• William Friedkin, réalisateur de « L’Exorciste », est mort
    https://www.lemonde.fr/culture/article/2023/08/07/william-friedkin-realisateur-de-l-exorciste-est-mort_6184736_3246.html

    William Friedkin, réalisateur de « L’Exorciste », est mort

    L’Américain, oscarisé en 1972 avec le film « French Connection », est décédé à 87 ans.

    Le Monde
    Publié aujourd’hui à 19h31

    Le cinéaste américain Willian Friedkin est mort lundi 7 aoûtà Los Angeles, a déclaré sa femme Sherry Lansing au média américain The Hollywood Reporter. Il avait 87 ans. Célèbre pour son film d’horreur L’Exorciste (1973), il avait remporté deux Oscars - meilleur réalisateur et meilleur film - en 1972 avec le film French Connection, décrivant le réseau d’importation d’héroïne depuis la France

    L’exorciste, pour moi un chef d’œuvre absolu du genre. Je l’ai vu alors que je n’avais pas l’âge et j’ai été fortement impressionné, comme tout le monde à l’époque. Mes gamins l’ont vu sur le web, ils étaient ados, aussi, et l’ont trouvé complètement nul, sans que ça leur fasse le moindre effet.

  • Quelques mots sur Blade II dont j’avais déjà parlé : https://seenthis.net/messages/353330*

    En fait je l’ai revu hier soir. Il est toujours aussi bien. C’est du film haribo, on peut s’en goinfrer toute la journée et plusieurs fois par jour, ça passe. Je vous jure ! Essayez !
    *Sur l’action et particulièrement les films d’actions d’aujourd’hui.

    Le cinéma c’est voir et entendre, entendre et voir @intempestive .
    Dans l’idée d’un film d’action que doit-on percevoir ? Et sentir ? on doit voir et entendre l’action. Et peut-être du coup laisser le cinéma faire son tour de passe-passe projection-identification-répulsion.
    C’est à dire encore à peu près, ne pas essayer de prendre le spectateur, le secouer dans tous les sens devant un écran super géant et sur-découper à mort (et toujours en vain) les scènes d’action en imaginant qu’il va s’agir de faire VIVRE l’action au sens le plus plat du terme. Faire ceci c’est vraiment avoir une piètre idée du cinéma. C’est vraiment faire du visuel au sens le plus vide et communicationnel du terme.
    Et Guillermo ne fait pas ça, c’est ça qui est très bien. C’est sûre pour des amis de mes parents ça semblera sur-découpé mais ils n’ont pas vu les Jason Bourne. Il y a vraiment pire !
    On pourrait dire qu’un combat va vite et, pour bien le filmer, il ne faut pas tenter de faire ressentir cette vitesse, il faut s’attacher à placer méticuleusement la caméra pour saisir l’action des corps. Si un combat va vite et qu’on veut saisir bien chaque geste, évidemment, le montage ira vite.
    Mais ce n’est pas la vitesse du montage qui créera l’action. Et ça, Blade II l’a compris.

    Une réflexion sur le sexisme dans les films
    Je me disais ça à propos de nos derniers échanges.
    Je pense qu’il est risqué de faire un film où quelques personnages mettent en jeu la sexualité. ça doit être extrêmement dur de ne pas se faire, dans ce cas, épingler par quelques-uns et quelques-unes d’entre nous.
    Ce que je veux dire c’est qu’énormément de films hollywoodiens sont étiquetés sous le label ne-parle-pas-de-ça. Blade II par exemple, parle de la filiation, du rapport au père mais c’est un putain de gros film d’action et pareil pour des milliers d’autres films. Pourtant je ne suis pas loin d’affirmer que le simple fait d’être un film de studio américain et de ne traiter aucunement des questions de sexualité, de culture du viol et de féminisme n’empêche pas d’être tout à fait diffuseur de cette culture du viol. « Ca n’empêche pas » et même, est-ce que ça ne cautionnerait pas carrément ?
    #action #montage #découpage #culture_du_viol #sexualité #féminisme @mad_meg @aude_v

  • Marielle peut dire n’importe quoi, il aura toujours la classe


    Les deux crocodiles, Joël Seria, 1987
    Le déclin formidable de Joël Seria. Marielle joue un ancien malfrat recherché par interpole réfugié en Bretagne comme directeur d’un bordel. Et Carmet je sais pas quoi. Un mec riche et paumé.
    Il se passe quoi ? Devinez quoi, un road-movie en Bretagne.
    Alors pour un temps on est vraiment certain que Marielle veut arnaquer Carmet. Seulement voilà c’est du Seria.

    Et puis voilà, c’est extrême, c’est grandiloquent, des personnages sont machos, des personnages misogynes, des personnages sont complètement barrés et des personnages sont beaux. En fait non, tous les personnages sont beaux.
    Marielle ouvre la bouche et toute la campagne dégueulasse d’ennui que tu t’es tapé toute ta jeunesse est enchantée et regorge de saveur.
    https://www.youtube.com/watch?v=32_uPo2URn4


    #les_deux_crocodiles #Joël_Seria #1987 #cinéma #critique_a_2_balles #jean-Pierre_Marielle #Dieu

  • Encore une merveille


    Les exécuteurs de Shaolin, Hong Xi Guan, Liu Chia-Liang, 1977
    Oui mais, à mon âge, trop de merveilles n’est pas très bon. Que dire de plus ? Peut-être que Jean-Pierre Dionnet pourrait en dire beaucoup plus que moi.
    Je peux dire que ce film respecte ses acteurs qui doivent passer 8 heures par jour à s’entrainer au kung-fu. Les combats sont simplement bien filmés avec aucun sur-découpage dégueulasse d’aujourd’hui. @intempestive si tu vois une version sur youtube, sûrement que le mixage est tout pourri. Moi j’ai chopé un coffret de Ching Siu-Tung et tout était remasterisé.
    Cette barbe blanche est tout à fait séduisante. Et bien sûr ce geste de ce caresser la barbichette comme on se caresse les testicules. A la la c’est merveilleux.
    L’héroïne est aussi une bête en kung-fu. Elle n’est pas le personnage principal mais elle lui apprend beaucoup beaucoup. Les deux sont rapidement amoureux et c’est tout à fait intéressant la position de la femme dans ce film là. Notamment à voir dans leur scène de séduction et leur jeu amoureux. Ils décident de voir lequel des deux est le plus une bête en kung-fu. Elle se met sur le dos, serre les genoux l’un contre l’autre et lui doit les ouvrir. Ca dure longtemps et au final il abandonne, elle a gagné.
    A noté enfin les très beaux enchainements avec le mannequin. Je peux pas en dire plus : j’ai rien compris.
    https://www.youtube.com/watch?v=i5hx-4E96SU

    #critique_a_2_balles #les_executeurs_de_shaolin #liu_chia_liang #1977 #cinema #pas_viol #kung_fu #hong_xi_guan #jean-pierre_dionnet

  • Même sur leur lit de mort ils sont marrants ces québécois


    Les invasions barbares, Denys Arcand, 2003

    C’est la suite du déclin de l’empire américain, mais fait 15 ans plus tard.
    Le déclin... ne parlait que de sexualité. Du moins on le croyait. 15 ans après Rémy, l’un des personnage principal du déclin... découvre qu’il est atteint d’un cancer. Il va mourir avant le générique de fin. Le film parle encore beaucoup de sexualité et c’est bien normal puisque c’est la vie.
    Mais ce que je veux dire c’est qu’avec une telle ellipse de 15 ans réelle et filmée, le film nous fait voir vraiment mille et un détails, mille et une vibration sur le temps, ou plutôt, la pensée de Denys au sujet du temps qui passe.
    Mais c’est toujours très très, très drôle sauf que là c’est aussi très très, très triste.

    https://www.youtube.com/watch?v=CLhGZLhYf_4


    Ah lala ça m’énerve, je viens de voir cette bande annonce. C’est racoleur. Je n’ai pas écrit assez pour dire les multiples vertiges que la vision de ces deux films peut nous donner. Pas seulement une comparaison entre le temps d’avant et le temps d’après, mais la vision de ces corps pensants qui reviennent sur une vie que l’on a connu dans le film d’avant. Moi, ça m’a grave touché.

    #critique_a_2_balles #les_invasions_barbares #Denys_Arcand #2003 #cinéma #très_très_drôle #très_très_triste #déclin_de_l'empire_américain #sexualité #fin_de_vie #palliatif #vertige #québec

    • Non, non, non, @aude_v !
      D’abord il me paraît nécessaire de dire que cette femme n’est pas racisée (du moins il me semble, sauf si être brune suffit à être considérée comme racisée). Le besoin de pognon de ce personnage n’est pas dit par la scène. Attention ! Je n’affirme surtout pas que si une étudiante se prostitue ce n’est pas, très souvent, pour financer ses études, ou la la je ne dis pas ça. Mais la scène ne le dit pas. Et c’est toute la différence avec un film qui va flirté avec la question de pourquoi des femmes se prostituent.
      D’autre part, ce personnage homme tombe amoureux d’une femme à l’occasion de cette scène où il découvre que celle-ci étudie à haut niveau le même sujet que lui pratique en tant que professeur. Nous discutons bien d’images. D’un film. Et, par ailleurs, de la vie d’un personnage. Il y a évidemment un écart entre les deux. Le film n’est pas le personnage.
      Si encore il n’y avait qu’un seul personnage principal, on pourrait peut-être faire le raccourci : ce que le personnage pense, le film le pense aussi. Et encore...
      Enfin, aucune scène d’un film, aussi hypothétiquement détestable soit-elle, ne justifie à elle seule qu’on choisisse de faire l’impasse sur celui-ci.
      Ce qui justifie, en revanche cette impasse c’est le ressenti d’un ou d’une spectatrice au contact de certaines scènes. C’est en fonction de ses convictions, de ses choix, de son vécu. Du temps qu’il ou elle a devant lui pour regarder la pile de dvd qui s’entasse sur son bureau. Mais cela concerne-t-il encore le film.
      #cinema #ressenti #le_declin_de_l'empire_americain #mauvaise_foi #amour

    • @aude_v J’espère très sincèrement que tu sauras voir la joie dans le premier. Mais surtout, je t’en pris, ne le regarde pas si tu n’es pas prête à apprécier un film avec des hommes entre eux qui parlent comme des hommes (on devrait dire des mecs-copains) et des femmes entre elles de même. C’est truffé de lieux communs (attention je n’ai pas dit préjugés).
      Je souhaite que tu te laisses submerger par le vertige du second. Mais c’est promis, on regardera 40 jours 40 nuits tous les deux en mangeant du caca.
      #scatophilie #invitation #40_jours_40_nuit

  • Etonnant comme David a pu faire plein de choses différentes


    Parrain d’un jour, things change, David Mamet, 1988

    Mon début de critique du film Homicide était dans le juste ! En fait le film était là ! La vraie nature de David Mamet était dans ce ton de comédie subtile. Toute la fin mégasionniste n’était qu’erreur passagère.
    Ce film là est plutôt une comédie. Mais c’est dur de dire ça en regardant, à côté, tous les Ben Stiller. Parce que bon ce n’est pas du tout pareil hein ?!
    Au début, et d’ailleurs pendant tout le film, tous les codes du film de mafias sont là. Magnifique. Mais vraiment bien foutus hein ?!
    Il y a un petit vieux tout gentil qui se retrouve, on va pas trop demander comment parce que c’est pas super bien branlé, à faire croire à tous les gens d’un hôtel de grand luxe possédé par la mafia locale, qu’il est lui même le parrain d’une des famille de mafieux. Et lui, oh la la, qu’il est touchant, l’acteur joue incroyablement bien la naïveté de ma grand mère. Non vraiment tout mignon. En tout cas infiniment mieux que la merde qui s’appelait Mafia Blues...
    https://www.youtube.com/watch?v=jIXL5ilQZaY


    #mafia #film_de_mafia #critique_a_2_balles #parrain_d'un_Jour #things_change #David_mamet #1988 #comédie #cinema

  • Oubliez un peu la vie d’Abdel


    L’esquive, Games of love & chance, Abdellatif Kechiche, 2003
    Je découvre progressivement que peu de monde ont vu l’Esquive.
    Moi qui était certain que ce film représentait pour tous et toutes un tournant dans l’histoire du cinéma français... Non mais, soyez-en sûrs ce film est un retournement, une méga claque, un jeu sur le langage. En le voyant je me suis retrouvé au collège, douze ans. En pleine contemplation du paradoxe ultime entre mes douze ans et mon inculture manifeste et Mathilde qui avait mon âge et qui rayonnait de tout côtés.

    Petit apparteid, beaucoup de gens sont bloqués en ayant vu la Vénus noire. Mais la Vénus noire est une erreur d’Abdellatif. Il avait des choses à dire, il voulait en mettre dans la gueule. Certains ont dit, se venger. Peut-être. Toujours est-il que ce film est relativement raté. C’est quoi ces décors Angleterre XIXème en carton filmés dans deux rues parisiennes ? Pour sûr qu’il aurait mieux fait de faire un doc sur la dépouille de cette femme lorsqu’elle est revenue en Afrique du Sud.
    En tout cas on oublie la Vénus noire, c’est le pire mauvais exemple.
    Non parce que il y en a un autre mauvais exemple, même qu’il a eu la palme du festival de Cannes. La vie d’Adèle ne la méritait pas comparé à ces merveilles que sont l’Esquive et La graine et le mulet. Des films qui vous font croire que c’est facile de faire un film et on sort tout émerveillé par la justesse et l’aisance de film qu’on dirait déposer sur la vie comme un pétale de pissenlit.

    https://www.youtube.com/watch?v=Cdjt61a-n0Q

    #critique_a_2_balles #l'esquive #2003 #abdellatif_kechiche #langage #banlieue #la_graine_et_le_mulet #la_vénus_noire #tournant_dans_le_cinema_français #cinema #petale_de_pissenlit #collège #pas_viol

  • Les vrais effets spéciaux ne vieillissent pas


    King Kong, Merian C. Cooper, Ernest B. Schoedsack, 1933
    Un vrai film magnifique. Avant. Avant que le cinéma ne devienne un art. Avant que les studios n’en fassent une usine. Avant le code Hayes. Il y a eu quelques années avec cet entredeux où le cinéma était d’abord matière à penser. 1933. C’était y a longtemps. Et moi, j’avais jamais vu ce film. Quel idiot ! Maintenant je vais le montrer à ma nièce de dix ans. Ca dure deux heures et en même temps que j’y trouve, comme d’habitude, de l’histoire du monde et du cinéma, de l’histoire du racisme impérialiste aussi, j’y trouve de l’histoire de la sensation. Ca fait quoi de représenter une bête de cinq mètres de haut sur un écran ? Ca faisait quoi pour les gens ?
    Et comment on faisait en 1933 pour être aussi juste, symbolique, psychanalytique, contestataire avec l’idée de la monstruosité. King Kong est monstre. King Kong est nous.
    https://www.youtube.com/watch?v=PbrikL8IjXM

    #Critique_a_2_balles #King_Kong #1933 #cinema #Mirian_C_Cooper #Ernest_B_Schoedsack

  • Mais c’est vrai ? On peut faire ça en vrai ? Je veux dire avec son corps ?


    La mante religieuse, Shaolin mantis, Tang lang, Liu Chia-Liang, 1978

    Ah bah voilà ! On peut faire ça, des scènes de kung fu merveilleuses et sans découpage excessif et puis un scénario qui ne soit pas tout à fait ridicule. Un film qui sait où mettre ses priorités : des plans séquence de castagne chorégraphiés magnifiques, un scénario minimal avec très très peu de blagues ridicules. Du très très honnête.
    Mais alors pourquoi a-t-on arrêté d’utiliser des couleurs aussi belles ?
    Une très très bonne bande annonce
    https://www.youtube.com/watch?v=AZFsLGkWIB0


    #critique_a_2_balles #cinema #film_de_genre #shaolin_mantis #kung_fu #très_bonne_bande_annonce #liu_chia-liang #1978 #insecte

  • Voilà. Plutôt que de regarder état des lieux, il faut regarder ça


    A bientôt j’espère, Chris Marker, 1968
    Au cas où vous ne le sachiez pas. Chris Marker profite de la grève de la rhodia de Besançon fait en 67 pour filmer les ouvriers. Il fait ce film qui d’ailleurs est considéré, à tort, comme un monument du documentaire militant. Ensuite il le montre aux ouvriers et il enregistre les débats. Ces derniers trouvent que dans ce film le réalisateur se prend un peu pour un touriste qui les trouve si merveilleux ces ouvriers qui luttent. Alors il leur dit « un cinéma militant ne sera que l’oeuvre des ouvriers eux-mêmes ». C’est ainsi que naissent les groupes medvetkine. Leur premier film « classe de lutte », lui, est un vrai film merveilleux, militant, collectif, féministe, qui déchire.
    https://www.youtube.com/watch?v=VVWBRpT-hRI

    #critique_a_2_balles #a_bientôt_j'espère #chris_marker #1968 #groupe_medvetkine #cinema_militant

  • Ceux et celles qui disent que Tarantino fait surtout du Tarantino n’aiment pas le cinéma


    Inglourious basterds, Quentin Tarantino, 2009
    Tarantino joue. Il joue et il joue merveilleusement bien. J’avais été déçu par Kill Bill. Et, depuis lors, j’ai toujours jubilé un peu plus à chacun de ses nouveaux films. Je prends mon pied bordel. On m’entends dans la salle rigoler à gorge déployée et c’est merveilleux.
    Ici mon émotion a été, comme dirais-je, un sentiment merveilleux d’insolence. Oui, c’est vrai, en fouillant bien, on en trouve des films où des juifs se vengent en exterminant des nazis. Mais franchement, aujourd’hui, avec la tête gonflée de films sérieux avec des résistants et des enfants juifs, il y a quelque chose d’impoli à mettre en scène des couillus ricains qui scalpent des nazis et qui incarnent ce qu’ils disent « la vengeance juive ». Quelque chose d’impoli aussi à faire une première scène de western avec la rafle d’une famille juive.
    Après Kill Bill, Death proof m’avait heureusement surpris. Plus tard Unglourious basterds m’avait motivé. Encore plus tard Django unchained m’avait enchanté. Et pour les Neufs salopards j’étais à l’hôpital alors j’en sais rien.
    https://www.youtube.com/watch?v=j4o3a8r3i8g

    #critique_a_2_balles #cinema #inglourious_basterds #quentin_tarantino #2009

  • Richet ? Un bel exemple d’une carrière opportuniste


    Etat des lieux, Jean-François Richet, 1995
    Je savais juste qu’il avait fait ma 6-T va crack-er et après, Mesrine.
    On voit bien une putain de volonté dans ce premier machin qu’est vraiment un ovni. Un noir et blanc radical, un propos radical, des dialogues radicals... Du moins dans la volonté. En revanche, il aurait fallut qu’il apprenne à faire un film. Et pourquoi pas du doc, il aurait un impact avec la réalité un petit peu salvateur. Richet a une analyse, pour sûre, oui enfin je dirait plutôt qu’il est convaincu et qu’il veut à tout pris faire passer ses conviction dans ses films quitte à faire n’importe quoi. Donc pour résumer Richet est convaincu qu’avec suffisamment de salive on peut faire passer une aubergine dans un pot d’échappement. Il nous fait un catéchisme marxiste qu’il colle dans dans toutes les scènes, de grès ou de force. Et du coup il ramène Assassin pour leur faire dire n’importe quoi en B.O. Le problème c’est que le cinéma c’est du réel et qu’il faut du temps et du parcours pour que le réel arrive à ses conclusions à lui.
    Il aurait mieux fait de faire des doc mes il a peut-être un peu trop d’égo pour faire le film qui vient.

    Heureusement que la haine est arrivée.

    #critique_à_2_balles #cinéma #état_des_lieux #jean-françois_Richet #1995 #banlieue #la_haine
    http://www.dailymotion.com/video/xcsr0b_etat-des-lieux-la-police_shortfilms

  • une amourette franchouillarde et libertaire, mais si c’est possible
    http://francomac.26014.n7.nabble.com/file/n587/00243e20.jpeg
    L’été en pente douce, Gérard Krawczyk,1987
    D’abord il y a la musique qui m’entraîne dans un western, et des couleurs. Des couleurs de son.
    Oh la la, c’est tout mignon, tout mignon mignon. Et Bacri il râle, comme d’habitude, mais là il est jeune alors ça fait bizarre. C’est plein d’été, c’est agréable,au début Bacri achète sa copine à un connard de pote débile et macho. Il l’achète contre un lapin mort. Et puis tous les deux ils tombent amoureux vraiment beaucoup. Et Bacri il a un frère, Villeret, un peu bas de plafond, et tous les trois ils vivent ensemble. C’est tout mignon, vraiment vraiment. Alors cette musique mélancolique de western, elle détonne. Ca donne une angoisse, quelque chose qui dit que tout ça va finir...
    Ah oui et puis, il y a Guy Marchand et c’est trop bien.

    https://www.youtube.com/watch?v=YCwL0RCMbW8


    #critique_a_2_balles #cinema #1987 #Gérard_Krawczyk #lapin #western #l'été_en_pente_douce #jacques_villeret #jean-pierre_bacri #Guy_marchand

  • C’est en voyant ses films qu’on prend la température d’une époque


    Célibataire, mode d’emploi, How to be single, Christian Ditter, 2016
    Je l’ai regardé avec Christine et je vous jure que pendant tout le film j’étais certain que la fin coïnciderait avec une morale pro-mariage conservatrice et méga politiquement correct.
    Je crois que j’avais raison pour le « conservatrice » et le « politiquement correct ». Mais pas franchement pour le « pro-mariage ».
    Mais mais mais, c’est très peu de dire ça. En fait le film s’accommode très bien de l’air du temps. Le mariage bien sur, tout le temps et toujours, mais il s’avère quelques fois que cet impératif laisse une priorité au devoir néo-libéral auto-entreprenarial. Allez j’y réfléchis et en attendant je vous mets le dernier monologue : « Quand on est célibataire il faut savoir le savourer parce que, qu’on soit seul.e une semaine, un an ou toute une vie, il se peut très bien qu’en fait il n’y ait qu’un seul instant. Un seul instant où on ne soit pas lié à qui que ce soit d’une manière ou d’une autre, à un parent, un frère, une sœur, un ami, un chat. Un seul instant où l’on est face à soi-même, seul.e, vraiment réellement seul.e. Et en un clin d’œil l’instant est passé ».
    http://www.dailymotion.com/video/x3eeg35

    #critique_a_2_balles #célibataire_mode_d'emploi #How_to_be_alone #Christian_Ditter #2016 #teen_movie #normes #mariage #pas_viol #logique_manageriale #auto_entrepreneur #indépendance #célibataire #même_American_Pie_c'était_mieux

  • La figure moderne du zombie


    Les guerriers de la nuit, the warriors, Walter Hill, 1979
    Night of living dead, ça a dû inspirer beaucoup de monde. Et la portée métaphorique aussi. C’est finalement l’idée des damnées de la terre, ils sont nombreux, ils sont multiples. Ca grouille, une armée qui dort. On le dit au début : « A New York 80 000 flics, nous nous sommes 800 000 ». Ca commence comme ça.
    Que des mecs, 800 000, tous regroupés par bande, et ouah, bonjour les coiffures. C’est génial. Il y en a partout. Et putain, les mecs ils sont super sexys.
    On dirait Assault de Jonathan Carpentier ou Beat street. Le début fait très plaisir, on a l’impression du film oublié par l’histoire. Mais tous les trois derniers quarts c’est vraiment chiant, raté, de la merde. Pas assez méchant, pas assez bien fait.

    http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19427197&cfilm=37994.html
    #critique_a_2_balles #cinema #les_guerriers_de_la_nuit #the_warriors
    #zombie #New_york #sexy #beat_street #john_carpenter #Assault #walter_hill #1979

  • L’aube du Western crépusculaire


    New Mexico, The Deadly Companions, Sam Peckinpah, 1961

    Bien sur, vous l’avez compris, je m’entraine à trouver des titres qui se la pètent... Peut-être bien qu’il y a existé des westerns crépusculaires avant 1961. Et d’ailleurs je ne sais même pas ce que veux dire « oh, je viens de voir un western crépusculaire d’excellente facture ».
    Je note, dans ce premier film de Samy, l’envie fondatrice d’aller dans le méga concret, de creuser jusqu’au bout. Qui dit western dit indien, et qui dit indien dit décollement du cuir chevelu. Et je me rends compte que c’est la première fois que je vois un western qui s’occupe de ça, ce qu’est vraiment être scalpé...
    et puis encore une question. Pourquoi les réalisateurs dont un des thèmes principaux est de décrire des femmes, des femmes différentes de la manière dont elles sont décrites brièvement dans le reste des films américains, pourquoi ces réalisateurs sont souvent dits féministes. On n’en sait rien. On peut juste dire que leurs films travaillent une représentation des femmes. Ou pire, de la femme.
    Visiblement en 1961 le cinéma indépendant américain a encore pas mal de mal. Le héro tue le fils de l’héroïne par mégarde. L’héroïne veut alors enterrer son fils elle-même en traversant les États-Unis. Le héro et deux autres connards l’accompagnent.

    https://www.youtube.com/watch?v=uIon6rDKHAU

    #critique_a_2_balles #cinema #western #1961 #new_mexico #Sam_peckimpah #the_deadly_companions #crépusculaire #viol #scalp #indiens

  • "Du sexe façon Haribo"


    Shortbus, John Cameron Mitchell, 2006
    J’ai eu une très bonne note sur ce film il y a 10 ans. Alors je recopie ici la critique pompeuse que j’avais faite. Ne vous y méprenez pas, j’étais mort de rire en l’écrivant :

    "Sur fond de mélancolie quotidienne, Shortbus nous fait rire, pleurer et marque finalement un tournant dans l’histoire du sexe à l’écran.

    « Pas d’amour sans amour ». Pas de cul sans cœur ? Pas de cœur sans cul ? Ce sont les questions que soulève l’affiche de Shortbus, le second film de John Cameron Mitchell. L’amour, enjeu dramatique par excellence, distillé à toutes les sauces dans le cinéma hollywoodien (surtout celles de Mac Do), est bien le sujet du film. Mais dans ses aspects les plus intrinsèquement liés à la sexualité. Sûrement parce qu’il ne peut y avoir d’autres approches qui n’aient été, en fait, aussi peu explorées et qui en disent, pourtant, aussi long sur la nature de l’homme. Mais, il ne faut pas s’y tromper, des niaiseries pâtissières d’American pie à la décadence snobinarde de Gregg Araki, Shortbus nous montre le sexe avec une crudité, une fraîcheur et, finalement, une nouveauté absolues.
    Dans un New York de conte de fées, on suit les petits orgasmes et grands chagrins d’une dizaine de protagonistes. James et Jamie cherchent un troisième partenaire pour pimenter (sauver ?) leur vie de couple, leur sexologue Sofia simule la jouissance depuis plusieurs années avec Rob, Severin, prostituée dominatrice, souffre de la plus grande solitude. Tous ces personnages se rencontrent dans un lieu fantasmatique, le Shortbus, club échangiste comme il ne peut en exister. Là bas, toutes les sexualités, tous les corps, et tous les âges ont leur place, et quand on ne partouse pas joyeusement, on tient des discutions d’avant-garde entre deux projections de films underground.
    Toute la curiosité du spectateur à l’affût des limites du sexe à l’écran est évacuée par une première séquence traitant très explicitement, en alterné et en crescendo, trois ébats sexuels. Dès lors, le film est clair. La sexualité ne sera pas un plaisir visuel récompensant le spectateur prêt à supporter une intrigue inconséquente. Et si le réalisme de cette scène provoque le départ de quelques uns, c’est bien dommage ! La sexualité est dans le film comme elle est en nous, élément essentiel de nos relations aux autres. Cette scène, débutant par James pratiquant l’auto fellation (position métaphysique du penseur moderne plutôt que perversité polymorphe) se termine par la perplexité du client masochiste devant un tableau recouvert, par inadvertance, du fruit de son plaisir…On est à mille lieux du gag lourdingue de Mary à tout prix pourtant on rit de bon coeur. Et si le film nous parle aussi crûment (je parlerais plutôt de franchise) c’est pour mieux atteindre ses ambitions poétiques, artistiques, voire politiques. Et, pour une fois, la commission de censure ne s’y est pas trompée (pas trop). En se contentant d’une interdiction aux moins de 16 ans, il semble qu’une différence légitime ait été faite entre Shortbus et le sordide Baise-moi.
    Grâce à ce baisodrome féerique façon fraise Tagada, Mitchell peut faire vivre l’intimité de personnages qui transpirent le malaise. Car ce n’est que dans le fantastique que leur vie privée peut s’épanouir. Le refus du gros plan pendant les scènes de sexe empêche toute lecture pornographique. De sorte que l’on ne puisse même plus parler de scène de sexe. Les corps des personnages sont ainsi pris dans une unité esthétique exemplaire. Les acteurs (tous amateurs) crédités comme co-scénaristes, baisent comme ils jouent. Et c’est là toute la différence.
    La sexualité du personnage est trop souvent traitée, soit comme un enjeu dramatique mineur mais nécessaire (l’ellipse est alors son principal mode de représentation), soit sous la forme de scène-de-sexe, parenthèse à l’intrigue, où l’acteur, quand il n’est pas doublé, se trouve réduit à sa plus stricte corporalité désinvestie de toute intention dramatique, sacrifiée à l’identification du spectateur.
    Et si Shortbus parle de cul comme on parle du beau temps c’est d’avantage la pluie qui est filmée. C’est la mélancolie qui se cache derrière ces personnages. Seulement, elle nous apparaît d’autant plus profonde que c’est par la sphère privée que nous la découvrons. Les années 70 ont vu le sexe libéré à l’écran, mais sous l’angle de la provocation et de la libération des mœurs. Ici, on entrevoit finalement l’aveu d’un désoeuvrement, celui d’une génération qui a sans doute digéré le choc du sida mais pas celui du 11 septembre. Bush est, tout au long du film, dans les têtes et dans les sexes et comme le dit la directrice du Shortbus : « ici c’est comme dans les années 60, l’espoir en moins »."
    http://www.dailymotion.com/video/x94rcr_shortbus-bande-annonce-vost-fr_shortfilms


    #critique_a_2_balles #shortbus #john_cameron_mitchell #2006 #sexualité #amour #sida #sexe #new_york #11_septembre #orgasme #prostitution #pas_viol #cinema

  • Mon film préféré


    Le fond de l’air est rouge, Chris Marker, 1977 réédité et remonté en 2003
    J’avais 20 ans quand je l’ai vu, j’étais en fac de mathématiques et militant aux jeunesses communistes révolutionnaires. J’ai aimé regarder dans ce miroir qu’était ce film et je constatais que je ne comprenais par le quart des images qui sont dedans.
    Aujourd’hui j’en comprend un peu plus. Et surtout depuis j’ai un peu étudié le cinéma. Alors j’aime encore me plonger dans cette pensée en images, ce montage qui pense.
    Aujourd’hui j’en comprends un peu plus mais vraiment pas beaucoup. Il fait exprès Chris. Il n’est pas historien ni journaliste, ce n’est pas rotman qui nous fait générations. Non, lui il est d’abord monteur génial. Des images du monde entier s’enchainent sur des temps différents et parfois il constate que ce sont les mêmes.
    Je conseille tout particulièrement les 5 premières minutes de ce film de 3h. C’est vraiment du grand art.
    Et le texte... Et les voix... Non vraiment, je ne sais pas comment en parler alors je ferme ma gueule.
    Ah bah non bah en fait je l’ai trouvé le début du film et pour allociné sa s’appelle bande annonce. Alors voilà : décrivez-moi ce que ça vous fait en regardant celle-ci s’il vous plait.
    http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19538859&cfilm=3620.html
    #le_fond_de_l'air_est_rouge #chris_marker #1977 #2003 #documentaire #cinéma #montage #révolution #années_60 #années_70 #communisme #socialisme #che_guevara #salvador_allende #cuba #chili #paris #mai_68 #prague #critique_a_2_balles #pas_viol


  • Une affiche qui fait envie
    Les invisibles, Sebastien Lifshitz, 2012
    Si on sait que ça va nous raconter une histoire de couples homosexuels de la catégorie #personnes_âgées, et si on lit le titre du film, ça annonce une vaste et profonde problématique, comment vivent et se vivent des couples, des individu.e.s qui n’existent pas dans le paysage médiatique. Et là-dessus il y a de très très belles séquences. Et d’ailleurs même des couples amoureux âgés, tout simplement, on en voit jamais. Je veux dire des gens âgés qui parlent d’amour et de sexualité, c’est déjà invisible. Et là encore plus. C’est très beau.
    Mais rapidement le film dévie de manière infime pour nous parler des luttes homo durant le siècle. Alors très très bien, sincèrement, le film doit passer sur Arte, à Cannes, je comprend la nécessité de ressortir des images d’archives belles, que par ailleurs j’ai déjà vu 212 fois. C’est pas grave... mais c’est un peu chiant.
    Je préfèrerais qu’on assiste à une belle rétrospective, à un bel intégral de Carole Roussopoulos. Et que à côté on bosse à fond pour faire des vrais films sur des vrais gens en vie et debout.
    http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19423031&cfilm=206418.html
    #critique_a_2_balles #cinéma #documentaire #Sebastien_lifshitz #2012 #amour #désir #vieux #homosexuel #lutte #pas_viol #revendication #cannes #arte


  • Héhé c’est rigolo un indien avec un casque
    L’astronome et l’indien, Carmen Castillo et Sylvie Blum, 2002
    Il faut bien manger.
    A la médiathèque j’ai pris l’intégral de Carmen et je suis tombé sur les films scientifiques réservés aux médiathèques. Parfois il y a des trésors et bien là pas vraiment. 52 minutes comme je les aime pas.
    L’enjeu de début est intéressant : des indiens sont installés là depuis des milliers d’années. Ce n’est pas pour rien. Ce n’est pas pour rien non plus que l’Occident à choisi ce lieu pour construire le plus grand télescope jamais imaginé. Les indiens, les scientifiques, ils ne pensent pas pareils. Ils n’interprètent pas le monde de la même manière et avec les mêmes outils. L’enjeu du film est de faire une rencontre. Mais une rencontre, ce n’est pas seulement des gens qui se trouvent le temps du film dans la même pièce que d’autres gens. La rencontre, la vraie, n’a jamais lieu. Mais bon avant de faire des chefs d’oeuvre, il faut bien manger...
    Il n’y a pas de vidéos biens alors j’en mets une de chat qui pète https://www.youtube.com/watch?v=EPNxJy5mtb8

    #critique_a_2_balles #cinéma #documentaire #l'astronome_et_l'indien #2002 #Carmen_castillo #Sylvie_blum #Léon_blum #chat_qui_pete #rencontre #échec


  • Un travail sur le hors champs de toute beauté
    Au revoir les enfants, Louis Malle, 1987

    Je ne sais pas si c’est un hasard ou si c’est pareil pour tous ceux qui sont nés autour des années 80, mais étant gosse, je n’en pouvais plus des films sur France 2 avec des enfants juifs qu’on déporte. Des enfants dans les arbres, des enfants sur la colline, au revoir les enfants, sauver les enfants, les enfants dans mon slip,... J’ai du tous me les taper. Ainsi plus tard je n’ai plus jamais voulu revoir un film avec des enfants juifs qu’il faut cacher. En plus il ne fait jamais beau dehors pendant ces films là. Bien sûr la plupart de ces films là étaient des téléfilms mais bon j’étais jeune.
    Et puis un prof m’avait conseillé ce film là pour un travail que j’avais à faire sur les représentations de l’occupation. J’avais eu une super note. Et puis je l’ai revu hier soir.
    Et je n’aime pas les critiques de films qui disent : « émouvant et sensible » j’ai envie de leur répondre que je premier rambo aussi est émouvant et sensible. Bref là c’est bien le cas, avec en plus du vrai cinéma.
    L’ami Louis nous raconte un souvenir d’enfance. Et c’est très juste et très délicat. Et ce n’est que des petites touches, des micros indices qui nous racontent ce qu’il se passe. L’occupation, le marché noir, la milice, la découverte de l’amitié, la découverte du désir, les enfants juifs recherchés. Mais dans le champ il n’y a rien, que des gosses qui s’ennuient dans un internat d’ancien régime et boudiou, Louis Malle arrive vraiment à nous faire voir comment lui, enfant, avaient pu saisir les évènements.
    https://www.youtube.com/watch?v=FRg9E54lMgc


    #critique_a_2_balles #cinema #au_revoir_les_enfants #1987 #Louis_Malle #occupation #ww2 #enfance #juifs #pas_viol

  • j’aurai du voir les film de Carmen dans l’ordre
    La Flaca Alejandra, Carmen Castillo, 1994
    Je vous ai déjà tout raconté de mon histoire avec Carmen. C’était le dvd de bonus du film #Rue_Santa_fe, alors évidemment j’ai mis du temps à le matter.
    C’est un film plus urgent et, conséquemment peut-être, plus fort, plus une baffe dans ta gueule, que Rue Santa Fe. En fait non, ces deux films faits à des époques différentes avec un truc dans l’intestin qui bouillonne pas pareil.
    C’est le Chili et son coup d’état. Si on s’y intéresse on connait. La torture on sait. D’accord. Mais la torture de près, tellement près... Et puis ceux et celles qui ont succombé... Pour qui c’était trop dur. Qui ont donc préféré mourir autrement que mourir sous les coups du bourreau. Ceux et celles qui ont préféré mourir en devenant traitres. C’est quoi leur vie ? Comment on vit en reniant tout ?
    Et bien figurez vous que Carmen va rencontrer la Flaca Alejandra. Et putain c’est beau.
    Ca m’a réconcilié avec les 52 minutes.

    https://www.youtube.com/watch?v=A6xqUqDZTz0


    #critique_a_2_balles #La_flaca_alejandra #carmen_castillo #coup_d'état #1994 #cinema #documentaire #chili #torture #viol #rue_santa_fe


  • J’ai mieux dans ma chambre, qu’est-ce que fous cette main ridicule sur l’affiche ?, moi, il y a douze ans j’ai acheté une affiche de collection beaucoup plus belle
    The Haunting, La Maison du Diable, Robert Wise, 1963

    La maison. La conscience. L’intérieur. La maison comme le cerveau.
    Le principe du film d’épouvante est un masque pour dire. Parfois le cinéma a besoin des oripeaux du genre pour faire métaphore. On va arrêter avec cette expression : « faire métaphore ». Ca commence à être un lieu commun dans mes #critique_a_2_balles . Je veux dire que le principe du genre est un carcan, des bandes de tissus très très serrées pour plonger le et la spectateuse dans un univers qui va, à son tour décaler la règle. Translater le regard.
    Ai-je raison @mad_meg de penser que Wise nous parle de la perte de la virginité ? Il y a les mythes freudiens dans ce film de l’œdipe et d’Electre. Et en même temps les bases de la pléthore de teen movies qui suivront beaucoup plus tard.
    Et l’importance de la maison dans ce film. Elle est belle, putain. J’imagine les décors et les artisans sous-payés...
    Il n’y a pas l’horreur qu’un ou qu’une spectatrice pourrait imaginer si on lui dit film d’horreur... mais il y a l’angoisse, la solitude et l’inconnu.
    A ce moment là je ne sais plus trop quoi écrire sur ce film merveilleux. C’est sur aujourd’hui il faut, pour le regarder dans son salon, fermer les volets, éteindre son téléphone, fermer toutes ses applis et ne pas se laisser emmerder par un « la base virale de votre ordinateur a été mise à jour ». Il faut vraiment se laisser prendre. C’est assez envoutant mais il faut y mettre un peu du sien. Mais si on fait un petit peu d’effort... on voyage.
    Je disais donc que comme je ne sais plus trop quoi écrire, je dis quelques phrases inspirées de la discussion sur le film que je viens d’avoir avec Marie.
    La maison est un personnage. L’héroïne ne s’appelle pas Abigail, elle s’appelle Eleonor. Ah oui, Abigail c’est le fantôme. Oui mais c’est aussi un peu son double. On peut donc dire que l’héroïne du film est Abigail. Oui tu as raison finalement, mais Conan le Barbare est un film à chier. Non, je n’écrirai pas ça. C’est pas toi qui tape c’est moi. Ben oui d’accord, c’est le contrat, mais si je veux pas écrire j’écris pas, d’accord ? Ecoute Marie je n’ai pas envie de te contredire et puis cette critique à 2 balles ne parle pas de Conan le Barbare. Bon d’accord mais j’ai raison. Oui d’accord tu as raison.

    https://www.youtube.com/watch?v=AeAzGxWlEcg

    #La_maison_du_diable # The_Haunting #Robert_Wise #1963 #Cinema #pas_viol #Conan_le_barbare #Marie #Maison_et_travaux #N&B #film_d'horreur #epouvante #Jean-Michel_Freud #Œdipe #Electre

    • Je vais revoir ce bijou et je reviens te dire ce que je pense de la métaphore de la virginité. Au sujet de Conan le barbare je dirais pas qu’il est à chier (c’est le chef-d’œuvre ultime pour un de mes frère) mais si tu le regarde juste après La maison du Diable...

    • Oui @aude_v ce caractère de la femme en noir crève l’écran. Mais quel passage ? Quel transfert ? Quelle translation de la femme en noir comme lesbienne formatrice jusqu’à la femme en noir des films d’Hitchcock, les femmes brunes dans ses films sont le diable, de la à dire que les films du père Alfred sont homophobes... Très très belle analyse sans aucun rapport de The searchers sur Hors-série.
      Hier soir j’ai téléchargé l’intégrale de l’ami Paul. J’ai hate j’ai hate...


  • L’éphéméride oublié de la nouvelle vague
    L’important c’est d’aimer, Andrzej Zulawski, 1975

    C’était un soir à l’hôpital, vous savez, la TNT ma meilleure amie... j’ai quand même vu quelques bons trucs finalement. Notamment cette fameuse soirée où on rediffuse le Petit Quinquin. Je l’ai, d’ailleurs mieux apprécié que la première fois. Et puis à 23h, il y avait un hommage à André qui venait de mourir. La couleur avait l’air belle, quelques accents godariens de l’époque Une meuf est une meuf. Alors bon, je suis crevé mais on va jeter un œil. Et Bim ! une grosse baffe dans ta gueule ! Un travail sur le son, j’ai envie de dire, de toute bôté... et bordel cette putain de TNT petit écran dans ma chambre et le son bridé au volume 14. Aaaaaaaaaaaah, mais c’est trop bien j’entends rien ça me coupe la moitié des dialogues bordel de couille !
    Et la musique de Georges Delerue elle est magnifique. Le monde est atroce, c’est des monstres, des alcooliques, des fous, et il y a Romy qui n’en peut plus de la vie qui est trop médiocre pour elle. Et puis elle croise machin, ils se regardent, et c’est là que Delerue intervient. C’est comme si sa musique arrêtait le temps et le monde. J’étais ému, l’hôpital ça aidait à être ému mais là j’étais ému.
    Et Dutronc dans tout ça, il fait comme tout le monde, il fait ce qu’il peut. Ah vraiment ces trois là ils sont très beaux... et la tyrannie du monde...
    https://www.youtube.com/watch?v=4ANN_ZbS5Yw


    Je viens de revoir cette bande-annonce ils ont vraiment très bien choisi la scène, je me rappelle, elle m’a mise les larmes aux yeux. Romy qui se fait maltraiter, insulter en tournant un film pornographique méga glauque, elle regarde le héros photographe qui lui vole son image elle l’implore d’arrêter en lui disant : « Vous savez je suis comédienne, ça c’est juste pour manger, alors s’il vous plait arrêtez... je vous en prie. »
    #critique_a_2_balles #cinema #Andrzej_Zulawski #L'important_c'est_d'aimer #Romy_Schneider #1975 #Jacques_Dutronc #Fabio_Testi #nouvelle_vague #pas_viol

  • Les travailleurs du sang
    Saigneurs, Avec le sang des hommes, Raphaël Girardot et vincent Gaullier, 2015
    Plusieurs films que je vois de mon ancien professeur Raphaël Girardot. A chaque fois ils me scotchent.
    Dans le cinéma documentaire, il y a une sorte de sous-catégorie qu’on appelle cinéma direct. Un filmeur, un terrain, des ou un personnage, et voilà on filme. C’est la base, le minimum, et parfois ça donne des choses incroyables. Ca veut dire pas de voix off et aucun autre artifice. Ca implique d’être là, longtemps, des semaines, des mois. Ca implique aussi d’avoir un putain de travail en amont, ça implique de savoir exactement ce qu’il va se passer pour pouvoir le filmer de la manière la plus juste.
    Et puis des réflexes, des sacrés réflexes...
    Dans les films de Raphaël il y a ce qu’il faut pour que je semble voir une analyse du monde qui me plait beaucoup.
    La version courte est sur Arte +7.
    Et la version longue, elle est super.
    Le cinéma direct, c’est pas pour moi. Je veux dire qu’il me semble que je ne pourrais pas en faire. Trop lourd, trop important dans une pièce. C’est pas grave, moi je fais de la mise en scène pour chercher le réel et la poésie.
    Et donc en tous cas dans ce film là il y a finalement de l’allégorie, de la métaphore, du tabou.
    Ils passent une frontière, ils traversent un tabou, ils doivent changer de corps, changer de peau, pour faire, pour voir, ce que personne ne veut voir et ce que personne ne veut faire...
    https://www.youtube.com/watch?v=Ir0M4bp9b1U


    #critique_a_2_balles #cinéma #documentaire #raphael_girardot #vincent_gautier #2015 #bidoche #saigneurs #avec_le_sang_des_hommes #arte+7 #trop_bien