• Innover, inventer pour libérer les hommes du travail abrutissant, ce serait grand. Le faire pour pousser massivement les gens au chômage, c’est une honte. J’entendais récemment Fleur Pellerin déclarer tous sourires numériques déployés que « les petits emplois c’est fini, on ne peut pas rivaliser avec les pays émergents, il faut développer les hautes technologies et les emplois hautement qualifiés ». Ah oui ? C’est une ministre socialiste qui nous chante ça ? Et on fait quoi des gens « non qualifiés », tout le monde à la poubelle ? Concrètement oui, c’est bien ce que nous faisons. Et comme les dirigeants sortent exclusivement des zones « qualifiées », on continue le massacre dans des rêves illusoires de formation professionnelle qui vont élever le bon peuple.

    • Ah le sacro saint travail ! actionnaires ! tous ensemble à genoux pour la prière du « Sa-crééééé de l’emploi ».

      Comment échapper à la #culture_du_travail qui fait que ceux qui n’en ont pas sont censés culpabiliser, crever, s’enterrer sous terre et subir les insultes de « ceux qui travaillent » et surtout le déni de leur existence ou la possibilité de représentation sociale.
      Vous connaissez beaucoup de syndicats de chômeurs ?
      Vous avez vu beaucoup de manifs de pauvres ?
      Vous connaissez beaucoup de maires au RSA ?

      Ils en font vivre pourtant des personnes avec ce #marché_des_pauvres en pleine expansion, pour apprendre à écrire un CV en 6 mois, monter son entreprise à 80 heures gratuites par semaine, faire des stages d’insertion et de conformisme laborieux avec rien au bout. Avec un minimum pour survivre, les chômeurs se retrouvent poussés dans l’illégalité du travail au noir pour tous ceux qui peuvent à peine payer le loyer. Et pourtant ils jouent le rôle essentiel d’épouvantails en effrayant par leurs difficultés ceux qui évoqueraient l’idée de renoncer à travailler. Et pourtant ce sont les premiers de cordée pour ouvrir d’autres pistes, les plus créatifs parfois, ceux qu’il faudrait entendre pour faire autrement que se soumettre au salariat.
      Je fais juste une chose, j’ai cessé sciemment d’utiliser le mot ’travail’ dans mon vocabulaire, je ne demande jamais à quelqu’un « Quel est ton travail » mais « Quelle est ton activité préférée ? »

    • Et on fait quoi des gens « non qualifiés », tout le monde à la poubelle ? Concrètement oui, c’est bien ce que nous faisons.

      oui, je me souviens fin des années 90, quand Jean Marc Sylvestre nous répétait que les français devaient fabriquer des airbus, pas coudre des tee-shirts, pour justifier les délocalisations : je bouillais devant mon poste en me disant qu’il faudrait un jour aussi délocaliser la main d’oeuvre insuffisamment qualifiée, pour lui faire retrouver les usines, car le peuple français n’étant (à priori) pas plus doué que la moyenne, il était utopique de penser qu’on pourrait tous devenir ingénieur.
      On ne les a pas délocalisés, ils sont entreposés, officiellement pas à la poubelle, au chômage, au cas où ils pourraient resservir un jour... Et d’ailleurs comme il y a déjà trop d’airbus sur la planète, les ingénieurs eux-mêmes commencent aussi à être de trop..
      #libéralisme #mondialisation