• Visas annulés, frontière fermée : la tension monte entre le Pakistan et l’Inde après l’attentat au Cachemire
    https://www.lemonde.fr/international/article/2025/04/24/narendra-modi-promet-de-traquer-les-auteurs-de-l-attentat-au-cachemire-jusqu

    Visas annulés, frontière fermée : la tension monte entre le Pakistan et l’Inde après l’attentat au Cachemire
    Le Monde avec AFP
    Le premier ministre pakistanais, Shehbaz Sharif, a déclaré, jeudi 24 avril, que le Pakistan allait fermer sa frontière et son espace aérien à l’Inde. M. Sharif a dirigé une rare réunion du comité de sécurité nationale de haut niveau après que l’Inde a accusé son voisin de soutenir le « terrorisme transfrontalier », deux jours après un attentat au Cachemire au cours duquel 25 ressortissants indiens ont été tués.
    L’Inde avait ordonné à tous les citoyens du Pakistan, juste avant l’annonce d’Islamabad, de quitter son territoire d’ici au 29 avril, en représailles à l’attentat qu’elle impute à son voisin. « Tous les citoyens pakistanais actuellement en Inde doivent quitter l’Inde avant l’expiration de leurs visas », fixée au 27 avril pour les visas ordinaires et au 29 avril pour les visas médicaux, a annoncé le ministère des affaires étrangères indien.
    Mardi, plusieurs tireurs ont ouvert le feu sur des touristes dans la ville de Pahalgam, tuant 25 Indiens et un ressortissant népalais. Cette attaque, attribuée par l’Inde à des islamistes soutenus par le Pakistan, est la plus meurtrière visant des civils menée depuis 2000 dans ce territoire indien à majorité musulmane. Jeudi, la fusillade n’avait toujours pas été revendiquée. Lors de la réunion gouvernementale, le premier ministre pakistanais a ajouté qu’il avait été décidé qu’Islamabad expulserait des diplomates indiens, suspendrait des visas d’Indiens et considérerait toute tentative de détournement de l’eau du fleuve Indus par l’Inde comme un « acte de guerre ». Mercredi, New Delhi a dit dénoncer le traité sur les eaux de l’Indus, ratifié en 1960 et jamais remis en question malgré trois guerres entre les deux voisins.
    Le Pakistan va également envoyer jeudi une convocation à l’ambassade d’Inde, a annoncé le vice-premier ministre, Ishaq Dar, également chef de la diplomatie. « L’Inde mène une guerre de basse intensité contre nous, et s’ils veulent faire monter les enchères, nous sommes prêts. Pour protéger notre terre, nous ne plierons devant aucune pression internationale », a ajouté à ses côtés le ministre de la défense, Khawaja Muhammad Asif.
    Mercredi, le gouvernement ultranationaliste hindou de New Delhi a annoncé une série de mesures de représailles diplomatiques. Parmi ces décisions largement symboliques : la suspension d’un traité sur le partage de l’eau, la fermeture du principal poste-frontière terrestre entre les deux pays et le rappel de diplomates.« Je le dis au monde entier : l’Inde identifiera, poursuivra et punira les terroristes et ceux qui les soutiennent. Nous les poursuivrons jusqu’au bout de la terre », a insisté jeudi le premier ministre de l’Inde, Narendra Modi, lors d’un discours public prononcé dans l’Etat du Bihar (Nord-Est). (...)
    Plusieurs dirigeants étrangers ont exprimé leurs condoléances à M. Modi depuis l’attaque, notamment le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou ; la première ministre italienne, Giorgia Meloni, et le président français Emmanuel Macron, a fait savoir le ministère des affaires étrangères indien jeudi. « Comme l’ont dit le président Donald Trump et le secrétaire d’Etat Marco Rubio, les Etats-Unis sont aux côtés de l’Inde », a déclaré pour sa part la porte-parole du département d’Etat américain, Tammy Bruce. « Ils condamnent fermement tous les actes de terrorisme (…) et demandent que les auteurs de cet acte odieux soient traduits en justice », a-t-elle ajouté.
    La police a diffusé jeudi les portraits-robots de trois suspects, dont deux ressortissants pakistanais, les présentant comme membres du groupe Lashkar-e-Toiba, établi au Pakistan. Ce groupe est soupçonné des attaques djihadistes qui ont fait 166 morts dans la mégapole indienne de Bombay en 2008. Le Cachemire a été partagé entre l’Inde et le Pakistan en 1947, lorsque ces deux pays ont accédé à l’indépendance. Ils continuent depuis à réclamer la souveraineté de l’ensemble du territoire. Depuis 1989, les combats entre une insurrection séparatiste et les troupes indiennes ont fait des dizaines de milliers de morts. Dans le Cachemire pakistanais, des centaines de manifestants ont défilé jeudi à l’appel d’un parti encourageant la lutte armée afin de rattacher l’ensemble du Cachemire à la République islamique. Selon l’Association des étudiants du Jammu et Cachemire, de nombreux étudiants originaires du Cachemire ont été menacés et agressés dans toute l’Inde depuis l’attentat de mardi, accusés d’être des « terroristes ». « Il s’agit d’une campagne délibérée et ciblée de haine et de calomnie », a dénoncé le président de l’association, Nasir Khuehami.

    #Covid-19#migrant#migration#inde#pakistan#cachemire#frontiere#visas#crise#violence#sante

  • Au Pérou, la jeunesse rêve d’émigration
    https://www.lemonde.fr/international/article/2025/04/24/au-perou-la-jeunesse-reve-d-emigration_6599484_3210.html

    Au Pérou, la jeunesse rêve d’émigration
    Par Amanda Chaparro ( Cuzco (Pérou), correspondance)
    Kim, 26 ans et chevelure à moitié rose, discute avec entrain avec deux de ses camarades devant l’université nationale San Antonio Abad, à Cuzco, une des plus anciennes d’Amérique latine et l’une des meilleures facultés publiques que compte le pays. Cette étudiante (qui n’a pas souhaité donner son nom de famille), en dernière année d’une filière scientifique, rit de bon cœur lorsqu’on lui demande si elle aimerait continuer ses études à l’étranger, tellement cela tient de l’évidence. (...) A ses côtés, Sadid Llasa, 22 ans, espère décrocher son diplôme l’an prochain. Elle est originaire d’une région minière située à plusieurs heures de Cuzco. Ses parents travaillaient dans les mines d’Antapaccay, d’où est extrait du cuivre. L’enseignement gratuit est un vrai atout, quand les grandes universités privées coûtent jusqu’à 5 000 soles par mois (1 175 euros). Sadid regarde vers le Brésil où « les enseignants ont une bonne réputation.
    Comme Salid et Kim, beaucoup d’étudiants et de jeunes diplômés rêvent de partir à l’étranger. Selon une étude pilotée par le centre de recherche en opinion publique (CIOP) de l’université de Piura (dans le nord du pays) et réalisée sur un demi-millier d’étudiants, 96 % des personnes interrogées se disent prêtes à chercher du travail à l’étranger une fois leur diplôme en poche. Et selon une autre étude de l’Institut d’études péruviennes (IEP) datant d’août 2023, 6 jeunes sur 10 cherchent concrètement à émigrer. Chaque année, plusieurs dizaines de milliers de jeunes diplômés font ce choix, et la tendance est à la hausse.
    L’émigration des jeunes est à l’image de la migration massive du reste de la population, dont le nombre a été multiplié par plus de deux entre 2021 et 2023, selon l’Institut national de la statistique. Un Péruvien sur 10 vit actuellement à l’étranger, soit 3,5 millions de personnes. La tranche des 18-25 ans est la plus encline à émigrer. Les étudiants représentent 22 % du total des migrants.
    Les jeunes vont majoritairement vers d’autres pays latino-américains, avec en tête le Chili, qui compte de bonnes universités – et de moins en moins vers l’Argentine de Javier Milei, qui a taillé dans les subventions du secteur de l’éducation. Plus loin géographiquement, les Etats-Unis restent le principal pôle d’attractivité des étudiants. En Europe, l’Espagne et l’Italie figurent en bonne place.
    Les raisons qui poussent les étudiants à partir sont multiples : éducation supérieure de qualité médiocre (hormis quelques grandes universités prestigieuses) ; coût des études qui s’est envolé (alors que 80 % des étudiants du supérieur sont dans le privé) ; débouchés professionnels limités. Sur le campus de Cuzco, à l’écart du cœur touristique de la ville, Kim se plaint des « infrastructures terribles ». Le bâtiment de la filière tourisme a été rénové, mais pour le reste, « les bâtiments sont vétustes ». « Dans notre branche, il n’y a pas d’ordinateurs, peu d’équipements, on doit tout acheter nous-mêmes », déplore-t-elle.
    La crise politique et sociale qui dure depuis 2016 et l’insécurité grandissante suscitent également un manque de confiance en l’avenir. Si Cuzco est une ville relativement sûre, ce n’est pas le cas de Lima, la capitale, et des autres villes de la côte Pacifique, où le crime organisé gagne du terrain. Deux tiers des étudiants ont déjà subi la délinquance, selon la même étude du CIOP.
    L’instabilité politique et économique mine le pays. Depuis 2017, il y a eu six présidents. La croissance a été de 3,3 % en 2024, mais le secteur du travail « officiel » ne représente qu’autour de 25 % de l’emploi. Le travail non déclaré et précaire domine. La corruption gangrène le pays. Kim et ses amies ne croient pas beaucoup aux vertus du mérite. « La société favorise le clientélisme. Tout fonctionne par réseau. La corruption marche à plein pour trouver un emploi, voire obtenir un diplôme », fustige la jeune femme.
    « L’insécurité est générale : celle de l’emploi, de la rémunération, mais aussi de l’accès aux soins, à un système de protection sociale. Il y a le sentiment qu’après avoir fourni tant d’efforts pour un cursus, le marché du travail n’est pas au niveau, et le jeu n’en vaut pas la chandelle », explique Tania Vasquez Luque, chercheuse à l’IEP.
    Résultat : 70 % des employeurs assurent avoir des difficultés à recruter, selon une étude de ManpowerGroup au Pérou début 2025. Notamment dans les secteurs de l’énergie, des finances et de la santé. « On se retrouve sans ressources, les meilleurs professionnels s’en vont, des ingénieurs, des professeurs », constate Tania Vasquez. « Ceux qui restent sont de véritables héros », estime pour sa part Diego Tuesta, directeur de Catapulta, une agence spécialisée en conseil aux entreprises. Il calcule que seulement 1 % de la masse de professionnels hautement qualifiés restent dans le pays. « Les postes proposés sont rarement à la hauteur de leurs espérances. Dans le secteur des laboratoires pharmaceutiques ou dans celui de l’alimentaire par exemple, il y a un manque d’outils et d’infrastructures, mais aussi un manque d’attractivité des salaires, explique-t-il. On peut le déplorer, mais la rémunération est, selon toutes les études menées, le critère numéro un pour attirer les talents. » Ceux-ci gagnent rarement plus de 20 000 soles (4 690 euros) par an, précise-t-il, quand ces profils pourraient en demander le double au regard de leur qualification.
    Pour tenter de retenir les talents, les entreprises proposent des formations continues, des hausses de salaires et une plus grande flexibilité dans les horaires de travail. Mais cela n’a pas suffi jusqu’à présent à endiguer une tendance aux conséquences que le Pérou n’a pas encore bien mesurées.

    #Covid-19#migrant#migration#perou#etudiant#crise#emigration#sante

  • Le fondateur du WEF Klaus Schwab visé par une enquête interne RTS

    Le Wall Street Journal a révélé mercredi qu’une lettre anonyme a été adressée la semaine passée au conseil d’administration de la prestigieuse institution, mettant en cause klaus schwab et son épouse hilde qui auraient « mélangé leurs affaires personnelles avec les ressources du Forum, sans surveillance appropriée ».

    Un porte-parole du fondateur, interrogé par le quotidien, a démenti toutes ces accusations.
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    Cette lettre anonyme, qui émane d’anciens et actuels employés, selon le quotidien américain, a poussé le conseil d’administration à se réunir dans l’urgence « le dimanche de Pâques », klaus schwab ayant « opté pour une démission immédiate » de son rôle de président du Conseil d’administration, « plutôt que de rester pour une période de transition prolongée comme prévu auparavant », ajoute le Wall Street Journal, qui s’appuie sur des sources informées sans les nommer.

    La lettre inclut entre autres des accusations selon lesquelles klaus schwab, le fondateur de ce forum qui organise chaque année un sommet pour les élites politiques et économiques dans la luxueuse station de ski suisse de davos, aurait demandé à de jeunes employés de retirer pour lui « des milliers de dollars » dans des distributeurs de billets et utilisé des fonds de l’organisation pour régler des massages lors de séjours à l’hôtel.


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    Les dépenses facturées pour des massages lorsqu’il était en voyage ont toujours été remboursées, a-t-il précisé, klaus schwab réfutant également les accusations contre lui et son épouse concernant les voyages luxueux et retraits d’argent.

    Source : https://www.rts.ch/info/economie/2025/article/klaus-schwab-fondateur-du-wef-vise-par-une-enquete-apres-sa-demission-28861986.h
    #massage #prostitution #chute #klaus_schwab #wef #capitalisme #politique #violence #racisme #discriminations #davos #globalisation_4.0 #actualités_internationales #Grande_Réinitialisation #Réinitialisation #crise #économie #économie_mondiale

  • Klaus Schwab, président du WEF, annonce sa démission immédiate RTS

    Selon un communiqué du WEF publié lundi, Klaus Schwab a informé le conseil d’administration de sa démission lors d’une réunion extraordinaire le dimanche de Pâques. Le choix du chef intérimaire Peter Brabeck-Letmathe, ancien président du conseil d’administration de Nestlé, s’est fait à l’unanimité. Le conseil de fondation a mis en place un comité de recherche pour trouver un successeur durable.

    Il y a un an, en mai, Klaus Schwab avait déjà annoncé son intention de quitter son poste de directeur et de passer à la présidence du conseil de fondation. Il se retire maintenant de cette même fonction.

    Le wef Fondé avec l’argent de ses parents

    Le professeur d’économie allemand Klaus Schwab, né à Ravensburg dans le sud de l’Allemagne, fils d’un directeur d’usine suisse, a créé le Forum économique mondial en 1971 avec l’argent de ses parents, ses économies de manager et un crédit. Le Forum, avec sa réunion annuelle à Davos, est devenu l’une des rencontres les plus importantes pour les politiciens de haut niveau, les grands managers, les scientifiques et les représentants de la société civile du monde entier.

    Le siège du WEF se trouve à Genève. Il emploie 600 personnes dans le monde entier, à Genève, New York, Pékin et Tokyo.
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    Source et suite : https://www.rts.ch/info/economie/2025/article/klaus-schwab-quitte-la-presidence-du-wef-peter-brabeck-letmathe-interimaire-2886

    #klaus_schwab #wef #capitalisme #politique #violence #racisme #discriminations #davos #globalisation_4.0 #actualités_internationales #Grande_Réinitialisation #Réinitialisation #crise #économie #économie_mondiale

  • Guerre au Soudan : en deux ans, 1,3 million de réfugiés ont afflué au Tchad
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/04/16/guerre-au-soudan-en-deux-ans-1-3-million-de-refugies-ont-afflue-au-tchad_659

    Guerre au Soudan : en deux ans, 1,3 million de réfugiés ont afflué au Tchad
    Par Victor Mauriat (Adré, Tchad, envoyé spécial)
    Des cases de paille et de tôle alignées à perte de vue au milieu du désert. Dans le camp d’Aboutengué, à une trentaine de kilomètres au nord d’Adré, ville tchadienne frontalière du Soudan et principal point d’entrée des réfugiés dans le pays, 46 000 personnes sont installées depuis bientôt deux ans. En cette période de l’année, le soleil, lorsqu’il n’est pas caché par la brume, fait rapidement monter le mercure au-delà des 45 °C.
    « Le vent nous apporte toujours du sable, c’est beaucoup plus difficile de vivre ici qu’au Soudan », témoigne Arafa Djoumoua Adam Ibrahim, emmitouflée dans son « toub » jaune et vert, un vêtement traditionnel qui la couvre de la tête aux pieds. Elle a quitté Al-Geneina, la capitale du Darfour occidental, avec ses six enfants en juillet 2023. « Les Forces de soutien rapide [FSR, milice paramilitaire commandée par le général Mohammed Hamdan Daglo, dit « Hemetti », et opposée à l’armée du général Abdel Fattah Al-Bourhane] ont tué beaucoup d’hommes. Ils ont pris notre argent et brûlé la région. Mon mari est mort, il est parti en martyr. Maintenant je joue le rôle de la mère et du père », raconte-t-elle dans un arabe soigné.
    Le conflit soudanais, qui a éclaté en avril 2023, a provoqué le déplacement de 13 millions de personnes, dont 1,3 million au Tchad, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Comme la plupart des réfugiés du camp d’Aboutengué, Arafa Djoumoua Adam Ibrahim est masalit, une ethnie non arabe du Darfour, cible des hommes de « Hemetti ». Selon l’ONU, sur les 150 000 personnes tuées lors de ce conflit depuis deux ans, environ 15 000 Masalit sont morts à Al-Geneina, une ville située à une dizaine de kilomètres de la frontière tchadienne.
    Une plainte pour « complicité de génocide » visant les Emirats arabes unis a été déposée par le camp du général Al-Bourhane auprès de la Cour internationale de justice (CIJ). Dans sa requête, il affirme que la perpétration de « génocide, meurtres et déplacements forcés » a été rendue possible « par le soutien direct apporté par les Emirats arabes unis à la milice rebelle des FSR ». Un soutien jugé « crédible » et opéré, selon des experts de l’ONU, via des livraisons d’armes depuis l’aéroport tchadien d’Amdjarass, à 300 km au nord d’Adré. N’Djamena est ainsi régulièrement accusé par Khartoum de soutenir les FSR.
    Dans les 19 camps de réfugiés installés ces deux dernières années au Tchad, l’ONU et les ONG ont déployé de grands moyens. A Aboutengué, jusqu’en mars, le Programme alimentaire mondial (PAM) distribuait des rations alimentaires d’urgence aux réfugiés, principalement des céréales et de l’huile. Depuis avril, il donne à la place 8 000 francs CFA (environ 12 euros) par personne et par mois, « ce qui correspond au prix du panier qu’on fournissait auparavant », précise Olympe Rittimann, emergency officer au PAM : « L’objectif est de leur permettre de subvenir à leurs besoins alimentaires et, comme pour les distributions de denrées, on donne pour trois mois », ce qui représente plus de 1,1 milliard de francs CFA (environ 1,7 million d’euros) pour les 46 000 réfugiés du camp.
    Selon les ONG, le camp d’Aboutengué fonctionne plutôt bien. La situation est beaucoup plus difficile dans celui d’Adré, qui abrite environ 237 000 personnes. Si l’afflux de réfugiés s’est considérablement réduit – entre 100 et 200 personnes traversent la frontière chaque jour, contre 1 000 à 2 000 en 2023 et 2024 –, l’accueil demeure compliqué, tout comme la délocalisation des réfugiés loin de la frontière, voulue par les autorités tchadiennes. A l’approche de la saison des pluies (de juin à septembre), il est urgent d’acheminer le plus de réfugiés possible d’Adré vers d’autres camps, car les routes non goudronnées de l’est du Tchad ne permettent pas aux camions de circuler durant cette période.
    Par ailleurs, depuis la reprise de Khartoum par l’armée soudanaise, fin mars, les FSR ont accentué la pression sur El-Fasher, la capitale du Darfour du Nord. La violence des combats a déjà fait fuir des dizaines de milliers de personnes du camp de déplacés de Zamzam, au sud de la ville, faisant craindre une nouvelle arrivée massive de Soudanais au Tchad. « Au Soudan, il n’y a plus de nourriture, la vie est chère et on ne peut plus travailler », explique Mahmoud Khamis Id, 39 ans, originaire d’El-Fasher et arrivé le 11 avril au Tchad avec ses cinq enfants. Accueilli par la Croix-Rouge du Tchad, il doit désormais attendre d’être enregistré auprès du HCR pour pouvoir ensuite rejoindre un des 19 camps de la région.
    N’Djamena appelle régulièrement la communauté internationale à lui donner « plus de moyens » pour gérer la crise. Si l’Union européenne (UE) a annoncé une hausse de ses investissements humanitaires dans la zone (de 44 à 74 millions d’euros), elle est loin de compenser le gel des financements publics américains, qui représentaient près de la moitié des fonds mis à disposition des agences de l’ONU et des ONG. « On craint les prochains mois, confie la responsable d’une organisation internationale très présente sur le terrain. Pour l’instant, la décision américaine nous empêche d’anticiper les contrats des équipes, mais d’ici à la saison des pluies, elle aura des conséquences sur nos actions. Nous ne savons pas comment nous allons garder le rythme alors qu’il faudrait faire plus ! »

    #Covid-19#migrant#migration#soudan#tchad#HCR#camp#UE#crise#darfour#sante#droit#refugie

  • Quatre mille Afghans ont été expulsés du Pakistan au début d’avril, un chiffre en forte hausse
    https://www.lemonde.fr/international/article/2025/04/08/quatre-mille-afghans-ont-ete-expulses-du-pakistan-au-debut-d-avril-un-chiffr

    Quatre mille Afghans ont été expulsés du Pakistan au début d’avril, un chiffre en forte hausse
    Des Afghans traversant la frontière ont raconté au cours des derniers jours à l’AFP être partis sans avoir pu emporter la totalité de leurs affaires ou de leur argent, tandis que d’autres sont pris dans des rafles et emmenés directement à la frontière sans avoir pu rassembler leurs effets. En outre, depuis des mois, des militants des droits humains signalent harcèlement, racket et brimades des forces de sécurité pakistanaises à l’encontre des Afghans.
    « Les Afghans ne sont pas autorisés à prendre leurs affaires », et « des familles sont séparées par ces arrestations, car il n’y a pas de mécanisme par famille » accuse Moniza Kakar, avocate à Karachi, la plus grande ville du Pakistan, auprès de l’AFP. « Mon seul crime, c’est d’être Afghan », se désole Chah Mahmoud, de retour en Afghanistan au point de passage de Torkham. « J’avais des papiers, ils les ont déchirés », dit-il.
    Le gouvernement taliban a également dénoncé, mardi, les « violences » infligées aux Afghans durant la nouvelle campagne massive d’expulsions du Pakistan, accusant son voisin d’utiliser ces migrants « à des fins politiques ». « La maltraitance infligée par les pays voisins est inacceptable et intolérable », a affirmé le ministère des réfugiés et du rapatriement afghan sur le réseau social X, déplorant l’absence d’accord pour faciliter les départs.
    Lire aussi | Article réservé à nos abonnés En Afghanistan, la fin de l’aide américaine a déjà entraîné la fermeture de 206 centres de santé
    Actuellement, environ 3 millions d’Afghans vivent au Pakistan : 800 000 ont vu leur carte de résidence pakistanaise annulée en avril, tandis que 1,3 million ont encore un permis de séjour jusqu’au 30 juin parce qu’ils sont inscrits auprès du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés ; les autres n’ont pas de papiers.
    « Nous regrettons vivement que des réfugiés afghans soient soumis à des violences », affirme encore le ministère, à Kaboul. « Tous les réfugiés devraient avoir la possibilité de prendre avec eux leur argent, leurs affaires et leurs biens », ajoute-t-il. Interrogé par l’AFP, le ministère de l’intérieur pakistanais a assuré mardi avoir « donné des consignes strictes pour faciliter le retour des citoyens afghans, et ordonné que personne ne subisse d’abus au cours de ce processus ». A la fin de 2023, Islamabad avait déjà expulsé plus de 800 000 Afghans, accusés de semer le trouble au Pakistan, pays englué dans le marasme politique, économique et la violence. Jusqu’à 1,6 million d’Afghans pourraient être expulsés en 2025, selon les chiffres de l’OIM

    #Covid-19#migrant#migration#afghanistan#pakistan#expulsion#sante#sante#crise#rapatriement#crise#HCR#OIM

  • NOTE de la Plate-forme logement pour touTEs : Cherté et crise du logement
    https://www.droitaulogement.org/2025/03/note-de-la-plate-forme-logement-pour-toutes-cherte-et-crise-du-loge

    [N]ote d’analyse économique, relative à la crise du logement, ses causes et ses effets, réalisée par Pierre Concialdi, économiste, avec la plate-forme logement pour touTEs.

    Sommaire
    1. Des logements de plus en plus chers
    2. Des prix tirés par la spéculation foncière
    3. L’immobilier de rapport : un patrimoine fortement concentré
    4. De plus en plus de logements vacants malgré une crise d’offre
    5. L’envolée des loyers et des profits associés
    6. Chute des aides au logement depuis 2017
    7. L’État, générateur et profiteur du logement cher
    8. Paupérisation des locataires et hausse des taux d’effort
    9. Un nombre record d’expulsions en 2022

    #logement #logement_social #propriété_privée #locataires #loyers #crise_du_logement #allocation_logement #expulsion #droit_au_logement #APL #fiscalité #sans_abris #mal_logés #DALO #prioritaires_DALO #cadeaux_fiscaux #gentrification #rente_foncière #spéculation

    • Crise du logement : les impayés de loyers augmentent, les expulsions explosent en 2024
      https://www.europe1.fr/societe/crise-du-logement-les-impayes-de-loyers-augmentent-les-expulsions-explosent-

      Signe de l’aggravation de la crise du logement en France, les commissaires de justice ont constaté en 2024 une explosion des expulsions de locataires, en hausse de 87% sur un an, et des procédures juridiques pour #impayés de loyers toujours plus nombreuses.

      L’année dernière, 24.000 procès-verbaux d’expulsion de ménages ont été délivrés, contre 12.825 en 2023, selon des chiffres présentés jeudi par la Chambre nationale des commissaires de justice.

      Régis Granier, vice-président de la Chambre nationale des commissaires de justice, explique cette hausse par "une purge des dossiers bloqués par le Covid". A laquelle s’ajoute une "problématique de pouvoir d’achat et de crise du logement", selon Benoît Santoire, président de la chambre.

      Expulsions en forte hausse, loyers et charges de copropriété impayés… la crise du logement s’est aggravée en 2024
      https://www.leparisien.fr/immobilier/expulsions-en-forte-hausse-loyers-et-charges-de-copropriete-impayes-la-cr

      19 023 expulsions en présence des forces de l’ordre en France en 2023, soit 17 % de plus que l’année précédente.

    • UN LOGEMENT DÉCENT, STABLE, ABORDABLE POUR TOUTES ET TOUS ! NON AUX EXPULSIONS ET AU LOGEMENT CHER !
      https://www.ldh-france.org/un-logement-decent-stable-abordable-pour-toutes-et-tous-non-aux-expulsio

      Jamais depuis 50 ans, il n’y a eu autant de locataires menacé-es d’expulsion à l’approche de la fin de la trêve hivernale, ni autant de demandes HLM (2,6 millions), de mal-logé-es (4,2 millions), ni autant de sans-abris (350 000 dont des femmes, des enfants, des retraité-es…). Beaucoup de résident·es de foyers de travailleurs ou résidences sociales sont expulsé-es pour hébergement d’un·e proche.

      Non seulement les APL ont baissé et les prix de l’énergie ont flambé, mais depuis fin 2023, les loyers augmentent plus vite que l’inflation et les revenus ! Ainsi les locataires HLM et beaucoup de locataires du privé subissent en 2025 plus de 3% de hausse de loyer, alors que l’inflation se rapproche des 1%… Comparé aux loyers de 2023, les locataires et les résident-es paieront en 2025 un 13e mois de loyer en plus !
      Les jugements d’expulsions et les expulsions forcées sont massifs. Depuis la #loi_Kasbarian-Bergé, les locataires refusant de « s’auto-expulser » peuvent même être condamné·es à une amende pénale et les occupant·es sans titre de logements vacants sont mis·es à la rue, sans jugement, même en hiver !

  • 2024 is Deadliest Year on Record for Migrants, New IOM Data Reveals
    https://mailchi.mp/773fe8d366a5/2024-is-deadliest-year-on-record-for-migrants-new-iom-data-reveals?e=e777d31

    2024 is Deadliest Year on Record for Migrants, New IOM Data Reveals
    Berlin/ Geneva, 21 March 2025 – At least 8,938 people died on migration routes worldwide in 2024, making it the deadliest year on record, according to new data collected by the International Organization for Migration (IOM).  The 2024 toll continues a five-year trend of more deaths each year and last year’s toll tops the previous record in 2023, when 8,747 migrant deaths were recorded. 
    “The tragedy of the growing number of migrant deaths worldwide is both unacceptable and preventable. Behind every number is a human being, someone for whom the loss is devastating,” said IOM Deputy Director General for Operations Ugochi Daniels. “The increase in deaths across so many regions in the world shows why we need an international, holistic response that can prevent further tragic loss of life.”   
    In addition to globally, 2024 was the deadliest year on record across most regions in the world, including in Asia (2,778 people recorded dead), Africa (2,242) and Europe (233). The 2,452 deaths documented in the Mediterranean Sea in 2024 are not the largest annual total ever, but the large number shows the need for adequate search and rescue systems as well as the need for safe and regular migration routes as alternatives to this risky journey.  
    Final data is not yet in for the Americas, but at least 1,233 deaths occurred in 2024. That includes an unprecedented 341 lives lost in the Caribbean in 2024 and a record 174 deaths of migrants crossing the Darién. Across the world, deaths due to violence remained prevalent for people on the move. Since 2022, at least 10 per cent of all migrant deaths recorded occurred because of violence. In 2024, this was due in large part to violence against those in transit in Asia, with nearly 600 lives lost on migration routes across South and South-eastern Asia. 
    The actual number of migrant deaths and disappearances is likely much higher, as many have gone undocumented because of the dearth of official sources. In addition, the identities and demographic characteristics of the majority of people who have died or gone missing are unknown.  “The rise in deaths is terrible in and of itself, but the fact that thousands remain unidentified each year is even more tragic,” said Julia Black, coordinator of IOM’s Missing Migrants Project. “Beyond the despair and unresolved questions faced by families who have lost a loved one, the lack of more complete data on risks faced by migrants hinders lifesaving responses.”  
    To help address this gap, the Missing Migrants Project’s upcoming annual report provides detailed analysis of data on migrant deaths in 2024, as well as new analysis on missing migrants in humanitarian crises. The rising death toll detailed here and in the forthcoming report highlights the need for safe, legal routes for people on the move: the only sustainable solution to the crisis of migrant deaths.

    #Covid-19#migrant#migration#IOM#mortalite#sante#routemigratoire#crise

  • Border. Space of Violence and Struggle

    What is a border? Is it a line on the map dividing nation states or communities that used to be united? Or is it rather a wall; border infrastructure that is constantly fortified and improved - with cameras, coils of barbed wire, electronics - all that to prevent people from moving, while in fact making their journey more dangerous?

    All these material elements constitute a border. But it is not only about them - the practices that take place there matter as well. On one side, there are soldiers and border guard officers patrolling the territory and using violence against asylum seekers, pushing them back into dangerous areas, where nature itself may detain or hurt them. On the other side, there are people on the move, who cross the border in search of a safe place and dignified life. Hence, the border is constantly produced by (but also produces) the constant processes of reinforcing and contesting it.
    Short story of the crisis

    August 2021 is deemed to be the symbolic starting point of the humanitarian crisis at the Polish-Belarusian border. That was when a group of 32 Afghanis sat in the glade to protest against being pushed back to Belarus and denied the right to apply for international protection for yet another time. The migrant trail across the Białowieża forest is not new, in the past many people would cross this green border in different directions to flee from violence and persecutions and find a better and safer life. The revival of this trail in 2021 was related to simplified visa procedures and increased number of flights to Minsk by President Lukashenko’s regime. Belarus did it in reaction to the sanctions imposed on this country by the European Union after fraudulent presidential elections in 2020 and bloody suppressed “revolution of dignity”.

    This opened up new possibilities to people who sought a way to escape from their country of origin or residence. The Polish government reacted directly and immediately by pushing these people back to Belarus and refusing to accept applications for international protection - each person’s right, regardless of the way they got to a given country.

    In September 2021 a state of emergency was declared in some parts of Podlaskie and Lublin provinces - for the first time since introducing martial law in 1981. The no-entry zone included 183 settlements and was accessible in fact only for the inhabitants of this zone, which made it impossible for journalists, NGO workers and people wanting to help to enter this territory. In October 2021 the so-called “pushback law” came into force. This law has sanctioned the status quo and obliged the persons who crossed the border in an undocumented way to leave the country and banned them from re-entering the territory of Poland and other Schengen area countries. It also entitled border guard officers to “walk these people off to the state border”.

    The due date of the zone was prolonged multiple times - until June 2022. After the initial 30 days it was prolonged by another 60 days - that was what the constitution allowed for. Following these 90 days, a ministerial regulation was issued, and it included the very same region in order to preserve the zone with its bans. After numerous protests of human rights organisations and parliamentary opposition who pointed out that this solution was not in line with the constitution, the State border protection act was amended - from this moment on, it was possible to introduce no-entry zones without declaring a state of emergency. Donald Tusk’s government invoked this very act on 13th June 2024 to declare a “buffer zone” which now ranged from “only” 200 m to 2 km from the borderline.

    These legal measures went hand in hand with advances in militarisation. The omnipresence of the border guard, army and the territorial defence force units became part of everyday life in Podlaskie, just like new fortifications built at the border. Solidarity networks developed in parallel with the violent activity of politicians. These networks included previously existing and newly formed initiatives and organisations created by locals and visitors that informed about human rights violations and provided continuous humanitarian support to the people in the forest, despite multiple attempts to discredit and undermine the legitimacy of their actions. Most of them joined an informal coalition named “Grupa Granica” (“Border Group” - translator’s note). These people and groups remain active to this day.

    The shape the border takes and will take in the future is and will be influenced by new legal acts. The key role here is played by the planned amendment to the Act on Granting Protection to Foreigners on the Territory of the Republic of Poland, which authorizes the state to suspend the right of asylum for a given period or at a given territory, which completely contradicts international law.
    What is “counter-mapping” for?

    Maps have always served as a tool for learning, sharing information, and representing newly discovered and already known areas. Marking roads, rivers, watering places, towns, and streets was supposed to make it easier to get one’s bearings in the world or to exploit the terrain and dominate the land and its inhabitants, if used to gain or consolidate power. And so, maps have also become a tool for exercising control over territories, a way of marking and legitimizing borders, separating “our own” from “others.”

    Migration maps serve a similar function; they often include arrows that are to show numbers and directions in which migrants are moving (usually in an exaggerated scale). They associate with military strategic planning and arouse fear of being invaded by those “from the outside.” Such an image carries the risk of dehumanizing and depoliticizing migration processes and decisions: we do not know who is migrating and why, what distances they have covered and how complicated their journey has been. The diversity of experiences of people on the move is lost.

    So how can we map migrations without falling into these potholes?

    We can use counter-mapping, a method that primarily aims to show control mechanisms, institutional policy, violence, and the impact it has on migrants. It is not bound so strongly by scale and geography; it leaves room for showing the agency and resistance of people on the move. By emphasizing the experience of migration, it can be used to create a more complex and nuanced picture.

    Counter-mapping originated from discussions on engaging research in favour of social change. According to this trend, collectively created knowledge should be useful for a social movement or a group participating in the process and help to better understand the situation or disseminate the reflections they developed. At the same time it should contribute to creating a narrative which is different from the official one. The map presented here was created in this spirit, in cooperation with researchers and activists involved in the activities on the Polish-Belarusian border, who document the processes happening there and provide humanitarian support to people on the move. The project combines already existing reflections and research related to the border space.
    What is there on the map?

    The material created in the counter-mapping process cannot, above all, be another control tool, revealing migration routes or resistance strategies. It could harm people on the move and prejudice their efforts to achieve a better, safe and dignified life. It must skilfully navigate around the challenges of visibility: showing manifestations of violence and resistance in order to serve an educational or advocacy function and strategically refrain from revealing sensitive information. This is why the map presented here does not reflect the real geography of Podlaskie. It includes significant “typical” spaces and objects that are actually located in the border area; however, their exact location and configuration has been changed. The distorted geography allows to show all the important elements of the landscape without endangering the people on the move and the continuity of activist support.

    The map contains 20 places and objects that are a pretext to tell a story about what the border space is and what is happening within it. It also shows us the material elements that influence travel, activism and control strategies.
    Sources and inspirations

    The presented map has been inspired directly by the ethnographic walk led by Inga Hajdarowicz and Natalia Judzińska from March 2023 in the border area. Regular visits that often involve researchers, students, and activists, are one of the ways to present data and research results. They also mobilize alliances and give an opportunity to observe changes in the border landscape and behaviour of the uniformed services.

    The reflections took the form of a map with its descriptions. They are based on the literature in the field of critical border studies, numerous papers published on the Researchers on the Border website and NGOs’ reports, i.a. The We Are Monitoring Association. They are also a record of research and activist experiences of the authors engaged at the Polish-Belarusian border.

    The presented map is a voice in the discussion on the humanitarian crisis that has been going on at the border. It attempts to participate in creating a counter-narrative and forming the memory of past and present events. Thereby, it adds to the growing list of studies on the relationship between space and violence. In addition to the previously mentioned sources, it is worth mentioning the project “Zone of hidden violence” by Border Emergency Collective and Szymon Ruczyński’s animation “There are people in the forest” (Original title: “W lesie są ludzie” - translator’s note).

    Of course, the map presents only a fragment of the border reality from the perspective of the people involved in the project. People on the move were not directly involved in the process of its preparation. Involving people with migration experience would require planning a completely different, long-term action that would be sensitive to their well-being. However, this does not mean that the voice of the very entities and subjects of the crisis does not appear in the project. Yes, it does - though it is mediated by the authors. It is because we assume that people from Poland (the country that perpetrates violence and violates human rights) are primarily responsible for informing about the ongoing humanitarian crisis. Their first-hand knowledge, engagement and meetings with people on the move, allow for this discussion about creating border space to happen.

    https://mapa.bbng.org/en

    #cartographie #visualisation #carte_interactive #frontières #migrations #violence #luttes #contre-cartographie #Pologne #crise #Biélorussie #forêt

    ping @karine4 @visionscarto

  • La guerre à l’#accès_aux_droits des étrangers

    Pour les avocats spécialisés en #droit_des_étrangers, la tâche est ardue. Ils occupent une position dominée dans leur champ, les lois évoluent très vite, et une nouvelle forme de #violence se fait jour, y compris contre les magistrats : des campagnes diffamatoires par des médias d’extrême droite – jusqu’à rendre publics les noms des « coupables de l’invasion migratoire ».
    Le gouvernement Bayrou, dans une continuité incrémentale avec l’orientation répressive déjà actée par les gouvernements Attal puis Barnier, est entré dans une #guerre ouverte contre les étrangers.

    L’arsenal lexical et juridique déployé en témoigne : de la #rhétorique de la « #submersion » à l’enterrement du #droit_du_sol à #Mayotte, en passant par la restriction drastique des conditions pour l’#admission_exceptionnelle_auséjour, l’attitude belliqueuse de l’exécutif et de ses alliés dans l’hémicycle n’a de cesse de s’affirmer et de s’assumer, quitte à remettre en cause l’#État_de_droit qui, selon Bruno Retailleau, ne serait désormais ni « intangible, ni sacré ».

    Il faut dire aussi que le vent xénophobe qui souffle sur l’Europe ne fait qu’encourager ces choix nationaux décomplexés : le Nouveau Pacte européen sur l’asile et l’immigration, adopté au printemps 2024 et dont le Plan français de mise en œuvre n’a pas été rendu public malgré les diverses sollicitations associatives, a déjà entériné le renforcement des contrôles aux frontières extérieures, la banalisation de l’#enfermement et du #fichage des étrangers[1],dans un souci de résister « aux situations de #crise et de #force_majeure ».

    C’est donc dans ce contexte politique hostile, caractérisé entre autres par une effervescence législative remarquable qui les oblige à se former constamment, que les avocats exercent leur métier. Ainsi, défendre les droits des personnes étrangères est difficile, d’abord et avant tout parce qu’ils en ont de moins en moins.

    Deuxièmement, les conditions pour exercer le métier afin de défendre ce qui reste de ces #droits peuvent être difficiles, notamment à cause des contraintes multiples d’ordre économique, symbolique ou encore procédural. Tout d’abord, ces professionnels savent qu’ils pratiquent un droit doublement « des pauvres » : d’une part, cette matière est plutôt dépréciée par une grande partie des collègues et magistrats, car souvent perçue comme un droit politique et de second rang, donnant lieu à des contentieux « de masse » répétitifs et donc inintéressants (on aurait plutôt envie de dire « déshumanisants ») ; d’autre part, ces mêmes clients ont souvent réellement des difficultés financières, ce qui explique que la rémunération de leur avocat passe fréquemment par l’#Aide_Juridictionnelle (AJ), dont le montant est loin d’évoluer suivant le taux d’inflation.

    Concernant les obstacles d’ordre procédural, la liste est longue. Que ce soit pour contester une décision d’éloignement du territoire ou une expulsion de terrain devenu lieu de vie informel, le travail de l’avocat doit se faire vite. Souvent, il ne peut être réalisé dans les temps que grâce aux collaborations avec des bénévoles associatifs déjà débordés et à bout de souffle, mais proches des situations de terrain, et donc seuls à même de collecter les nombreuses pièces à déposer pour la demande de l’AJ ou encore pour apporter les preuves des violences subies par les justiciables lors d’évacuations ou d’interpellations musclées. Pour gagner ? Pas autant de fois qu’espéré : les décisions de #justice décevantes sont légion, soit parce qu’elles interviennent ex post, lorsque la #réparation du tort n’est plus possible, soit parce qu’elles entérinent l’#impunité des responsables d’abus, soit parce que, même lorsqu’elles donnent raison aux plaignants, elles ne sont pas exécutées par les préfectures, ou encore elles ont peu de pouvoir dissuasif sur des pratiques policières ou administratives récidivantes.

    Enfin, même lorsque des droits des étrangers existent toujours sur le papier, en faire jouir les titulaires est un parcours du combattant : l’exemple de la #dématérialisation des services publics est un exemple flagrant. Assurément, Franz Kafka en aurait été très inspiré : toutes les démarches liées au #droit_au_séjour des étrangers doivent désormais se faire en ligne, alors que dans certaines préfectures l’impossibilité de prendre un rendez-vous en des temps compatibles avec le renouvellement du #titre_de_séjour fait plonger dans l’#irrégularité beaucoup de personnes parfois durablement installées et insérées professionnellement en France.

    Même la Défenseure des droits, dans un rapport rendu public le 11 décembre 2024, a épinglé l’#Administration_numérique_des_étrangers_en_France (#ANEF) en pointant du doigt sa #responsabilité en matière d’« #atteintes_massives » aux droits des usagers. Parmi ces derniers, les étrangers sont de plus en plus nombreux à faire appel à des avocats censés demander justice en cas de risque ou de perte du droit au séjour à la suite des couacs divers en #préfecture, dans sa version numérique ou non, comme dans le cas des « #refus_de_guichet ». Et encore une fois, pour les avocats il s’agit d’intenter des #procédures_d’urgence (les #référés), qui engorgent la #justice_administrative à cause de dysfonctionnements généralisés dont les responsables sont pourtant les guichets de ce qui reste du #service_public.

    Ces dysfonctionnements sont au cœur d’une stratégie sournoise et très efficace de #fabrication_de_sans-papiers, et les craintes des personnes étrangères sont d’ailleurs bien fondées : avec l’entrée en vigueur de la nouvelle #loi_immigration, dite Darmanin, les refus ou pertes de titre de séjours sont assorties d’obligations de quitter le territoire français (#OQTF), avec, à la clé, le risque d’enfermement en #Centre_de_Rétention_Administrative (#CRA) et d’#éloignement_du_territoire.

    Au vu du nombre grandissant d’étrangers déjà en situation irrégulière ou craignant de le devenir, des nouvelles entreprises privées y ont vu un marché lucratif : elles vendent en effet à ces clients potentiels des démarches censées faciliter leur #régularisation ou encore l’accès à la nationalité française. À coup de pubs sur les réseaux sociaux et dans le métro, puis de slogans aguicheurs (« Devenez citoyen français et démarrez une nouvelle vie ! ») et de visuels bleu-blanc-rouges, ces entreprises facturent des prestations de préparation de dossier à plusieurs centaines voire milliers d’euros, sans toutefois vérifier systématiquement l’éligibilité de la personne au titre demandé et donc sans même garantir le dépôt effectif du dossier[2].Qui sont donc ces magiciens autoproclamés des procédures, qui se font payer à prix d’or ? Les équipes sont présentées sur les sites de ces entreprises comme étant composées d’« experts spécialisés en démarches administratives », et encore de « conseillers dévoués ». Si l’accompagnement d’un avocat est nécessaire ou souhaité, mieux vaut aller voir ailleurs avant d’avoir signé le premier chèque…

    Les temps sont donc troubles. Et ils le sont aussi parce que les vrais professionnels du droit, celles et ceux qui ne cessent de se mettre à jour des derniers changements législatifs ou procéduraux, et de travailler en essayant de tenir les délais de plus en plus serrés de la justice (au rabais) des étrangers, sont ouvertement menacés.

    Le cas du hors-série n° 1 du magazine Frontières est exemplaire d’une attitude fascisante et décomplexée, déterminée à jeter le discrédit sur les avocats, les #magistrats et les #auxiliaires_de_justice (accompagnés bien sûr des ONG, associations, et universitaires « woke »), coupables de défendre les droits de celles et ceux que la fachosphère voudrait bien rayer de la catégorie de justiciables : les #étrangers. Discrédit qui devient #menace et #mise_en_danger, lorsque les noms, les prénoms, la fonction et le lieu d’exercice de ces maîtres à abattre sont rendus publics : en effet, ces supposés coupables du « #chaos_migratoire » sont explicitement identifiés dans ces pages. Plus précisément, plusieurs dizaines d’« #avocats_militants », profitant des dossiers de l’aide juridictionnelle pour « passer des vacances au soleil toute l’année », sont nommément pris à parti. Les magistrats ne sont pas épargnés dans cette cabale, et le magazine les épingle également.

    Plusieurs sonnettes d’alarme ont été tirées, du Conseil des barreaux européens (CCBE) au Conseil supérieur des tribunaux administratifs et des cours administratives d’appel (CSTA) : cette dernière instance relevant du Conseil d’État, généralement très discrète, s’est exprimée publiquement le 11 février dernier pour dénoncer sans ambiguïté les injures et menaces proférées nominativement à l’encontre d’avocats et #juges, ainsi que la mise en cause de l’#indépendance et de l’#impartialité de la justice administrative, estimant que « toutes les suites pénales susceptibles d’être engagées doivent l’être ». La matière pour le faire ne semble pas manquer, et des #plaintes avec constitution de partie civile ont déjà été déposées par le passé par des magistrats, donnant lieu à des contentieux pénaux dont certains sont encore en cours. Mais face à la montée des récriminations violentes contre les juges « rouges », plusieurs juridictions s’organisent pour attribuer la #protection_fonctionnelle à leur personnel.
    Et ce n’est pas bon signe.

    Malgré le soutien de #Gérald_Darmanin aux magistrats menacés, dans ses nouvelles fonctions de Ministre de la Justice, son homologue de l’Intérieur a repris un vieux cheval de bataille qui revient à fustiger la supposée « #confiscation_du_pouvoir_normatif » par les juridictions européennes ou nationales : en défendant la légitimité du #non-respect_du_droit lorsqu’il est considéré incompatible avec les principes nationaux, une brèche de plus a été ouverte par #Bruno_Retailleau pour qui « on doit changer la loi. Aujourd’hui, on a quantité de règles juridiques qui ne protègent pas la société française ».

    En réalité, Gérald Darmanin doit en partager le raisonnement, puisque, lorsqu’il était lui-même à l’Intérieur, il avait osé autoriser l’expulsion d’un ressortissant Ouzbèke soupçonné de radicalisation malgré la décision contraire de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), pour ensuite être débouté par le juge des référés du Conseil d’État qui avait enjoint sa réadmission. Ce #contrôle_juridictionnel est considéré par un nombre croissant d’élus, et d’internautes violents, comme excessif et nuisible à l’efficacité du maintien de l’ordre. De là à traiter les avocats et magistrats « fautifs » de trop brider les ambitions sécuritaires du gouvernement comme des ennemis intérieurs, il n’y a qu’un pas.

    Les plus optimistes pourront toujours considérer le #Conseil_Constitutionnel comme le dernier rempart vis-à-vis des risques d’ingérence de l’exécutif sur le judiciaire. Mais que peut-on attendre de cette institution et de son #impartialité, lorsque l’on sait que les « Sages » sont souvent d’anciens professionnels de la politique, peu ou pas formés au droit, dont #Richard_Ferrand, à peine nommé, est un exemple parfait ?

    L’histoire nous le dira. En attendant, il serait opportun de penser à faire front.

    https://aoc.media/analyse/2025/03/16/la-guerre-a-lacces-aux-droits-des-etrangers
    #mots #vocabulaire #terminologie #Etat_de_droit #xénophobie #contrôles_frontaliers #avocats #juges_rouges
    ping @reka @isskein @karine4

  • Transformer le système alimentaire ?
    https://metropolitiques.eu/Transformer-le-systeme-alimentaire.html

    En #France, le #système_alimentaire hérité du XXe siècle pose des problèmes de santé publique et de respect de la biosphère. Comment le transformer ? Ce dossier met en lumière de nouvelles façons d’aménager les villes pour en faire des territoires nourriciers et les adapter aux crises contemporaines. ▼ Voir le sommaire du dossier ▼ En 2021, 14,2 millions de tonnes de produits agricoles et alimentaires ont été importées pour nourrir les Franciliens (Mariasine et al. 2024). Ces aliments ont été produits à une #Dossiers

    / #agriculture_urbaine, système alimentaire, #alimentation, #urbanisme, #projet_urbain, #transition_socio-écologique, #crise, (...)

    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_introdossier_syst_alim.pdf

  • L’âge sombre
    https://carfree.fr/index.php/2025/03/05/lage-sombre

    Un certain nombre de propriétaires de voitures électriques Tesla semblent actuellement dépités des polémiques à répétition autour d’Elon Musk… Ils ont l’impression d’être passés de « bobos écolos à fachos »… Mais Lire la suite...

    #Destruction_de_la_planète #Fin_de_l'automobile #Fin_du_pétrole #Réchauffement_climatique #crise #critique #donald_trump #elon_musk #énergie #fascisme #monde #politique #voiture_électrique

  • « L’Europe refuse de voir que Vladimir Poutine mène en réalité une guerre contre elle et contre l’Occident »

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/02/24/l-europe-refuse-de-voir-que-vladimir-poutine-mene-en-realite-une-guerre-cont

    Qu’attend encore l’Europe ? Il y a dix ans, lorsque les troupes russes ont occupé la Crimée et lancé une insurrection de criminels et de séparatistes dans l’est de l’Ukraine, on pouvait encore se permettre d’être « choqué » et « stupéfait ». Même à la veille du 24 février 2022, après des mois de déploiement de centaines de milliers de soldats russes, on refusait encore de croire qu’on en arriverait à un véritable conflit territorial de grande ampleur contre un pays européen.

    Depuis trois ans maintenant, l’Europe voit presque quotidiennement aux informations ce qui se passe à moins de deux heures de vol d’ici : le bombardement incessant des villes, la fuite de millions de personnes hors des zones de guerre et au-delà des frontières, d’innombrables crimes perpétrés contre la population civile, des frappes de missiles à proximité d’installations nucléaires – bref, l’anéantissement des moyens de subsistance de la nation ukrainienne. Il s’agit de plonger l’Ukraine dans le froid et l’obscurité et de la contraindre à la capitulation.

    Tout cela ne se passe pas quelque part on ne sait où mais en plein cœur de l’Europe. C’est Kiev, ville millénaire avec ses cathédrales et ses monastères, qui est touchée. A Kharkiv, métropole aux gratte-ciel modernistes des années 1920, des quartiers entiers sont en ruine. Même la « petite Vienne » (Lviv, l’ancienne Lemberg habsbourgeoise) n’a pas été épargnée par les missiles russes. Odessa, dont nous connaissons la promenade et l’escalier du Potemkine grâce au film de Sergueï Eisenstein (1898-1948), Le Cuirassé Potemkine (1927), est livrée aux attaques de drones iraniens. Comment réagiraient les Européens si des bombes tombaient sur Trieste, en Italie, ou sur Marseille ?

    Une dangereuse illusion
    C’est une dangereuse illusion de supposer qu’il ne s’agit que d’un conflit russo-ukrainien. Depuis le début, les dirigeants russes n’ont laissé planer aucun doute, ni par leurs déclarations ni par leurs actes, sur leurs objectifs : reprendre le contrôle de l’Europe centrale et orientale et restaurer l’Europe de Yalta, que Milan Kundera (1929-2023) avait appelée un jour l’« Occident kidnappé », dans un article paru en 1983 dans la revue Le Débat (Gallimard).

    Un avant-goût nous en est donné dans les territoires occupés de l’est de l’Ukraine, avec les camps d’emprisonnement et les chambres de torture. L’Europe, qui détourne les yeux, refuse de voir que Vladimir Poutine mène en réalité une guerre contre l’Europe et l’Occident.

    Cela est pourtant exprimé ouvertement dans un langage qui combine les mythes panslavistes du théoricien du XIXe siècle, Nikolaï Danilevski (1822-1885), avec les diatribes des propagandistes moscovites actuels contre la « Gayrope », la décadence de l’Occident et le « libéralisme totalitaire ». Les idéologues de Poutine connaissent la vulnérabilité du monde transatlantique, ils analysent les rivalités au sein de l’Union européenne ainsi que les conflits sociaux propres à chaque Etat. Poutine est passé maître dans l’art d’attiser les peurs et les ressentiments, mais il est surtout un expert dans l’instrumentalisation de la peur que la Russie, puissance nucléaire, utilise à tout moment pour faire du chantage – non sans succès, comme en témoigne le déclin de la solidarité envers l’Ukraine dans de nombreux pays européens.

    La guerre de Poutine ne vise pas seulement à épuiser les Ukrainiens après plus de mille jours de combats, mais aussi à saper la volonté d’aide de l’Occident, à engendrer l’usure et la résignation d’une société submergée par les crises. Il ne s’agit pas seulement de désinformation ciblée ou de la destruction de la crédibilité par un relativisme généralisé du type « Nothing Is True and Everything Is Possible » (« Rien n’est vrai et tout est possible »), du journaliste britannique Peter Pomerantsev, mais aussi d’actions concrètes de subversion et de sabotage, qui ont récemment visé des infrastructures militaires.

    La #Russie de #Poutine cherche à devenir le centre de tous les courants #nationalistes et hostiles à l’Europe. « #Briser_l’épine_dorsale de l’Europe », telle est la formule de Sergueï Karaganov, si nécessaire par l’emploi d’armes nucléaires, mais l’option la plus avantageuse serait un accord avec le président américain, sans que ni l’Ukraine ni les Européens aient leur mot à dire.

    Les Européens, qui ont pu compter jusqu’ici sur la protection militaire des Etats-Unis, doivent désormais apprendre à ne compter enfin que sur eux-mêmes, comme l’a bien montré le discours arrogant et provocateur tenu le 14 février par le vice-président J. D. Vance lors de la Conférence de Munich sur la sécurité. La capitulation de l’Ukraine aux conditions russes – la cession des territoires occupés, le désarmement, la neutralité sans garanties de sécurité – reviendrait à livrer une nation européenne aux appétits d’une puissance néo-impérialiste à tendance fascisante.

    Manifestations d’#érosion
    Il n’est pas possible de savoir si et comment les Européens, abandonnés par un Donald Trump version #MAGA (« Make America Great Again »), réussiront à s’affirmer. Il ne s’agit pas seulement d’être capable de se défendre et de faire la guerre, l’enjeu est aussi le combat idéologique contre le poutinisme et sa vision du monde. Une nouvelle frontière et un nouveau front traversent aujourd’hui le continent. Ce sont surtout les #Ukrainiens, les #Polonais et les #Baltes qui sont en première ligne pour défendre l’Europe, bientôt suivis, il faut l’espérer, par une « alliance des volontaires » qui savent ce qui est en jeu.

    Des manifestations d’érosion sont aujourd’hui partout visibles, qu’il s’agisse de la querelle sur l’immigration, du coût de la défense, du fossé croissant entre les riches et les pauvres, du conflit entre les intérêts nationaux particuliers et le bien commun à l’Europe.

    Pour relever ce défi, il est utile de se replonger dans l’histoire des grands débats intellectuels européens du XXe siècle. Je pense à La #Trahison des clercs (Grasset, 1927) du philosophe Julien Benda (1867-1956), écrit en pleine crise morale des années 1920, mais surtout au combat de toute une vie mené par Raymond Aron (1905-1983) contre la tentation totalitaire, et surtout au message plein d’espoir qu’il avait formulé il y a près d’un demi-siècle, certes dans un tout autre contexte historique, dans son livre Plaidoyer pour l’Europe décadente (Robert Laffont, 1977) : « Les crises de l’Europe ne sont pas seulement des signes d’épuisement, de résignation et d’angoisse face à l’avenir, mais aussi des signes de la vitalité persistante d’une civilisation qui, par l’autocritique et l’autocorrection, est en mesure de se réinventer. »

    Personne ne peut dire ‒ et les historiens ont appris que toute histoire est ouverte ‒ comment l’Europe sortira de sa #crise au terme d’une longue période d’après-guerre.

    (Traduit de l’allemand par Pierre Deshusses)

    #Karl_Schlögel est un historien allemand. Il a reçu, le 11 décembre 2024, le 18e prix Jacques Delors du livre européen pour son essai « L’Avenir se joue à Kyiv. Leçons ukrainiennes », traduit de l’allemand et préfacé par Thomas Serrier (Gallimard, 2024).

    • Là aussi c’est délirant ! Il faudrait qu’on aille mourir la bas ? Parce que les russes veulent annexer Sedan ? Pour reprendre certaines infos du Monde, ça arrivera avant ou après que Poutine meure du cancer ? Ou que son peuple l’ait largué ? Est-ce qu’il reste assez de soldats russes pour nous envahir (cause l’Ukraine dominait le combat armé et les soldats russes passaient au « hachoir à viande ») ? Bah, la seule chose de sûr c’est que ce journal n’a même plus sa place au sortir du trône.
      C’est des dingues, ou alors ils veulent leur livre de chair...

    • Une "livre de chair", vous mégotez @butadaie ! Dans ces affaires, de masse, on compte au minimum par quintal.

      Et puis n’en déplaise aux amateurs de clichés fangeux qui viennent en meute avant, pendant et après les créateurs, ce type qui veut se venger des humiliations que lui ont fait subir les chrétiens, à lui et son peuple, ce

      (...) Shylock, méprisé de tous, tient aussi une longue tirade sur l’humanité des Juifs et l’absurdité des préjugés antisémites qui en font, dans certaines représentations, un personnage tragique voire sympathique.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Shylock

      « Un Juif n’a-t-il pas des yeux ? Un Juif n’a-t-il pas des mains, des organes, des dimensions, des sens, de l’affection, de la passion ; nourri avec la même nourriture, blessé par les mêmes armes, exposé aux mêmes maladies, soigné de la même façon, dans la chaleur et le froid du même hiver et du même été que les Chrétiens ? Si vous nous piquez, ne saignons-nous pas ?
      Si vous nous chatouillez, ne rions-nous pas ? Si vous nous empoisonnez, ne mourrons-nous pas ? Et si vous nous bafouez, ne nous vengerons-nous pas ? »

      William Shakespeare, Le Marchand de Venise, Acte III, scène 114

  • Les déchets inondent un Monde à plus large expansion économique.
    http://www.argotheme.com/organecyberpresse/spip.php?article4722

    Une fois collectés, les déchets sont ensuite transportés vers des sites pour être mis en décharge, recyclés, compostés, récupérés et même des fois expédiés à l’étranger, vers certains pays d’Asie et d’Afrique. Les volumes continuent de croître, inondant le recyclage qui s’est amélioré pour subir le flux. Alors que la mise en stock ou en fouissement n’est pas élimination et est encore la réception la plus courante dans le monde. #Climat

    / économie , #Data_-_Données, diplomatie, sécurité, commerce, #économie_mondiale, #crise,_capitalisme,_économie,_justice,_Bourse, #calamités_naturelles, #Ecologie,_environnement,_nature,_animaux, #Réchauffement_climatique, Sciences & (...)

    #diplomatie,_sécurité,_commerce,_économie_mondiale #Sciences_&_Savoir

  • Route des Canaries : neuf corps retrouvés au large de la Mauritanie - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/62644/route-des-canaries--neuf-corps-retrouves-au-large-de-la-mauritanie

    Route des Canaries : neuf corps retrouvés au large de la Mauritanie
    Par Leslie Carretero Publié le : 05/02/2025
    Les autorités mauritaniennes ont indiqué mardi avoir retrouvé neuf corps sans vie au large de la ville de Nouadhibou, municipalité du nord du pays connue pour être un lieu de départ des embarcations de migrants en route vers les Canaries espagnoles. Les victimes pourraient être originaires du Sénégal et du Mali.
    Neuf corps de migrants ont été retrouvés au large de Nouadhibou, en Mauritanie, a indiqué mardi 4 février la mairie de cette ville située à près de 500 km de la capitale Nouakchott."Les services municipaux compétents ont procédé à l’enterrement de ces corps après qu’ils ont été [récupérés] en mer", peut-on lire dans le communiqué de la municipalité publié sur Facebook.
    La nationalité des victimes n’a pas été précisée mais la mairie a expliqué que l’enterrement s’est déroulé en présence de représentants des communautés sénégalaises et maliennes vivant à Nouadhibou, laissant penser que les défunts provenaient de ces deux pays.Les autorités ne donnent cependant pas plus d’informations sur la date du naufrage, le nombre de passagers à bord de l’embarcation, les potentiels survivants ou le pays de départ du canot.La ville de Nouadhibou est connue pour être un lieu de départ des embarcations de migrants en route vers les Canaries. Ces dernières années, la Mauritanie avait été délaissée par les exilés qui espéraient atteindre l’archipel espagnol, privilégiant des départs depuis le Sénégal, la Gambie ou le Maroc.
    Mais l’an dernier, la Mauritanie est redevenue un pays de transit dans l’attente d’un passage vers les Canaries, la côte atlantique étant davantage contrôlée par les forces marocaines et sénégalaises. Le pays est même devenu le principal lieu de départs des canots arrivés dans l’archipel espagnol en 2024, selon Helena Maleno de l’ONG Caminando Fronteras, contactée par InfoMigrants.La dégradation de la situation sécuritaire au Sahel a également joué un rôle dans l’augmentation du nombre des migrants en Mauritanie, et donc du flux vers l’Espagne.
    Face aux exactions de l’armée et à la menace terroriste, des dizaines de milliers de Maliens - mais aussi Nigériens et Burkinabés - ont trouvé refuge en Mauritanie ces derniers mois. Entre janvier 2023 et avril 2024, plus de 95 000 nouveaux réfugiés maliens sont arrivés dans le pays, en plus des 105 000 réfugiés précédemment enregistrés, selon le Haut-commissariat des nations unies pour les réfugiés (HCR). Au total, 275 000 réfugiés et demandeurs d’asile se trouvent actuellement en Mauritanie, d’après les chiffres de l’agence onusienne.Fin octobre, le ministre mauritanien de la Défense, Hanena Ould Sidi, avait estimé que « le flux de réfugiés sur le territoire mauritanien a atteint un seuil critique ».
    Beaucoup d’entre eux tentent ensuite leur chance vers les Canaries. Ainsi, sur les plus de 22 000 personnes arrivées dans l’archipel espagnol au cours du premier semestre 2024, 13 000 sont parties des côtes mauritaniennes, contre environ 200 personnes l’année précédente. Soit une augmentation de 6 000 %.
    En 2024, les Maliens ont constitué la nationalité la plus nombreuse parmi les immigrés arrivés de manière irrégulière en Espagne. Mais ils ne sont pas les seuls. Les Sénégalais, qui fuient une crise économique et un taux de chômage très élevé dans leur pays, tentent aussi de traverser l’Atlantique depuis les côtes mauritaniennes.
    En outre, le renforcement des contrôles en Libye ont aussi fait émerger une nouvelle route migratoire. Des responsables espagnols se sont dit « préoccupés » par les arrivées aux Canaries de ressortissants du Pakistan, mais aussi de l’Afghanistan et du Yémen. Lors d’un naufrage mi-janvier au large de la Mauritanie où près de 50 personnes ont perdu la vie, de nombreuses victimes étaient originaires du Pakistan.Afin d’assurer un meilleur contrôle de ses frontières, la Mauritanie touche chaque année 10 millions d’euros de l’Espagne pour la formation et l’équipement de ses gardes-côtes. En échange, Nouakchott s’engage à accueillir sur le sol mauritanien les exilés entrés de manière irrégulière aux Canaries après avoir quitté le pays, et à bloquer les départs des canots. Face à l’afflux de migrants de ces dernières années, l’Union européenne a signé en mars 2024 un accord avec Nouakchott à hauteur de 210 millions d’euros pour renforcer le contrôle des frontières de la Mauritanie.
    Fin août, Pedro Sanchez est retourné à Nouakchott pour signer des « mémorandums d’entente » bilatéraux de « migration circulaire », selon un communiqué de la présidence espagnole. Il s’agit de mettre en place un cadre pour permettre des entrées régulières sur le sol espagnol en fonction des besoins de main-d’œuvre. Cette migration contrôlée est censée faire une place particulière aux jeunes et aux femmes. En retour, la présidence mauritanienne s’était engagée à durcir sa législation contre l’immigration irrégulière.
    Des accords qui ont eu très peu de conséquences sur le flux de migrants aux Canaries. L’an dernier, près de 47 000 personnes ont débarqué dans l’archipel espagnol, un record. Et le nombre de morts n’a jamais été aussi nombreux sur cette route migratoire. Près de 10 000 exilés ont péri dans l’Atlantique en 2024, d’après le dernier rapport de Caminando Fronteras. Et « la majorité des victimes avaient pris la mer depuis la Mauritanie », signale Helena Maleno à InfoMigrants.

    #Covid-19#migrant#migration#espagne#atlantique#mauritanie#canaries#routemigratoire#mortalite#subsaharien#sante#crise

  • Le développement déchiffre la prospérité par l’émergence.
    http://www.argotheme.com/organecyberpresse/spip.php?article4718

    La question de l’émergence économique revient en leitmotiv aux populations qui aspirent au bien-être. Alors que le développement sociétal, sous-tendu d’un essor de tous les secteurs servant la population, n’est pas à portée de tous, les efforts endogènes seuls ne suffisent pas pour créer la prospérité. Alors l’ONU documente les possibilités d’aides et d’orientation. La constance de l’opulence n’est guère assurée pour tous… Grands événements : Gigantisme de l’inattendu.

    / économie , #chômeurs,_emploi,_social,_syndicat,_revendication,_jeunesse,_travailleurs,_chômage, #crise,_capitalisme,_économie,_justice,_Bourse, diplomatie, sécurité, commerce, #économie_mondiale, #Ecologie,_environnement,_nature,_animaux, Data - (...)

    #Grands_événements_:_Gigantisme_de_l’inattendu. #diplomatie,_sécurité,_commerce,_économie_mondiale #Data_-_Données

  • #Livre : Répondre aux #préjugés sur les #migrations

    « Les réfugié·es nous envahissent ! Les personnes migrantes profitent des aides sociales et ne sont pas intégrées ! Elles menacent notre sécurité et notre identité », etc.
    Elles sont nombreuses, en France, les personnes qui accordent du crédit à ces formules-choc qu’on entend régulièrement dans les médias, dans les discours politiques, sur nos lieux de vie. Les préjugés sur les migrations sont nombreux, encore plus en temps de crise : les migrant·es sont alors les coupables parfait·es. Mais ce sont des idées fausses qui ne reflètent en aucun cas la réalité des migrations.

    À travers le démontage de dix idées reçues courantes sur les migrations, ce petit #guide montre qu’il est possible de résister aux manipulations électoralistes et idéologiques qui voudraient faire des migrant·es et réfugié·es la source de tous nos problèmes. Il donne des arguments et des #chiffres basés sur des #statistiques officielles qui invalident ces préjugés pour faire percevoir les migrations comme une #richesse économique, sociale et culturelle, et même comme le seul avenir possible pour notre planète mondialisée.

    Ce guide offre également des pistes pour être citoyen·ne et solidaire des migrant·es au quotidien.

    https://www.pressenza.com/fr/2025/01/livre-repondre-aux-prejuges-sur-les-migrations
    #idées-reçues
    #invasions #chômage #crise #identité #sécurité #intégration #afflux

    ping @karine4

  • #Emmanuel_Macron was the great liberal hope for France and Europe. How did it all go so wrong?

    The French president’s failures offer an object lesson in what happens when liberalism is stripped of its morality and values.

    When Emmanuel Macron was first elected in the spring of 2017, we were told that he was the future of liberal pluralism. The BBC said his victory was “a repudiation of the populist, antiestablishment wave” of that time. He was “the next leader of Europe” according to a Time Magazine cover. The Economist went one further. Its cover asked if he was Europe’s “saviour” and declared that he was mounting a revolution in democratic politics “without pike or pitchfork”.

    Seven years later, and Macron’s “peaceful”, “democratic” “revolution” is in ruins, as the president struggles to navigate a political crisis of his own making. In June, he called legislative elections that were unnecessary, lost them, and refused to concede defeat. Over the summer, France went through the second-longest period without a government in its recent history. The resulting Michel Barnier-led government was only able to survive for as long as it did thanks to a compact with the far right, before it crumbled after a vote of no confidence held on 4 December. Although Macron has now named François Bayrou as prime minister, it is unclear how this solves the fundamental problem that both the president and his agenda are widely hated in the country, and broadly opposed in the parliament.

    The balance sheet of Macronism explains his losing streak. When he took office, France’s deficit was 2.6% of GDP, in October 2024 it was at 6.2%. Who were the beneficiaries of such profligacy? They certainly aren’t public-school students and their stressed-out teachers having to work with the biggest classes in Europe. Nor are they the growing numbers of people living in “medical deserts”, where there is insufficient access to doctors or surgeons. The ultra-rich however, have done very well, with the top four fortunes in France increasing by 87% since 2020 according to Oxfam. Macronomics resembles Trussonomics in slow motion. It was a programme of unfunded tax cuts for the wealthy that the Macronists wrongly assumed would increase economic activity and therefore the tax take. According to Macron’s own economy guru, “this was not a bad strategy, but it didn’t work”.

    If his economic record undermines the narrative that Macron was the candidate of innovation and sound finances, his social and political record demonstrates that the Macron revolution was neither peaceful, nor particularly democratic, and it calls into question the labels of “liberal” and “centrist”, so often applied to the French president. Police violence has got markedly worse under Macron, with the number of bullets fired and people killed by police increasingly slightly, and the number of rubber bullets fired on crowds skyrocketing. He has also helped normalise the far right, talking up their preferred themes, using their language and passing an immigration law that Marine Le Pen hailed as an “ideological victory”.

    On top of this, he has governed in an increasingly anti-democratic manner, pushing through wildly unpopular measures using article 49.3 of the constitution to pass laws without a parliamentary vote, and trying to shut the leftwing New Popular Front (NPF) alliance out of government, despite it winning the most seats in this summer’s legislative elections. The activist Ugo Palheta writes about the process of the fascistisation of French society as parts of the media, civil service and business elite are radicalised to the right. Macron has handily helped this process along, with the far right achieving their best electoral results ever this summer.

    Recently, Macron has been fighting to try to keep the Netflix hit Emily in Paris in France. It is a fittingly absurd quest. Emily in Paris, like the summer Olympics, is a fantasy image of the France that Macron wants to rule, and intended to create. But the archetypal subject of Macron’s France is not Emily, the denizen of a startup nation inhabited exclusively by the rich and sexy, but rather more like Vanessa Langard, a yellow vest protester I met recently. Langard had been a decorator, and had to take a second job to help pay for her grandmother’s care. Langard was shot in the face and blinded by a rubber bullet at a protest in December 2018. When we spoke, she was distraught, sobbing as she described her anger at the refusal of the French state to designate her a victim of police violence, and how her mother comments that she has become more subdued since the assault.

    Vanessa’s life shows us the effects of Macronism in miniature. She was caught up in his crackdown on dissent and blinded by the increasingly militaristic weapons the state deploys against its citizens. Now 40, she is unable to work, and lives on the meagre benefits paid out to disabled people in France, one of hundreds of thousands pushed into precarity under Macron. She requires care, and so relies on an increasingly strained health system that the government wants to cut further. She is one of the 56% of French people who say life has become more difficult due to low incomes and rising costs, one of the 85% of people who fear that the next budget will negatively affect their financial situation, and one of the 77% who understand this to be the result of political decisions.

    Macron has more than two years to go until the next election, but he shows no sign of changing course. Over the summer, Libération revealed that there had been a series of secret meetings between Macronists and members of the far-right National Rally party brokered by Macron’s close adviser, Thierry Solère, helping normalise them further. Edouard Philippe, an ally of Macron and potential successor, is reported to have told Le Pen that he wants the next election to be a contest of “project against project” without “moral critique”.

    It does not bode well for liberalism that its pro-EU poster boy has become like King Lear, blinded by narcissism and wilfully handing the kingdom to a destructive force he helped create. Macron offers an object lesson in the exhaustion of liberalism. When the form and appearance of liberalism remains, but its content and values are evacuated, what remains is a hollow, brittle thing. It becomes unable to improve the lives of anyone but the wealthy, unable to respond to inconvenient facts such as disappointing election results, unable to articulate even a moral critique of the far right which seeks to usurp it, and unable politically to stop its rise. Macronism has failed.

    https://www.theguardian.com/commentisfree/2025/jan/02/emmanuel-macron-liberal-france-europe
    #Macron #libéralisme #moralité #valeurs #crise_politique #macronisme #économie #riches #pauvres #violences_policières #49.3 #fascistisation #portrait #bilan #Macron_vu_de_l'étranger #échec

  • #Mayotte : #histoire_coloniale, fractures sociales et désastre environnemental

    Mayotte, petite île de l’océan Indien, symbolise à elle seule la collision brutale entre histoire coloniale, fractures sociales et désastres environnementaux. Département français depuis 2011, elle est un territoire en #crise, où la #misère humaine et les #catastrophes_naturelles s’entrelacent dans une spirale infernale. Les événements récents – #séismes, #tornades, #montée_des_eaux – ne sont que la face visible d’un #effondrement plus global. Ils révèlent une #vulnérabilité accumulée sur des décennies, amplifiée par des promesses non tenues, des #inégalités criantes et une gestion déconnectée des réalités locales.

    En 1974, Mayotte se sépare des Comores à l’issue d’un référendum où les Mahorais choisissent de rester français. Ce choix, né du désir d’échapper à l’instabilité politique des Comores indépendantes, place l’île dans une situation paradoxale : elle devient un territoire français entouré de voisins économiquement fragiles. Cette appartenance à la République française, vue comme une chance à l’époque, isole Mayotte de son propre environnement géographique et culturel. Rapidement, cette singularité engendre des tensions avec les autres îles de l’archipel, notamment l’île comorienne d’#Anjouan, d’où proviennent chaque année des milliers de migrants.

    L’intégration comme département, survenue en 2011, devait marquer une nouvelle ère pour Mayotte. Les Mahorais espéraient voir leur île se développer et accéder à des droits égaux à ceux des métropolitains c’est-à-dire que s’y applique pleinement les lois françaises et européennes, à la différence d’une collectivité territoriale. Mais cette #départementalisation s’est révélée un leurre. La croissance fulgurante de la population, (76 000 habitants en 1991, 300 000 habitants en 2023), dépasse largement la capacité des #infrastructures et des #services_publics à répondre aux exigences, tout en exacerbant l’obsolescence des équipements, faute d’entretien.

    Effondrement des services publics

    L’#éducation, en particulier, est le symbole de cet #échec. Avec des classes surchargées, des enseignants en sous-effectifs et des écoles délabrées, le #système_scolaire est incapable de répondre aux besoins d’une jeunesse nombreuse et en quête d’avenir. Cet effondrement du #système_éducatif alimente un sentiment d’#abandon et de #mépris parmi les Mahorais. Ils constatent chaque jour que la promesse d’#égalité_républicaine reste une illusion.

    Les infrastructures sanitaires et sociales sont tout aussi défaillantes. Les femmes comoriennes qui bravent les flots pour accoucher à Mayotte afin que leurs enfants acquièrent la nationalité française, contribuent à une #pression_démographique croissante. Mais ces enfants, bien que nés sur le sol français, grandissent souvent dans des conditions indignes. Ils alimentent les #bidonvilles, des espaces d’#exclusion où se forment des #bandes_de_jeunes livrés à eux-mêmes, vecteurs de #violences et d’#émeutes récurrentes. À leur majorité, en vertu du #droit_du_sol, ces enfants peuvent acquérir la #nationalité_française.

    La #colère gronde dans une population qui se sent méprisée, prise en étau entre un État central distant et des besoins locaux criants. Mais ce mépris ne se limite pas aux politiques sociales : il se manifeste aussi dans la gestion de l’#environnement. Mayotte est une île en pleine #dégradation_écologique, où les bidonvilles, sans réseaux d’#assainissement, rejettent leurs #déchets dans une #mer polluée, comme j’ai pu l’étudier dans le cadre d’une mission pour l’association Littocean. La destruction des #mangroves (due à un #développement_urbain incontrôlé et au #changement_climatique) et en conséquence des #récifs_coralliens, essentiels pour limiter l’#érosion et les submersions marines, témoigne de l’incapacité à relier environnement et développement.

    Une gestion écologique devenue symbole technocratique

    À cela s’ajoute un paradoxe criant : tandis que les populations locales luttent pour survivre, des moyens considérables sont mobilisés pour protéger l’écosystème marin par le biais du #parc_naturel de Mayotte. Ce parc, destiné à préserver la #biodiversité exceptionnelle des récifs coralliens, devient un symbole d’une gestion technocratique déconnectée des réalités humaines. Les Mahorais, exclus de ce projet, perçoivent cette #conservation comme une nouvelle forme de #colonialisme : une « #colonisation_bleue » où la priorité est donnée à la #nature, administrée par l’État français, au détriment des habitants. Ce fossé entre la préservation de l’environnement et les besoins des communautés accentue le #sentiment_d’abandon et l’idée que Mayotte n’est qu’un territoire périphérique, instrumentalisé pour des objectifs extérieurs et géopolitiques, traité comme une colonie et non comme un territoire français à part entière.

    Dans ce contexte, le changement climatique agit comme un catalyseur. Il intensifie les phénomènes naturels extrêmes, tels que les cyclones ou les #sécheresses, et exacerbe les inégalités. L’élévation du niveau de la mer menace directement les habitations précaires situées sur les littoraux, tandis que les ressources en #eau, déjà insuffisantes, s’amenuisent. Les catastrophes naturelles se multiplient, mais elles ne sont pas de simples fatalités : elles frappent un territoire déjà fragilisé, où chaque événement climatique devient un désastre humain par manque de préparation.

    Un avenir impensable et tragique

    Face à cette accumulation de crises, c’est le rapport au temps qui interroge. À Mayotte, l’idée même d’un avenir semble inatteignable. Les Mahorais vivent dans un présent sans repères, où les mêmes drames – émeutes, violences, destructions – se répètent sans fin. François Hartog, dans sa réflexion sur le #présentisme, décrit cet état où le passé perd sa valeur, où le futur est inconcevable, et où seul le présent s’impose, figé dans l’#urgence et l’incapacité d’anticiper.

    Mayotte incarne cette #temporalité_brisée. L’île n’a pas de nostalgie d’un âge d’or, car son histoire est marquée par des fractures successives : colonisation, séparation des Comores, départementalisation ratée. Elle n’a pas non plus de projet d’avenir, car les conditions de vie, les inégalités et les crises structurelles la maintiennent dans un état d’urgence permanent. Ce présentisme exacerbé renforce le sentiment d’#impuissance, rendant impossible toute perspective de reconstruction ou de progrès.

    La situation actuelle de Mayotte peut être qualifiée d’#hypercriticité : un état où les #tensions_sociales, politiques et environnementales atteignent un point de rupture, où chaque élément, même mineur, peut précipiter un #effondrement_global.

    Ce terme désigne non seulement l’accumulation des #vulnérabilités, mais aussi l’incapacité à s’en extraire. L’hypercriticité, c’est l’impossibilité de penser au-delà de l’urgence, l’incapacité de construire des ponts entre les crises pour trouver des solutions globales. À Mayotte, cet état est visible dans chaque aspect de la vie : dans l’école qui échoue à offrir un avenir, dans les bidonvilles qui s’étendent, dans la mer qui rejette les déchets de l’île et engloutit peu à peu ses côtes, dans l’#accès_à_l’eau et à un environnement sain, dans la pression démographique et ses conséquences écologiques.

    Cette crise révèle une conjonction inédite entre deux histoires : celle, humaine, de la #globalisation, avec ses migrations, ses inégalités et ses #fractures_coloniales ; et celle, planétaire, d’une Terre abîmée par la dégradation accélérée des écosystèmes. Comme l’explique Dipesh Chakrabarty dans "Une planète, plusieurs mondes" (https://www.cnrseditions.fr/catalogue/histoire/une-planete-plusieurs-mondes), ce croisement marque une #rupture : à Mayotte, cette rencontre s’incarne dans une « planète des pauvres », où les damnés de la Terre subissent de plein fouet l’amplification de ces dynamiques destructrices. Ici, les vulnérabilités humaines et écologiques se confondent dans un cycle sans précédent, soulignant la nouveauté tragique de cette crise.

    Toutefois, l’hypercriticité peut aussi être un point de départ. Elle force à regarder en face l’ampleur des problèmes et à repenser radicalement les relations entre les hommes, leur territoire et leur futur. Si Mayotte continue sur cette voie, elle risque de devenir un archétype de l’#effondrement_insulaire, un avertissement pour d’autres territoires. Mais si elle parvient à dépasser ce présentisme, à prendre en compte l’histoire passée, à s’attaquer aux urgences présentes tout en imaginant un avenir collectif mettant en avant la #double_identité mahoraise française et comorienne pour en faire un exemple d’#hybridité_culturelle réussie, elle pourrait, paradoxalement, transformer sa fragilité en force, en inventant un modèle résilient face aux défis du XXIe siècle. Le temps, à Mayotte, n’a pas encore retrouvé son cours, mais il n’est pas trop tard pour le remettre en mouvement.

    https://theconversation.com/mayotte-histoire-coloniale-fractures-sociales-et-desastre-environne
    #Comores #colonialisme #environnement

  • Sottocorteccia

    A seguito della tempesta Vaia di fine 2018, una minaccia incombe sulle foreste del Nord-Est. Si tratta del bostrico tipografo, un coleottero che attacca la specie più diffusa e importante dei boschi alpini: l’abete rosso. L’insetto si è diffuso a macchia d’olio dopo il tremendo stress di quella notte, ma anche grazie all’inesorabile incedere del riscaldamento globale. Come ogni crisi, anche questa può nascondere opportunità. Ci obbliga ad aprire gli occhi sulle conseguenze della crisi climatica, ci costringe a riflettere sul destino delle nostre montagne e ci spinge a rinsaldare un legame antico e imprescindibile, quello con il più grande e dimenticato dei tesori italiani: le foreste. In questo libro-diario, Pietro e Luigi raccontano del piccolo coleottero che li ha fatti incontrare e del loro viaggio – che è anche un’amicizia – tra le Alpi. Due punti di vista diversi, uno antropologico e uno scientifico, dipanano la complessità e offrono una prospettiva nuova sul futuro di Uomini, Foreste e Insetti, protagonisti di questa avventura e della vita sul nostro pianeta.

    Avevamo raccolto pagine e pagine di appunti e analizzato decine di documenti, intervistato tanti esperti e ragionato sui temi enormi che il piccolo coleottero aveva portato alla luce, dalla gestione forestale del passato alla crisi climatica. E ora? Ora bisognava attraversare davvero le Alpi, per guardare avanti. Non solo al destino delle peccete, sempre più fragili, ma a quello più ampio delle nostre montagne nei decenni che verranno. Il bostrico tipografo, scandagliato ormai da ogni punto di vista, ci stava urlando in faccia prepotentemente una sola, ultima, grande domanda finale: che foreste vogliamo, che montagna vogliamo, nel nostro futuro?

    https://www.peoplepub.it/pagina-prodotto/sottocorteccia
    #livre #forêt #Italie #Vaia #tempête #tempête_Vaia #Trentin #Alpes #crise #montagne #épicéa #Bostryche #insecte #insectes

  • Rationalité et #crise écologique
    https://laviedesidees.fr/Rationalite-et-crise-ecologique

    La rationalité occidentale, dualiste et anthropocentrée, serait selon l’écoféministe australienne Val Plumwood, à l’origine de la crise écologique. Il est temps de procéder à une nouvelle Critique de la Raison.

    #Histoire #rationalité #écologie #exploitation #Double_Une
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20241211_plumwood.pdf

  • COVID19 : que disent les données accumulées de la crise sanitaire.
    http://www.argotheme.com/organecyberpresse/spip.php?article4693

    Même si les agences nationales, de plusieurs nations, n’ont souvent pas publié leurs données de manière optimale, ce qui a rendu encore plus difficile la réponse à la pandémie. Et peuvent aussi fausser l’image sanitaire des pays. Savoir ce qui s’est exactement passé et e qui n’a pas bien fonctionné est crucial pour l’avenir. Ce sujet apporte quelques idées sommaires sur la COVID19 et nous n’avons pas toutes les leçons dans ce seul article, celle du complot nous édifie des réalités. Sports / Santé

    / #crise,_capitalisme,_économie,_justice,_Bourse, Sciences & Savoir, #médecine,_sciences,_technologie,_ADN,_vaccin,_médicaments,_découvertes, #calamités_naturelles, Data - (...)

    #Sports_/_Santé #Sciences_&_Savoir #Data_-_Données