• Appel d’urgence à la communauté internationale – mettez fin au transfert forcé en Cisjordanie
    Posted on octobre 30, 2023 | B’Tselem | Traduction J.Ch. pour l’AURDIP
    https://aurdip.org/appel-durgence-a-la-communaute-internationale-mettez-fin-au-transfert-force-

    Au cours des trois dernières semaines, depuis les atrocités du Hamas du 7 octobre, les colons ont exploité le manque d’attention du public envers la Cisjordanie, ainsi que l’atmosphère générale de rage contre les Palestiniens, pour intensifier leur campagne de violentes attaques dans une tentative de transfert forcé des communautés palestiniennes. Au cours de cette période, pas moins de treize communautés d’éleveurs ont été déplacées. Encore bien plus sont en danger d’être forcées à fuir dans les jours à venir si une action immédiate n’est pas entreprise.

    Les fermiers palestiniens sont particulièrement vulnérables à cette époque, saison annuelle de la récolte des olive, parce que, s’ils ne peuvent pas ramasser leurs olives, ils vont perdre une année de revenus. Hier, Bilal Muhammed Saleh, du village d’As-Sawiya au sud de Naplouse, a été assassiné alors qu’il s’occupait de ses oliviers. Il est le septième Palestinien a avoir été tué par les colons depuis le début de la guerre en cours.

    Malheureusement, le gouvernement israélien est favorable à ces attaques et ne fait rien pour arrêter cette violence. Au contraire : des ministres du gouvernement et autres responsables soutiennent la violence et, dans de nombreux cas, l’armée est présente ou même participe à la violence, y compris dans des incidents où les colons ont tué des Palestiniens. Qui plus est, depuis que la guerre a commencé, il y a eu un nombre croissant d’incidents dans lesquels il a été rapporté que des colons violents ont attaqué les communautés palestiniennes voisines sous uniforme militaire et en utilisant des armes livrées par le gouvernement.

    Avec une grande inquiétude et une claire compréhension du paysage politique, nous attestons que la seule façon de mettre fin à ce transfert forcé en Cisjordanie est une intervention claire, forte et directe de la communauté internationale.

    Le moment est venu d’agir.

    A Land for All – Two States, One Homeland | Akevot Institute | Amnesty International Israel | Association for Civil Rights in Israel | B’Tselem | Bimkom – Planners for Planning Rights | Breaking the Silence | Combatants for Peace | Comet-ME | Emek Shaveh | HaMoked : Center for the Defence of the Individual | Haqel – In Defense of Human Rights | Itach-Maaki – Women Lawyers for Social Justice | Ir Amim | Jordan Valley Activists | Kerem Navot | Machsom Watch | Mothers Against Violence Israel | Other Voice | Parents Against Child Detention | Physicians for Human Rights Israel | Policy Working Group (PWG) | Psychoactive | Rabbis for Human Rights | Re’acha Kamocha | Social Workers for Welfare and Peace | The School for Peace in Wahat al-Salam Neve Shalom | Torat Tzedek | Yesh Din | Zazim – Community Action | Zochrot

    #ONGIsraéliennes #7oct23

    • This constellation of factors—increasing disinformation on some platforms, the closure of tools used to study social media, lawsuits against investigations on disinformation—suggests we may face an uphill battle to understand what happens in the digital public sphere in the near future. That’s very bad news as we head into 2024, a year that features key elections in countries including the UK, Mexico, Pakistan, Taiwan, India and the US.

      Elections in Taiwan are of special interest to China, and journalists report that Taiwan has been flooded by disinformation portraying the US as a threat to the territory. One story claimed that the Taiwanese government would send 150,000 blood samples to the US so America could engineer a virus to kill Chinese people. The goal of these stories is to encourage Taiwanese voters to oppose alliances with the US and push for closer ties to mainland China. Taiwanese NGOs are developing fact-checking initiatives to combat false narratives, but are also affected by reduced access to information on social media.

      The prime minister of India, Narendra Modi, has enacted legislation to combat fake news on social media and it seems likely that these new laws will target government critics more effectively than Modi’s supporters. The 2024 US presidential election, meanwhile, is shaping up to be a battle of the disinformation artists. Serial liar Donald Trump, who made more than 30,000 false or misleading claims in his four years in office, is competing not only against the incumbent Joe Biden, but against anti-vaccine crusader Robert F Kennedy, who was banned from Instagram for medical disinformation, before having his account restored when he became a presidential candidate.

      If there is any hope for our ability to understand what really happens on social media next year, it may come from the European Union, where the Digital Services Act demands transparency from platforms operating on the continent. But enforcement actions are slow, and wars and elections are fast by comparison. The surge of disinformation around Israel and Gaza may point to a future in which what happens online is literally unknowable.

      sur le rôle de catalyseur des réseaux sociaux
      Massacre des Rohingya : « Facebook a joué un rôle central dans la montée du climat de haine » en Birmanie
      https://archive.ph/DMWO8

      #internet #média #réseaux_sociaux #X #meta #facebook #propagande #désinformation #opacité #critique

  • "We know who you are": Hostile migration politics and the criminalisation of solidarity actors in #France and Morocco.

    The study – conducted in collaboration with Dr Maria Hagan – explores how NGO practitioners, activists, and other solidarity actors in France and Morocco increasingly face intimidation, repression, and prosecution from state authorities amidst hostile and violent policies aimed at curbing migration. Whilst high-profile court cases (especially regarding sea rescue operations) have gained some attention in public debates, there has been little exploration of more ordinary, insidious forms of criminalisation and repression targeting solidarity actors, especially beyond European countries. In collaboration with advocacy organisations and artists, the study addresses this gap through ethnographic research carried out in northern France and Morocco. Several academic and creative outputs for the wider public are in gestation– watch this space.

    https://sebastienbachelet.com/crimes-of-solidarity
    #rapport #Maroc #criminalisation_de_la_solidarité #solidarité #asile #migrations #réfugiés #intimidation #répression #poursuites #poursuites_judiciaires

    ping @karine4

  • Pour tous ceux qui ne sont pas capables de couper les liens, ou de ne pas en créer avec un état créé à l’époque coloniale avec toute la barbarie de l’époque coloniale, qui n’a jamais accepté de sortir du colonialisme et qui maintenant pratique la barbarie coloniale avec les armes les plus sophistiquées.

    https://x.com/Andychuho/status/1718766644258877705?s=20

    #Israel #Union-Européenne #Etats-Unis #Barbarie #Crimes-de-guerre #Génocide #assassinats-d'-enfants #Gaza

  • La trêve hivernale débute après un record d’expulsions en 2022
    https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2023/11/01/la-treve-hivernale-debute-apres-un-record-d-expulsions-en-2022_6197625_43557

    A compter du 1ᵉʳ novembre et pendant les cinq mois les plus froids de l’année, les locataires ne peuvent plus être expulsés de leur #logement.

    Près de 38 000 personnes, soit 17 500 ménages, ont été expulsées par les forces de l’ordre en 2022, selon la Fondation Abbé Pierre. Et « deux à trois fois plus de ménages partent avant que la #police n’arrive », complète Christophe Robert, le délégué général de l’organisation. Selon lui, si les #expulsions sont en théorie impossibles, la pression des #propriétaires amène parfois certains locataires à plier bagage pendant la trêve hivernale.

    Pendant les années Covid-19, en 2020 et en 2021, les expulsions ont fortement chuté, avant de reprendre fortement en 2022.

    ça va pas s’arranger avec la #loi Kasbarian_Bergé qui entre autre joyeuseté prévoit la résiliation automatique du bail lors d’impayés de loyers

    Le Conseil constitutionnel a validé, mercredi 26 juillet, la loi Kasbarian-Bergé qui criminalise les locataires et accroît les sanctions contre ceux qui cherchent refuge. Et ce alors que le gouvernement réduit le budget de l’hébergement d’urgence.
    https://www.humanite.fr/societe/mal-loges/loi-anti-squat-le-conseil-constitutionnel-valide-lexpulsion-des-pauvres-804

    Est ainsi prévu, l’ajout systématique, dans le contrat entre propriétaire et locataire, d’une clause permettant la #résiliation_automatique_du_bail, sans passage par le juge, dès les premiers impayés. La disposition la plus contestée, qui prévoyait la prison pour les locataires qui se maintiendraient dans leur logement après un jugement, a été supprimée durant les allers-retours du texte au Parlement.

    En revanche, ces locataires en difficulté sont désormais passibles d’une #amende de 7 500 euros. « Une offensive contre les locataires et contre les plus démunis », avait dénoncé durant les débats la sénatrice (CRCE) et ex-ministre du Logement Marie-Noëlle Lienemann.

    Expressément visés par la loi, les squatteurs voient les peines encourues augmenter : de un à trois ans d’emprisonnement et de 15 000 à 45 000 euros d’amende. La possibilité d’une #expulsion_immédiate, jusque-là réservée aux seuls locaux d’habitation, résidences principales et secondaires, est étendue par la loi portée par le député Renaissance de Haute-Loire, à l’ensemble des locaux commerciaux : bureaux vides, bâtiments industriels ou agricoles désaffectés.

    la résiliation automatique des baux devrait permettre de substantielles économies sur les fonds de solidarité logement (#FSL) qui ont pour fonction de payer les impayés de loyer (dès lors que la locataire a repris des paiements), avec y compris un #FSL urgence (deux mois de retard) qui est destiné à prévenir le surendettement locatif et les expulsions.

    #locataires #squatteurs #guerre_aux_pauvres #criminalisation #justice #propriété_privée

  • Réhumaniser les personnes décédées en Méditerranée

    Au-delà d’un bilan chiffré, les personnes décédées sont des personnes, avec une histoire et des proches. Dans un contexte de guerre comme un contexte migratoire, lutter contre la #déshumanisation permet à plusieurs acteurs de faire passer des messages politiques.

    Il y a d’abord ces noms, écrits au stylo sur les bras par des enfants de Gaza et dont les images ont circulé sur les réseaux sociaux ces derniers jours. Un prénom, une date de naissance, pour être identifié, pour dire qu’on a existé. Alors que dans la nuit de vendredi 27 à samedi 28 octobre la guerre en Israël et en Palestine est entrée dans une nouvelle phase selon les termes de l’état-major israélien, les Palestiniens bloqués au nord de Gaza subissent des bombardements intensifs. Le territoire est d’ailleurs aujourd’hui décrit comme un “champ de bataille” par l’armée israélienne.

    Jour après jour, les bilans sont diffusés. Le Hamas, qui a pris le pouvoir sur #Gaza depuis 2007, publie le décompte quotidien des victimes du conflit côté palestinien. Des chiffres repris dans les médias qui donnent l’impression d’une masse d’êtres humains non-identifiables ; plus de 8 000 personnes décédées à ce jour, dont 40% sont des enfants selon l’ONG Save the Children qui publiait dimanche 29 octobre un communiqué pour alerter sur cette réalité : 3 257 enfants sont morts depuis le début de l’offensive israélienne en réponse aux attaques meurtrières du Hamas contre des civils israéliens le 7 octobre. En trois semaines, le nombre d’enfants tués a dépassé le bilan de l’année 2019.

    A ce jour, l’OMS indique également qu’un millier de corps non identifiés seraient ensevelis sous les décombres à Gaza. Derrière les statistiques, la peur d’être oublié, que son corps disparaisse sans identité, comme le rappelle les mots de la journaliste palestinienne Plestia Alaqad qui rend compte du conflit sur son compte Instagram : “je perds mes mots à ce stade… à chaque minute, Gaza pourrait être effacée et personne ne saurait rien… je pourrais être tuée à chaque instant, et le plus effrayant est que peut-être, personne n’arrivera à retrouver mon corps mort, et il n’y aura peut être plus rien de moi-même à enterrer”, a-t-elle écrit le 28 octobre alors qu’Israël annonçait lancer la seconde phase de son offensive sur Gaza et intensifiait les bombardements sur l’enclave.

    Ces chiffres égrenés au fil des semaines rappellent d’autres drames, d’autres disparitions silencieuses et invisibles. En Palestine, comme en haute mer depuis le début des années 2010, invisibiliser, nier la présence des corps participe au processus de déshumanisation. Il vient illustrer la hiérarchie des décès entre ceux que l’on montre, que l’on médiatise et que l’on prend en compte et ceux que certains préfèrent laisser dans une masse incertaine. Dans les différents cas, il y a les dominés et les dominants. Un processus politique qui n’est pas inéluctable et qu’il est possible de dénoncer et de dépasser.

    Au-delà des bilans qui paraissent importants à diffuser pour montrer l’ampleur du drame qui se joue à Gaza, certains souhaitent donc aujourd’hui réhumaniser les victimes, mettre un visage, un parcours, une histoire pour ne pas oublier que sous les bombes se sont des humains qui disparaissent : “On peut continuer à rafraîchir le bilan du nombre de morts à Gaza de manière froide et désintéressée ou bien on peut considérer que ces femmes, ces hommes, ont des visages, des noms, des histoires”, explique le journaliste du Parisien Merwane Mehadji sur le réseau social X (anciennement Twitter). Sur son compte, il publie des photos et des courtes biographies de certains des invisibles décédés à Gaza : l’autrice Heba Abu Nada, 32 ans, Ibraheem Lafi, photoreporter, 21 ans, Areej, dentiste, 25 ans qui devait se marier dans quelques jours.

    Sur le site de l’ONG Visualizing Palestine c’est la campagne We Had Dreams qui met des mots sur les peurs et les aspirations des personnes prises au piège dans Gaza bombardée :

    “Si je meurs, rappelez-vous que nous étions des individus, des humains, que nous avions des noms, des rêves, des projets et que notre seul défaut était d’être classé comme inférieurs », Belal Aldbabbour.

    Ces initiatives posent un des enjeux actuels du conflit : mettre un visage c’est humaniser les #victimes alors que dans de nombreuses déclarations de responsables politiques en Europe et aux États-Unis, il est courant de parler uniquement du Hamas comme cible des Israéliens. Hillary Clinton dit ainsi “ceux qui demandent un cessez-le-feu ne comprennent pas qui est le Hamas”. Cela revient alors à annuler la présence de civils à Gaza ou à faire des habitants des terroristes.

    https://twitter.com/CBSEveningNews/status/1718681711133794405

    Du côté des autorités israéliennes, certaines personnalités politiques nient même l’humanité des habitants de Gaza : « J’ai ordonné un siège complet de la bande de Gaza. Il n’y aura pas d’électricité, pas de nourriture, pas de carburant. Tout est fermé. Nous combattons des animaux humains et nous agissons en conséquence », déclarait ainsi le ministre XX le XX octobre.

    “Nous sommes en présence d’un désir d’éradiquer les Palestinien.ne.s, si ce n’est de la terre, de la vie politique terrestre”, analyse la chercheuse Samera Esmeir au regard de cette déclaration. Dans un article publié en anglais sur le site du média égyptien Mada Masr, elle explique : “ Nous sommes en présence d’une entreprise coloniale qui tente de détruire ce qui a échappé à la destruction pendant et après les cycles précédents de conquête et de dévastation – cycles qui ont commencé en 1948. Nous sommes en présence d’une volonté coloniale d’effacer l’autochtone.” Remontant l’histoire de la création de l’État d’Israël, la professeure associée du département de rhétorique de l’université de Berkeley en Grande-Bretagne développe pour démontrer la construction au fil des années d’une dénégation d’accorder un statut civil aux Palestiniens : “La société palestinienne a été détruite en 1948. Les territoires occupés en 1967 ont été délibérément fragmentés, déconnectés et séparés par des colonies. Il n’y a pas de forme d’État, d’armée permanente, d’étendue de territoire ou de position civile. Au lieu de cela, il y a de nombreux camps de réfugiés, des familles dépossédées et des sujets en lutte. Tout ce qui pourrait favoriser la normalité civile est déjà visé par l’occupation israélienne, qu’il s’agisse de maisons, d’écoles, d’ONG, de centres culturels ou d’universités. Comparée à l’autre côté de la ligne verte, la vie en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, où se concentre la violence israélienne à l’encontre des Palestinien.ne.s, n’autorise aucune normalité civile”.

    Selon les statistiques de l’ONG israélienne pour la défense des droits humains B’Tselem, plus de 10 500 Palestiniens ont été tués par les forces israéliennes depuis le début de la 2nde Intifada en 2000. L’ONG a entrepris un travail de vérification de chaque décès, que la personne soit palestinienne, israélienne ou étrangère : “B’Tselem examine les circonstances de chaque décès, notamment en recensant les témoignages oculaires lorsque cela est possible et en rassemblant des documents officiels (copies de pièces d’identité, actes de décès et dossiers médicaux), des photographies et des séquences vidéo”, peut-on lire sur le site de l’organisation. Un travail de recensement et d’identification qui répond également à l’enjeu de garder traces des victimes du conflit au fil des années. Une position que l’organisation défend depuis sa création : “Depuis la création de B’Tselem en 1989, nous documentons, recherchons et publions des statistiques, des témoignages, des séquences vidéo, des prises de position et des rapports sur les violations des droits humains commises par Israël dans les territoires occupés.”, peut-on lire sur le site internet de l’ONG. Une position énoncée dans le nom même de l’association puisque B’Tselem signifie en Hébreu “à l’image de” selon un verset de la Genèse (premier livre de la Torah juive et de la Bible chrétienne) qui considère : “Le nom exprime l’attendu moral universel et juif de respecter et de faire respecter les droits humains de tous”.

    Un enjeu qui rappelle celui de la disparition de personnes migrantes anonymes en Méditerranée. Des corps avalés par la mer que la médecin légiste italienne #Cristina_Cattaneo et son équipe tentent, elles-aussi, d’identifier. Son livre Naufragés sans visage a été traduit en français en 2019. Une manière de lutter contre la figure du migrant qui devient parfois une entité abstraite, notamment dans les discours politiques des extrêmes en Europe. “Lorsque l’on identifie ces gens, il est aussi plus difficile de détourner les yeux de la situation”, expliquait-elle au micro de France Culture. Un travail qu’elle réalise au sein de l’université de Milan depuis 1995 au début à propos des inconnus de la rue décédés. En 2013, les inconnus de la migration prennent de plus en plus de place dans son travail du fait de la catastrophe grandissante en haute mer.

    Comme à Gaza, les personnes migrantes sont conscientes de la possibilité de disparaître sans laisser de #traces. Dans son travail à la frontière entre l’Espagne et le Maroc, l’anthropologue #Carolina_Kobelinsky relève : « Toutes les personnes rencontrées parlent de la mort, des morts laissés en route, des stratégies pour y faire face. De l’éventualité de sa propre mort. La mort est présente dans les discours quotidiennement, autant que la musique, le foot,… ». Elle décide donc d’intégrer à son terrain de recherche l’omniprésence de la mort comme potentialité dans les #récits des personnes qui traversent la frontière. A la frontière entre le Maroc et l’Espagne au niveau de Melilla et Nador, il est aussi question de la disparition des corps à la « barrière », notamment lors des confrontations avec la gendarmerie marocaine ou la guardia civile espagnole.

    « Ces #corps disparaissent : enterrés dans des #fosses_communes, avalés par la terre, toutes sortes de théories circulent parmi les migrants. Cela renforce l’idée qu’il s’agit non seulement d’une #peur de la mort mais encore plus celle de la #disparition_totale. Ils sont partis comme anonymes socialement, et ils atteignent l’#anonymat de la mort avec la #volatilisation du corps. »

    « Le plus important pour les jeunes rencontrés est de mettre en place une #stratégie pour faire en sorte que les familles reçoivent la nouvelle du décès. Interviennent alors de véritables « #pactes », où l’on apprend le numéro de téléphone par cœur de la famille de l’autre pour faire passer ce message : « J’ai fait tout ce que j’ai pu pour avoir une vie meilleure », jusqu’à la mort.

    https://www.1538mediterranee.com/rehumaniser-les-personnes-decedees-en-mediterranee
    #décès #humanisation #réhumanisation #migrations #guerre #mort #morts #identification

  • 60 millions d’automobilistes à pied
    http://carfree.fr/index.php/2023/11/01/60-millions-dautomobilistes-a-pied

    On connaissait la micro-association « 40 millions d’automobilistes, » on découvre aujourd’hui l’association « 60 millions de #piétons » dont les prises de position amènent à penser qu’elle ferait sans doute mieux de s’appeler Lire la suite...

    #Alternatives_à_la_voiture #Insécurité_routière #Marche_à_pied #Vélo #association #critique #cyclistes #marche

  • Quel est le plus odieux ? Le choix des habits des enfants au moment où tout le monde crie au 2 poids 2 mesures ou l’obséquiosité d’un #MSM ?

    Déguisé en Zelensky pour Halloween, le fils du secrétaire d’État américain Antony Blinken fait sensation - Le Parisien
    https://www.leparisien.fr/international/deguise-en-zelensky-pour-halloween-le-fils-du-secretaire-detat-americain-

    Le président ukrainien connaît son fan numéro un. Le fils du secrétaire d’État américain Antony Blinken est apparu vêtu du fameux pull arboré par Volodymyr Zelensky, lors d’une soirée d’Halloween organisée lundi à la Maison Blanche, ont remarqué plusieurs journaux ukrainiens dont le Kyiv Post.

    Des photos de la soirée, sur lesquelles on aperçoit le garçonnet aux côtés de sa sœur portant une robe aux couleurs du drapeau ukrainien, ont été abondamment partagées sur les réseaux sociaux.

    #nos_valeurs #civilisés #états-unis #criminels #Gaza

    • La partialité systématique des #médias_occidentaux trouve un écho dans la réaction symétrique du #monde_arabe et d’une bonne partie des pays du #Sud, où le soutien de l’#Occident à la résistance de l’Ukraine contre l’agression russe, alors qu’il refuse de reconnaître l’agression d’Israël contre les #Palestiniens sous #occupation, a déjà suscité des accusations d’hypocrisie (une division qui rappelle les fractures de 1956, lorsque les peuples des « pays en voie de développement » étaient solidaires de la lutte de l’Algérie pour l’autodétermination, tandis que les pays occidentaux soutenaient la résistance de la Hongrie à l’invasion soviétique).

      ... Les fantasmes ethno-tribalistes de la #gauche_décoloniale, avec ses invocations rituelles de Fanon et son exaltation des guérilleros en parapente du Hamas, sont en effet pervers. Comme l’écrivait l’écrivain palestinien Karim Kattan dans un essai émouvant publié par le journal Le Monde6, il semble être devenu impossible à certains amis autoproclamés de la Palestine de dire tout à la fois que « les massacres comme ceux qui ont eu lieu à la rave party du festival Tribe of Nova sont une horreur indigne » et qu’« Israël est une puissance coloniale féroce, coupable de crimes contre l’humanité ».

      ... Quant aux habitants de #Gaza, ils sont non seulement contraints de payer pour les actions du Hamas, mais aussi, une fois de plus, pour les crimes d’Hitler. Et l’impératif d’invoquer la Shoah est devenu le véritable « dôme de fer » idéologique d’Israël, son bouclier contre toute critique de ses actions.

      ... La vérité incontournable, c’est qu’Israël ne peut pas plus étouffer la résistance palestinienne par la violence que les Palestiniens ne peuvent vaincre dans une guerre de libération de type algérien : juifs israéliens et Arabes palestiniens sont « coincés » dans une relation inextricable — à moins qu’Israël, de loin le plus fort des deux adversaires, ne pousse les Palestiniens à l’exil pour de bon. La seule chose qui puisse sauver les peuples d’Israël et de Palestine et empêcher une nouvelle Nakba — laquelle est devenue une possibilité réelle, alors qu’une nouvelle Shoah n’est qu’une hallucination d’origine traumatique — est une solution politique qui accorde aux deux peuples un égal droit de citoyenneté et leur permette de vivre en paix et en liberté, que ce soit dans un unique État démocratique, dans deux États ou dans une fédération. Tant que la quête de cette solution sera refoulée, la dégradation continue de la situation est pratiquement garantie, et avec elle la certitude d’une catastrophe encore plus terrible.

      https://seenthis.net/messages/1023747
      https://seenthis.net/messages/1022464

      #Israël #Palestine ##Franz_Fanon #vengeance #luttes_de_libération_nationale #extermination_des_juifs_par_les_Nazis #dôme_de_fer_idéologique_d’Israël #pathologie_de_la_vengeance #culte_de_la_force #crimes_de_guerre #crimes_contre_l’humanité

  • RDC : 6,9 millions de déplacés internes, du jamais-vu selon l’OIM
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/10/30/rdc-6-9-millions-de-deplaces-internes-du-jamais-vu-selon-l-oim_6197351_3212.

    RDC : 6,9 millions de déplacés internes, du jamais-vu selon l’OIM
    « Avec le conflit en cours et l’escalade de la violence, la RDC est confrontée à l’une des plus grandes crises de déplacement interne et humanitaire du monde », a alerté l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

    Le regain de violences dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) suscite l’inquiétude. Lundi 30 octobre, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a annoncé dans un communiqué que 6,9 millions de personnes étaient actuellement déplacées à l’intérieur du pays – le chiffre le plus élevé jamais enregistré. L’agence ajoute qu’une grande majorité de ces personnes ont besoin d’aide humanitaire. Les combats se sont intensifiés depuis le début d’octobre au nord de Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu, entre la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23) d’une part, les forces armées de la RDC (FARDC) et des groupes armés dits « patriotes » d’autre part. « L’OIM intensifie ses efforts pour répondre à la crise complexe et persistante en RDC, a annoncé l’organisation. Avec le conflit en cours et l’escalade de la violence, la RDC est confrontée à l’une des plus grandes crises de déplacement interne et humanitaire du monde. »
    A la fin de 2021, la résurgence du M23, rébellion soutenue par le Rwanda voisin selon de nombreuses sources, a provoqué dans le Nord-Kivu le déplacement de centaines de milliers de personnes et aggravé une crise humanitaire quasi permanente dans l’est de la RDC depuis près de trente ans. A la fin d’octobre, environ 5,6 millions des déplacés de RDC étaient établis dans les provinces orientales du Nord-Kivu, Sud-Kivu, d’Ituri et du Tanganyika, selon l’OIM, qui précise que les violences constituent la principale raison de ces déplacements. Pour le seul Nord-Kivu, près de 1 million d’habitants ont fui leur foyer en raison des combats impliquant le M23. « La dernière escalade du conflit a chassé de chez eux plus de gens dans un laps de temps très court rarement observé par le passé. Il nous faut délivrer de l’aide de toute urgence à ceux qui en ont le plus besoin », a alerté Fabien Sambussy, chef de mission de l’OIM en RDC.

    #Covid-19#migrant#migration#rpubliquedemocratiquecongo#oim#nordkivu#conflit#crise#sante#humanitaire#deplaceinterne

  • #Etats-unis : Complicité de tentative de déportation mine de rien

    La Maison Blanche est défavorable à un cessez-le-feu « pour le moment » estimant que le Hamas « serait le seul à en profiter ».
    https://www.lemonde.fr/international/live/2023/10/31/en-direct-guerre-israel-hamas-deux-hopitaux-touches-par-des-frappes-a-gaza_6

    L’exécutif américain est en revanche favorable à « des pauses humanitaires temporaires et localisées pour permettre à l’aide [humanitaire] d’atteindre certaines populations spécifiques et peut-être même pour aider à l’évacuation de personnes qui veulent sortir » de l’enclave par le sud.

    « Pour le moment » : jusqu’à ce que #Nakba advienne

    #criminels #vitrine_de_la_jungle

    • En ce lundi, l’#armée_israélienne affirme avoir frappé, via les airs et au sol, plus de 600 cibles dans #Gaza ces vingt-quatre dernières heures. Dans le détail : « des dépôts d’armes, positions de lancement de missiles antichar, caches du #Hamas » et « des dizaines » de chefs du mouvement islamiste tués. Des chars israéliens sont postés à la lisière de #Gaza_City et le principal axe routier nord-sud est coupé. C’est vendredi en fin de journée que l’État hébreu a lancé son opération d’envergure, annoncée depuis près de deux semaines déjà. Mêlant #incursions_terrestres localisées – surtout dans le nord de l’enclave palestinienne – et #bombardements intensifiés. Samedi, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a prévenu : la #guerre sera « longue et difficile ».

      Vendredi, 17 h 30. La #bande_de_Gaza plonge dans le noir. Plus d’électricité, plus de réseau téléphonique, ni de connexion internet. Le #black-out total. Trente-six heures de cauchemar absolu débutent pour les Gazaouis. Coupés du monde, soumis au feu. L’armée israélienne pilonne le territoire : plus de 450 bombardements frappent, aveugles. La population meurt à huis clos, impuissante. Après avoir quitté Gaza City au début de la riposte israélienne (lire l’épisode 1, « D’Israël à Gaza, la mort aux trousses »), Abou Mounir vit désormais dans le centre de la bande de Gaza, avec ses six enfants. Ce vendredi, il est resté cloîtré chez lui. Lorsqu’il retrouve du réseau, le lendemain matin, il est horrifié par ce qu’il découvre. « Mon quartier a été visé par des tirs d’artillerie. L’école à côté de chez moi, où sont réfugiées des familles, a été touchée. Devant ma porte, j’ai vu tous ces blessés agonisants, sans que personne ne puisse les aider. C’est de la pure #folie. Ils nous assiègent et nous massacrent. Cette façon de faire la guerre… On se croirait au Moyen-Âge », souffle le père de famille, qui dénonce « une campagne de #vengeance_aveugle ». L’homme de 49 ans implore Israël et la communauté internationale d’agir urgemment. « La seule et unique solution possible pour nous tous, c’est la #solution_politique. On l’a répété un million de fois : seule une solution politique juste nous apportera la paix. »

      Toujours à Gaza City avec sa famille, la professeure de français Assya décrit ce jour et demi d’#angoisse : « On se répétait : “Mais que se passe-t-il, que va-t-il nous arriver ?” On entendait les bombardements, boum, boum, boum… Ça n’arrêtait pas ! Ma petite-fille de 1 an, la fille de mon fils, quand il y avait de grosses explosions, elle pleurait. Alors nous, on faisait les clowns pour lui faire croire que c’était pour rire. Et elle se calmait… Chaque matin, c’est un miracle qu’on soit encore là… » Chaque jour aussi, Assya demande si nous, journalistes, en savons plus sur un cessez-le-feu.

      Plus de 8 000 Gazaouis ont péri, mais leurs suppliques résonnent dans le vide jusqu’à présent. Elles sont pourtant de plus en plus pressantes, face à la #situation_humanitaire qui se dégrade dramatiquement. Ce samedi, des entrepôts des Nations unies ont été pillés. « C’est le signe inquiétant que l’ordre civil est en train de s’effondrer après trois semaines de guerre et de #siège de Gaza. Les gens sont effrayés, frustrés et désespérés », a averti Thomas White, directeur des opérations de l’UNRWA, l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens. Assya confirme : l’un de ses cousins est revenu avec des sacs de sucre, de farine, des pois chiches et de l’huile. Quand elle lui a demandé d’où ça venait, il lui a raconté, le chaos à Deir Al-Balah, dans le sud de l’enclave. « Les gens ont cassé les portes des réserves de l’UNRWA, ils sont entrés et ont pris la farine pour se faire du pain eux-mêmes, car ils n’ont plus rien. La population est tellement en #colère qu’ils ont tout pris. » Depuis le 21 octobre, seuls 117 camions d’#aide_humanitaire (lire l’épisode 2, « “C’est pas la faim qui nous tuera mais un bombardement” ») ont pu entrer dans la bande de Gaza dont 33 ce dimanche), via le point de passage de Rafah au sud, à la frontière égyptienne. L’ONU en réclame 100 par jour, pour couvrir les besoins essentiels des Gazaouis. Le procureur de la Cour pénale internationale Karim Khan a averti : « Empêcher l’acheminement de l’aide peut constituer un #crime. […] Israël doit s’assurer sans délai que les #civils reçoivent de la #nourriture, des #médicaments. »

      Les corps des 1 400 victimes des attaques du 7 octobre sont dans une #morgue de fortune. Beaucoup ont subi des sévices, ont été brûlés. L’#horreur à l’état pur

      En écho à cette situation de plus en plus dramatique, Israël a intensifié sa guerre de la #communication. Pas question pour l’État hébreu de laisser le Hamas ni les Palestiniens gagner la bataille de l’émotion au sein des opinions. Depuis une dizaine de jours, les autorités israéliennes estiment que les médias internationaux ont le regard trop tourné vers les Gazaouis, et plus assez sur le drame du 7 octobre. Alors Israël fait ce qu’il maîtrise parfaitement : il remet en marche sa machine de la « #hasbara ». Littéralement en hébreu, « l’explication », euphémisme pour qualifier ce qui relève d’une véritable politique de #propagande. Mais cela n’a rien d’un gros mot pour les Israéliens, bien au contraire. Entre 1974 et 1975, il y a même eu un éphémère ministère de la Hasbara. Avant cela, et depuis, cette tâche de communication et de promotion autour des actions de l’État hébreu, est déléguée au ministère des Affaires étrangères et à l’armée.

      Un enjeu d’autant plus important face à cette guerre d’une ampleur inédite. C’est pourquoi, chaque jour de cette troisième semaine du conflit, l’armée israélienne a organisé des événements à destination de la #presse étrangère. Visites organisées des kibboutzim où les #massacres de civils ont été perpétrés : dimanche dans celui de Beeri, mercredi et vendredi à Kfar Aza, jeudi dans celui de Holit. Autre lieu ouvert pour les journalistes internationaux : la base de Shura, à Ramla, dans la banlieue de Tel Aviv. Elle a été transformée en morgue de fortune et accueille les 1 400 victimes des attaques du 7 octobre, afin de procéder aux identifications. Dans des tentes blanches, des dizaines de conteneurs. À l’intérieur, les corps. Beaucoup ont subi des sévices, ont été brûlés. L’horreur à l’état pur.

      Mais l’apogée de cette semaine de communication israélienne, c’est la convocation générale de la presse étrangère, lundi dernier, afin de visionner les images brutes des massacres. Quarante-trois minutes et quarante-quatre secondes d’une compilation d’images des GoPro embarquées des combattants du Hamas, des caméras de vidéosurveillance des kibboutzim, mais aussi des photos prises par les victimes avec leurs téléphones, ou par les secouristes. Le tout mis bout à bout, sans montage. Des images d’une violence inouïe. Une projection vidéo suivie d’une conférence de presse tenue par le porte-parole de l’armée israélienne, le général Daniel Hagari. Il le dit sans détour : l’objectif est de remettre en tête l’ignominie de ce qui s’est passé le 7 octobre dernier. Mais également de dire aux journalistes de mieux faire leur travail.

      Il les tance, vertement : « Vous ! Parfois, je prends trente minutes pour regarder les infos. Et j’ai été choqué de voir que certains médias essayent de COMPARER ce qu’Israël fait et ce que ces vils terroristes ont fait. Je ne peux pas comprendre qu’on essaye même de faire cette #comparaison, entre ce que nous venons de vous montrer et ce que l’armée fait. Et je veux dire à certains #médias qu’ils sont irresponsables ! C’est pour ça qu’on vous montre ces vidéos, pour qu’aucun d’entre vous ne puisse se dire que ce qu’ils font et ce que nous faisons est comparable. Vous voyez comment ils se sont comportés ! » Puis il enfonce le clou : « Nous, on combat surtout à Gaza, on bombarde, on demande aux civils d’évacuer… On ne cherche pas des enfants pour les tuer, ni des personnes âgées, des survivants de l’holocauste, pour les kidnapper, on ne cherche pas des familles pour demander à un enfant de toquer chez ses voisins pour les faire sortir et ensuite tuer sa famille et ses voisins devant lui. Ce n’est pas la même guerre, nous n’avons pas les mêmes objectifs. »

      Ce vendredi, pour finir de prouver le cynisme du Hamas, l’armée israélienne présente des « révélations » : le mouvement islamiste abriterait, selon elle, son QG sous l’hôpital Al-Shifa de Gaza City. À l’appui, une série de tweets montrant une vidéo de reconstitution en 3D des dédales et bureaux qui seraient sous l’établissement. Absolument faux, a immédiatement rétorqué le Hamas, qui accuse Israël de diffuser « ces mensonges » comme « prélude à la perpétration d’un nouveau massacre contre le peuple [palestinien] ».

      Au milieu de ce conflit armé et médiatique, le Président français a fait mardi dernier une visite en Israël et dans les territoires palestiniens. Commençant par un passage à Jérusalem, #Emmanuel_Macron a réaffirmé « le droit d’Israël à se défendre », appelant à une coalition pour lutter contre le Hamas dans « la même logique » que celle choisie pour lutter contre le groupe État islamique. Il s’est ensuite rendu à Ramallah, en Cisjordanie occupée, au siège de l’Autorité palestinienne. « Rien ne saurait justifier les souffrances » des civils de Gaza, a déclaré Emmanuel #Macron. Qui a lancé un appel « à la reprise d’un processus politique » pour mettre fin à la guerre entre Israël et le Hamas. Tenant un discours d’équilibriste, rappelant que paix et sécurité vont de pair, le Président a exigé la mise en œuvre de la solution à deux États, comme seul moyen de parvenir à une paix durable. Une visite largement commentée en France, mais qui a bien peu intéressé les Palestiniens.

      Car si les projecteurs sont braqués sur Israël et Gaza depuis le début de la guerre, les Palestiniens de #Cisjordanie occupée vivent également un drame. En à peine trois semaines, plus de 120 d’entre eux ont été tués, selon le ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne. Soit par des colons juifs, soit lors d’affrontements avec les forces d’occupation israéliennes. Bien sûr, la montée de la #violence dans ce territoire avait commencé bien avant la guerre. Mais les arrestations contre les membres du Hamas, les raids réguliers menés par l’armée et les attaques de colons prennent désormais une autre ampleur. Ce lundi matin encore, l’armée israélienne a mené un raid sur le camp de Jénine, au nord de la Cisjordanie, faisant quatre morts. Selon l’agence de presse palestinienne Wafa, plus de 100 véhicules militaires et deux bulldozers sont entrés dans le camp. Déjà, mercredi dernier, deux missiles tirés depuis les airs en direction d’un groupe de personnes avait fait trois morts à #Jénine.

      À chaque mort de plus, la colère monte derrière les murs qui encerclent les Territoires. À Gaza, mais aussi en Cisjordanie

      À chaque mort de plus, la colère monte derrière le mur qui encercle les territoires palestiniens. Du sud, à Hébron, au nord, à Naplouse, en passant par Jénine et Ramallah, les #manifestations ont émaillé ces trois dernières semaines, s’intensifiant au fil du temps. À chaque fois, les Palestiniens y réclament la fin de l’#occupation, la mise en œuvre d’une solution politique pour un #accord_de_paix et surtout l’arrêt immédiat des bombardements à Gaza. Ce vendredi, quelques milliers de personnes s’étaient rassemblés à Ramallah. Drapeaux palestiniens à la main, « Que Dieu protège Gaza » pour slogan, et la rage au ventre. Yara était l’une d’entre eux. « Depuis le début de la guerre, le #traitement_médiatique en Europe et aux États-Unis est révoltant ! L’indignation sélective et le deux poids deux mesures sont inacceptables », s’énerve la femme de 38 ans. Son message est sans ambiguïté : « Il faut mettre un terme à cette agression israélienne soutenue par l’Occident. » Un sentiment d’injustice largement partagé par la population palestinienne, et qui nourrit sa colère.

      Manal Shqair est une ancienne militante de l’organisation palestinienne Stop The Wall. Ce qui se passe n’a rien de surprenant pour elle. La jeune femme, qui vit à Ramallah, analyse la situation. Pour elle, le soulèvement des Palestiniens de Cisjordanie n’est pas près de s’arrêter. « Aujourd’hui, la majorité des Palestiniens soutient le Hamas. Les opérations militaires du 7 octobre ont eu lieu dans une période très difficile traversée par les Palestiniens, particulièrement depuis un an et demi. La colonisation rampante, la violence des colons, les tentatives de prendre le contrôle de la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem et enfin le siège continu de la bande de Gaza par Israël ont plongé les Palestiniens dans le #désespoir, douchant toute perspective d’un avenir meilleur. » La militante ajoute : « Et ce sentiment s’est renforcé avec les #accords_de_normalisation entre Israël et plusieurs pays arabes [les #accords_d’Abraham avec les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Maroc et le Soudan, ndlr]. Et aussi le sentiment que l’#Autorité_palestinienne fait partie de tout le système de #colonialisme et d’occupation qui nous asservit. Alors cette opération militaire [du 7 octobre] a redonné espoir aux Palestiniens. Désormais, ils considèrent le Hamas comme un mouvement anticolonial, qui leur a prouvé que l’image d’un Israël invincible est une illusion. Ce changement aura un impact à long terme et constitue un mouvement de fond pour mobiliser davantage de Palestiniens à rejoindre la #lutte_anticoloniale. »

      #7_octobre_2023 #à_lire

    • Ma petite-fille de 1 an, la fille de mon fils, quand il y avait de grosses explosions, elle pleurait. Alors nous, on faisait les clowns pour lui faire croire que c’était pour rire.

      C’est exactement ce qu’on faisait ma femme et moi à notre fils de 4 ans en 2006 au Liban.

  • La Question d’Israël, Olivier Tonneau
    https://blogs.mediapart.fr/olivier-tonneau/blog/161023/la-question-disrael

    La violence qui s’abat sur Gaza appelle à une condamnation sans faille d’Israël. Elle suscite également pour l’Etat hébreu une haine qui exige, en revanche, d’être soumise à l’analyse.

    Ce texte mûrit depuis des années. J’aurais préféré ne pas l’écrire en des temps de fureur et de sang mais sans l’effroi de ces derniers jours, je ne m’y serais peut-être jamais décidé.
    Effroi devant les crimes du #Hamas : j’ai repris contact avec Noam, mon témoin de mariage perdu de vue depuis des années qui vit à Tel Aviv, pour m’assurer qu’il allait bien ainsi que ses proches. Effroi devant les cris de joie poussés par tout ce que mon fil Facebook compte d’ « #antisionistes », puis par le communiqué du #NPA accordant son soutien à la résistance palestinienne quelques moyens qu’elle choisisse – comme si la #guerre justifiait tout et qu’il n’existait pas de #crimes_de_guerre.
    Effroi, ensuite, face aux réactions des #médias français qui, refusant absolument toute contextualisation de ces crimes, préparaient idéologiquement l’acceptation de la répression qui s’annonçait. Effroi face à cette répression même, à la dévastation de #Gaza. Effroi d’entendre Netanyahou se vanter d’initier une opération punitive visant à marquer les esprits et les corps pour des décennies, puis son ministre qualifier les #Gazaouis d’animaux. Ainsi les crimes commis par le Hamas, que seule une mauvaise foi éhontée peut séparer des violences infligées par le gouvernement d’extrême-droite israélien aux #Palestiniens, servent de prétexte au durcissement de l’oppression qui les a engendrés. Effroi, enfin, face au concert d’approbation des puissances occidentales unanimes : les acteurs qui seuls auraient le pouvoir de ramener #Israël à la raison, qui d’ailleurs en ont la responsabilité morale pour avoir porté l’Etat Hébreu sur les fonts baptismaux, l’encouragent au contraire dans sa démence suicidaire.

    Je veux dans ce texte dire trois choses. Les deux premières tiennent en peu de mots. D’abord, ceux qui hurlent de joie face au #meurtre_de_civils ont perdu l’esprit. Je n’ose imaginer ce qui se passe dans celui de victimes d’une oppression soutenue ; quant aux #militants regardant tout cela de France, ils ont en revanche perdu toute mon estime. Cependant – c’est la deuxième chose – si la qualification des actes du #Hamas ne fait aucun doute, un crime s’analyse, même en droit, dans son contexte. Or si la responsabilité des agents est toujours engagée, elle ne délie nullement Israël de sa responsabilité écrasante dans la mise en œuvre d’occupations, de répressions, de violences propres à susciter la haine et la folie meurtrière. Qui plus est, Israël étant dans l’affaire la puissance dominante a seule les moyens de transformer son environnement. Le gouvernement Israélien est cause première de la folie meurtrière et premier responsable de l’accélération du cycle infernal. Qu’il y eût une troisième chose à dire, c’est ce qui m’est apparu en lisant dans un tweet de Louis Boyard : 
    « Il est hors de question que je me penche sur la question d’Israël (…). L’Etat d’Israël est une terre « volée » à la Palestine qu’ils le veuillent ou non ».

    Ce sont là propos parfaitement banals de la part des antisionistes d’aujourd’hui. Ils ont le mérite de dire crûment que la critique d’Israël, au-delà des actes barbares commis par son gouvernement, porte sur le fondement même de l’Etat hébreu dont on aurait tout dit une fois rappelé qu’il s’est fondé sur le « vol » d’une terre. Cette attitude est à mes yeux irresponsable et même choquante. Comment ne pas entendre l’écho assourdissant de la vieille « question juive » dans la formule « question d’Israël » ? Aussi l’enjeu principal de ce texte, qui exige un développement d’une certaine longueur, est cette question même.

    ... « la #colonisation travaille à déciviliser le #colonisateur, à l’abrutir au sens propre du mot, à le dégrader, à le réveiller aux instincts enfouis, à la convoitise, à la violence, à la #haine_raciale, au relativisme moral » (Aimé Césaire)

    ... « La référence permanente au génocide des Juifs d’Europe et l’omniprésence de ces terribles images fait que, si la réalité du rapport de forces rend impossible l’adoption des comportements des victimes juives, alors on adopte, inconsciemment ou en général, les comportements des massacreurs du peuple juif : on marque les Palestiniens sur les bras, on les fait courir nus, on les parque derrière des barbelés et des miradors, on s’est même servi pendant un cours moment de Bergers Allemands. » #Michel_Warschawski

    ... le gouvernement israélien ne fonde pas sa sécurité sur le désarmement du Hamas mais sur le traumatisme des Palestiniens dans leur ensemble, ces « animaux » auxquels on promet un châtiment qui rentrera dans l’histoire – comme s’il était temps de leur offrir, à eux aussi, l’impérissable souvenir d’un holocauste....

    ... « Encore une victoire comme celle-là et nous sommes perdus » (Ahron Bregman)

    ... si deux millions de pieds-noirs ont pu retraverser la Méditerranée, deux cent cinquante mille colons peuvent repasser la ligne verte : c’est une question de volonté politique.

    #toctoc #nationalisme #génocide #déshumanisation_de_l’autre #juifs #israéliens #Intifada #11_septembre_2001 #Patriot_Act #histoire #utopie #paix #Henry_Laurens #Edward_Saïd #Maxime_Rodinson #Ahron_Bregman #Henryk_Erlich #Emmanuel_Szerer #Bund #POSDR #URSS #fascisme #nazisme #Vladimir_Jabotinsky #sionisme #Etats-Unis #Grande-Bretagne #ONU #Nakba #Arthur_Koestler #Albert_Memmi #libération_nationale #Shlomo_Sand #Ilan_Pappe #apartheid #loi_militaire #antisémitisme #diaspora_juive #disapora #religion #fascisme_ethniciste

  • A Rafah, le procureur de la Cour pénale internationale appelle au respect des lois de la guerre [et puis s’en va]
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/10/30/a-rafah-le-procureur-de-la-cour-penale-internationale-appelle-au-respect-des

    Dimanche 29 octobre, le Britannique s’est rendu pour une brève déclaration au poste- frontière de Rafah, seul point de passage de la bande de #Gaza vers le monde extérieur, via l’Egypte, dans les pas du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui, le 20 octobre, avait plaidé, sur place, pour l’accès de l’aide humanitaire à Gaza. La #CPI avait ouvert une enquête en 2021 sur la #guerre de 2014 dans l’enclave, et sur la #colonisation des territoires palestiniens occupés, dont Jérusalem-Est. Mais les investigations n’ont guère progressé. #Israël conteste à la Cour – dont il n’est pas membre– toute compétence.
    M. Khan ne souhaitait pas s’aliéner Washington, principal allié d’Israël, en dépit de l’insistance des #Palestiniens. En décembre 2022, Raji Sourani, figure du Centre palestinien pour les droits de l’homme, une organisation qui documente les exactions depuis des années, avait épinglé le procureur sur les lenteurs du dossier. Depuis, le militant est retourné à Gaza, d’où il envoie quelques rares tweets pour dénoncer le « nettoyage ethnique » en cours et « le génocide ».

    Le 26 octobre, le ministre des affaires étrangères de l’Autorité palestinienne, Riyad Al-Maliki, a rencontré Karim Khan à La Haye, où siège la CPI, pour l’assurer de sa coopération, sans toutefois dire publiquement si elle s’étendait au massacre commis par le Hamas, le 7 octobre. Filmé dimanche devant la porte de Rafah, le procureur a assuré qu’il aurait « vraiment voulu pouvoir entrer à Gaza et aussi aller en Israël ».

    Depuis le 7 octobre, juristes, diplomates, ONG et experts de l’#ONU ont critiqué ses silences. Ainsi, sur X (anciennement Twitter), le juriste de l’organisation palestinienne des droits de l’homme Al-Haq, Ahmed Abofoul, qui a perdu plusieurs proches à Gaza depuis le 7 octobre, a demandé au procureur de réagir. En 2018, à la suite de « menaces » de poursuites de la CPI, le gouvernement israélien avait renoncé à déplacer de force la population de Khan Al-Ahmar, un village bédouin au sud de Jérusalem.

    Beaucoup reprochent à la Cour « une justice à deux vitesses », en particulier depuis le début de la guerre en Ukraine, où il n’a fallu qu’un an à M. Khan pour lancer un mandat d’arrêt contre le président russe, Vladimir Poutine. « Des critiques qui pourraient encore se faire entendre » à l’Assemblée générale de l’ONU, selon un diplomate. Le président de la CPI devait y présenter, lundi 30 octobre, son rapport annuel.

    #U.S.A #crimes_de_guerre #crimes_contre_l'humanité

  • La guerre de Gaza et la situation mondiale. Vincent Présumey, 23/10/2023
    https://aplutsoc.org/2023/10/24/la-guerre-de-gaza-et-la-situation-mondiale-vincent-presumey-le-23-10-2023

    Il est indispensable d’intégrer ce qui est pour l’instant la #guerre de #Gaza mais pourrait devenir plus et pire, depuis les 7-8 octobre 2023, à l’analyse globale de la crise mondiale contemporaine. Le plus grand danger intellectuel, et par voie de conséquence politique et moral, serait de croire à un feuilleton déjà connu, tant les forces en présence dans cette région du monde sont observées, mythifiées, assimilées dans les consciences depuis des décennies. Ce danger est aggravé par le fait que la question en surplomb dans la situation mondiale, c’est celle de la #guerre_mondiale. Devant un théâtre où tout le monde croit reconnaître les siens, et devant un danger que l’on préfère souvent ne pas nommer, grande est la tentation de fuir sans phrases, fuir la démarche qui consiste à analyser pour trouver comment agir en intégrant le nouveau et pas en répétant seulement le connu ou ce que l’on croit connaître.

    Réciter les slogans et s’y réfugier n’est plus que conservatisme devant la catastrophe et ne conjure rien du tout. Le pessimisme de la raison et l’optimisme de la volonté, inséparables, devraient être de rigueur.

    Le tournant du 7 octobre 2023 est l’évènement le plus retentissant, au plan mondial, depuis le 24 février 2022. Il ne nous ramène nullement à l’avant 24 février. Au contraire, il nous engage plus encore dans le XXI° siècle des guerres et des révolutions.

    Plan du texte :

    Le cadre dans lequel cette guerre survient.
    « Sud global » contre « Occident », ou le discours de l’impérialisme multipolaire.
    La balance de la justice, vraiment ?
    Le sens historique des #pogroms des 7-8 octobre.
    La nature de la guerre israélienne contre Gaza.
    La place de l’#Iran.
    A propos du « deux poids deux mesures ».
    Le positionnement de Washington et la possibilité sous-jacente de la guerre mondiale.

    ... Qu’il soit nécessaire, pour analyser la place de la guerre engagée le 7 octobre, d’une analyse mondiale intégrant la guerre en Ukraine et reliant les deux guerres, semble [...] tout à fait inenvisageable, voire impensable. Sud global contre Occident impérialiste, telle est la représentation idéologique qui doit submerger tout autre discours, toute autre réflexion

    ... plus riches des dures leçons de l’histoire et des combats anticolonialistes, sont les réflexions de nos camarades ukrainiens propalestiniens, que les pogroms révulsent et qui s’écrient, comme Hanna Perekhoda : « Notre Hamas, nous l’avons eu ! », c’était l’OUN, et cela pourrait être Azov : ces camarades, aux premiers rangs de la lutte de libération nationale, récusent ces organisations, leurs méthodes et leurs crimes, antisémites et antipolonais, récusent tout amalgame mythique entre leur lutte à eux, la guerre de libération actuelle, et la tradition « bandériste », et savent combien la nation ukrainienne a payé et paie cher ces crimes et cet amalgame, « nazi-ukrainien », cette équation raciste que, s’agissant des Palestiniens, Gilbert Achcar croit conjurer en dénonçant leur « nazification », mais qu’il conforte en fait, en montant un échafaudage idéologique pour nous expliquer que les crimes du Hamas, dans sa petite « balance de la justice » qui ne serait soi-disant « pas métaphysique » et pas occidentale, sont des crimes de bonne qualité puisque ce sont des crimes commis du bon côté.

    .... « S’il y a une leçon à tirer de la guerre de libération algérienne, c’est bien que le terrorisme contre les civils dessert les luttes des opprimés et des exclus (...) » - écrivait Mohamed Harbi, qui sait de quoi il parle, dans Hommes et libertés, n°117, janvier-mars 2002.

    .... Pas plus que le Hamas ne combattait l’oppression nationale et coloniale israélienne les 7 et 8 octobre, l’armée israélienne ne « riposte » ou n’exerce des « représailles » visant à « détruire le Hamas » à Gaza. Il s’agit de la plus monstrueuse opération menée contre cette population civile emprisonnée dans un immense ghetto

    .... Beaucoup de commentateurs parlent d’une « seconde #Nakba ». Là encore soyons clairs : c’est pire. L’histoire n’est pas répétition, et tant que le capitalisme conduit biosphère et genre humain à l’abîme, elle est aggravation. C’est pire parce que de plus grande dimension, parce que la population gazaouie n’a pas où aller, l’Égypte fermant ses portes, l’errance au Sinaï, ce vieux mythe n’est-ce pas, signifiant la décimation, pire aussi parce que le nettoyage ethnique en Cisjordanie pourrait bien être le corollaire.

    ... l’Iran. Engagé dans une fuite en avant par peur de la révolution, peur de « Femmes, Vie, Liberté », la caste oligarchique ultra-réactionnaire des mollahs a un programme, un programme de réaction sur toute la ligne, et le génocide du peuple judéo-israélien en fait partie. Il en fait partie, à côté de la répression sauvage en Iran, de l’écrasement des kurdes, de la vassalisation de l’Irak, de l’inféodation du #Liban aux structures mafieuses du #Hezbollah, et du charcutage de la Syrie avec l’expulsion des arabes sunnites d’une grande partie du territoire.

    ... Le rôle contre- révolutionnaire de l’Iran lui a permis d’avoir la tolérance états-unienne, contre la révolution syrienne, et l’alliance russe. .....

    en pdf
    https://aplutsoc.files.wordpress.com/2023/10/la-guerre-de-gaza-et-la-situation-mondiale_vp_2023-10-23.p

    #campisme #Israël #E-U #U.S.A #impérialisme_multipolaire #guerre_en_Ukraine #internationalisme #Gilbert_Achcar #Franz_Fanon #pogroms (by both sides) #Jewish_Voice_for_Peace #crimes_contre_l’humanité #gazaouis

  • A69 : la conférence scientifique interrompue par les forces de l’ordre
    https://academia.hypotheses.org/53023

    Communiqué de presse de l’Atelier d’écologie politique et Scientifiques en rébellion du 22 octobre 2023. Des membres de deux collectifs scientifiques, l’Atécopol et Scientifiques en rébellion, étaient présent·es au week-end de manifestation contre l’A69, pour rappeler le rejet de ce … Continuer la lecture →

    ##ResistESR #Billets #Crise_climatique #Libertés_académiques_:_pour_une_université_émancipatrice

  • Michel Warschawski : « Nous avons dépassé les crimes de guerre à Gaza », entretien réalisé par Rachida El Azzouzi


    Figure du mouvement pacifiste et de la gauche israélienne, engagée contre l’occupation et la colonisation, l’écrivain et journaliste Michel Warschawski dénonce dans un entretien à Mediapart « le crime contre l’humanité » perpétré par l’État hébreu contre les civils gazaouis. 

    Mediapart : En riposte aux massacres du Hamas sur son sol, Israël bombarde depuis le 7 octobre de manière indiscriminée la bande de Gaza, tuant et blessant des milliers de civils. Cette nuit de bombardements a été l’une des plus intenses dans l’enclave palestinienne, qui a été coupée du monde (Internet et télécommunications) par l’État hébreu. Comment qualifiez-vous ces violences ? 

    Michel Warschawski : Nous avons dépassé les crimes de guerre, nous sommes face à un crime contre l’humanité à Gaza. La Cour pénale internationale doit s’en saisir. La population de Gaza paye une nouvelle fois le prix cher, sans pour autant que ce carnage, ces milliers de morts gazaouis ne calment l’opinion publique israélienne, qui se sent très menacée. 
    Je suis très inquiet devant la folie de notre gouvernement d’extrême droite sur lequel les pressions internationales et les discours pour calmer le jeu accrochent très peu. Nous sommes face à des jusqu’au-boutistes extrémistes qui sont en plus des incapables et des voyous. Nétanyahou [le premier ministre israélien – ndlr] est leur otage. Et ça fait peur.

    La barbarie et la vengeance aveugle sont-elles de part et d’autre les nouvelles boussoles d’un conflit encalminé depuis des décennies ?

    D’abord, je refuse la symétrie entre les deux parties. Il y a un occupant et un occupé. Même si l’occupé peut utiliser des méthodes intolérables qu’il faut dénoncer. N’oublions jamais : Israël est l’occupant, il a les clés de la solution. Les Palestiniens sont poussés à bout, par le désespoir, mais aussi par un sentiment de dignité : « Puisqu’on doit crever, crevons en nous battant pour notre terre. »

    J’ai été assez sonné et je le suis encore aujourd’hui par les massacres commis par le Hamas. On a tous en nous une grosse lourdeur, quelque chose qui nous pèse. Ma fille et ses copines ont commencé à pleurer le 7 octobre et nous, les hommes, quelques jours après. Ce qui m’a le plus sonné, c’est bien sûr la violence, même si je peux comprendre d’où elle vient, d’une direction politique, d’une population qui vit à Gaza dans une cocotte-minute qui, à un moment, explose.
     
    Mais ce qui m’a aussi sonné, c’est l’absence de l’État, de Benyamin Nétanyahou et de ses alliés d’extrême droite. Celle qui a pris les choses en main, c’est la société civile. Et jusqu’à aujourd’hui, par exemple, l’accueil des réfugiés des localités juives qui entourent Gaza se fait par des associations, des groupes de citoyens, pas par l’État. À tel point que Nétanyahou, pour la première fois, a dit : « Quand la guerre sera finie, il faudra faire un bilan. » L’État a été en dessous de tout.

    Vous dites qu’« Israël a les clés de la solution ». Quelle est cette solution ?

    Se retirer des territoires occupés. Et ne pas provoquer une nouvelle nakba [« catastrophe » en arabe, en référence à la fuite ou à l’expulsion de leurs maisons de près de 760 000 Palestiniens et Palestiniennes pendant la première guerre israélo-arabe, qui a coïncidé avec la création de l’État d’Israël – ndlr]. Un ministre du gouvernement israélien a déclaré qu’il fallait finir le boulot de 1948. Cette idée, selon laquelle, nous aurions gardé beaucoup trop de Palestiniens sur notre territoire, obsède notre gouvernement, qui entend créer l’occasion pour nettoyer Israël et en faire un État juif démographiquement, c’est-à-dire un État composé uniquement ou quasi uniquement de juifs. 

    C’est dans la continuité de la loi fondamentale qui a été votée il y a deux ans : Israël comme peuple-nation, comme État-nation du peuple juif. C’est totalement contraire aux engagements du jeune État d’Israël pour être accepté à l’ONU en 1949. Il s’agit non seulement de ne plus reconnaître les droits nationaux palestiniens, mais aussi de s’en débarrasser le plus vite possible. C’est terrifiant.

    Le conflit israélo-palestinien revient sur le devant de la scène géopolitique de la plus sanglante des manières. Cette violence meurtrière sans précédent est-elle aussi la conséquence du refoulement de la question palestinienne que nombre de cercles diplomatiques, en Occident comme dans les pays arabes, souhaitaient enterrer, notamment à travers les accords d’Abraham ?
     
    Oui, le conflit israélo-palestinien est là, toujours bien présent. Certains ont cru, parmi ceux qui sont au pouvoir en Israël, qu’on pouvait complètement ignorer la question palestinienne et normaliser comme si de rien n’était les relations avec des pays arabes. Ils se sont gravement trompés. 

    Israël veut le beurre et l’argent du beurre, c’est-à-dire d’un côté normaliser, mais de l’autre ne rien changer à sa politique. J’ai vu les images à la télévision des grandes manifestations qui ont lieu dans les pays arabes comme au Maroc. Les régimes arabes sont quand même dépendants d’une certaine opinion publique qui communie clairement avec la souffrance des Palestiniens.

    Ce qui s’est produit le 7 octobre est une question de nécessité. On se réunit deux fois par semaine dans un petit café avec des amis, plutôt à gauche qu’à droite, mais pas forcément à l’extrême gauche, des personnes plutôt âgées. Elles ne sont pas dans l’esprit de vengeance. Ce sont des gens de bon sens en général, mais il a fallu cette fois leur expliquer quand même à quel point cette violence était inévitable.

    Pourquoi cette violence était-elle inévitable ?

    Car c’est le principe de la cocotte-minute d’exploser ! On ne peut pas mettre deux millions de personnes dans une cocotte-minute à Gaza et ne pas comprendre que ça va exploser tôt ou tard. Deux millions de personnes sont enfermées dans un minuscule territoire et soumises à un blocus depuis plus d’une décennie.
    Ces deux millions de personnes ont des droits, à commencer par le droit d’exister, de respirer. Israël les soumet désormais à un siège complet en représailles, leur coupe l’eau, la nourriture, les médicaments, l’électricité, Internet, les télécommunications. Sa riposte est inacceptable. 

    Je vois en Occident, notamment en France, des débats minables, qui ne sont pas à la hauteur de l’extrême gravité du moment. Au lieu d’utiliser tous leurs leviers pour imposer un cessez-le-feu immédiat, de nombreux dirigeants politiques préfèrent prêter allégeance à Israël. Ils sont sous les yeux du monde entier les complices d’un crime contre l’humanité.
    La gauche israélienne peut-elle encore parler de la réalité palestinienne aux Israéliens après le 7 octobre ou est-elle en train de mourir ? 

    Elle est mal en point depuis un moment et cela ne va pas s’arranger. Ce qui faisait la force de la gauche israélienne, c’était qu’elle était judéo-arabe. Et le fait d’être judéo-arabe lui donnait aussi une force numérique. Les juifs israéliens étaient minoritaires. Mais à partir de 2000, le front judéo-arabe a pris un sale coup, réduisant le poids numérique des manifestations antiguerre et anti-occupation. Nous le payons aujourd’hui. 

    Avez-vous tout de même encore un peu d’espoir ?
    Mon grand-père, avec le bon sens d’un juif polonais émigré en France sans beaucoup d’éducation, nous disait : « On ne sait pas de quoi l’avenir est fait, alors autant parier sur le meilleur et pas sur le pire. » C’est mon caractère. Je sais qu’il y a des possibilités. Ce n’est qu’une question de volonté politique et de pressions internationales. Par ailleurs, il n’est pas exclu que cette séquence meurtrière précipite la chute de Nétanyahou, ce qui serait une joie personnelle, partagée par de nombreux Israéliens. 
    L’opinion publique israélienne est très volatile. Elle peut être hyper belliciste aujourd’hui et très rapidement sauter sur ce qui semble être une solution. Tel-Aviv est tournée entièrement vers l’Europe, vers l’Occident. Et puis, il y a le reste d’Israël. Ce sont un peu vos villes et vos banlieues. Ce sont des populations qui votent à droite en général, contrairement à Tel-Aviv, qui est beaucoup plus à gauche, au centre-gauche.
    Et cette cassure, à mon avis, va s’accentuer. Ce sont deux Israël. D’ailleurs, on appelle depuis des décennies nos banlieues le « second Israël », ces villes pauvres qui se trouvent notamment à la frontière de Gaza.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/281023/michel-warschawski-nous-avons-depasse-les-crimes-de-guerre-gaza

    #Michel_Warschawski #Israël #crime_contre_l’humanité #Palestiniens #Gaza #gauche_israélienne

  • Guerre Israël-Hamas : à Kfar Bilu, dans la ferme des Polishuk, les volontaires ont remplacé les ouvriers
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/10/27/guerre-israel-hamas-a-kfar-bilu-dans-la-ferme-des-polishuk-les-volontaires-o

    Guerre Israël-Hamas : à Kfar Bilu, dans la ferme des Polishuk, les volontaires ont remplacé les ouvriers
    Par Raphaëlle Bacqué (Kfar Bilu, Israël, envoyée spéciale)
    Reportage Les Thaïlandais, employés à la cueillette des fruits, attendent d’être rapatriés dans leur pays. Les Palestiniens ne sont plus les bienvenus. Partout dans le pays, des bénévoles suppléent le manque de main-d’œuvre étrangère ou celle d’Israéliens rappelés par l’armée.
    Depuis des années, les Polishuk emploient pour la cueillette cinq ouvriers thaïlandais et deux Palestiniens de Gaza, logés sur place, dans ces maisons de bois qui donnent à cette ferme de Kfar Bilu, située à un peu plus d’une trentaine de kilomètres de Tel-Aviv, un petit air de banlieue américaine. Mais plus rien ne ressemble à « avant ». Depuis les attaques terroristes du 7 octobre, les Thaïlandais sont partis. Mardi, ils étaient alignés en longue file dans le hall de l’hôtel Intercontinental de Tel-Aviv, à attendre que l’ambassade de Thaïlande organise leur rapatriement. « Trois mille cinq cents des huit mille travailleurs venus en Israël ont déjà repris l’avion pour Bangkok », affirmait alors l’une des diplomates thaïlandaise. Et le flot ne tarit pas. Les deux ouvriers palestiniens ne reviendront pas non plus. « La police les a arrêtés », raconte encore Oded Polishuk, qui croit savoir qu’ils ont été emmenés jusqu’à Ramallah, la capitale de la Cisjordanie administrée par l’Autorité palestinienne, où se trouvent déjà de nombreux réfugiés. Depuis que la guerre menace, les Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza détenteurs d’un permis de travail sont interdits de séjour en Israël. Par crainte des attentats, dit-on. D’ailleurs, les Polishuk n’en veulent plus. « Comment pourrait-on encore avoir confiance après ce qui s’est passé ? », lance le frère d’Oded, Gal, un ingénieur qui vient de s’engager dans l’armée.
    Devant les grands cageots de fruits, trois personnes s’activent. Ce sont des volontaires qui, depuis une dizaine de jours, arrivent partout dans les restaurants, les hôpitaux ou les fermes afin de remplacer les soldats mobilisés ou les ouvriers qui font défaut. Shiraz Salomon et Morian Menuhin font partie de ces bénévoles. « Dans la vie normale », comme dit Shiraz, ces deux quinquagénaires, amis de plus de vingt ans, sont tous deux associés dans un cabinet d’architectes de Tel-Aviv. Jusque-là, ils rénovaient, à Jaffa, ce vieux quartier collé à Tel-Aviv où vivent juifs et arabes israéliens, des maisons et de beaux lofts de briques et de bois, que Shiraz montre sur son téléphone portable. « Victim of love », lit-on sur son tee-shirt pendant qu’elle trie de grosses grenades rouges. C’est une fille de gauche, charmante, généreuse, tout à fait « bobo ». Lui est une sorte de géant, bonhomme et rassurant.
    Alors qu’ils avaient manifesté de concert, ces derniers mois, contre le gouvernement Nétanyahou, Shiraz et Morian ont cessé de parler de politique. « Pour éviter de trop s’engueuler, dit-elle, parce qu’il a viré dans la paranoïa et la guerre, quand je reste attachée à la paix avec les Palestiniens. » Cela fait amèrement sourire Morian, qui la juge « naïve ». Mais enfin, ils sont venus tous les deux accomplir ce travail harassant de tri « plutôt que de ressasser toute la journée en regardant les nouvelles angoissantes à la télé ».
    Dans les champs, trois autres volontaires cueillent des clémentines. Ceux-là sont des Français venus en Israël il y a une douzaine d’années, d’un tout autre style que les architectes de Tel-Aviv. (...) ».

    #Covid-19#migrant#migration#israel#gaza#palestinien#thailandais#travailleurmigrant#economie#conflit#maindoeuvre#crise#mortalite

  • « Contrôler » les migrations : entre laisser-mourir et permis de tuer

    À l’heure où le Conseil européen se réunit à Bruxelles, les 26 et 27 octobre 2023, pour évoquer, dans un monde en plein bouleversement, le renforcement des frontières européennes, le réseau Migreurop rappelle le prix exorbitant de cette #surenchère_sécuritaire et la #responsabilité accablante des États européens dans la #mise_en_danger constante des personnes en migration, qui tentent d’exercer leur #droit_à_la_mobilité au prix de leur vie.

    Depuis plus de 30 ans, la lutte contre l’immigration dite « clandestine » est la priorité des États européens, qui ont adopté diverses stratégies visant au fil des années à renforcer les #contrôles_migratoires et la sécuritisation des frontières des pays de destination, de transit et de départ. Quoi qu’il en coûte. Y compris au prix de vies humaines, les #morts_en_migration étant perçues par les autorités comme une conséquence dommageable de cette même « lutte ».

    Comme le dénonçait déjà Migreurop en 2009, « nombreuses sont les #frontières où tombent des dizaines de migrants, parfois tués par les #forces_de_l’ordre : des soldats égyptiens tirant à vue sur des Soudanais et des Érythréens à la frontière israélienne ; des soldats turcs abattant des Iraniens et des Afghans ; la marine marocaine provoquant sur les côtes d’Al Hoceima le naufrage de 36 personnes en partance pour l’Espagne (…) en perforant leur zodiac à coups de couteaux ; des policiers français à Mayotte faisant échouer volontairement des embarcations (Kwassa-kwassa) pour arrêter des migrants, engendrant ainsi la noyade de plusieurs d’entre eux. En Algérie, au Maroc, des migrants africains sont refoulés et abandonnés dans le désert, parfois miné, sans aucun moyen de subsistance » [1].

    Si l’objectif sécuritaire de #surveillance et #militarisation_des_frontières européennes reste le même, la stratégie mise en œuvre par les États européens pour ne pas répondre à l’impératif d’accueil des populations exilées a évolué au fil des années. Depuis des décennies, les « drames » se répètent sur le parcours migratoire. Ils ne relèvent en aucun cas de la #fatalité, de l’#irresponsabilité des exilé·e·s (ou de leurs proches [2]), du climat ou de l’environnement, de l’état de la mer, ou même d’abus de faiblesse de quelconques trafiquants, mais bien d’une politique étatique hostile aux personnes exilées, développée en toute conscience à l’échelle européenne, se traduisant par des législations et des pratiques attentatoires aux droits et mortifères : systématisation à l’échelle européenne des #refoulements aux portes de l’Europe [3], déploiement de dispositifs « anti-migrants » le long des frontières et littoraux (murs et clôtures [4], canons sonores [5], barrages flottants [6], barbelés à lames de rasoir [7], …), conditionnement de l’aide au développement à la lutte contre les migrations [8], #criminalisation du sauvetage civil [9]... Une stratégie qualifiée, en référence au concept créé par Achille Mbembe [10], de « #nécro-politique » lors de la sentence rendue par le Tribunal Permanent des Peuples en France, en 2018 [11].

    Déjà en août 2017, le rapport relatif à « la mort illégale de réfugiés et de migrants » de la rapporteuse spéciale du Conseil des droits de l’Homme onusien sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, mettait en évidence « de multiples manquements des États en matière de respect et de protection du #droit_à_la_vie des réfugiés et des migrants, tels que des homicides illégaux, y compris par l’emploi excessif de la force et du fait de politiques et pratiques de #dissuasion aggravant le #danger_de_mort » [12].

    Mettant en place une véritable stratégie du #laisser-mourir, les États européens ont favorisé l’errance en mer en interdisant les débarquements des bateaux en détresse (Italie 2018 [13]), ont retiré de la mer Méditerranée les patrouilles navales au bénéfice d’une surveillance aérienne (2019 [14]), signe du renoncement au secours et au sauvetage en mer, ou en se considérant subitement « ports non-sûrs » (Italie et Malte 2020 [15]). Migreurop a également pointé du doigt la responsabilité directe des autorités et/ou des forces de l’ordre coupables d’exactions à l’égard des exilé·e·s (Balkans 2021 [16]), ou encore leur franche complicité (UE/Libye 2019 [17]).

    Le naufrage d’au moins 27 personnes dans la Manche le 24 novembre 2021 [18], fruit de la non-assistance à personnes en danger des deux côtés de la frontière franco-britannique, est une illustration de cette politique de dissuasion et du laisser-mourir. Le #naufrage de #Pylos, le 14 juin 2023, en mer Ionienne [19], est quant à lui un exemple d’action directe ayant provoqué la mort de personnes exilées. La manœuvre tardive (accrocher une corde puis tirer le bateau à grande vitesse) des garde-côtes grecs pour « remorquer » le chalutier sur lequel se trouvaient environ 700 exilé·e·s parti·e·s de Libye pour atteindre les côtes européennes, a probablement causé les remous qui ont fait chavirer le bateau en détresse et provoqué la noyade d’au moins 80 personnes, la mer ayant englouti les centaines de passager·e·s disparu·e·s.

    Le rapport des Nations unies de 2017 [20] pointe également les conséquences de l’#externalisation des politiques migratoires européennes et indique que « les autres violations du droit à la vie résultent de politiques d’extraterritorialité revenant à fournir aide et assistance à la privation arbitraire de la vie, de l’incapacité à empêcher les morts évitables et prévisibles et du faible nombre d’enquêtes sur ces morts illégales ». Le massacre du 24 juin 2022 aux frontières de Nador/Melilla [21], ayant coûté la vie à au moins 23 exilés en partance pour l’Espagne depuis le Maroc, désignés comme des « assaillants », 17 ans après le premier massacre documenté aux portes de Ceuta et Melilla [22], est un clair exemple de cette externalisation pernicieuse ayant entraîné la mort de civils. Tout comme les exactions subies en toute impunité ces derniers mois par les exilé·e·s Noir·e·s en Tunisie, en pleine dérive autoritaire, fruits du #racisme_structurel et du #marchandage européen pour le #contrôle_des_frontières [23].

    Nous assistons ainsi ces dernières années à un processus social et juridique de légitimation de législations et pratiques étatiques illégales visant à bloquer les mouvements migratoires, coûte que coûte, ayant pour conséquence l’abaissement des standards en matière de respect des droits. Un effritement considérable du droit d’asile, une légitimation confondante des refoulements – « légalisés » par l’Espagne (2015 [24]), la Pologne (2021 [25]) et la Lituanie (2023 [26]) –, une violation constante de l’obligation de secours en mer, et enfin, un permis de tuer rendu possible par la progressive #déshumanisation des personne exilées racisées, criminalisées pour ce qu’elles sont et représentent [27].

    Les frontières sont assassines [28] mais les États tuent également, en toute #impunité. Ces dernières années, il est manifeste que les acteurs du contrôle migratoire oscillent entre #inaction et action coupables, entre laisser-mourir (« let them drown, this is a good deterrence » [29]) et permis de tuer donné aux acteurs du contrôle frontalier, au nom de la guerre aux migrant·e·s, ces dernier·e·s étant érigé·e·s en menace(s) dont il faudrait se protéger.

    Les arguments avancés de longue date par les autorités nationales et européennes pour se dédouaner de ces si nombreux décès en migration sont toujours les mêmes : la défense d’une frontière, d’un territoire ou de l’ordre public. Les #décès survenus sur le parcours migratoire ne seraient ainsi que des « dommages collatéraux » d’une #stratégie_de_dissuasion dans laquelle la #violence, en tant que moyen corrélé à l’objectif de non-accueil et de mise à distance, est érigée en norme. L’agence européenne #Frontex contribue par sa mission de surveillance des frontières européennes à la mise en danger des personnes exilées [30]. Elle est une composante sécuritaire essentielle de cette #politique_migratoire violente et impunie [31], et de cette stratégie d’« irresponsabilité organisée » de l’Europe [32].

    Dans cet #apartheid_des_mobilités [33], où la hiérarchisation des droits au nom de la protection des frontières européennes est la règle, les décès des personnes exilées constituent des #risques assumés de part et d’autre, la responsabilité de ces morts étant transférée aux premier·e·s concerné·e·s et leurs proches, coupables d’avoir voulu braver l’interdiction de se déplacer, d’avoir exercé leur droit à la mobilité… A leurs risques et périls.

    Au fond, le recul que nous donne ces dernières décennies permet de mettre en lumière que ces décès en migration, passés de « évitables » à « tolérables », puis à « nécessaires » au nom de la protection des frontières européennes, ne sont pas des #cas_isolés, mais bien la conséquence logique de l’extraordinaire latitude donnée aux acteurs du contrôle frontalier au nom de la guerre aux migrant·e·s 2.0. Une dérive qui se banalise dans une #indifférence sidérante, et qui reste impunie à ce jour...

    Le réseau Migreurop continuera d’œuvrer en faveur de la liberté de circulation et d’installation [34] de toutes et tous, seule alternative permettant d’échapper à cette logique criminelle, documentée par nos organisations depuis bien trop longtemps.

    https://migreurop.org/article3211.html
    #nécropolitique #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #guerre_aux_migrants

    • For more than two weeks now, unbearable images of human tragedy have come out of Gaza. Women, children and elderly people are being killed, hospitals and schools have been bombarded – no one is spared. As I write this, UNRWA, the United Nations agency for #Palestine refugees, has already, tragically, lost 35 of its staff, many killed while in their homes with their families.

      Entire neighbourhoods are being flattened over the heads of civilians in one of the most overcrowded spots on Earth. The IDF has been warning Palestinians in #Gaza to move to the southern part of the strip as it bombs the north; but the strikes also continue in the south. There is nowhere safe in Gaza.

      Nearly 600,000 people are sheltering in 150 schools and other UNRWA buildings, living in unsanitary conditions with limited clean water, little food and medicines. Mothers do not know how they can clean their children. Pregnant women pray that they will not face complications during delivery because hospitals have no capacity to receive them. Entire families now live in our buildings because they have nowhere else to go. But our facilities are not safe – 40 UNRWA buildings, including schools and warehouses, have been damaged by the strikes. Many civilians sheltering inside them were, tragically, killed.

      Gaza has been described over the last 15 years as a large open-air prison, with an air, sea and land blockade choking 2.2 million people within 365 sq km. Most young people have never left Gaza. Today, this prison is becoming the graveyard of a population trapped between war, siege and deprivation.

      For the past few days, intense negotiations at the highest levels finally allowed very limited humanitarian supplies into the strip. While the breakthrough is welcome, these trucks are a trickle rather than the flow of aid that a humanitarian situation of this magnitude requires. Twenty trucks of food and medical supplies are a drop in the ocean for the needs of more than 2 million civilians. Fuel, though, has been firmly denied to Gaza. Without it, there will be no humanitarian response, no aid reaching people in need, no power for hospitals, no water, no bread.

      Before 7 October, Gaza received some 500 trucks of food and other supplies every day, including 45 trucks of fuel to power the strip’s cars, water desalination plants and bakeries. Today, Gaza is being strangled, and the few convoys now entering will not assuage the civilian population’s sentiment that they have been abandoned and sacrificed by the world.

      On 7 October, Hamas committed unspeakable massacres of Israeli civilians that may amount to war crimes. The UN condemned this horrific act in the strongest terms. But let there be no shadow of a doubt – this does not justify the ongoing crimes against the civilian population of Gaza, including its 1 million children.

      The UN charter and our commitments are a commitment to our shared humanity. Civilians – wherever they are – must be protected equally. Gaza’s civilians did not choose this war. Atrocities should not be followed by more atrocities. The response to war crimes is not more #war_crimes. The framework of international law is very clear on this and well established.

      It will take genuine and courageous efforts to go back to the roots of this deadly deadlock and offer political options that are viable and can enable an environment of peace, stability and security. Until then, we must make sure that the rules of international humanitarian law are respected, and civilians spared and protected. An immediate humanitarian ceasefire must be enacted to allow safe, continuous and unrestricted access to fuel, medicine, water and food in the Gaza Strip.

      Dag Hammarskjöld, the second UN secretary-general, once said: “The UN was not created in order to bring us to heaven, but in order to save us from hell.” The reality today in Gaza is that there is not much humanity left and hell is settling in.

      The generations to come will know that we watched this human tragedy unfold over social media and news channels. We will not be able to say we did not know . History will ask why the world did not have the courage to act decisively and stop this hell on Earth.

      Philippe Lazzarini is commissioner-general of #UNRWA, the United Nations Relief and Works Agency for Palestine refugees

      (dsl mais ça va plus vite pour moi de disposer de l’approximative trad automatique ici pour la confronter à ma compréhension limitée de l’anglais, alors j’imagine que je suis pas le seul)

      #Israël #Gaza #crimes_de_guerre #cesser_le_feu

  • Daniel Seidemann sur X : "5/
    https://twitter.com/DanielSeidemann/status/1717520445811937590

    At this perilous moment, the Government of Switzerland has decided to suspend funding from the most prominent organizations, listed below, who are prominent in the advocacy of humanitarian law.

    These NGOs are trying to hold their heads above water. Switzerland decided that this is appropriate moment to toss them not a lifeline, but a brick.

    I am familiar with some of these NGOs, not all. Any implication that these are in any way connected to terror is horseshit.

    #complicité #criminels