• Entretien d’Anselm Jappe avec Jean-Marie Harribey
    http://www.palim-psao.fr/2017/12/fetichisme-et-dynamique-autodestructrice-du-capitalisme-entretien-d-ansel

    On a parfois l’impression que de nombreuses discussions – dans tous les champs et tous les milieux - tournent finalement autour des mots et se réduisent largement au fait que les participants associent des sens très différents aux mêmes mots. Cependant, on se tromperait si on disait alors que les divergences ne sont que sémantiques et qu’au fond ceux qui s’opposent dans les débats sont plus proches qu’ils ne croient. Certains se réjouiraient de pouvoir dissoudre ainsi la réalité dans les discours. Mais ils se trompent, parce qu’en vérité, les différences sémantiques couvrent souvent des différences bien « essentielles ».

    Il en est ainsi pour un mot parmi les plus répandus au monde, et le plus chargé de signification : « travail ». On aurait eu le plus grand mal pour expliquer ce mot, dans le sens où nous l’employons, à – je ne dis pas à un Indien d’une tribu amazonienne – mais simplement à Cicéron ou à Thomas d’Aquin. Mais, depuis les quelques siècles – un demi-millénaire au plus, dans plusieurs régions du monde – que dure maintenant la société de travail, ce concept s’est si profondément ancré dans nos têtes, qu’il semble impossible de ne pas l’utiliser. On accepte alors de discuter de ses mille formes particulières, mais en nier l’existence transhistorique semble tout aussi insensé que nier la nécessité universelle de respirer.

    #Anselm_Jappe #Jean-Marie_Harribey #économie #philosophie #travail #critique_de_la_valeur #wertkritik

  • Révolution contre le travail ? La critique de la valeur et le dépassement du capitalisme, par Anselm Jappe
    http://www.palim-psao.fr/2017/10/revolution-contre-le-travail-la-critique-de-la-valeur-et-le-depassement-d

    Le Marx « ésotérique » se trouve dans une partie assez restreinte de son œuvre de la maturité et, sous sa forme la plus concentrée, dans le premier chapitre du premier volume du Capital : Marx y examine les formes de base du mode de production capitaliste, à savoir la marchandise, la valeur, l’argent et le travail abstrait. Il ne traite pas ces catégories – comme l’avaient fait Adam Smith et David Ricardo et comme le feront plus tard, implicitement, presque tous les marxistes – en tant que présupposés neutres, naturels et transhistoriques de toute vie en société, dont on peut seulement discuter les différentes formes de gestion possible, mais non l’existence elle-même. Au contraire, il les analysait, non sans hésitations et contradictions, cependant, comme des éléments appartenant à la seule société capitaliste – et en même temps comme des catégories négatives qui empêchent toute socialité consciente. La valeur, comme forme sociale, ne considère pas l’utilité réelle des marchandises, mais seulement la quantité de « travail abstrait » qu’elles contiennent, c’est-à-dire la quantité de pure dépense d’énergie humaine mesurée en temps. Elle se représente dans une quantité d’argent. Le capitalisme se caractérise à un niveau profond par le fait que la société tout entière est dominée par ces facteurs anonymes et impersonnels. C’est ce que Marx appelle « fétichisme de la marchandise », qui n’est nullement réductible à une simple « mystification » de la réalité capitaliste.

    […]

    Chez Marx, le statut théorique du travail n’est pas toujours très clair. Mais il est indéniable que le travail sous son aspect de « travail abstrait », de pure dépense d’énergie, y constitue une catégorie négative et « fétichiste ». C’est le travail abstrait – ou, pour mieux dire, le côté abstrait de chaque travail –, et lui seulement, qui donne leur « valeur » aux marchandises, et qui forme donc aussi la « substance » du capital. Le capital n’est pas le contraire du travail, mais sa forme accumulée ; le travail vivant et le travail mort ne sont pas deux entités antagonistes, mais deux « états d’agrégation » différents de la même substance de travail. En tant que travailleur, le travailleur n’est nullement hors de la société capitaliste, mais constitue l’un de ses deux pôles. Une « révolution des travailleurs contre le capitalisme » est alors une impossibilité logique ; il ne peut exister qu’une révolution contre l’assujettissement de la société et des individus à la logique de la valorisation et du travail abstrait

    […]

    On ne pourra pas abolir la valeur sans abolir le travail qui la crée – voilà pourquoi une contestation du capitalisme au nom du travail n’a pas de sens. On se trompe également en opposant le « bon » travail concret au « mauvais » travail abstrait : si l’on abolissait la réduction de tous les travaux à ce qu’ils ont en commun – la dépense d’énergie –, il ne resterait pas le travail « concret » (cette catégorie est elle-même une abstraction), mais une multiplicité d’activités qui sont liées chaque fois à un but déterminé – comme c’était le cas dans les sociétés précapitalistes qui en effet ne connaissaient pas le terme « travail » au sens moderne.

    […]

    Pendant longtemps, la diminution de la valeur (et donc de la portion de survaleur et de profit) contenue dans chaque marchandise particulière a été compensée (voire surcompensée) par l’extension absolue de la production – donc en remplissant le monde de marchandises, avec toutes les conséquences que cela a comportées. Mais avec la fin de la phase fordiste s’est épuisé le dernier modèle d’accumulation basé sur l’utilisation massive de travail vivant. Depuis lors, les technologies – qui ne créent pas de valeur – assurent l’essentiel de la production, dans presque tous les domaines. La masse absolue de valeur, et donc de survaleur, chute à pic. Cela met en crise toute la société basée sur la valeur – mais aussi les travailleurs eux-mêmes. Ce n’est plus l’exploitation qui est le problème principal créé par le capitalisme, mais les masses croissantes d’êtres humains « superflus », c’est-à-dire non nécessaires pour la production, et donc également incapables de consommer. Après sa longue phase d’expansion, le capitalisme se trouve depuis des décennies en rétrécissement, malgré la « mondialisation » : les personnes, les milieux, les régions capables de participer à un cycle « normal » de production et de consommation de valeur assument de plus en plus l’aspect d’« îles » dans une marée montante de laissés-pour compte qui ne servent même plus à être exploités. Et il est vain de revendiquer du « travail » pour eux, étant donné que la production n’en a pas besoin et qu’il serait absurde d’obliger des personnes à exécuter des travaux inutiles comme condition préliminaire de leur propre survie. Il faudrait plutôt revendiquer le droit de bien vivre pour chacun, indépendamment de la question de savoir s’il a réussi, ou pas, à vendre une force de travail dont souvent personne ne veut plus.

    […]

    Pourquoi le système capitaliste ne s’est-il pas encore complètement écroulé ? Principalement en raison de la « financiarisation », c’est-à-dire de la fuite dans le « capital fictif » (Marx). Après que l’accumulation réelle s’est presque arrêtée, c’est le recours toujours plus massif au crédit qui a permis de simuler la poursuite de l’accumulation. L’abandon de la convertibilité du dollar en or en 1971 en était une espèce de date symbolique. Cette atmosphère de simulation – on pourrait dire de virtualisation – s’est alors étendue à la société entière. Elle explique la large diffusion des approches dites « postmodernes » dans tous les domaines. Dans les crédits, des profits futurs espérés – mais qui n’arriveront plus jamais – sont consommés à l’avance et maintiennent en vie l’économie. Comme on le sait, ces crédits et les autres formes d’argent fictif (valeurs boursières, prix immobiliers) ont atteint des dimensions astronomiques et alimentent une spéculation gigantesque qui peut avoir des répercussions terribles sur l’économie « réelle », comme cela est arrivé en 2008. Mais la spéculation, loin d’être la cause des crises du capitalisme et de la pauvreté croissante, a plutôt aidé pendant des décennies à différer la grande crise. La cause réside dans le fait que toutes les marchandises et services additionnés représentent, bien que leur nombre grandisse, une quantité toujours moindre de valeur. Cela implique aussi qu’une grande partie de l’argent circulant dans le monde est « fictif », parce qu’il ne représente pas du travail effectivement dépensé de manière « productive » (productive pour la reproduction du capital).

    […]

    Si l’on entend par « révolution » une véritable rupture avec le travail comme expression fétichisée et autonomisée de la vie sociale, alors il faut conclure qu’aucune révolution n’a eu lieu pendant l’histoire du capitalisme. Une telle sortie de la « civilisation » capitaliste n’a même jamais été envisagée sérieusement. Elle est seulement apparue de temps en temps comme un éclair du possible à l’horizon. La critique de l’appareil technologique qui est le support indispensable du travail abstrait fut également très largement esquivée dans l’histoire des mouvements de contestation. On ne peut cependant pas considérer une rupture de ce genre comme purement « utopique » ou « irréaliste » : le capitalisme, où le travail abstrait, la valeur et l’argent constituent les instances de médiation sociale, est un phénomène historique. Il ne fait pas partie de la vie humaine tout court. La majorité de l’humanité ne l’a vu arriver que dans les dernières décennies.

    […]

    En général, tout recours à la « politique » (et a fortiori à l’État) est impossible, lorsque la fin de l’accumulation, et donc de l’argent « réel », prive les pouvoirs publics de tout moyen d’intervention. L’État n’a jamais été l’adversaire du capital ou du marché, mais leur a toujours préparé les bases et les infrastructures. Il n’est pas une structure « neutre » qui pourrait être mise au service de l’émancipation. Il sera inévitable de sortir du marché autant que de l’État – les deux pôles également fétichistes de la socialisation à travers la valeur – pour arriver un jour à établir un véritable accord direct entre les membres de la société. Tout en gardant évidemment des instances de médiation, une société post-capitaliste ne fera plus dépendre son destin des automatismes incontrôlables d’une médiation fétichiste autonomisée, comme le travail abstrait.

    Il ne suffit pas d’additionner les révoltes et les mécontentements qui secouent actuellement le monde entier pour conclure que la révolution est à la porte. […] Les exploités de jadis s’organisaient pour défendre leurs intérêts, même en restant dans le cadre du système : par contre, la rage des « superflus », le désespoir de ceux dont le système n’a plus besoin, risquent de devenir aveugles. Il ne faut pas s’y tromper : il est de plus en plus difficile de détecter des contenus émancipateurs dans les contestations qui courent dans le monde.

    […]

    La théorie seule ne suffit pas, mais le militantisme sans concept sert encore moins. Pour trouver une alternative au capitalisme, il faut d’abord comprendre la nature de la marchandise et de l’argent, du travail et de la valeur. Ces catégories semblent bien « théoriques », mais leurs conséquences déterminent finalement chacun de nos actes quotidiens.

    #Marx #révolution #travail #critique_du_travail #critique_de_la_valeur #wertkritik #Anselm_Jappe #économie #capitalisme #croissance #automatisation #surnuméraires #crédit

    • les progrès technologiques, et surtout l’application de la micro-électronique à la production, ont réduit le rôle du travail vivant de manière continuelle

      Peut-être dans la production, mais pas dans la consommation et l’usage des technologies. C’est depuis plusieurs décennies que le #travail_fantôme (cf. l’ouvrage éponyme d’Ivan Illich) ne cesse d’augmenter et que le travail vivant résiduel est de plus en plus capté par ce côté là.

      Détail qui crève les yeux quant on pense comment notre rapport à la technologie à transformé nos usages quotidiens, mais que ces brillants théoriciens n’ont toujours pas vu, et moins encore compris.

      La « valeur » n’est, encore et toujours, que le travestissement progressiste de la #dépossession...

      @rastapopoulos, et vlan !

    • Je ne comprends toujours pas ce que tu veux dire. On peut difficilement affirmer que Jappe ne comprends pas l’usage quotidien des technologies, aussi bien dans la production que dans la consommation.

      Déjà la première phrase je ne comprends pas « Peut-être dans la production, mais pas dans la consommation et l’usage des technologies. » Euuuh, le travail vivant on parle bien du travail donc qui produit… c’est le principe du travail dans la production capitaliste, donc je ne vois pas ce que la consommation vient faire là dedans. Le travail fantôme augmente (y compris tout le « digital labor ») mais c’est sans commune mesure avec tout ce qui a été automatisé dans tous les domaines, pas juste là où il y a de la consommation directe ensuite. Le travail fantôme est du travail vivant, et de fait il participe à la création de valeur (@ktche ?), mais dans des proportions infimes par rapport à tout le travail vivant enlevé de l’ensemble des chaînes de production par la robotique et l’informatique.

      La valeur capitaliste est créée intégralement et uniquement par le travail vivant (= la dépense d’énergie humaine). À partir du moment où on automatise de plus en plus, il y a de moins en moins de création de valeur (chaque marchandise contient moins de valeur). L’argent existant actuellement, qui à la base est une représentation de la valeur marchande (et donc du travail vivant) ne représente plus rien et est créé par le crédit et le capital financier. Bref, c’est du grand n’importe quoi.

  • Le côté obscur du capital. « Masculinité » et « féminité » comme piliers de la modernité, par Johannes Vogele
    http://www.palim-psao.fr/2017/10/le-cote-obscur-du-capital.masculinite-et-feminite-comme-piliers-de-la-mod

    À l’origine :
    http://www.exit-online.org/textanz1.php?tabelle=transnationales&index=3&posnr=153&backtext1=text1.

    Le marxisme traditionnel ainsi que le mouvement ouvrier et la gauche en général n’ont jamais considéré – en tout cas jusqu’aux années 1970 – que le rapport entre les genres était fondamental. Quand ils le prenaient en considération, l’oppression des femmes était pour eux un dérivé – une « contradiction secondaire » selon les termes du marxisme traditionnel – de l’oppression en général, qui était voué à disparaître avec elle.

    D’autres, comme certains courants féministes, voient le patriarcat comme un système quasi ontologique de l’exploitation, dont le capitalisme ne serait que la dernière adaptation.

    En Allemagne, Roswitha Scholz a développé à partir des années 1990 – d’abord dans la revue Krisis et aujourd’hui dans la revue Exit ! – une conception du capitalisme comme système fondamentalement basé sur le rapport social asymétrique entre les genres. Sans vouloir prétendre que les sociétés pré- ou non capitalistes ont connu (ou connaissent) des rapports égalitaires entre hommes et femmes, elle définit le capitalisme comme une forme sociale déterminée par la scission sexuelle entre le « masculin » et le « féminin », ce qu’elle appelle la « dissociation-valeur ».

    « D’un point de vue théorique, le rapport hiérarchique entre les genres doit être examiné dans les limites de la modernité. On ne peut faire de projections sur des sociétés non modernes. Cela ne veut pas dire que le rapport moderne entre les genres n’ait pas eu de genèse, laquelle d’ailleurs peut être retracée jusqu’à l’Antiquité grecque. Mais dans la modernité, avec la généralisation de la production marchande, il prend tout de même une tout autre qualité. Sur fond du “travail abstrait devenant un but en soi tautologique”, la “banalité de la monnaie se répand” (Robert Kurz) et les domaines de production et de reproduction se séparent. L’homme devient responsable du secteur de production et de la sphère publique en général et la femme surtout du secteur de reproduction sous-valorisé ».

    Dans l’article qui suit, je vais essayer de présenter un aperçu de cette théorie critique qui ne se comprend pas comme une construction accomplie mais comme un processus. En dehors des approximations de cet article, pour lesquelles je suis seul responsable, cette élaboration a surtout été celle de Roswitha Scholz, de Robert Kurz et de quelques autres se retrouvant aujourd’hui autour de la revue Exit ! en Allemagne.

    #Roswitha_Scholz #critique_de_la_valeur #wertkritik #capitalisme #patriarcat #marxisme #masculinité #féminité #dissociation-valeur

  • La société autophage. Anselm Jappe - autrefutur.net
    http://www.autrefutur.net/La-societe-autophage-Anselm-Jappe

    Dans "La société autophage", le philosophe allemand Anselm Jappe livre une proposition théorique originale et très radicale du #capitalisme ainsi qu’une analyse des formes de violence extrêmes. En s’intéressant au sujet narcissique-fétichiste, qu’il identifie comme la subjectivité propre au capitalisme de crise. La « critique de la valeur » élargit ici son discours à la sphère des structures psychiques, à la recherche du sujet même de la fétichisation de la marchandise. Ce livre s’adresse à tous ceux qui se préoccupent de la « pulsion de mort » de la #société actuelle et qui pensent qu’elle est le résultat d’une véritable crise de #civilisation. [1]

    #livre

  • Square Idée | Square
    http://sites.arte.tv/square/fr/video/square-idee-23

    Un peu de critique de la valeur sur Arte… avec Laurence Boone en contrepoint libéral (toujours l’idée qu’il faut absolument 50% pour le point de vue minoritaire et 50% pour celui qu’on entend déjà partout tout le temps, dans un débat)

    De plus en plus de personnes considèrent que la course à la croissance détruit plus qu’elle ne favorise le progrès social. Le philosophe Anselm Jappe et l’économiste Laurence Boone en débattent.
    Lorsque le mot « décroissance » fut employé pour la première fois, en 1972, la France et la plupart des pays occidentaux bénéficiaient encore de la formidable croissance économique des Trente Glorieuses. Depuis, le chômage de masse, la consommation généralisée et la pollution n’ont cessé d’augmenter, et le concept de décroissance a acquis une nouvelle résonance. De plus en plus de personnes considèrent en effet que la course à la croissance détruit plus qu’elle ne favorise le progrès social. Loin du folklore du retour au feu de bois et à l’éclairage à la bougie, cette idée représente-t-elle un espoir pour la planète ? Ou la décroissance est-elle une théorie de nantis peu soucieux du développement des pays émergents ? Le philosophe Anselm Jappe et l’économiste Laurence Boone en débattent.

    #Anselm_Jappe #interview #Arte #capitalisme #croissance #critique_de_la_valeur

  • La valeur et son abolition. Entretien avec Bruno Astarian
    https://ddt21.noblogs.org/?page_id=1698

    Le principal point qui ne manquera pas de choquer, c’est que je récuse la notion de travail abstrait, notion à mon avis métaphysique, mais qui a sa raison d’être dans la problématique marxienne et marxiste. Quand Marx dit que toutes les marchandises sont comparables entre elles parce qu’elles contiennent la même substance, résultat d’une activité, d’une dépense de force humaine sans qualité, il appelle parfois cette dépense « travail abstrait », dont il fait aussitôt une substance qui logerait dans la marchandise. Il veut dire en fait travail en général (quand on a fait abstraction de toutes ses qualités particulières de plombier, de ferronnier, etc.). Marx lui-même n’emploie presque pas, et de façon hésitante, le terme « abstrait » : parfois il l’utilise, parfois non. Ce n’est pas très important pour lui. C’est après, seulement, que des théoriciens ont monté ce concept en épingle et rempli des bibliothèques entières pour savoir ce qu’est le travail abstrait. Selon cette conception, le travail en général se cristallise dans la marchandise et devient du travail abstrait : dans la société marchande, l’activité productive inclut le travail abstrait, autrement dit produit de la valeur. Parler de travail abstrait, c’est dire qu’il y a une dépense générale de force humaine. Laquelle exactement ? Les auteurs divergent, mais la ligne générale, c’est que le travail abstrait résulterait d’une dépense de force humaine. Pour moi, c’est une conception physiologique de la création de valeur.

    #théorie #communisme #communisation #livres #édition

  • « 2008-2017 : dévoilements réels et voilements spectaculaires du capitalisme en crise », par Benoit Bohy-Bunel
    http://www.palim-psao.fr/2017/05/2008-2017-devoilements-reels-et-voilements-spectaculaires-du-capitalisme-

    Faisons un peu d’analyse critique de l’économie politique. Dans un contexte de dévalorisation de la valeur « réelle », la circulation fluide et continue de la valeur découlant de l’exploitation de la force de travail par le capital productif est de plus en plus compromise, car l’élément qui « crée » de la valeur en tant qu’il permet son accroissement, son augmentation, sa croissance, parmi les facteurs de production, cet élément vivant et subjectif qui, en étant exploité, produit plus de valeur qu’il n’en coûte, à savoir le travail vivant lui-même, sera de moins en moins mobilisé, relativement à l’instrumentation technique et automatique massivement mobilisée, et remplaçant toujours plus de travailleurs. Cette situation, favorisant tendanciellement, aujourd’hui par exemple, un chômage de masse, une crise des salaires, une baisse du pouvoir d’achat d’une grande majorité de prolétaires, des législations politiques nationales ou transnationales austéritaires, favorisera aussi des conflits entre « classes » plus durs, des grèves, des revendications syndicales, des mouvements sociaux divers, qui fragiliseront encore plus ce procès de valorisation, et qui rendront les structures d’encadrement encore plus autoritaires, etc., indéfiniment, au sein d’une spirale désastreuse (du moins tant que les luttes sociales, se complexifiant, ne débouchent pas sur des formes plus radicales d’autonomisation réelle, et se diffusant largement, à l’égard de la structure marchande).

    Pour entrer de façon plus précise et plus complexe dans la compréhension de ce processus de dévalorisation, qui concerne directement les rapports entre capital fictif et capital productif, tel qu’il se manifeste aussi, éminemment, et de façon destructrice, au sein de notre modernité tardive, je me réfère maintenant à un ouvrage de référence sur la question, celui de Trenkle et Lohoff, intitulé précisément La Grande dévalorisation (Post-éditions, 2014).

    […]

    A l’époque de Marx, cette tendance à « l’inversion » de l’économie n’existait pas vraiment : capital fictif et économie « réelle » se développaient parallèlement, car le développement encore limité des forces productives n’impliquait pas encore un développement conséquent du capital fictif. Dans le système fordiste-keynésien toutefois, cette tendance commence à s’installer, du fait du boom technologique induit par ce système. Dès les années 1980, avec l’émergence d’une « troisième révolution industrielle », on assiste réellement à un « capitalisme inversé » : le capital en circulation est essentiellement un capital fictif, et le capital productif, susceptible de produire « réellement » de la valeur, est de moins en moins vecteur d’accumulation.

    Ce capital « fictif » sera « illusoire », en un certain sens, dans la mesure où il ne « représente » aucune exploitation concrète de la force de travail. Mais il sera aussi bien « réel », dans la mesure où une somme d’argent issue de lui permettra effectivement de se procurer des biens d’usage concrets et consommables. D’où une dissociation qui se montrera nécessairement désastreuse, tôt ou tard.

    […]

    A l’époque de Marx, cette tendance à « l’inversion » de l’économie n’existait pas vraiment : capital fictif et économie « réelle » se développaient parallèlement, car le développement encore limité des forces productives n’impliquait pas encore un développement conséquent du capital fictif. Dans le système fordiste-keynésien toutefois, cette tendance commence à s’installer, du fait du boom technologique induit par ce système. Dès les années 1980, avec l’émergence d’une « troisième révolution industrielle », on assiste réellement à un « capitalisme inversé » : le capital en circulation est essentiellement un capital fictif, et le capital productif, susceptible de produire « réellement » de la valeur, est de moins en moins vecteur d’accumulation.

    Ce capital « fictif » sera « illusoire », en un certain sens, dans la mesure où il ne « représente » aucune exploitation concrète de la force de travail. Mais il sera aussi bien « réel », dans la mesure où une somme d’argent issue de lui permettra effectivement de se procurer des biens d’usage concrets et consommables. D’où une dissociation qui se montrera nécessairement désastreuse, tôt ou tard.

    #capitalisme #critique_de_la_valeur #wertkritik #Benoit_Bohy-Bunel #crise #finance

  • Faut-il abolir le travail ?, par Politikon
    http://www.palim-psao.fr/2017/08/faut-il-abolir-le-travail-par-politikon-video.html

    Enfin quelques ressources pédagogiques, didactiques sur la critique de la valeur !
    Et apparemment il va y avoir à la rentrée un épisode dédié.

    Dans ce dixième épisode de Politikon, on revient sur le thème du travail qui va bien occuper l’actualité ces temps-ci. Est-il aliénant, libérateur ? Faut-il protéger le travail ? Ou ne faudrait-il pas tout simplement le supprimer ? Cette question provocante mais non dénuée de pertinence nous permet d’introduire à un courant marxiste pas toujours bien connu : la critique de la valeur. On parle bien-sûr de Marx (valeur, valeur d’échange, valeur d’usage, travail abstrait/travail concret, fétichisme de la marchandise), mais aussi d’Aristote (différence praxis/poeisis), de Locke (la propriété est fondée sur le travail), Adam Smith et David Ricardo (valeur travail dans l’économie classique).

    https://www.youtube.com/watch?v=DFTThqcnYCs

    #philosophie #économie #politique #critique_de_la_valeur #wertkritik #travail #critique_du_travail #Krisis #capitalisme #vidéo #vulgarisation

  • La politique n’est pas la solution !
    Avec #Anselm_Jappe pour Nuit Debout à Paris

    Même si beaucoup refusent encore de comprendre la logique inexorable qui a conduit à un état du monde si sombre, la conviction se répand que l’économie capitaliste a mis l’humanité devant de grands problèmes. Presque toujours, la première réponse est la suivante : « Il faut retourner à la politique pour donner des règles au marché. Il faut rétablir la démocratie menacée par le pouvoir des multinationales et des Bourses ».
    Mais la politique et la démocratie sont-elles, vraiment le contraire de l’économie autonomisée, sont-elles capables de la ramener dans ses « justes bornes » ?

    http://ekouter.net/la-politique-n-est-pas-la-solution-avec-anselm-jappe-pour-nuit-debout-a-par

    http://ekouter.net/audio/Anselm%20Jappe-La%20politique%20n'est%20pas%20la%20solution-Nuit%20Debout-0

    #ordre_marchand #critique_de_la_valeur #économie_politique #émancipation

  • Court texte rappelant ce qu’est le fétichisme de la marchandise, par Benoit Bohy-Bunel
    http://www.palim-psao.fr/2017/06/le-fetichisme-de-la-marchandise-chez-marx-par-benoit-bohy-bunel.html

    Le fétichisme de la marchandise

    1. La marchandise : simplicité apparente, complexité réelle
    2. La marchandise : une « chose sensible suprasensible »
    3. La critique du fétichisme marchand : une critique de la circulation
    4. La marchandise comme fétiche : une illusion matériellement produite
    5. Le sens de l’occultation fétichiste
    6. L’argent, principe d’achèvement du fétichisme

    #Benoit_Bohy-Bunel #Marx #critique_de_la_valeur #wertkritik #capitalisme #philosophie #fétichisme_de_la_marchandise #marchandise

  • André Gorz à propos du revenu universel d’existence / revenu garanti, par Anselm Jappe
    http://www.palim-psao.fr/2017/06/andre-gorz-le-philosophe-qui-voulait-liberer-les-individus-du-travail-ent

    C’est peu connu, mais Gorz a opéré un second revirement sur le sujet pendant les dernières années de sa vie : il a émis des réserves envers le RSG et sa glorification.

    Pourquoi ces réserves vis-à-vis d’une idée qui semblait pourtant si cohérente avec le reste de sa pensée ?

    Ce n’est pas le radicalisme de l’idée qui l’effraie : Gorz ne faisait pas partie des penseurs qui « oublient » leur radicalisme de jeunesse au nom du pragmatisme. Ses dernières idées sont d’ailleurs bien plus radicales que ses idées antérieures. Et elles sont bien plus radicales que presque tout ce qui passe aujourd’hui pour de « l’anticapitalisme », mais qui n’est en général qu’une tiède critique du néolibéralisme.

    Dans les écrits de ses dernières années, Gorz prend simplement acte de l’impossibilité de réaliser l’« économie dualiste » qu’il préconisait dans le cadre d’une société capitaliste qui est en train de s’écrouler partout

    […]

    L’argent « fictif », n’est-ce pas très théorique ?

    Gorz a pris connaissance de la « critique de la valeur » allemande, notamment de celle de Robert Kurz, et du livre « Temps, travail et domination sociale » de Moishe Postone. Gorz partage avec cette école le constat que c’est le capitalisme lui-même qui abolit le travail ; ce capitalisme n’est pas du tout en expansion, mais rencontre depuis des décennies ses limites internes. Contester seulement la spéculation financière et les banques est trop court et peut conduire à des formes dangereuses de populisme.

    Par ailleurs, il constate que l’utilisation toujours croissante de technologies dans la production industrielle faisait diminuer nécessairement la quantité de travail utilisée, et que donc la valeur marchande de la production diminuait également. Autrement dit : puisque la quantité de travail requise dans la production diminue, on ne peut demander aux gens de « vendre » leur force de travail, de « gagner leur vie » par le travail. L’idée d’un secteur « qui travaille » et qui financerait un secteur « qui ne travaille pas » n’a pas de sens.

    Pour lui, la diminution du travail entraîne une diminution équivalente de l’argent représentant une quantité réelle de travail productif. La diminution globale du travail, de la valeur et de l’argent à partir des années 1970 – conséquence de la « troisième révolution industrielle » – a donc été faussement compensée par la création de montagnes d’« argent fictif » : crédits, bulles immobilières et boursières… C’est une illusion de croire que cet argent pourrait simplement être utilisé « différemment ».

    Il s’attendait à une grande crise financière, qui ferait s’évaporer une bonne partie de l’argent en circulation – et donc également de l’argent devant servir pour un revenu de base. A noter que la crise de 2008 est survenue un an après sa mort...

    Pour lui, s’agit-il désormais de sortir de l’argent ? Des échanges marchands ?

    Il arrive en tout cas à la conclusion que le salaire, et l’argent en général, ne peuvent jamais constituer un véritable instrument d’émancipation. Avec l’argent, on reste toujours dans une société capitaliste - une société indésirable même lorsqu’elle fonctionne, et qui maintenant ne marche même plus.

    La remise en question de son adhésion au RSG est donc directement liée à sa critique de l’argent…

    Oui. L’argent n’est que la représentation d’un processus transformant le travail en capital. Le marxisme visait à libérer le travail de l’emprise du capital. Mais pour Gorz, travail et capital, c’est la même chose : ce qui nourrit le capital, c’est le travail. Et comme le travail diminue, le système s’autodétruit. Il faut donc réfléchir à sortir du système, plutôt que de le « transformer » et créer des « niches » comme le revenu de base. Car cette méthode n’ouvre aucune perspective d’émancipation sociale véritable.

    Dans ses derniers écrits, tel l’article « Penser l’exode de la société du travail et de la marchandise » (2007), Gorz affirme même que le RSG ne doit pas constituer un « transfert », c’est-à-dire une simple redistribution d’argent en faveur des plus démunis, à l’intérieur d’une société toujours basée sur le travail salarié, car on risquerait ainsi de renforcer le capitalisme en crise.

    #André_Gorz #Anselm_Jappe #critique_de_la_valeur #wertkritik #interview #capitalisme #argent #RSG #revenu_garanti #revenu_universel #revenu_de_base (revenu de tout… revenu de rien)

  • Pierre Souyri, La généralisation de l’automation, 1979 chez @tranbert
    https://sniadecki.wordpress.com/2017/06/04/souyri-automation

    La généralisation de l’automation, c’est-à-dire sa mise en œuvre aussi bien dans le Département I que dans le Département II, dans les bureaux aussi bien que dans les ateliers, ne constitue pas seulement un nouveau pas en avant dans l’augmentation de la productivité du travail dont Marx disait qu’elle était une tendance nécessaire du développement du Capital. Elle est la réalisation de cette tendance jusqu’au point où intervient, dans le développement historique du mode de production capitaliste, une mutation qualitative qui inaugure la dissolution de ce mode de production.

    J’ai pas encore tout lu mais j’ai l’impression que ça rejoint certaines bases de la critique de la valeur, en parlant de l’automatisation croissante et du capitalisme qui scie sa branche. Non, @ktche ?

    #capitalisme #automatisation #automation #critique_techno #critique_de_la_valeur #wertkritik #Marx #Pierre_Souyri #surnuméraires

    • Effectivement, il y a dans ce texte des descriptions assez claires des effets de l’automation sur la contraction de la masse de valeur produite et donc sur l’impossibilité de la synthèse sociale capitaliste sur ses propres bases, avec notamment la multiplication des surnuméraires.
      Avec un regard rétrospectif, il est facile de voir aussi sa limite : même s’il est indiqué que l’automation n’est pas simplement le prolongement du machinisme industriel, le contenu même de cette automation n’y est pas analysé, sauf en terme de contrôle cybernétique de la production, et donc ses conséquences sur la dynamique capitaliste sont mal cernées. Car l’automation depuis 40 ans, c’est le déploiement des techniques numériques, de l’informatique, bien au-delà du grand ordinateur du département planification des entreprises et des administrations. C’est dans des usages bien plus larges que se trouve le gisement de productivité exploité pour éjecter le capital variable.
      Ces techniques sont en effet celles qui ont permis l’explosion de la production de marchandise d’ordre 2 (dettes, titres financiers, produits dérivés), à la fois comme bases d’un appareil productif spécifique mais aussi comme porteuses d’espoirs ici et maintenant d’une survaleur hypothétique dans le futur. Ce capital fictif a maintenu la dynamique du capital, non pas par la valorisation de la valeur mais par sa simulation. Il n’en reste pas moins que le zombie du capitalisme « renversé » continue de se trainer en démultipliant le potentiel de crise et que la fin du rapport social capitaliste ne peut pas être la seule conséquence de la « mission historique » du capitalisme lui-même

    • Autre chose en passant : si l’artisanat au début de la révolution industrielle, puis les métiers au moment de l’automation généralisée sont les perdants de l’augmentation de productivité consubstantielle à la dynamique du capital, c’est bien que les uns et les autres se battent sur la même terrain de la production marchande. Si leurs moyens limités se trouvent balayés par la concurrence industrielle et automatisée, ce n’est pas seulement parce que le contenu de leurs activités seraient désuètes, mais avant tout parce qu’ils produisent formellement la même chose que les concurrents qui les dominent : des marchandises.

  • Qu’est-ce que le « capitalisme » ? Introduction à la critique de la valeur avec Anselm Jappe [vidéo, Bibliothèque associative de Malakoff, mars 2017]
    http://www.palim-psao.fr/2017/06/qu-est-ce-que-le-capitalisme-introduction-a-la-critique-de-la-valeur-avec

    A la BAM - Bibliothèque associative de Malakoff, mars 2017

    Le 11 mars 2017 à la BAM, le philosophe Anselm Jappe nous introduisait à la théorie de la critique de la valeur, une lecture du Capital de Marx radicalement distincte des approches tronquées classiques.

    https://vimeo.com/211802251

    https://vimeo.com/213580595

    https://vimeo.com/214896767

    #capitalisme #Marx #critique_de_la_valeur #wertkritik #Histoire #vulgarisation #BAM #Malakoff #travail #marchandise #finance #crédit #automatisation #Anselm_Jappe

  • « La course à la productivité et la sape de la production de valeur », par Norbert Trenkle
    http://www.palim-psao.fr/2017/05/la-course-a-la-productivite-et-la-sape-de-la-production-de-valeur-par-nor

    Encore et toujours, quelques rappels de ce qu’est le capitalisme, le travail, la valeur.

    Pour le dire autrement : la valeur d’une marchandise n’est pas définie par le temps de travail individuel qu’un individu ou une certaine entreprise emploie pour sa fabrication, mais par le temps de travail socialement nécessaire , c’est-à-dire par le temps de travail qui correspond au niveau actuel de productivité de la société. Un travail n’est socialement valide que dans la mesure où il est dépensé à ce niveau.

    #critique_de_la_valeur #wertkritik #travail #capitalisme #Norbert_Trenkle

    • Il est ainsi démontré que le capitalisme, poussé par sa propre dynamique interne, doit, tôt ou tard, buter sur sa limite historique absolue. [...] Cependant, la nature de l’autocontradiction capitaliste veut également que les limites de la valorisation du capital ne soient pas figées, mais soient repoussées au cours de son déploiement historique, aussi longtemps que l’autocontradiction capitaliste parvient à compenser au total, à travers une expansion accélérée de la production de marchandises...

      Traduction : Nous allons droit dans le mur... mais le mur recule !

      Bah, toujours la même rengaine de la part de gens qui n’ont toujours pas compris que la consommation est un travail à part entière...

      #impasse

  • « Par-delà sionisme et antisionisme. Pour une critique globale de l’idéologie nationale-étatique moderne », par Benoit Bohy-Bunel
    http://www.palim-psao.fr/2017/04/par-dela-sionisme-et-antisionisme.pour-une-critique-globale-de-l-ideologi

    1.) Antisionismes modernes
    a) Deux critiques concurrentes du « sionisme » moderne
    b) Antisionisme et antisémitisme
    2.) Une critique structurelle des Etats-nations totalitaires modernes, par-delà « sionisme » acritique, et « antisionisme » fétichiste
    a) Le « sionisme » devenu « idéologie »
    b) L’idéologie chez Arendt
    c) Idéologie moderne et capitalisme
    d) Capitalisme et Etats-nations
    3.) L’antisionisme obsessionnel : une « critique » fétichiste et spectaculaire de l’Etat-nation moderne
    4.) Critiquer la forme nationale-étatique moderne pour défendre les individus qu’elle « représente », et qu’elle met ainsi en danger.
    5.) Toute dynamique guerrière ou meurtrière entretient le désastre
    6.) Un certain « antisionisme » fétichiste, confusionniste, et trop présent aujourd’hui
    7.) Une certaine « extrême gauche » cloisonnée qui s’inscrit dans une dynamique dangereuse
    8.) Lutter contre le nationalisme étatique
    9.) Ouvertures messianiques, non obsessionnelles, et non téléologiques
    10.) L’abrahamisme face aux Etats-nations modernes
    11.) Perspectives plurielles

    #Benoit_Bohy-Bunel #Hannah_Arendt #Arendt #antisémitisme #sionisme #antisionisme #capitalisme #anticapitalisme #philosophie #critique_de_la_valeur #wertkritik #État-Nation

  • Le capitalocène. Conférence filmée avec Armand Paris et Anselm Jappe
    http://www.palim-psao.fr/2016/07/le-capitalocene-conference-filmee-avec-armel-campagne-et-anselm-jappe.htm

    Avec un rappel historique de la révolution industrielle pour commencer.

    Le capitalocène. La dynamique environnementale du capitalisme et son histoire

    Conférence filmée avec Armand Paris et Anselm Jappe au Lieu-dit le 8 juin 2016.

    Nous sommes entrés dans « l’Anthropocène », nous serions collectivement, en tant qu’espèce humaine, responsables du dérèglement climatique, d’une extinction massive des espèces, d’une déforestation tropicale et d’une destruction des environnements sans précédents, d’une pollution et d’une érosion historiquement inédites. Peut-on vraiment incriminer un Anthropos indifférencié, une espèce complète, et en appeler à un « bon Anthropocène » techno-scientifique et à un capitalisme « vert » ? Et s’il s’agissait plutôt, comme l’affirment Andreas Malm, Jason Moore, John Bellamy Foster et des auteurs issus du courant dit de « critique de la valeur », d’un Capitalocène, d’une dynamique socio-historiquement spécifique aux conséquences écologiques également spécifiques, celle du capitalisme, et appelant donc à une sortie conjointe de « l’Anthropocène » et du capitalisme ? C’est cette hypothèse que développeront Armand Paris et Anselm Jappe.

    https://www.youtube.com/watch?v=xWRhgBWlmSQ

    #histoire #anthropocène (non) VS #capitalocène (oui) #révolution_industrielle #luddisme #luddites #capitalisme #critique_de_la_valeur #Anselm_Jappe

  • Money, money, money : entretien avec Costas Lapavitsas
    http://revueperiode.net/money-money-money-entretien-avec-costas-lapavitsas

    Longtemps marginalisée, la théorie marxiste de la monnaie opère depuis la crise financière de 2007 un retour sur le devant de la scène. Penseur principal de ce renouveau, Costas Lapavitsas s’est notamment inspiré des théories classiques de l’impérialisme pour comprendre les bouleversements des rapports sociaux provoqués par la #financiarisation. Dans cet entretien, il dresse un tableau de ces bouleversements qui intègre non seulement la dynamique spatiale du capitalisme, l’interpénétration entre centre et périphérie, mais aussi la dynamique hiérarchique des rapports entre les différentes fractions du capital (industrielle, financière) et les (...)

    #Uncategorized #critique_de_l'économie_politique #Etat

  • « Le "côté obscur" de la valeur et le don », par Anselm Jappe, revue du MAUSS, 2009
    http://www.palim-psao.fr/article-le-cote-obscur-de-la-valeur-et-le-don-par-anselm-jappe-55452605.h

    Un article de 2009 d’Anselm Jappe dans la revue du MAUSS tentant de connecter la théorie du don et la critique de la valeur.
    Aussi publié sur le site du Cairn :
    http://www.cairn.info/revue-du-mauss-2009-2-page-96.htm

    J’ai publié en 2003 un livre, intitulé Les Aventures de la marchandise, qui apparemment ne serait pas « marxiste » – en effet, il s’est attiré les foudres de différents tenants de ce qui passe actuellement pour marxisme – mais qui développe les conséquences de certaines catégories de Marx. Je n’y ai pas mêlé trop d’autres apports théoriques ; mais vers la fin, j’ai pu relever qu’on trouve chez Polanyi, chez Mauss et chez les penseurs du don des observations qui vont dans le même sens que la critique marxienne telle que je l’avais reconstruite. Ainsi j’ai suggéré que ces penseurs non marxistes serraient peut-être plus proches de l’héritage de Marx que la majeure partie de ce qui s’appelle aujourd’hui « marxisme » [Jappe 2003, p. 246-250]

    Dans ce qui suit, il ne s’agit pas d’affirmer que le paradigme du don et la pensée de Marx coïncident point par point, mais qu’une certaine relecture de Marx, celle qui est faite par la « critique de la valeur », permet de tirer des conclusions qui recoupent partiellement celles de la théorie du don.

    #critique_de_la_valeur #wertkritik #don #théorie_du_don #MAUSS #Anselm_Jappe #économie #philosophie #anthropologie #capitalisme

  • Anselm Jappe : « Michéa compte parmi les figures du “populisme transversal” »
    http://www.palim-psao.fr/2017/01/anselm-jappe-michea-compte-parmi-les-figures-du-populisme-transversal-le-

    Rapide tribune de critique de Michéa par Anselm Jappe la semaine dernière, mais au passage en prenant cet excuse pour faire passer un peu de critique de la valeur dans Le Monde, ai-je l’impression…

    Michéa, qui ne dispose d’aucune position de pouvoir dans les institutions du savoir ou dans les médias et qui n’est appuyé par aucune organisation ou mouvement structuré, vient des marges du champ du débat en France. Il a cependant réussi à susciter des débats souvent passionnés, et très polarisés, autour de ses idées. Il ne doit cet écho qu’à la qualité intrinsèque de ses thèses : proposées avec une écriture claire et simple, mais riches de détails et de développements souvent éclairants, elles cueillent des aspects du présent qui semblent avoir échappé à presque tous les autres participants au débat. Malheureusement, il doit aussi son succès croissant au fait de compter parmi les figures tutélaires du nouveau « populisme transversal » et de s’y prêter de plus en plus volontairement.

    #Anselm_Jappe #Jean-Claude_Michéa #critique_de_la_valeur #wertkritik #populisme

  • The treadmill effect of capitalism : Karl Marx, Moishe Postone et la dynamique immanente au capitalisme dans sa détermination initiale [Dossier et schémas]
    http://www.palim-psao.fr/2017/01/the-treadmill-effect-of-capitalism-la-dynamique-immanente-au-capitalisme-

    La norme sociale temporelle de la productivité en un temps (t), apparaît en face de chaque producteur particulier comme une dictature absolue, qui prend ici un caractère anonyme. Il n’y a pas là, à ce niveau, un contremaître qui dit que tu dois faire 40 mètres de toile en une heure. C’est, si on ne fait pas 40 mètres en une heure que l’on est éliminé par la concurrence, parce que la cristallisation de la valeur dans nos 20 mètres de toile que nous aurons seulement réussi à fabriquer en une heure, sera la moitié de la valeur d’une heure, si par exemple le nouveau standard de productivité social est de fabriquer 40 mètres de toile en une heure.

    #critique_de_la_valeur #wertkritik #Moishe_Postone #Marx #économie #productivité #schémas

  • Discussion autour de « Libérons-nous du travail. En partant du printemps 2016 », avec des membres du Comité érotique révolutionnaire [5 janvier, Paris, ENS] - Critique de la valeur-dissociation. Repenser une théorie critique du capitalisme
    http://www.palim-psao.fr/2017/01/discussion-autour-de-liberons-nous-du-travail.en-partant-du-printemps-201


    Discussion autour de Libérons-nous du travail. En partant du printemps 2016 avec des membres du Comité Erotique Révolutionnaire - 5 janvier 2017, Paris.

    Le mouvement d’opposition au projet de #loi-travail du Printemps 2016, s’il n’a pas vaincu, donna lieu à une série de décalages vis-à-vis des formes habituelles de contestation. S’il s’agissait évidemment de se battre contre une loi rétrograde, ce que l’on a pu sentir au sein des cortèges, des occupations ou des blocages, c’est surtout une colère grandissante vis-à-vis de ce monde et son travail. Le « travail », pourtant affirmé comme l’horizon indépassable de notre temps, n’y a pas moins été critiqué comme une souffrance intolérable, comme toujours plus précaire, et en aucun cas désirable. Il s’agit précisément d’un approfondissement théorique de cette critique dans ce texte du #Comité_érotique_révolutionnaire

    5/01/2017 - Salle Weil - ENS, 45 Rue d’Ulm - 19h30
    http://www.palim-psao.fr/article-groupe-krisis-manifeste-contre-le-travail-en-integralite-sous-for
    http://www.krisis.org/2004/critique-du-travail-et-emancipation-sociale
    http://www.palim-psao.fr/2016/12/projection-debat-autour-du-travail-et-sa-crise-trepalium-11-octobre-pres-
    #Krisis #Wertkritik #manifeste_contre_le_travail #critique_de_la_valeur
    http://sd-1.archive-host.com/membres/up/4519779941507678/manifeste_contre_le_travail-brochure.pdf

    • Contre La loi travail et son monde Présentation/Rencontre
      Discussion autour du livre de Davide Gallo Lassere publié aux éditions Eterotopia

      Café librairie Michèle Firk
      9 rue françois debergue 93100 Montreuil

      Samedi 14 janvier 2017 / 19:30 - 23:00

      http://www.michelefirk.org/?oaq%5Buid%5D=45411963

      « Onze ans après les émeutes des banlieues, dix ans après la lutte contre le CPE, six ans après les protestations contre la réforme des retraites, l’ensemble du territoire français est finalement réinvesti par une vague de contestation politique qui libère l’atmosphère de toutes les passions tristes qui ont pourri nos existences pendant cette année terrible qui a été le 2015. » L’ouvrage : Après une année marquée par les tueries de janvier et de novembre et par l’imposition de l’état d’urgence, la mobilisation contre la Loi Travail du printemps 2016, avec ses blocages de lycées et d’universités, ses cortèges de manifestants, ses Nuits debout et ses grèves syndicales, change le climat politique. Cet ouvrage parcourt les moments topiques qui ont scandé la mobilisation, en montrant comme le « long mars français » puise ses racines dans une histoire récente qui le précède et qui le dépasse. Les événements du printemps 2016 doivent ainsi être situés dans une perspective transnationale qui va de 1968 jusqu’aux luttes globales de 2011, en passant par le déclenchement de la crise en 2007-2008. Cette approche permet à l’auteur d’élaborer une vision d’ensemble de la crise en cours et des protestations qui l’ont accompagnée en mettant en lumière l’articulation entre le plan national français et celui de la gouvernance européenne. Les réformes néolibérales opérées par les gouvernements socialistes entrent en effet en forte résonance avec les normes en vigueur dans les différents contextes nationaux, même si les formes d’opposition et de résistance mises en place reflètent les spécificités françaises. Attentif à la composition subjective de la contestation, l’essai avance enfin une proposition passible d’alimenter le débat politique dans les mois à venir : la socialisation du revenu et son lien avec les luttes antiraciales

      .

  • « Dénaturaliser la valeur avec Marx. Critique brève de l’intention générale de certains rouges-bruns : critique du mythe de l’âge d’or », par Benoit Bohy-Bunel
    http://www.palim-psao.fr/2016/12/denaturaliser-la-valeur-avec-marx.critique-breve-de-l-intention-generale-

    Dénaturaliser la valeur avec Marx
    Critique brève de l’intention générale de certains rouges-bruns : critique du mythe de l’âge d’or

    Dénaturaliser la valeur

    Les enjeux critiques de la dénaturalisation des catégories capitalistes
    La socialité des activités productives dans les sociétés précapitalistes n’est pas la socialité du travail dans les sociétés capitalistes
    Tentative d’explication de notre tendance à naturaliser la structure marchande, et critique de cette tendance
    Un autre argument décisif pour dénaturaliser les catégories capitalistes
    Les enjeux pratiques de cette dénaturalisation des catégories pour la lutte anticapitaliste

    #critique_de_la_valeur #wertkritik #Marx #capitalisme #rouges-bruns #âge_d'or

  • La discipline du temps. L’application de la mesure temporelle au procès productif et la discipline du travail (XVIIIe-XXe siècles) [Séminaire Anselm Jappe, séance du 5 décembre]
    http://www.palim-psao.fr/2016/12/l-application-de-la-mesure-temporelle-au-proces-productif-et-la-disciplin

    Il s’agit de la séance du 5 décembre 2016 du séminaire d’Anselm Jappe, qui traite du thème indiqué, du taylorisme (avec ses grands admirateurs que seront Gramsci et Lénine) et des cultures temporelles capitaliste et prémoderne.

    Parmi de nombreux matériaux, que nous ne pouvons résumer ici, on trouvera notamment un ensemble de remarques critiques des vues intéressantes mais souvent trop limitées de Edward P. Thompson dans son Temps, discipline du travail et capitalisme industriel, qui naturalise le travail et n’a pas vraiment de recul critique vis-à-vis de la proto-industrie déjà capitaliste, qu’il idéalise. Thompson se centre sur une critique assez limitée du temps abstrait et de la transition de l’ancienne culture temporelle à la nouvelle, au travers de l’opposition entre la mesure du temps « orienté par la tâche » (task-oriented) et celle évaluée, dans le factory system, en unité de temps (timed labour).

    Dans « Américanisme et fordisme » (Cahiers de prison 22), Antonio Gramsci, marxiste traditionnel forgeant les bases d’un anticapitalisme tronqué glissant vers des parallèles avec les catégories d’extrême-droite de « capital rapace » etc. (depuis longtemps, l’ultra-Droite en Italie et ailleurs fait référence positivement à Gramsci), passé par ailleurs des conseils ouvriers au parti communiste aux ordres de Moscou, fait également l’éloge du travail et de la disciplinarisation du matériel humain (lutte contre alcoolisme, le libertinage, les oisifs parasites, l’élimination de ceux qui ne voudront pas se soumettre, etc.) sur la chaîne de montage taylorisé, pour le bien de la production. La chaîne taylorisée libérant évidemment le travailleur pour Gramsci... comme bien sûr pour le marxisme traditionnel et ses expériences historiques de capitalisme d’Etat. Trotski voulait quant à lui organiser des "armées de travail", à l’image du culte du travail que l’on retrouve également chez certains anarchistes (voir aussi l’anecdote sur Durruti à propos de la mise au travail des Gitans), les conseillistes et dans l’ensemble du mouvement ouvrier qui voulait lever, comme dans le procès de travail capitaliste, tous les obstacles au développement des forces productives naturalisées comme extérieures à la synthèse sociale capitaliste.

    #Anselm_Jappe #temps #travail #critique_du_travail #capitalisme #Histoire #critique_de_la_valeur #Gramsci

  • Parution de « Libérons-nous du travail », le manifeste du Comité érotique révolutionnaire (éditions Divergences)
    http://www.palim-psao.fr/2016/12/parution-de-liberons-nous-du-travail-le-manifeste-du-comite-erotique-revo

    Lors du printemps dernier, le mouvement social contre la loi El Khomri a soulevé nombre de débats sur la notion du travail, ainsi que de sa critique la plus radicale. Mais qu’est que le travail dans notre société ? Quel est son rôle et surtout comment permet-il au capitalisme de se maintenir ? Le comité érotique révolutionnaire propose une ébauche de réponse, rédigé dans un style accessible et précis, nous vous conseillons vivement de vous le procurer !

    Libérons-nous du travail ne sera disponible en librairie qu’au mois d’avril 2017. En attendant, nous faisons une première diffusion dans les milieux militants. Il sera présent dans les prochains jours dans un certain nombre de lieux (librairies militantes, espaces occupés...) un peu partout en France. On publiera dans peu de temps une liste des lieux où se le procurer. Il est aussi possible de nous faire des commandes groupées du livre (5 exemplaires ou plus) soit via cette page soit sur le mail : editions.divergences@laposte.net

    #livre #travail #critique_du_travail #critique_de_la_valeur #wertkritik #Comité_érotique_révolutionnaire

    • Et alors on vie comment après ? Il ne faut pas rêver l’homme/femme a besoin d’une activité utile au delà du fait qu’il doit gagner sa vie ! Il/elle peux aimer son métier, sa vie même si il n’a pas vraiment choisi cela au départ, et que proposez vous à la place ?. C’est bien beau ces gens "soit disant « anarchistes » ou autre qui nous propose un « salaire minimum a vie » (RSA est déjà un salaire minimum a vie), tout comme les politiciens d’ailleurs qui voudraient bien voir vivre le peuple vivre avec « trois francs six sous ». Le travail en lui même n’est pas le problème, mais ce sont ceux qui dominent décideurs patrons, banquiers qui peuvent décider de votre vie avec « l’ esclavage dans le travail ». Ils décident de dévaluer le travail en salaire, les diplômes obtenus n’ayant plus la cote Non nous sommes fait pour travailler (ou avoir son jardin, ces bêtes) et être rémunérer en fonction de nos qualités, dureté du travail, je ne comprends pas du tout cette notion de « vie sans travail » si ce n’est que c’est une création contre le salariat déjà mis a mal par ces mêmes décideurs politiques.

    • Le travail est une spécificité du mode de vie capitaliste, aucun rapport avec le fait d’avoir une ou plusieurs activités, et donc sa critique n’a aucun rapport avec l’apologie de la paresse (même si c’est bien aussi dans une certaine mesure).

      Tu devrais prendre un peu de temps pour parcourir Palim Psao, il y a quantité d’articles (plus ou moins complexes ou vulgarisés suivant les cas) qui expliquent cette distinction (mais aussi un certain nombre de conversations ici sur seenthis en suivant les tags critique de la valeur, wertkritik, critique du travail…).

      La critique de quelques « grands méchants », et la mise en valeur du salariat est une critique du point de vue du Travail, qui aménage les choses, qui ne changent rien au mode de vie globale, au productivisme. Au mieux ça fait un capitalisme d’État ou un capitalisme « autogéré ».

      Si tu préfères l’audio à la lecture il y a cette vulgarisation pas mal du tout :
      https://seenthis.net/messages/506283

    • Ok je vais tenter d’y voir clair, car je crains que certains profitent de ce salaire minimum a vie pour renforcer le NAIRU ou créer des bantoustan de « travailleurs » ou esclaves modernes corvéables à merci .....

    • L’abolition de la valeur, écrit Moishe Postone, Temps, travail et domination sociale ne permettrait pas seulement de se délivrer de l’astreinte à la production pour la production, de donner au travail une structure différente et d’instaurer « une relation nouvelle du travail aux autres domaines de la vie » ; elle permettrait aussi d’acquérir « un plus haut degré de maîtrise, par les hommes [et les femmes] de leurs propres vies et une relation à l’environnement naturel plus consciente et maîtrisée »...
      L’écologie politique permet donc de mener une critique radicale de la richesse, des besoins et du travail, et de renouveler ainsi ce qu’il y a lieu d’entendre par « valeur d’usage »...
      On parvient ainsi à une conception anticonsumériste et antiproductiviste, où la technologie et les « forces productives » sont au centre de la critique.

      Fabrice Flipo : Moishe Postone, un marxisme antiproductiviste
      Radicalité 20 penseurs vraiment critiques Edition L’échappée

      Fabrice Flipo est maître de conférence en philosophie , contributeur régulier à la Revue du MAUSS et à Contre-Temps , auteur notamment de La décroissance : dix questions pour comprendre et débattre
      @rastapopoulos @aude_v @elihanah @vanderling

    • merci @marielle je vais me pencher un peu plus sur
      #Moishe_Postone ( d’autant plus que j’ai ce bouquin de l’échappée ) voici 2 liens de Contretemps à propos de
      Temps, travail, domination sociale… et destruction écologique. Retour sur Moishe Postone.
      http://www.contretemps.eu/postone-capital-nature
      http://www.contretemps.eu/lactualite-theorie-valeur-marx-propos-moishe-postone-temps-travail-domin
      à propos de Radicalité, 20 penseurs vraiment critiques selon les #éditions_l'échappée

      La liste ressemble un peu à un inventaire à la Prévert : Gunther Anders, Zygmunt Bauman, Cornelius Castoriadis, Bernard Charbonneau, Dany-Robert Dufour, Jacques Ellul, Ivan Illich, Christopher Lasch, Herbert Marcuse, Michela Marzano (députée du Parti démocrate italien !!!), Jean-Claude Michéa, Lewis Mumford, Georges Orwell, François Partant, Pier Paolo Pasolini, Moishe Postone, Richard Sennet, Lucien Sfez, Vandana Shiva, Simone Weil. Si l’on veut absolument trouver un point commun (très schématique) entre la majorité de ces intellectuels, ce serait leur sympathie pour l’écologie et leur critique de la société industrielle et de la technocratie – ce qui n’entraîne pas forcément une critique des fondements réels du capitalisme ni la volonté de s’y attaquer de façon « radicale »... On notera aussi que :

      – la majorité de ces auteurs sont des philosophes (discipline où l’on peut affirmer beaucoup de choses sans avoir à s’appuyer sur l’histoire et la politique concrètes) ;

      – quatre d’entre eux (Ellul, Charbonneau, Illich et Lasch) appartiennent à une mouvance chrétienne généralement modérée sur le plan politique. Ellul fut à la fois un théologien protestant et l’animateur d’une paroisse ; quant à Illich, il était prêtre de l’Eglise catholique, il est vrai proche des « pauvres » et non de sa hiérarchie ! Mais les fonctions ecclésiastiques prédisposent rarement à la « radicalité ». Ellul et Charbonneau appartenaient tous deux au courant personnaliste chrétien dont Emmanuel Mounier, le représentant le plus connu, et plusieurs de ses disciples, fréquentèrent l’Ecole des cadres d’Uriage sous... Pétain. C. Lasch fit profil bas sur les conséquences politiques de ses convictions religieuses mais il est reconnu, surtout depuis sa mort, comme l’un des maîtres à penser des conservateurs anglo-saxons. On ne s’étonnera pas que ce quatuor de croyants soient des adversaires de la Raison et de la critique matérialiste antireligieuse inaugurée par les Lumières ;

      – le seul auteur qui ait une activité politique traditionnelle actuellement (Michela Marzano) représente au Parlement un parti du centre gauche, qui n’a jamais été ni « radical » ni « vraiment critique » vis-à-vis du capitalisme et n’est même pas un parti réformiste combatif ;

      – et enfin que Zygmunt Bauman, fut commissaire politique, major dans le Corps de sécurité intérieure (les renseignements militaires) et membre du Parti polonais stalinien de 1944 à 1968 avant d’être chassé de Pologne à la suite d’une campagne menée par le Parti « communiste » contre les Juifs. Un tel long parcours au sein de l’appareil militaire puis politique d’un Etat totalitaire n’est pas vraiment un témoignage de « radicalité »....

      Bref sur ces vingt prétendus penseurs de la « radicalité », un tiers ont vraiment mouillé leur chemise à un moment ou un autre de leur existence (même si certains se sont bien assagis par la suite), voire ont risqué leur vie ou la prison pour leurs idées. Les deux autres tiers sont formés de braves universitaires dont la « radicalité » n’a jamais pris le chemin d’une pratique concrète anticapitaliste... Il ne s’agit pas de le leur reprocher (tout le monde n’a pas le goût à militer aux côtés des exploités) mais je vois mal comment une perspective libertaire « vraiment critique » pourrait s’élaborer seulement dans les facs ou les cénacles intellectuels, en dehors de toute participation à des luttes de masse.

      source : http://www.mondialisme.org/spip.php?article1990

      (Ajout du 22/12/2013 : D’ailleurs, manque de pot pour les libertaires de l’Echappée, #Olivier_Rey, auteur de l’article consacré à #Pasolini dans leur livre, a accordé une interview à la revue Conférence sur « l’usage social des sciences » dont le texte a été reproduit (probablement avec son autorisation) dans Krisis n° 39 de septembre 2013, la revue du fasciste mondain #Alain_de_Benoist. Signalons au passage que Rey est aussi l’auteur dans Etudes, la revue des jésuites, d’un article au titre évocateur : « L’homme originaire ne descend pas du singe »... Il a également donné une petite conférence à Notre-Dame-de-Paris, en compagnie d’un théologien pour gloser sur la « querelle du genre » (« Homme-femme : heureuse différence ou guerre des sexes ? », conférence que l’on peut voir et écouter sur la chaîne catholique KTO :

      http://leblogjeancalvin.hautetfort.com/tag/olivier+rey
      http://www.paris.catholique.fr/Texte-des-Conferences-de-Careme,15767.html

      Décidément les amis de l’Echappée nous réservent bien des surprises !...)
      https://youtu.be/JSmRVNBCAiM

      Cette maison d’édition officiellement libertaire a donc pondu un communiqué pour appeler à la « vigilance », communiqué sidérant par son absence de contenu politique. En effet le problème résiderait simplement, selon l’Echappée, dans une petite erreur de casting (on n’a pas vérifié sur Google, quelqu’un de fiable nous l’a recommandé, et autres excuses d’amateur)mais pas dans le choix stupéfiant de #Jean-Claude_Michéa comme auteur « vraiment critique » et « radical ».

  • "Quand la radio trompe l’oreille : petite #histoire des #faux-semblants_radiophoniques. Quatrième épisode : les reconstitutions et « L’attentat en direct » (années 1960)."
    http://syntone.fr/quand-la-radio-trompe-loreille-petite-histoire-des-faux-semblants-radiophoni

    Quand la fiction fait l’évènement en passant pour le réel : retour, sous forme de feuilleton, sur près d’un siècle de faux-semblants radiophoniques. Les trois premiers épisodes étaient pleins d’exclamations horrifiées et de rires tonitruants. Dans ce quatrième épisode, un certain calme trompeur : le faux-semblant opère une mutation. Pour en rendre compte, nous revenons sur le genre des #reconstitutions historiques, puis nous évoquons une pièce de 1969, L’attentat en direct de #Claude_Ollier.

    Pour écouter ce dernier, c’est par ici
    https://www.franceculture.fr/emissions/fictions-samedi-noir/lattentat-en-direct

    http://s3-eu-west-1.amazonaws.com/cruiser-production/static/culture/sons/2014/05/s19/RF_CB981F69-A882-40AB-A742-889612CC87EF_GENE_0.MP3

    Pour lire les précédents épisodes de ce feuilleton
    http://syntone.fr/category/dossiers/faux-semblants

    Pour lire les suivants et soutenir leur écriture
    http://syntone.fr/projets/les-carnets-de-syntone

    #création_sonore #création_radio #audio #radio #critique_des_médias