• Zippo - i-monde (2018)
    https://www.youtube.com/watch?v=t8pscLuNdKg

    Tiré de l’album thématique « Zippo contre les robots » (Bernanos…)

    https://genius.com/Zippo-i-monde-lyrics

    Des tyrans et des rois, des tyrans et des rois, des tyrans et des rois
    Des tyrans et des rois on s’en est farci dix siècles
    Maintenant ils ont des intelligences artificielles
    Affairés dans des bailles de holding
    Ils rêvent tous d’accéder au mind uploading
    Toi, t’es là à regarder tes droits qui s’envolent
    À désespérer de voir les gens qui s’en cognent
    Mais les types te consolent et remplissent ta gamelle
    Leurs techniques de contrôles feraient rougir Machiavel
    C’est fou ce qu’on peut faire avec des caméras
    Ça n’empêche pas les drames mais les gens ça les calme
    Décor formel où des corps mortels
    Évoluent comme dans un livre de Georges Orwell
    Tu sais pas dans quel monde vivaient tes grands-parents
    Tu vis entre des murs qui deviennent transparents
    T’as des trous de mémoire que Wikipédia colmate
    Mais t’as aucune idée de ce que c’est qu’une tomate
    Et tu peux pas regretter ce que t’as pas connu
    Tu vas pas remonter à contresens la cohue
    Donc tu cherches ton rôle dans ce grand spectacle
    Quitte à te persuader que t’es respectable
    Avant d’apprendre à penser les gens plongent dans la normalité
    D’un torrent de mensonge où la vie ne sert plus qu’à fournir des idées
    Pour nourrir la vitrine d’un fil d’actualité
    Plus de petites ruelles, c’est voie rapide, tunnel
    Ça va vite, ça va vivre dans le virtuel
    On arrête pas le progrès ouais c’est ça le slogan
    Dans sa nouvelle voiture papa lâche le volant
    Mais pas de panique, de nouveaux robots rappliquent
    L’humanité est en pilote automatique
    Et tout le monde trouve ça cool des US à la Chine
    La foule s’agenouille au pied de la machine
    T’es juste une variable piégée dans l’i-monde
    Où les supercalculateurs jouent au ping-pong
    À coup de milliards de dollars, des voleurs en délire
    S’en donnent à cœur joie quitte à dealer de la douleur
    Un jour, ça fera patatra (boum)
    Et dans leurs bunkers ils boufferont de la batavia
    Mais toi si t’as pas plein de thunes et bah t’as qu’à
    Te faire à l’idée que tu seras pas le bienvenu à Gataca
    Et tu fixes l’horizon bêtement
    En tenant ton ticket d’Euromillion perdant
    Tu te vois bien dans trois-quatre ans à la campagne
    Mais t’as pas d’argent, pas d’avantage
    Avant toi y a tant de gars qui attendent à la banque
    Sachant ça t’attends pas à ce qui ai moins d’attentats maintenant
    Alarmant de voir la France à l’avant-garde
    Qui dévale la pente à plat ventre « paf »
    Soit, vivons nos vies légumineuses
    Éclairées aux lampadaires et sans idée lumineuse
    Allons rejoindre ces foules en badtrip
    Qui pique-niquent le samedi sur la pelouse en plastique
    Mais gardons le sourire, n’ayons pas l’air suspect
    Si tu joues le jeu t’auras peut-être un salaire super
    Alors tu diras au revoir à l’auto-stop
    Et à toi sera le monde en low cost (hop-hop)
    Monte dans l’avion et va plutôt au nord
    Ailleurs niveau chaleur on est plus trop aux normes
    S’agit de préférer la Suède au Mexique
    Tant qu’y reste des bonhommes de neige anorexiques
    Si t’avais du flair t’aurais senti la fleur de l’âge
    T’aurais dû faire vendeur de ventilateur, ce sera
    Pour une autre vie
    Ou pour une autre dystopie
    Potentielle qui sera dépourvue d’eau de pluie
    Trop d’ultraviolet, faut que t’achètes une clim
    Déjà que tu te fais violer par des particules fines
    Et même si t’y travailles t’as pas le prix d’usine
    Donc pour remplir ton panier chez Darty tu trimes
    La suite du film ça sera pas comme au cinoche
    Mec elles sont peut-être déjà coupées tes six planches
    C’est sur un tissu de mensonge qui s’effiloche
    Que t’es prié de bien vouloir mourir le dimanche
    Tu te poses des questions mais pour y répondre
    Y a que le bruit d’une civilisation qui s’effondre
    Et les discours enflammés des technoprophètes
    Sans personne qui puisse arrêter le chronomètre
    C’est assez tragique
    Y a pas débat puisqu’on sauvera pas le monde avec des mathématiques
    Mais les dés furent jetés quand nos parents choisirent
    De nous apprendre à compter avant d’apprendre à lire
    Et les gens préfèrent les dealers d’espoir
    Qui leur laissent croire qu’ils écrivent leur histoire
    Vous serez jamais libres alors aimez vos chaînes
    Et allez donc danser sous ces éoliennes
    La nouvelle croissance elle est belle, elle est green
    Perpétrer des crimes, récupérer des primes
    Les panneaux solaires, c’est pas trop trop cher
    Ça coûtera juste une ou deux calottes polaires
    Mais personne veut retourner à la bougie
    Même si ça faisait quand même près de trois cent mille ans
    Qu’y avait des êtres humains qui jouaient à la toupie
    Sur une planète où ça se passait tranquillement
    Mais maintenant les gens sont piégés dans des villes
    Ils ont troqués leurs terres contre les étalages
    De ces supermarchés complètement débiles
    Où on vend de la mort sous de beaux emballages
    Et rev’là l’été merde, cette année c’est nul
    T’as même pas eu le temps de déplier tes pulls
    Ça t’évitera d’avoir à lire les petits textes
    D’appels à l’aide brodés sur l’étiquette
    La violence aussi ça se délocalise
    Mais toi t’es pacifique, tu le cries sur les toits
    Pour faire de l’humanitaire tu prépares tes valises
    Fabriquées par des gosses qui s’esquintent les doigts
    Tu veux des enfants mais c’est décourageant
    Tous les prénoms sont déjà pris par des ouragans
    Les problèmes arrivent dans l’ordre alphabétique
    Ça se passe comme sur des roulettes de paraplégiques
    J’ai pas envie de cracher dans le dos de ceux qui s’affairent
    À brandir la paix comme des handicapés mentaux
    Je pense qu’il s’avère qu’ils peuvent sentir la merde
    Dans laquelle on s’est mis au lieu de mentir à des fantômes
    T’es bientôt Fanny sous le baby
    Ta vie c’est un selfie pris devant un tsunami
    Mais tout va très bien disent les gens qui profitent
    D’un monde où les abeilles sont sous antibiotiques
    Impuissant tu les vois se faire un paquet de pognon
    T’as les yeux qui piquent même si c’est pas tes oignons
    Tu peux pas demander de penser le changement
    À ceux qui veulent se contenter de changer le pansement
    Ces gens là sont convaincus qu’ils nous vaincront
    Fallait pas prendre Ted Kaczynski pour un con
    Quand tu t’endors y a des robots qui s’agitent
    Dans les laboratoires de Boston Dynamics
    Ça va se compliquer dans la rue mec y aura
    Bientôt des superflics et des supersoldats
    Ouais les hommes de demain auront des os de crevettes
    Mais feront les malins dans des exosquelettes
    Alors tu regretteras de pas t’être battu plus tôt
    T’auras des privilèges que si t’as eu du pot
    Sinon tu seras pisté même pour des idées
    T’essaieras d’arracher ta puce RFID
    Mais t’allumeras l’iPhone en disant c’est fini
    Et puis tu discuteras un peu avec Siri
    Et tu lui demanderas comment les êtres humains
    Ont arrêté d’être libre pour devenir des putains

    L’album complet :
    https://zippobucheron.bandcamp.com/album/zippo-contre-les-robots

    #musique #hip-hop #rap #critique_techno #robots

  • Céline Lafontaine, L’économie du vivant, 2015 | Et vous n’avez encore rien vu...
    https://sniadecki.wordpress.com/2019/02/14/lafontaine-vivant

    Ce qui est intéressant, c’est que l’on n’a pas vu qu’un des fondements de l’Holocauste, c’était l’industrialisation.

    LCD : Ce qui est l’argument de Zygmunt Bauman, par exemple.

    Et Jacques Ellul disait pareil aussi.

    #critique_techno #Céline_Lafontaine #cybernétique #technoscience

  • Sylvestre Huet : le coup de pied de l’âne.

    http://huet.blog.lemonde.fr/2019/01/31/le-reve-de-diderot-a-lepoque-du-big-data

    Peut-on encore parler de démocratie pour des sociétés devenues dépendantes de technologies obscures à la plupart des citoyens ? Alors que l’ignorance du savoir constitué ne diminue pas, ce nouveau défi lancé à la volonté démocratique interroge les partisans d’une transformation sociale renouvelant les espoirs d’émancipation du vingtième siècle.

    Que faire ? Renoncer aux technologies pour tenter de conserver la démocratie ? C’est ce que proposent certains militants… à l’aide de textes écrits sur ordinateurs et diffusés par internet. C’est peu convaincant, surtout que l’époque de la science partageable était également celle de l’analphabétisme de masse, de mortalités infantile et maternelle effroyables, des mineurs de charbon armés de pics et de systèmes politiques dont le caractère démocratique et libre n’a rien d’évident. La solution semble pire que le mal.

    Voilà typiquement la réflexion de quelqu’un qui non seulement ne s’est jamais aventuré à rien refuser de ce que lui impose le monde moderne, mais qui de plus participe activement à « l’#acceptabilité_sociale » de toutes les technologies et les innovations en cherchant à nous faire croire que « nous avons le choix » de les accepter ou de les refuser.

    Faut-il par ailleurs rappeler à notre marxiste vulgaire (pour qui l’état de la science et de la technique déterminent de manière directe la forme sociale et politique de la société) que ceux qui critiquent la technologie n’ont pas inventé la machine à voyager dans le temps, et qu’il ne s’agit donc pas de reproduire les formes politiques et sociales du passé, mais bien de retrouver la liberté d’en inventer de nouvelles, plus émancipatrices ?

    Mais quand on est un journaliste scientifique, peut-on encore penser en dehors des clichés progressistes ?

    #Sylvestre_Huet, #critique_techno, #scientisme, #émancipation, #progressisme.

    • Un texte qui fonctionne avec des points de suspension montre qu’il est déjà construit autour de sous entendus et d’aprioris. Pas vraiment une base pour une réflexion saine.

  • les caméras de surveillance n’avaient pas de lunettes #MDR

    Un pont s’affaisse à Grimbergen : « Conséquences dramatiques pour la navigation et le trafic routier » Belga - 17 Janvier 2019 - RTBF
    https://www.rtbf.be/info/regions/detail_un-pont-s-effondre-sur-le-canal-a-grimbergen?id=10120815

    Un pont surplombant le canal de Bruxelles à l’Escaut (canal de Willebroeck), à Grimbergen en périphérie bruxelloise, s’est affaissé jeudi matin. C’est plus précisément sur le territoire de Humbeek, qui fait partie de Grimbergen, que l’incident a eu lieu. 

    Une péniche se dirigeait vers Bruxelles, suivie d’une seconde péniche. La caméra de surveillance n’a vu que la première et le système de contrôle du pont a lancé la commande de descente. La péniche a donc heurté la partie mobile du pont, qui a été déplacée de 5 ou 6 mètres.

    La police locale confirme jeudi l’information, dévoilée par le quotidien flamand Het Nieuwsblad. « Il n’y a pas eu de blessé, mais les dégâts sont immenses », précise-t-on à la police locale. « Les conséquences pour la navigation et le trafic routier sont dramatiques ».

    Le canal maritime connait une circulation fluviale intense, et la route qui empruntait le pont accidenté est un chemin prisé des camions, souligne la police. La fermeture de la zone devrait donc avoir des conséquences non négligeables.

    #intelligence_artificielle #algorithme #critique_techno #automatisation #MDR #Belgique #Bruxelles

  • « C’est bien beau Internet, mais ça écoute pas beaucoup »

    Face au développement de la vie virtuelle, aux débats hystériques par tweets interposés, à la pullulation des écrans qui nous coupent de la vraie vie, les bistrots peuvent aussi être des refuges où « les gens viennent chercher un peu d’humanité ». C’est en tous cas comme ça qu’elle le voit, son troquet. Taulière depuis dix-sept années du Bien-être, Martine s’apprête à passer la main. L’occasion d’aller papoter des vieux cerisiers tronçonnés, de l’informatique des années 1970, des gens qui galèrent à faire leur courrier et du manque de convivialité.

    article complet à lire sur https://www.lepostillon.org/C-est-bien-beau-Internet-mais-ca-ecoute-pas-beaucoup.html

    #Bistrot #Numérique #domainesolitude

  • Suisse Le projet informatique fédéral FISCAL-IT sous le feu des critiques Camille Degott/ebz - 25 Octobre 2018 - RTS
    https://www.rts.ch/info/suisse/9944429-le-projet-informatique-federal-fiscal-it-sous-le-feu-des-critiques.html

    . . . . .
    Le projet informatique de l’administration fédérale des contributions n’est toujours pas au point. C’est ce que révèle le cinquième audit du Contrôle fédéral des finances publié mercredi.

    Tout d’abord, la nouvelle application DIFAS, qui a remplacé il y a à peu près une année les anciens systèmes de gestion de l’impôt fédéral direct, l’impôt anticipé et les droits de timbre, ne fournit pas encore les performances nécessaires, souligne le Contrôle fédéral des finances. La productivité des employés qui l’utilisent a baissé de près de 60 % dans certains cas.

    . . . . .

    #informatique #ordinateurs #travail #productivité #économie #critique_techno #bêtise #aveuglement

  • Linky : et maintenant, le coup du « débat participatif »
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=1080

    A ceux qui s’interrogent sur l’opposition à Linky, Gazpar et autres capteurs communicants, Enedis vient d’en confirmer l’ampleur en lançant le 1er octobre un pseudo « débat participatif Linky ». Débattre du mouchard électronique trois ans après le début de son déploiement et alors que des millions de foyers se le sont déjà vu imposer, cela vous rappelle quelque chose ? Oui, la campagne de pseudo-débats sur les nanotechnologies organisée en 2009-2010 par le gouvernement (via la Commission nationale du débat public - CNDP), trois ans après l’inauguration de Minatec, premier pôle européen de nanotechnologies, à Grenoble. Ou les pseudo-débats sur l’enfouissement des déchets nucléaires à Bure, avec cette même CNDP, en 2005 puis en 2013, vingt à trente ans après la décision d’enfouir les déchets nucléaires dans (...)

    #Nécrotechnologies
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/pseudo-de_bat.pdf

  • VÉLOCE – Revue et collectif révolutionnaire. Contre la société cybernétique en formation, VÉLOCE œuvre à l’émergence d’une civilisation du jeu, de la solidarité matérielle et vivante.
    http://www.lisez-veloce.fr

    Thèses sur l’informatique
    http://www.lisez-veloce.fr/veloce-01/theses-sur-linformatique

    L’informatique est le moyen technique par lequel le capitalisme tente de résoudre ses contradictions internes, selon ses propres termes.

    #critique_techno #revue #cybernétique #informatique

  • Jean-Baptiste Fressoz : « Désintellectualiser la critique est fondamental pour avancer »
    https://www.revue-ballast.fr/jean-baptiste-fressoz-desintellectualiser-la-critique-est-fondamental-

    Le livre de Bihouix — et l’idée de low-tech — est très intéressant car il nous sort du discours convenu de l’innovation verte. Le problème est qu’il développe son argumentation dans la perspective du pic. Il transpose la perspective du pic du pétrole au pic des métaux rares et des terres rares (nécessaires à la production d’énergies renouvelables). Le problème est qu’il est probable qu’on ait le même phénomène sur les terres rares que sur le pétrole. À partir du moment où ça se mettra à coûter cher, on rouvrira des mines, on prospectera, on creusera plus profond, on investira, etc. La question du manque d’énergie a pris une place démesurée alors que celle du changement climatique va se poser bien avant. Il faut laisser les trois quarts des réserves de charbon, de pétrole et de gaz économiquement exploitable pour ne pas dépasser +2°C en 2100. Dire que c’est la nature qui se mettrait à nous imposer des limites, c’est risquer de dépolitiser la question. Il faut qu’on arrive à s’imposer nous même des limites. Le plus déprimant est que le capitalisme extractiviste se porte bien, il peut continuer encore longtemps comme ça, il peut bousiller la planète bien avant de manquer de carburant. La question des limites c’est plutôt des frontières molles qu’on enfonce largement, sans se rendre compte que sur plein de domaines on a déjà passé « des limites » et qu’on continue sur notre lancée, en recevant les effets retours bien plus tard, et de manière différenciée. C’est aussi tout le thème de la collapsologie et d’une certaine décroissance, héritée du choc du pic du pétrole et du Club de Rome. C’est un peu une écologie de « riches », pas forcément au sens négatif du terme ; ce sont les pays riches qui angoissent à l’idée de leur effondrement énergétique. Le pic de certains métaux rares qui empêchera les voitures électriques de rouler, pour un paysan du Bengladesh menacé par la montée des eaux, ce n’est pas très grave.

    #Jean-Baptiste_Fressoz #critique_techno #histoire #énergie #écologie #politique

  • Bertrand Louart, Des machines simples contre l’industrialisme !, 2011 @tranbert
    https://sniadecki.wordpress.com/2018/09/25/louart-industrialisme

    Dans certaines réflexions autour de la décroissance, j’ai parfois entendu qu’il fallait revenir « au travail à la main », sans qu’il soit vraiment précisé jusqu’où ou pour quels travaux. Imagine-t-on, par exemple, couper des arbres à la hache, débiter des planches comme les scieurs de long, les dégauchir et les raboter à la varlope, etc. ? Demandez à des menuisiers ce qu’ils en pensent : je suis certain que la réponse sera unanimement « pas question ! »

    Le problème est, à l’heure actuelle, que les machines-outils qui réalisent ces opérations élémentaires et bien d’autres sont de plus en plus bourrées d’électronique, voire parfois d’informatique. Et les machines anciennes, plus simples à entretenir, réparer et modifier sont progressivement mises à la casse. Partout on observe le même mouvement : les constructeurs compliquent, et par là même fragilisent à loisir les nouvelles machines pour s’assurer le monopole de leur maintenance.

    Par exemple, quoi de plus simple et utile qu’un moteur à explosion ? Soulevez le capot d’une automobile neuve (carrosse fait de plus en plus uniquement pour le confort du déplacement, et de moins en moins pour la facilité du transport), vous y verrez dessous un autre capot, électronique celui-ci, qui empêche toute intervention autre que celle d’un spécialiste ayant licence et équipement de diagnostic spécifique fourni par le constructeur. Autrement dit, la machine ne vous appartient plus, quoique vous en soyez toujours le propriétaire en titre : vous n’en avez plus que le droit d’usage. Et encore, ce dernier est de plus en plus étroitement réglementé, prétendument pour des raisons d’hygiène et de sécurité.

    Mais lorsque l’on sait que ces réglementations sont impulsées au niveau européen par le lobbying des industriels, on se prend à croire que c’est là un autre moyen pour les constructeurs de programmer l’obsolescence de leurs machines et de vendre du matériel afin de pouvoir suivre l’évolution de ces « normes » qui ont la particularité de changer périodiquement…

    On en vient donc au point où il va falloir défendre l’existence de machines simples contre les tendances dominantes dans l’industrie, qui par leur complication délibérée cherche à nous exproprier de leur maîtrise !

    #critique_techno #anti-industriel #low_tech #réappropriation

  • En as-tu vraiment besoin ? Josée Blanchette - 14 Septembre 2018 - Le Devoir

    https://www.ledevoir.com/opinion/chroniques/536747/en-as-tu-vraiment-besoin-la-decroissance-pour-les-nuls

    Donc. On voudrait que ça change sans que cela fasse mal, continuer à manger du boeuf bourguignon en avion en sablant du mousseux. Prenez l’auto électrique. Le mot le plus important n’est pas « électrique ». Non, c’est « auto ». L’évocation du char nous réconforte et ne nous oblige pas à couper le cordon. Voilà pourquoi nos politiciens en parlent tant. On vous laissera votre jouet, pas d’inquiétude. Quant à taxer davantage les énergies fossiles — et à hauteur des dommages infligés —, toute notre économie en dépend, cela ferait plutôt mal. Et pourtant, c’est la seule avenue : toucher au portefeuille.

    Si vous avez déjà élevé un enfant, vous savez que le volontarisme atteint ses limites dans un Toys’R’Us. La raison (les moyens de production, les ressources, l’impact environnemental, l’obsolescence programmée, l’éthique du travail, les déchets engendrés) prend allègrement le bord face à la séduction. Nous sommes des gamins lobotomisés, conditionnés dès la naissance par la pub pour désirer, acheter, jeter. Nous baisons sans condom parce que c’est plus le fun.

    Depuis mon dernier texte sur le sujet, https://www.ledevoir.com/opinion/chroniques/535702/noah-aura-25-ans-en-2030 les courriels pleuvent, mes amis m’appellent, sont inquiets, fâchés ou consternés. Mais on peut faire quoi ? Les solutions sont désagréables, car elles impliquent des mesures draconiennes, individuelles et collectives. Voilà pourquoi elles n’ont pas été adoptées et ne le seront vraisemblablement pas non plus à l’issue de cette campagne électorale lénifiante, où l’environnement arrive à la quatrième place des intérêts des électeurs après la santé, l’éducation et l’économie, selon la Boussole électorale. Comme si on pouvait être en santé sur une planète qui ne l’est plus.

    Le mot « décroissance » a bien fini par surgir cet été, mais pas dans la bouche des politiciens. On appelait ça de la simplicité volontaire il y a 30 ans. Le discours du Dr Serge Mongeau (La simplicité volontaire, 1985) , celui qu’on surnomme « le père de la décroissance », n’excitait pas les foules. Pensez, il incitait à moins consommer et à moins travailler, alors que le vent soufflait dans les voiles du néolibéralisme économique. Aujourd’hui, c’est un ouragan.

    La religion de la croissance
    Le sociologue de l’économie Éric Pineault est invité pour l’année au Collège de recherche sur les sociétés postcroissance à l’Université de Jena, en Allemagne. Il écrit un livre sur la croissance, du point de vue de la décroissance. Un être bouillant et brillant, que j’ai eu le plaisir de rencontrer.

    « La décroissance, c’est l’alternative collective à la simplicité volontaire », m’écrit-il. Je lui ai demandé de me donner des mesures politiques concrètes de décroissance. « Dans le contexte des partis actuels ! T’es-tu malade ? » Il me parle de « déjà vu », « déjà connu », « écolo 101 », et croit qu’il faudrait crever un abcès idéologique central à la modernité : « C’est le théoricien de la culture (par ailleurs marxiste) Frédéric Jameson qui disait que, dans cette ère néolibérale, c’est plus facile d’imaginer la fin du monde que la fin du capitalisme. »

    De mon point de vue d’athée, le Québec s’est déjà débarrassé des curés ; il lui faudrait à présent se relever du prie-Dieu du PIB et en terminer avec le progrès, dont on dit qu’il ne s’arrête pas. Pineault aborde le thème de l’accélération à laquelle nous sommes dopés. Le rapport au temps est central, il me semble. En épousant le va-vite, les chevaux-vapeur, nous avons perdu de vue le petit trot, la perspective et la sagesse. Penser est une activité chronophage.

    Quand on sait que 60 % de ce PIB est attribuable à la consommation, on continuera longtemps à camper à la porte des IKEA de ce monde.

    J’en ai discuté toute une soirée avec une étudiante en gestion de l’environnement, Alix Ruhlmann, 23 ans, qui a fait son essai de maîtrise sur la décroissance à l’Université de Sherbrooke. Elle a même participé à la dernière COP, à Bonn, et mesuré le degré d’inquiétude des pays du Sud par rapport aux pays riches.

    Alix constate que même les jeunes de sa génération vivent dans une forme d’insouciance béate. Seulement le quart des 18-34 ans estiment que l’environnement est un enjeu prioritaire. L’étudiante propose une foule d’éléments concrets dans son essai fouillé de 150 pages : encadrer la pub, réduire les lobbys, donner la possibilité aux employés de moins travailler sans précarité, donc, de déconsommer. Mais elle ne croit pas trop aux incitatifs imposés. Elle voudrait encore convaincre. Malheureusement, l’urgence est telle — cette semaine, l’ONU nous donnait deux ans pour faire quelque chose… — que sans mesures draconiennes, musclées et planétaires, rien n’arrivera. Nous avançons en arrière.

    Le seul pouvoir qui nous reste
    Pierre-Yves McSween, l’auteur du best-seller En as-tu vraiment besoin ?, s’apprête à en publier la version compacte le 19 septembre. La déconsommation, il la prône et il la pratique.

    « Je l’ai rendue mainstream », me dit-il. Le comptable et chroniqueur économique a déjà été candidat pour le Parti vert en 2007.

    Il a pris l’avion en janvier (un gros pollueur, on en parle peu), ce qu’il n’avait pas fait depuis huit ans : « Tu vas sauver la planète quand 200 000 personnes feront comme toi. Ma façon de lutter contre le capitalisme, c’est en décourageant la consommation. C’est le seul pouvoir qu’on a. Il est là, le mouvement de masse. »

    McSween a réussi à démarginaliser cette approche de sobriété heureuse sans revendiquer un discours vert grano, en rassemblant son public autour de son point faible : moins payer. Une approche lucrative.

    « Quand tu achètes, tu donnes ta liberté à quelqu’un d’autre. À part payer ton loyer, manger et t’habiller, le seul choix, c’est de ne pas en faire. »

    Effectivement, à vivre en dessous de ses moyens, on redevient maître de son temps. « Y’a du monde qui me disent : oui, mais je vais faire quoi avec mon argent, maintenant ? »

    Jouer au Monopoly ? Parler de « rééducation » n’est pas trop fort. « Mon livre ne porte pas sur la décroissance, mais cela devient une conséquence de ce que je propose. Je leur vends l’angle financier. Tout ce système tient dans une planète Terre. Jusqu’à ce que ça crashe. Ça va arriver, ce n’est pas soutenable. »

    Ainsi soit-il. La seule chose dont nous ayons vraiment besoin semble être en rupture de stock.

    #décroissance #écologie #capitalisme #économie #critique_techno #énergie #consommation #agriculture #lobotomisation #postcroissance #lobbys

  • Radio : Céline Lafontaine, Les enjeux de la bioéconomie du corps humain, 2017

    La sociologue québécoise #Céline_Lafontaine nous propose d’analyser le phénomène du #transhumanisme en partant de la notion de #bio-économie qui voit dans le vivant en général et dans le corps humain en particulier une matière première. Elle présente successivement les concepts de bio-capital – le corps comme un capital personnel à valoriser –, de bio-citoyenneté et de bio-médicalisation. Ils permettent de saisir l’étendue des pratiques et recherches médicales en lien avec l’utopie transhumanistes déjà à l’œuvre. En conclusion, elle interroge le retournement qui voit l’homme devenir à nouveau objet de #recherche_scientifique.

    http://sniadecki.wordpress.com/2018/08/06/rmu-lafontaine-transhumanisme

    Également ici :

    http://archive.org/download/RMU046LafontaineEnjeuxBioeconomie/RMU_046-LafontaineEnjeuxBioeconomie.mp3

    #PMA, #biologie, #médecine, #Racine_de_Moins_Un, #critique_techno

  • ARCADIA 1.2 | TRANSITION, PIÈGE À CONS ? - JEAN-BAPTISTE FRESSOZ - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=Etgb4fM6HfI

    En matière d’écologie, la transition énergétique est l’un des grands sujets abordé à longueurs de COPs. Nos sociétés seront-elles capable de basculer d’un régime d’énergies fossiles à un nouveau modèle basé sur les énergies renouvelables ? La question est discutée depuis des décennies, les rapports et les expérimentations concrètes se succèdent mais pour Arcadia, nous avons choisi d’aborder la question autrement. De revenir aux bases. Qu’est-ce qu’une réelle transition énergétique ? Une telle bascule a-t-elle déjà eu lieu dans l’histoire de l’humanité ? Que peut nous raconter l’histoire des énergies face à cet enjeu climatique ? Pour creuser cet angle, nous avons accueilli Jean-Baptiste Fressoz, historien des sciences des technologies et de l’environnement et chercheur au CNRS.

    #arcadia #lemedia #energie #transition

    Merci Lemédia pour ces émissions Arcadia d’« éducation populaire ». Cette deuxième est tout autant intéressante que la précédente.

  • Des installations éoliennes ont été vandalisées dans le Jura bernois ats/jgal - 15 Juillet 2018 - RTS
    http://www.rts.ch/info/regions/berne/9715636-des-installations-eoliennes-ont-ete-vandalisees-dans-le-jura-bernois.htm

    Au moins deux installations du parc éolien du Mont-Crosin et du Mont-Soleil, dans le Jura bernois, ont été vandalisées à la fin juin. L’exploitant du site, l’entreprise #BKW, a confirmé dimanche avoir porté plainte.

    Sur son site http://www.courtelary.ch/?p=3146 , le conseil municipal de Courtelary (BE) déplore des « dégâts considérables ». Les installations continuent cependant de fournir de l’électricité.

    Le parc de Mont-Crosin/Mont-Soleil, le plus grand de Suisse, comporte seize éoliennes. La police cantonale bernoise a enregistré deux plaintes, l’une en avril, l’autre fin juin, explique un porte-parole. La plus récente concerne des dégâts au pied d’éoliennes. La police n’en dit pas plus en raison de l’enquête en cours.


    Un précédent à St-Brais (JU)
    Il y a deux ans, en octobre 2016, un incendie criminel avait été perpétré au parc éolien de St-Brais (JU), non loin de là. Un ou des inconnus avaient mis le feu à la station électrique du site et endommagé une des deux éoliennes.

    L’exploitant ADEV avait porté plainte. Mais le Ministère public jurassien a depuis suspendu l’instruction, l’enquête étant au point mort.

    #Suisse #critique_techno #énergie #éoliennes #éolien #électricité #résistance

  • Radio : Guillaume Pitron, La Guerre des métaux rares , 2018

    Interview de #Guillaume_Pitron qui présente son livre La Guerre des métaux rares, la face cachée de la transition énergétique et numérique paru aux éd. Les Liens qui Libèrent, 2018. Ce livre, fort bien documenté, est très intéressant pour saisir les enjeux écologiques et géopolitiques autour des métaux rares. Concernant la prétendue « #transition_énergétique », il permet de comprendre toute l’esbroufe et le caractère mensonger de ce concept ; en fait de transition, c’est seulement la pollution due à la production d’énergie qui est délocalisée dans les pays producteurs des métaux rares.

    Dans cette interview, réalisée initialement par la revue branchouille Usbek & Rica, Pitron étale son indécrottable #progressisme. Il déclare notamment :

    « Qu’on le veuille ou non, et à moins que nous décidions tous unanimement de jeter nos téléphones portables, et de nous éclairer à la bougie lorsque nous rentrons chez nous, il va falloir aller chercher ces métaux quelque part. »

    Ce qui justifie à ses yeux la réouverture des mines de métaux en France et en Europe, au prétexte que l’#extractivisme est tellement polluant que des oppositions citoyennes émergeront nécessairement et revendiquerons un encadrement de cette industrie, le recyclage des matériaux, la fin de l’obsolescence programmée des produits électroniques et leur usage raisonné. Aussi, à la suite, nous avons ajouté quelques commentaires critiques sur les perspectives que met en avant Pitron, sur la base des prises de position sur ces sujets par #Philippe_Bihouix et la Revue itinérante de critique sociale Z.

    http://sniadecki.wordpress.com/2018/06/27/rmu-pitron

    #critique_techno

    http://archive.org/download/RMU045PitronGuerreMetauxRares/RMU_045-PitronGuerreMetauxRares.mp3

    #Radio_Zinzine, #Racine_de_Moins_Un

    Bonne écoute !

  • A quand des mines de cobalt en Belledonne ?

    Vous êtes pour les véhicules électriques, les éoliennes, la dématérialisation, les médias numériques ou les panneaux solaires ? Mais êtes-vous pour l’ouverture de mines de cobalt en Belledonne ? à propos de la prise en charge des saloperies générées par l’extraction des métaux rares indispensables aux nouvelles technologies vendues comme « vertes », ça fait longtemps que l’Isère, la France, l’Occident ne font pas « leur part ». A quand un peu de cohérence ?

    Lire la suite sur :

    https://www.lepostillon.org/A-quand-des-mines-de-cobalt-en-Belledonne.html

    #TransitionMonCul #Terresrares #Pollutionnumérique

  • Quand les Verts « vendent » Minatec
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=1061

    Voici 12 ans, le 1er juin 2006, un millier de marcheurs s’était rassemblé pour protester contre l’inauguration de Minatec ; et au-delà, contre l’incarcération de l’homme-machine dans le monde-machine. Les Verts, toujours francs et courageux, avaient tergiversé à bas bruit entre le soutien aux nanotechnologies et des vœux pieux d’ « encadrement éthique ». Ils ne sont pas les seuls. La critique des (nano)technologies n’est pas la priorité d’une gauche pour qui le salut et l’émancipation consistent au contraire à brader l’autonomie du vivant pour l’hétéronomie de l’artificiel. Les Verts grenoblois ont conquis le pouvoir municipal en 2014 et dominent depuis la cuvette - la Métro -, avec leurs alliés. En décembre 2017, ils ont vendu à cette même Métro les actions de la Ville de Grenoble dans la SEM (...)

    #Nécrotechnologies
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/les_verts_vendent_minatec.pdf

  • La campagne se meurt, la technocratie l’achève
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=1053

    En 2050, 80 % du cheptel humain s’entassera dans des mégapoles-machines aux flux de transports, de fluides, d’énergie, d’individus, pilotés par "Intelligence Artificielle". Smart city, voitures “autonomes”, capteurs de données communicants, Internet des objets, big data, etc. Cette concentration résulte d’un projet de rationalisation - de rationnement raisonné - des "ressources". Pour rabattre les ruraux vers les métropoles, il suffit de supprimer les services de proximité, la Poste, l’école, l’hôpital, et les dessertes des petites communes ; puis d’ouvrir des complexes commerciaux périphériques afin de tuer les centres bourgs. Financez les projets urbains, les “pôles de compétitivité”, et admirez l’afflux urbain.

    Quant à ce que la novlangue nomme “les territoires”, ne croyez pas qu’ils échappent à rationalisation technicienne. La plupart de leurs décideurs veulent en faire des “smart territoires”, fonctionnant, eux aussi, en haut débit. Il n’y a pas de raison qu’on ne clique pas dans les chemins creux et sous les platanes du marché. Puis, les citadins qui viennent se ressourcer le week-end ont besoin de leur connexion pour... eh bien pour rester connectés.

    Surtout, la “ruralité” doit servir la mégamachine urbaine. Laisser passer les lignes à grande vitesse et à très haute tension. Fournir la biomasse et les ressources nécessaires à la consommation exponentielle d’énergie (la “planète intelligente” est une planète électrique). Nourrir les villes. Stocker les déchets nucléaires. Réserver quelques espaces aux loisirs, conformément aux recommandations des experts en santé urbaine.
    Vous pensiez vivre à la campagne, votre pays n’est qu’une fonction support pour les métropoles.

    #Nécrotechnologies
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/article_hyper-ruralite_.pdf

  • Résumé : Groupe MARCUSE, La liberté dans le coma, 2012
    https://sniadecki.wordpress.com/2018/05/20/marcuse-liberte-coma

    Le texte qui suit est un résumé d’un ouvrage de 244 pages. De nombreux exemples qui viennent à l’appui des idées et des analyses ici exposés succinctement n’ont donc pas été reproduits ni cités. Ce résumé ne peut donc se substituer à la lecture de l’ouvrage entier ; il n’est là que pour donner un aperçu des thèses développées dans le livre.

    Sommaire de l’ouvrage :
    Introduction
    1. Bureaucratie et informatique, le pacte du siècle.
    2. La liberté, pour quoi faire ?
    3. L’insoumission possible, ou ne pas laisser le monde se refermer.

    #Groupe_Marcuse #critique_techno #informatisation

    • Pour signifier la fin de la lutte contre les OGM et son recyclage dans une négociation du seuil en deçà duquel ils devenaient acceptables, la bande à Bové a ainsi mis en avant le terme de « fauchage » pour ne plus avoir à prononcer les mots « destruction » et « sabotage ». Dans ce contexte, désobéir vise à améliorer la loi et le cadre où elle s’inscrit, pas à les remettre en cause. Pas question de s’opposer à l’industrialisation de l’agriculture, il s’agit simplement de l’aménager. L’épisode des OGM a accouché d’une chimère : la désobéissance à 99% respectueuse de l’État qui est la seule communauté possible.

      […]

      Les conséquences de cette stratégie modérée sont très graves : en réduisant leur discours politique à une demande de contrôle plus strict sur les chaînes agro-alimentaires, les faucheurs de la Conf’ et des Verts ont directement contribué à la promotion de la traçabilité dans la société. Une aubaine pour l’industrie informatique ! En restreignant le débat à une question de santé publique, de risque et de traçabilité, ceux qui proclament que « le monde n’est pas une marchandise » ont contribué de façon remarquable à approfondir la logique marchande dans le domaine de l’alimentation.

      #traçabilité #OGM

  • Radio: Philippe Baqué, D’Alzheimer au transhumanisme, 2018 par @tranbert
    https://sniadecki.wordpress.com/2018/05/13/rmu-baque

    J’ai ainsi découvert qu’une nouvelle médecine s’impose progressivement dans notre quotidien : la médecine personnalisée, qui prétend prévenir des maladies et proposer des traitements spécialement adaptés à des patients diagnostiqués précocement. Peu d’informations circulent sur ce sujet, mais le projet est suffisamment avancé pour qu’en France, députés et sénateurs se penchent sur la question et encouragent l’État à participer à la généralisation prochaine de cette médecine mise au point par des firmes pharmaceutiques. L’un des futurs outils de diagnostic précoce sera le séquençage génomique, devenu une technique accessible au grand public bientôt aussi banale qu’une prise de sang. La détection des gènes de susceptibilité de maladies neurodégénératives, de différents cancers ou de maladies dites héréditaires permettra de traiter préventivement ces maladies avec des médicaments adaptés à l’ADN des patients ou déterminera des opérations chirurgicales préventives. La phase suivante sera peut-être l’intervention directe sur les gènes, aujourd’hui permise par de nouvelles techniques comme le Crispr-Cas9 découvert en 2011. Ces « ciseaux génétiques » permettent d’éliminer, de copier ou de stimuler les gènes en fonction des besoins. Aujourd’hui la science semble aller plus vite que la réflexion sur les conséquences que ces découvertes entraînent. Celles-ci font l’objet de peu de débats publics et aucun mécanisme de contrôle réellement efficace n’est encore en place.

    https://ia801503.us.archive.org/32/items/RMU044BaqueAlzheimerTranshumanisme/RMU_044_BaqueAlzheimerTranshumanisme.mp3

    #Alzheimer #EHPAD #hôpital #médicaments #big_pharma #santé #transhumanisme #Philippe_Baqué #radio #audio #Racine_de_moins_un #critique_techno

    • Et puis dans le supplément Science & Médecine du Le Monde du 16 mai 2018 :

      Alzheimer : une maladie en trompe-l’œil ?
      Pour les auteurs de cet ouvrage, le refus d’accepter le déclin cognitif empêche de sortir de la médicalisation sans limite du vieillissement.
      Les quarante dernières années ont vu l’émergence de la maladie d’Alzheimer comme problème de santé publique dont tout un chacun ou presque a, entendu parler. Olivier Saint-Jean, chef du service de gériatrie de l’hôpital européen Georges-Pompidou, et Eric Favereau, grand reporter santé à Libération, se livrent à une démolition. Leur thèse : la maladie dAlzheimer est une #construction_sociale imposant une vision de la vieillesse comme une maladie. Le refus d’accepter le déclin cognitif comme partie intégrante de notre normalité empêche de répondre au vieillissement par l’accompagnement adéquat.
      Au début des années 1980, un double constat a été fait : le nombre de sujets âgés s’accroît et la médecine est incapable d’améliorer les fonctions intellectuelles qui se détériorent. « Comme il faut donc rapporter tous les symptômes à une maladie, y compris les troubles cognitifs, on va exhumer une maladie dépeinte au début du XXe siècle et presque totalement tombée dans l’oubli », racontent les auteurs.
      Face à ce qu’ils appellent le « sériai killer des vieux », « il devient impensable de ne pas disposer de médicaments. A n’importe quel prix ». Des médicaments ! qui échappent à toutes les règles car, « avant même leur mise sur le marché, leur absence d’efficacité est évidente ». Si encore ils étaient anodins. L’ouvrage cite, en 2018, le président de la commission qui avait eu à trancher sur l’efficacité des médicaments anti-Alzheimer, le professeur Loïc Guillevin : « Ces médicaments ont plus tué qu’ils n’ont guéri. »
      Or, il y a ce que Olivier Saint-Jean et Eric Favereau appellent « la grande surprise, la bonne nouvelle qui va à contre-courant de toutes les prévisions » et « change la donne » : le nombre de cas supposés de la maladie d’Alzheimer diminue. Ils s’appuient sur plusieurs grandes études parues ces deux dernières années et notamment celle dite de la cohorte de Framingham portant sur trois générations qui montre « une réduction moyenne de 20 % d’une décennie à l’autre ».
      Les auteurs s’inquiètent de ce que les vieux « ne participent plus aux choixfondamentaux de leur fin de vie ou si peu ». Ils ouvrent des pistes alternatives aux échecs de la médicalisation et au modèle des Ehpad « devenu par ailleurs un marché capitalistique fructueux en France ». Les auteurs prônent une réflexion pour « sortir la vieillesse d’une médicalisation sans limite, ouvrir les Ehpad, repenser l’aide à domicile, changer la logique d’assistance, donner des réponses à des situations plutôt que des places dans des institutions, offrir aux vieux le droit de prendre des risques auxquels une réflexion anticipée sur leur fin de vie les a préparés, bref leur laisser la possibilité, s’ils le souhaitent, de "rester chez soi" : tout cela est faisable ».
      Une option dont Olivier Saint-Jean et Eric Favereau soulignent ironiquement que « le prix ne sera guère plus élevé que les milliards d’euros donnés depuis vingt ans à l’industrie du médicament Alzheimer ». Un livre qui rue dans les brancards et qui a le mérite de porter un débat nécessaire sur la place publique.
      Paul Benkimoun
      Alzheimer. Le grand leurre , du professeur Olivier Saint-Jean et Eric Favereau (Michalon, 176 pages, 17 euros).

      @rastapopoulos

  • Pagaille à l’aéroport d’Amsterdam en raison d’une panne de courant RTS - afp/cab - 29 Avril 2018

    L’aéroport d’#Amsterdam #Schiphol était fortement perturbé dimanche après une importante panne de courant qui a paralysé la plateforme internationale dans la nuit de samedi à dimanche, a-t-on appris auprès des autorités portuaires.
    http://www.rts.ch/2018/04/29/14/57/9529730.image?w=900&h=506

    En raison de la panne de courant qui a affecté le système d’enregistrement, l’aéroport a été temporairement fermé tôt dimanche matin pour garantir la sécurité des voyageurs, massés dans les halls et particulièrement nombreux en raison des vacances scolaires.

    La compagnie néerlandaise KLM a annulé au moins 25 vols au départ de Schiphol vers des destinations européennes et le nombre de vols entrants a été réduit.

    La panne a été réparée dans la matinée et les systèmes d’enregistrement sont de nouveau opérationnels, mais des retards devraient persister jusqu’à lundi.

    Routes fermées
    Les accès routiers ont été fermés, créant d’importants embouteillages, pour décourager les voyageurs de se rendre sur place. La circulation des trains et des bus a également été bloquée pendant que la direction de l’#aéroport demandait aux voyageurs de rester chez eux.

    #électricité #panne #intelligence_artificielle #critique_techno #nécrotechnologies #smart_city

  • Numérique : mais qu’est-ce qu’on attend ?

    « S’opposer au numérique inclusif, c’est s’opposer à la liberté des esprits. » C’est un tweet de Mounir Mahjoubi, député En Marche et secrétaire d’État chargé du numérique. Il l’a écrit pour réagir à l’incendie de la Casemate, un centre de culture scientifique technique et industriel, qui a eu lieu fin novembre à Grenoble. C’était juste pendant le bouclage du dernier Postillon, alors on n’a presque rien écrit dessus. Pendant la distribution, beaucoup de gens nous en ont parlé, interloqués, dubitatifs, voire en colère.
    Moi, franchement, la liberté des esprits, je suis pour. Et c’est pour ça que je me pose plein de questions autour de l’invasion actuelle du « numérique inclusif » dans toutes les sphères de la vie, et du « grand remplacement » des humains par les robots. Des questions qui ne sont portées que par quelques esprits chagrins rompant l’enthousiasme général autour du tsunami numérique, et qui n’existent quasiment pas dans les centres de culture scientifique comme la Casemate, alors que cela devrait être leur raison d’être. Avec ces questions, je suis allé au festival Transfo, « le premier festival du numérique 100 % alpin », et à une rencontre avec la nouvelle directrice de la Casemate. Et j’en reviens avec la certitude que s’opposer au déferlement numérique est une nécessité impérieuse.

    La suite sur :
    https://www.lepostillon.org/Numerique-mais-qu-est-ce-qu-on-attend.html

    Extrait :
    " Les promoteurs de ce monde-là sont eux très radicaux, c’est sûr. On le sait désormais : ils iront jusqu’au bout. Ils dématérialiseront toutes les démarches administratives et fermeront tous les services publics avec des humains derrière un guichet. Ils rendront très compliquées des choses auparavant très simples (je profite de l’occasion pour insulter les dirigeants de SFR, vu que je me débats depuis des semaines avec leurs larbins du centre d’appel pour simplement avoir le téléphone sans payer cinquante euros par mois : bande de furoncles putrides sans morale, je vous méprise du plus profond de mon âme). Ils mettront des robots partout et pourriront de beaux métiers. Ils transformeront les menuisiers, les boulangers ou les paysans en opérateurs informatiques. Ils installeront des écrans et des interfaces partout, multipliant les sollicitations incessantes. Ils uberiseront, privatiseront, désorganiseront les luttes collectives et feront régner le chacun pour soi. Ils automatiseront, rationaliseront, calculeront, à peu près tout. Ils programmeront l’avenir avec des algorithmes. Ils feront de gigantesques banques de données pour les vendre à des intérêts privés. Ils pilleront les métaux rares partout dans le monde, et qu’importent les guerres et l’exploitation que ce pillage induit. Ils s’émerveilleront des progrès de l’intelligence artificielle, sans se rendre compte de ceux de l’indigence humaine. Ils écouteront gentiment les voix discordantes en disant que c’est intéressant, mais, quand même, vous ne voulez pas revenir à l’époque des bougies. Ils prétexteront soit la compétition internationale, soit la médecine, soit le sens du progrès, pour couper court à tout véritable débat. Ils rendront l’humain de plus en plus dépendant à la technologie, à l’électricité, aux multinationales. Ils rendront l’humain de plus en plus fainéant, de moins en moins autonome, de moins en moins imprévisible. Ils nous feront petit à petit ressembler à des robots. Qu’on les laisse faire, et ils le feront. "

    #numérique #incendie #transfo #luddisme

  • Jean-Baptiste Fressoz, L’apocalypse joyeuse, 2013
    https://sniadecki.wordpress.com/2018/04/24/rmu-fressoz-apocalypse

    Ce livre étudie les racines historiques de la crise environnementale contemporaine. Il s’agit d’une enquête sur le passé de l’agir technique, sur les manières de le penser, de le questionner, de le réguler et, surtout, de l’imposer comme seule forme de vie légitime. Il décortique des pouvoirs, des torsions subtiles du réel et certaines dispositions morales qui, au tournant des XVIIIe et XIXe siècles, nous ont fait prendre le chemin de l’abîme. Il démontre que le « siècle du progrès » n’a jamais été simplement technophile. L’histoire du risque technologique qu’il propose n’est pas l’histoire d’une prise de conscience, mais l’histoire de la production scientifique et politique d’une certaine inconscience modernisatrice.

    […]

    Dans le troisième volume du Capital, Marx critiquait les conséquences environnementales des grands domaines vides d’hommes de l’agriculture capitaliste qui rompaient les circulations matérielles entre société et nature. Selon Marx, il n’y avait pas « d’arrachement » possible vis-à-vis de la nature : quels que soient les modes de production, la société demeurait dans la dépendance d’un régime métabolique historiquement déterminé, la particularité du métabolisme capitaliste étant son caractère insoutenable 6.

    Il n’y a aucune raison de considérer ces théories avec condescendance, comme un « proto-environnementalisme » préfigurant notre souci écologique, car elles déterminaient des modes de production autrement plus respectueux de l’environnement que les nôtres.

    Par exemple, les historiens commencent à comprendre l’importance fondamentale du recyclage. Dans les années 1860, en France, le chiffonnage, c’est-à-dire la collecte des matières et des objets abandonnés occupait près de 100 000 personnes. Os, chiffons, métaux, tout était revendu et réutilisé. Jusqu’à la fin du XIXe siècle, les excreta urbains firent l’objet d’une valorisation agricole systématique

    […]

    Du point de vue de l’écriture historique, il apparaît donc trompeur de raconter la révolution industrielle comme l’histoire de sociétés modifiant de manière inconsciente leurs environnements et leurs formes de vie, et comprenant a posteriori les dangers et leurs erreurs. Les sociétés passées n’ont pas massivement altéré leurs environnements par inadvertance, ni sans considérer, parfois avec effroi, les conséquences de leurs décisions. La confiance n’allait pas de soi et il a fallu produire de manière calculée, sur chaque point stratégique et conflictuel de la modernité, de l’ignorance et/ou de la connaissance désinhibitrice.

    […]

    L’avantage du détour par l’indétermination est qu’en relativisant la supériorité intrinsèque de l’innovation en débat, il permet de détecter le pouvoir et les moyens de son exercice. Ce livre explicite en détail les forces qui assurent la victoire des systèmes techniques, malgré leurs dangers, malgré les oppositions et malgré la conscience que l’on avait de ces dangers. J’ai voulu comprendre pourquoi, pour qui et contre qui, en se fondant sur quels savoirs et en dépit de quels savoirs, sont advenues les techniques qui ont produit notre modernité et la crise environnementale contemporaine.

    https://archive.org/download/RMU043FressozApocalypseJoyeuse1/RMU_043_FressozApocalypseJoyeuse1.mp3

    #Jean-Baptiste_Fressoz #écologie #Histoire #environnementalisme #risque #société_du_risque #critique_techno #innovation #acceptabilité
    #audio #radio #Radio_Zinzine