• Le Chancre du Niger, petit livre de 1939 – jamais réédité
    https://www.cairn.info/revue-roman2050-2006-4-page-17.htm

    Le Chancre du Niger n’a pas eu la fortune du Rôdeur, de L’Âge d’or ou de La Ligne de force. Ce livre de 1939 n’a jamais été réédité. « Ce petit livre », préfacé par Gide, s’inscrit dans une collection, Les Tracts de la NRF, où Gide a publié deux textes retentissants : Retour de l’U.R.S.S. (1936) et Retouches à mon « Retour de l’U.R.S.S. » (1937). Herbart, lui, s’attaque à l’Office du #Niger, un établissement public fondé en 1932 pour irriguer, « coloniser, mettre en valeur et exploiter », aux frais de l’AOF, la vallée du Niger dans ce qui était, à cette époque, le Soudan français et qui s’appelle aujourd’hui le Mali. Fidèle à l’esprit de la collection, #Pierre_Herbart y dénonce en 124 pages « la malfaisance […] d’un système » . Le Chancre du Niger ne se présente pourtant pas comme un pamphlet, mais comme une « étude », une « enquête » qui veut prouver à l’aide de documents et de chiffres. Ce texte tire sa force de la solidité de son information, et aussi, ce que je voudrais montrer, de sa mise en œuvre littéraire. [...]

    #colonisation # exploitation #impérialisme_français #curious_about

  • La victoire était entre nos mains – Carnets de la Révolution russe – Tome 1 (février – juin 1917), de Nikolaï Soukhanov

    Au milieu du feu et de la poudre – Carnets de la Révolution russe – Tome 2 (juillet – octobre 1917), de Nikolaï Soukhanov

    http://smolny.fr/product/la-victoire-etait-entre-nos-mains-carnets-de-la-revolution-russe-tome-1-fevri

    http://smolny.fr/product/au-milieu-du-feu-et-de-la-poudre-carnets-de-la-revolution-russe-tome-2-juille

    Rédigés entre 1918 et 1921, de mémoire, dans un style alerte, les Carnets de la Révolution russe offrent un témoignage captivant sur l’ensemble des événements de 1917. Présent à Pétersbourg de février à octobre, #Nikolaï_Soukhanov, l’un des fondateurs du Soviet de la capitale, est un observateur privilégié de la vague révolutionnaire. Menchevik internationaliste, introduit auprès des nombreux partis socialistes, il rend compte de l’intérieur des diverses forces politiques en présence. Cet ouvrage n’est donc pas une simple chronique : Soukhanov, en militant, tâche de se situer au sein des événements, d’en dégager les possibles et d’évaluer d’un oeil critique les positions des différents protagonistes de la révolution.

    Traduits pour la première fois en langue française dans leur intégralité, les sept livres des #Carnets_de_Soukhanov doivent retrouver la place qui leur revient, celle d’une des principales sources de l’histoire de la Révolution russe à Pétersbourg en 1917. L’édition critique de ces mémoires permet de découvrir une vision alternative inédite, ouverte et dynamique, de la Révolution russe et de ses suites.

    Les Carnets de la Révolution russe de Nikolaï Soukhanov offrent un témoignage unique sur la vague révolutionnaire qui soulève la Russie pendant l’année 1917. Rédigés de mémoire, entre 1918 et 1921, par un témoin et participant direct des événements, ces carnets constituent une source primaire exceptionnelle. Ils nous plongent littéralement dans l’effervescence de ce grand moment de basculement politique et de bouleversement social.

    Les sept livres qui composent cette fresque captivante sont ici traduits pour la première fois dans leur intégralité en langue française.

    L’auteur

    Nikolaï Nikolaïevitch Soukhanov (1882-1940), de son vrai nom Himmer ou Gimmer, est un économiste et militant socialiste russe.

    Présent en Russie lorsque éclate la Première Guerre mondiale, internationaliste, il mène avec Maxime Gorki la bataille intellectuelle contre l’Union sacrée. Il est l’un des rares publicistes révolutionnaires à vivre le début de la Révolution à Pétersbourg en février 1917. Opposé à la Révolution d’octobre, chassé du Comité exécutif du Soviet en juin 1918, il s’engage alors dans la rédaction de ses Carnets. Rallié au régime soviétique, il sera un fonctionnaire loyal durant les années 1920, travaillant dans le secteur économique.

    Arrêté en 1930, il est l’une des figures majeures du grand procès contre les mencheviks de 1931. Condamné à dix ans d’emprisonnement, commués en exil sibérien en 1935, il est de nouveau arrêté en 1937, puis jugé pour espionnage et « activités anti-soviétiques », il est finalement fusillé le 29 juin 1940.

    « Je peux assurer que mon champ de vision embrassait très largement la révolution dans son ensemble. Ce qui se passait alors en dehors d’elle m’intéresse et m’importe peu. »

    L’ouvrage

    Présent à Pétersbourg tout au long de l’année 1917, Nikolaï Soukhanov, l’un des fondateurs du Soviet de la capitale, est un observateur privilégié des avancées et reculs de la révolution. Menchevik internationaliste, introduit auprès des nombreux partis socialistes, journaliste, il rend compte de l’intérieur des diverses forces politiques en présence.

    Cet ouvrage n’est ainsi pas une simple chronique : Soukhanov, en militant, tâche de se situer au sein des événements, d’en cerner les enjeux, d’en dégager les possibles et d’évaluer d’un œil critique les positions des différents protagonistes de la révolution.

    Son récit met en scène non pas une crise (Février) et sa résolution (Octobre), mais un processus aux bifurcations multiples dont le cours historique aurait pu être différent. C’est le questionnement et l’analyse de ces différentes alternatives qui font toute la valeur, encore aujourd’hui, des réflexions de Soukhanov, ainsi que le tableau extraordinairement vivant et informé qu’il donne des événements.

    « Je suis bien décidé à dire tout ce que je me rappelle, tout ce que je pense, tout ce que j’ai à dire. Si je ne suis pas limité quant au contenu, je le suis encore moins quant à la forme de ces Carnets. Ils ne sont pas de l’histoire, ni une brochure, ni une œuvre littéraire. Soit. Qu’ils soient tout cela à la fois, et tour à tour dans le désordre, dans des proportions variables et difformes. Soit ! En choisissant comme titre Carnets, je n’ai pour ainsi dire rien promis et je peux écrire sans honte de mon style, en malmenant tous les principes de l’architecture, en ne suivant aucune règle, aucun cadre, aucune des formes propres aux œuvres littéraires. »

    #curious_about #révolution_russe #traduction

  • Sur le passage de Jacques Vaché à travers une très courte unité de temps https://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/67826

    Qui était Jacques Vaché, celui à propos duquel #André_Breton a écrit : « il est surréaliste en moi » ? Météore dans le ciel des révoltes logiques, poète et artiste sans œuvre mais non sans destin, #Jacques_Vaché a durablement marqué de son empreinte l’invention de l’esprit moderne. Dans ses Lettres de guerre il initie en effet le fondateur du surréalisme à une autre manière d’appréhender sensiblement le monde et l’invite avec Umour (sans « h ») à refonder poétiquement la vie.
    Entre évocations épistolaires du quotidien de la guerre et fulgurances poétiques adressées du front à différents correspondants, le film s’attache à restituer l’itinéraire biographique et intellectuel de celui qui deviendra l’incarnation mythique de l’esprit de « désertion » à l’origine de #Dada et du #surréalisme - de son adolescence révoltée à Nantes à sa tragique et controversée disparition dans cette même ville en 1919.

    Auteur : #Remy_Ricordeau
    (Visionnaires de Taiwan, Inventaire avant liquidation, Benjamin Péret,
    Putain d’usine, Arthur Cravan, la terreur des fauves…)

    #curious_about

  • Réactions françaises. Enquête sur l’extrême droite littéraire, de François Krug (Seuil, 224 p.)

    #Michel_Houellebecq, #Sylvain_Tesson et #Yann_Moix, chacun de ces auteurs a réécrit, à sa manière, La Lettre volée (1844), d’Edgar Allan Poe. Ecrivains en vogue, ils ont cultivé des accointances avec l’extrême droite. Ces faits sont connus, mais, dans le débat public, une forme de pudeur persiste avant de les évoquer. Dans une enquête haletante, #François_Krug lève le voile sur ces relations. Journaliste indépendant, il collabore régulièrement au Monde et à « M Le magazine du Monde ».

    C’est sur Sylvain Tesson que François Krug nous en apprend le plus. Son récit Sur les chemins noirs (Gallimard, 2016) vient d’être adapté au cinéma avec Jean Dujardin dans le premier rôle. Le succès a permis à Sylvain Tesson de parfaire son personnage d’écrivain bourlingueur, usant sa bohème à maudire la modernité. Il marche dans les pas de Jean Raspail, amant lui aussi du voyage et auteur du Camp des saints (Robert Laffont, 1973), un roman imaginant une France envahie par une horde d’immigrés. Depuis son premier voyage, en 1993, jusqu’à la mort de Raspail, Tesson correspond avec lui. Il était également proche de #Dominique_Venner, père de l’extrême droite d’après-guerre. François Krug démontre d’ailleurs que l’émission « Un été avec Homère », animée par Sylvain Tesson, sur France Inter, en 2017, offrait une interprétation de l’Iliade et de l’Odyssée étrangement proche de celle développée par Venner.

    Sinistre cohérence

    Pour sa part, Michel Houellebecq accompagne depuis longtemps la carrière de jeunes pousses de l’ultradroite journalistique et littéraire. #Geoffroy_Lejeune arrive à la direction de la rédaction de #Valeurs_actuelles alors qu’il n’a pas encore 30 ans, et, très rapidement, il reçoit le soutien de Houellebecq.

    En 2010, le Goncourt remporté par le romancier pour La Carte et le territoire (Flammarion, 2010) lui ouvre les portes de l’Elysée. Michel Houellebecq répond à l’invitation à dîner de Nicolas Sarkozy, en se rendant au palais présidentiel accompagné des animateurs d’un ancien site de la fachosphère (Sur le ring), #David_Kersan et #Laurent_Obertone – auteur de La France Orange mécanique (Ring, 2013), un essai dénonçant le prétendu « ensauvagement » de notre pays.

    En 1996, Sébastien Lapaque et Luc Richard, jeunes membres de l’Action française, sont séduits par la poésie antilibérale de Michel Houellebecq et réalisent, avec lui, une interview pour Immédiatement, la revue monarchiste qu’ils viennent de créer. Michel Houellebecq continue de fréquenter l’#Action_française.

    En 2019, la presse avait révélé comment Yann Moix avait créé et distribué des fanzines antisémites lorsqu’il était étudiant. Par la suite, il s’est lié d’amitié avec Paul-Eric Blanrue, auteur d’un documentaire élogieux sur le négationniste #Robert_Faurisson. Pour Tesson, Houellebecq et Moix, ces rencontres ne relèvent pas de l’accident de parcours, mais d’une sinistre cohérence, que reconstitue, avec soin, le journaliste.

    (Le Monde)

    #extrême_droite #écrivains #curious_about

  • L’agriculture, l’agroalimentaire et l’alimentation entre les mains du grand capital
    https://www.lutte-ouvriere.org/documents/archives/cercle-leon-trotsky/article/l-agriculture-l-agroalimentaire-et (#conférenceLO, 27 avril 2004)

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    L’expropriation de l’agriculture française. Pouvoirs et politiques dans le capitalisme contemporain
    https://editions-croquant.org/sociologie/735-l-expropriation-de-l-agriculture-francaise-pouvoirs-et-politi

    L’agrandissement et l’intensification incessants des exploitations agricoles sont très connus mais leur explication demeure parcellaire. Partant du rapport étroit entre agriculture et capitalisme dans la France contemporaine, nourri par de nombreuses années de recherches et des données inédites, cet ouvrage saisit les mécanismes qui commandent les transformations que connaît le monde agricole français.

    Faire une telle démonstration, développer une telle perspective, c’est aussi poser les jalons d’une économie politique générale du capitalisme mêlant #économie politique hétérodoxe, science politique et sociologie.

    Une telle perspective, parce qu’elle met en évidence la contingence de l’activité économique, montre qu’un autre avenir – ou qu’un avenir – est possible pour l’agriculture française, à condition de la libérer du régime d’accumulation qui la détruit et des forces sociales qui le portent.

    #curious_about #agriculture #capitalisme

  • Nicolas Framont (de @frustration1) promeut le rapport de force, mais, dans le fond, ne perçoit d’issue que dans les isoloirs ; il pense très sérieusement que « la gauche défend les intérêts des classes laborieuses » et, qu’en guise de solution, « il faut travailler à la représentativité des organisations politiques [de la gauche] »...

    Tout cela, naturellement, est à jeter avec rage ou moquerie, comme toutes les chimères réformistes, mais #Nicolas_Framont est probablement intéressant à lire sur la question du parasitisme de la #classe_possédante, qui est l’objet de son dernier bouquin (Parasites) :

    Il décrypte le détournement des politiques publiques au profit des grandes fortunes à l’œuvre ces dernières décennies et pointe les mécanismes de dépossession, d’extorsion des classes bourgeoises avant de s’arrêter sur les moyens de les combattre. Son argumentaire se déploie d’emblée sur la base d’une inversion, celle du stigmate de l’#assistanat. Ne sont pas assistés ceux que l’on croit. Les parasites ce ne sont pas les pauvres mais les bourgeois…

    (Blast)

    #lutte_de_classe #réformisme #grande_bourgeoisie #parasitisme #capitalisme #curious_about

    • « La classe bourgeoise se nourrit du travail des autres pour parvenir à ses fins, l’accumulation de richesses.
      On peut vivre, diriger notre économie sans elle. On est suffisamment forts, intelligents, autonomes, solidaires pour diriger la société sans maître »

      https://video.twimg.com/ext_tw_video/1635004286596726784/pu/vid/540x540/1KT1r_drWrXetr0l.mp4?tag=12

      https://twitter.com/caissesdegreve/status/1635004629359681537?cxt=HHwWgoDTsYeD2rAtAAAA

    • Oui, c’est juste. Et Framont aspire à la renaissance du mouvement ouvrier… Mais, renonçant à porter le moindre espoir dans une révolution prolétarienne victorieuse — qui serait pourtant la seule voie vers l’expropriation de la grande bourgeoisie et la liquidation de son pouvoir sur la société et l’économie — il aspire en des partis de gauche représentatifs élus au gouvernements de la bourgeoisie…

      On trouve un schéma équivalent chez François Ruffin : des dénonciations radicales — en apparence — qui finissent toujours dans les mensonges insupportables de l’électoralisme (et du nationalisme, en ce qui le concerne).

      Le problème, c’est de se donner les moyens de sa révolte. Si celle-ci est saine et franche, et pose l’enjeu du renversement des rapports sociaux, on n’attend strictement rien de politiciens, même sincères, à la gestion de l’appareil d’État de la bourgeoisie (ni de directions syndicales réformistes, du reste). Et on se pose la question de la manière dont la classe ouvrière pourra enfin se doter du parti révolutionnaire qui lui permettra de s’emparer du pouvoir.

      Et cela se fera par les armes et la violence, pas avec un bulletin de vote.

    • Je te trouve quand même bien dur mon cher Recriweb ! Le comparer à Ruffin et dire qu’il ne voit que de salut par les isoloirs, c’est quand même un peu mal honnête. Évidemment, on peut souligner ce qui ne joue pas en la faveur de Nicolas Framont, et ce qui d’ailleurs explique son ton, ses points de vues : à savoir qu’il est ancien attaché parlementaire LFI, sociologue, journaliste, qu’il fait du conseil pour des syndicats... Assurément, on est face à quelqu’un qui à bien des égards est très intégré au système bourgeois. Mais reconnaître et avoir conscience d’où il parle et de ce qu’il est ne devrait pas faire mettre si rapidement à la poubelle ce qu’il raconte et donc ce qu’il semble penser. Je veux dire par là que les arguments du style qu’il serait « équivalent [à] Ruffin » ou qu’il aspire à des bons gouvernements élus – je me répète – c’est un poil fort de café… Parce que ce n’est pas le fond de son discours il me semble et je me demande sur quoi tu te bases pour affirmer ça.

      Car vers la fin de son livre, « il aspire [bel et bien] à la renaissance du mouvement ouvrier » (je te cite) et il donne à plusieurs reprises des débuts de réflexion intéressante : lutte des classes ; l’importance pour les travailleurs de s’organiser à la base ; importance pour les travailleurs d’avoir un parti à eux, géré par eux et non pas par des diplômés petits-bourgeois de Science po ; il parle très clairement de « dépassement du capitalisme » par un processus révolutionnaire… Alors, oui : il n’utilise jamais le mot communisme ; oui, il a cette manie classique à gôche de sortir la brosse à reluire pour Ambroise Croizat ; oui, il fait les raccourcis classiques « les syndicats = les travailleurs » ; oui, il se dit proche de Révolution permanente ; oui, il va citer Bernard Friot ; oui, il est assez confus avec son « classe laborieuse » ; oui, il met en avant des méthodes de lutte assez burlesques parfois ; et tout ça dit beaucoup de lui et fait assurément grincer les dents. On peut donc voir toutes ses limites mais ça n’est pas pour autant qu’on ne peut pas être honnête et précis dans les critiques qu’on lui adresse.

      Framont a le mérite, au moins, de pouvoir permettre à ceux qui s’intéressent à lui de commencer à penser un peu, ce qui peut (je pense) ouvrir sur des discussions très intéressantes par la suite !

      (J’aurais aimé faire une réponse mieux construite et plus étayée, mais ça prendrait trop de temps !...)

    • Ta réponse est très bien et, à vrai dire, je la partage. Et ce d’autant mieux que tu énonces mes propres réserves.

      Mais remarque toutefois que mon post d’origine visait à promouvoir son bouquin. Que c’est donc une personne que j’écoute et respecte en dépit des réserves que l’on peut avoir envers tous ceux et celles qui croisent, sans voir la contradiction, renaissance du mouvement ouvrier et « représentativité » (?) de masse des partis bourgeois de gauche.

      Ruffin est un bonimenteur de foire qui répand du poison, Framont un activiste que je lis avec intérêt : d’accord pour modérer l’amalgame. Reste que l’un comme l’autre ne sont pas révolutionnaires. J’ai même en tête à ce propos un portrait de Libé, je crois, où il moquait un brin des espoirs de révolution prolétarienne.

      Mais peut-être change-t-il au contact du courant gramscien RP…

    • Merci pour ta réponse !

      C’est intéressant que tu parles de « gramscien » parce que Framont a un petit côté « bataille contre l’hégémonie culturelle » quand même. Ça se ressentait notamment avec son livre La guerre des mots.

      À voir comment il continuera d’évoluer : avec le temps on pourra vraiment apprécier la sincérité (ou non) de ses prises de positions et de son engagement ! :)

  • Ascension, de Jessica Kingdon

    « Enquête sur la chaîne d’approvisionnement chinoise, qui révèle le fossé croissant entre les classes sociales du pays : un regard perçant sur le travail, la consommation et la richesse. » (Télérama)

    Bref : enquête sur le capitalisme chinois.

    Nommé en 2022 pour l’Oscar du meilleur documentaire étranger

    (Libération)

    Quel point commun entre une chemise, une paire de jumelles et une poupée gonflable ? Réponse : la Chine, qui en maîtrise toutes les étapes de fabrication. Ainsi commence ce beau documentaire de l’Américaine d’origine chinoise Jessica Kingdon, nommé l’an dernier aux Oscars, consacré aux chaînes d’assemblage de ces objets destinés à être vendus dans le monde entier. Le niveau zéro d’un système économique dont on va gravir un à un tous les étages.

    Tout en bas : le travail à la chaîne, dont la mise en scène, le cadrage, le montage et la durée des plans traduisent ce qu’il a d’abrutissant et de dangereux. Tout en haut : des #ultrariches, photographiés dans des hôtels de luxe. Entre les deux, c’est une logique ancestrale du capitalisme qui est à l’œuvre : plus on grimpe dans l’échelle sociale, moins le corps est mis à l’épreuve, remplacé par le langage, selon cette drôle d’idée que vendre un objet aurait plus de valeur que de le fabriquer. Avec sa succession de plans fixes sans commentaire, le film illustre brillamment ce vieux principe toujours en application. Et interroge avec intelligence, car très simplement, le « rêve chinois ». « Travaillez dur et tous vos rêves se réaliseront », martèlent les affiches de #propagande. Sans donner plus de précisions quant à cet avenir, ni à ces rêves.

    https://www.telerama.fr/cinema/films/ascension-1-195219490.php

    #capitalisme #chine #exploitation #classes_sociale #lutte_de_classe #curious_about

  • #curious_about « On ne peut pas accueillir toute la misère du monde »
    En finir avec une sentence de mort
    , de Pierre Tevanian & Jean-Charles Stevens

    Éditeur :

    « On ne peut pas accueillir toute la misère du monde » : qui n’a jamais entendu cette phrase au statut presque proverbial, énoncée toujours pour justifier le repli, la restriction, la fin de non-recevoir et la #répression ? Dix mots qui tombent comme un couperet, et qui sont devenus l’horizon indépassable de tout débat « raisonnable » sur les migrations. Comment y répondre ? C’est toute la question de cet essai incisif, qui propose une lecture critique, mot à mot, de cette sentence, afin de pointer et réfuter les sophismes et les contre-vérités qui la sous-tendent. Arguments, chiffres et références à l’appui, il s’agit en somme de déconstruire et de défaire une « #xénophobie autorisée », mais aussi de réaffirmer la nécessité de l’#hospitalité.

    L’avis des libraires

    « Indispensable, achetez-le ! »

    Aurélie Garreau, Le Monte-en-l’air, Paris

    « Ça y est LE livre de la rentrée est arrivé. C’est un tout petit livre à 5 euros. « On ne peut pas accueillir toute la misère du monde ». En finir avec une sentence de mort est pour toutes celles et ceux que cette phrase, entendue à propos de l’accueil de l’#immigration, a un jour fait bouillir de rage. C’est de l’outillage pour la pensée, c’est affûté, frondeur, indestructible. »

    Andreas Lemaire, Librairie Myriagone, Angers

    « Encore un texte brillant, outil formidable pour comprendre le monde et mettre en lumière ses contradictions qui toujours écrasent les plus faibles. Et toujours les formidables #éditions_Anamosa qui offrent aux auteurices la place pour écrire, pour dire nos sociétés et en disséquer les mécanismes, qui ont cette qualité non négligeable d’une ligne éditoriale cohérente, exigeante, à hauteur de tous, d’une finesse rare, ce qui entre nous soit dit, mérite d’être souligné. »

    Anaïs Ballin, Bruxelles

    « On ne peut pas accueillir toute la misère du monde… mais quand on veut, on peut ! En déconstruisant cette terrible sentence, #Pierre_Tevanian et #Jean-Charles_Stevens nous proposent une autre vision du monde où la solidarité aurait enfin toute sa place. Un livre à partager, assurément ! »

    Emmanuel Languille, Fnac Nantes

    « Un texte court et efficace qui remet les pendules à l’heure. »

    Morgane Nedelec, Librairie Nordest, Paris

    « Petit essai d’à peine 5 euros (vous pouvez l’offrir à tous ceux qui disent encore « mais cette phrase a été amputée de sa fin ») qui est une forte analyse sémantique de cette phrase prononcée par #Michel_Rocard en 1989 et à plusieurs reprises. Pierre Tevanian et Jean-Charles Stevens interrogent notre humanité, notre capacité » à défaire ces esquives qui nous déconnectent de nos propres affects et de notre propre capacité de penser « .
    C’est brillantissime, comme très souvent avec Pierre Tevanian. »

    Sabrina Buferne, Librairie Les Traversées, Paris

    « Un texte instructif, pédagogique et sourcé, qui dénonce la xénophobie sous-tendue par cette sentence et rappelle la réalité de la question et des #enjeux_migratoires. »

    Mylène Ribereau, Librairie Georges, Talence

    « Une lecture critique, intelligente et implacable d’efficacité pour déconstruire la xénophobie institutionnalisée. PETIT TEXTE, GRANDE IMPORTANCE ! »

    Anne, Librairie de Paris, Paris

    « Envoyer au tapis les stéréotypes sur les demandeur·e·s d’#asile en 80 pages, il fallait le faire. En séquençant cette « sentence de mort » empreinte de la plus grande #violence, ce livre nous soulève et nous relève en collectif. Plus petit qu’un titre d’identité, plus percutant qu’un long discours, diffusons-le pour que s’effritent les murs de #haine, de #peur et de #mépris. »

    Anaïs, Librairie Passages, Lyon

    Pierre Tevanian et Jean-Charles Stevens dissèquent, mot par mot, avec rigueur et en s’appuyant sur les faits et les #chiffres de l’actualité du #mouvement_migratoire, cet aphorisme-piège, montrant comment derrière le « sens commun » dont cette phrase serait l’expression se cachent xénophobie et mépris, comment une telle « sentence de mort » prétend justifier la « stratégie du laisser-mourir en mer » et la multiplication des violences, humiliations et chicaneries administratives, subies par les migrants quand ils arrivent chez nous… Un petit texte à garder en mémoire pour contrer tous les pseudo-arguments, un livre à mettre entre toutes les mains de nos dirigeants et représentants… Ah, j’entends des ricanements… ah bon, vous vous demandez s’ils lisent encore ? Petits insolents ! »

    Vincent Gloeckler, Librairie Lafontaine, Privas

  • 1923, nouvel assaut des travailleurs allemands

    À ce propos : Une femme sur tous les fronts, par Jean-Jacques Marie (En attendant Nadeau)

    #curious_about Larissa Reisner, Hambourg sur les barricades. Une bolchévique dans la révolution allemande. La Brèche, 8 €

    En 1925, le militant communiste Willy Münzenberg publia en allemand Hambourg sur les barricades qui venait tout juste de paraître en URSS et vient tout juste d’être publié en français par les éditions de La Brèche. La justice allemande, sur requête de la Reichswehr, condamna ce livre à être brûlé. Pour le défendre, un juriste allemand déclara : « Ce livre montre en l’auteur un poète de la vérité. Il saisit à la fois la raison et le cœur du lecteur indépendamment de son attitude vis-à-vis des événements ». Rien n’y fit. L’ouvrage fut brûlé, huit ans avant les bûchers de livres organisés par les nazis. Mais que raconte le livre de Larissa Reisner ?

  • « Étienne Jodelle, Comme un qui s’est perdu dans la forêt profonde », par Tristan Hordé https://www.sitaudis.fr/Parutions/etienne-jodelle-comme-un-qui-s-est-perdu-dans-la-foret-profonde-1674367474.

    Quand on évoque les #poètes de la Pléiade, les noms de #Ronsard et de #du_Bellay surgissent immédiatement, leurs œuvres sont aisément accessibles et qui est allé un peu au lycée reconnaît quelques vers des Regrets et le prénom d’une muse des Amours. Les œuvres des autres membres de la Pléiade sont presque toutes oubliées, on a longtemps appris à réciter à l’école le poème de #Rémi_Belleau « Avril, l’honneur des bois / et des mois (…) », mais qui lit encore, parmi d’autres, #Pontus_de_Tyard, Jean-Antoine de Baïf ou Étienne Jodelle ? […]

    #littérature #poésie #renaissance #curious_about #Étienne_Jodelle #Florence_Delay

    • pas vu, mais lu (le livre qu’ils ont sorti après la série)

      Jésus après Jésus. L’origine du chri... | Editions Seuil
      https://www.seuil.com/ouvrage/jesus-apres-jesus-l-origine-du-christianisme-gerard-mordillat/9782020512497

      Après Jésus contre Jésus, et à l’occasion de leur nouvelle série d’émissions intitulée L’Origine du christianisme, Jérôme Prieur et Gérard Mordillat ont mené leurs propres investigations sur la naissance de la religion chrétienne.

      Entre l’an 30 et l’an 150, c’est-à-dire en un peu plus d’un siècle, le christianisme va se détacher du judaïsme dont il est issu, au point que les chrétiens finiront par se revendiquer comme le « véritable Israël ». Comment en est-on arrivé là ? Car Jésus est né juif, il a vécu en juif, il est mort juif. Il n’a donc pas « fondé » le christianisme, et c’est un abus de langage de le désigner comme un « fondateur » de religion. Il est vrai qu’un groupe de disciples s’est réclamé de lui après sa mort, en proclamant sa résurrection. Comment ce groupe a-t-il fini par devenir « chrétien » ? Quel rôle jouèrent ses grandes figures : Marie, mère de Jésus, Pierre, chef des disciples, Jacques, frère du Seigneur, et surtout Paul, qui se revendique « apôtre » alors qu’il n’a jamais rencontré Jésus ? Au prix de quelles contradictions, contorsions, illusions est-on parvenu à une nouvelle religion ? Quelles traces de la fabrication du christianisme peut-on retrouver dans les textes (évangiles, Actes des Apôtres, épîtres de Paul) ?

      Un livre percutant, sans concessions, sur un tournant de l’histoire du monde.

      Gérard Mordillat et Jérôme Prieur sont écrivains, cinéastes, auteurs de la célèbre série d’émissions Corpus Christi (1997) sur la chaîne Arte, qui leur inspira le livre bestseller Jésus contre Jésus (Seuil). Leur nouvelle série d’émissions sur la naissance du christianisme a inspiré cet essai sur Jésus après Jésus.

  • Petite sélection de documentaires à voir sur Arte.fr (note partagée — j’y précise les deadlines) #curious_about

    Le monde de Marcel Proust
    https://www.arte.tv/fr/videos/096300-000-A/le-monde-de-marcel-proust jusqu’au 16/01/2023 #Marcel_Proust #littérature

    L’incroyable périple de Magellan (4 épisodes)
    https://www.arte.tv/fr/videos/RC-023013/l-incroyable-periple-de-magellan https://www.arte.tv/fr/videos/093644-001-A/l-incroyable-periple-de-magellan-1-4 jusqu’au 17/01/2023 #Magellan

    Qui a tué l’Empire romain ?
    https://www.arte.tv/fr/videos/098123-000-A/qui-a-tue-l-empire-romain jusqu’au 24/01/2023 #Rome_antique #histoire

    Histoire de la #domestication. 1, Des origines au Moyen Âge ; 2, De l’âge industriel à nos jours https://www.arte.tv/fr/videos/093643-001-A/histoire-de-la-domestication-1-2 jusqu’au 29/12/2022 #élevage

    #Toutankhamon, le trésor redécouvert
    https://www.arte.tv/fr/videos/079391-000-A/toutankhamon-le-tresor-redecouvert jusqu’au 03/01/2023

    Faire l’histoire. L’épopée homérique, ou la popculture antique
    https://www.arte.tv/fr/videos/108505-009-A/faire-l-histoire jusqu’au 27/10/2026 #Homère #

    L’origine du #christianisme (10 épisodes). Jésus après Jésus
    https://www.arte.tv/fr/videos/029758-001-A/l-origine-du-christianisme-1-10 jusqu’au 3/12/2022

    Léon #Trotsky - Un homme à abattre (vu. Je conseille)
    https://www.arte.tv/fr/videos/101948-000-A/leon-trotsky-un-homme-a-abattre jusqu’au 30/12/2025 #stalinisme

    "J’irai cracher sur vos tombes" - Rage, sexe et jazz
    https://www.arte.tv/fr/videos/106281-000-A/j-irai-cracher-sur-vos-tombes-rage-sexe-et-jazz jusqu’au 14/01/2023 #Boris_Vian

    "Ulysse" de #James_Joyce. Le roman d’un siècle
    https://www.arte.tv/fr/videos/103013-000-A/ulysse-de-james-joyce jusqu’au 19/12/2022

    – (derniers jours !) Petite fille (vu. Magnifique)
    https://www.arte.tv/fr/videos/083141-000-A/petite-fille (il reste 2 jours !) #genre #identité_sexuelle

  • Dans le sillage de Magellan
    https://laviedesidees.fr/Dans-le-sillage-de-Magellan.html

    Le « tour du #monde » de Fernand de Magellan en 1519-1522 dissimule tout un univers passionnant et méconnu : des équipages, des rois, des peuples, des végétaux, des rencontres pacifiques ou sanglantes, des espoirs et des peurs. Mais, au fait, Magellan a-t-il vraiment fait le tour du monde ?

    #Histoire #Entretiens_vidéo #Renaissance
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/202011_romainbertrand.docx

    • #curious_about Qui a fait le tour de quoi ? L’affaire Magellan, de Romain Bertrand (Verdier, 2020) #Magellan

      Magellan n’a pas à proprement parler fait le tour du monde, puisqu’il est mort aux deux tiers de son périple, sur un îlot des Philippines, en avril 1521. Il est vrai que le périple s’est poursuivi en son absence et qu’une poignée de survivants ont réussi, avec la dernière des cinq nefs de l’expédition, la Victoria, à regagner l’Espagne en 1522, suivis de quelques rescapés de la Trinidad un temps emprisonnés par les Portugais. Magellan peut donc tout de même être considéré, à bon droit, comme l’un des architectes de ce « tour du monde ».

  • Songes et fables. Un apprentissage, d’Emanuele Trevi
    https://www.en-attendant-nadeau.fr/2020/10/17/rage-beaute-trevi

    #curious_about

    L’intelligence de Trevi est telle qu’il n’est pas interdit de la comparer à celle de Leonardo Sciascia : il faut relire La disparition de Majorana, les pages sur la douleur du génie précoce de Stendhal. Trevi les avait peut-être en tête en évoquant le troisième artiste du XXe siècle de son livre : le critique et auteur d’essais Cesare Garboli, qui, du jour au lendemain, après la mort d’Aldo Moro, se retira dans une villa aux meubles blanchis par le temps.

    #Emanuele_Trevi #Andreï_Tarkovski #Amelia_Rosselli #Arturo_Patten #Carlo_Garboli