• La bourgeoisie, l’environnement et la croissance (LO, 20 juin 1972)

    Des évidences, malheureusement, toujours largement ignorées aujourd’hui...

    [...] Tant que la pollution ne touchait que les exploités, dans leurs banlieues ouvrières lointaines, on n’en parlait pas tant. Mais aujourd’hui, même avec leur argent, les bourgeois ont de plus en plus de mal à s’en prémunir. Ils commencent à s’apercevoir que la nature n’est pas un réservoir inépuisable que l’on peut piller librement sous prétexte qu’il n’a pas de valeur marchande et que c’est l’existence même du globe qui est mise en cause en même temps d’ailleurs que leur système économique et social.

    Malheureusement, il est impensable que les classes dirigeantes acceptent de limiter volontairement leur production. Ce serait leur demander de se suicider. Ce serait pour chaque capitaliste accepter de renoncer continuellement à soutenir la concurrence de ses adversaires. Ce serait renoncer à des profits qui lui sont non seulement utiles mais indispensables pour survivre. Des accords sont, bien entendu, possibles entre trusts et ils sont même fréquents. Mais ils restent toujours fragiles et provisoires et il n’est pas question qu’ils se généralisent et se consolident au point d’en arriver à une organisation internationale durable de l’#économie.

    […] En réalité, ce qui est en question, c’est la croissance anarchique, la #croissance_capitaliste. Le monde actuel est bien loin de crever sous ses richesses. Il est encore bien trop pauvre même s’il est vrai qu’une organisation rationnelle de l’économie et de la vie devrait sans doute limiter telle ou telle production pour éviter la dégradation du milieu naturel, dans l’ensemble il n’y a pas assez de nourriture, pas assez de logements, pas assez d’un peu de tout et il faudrait au contraire développer ces productions. Mais cela ne doit nullement entraîner obligatoirement une croissance parallèle de la pollution.

    D’où vient, en effet, aujourd’hui, l’essentiel de la #pollution ? En agriculture, par exemple, de l’emploi de pesticides, produits chimiques anti-parasites qui finissent par empoisonner la nature. Mais il est parfaitement possible de les remplacer par des moyens biologiques, qui, il est vrai, sont à la fois plus coûteux pour l’utilisateur et moins « rentables » pour le fabricant. De même, l’essentiel de la pollution des mers vient du rejet au large d’hydrocarbures résiduels par des pétroliers qui veulent augmenter leur vitesse de rotation là encore, la suppression de cette source de pollution est techniquement des plus simples. Le seul obstacle est que les compagnies pétrolières n’entendent pas rogner sur leurs profits.

    Quant à la prétendue pénurie prochaine de matières premières et de sources d’énergie, elle n’a de sens que relatif car on peut toujours trouver des produits et procédés de substitution. Ils existent déjà : l’énergie atomique, par exemple. Ce n’est qu’une question, là encore, de coût problème qui prendra bien moins d’importance dans une société de besoins que dans notre actuelle société de
    profit.

    Le massacre de la nature n’est nullement une fatalité inhérente à l’industrie moderne, comme on voudrait nous le présenter. Dans une autre organisation sociale que la nôtre, des mesures techniques simples et déjà bien connues pourraient le plus souvent en venir à bout.

    Les socialistes véritables n’ont jamais cru à l’#idéologie de la croissance ni à la capacité du #système_capitaliste d’arriver a une harmonie quelconque. Nous savons que ce système est anarchique par sa nature même et mènera immanquablement l’humanité aux pires catastrophes. Pour nous, la #croissance n’a jamais été qu’un épisode entre deux crises, de même que la paix, sous ce système, n’est qu’un intervalle entre deux guerres. Nous sommes convaincus que si ce système se prolonge encore longtemps, ils nous mènera non à une vie meilleure mais à une rechute dans la barbarie.

    C’est pour cela que nous sommes socialistes. Pour nous, le socialisme n’est pas un simple souhait d’une société meilleure, mais une nécessité absolue. Nous sommes convaincus que si l’humanité veut survivre elle doit prendre en main collectivement toutes les richesses de la terre et organiser l’économie suivant un plan tenant compte de tous les besoins, y compris celui de protéger le milieu naturel, et de tous les problèmes et ne cherchant pas uniquement à économiser le travail humain. Mais un tel plan exige la suppression de la #propriété_privée_des_moyens_de_production qui entraine actuellement la production anarchique de nombreuses entreprises et qui empêche tout contrôle réel de qui que ce soit sur l’ensemble de l’économie. Un tel plan exige même la suppression des Etats nationaux et des frontières, institutions d’un autre âge qui rendent utopiques ne serait-ce que la lutte contre une pollution des mers et des airs ne connaissant pas de frontières. Un tel plan exige, en un mot, le #socialisme international.

    #archiveLO #écologie #capitalisme

  • L’eau contaminée de #Fukushima devrait être déversée dans le #Pacifique - polynésie 1ère
    http://la1ere.francetvinfo.fr/polynesie/eau-contaminee-fukushima-devrait-etre-deversee-pacifique-494789.

    Juillet 2017

    777.000 m3 d’eau ayant servi à refroidir les réacteurs ou issus des inondations dans les sous-sol de la centrale, sont stockées à la centrale #nucléaire de Fukushima. Un traitement supprime 62 molécules radioactives, mais pas le #tritium, un isotope radioactif qui ne peut pas disparaître par traitement industriel. L’eau est donc stockée depuis des années, mais les volumes atteignent des niveaux importants et Tepco cherche maintenant à s’en débarasser. L’exploitant, Takashi Kawamura, n’attend plus que le feu vert du gouvernement japonais.

    Le tritium existe naturellement dans l’environnement et les autorités affirment qu’il est présent en très petite quantité dans l’eau de Fukushima. Mais cette perspective d’un déversement inquiète la population locale et les pêcheurs. 

    Le 11 mars 2011, la centrale nucléaire de Fukushima avait été touchée par un tremblement de terre, suivi d’un tsunami. Trois des six réacteurs sont continuellement arrosés d’eau pour les refroidir.

    Fukushima Plant Is Releasing 770,000 Tons of Radioactive Water Into the Pacific Ocean
    http://www.truth-out.org/news/item/41564-fukushima-plant-is-releasing-tons-of-radioactive-water-into-the-pac

    “Once toxic tritium makes it into the environment, it will bind anywhere hydrogen binds,” Savabieasfahani said. “Imagine a toxic particle that can freely travel through our cells and bind to every molecule of life in our bodies and cause damage. Tritium is a carcinogen, a teratogen and a mutagen all rolled into one.”

    According to Savabieasfahani, there is no safe threshold level for tritium, as it can harm living organisms no matter how low its concentrations.

    • https://www.britannica.com/science/tritium
      http://www.truth-out.org/news/item/5210

      The event is known in Japanese as Fukushima #genpatsu-shinsai: from genpatsu, nuclear plant; shin, earthquake; and sai, disaster. Its gravity is classified as level 7 on the International Nuclear and Radiological Event Scale (INES), the maximum possible level and one reached only by the Chernobyl disaster.

      http://www.lifegate.com/people/news/fukushima-video

      The 26th of April 1986 is still an indelible date in the minds of millions of people around the world. The explosion that destroyed reactor number four at the Chernobyl Nuclear Power Plant in the former Soviet Union changed people’s perception of nuclear power forever, making them question its safety. Controversy regarding the death toll and environmental consequences is still an ongoing debate. An area of 2,600 square kilometres in Ukraine and Belarus, part of the Exclusion Zone, will be contaminated for at least the next 24,000 years.

      http://www.lifegate.com/people/lifestyle/chernobyl-30-years-later

    • La preuve par Fukushima : pas de nucléaire sans catastrophe !
      article de Daniel Tanuro publié le 15/03/2001.
      http://alencontre.org/asie/la-preuve-par-fukushima-pas-de-nucleaire-sans-catastrophe.html

      Windscale en 1957, Three Mile Island en 1979, Tchernobyl en 1986, Tokai Mura en 2000, et maintenant #Fukushima. La liste des accidents dans des centrales nucléaires continue de s’allonger. Il ne peut tout simplement pas en être autrement. Il n’est pas nécessaire d’être docteur en physique pour le comprendre . Une centrale nucléaire fonctionne un peu sur le mode d’une bouilloire électrique. La résistance dans la bouilloire correspond aux barres de combustibles dans la centrale.

      S’il n’y a pas d’eau dans la bouilloire et que la résistance chauffe, il y a un problème. Même chose dans la centrale : les barres de combustible doivent baigner en permanence dans l’eau qu’elles font bouillir. La vapeur produite fait tourner des turbines qui produisent l’électricité. La centrale consomme donc de grandes quantités d’eau dont la circulation est assurée par des pompes.

      Si les pompes tombent en panne, l’eau vient à manquer et les barres surchauffées se dégradent. Si on n’ajoute pas rapidement de l’eau, la chaleur produite par la réaction au sein des barres est telle que les barres fondent et tombent sur le fond de la cuve(qui correspond à l’enveloppe de la bouilloire). Cette cuve à son tour est enfermée dans une double enceinte de sécurité : le réacteur dont tout le monde connaît la silhouette extérieure, qui est caractéristique. Si cette enceinte ne résiste pas à la chaleur intense des barres en fusion et qu’elle se fissure, la #radioactivité est lâchée dans l’environnement, avec toutes les conséquences mortelles qui en découlent.

      Une alternative à ce système infernal est plus urgente que jamais. Elle passe par la réduction radicale du temps de travail sans perte de salaire, avec embauche proportionnelle et baisse des cadences de travail : pour produire moins, il faut travailler moins, et le faire en redistribuant les richesses. Elle passe aussi par la propriété collective des secteurs de l’énergie et de la finance, car les renouvelables sont plus chers que les autres sources, et le resteront pendant une vingtaine d’années, au moins. Elle passe enfin par une planification à tous les niveaux, du local au global, afin de concilier le droit du Sud au développement et la sauvegarde des équilibres écologiques. En fin de compte, elle implique le projet écosocialiste d’une société produisant pour la satisfaction des besoins humains réels, démocratiquement déterminés, dans le respect des rythmes et des fonctionnements des écosystèmes.

      Faute d’une telle alternative, la #croissance_capitaliste provoquera toujours plus de catastrophes, sans satisfaire pour autant les besoins sociaux. Telle est, en dernière instance, la terrible leçon de Fukushima.