• Spotify. It’s Not Just for Music Anymore. - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2019/02/06/business/dealbook/spotify-gimlet-anchor-podcasts.html

    No longer does it aim to be a go-to destination for just music fans. It now sees itself as a provider of online audio, period.

    The company’s chief executive, Daniel Ek, emphasized the shift in direction in a blog post on Wednesday. “I’m proud of what we’ve accomplished, but what I didn’t know when we launched to consumers in 2008 was that audio — not just music — would be the future of Spotify,” he wrote.

    With the acquisitions, Spotify becomes the latest player to invest in a medium once considered a low-stakes sandbox in the larger media environment. Now that podcasts have become part of the listening routine for millions of people, major companies have recognized them as an important — but still relatively cheap — source of content.

    In September, the radio giant iHeartMedia bought Stuff Media, another influential producer, and recently Hollywood has begun buying up rights to popular podcasts. “Homecoming,” an Amazon series starring Julia Roberts, is based on a fictional podcast from Gimlet.

    “I don’t think Spotify woke up one day and realized that audio storytelling has some incredible emotional place in the life of their brand,” said Owen Grover, the chief executive of Pocket Casts, a podcast app. “Strategically, if they can get their users to listen to podcasts in place of music, it improves their margins.”

    While podcasts are hardly a new invention — they became part of Apple’s iTunes in 2005 — their popularity has surged in recent years. By some estimates, more than 600,000 podcasts are available through Apple, a number that does not include shows that are exclusive to other providers, like Spotify.

    But while it may seem as if every other person on earth is either a podcast listener or a podcast host, the money thrown off by the boomlet has been relatively modest. According to a study by the Interactive Advertising Bureau and PwC, the podcast industry as a whole generated $314 million in 2017, though that survey also predicts that by 2020 the number will more than double, to $659 million.

    Spotify, which went public in April, announced on Wednesday that it ended 2018 with 207 million active users around the world, 96 million of whom paid for monthly subscriptions. Its revenue for the year was 5.3 billion euros, about $6 billion, an increase of 29 percent from 2017.

    And while in 2018 the company lost €78 million, about $89 million, it had a net income of €442 million, or about $502 million, in its fourth quarter. Spotify’s gross profit margin also grew in that quarter, to 26.7 percent, from 25.3 percent in the previous three months.

    Despite Spotify’s dominance among music listeners (its chief rival, Apple Music, has 50 million paying subscribers), Mr. Ek, the company’s chief executive, predicted that “over time,” about 20 percent of all Spotify listening would involve something other than music.

    #Culture_numérique #Podcast #Spotify

  • Lutter contre le réchauffement médiatique | Le Club de Mediapart
    https://blogs.mediapart.fr/dominique-g-boullier/blog/050219/lutter-contre-le-rechauffement-mediatique

    par Dominique Boullier

    La propagation rapide de contenus falsifiés, choquants ou illégaux, ne s’explique pas seulement par la vérité/fausseté intrinsèque de ces messages ni par les stratégies des diffuseurs patentés de ces infox. Les « machines à réplications » que sont devenues les plates-formes numériques jouent un rôle d’accélération qu’il faut prendre en compte. Comme une étude publiée dans Science (Vosoughi et al., 2018) l’a montré, les fake news se propagent d’autant mieux qu’elles ont un « score de nouveauté » élevé. Il existe une prime au choquant, au radicalement nouveau, aussi aberrant soit-il, qui va favoriser la captation de l’attention, un effet de « priming » (amorçage) dit-on en sciences cognitives qui fait « passer devant » tout type de signal présentant cette caractéristique. La nouveauté et certaines saillances sont les sources de la distraction et de l’interférence avec nos buts (Gazzaley and Rosen, 2016. Ce modèle est typique d’un régime d’attention que j’ai appelé « l’alerte » (Boullier, 201e4, 2016) qui pousse à être aux aguets en permanence au détriment de la fidélité à des habitudes ou de la projection dans un effort cognitif de longue durée. Les machines à réplications sont en effet totalement prises dans l’économie de l’attention qu’il vaudrait mieux appeler d’ailleurs désormais « la guerre de l’attention », tant l’offre est abondante et tous les coups permis. Cela n’invalide pas la traque des sites et comptes organisés pour la publication délibérée de fake news : durant la campagne électorale américaine de 2016, seulement 10 de ces comptes généraient la propagation de 65% des tweets de fake news (Hindman et Barash, 2018). Signalons cependant que cette approche ne permet pas de traiter le mécanisme amplificateur propre aux plates-formes.

    Alors qu’il fallait recopier un tweet dans un autre tweet auparavant, et donc prendre du temps, voire même en profiter pour placer un commentaire sur le tweet republié, il suffit désormais de réagir, de saisir au vol dans un tweet un indice, une « saillance » qui choque, qui marque et qui suffit à déclencher le retweet. Chacun des utilisateurs se fait ainsi complice de la surcharge cognitive générale, puisque tous ses contacts seront alertés. La viralité est le bon terme ici puisqu’il s’agit bien d’une intoxication mentale collective activée par chaque transmetteur et pourtant équipée et amplifiée par les plates-formes.

    Le choc émotionnel contribue à la viralité d’autant plus que les plates-formes facilitent la réplication systématique. Cependant, à un moment du cycle attentionnel de la crise, ce sont les messages de compassion, tout aussi émotionnels, qui vont reprendre le dessus et parmi eux, certains qui sont plus informatifs, qui aident à coordonner les secours, les aides et des informations pour les familles à distance par exemple. Or, rien dans les « affordances » des plates-formes n’empêche de cliquer vingt fois par jour sur des vidéos de frayeur qui se propageront à bien plus grande vitesse que les vidéos de recommandations qui rassurent. Les infrastructures mentales que sont les plates-formes deviennent ainsi des enjeux essentiels pour la gestion de crise et le climat attentionnel et informationnel. La mise en place d’un service de crise comportant notamment le « safety check » sur Facebook n’est qu’un début pour rendre effective la responsabilité des plates-formes en matière de communication. Ces réseaux deviennent en effet quasiment les référents spontanés, parfois même à la place des médias traditionnels et des services publics.

    N’oublions pas que cet « engagement » des membres du réseau est désormais encouragé dans les nouvelles versions de l’algorithme de Edge Rank. Cela permettra de valoriser toujours plus la transmission des données personnelles aux « partenaires » que sont les marques pour qu’elles placent leur publicité de façon toujours plus intrusive et fine dans le newsfeed personnel. La conséquence immédiate de ce réchauffement en est, pour filer la métaphore, « la fonte généralisée de la calotte d’esprit critique » qui refroidissait tout l’espace public. Cependant, Whatsapp, propriété de Facebook et mis en cause en Inde par les rumeurs diffusées en ligne et à l’origine de lynchages, va réduire l’effet de propagation de ses groupes en limitant le transfert de messages à 5 destinataires. Comme on le voit, divers acteurs commencent à envisager sérieusement que les architectures de réplications qu’ils ont eux-mêmes créées deviennent toxiques pour la vie publique, sans se contenter de rejeter la faute sur les utilisateurs irresponsables ou sur des émetteurs mal intentionnés. Parmi les choix d’architecture, celui qui a systématisé le principe des notifications n’est pas pour rien dans la réactivité qu’il suscite chez les utilisateurs de smartphones (mais aussi de PC) et dans l’encouragement à une multiactivité qui permet de ne rien rater (comme le veut le slogan Fear of Missing Out, peur de rater quelque chose). Les ressorts cognitifs de l’attention et de sa rareté sont certes individuels, les tendances lourdes à la vitesse et à la réputation sont certes culturelles, mais les dispositifs techniques amplifient les réplications à haute fréquence au détriment des autres régimes d’attention, puisqu’ils sont en concurrence.

    Tout l’espace public est affecté : publications, publicité, débat public et publications scientifiques

    Au-delà de la communication interpersonnelle, tous les régimes de publication sont affectés. L’espace public conçu avec les révolutions anglaise, américaine et française est désormais remis en cause, et les cyclones, les incendies et les inondations attentionnelles occupent entièrement notre « temps de cerveau disponible ». C’est vrai pour les médias traditionnels aussi, qui constituaient les régulateurs de ce climat, de cette « chambre intérieure collective » (Sloterdijk, 2003), de « l’esprit du temps ».

    Le débat public est lui aussi désormais totalement infesté par cette contrainte de la haute fréquence qui ne repose que sur la seule « petite phrase », déjà connue dans les anciens temps froids médiatiques (McLuhan, 1968). Cette petite phrase est amplifiée désormais par la viralité des tweets, dont Trump devient le centre de production à la chaine, le réacteur nucléaire qui irradie même toutes les traditions diplomatiques, pourtant fameuses pour leur lenteur. Quoi de mieux pour empêcher de débattre que de chasser un tweet choquant par un autre tweet insultant ou délirant ? Tous les followers, ces suiveurs (ni audience ni public) qui constituent une version numérique des rats ou des enfants du joueur de flute de Hamelin, se retrouvent sidérés et amplifient encore ces effets en republiant les tweets, que ce soit pour les soutenir, les critiquer ou les moquer. Ce réchauffement médiatique engendre une réactivité qui tue toute réflexivité. Or, tout l’espace public était supposé permettre de produire ce débat contradictoire argumenté qui, au bout du compte et idéalement, devait à la fois contribuer à la formation de l’opinion des citoyens et favoriser une meilleure décision, éclairée par les arguments.

    Pensons enfin à ce qu’est devenu le régime de publication scientifique qui a été au cœur de l’émergence des démocraties et du modernisme à la fois, ce débat institué entre pairs à travers la médiation des publications dans des revues. Désormais, le slogan « publish or perish » s’est imposé à toute l’économie cognitive collective et se traduit par une frénésie de la quantité, qui se traduit même dans l’inflation des citations ou dans la publication avant toute révision pour rester le premier sur une thématique. Ce stress généralisé est lui-même captée par quelques grands groupes éditoriaux qui ont mis en coupe réglée les bibliothèques publiques pour les obliger à payer des publications entièrement réalisées par leurs propres chercheurs sur des financements publics le plus souvent. L’Open Access tend cependant à contester cette hégémonie mais pourra-t-il contrecarrer cette autoréférence du nombre de publications que les institutions publiques de recherche elles-mêmes encouragent ? Le réchauffement médiatique gagne ainsi ceux qui devraient garder la tête froide et la priorité au temps long, les chercheurs eux-mêmes.

    Mais un « Fukushima des données personnelles » se profile à travers les fuites de données des grandes plates-formes comme Facebook mais aussi à travers une succession ininterrompue de hacks toujours plus fréquents et massifs. Ils peuvent désormais exploiter les failles de milliards d’objets connectés que l’on lance sur le marché sans inspection sérieuse et en toute irresponsabilité. Or, si la sécurité est autant délaissée sur le plan des investissements, c’est en particulier parce qu’elle exigerait un certain ralentissement de tout le réseau (on parle de secondes au maximum, cependant !). L’arbitrage entre sécurité et vitesse s’est toujours fait au profit de la vitesse, avantage perçu immédiatement par les clients-utilisateurs au détriment de la sécurité, dont la nécessité n’est perçue qu’après une catastrophe (et cela dans tous les domaines).

    N’oublions pas cependant que des armées de designers, d’analystes de données et de spécialistes de l’expérience utilisateur ont consacré des heures de conception et de tests pour s’assurer que les membres des réseaux sociaux resteraient toujours plus longtemps sur le réseau au point de ne plus le quitter (1 heure par jour en moyenne passée par les membres de Facebook en version mobile aux USA). Les affordances (Norman, 1988) et les nudges (Thaler et Sunstein, 2010) , toutes ces méthodes comportementales de suggestions rendues quasi incontournables grâce à leur design, sont alors conçus dans cet objectif de captation de l’attention. Il serait cependant possible d’exploiter les mêmes méthodes pour ralentir le rythme des applications et rendre perceptible l’amélioration apportée à l’expérience. Les revendications de liberté de choix dans les usages des réseaux sociaux ou de responsabilité individuelle sont légitimes mais pèsent peu face à des artifices de conception qui savent exploiter toutes les faiblesses de nos cerveaux et de nos passions et nous faire réagir sans vraiment prendre de décisions au sens délibératif.

    Ce qui vaut pour les publications élaborées (ou presque, car lorsqu’on duplique des contenus, l’effort est minime), doit aussi s’appliquer aux réactions les plus élémentaires installées dans les applications : un seul like par jour, un seul retweet par jour, une seule recommandation ou pouce en l’air sur un site de presse, etc. Tout cela réduirait considérablement la course aux scores qui est devenue une obsession du marketing comme des individus publiants. Et cela permettrait par la même occasion de tuer le business de l’astroturfing, des fermes à clic et des robots qui génèrent quasiment 8% des tweets, ce qui rend tous les scores « d’engagement » ou de « reach » totalement fantaisistes mais pourtant rassurants pour le marketing.

    La responsabilité des chaines d’information répétitives

    Revenons cependant sur les enjeux médiatiques de masse et sur les mesures qu’il est possible de prendre dans leur cas, car il serait simpliste de penser que les problèmes attentionnels ne sont dûs qu’aux réseaux sociaux. Les chaines d’information dite « continue » ont constitué d’une certaine façon la première alerte du réchauffement médiatique. La permanence n’est pas tant le problème que la répétition à laquelle elle contraint. Car les contenus ne sont pas suffisamment nouveaux pour justifier des alertes tous les quarts d’heure. Or, la fréquence des bulletins d’information exige un remplissage qui parfois se voit nettement, avec les images que l’on passe « en boucle », de même que les bandeaux d’information qui passent eux aussi « en boucle ». Cette figure de la boucle est délétère du point de vue de la réflexivité car elle entraine une sidération pour un message qui n’est plus nouveau ni d’ailleurs analysé : le cerveau humain se met « en boucle » lui-même et ressasse les images qui le captivent d’autant plus qu’elles sont spectaculaires, c’est-à-dire inédites ou choquantes (novelty and salience).

    #Médias_sociaux #Accélération #Culture_numérique

  • Nomophobie : les chiffres de l’utilisation du smartphone dans le couple
    https://www.ladn.eu/nouveaux-usages/usages-par-generation/nomophobie-etude-utilisation-smartphone-couple

    Toujours vissé à la main, le smartphone devient une extension de nous-mêmes. Alors que le 6 février se déroule la Journée Mondiale sans téléphone portable, une étude Ipsos révèle les usages du téléphone au sein du couple chez les 18-35 ans. Et il y a de quoi prôner la digital detox.

    Alerte ! Le smartphone s’invite même dans les moments les plus intimes. Un jeune sur cinq avoue répondre à un appel ou à un message alors qu’il fait l’amour. Gênant... Moins intime mais tout aussi désagréable, 71% des millennials disent qu’il leur arrive de regarder leur téléphone pendant que l’autre parle.

    Selon l’étude réalisée par Ipsos pour Caprice des Dieux, 67% des 18-35 ans utilisent leur portable en pleine nuit. Consulter son smartphone est le premier geste du matin pour un quart des personnes interrogées. Un tiers des jeunes disent quand même bonjour à leur conjoint.e avant de se jeter sur leur feed Insta. Même constat au coucher, où près d’une personne interrogée sur 5 regarde ses notifications avant de s’endormir.

    Le smartphone est donc omniprésent dans la vie de couple. Et la vie tout court. Nomophobie – la peur d’être privé.e de son smartphone ou d’être dans l’incapacité de le consulter – a même été désigné « mot de l’année 2018 » par le Cambridge Dictionnary. De quoi prêcher pour la digital detox.

    #Culture_numérique #Comportement #Téléphone_mobile

  • Violence, harcèlement, sexe : comment protéger ses enfants sur internet
    https://www.ladn.eu/media-mutants/violence-harcelement-sexe-comment-proteger-enfants-internet

    Selon l’étude Junior Connect’ 2018 menée par Ipsos, 84 % des 13-19 ans et 24 % des 7-12 possèdent un téléphone portable, et l’utilisent au moins deux heures par jour. Trois réseaux caracolent en tête : Snapchat, YouTube et Instagram. En marge, Tik Tok, Triller, Askip, Yubo et même Messenger Kids de Facebook...

    En 2018, une enquête menée par le Post a mis le doigt sur de très graves failles de sécurité dans l’application de playback Tik Tok. L’application dépasse largement Facebook avec 600 millions d’utilisateurs dans le monde (dont 2,5 en France). Elle est destinée aux ados de plus de 16 ans qui s’y filment en train de réaliser des chorégraphies, des danses de mains (ou de pieds) ou de changer de look dix fois dans la même vidéo.

    Les fonctionnalités ont été étudiées pour plaire aux millennials : les likes comme sur Insta et Facebook, les messages comme sur Messenger et les filtres pour améliorer son image comme sur Snapchat. D’où son succès.

    « Précocité mondialisée »

    Outre les accusations de pédopornographie, les reproches faits à Tik Tok concernent l’incitation pour les - très - jeunes filles, des mini-miss en quête de likes, de se mettre en scène dans des attitudes suggestives jusqu’à, parfois, simuler des actes sexuels. Une tendance synthétisée par l’expression de « précocité mondialisée » lancée par Sonia Devillers dans L’Édito M sur France Inter le 6 novembre 2018.

    Dans sa chronique, la journaliste raconte ce qu’elle a vu sur l’appli : « Glaçant. Plongée dans l’esthétique corporelle d’une jeunesse totalement clonée : toutes, les cheveux longs ; toutes, la poitrine très rehaussée ; toutes, le t-shirt coupé sous les seins ; toutes, le ventre ultra-plat, nombril dénudé ; toutes, les fesses rebondies ; toutes, quasi le même visage à la fois lisse et mutin. Elle concluait : c’est complètement flippant. »

    #Tik_Tok #Culture_numérique #Adolescents

  • Espace pédagogique : numérique et enseignement - Conférence « Culture numérique »
    https://www.pedagogie.ac-nantes.fr/numerique-et-enseignement/ran/2018-19/conference-culture-numerique--1158497.kjsp?RH=1543841327155

    La conférence Culture numérique d’Hervé Le Crosnier a été enregistrée le mercredi 7 novembre 2018 à l’Espé site Le Mans. La captation a été scindée en 9 capsules vidéo disponibles ci-dessous sous creative commons Diaporama support de la conférence téléchargeable en fin d’article. Le monde numérique se développe tout autour de nous, poussé par une industrie prospère, par l’image de modernité qu’elle véhicule... mais également par l’engouement des usagers, notamment les jeunes. Les formes et les méthodes issues de ces succès du numérique entrent en concurrence avec les formes traditionnelles de l’attention et du transfert de connaissances. Comment l’école peut-elle intervenir pour former des citoyennes et des citoyens capables de se mouvoir au mieux dans cette contradiction ? Transmettre des connaissances reste fondamental, mais doit et peut s’appuyer sur les outils numériques, tant spécifiques que les outils publics qui forment déjà l’univers des apprenants. Il s’agit pour l’école de procéder à une évaluation contemporaine des opportunités qui s’offrent à la jeunesse : réseaux relationnels, auto-formation, participation de groupe, apprentissage de la publication et de la gestion de son image publique.

    #Culture_numérique

  • Tik Tok, Askip, Yubo : quelles sont les applications préférées des ados ?
    https://www.ladn.eu/media-mutants/applications-preferees-ados

    Mais que font les jeunes toute la journée, les yeux rivés sur leur portable ? Ils vont sur leurs applications préférées évidemment. On vous dit lesquelles.

    #Culture_numérique #Apps #Adolescents

  • “The American Meme” Records the Angst of Social-Media Influencers | The New Yorker
    https://www.newyorker.com/culture/culture-desk/the-american-meme-a-new-netflix-documentary-records-the-angst-of-social-m

    The new Netflix documentary “The American Meme,” directed by Bert Marcus, offers a chilling glimpse into the lives of social-media influencers, tracking their paths to online celebrity, their attempts to keep it, and their fear of losing it. Early on in the film, the pillowy-lipped model Emily Ratajkowski (twenty million Instagram followers and counting), who first became a viral sensation when, in 2013, she appeared bare-breasted in Robin Thicke’s “Blurred Lines” video, attempts to address a popular complaint raised against social-media celebrities. “There’s the attention argument,” she says, as images of her posing in lingerie and swimwear appear on the screen. “That we’re doing it just for attention . . . And I say, what’s wrong with attention?” “The American Meme” can be seen, at least partly, as a response to Ratajkowski’s question. It’s true that the model, with her superior bone structure, lush curves, and preternatural knack for packaging her God-given gifts into an enticingly consistent product, is presented to us in the limited capacity of a talking head, and so the illusion of a perfect influencer life—in which attention is easily attracted and never worried over—can be kept. (“Privacy is dead now,” Ratajkowski says, with the offhanded flippancy of someone who is only profiting from this new reality. “Get over it.”) But what is fascinating, and valuable, about “The American Meme” is its ability to reveal the desperation, loneliness, and sheer Sisyphean tedium of ceaselessly chasing what will most likely end up being an ever-diminishing share of the online-attention economy.

    Khaled, his neck weighted with ropes of gold and diamonds, is one of the lucky predators of the particular jungle we’re living in, but Bichutsky isn’t so sure whether he’s going to maintain his own alpha position. “I’m not going to last another year,” he moans, admitting that he’s been losing followers, and that “everyone gets old and ugly one day.” Even when you’re a success, like Khaled, the hustle is grindingly boring: most of it, in the end, consists of capturing Snaps of things like your tater-tot lunch as you shout, “We the best.” And, clearly, not everyone is as blessed as the social-media impresario. During one montage, viral figures like the “Damn, Daniel” boy, “Salt Bae,” and “Chewbacca Mask Lady” populate the screen, and Ratajkowski muses on these flash-in-the-pan meme sensations: “In three or four days, does anyone remember who that person is? I don’t know.”

    The idea of achieving some sort of longevity, or at least managing to cash in on one’s viral hit, is one that preoccupies the influencers featured in “The American Meme.” “I’m thirty; pray for me,” Furlan mutters, dryly, from her spot posing on her bare living-room floor. In that sense, Paris Hilton, an executive producer of the film and also one of its subjects, is the model everyone is looking to. Hilton has managed to continue playing the game by solidifying her brand—that of a ditsy, sexy, spoiled heiress. Rather than promoting others’ products, like most influencers, she has yoked her fame to merchandise of her own: a best-selling perfume line, pet products, clothes, a lucrative d.j. career, and on and on.

    #Influenceurs #Instagram #Culture_numérique

  • affordance.info : L’algorithme de la marque jaune.
    https://www.affordance.info/mon_weblog/2018/12/algorithme-marque-jaune.html
    https://www.affordance.info/.a/6a00d8341c622e53ef022ad37fa10e200c-600wi

    par Olivier Ertzscheid

    Ce qui sera visible sur votre mur sera donc (en plus des critères précédents) choisi en fonction de votre « intérêt » et de votre proximité avec la personne qui a posté un contenu ; en fonction de la « performance » du contenu en lui-même (sa viralité en gros) ; en fonction de la capacité de la personne qui a posté un contenu à poster des contenus en général très performants (ce qui explique la « prime » de visibilité et d’audience ainsi donnée à certains comptes dans le mouvement des Gilets Jaunes) ; en fonction du « type » de contenu (un post avec uniquement du texte sera moins partagé qu’un post avec des liens, qui lui-même sera moins viral qu’une bonne image qui elle-même l’est souvent moins qu’une très courte vidéo) ; et enfin en fonction de « l’actualité » du contenu, le fait qu’il soit récent et/ou qu’il renvoie à des événements récents (et donc toujours capables de mobiliser facilement notre attention).

    Si on regarde, par exemple, le fonctionnement de Google et de son algorithme Pagerank, le problème y semble assez évident et il peut être formulé comme suit :

    Dans une grande très quantité de pages indexées, comment trouver celles répondant le mieux à une requête donnée ? Réponse : les plus « pertinentes » seront les plus « populaires », et cette popularité sera déterminée par le nombre de liens hypertextes pointant vers elles.

    Simple. Basique.
    Et Facebook donc, quel problème cherche-t-il à résoudre ?

    Facebook cherche-t-il à trouver des contenus répondant le mieux à une requête ? Non puisque nous ne posons (presque) jamais de question à Facebook.

    Facebook cherche-t-il à déterminer la popularité et la pertinence d’un contenu ? Non plus. En tout cas pas fondamentalement.

    Fondamentalement, Facebook cherche à nous contraindre à interagir avec des contenus de la plateforme pour disposer de profils « qualifiés » (= décrits et caractérisés aussi finement que possible). Facebook appelle cela « l’engagement ». L’algorithme de Facebook cherche donc à résoudre le problème de l’engagement. Problème qui peut être décrit de la manière suivante :

    Comment inciter des gens à interagir avec des contenus qui ne les concernent pas et qu’ils ne recherchent pas ?

    Je répète : le problème de l’algorithme de Facebook est de savoir comment inciter des gens à interagir avec des contenus qui ne les concernent pas et qu’ils ne recherchent pas.

    Et comme il a mis en place plein d’outils pour y parvenir (souvenez-vous que ses ingénieurs ont suivi des cours de persuasion technologique), pour peu que des contenus nous concernent, même un peu, même de loin, ou que nous les recherchions, même secondairement, même anecdotiquement, le volume d’interaction monte en flèche. Et le chiffre d’affaire de Facebook avec.

    Je le répète donc une troisième (et dernière) fois, le problème de l’algorithme de Facebook est de savoir comment inciter des gens à interagir avec des contenus qui ne les concernent pas et qu’ils ne recherchent pas.

    C’est cela, le problème de Facebook. Juste cela. Et c’est parce que c’est cela le problème de Facebook que nous avons collectivement un problème avec Facebook et que Facebook a également tout un tas de nouveaux problèmes dont il faudra bien qu’il finisse par répondre devant la justice et peut-être pas uniquement devant la justice fiscale. Et si l’algorithme de Facebook cherche à résoudre ce problème particulier c’est à la fois pour entretenir son propre modèle économique et pour pallier son incapacité à produire une forme de désir de questionnement

    Et dans le cadre de ce problème, la question de la « vérité » ou même de la « véracité » est entièrement escamotée au seul profit de l’engagement :

    "Facebook est une machine à produire de l’engagement. Google est une machine à produire de la popularité. Ce qui veut dire que le régime de vérité de Google est celui de la popularité. Est « vrai » dans l’écosystème Google, au regard des critères de l’algorithme de Google, ce qui est populaire. (...) Est « vrai » dans l’écosystème Facebook ce qui permet de produire de l’engagement, d’être « atteint » (le fameux « reach ») et, par effet de bord, de « porter atteinte ». Peu importe que cela soit « vérifiable », peu importe que cela soit « populaire » (effet de l’illusion de la majorité), il suffit, dans le régime de vérité de Facebook, que cela produise de l’engagement."

    Cette vidéo et ces images sont bien sûr tout à fait authentiques. Et cette scène et ce qui a suivi c’est ... Bref. « Ces images terribles sont la preuve à charge d’un dérapage, qui tutoie les procédés de vengeance vidéo, ou revenge porn, plus proches de la loi du talion que du maintien de l’ordre », écrit André Gunthert. Mais là n’est pas mon sujet.

    Dès que cette vidéo est « sortie » (c’était en fin de matinée hier), je l’ai vue rediffusée ("partagée") par un très grand nombre de mes « amis » ou « amis d’amis » Facebook sans qu’ils aient matériellement ou intellectuellement pu prendre le temps d’en vérifier l’authenticité. Sur le coup beaucoup de titres de presse ont bien sûr immédiatement fait des « papiers » pour générer de l’audience mais l’essentiel de ces « papiers » ne comportaient aucun élément factuel sur l’authenticité, de la vidéo, sur sa date de tournage, sur son auteur, etc. Rien. A ce moment là, et « à ce moment là » est le point important de cette phrase, à ce moment là rien ne permettait d’indiquer que cette vidéo et ces images n’étaient pas fausses ou décontextualisées ou montées ou filmées dans d’autres manifestations dans d’autres contextes.

    Et pourtant des gens qui n’ont sociologiquement rien de « Gilets Jaunes », des gens qui sont par ailleurs à peu près parfaitement éduqués à l’image et à son analyse, des gens qui ne se méfient pas « des médias » ou qui n’y voient pas un ennemi, des gens parmi mes amis et mes « amis d’amis » ont instantanément partagé cette vidéo sans jamais se poser la question de son authenticité au moment où ils lui servaient de caisse de résonance. Exactement de la même manière que chez « les Gilets Jaunes », plein de gens rediffusent et partagent exactement de la même manière des vidéos et des images sans jamais se poser la question de leur authenticité au moment où ils les partagent.

    Ma démonstration s’arrête là puisqu’elle n’avait pour objet que d’essayer de vous convaincre que la question des Fake News n’est pas simplement une question « d’éducation aux médias », qu’elle n’est pas non plus une question « de classe » (sociale), mais qu’elle n’est qu’une question de biais cognitif et d’architecture technique toxique. Comme je l’avais déjà analysé ici.

    L’AFP Factuel et d’autres comptes de médias ont ensuite plus tard dans l’après-midi attesté que la vidéo était authentique et ont produit tous les éléments de contexte nécessaires. Mais même si ce temps de Fact-Checking fut très rapide (bravo d’ailleurs aux différents médias), il fut une éternité à l’échelle de la temporalité « virale ».

    #Facebook #Viralité #Culture_numérique #Algorithmes

  • (16) Dominique Pasquier : « Les usages avancés du Net restent élitistes » - Libération
    https://www.liberation.fr/debats/2018/11/21/dominique-pasquier-les-usages-avances-du-net-restent-elitistes_1693457

    Avec les smartphones, Internet est entré dans les usages quotidiens des familles modestes. Mais il s’agit avant tout d’une version simplifiée et servicielle.

    Une de vos constatations, c’est qu’Internet s’est intégré à la vie quotidienne…

    C’est ce qui m’a frappé quand j’ai commencé les entretiens : non seulement Internet est là, mais c’est comme s’il avait toujours été là ! C’est très frappant. Les femmes m’ont raconté : « Le matin, je me lève, je prends mon café et je lis mes notifications Facebook. » C’est déjà ritualisé alors que c’est très récent. Je pensais que ça continuait à être vécu comme quelque chose de compliqué. Mais en fait, c’est totalement fluide. L’adoption d’Internet est aussi allée très vite car, si elles se sont équipées tard, ces familles en avaient beaucoup entendu parler. Ce devait être un sentiment d’exclusion très fort, d’être en dehors de cet univers.
    Ces familles accèdent-elles aussi à Internet avec un ordinateur ?

    Non, ces familles ne se sont jamais vraiment approprié l’ordinateur. Les tablettes et téléphones, avec leur interface tactile, suppriment l’obstacle du clavier et de la souris. C’est ce qui a boosté l’équipement et la connexion.
    L’Internet de ces familles est donc une version simplifiée, tactile et servicielle…

    Oui, Internet a avant tout pour elles un usage utile, qui s’intègre parfaitement dans le quotidien. Ce que je retiens, c’est que les personnes que j’ai rencontrées ont pris ce qui était important pour elles. Mais ce qui a encore du mal à passer aujourd’hui, c’est la dématérialisation des services administratifs. Ce sont des personnes qui se promènent sur le Bon Coin avec une grande aisance, elles n’y ont aucun problème d’interface, et dès qu’elles se retrouvent sur le site de Pôle Emploi ou de la CAF, c’est l’horreur. Ce sont d’énormes problèmes d’ergonomie, et il y a une grosse responsabilité de la part des pouvoirs publics.

    Vous avez aussi enquêté à partir de comptes Facebook…

    J’ai récupéré ces accès grâce à une autre enquête, Algopol, qui avait aspiré, avec le consentement des gens bien sûr, le contenu de comptes depuis leur création. C’est un autre univers. Quand on rencontre les gens, il y a un certain rapport qui s’installe, les gens affirment ne pas se dévoiler sur Internet. J’ai sélectionné des comptes avec le même profil que les personnes que j’ai rencontrées : elles habitent à la campagne, elles ont entre 30 ans et 50 ans, employées des services à la personne ou ouvrières. Eh bien on voit que ça peut aller assez loin dans le dévoilement de l’intimité.

    C’était un travail compliqué. Il n’y avait pas de méthode. J’ai passé presque un an à lire tous les jours pour essayer de comprendre quel statut il fallait donner à ce contenu. On comprend assez vite que les interactions en ligne sont des échanges qui restent dans l’entre-soi social. Avec quelques spécificités. Par exemple, on échange très peu sur son activité professionnelle, contrairement aux classes moyennes et supérieures.
    Et on partage beaucoup de citations…

    J’ai découvert cette pratique que j’ai trouvée fascinante : les envois de citations sur la vie, ces « panneaux » qui sont énormément partagés. Ça se finit toujours par « Poste-le sur ton mur si tu es d’accord ». On voit qu’il y a une morale qui circule à toute vitesse et qui contient toujours les mêmes messages : être authentique, être soi-même, aimer sa famille, ne pas trahir, ne pas faire attention aux apparences, etc. C’est-à-dire exactement l’inverse de ce qu’on raconte du monde politique, qui est faux, fourbe, voleur, etc.

    Cette circulation de citations mais aussi de caricatures, c’est une manière de tester l’accord de son entourage. C’est une recherche de consensus avec un objectif de réassurance sur la morale commune. Et il faut condamner les gens contraires aux normes.

    #Dominique_Pasquier #Internet #Sociologie_usages #Usages #Culture_numérique

  • On a testé… utiliser « Temps d’écran » pour réduire l’utilisation de son iPhone
    https://abonnes.lemonde.fr/pixels/article/2018/09/25/on-a-teste-utiliser-temps-d-ecran-pour-reduire-l-utilisation-de-son- ?

    La fonctionnalité lancée par Apple sur iOS 12 a au moins un mérite : permettre d’identifier ses mauvaises habitudes face à une surutilisation de son smartphone.

    #Addiction #Culture_numérique #Economie_attention

  • 01A Culture numérique | introduction - 1ère partie - (CN18-19) - Centre d’Enseignement Multimédia Universitaire (C.E.M.U.) Université de Caen Normandie - Vidéo - Canal-U
    https://www.canal-u.tv/video/centre_d_enseignement_multimedia_universitaire_c_e_m_u/01a_culture_numerique_introduction_1ere_partie_cn18_19.45195

    01A Culture numérique | introduction - 1ère partie - (CN18-19)

    Cours de Culture numérique dans le cadre de la Licence Humanités parcours Humanités numériques.

    Hervé le Crosnier

    #Culture_numérique

  • Ne pas téléphoner, ne pas doubler le message sur un autre canal : petit guide du bon usage des réseaux sociaux
    https://abonnes.lemonde.fr/m-actu-chroniques/article/2018/07/27/ne-pas-telephoner-ne-pas-doubler-le-message-sur-un-autre-canal-petit

    Pour s’épargner toute vexation, on évitera simplement de téléphoner. Dans la vie professionnelle, appeler les gens sans les avoir contactés d’abord par écrit est de plus en plus perçu comme grossier. Envoyer un message est moins intrusif et laisse à la personne concernée toute latitude de choisir le moment opportun pour répondre, en plus d’économiser un quart d’heure de discussion et d’offrir des preuves en cas de différend à venir…

    Puisque beaucoup de « suroccupés » ont désactivé les notifications de leurs messageries et que les lignes fixes sont désormais réservées aux gens qui veulent vous vendre des fenêtres, le SMS sera le moyen le plus efficace d’atteindre votre destinataire. Si celui-ci ne vous répond pas, ce n’est pas parce que vous n’avez pas employé le bon canal, mais parce qu’il n’en a pas envie, même si l’argument « Je ne consulte pas mes mails/ce compte/ce réseau » reste l’excuse la plus couramment employée.

    #Comportement #Sociologie_usages #Culture_numérique

  • LesInrocks - Roman Cieslewicz, un sampleur d’images aux Arts Déco
    https://abonnes.lesinrocks.com/2018/06/29/arts/roman-cieslewicz-un-sampleur-dimages-aux-arts-deco-111100122

    Le musée des Arts décoratifs consacre une rétrospective à l’affichiste mythique.

    C’est lorsque l’image envahit les paysages urbains et mentaux que Roman Cieslewicz commence à opérer. Muni de son bistouri, cet œil de lynx tranche avec une précision chirurgicale dans le tissu confus du réel, cette masse visuelle d’affiches, de pubs ou d’emballages qui submergent les sociétés entrées dans l’ère de la consommation. Du kiosque à journaux au fin fond des poubelles, il récolte pléthore d’éléments imprimés, les classe par thèmes et les range dans des boîtes. Il y a les dossiers Œil, Main, Guerre, Mona Lisa, mais aussi Che Guevara, Comics BD, Jaune, Jésus…Voilà pour la méthode maniaque, organisée.

    Cette archive quasi encyclopédique, cortex d’images hautes, pop ou surannées, constitue le terreau de sa production graphique, composée de copies altérées, de collages et de photomontages. Né en 1930, héritier de dada, de la tradition affichiste polonaise et du constructivisme russe, Roman Cieslewicz était en fait un DJ avant l’heure. Sa matière première, toujours préexistante, était produite à tout moment, partout. L’artiste la remixait, collait, réarrangeant le flux visuel pour produire affiches de cinéma, de théâtre, couvertures de livres… Durant sa carrière, il collaborera avec Beaubourg, Raymond Depardon, Le Monde, Elle, Opus International, des revues graphiques expérimentales comme Kamikaze. Son œuvre est prolifique et l’exposition en cours au MAD permet d’en saisir l’ampleur et la diversité.

    Hygiène de la vision

    Débarqué à Paris de Varsovie en 1963, l’artiste avouera avoir été choqué et excité par la surabondance visuelle dans la capitale. Face à cet océan d’images, l’enjeu, dans son cas, était de ne pas être submergé : dompter le flux et sa violence. D’où une œuvre résistante et critique. Souvent noire, blanche et rouge, la production de Cieslewicz tranche par son minimalisme, ses tonalités et motifs ténébreux, presque orwelliens. L’artiste revendiquait une “hygiène de la vision”, compétence primordiale de l’individu postmoderne : élaguer et savoir sélectionner dans un contexte de surstimulation. Roman Cieslewicz a montré la voie.

    A travers sa création, il a donné une seconde vie aux images volatiles et inventé autant de signes, signaux, images-messages efficaces pour se repérer. Bien avant qu’internet ne l’entérine, il avait pressenti le nouveau statut des images : circulantes, remaniées. Au sortir de l’expo – et si le syndrome de Stendhal ne nous a pas écroulé au sol –, on se demande bien ce que ce DJ d’images aurait imaginé aujourd’hui. Julie Ackermann

    #Remix #Culture_numérique #Collage

    • Alors que dire de cette exposition que je viens de visiter ? C’est une très remarquable exposition du travail de Roman Cieslewicz qui a la vertu pédagogique de faire comprendre ses méthodes de travail et c’est assez réjouissant de voir des maquettes, leurs calques et leurs côtes dans les marges avec des annotations de type « au trait » ou « tramé », c’était effectivement comme cela se passait au deuxième millénaire, on aurait vite fait de l’oublier.

      En revanche ce qui apparaissait comme le fin du fin dans les années 89 du siècle dernier, les années pendant lesquelles le quotidien Libération régnait sans partage en matière de graphisme dans la presse, et bien tout cela n’a pas si bien vieilli que cela. Alors oui, Roman Cieslewicz avait un sacré coup de ciseau et l’oeil qui allait avec, en revanche, comme de si nombreux graphistes, il avait aussi l’oeil sur la copie de ses voisins de table et aller piquer sans vergogne dans leurs assiettes.

      Il y a une très lourde insistance dans le parcours de cette exposition pour qualifier son travail de politique, je trouve la chose un peu lourdingue et pas particulièrement vraie, et surtout disons que le maniement de symboles du nazisme dans les années 70 ou 80 comme vocabulaire graphique, c’est comment dire ? Un peu daté et simpliste, quand ce n’est pas ouvertement manichéen.

      En revanche, un peu énervé par le prix exorbitant du billet, onze euros tout de même, je me suis dit que je devrais essayer de rentabiliser un peu le forfait et je découvre donc à l’âge de 53 ans que le musée des arts décoratifs à Paris (dans lequel je suis allé un certain nombre de fois pour y visiter des expositions temporaires), compte dans ses collections permanentes quelques trésors insoupçonnés et insoupçonnables, un petit Cranach tout mignon et une très belle bataille, le siège de je ne sais plus château, par Uccello, et une myriade de petites sculptures du moyen âge, notamment un polyptique de la passion du Christ avec incrustées, telles des vignettes les sept plaies de la Vierge comme des rappels du parcours du Christ pour arriver à la septième plaie très étonnant.

    • @odilon Entre autres raisons qui me rendent difficile de qualifier son travail de politique c’est que le traitement graphique des sujets est presque toujours le même, quel que soit le sujet ou quel que soit le contexte, que ce soit pour le magazine Elle , pour des couvertures de livre (la collection 1018 par exemple), des affiches de spectacles ou des unes de Libé, tout étant au même niveau graphique, on ne peut faire autrement que d’y voir un geste décoratif et donc sans profondeur et encore moins un engagement politique.

    • Bien vu !
      J’avais noté cet article pour la question du Remix : une large part de la création provient de la reprise d’éléments graphiques, textuels ou audio venant d’autres auteurs. Qu’un grand musée mette cela en avant alors même que les formes nouvelles du remix sont méprisées et rejetées par les extrémistes du droit d’auteur, me paraît significatif.
      Comme quoi, chaque lecture porte un angle différent, et c’est l’ensemble qui fait un véritable regard.

  • Au-delà du numérique, un avenir en commun | Solidarum
    http://www.solidarum.org/au-dela-du-numerique-avenir-en-commun

    Le big data, c’est-à-dire l’analyse et le traitement de données massives en quasi temps réel, les réseaux sociaux, les plateformes collaboratives et plus largement les outils et applications numériques seraient-ils plutôt un problème ou une chance pour les enjeux de solidarité de nos sociétés mondialisées ? Les citoyens ont-ils les moyens, en s’appropriant les nouvelles technologies, d’être acteurs de la ville de demain ? Et de la rendre plus solidaire ? Les éclairages prospectifs de Valérie Peugeot, chercheuse aux Orange Labs, commissaire à la CNIL (Commission nationale informatique et libertés) et Présidente de l’association Vecam, qui travaille depuis une vingtaine d’années sur les enjeux de citoyenneté et de solidarité liés au numérique.

    #Communs #Culture_numérique

  • « Dieselgate » : le PDG d’Audi arrêté en Allemagne, une décision inédite
    https://abonnes.lemonde.fr/economie/article/2018/06/18/dieselgate-le-pdg-d-audi-arrete-en-allemagne_5316948_3234.html

    Fin de la trêve pour les grands patrons de l’automobile allemande. Le PDG de la marque Audi, Rupert Stadler, un des dirigeants les plus importants du pays, a été incarcéré à Munich, lundi 18 juin, dans le cadre de l’affaire des moteurs diesel truqués, le « dieselgate ». Il a été placé en détention provisoire afin d’éviter le risque de « dissimulation de preuves », a précisé le parquet.

    Le symbole est inouï. Jamais encore un magistrat allemand n’avait ordonné l’arrestation d’un patron automobile en exercice. Jamais l’industrie reine du « made in Germany » n’avait subi un tel désaveu. Audi, l’une des trois marques premium allemandes, est un des fleurons du secteur. Rupert Stadler dirigeait le constructeur d’Ingolstadt, en Bavière, depuis 2007.

    Le procureur de Munich n’est pas le seul à la manœuvre : mercredi, le groupe VW a été condamné par le parquet de Brunswick à s’acquitter de l’amende record de 1 milliard d’euros dans la même affaire des moteurs truqués. Après presque trois ans d’enquête, tous disposent désormais de suffisamment de preuves pour justifier une plus grande sévérité vis-à-vis des dirigeants automobiles.
    Fin de l’impunité

    Si la coïncidence des dates est a priori fortuite – les différentes autorités travaillant indépendamment les unes des autres – le message est clair : l’impunité qui régnait jusqu’ici au plus haut niveau de la première industrie allemande a fait son temps. Les responsables du scandale devront rendre compte de leurs manquements devant la justice.

    Et l’hypocrisie qui voulait jusqu’ici que seul le groupe VW ait fraudé est battue en brèche : Daimler, qui clame toujours n’avoir jamais manipulé ses moteurs, va devoir défendre devant la justice son intégrité, fortement mise en cause au plus haut niveau de l’Etat. Le 12 juin, le ministre des transports, Andreas Scheuer, a ordonné au constructeur le rappel de 238 000 véhicules outre-Rhin, et de 774 000 au total en Europe après que l’autorité allemande de contrôle des véhicules (KBA) a constaté la présence de logiciels de désactivation de système antipollution jugé illégal dans les moteurs diesel.

    #Dieselgate #Environnement #Culture_numérique

  • « Le numérique est politique plus que technologique »
    https://usbeketrica.com/article/le-numerique-est-politique-plus-que-technologique

    C’est la raison pour laquelle Emmanuelle Roux s’est attelée à un projet ambitieux : créer la première classe de collège à horaires aménagés spécialisée en « culture numérique », sur le modèle des classes de sports-études et de mi-temps musique. L’expérimentation démarrera avec une classe de 6ème du collège Saint-Gabriel de Saint-Laurent-sur-Sèvres, en Vendée, à la rentrée 2018.

    Un énième projet pour cette femme de 43 ans qui a déjà à son actif, entre autres, la co-création du FacLab de l’université de Cergy-Pontoise et de l’accélérateur de compétences numériques Le Chaudron, mais aussi, plus récemment, l’ouverture de zBis, un fablab de 400 m2 dans la zone industrielle de Saint-Georges-de-Mantaigu, toujours en Vendée.

    Elle a pris le temps de discuter avec Vincent Lucchese et Blaise Mao, de la rédaction d’Usbek & Rica, pour nous en dire plus sur ces différents projets, mais aussi pour discuter de la gouvernance numérique en France et des leviers à actionner pour passer d’une « société de consommation » à une « société de contribution ».

    #Culture_numérique #Education

  • Aux Etats-Unis, la génération iPhone sous haute surveillance
    http://abonnes.lemonde.fr/m-perso/article/2018/01/21/aux-etats-unis-la-generation-iphone-sous-haute-surveillance_5244770_

    Ils sont de l’« iGen », la génération iPhone : « Nés depuis 1995, ils ont grandi avec le téléphone portable, avaient un compte Instagram avant même d’entrer au lycée et n’ont pas le souvenir d’une époque avant Internet. » Dans son livre iGen (Atria Books, 2017, non traduit), la professeure de psychologie à l’université de San Diego Jean Twenge se penche sur les adolescents américains d’aujourd’hui. Et met en garde sur les effets ravageurs des smartphones.

    Un tournant aurait eu lieu en 2011-2012... soit après les études précédentes de danah boyd.

    #Culture_numérique #Mobile #Médias_sociaux

  • Un fil de messages sur Twitter qui contredit les discours sur l’isolement et l’égoisme. Des marques de solidarité entre inconnu·e·s

    https://twitter.com/keedz75/status/954400460521267207

    Je profite d’avoir accès à mon portable pour remercier @PompiersParis @TwitterFrance @ParisPasRose @_MarwanMuhammad et tous les autres qui m’ont sauvé la vie. Votre vague de message et un souffle d’humanité qui me redonne foi en ce monde merci

    #Twitter #Médias_sociaux #culture_numérique

  • What Does a Smartphone Mean to a Refugee ? | NDTV Gadgets360.com
    https://gadgets.ndtv.com/apps/features/what-does-a-smartphone-mean-to-a-refugee-1798259

    In an increasingly digital world, after food and shelter, the next necessity that people have is an Internet connected smartphone, says Mark Latonero, PhD, Lead Researcher at the Data and Society Research Institute in New York. Latonero’s work focuses on the implication of new technologies in the human rights space and speaking at the Cornell Tech Law Colloquium last month at Cornell University, he discussed the tensions between emerging technologies and the law, in particular the inadvertent ways in which tech companies have made interventions in the refugee crisis.

    “There are challenges and opportunities and technology can make a positive impact,” said Latonero. “It’s complicated. How can you think about technology, not as a thing in and of itself, but an intrical part social context. Digital infrastructures are facilitating the movement of people on a mass scale, but also serve as a mechanism for social control.”

    Like the rest of us reading this at home, the refugee populations also turned to Facebook and other social media, often to keep track of their friends and family.

    “So in the same way that we use Facebook or WhatsApp to coordinate with our friends or loved ones, to find directions, those kinds of uses are also for people where - finding people, or finding directions, could be a matter of life or death,” Latonero explained. “But there’s also a negative impact - while Facebook can be used to connect - it is also being used to exploit. So, the advertising of human trafficking and human smuggling is also being done through social media.”

    One of the questions that the survey wanted to clear up was where people get their information from. “Normally, a lot of the information you receive comes from talking to people, even here [in Cornell] where you’re all pretty digitally connected,” said Latonero. “But the mobile Internet - through free Wi-Fi, or with a data plan - accounted for 75 percent of news and information for the refugees. And 40 percent of the people told us that they use it to keep track of their friends and family, to stay connected to people who are left behind, and 24 percent of the people also said they used social media to track down people who had gone missing.”

    Beyond that, the research also found that 95 percent of men owned phones, while only 67 percent of women had a smartphone. This is in some ways in line with what you see in rural India, where in many cases, there is one phone for the family, held by the man of the house. “The ownership issue became quite significant,” said Latonero. “Imagine if you’re an NGO that wanted to get information to women who faced domestic violence. Your idea was to use mobile phones to send information etcetera, but then you realise that less women own phones than men, then it would change how you would design your intervention.”

    Another example he gives is that the vast majority of the refugees surveyed used WhatsApp (95 percent) while only 10 percent had Skype on their phones. As a result, many official interventions, and even private interventions, such as Coursera and Skype having educational courses for refugees, would not be accessed.

    “Essentially we need to really think about how to responsibly innovate in these very complex issues,” Latonero said, ending the chat, “A straight-up tech solutionist approach doesn’t really seem like it would work, given all we know about the challenges with technology itself.”

    #Mobile #Migrants #Culture_numérique

  • Qui est Logan Paul, le youtubeur qui a fait scandale en se filmant près d’un cadavre ?
    http://abonnes.lemonde.fr/pixels/article/2018/01/03/qui-est-logan-paul-le-youtubeur-qui-a-fait-scandale-en-se-filmant-pr

    Cet Américain de 22 ans, qui s’est rendu célèbre avec son frère pour ses vidéos humoristiques, cultive le sensationnalisme et affiche un ego surdimensionné.

    A 22 ans, Logan Paul compte pas moins de 15 millions d’abonnés sur YouTube et tout autant sur Facebook et Instagram. Ce grand blond musclé, stéréotype du lycéen nord-américain populaire, s’est fait connaître pour ses pastilles humoristiques inspirées de l’émission « Jackass » et de ses vidéos sensationnalistes. Son ascension est indissociable de celle de son frère et rival.

    Si les frères apparaissent dans les vidéos de chacun – une méthode de youtubeur courante pour gonfler leurs audiences respectives –, s’installe au fil des semaines une guéguerre fratricide et médiatique qui finit d’écœurer ceux qui les considéraient déjà comme de véritables têtes à claque.

    Simple coup monté ou querelle plus profonde ? Par vidéos de farces et raps interposées, les deux frères s’invectivent et mettent en scène des canulars : l’un sabote la piscine de l’autre, l’un commande à son adresse 200 dollars de pizzas ou tente de lui voler sa petite amie…
    Vidéos racoleuses

    Authentique ou non, cette rivalité permet aux frères de maintenir le suspense, de faire parler d’eux et de faire grimper leur popularité, comme le détaillait le site Slate en août. Cette opposition qui aura tenu les fans en haleine pendant plusieurs semaines va être exploitée par YouTube même dans sa vidéo Rewind 2017, qui rend hommage aux meilleurs contenus de l’année publiés sur la plate-forme.

    #Culture_numérique #YouTube #Youtubeurs #Vedettariat #Audience

  • Piratages, Switch, PewDiePie…, l’année 2017 côté tech
    http://abonnes.lemonde.fr/pixels/article/2017/12/28/piratages-switch-pewdiepie-l-annee-2017-cote-tech_5235312_4408996.ht

    Ces douze derniers mois, nombre des événements qui ont marqué le monde de la « tech » et du numérique ont revêtu un caractère éminemment politique : des hackeurs qui interfèrent dans des élections ; la mise à mort de la « neutralité du Net » par l’administration Trump ; l’influence grandissante des réseaux sociaux sur la démocratie.

    #Histoire_numérique #2017 #Culture_numérique #Jeu_vidéo

  • Ontologie du numérique - Sens Public
    http://sens-public.org/article1282.html

    D’un côté en effet, la notion de représentation a été largement utilisée pour analyser l’effet de nos écrans numériques, bien que l’on puisse regretter l’aspect restrictif d’une telle approche qui, essentiellement concentrée sur la dimension visuelle des médias numériques, occulte tout ce qui se trouve du côté des pratiques – l’analyse du concept d’interface, proposée par Alexander Galloway permet d’ailleurs d’y remédier (Galloway 2012). D’un autre côté, le terme « réalité » (augmentée ou virtuelle) n’a cessé d’être convoqué afin de définir le statut des mondes numériques – l’adjectif « virtuel » ayant alors pour fonction d’affirmer une progressive perte de la matérialité du rapport avec l’espace dit réel (Serres 1994 ; Koepsell 2003 ; Virilio 2010). Aujourd’hui enfin, de plus en plus de chercheurs s’accordent ainsi à dire que nous vivons dans un espace hybride (Beaude 2012 ; Vitali-Rosati 2012 ; Floridi 2014), où les distinctions entre réel et numérique n’ont plus de sens…

    Dans ce contexte, les narrations transmédia s’emploient elles aussi à repousser les frontières entre mondes fictionnels et monde(s) réel(s), en s’appuyant notamment l’engagement des spectateurs (Jenkins 2008). Les produits en réalité augmentée mélangent désormais la vision du monde qui nous entoure avec des éléments ludiques ou issus de la fiction. Le statut de ces nouvelles narrations est complexe : comment qualifier les tweets de Clara Beaudoux dans son Madeleine project, ou ceux de Guillaume Vissac dans Accident de personne ? Comment décrire le projet tentaculaire qui se construit depuis près de 20 ans autour du Général Instin, investissant l’espace Web autant que l’espace urbain ? S’agit-il d’écriture documentaire, journalistique ou fictive ? Cette question est-elle encore seulement pertinente ? Quel est le statut de produits comme le jeu Pokemon Go ou les Street View Trek proposés par Google ?

    Si le brouillage des frontières ontologiques est devenu un caractère constitutif du numérique, il n’en soulève pas moins de nombreuses questions : peut-on véritablement déclarer que les notions de représentation, de réel, ou de virtuel sont définitivement périmées ? Ou faudrait-il, au contraire, réaffirmer leur intérêt et leur pertinence, du moins d’un point de vue heuristique ? Peut-on parler d’une problématique « ontologique » dans la culture numérique ou s’agit-il d’une querelle de mots ?

    À travers toutes ces contributions, complémentaires en raison même de leurs différences disciplinaires, méthodologiques et parfois théoriques, ce dossier a l’ambition de baliser les enjeux ontologiques du fait numérique, dont nous avons d’abord cherché à montrer la diversité. Il nous semble d’ailleurs que ce sont bien des ontologies du numérique qui s’esquissent ici, faisant émerger autant de pistes que de nouveaux défis pour la recherche en humanités numériques.

    #Culture_numérique #Réalité_virtuelle #Représentation #Ontologie #Editorialisation

  • Les fans de « Harry Potter » en colère après le soutien de J. K. Rowling à Johnny Depp
    http://abonnes.lemonde.fr/pixels/article/2017/12/08/les-fans-de-harry-potter-en-colere-apres-le-soutien-de-j-k-rowling-a

    « Nous nous sentons trahis »

    Des paroles qui ont suscité une flambée de colère, sur les réseaux sociaux et notamment sur la plate-forme Tumblr, royaume des fandoms, où J. K. Rowling était vendredi matin l’un des sujets les plus discutés. « Harry Potter m’a appris qu’il fallait faire ce qui était juste, et pas ce qui était facile, car ce sont nos choix qui nous définissent vraiment. L’équipe a fait le choix de la facilité, et c’est pourquoi nous nous sentons tellement trahis », écrit par exemple une fan. « J. K. Rowling peut bien dire ce qu’elle veut, tant que Johnny Depp sera dans ce film, je m’en fiche, et honnêtement je n’ai jamais été aussi déçue par une des idoles de ma jeunesse », regrette une autre.

    Si une grande partie de la communauté se sent ulcérée et trahie, c’est aussi parce que J. K. Rowling, très active en ligne, a multiplié les prises de position militantes, et notamment féministes. Sur Twitter, l’auteure ne mâche pas ses mots, et n’avait pas hésité à s’exprimer dans le cadre du scandale entourant Harvey Weinstein. « Une “féministe” autoproclamée soutient Johnny Depp – un agresseur – parce que ratisser de l’argent est plus important que de se dresser pour défendre ce qui est juste. J. K. Rowling, vous devriez avoir honte », tranche une internaute. « Vous pouvez toujours adorer “Harry Potter”, mais vous devez cesser de soutenir J. K. Rowling », poursuit-elle.

    D’autres internautes ont toutefois défendu l’écrivaine, dénonçant par exemple des « mensonges » à l’encontre de Johnny Depp et déplorant « que J. K. ait été harcelée sur Twitter ». Amber Heard elle-même a semblé prendre la défense de son ex-mari, en partageant à nouveau le communiqué commun qu’elle avait publié avec lui, et en insistant sur le fait qu’« extraire certains passages et les citer hors contexte n’est pas correct ». Avant d’adresser un message aux femmes : « Continuez à vous battre et restez fortes. »

    La présence de Johnny Depp dans d’autres films ne déclenche pas toujours de telles réactions – il sera par exemple la semaine prochaine à l’affiche du Crime de l’Orient-Express. Mais la différence réside certainement dans la puissance de la communauté de fans de Harry Potter, l’une des plus importantes en ligne, dont la capacité de mobilisation déborde hors du groupe. Qui plus est, une grande partie de la « culture Tumblr », où un certain nombre de fans se réunissent, repose sur la défense des droits des femmes ou de certaines minorités, comme les LGBT+ (lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres...).

    #Harry_Potter #Culture_participative #Culture_numérique #Fandom

  • Lieux numériques, entre pratiques populaires et ré- appropriation des technologies ?
    https://medium.com/@julbel/lieux-trans-num%C3%A9riques-entre-pratiques-populaires-et-r%C3%A9-appropriat

    Plus « il y a de la technologie », plus nous avons besoin de lieux physiques favorisant une réelle appropriation sociale de ces technologies ? Est-ce suffisant ? Quels sont leurs retours d’expériences ? Comment nos explorations numériques viennent-elles interroger l’éducation populaire ? Comment partager ces questions avec les acteurs de l’intérêt général, de l’éducation, de la culture, des mouvements sociaux, … ?

    A QUI PROFITENT LES LIEUX DE … « MEDIATION » ?

    Dans quelle mesure à travers les lieux de médiation, sommes-nous des agents de promotion de ces objets techniques et méthodes ? De façon presque involontaire, nous sommes des facteurs de validation de ces progrès techniques, et ce malgré une posture critique. A travers les arts numériques notamment, nous sommes amenés à utiliser les « dernières technologies » et à en faire ainsi la promotion.

    Nous sommes également parfois, contre notre gré, complètement partie prenante dans « l’écosystème » créatif et innovant : les *labs (fablab, medialab, hacklab, …) comme avant garde de l’innovation (avec par exemple la récupération des hackatons par les démarches entrepreneuriales), nous sommes parfois défricheurs de futurs terrains fertiles mais dont les légumes et les fruits seront récoltés par des start-ups à la pointe de l’intégration capitaliste de ces dynamiques créatives et de partage.

    Les lieux de médiation sont donc des lieux de tension, de conflit entre des injonctions à l’innovation industrielle et des appels à un mouvement d’une culture critique. Ces lieux ne peuvent éviter (même placés sous le signe de la culture libre) d’être intégrés, à un degré ou à un autre, à l’économie de l’attention. Dans le modèle du « double-sided market », façon Google, ils figurent sur le premier côté, parmi toutes sortes de têtes de gondole. Le conflit des attentions croise et renforce le conflit des cultures techniques.

    Cela ne signifie pas que les lieux de médiation soient condamnés à être instrumentalisés. Le seul fait d’ouvrir la question de la culture technique constitue un début de résistance (voire de sagesse).

    Dans un texte co-écrit avec Alain Giffard en 2014, nous nous interrogions sur « les lieux » où nous apprenons à comprendre ces technologies numériques, à les anticiper, à les détourner, à nous les approprier. Cette question des conditions nécessaires à cette appropriation n’est rien d’autre que la question de ce que nous avions nommé, pour définir un espace commun : la culture numérique.

    En partant du postulat que la culture numérique est en mouvement — dans le sens où elle est en formation — elle ne pré-existe pas à sa transmission, en insistant sur la dimension “pratiques, ateliers” ?
    C’est à dire que les usages du public ne sont pas strictement déterminés par l’institution ou le marché. C’est cet écart entre une position de cible et une position active de sujet, qui révèle le projet d’appropriation culturelle.
    Le point central de cette approche fut l’abandon de l’idée que la technologie, pouvait, en se banalisant, diffuser par son mouvement propre les savoirs et savoir-faire nécessaires. Nous avons ainsi proposé des pistes de réflexion sous forme de manifeste :

    → Nous prenons parti pour une culture numérique critique. Sans approche critique, pas de véritable formation à la culture numérique qui se réduit alors un discours d’accompagnement du marketing, à la préparation des consommateurs.
    → Nous pensons que le développement de la culture numérique doit s’inscrire dans la perspective du renforcement des capacités des personnes et des collectifs, c’est-à-dire dans la perspective de la culture de soi.
    → La culture numérique doit être réellement et largement démocratisée. Si nous récusons l’approche par le “rattrapage” et le seul “accès” aux technologies, nous restons fidèles à notre engagement initial de combattre les inégalités dans le domaine numérique et autres.
    → En démocratie, la souveraineté du peuple devient une simple fiction si, face à un environnement qu’il ne comprend pas, qui le « dépasse », il ne peut acquérir l’autonomie suffisante pour comprendre les enjeux, identifier les problématiques et en fin de compte, s’étant approprié cet environnement, désirer exercer réellement son pouvoir. L’assujettissement du peuple à la technologie est une menace sur la démocratie.
    → Nous préconisons d’associer culture numérique et culture du Libre, de construire la culture numérique comme un bien commun.
    → La construction et la transmission de la culture numérique nécessite la mise en place d’une formation dans les cursus généraux de l’enseignement comme dans l’éducation populaire. Cet enseignement relève de la culture générale et ne peut être cantonné aux cursus scientifiques au sens étroit.

    Il faut également aménager des temps de débat sur la culture numérique afin d’activer l’appropriation sociale des technologies. Autrement dit, il faut faciliter l’appropriation de la culture numérique comme “contenu” et comme « problème ».

    #Culture_numérique #Vocabulaire #Tiers_lieux

  • Aux Etats-Unis, les ados se passionnent pour une application anonyme et bienveillante
    http://abonnes.lemonde.fr/pixels/article/2017/09/25/aux-etats-unis-les-ados-se-passionnent-pour-une-application-anonyme-

    TBH, contrairement aux précédentes applications anonymes, ne permet pas de rédiger de messages, mais seulement de répondre à des questions qui se veulent « positives ».

    Lancée le 3 août, TBH s’est hissée au rang d’application la plus téléchargée de l’App Store et revendique pas moins de 2 millions d’utilisateurs quotidiens. Et ce, dans la quinzaine d’Etats américains seulement où elle est disponible. Elle se déploie au fur et à mesure, ce qui lui permet d’éviter de crouler sous les requêtes, mais aussi de se faire désirer dans les Etats où elle n’est pas encore présente, s’assurant un succès immédiat dès son arrivée.

    #Adolescents #Application #Culture_numérique #Pratiques