• Entretien sur le Brésil avec Anselm Jappe (MD18, juillet 2016)
    http://www.palim-psao.fr/2016/09/entretien-sur-le-bresil-avec-anselm-jappe-md18-juillet-2016.html

    Oui, cette chute était prévisible, parce que l’économie globale néo-libérale ne se base plus sur la seule source véritable de « rentabilité » au sens capitaliste qui est la transformation de travail vivant en valeur et son accumulation. Depuis que le remplacement du travail vivant par les technologies – qui ne créent pas de valeur économique – avait dépassé un certain seuil, autour des années 1970, l’économie mondiale ne faisait que simuler la croissance avec un recours toujours plus massif au crédit et à toutes les formes de capital fictif (bourses, valeurs immobilières, etc.). La crise de 2008 n’a été que le début de l’écroulement des valeurs irréelles créées par la finance, et rien d’autre n’est venu depuis lors pour relancer durablement l’économie mondiale – que des crédits et encore des crédits.

    Il était également prévisible que le déplacement de l’accumulation globale depuis les centres – imaginés comme vieux et fatigués – vers la périphérie – imaginée comme fraîche et plein de jeunesse – n’aurait pas lieu. Le capitalisme n’est pas une « recette » qui, si elle est « correctement appliquée », donne partout les mêmes résultats. Le capitalisme se base depuis le début sur le caractère « non-contemporain » des différentes économies et sur une « division des tâches », qui profite entièrement aux pays qui ont un niveau de productivité plus élevé – et ceux-là ont été fatalement toujours les mêmes, ceux qui ont su maintenir leur avantage initial (qui remonte au XIX siècle). La globalisation, à partir des années 1970, a détruit les dernières possibilités d’instaurer des économies nationales ou régionales, que ce soit en Union soviétique ou dans le cadre d’un « développementalisme ». Désormais, la seule intégration possible au marché mondial passait par la voie des exportations – le Brésil et la Russie l’ont fait avec les matières premières, la Chine avec des biens manufacturés que les Américains pouvaient pratiquement acheter gratuitement, grâce au rôle du dollar comme « monnaie mondiale ». Dans ce système, il y a donc nécessairement toujours des pays « arriérés » qui doivent vendre à bas prix soit leurs ressources, soit leur force de travail aux pays plus « productifs ». On peut, évidemment, combattre une telle inégalité mondiale – mais il faut alors combattre le système capitaliste tel quel. A partir du moment où on a accepté le capitalisme comme horizon indépassable, on a aussi accepté, qu’on le veuille ou non, le fait qu’il y a des gagnants et des perdants. Les politiques plus ou moins sages des gouvernements en charge ne peuvent y changer que des détails – on le voit tous les jours.

    […]

    Oui, voilà. Et pourquoi les vieux bourgeois soupiraient-ils en face de cela ? Ils n’avaient rien perdu de leurs biens matériels, mais ils pouvaient plus difficilement éprouver la jouissance abjecte de voir qu’on leur cire les chaussures. On voit que des questions d’ « identité » peuvent compter aussi fortement que les questions matérielles. Partout dans le monde, la crise a ressuscité les pires réflexes du passé, et surtout le racisme, l’antisémitisme et le mépris du pauvre. Et au Brésil, ce sont les attitudes héritées d’une société esclavagiste qui ont refait surface. Ce n’était pas le coût (assez modéré) de la bolsa-familia qui scandalisait, mais l’idée même que le pauvre puisse avoir des droits.

    #Anselm_Jappe #Brésil #interview #critique_de_la_valeur #wertkritik #capitalisme #crise

  • Lordon, altercapitalisme keynésien, national-étatisme, spinozisme | Sortir du capitalisme
    http://sortirducapitalisme.fr/159-lordon-altercapitalisme-keynesien-national-etatisme-spinozis

    Une émission d’analyse critique des théories de Lordon, avec, après une courte présentation de l’émission, une première partie de critique de l’altercapitalisme keynésien (qu’il incarne avec d’autres économistes atterrés - ou atterrants) et leurs analyses tronquées du capitalisme depuis 40 ans (1e partie – 1h40), une deuxième partie de critique de son national-étatisme au travers d’une critique rigoureuse d’Imperium (50 minutes), et une troisième partie de critique de Capitalisme, désir et servitude et sa lecture de Spinoza (25 minutes) – avec Benoît (théoricien critique, militant d’Alternative Libertaire, professeur de philosophie). Durée : 3h05. Source : Radio (...)

    http://sortirducapitalisme.fr/media/com_podcastmanager/lordoncomplete.mp3

  • Contre Frédéric Lordon. Analyse critique d’une position spinoziste, altercapitaliste keynésienne et nationale-étatiste [Emission « Sortir du capitalisme » du 12 sept. 2016]
    http://www.palim-psao.fr/2016/09/contre-frederic-lordon-analyse-critique-d-une-position-spinoziste-alterca

    Une émission d’analyse critique des théories de Frédéric Lordon, avec, après une courte présentation de l’émission, une première partie qui abordera l’altercapitalisme keynésien qu’incarne Lordon à côté d’autres économistes atterés - ou atterrants - et les analyses tronquées du capitalisme depuis 40 ans qui sont sous-jacentes à un tel point de vue (1ème partie – durée : 1h40). Dans une deuxième partie est abordé de manière critique le national-étatisme de Lordon au travers d’une critique rigoureuse de son ouvrage Imperium. Structures et affects des corps politiques en 2015 (durée : 50 minutes). Au travers enfin d’une troisième partie, on critiquera son ouvrage Capitalisme, désir et servitude. Marx et Spinoza paru en 2010 et tout particulièrement sa lecture de Spinoza (durée : 25 minutes) – avec Benoît Bohy-Bunel (théoricien critique, professeur de philosophie).

    PS : Il ne s’agit pas d’une critique ad hominem, mais plutôt des idées qu’entres autres Lordon véhicule.

    L’émission est divisée en trois axes :

    – Critique de l’altercapitalisme keynésien

    – Analyse critique du national-étatisme de Lordon

    – Critique du spinozisme de Lordon

    Émission complète
    http://sortirducapitalisme.fr/media/com_podcastmanager/lordoncomplete.mp3

    Première partie - Présentation de l’émission, analyse critique de l’altercapitalisme keynésien (1h40)
    http://sortirducapitalisme.fr/media/com_podcastmanager/lordon1.mp3

    Deuxième partie - Analyse critique du national-étatisme de Lordon (0h50)
    http://sortirducapitalisme.fr/media/com_podcastmanager/lordon2.mp3

    Troisième partie - Analyse critique du spinozisme de Lordon (0h20)
    http://sortirducapitalisme.fr/media/com_podcastmanager/lordon3.mp3

    #audio #radio #radio_libertaire #sortir_du_capitalisme #théorie_critique #Frédéric_Lordon #capitalisme #altercapitalisme #Marx #Spinoza #keynésianisme #wertkritik #critique_de_la_valeur #économie #philosophie

    cc @reka hihi :D

  • « Et si gagner sa vie c’était la perdre ? » (Enregistrement d’une causerie sur la critique du travail à Nuit Debout)
    http://www.palim-psao.fr/2016/07/et-si-gagner-sa-vie-c-etait-la-perdre-enregistrement-d-une-causerie-sur-l

    Une bonne intervention sur la critique de la valeur et la critique du travail, une fois n’est pas coutume par une femme (c’est à signaler tout de même, car pas spécialement courant). Et que je trouve bien vulgarisé, moins jargonneux que d’autres textes ou interventions.

    Par contre, bah comme beaucoup de choses audios de NB : c’est sur un site propriétaire et impossible à télécharger ! Pourriture. :(
    En en plus je n’arrive même pas à laisser un commentaire sur leur wordpress, ça merde aussi… :(

    Au moment où beaucoup souffrent de ne pas avoir de travail ou luttent pour améliorer les conditions et le droit du travail, il n’est pas aisé de venir affirmer que nous sommes pour la fin du travail, son abolition.

    J’ai donc précisé d’où je parlais, issue du monde ouvrier, mère ayant été prostituée, frère mort à AZF (pas dans l’explosion) à 46 ans, père mécanicien mort à 44 ans et mère finalement coiffeuse morte à 62 ans, je suis la seule de ma famille à avoir fait des études avant ma fille. Et moi aussi j’ai été dans l’héroïsation des luttes ouvrières avant de comprendre que demander plus de « pouvoir d’achat » c’était tenir en bon état la chaine que nous avons aux pieds et au cœur !

    Ensuite nous avons essayé de distinguer le Travail (salarié ou artisan…) et l’Activité. Nous avons repris la définition de Marx qui nous dit que le travail est une invention sociale qui n’est ni naturelle ni transhistorique. Jusqu’à la révolution française, un jour sur trois est férié, même chez les paysans. Petits rappels historiques comme par exemple que depuis la moitié du XVIII ème siècle, le travail n’est plus un moyen de satisfaire les besoins mais un but en soi.

    Nous avons donc montré que le travail est le cœur du capitalisme car il produit de la plus-value en ne payant pas à l’ouvrier toute sa journée de travail (travail non payé (ou sur-travail ou travail abstrait) mais seulement une partie (travail concret). Le travail abstrait étant une dépense d’énergie (la force de travail) qui se déroule dans le temps. D’où le fait que le contenu du travail importe peu car c’est la force- temps qui est traduite en argent. Plus les capitalistes réduisent la part payée en salaire à l’ouvrier (et les frais incombant à sa survie, la masse salariale) plus la plus-value augmente d’où on le comprend l’allongement de la journée de travail et la baisse des salaires !

    https://www.mixcloud.com/Debout_Education_Populaire/aline-nous-a-questionn%C3%A9-sur-et-si-gagner-sa-vie-c%C3%A9tait-la-perdre

    #travail #critique_du_travail #critique_de_la_valeur #wertkritik #capitalisme #Marx #Nuit_Debout

  • La manse des hackers
    http://bacasable.usinette.org/manse-des-hackers/index.html

    Ce projet naît d’une envie de fusionner la dynamique des hackers avec la critique de la valeur marchande concernant l’accès au terrain. Le hacker, au sens le plus noble de cet article, est celui qui tente de récupérer des capacités d’action sur les technologies. Il ne se définit d’ailleurs pas comme un simple facilitateur de prise de conscience pour le grand public mais comme un véritable acteur politique. Or « hacker », comprendre le fonctionnement d’une technique voire se l’approprier, peut être, ou disons pourrait devenir, une forme d’attaque de la marchandise et du travail. Source : CLIP via usinette

  • « La fin de la politique », par Robert Kurz, 1994
    http://www.palim-psao.fr/2016/04/la-fin-de-la-politique-par-robert-kurz.html

    Il allait de soi pour la modernité mise en place en Occident que les formes de socialisation qui lui étaient propres, et ses catégories, soient déshistoricisées et ontologisées. Cela vaut pour toutes les tendances de l’histoire de la modernité, y compris les tendances de gauche et les tendances marxistes. Cette ontologisation opérée à tort ne touche pas seulement les catégories de base de « l’économie » et de « la politique ». Au lieu de considérer cette polarité comme spécifique à la modernité de production marchande, on la prend comme le présupposé aveugle de toutes les sociétés pré-modernes et futures, et on la considère comme fondamentale à l’existence humaine pure et simple. Ainsi, la science historique se demande de quoi « l’économie » ou « la politique » avaient l’air chez les Sumériens, dans l’Egypte ancienne ou dans ce qu’on appelle le Moyen âge. En raisonnant ainsi, non seulement on se trompe fondamentalement sur les sociétés pré-modernes, mais on ne peut pas comprendre non plus la société présente.

    #Robert_Kurz #critique_de_la_valeur #wertkritik #politique #capitalisme #histoire

  • « Théorie de la dissociation sexuelle et théorie critique d’Adorno », par Roswitha Scholz
    http://www.palim-psao.fr/article-theorie-de-la-dissociation-sexuelle-et-theorie-critique-adornienn

    En même temps, la valeur et la dissociation se situent réciproquement dans un rapport dialectique. Il n’y a pas entre elles de hiérarchie de dérivation logique ; chacune procède de l’autre, chacune est contenue dans l’autre, et la dissociation se soustrait à toute analyse au moyen des seules catégories économiques. On peut par conséquent considérer la dissociation-valeur également comme une logique d’un niveau supérieur qui englobe les catégories intrinsèques de la société marchande. A cet égard, la dissociation-valeur implique même un rapport socio-psychologique spécifique : « la femme » hérite d’un certain nombre de caractères, attitudes et sentiments moins valorisés (la sensibilité, l’émotivité, la faiblesse de caractère ou d’entendement, etc.) qui sont projetés en elle et dissociés d’un sujet mâle se construisant a contrario comme rationnel, fort, sûr de lui, performant, etc. Pour ce qui est de la structure des rapports de dissociation, il y a donc lieu de prendre en compte à la fois les dimensions sociale-psychologique et culturelle-symbolique, autrement dit d’appréhender le patriarcat producteur de marchandises comme modèle de civilisation et non pas simplement comme système économique.

    […]

    A l’ère postmoderne la structure de la dissociation affiche une autre physionomie qu’à l’ère moderne « classique » : la cellule familiale traditionnelle est à présent presque totalement dissoute, et avec elle le rapport moderne entre les sexes tel que nous le connaissions jusqu’ici. A maints égards, les femmes – à tout le moins dans les pays occidentaux – ont désormais rattrapé les hommes (par exemple en ce qui concerne le niveau d’instruction). Contrastant avec l’ancien idéal de la femme au foyer, les femmes d’aujourd’hui sont individualisées et « doublement socialisées » (Regina Becker-Schmidt), autrement dit ont des responsabilités à la fois sur le plan professionnel et sur le plan familial. Pourtant, ou plutôt de ce fait, elles restent en majeure partie en charge des activités dissociées de reproduction (contrairement aux hommes), continuent à gagner moins que les hommes, à bénéficier de possibilités d’avancement moindres, etc. A l’ère de la mondialisation nous assistons donc non pas à une abolition mais simplement à une barbarisation du patriarcat, les institutions du travail et de la famille n’en finissant pas de se déliter à la faveur de la crise du système producteur de marchandises sans que nulle forme nouvelle de reproduction ne vienne les remplacer.

    #Roswitha_Scholz #critique_de_la_valeur #wertkritik #valeur #dissociation-valeur #féminisme

  • L’anticapitalisme tronqué, un altercapitalisme sans émancipation tendanciellement confusionniste - avec Johannes (militant-théoricien)
    http://sortirducapitalisme.fr/152-l-anticapitalisme-tronque-un-anticapitalisme-altercapitalist

    Une émission d’analyse critique de l’anticapitalisme tronqué, de l’altercapitalisme « de gauche », confusionniste comme d’extrême-droite, et de leurs programmes respectifs, avec une mise en évidence de leur seule critique de la finance et de la mondialisation au nom du capitalisme "producteur de valeur", de l’Etat et de la nation, accompagné d’un rappel du caractère prétendument « anticapitaliste » du nazisme – avec Johannes (militant, théoricien, auteur de plusieurs articles, chanteur de Ioanes Trio puis de Quintète Métèque).

    http://sortirducapitalisme.fr/media/com_podcastmanager/Johannes.mp3

    #radio #audio #Radio_Libertaire #sortir_du_capitalisme #critique_de_la_valeur #wertkritik #capitalisme #finance #anticapitalisme #altercapitalisme

  • Un cadavre domine la société, le cadavre du travail. Toutes les puissances du monde se sont liguées pour défendre cette domination : le pape et la Banque mondiale, Tony Blair et Jörg Haider, les syndicats et les patrons, les écologistes d’Allemagne et les socialistes de France. Tous n’ont qu’un mot à la bouche : travail, travail, travail !
    Qui n’a pas désappris à penser comprend sans difficulté le caractère insensé de cette attitude. Car ce n’est pas une crise passagère que connaît la société dominée par le travail : la société se heurte à sa limite absolue. Par suite de la révolution micro-informatique, la production de richesse s’est toujours davantage décrochée de la force de travail humaine - à une échelle que seule la science-fiction aurait pu concevoir voilà quelques décennies. Personne ne peut affirmer sérieusement que ce processus puisse encore être bloqué, voire inversé. Au XXIe siècle, la vente de la marchandise-force de travail est assurée d’avoir autant de succès qu’en a eu la vente de diligences au XXe siècle. Mais, dans cette société, celui qui ne peut pas vendre sa force de travail est « superflu » et se trouve jeté à la décharge sociale. http://infokiosques.net/lire.php?id_article=27
    #loi_travail #manifeste #manifestation #mobilisation #grève #temps_de_travail #salaire #code_du_travail #loi #chômage #licenciement

    • On disait la même chose quand la machine à vapeur s’est répandue dans le textile, tuant l’emploi à l’époque. Il y a eu des révoltes contre cette mécanisation.
      Peut-être que la technologie numérique va définitivement réduire le nombre de ceux qui auront un emploi, peut-être que non, qu’après une phase de transition d’autres sources d’emploi vont apparaitre. Reste à savoir la durée de l’éventuelle phase de transition ...

      Je crois pour ma part que les besoins de services sont considérables (par exemple dans la santé et dans la prise en charge des malades et des personnes dépendantes). L’emploi dépend donc en réalité de la répartition des ressources.

      Si on récupérait les milliards de la fraude fiscale des plus riches et des multinationales, on pourrait rémunérer un grand nombre d’activités utiles.

  • Karl Marx, « Le Capital », tome I : la seule traduction FR utilisable d’après les critiques de la valeur, en PDF complet !
    http://www.palim-psao.fr/2016/03/karl-marx-le-capital-tome-i-en-pdf.html

    Nous reprenons ici la mise en ligne du PDF du tome 1 du Capital dans la seule traduction utilisable (celle établie sous la responsabilité de Jean-Pierre Lefebvre et parue en 1993 aux PUF).

    Une nouvelle traduction du même volume, intégralement revue et corrigée par le même traducteur, est à paraître prochainement en juin 2016 aux éditions sociales.

    http://digamo.free.fr/capital63.pdf

    #Karl_Marx #Marx #Le_Capital #capitalisme #économie #philosophie #politique #source #wertkritik #critique_de_la_valeur

    • « Le capitalisme n’est et ne sera pas là de toute éternité. »

      Cet #Abrégé, rédigé en 1878 nous livre l’essentiel de l’analyse contenue dans le Livre I du #Capital_de_KarlMarx. Ce compendium de la critique du système capitaliste – « où ce ne sont pas les moyens de production qui sont au service du travailleur, mais bien le travailleur qui se trouve au service des moyens de production » – a été rédigé à destination d’un public populaire. Écrit dans un style simple et sans l’appareil scientifique qui rend parfois ardue l’approche de l’œuvre originale, ce résumé a d’ailleurs été approuvé par Marx en personne.

      L’auteur, Carlo Cafiero (1846-1892), communiste libertaire italien, n’était pourtant pas un disciple du théoricien allemand auquel il s’était opposé lors de la scission de la Première Internationale en 1872. L’avant-propos de James Guillaume nous rappelle le parcours de Cafiero et les tendances qui s’affrontèrent à l’époque au sein du mouvement ouvrier. En Annexe, la correspondance entre Carlo Cafiero et Karl Marx.


      http://cqfd-journal.org/Editions-le-Chien-rouge
      #éditions_le_chien_rouge

  • Anselm Jappe : « La fin du capitalisme ne sera pas une fin pacifique » (Entretien avec Marc Losoncz)
    http://www.palim-psao.fr/2016/01/anselm-jappe-la-fin-du-capitalisme-ne-sera-pas-une-fin-pacifique-entretie

    Très bonne interview de Jappe, avec des réponses pas du tout cryptiques. :)

    La Wertkritik, au contraire, se réfère surtout au capitalisme contemporain, qui est différent du capitalisme qu’avait connu Marx. La tendance autodestructrice du capital était encore peu visible à l’époque de Marx. Aujourd’hui, elle occupe largement la scène, surtout parce que – comme Marx l’avait déjà montré – il n’y a que le travail vivant qui crée la valeur, tandis que le capitalisme tend à remplacer le travail vivant avec des machines, en diminuant ainsi la création de valeur. Marx a vu que cette contradiction constitue un facteur potentiel de crise pour le capitalisme à long terme, mais il pensait que la révolution prolétarienne arriverait bien avant que le capitalisme atteigne la limite de sa faculté de créer assez de valeur. Cette désubstantialisation de la valeur est finalement advenue, et elle a connu un saut qualitatif à partir des années 1960 avec l’informatisation du travail. C’est à partir de ce moment-là que le capitalisme se trouve dans une crise permanente, et pas simplement dans une crise conjoncturelle. La critique de la valeur n’est pas apocalyptique par parti pris, mais parce qu’elle prend en compte l’épuisement de la logique de base même du capitalisme. Les dernières décennies ont largement confirmé sa théorie de la crise. Cela fait quarante ans qu’on attend le nouveau cycle de croissance promis par les économistes bourgeois. Nous avons vu simplement la croissance des marchés financiers. Il ne s’agit pas de prévoir une grande crise finale future, mais de parler de la crise à laquelle nous assistons déjà. En vérité, la société du travail est déjà dans une crise grave. C’est aussi la crise de l’argent et cela veut dire qu’il y a une diminution de la valeur et une perte de substance de l’argent. Mais beaucoup de courants théoriques, même à gauche, persistent à dire que le capitalisme va toujours très bien.

    […]

    ML : Peut-être faudrait-il ajouter ici la nostalgie du welfare state.

    AJ : Oui. Elle est très répandue en Europe occidentale, donc dans les pays qui ont connu le plus le welfare state. Mais celui-ci était lié à un bref moment du capitalisme, quand le développement économique avait permis de redistribuer de la valeur à l’intérieur de la société capitaliste. Historiquement, c’était une exception qu’on appelle les Trente glorieuses, le miracle économique... Mais c’est ce qui est souvent resté dans les têtes comme le « véritable » capitalisme qui serait « humain » par rapport à toutes les formes venues après. Ces autres formes sont interprétées comme des dégénérescences qu’on pourrait attribuer à des facteurs extérieurs, aux banques par exemple, ou aux politiciens corrompus..., avec l’idée qu’on peut revenir vers cette espèce de capitalisme idéalisé qui serait sain. Évidemment, la critique de la valeur n’est pas du tout de cet avis. La crise qui est venue après le boom fordiste n’était pas le dérèglement d’un système « sain », mais faisait partie de la nature même du capitalisme. On ne pourrait pas revenir aux anciennes recettes keynésiennes-fordistes parce qu’on ne peut pas abolir la technologie qui remplace le travail vivant. Et il ne faut pas oublier que c’était contre la société triste de cette époque-là que se dressaient les mouvements de 1968 ! C’est inconcevable d’en avoir la nostalgie.

    #interview #Anselm_Jappe #critique_de_la_valeur #wertkritik #capitalisme #Marx #travail #économie #informatisation #crise #catastrophisme

  • Anselm Jappe et Clément Homs rompent publiquement avec Serge Latouche pour cause de non distanciation explicite avec l’extrême-droite.

    Anselm Jappe vient de publier en cette fin d’année un dernier livre-débat avec Serge Latouche. Mais annonce désormais que le débat est pour l’instant terminé.

    « Rupture inaugurale », par Anselm Jappe & Clément Homs - Critique de la valeur-dissociation. Repenser une théorie critique du capitalisme
    http://www.palim-psao.fr/2015/12/rupture-inaugurale-par-anselm-jappe-clement-homs.html

    Mais nous devons constater aujourd’hui que la poursuite de ce débat n’a plus de sens. En ce qui concerne Latouche, au lieu de s’améliorer, il a entrepris une démarche où il montre, c’est la moindre des choses qu’on puisse dire, un manque de vigilance envers les récupérations de la décroissance opérées par la « Nouvelle droite ». Latouche semble avoir l’intention de « ratisser large » et de miser sur une espèce de « front décroissant » auquel tout le monde pourrait adhérer, indépendamment de ses positions politiques sur d’autres questions – même A. De Benoist à qui il laisse clairement la porte ouverte dans un entretien de juillet 2013 au site Reporterre[1]. Quand en Italie il n’hésite pas à s’afficher aux côtés d’un certain Diego Fusaro, un disciple de l’ordure Costanzo Preve, qui mange à tous les râteliers des fascistes italiens quand il ne donne pas un entretien en France au magazine Eléments de De Benoist en juillet-septembre 2015 (n°156).

    Dans un moment historique où le nouveau « populisme transversal » avance partout et se propose comme une véritable explication idéologique de la crise du capitalisme destinée à détourner la rage de ses victimes, le refus de participer, fût-ce indirectement ou de loin, à cette entreprise « rouge/brun » est la condition minimale pour qu’un dialogue avec nous soit possible. Nous nous engageons publiquement à cracher au visage de différents De Benoist, Soral, Onfray, Diego Fusaro, etc., dès que nous serons en leur présence, et nous attendons la même attitude de nos interlocuteurs. Latouche ne réussira jamais à enrôler la critique de la valeur dans ses troupes auxiliaires ! Les rares approches contemporaines qui restent fidèles à l’idée d’émancipation sociale combattront évidemment avec toutes leurs forces les nouveaux réactionnaires du populisme transversal – mais sans nécessairement donner raison à la gauche moderniste. La critique de la valeur continuera plutôt à démontrer que ce qui unit ces deux champs, au-delà de leurs différences, est l’anticapitalisme tronqué et la réduction de la critique sociale à une critique de la seule sphère financière.

    #rupture #débat #Serge_Latouche #Anselm_Jappe #critique_de_la_valeur #extrême_droite #décroissance #Nouvelle_Droite #Alain_de_Benoist #sortir_de_l'économie

  • Correspondance sur la naissance du capitalisme et de la valeur, entre Jean-Pierre Baudet et Clément Homs, durant toute l’année 2015.

    Au printemps 2015 une correspondance commença entre Clément Homs (Sortir de l’économie) et Jean-Pierre Baudet (Les Amis de Némésis) au sujet du texte de ce dernier « La naissance du capital et de la valeur à partir du culte religieux », qui était une présentation condensée de son ouvrage Opfern ohne Ende. Ein Nachtrag zu Paul Lafargue « Religion des Kapitals » (Matthes & Seitz, Berlin, 2012).

    Plus largement ces échanges portent sur la naissance du capitalisme et plus particulièrement sur les questions de l’historicité de la valeur, de l’origine religieuse de l’argent dans les monnaies antiques et primitives (référence au livre de Bernard Laum, Argent sacré), de la pertinence de l’analogie entre le capitalisme et la religion, de la naturalisation de l’économique et des formes sociales et catégories capitalistes (travail, valeur, argent, marchandise, etc.).

    J’ai seené (?) le texte de départ de la discussion ici :
    http://seenthis.net/messages/437112

    Première partie de la correspondance au printemps :
    http://www.lesamisdenemesis.com/?p=1420

    Puis cet automne :
    http://www.palim-psao.fr/2015/12/discussion-autour-du-caractere-historique-de-la-valeur-et-sur-la-naissanc

    et

    http://www.palim-psao.fr/2015/12/discussion-autour-du-caractere-historique-de-la-valeur-du-travail-et-de-l

    #anthropologie #Histoire #capitalisme #valeur #économie #critique_de_la_valeur #wertkritik #Jean-Pierre_Baudet #Clément_Homs #correspondance

  • La naissance du capital et de la valeur à partir du culte religieux, Jean-Pierre Baudet, Les Amis de Némésis
    http://www.lesamisdenemesis.com/?p=1293

    Pour vous donner une idée, permettez-moi de commencer par une énigme, en posant les questions suivantes :

    Qui est celui dont la puissance est supérieure à la puissance d’un roi ou d’un empereur, qu’il soit passé ou présent ? Qui gouverne, et pas seulement un seul pays, mais le monde entier ? Qui annule sans effort toutes les lois et traditions nationales ou internationales ? Qui l’emporte sur l’Organisation des Nations Unies ou sur toute autre association internationale quand elles n’agissent pas selon ses propres règles ?

    Qui n’est pas lié à une quelconque forme ou substance, libre des limitations matérielles, sans forme et sans limite, en mesure d’être présent partout sans être absent ailleurs ; qui est invisible et informe afin qu’il puisse être à la fois tout et rien, influencer de l’intérieur toutes sortes d’êtres sans jamais perdre sa propre identité ? Qui ne cesse d’adopter un masque matériel après l’autre dans le carnaval sans fin de la transsubstantiation ?

    Qui est, comme je le disais, immanent au monde matériel, mais néanmoins transcendant et étranger aux êtres matériels, plus important et plus essentiel que toute réalité physique, en permanence en conflit avec la réalité physique, supprimant le temps et l’espace et les soi-disant lois de la nature ?

    Qui est le juge suprême, le décideur ultime, l’arbitre de ce qui ou de qui mérite de vivre, et ce en fonction de ses propres critères ? Qui permet à de nouveaux êtres et de nouvelles choses de naître, ou les oblige au contraire à rester toujours dans le froid et sombre giron du néant ? Qui conduit les pays et les populations sur la voie du succès, tout en condamnant les autres à mourir ? Qui rend invisible la laide réalité des personnes démunies dans des banlieues perdues, pendant qu’il diffuse la gloire de soi-disant « célébrités » à travers les médias mondiaux, même si celles-ci peuvent à peine écrire leur nom, n’ont rien à dire, et n’existent simplement que comme des clones normalisés du même vide prêt à l’emploi ?

    En bref : quelle est l’explication la plus plausible que vous devez envisager lorsque vous ne pouvez pas comprendre facilement quelque chose à partir d’elle-même ?

    Très probablement, vous n’aurez aucun problème avec ces questions, car la réponse ne semble pas ambiguë : cet être puissant, tout-puissant, extrêmement puissant, soumis à aucune règle conçue dans ce monde, doit venir d’un autre monde, il doit être Dieu.

    Qui d’autre pourrait être assez puissant pour agir au-delà des limites de la contradiction, au-delà du principe d’individuation et au-delà de toutes les limites matérielles, au-delà de la matière comme limite ?

    Certains peuvent appeler cette divinité Jéhovah, certains peuvent l’appeler Allah, d’autres ne sont pas autorisés à la nommer de quelque façon que ce soit, mais tous seront d’accord pour dire que ce doit être Dieu, car toute autre réponse serait blasphématoire.

    Mais, désolé de vous décevoir, je crains qu’il puisse y avoir une autre réponse, encore plus convaincante, parce que nous n’aurions plus à faire face à des questions de croyance, mais à des questions de fait : tous les pouvoirs mentionnés sont les pouvoirs de ce que nous appelons habituellement « capital ».

    #Histoire #anthropologie #argent #monnaie #économie #capitalisme #religion #Jean-Pierre_Baudet #Marx #Paul_Lafargue #critique_de_la_valeur

  • « We Gotta Get Out Of This Place (On doit se barrer d’ici !) », entretien d’Anselm Jappe avec Alastair Hemmens
    http://www.palim-psao.fr/2015/11/on-doit-se-barrer-d-ici-entretien-d-anselm-jappe-avec-alastair-hemmens.ht

    Excellent et lonnngue interview d’Anselm Jappe, de cet été.

    La gauche radicale n’a jamais condamné que l’oppression que l’appareil bureaucratique exerçait sur la collectivisation socialiste de la propriété, mais n’a pas condamné le rôle du travail lui-même, ni la façon dont il était organisé. Même les anarchistes ont eu tendance à prendre part au culte de l’ouvrier. Ce n’était que parmi les artistes, les poètes et les bohèmes – en particulier, les surréalistes – que vous pouviez trouver un refus du travail. Après 1968, le rejet du travail a commencé à émerger au sein de certains secteurs de la classe ouvrière, en particulier dans le nord de l’Italie, et chez de nombreux jeunes qui ne se sont plus identifiés à une vie passée à travailler. D’un côté, cela a constitué une sorte de laboratoire pour les formes nouvelles, plus « flexibles », postmodernes du travail qui prétendent dépasser la distinction même entre travail et loisir. D’un autre côté, dans les tendances « autonomes » et « post-ouvriéristes », on peut trouver un refus du travail hétéronome. Ce refus, cependant, est resté subjectif, sans une compréhension théorique de la double nature du travail, et a donc conduit à des résultats douteux : ou bien on fait l’éloge des machines qui sont censées travailler à notre place, ce qui entraîne une technophilie et l’acceptation d’un processus par lequel les êtres humains sont remplacés par de la technologie, ou bien on célèbre le « free-lance » , où les gens sont censés gérer leur propre travail et posséder eux-mêmes les moyens de production (dans le secteur de l’information et de la communication, par exemple), en oubliant que ces gens restent totalement dépendants des mécanismes de marché. Typiquement, les théoriciens post-ouvriéristes parlent de « l’auto-valorisation » comme d’un objectif positif, au lieu de s’interroger sur l’ensemble du processus par lequel l’utilité d’un produit est subordonnée à la « valeur » elle-même donnée par la quantité de travail mort que ce produit contient.

    #interview #critique_de_la_valeur #wertkritik #Anselm_Jappe #travail #capitalisme

  • Travail reproductif et oppression des mères isolées (suite)
    Relevé sur twitter : https://twitter.com/feeskellepeut/status/655732240207519744 et suivants

    la notion de #travail_reproductif n’aura pas percé à temps il faudra inventer un autre concept, c’est tout.
    « travail d’humain » ce serait pas mal. ou « travail de la vie ». un truc comme ça qui définira l’ensemble de ce qui n’est pas pour le moment
    considéré comme une dépense ni de ressources ni d’#argent ni d’énergie alors que justement ce n’est que ça.
    ce qu’on appelait #sécurité_sociale c’était juste la prise en charge collective de ce monceau de travail et de coûts mais bon.
    c’était déjà pas à la hauteur en plus. on avait inventé les #allocations_familiales par exemple pour aider à assumer le coût de la #reproduction
    je sais pas si t’imagines le coût REEL d’un gamin mais les allocs c’est JUSTE 125 euros par mois à partir du deuxième, quoi.
    on n’a même pas eu le temps de dire que c’était pas assez que déjà faut entendre qu’on fait les gamins POUR cette aumône --
    on n’a pas eu le temps de dire que l’#apl était trop basse pour soutenir l’accès au #logement des plus pauvres que déjà on la perd O.O
    et qui a servi de cible à toute cette merde intellectuelle qui à terme brise le peu de #solidarité qu’on avait réussi à établir ?
    les divorcées. les #mères célibataires. ces traîtresses à l’ordre du capital et du nom du père.
    c’est pas nouveau ça fait des siècles que tout le monde cogne sur les « enfants illégitimes » et leurs génitrices « impures »
    ça a toujours été comme ça. les filles mères. les veuves, un peu moins mal vues mais tout autant dans la merde. les divorcées.
    on nous a toujours reproché la même chose : nos enfants. demande à un raciste il te dira pareil sur les étrangers. « ils font trop d’enfants »
    ça a toujours été LE point care où il y avait une lacune et où on attaquait non pas sur des solutions mais sur des culpabilisations dégueu
    je crois pas que le trip ait changé au fil des siècles. les pauvres on leur reproche essentiellement de se reproduire
    parce que c’est facile ça les maintient pauvres et justement comme on en a besoin pour faire du bon larbin...voilà.
    on parlait travail reproductif pour attirer l’attention sur ce mécanisme là qu’il aurait fallu enrayer mais bon. tant pis.
    maintenant qu’il est établi que les mères sont des merdes, que la reproduction n’est pas un travail ni un coût mais juste une faute...
    ça va pouvoir gentiment se répandre au reste du domaine de l’humain, le #handicap la #maladie la #vieillesse seront des fautes aussi
    le #chômage en est déjà une, on va pas le compter ^^ (et comme toutes les autres « fautes » ce n’en est pas une on le subit)
    à terme tous les maigres acquis vont sauter, petite consolation : les mères ne seront plus les seules fautives désignées
    au moins on aura des copains au pays des fautifs ce sera plus juste la reproduction le problème.
    tu mangeras un jour peut être un platane pleine gueule et toi aussi tu seras un méchant qu’avait qu’à pas. ou juste tu vieilliras. fallépa^^
    on fera des échanges et des comparaisons comme les taulards
    « et toi kestafé de mal pour arriver là ? »
    « un gosse »
    « un cancer »
    « 75 ans »
    c’est cool on pourra redécouvrir le concept de sécu et la re fabriquer tavu. ça fait un peu poison rouge mais bon. on assume.
    oui tiens gestion de l’enfance un truc que vous avez pas repéré c’est les nouveaux rythmes scolaires
    doucement mais sûrement privatiser le travail reproductif et réserver sa délégation à ceux qui peuvent se la payer
    de ça aussi les mères ont essayé de vous parler mais vous étiez très occupés à leur chier dessus...
    on pourra étendre ce truc à d’autres activités impondérables de gestion des improductifs. genre changer les horaires des hostos de jour
    décider que l’accueil de jour ferme à 15h et qu’après c’est culture (c’est bien la culture, non ?), et l’année suivante rendre ça payant
    les familles obligées de récupérer leur vieux/malade/handi pourront pas se plaindre, c’est passé crème pour l’enfance.
    voilà comment en tapant prioritairement sur la reproduction (l’enfance, donc) on arrive à taper sur tout le reste derrière.
    là on est bien, on tape dur sur les mères, les nouveau horaires scolaires sont super excluants pour le boulot (déjà que les anciens...)
    et on entend déjà les premières accusations de privilège-daronnes sur le travail du dimanche en prime. on va morfler bien.
    80% des patrons foutent direct le cv à la benne quand ils voient que c’est une femme avec des gosses, on n’a aucun relais ils le savent
    mais socialement on va arriver à dire que les mères sont des planquées. isolée paupérisée désignée à l’opprobre : paie ta planque.
    ça va remonter jusqu’aux autres après. au final tout ce qui a une charge vivante coûteuse nécessiteuse sera considéré comme privilégié
    c’est juste un peu le monde à l’envers à part ça tout va bien.
    mais politiquement c’est malin, en effet. culpabiliser pour des impondérables humains c’est pratique. c’est des impondérables. lol
    ça me fout bien en vrac de voir que ça passe crème pr tout le monde et qu’on peut taper sur les plus affaiblis PAR DES CHOSES IMPONDERABLES

    #école #éducation #care
    #critique_de_la_valeur #guerre_aux_pauvres #femmes #patriarcat
    http://seenthis.net/messages/378617#message407092
    et lien avec http://seenthis.net/messages/383423 cc @chezsoi

    • le fait qu’il n’y ait aucune opposition à cette destruction méthodique de la sécu qui condamne des gens (bah oui) c’est grave
      ça veut juste dire que c’est rentré dans les têtes comme un fait acceptable d’éliminer certains.
      c’est pas vraiment comme ce qu’on avait avant, cette espèce d’acceptation bras ballants d’une espèce d’inéluctable...non.
      avant c’était genre « ho bin merde y’a des pauvres gens cépa d’bol » ou « ha merde y’a des morts là » là on passe à l’élimination active.
      là on est entré dans un truc où on est passé de « han les pauvres merde c’est dommage pour eux » à « achevez ces parasites ! »
      avec toute une idéologie derrière bien en place pour appuyer vicieusement. les délires comme quoi les chômeurs ont besoin de réapprendre à se lever le matin ou à se laver se coiffer...les délires comme quoi les familles monoparentales ont besoin d’accompagnement éducatif... tout un tas de petits coups vicelards qui se donnent des airs de prise en charge alors que ce ne sont que des exclusions de l’humanité

      #néolibéralisme #barbarie #déshumanisation

    • heureux ceux qui peuvent se permettre d’ignorer le réel et d’attendre que sorte un élu des urnes avec un gros panneau fasciste sur la gueule. au train où ça va les concernés risquent juste de ne pas tenir jusqu’à ce jour là, eux.
      ça va très vite. on a pris la réforme de l’assurance chômage sur la tronche droits rechargeables, même annulée elle a fait du dégât. là on mange la réforme apl par dessus (je rappelles que les chômeurs concernés par les droits rechargeables ne sont pas encore sauvés). entre les deux ou par dessus on a pris les nvx rythmes scolaires et le cortège d’exclusions de cantines/ activités payantes etc. on a mangé un rappel edf sur DEUX ANS (lol, oui) et 6% d’augmentation encore cet été. on a pris aussi la réforme de la cmu complémentaire t’as rien vu mais on l’a sentie passer. y’en a trop jpeux même pas tout lister c’est plus des réformes c’est la grêle sur les pauvres.
      tu perds 60% de tes ressources au chômage, tu reperds en frais de santé en augmentation de l’énergie en frais de scolarité et maintenant en prime tu perds aussi ton logement, chances que tu sois encore vivant dans deux ans à ce rythme là ?
      (et en plus des demeurés pires que les autres ferment à la glu les locaux des assos dont on dépend) (assos qui, on le rappelle, n’ont plus de subventions non plus) (tout est fait pour aider tavu)

    • on n’a plus de taf pas les moyens de consommer dehors plus d’accès à quelque loisir que ce soit nos gosses ont plus droit aux cantines. l’eau chaude c’est la nôtre pas celle de la piscine. le chauffage c’est encore notre facture pas celle du centre commercial ou du ciné. alors étonnamment les augmentations edf on les sent bien passer tu vois.
      tu vas voir qu’un jour ils vont nous faire payer PLUS CHER que les autres au motif qu’on consomme statistiquement plus d’élec. ce qui est juste un peu normal quand t’es chez toi h 24 alors que le bon productif lui est au taf et peut baisser son chauffage chez lui. excusez nous de chauffer nos logis l’eau de nos douches et notre nourriture, on le fera moins quand on sera morts, promis.
      dans le même genre la mesure de déchets ménagers au poids déjà en test dans plein d’endroits est une belle mesure de sanction des pauvres :)
      statistiquement je prends tous mes repas chez moi mes gamins aussi je vais payer 2 fois plus cher de poubelles que toi. et oui.
      t’as plus qu’à foutre un bonus malus en fonction du poids de déchets et je serai punie au carré. merci !
      et alors imagine le mec qui est pauvre ET malade et qui a besoin de matériel consommateur d’edf à domicile h24
      et bin lui quand on fera une taxe à la surconsommation d’énergie il va kiffer BIEN.
      dans le même genre tu peux prendre la tarification au poids de déchets ménager POUR UNE PERSONNE INCONTINENTE par exemple
      ou un malade avec de nombreux pansements à changer souvent. et bin fallait être en bonne santé. tais toi et paie au cube.
      dans ce monde là, seul l’’humain productif et valide survivra. les autres on a pas tenu compte de leur existence désolés. --

    • les #femmes là où elles morflent le plus et là où elles se font bien emmerder c’est par la #reproduction. c’est ça qui te rend faiblarde un temps fatiguée un autre et te fout sous dépendance financière d’un mec
      c’est par la foutue gestion des mioches qu’on te tient loin de la politique du travail des loisirs et de l’évolution de ta carrière
      c’est par là aussi qu’on te dévoue à l’associatif au taxi mioche et aux putains de gâteaux d’anniversaires
      c’est encore par les mioches qu’on te tient à ta place de bonne lamère bien digne bonne éducatrice bon exemple t’as-pensé-aux-enfants
      c’est par les mioches qu’on te coince avec un connard parce que faut les moyens de le quitter AVEC EUX
      c’est par les mioches qu’on te punit , en te les enlevant, ou parfois pour certains mecs gratinés, en les tuant, tout simplement.
      c’est par les gamins qu’on te garde sous surveillance sociale. par l’école, par les allocs, par les toubibs.
      et faut pas en parler ? et y a rien de fait ? et tu me parles de tampax ? merde. on n’a vraiment pas les mêmes soucis meuf.
      je suis désolée qu’on n’ait pas les mêmes soucis mais jmaintiens que c’est le cas, on n’est pas dans le mm bateau du tout.
      et ce qui m’emmerde c’est qu’on ne parle pas du mien, de bateau, comme si c’était la honte la tare suprême ou je sais pas quoi.
      un couple sur trois #divorce. une majorité ont des mioches. qui en majorité atterrissent chez la daronne. ça c’est mon bateau.
      80% des violences conjugales occasionnant la demande de divorce se produisent après la naissance du 1er enfant. mon bateau. bienvenue à bord.
      c’est par la #maternité qu’on s’est trouvées affaiblies c’est ça qui nous a vallu les pénalités sociales puis celles dans le #couple etc

      #violence_contre_les_femmes

    • pour le moment quand jvois passer des choses sur les mères en #féminisme c’est pour nous accuser de l’éducation des mâles
      non seulement on dit RIEN sur tout ce qu’on perd tous les renoncements tout ce à quoi être mère nous expose nos difficultés etc.
      mais EN PLUS on nous accuse de ce que font les mecs. ça va ? bien la #sororité ?
      vous avez vu où qu’une daronne peut contrer toute seule du fond de la cuisine où on la ramène en boucle toute une société sexiste ?
      bien le délire ? on a des super pouvoirs aussi ou ça se passe comment ? sérieux.
      on perd nos jobs on n’est mm pas indemnisées pour le torchage de gamins on finit par se prendre des torgnoles mais oui on est puissantes --

    • #parent_isolé #famille_monoparentale #femme
      Parce que tant que tu ne l’as pas vécu, tu ne peux même pas imaginé ce qu’est la vie de ces femmes.
      Et lorsque tu es cette femme et que tu vas te fritter seule pour défendre tes droits et ceux de ton gamin :
      – regards hautains et condescendants
      – de la directrice de l’école
      – des services sociaux
      – des services d’hygiène de l’habitat (c’est sale chez vous)
      – des flics qui t’attaquent chez toi, plus facile parce que tu es seule
      – des « on va vous envoyer la DDASS » réguliers pour que tu te taises
      – des amis qui ne comprennent pas pourquoi tu ne peux pas sortir avec eux quand ils te préviennent la veille
      – de ceux qui te disent que pour les travaux, t’as qu’à te trouver un mec
      – de la famille qui ne capte rien et n’aide jamais, ni financièrement ni en temps ni moralement, parce qu’ils ont « déjà leurs probèmes »
      – des retours terribles de solitude qui te font comprendre que le monde n’est plus pour toi, que ton implication social de militante tu peux te la foutre au cul, y’aura personne que toi pour donner le bain et aller chercher sa croute
      – du manque de solidarité entre femmes et en général de la méchanceté humaine
      Et même quand tu te sauves à la campagne, c’est encore plus difficile … et difficile aussi de ne pas tomber dans le pathos et de faire chier personne, alors tu te tais.
      Et merci à Lucette, sa mamie, d’avoir été là, arrivée de la campagne à 20 ans, trois mômes seule, pas son rêve, rentrer tard si tard, pas possible de les élever correctement, s’excuse du père de ma fille, ce fils qui a disparu. Et la dernière fois que je l’ai vu, cette complicité de femmes pour me dire à moi, à moi seule, mais en sous entendu, les viols réguliers et les violences de cet ex-mari, lui aussi déserteur, dont elle ne s’est jamais remise, la honte la taraudant.
      #survivantes #pleurs

  • Pour en finir avec l’économie. Décroissance et critique de la valeur, de Serge Latouche et Anselm Jappe
    http://www.palim-psao.fr/2015/09/parution-de-l-ouvrage-pour-en-finir-avec-l-economie-decroissance-et-criti

    Potentiellement intéressant dialogue entre ces deux contempteurs de l’économie.

    Cet ouvrage est le fruit d’échanges entre Serge Latouche et Anselm Jappe. Durant toute sa carrière universitaire, Serge Latouche a enseigné l’épistémologie des sciences économiques. En se penchant de manière critique sur ces fondements, il s’est rendu compte que l’ensemble des présupposés de l’économie était très mal assuré. Anselm Jappe, quant à lui, est arrivé à une conclusion très proche à travers une relecture des catégories de l’économie, telles que la marchandise, le travail, l’argent ou la valeur, qui sont en même temps des formes de vie sociale.

    La vie économique qui nous apparaît comme la base naturelle de toute vie humaine et le fondement de toute vie sociale existait-elle dans les sociétés précapitalistes ? L’objet même de la réflexion des économistes n’est-il pas plutôt une « trouvaille de l’esprit », une invention, un imaginaire qui a désormais colonisé notre esprit et nos vies ? Si l’économie est une création historique finalement assez récente, comment fonctionnaient les sociétés pré-économiques ? Comment s’est inventée, au fil du temps, cette économie dans la pratique comme dans la réflexion ?

    Réfléchir à un futur différent pour notre société implique de penser l’impensable, de réaliser l’improbable, pour enfin selon le mot de Serge Latouche « sortir de l’économie ». Un enjeu majeur pour notre avenir…

    Serge Latouche, professeur émérite à la faculté de droit, économie et gestion Jean-Monnet de l’université Paris-Sud est l’un des « contributeurs historiques » de la Revue du MAUSS. Il est directeur du Groupe de recherche en anthropologie, épistémologie de la pauvreté et un des fondateurs de la revue d’étude théorique et politique de la décroissance Entropia. II a développé une théorie critique envers l’orthodoxie économique et dénoncé l’économisme, l’utilitarisme dans les sciences sociales et la notion de développement. Il est un des penseurs les plus connus de la décroissance, thème de ses nombreux ouvrages.

    Anselm Jappe a fait ses études à Rome et à Paris où il obtient un doctorat de philosophie. Il enseigne l’esthétique à l’école d’art de Frosinone et de Tours. Ancien membre du groupe Krisis, il a publié de nombreux articles dans divers revues et journaux. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont un important essai sur Guy Debord. Il fait partie du courant de la « nouvelle critique de la valeur » fondant une critique contemporaine du capitalisme par une relecture de l’œuvre de Karl Marx.

    #livre #décroissance #critique_de_la_valeur #wertkritik #Serge_Latouche #Anselm_Jappe #économie #capitalisme #travail #Marx #sortir_de_l'économie

  • La Neue Marx-Lektüre : critique de l’économie et de la société
    http://revueperiode.net/la-neue-marx-lekture-critique-de-leconomie-et-de-la-societe

    À partir du milieu des années 1960, une nouvelle interprétation de la critique de l’économie politique marxienne a vu le jour en RFA sous le nom de Neue Marx-Lektüre (« nouvelle lecture de Marx »). À l’écart du marxisme traditionnel et influencée par #Adorno, une nouvelle génération de théoriciens, parmi lesquels Hans Georg #Backhaus, Helmut #Reichelt et Alfred Schmidt, ont entrepris de relire Le Capital et ses manuscrits préparatoires avec pour ambition d’en réactiver la dimension authentiquement critique. Dans cet article, Riccardo Bellofiore et Tommaso Redolfi Riva s’attachent à revenir sur le moment d’élaboration d’un tel paradigme et en exposent le motif central : celui de l’abstraction et de la #forme-valeur comme domination (...)

    #Uncategorized #critique_de_l'économie_politique #Neue_Marx_Lektüre #travail_abstrait #valeur

  • Toute notre #civilisation est fondée sur la spécialisation, laquelle implique l’asservissement de ceux qui exécutent à ceux qui coordonnent ; et sur une telle base, on ne peut qu’organiser et perfectionner l’#oppression, mais non pas l’alléger.
    Simone Weil (1909-1943)

    http://iresmo.jimdo.com/2015/07/18/simone-weil-une-critique-de-l-industrialisme
    http://classiques.uqac.ca/classiques/weil_simone/reflexions_causes_liberte_oppression/reflexions_sur_la_liberte.pdf
    #guerre_aux_pauvres #critique_techno #critique_de_la_valeur

    • Mais, si l’état actuel de la technique ne suffit pas à libérer les travailleurs, peut-on du moins raisonnablement espérer qu’elle soit destinée à un développement illimité, qui impliquerait un accroissement illimité du rendement du travail ? C’est ce que tout le monde admet, chez les capitalistes comme chez les socialistes, et sans la moindre étude préalable de la question ; il suffit que le rendement de l’effort humain ait augmenté d’une manière inouïe depuis trois siècles pour qu’on s’attende à ce que cet accroissement se poursuive au même rythme. Notre culture soi-disant scientifique nous a donné cette funeste habitude de généraliser, d’extrapoler arbitrairement, au lieu d’étudier les conditions d’un phénomène et les limites qu’elles impliquent ; et Marx, que sa méthode dialectique devait préserver d’une telle erreur, y est tombé sur ce point comme les autres.

    • Il n’existe par ailleurs qu’une autre ressource permettant de diminuer la somme de l’effort humain, à savoir ce que l’on peut nommer, en se servant d’une expression moderne, la #rationalisation du #travail.
      [...]
      Dès qu’on jette un regard sur le régime actuel de la production, il semble assez clair non seulement que ces facteurs d’économie comportent une limite au-delà de laquelle ils deviennent facteurs de dépense, mais encore que cette limite est atteinte et dépassée. Depuis des années déjà l’agrandissement des entreprises s’accompagne non d’une diminution, mais d’un accroissement des frais généraux ; le fonctionnement de l’entreprise, devenu trop complexe pour permettre un contrôle efficace, laisse une marge de plus en plus grande au #gaspillage et suscite une extension accélérée et sans doute dans une certaine mesure parasitaire du personnel affecté à la coordination des diverses parties de l’entreprise. L’extension des échanges, qui a autrefois joué un rôle formidable comme facteur de #progrès économique, se met elle aussi à causer plus de frais qu’elle n’en évite, parce que les marchandises restent longtemps improductives, parce-que le personnel affecté aux échanges s’accroît lui aussi à un rythme accéléré, et parce que les transports consomment une énergie sans cesse accrue en raison des innovations destinées à augmenter la vitesse, innovations nécessairement de plus en plus coûteuses et de moins en moins efficaces à mesure qu’elles se succèdent. Ainsi à tous ces égards le progrès se transforme aujourd’hui, d’une manière à proprement parler mathématique, en régression.

      #contre-productivité

    • Simone Weil aborde dans ses textes plusieurs points qui raisonnent avec une accuité particulière aujourd’hui dans une économie pourtant souvent qualifiée de post-fordiste et de post-industrielle. Elle s’interroge sur le mythe de la #croissance illimitée. Elle montre la difficulté à s’appuyer sur une croyance en l’innovation technologique et la confiance dans le progrès #technique. Elle rappelle au contraire la part d’imprévisibilité à laquelle est soumise l’#innovation technologique. De même, elle montre le lien entre la #rationalité technique et calculante. Elle met en lumière la manière dont cette rationalité calculante envahit tous les pans de l’existence. Aujourd’hui, l’utilisation de la rationalité algorithmique dans le monde de l’entreprise et de la gouvernance politique en constitue une nouvelle étage. L’automatisation du travail par l’"#intelligence_artificielle" et l’utilisation des #big_data en vue d’une analyse prédictive en sont deux exemples. Face aux tenants du #capitalisme vert, qui affirment que les progrès technologique pourront dépasser le problème des limites naturelles, Simone Weil montre en quoi cette croyance relève d’une foi religieuse dans le progrès technique.

    • Le problème est effectivement spécialisation + besoin de coordination. Ce besoin de coordination est apparemment apparu avec les infrastructures agricoles (barrages, bassins, canaux d’irrigation....). Et la spécialisation a été possible grâce à l’#agriculture aussi, avec des denrées stockables en surplus (céréales).

    • @nicolasm comme le disait Hemenway, l’agriculture amène, toujours, à une concentration du pouvoir par l’élite. C’est le résultat inévitable de l’existence de gros surplus stockables, qui est au coeur de l’agriculture, et nous pourrions avoir besoin de créer une culture où le surplus, ainsi que la peur et la cupidité qui le rendent desirable, ne sont plus les résultats structurels de nos pratiques culturelles.
      http://seenthis.net/messages/190256
      Ce qui nous ramène à l’#horticulture

      Most horticultural societies are far more egalitarian than agriculturists, lacking despots, armies, and centralized control hierarchies.
      Horticulture is the most efficient method known for obtaining food, measured by return on energy invested. Agriculture can be thought of as an intensification of horticulture, using more labor, land, capital, and technology. This means that agriculture, as noted, usually consumes more calories of work and resources than can be produced in food, and so is on the wrong side of the point of diminishing returns. That’s a good definition of unsustainability, while horticulture is probably on the positive side of the curve.

      http://tobyhemenway.com/203-is-sustainable-agriculture-an-oxymoron

    • Oui mais j’imagine que ça ne suffit pas, car même si les céréales sont sans mesure pour la facilité et la durée de stockage et la versatilité de l’utilisation, on pourrait imaginer une capitalisation agricole avec surplus temporaires (tubercules, fruits à coques) suffisamment en nombre pour fabriquer une élite ? Peut être qu’une condition nécessaire est d’avoir des biens communs pour que celles et ceux qui ne veulent pas être esclaves puissent vivre librement en autonomie. Mais malheureusement ce n’est pas de la seule volonté des humains libres, comme l’a démontré maintes fois l’Histoire.

    • Sauf que l’horticulture étant par définition très manuelle, tu ne peux pas avoir de grosse surface cultivée par personne. Ça favorise une relative égalité dans la propriété, et une plus grande dispersion des ressources, qui sont de ce fait moins accumulables.
      La disparition des #communs a par ailleurs été de pair avec la mise en place des #enclosures, qui a marqué les débuts du capitalisme.

    • Sauf que l’horticulture étant par définition très manuelle, tu ne peux pas avoir de grosse surface cultivée par personne. Ça favorise une relative égalité dans la propriété

      Une égalité ... ou de l’esclavage. La canne à sucre est un bon exemple, puisque ça doit être une des culture les plus rentables en calories/ha, mais requérant une grosse main d’œuvre. Mais peut être s’éloigne t-on de l’horticulture

    • La puissance et la concentration des armements mettent toutes les vies humaines à la merci du pouvoir central. En raison de l’extension formidable des échanges, la plupart des hommes ne peuvent atteindre la plupart des choses qu’ils consomment que par l’intermédiaire de la société et contre de l’argent ; les paysans eux-mêmes sont aujourd’hui soumis dans une large mesure à cette nécessité d’acheter. Et comme la grande industrie est un régime de production collective, bien des hommes sont contraints, pour que leurs mains puissent atteindre la matière du travail, de passer par une collectivité qui se les incorpore et les astreint à une tâche plus ou moins servile ; lorsque la collectivité les repousse, la force et l’habileté de leurs mains restent vaines. Les paysans eux-mêmes, qui échappaient jusqu’ici à cette condition misérable, y ont été réduits récemment sur un sixième du globe. Un état de choses aussi étouffant suscite bien ça et là une réaction individualiste ; l’art, et notamment la littérature, en porte des traces ; mais comme en vertu des conditions objectives, cette réaction ne peut mordre ni sur le domaine de la pensée ni sur celui de l’action, elle demeure enfermée dans les jeux de la #vie_intérieure ou dans ceux de l’aventure et des actes gratuits, c’est-à-dire qu’elle ne sort pas du royaume des ombres ; et tout porte à croire que même cette ombre de réaction est vouée à disparaître presque complètement.

      #hétéronomie #système_technicien

    • Elle a écrit ce texte en 1934 et c’est impressionnant de voir avec quelle précision ça décrit la situation actuelle

      L’augmentation formidable de la part prise dans les entreprises par le capital matériel, si on la compare à celle du #travail_vivant, la diminution rapide du #taux_de_profit qui en a résulté, la masse perpétuellement croissante des frais généraux, le #gaspillage, le coulage, l’absence de tout élément régulateur permettant d’ajuster les diverses branches de la production, tout empêche que l’activité sociale puisse encore avoir pour pivot le développement de l’#entreprise par la transformation du #profit en #capital. Il semble que la lutte économique ait cessé d’être une rivalité pour devenir une sorte de guerre. Il s’agit non plus tant de bien organiser le travail que d’arracher la plus grande part possible de capital disponible épars dans la société en écoulant des actions, et d’arracher ensuite la plus grande quantité possible de l’argent dispersé de toutes parts en écoulant des produits ; tout se joue dans le domaine de l’opinion et presque de la fiction, à coups de #spéculation et de #publicité. Le crédit étant à la clef de tout succès économique, l’épargne est remplacée par les dépenses les plus folles. Le terme de #propriété est devenu presque vide de sens ; il ne s’agit plus pour l’ambitieux de faire prospérer une affaire dont il serait le propriétaire, mais de faire passer sous son contrôle le plus large secteur possible de l’activité économique. En un mot, pour caractériser d’une manière d’ailleurs vague et sommaire cette transformation d’une obscurité presque impénétrable, il s’agit à présent dans la lutte pour la puissance économique bien moins de construire que de conquérir ; et comme la conquête est destructrice, le système capitaliste, demeuré pourtant en apparence à peu près le même qu’il y a cinquante ans, s’oriente tout entier vers la destruction.

    • Les moyens puissants sont oppressifs, les moyens faibles sont inopérants. Toutes les fois que les opprimés ont voulu constituer des groupements capables d’exercer une influence réelle, ces groupements, qu’ils aient eu nom partis ou syndicats, ont intégralement reproduit dans leur sein toutes les tares du régime qu’ils prétendaient réformer ou abattre, à savoir l’organisation bureaucratique, le renversement du rapport entre les moyens et les fins, le mépris de l’individu, la séparation entre la pensée et l’action, le caractère machinal de la pensée elle-même, l’utilisation de l’abêtissement et du mensonge comme moyens de propagande, et ainsi de suite. L’unique possibilité de salut consisterait dans une coopération méthodique de tous, puissants et faibles, en vue d’une décentralisation progressive de la vie sociale ; mais l’absurdité d’une telle idée saute immédiatement aux yeux. Une telle coopération ne peut pas s’imaginer même en rêve dans une civilisation qui repose sur la rivalité, sur la lutte, sur la guerre

      lien avec http://seenthis.net/messages/315340

    • Les leaders sont des types durs, qui ont des idées et des idéologies, et la visibilité et l’illusion de l’unité disparaîtraient. C’est précisément parce qu’ils n’ont pas de leader que le mouvement peut survivre. Mais c’est précisément parce qu’ils n’ont pas de leader qu’ils ne peuvent pas transformer leur unité en action concrète.

      http://cultura.elpais.com/cultura/2015/12/30/babelia/1451504427_675885.html

    • Dans Remarque sur les notions de « valeur » et de « dissociation-valeur » initialement paru en 2000, Roswitha Scholz revient de manière très synthétique sur la notion de « valeur », comprise comme l’expression d’un rapport social fétichiste qui conduit à chosifier des êtres humains gouvernés par leur production et à faire de l’argent la fin sociale générale. Elle note qu’un certain « marxisme du travail » s’est contenté d’exiger la justice redistributive sans remettre en cause le fétichisme de l’argent qui finit toujours par la contredire.

  • Retour historique sur la critique de la valeur au Brésil
    http://www.palim-psao.fr/2015/07/la-critique-de-la-valeur-au-bresil-entretien-avec-robson-de-oliveira.html

    Tu es toi-même originaire de Fortaleza, je crois, et tu y as côtoyé les activités du groupe Critica Radical qui se fonde depuis plusieurs années sur les analyses, notamment, de R. Kurz. Quelle est l’origine de ce groupe et au travers de quelles activités et luttes nos camarades brésiliens s’y organisent-ils ?

    R de O. : Le groupe Crítica Radical est né des mouvements sociaux issus de la lutte contre la dictature. Au départ, c’étaient des gens qui participaient à la lutte contre la dictature au sein des partis politiques. Je pense que le plus important, ici, c’est de raconter le début de la rupture avec le marxisme traditionnel. Le groupe a été toujours très actif dans les mouvements sociaux ouvriers – à un moment donné, le groupe détenait le contrôle sur des syndicats importants – mais aussi dans des mouvements de professeurs, de sans-abri et de gens affamés de province à cause de la sécheresse. Il ne faut pas oublier les actions au sein de l’Union des femmes – thème tabou au sein de la gauche de l’époque, pour laquelle il n’y avait pas de question féminine, mais seulement une question ouvrière. Le groupe a participé à quelques dizaines d’occupations de terrains en ville, ce qui enrageait les propriétaires qui attendaient la montée des prix. Dans ces occupations, le groupe essayait, en plus de chercher à organiser les gens pour la révolution, de créer des espaces propices à la discussion des formes d’auto-organisation et de solidarité, pour tenter de dépasser la stricte lutte pour un logement individuel. Mais ce n’était pas évident. Aussitôt les gens installés, les discussions perdaient de leur ardeur et la vie marchande l’emportait sur d’autres préoccupations. Mais la victoire venait de la lutte des gens en action, donc il fallait espérer. Une façon d’espérer était de se présenter aux élections. C’est comme ça que le groupe (qui participait aux partis, mais qui s’organisait aussi dans des partis clandestins) a obtenu des postes de députés, de conseillers municipaux, jusqu’à conquérir la mairie en 1985, dans une élection qui a rencontré une énorme participation populaire, et où la première femme de gauche était élue à la tête d’une mairie de capitale de province. À cette époque, le groupe était inscrit au Parti des Travailleurs tout en s’organisant autour d’un autre parti, mais clandestin.

    #Histoire #Brésil #critique_de_la_valeur #wertkritik #Marx #Robert_Kurz

    • À cette époque, la fin des années 80, l’industrie métallurgique dans notre ville a dû s’adapter aux standards de productivité mondiaux pour pouvoir exporter. La conséquence directe : le licenciement. Le débarquement de la technologie a chassé un nombre considérable d’ouvriers des entreprises. Ceux qui restaient devenaient plus réticents à faire grève. Tout ce contexte a finalement conduit à ébranler les certitudes du groupe. La voie choisie pour essayer de comprendre ce contexte historique de fin de la dictature à travers la conciliation, de désillusion face à la politique, de désillusion face au socialisme et de changements dans le procès de production qui économisaient du travail dans les secteurs où le groupe avait une implantation syndicale était celle de revenir aux textes de Marx.

      [...]

      Ce fut précisément le fragment sur les machines qui retint l’attention. L’idée d’une contradiction interne au capital, la compréhension du capital comme contradiction en procès permanent, l’idée donc d’une crise au sein de la forme de production de la richesse capitaliste, la valeur, au fur et à mesure que le travail mort se substitue au travail vivant, et la compréhension de ce remplacement comme le dernier acte de la société marchande a bouleversé les certitudes du groupe

      NB : pour éviter une mésinteprétation, je précise que, pour la critique de la valeur, travail mort ou travail vivant, c’est toujours du travail, et qu’en tant que catégorie spécifique du capitalisme (le travail producteur de marchandise), il doit être pareillement soumis à la critique quelle que soit sa forme passagère dans le cycle d’accumulation.
      La contradiction de ce procès réside dans le fait que l’accumulation de travail mort est une « pulsion » irrépressible du capital (augmentation permanente de la productivité) alors même qu’elle supprime à terme la possibilité d’accumuler le travail vivant qui est la seule source de la reproduction du capital et, par là, la forme de synthèse sociale qu’il représente.

  • Critique de la valeur et société globale. Entretien avec Anselm Jappe
    http://www.palim-psao.fr/2015/07/critique-de-la-valeur-et-societe-globale-entretien-avec-anselm-jappe.html

    Très bonne interview je trouve, pas très longue et pas très compliquée à lire.

    Il y a actuellement des auteurs qui prennent acte de cette nécessité de changer de civilisation ; mais souvent ils négligent la critique de l’économie politique et se perdent dans le moralisme ou la simple psychologie, et en conséquence ils se limitent à opposer la présente époque néo-libérale à des phases précédentes du capitalisme qu’ils croient être plus « saines ».

    #critique_de_la_valeur #wertkritik #interview #Anselm_Jappe #économie #philosophie #capitalisme #travail #travail_abstrait #crise

    • Les exclus – qui finiront bientôt par être la très grande majorité de la population mondiale – n’ont pas seulement de grandes difficultés pour assurer leur survie matérielle. Ils souffrent aussi parce qu’ils n’ont pas de place dans le monde et qu’on les prie implicitement de quitter la scène, étant donné qu’on n’a pas besoin d’eux. Souvent on les traite en parasites ou en criminels, surtout quand ils sont obligés de changer de pays ou sont les descendants de gens qui y ont été obligés. Tout le monde sait confusément qu’il sera « superflu » à moyen terme, même ceux qui ont encore un travail. Cette menace permanente crée la sourde rage populiste qui actuellement se diffuse partout. « Être superflu » est presque toujours vécu comme une faute individuelle, comme un manque d’adaptation à une évolution donnée pour inévitable. Cela rend très difficile d’adopter des stratégies collectives et favorise plutôt la recherche de boucs émissaires. Mais la réponse ne pourra pas consister dans une « intégration » des exclus : le système capitaliste est en fort déclin et a épuisé ses possibilités d’intégration. De plus, il n’est en rien désirable d’y être intégré. Encore moins s’agit-il d’un problème d’ordre purement psychosocial ou symbolique qu’on pourrait résoudre en redécouvrant des « valeurs ». La question (qui reste ouverte) est plutôt de savoir si cette époque de convulsions débouchera sur une société profondément différente où le travail (le travail abstrait !) ne constituera pas le lien social et où une forme de concertation sociale moins fétichiste sera possible.