• Combattre la racialisation des questions de genre et de sexualité à la racine | Le blog de João
    https://joaogabriell.com/2016/11/18/combattre-la-racialisation-des-questions-de-genre-et-de-sexualite-a-la

    Selon un article paru le 15 novembre de cette année, s’appuyant lui-même sur des sources allemandes, l’affaire des « viols de masse » en Allemagne se révèle de plus en plus être une construction médiatique s’appuyant sur de faux témoignages de policiers ou de témoins :

    […] la décision du tribunal de Hambourg affirme que les accusations et les preuves avancées ont été trafiquées par la police.[…] De fil en aiguille, autorités judiciaires, politiques mais aussi médias ont tricoté de toutes pièces l’« affaire de Cologne » pour « renforcer l’appareil policier, étendre la surveillance de la population et durcir les lois visant les étrangers et les réfugiés dans le but de pouvoir expulser aussi rapidement que possible les réfugiés du pays », écrit le journaliste du World Socialist Web Site Dietmar Henning. En plus du petit nombre des personnes condamnées pour agression (une seule), la décision du tribunal laisse donc entendre que les « événements survenus la nuit de la Saint-Sylvestre » ont été en grande partie une invention des médias. Un verdict effarant au vu de l’encre déversée autour de cette affaire, fustigeant les réfugiés syriens et dénonçant des « valeurs » et une « culture » non compatibles avec celles de l’Europe.

    Le verdict de Hambourg est tombé, viendra ensuite celui de Cologne, où vraisemblablement on se dirige vers un résultat similaire, ou en tout cas bien loin de ce que la construction médiatique de cette affaire laissait penser. Profitons de cette funeste occasion pour aborder les mécanismes de production par l’idéologie raciste des immigrés comme « problèmes » ; processus qui dépasse de loin cette seule affaire. Revenons aussi dans un second temps sur la manière bien connue dont les hommes non blancs sont présentés, là encore par l’idéologie raciste, comme des « menaces » pour l’intégrité sexuelle des femmes blanches européennes ; constructions dont il me semble que les fondements ne sont pas sapés, même par des pensées antiracistes radicales. Et c’est à ce dernier point que j’aimerais tenter de proposer des analyses et discours alternatifs.

    #racisme #sexisme #genre #classisme #culture_du_viol #harcèlement_sexuel #domination_masculine #violences_sexuelles

  • #Tunisie : manifestation contre une loi « rétrograde » sur le mariage des mineures

    Des dizaines de personnes se sont rassemblées mercredi devant le Parlement tunisien pour réclamer la révision d’une #loi qui permet à un homme d’échapper à des poursuites pour des relations sexuelles avec une mineure en épousant sa victime.


    http://www.courrierinternational.com/depeche/tunisie-manifestation-contre-une-loi-retrograde-sur-le-mariag
    #it_has_begun #mariage_forcé #femmes #viol #culture_du_viol

  • https://feministoclic.olf.site/rocco-medias-histoire-de-fascination

    Le film « Rocco » de Thierry Demaizière et Alban Teurlai est à l’affiche depuis mercredi. Articles, interviews, critiques de films, plateaux télé… pas un média n’a écarté le sujet et la revue de presse semble infinie.

    Oscillant entre rejet et fascination, les journalistes peinent à choisir. Bien sûr, ils évoquent les violences du porno… mais pour mieux les évincer. Une phrase, deux au maximum comme dans l’article du Monde où les réalisateurs précisent « C’est un univers très dur, et quelques images des bleus sur les corps des actrices, de leur fatigue suffisent à en montrer la violence »… avant de très vite passer à autre chose. Car ce n’est pas le sujet. Finalement, le seul objet de ce documentaire comme de tous les articles qui lui sont consacrés reste le même : se concentrer sur ce qui intéresse vraiment, sur ce qui passionne, l’homme.

    Il suffit pour s’en convaincre de voir comment Rocco Siffredi est nommé. « Força du sexe » (Le Point), « l’étalon italien » (Le Monde), « la bête de sexe » (Le Parisien)… les qualificatifs virilistes ne manquent pas. Même Thierry Demaisère parle de « monstre sacré, une sorte de Mike Tyson du porno » (20 Minutes). Pourtant, après deux ans à suivre le personnage, on pouvait espérer un peu plus de recul.

    A chaque article, les chiffres dégoulinent. La taille de son sexe, le nombre de films, de « partenaires »… Et puis le voyeurisme prend la suite : on veut savoir comment il vit ce « métier », son articulation avec sa vie de famille, ce qu’il raconte à ses enfants, sa relation à sa mère… Et qu’elles soient bonnes ou mauvaises, les critiques du film transpirent de la même déception : l’homme fascine et les journalistes auraient adoré que le documentaire leur en révèle plus. Ils sont comme hypnotisés par ce personnage qui concentre à lui seul tous les codes d’une sexualité sexiste, violente et malsaine, construite uniquement sur un rapport de domination.

    D’ailleurs, les journalistes n’arrivent pas à distinguer la violence de la sexualité ni à voir le rapport pathologique que l’homme entretient avec la pornographie. Ils nous parlent d’un homme « enchaîné à ses besoins sexuels » (Huffington Post ), « qui dut errer avec son désir trop grand » (Le Point), « d’addiction au sexe » (Télérama ) ou de sa vie « hanté par le désir » (Paris Match). Or, il ne s’agit nullement de sexe ni de désir mais bien d’un homme addict à la domination et à la violence que génère le porno. Mais de ça, vous n’entendrez rien ou si peu.

    #male_gaze #phallolatrie #domination_masculine #culture_du_viol #malealphisme

    • Et qui pour remettre en cause ses propos ? Le pire reste lors des interviews où l’on veut nous faire croire que le porno, c’est drôle. Ainsi, on se gausse avec l’acteur sur le plateau du Quotidien. Personne pour s’interroger quand il répond à une question sur le respect des femmes par une histoire de gifles. Personnes pour évoquer les coups portés pendant les tournages ou cette mauvaise blague dans le documentaire « le 24, tu tournes avec Rocco, le 25 on t’enterre ». Personne non plus pour lui rappeler qu’il a agressé Florence Foresti et Cécile de Ménibus en direct…

      Et puisqu’il est là, autant tout se permettre. Alors, quand Panayotis Pascot fait un sketch sur une application qui permet, à partir de la photo d’une femme, de retrouver des films pornographiques avec des « actrices » lui ressemblant, pourquoi faudrait-il rappeler à quel point c’est déshumanisant ? Non, il faut rire puisqu’on vous dit que c’est drôle.

      Alors que seul LCI a jugé bon de rappeler que ce documentaire est « un docu complaisant et racoleur qui dégrade l’image de la femme », il semble important de rappeler certaines réalités.

      Le porno n’est pas cool ou mainstream.
      Le porno n’est pas du sexe.
      Le porno n’est pas du cinéma.

      Le porno, c’est de la prostitution filmée, de la violence réelle subie par des femmes et organisée par une industrie destructrice.

      Des documentaires sur la violence de l’industrie pornographique existent. Mais dans une société où la parole est donnée par des hommes essentiellement à leurs pairs, ces films ne reçoivent pas le même écho. Les victimes ne fascinent pas les journalistes. Les bourreaux, oui.

      Le 25 novembre, nous demandions aux journalistes de mieux traiter des violences faites aux femmes. La médiatisation du film « Rocco » montre l’ampleur du chemin qu’il reste à parcourir : il semble que pour certains journalistes, la première étape à franchir ne soit pas de mieux parler des violences mais déjà de les identifier. Et ne plus être dans le camp des agresseurs.

  • Madonna révèle avoir été violée dans un formidable discours contre le sexisme
    http://mobile.lesinrocks.com/2016/12/13/musique/madonna-revele-ete-violee-formidable-discours-contre-sexisme-1188

    Sacrée « #Femme de l’année » aux Billboard Women in Music le 9 décembre, #Madonna s’est fendue d’un discours défonçant le #sexisme dans l’#industrie_musicale.

    Preuve de plus que la #pop fait bien de s’emparer du féminisme : invitée à recevoir le prix de Femme de l’année lors de la cérémonie des #Billboard’s Women in Music le 9 décembre, Madonna, 58 ans, s’est employée à dénoncer le sexisme auquel elle a été confrontée dans l’industrie musicale durant sa longue carrière dans un discours d’une justesse incroyable.

    ...

    Avant d’exposer ces règles :

    “Si vous êtes une #fille, vous devez jouer le jeu. Vous avez le droit d’être jolie, mignonne et sexy. Mais n’agissez pas de façon trop maligne. N’ayez pas un avis qui dérange. Vous avez le droit d’être réifiée par les hommes et de vous habiller comme une salope, mais ne soyez pas maîtresse de votre côté salope. Et ne partagez, je répète ne partagez surtout pas vos fantasmes sexuels avec le monde. Soyez ce que les hommes veulent que vous soyez, et encore plus important, agissez de façon à ce que les femmes se sentent en confiance même si vous êtes entourée d’hommes. Et pour finir ne vieillissez pas. Vieillir est un péché. Vous serez critiquée, calomniée, et vous ne passerez plus à la radio.”

    “On me traitait de pute et de #sorcière

    #viol #violences_sexuelles

    • Il pomodoro? Troppo spesso è sfruttamento

      “Spolpati”, il report dell’associazione onlus Terra!, accusa: ogni anno in Italia sono prodotte cinque milioni di tonnellate di pomodori su soli 70mila ettari. Ma gli effetti negativi sull’ambiente, sul sociale e sulla qualità dei prodotti porteranno grandi guai

      http://www.lastampa.it/2017/05/26/scienza/ambiente/il-caso/il-pomodoro-troppo-spesso-sfruttamento-xfVstgIbdDzpIXtAXfAC8M/pagina.html

      Lien pour télécharger le #rapport:
      http://www.filierasporca.org/wp-content/uploads/2016/11/Terzo-Rapporto-Filierasporca_WEB1.pdf

    • Caporalato, a un anno dalla legge «non è cambiato quasi nulla»

      La lotta allo sfruttamento del lavoro agricolo fatica a raccogliere risultati nonostante ci sia una legge, un protocollo nazionale e una rete del lavoro agricolo di qualità. Preoccupa la situazione in provincia di Foggia: nuovi ghetti e pochi controlli. La denuncia di Giovanni Mininni (Flai Cgil): “Buona legge ma inapplicata. Una sconfitta per lo stato”

      http://www.redattoresociale.it/Notiziario/Articolo/545527/Caporalato-a-un-anno-dalla-legge-non-e-cambiato-quasi-nulla

    • Nei ghetti foggiani è calato il silenzio sui nuovi schiavi

      Il ghetto di Borgo Mezzanone, in provincia di Foggia, è imponente. Oggi, la pista dell’ex aeroporto militare, a ridosso del Centro di accoglienza per richiedenti asilo (#Cara), ospita circa 3 mila migranti. Secondo le forze dell’ordine, forse, molti di più. A riguardo, non esistono dati ufficiali. Non ci sono numeri, censimenti, registri. È una situazione al limite, che le istituzioni, a vari livelli, non riescono a gestire.


      http://www.terredifrontiera.info/ghetto-borgo-mezzanone

    • Lavoratrici romene sfruttate in Sicilia: nulla è cambiato

      Sono trascorsi mesi dalle denunce di Observer e Guardian sullo stato di semi-schiavitù di centinaia di lavoratrici romene in Sicilia. Da allora qualcosa si è mosso, nulla è però cambiato.

      Sono passati cinque mesi dalle rivelazioni dell’Observer e del Guardian in cui emergeva l’avvilente e cruda realtà di migliaia di donne romene sfruttate nei campi siciliani e spesso vittime di abusi da parte dei datori di lavoro. Cinque mesi in cui si sono succeduti clamore, sdegno, incontri, visite d’urgenza, operazioni di polizia e contatti Roma-Bucarest sia a livello politico che associativo. Cinque mesi in cui, però, la situazione sul campo sembra essere rimasta quasi invariata. Resta il timore di denunciare, resta il bisogno di lavorare e di mandare più soldi possibile a casa, resta la mancanza di una vera e propria task force o di un punto di riferimento per coloro che pur a fatica ne volessero uscire.
      Accordi

      Alcuni passi, però, sono stati fatti. Tra questi collaborazione diretta tra gli Ispettorati del lavoro di Romania e Italia, dialogo tra ministeri, uno sportello informativo per i romeni presso il centro polifunzionale del comune di Vittoria, una campagna informativa e di prevenzione già in campo e che è in procinto di essere ampliata. Lo ha spiegato l’ambasciatore romeno in Italia George Bologan, che è stato in visita a Catania e Ragusa a metà luglio. “La tutela della dignità umana come valore universale è interesse comune dei nostri stati – ha dichiarato dopo la visita - ho incontrato le autorità pubbliche e i rappresentanti della società civile e potrei affermare che qualcosa si è fatto e sono fiducioso in quello che di positivo si fa. Ho incontrato anche cittadini romeni e italiani che lavorano insieme senza problemi, con regolare contratto di lavoro e hanno tutti i benefici previsti dalla legge. Sono buoni esempi da seguire. Il lavoro nero, lo sfruttamento, sono come una cancrena che deve essere eliminata per salvaguardare l’intero corpo sociale”.

      Le migliaia di lavoratrici impiegate nei campi e nelle serre, però, restano sostanzialmente nella stessa situazione. Anche se subito dopo le notizie apparse sui giornali il governo romeno aveva raggiunto un’intesa per collaborare con le autorità italiane per fermare abusi e sfruttamenti tra Ragusa e Vittoria, non è ancora chiaro quale sia in Romania il ministero incaricato di trovare soluzioni e spingere le autorità italiane ad avviare strategie per interrompere il circolo vizioso in atto. Complice una breve crisi di governo in Romania, in cui il premier Sorin Grindeanu è stato sconfessato dal suo stesso partito, resta in sospeso la decisione su chi abbia il budget per avviare i progetti, se il ministero per i Romeni all’estero, se la Giustizia o gli Interni. Grindeanu, infatti, aveva chiesto subito dopo le rivelazioni stampa, che venisse redatto un piano sulla situazione con dati e suggerimenti e che successivamente si sarebbe provveduto a decidere il ministero competente. Ma la scelta resta ancora in sospeso.
      Una comunità d’accoglienza

      Secondo i dati emersi dalle indagini della stampa britannica delle circa 5.000 donne che lavorano nel settore agricolo nel ragusano, un terzo è duramente sfruttato e spesso vittima di abusi sessuali da parte dei datori di lavoro, con il tacito assenso di mariti che vivono alle spalle della moglie. Don Beniamino Sacco, che da anni denuncia quanto avviene nelle campagne della zona, ha le idee ben precise su cosa non rompe questo circolo e su cosa potrebbe, invece, essere d’aiuto. “Quello che succede nelle campagne è un mondo sommerso. Come al solito quando esplode una notizia c’è stato clamore, ma poi tutto torna nel dimenticatoio. Negli incontri con le autorità il mio suggerimento è stato quello di costruire una comunità, un punto di appoggio, di riferimento che possa fare da parafulmine per coloro che vogliono uscire da questa situazione – ha dichiarato Don Sacco – la Chiesa ortodossa potrebbe avere questo ruolo.

      "Fino ad ora è stata la Chiesa cattolica ad accogliere i pochi disperati che hanno voluto denunciare - continua Don Sacco - ma i romeni non sono uniti e non c’è chi li tiene uniti per risolvere questo problema. Le romene, che hanno sostituito i tunisini nei campi, sono costrette a lavorare, a guadagnare, per poter mandare il denaro ai figli lasciati a casa. Spesso hanno accanto un marito violento e che non le difende dalle aggressioni del datore di lavoro. Un andazzo che mortifica la dignità della persona. E in questo caso c’è chi non si pone il problema e chi difficoltosamente denuncia”. Nel concreto “con padre Nicolae (il giovane prete ortodosso che gira per le campagne per sostenere la comunità) stiamo cercando di acquistare un terreno per creare un punto di raccolta per la comunità. Sarebbe un passo importante”.
      20 euro al giorno

      Secondo le stime della polizia italiana nel settore agricolo siciliano lavorano oltre 7.500 donne, la maggior parte romene, e moltissime sono in condizioni di sfruttamento.

      Le ragioni di questa presenza massiccia dipendono da un lato dalla necessità dei datori di lavoro di assumere forza lavoro comunitaria, dall’altro, da parte delle lavoratrici, dalla chimera di una paga 56 euro al giorno per otto ore, come previsto dalla legge. Ma la realtà è ben diversa e le lavoratrici percepiscono, nonostante quanto sia stato accordato sulla carta, al massimo 20 euro al giorno, sotto continue minacce e violenze.


      https://www.balcanicaucaso.org/aree/Romania/Lavoratrici-romene-sfruttate-in-Sicilia-nulla-e-cambiato-181825
      #Roumanie #femmes

    • Le “schiave” romene dietro ai pomodori di Ragusa

      Nelle campagne della Sicilia vi sono centinaia di donne emigrate dalla Romania per lavoro e ridotte in una sorta di «schiavitù» contemporanea. La vicenda è approdata al Parlamento europeo, dove diversi deputati vogliono spingere l’Ue a intervenire.

      Silvia Dumitrache mi mette in guardia: “Spero che lei abbia un bel po’ di tempo per ascoltare” la storia di quello che è successo negli ultimi undici anni in Italia, paese membro dell’Unione europea.

      Alla fine chiedo il permesso di abbassare il telefono: avevo ascoltato non una storia da incubo, ma la quotidianità di molte donne romene emigrate. La schiavitù esiste ancora. Ed è tanto più terribile in quanto, molto spesso, è accettata.

      “Tutto comincia in Romania”, racconta Dumitrache, presidente dell’Associazione delle donne romene in Italia” (Adri), “a Botosani, in una delle zone più arretrate del paese, da dove le donne hanno cominciato a emigrare nel 2007. L’esodo non si è mai interrotto. Vanno a raccogliere i pomodori in Italia, a Ragusa. E spesso partono senza sapere a cosa vanno incontro. Quello che è più triste è che anche quando qualcuna di loro riesce a scappare da quell’inferno, finisce sempre per tornarci, obbligata in qualche modo dalla spirale dei debiti, dai vicini a cui ha chiesto un prestito, e che la spingono a partire di nuovo per riavere i loro soldi”.

      Il filo del racconto si dipana, sempre più terrificante, come se fosse tratto dai vecchi romanzi che parlano di schiavi. Lo scandalo non è nuovo, riemerge periodicamente e si gonfia come una bolla di sapone. Ci sono le retate della polizia, le visite delle autorità, e a volte si intravede qualche barlume di speranza.
      Un sordida vicenda alle porte dell’Europa

      Gli ingredienti di questa brutta storia proprio davanti alla nostra porta? In Sicilia? Il banale affare della produzione dei pomodori a Ragusa, che con il tempo è diventata la più grande esportatrice di pomodori italiani in Europa, è anche una delle più sordide vicende del nostro continente.

      All’inizio c’è stata l’adesione della Romania all’Unione europea, nel 2007. E un’ondata massiccia di forza lavoro è arrivata sui mercati d’Italia, Spagna, Francia e Gran Bretagna. Donne partite per lavorare, ma che una volta arrivate a Ragusa vengono obbligate a prestare servizi sessuali ai padroni per poter conservare il proprio posto di lavoro. “La forza lavoro che arrivava dalla Romania era più la accomodante, la più disposta ad accettare compromessi”, spiega Silvia Dumitrache.

      “Le donne romene sono già tenute in una sorta di stato di schiavitù dai loro uomini, vengono picchiate… Molte di loro se ne vanno dalla Romania proprio per sfuggire a queste violenze. Raccontano che, anche se sono sfruttate, almeno in Italia guadagnano qualche soldo. Poi c’è un altro aspetto: in questo tipo di lavoro, se accettano le richieste di favori sessuali da parte dei padroni, possono tenersi vicini i figli, mentre se dovessero fare le badanti non sarebbe possibile”. Ma il lavoro nei campi, sotto la soffocante sorveglianza dei padroni? E gli anni in cui un osservatore attento avrebbe potuto farsi delle domande sul numero abnorme di aborti compiuti all’ospedale di Vittoria?

      Poi sono arrivati gli articoli. Prima pubblicati sulla stampa italiana, poi dal Guardian. È uscito un libro, Voi li chiamate clandestini , e i fatti sono stati raccontati dall’ong italiana Proxima.

      Di questa storia sono al corrente sia la polizia sia la procura, ma senza grandi risultati, perché in Italia le risorse di queste istituzioni sono piuttosto ridotte. Come racconta Silvia Dumitrache, per sollevare il problema c’è stato bisogno – per ironia della sorte – delle proteste di alcuni padroni, preoccupati perché sul mercato internazionale i prodotti etichettati Ragusa venivano boicottati a causa dallo scandalo scoppiato. “Le loro pressioni, che si sono concretizzate in un opera di lobbismo a livello europeo, hanno smosso le cose. Da allora sono cominciati gli arresti, a danno della mafia, che di fatto controlla questa situazione. Ma non basta ancora”.

      Gli eventi, finiti più volte sotto i riflettori dei mezzi d’informazione europei, hanno catturato l’attenzione dell’opinione pubblica internazionale e, soprattutto, delle istituzioni europee. In qualche modo era prevedibile, dato che la legislazione in questo settore esiste ma non è sufficientemente applicata.

      Su richiesta di alcuni deputati europei, la commissione del parlamento europeo per i diritti della donna e l’uguaglianza di genere, Femm – di cui ha fatto parte anche l’attuale premier romena, Viorica Dancila, deputa europea fino al gennaio del 2018 – ha intrapreso una visita a Ragusa . Molti eurodeputati hanno presentato un’interpellanza alla Commissione europea e i governi romeno e italiano hanno avviato un tavolo di lavoro bilaterale sul tema.

      Sul piano politico europeo sono seguite risoluzioni, gruppi di lavoro, interpellanze; a livello locale, invece, ci sono stati arresti e retate. Le visite bilaterali italo-romene si sono intensificate e, nel mese di maggio, il governo romeno ha lanciato il programma “Parti informato!”, che punta a dare informazioni a chi desidera emigrare. “Inoltre”, osserva il deputato europeo Emilian Pavel , “il ministero del Lavoro e romeno e il ministero romeno per la Diaspora hanno adottato provvedimenti congiunti con il ministero del Lavoro italiano”. Emilian Pavel, membro del Gruppo dell’Alleanza progressista di socialisti e democratici al Parlamento europeo è solo uno dei deputati che dall’autunno scorso continuano a battersi per mettere fine ai casi di schiavitù che sopravvivono in pieno XXI secolo.
      Boicottaggio paneuropeo contro i prodotti che provengono da Ragusa?

      “Certe rivelazioni producono necessariamente reazioni forti, e i deputati del Parlamento europeo sono estremamente sensibili e attenti a questioni del genere. Non è ancora troppo tardi per pensare di organizzare un boicottaggio paneuropeo contro i prodotti che arrivano da luoghi dove si pratica la schiavitù o che sono il frutto di tali pratiche. Tenere un essere umano, una donna, in schiavitù, è un’umiliazione per ogni essere umano”, dice Emilian Pavel.

      “Le istituzioni europee possono e devono agire conformemente alla loro missione e ai trattati. Sicuramente ci sono cose che possono essere fatte a livello europeo, come monitorare l’applicazione della legislazione europea attualmente in vigore, fare pressioni per accelerare l’implementazione di tutti gli accordi internazionali. Ma soprattutto bisogna dare appoggio concreto alle vittime! Questi fatti devono arrivare davanti ai giudici. Purtroppo è un traguardo difficile, e possiamo comprendere a livello umano che le vittime di schiavitù, dopo anni di umiliazioni, difficilmente avranno la forza per cercare di portare i colpevoli davanti alla giustizia. Io faccio parte della Commissione per le libertà civili, la giustizia e gli affari interni del parlamento europeo; lottiamo contro le discriminazioni di genere e facciamo pressioni sugli stati affinché applichino la Convenzione di Istanbul, approvata nel 2011 dal Consiglio d’Europa, sulla prevenzione e la lotta alle violenze domestiche e contro le donne”.

      Secondo l’eurodeputato Pavel, tuttavia, una delle cause che più hanno contribuito a creare un simile problema è l’esistenza stessa del lavoro nero. Molte donne si sono ritrovate in questa situazione perché le autorità italiane non sono riuscite a combattere con successo il lavoro nero. “Il principio è semplice. È tanto semplice in via di principio quanto è terribile nella vita reale. Il lavoro in nero porta agli abusi, fa crescere le disuguaglianze, è causa di tragedie. Dobbiamo essere tutti molto più determinati nel combatterlo”, afferma.

      https://www.balcanicaucaso.org/aree/Romania/Le-schiave-romene-dietro-ai-pomodori-di-Ragusa-187940

  • VAL-D’OR : LA LOI DU SILENCE
    ALEXIS LAPOINTE, Le Journal en Couleur, le 13 décembre 2016
    http://journalencouleur.com/2016/12/13/val-dor-la-loi-du-silence

    Un an après les témoignages accablants des femmes autochtones de Val-d’Or à l’émission Enquête, les policiers mis en cause ne font face à aucune accusation criminelle. Ils reprennent même aujourd’hui leurs fonctions. Comme si de rien n’était… Une situation qui en dit long. Et si ces viols n’étaient que la pointe de l’iceberg ?

    #Canada #Val_d'Or #Femmes #Autochtones #Police #Violence_policière #Viols #Culture_du_viol

    • En naviguant sur you tube suite à cette vidéo plutôt bien foutue je tombe très rapidement sur une autre du même collectif #les_parasites que je trouve foncièrement déplacée en plus d’être très mauvaise.
      https://www.youtube.com/watch?v=sfmG04ov6Vg


      Ainsi je propose que ce lien sur le portail des copains soit supprimé malgré l’intérêt de la vidéo #jeu_de_societe. Après vous savez moi je dis ça...je dis rien.
      #culture_du_viol #c'est_arrive_pres_de_chez_vous #mauvais_pastiche #irresponsable @fil @rezo @aude_v @mad_meg

    • Non non non ! Compte tenu de mes avis ambigus sur ce que je regarde, hors de question de me faire confiance !!! Il faut voir cette vidéo et étudier si celle-ci est bien au cynisme insupportable et révoltant.
      Très clairement cette vidéo s’inspire, sans le citer, du film C’est arrivé près de chez vous. Mais alors la question sur laquelle j’invite tous et toutes à réfléchir : quelles différences (contexte, forme, propos, humour,...) entre ces deux objets ? Et en quoi certains ou certaines peuvent considérer le premier très bon et le second très mauvais voire dangereux alors que tous les deux contiennent une scène de viol.

    • On a regardé récemment toutes les vidéos de ce collectif. Il y en a de très bonnes. C’est vrai que celle que tu pointes Rémi est particulièrement dérangeante. Je n’ai pas vu « c’est arrivé près de chez vous » du coup je ne peux pas comparer (je sais même pas de quoi ça parle), mais je n’ai pas trouvé que ce court métrage faisait l’éloge du viol en question ; il me dérange car on ne peut pas intervenir pour empêcher ce type de commettre cet acte, et personne ne l’en empêche… J’ai l’impression que ça montre aussi l’impuissance des victimes, l’impunité de cette violence. Était-ce utile d’en faire un film, de montrer… je sais pas. En tout cas ça brasse l’estomac.

    • Oula gros #trigger_warning ! J’aurais quant même pu te faire confiance @unvalide
      J’ai pas pu regarder en entier. C’est a mes yeux un tutoriel pour violeurs ! Ca me brasse aussi l’estomac et ca me le retourne...
      Effectivement vaudrais mieux ne pas faire la promo de ce collectif.
      Merci @unvalide d’avoir vu et signalé ca.

      Comme j’ai pas pu voire le film en entier, alors que j’ai vu « c’est arrivé près de chez vous », je suis pas capable non plus d’en parler.

    • Ce que je trouve en particulier gênant c’est la désinvolture de ce film. En particulier le viol lui-même n’a pas du tout l’air d’en être un. Le geste a effectivement lieu mais n’est filmé aucune conséquence ni aucune résistance particulière, d’ailleurs la caméra s’en fout complètement c’est à dire que le comportement de la fille ne nous intéresse pas du tout, ni sa réaction ni son manque de réaction (contrairement au film de Verhoeven par exemple). Ici la caméra se tourne vers l’homme qui continue à faire sa comédie. Le film est tout entier tourné vers la petite anecdote rigolote, la vidéo youtube qui fait rigoler 5 minutes mais qui n’est pas très très bien faite. Le film se termine par un demi twist : la victime était vierge.
      Le film de Rémy Belvaux (frère de Lucas et qui a mis fin à ces jours il y a 10 ans) est très ancien (92) c’est le genre de film que j’ai toujours trouvé très en avance sur son époque. C’est un faux documentaire où une équipe d’étudiants suit un tueur en série (Benoît Poelvoorde dans son premier rôle magnifique ambigu séduisant et détestable en même temps). Le film commence par susciter une curiosité satisfaite par le très jeune collégien que j’étais pour glisser lentement vers une glauquitude insupportable.

    • C’est vrai que « le jeu de société » est réussi, et que ca serai une bonne idée de leur écrire pour leur signaler le caractère problématique de la video. Par contre je suis pas partie prenante de @rezo et j’ai même pas vu le film en entier alors je ne pourrai par participé.

    • Euh... Et bien oui tout à fait en fait merci de me rappeler les détails de ce film que j’ai du voir il y a un peu trop longtemps. Le second degré, surtout appris en bas âge, a comme effet de nous faire oublier le premier degré...
      C’est ce qui est vraiment réussi dans le premier film. Comme tu le dis, l’humour noir qui devient culte (le fameux jeu du petit Grégory) qui se retourne pour devenir insupportable et prendre le spectateur en défaut de « bien se marrer » avec du meurtre d’enfant, de la vulgarité revendiquée, et du viol. Le personnage commence par être une star (je continue à penser que sa bêtise manifeste est un élément de séduction et pour les apprentis documentaristes et pour les spectateurs/trices avant de se faire prendre des distances infinies par le film qui change de point de vue.
      La vidéo Youtube ne fait rien, ne dit rien et prend des faux airs décomplexés du genre « on a même pas fait exprès de faire une vidéo toute pourrite ».
      En gros moi dans les films, la torture, oui mais pas par-dessus la jambe ! On assume et on fait en pensant à toutes les obligations symboliques ou alors on ferme sa gueule !

  • Bienvenue, @hypathie.
    Ici, tu trouveras des tas de gens très intéressants, la liste est très longue, mais là, tout de suite, je pense à @mad_meg, @touti, @supergeante, @mona, @intempestive, @aude_v, @tetue ou @odilon, juste pour commencer !
    Tu peux aussi t’abonner à des tags : #féminisme, #domination, #culture_du_viol, mais aussi #littérature, #cinéma, #géographie… enfin, les trucs qui t’intéressent !

  • Pourquoi les #villes ne sont pas faites pour les #femmes | Socialter, le magazine de l’économie nouvelle génération
    http://www.socialter.fr/fr/module/99999672/322/pourquoi_les_villes_ne_sont_pas_faites_pour_les_femmes
    Sans déconner… les initiatives sont affligeantes et traduisent bien le manque total d’analyse et de compréhension de la territorialité et surtout de la #culture_du_viol.
    Ouais, pareil, je vais jeter de la poudre de licorne, je vais être grave respectée !!!

    Mais des initiatives plus importantes fleurissent à travers le monde. Womenability est une ONG qui a pour but de trouver des solutions pour une ville plus équitable. Elle a voyagé dans 17 pays pour identifier les bonnes pratiques, dont certaines sont particulièrement intéressantes. Dans la capitale de l’Uruguay, Montevideo, “72% des femmes se font harceler au moins une fois par semaine”, explique Audrey Noelter, urbaniste et social entrepreneure franco-américaine. Les femmes ont donc décidé de “s’armer” de… pistolets à eau. Elles arrosent leur harceleur en disant “l’eau sèche mais pas les paroles. Et la violence grandit en moi”. A Mexico, les femmes répliquent à grand coup de… confettis.

  • Royaume-Uni. Des centaines de policiers accusés d’abus sexuel | Courrier international
    http://www.courrierinternational.com/article/royaume-uni-des-centaines-de-policiers-accuses-dabus-sexuel

    334 policiers britanniques ont été accusés d’avoir abusé sexuellement des personnes en détention ou des personnes maltraitées venues au commissariat pour porter plainte. The Guardian rapporte que, selon la HMIC [Her Majesty’s Inspectorate of Constabulary, la police des polices en Angleterre et au pays de Galles], 436 cas d’abus auraient eu lieu de mars 2014 à mars 2016, concernant un total de 334 agents de #police.

    #Violences_sexuelles #viols #culture_du_viol

  • Jean Malaurie : « Il faut sacraliser l’Arctique, sinon nous allons le payer »

    http://www.liberation.fr/debats/2016/12/02/jean-malaurie-il-faut-sacraliser-l-arctique-sinon-nous-allons-le-payer_15

    Jean Malaurie est infatigable. Premier homme au monde, avec l’Inuit Kutsikitsoq, à avoir atteint le pôle géomagnétique Nord, en 1951, avec deux traîneaux à chiens, ce jeune homme de bientôt 94 ans connaît l’Arctique comme personne. Il y a mené 31 missions, du Groenland à la Sibérie en passant par le Canada, le plus souvent en solitaire. Il a partagé la vie des Inuits, appris leur langue, écouté leurs mythes, étudié les minorités boréales, défendu leur « pensée sauvage ».

    « La chance de ma vie - sancta humilitas ! -, c’est que je suis très pauvre. Lors de ma première mission au Groenland avec Paul-Emile Victor, en 1948, j’ai été frappé par la dictature des sciences dures. L’expédition comptait des physiciens, des géophysiciens, mais pas de biologiste ni d’ethnographe. Une grande expédition polaire qui oublie les habitants ! En 1950, je pars à Thulé, au Nord du Groenland, où vit le peuple le plus au Nord du monde, seul, sans crédit, sans équipement et ne connaissant pas la langue de cette population. Il faut que les Inuits chassent pour moi, je suis à leur merci. Je les paie très peu, ça ne les intéresse pas, ce qu’ils veulent, c’est que je les comprenne. Ils me disent : "Douze expéditions t’ont précédé. On les connaît, ils ont des carnets, ils notent. Ils ne comprennent rien, ils ne savent pas le mystère qu’il y a chez nous."

    « Les Inuits ne parlent pas, ou très peu. L’essentiel, ils ne vous le diront pas. Ce sont des hommes très difficiles, rudes et cruels. Ils ont tout pour se suicider. C’est tellement dur, il fait - 40° C, il n’y a rien à manger, il faut chasser. Celui qui n’est pas bon chasseur, croyez-moi, il n’est pas aidé par les autres. Dans les périodes difficiles, une mère étrangle sa petite fille sans hésitation. Je l’ai connu. Un nouveau-né. Parfois, c’est pire, une petite de 2 ans, on la chasse toute nue dans le froid, il faut qu’elle meure. Un estropié, un vieillard, il vaut mieux qu’il disparaisse. Le chaman qui se trompe, on le tue. Ils sont implacables.

    Pour les Inuits, la nature n’est pas bonne, elle est comme elle est. Et ils doivent s’adapter à tout prix. Il faut supprimer ? Je supprime. Et c’est comme ça qu’ils ont survécu. Un Inuit a essayé de me tuer. Mais ils sont aussi capables de gestes inoubliables. Comme cette nuit où l’un d’eux a ajusté une fourrure sous mon cou, c’est ce que j’aurais aimé que ma mère fasse, mais elle était froide, que voulez-vous. Mon maître chaman, Uutaq, de Thulé, a tué deux chasseurs pour prendre leurs femmes. Il n’était pas facile. Mais il m’a adoubé, il m’a chamanisé afin de faire de moi un allié des Inuits pour l’éternité. C’est lui qui m’a dit : "Tu parles avec les pierres." Les Inuits m’ont formé. Thulé est au cœur de ma pensée, ma tombe sera là-bas. »

  • Un tribunal correctionnel incompétent à juger un viol : une décision exceptionnelle | Azur Schmitt
    http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1630575-un-tribunal-correctionnel-incompetent-a-juger-un-viol-une-

    Le tribunal correctionnel de Valenciennes s’est déclaré incompétent pour juger un viol, rapporte « La Voix du Nord ». Une décision exceptionnelle qui doit inciter les victimes à refuser coûte que coûte la correctionnalisation des viols, qui doivent être jugés pour ce qu’ils sont, des crimes, en cour d’assises, rappelle la juriste Azur Schmitt. Source : Le Plus

    • Grande nouvelle !!!

      Le viol est un #crime, et en tant que tel il doit obligatoirement faire l’objet d’une instruction. C’est sans compter sur le parquet qui décide de violer (sic) la loi et les principes fondamentaux de notre droit. Le parquet, souvent, très rapidement, renvoie l’accusé, lequel accusé entre ses mains sera devenu prévenu, devant le tribunal correctionnel.

      Dans l’affaire pour laquelle le tribunal correctionnel s’est déclaré incompétent, le parquet avait pris soin de noter « agression sexuelle » dans la citation à comparaître. Mais il arrive qu’il ne prenne même pas cette peine. Dans l’affaire précitée, l’avis (convocation à l’audience) à victime contenait les termes « atteinte sexuelle avec deux pénétrations par contrainte ». Le parquet est tellement certain qu’il n’y aura pas de réaction (ni de la partie civile, ni de la défense, ni du tribunal) qu’il peut se permettre de reconnaître le viol tout en demandant au tribunal correctionnel de juger une agression sexuelle.

      Renvoyer un viol devant le tribunal correctionnel est totalement illégal, c’est pourquoi le tribunal correctionnel est dans son droit lorsqu’il se déclare incompétent. De la même manière, lorsque c’est la partie civile qui soulève l’incompétence du tribunal correctionnel, celui-ci, n’a pas d’autre choix que de se déclarer incompétent, parce que le tribunal correctionnel n’est pas compétent pour juger les crimes.

      Les victimes qui déposent plainte pour viol et qui se voient renvoyées vers le tribunal correctionnel doivent ABSOLUMENT savoir qu’il leur suffira de soulever l’incompétence du tribunal correctionnel [1] pour que ce qu’elles ont subi – un viol – soit jugé comme tel. C’est-à-dire comme un crime, par une cour d’assises.

      Bien entendu, ça sera plus long. Il faudra supporter une longue procédure avant le procès. Mais c’est le prix à payer pour que cesse la négation du viol. Car la correctionnalisation a des conséquences lourdes : la non-reconnaissance de ce qui a été subi, une peine légère lorsque ce n’est pas un sursis total, un dédommagement moindre, et pire : la correctionnalisation peut aboutir à la prescription pure et simple. Enfin, pour l’ensemble des victimes et de la société, la correctionnalisation participe largement à la banalisation du viol.

      La correctionnalisation est une pratique si répandue que le viol n’est déjà quasiment plus un crime. Que les victimes soulèvent l’incompétence du tribunal correctionnel si elles souhaitent être reconnues comme victime d’un crime et que les viols ne soient pas effacés des statistiques. Ces fameux 2% de condamnations, qui bien entendu ne tiennent aucun compte des viols déguisés en délits et jugés par les tribunaux correctionnels.

  • Les Inrocks - « Dernier tango à Paris » : Bertolucci reconnaît avoir planifié le viol de la comédienne Maria Schneider
    http://www.lesinrocks.com/2016/12/04/cinema/dernier-tango-a-paris-bertolucci-reconnait-organise-viol-de-comedienne-m

    L’actrice américaine Jessica Chastain a réagi à cette nouvelle en s’indignant profondément : « Pour tous ceux qui adorent ce film, vous regardez une jeune femme de 19 ans en train de se faire violer par un vieil homme de 48 ans. Le réalisateur a planifié ce viol.Cela me rend malade. »

    #culture_du_viol

    • in light of what is happening with bernardo bertolucci and marlon brando i wanted to remind people that alejandro jodorowsky (most famous for making the holy mountain) directed himself as the lead in el topo, a movie where his character rapes a woman and it was not simulated. in his book he describes finding out that actress mara lorenzio had extreme difficulties with mental health including past institutionalizations and was dependent on drugs before deciding to cast her. he then describes how on one day of the shoot he got her to exert herself until she was weak and then he rolled the camera and, in his own words, “I really…I really…I really raped her. And she screamed”.

      he tried to backpedal later in the exact same way that bertolucci has, saying that because she knew there would be a rape scene in the movie the act itself was consensual. jodorowsky is still seen as a cinematic god to many and has suffered no fallout despite the fact that his book revealing all of this came out almost nine years ago. we cannot accept that. we cannot let men off the hook for brutalizing and taking advantage of women in the name of their art.

      http://spankjonze.tumblr.com/post/154094743568/in-light-of-what-is-happening-with-bernardo

      #grand_homme #domination_masculine

    • Il me semble qu’il y a là un vrai problème de représentation. Est-ce qu’une scène de viol est indispensable ? C’est étonnant pour moi de voir que dans le dernier film d’Asghar Farhadi, le Client , dont le thème central est donc le viol du personnage féminin principal, ce soit précisément la seule chose que l’on ne voit pas, et, croyez-moi, le film ne manque pas de force.

      Il y a une vraie complaisance sur cette question de la représentation. Un autre exemple, pas un article de presse à propos de la prostitution sans une illustration qui est systématiquement du côté du racolage. Et quand on en fait la remarque les photographes répondent de façon systématique qu’il faut bien... Ben en fait non, il me semble justement que si on doit photographier la prostitution on peut très bien faire quelque chose comme ça :

      Et tout de suite nettement moins glamour

    • Pour Jodorowsky à chaque fois que je tombe sur des propos de lui il prend la peine de valoriser et normaliser le viol, les agressions sexuels, les rapport de domination sur les femmes. Par exemple à la fin du docu sur Dune, il dit de mémoire « une histoire c’est comme une mariée, il faut la violer le soir des noces sinon Ca n’est pas aussi bon. »

      Ici il déclare « une actrice, si elle couche avec son metteur en scène, c’est mieux pour l’art ! »
      http://www.francetvinfo.fr/replay-radio/tout-et-son-contraire/alejandro-jodorowsky-une-actrice-si-elle-couche-avec-son-metteur-en-sce

      Cette phrase me laisse songeuse sur le nombre de viols et d’agressions contre ses actrices qu’à du commetre cet homme.

      Il se rapproche aussi des grands hommes du cinéma misogyne comme Refn parcequ’entre ennemis déclaré des femmes on se reconnais et on fraternise http://www.telerama.fr/cinema/alejandro-jodorowsky-et-nicolas-winding-refn,59630.php

      J’imagine qu’on peu defendre Jodorowsky en prétendant qu’il cherche le scandal, mais ces phrases ne font pas scandal en patriarchie, elles servent juste à la posture pseudo rebel de ce mec, et elles sont l’expression de l’autorisation de maltraitance contre les dominees que le patriarcat donne aux « grands hommes ». Dans le docu sur Dune on peu voire aussi à quel point ce mec utilise les autres, jusqu’à son fils qu’il déscolarise pour ses lubies artistiques. Mais j’ai toujours eu à faire a des reactions de compréhension vis a vis de cet homme. « Jodorowsky il est comme ça » et c’est tout. Puisque l’art pondu par les grands hommes est au dessus de tout, surtout au dessus des femmes et des enfants. Et je rappel que ces propos misogyne et pro viol sont tenus lors d’interview et pas dans ses films.

      Ça lui arrive aussi de collaborer avec sa compagne et de tenir des propos essentialistes sur les femmes, les hommes et leur complémentarité. Je remarque qu’ici encor il collabore avec une femme avec qui il couche.

      A. J. : Dans les thèmes, l’exposition évoque aussi la relation entre l’homme et la femme. On fait une expérience que le monde a perdu : la relation complémentaire dans une œuvre, d’un homme et une femme.

      http://laregledujeu.org/2014/06/10/17190/entretien-croise-alejandro-jodorowsky-et-pascale-montandon-
      #complementarité mon cul. A voire la photo du couple on peu admirer que sa vieillesse et la jeunesse de sa partenaire doit faire partie de leur « complémentarité » et si elle a une beauté complémentaire de la laideur du bonhomme, ainsi que la notoriété de l’un face à celle de l’autre, je me demande lequel a l’intelligence complémentaire de la stupidité de l’autre.

      Et puis Jodorowsky aime bien la psychanalyse version Freud, il y trouvè son bonheur de patriarche et de grand homme. Ca le « guerie d’être soi » comme il dit ici :
      http://www.psychologies.com/Therapies/Toutes-les-therapies/Therapeutes/Interviews/Alexandro-Jodorowsky-Guerir-c-est-etre-soi

    • C’est en lien avec la phrase de Monique Wittig « Les lesbiennes ne sont pas des femmes » qui m’avait laissé dans l’expectative la première fois que je l’avais entendu. Les femmes qui ne sont pas sexuellement attractive pour les hommes cis-hétéros ne sont pas des femmes et la liste est longue - les vieilles, les grosses, les laides, les trop jeunes quant le mec est pas pedosexuel, les trop indépendantes et trop sure d’elles ne font pas beaucoup bander non plus, c’est pourquoi les hommes affectionnent les femmes plus jeunes qu’eux avec un salaire inférieur et tout ca.

      Et pour la question de l’amourrrrr, perso j’adore mon chat, et j’adore les patates et c’est pas pour autant que je vais traiter les patates comme mes égales.

      Un phallosophe comme Deleuze ne s’y trompe pas quant il parle de femmes et de chemisiers dans « D comme Désir »

      Vous pouvez dire, je désire une femme, je désire faire tel voyage, je désire ceci, cela. Et nous, on disait une chose très simple, vous ne désirez jamais quelqu’un ou quelque chose, vous désirez toujours un ensemble. Ce n’est pas compliqué. Et notre question, c’était, quelle est la nature des rapports entre des éléments, pour qu’il y ait désir, pour qu’ils deviennent désirables. Je vais dire, je ne désire pas une femme, j’ai honte de dire des choses comme ça, c’est Proust qui l’a dit, et c’est beau chez Proust, je ne désire pas une femme, je désire aussi un paysage qui est enveloppé dans cette femme, un paysage qu’au besoin je ne connais pas et que je pressens et tant que je n’aurai pas déroulé le paysage qu’elle enveloppe, je ne serai pas content, c’est à dire que mon désir ne sera pas abouti, mon désir restera insatisfait. Là, je prends un ensemble à deux termes, femme-paysage. Mais c’est tout à fait autre chose, quand une femme désire une robe, tel chemisier, c’est évident qu’elle ne désire pas telle robe, telle chemisier dans l’abstrait, elle le désire dans tout un contexte de vie à elle qu’elle va organiser, elle le désire non seulement en rapport avec un paysage mais avec des gens qui sont ses amis, ou avec des gens qui ne sont pas ses amis, ou avec sa profession etc. Je ne désire jamais quelque chose de tout seul.

      Les hommes désirent les femmes exactement comme ils désirent un chemisier et les femmes désirent seulement les chemisiers et les robes. Elles n’ont pas accès dans l’imaginaire de ce phallosophe à l’objectivation d’un homme par leur désir. Il n’y a pas d’homme-paysage et il n’y a pas de symétrie dans le désir car les femmes sont des paysages et non des êtres humains à part entière. Par contre ce phallosophe ne voie aucune difference entre une femme et un chemisier, du point de vue d’un homme, pour lui c’est le même désir « d’ensemble ».

    • Les phallosophes parlent aussi de #catharsis. Ils disent que le spectacle des violences leur purifie l’ame. En fait la catharsis est une grosse arnaque inventé par des patriarches d’une culture esclavagiste, misogyne et adoratrice de dieux violeurs. D’Aristote à Freud un long human centripède de misogyne se sont refilé le concept.

      L’art occidental ne s’adresse qu’aux hommes. Il est fait par et pour les hommes (blanc, riches, lettrés, dominants...) et si il y a une catharsis elle n’est proposé qu’aux hommes. L’Art n’a rien à dire aux femmes à part « sois belle et tait toi » ce qui est très peu cathartique. Pourtant les hommes avec toute la catharsis qu’ils ont à disposition, j’ai pas remarqué que ca les a rendu moins violent, que ca sublimait leur passion ou ce genre de trucs. Au contraire. Et les femmes, qui catharsisent si peu ne sont pourtant pas devenu plus violentes pour autant.

      Du coup c’est une grosse arnaque la catharsis. C’est le spectacle de la domination pour apprendre aux dominants comment il faut faire.
      Par exemple un film comme deap troat, que les hommes ont adoré, qu’on dit « culte » et qui est le film d’une femme réellement agressée, violée, brutalisée. A été suivi d’une forte augmentation des violences par partenaire contre les femmes et un grand nombre de femmes conduites aux urgences médicales suite à cette pratique dangereuse.

      Les soirs de foot, ou les mecs sont sensé par le sport avoir aussi l’âme élévé. En guise d’élévation il y a une augmentation statistique des violences faites aux femmes par conjoint.

      Le visionnage de porno a aussi des effets sur l’augmentation des violences sexuelles contre les filles et les femmes, augmentation du recours à la prostitution et cela surtout chez les jeunes hommes.

      Si je parle de sport ou de pornographie c’est parceque comme dans le dernier tango à Paris, il ne s’agit pas de simulé un viol, ou de simulé une pénétration sexuelle ou de simuler le fait de frapper un ballon. Ca doit avoir un nom (mais c’est proche de la télé réalité, snuff movies, happy slapping) mais l’idée commune c’est que ce n’est pas de la comédie ni de la simulation. Le fait que ca soit de la vrai violence ca plait au dominant, mais comme le dominant est hypocrite et qu’il veut toujours se faire passer pour un nice guy, il ne va pas dire qu’il aime bien regarder des tuto de dominant. Il dira qu’il en a besoin pour s’élever (comme si il était pas deja assez haut) et le grand artiste est celui qui sais faire un bel enrobage de légitimation abstraite qui va permettre aux dominants de jouir en paix de leur position d’oppresseur.

    • En lisant le témoignage de Uma Thurman dénonçant les violences sexuelles qu’elle a subit de la part de Weinstein et les violences physiques et psychologique que Tarantino lui a infligé.
      Il y a un élément qui m’a fait pensé à cette discussion

      Thurman also alleges that Tarantino undertook some of the violent stunts from Kill Bill himself. She said that he was the one “spitting in her face in the scene where Michael Madsen is seen on screen doing it and choking her with a chain in the scene where a teenager named Gogo is on screen doing it.”

      https://www.themarysue.com/uma-thurman-weinstein-tarantino

    • Oui j’avais pas pris la peine de le précisé.
      Pour l’étranglement j’avais l’impression d’avoir déjà entendu ca :

      In Inglourious Basterds, the Inglourious Basterds recruit spy/German film star Bridget von Hammersmark, played by Diane Kruger, to infiltrate a movie premiere in an attempt to kill Hitler and other top Nazi officials, and thus give birth to the Tarantino Universe. SS officer Hans Landa discovers her as a spy, lures her into a private room, and chokes her to death.

      However, Quentin Tarantino was unimpressed with choking scenes in other movies, in that actors are rarely in any considerable danger while shooting them, and convinced Kruger to be strangled for real in order to get the scene just right. Fearing that actor Christoph Waltz would choke her too much or too little, Tarantino decided to take matters into his own hands. Literally, his own hands.

      In this interview, Tarantino tells us, “What I said to her was, I’m gonna just strangle you, alright? Full on, I’m gonna cut off your air, for just a little bit of time. We’re gonna see the reaction in your face and I’m gonna yell cut.” Kruger went “Yep, that sounds like a reasonable thing a director would ask of me” and let Tarantino sit on top of her and choke her to the point of unconsciousness.

      OK, at this point we seriously have to question if Tarantino wrote this entire movie to justify choking a beautiful woman while dressed as a Nazi, because the entire budget was probably still cheaper than hiring one of those high-end Hollywood hookers. Fortunately for Kruger, they got the shot in one take and that’s the one that appears in the movie. Tarantino then reportedly gave the crew 15 minutes and had to take a long bathroom break.

      http://www.cracked.com/article_20589_6-amazing-performances-by-actors-who-werent-acting-part-2.htm

    • “Personally,” Thurman said, “it has taken me 47 years to stop calling people who are mean to you ‘in love’ with you. It took a long time, because I think that as little girls we are conditioned to believe that cruelty and love somehow have a connection and that is like the sort of era that we need to evolve out of.”

      sortir de la #culture_du_viol c’est juste terrible quand tout concourt à persuader une femme de trouver normal que l’amour soit mélangé à la violence, l’oblige à accepter de se mettre gravement en danger. Son témoignage est bouleversant, on sent bien qu’il a pas faillit la tuer, il a voulu la tuer, le film était fini, ils n’avaient plus besoin d’elle …

      But at least I had some say, you know?” She says she didn’t feel disempowered by any of it. Until the crash.

    • Ca aurais ajouter de la médiatisation à son film. Dans mes recherches sur la misogynie de Tarantino la plus part des articles prennent un ton gogunard. Tarantino ajoutant lui même qu’il a du partir 15 minutes aux toilettes. Ca m’a fait pensé à une figurine collector le représentant qui s’appel « Violeur N°1 » :

      Cervulle analyse également la manière dont l’ironie et la réflexivité de Tarantino « lui ont permis de se jouer des critiques qui lui furent adressées et de déjouer les attaques à son encontre »[24]. Un exemple qu’il prend pour illustrer cela est la figurine « Rapist N°1 » à l’effigie du réalisateur. Cette figurine représente le soldat interprété par Tarantino dans Planète Terreur (le film de Robert Rodriguez constituant un diptyque avec Boulevard de la mort), qui tentait de violer l’héroïne avant de se faire transpercer les yeux. Comme l’analyse Cervulle, cette scène du film (et la figurine qui lui correspond) parodient les analyses des féministes qui accusent certaines représentations (et donc certains réalisateurs) de contribuer à la perpétuation des violences masculines sur les femmes. Au lieu de prendre ces critiques au sérieux, Tarantino préfère les tourner en dérision en incarnant un violeur agressant l’une des actrices (dont il met en scène le meurtre violent dans Boulevard de la mort). Par ce geste, c’est comme si le réalisateur riait au nez des critiques féministes en revendiquant (sur un mode réflexif et ironique) son statut de « réalisateur-violeur » (c’est-à-dire de réalisateur complice de l’objectification/oppression des femmes), de ce rire décomplexé de l’homme content de ses privilèges, qui n’a strictement aucune envie de commencer à les mettre un tant soit peu en question.

    • « Un des plus grands regrets, plus que de ma carrière, de ma vie »

      Dans une interview au webzine Deadline, le réalisateur répond indirectement à l’actrice. « Je suis coupable. Coupable de l’avoir mise dans cette voiture mais pas de la façon dont les gens le décrivent. » Le réalisateur, qui n’a pas rencontré la journaliste du New York Times ayant recueilli l’interview d’Uma Thurman et n’a donc pas pu exprimer sa version des faits, la donne ici. Il explique que, à la demande de Thurman, il est allé chercher dans les archives la bande de l’accident, qu’il n’a pas volontairement dissimulée pour éviter que l’actrice porte plainte. « Je savais qu’ils [la production, ndlr] ne l’auraient pas laissé voir cette bande, mais je ne pensais pas qu’elle croyait que j’étais de leur côté », explique le réalisateur. Tarantino veut s’extraire des considérations sur l’éventualité de poursuites judiciaires et dit se réjouir d’avoir pu lui apporter les images tant d’années après. « Cela pourra l’aider à se représenter ce qui s’est passé. Je ne sais pas ce qui a provoqué cette sortie de route. Uma non plus. […] Je me disais : si je retrouve la bande et si elle la diffuse, un expert en accident pourra déterminer ce qui s’est exactement passé. » Il explique que, pour lui, la route sur laquelle l’actrice conduisait à près de 60 km/h ne présentait pas de difficultés. Il n’a pas forcé l’actrice à conduire, il lui a juste proposé. Elle lui a fait confiance et est montée dans la voiture. Il regrette amèrement l’avoir laissé partir seule : « Un des plus grands regrets, plus que de ma carrière, de ma vie. »

      Tarantino s’est aussi défendu d’avoir eu un comportement déplacé à propos du crachat. « Vous avez déjà vu des films où quelqu’un crache au visage de quelqu’un d’autre ? » demande le réalisateur. « Plein de fois », répond le journaliste de Deadline. Tarantino reprend : « Et bien, c’était exactement ça. Une scène où quelqu’un crache au visage de quelqu’un d’autre. Je peux vous expliquer exactement pourquoi je l’ai fait, mais je ne vois pas où est le problème ? […] Je présume que si le plan avait montré Michael Madsen cracher sur son visage, cela n’aurait pas causé de soucis. Mais ce n’était pas le plan. Le plan était : Michael Madsen a du jus de chique dans la bouche. Et il en crache une partie. On raccorde sur le visage de Uma, sur le sol, qui reçoit le crachat. Evidemment que c’est moi qui ai craché. Qui auriez-vous voulu que ce soit ? Un technicien ? » S’ensuit une description du crachat que Tarantino voulait et qu’il était à ses dires le seul à pouvoir réaliser en peu de prises, pour éviter de mettre son actrice mal à l’aise.
      Eventuel territoire de non-droit sur les plateaux de tournage

      Quant à l’utilisation d’une chaîne pour la scène d’étranglement, ce serait une suggestion de Uma Thurman elle-même. Le réalisateur explique : « Je peux toujours jouer l’étranglement, mais si vous voulez que j’aie le visage tout rouge et que les larmes me montent aux yeux, alors il faut vraiment m’étouffer. » Uma Thurman l’aurait même incité. Et Tarantino a d’ailleurs repris cette idée dans Inglourious Basterds, sur la personne de Diane Kruger. Ces descriptions interrogent sur les relations de confiance entre metteur en scène et acteurs (celles entre Thurman et Tarantino furent rompues après l’accident), ou sur la délimitation d’un éventuel territoire de non-droit au sein des plateaux de tournage. « Ce que j’aimerais faire, avec ta permission, c’est juste… t’étrangler, avec mes mains, pour un gros plan. Je le ferai pendant trente secondes, et j’arrêterai. Si nous devons recommencer une seconde fois, nous le ferons. Et après, ce sera tout. » Voici comment Tarantino décrit la façon dont il a présenté les choses à Kruger. Une actrice est-elle en mesure de refuser, et de priver le réalisateur de son gros plan plus vrai que nature, sans imaginer de possibles conséquences pour sa carrière ? L’affaire Weinstein relance aussi ce genre d’interrogations.

      Quentin Tarantino estime enfin, après l’indignation générale que l’interview a suscitée, qu’Uma Thurman ne cherche pas à l’impliquer outre mesure et qu’il ne se sent pas blessé. Il prépare un film sur l’assassinat de Sharon Tate par les membres de la Manson Family. Il est au centre d’une nouvelle polémique sur Twitter, après qu’une interview de 2003 où il estimait que Roman Polanski « n’avait pas violé » Samantha Geimer, 13 ans à l’époque, a été exhumée.

    • La cérémonie des Césars de 2020 illustre bien mon idée que l’art sert de tutoriel et de caution aux hommes pour violenter les femmes, les enfants et tout ce qu’ils veulent. La catharsis dans le cinéma français consiste à faire fermer leur gueule aux victimes de viol. C’est la fonction politique du « J’accuse » primé plusieurs fois cette année et plébiscité par le publique français dans les salles. L’intégrité physique des femmes et des filles n’est rien face au droit des hommes à sodomiser des enfants de 13 ans du moment qu’ils en ont le mérite (par leur sexe, leur race, leur classe, et leur aptitude à légitimé les violences masculines).
      Ainsi le césar du meilleur réalisateurs de viols de 2020 fut décerné à Polanski.

      Le talent c’est de faire fantasmé les dominants et les déculpabiliser. Le génie est toujours accordé au masculin car le géni par son statu divin, est au dessus du droit humain (ce qui est impossible aux femmes et aux filles qui sont au dessous du droit humain). Un géni ca peut violer des enfants, tout lui est permis, ce qui est interdit c’est de leur en faire le reproche.
      #mérite #talent #génie #culture_du_viol #violophilie #césar #cinéma

  • Marianne et les dessinateurs | TANX
    http://tanx.free-h.fr/bloug/archives/9342

    Quand on veut représenter l’état, ou la république, on invoque Marianne, qu’elle soit celle des révolutionnaires au sein dénudé, ou celle de la droite conservatrice, maternelle, son rôle est délimité, circonscrit, et ne dépasse jamais celui de la mère, la putain ou les deux à la fois. Qu’on souhaite Marianne disponible sexuellement et à la maison à élever les gosses pendant que les mecs font le boulot, elle reste à sa place sans qu’elle ose déborder. Dans les deux cas la femme n’a pas de pensée, pas de consistance, pas de personnalité.

    Dans chacune de ces représentations, Marianne est passive, subit le viol, l’agression, et/ou le tabassage. Elle est là, amorphe, vide, creuse, au mieux en pleurs, à en prendre encore et encore plein la gueule. Quand on veut, en évoquant le viol d’une femme -explicitement ou non, directement ou non- dénoncer un abus de pouvoir ça signifie le marquage du territoire. Qu’on trouve insupportable le viol, ce plus grand crime apparemment, ne se fait qu’à la condition que la femme soit violée par l’ennemi, Marianne représentant tour à tour la fille de, la mère de, la femme de, son objet à protéger et qu’on s’arrache d’un bord à l’autre. L’ennemi change au fur et à mesure de l’actualité, et varie selon qui le met en scène : le terrorisme, le gouvernement, la droite, la gauche, la minorité, l’étranger, etc. l’ennemi peut être absolument n’importe qui, on le représentera invariablement en train de violer, tabasser Marianne ou on le suggérera. (si ce n’est pas Marianne c’est une autre, je rappelle que je reste concentrée sur ce sujet là. On a vu aux USA apparaitre la variante avec la statue de la liberté, dans le même goût).

    Parce que le viol est insoutenable non pas pour la victime mais pour son mec, son père, son fils, son frère : c’est pas le viol qui est insupportable, c’est le non-respect de la propriété. Ça n’est pas le viol qui est insupportable, puisque on brandit le “droit à l’humour” quand des femmes parlent du problème de l’évocation systématique du viol, et qu’on leur demande de prendre ça à la légère* (ignorant au passage les statistiques qui font que y’a de grandes probabilités qu’on demande ça à une victime de viol). C’est pas la femme, la victime, c’est son mec, son père, son frère, son fils. On se fout pas mal de l’état des femmes qui subissent ces agressions.
    {Aparté : Il est assez ironique d’ailleurs qu’on dise des féministes qu’elles “voient le mal partout” quand des hommes n’ont de cesse d’utiliser le sexe comme punition, que ce soit dans le dessin, le langage, ou les menaces proférées.}

    L’analogie avec le viol, plus ou moins directe et explicite, comme on a pu le voir à d’innombrables reprises lors du passage en force de la Loi Travail avec le 49-3 (exemple parmi tant d’autre mais très parlant), ne fait que renforcer ce qu’on appelle la culture du viol. Le violeur, c’est l’autre, le violeur c’est l’homme tapis dans l’ombre de la ruelle, le violeur c’est l’ennemi, le violeur est hors-humanité et délimité strictement à un camp politique, à une classe, une couleur ou quoique ce soit qui permet d’altériser et de rejeter le problème hors de soi. La culture du viol a besoin de ces mythes et de ses fantasmes pour perdurer, si on altérise pas le violeur, il faut balayer devant sa propre porte et on ne veut surtout pas de ça. Désigner l’ennemi comme violeur, c’est désigner l’autre comme seul agent de la misogynie et couvrir ainsi les viols commis chez soi, par soi, dans son camp, qu’il soit politique, familial, amical, et ne jamais vouloir mettre un terme aux violences faites aux femmes.

    Ça se constate tristement dans l’incroyable homogénéité des dessins de presse mettant en scène le viol de Marianne : qu’il soit anarchiste, socedem, de droite, ou sans opinion, le dessinateur est avant tout un homme.

    #culture_du_viol #dessin_de_press #humour #femmes #viol #représentation #Marianne #Tanx

    • Oui elle est pas mal formulée mais ca me fatigue toutes ces précautions pour ménager l’ego des classes privilégiées et dominantes. Précautions toujours inutiles vis à vis des dominants, (les réactions masculines dans les commentaires de ce texté chez Tanx en sont la démonstration) mais qui a au moins l’avantage de donner aux opprimées qui s’expriment un sentiment d’avoir fait le maximum pour être entendu.
      C’est pour ça que j’ai pas mis cette extrait sur seenthis et que j’en ai prefere un qui met bien en evidence la fausse empathie de la plus part des hommes qui s’intéressent au féminisme seulement quant Ca touche Les femmes dont ils se croient les propriétaires (leurs femmes, filles et sœurs qui sont d’ailleur les femmes les plus exposées statistiquement a la violence de ces hommes qui leurs sont proches), mais je ne veux pas dire qu’il ne faut pas prendre ce genre de précautions si on en éprouve le besoin ou l’envie, juste que moi je ne le fait pas.

    • Crèpe Georgette pête parfois les plombs et elle se protège en n’autorisant plus les commentaires. Peut être qu’elle est active sur Twiter et fessebouc mais j’en sais rien.
      Sinon pour les BD j’avais vu ta remarque mais j’avais pas vu que c’est à ce point.

  • Combien de temps 580 000. - Crêpe Georgette
    http://www.crepegeorgette.com/2016/11/25/violence-sexuelles

    J’ai parfois l’impression qu’il suffirait de pas grand chose pour que diminuent drastiquement les violences sexuelles ; que les hommes cessent de s’apitoyer sur ce que provoquent en eux le récit de NOS souffrances pour réfléchir à comment ils peuvent arrêter de les causer. C’est un pas qui me semble minime mais qui semble, tout au moins pour l’instant, un fossé infranchissable.

    Dworkin rêvait d’une trêve de 24 heures sans viol , je me dis qu’on n’en est pas même là et qu’elle avait été trop optimiste (et dire cela de Dworkin est assez culotté). Je rêve d’une trêve de 24 heures où les hommes liraient sincèrement les statistiques sur le viol, sans instrumentaliser les victimes masculine dont pour l’instant seules les féministes se sont préoccupées ; sans le remettre en cause, sans nous expliquer qu’ils souffrent. Je rêve d’une trêve de 24 heures où une femme puisse parler des violences sexuelles qu’elle a subies et où le seul discours qu’elle entende soit « je t’entends, je te crois, je t’écoute, que puis je faire pour toi ».

    #féminisme #femmes #viol #culture_du_viol

  • De la banalité des violences sexuelles - Crêpe Georgette
    http://www.crepegeorgette.com/2016/12/01/banalite-violences-sexuelles/#more-10860

    Ce témoignage se veut une réponse au témoignage de Marie-Christine Bernard sur le blog Mauvaise herbe où elle faisait l’inventaire des agressions sexuelles subies.

    Les femmes témoignent de plus en plus des violences sexistes qu’elles subissent. Cela entraîne à mon sens deux conséquences :
    – une profonde résistance, en particulier de la part des hommes (mais pas que ; quelle femme a sérieusement envie de voir à quelle point elle peut être potentiellement victime de violences sexuelles ?).
    – la révélation que nous considérons quasi tous et toutes ces agressions comme quasi dans la norme, comme immuables. Nous nous y habituons et n’avons au fond pas vraiment envie de lutter contre parce que ca ne dérange au fond pas grand-monde ; les femmes s’y habituent, les hommes agressent et/ou ferment les yeux.

    Nous faisons donc face à un double paradoxe. D’un côté nous refusons de voir que les violences sexuelles sont banales dans le sens courantes, habituelles, partie quasi intégrante de la vie des femmes. Et de l’autre nous les banalisons totalement, en disant, sinon clairement, du moins en sous-texte, qu’on ne peut pas fait grand chose contre ou que de toutes façons les femmes ont tendance à tout exagérer. Il suffit à ce sujet d’analyser les réactions lorsqu’une femme dit publiquement avoir été violée ou agressée sexuellement ; ce qu’elle a vécu sera quasi systématiquement minimisé voire moqué.

    J’ai 42 ans. En me lisant je voudrais que vous réalisiez que je n’ai pas spécialement manqué de chance. Si beaucoup de femmes faisaient le bilan que je fais là, sans doute auraient-elles le même. Nous avons collectivement besoin d’accepter - pour mieux lutter contre - qu’il y a énormément de violences sexuelles en France, qui émanent de tous les milieux, tous les âges. Je n’écris pas tout cela pour me faire plaindre (donc gardez-vous de le faire, je vous en prie) mais parce qu’il est important, si on le peut évidemment, de témoigner. Je ne vous conseille pas spécialement de le faire ; les risques à témoigner existent. Mais je voudrais que, par nos témoignages, on commence à réaliser combien nous vivons dans une société sexuellement très violente pour les femmes.

    #femmes #culture_du_viol #violences_sexuelles #domination_masculine #témoignage #féminisme

  • Police say 350 people have come forward to report child sex abuse in football | Football | The Guardian
    https://www.theguardian.com/football/2016/dec/01/fa-punish-clubs-cover-up-martin-glenn

    Police have been flooded with victims alleging they were abused as children in football and say they are investigating attacks on 350 people, with more complaints expected.

    The complaints to police came after Guardian revelations about child sexual abuse in football and police chiefs are vowing to hunt down the attackers – no matter how long ago the crimes took place.
    Former Newcastle player David Eatock on being abused: ‘I wanted to cry but I couldn’t even cry’
    Read more

    The 350 victims reporting crimes to police will have their cases investigated, officers say, with a priority being to identifying alleged offenders who may still pose a danger to children.

    –—

    Newcastle United accused of a cover-up in 1990s by sex abuse victim Derek Bell | Football | The Guardian
    https://www.theguardian.com/football/2016/dec/01/newcastle-accused-cover-up-1990s-abuse

    The former Newcastle United footballer Derek Bell, who was subjected to years of sexual abuse by a boys club coach who subsequently worked at Newcastle, has accused the St James’ Park club of a cover-up for their limited response after Bell raised the alarm in 1998.

    Bell was sexually abused by George Ormond, his coach at the local Montagu and North Fenham boys club, from the age of 12 to 16 in the late 1970s, until Bell signed as an apprentice at Newcastle United in 1979. He believes that after he joined Newcastle, Ormond had to “wean himself” off Bell, and he fears that Ormond must then have targeted other young players at the boys club for similar abuse.

    #viols #pédophilie

  • Violences : pour un Européen sur quatre, le #viol est parfois « justifié »
    http://www.rtl.fr/actu/societe-faits-divers/violences-pour-un-europeen-sur-quatre-le-viol-est-parfois-justifie-7786065004

    Quelles situations pourraient donc bien « justifier » le viol d’une femme ? Parmi celles évoquées par les 27 % d’Européens étant d’accord avec cette idée : une victime en état d’ébriété ou sous l’emprise d’une drogue (12 %), une victime ayant accepté de se rendre volontairement chez quelqu’un (11 %), ou encore une tenue « légère, provocante ou sexy » portée par la victime (10 %). Tout cela justifierait donc le viol d’une femme, de même que de ne pas avoir clairement dit « non » à un rapport ou bien de ne pas avoir riposté physiquement au moment des faits. Ces « justifications » sont le plus souvent évoquées dans les pays comme la Hongrie (47 %) ou encore la Roumanie (55%), à l’inverse de l’Espagne (8 %) ou la Suède (6%). Mais surprise, la France, elle, se positionne tout de même dans la moitié supérieure du classement, avec 31 % d’opinions allant dans le sens de ces justifications.

  • Quand tout le monde perpétue et légitime une accusation diffamatoire et raciste qui a fait subir la prison et l’humiliation à un innocent, c’est dégueulasse. quand en plus certains à gauche y participe, c’est gerbant :

    Pour rappel, Omar Raddad était innocent et il est plus que probable que Ghislaine Marchal n’ai jamais écrit ça avant de mourir.

    Pour le premier dessin il vaudrait mieux mettre Valls, debout au dessus du cadavre du code du travail, en train d’écrire, le couteaux ensanglanté à la main, « la gauche m’a tuer ».

    Pour la couverture de Fakir, je ne vois pas comment la rendre décente.

    #racisme #culture_visuelle

  • Women in Canadian Military Report Widespread Sexual Assault
    http://www.nytimes.com/2016/11/28/world/canada/canada-military-women-sexual-assault.html

    OTTAWA — More than a quarter of women in the Canadian military have been sexually assaulted during their careers, according to a survey by the government’s statistical agency.

    The survey, conducted by Statistics Canada and released on Monday, was commissioned by the armed forces and followed a scathing 2015 report that found that the culture of the military was “hostile to women and L.G.T.B.Q. members and conducive to more serious incidents” involving sexual harassment and assault.

    #harcèlement #agression #discrimination

  • Petits arrangements avec la #violence - La Vie des idées
    http://www.laviedesidees.fr/Petits-arrangements-avec-la-violence.html

    Le sous-titre du livre, « Et pourtant tout le monde savait », semble être une formule facile. La question est pourtant au centre du livre. Comme Léonore Le Caisne le démontre, la révélation de l’#inceste par la victime et les médias n’en est pas une pour le village, il n’y avait pas de « loi du #silence  ». La question n’est donc pas de déterminer si les habitants savaient ou pas, mais d’établir les modalités de ce savoir. Il ne faut pas surestimer l’importance de l’affaire au regard des enquêtés. Ceux-ci préfèrent parler à l’ethnographe de choses qui les concernent plus directement : des élections municipales ou du plan d’occupation des sols par exemple. Les positions des enquêtés déterminent leur savoir : ceux qui font partie du voisinage se sentent moins concernés que les autres ; les « anciens » savent plus que les nouveaux. Les jugements moraux prennent ainsi sens dans des partages et des intérêts locaux qu’ils produisent. L’affaire s’insère dans la série des autres histoires qui alimentent les commérages : « le “travesti” qui déboula un jour à la mairie un fusil à l’épaule pour se faire appeler Madame », la mère de famille qui « racolait dans les bois » (p. 86-87).

    Le fétichisme du fait violent permet finalement aux habitants de s’extraire de l’événement, soit en notant qu’ils ne connaissaient pas tout, et par exemple par les tortures ; soit en mettant en doute ce dont ils n’ont pas été les témoins : « c’est des on-dit, parce que j’y étais pas ! » (p. 96). Après la #médiatisation, c’est tout le village se retrouve coupable de n’avoir pas dénoncé. Les jeux du discrédit ne s’arrête pas là : l’indemnisation de Nelly font porter le soupçon sur ses intentions et sur celles de Sébastien. Pour certaines associations de lutte contre l’inceste, mettre en avant les conditions de logement, l’absence de nourriture, « ça n’apportait rien » (p. 327), en tous cas pas à la construction d’une cause collective : il ne faut pas seulement être une victime, il faut être une « bonne victime ». Les faits et les individus sont donc pris dans des logiques de qualifications qui aboutissent souvent à dénoncer la dénonciation de Nelly.

  • Mort de David Hamilton : « Il ne faudrait pas transformer notre bourreau en victime » - L’Obs
    http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20161127.OBS1785/mort-de-david-hamilton-il-ne-faudrait-pas-transformer-notre-bou

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    David Hamilton s’est suicidé. Quand la nouvelle est tombée, Flavie Flament (Cap d’Agde, 1987) a immédiatement fustigé la « lâcheté du photographe » qui « nous condamne à nouveau au silence et à l’incapacité de le voir condamné ». Et les autres ? Les trois femmes qui ont témoigné dans « l’Obs » ? Chez toutes, les révélations de l’animatrice avaient fait naître l’espoir d’être enfin entendues. Et là… Lucie (Cap d’Agde, 1987) se dit incapable de parler. « Je n’arriverai pas à exprimer ce que je ressens », dit-elle. Constance (Saint-Tropez, 1967) a senti un « sentiment de culpabilité, remplacé très vite par un sentiment de gâchis : dites, on ne peut pas s’arrêter là ? », demande t-elle.

    ...

    Elodie a porté plainte pour viol, en 2008. Onze ans après la plainte d’Alice Et, pas plus qu’Alice, elle n’a été entendue : elle a écopé d’un non lieu.

    ...

    Elodie avait tellement espéré que « Cette page se tourne, enfin », pour commencer à se construire une vraie vie, avec son amoureux. Sortir de ces blocages et de ces peurs qui l’empêchent d’avancer, encore aujourd’hui. Le geste du photographe la laisse « partagée. Je suis soulagée qu’il ne puisse plus agresser personne, déçue que la justice ne nous soit pas rendue, et inquiète aussi : il ne faudrait, pas, parce qu’il s’est suicidé, que les rôles soient inversés, que notre bourreau soit transformé en victime ! »