• # Backlash_Carniste

    J’étais occupé à m’infliger fort douloureusement et par le détail la fausse conscience navrante et les détournements renversants auxquels s’est livrée depuis une dizaine d’années # J. Porcher quand je suis tombé sur les écrits de #Mélanie_Joy.

    Universitaire et professeure de psychologie : elle a tout pour plaire aux ami-e-s des animaux qui savent que seul-e qui a de la boue sur les bottes est à même de comprendre pourquoi qui les aime bien les élève, les tue et les mange bien , et donc, d’émettre un avis pertinent sur la question de savoir si nous nous faisons du bien en les élevant, les mettant à mort et les consommant - qui n’est pas une question, d’ailleurs.

    je ne renonce pas à ma petite entreprise, qui me semble compter hélas parmi beaucoup d’autres des plus urgentes, ne serait-ce que parce que les militant-e-s, activistes et autres défenseureuses de l’émancipation qui tiennent plus que tout ne pas se questionner elleux mêmes trop avant sont légion et prompts à nous faire la leçon : la #déconstruction, comme chacun sait, est un paralysant libéral-technolâtre extrêmement toxique et probablement contagieux, injecté subrepticement à d’honnêtes révolutionnaires par la #post-modernité en vue d’en finir avec la critique sociale.

    Mais en attendant de proposer une critique plus spécifique du backlash carniste que J. Porcher commercialise auprès des média et des militant-e-s sous l’étiquette (défraîchie) de « #critique_anti-industrielle », je ne résiste pas au plaisir de partager ce texte de Mélanie Joy, dont la pensée a le mérite de contribuer à saisir la cohérence et la logique à l’oeuvre derrière le mépris insultant et les arguments sempiternellement mal à pied que s’obstinent à faire boiter J. Porcher et ses amis écologistes.

    On notera, je l’espère, que si je cède ici à une ironie certaine - ma patience a ses limites, et la stratégie du mépris intéressée et délibérée que l’on rencontre aussi sur seenthis hélas, a quelque chose de lassant, tout particulièrement lorsqu’on se trouve parmi celleux qui la subissent, -
    ce n’est pas le cas de Mélanie Joy, qui à aucun moment de ce texte ne cède à la facilité de traiter avec hauteur ni légèreté la pensée et les auteurs qu’elle critique.

    Pour ma part, je pense que je suis carniste comme je suis hétérosexiste.
    Mais ses défenseurs les plus zélés se disent que c’est la Nature - ou qu’en dépend l’Humanité.

    https://drive.google.com/file/d/0Bwn3XdA6tlTJOWY1YTFkMGEtZDJmMC00ZTNiLTk3NDMtN2IzMDgyMmRiOGJh/view

    #Néo-carnisme : comprendre la « #viande_heureuse », le #locavorisme, le régime paléo, et y répondre

    Peu de commentaires ont désespéré les véganes davantage que ceux qui, ces derniers temps, proclament les vertus de la consommation de viande « humaine », l’éthique de la consommation de viande « durable », ou qui insistent sur la nécessité de la consommation de viande, sur le plan nutritionnel. Des véganes exaspérés se demandent comment, malgré des années de campagne apparemment fructueuse, de sensibilisation à l’impact de l’élevage sur les animaux, l’environnement et la santé humaine, ces mêmes préoccupations se trouvent utilisées pour défendre la consommation de viande.

    Toutefois, ce n’est pas malgré le militantisme végane mais, dans une large mesure, à cause de celui-ci que cette réponse défensive s’est propagée dans le discours public. La nouvelle vague d’arguments pro-viande est, en partie, une tentative pour défendre l’institution affaiblie de la consommation de viande contre la réelle menace posée par un mouvement végane qui monte en puissance. La « viande heureuse », le locavorisme, et le « régime paléo » traduisent la volonté de la société d’examiner les implications éthiques de la consommation de viande, d’oeufs et de laitage, et reflètent la préoccupation réelle des gens pour les animaux (ainsi que pour l’environnement et la santé). Mais ils traduisent aussi la réticence de la culture dominante de la consommation de viande à adopter une éthique végane. Les nouveaux arguments pro-viande font partie de la réaction carniste à la popularité croissante du végétalisme, et tant les véganes que les non-véganes doivent les comprendre et les apprécier afin d’évoluer vers une société plus humaine et plus juste.

    Le backlash carniste

    Un backlash est une réponse défensive, souvent inconsciente, des intérêts dominants à ce qui menace leur pouvoir. Le backlash carniste est la réaction des producteurs et des consommateurs de viande, d’oeufs et de lait, à la déstabilisation du carnisme.

    [...]

    Le processus des néo-carnismes transparaît dans leurs objectifs : le but de chaque argument n’est pas de traiter la question du végétalisme mais de se défendre contre lui. Les arguments n’expriment pas l’intention d’examiner plus avant la question, ni le désir de chercher des alternatives à l’abattage des animaux. Ils n’invitent pas au dialogue mais mettent plutôt un terme à la discussion en dénonçant le végétalisme comme anormal, non naturel, et non nécessaire. Le processus révèle une capacité à réagir de façon rigide et simpliste plutôt qu’avec souplesse et nuance - processus sain qui favorise l’examen sincère de ses propres hypothèses ainsi que la prise en considération des points de vue différents. (Les idéologies dont les principes vont à l’encontre des valeurs humaines essentielles dépendent de mécanismes défensifs pour empêcher leurs partisans de voir les incohérences dans leurs valeurs et leurs pratiques. Les idéologies qui sont en harmonie avec les valeurs humaines essentielles ne sont pas structurées autour d’un processus défensif ; si elles sont exprimées de façon défensive, cela tient à des attitudes individuelles plutôt qu’idéologiques.)

    Tirer sur le messager et le message végane

    Invalider les partisans d’un mouvement social est caractéristique d’un backlash : si nous tirons sur le messager nous n’avons pas à prendre au sérieux les implications de son message. Dans le backlash carniste, les végétaliens sont tenus pour responsables des problèmes qu’ils essaient de résoudre : les végétaliens "radicaux" qui demandent la fin de l’élevage sont vus comme perpétuant le problème en ne soutenant pas les méthodes "humaines" d’élevages, les végétaliens concernés par les problèmes environnementaux sont accusés d’avoir un style de vie non durable, et ceux qui font la promotion du végétalisme pour la santé sont dépeints comme maladifs.

    Et, parce que le végétalisme est vu comme une idéologie (subjective) tandis que les néo-carnismes sont considérés comme des idées (objectives), les arguments en faveur du végétalisme sont jugés tendancieux. Les végétaliens font de la "propagande", quand d’autres font de "l’information". Les végétaliens font du prosélytisme, quant d’autres discutent. Cette représentation déséquilibrée des arguments végétaliens et pro-viande privent les végétaliens comme les non-végétaliens de la possibilité d’avoir des conversations rationnelles et productives sur la question de la consommation d’animaux.
    Appréciation des néo-carnismes

    Bien que les néo-carnismes soient des idéologies défensives, chacun d’entres eux présente des idées qui méritent d’être considérées : comment traitons-nous les questions de bien-être animal à l’intérieur du complexe industriel carniste, même si nous luttons pour abolir ce complexe ? Existe-t-il, pour les végétaliens des façons de se nourrir plus durables ? Quelles sont les difficultés, en matière de santé, que rencontrent les nouveaux végétaliens et comment sensibiliser le public à ces questions afin que les professionnels de la santé, par exemple, soient plus favorables au végétalisme ?

    Il est, de plus, essentiel que les végétaliens différencient les partisans des néo-carnismes des idéologies elle-mêmes. Ceux qui soutiennent le néo-carnisme sont, sans doute, réellement concernés par les problèmes que ces idéologies prétendent traiter. Ce sont des êtres humains aux prises avec des choix compliqués à l’intérieur d’un système compliqué. Les végétaliens devraient saluer la volonté de « moins nuire » de nombre de partisans du néo-carnisme, tout en continuant à inciter ces derniers à réfléchir plus profondément sur leur choix.

  • http://www.ipernity.com/blog/206926/789175?t=86320&c=1&s=edit

    Quelque chose de pourri au royaume de la critique anti-industrielle ou « Dans le monde à l’envers, le frai est un moment du veau. »

    A propos de « La reproduction artificielle de l’humain », d’Alexis Escudero, publié chez Le monde à l’envers et mis en ligne par PMO (pièces et main d’œuvre)

    Il a été écrit que ce livre était « problématique ». Quelques recenseurs plus audacieux que les autres ont cru bon de relever que le point de vue sur la procréation qui s’y exprimait « n’était pas féministe ». Rares ont été les lecteurs – de fait, ce furent des lectrices – à remarquer que le point de vue y était très grossièrement masculiniste. De cela, les quelques présentations ou répercussions de la plupart de revues et de sites d’ « extrême gauche » plus ou moins prétenduement « radicale » n’ont pas fait état. Quant aux rares sites et blogs anti-industriels, ils sont encore à ce jour, malgré les premières critiques féministes lisibles depuis cet été sur le net, trop occupés à se réjouir de la très grande et courageuse lucidité radicale qu’ils prétendent y voir, qui reproduisent in extenso et sans la moindre prise de distance les tonitruantes et virilistes rodomontades dont Pièces et Mains d’œuvres a jugé bon d’en chapeauter d’avance les chapitres.

    [...]

    #pmo #Alexis_Escudero
    #Pièces_et_main_d'oeuvre
    #Critique_anti-industrielle #La_reproduction_artificielle_de_l'humain #Le_Monde_à_l'Envers
    #Christine_Delphy
    #féminisme_radical
    #Féminisme_matérialiste
    #falsification
    #malhonnêteté_intellectuelle
    #nature
    #égalité
    #différences
    #critique_radicale
    #libertaire
    #masculinisme

    • #La_Décroissance

      Lu ce matin, enfin, l’interview d’Escudero publié dans La Décroissance, posté sur le site de l’éditeur.

      En fait de remise en question, c’est édifiant : l’auteur y proposait un simple copié-collé du pire de son confusionnisme très intéressé - et indigeste - sur l’idée de nature comme sur celle d’égalité : celui-là même à propos duquel j’ai posté hier une critique. (par exemple, on y retrouve cette perle de malhonnêteté intellectuelle "Réduisant la réalité sociale à l’opposition binaire entre dominants et dominés, hantées par l’idée que toute différence est nécessairement inégalité, elles en déduisent qu’on ne peut lutter contre la seconde sans abolir la première.")
      La Décroissance pousse la complaisance jusqu’à lui donner de l’éculée « critique du langage orwellien » pour masquer l’indigence du propos. Remplacer la falsification dominante de l’égalité par une autre certes non moins répugnante mais tellement plus radicale, merci bien !

      En fait de « critique radicale », la radicalité bouffe ici les pissenlits par la racine.

      Cet auteur, qui n’accepte ici de se connaître comme ennemi que qui ne lui demande pas de commencer à se fatiguer à penser - l’imbécilité transhumaniste, la niaiserie technolâtre, le libéralisme délirant, l’aplaventrisme politicien, les pantins post-modernes et j’en passe et des plus repoussants -, montre combien sa prétention à la radicalité se satisfait décidément de bien peu de choses.
      Et le petit monde de l’écologie radicale et de la critique anti-industrielle s’en satisfait.

      Il y a quelque chose de pourri au royaume de l’écologie radicale et de la critique anti-industrielle.
      Pas sûr qu’on puisse un jour en faire un compost propre à une future émancipation.

    • Pas de souci et merci d’être ouvert aux critiques sur la forme, la « communauté » est sympa et prête à répondre aux questions de mise en forme. Le mécanisme de citation permet par exemple de proposer une traduction de l’extrait en question ça peut être utile. Aussi, à la fin d’un message ou commentaire il y a le pseudo de l’auteur, que tu peux utiliser pour le citer si tu le souhaites, comme tu as fait là mais comme ce n’est pas le même pseudo (le mien est nicolasm) ça a alerté une autre personne :)