• Le côté obscur du capital. « Masculinité » et « féminité » comme piliers de la modernité, par Johannes Vogele
    http://www.palim-psao.fr/2017/10/le-cote-obscur-du-capital.masculinite-et-feminite-comme-piliers-de-la-mod

    À l’origine :
    http://www.exit-online.org/textanz1.php?tabelle=transnationales&index=3&posnr=153&backtext1=text1.

    Le marxisme traditionnel ainsi que le mouvement ouvrier et la gauche en général n’ont jamais considéré – en tout cas jusqu’aux années 1970 – que le rapport entre les genres était fondamental. Quand ils le prenaient en considération, l’oppression des femmes était pour eux un dérivé – une « contradiction secondaire » selon les termes du marxisme traditionnel – de l’oppression en général, qui était voué à disparaître avec elle.

    D’autres, comme certains courants féministes, voient le patriarcat comme un système quasi ontologique de l’exploitation, dont le capitalisme ne serait que la dernière adaptation.

    En Allemagne, Roswitha Scholz a développé à partir des années 1990 – d’abord dans la revue Krisis et aujourd’hui dans la revue Exit ! – une conception du capitalisme comme système fondamentalement basé sur le rapport social asymétrique entre les genres. Sans vouloir prétendre que les sociétés pré- ou non capitalistes ont connu (ou connaissent) des rapports égalitaires entre hommes et femmes, elle définit le capitalisme comme une forme sociale déterminée par la scission sexuelle entre le « masculin » et le « féminin », ce qu’elle appelle la « dissociation-valeur ».

    « D’un point de vue théorique, le rapport hiérarchique entre les genres doit être examiné dans les limites de la modernité. On ne peut faire de projections sur des sociétés non modernes. Cela ne veut pas dire que le rapport moderne entre les genres n’ait pas eu de genèse, laquelle d’ailleurs peut être retracée jusqu’à l’Antiquité grecque. Mais dans la modernité, avec la généralisation de la production marchande, il prend tout de même une tout autre qualité. Sur fond du “travail abstrait devenant un but en soi tautologique”, la “banalité de la monnaie se répand” (Robert Kurz) et les domaines de production et de reproduction se séparent. L’homme devient responsable du secteur de production et de la sphère publique en général et la femme surtout du secteur de reproduction sous-valorisé ».

    Dans l’article qui suit, je vais essayer de présenter un aperçu de cette théorie critique qui ne se comprend pas comme une construction accomplie mais comme un processus. En dehors des approximations de cet article, pour lesquelles je suis seul responsable, cette élaboration a surtout été celle de Roswitha Scholz, de Robert Kurz et de quelques autres se retrouvant aujourd’hui autour de la revue Exit ! en Allemagne.

    #Roswitha_Scholz #critique_de_la_valeur #wertkritik #capitalisme #patriarcat #marxisme #masculinité #féminité #dissociation-valeur

  • La société autophage. Anselm Jappe - autrefutur.net
    http://www.autrefutur.net/La-societe-autophage-Anselm-Jappe

    Dans "La société autophage", le philosophe allemand Anselm Jappe livre une proposition théorique originale et très radicale du #capitalisme ainsi qu’une analyse des formes de violence extrêmes. En s’intéressant au sujet narcissique-fétichiste, qu’il identifie comme la subjectivité propre au capitalisme de crise. La « critique de la valeur » élargit ici son discours à la sphère des structures psychiques, à la recherche du sujet même de la fétichisation de la marchandise. Ce livre s’adresse à tous ceux qui se préoccupent de la « pulsion de mort » de la #société actuelle et qui pensent qu’elle est le résultat d’une véritable crise de #civilisation. [1]

    #livre

  • Square Idée | Square
    http://sites.arte.tv/square/fr/video/square-idee-23

    Un peu de critique de la valeur sur Arte… avec Laurence Boone en contrepoint libéral (toujours l’idée qu’il faut absolument 50% pour le point de vue minoritaire et 50% pour celui qu’on entend déjà partout tout le temps, dans un débat)

    De plus en plus de personnes considèrent que la course à la croissance détruit plus qu’elle ne favorise le progrès social. Le philosophe Anselm Jappe et l’économiste Laurence Boone en débattent.
    Lorsque le mot « décroissance » fut employé pour la première fois, en 1972, la France et la plupart des pays occidentaux bénéficiaient encore de la formidable croissance économique des Trente Glorieuses. Depuis, le chômage de masse, la consommation généralisée et la pollution n’ont cessé d’augmenter, et le concept de décroissance a acquis une nouvelle résonance. De plus en plus de personnes considèrent en effet que la course à la croissance détruit plus qu’elle ne favorise le progrès social. Loin du folklore du retour au feu de bois et à l’éclairage à la bougie, cette idée représente-t-elle un espoir pour la planète ? Ou la décroissance est-elle une théorie de nantis peu soucieux du développement des pays émergents ? Le philosophe Anselm Jappe et l’économiste Laurence Boone en débattent.

    #Anselm_Jappe #interview #Arte #capitalisme #croissance #critique_de_la_valeur

  • La valeur et son abolition. Entretien avec Bruno Astarian
    https://ddt21.noblogs.org/?page_id=1698

    Le principal point qui ne manquera pas de choquer, c’est que je récuse la notion de travail abstrait, notion à mon avis métaphysique, mais qui a sa raison d’être dans la problématique marxienne et marxiste. Quand Marx dit que toutes les marchandises sont comparables entre elles parce qu’elles contiennent la même substance, résultat d’une activité, d’une dépense de force humaine sans qualité, il appelle parfois cette dépense « travail abstrait », dont il fait aussitôt une substance qui logerait dans la marchandise. Il veut dire en fait travail en général (quand on a fait abstraction de toutes ses qualités particulières de plombier, de ferronnier, etc.). Marx lui-même n’emploie presque pas, et de façon hésitante, le terme « abstrait » : parfois il l’utilise, parfois non. Ce n’est pas très important pour lui. C’est après, seulement, que des théoriciens ont monté ce concept en épingle et rempli des bibliothèques entières pour savoir ce qu’est le travail abstrait. Selon cette conception, le travail en général se cristallise dans la marchandise et devient du travail abstrait : dans la société marchande, l’activité productive inclut le travail abstrait, autrement dit produit de la valeur. Parler de travail abstrait, c’est dire qu’il y a une dépense générale de force humaine. Laquelle exactement ? Les auteurs divergent, mais la ligne générale, c’est que le travail abstrait résulterait d’une dépense de force humaine. Pour moi, c’est une conception physiologique de la création de valeur.

    #théorie #communisme #communisation #livres #édition

  • « 2008-2017 : dévoilements réels et voilements spectaculaires du capitalisme en crise », par Benoit Bohy-Bunel
    http://www.palim-psao.fr/2017/05/2008-2017-devoilements-reels-et-voilements-spectaculaires-du-capitalisme-

    Faisons un peu d’analyse critique de l’économie politique. Dans un contexte de dévalorisation de la valeur « réelle », la circulation fluide et continue de la valeur découlant de l’exploitation de la force de travail par le capital productif est de plus en plus compromise, car l’élément qui « crée » de la valeur en tant qu’il permet son accroissement, son augmentation, sa croissance, parmi les facteurs de production, cet élément vivant et subjectif qui, en étant exploité, produit plus de valeur qu’il n’en coûte, à savoir le travail vivant lui-même, sera de moins en moins mobilisé, relativement à l’instrumentation technique et automatique massivement mobilisée, et remplaçant toujours plus de travailleurs. Cette situation, favorisant tendanciellement, aujourd’hui par exemple, un chômage de masse, une crise des salaires, une baisse du pouvoir d’achat d’une grande majorité de prolétaires, des législations politiques nationales ou transnationales austéritaires, favorisera aussi des conflits entre « classes » plus durs, des grèves, des revendications syndicales, des mouvements sociaux divers, qui fragiliseront encore plus ce procès de valorisation, et qui rendront les structures d’encadrement encore plus autoritaires, etc., indéfiniment, au sein d’une spirale désastreuse (du moins tant que les luttes sociales, se complexifiant, ne débouchent pas sur des formes plus radicales d’autonomisation réelle, et se diffusant largement, à l’égard de la structure marchande).

    Pour entrer de façon plus précise et plus complexe dans la compréhension de ce processus de dévalorisation, qui concerne directement les rapports entre capital fictif et capital productif, tel qu’il se manifeste aussi, éminemment, et de façon destructrice, au sein de notre modernité tardive, je me réfère maintenant à un ouvrage de référence sur la question, celui de Trenkle et Lohoff, intitulé précisément La Grande dévalorisation (Post-éditions, 2014).

    […]

    A l’époque de Marx, cette tendance à « l’inversion » de l’économie n’existait pas vraiment : capital fictif et économie « réelle » se développaient parallèlement, car le développement encore limité des forces productives n’impliquait pas encore un développement conséquent du capital fictif. Dans le système fordiste-keynésien toutefois, cette tendance commence à s’installer, du fait du boom technologique induit par ce système. Dès les années 1980, avec l’émergence d’une « troisième révolution industrielle », on assiste réellement à un « capitalisme inversé » : le capital en circulation est essentiellement un capital fictif, et le capital productif, susceptible de produire « réellement » de la valeur, est de moins en moins vecteur d’accumulation.

    Ce capital « fictif » sera « illusoire », en un certain sens, dans la mesure où il ne « représente » aucune exploitation concrète de la force de travail. Mais il sera aussi bien « réel », dans la mesure où une somme d’argent issue de lui permettra effectivement de se procurer des biens d’usage concrets et consommables. D’où une dissociation qui se montrera nécessairement désastreuse, tôt ou tard.

    […]

    A l’époque de Marx, cette tendance à « l’inversion » de l’économie n’existait pas vraiment : capital fictif et économie « réelle » se développaient parallèlement, car le développement encore limité des forces productives n’impliquait pas encore un développement conséquent du capital fictif. Dans le système fordiste-keynésien toutefois, cette tendance commence à s’installer, du fait du boom technologique induit par ce système. Dès les années 1980, avec l’émergence d’une « troisième révolution industrielle », on assiste réellement à un « capitalisme inversé » : le capital en circulation est essentiellement un capital fictif, et le capital productif, susceptible de produire « réellement » de la valeur, est de moins en moins vecteur d’accumulation.

    Ce capital « fictif » sera « illusoire », en un certain sens, dans la mesure où il ne « représente » aucune exploitation concrète de la force de travail. Mais il sera aussi bien « réel », dans la mesure où une somme d’argent issue de lui permettra effectivement de se procurer des biens d’usage concrets et consommables. D’où une dissociation qui se montrera nécessairement désastreuse, tôt ou tard.

    #capitalisme #critique_de_la_valeur #wertkritik #Benoit_Bohy-Bunel #crise #finance

  • Faut-il abolir le travail ?, par Politikon
    http://www.palim-psao.fr/2017/08/faut-il-abolir-le-travail-par-politikon-video.html

    Enfin quelques ressources pédagogiques, didactiques sur la critique de la valeur !
    Et apparemment il va y avoir à la rentrée un épisode dédié.

    Dans ce dixième épisode de Politikon, on revient sur le thème du travail qui va bien occuper l’actualité ces temps-ci. Est-il aliénant, libérateur ? Faut-il protéger le travail ? Ou ne faudrait-il pas tout simplement le supprimer ? Cette question provocante mais non dénuée de pertinence nous permet d’introduire à un courant marxiste pas toujours bien connu : la critique de la valeur. On parle bien-sûr de Marx (valeur, valeur d’échange, valeur d’usage, travail abstrait/travail concret, fétichisme de la marchandise), mais aussi d’Aristote (différence praxis/poeisis), de Locke (la propriété est fondée sur le travail), Adam Smith et David Ricardo (valeur travail dans l’économie classique).

    https://www.youtube.com/watch?v=DFTThqcnYCs

    #philosophie #économie #politique #critique_de_la_valeur #wertkritik #travail #critique_du_travail #Krisis #capitalisme #vidéo #vulgarisation

  • La politique n’est pas la solution !
    Avec #Anselm_Jappe pour Nuit Debout à Paris

    Même si beaucoup refusent encore de comprendre la logique inexorable qui a conduit à un état du monde si sombre, la conviction se répand que l’économie capitaliste a mis l’humanité devant de grands problèmes. Presque toujours, la première réponse est la suivante : « Il faut retourner à la politique pour donner des règles au marché. Il faut rétablir la démocratie menacée par le pouvoir des multinationales et des Bourses ».
    Mais la politique et la démocratie sont-elles, vraiment le contraire de l’économie autonomisée, sont-elles capables de la ramener dans ses « justes bornes » ?

    http://ekouter.net/la-politique-n-est-pas-la-solution-avec-anselm-jappe-pour-nuit-debout-a-par

    http://ekouter.net/audio/Anselm%20Jappe-La%20politique%20n'est%20pas%20la%20solution-Nuit%20Debout-0

    #ordre_marchand #critique_de_la_valeur #économie_politique #émancipation

  • Court texte rappelant ce qu’est le fétichisme de la marchandise, par Benoit Bohy-Bunel
    http://www.palim-psao.fr/2017/06/le-fetichisme-de-la-marchandise-chez-marx-par-benoit-bohy-bunel.html

    Le fétichisme de la marchandise

    1. La marchandise : simplicité apparente, complexité réelle
    2. La marchandise : une « chose sensible suprasensible »
    3. La critique du fétichisme marchand : une critique de la circulation
    4. La marchandise comme fétiche : une illusion matériellement produite
    5. Le sens de l’occultation fétichiste
    6. L’argent, principe d’achèvement du fétichisme

    #Benoit_Bohy-Bunel #Marx #critique_de_la_valeur #wertkritik #capitalisme #philosophie #fétichisme_de_la_marchandise #marchandise

  • André Gorz à propos du revenu universel d’existence / revenu garanti, par Anselm Jappe
    http://www.palim-psao.fr/2017/06/andre-gorz-le-philosophe-qui-voulait-liberer-les-individus-du-travail-ent

    C’est peu connu, mais Gorz a opéré un second revirement sur le sujet pendant les dernières années de sa vie : il a émis des réserves envers le RSG et sa glorification.

    Pourquoi ces réserves vis-à-vis d’une idée qui semblait pourtant si cohérente avec le reste de sa pensée ?

    Ce n’est pas le radicalisme de l’idée qui l’effraie : Gorz ne faisait pas partie des penseurs qui « oublient » leur radicalisme de jeunesse au nom du pragmatisme. Ses dernières idées sont d’ailleurs bien plus radicales que ses idées antérieures. Et elles sont bien plus radicales que presque tout ce qui passe aujourd’hui pour de « l’anticapitalisme », mais qui n’est en général qu’une tiède critique du néolibéralisme.

    Dans les écrits de ses dernières années, Gorz prend simplement acte de l’impossibilité de réaliser l’« économie dualiste » qu’il préconisait dans le cadre d’une société capitaliste qui est en train de s’écrouler partout

    […]

    L’argent « fictif », n’est-ce pas très théorique ?

    Gorz a pris connaissance de la « critique de la valeur » allemande, notamment de celle de Robert Kurz, et du livre « Temps, travail et domination sociale » de Moishe Postone. Gorz partage avec cette école le constat que c’est le capitalisme lui-même qui abolit le travail ; ce capitalisme n’est pas du tout en expansion, mais rencontre depuis des décennies ses limites internes. Contester seulement la spéculation financière et les banques est trop court et peut conduire à des formes dangereuses de populisme.

    Par ailleurs, il constate que l’utilisation toujours croissante de technologies dans la production industrielle faisait diminuer nécessairement la quantité de travail utilisée, et que donc la valeur marchande de la production diminuait également. Autrement dit : puisque la quantité de travail requise dans la production diminue, on ne peut demander aux gens de « vendre » leur force de travail, de « gagner leur vie » par le travail. L’idée d’un secteur « qui travaille » et qui financerait un secteur « qui ne travaille pas » n’a pas de sens.

    Pour lui, la diminution du travail entraîne une diminution équivalente de l’argent représentant une quantité réelle de travail productif. La diminution globale du travail, de la valeur et de l’argent à partir des années 1970 – conséquence de la « troisième révolution industrielle » – a donc été faussement compensée par la création de montagnes d’« argent fictif » : crédits, bulles immobilières et boursières… C’est une illusion de croire que cet argent pourrait simplement être utilisé « différemment ».

    Il s’attendait à une grande crise financière, qui ferait s’évaporer une bonne partie de l’argent en circulation – et donc également de l’argent devant servir pour un revenu de base. A noter que la crise de 2008 est survenue un an après sa mort...

    Pour lui, s’agit-il désormais de sortir de l’argent ? Des échanges marchands ?

    Il arrive en tout cas à la conclusion que le salaire, et l’argent en général, ne peuvent jamais constituer un véritable instrument d’émancipation. Avec l’argent, on reste toujours dans une société capitaliste - une société indésirable même lorsqu’elle fonctionne, et qui maintenant ne marche même plus.

    La remise en question de son adhésion au RSG est donc directement liée à sa critique de l’argent…

    Oui. L’argent n’est que la représentation d’un processus transformant le travail en capital. Le marxisme visait à libérer le travail de l’emprise du capital. Mais pour Gorz, travail et capital, c’est la même chose : ce qui nourrit le capital, c’est le travail. Et comme le travail diminue, le système s’autodétruit. Il faut donc réfléchir à sortir du système, plutôt que de le « transformer » et créer des « niches » comme le revenu de base. Car cette méthode n’ouvre aucune perspective d’émancipation sociale véritable.

    Dans ses derniers écrits, tel l’article « Penser l’exode de la société du travail et de la marchandise » (2007), Gorz affirme même que le RSG ne doit pas constituer un « transfert », c’est-à-dire une simple redistribution d’argent en faveur des plus démunis, à l’intérieur d’une société toujours basée sur le travail salarié, car on risquerait ainsi de renforcer le capitalisme en crise.

    #André_Gorz #Anselm_Jappe #critique_de_la_valeur #wertkritik #interview #capitalisme #argent #RSG #revenu_garanti #revenu_universel #revenu_de_base (revenu de tout… revenu de rien)

  • Pierre Souyri, La généralisation de l’automation, 1979 chez @tranbert
    https://sniadecki.wordpress.com/2017/06/04/souyri-automation

    La généralisation de l’automation, c’est-à-dire sa mise en œuvre aussi bien dans le Département I que dans le Département II, dans les bureaux aussi bien que dans les ateliers, ne constitue pas seulement un nouveau pas en avant dans l’augmentation de la productivité du travail dont Marx disait qu’elle était une tendance nécessaire du développement du Capital. Elle est la réalisation de cette tendance jusqu’au point où intervient, dans le développement historique du mode de production capitaliste, une mutation qualitative qui inaugure la dissolution de ce mode de production.

    J’ai pas encore tout lu mais j’ai l’impression que ça rejoint certaines bases de la critique de la valeur, en parlant de l’automatisation croissante et du capitalisme qui scie sa branche. Non, @ktche ?

    #capitalisme #automatisation #automation #critique_techno #critique_de_la_valeur #wertkritik #Marx #Pierre_Souyri #surnuméraires

    • Effectivement, il y a dans ce texte des descriptions assez claires des effets de l’automation sur la contraction de la masse de valeur produite et donc sur l’impossibilité de la synthèse sociale capitaliste sur ses propres bases, avec notamment la multiplication des surnuméraires.
      Avec un regard rétrospectif, il est facile de voir aussi sa limite : même s’il est indiqué que l’automation n’est pas simplement le prolongement du machinisme industriel, le contenu même de cette automation n’y est pas analysé, sauf en terme de contrôle cybernétique de la production, et donc ses conséquences sur la dynamique capitaliste sont mal cernées. Car l’automation depuis 40 ans, c’est le déploiement des techniques numériques, de l’informatique, bien au-delà du grand ordinateur du département planification des entreprises et des administrations. C’est dans des usages bien plus larges que se trouve le gisement de productivité exploité pour éjecter le capital variable.
      Ces techniques sont en effet celles qui ont permis l’explosion de la production de marchandise d’ordre 2 (dettes, titres financiers, produits dérivés), à la fois comme bases d’un appareil productif spécifique mais aussi comme porteuses d’espoirs ici et maintenant d’une survaleur hypothétique dans le futur. Ce capital fictif a maintenu la dynamique du capital, non pas par la valorisation de la valeur mais par sa simulation. Il n’en reste pas moins que le zombie du capitalisme « renversé » continue de se trainer en démultipliant le potentiel de crise et que la fin du rapport social capitaliste ne peut pas être la seule conséquence de la « mission historique » du capitalisme lui-même

    • Autre chose en passant : si l’artisanat au début de la révolution industrielle, puis les métiers au moment de l’automation généralisée sont les perdants de l’augmentation de productivité consubstantielle à la dynamique du capital, c’est bien que les uns et les autres se battent sur la même terrain de la production marchande. Si leurs moyens limités se trouvent balayés par la concurrence industrielle et automatisée, ce n’est pas seulement parce que le contenu de leurs activités seraient désuètes, mais avant tout parce qu’ils produisent formellement la même chose que les concurrents qui les dominent : des marchandises.

  • Qu’est-ce que le « capitalisme » ? Introduction à la critique de la valeur avec Anselm Jappe [vidéo, Bibliothèque associative de Malakoff, mars 2017]
    http://www.palim-psao.fr/2017/06/qu-est-ce-que-le-capitalisme-introduction-a-la-critique-de-la-valeur-avec

    A la BAM - Bibliothèque associative de Malakoff, mars 2017

    Le 11 mars 2017 à la BAM, le philosophe Anselm Jappe nous introduisait à la théorie de la critique de la valeur, une lecture du Capital de Marx radicalement distincte des approches tronquées classiques.

    https://vimeo.com/211802251

    https://vimeo.com/213580595

    https://vimeo.com/214896767

    #capitalisme #Marx #critique_de_la_valeur #wertkritik #Histoire #vulgarisation #BAM #Malakoff #travail #marchandise #finance #crédit #automatisation #Anselm_Jappe

  • « La course à la productivité et la sape de la production de valeur », par Norbert Trenkle
    http://www.palim-psao.fr/2017/05/la-course-a-la-productivite-et-la-sape-de-la-production-de-valeur-par-nor

    Encore et toujours, quelques rappels de ce qu’est le capitalisme, le travail, la valeur.

    Pour le dire autrement : la valeur d’une marchandise n’est pas définie par le temps de travail individuel qu’un individu ou une certaine entreprise emploie pour sa fabrication, mais par le temps de travail socialement nécessaire , c’est-à-dire par le temps de travail qui correspond au niveau actuel de productivité de la société. Un travail n’est socialement valide que dans la mesure où il est dépensé à ce niveau.

    #critique_de_la_valeur #wertkritik #travail #capitalisme #Norbert_Trenkle

    • Il est ainsi démontré que le capitalisme, poussé par sa propre dynamique interne, doit, tôt ou tard, buter sur sa limite historique absolue. [...] Cependant, la nature de l’autocontradiction capitaliste veut également que les limites de la valorisation du capital ne soient pas figées, mais soient repoussées au cours de son déploiement historique, aussi longtemps que l’autocontradiction capitaliste parvient à compenser au total, à travers une expansion accélérée de la production de marchandises...

      Traduction : Nous allons droit dans le mur... mais le mur recule !

      Bah, toujours la même rengaine de la part de gens qui n’ont toujours pas compris que la consommation est un travail à part entière...

      #impasse

  • « Par-delà sionisme et antisionisme. Pour une critique globale de l’idéologie nationale-étatique moderne », par Benoit Bohy-Bunel
    http://www.palim-psao.fr/2017/04/par-dela-sionisme-et-antisionisme.pour-une-critique-globale-de-l-ideologi

    1.) Antisionismes modernes
    a) Deux critiques concurrentes du « sionisme » moderne
    b) Antisionisme et antisémitisme
    2.) Une critique structurelle des Etats-nations totalitaires modernes, par-delà « sionisme » acritique, et « antisionisme » fétichiste
    a) Le « sionisme » devenu « idéologie »
    b) L’idéologie chez Arendt
    c) Idéologie moderne et capitalisme
    d) Capitalisme et Etats-nations
    3.) L’antisionisme obsessionnel : une « critique » fétichiste et spectaculaire de l’Etat-nation moderne
    4.) Critiquer la forme nationale-étatique moderne pour défendre les individus qu’elle « représente », et qu’elle met ainsi en danger.
    5.) Toute dynamique guerrière ou meurtrière entretient le désastre
    6.) Un certain « antisionisme » fétichiste, confusionniste, et trop présent aujourd’hui
    7.) Une certaine « extrême gauche » cloisonnée qui s’inscrit dans une dynamique dangereuse
    8.) Lutter contre le nationalisme étatique
    9.) Ouvertures messianiques, non obsessionnelles, et non téléologiques
    10.) L’abrahamisme face aux Etats-nations modernes
    11.) Perspectives plurielles

    #Benoit_Bohy-Bunel #Hannah_Arendt #Arendt #antisémitisme #sionisme #antisionisme #capitalisme #anticapitalisme #philosophie #critique_de_la_valeur #wertkritik #État-Nation

  • Le capitalocène. Conférence filmée avec Armand Paris et Anselm Jappe
    http://www.palim-psao.fr/2016/07/le-capitalocene-conference-filmee-avec-armel-campagne-et-anselm-jappe.htm

    Avec un rappel historique de la révolution industrielle pour commencer.

    Le capitalocène. La dynamique environnementale du capitalisme et son histoire

    Conférence filmée avec Armand Paris et Anselm Jappe au Lieu-dit le 8 juin 2016.

    Nous sommes entrés dans « l’Anthropocène », nous serions collectivement, en tant qu’espèce humaine, responsables du dérèglement climatique, d’une extinction massive des espèces, d’une déforestation tropicale et d’une destruction des environnements sans précédents, d’une pollution et d’une érosion historiquement inédites. Peut-on vraiment incriminer un Anthropos indifférencié, une espèce complète, et en appeler à un « bon Anthropocène » techno-scientifique et à un capitalisme « vert » ? Et s’il s’agissait plutôt, comme l’affirment Andreas Malm, Jason Moore, John Bellamy Foster et des auteurs issus du courant dit de « critique de la valeur », d’un Capitalocène, d’une dynamique socio-historiquement spécifique aux conséquences écologiques également spécifiques, celle du capitalisme, et appelant donc à une sortie conjointe de « l’Anthropocène » et du capitalisme ? C’est cette hypothèse que développeront Armand Paris et Anselm Jappe.

    https://www.youtube.com/watch?v=xWRhgBWlmSQ

    #histoire #anthropocène (non) VS #capitalocène (oui) #révolution_industrielle #luddisme #luddites #capitalisme #critique_de_la_valeur #Anselm_Jappe

  • « Le "côté obscur" de la valeur et le don », par Anselm Jappe, revue du MAUSS, 2009
    http://www.palim-psao.fr/article-le-cote-obscur-de-la-valeur-et-le-don-par-anselm-jappe-55452605.h

    Un article de 2009 d’Anselm Jappe dans la revue du MAUSS tentant de connecter la théorie du don et la critique de la valeur.
    Aussi publié sur le site du Cairn :
    http://www.cairn.info/revue-du-mauss-2009-2-page-96.htm

    J’ai publié en 2003 un livre, intitulé Les Aventures de la marchandise, qui apparemment ne serait pas « marxiste » – en effet, il s’est attiré les foudres de différents tenants de ce qui passe actuellement pour marxisme – mais qui développe les conséquences de certaines catégories de Marx. Je n’y ai pas mêlé trop d’autres apports théoriques ; mais vers la fin, j’ai pu relever qu’on trouve chez Polanyi, chez Mauss et chez les penseurs du don des observations qui vont dans le même sens que la critique marxienne telle que je l’avais reconstruite. Ainsi j’ai suggéré que ces penseurs non marxistes serraient peut-être plus proches de l’héritage de Marx que la majeure partie de ce qui s’appelle aujourd’hui « marxisme » [Jappe 2003, p. 246-250]

    Dans ce qui suit, il ne s’agit pas d’affirmer que le paradigme du don et la pensée de Marx coïncident point par point, mais qu’une certaine relecture de Marx, celle qui est faite par la « critique de la valeur », permet de tirer des conclusions qui recoupent partiellement celles de la théorie du don.

    #critique_de_la_valeur #wertkritik #don #théorie_du_don #MAUSS #Anselm_Jappe #économie #philosophie #anthropologie #capitalisme

  • Anselm Jappe : « Michéa compte parmi les figures du “populisme transversal” »
    http://www.palim-psao.fr/2017/01/anselm-jappe-michea-compte-parmi-les-figures-du-populisme-transversal-le-

    Rapide tribune de critique de Michéa par Anselm Jappe la semaine dernière, mais au passage en prenant cet excuse pour faire passer un peu de critique de la valeur dans Le Monde, ai-je l’impression…

    Michéa, qui ne dispose d’aucune position de pouvoir dans les institutions du savoir ou dans les médias et qui n’est appuyé par aucune organisation ou mouvement structuré, vient des marges du champ du débat en France. Il a cependant réussi à susciter des débats souvent passionnés, et très polarisés, autour de ses idées. Il ne doit cet écho qu’à la qualité intrinsèque de ses thèses : proposées avec une écriture claire et simple, mais riches de détails et de développements souvent éclairants, elles cueillent des aspects du présent qui semblent avoir échappé à presque tous les autres participants au débat. Malheureusement, il doit aussi son succès croissant au fait de compter parmi les figures tutélaires du nouveau « populisme transversal » et de s’y prêter de plus en plus volontairement.

    #Anselm_Jappe #Jean-Claude_Michéa #critique_de_la_valeur #wertkritik #populisme

  • The treadmill effect of capitalism : Karl Marx, Moishe Postone et la dynamique immanente au capitalisme dans sa détermination initiale [Dossier et schémas]
    http://www.palim-psao.fr/2017/01/the-treadmill-effect-of-capitalism-la-dynamique-immanente-au-capitalisme-

    La norme sociale temporelle de la productivité en un temps (t), apparaît en face de chaque producteur particulier comme une dictature absolue, qui prend ici un caractère anonyme. Il n’y a pas là, à ce niveau, un contremaître qui dit que tu dois faire 40 mètres de toile en une heure. C’est, si on ne fait pas 40 mètres en une heure que l’on est éliminé par la concurrence, parce que la cristallisation de la valeur dans nos 20 mètres de toile que nous aurons seulement réussi à fabriquer en une heure, sera la moitié de la valeur d’une heure, si par exemple le nouveau standard de productivité social est de fabriquer 40 mètres de toile en une heure.

    #critique_de_la_valeur #wertkritik #Moishe_Postone #Marx #économie #productivité #schémas

  • Discussion autour de « Libérons-nous du travail. En partant du printemps 2016 », avec des membres du Comité érotique révolutionnaire [5 janvier, Paris, ENS] - Critique de la valeur-dissociation. Repenser une théorie critique du capitalisme
    http://www.palim-psao.fr/2017/01/discussion-autour-de-liberons-nous-du-travail.en-partant-du-printemps-201


    Discussion autour de Libérons-nous du travail. En partant du printemps 2016 avec des membres du Comité Erotique Révolutionnaire - 5 janvier 2017, Paris.

    Le mouvement d’opposition au projet de #loi-travail du Printemps 2016, s’il n’a pas vaincu, donna lieu à une série de décalages vis-à-vis des formes habituelles de contestation. S’il s’agissait évidemment de se battre contre une loi rétrograde, ce que l’on a pu sentir au sein des cortèges, des occupations ou des blocages, c’est surtout une colère grandissante vis-à-vis de ce monde et son travail. Le « travail », pourtant affirmé comme l’horizon indépassable de notre temps, n’y a pas moins été critiqué comme une souffrance intolérable, comme toujours plus précaire, et en aucun cas désirable. Il s’agit précisément d’un approfondissement théorique de cette critique dans ce texte du #Comité_érotique_révolutionnaire

    5/01/2017 - Salle Weil - ENS, 45 Rue d’Ulm - 19h30
    http://www.palim-psao.fr/article-groupe-krisis-manifeste-contre-le-travail-en-integralite-sous-for
    http://www.krisis.org/2004/critique-du-travail-et-emancipation-sociale
    http://www.palim-psao.fr/2016/12/projection-debat-autour-du-travail-et-sa-crise-trepalium-11-octobre-pres-
    #Krisis #Wertkritik #manifeste_contre_le_travail #critique_de_la_valeur
    http://sd-1.archive-host.com/membres/up/4519779941507678/manifeste_contre_le_travail-brochure.pdf

    • Contre La loi travail et son monde Présentation/Rencontre
      Discussion autour du livre de Davide Gallo Lassere publié aux éditions Eterotopia

      Café librairie Michèle Firk
      9 rue françois debergue 93100 Montreuil

      Samedi 14 janvier 2017 / 19:30 - 23:00

      http://www.michelefirk.org/?oaq%5Buid%5D=45411963

      « Onze ans après les émeutes des banlieues, dix ans après la lutte contre le CPE, six ans après les protestations contre la réforme des retraites, l’ensemble du territoire français est finalement réinvesti par une vague de contestation politique qui libère l’atmosphère de toutes les passions tristes qui ont pourri nos existences pendant cette année terrible qui a été le 2015. » L’ouvrage : Après une année marquée par les tueries de janvier et de novembre et par l’imposition de l’état d’urgence, la mobilisation contre la Loi Travail du printemps 2016, avec ses blocages de lycées et d’universités, ses cortèges de manifestants, ses Nuits debout et ses grèves syndicales, change le climat politique. Cet ouvrage parcourt les moments topiques qui ont scandé la mobilisation, en montrant comme le « long mars français » puise ses racines dans une histoire récente qui le précède et qui le dépasse. Les événements du printemps 2016 doivent ainsi être situés dans une perspective transnationale qui va de 1968 jusqu’aux luttes globales de 2011, en passant par le déclenchement de la crise en 2007-2008. Cette approche permet à l’auteur d’élaborer une vision d’ensemble de la crise en cours et des protestations qui l’ont accompagnée en mettant en lumière l’articulation entre le plan national français et celui de la gouvernance européenne. Les réformes néolibérales opérées par les gouvernements socialistes entrent en effet en forte résonance avec les normes en vigueur dans les différents contextes nationaux, même si les formes d’opposition et de résistance mises en place reflètent les spécificités françaises. Attentif à la composition subjective de la contestation, l’essai avance enfin une proposition passible d’alimenter le débat politique dans les mois à venir : la socialisation du revenu et son lien avec les luttes antiraciales

      .

  • « Dénaturaliser la valeur avec Marx. Critique brève de l’intention générale de certains rouges-bruns : critique du mythe de l’âge d’or », par Benoit Bohy-Bunel
    http://www.palim-psao.fr/2016/12/denaturaliser-la-valeur-avec-marx.critique-breve-de-l-intention-generale-

    Dénaturaliser la valeur avec Marx
    Critique brève de l’intention générale de certains rouges-bruns : critique du mythe de l’âge d’or

    Dénaturaliser la valeur

    Les enjeux critiques de la dénaturalisation des catégories capitalistes
    La socialité des activités productives dans les sociétés précapitalistes n’est pas la socialité du travail dans les sociétés capitalistes
    Tentative d’explication de notre tendance à naturaliser la structure marchande, et critique de cette tendance
    Un autre argument décisif pour dénaturaliser les catégories capitalistes
    Les enjeux pratiques de cette dénaturalisation des catégories pour la lutte anticapitaliste

    #critique_de_la_valeur #wertkritik #Marx #capitalisme #rouges-bruns #âge_d'or

  • La discipline du temps. L’application de la mesure temporelle au procès productif et la discipline du travail (XVIIIe-XXe siècles) [Séminaire Anselm Jappe, séance du 5 décembre]
    http://www.palim-psao.fr/2016/12/l-application-de-la-mesure-temporelle-au-proces-productif-et-la-disciplin

    Il s’agit de la séance du 5 décembre 2016 du séminaire d’Anselm Jappe, qui traite du thème indiqué, du taylorisme (avec ses grands admirateurs que seront Gramsci et Lénine) et des cultures temporelles capitaliste et prémoderne.

    Parmi de nombreux matériaux, que nous ne pouvons résumer ici, on trouvera notamment un ensemble de remarques critiques des vues intéressantes mais souvent trop limitées de Edward P. Thompson dans son Temps, discipline du travail et capitalisme industriel, qui naturalise le travail et n’a pas vraiment de recul critique vis-à-vis de la proto-industrie déjà capitaliste, qu’il idéalise. Thompson se centre sur une critique assez limitée du temps abstrait et de la transition de l’ancienne culture temporelle à la nouvelle, au travers de l’opposition entre la mesure du temps « orienté par la tâche » (task-oriented) et celle évaluée, dans le factory system, en unité de temps (timed labour).

    Dans « Américanisme et fordisme » (Cahiers de prison 22), Antonio Gramsci, marxiste traditionnel forgeant les bases d’un anticapitalisme tronqué glissant vers des parallèles avec les catégories d’extrême-droite de « capital rapace » etc. (depuis longtemps, l’ultra-Droite en Italie et ailleurs fait référence positivement à Gramsci), passé par ailleurs des conseils ouvriers au parti communiste aux ordres de Moscou, fait également l’éloge du travail et de la disciplinarisation du matériel humain (lutte contre alcoolisme, le libertinage, les oisifs parasites, l’élimination de ceux qui ne voudront pas se soumettre, etc.) sur la chaîne de montage taylorisé, pour le bien de la production. La chaîne taylorisée libérant évidemment le travailleur pour Gramsci... comme bien sûr pour le marxisme traditionnel et ses expériences historiques de capitalisme d’Etat. Trotski voulait quant à lui organiser des "armées de travail", à l’image du culte du travail que l’on retrouve également chez certains anarchistes (voir aussi l’anecdote sur Durruti à propos de la mise au travail des Gitans), les conseillistes et dans l’ensemble du mouvement ouvrier qui voulait lever, comme dans le procès de travail capitaliste, tous les obstacles au développement des forces productives naturalisées comme extérieures à la synthèse sociale capitaliste.

    #Anselm_Jappe #temps #travail #critique_du_travail #capitalisme #Histoire #critique_de_la_valeur #Gramsci

  • Parution de « Libérons-nous du travail », le manifeste du Comité érotique révolutionnaire (éditions Divergences)
    http://www.palim-psao.fr/2016/12/parution-de-liberons-nous-du-travail-le-manifeste-du-comite-erotique-revo

    Lors du printemps dernier, le mouvement social contre la loi El Khomri a soulevé nombre de débats sur la notion du travail, ainsi que de sa critique la plus radicale. Mais qu’est que le travail dans notre société ? Quel est son rôle et surtout comment permet-il au capitalisme de se maintenir ? Le comité érotique révolutionnaire propose une ébauche de réponse, rédigé dans un style accessible et précis, nous vous conseillons vivement de vous le procurer !

    Libérons-nous du travail ne sera disponible en librairie qu’au mois d’avril 2017. En attendant, nous faisons une première diffusion dans les milieux militants. Il sera présent dans les prochains jours dans un certain nombre de lieux (librairies militantes, espaces occupés...) un peu partout en France. On publiera dans peu de temps une liste des lieux où se le procurer. Il est aussi possible de nous faire des commandes groupées du livre (5 exemplaires ou plus) soit via cette page soit sur le mail : editions.divergences@laposte.net

    #livre #travail #critique_du_travail #critique_de_la_valeur #wertkritik #Comité_érotique_révolutionnaire

    • Et alors on vie comment après ? Il ne faut pas rêver l’homme/femme a besoin d’une activité utile au delà du fait qu’il doit gagner sa vie ! Il/elle peux aimer son métier, sa vie même si il n’a pas vraiment choisi cela au départ, et que proposez vous à la place ?. C’est bien beau ces gens "soit disant « anarchistes » ou autre qui nous propose un « salaire minimum a vie » (RSA est déjà un salaire minimum a vie), tout comme les politiciens d’ailleurs qui voudraient bien voir vivre le peuple vivre avec « trois francs six sous ». Le travail en lui même n’est pas le problème, mais ce sont ceux qui dominent décideurs patrons, banquiers qui peuvent décider de votre vie avec « l’ esclavage dans le travail ». Ils décident de dévaluer le travail en salaire, les diplômes obtenus n’ayant plus la cote Non nous sommes fait pour travailler (ou avoir son jardin, ces bêtes) et être rémunérer en fonction de nos qualités, dureté du travail, je ne comprends pas du tout cette notion de « vie sans travail » si ce n’est que c’est une création contre le salariat déjà mis a mal par ces mêmes décideurs politiques.

    • Le travail est une spécificité du mode de vie capitaliste, aucun rapport avec le fait d’avoir une ou plusieurs activités, et donc sa critique n’a aucun rapport avec l’apologie de la paresse (même si c’est bien aussi dans une certaine mesure).

      Tu devrais prendre un peu de temps pour parcourir Palim Psao, il y a quantité d’articles (plus ou moins complexes ou vulgarisés suivant les cas) qui expliquent cette distinction (mais aussi un certain nombre de conversations ici sur seenthis en suivant les tags critique de la valeur, wertkritik, critique du travail…).

      La critique de quelques « grands méchants », et la mise en valeur du salariat est une critique du point de vue du Travail, qui aménage les choses, qui ne changent rien au mode de vie globale, au productivisme. Au mieux ça fait un capitalisme d’État ou un capitalisme « autogéré ».

      Si tu préfères l’audio à la lecture il y a cette vulgarisation pas mal du tout :
      https://seenthis.net/messages/506283

    • Ok je vais tenter d’y voir clair, car je crains que certains profitent de ce salaire minimum a vie pour renforcer le NAIRU ou créer des bantoustan de « travailleurs » ou esclaves modernes corvéables à merci .....

    • L’abolition de la valeur, écrit Moishe Postone, Temps, travail et domination sociale ne permettrait pas seulement de se délivrer de l’astreinte à la production pour la production, de donner au travail une structure différente et d’instaurer « une relation nouvelle du travail aux autres domaines de la vie » ; elle permettrait aussi d’acquérir « un plus haut degré de maîtrise, par les hommes [et les femmes] de leurs propres vies et une relation à l’environnement naturel plus consciente et maîtrisée »...
      L’écologie politique permet donc de mener une critique radicale de la richesse, des besoins et du travail, et de renouveler ainsi ce qu’il y a lieu d’entendre par « valeur d’usage »...
      On parvient ainsi à une conception anticonsumériste et antiproductiviste, où la technologie et les « forces productives » sont au centre de la critique.

      Fabrice Flipo : Moishe Postone, un marxisme antiproductiviste
      Radicalité 20 penseurs vraiment critiques Edition L’échappée

      Fabrice Flipo est maître de conférence en philosophie , contributeur régulier à la Revue du MAUSS et à Contre-Temps , auteur notamment de La décroissance : dix questions pour comprendre et débattre
      @rastapopoulos @aude_v @elihanah @vanderling

    • merci @marielle je vais me pencher un peu plus sur
      #Moishe_Postone ( d’autant plus que j’ai ce bouquin de l’échappée ) voici 2 liens de Contretemps à propos de
      Temps, travail, domination sociale… et destruction écologique. Retour sur Moishe Postone.
      http://www.contretemps.eu/postone-capital-nature
      http://www.contretemps.eu/lactualite-theorie-valeur-marx-propos-moishe-postone-temps-travail-domin
      à propos de Radicalité, 20 penseurs vraiment critiques selon les #éditions_l'échappée

      La liste ressemble un peu à un inventaire à la Prévert : Gunther Anders, Zygmunt Bauman, Cornelius Castoriadis, Bernard Charbonneau, Dany-Robert Dufour, Jacques Ellul, Ivan Illich, Christopher Lasch, Herbert Marcuse, Michela Marzano (députée du Parti démocrate italien !!!), Jean-Claude Michéa, Lewis Mumford, Georges Orwell, François Partant, Pier Paolo Pasolini, Moishe Postone, Richard Sennet, Lucien Sfez, Vandana Shiva, Simone Weil. Si l’on veut absolument trouver un point commun (très schématique) entre la majorité de ces intellectuels, ce serait leur sympathie pour l’écologie et leur critique de la société industrielle et de la technocratie – ce qui n’entraîne pas forcément une critique des fondements réels du capitalisme ni la volonté de s’y attaquer de façon « radicale »... On notera aussi que :

      – la majorité de ces auteurs sont des philosophes (discipline où l’on peut affirmer beaucoup de choses sans avoir à s’appuyer sur l’histoire et la politique concrètes) ;

      – quatre d’entre eux (Ellul, Charbonneau, Illich et Lasch) appartiennent à une mouvance chrétienne généralement modérée sur le plan politique. Ellul fut à la fois un théologien protestant et l’animateur d’une paroisse ; quant à Illich, il était prêtre de l’Eglise catholique, il est vrai proche des « pauvres » et non de sa hiérarchie ! Mais les fonctions ecclésiastiques prédisposent rarement à la « radicalité ». Ellul et Charbonneau appartenaient tous deux au courant personnaliste chrétien dont Emmanuel Mounier, le représentant le plus connu, et plusieurs de ses disciples, fréquentèrent l’Ecole des cadres d’Uriage sous... Pétain. C. Lasch fit profil bas sur les conséquences politiques de ses convictions religieuses mais il est reconnu, surtout depuis sa mort, comme l’un des maîtres à penser des conservateurs anglo-saxons. On ne s’étonnera pas que ce quatuor de croyants soient des adversaires de la Raison et de la critique matérialiste antireligieuse inaugurée par les Lumières ;

      – le seul auteur qui ait une activité politique traditionnelle actuellement (Michela Marzano) représente au Parlement un parti du centre gauche, qui n’a jamais été ni « radical » ni « vraiment critique » vis-à-vis du capitalisme et n’est même pas un parti réformiste combatif ;

      – et enfin que Zygmunt Bauman, fut commissaire politique, major dans le Corps de sécurité intérieure (les renseignements militaires) et membre du Parti polonais stalinien de 1944 à 1968 avant d’être chassé de Pologne à la suite d’une campagne menée par le Parti « communiste » contre les Juifs. Un tel long parcours au sein de l’appareil militaire puis politique d’un Etat totalitaire n’est pas vraiment un témoignage de « radicalité »....

      Bref sur ces vingt prétendus penseurs de la « radicalité », un tiers ont vraiment mouillé leur chemise à un moment ou un autre de leur existence (même si certains se sont bien assagis par la suite), voire ont risqué leur vie ou la prison pour leurs idées. Les deux autres tiers sont formés de braves universitaires dont la « radicalité » n’a jamais pris le chemin d’une pratique concrète anticapitaliste... Il ne s’agit pas de le leur reprocher (tout le monde n’a pas le goût à militer aux côtés des exploités) mais je vois mal comment une perspective libertaire « vraiment critique » pourrait s’élaborer seulement dans les facs ou les cénacles intellectuels, en dehors de toute participation à des luttes de masse.

      source : http://www.mondialisme.org/spip.php?article1990

      (Ajout du 22/12/2013 : D’ailleurs, manque de pot pour les libertaires de l’Echappée, #Olivier_Rey, auteur de l’article consacré à #Pasolini dans leur livre, a accordé une interview à la revue Conférence sur « l’usage social des sciences » dont le texte a été reproduit (probablement avec son autorisation) dans Krisis n° 39 de septembre 2013, la revue du fasciste mondain #Alain_de_Benoist. Signalons au passage que Rey est aussi l’auteur dans Etudes, la revue des jésuites, d’un article au titre évocateur : « L’homme originaire ne descend pas du singe »... Il a également donné une petite conférence à Notre-Dame-de-Paris, en compagnie d’un théologien pour gloser sur la « querelle du genre » (« Homme-femme : heureuse différence ou guerre des sexes ? », conférence que l’on peut voir et écouter sur la chaîne catholique KTO :

      http://leblogjeancalvin.hautetfort.com/tag/olivier+rey
      http://www.paris.catholique.fr/Texte-des-Conferences-de-Careme,15767.html

      Décidément les amis de l’Echappée nous réservent bien des surprises !...)
      https://youtu.be/JSmRVNBCAiM

      Cette maison d’édition officiellement libertaire a donc pondu un communiqué pour appeler à la « vigilance », communiqué sidérant par son absence de contenu politique. En effet le problème résiderait simplement, selon l’Echappée, dans une petite erreur de casting (on n’a pas vérifié sur Google, quelqu’un de fiable nous l’a recommandé, et autres excuses d’amateur)mais pas dans le choix stupéfiant de #Jean-Claude_Michéa comme auteur « vraiment critique » et « radical ».

  • A propos du « Nouveau FN. Les vieux habits du populisme » de Grégoire Kauffmann
    http://www.palim-psao.fr/2016/11/a-propos-du-nouveau-fn.les-vieux-habits-du-populisme-de-gregoire-kauffman

    Depuis 2011, l’anticapitalisme tronqué de la gauche n’a voulu voir dans la nouvelle orientation antilibérale du FN qu’un leurre, et n’a pas du tout pris au sérieux le problème de ce nouveau creuset où viennent fusionner de nombreux contenus idéologiques de la « gauche de la gauche », c’est-à-dire pour parler clairement, son anticapitalisme tronqué. A gauche, toutes les positions ont été de dire qu’il n’y avait là que l’éternel retour du même, que notre contexte du début de XXIe siècle n’était que le retour des années 1930, autrement dit, on n’a fait que plaquer le vieil antifascisme sur ce « nouveau FN », et selon l’auteur, c’est en partie anachronique.

    […]

    Comme on l’a vu, l’auteur n’est pas un adversaire de la thèse sur les « vieux habits ». Il semble dire seulement qu’il ne faut pas se tromper de « vieux habits ».

    Ce sont moins ceux des ligues fascistes des années 1930, qu’un patchwork d’autres vieux habits tirés :

    – du social-chauvinisme de gauche prémarxiste,
    – du boulangisme,
    – de thèmes maurrassiens,
    – du « nationalisme révolutionnaire » d’Ordre nouveau/GUD,
    – du différentialisme culturel issu de la Nouvelle extrême-droite d’Alain de Benoist
    – des thèmes de Mégret sur l’ « islamisation ».
    – des thèses « grand remplacistes » déjà développées par Drumont et Barrès

    Le livre a cependant tous les défauts des réflexions d’un historien coupé de toute réflexion théorique sur son objet et sur le contexte-forme (la totalité sociale sous-jacente) où existe celui-ci, c’est-à-dire sur la formation sociale capitaliste qu’il nous faut toujours comprendre comme une contradiction en mouvement.

    #FN #Front_National #Grégoire_Kauffmann #histoire #politique #anticapitalisme #critique_de_la_valeur

  • « La critique radicale du travail, et son incompatibilité structurelle avec le principe spectaculaire », par Benoit Bohy-Bunel
    http://www.palim-psao.fr/2016/10/la-critique-radicale-du-travail-et-son-incompatibilite-structurelle-avec-

    Nouvel article tentant d’expliquer par trop compliqué je trouve…

    la marchandise est, d’une part, valeur d’usage, concrète, elle possède, comme chose matérielle, une utilité concrète dans la vie de tous les jours, et elle est, d’autre part, valeur, abstraite, elle contient, de façon idéale, non matérielle, la substance commune des marchandises qui les rend commensurables, et, de là, échangeables entre elles. Une telle dualité dans la façon d’envisager les produits du travail implique une autre dualité, concernant le travail lui-même : la marchandise comme valeur d’usage est produite par du travail concret, par du travail particulier et individuel, renvoyant à une activité qualitative déterminée, avec ses gestes et ses tâches spécifiques, et le fait que la marchandise possède une « valeur », au sens économique, dépend de la faculté du travail à être rendu abstrait, à devenir une pure durée quantitativement déterminée, dépourvue de toute qualité et de toute spécificité ; on parlera de « temps de travail socialement nécessaire », ou de standard de productivité moyen, qui sera donc, comme norme idéale, à la source de la « valeur » des biens et services marchands. Il y a donc une opposition interne au travail producteur de marchandises lui-même, puisqu’il se dédouble en travail concret et en travail abstrait, opposition qui dérive de cette autre opposition primordiale : opposition entre valeur d’usage et « valeur » (économique) des marchandises.

    #critique_de_la_valeur #wertkritik #valeur #capitalisme #philosophie #économie #radicalisme

  • Une résidence étudiante hors du commun | AlterEco+ Alterecoplus
    http://www.alterecoplus.fr/une-residence-etudiante-commun/00012345
    http://www.alterecoplus.fr/sites/default/files/public/styles/for_social_networks/public/field/image/etudiante.jpg?itok=Ae7bOTK8

    « Cette réhabilitation représente un véritable renversement de la symbolique. A l’emprisonnement succède l’ouverture par le savoir », analyse Bernard Devert, le fondateur de l’association. Créée en 1985, Habitat et humanisme permet aux personnes et aux familles en difficulté d’accéder à des logements à prix très modérés, dans des quartiers plutôt privilégiés et de manière à favoriser une certaine mixité sociale. A la résidence Emmanuel-Mounier, les jeunes déboursent entre 250 euros par mois pour une chambre dans une colocation et 375 euros pour un T1, toutes charges comprises. Des prix inférieurs de 20 % à 30 % à ceux du parc privé pour étudiants à Lyon. En « échange », ils doivent effectuer deux heures de travail non rémunéré par semaine, soit auprès des convalescents - qui louent, quant à eux, leurs T1bis environ 450 euros -, soit dans une autre structure d’Habitat et humanisme.

    • Je suis dubitative sur les questions de « meilleur marché » contre travail non rémunéré.
      Au lieu de remettre la notion de travail/argent sur le tapis, on l’alimente en faisant croire que c’est une affaire pour le travailleur, dont le travail n’est ni reconnu, ni ne compte pour sa vie (assurances, retraites, SS, etc.).
      Il me semble qu’on est toujours dans l’infantilisation/esclavage, présenté sous un jour favorisant, pour les travailleurs évidemment.
      Je ne trouve pas que ce soit un renversement symbolique mais, au contraire, du travail forcé présenté avec de bons arguments marketing : financier pour celui qui le subit, humains pour le public.
      Entuber les gens sous des jolis mots et des concepts que les psychologues ont défriché pour que ça plaise au public c’est une grande avancée de nos pays...

    • Si on fait le calcul, 50 € pour 2 heures de travail, ce n’est pas trop mal rémunéré. Je m’interroge davantage sur la notion de « travail dissimulé » que l’on pourrait probablement appliquer à ce type de dispositifs. Pourquoi ne pas faire payer un loyer au prix du marché et rémunérer les locataires qui s’engagent dans l’activité demandée ?

    • C’est compliqué :-)
      – d’un côté on a l’approche libérale, la valorisation de prestations impersonnelles qui s’échangent via la monnaie, conformément à la loi du profit, et qui alimentent le système de protection sociale (cotisations, charges, etc..)
      – d’un autre côté, une approche plus alternative, plus basée sur le lien social, la proximité, le troc, le sentiment d’utilité, le communautarisme, voire potentiellement l’utilitarisme aussi..

      Qu’en pensent les promoteurs de la #critique_de_la_valeur ?

  • La faim du #travail #DATAGUEULE 62 - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=4n2tWyIuA8g


    Le problème n’est pas le #chômage, mais l’#organisation de la #répartition de la valeur !

    Le chômage va être l’un des thèmes de la campagne présidentielle à venir. Comme il l’était lors de la campagne précédente. Et pour celle d’avant. En fait, cela fait des décennies que le chômage augmente sans que rien ni personne ne parvienne à l’enrayer
    sur le long terme. Et si l’on sortait la tête du guidon pour chercher un peu de recul ? Cette augmentation progressive du chômage raconte surtout une modification en profondeur du marché de l’emploi qui a commencé il y a plus d’un siècle avec le Taylorisme, notamment. Nous approchons sans doute d’un point de bascule : celui où les employé/es ne seront plus nécessaires car les robots et l’intelligence artificielle seront devenus plus efficaces.
    Quel nouveaux mécanismes imaginer alors pour redistribuer les richesses et inventer un nouveau contrat social ?

    • @petit_ecran_de_fumee : sois rassuré : cela fait quelques années que je m’intéresse à cette thématique (enfin, sans trop me forcer non plus) et ce n’est toujours pas très clair dans ma tête. J’ai tenté de relire (sérieusement cette fois) le Capital mais j’ai pas mal butté sur des notions comme celle de la valeur d’échange par rapport à la valeur d’usage.
      Donc, comme ici, on va s’entre-aider en nous fournissant des liens vers des articles qu’on a du mal à lire soi-même (avec une bonne « intelligence » du contenu, j’entends), voici (peut-être) quelques textes fondateurs sur le site « palim-psao » site qui fait autorité en la matière.

      http://www.palim-psao.fr/tag/presentation%20de%20la%20critique%20de%20la%20valeur

      Anselm Jappe est assez abordable également. J’avais lu « Crédit à mort » et, en parcourant le Net, je viens de trouver une sorte d’exégèse de l’opus de Jappe par un certain Clément Homs auteur dans la revue « Variations »
      https://variations.revues.org/107
      où voici ce qu’il écrit :

      Le livre étant sous-titré « la décomposition du capitalisme et ses critiques », ces dernières sont vivement prises à parti dans les divers articles afin de dégager ce qui paraît valable chez elles et ce qui leur échappe pour saisir la réalité de la crise contemporaine du capitalisme. Car pour l’auteur, plusieurs de ces critiques ont trop longtemps pensé que le caractère capitaliste de la production apparaissait extérieurement au procès de travail, travail qui en lui-même d’après ces théorisations devait être complètement naturalisé en tant que créateur « en soi » de toute richesse et comme simple activité instrumentale, comme si le travail était en quelque sorte l’essence générique de l’homme captée extérieurement par le capital. Comme l’a montré Postone, le capitalisme est ainsi défini par le « marxisme ricardien » (selon l’expression de Hans-Georg Backhaus2) comme un mode de distribution critiqué « du point de vue du travail ». Autrement dit, le marxisme traditionnel a considéré la notion de travail mobilisée par Marx comme la forme transhistorique du métabolisme avec la nature alors que l’analyse que le Marx de la maturité fait du travail concerne le travail sous le capitalisme. Ces visions du « marxisme traditionnel » ont alors mis seulement au centre de leur réflexion la théorie de l’exploitation du surtravail et celle de l’appropriation privée du surproduit social par la classe capitaliste, proposant pour seule critique du capitalisme, un changement du mode de distribution de la valeur qui se voit de par la naturalisation de son contenu – le travail – complètement acceptée3. À propos des luttes contre les licenciements (comme pour les « récupérations » d’usine) ou des gens inquiets de perdre leur travail, Jappe estime ainsi, à rebours de la gauche, que leur colère « n’a rien d’émancipateur en tant que tel ». C’est que pour les thuriféraires du capitalisme comme pour sa critique marxiste (critique qui est restée immanente aux formes sociales capitalistes),

      4 Anselm Jappe, Les Aventures de la marchandise. Pour une nouvelle critique de la valeur, Denoël, 200 (...)

      « la marchandise, l’argent, et la valeur sont des choses qui ‘‘ vont de soi ’’ et qu’on trouve dans presque toutes les formes connues de vie sociale à partir de la Préhistoire. Les mettre en discussion semble aussi peu sensé que contester la force de gravitation. Une discussion n’est plus possible que pour ce qui regarde le capital et la plus-value, les investissements et les salaires, les prix et les classes, donc lorsqu’il s’agit de déterminer la distribution de ces catégories universelles qui règlent les échanges entre les hommes. C’est là le terrain où peuvent se manifester les différentes conceptions théoriques et sociales4 ».

      5 Groupe Krisis, Manifeste contre le travail, UGE, 10/18, 2001 (1999).

      3À l’inverse de ces visions, la critique de la valeur et du fétichisme de la marchandise soutient que le capitalisme doit être saisi par une analyse plus profonde, en tant que forme particulière et inédite de vie et de socialisation, comme forme radicalement différente de médiation sociale constituée par le travail sous le capitalisme, un travail qui n’a rien d’une essence sociale transhistorique (d’où le Manifeste contre le travail du groupe Krisis auquel Jappe a appartenu5). L’auteur égratigne ainsi à plusieurs reprises les théoriciens les plus connus de cette gauche radicale, altermondialiste ou marxiste. Negri, Badiou, Zizek ou l’Insurrection qui vient en prennent chacun à leur tour pour leur grade et le chapitre consacré à la violence politique est une mise en garde sans détour à Julien Coupat et ses amis :

      « si la guerre civile – la vraie – éclatait, il ne serait pas difficile d’imaginer qui seraient les premiers à se trouver réveillés en pleine nuit et collés au mur sans façon, tandis qu’on viole les femmes et qu’on tire sur les enfants… » (p. 90).

      6 « D’un côté note Postone, c’est un type de travail spécifique qui produit des biens particuliers po (...)
      7 Voir la critique que fait A. Jappe à A. Sohn-Rethel, dans sa préface au recueil d’articles de ce de (...)

      4Quelle est alors la spécificité de cette saisie des bases sociales de la production capitaliste dont Anselm Jappe se réclame ? Prenons seulement un angle précis. Dans la société déterminée par la marchandise, c’est-à-dire sous le capitalisme, le travail quel qu’il soit, a toujours une double face avait-il montré dans son livre précédent. À première vue, le travail semble être seulement concret, et détermine la face d’usage d’une marchandise. Mais il possède aussi une autre face de par sa situation, une face abstraite, qui dérive de la fonction socialement médiatisante que possède le travail6. C’est là un caractère social historiquement spécifique du travail sous le capitalisme. Cette face abstraite de tout travail (qui est appelée le « travail abstrait ») est comme un « objet fantomatique » (R. Kurz), c’est-à-dire invisible, mais constitue pour autant l’essence sociale de la société capitaliste-marchande car il y opère sa « synthèse sociale ». C’est cette face abstraite – socialement médiatisante – du travail qui va être le contenu de la valeur et donc du capital (de la valeur qui se valorise au travers d’un processus social de dépense tautologique du travail). Ce n’est pas l’objectivation de la dépense de travail en soi qui constitue la valeur. La valeur est plutôt l’objectivation de cette fonction sociale particulière du travail sous le capitalisme. La substance sociale de la valeur, qui est donc aussi l’essence déterminante de la société capitaliste, est donc le travail dans sa fonction historiquement déterminée d’activité socialement médiatisante. La valeur est alors forme temporellement déterminée de richesse sociale et de médiation sociale objectivée, propre à la seule formation sociale capitaliste où les rapports sociaux sont constitués pour la première fois par le travail. C’est alors le travail – et non pas la séparation entre l’acte d’usage et l’acte d’échange comme le pensait encore Alfred Sohn-Rethel7 – qui rend possible qu’une abstraction réelle conduise la société. Ici la valeur n’est plus une catégorie transhistorique comme dans sa compréhension par le « marxisme ricardien ». Avant même de critiquer la distribution de la valeur et la formation de la survaleur, une critique anticapitaliste doit saisir selon lui que derrière la valeur se cache déjà un rapport social de production particulier, que l’on doit comprendre comme un lien social objectivé, une forme de vie sociale historiquement inédite car propre à l’interdépendance sociale sous le capitalisme constituée par le travail. Critiquer ainsi le capitalisme au niveau de ses structures profondes, c’est donc d’abord critiquer cette forme sociale, la valeur.

      on pourra aussi télécharger le PDF pour lire tout ça peinard ...

      Lien vers « Crédit à mort »
      https://dl.dropboxusercontent.com/u/30351232/Anselm_Jappe_-_Cr-dit_-_mort.pdf

      Excuse-moi d’avoir été long (et peut-être ennuyeux) mais ce n’est pas un sujet facile à digérer ... :)

    • Après, on peut se branler la nouille avec le concept de valeur, peut être que c’est passionnant mais si ça ne permet plus de constater cette accumulation de pognon, je ne vois pas l’intérêt.

      Non seulement ça permet de constater une immense accumulation de richesses par une minorité de privilégiés mais aussi de dénoncer le fétichisme de la marchandise et, partant, le fétichisme du « travail » humain, lequel va intrinsèquement produire une plus-value socialement admise pour cette même marchandise (au sens large du terme, que ce soit un objet, un service, etc ...). Le « fétiche » dans notre cas est une valeur morale communément admise, une sorte de dogme religieux qu’on ne saurait remettre en cause. Pas de « marchandise » sans « travail » et inversement pas de" travail" sans « marchandise ». Il n’y a là aucune relation de cause à effet et c’est bien contre cette « pensée magique » que la « critique de la valeur » (#Wertkritik) s’est élevée. Si on brise ces deux idoles, on voit que le chômage fait aussi partie des fétiches de nos sociétés capitalistes.
      Dans d’autres communautés humaines, les produits de la chasse, de la pêche, de la cueillette ou de la récolte sont partagés entre tous leurs membres. Lorsqu’il y a abondance en un moment donné, on fait un un festin.
      D’autre part, pour rebondir sur cette idée de la robotisation ou mécanisation, même les plus perfectionnés des robots (ceux qui s’auto-réparent) ont besoin de matériaux issus de minerais qu’il faut aller extraire dans les profondeurs des mines et ensuite qu’il faut transformer. Le recyclage de l’existant pose trop de problèmes techniques pour pouvoir se substituer à l’extraction. Se posera fatalement tôt ou tard la question de l’épuisement des ressources. Sans compter celui de l’atteinte à l’environnement causé par l’exploitation minière, le transport du minerai et la transformation de celui-ci.
      #Se_branler_la_nouille, je serais plutôt pour si cela permet de mettre en commun nos « intelligences » (capacités à comprendre le monde, la société, l’environnement) pour #se_sortir_les_doigts_du_cul.
      Et non, je ne pense pas que mon intervention ni celle de @rastapopoulos étaient à charge contre @monolecte.

    • Le « fétiche » dans notre cas est une valeur morale communément admise, une sorte de dogme religieux qu’on ne saurait remettre en cause.

      J’ai oublié d’ajouter : « et où se jouent des rapports de dominations entre classes » ... And that’s a fuckin’ tangible problem
      Désolé si je m’absente du débat pour le week-end mais j’ai un autre problème concret à résoudre : empiler quelques stères de bois dans ma grange pour l’hiver. Mis à part un peu de transpiration, je ne vois pas ce que je pourrais lâcher d’autre.
      See you soon, seenthis people ...

    • Je ne vois pas la différence entre des richesses créées par le travail et celles créées par la mécanisation.

      Parce qu’il y a richesses et richesses. Deux siècles de socialisation dans le capitalisme (et certainement juste quelques décennies pour une portion non négligeable de l’humanité) nous ont bien appris à ne pas voir la différence, ou tout du moins à ne pas envisager que leur nécessaire distinction soit bien plus qu’un « branlage de nouille »

      Richesses peut désigner (et cela semble être le cas spontanément dans cette citation) des « biens », qu’ils soient matériels ou immatériels. Ils représentent une forme d’utilité pour ceux qui sont amener à les consommer. C’est la part « concrète » de ces richesses. Et dans ce cas, effectivement, que le « travail » nécessaire soit accompli par un travailleur ou une machine ne présente pas d’autres différences que le niveau de productivité concrète qui peut être atteint.

      Mais ceux qui produisent ces richesses n’ont que faire que la part concrète, à part le fait qu’ils doivent la présupposer. Son contenu n’est pas déterminant pour qu’un producteur décide d’engager sa production. Ce que le producteur vise, c’est l’autre face de la richesse, sa part abstraite, celle qui se traduit en quantité monétaire et qui définit leur rentabilité, seul critère décisif en dernier ressort. Et cette part abstraite, qui unifie toutes les richesses produites dans le capitalisme, c’est leur valeur : la valeur des marchandises comme dimension commune universelle. Et la valeur n’a pas d’autre contenu qu’un aspect bien particulier du travail sous le capitalisme, c’est-à-dire le fait que l’on unifie les activités productrices sous l’angle du temps que des êtres humains doivent y consacrer. Pourquoi alors seulement le temps de travail humain ? Parce que c’est par la répartition de ce temps que s’organise le lien social entre les travailleurs dans le capitalisme, de façon inconsciente et à la manière d’un automate alors même qu’ils en sont la source : il s’agit bien là des propriétés d’un fétiche.

      Ainsi, les richesses créées en régime capitalisme ne sont pas n’importe quelles richesses : il s’agit d’une « immense accumulation de marchandises » comme le constate empiriquement Marx dès les premières lignes du Capital, constat à partir duquel il va tirer toute sa réflexion sur la distinction bien comprise entre part concrète et part abstraite de ces marchandises et du travail qui les produit. L’interaction entre ces deux faces induit par ailleurs tout un tas de phénomènes, comme des nuisances que l’on dénonce, mais aussi des (fausses) évidences que nous prenons pour une réalité première et intangible (à commencer par le travail)

      Une dernière remarque : la distinction entre face concrète et face abstraite dans la marchandise et le travail qui la produit ne doit pas amener à faire la promotion d’un pôle qui serait émancipateur (le concret) contre l’autre qui serait aliénant (l’abstrait). Car le problème du capitalisme, c’est bien d’ériger ces deux pôles à la fois distincts mais indissociables dans tout ce que nous produisons et sur quoi nous appuyons la reproduction de la société capitaliste toute entière. Défendre le concret contre l’abstrait est une posture totalement intégrée au mode de production capitaliste et qui ne vise donc pas un au-delà de ce mode de synthèse sociale qui serait la dissolution de ce caractère bifide. Pire même, il peut parfois être la base d’une dichotomie opérée entre ceux qui seraient les représentants du concret (les « honnêtes travailleurs ») et les représentants de l’abstrait (les vampires inféodés à l’argent) dont l’Histoire montre bien le potentiel de barbarie.

    • Oui voilà, les richesses au sens matériel, les objets produits etc, cela ne correspond pas (dans le vocabulaire de Marx, des marxiens, etc), à la « valeur ». Pour très très résumer, la valeur est donnée par la quantité de travail humain incorporée à la marchandise. C’est cette valeur qui permet de tout comparer sur un pied d’égalité (pour le mode de pensée capitaliste) pour échanger et donc aboutir au mode de vie que l’on a actuellement.

      Les robots, l’informatique, etc, génèrent des objets ou des services, mais ne génèrent pas de nouvelle valeur mise en circulation dans la société ensuite.

      Et du coup pour la partie « concret » de ce branlage de mouche, c’est cela qui fait que la dette augmente indéfiniment (cf « La grande dévalorisation » de Lohoff/Trenkle [1]), et c’est cela qui fait que le capitalisme à tous les étages (et pas seulement tel ou tel « grand méchant » !) a un besoin permanent de trouver de nouveaux marchés, avec les conséquences que l’on connait…
      (C’est pas trop à la masse @ktche ? Tu peux compléter avec d’autres conséquences concrètes si tu veux… pour comprendre en quoi cela peut être utile de s’intéresser à la critique de la valeur.)

      La critique de la valeur est donc un « aiguillage » qui permet de ne pas se diriger vers de mauvaises critiques du capitalisme, et donc des mauvaises solutions. Ça ne donne pas LA solution, mais cela permet de faire le tri, un peu comme le dernier numéro de l’An 02 critiquait (pas forcément pour les mêmes raisons) une série d’alternatives qui restaient dans le cadre capitaliste/industriel et qui continuaient donc de poser plein de problèmes.

      En tout cas c’est comme cela que je le vois.

      [1] http://www.post-editions.fr/LA-GRANDE-DEVALORISATION.html

    • Par ailleurs pour reprendre l’interrogation du début, il y a sur PalimPsao quelques articles beaucoup plus simples à lire que celui cité plus haut. :)

      Par exemple celui là je le trouve plutôt bien fait :
      Qu’est-ce que la valeur ? Une introduction
      http://www.palim-psao.fr/article-35929096.html

      Marx a explicitement distingué valeur et richesse matérielle, et il a lié ces deux formes distinctes de richesse à la dualité du travail sous le capitalisme. La richesse matérielle est déterminée par la quantité de biens produite et elle dépend de nombreux facteurs, tels que le savoir, l’organisation sociale et les conditions naturelles, en plus du travail. La valeur, selon Marx, n’est constituée que par la dépense de temps de travail humain et elle est la forme dominante de richesse sous le capitalisme.

      Et du coup il y a bien une spécificité capitaliste, par rapport aux autres modes de vie (passés et quelques uns encore présents) :

      Même si la majorité des sociologues et des historiens bourgeois partent du point de vue qu’échanger fait partie de la nature humaine, l’échange de marchandises dans les sociétés prémodernes n’était pas le principe de socialisation. Là où il y avait de l’échange, il s’agissait d’un phénomène marginal. Les sociétés prémodernes étaient des sociétés basées sur l’économie de subsistance et disposaient de différentes formes de distribution des produits, comme par exemple des liens de dépendance, de pouvoir ou personnels. C’est une caractéristique des sociétés capitalistes que l’échange soit devenu le seul principe du « métabolisme de l’homme avec la nature ». Historiquement, l’échange est resté un phénomène marginal aussi longtemps que les gens disposaient de moyens propres, ou en commun, pour parvenir à la satisfaction de leurs besoins. C’est seulement la séparation violente entre l’homme et ses moyens de subsistance qui rendit possible le capitalisme et généralisa le principe de l’échange. C’est seulement dans le capital que s’accomplit la logique de l’échange.

    • Je ne vois pas la différence entre des richesses créées par le travail et celles créées par la mécanisation.

      dis-tu @aude_v

      il y en a une et majeur à mon sens, c’est que les machines ne sont plus au service des travailleurs.ses mais que ceux.lles-ci sont asservies à ces machines, à leur service 24/24.
      le blog http://www.palim-psao.fr est une référence incontournable pour comprendre ou du moins essayer de comprendre (selon ses moyens) ces problèmes.
      Un autre site s’y emploie (pas moins complexe) http://vosstanie.blogspot.fr/2016/10/division-du-travail-et-conscience-de.html

      Travail productif et travail improductif

      Ces derniers temps, la question de la conscience de classe a été posée de façon nouvelle, en connexion avec les concepts marxiens de travail productif et de travail improductif, et soumise ainsi à la discussion (1). Bien que Marx se soit longuement exprime au sujet de ce problème (2), soulevé par les physiocrates et les économistes classiques, il est aisé de résumer ce qu’il en pensait.
      Pour savoir ce qui distingue le premier du second, Marx interroge uniquement le mode de #production_capitaliste. « Dans son esprit borné, dit-il, le bourgeois confère un caractère absolu à la forme capitaliste de la production, la considérant donc comme la forme éternelle de la production. Il confond la question du travail productif, telle qu’elle se pose du point de vue du capital, avec la question de savoir quel travail est productif en général ou ce qu’est le travail productif en général. Et de jouer à ce propos les esprits forts en répondant que tout travail qui produit quelque chose, aboutit à un résultat quelconque, est eo ipso un travail productif »

      #paul_mattick #division_du_travail #conscience_de_classe

      Œuvre posthume de Paul Mattick (1904-1981), Marxisme, dernier refuge de la bourgeoisie ? fut la dernière expression de toute une vie de réflexion sur la #société_capitaliste et l’opposition révolutionnaire.
      Connu surtout comme théoricien des crises économiques et partisan des #conseils_ouvriers, Paul Mattickfut aussi un acteur engagé dans les événements révolutionnaires qui secouèrent l’Europe et les organisations du mouvement ouvrier au cours de la première moitié du XXe siècle. A l’âge de 14 ans, il adhéra à l’organisation de jeunesse du mouvement spartakiste. Elu au conseil ouvrier des apprentis chez Siemens, Paul Mattick participa à la Révolution allemande.
      Arrêté à plusieurs reprises, il manque d’être exécuté deux fois. Installé à Cologne à partir de 1923, il se lie avec les dadaïstes. En 1926 il décide d’émigrer aux Etats-Unis. L’ouvrage présent est organisé autour de deux grands thèmes. Poursuivant son travail de critique de l’économie capitaliste contemporaine (Marx et Keynes, les limites de l’économie mixte, Gallimard, rééd. 2011), Paul Mattick revient sur les contradictions inhérentes au mode de production capitaliste.
      S’ensuit un réquisitoire contre l’intégration du mouvement ouvrier qui, en adoptant les principes de la politique bourgeoise, a abandonné définitivement toute possibilité de dépassement du capitalisme. Un texte éclairant pour une période où la crise dévoile la nature instable et socialement dangereuse du capitalisme.

    • Quant à cet emballement, qu’il soit dû à un afflux de métaux précieux (qui sont les fétiches les plus évidents) ou à la colonisation ou à la mécanisation... c’est un emballement dont je ne vois pas trop la spécificité.

      Et pourtant, c’est bien à la spécificité de l’emballement en régime capitaliste qu’il faut s’intéresser, parce qu’il explique entre autres des phénomènes induits comme la colonisation ou la mécanisation telles que nous la connaissons depuis environ deux siècles.

      Cette spécificité, c’est justement l’interaction entre la face concrète et la face abstraite des produits et des activités réalisés dans un monde où la marchandise et le travail se sont généralisés. Cela n’induit pas seulement des effets dans la sphère « économique », mais aussi dans les modes de pensée qui s’appuient sur des catégories « naturalisées » alors même qu’elles sont le produit spécifique de l’histoire du capitalisme et de lui seul.

    • Euh et à part dire que tu ne comprends pas, est-ce qu’il y a un truc spécifique que tu n’as pas compris, par exemple dans mon commentaire ?
      https://seenthis.net/messages/530334#message533482

      Personnellement je n’y comprens pas grand chose en économie ou en philosophie donc c’est assez laborieux pour moi aussi, ça me demande pas mal de temps. Mais par exemple le seul lien que j’ai mis dans ce fil, l’as-tu lu ? Il n’est pas très long (si tu trouves 15-20min à un moment) et il me parait plutôt très clair dès le départ, avec la bière et le marteau :
      http://www.palim-psao.fr/article-35929096.html

      Pour garder cet exemple, comment échanger un marteau contre une bouteille de bière ? Bière et marteau sont deux objets totalement différents qui ne servent pas à satisfaire le même besoin. Leur différence peut être d’importance pour celui qui veut boire une bière ou celui qui veut planter un clou dans un mur. Mais pour l’échange, en tant qu’opération logique, leur utilité concrète n’est pas pertinente. Dans l’acte d’échange, il s’agit d’échanger des choses égales ou des équivalents. Si ce n’était pas le cas, on échangerait sans hésiter un morceau de beurre contre une voiture. Mais tout enfant sait qu’une voiture a plus de valeur. Manifestement ce n’est donc pas l’attribut qualitatif d’une marchandise (sa nature concrète ou sensible) qui rend l’échange possible. Bière, marteau et voiture doivent donc posséder quelque chose qui les rend semblables et ainsi comparables.

      => C’est la valeur. Et celle-ci n’a rien à voir avec la matérialité des biens produits, mais avec le temps humain passé à les produire.

      => Plus il y a de robots, d’informatique, moins il y a de nouvelle valeur créé et mise en circulation dans le monde. Et donc plus il y a de problèmes (puisque les capitalistes veulent toujours plus de valeurs, sauf qu’il n’y en a pas plus, et donc soit création de nouveaux marchés qui pètent la société et la planète, soit endettement massif, soit création financière purement fictive, et plein d’autres problèmes dont la toute première base est le problème de la valeur).

    • Euh non mais mon « lis ça » il fait vraiment juste 2000 mots, 15min maxi à lire hein. Ça ne me parait pas du tout du même ressort que de dire « va lire ce livre de 400 pages et on en reparle », quand même… :(

      Pourquoi le temps humain passé à les produire ? Pourquoi pas les ressources naturelles utilisées pour les produire ?

      Les ressources naturelles sont des marchandises comme les autres et ont une valeur qui est… le temps humain pour les produire. Et ainsi de suite…

      Le temps varie mais c’est une moyenne. Un peu plus détaillé : il s’agit du temps humain passé pour produire les marchandises modulo l’état des lieux (aujourd’hui mondial) de la concurrence, le temps moyen de production de la même chose.

      Il paraît clair que le temps, dépensé en énergie humaine, nécessaire pour la fabrication d’une marchandise, joue un rôle. Mais là, il y a un problème : il ne viendrait pas à l’idée d’un fabricant d’automobile, par exemple, de travailler moins vite pour augmenter la valeur de son véhicule ; ce qui d’ailleurs ne marcherait pas. Il doit se confronter à la concurrence et au niveau technique et scientifique de production d’automobiles. On peut donc dire que la grandeur de la valeur est donnée par la quantité de travail abstrait, dépendant de la moyenne du niveau de productivité sociale.

    • @aude_v je ne sais pas si c’est génial d’être moi mais ce dont je suis sûr c’est que ça me ferais chier d’être quelqu’un d’autre.
      Je n’explique rien et ne pensais pas t’enluminer. Tout comme @rastapopoulos je ne comprends pas grand chose à l’économie et j’ai besoin de « béquilles » quand c’est trop ardu.
      Malgré ça, bien souvent, j’abandonne et retourne me branler la nouille comme tu dis. J’ai essayé de lire le livre I du Capital, l’analyse faite par Karl Marx du régime capitaliste - « ou ce ne sont pas les moyens de production qui sont au service du travailleur, mais bien le travailleur qui se trouve au service des moyens de production ».
      Je ne suis pas sûr d’avoir compris le peu que j’en ai lu. Par contre de la classe à laquelle j’appartiens, ça je l’ai bien compris et c’est même pour ça que je suis syndiqué. Et tant pis (ou tant mieux) si ce syndicat est minoritaire, c’est mieux que d’être tout seul.

      La plupart des braves gens, le populo ne comprends rien aux lois économiques, à la bourse... et heureusement car sinon ils se révolteraient.

      Je ne sais plus qui a dit ça ! Winston Churchill peut-être ?
      Un dernier lien à 7€ ( le prix d’un paquet de clopes ), vraiment pas cher comme enluminure, chez un éditeur que j’affectionne tout particulièrement http://www.insomniaqueediteur.org/publications/le-jour-de-laddition

      Tandis que les #circuits_financiers implosent, gestionnaires et gouvernants comptent bien faire payer l’addition aux pauvres. À contre-courant du discours économique ambiant, Paul Mattick souligne, dans ce bref rappel aux réalités, qu’une politique interventionniste ne suffira pas à résoudre les épineuses contradictions que la #panique_financière a révélées à tous. Car c’est la logique même de la quête du profit qui, de fuite en avant en fuite en avant, est arrivée à son point d’explosion. Tant que les êtres humains ne sauront pas la dépasser en actes, les aberrations du système s’aggraveront, ainsi que les calamités sociales, culturelles et environnementales.

      Celui ci écrit par Paul Mattick Jr (le fils de l’autre) en 2009.

      La ressource humaine ou le temps humain pour les capitalistes est aussi une ressource naturelle.
      Une autre citation, de Joseph Staline celle là :

      l’homme, ce capital le plus précieux

      à propos de la crise de 2008

      Ils ont rédigé le plus gros chèque en bois de l’histoire et se le sont encaissé eux-mêmes.

      #Norman_Spinrad

    • Les robots, l’informatique, etc, génèrent des objets ou des services, mais ne génèrent pas de nouvelle valeur mise en circulation dans la société ensuite.

      La valeur créée peut aussi apparaître dans la rémunération des salarié-e-s qui, en disposant d’argent, vont pouvoir acheter/consommer toutes les marchandises accumulées. Peut-on, sans trop se planter, dire que la rémunération du travail sous forme d’argent participe elle aussi à la création de valeur ? Et comme certaines marchandises sont trop chères pour être payées cash, le fait que les salarié-e-s vont devoir s’endetter en empruntant aux banques ne participerait-il pas également à la création de valeur dans le sens « capitalistique » du terme ?

    • Le salaire est payé en échange d’une portion de la valeur créée. Cette dernière prend aussi la forme de la part payée aux détenteurs du capital et de celle réinvestie comme capital supplémentaire. La logique du capital (qui cherche à maximiser sa rentabilité) est de diminuer la première et de privilégier la troisième (d’où le déferlement des techniques et de la machinerie). Mais effectivement, cette logique portée par chaque capital individuel sous l’effet de la concurrence a pour effet au niveau du capital global de diminuer la solvabilité de ceux qui achètent les marchandises et assurent le bouclage d’une création de valeur « réussie »

      Pendant longtemps, des tendances compensatrices permettaient de masquer cette logique (extension des marchés par la globalisation et la marchandisation), mais depuis que la productivité (notamment grâce à l’informatisation) a atteint un niveau tel que chaque nouveau marché ne représente que peu de travail producteur, alors la création de valeur auto-entretenue n’est plus possible.

      Pour payer les marchandises, il faut effectivement en passer de plus en plus par le crédit, c’est-à-dire non pas la dépense d’une valeur précédemment créée par un travail productif, mais un pari sur le futur selon lequel la valeur sera créée et permettra de rembourser. Cela vaut pour la consommation des foyers, mais aussi pour la rémunération et l’expansion du capital. Là aussi, le cycle ne tourne plus sur son propre élan mais nécessite une « simulation » d’augmentation de la valeur par l’intermédiaire des produits financiers. Il y a bien augmentation (simulée) de la valeur mais pas de création en tant que telle par une dépense préalable de temps de travail humain productif.

      Cette simulation est fondée sur des échéances dans le futur qu’il faut bien à un moment satisfaire. Comme cela n’est plus possible (la création de valeur ne s’est pas magiquement réamorcée entretemps) on accumule alors de nouveau des crédits et des produits financiers pour compenser. La montagne s’accroit, mais sa base se rétrécit. Jusque là, la finance a sauvé le capital (et donc le travail) en repoussant le moment où sa mort sera manifeste. Mais elle le fait en accumulant un poids de plus en plus lourd à tirer pour le zombie.

    • bête comme chou @phalene tes explications sont claires, dépouillées sans besoin de couper les cheveux en quatre.
      Attaquer le système, certes ; certains.es s’y appliquent sans jamais renoncer et avec une imagination débordante et contagieuse. Delà à le renverser, c’est une autre paire de manches. Dans l’absolu ce système est voué à disparaître, le hic c’est qu’il peut entraîner tout le monde et ne rien laisser derrière lui. Sur une terre brûlée, après lui...des luges !

    • Merci à tous j’y vois plus clair.

      Si nous ne sortons pas des rapports sociaux et environnementaux induits par la valeur

      @phalene est-il possible de réussir à reformuler différemment cette phrase pour qu’on puisse justement réussir à mieux se faire entendre et avoir une chance de passer à l’acte ?

      Pour moi, ce n’est pas un problème de mécanique économique, il s’agit juste d’un problème moral.
      Il faudrait qu’on fasse accepter l’idée que jouer sur le savoir des uns et l’ignorance des autres, les compétences des uns et l’incompétence des autres, pour accumuler de la valeur et donc se constituer des privilèges au dépens des autres, tout cela devrait être considéré comme socialement honteux, et répréhensible, comme le fait de voler ou frauder. Et non être glorifié comme ça l’est aujourd’hui (un spéculateur qui a gagné ? on l’applaudit, c’est un VISIONNAIRE..)
      Au risque de vous choquer, le capitalisme je m’en fous un peu, c’est une mécanique "naturelle"d’anticipation économique, vieille comme l’apparition des formes d’intelligence, qui n’est pas intrinsèquement liée à une pulsion prédatrice.
      Le diable pour moi c’est la « spéculation », c’est cette stratégie qu’on déploie pour aller exploiter/parasiter/consommer tôt ou tard ses congénères. Pulsion prédatrice qui n’a pas besoin du capitalisme pour se concrétiser (cf les autres formes de dominations intra-humaines), et qui à mon avis survivra au capitalisme si on parvient à s’en débarrasser sur le plan technique, sans avoir réussi à faire évoluer notre culture sur le plan moral..

    • Sinon, pour en revenir à la base du débat

      Le problème n’est pas le #chômage, mais l’#organisation de la #répartition de la valeur !

      Ce que j’en retiens, amis de la critique de la valeur, c’est que si on entend plutôt dans cette phrase « organisation de la répartition des richesses produites », vous nous dites qu’à partir du moment où elles seront équitablement réparties et ne pourront plus être une source de profit pour les capitalistes, ces « richesses » ne seront plus des « richesses », et du coup les inégalités se déplaceront ailleurs, c’est cela ?

    • Merci à tous j’y vois plus clair.

      […]

      Au risque de vous choquer, le capitalisme je m’en fous un peu, c’est une mécanique "naturelle"d’anticipation économique, vieille comme l’apparition des formes d’intelligence, qui n’est pas intrinsèquement liée à une pulsion prédatrice.

      Bon, bah non, t’y vois pas plus clair :D
      C’est exactement l’inverse des explications de la critique de la valeur (et en fait avant ça, de Marx lui-même au passage hein) : le capitalisme est historique et non pas an-historique, ce n’est pas du tout un mode de fonctionnement ou de pensée « ayant toujours existé », etc. C’est une organisation sociale déjà… et c’est daté, avec un début de quelques centaines d’années à peine. Donc plus ou moins récent, tout de même. Ça c’est la base de la base du travail anthropo-économique de Marx : replacer le capitalisme dans une historicisation, pour en finir avec les « de tous temps… ».

    • Je ne sais pas ce que tu vois @petit_ecran_de_fumee . Je prends tes questions comme un petit brin de soleil et j’aime beaucoup la comparaison de @phalene du système_économique avec une partie de flipper. (Soit dit en passant, de plus en plus rare dans les bistrots. ) Si le flipper #tilt fréquemment et de façon compulsive, il donne aussi des parties gratuites, des extra-balles, multi-balles, #bonus... Pour arrêter tout ce #bling_bling ; suffit de débrancher la bécane. Mais le #système_économique n’est pas branché sur secteur (encore qu’en neutralisant la production d’énergie du système économique des sociétés capitalistes ; sans siffler la #fin_de_la_partie, cela le mettrait sérieusement à l’arrêt). A l’heure actuelle, ça reste utopique ou du #sabotage. Avec la #crise_écologique, ces producteurs d’énergie veillent sur leur turbines et autre raffineries comme le lait sur le feu. Tout en gérant et provoquant des #catastrophes_à_répétition, en somme une gestion « raisonnée » du désastre, désormais officiel, de la société industrielle intimement liée avec la société capitaliste.
      Pour rebondir avec la conclusion de @phalene et sa citation de #Bakounine, voici un court texte de ce révolutionnaire ( PDF de 4 pages ). http://science-societe.fr/bakounine/#identifier_1_1769

      Non, le dix-neuvième siècle n’a pas été que scientiste, et ses penseurs révolutionnaires n’ont pas tous été fascinés par le modèle scientifique. On comprendra en lisant les lignes suivantes de Michel Bakounine (Priamoukhino, 1814 – Berne 1876), pourquoi Marx l’a fait exclure en 1872 de la Première Internationale, et pourquoi sa pensée est si longtemps restée occultée. Comme l’écrit Michel Gayraud dans sa postface à une récente réédition des écrits de Bakounine (Dieu et l’État, Mille et une nuits, 1996) : « Si, comme les philosophes des Lumières, Bakounine voit dans la science une arme propre à dissiper les ténèbres de l’obscurantisme et du fanatisme, il se refuse à la sacraliser et nous met en garde contre la tentation positiviste d’un gouvernement de savants qui exerceraient une monstrueuse dictature sur la vie elle-même. Aujourd’hui où les délires d’une caste technocratique soutenue par des scientifiques sacrifiant à la religion de l’économie produisent de nouvelles maladies et font courir des risques mortels à l’écosystème planétaire, on ne peut qu’être frappé encore une fois de la puissance anticipatrice du révolutionnaire russe. »

      *Notons que l’intérêt de Bakounine pour la science n’a sans doute pas été sans effets sur sa descendance : de ses deux filles, qui naquirent et vécurent à Naples, l’une devint la première femme professeur de chimie à l’université et l’autre, mariée à un grand médecin, eut pour fils le remarquable mathématicien Renato Cacciopoli

      J’ai découvert le site http://science-societe.fr/complements-et-amelioration-de-la-collection-survivre-et-vivre à propos de Alexander Grothendieck et de #Survivre&vivre dans un précédent post référencé par @monolecte Plusieurs numéros de Survivre et vivre (en versions numérisés) sont disponibles sur ce site.

    • Festival « Novembre libertaire » Débat autour de la critique de la valeur 15 novembre, 19 h #LYON

      Présentation et discussion sur la critique de la valeur. La théorie appelée #critique_de_la_valeur (Wertkritik en allemand) est une analyse radicale du capitalisme. Radicale parce qu’elle s’attaque aux catégories fondamentales du capitalisme : l’argent, la marchandise, l’État et le travail. Sans portée programmatique, elle peut néanmoins avoir l’intérêt de faire percevoir plus directement le monde qui nous entoure et nous construit malgré nous. Au moment où la contestation de la « Loi travail » reprend, la réponse que nous propose cette #théorie est peut-être : #pas_de_loi_ni_de_travail. Il ne semble pas non plus que l’économie, qu’elle se présente comme « circulaire », relocalisée, socialisée ou autogérée, ne puisse être autre chose qu’un redéploiement sans fin de ces mêmes catégories et de leurs contradictions mortifères.
      La lecture de quelques passages éclairant les points essentiels de la critique de la valeur nous servira de base à une discussion collective.

      Groupe Critique de la valeur/Lyon
      LIEU : CEDRATS, 27 montée Saint-Sébastien 69001, Lyon 1er Horaire : 19h.
      http://www.palim-psao.fr/2016/11/debat-autour-de-la-critique-de-la-valeur-15-novembre-lyon-festival-novemb

    • @rastapopoulos :

      Bon, bah non, t’y vois pas plus clair :D

      effectivement j’ai été approximatif dans mes propos. Cela ne signifie qu’on sera complètement d’accord à la fin, mais plus précisément les termes étaient mal choisis et je voulais plutôt exprimer ça
      "c’est une mécanique "intuitive"d’anticipation économique, vieille comme l’apparition des formes d’intelligence et d’organisation sociale"

      Dans « capitalisme » j’entends littéralement protocole social de capitalisation économique permettant d’investir, consolider, accumuler de l’expérience, savoir-faire et outils, de façon à se faciliter la vie et éventuellement celle des autres.
      La version plus récente du capitalisme effectivement serait « système dont la finalité consiste à s’octroyer des privilèges de rentes et des manoeuvres de plus values aux dépens de ses pairs », et là je suis d’accord y a rien à en tirer.

    • Merci @phalene et @vanderling pour vos réponses.
      @phalene, pour préciser mon propos je vais m’appuyer sur l’autre excellent texte que tu as posté ici
      https://seenthis.net/messages/539721
      J’adhère quasiment exhaustivement à l’analyse d’Anselm Jappe.
      La seule nuance que j’apporterai se situe dans la conclusion

      Mais depuis un siècle et demi, maintes propositions « concrètes » et tentatives « pratiques » ont abouti à des conséquences opposées aux intentions originales. Mieux vaut alors, peut-être, un simple progrès théorique, une simple prise de conscience qui va dans la bonne direction : la seule chance est celle de sortir du capitalisme industriel et de ses fondements, c’est-à-dire de la marchandise et de son fétichisme, de la valeur, de l’argent, du marché, de l’État, de la concurrence, de la Nation, du patriarcat, du travail et du narcissisme, au lieu de les aménager, de s’en emparer, de les améliorer ou de s’en servir.

      Ce que lui appelle

      un simple progrès théorique, une simple prise de conscience

      , moi j’appelle ça une révolution culturelle à engager sur le plan moral.
      « Une simple prise de conscience », je ne vois pas sur quoi ça peut déboucher.
      La simple prise de conscience du fait que « fumer, c’est mal » ne suffit pas à nous faire arrêter de fumer. Il faut infléchir les comportements. L’être humain n’est pas cablé pour suivre des conseils et encore moins des injonctions, mais pour suivre des exemples, atteindre des ambitions. Il ne change pas, il s’adapte à son environnement, il se « reprogramme » en fonction de ses influences sociales.
      Pour nous émanciper de nos dépendances matérielles, de nos addictions consuméristes, du fétichisme de la valeur et de la propriété privée, je mise sur la stimulation de cette part de « bon-sens » qu’on n’a pas su défendre dans le monde actuel et qui sommeille au fond de nous. Je cherche donc à faire réapparaitre la fonction sociale et sociétale des échanges économiques, qui pouvait prédominer avant que l’inversion capitaliste nous fasse plus voir qu’une fonction économique dans nos échanges sociaux.
      Et oui cela repasse à mes yeux par de nouvelles représentations morales. Pas pour culpabiliser les mauvais, mais pour redéfinir les normes comportementales socialement acceptables, viables, durables.
      Qui excluraient l’idée même de privilège de rente consubstantielle au capitalisme.

      Cette réhabilitation s’appelle à mes yeux RSE, responsabilité sociétale des entreprises, et si bcp voient là dedans juste un petit aménagement, un rafistolage trompeur, un vernis aménageur ou un saupoudrage compensatoire, pour ma part j’y vois la possibilité de tout remettre à l’endroit, en tous cas une opportunité précieuse d’amorcer ce mouvement de reconstruction dans le concret.
      Vouloir précipiter la destruction du capitalisme sans être dans la (re)construction, non pas de l’après, mais de ce que le capitalisme n’aurait jamais dû détruire, risque de mener à ce que décrit parfaitement Jappe (et que les US nous dessinent plus encore depuis hier) :

      Ensuite, parce que le capitalisme a eu assez de temps pour écraser les autres formes de vie sociale, de production et de reproduction qui auraient pu constituer un point de départ pour la construction d’une société post-capitaliste. Après sa fin, il ne reste qu’une terre brûlée où les survivants se disputent les débris de la « civilisation » capitaliste.

    • @petit_ecran_de_fumee
      Voici un lien qui peut répondre à certaines de tes questions, j’avais classé ce site dans mes favoris et je n’avais pas mis le doigt dessus depuis un moment.

      La loi du fric, c’est la seule que connaisse le capitalisme, tout le monde en conviendra. Mais comment les capitalistes font pour en gagner ? Comment fonctionne l’exploitation capitaliste ?
      Comme expliqué dans la notion salaire, les capitalistes n’achètent pas notre travail, mais notre force de travail : ils la louent, pour une durée déterminée. Durant cette période, on bosse pour le patron, les patrons, les actionnaires, voire l’entreprise collective, la coopérative, etc. Le capitalisme peut prendre un bon paquet de forme… Mais certaines choses ne changent pas : pour se reproduire, il doit extraire de la plus-value, et toujours plus, qui plus est… Mais c’est une autre histoire.
      Mais alors, la plus-value, c’est quoi ? Et surtout, qu’appelle ton extraire de la plus value ?
      Il s’agit de la part de la valeur crée par les prolos grâce à leur travail, qui ne leur revient pas en salaire, mais va au Capital.
      Prenons l’exemple de Dominique :
      Dominique travaille dans une usine. Avec ses camarades, ils produisent des montres de luxe.gaston-cadences
      Pour simplifier, on va considérer qu’il s’agit d’une usine a l’ancienne, c’est à dire dans laquelle le processus de production est effectué dans son ensemble. (C’est d’ailleurs souvent le cas dans l’industrie du luxe.)
      Le matin, lorsque Dominique se pointe au boulot, avec ses camarades ils ont devant eux un tas de matières, non encore transformés. Il y en a pour 1000 euros de ferraille et autres.
      Bim bam boum au bout du compte, a la fin de la journée de travail, ce tas de matières premières s’est transformés en 10 jolies pt’ites montres de luxes. Prêtes a briller de mille feux au poignets de tout ces types qui ont réussis leurs vies…
      Ces belles petites montres, le patron qu’on appellera Richard, va les vendre a un détaillant, pour 1100 euros pièces.
      Bref, pour 10 montres, Richard reçoit 11000 euros.
      Là dessus :
      1000 euros servent a payer les matières premières
      1500 euros serviront a payer les salaires des prolos,
      6000 euros serviront a rembourser la banque qui lui a prêté des thunes pour acheter des machines.
      Total : 7500 euros en tout. Il en reste 3500.
      Ils sont a partager entre Richard, et le proprio du terrain de l’usine ( a qui Richard paie un loyer). De quel droit ? Celui de la propriété privée, bein tient !
      Pourtant, ces 3500 euros, sont issus du travail des prolos, de Dominique et ses camarades : c’est eux qui l’ont produite, en transformant les matières premières en marchandises. Ils ont travaillé, mis en action les machines, etc. Mais au bout du compte, le fruit de leur travail est accaparé par Richard et le proprio du terrain : ceux ci ont extrait la plus value du travail des prolos.
      On dit alors que la partie du travail non payé qui donne la plus-value est du « surtravail », c’est à dire ce que le prolétaire fait en plus de ce qui permet de payer son salaire. C’est en ce sens que nous sommes exploités. D’ailleurs, le pourcentage de surtravail par rapport au travail total est appelé « taux d’exploitation »…
      Il y a deux différents types de plus-value : la plus-value absolue et la plus-value relative.

      http://www.tantquil.net/2011/12/19/quest-ce-que-cest-la-plus-value
      La page d’accueil de Tant qu’il y aura de l’argent ...


      http://www.tantquil.net
      ...y’en aura pas pour tout le monde.

    • Sur la question du travail, ce matin il y avait un témoignage radiophonique d’une politicienne restituant une discussion récente avec un jeune immigré irakien habitant la banlieu parisienne. Il lui racontait se sentir sans présent après que sa ville natale aie été détruite par la guerre, et particulièrement qu’il se sentait discriminé socialement (#mort_sociale ?) ne trouvant pas de travail dans son pays d’accueil.

      La politicienne termine la restitution de cette échange en disant : « et il m’a dit une chose qui m’a fait froid dans le dos, il m’a dit que #Daech recrute plus que les entreprises françaises ».

      Si la mort sociale existe vraiment, alors que penser de ce témoignage ?

      Et cette vidéo aussi est pas mal :)

      Jiddu Krishnamurti - Most people are occupied with jobs
      https://www.youtube.com/watch?v=4FHU_friuis

      Après je conseille vraiment que vous regardiez le film « Schooling the world » qu’on peut trouver sur le site de @filmsforaction (http://www.filmsforaction.org) : très éclairant (sur la question du travail justement). Le film contient les soutitres pour une dizaine de langues, dont le français et l’arabe...

    • De : Collectif Stop TAFTA - Non au Grand Marché Transatlantique <
      contact@collectifstoptafta.org>
      Date : 14 novembre 2016 à 12:56
      Objet : CETA/TAFTA : Plus que jamais, la mobilisation doit s’amplifier !

      Chèr⋅e⋅s ami⋅e⋅s,

      Le dimanche 30 octobre, au mépris des principes élémentaires de la
      démocratie, les dirigeants de l’UE et du Canada ont signé en catastrophe le
      CETA. Désormais la bataille se poursuit donc au Parlement européen.

      Pour les inciter à rejeter le CETA, interpellez les euro-députés français(..)

      Après avoir reporté une première fois le sommet UE - Canada, le Conseil et
      la Commission de l’UE ont redoublé de pressions et de manœuvres pour
      parvenir à une signature au plus vite. Ils ne s’attendaient pas à avoir une
      opposition si importante : les trois parlements belges qui ont bloqué le
      processus pendant quelques jours reprenaient pourtant à leur compte les
      inquiétudes exprimées par des centaines de milliers de citoyens qui avaient
      défilé contre le TAFTA et le CETA les semaines précédentes en Belgique, en
      Allemagne, en France, en Espagne, en Pologne, etc.

      En France, 45 rassemblements ou manifestations ont eu lieu le samedi
      15 octobre. À Paris, cette journée s’est close à 20 h à la suite d’une
      grande Assemblée citoyenne sur la place de la République où nous avons
      réaffirmé notre détermination à lutter contre ces accords de libre-échange
      destructeurs d’emplois
      , et nocifs pour l’agriculture, l’environnement, le
      climat, la démocratie et les services publics.

      La motivation première avancée de mobilisation contre ce traité est donc la sauvegarde de l’emploi... Surprenant !

      D’un autre côté c’est surprenant de voir que la réflexion sur le travail se partage sur les réseaux sociaux, comme cet autre discours par ex, tout aussi limpide et qui fait même le lien entre travail et démocratie :

      https://www.youtube.com/watch?v=7eVfDa02nSY

      #LBD #Le_Stagirite #Elephant_dans_le_salon

    • @phalene merci pour ton retour sur Schooling the world et la référence à Ivan Illich. Je crois que le terme anglais plus couramment utilisé pour dire déscolariser est « unschooling ».

      Ca m’intéresse de savoir ce que sous-tend ta remarque « Je pense d’ailleurs que la présence de Franck Lepage, soutien de Bernard Friot, n’est pas anodine », car je ne connais pas très bien le contexte.

      Stagirite c’est assez gentille ; c’était pour montrer le décalage étonnamment persistant entre d’une part les contre-discours au sujet de l’ emploi (boulots de merdes, ou boulots contraints) et d’autre part les appels récurrents à se mobiliser pour la sauvegarde de l’emploi, comme on peut lire dans l’appel à mobilisation contre le #CETA.

      Sinon la vidéo de Jiddu Krishnamurti - Most people are occupied with jobs est autrement plus radicale.

    • Si tu le dis @phalene c’est fort possible que ce fond d’image provient du film de Debord. Comme tu le sais palim-psao est plus proche des situs que de marx, en particulier Anselm Jappe. Je n’ai pas encore visionné la vidéo de F.Lepage (j’suis à la bourre) .
      un p’tit dialogue absurde et hilarant :
      – « j’ai voulu m’inscrire au chômage ! »
      – « Et alors ? »
      – « On m’a demandé quels diplômes j’avais ! »

    • Merci @phalene pour ton explication sur Friot et son aménagement du capitalisme, c’est super clair.

      On reste à faire x+n euros avec x euros mais avec une autre répartition. La survaleur va dans une caisse commune et les salaires sont répartis en proportion de la compétence de chacun (en définitive le diplôme), touché qu’il ait ou non travaillé et quelque soit la contribution de son secteur à la production de survaleur

      Sinon, je trouve que les « situs » ont vraiment toute leur place dans ce billet, merci de les avoir pointés. Ils ont tout à fait raison d’insister sur l’idée que le peuple assujéti aurait tout à gagner à comprendre le spectacle léthargique dans lequel il est plongé et qui entretient la séparation entre langage (ce qu’il permet d’exprimer et de penser) et réalité (le concrétisable ; ce que le langage permettrait d’atteindre).

      Cf. Critique de la séparation :

      http://www.ubu.com/film/debord_critique.html