• Cryptomonnaies : le capitalisme miné par la spéculation

    https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2023/02/25/cryptomonnaies-le-capitalisme-mine-par-la-speculation_521784

    En novembre dernier, la société #FTX, la deuxième plate-forme mondiale d’échange de cryptomonnaies, a été déclarée en faillite. Son patron et fondateur, #Sam_Bankman-Fried, devenu multimilliardaire en quelques années et présenté jusque-là comme un génie de la #finance_2.0 par une partie du gotha capitaliste, a été arrêté de façon spectaculaire aux Bahamas, où sa société était immatriculée. En quelques mois, c’est tout le secteur des cryptomonnaies qui s’est lui-même effondré comme un château de cartes, à l’instar de la plus connue d’entre elles, le bitcoin.

    L’ensemble des actifs placés dans les différentes #cryptomonnaies (ou crypto-actifs), dont l’apparition en tant que marché attirant une masse significative de capitaux avides de placements très rentables remonte à une dizaine d’années, a atteint son pic à l’automne 2021, à 2 900 milliards de dollars. Une somme certes astronomique, mais qui ne représentait alors que 0,4 % de l’ensemble des actifs financiers dans le monde. Un montant en outre très largement revu à la baisse depuis l’effondrement de la valeur du #bitcoin et plusieurs scandales retentissants. Mais ce secteur n’en est pas moins un révélateur des tendances générales de la #financiarisation et de la décomposition de l’économie capitaliste. Un scandale après d’autres, révélateur du Far West financier Arrêté, puis libéré après avoir versé une caution de (...)

    #capitalisme #crise

  • Record de redressement pour les fuites fiscales en France pour 2022.
    http://www.argotheme.com/organecyberpresse/spip.php?article4429

    C’est lors de la fin des comptes que nous saurons si les 14,6 milliards d’euros, actuellement mis en recouvrement par les services fiscaux au titre de l’année 2022, ont été totalement encaissés. Cette réalisation est d’abord un repérage qui peut être augmenté ou réduit. C’est lors de la phase de procédure de rappel aux paiements des taxes qui n’ont pas été, le plus souvent, déclarées. Dans une conjoncture de reprise des activités, pst-pandémie, que cette info est tombée... 2- Faits divers : Les interludes en marge de la société.

    / #France_justice_politique_scandale_PS_PCF, économie , #crise,_capitalisme,_économie,_justice,_Bourse, fait divers, société, fléau, délinquance, (...)

    #2-_Faits_divers_:Les_interludes_en_marge_de_la_société. #économie_ #fait_divers,_société,_fléau,_délinquance,_religion

  • Cet article est l’éditorial du mensuel La Voix des Travailleurs édité par l’#OTR (#Organisation_des_travailleurs_révolutionnaires) d’Haïti.

    Haïti : les classes possédantes ont failli, le pouvoir aux classes exploitées !
    https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/02/08/haiti-les-classes-possedantes-ont-failli-le-pouvoir-aux-clas

    L’économie d’#Haïti est en train de s’effondrer. L’#inflation annuelle approche les 50 % ! Un niveau jamais atteint jusque-là. Les prix des biens et des services explosent. En moins d’une année, deux hausses spectaculaires des produits pétroliers. La gourde a perdu 52 % de sa valeur sur un an ! Le pouvoir d’achat se réduit comme peau de chagrin. Les classes possédantes et leurs valets au pouvoir livrent une sale guerre aux classes exploitées pour leur faire payer la crise.

    La presse bourgeoise parle d’insécurité alimentaire pour 5 millions de personnes qui crèvent de faim. Des chiffres très en dessous de la réalité, car c’est l’écrasante majorité de la population qui est brutalement poussée dans la misère abjecte. La terreur des gangs vient aggraver les conditions déjà précaires des classes laborieuses.

    Les gens veulent s’échapper de cet enfer par tous les moyens. Des voiliers surchargés prennent la mer, au mépris des risques inhérents à de telles traversées. Des naufrages entraînant des morts et des disparus sont régulièrement rapportés par la presse. La petite bourgeoisie, qui n’a jamais caché son mépris à l’endroit des classes pauvres, comme le personnel de maison, s’est appauvrie elle-même. L’écrasante majorité de ceux qui disposaient d’un visa se sont envolés vers d’autres cieux, pour se retrouver à travailler au noir dans des emplois précaires réservés aux immigrés, aux illégaux, bref, aux pauvres.

    Le nombre de #chômeurs a également explosé avec la fermeture de nombreuses entreprises, petites et moyennes, dont les reins ne sont pas assez solides pour faire face à la crise. À Caracol, l’entreprise S & H Global, principale pourvoyeuse d’emplois au Parc, vient d’annoncer le licenciement de 3 500 employés. Les « #factories », qui fonctionnent, imposent des cadences et des conditions de travail de plus en plus dures, sans compter les suspensions intempestives.

    L’agonie que vit actuellement la population laborieuse, l’état de délabrement du pays, la catastrophe humanitaire qui s’avance à grands pas : c’est le bilan des classes au pouvoir. Depuis l’indépendance, la tête de l’État a vu se succéder une variété de dictateurs ou de démocrates, militaires, prêtres, agronomes, avocats, ingénieurs et même musicien, souvent bardés de diplômes. À la tête des entreprises, des familles capitalistes, comme les Mevs, Brandt, Biggio, Paid, etc., se transmettent de père en fils la gestion du butin tiré de l’#exploitation des classes laborieuses. Les dirigeants économiques et politiques ont irrémédiablement failli. Il revient aux classes pauvres, exploitées depuis toujours, de se donner l’énergie et la volonté politique nécessaires en vue de chasser leurs oppresseurs et offrir une autre perspective au pays.

    La Voix des Travailleurs

    Traduction en anglais par nos camarades de Spark aux États-Unis

    https://the-spark.net/np_1171601.html

    The following is the editorial of the monthly Workers’ Voice (La Voix des Travailleurs)published by the Organization of Revolutionary Workers in Haiti.

    Haiti’s economy is collapsing. Prices of goods and services explode. Annual inflation nears 50%, a peak never reached before. In under a year we had two huge increases in gas prices. The gourd (Haiti’s currency) lost more than half its value over the year! Purchasing power is dwindling. The owning classes and their lackeys in the government wage a dirty war on the exploited classes to make them pay for the crisis.

    The bourgeois press talks about food insecurity for five million starving people. But these numbers are far below the reality. The overwhelming majority of the population is brutally pushed into abject poverty. Gang terror makes the already precarious conditions of working people all the harder.

    People escape from this hell by any means. Overloaded sailboats take to the sea, defying the inherent risks. The press regularly reports on shipwrecks with deaths and disappearances. For all its contempt for the poorer classes like domestic workers, now the petty bourgeoisie has also become poor. The overwhelming majority of those with visas flew overseas and work there on the black market in precarious jobs reserved for illegal immigrants—for the poor.

    The number of unemployed also exploded as many small and medium size businesses not tough enough to face the crisis simply closed. In the Caracol industrial park, principal employer S & H Global just announced it will lay off 3,500 workers. The job sites still open impose increasingly harsh piecework and working conditions, not to mention ill-timed furloughs.

    The agony of the #working_population, the sorry state of the country, the humanitarian catastrophe that is fast approaching: that’s what the ruling classes in power have brought us. Since independence, the head of government has been a succession of dictators and democrats, soldiers, priests, agronomists, lawyers, engineers and even a musician, often loaded with diplomas. Capitalist families like Mevs, Brandt, Biggio, and Paid, pass management of their companies, and the spoils derived from exploiting workers, from father to son.

    Economic and political leaders have definitively failed. It is up to the poor classes, who have been exploited non-stop, to energize themselves to drive out their oppressors and give the country another perspective.

    #calsse_ouvrière #révolution_sociale #crise_économique #crise_sociale #capitalisme

  • La crise actuelle de l’économie capitaliste et ses origines

    #conférenceLO #archiveLO (22 février 2013)

    https://www.lutte-ouvriere.org/documents/archives/cercle-leon-trotsky/article/la-crise-actuelle-de-l-economie

    Sommaire :

    Introduction

    Les crises du capitalisme : de la période de la « #libre_concurrence » à celle de la domination des monopoles
    – Crises et expansions : le mode de fonctionnement du #capitalisme
    – La domination des #monopoles et l’impérialisme
    – D’une guerre mondiale à l’autre : la première période de convulsions de l’#impérialisme

    L’économie capitaliste depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale aux années 1970 : de la reconstruction à la #financiarisation
    – La béquille des États pour reconstruire l’économie
    – Le tournant des années 1970
    – La #crise_de_1974 et l’intervention des États

    D’une crise à l’autre, le capitalisme financier toujours plus parasitaire
    – Ces capitaux qui cherchent à s’investir partout sauf dans la production
    – Le règne de la spéculation
    – Une #économie de crédits et d’endettements fondée sur le socle de l’endettement des États

    La crise de 2008 et ses conséquences
    – De la #spéculation sur l’#immobilier aux #États-Unis à la crise de l’euro
    – Les contradictions de la situation économique actuelle

    #marxisme #crise_économique #concentration_du_capital #trotsky #Rosa_Luxemburg #réformisme #révolution_prolétarienne #révolution_sociale #réformisme #chômage

  • « Socialisme ou barbarie ? » (Barta, 20 février 1944)

    AVERTISSEMENT

    La guerre est devenue le mal chronique de notre époque. On se propose ici d’exposer aux ouvriers conscients, soucieux de l’avenir de leur classe, les causes réelles de ce fléau et les moyens dont dispose le prolétariat pour y mettre fin.

    Pour bien comprendre l’origine de la guerre, et pour en tirer les déductions indispensables à l’action de classe du prolétariat, il est nécessaire de connaître les causes économiques qui la déterminent ; c’est pourquoi, malgré notre souci constant d’écrire de façon claire et à la portée de tout ouvrier sérieux (même n’ayant pas une éducation politique étendue) notre sujet nous a obligés à nous étendre parfois sur des questions que l’on a rarement l’occasion d’étudier sérieusement et qui exigent, pour être bien comprises, toute l’attention du lecteur.

    Mais seuls les démagogues et les fascistes s’imaginent qu’on peut mener la « masse » (pour laquelle ils ont un profond mépris) avec des mots d’ordre « simples », c’est-à-dire mensongers ; les marxistes au contraire s’assignent pour tâche d’aider la classe ouvrière à dissiper ses illusions entretenues par la bourgeoisie et à prendre conscience du système qui l’opprime et l’exploite.

    L’histoire du mouvement ouvrier a montré que, malgré les difficultés qu’ils rencontrent du fait que le prolétariat, en tant que classe opprimée, manque d’une instruction suffisante, les ouvriers animés du profond désir de créer un monde meilleur, à eux, sont capables de s’élever jusqu’aux plus hautes généralisations théoriques.

    Certes, aujourd’hui, après les défaites subies par la classe ouvrière, et dans les conditions terribles que nous impose la bourgeoisie (journée de 10 heures et sous-alimentation), la majorité des travailleurs a perdu l’habitude de se préoccuper directement et systématiquement de ses intérêts de classe. Mais seuls des ouvriers non-conscients se refuseraient à prêter un minimum d’attention soutenue à une question aussi vitale pour le prolétariat, dans des circonstances où la bourgeoisie saigne chaque jour un peu plus les masses.

    A ceux-là n’est pas destinée cette brochure : nous nous adressons aux ouvriers conscients, et nous leur demandons de nous lire jusqu’au bout.

    20 Février 1944

    *

    QUELLE ÉPOQUE VIVONS-NOUS ?

    Chacun se rend compte que nous vivons une période exceptionnelle de l’histoire du genre humain. Depuis le début du siècle, une série de guerres et de révolutions a continuellement bouleversé de fond en comble la vie des peuples du monde entier, empêchant les hommes de vivre d’une façon normale :

    1904 : guerre impérialiste russo-japonaise ;

    1905 : première #Révolution_russe ;

    1912 : #guerre_balkanique ;

    1914-18 : première guerre impérialiste mondiale, suivie de la série de révolutions qui l’ont endiguée ;

    1917 (Février et Octobre) : Révolution russe ;

    1918 (Novembre) : #Révolution_allemande et écroulement de l’empire austro-hongrois ; révoltes dans l’armée française.

    Puis révolutions et contre-révolutions d’après-guerre :

    1919 : en Hongrie ; 1919-22 : en Italie ;

    1923 : en Allemagne ; 1924 : en Bulgarie ;

    1925-27 : en Chine ...

    A partir de #1929 la #crise_mondiale ouvre la voie vers une deuxième guerre impérialiste, à travers une nouvelle série de conflits intérieurs dans les différents pays capitalistes, conflits qui se terminent par la victoire de la bourgeoisie.

    1931 : chute de la royauté en Espagne ;

    1933 : victoire du #fascisme en Allemagne ;

    1934 (Février) : insurrection des ouvriers de Vienne ;

    1934-38 : grèves générales en France ;

    1936 (Juillet) : Révolution prolétarienne en Espagne.

    Et, 20 ans après la première guerre mondiale, annoncée par la #guerre_Italo-Ethiopienne (1935) et la #guerre_Sino-Japonaise (1937) a commencé en 1939 une deuxième guerre impérialiste dont on ne voit pas encore la fin.

    Comme le montre ce tableau des principaux événements contemporains, dans l’intervalle de deux générations, la courbe des conflits a monté d’une façon vertigineuse. Il ne s’agit plus aujourd’hui de querelles dynastiques, d’appétits de conquêtes de tel ou tel pays, de sécurité des frontières, de guerres laissant la société, en dépit des malheurs et de la misère, suivre sa marche en avant ; le caractère tout à fait spécial de notre époque est qu’à l’intérieur des nations comme à l’extérieur, la société se déchire de plus en plus profondément à travers des bouleversements ininterrompus qui détruisent les richesses et la culture accumulées par l’humanité, saignent et affament les masses et les réduisent à un asservissement moyenâgeux. On dirait que le monde ayant perdu son centre de gravité va retomber avec fracas dans la chaos ; l’humanité entière ne peut plus retrouver l’équilibre et la paix, si ce n’est dans les cimetières...

    D’après les curés de toutes les religions, cette rupture d’équilibre, ces guerres de plus en plus meurtrières, seraient « la punition de nos péchés » ; et déjà les représentants de la bourgeoisie, qui en 14-18 ont mené les peuples au massacre pour la « der des der » et ont sacrifié plus de 10 millions d’hommes depuis Août 1939 pour « la démocratie » ou pour « l’espace vital », parlent d’une troisième guerre mondiale. Ainsi, la guerre à l’échelle mondiale serait un phénomène naturel inhérent à l’existence de la société humaine.

    Mais, des années avant la 1ère guerre mondiale, notre époque d’agonie et de mort a été caractérisée par tous les partis et les syndicats ouvriers comme l’effet du capitalisme dans sa dernière phase, l’impérialisme : « Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage » (Jaurès).

    En effet, depuis le début du siècle, la capitalisme a profondément modifié sa structure. Fini le capitalisme de libre concurrence, le « laisser-faire, laisser-passer », qui, malgré les crises, les conflits et le chômage temporaires, accomplissait l’équipement industriel du territoire (construction de machines, d’usines, de chemins de fer, de routes, de canaux, de bateaux etc...) et facilitait de plus en plus la vie on développant les forces productives, c’est-à-dire la puissance de l’homme sur la nature ; la supériorité de la grande industrie sur la petite a engendré, par la ruine de cette dernière, le monopole capitaliste. Cette modification de structure du capitalisme lui a enlevé tout caractère progressif et l’a rendu profondément réactionnaire ; les plus grandes inventions, loin d’être utilisées pour accroître la puissance de l’homme sur la nature, et par conséquent son bien-être, servent à la destruction et à la mort, pour le maintien d’un régime condamné.

    Et l’on a pu voir, dans une société soi-disant civilisée, des millions de chômeurs et leurs familles souffrir la misère et la faim tandis que, pour maintenir les prix, les capitalistes procédaient à la destruction systématique des récoltes : aux Etats-Unis on élevait des hannetons pour ravager les plantations de coton ; l’Amérique du Sud brûlait du blé et du café dans les locomotives ; en France on offrait des primes aux vignerons pour arracher les vignes, et les pêcheurs devaient rejeter leur poisson à la mer !...

    Pourquoi l’impérialisme (capitalisme monopoleur) provoque-t-il la destruction des richesses accumulées, la fin de la civilisation et de la culture ; pourquoi la guerre est-elle son mode d’existence, et la paix seulement « une trêve entre deux guerres » (Lénine) ? Nous demandons un peu de patience à notre lecteur ouvrier pour les explications qui suivent : il s’agit de bien comprendre ce qu’est l’impérialisme si l’on ne veut pas tomber dans les pièges de la bourgeoisie et se laisser saigner par elle à l’aide de slogans qui ne veulent rien dire.

    CAPITALISME DE LIBRE CONCURRENCE ET CAPITALISME DE MONOPOLE (IMPERIALISME).

    Jusqu’à la fin du 19ème siècle, les marchés, et en premier lieu le marché national, offraient des possibilités d’écoulement à tous les produits : dans les différentes branches de la production (métallurgie, tissages, etc...) les capitalistes, – grands, moyens et petits – , existaient et « travaillaient » indépendamment les uns des autres ; c’était le capitalisme de libre concurrence.

    Cependant, la concurrence oblige chaque capitaliste à ajouter constamment les profits réalisés (sauf une partie nécessaire à ses dépenses personnelles) au capital initial, pour les réinvestir dans l’industrie (perfectionnements techniques, achat de machines, etc...). Or, l’extension constante de la production de chaque capital individuel augmente à tel point la quantité des marchandises à écouler, que le marché n’est plus capable d’absorber la production de tous les capitalistes. Ceux qui n’arrivent pas à vendre leurs marchandises font faillite ; mais dans cette lutte à mort, ce n’est pas la chance qui décide des survivants : les entreprises ne sont pas de grandeur égale, et le prix de revient est d’autant plus petit que la production est grande. C’est donc la grande entreprise qui possède l’avantage décisif dans la concurrence capitaliste, concurrence de plus en plus acharnée qui aboutit à la ruine des plus faibles au profit des plus forts.

    C’est ainsi que, peu à peu, avec des péripéties diverses, la libre concurrence engendre inévitablement la concentration des capitaux et aboutit à la domination despotique du marché par un seul capital monopoleur.

    Du point de vue de la nouvelle structure du capitalisme, il importe peu que le capital monopoleur (qui domine un, plusieurs ou tous les marchés sans concurrence) appartienne à un seul ou à plusieurs capitalistes, ou à une masse d’actionnaires : l’essentiel est la disparition de l’élément de progrès du système, la concurrence entre les capitalistes d’une même branche.

    On pourrait croire, à première vue, que le capitaliste monopoleur peut « se contenter » de sa position assurée de monopoleur et « renoncer » à gagner des positions capitalistes nouvelles. Mais le capitaliste ne produit pas pour la société : il « travaille » pour réaliser des profits. Et même s’il devenait tout à coup « vertueux » et voulait mettre en pratique la charité chrétienne, du point de vue économique, il le peut encore moins que dans le capitalisme de libre concurrence (où le danger n’était pas de tous les instants, et où les périodes de prospérité pouvaient au contraire lui faire croire qu’il y avait de la place pour tout le monde). La concurrence entre capitalistes indépendants d’une même branche fait place à un antagonisme de tous les instants, cent fois plus âpre, et qui, loin d’être une source de progrès provoque le dépérissement de l’économie, avec la misère et la guerre pour les masses.

    Par exemple, le capitaliste qui monopolise les transports par chemins de fer entre en une lutte de tous les instants avec celui qui monopolise les transports par route ; d’autre part, deux sociétés monopoleuses dont les produits s’écoulent dans le monde entier – les pétroles par exemple – entrent en conflit mortel pour la possession des sources anciennes ou nouvelles de matières premières ; enfin, « la course pour le dollar du consommateur » est un autre élément d’antagonismes entre les monopoles (le consommateur ayant un budget à peu près fixe, il s’agit de savoir comment il répartira ses dépenses : achètera-t-il un livre, ira-t-il au cinéma, ou restera-t-il à la maison pour économiser de quoi s’acheter une bicyclette ?).

    Donc, à peine arrivé au monopole comme terme d’une lutte entre capitalistes indépendants pour accaparer le marché, le capitalisme plonge l’économie entière dans une anarchie encore plus grande qui finalement mène à la ruine de la société.

    En effet, pour se renforcer contre les monopoles qui le menacent, le capitaliste monopoleur est obligé de conquérir des positions capitalistes de plus en plus fortes, et pour cela il doit réinvestir les profits et surprofits réalisés ; or, le processus de concentration s’étant poursuivi dans presque toutes les branches de la production dans les vieux pays capitalistes, ceux-ci n’offrent plus de débouchés pour de nouveaux investissements : les capitaux sont donc exportés au dehors, surtout dans des pays arriérés et aux colonies où les conditions d’une économie retardataire (équipement industriel pour l’exploitation et l’exportation des ressources du pays, matières premières et main-d’œuvre aux plus bas prix) permettent de réaliser des bénéfices fabuleux sur le dos de la population coloniale ou semi-coloniale.

    Ainsi la lutte prend un aspect entièrement nouveau. Il ne s’agit plus d’une concurrence purement économique se terminant par la faillite des capitalistes les plus faibles, comme dans la libre concurrence, mais bien d’une compétition internationale pour la conquête du marché mondial (qui n’est plus extensible) et pour la main-mise sur les branches de production, les sources de matières premières et de main-d’œuvre à bon marché.

    La crise dans le capitalisme du monopole n’est plus un arrêt temporaire de la production (mévente des marchandises) se terminant par une reprise économique puissante : elle devient un élément chronique de la vie économique, provoquant non seulement la destruction volontaire des richesses produites, mais aussi la limitation des moyens de production mis en fonction. La partie décisive des moyens de production, l’industrie lourde, ne trouve plus d’autre « marché » que la guerre, c’est-à-dire la destruction pure et simple de la puissance de production de l’industrie moderne.

    Cet antagonisme à l’échelle mondiale divise le capital monopoleur en groupes financiers : les trusts industriels créent des banques ; les banques créent des trusts d’exploitation ; les groupes fusionnent avec d’autres groupes ; et ainsi se crée tout un réseau de grosses industries et de banques travaillant dans toutes les branches. Voilà comment l’économie mondiale est tombée sous la domination d’une oligarchie capitaliste : les 200 familles en France, les 60 familles aux U.S.A., les Big Five en Angleterre, les Konzern en Allemagne, les Nitsui et les Mitsubishi au Japon, etc...

    Entre ces groupes financiers qui luttent à mort les uns contre les autres, les alliances se font et se défont : c’est là qu’il faut chercher, le secret des alliances et ruptures d’alliances consacrées par les pactes diplomatiques.

    Disposant des richesses du pays qui constitue la base de leur puissance, ainsi que de leurs rapines sur d’autres continents, les capitalistes détiennent tous les leviers de l’Etat, c’est-à-dire non seulement l’armée, la police, les prisons et la justice, mais encore la radio, la presse, l’école et les églises.

    Tous ces moyens leur servent à duper les peuples et à les entraîner dans leurs conflits à l’aide de traditions, de mots d’ordre, et de toute une propagande appropriée. Et de même que, pour défendre ses intérêts, le capitaliste ferme « son » usine comme si c’était sa tabatière, jetant sur le pavé les ouvriers affamés, de même la bourgeoisie, pour défendre ses positions menacées, jette « son » peuple dans le massacre ; car la guerre, qui n’apporte aux masses que la misère et la mort, se solde pour elle par des super-bénéfices.

    En effet, tandis que les ouvriers et les paysans de tous les pays s’entre-tuent soi-disant pour la « der des der », la « démocratie », la « défense des petites nations » ou de l’Empire pour « l’ordre nouveau », « l’espace vital », « le sang contre l’or » et la « défense de la patrie », les champs de bataille sont en réalité un débouché exceptionnel, qui consomme en peu de temps des quantités énormes de « marchandises » (matériel de guerre). C’est ainsi que les masses entraînées dans la course sans fin pour le partage et le repartage du globe, croyant mourir pour la patrie, meurent pour les capitalistes !

    SUPPRESSION DES CONTRADICTIONS DU CAPITALISME
    Les méfaits de la domination économique des trusts, Konzern, banques, ententes et monopoles de toutes portes sur la société, sont depuis longtemps devenus évidents pour les larges masses. Les scandales financiers, la ruine des petites gens et des paysans, l’exploitation féroce et concertée des travailleurs, – qui n’ont plus affaire à un patron dont le sort est lié à celui de l’entreprise, mais au patronat disposant des ressources du capital financier, – ont soulevé contre les capitalistes monopoleurs la haineet la volonté de lutte de tous les exploités.

    Devant la volonté commune de toutes les classes pauvres de museler les banques et les trusts, menace mortelle, la bourgeoisie ne put se sauver qu’on trompant les masses : Mussolini en Italie, Hitler en Allemagne, Roosevelt aux Etats-Unis et Blum en France ont présenté leur politique comme « la fin de la toute-puissance des trusts ». Et même dans la « respectable » Angleterre, gouvernée par les conservateurs, certains ministres du Travail sont parfois obligés d’agiter des projets de « réformes de structure », Pourtant, les trusts n’ont jamais aussi bien prospéré que sous les gouvernements de Mussolini, Hitler, Blum, Roosevelt et Churchill.

    Pourquoi ? Parce que le monopole, le grand capital, n’est pas une excroissance d’un organisme sain, qu’on pourrait couper, ou un abus qu’on pourrait réformer, brider ou contenir : les 200 familles sont le couronnement du système capitaliste, son fruit naturel, comme la poire est le fruit du poirier.

    Il faut donc, pour remettre la société d’aplomb, pour en finir avec les crises permanentes, le chômage permanent, la guerre permanente, détruire le mal à la racine, c’est-à-dire détruire le système capitaliste qui les engendre.

    Qu’est-ce qui caractérise le capitalisme ? C’est la #propriété_privée_des_moyens_de_production : les usines, le sol et le sous-sol, les moyens de transport, les moyens d’échange (banques), les locaux, en un mot tout ce dont l’homme a besoin pour assurer son existence, se trouvent entre les mains d’une petite minorité de bourgeois richissimes qui disposent à leur gré du sort de dizaines de millions d’hommes séparés des moyens de production, prolétarisés.

    A cette contradiction essentielle qui oppose le système capitaliste aux besoins de la société, contradiction entre la production SOCIALE et la propriété PRIVEE s’en ajoute une seconde : le morcellement de l’économie mondiale en fractions soi-disant nationales (en réalité, à part quelques rares exceptions où les frontières délimitent en même temps la nation, presque toutes les frontières (90 %) découpent la même nation en plusieurs tronçons – l’Allemagne de 1918, les Balkans, l’Europe Centrale, l’Irlande, etc... – ou font « vivre » ensemble plusieurs nations antagonistes – l’Allemagne de 1939, les Empires coloniaux d’Afrique et d’Asie, etc...). En fait, ce morcellement de l’économie mondiale n’est qu’un système de frontières et de douanes correspondant au rapport de forces changeant entre les groupes financiers (les 200 familles, les 60 familles, les Konzern, etc...)

    Production SOCIALE et appropriation PRIVÉE capitaliste, économie MONDIALE et son MORCELLEMENT en « fiefs » du capital financier, telles sont donc les causes qui provoquent la ruine de la société.

    La suppression de ces contradictions ne consiste pas en un retour en arrière à un soi-disant « âge d’or », mais dans une audacieuse marche en avant vers le socialisme.

    Le mode de propriété est périmé, mais le mode de production est définitif : il faut donc les harmoniser en abolissant la propriété privée des moyens de production pour restituer ces derniers à la société entière par la DICTATURE DU PROLETARIAT et LA GESTION DIRECTE DES USINES PAR LES TRAVAILLEURS.

    La suppression de la propriété privée des moyens de production n’est pas la suppression de toute propriété : la petite propriété paysanne continuera à exister. Les petits paysans garderont leur terre aussi longtemps qu’ils voudront, jusqu’au moment ou d’eux-mêmes ils estimeront plus avantageuse la grande culture industrialisée.

    Cette révolution économique et sociale ne peut pas éclater et vaincre simultanément dans le monde entier. Elle commence dans le cadre d’un ou plusieurs Etats, mais elle ne peut aboutir à une société harmonieuse que par la victoire de la classe ouvrière dans le monde entier : les ressources de tout le globe sont nécessaires pour bâtir une société sans aucune contradiction économique. Les travailleurs ont pu remarquer au cours de cette guerre qu’aucun pays, si riche qu’il soit en ressources naturelles (comme les Etats-Unis ou l’URSS) ne peut produire à lui seul tout ce que l’homme a découvert ou inventé pour assurer sa domination sur la nature.

    Donc, l’abolition de la propriété privée, le socialisme, implique également la suppression des frontières capitalistes (douanes, passeports, etc...), c’est-à-dire la création des ETATS-UNIS SOCIALISTES DU MONDE.

    STRATEGIE ET TACTIQUE OUVRIERES CONTRE LA GUERRE.

    Aujourd’hui, depuis 5 ans, la guerre ravage les continents, ruine l’économie, sépare les peuples par un fossé de sang, et risque en se prolongeant de ramener la société entière à une nouvelle barbarie sociale.

    Au premier plan de la lutte ouvrière se trouve donc la lutte contre la guerre.

    Mais la guerre, malgré tous les prétextes et les masques que la bourgeoisie utilise pour en camoufler les véritables causes, n’est au fond qu’une lutte entre les différentes bourgeoisies pour les monopoles (guerre pour « l’espace vital » du côté de l’Axe et pour la « défense de l’Empire » du côté des alliés) : AUSSI, LA LUTTE CONTRE LA GUERRE NE PEUT-ELLE ETRE SEPAREE DE LA LUTTE CONTRE LE CAPITALISME. Telle est l’idée fondamentale dont doivent partir les ouvriers conscients qui veulent réellement en finir avec les massacres qui recommencent tous les 20 ans.

    Bien avant la première guerre mondiale, en 1907, la IIème Internationale dénonça au Congrès de Stuttgart le caractère impérialiste de la guerre qui venait. Les délégués des Partis ouvriers de France, d’Allemagne, de Russie, d’Italie, etc..., qui participèrent à ce Congrès, savaient que les différences politiques entre les pays qu’ils représentaient n’étaient pour rien dans les dangers qui menaçaient la paix du monde. Ils prirent la résolution suivante : « Au cas où la guerre éclaterait néanmoins, ils (les représentants ouvriers) ont le devoir de s’entremettre pour la faire cesser promptement et d’utiliser de toutes leurs forces la crise économique et politique créée par la guerrepour agiter les couches populaires les plus profondes et précipiter la chute de la domination capitaliste ».

    En 1912, au Congrès de Bâle, ils réaffirmèrent : « LES TRAVAILLEURS CONSIDERENT COMME UN CRIME DE TIRER LES UNS SUR LES AUTRES POUR LE PROFIT DES CAPITALISTES... »

    Pourtant, quand la guerre éclata « néanmoins », les chefs de la IIème Internationale, pourris par l’opportunisme, non préparés à une lutte dans des conditions entièrement nouvelles (illégalité, lutte extraparlementaire, etc...), cédèrent à la pression de la bourgeoisie et trahirent la classe ouvrière. C’est alors seulement qu’ils découvrirent les prétextes politiques et « idéologiques » qui devaient justifier la cause infâme de leur bourgeoisie : les « socialistes » français appelèrent à la lutte de la « démocratie » (alliée au tsarisme !) contre le « militarisme prussien » et les « socialistes » de l’Allemagne impériale à la lutte contre le knout tsariste...

    Mais ces arguments en faveur de l’union sacrée, mis en avant du jour au lendemain par des chefs aux abois n’étaient que des mensonges.

    La forme politique ne peut pas influencer ou améliorer la structure IMPERIALISTE de l’économie ; tout au contraire, c’est la structure impérialiste de l’économie qui commande les actes de tout gouvernement bourgeois, démocratique, militariste ou fasciste.

    La première guerre mondiale et la présente guerre nous montrent que dans tout conflit impérialiste, c’est précisément la démocratie qui est la première victime. Dans tous les pays impérialistes sans aucune exception s’établit le même régime de militarisation, de contrainte, de terreur policière, de censure, avec suppression de tous les droits ouvriers, pour donner aux trusts l’entière liberté d’action.

    Tandis que les chefs social-patriotes se vautraient dans l’union sacrée et les ministères, les chefs ouvriers restés fidèles au socialisme – Lénine, #Rosa_Luxembourg et Karl Liebkecht en tête – prirent une voie toute opposée.

    Ils dénoncèrent la guerre comme « une guerre impérialiste pour un repartage des richesses du globe entre les forbans capitalistes ». Rejetant l’union sacrée et les crédits de guerre, ils appelèrent les travailleurs de leur pays à fraterniser avec ceux du pays « d’en face » et à renverser leur propre bourgeoisie.

    Nous savons aujourd’hui que c’est eux qui voyaient juste et qu’ils représentaient les véritables aspirations des masses opprimées, car leurs principes et leur action ont conduit à la première victoire prolétarienne (Révolution d’Octobre 1917) et à la formation de la IIIème Internationale (l’Internationale Communiste).

    Quels furent donc leurs principes et leur tactique ?

    #Karl_Liebknecht nous a laissé la meilleure formule de l’internationalisme ouvrier pendant la guerre : « L’ENNEMI DE CHAQUE PROLETARIAT EST DANS SON PROPRE PAYS » ; la tâche des travailleurs est de « balayer chacun devant leur propre porte ».

    Pour #Lénine il s’agissait de « transformer la guerre impérialiste en guerre civile » ; car « si cette guerre n’est pas suivie d’une série de révolutions victorieuses, elle sera suivie à bref délai d’autres guerres ».

    Que celui-ci avait raison, cela a été prouvé non seulement par le fait que les travailleurs russes conquirent la paix grâce à la guerre civile, en renversant la bourgeoisie, mais surtout par le fait que le maintien de la domination impérialiste sur les 5/6ème du globe, a amené une 2ème guerre impérialiste mondiale. Dans un monde où subsistent les liens et les contradictions impérialistes, la paix ne peut être qu’ « une trêve entre deux guerres »...

    La #guerre_civile n’est pas un moyen désespéré auquel on n’a recours qu’à la dernière extrémité : c’est la résolution inébranlable du prolétariat, appuyé sur les masses populaires, d’en finir avec la guerre impérialiste en renversant la bourgeoisie et son Etat (police, justice, corps des officiers, etc...) Sans cette résolution inébranlable de riposter à la guerre impérialiste par la guerre civile, les travailleurs ne doivent pas espérer que c’est la bourgeoisie qui fera quoi que ce soit pour desserrer l’étau qui étouffe les masses ou qui reculera devant n’importe quelle infamie. Tout au contraire, grâce à la guerre impérialiste toujours plus meurtrière, elle mène à l’intérieur sa propre guerre civile destinée à paralyser et à écraser le prolétariat.

    Le mot d’ordre des travailleurs est : A BAS LA GUERRE IMPERIALISTE, VIVE LA GUERRE CIVILE !

    Devant les hésitations de certains chefs « internationalistes » qui étaient paralysés dans leur action pratique par la peur que la lutte révolutionnaire « n’affaiblît le front », Lénine proclama que la défaite de leur propre impérialisme était « un moindre mal » pour les ouvriers.

    Il suffit en effet de comparer le sort de la France après 1918, victorieuse grâce à l’union sacrée, et celui de la Russie révolutionnaire, vaincue et dépouillée de vastes territoires aussi bien par l’impérialisme allemand que par l’impérialisme « allié » : les ouvriers français n’ont plus jamais retrouvé leur niveau de vie d’avant 14, tandis que les travailleurs russes ont créé un pays entièrement nouveau et élevé la Russie arriérée au niveau des pays industriels les plus avancés.

    Mais la défaite de Juin 40 ? La défaite de Juin 40 ne fut pas la conséquence de l’affaiblissement du front par les luttes révolutionnaires dans le pays, mais l’effondrement de l’impérialisme français, entraînant dans sa chute l’ensemble des classes laborieuses.

    Si le prolétariat de France avait pu, grâce à une politique ouvrière juste, mettre à profit la débâcle de son impérialisme en Mai-Juin 40 pour s’emparer du pouvoir, le sort, non seulement du peuple français, mais encore de tous les peuples du monde, aurait été complètement changé, mais le prolétariat n’avait pas été préparé à une telle éventualité par les partis ouvriers.

    Le parti socialiste d’après 1918 était resté définitivement un parti de collaboration et d’union sacrée ; la IIIème Internationale et le Parti communiste français avaient depuis longtemps abandonné la stratégie et la tactique qui avaient permis la victoire des ouvriers et des paysans russes en 1917 et qui avaient mis fin à la 1ère guerre mondiale. L’isolement de la Révolution d’Octobre dans un monde capitaliste a provoqué en URSS l’affaiblissement du prolétariat soviétique, centre de gravité de la IIIème Internationale. Il s’y forma une bureaucratie dirigeante analogue à celle des partis et des syndicats ouvriers occidentaux. Sous son influence, la IIIème Internationale rompit avec l’internationalisme ouvrier : reconnaissance de la « défense nationale » on France (pacte Laval-Staline de 1935, vote des crédits de guerre de Daladier en 1935), pacte Hitler-Staline pour le dépècement de la Pologne, nouvelle « alliance » avec les impérialismes « démocratiques » pour la défense de la « démocratie » contre le fascisme, etc…

    L’abandon de la stratégie et de la tactique révolutionnaires par les chefs de la IIème Internationale en Août 1914 permirent à la bourgeoisie de se maintenir sur les 5/6ème du globe, tandis que le capitalisme n’était renversé par l’internationalisme prolétarien que dans la sixième partie.

    L’abandon des mêmes principes par les chefs soviétiques de la IIIème Internationale a permis à la bourgeoisie de déclencher une nouvelle guerre impérialiste qui est entrée dans sa cinquième année.

    Comme dans la première guerre impérialiste, la seule issue est dans l’application dans la lutte prolétarienne de la stratégie et de la tactique de Liebknecht de Lénine.

    C’EST CETTE TACHE QUE CONTINUE LA IVème INTERNATIONALE !

    LA QUATRIEME INTERNATIONALE ET LA GUERRE
    La lutte de la IVème Internationale contre la guerre continue celle que menèrent la IIème et la IIIème Internationales avant d’être brisées par l’impérialisme mondial.

    Dans tous les pays impérialistes en guerre – quelle que soit leur forme politique (démocratie ou fascisme) – le but fondamental de la IVème Internationale est la FRATERNISATION DES OUVRIERS ET DES PAYSANS SOUS L’UNIFORME. « Refuser de tirer les uns sur les autres pour le profit des capitalistes », fraterniser, voilà l’arme essentielle que possèdent les exploités de tous les pays contre leurs exploiteurs.

    Toute autre attitude, toute réserve ou équivoque à ce sujet, est une trahison pure et simple de la classe ouvrière internationale et des masses laborieuses.

    Mais les pays en guerre ne sont pas tous des pays impérialistes ; menant sa lutte contre la guerre sous le signe de la fraternisation et de l’internationalisme (UNITE DES INTERETS DE TOUS LES PEUPLES CONTRE LA BOURGEOISIE IMPERIALISTE DE TOUS LES PAYS), la IVème Internationale propose aux travailleurs des tâches immédiates différentes SELON LA NATURE IMPERIALISTE OU NON IMPERIALISTE des pays (et non pas selon les formes politiques).

    Là où la guerre met aux prises 2 armées impérialistes soumises au corps des officiers instrument des groupes financiers (par exemple la guerre de 39-40 entre la France et l’Allemagne, ou la guerre actuelle entre les Anglo-Américains et l’Allemagne), la IVème Internationale appelle les travailleurs des deux armées en lutte à cesser de s’entretuer et à fraterniser. Pratiquement, cette fraternisation n’est possible que par la lutte directe des soldats contre leur propre Etat-major et implique donc un affaiblissement du front (impérialiste) de l’armée la plus avancée dans la voie révolutionnaire ; cependant, comme cela a été expliqué au chapitre précédent, la défaite est un moindre mal quand elle est provoquée par la lutte révolutionnaire des ouvriers et des paysans : car pour pouvoir lutter contre l’impérialisme d’un autre pays, les travailleurs d’un pays impérialiste doivent d’abord liquider leur propre impérialisme, QUI NE LEUR EPARGNE PAS CE QUE L’ IMPERIALISME ADVERSE LEUR RESERVE.

    Mais là où la guerre met aux prises une armée impérialiste et une armée non-impérialiste, comme par exemple la guerre entre l’Allemagne et l’URSS, le Japon et la Chine, ou un conflit entre les alliés et « leurs » colonies (Inde, Maroc, etc…), la fraternisation n’implique pas un affaiblissement du front de l’armée non-impérialiste : la IVème Internationale appelle les travailleurs de ces pays (non-impérialistes : URSS ou colonies) à se défendre DE TOUTES LEURS FORCES, malgré leur méfiance ou leur haine pour leur propre gouvernement, contre les armées impérialistes, qui ouvrent la voie au capital financier. Car dans les pays non-impérialistes, les travailleurs qui réussissent à écarter la menace impérialiste, peuvent, de ce fait même, lutter avec succès contre leur propre gouvernement réactionnaire.

    Cette attitude de défense de la part des travailleurs d’un pays non-impérialiste nuit-elle à la fraternisation avec les ouvriers et paysans de l’armée impérialiste qui les a attaqués ?

    NULLEMENT, si leur lutte apparaît clairement à ces derniers comme une lutte pour les intérêts communs des travailleurs de tous les pays contre le capitalisme.

    S’il ne s’est encore rien produit de pareil sur le front germano-soviétique, c’est seulement parce que aux yeux des soldats allemands, le gouvernement soviétique, par son langage et par ses actes (mort aux Boches ! ), ne diffère en rien d’un quelconque gouvernement allié fauteur de la paix impérialiste de Versailles.

    Pour vaincre définitivement l’impérialisme, les travailleurs soviétiques doivent renverser la bureaucratie réactionnaire dirigeante et présenter aux peuples du monde entier leur véritable visage prolétarien.

    Contre la guerre impérialiste mondiale actuelle, la IVème Internationale lutte avec les mots d’ordre suivants :

    Contre la politique chauvine et impérialiste des partis « socialistes » et « communistes » qui divise les travailleurs et sert les intérêts de la bourgeoisie, VIVE L’INTERNATIONALISME OUVRIER !

    A BAS LES « BUTS DE GUERRE » IMPERIALISTES, la Charte de l’Atlantique, « l’ordre nouveau », etc... VIVE LE DROIT DE TOUS LES PEUPLES A DISPOSER D’EUX-MEMES jusque et y compris la séparation de l’État qui les opprime !

    A BAS LA DIPLOMATIE ET LES PACTES SECRETS !

    DÉFENSE DE L’URSS en tant qu’Etat ouvrier PAR LA VICTOIRE DE L’ARMEE ROUGE ET LA REVOLUTION PROLETARIENNE dans tous les pays impérialistes (Allemagne, Angleterre, France, etc...).

    DÉFENSE DE LA CHINE en tant que pays semi-colonial contre le Japon, PAR LA VICTOIRE DE L’ARMEE CHINOISE ET LA REVOLUTION PROLETARIENNE AU JAPON et dans le monde. DÉFENSE DE TOUTES LES COLONIES ET SEMI-COLONIES CONTRE L’IMPERIALISME QUI LES OPPRIME : de l’Inde contre l’Angleterre, de l’Afrique contre les impérialismes alliés, etc...

    A bas l’autarchie européenne de « l’ordre nouveau », à bas la main-mise du capital américain sur l’Europe, VIVENT LES ÉTATS-UNIS SOCIALISTES D’EUROPE ! Seuls les Etats-Unis socialistes assurent la véritable égalité, entre les nations, grandes ou petites.

    Contre la domination du monde entier par deux grandes puissances, VIVENT LES ETATS-UNIS SOCIALISTES DU MONDE !
    LA LUTTE DES TRAVAILLEURS FRANÇAIS CONTRE LA GUERRE

    La déclaration de guerre en Septembre 1939 et la mobilisation, la censure, la défense passive, les réquisitions et la répression qui l’ont marquée, ont réveillé dans les masses la méfiance et l’hostilité contre les dirigeants capitalistes : les travailleurs n’avaient pas oublié les leçons de la première guerre impérialiste, les misères et les souffrances qu’ils avaient endurées pour le seul bénéfice de la bourgeoisie.

    Mais la lutte des masses contre les mesures de dictature et de terreur de #Daladier et #Reynaud (camps de concentration, emprisonnements de milliers de militants ouvriers, dissolution du PC et des groupements internationalistes, mise au pas des syndicats, peine de mort pour la propagande communiste) ne trouva pas un guide dévoué exclusivement aux intérêts des travailleurs : la politique du PC obéissait aux intérêts diplomatiques de la bureaucratie soviétique, et ses tournants décontenançaient périodiquement les masses et les militants. Quant aux éléments internationalistes, ils étaient trop faibles numériquement pour exercer une influence efficace.

    C’est pourquoi, bien que favorable à la révolution, l’attitude des masses (qui repoussèrent d’instinct l’idéologie nationaliste-"démocratique" ou fasciste) ne provoqua pas la chute de la bourgeoisie. Quand l’impérialisme français chancela sous les coups de l’impérialisme allemand, la classe ouvrière, sans direction, ne songea pas à créer les organes d’un Etat ouvrier (Conseils d’ouvriers et soldats), mais se dispersa sur les routes de France...

    L’exode mit fin pour les masses à l’expérience de la guerre « démocratique ». Mais la défaite de l’impérialisme français ne mit pas fin à la guerre. LA GUERRE NE FAISAIT QUE COMMENCER et prit un développement mondial pesant de plus en plus lourdement sur les couches populaires du monde entier. L’économie des pays mêlés à la guerre fut soumise à une rude épreuve. Toutes les ressources furent raflées en vue de la guerre.

    Le pillage de la France par l’impérialisme allemand imposa aux masses une série de souffrances inouïes qui plongèrent brusquement le peuple français dans des conditions de vie insupportables.

    Mais comme la guerre sous la conduite de nos propres impérialistes (la « drôle de guerre ») n’avait pas eu le temps d’engendrer des maux à une si grande échelle, l’état d’esprit, des masses changea par rapport à celui du début de la guerre : les malheurs qui s’abattaient sur le peuple français n’étaient pas dus à la guerre elle même, à la GUERRE TOTALE, dans laquelle victoire ou défaite engendrent les mêmes maux, mais à l’occupation étrangère, aux « Boches ». Les masses crurent d’autant plus facilement les slogans venus de Londres, qu’à partir du début de la guerre entre l’URSS et l’impérialisme allemand le Parti « communiste » se mit à tenir le même langage que les impérialistes alliés.

    Voilà comment aujourd’hui, après quatre années et demie de guerre la classe ouvrière se trouve complètement dépourvue d’une perspective propre et est à la remorque de la bourgeoisie pour une soi-disant guerre de « libération ».

    Que vaut cette politique ? Pour la classe ouvrière, c’est accepter les pires souffrances non pas pour changer définitivement l’ordre des choses, mais dans l’espoir de revenir à la situation qui a précédé la guerre et qui nous y a menés.

    Cependant, quelles seraient les conditions économiques et politiques créées par une victoire alliée ? Peu de travailleurs se font des illusions sur les capitalistes anglais et américains. Mais ils espèrent que leur victoire déterminerait une amélioration de leur niveau de vie et ramènerait le respect des libertés ouvrières.

    Mais cette guerre, comme la première, est une #guerre_impérialiste pour le repartage du monde entre les groupes financiers et pour renforcer l’#exploitation_capitaliste sur les masses. Si les capitalistes anglais et américains luttent contre l’Allemagne impérialiste ce n’est pas pour les peuples, mais pour évincer un concurrent. Ce concurrent n’est pas l’Allemagne seule, mais l’industrie, le capital financier européen (l’Allemagne, la France, l’Italie, la Hollande, la Belgique, etc...).

    Cela signifie que les conditions économiques instaurées par « l’ordre nouveau » (appauvrissement de tous les pays européens au profit des capitalistes allemands) seraient maintenues et aggravées par une victoire des impérialistes alliés : l’Europe entière réduite à la portion congrue constituerait pour les États-Unis un « hinterland » économique.

    En effet, à eux seuls, les #États-Unis, dont la production dans les principales branches représente de 60 à 80 % de la production mondiale, regorgent de capitaux et ont besoin du monde entier pour résoudre leurs propres contradictions économiques et sociales. C’est pour cela que leurs dirigeants les ont précipités dans la guerre. C’est donc s’exposer à de terribles désillusions que de croire que les États-Unis, où le chômage atteignit à un moment donné 12 à 13 millions d’hommes – 10% de la population totale ! – et où les « marches de la faim », le vagabondage et toutes les tares politiques et sociales (persécution des Noirs, associations secrètes du type fasciste bien avant la naissance de Hitler) ont marqué plus que partout ailleurs la décomposition du capitalisme, peuvent assurer la prospérité de l’Europe.

    La ruine irrémédiable de l’Europe peut bien soulager partiellement le capitalisme américain par l’écoulement d’une partie de ses produits industriels sur le continent dévasté. Mais les masses européennes plongées dans la misère, resteront devant l’abondance américaine sans avoir les moyens nécessaires pour payer.

    Et dans ces conditions d’aggravation des contradictions économiques, la #lutte_sociale s’aggraverait aussi : il n’y aura pas de place pour les libertés ni pour un développement pacifique des organisations et des droits ouvriers.

    Comment l’ouvrier conscient doit-il donc orienter la lutte des travailleurs contre la guerre et le capitalisme ?

    Les aspirations profondes des masses, après quatre ans et demi de guerre, de misère et de terreur politique de la bourgeoisie, sont la PAIX, le PAIN et la LIBERTE. Il s’agit d’orienter ces aspirations des ouvriers, de la population pauvre des villes, et des petits paysans VERS DES SOLUTIONS PROLETARIENNES, seules capables de les réaliser.

    Le souci quotidien des travailleurs, c’est le pain. La lutte des ouvriers pour le pain doit être menée avant tout dans les usines, par une lutte pour l’augmentation des salaires. Il faut à chaque occasion tendre à l’unification des mouvements revendicatifs, éviter que les ouvriers des différents ateliers présentent isolément leurs revendications. C’est la grève qui constitue l’arme essentielle de la lutte revendicative. ET LA LUTTE GRÉVISTE POUR L’#AUGMENTATION_DES_SALAIRES CONSTITUE EN MEME TEMPS UN DES MOYENS LES PLUS EFFICACES DE LUTTE CONTRE LA MACHINE DE #GUERRE.

    Mais la situation des ouvriers et des masses laborieuses ira toujours en s’aggravant (jusqu’à la famine) si le ravitaillement continue à se faire par les voies actuelles. Les liens entre la ville et la campagne ont été rompus par la guerre. Les #réquisitions de l’armée d’occupation et l’accaparement du trafic par les gros requins du marché noir avec la complicité des organes d’Etat, grugent les petits paysans et affament les villes. C’est la tâche directe des masses exploitées de la ville et de la campagne de rétablir les liens économiques entre elles. Le seul moyen d’améliorer la situation alimentaire est donc LE CONTRÔLE DU RAVITAILLEMENT PAR LES #COMITES_D'USINE (élus par les ouvriers) ET PAR LES COMITES DE QUARTIER (élus par les ménagères).

    Mais une solidarité définitive entre la ville et la campagne ne peut être établie que si les travailleurs peuvent fournir aux paysans, en échange des produits alimentaires, des produits industriels qui leur sont indispensables.

    Les travailleurs doivent dénoncer à toute la population paysanne et pauvre l’incapacité et la bestialité de la bourgeoisie qui a ruiné le pays pour maintenir sa domination. Ils doivent leur expliquer que seul le PLAN OUVRIER, qui orienterait l’industrie vers les véritables besoins des populations (des tracteurs agricoles et non pas des tanks !) peut mettre un terme aux maux actuels. Ils doivent donc mettre en avant la revendication du RETOUR AUX FABRICATIONS DE PAIX et du #CONTROLE_OUVRIER_SUR_LA_PRODUCTION.

    Or toute tentative d’arracher à la bourgeoisie le morceau de pain quotidien doit inévitablement se heurter aux organes de répression de l’#impérialisme_français et allemand. C’est pourquoi une lutte sérieuse pour le pain pose au premier plan la lutte politique pour le renversement du #régime_de_Vichy et de la #Gestapo.

    Les travailleurs doivent mettre en avant la lutte pour la reconquête des droits de grève, de réunion, d’association et de presse.

    Une telle perspective exige une politique internationaliste visant à obtenir l’appui ou la neutralité des soldats allemands, sans lesquels il n’est pas possible de renverser le régime PAR LES FORCES PROLETARIENNES ET AU PROFIT DES OPPRIMES.

    Mais la lutte contre la dictature politique de la bourgeoisie exige la CREATION DE #MILICES_OUVRIERES EN VUE DE L’ARMEMENT DU PROLETARIAT. Cette tâche peut être réalisée par les travailleurs à condition qu’ils se pénètrent de la nécessité de ne compter que sur eux-mêmes et de ne pas faire confiance à la bourgeoisie française et alliée.

    La réalisation de l’#armement du prolétariat peut faire un grand pas en avant si les travailleurs réfractaires réfugiés dans le maquis, déjà partiellement armés, parviennent à se soustraire au contrôle de l’impérialisme gaulliste et allié par l’élection démocratique des chefs.

    L’orientation de la lutte en ce sens n’a pas une importance vitale seulement pour le présent : Il s’agit avant tout de préparer l’avenir.

    En effet, dans les conditions crées par la guerre et désagrégation de l’économie, tout gouvernement qui s’appuierait sur les organes de l’État bourgeois (corps des officiers, police, haute administration, haute magistrature), se comporterait automatiquement (quelle que soit sa phraséologie) comme celui de Vichy. A travers les luttes pour les objectifs immédiats, les travailleurs conscients doivent donc lutter CONTRE LES ILLUSIONS DU PARLEMENTARISME et APPELER A LA CREATION D’ORGANES VERITABLEMENT DEMOCRATIQUES, LES CONSEILS (SOVIETS) OUVRIERS ET PAYSANS, élus à l’échelle locale, régionale et nationale par les masses en lutte contre l’Etat bourgeois.

    S’appuyant sur ces Comités, le Gouvernement ouvrier et paysan est le gouvernement du peuple par le peuple lui-même. Seul il peut résoudre les problèmes posés par la guerre ; seul il peut punir les criminels qui ont plongé la France dans la IIème guerre mondiale, qui ont détruit les organisations et les libertés ouvrières, qui ont organisé la déportation en Allemagne et fait emprisonner, torturer et tuer des dizaines de milliers de militants ouvriers.

    SEULE LA DICTATURE DU PROLETARIAT PEUT ASSURER AUX MASSES LE PAIN, LA PAIX ET LA LIBERTÉ !

    A BAS LA REPUBLIQUE « DEMOCRATIQUE » ! VIVE LA REPUBLIQUE SOVIÉTIQUE !

    LA NOUVELLE INTERNATIONALE

    Comme nous l’avons vu, les conditions économiques de notre époque rendent nécessaire une lutte prolétarienne unifiée à l’échelle internationale. Les travailleurs d’un pays ne peuvent en aucune façon séparer leur sort des ouvriers des autres pays. Cela, non seulement en vue de l’émancipation sociale par le socialisme, mais même simplement du point de vue de la lutte économique quotidienne des ouvriers. Le niveau de vie des travailleurs de France, de Belgique, d’Allemagne, de Hollande, etc... a son influence sur le niveau de vie des travailleurs de Grande-Bretagne, de même que le niveau de vie des travailleurs de Grande-Bretagne, d’Allemagne, etc... a ses répercussions sur les travailleurs de France et ainsi de suite.

    Il faut donc à la classe ouvrière un Etat-Major international : l’INTERNATIONALE. Mais successivement les travailleurs, entre 1914 et 1933, ont assisté à l’écroulement de la IIème et de la IIIème Internationale. Aussi beaucoup d’ouvriers se demandent-ils avec inquiétude : à quoi bon une nouvelle Internationale ? Ferait-elle mieux que les précédentes ? Faudra-t-il toujours recommencer ?

    Mais la faillite des vieilles internationales n’a rien de décourageant. Aussi longtemps que le #capitalisme n’est pas définitivement renversé, les organisations créées parle prolétariat en vue de la lutte contre la bourgeoisie s’usent dans le combat ; il faut alors en créer de nouvelles.

    La IIème et la IIIème Internationale ont laissé derrière elles une œuvre durable. La #IIème_Internationale a répandu la doctrine socialiste parmi des millions d’ouvriers du monde entier, enracinant ainsi pour toujours la doctrine marxiste comme théorie du mouvement ouvrier. Quant à la #IIIème_Internationale, elle a montré, leçon irremplaçable, comment on renverse la #bourgeoisie et a créé une économie planifiée sur 1/6 du globe. A la IVème Internationale incombe d’achever le travail de la IIème et de la IIIème Internationale en instaurant LA #DICTATURE_DU_PROLÉTARIAT ET LE SOCIALISME DANS LE MONDE ENTIER.

    Que les fatigués et les sceptiques, restent à l’écart les jeunes et les militants ouvriers qui ne veulent pas capituler devant l’impérialisme se mettront à l’école des idées de la IVème Internationale.

    Il faut reconstituer de nouveaux partis ouvriers communistes, sections de la IVème Internationale dans chaque pays. Déjà des milliers d’ouvriers sur tous les continents, dans presque tous les pays, de l’URSS à l’Amérique, et de l’Afrique à la Chine, luttent sous le drapeau de la #IVème_Internationale.

    Car l’#avant-garde_prolétarienne n’est pas faite de militants indépendants de la classe ouvrière. LE PARTI OUVRIER EST L’ŒUVRE DE LA CLASSE OUVRIERE ELLE-MEME, qui se regroupe et prend conscience de sa force et de ses tâches. Dès maintenant, les ouvriers doivent surmonter les terribles conditions dans lesquelles ils vivent et trouver le temps nécessaire pour se consacrer au travail politique révolutionnaire. Dans la confrontation de leurs idées et de leur action, ils feront leur propre éducation démocratique, exerceront leur esprit critique et choisiront les meilleurs d’entre eux pour coordonner leur action et multiplier les liaisons sur une échelle de plus en plus large.

    La classe ouvrière a pour elle le nombre, la place indispensable qu’elle occupe dans la production, et l’incapacité de la bourgeoisie de faire vivre plus longtemps la société. De plus « SA LIBERATION EST CELLE DE L’HUMANITÉ ENTIERE »

    Celle-ci se trouve aujourd’hui devant cette unique alternative : ou bien LA BARBARIE, c’est-à-dire que le prolétariat sera incapable de remplir sa mission historique et alors « le sang et les sueurs des classes laborieuses couleront éternellement dans les vases d’or d’une poignée de riches odieux » (Babeuf), ou bien LE SOCIALISME, c’est-à-dire que le prolétariat SOUS LA CONDUITE DE SON PARTI QU’IL FORGERA A TRAVERS SES EPREUVES, accomplira sa mission par la #révolution_socialiste qui, une fois commencée, se répandra d’un pays à l’autre avec une force irrésistible ; dans ce cas : « Par l’exemple et avec l’aide des nations avancées, les nations arriérées seront emportées aussi dans le grand courant du socialisme. Les barrières douanières entièrement pourries tomberont. Les contradictions qui divisent le monde entier trouveront leur solution naturelle et pacifique dans le cadre des Etats-Unis socialistes, en Europe comme dans les autres parties du monde. L’HUMANITE DELIVREE S’ELEVERA JUSQU’A SA PLEINE HAUTEUR ». (#Léon_Trotsky).

    #révolution_mondiale #deuxième_guerre_mondiale #barbarie #stalinisme #nazisme #impérialisme #communisme #lutte_de_classe #marxisme #léninisme #trotskisme #communisme_révolutionnaire

  • Combattre le capitalisme, une nécessité matérielle et politique (#éditorial LO du 20 février 2019)

    ...la #crise_économique s’approfondit. Les #injustices et les #inégalités explosent, parce que la classe capitaliste est de plus en plus rapace et aveuglée par la #recherche_du_profit. Et toute l’#économie est gangrenée par la #finance.

    #Emploi, #salaire, #retraite, #logement, #garde_des_enfants, #déserts_médicaux, #transports_publics, prise en charge des handicapés ou des personnes âgées dépendantes : le gouvernement est incapable d’apporter la moindre solution à des problèmes élémentaires et quotidiens.

    Il est également incapable d’enrayer les catastrophes climatiques et humanitaires qui menacent la société. Et il l’est tout autant pour contrer la montée des #idées_réactionnaires et le #délitement_moral de la société qui sont alimentés par le repli sur soi, la misère et la marginalisation sociale. Cela a de graves conséquences, car les forces politiques les plus réactionnaires prêtes à s’appuyer sur les pires préjugés sont à l’œuvre, avec l’ambition de prendre la place de partis politiques discrédités.

    Si elles parviennent au pouvoir, ces forces se porteront au secours de l’ordre bourgeois, en commençant par s’en prendre aux immigrés, avant d’attaquer l’ensemble du monde du travail.

    Pour les travailleurs, lutter pour leurs intérêts matériels ne peut suffire. Il faut aussi lutter contre le système capitaliste, porteur de bien d’autres menaces. Lever le drapeau de l’#émancipation_sociale, c’est-à-dire d’une société débarrassée de la dictature du #grand_capital, doit être leur perspective.

    Tous les jours, des travailleurs sont amenés à se défendre contre le #grand_patronat. Il faut que leur combat devienne collectif : le combat de la #classe_ouvrière contre la #classe_capitaliste. L’aboutissement doit en être le renversement de ce système capitaliste qui empoisonne la société.

    #révolution_sociale #capitalisme #crise_climatique #grande_bourgeoisie #parasitisme

  • https://aoc.media/opinion/2023/02/15/hors-sujet-theorie-de-ma-situation-climatique

    Chaque individu contribue, en dépit de ses efforts éventuels, à la dégradation de la planète. Pourtant la référence à une crise écologique ne suffit jamais à provoquer dans la vie individuelle une réponse cohérente et appropriée. Pour le dire autrement : ce qui se passe éventuellement du point de vue du sujet, dans les termes de la conscience, de la volonté, de la raison, de l’engagement, est hors sujet par rapport aux processus de dégradation environnementale.

    Dans la première conférence de son livre Face à Gaïa, le très regretté Bruno Latour passe en revue une série de « rapports » des sujets aux mutations écologiques du monde, dont le changement climatique est le paradigme. Il est intéressant de revenir à ses réflexions à l’heure où des militants écologistes prônent un mode d’action radicale, que l’ADEME publie son 23e rapport sur les représentations sociales du changement climatique, et que la COP 27 a suscité les commentaires de défiance bien connus.

    Les climato-sceptiques n’ont pas complètement disparu : ils entretiennent encore l’idée que les chiffres du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) ne sont pas fiables. Un autre rapport à la crise écologique, beaucoup plus répandu, prend la forme du quiétisme. On ne se précipite pas dans le catastrophisme, on n’enquiquine pas les autres avec toutes les urgences auxquelles ils devraient réagir. Et puis il y a ceux qui ont été sensibles aux alertes et qui prétendent sortir des problèmes par un surcroît d’ubris technologique, géo-ingénierie et autres moyens de contrôler l’écosystème terrestre dans sa totalité. La conscience de la crise écologique en déprime d’autres, qui savent ce qui se passe mais savent aussi à quel point ils sont démunis. Les militants ou les porteurs de bonne parole institutionnelle continuent à y croire. Ils font la promotion de la panoplie des solutions. Quelques-uns, plus rares, se sont retirés dans l’isolement de leur activité et, sans prétendre résoudre la crise écologique, surmontent les angoisses qu’elle suscite en eux. Aujourd’hui surgissent les radicaux lanceurs d’alertes, qui espèrent faire bouger les foules et surtout les médias en lançant de la sauce tomate sur des œuvres d’art.

    Cette liste de postures pourrait fonctionner comme une injonction adressée au lecteur. Vous, oui, vous, où vous situez-vous ? Dans quel rapport concret, pratique, intellectuel, moral êtes-vous avec le monde que des mutations écologiques sont en train de bouleverser ? En acceptant une telle question, on valide les différences qui existent entre les postures mentionnées, entre les choix qu’elles expriment et entre les conséquences qu’elles induisent. De ce point de vue, cela fait bien une différence d’être climato-sceptique, militant environnementaliste, quiétiste anti-catastrophisme ou encore grand sage de la cause éco-systémique. L’intention de Latour n’est pourtant pas de provoquer son lecteur par ce genre d’interpellation. Bizarrement, par l’énumération de ces différentes postures, il souhaite montrer en réalité qu’elles sont équivalentes relativement à ce qu’il nous faut comprendre de Gaïa et de l’ère géologique (anthropocène) dans laquelle nous sommes désormais entrés. Doute, cynisme, espoir militant, engagement désespéré, quiétisme as usual, sagesse « bio » ou écologique, tout n’est que folie. Voilà le point de départ qui permet « d’aller au fond de la situation de déréliction dans laquelle nous nous trouvons ».

    Pourquoi ce jugement sur la folie des hommes et sur la déréliction à laquelle nous sommes condamnés ? Cette rhétorique quasi prophétique dit en fait que le sujet humain est HS (hors-sujet).

    #écologie #activisme #quiétisme #capitalocène #crises_systémiques #effondrements

    https://justpaste.it/b3f1n

  • G. Amiel de Menard - L’état d’exception permanent, le NéoLibéralisme a le gout du sang pardem
    Les processus démocratiques, même formels, sont désormais en trop pour les classes dominantes occidentales.

    https://www.youtube.com/watch?v=Z2zMrz22L4s

    L’Etat d’exception a instrumentalisé le terrorisme, la Covid, la guerre et maintenant la crise écologique.
    Il ne s’agit pas de faire face à ces problèmes, mais de trouver des justifications pour lever l’état de droit.

    Comprendre pourquoi est l’objet de cette réflexion.

    #démondialisation #néolibéralisme #capitalisme #violence #démocratie #économie #france #finance #travail #politique #inégalités #libéralisme #crise_financière #crise_économique #crise #pardem #terrorisme #Covid #guerre #co2

  • Un plaidoyer pour les grandes villes
    https://metropolitiques.eu/Un-plaidoyer-pour-les-grandes-villes.html

    À l’encontre des discours urbaphobes nourris par l’actualité récente – sanitaire, sociale et politique –, un livre du géographe Guy Burgel souligne les ressources et l’adaptabilité des grandes villes. Ce nouvel essai du géographe Guy Burgel constitue le prolongement de deux tribunes : la première, publiée dans Le Monde du 26 novembre 2021, à propos de l’élaboration du nouveau plan local d’urbanisme (PLU) de Paris ; la seconde, dans le magazine Marianne en février 2022, sur l’appréciation des politiques de #Commentaires

    / #environnement, densité, #crise_urbaine, durabilité

    #densité #durabilité
    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_montigny.pdf

    • La ville connaît une crise profonde, peut-être inédite. Défi climatique, crises économiques et sociales, menaces du terrorisme et de nouvelles pandémies, auxquels s’ajoute aujourd’hui la guerre en Europe que l’on croyait révolue, les périls mondiaux ne manquent pas. Cette actualité réveille un vieux fond d’hostilité à l’urbanisation, à la grande ville notamment, sources de tous les maux, moraux et matériels, des groupes sociaux et des individus.

      Cet essai fait suite à un mouvement d’humeur devant la confusion des réalités et des représentations, des opinions et des savoirs, de la mesure des processus et de la relation anecdotique d’événements isolés. La défiance devant la parole experte ou l’autorité instituée, remplace le doute légitime et créatif. Le rejet de la ville en est l’illustration immédiate.

      Guy Burgel développe ici un argumentaire avec la volonté de rétablir des faits, de faire tomber les fausses bonnes idées, de défendre un mode de vie qui représente l’essentiel de la population mondiale, et d’en valoriser les qualités intrinsèques. Les villes, en particulier françaises et européennes, sont millénaires. Ne sont-elles pas toujours parvenues à faire preuve de créativité et de résilience ?

      En urbain convaincu et engagé, le géographe nous livre un nouvel ouvrage sur la ville contre les sceptiques et les idées reçues : un plaidoyer qui propose des solutions pour restaurer l’envie de vivre en ville, un plaidoyer pour une ville durable et désirable.

      https://archicity.fr/sauver-la-planete-ville

      #livre

  • How Many More “Incidents” Before an Economic War Becomes a Shooting War ? (Feb 12, 2023)
    https://the-spark.net/bl_1676227390.html

    + traduction française en fin de post.

    The #US_military shot down a supposed Chinese “#spy_balloon.” And then they shot down two “unidentified flying objects"—pieces of “space junk"—just to drive the point home.

    Of course, if #China did send over a “spy balloon,” it would have been more than justified. The U.S. has a vast fleet of satellites, as many as all the other countries in the world put together. They spy on every part of China (and every other country) 24 hours a day, every day of the year.

    The gunning down of the “spy balloon” was a made-for-TV demonstration of U.S. military bravado, an announcement that the U.S. is ready for war with China.

    Going as far back as the Obama administration—and even further—the U.S. has been pursuing an economic war against China. Tariffs were put on Chinese products. Chinese companies were banned from buying the items they need from U.S. companies—particularly, advanced semi-conductors and other high-tech goods. And embargos were put on the products from the most advanced high-tech Chinese companies.

    But behind this economic war lay another reality: Chinese factories have been an integral part of the U.S. high-tech industry. They have provided parts like simple chips, mass produced on Chinese assembly lines, by labor pushed to work at slave-labor wages. Part of the enormous profit made by big U.S. companies derives from parts produced in Chinese factories, or in factories on Taiwan, or in India, or South Korea, or in Mexico, and so on.

    This is not new. This “global assembly line,” pulled together since the end of World War II, has been directed, organized and presided over by big multinational companies, most of them centered in the U.S. The whole globe may be their factory floor. But the profits feed into the U.S. banking system.

    What’s different today is the economic crisis in which capitalism has been mired for 40 years. The longer capitalism’s crisis goes on, the more that big companies attempt to snatch greater profit from labor—no matter where that labor works.

    We know what has happened in this country. U.S. companies push American workers to put out more production in less time, for wages whose value has been cut by inflation.

    U.S. companies put the squeeze on labor in other countries by squeezing the companies they work for. This is true around the globe, whether the subsidiaries of U.S. companies be in South Korea or Mexico or Canada or even Europe.

    But China is a special case. Its productive economy is the second biggest in the world. It has the most people. And its history, coming out of the 1949 Revolution, aimed at developing China as an independent country.

    That didn’t mean that China could call the tune in its relationship with the U.S. But for decades, the Chinese ruling class took a slightly larger share of the value produced in its industry than what happened, for example, with Mexico.

    But today, U.S. #capitalism wants more out of #China. So, today, there is an economic war, carried out with tariffs, and patent restrictions and even trade embargoes.

    But economic wars have a logic to them—they can lead to shooting wars. During the 1930s #economic_crisis, trade wars led right into the Second World War.

    It’s a mistake to fall for the propaganda being fed to us today: “spy balloons,” “unidentified flying objects,” “chip wars.” All of it aims to get us lined up behind “our own” #capitalist_class: enlisted in their #economic_war today; enlisted in their shooting war tomorrow.

    Well, that capitalist class is not our friend, never has been. And our enemy is not in China or other countries. When World War One was starting, a German revolutionary said, “Every people’s main enemy is in their own country.”

    A century later, it’s even more true.

    Combien encore d’"incidents" avant qu’une guerre économique ne devienne une guerre armée ? (traduction française)

    L’armée américaine a abattu un supposé « #ballon_espion » chinois. Puis elle a abattu deux « objets volants non identifiés » - des « déchets spatiaux » - juste pour enfoncer le clou.

    Bien sûr, si la Chine a effectivement envoyé un « ballon espion », cela aurait été plus que justifié. Les États-Unis disposent d’une vaste flotte de satellites, aussi nombreux que tous les autres pays du monde réunis. Ils espionnent chaque partie de la Chine (et de tous les autres pays) 24 heures sur 24, tous les jours de l’année.

    L’abattage du « ballon espion » était une démonstration télévisée de bravade militaire américaine, une annonce que les États-Unis sont prêts pour la guerre avec la Chine.

    Depuis l’administration Obama, et même avant, les États-Unis ont mené une guerre économique contre la Chine. Des droits de douane ont été imposés sur les produits chinois. Les entreprises chinoises se sont vu interdire d’acheter les articles dont elles ont besoin auprès des entreprises américaines, en particulier les semi-conducteurs avancés et autres produits de haute technologie. Et des embargos ont été imposés sur les produits des entreprises chinoises de haute technologie les plus avancées.

    Mais derrière cette guerre économique se cache une autre réalité : Les usines chinoises ont fait partie intégrante de l’industrie high-tech américaine. Elles ont fourni des pièces comme de simples puces, produites en masse sur des chaînes de montage chinoises, par une main-d’œuvre poussée à travailler à des salaires d’esclaves. Une partie des énormes bénéfices réalisés par les grandes entreprises américaines provient de pièces produites dans des usines chinoises, ou dans des usines à Taïwan, ou en Inde, ou en Corée du Sud, ou au Mexique, etc.

    Ce n’est pas nouveau. Cette « chaîne de montage mondiale », mise en place depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, a été dirigée, organisée et présidée par de grandes sociétés multinationales, dont la plupart ont leur siège aux États-Unis. Mais les profits alimentent le système bancaire américain.

    Ce qui est différent aujourd’hui, c’est la #crise_économique dans laquelle le capitalisme est embourbé depuis 40 ans. Plus la crise du capitalisme se prolonge, plus les grandes entreprises tentent d’arracher des profits à la main-d’œuvre, quel que soit l’endroit où elle travaille.

    Nous savons ce qui s’est passé dans ce pays. Les entreprises américaines poussent les travailleurs américains à produire davantage en moins de temps, pour des salaires dont la valeur a été réduite par l’#inflation.

    Les entreprises américaines mettent la pression sur la main-d’œuvre dans d’autres pays en mettant la pression sur les entreprises pour lesquelles ils travaillent. Cela est vrai dans le monde entier, que les filiales des entreprises américaines soient en Corée du Sud, au Mexique, au Canada ou même en Europe.

    Mais la Chine est un cas particulier. Son économie productive est la deuxième plus grande du monde. Elle est la plus peuplée. Et son histoire, issue de la révolution de 1949, visait à faire de la Chine un pays indépendant.

    Mais pendant des décennies, la classe dirigeante chinoise a pris une part légèrement plus importante de la valeur produite dans son industrie que ce qui s’est passé, par exemple, au Mexique.

    Mais aujourd’hui, le #capitalisme américain veut davantage de la Chine. Il y a donc aujourd’hui une guerre économique, menée avec des droits de douane, des restrictions de brevets et même des embargos commerciaux.

    Mais les guerres économiques ont une logique : elles peuvent conduire à des guerres armées. Lors de la crise économique des années 1930, les guerres commerciales ont mené tout droit à la Seconde Guerre mondiale.

    C’est une erreur de croire à la propagande dont on nous abreuve aujourd’hui : « ballons espions », « objets volants non identifiés », « guerre des puces ». Tout cela a pour but de nous aligner derrière « notre » #classe_capitaliste : enrôlés dans leur guerre économique aujourd’hui ; enrôlés dans leur guerre de tir demain.

    Eh bien, cette classe capitaliste n’est pas notre amie, elle ne l’a jamais été. Et notre ennemi n’est pas en Chine ou dans d’autres pays. Au début de la Première Guerre mondiale, un révolutionnaire allemand a dit : « Le principal ennemi de chaque peuple est dans son propre pays. »

    Un siècle plus tard, c’est plus vrai que jamais.

    #impérialisme #imperialism

  • #Crise_climatique : renverser le #capitalisme pour offrir un avenir à l’humanité | lutte de classe n°199 - mai 2019
    https://mensuel.lutte-ouvriere.org/2019/04/21/crise-climatique-renverser-le-capitalisme-pour-offrir-un-ave

    Le #réchauffement_climatique : un révélateur de l’irresponsabilité du capitalisme | #conférenceLO #archiveLO (Cercle Léon Trotsky, 23 décembre 2015 n°143)
    https://www.lutte-ouvriere.org/publications/brochures/le-rechauffement-climatique-un-revelateur-de-lirresponsabilite-du-ca

    Sommaire

    Une préoccupation fondamentale du #marxisme
    – La machine climatique
    – Les facteurs du #climat ont beaucoup changé au cours du lointain passé de la Terre
    – Les changements climatiques des trois derniers millions d’années

    Les changements depuis la #révolution_industrielle
    – Les conséquences actuelles du réchauffement
    – Canicules et sécheresses
    – Quel futur peut-on prévoir ?

    Vingt-trois ans de grands-messes internationales... pour accoucher du #protocole_de_Kyoto
    – Un protocole qui n’impose rien aux grands trusts
    – La conférence de Paris (#COP21)
    – Un sous-investissement général
    – L’épineuse question de l’#énergie
    – La démarche des grands groupes  : faire financer les futurs investissements par la collectivité et les consommateurs
    – « Chacun peut faire un petit geste »  ou  comment exonérer les responsabilités du capitalisme
    – La multiplication des déplacements inutiles de #marchandises
    – Le #transport routier encouragé par les gouvernements
    – Rationaliser les échanges et les déplacements de marchandises

    Le #communisme est aussi l’avenir de l’#écologie

  • Ils ont du #pétrole et une seule idée : enrichir leurs #actionnaires
    En 2022, les cinq premiers #groupes_pétroliers occidentaux ont totalisé 180,5 milliards de dollars de #profits. Un record historique. Plutôt que d’investir dans les #énergies #renouvelables et de préparer l’avenir, ils préfèrent reverser l’essentiel à leurs actionnaires. Cette position de rente ne peut que relancer le débat sur le rôle des #majors_pétrolières.

    Martine Orange
    8 février 2023 à 19h01

    https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/080223/ils-ont-du-petrole-et-une-seule-idee-enrichir-leurs-actionnaires

    EnEn temps normal, les cinq premiers grands groupes pétroliers mondiaux (#ExxonMobil, #Chevron, #Shell, #BP et #Total) auraient sans doute plastronné. Au vu des circonstances, ils ont préféré faire #profil_bas. En ces temps de #crise_énergétique qui malmène #finances_publiques, entreprises et ménages, leurs profits ne peuvent que relancer le débat sur leur conduite : en 2022, ces cinq premiers groupes ont totalisé ensemble 180,5 milliards de dollars, soit 100 milliards de dollars de plus qu’en 2021, année déjà considérée comme #exceptionnelle.

    Et ces profits auraient été encore plus élevés si des opérations comptables n’étaient venues lisser les comptes. Total ainsi a enregistré un bénéfice comptable net ajusté de 36,2 milliards de dollars. Après la prise en compte de ses désinvestissements en Russie (15 milliards de dollars), son bénéfice est ramené à 20,5 milliards de dollars.

    Jamais dans leur histoire récente, les majors du Big Oil n’avaient enregistré des résultats aussi colossaux. En 2011, année où le prix du baril avait dépassé les 120 dollars, leurs profits s’élevaient à 140 milliards. Shell d’ailleurs le reconnaît : le groupe a enregistré un résultat historique (39,8 milliards de dollars), le plus élevé en 115 ans !

    À eux seuls, ces chiffres résument la folie du moment. La crise énergétique, les tensions géopolitiques, la guerre en Ukraine sur fond de crise climatique se traduisent par des déplacements financiers colossaux et une accumulation encore plus gigantesque de capitaux entre quelques mains qui mettent à profit leur position de rente, sans qu’aucun facteur redistributif ne vienne les contrarier. Un pognon de dingue, pour reprendre l’expression désormais consacrée, est accaparé au détriment de tous à court et long terme.

    Si le ministre des finances français Bruno Le Maire ne sait toujours pas ce que veut dire des superprofits, la Maison Blanche le sait, qui en a tout de suite perçu le caractère politiquement explosif. « Il est scandaleux qu’Exxon réalise un nouveau record des profits pour les compagnies pétrolières occidentales, après que les Américains ont été forcés de payer des prix si élevés à la pompe au milieu de l’invasion de Poutine », a réagi un porte-parole de la Maison Blanche dans un mail, tout de suite après la publication des résultats d’ExxonMobil annonçant 55 milliards de dollars de profits.

    Une économie mondiale toujours plus dépendante des énergies fossiles
    Derrière ces chiffres effarants se cache déjà un premier constat accablant : en dépit des grands discours et des beaux engagements, l’économie mondiale est plus carbonée que jamais. Alors que 2022 a été marquée par nombre d’événements (tempêtes, inondations, vagues de chaleur, sécheresses) prouvant la réalité des dérèglements climatiques et l’urgence de la situation, rien n’a été fait pour tenter d’endiguer le recours aux énergies fossiles. Au contraire. La demande mondiale en pétrole, gaz, hydrocarbures continue d’augmenter : elle a dépassé désormais les 100 millions de barils par jour et devrait continuer à progresser cette année, selon l’Agence internationale de l’énergie.

    Mais face à ce rebond de la consommation, l’offre n’a pas suivi. Depuis plusieurs années, les groupes pétroliers et les pays producteurs ont opté pour une stratégie de la rareté, laquelle leur semble beaucoup plus rémunératrice et sûre que de pousser à la surproduction. L’effacement des approvisionnements pétroliers et gaziers russes, à la suite des sanctions adoptées par l’Occident en réponse à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, a achevé de bouleverser les équilibres existants du secteur.

    L’Europe, la poule aux œufs d’or des pétroliers
    L’impréparation et la façon brouillonne dont les pays européens ont mis en œuvre ces sanctions contre Moscou, jusqu’alors l’un des premiers, voire le premier, fournisseurs de certains pays européens, a conduit à une surenchère entre ces derniers, ainsi qu’à une spéculation effrénée. Dans leurs présentations, les grands groupes mondiaux ne manquent pas de consacrer des mentions spéciales au continent européen : « le siphonnage massif de la prospérité en dehors de l’Europe », dénoncé par le premier ministre belge à l’automne, se retrouve en partie dans les comptes de résultats de ces cinq majors.

    L’Europe a été leur poule aux œufs d’or. Les profits exceptionnels de Shell sont tirés en grande partie de ces ventes de gaz naturel liquéfié à l’Europe, tout comme BP. ExxonMobil a multiplié par deux ses profits en Europe en un an. Plus grave : l’Union européenne, qui se veut le fer de lance de la transition écologique, a tourné le dos à ses propres engagements, a relancé dans la panique ses centrales à gaz, ses centrales à charbon, et construit à toute vitesse des terminaux pour importer du gaz naturel liquéfié (GNL) et ainsi faire face aux ruptures provoquées par les sanctions à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Sans discuter les prix.

    La mise entre parenthèses des impératifs climatiques
    Cette volte-face n’a pas échappé aux majors pétrolières. Tous ces grands groupes ont tout de suite compris que le fameux signal-prix, censé être la corde de rappel économique pour contraindre la demande, n’existait pas dans un monde qui a soif d’énergie, et qui n’a d’autre solution que de se raccrocher aux énergies fossiles, faute d’alternatives.

    Dans leur présentation stratégique, les cinq majors prennent toutes note de ce revirement pour s’en réjouir. Ces dernières années, elles se posaient des questions existentielles, se demandant où était leur futur : elles avaient arrêté nombre de projets d’investissements dans l’exploration et la production, les jugeant trop risqués et pas assez rentables ; elles s’inquiétaient d’être bannies par les investisseurs et les marchés de capitaux pour non-conformité aux critères sociaux et environnementaux. Toutes ces craintes se sont volatilisées : les grands groupes pétroliers occidentaux affichent aujourd’hui une sérénité rarement vue depuis 2011, leur dernière grande année de réussite.

    Bien sûr, elles disent avoir encore des projets pour accompagner la transition écologique et développer d’autres énergies propres. ExxonMobil ne jure que par les techniques de production de l’hydrogène et la capture du carbone, entraînant tous ses concurrents sur ce chemin. Shell, qui n’a installé dans le monde que 2,2 GW d’énergies renouvelables, promet d’accentuer ses efforts dans ce domaine. Mais à côté, il y a les autres projets, ceux qui leur importent vraiment : les cinq projettent d’investir des dizaines de milliards de dollars dans les prochaines années pour relancer l’exploration et la production de gaz et de pétrole.

    Le revirement le plus spectaculaire est sans doute celui de BP. Depuis des années, les études du groupe britannique servent de référence pour l’ensemble du monde pétrolier. Il est le premier à avoir tiré la sonnette d’alarme sur la nécessaire transition écologique, le premier aussi à s’être montré le plus ambitieux dans ses objectifs de décarbonation. Tout s’est évanoui.

    Alors que BP s’était engagé auparavant à diminuer de 40 % ses productions pétrolières et gazières d’ici à 2030 afin de diminuer ses émissions et de s’engager dans une stratégie bas carbone, le président de BP, Bernard Looney, a annoncé le 6 février que tout était révisé. Au lieu de 40 % de baisse de ses émissions en 2030, il ne prévoit qu’une diminution de 25 % à cette date, l’objectif initial étant repoussé à 2050. Et même si le groupe promet d’augmenter de 8 milliards de dollars ses investissements dans les énergies renouvelables, il a décidé aussi d’investir fortement dans la production des énergies fossiles, en dépit des recommandations de l’Agence internationale de l’énergie d’arrêter les investissements dans ces énergies.

    Une taxation bien légère et pourtant contestée
    Car jamais cela n’a été aussi rentable. Un critère, cher aux investisseurs financiers, résume à lui seul la rente sur laquelle ils prospèrent : le retour sur les capitaux investis. Ce ratio a atteint des niveaux jamais vus dans une industrie lourde : 25 % pour Exxon, 20,7 % pour Chevron, 16,7 % pour Shell, 30,5 % pour BP, 28,2 % pour Total. Tous sont assis sur des montagnes de cash dépassant les 30 à 40 milliards de dollars. Une situation qui selon eux est appelée à durer au moins jusqu’en 2025. Car tous pensent que la situation sur les marchés pétroliers est appelée à rester durablement tendue, que la Russie ne reviendra pas, ou seulement par des subterfuges, sur les marchés mondiaux.

    Leurs superprofits ont donc toutes les chances de perdurer. Cela ne les empêche pas de se plaindre des « mauvaises manières » qui, selon ces cinq grands groupes, leur sont faites en Europe. Tous insistent sur « l’effort considérable » qu’ils font en raison des taxes et prélèvements qui leur ont été imposés par certains gouvernements européens et britannique, sans parler de la taxe instituée au niveau européen, sur leurs superprofits.

    ExxonMobil prétend que ces impositions lui ont coûté 1,8 milliard de dollars cette année ; Shell cite le chiffre de 2,2 milliards de dollars ; TotalEnergies de 1,7 milliard de dollars. Au nom de tous, ExxonMobil a engagé un procès pour contester la contribution décidée par la Commission européenne sur les superprofits. Compte tenu du flou juridique qui entoure cette décision, le groupe pétrolier a des chances de l’emporter.

    Attaqués de toutes parts par des forces politiques qui contestent ces profits excessifs au moment où les finances publiques sont mises à mal, les groupes pétroliers ont engagé un lobbying d’enfer et des escouades de juristes et de fiscalistes pour contrer les attaques et dissuader tout gouvernement qui serait tenté d’augmenter la fiscalité, même de façon exceptionnelle, sur leurs profits.

    Le ruissellement vers le haut de la rente pétrolière
    La question, cependant, risque de s’imposer à nouveau très vite dans nombre de pays. D’autant que les grands groupes vont avoir de plus en plus de mal à justifier l’utilisation de ces résultats exorbitants.

    Car que font-ils de ces profits colossaux ? Ils les reversent à leurs actionnaires. ExxonMobil a reversé 30 milliards de dollars à ses actionnaires, Shell 26 milliards, plus que ses dépenses d’investissement. Au total, les cinq grands groupes ont versé plus de 80 milliards de dollars sous forme de dividendes et de rachats d’actions en 2022. Ils se préparent à augmenter encore ces versements en 2023. Afin de s’attirer les bonnes grâces des marchés financiers, Chevron a annoncé un programme mammouth qui a même stupéfait Wall Street : le géant pétrolier s’est engagé à dépenser 75 milliards de dollars dans les prochaines années pour racheter ses propres actions. Ce qui n’est pas donner un grand signe de confiance dans ses activités ni même indiquer une vision d’avenir.

    À LIRE AUSSI
    Le monde financier face au changement climatique

    Distraire tant d’argent pour le seul bénéfice des actionnaires alors que l’on sait que la transition écologique va requérir des investissements gigantesques dans les prochaines années apparaît juste comme surréaliste. Ces sommes auraient pu être réinvesties dans d’autres projets d’énergie propre. Les dirigeants auraient pu aussi décider d’en conserver une grande partie pour créer des fonds susceptibles, le moment venu, de financer l’arrêt et le démantèlement de leurs actifs échoués. Car il y aura des dizaines de milliards d’actifs échoués dans ce secteur promis à plus ou moins long terme à entrer en voie d’extinction. Il aurait pu au moins essayer d’apporter des remèdes et des réparations aux pollutions et dégâts provoqués par leurs activités d’exploration et de production.

    Habitués depuis leur création à externaliser tous les coûts de leur activité sur la collectivité et à négliger l’intérêt général, ces grands groupes ne voient pas les raisons qu’il y aurait à changer. Ils poussent leur avantage tant que c’est possible, avant de laisser aux autres la charge de payer les ardoises finales. Des ardoises de plus en plus exorbitantes.

    • Relançons plutôt le débat sur le rôle de la classe capitaliste. Elle gagne des milliards en vendant des engins de mort et se frotte les mains à chaque bombe qui explose. D’autres profitent de la guerre pour spéculer sur le prix de l’énergie. Et d’autres encore espèrent que la guerre sera très destructrice pour vendre du béton et des matériaux de construction. C’est le mur du capitalisme qu’il faut abattre, pas seulement une de ses briques. Pour passer d’une société où tout est bon pour les profits d’une minorité infinitésimale de possédants parasites – y ­compris le pillage et le sang – à une société rationalisée par les producteurs eux-mêmes.

  • Il y a un siècle : 1923, l’occupation de la Ruhr

    https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/02/08/1923-loccupation-de-la-ruhr_494161.html

    Le 7 janvier 1923, des troupes françaises et belges franchissaient la frontière allemande, avant d’occuper la #Ruhr pendant plus de deux ans. Les dirigeants de l’#impérialisme français, sorti victorieux de la #Première_Guerre_mondiale, voulaient « faire payer l’#Allemagne »… et sa population.

    Le gouvernement du conservateur #Raymond_Poincaré voulait obtenir ainsi le paiement des réparations financières imposées à l’Allemagne par le traité de Versailles, qui avait sanctionné la fin du conflit mondial entre les principales puissances pour un repartage des colonies et des #zones_d’influence.

    L’impérialisme français nourrissait aussi le projet d’affaiblir durablement son concurrent allemand, « en séparant de la Prusse les Pays rhénans pour les placer sous un régime spécial du point de vue militaire », comme le dit le ministre Louis Loucheur. Il exprimait alors la volonté des capitalistes français de mettre la main sur les industries de Rhénanie. Mais l’esprit revanchard à courte vue des politiciens français et la rapacité de leur impérialisme allaient provoquer en Allemagne une crise sociale et politique remettant la révolution à l’ordre du jour.

    Effondrement économique et #crise_politique

    En 1918, la révolution ouvrière avait obligé l’empereur Guillaume II à abdiquer. Inspirés par l’exemple des soviets de Russie, les travailleurs constituèrent alors des conseils ouvriers dans tout le pays. La bourgeoisie allemande ne dut son salut qu’au soutien que lui apporta le Parti social-démocrate qui, depuis 1914 et son ralliement à l’Union sacrée, avait abandonné toute perspective de renversement révolutionnaire du capitalisme. Pire, allié à l’état-major, il organisa l’écrasement de la révolution. En récompense pour son rôle de sauveur de l’ordre bourgeois, le principal dirigeant social-démocrate, Friedrich Ebert, put devenir le premier président de la République. Mais, l’Allemagne étant sortie exsangue de la guerre, la situation était loin d’être stabilisée.

    Les sanctions financières contribuaient à aggraver les conditions de vie de la population. Depuis 1920, les travailleurs allemands ne recevaient que 90 % de leurs salaires. Les 10 % restants et les impôts indirects servaient à payer les réparations. Le mark ne cessait de perdre de la valeur : à l’été 1922, le dollar, qui auparavant valait 200 marks en valait 10 000. Les salaires ne suivaient plus les prix : viande, beurre, café, sucre et lait disparaissaient des foyers ouvriers.

    En envoyant son armée occuper la Ruhr, le gouvernement français plongeait l’Allemagne dans une situation de chaos économique. Le dollar passa brutalement de 10 000 à 50 000 marks et l’inflation s’emballa. Le gouvernement et le grand patronat allemands organisèrent une « résistance passive », cherchant à y associer les ouvriers en les appelant à la « grève patriotique ». Si de grands patrons comme Fritz Thyssen junior ou Gustav Krupp furent emprisonnés, les travailleurs subirent la répression, l’armée française tirant à plusieurs reprises sur des manifestants qui protestaient contre la hausse des prix et allaient parfois jusqu’à piller des magasins pour se nourrir. Menacé d’une faillite financière, contesté par une vague de grèves, le Premier ministre allemand Cuno démissionna en août 1923.

    PC français et allemand contre l’occupation

    Les Partis communistes allemand et français s’étaient constitués en 1919 et 1920 en regroupant les militants qui voulaient suivre l’exemple de la révolution russe. Ils furent en première ligne pour organiser la lutte contre l’occupation de la Ruhr, défendant une politique internationaliste cherchant à lier les prolétariats des deux pays dans une lutte commune contre leurs dirigeants.

    Ce n’était pas facile dans un contexte où les gouvernements, de part et d’autre, attisaient le nationalisme. En Allemagne, l’#extrême_droite tentait d’accroître son influence en menant une politique terroriste, commettant des actes de sabotage et des attentats contre les soldats français. Le #KPD, le Parti communiste d’Allemagne, mit en avant le mot d’ordre : « Combattre Poincaré sur la Ruhr et Cuno sur la Spree » (la rivière traversant Berlin). C’est sur cette base politique que les communistes allemands organisèrent la protestation contre l’occupation de la Ruhr, appelant à des fraternisations entre travailleurs allemands et soldats français.

    En France, ceux qui dénonçaient l’occupation de la Ruhr étaient dénoncés comme des traîtres et arrêtés. Cachin et Treint, deux dirigeants du PC, et Montmousseau, le secrétaire général de la #CGTU, furent emprisonnés pour complot contre la sûreté de l’État. L’organisation des Jeunesses communistes fut particulièrement active pour dénoncer l’aventure militaire dans la Ruhr. Ses militants menaient une agitation révolutionnaire parmi les soldats.

    Les Partis communistes des deux pays organisèrent des conférences communes contre l’occupation. Le PC de France s’exprima ainsi dans une déclaration à Francfort : « Le prolétariat français condamne l’#occupation_de_la_Ruhr comme un crime contre la classe ouvrière de tous les pays. Les jours de 1914 sont revenus, mais il y a quelque chose de changé parmi nous. Nous n’attendons plus rien de la démocratie. Nous ne croyons plus à la patrie bourgeoise. Nous ne sommes plus dupes des phrases réformistes. Nous avons pris conscience de notre force révolutionnaire. Les travailleurs de France et d’Allemagne ne marcheront plus les uns contre les autres. Ils se tendront la main pour s’unir contre la bourgeoisie. »

    L’échec des ambitions françaises

    La crise ouverte par l’occupation de la Ruhr allait créer une #situation_révolutionnaire en octobre 1923, à la suite de laquelle les États-Unis, dont l’importance parmi les puissances s’affirmait, intervinrent avec Charles Dawes et son « plan des experts », signé à Paris le 16 août 1924, pour imposer un aménagement de la dette allemande. Les dirigeants américains étaient conscients de la nécessité de régler cette question pour écarter le risque révolutionnaire. Ils refusaient aussi le mariage du charbon allemand et du fer français susceptible de concurrencer leur production d’acier. Le gouvernement français finit par retirer ses troupes en 1925, sans avoir atteint aucun de ses objectifs.

    Les capitaux américains qui s’investirent massivement en Europe, et en particulier en Allemagne, contribuèrent alors à stabiliser la situation sociale et politique jusqu’à l’éclatement de la crise de 1929. La stalinisation des Partis communistes les empêcha de jouer alors un rôle révolutionnaire. Mais, en 1923, les deux Partis communistes avaient fait la démonstration de ce que pouvait être une politique internationaliste menée par des militants refusant d’être dressés les uns contre les autres par leurs gouvernements et affirmant ensemble leur volonté de lutter ensemble pour le renversement du #capitalisme .

    #PCF #crise_économique

  • Le Petit Livre des grands dangers du #nucléaire (ebook gratuit)
    http://carfree.fr/index.php/2023/02/08/le-petit-livre-des-grands-dangers-du-nucleaire-ebook-gratuit

    Synthèse de plus de 150 documents, ce petit livre aborde les principes fondamentaux de l’énergie nucléaire, de la radioactivité et de ses risques sur la santé, avant de détailler les Lire la suite...

    #Destruction_de_la_planète #Livres #accident #critique #destruction #énergie #france #fukushima #monde #risque

  • #Canada Quand travailler à temps plein ne suffit plus à payer l’épicerie Flavie Villeneuve
    https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1953565/inflation-temps-plein-banque-alimentaire-levis-cout-salaire-loyer


    Le visage de la précarité financière s’est métamorphosé ces derniers mois. De plus en plus de familles, même celles dont les parents travaillent à temps plein, sont obligées de faire appel aux banques alimentaires pour joindre les deux bouts.

    C’est le cas d’une mère de famille monoparentale de Lévis qui ne s’imaginait pas devoir recourir à ce service. Elle s’est confiée à Radio-Canada sous le couvert de l’anonymat pour protéger ses enfants.


    Depuis sa séparation avec son conjoint en 2021, Martine (nom fictif), mère de deux enfants, n’arrive plus financièrement. “On range sa fierté et puis on s’adresse à des organismes et ils sont là pour nous”, raconte-t-elle.

    Martine se rend chaque semaine au comptoir alimentaire Le Grenier, à Lévis, pour remplir un panier et subvenir aux besoins de sa famille.

    “J’ai un travail, j’ai un salaire décent, même au-dessus du seuil, mais malheureusement, en étant monoparentale à l’heure actuelle avec deux enfants, avec un loyer avec toutes les charges, on n’y arrive plus, on n’est plus capable”, dit-elle, épuisée par la situation.

    « L’élément déclencheur, c’est quand on réfléchit entre payer une facture ou payer l’épicerie. Quand on fait le choix entre le lait, le beurre ou les œufs. »
    -- Une citation de Martine, mère de deux enfants

    Aider 800 familles par mois
    Le comptoir alimentaire Le Grenier de Lévis aide plus de 800 ménages par mois. La direction de l’endroit constate que le nombre de familles qui ont des emplois à temps plein et qui font appel à ses services a presque doublé en un an.

    « Ce sont des couples même qui travaillent à un salaire moyen. Avec l’augmentation, le prix des denrées, tout ce qui s’en est suivi a fait en sorte que ces gens-là, dans leur budget, ça a défoncé. »
    -- Une citation de Stéphane Clavet, directeur général, comptoir alimentaire Le Grenier

    Un sentiment de culpabilité ronge souvent ceux qui viennent chercher de l’aide. C’est d’ailleurs le cas de Martine. “J’ai hésité pendant deux semaines en me disant que c’était réservé aux personnes en situation plus critique que moi.”


    Stéphane Clavet, directeur général du comptoir alimentaire Le Grenier. Photo : Radio-Canada / Louis-Philippe Arsenault

    “C’est pas toujours facile pour eux d’admettre qu’ils ont besoin d’aide alimentaire, et aussi de traverser la porte ici pour aller rencontrer quelqu’un pour se faire évaluer. Suite à l’évaluation, c’est là qu’on va déterminer si la personne est admissible à l’aide alimentaire”, explique M. Clavet.
    En 2022, le réseau des Banques alimentaires du Québec aidait 671 000 personnes par mois https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1928251/inflation-hausse-prix-aliments-aide-faim-2022 . Un achalandage record par rapport aux années précédentes.
    Avec les informations de Louis-Philippe Arsenault

    #pauvreté #inégalités #économie #richesse #précarité #crise #pauvres #politique

  • Dans le fond, toujours actuel, ce tract #LO diffusé lors de la grande manifestation nationale du 4 février 2021 :

    https://www.lutte-ouvriere.org/documents/tract-pour-la-manifestation-du-4-fevrier-2021-154423.html

    pdf https://www.lutte-ouvriere.org/sites/default/files/documents/20210204-tract.pdf

    Travailleuses, travailleurs,
    Militantes, militants de la classe ouvrière,
    Camarades,

    Ce qui nous réunit dans cette manifestation, c’est la volonté de pousser un cri de protestation contre l’aggravation des conditions d’existence du monde du travail.

    On nous saoule de discours sur la responsabilité du coronavirus dans cette situation. Mais si la #pandémie est une réalité avec laquelle il faudra vivre le temps de la vaincre, ce dont l’humanité crève littéralement, c’est de l’organisation capitaliste de la société et de la domination de la grande bourgeoisie.

    Derrière la pandémie, l’oppression de classe

    La découverte rapide du vaccin, un succès pour les capacités de l’homme, se traduit en même temps par une exacerbation de la concurrence entre gros requins des trusts pharmaceutiques, par l’intensification de la rivalité entre nations capitalistes, avant même que la vaccination massive ait sérieusement commencée. Quant aux pays pauvres qui ne peuvent pas payer, le système les laissera sans défense face au coronavirus, comme il les laisse déjà face à tant de maladie que l’on sait guérir depuis longtemps.

    Cette crise sanitaire nous renforce, nous militants de #Lutte_ouvrière, dans la conviction que, sans renverser le pouvoir de cette classe privilégiée, sans détruire le capitalisme, il n’y a pas d’avenir vivable pour l’humanité . Nous faisons nôtre la perspective, défendue par les éléments les plus conscients du mouvement ouvrier depuis ses origines, que c’est aux travailleurs de diriger la société, pas à la minorité de parasites capitalistes. L’émancipation des travailleurs, et par là-même l’émancipation de la société, sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes !

    Manifester, brandir le drapeau des intérêts ouvriers, même par dizaines de milliers, n’a jamais suffi pour inverser le rapport de forces, et les militants présents le savent bien . Pour être en mesure de stopper l’offensive patronale et gouvernementale, il faut qu’une partie significative des travailleurs entre dans l’action et soit prête à se battre de façon assez déterminée pour entraîner le reste de la classe ouvrière, au point de se faire craindre de la classe privilégiée et de son #État.

    Ce n’est pas le cas aujourd’hui. Cela peut le devenir demain, tant la société capitaliste est rongée par sa propre pourriture, sur le plan matériel comme sur le plan politique et même simplement humain.

    Contre le #capitalisme en faillite, défendre nos exigences d’exploités

    Coronavirus ou pas, il n’y a aucune raison de se résigner à la politique anti-ouvrière du gouvernement et du #patronat. Il n’y a aucune raison de se taire face au refus du gouvernement d’embaucher dans les hôpitaux et dans les écoles. Aucune raison de se résigner aux licenciements et aux attaques patronales. Aucune raison d’accepter que les classes populaires soient poussées vers la misère pendant que la plupart des grandes entreprises capitalistes réalisent des profits exceptionnels et que leurs actionnaires empochent plus de dividendes que jamais.

    Mettre en avant des objectifs qui correspondent aux intérêts de la classe ouvrière et des classes exploitées est une nécessité lorsque les travailleurs, surmontant leurs inquiétudes et leur désorientation actuelles, reprendront confiance en eux-mêmes et se lanceront dans la lutte .

    Il faut stopper les #licenciements de la seule façon possible : en répartissant le travail entre tous avec maintien du salaire.

    Les actionnaires n’ont pas besoin de plus de dividendes pour vivre. Un travailleur, lui, n’a que son #salaire ou sa pension de retraite pour joindre les deux bouts : il faut les augmenter en prenant sur les profits !

    Si l’on ne veut pas que les 100 milliards du plan de relance atterrissent dans les profits, puis dans la spéculation, il faut que les salariés puissent contrôler ce que le grand patronat va encaisser, car cet argent doit servir aux salaires et aux emplois !

    Une #manifestation comme celle d’aujourd’hui permet de mettre en avant les intérêts généraux de la classe ouvrière, alors même que le réflexe des #bureaucraties_syndicales est de se replier sur des causes locales . L’illusion qu’il sera plus facile de se battre entreprise par entreprise, corporation par corporation, voire service par service, et qu’il est ainsi possible d’obtenir ne serait-ce que des avancées minimes, est toujours vive dans les périodes de recul du mouvement ouvrier. Cela va de pair avec la résignation. Mais, dans cette période de #crise, on ne peut se faire respecter par le grand patronat et le gouvernement qu’en étant unis et déterminés à mener un bras de fer long et difficile .

    Relever la tête

    Nous sommes conscients que notre conviction que la classe ouvrière sera amenée à reprendre le combat n’est pas partagée par une grande partie des militants ouvriers. Même parmi ceux qui ne sont pas démoralisés au point d’abandonner le combat, nombreux sont ceux qui s’accrochent au vain espoir des améliorations à petits pas, aux négociations avec le patronat et le gouvernement. Et combien d’entre eux s’alignent sur ces derniers au nom de « la solidarité nationale » face à la pandémie ?

    C’est une supercherie propagée par les porte-paroles, conscients ou inconscients de la classe privilégiée ! Il n’y a pas plus de solidarité entre exploiteurs et exploités par temps de coronavirus qu’en dehors. Pour une minorité capitaliste, c’est une occasion de bâtir des fortunes. Pour la majorité des classes populaires, c’est ajouter les mesures de contraintes sanitaires aux conséquences bien plus graves de la crise économique.

    Pour difficile que soit la période, la classe ouvrière relèvera la tête. La principale responsabilité d’un militant ouvrier par les temps qui courent est de ne pas perdre le moral, de garder la tête haute et, surtout, de ne pas perdre confiance en sa classe !

    Il leur faut retrouver le langage et la pratique de la #lutte_de_classe. Aussi morose que puisse paraître aujourd’hui le climat, la lutte de classe continue et la force de la classe ouvrière reste intacte.

    Les forces vives de la société, ce ne sont certainement pas les actionnaires spéculateurs, ni les milliardaires qui vivent de la sueur et du sang des exploités. Ce sont les travailleurs qui font tourner l’économie et qui font vivre la société .

    Plus la crise de l’économie capitaliste s’aggravera, plus la classe dominante et ses serviteurs politiques au gouvernement se battront bec et ongles pour conserver leurs privilèges. Il n’y a à en attendre ni compréhension ni compassion.

    Face à la guerre que mène la grande bourgeoisie aux travailleurs, ceux-ci seront amenés à reprendre leur propre guerre. Comme ils y ont été contraints tout au long de l’histoire du #mouvement_ouvrier . Ils ont leur nombre et le fait d’être irremplaçables à opposer à l’argent de la grande bourgeoisie. Il faut que la multitude d’individus, qui constituent le monde du travail dans toute sa diversité, prennent conscience de l’identité de leurs intérêts fondamentaux contre la #grande_bourgeoisie. Il faut qu’ils retrouvent leur conscience de classe et la confiance en leurs propres forces. Ils deviendront alors cette armée de #prolétaires, capables non seulement de se défendre, mais de reprendre son combat séculaire pour objectif, de prendre en main les destinées de la société.

    Lutte ouvrière

    #conscience_de_classe #contrôle_ouvrier #augmentation_des_salaire #partage_du_travail

  • Le FMI avise l’Algérie : l’inflation due à la rente dispatchée en monnaie incontrôlable.
    http://www.argotheme.com/organecyberpresse/spip.php?article4419

    L’économie algérienne est, en 2023, partagée entre ces 2 facettes inflationnistes. Premièrement, le pessimisme pour l’explosion de l’inflation du fait que la monnaie en circulation est incontrôlable. Et seconde vision, le contraire qui est temporairement un stimulant du fait des ressources qui ont des retombées directes sur les prix intérieurs et sur la dévalorisation du dinar. Ce qui résume la perspective économique est formulé dans le dernier rapport du FMI. Il a intitulé en « conclusions pour les consultations de 2022 au titre de l’article IV de son programme annuel avec l’Algérie ». #nationale,_fait_politique,_une_et_première_page,_médias,_actualité,_pays,_france,_afrique,_maghreb

    / Afrique, Monde Arabe, islam, Maghreb, Proche-Orient,, économie , Maghreb, Algérie, Tunisie, Maroc, Libye, Africa, (...)

    #Afrique,Monde_Arabe,_islam,_Maghreb,_Proche-Orient, #économie_ #Maghreb,_Algérie,_Tunisie,_Maroc,_Libye,_Africa,_population,_société #crise,_capitalisme,_économie,_justice,_Bourse #Data_-_Données

  • 30. Januar 1933 : Das war keine Machtergreifung
    https://www.freitag.de/autoren/lfb/30-januar-1933-das-war-keine-machtergreifung
    Le sort de l’Allemage et de l’Europe se joua en 1932 lors ce que la droite conservatrice lanca le coup de Prusse , en allemand Preußenschlag , contre le gouvernement social-démocrate de la plus importante entité politique de la république allemande.


    Carte de l’État libre de Prusse au sein de la république de Weimar

    Quelques mois plus tard le 30 janvier 1933 le président du Deutsches Reich le général Paul von Hindenburg nomma Adolf Hitler chancelier. C’était il y a 90 an. Ce soir les troupes nazies entrèrent dans Berlin par la porte de Brandebourg. Les historiens bourgeois ont pris l’habitude d’appeler « prise de pouvoir », en allemand Machtergreifung , les événements du 30 janvier 1933 alors que c’est faux. La bourgeoisie et l’aristocratie optèrent pour le remplacement du système politique démocratique par un régime dictatorial.

    Pour y arriver ils choisirent l’organisation la plus efficace, le parti nazi. La chose fut décidée en petit comité, alors nous préférons le terme Machtübergabe ou passation des pouvoirs . En 1933 le putsch contre la république allemande faisait déjà partie des faits accomplis. Le Preußenschlag avait eu lieu six mois auparavant au mois de juillet 1932 avec la destitution du gouvernement social-démocrate de Prusse par le même président aristocrate.


    Une fois au gouvernement les nazis procédaient avec une efficacité inconnue jusqu’alors, qui surprit même ses ennemis jurés, á l’élimination de chacun susceptible d’oser commettre des actes de résistance. L’incendie du Reichstag marqua le tournant dans le processus d’élimination des opposants connus vers le changement des structures de la société qui allait se poursuivre jusqu’aux dernières heures du règne du chaos organisé pendant la bataille de Berlin.

    31.1.2023 von Leander F. Badura - Am 30. Januar jährt sich der Beginn der NS-Diktatur zum 90. Mal. Bis heute hält sich der Mythos von der „Machtergreifung“ der Nazis. Doch die Macht wurde Hitler ausgehändigt – von den konservativen Eliten Deutschlands

    Zu den Lebenslügen des deutschen Bürgertums zählt, dass die Weimarer Republik zwischen Nazis und Kommunisten aufgerieben wurde. Daher die Rede von der „Machtergreifung“ in Bezug auf die Ereignisse vom 30. Januar 1933 – also die Ernennung Hitlers zum Reichskanzler durch Reichspräsident Paul von Hindenburg. Doch der Begriff suggeriert einen Gewaltakt, einen Staatsstreich. Dem war nicht so. Das Sicherheitsschloss der Demokratie musste von den Nazis nicht aufgebrochen werden – es war längst zerbrochen und die Tür zur Macht weit aufgestoßen worden. Es war keine Machtergreifung, es war eine Machtübergabe der konservativen Eliten an die Nazis.


    Franz von Papen (photo de 1933), naissance 29.10.1879, décès 2.5.1969, (1921-1932 Centre chrétien, 1938 - 1945 NSDAP, Chancelier du Reich, 1er juin – 3 décembre 1932, Vice-chancelier du Reich 30 janvier 1933 – 7 août 1934, Ministre-président de Prusse30 janvier – 10 avril 1933

    Denn das Entscheidende jenes Tages war, dass die NSDAP Teil einer Rechtskoalition wurde, zu der auch die Deutschnationalen unter Alfred Hugenberg, der Stahlhelm unter Franz Seldte und Hitlers Amtsvorgänger Franz von Papen, der 1932 aus dem Zentrum ausgetreten war, um seine Minderheitsregierung durch die NSDAP tolerieren zu lassen, gehörten – eine rechtsextreme Einheitsfront.

    Kein Widerspruch gegen die Diktatur

    Berühmt wurde Papens Ausspruch, binnen weniger Wochen habe man Hitler innerhalb der Koalition „an die Wand gedrückt, dass er quiekt“. Auch das vermittelt einen falschen Eindruck. Papen und Hindenburg hatten nicht vor, Hitler zu mäßigen, um Demokratie und Rechtsstaat zu schützen. Gleich in der ersten Kabinettssitzung waren sich Papen und Hitler einig, dass eine Rückkehr zum Parlamentarismus ausgeschlossen werden müsse. Dem folgenden, sehr raschen Übergang zur Diktatur widersprach niemand in der Koalition. Als Hitler am 28. Februar – nicht einmal einen Monat nach seiner Ernennung und einen Tag nach dem Reichstagsbrand – Hindenburg um die Unterzeichnung der „Notverordnung zum Schutz von Volk und Staat“ bat, hatte dieser keinerlei Bedenken. Damit waren alle Grund- und Freiheitsrechte sowie rechtsstaatliche Prinzipien außer Kraft gesetzt; der Terror, den die SA in den vorangegangenen Wochen eskaliert hatte, wurde legal.


    Hjalmar Schacht, naissance 22.1,187, décès 3.7.1970, appartient au DDP puis au NSDAP, Président de la Reichsbank de 1923 à 1930 et de 1933 à 1939, de 1953 à 1963 PDG de la Deutsche Außenhandelsbank Schacht und Co. Schacht participa au soutiien des grands industriels pour la nomination de Hitler comme chancelier.

    Ob Polizei, Ministerien, Rundfunkanstalten, Gerichte – in Windeseile brachte die neue Regierung die Gesellschaft auf Linie. Wer als unzuverlässig galt, wurde ohne Rücksicht auf Gesetz und Verfassung ausgetauscht oder gleich verhaftet. Widerstand gab es von bürgerlicher Seite kaum. Am 21. März, als der am 6. März neu gewählte Reichstag – bei dem die NSDAP und ihre Bündnispartner zusammen mehr als 50 Prozent der Stimmen erhielten – eröffnet wurde, konnte die ganze Welt sehen, dass es weder im konservativ-bürgerlichen, noch im reaktionär-aristokratischen Milieu nennenswerte Ambitionen gab, sich gegen Hitler zu stellen. Der „Tag von Potsdam“ wurde eine Inszenierung der neuen Herrschaft und eine Machtdemonstration. Auch der ehemalige Kronprinz Wilhelm von Preußen war da – im Hintergrund, aber gut sichtbar. Nur Kurt von Schleicher, Hitlers direkter Amtsvorgänger, hegte Putschpläne. Die Nazis ermordeten ihn 1934.


    Hermann Göring (photo de mariage de 1935) Ministre-président de Prusse 11.4.1933 – 23.4.1945

    Doch die Zerschlagung der Demokratie begann nicht am 30. Januar. Denn ja, einen Staatsstreich hatte es gegeben – fast ein halbes Jahr zuvor. Per Notverordnung hatte Hindenburg im Juli 1932 die SPD-Regierung in Preußen abgesetzt und den wichtigsten Gliedstaat Kanzler Papen unterstellt. Dieses Ereignis hat der Republik mehr Schaden zugefügt als jeder Aufmarsch der KPD.

    Der Adel und große Teile des konservativen Bürgertums hatten die Demokratie immer gehasst. Ihre Ablehnung der Nazis speiste sich vielmehr aus Standesdünkel und Sorge vor allzu antikapitalistischen Tönen aus den Reihen der NSDAP. Doch der gemeinsame Feind einte sie: Kommunisten, Sozialdemokraten, Juden.


    Dimitrov, Thälmann et leurs camarades

    Opfer zu Tätern

    Von einer Machtergreifung muss sprechen, wer – bis heute – den Faschismus für ein Randphänomen hält. Doch das war er nie. Die Wähler der NSDAP waren im Durchschnitt protestantische Männer der Mittelschicht. Die Lüge von der Erosion der Demokratie durch extreme Ränder, muss erzählen, wer – bis heute – eine Äquivalenz von Links- und Rechtsextremismus herstellen will. Die KPD war eine stalinistische Partei und hat viele historische Fehler gemacht – wie die Ablehnung einer Zusammenarbeit mit der SPD oder die Kooperation mit der NSDAP beim BVG-Streik 1932. Doch die Kommunisten waren die einzigen, die den Nazis etwas entgegenzusetzen hatten. Nirgendwo waren SA-Aufmärsche gefährlicher als in Arbeitervierteln. Den Kommunisten eine Mitschuld am Aufstieg des Faschismus zu geben, heißt, aus Opfern Täter zu machen – Schuldabwehr einer nach 1945 mit dem Wiederaufbau betrauten konservativen Elite, die freudig ehemaligen Nazis Ämter übertrug und die KPD verbieten ließ.

    La perspective historique nous fait comprendre qu’en France et en Allemagne la démocratie ne sera pas en danger tant que les gouvernements arrivent à imposer aux peuples la politique bourgeoise avec ses réformes d’appauvrissement, son inflation et ses guerres. Il n’y a plus de partis communistes pour défendre les intérêts des classes populaires, alors le pouvoir en place peut déléguer la gestion des nations au forces moins violentes que les fascistes historiques.

    Es geht nicht nur darum, sprachpolitisch historische Gerechtigkeit herzustellen. Es geht um tatsächliche Lehren aus der Geschichte. Denn wie die Politikwissenschaftler Steven Levitsky und Daniel Ziblatt 2018 in ihrem Buch Wie Demokratien sterben feststellten, ist das Entstehen einer demokratiefeindlichen Bewegung noch kein hinreichendes Ereignis für die Erosion eines demokratischen Staates. Erfolg haben diese immer erst dann, wenn sie Verbündete aus den etablierten Eliten finden. Das Paradebeispiel der Autoren? Der 30. Januar 1933.

    Hjalmar Schacht
    https://de.wikipedia.org/wiki/Hjalmar_Schacht

    Zentrum - #attention, les information sur wikipedia à propos de questions et notons de l’histoire récente et surtout allemande sont réputées pour leur manque d’impartialité.
    https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Zentrum

    #histoire #nazis #Allemagne #Prusse #putsch #coup_d_état #crise #répression #fascisme #démocratie #lutte_des_classes

  • Pierre France, La valse du taux de change au Liban
    https://www.facebook.com/story.php?story_fbid=pfbid0Us5G2PiSm8LMHoSwzhCgQ9Zu8yT7ypZhrCVdgjHZDBT5yUQ

    Il y avait cette semaine au Liban quelque chose d’inédit, passé dans les fils twitter, et qui a été majoritairement pris sous son angle tragi-comique : une note de restaurant, avec deux cafés identiques, et deux prix différents. Parce que dans la même journée la livre avait connu plusieurs augmentations. Cette note n’est pas tant le témoin d’une livre qui bouge vite, que d’une évolution des pratiques autour de ces fluctuations, à savoir le fait que désormais les prix s’adaptent en direct ou presque (notamment par la numérisation des menus, qui constitue un petit marché émergent de la crise). D’autres magasins affichent leur taux, par exemple en renouvelant sans cesse le post-it qui l’indique, tout en ayant désormais des prix fixes et imprimés comme tels en dollars.
    C’est un des petit détails auxquels on peut observer ce que veut dire le passage d’"un seuil" dans le cas de la monnaie libanaise - qui a encore une fois cette semaine fluctué de manière dramatique, atteignant les 60000 livres pour un dollar - pré-2019 elle était à 1500 pour un dollar, exactement 40 fois plus. Les seuils ne sont pas seulement des comptes ronds et des frontières qu’on pourra établir à posteriori pour de futures études, ce sont des lignes vécues, investies, anticipées, craintes, par rapport auxquelles les calculs ordinaires sont omniprésents et écrasants.
    Ces seuils étaient auparavant complexes à passer, on voyait la ligne avec inquiétude, avec l’hypothèse en suspension d’un moment où symboliquement le service (ce taxi collectif du quotidien) quitterait le domaine du 2000 livres libanaises, alors même que chaque jour la valeur de la course diminuait et que ce prix fixé depuis des lustres tenait bon. Ils sont au fil du temps devenus plus flexibles, moins dépendants d’une autorité qui annoncerait fataliste qu’il faut changer les prix (par exemple dans le cas des prix de taxis, un syndicat) ou les contrôlerait (le ministère du tourisme en 2020 qui a imposé aux restaurants un contrôle des prix). Ils sont devenus plus individualisés, moins réversibles aussi ; et avec cette flexibilité croissante s’installe des pratiques qui facilitent ces fluctuations, les anticipent dans des dispositifs techniques et des codes réinventés et admis par tou.te.s. La première chose admise étant désormais simple, mais avec des conséquences lourdes, à savoir que les prix changent et peuvent changer : en une semaine, le prix du bus numéro 4, l’une des seules lignes opérationnelles de Beyrouth a changé deux fois, 30,000 dimanche dernier, 35000 cette semaine. Auparavant, il avait changé en Juin 2022 (20,000), Mars (15000), Novembre 2021 (12000), fin-août (10,000), mi-août (5000), Juillet (4000), Mai (3000), précédemment entre 2019 et mai 2021 il n’avait changé qu’une fois (passant de 1000 à 2000).
    Il avait jusque là à chaque fois quelque chose qui ressemblait à un pas mal assuré et qui se jouait à contre-temps, quelques jours après les coups de folie et les variations les plus importantes, une fois que les choses se calmaient. Un changement résigné, gêné de la part de ceux qui le changaient, face à une fluctuation dont personne ne comprenait la logique, et qu’on attribuait surtout à des enjeux et des choix (géo)politiques, ou une minorité de salauds de profiteurs, plutôt qu’à l’effet cumulé de pratiques micro-économiques où chacun prend une part de responsabilité. Dorénavant, le changement se fait quasiment dans la journée même, ce qui veut dire qu’économiquement il accompagne quasiment le moment de fluctuation au lieu d’intervenir après, et donc ne favorise aucunement une retombée du taux de change, voire évidemment précipite le seuil qu’on veut éviter (ce qui a été le cas ces derniers jours quand on a atteint 48000 et que 50000 se rapprochait trop).
    Ce qui veut dire que le changement de valeur de la monnaie est aussi une question de participation bien plus large, un mouvement social sourd, au delà de l’aspect structurel et de la décision claire au fondement de ces derniers mouvements (une variation d’un des taux de change officiels, oui il y en a plusieurs en fonction de ce dont on parle, qui a fait bondir certains prix et certaines factures). Autrement dit il y a eu une socialisation à la crise économique, qui a des conséquences en retour.
    Conséquences conomiques mais aussi politiques. Les effets politiques de cette extension des pratiques et des calculs économiques à tout le monde sont potentiellement dramatiques : ces pratiques individualisantes, où chacun est en compétition avec chacun, de fait, pèsent nécessairement sur toute notion de citoyenneté et de co-dépendance, et servent totalement un régime libanais qui peut regarder chaque personne dans les yeux et tranquillement lui dire qu’il ou elle est désormais complice à s’empresser de changer ou rechanger son argent, de stocker son essence, de profiter de la dernière circulaire de la banque centrale poru récupérer son argent à tel ou tel taux, etc. C’est l’effet le plus pernicieux d’une pratique qu’ont inventé les milices pendant la guerre (que je pense avoir été bien plus structurante à l’époque que le jeu sur les identités confessionnelles, car plus quotidienne et en prise directe avec des éléments pratiques) : celui de transformer les obligations qu’elles ont pu imposer (notamment sur la monnaie et l’électricité) en preuve opposable, celle de la complicité passive, qui permet ensuite de reprocher à chacun « d’avoir fait ses choix », d’avoir participé même de loin, et en conséquent de ne plus être fondé à pouvoir se plaindre.
    A ce noeud politique démobilisateur, auquel il faut ajouter une variable temporelle (on n’a pas le temps de descendre dans les rues quand on le prend pour aller à la banque ou chez le changeur), s’ajoute une dimension très banale et quotidienne, qui démobilise aussi du fait du type d’interactions en face à face qu’on peut avoir quand on est pris dans une de ces périodes de fluctuations - qui sont un monde en soi et pas le tremplin de mobilisations qu’on rêverait de voir. Si l’on peut saluer l’écho que donnent à chaque fois les médias libanais, et les services de sécurité des ambassades et des organisations internationales, à chaque micro-mouvement et chaque blocage de route (au demeurant blocages souvent sans bloqueurs visibles, avec quelques poubelles renversées), laissant rêver à chaque fois (c’est l’exact contraire dans les autres pays de la région où rien ne doit être couvert) à un effet d’entrainement possible, suivant l’espoir que la petite mobilisation surcouverte pourrait créer la grosse - la vraie mobilisation sociale la plus courante est celle en direction de la banque ou du changeur - l’élément de base des mobilisations au Liban désormais n’est pas le cortège de manif, c’est la queue d’attente. Devant les banques, c’est un fabuleux moyen de discipliner et de faire attendre, d’individualiser les demandes, de contrôler les comportements. Là encore, les moments de gloire médiatisés, les quelques cas de braquages légaux par les propriétaires des fonds, cachent ça.
    Dans les bus pendant ce temps, le changement de prix se voit consacré par une nouvelle page imprimée, collée à l’appui-tête du bus, visible dès qu’on s’y assoie. Il n’est plus question, comme il y a quelques mois, d’ouvrir la porte à une négociation et une discussion comme j’avais pu l’observer quand une personne avait contesté le prix qu’on lui attribuait. L’écrit est un moyen de fixer des prix et d’éloigner la discussion, toujours en embuscade.
    Car tout le monde a bien compris ce qui se jouait dans ces seuils, où le discursif et le registre émotionnel font dangereusement irruption. Les passages de ces seuils ne sont pas des passages de lignes, mais des zones de flou, où notamment les interactions quotidiennes changent de nature, où l’argent n’a pas d’odeur mais il a soudainement un goût, se teinte d’émois particuliers et de sentiments : la honte de demander, l’énervement de se voir imposer un prix, la fatigue de ne pas savoir combien l’on paye cette journée là (et même pour ce qui est de la journée de jeudi dernier ce qu’on paie à cette heure là), la récurrence de la négociation, sa dépendance à une interaction qu’on saura mener (et qu’on peut perdre ou gagner à ce titre, surtout perdre à la fin de la journée où l’on est éreinté de trop d’économie pratique).
    On parle de la monnaie et de ses fluctuations en général, on discute de sa valeur ensemble pour se mettre d’accord sur un cas particulier ; on teinte le billet d’un peu de soi-même aussi. Soudainement une transaction qui était de l’ordre de l’habitude et du marchand, où aucune des personnes n’avait son mot à dire, peut dangereusement tendre vers d’autres situations qu’on reconnaît au passage, extortion, petite arnaque, mendicité, mais aussi charité, don et générosité. Chacun se voit personnellement impliqué et y plaque son interprétation, la situation en devient plus unique, et le prix plus fluctuant : c’est à ce titre par exemple que lorsqu’on monte dans un service, on ne sait plus combien l’on va payer, 50,000, 70,000, 80,000. Et probablement le chauffeur n’est pas tout à fait certain de ce qu’il va demander non plus, tout dépendant de la performance que chacun va donner. L’une des interactions les plus déchirantes désormais, c’est celle avec ces chauffeurs qui continuent à demander 50,000, comme si eux aussi étaient épuisés de demander plus et se protégeaient dans leur propre bulle - mais on est plus à une fiction près après tout.

    #Liban #Crise #monnaie #dévaluation #inflation

    • Sinon il est devenu clair que ces criminels (les gens au pouvoir) ont maintenant une façon bien rodée de procéder : ils augmentent brutalement de x% (on est passé de 30000 LL en été à 60000 environ aujourd’hui avec une très brusque accélération en quelques jours), avant de très légèrement diminuer (de 65000 maximum à 58000 LL aujourd’hui même - façon de dire qu’ils ont fait des concessions), puis ils maintiennent tel quel, en l’occurrence autour de 60000 LL pendant quelques mois, puis ainsi de suite.

  • McKinsey, le cabinet du capitalisme toxique Jean-François Lisée

    On sort franchement sonnés de la lecture de When McKinsey Comes to Town (Quand McKinsey arrive en ville), le récent livre de deux journalistes du New York Times , Walt Bogdanich et Michael Forsythe, sur ce qu’ils désignent comme « le cabinet-conseil le plus influent au monde ». On ne doute pas que la compagnie, fondée il y a bientôt 100 ans et employant 38 000 personnes dans 65 pays, ait offert d’excellents conseils à des centaines de clients. Des conseils payants, en tout cas, McKinsey affirmant que, pour chaque dollar lui étant versé, ses clients en ont économisé dix en gain d’efficacité. Et puisqu’elle a touché, en 2021, 15 milliards $US en revenus, faites le calcul.

    Mais parmi ses conseils, on en trouve qui ont fait davantage que d’optimiser l’organisation de telle entreprise ou de tel ministère. McKinsey a lancé, ou amplifié, l’évolution récente du capitalisme.

    Fabricant d’inégalités. En 1950, le p.-d.g. d’une très grande entreprise empochait 20 fois le salaire d’un de ses employés. General Motors demanda à McKinsey de se pencher sur la rémunération des patrons. Surprise ! Le cabinet trouva qu’ils étaient outrageusement sous-payés, puis il répéta la même chose à tous les patrons intéressés. L’écart est passé depuis à 350 fois le salaire moyen. En liant la rémunération des patrons à la valeur de l’action, McKinsey les a incités à délaisser la stabilité et la planification à long terme pour se concentrer sur le court terme. De plus, McKinsey a enseigné aux entreprises que les mises à pied, justifiées ou non, provoquaient généralement une hausse de la valeur de l’action, donc de leur rémunération.

    Accélérateurs de délocalisation. À partir des années 1980, McKinsey proposa à un nombre croissant d’entreprises de délocaliser leur production en Asie, particulièrement en Chine. Cette tendance aurait eu lieu sans elle, mais elle en fut l’un des plus persistants promoteurs.

    Décourager la loyauté. Embauché par Walmart pour réduire ses coûts, McKinsey a repéré le problème : les « associés » restant longtemps à l’emploi du détaillant gagnent davantage. Solution : réduire le nombre de salariés à temps plein et augmenter ceux à temps partiel pour assurer un plus grand roulement et des salaires plus bas.

    Maintenir le flot de nicotine. Une fois les entreprises de tabac privées de publicité dans les années 1990, McKinsey leur conseilla « l’approche en entonnoir » visant à familiariser les jeunes à une marque de tabac, en particulier les Afro-Américains, alors même qu’elle avisait la Food and Drug Administration sur la meilleure façon de combattre le tabagisme.

    Mettre la vente d’opioïdes sur le turbo. Dans une de ses pages les plus noires, McKinsey a dû verser 640 millions $US en dommages pour avoir aidé la pharmaceutique Purdue à « turbocharger » (le terme est de McKinsey) sa vente d’opioïdes. Exemple : lorsque la chaîne de pharmacies Walgreens, inquiète des nombreuses surdoses, refusait de vendre plus qu’un certain nombre de comprimés à un client, McKinsey suggérait de contacter ce dernier pour qu’il s’approvisionne en ligne. L’épidémie d’opioïdes fut, et est toujours, plus tragique dans les villes dévitalisées, celles-là mêmes où les emplois manufacturiers ont été délocalisés, souvent à la suggestion de McKinsey.

    Flouer les assurés. Pourquoi la compagnie d’assurances Allstate a-t-elle été prête à payer pendant des mois une amende quotidienne de 25 000 $ plutôt que de livrer à un juge copie des recommandations de McKinsey ? Parce que le cabinet lui avait conseillé de régler, vite et au rabais, 90 % des réclamations, mais de se battre sans relâche pour ne rien donner aux 10 % des clients qui embauchaient un avocat. Allstate a ainsi réduit de 20 % ses dépenses en réclamations, et le salaire de ses patrons a bondi de 1260 %. McKinsey revendit sa méthode à plusieurs autres assureurs.

    Préparer la crise de 2008. McKinsey fut le plus grand promoteur des nouveaux instruments financiers dont l’écrasement a provoqué la crise de 2008. Il s’agissait de convertir des emprunts en « titres » que le prêteur pouvait vendre sur les marchés. On pouvait ensuite acheter une assurance, au cas où le titre perdrait sa valeur, ce qui, disait McKinsey et d’autres, était extrêmement improbable. L’écroulement de ce château de cartes a plongé le monde en récession, poussant, selon l’ONU, 200 millions de travailleurs dans la pauvreté.

    Aider la Chine à devenir dominante. Avec sa stratégie « Made in China 2025 », la Chine de Xi Jinping souhaite dominer les nouvelles industries et devancer les États-Unis et l’Europe. McKinsey a produit au moins dix rapports pour soutenir cet effort, que le gouvernement Biden juge « nocif ». Le cabinet a conseillé 26 de la centaine de compagnies jugées stratégiques par le pouvoir chinois devenant omniprésent, au point que l’État chinois a interdit à sa presse de continuer à mentionner sa présence. McKinsey fut aussi impliqué dans le développement des « cités intelligentes » chinoises, qui suivent à la trace chaque citoyen. La technologie fut d’abord déployée pour mettre sous surveillance la population ouïghoure, victime d’une tentative de génocide culturel.

    Aider les Saoudiens à traquer les dissidents. En 2018, McKinsey mena une opération de recensement des avis critiques d’influenceurs saoudiens pour le compte du pouvoir. La firme identifia un Montréalais, Omar Abdulaziz. Des parents restés en Arabie saoudite furent emprisonnés, Abdulaziz dut se cacher, de peur d’être kidnappé. Il craint que l’opération n’ait aidé à découvrir une personne avec qui il était alors en contact : Jamal Khashoggi, dépecé peu après par des sbires du régime.

    Joseph Stiglitz, Prix Nobel d’économie, résume ainsi l’oeuvre de McKinsey : le cabinet « optimise la cupidité des entreprises » en étant le concepteur, puis le supercontaminateur, des pires pratiques du capitalisme actuel.

    Source : https://www.ledevoir.com/opinion/chroniques/779151/chronique-le-cabinet-du-capitalisme-toxique

    #McKinsey #capitalisme #cupidité #inégalités #délocalisation #tabac #opioïdes #crise #Chine #expertise #consultants #consultance #consulting #privatisation #cabinets_de_conseil 

  • Zeitenwende in eine autoritärer werdende Gesellschaft?
    https://www.telepolis.de/features/Zeitenwende-in-eine-autoritaerer-werdende-Gesellschaft-7459530.html?seite=

    15.1.2023 Florian Rötzer - Neue Leitsektoren, die Krise des fünften Kondratieff-Zyklus, Corona und „kybernetischer Kapitalismus“, subtile Formen der Gängelung. Interview mit der Historikerin Andrea Komlosy.

    Andrea Komlosy ist Professorin für Wirtschafts- und Sozialgeschichte an der Universität Wien.
    https://wirtschaftsgeschichte.univie.ac.at/menschen/lehrbeauftragtedozentinnen/komlosy-andrea

    In ihrem Buch mit Titel: „Zeitenwende. Corona, Big Data und die kybernetische Zukunft“ stellt sie die These auf, dass wir uns in einer Übergangszeit befinden: vom industriellen zum kybernetischen Zeitalter.

    Bei diesem Übergang spielen Themen eine große Rolle, die mit großer Hitze diskutiert werden. So etwa die Corona-Krise mit ihren Regelungen, die auf eine bis dato ungeahnte Weise in unser gesellschaftliches und individuelles Leben eingegriffen haben.

    „Covid-19 wird an Schrecken verlieren“, heißt es in der Beschreibung des Buches von der Leibniz-Sozietät der Wissenschaften, deren Mitglied Komlosy ist. Aber:

    „Die Akzeptanz von Verdatung und Tracking ist jedoch Bestandteil des Alltags geworden. Schließungen und Absonderungen können jederzeit reaktiviert werden, wenn dieser Trend keine antisystemische Gegenbewegung zu entfachen vermag.“

    Kritik an Komlosys Positionen blieb während der Corona-Krise nicht aus. Wie denkt sie jetzt über das Corona-Geschehen und wie über seine Einordnung als Phänomen des Übergangs in ein neues Zeitalter? Wie sieht das aus?

    Florian Rötzer hat bei der Autorin nachgefragt, was sie unter dem neuen menschheitsgeschichtlichen Zeitalter versteht.

    Viel mehr als das „Corona-Regime“

    Wenn ich das richtig verstanden habe, sehen Sie die Corona-Krise in Ihrem Buch als Beschleuniger des Übergangs in das „kybernetische Zeitalter“. Wo würden Sie denn zuerst den Umbruch ansetzen?

    Andrea Komlosy: Vielleicht sollte ich zuerst sagen, was ich unter Kybernetik verstehe. Es gibt sehr viele Auffassungen. Im Prinzip leitet sich der Begriff ab von dem griechischen Kybernetiker, dem Steuermann. Praktisch geht es um die Regelung und Steuerung durch Rückkopplungseffekte. Meistens wird Kybernetik technisch verstanden, man kann es aber auch politisch im Sinne von Governance verstehen.

    Mir geht es um die neuen Technologien, also um die Selbststeuerung und das selbstständige Lernen der Maschinen bis hin zum Einbau des Menschen in ein algorithmengetriebenes Steuerungssystem. Die Kybernetik ist als Wissenschaft in den 1960er-Jahren entwickelt worden und in der Folge über die Künstliche Intelligenz in die Digitalisierung gemündet.
    „Kybernetischer Kapitalismus“

    Natürlich ist das viel mehr als das „Corona-Regime“ mit Quarantäne, Testen, Impfen, Tracken usw. und den Regeln, die wir zu befolgen hatten. Aber ich gehe davon aus, dass diese An- und Verordnungen und auch die Kommunikationsangebote im Lockdown uns in das neue menschheitsgeschichtliche Zeitalter katapultieren, das ich „kybernetischen Kapitalismus“ nenne. Dieser zeichnet sich im Wesentlichen durch neue Wachstumssektoren aus, natürlich auch durch Technologien und Arbeitsverhältnisse.

    Wir kommen ja aus dem industriellen Kapitalismus. Ich habe dafür ein Modell entwickelt und folge im Wesentlichen den Konjunkturzyklen, die Kondratieff, Schumpeter oder Mandel entwickelt haben, nach denen alle 50 Jahre ein neuer Leitsektor die Krise des vergangenen Zyklus überwindet.

    Ich sehe als neuen Leitsektor, der sich jetzt in der Krise des fünften Kondratieff-Zyklus entwickelt, die Medizin-, Pharma- und Biotechindustrie, die zusammen mit Robotik, Künstlicher Intelligenz, Nanotechnologien usw. die Körper ganz anders ins Spiel bringt, sie optimiert und auf diese Art und Weise neue Verwertungsbereiche eröffnet.

    Corona hat dafür einen kleinen Anschub dargestellt.

    Totale Veränderung der Lebensweise und auch der Sinnstiftung

    Gibt es für Sie eine bestimmte Technik, ab der der Eintritt in das kybernetische Zeitalter stattfindet? Was könnte sich als nächster Zyklus entwickeln?

    Andrea Komlosy: Der Übergang von einem Zyklus zum nächsten ist ein sehr langfristiger Prozess. Und es kommt auch darauf an, ob wir von Konjunkturzyklen mit einem Zeitraum von 50 Jahren ausgehen. Der Konjunkturzyklus, der in den 1990er-Jahren von der Informations- und Kommunikationstechnologie getrieben war, ist mit der Weltwirtschaftskrise an einen Kipppunkt gekommen.

    Wir sind nach wie vor in dieser Krise. Immer noch gibt es keinerlei Anzeichen, dass wir sie überwunden haben. Typisch an diesem Zyklenmodell ist, dass sich aus der Krise heraus neue Sektoren in Stellung bringen. Das sind jetzt die Pharma-, Biotech- und Körper-Optimierungskontrollsektoren, die mithilfe des Selbststeuerungsmodells der Kybernetik andere Produkte und auch Lebensweisen mit sich bringen, als wir das aus dem seriellen Zeitalter der industriellen Massenproduktion kennen.

    Aber im Prinzip kann man sagen, das kybernetische Zeitalter hat mit der Entwicklung des Computers, mit diesen ganzen Konferenzen über Kybernetik und Künstliche Intelligenz begonnen, also noch im industriellen Zeitalter.

    Aber es formiert sich eigentlich erst jetzt etwas, das unsere Lebensweise und auch die Sinnstiftung total verändert, auch die Praktiken der Kommunikation, das Verhältnis zur Arbeit oder die Schnittstelle zwischen Mensch und Maschine.
    Die Kluft

    Darüber wurde schon in den 1990er-Jahren viel gesprochen. Es gab Konferenzen und Publikationen, dass die Menschen mit den Maschinen, mit dem Computer, verschmelzen. Es gibt Gehirn-Computer-Schnittstellen, aber diese neue Welt, die damals erträumt wurde, ist eigentlich noch nicht da. Auch wenn Facebook jetzt schwärmt, mit dem Metaversum einzusteigen. Meinen Sie diese Verschmelzung von Mensch und Maschine, von Mensch und Technik, von Körper und Technik oder sehen Sie etwas anderes als entscheidender?

    Andrea Komlosy: Man muss natürlich immer unterscheiden zwischen dem, was vollmundig angekündigt wird als technische Möglichkeit oder was man sich überhaupt vorstellen kann, und dem, was dann tatsächlich realisiert wird. Da klafft eine große Kluft.

    Ich würde sagen, in dieser großen Kluft liegt eigentlich auch die Hoffnung, dass diese Vorhersagen der automatisch geschehenden Übergänge nicht zutreffen müssen. Allerdings haben sich, wenn ich in die Geschichte zurückschaue, die Modernisierungen ziemlich unabhängig von dem, was es an Widerständen immer wieder gegeben hat, Bahn gebrochen.

    Trotzdem würde ich nicht sagen, dass das unbedingt so kommen muss, und ich würde auch diese Vorstellungen, dass der Mensch in der Maschine aufgeht, nicht teilen, allerdings hängt der Mensch schon seit dem Industriezeitalter an der Maschine, was allerdings noch ziemlich mechanisch war.
    Eine andere Steuerungsmöglichkeit

    Mit den Algorithmen ist schon eine andere Steuerungsmöglichkeit vorhanden. Und mit dem digitalen Kapitalismus, mit dem Datenkapitalismus - es sind ja schließlich die Daten, die den Menschen an die Optimierungsbranchen binden - findet ein qualitativer Wandel statt.

    Ein ganz wichtiger Punkt ist, dass wir einen Kapitalismus haben, in dem Daten zur Ware werden. Das ist in dieser Massenhaftigkeit erst der Fall, seit es die Plattformökonomie und die IT-Konzerne gibt, die massenhaft Dienste anbieten.

    Sie eröffnen uns auch neue Möglichkeiten, aber schöpfen ununterbrochen unsere Daten ab, auf denen das Geschäftsmodell für diese neuen Sektoren aufbaut. Natürlich gibt es weiterhin Kapital, Arbeitskraft, Rohstoffe usw., aber die Daten ermöglichen die Feinsteuerung, dass man aufgrund der Kenntnisse, die man sozusagen durch die Klicks abliefert und damit den Unternehmen mitteilt, wie wir uns verhalten, was wir erfahren, was wir wünschen, welche Begierden wir haben, wo wir uns befinden, wie oft wir etwas machen, mit wem wir Kontakt haben.

    Das ist erst seit einer relativ kurzen Zeit tatsächlich auswertbar und kommt uns praktisch entgegen, insofern dies in maßgeschneiderte Produkte übertragen wird. Man könnte das auch ganz banal sagen: Wir laufen herum, messen unseren Blutdruck oder zählen die Anzahl der Schritte, die wir gemacht haben.

    In der Corona-Zeit messen wir eben auch, wie wir uns im Kontrollregime verhalten haben. Damit kann man im Prinzip die neuen Wachstumssektoren speisen.
    Ganz andere Ausbeutungsformen

    Wie verändert der Datenkapitalismus das bislang gewohnte kapitalistische System?

    Andrea Komlosy: Am wichtigsten ist, woher der Mehrwert stammt. Beim klassischen Kapitalismus, den ich noch marxistisch interpretieren würde, kommt der Mehrwert durch die Ausbeutung der bezahlten Arbeitskraft, in Ergänzung zu Marx auch durch die unbezahlte Arbeitskraft indirekt über die Reproduktion der Lohnarbeit.

    Mit der Beschäftigung von Arbeitskräften wird Mehrwert generiert. Das endet ja auch nicht, muss man sagen. Die Arbeitsverhältnisse verändern sich mit der Digitalisierung mit einer starken Polarisierung zwischen den führenden, sagen wir mal technischen Leitungspositionen und den Prekären. Aber gleichzeitig werden viele Tätigkeiten ersetzt durch die Maschinen.

    Insofern sinkt das Volumen der ausbeutbaren Arbeitskraft und wird ersetzt durch die Aneignung der Erfahrung, die sich in den Verhaltensdaten, die man über die Klicks bei der Suche, beim Einkauf oder bei der Inanspruchnahme von Diensten erzeugt.

    Ich glaube, dass wir das zur Kenntnis nehmen müssen, weil wir uns immer noch auf diesem Gegensatz von Kapital und Arbeit ausruhen. Der hatte für das Industriezeitalter einen Erklärungswert, aber das digitale kybernetische Zeitalter schafft ganz andere Ausbeutungsformen und damit auch Interventionsmöglichkeiten in uns als User der Dienste und als nachfragenden Personen für die Produkte, die aufgrund der Auswertung der Daten auf uns maßgeschneidert werden.

    Wenn man sich wünscht, dass der Kapitalismus wieder aus der Krise kommt, dann gibt es eine gewisse Chance, dass ein Wachstumszyklus aufgrund des medizinischen Pharma-Kontroll-Komplexes in die Gänge kommt.

    Man muss aber auch sehen, dass all das natürlich auch Widerstände und Widersprüche hervorruft und dass es nie genauso kommt, wie es Zukunftsforscher prognostizieren. Als Historikerin sage ich auch nicht, dass es unbedingt so kommen wird.

    Ich glaube nicht, dass man diesen Zug zur Digitalisierung aufhalten kann. In dem Moment, an dem gewisse Technologien im Raum stehen und natürlich auch ihre Vorzüge erkannt werden, auch wenn sie in einer ungleichen Gesellschaft sehr ungleich verteilt sind, kann man zumindest beobachten, was die Kybernetisierung der Beziehungen mit uns als Menschen macht, und überlegen, ob wir eigentlich so viel davon haben wollen oder ob wir nicht doch lieber mehr analog wollen.
    „Wir müssen gesellschaftlich dafür sorgen, dass das analoge Leben möglich ist“

    Noch mal zurück zum alten Kapitalismus und Marxismus. Man setzte auf die Arbeiterbewegung und die Aneignung der Produktionsmittel. Lässt sich dazu etwas in Analogie zum Datenkapitalismus sagen. Geht es darum, die Daten wieder zurückzuholen und sich anzueignen? Würde man damit zum eigenen Produzenten? Oder würden Sie sagen, da findet etwas prinzipiell anderes statt?

    Andrea Komlosy: Das finde ich, ist eine sehr interessante Frage, aber ich gehe nicht so weit, dass ich mir überlege, wie man eine soziale Bewegung in diesem Datenkapitalismus organisieren könnte. Wahrscheinlich muss man auf der einen Seite individuell überlegen, wie man mit diesen Daten umgeht.

    Viele Überlegungen gehen in die Richtung, dass wir keine Wahl haben, sondern dass wir praktisch um der Partizipation willen, die wir alle wollen, sehr viel in Kauf nehmen. Das haben wir mit dem Gesundheitspass deutlich gesehen. Es gab ja keinen Impfzwang, in Österreich ist er nicht umgesetzt worden, aber es gab einen indirekten Druck.

    Selbst wenn man dem entgehen konnte, hat man sich ständig über seinen Impfstatus ausweisen müssen, um sich zu bewegen. Von den Corona-Maßnahmen wird diese Kontrolle der Bewegung und diese Möglichkeit, Menschen anhand ihrer Gesundheitsmerkmale zu steuern, am ehesten bleiben. Ich hoffe natürlich, dass das nicht so pauschal wird, dass wir nur mehr mit QR-Codes ins Kino, in eine Ausstellung gehen oder uns an der Gesellschaft beteiligen können.

    Hier kommt die Politik ins Spiel, da wir das nicht nur individuell steuern können, sondern auch gesellschaftlich dafür sorgen müssen, dass das analoge Leben möglich ist.

    Darüber hinaus kann man überlegen, wie man gewährleisten kann, dass die positiven Seiten und Möglichkeiten dieser Selbststeuerung sich nicht verselbstständigen im Sinne der Profitgenerierung, sondern im Sinne dessen, dass sie auch der Gesellschaft zugutekommen.

    Aber da muss ich sagen, sehe ich nicht wirklich die Ansatzpunkte. Man müsste überlegen, wer die Träger sind. Aber gerade die Gewerkschaften, die Sozialdemokratie oder auch andere außerparlamentarische Linke sind in der Corona-Zeit dazu übergegangen, genau den Maßnahmen, die uns in diese Richtung treiben, einen Gesundheitsschutz zuzubilligen. Und das finde ich eigentlich einen großen Fehler im Denken.
    Corona: Einübung in die Technologien

    Man könnte sagen, dass die in China abgestrebte Steuerung des sozialen Verhaltens viel drastischer ist als die medizinische Überwachung. Wenn über Gesichtserkennung im öffentlichen Raum alle Individuen ausgemacht und ihnen bestimmte Dinge verschlossen werden können, wenn sie sich nicht konform verhalten haben, dann geht das doch weiter, wobei in China auch die Corona-Maßnahmen viel härter als hier angewendet wurden. Ich meine, dass das, was an staatskapitalistischer Überwachung möglich wäre und auch schon praktiziert wird, weiter über den medizinischen Bereich hinausgeht..

    Andrea Komlosy: Ich will das auch nicht nur auf das Medizinische beschränken. Die Theorie mit den Leitsektoren sagt ja nicht, dass diese die die einzigen sind, sondern dass über die Leitsektoren bestimmte Mechanismen als allgemeine Prinzipien in die Gesellschaften katapultiert werden.

    Ich würde schon sagen, dass wir in der Corona-Zeit, die jetzt schon ausgelaufen ist, uns dieser ganzen digitalen Techniken und Kommunikationstechniken bedienen mussten, um zu kommunizieren, während wir auf der anderen Seite bereit waren, um der Teilhabe willen unsere Gesundheitsdaten preiszugeben.

    Das war ein bestimmter Moment, der Widerstände überwunden und eine Einübung in die Technologien mit sich gebracht hat, aber auch die Bereitschaft, die entsprechenden Daten mitzuliefern.
    Verschwörungsstorys: Zu vordergründig und unterkomplex

    Manche der sogenannten Verschwörungstheoretiker meinen ja, es sei eine abgekartete Sache irgendwelcher Eliten gewesen. Das würden Sie aber so nicht sagen?

    Andrea Komlosy: Das würde ich so nicht sagen. Dafür ist der Kapitalismus einfach zu komplex, es sind zu viele unterschiedliche Interessen im Gange und es konkurrieren auch unterschiedliche Weltregionen. Über die geopolitische Seite haben wir noch nicht gesprochen.

    Nein, also das ist zu vordergründig. Natürlich werden Politiker an entscheidenden Positionen vorgefiltert durch Thinktanks und sie müssen Connections haben, sonst kommen sie nicht in bestimmte Positionen. Das ist natürlich nicht erst seit der Corona-Zeit so.

    Internationale Organisationen haben auch die Pandemie-Szenarien durchgespielt. Es gibt natürlich einige Analogien, aber ich würde jetzt nicht sagen, da ist irgendwas geübt und dann ausgeführt worden. Da sind einfach zu viele Dinge gleichzeitig im Gange.
    Biopolitisches Selektieren

    Eine Zeitenwende wird heute auch in Deutschland vom Bundeskanzler verkündet. Sie soll nach dem Anfang des Krieges in der Ukraine stattgefunden haben. Geopolitisch soll sich die Weltordnung neu konstituieren. Wie würden Sie das aus Ihrer Perspektive sehen? Corona ist fast kein Thema mehr, die Überwachung ist eingestellt worden. Im Augenblick herrscht eigentlich eher die Formierung durch den Krieg vor. Man steckt viel Geld in die Rüstung und baut Feindbilder auf. Natürlich spielt die Kybernetik hier auch eine Rolle beispielsweise in Form von Drohnen und anderen Waffensysteme, die dann automatisiert eingesetzt werden. Sehen Sie eine Verbindung beim Übergang von der Corona-Zeit zu der Kriegszeit?

    Andrea Komlosy: Ich stimme nicht zu, dass die Überwachungsmaßnahmen, die sich in der Corona-Zeit etabliert haben, ganz vorüber sind. Sie sind natürlich nicht mehr so flächendeckend vorhanden, aber wenn Sie zum Beispiel in irgendeiner Weise mit dem Gesundheitsbereich zu tun haben, dann bleibt Ihnen auch als Studierender zum Beispiel an einer medizinischen Universität nichts übrig, als diese Impfungen machen zu lassen, die sich in der Zwischenzeit zu einem regelmäßigen, alle halbe Jahre zu erneuerndem Stich entwickelt haben, der aber vor der Erkrankung nicht schützt.

    An bestimmten Universitäten werden zum Beispiel trotz Gleichstellungsbeauftragten Leute, die vollständig geimpft sind, bei gleicher Qualifikation bevorzugt. Es zieht ein biopolitisches Selektieren ein und wird in diesem Gesundheits- oder allgemein Ausweisdokument münden, mit dem dann von der wirtschaftlichen Seite, aber natürlich auch von der Seite staatlicher Kontrolle die Menschen bestimmt werden können.

    Das sollte man im Auge haben und nicht so tun, als ob schon alles vorbei wäre. Die Frage, ob sich das mit dem Krieg verbindet, geht eigentlich über das Thema meines Buches hinaus. „Zeitenwende“ ist ein allgemeiner Begriff, man kann ihn natürlich für einen Wandel im Verhältnis zu den USA, zur Nato, zur Aufrüstung und schlussendlich auch zur Absage an die Absage an die Atomkraft verstehen.

    Ich verwende den Begriff in einem viel allgemeineren Sinn, in dem dieser Krieg keine Rolle spielt. Es ist schon klar, dass kybernetische Technologien natürlich auch im Krieg angewendet werden, aber damit beschäftige ich mich in dem Buch nicht.
    Subtile Formen der Gängelung

    Der Computer ist eigentlich von Anfang an eine Kriegstechnik. Das Militärische steht am Ursprung des kybernetischen Zeitalters.

    Andrea Komlosy: Das ist richtig, aber wenn wir den Krieg jetzt anschauen, dann wird er doch sehr stark mit herkömmlichen Technologien geführt, die durch Digitalisierung verbessert sind. Manches ist auch sehr brutal auf dem Schlachtfeld.

    Das heißt, dass die herkömmlichen Technologien eigentlich nicht so sehr Erfolge mit sich bringen, sondern die Möglichkeit der Überwachung und der Logistik. Vieles von dem, was wir im Zusammenhang mit Corona diskutiert haben, sind relativ subtile Formen der Gängelung des Einzelnen.

    Im Krieg ist die Gängelung des einzelnen Einzelnen noch mal um einiges stärker und es gibt die Propaganda. Es ist natürlich ein Problem, dass auch nicht in den Krieg involvierte Seiten sich wie Deutschland oder sogar das neutrale Österreich als Kriegsparteien sehen und auf der Propagandaebene auch mitmachen. Da sehe ich schon eine gewisse Parallele.

    Bei Corona sind die Kritiker mehr, als ich das jemals aus meiner kritischen Haltung als mündige Bürgerin kannte, mundtot gemacht worden und ähnliche Phänomene sehe ich jetzt bei all denen, die Friedenspolitik oder Verhandlungslösungen fordern.

    Insofern könnte man sagen, gibt es schon einen allgemeinen Trend in Richtung einer autoritärer werdenden Gesellschaft, die den Diskurs abschafft oder zurückdrängt und durch durch gültige Wahrheiten ersetzt.

    #histoire #économie #crise #disruption #numérisation #covid-19 #surveillance #innovation #cycle_économique #keynesianisme #néolibéralisme #marxisme #capitalisme #progrès

  • Les contrats octroyés à McKinsey dépassent 100 millions de dollars sous Justin Trudeau Romain Schué - Thomas Gerbet
    https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1948188/firme-mckinsey-canada-ottawa-millions-contrats-ottawa

    Radio-Canada a trouvé de nouveaux contrats octroyés à la firme par Ottawa, notamment par la Défense nationale.


    L’implication de la firme McKinsey dans les affaires de l’État canadien est encore plus grande que ce qui avait été dévoilé jusqu’ici. De nouveaux contrats, signés au cours des derniers mois, portent le total octroyé au cabinet-conseil américain à plus de 100 millions de dollars depuis l’arrivée au pouvoir des libéraux.

    La Défense nationale est le ministère qui a le plus eu recours à la firme. Depuis 2021, elle a versé à McKinsey au moins 34 millions de dollars, révèle une recension réalisée grâce à de nouvelles données disponibles, qui incluent les sociétés d’État.

    La firme a notamment joué un rôle dans la modernisation de la Marine royale canadienne, dans la promotion de la diversité culturelle à la Défense et dans le système de gestion des plaintes, notamment celles pour inconduite sexuelle dans l’armée.


    La firme américaine est un cabinet-conseil ayant 130 bureaux dans 65 pays qui emploient 30 000 consultants.

    Début janvier, une enquête de Radio-Canada https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1945915/mckinsey-influence-canada-trudeau-immigration-conseils démontrait que les libéraux avaient dépensé 30 fois plus pour les services de McKinsey que les conservateurs de Stephen Harper, pourtant restés plus longtemps au pouvoir. L’écart est finalement encore plus grand.

    Ces dizaines de contrats feront l’objet d’une enquête parlementaire, dont la tenue a été imposée par l’opposition, en position de force au sein du Comité des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires. Sous pression, le premier ministre Justin Trudeau a aussi demandé à deux ministres d’examiner l’octroi de contrats à McKinsey.

    En nous appuyant sur divers rapports financiers et contractuels, nous avons calculé que les sommes octroyées par le fédéral depuis 2015 dépassent désormais la barre des 100 millions de dollars.

    Dans une réponse fournie vendredi soir, Services publics et Approvisionnement Canada (SPAC), responsable de la plupart des achats de l’appareil fédéral, confirme avoir dépensé un montant total de 101,4 millions de dollars, pour 23 contrats signés au cours des 7 dernières années.

    De nombreux contrats sans appel d’offres
    De nombreuses ententes ont été signées par le fédéral avec McKinsey de gré à gré, sans appel d’offres. C’est le cas par exemple avec Emploi et développement social Canada, Exportation et Développement Canada, la Banque de développement du Canada, l’Agence des services frontaliers du Canada ou encore la Défense nationale.

    Selon une explication fournie par SPAC, il s’agit notamment de “commandes subséquentes à une offre à commandes principale et nationale”. Ce processus “a été mis en place pour faciliter l’accès des ministères et des organismes gouvernementaux aux services d’étalonnage du secteur privé”.

    Aux yeux d’Ottawa, McKinsey “détient les droits exclusifs pour la fourniture” de certains services, permettant de “soutenir des programmes complexes, notamment la modernisation numérique et d’autres grandes initiatives de transformation”.

    Au moins 34 millions de dollars pour la Défense nationale
    Dans les derniers mois, c’est la Défense nationale qui a le plus sollicité la firme McKinsey, au point où le ministère est devenu celui qui a dépensé le plus d’argent pour les services du cabinet-conseil depuis l’arrivée au pouvoir de Justin Trudeau en 2015.

    Au moins 15 contrats ont été signés depuis mars 2021, par le ministère directement ou par l’entremise de Services publics et approvisionnement Canada (SPAC), pour un total d’au moins 34 millions de dollars.


    McKinsey a fourni des services à la Marine royale canadienne.

    Par exemple, McKinsey a obtenu un contrat de deux millions de dollars pour “diagnostiquer l’état de préparation de la Marine à l’exécution d’initiatives numériques” et un autre contrat d’un million de dollars afin de développer “un outil de gestion du personnel de la flotte reposant sur l’intelligence artificielle pour affecter des équipages appropriés et optimaux aux navires partant en mer”.

    McKinsey a aussi été payée 4,5 millions de dollars par la Défense nationale pour des “orientations en leadership” et “pour faire progresser l’évolution culturelle au moyen de l’élaboration d’un cadre de diversité, d’équité et d’inclusion”.

    Selon l’un des documents consultés par Radio-Canada, les objectifs souhaités par la Défense avec ces contrats ont été “atteints”.

    Malgré plusieurs relances, la Défense nationale n’a pas répondu à nos questions. Quant à la firme McKinsey, elle a décliné nos demandes de précisions, affirmant avoir “pour habitude de ne pas faire de commentaires sur les affaires de nos clients”.

    Louise Arbour critique l’intervention de McKinsey au sujet de la gestion des plaintes dans l’armée
    Alors que les Forces armées canadiennes ont été secouées ces dernières années par plusieurs scandales de harcèlement et d’inconduite sexuelle, la firme McKinsey a aidé la Défense à “élaborer une solution moderne de traitement numérique des plaintes pour remplacer les technologies et les ensembles de données utilisés”.

    À partir de l’été 2021, trois contrats d’un total de six millions de dollars lui ont été confiés pour ce mandat. Et les conclusions du travail de McKinsey n’ont pas été au goût de l’ex-juge Louise Arbour, l’auteure du rapport exhortant l’armée à apporter de profonds changements. Louise Arbour y évoque “plusieurs préoccupations” et un système “voué à l’échec”.


    La juge Louise Arbour a déposé son rapport sur le harcèlement et les inconduites sexuelles dans l’armée en mai 2022.

    Dans ce document de près de 450 pages https://www.canada.ca/fr/ministere-defense-nationale/organisation/rapports-publications/rapport-de-lexamen-externe-independant-et-complet.html , elle écrit : “D’après ce que j’ai compris, McKinsey a proposé un possible nouveau mécanisme de traitement des plaintes [...] sous la forme d’un ’’guichet unique de signalement’’ [...] conçu pour s’appliquer à l’inconduite sexuelle, au harcèlement sexuel, aux comportements haineux et aux griefs.”

    « Le système proposé par McKinsey est peu utile en ce qui concerne le harcèlement et l’inconduite sexuelle. »
    -- Une citation de Extrait du rapport de Louise Arbour, mai 2022

    “Le système proposé par McKinsey créerait le même conflit d’intérêts que celui qui existe actuellement”, écrit-elle, en parlant d’“obstacles importants” et de solutions qui “ne sont pas appropriées [pour] traiter de quelque question liée à l’inconduite sexuelle que ce soit”.

    Après la publication de ce rapport, McKinsey a obtenu en octobre dernier, un nouveau contrat, de deux millions de dollars, pour une “mise à jour” concernant la “transformation du processus de plaintes”.

    McKinsey présent dans le domaine militaire, à l’international
    La firme McKinsey a signé, depuis plusieurs années, des contrats avec différents gouvernements à travers le monde, pour des conseils concernant le milieu de la défense ou l’armement. Parfois même avec des pays concurrents ou qui ont des intérêts militaires divergents.

    Selon le livre When McKinsey Comes to Town, publié l’automne dernier par deux journalistes du New York Times, le cabinet a travaillé avec le département américain de la Défense entre 2018 et 2020, tout en ayant des liens avec la Chine. La chaîne américaine NBC https://www.cnbc.com/2022/05/21/mckinsey-co-worked-with-russian-weapons-maker-as-it-advised-pentagon.html a quant à elle découvert que McKinsey a conseillé au même moment un fabricant d’armes russe et le Pentagone. Plus tôt cette année, un journal allemand https://www.zeit.de/2023/01/mckinsey-beratungsunternehmen-bundesverteidigungsministerium-russland a dévoilé que McKinsey a collaboré à la fois avec le ministère allemand de la Défense et des entreprises d’armement russes.

    Un contrat pour analyser le potentiel de l’énergie atomique contre les GES
    À l’hiver 2022, McKinsey a été sollicité par Énergie atomique du Canada pour fournir des données sur la compétitivité des coûts de la technologie CANDU et sur “son rôle potentiel dans l’augmentation de la production d’électricité non émettrice pour atteindre les objectifs de réduction des gaz à effet de serre”. Le contrat a coûté 540 000 dollars.

    Preuve que McKinsey peut vendre ses conseils dans tous les domaines, la firme a aussi été recrutée par Destination Canada de 2018 à 2021 pour “repérer les tendances émergeant à l’échelle mondiale dans le secteur touristique” et “déceler les occasions qui s’offrent au Canada”.

    Pour près de trois millions de dollars, la firme a dressé “une feuille de route pour assurer un succès durable au secteur touristique canadien” et mené “des entrevues poussées avec des membres de l’industrie”. En outre, McKinsey a analysé “l’évolution des répercussions de la pandémie de COVID-19 sur le secteur touristique canadien” et trouvé “des approches potentielles de réponses”.

    Trudeau ouvre la porte à des changements
    Dans les prochains jours, le Comité des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires demandera au gouvernement de dévoiler l’ensemble des documents et des échanges entre Ottawa et McKinsey. Plusieurs fonctionnaires et ministres devraient être interrogés.

    Il sera notamment question d’Immigration Canada, qui est le deuxième ministère à avoir le plus souvent fait appel à la firme McKinsey depuis l’arrivée au pouvoir de Justin Trudeau, selon nos données. Près de 25 millions de dollars ont été dépensés pour la “transformation” de ce ministère.

    Par voie de communiqué https://www.mckinsey.com/ca/fr/overview/Statement-from-McKinsey-Canada , après avoir refusé dans un premier temps de commenter la première enquête de Radio-Canada, McKinsey Canada a indiqué réaliser un travail “entièrement non partisan” et rejette l’idée qu’elle puisse influer sur les politiques publiques, notamment en immigration.

    “Malgré ce qu’on a pu lire ou entendre récemment dans les médias, notre firme ne formule aucune recommandation sur les politiques en matière d’immigration ou sur quelque autre sujet que ce soit”, a soutenu l’entreprise.

    « Nous sommes fiers du travail que nous accomplissons au nom du gouvernement du Canada et des programmes qui ont été améliorés grâce à nos conseils. »
    -- Une citation de Déclaration de McKinsey Canada

    De son côté, Justin Trudeau a promis de “faire un suivi” afin de “nous assurer si [les ententes avec McKinsey ont été faites] de la bonne façon ou si on a besoin de modifier ou de changer les règles”.

    “Ça fait depuis toujours que des fonctionnaires cherchent des conseils experts pour améliorer la livraison de services des Canadiens, pour faire la modernisation de ce qu’ils sont en train de faire”, a-t-il déclaré.

    #corruption #powerpoint #irresponsabilité #impunité #incompétence #mckinsey #mckinseygate #cabinets_de_conseil #santé #mac_kinsey #consulting #réfugiés #migrations #marketing #mckinseymacrongate #cabinets-de-conseil #privatisation #management #Canada #Justin_Trudeau #mondialisation

    • L’immigration, McKinsey et le diktat de la mobilité internationale Micheline Labelle
      https://www.ledevoir.com/opinion/idees/777732/idees-l-immigration-le-cabinet-conseil-mckinsey-et-le-diktat-de-la-mobilit

      Romain Schué et Thomas Gerbet viennent de dévoiler, le 4 janvier dernier, l’influence de la firme américaine McKinsey sur la politique d’immigration du gouvernement Trudeau et les coûts faramineux payés à cette entreprise. Cette firme aurait conseillé l’accueil de 465 000 immigrants en 2023 pour atteindre 500 000 en 2025, dont 60 % seraient de la catégorie économique. A-t-elle aussi conseillé l’augmentation fulgurante des travailleurs temporaires ? Le contrôle des frontières et des demandeurs d’asile ? Une transformation démographique du Canada postnational dont se vante Justin Trudeau ? Une réorganisation du système informatique, une meilleure gestion des passeports (ce serait alors une faillite) ? L’information est bloquée pour le moment. Mais de quel droit tout cela ?


      Jacques Nadeau archives Le Devoir « Il serait intéressant de savoir ce que pensent les conseillers de McKinsey sur les dysfonctionnements et l’éventuelle crise sociale qu’entraîne la mobilité incarnée par la traversée du chemin Roxham », écrit l’autrice.

      Faut-il s’étonner de ce recours à une multinationale pour influer sur les affaires internes canadiennes ? Non, si on le met en relation avec le développement hégémonique d’une théorie sociologique de la mobilité qui domine aujourd’hui au point de rendre les gouvernements dépendants des multinationales comme McKinsey.

      Pour comprendre ce changement de paradigme, un retour en arrière s’impose.

      Le paradigme de la mobilité adopté par le fédéral depuis des décennies
      Le paradigme de la mobilité (mobility studies) n’a fait que se renforcer depuis la fin des années 1990. En 2005, le sociologue John Urry publiait un texte édifiant et quelque peu délirant dans Les Cahiers internationaux de sociologie pour décrire le monde en mouvement : demandeurs d’asile, terroristes, touristes, diasporas, étudiants internationaux, entrepreneurs, sportifs, randonneurs, prostituées sont en mouvement, écrivait-il. Le sociologue reprochait à ses pairs d’avoir négligé le phénomène de la mobilité et d’avoir jusqu’ici insisté plutôt sur le rôle de structures sociales figées au sein de la société ou de l’État-nation obsolète.

      John Urry en appelait à une « reformulation de la sociologie dans sa phase post-sociétale », dont l’objet majeur ne serait plus les sociétés dans leur spécificité, mais « les diverses mobilités des peuples, des objets, des images, des informations et des déchets [sic] ». Depuis, ce paradigme concurrence diverses perspectives « post » , y compris la thèse de la superdiversité, très en vogue dans les universités anglophones, où l’on parle avec une délicatesse douteuse « d’itinérants transculturels ». Le multiculturalisme est pour ainsi dire dépassé, on nage désormais dans l’univers trans. Toutes remettent en cause les frontières politiques et symboliques des États-nations, ainsi que les significations de la citoyenneté et de l’appartenance.

      Cette mouvance est à mettre en relation avec la création du réseau international Metropolis fondé en 1996 à l’initiative du ministre Sergio Marchi, et dont Meyer Burstein a été codirecteur exécutif, ainsi qu’avec le discours du fédéral sur la rentabilisation du multiculturalisme et la stratégie d’innovation du Canada. En 2004, le document « Élaboration de l’analyse de rentabilisation du multiculturalisme » précisait que les transilient immigrants font partie d’une nouvelle « classe créative », apte à mobiliser leurs réseaux internationaux en vue d’investissements et de bonnes pratiques commerciales.

      Les immigrants et les « minorités visibles » y sont vus comme « un réservoir de compétences culturelles et linguistiques auquel les industries canadiennes peuvent faire appel pour leurs opérations à l’étranger ou pour prendre de l’expansion sur les marchés internationaux », écrivait déjà en 2004 l’ex et puissant directeur d’Immigration et Citoyenneté Canada, Meyer Burstein.

      Les liens que les diverses « communautés culturelles et raciales entretiennent avec presque tous les pays du monde sont synonymes de prospérité économique et ont contribué à susciter l’intérêt du gouvernement du Canada à l’égard du multiculturalisme », statuait à son tour Patrimoine canadien (2005). On ne peut donc s’étonner du recours aux tentacules internationaux de la firme McKinsey. Et Justin Trudeau ne peut être que d’accord avec ce niveau d’interférence dans un pays qu’il conçoit et présente comme postnational.

      Les effets pervers de la mobilité sur les personnes et le pouvoir des États
      L’immigration internationale concerne plusieurs catégories de personnes aux statuts social et politico-juridique différents. Or, les pays doivent choisir entre deux catégories principales de transfrontaliers sur le plan économique : les travailleurs étrangers qualifiés, hautement mobiles, et les travailleurs non qualifiés.

      La mobilité des premiers est vue comme un signe d’ouverture envers le pays d’accueil. Désirable sur le plan économique, elle ne pose pas de défis d’intégration, soutient-on à tort. Dans cette perspective, la chasse aux cerveaux (ou plutôt l’exode des cerveaux, vu sous un autre angle) apparaît souhaitable pour les États demandeurs et les institutions qui ont besoin de professionnels ou d’étudiants internationaux afin de favoriser l’investissement, la recherche et l’innovation.

      Au contraire, les mouvements de la main-d’oeuvre à bon marché et souvent déclassée sont à contrôler afin de ne pas provoquer un sentiment d’envahissement dans la société d’accueil. C’est la raison pour laquelle cette force de travail fait l’objet d’un sempiternel débat public sur la naturalisation, l’intégration civique et les exigences linguistiques. Sans compter qu’en Amérique du Nord, pour un immigrant indépendant jouissant du statut de résidence, on compterait une cinquantaine d’immigrants parrainés, compte tenu des réseaux et des liens transnationaux des migrants.

      Enfin, ce paradigme de la mobilité provoque également l’obligation de repenser les notions de citoyenneté et de souveraineté de l’État, jugées obsolètes dans un monde globalisé. Les chercheurs ont beau spéculer sur la beauté du transnationalisme, on peut pourtant constater que tous les États aspirent à contrôler l’immigration selon leurs intérêts propres en matière de sécurité et d’ordre public, de légalité, de réunification des familles, de dépenses publiques et de problèmes urbains, d’intégration sociale et politique, voire d’identité nationale. En ce sens, le paradigme de la mobilité véhiculé par des instances supraétatiques ne peut qu’entamer le pouvoir de l’État.

      Enfin, il serait intéressant de savoir ce que pensent les conseillers de McKinsey sur les dysfonctionnements et l’éventuelle crise sociale qu’entraîne la mobilité incarnée par la traversée du chemin Roxham. Les demandeurs d’asile qui arrivent par milliers aux frontières comptent-ils dans l’objectif des 465 000 à 500 000 migrants souhaités sur cinq ans ? En dépit du fait que ce système donne lieu à de l’exploitation, à un trafic reconnu et à des réseaux internationaux de passeurs bien organisés et sans doute sans pitié ? Une situation que le gouvernement Trudeau ne semble pas avoir le courage de regarder en face et devant laquelle le Québec semble impuissant.

      #immigration #migrants #crise_sociale # John_Urry #multiculturalisme

  • #Allemagne : à la recherche de solutions durables pour le logement de réfugiés en séjour long

    En 2022, Berlin a accueilli plus de 100 000 réfugiés. Des arrivées qui ont encore plus mis en lumière la #crise_du_logement que traverse la capitale allemande depuis de nombreuses années. Venus en grande majorité d’Ukraine, 90% d’entre eux ont déposé une demande de séjour long. Si à l’instar d’autres grandes villes du pays, Berlin a tout d’abord compté sur la #solidarité de ses habitants et mis en place près de 30 000 places d’#accueil_d'urgence, elle doit désormais construire et trouver des #solutions_durables pour faire face à ces nouveaux arrivants partis pour rester.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/46053/allemagne-a-la-recherche-de-solutions-durables-pour-le-logement-de-ref
    #accueil #réfugiés #asile #migrations #Berlin #logement #séjour_long #long_séjour #réfugiés_ukrainiens #temps_long #temporalité #hébergement

    ping @karine4

  • ÉNERGIE, PÉNURIES, CLIMAT : LA FIN DE LA CROISSANCE SERA CHOISIE OU SUBIE !
    https://www.les-crises.fr/energie-penuries-climat-la-fin-de-la-croissance-sera-choisie-ou-subie

    Philippe BIHOUIX est ingénieur, spécialiste des ressources minérales et des enjeux technologiques associés. Il est l’auteur entre autres de « L’Âge des low tech », de « Le Désastre de l’école numérique », et il a également co-écrit « La ville stationnaire : Comment mettre fin à l’étalement urbain ? ». Dans cette interview par Olivier […]

    #Vidéo #Crise_climatique #Crise_énergétique #Pénuries #Vidéo,_Crise_climatique,_Crise_énergétique,_Pénuries