• Israël force les Gazaouis à un nouvel exode vers Rafah : « Où veulent-ils qu’on aille ? »
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/12/07/israel-force-les-gazaouis-a-un-nouvel-exode-vers-rafah-ou-veulent-ils-qu-on-

    Israël force les Gazaouis à un nouvel exode vers Rafah : « Où veulent-ils qu’on aille ? »
    Des abris de fortune ont été érigés non loin de la frontière égyptienne. La majorité de ceux qui fuient ont déjà été déplacés plusieurs fois depuis le début de la guerre.
    Par Clothilde Mraffko(Jérusalem, correspondance)
    Une voix de synthèse masculine, au timbre métallique, égrène des numéros en arabe au bout du fil. Chacun correspond à une zone précise dans la bande de Gaza, désignée pour être évacuée. Ces derniers jours, plusieurs habitants ont reçu ces appels « d’avertissement de l’armée israélienne », écrit Afaf Ahmed, étudiante en littérature anglaise de 21 ans, en publiant sur Instagram une vidéo du coup de téléphone qui lui est parvenu le 2 décembre. La veille, juste après la fin de la trêve, des avions de chasse israéliens avaient largué des tracts munis d’un QR code. Ce dernier ouvrait l’accès à une carte de la bande de Gaza divisée en centaines de petits cantons, tous identifiés par des numéros.
    « Ils vous appellent tard le soir quand vous dormez et vous demandent de partir. Soit vous mourez à la maison sous les bombes, soit vous êtes tués en tentant d’échapper aux bombes, soit vous succombez de froid et de faim, dehors, avec vos proches. OÙ veulent-ils qu’on aille ! ? », ajoutait Afaf Ahmed. La jeune femme a fui sa maison dans la ville de Gaza au début de la guerre. Elle a quitté Khan Younès, la grande ville du sud où elle s’était réfugiée, après cet appel de l’armée. Contactée par Le Monde, elle s’excuse : elle n’a plus « l’énergie pour répondre à des interviews ».
    Selon l’Organisation des Nations unies, plus de 80 % des Gazaouis ont été déplacés de force depuis le début de la guerre, bloqués au sein de l’enclave assiégée par Israël. Certains ont fait des allers-retours dans leur quartier, au gré des bombardements. Dès le 13 octobre, l’armée israélienne a ordonné aux habitants du nord de l’enclave d’aller vers le centre et le sud, entraînant un exode sur fond de chaos humanitaire. Depuis début décembre, les militaires ont demandé une nouvelle évacuation de larges zones dans le centre et à Khan Younès – soit quelque 22 % du territoire. Des dizaines de milliers de Gazaouis ont alors repris la route, direction Rafah cette fois, à la frontière égyptienne. Des vidéos montraient de longues colonnes de familles à pied, avec des sacs à dos ou de petites valises, avançant, sous la pluie, le long d’une chaussée où circulaient aussi quelques charrettes surchargées de matelas et de rares voitures. L’exode devrait encore s’intensifier dans les prochains jours, alors que l’armée israélienne progresse à Khan Younès.
    Dans un message vocal envoyé sur WhatsApp, Rahaf Shamaly, une artiste de 20 ans, fait l’inventaire, la voix fatiguée. D’abord, elle a fui sa maison, à Al-Rimal, dans la ville de Gaza, pour se réfugier à l’hôpital. Ce dernier a été évacué et la famille a atterri dans le grenier d’amis, à Qarara, un quartier de Khan Younès. Début décembre, l’armée israélienne a ordonné l’évacuation de la zone. « Au début, je n’y ai pas cru. Puis nous avons vécu une nuit terrible de bombardements. Au petit matin, de 4 heures à 5 h 30, nous étions sous une ceinture de feu : des missiles, qui frappaient partout, les uns après les autres, en continu. » La famille prend ses affaires et s’en va dans la panique, sans savoir où. En chemin, les bombes pleuvent toujours. Elle débarque à Rafah et pendant deux nuits dort à même le sol, dans un abri de fortune. Rahaf a depuis réussi à dénicher un appartement « au loyer exorbitant ». « Où ira-t-on ensuite ? Hier, on plaisantait en famille et d’un coup, j’ai éclaté en sanglots. Je veux retrouver mon lit, mes draps. Ma vie me manque. »
    Ahmad Masri, professeur de français à l’université Al-Aqsa, s’est isolé dans sa voiture pour répondre au téléphone : dans l’école de Rafah où il s’est installé avec ses proches, « c’est très bruyant ». Femmes et enfants s’entassent à soixante dans les salles de classe, les hommes dorment dans la cour. L’air est saturé de fumée noire ; faute de gaz dans l’enclave sous siège, les déplacés cuisinent sur le feu qu’ils alimentent avec ce qu’ils trouvent, papier, Nylon… « Beaucoup de choses manquent, il n’y a ni sucre ni sel », note-t-il. L’aide, largement insuffisante, passe encore à Rafah. Mais elle atteint difficilement Khan Younès et le centre de l’enclave. Le nord est inaccessible depuis le 1er décembre. Environ 800 000 personnes y seraient toujours basées, selon le gouvernement du Hamas. Ahmad, dont l’appartement dans la ville de Gaza a été bombardé, a fui de Khan Younès juste après la fin de la trêve. « Les rues principales étaient ciblées, nous sommes passés par des axes secondaires. Je prends les menaces de l’armée israélienne très au sérieux. Si je restais, ils allaient me considérer comme une cible », explique-t-il. Ceux qui sont arrivés après lui s’installent dans la rue, faute de place dans l’école.
    Depuis son bureau à Rafah, Adnan Abou Hasna bascule en appel vidéo et montre l’alignement d’abris – des piliers de bois surmontés de bouts de Nylon – que les déplacés ont érigés à la hâte juste sous ses fenêtres. « Il commence à faire froid. C’est horrible. Je ne sais pas comment ils font avec la pluie », explique ce porte-parole de l’UNRWA. L’agence onusienne des réfugiés palestiniens qui a ouvert ses écoles et bâtiments à près de 1,2 million de déplacés ne peut absorber ce nouvel exode. Deux camps, érigés par les déplacés eux-mêmes, sont sortis de terre ces derniers jours le long de la frontière avec l’Egypte, sur des étendues de sable sans accès à l’eau potable, à la nourriture ou à des toilettes. Les images sont inédites à Gaza où avant la guerre, malgré un blocus israélien de seize ans, tout le monde avait un toit. Dans la psyché palestinienne, elles réveillent les souvenirs des camps érigés par le Comité international de la Croix-Rouge au moment de la Nakba, l’exode de plus de 700 000 Palestiniens à la création de l’Etat d’Israël en 1948.
    Israël prétend que ces évacuations sont humanitaires – son allié américain insiste sur la nécessité de protéger davantage les civils à Gaza. Le ministère de la santé local a recensé plus de 16 200 Gazaouis tués, à 70 % des femmes et des enfants – sans compter les milliers de corps encore sous les décombres. L’ONU et des ONG multiplient les alertes, alors que l’Etat hébreu détruit les institutions et infrastructures permettant la survie des habitants.L’armée israélienne a désigné une « zone sûre » à Al-Mawasi, à l’ouest de Khan Younès, où étaient installées des colonies avant le retrait de l’Etat hébreu de Gaza en 2005. La bande sablonneuse de 6,5 km2 ressemble à une décharge. « Vous ne pouvez pas déclarer une zone sûre sans consulter personne ! Les Nations unies ont été claires : elles s’y opposent », souligne Adnan Abu Hasna. Le bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU rappelle, de son côté, qu’en droit international « les civils qui choisissent de rester dans les zones désignées pour une évacuation ne perdent pas leur protection ».
    Beaucoup ne peuvent pas partir, insiste Azmi Keshawi. Son fils a été blessé dans le sud de la bande de Gaza qu’Israël avait pourtant désigné comme plus « sûr ». La famille a été déplacée quatre fois. « Depuis la fin de la trêve, Israël a commis tant de massacres, entraînant les habitants toujours plus au sud. Ils poussent vers une direction, puis ferment la route, poussent une autre zone, referment derrière…, analyse ce chercheur pour l’International Crisis Group. On ne comprend pas leur tactique. Les gens voient ça comme un moyen de réaliser ce dont personne ne veut : la déportation des Gazaouis en Egypte. » Le Caire a massé des tanks à la frontière et mis plusieurs fois en garde Israël contre un tel scénario. Les Gazaouis redoutent que tout exil soit sans retour, comme lors de la Nakba. « Beaucoup craignent qu’Israël frappe et ouvre des brèches dans le mur [à la frontière], poussant les gens hors de Gaza. Comment réagiraient alors les Egyptiens ? Personne ne sait ce qui peut se passer. Ce n’est pas entre les mains des Palestiniens. La communauté internationale doit être ferme sur le sujet. Elle voit ce qui se passe aujourd’hui, mais elle ne fait rien. »

    #Covid-19#migration#migrant#gaza#israel#guerre#crise#deportation#exil#egypte#nakba#deplacement#mortalite#frontiere

  • Privés de visas, les étudiants sahéliens victimes collatérales des tensions entre la France et les régimes putschistes
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/12/05/prives-de-visas-les-etudiants-saheliens-victimes-collaterales-des-tensions-e

    Privés de visas, les étudiants sahéliens victimes collatérales des tensions entre la France et les régimes putschistes
    Malgré une inscription dans une université française, de nombreux Burkinabés, Maliens et Nigériens ont dû renoncer. Paris se défend de toute une mesure de rétorsion.
    Par Coumba Kane
    « Pour nous, cette année, c’est fini la France », souffle Fodé*. Admis à l’université d’Angers en licence économie et gestion, le jeune Burkinabé n’ira pas étudier dans l’Hexagone. Jusqu’au 30 septembre, date butoir pour rejoindre la faculté angevine, Fodé a espéré partir. Mais, à l’instar de centaines d’autres étudiants du Burkina Faso, mais aussi du Niger et du Mali, également inscrits dans des établissements français, il n’a pas pu déposer sa demande de visa. Depuis cet été, les services consulaires français sont fermés dans ces pays dirigés par des juntes, « pour des raisons de sécurité », justifie-t-on au ministère des affaires étrangères.
    La mesure a été annoncée en septembre en pleine crise diplomatique entre la France et le Niger. Après la prise de pouvoir par les militaires fin juillet, Paris a refusé de reconnaître les nouvelles autorités, qui maintiennent toujours le président Mohamed Bazoum captif. Les tensions ont abouti au départ précipité des troupes françaises et de l’ambassadeur de France.
    Pris au piège de ces dissensions politiques, les étudiants des Etats concernés oscillent entre désespoir et incompréhension. La sélection est si rude que Fodé pensait avoir fait « le plus dur » en réussissant à obtenir une admission via Campus France, l’agence française de promotion à l’étranger de l’enseignement supérieur français et de l’accueil des étudiants étrangers en France. (...)
    Côté français, on confirme le statu quo tout en se défendant d’avoir pris une mesure de rétorsion contre des régimes militaires qui affichent leur hostilité à la France. « Il ne faut pas inverser les responsabilités, ce sont les juntes qui portent atteinte à nos relations. Nous souhaitons préserver les liens avec les forces vives de ces sociétés, notamment les étudiants », réagit-on au Quai d’Orsay. Le ministère affirme ne pas avoir « de visibilité sur la suite », mais assure réévaluer « les conditions sécuritaires dans ces pays, de façon à ajuster au mieux la mesure ». Signe d’une légère accalmie, les services de Campus France ont rouvert le 1er octobre au Mali et au Burkina Faso. Les étudiants de ces pays peuvent à nouveau tenter une admission en France pour la prochaine année universitaire… sans garantie d’obtenir un visa. Reste à savoir si ceux qui avaient déjà été admis, devront reprendre la fastidieuse procédure à zéro. « Nous n’avons pas d’information sur ce point », répond-on à Campus France.
    Au Niger, où la plateforme demeure fermée « pour des raisons de sécurité », l’horizon apparaît plus incertain. Chaque fois qu’il passe devant le consulat français à Niamey, Houzaifa Hamma Issaka a le « cœur qui se serre ». L’étudiant nigérien titulaire d’une licence en droit avait obtenu une inscription à l’université de Nice. Il se préparait à déposer sa demande de visa quand le coup d’Etat s’est produit. « Mes démarches administratives m’ont coûté 150 000 francs CFA (228 euros), soit cinq fois le salaire moyen. Rien ne m’a été remboursé et je me retrouve sans perspectives d’études », se désole l’étudiant qui visait un master en droits humains.
    Comme lui, près d’une centaine de Nigériens admis dans des établissements publics et privés français a perdu une année universitaire. Désemparés, certains ont tenté, en vain, de déposer leur demande de visa au Bénin voisin. « J’ai fait 1 000 km pour tenter ma chance. Mais l’agent a refusé, car je n’ai pas de certificat de résidence. Pourquoi ne pas numériser les demandes ? », s’interroge Ibrahim Maiga. « L’option dématérialisée pour le dépôt d’un visa n’est pas possible ni au Sahel ni ailleurs, répond le ministère des affaires étrangères qui argue d’une procédure immuable. Lors du dépôt du dossier, les données biométriques des demandeurs sont prises, le passeport récupéré afin qu’on y accole une vignette. »Certains étudiants sahéliens, bénéficiaires d’une bourse française, ont néanmoins eu plus de chance. Visés par la mise à l’arrêt de la mobilité internationale fin août suite à la « suspension de l’aide au développement », ils avaient appris quelques jours avant leur départ pour la France l’annulation de leur séjour de recherche. Puis, début octobre, la mesure, dénoncée dans les milieux académiques, avait été levée pour leur permettre de se rendre en France.Koffi, étudiant en géographie à l’université de Ouagadougou, était attendu le 1er septembre à Paris-1 La Sorbonne. Mais deux jours avant, il a reçu un mail lapidaire. « En quelques lignes, on m’a expliqué que mon séjour d’études était annulé. Pourtant j’avais un visa, un logement. Ça a été un choc. » Le 1er novembre, il a finalement pu s’envoler pour Paris avec son visa initial de six mois. « Je vais pouvoir étudier jusqu’à fin janvier. Je suis bien loti car certains boursiers ont perdu beaucoup de temps avec ces restrictions. » En effet, malgré le déblocage de la situation, les durées de visa n’ont pas été allongées.
    Doctorant en géographie et titulaire d’une bourse octroyée par l’ambassade de France, Hamidou Zougouri bénéficiait d’un visa courant de septembre à décembre. Mais il n’a pu se rendre à Paris que début octobre. « J’ai perdu un mois de recherche » explique-t-il par téléphone, à peine rentré de France. « J’ai tout de même travaillé au mieux grâce à l’investissement de mon directeur de thèse », se réjouit l’étudiant rattaché au CNRS. « Mais il aurait fallu nous informer de cette décision des semaines à l’avance pour qu’on s’organise. On a eu l’impression que la France nous abandonnait en plein vol. »

    #Covid-19#migrant#migration#france#niger#mali#burkina#sahel#etudiant#visas#politiquemigratoire#crise

  • Le grand décrochage de la productivité en France
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2023/12/05/le-grand-decrochage-de-la-productivite-en-france_6203940_3234.html

    (...) « Compte tenu du ralentissement de la croissance enregistrée depuis 2019, si la productivité n’avait pas baissé, l’économie française aurait dû non pas créer 1,2 million d’emplois, mais en détruire 180 000, explique l’économiste Eric Heyer, directeur du département analyse et prévision à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). C’est comme si on avait désormais environ 1,3 million de salariés “de trop”. »

    [...]

    La productivité du travail a fortement ralenti au cours des quatre dernières décennies dans la plupart des économies avancées, passant d’une croissance annuelle de 3 % à 5 % dans les années 1970 à environ 1 %, indique le rapport du Conseil national de productivité publié en octobre. La crise liée au Covid-19, qui a mis les économies à l’arrêt, à fait naturellement plonger la productivité. Mais depuis, et c’est là sa spécificité, la France peine à redresser la barre. « Elle connaît la moins bonne performance de toute l’Union européenne [UE] », s’inquiète Eric Dor, directeur des études de l’Iéseg School of Management.

    Le calcul effectué sur la base des données Eurostat est éloquent : entre le deuxième trimestre de 2019 et celui de 2023, la productivité en France a baissé de 3,75 %. Deux autres pays de l’UE seulement connaissent un repli, mais bien plus limité : l’Estonie (– 0,8 %) et le Danemark (– 0,6 %). Elle est repartie à la hausse en Allemagne (+ 0,3 %), en Italie (+ 1 %), aux Pays-Bas (+ 2,4 % )…
    Aux Etats-Unis ou au Canada, les observateurs soulignent un phénomène inverse. Dans ces pays, la productivité est fortement repartie après la #crise_sanitaire. Cela s’explique par un traitement économique de la pandémie très différent de l’option française. Outre-Atlantique, des dizaines de millions de personnes ont alors perdu leur #emploi. En France, la mise en place du « quoi qu’il en coûte », avec notamment le financement du chômage partiel et la distribution de 123 milliards d’euros de prêts garantis par l’Etat, a permis d’éviter une forte hausse du chômage et une cascade de faillites.
    La chute de la productivité est donc « aussi le reflet de nos préférences collectives », soulignait Jean-Luc Tavernier, directeur général de l’Insee, à l’occasion d’un débat, le 15 novembre, à Lyon. Un choix pertinent, selon l’économiste Jézabel Couppey-Soubeyran, maîtresse de conférences à Paris-I-Panthéon-Sorbonne. « A-t-on besoin de rechercher à tout prix un modèle productiviste ?, s’interroge-t-elle. Je n’en suis pas sûre. Si la cause de la baisse de la productivité est que l’on a davantage de personnes employées et que l’on produit moins, est-ce grave si, en contrepartie, on produit dans de bonnes conditions, que l’on rémunère bien les gens et que l’on respecte les limites planétaires ? » [en voilà une qui hallucine, ndc]

    (...) « Quand on mesure la productivité en France par rapport à la main-d’œuvre disponible sur le marché du travail, et non plus par tête ou par heure travaillée, on parvient à un résultat qui est dans la moyenne des autres économies avancées », explique Thomas Zuber

    (...) Le taux d’absence des salariés est passé de 3,8 %, en 2011, à 5,5 %, en 2019, pour culminer à 6,9 %, en 2020, et peine aujourd’hui à redescendre. Ce phénomène est particulièrement marqué dans les services.

    (...) Au rang des explications à la chute de la productivité française, les économistes soulignent aussi le rôle de l’#apprentissage, qui a pris un essor considérable depuis la réforme de 2018. On compte désormais près de 900 000 jeunes dans ce dispositif, trois fois plus qu’avant la crise.

    (...) « Les équipes calent complètement, les gens sont fatigués, il y a deux fois et demi plus de burn-out qu’avant. Quand le collectif ne fonctionne plus, la productivité marche moins bien… »

    https://archive.is/BukXt

    on distribue du #salaire (de merde et chacun pour sa gueule) là où on squeeze les revenus du chômage et de la retraite, de là à dire que les conditions de travail s’améliorent où que les raisons de produire s’en trouvent modifiées...
    on a un « halo du chômage » dont une part est constitué d’arrêt de travail qui ne sont pas des grèves.

    #travail #chômage#absentéisme #productivité #emplois_vieux #emploi #salaire

  • L’Ain va suspendre quelques mois la prise en charge des mineurs isolés étrangers
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/11/30/l-ain-va-suspendre-quelques-mois-la-prise-en-charge-des-mineurs-isoles-etran

    L’Ain va suspendre quelques mois la prise en charge des mineurs isolés étrangers
    Après avoir lancé une « première alerte » en septembre, le conseil départemental dit ne plus avoir de « solutions » pour accueillir de nouveaux jeunes migrants.
    Le Monde avec AFP
    Le conseil départemental de l’Ain a annoncé la suspension, au début de décembre, « pour une période d’au moins trois mois », de la prise en charge des nouveaux mineurs étrangers non accompagnés (MNA), faute de « capacités d’accueil et d’encadrement ». « Arrivées directes, réorientations, contestation de majorité devant le juge des enfants, maintien des jeunes majeurs dans le dispositif faute d’hébergement de droit commun, le dispositif explose », justifie dans un communiqué daté de mercredi le département, après « une première alerte » en septembre.
    « Malgré l’ouverture de plus de 150 places d’hébergement en 2023, le département ne dispose plus de solutions, ni temporaires, ni pérennes » pour les nouveaux jeunes migrants, écrit-il, le territoire étant « confronté depuis des mois à une augmentation massive d’arrivées » et à la « difficulté croissante » pour ses partenaires « de recruter des encadrants éducatifs formés » dans les structures de prise en charge. Depuis janvier, 252 arrivées directes ont été enregistrées (contre 131 pour l’ensemble de l’année 2022), et « une accélération flagrante » s’est opérée depuis septembre, le nombre d’arrivées ayant depuis lors presque doublé, selon la collectivité. L’accueil des arrivées directes sera donc suspendu « à partir du 1er décembre 2023 et pour une période d’au moins trois mois », a décidé le président, Jean Deguerry (Les Républicains), cité dans le communiqué, qui espère, « toutefois, continuer à faire face aux réorientations de la cellule nationale du ministère de la justice ». « Le département a consacré un budget de 5,6 millions d’euros aux mineurs non accompagnés en 2022. Les dépenses pour 2023 vont atteindre 7,7 millions d’euros et les projections pour le budget prévisionnel 2024 s’établissent à 8,7 millions d’euros », a ajouté l’élu, qui demande « solennellement au gouvernement de lui donner les moyens d’agir » au regard « de cette situation humainement intenable ».
    En effet, pour M. Deguerry, c’est aussi « toute la protection de l’enfance qui est impactée », en particulier pour « penser et développer des projets pour les familles et les enfants aindinois ». Contactée par l’Agence France-Presse, la préfecture de l’Ain n’a pas souhaité faire de commentaires.
    Depuis 2013, dans le cadre de leur mission de protection de l’enfance, les départements ont la responsabilité de l’accueil, de l’évaluation, de l’hébergement et de la prise en charge des MNA. Le mouvement migratoire, constaté en Italie par exemple, provoque un afflux en France de mineurs isolés. Avant l’été, plusieurs autres départements, également confrontés à un afflux de mineurs isolés étrangers, avaient déjà sonné l’alarme sur la situation, qu’ils qualifiaient d’« intenable ». En octobre, le conseil départemental du Territoire de Belfort, qui dit être confronté à une « saturation » de ses dispositifs de protection de l’enfance, avait annoncé qu’il allait plafonner la prise en charge des MNA.

    #Covid-19#migrant#migration#france#ain#mineurisole#etranger#mna#priseencharge#accueil#hebergement#crise

  • L’agriculture à la loupe
    https://tagrawlaineqqiqi.wordpress.com/2023/11/30/lagriculture-a-la-loupe

    Il y a mille choses qui m’inquiètent concernant l’avenir de notre #Agriculture, et pouvoir observer la manière dont sont structurées les exploitations ajoute des sujets d’inquiétudes supplémentaires. J’vous explique. Il existe plusieurs statuts possibles pour une exploitation agricole : l’exploitation micro-agricole (ça c’est que des bio débarqués de la ville), équivalent de la micro-entreprise, l’exploitation […]

    #Article #chroniques_agricoles #Ruralité #élevage #campagne
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  • Signa insolvent : Muss Berlin um das KaDeWe bangen ? Das sagt Kaufhauschef Michael Peterseim
    https://www.berliner-zeitung.de/stil-individualitaet/signa-insolvent-muss-berlin-um-das-kadewe-bangen-das-sagt-kaufhausc

    Le propriétaire du bâtiment du grand magasin de luxe KaDeWe vient d’annoncer son insolvabilité. Le patron du KaDeWe réagit dans une interview parfaite. C’est un cas d’école de communication professionnelle en situation de crise.

    29.11.2023 von Manuel Almeida Vergara, Marcus Weingärtner - Was seit Tagen ohnehin schon durch die Medien waberte, wurde nun durch die Signa Holding bestätigt: Das österreichische Unternehmenskonglomerat hat beim Handelsgericht in Wien die Eröffnung eines Sanierungsverfahrens in Eigenverwaltung beantragt. Das teilte die Gruppe des Immobilien- und Handelsunternehmers René Benko am Mittwoch mit.

    Rund 1000 Unterfirmen gehören zur Signa Holding, die, so heißt es, durch gestiegene Bau- und Energiekosten im Zuge des Ukraine-Kriegs in Schieflage geraten war; dem Unternehmen gehören zahlreiche Geschäftsimmobilien in Österreich und Deutschland. Die Meldung der Signa-Pleite sorgt für große Verunsicherung – auch und gerade in Berlin.

    Hier wurden bereits Anfang des Monats sämtliche Bauprojekte der Gruppe auf Eis gelegt, wie es mit geplanten Projekten wie dem Umbau der Karstadt-Filiale am Hermannplatz und des Bremsenwerks am Ostkreuz weitergeht, ist derzeit unklar. Außerdem gehören der österreichischen Gruppe prestigeträchtige Bauten wie das „Upper West“-Hochhaus am Bahnhof Zoo – und das Gebäude des KaDeWe.

    In der Stadt machen sich nun Sorgen breit um die Zukunft des Traditionskaufhauses, das seine rund 60.000 Quadratmeter Verkaufsfläche von der insolventen Holding mietet. Das weiß auch Michael Peterseim: Noch keine vier Wochen ist der neue CEO der KaDeWe Group im Amt – und schon muss er sich mit Unkenrufen auseinandersetzen, die ein Ende des Luxustempels am Tauentzien prophezeien. Was er darauf antwortet? Das haben wir Peterseim am Telefon gefragt.

    Herr Peterseim, muss Berlin um das KaDeWe bangen? Aktuelle Medienberichte legen das nahe.

    Das KaDeWe gibt es seit mehr als 100 Jahren. Und ich würde sagen, das KaDeWe gibt es auch noch in den kommenden 100 Jahren. Es geht uns aktuell sehr gut. Die KaDeWe Group wurde 2014 aus der Karstadt-Gruppe rausgelöst, mit der neuen Strategie „Luxury Up“, die seitdem mit hohen Investitionen erfolgreich umgesetzt wurde. Und aktuelle Zahlen zeigen uns, dass wir auf dem richtigen Weg sind. Insgesamt wird die KaDeWe Group mit ihren drei Department Stores in Berlin, Hamburg und München dieses Kalenderjahr mit 800 Millionen Euro Umsatz abschließen – doppelt so viel, wie 2014 und ein zweistelliger Prozentsatz mehr als in Zeiten vor der Pandemie.

    Die aktuellen Medienberichte beziehen sich allerdings weniger auf die wirtschaftliche Stärke des KaDeWe als auf die Meldung der Signa-Insolvenz. Wie genau sind die Verflechtungen zwischen Ihrer Gruppe und der österreichischen Holding?

    Wir haben einen Mehrheitsgesellschafter, die Central Group aus Thailand, und diese hat aufgrund der Mehrheit in den Gesellschafteranteilen auch die alleinigen Entscheidungsrechte, operativ, strategisch wie finanziell. Die Central Group hat immer bekräftigt, dass sie in jeder Phase zu uns steht, um unser Geschäftsmodell vollumfänglich zu unterstützen. Als börsennotierter, traditionsreicher Händler betreibt sie weltweit führende Luxuseinzelhandelsunternehmen mit den besten Markenpartnern, der besten Sortimentsauswahl und außergewöhnlichen Kundenerlebnissen an allen ihren Standorten. Europa bleibt ein strategischer Schlüsselmarkt für die Central Group. Signa hingegen ist ein Minderheitsgesellschafter ohne strategischen und operativen Einfluss.

    Aber Signa ist eben Eigentümerin aller deutschen Kaufhausgebäude Ihrer Gruppe, vom KaDeWe in Berlin über das Alsterhaus in Hamburg bis zum Oberpollinger in München.

    Auf der Immobilienseite sind wir zunächst Mieter. Und tatsächlich ist es so, dass die Vermietungsgesellschaften, die jeweils eines unserer Gebäude halten, im Signa-Verbund verortet sind. Aber wir haben unsere Standorte über sehr lange laufende Mietverträge abgesichert. Die drei ikonischen Standorte Alsterhaus, Oberpollinger und Kadewe gehören zu unserem Geschäftsmodell, das ohne diese Gebäude nicht möglich ist. Wir haben eine sehr enge Verbindung zu den Gebäuden und diese haben wir mit Mietverträgen, die noch mehr als 30 Jahre laufen, abgesichert.

    Und diese Verträge sind nicht hinfällig, wenn der Vermieter pleitegeht?

    Grundsätzlich gilt, die Signa Holding ist nicht an den Mietverträgen beteiligt. Zudem laufen Mietverträge im Allgemeinen auch während einer eingetretenen Insolvenz weiter und sind von der Insolvenz in der Laufzeit nicht betroffen.

    Bereits im März hatte die Central Group 49,9 Prozent der Anteile am Kaufhausgebäude des KaDeWe von der Signa gekauft. Nun liegt es nahe, dass sie den gesamten Bau übernimmt. Wäre das in Ihrem Sinne?

    Ich spekuliere nicht. Aber auch in diesem Fall hätte dies keine Auswirkungen auf unser Tun. Wir konzentrieren uns auf unser Geschäft, das gerade jetzt in der Vorweihnachtszeit besonders wichtig ist und sehr viel Spaß macht.

    Was bedeutet die Signa-Pleite dann überhaupt konkret für die KaDeWe Group? Im Grunde nur, dass Sie jetzt Schadensbegrenzung betreiben müssen, was das mediale Echo angeht?

    Sie sehen mich sehr entspannt. Bei Signa läuft nun ein strukturierter Prozess, das beobachten wir mit großer Ruhe.

    Trotzdem dürfte das Wort „Insolvenz“ in Verbindung mit dem KaDeWe aktuell nicht nur in den Medien, sondern auch bei Ihrer Kundschaft sowie Ihrer Belegschaft hängenbleiben. Wie ist im Moment die Stimmung im Kaufhaus?

    Wenn ich dieser Tage bei uns durchs Haus gehe, dann nehme ich vor allem eine wunderbare Weihnachtsstimmung wahr. In Gesprächen mit Kundinnen und Kunden, auch mit unseren Mitarbeitenden ist aktuell vor allem die Freude über diese tolle Atmosphäre zu spüren.

    In einem Artikel des Business Insider hieß es kürzlich, für alle drei Kaufhäuser in Deutschland zahle Ihre Gruppe jährlich eine Gesamtmiete von 65 Millionen Euro an Signa, wovon 40 Millionen allein für das Gebäude des KaDeWe entfielen.

    Unsere Mietverträge behandeln wir wie alle anderen unserer Verträge vertraulich. Wir haben langlaufende Mietverträge mit den jeweiligen Objektgesellschaften. Aber natürlich ist es unsere Aufgabe als Geschäftsführung – das liegt in der Natur der Sache –, Verträge permanent auf den Prüfstand zu stellen.

    Sind solche Mieten eigentlich an die Wirtschaftlichkeit eines Hauses gekoppelt? Gibt es also Episoden, in denen Sie als Geschäftsführer sagen könnten und sagen würden: „Dieses Jahr lief es nicht ganz so gut, können wir mal über die Miete reden?“

    Wie bereits gesagt, optimieren wir stets Verträge und somit auch Mietverträge. In meiner Funktion erscheint mir natürlich jede Miete zu hoch und sollte immer verhandelt werden.

    Und wie sieht es mit den Store-in-Store-Konzepten im Erdgeschoss des KaDeWe aus, wo namhafte Marken eigene kleine Geschäfte betreiben? Sind diese wiederum Mieter Ihrer Gruppe oder mieten Labels wie Dior oder Prada ihre Flächen im Erdgeschoss ebenso von Signa?

    An allen drei Standorten sind wir alleinige Mieter des jeweiligen gesamten Gebäudes, und alle bei uns vertretenen Marken, egal in welchem Geschäftsmodell, haben Verträge mit der KaDeWe Group. Wir haben unterschiedliche Geschäftsmodelle, unter anderem „Concession Partner“ wie Prada oder Dior sowie Bereiche, für die unser eigenes 30-köpfiges Einkaufsteam weltweit auf Messen und Fashion Shows einkauft, um unseren Kundinnen und Kunden das beste kuratierte Sortiment aus internationalen und angesagten Nischen-Brands zu bieten.

    Herr Peterseim, Sie bekleiden Ihre neue Position als Hauptgeschäftsführer der KaDeWe Group erst seit dem 1. November und müssen sich keine vier Wochen nach Ihrem Antritt schon mit Themen der Insolvenz auseinandersetzen. Hätten Sie sich Ihren Einstand anders gewünscht?

    Wir bieten wundervolle Erlebniswelten in allen unseren Stores. Schon seit mehr als fünf Jahren bin ich, bislang als zweiter Geschäftsführer, für die Gruppe tätig und auch in der Zeit gab es immer wieder Herausforderungen, die wir erfolgreich gemeinsam gemeistert haben. Ich stehe auf dem Standpunkt: Stillstand bedeutet Rückschritt und ich freue mich auf alles, was kommt. Ich habe den schönsten Job der Welt.
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    Zur Person

    Michael Peterseim wurde 1969 geboren und leitet seit dem 1. November als CEO die Geschäftsführung der KaDeWe Group, zu der neben dem Berliner Stammhaus auch das Oberpollinger in München und das Alsterhaus in Hamburg gehören. Für beide Kaufhäuser war er vor seiner aktuellen Position bereits rund fünf Jahre tätig. Zuvor war er in ähnlichen Positionen für unterschiedliche Unternehmen tätig, etwa für das Modeunternehmen Clinton Großhandels GmbH oder für den Tourismuskonzern Thomas Cook.

    #Berlin #économie #immobilier #crise #communication

  • Le Niger défie l’Europe sur la question migratoire
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/11/28/le-niger-defie-l-europe-sur-la-question-migratoire_6202814_3212.html

    Le Niger défie l’Europe sur la question migratoire
    En abrogeant une loi de 2015 réprimant le trafic illicite de migrants, la junte au pouvoir à Niamey met un terme à la coopération avec l’Union européenne en matière de contrôles aux frontières.
    Par Frédéric Bobin et Morgane Le Cam
    L’épreuve de force est engagée entre le Niger et l’Union européenne (UE) sur la question migratoire. La junte issue du coup d’Etat de juillet à Niamey a fait monter les enchères, lundi 27 novembre, en abrogeant une loi datant de 2015, pénalisant le trafic illicite de migrants.Ce dispositif répressif, un des grands acquis de la coopération de Bruxelles avec des Etats africains, visant à endiguer les flux migratoires vers la Méditerannée, est aujourd’hui dénoncé par le pouvoir nigérien comme ayant été adopté « sous l’influence de certaines puissances étrangères » et au détriment des « intérêts du Niger et de ses citoyens ».
    L’annonce promet d’avoir d’autant plus d’écho à Bruxelles que le pays sahélien occupe une place stratégique sur les routes migratoires du continent africain en sa qualité de couloir de transit privilégié vers la Libye, plate-forme de projection – avec la Tunisie – vers l’Italie. Elle intervient au plus mauvais moment pour les Européens, alors qu’ils peinent à unifier leurs positions face à la nouvelle vague d’arrivées qui touche l’Italie. Du 1er janvier au 26 novembre, le nombre de migrants et réfugiés ayant débarqué sur le littoral de la Péninsule s’est élevé à 151 312, soit une augmentation de 61 % par rapport à la même période en 2022. La poussée est sans précédent depuis la crise migratoire de 2015-2016.
    La commissaire européenne aux affaires intérieures, la Suédoise Ylva Johansson, s’est dite mardi « très préoccupée » par la volte-face nigérienne. La décision semble répondre au récent durcissement de l’UE à l’égard des putschistes. Le 23 novembre, le Parlement de Strasbourg avait « fermement condamné » le coup d’Etat à Niamey, un mois après l’adoption par le Conseil européen d’un « cadre de mesures restrictives », ouvrant la voie à de futures sanctions.
    « Les dirigeants à Niamey sont dans une grande opération de chantage envers l’UE, commente un diplomate occidental familier du Niger. Ils savent que le sujet migratoire est source de crispation au sein de l’UE et veulent ouvrir une brèche dans la position européenne, alors qu’ils sont asphyxiés par les sanctions économiques décidées par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest [Cedeao]. Il ne leur a pas échappé que l’Italie est encline à plus de souplesse à leur égard, précisément à cause de cette question migratoire. »
    Mais le défi lancé par la junte aux pays européens pourrait être plus radical encore, jusqu’à s’approcher du point de rupture. « La décision des dirigeants de Niamey montre qu’ils ont tout simplement abandonné toute idée de négocier avec l’UE à l’avenir, souligne une autre source diplomatique occidentale. Car un retour en arrière serait extrêmement difficile après l’abrogation de la loi. Ils montrent qu’ils ont choisi leur camp. Ils vont désormais nous tourner le dos, comme l’ont fait les Maliens. Ils ont abandonné leur principal point de pression avec l’UE. »
    Si l’inquiétude monte à Bruxelles face à un verrou migratoire en train de sauter, c’est le soulagement qui prévaut au Niger, où les rigueurs de la loi de 2015 avaient été mal vécues. Des réactions de satisfaction ont été enregistrées à Agadez, la grande ville du nord et « capitale » touareg, carrefour historique des migrants se préparant à la traversée du Sahara. « Les gens affichent leur joie, rapporte Ahmadou Atafa, rédacteur au journal en ligne Aïr Info, installé à Agadez. Ils pensent qu’ils vont pouvoir redémarrer leurs activités liées à la migration. » Les autorités locales, elles aussi, se réjouissent de cette perspective. « Nous ne pouvons que saluer cette abrogation, se félicite Mohamed Anako, le président du conseil régional d’Agadez. Depuis l’adoption de la loi, l’économie régionale s’était fortement dégradée. »
    Il aura donc fallu huit ans pour que le paradigme des relations entre l’UE et le Niger change du tout au tout. Le sommet de La Valette, capitale de Malte, en novembre 2015, dominé par la crise migratoire à laquelle le Vieux Continent faisait alors face dans des proportions inédites, avait accéléré la politique d’externalisation des contrôles aux frontières de l’Europe. Les Etats méditerranéens et sahéliens étaient plus que jamais pressés de s’y associer. Le Niger s’était alors illustré comme un « bon élève » de l’Europe en mettant en œuvre toute une série de mesures visant à freiner l’accès à sa frontière septentrionale avec la Libye.
    A cette fin, le grand architecte de ce plan d’endiguement, le ministre de l’intérieur de l’époque – Mohamed Bazoum, devenu chef d’Etat en 2021 avant d’être renversé le 26 juillet – avait décidé de mettre en œuvre, avec la plus grande sévérité, une loi de mai 2015 réprimant le trafic illicite de migrants. Du jour au lendemain, les ressortissants du Sénégal, de Côte d’Ivoire, du Mali ou du Nigeria ont fait l’objet d’entraves administratives – le plus souvent en contradiction avec les règles de libre circulation prévues au sein de la Cedeao – dans leurs tentatives de rallier Agadez par bus en provenance de Niamey.
    Dans la grande ville du Nord nigérien, le gouvernement s’était attaqué aux réseaux de passeurs, au risque de fragiliser les équilibres socio-économiques. L’oasis d’Agadez, par où avaient transité en 2016 près de 333 000 migrants vers l’Algérie et la Libye, a longtemps profité de ces passages. Ultime porte d’accès au désert, la ville fourmillait de prestataires de « services migratoires » – criminalisés du jour au lendemain –, guidant, logeant, nourrissant, équipant et transportant les migrants.Avec la loi de 2015, « l’ensemble de la chaîne de ces services à la migration s’est écroulé », se souvient M. Anako. Le coup a été d’autant plus dur pour les populations locales que, dans les années 2010, la floraison de ces activités était venue opportunément compenser l’effondrement du tourisme, victime des rébellions touareg (1990-1997 et 2007-2009), puis du djihadisme. A partir de 2017, Agadez n’était plus que l’ombre d’elle-même. Certains notables locaux se plaignaient ouvertement que l’Europe avait réussi à « imposer sa frontière méridionale à Agadez ». Aussi, l’abrogation de la loi de 2015 permet à la junte de Niamey de faire d’une pierre deux coups. Outre la riposte à l’Europe, elle rouvre des perspectives économiques dans une région où les partisans du président déchu, M. Bazoum, espéraient recruter des soutiens. « Il y a à l’évidence un “deal” pour que les Touareg d’Agadez prêtent allégeance à la junte », relève le diplomate occidental.

    #Covid-19#migrant#migration#niger#UE#algerie#libye#agadez#migrationirreuguliere#crisemigratoire#lavalette#externalisation#frontiere#cedeao#reseau#passeur

  • « Tout a brûlé, que vais-je manger demain ? » La #Bolivie dévastée par les #incendies

    En #Amazonie bolivienne, les incendies sévissent depuis des mois. Trop longtemps laissés seuls face au drame, les locaux se sont organisés avec les moyens du bord, dérisoires.

    « L’État a mis beaucoup trop de temps à réagir et maintenant, il se félicite de prendre les mesures adéquates. Sauf que c’est trop tard, les dégâts sont irréversibles », affirme Valéria Kiesekamp, habitante de Rurrenabaque, la plus grosse ville de la zone touchée par les feux. Après plus de quatre mois d’incendies dans le département du Béni et de La Paz, en Amazonie, le gouvernement bolivien a enfin pris la décision de demander l’aide internationale, lundi 20 novembre.

    L’incendie serait parti d’un chaqueo. Une pratique ancestrale de la culture indigène qui consiste à brûler intentionnellement une terre pour la rendre à nouveau fertile. Cependant, avec la sécheresse et l’absence de pluie, le feu n’a pas pu être éteint et à la mi-novembre, les flammes se sont intensifiées dans la zone autour de la rivière Béni, qui couvre le parc national Madidi et la réserve du Pilon Lajas. Ces deux parcs naturels abritent l’une des biodiversités les plus riches du monde. Il aura fallu attendre que des maisons soient détruites pour que le gouvernement réponde aux demandes des locaux.

    Depuis le samedi 11 novembre, six habitations de la communauté de Buena Vista ont brûlé dans la municipalité de San Buenaventura, qui se trouve un peu plus au nord du pays, enfoncée dans la jungle. « Ici, il y avait ma maison », montre Albertina Gomez. Au sol, un tapis de cendres. Difficile même d’imaginer qu’il y avait une habitation. « Il n’y a plus rien », dit-elle avant de repartir en larmes. Il aura suffi d’une seule braise emportée par le vent pour que la propriété de cette Bolivienne âgée de soixante ans s’embrase. Plus loin, des débris de verre jonchent le sol. Un ventilateur n’a pas fini de fondre. Les maisons de ce bourg sont presque toutes désertes depuis bientôt deux semaines. Les habitants ont été évacués dans les communautés voisines. La fumée âcre, elle, persiste.
    3,3 millions d’hectares partis en fumée

    La communauté a aussi perdu ses plantations. Des champs de cacao, de bananes, il ne reste rien. C’est Dario Mamio qui constate les pertes au lendemain du premier sinistre : « Qu’allons-nous manger demain ? Ce que je devais bientôt récolter a disparu. Il n’y a plus rien, tout a brûlé, que vais-je manger demain ? » Il s’essuie les yeux d’un revers du bras. La nuit a été longue. Il a lutté contre les feux jusqu’à l’aube. Sur son visage, des traces de cendres noires commencent à s’effacer avec la sueur. Une semaine plus tard, le village reste très menacé par les flammes, il s’agit même d’une des zones les plus critiques du département. C’est d’ailleurs là-bas que doit se concentrer l’aide internationale coordonnée notamment avec le Venezuela ou encore la France.

    Depuis le début de l’année, la Bolivie a perdu plus de 3,3 millions d’hectares à cause des incendies. L’État a longtemps minimisé la situation de catastrophe dans laquelle se trouve la région et a même accusé les indigènes de répandre des fausses informations. L’aide qui avait été envoyée jusque-là par le gouvernement, c’est-à-dire quelques pompiers en renfort et trois hélicoptères, était loin d’être suffisante. Alors les communautés locales ont été contraintes de se mobiliser, entre elles, jour et nuit pour tenter de contrôler les incendies.

    « Si je ne le fais pas, qui va défendre nos terres ? Sûrement pas l’État ! »

    Rapidement, les habitants ont organisé un système de rondes. « Toutes les activités ont été suspendues. Tous ceux capables de marcher plusieurs heures et de résister à la chaleur sont actuellement occupés par les feux. On ne peut pas se permettre de continuer la vie normalement », nous raconte Teresa, l’une des bénévoles qui ont lutté contre le feu autour de Rurrenabaque. À ses côtés, Nils Rodriguez, étudiant de vingt ans a passé plusieurs nuits à défendre le centre animalier de la Cruz Verde. « Si je ne le fais pas, qui va défendre nos terres ? Sûrement pas l’État ! » s’indigne-t-il, le regard fatigué.

    Non loin du centre de la Cruz Verde, Miguel de la Torre arrosait sa maison comme tous les matins depuis le début de l’incendie avant d’aller prêter main forte. « Voir qu’une infrastructure en ciment a pu brûler, ça fait très peur, imaginez avec nos cabanes traditionnelles. En deux minutes, il n’y aura plus rien. » Perché sur son toit, il explique qu’autour du Béni, les habitations sont construites à partir de matériaux naturels issus de la jungle, bambou, feuilles de palmiers séchées, bois, et donc facilement inflammables.
    « Je ne peux pas aller au front, alors j’aide en seconde ligne »

    Malgré l’aide internationale, qui a commencé à soulager les locaux, la tension n’est pas redescendue. « Tant qu’il y aura du feu, on continuera de lutter », dit Luz de Sure. Sur les rives de la rivière, les citadins de Rurrenabaque se sont aussi organisés. Luz et Valeria achetaient des vivres avec des dons et naviguaient quotidiennement sur le Béni pour semer à plusieurs entrées de la forêt, des bouteilles d’eau et de quoi grignoter pour aider les volontaires à tenir. « C’est une zone de guerre, nous a déclaré Luz. Je ne peux pas aller au front, alors j’aide en seconde ligne. »

    Sur place, les militants environnementaux s’accordent à dire que la région va connaître une crise alimentaire importante à la suite de ces feux. Les locaux s’inquiètent aussi pour la faune et la flore. De nombreux animaux ont été retrouvés calcinés. Et, avec la saison des pluies qui arrive, tout ce qui a brûlé va tomber dans la rivière et intoxiquer ces eaux vitales pour les indigènes.

    https://reporterre.net/Tout-a-brule-que-vais-je-manger-demain-La-Bolivie-devastee-par-les-incen

    #forêt #Rurrenabaque #chaqueo #sécheresse #rivière_Béni #plantations #cacao #bananes #agriculture #crise_alimentaire

  • « Pour la première fois, toute l’Union européenne a enclenché la marche arrière sur l’environnement »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/11/26/pour-la-premiere-fois-toute-l-union-europeenne-a-enclenche-la-marche-arriere

    La plupart des textes-clés du Pacte vert européen, annoncé par Bruxelles en 2019, ont été reportés, rejetés ou vidés de leur substance. Longtemps garantes du verdissement des Etats membres, les institutions communautaires opèrent un recul général sur la question environnementale, estime Stéphane Foucart, journaliste au « Monde », dans sa chronique.

    Le torpillage du projet sur la restauration de la nature, le report sine die de la réforme de la réglementation sur les produits chimiques, la réautorisation pour une décennie du glyphosate, le vote d’un règlement sur les emballages perclus d’exemptions et, enfin, le rejet du règlement SUR sont d’autant plus signifiants qu’ils surviennent au terme d’une législature dont le Green Deal (le Pacte vert) devait être le pilier, comme l’avait promis en 2019 la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen.
    Bataille d’amendements

    Les planètes se sont alignées suivant un autre axe : au sein de la Commission, les directions générales les plus hostiles à l’environnement ont pris la main, la majorité des Etats-membres ont freiné des quatre fers et le Parlement s’est laissé dominer par les droites extrêmes. Pour la première fois, toute l’Union européenne – institutions et Etats membres – a enclenché la marche arrière sur l’environnement.

    Est-ce vraiment la fin d’un cycle ? Les plus optimistes assurent que ce n’est que partie remise et que les textes-clés du Green Deal seront sans doute adoptés au cours de la prochaine législature. C’est en réalité bien peu probable. Le revirement de l’Union européenne sur les questions de santé et d’environnement n’est autre que l’un des stigmates de la droitisation des opinions sur le Vieux Continent, aiguillonnées par des droites populistes qui ont fait de la lutte contre les politiques environnementales l’un des pivots de leurs discours.
    Lire aussi le décryptage : Article réservé à nos abonnés L’écologie, ce nouveau clivage politique que le Rassemblement national compte exploiter

    Bien plus qu’une simple évolution des choix politiques, il y a sans doute là quelque chose qui relève d’une révolution anthropologique, la victoire d’un individualisme radical qui va de pair avec une lente altération de ce que George Orwell appelait notre « décence commune » (common decency).

    #Europe #Ecologie #Crise_morale

    • Le patient détricotage, puis le rejet surprise par le Parlement de Strasbourg du règlement européen sur les #pesticides (SUR) marquent probablement la fin d’une époque, la conclusion de ce qui a constitué, au cours des trois dernières décennies, une sorte d’évidence. Tout au long de cette période qui prend fin, l’Union européenne a généralement été garante d’une amélioration à peu près constante de la préservation de l’#environnement et de la #santé, à travers la construction de normes communautaires et l’introduction dans les droits nationaux de nombreux instruments de protection de la nature et de la santé publique.
      Les esprits chagrins peuvent estimer que certains dossiers restent encalminés, que ce mouvement a été lent, pusillanime et parfois chaotique, qu’il a été contradictoire avec d’autres politiques mises en œuvre par l’Union (que l’on songe à la politique agricole commune ou aux accords de libre-échange) : il n’en reste pas moins que le cap a jusqu’ici été globalement fixé par l’état de la connaissance scientifique et la recherche de l’intérêt général. Il est aussi remarquable de constater qu’en dépit des luttes internes à la technocratie bruxelloise, de la volonté souvent vacillante des Etats et de la couleur politique changeante du Parlement, l’objectif de protection de l’environnement a toujours plus ou moins prévalu.

      Ce temps est révolu.

      https://archive.is/l3e99#

      #droitisation #nature #pesticides #agriculture #industrie #produits_chimiques #glyphosate #emballages .

  • Digression sur les boomers - [A Contretemps, Bulletin bibliographique]
    http://acontretemps.org/spip.php?article1018

    Il y a quelque temps déjà, sur le parvis du théâtre de la Commune (Aubervilliers), un soir de printemps, quelques cultureux à la conscience écologiste aiguisée dissertaient, en bande, sur l’état du monde. Vague, polie, morale, la parole « bienveillante » y circulait sans que personne, à aucun moment, ne haussât jamais le ton. Le groupe était jeune, avenant, inclusif et probablement intersectionnel. Accompagnée d’une amie qui, par son âge et ses activités, aurait pu en faire partie, et mu par curiosité, je m’agrégeai à ce cercle, en me contentant d’écouter, quand, du haut de sa quarantaine distinguée, une militante de l’écologie gnangnan que je voyais pour la première fois de ma vie, s’adressa à moi et s’exprima en ces termes : « C’est votre génération, Monsieur, celle des boomers, qui a fait de ce monde dont vous avez profité cette terre brulée dont nous avons héritée. » Au vu de mon rapport plutôt distant depuis toujours au productivisme et à la consommation, la visée généralisante d’une telle accusation me fit sourire, mais jaune. Ma réplique cassa, pour sûr, la bienveillante ambiance de ce cénacle bobo : « Je pourrais vous proposer, Madame la Procureure, de comparer nos bilans carbone en sachant d’avance que, même si le vôtre a du retard sur le mien, je suis sûr que vous le dépassez déjà, et de loin. Quant au poids de culpabilité dont vous me chargez sans me connaître, sachez qu’il ne prouve que votre arrogante bêtise ! » Un léger brouhaha de désapprobation conféra enfin à cette assemblée de bien-pensants un peu de vie.

    #boomers #crise_climatique #écologie

    • « Sais-tu, camarade, que la production annuelle du plastique, qui est une catastrophe mondiale, est passée de 25 millions de tonnes en 1968 à 150 millions en 1998, soit durant l’âge adulte des boomers, puis de 200 millions en 2002 à 360 millions en 2020. La production et la pollution est donc quinze fois plus importante à l’époque où les gens nés en 2000 ont vingt ans qu’à celle où les gens nés en 1948 avaient le même âge. Même rapporté à l’accroissement de la population, ce rapport prouve que les individus consomment en moyenne beaucoup plus de plastique aujourd’hui qu’il y a soixante ans. Si l’on s’en tient à l’Europe, l’accroissement est aussi spectaculaire. En moyenne un millénium de vingt-trois ans consomme beaucoup plus de plastique qu’un boomer qui avait le même âge en 1968. Ce qui prouve, in fine, qu’une analyse qui mettrait toute une génération statistisée dans un même sac d’opprobre est absurde. De même, entre 2005 et 2020, la consommation de textile a doublé. En Europe on achète en moyenne 25 kg de vêtements par an et par personne ! On pourra arguer que la part de la consommation de textile a baissé dans le budget des ménages depuis 1960, mais au vu de la chute des prix, cela n’enlève rien à l’accroissement de la quantité de vêtements. Le problème est que le textile est un gros pollueur et un gros consommateur d’eau. Le développement de la seconde main et des livraisons commandées via Internet, et donc avec des transports en sus, ne fait que déplacer les problèmes environnementaux. La surconsommation de textile neuf ou d’occasion est un défi culturel, en somme. Il faut faire comme moi : inverser les valeurs et valoriser le vieux, le démodé ou le rapiécé plutôt que le neuf. Pas dur, vois-tu comme je suis beau pour soixante-dix-huit balais ? »

      Le Temps du Plastique.
      https://www.youtube.com/watch?v=hYYetNlz-fw

      #morale #jeunisme #consommation #surconsommation

  • RDC : 6,9 millions de déplacés internes, du jamais-vu selon l’OIM
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/10/30/rdc-6-9-millions-de-deplaces-internes-du-jamais-vu-selon-l-oim_6197351_3212.

    RDC : 6,9 millions de déplacés internes, du jamais-vu selon l’OIM
    « Avec le conflit en cours et l’escalade de la violence, la RDC est confrontée à l’une des plus grandes crises de déplacement interne et humanitaire du monde », a alerté l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

    Le regain de violences dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) suscite l’inquiétude. Lundi 30 octobre, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a annoncé dans un communiqué que 6,9 millions de personnes étaient actuellement déplacées à l’intérieur du pays – le chiffre le plus élevé jamais enregistré. L’agence ajoute qu’une grande majorité de ces personnes ont besoin d’aide humanitaire. Les combats se sont intensifiés depuis le début d’octobre au nord de Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu, entre la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23) d’une part, les forces armées de la RDC (FARDC) et des groupes armés dits « patriotes » d’autre part. « L’OIM intensifie ses efforts pour répondre à la crise complexe et persistante en RDC, a annoncé l’organisation. Avec le conflit en cours et l’escalade de la violence, la RDC est confrontée à l’une des plus grandes crises de déplacement interne et humanitaire du monde. »
    A la fin de 2021, la résurgence du M23, rébellion soutenue par le Rwanda voisin selon de nombreuses sources, a provoqué dans le Nord-Kivu le déplacement de centaines de milliers de personnes et aggravé une crise humanitaire quasi permanente dans l’est de la RDC depuis près de trente ans. A la fin d’octobre, environ 5,6 millions des déplacés de RDC étaient établis dans les provinces orientales du Nord-Kivu, Sud-Kivu, d’Ituri et du Tanganyika, selon l’OIM, qui précise que les violences constituent la principale raison de ces déplacements. Pour le seul Nord-Kivu, près de 1 million d’habitants ont fui leur foyer en raison des combats impliquant le M23. « La dernière escalade du conflit a chassé de chez eux plus de gens dans un laps de temps très court rarement observé par le passé. Il nous faut délivrer de l’aide de toute urgence à ceux qui en ont le plus besoin », a alerté Fabien Sambussy, chef de mission de l’OIM en RDC.

    #Covid-19#migrant#migration#rpubliquedemocratiquecongo#oim#nordkivu#conflit#crise#sante#humanitaire#deplaceinterne

  • A69 : la conférence scientifique interrompue par les forces de l’ordre
    https://academia.hypotheses.org/53023

    Communiqué de presse de l’Atelier d’écologie politique et Scientifiques en rébellion du 22 octobre 2023. Des membres de deux collectifs scientifiques, l’Atécopol et Scientifiques en rébellion, étaient présent·es au week-end de manifestation contre l’A69, pour rappeler le rejet de ce … Continuer la lecture →

    ##ResistESR #Billets #Crise_climatique #Libertés_académiques_:_pour_une_université_émancipatrice

  • Guerre Israël-Hamas : à Kfar Bilu, dans la ferme des Polishuk, les volontaires ont remplacé les ouvriers
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/10/27/guerre-israel-hamas-a-kfar-bilu-dans-la-ferme-des-polishuk-les-volontaires-o

    Guerre Israël-Hamas : à Kfar Bilu, dans la ferme des Polishuk, les volontaires ont remplacé les ouvriers
    Par Raphaëlle Bacqué (Kfar Bilu, Israël, envoyée spéciale)
    Reportage Les Thaïlandais, employés à la cueillette des fruits, attendent d’être rapatriés dans leur pays. Les Palestiniens ne sont plus les bienvenus. Partout dans le pays, des bénévoles suppléent le manque de main-d’œuvre étrangère ou celle d’Israéliens rappelés par l’armée.
    Depuis des années, les Polishuk emploient pour la cueillette cinq ouvriers thaïlandais et deux Palestiniens de Gaza, logés sur place, dans ces maisons de bois qui donnent à cette ferme de Kfar Bilu, située à un peu plus d’une trentaine de kilomètres de Tel-Aviv, un petit air de banlieue américaine. Mais plus rien ne ressemble à « avant ». Depuis les attaques terroristes du 7 octobre, les Thaïlandais sont partis. Mardi, ils étaient alignés en longue file dans le hall de l’hôtel Intercontinental de Tel-Aviv, à attendre que l’ambassade de Thaïlande organise leur rapatriement. « Trois mille cinq cents des huit mille travailleurs venus en Israël ont déjà repris l’avion pour Bangkok », affirmait alors l’une des diplomates thaïlandaise. Et le flot ne tarit pas. Les deux ouvriers palestiniens ne reviendront pas non plus. « La police les a arrêtés », raconte encore Oded Polishuk, qui croit savoir qu’ils ont été emmenés jusqu’à Ramallah, la capitale de la Cisjordanie administrée par l’Autorité palestinienne, où se trouvent déjà de nombreux réfugiés. Depuis que la guerre menace, les Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza détenteurs d’un permis de travail sont interdits de séjour en Israël. Par crainte des attentats, dit-on. D’ailleurs, les Polishuk n’en veulent plus. « Comment pourrait-on encore avoir confiance après ce qui s’est passé ? », lance le frère d’Oded, Gal, un ingénieur qui vient de s’engager dans l’armée.
    Devant les grands cageots de fruits, trois personnes s’activent. Ce sont des volontaires qui, depuis une dizaine de jours, arrivent partout dans les restaurants, les hôpitaux ou les fermes afin de remplacer les soldats mobilisés ou les ouvriers qui font défaut. Shiraz Salomon et Morian Menuhin font partie de ces bénévoles. « Dans la vie normale », comme dit Shiraz, ces deux quinquagénaires, amis de plus de vingt ans, sont tous deux associés dans un cabinet d’architectes de Tel-Aviv. Jusque-là, ils rénovaient, à Jaffa, ce vieux quartier collé à Tel-Aviv où vivent juifs et arabes israéliens, des maisons et de beaux lofts de briques et de bois, que Shiraz montre sur son téléphone portable. « Victim of love », lit-on sur son tee-shirt pendant qu’elle trie de grosses grenades rouges. C’est une fille de gauche, charmante, généreuse, tout à fait « bobo ». Lui est une sorte de géant, bonhomme et rassurant.
    Alors qu’ils avaient manifesté de concert, ces derniers mois, contre le gouvernement Nétanyahou, Shiraz et Morian ont cessé de parler de politique. « Pour éviter de trop s’engueuler, dit-elle, parce qu’il a viré dans la paranoïa et la guerre, quand je reste attachée à la paix avec les Palestiniens. » Cela fait amèrement sourire Morian, qui la juge « naïve ». Mais enfin, ils sont venus tous les deux accomplir ce travail harassant de tri « plutôt que de ressasser toute la journée en regardant les nouvelles angoissantes à la télé ».
    Dans les champs, trois autres volontaires cueillent des clémentines. Ceux-là sont des Français venus en Israël il y a une douzaine d’années, d’un tout autre style que les architectes de Tel-Aviv. (...) ».

    #Covid-19#migrant#migration#israel#gaza#palestinien#thailandais#travailleurmigrant#economie#conflit#maindoeuvre#crise#mortalite

  • EXCLUSIVE : In the ’80s, Joe Biden Speculated to Israel’s PM About Wiping Out Canadians
    https://jacobin.com/2023/10/joe-biden-menachem-begin-israel-lebanon-war-civilian-casualties-canada-gaza

    Les USA et Israël partagent le même exceptionnalisme qui les place au dessus de toute autre nation et leur donne le droit de tuer n’importe qui sans raison particulière. Je connais d’autres exemples de cette attitude envers les peuples étrangers.

    Elle n’e fut pas étrangère aux seigneurs de la période des Royaumes combattants (战国 ; pinyin : zhànguó), les croisés du moyen age la mirent en pratique et mes ancêtres nazis en furent un système juridique et une politique à hauteur de leur époque. Depuis la dynastie des Qin (秦朝 ; pinyin : Qín Cháo) la politique chinoise a développé une tradition pragmatique qui préfère l’échange commercial aux affrontements militaires et l’Allemagne poursuit désormais une politique impérialiste hypocrite qui se veut morale et non belliqueuse.

    La politique de l’extrême violence n’a jamais donné de résultat durable. A la différence avec les époques précédentes les forces élémentaires du capitalisme vont à l"encontre d’un dénouement équilibré mais poussent les protagonistes des affrontements dans une suite sans fin de crises économiques et militaires. Il me semble que ce soit le pari sur l’avenir choisi par les États Unis et Israël.

    Bienvenue dans l’époque dystopique des super-vilains.

    22.19.2023 by Ben Burgis - In 1982, Israeli prime minister Menachem Begin visited Washington, DC. Israel had invaded Lebanon, where various Palestinian factions were then headquartered, and the world was watching bloodshed in the Middle East.

    Normally, Israeli prime ministers can expect a warm greeting when they visit the United States. As with Israel’s war in Gaza now, though, some American politicians were angry at the belligerence of Israel’s actions and wanted de-escalation.

    Some reports at the time (and since) suggested that one of the angry doves in 1982 was Senator Joseph Biden. The truth seems to be more complicated.

    Begin met with Biden, and vague reports described some sort of angry exchange. Begin’s recollections of that meeting were reported at the time in a mainstream Israeli newspaper, Yedioth Aharonot. Some of the details of what Begin recalls Biden telling him are genuinely shocking, but they seem to now be largely forgotten in Israel — especially a hypothetical Biden floated about the United States bombing cities in Canada. “If attacks were launched from Canada into the US,” Biden remarked, “everyone here would have said, ‘Attack all the cities of Canada, and we don’t care if all the civilians get killed.’”

    As far as I can tell, these details have never been reported in the English-language press — until now.
    When Biden Clashed With Begin

    Writing in the Wall Street Journal a couple of weeks after the 2020 presidential election, presidential historian Tevi Troy recounts the meeting between Biden and Begin. Troy doesn’t quote Biden’s side of the conversation, although he vaguely talks about the future president “lectur[ing] the 68-year-old Begin about the settlements” Israel was building in occupied Palestinian territory in the West Bank and warning Begin that Israel might be in danger of losing support in the United States. Instead of giving us any real details about Senator Biden’s perspective, he talks a lot about the theatrics of the meeting — fingers jabbed, fists pounded on the table — and quotes Begin taking umbrage at the senator challenging him in any way. “I am not,” Begin told Biden, “a Jew with trembling knees.”

    Without quoting any of his specific comments, Troy says that Biden warned Begin that “eroding support for Israel” might endanger future US aid. Begin seems to have taken this as a threat to cut off aid if Israeli policy didn’t change, and Troy quotes him railing that Israel would “stand by” its “principles . . . with or without your aid.”

    Honestly, though, everything we know about the way Senator Biden positioned himself on the issue at the time makes it more likely that he was speaking as a supporter of US aid worried that he and his friends wouldn’t be able to deliver it in the future. But what exactly was his concern?

    A more helpful description that appeared at the time in the Sydney Morning Herald makes Biden’s position clearer. Other senators, according to the report in the Herald, were angry about Israeli belligerence in Lebanon. It’s not hard to see why. Many thousands of civilians were killed in Lebanon by the time that war was over. The specific Israeli attack that those other senators were confronting Begin about had, even according to the Israeli army, killed 460 to 470 civilians and made another twenty thousand homeless. Palestinian sources had those numbers at ten thousand civilians dead and another sixty thousand made homeless.

    Senator Biden, though, was splitting the difference between Begin and the angry doves. Biden “said he was not critical of the Lebanon operation, but felt that Israel had to halt the policy of establishing new Jewish settlements in the West Bank.” Biden “said Israel was losing support in this country because of the settlement policy.”

    Predictably, this argument fell on deaf ears. The ultraconservative prime minister “rejected the appeals, saying that Jews had a right to settle in the area he called Judea and Samaria.” And ultimately the pushback from Biden and the other senators was little more than annoyance. “Despite the criticisms,” the Herald reported, “Mr. Begin left Washington pleased at having his basic approach to the Lebanese crisis endorsed by Mr. Reagan.”
    Hypothetically, What If We Had to Kill All the Canadians?

    But what exactly did Senator Biden say about the Lebanese crisis? The report in the Sydney Morning Herald doesn’t say. It doesn’t look like either Biden or Begin described that part of the conversation in any sort of detail to any reporters for the English-language press at the time. Maybe nobody cared much about the opinions of a senator from Delaware.

    Begin did recount the conversation in considerable detail, though, to Yedioth Aharonot. One comment of Biden’s in particular seems to have pleased Begin (the following translation comes from consultation with several Hebrew speakers):

    Biden’s comments were offensive, Begin said. Suddenly he [Biden] said: “What did you do in Lebanon? You annihilated what you annihilated.”

    I was certain, recounted Begin, that this was a continuation of his attack against us, but Biden continued: “It was great! It had to be done! If attacks were launched from Canada into the United States, everyone here would have said, ‘Attack all the cities of Canada, and we don’t care if all the civilians get killed.’”

    If so, Begin told us, I wondered what all the shouting was about. It turned out Biden wasn’t shouting about the operation in Lebanon at all, he was angry about what Israel was doing in Judea and Samaria . . .

    As a matter of fact, Israel’s invasion of Lebanon came after a long cease-fire during which very few attacks on Israeli targets were launched from Lebanon, but Israel frequently hit Palestinian targets there, killing hundreds of people. The immediate justification for the invasion was an assassination attempt against Israeli ambassador Shlomo Argov rather than some sort of massive terrorist attack.

    These inconvenient details notwithstanding, Senator Biden’s moral calculus seemed clear enough. So are the disturbing parallels to his support as president for Israel’s indiscriminately murderous bombing campaign in Gaza. Whatever objections Biden might have had to Begin’s settlement policy in the West Bank, he clearly considered Israel, like the United States, to be a special nation with a right to spill oceans of blood in conflicts with lesser adversaries.

    I do wonder, though, what Canadian officials think about the president of the United States saying that any hypothetical attacks from terrorist groups operating in Canada would justify what sounds like an outright genocidal American response. He thought, remember, that it would be a “phenomenal” thing in such a scenario if the United States attacked “all” the cities in Canada, even if “all” the civilians there died. If Biden really said that, it suggests that not only does he consider Lebanese and Palestinian life to be very cheap — a depressing fact, but not a particularly surprising one — but that Canadian lives are in the same category.

    Someone should ask President Biden about these comments now. And while they’re at it, they should see if they can get a comment from Justin Trudeau.

    Ben Burgis is a Jacobin columnist, an adjunct philosophy professor at Rutgers University, and the host of the YouTube show and podcast Give Them An Argument. He’s the author of several books, most recently Christopher Hitchens: What He Got Right, How He Went Wrong, and Why He Still Matters.

    #dystopie #USA #Israël #crise #impérialisme #histoire #Chine

  • Les départs du #Sénégal vers les #Canaries : une société en proie au #désespoir économique, à la #répression politique et à l’ingérence européenne

    La #route_Atlantique fait encore la une, avec une forte augmentation des passages dans les dernières semaines : à peu près 4000 personnes sont arrivées aux Canaries en septembre et plus 6 000 dans les deux premières semaines d’octobre. Mais le phénomène sous-jacent se dessine déjà depuis juin : la plupart des embarcations sur la route Atlantique font leur départ au Sénégal. Ainsi cet été 2023 les deux tiers des voyages se sont faits dans des #pirogues venant du Sénégal, et un tiers seulement en provenance du Maroc et du Sahara Occidental.

    „Ces derniers temps nous revivons une situation des départs du Sénégal qui nous rappelle le phénomène “#Barça_ou_Barsakh” en 2006 – 2008 et en 2020/2021. Ce slogan “Barça ou Barsakh” qui signifie „soit on arrive à Barcelone, soit on meurt“ est le reflet du plus grand désespoir“ explique Saliou Diouf de Boza Fii, une organisation sénégalaise qui lutte pour la liberté de circulation.

    La population sénégalaise et surtout la #jeunesse fait face à un dilemme impossible : rester et mourir à petit feu dans la galère, ou partir dans l’espoir d’avoir des probabilités de vivre dignement en Europe. À la profonde #crise_économique (effondrement des moyens de subsistance en raison de la #surpêche des eaux sénégalaises et des conséquences du #changement_climatique) s’ajoute l’#injustice de la politique européenne des #visas qui sont quasi impossibles à obtenir. La crise politique au Sénégal rend la situation catastrophique : de nombreux-euses manifestant-es sont abusé-es et arbitrairements emprisonné-es, il y a même des morts. Cela pousse les jeunes à quitter le pays, en empruntant les moyens les plus risqués.

    Nous exprimons notre colère face à cette situation est nous sommes en deuil pour les centaines de personnes mortes en mer cet été.

    Pourtant, les autorités sénégalaises ne se mobilisient pas en soutien à la popluation mais reproduisent à l’identique le discours européen contre la migration qui vise à criminaliser et réprimer la #liberté_de_circulation. Le gouvernment sénégalais a créé une entité dénommée #CILEC (#Comité_interministériel_de_lutte_contre_l’émigration_clandestine). Ce dernier est constitué en grande partie de personnes gradées de l’armée Sénégalaise. Le 27 juillet, le gouvernment a adopté le plan d’action #SNLMI (#Stratégie_nationale_de_lutte_contre_la_migration_irrégulière_au_Sénégal) qui consiste à traquer des soit-disant 3passeurs que l’on traite de #trafiquants_d’êtres_humains. Le 4 août 2023 des répresentants de l’Union Européene et du gouvernement du Sénégal ont inauguré un grand bâtiment pour abriter la DPAF (Division de la police de l’air et des frontières). Toutes ces mesures sont prises en pleine #crise_politique dans le pays : une honte et un manque de respect envers la population.

    Ces derniers mois, il y a une série d’actes de répression qui montre comment le gouvernment sénégalais cherche à intimider la population entière, et surtout la population migrante. Les autorités utilisent l’armée,la gendarmerie et la police pour étouffer toute situation qui pourrait amener des polémiques dans le pays, ce qui est illustré par la liste suivante :

    - Le 10 juillet, 101 personnes ont prit départ de Fass Boye, à Thies. Plus d’un mois après, 38 survivants ont ête retrouvé à 275km du Cap-Vert, seuls 7 corps ont été retrouvés. Quand le gouvernement sénégalais a décidé de rapatrier seulements les survivants et de laisser les morts au Cap-Vert, les populations de Fass Boye ont manifesté contre cette décision. Après les manifestations, la gendarmerie est revenue à 3h du matin pour rentrer dans les maisons pour attraper des manifestant-es, les frapper, puis les amener au poste de police.
    – Dans la nuit du 9 au 10 août sur la plage de Diokoul Kaw dans la commune Rufisque à Dakar, une centaine de jeunes Sénégalais se préparaient pour un départ vers les îles Canaries. Le groupe attendait la pirogue au bord de la mer, à environ 2h du matin. La police sénégalaise a repéré le groupe et après des tirs en l’air pour disperser la foule, un agent de la gendarmerie a ouvert le feu sur la foule qui remontait vers les maisons. Malheureusementune balle a atteint par derrière un jeune garçon qui est finalement mort sur le coup. Jusqu’à présent, ce dossier est sans suite.
    – Un groupe de 184 personnes a quitté le Sénégal le 20 août et a été intercepté par la Guardia Civil espagnole dans les eaux mauritaniennes, qui a ensuite effectué un refoulement. Le groupe a été mis dans les mains de la marine sénégalaise le 30 août et a subi de nombreuses maltraitances de la part des agents espagnols et sénégalais. En plus, 8 personnes sont sous enquête de la Division nationale de lutte contre le trafic (DNLT) et on les poursuit pour association de malfaiteurs, complicité de trafic de migrants par la voie maritime et mise en danger de la vie d’autrui.
    - Le 18 septembre à Cayar dans la région de Thiès, un groupe de personnes qui embarquait pour partir aux Canaries a été interpellé par la gendarmerie lors du départ. Mais l’arrestation a fini par des affrontements entre les gendarmes et la population. Comme d’habitude, les gendarmes sont arrivés encore plus tard dans la nuit pour rentrer dans les maisons pour attraper, frapper et puis encore amener les gens au poste de police.

    Ces exemples démontrent que la stratégie du gouvernment est de semer la peur avec la #violence pour intimider et dissuader la popluation de partir. Nous dénonçons cette politique que nous jugeons injuste, violante, barbare et autoritaire.

    Dans l’indignation devant la médiocrité de nos gouvernants, nous continuons à voir nos frères et sœurs mourir sur les routes migratoires. Aujourd’hui les départs du Sénégal font l’actualité des médias internationaux, mais les problèmes datent depuis des décennies, voir des siècles et prennent racine dans l’#exploitation_capitaliste des nos resources, la politique néo-coloniale et meurtrière de l’Union Européenne et l’incompétence de nos gouvernments.

    https://alarmphone.org/fr/2023/10/20/les-departs-du-senegal-vers-les-canaries

    #émigration #facteurs-push #push-factors #migrations #asile #réfugiés #intimidation #dissuasion #mourir_aux_frontières #décès #morts_aux_frontières #capitalisme

    ping @_kg_ @karine4

  • Appel à constituer des greniers des Soulèvements
    https://lessoulevementsdelaterre.org/comites/appel-a-constituer-des-greniers-des-soulevements

    C’est en lisant le texte du comité caennais des Soulèvements de la Terre "Reprendre, Démanteler, Communiser" que nous, membres du Réseau de ravitaillement des luttes du pays rennais et du comité rennais des SDT, avons eu envie de poursuivre les propositions sur la #subsistance qui semblent traverser les comités des SDT nouvellement créés.

    Comme le soulignent les camarades de Caen, la structuration de l’économie capitaliste coupe une majorité de la population de tout moyen d’autosubsistance et son fonctionnement sous sa forme actuelle pousse 8 millions de personnes à dépendre de l’aide alimentaire. Nous pensons qu’il faut continuer à dire et à défendre que l’idéologie bourgeoise repose sur une #dépossession. Les populations ont été dépossédées avec le temps des moyens et des savoir-faire qui leur permettaient d’assurer des formes d’#autonomie_matérielle. C’est cette idéologie qui les oblige, pour survivre, à vendre leur temps et leur énergie sur le marché du travail. Plus cette dépendance au marché est grande et les moyens d’autonomie des populations sont faibles, plus les conditions de l’accumulation capitaliste et le désir de contrôle des classes dirigeantes et possédantes sont satisfaits.

    Or, notre attachement aux biens matériels produits par l’économie capitaliste rend difficile la construction d’une opposition sérieuse à cette perte d’autonomie. Cette situation complexe est résumée par Aurélien Berlan, dans son livre Terre et Liberté :

    "l’impasse socio-écologique dans laquelle nous nous enfonçons tient au fait que nous sommes devenus vitalement dépendants d’un système qui sape à terme les conditions de vie de la plupart des êtres vivants [...] nous en sommes prisonniers, matériellement et mentalement, individuellement et collectivement."

    Dans le même sens, nous pensons qu’il faut aussi questionner la désirabilité du travail de la subsistance. En effet, ce "piège idéologique" de la culture bourgeoise "classe dans le même ensemble le travail servile, le travail paysan et le travail domestique des femmes au foyer modernes et repose sur le mépris envers les processus naturels liés à la vie".

    Nous avons alors ressenti l’importance de nous demander comment se réapproprier et construire collectivement nos conditions d’existence.
    Mais, nous faisons face à un deuxième constat, partagé par le comité de Caen :

    "un isolement des différentes initiatives de résistance, leur morcellement, qui les vouent à l’impuissance : les luttes syndicales paysannes empêtrées dans une forme de corporatisme sectoriel ; les marches pour le climat confrontées à l’impuissance sans horizon des manifestations, même massives, réduites à interpeller les gouvernant.e.s pour qu’ils agissent contre leurs intérêts ; l’inconséquence libérale-libertaire des modes d’action « autonomes » égarés par leur propre dispersion et leur absence de stratégie coordonnée ; les collectifs d’habitant·e·s de territoires en lutte qui mènent des batailles locales contre des projets industriels écocidaires, sans avoir — trop souvent — les moyens de vaincre."

    Face à ce morcellement de nos résistances, il serait merveilleux que la formule médiatique "l’inaction climatique du gouvernement" se vérifie. Or, l’expression est en partie malheureuse : inactifs, ils nous laisseraient la possibilité de nous organiser, de déployer des alternatives. Mais ils attaquent sans répit et de tous les côtés, celui des retraites comme celui des méga-bassines. Les classes dirigeantes et possédantes œuvrent à renforcer les structures qui assurent leur domination, avec d’autant plus d’entrain qu’elles espèrent ainsi échapper aux conséquences les plus dramatiques de la #crise_écologique un peu plus longtemps que les autres. La stratégie est immorale, mais relativement rationnelle, du moins à court terme.
    Face à ce niveau de conflictualité, les alternatives seules sont inoffensives. Mais s’opposer seulement n’est pas non plus suffisant. Il est essentiel que chaque geste d’opposition soit organiquement mêlé à une proposition positive, à l’ébauche du monde que l’on aspire à voir émerger à la place du leur. Il est essentiel stratégiquement mais aussi pour nous, pour que la lutte soit désirable, habitée par des affects joyeux.

    La tentative de construction mutualiste rennaise

    Au sortir de la lutte contre la loi travail en 2016, une partie du milieu #autonome rennais a engagé un travail de réflexion autour des questions d’autonomie, que ce soit le logement, la formation ou l’alimentation. Cette dernière dimension a amené à la création du Cartel des #cantines, qui deviendra par la suite le Réseau de ravitaillement des Luttes (R2R). L’objectif du réseau était alors de répondre pratiquement à la question : "Comment nourrir efficacement les luttes sociales ?" 

    Dès 2016, on veut se donner les moyens de réaliser notre "plan quinquennal" : nourrir 200 personnes deux fois par jour, tout en continuant à faire des cantines pour les événements militants importants (pendant les expulsions de la ZAD, lors de festivals militants, etc.). S’inscrivant dans la dynamique du réseau mutualiste à Rennes le R2R est un outil de la base arrière du mouvement social, qui essaye de construire des bases matérielles solides pour soutenir les fronts de conflictualité du mouvement social.
    On pense, ainsi, dès l’origine, la subsistance de nos luttes. En effet, il nous appartient de ne pas recréer "la contradiction primaire de l’autonomie" (Julien Allavena).
    L’alimentation étant souvent une condition pour qu’une lutte dure, voire qu’elle existe, il nous fallait nous doter d’outils et de réseaux capables d’assurer une collecte ou une production de denrées alimentaires, ainsi que de moyens de les transformer, en quantité importante. Très vite, on se procure le matériel pour organiser des cantines pour plusieurs milliers de personnes ; on prend contact avec des maraîcher·es du coin pour organiser des réseaux de solidarité entre grévistes et producteur.ices ; on remplit chaque semaine un 18m3 avec de la nourriture de recup’ issue de la grande distribution ; on se fait prêter des bouts de champs sur lesquels on cultive de quoi alimenter nos cantines. L’idée est toujours de faire durer ou rendre possible les luttes par l’autonomie alimentaire. L’histoire du mouvement ouvrier montre en effet que c’est une condition pour arracher de grandes victoires.

    #autonomie

  • Les ouvriers agricoles thaïlandais, victimes collatérales des attaques du Hamas
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/10/13/les-ouvriers-agricoles-thailandais-victimes-collaterales-des-attaques-du-ham

    Les ouvriers agricoles thaïlandais, victimes collatérales des attaques du Hamas
    Par Brice Pedroletti(Bangkok, correspondant en Asie du Sud-Est)
    Publié le 13 octobre 2023 à 16h00, modifié le 14 octobre 2023 à 07h13
    Avec 24 morts et 16 personnes présumées kidnappées, la Thaïlande se retrouve au deuxième rang des pays étrangers pour le nombre de victimes derrière les Etats-Unis. Un lourd bilan, qui s’explique par le nombre de migrants thaïlandais travaillant dans l’agriculture en Israël : ils sont environ 30 000 à être employés dans des fermes et des kibboutz, dont 5 000 autour de la bande de Gaza. Ce n’est pas la première fois que cette population compte des victimes : deux ouvriers thaïlandais étaient morts, en mai 2021, après des tirs de roquettes.
    La plupart de ces migrants sont des hommes, originaires de l’Isan, la grande région rurale du nord-est de la Thaïlande, la plus pauvre du royaume, comme Somkuan Pansa-ard. Agé de 39 ans et employé dans une plantation de fruits depuis moins d’un an, l’homme avait eu le temps de parler à sa mère samedi 7 octobre alors que des assaillants fondaient sur son lieu d’habitation. Sa famille a appris dimanche qu’il n’avait pas survécu.
    Une partie des travailleurs thaïlandais tués l’auraient été dans le kibboutz Alumim, où la plupart des habitants auraient eu la vie sauve après de longues heures de combat. « Dans ce kibboutz, les gardes ont réussi à tuer un certain nombre de terroristes du Hamas et à les empêcher d’atteindre les principales zones d’habitation. Malheureusement, un groupe de terroristes a réussi à atteindre les quartiers d’habitation de plusieurs travailleurs agricoles thaïlandais et les a massacrés », rapporte le canal Telegram israélien South first responders qui archive les images envoyées par des équipes de premiers secours. Une vidéo montre l’intérieur de baraquements sens dessus dessous, avec d’épaisses traînées de sang sur le sol.
    Parmi les victimes du kibboutz Alumim figurent aussi dix étudiants népalais, selon Katmandou. Quatre autres, présents au même endroit ce jour-là, ont survécu. Ils faisaient partie d’un programme de onze mois de stages payés qui concernaient 269 étudiants venus de plusieurs universités du pays. La plupart des 5 000 Népalais vivant en Israël sont eux employés dans les services de santé ou d’aide à la personne. La veille de l’attaque, la page Facebook d’un des Népalais qui fait partie de la liste des victimes, Ganesh Nepali, montrait des images du kibboutz, sous le titre « vue nocturne d’Alumim », avec un cœur et deux drapeaux d’Israël : on y voit la haute barrière de sécurité, le ciel qui vire au rose, des allées paisibles bordées de bosquets de fleurs. Ironie du sort, trois jours auparavant, le 3 octobre, il avait écrit un long poste de commentaire sur le couvre-feu qui venait d’être décrété à Nepalgunj, une bourgade népalaise à la frontière indienne, après des incidents entre communautés hindoues et musulmanes locales, en s’accablant de « l’incapacité des personnes religieuses à accepter la culture de l’autre, ce qui conduit à des guerres de religion ».
    Les Thaïlandais font partie des travailleurs étrangers qui ont remplacé les Palestiniens en Israël à mesure que l’emploi de ceux-ci était soumis à des restrictions. Un accord bilatéral en 2012 a formalisé leur recrutement, avec un quota annuel passé à 6 500 ouvriers par an depuis 2022. Ils sont employés pour des contrats de deux ans, renouvelables jusqu’à un maximum de cinq ans et trois mois. Payés environ 1 500 dollars (1 422 euros), ils doivent s’acquitter d’au moins un mois et demi de salaire en « frais d’agence ».Depuis le week-end, l’un de ces travailleurs a livré sur X, anciennement Twitter, sous le pseudonyme de SuperBallAI, le récit de sa fuite avec d’autres migrants. « Plus de vingt-quatre heures se sont écoulées depuis l’incident, et les travailleurs thaïlandais se trouvant dans les zones dangereuses n’ont toujours pas reçu d’aide ni de plan d’évacuation vers une zone sûre », écrit-il le 8 octobre, avant de montrer tout un groupe de migrants qui partent sur un tracteur. Il s’indigne ensuite que son employeur l’ait revendu à un autre sans son accord.
    S’il a finalement réussi à être rapatrié en Thaïlande par un vol arrivé le 12 octobre, il a par ses tweets rappelé une réalité dérangeante : le traitement parfois désinvolte des droits de ces travailleurs étrangers par leurs employeurs. Dans un rapport datant de 2021 sur les droits bafoués des migrants thaïlandais à la santé, l’ONG israélienne de défense des droits des migrants Kav LaOved déplorait que « dans les zones ciblées par les tirs de roquettes lors des escalades du conflit, récemment dans la région de Gaza, les employeurs demandent souvent aux travailleurs de continuer à travailler dans les champs ou dans la ferme, sans abri, même si cela est interdit par le commandement du front intérieur israélien. Cette situation a entraîné de nombreuses blessures et de nombreux décès parmi les travailleurs. Le rapport demande que des abris soient mis à la disposition de tous les travailleurs situés à proximité des zones de combat. » Rien n’indique que ces recommandations aient été suivies. Un deuxième vol de rapatriés thaïlandais, dont certains blessés, est arrivé à Bangkok vendredi 13 octobre, après un premier qui a atterri jeudi. Au moins 5 000 Thaïlandais ont postulé pour quitter le pays depuis les événements de samedi. Samedi matin, le premier ministre Srettha Thavisin a indiqué que la Thaïlande « ne prendrait pas parti » dans le conflit entre Israël et le Hamas.

    #Covid-19#migrant#migration#israel#thailandais#nepalais#travailleursmigrants#conflit#crise#rapatriement#mortalite#sante

  • Fabio De Masi: Verschwörungs-Ökonomie, oder warum es Deutschland schlecht geht
    https://www.berliner-zeitung.de/wirtschaft-verantwortung/fabio-de-masi-verschwoerungs-oekonomie-warum-es-deutschland-schlech

    14.10.2023 von -Fabio De Masi -Unter dem Vorwand, die Inflation zu bekämpfen, nimmt die Bundesregierung eine schwere Wirtschaftskrise in Kauf. Dahinter stecken knallharte Interessen, meint unser Autor.

    Bundeskanzler Olaf Scholz hatte ein Wirtschaftswunder versprochen. Was für eine Blamage: Denn die Ampel-Koalition jagt die Wirtschaft in den Keller, um dann Maßnahmen gegen Wachstumsbremsen zu fordern. Dieser Wahnsinn hat Methode. Dabei sitzen die Wachstumsbremsen auf der Regierungsbank. Olaf Scholz, Robert Habeck und Christian Lindner sind eine in Zahlen gegossene wirtschaftliche Trümmertruppe.

    So meint Finanzminister Christian Lindner, es brauche eine Bürokratie-Pause, als gäbe es Bürokratie nur in Deutschland. Wie soll zu viel Bürokratie erklären, warum Deutschland von der internationalen Wirtschaftsentwicklung abgehängt wird? Man darf schon glücklich sein, dass Lindner die verheerende wirtschaftliche Bilanz seiner Regierung nicht mit kosmischen Schwingungen erklärt.

    Deutschland ist die einzige große Volkswirtschaft, die schrumpft

    Lindner kritisiert zwar die Abschaffung von Leistungstests bei den Bundesjugendspielen, aber würde ökonomisch schon am Binden der Turnschuhe in der Umkleidekabine scheitern. Spanien hat etwa mit gezielten Eingriffen in den Markt, wie einer Besteuerung von Extragewinnen, Preisbremsen sowie Subventionen des öffentlichen Nahverkehrs die Wirtschaft angekurbelt und die Inflation viel erfolgreicher bekämpft als Deutschland.

    Auch China, die USA und Japan nehmen staatliche Defizite in Kauf, um in Zukunftstechnologien zu investieren. Die Inflationsraten gehen dabei international zurück. Deutschland ist die einzige größere Volkswirtschaft, die nominale Staatsausgaben senkt (mit Ausnahme der wachsenden Rüstungsausgaben), und die einzige größere Volkswirtschaft, die schrumpft.

    Lindner behauptet mit seiner Verschwörungsökonomie gegen jede Evidenz, es brauche eine Absenkung der Staatsausgaben, um die Inflation zu bekämpfen. Dabei haben wir es mit einer Angebots- oder Gewinninflation zu tun, die nicht durch zu hohe Nachfrage ausgelöst wurde. Zudem stellte der Internationale Währungsfonds bereits 2009 in einer groß angelegten Länderstudie unter dem Titel „Public Debt, Money Supply and Inflation“ fest, dass für Industrienationen kein Zusammenhang zwischen Staatsverschuldung und Inflation bestünde. Und es ist noch nicht einmal gesichert, dass eine Kürzung der Staatsausgaben die Staatsverschuldung senkt. Es ist nämlich davon auszugehen, dass die negativen Effekte auf das Bruttoinlandsprodukt auch zu Erhöhung der Arbeitslosigkeit, höheren Sozialtransfers und Verringerung der Steuereinnahmen führen werden.

    Laut der Gemeinschaftsdiagnose der führenden Wirtschaftsforschungsinstitute brechen die Investitionen in Forschung und Entwicklung in Deutschland durch die Kürzungsorgie und den wirtschaftspolitischen Salafismus der Ampel-Regierung massiv ein.

    Lindner verkündet, man müsse die Wachstumsbremsen lösen, aber er entzieht der Bevölkerung über Steuererhöhungen auf Gas, Fernwärme und Speisen in der Gastronomie zehn Milliarden Euro an Kaufkraft und kürzt alles, was nicht bei drei auf dem Baum ist. Die Verringerung von Staatsausgaben in einer schwächelnden Wirtschaft, bedeutet immer auch, dem Privatsektor die Einnahmen zu entziehen. Angesichts des Staatsversagens von Deutscher Bahn, bis zur Unterbringung und Integration von Flüchtlingen, fragt man sich, ob es das Ziel der Ampel ist, der Trümmertruppe von der Alternative für Deutschland (AfD) noch ein paar Prozentpunkte bei den Wahlen obendrauf zu packen.

    Die Lobbyisten der Arbeitslosigkeit

    Es ist davon auszugehen, dass die Ampel-Regierung genau weiß, was sie tut. Der australische Investor Tim Gurner, Gründer der Gurner Group, die Luxus-Immobilien entwickelt, hat kürzlich in schonungsloser Offenheit auf den Punkt gebracht, weshalb Notenbanken wie die Europäische Zentralbank (EZB) versuchen, den Energie-Preisschock und die Profit-Inflation, mit fragwürdigen Zinserhöhungen zu bekämpfen und weshalb die Ampel-Koalition die Staatsausgaben kürzt, bis es kracht.

    Es geht darum, die Arbeitslosigkeit zu erhöhen, um die Profite der oberen ein Prozent abzusichern. Diese Rentiers, die über große Aktienpakte verfügen, aber nur selten selbst etwas Unternehmerisches schaffen, erwarten ihre Renditen wie ein Zeitungsabo im Briefkasten. Und zwar nicht durch sinnvolle Prozess- und Produktinnovationen oder „schöpferische Zerstörung“, wie es der österreichische Ökonom Joseph Schumpeter nannte, sondern durch Eigentum und Wirtschaftsmacht.

    Gurner behauptete auf dem „Property Summit“ der australischen Financial Review, die Beschäftigten seien durch die Corona-Krise zu arrogant geworden und würden für ihr Geld zu wenig leisten. Dies habe die Produktivität negativ beeinträchtigt. Um dies zu ändern, forderte Gurner, dass die Arbeitslosigkeit „um 40 oder 50 Prozent steigen“ müsse. Der Wirtschaft müssten Schmerzen zugefügt werden.

    Es sei zu einem systematischen Wandel gekommen, wonach die Beschäftigten denken würden, die „Arbeitgeber“ (ein fragwürdiger Begriff, schließlich stellen die Beschäftigten ja ihre Arbeitskraft zur Verfügung) würden für sie arbeiten und nicht umgekehrt. Sie würden in dem Irrglauben leben, dass die Unternehmer ihnen dankbar sein müssten, dass sie für sie arbeiten, und nicht umgekehrt.

    Gurner fuhr fort, man müsse „diese Attitüde töten“. Und dies könne nur gelingen, indem man der Wirtschaft weh tue. Dies sei, was die Regierungen weltweit derzeit durch Verringerung von Staatsausgaben versuchen würden. Erste Erfolge seinen sichtbar. Entlassungen würden zunehmen und es gäbe nun „weniger Arroganz auf dem Arbeitsmarkt“. Was nach einer durchgeknallten Verschwörungstheorie klingt, ist der Kern wirtschaftsliberaler Ideologie, die versucht, zu vernebeln, dass es in der Wirtschaftstheorie und in der Wirtschaftspolitik immer auch um Interessen geht.
    Das Gespenst der Inflation

    Laut den Theorien der marktradikalen Ökonomen, die in den vergangenen Jahrzehnten den Ton angaben, ist Inflation vor allem das Ergebnis von zu viel Geld oder zu viel Nachfrage im System. Wenn also zu viel Geld zu wenige Waren jagt, erhöhen die Unternehmer die Preise. Daher müssten bei Inflation die Zinsen und die Arbeitslosigkeit erhöht werden. Doch zum Beispiel in den USA steigt die Beschäftigung seit einem Jahr, während die Inflation zurückgeht. Für keynesianische Ökonomen, die auf staatliche Eingriffe zur Stützung der Nachfrage setzen, ist eine Nachfrage-Inflation zwar denkbar, wenn Vollbeschäftigung herrscht und die Ökonomie überhitzt. Doch meistens herrscht Unterbeschäftigung. Daher führen Keynesianer Inflation vor allem auf gestiegene Kosten oder Konflikte zurück.

    So nutzten bestimmte Sektoren etwa den Energiepreisschock, um Extra-Profite durchzusetzen. Dies gelingt einzelnen Unternehmen nur, wenn sie entweder über eine außergewöhnliche Marktmacht verfügen oder sie wissen, dass andere Unternehmen wegen eines externen Schocks (Energiepreise) ebenso die Preise erhöhen. Wenn sie nämlich als Einzige die Preise erhöhen würden, verlören sie Marktanteile an Wettbewerber. Bei Kostenschocks, die viele Unternehmen betreffen, werden die Unternehmen hingegen versuchen, die Preise stärker zu erhöhen als ihre Kosten gestiegen sind. Wenn nun wiederum die Gewerkschaften stark genug sind, um die Löhne zu erhöhen und ihren Kaufkraftverlust auszugleichen, werden die Unternehmen wieder mit Preiserhöhungen auf die höheren Lohnkosten reagieren. So die Theorie. Es droht dann eine Lohn-Preis-Spirale.

    Nun ist die aktuelle Inflation aber nicht durch zu viel Nachfrage zu erklären und die Gewerkschaften sind nach Jahren der „Arbeitsmarktreformen“ zu schwach, um selbst bei hoher Beschäftigung eine eskalierende Lohn-Preis-Spirale auszulösen. Japan pumpte in den vergangenen Jahrzehnten viel billiges Geld der Zentralbank in die Banken, aber die Inflation war dort niedriger als in Europa. Denn das Geld der Banken zirkuliert zwischen den Banken oder befeuert zuweilen die Preise von Immobilien oder Aktien. Es treibt aber nicht auf breiter Front die Inflation auf den Gütermärkten.

    Die USA investieren als Reaktion auf die Inflation sogar vermehrt in Zukunftstechnologien (Inflation Reduction Act), um Engpässe zu überwinden. Spanien gelang es mit einer Mitte-links-Regierung, die Inflation erfolgreicher als das durch die Ampel angerichtete Chaos zu dämpfen: durch Energiepreis- und Mietendeckel, Steuersenkungen auf Nahrungsmittel sowie Subventionen für den öffentlichen Nahverkehr – also durch mehr Staatsausgaben.
    Operation gelungen, Patient tot

    Der Preisschock des Ukraine-Kriegs wurde eher durch eine Profit- oder Angebotsinflation ausgelöst. Die Corona-Krise hat Wertschöpfungsketten zerrüttet, der Wirtschaftskrieg hat Kostenschocks verursacht und unsere Energiekapazitäten sind zu knapp. Daher müsste mehr und nicht weniger investiert werden. Die Ampel will aber in der Krise kürzen und schickt die Wirtschaft ins Koma. Die Zinserhöhungen der EZB bremsen die Wirtschaft zusätzlich, da sie Investitionen verteuern und Zinskosten erhöhen. Es ist derzeit umstritten, wie groß der Einfluss der Zinsen auf die vorübergehende Schwächung des Wohnungsbaus war. Theoretisch können höhere Zinskosten sogar die Preise kurzfristig in die Höhe treiben.

    Doch langfristig führt eine Krise zu sinkender Inflation – aber eben zum Preis einer stagnierenden Wirtschaft und zunehmender Arbeitslosigkeit. Es ist, wie einen Krebspatienten mit dem Hammer zu erschlagen. Operation gelungen, Patient tot. Sinnvoller wäre es, etwa Extragewinne abzuschöpfen, Marktmacht zu bekämpfen und wie in Spanien durch Preisdeckel und Senkung der Mehrwertsteuer auf Lebensmittel die Preise zu dämpfen.

    Zurück zu Investor Gurner. Was er beschreibt, ist also seit Jahrzehnten Teil der ökonomischen Theorie und Praxis. Krisen – ob Finanzkrisen oder Preisschocks – lösen Verteilungskonflikte aus. In den Jahrzehnten bis zur Finanzkrise hat der Anteil der Gewinne am Volkseinkommen zulasten der Löhne immer weiter zugenommen. Die höheren Profite führten aber nicht zu höheren, sondern niedrigeren Investitionen, gemessen am Bruttoinlandsprodukt. Seit der Finanzkrise wurde diese Entwicklung leicht korrigiert, auch wenn die Lohnspreizung durch Niedriglöhne zunahm. Die Corona-Krise und der Wirtschaftskrieg läuteten eine neue Phase des modernen Klassenkampfes ein. Die Zentralbanken traten nach den Corona-Milliarden auf die Bremse und die Ampel-Koalition will in der Krise kürzen.

    Die Rentiers fordern ihren ökonomischen Tribut. So wie früher Priester Opfergaben forderten, um die Götter zu besänftigen (und dann das Lamm heimlich selbst verspeisten), fordern die Rentiers Opfer, um „die Märkte“ zu befriedigen.

    Was dahinter steckt, hat niemand besser auf den Punkt gebracht als der konservative britische Zentralbanker Sir Alan Budd, als er über die konservative Revolution unter Margaret Thatcher sprach: „Es mag Leute gegeben haben, die die eigentlichen politischen Entscheidungen getroffen haben, die nicht einen Moment lang geglaubt haben, dass dies der korrekte Weg ist, um die Inflation zu senken. Sie sahen jedoch, dass dies ein sehr, sehr guter Weg wäre, um die Arbeitslosigkeit zu erhöhen, und die Erhöhung der Arbeitslosigkeit war ein äußerst wünschenswerter Weg, um die Stärke der Arbeiterklasse zu verringern – wenn man so will. Es wurde eine Krise des Kapitalismus herbeigeführt, um in marxistischer Terminologie eine Reservearmee von Arbeitskräften zu schaffen, die es den Kapitalisten seitdem ermöglicht, hohe Gewinne zu erzielen.“

    Genau darum geht es: Nicht um bessere wirtschaftliche Performance, sondern um schlechtere wirtschaftliche Performance, um die Arbeitslosigkeit zu erhöhen, die Löhne zu drücken und höhere Profite für Wenige durchzusetzen. Im modernen Finanzkapitalismus bedeutet dies: Shareholder-Value für die Finanzinvestoren (Rentiers). Und zwar auch dann, wenn der Unternehmenssektor insgesamt unter der Krise leidet. Gurner spricht also offen aus, was die Geschäftsgrundlage im Finanzkapitalismus ist.

    Der brillante polnische Ökonom Michael Kalecki hat über dieses systemische Interesse der Wirtschaftsmächtigen an Arbeitslosigkeit einst in Cambridge eine berühmte Vorlesung unter dem Titel „Politische Aspekte der Vollbeschäftigung“ gehalten. Und der US-Investor Warren Buffett wusste: „Es herrscht Klassenkrieg, richtig, aber es ist meine Klasse, die Klasse der Reichen, die Krieg führt, und wir gewinnen.“

    ZUM AUTOR
    Fabio De Masi war Mitglied des Deutschen Bundestages für Die Linke sowie des Europäischen Parlaments und machte sich dort bei der Aufklärung von Finanzskandalen – etwa um den Zahlungsdienstleister Wirecard – einen Namen. Er ist Kolumnist bei der Berliner Zeitung.

    #Aliemagne #économie #crise #chomage

  • Le poste-frontière de Rafah, porte de sortie de Gaza vers l’Egypte, sous un déluge de feu israélien
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/10/11/rafah-poste-frontiere-strategique-entre-l-egypte-et-gaza_6193751_3210.html

    Le poste-frontière de Rafah, porte de sortie de Gaza vers l’Egypte, sous un déluge de feu israélien
    Bombardé à plusieurs reprises, le seul point de sortie de l’enclave non contrôlé par Israël est l’objet de toutes les attentions. Le Caire redoute que les Gazaouis, paniqués et privés de tout, se massent à sa frontière.
    Par Laure Stephan(Beyrouth, correspondance)
    Publié hier à 10h54, modifié hier à 14h59
    Arrêt, reprise, arrêt. L’activité au poste-frontière de Rafah reliant l’Egypte à la bande de Gaza, soumise à un déluge de feu israélien après l’offensive massive lancée par le Hamas samedi 7 octobre, est en dents de scie. Les abords de cet unique point de passage non contrôlé par Israël ont été bombardés à deux reprises pour la seule journée de mardi, rapportent des médias égyptiens, citant des témoins sur place et des sources sécuritaires. Selon eux, les frappes israéliennes ont eu lieu du côté palestinien de Rafah et l’activité a été suspendue depuis la dernière salve. Le premier bombardement, lundi soir, avait endommagé l’axe routier.
    « Aux Gazaouis qui le peuvent, je conseille de sortir [de l’enclave] », déclarait, mardi, un porte-parole de l’armée israélienne en assurant que « le point de passage de Rafah est ouvert ». Quelques heures plus tard, sur X (anciennement Twitter), Avichay Adraee, un autre porte-parole de Tsahal, revenait sur ces déclarations : « Il n’y a aucune intention israélienne officielle de diriger les habitants de la bande de Gaza vers le territoire égyptien (…). Les habitants sont dirigés vers des zones et des abris à l’intérieur des frontières de la bande de Gaza. »
    La menace qui plane sur le poste-frontière de Rafah est un motif d’inquiétude pour les autorités égyptiennes. Elles ne peuvent, aux yeux de leur opinion publique, laisser l’enclave totalement isolée du reste du monde et veulent qu’un couloir humanitaire soit maintenu. En l’absence de ce couloir, Le Caire redoute qu’une population, paniquée et privée de tout, se masse à sa frontière – ce qui n’est pas encore le cas. Mardi, l’entrée en Egypte restait soumise à des autorisations. Elle est d’ordinaire réservée, le plus souvent, aux Palestiniens ayant besoin de soins médicaux importants ou transitant par le Sinaï pour voyager vers l’étranger.
    L’Egypte et la Jordanie ont annoncé leur intention de faire entrer de l’aide humanitaire par Rafah. Le roi Abdallah II a parlé, mardi, d’un acheminement à venir « en coordination avec l’Egypte ». Le Caire, par ailleurs sollicité par les organisations internationales pour un corridor humanitaire, veut faire rentrer de la nourriture à Gaza. « Les deux pays affichent leur détermination en ce sens. Le sort des convois qu’ils affréteront sera un test de ce qui est possible ou pas, depuis que les Israéliens ont décrété, lundi, le blocus total de Gaza », affirme, depuis la capitale égyptienne, le sociologue Said Sadek. Le Croissant-Rouge égyptien avait pu acheminer de l’aide médicale dans l’enclave palestinienne, dimanche soir. Mais, selon plusieurs médias, les frappes de lundi et de mardi près du poste-frontière ont contraint d’autres camions d’aide à faire demi-tour.
    Les bombardements israéliens sur la bande de Gaza ont poussé l’armée égyptienne à renforcer sa présence le long de la frontière. Côté humanitaire, les autorités locales du gouvernorat du Nord-Sinaï ont anticipé plusieurs scénarios pour fournir une aide d’urgence destinée à entrer à Gaza. Selon le site Mada Masr, un plan d’accueil, prévoyant l’hébergement de réfugiés sous des tentes ou dans des bâtiments publics, est aussi en discussion ; il ne sera activé qu’avec l’aval du président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, et sous haute surveillance de l’armée, qui craint des débordements.
    Alors que le Sinaï, seule voie de sortie possible de l’enfer de Gaza, abrite de longue date des réfugiés palestiniens, Le Caire redoute un nouvel afflux. « L’Egypte ne permettra pas que la cause palestinienne soit liquidée aux dépens d’autres [des Egyptiens] », a affirmé, mardi, Abdel Fattah Al-Sissi. « Si Gaza est entièrement détruite, où retourneraient les réfugiés ? L’offensive menée par Israël à Gaza a réactivé la peur que le Sinaï puisse être donné comme terre aux Palestiniens en échange de financements pour l’Egypte. Cette crainte n’est pas nouvelle. Un tel plan est inacceptable aux yeux de la population », commente Said Sadek.
    Il n’y a pas eu de vastes manifestations en Egypte de soutien aux Palestiniens – comme cela s’était produit du temps de Hosni Moubarak, lors de la guerre de 2009 entre Gaza et Israël –, tout rassemblement populaire étant aujourd’hui interdit. Mais, lors d’un récent match de football, des supporteurs du club Al-Ahly ont scandé des slogans de solidarité avec les Palestiniens sous les bombes. L’opinion publique reste très hostile aux accords de paix signés entre l’Egypte et Israël. Traditionnel médiateur lors de précédents conflits à Gaza, disposant de canaux avec le Hamas, l’Egypte s’active sur le plan diplomatique pour éviter une escalade dans la déflagration en cours. Le Caire devait en outre accueillir, mercredi, une réunion des ministres des affaires étrangères de la Ligue arabe

    #Covid-19#migrant#migration#gaza#palestinien#israel#frontiere#egypte#sinai#refugie#crise#humanitaire#sante

  • Au #Tchad, « urgence humanitaire majeure » pour les #réfugiés_soudanais

    "Les besoins humanitaires empirent chaque jour" pour les quelque 400 000 réfugiés soudanais qui ont fui les combats vers le Tchad voisin, a alerté mercredi l’ONG Handicap International, affirmant que "1 500 à 2 000 personnes traversent chaque jour la frontière".

    Selon l’ONG Handicap International, ces personnes « vivent dans des conditions désastreuses, manquant de tout, notamment d’eau, de nourriture, d’abris et de soins médicaux ».

    "Les besoins humanitaires empirent chaque jour" pour les quelque 400 000 réfugiés soudanais qui ont fui les combats vers le Tchad voisin, a alerté mercredi l’ONG Handicap International, affirmant que "1 500 à 2 000 personnes traversent chaque jour la frontière".

    Ces personnes "vivent dans des conditions désastreuses manquant de tout, notamment d’eau, de nourriture, d’abris, de soins médicaux..." et "les quelques ONG présentes sur place (...) font face à une urgence humanitaire majeure qui se détériorera sans un soutien immédiat et conséquent des États bailleurs", précise l’organisation dans un communiqué.

    Au total, plus de 400 000 personnes sont aujourd’hui réfugiées au Tchad, selon le bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (UNHCR) – dont 86% sont des femmes et des enfants.

    Chaque jour, nombre d’entre eux continuent de traverser la frontière après des kilomètres de marche pour fuir les sanglants combats au Soudan déclenchés le 15 avril entre l’armée et les paramilitaires, avant que les miliciens tribaux ne se jettent eux aussi dans la bataille.

    Le Tchad est le troisième pays le moins développé au monde selon l’ONU et son système de santé à genoux ne peut souvent rien pour les plus fragiles.

    Avant la dernière guerre au Soudan, le pays accueillait déjà quelque 410 000 Soudanais ayant fui la guerre du Darfour (province occidentale du Soudan) dans les années 2000, ainsi que des dizaines de milliers de réfugiés du Cameroun dans l’ouest et de Centrafrique dans le sud.

    Selon les projections de l’ONU, 200 000 nouveaux réfugiés du Soudan pourraient encore arriver bientôt.

    https://fr.africanews.com/2023/10/06/tchad-urgence-humanitaire-majeure-pour-les-refugies-soudanais

    #crise_humanitaire #asile #migrations #réfugiés #Soudan #chiffres #statistiques

  • Les catastrophes climatiques ont entraîné plus de 43 millions de déplacements d’enfants en six ans
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/10/06/les-catastrophes-climatiques-ont-entraine-plus-de-43-millions-de-deplacement

    Les catastrophes climatiques ont entraîné plus de 43 millions de déplacements d’enfants en six ans
    Chaque jour, 20 000 enfants sont obligés d’abandonner leur foyer à cause d’inondations, de tempêtes, de sécheresses ou d’incendies, alerte l’Unicef.
    Par Stéphane Mandard
    Publié le 06 octobre 2023 à 02h00, modifié le 06 octobre 2023 à 08h05
    C’est l’une des conséquences les moins documentées du dérèglement climatique et de sa litanie d’événements extrêmes. Inondations, tempêtes, sécheresses, feux de forêt… les catastrophes météorologiques ont entraîné 43,1 millions de déplacements d’enfants dans le monde entre 2016 et 2021, soit environ 20 000 enfants obligés d’abandonner leur foyer chaque jour, alerte le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) dans un rapport publié vendredi 6 octobre.
    Cette étude constitue la première cartographie mondiale d’un phénomène amené à s’amplifier avec l’aggravation du réchauffement. Elle s’appuie sur les données de l’Observatoire des situations de déplacements internes (IDMC). Entre 2016 et 2021, l’IDMC a identifié environ 135 millions de déplacements liés à plus de 8 000 événements climatiques. L’Unicef a croisé ces informations avec les données démographiques des pays concernés pour tenter de quantifier le nombre d’enfants concernés par ces déplacements, un même enfant pouvant être déplacé plusieurs fois. En raison d’un manque de données, le chiffre de 43 millions est sans doute « largement sous-estimé », prévient l’Unicef.
    Quarante-quatre pays sont concernés. En valeur absolue, les Philippines (9,7 millions), l’Inde (6,7 millions) et la Chine (6,4 millions) sont les trois pays qui ont enregistré le plus grand nombre de déplacements d’enfants. Cela s’explique par leur situation géographique, qui les met en proie à des aléas météorologiques extrêmes (inondations, cyclones), par l’importance de leur population infantile et également par de meilleurs systèmes d’alerte précoce et capacités d’évacuation.
    La photographie est radicalement différente en prenant en compte la taille relative de la population infantile dans les pays concernés par ces déplacements forcés : les petits Etats insulaires et les pays de la Corne de l’Afrique paient alors le plus lourd tribut.En Dominique, la part d’enfants déplacés à la suite de tempêtes tropicales atteint 76 %. Elle s’élève à 31 % à Cuba ou encore 25 % au Vanuatu, où 34 000 enfants ont dû être évacués lors du cyclone Harold en 2020. Avec respectivement 12 % et 11 % de leur population infantile, le Soudan du Sud et la Somalie ont été les plus touchés par les inondations.
    Inondations et tempêtes sont les deux principales causes de déplacement. Ces catastrophes représentent 95 % des déplacements (21,2 millions attribuables aux tempêtes, 19,7 millions aux inondations) enregistrés entre 2016 et 2021. Une proportion qui s’explique en partie parce que ces événements climatiques font l’objet d’un meilleur signalement et d’évacuations préventives, précise l’Unicef.
    Les sécheresses – pour lesquelles les données sont plus compliquées à collecter et les chiffres largement sous-estimés – ont provoqué plus de 1,3 million de déplacements sur la même période, dont plus de la moitié (730 000) en Somalie, 340 000 en Ethiopie ou encore 190 000 en Afghanistan.
    Quant aux feux de forêt, ils ont conduit à environ 810 000 déplacements, dont plus d’un tiers pour la seule année 2020. Ils concernent davantage les pays industrialisés : le Canada, Ies Etats-Unis et Israël ont enregistré le plus grand nombre de déplacements liés aux incendies sur la période étudiée.
    Les conséquences de ces déplacements ne sont pas le mêmes que l’on vive dans un pays développé ou déjà confronté à des crises (pauvreté, conflits). Si le rapport souligne qu’ils permettent de sauver des vies, fuir une catastrophe, être arraché à son foyer – en étant parfois séparé de ses parents – place les enfants dans des situations de grande vulnérabilité (déscolarisation, accès aux soins limités, malnutrition, exploitation ou encore violence) et de grande détresse psychologique (anxiété, dépression, stress post-traumatique).« Il est terrifiant pour n’importe quel enfant de voir un feu de forêt, une tempête ou une inondation s’abattre sur sa communauté, commente Catherine Russel, la directrice générale de l’Unicef. Pour ceux qui sont obligés de fuir, la peur et les répercussions engendrées par de telles catastrophes peuvent être particulièrement dévastatrices avec l’inquiétude de savoir s’ils pourront un jour rentrer chez eux, reprendre l’école ou s’ils seront contraints de repartir. »Ces déplacements vont s’amplifier avec l’intensification des catastrophes climatiques, prévient l’Unicef. Selon le modèle de prédiction développé par l’IDMC, et sur la base des données actuelles, les seules inondations fluviales pourraient entraîner le déplacement de près de 96 millions d’enfants au cours des trente prochaines années, soit plus de 3 millions chaque année. Là aussi, l’Unicef ajoute que ces prévisions sont très certainement sous-estimées. Aussi, en amont de la COP28, qui doit se tenir en novembre à Dubaï, l’institution onusienne exhorte les gouvernements à ajouter la question de la protection des enfants à l’ordre de leurs priorités d’action contre le changement climatique.

    #Covid-19#migrant#migration#monde#deplaceinterne#crise#humanitaire#environnement#sante#santementale#climat#UNICEF#COP28

  • Au Tchad, une « urgence humanitaire majeure » pour les 400 000 réfugiés soudanais
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/10/06/au-tchad-une-urgence-humanitaire-majeure-pour-les-400-000-refugies-soudanais

    Au Tchad, une « urgence humanitaire majeure » pour les 400 000 réfugiés soudanais
    Selon l’ONG Handicap International, ces personnes « vivent dans des conditions désastreuses, manquant de tout, notamment d’eau, de nourriture, d’abris et de soins médicaux ».
    Le Monde avec AFP
    Publié hier à 11h15, modifié hier à 11h30
    « Les besoins humanitaires empirent chaque jour » pour les quelque 400 000 réfugiés soudanais qui ont fui les combats vers le Tchad voisin, a alerté l’ONG Handicap International, mercredi 4 octobre, affirmant que « de 1 500 à 2 000 personnes traversent chaque jour la frontière ». Ces personnes « vivent dans des conditions désastreuses, manquant de tout, notamment d’eau, de nourriture, d’abris, de soins médicaux », et « les quelques ONG présentes sur place […] font face à une urgence humanitaire majeure qui se détériorera sans un soutien immédiat et conséquent des Etats bailleurs », précise l’organisation dans un communiqué.
    Au total, plus de 400 000 personnes sont aujourd’hui réfugiées au Tchad, selon l’ONU, dont 86 % sont des femmes et des enfants. Chaque jour, nombre d’entre eux continuent de traverser la frontière après des kilomètres de marche pour fuir les sanglants combats au Soudan, déclenchés le 15 avril entre l’armée et les paramilitaires, avant que les miliciens tribaux ne se jettent eux aussi dans la bataille. Le Tchad est le troisième pays le moins développé au monde, selon l’ONU, et son système de santé, à genoux, ne peut souvent rien pour les plus fragiles. Avant cette nouvelle guerre, le pays accueillait déjà quelque 410 000 Soudanais ayant fui le conflit au Darfour (ouest) dans les années 2000, ainsi que des dizaines de milliers de réfugiés du Cameroun et de Centrafrique. Selon les projections de l’ONU, 200 000 nouveaux réfugiés du Soudan pourraient encore arriver bientôt.
    Le Monde avec AFP

    #Covid-19#migrant#migration#tchad#crise#humanitaire#refugiesoudan#darfour#sante#frontiere#onu

  • Les pays de l’UE s’accordent sur des règles pour répondre aux crises migratoires
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/10/04/les-pays-de-l-ue-s-accordent-sur-des-regles-pour-repondre-aux-crises-migrato

    Les pays de l’UE s’accordent sur des règles pour répondre aux crises migratoires. Cet accord s’inscrit en préambule du conseil européen de Grenade, qui débute jeudi dans la ville espagnole, et qui a pour ambition de sceller un nouveau pacte européen sur la migration et l’asile.
    Le Monde avec Reuters
    Publié le 04 octobre 2023 à 16h08
    Les représentants des vingt-sept Etats membres de l’Union européenne (UE) à Bruxelles sont parvenus mercredi 4 octobre à un accord sur la répartition de la prise en charge des réfugiés et des migrants dans les pays en situation de crise, une annonce qui intervient alors que les Vingt-Sept devraient sceller à Grenade cette semaine le pacte européen sur la migration et l’asile, après quatre ans de négociations. L’accord annoncé mercredi prévoit notamment que les Etats membres qui font face à un nombre important d’arrivées sur leur territoire soient en mesure d’accélérer les procédures et solliciter la solidarité des autres pays de l’UE, en termes de relocalisation des demandeurs d’asile ou d’aide financière.
    « Il s’agit d’un véritable changement de la donne qui nous permet de faire avancer les négociations », a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, dans un message publié sur X (ex-Twitter). La ministre de l’immigration suédoise, Maria Malmer Stenergard, s’est quant à elle félicitée « que les Etats membres se soient mis d’accord sur le règlement de crise, qui est une pièce importante du puzzle du pacte sur l’immigration et l’asile », ajoutant « [pouvoir] maintenant passer aux négociations entre le Conseil, la Commission et le Parlement européen. Il est important de mettre le pacte [sur l’immigration et l’asile] en place, afin de garantir l’ordre aux frontières extérieures de l’UE et de réduire les flux ».
    En effet, l’accord scellé mercredi servira de base aux négociations entre les Etats membres et le Parlement européen, en permettant aux pays d’adapter les règles en matière d’asile et de migration en temps de crise. Les vingt-sept chefs d’Etats de l’UE doivent se réunir en fin de semaine à Grenade, en Espagne, afin d’adopter un nouveau pacte migratoire européen. Les ministres de l’intérieur réunis la semaine dernière à Bruxelles n’étaient pas parvenus à un accord en raison d’un différend concernant les ONG qui sauvent des personnes en mer. L’Union européenne souhaite parvenir à la signature du pacte avant des élections-clés en Allemagne et en Pologne et des élections parlementaires européennes en 2024. Des pays tels que la Pologne et la Hongrie restent fermement opposés à l’accueil de toute personne en provenance du Moyen-Orient et d’Afrique, mais les membres de l’Union européenne peuvent toutefois parvenir à un accord à la majorité.

    #Covid-19#migrant#migration#ue#pactemigratoire#immigration#asile#accueil#crise

  • La Côte d’Ivoire se défend d’être un des principaux pourvoyeurs de migrants en Europe
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/10/04/la-cote-d-ivoire-se-defend-d-etre-un-des-principaux-pourvoyeurs-de-migrants-

    La Côte d’Ivoire se défend d’être un des principaux pourvoyeurs de migrants en Europe
    Selon l’agence européenne Frontex, près de 14 000 Ivoiriens figurent parmi les exilés ayant débarqué en septembre sur l’île italienne de Lampedusa. Les autorités ivoiriennes contestent ces chiffres et envisagent de mettre en place des visas avec certains pays maghrébins.
    Par Marine Jeannin(Abidjan, correspondance)
    Publié le 04 octobre 2023 à 07h30
    Alors qu’en Italie, les arrivées irrégulières de migrants en provenance d’Afrique du Nord ont quasiment doublé entre janvier et août par rapport à la même période en 2022, la Côte d’Ivoire réfute la présence en nombre de ses ressortissants dans leurs rangs. Selon le recensement de l’agence européenne Frontex, 14 000 Ivoiriens – 12 500 selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) – figurent parmi les exilés ayant débarqué en septembre en Europe. La Côte d’Ivoire est d’après ces statistiques le deuxième pays pourvoyeur de migrants clandestins vers l’Europe après la Guinée. Au cours d’un point presse consacré au sujet, lundi 2 octobre à Abidjan, le ministre ivoirien de l’intérieur, Vagondo Diomandé, s’est offusqué d’« une situation qui tend à ternir l’image de notre pays » et a contredit les chiffres donnés par Frontex et l’OIM. Ces « accusations portées contre notre pays » ne reposent, selon le ministre que sur les déclarations des personnes enregistrées par les services d’immigration italiens. « Aucune vérification n’a été effectuée avec le concours des services compétents de la Côte d’Ivoire pour s’assurer de la réalité de la nationalité ivoirienne de ces migrants, ainsi que le prévoit l’accord multilatéral conclu par notre pays avec l’Union européenne », a-t-il pointé. En somme, selon lui, beaucoup de migrants se diraient Ivoiriens mais seraient en réalité d’une autre nationalité.
    Pour appuyer son propos, M. Diomandé a ensuite énuméré les actions du gouvernement ivoirien pour lutter contre l’immigration clandestine : « amélioration des conditions de vie et de travail des populations », accords passés avec l’Europe, renforcement des mesures de contrôle et de surveillance aux postes-frontières, démantèlement de certaines filières… ainsi que l’envoi de missions d’identification dans les pays européens « chaque fois que cela s’est avéré nécessaire », et prochainement à Lampedusa. Selon le ministre, lors de ces précédentes missions d’identification, la nationalité ivoirienne a été confirmée pour moins de 15 % des demandeurs d’asile « présumés ivoiriens » entre 2009 et 2018.
    Se faire passer pour un Ivoirien ? Pareille stratégie peut sembler étonnante de la part des exilés. En Afrique de l’Ouest, les ressortissants des pays du Sahel, une région en proie aux attaques terroristes et aux conflits armés, sont vraisemblablement plus à même de recevoir l’asile en Europe que les Ivoiriens, qui n’ont plus droit au statut de réfugié depuis juin 2022. Une information manifestement ignorée par la majorité des demandeurs d’asile.
    « Jusqu’au coup d’Etat de janvier 2022 au Burkina Faso, des filières utilisaient des cartes d’identité ivoiriennes volées, explique l’ethnologue Léo Montaz. Les migrants qui les montraient disaient qu’ils étaient victimes de la crise ivoirienne qui a eu lieu entre 2002 et 2011. Beaucoup de non Ivoiriens se présentaient comme tels, ça pouvait passer dans la première moitié des années 2010… Mais cela a moins de sens aujourd’hui. D’autant plus que la fameuse “filière de Daloa” [ville ivoirienne considérée à l’époque comme une plaque tournante de l’immigration clandestine vers l’Europe] a été démantelée en 2018. »
    Autre explication possible : l’espoir, à défaut d’Europe, d’être rapatrié en Côte d’Ivoire, locomotive économique de la sous-région, plutôt que dans son pays d’origine. Interrogé sur le sujet le 28 septembre, le porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly, avait rappelé que la Côte d’Ivoire était « un pays de transit », dont un quart de la population est d’origine étrangère. De nombreux immigrés des pays de la région y travaillent dans l’attente de réunir assez d’argent pour financer la traversée. « Cela ne fait pas d’eux des Ivoiriens, a déclaré M. Coulibaly. Une nationalité ne se déclare pas simplement, il faut des documents qui l’attestent. »
    C’est par le Maghreb que passent la plupart des migrants d’Afrique de l’Ouest, selon l’agence Frontex et le gouvernement ivoirien. « La pression migratoire accrue sur cette route pourrait persister dans les mois à venir, les passeurs baissant les prix pour les migrants partant de Libye et de Tunisie, dans un contexte de concurrence féroce entre les groupes criminels », indiquait l’agence européenne dans un communiqué publié le 14 septembre. Plus de 2 000 personnes sont mortes ou portées disparues depuis le début de l’année en tentant d’effectuer cette traversée vers l’Europe, selon l’OIM.Pour tenter d’y remédier, le gouvernement ivoirien a engagé des discussions avec la Tunisie et le Maroc, où les ressortissants ivoiriens peuvent pour l’heure se rendre librement par voie aérienne. Des procédures diplomatiques sont en cours, a indiqué Vagondo Diomandé, pour instaurer un visa entre la Côte d’Ivoire et ces deux pays. Une mesure annoncée comme temporaire, pour répondre à la crise migratoire.
    Marine Jeannin(Abidjan, correspondance)

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  • Action des étudiant·es de Polytechnique lors du Forum des entreprises
    https://academia.hypotheses.org/52521

    Nous documentons ici une action organisée le 3 octobre 2023 par le collectif “DESOBEX” lors du forum des entreprises de l’École polytechnique et publions les discours prononcés à cette occasion. Communiqué du collectif DESOBEX Mardi 3 octobre 2023, l’École polytechnique … Continuer la lecture →

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