• Des « centaines » de migrants éthiopiens tués par les garde-frontières saoudiens, selon Human Rights Watch
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/08/21/des-centaines-de-migrants-ethiopiens-tues-par-les-garde-frontieres-saoudiens

    Des « centaines » de migrants éthiopiens tués par les garde-frontières saoudiens, selon Human Rights Watch
    L’ONG de défense des droits humains s’appuie sur des témoignages, des images satellites, des vidéos et des photos publiées sur les réseaux sociaux.
    Le Monde avec AFP
    Les garde-frontières saoudiens ont tué depuis 2022 des « centaines » de migrants éthiopiens qui tentaient de pénétrer dans la riche monarchie du golfe Persique passant par sa frontière avec le Yémen, a dénoncé, lundi 21 août, l’ONG de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW).
    Des centaines de milliers d’Ethiopiens travaillent en Arabie saoudite, empruntant parfois la « route de l’Est » reliant la Corne de l’Afrique au Golfe, en passant par le Yémen, pays pauvre et en guerre depuis plus de huit ans. « Les autorités saoudiennes tuent des centaines de migrants et de demandeurs d’asile dans cette zone frontalière reculée, à l’abri du regard du reste du monde », a déclaré dans un communiqué Nadia Hardman, spécialiste des migrations à HRW. Les « milliards dépensés » dans le sport et le divertissement « pour améliorer l’image de l’Arabie saoudite » ne devraient pas détourner l’attention de « ces crimes horribles », a-t-elle fustigé. Les ONG accusent régulièrement Riyad d’investir dans les grands événements sportifs et culturels pour « détourner l’attention » des graves violations des droits humains et de la crise humanitaire au Yémen où l’armée saoudienne est impliquée. Le meurtre « généralisé et systématique » des migrants éthiopiens pourrait même constituer un crime contre l’humanité, estime l’ONG. Des experts de l’ONU ont fait état d’« allégations préoccupantes » selon lesquelles « des tirs d’artillerie transfrontaliers et des tirs d’armes légères par les forces de sécurité saoudiennes ont tué environ 430 migrants » dans le sud de l’Arabie saoudite et le nord du Yémen durant les quatre premiers mois de 2022. Le nord du Yémen est largement contrôlé par les Houthis, des rebelles que les Saoudiens combattent depuis 2015 en soutien aux forces pro-gouvernementales. HRW s’appuie sur des entretiens avec 38 migrants éthiopiens qui ont tenté de passer en Arabie saoudite depuis le Yémen, sur des images satellites, des vidéos et des photos publiées sur les réseaux sociaux « ou recueillies auprès d’autres sources ».
    Les personnes interrogées ont parlé d’« armes explosives » et de tirs à bout portant, les garde-frontières saoudiens demandant aux Ethiopiens « sur quelle partie de leur corps ils préféreraient que l’on tire ». Ces migrants racontent des scènes d’horreur : « Femmes, hommes et enfants éparpillés dans le paysage montagneux, gravement blessés, démembrés ou déjà morts », relate HRW. « Ils nous tiraient dessus, c’était comme une pluie » de balles, témoigne une femme de 20 ans, originaire de la région éthiopienne d’Oromia, citée par l’ONG. « J’ai vu un homme appeler à l’aide, il avait perdu ses deux jambes », mais, raconte-t-elle, « on n’a pas pu l’aider parce qu’on courait pour sauver nos propres vies ». HRW appelle Riyad à « cesser immédiatement » le recours à la force meurtrière contre des migrants et demandeurs d’asile, exhortant l’ONU à enquêter sur ces allégations.

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  • Reportage : A Lesbos, l’urgence humanitaire a éclipsé l’épidémie de coronavirus - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/27309/reportage-a-lesbos-l-urgence-humanitaire-a-eclipse-l-epidemie-de-coron

    Sur l’île grecque de Lesbos, l’épidémie de coronavirus inquiète les autorités. Les 35 personnes migrantes qui avaient été détectées positives au virus ont fui avec les autres migrants lors de l’incendie qui a détruit le camp de Moria, dans la nuit du 8 au 9 septembre. Mais pour les exilés qui vivent à la rue depuis une semaine, le Covid-19 n’est plus qu’une angoisse lointaine, largement dominée par celle de pouvoir manger chaque jour.
    Sous une couverture grise attachée par un côté à un grillage et soutenue de l’autre par de petits piquets en bois, Jessica est assise, épaules contre épaules, entre deux jeunes hommes. Ces Camerounais sont résignés face à l’impossibilité de préserver toute distanciation sociale au milieu des milliers de personnes qui vivent à la rue depuis une semaine, le long de la route de Mytilène."On est entassé ici comme des poulets en batterie. Quand il y a des distributions [de nourriture] on est agglutinés, c’est impossible d’avoir un mètre de distanciation", s’agace la jeune femme en t-shirt sans manche noir
    Sur les quelques centaines de mètres le long desquels les rescapés de l’incendie du camp de Moria sont installés, le coronavirus semble appartenir à une autre époque. Un temps où, malgré les difficultés de la vie à Moria, les personnes migrantes avaient encore de l’énergie pour éviter les contaminations.Depuis l’incendie, toute distanciation sociale semble impossible et, surtout, l’urgence est ailleurs. « La plus grande préoccupation de ces personnes actuellement, c’est d’avoir accès à de la nourriture et de l’eau », souligne Dimitra Chasioti, psychologue pour Médecins sans frontières (MSF) dans la clinique que l’ONG a installée tout près des tentes

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  • Athènes maintient sa ligne dure après l’incendie du camp de Moria sur l’île de Lesbos
    https://www.lemonde.fr/international/article/2020/09/11/athenes-maintient-sa-ligne-dure-apres-l-incendie-du-camp-de-moria_6051791_32

    Le chef de l’opposition (Syriza) et ex-chef de gouvernement Alexis Tsipras a, de son côté, accusé l’actuel premier ministre, Kyriakos Mitsotakis, d’être « personnellement responsable du drame ». « La blessure de Moria devait être refermée (…). Nous avions déjà avancé le plan de décongestion [du camp] avec cohérence et respect pour nos semblables. Mais les 5 000 personnes à Moria sont devenues 20 000 en un an, avant que les transferts ne reprennent timidement », a lancé M. Tsipras. En ligne de mire également de l’opposition : le durcissement de la politique du premier ministre de droite arrivé au pouvoir en juillet 2019, qui aurait conduit à l’exaspération et à la révolte des migrants de Moria. A la suite de l’incendie, Kyriakos Mitsotakis a réagi : « Je reconnais les conditions difficiles [à Moria], mais rien ne peut servir d’alibi pour des réactions violentes contre les contrôles sanitaires. » Le journal de gauche Efimerida Ton Syntakton (« le journal des rédacteurs ») l’accusait, jeudi, de poursuivre à tout prix une politique de la « loi et l’ordre » en parlant essentiellement de sécurité nationale et de santé publique sans égard pour la crise humanitaire. Le gouvernement conservateur a voté une nouvelle loi sur le droit d’asile à l’automne 2019, permettant d’augmenter les durées de détention autorisées pour les demandeurs d’asile et de faciliter les renvois en Turquie des candidats déboutés. Depuis des mois, le gouvernement Mitsotakis est accusé de favoriser les refoulements de migrants vers la Turquie à la frontière terrestre mais aussi en mer. Les témoignages recueillis par plusieurs ONG et même le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) des Nations unies accumulent les preuves contre le gouvernement et les gardes-côtes qui ont toujours démenti et parlent de « fake news » véhiculées par Ankara. L’accès au système de santé a été rendu plus difficile, et plus de 11 000 réfugiés étaient menacés d’être expulsés de leur hébergement depuis le mois de juin après la décision prise de réduire la période pendant laquelle les réfugiés ayant obtenu l’asile peuvent rester dans les appartements attribués par le HCR. Surtout, le gouvernement grec a promis la construction de nouveaux centres d’enregistrement fermés à Lesbos – ce qui n’était pas le cas de Moria – et sur les quatre autres îles de la mer Egée, où s’entassent déjà plus de 24 000 personnes au total. Face à la fronde des insulaires, qui se sont mobilisés à plusieurs reprises, parfois avec violence, avant l’épidémie due au coronavirus, le gouvernement avait reculé. Mais, pour le premier ministre, la destruction de Moria ne remet pas en cause le projet, bien au contraire. « Nous avions averti qu’il fallait fermer Moria et avoir une nouvelle structure plus adaptée », a clamé jeudi sur la chaîne de télévision ANT1 le ministre des migrations, Notis Mitarachi.

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  • En Syrie, le régime Assad reste dans le déni malgré la progression du Covid-19
    https://www.lemonde.fr/international/article/2020/08/29/en-syrie-le-regime-assad-reste-dans-le-deni-malgre-la-progression-du-covid-1

    « La frontière entre le Liban et la Syrie est toujours fermée, à moins d’avoir une recommandation ou une autorisation spéciale. Tout le monde à Damas me dit de ne pas venir, car les cas de Covid-19 explosent. La situation est encore pire à Alep, en termes de contamination et de manques de lits. Les fils Facebook se transforment en carnets de condoléances », raconte un homme d’affaires qui vit entre Beyrouth et Damas.« Cela fait deux jours que je n’avais pas ouvert mon compte Facebook et, aujourd’hui, ce ne sont que des condoléances. Que celui qui n’est pas mort ou tombé malade me laisse un message », commente sarcastiquement un activiste, pourtant prorégime, qui suggère aux morgues de publier le nombre de décès plutôt que de laisser cette tâche au ministère de la santé.Début août, le directeur adjoint de la direction de la santé du gouvernorat de Damas estimait à 100 000 le nombre de cas probables dans la capitale et ses environs en se basant sur le nombre de décès, une centaine par jour. Signe d’une détérioration de la situation dans l’agglomération, de nombreux cas « suspects » sont répertoriés en province chez des malades ayant récemment séjourné à Damas.Dans un pays ravagé par neuf ans de guerre, le régime syrien avait initialement imposé un début de confinement, fermé les écoles, interdit les prières collectives et limité les déplacements avant de rapidement assouplir les mesures les plus contraignantes par crainte d’un effondrement économique. « Les impacts socioéconomiques du Covid-19, notamment sur la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance, sont susceptibles d’exacerber les besoins humanitaires substantiels du pays », prévient l’Organisation mondiale de la santé (OMS). A un système de santé délabré s’ajoute l’impact des sanctions internationales mises en place par les pays occidentaux et une partie des pays membres de la Ligue arabe. « On manque de tout d’un point de vue médical en Syrie, de lits, d’oxygène… Ce sont d’abord les sanctions [occidentales] qui sont en cause : elles ne visent peut-être pas les médicaments, mais des sociétés surréagissent quand elles entendent le mot “Syrie”. Elles préfèrent ne pas négocier par crainte d’être pénalisées. Ainsi, une usine pharmaceutique à Damas qui importe les matières premières depuis l’Inde, via le port de Beyrouth, s’est vu récemment refuser une importation par son partenaire indien. La Syrie n’a plus, non plus, les qualifications médicales, tant les médecins sont nombreux à être partis », ajoute l’homme d’affaires. Loin d’être contenue dans les zones gouvernementales, l’évolution de la pandémie dans les vastes territoires contrôlés par les Forces démocratiques syriennes (FDS, à dominante kurde) dans le nord-est du pays inquiète aussi les humanitaires. « Il ne fait aucun doute que nous assistons à une augmentation des cas de Covid-19 dans le nord-est de la Syrie. Au 24 août, il y avait 394 cas confirmés. Les tests sont en nombre limité, mais, parmi ceux qui sont effectués, environ la moitié donne un résultat positif. Cela démontre que les taux de transmission sont élevés et que beaucoup plus de tests sont nécessaires », estime Will Turner, responsable des programmes d’urgence pour la Syrie à Médecins sans frontières (MSF). « Les villes de Hassaké et Qamishli sont les foyers les plus actifs. Nous craignons que cela ne se déplace bientôt vers Rakka, une autre zone densément peuplée qui accueille un grand nombre de personnes déplacées et qui ne se remet toujours pas des destructions de la guerre. Les services de santé sont rares et l’accès à l’eau et à l’assainissement est médiocre », poursuit Will Turner. « Entre la dépréciation des monnaies locales et l’explosion des cas de Covid-19, le risque d’une crise humanitaire de plus grande ampleur existe, tant en Syrie qu’au Liban : tout le monde vit sur ses réserves », conclut l’économiste franco-syrien Samir Aïta.

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  • UN refugee chief underlines continued support to Lebanon | | UN News
    https://news.un.org/en/story/2020/08/1070772

    Lebanon, which has a population of around six million, hosts the largest number of refugees per capita in the world. More than one million refugees, mainly Syrians and Palestinians, have found shelter there. As a result of the deepening economic and financial crisis, and the COVID-19 pandemic, the proportion of refugees living under the extreme poverty line has jumped from 55 per cent to over 75 per cent, according to UNHCR.

    #Covid-19#migrant#migration#liban#refugie#crisehumanitaire#sante#pauvrete#vulnerabilite