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  • Les tricheurs de la science La Presse CA - Marie-Claude Malboeuf - 12 Septembre 2017
    http://www.lapresse.ca/actualites/enquetes/201709/12/01-5132442-les-tricheurs-de-la-science.php

    Ils devraient être des modèles de rigueur. Ils ont plutôt truqué leurs résultats, détourné des fonds, menti ou volé des écrits. Depuis cinq ans, près d’une centaine de scientifiques canadiens ont été punis pour malhonnêteté, révèlent des données obtenues par La Presse. Et ils sont de plus en plus nombreux à se faire prendre.

    De plus en plus de tricheurs démasqués
    Dans chaque bureau de l’hôpital d’Ottawa, les révélations du Dr Paul Hébert déclenchaient un séisme. Le spécialiste des soins intensifs était lui-même sidéré. Et enragé par ce que la responsable de son programme de recherche venait de découvrir.
    « Une professionnelle de la santé fraudait, elle fabriquait des données de recherche ! », confie le chercheur, aujourd’hui chef du département de médecine au Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) et auteur de travaux qui ont transformé la pratique de la transfusion sanguine.

    Dans le cadre de l’étude qu’il faisait à l’époque, l’employée tricheuse devait absolument prélever le sang de patients à des moments précis pour qu’on mesure l’effet d’un traitement. Mais au lieu de remplir sa mission le samedi, comme il le fallait, elle ne s’est jamais présentée à l’hôpital. De retour le lundi, elle a recueilli le sang en douce et écrit la mauvaise date sur les fioles, en espérant brouiller les pistes. Mais ses collègues surveillaient le réfrigérateur.

    « On l’a congédiée, mais à l’hôpital, la crise a duré des semaines. Elle a failli ruiner l’étude », explique le Dr Hébert.
    Quinze ans plus tard, il se souvient de tout. Entre deux nuits d’insomnie, il a alerté les organisations concernées et repris la collecte de données auprès de 40 patients. Une somme de travail colossale, qui s’est étendue sur un an et lui a coûté 100 000 $.
    L’étude a ainsi pu être publiée dans une revue prestigieuse. Mais cela n’empêche pas le spécialiste de frémir en pensant à ce qui aurait pu se produire. « Découvrir la fraude seulement après la publication, ç’aurait été un désastre... »

    Il n’en avait encore jamais parlé publiquement.
    Des désastres, le médecin sait bien que d’autres universités en connaissent, y compris au Canada, où est survenu l’un des pires scandales.

    Du fond de l’Université Memorial, à Terre-Neuve-et-Labrador, le chercheur Ranjit Chandra est devenu une vedette mondiale en publiant des études sur des multivitamines miracles et d’autres au sujet de 700 bébés n’ayant finalement jamais existé. Il les inventait et recopiait des séries de chiffres d’une étude à l’autre.

    L’université a enterré l’affaire pendant 12 ans, ignorant de nombreux dénonciateurs et laissant son professeur empocher une fortune - jusqu’à ce qu’il quitte le Canada en douce, en 2002.
    À la même époque, le chercheur James Xu est entré dans un laboratoire albertain en pleine nuit pour ajouter une substance dans les éprouvettes, afin que les expériences de son équipe semblent concluantes.

    Plus de fraudeurs démasqués
    Combien de délinquants sévissent encore au Canada ? Ces cinq dernières années, les universités du pays ont transmis aux autorités fédérales des rapports d’enquête concernant 192 chercheurs, dont 83 ont été jugés malhonnêtes, révèlent de nouvelles données obtenues par La Presse. Leur analyse montre que le nombre de chercheurs sanctionnés annuellement a augmenté de 54 % au cours de cette période.

    Treize d’entre eux avaient fabriqué, falsifié ou détruit des données. Les autres avaient menti dans leurs demandes de subvention, détourné des fonds publics, plagié ou bâclé leur travail (détails ci-contre).

    Peu de cas rendus publics
    À Toronto, Sophie Jamal a berné une très prestigieuse revue médicale. L’endocrinologue avait altéré sa base de données pour faire croire que le fait d’appliquer un onguent avait fait augmenter la densité osseuse de ses patientes à risque d’ostéoporose. Elle a donc perdu son emploi l’an dernier, et perdu à jamais le droit de demander des subventions fédérales.

    En 2013, les Américains ont révélé qu’un pathologiste prometteur de l’Université Western Ontario (Hao Wang) avait faussement rapporté avoir réussi une greffe de rein sur deux singes.
    La même année, l’Université McGill a obtenu gain de cause contre l’un de ses chercheurs les plus connus - et les plus subventionnés -, Avi Chaudhuri. Le professeur de psychologie avait menti au sujet de 14 voyages en Inde, prétendant s’y rendre pour faire ses recherches, alors qu’il y faisait plutôt rouler une entreprise lui appartenant. Il a été congédié.

    De leurs propres aveux, plusieurs scientifiques ne se font jamais prendre. Environ 2% des chercheurs sondés lors d’enquêtes scientifiques admettent avoir déjà falsifié ou fabriqué des données. Et 9% avouent avoir déjà adopté d’autres pratiques discutables.
    Les scientifiques détestent parler de ces dérives en public, par crainte que la population n’oublie que 90 % d’entre eux sont rigoureux et honnêtes, et ne condamne injustement la science dans son ensemble.
    En privé, par contre, « il y a un besoin criant de se défouler, vous n’avez pas idée ! », constate le professeur Bryn Williams-Jones, qui dirige les programmes de bioéthique à l’UdeM et collabore à une enquête internationale lancée par son ancienne étudiante, Élise Smith.
    Le sondage portait sur la signature des études savantes, mais les participants en avaient long à dénoncer. « Ils nous parlent d’abus, de manipulations de données, de harcèlement, de conflit d’intérêts... énumère le bioéthicien. Leurs témoignages font déjà 300 pages ! »

    Influence mortelle
    « Le manque d’intégrité, c’est hyper dangereux ; les décideurs se basent sur des données scientifiques de toutes sortes dans leur travail », prévient le professeur Williams-Jones.
    En santé, il suffit d’un seul délinquant pour causer « d’immenses dégâts », car des millions de médecins se fient aux études pour traiter leurs patients, précise le Dr Hébert.

    « La recherche clinique frauduleuse ou mal menée peut tuer. »
    Des chercheurs ont accusé deux scientifiques européens d’avoir eu ce genre d’influence mortelle. Le premier (l’anesthésiste Joachim Boldt) prônait l’emploi d’un soluté controversé pour réanimer les patients en insuffisance circulatoire. Le second (le cardiologue Don Poldermans), celui de bêtabloquants lors d’opérations à haut risque. Ces deux pratiques tuaient probablement beaucoup plus de gens qu’elles n’en sauvaient, a-t-on compris trop tard - après avoir découvert, il y a quelques années, que chacun des deux hommes avait publié des données fictives ayant brouillé les cartes.

    Des jeunes sont également morts après avoir attrapé la rougeole, parce que leurs parents avaient lu que les faire vacciner risquait de les rendre autistes. Dans sa pseudo-étude portant sur 12 enfants, l’ex-médecin britannique Andrew Wafefield avait pourtant déformé le contenu de chaque dossier médical, sans exception. Et caché le fait qu’un avocat lui avait versé plus de 700 000 $ après lui avoir commandé l’étude pour justifier le dépôt de poursuites judiciaires contre les fabricants de vaccins.

    Des millions gaspillés
    Chaque année, les scientifiques malhonnêtes privent la société de millions de dollars. « En fraudant, tu gaspilles tes propres fonds de recherche et tu amènes plein d’autres scientifiques à suivre de fausses pistes avec les leurs, dénonce le Dr Hébert. Ça mobilise des ressources rares en pure perte, alors qu’elles auraient pu permettre de vrais progrès. »

    Les agences canadiennes tentent de réduire les dégâts en exigeant que les délinquants remboursent les fonds mal utilisés. En cinq ans et demi, elles ont ainsi récupéré près de 0,9 million, soit 80 % des sommes réclamées (et l’équivalent de 0,038 % de leur budget annuel de 2,38 milliards).

    Quarante-deux chercheurs se sont par ailleurs retrouvés sur une « liste noire » qui les empêchent de recevoir des subventions - dont sept pour toujours.

    D’année en année, le nombre de délinquants sanctionnés augmente. « On accepte maintenant de recevoir les allégations anonymes, précise Susan Zimmerman, directrice du Secrétariat pour la conduite responsable de la recherche, qui assiste les agences subventionnaires. On essaie de faciliter les choses pour encourager les gens à parler. »

    Cas de plagiat, de falsification ou de fabrication sanctionnés de 2012 à 2017
    • 39 par le Secrétariat pour le conduite responsable de la recherche (Canada) :
    • 92 par la National Science Foundation (EU)
    • 54 par l’Office for Research Intergrity (EU)

    Un premier bilan détaillé
    Dès qu’un scientifique soutenu par des fonds fédéraux est soupçonné d’inconduite, les universités sont tenues d’alerter le Groupe et le Secrétariat pour la conduite responsable de la recherche. Elles doivent ensuite leur transmettre leurs rapports d’enquête. C’est la règle depuis décembre 2011, les trois agences subventionnaires fédérales s’étant alors dotées d’une politique commune - une innovation notamment motivée par le scandale survenu à l’Université Memorial. Le Secrétariat aide les agences à faire appliquer les règles et compile les statistiques rapportées dans ce reportage. C’est la toute première fois qu’il livre un bilan détaillé des manquements et des sanctions enregistrées depuis sa création. L’an dernier, les trois agences fédérales ont soutenu 36 000 chercheurs.

    Pourquoi frauder ?
    Qu’est-ce qui pousse des scientifiques - censés chercher la vérité - à frauder ? Voici ce qu’ont répondu les principaux intéressés.
    La compétition féroce

    « Dans la position académique que j’occupais, ton estime de toi dépend des subventions obtenues. [...] J’étais sur un tapis roulant et je ne pouvais pas descendre », a déclaré le chercheur en obésité Eric Poehlman lors de son procès criminel couvert par le New York Times.
    Sans fonds, un chercheur ne peut ni faire rouler son labo, ni publier, ni être promu. « Et comme les athlètes qui se dopent, certains pensent qu’ils ne peuvent pas réussir sans tricher », analyse l’éthicien Bryn Williams-Jones, de l’Université de Montréal.

    « Trop de structures encouragent les comportements nocifs. Des taux de réussite de 12 % lors des demandes de subvention, ça crée une compétition hallucinante, qui favorise les manquements. »

    La vanité
    « Ce sont la vanité et l’autoglorification qui l’ont motivé. C’était un expert mondial, qui voyageait en première classe pour donner des conférences à travers le monde. » L’éditeur scientifique Steven Shafer a expliqué de cette façon pourquoi l’anesthésiste allemand Joachim Boldt, a pu publier 94 études frauduleuses.

    Besoin de pouvoir, d’admiration, arrogance... Dans les sphères hautement compétitives, ces traits narcissiques sont fréquents, d’après la diplômée en psychologie légale Cristy McGoff, que le site RetractionWatch a interrogée au sujet des cas gérés dans son université américaine. « Se percevoir comme étant respecté et omniscient peut amener quelqu’un à pousser le bouchon. »

    La maladie
    « Certains de ses comportements étaient si illogiques et outrageux qu’il est évident qu’il n’était pas capable de penser rationnellement à l’époque. »

    D’après son avocat, c’est la maladie qui a poussé Scott Reuben à frauder. Des épisodes de manie lui ont permis d’abattre un travail insensé, jusqu’à ce qu’il ne parvienne plus à remplir ses engagements et commence à avoir recours à son imagination.
    Avide d’attention et devenu inconscient des risques, l’anesthésiste a prétendu avoir enrôlé 200 patients ayant subi un remplacement du genou, alors que son hôpital effectuait très peu d’opérations du genre.
    À l’époque du procès, il avait tout perdu - sa femme, son permis de médecin, sa fortune - et emménagé chez ses parents.

    La pente glissante
    « Il a commencé à tricher un peu, et la tromperie est devenue totalement incontrôlée. » Voici comment le chercheur norvégien Jon Sudbø a fini par inventer 908 patients, selon ce qu’a déclaré son avocat à l’époque.

    « Le premier pas sur le chemin de la fraude est probablement franchi en raison d’une peur égoïste », explique la psychologue Jennifer Crocker dans la revue Nature. Tout commence par la crainte d’être mal vu ou « de ne pas obtenir le poste, la subvention ou le prix convoités ». Mais le chercheur se sent mal d’avoir triché et rationalise son geste pour se revaloriser, ce qui rend le prochain pas facile à franchir.

    L’obsession des résultats
    « Il vaut mieux publier des résultats positifs pour [sa] carrière. C’est de ça qu’il s’agit : gravir les échelons. » Le lanceur d’alarme Peter Wilmshurst a raconté au quotidien Der Spiegel que ses confrères peu scrupuleux ne se font pas prier pour faire des cachettes. 

    « De nos jours, les journaux et les organismes subventionnaires veulent des résultats positifs », observe le professeur Vincent Larivière, qui détient la Chaire sur les transformations de la communication savante.

    « Certains chercheurs vont donc prendre quelques libertés pour obtenir des résultats plus frappants, afin de publier plus facilement dans des journaux mieux cotés et d’être plus cités. C’est bien plus répandu que la fraude. »

    L’insécurité extrême
    Le professeur de psychologie néerlandais Diederik Stapel, doyen de sa faculté, a inventé les résultats d’innombrables expériences jamais faites. Dans le récit autobiographique de sa chute, publié en 2012, il raconte combien la difficulté d’être publié l’angoissait et évoque son insécurité extrême. « Marquer des points te fait applaudir et un pointage élevé te fait applaudir très fort. Et les forts applaudissements sont formidables, parce qu’ils noient tes doutes au sujet de la valeur de ce que tu fais et de qui tu es. » « Comme un alcoolique ou un héroïnomane, j’ai commencé à utiliser ma dépendance pour tout régler : mauvais résultats, longue périodes sans trouver un effet ou sans publier. »

    L’argent
    « L’argent est un incitatif très fort, c’est la nature humaine... » Selon l’éthicien Bryn Williams-Jones, l’appât du gain a vraisemblablement motivé plusieurs fraudes scientifiques.

    Au Canada, Ranjit Chandra a inventé ses travaux au sujet de vitamines de sa fabrication, censées repousser la démence. D’après la preuve déposée lors de sa poursuite en diffamation contre CBC, il espérait réaliser des ventes de 125 millions.

    Après avoir fui en Inde en 2002, l’allergologue est revenu pratiquer la médecine dans la grande région de Toronto. La police a affirmé l’an dernier qu’il en a profité pour frauder la régie de l’assurance maladie ontarienne, avant de repartir en Inde.

    Les justiciers de la science
    Excédés de voir leur réputation ternie, des scientifiques s’efforcent de démasquer leurs confrères malhonnêtes et de nettoyer la littérature savante. Voici leurs méthodes - si efficaces qu’elles font exploser le nombre d’études discréditées et rayées de la carte.

    Mauvais menteurs
    Des invraisemblances grossières provoquent parfois la chute de stars de la recherche. Le Norvégien Jon Sudbø avait attribué la même date de naissance à 250 des 908 cancéreux qu’il avait inventés. Et il a prétendu les avoir trouvés dans une base de données qui n’existait pas encore.
    Le Canadien Ranjit Chandra a, quant à lui, attribué des scores cognitifs si faibles à ses sujets (censément normaux, mais fictifs) qu’ils semblaient atteints d’un retard mental.

    D’autres ont recyclé des séries de chiffres d’une étude à l’autre (dont Chandra et le professeur de psychologie néerlandais Diederik Stapel). Ou rapporté avoir réalisé un sondage en science politique si complexe (l’étudiant américain Michael LaCour) qu’un autre étudiant désireux de reproduire l’expérience a découvert que cela nécessitait un budget insensé.

    Anonymat
    L’union fait apparemment la force. Depuis 2012, les scientifiques dénoncent les lacunes d’études suspectes sur le site PubPeer, qui leur permet d’échanger avec des confrères du monde entier et, surtout, de le faire de façon anonyme. Cette révolution a délié les langues et généré des commentaires au sujet de 22 000 études.
    Après avoir perdu son emploi, un chercheur du Michigan s’est vainement adressé aux tribunaux pour savoir qui avait attaqué ses travaux, disant avoir été diffamé.

    L’anonymat est essentiel, affirme en entrevue le fondateur de PubPeer, Brandon Stell, chercheur au CNRS à Paris. « Bien des scientifiques craignent de s’attirer des représailles s’ils critiquent [ouvertement leurs collègues]. »

    Fausses images
    La popularité de logiciels comme PhotoShop facilite la manipulation d’images - une supercherie qui fausse 4 % des études, d’après les évaluations les plus récentes.

    « Des chercheurs réutilisent par exemple la photo d’une expérience faite sur un type de cellules, afin de prétendre qu’elle a fonctionné aussi sur un autre type de cellules », explique au téléphone le journaliste scientifique Ivan Oransky, fondateur site RetractionWatch.
    L’ex-étoile montante Anil Potti a même recyclé de vieux scans de poumons pour illustrer les supposés effets de son traitement expérimental contre le cancer.

    « Certaines personnes utilisent des logiciels, mais d’autres le font à l’oeil. Elles ont le genre de cerveau qui n’oublie pas les images », constate le fondateur de PubPeer, où les images truquées sont activement dénoncées.

    Robots policiers
    Comment repérer les leurres subtils au milieu d’un déluge de données ? Un nouveau logiciel identifie les distributions statistiques qui avaient des chances infimes de se produire sans tricher. Après l’avoir mis au point, l’anesthésiste John Carlisle a écrit cet été que des douzaines d’études cliniques publiées dans des revues prestigieuses étaient douteuses.

    Depuis un an, un robot informatique baptisé « StatCheck » permet par ailleurs de déceler les erreurs de calcul. Il a ainsi remis en question 50 000 études en psychologie sur PubPeer. Mais ses réprimandes publiques ont été dénoncées, car elles humilient aussi les responsables d’erreurs de bonne foi.

    Poids des mots
    D’autres chercheurs se sont demandé si leurs confrères malhonnêtes écrivaient différemment lorsqu’ils mentaient. D’après leur analyse, la lecture des études biomédicales frauduleuses est plus ardue, car elles sont plus vagues, plus techniques et contiennent plus de références, mais moins de quantitatifs.

    Dans ses études fictives, le professeur de psychologie Diederik Stapel utilisait pour sa part moins d’adjectifs, mais plus de superlatifs et d’amplificateurs (comme « profondément » ou « extrêmement ») que dans ses études authentiques.

    Justiciers solitaires
    En Europe, le cardiologue britannique Peter Wilmshurst a dénoncé une vingtaine de scientifiques malhonnêtes et survécu aux poursuites engagées pour le faire taire. Avant lui, plusieurs personnes avaient fermé les yeux.

    En Chine, le diplômé en biochimie Shimin Fang a attaqué des centaines de délinquants sur son site News Threads. Ce qui lui a valu 10 poursuites, une agression au marteau et un prix de l’organisme Sense about Science. Le gouvernement chinois a censuré son site en 2014.

    Aux États-Unis, le chercheur Paul Brookes a dû fermer science-fraud.org en 2013, après six mois d’activités, durant lesquels il avait dénoncé 275 études - convaincu que le faire en privé ne donnerait guère de résultats.

    Déluge d’études discréditées
    Tous ces efforts ont eu un remarquable effet, provoquant le retrait de milliers d’études discréditées. L’an dernier, 972 articles erronés ou frauduleux ont été rétractés après publication. « En 2000, 30 fois moins d’études avaient connu le même sort », indique en entrevue le journaliste scientifique Ivan Oransky.

    Depuis 2010, son site RetractionWatch fait la lumière sur ces événements en insistant sur les cas de fraude et de plagiat, qui sont trois fois plus nombreux que les cas d’erreurs et semblent augmenter.
    À lui seul, l’anesthésiste japonais Yoshitaka Fujii a vu 183 de ses études être rétractées : un record. Le rapport d’enquête qui le concerne conclut qu’il fonctionnait « comme s’il rédigeait un roman »

    #Etudes (fictives) #Experts #recherche #medecine (non limitatif) #Triche #résultat (culture du) #Publications scientifiques #fraude #compétition

  • Protection accrue de l’eau potable : 230 villes essuient un refus de Québec Le Devoir - Alexandre Shields - 5 septembre 2017
    Elle veulent des règles plus strictes pour encadrer les forages pétroliers
    http://www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/507242/forages-petroliers-et-gaziers

    Même s’il en a le pouvoir, le ministre de l’Environnement, David Heurtel, refuse d’accorder à 230 municipalités le droit d’adopter des règles plus strictes que celles mises en place par le gouvernement Couillard pour protéger les sources d’eau potable lors des forages pétroliers et gaziers, a appris Le Devoir. Il demande plutôt à chacune d’elles de produire une analyse étoffée pour démontrer la nécessité de mesures plus sévères, ce qu’elles refusent de faire.
     
    Pas moins de 230 municipalités ont envoyé en juin au ministre Heurtel un projet de règlement qui permettrait d’élargir les zones de protection de l’eau potable sur leur territoire. Alors que le Règlement sur le prélèvement des eaux et leur protection (RPEP) mis en place par Québec prévoit une distance minimale de 500 mètres entre une source d’eau et un forage, elles souhaitent porter cette distance à un minimum de deux kilomètres.
     
    Or, toutes les municipalités qui ont demandé une telle dérogation au règlement provincial ont essuyé un refus de la part du gouvernement Couillard. Il a été transmis par écrit, selon un libellé similaire d’une lettre à l’autre. Celles-ci portent l’en-tête de la « Direction générale des politiques de l’eau » du ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC).
     

    Analyse scientifique
    Les lettres obtenues par Le Devoir indiquent ainsi que, pour accorder une dérogation, « le ministre doit s’appuyer sur une analyse qui tient compte des conditions particulières du territoire de la municipalité ». Jugeant que le projet de règlement soumis au ministre Heurtel ne lui permet pas de démontrer la nécessité d’appliquer de telles normes, le MDDELCC exige que chaque municipalité produise une analyse scientifique étoffée, sans quoi le ministère n’évaluera pas la demande.
     
    « À cet effet, vous devez nous transmettre un document technique qui démontre que les caractéristiques de votre territoire (contexte hydrogéologique et hydrologique local, disponibilité en eau, vulnérabilité des sources d’alimentation en eau face aux risques que représente l’industrie visée, etc.) font en sorte que les normes du RPEP ne sont pas adéquates pour protéger les prélèvements d’eau effectués à des fins de consommation humaine ou de transformation alimentaire qui s’y retrouvent », peut-on lire dans les lettres transmises aux municipalités.
     
    « De plus, ce document doit démontrer que les normes incluses à votre règlement municipal sont précisément celles qui répondent à ces mêmes caractéristiques particulières de votre territoire. Ce n’est qu’à la suite de la réception d’un tel document technique que le ministère sera en mesure de réaliser l’analyse de votre demande d’approbation », ajoute-t-on, en guise de conclusion.
     
    Affrontement en vue
    Le cabinet du ministre Heurtel confirme la démarche menée au cours des dernières semaines. « Considérant que les municipalités n’ont pas, jusqu’à présent, fait cette démonstration technique, le ministre ne peut approuver leur règlement », précise son attachée de presse, Émilie Simard.
     
    Le « comité de pilotage des municipalités qui réclament une dérogation au RPEP » ne l’entend évidemment pas ainsi. Dans une réponse transmise au ministre, il souligne que les 230 municipalités « n’ont aucunement l’intention de satisfaire à ladite exigence ». En s’appuyant sur les dispositions de la Loi sur la qualité de l’environnement, le comité affirme que la demande de dérogation n’a pas à être accompagnée d’une « justification locale ».
     
    Tout indique donc qu’un affrontement se dessine entre le gouvernement et les municipalités qui disent vouloir mieux protéger l’eau potable de leurs citoyens. Elles seront d’ailleurs plus de 300 à exiger une dérogation au RPEP dès le 10 septembre, puisque le comité compte effectuer un nouveau dépôt de demandes de dérogations.
     
    Les municipalités pourraient-elles aller jusqu’à recourir aux tribunaux pour obtenir gain de cause contre le gouvernement du Québec ? « Si le ministre dit non, nous n’allons pas en rester là », laisse tomber le maire de Ristigouche Sud-Est, François Boulay, membre du comité. « S’il faut aller devant le tribunal pour obtenir le droit d’exercer cette compétence fondamentale, c’est ce que nous allons faire », ajoute-t-il.
     
    Procès Gastem contre Ristigouche Sud-Est
    Fait à noter, le règlement que les 300 municipalités souhaitent pouvoir adopter imposerait des normes similaires à celles mises en place par Ristigouche Sud-Est en 2013, soit avant l’élaboration du RPEP. À la suite de l’adoption de ce règlement, l’entreprise pétrolière Gastem a intenté une poursuite contre la petite municipalité gaspésienne de 157 habitants.
     
    Gastem réclame 1,5 million de dollars, puisque le règlement municipal a eu pour effet de bloquer un projet de forage. Ce montant équivaut à cinq fois le budget annuel de Ristigouche. Un cas sans précédent qui a suscité des craintes, selon François Boulay. « Les élus municipaux ont vraiment peur d’être poursuivis s’ils adoptent un tel règlement », insiste-t-il.
     
    Le gouvernement Couillard n’a pas offert son appui à la petite municipalité dans ce dossier. La Fédération québécoise des municipalités a toutefois décidé d’appuyer financièrement Ristigouche Sud-Est, jugeant que cette cause pourrait faire « jurisprudence » au Québec.
     
    L’Union des municipalités du Québec a aussi offert son appui. « On trouvait cela tellement heurtant, de voir une municipalité de 157 habitants être poursuivie pour 1,5 million de dollars. On trouvait qu’il y avait quelque chose de heurtant dans cela, pour ne pas dire odieux », souligne son président, Bernard Sévigny.
     
    Sans aller jusqu’à parler de craintes dans le monde municipal, M. Sévigny reconnaît que certains sont préoccupés. « Il y a une préoccupation. Si Ristigouche perdait, qu’est-ce que ça signifierait pour la suite des choses, en terme de précédent ? »
     
    Pour le moment, l’UMQ surveille surtout la révision du RPEP, qui est en cours au MDDELCC. « C’est à la lumière de cet exercice, donc de l’évolution des connaissances scientifiques et techniques, que le gouvernement jugera de la pertinence d’apporter ou non des modifications au RPEP », précise le cabinet de David Heurtel.

    #Eau #Pollution #pétrole #libéralisme #Quebec #Canada #multinationnale #forages #couillard

  • Nouveau centre de détention pour immigrants à #Laval en 2020

    Un nouveau centre de détention de l’immigration de 5200 m2 sera construit à Laval. Ottawa dépensera 56,1 millions de dollars au Québec pour maintenir sa capacité à détenir des immigrants et des demandeurs d’asile, malgré une volonté affichée de trouver des solutions de rechange à la détention et une baisse du nombre de personnes détenues l’an dernier.

    http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/503523/un-nouveau-centre-construit-a-laval-pour-maintenir-la-detention-des-immigr

    #détention_administrative #rétention #Canada #migrations #asile #réfugiés

  • Des millions de dollars en dédommagement à Omar Khadr
    Agence France-Presse | Publié le 4 juillet 2017
    http://www.tvanouvelles.ca/2017/07/04/des-millions-de-dollars-en-dedommagement-a-omar-khadr
    http://storage.tvanouvelles.ca/v1/dynamic_resize/sws_path/tvanouvelles_prod/fdbb9755-8393-4104-bd3f-487e3ab51871/story-slug_16x9_WEB.jpg?quality=80&size=1200x&version=1

    Le gouvernement canadien présentera des excuses et versera cette semaine plusieurs millions de dollars à un ancien détenu de Guantanamo, Omar Khadr, capturé à l’âge de 15 ans en Afghanistan et emprisonné pendant 13 ans, selon les médias canadiens.

    Omar Khadr, Canadien détenu pendant 10 ans à la prison de Guantanamo avant d’être transféré au Canada et libéré sous conditions en 2015, obtiendra au moins 10 millions de dollars canadiens (6,8 millions d’euros) de dédommagement du gouvernement fédéral pour les mauvais traitements subis pendant sa captivité, indiquent mardi les quotidiens Globe and Mail et Toronto Star, citant des sources anonymes.

    Omar Khadr était devenu le plus jeune détenu de la prison de Guantanamo après sa capture en Afghanistan en 2002 et son transfert vers la prison de la base américaine à Cuba.

    La Cour suprême du Canada avait jugé en 2010 que ses droits avaient été violés par Ottawa, qui avait partagé avec les Américains des déclarations qu’il avait faites à des responsables canadiens.

  • Université Laval : 1,6 million de dollars pour des cadres « scabs » Le Devoir - Anne Dionne - 14 Juin 2017
    http://www.ledevoir.com/societe/education/501173/universite-laval-1-6-million-de-dollars-pour-des-cadres-scabs

    I

    l y a manifestement quelque chose qui ne tourne pas rond au Québec. Pour ne pas dire, comme le dirait Shakespeare, qu’il y a quelque chose de pourri dans le système. Et la pourriture vient de haut lieu.
     
    C’est ce que je me suis dit ce matin en lisant que la direction de l’Université Laval remettra à chacun de ses 266 cadres un chèque de 6000 $ pour les remercier pour les heures supplémentaires effectuées lors de la grève des employés de soutien. De quoi soulever le coeur !
     
    À l’heure même où les dirigeants de nos universités se plaignent régulièrement d’un manque de financement, les bonzes de l’Université Laval sortent 1,6 million d’argent public de leurs coffres pour récompenser le travail de scabs effectué par leurs cadres. Pendant que les employés de soutien, les plus bas salariés de l’université, faisaient la grève pour essayer d’améliorer leur sort, la direction choisissait de recourir à ses cadres pour les remplacer et prolonger le conflit. Ils ont été six semaines sans salaire à faire du piquetage jour après jour dans le froid. Mais ce n’était rien pour émouvoir les administrateurs et dirigeants de l’Université Laval.

    Économies pendant le conflit

    Au contraire, quelques mois plus tard, on choisit plutôt de dédommager les cadres, celles et ceux-là mêmes qui bénéficient déjà des salaires les plus élevés, en leur versant une prime de 1000 $ par semaine, outre leur salaire normal, pour chacune des six semaines qu’a duré le conflit. Un gain supplémentaire de 6000 $ pour chaque cadre devenu scab . C’est plus que le salaire moyen d’un employé de soutien. À soulever le coeur !
     
    Pire encore : l’Université Laval finance en partie ce cadeau par les économies qu’elle a faites au cours du conflit, en épargnant justement sur le salaire des grévistes. On puise ainsi dans la poche des plus pauvres pour donner aux plus riches… Comme quoi ces « valeureux » cadres avaient intérêt à faire en sorte que le conflit perdure… À soulever le coeur !
     
    Comme si ce n’était pas assez, cette opération a reçu la bénédiction du ministère de l’Enseignement supérieur, dont les règles budgétaires autorisent une telle manoeuvre honteuse. Et tout cela se passe dans une période de grande réflexion autour du financement de l’enseignement supérieur au Québec.
     
    Heureusement que le ridicule ne tue pas, car les pratiques de gestion de l’Université Laval feraient aujourd’hui des victimes. Ce qui ne les empêche pas de semer beaucoup d’injustice.
     
    Voilà une belle démonstration du manque de jugement et de l’insensibilité que quelques personnes peuvent parfois avoir dans certaines hautes sphères administratives au Québec.

    #scab #Université_Laval #Quebec #Canada #grève #argent_public #injustice #jaunes

  • Les jumelles Dionne demandent à Ottawa de protéger « leur » musée 26 mai 2017 - Caroline Montpetit - Le Devoir

    Des décennies avant l’avènement d’Internet, elles ont grandi au centre de l’attention du monde entier. À l’aube de leurs 83 ans, les deux survivantes des quintuplées Dionne, Cécile et Annette, ressortent de l’ombre pour demander que soit assurée la pérennité du musée qui raconte leur histoire, à North Bay, en Ontario.
     
    Réunies dans l’appartement d’Annette Dionne, à Saint-Bruno, près de Montréal, elles se prêtent de nouveau au jeu de sourire aux photographes et de parler aux médias.
     
    « Je voudrais que ce musée donne un coup de main aux enfants abusés. Que ça leur apprenne qu’on a eu une vie difficile, mais qu’ils prennent courage, qu’on peut s’en sortir », dit Cécile Dionne.
     
    Au mois d’avril dernier, alors qu’une entrevue avec les soeurs Dionne était publiée en première page du New York Times , le conseil municipal de North Bay revenait sur sa décision de déménager la maison natale des soeurs Dionne dans le parc d’exposition d’un village situé à quelque 75 kilomètres de là. Mais la municipalité avait déjà vendu le terrain sur lequel était installée cette petite maison, où les quintuplées sont nées dans un foyer franco-ontarien en plein coeur de la Grande Dépression, en 1934. Finalement, la maison en question sera plutôt déménagée au centre-ville de North Bay. Et les soeurs Dionne veulent s’assurer que l’ensemble des artéfacts qu’elle contient y sera présenté, que la maison sera classée au patrimoine et que Patrimoine Canada investira dans son entretien.
     

    C’est donc dans cette maison que, le 18 mai 1934, les soeurs Dionne, quintuplées identiques, sont nées, prématurément, après sept mois de grossesse de leur mère Elzira Dionne, qui était déjà mère de cinq autres enfants. Les photos et le texte de La Presse canadienne sur cette naissance font alors le tour du monde. La naissance rarissime de ces quintuplées identiques en bonne santé est perçue comme un miracle. Tout de suite après, le père des quintuplées, Oliva Dionne, se voit offrir la somme de 10 000 $ pour « exposer » ses filles à la foire mondiale de Chicago. Il accepte d’abord, avant de changer d’avis le lendemain. Mais il est trop tard. Le gouvernement ontarien décide de faire des jumelles Dionne des « pupilles de l’État » et les retire de la garde de leurs parents. Les quintuplées ont alors quatre mois.
     
    En fait, le gouvernement ontarien vient de mettre la main sur une mine d’or. Un parc thématique, baptisé Quintland, est construit à Corbeil, près de North Bay, où les quintuplées Dionne seront exposées au public trois fois par jour, selon la météo. Une autoroute est construite pour s’y rendre. On dit que trois millions de personnes ont visité Quintland durant les années 1930. À cette époque, les Dionne sont élevées dans une nursery, où les infirmières se succèdent sans que l’on permette aux quintuplées de s’attacher à elles à long terme.
     
    « Quand on aimait une infirmière, il ne fallait pas pleurer quand elle partait parce que ma mère n’aimait pas ça. Ça devenait délicat, raconte Annette. Des fois, on se réveillait le matin et l’infirmière qu’on aimait n’était plus là. » Les filles voient leurs parents à travers des vitres, et c’est un mauvais souvenir pour les soeurs Dionne. Les parents Dionne se font pour leur part construire une vaste demeure juste à côté de la nursery. Et la petite maison sans électricité où les jumelles sont nées est transformée en musée.
     
    Vers l’âge de neuf ans, les petites filles revêtent l’uniforme pour baptiser cinq navires de guerre canadiens qui portent chacun leurs prénoms : Yvonne, Cécile, Annette, Marie et Émilie. « On ne décidait rien. On faisait ce qu’on nous demandait », dit Annette.
     
    _ « Annette m’a fait bien rire lorsqu’elle m’a dit : “On aurait dû savoir que notre vie allait être difficile parce les bateaux ont tous coulé” », _raconte Carlo Tarini, ami et porte-parole des quintuplées Dionne.
     
    C’est à cette époque, en effet, qu’Oliva Dionne réussit à récupérer la garde de ses filles. Mais celles-ci ne sont pas bien accueillies dans cette famille au sein de laquelle elles n’ont pas grandi.

    La suite : http://www.ledevoir.com/culture/actualites-culturelles/499668/jumelles-dionne-un-musee-a-proteger
    #quintuplées #Canada #Quintland #zoo_humain #enfance #enfant #enlèvement #Ontario

  • Le mystère de la clé USB Le Devoir - Pierre Trudel 9 mai 2017
    http://www.ledevoir.com/societe/justice/498270/acces-a-l-information-le-mystere-de-la-cle-usb

    En cette époque de post-vérité, les nouvelles loufoques, souvent fausses, foisonnent. J’ai dû aller vérifier deux fois, car j’ai cru que c’était un canular. Mais non, il s’agit d’une véritable décision rendue le 20 mars dernier !
    https://www.canlii.org/fr/qc/qccai/doc/2017/2017qccai87/2017qccai87.html
    La Commission d’accès à l’information du Québec (CAI) rejette une demande d’accès à 2493 pages de documents publics parce que l’organisme ne peut les mettre sur une clé USB, faute de place sur ladite clé !

    La décision explique, le plus sérieusement du monde, que « la preuve démontre que l’organisme a tenté de numériser ces mêmes pages et de les enregistrer sur une clé USB, ce qui a été impossible, puisque cette clé n’a pas la capacité suffisante pour contenir toutes ces pages. Il s’agit de difficultés pratiques sérieuses qui doivent être prises en considération, et l’organisme en a fait la preuve à la satisfaction de la Commission ».❞ . . . . . . . . .

    #USB #Accès_à_l_information #foutage_de_gueule #Quebec #cynisme #censure #secret #numérisation

    • C’est surtout une affaire de piastres…

      [22] Vu l’impossibilité pour l’organisme à communiquer à la demanderesse les 2493 pages en format PDF, il appartient donc à celle-ci d’acquitter le montant de 200 $ pour pouvoir obtenir les 2 493 pages sur support papier.

      [23] Conséquemment, la décision de l’organisme doit être maintenue et la demande de révision de la demanderesse rejetée pour les motifs énoncés.

  • Le Canada ouvre la voie à la légalisation du cannabis

    http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2017/04/14/le-canada-ouvre-la-voie-a-la-legalisation-du-cannabis_5111086_3222.html

    Le projet de loi légalise donc l’achat de cannabis produit sous licence, la culture de quatre plants pour usage personnel et la possession de 30 grammes pour les personnes âgées de 18 ans et plus. Ottawa a fait fi de la recommandation de l’Association médicale canadienne, qui plaidait pour un âge limite fixé à 21 ans, et de celle des psychiatres favorables à le porter à 25 ans ; l’usage du cannabis a selon eux des effets néfastes sur le système neurologique des plus jeunes. Les provinces et territoires pourront eux augmenter l’âge minimal.

    Normes de qualité strictes

    Au chapitre de la santé publique, le but est surtout d’éliminer les effets nocifs du cannabis illégal. Le gouvernement fédéral réglementera la production, en la confiant à des entreprises agréées, avec des normes de qualité strictes. Mais tout cela prendra du temps, même si les producteurs actuels de cannabis se préparent depuis des mois à profiter de ce lucratif marché, évalué à 22,6 milliards de dollars canadiens (16,1 milliards d’euros) par le cabinet de consultants Deloitte.

    https://assets.documentcloud.org/documents/3565207/Cannabis-Act.pdf

  • Le projet de loi sur la discrimination génétique est inconstitutionnel, selon les assureurs Le Devoir - 10 mars 2017 - Hélène Buzzetti
    http://www.ledevoir.com/politique/canada/493653/discrimination-genetique-les-assureurs-se-disent-decus

    Le projet de loi S-201 interdit aux assureurs d’exiger d’un client qu’il passe un test génétique ou qu’il leur communique les résultats de tests déjà subis.

    L’industrie de l’assurance se dit « extrêmement déçue » de l’adoption à Ottawa mercredi soir d’une loi interdisant aux assureurs d’exiger des tests génétiques de leurs futurs clients et étudie maintenant ses options. Quant aux médecins, s’ils saluent la loi, certains font remarquer qu’elle ne sera pas facile à mettre en pratique. Mais ces considérations sont prématurées alors que le gouvernement Trudeau s’adressera aux tribunaux pour confirmer la constitutionnalité de la loi.

    L’Association canadienne des compagnies d’assurances de personnes a refusé les demandes d’entrevue jeudi, mais a indiqué par courriel que, à son avis, « un élément important du projet de loi est inconstitutionnel ». « L’industrie étudie l’impact qu’aura cette loi sur les consommateurs et les options qui s’offrent à elle », écrit la porte-parole Suzie Pellerin. Elle précise qu’aucune décision n’a encore été prise quant à une éventuelle poursuite judiciaire.

    Le projet de loi S-201 interdit notamment aux assureurs d’exiger d’un client qu’il passe un test génétique ou qu’il leur communique les résultats de tests déjà subis. Le cabinet de Justin Trudeau s’est opposé à ce projet de loi, arguant qu’il est inconstitutionnel parce que les assurances et les contrats relèvent de la compétence des provinces. Selon nos informations, M. Trudeau a tenté une ultime fois de rallier son caucus le matin du vote en parlant des risques de S-201 pendant 17 minutes. En vain. Les députés libéraux d’arrière-ban se sont ralliés aux conservateurs et néodémocrates pour faire adopter la loi.

    Les assureurs s’opposent à cette loi parce qu’elle permettra, plaident-ils, à des clients potentiels se sachant à risque de développer une maladie grave de souscrire une juteuse assurance sans payer des primes conséquentes.

    Mme Pellerin note d’ailleurs dans son courriel que les assureurs ont « entendu les inquiétudes exprimées par les Canadiens » en s’engageant à ne cibler que les clients souscrivant de grosses polices. Ils ont ainsi modifié leur code de pratique pour ne demander les renseignements génétiques déjà en possession d’un client que dans les cas d’une assurance vie de plus de 250 000 $.

    Le député libéral Rob Oliphant, qui pilotait le projet de loi à la Chambre des communes, prédit que les assureurs ne contesteront pas la loi devant les tribunaux, car ils jugeront cela trop coûteux pour un résultat trop incertain. Cette contestation judiciaire viendra d’Ottawa. La ministre de la Justice, Jody Wilson-Raybould, a confirmé qu’elle allait s’adresser aux tribunaux pour déterminer si le gouvernement fédéral a le droit de légiférer en ces matières.

    Difficile à appliquer

    La communauté médicale est en général en faveur de cette loi. La généticienne Anne-Marie Laberge se réjouit que désormais ses patients puissent « décider de faire ou non un test génétique en fonction de leurs intérêts et non ceux de leur assureur ».

    Néanmoins, elle met en garde que la loi ne sera pas facile à appliquer. Pour obtenir une assurance vie, une personne doit autoriser l’accès à son dossier médical.

    La suite : http://www.ledevoir.com/politique/canada/493653/discrimination-genetique-les-assureurs-se-disent-decus

    #discrimination #génétique #assurance #test_génétique #Canada #Dossier_médical

  • Les échographies faites par les obstétriciens non couvertes Le Devoir - Amélie Daoust-Boisvert - 7 janvier 2017

    Les échographies sont maintenant couvertes en cabinet privé, mais pas pour les femmes enceintes chez les obstétriciens. La couverture publique promulguée par Québec à compter du 29 décembre dernier exclut la majorité des examens obstétricaux.
 
    Seuls les examens réalisés par les radiologistes sont couverts. Comme les gynécologues-obstétriciens pratiquent la très grande majorité des échographies chez les femmes enceintes, ces dernières devront continuer à payer lorsqu’elles se rendent en cabinet privé pour cet examen.
     
    Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, se défend d’avoir omis de mentionner cette exception publiquement. « C’est faux » , dit son attachée de presse, Julie White, puisque les communiqués de presse diffusés au fil de l’évolution de ce dossier, en juillet et en décembre, indiquent bel et bien que ce sont les échographies « pratiquées par des radiologistes » qui sont couvertes.
     
    C’est aussi ce que stipule le règlement entré en vigueur le 29 décembre dernier.


    « Pour les échographies qui ne sont pas faites par des radiologistes, les patients ont toujours la possibilité de les faire faire gratuitement dans les établissements du réseau ou de payer pour les faire faire en cabinet » , indique Julie White.
     
    L’échographie est utilisée pour de nombreuses autres situations que la grossesse, notamment pour le diagnostic et le suivi de plusieurs cancers. Ce sont ces examens qui sont majoritairement faits par des radiologistes.
     
    Des patientes surprises
    Les patientes enceintes sont surprises lorsqu’elles apprennent qu’elles doivent toujours débourser pour les échographies. L’une d’entre elles ne s’attendait pas à devoir sortir son chéquier, plus tôt cette semaine, après un examen dans une clinique montréalaise. « À cause des propos tenus par le ministre ces dernières semaines, je m’attendais à ce que ce soit gratuit. J’avais pourtant lu tout ce qui s’était écrit sur le sujet ! » raconte Sara-Emmanuelle Duchesne. Enceinte de douze semaines, elle devait passer un test de dépistage important en raison des effets possibles d’un médicament qu’elle prenait alors qu’elle ignorait être enceinte. En raison d’une erreur administrative, elle n’a pas pu obtenir l’examen à l’hôpital où elle est suivie.
     
    Elle a appelé de nombreux hôpitaux pour constater que très rares sont ceux qui offrent l’échographie de premier trimestre. L’examen permet entre autres de détecter des anomalies foetales et de mesurer la clarté nucale. Cette dernière est l’un des indicateurs utilisés dans le diagnostic de la trisomie 21.
    À cause des propos tenus par le ministre ces dernières semaines, je m’attendais à ce que ce soit gratuit. J’avais pourtant lu tout ce qui s’était écrit sur le sujet !

    Sara-Emmanuelle Duchesne, enceinte de douze semaines.
    Mme Duchesne déplore avoir dû finalement débourser 150 $ alors que les autres examens échographiques sont maintenant couverts. « Je considère que c’est une injustice. Les femmes enceintes et les couples ont déjà beaucoup de dépenses à prévoir. La décision du ministre de couvrir l’échographie est positive, mais on apprend aujourd’hui qu’il y a des exclus. »
    . . . . . . . .

    La suite :
    http://www.ledevoir.com/societe/sante/488638/echographies-au-prive-les-femmes-enceintes-n-ont-pas-droit-au-remboursemen
    #Canada #Quebec #Santé #Femmes #grossesse #échographies #guerre_aux_femmes #Gaétan_Barrette

     

  • Moment détente. Canada : condamné pour avoir volé suspendu à 110 ballons d’hélium...
    https://www.crashdebug.fr/diversifion/12891-moment-detente-canada-condamne-pour-avoir-vole-suspendu-a-110-ballo

    Il est couillu quand même ! Lol ; )))))

    En juillet 2015, Daniel Boria a pris son envol à l’aide d’une simple chaise fixée à des ballons gonflés d’hélium.

    PROD DB

    Pour voler comme dans le film d’animation Là-Haut, un Canadien avait pris les airs à l’aide de 110 ballons d’hélium accrochés à sa chaise de jardin, en juillet 2015. Il a été condamné, jeudi, à payer 5000 dollars canadiens pour conduite dangereuse d’un aéronef.

    S’il avait encore la tête dans les nuages, Daniel Boria est vite redescendu sur terre. Jeudi, ce Canadien a été condamné à payer une amende de 5000 dollars canadiens, soit 3550 euros, pour avoir survolé la ville de Calgary, en juillet 2015, assis dans une chaise de jardin suspendue à 110 ballons gonflés à l’hélium.

    Agé de 27 ans, il a plaidé coupable (...)

    #En_vedette #Divers

  • La culture du viol est dévastatrice pour notre société et l’avenir de nos enfants | Jocelyne Robert
    http://quebec.huffingtonpost.ca/jocelyne-robert/culture-du-viol-avenir-de-nos-enfants_b_12613782.html

    Derrière la culture du silence se cache la culture du viol. Derrière les propos qui tentent de saloper les victimes, de les responsabiliser et de les décrédibiliser se cache la culture du viol. Derrière l’inertie de nos décideurs et de nos politiques pour contrer ce fléau se cache la culture du viol.

    Les pro culture du viol qui s’ignorent, ou qui font mine de s’ignorer, vont se jeter sur les Alice comme des chacals. Et le plus effroyable, c’est que ça risque de marcher. La culture du viol est nourrie par ceux qui ont peur de se réclamer ouvertement de cette culture qui les arrange en les rassurant sur leur suprématie. Mais attention, elle est aussi nourrie par tous ceux et celles qui se taisent, qui font semblant de ne pas voir, qui découragent les victimes de porter plainte, qui s’émeuvent davantage des pauvres agresseurs dont la vie et la réputation seront ternies...

    #culture_du_viol

  • #CETA #Canada La peur des gens qui viennent poser des questions dérangeantes, Même Marine Le Pen est venue au Québec ! Le Devoir, 13 octobre 2016, Boris Proulx - Avec La Presse canadienne

    Le refus de l’entrée au pays, plus tard révoqué, du député au Parlement européen et militant écologiste José Bové soulève la question du « profilage politique » aux frontières canadiennes. Les organisations qui ont invité M. Bové se demandent maintenant si ce curieux volte-face de l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) a à voir avec la visite à Montréal du premier ministre français, Manuel Valls, prévue jeudi.
     
    José Bové a finalement été accepté au pays mercredi. Le « revirement de situation » dans son dossier lui laisse désormais le droit de rester de ce côté-ci de l’Atlantique pour une durée de sept jours, moyennant des frais administratifs de 200 $. Comble de l’ironie, M. Bové a appris la nouvelle au moment de sa conférence de presse, dans laquelle il accusait le gouvernement de Justin Trudeau de vouloir le museler à cause de son opposition au traité de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne.
     
    Une année de refus
     
    Le député européen, qui est aussi éleveur de brebis et fromager, croit que des raisons politiques ont justifié son rejet du pays. « Nous sommes à quelques semaines d’une ratification, ou pas, de l’Accord [économique et commercial global (AECG) entre le Canada et l’Union européenne], et le Parlement européen est partie prenante puisqu’il doit le voter. Eh bien, voilà qu’un de ses membres […] n’a pas le droit de se rendre dans le pays avec lequel on doit normalement avoir un accord. J’ai envie de poser la question à M. Trudeau : “Quelle mouche vous a piqué ?” »
     
    Les responsables des organismes qui ont invité M. Bové au pays s’expliquent mal que l’eurodéputé soit traité de la sorte. Nathalie Guay, responsable des relations internationales à la Confédération des syndicats nationaux (CSN), fait un rapprochement avec le dossier du rejet de visas de délégués altermondialistes au moment du Forum social mondial (FSM), en août. La CSN a dénombré environ 500 participants qui n’ont pu participer au forum puisque butés à un rejet de leur visa par Ottawa . « Quand on voit ce qu’on demande aux gens qui viennent, on voit que le Canada a peur que les pauvres s’installent ici, et peur des gens qui viennent poser des questions dérangeantes. » À son avis, cela constitue du profilage politique.
     
    « Même Marine Le Pen est venue au Québec, mais on ne veut pas que des critiques de l’accord de libre-échange viennent au Canada » , s’insurge Sujata Dey, du Conseil des Canadiens. Pierre-Yves Serinet, du Réseau québécois sur l’intégration continentale (RQIC), croit que la notoriété de son invité a posé problème. « C’est quelqu’un de connu, une voix critique, qui vient alors que nous [les opposants à l’AECG] n’avons pas réussi à percer le débat public au Québec. »
     

    Refusé pour des actions militantes
    http://www.ledevoir.com/politique/canada/482027/jose-bove-pourra-rester-au-canada

  • Poète officiel : les libéraux divisés à Québec Le Devoir, 7 octobre 2016 | Alexandre Robillard
    http://www.ledevoir.com/politique/quebec/481801/poete-officiel-les-liberaux-divises-a-quebec

    Les libéraux sont apparus divisés jeudi face à l’éventuelle création d’un poste de poète officiel à l’Assemblée nationale.
     
    Au lendemain d’une prestation du premier ministre Philippe Couillard en Chambre, des représentants de l’opposition se sont montrés ouverts à cette proposition.
     
    À Ottawa, le Parlement a créé en 2001 un poste de poète officiel, dont le mandat est d’une durée maximale de deux ans.
     
    Son traitement annuel est de 20 000 $, auquel s’ajoutent des frais de déplacement d’un maximum de 13 000 $ et un budget pour ses frais de programmation, d’administration et de traduction, indique le site Internet du Parlement.
     
    En l’absence de M. Couillard en raison d’un déplacement, jeudi, la vice-première ministre Lise Thériault a manifesté peu d’intérêt pour que l’Assemblée nationale imite Ottawa.
     
    Mme Thériault a rappelé que M. Couillard a offert un au revoir en alexandrins, mercredi, au chef intérimaire péquiste Sylvain Gaudreault, dont c’était la dernière période des questions dans cette fonction.
     
    « Je pense que notre premier ministre a démontré clairement qu’il avait beaucoup de talent. Est-ce qu’on a besoin d’un poste ? Je ne crois pas nécessairement », a dit Mme Thériault.
     
    Son collègue ministre de la Culture, Luc Fortin, a pour sa part déclaré qu’il est favorable à la création d’une charge de poète à l’Assemblée nationale.
     
    « La poésie, c’est une bonne façon de [faire] passer des messages, le pouvoir des mots est infini, a-t-il dit. C’est une décision qui appartient au Bureau de l’Assemblée nationale, mais comme ministre de la Culture je ne peux pas être contre. »
     
    Le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, a envoyé un signal d’ouverture à cette proposition. « Moi, je suis ouvert à contribuer à la culture québécoise, donc on pourrait en discuter, a-t-il dit. […] Ce serait peut-être une meilleure job pour notre premier ministre que ce qu’il fait actuellement comme premier ministre. »
     
    M. Legault a affirmé qu’il lui arrivait de lire de la poésie, mais qu’il n’en écrit pas. « Je ne suis pas poète comme M. Couillard », a-t-il dit.

    #Québec #Poète

  • Apple corrige de graves failles de sécurité sur iOS grâce à un militant des droits de l’homme
    http://www.lemonde.fr/pixels/article/2016/08/26/apple-corrige-de-graves-failles-de-securite-sur-ios-grace-a-un-militant-des-

    Collaboration #Israël #EAU : voilà qui intéressera @gonzo

    Ahmed Mansoor, un activiste émirati défenseur des droits de l’homme, [...] militant de 46 ans a reçu le 10 août sur son iPhone plusieurs messages contenant des liens, promettant des informations sur des abus commis par le régime émirati. Intrigué, il décide de ne pas cliquer et de les transférer au Citizen Lab, une entité de l’université de Toronto (Ontario, Canada) spécialisée en cybersécurité.

    Le Citizen Lab a remonté la trace du programme espion jusqu’à NSO Group, une firme israélienne spécialisée dans les solutions d’écoute pour téléphone mobile à destination des Etats et fondée par un ancien membre des hackeurs d’élite de l’armée israélienne. Réaliser ce type de piratage de haut vol a un coût, et il est très élevé. Une faille « zero day » pour iOS s’est récemment monnayée pour 1 million de dollars (900 000 euros).

    L’identité et l’activité de la cible, le prix qu’il a fallu dépenser et le fournisseur du logiciel espion ne laissent guère place au doute, selon Citizen Labs : le commanditaire est très certainement le gouvernement émirati.

  • Le #Canada contribue aux Nations unies avec 600 #casques_bleus supplémentaires
    http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2016/08/27/le-canada-contribue-aux-nations-unis-avec-600-casques-bleus-supplementaires_

    En campagne pour un siège au Conseil de sécurité de l’ONU, le Canada a confirmé vendredi 26 août son retour sur la scène internationale en mettant 600 soldats à disposition des opérations de maintien de la paix des Nations unies. Ottawa va consacrer en outre 450 millions de dollars (310 millions d’euros) sur trois ans pour la prévention et la résolution des conflits.

    #domp #ONU #maintien_de_la_paix

  • 6632, le Nombre de la Bêtise
    http://www.zeroseconde.com/2016/08/6632-le-nombre-de-la-betise

    Il me semble que le numérique a des impacts jusqu’à des endroits insoupçonnés. Cette semaine, une « controverse » à propos de frais de photographes a nui à l’image, je choisis le mot, du gouvernement à Ottawa. Un contrat de 6632$ a été octroyé un photographe français pour immortaliser la présence de la délégation canadienne à la […]

    #Non_classé

  • Québec déclare la guerre à Greenpeace 26 mai 2016 | Patrice Bergeron Le Devoir
    Le ministre des Forêts accuse l’organisme de faire de la désinformation

    Le gouvernement Couillard déclare la guerre à Greenpeace, qu’il accuse de « désinformation » en faveur des concurrents du Québec, alors que l’organisme de défense de l’environnement dénonce l’exploitation de la forêt des montagnes Blanches, un territoire situé près du lac Mistassini, dans le nord du Saguenay–Lac-Saint-Jean.
     
    Le ministre des Forêts, Laurent Lessard, a indiqué qu’il existe un plan du gouvernement pour lutter « contre la désinformation » répandue par les groupes environnementalistes, quels qu’ils soient. Il entend leur barrer la route car il les soupçonne entre autres de travailler ainsi en faveur des rivaux du Québec dans les marchés internationaux. « Ce matin [mercredi], ils [les gens de Greenpeace] me motivent encore plus, a-t-il lancé. Je vais lutter de toutes mes forces contre la désinformation. Cela ne peut pas nous aider. Quand quelqu’un fait une dénonciation, des reportages truffés d’erreurs, sincèrement, il y a quelqu’un qui veut avantager un autre État forestier que le Québec. […] Mais ils vont me trouver partout où ce genre d’information ne représentera pas la réalité. »
     
    Un rapport aux acheteurs
     
    Greenpeace a envoyé un rapport à une centaine de grands acheteurs de bois et de papier issus de la forêt boréale canadienne dans lequel il déplore la disparition d’un million d’hectares de forêt vierge.
     
    Dans un communiqué transmis mercredi, l’organisation estime que près de la moitié des paysages forestiers intacts des montagnes Blanches ont été dégradés par les coupes et les routes forestières. Or, il s’agit d’un des derniers habitats du caribou forestier.
     
    Cette détérioration est en grande partie à l’origine de la perte par la société Produits forestiers Résolu des certificats environnementaux du Forest Stewardship Council (FSC), affirme Greenpeace, qui soutient que le gouvernement semble depuis vouloir accélérer l’exploitation des secteurs vierges dans cette forêt.
     
    Le ministre des Forêts, Laurent Lessard, a fait une sortie virulente mercredi matin contre l’organisation de défense de l’environnement. Il a rappelé qu’il était allé plaider personnellement auprès du FSC en faveur du travail exemplaire de son gouvernement. « J’étais incapable de trouver dans le monde un autre État qui en avait fait autant que le Québec, et à ce jour, personne ne me contredit là-dessus », a-t-il dit avant d’entrer à la séance du caucus libéral. Le gouvernement Couillard soutient qu’il protège déjà 90 % des forêts intactes au Québec : 80 % de ces forêts sont situées au nord de la limite nordique et 10 % au sud, dans des zones protégées. Laurent Lessard a également rappelé qu’une démarche d’intervention sur le caribou forestier était en cours avec le ministère de l’Environnement dans un secteur des montagnes Blanches.
     
    En mai, Québec a mis aux enchères plus de 3000 hectares de forêts dans le secteur des montagnes Blanches, encourageant l’industrie à exploiter ces zones vierges, soutient Greenpeace dans son communiqué. Depuis l’établissement du Bureau de mise en marché des bois en 2013, plus de 16 000 hectares des montagnes Blanches ont été mis aux enchères, peut-on lire. Les plus bas soumissionnaires ont été Arbec et Produits forestiers Résolu, qui ont déboursé aussi peu que 0,35 $ par arbre dans certains secteurs.
    Source ; http://www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/471755/le-ministre-laurent-lessard-declare-la-guerre-a-greenpeace
    #arbre #parc_national #protection_de_la_nature #Etats-Unis #environnement #Quebec #Canada #Greenpeace #Laurent_Lessard #bois

  • Incendies de Fort McMurray : une panne sèche pour le Canada - Trends.levif.be : l’actualité économique en temps réel. - Trends-Tendances.be
    http://trends.levif.be/economie/incendies-de-fort-mcmurray-une-panne-seche-pour-le-canada/article-normal-498625.html

    Une crise qui s’installe

    Mais le destin de cette ville hors du commun n’a pas dû attendre le terrible incendie qui l’a ravagée pour vaciller. Ces deux dernières années, la chute des cours du pétrole avait déjà largement entamé l’enthousiasme de la ruée vers l’or du grand Nord canadien. Rien que l’année dernière, l’Alberta a perdu 19 600 emplois, rapporte le quotidien canadien La Presse.

    Selon Libération, les investissements prévus par l’industrie pétrolière étaient déjà en net recul, passant de 55 milliards d’euros en 2014 à 21 milliards pour 2016. La province de l’Alberta, qui était encore récemment le fleuron du Canada, patauge dans une récession qui risque de s’aggraver en vue des récents évènements.

    Le Premier Ministre canadien Justin Trudeau s’est engagé à se mettre au chevet de Fort McMurray. « La ville ayant tant apporté à l’économie canadienne au fil des ans a besoin de notre aide et de notre soutien », a-t-il déclaré.

    Mais les moins optimistes craignent un possible manque d’enthousiasme en vue de la conjoncture actuelle. C’est le cas d’Allan Dwyer, assistant professeur de finances à la Mount Royal University de Calgary. Interrogé par le journal Maclean’s, il affirme « qu’il y a quelques années, quand le brut s’échangeait aux alentours de 110 dollars le baril, tout le monde aurait été sur le pont pour reconstruire et remettre les gens au travail. Aujourd’hui, la réponse pourrait être différente. »

    #FortMcMoney

  • Au Canada, une société veut capturer le CO2 pour en faire du combustible

    http://www.lemonde.fr/climat/article/2016/04/27/au-canada-une-societe-veut-capturer-le-co2-pour-en-faire-du-combustible_4909

    L’air semble si pur sur la route côtière, sinueuse, qui mène de North-Vancouver à Whistler, en Colombie-Britannique. A mi-chemin, le village de Squamish est niché au fond d’une large baie, encadrée de sommets enneigés. Passé le yacht-club, un chemin se faufile entre le terrain d’une compagnie forestière et le terminal portuaire. Carbon Engineering a posé ses pénates juste avant la plage : le hangar et les quelques installations extérieures de son unité pilote réussissent déjà, après moins d’un an, à retirer de l’air ambiant 1 tonne de CO2 par jour, l’équivalent d’un vol Paris-New York aller-retour pour un passager.

    Plus de 90 millions de tonnes de CO2 sont émises chaque jour dans le monde. La petite société de Calgary (Alberta), dont le projet a été financé – entre autres – par Bill Gates, figure parmi les onze finalistes du prix Virgin Earth, récompensant les meilleures solutions d’élimination des gaz à effet de serre. Elle a de grandes ambitions : « aspirer » directement de l’atmosphère, d’ici à 2020, 1 million de tonnes de CO2 par an et le recycler pour produire 400 millions de litres de carburant synthétique, principalement pour le transport lourd (avions, camions, camionnettes…) avec de bons revenus à la clé, incluant la vente de crédits carbone.

    « La machine du progrès est en marche »

    Dans l’éventail des mesures de lutte contre les changements climatiques, celle-ci aurait l’avantage d’être facile à mettre en place, n’importe où, à grande échelle et à coûts raisonnables, affirme Geoffrey Holmes. Le directeur du développement de Carbon Engineering fait le constat qu’il sera « encore pour longtemps difficile de contrôler à la source les émissions de gaz à effet de serre qui ne proviennent pas de grandes industries polluantes mais du transport, de l’agriculture... » Autant, ajoute-il, capter ce carbone dans l’air, mais sans l’emprisonner sous terre, comme le font les unités de captage de carbone existantes.

    De nombreux scientifiques sont aussi convaincus que le retrait massif de CO2 dans l’atmosphère sera nécessaire. Ce que fait Carbon Engineering est « un premier pas démontrant que la machine du progrès est en marche », estime Klaus Lackner, directeur du Center for Negative Carbon Emissions de l’université d’Arizona. Et Alan Robock, professeur en climatologie à l’université Rutgers du New Jersey, voit d’un bon œil le projet canadien : « C’est l’une des premières tentatives pour capter le carbone dans l’air et l’utiliser pour faire un nouveau produit plutôt que l’enfouir. J’espère que de tels projets se développeront à grande échelle », déclare-t-il, tout en craignant que les coûts actuels, élevés, refrènent les ardeurs. Expert de l’atmosphère à la Carnegie Institution for Science de Stanford, Ken Caldeira s’interroge aussi sur la « viabilité commerciale du projet, expérimental pour l’instant ».

    Carbon Engineering a, en tout cas, déjà commencé à recycler le CO2 capté pour produire un carburant synthétique. Elle n’a pour l’heure que deux concurrents (le californien Global Thermostat et le suisse Climeworks) mais affirme « avoir une meilleure technologie ».

    Dans la cour de l’unité-pilote, qui a coûté 7 millions d’euros, trône la pièce majeure du système. Le contacteur est une boîte de 4 mètres de côté, dont 2 mètres d’entrées d’air, avec un gros ventilateur au-dessus. « Son design est celui d’une tour de refroidissement », souligne l’ingénieur chimiste Kevin Nold. Ici s’arrête la comparaison : au lieu d’eau chaude, le système utilise une solution d’hydroxyde de sodium ou potassium qui absorbe les trois quarts du dioxyde de carbone aspiré. Son prototype a été développé par David Keith, professeur de physique à l’université de Calgary qui a créé l’entreprise. Aujourd’hui enseignant à Harvard, il a été sacré « héros de l’environnement » par le magazine Time pour ses travaux sur les changements climatiques.

    Objectif : capter 100 000 tonnes de CO2 par an

    Du contacteur, le gaz carbonique est transféré dans le hangar adjacent pour être soumis à différentes réactions chimiques. A l’état de solide, il forme des boulettes beiges, comme de gros grains de sable. Avec 1 tonne de CO2 capté, on obtient 2 tonnes de boulettes. L’idée est de
    valoriser le produit. « L’unité-pilote a démontré qu’on peut capter le carbone, puis en chauffant les boulettes à 900 degrés Celsius, obtenir par réaction avec de l’hydrogène un combustible synthétique », note M. Holmes.

    La société a déjà récolté 7 millions d’euros d’investissements privés et autant de subventions publiques. Fin 2016, elle prévoit de se doter de son unité de production de carburant synthétique. « Le plan est de sortir un baril par jour avant d’entamer la vraie phase commerciale, souligne M. Holmes. Dès 2018, nous aurons une usine de captage de carbone et de recyclage en carburant. » Objectif : capter 100 000 tonnes de CO2 par an et produire 40 millions de litres de carburant pouvant alimenter en essence 25 000 véhicules par an. Puis multiplier par dix les volumes captés et le carburant produit.

    Sa mise en marché rapporterait 28 millions d’euros par an, à 1 dollar le litre de carburant. Sans compter les revenus tirés de la vente de crédits carbone. A 84 euros la tonne, 100 000 tonnes de CO2 retirées de
    l’atmosphère donneraient droit à 8,4 millions d’euros. « A terme, on pourra capturer dix fois plus de CO2 avec une seule unité, estime M. Holmes. Imaginez si l’on commence à en installer partout sur
    la planète ! »

  • Science en accès libre : les pirates du savoir

    http://www.lemonde.fr/sciences/article/2016/03/31/science-en-acces-libre-les-pirates-du-savoir_4892784_1650684.html

    Officiellement, Alexandra Elbakyan, 27 ans, réside à Almaty, sa ville natale dans le Kazakhstan. En réalité, elle vit sans doute quelque part en Russie. Sa vie et ses déplacements sont désormais secrets : en octobre 2015, un tribunal fédéral de New York l’a déclarée coupable de piratage d’articles scientifiques appartenant à l’éditeur anglo-néerlandais Elsevier.

    Informaticienne spécialisée dans les projets futuristes de liaison directe cerveau-ordinateur, Alexandra Elbakyan est aussi, depuis 2011, la créatrice et l’animatrice du site Sci-Hub, qui propose le téléchargement libre et gratuit de tous les articles scientifiques disponibles sur Internet.

    Or, ils proviennent en grande partie des sites des grands éditeurs scientifiques internationaux comme Elsevier, l’allemand Springer ou l’américain Wiley, qui en détiennent les droits de distribution exclusifs et qui les vendent très cher – un particulier paie en moyenne 32 dollars (28,50 euros) par article, et les grandes bibliothèques doivent souscrire une multitude d’abonnements, coûtant des millions de dollars par an.

    La jeune Kazakhe reconnaît que depuis sa condamnation, sa situation n’est pas idéale. « Là où je suis, je ne me sens pas menacée, mais je dois faire attention », confie-t-elle au Monde. Elle ne voyage plus aux Etats-Unis, ni dans aucun pays ayant un traité d’extradition avec Washington. Un changement majeur pour cette étudiante brillante, fréquemment invitée en Europe et en Amérique pour des stages et des conférences.

    Le partage, une pratique courante

    Au cours de l’été 2015, elle a téléphoné et écrit au juge new-yorkais pour revendiquer son action :

    « Quand j’étais étudiante au Kazakhstan, je n’avais accès à aucun des articles dont j’avais besoin pour mes recherches. 32 dollars, c’est complètement fou quand on doit lire des dizaines ou des centaines d’articles pour sa recherche. »

    Elle explique que, grâce à Internet, le partage gratuit d’articles est une pratique courante dans les communautés scientifiques du monde entier. Elle a largement usé de ce système artisanal pendant ses études, puis elle en a fait profiter les autres : « Les gens ont toujours été reconnaissants. Sci- Hub ne fait qu’automatiser ce processus, et est immédiatement devenu populaire. »

    Et pour cause... Les grands éditeurs ne versent pas un centime aux auteurs ni à leurs pairs qui se chargent de la lecture et de la correction. Si un auteur souhaite que son article soit distribué gratuitement pour avoir plus de lecteurs, c’est lui qui doit payer l’éditeur, souvent plus de 2 000 dollars – un arrangement qu’Alexandra Elbakyan qualifie de « racket ».

    Le juge new-yorkais ne se laisse pas convaincre. Il fait saisir et désactiver l’adresse Sci-hub.org (le domaine « .org » est géré par Public Interest Registry, une association américaine). Il ordonne à la jeune femme de cesser toute activité sur le site. Il condamne aussi LibGen (Library Genesis), un site russe de livres piratés qui collabore avec Sci-Hub et dont les administrateurs sont restés anonymes. Selon l’avocat américain d’Elsevier, le jugement d’octobre n’est qu’une première étape. L’éditeur demande des dommages et intérêts gigantesques.

    Une offre de qualité professionnelle

    Nullement intimidée, l’informaticienne contre-attaque. Dès le mois de décembre 2015, elle rouvre son site dans le nom de domaine « .io », sous juridiction britannique, avec une adresse IP correspondant à un hébergeur de Saint-Pétersbourg (Russie). Le nouveau site est aussi accessible via le réseau sécurisé TOR, qui permet de naviguer sur Internet en restant anonyme et intraçable.En quelques semaines, Sci-Hub retrouve des millions de visiteurs par mois, venant en priorité de Chine, d’Inde, d’Iran, de Russie, mais aussi des Etats-Unis...

    Au fil du temps, Alexandra Elbakyan a réussi à construire une offre de qualité professionnelle. Dans sa version 2016, Sci-Hub propose un moteur de recherche capable de retrouver n’importe quel article scientifique grâce à sa référence standard, ou à un mot-clé.
    Si l’article est encore inconnu, le système va le chercher subrepticement sur le site de l’éditeur, en se faisant passer pour un abonné légitime. Puis il en envoie une copie au demandeur, et une autre au site LibGen, qui la stocke sur ses serveurs clandestins.
    Ainsi, explique-t-elle, « l’article sera toujours présent sur Internet, même s’il arrive quelque chose à Sci-Hub ». Lorsqu’un autre utilisateur demandera le même article, Sci-Hub ira simplement le chercher chez LibGen. En mars 2016, la « bibliothèque libre » de LibGen compte 48 millions d’articles ; quatre fois plus qu’Elsevier...

    « Plus ambitieux » que Google Books

    La pirate kazakhe affirme qu’elle a une vie en dehors de Sci-Hub – elle travaille comme programmeuse Web et a repris des études en histoire et philosophie des sciences.Cela dit, elle reconnaît que la gestion de son site est très prenante : « J’ai beaucoup de sympathisants, mais ils ne sont pas bien organisés. Ils m’envoient des dons, mais pour le reste, leur engagement n’est pas sérieux. (...) Au total, j’effectue probablement plus de travail que les éditeurs. »

    Malgré sa solitude, elle s’est fixé un objectif qu’elle décrit sans fausse modestie : « Collecter la totalité de la littérature scientifique et éducative, et la rendre accessible au monde entier. Comme Google Books, peut-être encore plus ambitieux. »

    Une mission moins utopique qu’il n’y paraît. Car l’aventure d’Alexandra Elbakyan s’inscrit dans un vaste mouvement au sein de la communauté scientifique : l’« Open Access », qui prône l’accès libre et gratuit à l’ensemble de la littérature scientifique, et commence à s’imposer dans certaines disciplines. Hors de Sci-Hub, de nombreux chercheurs de tous les pays s’échangent déjà gratuitement leurs articles sans en référer à quiconque, par e-mail, Facebook, Twitter ou Reddit...

    D’autres ont fait de Sci-Hub le sujet de leurs travaux de recherche, contribuant à sa notoriété. En France, Guillaume Cabanac, maître de conférences en informatique à l’université de Toulouse, a publié en 2015 « la première étude quantitative des catalogues des plateformes LibGen et Sci-Hub ».

    Catalyseur pour l’« Open Access »

    Au Canada, le bibliothécaire Ryan Regier a organisé, en février à Toronto, une conférence sur le « piratage savant » : « J’ai commencé à m’y intéresser quand j’ai constaté que dans mon université, des chercheurs et des étudiants travaillaient sur des articles qu’ils ne s’étaient pas procurés à la bibliothèque. »

    S’il ne souhaite pas se solidariser ouvertement avec Alexandra Elbakyan, il espère que Sci-Hub servira de catalyseur pour faire progresser le mouvement Open Access. Selon lui, « Sci-Hub a déjà changé la donne, en devenant la plus grande bibliothèque scientifique du monde ». Et le système de recherche et de livraison des articles inventé par Alexandra Elbakyan est « lus simple, plus efficace et plus exhaustif que ceux des grandes bibliothèques, engoncées dans leurs traditions bureaucratiques ».

    Techniquement, le fonctionnement du site est étroitement lié aux bibliothèques universitaires. « Les requêtes sont re-routées via des réseaux universitaires. Le site de l’éditeur voit qu’elles arrivent d’une université, et non pas d’un utilisateur de Sci-Hub », explique l’informaticienne sans donner de détails.

    On peut imaginer plusieurs scénarios pour ce contournement-détournement. Des hackers placeraient un virus sur le serveur universitaire, qui laisserait alors entrer des requêtes non autorisées. Autre possibilité : quand un chercheur se connecte au réseau de son université depuis l’extérieur, son identifiant et son mot de passe pourraient être interceptés puis réutilisés à son insu.

    Complicité de bibliothécaires sympathisants

    Selon des enquêtes commanditées par les éditeurs, Sci-Hub s’approvisionnerait en mots de passe sur des sites clandestins qui vendent au marché noir des fichiers de données personnelles obtenues frauduleusement, par exemple avec des e-mails piégés ou de faux sites Web imitant la page d’accueil d’une bibliothèque.

    Il y a enfin une troisième théorie : Sci-Hub bénéficierait de la complicité de bibliothécaires sympathisants, qui l’aideraient à rerouter secrètement les connexions illicites à travers leurs réseaux. Si elle existe, cette pratique est à haut risque, car les éditeurs surveillent étroitement leur trafic, et signalent les anomalies aux universités concernées. Ils peuvent aussi bloquer temporairement un utilisateur qui télécharge trop d’articles.

    Au-delà du monde de la recherche, Sci-Hub est soutenu par des associations de défense des libertés sur Internet et des collectifs de la gauche alternative. Après le verdict du tribunal de New York, un groupe informel baptisé Custodians a ainsi publié une lettre ouverte en seize langues appelant à la mobilisation en faveur d’Alexandra Elbakyan.
    L’un de ses initiateurs, Marcell Mars, informaticien et artiste numérique basé à Zagreb, en Croatie, explique l’importance de Sci-Hub dans son entourage : « C’est devenu un outil indispensable pour les institutions de recherche situées à la périphérie du monde capitaliste géographiquement ou socialement. Ici, les profs de fac s’en servent sans arrêt, certains donnent directement les liens Sci- Hub à leurs étudiants ».

    Des partisans dans l’establishment

    Il se dit surpris de l’impact de sa lettre ouverte : « Des gens travaillant dans des universités prestigieuses nous demandent ce qu’ils peuvent faire pour Sci-Hub. Je leur réponds qu’ils doivent l’utiliser le plus possible, même s’ils n’en ont pas vraiment besoin. Et surtout, je leur dis de le faire au grand jour, sans se cacher. »

    Sci-Hub a même des partisans au cœur de l’establishment scientifique occidental. Ulrich Dirnagl, professeur de médecine et chef du service de neurologie de l’hôpital universitaire de la Charité de Berlin, le dit sans détour : « Je ne sais pas quoi penser de cette femme en Russie, mais elle a réalisé un miracle. Pendant des années, je recevais des mails de chercheurs vivant à Cuba ou en Roumanie, qui me demandaient de leur envoyer nos articles gratuitement. C’est illégal, mais je le faisais volontiers. Or, depuis quelque temps, ils ont cessé de me solliciter. Je me demandais pourquoi, mais quand j’ai découvert Sci-Hub, j’ai compris : ils se servent directement ! »

    Début mars, le professeur Dirnagl a annoncé aux membres de son service que désormais, ils devraient publier leurs travaux en Open Access. « Je leur ai aussi parlé de Sci-Hub, révèle-t-il. La plupart ne connaissaient pas, je leur ai dit de le tester. Si les chercheurs des pays riches commencent à l’utiliser, le système actuel va s’écrouler. »
    En tant que responsable des publications de l’hôpital berlinois, le neurologue va bientôt rencontrer les dirigeants d’Elsevier, pour « leur parler de Sci-Hub, et leur demander s’ils vont changer de stratégie ». Si leurs réponses sont intéressantes, il les publiera sur Internet, en vue de faire connaître le site d’Alexandra Elbakyan à un nouveau public.

  • Carl Elliot, lanceur d’alerte sur les essais cliniques

    http://www.lemonde.fr/medecine/article/2016/02/09/carl-elliot-lanceur-d-alerte-sur-les-essais-cliniques_4861640_1650718.html

    Pendant plus de sept ans, le bioéthicien Carl Elliot a lancé l’alerte. Sept années durant lesquelles il a épluché les rapports des précédentes enquêtes, cherché des réponses auprès de la direction de l’université du Minnesota au sein de laquelle il travaille, raconté l’histoire dans la presse, alerté la communauté médicale. Sept années d’un combat qui, tout en lui donnant raison, l’a aussi laminé. « Avoir été réprimandé par le doyen, ce n’est pas si grave. Le plus dur, c’est quand certains collègues que vous pensiez être des amis commencent à vous attaquer par-derrière », racontait-il récemment, face à une douzaine de bioéthiciens rassemblés à la Fondation Brocher à Genève, sur le thème des lanceurs d’alerte. Ses yeux, après ces propos, s’embuent de larmes.

    Barbe grisonnante, visage fatigué, Carl Elliott ne lâche pourtant pas le morceau. Et sans son opiniâtreté, aucune enquête indépendante n’aurait été menée sur les conditions dans lesquelles sont menés les essais cliniques au sein du département de psychiatrie de l’université du Minnesota. Et rien n’aurait transparu. Ni l’ampleur des conflits d’intérêts, ni les négligences dans la supervision des essais cliniques, ni le climat de peur. « Carl a un sens très fort de l’équité et de la loyauté, et il a senti que quelque chose n’allait pas dans cette histoire », commente le bioéthicien Leigh Turner, de l’université du Minnesota. Ami et collègue de Carl Elliott, il a contribué à lancer l’alerte, et se trouve comme lui, contraint à travailler à l’extérieur du département de bioéthique de l’université de Minnesota, pour en fuir l’hostilité. « Carl et Leigh sentaient vraiment qu’il y avait un problème et qu’ils mettraient en péril leur intégrité s’ils ne réagissaient pas », commente Trudo Lemmens, un bioéthicien de l’université de Toronto qui est à l’origine d’une pétition signée en 2010 par 175 spécialistes en médecine et en sciences sociales. « Carl a vraiment une excellente réputation professionnelle, même si maintenant, certains le trouvent trop zélé », précise t-il.

    Tout commence en 2008 par la lecture d’un article publié dans la presse locale relatant le suicide en 2004 de Dan Markingson, un patient schizophrène de 26 ans, au cours d’un essai clinique mené au département de psychiatrie de l’université. L’article fait peser des soupçons sur les conditions dans lesquelles Dan Markingson avait accepté de participer à cet essai. Stephen Olson, le psychiatre qui l’examina lors de son admission, à l’automne 2003, diagnostiqua un premier épisode de schizophrénie et le jugea inapte à exercer son libre-arbitre. Ce qui ne l’empêcha pas d’obtenir son consentement pour participer à l’essai clinique CAFE, financé par le laboratoire AstraZenecca. Il s’agissait de comparer l’efficacité de trois antipsychotiques, dont le Seroquel d’AstraZenecca, qui selon l’article, versait 15 000 dollars (près de 14 000 euros) par patient recruté au département de psychiatrie de l’université du Minnesota.
    Rapidement, l’état de Dan Markingson se dégrada, sans que le docteur Olson ne s’en inquiète. Jusqu’à ce jour de mai 2004 où Dan Markingson fut retrouvé mort, après s’être tranché la gorge.

    Un universitaire sensibilisé aux problèmes éthiques

    Au moment où il prend connaissance de cette histoire, Carl Elliott est rompu aux questions éthiques qu’elle soulève. Né en 1961, il grandit dans une petite ville de Caroline du Sud aux Etats-Unis, durant la période de l’abolition des lois de ségrégation raciale. « A l’école, je jouais au basket avec mes amis noirs, et j’ai compris que ces lois étaient une injustice institutionnalisée. Dans mon entourage proche, j’ai connu beaucoup de gens respectables, qui restaient pourtant aveugles aux questions de race », raconte-t-il. Fils d’un médecin, il emboîte les pas de son père. Mais une fois son diplôme obtenu, il abandonne la médecine pour une thèse de philosophie, qu’il obtient à la fin des années 1980 à l’université de Glasgow, en Ecosse. Son sujet ? La responsabilité des patients psychiatriques dans les crimes qu’ils commettent. Il enchaîne ensuite plusieurs post-doctorats, dans différentes universités aux Etats-Unis, en Nouvelle-Zélande et en Afrique du Sud, avant d’obtenir un poste de bioéthicien à l’université McGill à Montréal, puis à l’université du Minnesota, en 1997.

    Au cours de sa carrière, apparaissent des thèmes récurrents, dont l’analyse des stratégies utilisées par l’industrie pharmaceutique pour développer le marché de ses médicaments, ou la recherche médicale impliquant les patients vulnérables, tels que les prisonniers ou les patients psychiatriques. Il est aussi l’auteur de livres remarqués et d’articles dans de grands titres de la presse américaine dont The New Yorker, The New York Times, The Atlantic et MotherJones, un journal d’investigation de gauche. Intellectuel engagé, il y pointe sans détours les enjeux éthiques et philosophiques des mutations contemporaines. Dans l’article « The Drug Pushers » (« Les trafiquants de médicaments » ou « Les dealers », The Atlantic, 2006), il mêle ainsi souvenirs personnels et enquête pour analyser l’évolution de la relation entre médecins et visiteurs médicaux, et lever le voile sur les stratégies commerciales des industries pharmaceutiques.

    Un voile qu’il s’efforcera de lever aussi, pour comprendre ce qui est arrivé à Dan Markingson. A une nuance près. Il s’agit, cette fois, d’enquêter sur sa propre université. Et rapidement, il acquiert la conviction qu’elle est en cause. Dans un article publié en 2010 dans MotherJones, il livre une analyse implacable des enjeux de l’essai clinique CAFE, en le replaçant dans le contexte des stratégies développées par les industriels, pour augmenter les prescriptions des antipsychotiques atypiques, dont font partie les trois médicaments testés. Dès lors, la notoriété de l’affaire augmente, et les efforts de Carl Elliott finissent par payer. En décembre 2013, une nouvelle enquête indépendante est ordonnée.

    Publié en février 2015 et fondé sur l’analyse de 20 essais cliniques en cours à l’université du Minnesota, son rapport révèle des négligences systématiques dans la protection des sujets vulnérables et le cumul des rôles, entre médecin traitant et investigateur de l’essai clinique. Des thématiques s’inscrivant une fois de plus dans un contexte bien plus large que celui de l’université de Minnesota. « Cette histoire ouvre toute la complexité du soin, note ainsi le psychiatre Bruno Falissard, directeur du Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations de la Maison de Solenn, à Paris. Aujourd’hui, on a l’impression que soigner, c’est technologique. Mais soigner le sujet pensant qu’est le patient, ce n’est pas seulement soigner ses organes. C’est plus complexe que cela, et lorsque vous mettez là-dedans de l’argent plus des firmes pharmaceutiques, c’est un bazar intégral. »

    A l’université du Minnesota, les qualités qui avaient valu à Carl Elliott son recrutement lui valent désormais de la défiance. « Sans savoir ce qu’il vous a dit et quels documents il a partagés, il m’est difficile d’ajouter des commentaires », répond à son sujet par email Brian Lucas, directeur de la communication. Fidèle à lui-même, Carl Elliott, lui, tire les conclusions qui s’imposent. « Je n’étais pas surpris d’apprendre que l’industrie manipule les essais cliniques. Mais j’ai longtemps été un partisan de l’université, car je pensais que c’était plus sain. Cela a été un choc pour moi de découvrir à quel point l’argent avait de influence », conclut-il.

  • LES LARMES DE CROCODILE - 30 janvier 2016 Manon Cornellier
    « citation »

    Mardi dernier, le Tribunal canadien des droits de la personne a rendu un jugement impitoyable. Depuis des années, Ottawa fait preuve de discrimination à l’endroit des enfants autochtones en sous-finançant cruellement les services d’aide à l’enfance dans les réserves.
     
    Cette cause qui a démarré en 2007 a pris près de neuf ans pour aboutir parce que le gouvernement fédéral, lire ici conservateur, a usé de toutes les astuces procédurales possibles pour tenter de la faire dérailler. Il a dépensé plus de 5,3 millions de dollars en frais juridiques, dont une bonne partie pour faire de l’obstruction.
    Mardi dernier, le Tribunal canadien des droits de la personne a rendu un jugement impitoyable. Depuis des années, Ottawa fait preuve de discrimination à l’endroit des enfants autochtones en sous-finançant cruellement les services d’aide à l’enfance dans les réserves.
     
    Cette cause qui a démarré en 2007 a pris près de neuf ans pour aboutir parce que le gouvernement fédéral, lire ici conservateur, a usé de toutes les astuces procédurales possibles pour tenter de la faire dérailler. Il a dépensé plus de 5,3 millions de dollars en frais juridiques, dont une bonne partie pour faire de l’obstruction.

    La réaction des conservateurs ? Celle attendue de tout parti quant à l’exposition d’une injustice aussi criante. « Nous pensons que les enfants des Premières Nations devraient avoir les mêmes droits, accès aux services et possibilités que tous les autres enfants canadiens » , a fait savoir par voie de communiqué la députée conservatrice Cathy McLeod. Elle n’a toutefois soufflé mot des tactiques de son gouvernement ni exprimé de regrets.
     
    Depuis l’élection du 19 octobre, l’ancienne équipe de Stephen Harper se retrouve forcée de réagir aux décisions des libéraux, et parfois des tribunaux qui taillent en pièces le legs conservateur. Rétablissement du recensement long, mise sur pied d’une enquête publique sur les femmes autochtones assassinées ou disparues, fin du musellement des scientifiques fédéraux, abandon de procédures d’appel dans des dossiers d’immigration et j’en passe.
     
    Sans que cela les gêne, les conservateurs virent capot, gardent le silence ou font comme si leurs décisions n’avaient pas eu de conséquences. Parfois, ils nient les faits ou promettent sans complexe d’utiliser leur majorité au Sénat pour bloquer des mesures gouvernementales.
     
    Un seul, l’ancien ministre Tony Clement, a reconnu avoir commis une erreur, celle d’abandonner le recensement long. Sinon, on se dit soudainement favorable à l’enquête publique sur les femmes autochtones ou disparues ou on affirme sans sourciller que le gouvernement Harper a laissé un surplus aux libéraux.
     
    Cela ne peut suffire à tourner la page, car ces décisions ont des conséquences. L’absence de recensement long en 2011 a privé pour toujours le Canada de données précieuses. On ne pourra jamais combler ce vide de cinq ans et ce sont les institutions publiques, les provinces, les municipalités qui se retrouvent actuellement dépourvues d’outils essentiels pour la planification de leurs programmes et politiques.
     
    Le refus obstiné du gouvernement conservateur de tenir une enquête publique sur les femmes autochtones tuées ou disparues a provoqué beaucoup de détresse parmi les familles des victimes. Il fallait voir les larmes et l’émotion des femmes, parents et amis qui ont assisté à l’annonce de l’enquête juste avant Noël. Cette souffrance-là, les conservateurs n’en ont rien dit lorsqu’ils ont donné leur appui. Comme si le passé pouvait s’effacer d’un coup de crayon.
     
    Parlons de la vente de véhicules blindés légers canadiens à l’Arabie saoudite. Il y a deux semaines, M. Clement a invoqué l’évolution de la situation au Moyen-Orient pour demander au gouvernement de rendre publique l’étude d’impact de ce contrat sur les droits de la personne dans ce pays. Les conservateurs refusaient pourtant de le faire, même après l’intervention militaire de l’Arabie saoudite au Yémen en mars 2015. Cette conversion conservatrice est bienvenue, mais il aurait mieux valu ne pas autoriser la transaction.
     
    Quant à l’état des finances publiques, les conservateurs, Mme Ambrose en tête, affirment avoir laissé un surplus que les libéraux ont gaspillé. Pourtant, le ministère des Finances a indiqué dans sa mise à jour économique et budgétaire de l’automne qu’avant même la prise en considération des promesses libérales, le déficit pour l’année en cours serait de 3 milliards et celui pour l’an prochain, de 3,9 milliards.
     
    Les conservateurs disent vouloir défendre la démocratie canadienne et syndicale, mais laissent entendre qu’ils pourraient s’en remettre à leur majorité au Sénat, des non-élus, pour contrecarrer la volonté de la Chambre. Ils veulent empêcher l’abrogation promise par les libéraux de deux lois visant les syndicats et forcer la tenue d’un référendum sur la réforme du mode de scrutin. Rappelons qu’en 1988, les libéraux ont ainsi forcé le gouvernement Mulroney à tenir une élection sur le libre-échange avec les États-Unis.
     
    Les conservateurs sont fidèles à leur credo et cohérents dans une foule d’autres dossiers : fiscalité, politique étrangère, commerce, économie et environnement. Leur expérience du pouvoir les sert aussi. Ils se sont interrogés dès le départ sur la capacité d’accueillir aussi rapidement autant de réfugiés syriens parrainés par le gouvernement. Ils ont vu juste, à voir les ratés survenus dans plusieurs villes.
     
    Mme Ambrose s’est démarquée de son prédécesseur Stephen Harper, chroniquement absent des Communes, et a donné des rôles clés à plusieurs femmes de son caucus. Mais qu’elle le veuille ou non, elle porte un héritage lourd à défendre qui parfois la réduit au silence ou la force à faire des pirouettes.

    source : http://www.ledevoir.com/politique/canada/461628/les-larmes-de-crocodile

    #enfants_autochtones #indigénes #peuples_autochtones #enfants #discrimination #génocide_culturel #violence_d'état #Canada #enfance #néo_libéraux #gros_sous #dividendes #conservateurs #stephen_harper #justice #ledevoir #premiéres_nations #genocide

    • (Juste petite remarque, quand on suit ton fil @bce_106_6 : sais-tu que tu peux entourer les textes qui viennent d’autre part de gros guillemets ? Soit avec le bouton « citation » au-dessus du champ, soit avec le raccourci Maj+Tab. Cela permet de générer un vrai bloc de citation, et donc cela permet aux lecteurices de différencier immédiatement ce qui vient vraiment de toi, de ce qui est une citation d’ailleurs. #seenthis_police :D)

    • Merci Rasta, je vais essayer de le faire.
      Tout ce qui est dans ces articles sont des citations.
      Seule la compilation est de moi.
      J’ai rajouté la mention « citation »
      Ce qui s’est passé au Canada, avec les autochtones est immonde et le rôle de la police montée canadienne a été trés important.
      Bon, la France n’a pas de leçon à donner pour ce qui est du traitement des autochtones, et par exemple les premiers à bombarder la Syrie par avion, ce furent les français.

  • Le Canada condamne l’Arabie saoudite, mais continuera de lui vendre des « Jeeps »
    Publication : 05/01/2016
    http://quebec.huffingtonpost.ca/2016/01/05/canada-arabie-saoudite-jeeps_n_8918436.html?ncid=tweetlnkcahpm

    OTTAWA – Le Canada n’a aucune intention d’annuler son lucratif contrat d’armes de guerre avec l’Arabie saoudite, et ce, même après avoir réprouvé son exécution de masse.

    Le Globe and Mail rapportait lundi que le gouvernement Trudeau ira de l’avant avec la vente de véhicules blindés légers. Ce contrat d’une valeur de 15 milliards de dollars garantit 3000 emplois sur 14 ans dans la région de London, en Ontario.

    « Une compagnie privée livre les biens en vertu d’un contrat signé avec le gouvernement de l’Arabie saoudite. Le gouvernement du Canada n’a pas l’intention d’annuler ce contrat », a fait savoir Adam Barratt, responsable des communications par intérim du ministre Stéphane Dion, au Globe.

    Cette réponse survient environ 24 heures après que le ministre Dion ait condamné la mise à mort de 47 personnes – dont le chef religieux chiite Nimr al-Nimr. Il a également appelé les autorités saoudiennes et les dirigeants locaux à désamorcer les tensions et promouvoir la réconciliation.

    Comme la France_de_Hollande n’avait que "déplorer"....

  • Chiens #drogues dans les écoles : le Comité P appelle les polices à la prudence
    http://www.rtbf.be/info/societe/detail_chiens-drogues-dans-les-ecoles-le-comite-p-appelle-les-polices-a-la-prud

    L’intervention de la #police (et de chiens policiers) dans les écoles pose, en effet, question.

    Quid des dispositifs de prévention et de la concertation avec les équipes éducatives ? N’est-ce pas injustement désavouer leur pertinence et leur efficacité ?

    N’est-ce pas poursuivre dans une logique obsolète, notoirement coûteuse et inefficace, qui consiste à (faire) croire que les approches répressives sont une réussite en terme de prévention des usages de drogues ou bénéfiques en terme de santé publique (ou encore d’éducation, puisqu’on parle tout de même d’enfants et d’adolescents en milieu scolaire) ?

    Sur le fond, une fois de plus, on ne peut que déplorer le manque de cohérence des politiques drogues en #belgique et un problème de répartition des moyens.

    Depuis des années, le secteur des addictions dénonce (...)

    #école

    • Un exemple au Canada - Le Devoir, 31 Décembre 2015 un article d’Hélène Buzzetti, Extrait

       L’histoire s’est déroulée à Gatineau en novembre dernier. Devant le juge Pierre Chevalier comparaît Mario Larouche, un homme de 46 ans surpris par la police en possession de 30 bébés plants de marijuana. M. Larouche avait l’intention de les cultiver pour sa consommation personnelle, lui qui souffre de douleurs chroniques à la suite d’un accident de voiture. La Couronne réclame trois mois de prison, la Défense suggère plutôt une amende de 250 $. Le juge rabroue l’une et l’autre.
       
      Le juge Chevalier y va d’une diatribe politique. « On est dans une société où on accuse les gens de possession et consommation de marijuana alors que plus que la moitié de la population en a déjà consommé. Ce sont des lois qui sont désuètes et ridicules. Quand on est en présence de lois où il faudrait que plus de la moitié de la population ait un dossier criminel au Canada… et probablement la plupart des procureurs de la Couronne et de la défense, et peut-être des juges, mais je ne me prononcerai pas là-dessus […] je pense qu’il est temps qu’on regarde de façon beaucoup plus clémente les choses qui se passent. »
       
      Le juge reproche aux politiciens « irresponsables » de ne pas avoir fait évoluer les lois « parce que c’était pour leur faire perdre des votes ». Il évoque Justin Trudeau « qui est responsable présentement et qui n’aura probablement pas peur d’aller dans cette direction-là » . Verdict : une amende de 1 $ pour Mario Larouche, plus la suramende compensatoire obligatoire de 30 % instaurée par les conservateurs, pour un mirobolant total de 1,30 $…
       
      Certes, le procureur de la Couronne a indiqué qu’il portera la cause en appel. Et selon le quotidien Le Droit , une plainte au Conseil de la magistrature aurait été déposée contre le juge Chevalier pour sa sortie. Mais au-delà de cette anecdote qui a fait couler beaucoup d’encre cet automne, c’est toute l’approche en matière de lutte contre la marijuana qui est remise en question. Connaissant les intentions législatives du gouvernement fédéral, est-il encore logique de poursuivre la lutte contre la marijuana ?
       
      En entrevue avec Le Devoir, le porte-parole du Service de police de la Ville de Montréal répond que la question n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît. « C’est très rare dans nos enquêtes qu’on va dire que ce sera juste du pot, qu’il n’y aura pas d’ecstasy, explique Ian Lafrenière. Chez nous, quand on fait une enquête de stupéfiants, on trouve de tout. Le premier ministre a pris position pour la marijuana, mais je ne pense pas qu’il veuille légaliser la coke et les autres choses. »
       
      N’empêche que les approches divergent selon la province ou le service de police. À l’autre bout du pays, le Service de police de Vancouver a adopté une approche diamétralement opposée. Dans cette ville, les « dispensaires » se sont multipliés à la vitesse de l’éclair. Selon la police, il y en aurait plus de 100 dans la ville. En théorie, ces dispensaires recrutent des membres à qui ils remettent des autorisations médicales pour mieux leur vendre de la marijuana « thérapeutique ».Dans les faits — et tous le reconnaissent —, ce pot est hautement récréatif… La Ville a choisi d’encadrer les dispensaires (en interdisant leur emplacement près des écoles ou la vente aux mineurs), et le service de police a décidé de n’intervenir que lorsque la sécurité publique est menacée.
       
      Encore récemment, la police de Vancouver a rejeté la plainte d’une femme qui demandait son intervention pour fermer les dispensaires. Dans sa réponse écrite datée du 1er septembre, le corps de police explique qu’il doit « prioriser l’utilisation des ressources dispendieuses afin d’atteindre les meilleurs résultats quant à la sécurité publique ».
       
      La police rappelle alors qu’une enquête menée en 2014 sur un des dispensaires ayant mené au dépôt de quatre accusations contre deux entités a nécessité 560 heures de travail, soit l’équivalent d’un policier à temps plein pendant trois mois. Facture totale : 34 000 $.
       
      « Considérant cette consommation considérable de ressources et d’autres facteurs, le chef de police [Adam] Palmer et son prédécesseur [Jim] Chu ont été ouverts et transparents dans l’énoncé de la politique de la police sur les dispensaires de marijuana, à savoir que ce n’est pas une activité de lutte contre la drogue de haute priorité. »
       http://www.ledevoir.com/politique/canada/459131/le-pot-encore-derriere-les-barreaux