• A Devastating New Exposé of Johnson & Johnson Indicts an Entire System | The New Republic
    https://newrepublic.com/article/194726/johnson-and-johnson-investigation-crimes-health-care-system

    Harris opens the book with an embarrassing mea culpa about his own erstwhile naïveté. It was only in 2004, after five years covering Johnson & Johnson and the drug industry for The New York Times and The Wall Street Journal, that he “began to suspect that the company’s culture and its apple-pie image might be entirely at odds.” Left unstated is the possibility that Harris’s protracted innocence helped produce that image. (Here, he is not alone in the halls of elite journalism: Just as Johnson & Johnson prefers West Point grads who follow orders, business editors like reporters who believe in capitalist fairy tales.)

    Given the depths of his disillusionment, Harris ends on a confused note that suggests his education remains incomplete. To explain Johnson & Johnson’s “ruthless, sociopathic indifference,” he resorts to the “corporate deviance” model of organizational theory—a sociologist’s explanation for why good people and good companies do bad things. But this cannot explain the endemic criminality across a health care sector that accounts for nearly one-fifth of the U.S. economy. Johnson & Johnson is paradigmatic of a more fundamental corruption. But rather than extend the implications of his reporting to a system critique, Harris closes with a bizarre attempt at evenhandedness that lauds Johnson & Johnson for developing Bedaquiline, a tuberculosis drug. As Harris should know, Bedaquiline, like nearly every other drug in the modern pharmacopeia, was developed largely in publicly funded labs, with the government heavily underwriting every step of the process, beginning with basic research. Johnson & Johnson’s main achievement was to claim the patents and proceed to charge scandalous sums.

    Far from an argument in favor of Johnson & Johnson’s existence, Bedaquiline is a testament to the need for a fully public bench-to-bedside drug pipeline. If the government conducted trials of the drugs it spends hundreds of billions of dollars developing, and maintained an active, if not dominant, role through to distribution, many of the episodes recounted so powerfully in No More Tears could have been avoided. Harris not only shrinks from this conclusion, but includes in his list of Johnson & Johnson’s accomplishments the fact that its “financial success has made hundreds of thousands of shareholders and employees richer and happier.”

    #FDA #Pharma #corruption #crimes

  • Mettre un terme au génocide en cours ou le voir mettre fin à la vie à Gaza : des experts de l’ONU affirment que les États sont confrontés à un choix décisif (07 mai 2025)

    https://www.ohchr.org/fr/press-releases/2025/05/end-unfolding-genocide-or-watch-it-end-life-gaza-un-experts-say-states-face

    [Texte intégral :]

    GENÈVE – Les atrocités croissantes à Gaza représentent un tournant moral à prendre d’urgence et les États doivent agir maintenant pour mettre fin à la violence, sans quoi ils seront témoins de l’anéantissement de la population palestinienne de Gaza, une issue qui aurait des conséquences irréversibles pour notre humanité commune et l’ordre multilatéral, ont averti aujourd’hui des experts de l’ONU, qui ont exigé une intervention internationale immédiate.

    « Alors que les États débattent de la terminologie (s’agit-il ou non d’un génocide ?), Israël poursuit sa destruction implacable de la vie à Gaza, par des attaques terrestres, aériennes et maritimes, déplaçant et massacrant en toute impunité la population restante », ont déclaré les experts.

    « Personne n’est épargné, que ce soient les enfants, les personnes handicapées, les mères allaitantes, les journalistes, les professionnels de la santé, les travailleurs humanitaires ou les otages. Depuis la rupture du cessez-le-feu, Israël a tué des centaines de Palestiniens, souvent quotidiennement, le pire ayant eu lieu le 18 mars 2025, date à laquelle 600 victimes ont été dénombrées en 24 heures, dont 400 enfants. »

    « Il s’agit de l’une des manifestations les plus ostentatoires et les plus #impitoyables de la profanation de la vie et de la dignité humaines », ont affirmé les experts.

    Cette agression a transformé Gaza en un paysage de désolation, où près de la moitié des victimes sont des enfants et où des milliers de personnes sont encore déplacées. Le groupe d’experts a recensé plus de 52 535 morts, dont 70 % sont des femmes et des enfants, et 118 491 blessés en date du 4 mai 2025.

    Depuis mars 2025, date qui coïncide avec la fin du cessez-le-feu, Israël a rétabli un blocus encore plus strict sur Gaza, enfermant de fait sa population dans la misère, la faim et la maladie. « Sous les bombardements constants, au milieu de logements en ruines, de rues transformées en zones de terreur et d’un paysage dévasté, 2,1 millions de survivants sont confrontés à une crise humanitaire extrêmement grave », ont déclaré les experts. « La nourriture et l’eau sont coupées depuis des mois, provoquant la famine, la déshydratation et des maladies, ce qui entraînera de nouveaux décès qui deviendront la réalité quotidienne pour beaucoup, en particulier les plus vulnérables. »

    Au milieu de ce carnage, les déclarations israéliennes qui oscillent entre le blocage pur et simple de l’aide et les déblocages dépendant d’autres objectifs stratégiques, témoignent d’une intention claire de faire de la #famine une arme de guerre, et de faire régner l’incertitude chez la population face à ses besoins fondamentaux, ce qui augmente le risque de traumatisme et de problèmes de santé mentale, ont-ils averti.

    « Non seulement l’acheminement de l’aide humanitaire est l’une des obligations les plus importantes d’Israël en tant que puissance occupante, mais l’épuisement délibéré des produits de première nécessité, la destruction des ressources naturelles et la volonté calculée de conduire Gaza au bord de l’effondrement corroborent sa responsabilité criminelle », ont déclaré les experts.

    « Ces actes, outre le fait qu’ils constituent des #crimes internationaux graves, s’inscrivent dans des schémas alarmants et avérés de conduite #génocidaire. »

    Les experts ont appelé les États à dépasser la #rhétorique et à prendre des mesures concrètes pour mettre fin immédiatement au carnage et faire en sorte que les auteurs de ces actes répondent de leurs actes.

    « Le monde entier est attentif. Les États Membres respecteront-ils leurs obligations et interviendront-ils pour mettre fin aux massacres, à la faim, aux maladies et aux autres crimes de guerre et crimes contre l’humanité perpétrés chaque jour en toute impunité ? »

    Les normes internationales ont été établies précisément pour prévenir de telles horreurs. Pourtant, alors que des millions de personnes manifestent dans le monde entier pour la justice et l’humanité, leurs appels sont étouffés. Cette situation envoie un message funeste : les #vies palestiniennes sont superflues et le droit international, s’il n’est pas appliqué, ne veut rien dire », ont indiqué les experts.

    Ils ont rappelé que le droit des Palestiniens à l’autodétermination est irrévocable. « Les États doivent agir rapidement pour mettre fin au génocide en cours, démanteler l’apartheid et garantir un avenir dans lequel les Palestiniens et les Israéliens coexisteront dans la liberté et la dignité.

    « Les #mandats d’arrêt de la CIJ contre les dirigeants israéliens pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité nécessitent une action et un respect immédiats. L’avis consultatif de la #CIJ impose la fin de l’occupation prolongée et l’Assemblée générale a fixé la date limite au 17 septembre 2025 », ont spécifié les experts.

    Ils ont par ailleurs averti qu’en continuant à soutenir Israël matériellement ou politiquement, notamment par des transferts d’armes et la fourniture de services militaires et de sécurité privés, les États risquaient de se rendre #complices d’un génocide et d’autres crimes internationaux graves.

    Le choix est grave : rester passifs et assister au massacre d’innocents ou participer à l’élaboration d’une résolution juste. La #conscience mondiale se réveille. Si elle s’affirme, malgré le gouffre moral dans lequel nous nous enfonçons, la justice finira par #triompher », ont-ils déclaré.

  • Johann Soufi sur X : « 📣 En #Palestine, les #crimes se poursuivent dans un silence médiatique étouffant ! À La Haye, les États plaident devant la #CIJ_ICJ sur les obligations d’ d’Israël concernant l’@#UNRWA et l’#ONU dans le territoire 🇵🇸 occupé. 🧵

    Puisque les médias n’en parlent pas, je vous raconte.👇 »
    https://x.com/jsoufi/status/1918662438121050360

    Thread by jsoufi on Thread Reader App – Thread Reader App
    https://threadreaderapp.com/thread/1918662438121050360.html

  • Brahim Bouarram et Ibrahim Ali, 30 ans après : l’urgence de se souvenir et d’agir contre le racisme et le fascisme ! #GISTI
    https://www.gisti.org/article7507

    Le 1er mai 1995, Brahim Bouarram, 29 ans, est assassiné par des militants d’extrême droite issus du défilé du Front national (FN), jeté dans la Seine depuis le pont du Carrousel. Le 21 février de la même année, Ibrahim Ali est tué par des colleurs d’affiches du FN au carrefour des Quatre-Chemins-des Aygalades à Marseille. Tous deux sont victimes de #crimes_racistes symptomatiques d’une haine entretenue par des discours de stigmatisation et d’exclusion. Ces drames ont marqué une génération et demeurent un rappel cinglant des dangers de l’idéologie xénophobe.

    Trente ans plus tard, alors que nous commémorons leur assassinat, force est de constater que les idées qui les ont rendu possible n’ont pas disparu. Pire encore, elles se sont banalisées et infiltrées dans les sphères du pouvoir, donnant lieu à une convergence alarmante entre les discours de l’extrême droite et certaines politiques publiques, en France comme à l’international.

  • La Suède veut imposer un critère de « #conduite_honnête » aux migrants, sous peine d’expulsion

    Le gouvernement suédois a annoncé mardi sa volonté d’introduire dans la législation un critère de « conduite honnête » aux migrants sous peine d’expulsion. Depuis son arrivée au pouvoir en 2022, le gouvernement suédois, soutenu au Parlement par les Démocrates de Suède, parti d’extrême droite anti-immigration, a multiplié les restrictions de plus en plus sévères en matière migratoire.

    Introduire des normes de #comportements aux migrants sous peine d’expulsion. C’est la nouvelle mesure proposée par le gouvernement suédois en matière migratoire. Stockholm a annoncé mardi 1er avril son intention de mettre en place une règle de bonne conduite pour les étrangers, sous peine d’expulsion de Suède.

    « La grande majorité des personnes qui viennent en Suède sont parfaitement honnêtes, elles veulent simplement une vie meilleure, pour elles-mêmes, pour leur famille, elles veulent travailler, faire ce qu’il faut, apprendre la langue suédoise, faire partie de notre pays », a déclaré le ministre des Migrations Johan Forssell. « Mais nous vivons également à une époque où la confiance des citoyens dans la politique d’immigration repose sur un principe très fondamental, à savoir que ceux qui viennent en Suède et commettent des #crimes - ou qui se comportent mal d’une autre manière - ne devraient pas être ici », a-t-il ajouté.

    Fraude aux prestations sociales, endettement, toxicomanie...

    Ainsi Robert Schött, un ancien juge en charge de l’examen de cette mesure, propose d’introduire dans la législation suédoise un critère de « #conduite_honorable » destiné aux migrants - principalement les étudiants, ceux ayant un permis de travail, et leur famille. Et de pouvoir invoquer ce motif pour révoquer ou leur refuser un #permis_de_séjour.

    Ces « manquements dans le mode de vie » pourraient être, outre commettre un crime ou un #délit, la #fraude aux prestations sociales, l’#endettement, les perturbations à l’ordre public induites par la #toxicomanie, ou encore l’#apologie_du_terrorisme ou d’autres agissements qui « menacent la sécurité » de la Suède, a énuméré le ministre des Migrations.

    « Je suis convaincu que la grande majorité des gens comprennent exactement ce que nous voulons dire dans ce contexte », a affirmé Johan Forssell. « La législation sera plus stricte pour ce groupe de personnes qui ne sont pas des citoyens suédois ».

    Les ONG ont immédiatement critiqué cette nouvelle proposition gouvernementale. À l’instar de Civil Rights Defenders qui estime que « cela créerait un système dans lequel certaines personnes pourraient être punies pour avoir exprimé des opinions qui restent tout à fait légales pour d’autres ». Selon l’ONG, « cela porterait atteinte au principe de l’égalité de traitement devant la loi et constituerait une évolution extrêmement regrettable pour la Suède ».

    Multiplication des annonces

    Depuis son arrivée au pouvoir en 2022, le gouvernement suédois, soutenu au Parlement par les Démocrates de Suède, parti d’extrême droite anti-immigration, a introduit des restrictions de plus en plus sévères en matière migratoire.

    Début janvier, Stockholm avait indiqué vouloir durcir l’accès à la citoyenneté, et mettait déjà en avant une « conduite honorable ». Selon le texte, pour devenir suédois, un étranger devra avoir vécu huit ans en Suède - contre cinq ans actuellement -, passé un test de connaissances de la société et des valeurs suédoises, et réussi un examen de langue, avait recommandé une commission d’experts mandatée par le gouvernement.

    En décembre 2024, le gouvernement avait aussi annoncé un projet de loi qui limiterait la possibilité pour les demandeurs d’asile déboutés de déposer une nouvelle demande sans avoir quitté le pays, souhaitant ainsi lutter contre la « clandestinité ».

    En mai 2024, une proposition de loi visait à obliger les travailleurs du secteur public à dénoncer aux autorités les personnes sans-papiers avec lesquelles ils sont en contact. Cette mesure, jugée raciste et discriminatoire par les défenseurs des droits, avait créé la polémique dans le pays.

    Quelque 4 000 soignants avaient alors signé une tribune pour dénoncer un texte qui va à l’encontre du serment d’Hippocrate. « Cela aura des impacts de santé publique : des maladies pas traitées qui deviennent graves, la propagation de maladies infectieuses », expliquait la tribune.

    Demandes d’asile au plus bas

    Lors de la crise de 2015, la Suède avait largement ouvert ses portes aux étrangers et avait accueilli plus de 150 000 demandeurs d’asile, soit le nombre le plus élevé par habitant dans l’Union européenne. Mais en 2022, le bloc composé de la droite libérale conservatrice et de l’extrême droite l’emportait aux législatives. Une nouvelle ère anti-migrants s’était alors ouverte. « Il est temps de faire passer la Suède d’abord », déclarait à l’époque Jimmie Akesson, le leader des Démocrates de Suède (extrême-droite).

    Résultat, en 2024, le nombre de migrants ayant obtenu l’asile en Suède a atteint le niveau le plus bas depuis 40 ans. Seuls 6 250 permis de séjour pour l’asile ont été accordés dans le pays scandinave l’année dernière. « Aujourd’hui, trois personnes sur quatre qui demandent l’asile en Suède ne sont pas considérées comme ayant des motifs suffisants pour obtenir un permis de séjour. Elles ne sont donc pas des réfugiées et doivent rentrer chez elles », a récemment déclaré le ministre Johan Forssell.

    La Suède se considérait autrefois comme un refuge pour les personnes victimes de guerre et de persécutions, mais elle a peiné, au fil des ans, à intégrer un grand nombre de ses nouveaux arrivants.

    Preuve de ce changement de considération vis à vis des réfugiés, la Suède a été l’un des premiers pays a annoncé la suspension des demandes d’asile pour les Syriens après la chute de Bachar al-Assad en décembre dernier.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/63738/la-suede-veut-imposer-un-critere-de-conduite-honnete-aux-migrants-sous
    #criminels_étrangers #expulsions #renvois #migrations #réfugiés #Suède
    ping @karine4

  • Israel killed 15 Palestinian paramedics and rescue workers one by one, says UN

    https://www.theguardian.com/world/2025/mar/31/israel-killed-15-palestinian-paramedics-and-rescue-workers-one-by-one-s

    “Seven days ago, civil defence and PRCS ambulances arrived at the scene,” the head of Ocha in Palestine, Jonathan Whittall, said in a video statement. “One by one, [the paramedics and civil defense workers] were hit, they were struck. Their bodies were gathered and buried in this mass grave.

    “We’re digging them out in their uniforms, with their gloves on. They were here to save lives. Instead, they ended up in a mass grave,” Whittall said. “These ambulances have been buried in the sand. There’s a UN vehicle here, buried in the sand. A bulldozer – Israeli forces bulldozer – has buried them.”

    #israël
    #Gaza
    #crimes_de_guerre
    #crimes_contre_l_humanité

  • Italie : peut-on faire #justice sur les #crimes contre les migrants ?

    Les #procès contre les #passeurs de migrants se sont récemment multipliés en Italie. Mais les suspects ne sont souvent accusés que d’être des passeurs. Les charges d’#enlèvement, d’#assassinat, d’#extorsion ou de #violence_sexuelle ne s’appliquent pratiquement jamais. Les principaux trafiquants ne sont généralement pas arrêtés, ni inculpés. Ceux qui le sont relèvent du « menu fretin ». Que révèlent ces procès sur les crimes commis contre les migrants entre l’Afrique et l’Europe ?

    En octobre 2022, #Ghebremedin_Temeschen_Ghebru, un ressortissant érythréen aujourd’hui âgé de 37 ans, a été arrêté par #Interpol à l’aéroport international d’Addis-Abeba, alors qu’il embarquait sur un vol à destination de l’Australie. Il a été extradé vers l’Italie, accusé d’être un membre d’une organisation criminelle de #trafic_de_migrants. Il a été notamment accusé d’être un « #hawaladar ». Le #hawala est un système de transfert d’argent informel et non tracé, par lequel, dans ce cas, les paiements effectués par les parents des personnes kidnappées sont envoyés aux trafiquants, puis à leurs divers intermédiaires tout au long du voyage vers l’Europe.

    Cette affaire et celle d’un autre trafiquant présumé originaire d’Érythrée, connu sous le nom de #Welid, extradé aux Pays-Bas une semaine seulement avant Ghebru, ont été résolues grâce à une équipe conjointe de coopération internationale, mise en place en 2018 et impliquant les autorités judiciaires et policières d’Italie et des Pays-Bas, ainsi que celles du Royaume-Uni, de l’Espagne, d’#Europol et, depuis 2022, de la #Cour_pénale_internationale (#CPI). L’équipe se concentre sur la lutte contre la traite des êtres humains et les crimes contre les migrants en #Libye.

    Le procès de Ghebru a débuté en 2023 et se déroule devant la Cour d’assises de Catane, où les premières victimes de son réseau organisé présumé ont été débarquées. L’accusé a été libéré de prison après le premier ré-interrogatoire, qui n’a trouvé aucun motif pour le #crime_d’association, à savoir la participation à une association, organisation ou bande criminelle, sur lesquels les mesures préventives étaient basées. Ghebru est donc retourné en Australie, où il vit et travaille, explique son avocat Michele Calantropo à Justice Info.

    Au cours des deux dernières années, le tribunal a entendu deux témoins à charge. Le prévenu devait comparaîtra ce 3 mars mais, n’ayant pu obtenir de visa, l’audience a été reportée. La défense prévoit de faire comparaître une dizaine de témoins. Calantropo estime que le procès se terminera en 2025. Le bureau du procureur a refusé de commenter ce dossier.

    « Il n’est pas coupable de tous les crimes », assure Calantropo. En 2017, au moment des écoutes téléphoniques sur lesquelles se base l’affaire, l’accusé a séjourné à Dubaï pendant quatre mois, où il « travaillait comme consultant et comptable pour une société d’import-export, discutant avec des clients et des fournisseurs sur les paiements de fournitures, il n’y a pas un seul contact avec les trafiquants », affirme l’avocat. Calantropo ajoute qu’il a déposé tous les documents de la chambre de commerce de Dubaï concernant la société pour laquelle travaillait Ghebru et que nombre de ses témoins témoigneront également à ce sujet.

    Une série d’affaires : les opérations « #Glauco »

    Le procès en cours n’est que le dernier d’une opération beaucoup plus vaste, connue sous le nom de « Glauco ». Tout a commencé avec le tragique naufrage de 2013 lors duquel 300 migrants ont trouvé la mort au large de l’île italienne de Lampedusa. L’enquête criminelle qui en a résulté a abouti à la condamnation de six passeurs et à l’émission de mandats d’arrêt européens et internationaux à l’encontre d’autres membres du réseau criminel qui opérait en Érythrée, en Éthiopie, en Libye et dans de nombreux pays européens. Dirigée par l’équipe de la direction antimafia du parquet de Palerme, cette opération a donné lieu à trois autres séries d’#arrestations au cours des années suivantes. La dernière en date a été l’opération « Glauco 4 », en 2020, au cours de laquelle une douzaine d’autres personnes ont été appréhendées dans plusieurs villes d’Italie.

    Les hommes arrêtés ont été accusés de traite et de trafic de migrants depuis des pays africains vers des centres de détention libyens, puis vers l’Italie et leur destination finale. Les migrants souhaitent rarement rester en Italie et espèrent se rendre dans des pays d’Europe du Nord, comme la Suède, les Pays-Bas et le Royaume-Uni. Les hommes sont soupçonnés d’avoir géré des #transferts_d’argent vers des comptes à Dubaï dans le cadre du système hawala, par le biais de Postepay, Moneygram ou Western Union.

    Dans les documents officiels, Ghebru est également mentionné comme faisant partie, et soupçonné de diriger, le même réseau international, mais au moment des arrestations, il était toujours en fuite. Le procureur qui travaille sur cette enquête a confirmé les faits lors d’une précédente interview avec Justice Info, mais a préféré ne pas faire de commentaires à ce stade : avec d’autres membres de l’équipe antimafia de Palerme, il a été placé sous protection policière depuis l’automne dernier, après avoir reçu des milliers de menaces pour avoir inculpé l’actuel vice-Premier ministre italien, Matteo Salvini, d’enlèvement et de manquement à son devoir pour son refus de laisser accoster en Italie un bateau de sauvetage de migrants de l’ONG Open Arms, avec 147 personnes à bord, en 2019. Salvini, qui était ministre de l’Intérieur au moment des faits, a été acquitté en décembre 2024.

    À ses débuts, le procès des personnes arrêtées lors de l’opération « Glauco » a semblé présager des grandes lignes de celui de Ghebru. Le premier ré-interrogatoire n’a trouvé aucun motif pour le crime de participation à une association criminelle, et la plupart des hommes ont pu être libérés pendant que la procédure se poursuivait devant la cour d’assises de Catane. Sur les 14 personnes arrêtées, selon les médias italiens à l’époque, deux ont fait l’objet d’une procédure distincte. Ils ont opté pour un procès abrégé, procédure où il n’y a pas de présentation de preuves mais où le juge étudie le dossier et prononce une peine plus rapide et réduite.

    Parmi les 12 personnes restantes, il y avait dix Erythréens, un Ethiopien et un Soudanais. Le 5 décembre 2023, les juges ont déclaré sept hommes coupables en première instance et ont acquitté les trois autres. Les peines ont été fortement réduites, passant de plusieurs années requises par l’accusation, à une fourchette de 10 à 18 mois. Selon le verdict, trois d’entre eux ont été condamnés uniquement pour les délits liés à l’hawala, deux pour délits financiers et trafic et deux autres pour trafic. Les avocats de la défense ont fait appel et le verdict en appel est attendu pour le 6 mars 2025. Il n’y a pas de victimes dans cette affaire.

    Giuseppina Massaiu s’occupe de la défense de trois de ces hommes. Elle explique à Justice Info que ses clients ne sont pas coupables et qu’ils ont toujours rejeté le chef d’accusation de trafic de migrants : « Ils le considèrent comme diffamatoire », ajoute-t-elle. Selon elle, l’accusation n’a pas pris en compte le fait que toute aide, pour entrer en Italie ou pour transférer de l’argent, peut être apportée par solidarité, « la solidarité envers un parent, une connaissance, quelqu’un de la même région ». « Ce devoir social est culturellement très présent dans leur communauté. Par exemple, il y a des cas de migrants qui arrivent en Italie sans papiers ni argent et qui ont besoin de recevoir des virements de leur famille. Et dans le cas des migrants enlevés et détenus par des trafiquants libyens, ce sont les membres de la famille qui paient car, sinon, leurs proches resteraient indéfiniment dans les centres de détention libyens. » L’enquête qui a conduit aux arrestations de « Glauco 4 », puis à l’#extradition de Ghebru, s’est appuyée sur des écoutes téléphoniques, ce que les deux avocats de la défense ont contesté. « De cette manière, les accusations restent assez superficielles », affirme Massaiu.

    Poursuivre du « menu fretin » ?

    Au cours de la dernière décennie, l’Italie a connu peu de procès pour des #crimes contre les migrants qualifiés de #traite_d’êtres humains, d’enlèvements, de violence et extorsion dans les prisons libyennes. Le plus célèbre est le verdict prononcé en 2017 à l’encontre d’#Osman_Matammud, un ressortissant somalien reconnu coupable d’enlèvement à des fins d’#extorsion, de #meurtres et de #violences_sexuelles commises lors de la gestion de « camps de transit » en Libye. Mais la grande majorité des personnes jugées sont accusées du seul trafic de migrants.

    « La tendance est que les trafiquants les plus importants ne sont pas ciblés, ce qui amène les autorités à s’en prendre aux plus petits, car il est difficile de mener des enquêtes dans d’autres pays », note Stefano Zirulia, professeur de droit pénal à l’université de Milan. « Pour montrer au public qu’elles font quelque chose, et parce qu’elles se concentrent principalement sur le territoire et les eaux italiens, les autorités appliquent les lois italiennes, qui sont très strictes et peuvent même être appliquées à ces individus qui n’ont rien fait ou presque. » Zirulia explique que s’il existe un crime distinct de traite d’êtres humains, qui est plus complexe et exige un objectif d’exploitation, en Italie le trafic de migrants est codifié dans l’article 12 de la loi consolidée sur l’immigration, qui « exige seulement de commettre des actes visant à faciliter l’entrée d’un étranger sans papiers ».

    À la suite de l’adoption par l’Union européenne, en 2002, du « #Pacte_sur_les_facilitateurs », à la suite des attentats du 11 septembre 2001, rappelle Zirulia, tous les pays européens ont dû « criminaliser toute forme d’aide à l’entrée irrégulière ». Depuis lors, l’Italie a vu les gouvernements se succéder pour alourdir les peines afin de donner l’impression de s’attaquer aux trafiquants, ce qui a conduit le pays à avoir certaines des peines les plus sévères pour le trafic, selon Zirulia, qui peuvent aller jusqu’à plus de 20 ans de prison. Selon Zirulia, « la #criminalisation généralisée du trafic, telle qu’elle est pratiquée, risque de mettre en péril les #droits_fondamentaux des migrants : le #droit_à_la_vie lorsqu’ils sont en danger et doivent être secourus, et le droit de demander l’asile ».

    Un large éventail d’actes peut tomber sous le coup de cette loi. « Tout ce qui se passe en Libye peut également entrer dans cette définition et, d’autre part, les personnes qui sont elles-mêmes victimes d’un trafic illicite tombent également sous le coup de cette loi. Parfois, ce sont les migrants qui dirigent le bateau dans la dernière ligne droite parce que, tout simplement, ils ont été placés là et qu’il n’y a personne d’autre qui sache le faire, ou ils utilisent un GPS », explique Maria Crippa, chercheuse postdoctorale au département de droit “Cesare Beccaria” de l’université de Milan. La procédure habituelle, explique-t-elle, consiste pour la police à recueillir les déclarations des migrants lors de leur débarquement et à leur demander qui les a amenés là. « Ce n’est pas toujours facile de comprendre si les personnes qu’ils désignent sont affiliées à une organisation ou si elles sont aussi des victimes. »

    Selon un rapport compilé par le collectif Arci Porco Rosso, en 2024, 106 migrants ont été arrêtés pour trafic, soit un pour 600 arrivées. La majorité a été arrêtée juste après le débarquement. Plusieurs ONG qui assistent les migrants en mer ont également été accusées de trafic au fil des ans.

    « En Italie, nous n’avons pas de pouvoir discrétionnaire : si le procureur dispose d’informations, il doit engager des poursuites. Mais dans la pratique, il est possible de choisir les chefs d’accusation à retenir », note Crippa, ajoutant que la grande majorité des affaires vont devant la justice pour trafic de migrants et pour crime d’association, à savoir la participation à organisation criminelle. Ces principes permettent aux autorités d’appliquer plus facilement les lois italiennes à des actes commis à l’étranger et, en cas de verdict de culpabilité, ils peuvent également montrer la dimension plus large du crime.

    Toutefois, cette stratégie d’application de l’article sur le trafic « a des conséquences sur les personnes inculpées, c’est-à-dire le menu fretin ou les victimes elles-mêmes, et sur les faits qui leur sont reprochés », souligne Crippa. « Par conséquent, les condamnations sont, dans la majorité des cas, prononcées pour complicité, et tout l’aspect lié à la traite des êtres humains et aux crimes contre la personne est perdu. » Alors que la traite des êtres humains est un crime contre la personne, le trafic est légalement considéré comme un crime contre l’intégrité des frontières du pays, rappelle Crippa.

    Pour Stella Arena, avocate de l’Association italienne pour les études juridiques sur l’immigration, avec cette #loi, « le procès pénal est devenu un moyen de contrôler les flux migratoires ».

    Pas de coopération avec la Libye

    En Italie, aucune condamnation n’a encore été prononcée à l’encontre de ressortissants libyens pour des crimes commis contre des migrants. « Il y a un problème de responsabilité pour ceux qui sont au sommet du système, qui sont typiquement libyens », explique Crippa. Elle ajoute que le problème est que les autorités italiennes ne peuvent pas se rendre physiquement à Tripoli pour arrêter ces personnes, leur seul moyen étant d’émettre un mandat d’arrêt international et de compter sur les Libyens pour faire le reste. « Tant que cette situation politique se poursuit en Libye, il est clair qu’un accord, ne serait-ce que pour rassembler des preuves, n’est pas possible, alors imaginez pour une demande d’extradition. » Une option serait d’arrêter un suspect dans un pays tiers qui l’extraderait, mais aucune information publique ne permet de savoir si l’Italie a émis des mandats d’arrêt internationaux contre des Libyens.

    Le débat national sur les crimes contre les migrants s’est intensifié après qu’Osama Najim, un criminel de guerre libyen présumé recherché par la CPI, a été arrêté par la police italienne le 19 janvier 2025, avant d’être relâché et renvoyé à Tripoli deux jours plus tard par le gouvernement, en violation de son obligation de coopérer avec la Cour basée à La Haye. Son arrestation et sa libération ont également suscité un débat sur les liens étroits entre Rome et Tripoli. « Nous l’avons vu avec l’affaire Najim, il n’y a pas de réelle volonté d’agir pour stopper les réseaux d’exploitation de la migration », estime Zirulia. Selon lui, les réseaux de trafic de migrants, contrairement à l’organisation verticale de la mafia, sont le plus souvent organisés horizontalement et peuvent être étroitement liés aux appareils d’État. « C’est donc très difficile de réfléchir à la manière de démanteler sa direction. Ce n’est peut-être pas la bonne question, mais nous devons certainement nous demander ce que nous pouvons faire pour cibler les individus qui ont un pouvoir de décision. »

    Au manque de volonté politique et à la difficile coopération avec la Libye s’ajoute un autre obstacle : une vieille lacune de la loi italienne en matière de crimes internationaux. Rome n’a toujours pas intégré l’ensemble des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité dans son code pénal et ne peut donc pas exercer de compétence universelle. En conséquence, « elle perd tout l’aspect des crimes contre l’humanité, de sorte que l’interrelation concernant l’utilisation des migrants comme ressource économique par les milices, comme marchandises à échanger, comme ressource pour maintenir le pouvoir militaire, n’est plus prise en compte », déplore Crippa.

    Omer Shatz, directeur juridique de l’ONG Front-Lex, affirme que la responsabilité des crimes commis contre les migrants ne devrait pas concerner uniquement les trafiquants et les autorités libyennes. Depuis des décennies, les gouvernements italiens ont signé des accords avec leurs homologues de Tripoli, qui incluent le contrôle libyen des flux migratoires. Shatz affirme que les autorités italiennes et européennes, y compris l’agence européenne des frontières Frontex, sont également responsables de l’interception de plus en plus fréquente des bateaux de migrants par des gardes libyens ou tunisiens, et donc de « l’alimentation du commerce du viol, de la torture, de l’extorsion et de la rançon que les familles paient » pour libérer leurs proches des centres de détention en Libye.

    L’avocat international critique le fait que la CPI ait rejoint l’équipe conjointe en 2022, laissant apparemment les poursuites de ces crimes aux mêmes autorités nationales, y compris italiennes, qui n’ont pas les moyens d’aller plus haut dans la chaîne de décision. Alors que la CPI a inclus les crimes contre les migrants dans son enquête sur la Libye, Shatz pense que les autorités italiennes et européennes devraient également faire l’objet d’une enquête en tant que coauteurs des crimes. « Ce sont les acteurs les plus responsables, et c’est pour eux que la CPI a été créée. »

    https://www.justiceinfo.net/fr/142227-italie-peut-on-faire-justice-crimes-contre-migrants.html
    #migrations #réfugiés #3_octobre_2013 #opération_Glauco

  • #Essais_nucléaires au #Sahara : un #poison pour les populations… et les relations Alger-Paris

    Soixante-cinq ans après les premiers essais nucléaires français dans le Sahara algérien, Alger demande à Paris de reconnaître officiellement sa pleine #responsabilité, d’aider à la #décontamination des sites et d’indemniser les victimes. La résurgence de ce litige mémoriel intervient dans un contexte de fortes tensions entre les deux capitales.

    “Reconnaissance, justice, nettoyage des sites et remise des archives”, tels sont les mots d’ordre énoncés par Ibrahim Boughali, président de l’Assemblée populaire nationale, à l’occasion du 65e anniversaire des premiers essais nucléaires français dans le Sahara algérien, relève le site TSA-Tout sur l’Algérie. Ces propos surviennent à l’occasion d’une journée d’étude organisée par la chambre basse du Parlement algérien le 13 février à Alger sur le thème : “Explosions nucléaires françaises en Algérie : un crime contre l’humanité et l’#environnement”.

    Dénonçant des “#crimes_nucléaires”, Ibrahim Boughali a pressé l’Hexagone de “rendre #justice aux #victimes des #explosions_nucléaires et à leurs familles, à la mesure de l’ampleur du drame qu’ils ont vécu” et de participer à la réhabilitation des zones contaminées par les radiations et les déchets. Il a enfin enjoint l’ex-puissance coloniale de remettre aux experts algériens les archives complètes des sites d’essais, pour qu’ils “puissent évaluer les dégâts et prendre les mesures appropriées à leur égard”.

    #Nuages_toxiques

    Ce dossier fait partie des nombreux points de contentieux historiques et mémoriels entre les deux pays, empoisonnant leurs relations. Les séquelles environnementales de ces essais ont été lourdes, indique The New Arab. Interrogé par média panarabe, Charles K. Johnson, directeur des politiques de l’Association internationale des médecins pour la prévention de la guerre nucléaire, affirme que “les déchets nucléaires continuent d’empoisonner la terre, la santé des populations autochtones et l’écosystème fragile du Sahara algérien”.

    Les conséquences humaines des essais nucléaires sont massives : le 13 février 1960, quand la France a fait exploser sa première bombe nucléaire, baptisée #Gerboise_bleue, près de #Reggane dans le #désert du Sahara, plus de 30 000 personnes vivant dans la région auraient été exposées aux #radiations.

    Pire, les particules radioactives ne se seraient pas arrêtées à la frontière algérienne. Selon le quotidien algérien El-Watan, les retombées auraient touché une grande partie de l’Afrique du Nord et certains pays sahéliens. Les nuages toxiques auraient atteint le Maroc, la Libye, le Niger, le Tchad, le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Mali, traversant même la Méditerranée vers les côtes espagnoles et siciliennes. L’armée française avait assuré que la zone touchée par l’explosion était vierge de toute présence humaine. Pourtant, des Touaregs, des agriculteurs et des villageois ont développé des pathologies mystérieuses, allant des migraines intenses aux malformations infantiles, détaille The New Arab.
    Données scientifiques scellées

    Interrogée par ce journal, Sophie Chamelin, une chercheuse qui étudie les répercussions des essais nucléaires en Algérie, indique que :

    “Dans les communautés proches des sites d’essais, les familles souffrent de graves problèmes de santé : cancers, handicaps congénitaux, maladies respiratoires.”

    Selon le média panarabe, ces terres contaminées sont toujours inhabitables, poussant les populations à abandonner leurs terrains agricoles. Un cercle vicieux qui alimente la pauvreté et l’exode.

    Des juristes algériens œuvrent pour faire reconnaître ces essais nucléaires comme crime contre l’humanité. Interrogée par le site d’actualité algérien Jeune Indépendant, l’avocate Fatma Zohra Benbraham révèle que plusieurs obstacles juridiques entravent la procédure. Par exemple, la France refuse toujours d’ouvrir ses archives. Les données scientifiques de l’époque restent effectivement cadenassées, note également El-Watan, à commencer par les mesures des radiations réalisées par Louis Bulidon et Raymond Sené, deux scientifiques mobilisés dans le Sahara algérien en 1962.

    La France a aussi enterré des déchets radioactifs issus des essais et a refusé pendant des décennies de divulguer leurs emplacements, relève The New Arab. “La lutte se poursuit avec détermination”, déclare Fatma Zohra Benbraham.
    Immobilisme français

    Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a plusieurs fois dénoncé publiquement les conséquences des explosions nucléaires. Début février, dans une interview accordée au journal français L’Opinion, il affirmait que les réparations étaient indispensables pour la reprise des relations bilatérales avec Paris, relève le Jeune Indépendant.

    “Le dossier de la décontamination des sites d’essais nucléaires est obligatoire sur les plans humain, moral, politique et militaire.”

    Au cœur de cette tornade diplomatique à venir, la glaciation des relations franco-algériennes joue aussi un rôle. Interrogé par The New Arab, le militant associatif algérien Rachid Aouin affirme ainsi que “tout militantisme sur cette question est réprimé. Le gouvernement l’utilise uniquement comme un outil politique contre la France, sans aucun effort réel pour obtenir justice pour les victimes.”

    https://www.courrierinternational.com/article/diplomatie-essais-nucleaires-au-sahara-un-poison-pour-les-pop
    #indemnisation #Algérie #France

  • Pédocriminalité : les insoutenables « carnets noirs » de Joël Le Scouarnec
    https://lesjours.fr/obsessions/proces-pedocriminalite-le-scouarnec/ep1-enquete-hors-norme

    Nouvelle série. Le chirurgien est jugé à partir du 24 février pour viols et agressions sexuelles aggravés sur 299 ex-patients. Il a consigné ses actes dans ses journaux intimes.

    • Procès Le Scouarnec : comment l’ex-chirurgien pédocriminel aux 299 victimes est si longtemps « passé entre les gouttes »
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2025/02/24/pedocriminalite-ouverture-du-proces-le-scouarnec-ex-chirurgien-aux-299-victi

      La plus importante affaire de pédocriminalité jugée en France débute à partir de lundi et pour quatre mois. Age moyen des victimes : 11 ans à l’époque des faits. Des crimes que l’accusé racontait méthodiquement dans ses journaux intimes.
      Par Florence Aubenas

      A la télévision et dans les magazines de faits divers, le docteur Joël Le Scouarnec aimait suivre les histoires d’hommes qui lui ressemblaient : les pédophiles. Il se reconnaissait en eux, fier d’être différent. A un détail près : lui ne se ferait jamais attraper. Ça n’arrivait qu’aux autres, il se sentait intouchable. Pendant toute sa carrière, aucun personnel soignant ne l’avait jamais surpris sur le fait, aucune plainte n’avait été déposée par un petit patient ou ses parents. D’une manière redoutable, le chirurgien avait inventé le crime sexuel parfait.

      Finalement arrêté en 2017, à quelques mois de sa retraite, Joël Le Scouarnec, 74 ans, va être jugé pour viols ou agressions sexuelles aggravés de 299 victimes présumées, qu’il a reconnus pour la plupart. Age moyen de ces dernières : 11 ans à l’époque des faits. Mais si le médecin comparaîtra seul dans le box, les défaillances des institutions françaises dans la protection de l’enfance devraient envahir les débats.

      C’est à Vannes, ville où se tiendra son procès devant la cour criminelle du Morbihan à partir de lundi 24 février, que la grande majorité des faits auraient eu lieu. Aujourd’hui disparue, la clinique du Sacré-Cœur était un petit établissement privé tenu par des religieuses quand Joël Le Scouarnec y a été recruté en 1994. A cette époque, le secteur de la santé s’enfonce déjà dans la misère, avec ses restructurations féroces et ses pénuries de recrutements. L’arrivée d’un chirurgien digestif de 44 ans, ancien interne des hôpitaux de Nantes, une femme et trois enfants, ressemble alors à une aubaine.

      A vrai dire, cela fait dix ans que la passion de Le Scouarnec pour son métier a commencé à s’émousser. Sa vie est ailleurs, dans sa « bulle pédophile », selon son expression, depuis qu’il a abusé d’une nièce, 8 ans, sa première victime, en 1985. Désormais, « ça » le tyrannise, il le raconte dans ses journaux intimes tenus pendant plus de trente ans, où, jour après jour, enfant après enfant, il détaille ce qu’il nomme « sa vie sexuelle ».

      Ses viols et agressions d’une dizaine de proches y sont décrits, le volet dit « familial » du dossier, pour lequel il a déjà été condamné à quinze ans de réclusion en 2020. Mais ce sont les hôpitaux qui vont devenir son principal terrain de chasse et le noyau de ce second procès. « Je n’examinais plus les enfants comme des petits malades, j’avais sur eux un regard de pédophile. Tout geste prenait une connotation sexuelle », expliquera le chirurgien pendant l’enquête.

      Au long de sa vie professionnelle, d’autres praticiens vont se faire arrêter pour crime sexuel dans la dizaine d’établissements où il a officié : un psychiatre retrouvé dans le lit d’une malade ou un manipulateur en électroradiologie en gynécologie qui avait violé deux patientes. Joël Le Scouarnec, lui, a mis au point ce qu’il a appelé sa « procédure ».

      Une alerte du FBI

      Dans les couloirs, il repère les enfants seuls dans leur chambre. Si un parent ou un soignant est présent, le chirurgien fait demi-tour : leur demander de quitter la pièce attirerait l’attention. Il revient plus tard. Pousse la porte. Lance quelques phrases, toujours les mêmes, lapidaires et professionnelles : « Je viens voir si tu as mal au ventre », ou bien « Est-ce que ça te brûle quand tu fais pipi ? » Ensuite, tout va très vite. Le bas du corps est dénudé, les mains s’y glissent, gestes furtifs maquillés en examens médicaux. La porte s’ouvre ? Il suffit de rabattre le drap.

      Joël Le Scouarnec veille à ne jamais provoquer ni traces ou douleur physique, rien qui puisse entraîner des cris. Trop de résistance le fait renoncer. Ça n’arrive jamais, ou presque. La blouse blanche, le statut d’adulte, la maladie, tout pousse les enfants à se soumettre. Les petits surtout : « L’avantage des filles de cet âge [entre 3 et 10 ans], c’est qu’on peut les toucher sans qu’elles se posent trop de questions », écrit le chirurgien dans son journal.

      Passée la puberté, ou à son approche, les viols et agressions auraient surtout été commis en salle d’opération, sous anesthésie. Le médecin évitait tout geste susceptible d’inquiéter les jeunes malades. Mais au bloc, il est impossible d’être seul, cet univers très fermé où cinq professionnels au moins se surveillent les uns les autres. « Il faut savoir être patient et compter sur sa chance », explique le journal de Joël Le Scouarnec. Une infirmière tourne le dos ? L’anesthésiste regarde ailleurs ? De nouveau, les mains du chirurgien plongent sur ou sous le drap, qui recouvre les corps endormis, hors de la zone à opérer. « J’ai fait des centaines d’interventions avec lui et je n’ai jamais rien vu », racontera plus tard un confrère.

      La première alerte va arriver dans les années 2000, de très loin : les Etats-Unis. Au cours d’une opération internationale ciblant des sites pédopornographiques sur le dark Web, la police fédérale américaine (FBI) alerte la France sur trois paiements effectués par le biais de la carte bancaire du chirurgien. Mais, le 9 décembre 2004, pas d’opération surprise à l’aube dans la maison familiale : Joël Le Scouarnec est convoqué à la #gendarmerie à Grand-Champ, près de Vannes, ce qui lui laisse le temps de dissimuler les preuves. Aucune perquisition n’a lieu à l’hôpital, aucun proche ni collègue n’est entendu.

      Imbroglio institutionnel

      Pendant sa garde à vue, pliée en vingt-cinq minutes et cinq questions, le chirurgien plaide la crise conjugale. Dès le lendemain, il est de retour dans la chambre des petits patients. Condamné en novembre 2005 à quatre mois de prison avec sursis, sans obligation de soins ni restriction professionnelle, il triomphe dans son journal : « Je suis passé entre les gouttes. »

      En 2005, il a 55 ans et vient de quitter la clinique de Vannes pour l’hôpital public de Quimperlé, dans le Finistère. Il y brigue, pour la première fois, le statut de « praticien hospitalier », un poste plus stable, mais plus contrôlé que dans le privé.

      A ce moment-là, va se nouer un imbroglio institutionnel aux conséquences terribles. Tout démarre d’un psychiatre, Thierry Bonvalot, alors président du comité médical d’établissement de l’hôpital de Quimperlé. Par un confrère, qui a expertisé Joël Le Scouarnec dans l’affaire de pédopornographie de 2004, Thierry Bonvalot a eu écho de sa condamnation et s’alarme de son recrutement dans une lettre au directeur de l’hôpital, en juin 2006, puis dans une autre au conseil départemental de l’#ordre_des_médecins du Finistère, le mois suivant. Réclamé, le casier judiciaire du chirurgien arrive. Il porte la mention : néant. Débordé, le greffe de Vannes n’a toujours pas mis le fichier à jour, sept mois après la condamnation du chirurgien, qui peut officiellement être titularisé le 1er août 2006.

      Enfin actualisé, l’extrait de casier est posté à l’ordre des médecins du Finistère en novembre de la même année. Mais au lieu d’éclaircir l’affaire, il va augmenter la confusion, faisant du cas Le Scouarnec celui dont chacun tente de se défausser. L’ordre transmet le dossier à l’antenne locale de la direction régionale des affaires sanitaires et sociales (Drass), qui le transmet elle-même à la direction départementale des affaires sanitaires et sociales (Ddass) – ces deux instances ont été remplacées, en 2010, par l’agence régionale de santé –, ainsi qu’au ministère de la santé.

      Admis à l’unanimité au conseil de l’ordre

      « Si sa condamnation avait été connue avant, il n’aurait pas été nommé », regrette le ministère de la santé début 2007. Mais que faire désormais ? Aucune nouvelle plainte ne vise le chirurgien. Au contraire. Dans une lettre, le directeur de l’hôpital de Quimperlé loue Joël Le Scouarnec, « sérieux et compétent » ; son recrutement aurait même sorti son établissement d’une « grave crise ». Dès lors, le ministère tranche : retour de l’affaire à l’envoyeur, c’est-à-dire à l’ordre des médecins du Finistère, garant de la moralité de la profession. La Drass estime que c’est à la Ddass de le saisir, la Ddass pense que c’est le rôle de la Drass. Personne ne bouge. Entretemps, dans le département, Joël Le Scouarnec a été admis à l’unanimité au conseil de l’ordre.

      Les courriers du psychiatre Thierry Bonvalot auraient pu déclencher des investigations administratives. Mais ils n’ont été transmis ni au ministère, ni à la Drass, ni à la Ddass. L’affaire Le Scouarnec vient de se dissoudre dans le marécage bureaucratique.
      Quand le service de chirurgie ferme à Quimperlé, Joël Le Scouarnec rejoint l’hôpital de Jonzac (Charente-Maritime) en 2008. Cette fois, son casier le suit. Mais là encore, la directrice d’alors évoquera devant les enquêteurs la pénurie de médecins. « Il était très gentil », précisera-t-elle en parlant du chirurgien. « Aucune agression physique n’ayant eu lieu », il n’est pas accompagné de mesure particulière.

      C’est une petite fille de 6 ans, alors voisine du chirurgien à Jonzac, qui a permis son arrestation en avril 2017 : il l’avait agressée au fond de son jardin. Alors seulement, ses journaux intimes ont été découverts : ils constitueront la principale pièce à charge au procès de Vannes.

      #enfants #malades #inceste #crimes_sexuels

    • Les « carnets noirs » de Joël Le Scouarnec, le chirurgien pédophile
      https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2020/01/03/les-carnets-noirs-de-joel-le-scouarnec-le-chirurgien-pedophile_6024661_16535

      Au téléphone, le gendarme répète que Joël Le Scouarnec vient d’être arrêté, mais la jeune femme n’arrive pas à l’imaginer en prison, lui « qui était toujours passé entre les mailles du filet ». Elle se trouve projetée trente ans en arrière, petite fille invitée dans le manoir des Le Scouarnec. Comme jadis, il lui semble sentir la main de son oncle Joël venir se poser sur son épaule, « une main lourde », pareille à « une chape de plomb ». Et remontent ses sentiments d’alors : « Contre lui, je ne suis rien. »

      (...) Depuis le collège, il dresse l’inventaire des livres lus, des opéras entendus, des monuments visités, des plus beaux paysages. Certains recensements pourtant obéissent à un autre ordre : 301 544 photos et vidéos pédopornographiques, rangées méthodiquement, par série et par thèmes – zoophilie, scatologie, enfants nus… Les journaux intimes du chirurgien − que des victimes ont aujourd’hui baptisés « les carnets noirs » − aussi sont découverts.
      Pendant vingt-huit ans (de 1989 à 2017), jour après jour, Le Scouarnec y détaille des abus et des viols sur des enfants dans la douzaine d’établissements où il a opéré. 349 victimes potentielles auraient déjà été dénombrées, menaçant de submerger l’enquête sous les investigations.

      https://archive.ph/XIwlo

  • Un nuovo report documenta le espulsioni e la vendita dei migranti dalla Tunisia alla Libia

    “Tratta di Stato” inchioda con testimonianze dirette le responsabilità dell’Italia e dell’Unione europea nel fornire fondi e supporto agli stessi apparati statali tunisini che sistematicamente catturano ed espellono migliaia di persone verso la rete di campi e prigioni libiche. Il prezzo oscilla tra 12 e 90 euro a persona. Le donne valgono di più. Un patto disumano che deve essere stracciato il prima possibile

    Secondo le testimonianze di 30 persone migranti raccolte in un nuovo report, la polizia e i militari tunisini catturano, torturano ed espellono sistematicamente persone nere oltre il confine orientale del Paese, dove entrano a far parte dell’“industria del sequestro nelle prigioni libiche”.

    Il report “State Trafficking” (“Tratta di Stato”) denuncia che questi “crimini di Stato” si sono sviluppati anche come conseguenza del supporto di Italia e Unione europea ai due Paesi nordafricani.

    “Finanziando e collaborando con regimi come quelli libici e tunisini, l’Europa ha scelto di esternalizzare i propri confini, chiudendo un occhio su pratiche orribili come la vendita di esseri umani, che non possono più essere ignorate”, ha dichiarato Ilaria Salis, europarlamentare del gruppo della Sinistra (The Left), durante la conferenza stampa presso il Parlamento europeo a Bruxelles lo scorso 29 gennaio, in occasione della pubblicazione del rapporto.

    La Tunisia governata dal presidente Kaïs Saied ha impresso negli ultimi anni una forte svolta autoritaria e una retorica razzista nel Paese. A febbraio 2023 ha indetto “misure urgenti” per fermare l’immigrazione “illegale” di persone subsahariane, che secondo il presidente farebbero parte di “piano criminale ordito all’alba di questo secolo per modificare la composizione demografica della Tunisia”. Nei mesi seguenti le persone nere sono state vittime di aggressioni e rapine da parte di cittadini tunisini, sfratti arbitrari e licenziamenti. Molti migranti sono stati arrestati, detenuti e in certi casi deportati nel deserto, senza cibo né acqua. A marzo 2024 l’Organizzazione internazionale per le migrazioni (Iom) ha denunciato il ritrovamento di almeno 65 corpi di migranti in una fossa comune in Libia, vicino al confine con la Tunisia. A inizio febbraio 2025 ne sono state trovate altre nel Sud del deserto libico, a Jakharrah e Alkufra, quindi in un contesto territoriale diverso, con decine di corpi all’interno, e oltre 25 organizzazioni per i diritti umani (da Asgi ad AlarmPhone, da Borderline Europe a Sea-Watch, da SOS Humanity al Border violence monitoring network) hanno chiesto il congelamento dei fondi europei alla Libia per la “gestione” delle migrazioni.

    Questo nuovo report rivela un ulteriore tassello: la responsabilità degli apparati statali tunisini nella tratta di esseri umani alla frontiera libica. Ad essere prese di mira sono sempre le persone nere: “Studenti o lavoratori con documenti di soggiorno, persone con passaporto e timbro di entrata in Tunisia, persone con documenti rilasciati dall’Alto commissariato delle Nazioni Unite per i rifugiati (Unhcr) o dal consolato di pertinenza, persone prive di ogni tipo di documentazione”, si legge nel report.

    Realizzato dal gruppo Ricercatrici/Ricercatori X, che preferisce rimanere anonimo per non mettere in pericolo le persone coinvolte, come spiega uno dei ricercatori parlando con voce modificata durante la conferenza stampa, insieme all’Associazione per gli studi giuridici sull’immigrazione (Asgi), Border forensics e OnBorders, il documento contiene le esperienze di 30 migranti. Tutti sono stati vittime di queste operazioni di espulsione dalla Tunisia.

    Cinque le fasi evidenziate nel rapporto. La prima è la cattura e la detenzione delle persone a opera della Garde nationale tunisina. Diversi i luoghi dove i migranti vengono catturati, “in mare, sul posto di lavoro, di fronte a banche e agenzie di trasferimento di denaro, per strada, nelle abitazioni, dentro il perimetro del carcere e nel corso dei raid in cui vengono distrutti gli accampamenti informali delle partenze nella zona a Nord di Sfax”. Eppure, il modus operandi si ripete secondo i ricercatori: spesso i migranti sono portati via grazie a scuse, dicendogli ad esempio che si tratta solo di un controllo di routine; gli vengono sottratti soldi, documenti e telefoni, per evitare che allertino qualcuno o documentino quello che succede; sono sottoposti a violenze e la loro detenzione non viene documentata.

    Nell’ultimo anno si è registrato un calo del 59% degli arrivi in Europa attraverso la rotta del Mediterraneo centrale, che parte proprio da Libia e Tunisia. Dai dati di Frontex, nel 2024 ci sono stati 67mila attraversamenti, contro i 158mila del 2023, quando i numeri erano raddoppiati rispetto all’anno precedente. Secondo il report, questo calo è “direttamente riconducibile alla violenza e all’intensità delle intercettazioni in mare dei migranti”.

    Quando i migranti vengono raggiunti in mare, infatti, alcuni naufragi sono provocati proprio dalla guardia costiera tunisina secondo il rapporto. “Ci hanno chiesto di dargli il motore. Noi gli abbiamo chiesto di trainarci a terra. Loro hanno detto no e hanno iniziato a fare le onde. Arrivati al porto, ci hanno ammanettato e nel mentre ci picchiavano”, racconta un ragazzo di 18 anni della Costa d’Avorio nel report.

    I prigionieri riferiscono di essere poi portati dalla Garde nationale su grandi bus fino al confine libico. Durante questi viaggi le richieste di cibo e acqua si traducono in percosse e le perquisizioni si trasformano spesso in molestie sessuali. Mentre alcuni sono portati direttamente alla frontiera, molti migranti raccontano “di essere filtrati” attraverso una rete di campi di detenzione, l’ultimo dei quali per gli uomini è spesso una famigerata gabbia a pochi chilometri dalla Libia. Secondo i ricercatori, questo iter permette di gestire grandi numeri di persone, “trattenendo e muovendo i prigionieri sulla base dei tempi definiti dagli accordi di scambio con gli acquirenti libici”. Può durare da uno a 30 giorni, scanditi da violenze e torture “sistematiche”. In alcuni casi i prigionieri muoiono a causa delle violenze e della mancanza di cure. Altri scompaiono, e una testimonianza parla di fosse comuni. “Ci hanno picchiato come delle bestie, come delle bestie. Ci hanno fatto giurare di non tornare mai più in Tunisia”, racconta un ragazzo di 29 anni del Camerun ai ricercatori.

    Al confine, i gruppi di prigionieri sono scambiati con “denaro, hashish e carburante -si legge nel report-. Una costante fra i venditori è la presenza di personale in uniforme dal lato tunisino. Variabile è la tipologia degli acquirenti dal lato libico”, quindi gruppi in uniforme, milizie in abiti civili o gruppi misti.

    Il prezzo oscilla tra 12 e 90 euro a persona, “in funzione del valore finale che il soggetto venduto può generare attraverso il riscatto in Libia”. Le donne hanno un valore superiore. Dalla testimonianza video di un giovane di origine camerunense di 25 anni, “quando siamo arrivati ci hanno diviso in gruppi di 10 persone, i coxeur e i soldati libici ti comprano, pagano i tunisini di fronte a te”.

    Parte dello scambio sono spesso anche i documenti e telefoni dei prigionieri, utili per chiedere i riscatti nelle prigioni libiche. Una tra le principali è quella di Al Assah, gestita dalla Libyan border guard (Lbg) e dal Department of combating illegal migration (Dcim), entrambe sotto l’ombrello del ministero dell’Interno di Tripoli. “In molte interviste, vengono menzionati giorni fissi collegati all’arrivo di nuovi gruppi dalla Tunisia, evidenziando così il funzionamento di una macchina logistica coordinata in modo transfrontaliero”, è la conclusione dei ricercatori.

    In Libia, i migranti entrano in un circolo di centri di detenzione, dove vengono “rivenduti i prigionieri insolventi”. Quelli per cui la famiglia può immediatamente pagare il riscatto vengono liberati per circa mille euro, racconta il report, mentre per gli altri la cifra varia tra i 400 e i 700 euro. I prigionieri vivono in condizioni disumane, vengono sottoposti a torture, violenze e lavori forzati. Una volta liberati quasi tutti arrivano nella città di Zwara, dove rischiano di ricadere “dentro gli ingranaggi dell’economia del sequestro e della detenzione”.

    Non si sa esattamente quante persone migranti ci siano in Tunisia e Libia. Secondo dati dell’Oim, la a maggio 2024 si contavano oltre 725mila migranti in Libia. Le autorità tunisine hanno invece annunciato che nel 2024 hanno arrestato 80mila migranti mentre 20mila sono passati da Al Amra a Sfax, dove partono molte delle barche organizzate dai trafficanti.

    Secondo quanto scrive Asgi, le testimonianze evidenziano diverse violazioni del diritto internazionale, come crimini contro l’umanità, detenzione arbitraria, discriminazione razziale, respingimenti collettivi, sparizioni forzate, tortura, e tratta e violenza di genere.

    “Sul versante tunisino tutte le infrastrutture di base sono costruite e gestite da attori statali -ha sottolineato uno dei ricercatori del gruppo X durante la conferenza stampa-. Autobus, auto, barche, armi, benzina, stipendi, uniformi, droni e altri dispositivi e tecnologie che rendono possibile la cattura dei migranti e il traffico di Stato si basano su cospicui fondi europei stanziati per rafforzare le politiche di frontiera”.

    L’Italia è in prima linea tra i Paesi europei nel portare avanti i rapporti con Tunisi. Secondo dati raccolti dal report, a partire dal 2017, sono 75 i milioni spesi da Roma nell’equipaggiamento e nella formazione delle guardie di frontiera tunisine (la Garde nationale, appunto). Ed è stata proprio l’Italia a giocare un ruolo fondamentale nel raggiungimento della firma del Memorandum tra Ue e Tunisia dell’estate 2023, con il quale l’Unione ha trasferito 150 milioni al regime di Saied, in buona parte per la gestione delle frontiere.

    “Esortiamo l’Ue a sospendere la cooperazione con le autorità tunisine”, ha concluso Andreina De Leo di Asgi. Perché è urgente riconsiderare la classificazione italiana della Tunisia come “Paese sicuro”.

    https://altreconomia.it/un-nuovo-report-documenta-le-espulsioni-e-la-vendita-dei-migranti-dalla

    #expulsions #Tunisie #Libye #migrations #trafic_d'êtres_humains

  • #RDC : les #rebelles entrent dans #Goma dans l’indifférence de la communauté internationale | Mediapart

    https://www.mediapart.fr/journal/international/270125/rdc-les-rebelles-entrent-dans-goma-dans-l-indifference-de-la-communaute-in

    RDC : les rebelles entrent dans Goma dans l’indifférence de la communauté internationale
    Le mouvement rebelle M23 soutenu par l’armée rwandaise est entré dans la ville d’un million d’habitants, sans parvenir pour l’heure à la contrôler totalement. Ni les forces internationales déployées sur place, ni les États partenaires du Rwanda n’ont pu – ou voulu – empêcher la catastrophe humanitaire qui s’annonce.

    Justine Brabant

    27 janvier 2025 à 20h49

    CelaCela faisait des jours qu’ils progressaient vers Goma, la capitale du Nord-Kivu, à l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Ce 27 janvier au matin, les combattants du Mouvement du 23 mars (M23) sont entrés dans la ville.

    Des vidéos amateurs les montrent progressant à pied, en colonnes, à la lueur orangée des lampadaires. D’autres images, prises alors que le jour s’était levé, les montrent rassemblés en groupes de plusieurs dizaines, casques sur la tête et fusils en bandoulière, circulant à l’arrière de pick-up ou de camionnettes.

    « L’entrée des rebelles a été signalée vers 6 h 30 par le quartier Majengo, au nord de la ville », rapporte à Mediapart Ronely Ntibonera, journaliste congolais habitant Goma. Les combattants du M23 ont depuis été vus dans plusieurs autres quartiers de la capitale provinciale, notamment à l’ouest de la ville (vers le rond-point dit CCLK), et sur la colline où est installé le siège de la Radio-Télévision nationale congolaise, non loin du lac Kivu.

    Les rebelles sont appuyés par des soldats de l’armée régulière rwandaise, qui soutient militairement et politiquement la rébellion depuis sa création, en 2012.

    Si leur entrée dans Goma au petit jour, ce 27 janvier, a semblé se faire sans combats majeurs, les rebelles ont depuis affronté les forces armées congolaises et leurs alliés à plusieurs endroits. La déclaration de victoire du M23, qui assure avoir « pris Goma », est pour l’instant prématurée – même si cela peut être une question d’heures. Pour montrer que la ville n’est pas encore entièrement contrôlée par leurs adversaires, des soldats congolais se sont filmés en train de défendre l’aéroport de Goma.

    D’autres vidéos moins flatteuses, dont Mediapart a pu prendre connaissance, montrent des soldats congolais possiblement abandonnés par leur commandement errer en ville. « Ils ne savent plus où aller… Ils sont dans une confusion totale. Aucun officier n’est avec eux », commentent, dépités, les habitants qui les filment depuis leur balcon.

    « Il semble y avoir des problèmes de coordination des opérations, ainsi que des problèmes au niveau des transmissions et du renseignement » du côté de l’armée congolaise, analyse Josaphat Musamba, doctorant à l’université de Gand et chercheur au Groupe d’études sur les conflits et la sécurité humaine (GEC-SH). Le chercheur, fin connaisseur des groupes armés congolais, invite à relativiser la supériorité numérique de l’armée congolaise : « Certes, l’armée congolaise est plus nombreuse. Mais les 4 000 soldats du M23 peuvent compter sur l’appui d’environ 4 000 à 6 000 soldats de l’armée rwandaise, ainsi que des combattants récemment recrutés par le M23 dans les zones qu’il contrôle. »

    Des affrontements étaient également signalés, à la mi-journée, dans le centre de Goma, notamment dans le quartier dit des Volcans. « Cela tire beaucoup aux Volcans, des armes légères et des armes lourdes, depuis ce matin », indiquait en fin d’après-midi lundi 27 janvier Catherine Batende, une habitante du quartier jointe par Mediapart. Goma, ville de plus d’un million d’habitants, abrite également depuis 2022 plusieurs centaines de milliers de personnes ayant fui les combats dans le reste du Nord-Kivu.

    « Des jeunes sortis de chez eux pour regarder ce qui se passait ont été blessés par balles », relate Ronely Ntibonera en début d’après-midi. « Il n’y a pas d’activité en ville. Les boutiques sont fermées, les stations-services aussi. On voit juste quelques motos-taxis transportant des hommes en armes. »

    Plus préoccupant encore : des échanges d’artillerie ont eu lieu de part et d’autre de la frontière avec le Rwanda voisin. L’armée rwandaise a confirmé avoir procédé à des tirs de mortier et d’artillerie sur le territoire congolais, en réponse à des tirs en provenance du Congo qui auraient tué cinq civils. Les villes se trouvant des deux côtés de la frontière (Goma côté RDC, Gisenyi côté rwandais) sont toutes les deux densément peuplées, laissant craindre un nombre important de victimes si ces bombardements se poursuivaient.

    Impuissance internationale
    Après avoir pris une première fois Goma en novembre 2012, le M23 était entré dans une phase de négociations avec les autorités de Kinshasa, puis avait déposé les armes en 2013. Le groupe armé a repris ses opérations en 2021, sur fond de tensions entre les gouvernements congolais, rwandais et ougandais, de désintérêt des acteurs internationaux et de sentiment de marginalisation des Tutsis congolais (dans les rangs desquels le M23 recrute largement).

    Car même si les conflits de l’est de la RDC ont des racines locales, le M23 est largement utilisé comme un moyen d’influence par le Rwanda, son principal soutien. « L’impulsion principale de [la] résurgence du M23 [en 2021] est extérieure à la RDC », estiment dans un rapport conjoint sur le M23 les deux principaux instituts de recherche sur la RDC – l’institut Ebuteli et le Congo Research Group Center de l’université de New York (États-Unis). Si « la faiblesse de l’État congolais a aggravé la crise », explique le rapport, le M23 « est surtout apparu comme un moyen pour le Rwanda de projeter son influence contre son voisin du nord, l’Ouganda ».

    Pour faire face au M23, les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) peuvent, théoriquement, compter sur l’appui de Casques bleus de la Monusco et d’une force régionale de maintien de la paix, la force régionale d’Afrique australe. Mais cette présence internationale n’a manifestement pas empêché les rebelles d’arriver jusque dans Goma. Treize soldats issus de ces forces de maintien de la paix ont été tués dans des combats avec le M23 ces derniers jours.

    Le conseil de sécurité des Nations unies, réuni en urgence le 26 janvier, était suivi de près par les Congolaises et Congolais qui espéraient le voir déboucher sur des actions concrètes afin de stopper la progression rebelle. Mais les déclarations condamnant fermement l’incursion du M23 et de l’armée rwandaise n’ont pas suffi à y mettre un terme.

    De quoi nourrir l’incompréhension et la colère des observateurs de cette guerre. « Il serait facile de mettre fin aux agissements du Rwanda en RDC », car « le principal instigateur du conflit du M23 est le gouvernement du Rwanda, un pays dépendant de l’aide étrangère », relève le chercheur Jason Stearns, ancien membre du groupe d’experts des Nations unies sur la RDC et professeur associé à l’université Simon Fraser (Burnaby, Canada).

    Officiellement, Paris donne peu de détails à ce sujet. Mais on en trouve trace dans plusieurs documents. Le rapport annuel 2024 sur les exportations d’armement français mentionne ainsi une licence pour une « formation opérationnelle » accordée au Rwanda pour un montant de 600 000 euros, sans donner de détails sur la nature de cette formation.

    L’armée française participe également à la formation d’officiers des forces armées rwandaises. En mars 2024, le Rwanda était mentionné parmi les pays d’origine des élèves officiers et des cadets en formation à l’Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan (promotion 2023-2024) par le bulletin interne de l’école.

    À la fin 2023, le Rwanda était également mentionné parmi les pays ayant envoyé des stagiaires lors d’une formation de cinq semaines aux écoles militaires de Draguignan, qui incluait « l’apprentissage des fondamentaux du combat interarmes », selon une autre publication interne de l’armée de terre française.

    Interrogé plus en détail sur le contenu de cette coopération militaire, le ministère des armées français n’a pas souhaité nous répondre. Également sollicité, le Quai d’Orsay nous a renvoyée vers les déclarations françaises condamnant l’offensive du M23 et des forces armées rwandaises.

    Sans préciser si les derniers événements étaient de nature à remettre en cause la coopération bilatérale avec Kigali.

    • #rwanda

      « La République démocratique du Congo est une réserve pour les dominants » | Mediapart

      https://www.mediapart.fr/journal/international/270125/la-republique-democratique-du-congo-est-une-reserve-pour-les-dominants

      « La République démocratique du Congo est une réserve pour les dominants »
      Dans « Barbarie numérique, une autre histoire du monde connecté », le sociologue Fabien Lebrun explique comment la révolution numérique est depuis trente ans l’une des causes des guerres dans l’est de la RDC, où une grande partie des minerais nécessaires sont disponibles. 

      Michael Pauron (Afrique XXI)

      27 janvier 2025 à 20h52

      Nous avons toutes et tous des #minerais de sang dans la poche, et sommes les #complices indirect·es de #crimes abominables pour répondre aux injonctions du monde numérique. C’est du moins le propos défendu dans Barbarie numérique, une autre histoire du monde connecté (préfacé par le philosophe québécois #Alain_Deneault, éditions L’Échappée, 2024), du sociologue #Fabien_Lebrun. Dans cet ouvrage, il revisite la « révolution #numérique » au prisme de l’histoire du capitalisme mondial et de la #République_démocratique_du_Congo (#RDCongo #RDC). Pour lui, la « transition » (qu’elle soit énergétique ou numérique) vantée par « l’idéologie du capital » n’existe pas. Seule l’addition de besoins et de technologies (production d’hydrocarbures et extractivisme pour les énergies renouvelables, la numérisation et l’intelligence artificielle) et l’accumulation financière demeurent, avec des conséquences environnementales et sociétales désastreuses.

      Les habitant·es de la RD Congo, où la situation dans l’est s’est détériorée ces derniers jours avec l’offensive du M23, groupe armé soutenu par le Rwanda, sont exploité·es depuis toujours pour nourrir une mondialisation effrénée, estime le sociologue. « Scandaleusement » riches, ses terres sont convoitées au mépris des Congolais·es qui vivent dessus. Hier, il s’agissait d’esclaves. Puis du caoutchouc et des minerais pour les armes (dont l’uranium qui a servi pour construire la bombe atomique lâchée le 6 août 1945 sur Hiroshima). Aujourd’hui, le cobalt, le tantale, le tungstène et d’autres terres rares nécessaires pour les smartphones et les batteries électriques suscitent autant d’appétit que l’or au temps des conquistadors, qui ont pillé les Amériques à partir du XVIe siècle.

      Les propos de l’auteur, qui semblent dépolitiser la question des guerres à répétition dans la région, sont toutefois contrebalancés par d’autres chercheurs. Comme le soulignent par exemple Christoph Vogel et Aymar Nyenyezi Bisoka dans Afrique XXI, ces points de vue (comme d’autres) ont tendance à enfermer l’Afrique « dans une vision réductrice ». La politique en tant que telle serait « purement et simplement absente ». « Ces récits tendent à réduire l’Afrique à un simple réceptacle de politiques extérieures », écrivent les chercheurs. Selon eux, ces discours perpétuent l’idée du « fardeau de l’homme blanc » ce qui « justifie ainsi les interventions internationales sous prétexte de paix, de stabilité et de développement ».

      Fabien Lebrun avance l’idée que ce « technocolonialisme » utilise les mêmes pratiques que le colonialisme et le néocolonialisme : travail forcé, fraude, financements de groupes armés… Dans cet entretien, le sociologue, également auteur d’un essai sur le rôle néfaste des écrans sur les enfants (On achève bien les enfants. Écrans et barbarie numérique, éditions Le bord de l’eau, 2020), estime qu’il est nécessaire de revoir notre rapport à la connexion et aux technologies, d’« entamer une décroissance minérale et numérique » pour préserver des vies en RD Congo. Entretien.

      Afrique XXI : Dans « Barbarie numérique », vous reliez les guerres qui déchirent l’est de la RD Congo depuis trente ans à l’exploitation des minerais nécessaires pour construire les appareils connectés... N’est-ce pas dépolitiser ces conflits qui ont bien souvent des ressors socio-politiques plus complexes ?

      Fabien Lebrun : Les ressources dont a besoin la « révolution numérique » sont très mal réparties sur terre : la RD Congo est sans doute le seul pays au monde qui dispose dans son sol et son sous-sol de la quasi-totalité de la table de Mendeleïev [qui recense tous les éléments chimiques connus – ndlr]. Et, depuis trente ans, des centaines de milices évoluent dans la région. Qui finance ? les puissances capitalistes et aussi le secteur extractif mondial. Pour moi, d’un point de vue économique et industriel, c’est l’élément central de ces guerres à répétition. Tout cela correspond à la période de la numérisation et de la miniaturisation.

      Agrandir l’image : Illustration 1
      Une femme sépare le cobalt de la boue et des roches près d’une mine entre Lubumbashi et Kolwezi (RD Congo) en 2015. © Photo Federico Scoppa / AFP
      Chaque année, sont vendus environ 1,5 milliard de smartphones, 500 millions de téléviseurs, 500 millions de PC, 200 millions de tablettes, 50 millions de consoles de jeux vidéo… Sans oublier les milliards d’écrans, d’objets connectés (comme le réfrigérateur, la voiture…) qui dépendent de minerais et de métaux dont une grande partie se trouve en Afrique centrale – du moins pour les plus stratégiques.

      Pour vous, tout tend à prouver que le retour du groupe armé soutenu par le Rwanda, le M23, en 2021, et qui est sur le point de faire tomber Goma, est intimement lié aux minerais… Quelle est votre hypothèse ?

      En 2021, Félix Tshisekedi [président de la RD Congo – ndlr] passe un accord avec l’Ouganda pour faciliter la construction de routes et l’acheminement de produits miniers, forestiers et agricoles. Presque au même moment, plusieurs rapports montrent qu’il va falloir davantage de tantale et de minerais stratégiques pour la 5G et la voiture électrique notamment.

      Dans ce contexte, plusieurs observateurs estiment que le Rwanda, qui ne veut pas être privé d’une partie de ce marché, a réactivé le M23 en réaction aux accords entre l’Ouganda et la RD Congo. Je penche pour cette hypothèse, d’autant que le M23 a rapidement mis la main sur la mine de Rubaya, dans le Rutshuru, où sont présentes 15 % des réserves mondiales de coltan. Cela étant dit, certains réfugiés du M23 sont en Ouganda. Kampala a donc au minimum fermé les yeux.

      La RD Congo accuse le Rwanda de piller ses sous-sols. On sait que l’Ouganda en profite également... Cette situation pourrait-elle exister sans la complicité de certaines élites congolaises ?

      Il existe des intérêts divergents et contradictoires des élites de la région. Pendant les deux guerres du Congo [de 1996 à 1997 et de 1998 à 2002 – ndlr], les armées sur place qui découvrent toutes ces richesses se sont fait beaucoup d’argent. Il y a eu toute une économie de guerre. Ensuite, les armées ne pouvaient pas rester sur place. Des groupes ont donc été téléguidés. 90 % des minerais 3TG [étain, tantale, tungstène et or – ndlr] estampillés rwandais sont congolais. Et ce pillage bénéficie de la complicité de Congolais, c’est évident.

      Plonger dans l’Histoire permet de voir une continuité dans l’apparition conjointe d’une révolution industrielle […] et un besoin de prélèvement de ressources naturelles.

      Félix Tshisekedi (comme Joseph Kabila avant lui) pourrait stopper ce pillage mais les forces armées de RD Congo participent largement à cette exploitation, comme les centaines de groupes armés. Les élites congolaises, y compris locales, signent des contrats, bradent les terres de leur population et se font beaucoup d’argent.

      Mi-décembre 2024, la RD Congo a déposé plusieurs plaintes en France et en Belgique contre des filiales d’Apple (qui rejette ces accusations) qui exploitent des « minerais de sang ». Quelles pourraient en être les conséquences ?

      Il y a déjà eu une plainte en 2019 aux États-Unis d’un collectif de juristes contre Apple, Dell, Microsoft et Tesla pour complicité de mort d’enfants dans des mines de cobalt congolaises. La plainte a finalement été rejetée en mars 2024. Mais le fait que ce soit désormais un État qui attaque est inédit. Tant mieux si cette plainte conduit à une prise de conscience plus large, car il y a déjà eu de nombreuses campagnes contre les minerais de sang sans que cela change quoi que ce soit. 

      À travers l’histoire de la RD Congo et de la « révolution numérique », vous dénoncez une continuité du capitalisme, de la traite négrière à l’extractivisme des métaux nécessaires pour construire nos appareils connectés. Quels sont les points communs entre le commerce triangulaire et l’exploitation des mines en RD Congo ?

      La démarche du livre est de remettre en perspective le dernier quart de siècle du numérique avec cette grande histoire du capitalisme. À travers la technologie et l’histoire du Congo, on reprécise ce qu’on entend par capitalisme et son développement, ses racines et sa naissance. On peut se concentrer sur ses pratiques, son rapport à la terre et à l’exploitation minière.

      Je pars de ce que Karl Marx appelait [dans Le Capital. Critique de l’économie politique, 1867 – ndlr] « l’accumulation primitive du capital », à savoir la longue période de la traite négrière et du commerce triangulaire, du XVIe au XIXe siècle, qui met en relation Europe, Afrique et Amérique. Il s’agit du commencement de la mondialisation, qui participe aux premiers profits, ou capitaux, notamment européens à travers les conquistadors et les colons (espagnols, portugais, français, hollandais et anglais). Nous assistons à la naissance de l’extractivisme : l’or et l’argent, énormément puisés sur le continent américain dès le XVIe siècle, ont fait la richesse de l’Espagne et du Portugal.

      Les pratiques criminelles se poursuivent dans ce nouveau stade du capitalisme : extractivisme, fraude et travail forcé.

      Plonger dans l’Histoire permet de voir une continuité dans l’apparition conjointe d’une révolution industrielle – ou de la transformation du capitalisme – et un besoin de prélèvement de ressources naturelles. Le Congo est à ce titre emblématique : des hommes, des femmes et des enfants ont été « prélevés » pendant la traite négrière afin de répondre à la demande de sucre, de café ou encore de cacao en Europe ; à partir de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, la forêt y a été exploitée de manière intensive, notamment pour le caoutchouc avec l’expansion de l’automobile et de l’industrie du pneu ; durant les guerres du XXe siècle, des métaux essentiels à l’industrie de l’armement sont exploités au Congo – citons l’uranium du Katanga et la course aux armements durant la guerre froide ; et, dans les années 1990, avec l’informatisation du monde, le pays répond une nouvelle fois présent avec la richesse de son sous-sol et sa diversité minéralogique.

      Agrandir l’image : Illustration 2
      Des soldats du groupe armé M23 quittent le camp de Rumangabo dans l’est de la République démocratique du Congo, le 6 janvier 2023. © Photo Guerchom Ndebo / AFP
      Vous expliquez que la notion d’extractivisme avait pratiquement disparu. Quand réapparaît-elle ?

      Le concept d’extractivisme est revenu il y a vingt-cinq ans lors d’une période qu’on a qualifiée de « boom minier », qui correspond au développement du numérique mais aussi à la forte demande des pays émergents (Inde, Chine…). Plusieurs travaux montrent une forte augmentation de la pression sur les terres, principalement dites « métalliques ». Cette période a été rapprochée du XVIe siècle, baptisé « le siècle de l’or ». C’est une continuité.

      Vous parlez également de la continuité du colonialisme, que vous qualifiez de néocolonialisme ou de « technocolonialisme ». Qu’entendez-vous par là ?

      L’état d’esprit des structures coloniales et des institutions, ainsi que leurs pratiques, perdurent à travers une division internationale du travail et une production mondialisée. Les pratiques criminelles se poursuivent dans ce nouveau stade du capitalisme : extractivisme, fraude et travail forcé qu’on peut comparer à l’esclavagisme. En définitive, il faut faire travailler les Congolaises et les Congolais pour alimenter notre mondialisation.

      Le colonialisme se perpétue également à travers le vocabulaire, comme l’expression de « scandale géologique » pour qualifier la RD Congo...

      L’expression vient des colons belges, et plus exactement du géologue Jules Cornet, au début des années 1880, d’abord pour parler du Katanga, puis de l’ensemble de la RD Congo. À travers ce terme, on voit bien la convoitise et la potentielle goinfrerie : le sol est considéré comme riche en matières premières pour développer différents marchés, différentes marchandises, différents produits de la société occidentale. Derrière cette expression, on parle d’un lieu voué à être exploité. C’est une réserve pour les dominants. On parle de la terre pour la maltraiter. On a là un lieu, un territoire qui va participer à l’économie mondialisée. Une projection utilitariste. Ni la nature ni l’humain ne comptent.

      Dans votre ouvrage, vous remettez en cause le langage de ce capitalisme numérique, comme les mots dématérialisation et transition. Pourquoi les considérez-vous inappropriés ?

      Au niveau de l’idéologie, de l’utilisation des mots et de la langue, le terme dématérialisation est en effet un de mes pires ennemis. Il est central dans l’idéologie capitaliste contemporaine. Dématérialiser sous-entend numériser et informatiser. À travers ce terme et d’autres, comme cloud, cyberespace..., on cherche à rendre « éthérées » des choses sur lesquelles on n’aurait pas de prise. Or, un smartphone, c’est soixante métaux et la voiture électrique c’est soixante-dix métaux, la quasi-totalité des quatre-vingt-huit disponibles dans la croûte terrestre. Plus on vend des technologies efficaces et plus on miniaturise, plus on recourt à l’ensemble de la table de Mendeleïev. Dans les vingt à trente prochaines années, il va falloir extraire plus de métaux qu’on en a extrait dans toute l’histoire de l’humanité. Nous n’avons jamais été dans une société aussi matérielle. Parler de « dématérialisation » est simplement faux.

      Il n’y a pas de transition, il y a addition et accumulation […], conformément au principe du capitalisme qui repose sur une croissance infinie.

      C’est la même chose avec l’intelligence artificielle. Il s’agit d’une puissance de calcul basée sur une somme de données qu’il faut traiter, stocker, analyser et essayer de rendre plus performant. On va multiplier la construction des centres de données (les « data centers »), ce qui correspond à du béton, du verre, de l’acier et de l’eau pour refroidir.

      Les énergies renouvelables reposent sur le même type de ressources. L’idéologie du capital appelle ça une « transition ». Or il n’y a pas de transition, il y a addition et accumulation, comme le montre très bien l’historien Jean-Baptiste Fressoz, et conformément au principe du capitalisme qui repose sur une croissance infinie.

      Elon Musk sait que les minerais s’épuisent, raison pour laquelle il veut aller les chercher sur la Lune et sur les autres planètes ou sur les astéroïdes. Emmanuel Macron et d’autres veulent aller les chercher dans les fonds marins. La Russie et la Chine veulent aller sous les pôles. Tous pensent que le XXIe siècle est un siècle extractiviste et que ces nouveaux secteurs permettront d’éviter l’effondrement du capitalisme. Or cet effondrement est déjà entamé.

      Votre ouvrage prône la déconnexion. Comment y parvenir dans un monde ultra-connecté ? Comment limiter la marche technologique actuelle pour sauver des vies congolaises ?

      Beaucoup de gens me disent que c’est impossible. Mais si on réfléchit à la production de tous ces appareils connectés, on tombe forcément sur l’Afrique centrale et en particulier sur la RD Congo qui concentre de nombreuses problématiques liées à la production des technologies connectées. Dans ce cas, si on pense à la place que prennent ces appareils dans notre vie et aux conséquences que cela engendre au Congo, il m’apparaît évident qu’il faut revoir nos technologies, la façon dont elles sont conçues, et sans doute exiger qu’elles deviennent moins performantes, moins efficaces, afin qu’elles exigent moins de pression sur la terre, la géologie, le foncier et l’humain.

      Il faut réintroduire la notion de limite. On n’a pas le choix. Il va falloir entamer une décroissance minérale et numérique. Se déconnecter d’un seul coup est compliqué mais il faut politiser la technologie car elle donne une direction à notre monde, à notre société et à différentes formes de domination et d’oppressions. Tout cela devrait être débattu dans toutes les assemblées, dans toutes les administrations et dans toutes les entreprises.

      Il faut se questionner sur nos besoins réels et non pas ceux créés par l’industrie. Un téléphone à clapet, c’est une trentaine de métaux, soit deux fois moins de pressions qu’un smartphone. D’un point de vue coût-bénéfice, un smartphone avec soixante métaux est inutile.

      Michael Pauron (Afrique XXI)

  • Mostly civilians were killed in IDF attack on Lebanon village, BBC finds
    https://www.bbc.com/news/articles/cgrn0nwn0eqo

    The Israel Defense Forces (IDF) says the building was targeted because it was a Hezbollah “terrorist command centre” and it “eliminated” a Hezbollah commander. It added that “the overwhelming majority” of those killed in the strike were “confirmed to be terror operatives”.

    But a BBC Eye investigation verified the identity of 68 of the 73 people killed in the attack and uncovered evidence suggesting just six were linked to Hezbollah’s military wing. None of those we identified appeared to hold a senior rank. The BBC’s World Service also found that the other 62 were civilians - 23 of them children.

    #menteurs_depuis_1948
    #sionisme #crimes #civils #victimes_civiles #impunité #états-unis

  • Perché la Corte penale internazionale se l’è presa con l’Italia

    Il capo della polizia giudiziaria libica era stato arrestato a Torino perché accusato di gravi crimini di guerra e contro l’umanità, ma è stato rilasciato tre giorni dopo

    La sera del 22 gennaio la Corte penale internazionale ha diffuso un comunicato in cui si lamenta per la decisione delle autorità italiane di liberare #Njeem_Osama_Elmasry, anche noto come Almasri, il capo della polizia giudiziaria libica che era stato arrestato il 19 gennaio a Torino. Su #Elmasry c’era un mandato d’arresto internazionale emesso dalla stessa Corte penale, il principale tribunale internazionale per crimini di guerra e contro l’umanità. Elmasry è accusato di omicidi, torture, stupri e altri gravi crimini.

    In effetti sul suo rilascio ci sono molte cose ancora da chiarire e su cui il governo italiano è stato assai poco trasparente. Nel comunicato si dice che Elmasry è stato liberato senza che la Corte fosse stata prima avvertita o consultata, contrariamente a quello che vorrebbero le procedure in questi casi. Inoltre la Corte ha fatto sapere di aver chiesto spiegazioni alle autorità italiane, per il momento senza ottenerle.

    I partiti di opposizione italiani hanno chiesto al governo di spiegare perché abbia deciso di liberare una persona ricercata per crimini di guerra poco dopo averla arrestata, criticando molto la scelta. L’accusa di fondo è che il governo italiano abbia liberato Elmasry in virtù dei buoni rapporti con le milizie libiche e con il governo che controlla Tripoli, la capitale della Libia. Per la verità con quel governo l’Italia ha dal 2017 un accordo per fermare con la violenza le persone migranti che tentano di arrivare in Italia via mare, e nel 2017 c’era un governo di centrosinistra presieduto da Paolo Gentiloni. L’accordo poi è rimasto attivo da allora a prescindere dai governi, di diversi orientamenti politici. Lo stesso Elmasry è il funzionario di una importante milizia libica, la #RADA, che tra le altre cose avrebbe responsabilità anche nelle violenze usate per contrastare i flussi migratori.

    In ogni caso al momento non è possibile dire se i rapporti tra il governo italiano e quello di Tripoli abbiano influenzato il rilascio di Elmasry. Della vicenda ha parlato il ministro dell’Interno Matteo Piantedosi in Senato durante un question time, cioè uno di quei momenti in cui i ministri rispondono alle domande dei parlamentari. Piantedosi ha detto che la scelta di riportare Elmasry in Libia è seguita a un suo provvedimento di espulsione «per motivi di sicurezza dello Stato» e «vista la pericolosità del soggetto». Per il resto si è limitato a esporre la cronologia dei fatti senza entrare troppo nei dettagli: ha detto che sarà prevista per settimana prossima un’informativa dedicata del governo.

    Elmasry ha 47 anni e negli ultimi anni ha iniziato ad assumere vari incarichi nella cosiddetta polizia giudiziaria del governo di Tripoli. Nel 2016 venne nominato responsabile della polizia giudiziaria nella famigerata prigione di #Mitiga, nella periferia di Tripoli, nota come luogo di sistematiche violazioni dei diritti umani secondo diverse indagini indipendenti, tra cui un recente rapporto del Consiglio per i diritti umani dell’ONU. Nel 2021 fu promosso a responsabile di diverse altre prigioni controllate dal governo di Tripoli.

    La Corte penale internazionale accusa Elmasry di vari crimini di guerra e contro l’umanità commessi dal febbraio del 2015 in poi nella prigione di Mitiga, compresi omicidio, tortura, stupro, persecuzione, detenzione inumana. È accusato di aver commesso questi crimini personalmente, di averli ordinati oppure di esserne responsabile in quanto ordinati da altri membri della sua milizia dipendenti da lui.

    Il mandato d’arresto internazionale nei suoi confronti era stato emesso il 18 gennaio, quindi un giorno prima del suo arresto a Torino, dove Elmasry era andato con alcuni amici per seguire la partita di calcio tra Juventus e Milan. Il fatto che il mandato d’arresto fosse così recente è un’informazione diventata nota solo con il comunicato della Corte penale internazionale: in diversi casi i mandati d’arresto di questo genere vengono tenuti segreti per aumentare la possibilità di cattura di una persona ricercata, e questo spiega anche perché Elmasry si sentisse così libero di andare in un altro paese per ragioni anche frivole o apparentemente evitabili.

    La Corte aveva inviato la richiesta d’arresto solo all’#Interpol, l’organizzazione internazionale che facilita la cooperazione tra polizie di paesi diversi, e a sei Stati che riconoscono la Corte stessa: si sa che uno di questi era l’Italia perché lo ha detto la Corte nel comunicato, mentre gli altri cinque non sono stati resi pubblici. La notizia dell’arresto è stata diffusa solo due giorni dopo, il 21 gennaio, e il 22 gennaio Elmasry è stato liberato.

    Anche se il governo non ha ancora dato spiegazioni ufficiali – e neanche Piantedosi l’ha fatto – è stata in gran parte ricostruita la procedura formale che ha permesso la liberazione. La Corte d’Appello di Roma non ha convalidato l’arresto di Elmasry, sostenendo che la DIGOS di Torino prima di farlo avrebbe dovuto avvisare il ministero della Giustizia, cosa che invece non sarebbe avvenuta. L’articolo 4 della legge 237/2012, che regola i rapporti con la Corte penale internazionale, prescrive in effetti che è il ministro della Giustizia che «dà corso alle richieste formulate dalla Corte penale internazionale» al governo italiano. In Senato Piantedosi ha confermato che l’avviso al ministero è arrivato dopo l’arresto, insieme a quello alla procura generale presso la Corte d’Appello di Roma, al difensore di Elmasry e alle autorità consolari.

    Diversi giornali, consultando fonti giudiziarie, scrivono che anche se formalmente questo cavillo burocratico spiega la liberazione di Elmasry, di fatto la scelta di lasciarlo in libertà è stata poi politica, perché il ministero della Giustizia avrebbe avuto strumenti sia per rimediare alla mancanza della sua approvazione dell’arresto, sia per ordinare che venisse di nuovo arrestato dopo la liberazione.

    Quello che è successo dopo la liberazione poi ha reso ancora più difficile per il governo sostenere di aver rilasciato Elmasry solo per ragioni giuridiche e burocratiche: Elmasry infatti è stato riportato in Libia con un aereo dell’aeronautica italiana utilizzato dai servizi segreti, un Falcon 900, decollato dall’aeroporto torinese di Caselle e atterrato a Tripoli. Una volta tornato in Libia, Elmasry è stato accolto da un gruppo di persone esultanti, come documentato da alcuni video circolati in questi giorni.

    L’Italia è uno dei 124 paesi che riconoscono la Corte penale internazionale, che fu istituita nel 1998 con un trattato firmato proprio a Roma. Formalmente dovrebbe quindi rispettare gli ordini della Corte e ha delle norme che regolano in che modo dovrebbe farlo (inclusa quella che comprendeva il passaggio giuridico che ha permesso la liberazione di Elmasry). Anche se le sentenze della Corte sono vincolanti, nella pratica non ha davvero modo di costringere i paesi a rispettarle, e spesso è ciascun governo a decidere se farlo sulla base delle sue convenienze politiche.

    https://www.ilpost.it/2025/01/23/corte-penale-internazionale-liberazione-almasri-governo-italiano-elmasry
    #Italie #crimes_contre_l'humanité #Libye #libération #migrations #mandat_d'arrêt_international #expulsion #sécurité #crimes_contre_l'humanité #arrestation

    • La Corte penale internazionale richiama l’Italia al dovere di collaborare pienamente dopo il mancato arresto del generale libico Osama Elmasry Njeem

      Le accuse a Almasri

      Il 18 gennaio 2025, la prima Camera Preliminare della Corte penale internazionale aveva emesso un mandato d’arresto internazionale per il generale libico Osama Elmasry Njeem, conosciuto anche con il nome di Almasri. Le accuse che la Corte vuole verificare riguardano il suo ruolo, come capo della Special Deterrence Forces operante a Tripoli, nella commissione di crimini internazionali a partire dal 15 febbraio 2015, in particolare ai danni dei detenuti nella prigione di Mitiga. Secondo le accuse, nel carcere sono stati rinchiuse e sono tuttora detenute persone arrestate per il loro credo religioso (cristiani o atei), per aver contravvenuto alle regole della polizia morale (per esempio per omosessualità), per appartenenza a gruppi armati in conflitto con il governo di Tripoli, ma anche a scopo di estorsione. Molti dei detenuti sono migranti in transito. Le accuse riguardano i crimini di guerra di trattamento inumano, tortura, stupro e violenza sessuale e omicidio, nonché i crimini contro l’umanità di imprigionamento, tortura, stupro, omicidio e persecuzione.
      La cooperazione dell’Italia con la Corte internazionale penale

      Lo stesso 18 gennaio, il mandato d’arresto è stato trasmesso a sei paesi europei (e una richiesta di collaborazione è stata inviata anche all’Interpol) dopo che gli investigatori avevano saputo che Almasri poteva trovarsi in Europa. La Corte si è consultata con le autorità competenti dei diversi paesi e ha agito in coordinamento con i rispettivi organi, condividendo in tempo reale le informazioni circa gli spostamenti del sospettato. L’arresto è avvenuto a Torino la mattina di domenica 19 gennaio.

      La procedura che l’Italia deve seguire per cooperare con la Corte è regolata dalla legge 20 dicembre 2012, n. 237. La legge stabilisce che la cooperazione con la Corte, anche in materia di consegna del ricercato, avviene sempre tramite il ministro della giustizia, a cui spetta “ricevere le richieste provenienti dalla Corte e di darvi seguito”, avvalendosi eventualmente della collaborazione degli altri ministri (in particolare, in caso di richiesta di arresto e consegna di un ricercato, del ministro dell’interno). La misura cautelare a carico del ricercato è richiesta dal procuratore generale presso la corte d’appello di Roma e decisa dalla corte d’appello di Roma con ordinanza impugnabile in Cassazione.
      Arresto e scarcerazione

      Secondo il suo comunicato stampa del 22 gennaio, nelle giornate del 19 e 20 gennaio, su richiesta dell’Italia, la Corte non ha emesso alcun comunicato in merito all’avvenuto arresto di Almasri, evidentemente confidando su un suo rapido trasferimento all’Aja. Lunedì 21 gennaio, senza ricevere alcuna comunicazione dalle autorità italiane, la Corte viene a sapere (si immagina con notevole delusione) che il ricercato era stato scarcerato e riportato in Libia in serata con un volo messo a disposizione dallo stato italiano. L’aereo, partito intorno alle 11 dall’aeroporto di Roma Ciampino, è atterrato all’aeroporto di Torino, ha imbarcato il ricercato e lo quindi riportato a Tripoli, dove è atterrato intorno alle 21:45.

      Nel comunicato del 22 gennaio, la Corte precisa di avere richiesto una relazione ufficiale dallo stato italiano circa i fatti, ma di non averne ricevuto alcuna. Dalle informazioni di stampa, si sa che la corte d’appello di Roma avrebbe ritenuto illegittimo l’arresto effettuato dalla polizia di Torino, in quanto operato senza avere previamente concordato l’operazione con il ministro della giustizia. Il ministro sarebbe stato informato della misura cautelare solo lunedì 21, presumibilmente quando l’operazione per il rientro in patria di Almasri era già in corso.
      Ribadire la serietà dell’impegno italiano

      La vicenda è molto grave e evidenzia o una seria mancanza di coordinamento tra gli apparati dello stato incaricati di garantire la cooperazione con la Corte penale internazionale, oppure una scelta deliberata, maturata in ambito politico, di non dare seguito alla richiesta di consegna. In entrambi i casi, si tratterebbe di un fatto molto preoccupante, anche in perché i crimini ascritti a Osama Elmasry Njeem presentano un diretto collegamento con problematiche che investono il nostro paese, visto che le torture e gli stupri che si consumano nella prigione di Mitiga e ad opera della polizia sotto il comando del generale libico sono legati almeno in parte ai flussi della tratta di esseri umani che l’Italia si è impegnata a combattere in tutti i modi e in tutti i luoghi. Per non parlare del grande impegno diplomatico del nostro paese contro le persecuzioni religiose, comprese quelle che colpiscono i cristiani nel mondo. È significativo ricordare che nel 2022 il Procuratore della Corte penale commentava con soddisfazione la collaborazione tra gli investigatori della Corte e le autorità italiane che aveva portato all’estradizione dall’Etiopia all’Italia di un cittadino eritreo ricercato dall’Italia per tratta di esseri umani attraverso la Libia.

      Almasri non gode di nessuna immunità internazionale. Non si vede quali considerazioni possano aver giustificato un scelta di non cooperazione con la Corte. Né come possa ritenersi accettabile una spiegazione dell’accaduto incentrata sulla colpevole negligenza di qualche funzionario che avrebbe mancato di assicurarsi che il ministro della giustizia fosse informato dell’imminente arresto, visto che le consultazioni e gli scambi di informazioni “in tempo reale” tra Roma e l’Aja erano attive per lo meno fin dal 18 gennaio.

      La serietà dell’impegno del nostro paese nell’onorare i propri impegni derivanti dalla ratifica dello Statuto di Roma della Corte penale internazionale rischia di essere compromessa, in un momento storico in cui l’esigenza di far funzionare al giustizia penale internazionale è avvertita con crescente urgenza, ma gli ostacoli al suo funzionamento si moltiplicano in modo direttamente proporzionale.

      https://unipd-centrodirittiumani.it/it/temi/la-corte-penale-internazionale-richiama-litalia-al-dovere-d

    • L’Italia è sotto indagine della Corte penale internazionale

      Per la mancata cooperazione con la stessa Corte nel caso #Almasri: è la prima volta che succede a un paese europeo

      La Corte penale internazionale, il principale tribunale internazionale per crimini di guerra e contro l’umanità, ha confermato di avere aperto un’indagine interna sul governo italiano per via della sua decisione di liberare quasi subito #Njeem_Osama_Almasri, il capo della polizia giudiziaria libica che era stato arrestato il 19 gennaio a Torino. Per Almasri c’era un mandato d’arresto internazionale emesso dalla stessa Corte: la decisione del governo di Giorgia Meloni di non applicare il mandato era stata subito molto discussa e criticata, anche dalla stessa Corte con un comunicato ufficiale.

      Ora la Corte ha fatto un passo oltre e ha aperto un’inchiesta sul governo. In gergo tecnico si parla di una «procedura di mancato rispetto» dello statuto che regola il rapporto fra la Corte e gli Stati che vi hanno aderito. All’articolo 86 infatti lo statuto prescrive che gli Stati membri «cooperano pienamente con la Corte nelle inchieste ed azioni giudiziarie che la stessa svolge».

      È la prima volta che viene aperta un’inchiesta nei confronti di un paese europeo per non avere cooperato nell’arresto di una persona ricercata dalla Corte penale internazionale. Ed è anche la prima volta che una questione simile riguarda «una persona che non ricopre un incarico politico di alto livello, in assenza di potenziali ostacoli relativi a una immunità diplomatica», ha notato il ricercatore Luca Poltronieri Rossetti in un articolo di qualche giorno fa sul blog specializzato EJIL: Talk! in cui ipotizzava l’apertura di un’indagine nei confronti dell’Italia.

      In estrema sintesi, la Corte contesta al governo italiano la mancata cooperazione nell’arresto di Almasri e il suo immediato trasferimento in Libia, un paese che peraltro non aderisce allo statuto che regola la Corte penale internazionale, sottoscritto a Roma nel 1998.

      La Corte accusa Almasri di vari crimini di guerra e contro l’umanità commessi dal febbraio del 2015 in poi nella prigione libica di Mitiga, compresi omicidio, tortura, stupro, persecuzione, detenzione inumana. È accusato di aver commesso questi crimini personalmente, di averli ordinati e di esserne responsabile perché compiuti da altri membri della sua milizia.

      Il mandato d’arresto internazionale nei suoi confronti era stato emesso il 18 gennaio, un giorno prima del suo arresto a Torino, dove Almasri era andato a seguire una partita di calcio. Almasri è stato arrestato il 19 gennaio e poi rilasciato. Finora il governo italiano ha dato spiegazioni piuttosto confuse e contraddittorie sulle ragioni di questa scelta.

      Durante un intervento alla Camera la settimana scorsa il ministro della Giustizia Carlo Nordio ha detto sostanzialmente che il mandato emesso dalla Corte conteneva varie irregolarità e discrepanze formali, da cui non si capiva esattamente se Almasri fosse davvero pericoloso e se il mandato d’arresto avesse basi solide. Il ministro dell’Interno Matteo Piantedosi, seduto accanto a Nordio, ha riferito invece che Almasri era così pericoloso che il governo ha subito deciso di allontanarlo dal territorio italiano.

      Il governo insomma si rifiuta di motivare la liberazione di Almasri con una cosiddetta “ragion di Stato”, o comunque di presentarla come una scelta politica, come invece è l’ipotesi più realistica: l’Italia ha infatti ottimi rapporti con le milizie che controllano il territorio libico, a cui dal 2017 ha affidato il compito di impedire con la violenza le partenze di migranti via mare.

      In generale poi il governo aveva avuto un atteggiamento piuttosto ostile nei confronti della Corte penale internazionale, alludendo a un presunto complotto secondo cui la richiesta di arrestare Almasri sarebbe stata mandata apposta mentre lui era in Italia, per mettere in difficoltà il governo (un’ipotesi che non ha prove e che è stata smentita dalla Corte stessa). Dopo la notizia dell’indagine, il ministero della Giustizia ha inviato una nota alla Corte in cui si chiede un dialogo «per evitare casi simili» in futuro, scrive Repubblica.

      L’articolo 87 dello statuto prevede che se uno Stato «non aderisce ad una richiesta di cooperazione della Corte», «la Corte può prenderne atto ed investire del caso l’Assemblea degli Stati parti o il Consiglio di sicurezza» delle Nazioni Unite. Al momento siamo in una fase precedente alla procedura di indagine.

      Un portavoce della Corte ha detto ad Avvenire che «in relazione alle richieste e ai resoconti dei media sul caso Almasri, posso chiarire che la questione del mancato rispetto da parte dello Stato di una richiesta di cooperazione per l’arresto e la consegna da parte della Corte è all’esame della Camera competente, ovvero la prima Camera preliminare». In questa sede, ha precisato il portavoce, «l’Italia avrà l’opportunità di presentare osservazioni». Il giornalista di Avvenire Nello Scavo prevede comunque che «ci vorranno settimane, forse mesi» prima che la Corte decida di incriminare politici o funzionari pubblici italiani oppure di archiviare il caso.

      https://www.ilpost.it/2025/02/11/italia-indagine-corte-penale-internazionale
      #CPI #cour_pénale_internationale

  • 55 crimes policiers en 2024, le pire bilan depuis plus de 50 ans | Désarmons-les !
    https://desarmons.net/2025/01/14/55-crimes-policiers-2024-pire-bilan-depuis-plus-de-50-ans

    Ce chiffre de 55 morts par an, constaté dans des articles de presse, sous réserve d’autres cas passés sous les radars, est le plus haut jamais observé depuis au moins 57 ans. Il faut remonter à 1967 pour faire pire, année d’une énorme répression en Guadeloupe où au moins 87 personnes ont été tuées par balle par les gendarmes à Pointe-à-Pitre.

    #police #gendarmerie #crimes_policiers #violences_policières

    • Précisions enfin que notre recensement se limite aux seuls faits pouvant être reliés à l’action des forces de sécurité intérieure au quotidien, y compris les exactions policières en Centre de rétention (CRA), mais ne prend pas en compte les violences pénitentiaires qui mènent à la mort en prison. Tous les ans, ce sont environ 120 cas de « morts suspectes » (comprenant ce qui sera désigné par « suicides ») qui sont recensées par des ONG en prison : 120 en 2020 selon Ban public, un décès tous les deux ou trois trois jour selon l’OIP, des morts pour la plupart passées sous silence. Le site Anti-média rapporte une quarantaine de cas depuis mars 2023. L’emprisonnement de personnes à la santé mentale fragile est tout autant abjecte et inefficace, et pourtant la justice s’entête à enfermer des personnes dont la santé mentale ne pourra que s’empirer en détention (à ce titre, écouter l’émission l’Envolée sur la mort d’Allassane Sangaré en 2022 à Fleury et celle de Tapages sur la répression judiciaire de la souffrance psychique).

      #polices_municipales #prison

  • #Gaza : le directeur de l’hôpital #Kamal_Adwan en détention dans le « #Guantanamo israélien »
    https://www.rfi.fr/fr/moyen-orient/20241231-gaza-directeur-h%C3%B4pital-kamal-adwan-en-d%C3%A9tention-guantanamo-is

    […]

    [Un] document de 23 pages [du Haut-Commissariat des Nations unies pour les droits de l’homme], intitulé « Attaques contre des #hôpitaux lors de l’escalade des hostilités à Gaza », s’intéresse à la période du 7 octobre 2023 au 30 juin 2024.

    Au cours de cette période, il y a eu au moins 136 frappes contre 27 hôpitaux et 12 autres établissements médicaux, faisant d’importantes victimes parmi les médecins, infirmières et autres civils et causant des dommages importants, voire la destruction complète, des infrastructures civiles.

    Certaines de ces attaques sont des #crimes de guerre selon le porte-parole de l’organisation.

    Les hôpitaux de Gaza sont devenus des « pièges mortels », a pour sa part souligné le Haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk. « Comme si les bombardements incessants et la situation humanitaire désastreuse à Gaza ne suffisaient pas, le seul sanctuaire où les Palestiniens auraient dû se sentir en sécurité est en fait devenu un piège mortel », a-t-il déclaré. « La protection des hôpitaux en temps de guerre est primordiale et doit être respectée par toutes les parties, à tout moment », a-t-il ajouté.

    En fait, il ne reste plus qu’un seul hôpital partiellement opérationnel dans cette région. Il s’agit de l’hôpital indonésien, rapporte notre correspondant à Jérusalem. Mais une équipe de l’OMS et du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies qui s’est rendue sur place a constaté que l’établissement n’avait ni électricité, ni eau courante et que son système d’évacuation des eaux usées était endommagé. Après le raid de l’armée israélienne, les 15 patients et 70 soignants de l’hôpital Kamal Adwan se sont réfugiés dans l’hôpital indonésien. Mais la situation y est tout autant alarmante : « Ce n’est plus qu’un bâtiment avec quelques soignants et très peu de fournitures », explique à RFI une porte-parole de l’Organisation mondiale de la Santé dont une équipe a pu s’y rendre dimanche. Les patients les plus critiques ont d’ailleurs été transférés vers un hôpital du centre de Gaza.

  • En #Éthiopie, l’effroyable #guerre du #Tigray

    Officiellement, la #guerre_du_Tigray, qui a opposé le gouvernement fédéral éthiopien au #Tigray_People’s_Liberation_Front (#TPLF), et dans laquelle ont également été impliquées des #milices de la région voisine Amhara et l’#armée_érythréenne, n’a duré « que » deux ans, entre novembre 2020 et novembre 2022. Mais le #bilan humain est effroyable : ce #conflit a causé entre 600 000 et 800 000 #morts et a provoqué le #déplacement de plus de 3 millions de personnes. C’est probablement la guerre la plus meurtrière du XXIe siècle. Pourtant, elle n’a pas attiré l’attention de la communauté internationale, et n’a pas fait la une des « grands » médias.

    Des actes gravissimes ont été perpétrés par l’#armée_fédérale, l’armée érythréenne et leurs milices alliées, qui ont entrepris de mener un #nettoyage_ethnique dans cette région septentrionale de l’Éthiopie, située à la frontière avec l’Érythrée. Des juristes et des spécialistes de la zone évoquent même l’éventualité d’un #génocide. L’organisation des Nations unies (ONU) a en outre dénoncé une « échelle stupéfiante » d’actes de #viols et de #violences_sexuelles à l’encontre des #femmes et des #filles tigréennes. De son côté, l’armée tigréenne a commis des #exactions pouvant être qualifiées de « #crimes_de_guerre ».

    Une grande partie du Tigray a été privée de nourriture et de médicaments pendant des mois en raison d’un #blocus imposé par le gouvernement fédéral. Des #terres ont été spoliées. La #famine a menacé. Deux ans après la cessation des hostilités, le coût de la #reconstruction était estimé à 20 milliards de dollars (18,3 milliards d’euros).

    Afrique XXI a publié de nombreux articles sur cette #guerre_oubliée, et a notamment documenté le nettoyage ethnique mené sur place par l’armée fédérale. Ces articles – des reportages, des analyses, des témoignages – donnent un aperçu des innombrables #crimes commis durant ce #conflit, et permettent d’en comprendre les origines, de déterminer les #responsabilités et de saisir les enjeux de la reconstruction.

    https://afriquexxi.info/En-Ethiopie-l-effroyable-guerre-du-Tigray
    #Ethiopie #spoliation

  • Le torture in Libia davanti ai tribunali italiani

    Le gravi violazioni dei diritti umani da tempo perpetrate nei confronti di migranti in Libia rendono sempre più urgente la riflessione sul ruolo della giustizia penale internazionale, in particolare della Corte Penale Internazionale.Secondo recenti Comunicazioni inviate al Procuratore della Corte Penale Internazionale da parte di alcune organizzazioni non governative, i crimini commessi nei centri di detenzione libici e lungo la rotta del Mediterraneo centrale potrebbero configurare crimini internazionali.Sebbene i risultati ottenuti siano finora limitati, ciò non implica una paralisi del sistema della giustizia penale internazionale. Un ruolo decisivo è affidato ai tribunali nazionali, come quelli italiani, che tuttavia si confrontano con le lacune e i limiti del proprio ordinamento giuridico.Claudia Biffali (Università degli Studi della Campania “Luigi Vanvitelli”) ne discute con Piergiorgio Weiss ed Ettore Zanoni, entrambi avvocati che si sono occupati di crimini contro migranti in Libia (Episodio registrato il 27 novembre 2024).

    FONTI:

    - La voce dell’inserto audio è di #Karim_Khan, attuale Procuratore della Corte Penale Internazionale, nell’ambito del suo ultimo briefing al Consiglio di Sicurezza delle Nazioni Unite: https://www.youtube.com/watch?v=38U2xkUD5MM


    – Per saperne di più sulla Comunicazione inviata al Procuratore della Corte Penale Internazionale nel 2021 da parte di European Center for Constitutional and Human Rights (ECCHR), International Federation for Human Rights (FIDH) e Lawyers for Justice in Libya (LFJL): https://www.ecchr.eu/fileadmin/user_upload/Trafficking_Report_IT_WEB.pdf
    - Per saperne di più sulla Comunicazione inviata al Procuratore della Corte Penale Internazionale nel 2022 da parte di European Center for Constitutional and Human Rights (ECCHR) https://www.ecchr.eu/fileadmin/user_upload/20221130_-_Executive_Summary_-_Italiano.pdf

    https://www.spreaker.com/episode/episodio-6-le-torture-in-libia-davanti-ai-tribunali-italiani--63299193

    #podcast #audio
    #Libye #torture #migrations #réfugiés #justice #justice_pénale #justice_internationale #justice_pénale_internationale #cour_pénale_internationale (#CPI) #crimes #détention #prisons #prisons_libyennes

  • « Les Syriens ont des craintes, mais sont heureux pour la première fois depuis des décennies »

    De la Syrie nous n’avons trop souvent que des images éparses. Celles d’un régime sanguinaire en place pendant cinq décennies, qui fut longtemps un partenaire privilégié de la France ; les images des révolutions populaires de 2011 réprimées dans le sang par l’ancien pouvoir ; la destruction des plus grandes villes du pays sous les bombes de #Bachar_al-Assad et des Russes ; les images des djihadistes de l’État islamique, ceux qui ont fomenté des attentats en France depuis la ville de Raqqa, dont le groupe terroriste avait fait sa capitale.

    Depuis une semaine, nous voyons désormais d’autres clichés, ceux d’un peuple en joie d’avoir renversé le tyran. Mais aussi les portraits des nouveaux maîtres de la Syrie, biberonnés au djihadisme, et dont nous ne savons pas quoi penser.

    Et puis il y a des images manquantes, celles de ces dizaines ou centaines de milliers de fantômes, des opposant·es, des artistes, des intellectuel·les ou des manifestant·es, embastillé·es et disparu·es : des noms sur des registres, dont les familles recherchent aujourd’hui les traces dans les sous-sols des prisons du régime.

    Qui sont les nouveaux maîtres de la Syrie ? Quel peut être l’avenir du pays dans un Moyen-Orient en plein bouleversement ? Les Syriennes et les Syriens dont les proches ont été tué·es ou torturé·es par le régime connaîtront-ils un jour la vérité ? Obtiendront-ils justice ?

    Nos invité·es :

    - Sana Yazigi, créatrice du site Mémoire créative de la révolution syrienne (https://creativememory.org), autrice de Chroniques de la révolte syrienne : des lieux et des hommes, 2011-2015 (Presses de l’Ifpo) : https://www.ifporient.org/978-2-35159-746-0 ;
    - Hanane et Obeida Dabbagh, proches de disparus syriens, qui ont obtenu la condamnation à perpétuité de trois officiels de l’ex régime syrien pour complicité de crimes contre l’humanité, en mai 2024 ;
    - Ziad Majed, politiste, enseignant à l’université américaine de Paris, auteur de Syrie, la révolution orpheline et coauteur de Dans la tête de Bachar al-Assad (éditions Actes Sud) : https://www.actes-sud.fr/dans-la-tete-de-bachar-al-assad ;
    – Gilles Dorronsoro, chercheur au Centre européen de sociologie et de science politique, coauteur de Syrie. Anatomie d’une guerre civile (éditions du CNRS) : https://www.cnrseditions.fr/catalogue/relations-internationales/syrie

    https://www.youtube.com/watch?v=NWXnsQRUtyo


    #Syrie #peur #statues #prisons #système_carcéral #Assad #surveillance #torture #dictature #terreur #clientélisme #clan #solidarité_de_corps #Russie #Iran #atrocités #répression #disparus #renaissance #armes_chimiques #justice #purge #colère #poursuites_judiciaires #HTS #Tahrir_al-Sham #al-Julani #Abu_Mohammad_al-Julani #sanctions #Kurdes #Turquie #souveraineté #Israël #Etat_islamique #Golan #USA #Etats-Unis #influences_étrangères #auto-détermination #complexité #kurdes_syriens #fédéralisme #baasisme #constitution #élections #bases_américaines #milices_turques #libération #procès #crimes_contre_l'humanité #affaire_Dabbagh #prisons_syriennes #destruction_des_corps #arrestations #résistance #révolution_syrienne #impunité #amnistie #détention #charniers #massacres #prisons_secrètes #tortionnaires

    • Creative memory

      Mémoire Créative est un projet à but non lucratif qui vise à documenter, archiver et protéger les œuvres et les événements de l’#oubli, de la #négligence et du #déni. Il s’agit là d’un engagement effectué dans la volonté de témoigner de l’effervescence culturelle et artistique née de la révolution syrienne. Celui-ci s’effectue dans un contexte instable de guerre, de destruction et de remodelage du tissu social. Le projet vise à témoigner, en ces temps troubles, de la construction d’une mémoire de sa révolution ainsi que de la création d’un patrimoine et d’une nouvelle identité culturelle, sociale et politique.

      Toutes les œuvres sont documentées sur le site telles qu’elles sont mentionnées dans leurs sources originales, avec les auteurs respectifs et tous les détails adhérents, y compris les éventuelles erreurs linguistiques. Des liens présents sur notre site, actifs au moment de l’archivage des sources y correspondant, peuvent avoir été désactivés, et ce pour des raisons indépendantes de notre volonté. Nous ne sommes donc pas responsables des suppressions des sources, des modifications et des erreurs qui se produisent après l’archivage.

      https://creativememory.org/fr/archive
      #archive #mémoire #culture #art #caricatures #dessins_de_presse #art_et_politique

    • Chroniques de la #révolte syrienne : des lieux et des hommes, 2011-2015

      Ce livre est une invitation à explorer un pays qui, pris dans une spirale de #violence inouïe, est fragmenté au point d’être devenu étranger à lui-même. Il présente, sous forme documentaire, cinquante villes, villages, communes, banlieues et quartiers syriens qui se sont révoltés en 2011. Ces Chroniques reviennent sur le début du mouvement de révolte, ses vecteurs de mobilisation et ses dynamiques internes. Elles témoignent que le soulèvement initié en mars 2011 a généré une importante créativité et un monde d’initiatives et de projets sociétaux.

      https://www.ifporient.org/978-2-35159-746-0
      #livre #révolution

    • Syrie. Anatomie d’une #guerre_civile

      Voici la première étude sur la guerre civile syrienne faite à partir d’entretiens réalisés en Syrie même et dans les pays voisins.

      #2011 : des centaines de milliers de Syriens de toutes confessions et origines ethniques manifestent pacifiquement pour réclamer la démocratisation du régime. Au bout de quelques mois, la violence de la répression les contraint à prendre les armes et à organiser une contre-société avec des institutions embryonnaires et à regrouper des unités militaires improvisées au sein de l’Armée syrienne libre.

      Après 2013, cette logique inclusive et unanimiste cède progressivement devant la montée des groupes transnationaux comme le PKK et l’État islamique. L’insurrection se fragmente alors avec une polarisation croissante alimentée de l’extérieur. Les groupes les plus modérés sont marginalisés au profit de l’islam politique qui prend des formes de plus en plus radicales et de revendications ethno-nationales kurdes.

      Quels sont les effets de la guerre sur la société syrienne ? Quelles nouvelles hiérarchies communautaires et sociales résultent de la violence généralisée ? Comment les trajectoires sociales des Syriens pris dans la guerre sont-elles affectées ? Comment se structure l’économie de guerre alors que le pays est divisé entre le régime, l’insurrection, le PKK et l’État islamique ?

      Un livre unique qui combine une recherche de terrain – rare sur le confit syrien – et une réflexion théorique novatrice sur les situations de guerre civile.

      https://www.cnrseditions.fr/catalogue/relations-internationales/syrie

    • Affaire Dabbagh

      L’affaire Dabbagh est une affaire criminelle concernant la disparition forcée et la mort sous la torture de #Mazzen_Dabbagh, conseiller principal d’éducation au Lycée français de Damas, et de son fils, #Patrick_Dabbagh, étudiant. Tous deux sont des citoyens franco-syriens, arrêtés à leur domicile à Damas en 2013 par les services de renseignement, victimes de disparition forcée pendant 5 années puis déclarés mort en 2018 par les autorités syriennes.

      En 2024, trois dignitaires syriens sont reconnus coupables de complicité de crime contre l’humanité par la justice française pour l’arrestation arbitraire, la torture et la privation de la vie de Mazzen et Patrick Dabbagh.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Dabbagh

  • Rappel : les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité sont imprescriptibles.

    Convention sur l’imprescriptibilité des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité
    https://www.ohchr.org/fr/instruments-mechanisms/instruments/convention-non-applicability-statutory-limitations-war-crimes

    Article premier

    Les crimes suivants sont imprescriptibles, quelle que soit la date à laquelle ils ont été commis :

    a ) Les crimes de guerre, tels qu’ils sont définis dans le Statut du Tribunal militaire international de Nuremberg du 8 août 1945 et confirmés par les résolutions 3 (I) et 95 (I) de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies, en date des 13 février 1946 et 11 décembre 1946, notamment les « infractions graves » énumérées dans les Conventions de Genève du 12 août 1949 pour la protection des victimes de la guerre ;

    b ) Les crimes contre l’humanité, qu’ils soient commis en temps de guerre ou en temps de paix, tels qu’ils sont définis dans le Statut du Tribunal militaire international de Nuremberg du 8 août 1945 et confirmés par les résolutions 3 (I) et 95 (I) de l’Assemblée générale l’Organisation des Nations, en date des 13 février 1946 et 11 décembre 1946, l’éviction par une attaque armée ou l’occupation et les actes inhumains découlant de la politique d’apartheid, ainsi que le crime de génocide, tel qu’il est défini dans la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime de génocide, même si ces actes ne constituent pas une violation du droit interne du pays où ils ont été commis.

    • Du coup, Lindsey Graham n’a pas totalement tort dans son arrogance : si la justice internationale devient réellement indépendante, les occidentaux, et notamment les Américains, que Chomsky a systématiquement dénoncés comme les plus grands pourvoyeurs de crimes de guerre et de terrorisme, pourraient avoir du souci à se faire.

      Et évidemment, tous les dirigeants successifs d’Israël pourraient être poursuivis pour « l’éviction par une attaque armée ou l’occupation et les actes inhumains découlant de la politique d’apartheid, ainsi que le crime de génocide, tel qu’il est défini dans la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime de génocide ».

      Comme rappelé ici, Tzipi Livni a parfois du mal à voyager, mais son cas n’est jamais remonté jusqu’à la CPI :
      https://seenthis.net/messages/1054666

  • L’ONG Human Rights Watch accuse Israël de « crime contre l’humanité et de nettoyage ethnique » à Gaza
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/11/14/l-ong-human-rights-watch-accuse-israel-de-crime-contre-l-humanite-et-de-nett ?

    L’autrice du rapport, Nadia Hardman, explique, dans un entretien au « Monde », pourquoi l’organisation conclut que les destructions dans l’enclave et les déplacements forcés de Gazaouis sont systématiques et relèvent d’une « politique d’Etat ».

    Interessant au passage : sur France Info, flash de 16h45, la nouvelle est devenue : "Human Right Watch accuse Israël de crimes de guerre". Peur, auto-censure, pressions ? En tout cas, litote et euphémisation sont les deux mamelles du journalisme contemporain. Albert Londres, réveille-toi.

    #Israel #Crimes_contre_humanité #Journalisme

  • Le atrocità di Mussolini. I crimini di guerra rimossi dell’Italia fascista

    Questo libro è stato già pubblicato nel 1992 (con il titolo L’Olocausto rimosso), ma nessuno ha mai potuto trovarlo in libreria. La casa editrice Rizzoli decise infatti, subito dopo averle stampate, di mandare al macero tutte le copie di questo testo, ritenuto evidentemente troppo scomodo. Il lavoro di ricerca di #Michael_Palumbo sulla storia dei crimini di guerra del fascismo era già presente nel documentario Fascist Legacy prodotto dalla Bbc nel 1989, anch’esso acquistato dalla Rai e mai mandato in onda nonostante L’Unità del 10 giugno 1990 lo definisse come l’opera che «ha posto fine per sempre alla leggenda degli “italiani brava gente”».

    Palumbo ha portato infatti alla luce la decisiva documentazione proveniente dagli archivi nazionali degli Stati Uniti a Washington DC e dalla Commissione delle Nazioni Unite per i Crimini di Guerra con cui, insieme a ulteriore materiale reperito in dieci lingue diverse, comprova le atrocità commesse in tutti i paesi in cui l’Italia entrò in guerra: dalla Libia all’Etiopia, dalla Grecia alla Jugoslavia. Crimini poi insabbiati dagli angloamericani per non disturbare gli equilibri del dopoguerra e mantenere a disposizione una classe dirigente utile alla crociata anticomunista della nuova Italia democratica. Successivamente, tra la fine degli anni Novanta e i primi anni Duemila, altri studiosi hanno pubblicato importanti ricerche sui crimini di guerra fascisti. Arrivando solo oggi nelle librerie italiane, Le atrocità di Mussolini completa il quadro.

    Lo stile di Palumbo e la drammaticità degli eventi offrono un affresco tragico e illuminante di cosa è stata l’Italia fascista, un volto che le forze politiche eredi di quella stagione provano costantemente a rimuovere dalla memoria nazionale.

    https://edizionialegre.it/product/le-atrocita-di-mussolini
    #livre
    #histoire #Italie #fascisme #crimes_de_guerre #italiani_brava_gente #Libye #Ethiopie #Grèce #Yougoslavie #Mussolini #colonialisme #colonisation #Italie_coloniale

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    ajouté à la métaliste sur l’Italie coloniale:
    https://seenthis.net/messages/871953

    • La storia strappata al macero

      Vede finalmente gli scaffali il libro scomparso che documenta i crimini rimossi dell’Italia fascista e le atrocità commesse dai soldati italiani in Africa e in Europa.

      Qualcuno l’ha avuto in mano, questo libro, prima che finisse (quasi) integralmente al macero. Qualcuno è riuscito a recuperarne una copia, e ora Le atrocità di Mussolini. I crimini di guerra rimossi dell’Italia fascista, fresco di stampa per le Edizioni Alegre, non solo è arrivato in magazzino, ma anche in libreria. Dopo oltre trent’anni. E a quarantaquattro anni da quando, il 28 marzo 1980, il suo autore, l’allora giovane ricercatore Michael Palumbo, annunciò al New York Times la scoperta dei documenti della Commissione delle Nazioni Unite sui Crimini di Guerra (Unwcc), che avrebbero scoperchiato un vaso di Pandora portando alla realizzazione del documentario Fascist Legacy di Ken Kirby (BBC, 1989), basato sulle ricerche di Palumbo, e alla stesura di questo saggio «fantasma» all’epoca ampiamente annunciato e atteso.

      La rassegna stampa sul lavoro del ricercatore italo-americano e sulle sue implicazioni sul piano della conoscenza storica e della memoria pubblica in quegli anni tra la fine degli Ottanta e l’inizio dei Novanta fu notevole. Tre articoli in particolare anticiparono l’uscita del libro in quella primavera editoriale di trentadue anni fa: Italiani bonaccioni? No, assassini di James Walston (L’Indipendente, 17 marzo 1992: «Un libro che si preannuncia come una vera e propria bomba editoriale», scriveva Walston); Come trucidavamo di Giorgio Fabre (Panorama, 12 aprile 1992) e Quel libro non si stampi! di Simonetta Fiori, pezzo apparso sulle pagine culturali de la Repubblica del 17 aprile 1992, che esordisce riferendosi all’articolo di cinque giorni precedente:

      Quel lunedì mattina, in casa editrice tirava una brutta aria. Il libro di Michael Palumbo sui crimini dei soldati italiani continuava a produrre grane. L’ultima – di quel lunedì – era l’intervista a Panorama di uno dei personaggi incriminati. […]
      Chi ce lo ha fatto fare?, devono aver pensato alla Rizzoli. D’altra parte, che la materia fosse incandescente non era notizia di quel lunedì. Già tre anni prima, un programma sullo stesso argomento curato da Palumbo per la Bbc – Fascist Legacy, coautore Ken Kirby – aveva scatenato a Londra un pandemonio. Con la protesta risentita dell’ambasciatore italiano Boris Biancheri. Il documentario denunciava per la prima volta, senza reticenze, le atrocità commesse dai soldati italiani in Grecia, Jugoslavia e nelle colonie d’Africa. E la copertura che nel dopoguerra il potere democristiano avrebbe garantito ai criminali di guerra. Tanto per non sbagliare, la rete Uno della Rai, che s’era assicurata i diritti, si guardò bene dal mandarlo in onda.
      Il documentario di Palumbo, giovane ricercatore di Brooklyn, incuriosì l’allora direttore editoriale della Rizzoli, Gian Andrea Piccioli, che sottoscrisse con lui un contratto. Dopo un anno il libro, ricco di rivelazioni sulle malversazioni degli italiani nel campo di Arbe, in Etiopia, in Cirenaica e in Grecia, era già pronto.

      «Che fare del libro tanto atteso, che in un primo tempo doveva chiamarsi L’Olocausto mancato, poi più morbidamente Italiani, brava gente? e infine – titolo definitivo – L’Olocausto rimosso?», si chiedeva Fiori. A fronte alle minacce di querela di uno degli innumerevoli personaggi coinvolti nella galleria di atrocità compiute dagli italiani, «secondo una prima notizia, la Rizzoli avrebbe deciso di mandare al macero le ottomila copie già stampate, una tiratura giustificata dalle attese», chiosava.

      «Caso alla Rizzoli: che fine ha fatto il lavoro di Palumbo sui criminali italiani?», recitava l’occhiello di quell’articolo de la Repubblica. Aveva fatto una brutta fine, allora. Ma ora eccolo qui, finalmente, con una prefazione di Eric Gobetti e una postfazione (Breve storia di un libro censurato e ritrovato) di Ivan Serra, metalmeccanico e animatore del sito diecifebbraio.info, che ha inseguito come un segugio questa pista fino a ritrovare una copia – una delle copie? – sopravvissuta alla distruzione.

      «Abbiamo distrutto ogni cosa da cima a fondo senza risparmiare gli innocenti. Uccidiamo intere famiglie ogni notte, picchiandoli a morte o con le armi. Basta che facciano un movimento, noi spariamo senza pietà. Se muoiono, muoiono. Stanotte ci sono stati cinque morti: due donne, un bambino piccolo e due uomini», scriveva una camicia nera alla famiglia il 1° luglio 1942 dal Montenegro.

      «Stanno arrivando gli italiani», è una frase testuale che rispetto allo scenario greco riporta l’autore riferendo delle scene di panico che seguono annunci come questo, nel genocidio in Cirenaica come in Etiopia, come nella Jugoslavia «a ferro e fuoco» – nella Slovenia della famigerata «Circolare 3C» del generale Mario Roatta che autorizzava a fucilare in maniera indiscriminata, in Croazia e in Montenegro – come in Grecia, lasciando non di rado attoniti anche gli alleati nazisti.

      L’angolatura prospettica che permette a Palumbo questa ricognizione, oltre all’accesso alle ricerche allora già disponibili – in particolare quelle solidissime e pionieristiche di Angelo Del Boca e Giorgio Rochat – è proprio la documentazione della Unwcc, e il suo lavoro pachidermico cominciato nel 1978 quando ha potuto attingere massicciamente a documenti etiopici, jugoslavi, britannici, statunitensi, tedeschi, oltre che italiani, producendo il dossier necessario a realizzare Fascist Legacy e documentando, oltre che i crimini, la lucida e strategica opera di insabbiamento degli stessi, quando la lista della Unwcc arrivò «a comprendere 700 persone, molte delle quali occupavano un posto chiave nel governo italiano», e «gli alleati continuarono la loro tattica di indugio». «Fra i criminali di guerra ancora in servizio c’erano i generali [Alessandro] Pirzio Biroli, [Mario] Robotti, [Carlo] Tucci, [Silvio] Bonini, [Domenico] Chinnici e [Alessandro] Maccario, tutti colpevoli delle più gravi atrocità commesse in Jugoslavia», scriveva Palumbo un decennio prima che l’istituzione del Giorno del Ricordo contribuisse a ribaltare completamente nel senso comune il giudizio storico su quegli anni. Il libro avrebbe potuto persino precedere la celebre querelle tra Del Boca e Indro Montanelli, che nel 1996, dopo aver negato l’uso dei gas iprite in Africa orientale, a fronte delle prove schiaccianti prodotte dallo storico novarese, avrebbe infine ammesso di essersi sbagliato e – almeno di questo – si sarebbe pubblicamente scusato.

      Centinaia di voci – da Pietro Badoglio e Rodolfo Graziani all’ultimo dei loro sottoposti, dai carnefici alle vittime, ai testimoni degli orrori africani ed europei – si avvicendano nelle quasi quattrocento pagine a stampa che ora chiunque può avere tra le mani. Il saggio di Palumbo è una cartografia d’epoca – in fondo è un pezzo da collezione di storia della ricerca storica – delle atrocità commesse dall’Italia fascista lungo tutto il ventennio, e in particolare all’estero e dal 1930 in Libia al termine del secondo conflitto mondiale, in un procedere per episodi dei quali gli studi più recenti avrebbero confermato la rilevanza storica: il massacro di Addis Abeba del febbraio 1937 («una visione da inferno dantesco» nelle parole del delegato della Croce Rossa Internazionale in Etiopia, Marcel Junod), finalmente ricostruito nel dettaglio da Ian L. Campbell in un libro edito nel 2018 dalla stessa Rizzoli; quello immediatamente successivo di Debre Libanos, oggetto di uno studio approfondito di Paolo Borruso edito da Laterza nel 2020; quello di Zeret dell’aprile del 1939, a cui Matteo Dominioni avrebbe dedicato uno studio nel 2006; quello di Domeniko/Domenikon del 16 febbraio 1943 in Grecia (definito ancora «l’eccidio dimenticato» dal Corriere della Sera tre anni fa), quando gli italiani massacrarono tutti gli uomini validi di un piccolo villaggio greco, in Tessaglia, ora portato alla luce da Vincenzo Sinapi (Domenikon 1943. Quando ad ammazzare sono gli italiani, Mursia 2021) e al quale Palumbo dedicava già diverse pagine, con tanto di interviste ai sopravvissuti.

      Si ha l’impressione di assistere a un what if? della memoria pubblica italiana, trovando episodi ora noti tra gli studiosi e non solo già descritti nel dettaglio, e tutti insieme, in un libro di un terzo di secolo fa, prima ancora della «scoperta» a Roma dell’«armadio della vergogna» nel 1994. Già, perché il testo è stato pubblicato così come sarebbe dovuto uscire, in un’operazione di repêchage più unica che rara nel panorama della saggistica italiana. Con un valore conoscitivo e civile davvero con pochi precedenti.

      Il libro edito oggi da Alegre è infatti un recupero integrale di quel testo stampato (prima edizione: aprile 1992) e «cancellato», con la sola correzione di alcuni refusi e imprecisioni, specie nei toponimi, opera della traduttrice Paola Tornaghi. Un esempio che può illuminare è appunto la lectio «Domenikos» che Palumbo aveva utilizzato al posto di «Domenikon» (dicitura in katharevousa) e «Domeniko» (come è chiamato oggi, in dimotiko), le uniche due occorrenze presenti nelle fonti: leggiamo questa precisazione in Camicie nere sull’Acropoli. L’occupazione italiana in Grecia (1941-1943), edito da Deriveapprodi nel 2013, in cui l’autore Marco Clementi raccontando questo evento «riscoperto in Italia» solo negli anni Duemila si stupiva di questa versione del toponimo rintracciata in altri studi, ignaro del fatto che verosimilmente provenisse dal libro di Palumbo. Qualche altra copia oltre a quella recuperata da Serra è dunque circolata tra gli studiosi?

      Certo, la ricerca sul «nuovo ordine mediterraneo» (così avrebbe titolato il saggio di Davide Rodogno del 2003, edito da Bollati Boringhieri) in questi tre decenni è andata avanti, e il progetto imperiale fascista che in Europa come in Africa condusse a incalcolabili atrocità è stato studiato e divulgato con serietà e passione proprio da storici come Del Boca – che nel decennio seguente avrebbe intitolato il suo libro di maggior successo proprio Italiani, brava gente? Un mito duro a morire (Neri Pozza 2005), scomparso nel 2021 – e come Rochat, scomparso due settimane fa, che furono maestri per molti. E dalle successive generazioni ricordate anche nella prefazione di Gobetti: si pensi a Nicola Labanca, il già citato Dominioni e Valeria Deplano e Alessandro Pes per il colonialismo; a Paolo Fonzi per la Grecia, allo stesso Gobetti per la Jugoslavia, a Filippo Focardi per gli studi sulla memoria pubblica.

      Ma la ricerca, e ancora di più la discussione pubblica, avrebbe potuto avanzare con maggiore rapidità e pregnanza se i risultati di questo lavoro «cancellato» di Palumbo fossero passati dai magazzini alle librerie, e non solo in qualche mano fortunata che ha potuto avere le poche copie scampate al macero; avrebbe forse potuto avere, a proposito di what if?, un impatto simile a quello che il controverso I volonterosi carnefici di Hitler. I tedeschi comuni e l’Olocasusto di Daniel J. Goldhagen (1996) ebbe nel dibattito tedesco e globale sulla partecipazione delle persone «ordinarie» alla Shoah.

      Dal momento che non esistono «caratteri nazionali» immutabili, gli italiani furono As Cruel as Anyone Else, come titola la traduzione inglese del pamphlet di Del Boca, fresca di stampa per i tipi della University of Chicago Press. Eppure avviandosi a concludere Le atrocità di Mussolini l’autore italo-americano lasciava spazio a un’immagine controfattuale che vale la pena riportare, dopo aver riflettuto a lungo anche sulle profonde radici nel nazionalismo e nelle «avventure» espansionistiche e coloniali che hanno preceduto il fascismo, utili da ricordare in questi giorni in cui la sbronza nazionalista e militarista del 4 novembre ci sovrasta:

      È difficile valutare il numero totale delle vittime dei crimini di guerra fascisti, sicuramente centinaia di migliaia di persone morirono nei campi di concentramento italiani, nelle tremende incursioni e nelle carestie artificialmente create nei Balcani.
      Si possono aggiungere poi i massacri compiuti dalle forze di [Rodolfo] Graziani durante la Repubblica di Salò, così come le migliaia di civili e prigionieri di guerra assassinati dalle legioni di Mussolini nella guerra civile spagnola e sul fronte russo durante la Seconda guerra mondiale. Benché non si possa più conoscere il numero reale delle vittime, è probabile che un milione di persone siano morte in conseguenza delle atrocità fasciste italiane […].
      Se il regime di Mussolini fosse stato più efficiente, se la sua caduta non fosse coincisa col momento culminante della Seconda guerra mondiale, il tributo delle vittime sarebbe stato molto più elevato. Infatti, dato che i fascisti avevano progettato di spopolare grandi aree della Libia, dell’Etiopia, della Grecia e della Jugoslavia, la conclusione inevitabile è che, se il regime di Mussolini fosse sopravvissuto, parecchi milioni di persone sarebbero morte nelle zone destinate al nuovo Impero Romano.

      «Stavo dicendo all’Italia che il mito dell’innocenza italiana era finito», scrive oggi, da Taipei, Michael Palumbo, ricordando l’effetto del documentario della Bbc e introducendo il suo libro che vede finalmente gli scaffali, sperando che ne sia in qualche modo una replica tardiva. Forse, allora, quando si ammaineranno i tricolori dopo l’ennesimo e imbarazzante tripudio di celebrazioni del diritto alla «Difesa» di questo paese, si potrà iniziare a fare i conti con le guerre d’aggressione che per vent’anni si sono mosse in ogni angolo del tanto agognato progetto imperiale. Trentadue anni dopo quel «Non si stampi!» (da leggersi: «Non si distribuisca!»), e ottant’anni dopo la Liberazione.

      https://jacobinitalia.it/la-storia-strappata-al-macero

  • Sudan: sexuelle Gewalt und andere Menschenrechtsverletzungen
    https://www.borderline-europe.de/dramen/sudan-sexuelle-gewalt-und-andere-menschenrechtsverletzungen

    Laut einem Bericht der Vereinten Nationen haben die Rapid Support Forces des Sudan in den von ihnen kontrollierten Gebieten in großem Umfang sexuelle Gewalt verübt, die als Kriegsverbrechen und Verbrechen gegen die Menschlichkeit einzustufen ist. Die Gewalt, die sich vor allem gegen Frauen und Mädchen, aber auch gegen Männer und Jungen richtet, umfasst Vergewaltigungen, Gruppenvergewaltigungen, sexuelle Sklaverei und brutale Behandlung, um die Zivilbevölkerung zu terrorisieren.