• Mafias et banques - Histoire | ARTE
    https://www.arte.tv/fr/videos/RC-024485/mafias-et-banques

    Retour sur l’histoire d’une saga méconnue : l’alliance que vont tisser groupes criminels organisés et institutions financières, des années 1920 à nos jours à l’échelle de la planète. Cette série documentaire en trois épisodes, sous forme d’enquête, plonge dans les eaux troubles de la mafia. De Michele Sindona, le banquier du Vatican, au cartel de Pablo Escobar en passant par la City de Londres et les Bahamas.

    1ère partie : Le temps des pionniers
    2ème partie : Follow the money
    3ème partie : L’Internationale criminelle

    #banques #finance #crime_organisé #mafia

  • À peine nommée, la nouvelle vice-présidente de la Ciivise accusée d’agression sexuelle
    https://www.francetvinfo.fr/societe/harcelement-sexuel/temoignage-franceinfo-a-peine-nommee-la-nouvelle-vice-presidente-de-la-

    Dans la revue spécialisée Les Cahiers de la Justice, Caroline Rey-Salmon écrit en 2018 un article intitulé « Les violences sexuelles sur mineurs : diagnostic médical, constats et perspectives ». La médecin y explique que « les enfants méconnaissent leur anatomie génitale [...] et n’ont pas les mots pour décrire ce qu’ils ont subi. » Elle poursuit : « C’est tout l’intérêt de faire avec l’enfant sur la table d’examen une sorte de reconstitution des gestes de l’agresseur et de recueillir ses sensations pour être au plus près du déroulement des faits. » Franceinfo a interrogé d’autres pédiatres légistes et des psychiatres experts auprès des tribunaux, et aucun ne valide une telle pratique.

    • L’extrait de cet article est terrifiant, je n’ai pas réussi à le commenter hier parce que j’étais sous le choc.

      Ne serait-ce que d’imaginer toutes les personnes adultes et enfants passés par ces agressions sexuelles systématiques tranquillement avouées comme une pratique médicale par cette médecin légiste. Et cette assertion hallucinante de viols à répétition légalisés n’est pas publié n’importe où, Les Cahiers de la Justice sont édités chez Dalloz : documentation juridique pour tous les professionnels du droit. Mais #au_secours.

      L’article incriminé paru en 2018 dans Les Cahiers de la Justice est sur https://www.cairn.info/revue-les-cahiers-de-la-justice-2018-1-page-55.htm paragraphe « Troisième limite : la confrontation aux déclarations du mineur »

      #crime_sexuel #pedo_criminelle

    • Visée par une plainte pour agression sexuelle, la vice-présidente de la Ciivise se met en retrait | Le Télégramme
      https://www.letelegramme.fr/france/visee-par-une-plainte-pour-agression-sexuelle-la-vice-presidente-de-la-

      La nouvelle vice-présidente de la Ciivise, Caroline Rey-Salmon, se met en retrait de ses fonctions après avoir été visée par une plainte pour agression sexuelle.

      À peine installée, la Ciivise 2 déjà fragilisée : une plainte pour agression sexuelle a en effet été déposée ce mardi à Marseille contre la nouvelle vice-présidente de la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants Caroline Rey-Salmon.

      Mise en « retrait »
      La pédiatre et médecin-légiste est visée par une plainte pour « agression sexuelle par personne abusant de l’autorité que lui confère sa fonction », selon la plainte consultée ce mercredi par l’AFP, confirmant des informations de Franceinfo et BFMTV.

      Par ailleurs, ce mercredi, au lendemain du dépôt de plainte, Le Parisien a avancé que Caroline Rey-Salmon quitte temporairement ses fonctions. Ce que la Ciivise a confirmé peu de temps après : « La vice-présidente se met en retrait total des travaux de la commission pendant tout le temps de l’enquête », indique la Commission dans un communiqué, évoquant un retrait « indispensable à la sérénité des travaux » et au maintien « de la confiance » des personnes victimes.

    • La c’est l’article non signé qui en suit un précédent, plus détaillé, qui n’était pas piqué des hannetons

      La Ciivise dans la tourmente après une plainte pour agression sexuelle contre sa vice-présidente
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/02/07/la-ciivise-dans-la-tourmente-apres-une-plainte-pour-agression-sexuelle-contr

      La plaignante affirme s’être résolue à déposer une plainte après avoir découvert que Mme Rey-Salmon rejoignait la nouvelle direction de la #Ciivise. Plusieurs publications précédant celle-ci montrent qu’elle déplorait, depuis plusieurs semaines, le départ contraint du juge Edouard Durand de la tête de la Commission, créée en 2021. Son témoignage a d’ailleurs été partagé sur les réseaux sociaux par plusieurs anciens membres, qui accusent la nouvelle direction, dont les travaux ne font que commencer, de ne pas mettre la parole des victimes au centre de leurs travaux.

      Elle avait une raison de s’intéresser au devenir de la Ciivise, c’est louche, non ?

      #inceste #VSS #pédocriminalité

      https://justpaste.it/a6a8x

    • Dans son article dans les Cahiers de la Justice dont j’ai donné le lien plus haut, pas un mot sur l’inceste, sauf à parler de sa non fréquence dans les recherches sur « un moteur de recherche très célèbre ».
      #hallucination

      Seule bonne nouvelle, ils démissionnent tous les deux, l’agresseuse et le directeur de la Ciivise.

      Total soutien à la victime qui déclare

      « Voir la nomination de Caroline Rey-Salmon à la tête de la Ciivise, c’était trop pour moi », déclare la plaignante. « Il faut qu’elle soit mise en retrait (…), mais surtout qu’elle reconnaisse qu’elle a eu recours à ce genre de pratiques visant à faire revivre aux victimes ce qu’elles ont vécu, et qu’elle reconnaisse que ce soit violent et inhumain . »

  • #Ukraine, #Israël, quand les histoires se rencontrent

    Dans son dernier livre, l’historien #Omer_Bartov revient sur l’histoire de sa famille et de son voyage de la Galicie ukraino-polonaise à Israël, à travers les soubresauts de l’histoire de la première partie du 20e siècle.

    Alors que les atrocités du conflit israélo-palestinien continuent de diviser les étudiants de prestigieux campus américains, l’universitaire Omer Bartov se propose d’analyser la résurgence de l’#antisémitisme dans le monde à la lumière de sa propre #histoire_familiale.

    Un #antisémitisme_endémique dans les campus américains ?

    L’historien Omer Bartov réagit d’abord aux polémiques qui ont lieu au sujet des universités américaines et de leur traitement du conflit israélo-palestinien : “il y a clairement une montée de l’antisémitisme aux États-Unis, comme dans d’autres parties du monde. Néanmoins, il y a aussi une tentative de faire taire toute critique de la politique israélienne. Cette tentative d’associer cette critique à de l’antisémitisme est également problématique. C’est un bannissement des discussions. Les étudiants, qui sont plus politisés que par le passé, prennent part à cette histoire”. Récemment, la directrice de l’Université de Pennsylvanie Elizabeth Magill avait proposé sa démission à la suite d’une audition controversée au Congrès américain, lors de laquelle elle n’aurait pas condamné les actions de certains de ses étudiants à l’encontre d’Israël.

    De Buczacz à la Palestine, une histoire familiale

    Dans son dernier livre Contes des frontières, faire et défaire le passé en Ukraine, qui paraîtra aux éditions Plein Jour en janvier 2024, Omer Bartov enquête sur sa propre histoire, celle de sa famille et de son voyage de la Galicie à la Palestine : “en 1935, ma mère avait onze ans et a quitté #Buczacz pour la #Palestine. Le reste de la famille est restée sur place et quelques années plus tard, ils ont été assassinés par les Allemands et des collaborateurs locaux. En 1995, j’ai parlé avec ma mère de son enfance en Galicie pour la première fois, des grands écrivains locaux comme Yosef Agnon. Je voulais comprendre les liens entre #Israël et ce monde juif qui avait disparu à Buczacz au cours de la #Seconde_Guerre_mondiale”.

    À la recherche d’un monde perdu

    Cette conversation a mené l’historien à consacrer une véritable étude historique à ce lieu et plus généralement à cette région, la #Galicie : “ce monde avait selon moi besoin d’être reconstruit. Ce qui le singularisait, c’était la diversité qu’il accueillait. Différentes communautés nationales, ethniques et religieuses avaient coexisté pendant des siècles et je voulais comprendre comment il s’était désintégré”, explique-t-il. Le prochain livre qu’il souhaite écrire en serait alors la suite : “je veux comprendre comment ma génération a commencé à repenser le monde dans lequel nous avons grandi après la destruction de la civilisation précédente”, ajoute-t-il.

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/france-culture-va-plus-loin-l-invite-e-des-matins/ukraine-israel-quand-les-histoires-se-rencontrent-9022449
    #multiculturalisme #histoire #crime_de_guerre #crime_contre_l'humanité #génocide #Gaza #7_octobre_2023 #nettoyage_ethnique #destruction #déplacements_forcés #Hamas #crimes_de_guerre #massacre #pogrom #occupation

    • Contes des frontières, faire et défaire le passé en Ukraine

      À nouveau Omer Bartov étudie Buczacz, a ville de Galicie qui servait déjà de point d’ancrage pour décrire le processus du génocide dans Anatomie d’un génocide (Plein Jour 2021). Cette fois, il étudie les perceptions et l’imaginaire que chacune des communautés juive, polonaise et ukrainienne nourrissait sur elle-même, ce a depuis les origines de sa présence dans ce territoire des confins de l’Europe.

      Comment des voisins partageant un sol commun ont-ils élaboré des récits fondateurs de leurs #identités jusqu’à opposer leurs #mémoires ? comment se voyaient-ils les uns les autres, mais également eux-mêmes ; quels #espoirs nourrissaient-ils ? Les #mythes ont ainsi influencé a grande histoire, le #nationalisme, les luttes, et de façon plus intime les espoirs individuels, voire les désirs de partir découvrir un monde plus arge, nouveau, moderne. Ce livre, qui traite de ces récits « nationaux », de a construction de l’identité et de l’opposition qu’elle peut induire entre les différents groupes, apparaît comme une clé de compréhension du passé autant que du présent. Aujourd’hui avec a guerre en Ukraine, sa résonance, son actualité sont encore plus nettes.

      https://www.editionspleinjour.fr/contes-des-fronti%C3%A8res
      #livre #identité

    • Anatomie d’un génocide

      Buczacz est une petite ville de Galicie (aujourd’hui en Ukraine). Pendant plus de quatre cents ans, des communautés diverses y ont vécu plus ou moins ensemble – jusqu’à la Deuxième Guerre mondiale, qui a vu la disparition de toute sa population juive. En se concentrant sur ce seul lieu, qu’il étudie depuis l’avant-Première Guerre mondiale, Omer Bartov reconstitue une évolution polarisée par l’avènement des nationalismes polonais et ukrainien, et la lutte entre les deux communautés, tandis que l’antisémitisme s’accroît.

      À partir d’une documentation considérable, récoltée pendant plus de vingt ans – journaux intimes, rapports politiques, milliers d’archives rarement analysées jusqu’à aujourd’hui –, il retrace le chemin précis qui a mené à la #Shoah. Il renouvelle en profondeur notre regard sur les ressorts sociaux et intimes de la destruction des Juifs d’Europe.

      https://www.editionspleinjour.fr/anatomie-d-un-g%C3%A9nocide

  • #Chowra_Makaremi : « Le #viol devient le paradigme de la loi du plus fort dans les #relations_internationales »

    En #Ukraine, Poutine revendique de faire la guerre au nom du genre. En #Iran, le régime réprime implacablement la révolution féministe. Dans d’autres pays, des populistes virilistes prennent le pouvoir. Une réalité que décrypte l’anthropologue Chowra Makaremi.

    IranIran, Afghanistan, invasion russe en Ukraine, mais aussi les discours des anciens présidents Donald Trump ou Jair Bolsonaro ou du chef de l’État turc, Recep Tayyip Erdogan : tous ont en commun de s’en prendre aux #femmes, comme l’explique l’anthropologue Chowra Makaremi.

    L’autrice de Femme ! Vie ! Liberté ! Échos du soulèvement en Iran (La Découverte, 2023) fait partie des chercheuses sollicitées par Mediapart pour #MeToo, le combat continue, l’ouvrage collectif publié récemment aux éditions du Seuil et consacré à la révolution féministe qui agite le monde depuis l’automne 2017 et le lancement du fameux mot-clé sur les réseaux sociaux. Depuis, toutes les sociétés ont été traversées de débats, de controverses et de prises de conscience nouvelles. Entretien.

    Mediapart : « Que ça te plaise ou non, ma jolie, il va falloir supporter. » Cette phrase a été prononcée le 7 février 2022 par le président russe, #Vladimir_Poutine, devant Emmanuel Macron. Elle était adressée à l’Ukraine et à son président, Volodymyr Zelensky, qui venait de critiquer les accords de Minsk, signés en 2015 pour mettre fin à la guerre dans le Donbass. Quelle lecture en faites-vous ?

    Chowra Makaremi : Le viol devient le paradigme de la #loi_du_plus_fort dans les relations internationales. La philosophe #Simone_Weil souligne dans un texte combien la #guerre relève de la logique du viol, puisque sa matrice est la #force qui, plus que de tuer, a le pouvoir de changer l’être humain en « une #chose » : « Il est vivant, il a une âme ; il est pourtant une chose. [L’âme] n’est pas faite pour habiter une chose ; quand elle y est contrainte, il n’est plus rien en elle qui ne souffre violence », écrit-elle.

    Cette comptine vulgaire de malfrats que cite #Poutine dit la culture criminelle qui imprègne sa politique. Elle me fait penser à ce que l’anthropologue Veena Das nomme la dimension voyou de la souveraineté étatique : la #truanderie comme n’étant pas seulement un débordement illégitime du pouvoir mais, historiquement, une composante de la #souveraineté, une de ses modalités.

    On le voit avec le pouvoir de Poutine mais aussi avec ceux de #Narendra_Modi en #Inde (dont parle Veena Das), de #Donald_Trump aux #États-Unis, de #Jair_Bolsonaro au #Brésil, de #Recep_Tayyip_Erdogan en #Turquie. Quand Poutine a dit sa comptine, personne n’a quitté la salle, ni Emmanuel Macron ni la presse, qui a cherché, au contraire, à faire parler la symbolique de cette « remarque ». Tout le réseau de sens et de connexions qui permet à cette cruelle boutade de tenir lieu de discours guerrier intuitivement compréhensible et audible montre que le type d’#outrage dont elle relève est une #transgression qui appartient, à la marge, à l’#ordre.

    On parle de la #masculinité_hégémonique au pouvoir avec Poutine, mais elle fait écho à celle de nombreux autres chefs d’État que vous venez de citer. Quelles sont les correspondances entre leurs conceptions de domination ?

    Il n’y a pas, d’un côté, les théocraties comme l’Iran et l’Afghanistan, et, de l’autre, les populismes virilistes de Trump, Erdogan, Bolsonaro, qui s’appuient sur des « #paniques_morales » créées par la remise en cause des rôles traditionnels de #genre, pour s’adresser à un électorat dans l’insécurité. Bolsonaro, très lié à l’armée et à l’Église, s’est appuyé sur je ne sais combien de prêcheurs pour mener sa campagne. Dimension religieuse que l’on retrouve chez Poutine, Modi, Erdogan.

    La #religion est un des éléments fondamentaux d’un #pouvoir_patriarcal très sensible à ce qui peut remettre en question sa #légitimité_symbolique, sa #domination_idéologique, et dont la #puissance est de ne pas paraître comme une #idéologie justement. Cette bataille est menée partout. Il y a un même nerf.

    Quand l’anthropologue Dorothée Dussy parle de l’inceste et de sa « fonction sociale » de reproduction de la domination patriarcale, son analyse est inaudible pour beaucoup. C’est ainsi que fonctionne l’#hégémonie : elle est sans pitié, sans tolérance pour ce qui peut en menacer les ressorts – et du même coup, en cartographier le pouvoir en indiquant que c’est là que se situent les boulons puisque, précisément, la puissance de l’hégémonie est dans l’invisibilité de ses boulons.

    Si on prend le #droit_de_disposer_de_son_corps, en Occident, il s’articule autour de la question de la #santé_contraceptive et du #droit_à_l’avortement et dans les mondes musulmans, autour de la question du #voile. De façon troublante, une chose est commune aux deux situations : c’est le viol comme la vérité des rapports entre genres qui organise et justifie la #contrainte sur les femmes à travers leur #corps.

    En Occident, le viol est le cas limite qui encadre juridiquement et oriente les discussions morales sur l’#avortement. Dans les sociétés musulmanes, la protection des femmes – et de leur famille, dont elles sont censées porter l’honneur – contre l’#agression_masculine est la justification principale pour l’obligation du voile. Il y a de part et d’autre, toujours, cet impensé du #désir_masculin_prédateur : un état de nature des rapports entre genres.

    C’est ce qu’assènent tous les romans de Michel Houellebecq et la plupart des écrits du grand Léon Tolstoï… « L’homme est un loup pour l’homme, et surtout pour la femme », dit un personnage du film Dirty Dancing. Cette population définie par ces rapports et ces #pulsions, il s’agit de la gouverner à travers l’#ordre_patriarcal, dont la domination est posée dès lors comme protectrice.

    L’Iran et l’#Afghanistan figurent parmi les pays les plus répressifs à l’encontre des femmes, les régimes au pouvoir y menant un « #apartheid_de_genre ». Concernant l’Afghanistan, l’ONU parle même de « #crime_contre_l’humanité fondé sur la #persécution_de_genre ». Êtes-vous d’accord avec cette qualification ?

    Parler pour la persécution de genre en Afghanistan de « crime contre l’humanité » me semble une avancée nécessaire car elle mobilise les armes du #droit pour désigner les #violences_de_masse faites aux femmes et résister contre, collectivement et transnationalement.

    Mais il me paraît tout aussi important de libérer la pensée autour de la #ségrégation_de_genre. À la frontière entre l’Iran et l’Afghanistan, au #Baloutchistan, après la mort de Jina Mahsa Amini en septembre 2022, les femmes sont sorties dans la rue au cri de « Femme, vie, liberté », « Avec ou sans le voile, on va vers la révolution ». Dans cette région, leur place dans l’espace public n’est pas un acquis – alors qu’il l’est à Téhéran – et elles se trouvent au croisement de plusieurs dominations de genre : celle d’un patriarcat traditionnel, lui-même dominé par la puissance étatique centrale, iranienne, chiite.

    Or, en participant au soulèvement révolutionnaire qui traversait le pays, elles ont également renégocié leur place à l’intérieur de ces #dominations_croisées, chantant en persan, avec une intelligence politique remarquable, le slogan des activistes chiliennes : « Le pervers, c’est toi, le salopard, c’est toi, la femme libérée, c’est moi. »

    C’est en écoutant les femmes nommer, en situation, la #ségrégation qu’on saisit le fonctionnement complexe de ces #pouvoirs_féminicides : en saisissant cette complexité, on comprend que ce n’est pas seulement en changeant des lois qu’on les démantèlera. On se trouve ici aux antipodes des #normes_juridiques, lesquelles, au contraire, ressaisissent le réel dans leurs catégories génériques. Les deux mouvements sont nécessaires : l’observation en situation et le #combat_juridique. Ils doivent fonctionner ensemble.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/040124/chowra-makaremi-le-viol-devient-le-paradigme-de-la-loi-du-plus-fort-dans-l

  • #Israël, Etat #suprémaciste et #génocidaire, enfin jugé et sanctionné ?

    #Gaza : l’#Afrique_du_Sud a déposé à la #CIJ une requête accusant Israël de commettre un « #génocide »

    #politique #international #justice #Palestine #seenthis #vangauguin

    https://francais.rt.com/international/108642-gaza-afrique-sud-a-depose-requete-cij

    "La tension diplomatique est montée d’un cran entre Prétoria et Tel-Aviv. Alors que l’Afrique du Sud a fait part de son soutien à la #cause_palestinienne depuis le début des affrontements à Gaza, les autorités sud-africaines ont déposé une requête contre l’Etat hébreu devant la #Cour_internationale_de_justice (CIJ) pour des « actes de génocide contre le peuple palestinien à Gaza ».

    L’Afrique du Sud a de surcroît demandé à l’instance judiciaire des #Nations_unies de prendre les mesures nécessaires pour « protéger le peuple palestinien à Gaza », exigeant qu’Israël mette « immédiatement fin à toutes les attaques militaires ».

    Dans sa requête, Pretoria a affirmé que les « actes et omissions d’Israël revêtent un caractère génocidaire, car ils s’accompagnent de l’intention spécifique requise (…) de détruire les Palestiniens de Gaza en tant que partie du groupe national, racial et ethnique plus large des Palestiniens ». Le texte sud-africain a souligné qu’« Israël, en particulier depuis le 7 octobre 2023, manque à son obligation de prévenir le génocide, ainsi qu’à son obligation de punir l’incitation directe et publique à commettre le génocide », et « s’est livré, se livre et risque de continuer à se livrer à des actes de génocide contre le peuple palestinien à Gaza ».
    L’Afrique du Sud, fidèle soutien de la cause palestinienne

    La réaction israélienne ne s’est pas fait attendre. Par l’intermédiaire du porte-parole de la diplomatie israélienne Lior Haiat, l’Etat hébreu a rejeté « avec dégoût la diffamation de sang répandue par l’Afrique du Sud dans sa requête auprès de la Cour internationale de Justice (CIJ) ». Israël juge également la requête de Prétoria « sans fondement » tout en ajoutant que « l’Afrique du Sud coopère avec une organisation terroriste qui appelle à la destruction de l’État d’Israël ». La diplomatie israélienne a de surcroît appelé « la Cour internationale de Justice et la communauté internationale à rejeter complètement les allégations infondées ».

    Le soutien de l’Afrique du Sud à la cause palestinienne ne date pas du 7 octobre, il est dans l’ADN de la politique étrangère du parti ANC (Congrès national africain). Le parti, au pouvoir depuis 30 ans, compare régulièrement la situation en Palestine à son propre combat contre l’apartheid.

    Nelson #Mandela avait fait le déplacement dans les Territoires palestiniens en 1999. Devant le Parlement à Gaza en présence de Yasser Arafat, il avait exhorté les Palestiniens à ne jamais abandonner la résistance. « Nous avons connu, nous aussi, des jours terribles, le sacrifice de camarades, et de fortes frustrations », dans le combat contre l’apartheid.

    Dans un discours aux Etats-Unis en 2001, Nelson Mandela déclarait que « l’#apartheid est un #crime_contre_l_humanité », tout en stipulant qu’« Israël a privé des millions de Palestiniens de leur liberté et de la propriété ». L’Etat hébreu « a perpétué un système de #discrimination_raciale et d’#inégalité », avait-il aussi affirmé. "

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  • ‘Our country has lost its moral compass’ : #Arundhati_Roy

    From Arundhati Roy’s acceptance speech at the P. Govinda Pillai award function held in Thiruvananthapuram on December 13.

    Thank you for bestowing this honour on me in the name of P. Govinda Pillai, one of Kerala’s most outstanding scholars of Marxist theory. And thank you for asking N. Ram to be the person who graces this occasion. I know he won this prize last year, but he also in many ways shares the honour of this one with me. In 1998 he, as the editor of Frontline—along with Vinod Mehta, the editor of Outlook—published my first political essay, “The End of Imagination”, about India’s nuclear tests. For years after that he published my work, and the fact that there was an editor like him—precise, incisive, but fearless—gave me the confidence to become the writer that I am.

    I am not going to speak about the demise of the free press in India. All of us gathered here know all about that. Nor am I going to speak of what has happened to all the institutions that are meant to act as checks and balances in the functioning of our democracy. I have been doing that for 20 years and I am sure all of you gathered here are familiar with my views.

    Coming from north India to Kerala, or to almost any of the southern States, I feel by turns reassured and anxious about the fact that the dread that many of us up north live with every day seems far away when I am here. It is not as far away as we imagine. If the current regime returns to power next year, in 2026 the exercise of delimitation is likely to disempower all of South India by reducing the number of MPs we send to Parliament. Delimitation is not the only threat we face. Federalism, the lifeblood of our diverse country is under the hammer too. As the central government gives itself sweeping powers, we are witnessing the sorry sight of proudly elected chief ministers of opposition-ruled States having to literally beg for their States’ share of public funds. The latest blow to federalism is the recent Supreme Court judgment upholding the striking down of Section 370 which gave the State of Jammu and Kashmir semi-autonomous status. It isn’t the only State in India to have special status. It is a serious error to imagine that this judgment concerns Kashmir alone. It affects the fundamental structure of our polity.

    But today I want to speak of something more urgent. Our country has lost its moral compass. The most heinous crimes, the most horrible declarations calling for genocide and ethnic cleansing are greeted with applause and political reward. While wealth is concentrated in fewer and fewer hands, throwing crumbs to the poor manages to garner support to the very powers that are further impoverishing them.

    The most bewildering conundrum of our times is that all over the world people seem to be voting to disempower themselves. They do this based on the information they receive. What that information is and who controls it—that is the modern world’s poisoned chalice. Who controls the technology controls the world. But eventually, I believe that people cannot and will not be controlled. I believe that a new generation will rise in revolt. There will be a revolution. Sorry, let me rephrase that. There will be revolutions. Plural.

    I said we, as a country, have lost our moral compass. Across the world millions of people—Jewish, Muslim, Christian, Hindu, Communist, Atheist, Agnostic—are marching, calling for an immediate ceasefire in Gaza. But the streets of our country, which once was a true friend of colonised people, a true friend of Palestine, which once would have seen millions marching, too, are silent today. Most of our writers and public intellectuals, all but a few, are also silent. What a terrible shame. And what a sad display of a lack of foresight. As we watch the structures of our democracy being systematically dismantled, and our land of incredible diversity being shoe-horned into a spurious, narrow idea of one-size-fits-all nationalism, at least those who call themselves intellectuals should know that our country too, could explode.

    If we say nothing about Israel’s brazen slaughter of Palestinians, even as it is livestreamed into the most private recesses of our personal lives, we are complicit in it. Something in our moral selves will be altered forever. Are we going to simply stand by and watch while homes, hospitals, refugee camps, schools, universities, archives are bombed, a million people displaced, and dead children pulled out from under the rubble? The borders of Gaza are sealed. People have nowhere to go. They have no shelter, no food, no water. The United Nations says more than half the population is starving. And still they are being bombed relentlessly. Are we going to once again watch a whole people being dehumanised to the point where their annihilation does not matter?

    The project of dehumanising Palestinians did not begin with #Benyamin_Netanyahu and his crew—it began decades ago.

    In 2002, on the first anniversary of September 11 2001, I delivered a lecture called “Come September” in the United States in which I spoke about other anniversaries of September 11—the 1973 CIA-backed coup against President Salvador Allende in Chile on that auspicious date, and then the speech on September 11, 1990, of George W. Bush, Sr., then US President, to a joint session of Congress, announcing his government’s decision to go to war against Iraq. And then I spoke about Palestine. I will read this section out and you will see that if I hadn’t told you it was written 21 years ago, you’d think it was about today.

    —> September 11th has a tragic resonance in the Middle East, too. On the 11th of September 1922, ignoring Arab outrage, the British government proclaimed a mandate in Palestine, a follow-up to the 1917 Balfour Declaration which imperial Britain issued, with its army massed outside the gates of Gaza. The Balfour Declaration promised European Zionists a national home for Jewish people. (At the time, the Empire on which the Sun Never Set was free to snatch and bequeath national homelands like a school bully distributes marbles.) How carelessly imperial power vivisected ancient civilisations. Palestine and Kashmir are imperial Britain’s festering, blood-drenched gifts to the modern world. Both are fault lines in the raging international conflicts of today.
    –-> In 1937, Winston Churchill said of the Palestinians, I quote, “I do not agree that the dog in a manger has the final right to the manger even though he may have lain there for a very long time. I do not admit that right. I do not admit for instance, that a great wrong has been done to the Red Indians of America or the black people of Australia. I do not admit that a wrong has been done to these people by the fact that a stronger race, a higher-grade race, a more worldly wise race to put it that way, has come in and taken their place.” That set the trend for the Israeli State’s attitude towards the Palestinians. In 1969, Israeli Prime Minister Golda Meir said, “Palestinians do not exist.” Her successor, Prime Minister Levi Eschol said, “What are Palestinians? When I came here (to Palestine), there were 250,000 non-Jews, mainly Arabs and Bedouins. It was a desert, more than underdeveloped. Nothing.” Prime Minister Menachem Begin called Palestinians “two-legged beasts”. Prime Minister Yitzhak Shamir called them “grasshoppers” who could be crushed. This is the language of Heads of State, not the words of ordinary people.

    Thus began that terrible myth about the Land without a People for a People without a Land.

    –-> In 1947, the U.N. formally partitioned Palestine and allotted 55 per cent of Palestine’s land to the Zionists. Within a year, they had captured 76 per cent. On the 14th of May 1948 the State of Israel was declared. Minutes after the declaration, the United States recognized Israel. The West Bank was annexed by Jordan. The Gaza Strip came under Egyptian military control, and Palestine formally ceased to exist except in the minds and hearts of the hundreds of thousands of Palestinian people who became refugees. In 1967, Israel occupied the West Bank and the Gaza Strip. Over the decades there have been uprisings, wars, intifadas. Tens of thousands have lost their lives. Accords and treaties have been signed. Cease-fires declared and violated. But the bloodshed doesn’t end. Palestine still remains illegally occupied. Its people live in inhuman conditions, in virtual Bantustans, where they are subjected to collective punishments, 24-hour curfews, where they are humiliated and brutalized on a daily basis. They never know when their homes will be demolished, when their children will be shot, when their precious trees will be cut, when their roads will be closed, when they will be allowed to walk down to the market to buy food and medicine. And when they will not. They live with no semblance of dignity. With not much hope in sight. They have no control over their lands, their security, their movement, their communication, their water supply. So when accords are signed, and words like “autonomy” and even “statehood” bandied about, it’s always worth asking: What sort of autonomy? What sort of State? What sort of rights will its citizens have? Young Palestinians who cannot control their anger turn themselves into human bombs and haunt Israel’s streets and public places, blowing themselves up, killing ordinary people, injecting terror into daily life, and eventually hardening both societies’ suspicion and mutual hatred of each other. Each bombing invites merciless reprisal and even more hardship on Palestinian people. But then suicide bombing is an act of individual despair, not a revolutionary tactic. Although Palestinian attacks strike terror into Israeli citizens, they provide the perfect cover for the Israeli government’s daily incursions into Palestinian territory, the perfect excuse for old-fashioned, nineteenth-century colonialism, dressed up as a new-fashioned, 21st century “war”. Israel’s staunchest political and military ally is and always has been the US.
    –-> The US government has blocked, along with Israel, almost every UN resolution that sought a peaceful, equitable solution to the conflict. It has supported almost every war that Israel has fought. When Israel attacks Palestine, it is American missiles that smash through Palestinian homes. And every year Israel receives several billion dollars from the United States—taxpayers’ money.

    Today every bomb that is dropped by Israel on the civilian population, every tank, and every bullet has the United States’ name on it. None of this would happen if the US wasn’t backing it wholeheartedly. All of us saw what happened at the meeting of the UN Security Council on December 8 when 13 member states voted for a ceasefire and the US voted against it. The disturbing video of the US Deputy Ambassador, a Black American, raising his hand to veto the resolution is burned into our brains. Some bitter commentators on the social media have called it Intersectional Imperialism.

    Reading through the bureaucratese, what the US seemed to be saying is: Finish the Job. But Do it Kindly.

    —> What lessons should we draw from this tragic conflict? Is it really impossible for Jewish people who suffered so cruelly themselves—more cruelly perhaps than any other people in history—to understand the vulnerability and the yearning of those whom they have displaced? Does extreme suffering always kindle cruelty? What hope does this leave the human race with? What will happen to the Palestinian people in the event of a victory? When a nation without a state eventually proclaims a state, what kind of state will it be? What horrors will be perpetrated under its flag? Is it a separate state that we should be fighting for or, the rights to a life of liberty and dignity for everyone regardless of their ethnicity or religion? Palestine was once a secular bulwark in the Middle East. But now the weak, undemocratic, by all accounts corrupt but avowedly nonsectarian PLO, is losing ground to Hamas, which espouses an overtly sectarian ideology and fights in the name of Islam. To quote from their manifesto: “we will be its soldiers and the firewood of its fire, which will burn the enemies”. The world is called upon to condemn suicide bombers. But can we ignore the long road they have journeyed on before they have arrived at this destination? September 11, 1922 to September 11, 2002—80 years is a long time to have been waging war. Is there some advice the world can give the people of Palestine? Should they just take Golda Meir’s suggestion and make a real effort not to exist?”

    The idea of the erasure, the annihilation, of Palestinians is being clearly articulated by Israeli political and military officials. A US lawyer who has brought a case against the Biden administration for its “failure to prevent genocide”—which is a crime, too—spoke of how rare it is for genocidal intent to be so clearly and publicly articulated. Once they have achieved that goal, perhaps the plan is to have museums showcasing Palestinian culture and handicrafts, restaurants serving ethnic Palestinian food, maybe a Sound and Light show of how lively Old Gaza used to be—in the new Gaza Harbour at the head of the Ben Gurion canal project, which is supposedly being planned to rival the Suez Canal. Allegedly contracts for offshore drilling are already being signed.

    Twenty-one years ago, when I delivered “Come September” in New Mexico, there was a kind of omertà in the US around Palestine. Those who spoke about it paid a huge price for doing so. Today the young are on the streets, led from the front by Jews as well as Palestinians, raging about what their government, the US government, is doing. Universities, including the most elite campuses, are on the boil. Capitalism is moving fast to shut them down. Donors are threatening to withhold funds, thereby deciding what American students may or may not say, and how they may or may not think. A shot to the heart of the foundational principles of a so-called liberal education. Gone is any pretense of post-colonialism, multiculturalism, international law, the Geneva Conventions, the Universal Declaration of Human Rights. Gone is any pretence of Free Speech or public morality. A “war” that lawyers and scholars of international law say meets all the legal criterion of a genocide is taking place in which the perpetrators have cast themselves as victims, the colonisers who run an apartheid state have cast themselves as the oppressed. In the US, to question this is to be charged with anti-Semitism, even if those questioning it are Jewish themselves. It’s mind-bending. Even Israel—where dissident Israeli citizens like Gideon Levy are the most knowledgeable and incisive critics of Israeli actions—does not police speech in the way the US does (although that is rapidly changing, too). In the US, to speak of Intifada—uprising, resistance—in this case against genocide, against your own erasure—is considered to be a call for the genocide of Jews. The only moral thing Palestinian civilians can do apparently is to die. The only legal thing the rest of us can do is to watch them die. And be silent. If not, we risk our scholarships, grants, lecture fees and livelihoods.

    Post 9/11, the US War on Terror gave cover to regimes across the world to dismantle civil rights and to construct an elaborate, invasive surveillance apparatus in which our governments know everything about us and we know nothing about them. Similarly, under the umbrella of the US’ new McCarthyism, monstrous things will grow and flourish in countries all over the world. In our country, of course, it began years ago. But unless we speak out, it will gather momentum and sweep us all away. Yesterday’s news is that Jawaharlal Nehru University in Delhi, once among India’s top universities, has issued new rules of conduct for students. A fine of Rs.20,000 for any student who stages a dharna or hunger strike. And Rs 10,000 for “anti-national slogans”. There is no list yet about what those slogans are—but we can be reasonably sure that calling for the genocide and ethnic cleansing of Muslims will not be on it. So, the battle in Palestine is ours, too.

    What remains to be said must be said—repeated—clearly.

    The Israeli occupation of the West Bank and the siege of Gaza are crimes against humanity. The United States and other countries that bankroll the occupation are parties to the crime. The horror we are witnessing right now, the unconscionable slaughter of civilians by Hamas as well as by Israel, are a consequence of the siege and occupation.

    No amount of commentary about the cruelty, no amount of condemnation of the excesses committed by either side—and no amount of false equivalence about the scale of these atrocities—will lead to a solution.

    It is the occupation that is breeding this monstrosity. It is doing violence to both perpetrators and victims. The victims are dead. The perpetrators will have to live with what they have done. So will their children. For generations.

    The solution cannot be a militaristic one. It can only be a political one in which both Israelis and Palestinians live together or side by side in dignity, with equal rights. The world must intervene. The occupation must end. Palestinians must have a viable homeland. And Palestinian refugees must have the right to return.

    If not, then the moral architecture of Western liberalism will cease to exist. It was always hypocritical, we know. But even this provided some sort of shelter. That shelter is disappearing before our eyes.

    So please—for the sake of Palestine and Israel, for the sake of the living and in the name of the dead, for the sake of the hostages being held by Hamas and the Palestinians in Israel’s prisons—for the sake of all of humanity—stop this slaughter.

    Thank you once more for choosing me for this honour. Thank you too for the Rs 3 lakhs which comes with this prize. It will not remain with me. It will go towards helping activists and journalists who continue to stand up at huge cost to themselves.

    https://frontline.thehindu.com/the-nation/india-has-lost-its-moral-compass-arundhati-roy-on-israel-palestian-gaza-war/article67639421.ece

    #Gaza #à_lire #Palestine #Israel #boussole_morale #déshumanisation #11_septembre_1922 #responsabilité #occupation #Cisjordanie #USA #Etats-Unis #effacement #anéantissement #génocide #crime_contre_l'humanité #abattage

  • Quei bambini chiusi in trappola a Gaza. Il racconto di #Ruba_Salih
    (une interview de Ruba Salih, prof à l’Université de Bologne, 5 jours après le #7_octobre_2023)

    «Mai come in queste ore a Gaza il senso di appartenere a una comune “umanita” si sta mostrando più vuoto di senso. La responsabilità di questo è del governo israeliano», dice Ruba Salih antropologa dell’università di Bologna che abbiamo intervistato mentre cresce la preoccupazione per la spirale di violenza che colpisce la popolazione civile palestinese e israeliana.

    Quali sono state le sue prime reazioni, sentimenti, pensieri di fronte all’attacco di Hamas e poi all’annuncio dell’assedio di Gaza messo in atto dal governo israeliano?

    Il 7 ottobre la prima reazione è stata di incredulità alla vista della recinzione metallica di Gaza sfondata, e alla vista dei palestinesi che volavano con i parapendii presagendo una sorta di fine dell’assedio. Ho avuto la sensazione di assistere a qualcosa che non aveva precedenti nella storia recente. Come era possibile che l’esercito più potente del mondo potesse essere sfidato e colto così alla sprovvista? In seguito, ho cominciato a chiamare amici e parenti, in Cisgiordania, Gaza, Stati Uniti, Giordania. Fino ad allora si aveva solo la notizia della cattura di un numero imprecisato di soldati israeliani. Ho pensato che fosse una tattica per fare uno scambio di prigionieri. Ci sono più di 5000 prigionieri palestinesi nelle carceri israeliane e 1200 in detenzione amministrativa, senza processo o accusa. Poi sono cominciate da domenica ad arrivare le notizie di uccisioni e morti di civili israeliani, a cui è seguito l’annuncio di ‘guerra totale’ del governo di Netanyahu. Da allora il sentimento è cambiato. Ora grande tristezza per la quantità di vittime, dell’una e dell’altra parte, e preoccupazione e angoscia senza precedenti per le sorti della popolazione civile di Gaza, che in queste ore sta vivendo le ore piu’ drammatiche che si possano ricordare.

    E quando ha visto quello che succedeva, con tantissime vittime israeliane, violenze terribili, immagini di distruzione, minacce di radere al suolo Gaza?

    Colleghi e amici israeliani hanno cominciato a postare immagini di amici e amiche uccisi – anche attivisti contro l’occupazione- e ho cominciato dolorosamente a mandare condoglianze. Contemporaneamente giungevano terribili parole del ministro della Difesa israeliano Gallant che definiva i palestinesi “animali umani”, dichiarando di voler annientare la striscia di Gaza e ridurla a “deserto”. Ho cominciato a chiamare amici di Gaza per sapere delle loro famiglie nella speranza che fossero ancora tutti vivi. Piano piano ho cominciato a cercare di mettere insieme i pezzi e dare una cornice di senso a quello che stava succedendo.

    Cosa può dirci di Gaza che già prima dell’attacco di Hamas era una prigione a cielo aperto?

    Si, Gaza è una prigione. A Gaza la maggior parte della popolazione è molto giovane, e in pochi hanno visto il mondo oltre il muro di recinzione. Due terzi della popolazione è composto da famiglie di rifugiati del 1948. Il loro vissuto è per lo più quello di una lunga storia di violenza coloniale e di un durissimo assedio negli ultimi 15 anni. Possiamo cercare di immaginare cosa significa vivere questo trauma che si protrae da generazioni. Gli abitanti di Gaza nati prima del 1948 vivevano in 247 villaggi nel sud della Palestina, il 50% del paese. Sono stati costretti a riparare in campi profughi a seguito della distruzione o occupazione dei loro villaggi. Ora vivono in un’area che rappresenta l’1.3% della Palestina storica con una densità di 7000 persone per chilometro quadrato e le loro terre originarie si trovano a pochi metri di là dal muro di assedio, abitate da israeliani.

    E oggi?

    Chi vive a Gaza si descrive come in una morte lenta, in una privazione del presente e della capacità di immaginare il futuro. Il 90% dell’acqua non è potabile, il 60% della popolazione è senza lavoro, l’80% riceve aiuti umanitari per sopravvivere e il 40% vive al di sotto della soglia di povertà: tutto questo a causa dell’ occupazione e dell’assedio degli ultimi 15 anni. Non c’è quasi famiglia che non abbia avuto vittime, i bombardamenti hanno raso al suolo interi quartieri della striscia almeno quattro volte nel giro di una decina di anni. Non credo ci sia una situazione analoga in nessun altro posto del mondo. Una situazione che sarebbe risolta se Israele rispettasse il diritto internazionale, né più né meno.

    Prima di questa escalation di violenza c’era voglia di reagire, di vivere, di creare, di fare musica...

    Certo, anche in condizioni di privazione della liberta’ c’e’ una straordinaria capacità di sopravvivenza, creatività, amore per la propria gente. Tra l’altro ricordo di avere letto nei diari di Marek Edelman sul Ghetto di Varsavia che durante l’assedio del Ghetto ci si innamorava intensamente come antidoto alla disperazione. A questo proposito, consilgio a tutti di leggere The Ghetto Fights di Edelman. Aiuta molto a capire cosa è Gaza in questo momento, senza trascurare gli ovvi distinguo storici.

    Puoi spiegarci meglio?

    Come sapete il ghetto era chiuso al mondo esterno, il cibo entrava in quantità ridottissime e la morte per fame era la fine di molti. Oggi lo scenario di Gaza, mentre parliamo, è che non c’è elettricità, il cibo sta per finire, centinaia di malati e neonati attaccati alle macchine mediche hanno forse qualche ora di sopravvivenza. Il governo israeliano sta bombardando interi palazzi, le vittime sono per più della metà bambini. In queste ultime ore la popolazione si trova a dovere decidere se morire sotto le bombe in casa o sotto le bombe in strada, dato che il governo israeliano ha intimato a un milione e centomila abitanti di andarsene. Andare dove? E come nel ghetto la popolazione di Gaza è definita criminale e terrorista.

    Anche Franz Fanon, lei suggerisce, aiuta a capire cosa è Gaza.

    Certamente, come ho scritto recentemente, Fanon ci viene in aiuto con la forza della sua analisi della ferita della violenza coloniale come menomazione psichica oltre che fisica, e come privazione della dimensione di interezza del soggetto umano libero, che si manifesta come un trauma, anche intergenerazionale. La violenza prolungata penetra nelle menti e nei corpi, crea una sospensione delle cornici di senso e delle sensibilità che sono prerogativa di chi vive in contesti di pace e benessere. Immaginiamoci ora un luogo, come Gaza, dove come un rapporto di Save the Children ha riportato, come conseguenza di 15 anni di assedio e blocco, 4 bambini su 5 riportano un vissuto di depressione, paura e lutto. Il rapporto ci dice che vi è stato un aumento vertiginoso di bambini che pensano al suicidio (il 50%) o che praticano forme di autolesionismo. Tuttavia, tutto questo e’ ieri. Domani non so come ci sveglieremo, noi che abbiamo il privilegio di poterci risvegliare, da questo incubo. Cosa resterà della popolazione civile di Gaza, donne, uomini bambini.

    Come legge il sostegno incondizionato al governo israeliano di cui sono pieni i giornali occidentali e dell’invio di armi ( in primis dagli Usa), in un’ottica di vittoria sconfitta che abbiamo già visto all’opera per la guerra Russia-Ucraina?

    A Gaza si sta consumando un crimine contro l’umanità di dimensioni e proporzioni enormi mentre i media continuano a gettare benzina sul fuoco pubblicando notizie in prima pagina di decapitazioni e stupri, peraltro non confermate neanche dallo stesso esercito israeliano. Tuttavia, non utilizzerei definizioni statiche e omogeneizzanti come quelle di ‘Occidente’ che in realtà appiattiscono i movimenti e le società civili sulle politiche dei governi, che in questo periodo sono per lo più a destra, nazionalisti xenofobi e populisti. Non è sempre stato così.

    Va distinto il livello istituzionale, dei governi e dei partiti o dei media mainstream, da quello delle società civili e dei movimenti sociali?

    Ci sono una miriade di manifestazioni di solidarietà ovunque nel mondo, che a fianco del lutto per le vittime civili sia israeliane che palestinesi, non smettono di invocare la fine della occupazione, come unica via per ristabilire qualcosa che si possa chiamare diritto (e diritti umani) in Palestina e Israele. Gli stessi media mainstream sono in diversi contesti molto più indipendenti che non in Italia. Per esempio, Bcc non ha accettato di piegarsi alle pressioni del governo rivendicando la sua indipendenza rifiutandosi di usare la parola ‘terrorismo’, considerata di parte, preferendo riferirsi a quei palestinesi che hanno sferrato gli attacchi come ‘combattenti’. Se sono stati commessi crimini contro l’umanità parti lo stabiliranno poi le inchieste dei tribunali penali internazionali. In Italia, la complicità dei media è invece particolarmente grave e allarmante. Alcune delle (rare) voci critiche verso la politica del governo israeliano che per esempio esistono perfino sulla stampa liberal israeliana, come Haaretz, sarebbero in Italia accusate di anti-semitismo o incitamento al terrorismo! Ci tengo a sottolineare tuttavia che il fatto che ci sia un certo grado di libertà di pensiero e di stampa in Israele non significa che Israele sia una ‘democrazia’ o perlomeno non lo è certo nei confronti della popolazione palestinese. Che Israele pratichi un regime di apartheid nei confronti dei palestinesi è ormai riconosciuto da organizzazioni come Amnesty International e Human Rights Watch, nonché sottolineato a più riprese dalla Relatrice speciale delle Nazioni Unite sui territori palestinesi occupati, Francesca Albanese.

    Dunque non è una novità degli ultimi giorni che venga interamente sposata la retorica israeliana?

    Ma non è una novità degli ultimi giorni che venga interamente sposata la narrativa israeliana. Sono anni che i palestinesi sono disumanizzati, resi invisibili e travisati. Il paradosso è che mentre Israele sta violando il diritto e le convenzioni internazionali e agisce in totale impunità da decenni, tutte le forme di resistenza: non violente, civili, dimostrative, simboliche, legali dei palestinesi fino a questo momento sono state inascoltate, anzi la situazione sul terreno è sempre più invivibile. Persino organizzazioni che mappano la violazione dei diritti umani sono demonizzate e catalogate come ‘terroristiche’. Anche le indagini e le commissioni per valutare le violazioni delle regole di ingaggio dell’esercito sono condotte internamente col risultato che divengono solo esercizi procedurali vuoti di sostanza (come per l’assassinio della reporter Shereen AbuHakleh, rimasto impunito come quello degli altri 55 giornalisti uccisi dall’esercito israeliano). Ci dobbiamo seriamente domandare: che cosa rimane del senso vero delle parole e del diritto internazionale?

    Il discorso pubblico è intriso di militarismo, di richiami alla guerra, all’arruolamento…

    Personalmente non metterei sullo stesso piano la resistenza di un popolo colonizzato con il militarismo come progetto nazionalistico di espansione e profitto. Possiamo avere diversi orientamenti e non condividere le stesse strategie o tattiche ma la lotta anticoloniale non è la stessa cosa del militarismo legato a fini di affermazione di supremazia e dominio di altri popoli. Quella dei palestinesi è una lotta che si inscrive nella scia delle lotte di liberazione coloniali, non di espansione militare. La lotta palestinese si collega oggi alle lotte di giustizia razziale e di riconoscimento dei nativi americani e degli afro-americani contro società che oggi si definiscono liberali ma che sono nate da genocidi, schiavitù e oppressione razziale. Le faccio un esempio significativo: la prima bambina Lakota nata a Standing Rock durante le lunghe proteste contro la costruzione degli olelodotti in North Dakota, che stanno espropriando e distruggendo i terre dei nativi e inquinando le acque del Missouri, era avvolta nella Kuffyah palestinese. Peraltro, il nazionalismo non è più il solo quadro di riferimento. In Palestina si lotta per la propria casa, per la propria terra, per la liberazione dalla sopraffazione dell’occupazione, dalla prigionia, per l’autodeterminazione che per molti è immaginata o orientata verso la forma di uno stato laico binazionale, almeno fino agli eventi recenti. Domani non so come emergeremo da tutto questo.

    Emerge di nuovo questa cultura patriarcale della guerra, a cui come femministe ci siamo sempre opposte…

    Con i distinguo che ho appena fatto e che ribadisco – ossia che non si può mettere sullo stesso piano occupanti e occupati, colonialismo e anticolonialismo -mi sento comunque di dire che una mobilitazione trasversale che aneli alla fine della occupazione deve essere possibile. Nel passato, il movimento femminista internazionalista tentava di costruire ponti tra donne palestinesi e israeliane mobilitando il lutto di madri, sorelle e figlie delle vittime della violenza. Si pensava che questo fosse un legame primario che univa nella sofferenza, attraversando le differenze. Ci si appellava alla capacità delle donne di politicizzare la vulnerabilità, convinte che nella morte e nel lutto si fosse tutte uguali. La realtà è che la disumanizzazione dei palestinesi, rafforzata dalla continua e sempre più violenta repressione israeliana, rende impossibile il superamento delle divisioni in nome di una comune umanità. Mentre i morti israeliani vengono pubblicamente compianti e sono degni di lutto per il mondo intero, i palestinesi – definiti ‘terroristi’ (anche quando hanno praticato forme non-violente di resistenza), scudi-umani, animali (e non da oggi), sono già morti -privati della qualità di umani- prima ancora di morire, e inscritti in una diversa classe di vulnerabilità, di non essenza, di disumanità.

    Antropologa dell’università di Bologna Ruba Salih si interessa di antropologia politica con particolare attenzione a migrazioni e diaspore postcoloniali, rifugiati, violenza e trauma coloniale, genere corpo e memoria. Più recentemente si è occupata di decolonizzazione del sapere e Antropocene e di politiche di intersezionalità nei movimenti di protesta anti e de-coloniali. Ha ricoperto vari ruoli istituzionali tra cui membro eletto del Board of Trustees del Arab Council for the Social Sciences, dal 2015 al 2019. È stata visiting professor presso varie istituzioni tra cui Brown University, University of Cambridge e Università di Venezia, Ca’ Foscari.

    https://left.it/2023/10/12/quei-bambini-chiusi-in-trappola-a-gaza-il-racconto-di-ruba-salih

    #Gaza #Israël #Hamas #violence #prison #Palestine #violence_coloniale #siège #trauma #traumatisme #camps_de_réfugiés #réfugiés #réfugiés_palestiniens #pauvreté #bombardements #violence #dépression #peur #santé_mentale #suicide #crime_contre_l'humanité #apartheid #déshumanisation #résistance #droit_international #lutte #nationalisme #féminisme #à_lire #7_octobre_2023

    • Gaza between colonial trauma and genocide

      In the hours following the attack of Palestinian fighters in the south of Israel Western observers, bewildered, speculated about why Hamas and the young Palestinians of Gaza, born and bred under siege and bombs, have launched an attack of this magnitude, and right now. Others expressed their surprise at the surprise.

      The Israeli government responded by declaring “total war”, promising the pulverization of Gaza and demanding the inhabitants to leave the strip, knowing that there is no escape. Mobilising even the Holocaust and comparing the fighters to the Nazis, the Israeli government engaged in an operation that they claim is aimed at the destruction of Hamas.

      In fact, as I am writing, Gaza is being razed to the ground with an unbearable number of Palestinian deaths which gets larger by the hour, with people fleeing under Israeli bombs, water, electricity and fuel being cut, hospitals – receiving one patient a minute – on the brink of catastrophe, and humanitarian convoys prevented from entering the strip.

      An ethnic cleansing of Palestinians in Gaza is taking place with many legal observers claiming this level of violence amounts to a genocide.

      But what has happened – shocking and terrible in terms of the number of victims – including children and the elderly – creates not only a new political scenario, but above all it also imposes a new frame of meaning.

      Especially since the Oslo accords onwards, the emotional and interpretative filter applying to the “conflict” has been the asymmetrical valuing of one life over the other which in turn rested on an expectation of acquiescence and acceptance of the Palestinians’ subalternity as a colonised people. This framing has been shattered.

      The day of the attack, millions of Palestinians inside and outside the occupied territories found themselves in a trance-like state – with an undeniable initial euphoria from seeing the prison wall of Gaza being dismantled for the first time. They were wondering whether what they had before their eyes was delirium or reality. How was it possible that the Palestinians from Gaza, confined in a few suffocating square kilometres, repeatedly reduced to rubble, managed to evade the most powerful and technologically sophisticated army in the world, using only rudimentary equipment – bicycles with wings and hang-gliders? They could scarcely believe they were witnessing a reversal of the experience of violence, accustomed as they are to Palestinian casualties piling up relentlessly under Israeli bombardments, machine gun fire and control apparatus.

      Indeed, that Israel “declared war” after the attack illustrates this: to declare war assumes that before there was “peace”. To be sure, the inhabitants of Sderot and southern Israel would like to continue to live in peace. For the inhabitants of Gaza, on the other hand, peace is an abstract concept, something they have never experienced. For the inhabitants of the strip, as well as under international law, Gaza is an occupied territory whose population – two million and three hundred thousand people, of which two thirds are refugees from 1948 – lives (or to use their own words: “die slowly”) inside a prison. Control over the entry and exit of people, food, medicine, materials, electricity and telecommunications, sea, land and air borders, is in Israeli hands. International law, correctly invoked to defend the Ukrainian people and to sanction the Russian occupier, is a wastepaper for Israel, which enjoys an impunity granted to no other state that operates in such violation of UN resolutions, even disregarding agreements they themselves signed, never mind international norms and conventions.

      This scaffolding has crucially rested on the certainty that Palestinians cannot and should not react to their condition, not only and not so much because of their obvious military inferiority, but in the warped belief that Palestinian subjectivity must and can accept remaining colonised and occupied, to all intents and purposes, indefinitely. The asymmetry of strength on the ground led to an unspoken – but devastatingly consequential – presumption that Palestinians would accept to be confined to a space of inferiority in the hierarchy of human life.

      In this sense, what is happening these days cannot be understood and analysed with the tools of those who live in “peace”, but must be understood (insofar as this is even possible for those who do not live in Gaza or the occupied Palestinian territories) from a space defined by the effects of colonial violence and trauma. It is to Franz Fanon that we owe much of what we know about colonial violence – especially that it acts as both a physical and psychic injury. A psychiatrist from Martinique who joined the liberation struggle for independence in Algeria under French colonial rule, he wrote at length about how the immensity and duration of the destruction inflicted upon colonised subjects results in a wide and deep process of de-humanisation which, at such a profound level, also compromises the ability of the colonised to feel whole and to fully be themselves, humans among humans. In this state of physical and psychic injury, resistance is the colonised subject’s only possibility of repair. This has been the case historically in all contexts of liberation from colonial rule, a lineage to which the Palestinian struggle belongs.

      It is in this light that the long-lasting Palestinian resistance of the last 75 years should be seen, and this is also the key to understanding the unprecedented events of the last few days. These are the result, as many observers – including Israeli ones – have noted, of the failure of the many forms of peaceful resistance that the Palestinians have managed to pursue, despite the occupation, and which they continue to put into play: the hunger strikes of prisoners under “administrative detention”; the civil resistance of villagers such as Bil’in or Sheikh Jarrah who are squeezed between the separation wall, the expropriation of land and homes, and suffocated by the increasingly aggressive and unstoppable expansion of settlements; the efforts to protect the natural environment and indigenous Palestinian culture, including the centuries-old olive trees so often burnt and vandalised by settlers; the Palestinian civil society organisations that map and report human rights violations – which make them, for Israel, terrorist organisations; the struggle for cultural and political memory; the endurance of refugees in refugee camps awaiting implementation of their human rights supported by UN resolutions, as well as reparation and recognition of their long term suffering; and, further back in time, the stones hurled in resistance during the first Intifada, when young people with slingshots threw those same stones with which Israeli soldiers broke their bones and lives, back to them.

      Recall that, in Gaza, those who are not yet twenty years old, who make up about half the population, have already survived at least four bombing campaigns, in 2008-9, in 2012, in 2014, and again in 2022. These alone caused more than 4000 deaths.

      And it is again in Gaza that the Israeli tactic has been perfected of firing on protesters during peaceful protests, such as those in 2018, to maim the bodies – a cynical necropolitical calculation of random distribution between maimed and dead. It is not surprising, then, that in post-colonial literature – from Kateb Yacine to Yamina Mechakra, just to give two examples – the traumas of colonial violence are narrated as presence and absence, in protagonists’ dreams and nightmares, of amputated bodies. This is a metaphor for a simultaneously psychic and physical maiming of the colonised identity, that continues over time, from generation to generation.

      Despite their predicament as colonised for decades and their protracted collective trauma, Palestinians inside and outside of Palestine have however shown an incredible capacity for love, grief and solidarity over time and space, of which we have infinite examples in day-to-day practices of care and connectedness, in the literature, in the arts and culture, and through their international presence in other oppressed peoples’ struggles, such as Black Lives Matter and Native American Dakota protestors camps, or again in places such as the Moria camp in Greece.

      The brutality of a 16 years long siege in Gaza, and the decades of occupation, imprisonment, humiliation, everyday violence, death, grief – which as we write happen at an unprecedented genocidal intensity, but are in no way a new occurrence – have not however robbed people of Gaza, as individuals, of their ability to share in the grief and fear of others.

      “Striving to stay human” is what Palestinians have been doing and continue to do even as they are forced to make inhumane choices such as deciding who to rescue from under the rubbles based on who has more possibility to survive, as recounted by journalist Ahmed Dremly from Gaza during his brief and precious dispatches from the strip under the heavy shelling. This colonial violence will continue to produce traumatic effects in the generations of survivors. Yet, it has to be made clear that as the occupied people, Palestinians cannot be expected to bear the pain of the occupier. Equal standing and rights in life are the necessary preconditions for collective shared grief of death.

      Mahmoud Darwish wrote, in one of his essays on the “madness” of being Palestinian, written after the massacre of Sabra and Shatila in 1982, that the Palestinian “…is encumbered by the relentless march of death and is busy defending what remains of his flesh and his dream…his back is against the wall, but his eyes remain fixed on his country. He can no longer scream. He can no longer understand the reason behind Arab silence and Western apathy. He can do only one thing, to become even more Palestinian… because he has no other choice”.

      The only antidote to the spiral of violence is an end to the occupation and siege, and for Israel to fully comply with international law and to the UN resolutions, as a first and non-negotiable step. From there we can begin to imagine a future of peace and humanity for both Palestinians and Israelis.

      https://untoldmag.org/gaza-between-colonial-trauma-and-genocide
      #colonialisme #traumatisme_colonial #génocide

    • Can the Palestinian speak ?

      It is sadly nothing new to argue that oppressed and colonised people have been and are subject to epistemic violence – othering, silencing, and selective visibility – in which they are muted or made to appear or speak only within certain perceptual views or registers – terrorists, protestors, murderers, humanitarian subjects – but absented from their most human qualities. Fabricated disappearance and dehumanisation of Palestinians have supported and continue to sustain their physical elimination and their erasure as a people.

      But the weeks after October 7th have set a new bar in terms of the inverted and perverse ways that Palestinians and Israel can be represented, discussed, and interpreted. I am referring here to a new epistemology of time that is tight to a moral standpoint that the world is asked to uphold. In that, the acts of contextualising and providing historical depth are framed as morally reprehensible or straight out antisemitic. The idea that the 7th of October marks the beginning of unprecedented violence universalises the experience of one side, the Israeli, while obliterating the past decades of Palestinians’ predicament. More than ever, Palestinians are visible, legible, and audible only through the frames of Israeli subjectivity and sensibility. They exist either to protect Israel or to destroy Israel. Outside these two assigned agencies, they are not, and cannot speak. They are an excess of agency like Spivak’s subaltern,[1] or a ‘superfluous’ people as Mahmoud Darwish[2] put it in the aftermath of the Sabra and Chatila massacre. What is more is the persistent denying by Israel and its Western allies, despite the abundant historical evidence, that Palestinian indigenous presence in Palestine has always been at best absented from their gaze – ‘a problem’ to manage and contain – at worse the object of systemic and persistent ethnic cleansing and erasure aiming at fulfilling the narcissistic image of “a land without a people for a people without a land.” Yet, the erasure of Palestinians, also today in Gaza, is effected and claimed while simultaneously being denied.

      A quick check of the word “Palestine” on google scholar returns one million and three hundred thousand studies, nearly half of them written from the mid 1990s onwards. Even granting that much of this scholarship would be situated in and reproducing orientalist and colonial knowledges, one can hardly claim scarcity of scholarly production on the dynamics of subalternity and oppression in Palestine. Anthropology, literary theory, and history have detected and detailed the epistemological and ontological facets of colonial and post-colonial erasure. One might thus ask: how does the persistent denial of erasure in the case of Palestinians work? We might resort to psychoanalysis or to a particular form of narcissistic behaviour known as DAVRO – Deny, Attack, and Reverse Victim and Offender[3] – to understand the current pervading and cunning epistemic violence that Israel and its allies enact. Denying the radical obstructing and effacing of Palestinian life (while effecting it through settler-colonialism, settler and state violence, siege, apartheid, and genocidal violence in Gaza) is the first stage in Israel’s and western allies’ discursive manipulation. Attacking historicisation and contextualisation as invalid, antisemitic, propaganda, hate speech, immoral, outrageous, and even contrary to liberal values is the second stage. Lastly is the Reversing Victim and Offender by presenting the war on Gaza as one where Israel is a historical victim reacting to the offender, in response to demands that Israel, as the colonial and occupying power, takes responsibility for the current cycle of violence.

      This partly explains why the violent attack that Hamas conducted in the south of Israel last October, in which 1200 people were killed, is consistently presented as the start date of an ‘unprecedented’ violence, with more than 5000 Palestinians killed in carpet bombings of Gaza until 2022 doubly erased, physically and epistemically. With this, October 7th becomes the departure point of an Israeli epistemology of time assumed as universal, but it also marks an escalation in efforts to criminalise contextualisation and banish historicisation.

      Since October 7th, a plurality of voices – ranging from Israeli political figures and intellectuals, to mainstream and left-leaning journalists – has condemned efforts to inscribe Gaza into a long term history of colonialism as scurrilous justification for the killing of Israeli civilians. Attempts to analyse or understand facts through a historical and political frame, by most notably drawing attention to Gazans’ lived experience over the past 16 years (as a consequence of its long term siege and occupation) or merely to argue that there is a context in which events are taking place, such as General UN director Guterres did when he stated that October 7th “did not happen in a vacuum,” are represented as inciting terrorism or morally repugnant hate speech. In the few media reports accounting for the dire and deprived conditions of Palestinians’ existence in Gaza, the reasons causing the former are hardly mentioned. For instance, we hear in reports that Palestinians in Gaza are mostly refugees, that they are unemployed, and that 80% of them are relying on aid, with trucks of humanitarian aid deemed insufficient in the last few weeks in comparison to the numbers let in before the 7th of October. Astoundingly, the 56 years old Israeli occupation and 17 years old siege of Gaza, as root causes of the destruction of the economy, unemployment, and reliance on aid are not mentioned so that the public is left to imagine that these calamities are the result of Palestinians’ own doing.

      In other domains, we see a similar endeavour in preventing Palestine from being inscribed in its colonial context. Take for instance the many critical theorists who have tried to foreclose Franz Fanon’s analysis of colonial violence to Palestinians. Naming the context of colonial violence and Palestinians’ intergenerational and ongoing traumas is interpreted as morally corrupt, tantamount to not caring for Israeli trauma and a justification for the loss of Israeli lives. The variation of the argument that does refer to historical context either pushes Fanon’s arguments to the margins or argues that the existence of a Palestinian authority invalidates Fanon’s applicability to Palestine, denying therefore the effects of the violence that Palestinians as colonised subjects have endured and continue to endure because of Israeli occupation, apartheid, and siege.

      But perhaps one of the most disconcerting forms of gaslighting is the demand that Palestinians should – and could – suspend their condition of subordination, their psychic and physical injury, to centre the perpetrators’ feelings and grief as their own. In fact, the issue of grief has come to global attention almost exclusively as an ethical and moral question in reaction to the loss of Israeli lives. Palestinians who accept to go on TV are constantly asked whether they condemn the October 7th attack, before they can even dare talk about their own long history of loss and dispossession, and literally while their families are being annihilated by devastating shelling and bombing and still lying under the rubbles. One such case is that of PLO ambassador to the UK Hussam Zomlot, who lost members of his own family in the current attack, but was asked by Kirsty Wark to “condemn Hamas” on screen. To put it another way: would it even be conceivable to imagine a journalist asking Israeli hostages in captivity if they condemn the Israeli bombardments and the war on Gaza as a precondition to speak and be heard?

      “Condemning” becomes the condition of Palestinian intelligibility and audibility as humans, a proof that they share the universal idea that all human life is sacred, at the very moment when the sacrality of human life is violently precluded to them and when they are experiencing with brutal clarity that their existence as a people matters to no one who has the power to stop the carnage. This imperative mistakes in bad faith the principle that lives should have equal worth with a reality that for Palestinians is plainly experienced as the opposite of this postulate. Israel, on the other hand, is given “the extenuating circumstances” for looking after Israelis’ own trauma by conducting one of the most indiscriminate and ferocious attacks on civilians in decades, superior in its intensity and death rate to the devastation we saw in Afghanistan, Iraq, and Syria, according to the New York Times. Nearly 20.000 killed – mostly children, women, and elderly – razed, shelled, bulldozed while in their homes or shelters, in an onslaught that does not spare doctors, patients, journalists, academics, and even Israeli hostages, and that aims at making Gaza an unlivable habitat for the survivors.

      Let us go back to the frequently invoked question of “morality.” In commentaries and op-eds over the last few weeks we are told that any mention of context for the attacks of October 7th is imperiling the very ability to be compassionate or be moral. Ranging from the Israeli government that argues that a killing machine in Gaza is justified on moral grounds – and that contextualisation and historicisation are a distraction or deviation from this moral imperative – to those who suggest Israel should moderate its violence against Palestinians – such as New York times columnist Nicholas Kristof who wrote that “Hamas dehumanized Israelis, and we must not dehumanize innocent people in Gaza” – all assign a pre-political or a-political higher moral ground to Israel. Moreover, October 7th is said to – and is felt as – having awakened the long historical suffering of the Jews and the trauma of the Holocaust. But what is the invocation of the Holocaust – and the historical experience of European antisemitism – if not a clear effort at historical and moral contextualisation? In fact, the only history and context deemed evocable and valid is the Israeli one, against the history and context of Palestinians’ lives. In this operation, Israeli subjectivity and sensibility is located above history and is assigned a monopoly of morality with October 7th becoming an a-historical and a meta-historical fact at one and the same time. In this canvas Palestinians are afforded permission to exist subject to inhabiting one of the two agencies assigned to them: guardian of Israeli life or colonised subject. This is what Israeli president Herzog means when he declares that there are no innocents in Gaza: “It’s an entire nation out there that is responsible. This rhetoric about civilians not aware, not involved, it’s absolutely not true. They could’ve risen up, they could have fought against that evil regime”. The nearly twenty thousand Palestinian deaths are thus not Israel’s responsibility. Palestinians are liable for their own disappearance for not “fighting Hamas” to protect Israelis. The Israeli victims, including hundreds of soldiers, are, on the other hand, all inherently civilians, and afforded innocent qualities. This is the context in which Heritage Minister Amichai Eliyahu, of Itamar Ben Gvir’s far-right party in power, can suggest nuking Gaza or wiping out all residents: “They can go to Ireland or deserts, the monsters in Gaza should find a solution by themselves”. Let us not here be mistaken by conceding this might just be a fantasy, a desire of elimination: the Guardian and the +972/Local call magazines have provided chilling evidence that Palestinian civilians in Gaza are not “collateral” damage but what is at work is a mass assassination factory, thanks to a sophisticated AI system generating hundreds of unverified targets aiming at eliminating as many civilians as possible.

      Whether Palestinians are worthy of merely living or dying depends thus on their active acceptance or refusal to remain colonised. Any attempts to exit this predicament – whether through violent attacks like on October 7th or by staging peaceful civil tactics such as disobedience, boycott and divesting from Israel, recurrence to international law, peaceful marches, hunger strikes, popular or cultural resistance – are all the same, and in a gaslighting mode disallowed as evidence of Palestinians’ inherent violent nature which proves they need taming or elimination.

      One might be compelled to believe that dehumanisation and the logic of elimination of Palestinians are a reaction to the pain, sorrow, and shock generated by the traumatic and emotional aftermath of October 7th. But history does not agree with this, as the assigning of Palestinians to a non-human or even non-life sphere is deeply rooted in Israeli public discourse. The standpoint of a people seeking freedom from occupation and siege has consistently been reversed and catalogued as one of “terror and threat” to Israeli state and society when it is a threat to their colonial expansive or confinement plans, whether the latter are conceived as divinely mandated or backed by a secular settler-colonial imaginary. In so far as “terrorists” are birthed by snakes and wild beasts as Israeli lawmaker Ayelet Shaker states, they must be exterminated. Her words bear citation as they anticipate Gaza’s current devastation with lucid clarity: “Behind every terrorist stand dozens of men and women, without whom he could not engage in terrorism. They are all enemy combatants, and their blood shall be on all their heads”. Urging the killing of all Palestinians women, men, and children and the destruction of their homes, she continued: “They should go, as should the physical homes in which they raised the snakes. Otherwise, more little snakes will be raised there. They have to die and their houses should be demolished so that they cannot bear any more terrorists.” This is not an isolated voice. Back in 2016 Prime Minister Netanyahu argued that fences and walls should be built all around Israel to defend it from “wild beasts” and against this background retired Israeli general and former head of Intelligence Giora Eiland, in an opinion article in Yedioth Aharonoth on November 19, argues that all Palestinians in Gaza die of fast spreading disease and all infrastructure be destroyed, while still positing Israel’s higher moral ground: “We say that Sinwar (Hamas leader in Gaza, ndr) is so evil that he does not care if all the residents of Gaza die. Such a presentation is not accurate, since who are the “poor” women of Gaza? They are all the mothers, sisters, or wives of Hamas murderers,” adding, “And no, this is not about cruelty for cruelty’s sake, since we don’t support the suffering of the other side as an end but as a means.”

      But let us not be mistaken, such ascription of Palestinians to a place outside of history, and of humanity, goes way back and has been intrinsic to the establishment of Israel. From the outset of the settler colonial project in 1948, Palestinians as the indigenous people of the land have been dehumanised to enable the project of erasing them, in a manner akin to other settler colonial projects which aimed at turning the settlers into the new indigenous. The elimination of Palestinians has rested on more than just physical displacement, destruction, and a deep and wide ecological alteration of the landscape of Palestine to suit the newly fashioned Israeli identity. Key Israeli figures drew a direct equivalence between Palestinian life on the one hand and non-life on the other. For instance, Joseph Weitz, a Polish Jew who settled in Palestine in 1908 and sat in the first and second Transfer Committees (1937–1948) which were created to deal with “the Arab problem” (as the indigenous Palestinians were defined) speaks in his diaries of Palestinians as a primitive unity of human and non-human life.[4] Palestinians and their habitat were, in his words, “bustling with man and beast,” until their destruction and razing to the ground in 1948 made them “fossilized life,” to use Weitz’ own words. Once fossilised, the landscape could thus be visualised as an empty and barren landscape (the infamous desert), enlivened and redeemed by the arrival of the Jewish settlers.

      Locating events within the context and long durée of the incommensurable injustices inflicted upon the Palestinians since 1948 – which have acquired a new unimaginable magnitude with the current war on Gaza – is not just ethically imperative but also politically pressing. The tricks of DARVO (Denying Attacking and Reversing Victim and Offender) have been unveiled. We are now desperately in need of re-orienting the world’s moral compass by exposing the intertwined processes of humanisation and dehumanisation of Jewish Israelis and Palestinians. There is no other way to begin exiting not only the very conditions that usher violence, mass killings, and genocide, but also towards effecting the as yet entirely fictional principle that human lives have equal value.

      [1] Spivak, G. “Can the Subaltern Speak?” (1988). In Lawrence Grossberg and Cary Nelson, eds., Marxism and the Interpretation of Culture, pp. 271–313. Urbana: University of Illinois Press; Basingstoke: Macmillan.

      [2] Mahmoud Darwish, “The Madness of Being a Palestinian,” Journal Of Palestine Studies 15, no. 1 (1985): 138–41.

      [3] Heartfelt thanks to Professor Rema Hamami for alerting me to the notion of DAVRO and for her extended and invaluable comments on this essay.

      [4] Cited in Benvenisti M (2000) Sacred Landscape: The Buried History of the Holy Land since 1948. Berkeley: University of California Press. pp.155-156.

      https://allegralaboratory.net/can-the-palestinian-speak
      #violence_épistémique #élimination #in/visilité #nettoyage_ethnique #oppression #DAVRO

  • "« Quand on tue dix fois plus de personnes que sa cible volontairement, on est dans une guerre contre les palestiniens, et non plus contre le Hamas » par Guillaume Ancel, ancien officier de l’armée, écrivain La suite :
    ➡️ https://t.co/IJNgl1FO9n
    🎧en podcast https://t.co/iA4QuHBys9
    https://t.co/HUG8yIxtF5" / X
    https://twitter.com/Ccesoir/status/1732165702772044256

    ❝« Quand on tue dix fois plus de personnes que sa cible volontairement, on est dans une guerre contre les palestiniens, et non plus contre le Hamas »
    « Nous les analystes militaires, on pense qu’on en est à entre 20 et 30 000 morts à ce stade. Et il faut ajouter que dans ce type de bombardement on fait 4 fois plus de blessés. Ça veut dire qu’on a largement dépassé les 120 000 blessés ou tués. Pardon, mais c’est un carnage » https://twitter.com/MrPropagande/status/1732347902851235860
    @guillaume_ancel

    #massacre #crime_de_masse

    • 17:10

      (Le film Le consentement ) j’ai été choquée par la violence de ses images, il y a un effet coup de poing qui empêche le spectateur de réfléchir … et qui fait appel aux instincts les plus basiques et les moins conscientisés. Il faut aborder cette affaire là avec intelligence et en faisant un travail d’analyse historique, en essayant de reconstituer ce qui s’est passé ce n’est pas juste un huis clos entre un homme de 50 ans et une adolescente de 14/15/16 ans. C’est comme une sorte de toile d’araignée qui à l’époque s’étendait sur une partie de l’intelligentsia française.

      (…) On était encore dans le sillage de mai 68, à cette époque, le discours dominant était celui de la liberté, du droit de choisir (…) tout ce qui semblait restreindre la liberté de choix des individus avait très mauvaise presse, mais là, ça concernait des enfants.

      (…)

      C’est un microcosme autour de Matzneff …
      … avec l’affaire Springora, immédiatement ses quatre éditeurs ont fait disparaitre les 15 tomes de son journal, où il raconte toute sa vie, avec qui il déjeune, avec qui il part en vacances en tunisie, philippines, algérie, les compliments des uns et des autres. Il donne une image de son réseau qu’on a fait disparaitre.

      Sinon, pas beaucoup d’infos, c’est confus, elle mélange sa morale (sexuelle) avec la révolution de mai 68 et les viols d’enfants. J’espère qu’elle arrivera à se libérer l’esprit et sa vie de cette emprise qui à l’air de se perpétrer, elle appelle certains protagonistes par leurs prénoms :/

      Ce qui m’intéresse, c’est comment historiquement par qui et par quel biais s’est mis en place ce droit de violer des enfants et d’en faire la promotion publique.

    • @touti
      J’ai trouvé génant la manière rigolarde dont elle parle de tout cela et aussi qu’elle soit si dure avec Springora et l’adaptation du livre en film. Elle fait la promo de son livre et n’as pas besoin de dénigré le travail des autres. Le fait que la pédocriminalité suicite des émotions, est, il me semble assez comprehensible, que ca n’en provoque pas chez elle montre un souci de PTSD pas soigné plus qu’autre chose (enfin dans le meilleur des cas...). Je n’ai pas vu le film sur Le Consentement mais sans le livre de Springora, elle n’aurais jamais sorti le sien et Madzneff serait en thailand au frais du contribuable a violer des petits enfants.

      Sinon j’ai réalisé (enfin !) hier que Jack Lang était le président de l’institut du monde arabe .... ca me semble d’un tel cynisme, d’une telle cruauté d’avoir mis cet homme là à ce poste là ! Quel est le gros sac à merde qui a choisi Lang pour ce post ? Qui désigne la présidence de l’institut du monde arabe ?

      Edit :

      En 2013, le Président de la République François Hollande le nomme à la présidence de l’Institut du monde arabe.

      https://www.imarabe.org/fr/missions-fonctionnement/presidence
      Hollande ne peu pas ignoré quelle est la nature de la contribution de Lang au monde arabe....

    • Je n’ai vu que la bande annonce, et j’avoue ne pas y avoir trouver la représentation des personnages convaincante. La stratégie d’emprise est un jeu pervers et le prédateur pédocriminel sait très bien comment choisir ses proies sans se faire remarquer et manipuler l’entourage en sa faveur. Il est plus sûr vis-à-vis de la société (parents ou médias) de se faire passer pour un noble séducteur, un érudit ou un esthète plutôt que de dévoiler le piège immonde par son attitude.
      Mais peut-être cela s’explique par la majorité de la production cinématographique où la prise d’otage des émotions du spectateur l’oblige à ingérer comme normes des attitudes ou des personnages infects (mais beaux ou drôles) sans permettre de distinguer si une situation doit être considérée comme comique, divertissante ou ignoble. A preuve, le nombre de fois ou je me suis retrouvée interdite de voir la salle s’esclaffée de rire sur un viol ou son récit. On sait tout·es la portée de cette production sur nos modes de pensée et de vie, l’acceptation et l’habitude s’immisçant si facilement construisant ce qui est nommé culture du viol, l’invisible état d’un monde de pouvoirs ultras violents. Peut-être cela explique qu’il ait fallut forcer le trait et le casting de ce film pour indiquer au spectateur d’éprouver du dégoût.
      On peut considérer que Matzneff, introduit dans son cercle par Montherlant, était le porte parole des pratiques sexuelles criminelles de ces intellectuels et politiques haut placés dont l’exercice du pouvoir est sans fin et s’exerce en toute impunité.
      Donc bien sûr, Pierre Bergé en premier lieu, grand souteneur de Matzneff. Et tout ceux qui ont voulu l’imiter comme Frédéric Mitterand neveu de François, écrivant La Mauvaise Vie violeur d’enfants, soutien de Ben Ali jusqu’au bout et qui a continué à avoir des postes de responsabilité élevés.

      Cela pour faire écho à ce que tu écris sur Lang (toujours au premier rang des invités surtout quand Macron parle de langue française en péril)

    • Christian Giudicelli est mort en mai 2022
      https://actualitte.com/article/106059/auteurs/prix-renaudot-et-proche-de-matzneff-christian-giudicelli-est-mort
      https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2022/05/16/l-ecrivain-christian-giudicelli-est-mort_6126360_3382.html

      Christian #Giudicelli, adepte des séjours aux Philippines avec M. Ami et éditeur de Matzneff chez Gallimard, juré du prix Renaudot depuis 1993.
      Matzneff et Giudicelli se désignent dans leurs livres sous les N° de leurs chambres à l’hôtel Tropicana à Manille aux Philippines : Matzneff 804 (Eight o four) et Giudicelli 811 (Eight one one).

    • 2013
      https://www.elmundo.es/elmundo/2013/08/04/espana/1375646351.html

      Los abusos sexuales contra niños en Marruecos ya eran un tema explosivo antes de conocerse este caso. La ONG ’Touche pas à mon enfant’ (’No toques a mi niño’) estima que 26.000 niños son violados al año en el reino hachemita, es decir 71 por día. Y una parte importante de estos delitos es responsabilidad de redes de pedófilos bien organizadas que se mueven en el ambiente de la jet set de Marrakech.

  • the killing of civilians was all calculated and intentional
    https://twitter.com/RnaudBertrand/status/1730218264540643439

    WOW, this might be THE most important piece of journalism on the war on Gaza since it began, by Israeli newspaper .
    @972mag

    https://972mag.com/mass-assassination-factory-israel-calculated-bombing-gaza

    Essentially they confirm, with unimpeachable sourcing, that the killing of civilians was all calculated and intentional.

    Their investigation is “based on conversations with seven current and former members of Israel’s intelligence community — including military intelligence and air force personnel who were involved in Israeli operations in the besieged Strip — in addition to Palestinian testimonies, data, and documentation from the Gaza Strip, and official statements by the IDF Spokesperson and other Israeli state institutions.”

    What the investigation reveals is that “the Israeli army has files on the vast majority of potential targets in Gaza — including homes — which stipulate the number of civilians who are likely to be killed in an attack on a particular target. This number is calculated and known in advance to the army’s intelligence units, who also know shortly before carrying out an attack roughly how many civilians are certain to be killed.”

    One source told them: “Nothing happens by accident. When a 3-year-old girl is killed in a home in Gaza, it’s because someone in the army decided it wasn’t a big deal for her to be killed — that it was a price worth paying in order to hit [another] target. We are not Hamas. These are not random rockets. Everything is intentional. We know exactly how much collateral damage there is in every home.”

    Even more dystopian - and this might be a first in the history of warfare - a lot of the targets are identified by AI: for instance they “use of a system called ’Habsora’ (’The Gospel’), which is largely built on artificial intelligence and can ’generate’ targets almost automatically at a rate that far exceeds what was previously possible. This AI system, as described by a former intelligence officer, essentially facilitates a ’mass assassination factory.’ According to the sources, the increasing use of AI-based systems like Habsora allows the army to carry out strikes on residential homes where a single Hamas member lives on a massive scale, even those who are junior Hamas operatives.”

    I’m not going to copy the whole article here, you have to read this for yourself. IT IS INSANE. They’ve essentially been running, as the sources say, a “mass assassination factory” at a terrifying scale with massive and intended “collateral damage” (often the targets’ entire families, or even sometimes much of their neighborhood), alongside an objective to destroy much of Gaza to “create a shock”, all on a population that had nowhere to escape. It’ll likely remain in history books as one of the most depraved massacres in modern history.

    #crime_de_guerre #crime_de_masse

  • Tal Bruttmann, historien : « Le Hamas a conçu, en amont, une politique de terreur visuelle destinée à être diffusée dans le monde entier »

    Le spécialiste de la Shoah estime, dans un entretien au « Monde », que l’attaque perpétrée par le Hamas le 7 octobre contre Israël n’est ni un pogrom ni un génocide mais un massacre de masse, et il met en garde contre les analogies avec le nazisme.

    L’historien Tal Bruttmann, spécialiste de la Shoah et de l’antisémitisme, est notamment l’auteur de La Logique des bourreaux (Hachette, 2003), et, avec Stefan Hördler et Christoph Kreutzmüller, d’Un album d’Auschwitz. Comment les nazis ont photographié leurs crimes (Le Seuil, 304 pages, 49 euros).

    Pour qualifier les attaques du Hamas, les hommes politiques, les historiens et les éditorialistes ont parlé de massacre, d’attentat, de pogrom, voire de génocide. En tant qu’historien, comment qualifieriez-vous cet événement ?

    Le mot qui est revenu le plus souvent est « pogrom », mais les attaques du Hamas ne relèvent pas, à mon sens, d’une telle qualification. Ce terme russe désigne non pas les crimes de masse contre les juifs, mais la destruction des biens qui sont en leur possession, accompagnée de violences contre les personnes. Ce qui caractérise le #pogrom, c’est le fait qu’une majorité, excitée, voire incitée, par le pouvoir en place, s’attaque violemment à une minorité qui vit en son sein.

    Au XIXe et au début du XXe siècle, il y a eu, en Europe, beaucoup de pogroms antijuifs, notamment en Russie ou en Roumanie, mais ce terme ne convient pas aux attaques du Hamas. D’abord, parce qu’elles visaient non pas à détruire les biens des Israéliens, mais à tuer des juifs ; ensuite, parce que les juifs, en Israël, ne forment pas une minorité, mais une majorité ; enfin, parce que le Hamas n’est pas un peuple, mais une organisation terroriste. Pour moi, ces attaques sont des massacres de masse : le but était de tuer le plus de juifs possible.

    Certains ont utilisé le terme de génocide. Est-il, selon vous, pertinent ?

    Dans l’imaginaire occidental, le #génocide est devenu l’alpha et l’oméga du crime, alors qu’il n’est pas plus grave, en droit international, que le #crime_de_guerre ou le #crime_contre_l’humanité. Personnellement, en tant qu’historien, je n’utilise pas cette qualification juridique dont la définition est d’une immense complexité : je la laisse aux magistrats et aux tribunaux. C’est à eux d’établir, au terme d’une enquête, si les #massacres qui leur sont soumis sont, ou non, des génocides.

    L’écrivaine Elfriede Jelinek, Prix Nobel de littérature, a comparé le Hamas aux nazis. Que pensez-vous de cette analogie ?

    Il faut faire attention aux mots : la haine des #juifs ne suffit pas à caractériser le #nazisme. Le régime de Vichy ou le Parti populaire français [PPF, 1936-1945] de Jacques Doriot étaient profondément antisémites, mais ils n’étaient pas nazis pour autant : être nazi, c’est adhérer à l’idéologie politique élaborée par Adolf Hitler après la première guerre mondiale et mise en œuvre par le IIIe Reich à partir de 1933.

    Le #Hamas est évidemment profondément antisémite : sa charte initiale, qui fait explicitement référence aux #Protocoles des sages de Sion_ [un faux qui date du début du XXe siècle], affirme que les juifs sont à l’origine de la Révolution française, de la révolution bolchevique et de la première guerre mondiale. Il faut cependant prendre le Hamas pour ce qu’il est : un mouvement islamiste nationaliste qui n’est pas plus nazi qu’Al-Qaida, l’Iran ou Marine Le Pen.

    La Shoah est incontestablement le pire épisode de l’#histoire de l’antisémitisme, mais cela n’en fait pas la clé à partir de laquelle on peut comprendre toutes les #violences_antijuives. Parfois, elle nous empêche même de saisir la singularité des événements : à force d’associer l’#antisémitisme à la Shoah, on oublie que cette haine a pris, au cours de l’histoire, des formes très différentes.
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/11/29/tal-bruttmann-historien-le-hamas-a-concu-en-amont-une-politique-de-terreur-v

    avec des extraits de Un album d’Auschwitz :
    https://archive.is/jO7UX

    #histoire #images #photos #films #attentat #attentat_massacre #islamisme #nationalisme #shoah #Extermination_des_juifs_par_les_nazis

    • Il est clair Tal Bruttmann et du coup ça permet de ne pas avoir un sac fourre tout d’où tu tires des mots chargés de sens et inappropriés pour un oui ou un non.

  • Mitchell Plitnick 🔥🕎 sur X :
    https://twitter.com/MJPlitnick/status/1727769437032391059

    #Israel has used the October 7 attack by #Hamas to destroy many norms. The biggest ones have gotten the most notice, those that are part of genocide and ethnic cleansing. But there’s more, and it’s going to have profound effects on warfare going forward.

    Israel has intentionally targeted civilians, hospitals, ambulances, schools, journalists, UN shelters, humanitarian workers, and civilian infrastructure of all kinds. They’ve done these things before but never on this scale and never so openly.

    Israel has made no effort to hide these acts. On the contrary, they have tried to justify them as intentional acts. They’ve been supported in this by the US and EU. In the future, other countries will do the same and opposition will only reinforce the already widely held view that there are no rules, just what the US will allow its friends and forbid others.

    The US and #Israel have struck what could be a mortal blow to the fledgling effort to establish international laws that protect civilians.

    Congratulations.

  • #Gaza, les hantises du #génocide

    S’il faut être prudent sur la #qualification définitive de génocide, et qu’il faut être conscients que ce terme, malgré les détournements, est avant tout juridique et non pas politique, une question doit se poser aujourd’hui : « assistons-nous à un nouveau génocide ? »

    Le 16 novembre 2023, 33 experts onusiens ont signé une déclaration appelant à une réaction internationale urgente et évoquant que « les graves violations commises par Israël contre les Palestiniens au lendemain du 7 octobre, notamment à Gaza, laissent présager un génocide en devenir ». Cette position de l’#ONU sur la question d’un génocide n’est pas inédite.

    Le 2 novembre, le rapporteur spécial sur les territoires palestiniens occupés alertait déjà sur le risque de génocide. Si le mot n’est plus tabou pour qualifier ce que subit la population de Gaza, sa #définition_juridique internationale (fixée par la #Convention_sur_le_génocide et par le #Statut_de_Rome sur la CPI) commande une certaine prudence. Malgré cela, la question d’un génocide à Gaza se pose avec gravité et acuité eu égard aux circonstances de l’offensive militaire israélienne à Gaza.

    La notion de génocide est une #catégorie_juridique complexe qui a évolué au fil du temps pour devenir l’un des #crimes les plus graves de nos ordres juridiques. Il est imprescriptible et plusieurs États se reconnaissent une compétence universelle pour instruire et juger de tels agissements.

    Ce concept a, évidemment, des origines historiques importantes. En combinant les mots grec « genos » (peuple) et latin « cide » (tuer), le juriste polonais #Raphael_Lemkin en 1944 a voulu décrire et caractériser les atrocités commises pendant la Seconde guerre mondiale, en particulier l’Holocauste, qui a vu l’extermination systématique de millions de Juifs par le régime nazi. #Lemkin a plaidé pour la reconnaissance légale de ces crimes et a joué un rôle clé dans l’élaboration de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, adoptée par les Nations Unies en 1948.

    Cette Convention, communément appelée la « Convention sur le génocide », est l’instrument juridique principal qui définit le génocide dans le #droit ^_international en définissant en son article 2 le génocide comme : « Tout acte commis dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, en tant que tel. ».

    De cette définition ressortent plusieurs éléments clefs : la question des actes commis, du groupe spécifiquement visé et celui de l’#intention_génocidaire. Au regard des destructions, des bombardements nourris et aveugles notamment sur des camps de réfugiés, sur des écoles gérées par l’ONU servant d’abris aux civils, sur les routes censées être sûres pour permettre aux populations civiles de fuir, mais aussi de ce ratio calculé par des observateurs selon lesquels pour un membre du Hamas tué il y aurait 10 civils massacrés, il apparaît que les premiers critères de la définition sont potentiellement remplis.

    Reste la question décisive de l’intention génocidaire. Celle-ci suppose l’identification de textes, d’ordres, d’actes et de pratiques… En l’état, une série de déclarations d’officiels israéliens interpellent tant elles traduisent une déshumanisation des Palestiniens. Le 19 novembre, point d’orgue d’une fuite en avant en termes de déclarations, l’ancien général et dirigeant du Conseil de Sécurité National israélien, #Giora_Eiland, a publié une tribune dans laquelle il appelle à massacrer davantage les civils à Gaza pour faciliter la victoire d’Israël.

    Avant cela et suite à l’attaque du 7 octobre, le ministre israélien de la Défense, #Yoav_Galant, avait déclaré : « Nous imposons un siège complet à Gaza. Pas d’électricité, pas d’eau, pas de gaz, tout est fermé […] Nous combattons des #animaux_humains et nous agissons en conséquence ».

    Dans une logique similaire, le Premier ministre #Benjamin_Netanyahu a opposé « le peuple des lumières » à celui « des ténèbres », une dichotomie bien connue dans la rhétorique génocidaire. Récemment, le ministre israélien du patrimoine a déclaré : « Le nord de Gaza est plus beau que jamais. Nous bombardons et aplatissons tout (....) au lendemain de la guerre, nous devrions donner des terres de Gaza aux soldats et aux expulsés de Gush Katif ».

    Enfin, en direct à la radio, le même #Amichay_Eliyahu a déclaré qu’il n’était pas entièrement satisfait de l’ampleur des représailles israéliennes et que le largage d’une bombe nucléaire « sur toute la #bande_de_Gaza, la raser et tuer tout le monde » était « une option ». Depuis, il a été suspendu, mais sans être démis de ses fonctions …

    Au-delà de ces déclarations politiques, il faut apprécier la nature des actes commis. Si un « plan » génocidaire en tant que tel n’est pas exigé pour qualifier de génocidaire, une certaine #organisation et ‎une #préparation demeurent nécessaires. Une politique de #colonisation par exemple, le harcèlement criminel quotidien, la #détention_arbitraire de Palestiniens, y compris mineurs, peuvent laisser entendre la mise en place de ce mécanisme.

    La Cour pénale internationale a d’ailleurs déjà ouvert des enquêtes sur ces faits-là avec des investigations qui ne progressent cependant pas notamment car Israël conteste à la Cour – dont il n’est pas membre – toute compétence. Actuellement, les pénuries impactant notamment des hôpitaux, le refus ou la limitation de l’accès de l’aide humanitaire et évidemment les #bombardements_indiscriminés, sont autant d’éléments susceptibles de matérialiser une intention génocidaire.

    Un positionnement politique pour une caractérisation juridique

    Le silence de nombreux pays est assourdissant face à la situation à Gaza. Il suffit de lire le communiqué du Quai d’Orsay sur le bombardement du camp de réfugiés Jabaliya : « La France est profondément inquiète du très lourd bilan pour les populations civiles palestiniennes des frappes israéliennes contre le camp de Jabaliya et exprime sa compassion à l’égard des victimes ».

    Aucune condamnation et, évidemment, aucune mention de la notion de génocide ni même de #crimes_de_guerre ou de #crime_contre_l’Humanité. Cela s’explique en partie par le fait que la reconnaissance du génocide a d’importantes implications juridiques. Les États signataires de la Convention sur le génocide sont tenus de prévenir et de réprimer le génocide sur leur territoire, ainsi que de coopérer entre Etats ainsi qu’avec la Cour pénale internationale pour poursuivre et punir les auteurs présumés de génocide.

    Ainsi, si un État reconnaît la volonté génocidaire d’Israël, il serait de son devoir d’intervenir pour empêcher le massacre. À défaut d’appel à un #cessez-le-feu, le rappel au respect du droit international et l’exigence de « pauses humanitaires » voire un cessez-le-feu par les Etats-Unis ou la France peuvent aussi s’interpréter comme une prévention contre une éventuelle accusation de complicité…

    S’il faut être prudent sur la qualification définitive de génocide, et qu’il faut être conscients que ce terme, malgré les détournements, est avant tout juridique et non pas politique, une question doit se poser aujourd’hui, « assistons-nous à un nouveau génocide ? » et si la réponse est « peut-être », alors il est du devoir des États signataires de la Convention de prévention des génocides de tout faire pour empêcher que le pire advienne.

    https://blogs.mediapart.fr/collectif-chronik/blog/221123/gaza-les-hantises-du-genocide
    #mots #vocabulaire #terminologie #Israël #7_octobre_2023

  • Pour Jean-Paul Rouve, « des gens en place qui sont dans le cercle de Matzneff » ont entravé la promotion du film « Le Consentement » - Marie Claire
    https://www.marieclaire.fr/pour-jean-paul-rouve-des-gens-en-place-qui-sont-dans-le-cercle-de-matzne

    « Je sais qu’il y a encore quelque chose autour de Matzneff. Je vous dis un truc qu’on n’a jamais dit. Quand on fait la promo du film, (...) l’attachée de presse contacte les différents médias, pour faire les émissions, des articles... (...) Il y a des endroits où on a rien fait, parce qu’il y a encore des gens qui sont en place et qui sont dans le cercle plus ou moins proche de Matzneff, et de toute cette bande », révèle-t-il en colère.

    #pédocriminels

    • Il a toujours un logement social à Paris et fait des séjours en france pour ses soins medicaux. La maire du Veme arrondissement Florence Berthout semble l’avoir à la bonne

      Pour ce logement situé dans le quartier Latin, au cœur de la capitale, Gabriel Matzneff paie un loyer de 350 euros. « Monsieur Matzneff est un vieux monsieur qui s’est cassé le col du fémur. Je trouve que sur le plan humanitaire, on aurait pu lui refaire sa salle de bains », a déclaré au Parisien Florence Berthout. L’élue déplore également une « chasse aux sorcières. »

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Florence_Berthout
      source :
      https://www.lefigaro.fr/faits-divers/logement-social-gabriel-matzneff-demande-a-la-ville-de-paris-de-renover-sa-
      Plus d’infos sur le logement social social du pédo-scribouillo-violeur
      https://www.boursorama.com/patrimoine/actualites/gabriel-matzneff-loue-un-hlm-du-quartier-latin-pour-348-euros-par-mois-b

      Situé rue Maître-Albert, entre les quais, la rue de Bièvre (où habitait François Mitterrand) et le boulevard Saint-Germain, le studio, au premier étage, donne sur rue et sur une petite cour silencieuse et pavée. (...)

      « C’est Jean Tiberi, alors maire du Ve arrondissement, bras droit de Chirac, pilier du RPR, qui s’en est lui-même occupé », poursuit cette source.

      « Il ne lui a pas trouvé pas un appartement dans une barre de la porte de la Chapelle avec vue sur le périph », ironise Jean-Baptiste Eyraud du DAL (Droit au logement) qui rappelle en passant qu’à Paris « il y a 130 000 demandeurs de logement en souffrance ». (...)

      Cette HLM de luxe a, depuis, échappé à tout contrôle. Si les revenus de l’écrivain semblent très modestes ces dernières années, pendant ces 25 ans, il ne lui a jamais été demandé, comme aux autres locataires de HLM classiques, de justifier de ses ressources, y compris l’année où il a gagné le prix Renaudot. Il n’a pas non plus été assujetti au supplément de loyer.

      https://www.journaldemontreal.com/2020/01/09/gabriel-matzneff--mieux-vaut-tard-que-jamais

      Voici la jolie rue ou loge Madzneff et curieusement sur wikipédia il n’est pas mentionné parmis les curiosités et fait remarquables locales ! Elle s’appelait la rue perdue comme en témoigne cette gravure toujours visible.
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Rue_Ma%C3%AEtre-Albert

      en cherchant je trouve beaucoup de belles choses !

      L’écrivain pédophile Gabriel Matzneff a reçu 160.500 euros d’aides publiques

      Depuis 2002, Gabriel Matzneff est bénéficiaire de l’allocation annuelle aux auteurs. Il a reçu 160.500 euros d’argent public.
      écrivain Gabriel Matzneff , au cœur d’un scandale concernant ses relations sexuelles avec des mineurs et ses écrits pédophiles depuis l’annonce de la parution du Consentement de Vanessa Springora , a été aidé financièrement, à hauteur de 160.500 euros, par le Centre national du livre (CNL). Depuis l’été 2002, Matzneff touche en effet une « allocation annuelle aux auteurs » de la part de cet établissement public placé sous la tutelle du ministère de la Culture. Il s’agit d’une aide sociale accordée à des auteurs vieillissants ayant de faibles revenus - 14 autres écrivains, hommes et femmes âgés de 72 à 96 ans, ont reçu cette prestation en 2019 (un est mort depuis) pour un montant total de 140.000 euros.
      Depuis 2013, aucun nouvel écrivain ne peut bénéficier de cette aide

      Avant les 160.500 euros dont il a bénéficié entre 2002 et 2019, Matznef

      https://www.lejdd.fr/Societe/info-jdd-lecrivain-pedophile-gabriel-matzneff-a-recu-160500-euros-daides-publi

      Arrivé à l’âge de la retraite en 2002, il avait sollicité une aide financière auprès du ministre de la Culture Jean-Jacques Aillagon , qui avait plaidé sa cause auprès du CNL. Avant une réforme de 2004, cette aide était censée être versée « à vie » et sans contrôle de revenus.

      https://www.nouvelobs.com/culture/20200103.OBS23015/gabriel-matzneff-ne-touchera-plus-ses-6-000-euros-par-an-d-aide-publique.

      J’ai une gastro mais au moins j’ai une bonne raison de vomir.
      Je retrouve Jean-Jacques Aillagon sur la defense de Rose Bonbon un roman pedo qui avais été censuré par Sarko en 2002.
      https://www.lemonde.fr/archives/article/2002/10/06/jean-jacques-aillagon-contre-toute-censure-dans-l-affaire-rose-bonbon_425784

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      Et si je cherche Aillagon et Claude Leveque ca va donné quoi...
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      PARIS, FRANCE - OCTOBER 17 : Thomas Aillagon and Jean Jacques Aillagon attend the « Claude Leveque » Exhibition Preview at Galerie Kamel Mennour Rue Saint Andre des Arts on October 17, 2015 in Paris, France. (Photo by Bertrand Rindoff Petroff/Getty Images)
      https://www.gettyimages.ch/detail/nachrichtenfoto/thomas-aillagon-and-jean-jacques-aillagon-attend-the-nachrichtenfoto/493200256?language=fr

      Pour mémoire

      « Tout le monde savait » : Claude Lévêque, une omerta au nom de l’art

      Alors qu’une partie du milieu artistique est sidérée d’apprendre que le plasticien fait l’objet, depuis 2019, d’une enquête préliminaire pour « viols et agressions sexuelles sur mineurs », d’autres semblent moins surpris…

      https://www.lemonde.fr/culture/article/2021/01/15/tout-le-monde-savait-claude-leveque-une-omerta-au-nom-de-l-art_6066318_3246.

    • Dans la liste des signataires de la pétition de Matzneff (publiée le 26 janvier 1977 dans Le Monde) pour défendre des pédo-criminels inculpés, il y a les signatures de quantité de criminels pédophiles condamnés, dont un meurtrier trafiquants d’arme sous pseudo "Nègrepont" qui cache en fait deux infects personnages Jean-Pierre Négre & Michel Pont

      Michel Pont

      Michel Pont né le 19 mars 1948 a été condamné en 1983 pour pédopornographie (1), il est le neveu de l’architecte François Spoerry (2) et compagnon de Pierre Maltais.
      Il est co-auteur du numéro 12 de la revue recherches, publié en 1973, 220 pages « Trois milliards de pervers : Grande encyclopédie des homosexualités » dont la partie pédophilie reste censurée.

      Jean-Pierre Négre

      Jean-Pierre Négre né Pierre Doris Maltais le 28 juin 1937 à East Angus Quebec de Pierre Maltais et Béatrice Leroux, est un pédocriminel, également criminel financier, trafiquant d’armes, condamné à plusieurs reprises mais qui échappe à toute incarcération en s’enfuyant mystérieusement. Il a sévit en France, Belgique, Italie, Canada, Costa Rica, Danemark, Nicaragua … C’est un imposteur qui agit sous de multiples identités : Pierre Maltais, Norman William, MicMac, ou Apjolinoman, ou Maolin Tiam, ou Piel Petjo Maltest, ou Henry Pont, ou Saumon ressourçant (sic) ou prince de Faucigny-Lucinge, entre autres.

      Il est le gourou de la secte Ecoovie, société créée en 1978 à Paris, mais qu’il a initié depuis 1973 en prenant progressivement la direction d’une petite communauté hippie. Il est accusé de viols, de disparitions d’adultes et d’enfants, de rapts et de maltraitances.

      Il serait mort en juillet 2015 à Granada au Nicaragua (3b)

      Plusieurs publications relient ces deux criminels à Matzneff et à d’autres signataires.

      Mais comme les journalistes ne font pas leur travail, vous ne lirez cela qu’ici. Le New-York Times et Médiapart ont pourtant été informés.

      Serge July a même encensé dans sa nécrologie en 1999 un des signataires de cette pétition pedocriminel arrêté au Cambodge et condamné https://www.liberation.fr/france/1999/08/31/mort-de-christian-hennion-ancien-de-liberation_280264
      qui participe également à la publication "3 milliards de pervers"

      CF arrestation en 1997 de Hennion par interpol pour viols d’enfants au Cambodge
      https://www.aparchive.com/metadata/youtube/db3c86701d7e9a21c2e6aff104b11bd5

      Matzneff a revendiqué la paternité de cette pétition dans un article publié en 2003 sur son blog. Cf. Robin Andraca, « Matzneff : les signataires d’une pétition pro-pédophilie de 1977 ont-ils émis des regrets ? »
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Gabriel_Matzneff#cite_note-p%C3%A9tition-68

      La plupart des personnes contactées se montrèrent favorables ; il n’y eut que de rares refus (Marguerite Duras, Hélène Cixous, Xavière Gauthier, Michel Foucault entre autres).

    • Merci @mad_meg Tout ce beau monde a porté Matzneff à la gloire et continue de distiller ce droit au viol même si ce n’est plus de la même manière, ces soutiens montent encore haut dans l’arbre des tenants de la culture française. Ces personnes sont de fait souteneurs des pédocriminels et du passage à l’acte de nombre de malades sexuels inconnus de la littérature qui n’auront pas de place au panthéon médiatique ou politique mais qui ont harcelé et violé des enfants à la suite de ce blanc seing qui leur a été donné.

      Je pense avec compassion aux générations suivantes qu’il faut protéger et aux survivant·es d’enfances brisées par tout ces abuseurs de pouvoir.

    • en 2019/2020 pour avoir mené cette enquête sur les signataires, et notamment sur Maltais, et pour avoir vu des documentaires qui encensent (Godbout) cet infect mec et ces délires terrifiants … ne serait-ce que de voir dans le dernier épisode les adeptes pleurer cette secte criminelle qui disent y voir du positif, vraiment, je peux pas supporter cela. C’est une réhabilitation par arte que je trouve très problématique des délirium gaïaland etc.

      Je laisse juste ce lien vers Rapport de la Commission d’enquête parlementaire belge sur les pratiques illégales des sectes - Examen du dossier judiciaire d’Ecoovie - L’organisation du groupe en Belgique Chambre des Représentants de Belgique
      mars 1997
      https://www.lachambre.be/doc/flwb/pdf/49/0313/49k0313008.pdf

    • Secte Ecoovie : à partir de la page51 du document. Merci @touti
      Et oui, malheureusement, certain·es ancien·nes adeptes semblent toujours sous une forte emprise et le témoignage de certains concernant le décès de l’un d’entre eux est sidérant. C’est à peine s’ils comprennent la gravité de leurs actes.

    • @sombre emprise d’autant plus forte et ignoble que le gourou avait des pratiques sexuelles (documentées dans certains reportages) consistant à être l’étalon reproducteur du groupe. Il interdisait les couples et séparait les enfants des adultes. Comment s’extraire alors de ce genre de secte.

      On retrouve dans le rapport belge le quartier privilégié de Matzneff St Germain des Près, Odéon où les deux Nègrepont exposaient leurs photos à la galerie Régine Lussan.

    • Oui, j’avais pas encore tout visionné. Ce qui est troublant, ce sont ces deux adeptes femmes choisies par le maître comme reproductrices et visiblement en état de #stress_post_traumatique qui n’arrivent pas à mettre des mots sur ce qu’elles ont dû subir. Quant au décès du très jeune enfant initié secrètement par le gourou parce qu’il était (soit disant) appelé à être le futur chaman de la tribu, comment dire ... Une belle pourriture ce pseudo-Amérindien Micmac ... (ou plutôt mic-mac)
      #sectes #emprise #manipulations_mentales

    • 24 nov. 2023
      Le film « Le consentement » est toujours à l’affiche à Paris dans plus de 10 salles et encore projeté dans les villes de

      Marseille
      Nantes
      Nice
      Brest
      Annemasse
      Avignon
      La Rochelle
      Montpellier
      Perpignan
      Lyon
      Rouen
      Nanterre
      Tours
      Grenoble
      Le Mans
      Ambérieu-en-Bugey
      Bohain-en-Vermandois
      Vichy
      Manosque

      Tu ne verras donc pas ce film à Lille, Rennes, Bordeaux ou Toulouse (soit des villes d’étudiant·es avec entre 200 000 et 500 000 habitants) rassure toi, tu peux toujours aller à Ambérieu-en-Bugey ville qui dispose d’une gare pour ses 15.000 habitants (et apparemment d’un cinéma) à 35 km au sud-est de Bourg-en-Bresse.

  • Michel Warschawski : « Nous avons dépassé les crimes de guerre à Gaza », entretien réalisé par Rachida El Azzouzi


    Figure du mouvement pacifiste et de la gauche israélienne, engagée contre l’occupation et la colonisation, l’écrivain et journaliste Michel Warschawski dénonce dans un entretien à Mediapart « le crime contre l’humanité » perpétré par l’État hébreu contre les civils gazaouis. 

    Mediapart : En riposte aux massacres du Hamas sur son sol, Israël bombarde depuis le 7 octobre de manière indiscriminée la bande de Gaza, tuant et blessant des milliers de civils. Cette nuit de bombardements a été l’une des plus intenses dans l’enclave palestinienne, qui a été coupée du monde (Internet et télécommunications) par l’État hébreu. Comment qualifiez-vous ces violences ? 

    Michel Warschawski : Nous avons dépassé les crimes de guerre, nous sommes face à un crime contre l’humanité à Gaza. La Cour pénale internationale doit s’en saisir. La population de Gaza paye une nouvelle fois le prix cher, sans pour autant que ce carnage, ces milliers de morts gazaouis ne calment l’opinion publique israélienne, qui se sent très menacée. 
    Je suis très inquiet devant la folie de notre gouvernement d’extrême droite sur lequel les pressions internationales et les discours pour calmer le jeu accrochent très peu. Nous sommes face à des jusqu’au-boutistes extrémistes qui sont en plus des incapables et des voyous. Nétanyahou [le premier ministre israélien – ndlr] est leur otage. Et ça fait peur.

    La barbarie et la vengeance aveugle sont-elles de part et d’autre les nouvelles boussoles d’un conflit encalminé depuis des décennies ?

    D’abord, je refuse la symétrie entre les deux parties. Il y a un occupant et un occupé. Même si l’occupé peut utiliser des méthodes intolérables qu’il faut dénoncer. N’oublions jamais : Israël est l’occupant, il a les clés de la solution. Les Palestiniens sont poussés à bout, par le désespoir, mais aussi par un sentiment de dignité : « Puisqu’on doit crever, crevons en nous battant pour notre terre. »

    J’ai été assez sonné et je le suis encore aujourd’hui par les massacres commis par le Hamas. On a tous en nous une grosse lourdeur, quelque chose qui nous pèse. Ma fille et ses copines ont commencé à pleurer le 7 octobre et nous, les hommes, quelques jours après. Ce qui m’a le plus sonné, c’est bien sûr la violence, même si je peux comprendre d’où elle vient, d’une direction politique, d’une population qui vit à Gaza dans une cocotte-minute qui, à un moment, explose.
     
    Mais ce qui m’a aussi sonné, c’est l’absence de l’État, de Benyamin Nétanyahou et de ses alliés d’extrême droite. Celle qui a pris les choses en main, c’est la société civile. Et jusqu’à aujourd’hui, par exemple, l’accueil des réfugiés des localités juives qui entourent Gaza se fait par des associations, des groupes de citoyens, pas par l’État. À tel point que Nétanyahou, pour la première fois, a dit : « Quand la guerre sera finie, il faudra faire un bilan. » L’État a été en dessous de tout.

    Vous dites qu’« Israël a les clés de la solution ». Quelle est cette solution ?

    Se retirer des territoires occupés. Et ne pas provoquer une nouvelle nakba [« catastrophe » en arabe, en référence à la fuite ou à l’expulsion de leurs maisons de près de 760 000 Palestiniens et Palestiniennes pendant la première guerre israélo-arabe, qui a coïncidé avec la création de l’État d’Israël – ndlr]. Un ministre du gouvernement israélien a déclaré qu’il fallait finir le boulot de 1948. Cette idée, selon laquelle, nous aurions gardé beaucoup trop de Palestiniens sur notre territoire, obsède notre gouvernement, qui entend créer l’occasion pour nettoyer Israël et en faire un État juif démographiquement, c’est-à-dire un État composé uniquement ou quasi uniquement de juifs. 

    C’est dans la continuité de la loi fondamentale qui a été votée il y a deux ans : Israël comme peuple-nation, comme État-nation du peuple juif. C’est totalement contraire aux engagements du jeune État d’Israël pour être accepté à l’ONU en 1949. Il s’agit non seulement de ne plus reconnaître les droits nationaux palestiniens, mais aussi de s’en débarrasser le plus vite possible. C’est terrifiant.

    Le conflit israélo-palestinien revient sur le devant de la scène géopolitique de la plus sanglante des manières. Cette violence meurtrière sans précédent est-elle aussi la conséquence du refoulement de la question palestinienne que nombre de cercles diplomatiques, en Occident comme dans les pays arabes, souhaitaient enterrer, notamment à travers les accords d’Abraham ?
     
    Oui, le conflit israélo-palestinien est là, toujours bien présent. Certains ont cru, parmi ceux qui sont au pouvoir en Israël, qu’on pouvait complètement ignorer la question palestinienne et normaliser comme si de rien n’était les relations avec des pays arabes. Ils se sont gravement trompés. 

    Israël veut le beurre et l’argent du beurre, c’est-à-dire d’un côté normaliser, mais de l’autre ne rien changer à sa politique. J’ai vu les images à la télévision des grandes manifestations qui ont lieu dans les pays arabes comme au Maroc. Les régimes arabes sont quand même dépendants d’une certaine opinion publique qui communie clairement avec la souffrance des Palestiniens.

    Ce qui s’est produit le 7 octobre est une question de nécessité. On se réunit deux fois par semaine dans un petit café avec des amis, plutôt à gauche qu’à droite, mais pas forcément à l’extrême gauche, des personnes plutôt âgées. Elles ne sont pas dans l’esprit de vengeance. Ce sont des gens de bon sens en général, mais il a fallu cette fois leur expliquer quand même à quel point cette violence était inévitable.

    Pourquoi cette violence était-elle inévitable ?

    Car c’est le principe de la cocotte-minute d’exploser ! On ne peut pas mettre deux millions de personnes dans une cocotte-minute à Gaza et ne pas comprendre que ça va exploser tôt ou tard. Deux millions de personnes sont enfermées dans un minuscule territoire et soumises à un blocus depuis plus d’une décennie.
    Ces deux millions de personnes ont des droits, à commencer par le droit d’exister, de respirer. Israël les soumet désormais à un siège complet en représailles, leur coupe l’eau, la nourriture, les médicaments, l’électricité, Internet, les télécommunications. Sa riposte est inacceptable. 

    Je vois en Occident, notamment en France, des débats minables, qui ne sont pas à la hauteur de l’extrême gravité du moment. Au lieu d’utiliser tous leurs leviers pour imposer un cessez-le-feu immédiat, de nombreux dirigeants politiques préfèrent prêter allégeance à Israël. Ils sont sous les yeux du monde entier les complices d’un crime contre l’humanité.
    La gauche israélienne peut-elle encore parler de la réalité palestinienne aux Israéliens après le 7 octobre ou est-elle en train de mourir ? 

    Elle est mal en point depuis un moment et cela ne va pas s’arranger. Ce qui faisait la force de la gauche israélienne, c’était qu’elle était judéo-arabe. Et le fait d’être judéo-arabe lui donnait aussi une force numérique. Les juifs israéliens étaient minoritaires. Mais à partir de 2000, le front judéo-arabe a pris un sale coup, réduisant le poids numérique des manifestations antiguerre et anti-occupation. Nous le payons aujourd’hui. 

    Avez-vous tout de même encore un peu d’espoir ?
    Mon grand-père, avec le bon sens d’un juif polonais émigré en France sans beaucoup d’éducation, nous disait : « On ne sait pas de quoi l’avenir est fait, alors autant parier sur le meilleur et pas sur le pire. » C’est mon caractère. Je sais qu’il y a des possibilités. Ce n’est qu’une question de volonté politique et de pressions internationales. Par ailleurs, il n’est pas exclu que cette séquence meurtrière précipite la chute de Nétanyahou, ce qui serait une joie personnelle, partagée par de nombreux Israéliens. 
    L’opinion publique israélienne est très volatile. Elle peut être hyper belliciste aujourd’hui et très rapidement sauter sur ce qui semble être une solution. Tel-Aviv est tournée entièrement vers l’Europe, vers l’Occident. Et puis, il y a le reste d’Israël. Ce sont un peu vos villes et vos banlieues. Ce sont des populations qui votent à droite en général, contrairement à Tel-Aviv, qui est beaucoup plus à gauche, au centre-gauche.
    Et cette cassure, à mon avis, va s’accentuer. Ce sont deux Israël. D’ailleurs, on appelle depuis des décennies nos banlieues le « second Israël », ces villes pauvres qui se trouvent notamment à la frontière de Gaza.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/281023/michel-warschawski-nous-avons-depasse-les-crimes-de-guerre-gaza

    #Michel_Warschawski #Israël #crime_contre_l’humanité #Palestiniens #Gaza #gauche_israélienne

  • De l’état d’exception à l’État souverain
    https://laviedesidees.fr/Julien-Le-Mauff-Genealogie-de-la-raison-d-Etat

    Contre l’idée d’un basculement fondateur dans notre modernité politique, survenu au moment de #Machiavel, Julien Le Mauff montre que l’exception à la loi connaît une lente gestation, du XIIe au XVIIe siècle, constitutive de modes de gouvernement caractéristiques de la modernité. A propos de : Julien Le Mauff, Généalogie de la raison d’État. L’exception souveraine du Moyen Âge au baroque, Classiques Garnier, 2021.

    #Histoire #État #crime_d'Etat
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20231025_raisondetat.pdf
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20231025_raisondetat.docx

  • Elias Sanbar, intellectuel palestinien : « Toute attaque contre des civils est un crime de guerre »


    Elias Sanbar, historien, poète et essayiste palestinien, chez lui, à Paris, le 11 octobre 2023. RAFAEL YAGHOBZADEH POUR « LE MONDE »

    Dans un entretien au « Monde », l’écrivain installé en France réagit au conflit entre le #Hamas et #Israël, et revient sur l’histoire longue de son peuple. Propos recueillis par Benjamin Barthe

    Elias Sanbar, ancien ambassadeur de la #Palestine auprès de l’Unesco, essayiste, poète et traducteur en français de Mahmoud Darwich, réagit au nouveau conflit entre le Hamas et Israël à la suite de l’attaque du 7 octobre.

    Comment vivez-vous ces moments tragiques ?

    Ce sont des jours très difficiles, d’autres, plus durs, s’annoncent. Cela impose de s’en tenir plus que jamais aux principes. Les Palestiniens, dans leur combat pour leurs droits, se réclament du droit international. Et celui-ci est clair : toute attaque contre des civils est un crime de guerre. Se réclamer du droit impose d’appliquer aussi toutes les dispositions du droit. Mais, dans ce conflit, tout n’est pas crime de guerre. S’attaquer à une armée d’occupation est parfaitement légitime.

    L’attaque surprise menée par le Hamas dans le sud d’Israël, qui est à l’origine de cette nouvelle guerre, a causé la mort de 1 200 Israéliens, en majorité des civils. Qualifiez-vous cette attaque de crime de guerre ?

    Certains actes commis au cours de ces opérations militaires le sont. Oui. Mais l’opinion publique doit comprendre que nous sommes également face à une guerre légitime contre une armée d’occupation. Pratiquer la distinction dans des moments tragiques s’avère souvent impossible. C’est pourtant nécessaire, inévitable, si l’on veut mettre fin un jour à ce conflit interminable. Ce que les Israéliens subissent aujourd’hui, les Palestiniens le subissent quotidiennement depuis soixante-dix ans. Je rappellerai un fait, concomitant à cette guerre : 220 Palestiniens, dont un grand nombre d’adolescents, des civils en majorité aussi, ont été abattus en Cisjordanie, par l’armée israélienne et les colons, entre le 1er janvier et la fin septembre 2023. Ce sont aussi des crimes de guerre. Et j’aimerais bien les entendre condamnés.

    Le mot « pogrom » a été employé pour qualifier le bain de sang de Kfar Aza, un kibboutz dont une centaine d’habitants ont été tués, à bout portant, par les assaillants du Hamas…

    Nous sommes captifs d’un conflit qui n’a pas commencé en 1967 mais en 1917. Cette longue histoire coloniale est ponctuée, hélas, d’actes intolérables, horribles souvent. Mais que diriez-vous si je vous présentais une comptabilité indécente, un décompte à deux colonnes des crimes de guerre commis par l’une et l’autre des parties ? Nous ne sommes pas dos à dos dans ce conflit, nous sommes face à face. On ne peut néanmoins être naïfs. Les crimes de guerre sont consubstantiels à toute guerre.

    La facilité avec laquelle les combattants du Hamas ont pénétré en Israël a stupéfié les observateurs. Comment l’expliquez-vous ?

    Je ne peux croire que les services de renseignement israéliens n’étaient pas au courant de l’imminence de l’attaque. Je pense qu’ils étaient informés et qu’ils n’y ont pas cru. Pourquoi ? Parce que toute occupation induit la morgue et le mépris. L’occupant voit les occupés comme des demi-hommes, incapables de lui tenir tête. La commission d’enquête israélienne mise en place après la guerre d’octobre 1973, dite aussi « guerre du Kippour », a montré que le gouvernement et l’armée savaient que les Egyptiens se préparaient à traverser le canal de Suez. Cette conclusion a mis fin à la carrière politique de la première ministre Golda Meir. On ne peut réduire l’attaque de samedi à des dysfonctionnements techniques. La psychologie coloniale est une clé de compréhension importante. Après la guerre, la société israélienne, qui n’a jamais eu autant de pertes en si peu de temps, réclamera des comptes à ses dirigeants.

    La bande de Gaza vit sous blocus depuis plus de quinze ans. La violence extrême qui s’est manifestée ces derniers jours est-elle le produit dérivé de cette situation d’enfermement ?

    L’occupation ne crée que la violence. #Gaza est depuis seize ans maintenant un Soweto palestinien [bidonville noir particulièrement opprimé sous le régime d’apartheid en Afrique du Sud], une cage à ciel ouvert où rien n’entre sans un feu vert israélien.

    Il y a un mois, dans un entretien que vous nous aviez accordé à l’occasion des trente ans des accords d’Oslo, vous aviez déclaré que le gouvernement Nétanyahou jouait la carte du désastre. Le Hamas ne fait-il pas pareil ?

    Je parlais d’un gouvernement dominé par les colons qui jouait avec le feu, convaincu qu’en exacerbant les tensions avec les Palestiniens ces derniers commettraient des violences telles que les Israéliens se sentiraient légitimes à vider le pays de leur présence. Les colons faisaient et font encore le pari d’une nouvelle Nakba [« catastrophe » en arabe, nom donné à l’exode forcé de 700 000 Palestiniens, à la création d’Israël, en 1948] qui les débarrasserait des Palestiniens. Le Hamas a saisi la balle au bond et repousse aujourd’hui le pouvoir israélien dans les cordes. Les deux sociétés vont beaucoup souffrir, notamment s’il y a une opération terrestre dans la bande de Gaza, encore plus si le front nord [à la frontière avec le Liban et la Syrie] s’embrase. Mais le Hamas a d’ores et déjà marqué un énorme point dans les opinions publiques palestinienne et arabes et il en réclame le prix politique. Il apparaît aujourd’hui comme le porte-étendard de la résistance. Que cela plaise ou non, c’est la réalité.

    La bande de Gaza a toujours joué un rôle majeur dans l’histoire du mouvement national palestinien. Ce qui se passe depuis samedi le démontre de nouveau…
    La population de Gaza est composée à 80 % de réfugiés, pétris de l’idéologie du retour [sur le territoire israélien dont ils ont été chassés en 1948]. Cette donnée a beaucoup joué dans le lancement de la résistance palestinienne dans les années 1950. Les terres où les combats se sont déroulés samedi sont, en partie, les terres dont sont originaires les habitants de l’enclave. Tout cela est très présent dans les esprits. De plus, Gaza se présente comme la défenseuse de Jérusalem et des lieux saints. Gaza est partie intrinsèque de la Palestine.

    Comment la guerre peut-elle évoluer ?

    Je vois trois scénarios. Le premier, c’est le retour au statu quo ante, après une guerre plus ou moins longue, qui se terminerait, comme d’habitude, grâce à une médiation de l’Egypte ou du Qatar. Conclusion d’un cessez-le-feu et attente de la prochaine explosion. C’est à mon sens l’hypothèse la moins probable car il faudrait que le Hamas soit disposé à rejouer ce jeu et que la population israélienne l’accepte. J’en doute fort. Le deuxième scénario serait une nouvelle Nakba. Des discussions sont en cours entre Américains, Israéliens et Egyptiens pour convaincre ces derniers d’accepter l’instauration d’un corridor par lequel les Gazaouis seraient autorisés à quitter Gaza pour se mettre à l’abri des bombardements. Proposition humanitaire qui viderait Gaza. Israël faisant alors d’une pierre deux coups aurait aussi les mains libres pour écraser « légitimement » le Hamas, seul sur le terrain.

    Ce serait un peu une réédition de la Conférence de Madrid de 1991, qui a ouvert le processus de paix. A l’époque, les Palestiniens étaient accusés d’être les agents de Saddam Hussein [parce que Yasser Arafat avait refusé de condamner l’invasion du Koweït en 1990]. Un consensus large préconisait de nous exclure des négociations de paix futures. Et puis, dans l’euphorie de leur victoire, les Américains, conscients que rien ne peut être vraiment réglé sans les Palestiniens, décident de ramener tous les acteurs régionaux à la table des négociations. Et à la surprise générale, nous sommes conviés à Madrid. Bien sûr, nous n’en sommes pas là, mais c’est une piste. Le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a l’habitude ces derniers temps, dans ses déclarations de soutien absolu à Israël, de rajouter une périphrase intrigante, où il parle de « décisions douloureuses qui devront être prises ». De quoi s’agit-il ? D’obtenir d’Israël une réponse positive aux demandes saoudiennes portant sur le dossier palestinien ?

    L’Autorité palestinienne peut-elle survivre à cette guerre ?

    Ce qui se passe porte un coup très dur à une Autorité palestinienne déjà affaiblie par le fait que, pendant trente ans, elle est systématiquement revenue bredouille des négociations. En ce moment, les Américains exercent une énorme pression sur Mahmoud Abbas, le président palestinien, pour qu’il condamne l’attaque du Hamas. Mais il s’y refuse. On peut critiquer la gestion du président palestinien, la façon dont les négociations ont été menées, les manquements de l’Autorité, mais Abbas n’est pas un traître.
    Je voudrais ajouter quelque chose à ce sujet. Ces jours sont difficiles. Ils sont aussi propices aux confusions. Chaque fois qu’ils ouvrent la bouche, les Palestiniens sont requis de prouver qu’ils ne sont pas antisémites. C’est intolérable. Que penseriez-vous vous si, chaque fois que j’ai en face de moi un interlocuteur de l’autre bord, israélien ou pas, je lui disais : « Tu ne dis pas mot avant de me prouver que tu n’es pas un raciste anti-arabe » ?

    Que pensez-vous du positionnement des autorités françaises qui ont apporté un soutien très ferme à Israël et ont interdit les manifestations de solidarité avec les Palestiniens ?

    La France est un pays souverain et indépendant. Et elle peut s’indigner légitimement du sort des civils, israéliens ou d’autres nationalités tombés les premiers jours de la guerre en cours. Elle peut aussi garder le silence s’agissant du bilan horrible, encore en augmentation, des enfants morts sous les bombardements de Gaza. Elle peut interdire les manifestations solidaires des Palestiniens, continuer à faire des déclarations enflammées en faveur d’Israël, ne pas dire grand-chose des malheurs palestiniens. Elle peut… Mais c’est la meilleure façon de se disqualifier et de sortir du jeu futur. Si elle veut continuer à être entendue, la France devrait tenir compte d’une règle d’or. Ce conflit demeurera insoluble si les deux parties, palestinienne et israélienne, n’ont pas, l’une et l’autre, le sentiment que leurs aspirations ont été satisfaites. On me dira que c’est la quadrature du cercle… Je ne le crois pas. Une solution est possible, nous la connaissons tous.

    Cette guerre replace la question palestinienne sur le devant de la scène internationale, alors que, depuis une dizaine d’années, elle en avait quasiment disparu. En même temps, ce retour s’accompagne d’images très dures. Ne craignez-vous pas que votre cause ressorte salie et in fine encore plus affaiblie de cette séquence ?

    Je suis né en 1947 et je ne compte plus le nombre d’annonces de décès de la cause palestinienne… Je ne suis pas inquiet parce que je sais que c’est une cause juste et qu’elle est portée par un peuple têtu, un petit peuple admirable. Cela fait plus de cent ans qu’il tient bon et il va continuer à tenir bon. Je sais que cette obstination se paye, que le prix était et demeure élevé. Mais cette cause ne disparaîtra pas, c’est ma conviction.

    Néanmoins, une question me taraude : pourquoi un conflit plus que centenaire n’a toujours pas trouvé de solution ? Pourquoi Israël et l’ensemble des puissances, amies ou hostiles, adhèrent-ils à toutes les mauvaises solutions, jamais à la bonne quand cette dernière est connue de tous : admettre que les Palestiniens ont le droit absolu à l’égalité des droits ?

    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/10/12/elias-sanbar-intellectuel-palestinien-toute-attaque-contre-des-civils-est-un

    • On illumine la tour Eiffel aux couleurs d’Israël. Jamais la Palestine n’a eu cet honneur, alors que je peux vous rappeler une bonne dizaine d’épisodes avec plus de 500 morts palestiniens en deux jours. Des grand-mères et des enfants palestiniens massacrés, il y en a eu ! Les grand-mères israéliennes ne sont pas les premières, et croyez que mon cœur saigne pour elles ! Mais à ce niveau-là, ce n’est même plus du deux poids deux mesures : c’est tout simplement indécent. »

    • “Terrorisme” ou “résistance” ?

      « Les mots sont importants. Les actes commis par le #Hamas sur les civils sont des crimes de guerre. On parle de tuer des civils, de massacrer des enfants devant les yeux de leurs parents. Malheureusement, toutes les résistances au colonialisme se sont rendues coupables de telles exactions. Ce qui s’est passé samedi 7 octobre est une sorte de grand attentat-suicide collectif. Les combattants du Hamas, qui sont des kamikazes, savent qu’ils vont mourir et que leurs familles vont payer très cher.

      Pour en arriver là, il faut clairement avoir été soumis à un haut niveau d’endoctrinement religieux, mais aussi être dans un désespoir inouï. Pour la plupart, ils sont très jeunes et constituent un réservoir inépuisable. Je n’ai vraiment aucune sympathie pour leurs leaders, ni pour les moyens qu’ils emploient, ni pour le projet de société terrible qu’ils offrent aux Palestiniens, mais il faut bien comprendre que le réservoir de chair à canon qui compose les rangs des combattants du Hamas ne se tarira que si la politique d’Israël à l’égard de la Palestine change. »

    • Et maintenant ?

      « On ne peut pas vraiment savoir ce qui va se passer. Israël, c’est neuf millions d’habitants, une petite société. Quand on a d’un coup presque mille morts, qu’on est face à un tel degré d’horreur dans le crime, il est logique que la sidération l’emporte dans un premier temps. Le réflexe normal est un sentiment d’union nationale. Mais je lis depuis deux jours dans la presse israélienne des choses qui seraient inimaginables dans la presse française. Beaucoup de commentateurs israéliens sont absolument furieux, exigent la démission du gouvernement et disent, ce qui est vrai, qu’une des raisons pour lesquelles il y a eu tellement de morts est qu’il y avait très peu de soldats pour garder la frontière. Pour schématiser, l’armée israélienne est devenue une police de protection des colons. Des bataillons entiers sont employés à sécuriser des petites colonies de dix, quinze, vingt familles qui ne cessent de proliférer en Cisjordanie. Même les familles des kidnappés, qui ont donné hier une conférence de presse, sont très en colère contre le gouvernement. Donc un sentiment d’union nationale, oui, mais certainement pas autour de Netanyahou, dont cette attaque marque sans doute le début de la fin politique.

      Côté palestinien, vous aurez du mal à trouver des gens qui condamnent complètement les actes du Hamas et ce même si ce sont des opposants très affirmés à l’islam politique. Une chose est sûre : si les Palestiniens n’accèdent pas à un minimum de liberté, d’indépendance et de dignité, alors le pire est encore devant nous. »

    • https://lundi.am/La-nausee

      La révolution ainsi que la libération palestinienne sont nécessaires, et non pas de manière abstraite. Oui, la guerre, c’est sale, oui il y a du sang, des injustices, des “dommages collatéraux” AKA la mort d’innocents.

      Mais le Hamas joue mal. Il dessert la cause palestinienne, montrant un visage de terreur et de haine à la communauté internationale. Il désolidarise quand la solidarité envers le peuple palestinien est plus que jamais nécessaire. C’est l’enfer tout bonnement qui attend les Gazaouis cette semaine.

      La lutte décoloniale est aussi une lutte médiatique. Les images que j’ai vues et qui désormais hantent ma mémoire comme un cauchemar ineffable sont injustifiables. Ni au nom de la libération palestinienne, ni au nom de la révolution, je ne peux adouber ce que j’ai vu et continuer à porter le nom d’Homme.
      La vision de la barrière de sécurité passée au bulldozer est une réjouissance, une véritable évasion de prison. Les postes de police brûlés, les bases militaires saisies. Bien, il y a cohérence, les oppressés de toujours s’en prennent à l’oppresseur, ses institutions, son armée et sa police.

      Le reste est insupportable, tout bonnement. Entrer dans les foyers, tirer à bout portant sur des familles entières, violer des femmes sur les cadavres de leurs amis pour ensuite les exécuter ou parader, le corps nu et humilié, comme un trophée de guerre tandis qu’une foule en délire crache dessus. J’ai envie de vomir. Voilà que les “freedom fighters” s’abaissent au niveau de l’oppresseur, et peut-être même, s’enfoncent dans des ténèbres plus épaisses encore.

      Que ceux qui scandent que : ce sont de toute façon des colons, qu’ils n’avaient qu’à pas aller à une fête à la frontière de la prison à ciel ouvert qu’est #Gaza se posent la question ; tous ceux qui vont se coucher dans leur lit le soir alors qu’il y a sans-abris et réfugiés qui dorment au pied de leurs immeubles, méritent-ils la mort ? Ceux qui passent en sifflant devant les murs de nos prisons, songeant à leur crush, méritent-ils la mort ? Où commence la culpabilité ? Et ne sommes-nous pas tous coupables ?

    • Mais le Hamas joue mal

      Bon, pour moi ça sonne un peu comme « daesh joue mal », à un moment donné faut comprendre que le Hamas est un mouvement islamiste (et sûrement pas « décolonial »), qui souhaite l’anéantissement d’Israël (et probablement des juifs en général), c’est le pendant de Netenyahu, c’est juste qu’il y en a un qui a des mitraillettes et roquettes tandis que l’autre a des tanks et des missiles. Je comprends mieux l’incompréhension de certaines personnes si elles pensaient que le Hamas était un mouvement de « freedom fighters »...

    • https://lundi.am/L-instant

      Aujourd’hui être Musulman ou Juif en France, c’est le même cauchemar. La même peur en circulant dans l’espace public, la même violence contre nos deuils. La même instrumentalisation par l’extrême-droite. Nous sommes des minorités honnies, essentialisées, réduites à deux pôles dans un conflit territorial que les médias tentent de dépeindre comme civilisationnel. Nous sommes des gens qui souhaitent vivre, on compte nos morts en se demandant combien il en faudra encore pour que ça cesse. Nous ne sommes ni le gouvernement Israélien, ni le Hamas. « Sioniste », « Islamiste », « colon », « terroriste », tous ces termes qui nous écrasent et nous musèlent sont issus d’une même logique d’effacement de nos singularités et de déshumanisation. À qui cela profite de nous monter les uns contre les autres et qu’on s’entre déchire ? À ceux qui veulent nous appeler « barbares » ou bien « fourbes marionnettistes ». C’est contre eux que nous devons nous allier au lieu d’attendre de voir à qui ils jetteront la première pierre, le premier os. « Diviser pour mieux régner » est une tactique vieille comme le monde. Elle a déjà été employée par la France coloniale, avec succès.

  • #Histoire du canicide
    https://laviedesidees.fr/Arnaud-Exbalin-La-grande-tuerie-des-chiens

    Du #Mexique à l’Europe, les massacres en masse de chiens indésirables au XIXe siècle apparaissent comme une répétition des holocaustes humains du XXe siècle. À propos de : Arnaud Exbalin, La grande tuerie des chiens. Mexico en Occident, XVIIIe-XXIe siècle, Champ Vallon

    #crime_organisé #civilisation #animaux
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20230914_chiens.pdf
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20230914_chiens.docx

    • Le chien inuit canadien
      https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/chien-inuit-du-canada

      Des années 1950 jusqu’aux années 1970, la Gendarmerie royale du Canada et d’autres autorités gouvernementales ont abattu des milliers de chiens de traîneau et pratiquement exterminé la race, sauvée depuis grâce à un programme de revitalisation.

      [...]

      Les chiens inuits canadiens descendent de ceux qu’utilisaient les gens de Thulé, les ancêtres des Inuits, il y a environ un millier d’années. On sait grâce à l’archéologie que les gens de Thulé, en attelant leurs chiens à des traîneaux, ont pu voyager et transporter des marchandises rapidement et efficacement dans tout l’Arctique et les régions subarctiques

      [...]

      Dans les années 1920, on estime qu’il y avait entre 10 000 et 20 000 chiens inuits dans le Grand Nord canadien. En 1963, un seul « chien esquimau canadien » figure au registre du Club Canin Canadien, et la race est déclarée éteinte.

      #canicide #inuits #Nunavut #Canada

  • En #Arabie_Saoudite, les #gardes-frontières auraient abattu des « centaines » de #migrants_éthiopiens

    L’ONG Human Rights Watch dévoile ce lundi 21 août un rapport selon lequel des migrants éthiopiens ont été tués par les gardes-frontières saoudiens alors qu’ils tentaient d’entrer dans le pays en passant par le #Yémen. Ces meurtres pourraient constituer un crime contre l’humanité.

    Un massacre « à l’abri du regard du reste du monde ». Les gardes-frontières saoudiens ont tué depuis l’an dernier des « centaines » de migrants éthiopiens qui tentaient de pénétrer dans la riche monarchie du Golfe passant par sa frontière avec le Yémen, a dénoncé ce lundi 21 août l’ONG Human Rights Watch (HRW). « Les autorités saoudiennes tuent des centaines de migrants et de demandeurs d’asile dans cette zone frontalière reculée », a déclaré dans un communiqué Nadia Hardman, spécialiste des migrations à HRW.

    Des centaines de milliers d’Ethiopiens travaillent en Arabie Saoudite, empruntant parfois la « route de l’Est » reliant la Corne de l’Afrique au Golfe, en passant par le Yémen, pays pauvre et en guerre depuis plus de huit ans. Le #meurtre « généralisé et systématique » des migrants éthiopiens pourrait même constituer un #crime_contre_l’humanité, estime l’ONG. « Nous parlons d’un minimum de 655 personnes, mais il est probable qu’il s’agisse de milliers », a déclaré Nadia Hardman à la BBC. « Ce que nous avons documenté, ce sont essentiellement des massacres, a-t-elle ajouté. Les gens ont décrit des sites qui ressemblent à des champs d’extermination avec des corps éparpillés sur les flancs des collines ».

    Ryad accusé de « détourner l’attention » de « ces crimes horribles »

    Les « milliards dépensés » dans le sport et le divertissement « pour améliorer l’image de l’Arabie Saoudite » ne devraient pas détourner l’attention de « ces crimes horribles », a-t-elle fustigé. Les ONG accusent régulièrement Ryad d’investir dans les grands événements sportifs et culturels pour « détourner l’attention » des graves violations des droits humains et la crise humanitaire au Yémen où l’armée saoudienne est impliquée.

    L’année dernière, des experts de l’ONU avaient déjà fait état d’« allégations préoccupantes » selon lesquelles « des tirs d’artillerie transfrontaliers et des tirs d’armes légères par les forces de sécurité saoudiennes ont tué environ 430 migrants »dans le sud de l’Arabie Saoudite et le nord du Yémen durant les quatre premiers mois de 2022. Le nord du Yémen est largement contrôlé par les #Houthis, des rebelles que les Saoudiens combattent depuis 2015 en soutien aux forces pro-gouvernementales.

    Entretiens et images satellites

    Pour en arriver à de telles conclusions, Human Right Watch s’appuie sur des entretiens avec 38 migrants éthiopiens ayant tenté de passer en Arabie Saoudite depuis le Yémen, des images satellite et des vidéos et photos publiées sur les réseaux sociaux « ou recueillies auprès d’autres sources ». Les personnes interrogées ont parlé d’« armes explosives » et de tirs à bout portant, les gardes-frontières saoudiens demandant aux Ethiopiens « sur quelle partie de leur corps ils préféreraient que l’on tire ».

    Ces migrants racontent des scènes d’horreur : « Femmes, hommes et enfants éparpillés dans le paysage montagneux, gravement blessés, démembrés ou déjà morts », relate HRW. « Ils nous tiraient dessus, c’était comme une pluie (de balles) », témoigne une femme de 20 ans, originaire de la région éthiopienne d’Oromia, citée par l’ONG. « J’ai vu un homme appeler à l’aide, il avait perdu ses deux jambes », mais, raconte-t-elle, « on n’a pas pu l’aider parce qu’on courrait pour sauver nos propres vies ».

    Auprès de la BBC, plusieurs personnes qui ont tenté de passer la frontière en pleine nuit racontent les scènes d’horreurs. « Les tirs n’ont pas cessé, témoigne Mustafa Soufia Mohammed âgé 21 ans. Je n’ai même pas remarqué qu’on m’avait tiré dessus. Mais lorsque j’ai essayé de me lever et de marcher, une partie de ma jambe m’a échappé ». La jambe de Mustafa a ensuite dû être amputée sous le genou l’obligeant aujourd’hui à marcher avec des béquilles et une prothèse mal ajustée. Zahra [le prénom a été modifié par le média britannique] a, elle, eu tous les doigts d’une main arrachée à cause d’une pluie de balles.

    D’après l’Organisation internationale pour les migrations des Nations unies, plus de 200 000 personnes tentent chaque année ce voyage périlleux qui traverse la mer la #Corne_de_l’Afrique jusqu’au Yémen, pour atteindre l’Arabie saoudite. HRW appelle Ryad à « cesser immédiatement » le recours à la force meurtrière contre des migrants et demandeurs d’asile, exhortant l’ONU à enquêter sur ces allégations.

    AFP / Libération / https://www.liberation.fr/international/moyen-orient/en-arabie-saoudite-les-gardes-frontieres-auraient-abattu-des-centaines-de

    VIDEO. https://www.youtube.com/watch?v=f90vwqCYU1c&t=4s

    FR. https://www.hrw.org/fr/news/2023/08/21/arabie-saoudite-massacres-de-migrants-la-frontiere-du-yemen

    EN. https://www.hrw.org/news/2023/08/21/saudi-arabia-mass-killings-migrants-yemen-border

    AR. https://www.hrw.org/ar/news/2023/08/21/saudi-arabia-mass-killings-migrants-yemen-border

    #massacre #migrations #réfugiés #frontières #rapport #HRW

  • En Arabie Saoudite, les gardes-frontières auraient abattu des « centaines » de migrants éthiopiens https://www.liberation.fr/international/moyen-orient/en-arabie-saoudite-les-gardes-frontieres-auraient-abattu-des-centaines-de

    https://youtu.be/f90vwqCYU1c?feature=shared

    Un #massacre « à l’abri du regard du reste du monde ». Les gardes-frontières saoudiens ont tué depuis l’an dernier des « centaines » de migrants éthiopiens qui tentaient de pénétrer dans la riche monarchie du Golfe passant par sa frontière avec le Yémen, a dénoncé ce lundi 21 août l’ONG #Human_Rights_Watch (HRW). « Les autorités saoudiennes tuent des centaines de migrants et de demandeurs d’asile dans cette zone frontalière reculée », a déclaré dans un communiqué Nadia Hardman, spécialiste des migrations à HRW.

    Des centaines de milliers d’#Ethiopiens travaillent en #Arabie_Saoudite, empruntant parfois la « route de l’Est » reliant la Corne de l’Afrique au Golfe, en passant par le Yémen, pays pauvre et en guerre depuis plus de huit ans. Le meurtre « généralisé et systématique » des #migrants éthiopiens pourrait même constituer un #crime_contre_l’humanité, estime l’ONG. « Nous parlons d’un minimum de 655 personnes, mais il est probable qu’il s’agisse de milliers », a déclaré Nadia Hardman à la BBC. « Ce que nous avons documenté, ce sont essentiellement des massacres, a-t-elle ajouté. Les gens ont décrit des sites qui ressemblent à des champs d’extermination avec des corps éparpillés sur les flancs des collines ».

    Les « milliards dépensés » dans le sport et le divertissement « pour améliorer l’image de l’Arabie Saoudite » ne devraient pas détourner l’attention de « ces crimes horribles », a-t-elle fustigé. Les ONG accusent régulièrement Ryad d’investir dans les grands événements sportifs et culturels pour « détourner l’attention » des graves violations des droits humains et la crise humanitaire au Yémen où l’armée saoudienne est impliquée.

    L’année dernière, des experts de l’ONU avaient déjà fait état d’« allégations préoccupantes » selon lesquelles « des tirs d’artillerie transfrontaliers et des tirs d’armes légères par les forces de sécurité saoudiennes ont tué environ 430 migrants » dans le sud de l’Arabie Saoudite et le nord du Yémen durant les quatre premiers mois de 2022. Le nord du Yémen est largement contrôlé par les Houthis, des rebelles que les Saoudiens combattent depuis 2015 en soutien aux forces pro-gouvernementales.

    Pour en arriver à de telles conclusions, Human Right Watch s’appuie sur des entretiens avec 38 migrants éthiopiens ayant tenté de passer en Arabie Saoudite depuis le Yémen, des images satellite et des vidéos et photos publiées sur les réseaux sociaux « ou recueillies auprès d’autres sources ». Les personnes interrogées ont parlé d’« armes explosives » et de tirs à bout portant, les gardes-frontières saoudiens demandant aux Ethiopiens « sur quelle partie de leur corps ils préféreraient que l’on tire ».

    Ces migrants racontent des scènes d’horreur : « Femmes, hommes et enfants éparpillés dans le paysage montagneux, gravement blessés, démembrés ou déjà morts », relate HRW. « Ils nous tiraient dessus, c’était comme une pluie (de balles) », témoigne une femme de 20 ans, originaire de la région éthiopienne d’Oromia, citée par l’ONG. « J’ai vu un homme appeler à l’aide, il avait perdu ses deux jambes », mais, raconte-t-elle, « on n’a pas pu l’aider parce qu’on courrait pour sauver nos propres vies ».

    Auprès de la BBC, plusieurs personnes qui ont tenté de passer la frontière en pleine nuit racontent les scènes d’horreurs. « Les tirs n’ont pas cessé, témoigne Mustafa Soufia Mohammed âgé 21 ans. Je n’ai même pas remarqué qu’on m’avait tiré dessus. Mais lorsque j’ai essayé de me lever et de marcher, une partie de ma jambe m’a échappé ». La jambe de Mustafa a ensuite dû être amputée sous le genou l’obligeant aujourd’hui à marcher avec des béquilles et une prothèse mal ajustée. Zahra [le prénom a été modifié par le média britannique] a, elle, eu tous les doigts d’une main arrachée à cause d’une pluie de balles.

    D’après l’Organisation internationale pour les migrations des Nations unies, plus de 200 000 personnes tentent chaque année ce voyage périlleux qui traverse la mer la Corne de l’Afrique jusqu’au Yémen, pour atteindre l’Arabie saoudite. HRW appelle Ryad à « cesser immédiatement » le recours à la force meurtrière contre des migrants et demandeurs d’asile, exhortant l’ONU à enquêter sur ces allégations.