon d’opposer « deux » « devoirs de mémoire » dits « antagonistes » serait légitime, on songera simplement aux réflexions de Frantz Fanon à propos des similitudes (incluant certes des mécanismes différents) entre le racisme colonial et l’antisémitisme modernes. Il écrit, dans le chapitre 4 de Peau noire masques blancs : « L’antisémitisme me touche en pleine chair, je m’émeus, une contestation effroyable m’anémie, on me refuse la possibilité d’être homme. Je ne puis me désolidariser du sort réservé à mon frère. Chacun de mes actes engage l’homme. Chacune de mes réticences chacune de mes lâchetés manifeste l’homme ». Et Fanon évoque alors, dans la foulée, la « culpabilité métaphysique » de Jaspers, l’allemand. Culpabilité qui évoque à la fois celle de celui qui porte une « identité » de colon, et celle de celui qui porte une « identité nationale » qui a soutenu le « projet » d’extermination des juifs : « Il existe entre les hommes, du fait qu’ils sont des hommes, une solidarité en vertu de laquelle chacun se trouve co-responsable de toute injustice et de tout mal commis dans le monde, et en particulier de crimes commis en sa présence, ou sans qu’il les ignore. Si je n’ai pas risqué ma vie pour empêcher l’assassinat d’autres hommes, si je me suis tenu coi, je me sens coupable en un sens qui ne peut être compris de façon adéquate ni juridiquement, ni politiquement, ni moralement… Que je vive encore après que de telles choses se soient passées pèse sur moi comme une culpabilité inexpiable ». (Jaspers, La culpabilité allemande,)

      Avec ces remarques de Fanon, un homme ayant lutté contre le racisme colonial, on comprend à nouveau, aujourd’hui, que les « devoirs de mémoire » tendent à ne plus être mutuellement exclusifs : au contraire, occulter l’un, c’est mutiler l’autre, et toutes les victimes de ces génocides, finalement, subissent la même occultation désastreuse. Avec ces remarques, les manières dont les idéologies racistes, antisémites, ou identitaires européennes instrumentalisent les conflits au Moyen-Orient pour traiter de sujets « nationaux » « européens », tendent à perdre toute légitimité. Et les situations conflictuelles peuvent apparaître à nouveau dans leurs dimensions structurelles, complexes, mais aussi spécifiques.

      Par-delà sionisme et antisionisme. Pour une critique globale de l’idéologie nationale-étatique moderne.❞

      http://benoitbohybunel.over-blog.com/2016/12/israel-palestine-penser-une-critique-globale-de-l-ideolog

    • sous la plume de l’historien Enzo Traverso dans La Fin de la modernité juive[16]. On est étonné, en effet, de se retrouver face à certains raccourcis politiques hâtifs qui, s’ils ne s’abaissent pas au niveau des thèses de Bouteldja, encouragent néanmoins une relativisation de l’antisémitisme contemporain. On peut suivre Traverso dans son argumentation générale. La modernité juive, portée par les composantes progressistes des juifs européens, reposait en partie sur la situation sociale et/ou politique précaire de ces derniers, qui tendait à les rapprocher des idéaux avant-gardistes, anti-nationalistes et communistes. La situation d’un grand nombre de juifs européens aujourd’hui qui en font, pour ce qui est de la France, l’une des populations minoritaires les plus socialement acceptées, porte certains d’entre eux à des alliances bien plus marquées à droite. Mis à part la nos­talgie parfois quelque peu essentialisante pour la bonne vieille « modernité juive », la dimension problématique de l’ouvrage apparaît quand Traverso avance la thèse selon laquelle l’antisémitisme aurait été remplacé en Europe par l’islamophobie. Il semblerait que cette thèse soit à prendre dans des termes fonctionnels. L’islamophobie occuperait aujourd’hui la fonction jadis remplie par l’anti­sémitisme. Paradoxalement, cette tentative d’his­toriciser les racismes, en les concevant en termes de vases communicants — l’un baisse, l’autre prend le relais —, produit en fait une conception anhistorique. Tout se passe comme si l’islamophobie pouvait faire ce que fit l’antisémitisme au XIXe et XXe siècles, à savoir contribuer à la formation sanglante des États-nations européens. Mais le racisme n’est pas une matrice vide et indéterminée, qui resterait en quelque sorte indifférente à qui y fait quoi. Bien entendu, le racisme se polarise aujourd’hui autour d’un rejet de la présence même des minoritaires liés à l’immigration (nord -)africaine et moyen-orientale, stigmatisés parce que musulmans. Or, conclure de cela que l’antisémitisme en Europe n’aurait plus aucune efficace idéologique ni la moindre force de mobilisation pratique, c’est faire preuve d’une conception unilatérale du racisme, ne laissant aucune place à la possible coexistence et coordination de l’antisémitisme et de l’islamophobie. Quid, alors, par exemple, des délires paranoïaques sur le « grand remplacement » des Européens chrétiens par les musulmans et la « submer­sion démographique organisée » qui trouvent souvent, justement, leur « explication » dans un complot juif visant à un nouvel ordre mondial ? D’abord, le fait que le terme d’« antisémitisme » soit instrumentalisé, notamment par des juifs réactionnaires, pour faire taire toute critique d’Israël et pour nourrir le racisme anti-arabe et anti-noir, n’est pas en soi un argument pour abandonner ce concept. Cette instrumentalisation nous dit quelque chose de l’amalgame qu’ils en font mais ne préjuge en rien quant à la possibilité d’une conception historique de l’antisémitisme[17]. Le travail théorique consiste à se battre sur le terrain des concepts pour leur redonner un sens juste, et non à opter pour un nouveau mot de manière purement nominaliste. Ensuite, l’affirmation suivant laquelle l’antisémitisme serait nécessairement porté à sa disparition du fait de son déclin notable durant la seconde moitié du XXe siècle[18] est tout de même ahu­rissante lorsqu’elle vient d’un historien. Appliquée à toute autre forme de racisme, cette pseudo-argumentation ne passerait pas. Que dirait-on, par exemple, de l’idée qui voudrait que la fin de la colonisation et de l’esclavage suffise pour faire du racisme anti-arabe et anti-noir des phénomènes marginaux, sinon qu’elle s’inscrit dans une vision apologétique de l’État de droit occidental où le Progrès nous porte inéluctablement vers la disparition de la barbarie ? (...)
      Il est significatif, à cet égard, que les quelques analyses que propose Traverso des actes antisémites contemporains contredisent ses thèses générales sur les relations entre antisémitisme et islamophobie. En effet, lorsque l’historien s’attarde sur le rapt et le meurtre d’Ilan Halimi, il ne manque pas de constater que l’as­sociation idéologique des juifs à l’argent fut un mobile essentiel dans le ciblage et la stratégie de Fofana et ses compagnons[20]. Or, cette association entre juifs et pouvoir économique, politique et médiatique s’est cristallisée précisément au moment de la formation des États-nations européens et de la consolidation de la société bourgeoise[21]. Si cet élément de l’antisémitisme historique a pu être réactivé dans ces actes commis en 2006, pourquoi produire une telle rupture historique entre antisémitisme et « judéophobie[22] » ? Pourquoi concevoir les relations actuelles entre antisémitisme et islamophobie uniquement dans les termes de la « transmigration[23] » du premier dans le second, étant donné que de tels éléments de l’antisémitisme histo­rique transmigrent, eux aussi, dans certaines idées et pratiques contemporaines des prolétaires racisés ? En outre, Traverso propose de comprendre ce qu’il veut appeler la « nouvelle judéophobie » dans le cadre du rapport entre des prolétaires racisés et une population juive moins précaire. Plus précisément, cette « nouvelle judéophobie » est saisie dans le « retournement histo­rique[24] », le « chassé-croisé[25] » qui tend à faire des juifs le symbole d’une intégration contrastant avec la dégra­dation des vies des prolétaires racisés. Bref, Traverso veut comprendre l’acharnement sur les juifs en tant que juifs dans les transformations historiques des rapports entre minoritaires. Or, dans cette perspective, un concept unifié d’antisémitisme serait bien plus à même d’articuler la sédimentation historique de l’acharnement sur les juifs avec ses réactivations dans le présent. À moins de considérer, évidemment, qu’il y ait quelque chose comme un antisémitisme propre aux prolétaires racisés et qui, pour cette raison, « surgit d’une révolte légitime[26] ». Soyons clairs : leur révolte est plus que « légitime », elle est nécessaire en tant qu’expression des antagonismes de classe. Seulement, encore une fois, le langage de la lutte n’est pas séparable de son « orientation ». Si la lutte prend les formes d’une personnalisation racialisante, elle contribue à la polarisation des segments de classes, à leur construction en groupes aux caractéristiques hérédi­taires et inchangeables et donc, in fine, à la perpétuation de la société capitaliste.

      Plus blanc que blanc ? Révolte et antisémitisme, stoff, août 2019
      https://www.stoff.fr/article/plus-blanc-que-blanc

  • Appel d’urgence à la communauté internationale – mettez fin au transfert forcé en Cisjordanie
    Posted on octobre 30, 2023 | B’Tselem | Traduction J.Ch. pour l’AURDIP
    https://aurdip.org/appel-durgence-a-la-communaute-internationale-mettez-fin-au-transfert-force-

    Au cours des trois dernières semaines, depuis les atrocités du Hamas du 7 octobre, les colons ont exploité le manque d’attention du public envers la Cisjordanie, ainsi que l’atmosphère générale de rage contre les Palestiniens, pour intensifier leur campagne de violentes attaques dans une tentative de transfert forcé des communautés palestiniennes. Au cours de cette période, pas moins de treize communautés d’éleveurs ont été déplacées. Encore bien plus sont en danger d’être forcées à fuir dans les jours à venir si une action immédiate n’est pas entreprise.

    Les fermiers palestiniens sont particulièrement vulnérables à cette époque, saison annuelle de la récolte des olive, parce que, s’ils ne peuvent pas ramasser leurs olives, ils vont perdre une année de revenus. Hier, Bilal Muhammed Saleh, du village d’As-Sawiya au sud de Naplouse, a été assassiné alors qu’il s’occupait de ses oliviers. Il est le septième Palestinien a avoir été tué par les colons depuis le début de la guerre en cours.

    Malheureusement, le gouvernement israélien est favorable à ces attaques et ne fait rien pour arrêter cette violence. Au contraire : des ministres du gouvernement et autres responsables soutiennent la violence et, dans de nombreux cas, l’armée est présente ou même participe à la violence, y compris dans des incidents où les colons ont tué des Palestiniens. Qui plus est, depuis que la guerre a commencé, il y a eu un nombre croissant d’incidents dans lesquels il a été rapporté que des colons violents ont attaqué les communautés palestiniennes voisines sous uniforme militaire et en utilisant des armes livrées par le gouvernement.

    Avec une grande inquiétude et une claire compréhension du paysage politique, nous attestons que la seule façon de mettre fin à ce transfert forcé en Cisjordanie est une intervention claire, forte et directe de la communauté internationale.

    Le moment est venu d’agir.

    A Land for All – Two States, One Homeland | Akevot Institute | Amnesty International Israel | Association for Civil Rights in Israel | B’Tselem | Bimkom – Planners for Planning Rights | Breaking the Silence | Combatants for Peace | Comet-ME | Emek Shaveh | HaMoked : Center for the Defence of the Individual | Haqel – In Defense of Human Rights | Itach-Maaki – Women Lawyers for Social Justice | Ir Amim | Jordan Valley Activists | Kerem Navot | Machsom Watch | Mothers Against Violence Israel | Other Voice | Parents Against Child Detention | Physicians for Human Rights Israel | Policy Working Group (PWG) | Psychoactive | Rabbis for Human Rights | Re’acha Kamocha | Social Workers for Welfare and Peace | The School for Peace in Wahat al-Salam Neve Shalom | Torat Tzedek | Yesh Din | Zazim – Community Action | Zochrot

    #ONGIsraéliennes #7oct23

    • This constellation of factors—increasing disinformation on some platforms, the closure of tools used to study social media, lawsuits against investigations on disinformation—suggests we may face an uphill battle to understand what happens in the digital public sphere in the near future. That’s very bad news as we head into 2024, a year that features key elections in countries including the UK, Mexico, Pakistan, Taiwan, India and the US.

      Elections in Taiwan are of special interest to China, and journalists report that Taiwan has been flooded by disinformation portraying the US as a threat to the territory. One story claimed that the Taiwanese government would send 150,000 blood samples to the US so America could engineer a virus to kill Chinese people. The goal of these stories is to encourage Taiwanese voters to oppose alliances with the US and push for closer ties to mainland China. Taiwanese NGOs are developing fact-checking initiatives to combat false narratives, but are also affected by reduced access to information on social media.

      The prime minister of India, Narendra Modi, has enacted legislation to combat fake news on social media and it seems likely that these new laws will target government critics more effectively than Modi’s supporters. The 2024 US presidential election, meanwhile, is shaping up to be a battle of the disinformation artists. Serial liar Donald Trump, who made more than 30,000 false or misleading claims in his four years in office, is competing not only against the incumbent Joe Biden, but against anti-vaccine crusader Robert F Kennedy, who was banned from Instagram for medical disinformation, before having his account restored when he became a presidential candidate.

      If there is any hope for our ability to understand what really happens on social media next year, it may come from the European Union, where the Digital Services Act demands transparency from platforms operating on the continent. But enforcement actions are slow, and wars and elections are fast by comparison. The surge of disinformation around Israel and Gaza may point to a future in which what happens online is literally unknowable.

      sur le rôle de catalyseur des réseaux sociaux
      Massacre des Rohingya : « Facebook a joué un rôle central dans la montée du climat de haine » en Birmanie
      https://archive.ph/DMWO8

      #internet #média #réseaux_sociaux #X #meta #facebook #propagande #désinformation #opacité #critique