• "#Gardes-frontières, pas tortionnaires" : quand les douaniers dénoncent des ordres dangereux pour les migrants qui traversent la Manche

    Le #syndicat #Solidaires_Douanes a adressé une #lettre_ouverte à son directeur national ce lundi 23 juin, dans laquelle il dénonce certaines #consignes données sur le #littoral du #Pas-de-Calais, pour surveiller des embarcations de personnes migrantes. Des #ordres qui « les détournent de leur #mission initiale » et insécurisent les exilés qui prennent la mer.

    C’est une lettre ouverte salée, que le syndicat Solidaires Douanes a fait parvenir aux oreilles du directeur national garde-côtes des douanes, ce lundi 23 juin 2025. « Gardes-frontières, pas tortionnaires », le ton est donné dès les premiers mots.

    Dans ce communiqué, les douaniers s’insurgent contre un évènement survenu dans la matinée du jeudi 19 juin, il y a presque une semaine, au large du #Touquet (Pas-de-Calais). Une embarcation contenant plusieurs personnes migrantes se trouvait alors en difficulté, maintenue sous la surveillance du patrouilleur garde-côtes « #Kermovan ». Les douaniers, chargés d’assurer la sécurité des exilés vers les eaux britanniques ou de les récupérer en cas de sinistre, reçoivent alors une #consigne du #Centre_régional_opérationnel_de_surveillance_et_de_sauvetage (#CROSS) Gris-Nez.

    Le Kermovan reçoit pour ordre « de signaler tout changement de cap indiquant que le pneumatique ferait route vers la plage pour embarquer à son bord des personnes supplémentaires. » En cas d’opération de secours, le CROSS, qui coordonne les opérations, peut être amené à donner des consignes aux #garde-côtes. Mais dans l’ordre donné ce 19 juin, quelque chose fait tiquer les douanes. Rémi Vandeplanque, représentant Solidaires Douanes, soupçonne qu’il « s’agissait de faciliter l’intervention des forces de l’ordre pour faire obstacle à l’embarquement de personnes supplémentaires. »

    Selon Rémi Vandeplanque, l’embarcation que les douaniers sécurisaient s’est finalement échouée sur la plage de Sainte-Cécile vers 10 heures « de mémoire », visiblement après avoir crevé en heurtant un bouchot, « apparu à la faveur de la marée descendante ».

    Les garde-côtes, détournés de leur mission ?

    Solidaires Douanes dénonce un détournement de la mission initiale des agents, et une consigne dangereuse pour les personnes migrantes, des civils en situation précaire, sur une embarcation de fortune au beau milieu du détroit du Pas-de-Calais. Celle-ci « ne relève pas de la fonction du patrouilleur Kermovan » et « a pour objectif de permettre une intervention de police en mer (de facto dangereuse). » Car, rappelons que les forces de l’ordre n’ont plus le droit d’interpeller les personnes migrantes lorsqu’elles se trouvent déjà dans leur embarcation, posée sur l’eau. Ils doivent donc attendre leur retour sur la terre ferme pour procéder à des #interpellations.

    Le syndicat dénonce justement « un contexte de #maltraitance_institutionnelle croissante, à l’encontre des personnes en exil », lors des tentatives de traversée notamment, et « de mise sous pression de la France par le Royaume-Uni qui attend que toutes les mesures possibles soient prises par le ministère de l’Intérieur afin d’empêcher les traversées de la Manche ».

    Au moment où cet article est publié, la Préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord (Prémar) n’a pas donné suite à nos sollicitations.

    https://france3-regions.franceinfo.fr/hauts-de-france/pas-calais/touquet/gardes-frontieres-pas-tortionnaires-quand-les-douaniers-d
    #migrations #réfugiés #frontières #France #GB #Angleterre #résistance

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    voir aussi :
    Récit « Je n’avais jamais vu ça de la part de la police » : près de #Dunkerque, des migrants interceptés dans l’eau à coups de #bombes_lacrymogènes
    https://seenthis.net/messages/1121815

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    ajouté à la métaliste, mais pour l’instant tout à fait incomplète, de #témoignages de #forces_de_l'ordre, #CRS, #gardes-frontière, qui témoignent de leur métier. Pour dénoncer ce qu’ils/elles font et leurs collègues font, ou pas :
    https://seenthis.net/messages/723573

  • Florida building ’#Alligator_Alcatraz' migrant detention centre in #Everglades

    Florida has begun building a detention centre - dubbed the ’Alligator Alcatraz’ - to temporarily hold migrants on an air strip in the Everglades.

    Department of Homeland Security Secretary Kristi Noem said the facility would be funded “in large part” by the Federal Emergency Management Agency’s shelter and services programme, which was previously used to provide accommodation and other aid for undocumented migrants.

    The plan has been criticised by several lawmakers, including the mayor of Miami-Dade County, who argued it could be environmentally “devastating”.

    The proposal comes as Trump tries to deliver on a campaign pledge to ramp up deportations of illegal migrants.

    “Under President Trump’s leadership, we are working at turbo speed on cost-effective and innovative ways to deliver on the American people’s mandate for mass deportations of criminal illegal aliens,” Noem said in a statement.

    “We will expand facilities and bed space in just days, thanks to our partnership with Florida.”

    The facility is to be built on the site of the #Dade-Collier_Training_and_Transition_Airport, a public airport around 58km (36 miles) from Miami. It will cost about $450m (£332m) a year to run.

    In a video posted on X, Florida’s Attorney General James Uthmeier called the airport a “virtually abandoned facility”.

    He said the detention centre could be built in 30 to 60 days and hold an estimated 1,000 people.

    He argued the location acted as a natural deterrent for escapees.

    Uthmeier said in the video: “[If] people, get out, there’s not much waiting for them other than alligators and pythons. Nowhere to go, nowhere to hide.”

    The mayor of Miami-Dade County, Daniela Levine Cava, a Democrat, criticised the plan, saying “the impacts to the Everglades ecosystem could be devastating”.

    The Florida Everglades are a unique environmental region comprising marshes, prairies, forests, mangroves and estuaries. Uthmeier said the facility would not be located within #Everglades_National_Park.

    https://www.bbc.com/news/articles/c0rvq1eg8w9o
    #Floride #USA #Etats-Unis #migrations #sans-papiers #détention_administrative #rétention #parc_national #centre_de_rétention_administrative #CRA #nature #hostile_environment #environnement_hostile #crocodiles #pythons

  • #Dakar, portrait d’une ville capitale
    https://metropolitiques.eu/Dakar-portrait-d-une-ville-capitale.html

    Dakar, métamorphoses d’une capitale, ouvrage des architectes Carole Diop et Xavier Ricou, offre l’occasion de retracer la trajectoire de la capitale sénégalaise, depuis les villages Lebu antérieurs à la colonisation jusqu’au laboratoire urbain d’aujourd’hui. Un livre-capital(e). Voilà ce que proposent les architectes sénégalais Carole Diop et Xavier Ricou avec l’ouvrage Dakar, métamorphoses d’une capitale. Grâce à un minutieux travail d’archives et une iconographie particulièrement soignée, les auteurs #Commentaires

    / Dakar, #histoire, #Sénégal, #croissance_urbaine, #planification, #logement, #politique_de_logement, #culture, #patrimoine, (...)

    #Afrique
    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_choplin2.pdf

  • L’Italia si inginocchia a Trump: 5% di spesa militare
    https://radioblackout.org/2025/06/litalia-si-inginocchia-a-trump-5-di-spesa-militare

    Il Governo Meloni si è dichiarato favorevole alla proposta di adozione di un nuovo obiettivo di spesa per la guerra pari al 5% del PIL avanzata dal Segretario Generale della NATO Mark #rutte. Il Ministro della Difesa Guido #crosetto ha proposto di raggiungere il 3,5% entro il 2035 in maniera graduale, includendo nel conteggio spese […]

    #L'informazione_di_Blackout #spesa_militare_al_5%
    https://cdn.radioblackout.org/wp-content/uploads/2025/06/2025-06-09-spsa-mili-5-mazzeo.mp3

  • Dans la #Manche, des morts sans identité, des familles sans réponses

    Procédures interminables, manque de coordination entre les services de police, absence de partage d’informations avec les proches : l’#identification des corps d’exilés anonymes retrouvés sur les côtes de la Manche reste très laborieuse. Et repose essentiellement sur le travail des associations.

    Le 6 octobre 2023, des restes humains, deux jambes, s’échouent sur une plage de l’île de Texel, au nord des Pays-Bas. Les premières analyses de ces restes de corps, dans un état de décomposition avancée, permettent d’établir l’hypothèse d’un lien avec un naufrage, survenu à 300 kilomètres de là, entre la France et l’Angleterre, deux mois plus tôt.

    Le 12 août 2023, six personnes, toutes d’origine afghane, meurent dans un naufrage dans la Manche. Ils essayaient de rejoindre les côtes anglaises dans un zodiac surchargé dans lequel avaient pris place plus de soixante personnes. Mais le bilan ne s’arrête pas là : Ahmadi Ahmad Jan, 29 ans, et Samiullah Abdulrahimzaï, 22 ans, sont portés disparus depuis.

    Dans les semaines qui suivent le naufrage, les noms des deux disparus sont connus, et leurs familles sont identifiées grâce à un homme, qui n’est ni enquêteur ni gendarme. Mohammad Amin Ahmadzai est le président de l’Association solidarité culture et insertion des Afghans (Ascia), qui vient en aide aux Afghan·es du nord de la France dans leurs démarches administratives ou organise des événements culturels. À partir d’août 2023, le président de l’association change drastiquement ses missions et devient l’intermédiaire privilégié des autorités durant tout le processus d’identification.

    Mohammad Amin Ahmadzai parvient à retrouver les familles des deux disparus en Afghanistan. Il leur explique les démarches à effectuer pour envoyer des échantillons d’#ADN et il fait la liaison entre les policiers néérlandais et ceux de la gendarmerie maritime française, chargée de l’enquête.

    Une brosse à dents et un casse-tête

    C’est dans une simple brosse à dents que la famille de Samiullah Abdulrahimzaï plaçait tous ses espoirs. Début 2024, elle se rend au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) de Kaboul, la capitale du pays, contrôlée depuis août 2021 par les talibans. L’ONG est toutefois dans l’incapacité de réaliser un test ADN, « à cause de la situation du pays et par manque de moyens techniques », soutient Mohammad Amin Ahmadzai, en contact régulier avec les familles. Le président de l’Ascia leur conseille alors d’envoyer, par eux-mêmes, des échantillons d’ADN.

    Plusieurs frères du disparu glissent deux brosses à dents et un peigne dans un petit sac en plastique. Un cousin de Samiullah Abdulrahimzaï, qui vit en France, récupère le colis en Iran, puis le confie, en France, au président de l’ASCIA. À son tour, il le transmet, en septembre 2024, aux enquêteurs français chargés de l’affaire.

    Finalement, fin 2024, le résultat de la comparaison ADN tombe : il est négatif. Mais au sein de la police néerlandaise, une source bien au fait de l’enquête indique ne pas avoir de certitude quant à la qualité de l’échantillon ADN envoyé ni sur sa provenance, rendant ce résultat peu fiable. Contactée en juin 2025, le cousin de Samiullah Abdulrahimzaï, qui vit en France, indique ne pas avoir été prévenu, tout comme sa famille en Afghanistan.

    Un téléphone retrouvé dans la poche du pantalon encore accroché aux jambes a permis à la police française d’établir un lien avec Ahmadi Ahmad Jan, le deuxième disparu. Mais sans une comparaison ADN fiable, indique notre source au sein de la police néerlandaise, son identification ne peut être confirmée avec certitude.

    La famille d’Ahmadi Ahmad Jan n’a pas trouvé de moyen de faire parvenir un test ADN, bien que l’un de ses frères travaille dans un cabinet d’avocats à Kaboul. « Notre famille attend jour et nuit des nouvelles », confiait Muslim Hanafi Ahmadi, un an après le naufrage. Interrogé fin mai 2025, il n’avait toujours aucune information des autorités françaises : « Personne ne nous a contactés », regrette-t-il.

    Car si aux Pays-Bas, où les corps ont été retrouvés, la priorité est donnée à l’identification et à la remise des corps aux familles, en France, l’enjeu est tout autre. Pour faire la lumière sur le naufrage meurtrier du 12 août 2023, c’est la #juridiction_nationale_de_lutte_contre_la_criminalité_organisée (#Junalco) qui tient les rênes de l’enquête.

    Son objectif : remonter la filière de passeurs et faire porter aux organisateurs et aux petites mains la responsabilité des six personnes mortes lors du naufrage et faire peser, sur les organisateurs de la traversée et les petites mains, la responsabilité des six personnes décédées lors du naufrage et du corps nouvellement identifié.

    Selon la police néerlandaise, aucune analyse fiable, au regard des critères scientifiques dont répond la médecine légale, n’a permis d’identifier ces deux morceaux de corps. Pourtant, le tribunal judiciaire de Paris indique, fin mai, qu’un des corps retrouvés est « visé comme victime dans la procédure du 13 août 2023 ».

    L’enquête a été close le 5 mai 2025, et le dossier est désormais entre les mains du parquet de Paris. Parmi les huit personnes mises en examen, deux sont des exilés, présumés pilotes de l’embarcation et considérés comme « passeurs » aux yeux de la justice. Ils risquent dix ans de prison.

    Les associations de terrain, moteur des enquêtes

    Tous les autres dossiers d’identification liés à des naufrages dans la Manche sur lesquels Mediapart a enquêté entre 2020 et 2024, en lien avec des proches en attente, se caractérisent par cette lenteur procédurale, des lacunes dans le partage d’information aux familles et la multiplication des interlocuteurs.

    En théorie, la chaîne de l’identification en #France est claire. Lorsqu’un cadavre est retrouvé sur une plage du littoral, une enquête est ouverte par le procureur du territoire concerné et confiée au service de police ou de gendarmerie du lieu de découverte du corps. La dépouille est transférée dans un institut médico-légal, où l’équipe travaille elle aussi sous le contrôle du parquet.

    Par exemple, dans les semaines qui suivent le naufrage du 23 octobre 2024, dont le bilan officiel fait état de « seulement » trois victimes – Mediapart avait révélé que treize personnes étaient en réalité portées disparues –, la Manche recrache successivement des corps sur les plages du littoral de la côte d’Opale. Le 2 novembre, un cadavre est découvert sur la plage de Sangatte. Le 5 novembre, deux corps sont retrouvés en mer au large de Calais, un autre immergé près de Douvres, dans les eaux territoriales anglaises. Le lendemain, une dépouille est retrouvée sur la plage de Calais, tandis que deux nouvelles victimes sont repêchées en mer au large de la cité portuaire. Au total, entre le 23 octobre et le 21 décembre 2024, la Manche rejette quatorze corps.

    Différents services de police ou de gendarmerie sont alors mobilisés dans le but de collecter des éléments qui permettraient d’identifier les victimes. Dans les faits, les forces de l’ordre, qui ont pour habitude de procéder toutes les quarante-huit heures à des expulsions de campements d’exilé·es, se retrouvent rapidement démunies pour obtenir des informations auprès de compagnons de route ou des proches des personnes exilées mortes.

    Elles se reposent dès lors sur le tissu associatif local, dont les bénévoles sont en contact quasi quotidiennement avec les exilé·es sur le terrain, pour faire remonter des informations. Le service de rétablissement des liens familiaux de la Croix-Rouge joue également le rôle d’interface entre autorités et associations.

    « Les autorités laissent les personnes solidaires essayer d’obtenir des informations comme elles peuvent, déplore Flore Judet, coordinatrice de L’Auberge des migrants. Pourtant le seul moyen que les personnes solidaires ont, c’est de parler avec les exilés, d’essayer de faire du lien, une chose qui malheureusement n’est pas faite aujourd’hui par les autorités. »

    Les parquets, qui instruisent chaque acte de police ou de médecine légale nécessaire à l’identification, reconnaissent sans mal leur dépendance aux informations détenues et diffusées par les bénévoles des associations. « Le “milieu des migrants” a un rapport compliqué avec les services d’enquête, pour différentes raisons. C’est pour ça que j’ai peu de signalements de disparitions qui viennent naturellement », admettait Guirec Le Bras, ex-procureur de Boulogne-sur-Mer, interrogé sur le sujet en février 2024.

    Dans le cadre des procédures d’identification, « il y a des enquêtes qui sont faites dans les associations d’aide aux migrants présentes dans le Dunkerquois et le Calaisis, pour savoir si elles reconnaissent les personnes, exposait pour sa part le procureur de Saint-Omer, Mehdi Benbouzid. D’autres fois, ce sont elles qui viennent vers nous pour nous dire : on était censés avoir un appel d’Angleterre d’Untel, ça peut être lui qui a disparu. Ça va dans les deux sens. »

    Le dialogue n’est cependant pas aussi fluide, à en croire les associations. « Les contacts avec les autorités, c’est compliqué. C’est un peu de la pêche à la ligne, on ne sait pas qui est responsable de quoi », déplore une source souhaitant rester anonyme.

    Une nouvelle cellule à l’efficacité limitée

    Depuis peu, l’État tente d’améliorer son fonctionnement : une cellule de gendarmerie spécialement dédiée à l’identification des corps retrouvés dans la Manche a été créée : la #Nodens. Celle-ci est constituée de cinq enquêteurs, sous l’autorité de la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord, et dont les actes d’enquête sont là aussi réalisés à la demande du procureur.

    Elle est impliquée dans l’identification des corps retrouvés dans les semaines ayant suivi le naufrage d’octobre 2024. Or, sept mois après, sur les quatorze corps retrouvés, dix demeurent non identifiés. Dans les pays d’origine, de nombreuses familles restent sans nouvelles de leurs disparus.

    C’est le cas de celle d’Amanuel, disparu dans le naufrage du 23 octobre 2024. « Je pleure toutes les nuits », confie son père, Terfe Berhe, qui est parti s’installer dès novembre dans la capitale de l’Éthiopie, Addis-Abeba, pour se signaler auprès de la Croix-Rouge éthiopienne, espérant l’envoi rapide d’un kit ADN pour identifier son fils parmi les corps retrouvés. Pendant tous ces mois, les meilleurs amis d’Amanuel, résidant eux-mêmes en Belgique, ont envoyé de l’argent à son père, « pour l’aider à rester à la capitale, où la vie est chère », racontent-ils.

    C’est la nouvelle cellule Nodens qui est chargée de son cas et de l’envoi postal du #kit_ADN. Or, fin février 2025, cinq mois après le naufrage, Terfe Berhe n’avait toujours pas reçu ce précieux colis. Il est donc reparti chez lui : « J’ai attendu tellement longtemps l’envoi de ce kit ADN. » En ce début du mois de juin, la situation n’a toujours pas évolué : le père d’Amanuel n’a toujours rien reçu et il n’a toujours pas d’interlocuteur identifié à qui s’adresser. La Nodens n’a pas donné suite aux sollicitations de Mediapart.

    Les lenteurs procédurales dans le cas d’Amanuel sont dues à plusieurs facteurs : l’absence d’un protocole clair d’envoi postal du kit ADN, la difficulté de coordination entre les différentes #Croix-Rouge éthiopienne et européenne, et surtout l’absence de lien direct entre les acteurs de l’identification et les proches d’Amanuel, pourtant susceptibles de fournir un test ADN. Selon nos informations, s’agissant des complications d’envois postaux, la cellule indique travailler avec La Poste pour faciliter le renvoi des kits ADN sans frais pour les familles.

    Des spécialistes de l’identification qui innovent

    Face à ces dysfonctionnements, de nombreux chercheurs, chercheuses et médecins légistes en Europe plaident pour le recours à de nouveaux moyens d’identification. Depuis Liverpool au Royaume-Uni, #Caroline_Wilkinson, professeure d’identification craniofaciale, dirige l’unité pour l’identification des victimes de catastrophes migratoires (#Migrant_Disaster_Victim_Identification). Cette unité structure un réseau qui identifie les personnes exilées dont les corps sont retrouvés dans certaines zones frontalières européennes.

    « Il s’agit de faciliter l’émergence de nouvelles recherches et innovations sur le plan de l’identification. C’est important pour composer avec les obstacles géopolitiques des pays d’origine et la disparité des réponses politiques données par les pays où les corps sont retrouvés », expose Caroline Wilkinson.

    Le réseau forme les acteurs de l’identification à ces nouvelles techniques. Là où les procédés d’identification aujourd’hui se concentrent sur l’ADN, la #denture et les #empreintes_digitales, de nombreuses autres pistes pourraient en fait être explorées, telles que les images qui circulent sur les réseaux sociaux, l’analyse des courants marins ou encore des caractéristiques visuelles aujourd’hui considérées comme « secondaires » (tatouages, piercings, etc.).

    En Espagne, La Croix-Rouge utilise depuis 2023 un nouvel outil technologique développé par le #CICR et l’Institut national des sciences appliquées de Lyon. Baptisé #Scan (pour Share, Compile and Analyze, « partager, compiler et analyser »), celui-ci repose sur le partage d’informations en temps réel sur les naufrages, la collecte de témoignages des rescapé·es et la mise en relation avec les acteurs de la société civile recevant les alertes des proches. Il permet d’apporter des réponses aux proches sur les circonstances des disparitions et d’aider à l’identification des corps retrouvés.

    Médecins légistes, chercheurs et chercheuses insistent sur la nécessité d’un partage plus approfondi des compétences et sur la mise en place d’une coordination européenne sur ces enjeux. « À un niveau européen, si on avait plus de possibilités d’échanger les données, ce serait plus facile », abonde Tania Delabarde, médecin légiste à l’IML de Paris. Pour les exilé·es qui meurent dans la Manche, « les moyens ne sont pas mis » : « Nous, on voudrait réveiller les consciences : ces gens-là sont morts, et en plus, on leur nie leur identité. »

    https://www.mediapart.fr/journal/france/060625/dans-la-manche-des-morts-sans-identite-des-familles-sans-reponses
    #mourir_en_mer #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #France #Calais #Angleterre #La_Manche #GB #identité

  • “The American River Ganges” – 30 September, 1871

    Many scholars regard Nast’s most famous and well-executed anti-Catholic image as brilliantly rendering the concern of Roman Catholic interference in public education. Steeped in fear-mongering invasion imagery, Harper’s Weekly published the image twice. The first, on September 30, 1871, implicated Nast’s nemesis, William M. Tweed, and was reprised by popular demand on May 8, 1875; the cartoon shows Tweed absent from the cliff.

    The American River Ganges, Harper’s Weekly, September 1871 by Thomas Nast. The original image of Nast’s most famous anti-Catholic image, Tweed, was safely out of the picture, literally and figuratively, when the image was republished on 8 May 1875, along with other minor modifications. Library of Congress

    The image is a tour de force of imagination and caricature technique. Nast dehumanized the Catholic bishops by turning them into reptiles. They emerge from the water toward the New York shoreline. Two clergies in the foreground have stereotypic Irish faces.

    As if to emphasize the double meaning of “feast,” slithering out of the water on all fours, are bishops wearing their pretiosas, the ornate, jewel-encrusted miters worn on Sundays or feast days, the priests are drawn as salivating crocodiles with jaws ready to devour, or feast if you will, on school children. A Protestant minister or teacher, with his Bible tucked in his waistcoat and his saucer hat tossed to the ground, stands defiant, guarding several fearful children who are shivering, praying, and cowering as certain death approaches. In the middle of the scene, several bishops arrive on the shore ready to clamp down on defenseless and dispensable non-Catholic students.

    A Chinese boy on his hands and knees attempts to flee. Native American and African American children press up against the cliff with nowhere to escape.

    Nast shared a Radical Republican, utopian vision which held that public schools should be open to all children, regardless of race, creed or ethnicity, and he drew many images of an idealized public school system that included a diverse student body learning in harmony. With the Catholic initiative to create their own schools, and with the support of public funds to do so underway – funded through Tweed’s influence, Nast feared that separate sectarian schools for each ethnic and racial groups would result. “Nast believed that bringing children together into the public sphere, under democratic control, muted their religious and racial differences and molded a unified, multiethnic [sic]American society” (Justice 174). Tweed and the Roman Catholic Church interfered with that vision.

    Boss Tweed and his “ring” lower Protestant children from a cliff to be devoured by Catholic bishops

    Perched atop the cliff, Tweed, and members of his political machine lower Protestant children to the feeding grounds below. Columbia, Nast’s ever-faithful symbol of American compassion and justice, is bound and led away to a hangman’s gallows.

    Nast drew Tammany Hall as an extension of the Vatican in New York City. The flag of an Irish harp and the Roman Catholic papal standard fly in authority over the land. Nast echoed the Republican and Protestant fears that Catholicism was taking over municipal governance.

    At the center top of the image, a U.S. Public School crumbles. An inverted American flag, a sign of distress, flies prominently. On the other side of the river stands a Vatican-shaped structure named “Tammany Hall.” The cartoon was reissued in 1875, and the sign over the buildings was changed to “Political Roman Catholic Church.” Flags of the Papal Coat of Arms, and the Irish harp fly atop the side domes. Attached to the right of the Roman Catholic Church is the “Political Roman Catholic School.”

    In Harper’s Weekly, an essay written by Eugene Lawrence accompanied Nast’s full-page cartoon. Lawrence, a nativist and frequent contributor to the periodical, blamed the Catholics for the end of the public school system and its aim “to destroy our free schools, and perhaps our free institutions has been for many years the constant aim of the extreme section of the Romish Church.”

    The essay continues its attack on Jesuits and the daring, aggressive spirit of the ultramontane Irish Catholics who Lawrence claims govern New York. The author also touts brave European governments who have dared to challenge the Roman Catholic influence in their schools and other institutions.

    The institutions that managed New York Public Schools claimed their schools provided non-sectarian education. Catholics disagreed, noting Protestant-based libraries, textbooks and “the daily reading of the Protestant version of the Bible” in classrooms as an unsatisfactory environment for learning (Heuston 54).

    “The establishment of a new state school system in the United States seemed to substantiate Catholic fears that the attitudes of European secularists were taking root in America” (Heuston 169). Prior to the Civil War, Catholics wanted to participate in the public school system without endangering their faith. Catholics were encouraged to pursue the issue after New York Whig Governor William Seward suggested in 1840 that state aid might be given to Catholic schools (53). Henceforth, New York’s Catholic Church, led by Archbishop John Hughes, began strategies to thwart the new school system by working through their political contacts, but these attempts were unsuccessful. A preoccupation with the Civil War and its aftermath diverted attention from the issue of public education – the issue would not surface again until the close of the 1860s, when Catholics once again picked on the issue and “Republican Party and Catholic Church leaders the late 1860s and early 1870s joined a bitter battle of words over the future of public education” (Justice 171).

    Justice suggests the American Public School served as a metaphor for the northern lifestyle; “the public school evoked the small-town Protestant backbone of the Republican Party” (180). In 1869, Tweed, as head of Tammany Hall and acting State Senator, “snuck a provision in the annual tax levy bill for the city through the state legislature,” which provided 20 percent of the city’s excise tax be earmarked to Catholic schools (Justice 182). Tweed’s crafty maneuver set Republicans to outrage in motion and solidified scrutiny by the Republican-based press, such as The New York Times and Harper’s Weekly. Nast’s crusade against Catholic interference in the public school system coincided with his attacks on Tweed’s other political malfeasance. His attacks on Tweed tripled Harper’s Weekly circulation (Hess 100).

    Nast’s principal opposition to the Catholic Church rested on what he feared was the Church’s aim to subvert the nation’s public school system by diverting public funds to sectarian schools (St. Hill, 70). Benjamin Justice’s research on Nast’s feelings about Catholic interference in the public school system provides valuable insights. Justice feels that American antagonism toward Catholics resulted from the church’s rapid rise due to immigration and the American Catholic church’s adoption of conservative ultramontane Romanish leadership, which “increasingly insisted on separate, publicly-funded schools, making it incompatible with republican government and unfit to offer mass education at public expense” (175). Justice surmises that Nast’s vicious blasts at the public school issue came to life as part of a broader attack on the relationship between Tammany Hall and the Catholic Church. Nast visual attacks were pointed objections to “Catholic political ascendency over the state” rather than an attack on Catholic culture or Catholics as individuals (183).

    The image is often used as evidence by Catholics to prove Nast hated Catholics. Nast produced many anti-Catholic images, but all of these Catholic cartoons hover over two issues—The New York Catholic Church’s demand for public funds to create their own sectarian schools (appeals which succeeded due to their alliance with Tweed) and the conservative Catholic (ultramontane) concept or doctrine of papal infallibility, wholly adopted by the New York Catholics.

    Blind allegiance to an infallible monarch figure perplexed Protestant Republicans. They viewed American Catholics’ allegiance to the religious figurehead across the ocean as antithetical to American origins which rejected governance through monarchs. As Heuston and others have made clear, the Irish-American’s devotion to a pope was clear evidence to Protestants that American Catholics had no desire to assimilate into American culture and behave as independently-thinking individuals.

    Most Protestants misunderstood papal infallibility to mean that Catholics believed that the pope could not err in decision making or judgments. [See Catholic definition] Nast’s family and religious background were likely rooted in a more progressive, reformed Catholicism. Along with most Protestants, Nast could not fathom the blind allegiance that Irish Catholics awarded the Roman pontiff. For Nast American Catholic policies represented a flawed doctrine and philosophy with the potential for extreme abuse.

    Nast’s campaign against Catholic interference in public schools equaled, if not rivaled, his obsession with Tweed. He saw Tweed and the American Catholic Church in New York as symbiotic and co-dependent. This reality particularly rankled Nast, and as a theme for caricature and commentary, one Nast would not relinquish.

    https://thomasnastcartoons.com/irish-catholic-cartoons/the-american-river-ganges-1871
    #caricature #dessin #dessin_de_presse #racisme #histoire #USA #Etats-Unis #indésirables #irlandais #migrations #immigrés #indésirabilité #anti-catholiques #crocodiles #animaux #animalisation #déshumanisation

    ping @reka

  • "Faut-il se plier à la « Muselière » ? La Région Paca interdit l’écriture inclusive jugée « wokiste », une #école_de_cinéma privée de #budget

    Fleuron de Marseille, l’école de cinéma #Kourtrajmé vient de se voir refuser une #subvention pourtant programmée. Pour lui verser, la Région Paca, en croisade contre le « wokisme » exige qu’elle abandonne l’écriture inclusive. « Un précédent dangereux », selon l’association.

    Ce devait être une formalité. La convention de #financement était signée et votée. Comme les années précédentes, l’association Kourtrajmé (court-métrage en verlan) attendait le versement bisannuel de la subvention convenue, soit 75 000 euros pour les années 2025 et 2026. Dans le cadre de sa compétence « formation professionnelle », la Région Paca accompagne en effet cette école de cinéma au fonctionnement original, qui forme gratuitement aux métiers du cinéma et de l’audiovisuel une trentaine de jeunes en situation de précarité.

    https://vimeo.com/883978586

    L’association surprise et avertie par mail

    « La Région nous a avertis que la subvention programmée ne serait pas versée, car nous utilisions l’écriture inclusive dans nos communications écrites ». Marie Antonelle Joubert avoue être tombée des nues. « Je ne savais même pas que le versement devait passer à nouveau au vote » avoue la directrice de la structure.

    Fondatrice de la branche marseillaise de cette école initiée à Montfermeil par les Orphelins d’Auteuil, Marie Antonelle Joubert connaît la « sensibilité » de longue date du président de la Région Paca sur la question de l’écriture inclusive. « Nous avions compris qu’ils souhaitaient proscrire l’écriture inclusive des dossiers de demandes de subventions. Jamais nous n’aurions imaginé qu’ils imposent de la supprimer dans les documents qui ne les concernent pas » avoue-t-elle.

    Mouvement contre l’écriture inclusive

    En 2023 déjà, les conseillers régionaux PACA ont voté à l’unanimité une motion proposée par le groupe RN visant à « l’engagement de la Région à ne pas promouvoir directement ou indirectement l’écriture inclusive ». Dans la droite ligne de la proposition de loi adoptée par le Sénat (mais pas par l’Assemblée Nationale) contre « les dérives » de cette forme d’écriture visant à « démasculiniser la langue ». Connue surtout pour l’ajout d’un point médian, l’écriture inclusive permet selon ses promoteurs d’assurer une égale représentation du masculin et du féminin.

    #Croisade régionale contre le « wokisme »

    Affirmant lors de ses vœux au début 2024 être « opposé au wokisme », le président de Région Renaud Muselier a franchi une étape supplémentaire, le 23 avril 2025, en faisant adopter un plan baptisé « #Trajectoires_Valeurs » (V comme vision, A comme autorité, L comme liberté, E comme Europe, U comme unité, R comme respect et S comme souveraineté).

    Et en annonçant la mise en œuvre « dès le lendemain » de dix premiers points, dont le neuvième précise : « stop à l’écriture inclusive dans les demandes de subventions ».

    Dans son exposé des motifs, le président de Région explique que les libertés ne doivent pas « laisser de place aux doctrines de division et de conflit comme le wokisme ou le #négationnisme ». Renaud Muselier poursuit : « L’attachement à la #langue_française doit s’accompagner d’un renforcement de la lutte contre l’écriture dite inclusive, qui en réalité n’apporte que division et complication dans la lecture ».

    Le #Rassemblement_National pilote la fronde

    L’exécutif régional répond ainsi positivement à la demande récurrente du groupe RN Paca, qui souligne à chaque séance plénière, sa volonté de « ne plus financer les associations utilisant l’écriture inclusive ». Au lendemain de l’annonce de Renaud Muselier, le parti d’extrême droite s’est d’ailleurs félicité qu’il « abandonne sa subvention à l’école Kourtrajmé à Marseille ».

    Incompréhension de l’école Kourtrajmé

    « Ça m’énerve ». Marie Antonelle Joubert retient sa colère contre des élus régionaux qui selon elle ne comprendraient rien au monde du cinéma d’aujourd’hui. « Ces gens vivent encore au XXème siècle. Si on veut poursuivre nos collaborations avec ’Plus belle la vie’, ’Tom et Lola’ ou ’Emily in Paris’, on doit s’en donner les moyens ! ». Y compris donc à travers une communication modernisée via l’écriture inclusive.

    Et la fondatrice de l’Ecole Kourtragmé à Marseille s’interroge à haute voix : « Comment peuvent-ils à la fois vouloir promouvoir la région PACA au cinéma et dans les séries, et sanctionner notre association ? Ils nous financent sur la base de nos innovations pédagogiques, et sur ce critère nous sommes les meilleurs, ils en ont pour leur argent ! »

    Nouvelle demande possible

    L’association va-t-elle supprimer l’écriture inclusive de ses communications sur les réseaux et sur son site web ? La modification permettrait à l’école de présenter à nouveau son dossier de subventionnement lors d’une prochaine séance plénière. Marie Antonelle Joubert explique qu’elle laissera le dernier mot aux membres des assemblées générales de la double structure qu’elle dirige. En avouant ne pas être enthousiaste à la perspective de « tout réécrire », ce qui coûterait à la structure « du temps et de l’argent ».

    Pour autant, la directrice de l’école ne digère pas toujours pas le retrait d’une liberté d’expression « au nom d’un combat pour le conservatisme », qu’elle assimile à un dangereux précédent : « je vois ce qui se passe autour de nous, les retours en arrière sociétaux. Va-t-on bientôt me demander d’effacer les femmes cameramen sur les photos ? » s’inquiète-t-elle.

    Vingt stagiaires menacés

    Résister et se priver de 75 000 euros de subventions pour les deux prochaines années ? « Ce serait embêtant, mais pas insurmontable », se risque Marie Antonelle Joubert. Avec un budget annuel d’un million d’euros, l’association devrait alors solliciter davantage ses principaux financeurs, mécènes privés ainsi que le Centre National du Cinéma. Pour autant, elle avoue « ne pas avoir le temps de combattre avec des gens de mauvaise foi ». Et s’inquiète surtout des conséquences qu’une joute frontale aurait pour l’avenir d’une vingtaine de stagiaires, des futurs professionnels du cinéma dont la formation en insertion bénéficie également d’une prise en charge financière par la Région Paca.

    https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/bouches-du-rhone/marseille/faut-il-se-plier-a-la-museliere-la-region-paca-interdit
    #woke #écriture_inclusive #France #Paca #région_Paca #coupures_budgétaires

  • Kiabi, Shein, Decathlon : la fast fashion encaisse des millions d’euros d’argent public avec le don de vêtements invendus
    https://disclose.ngo/fr/article/kiabi-shein-decathlon-la-fast-fashion-encaisse-des-millions-deuros-dargent

    Les marques d’habillement à bas prix tirent profit de leurs invendus écoulés auprès d’associations comme Emmaüs ou La Croix Rouge, révèle Disclose, en partenariat avec Reporterre, à partir de documents confidentiels. Le résultat de la loi anti-gaspillage qui les encourage, depuis 2022, à donner leurs surplus en échange de 60 % de réduction fiscale. Au risque de financer la surproduction de l’industrie textile. Lire l’article

    • Les marques d’habillement à bas prix tirent profit de leurs invendus écoulés auprès d’associations comme Emmaüs ou La Croix Rouge, révèle Disclose, en partenariat avec Reporterre, à partir de documents confidentiels. Le résultat de la loi anti-gaspillage qui les encourage, depuis 2022, à donner leurs surplus en échange de 60 % de réduction fiscale. Au risque de financer la #surproduction de l’industrie textile.

      Sur le papier, l’offre est alléchante. Vingt palettes de vêtements neufs de la marque Shein envoyées depuis la Chine, gratuitement. Delphine Peruch, coordinatrice d’une #recyclerie dans le Var, n’en revient pas lorsqu’elle reçoit cette proposition, en novembre dernier. Elle a pourtant décliné : « Notre philosophie est de donner une seconde vie aux vêtements, pas de revendre du #neuf ». Ces derniers mois, son association croule sous les dons, comme toute la filière du #ré-emploi textile, asphyxiée par les #surplus. À la #Croix-Rouge, en Vendée, on ne récupère plus les vêtements confiés par les particuliers. Chez #Emmaüs, « on pousse les murs, on construit des chapiteaux, et certains dons ont dû être jetés », rapporte Louana Lamer, responsable textile de l’association.

      Le secteur craque face à une production de vêtements débridée. Chaque seconde, près de 100 pièces neuves sont injectées sur le marché français. Une hausse de 30 % en seulement quatre ans. « On a créé un système malade où il est normal de produire en trop, dénonce Emmanuelle Ledoux, directrice générale de l’Institut national de l’économie circulaire. Il faut que tout soit disponible tout le temps, jouer sur la #nouveauté, réduire les coûts avec des #économies_d’échelles… Le résultat, ce sont des niveaux élevés de surproduction. » Des vêtements qui ne servent à rien, donc, et qui alourdissent le #bilan_écologique désastreux de l’industrie de la mode, responsable de 8 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde.

      Pour limiter l’impact des textiles invendus, la loi anti-gaspillage interdit leur #destruction depuis 2022. Les entreprises présentes sur le marché français sont désormais obligées de les recycler, les vendre à des déstockeurs ou les donner à des #associations en échange d’une réduction fiscale équivalant à 60 % de la valeur des vêtements. Un effet d’aubaine méconnu, mais largement exploité par des poids lourds du secteur comme Shein, Decathlon et Kiabi.

      D’après l’enquête de Disclose, en partenariat avec Reporterre, qui s’appuie sur des documents internes et l’analyse d’une dizaine de rapports d’entreprises, les géants de la fast fashion reçoivent plusieurs millions d’euros de #réductions_d’impôt pour leurs surplus donnés à des associations. Exemple : pour un pantalon vendu 12 euros par Shein, la marque chinoise peut escompter une ristourne fiscale de 7,20 euros si elle choisit de l’offrir à une #recyclerie. De quoi rendre la surproduction rentable pour une enseigne capable de réduire ses coûts de fabrication à quelques dizaines de centimes par article. Mais en bout de chaîne, ce sont les associations qui trinquent : ensevelies sous les vêtements, elles doivent aussi, de plus en plus, les détruire par leurs propres moyens, voire… aux frais du contribuable.

      Un cadeau de Shein contre un reçu fiscal

      « Nous produisons ce que les clients veulent, au moment où ils le veulent et là où ils le veulent », assure le PDG de Shein, #Donald_Tang, dans un entretien au JDD en mars dernier. Selon lui, « ce modèle maximise l’efficacité et réduit le gaspillage presque à zéro ». Vraiment ? Sur le marché privé du #déstockage, où des entreprises s’échangent des lots de vêtements invendus, les colis du mastodonte chinois de la mode sont partout. Ils se vendent même par camions entiers, sur des sites web examinés par Disclose.

      Mais depuis quelques années, les habits Shein produits pour rien ont trouvé de nouveaux débouchés, bien plus rentables : les #brokers en invendus. Ces jeunes pousses françaises mettent en relation les grandes marques de vêtements avec les associations spécialisées dans le don. C’est l’un de ces brokers, baptisé #Dealinka, qui a contacté la recyclerie varoise de Delphine Peruch, en fin d’année dernière, pour lui proposer les palettes de vêtements de Shein.

      Cette #start-up créée en 2023, un an après l’entrée en vigueur de la loi anti-gaspillage, collabore avec les grands acteurs de la solidarité : Les Restos du Cœur, le Secours Populaire ou Les Petits Frères des Pauvres. À ses clients de la fast fashion, Dealinka promet de « réduire les frais liés aux stocks encombrants [et] associés à la destruction des produits ». Surtout, elle insiste sur « les dons effectués par les entreprises à des associations [qui] peuvent être éligibles à des #avantages_fiscaux ». Un argument que l’on retrouve dans un e-mail envoyé à la recyclerie du Var et consulté par Disclose. Dealinka propose ainsi « 21 m3 de marchandises » de Shein, en échange d’un « reçu fiscal que nous retournerons à notre client donateur ». La cargaison étant estimée à 53 167 euros, le « client donateur » — la marque chinoise ou l’un de ses importateurs — peut ici espérer déduire 31 900 euros de ses impôts.

      « La #défiscalisation est d’autant plus intéressante financièrement que, dans le cadre du don, ce sont les entreprises elles-mêmes qui déterminent la valeur de leurs produits », décrypte Romain Canler, directeur de l’Agence du don en nature. Pour Shein, qui propose la bagatelle de 7 000 nouvelles références par jour, d’après les calculs de l’ONG Les Amis de la Terre, rien ne filtre sur le nombre d’invendus. Pas plus que sur le montant des économies fiscales réalisées. Interrogé par Disclose sur le manque à gagner pour l’État, le ministère de l’économie n’a pas donné suite. Mais pour une entreprise au moins, le cadeau du fisc se compte en centaines de milliers d’euros : Decathlon.

      « Donner, c’est bon pour ton portefeuille »

      D’après un tableau obtenu par Disclose, Decathlon a bénéficié de 709 000 euros d’avoirs fiscaux, en 2024, pour 1,18 million d’euros de produits invendus donnés via #Comerso. Le slogan de cette entreprise qui, à l’instar de Dealinka, relie les marques et les associations ? « Vos invendus ont de la valeur ». Dont acte : la ristourne fiscale reversée à Decathlon, propriété de la richissime famille Mulliez, a presque triplé entre 2021 et 2024, toujours selon ce document interne. « En 2023, ces dons en nature équivalent à 0,01 % du chiffre d’affaires de Decathlon France », relativise la marque auprès de Disclose.

      « On commence à générer pas mal de cash » (Thomas Moreau, cofondateur de la start-up #Done, un broker d’invendus qui travaille pour Decathlon)

      La promesse d’économies fiscales, c’est aussi l’argument coup de poing de l’autre broker partenaire de l’enseigne française, la start-up lilloise Done. Le déstockage de vêtements vers des associations y est carrément présenté comme un « acte noble récompensé par 60 % en réduction d’impôt ». « On commence à générer pas mal de cash », confiait l’un des cofondateurs de la start-up à La Voix du Nord, en janvier dernier. Done prélève une commission de 12 % sur la valeur des stocks récupérés. Soit 12 000 euros pour 100 000 euros de vêtements offerts à des associations, les 48 000 euros restants revenant aux enseignes sous forme de réduction fiscale.

      Plutôt que d’interroger son modèle de production, qui alimente l’exploitation humaine au Bangladesh et en Chine, mais aussi la déforestation au Brésil comme l’a révélé Disclose, Decathlon fait du don un mantra. Sollicitée, l’enseigne indique qu’en 2024 « près de 90 % de [ses] magasins en France ont participé à des actions de dons, bénéficiant à plus de 200 associations ». Et à ses finances. Sur un site web destiné aux responsables de magasin, que Disclose a consulté, l’incitation fiscale est clairement présentée comme une motivation au don : « donner, c’est bon pour ton portefeuille ». Et à ce jeu-là, une autre enseigne de la famille Mulliez a redoublé d’ingéniosité : Kiabi.

      Le tour de passe-passe de #Kiabi

      En France, le champion français du prêt-à-porter ouvre un magasin tous les dix jours. Et plus de 800 000 vêtements Kiabi sont mis en vente chaque jour. Combien d’autres sont produits pour rien ? Selon les calculs de Disclose, basés sur ses déclarations extra-financières, la marque a généré au moins 5,6 millions d’invendus en 2023. Un volume qui a quasi doublé en deux ans. S’ils étaient tous mis en rayon ensemble, ces vêtements occuperaient environ 100 magasins de l’enseigne.

      Fort heureusement, Kiabi a trouvé une combine pour écouler ses surplus, tout en profitant de la générosité de l’État : les #Petits_Magasins. Avec ce concept « génial », comme elle le vante sur ses réseaux sociaux, la marque déstocke ses invendus auprès de boutiques solidaires qui vendent uniquement ses produits, sans passer par des intermédiaires. Encore mieux, ces Petits Magasins forment des salarié·es en insertion. L’idée, lancée en 2017, coche toutes les cases du cercle vertueux. À un gros détail près.

      Les Petits Magasins sont chapeautés par la société #Kivi, une joint-venture entre #Bunsha, la holding des magasins Kiabi, et le groupe d’insertion #Vitamine_T, qui compte le DRH de Kiabi à son conseil d’administration. Autrement dit, dans ce système « génial », Kiabi donne à Kiabi. Sauf « [qu’]il y a des rescrits fiscaux derrière ces dons », révèle le responsable de l’une de ces structures qui souhaite rester anonyme. Une information confirmée à Disclose par un ancien cadre de la marque.

      D’ici 2026, le leader français de la #mode_éphémère ambitionne d’écouler la totalité de ses invendus via les Petits Magasins fiscalement optimisables. Kiabi n’a pas souhaité communiquer à Disclose le montant des #exonérations_fiscales déjà obtenues grâce à cette opération. Mais en extrapolant ses derniers chiffres connus — 430 000 vêtements donnés aux Petits Magasins en 2021, d’une valeur de 1,9 million d’euros —, Kiabi aurait pu compter sur une réduction d’impôts de près de 15 millions d’euros si elle avait donné l’intégralité de ses invendus en 2023. Et sa soif d’argent public ne s’arrête pas là.
      Double peine pour les finances publiques

      Malgré un chiffre d’affaires record de 2,3 milliards d’euros en 2024, dont 45 millions d’euros reversés en dividendes à la famille Mulliez, Kiabi profite d’autres largesses publiques pour rentabiliser sa surproduction. À Reims (Marne), son tout nouveau Petit Magasin est implanté dans des locaux subventionnés par un bailleur social. À Hem (Nord), c’est la mairie qui a prêté un local rénové à ses frais. La communauté d’agglomération de Lens-Liévin (Pas-de-Calais) a quant à elle attribué, début mars, une subvention de 3 000 euros au Petit Magasin de Kiabi.

      En quelques années, au moins 30 de ces « #boutiques_solidaires » ont essaimé sur le territoire. Pourtant, Kiabi ne parvient pas à liquider l’ensemble de ses invendus : au moins un vêtement sur cinq donné aux Petits Magasins ne trouve pas preneur. Ces habits encore étiquetés sont alors susceptibles d’être donnés à des associations, au risque de concurrencer les véritables pièces de seconde main. « En injectant des invendus dans cette filière, les #fripes ne sont plus compétitives », regrette Emmanuelle Ledoux de l’Institut national de l’#économie_circulaire. La raison ? Les vêtements d’occasion demandent beaucoup plus de travail aux structures de ré-emploi, comme l’explique Lisa Coinus, ex-responsable textile au sein d’une ressourcerie à Arles : « Derrière une fripe de seconde main, il y a 20 minutes de travail de tri. Si elle nécessite un nettoyage, on passe à 30 minutes. Avec une petite réparation, on monte à 45 minutes. Une fringue Kiabi ou Shein neuve qui arrive, vous la mettez directement sur les étals ».

      Illustration de la saturation du secteur, son ancienne association accumule les stocks de vêtements sur un parking, à l’air libre. « En mars dernier, on a dépensé 8 000 euros pour enfouir 10 tonnes à la déchetterie », témoigne Lisa Coinus. Et quand les structures ne peuvent pas assumer ces coûts, les collectivités locales prennent le relais. C’est là un dernier coût caché des invendus de la fast fashion : un jour ou l’autre, ils finiront dans la filière des #déchets textiles. En théorie, cette dernière est financée par une #taxe versée par les enseignes de mode sauf… si les vêtements ont fait l’objet d’un don. « Au final, l’entreprise transfère à la collectivité la charge de l’élimination de ses déchets », analyse Bertrand Bohain, délégué général du Cercle du recyclage. Gouffre pour les #finances_publiques, inutile pour limiter la production exponentielle de la fast fashion, la loi anti-gaspillage porte décidément mal son nom.

      #Kiabi #Shein #Decathlon #invendus #vêtements #habits #mode #fast-fashion #dons #business #loi_anti-gaspillage #réduction_fiscale #industrie_textile #textile #occasion #seconde_main #second-hand

  • « Ces documents sont inestimables » : des listes de convois de déportés du camp de #Royallieu retrouvées dans un grenier 80 ans plus tard

    https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/oise/compiegne/ces-documents-sont-inestimables-des-listes-de-convois-d
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/image/Y8NVKsqPi4TZVxBlYXCBD1Ut1hw/930x620/regions/2024/07/12/chloe-cover-youtube-2024-2-6690f689180e6150517312.jpg

    Spoiler : le grenier est celui de la délégation de la Croix-Rouge de Compiègne qui n’a jamais déménagé depuis 150 ans. #france #nazis #déportation #archives #accès_aux_archives

    « C’est là que le facteur chance inhérent à toute découverte extraordinaire entre en jeu : depuis sa création en 1860, la délégation de la Croix-Rouge de Compiègne n’a jamais déménagé. Depuis 150 ans, elle occupe le même hôtel particulier situé rue Le Féron.

    Donc je vais rue Le Féron. On me donne la clé du grenier. Je monte. C’est un vrai grenier. Avec des tas de choses entreposées là depuis des dizaines d’années. Je commence à fouiller. Et là, à terre, dans un carton, le vrai cliché du carton oublié et plein de poussière, je retrouve un stock d’archives allemandes qui concernent le camp de Royallieu. Et au milieu de tout ça, deux gros livres. »
    L’une des deux listes de déportés du camp de Royallieu découvertes dans le grenier de la Croix rouge de Compiègne.

    • © Mémorial de l’internement et de la déportation de Compiègne

    Deux gros livres qui sont en fait les listes sur lesquelles sont tapés à la machine à écrire le nom et la date de naissance de ceux qui vont partir en déportation. Deux listes de convois vers les camps de concentration...

    • La #Croix-Rouge française pendant la seconde guerre mondiale
      La neutralité en question

      https://shs.cairn.info/revue-vingtieme-siecle-revue-d-histoire-2009-1-page-149?lang=fr

      Depuis 1945, la Croix-Rouge française est régulièrement mise en cause pour son attitude pendant la seconde guerre mondiale. En 1948, son comportement vis-à-vis des déportés politiques en Allemagne avait été violemment critiqué par le Dr Jean Rousset dans un bimestriel lyonnais intitulé Albums du crocodile [1]. Interné à Fresnes, déporté à Buchenwald puis à Neu-Bremm, le Dr Rousset, à partir de sa propre expérience, dénonçait le caractère non seulement inutile mais aussi nuisible de l’action de la Croix-Rouge française, son absence dans les prisons pour détenus politiques, les paquets de vivres mangés par les gardiens, la distribution de livres exclusivement consacrés à la religion. Dans les camps de concentration allemands, il mettait en parallèle l’action des Croix-Rouges norvégienne, suédoise et danoise, très utile aux prisonniers, avec celle de la Croix-Rouge française, absente des camps et qui ne se souciait guère de savoir si les colis, par ailleurs « ridiculement mesquins », arrivaient bien à leurs destinataires. L’accusation s’élargissait à la Croix-Rouge française d’après la Libération, jugée par l’auteur encore pire que celle qui agissait sous l’Occupation.

      En 1997, le périodique Impact médecin hebdo, dans un dossier sur « Les médecins et Vichy [2] », lui consacrait aussi un article qui soulignait, à partir de trois témoignages, les limites de la neutralité de l’organisation humanitaire, suspectée de ne pas avoir averti les juifs parisiens de la rafle du Vel’ d’hiv’ ou soupçonnée d’indifférence vis-à-vis du sort des internés de Pithiviers ou de Drancy.

      (…)

      C’est à peu près à ce moment que le même Bernard Kouchner adressait au président de la Croix-Rouge française une lettre rappelant la circulaire du Premier ministre visant à faciliter l’accès aux archives publiques de la période 1940-1945 [3] et manifestant la volonté du secrétariat d’État à la Santé que la Croix-Rouge française rende accessible aux chercheurs les archives dont elle pouvait disposer sur cette période [4].

      Contrairement à la Croix-Rouge internationale, qui a fait l’objet d’importants travaux – notamment sur son (faible) rôle dans les camps de concentration et d’extermination [5] –, contrairement aussi à d’autres sociétés nationales de Croix-Rouge, comme la Croix-Rouge allemande [6] – complètement instrumentalisée par le pouvoir nazi –, la Croix-Rouge française n’a en effet donné lieu à aucune étude scientifique [7].

  • « L’#hypocrisie des #puces_électroniques#made_in_France” »

    Relocaliser l’industrie numérique, telle que la production de puces électroniques, est un #leurre. #Quartz, #silicium, #cobalt... viennent du Sud global. « Le #numérique est une #technologie_impériale », résume notre chroniqueuse.

    C’était un mot qui faisait souffler un vent d’idéalisme, un mot de contre-sommet plus que de journal télévisé : « relocaliser ». Dans les années 2000, les altermondialistes voulaient « relocaliser l’économie ». Défendre la menuiserie de bois local contre la production mondialisée d’Ikea, soutenir l’agriculture paysanne contre la monoculture d’exportation. Le monde entier était devenu la base logistique des multinationales. Relocalisation et coopération s’opposaient à ce libre-échange impérial qui permet d’obtenir de l’huile de palme d’Indonésie ou du soja d’Amazonie cultivé sur les terres ancestrales des peuples autochtones.

    Mais en vingt ans, et plus encore depuis le Covid, « relocaliser » est devenu un mantra du patronat. Ce sont désormais les #multinationales qui demandent à l’État de les aider à rapatrier certaines activités « stratégiques ». Entre-temps, le sens du mot a complètement changé. Le but est aujourd’hui de « sécuriser les #chaînes_d’approvisionnement » : aider l’industrie à avoir sous le coude #matières_premières et #composants.

    Imaginez qu’un missile tombe sur Taïwan où se trouvent les principales fonderies de semiconducteurs, ces puces électroniques présentes dans le moindre objet du quotidien (Il y en a 160 dans un téléphone, plus de 3 500 dans une voiture hybride [1]). Voilà qui mettrait à l’arrêt la production de voitures, de drones, de satellites, d’objets connectés et d’armement (la France étant le deuxième exportateur d’armes du globe).

    Les multinationales n’ont pas subitement décidé qu’un autre monde était possible et qu’elles devaient exploser en millions de coopératives locales. C’est plutôt que, pour elles, la planète n’est plus cette base logistique commodément aménagée par les politiques de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international. L’hégémonie occidentale est terminée. Il y a plusieurs empires en concurrence pour les ressources et les marchés. Tous veulent des #métaux, des #semiconducteurs, etc. pour produire peu ou prou les mêmes objets.

    #Dépendance à un vaste tissu économique mondialisé

    C’est dans ce contexte que les députés européens ont voté en juillet 2023 le #Chips_Act. Objectif : produire sur le continent 20 % de la demande européenne de semiconducteurs. À #Crolles, près de #Grenoble, l’État va consacrer 2,9 milliards du #Plan_France_Relance pour augmenter les capacités de l’usine #STMicroelectronics, un groupe franco-italien dont le siège est en Suisse.

    Une usine de semiconducteurs est-elle relocalisable comme la production de chaussettes, qu’on peut approvisionner en laine de brebis du causse d’à côté ? En quoi consiste la production de puces électroniques ? À cette question, le #collectif_Stop_Micro a consacré toute une enquête (https://stopmicro38.noblogs.org/post/2024/11/01/ce-que-signifie-relocaliser), publiée en amont des rencontres organisées à Grenoble du 28 au 30 mars avec Les Soulèvements de la Terre.

    Décrivant les étapes de la production d’une puce électronique, ce document d’une quarantaine de pages illustre « le degré de dépendance de l’industrie de la #microélectronique à un vaste tissu économique mondialisé ». « Les produits made in France de ST sont en réalité de purs produits de la #mondialisation capitaliste, et ne pourraient exister sans elle », conclut-il.

    Fondé en 2022, #Stop_Micro s’oppose à l’agrandissement des usines de puces électroniques, deux sites industriels situés en Isère qui consommeront bientôt plus d’#eau et d’#électricité qu’une ville de 200 000 habitants. Ces besoins colossaux s’expliquent par le degré de #miniaturisation des composants. Sur la moindre puce de quelques millimètres sont gravés des dizaines de milliards de #transistors dont chacun est « 10 000 fois plus fin qu’un cheveu humain », précise l’Esia, l’association européenne des semiconducteurs, dans une brochure. De l’#eau_potable ultrapure est nécessaire pour laver les plaquettes de silicium et les débarrasser de contaminants présents à l’échelle nanométrique.

    Milliards de #subventions_publiques

    Pourtant, malgré leur consommation de ressources, les usines de STMicroelectronics à Crolles et de #Soitec à #Bernin « ne produisent formellement même pas “des puces” », selon le collectif. En résumant beaucoup, disons qu’une puce électronique commence avec l’extraction de quartz dans une carrière puis sa transformation en silicium métal dans de hauts fourneaux. Pour atteindre le niveau de pureté de 99,9999999 % requis pour les semiconducteurs, il faut y ajouter de nombreuses étapes impliquant produits chimiques et hautes températures pour obtenir des lingots de silicium monocristallin ultrapur qui sont ensuite découpés en galettes très fines (#wafers).

    Ce n’est qu’à ce stade qu’interviennent les usines grenobloises. Elles reçoivent ces galettes pour y graver « par photolithographie (dans l’esprit d’une photo argentique mais en autrement plus complexe), des milliards de transistors et circuits miniatures ». À la sortie de ces usines, la puce n’existe pas encore comme objet séparé, précise Stop Micro. C’est dans d’autres sites en Asie qu’elles sont découpées, testées et préparées individuellement de façon à pouvoir être intégrées à des circuits électroniques. Ces usines « relocalisées » en Isère au moyen de milliards de subventions publiques ne sont donc qu’une étape parmi des dizaines d’autres, réparties sur toute la planète.

    Autre exemple : une minuscule puce peut contenir des dizaines de métaux différents : arsenic, tantale, titane, antimoine, gallium…. #Intel, le plus grand vendeur de semiconducteurs au monde, a travaillé pendant six ans pour retracer la provenance du #cobalt qu’il utilise afin de comprendre s’il est extrait dans des zones de guerre en République démocratique du Congo. L’entreprise n’y est parvenue qu’en partie, alors que le cobalt n’est qu’un seul de tous les métaux utilisés.

    Le fait que STMicro, à Crolles, ait plus de 6 600 fournisseurs directs donne une idée de la complexité des process mis en œuvre sur ce gigantesque site. « La fabrication de semiconducteurs est l’activité de fabrication la plus complexe que l’on connaisse actuellement », résume l’Esia. « Avant d’atteindre le stade du produit final, une puce peut faire 2,5 fois le tour du monde et traverser 80 frontières ».

    Des chaînes d’approvisionnement d’une complexité inouïe

    Il y a des technologies emblématiques de certaines formes politiques. Le métier à tisser mécanique, par exemple, cristallise le capitalisme industriel anglais du XIXe : le coton produit en Inde, les usines textiles de Manchester alimentées au charbon, les cotonnades vendues aux marchands d’esclaves africains. La puce de silicium, elle, est emblématique de l’hégémonie néolibérale des puissances occidentales des années 2000.

    Elle nécessite de maîtriser des chaînes d’approvisionnement d’une complexité inouïe, réparties sur des dizaines de pays. C’est la pax americana qui a rendu possible la Silicon Valley. Si cette domination mondiale n’avait pas existé, naturelle au point de passer pour « la fin de l’Histoire », si le monde n’avait pas été cet espace de libre-échange commodément organisé pour achalander les multinationales, il ne serait venu à l’idée de personne de numériser toutes les activités humaines.

    Car au fond, est-il bien raisonnable de rendre une société entière dépendante, pour sa survie, d’un objet qui repose sur l’activité de centaines de mines aux quatre coins du monde, qui franchit en moyenne 80 frontières avant d’atteindre le stade du produit final ? Le numérique est une #technologie impériale. Que devient-il quand l’empire vole en éclats ?

    Pour promouvoir l’activité de ses entreprises, l’Esia souligne que les semiconducteurs sont indispensables « aux soins médicaux critiques », « aux infrastructures d’eau », « à l’agriculture durable qui nourrit le monde ». Faut-il en conclure que tout doit être mis en œuvre pour trouver des terres rares, des galettes de silicium ou du cobalt ? Ou, au contraire, que l’hôpital, la distribution d’eau et l’agriculture devraient absolument pouvoir fonctionner sans informatique ? Qu’il est follement inconséquent de laisser les services essentiels à la merci de la moindre cyberattaque ou rupture d’approvisionnement.

    C’est tout ce qui sépare la quête d’#autonomie et de #sobriété, dont nous avons besoin pour nous protéger autant que pour rendre le monde plus juste, des politiques actuelles de « #souveraineté_industrielle » qui, en augmentant notre dépendance à des technologies impériales, nous condamnent à la guerre des ressources.

    https://reporterre.net/L-hypocrisie-des-puces-electroniques-made-in-France
    #puces #relocalisation #industrie

  • En Espagne, l’immigration porte la croissance de la population et de l’économie
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/04/02/en-espagne-l-immigration-porte-la-croissance-de-la-population-et-de-l-econom

    En Espagne, l’immigration porte la croissance de la population et de l’économie
    Par Sandrine Morel (Madrid, correspondante)
    (...) La population espagnole croît à un rythme effréné depuis la fin de la pandémie de Covid-19 et déborde les capacités de logement de la capitale. Selon les dernières données de l’Institut national de statistiques (INE), parues le 13 février, le nombre d’habitants a franchi la barre des 49 millions en 2024, après une hausse nette de 450 000 résidents venant principalement de Colombie (157 000), du Venezuela (107 000) et du Maroc (106 000). En 2022, le solde migratoire avait déjà été de 727 000 personnes, puis de 642 000 personnes en 2023. En trois ans, la population a ainsi augmenté de 1,6 million de personnes. Des chiffres qui dépassent ceux enregistrés durant la vague migratoire des années 2000, alors portée par le boom de la construction.
    « L’immigration est en train de sauver la démographie espagnole », résume Joaquin Recaño, chercheur au Centre d’études démographiques de l’Université autonome de Barcelone. L’Espagne est l’un des pays d’Europe les plus touchés par le vieillissement de la population et la baisse de la natalité, au point que le solde naturel, devenu négatif en 2015, se creuse de plus en plus. En 2022, l’Espagne a ainsi compté 133 000 décès de plus que de naissances, et, en 2023, 113 000. « L’indice de fécondité est très bas, de 1,12 enfant par femme, souligne M. Recaño. Et, pourtant, dans moins de deux ans, nous aurons atteint les 50 millions d’habitants – sans compter les effets de l’élection de Donald Trump sur les migrations internationales, avec une probable hausse de l’immigration latino-américaine vers l’Espagne, pour des raisons linguistiques et historiques. »
    Près de 9,4 millions de personnes, soit 19 % des habitants, sont nées à l’étranger, selon l’INE. Un chiffre sensiblement supérieur aux 6,9 millions de ressortissants étrangers (14 % de la population), du fait des processus d’acquisition de la nationalité espagnole, très fréquents parmi les Latino-Américains. Si les Marocains représentent la première communauté étrangère, avec 1,1 million de ressortissants, ceux d’Amérique latine sont plus de 4,2 millions, en particulier les Colombiens (850 000) et les Vénézuéliens (500 000).
    L’instabilité économique et politique en Amérique latine, mais aussi les besoins de main-d’œuvre dans le tourisme, l’hôtellerie et les services en Espagne, expliquent ce boom migratoire. Loin des discours anti-immigration qui se propagent en Europe, le pays non seulement n’a pas renforcé la fermeture de ses frontières, mais il a développé des instruments pour faciliter les régularisations.
    « Sans la population immigrée, la moitié des restaurants seraient fermés, les chantiers de construction à l’arrêt, nos aïeux privés de soins, nos cultures non récoltées, assure un haut responsable politique espagnol. Si les Européens veulent maintenir leur niveau de vie, ils ont besoin de millions d’immigrés. » Selon le gouvernement de gauche, qui s’appuie sur des estimations de la Banque d’Espagne, le royaume a besoin de 250 000 à 300 000 travailleurs étrangers par an pour soutenir son Etat-providence, en particulier son système de retraites.
    En novembre 2024, un nouveau règlement a été approuvé pour permettre la régularisation de près de 300 000 personnes en situation irrégulière par an jusqu’en 2027. Jusqu’à présent, un mécanisme permettait déjà d’obtenir un permis de résidence pour ceux qui pouvaient démontrer trois ans de présence sur le territoire, chose assez simple grâce à la possibilité ouverte à tous de s’enregistrer sur les registres municipaux. A présent, cette voie de régularisation, dite « par enracinement », a été étayée avec la définition de cinq types d’ancrage – social, socioformatif, socioprofessionnel, familial et de seconde chance (pour ceux qui n’ont pas renouvelé leur permis de résidence) –, et le délai nécessaire pour y accéder a été ramené à deux ans.
    Une mesure saluée par la Confédération espagnole des organisations entrepreneuriales, qui ne cesse d’appeler à ce que les permis de travail des étrangers soient « facilités et plus rapides ». « Nous avons besoin de 10 000 conducteurs de bus, de 80 000 personnes dans la construction, d’énormément de travailleurs dans l’hôtellerie, de 50 000 travailleurs dans la cybersécurité… Il est fondamental que nous accueillions des gens et que nous les formions », résumait, en janvier, un grand patron.
    Cette hausse de la population contribue, avec le boom du tourisme, à la forte croissance de l’Espagne, qui a été de 3,2 % en 2024, contre 1,1 % en France et – 0,2 % en Allemagne. Lors d’une conversation informelle avec des correspondants étrangers, en décembre 2024, le premier ministre, Pedro Sanchez, estimait ainsi que 40 % de la croissance actuelle pouvait être attribuée à l’apport de l’immigration, qui soutient notamment la demande de biens et la consommation.
    En 2024, seuls 60 000 des 470 000 emplois créés ont été occupés par des personnes nées en Espagne, et à 88 % par des ressortissants étrangers ou personnes nées à l’étranger ayant une double nationalité. Depuis janvier 2019, l’immigration a couvert 70 % des emplois créés.
    « Il y a deux ans, l’Espagne était encore majoritairement un pays de transit. C’est devenu une destination finale de la migration parce qu’il y a une forte croissance économique et une politique migratoire basée sur les droits humains », explique Pilar Cancela, secrétaire d’Etat aux migrations. Elle souligne que les nouveaux résidents qui arrivent sont en âge de travailler. Ils ont un taux d’activité supérieur à celui des Espagnols, utilisent moins le système de santé, saturé, et ne provoquent pas de pression sur le système éducatif, car le pays fait au contraire face à des classes de plus en plus vides. De plus, près de 2,9 millions de ressortissants étrangers cotisent à la Sécurité sociale, soit 13,6 % du total des affiliés – deux points de plus qu’en 2023.
    Si les régularisations ont été facilitées, les critères d’obtention de la nationalité ont aussi été élargis dans les pays d’origine, notamment grâce à la ley de nietos (« loi des petits-enfants »). Incluse dans la loi dite « de mémoire démocratique » approuvée en 2022, celle-ci a facilité l’obtention de la nationalité aux descendants des exilés « pour des raisons politiques, idéologiques, religieuses ou en raison de leur orientation et identité sexuelle » durant la dictature franquiste. Afin de faciliter les démarches, l’administration a présumé « que tous les Espagnols qui ont quitté l’Espagne entre le [soulèvement militaire du] 18 juillet 1936 et le 31 décembre 1955 [année de son entrée à l’Organisation des Nations unies] » sont des exilés. Et devant les consulats espagnols en Argentine, notamment, d’immenses files d’attente se sont formées pour obtenir le précieux sésame.

    La question du logement est le principal défi auquel le pays doit faire face. Selon la Banque d’Espagne, il manque 600 000 logements actuellement dans le pays. « Et, rien que pour absorber les flux migratoires actuels, il faudrait construire 50 000 à 60 000 logements par an », estime M. Recaño. Il y va de l’acceptation sociale du phénomène. En septembre 2024, l’immigration était la principale préoccupation des Espagnols, selon le baromètre mensuel du Centre de recherche sociologique. Une position inédite, liée à la crise migratoire traversée alors aux Canaries et aux disputes politiques entre les régions qui rechignent à accueillir les mineurs isolés. Depuis, elle a été reléguée à la sixième position, loin derrière le logement, l’économie et le chômage.Reste que l’arrivée de riches ressortissants européens, nord-américains et latino-américains, attirés par la qualité de vie dans le pays et capables d’acheter comptant des appartements à prix d’or, provoque également des tensions. Habituée aux slogans antitouristes, la ville de Barcelone a ainsi vu apparaître sur ses murs des graffitis appelant à mettre « dehors expatriés et nomades digitaux ».

    #Covid-19#migrant#migration#espagne#immigration#demographie#economie#croissance#sante#logement

  • Linux App Release Roundup (March 2025)
    https://www.omgubuntu.co.uk/2025/03/linux-app-release-roundup-march-2025

    March was another stellar month for Linux software updates, with big improvements to essential privacy tools like KeePassXC, creative apps such as #shotcut and DigiKam, and many more — updates that didn’t warrant dedicated articles on this blog. Why? ..Well, sometimes it’s an update making small changes hat it’s hard to say much1 about. Other times I’m just deathly late to hearing about it (which is why new tips via the contact form are super appreciated – you help me catch the things I miss). For those of us on fixed-release Linux distributions like Ubuntu, even small #App_Updates can […] You’re reading Linux App Release Roundup (March 2025), a blog post from OMG! Ubuntu. Do not reproduce elsewhere without (...)

    #News #blender #crossover #LRR

  • Geier Sturzflug, Bruttosozialprodukt, 1983
    https://www.youtube.com/watch?v=7Df3vRcoA50


    Aprè le vote des crédits illimités par le Bundestag l’économie allemande redémarre comme jamais (On a encore le droit de rêver, non ?). C’est le moment de reprendre une joyeuse chanson historique.

    Wenn früh am Morgen die Werksirene dröhnt
    Und die Stechuhr beim Stechen lustvoll stöhnt
    In der Montagehalle die Neonsonne strahlt
    Und der Gabelstaplerführer mit der Stapelgabel prahlt

    Ja, dann wird wieder in die Hände gespuckt
    Wir steigern das Bruttosozialprodukt
    Ja, ja, ja, jetzt wird wieder in die Hände gespuckt

    Die Krankenschwester kriegt ’n Riesenschreck
    Schon wieder ist ein Kranker weg
    Sie amputierten ihm sein letztes Bein
    Und jetzt kniet er sich wieder mächtig rein

    Ja, jetzt wird wieder in die Hände gespuckt
    Wir steigern das Bruttosozialprodukt
    Ja, ja, ja, jetzt wird wieder in die Hände gespuckt

    Wenn sich Opa am Sonntag auf sein Fahrrad schwingt
    Und heimlich in die Fabrik eindringt
    Dann hat Oma Angst, dass er zusammenbricht
    Denn Opa macht heute wieder Sonderschicht

    Ja, jetzt wird wieder in die Hände gespuckt
    Wir steigern das Bruttosozialprodukt
    Ja, ja, ja, jetzt wird wieder in die Hände gespuckt

    A-a-an Weihnachten liegen alle rum und sagen: „Puh, uh-uh-uh“
    Der Abfalleimer geht schon nicht mehr zu
    Die Gabentische werden immer bunter
    Und am Mittwoch kommt die Müllabfuhr und holt den ganzen Plunder und sagt

    Jetzt wird wieder in die Hände gespuckt
    Wir steigern das Bruttosozialprodukt
    Ja, ja, ja, jetzt wird wieder in die Hände gespuckt

    Wenn früh am Morgen die Werkssirene dröhnt
    Und die Stechuhr beim Stechen lustvoll stöhnt
    Dann hat einen nach dem andern die Arbeitswut gepackt
    Und jetzt singen sie zusammen im Arbeitstakt-takt-takt-takt-takt-takt-takt

    Ja, jetzt wird wieder in die Hände gespuckt
    Wir steigern das Bruttosozialprodukt
    Ja, ja, ja, jetzt wird wieder in die Hände gespuckt
    Wir steigern das Bruttosozialprodukt
    Ja, ja, ja, jetzt wird wieder in die Hände gespuckt
    Wir steigern das Bruttosozialprodukt
    Ja, ja, ja, jetzt wird wieder in die Hände gespuckt

    Von Friedel Geratsch, Reinhard Baierle
    Album: Das Beste von Geier Sturzflug
    Veröffentlicht: 1993

    #musique #pop #économie #croissance_économique #parodie

    • Repartis sur dix ans on accordera 100 milliards seulement aux commumes mais 400 milliards à l’armement et iaux nfrastructures d’abord militaires. Ceci nous donnera encore de belles Autobahn et de ponts sauvés de l’écroulement immédiat tout suivant les normes militaires pour servir au transport de chars de l’OTAN.

      On limite toujours l’es investissements dans la science, l’éducation et le social. Si besoin on empruntera encore et encore aux banques pour satisfaire les envies militaires.

      Whatever it takes est la devise typiquement ouest-allemande de l’arrogant nanti qui sera à la tête du gouvernement de guerre.

      500 milliards d’euros pour moderniser les infrastructures

      L’ossature de ce programme repose sur un fonds de 500 milliards d’euros étalé sur 12 ans. Parmi cette enveloppe, 100 milliards seront consacrés à la transition économique et climatique, une concession majeure aux Verts.

      Le reste servira à financer de vastes investissements dans les infrastructures : 300 milliards seront gérés directement par le gouvernement fédéral, tandis que 100 milliards seront alloués aux gouvernements régionaux.
      Plus de flexibilité budgétaire pour les États fédérés

      En complément du fonds infrastructurel, les Länder bénéficieront d’une marge de manœuvre budgétaire accrue. Chaque État fédéré pourra enregistrer un déficit structurel plafonné à 0,35% de son produit économique, soit une manne budgétaire supplémentaire de 16 milliards d’euros. Une évolution majeure, car jusqu’ici, ces États ne pouvaient pas s’endetter.
      Un assouplissement du frein à l’endettement pour la défense

      Jusqu’ici, le fameux « frein à l’endettement » inscrit dans la Constitution allemande limitait l’emprunt public à 0,35% du PIB. La réforme prévoit désormais d’exclure les dépenses de défense au-delà de 1% du PIB de cette contrainte. Et la définition de ces dépenses s’annonce large : elle englobe non seulement l’armée, mais aussi la protection civile, les services de renseignement et l’aide aux pays victimes d’attaques

    • Les élites des France et d’Allemagne sont en compétiton pour la domination de l’UE . Alors après avoir comparé l’ampleur des emprunts allemands prévus avec celle des mesures décretées par le président francais on pourrait soupconner qu’on tente d’éviter les bouffées de jalousie du côté francais ...
      Les 400 milliards de dépenses militaires allemandes supplémentaires finiront dans les poches de ...

      #armement #économie_de_guerre #keynésianisme #France #Allemagne #Europe

  • Lecture d’un extrait du livre « Vivre tout bas » de Jeanne Benameur paru aux éditions Actes Sud, en 2025.

    https://liminaire.fr/creation/radio-marelle/article/vivre-tout-bas-de-jeanne-benameur

    Jeanne Benameur donne une voix à une femme silencieuse, recluse au bord de la mer, à l’écart d’un village de pêcheurs, portée par un chagrin plus grand qu’elle la mort de son fils, le vide laissé par cette disparition. Sans jamais la nommer, elle nous la fait reconnaître : Marie, la mère de celui qui n’était pas seulement son fils. Ici, pas d’iconographie figée ni de parole divine, mais une femme incarnée, qui écrit, lit, et se reconstruit. À travers une prose lumineuse et sensorielle, l’autrice tisse un récit d’émotions et de résilience, où chaque geste, chaque rencontre, esquisse un chemin de renaissance. Dans la douceur du ressassement et le murmure des vagues, ce roman ouvre un espace de liberté, d’acquiescement au monde.

    (...) #Radio_Marelle, #Écriture, #Livre, #Lecture, #En_lisant_en_écrivant, #Podcast, #Littérature, #Roman, #Famille, #Portrait, #Femme, #Croyance (...)

    https://liminaire.fr/IMG/mp4/en_lisant_vivre_tout_bas_jeanne_benameur.mp4

    https://actes-sud.fr/catalogue/litterature-francophone/vivre-tout-bas

  • Contro il #porto crocieristico di #fiumicino
    https://radioblackout.org/2025/03/contro-il-porto-crocieristico-di-fiumicino

    Royal Caribbean, colosso statunitense delle #crociere, vuole costruire a Fiumicino il primo grande porto a gestione privata in Italia. Ci sono lacune nella documentazione, timori per l’ambiente e la comunità locale, la quale si oppone al progetto attraverso il collettivo Noporto. Associazioni e al Coordinamento I Tavoli del Porto. Lo scopo è quello di far […]

    #L'informazione_di_Blackout #Roma
    https://cdn.radioblackout.org/wp-content/uploads/2025/03/fiumicino.mp3

  • La Suisse continue les renvois en Croatie, malgré les alertes sur les refoulements violents - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/63179/la-suisse-continue-les-renvois-en-croatie-malgre-les-alertes-sur-les-r

    La Suisse continue les renvois en Croatie, malgré les alertes sur les refoulements violents
    Par La rédaction Publié le : 06/03/2025
    Interpellé par une coalition d’ONG, le gouvernement suisse maintient sa politique de renvois des demandeurs d’asile dublinés vers la Croatie. Les ONG demandaient la fin de ces transferts en raison des alertes sur des « pushbacks » violents et sur le manque d’infrastructures médicales. Les autorités suisses ont indiqué, lundi, vouloir poursuivre les renvois de demandeurs d’asile vers la Croatie, malgré les interpellations d’ONG qui ont dénoncé le traitement réservé aux demandeurs d’asile dans ce pays.
    Le 20 février, l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR), qui compte une dizaine de membres dont Amnesty International et Caritas, avait recommandé de renoncer aux transferts Dublin vers la Croatie, en particulier pour les « personnes vulnérables ayant besoin de soins médicaux réguliers » et celles ayant été « victimes de violences policières en Croatie ».
    Elle pointe en effet une infrastructure médicale « insuffisante », et accuse la police croate d’actes de violence vis-à-vis des personnes migrantes notamment lors des « pushbacks ». Lors d’une mission effectuée en octobre 2024, l’OSAR a constaté les « faiblesses du système de l’asile croate » sur plusieurs plans : lenteur du traitement des demandes, saturation des structures de soins physiques et psychiques, manque d’accès à des interprètes... « Un arrêt des transferts vers la Croatie n’est pas indiqué à l’heure actuelle », a répondu le Secrétariat d’Etat suisse aux migrations (SEM) en début de semaine, rappelant qu’il « évalue au cas par cas si le retour vers la Croatie est admissible et raisonnablement exigible », rapporte 20 Minutes.
    Le gouvernement opère une montée en puissance de ces renvois depuis deux ans, avec un tournant en 2023. Cette année-là en effet, 206 requérants d’asile ont été renvoyés vers la Croatie en 2023. Dix fois plus que les années précédentes, enregistrait alors la RTS. Au niveau européen, la Croatie est devenu le second pays le plus sollicité pour des transferts Dublin, derrière l’Italie, selon les données Eurostat. Depuis 2020, le nombre de requêtes n’a cessé d’augmenter, jusqu’à dépasser le seuil des 7 000 requêtes en 2023 (les données 2024 ne sont pas encore disponibles).
    Le Secrétariat d’Etat suisse aux migrations considère en outre qu’"à ce jour, aucun lien n’a été établi entre les renvois dans le cadre de la procédure de Dublin et les pushbacks à la frontière". (...)
    Le gouvernement croate s’était défendu auprès de la RTS : « La Croatie respecte complètement les standards européens. Nous avons une tolérance zéro pour toute action policière illégale. Nous l’avons clairement fait comprendre aux policiers à la frontière par des consignes écrites et des formations ». Sollicité par InfoMigrants au sujet des accusations de nouveau portées par l’OSAR, le ministère de l’Intérieur croate n’a, pour l’heure, pas répondu à nos questions.
    La Croatie se trouve sur la route dite des Balkans, empruntée par de nombreux migrants du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord. Ceux-ci qui arrivent en Grèce depuis la Turquie et traversent ensuite les Balkans pour rejoindre la Croatie. Le pays est membre de l’espace Schengen depuis le 1er janvier 2023 - ce qui, en théorie, permet aux exilés de sortir du pays et passer en Slovénie ou en Italie voisines sans être contrôlés.
    « Un total de 26 534 passages illégaux de frontières ont été enregistrés au cours des dix premiers mois de 2024 », avait détaillé fin 2024 le ministère croate de l’Intérieur. La plupart de ces migrants sont originaires d’Afghanistan, de Syrie, de Turquie, de Russie et d’Egypte. Malgré les dénégations du gouvernement croate, InfoMigrants a recueilli ces dernières années plusieurs témoignages de « pushbacks », ces refoulements à chaud pourtant illégaux.
    Antérieurement, en mai 2020, InfoMigrants avait reçu des photographies d’hommes avec des croix orange marquées à la bombe de peinture sur leur crâne. Ces hommes accusaient la police croate. Peter Van Der Auweraert, responsable de l’Organisation internationale des migrations (OIM) en Bosnie, avait alors confirmé à InfoMigrants au moins 18 cas similaires. Le ministère croate de l’Intérieur avait réfuté dans un communiqué (en réaction à un article du Guardian relayant des photographies similaires) des accusations « complètement absurdes, voire dangereuses s’il on prend en compte le fait qu’elles sont portées pendant l’époque du ramadan ».
    Fin 2021, le consortium de journalistes Lighthouse Reports avait réussi à filmer un violent refoulement mené par les Croates. On y voyait des hommes masqués frapper avec leurs matraques des jeunes migrants en leur intimant de retourner sur l’autre rive, vers la Bosnie. Ces hommes faisaient partie de la mission dite « Koridor », une unité spéciale créée en 2016 et financée en partie (uniformes, hébergement, indemnités journalières) avec l’argent de l’Union européenne, via leur Fonds de sécurité intérieure. Confrontée à ces investigations, la Commission européenne s’était dite « fermement » opposée aux pushbacks. « Nous avons indiqué aux autorités nationales que de telles pratiques sont illégales et doivent faire l’objet d’une enquête ».
    Mais la pratique perdure. Sur la seule année 2023, l’ONG Danish Refugee Coucil décomptait 3 323 refoulements de la Croatie vers la Bosnie. La moitié avec des violences physiques. (...) Dans ce contexte, en novembre 2023, l’Italie, la Croatie et la Slovénie ont convenu de lancer des patrouilles conjointes à leurs frontières. Les trois pays échangent aussi régulièrement des informations clé sur la surveillance de leurs zones frontalières

    #Covid-19#migrant#migration#croatie#italie#slovenie#bosnie#balkan#suisse#politiquemigratoire#sante#pushback

  • Manche : une vingtaine de migrants secourus au cours du week-end - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/63154/manche--une-vingtaine-de-migrants-secourus-au-cours-du-weekend

    Manche : une vingtaine de migrants secourus au cours du week-end
    Par La rédaction Publié le : 03/03/2025
    La préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord a indiqué dimanche dans un communiqué que le centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS) Gris-Nez était intervenu quatre fois durant le week-end pour porter secours à 24 personnes, sur des embarcations en difficulté. L’une d’elles se trouvait au large de la baie de Somme, d’où de plus en plus de bateaux prennent le départ.
    C’était un week-end chargé pour les services de secours en mer français, sans doute en raison de la météo favorable de ces derniers jours. Dans un communiqué publié dimanche 2 mars, la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord (Prémar) a indiqué que quatre opérations de sauvetage avaient été menées par les services de secours maritimes français pour porter secours à 24 personnes en mer. « En milieu de nuit de samedi 1er au dimanche 2 mars, le centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS) Gris-Nez est informé d’un départ d’embarcation de migrants proche de Wimereux, secteur de la Pointe aux Oies. Le CROSS engage alors le patrouilleur Géranium de la Gendarmerie maritime afin de relocaliser l’embarcation », écrit la Prémar dans son communiqué.
    La seconde opération a lieu, elle aussi, en pleine nuit. « Le CROSS Gris-Nez engage également le patrouilleur de service public Pluvier pour assurer la surveillance d’une embarcation au large de Calais. Après plusieurs heures de navigation, sept migrants demandant assistance sont récupérés par le Pluvier tandis que le reste des migrants reprennent leur route. Le Pluvier débarque ensuite les sept personnes à quai à Boulogne-sur-Mer en milieu de journée », détaille encore la préfecture.
    Le Pluvier est ensuite réengagé pour « relocaliser une nouvelle embarcation de migrants au large de la Pointe de la Rochette, dans le secteur de Wimereux ». Certains occupants du canot demandent de l’aide. « Le CROSS engage alors le remorqueur d’intervention, d’assistance et de sauvetage (RIAS) Abeille Normandie en appui […] Une partie des migrants restés sur l’embarcation reprennent leur route sous la surveillance du Géranium tandis que l’Abeille Normandie récupère à son bord 12 migrants. Ces derniers sont déposés en début d’après-midi au port de Boulogne-sur-Mer », indique la Premar.
    La dernière intervention a eu lieu dimanche matin pour venir en aide à une embarcation partie de la baie de Somme et qui s’est échouée sur la plage d’Hardelot, avant de reprendre la mer et de s’échouer de nouveau avec 54 personnes à son bord. Deux personnes ont été secourues en mer par le navire de la Marine nationale la Garonne et par la SNSM (Société nationale de sauvetage en mer). Les autres occupants du bateau ont été pris en charge par des services de secours à terre, et ne sont donc pas comptabilisés par la Prémar, précise à InfoMigrants son service de communication, confirmant le nombre de 24 personnes secourues en mer.
    Parmi ces personnes sauvées à terre se trouvaient notamment trois blessées, « dont une en état critique prise en charge par les services de secours sur la plage d’Hardelot, après avoir été secourue à bord [du bâtiment de la Marine nationale] Garonne ». « Deux autres victimes souffrant d’hypothermie ont également été secourues, par les équipes de secours à terre déployées sur le secteur », détaille la préfecture.
    Malgré la hausse des contrôles policiers sur le littoral français, les tentatives de traversées de la Manche ne faiblissent pas. Mais, pour échapper aux interceptions policières, les départs ont tendance à se déplacer vers le sud de Calais pour se rapprocher de la baie de Somme et même de Dieppe. Cette ville se trouve à près de 200 km de Calais, lieu historique des départs de migrants vers l’Angleterre. Depuis deux ans environ, on observe un changement de méthode des trafiquants. La militarisation de la frontière sur le littoral nord – déploiement policiers, drones, caméras thermiques, avions Frontex – a poussé les passeurs à envisager d’autres endroits pour mettre à l’eau les embarcations, à des dizaines de kilomètres plus au sud, en Normandie et dans la Somme.
    Une stratégie qui n’est pas sans risques. « Si avant, les migrants mettaient six ou huit heures pour aller de Calais à Douvres [port de débarquement des migrants en Angleterre, ndlr], désormais, ils partent de Berck, du Touquet... Ils doivent donc doubler, voire tripler, ce temps de trajet en mer », assurait à InfoMigrants en juin Salomé Bahri de l’association Utopia 56. « Le problème, c’est qu’une durée de traversée plus longue, c’est plus de chances d’avoir une panne moteur, de se retrouver à la dérive ou d’avoir l’embarcation qui se crève », rappelait Célestin Pichaud, coordinateur d’Utopia 56 à Grande-Synthe, interrogé par RFI en juillet.
    Face à ces départs extrêmement risqués, certains maires des communes du littoral se disent désemparés. En novembre, plusieurs d’entre eux avaient publié un communiqué demandant à l’État un sursaut concernant la situation migratoire dans la Manche. « Quelles que soient les communes, ce sentiment d’abandon est réel. De jour comme de nuit, les maires sont en première ligne, contraints de faire face, sans détenir les moyens nécessaires, à une problématique dont la gestion incombe pourtant à l’État », pouvait-on lire dans le communiqué. Plus récemment, le maire d’Ambleteuse Stéphane Pinto a invité le Premier ministre britannique Keir Starmer à « venir voir les plages » françaises pour se rendre compte de la situation.
    Arrivé au pouvoir en juillet 2024, Keir Starmer a, comme son prédécesseur, fait de l’immigration irrégulière l’une de ses priorités. Mais, sept mois après sa prise de fonction, force est de constater que son bilan en matière de lutte contre les traversées de la Manche reste maigre. Selon les données du ministère de l’Intérieur, 25 135 personnes ont traversé la Manche depuis la victoire du parti travailliste l’été dernier. Et le nombre d’arrivées depuis le début de l’année 2025 frôle déjà la barre des 2 000. Et les naufrages se multiplient. Depuis le 1er janvier, on compte déjà cinq morts dans la Manche, et deux sur terre. L’année 2024 a été la plus meurtrière dans cette zone maritime depuis l’apparition en 2018 des « small boats », ces frêles embarcations pneumatiques utilisées pour atteindre les rives anglaises. Les autorités françaises ont ainsi dénombré 78 décès en mer l’an dernier.

    #Covid-19#migrant#migration#france#royaumeuni#manche#traversee#migrationirreguliere#routemigratoire#PREMAR#FRONTEX#CROSS#sante

  • Sans-Détour : Un éditeur de jeux en procès

    ⚖️ Procès : L’éditeur Sans-Détour accusé de détourner 600 000€ de crowdfunding ! Les dessous de cette affaire qui secoue le monde du jeu.

    https://gusandco.net/2025/02/21/proces-sans-detour-jeux-role-crowdfunding

    (et le monde - qui parle de wargames vraiment ! )

    #jdr #crowdfunding #participatif #jeux #arnaque #jeux_de_roles
    Les financements participatifs douteux d’une société de « wargames » en procès

    Jugés au tribunal correctionnel de Paris, l’entreprise Sans-Détour et ses dirigeants sont accusés d’avoir fait mauvais usage de plus de 600 000 euros récoltés en ligne en 2017 et 2018 auprès de fans de « wargames ». Près de 1 400 contributeurs ont porté plainte.
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2025/02/17/les-financements-participatifs-douteux-d-une-societe-de-jeux-de-role-en-proc

  • Message de Nihad Suljić sur FB (26.02.2025) :

    Na spomeniku podignutom u znak na sjećanje na izbjeglice koje su poginule dok su pokušavale ući u Italiju napravili smo malu ispravku.

    Naime isklesano je da je to krivica krijumčara, pa smo ih podsjetili da je isključivi krivac zato evropska unija i njena politika zatvorenih granica.

    Olovkom i svojom rukom.

    Nema na čemu. 😊

    Traduction rapide et automatique :

    Nous avons fait une petite correction sur le monument érigé en mémoire des réfugiés morts en essayant d’entrer en Italie.
    En l’occurrence, il a été sculpté que c’était la faute des passeurs, nous leur avons donc rappelé que l’Union européenne et sa politique frontalière fermée en étaient les seuls coupables.
    Avec un crayon et ma propre main.
    De rien. 😊

    #monument #mémoriel #naufrage #mourir_en_mer #morts_en_mer #responsabilité #trafic_d'êtres_humains #trafiquants #scafisti #passeurs #Italie #Cutro #résistance

    ping @reka

    • Italy: #Crotone remembers victims two years after deadly migrant shipwreck

      On the eve of the second anniversary of the Cutro shipwreck, the city of Crotone organized a commemoration ceremony to honor the 94 victims, including 35 children and teenagers, on February 26.

      Two years have passed since the shipwreck off Steccato di Cutro, but the city of Crotone, in Italy’s southern region of Calabria, has not forgotten. The community continues to honor the 94 victims of the tragedy, including 35 minors, as well as the tears of the survivors and the pain of their families.

      These feelings were visible at a commemoration ceremony held on February 25 on the eve of the anniversary, at the "Garden of Alì — a memorial space established by the local municipality in honor of the youngest victim of the shipwreck. Buried in the local cemetery, Alì has become a symbolic son of the entire Crotone community.

      To mark the occasion, 94 trees were planted in the garden to remember the adults, along with 35 bushes to commemorate the children who lost their lives at sea.

      ’Crotone doesn’t forget, will never forget’ — mayor

      After a minute of silence, which Crotone Mayor Vincenzo Voce ordered all schools in the city to observe, the choir Anna Frank directed by professor Luisa Floccari performed at the ceremony. The event was attended by local authorities and members of the military, as well as by students and representatives of volunteer groups, together with several residents.

      “Today we remember 94 innocent victims”, said Mayor Voce.

      “And in commemorating them I want to state once again that humanity must not have any political color, because it is a feeling that belongs to our people. The residents of Crotone proved it during those terrible days, when institutions, security forces, doctors, volunteers, social workers and journalists were united in this very strong and fundamental principle. Crotone does not and will not forget,” he added.

      Bouquet of flowers laid at the foot of installation dedicated to victims

      The sense of solidarity shown by Crotone’s residents was also emphasized by Sergio Ferrari, president of the Province of Crotone, who stated, “nobody during those days pulled back or looked the other way. The population of Crotone set a great example for Italy and the world”, he said.

      The prefect of Crotone, Franca Ferraro, addressed young people at the ceremony, urging them to “visit Alì’s garden and, in particular, remember what happened.”

      At the end of the ceremony, the prefect and mayor laid a bouquet of flowers in the city’s colors at the foot of the installation remembering Alì and the other victims of the shipwreck.

      https://www.infomigrants.net/en/post/63102/italy-crotone-remembers-victims-two-years-after-deadly-migrant-shipwre

    • Cutro, imbrattata la stele in ricordo della strage

      Cancellata la scritta sui trafficanti di esseri umani, con un riferimento critico alle politiche dell’Unione Europea sull’immigrazione

      Con un pennerello nero è stata imbrattata a Cutro la stele in ricordo delle vittime del naufragio. Dal messaggio che porta la firma del Consiglio comunale, è stato cancellato il riferimento a “trafficanti e scafisti di esseri umani”, sostituito con la parola “Unione Europea”.

      https://www.rainews.it/tgr/calabria/video/2025/02/cutro-stele--6d20822c-5f6c-4747-97ab-b1ba97c4450b.html

  • 02.02.2025 : Na obrežju reke Kolpe našli truplo

    Corps trouvé sur les rives du fleuve Kolpa

    Policisti so bili v nedeljo obveščeni o najdenem truplu na obrežju reke Kolpe pri kraju Pobrežje. Po prvih ocenah zdravnika na kraju najdbe na truplu, ki je bilo v vodi že dlje časa, ni bilo vidnih znakov nasilja. S Policijske uprave Novo mesto so sporočili, da je preiskovalna sodnica odredila sodno obdukcijo, da ugotovijo vzrok smrti.

    S policije so sporočili še, da so pri prenosu trupla pomagali gasilci.

    Policisti in kriminalisti vse okoliščine še preiskujejo in ugotavljajo identiteto pokojnega. O ugotovitvah bodo seznanili pristojno tožilstvo.

    https://n1info.si/novice/crna-kronika/na-obrezju-reke-kolpe-nasli-truplo
    #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #décès #frontière_sud-alpine #Kolpa #Kupa #rivière #Croatie #Slovénie

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    #Pobrežje

  • 25.11.2024 Na obrežju Kolpe našli truplo

    Corps trouvé sur la côte de Kolpa

    Črnomaljski policisti so bili v soboto okoli 8. ure obveščeni, da je občan na območju Učakovcev ob reki Kolpi opazil truplo. Policisti in kriminalisti so opravili ogled in na kraj poklicali gasilce, ki so nudili pomoč pri prenosu trupla. Zdravnik je na kraju ugotovil, da je bilo truplo že dlje časa v vodi, po prvih ugotovitvah pa znakov nasilja ni bilo, odrejena je bila sanitarna obdukcija.

    Kriminalisti nadaljujejo z ugotavljanjem identitete in drugih okoliščin. O ugotovitvah bodo po zaključeni preiskavi seznanili pristojno tožilstvo.

    Nedovoljeni prehodi državne meje

    Policisti so med 22. in 25. novembrom na območju Preloke, Hrasta pri Vinici, Marindola in Miličev prijeli devet državljanov Afganistana, osem državljanov Turčije in pet državljanov Maroka, na območju Metlike pa štiri državljane Iraka in državljana Irana, ki so nedovoljeno vstopili v Slovenijo. Policijski postopki s tujci še potekajo.

    https://www.radio-odeon.com/novice/na-obrezju-kolpe-nasli-truplo
    #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #décès #frontière_sud-alpine #Kolpa #Kupa #rivière #Croatie #Slovénie
    #Učakovci

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  • 12.03.2022 : Nesrečo, v kateri je umrl migrant, še enajst se jih je poškodovalo, povzročil 24-letnik

    L’accident que le migrant est mort, onze autres blessés, a été causé par un jeune de 24 ans.

    Policija je prijela voznika kombiniranega vozila, ki je povzročil prometno nesrečo s pobegom, v kateri je umrl ilegalni prebežnik.

    Celjski policisti so 12. marca 2022 obravnavali tragično prometno nesrečo, ki se je nekaj čez polnoč zgodila na avtocesti izven naselja Tepanje.

    V prometni nesreči je ena oseba umrla, enajst oseb je bilo poškodovanih.

    Prometno nesrečo je povzročil 24-letni voznik kombiniranega vozila, ki je v vozilu nezakonito prevažal 12 prebežnikov.

    Voznik je med vožnjo v smeri proti Ljubljani zapeljal čez odstavni pas na travnato površino ob desnem smernem vozišču in nato na kovinsko varnostno ograjo, po kateri je vozilo drselo dobrih 30 metrov, nato pa se je večkrat prevrnilo in po trku v žičnato ograjo obstalo pred brežino Dravinje.

    24-letni voznik je po trčenju s kraja nesreče pobegnil, na kraju prometne nesreče pa v vozilu pustil 12 ilegalnih prebežnikov, ne da bi jim nudil potrebno pomoč.

    Eden od njih, njegova identiteta še ni potrjena, je zaradi hudih poškodb umrl na kraju nesreče, državljan Turčije se je v trčenju izredno hudo poškodoval, lažje pa je bilo poškodovanih šest državljanov Indije, trije državljani Turčije in državljan Afganistana.

    Poškodovane so z reševalnimi vozili odpeljali v bolnišnico. Ena oseba je zaradi hudih telesnih poškodb še vedno na zdravljenju, ostali pa so po opravljenih postopkih zaprosili za mednarodno zaščito in so bili nastanjeni v azilni dom.

    Pri zbiranju obvestil je bilo ugotovljeno, da so migranti, udeleženi v prometni nesreči, mejo med Republiko Hrvaško in Republiko Slovenijo peš ilegalno prestopili na območju Ljutomera, kjer so jih v tovorno vozilo sprejeli osumljeni in jih nameravali nezakonito preko ozemlja Slovenije prepeljati v Italijo.

    Po tragični prometni nesreči so policisti nemudoma začeli z intenzivnim zbiranjem obvestil in iskanjem voznika in sodelujočih.

    Celjski kriminalisti so na dan nesreče prostost odvzeli dvema državljanoma Kosova, starima 18 in 21 let, stanujočima na območju Celja, ki sta osumljena kaznivega dejanja prepovedanega prehajanja državne meje ali ozemlja, saj sta sodelovala pri prevozu ilegalnih migrantov, in sicer tako, da sta z osebnim vozilom spremljala kombinirano vozilo, s katerim je voznik prevažal 12 ilegalnih migrantov.

    V nadaljevanju so prostost odvzeli še enemu državljanu Kosova, tudi stanujočemu na območju Celja, staremu 21 let, ki je prav tako sodeloval pri storitvi omenjenega kaznivega dejanja.

    Vse tri so s kazensko ovadbo privedli k preiskovalnemu sodniku, ki jim je odredil pripor.

    Za pobeglega 24-letnega voznika kombiniranega vozila, sicer državljana Severne Makedonije, stanujočega na območju Celja, so razpisali iskanje in ga intenzivno iskali.

    V petek so ga koprski policisti, med izvajanjem aktivnosti obravnavali na železniški postaji v Kopru.

    Ko so videli, da je zanj razpisan ukrep - prijetje s privedbo, so mu odvzeli prostost.

    24-letnika, osumljenega povzročitve prometne nesreče iz malomarnosti, zapustitve poškodovanca v prometni nesreči brez pomoči in prepovedanega prehajanja državne meje ali ozemlja so privedli k preiskovalnemu sodniku, ki mu je odredil pripor.

    Za storjena kazniva dejanja jim grozi od treh do 15 let zapora.

    https://ljubljanainfo.com/novica/kronika/nesreco-v-kateri-je-umrl-migrant-se-enajst-se-jih-je-poskodovalo-povz
    #Tepanje #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #frontière_sud-alpine #Slovénie #Croatie

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