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  • Les bannis du caddie - Le Temps
    https://www.letemps.ch/suisse/2017/05/19/bannis-caddie

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    Les bannis du caddie*

    En Suisse, ceux qui volent ou troublent l’ordre public peuvent être exclus des supermarchés durant des années. Et sévèrement punis s’ils tentent d’y pénétrer. Enquête sur une pratique qui a le vent en poupe

    Jérémy* se balade dans les rues de Genève. En ce 25 mars 2017, le ciel est grisâtre mais par chance, il ne pleut pas. Deux jours auparavant, ce Français domicilié à Bourg-en-Bresse a fêté ses 35 ans. Le jeune homme, qui touche l’aide sociale en France, étend son pas dans les rues basses et pousse la porte de la Coop City Fusterie, située rue du Commerce. Quelques minutes plus tard, Jérémy se fait arrêter puis mettre en détention aux « Violons » (cellules de commissariat) de l’Hôtel de police, boulevard Carl-Vogt.
    Une pratique discrète, mais répandue

    Ce jour-là, Jérémy n’a commis d’autre crime que d’entrer dans ce supermarché alors qu’il n’en avait pas le droit. Il sera condamné le lendemain à 300 francs d’amende, ainsi qu’à payer 250 francs de frais de procédure, selon l’ordonnance pénale émise par le Ministère public genevois le 26 mars dernier, et que Le Temps a pu consulter. En droit, le Français s’est simplement rendu coupable de « violation de domicile ».

    Notre enquête dévoile une pratique aussi discrète que répandue : l’interdiction de supermarchés visant une population de petits voleurs récidivistes, de sans papiers, de marginaux et de personnes psychologiquement fragiles. Des damnés de la terre devenus bannis du caddie – parce que les supermarchés, avant d’être des lieux publics, sont des endroits privés dont on peut être exclu presque sur un claquement de doigt.

    En deux mois, dans les cantons de Genève et de Vaud, une quinzaine de condamnations ont été prononcées contre ceux qui enfreignent des interdictions d’entrée

    En Suisse, l’article 186 du Code Pénal punit « celui qui, d’une manière illicite et contre la volonté de l’ayant droit, aura pénétré dans une maison, dans une habitation, dans un local fermé […] ». Les centres commerciaux, tout comme les casinos ou les stades de football, peuvent décider d’interdire l’accès à la personne de leur choix au motif qu’elle « trouble l’ordre et la tranquillité », comme le dit l’article 52 de la Loi sur les établissements publics (LEPu).
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    A 7h tous les matins, sept articles sélectionnés par la rédaction du Temps
    exemple

    Sur Internet, les associations de commerçants mettent en ligne un formulaire-type. Il suffit de le télécharger et de l’envoyer à la personne visée par l’interdiction pour que la décision soit officielle. Parfois, une copie de ce formulaire est envoyée à la police cantonale, mais cela n’est pas obligatoire. L’interdiction dure en général de un à trois ans.
    Une miche de pain, un mois de prison

    Cette procédure est courante. Coop, Manor et Migros, notamment, en sont parfaitement familiers : des interdictions d’entrée sont émises tous les mois par ces enseignes. Ainsi, dans les ordonnances pénales rendues depuis deux mois dans les cantons de Genève et de Vaud et que nous avons pu consulter, plus d’une quinzaine de condamnations concernait des personnes faisant l’objet de telles interdictions.

    Cette mesure est censée être préventive, mais elle peut parfois donner lieu à l’effet inverse, soit une multiplication des procédures qui accablent le sujet
    Pascal Rytz, avocat

    Parmi les cas récents se trouve celui de Khaled*, 43 ans, sans domicile fixe. Le 1er avril dernier, celui-ci « pénètre sans droit chez Manor à Genève, alors qu’il fait l’objet d’une interdiction d’entrée dans le commerce pour une durée de 3 ans » depuis le 10 mars 2017, est-il écrit dans l’ordonnance signée par la procureure Alexandra Jacquemet le jour même. Ce n’est pas le seul crime de Khaled : ce jour-là, chez Manor, ce SDF dérobe « une miche de pain pour un montant de 3.60 ». L’homme, d’origine algérienne, a été immédiatement condamné à un mois de prison ferme, ainsi qu’à s’acquitter des frais de procédure, évalués à 250 francs. Interrogé sur cette affaire, Manor répond ne pas vouloir faire de commentaire.

    Dans cet exemple, comme dans d’autres, l’interdiction d’entrer vient s’ajouter à d’autres délits et aggrave la peine du coupable. « Elle induit un effet d’engrenage, relève Pascal Rytz, avocat dans les cantons de Genève et Vaud. Cette mesure est censée être préventive, c’est-à-dire empêcher que la personne qui y est soumise ne récidive. Mais elle peut parfois donner lieu à l’effet inverse, car celui qui ne se soumet pas à la volonté de l’ayant droit et commet par exemple un vol sera encore plus sévèrement puni, en raison du concours d’infractions. »
    Un nombre de cas « insignifiant »

    Combien de personnes, en Suisse, sont interdites de supermarché ? Impossible de le savoir – les trois enseignes que nous avons interrogées, Migros, Coop et Manor, ne communiquent pas les chiffres. Et se défendent de toute discrimination. « Fondamentalement, notre clientèle est honnête et respectueuse du personnel, relève Ramon Gander, porte-parole de la Coop. Cela n’arrive que très rarement que nous prononcions des interdictions d’entrées et cela n’a lieu qu’en tout dernier recours. »

    A la Migros, Aurélie Deschenaux « ne donne pas de chiffres, en revanche, nous pouvons dire que, comparé aux 344,8 millions de tickets de caisse de caisse imprimés chaque année, le chiffre est insignifiant… » En 2015, 6595 condamnations ont été prononcées en Suisse pour violation de la propriété privée, selon l’Office fédéral de la statistique. Une minorité concernait probablement les centres commerciaux du pays.

    L’interdiction d’entrer dans ces supermarchés n’est pas théorique. Les enseignes se donnent les moyens de la faire respecter. Si Jérémy a pu se faire arrêter le 25 mars dernier, et Khaled le 1er avril, c’est que dans chaque magasin, les services de sécurité possèdent la liste des indésirables et sont chargés de les refouler s’ils entrent, quitte à ce que l’échange soit musclé. Souvent, il s’agit d’agents employés par Securitas, qui appliquent les consignes du supermarché.
    Punition par exclusion

    Il arrive également que les bannis du caddie soient interdits simultanément de pénétrer à plusieurs endroits. Comme Esmeralda*, une Lausannoise née en 1967, exclue du centre commercial Métropole, mais aussi de la Migros de Sévelin et de celle du Flon. L’interdiction émise par une enseigne concerne en effet souvent tous les magasins de cette enseigne situés dans le même canton.

    Pour la personne concernée, cette mesure a un impact existentiel. En la privant d’accès aux rayons des supermarchés, on ne l’empêche pas seulement de faire ses courses. On l’écarte aussi de ce lieu de consommation, et par extension, de vie, qu’est le supermarché. C’est une punition par l’exclusion, qui renforce la marginalisation.

    Ceux qui sont mis au ban des supermarchés sont souvent impossibles à joindre. Mais notre enquête révèle des profils divers. D’abord des étrangers sans-papiers, hommes ou femmes, célibataires ou pères de famille, qui ont en général commis un larcin au sein du magasin, parfois anecdotique, mais qui peut aussi atteindre des montants plus importants, de l’ordre de plusieurs centaines de francs, surtout lorsqu’il s’agit de parfums ou de vêtements de marque. Une partie d’entre eux sont des récidivistes. Il s’agit de personnes en grande difficulté qui souffrent parfois d’une dépendance à la drogue.
    Réflexe judiciaire

    Dans d’autres cas, ce sont simplement des gens fragiles. Il en va ainsi de Nicolas*, domicilié à Lausanne, qui fait actuellement l’objet d’une interdiction de pénétrer dans le centre Métropole 2000 situé près du Pont Chauderon. Il a été condamné le 9 mars à 15 jours de prison.

    Depuis quelques années, Nicolas commet des petits vols, ce qui l’a conduit à se faire exclure de plusieurs supermarchés dans le canton. A chaque fois, les infractions sont mineures, mais elles se multiplient. Et la violation de domicile vient alourdir à chaque fois la peine.

    Il arrive, dans des cas exceptionnels, que nous revenions sur notre décision
    Piero Pastore, directeur romand de Privera

    C’est la société immobilière Privera qui est responsable de Métropole 2000, avec 34 autres centres commerciaux dans toute la Suisse. Le directeur romand de Privera, Piero Pastore, émet des interdictions de ce type une à deux fois par mois envers des « personnes mal intentionnées », explique-t-il. Si celles-ci violent cette interdiction, il porte systématiquement plainte à la police. Piero Pastore estime que cette démarche est normale pour maintenir l’ordre au sein de sa grande surface.

    « Il arrive, dans des cas exceptionnels, que nous revenions sur notre décision, explique-t-il. Une fois, une personne âgée soumise à une interdiction nous a expliqué qu’il était très important qu’elle puisse accéder au centre pour y faire ses courses. Elle nous avait dérobé des produits pour un montant total d’une cinquantaine de francs. Elle a rédigé des lettres d’excuse, remboursé le montant du préjudice, et nous l’avons autorisée à venir à nouveau. Mais cela n’arrive pas souvent. »
    L’arsenal s’étend

    Bannir quelqu’un d’un supermarché, d’un café, d’un magasin de vêtements est courant. Mais pour l’avocat Pascal Rytz, cette mesure devrait être de plus en plus utilisée par les autorités judiciaires, qui ne veulent plus remplir les prisons avec des délits mineurs et cherchent d’autres moyens de surveiller les coupables et empêcher qu’ils ne récidivent. Interdire l’entrée, c’est une autre manière de les contrôler.

    Récemment, un nouvel outil juridique est venu compléter l’arsenal déjà existant. L’article 67 b du Code Pénal, en vigueur depuis 2015, étend la notion d’interdiction d’entrer dans une zone géographique déterminée. Exclusion sociale, exclusion spatiale.

    *Nom connu de la rédaction
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  • La Suisse restitue 3,8 millions de francs à la Tunisie RTS - ats/ptur 26 Mai 2017 _
    http://www.rts.ch/info/suisse/8653879-la-suisse-restitue-3-8-millions-de-francs-a-la-tunisie.html

    La Suisse avait bloqué dès 2011 quelque 60 millions de francs du clan Ben Ali. [Jamal Said - Reuters]

    La Suisse, qui avait bloqué dès 2011 quelque 60 millions de francs du clan Ben Ali, a remis vendredi à la Tunisie un montant d’environ 3,8 millions de francs à la suite d’une demande d’entraide judiciaire de Tunis.

    L’argent bloqué en Suisse est en lien avec un proche du président déchu en 2011. Il est transmis aux autorités tunisiennes qui détermineront le sort de ces avoirs, souligne le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) dans un communiqué vendredi.
    La remise de ce montant se fait dans le cadre de l’exécution par le Ministère public de la Confédération (MPC) d’une demande d’entraide judiciaire de la Tunisie.

    Blocage à titre préventif
    Le Conseil fédéral avait ordonné début 2011 pour trois ans le blocage à titre préventif de tous les avoirs en Suisse du président Ben Ali et de son entourage.

    Prolongé de trois ans, le blocage tunisien d’environ 60 millions de francs arrivait à échéance en janvier 2017. Il a été reconduit d’une année en décembre.

    Depuis 2011, des enquêtes pénales ont été ouvertes en Suisse et en Tunisie et des demandes d’entraide judiciaire ont été échangées. En mai 2016, la Suisse avait procédé à une première restitution d’un montant d’environ 250’000 francs.

    #Suisse #foutage_de_gueule #banque #cynisme #Tunisie #vol

  • « Les bannis du caddie » - Le Temps
    https://www.letemps.ch/suisse/2017/05/19/bannis-caddie

    En Suisse, ceux qui volent ou troublent l’ordre public peuvent être exclus des supermarchés durant des années. Et sévèrement punis s’ils tentent d’y pénétrer. Enquête sur une pratique qui a le vent en poupe.

    Ce jour-là, Jérémy n’a commis d’autre crime que d’entrer dans ce supermarché alors qu’il n’en avait pas le droit. Il sera condamné le lendemain à 300 francs d’amende, ainsi qu’à payer 250 francs de frais de procédure, selon l’ordonnance pénale émise par le Ministère public genevois le 26 mars dernier, et que Le Temps a pu consulter. En droit, le Français s’est simplement rendu coupable de « violation de domicile ».

    Notre enquête dévoile une pratique aussi discrète que répandue : l’interdiction de supermarchés visant une population de petits voleurs récidivistes, de sans papiers, de marginaux et de personnes psychologiquement fragiles. Des damnés de la terre devenus bannis du caddie – parce que les supermarchés, avant d’être des lieux publics, sont des endroits privés dont on peut être exclu presque sur un claquement de doigt.

    La police privée progresse... ;(

    #police_privée #pauvreté #exclusion

  • La compagnie low cost Ryanair traverse une zone de turbulences RTS - Estelle Braconnier - 12 Mai 2017
    http://www.rts.ch/info/economie/8615992-la-compagnie-low-cost-ryanair-traverse-une-zone-de-turbulences.html

    Numéro un européen en matière de passagers transportés, Ryanair voit le ciel s’assombrir après que sept fonds de pension ont exclu la compagnie low cost de leur portefeuille. Des raisons éthiques sont évoquées.

    A eux seuls, les sept fonds de pension (ATP, PKA, Sam, Industriens Pension, PFA, Pension Danmark et Foksam) qui ont retiré Ryanair de leur portefeuille gèrent plus de 300 milliards de francs d’actifs, explique vendredi l’émission de la RTS Tout un Monde.

    Ce retrait massif, historique dans le secteur du transport aérien, risque de couper en plein vol l’ascension de la compagnie irlandaise. D’autant que l’asset manager britannique Baillie Gifford et le cabinet de conseil aux investisseurs Hermes EOS ont, eux aussi, exprimé leurs préoccupations.

    Droit du travail en question
    La politique de la compagnie à bas prix en matière de droit du travail est en cause. Des turbulences agitent Ryanair depuis plusieurs années. Elle a par exemple déjà été condamnée par le Danemark et la France pour avoir obligé ses équipes locales à signer des contrats irlandais.
    Plus récemment, Ryanair s’est illustrée en délocalisant sa base aérienne en Lituanie pour opérer ses vols danois dans le but d’éviter les actions des syndicats dans le pays scandinave.

    Dernier fait d’arme : faire décoller ses avions le plus rapidement possible à Bruxelles, en s’éloignant ainsi des radars sonores au sol, pour éviter de payer des amendes pour nuisances sonores.

    120 millions de passagers par an
    « Nous n’avons pas eu de grève en 31 ans. Nous sommes probablement la seule compagnie aérienne en Europe qui a une politique en matière de droit du travail en ligne avec les attentes des investisseurs », estime pour sa part Michael O’Leary, le bouillonnant patron de Ryanair.

    Avec 120 millions de passagers par an, Ryanair est devenue en 2016 la plus grosse compagnie aérienne européenne. Par ailleurs, elle annonce déjà une augmentation de 14% de ses passagers en avril par rapport à l’année précédente.

    Mais l’atterrissage pourrait s’avérer compliqué pour la compagnie low cost avec le retrait des sept fonds. Inquiets pour leur image, ceux-ci ont préféré se retirer en bloc, Ryanair ne leur assurant aucune garantie de pérennité, malgré ses rendements actuels.

    Estelle Braconnier/rens
    #fonds_de_pension #Ryanair #low_cost menace de #boycott

  • Les citoyens de Glaris rejettent une interdiction du voile intégral RTS - ats/kkub - 7 Mai 2017
    http://www.rts.ch/info/regions/autres-cantons/8601351-les-citoyens-de-glaris-rejettent-une-interdiction-du-voile-integral.html

    Le canton de Glaris n’interdira pas le voile intégral. La Landsgemeinde a refusé de manière nette, par deux tiers de ses votants, cette demande d’interdiction émanant d’une initiative citoyenne.

    Le Landammann - le président du gouvernement cantonal - n’a pas eu à demander l’aide de ses collègues ministres pour constater le résultat. La proportion deux voix contre une pour rejeter l’interdiction du voile intégral était relativement évidente, même si les votes de la Landsgemeinde ne sont pas décomptés, mais leur nombre estimé.
    Dans la discussion avant le vote, Roland Hämmerli, politicien UDC à l’origine de l’initiative, a brandi l’argument de la sécurité, évoquant les « voilées », les « agents du chaos » et les « hooligans » ciblés par l’interdiction.

     Ne pas servir les intérêts de l’extrême droite
    Ses opposants ont argué que les prescriptions vestimentaires n’avaient pas leur place dans la Constitution, et que la Landsgemeinde ne devait pas servir les intérêts des cercles d’extrême droite.
    Le gouvernement et le parlement cantonal avaient également rejeté le texte.

    Seul le canton du Tessin applique depuis l’année dernière une interdiction du voile intégral. Les contrevenants s’exposent à une amende de 100 francs.

    #Suisse #Voile #Votation

  • Hôtel de ville de Saint-Denis : des Étuves à la rue Royale
    http://7lameslamer.net/saint-denis-pondichery-comme-deux-933.html

    Le 21 avril 1860, l’#hoteldeville de #SaintDenis est inauguré. L’édifice qui se dresse rue Royale (future rue de Paris) a coûté plus de 800.000 francs. Sa construction a duré 14 ans. Comment s’est déroulée cette cérémonie d’inauguration ? Récit.

    #LaReunion #architecture #patrimoine #creole #histoire #oceanIndien

  • Fictif(s) : deux ans à l’UDF payé par la République
    https://medium.com/@nicolasgregoire/fictif-s-deux-ans-%C3%A0-ludf-pay%C3%A9-par-la-r%C3%A9publique-f85073ea276e

    Besoin d’envoyer quelque chose du bureau ? Colis et lettres sont livrés par des motards de la gendarmerie nationale, qui font les coursiers pour le parti sans broncher. “Je t’envoie un motard !”

    Problème avec la banque ? Il suffit de tourner son siège. “Dis moi, tu as un contact pour ma banque à Paris ?” Au services des élections, quelqu’un lève le nez et s’empare d’un énorme Rolodex, qu’il appelle “la bomba”. “Bouge pas… Voilà. Tu notes ?” Le directeur de la banque au détail d’une grande banque à trois lettres est dérangé en pleine réunion sur sa ligne directe. Mon agence passera des lettres de menaces à l’obtention d’un prêt. En me déclarant fonctionnaire. Et en saisissant de fausses données financières dans son système informatique, “pour que ça passe”. Prêt que, gagnant 9200 francs par mois (1405 €) je ne rembourserai jamais. La banque à trois lettres ne fit jamais valoir sa créance.

    Vol d’une console vidéo dans mon bagage à Orly ? Un fax autoritaire à Aéroports de Paris, avec en-tête de l’Assemblée. Je suis immédiatement remboursé, sans demande de justificatifs. Je réalise que j’aurais pu inventer un ordinateur portable, engranger des milliers d’euros.

    Contrôle routier ? Le motard regarde ma carte du Sénat avec autorité. “Et vous êtes assistant de quel sénateur ? Depuis combien de temps ?” En costume de banquier, je hausse immédiatement le ton. “Non mais dites donc, vous allez arrêter de m’emmerder, ou vous allez avoir de gros problèmes !” En à peine un an, j’ai adopté du politique le langage, dont la classique menace de “problèmes”. Immédiatement, son binôme plus âgé le pousse de côté. “Excusez-le monsieur. C’est un jeune, il est pas habitué. Excusez-le”. “Bon, ça va.” Je repars en trombe, énervé d’avoir été pris de haut par ce qui n’est plus pour moi qu’un coursier.

    #politique #emploi_fictif #témoignage

  • La Corée du Sud inflige une amende de 48 millions de francs à Novartis Rts.ch - ats/pym - 27 Avril 2017

    https://www.rts.ch/info/suisse/8574979-la-coree-du-sud-inflige-une-amende-de-48-millions-de-francs-a-novartis.h

    Novartis s’est vu infliger une amende de 48 millions de francs en Corée du Sud. Le groupe pharmaceutique bâlois aurait accordé des rabais illégaux à des médecins afin de prescrire certains médicaments.

    En plus de l’amende, le Ministère sud-coréen de la santé a suspendu la couverture d’assurance pour deux types de médicaments pour une durée de six mois. Sont concernés Exelon, un traitement contre la maladie d’Alzheimer, et Zometa, médicament contre le cancer du sein.

    L’information publiée par le Ministère sud-coréen a été confirmée par Novartis. Le géant rhénan prévoit une décision finale des autorités d’ici à fin mai. Une période de deux à trois mois pourrait s’écouler avant que les sanctions n’entrent en vigueur.
    Regrets

    Novartis regrette que plusieurs collaborateurs aient organisé en Corée des réunions en comité restreint et d’autres activités scientifiques par le biais de revues spécialisées qui contreviennent à la politique de l’entreprise.

    Les autorités coréennes avaient accusé l’été dernier plusieurs responsables de Novartis en Corée du Sud d’avoir offert des rabais illégaux pour un montant de plus de 2 millions de francs.

    #Novartis #pharmas #industrie_pharmaceutique #médicament #corruption #santé #Suisse #médecins #Exelon #Zometa #Corée_du_Sud

  • Genève : Un mois de prison pour un café Le Courrier - Rachad Armanios - Vendredi 21 avril 2017

    https://www.lecourrier.ch/148756/un_mois_de_prison_pour_un_cafe

    Un Roumain est interdit d’entrée à l’Hôpital, car il y profitait du wifi gratuit et du café bon marché. L’institution porte plainte. La justice le condamne à de la prison ferme

    A.V., Roumain né en 1969, a écopé le 10 mars dernier par ordonnance pénale du Ministère public de trente jours de prison ferme, dont deux déjà effectués en préventive. Son crime ? « Je voulais boire un café à la cafétéria de l’Hôpital cantonal pour y profiter du wifi gratuit », explique-t-il, par l’intermédiaire d’un ami interprète, dans le bureau de Camille Maulini, avocate du « Collectif de défense ».

    Mais l’homme fait l’objet depuis 2014 d’une interdiction d’entrée, renouvelée en 2016, pour une « durée indéterminée ». « Quand je serai convoqué pour aller en prison, je me plierai à la décision de la justice même si elle est injuste. » Me Maulini, elle, dénonce une « totale disproportion » de la peine.

    « Le café est moins cher qu’ailleurs »

    Le 26 janvier, comme deux à trois fois par semaine depuis au moins un an, A. V. se rend avec son ordinateur aux HUG pour y boire un café – « il est moins cher qu’ailleurs » – et relever ses mails en profitant de la connexion gratuite. Dans le hall d’entrée, il prend, comme à chaque fois selon ses dires, la précaution de demander à un agent de sécurité s’il peut venir. Il faut dire qu’il fait l’objet d’une interdiction d’entrée notifiée par le service de sécurité des HUG le 2 janvier 2016. Le document stipule : « Lors d’une patrouille, nous interpellons pour la énième fois M. V. Nous lui expliquons à nouveau les règles de l’institution.

    Bien que notifié en date du 1 juin 2014 d’une interdiction d’entrée, nous lui signalons verbalement ainsi qu’avec le document présent qu’en cas de récidive, une plainte pénale sera déposée auprès de la police. » « On m’a expliqué que ce document permettrait de me mettre dehors facilement si j’abusais. Il n’y avait pas de traducteur et je n’étais pas conscient que je risquais la prison. Je suis ensuite souvent revenu. Parfois un agent de sécurité me permettait d’entrer, parfois pas. »

    Détention préventive

    Fin janvier, il a affaire à toute une patrouille, raconte-t-il. Un premier agent lui donne son feu vert, un second dit le contraire. Puis la police est appelée. Il passe alors deux jours en détention préventive. A sa sortie, une première ordonnance pénale lui est remise en mains propres. Elle est signée par le procureur Marco Rossier, qui condamne le prévenu à 30 jours de prison ferme pour violation de domicile.

    Pour fixer la peine, le procureur retient qu’A. V. a déjà été condamné deux fois. Ayant commis un délit durant le délai d’épreuve, les sursis qui lui ont été accordés sont révoqués. Les délits sont mineurs. En novembre 2015, le Ministère public de Genève le punit pour entrée illégale en Suisse. Et en juillet 2016, celui de Vevey le condamne pour vol d’importance mineure et, déjà, violation de domicile. « Il avait volé une bouteille de vin à 4 francs à Manor. Ce n’est pas bien, mais A. V. n’est pas un délinquant ! », commente Me Maulini.

    Cambrioleur ?

    Le Ministère public genevois semble pourtant l’avoir considéré comme un cambrioleur. Dans sa première ordonnance, il a ordonné le séquestre des objets que le prévenu avait sur lui au moment de son interpellation, du fait de leur « origine douteuse ». La liste ne plaide pas en faveur d’A. V. : deux téléphones portables, un ordinateur, lampe de poche, clé à molette, tournevis, cutter, gants, pinces à épiler, bagues, bijoux, iPod et des sommes d’argent en plusieurs devises. « J’achète des voitures d’occasion que je revends à l’étranger », explique A. V. Me Maulini relève qu’il s’est opposé au séquestre en fournissant les preuves qu’il était le propriétaire des objets. La seconde ordonnance précise qu’il peut les récupérer. « Je suis choquée que la présomption d’innocence n’ait pas prévalu. »

    Impossible, toutefois, de s’opposer à la peine de prison. Car A. V. n’a pas d’adresse fixe en Suisse et l’ordonnance du 10 mars lui a été notifiée au « Pôle solidarité » de l’Eglise catholique qu’il a fréquenté. « Il y a beaucoup de gens de passage, le recommandé est bien arrivé mais s’est perdu. Le délai de recours était échu », se désole Me Maulini. A. V. se rend par ailleurs régulièrement à l’Oasis, un lieu d’accueil œcuménique au temple de la Servette qui offre des repas aux nécessiteux.

    Des coûts exorbitants

    La juriste demandera aux HUG qu’ils lèvent l’interdiction d’entrée. « Il est choquant que des gens avec peu de moyens ne puissent prendre un café bon marché, en particulier dans une institution publique », pointe cette avocate, qui s’est occupée de cas similaires mais concernant des entreprises privées comme la Migros, la Coop ou encore Balexert. « Quelle sera la prochaine institution publique à renoncer à être un lieu ouvert pour tous ? L’université ? »

    A. V., lui, craint pour le manque à gagner durant son mois de prison. Me Maulini juge la peine totalement disproportionnée pour le prévenu, mais pas seulement : « Champ-Dollon est surpeuplée et un jour de prison coûte 485 francs à la collectivité. » Près de 15 000 francs, sans compter les frais du Ministère public et de la police. « Tout ça pour un café aux HUG… »

    #Genève #HUG #prison #justice_Suisse #Café

  • Miscellanées au beurre (ou florilège de « l’Assiette au beurre ») - PERSONNE
    https://www.legrandsoir.info/miscellanees-au-beurre-ou-florilege-de-l-assiette-au-beurre.html

    29 juillet 1911, « Le ministère », par Jankowski

    Voici quelques illustrations tirées de numéros de ’’l’Assiette au beurre’’, datées de 1901 à 1912, accompagnées de leur légende originelle ( publications numérisées par la B.N.F., disponibles sur : http://gallica.bnf.fr/ark :/12148/cb327033728/date&rk=85837 ;2 ).

    Chacun a toute latitude pour établir certains parallèles, pour déceler certaines similitudes avec ce que nous connaissons, ici, ou avec ce que subissent d’autres, ailleurs.

    Les grillages d’hier sont devenus des murs qui protègent certaines forteresses ou qui empiètent sur le territoire d’Autrui...

    La République a révélé son vrai visage avec le fossoyeur Thiers...

    Le Droit des Affaires prime en toute circonstance...

    Les lois emmurent, chaque jour un peu plus, les Grands Principes...

    La libre pensée, le libre arbitre...


    ’’ Les camps de reconcentration au Transvaal’’, numéro du 28 septembre 1901, par Jean Veber
    ’’Toute ferme confisquée est immédiatement vendue et trouve facilement un nouveau propriétaire qui s’empresse de prendre possession de sa nouvelle propriété’’ (rapport au War Office)


    ’’… les prisonniers Boers ont été réunis en de grands enclos où depuis 18 mois ils trouvent le repos et le calme. Un treillage de fer traversé par un courant électrique est la plus saine et la plus sûre des clôtures. Elle permet aux prisonniers de jouir de la vue du dehors et d’avoir ainsi l’illusion de la liberté...’’ (rapport officiel au War Office)


    ’’… Je dois reconnaître la galanterie proverbiale du soldat anglais et lui rendre hommage. Chaque jour j’en ai sous les yeux de nombreux et naïfs exemples. Il est touchant de voir avec quels égards, quels soins les femmes Boers sont traitées...’’ (rapport officiel du lord Roberts)


    La fête du 14 juillet à Brazzaville (dessin de B.N.)
    - C’qu’on rigole aux colonies ! Vive la République !


    Le châtiment (dessin de Sottloc).
    Le ministre, indigné, à Gaud - Il y a deux manières de tuer les gens, monsieur : à la guerre ou après une sentence de justice. Les tuer autrement, c’est commettre un assassinat.


    ’La République’’, 15 juillet 1905, par Geoffroy
    La naissance


    L’idylle


    - Vous croyez, mon brave homme, que nous nous sommes rencontrés autrefois ?... Je ne vous reconnais pas du tout !


    Au « mur »
    ’’Les morts sont des vivants mêlés à nos combats.’’ (Hugo)


    ’Le drapeau’’, 27 janvier 1912, par M. Savignol
    Actions – Il est le pavillon qui couvre la marchandise


    ’Les opinions’’, 27 avril 1907, par Savignol
    L’ordre social repose sur l’intelligence - le patron gagne cent francs, l’ouvrier cinq. Le gendarme maintient l’ordre pour vingt-cinq sous par jour, quand ils se querellent.


    ’’Les travaux parlementaires’’, 28 novembre 1908
    Dessin de Chapuis :

    - Continuez, messieurs, à fabriquer des lois ! Quoi qu’en disent les anarchistes, il n’y a pas de lois inutiles. La Déclaration des Droits de l’Homme a dit que « tout ce qui n’était pas défendu par une loi était permis ». L’idéal de notre République est de modifier ainsi la formule : « Tout ce qui n’est pas permis par une loi est défendu ! »


    Dessin d’Édouard Bernard
    [’arbitraire’, ’iniquité’, ’corruptions’, ’égoïsme’, ’préjugés’, ’pots de vin’, ’MADE IN FRANCE’]


    ’Le socialisme allemand’’, 10 juin 1911, par Andriser
    L’unique moyen pour les politiciens pour s’emparer de la masse ouvrière est de lui bourrer la tête avec des brochures !


    Leur syndicalisme :

    - Viens, chéri, dans mon p’tit syndicat ; tu y jouiras d’une existence heureuse.

    - Et que faut-il faire pour cela ?

    - Payer quelques oboles... et surtout, rester sage et tranquille.


    Dernières manœuvres :

    - Annonçons qu’on vient de surprendre dans les remparts le candidat socialiste avec un petit marchand de journaux...

    - Pas moyen... On a affiché hier qu’il était impuissant !


    ’Candidatures’’, 5 mai 1905, par Jean Villemot
    C’est égal, des journées comme celle-là... c’est bien inventé tout de même qu’on ait quatre ans pour s’en remettre !...


    ’La corruption électorale’’, 23 avril 1910, par Radiguet
    Le candidat – Ça, ce n’est pas de la corruption électorale... Les professions de foi, tout le monde sait que cela ne compte pas !


    ’’L’administration’’, 19 octobre 1901, par Paul Ralluriau


    ’’Évitez les contrefaçons’’, 23 octobre 1909
    Dessin de Bernard

    - Bah ! Est-ce que La République ne nous donne pas l’exemple de la fraude, avec la Liberté frelatée, la Fraternité de contrebande et l’Égalité illusoire qu’elle nous offre ?


    ’La bourse’’, 11 octobre 1902, par Em. Barcet
    Le miroir aux alouettes. - Elles y viendront toujours !


    ’Les opinions’’, 27 avril 1907, par Savignol
    Héros et malfaiteurs
    - On arrête celui qui porte une bombe, on acclame celui qui tire un canon.


    ’La liberté’’, 14 avril 1906
    Dessin de Ricardo Florès

    Ma conscience me défend de tirer contre les grévistes, comme la vôtre de forcer la porte des églises...
    Un soldat n’a pas le droit d’avoir une conscience... la conscience ne commence qu’au grade de lieutenant.


    ’Les éteignoirs de la pensée’’, 2 décembre 1905
    Dessin de Grandjouan
    La Pensée libre
    D’abord elle est indécente !
    Et dangereuse !
    Elle débauche la jeunesse.
    Étranglez-la !

    #Histoire #république #élections #l’Assiette_au_beurre #B.N.F.

  • Comment la France voyait internet en 1997 | Slate.fr
    http://www.slate.fr/story/136043/rapport-internet-france-1997

    Certains préfèrent se connecter dans des cyber-cafés qui commencent à apparaître. Un article du Monde daté de mars 1996 explique que, contre 40 francs (8 euros aujourd’hui), on peut profiter d’un petit-déjeuner avec pain, croissant, café et une demi-heure de connexion sur un ordinateur « relié à Internet par une ligne spécialisée à haut débit (64 kbps) ». À Paris, une demi-heure dans un cyber-café revient alors à une trentaine de francs (environ 6 euros).

    Mais on se connecte à quoi ? Pour faire vos recherches, oubliez Google, il ne naîtra que l’année suivante. Alors, on passe par « Yahoo !, Excite, Infoseek, Echo (ex-Voila) et surtout AltaVista », rappelle NextInpact.

    #MiniRézo #ManifesteWebIndépendant #Uzine

  • Le peintre Henri Cueco (1929- 2017) est de ces artistes assez rares qui ont interrogé le lien entre art et politique. Il a fait partie de la fameuse Coopérative des Malassis (1988-1981) — du nom d’un quartier de Bagnolet, en Seine-Saint-Denis, qui avait de surcroît l’avantage d’annoncer espièglement le positionnement des six « peintres toxiques », comme ils se qualifiaient, qui la composaient. Mais l’œuvre de Henri Cueco ne peut être réduite à la Figuration narrative, dont il fut l’un des grands représentants : il pratiqua d’autres voies et questionnements esthétiques, des collages à la peinture de brins d’herbe… Également écrivain, il est notamment l’auteur de Dialogue avec mon jardinier (Le Seuil).

    Gestes et signaux, par Henri Cueco (mai 2001)
    https://www.monde-diplomatique.fr/mav/57/CUECO/55778 #st

    L’artiste communique mais n’a pas forcément de message à délivrer. Car l’œuvre est un tâtonnement et le temps, celui de l’inattendu qu’on attend pas, lui donne petit à petit son sens pour le plus grand nombre.

    La peinture, dernière valeur-refuge ?, par Henri Cueco (juin 1989) https://www.monde-diplomatique.fr/1989/06/CUECO/41786

    Deux cent millions de francs pour les « Tournesols » de Van Gogh, en 1987 ; 330 millions pour les « Iris » du même peintre l’an dernier… A New-York ou à Londres, des records de prix sont battus chaque fois que des pièces de grands peintres « internationaux » sont mises en vente. C’est, dit-on, la loi du marché. Quand la peinture est à ce point traitée en marchandise et fait l’objet de telles spéculations ont peut se demander ce que devient sa valeur spirituelle… On peut aussi s’interroger sur la neutralité d’un marché qui continue d’ignorer systématiquement l’œuvre des artistes du tiers-monde.

    http://zinc.mondediplo.net/messages/59160 via Le Monde diplomatique

    • Est-ce que quelqu’un pourrait me confirmer que les « artistes qui ont interrogé le lien entre art et politique » sont « assez rares » ? Ça me semble une affirmation un peu tendancieuse.

    • Coopérative des Malassis (1988-1981)
      Il y a comme une faute... Ou on aurait abolit le temps sans me prévenir ? En tout cas un mouvement qui disparait bien avant d’être né, cela me plait énormément !

  • Une enfance crucifiée

    Jusqu’en 1981 plus de 100’000 enfants en Suisse ont été placés de force dans des familles ou dans des institutions. Parce que leurs parents étaient trop pauvres ou jugés peu vertueux. Véritable enfer, l’institut Marini, dans le canton de Fribourg a hébergé des milliers d’enfants. Beaucoup y ont été battus, violés, certains même sont peut-être décédés suite à des mauvais traitements. Temps Présent a enquêté sur cette réalité souvent insoutenable. Car si pendant des années, la souffrance de ces malheureux est restée cachée, aujourd’hui l’Eglise a choisi de faire face à son passé aussi sombre soit-il et d’ouvrir ses dossiers.

    Ils s’appellent Michel, Daniel, Bernard, Jean-Louis ou encore Jacques… Ils ont tous bientôt 80 ans et pourtant ils sont encore marqués par leur passage à l’institut Marini. Les coups au quotidien, les humiliations, la peur de s’endormir dans le dortoir car le surveillant venait les chercher pour les violer…. Tout est encore présent dans leur mémoire. Pendant des années, ils ont vécu avec cette souffrance enfouie car personne ne voulait les écouter. Mais aujourd’hui grâce à la persévérance et au combat de l’un d’eux, l’évêque, Monseigneur Morerod a accepté de regarder le passé en face. Il a mandaté deux historiens pour dépouiller les archives de l’institut Marini et recueillir la parole des témoins encore vivants. Leurs conclusions sont accablantes. Les enfants, qui pour la plupart étaient des enfants placés, étaient à la merci des prêtres. Certains même étaient devenus des objets sexuels qu’ils se passaient entre eux.

    Le travail des historiens permet aussi de mesurer toute la stratégie d’occultation de l’Eglise, une institution intouchable dans le canton de Fribourg de l’époque. Il s’écoule toujours 10 ans entre les premières dénonciations et les sanctions... quand il y en a ! Car force est de constater que les prêtres pouvaient agir en toute #impunité. La punition la plus sévère consistait juste à les déplacer.

    Temps Présent a eu accès au dossier des enfants de Marini et expose l’ampleur de ce scandale.


    https://pages.rts.ch/emissions/temps-present/8388461-une-enfance-crucifiee.html#8388463
    #enfants_placés #prêtres #Fribourg #Institut_Marini #viols #abus_sexuels #maltraitance #histoire #enfants #enfance #Suisse #Eglise #violence
    cc @daphne @marty

    • Malgré une « réparation », tout n’est pas réglé

      Enfant, #Rita_Soltermann fut placée dans une ferme de la vallée d’Emmental. Dès cet instant, elle devint un être humain de seconde zone. Les mesures prises au niveau national pour réparer la souffrance subie, lui semblent justifiées ce qui ne veut pas dire que les cicatrices qui subsistent de cette époque disparaissent pour autant.

      Il y a des fleurs, des fleurs, des fleurs partout dans la salle de séjour de Rita Soltermann, la presque octogénaire de Niederönz (BE)... et 350 petits cochons en porcelaine qui font sourire le visiteur mais rappellent à Rita Soltermann sa jeunesse qui était tout autre que rose. À l’âge de six ans, Rita Soltermann fut placée dans une famille de fermiers de montagne sans enfants. Rita était alors le quatorzième enfant placé de suite dans cette famille – une main-d’œuvre gratuite qui peinait sur les pentes abruptes de cette ferme isolée de montagne.

      Il fallait se lever à 6h, nourrir d’abord les poules et ensuite les cochons. Ses vêtements restaient imprégnés des odeurs de l’étable quand elle se hâtait à rejoindre l’école sans possibilité de pouvoir auparavant faire sa toilette. Rita Soltermann l’admet sans ambages : « Je puais. » Une fois l’école finie, il fallait se changer et retourner travailler. Faire ses devoirs un jour de semaine était impensable, donc rien d’étonnant que ses résultats scolaires laissaient à désirer et ne lui permettaient pas de suivre un quelconque apprentissage. Dès le départ, ses cartes étaient faussées : « Si tu débutes comme ça, tu restes toute ta vie bouche-trou. On reste un être de seconde zone. »
      À dos de cochon

      Nourrir les cochons était un moment privilégié dans la vie de l’enfant. Elle aimait bien les cochons, devenus ses compagnons de peine qui lui procurent des rares moments de bonheur : « Parfois, je montais à dos d’une truie et quittais la porcherie. » À l’école, on l’appelait la « Söirittere » – Rita, la dompteuse de cochons.

      Rita Soltermann est l’une des milliers de victimes des mesures de coercition prises par l’État. Son destin est typique de celui des enfants auxquels l’administration a volé la jeunesse – et ceci à des fins d’assistance. Les enfants issus de familles défavorisées étaient placés, d’autres étaient détenus dans des centres ou proposés à l’adoption. Les enfants des communautés yéniches ont été enlevés à leurs familles sous le prétexte de leur assurer un avenir convenable. D’autres ont été castrés ou stérilisés sur demande de l’État. Depuis des années, les débats sont vifs en Suisse au sujet de la réparation et réhabilitation des personnes lésées durant ce sombre chapitre de l’histoire suisse qui a pris fin en 1981.

      Le Conseil fédéral et le Parlement ont fait un grand pas en avant en s’attelant à un travail de mémoire en concertation étroite avec les victimes qui bénéficieront d’un montant de solidarité de CHF 25 000. Ils sont plus de 9000 victimes, pour la plupart âgées, qui ont déposé une demande (voir également la « Revue » 4/2018). Rita Soltermann est l’une d’elles.

      Est-ce que ce geste changera le regard que l’on jette sur son propre destin ? Ce n’est pas si simple, pense Rita Soltermann. Il est certes très important que l’injustice subie soit reconnue comme telle mais en fin de compte, il ne pourra pas y avoir de véritable réparation. « Le fait, étant enfant, de ne pas avoir ressenti d’amour, de ne jamais avoir été serré dans les bras de ses parents, est une expérience irréversible. » Elle ne pourra pas non plus effacer le souvenir du désespoir qui l’a submergée quand, jeune maman, elle a dû lutter pour que son propre enfant ne lui soit pas enlevé. Le geste de solidarité de la part de la Confédération est important : « Mais ce n’est qu’une goutte d’eau dans un océan. »

      Les associations des victimes s’insurgent également contre cette solution en disant qu’une réparation ne suffira pas à effacer les traces. Robert Blaser, membre de l’organisation « Fremdplatziert » (placé chez autrui) constate que l’État a certes fait beaucoup mais a également sous-estimé des réactions comme par exemple le réflexe de défense contre tout ce qui est représentatif de l’administration : « Nombreux sont ceux qui considèrent que l’autorité – l’État, le canton, la commune et l’Église – a joué le rôle d’auteur des mesures. Et nombreux sont ceux qui ne comprennent pas que cet auteur veuille leur donner de l’argent. » La contribution de solidarité est, selon Blaser, plutôt « une reconnaissance de l’injustice commise » sans que les conditions de vie se soient pour autant améliorées. Pour les victimes vivant aujourd’hui dans une situation précaire, le montant serait même désastreux, insiste Blaser : « À savoir cinq salaires mensuels en contrepartie d’une vie salopée. » Selon lui, ce geste n’a rien d’une réparation. Luzius Mader, en charge du dossier, mandaté par le gouvernement, ne lui donne pas tout à fait tort. Il parle de geste de solidarité et non de réparation (voir interview en page 19).
      Appel aux fermiers

      Werner Zwahlen, membre de l’association « Netzwerk verdingt » (réseau placé) est d’avis que les prestations de solidarité ne peuvent en aucun cas changer l’histoire d’une vie. Son réseau avait espéré qu’un versement régulier tel une rente serait retenue à la place d’un versement unique. Une petite aide financière mensuelle aurait constitué une sorte de « coupure avec le passé ». Zwahlen et ses coéquipiers considèrent en outre que ce n’est pas à la Confédération seule de s’occuper du travail de mémoire historique. Les communes, cantons et organisations rurales sont réticents à s’y engager à fond. Kurt Gäggeler du « Netzwerk verdingt » regrette que les fermiers n’envisagent pas de « réhabiliter leurs fermes, à savoir de les laver de la malédiction du passé ». À ce jour, il n’existe pas encore d’initiative à ce sujet. Hans Jörg Rüeggsegger, président de la puissante Union suisse des paysans (USP) à Berne, a récemment commenté la suggestion de Gäggeler en disant qu’il ne connaissait aucune ferme qui se sentirait stigmatisée pour les événements passés.

      Que la réparation versée par l’État ne suffise pas à elle seule, est également l’avis de Daniel Huber de la « Radgenossenschaft der Landstrasse » (Association des gens du voyage) qui s’engage en faveur des Sinté et des Yéniches. Donner de l’argent comme geste de solidarité est « bien et justifié ». Toujours est-il que dans la vie de tous les jours, les gens du voyage tels les Yéniches et les Sinté ne sont pas bien accueillis. Selon Huber : « L’espace vital des gens du voyage rétrécit, les fermiers sont tenus de ne pas leur accorder d’aires de stationnement. » Le contraste entre la position bienveillante de la Confédération et la réalité serait simplement trop frappant.
      Une grand-mère entourée d’une multitude de fleurs

      De retour à Niederönz, Rita Soltermann revient sur d’autres facettes d’une vie sans jeunesse. Elle a fait la connaissance de sa sœur cadette seulement à l’âge de 68 ans. Une preuve de plus qu’en tant qu’enfant placé, on appartient à « une famille sans histoire commune ». Et elle ajoute que le risque de perpétrer la violence et la maltraitance est grand : « Je ne me suis rendu compte que j’étais une mère très sévère, jusqu’à donner des claques. » Elle en est aujourd’hui désolée mais cette violence doit être en elle ce qui ne l’empêche pas de ressentir un grand bonheur : dans sa vie de couple, elle se sent aujourd’hui protégée, entourée par une famille aimante.

      Selon toute vraisemblance, il y a des choses qui s’arrangent. La « dompteuse de cochons » d’antan se consacre aujourd’hui à ses fleurs et est devenue « ds Margritli-Grosi », la « grand-mère aux marguerites » : c’est ainsi que ses petits-enfants l’appellent quand elle leur sourit parmi ses fleurs.


      https://www.revue.ch/fr/editions/2018/05/detail/news/detail/News/malgre-une-reparation-tout-nest-pas-regle

    • « Le montant est une preuve de solidarité »

      Luzius Mader* était chargé de la part du gouvernement fédéral du dossier « Mesures de coercition à des fins d’assistance et de placement extrafamilial ». Voici son constat à demi-parcours, somme toute positif.

      « Revue Suisse » : Jusqu’en 1980, l’État a infligé des souffrances à de nombreux enfants. Êtes-vous satisfait de ce qui a été réalisé en matière de réparation ?

      Luzius Mader : Oui, je suis globalement satisfait, d’autant plus que par rapport aux approches précédentes, nous avons su lancer le processus politique d’un travail de mémoire indispensable. Ce processus politique est achevé tandis que le travail sur les aspects scientifiques et humains se poursuit.

      Vous étiez confronté au problème de devoir trouver des solutions politiquement applicables. Est-ce que ce volet politique pourra répondre aux attentes des victimes ?

      Dans la mesure où nous voulions obtenir des résultats concrets, nous devions, dans un premier temps, tenir compte du cadre politique. Un échec de plus aurait été fatal.

      Vous vous êtes réunis autour d’une table avec les victimes. C’était une expérience douloureuse ?

      Dans un premier temps, nous devions créer une confiance réciproque. Il fallait dépasser le stade de confrontation « auteurs-victimes ». C’était à moi de leur faire comprendre que les personnes réunies autour de la table n’étaient ni l’un ni l’autre, qu’elles étaient seulement désireuses de contribuer au travail de mémoire.

      Pour beaucoup parmi elles, la perspective restait donc inchangée : En tant que victimes, elles devaient soumettre leur demande à l’instance incriminée, à savoir l’État.

      Il n’y avait pas d’autre solution. C’était à l’État de nommer une institution prête à prendre en charge la lourde tâche. C’est tout à fait justifié : l’État doit assumer le rôle qu’il a joué, qu’il y a eu injustice et que de ce fait, il endossera sa responsabilité. Cette prise de position est au cœur même du problème.

      Au maximum 20 000 personnes auraient pu faire valoir le statut de victimes, 9000 demandes ont été déposées.

      Un chiffre qui correspond tout à fait à nos attentes, d’autant plus qu’il démontre que les obstacles psychologiques pour déposer une requête ont pu être surmontés par les victimes.

      Les victimes reconnues comme telles bénéficient de CHF 25 000. Est-ce qu’un tel montant est suffisant pour remédier à une vie semée d’injustices ?

      Je ne pense pas, j’évite toujours de parler d’indemnisation ou de réparation. Le montant est seulement une preuve de solidarité. Un geste nécessaire car une attestation du statut de victime couchée sur papier ne pourra suffire. Vu les courriers de remerciements, nombreuses sont les victimes qui l’ont compris ainsi.

      Le montant ne suffira pas à faire changer la situation financière d’une personne qui, suite aux souffrances subies, bénéficie aujourd’hui d’aides sociales.

      Tout à fait. Ce ne sont pas CHF 25 000 qui changeront fondamentalement une vie, d’autant plus que nombreux sont les ayants droit qui ont atteint un âge avancé. Mais le montant est exonéré d’impôt et n’engendre pas de réduction des prestations complémentaires. Dans ce contexte, ce n’est pas à l’État de donner d’une main pour mieux reprendre de l’autre.

      Les mesures mises à ce jour en œuvre ont été prises au niveau national. Mais ce sont les communes et cantons qui ont pris à l’époque les décisions qui ont fait souffrir tant de personnes. Ils s’en lavent les mains ?

      Non, les communes et cantons ont fait un travail remarquable lorsqu’il s’agissait de faire des recherches dans leurs archives et de créer des guichets d’accueil. Les communes comme Berne et Köniz ont entre autres versé des montants conséquents à une aide d’urgence. À l’heure actuelle, huit cantons ont financièrement contribué au budget de solidarité. Le fait qu’ils contribuent est plus important que le montant versé.

      Fin mai, vous avez pris votre retraite en abandonnant votre poste de directeur suppléant de l’Office fédéral de la justice. Pour vous, le thème est donc clos ?

      Je continuerai à m’occuper du sujet et diriger la commission consultative qui étudie les contributions de solidarité et à représenter les intérêts de la Confédération quant au travail de mémoire scientifique.

      * Luzius Mader était directeur suppléant de l’Office fédéral de la justice et dirigeait la table ronde en faveur des victimes des mesures de coercition à des fins d’assistance et de placement extrafamilial.

      https://www.revue.ch/fr/editions/2018/05/detail/news/detail/News/le-montant-est-une-preuve-de-solidarite

  • Qui veut des caisses automatiques ?
    https://www.lecourrier.ch/147907/qui_veut_des_caisses_automatiques


    En fait, c’est assez facile de ne pas se faire tailler des croupières par les machines : suffit d’un tout petit peu de courage politique

    A l’ordre du jour du Grand Conseil, ce texte souhaite taxer les caisses automatiques à hauteur de 10 000 francs par mois, soit l’équivalent du salaire brut de deux caissières. « Le projet de loi utilise le levier fiscal pour favoriser l’emploi et la reconversion professionnelle du personnel. » Les revenus de cette imposition seront reversés aux entreprises qui n’utiliseront pas de caisses automatiques.

    #travail #automatisation

  • #Burn-out, à qui le tour ?

    Le burn-out ou épuisement professionnel touche désormais tous les métiers et toutes les fonctions. La faute à un monde qui semble devenu fou. Selon une étude publiée en 2016 par Promotion Santé Suisse, un actif sur quatre est stressé au travail et se sent épuisé. Le stress coûterait déjà aux entreprises plus de 6 milliards de francs par an. Pour Temps Présent, quatre Romands venus d’horizons différents ont accepté de témoigner, pour éviter à d’autres de se brûler les ailes.

    https://www.rts.ch/play/tv/temps-present/video/burn-out-a-qui-le-tour-?id=8468392
    #Suisse #dépression #travail #santé_mentale

  • Les polices romandes sceptiques face aux lunettes contre les pointeurs laser Rts.ch - Berne - Ludovic Rocchi/ jzim - 20 Mars 2017 _
    https://www.rts.ch/info/regions/berne/8476295-les-polices-romandes-sceptiques-face-aux-lunettes-contre-les-pointeurs-l

    Certains manifestants n’hésitent pas à utiliser des pointeurs laser sur les forces de l’ordre

    Dangereux pour les yeux, les pointeurs laser sont de plus en plus souvent utilisés lors d’affrontements avec les forces de l’ordre. Ces dernières s’équipent de lunettes de protection, mais des doutes émergent sur leur efficacité.

    Ces lunettes portent le doux nom de « Terminator », elles sont importées d’Allemagne et sont vendues environ 130 francs la paire par une entreprise bernoise.

    Mais la société - qui se vante d’équiper déjà de nombreux corps de police - refuse de s’exprimer sur la fiabilité de son produit. Il est en fait très complexe de couvrir l’ensemble du spectre des pointeurs lasers.

    Lésions à Berne malgré ces lunettes
    Alors que la vue est aussi assombrie lors des interventions la nuit, plusieurs grenadiers bernois équipés de lunettes Terminator ont récemment subi des lésions oculaires, lors d’affrontements autour de la Reithalle.

    Des événement qu’il faut d’abord analyser avant de condamner le dispositif, indique le porte-parole de la police bernoise Christoph Gnägi. « Ces lunettes sont un moyen de protection comme un casque, et ne garantissent jamais un niveau de sécurité de 100%. C’est la raison pour laquelle il faut bien essayer d’élucider les circonstances exactes des événements », a-t-il déclaré à la RTS.

    L’enquête en cours intéresse tous les autres corps de police qui ont aussi acheté des lunettes Terminator, soit plus de 3000 paires essentiellement du côté alémanique.
    Attitude de prudence à privilégier

    Les Romands sont plus sceptiques, à l’image du commandant neuchâtelois Pascal Lüthi. Il n’en a commandé qu’une vingtaine de paires pour l’instant : « Il y a des questions encore ouvertes notamment en termes d’efficacité et de condition d’utilisation. Ce qui est important à ce stade, c’est de ne pas donner un faux sentiment de protection. Une attitude de prudence s’impose par rapport à cette problématique de ces pointeurs laser. »

    La police zurichoise se montre pour sa part plus positive. Elle a mené une étude de marché il y a deux ans et rappelle que « les tests étaient concluants ». Des propos à mettre en balance avec l’épreuve du feu que les Bernois ont déjà subie sur le terrain.

    #Laser #Police #Manifestation #violence #terminator

  • swissinfo | La Suisse finance une série TV nigériane pour dissuader les migrants
    http://asile.ch/2017/03/06/swissinfo-suisse-finance-serie-tv-nigeriane-dissuader-migrants

    Casser le mythe de l’eldorado suisse et informer les candidats africains à l’immigration sur les risques du voyage vers l’Europe : c’est l’objectif d’une série TV nigériane, financée par la Suisse. Mais l’impact de ce projet à 450’000 francs est loin d’être évident.

    http://asile.ch/wp/wp-content/uploads/2017/03/clipSWI.mp4

  • L’historien Ali Farid Belkadi à la descendante de Bengana : « Si on ne choisit pas sa famille, il n’est pas interdit de se repentir » - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2017/03/l-historien-ali-farid-belkadi-a-la-descendante-de-bengana-si-on-ne
    http://www.algeriepatriotique.com/sites/default/files/styles/282x211/public/field/image/Ferial+Bentchikou%20Furon.jpg?itok=J8A1GFWX

    « Celui qui méconnaît l’histoire est condamné à la revivre. » (Karl Marx). Cet exergue est un appel à la vigilance de tous, afin de ne pas répéter les bévues du passé. Depuis 1838, le nom Bengana se conjugue à tous les sales temps dans la conscience populaire algérienne. Il est l’ennemi public numéro un, juré, déclaré, politique, héréditaire, il fut redouté par les tribus, comme les enfants redoutent l’ogre dans les contes universels. A l’époque turque, les Bengana, qui n’étaient pas grand-chose, se refirent de la tête aux pieds avec l’aide des officiers du corps expéditionnaire français, qui les revivifièrent de père en fils durant des décennies.

    Bengana, c’est l’ennemi de tous, depuis toujours, de longue date, une famille de vachers indigènes convertis en hommes de guerre oppresseurs de leur peuple, au nom de la France. L’ennemi de la noble cause, celle de la libération des Algériens du joug colonial. Bengana reste dans l’inconscient collectif algérien l’archétype de l’ennemi de Dieu et du genre humain. Ils sont voués aux gémonies. Plus abject, cela n’existe pas. Cela se passait aux temps où les tribus s’affrontaient, s’écharpaient, s’entretuaient, sous les regards admiratifs et ravis des généraux français qui les manœuvraient en coulisse. Les insurrections se succédaient et s’enchaînaient pour sauver les populations du désespoir dans lequel les Français avaient plongé le pays, sans succès, et leurs instigateurs étaient décapités, leurs têtes expédiées au Muséum de Paris.

    La répression française a fait 10 millions de morts en Algérie de 1830 à 1872, selon un auteur français : « En réalité, une fois réduit à deux millions, le peuple algérien dut renoncer à la lutte ouverte et attendre d’avoir presque retrouvé le chiffre de 1830 avant de la reprendre. Si l’on tient compte de son taux d’accroissement moyen de 1870 à 1930, environ un million tous les quinze ans, ce n’est pas huit, mais dix millions d’habitants que le peuple algérien a perdu de 1830 à 1872. » (Michel Habart. Histoire d’un parjure, Les éditions de minuit).

    A ce chiffre effarant, qui évoque rétrospectivement et d’une manière incontestable un génocide, s’ajoute celui du nombre de martyrs de la guerre de libération 1954/1962. Le génocide, qui est considéré par les juristes comme la forme extrême du crime contre l’humanité, est un concept issu de la Seconde Guerre mondiale. Ce concept fut appliqué au massacre des Arméniens, en 1915, ainsi qu’à l’assassinat des juifs d’Europe par les Allemands entre 1941 et 1945.

    Brusquement, ce fut le 1er novembre 1954, un jour de tous les saints chrétiens, l’insurrection finale. C’est à la fois l’Iliade et l’odyssée, comme le dit si bien Moufdi Zakaria dans un de ses très beaux poèmes. Nous avons tous au fond de nous une légende familiale qui parle de ces années-là, fabuleuses, mythiques. La France ne détient de cette époque qu’un fatras informes de récits plats et ennuyeux, entreposés dans des cartons au Fort de Vincennes ou à Aix-en-Provence, ces fameuses archives françaises dans lesquelles des officiels coloniaux, civils et militaires, racontent l’autre version, dévalorisante, des hauts faits de la résistance algérienne à la colonisation. Les Algériens sont les aimés de Dieu, par leurs incessantes épreuves qui dépassent l’entendement. Dieu les soumet à des tests régulièrement depuis des siècles. Qui aime bien châtie bien.

    La guerre de libération contre les Français n’a pas commencé en 1954. Elle était déjà là au mois de juin 1830, du côté de Sidi Fredj. Elle ne s’est jamais arrêtée, entrecoupée de pauses, le temps de regrouper ses forces et c’est reparti. Toujours cette quête mystique vers une autre libération, de plus en plus décisive. L’Algérie a toujours vibré de chants libérateurs, d’actes sublimes, épiques, rien de plus normal, l’Algérie est le pays des héros.

    Venons-en aux escobarderies de l’arrogante descendante de l’Ubu-roi des oasis de Biskra, l’auteure étourdie du livre Bouaziz Bengana, soi-disant dernier roi des Zibans, le bachagha Bouaziz Bengana, ce « salopin de finance » traînant le « voiturin à phynances » dans les Zibans, un mot qui signifie « oasis » et qui est synonyme de Bsikris dans cette région située à l’orée du désert. Les dissimulations de cette descendante sont claires comme l’eau argentée qui coule de la roche, il s’agit d’une tentative – ratée, avortée, loupée – de duper les Algériens et d’escamoter leur histoire en y introduisant subrepticement, de manière apocryphe, un félon, affublé comme au carnaval d’un masque de héros, et son clan de traîtres, ivres de carnages. Elle peut toujours rêvasser d’une statue future à élever sur la principale place de Biskra en hommage à ce sinistre personnage, Bouaziz Bengana.

    Cette famille de collabos est pire que les George Montandon, Louis Darquier de Pellepoix, Henri Coston, Marcel Déat, Jean Luchaire, Lucien Rebatet qui sévissaient dans la France des années 1939/1940. La France, qui se glorifie des hauts faits de la résistance contre les Allemands, pérore et chicane lorsqu’il s’agit des harkis de sinistre mémoire. Les partisans Algériens – moudjahidine – avaient pourtant les mêmes intentions justes et nobles que les résistants français de la Seconde Guerre mondiale : libérer leur pays du joug des occupants. En Algérie, cela dura 132 ans. L’engeance de Bengana a collaboré, par toutes les formes et de toutes les manières possibles et imaginables, avec l’ennemi français en temps de guerre. C’était leur seconde nature. Les mains de ces gens-là à travers le temps ruissèleront toujours du sang des martyrs. Ils assassinaient des Algériens, leurs compatriotes, au nom d’une idéologie criminelle impitoyable et barbare qui appelait à s’approprier un pays, l’Algérie, auquel elle imposa la guerre.

    Cette descendante de Bouaziz Bengana aurait pu se taire et expier dans son coin le mal fait aux Algériens par ses ancêtres qui s’engagèrent par serment, de la manière la plus solennelle, prêté au général Galbois de ne jamais trahir la France, ni ouvertement, ni en secret. Bouaziz Bengana ne fut pas seul à ce moment-là, tous les Bengana valides et en âge de combattre l’accompagnaient, pour prêter leur allégeance définitive à la France. Tous les Bengana, de père en fils, les frères, les demi-frères, les cousins et les neveux, se bousculaient dans le palais de Constantine pour étreindre la main des officiers français.

    C’est en 1838 que cette famille, ayant à sa tête son chef Bouaziz Bengana, vint offrir ses services aux Français. Parmi ceux qui accompagnaient Bouaziz Bengana, il y avait son frère M’hammed-Ben-Bouaziz Bengana ; ses enfants Ali-Ben-El-Guidoum, Ahmed-ben-El-Messai et El-Hadj-Bengana, ses neveux El-Hadj-ben-Ahmed Bengana, Larbi-ben-El-Hadj Bengana, Ahmed-ben-El-Hadj et Mohammed-Es-Seghir ; le neveu de celui-ci, Ahmed-Ben-Bouzid, et ses autres neveux : Bou-Lakhras-ben-Mohammed-ben-El-Hadj et Brahim. D’autres encore qui s’étaient déplacés pour reconnaître et acclamer le gouvernement français dont ils appréciaient la conduite en Algérie.

    A ce serment qui fut prononcé sur le coran et au nom de Dieu, les Bengana crurent bon de devoir ajouter que tous s’engageaient à servir la France avec zèle. Ils annoncèrent même au général Galbois qu’il ne tarderait pas à constater les services qu’ils pouvaient rendre aux Français dans la région saharienne, qui était à la fois leur domicile et leur lieu de naissance, selon eux. Ils se disaient arabes de la pure race, mais leur origine véritable est la haute-Kabylie. La réponse du général Galbois fut : « Le gouvernement français est édifié sur de solides bases, et les lois qui le régissent sont claires et précises. Si vous servez ce gouvernement avec loyauté et fidélité, et que vous attendiez patiemment, vous obtiendrez de lui, non seulement ce que vous aurez espéré ouvertement, mais même ce que vous aurez celé au fond de vos cœurs ! »

    Promesses tenues, on fit de Bouaziz Bengana un khalifa, un simple lieutenant des Français. Bouaziz Bengana répliqua à Galbois que son sang était prêt à remplir avec zèle toutes les missions que les Français voudraient bien confier à sa famille. Leur première mission fut de concourir au rétablissement de la sécurité sur la route de Sétif. A partir de ce moment-là, la chasse à leurs concitoyens récalcitrants au joug français était ouverte. Tous les Algériens qui refusaient de se soumettre aux Français devenaient des antagonistes à occire. Le vocabulaire des Bengana se restreint à des bribes de mots obsessionnels, leur seule préoccupation constante et permanente : briser l’ennemi, c’est-à-dire la résistance algérienne à l’occupation. Cerner l’ennemi algérien. Charger l’ennemi algérien. Chasser l’ennemi algérien. Combattre l’ennemi algérien. Contenir l’ennemi algérien. Courir sus à l’ennemi algérien. Culbuter l’ennemi algérien. Débarrasser le territoire conquis des ennemis algériens qui s’y trouvaient. Défaire l’ennemi. Ecraser l’ennemi. Encercler l’ennemi.

    Ils encaissaient l’impôt au nom de la France, sur lequel une bonne part leur revenait. Leurs territoires s’accroissaient, leur pouvoir s’amplifiait. A la tête de leurs goums, les Bengana firent une guerre implacable à trois chefs de la résistance : Abdelhafidh, Boumaza, Mohamed Ben Abdallah et Ben Chohra. Ils participèrent aux destructions et aux massacres avec le colonel Saint Germain, qui fut tué lors d’un combat contre les troupes d’Abdelhafidh. Ils participèrent au pogrom de Zaatcha avec le colonel Carbuccia et le général Herbillon. Ils furent avec Pélissier et le général Bedeau. Les Bengana étaient partout avec pour évangile et credo : celui qui croira en la France sera sauvé et celui qui ne croira pas sera condamné.

    C’est ainsi que la famille Bengana commandée par son chef Bouaziz Bengana rejoindra le général Galbois, qui commandait la colonne expéditionnaire chargée de contrôler la région, en se ralliant aux troupes françaises. Le premier combat auquel ils participeront eut lieu avec une troupe dirigée par le frère de l’émir Abdelkader au lieu-dit Has El-Oued. Au cours de ce combat, les Bengana eurent quatre de leurs cavaliers tués et trois blessés. Parmi les résistants qui faisaient partie de la troupe de l’émir, se trouvaient Ferhat Bensaid et Ahmed-Ben Chennouf. C’est là les premiers débuts des Bengana au service du gouvernement français.

    Quelque temps plus tard, Mohammed-Es-Seghir Bengana se joignait au même général Galbois qui dirigeait une nouvelle et immense colonne en partance vers le pays des Haraktas. Mohammed-Es-Seghir avait amené avec lui les hommes de la tribu qu’il commandait ainsi que ses goumiers personnels. Mohammad-Es-Seghir et les siens, qui connaissaient parfaitement le terrain, concourront alors à la soumission complète des Haraktas.

    Ce serait trop long, voire fastidieux d’énumérer les batailles contre la résistance auxquelles ils furent mêlés durant des décennies, de 1838 à 1879.

    Lahsen Benazouz était le lieutenant de l’émir Abdelkader, et, en cette qualité, il parcourait le Sahara avec la fine fleur de ses troupes. Plusieurs tribus de cette région avaient fait leur soumission à Lahsen Benazouz, les Bengana et leurs affidés réquisitionnés au complet vinrent établir leur campement à peu de distance d’El-Outaia, dans un endroit appelé Salsou. C’est là que les deux troupes ennemies, l’une combattant pour la liberté et la vérité, l’autre engagée aux côtés des troupes d’asservissement, se rencontrèrent et qu’elles se livreront un combat acharné.

    La bataille de Salsou

    Le texte écrit par un membre du clan Bengana et publié en 1879 à Constantine dit : « Nous en tuâmes un grand nombre et nous leur prîmes leurs fusils et leurs canons. Nous allâmes porter tout le butin que nous avions pris à M. le général Galbois, et nous devons dire que le gouvernement nous récompensa par les honneurs et la vénération dont nous fûmes l’objet, et par la plus belle des distinctions. De plus, c’est à partir de cette époque que Si-Bouaziz Bengana fut surnommé le Serpent du désert. Ce fait d’armes accompli au service de la France est encore un de ceux dont notre famille a le droit de s’enorgueillir. A la suite de tous ces faits, le général Négrier, ce lion indomptable, revint, pour la deuxième fois, à la tête des affaires, et nous fîmes avec lui une razzia aux Oulad-Bou-Aoun auxquels s’était jointe la tribu des Zemoul. »

    Nous avons consulté les archives du Service historique du Château de Vincennes à propos de cette bataille de Salsou. Les sources sont : « Sous-série 1 H 68. Dossier 3. Province de Constantine (mars-avril 1840) ». Ce document qui traite très brièvement de Bouaziz Bengana, auquel les archives prêtent très peu d’importance, dit : « Le général Valée obtient le grade d’officier de la légion d’Honneur pour le cheikh El-Arab Ben Gana, son protégé, qui a anéanti un bataillon régulier de l’armée de l’Emir d’Abd el-Kader, ainsi qu’une cavalerie de 800 hommes et des troupes régulières, commandé par Ben Azouz, le khalifa du Sahara oriental d’Abd el-Kader, sans qu’un seul fantassin s’en soit échappé. Le goum de Bengana lui prend trois drapeaux, deux canons, deux tambours et 500 fusils avec baïonnette. Le gouverneur fait remettre à cette occasion à Ben Gana 20 000 francs pour la solde de ses troupes et 25 000 francs pour ses dépenses personnelles. 510 têtes ont été coupées. »

    Cette affaire, dit encore le passage du dossier conservé pour la postérité par les Archives de Vincennes, « fait grande sensation dans toute la province ». « Je (le général Galois) regarde comme un résultat bien heureux d’avoir amené les Arabes à se battre pour nous contre leurs coreligionnaires. (…) Il aurait fallu peu de choses pour allumer un grand incendie, car Ahmed (le Bey de Constantine) et Abd el-Kader commençaient à gagner du terrain. » Le rapport remis à sa hiérarchie militaire française par le cheikh el-Arab sur le combat contre Ben Azouz se termine ainsi : « Nous sommes vos enfants et nous vous servirons jusqu’à la fin avec une entière fidélité. »

    Les Bengana, retournés dans leur fief après une razzia menée sous les ordres du général A. Baraguay-d’Hilliers, apprirent la nomination du duc d’Aumale, fils du roi Louis-Philippe, au commandement de la province de Constantine. Sans perdre un seul instant, Bouaziz Bengana, brûlant d’impatience, alla à sa rencontre. Le duc d’Aumale, après l’avoir félicité pour les services rendus à la France et inspecté les goumiers de Bengana, lui communiqua son intention de faire une expédition dans le Sahara et dans les montagnes des Oulad-Soltan.

    Bouaziz Bengana lui répondit qu’il était prêt à marcher et à servir ses projets, ajoutant : « Son altesse n’aurait qu’à le faire prévenir lorsqu’elle se rendrait à El-Kantara, et qu’il s’engageait à l’y rejoindre avec les contingents des tribus soumises du Sahara et leurs chefs, qui étaient parfaitement disposés à se battre. (…) Le duc d’Aumale fit alors l’honneur à Si-Bou-Aziz-ben-Gana de le nommer khalifa de la région saharienne, et cette nomination fut confirmée par le maréchal Vallée comme récompense pour ses bons et loyaux services. Le territoire de commandement de Bouaziz Bengana fut délimité : il s’étendait d’El-Kantara à Touggourt et comprenait, de l’est à l’ouest, tout le pays qui s’étend d’El-Khanga aux Ouled-Djellal. Le duc d’Aumale, reconnaissant, nomma en même temps Si-Mohammed-Es-Sghir, neveu de Si-Bouaziz, caïd de Biskra et des Zibans. »

    Au duc d’Aumale succéda le général Bedeau qui entreprit une nouvelle campagne dans les Aurès pour y aller chercher El-Hadj-Ahmed-Bey. Les Bengana étaient toujours là où les généraux français allaient.

    A la suite d’une énième expédition contre les insurgés algériens, à laquelle participèrent les Bengana, le général Herbillon attribua à El-Hadj-ben-M’hammed Bengana le titre de caïd des Oulad-Djellal et des Oulad-Nail. Puis le général Herbillon, accompagné de tous les membres de la famille des Bengana, pourchassa les récalcitrants Oulad-Nail jusque chez eux, et les obligea de lui faire leur soumission.

    Le pogrom de Zaatcha raconté par les Bengana

    A propos du pogrom de Zaatcha, auquel participèrent tous les Bengana et durant lequel la totalité des habitants furent massacrés, sans exception, y compris les vieillards, les femmes et les enfants, le texte écrit par Bengana dit : « A la suite de ces événements, le colonel Canrobert fut appelé au commandement d’Aumale, et ce fut le colonel Carbuccia que l’on nomma à sa place à Batna. A cette époque, il y avait dans la petite ville de Zaatcha un homme nommé Bouziane qui se faisait passer pour chérif et qui avait réussi à réunir autour de lui un certain nombre de partisans. Comptant sur l’appui des gens de Zaatcha, cet individu se crut assez fort pour se dispenser de venir rendre ses devoirs aux autorités. Le siège de Zaatcha fut alors commencé par Si-Bou-Aziz- Bengana et ses frères à la tête des troupes dont ils disposaient, et, quelque temps après, le colonel Carbuccia vint les rejoindre avec un faible détachement et le siège continua. Tous les gens de Zaatcha et le chérif Bouziane, ainsi que tous les étrangers qui avaient suivi la fortune de celui-ci rentrèrent alors dans l’intérieur de la ville et s’y retranchèrent. De nombreux combats eurent lieu sous les murs de Zaatcha, le colonel Carbuccia attaquant sans relâche les assiégés à la tête de son détachement ; mais cet officier ne put obtenir aucun résultat, et après des efforts inutiles, la colonne fut obligée de rentrer à Biskra. Or, ce siège avait duré un certain temps, et, dans cet intervalle, Si-Abdelhafidh, qui était campé à El-Khanga, avait conçu le projet de faire une diversion au profit de Bouziane. (…) Bou-Aziz -Ben-Gana, qui était encore devant Zaatcha, envoya immédiatement à Si-Bou-Lakhras l’ordre de prendre avec lui quatre cents cavaliers arabes et de se transporter avec eux à Biskra le plus vite possible. Si-Bou-Lakhras exécuta ponctuellement les ordres qu’il avait reçus, et lui et ses quatre cents cavaliers franchirent la distance qui les séparait de Biskra en un jour et une nuit. Arrivés à Biskra, ils se joignirent au commandant Saint-Germain et se portèrent à la rencontre de Si Abdelhafidh. Les deux armées se rencontrèrent à Soriana, et les troupes françaises se jetèrent avec impétuosité sur les insurgés. La fortune tourna contre Abd-el-Hafidh, qui fut battu ; mais nous eûmes à déplorer la mort du commandant Saint-Germain, qui fut tué pendant le combat. (…) Revenons maintenant à l’affaire de Zaatcha. Lorsque le colonel Carbuccia abandonna le siège pour rentrer avec sa colonne à Biskra, il laissa Si-Bou-Aziz-Ben-Gana et ses parents auprès de Zaatcha, avec leurs goums, pour surveiller Bouziane et ses partisans, et cette situation se continua jusqu’à l’arrivée du général Horbillon. Ce général, à la tête d’une colonne considérable, mit la plus grande diligence à se transporter à Zaatcha, et, une fois là, il activa les travaux du siège. »

    Mohammed-Es-Seghir Bengana assassine Al-Hassan Bouziane

    Le texte de Bengana poursuit à propos du pogrom de Zaatcha : « Nous n’entreprendrons pas de raconter les péripéties de ce siège mémorable. (…) Enfin, la victoire resta aux troupes françaises ; Bouziane fut tué, tous les habitants de Zaatcha furent passés au fil de l’épée et leur ville fut détruite de fond en comble. Le jour de la prise de Zaatcha, un des soldats de Si-Mohammed-Es-Seghir avait fait prisonnier le fils de Bouziane et l’avait amené au général qui voulait tout d’abord lui accorder la vie. ‘‘Un chacal ne peut enfanter que des chacals’’, objecta Si-Mohammed-Es-Seghir ; la mort de ce jeune homme fut donc décidée et le soldat le tua immédiatement. A la suite de ces hauts faits, qui rendaient plus manifeste encore la fidélité des Ben-Gana au gouvernement français, le général Herbillon répartit les places de caïds dans la région saharienne entre les membres de cette famille. Il nomma Si-Ali-Ben-El-Guidoum, fils de Si-Bou-Aziz-Ben-Gana, caïd des Arabes-Cheraga ; Si-Bou-Lakliras-ben-Mohammed, caïd des Saharis ; et Si-Ahmed-ben-El-Hadj-ben-Gana, caïd des Arabes Gheraba. Ceux qui avaient aidé ou assisté le chérif Bouziane furent sévèrement punis, et chacun des contingents qui avaient formé l’armée du général rentra dans sa résidence respective. »

    Ce n’est pas tout, un autre « haut fait remarquable » de cette famille est à signaler, un carnage qui eut lieu en marge du siège de Zaatcha.

    Le 16 novembre 1849, à deux heures du matin, deux colonnes du corps expéditionnaire français, placées sous les ordres des colonels de Barrai et Canrobert, se dirigèrent vers l’oasis d’Ourlal, « une ville de tentes appuyée aux oasis, des douars sans nombre s’étendant de tous côtés au loin, et de nombreux troupeaux de chameaux, de moutons, couvrant la plaine ». Les soldats français, pourvus de quatre canons, étaient accompagnés des goums de Sétif, du Hodna et de Biskra, ces derniers sous les ordres du cheikh El-Arab Bengana.

    Entendant du bruit, tous les hommes du campement nomade sortirent des tentes, les cavaliers montèrent à cheval et se portèrent en avant pour livrer bataille aux Français et à leurs supplétifs indigènes. Les femmes, les enfants, les vieillards, entendant les coups de fusil et voyant une masse mouvante se diriger de leur côté, se sauvèrent précipitamment vers les oasis. La sauvage agression de cette population algérienne plongée dans le sommeil fit 120 morts, hommes parmi les nomades, femmes, vieillards et enfants. Toutes les tentes furent renversées, bouleversées, déchirées, brûlées même, et tous ceux qui n’avaient pu fuir trouvèrent la mort sous les toiles et les tapis où ils s’étaient réfugiés.

    Voici résumé ici le récit du général Herbillon, le sanguinaire responsable du génocide de Zaatcha, à propos de ce massacre d’Ourlal, un énième crime contre l’humanité commis au nom de la civilisation française, auquel participèrent hardiment, comme toujours, Bengana et ses goumiers : « Le colonel Canrobert, qui commandait l’arrière-garde, apercevant ce qui se passait, tourna aussi à gauche, et, longeant les murs d’Ourlal, en débusqua les Arabes et appuya le mouvement offensif. L’artillerie acheva de jeter l’épouvante au milieu de cette population surprise, en dirigeant son tir sur des douars éloignés, et en lançant des obus dans les jardins où s’était sauvée la plus grande partie des fuyards. Les tirailleurs indigènes et des spahis, ayant été envoyés en même temps à la poursuite des troupeaux, réunirent sans difficultés ceux qui avaient été abandonnés, et enlevèrent un grand nombre de chameaux, que les gardiens défendirent vaillamment en cherchant à les sauver. Quant aux goums, avides de pillage, ils se jetèrent avec rapacité sur le butin qui était à leur disposition, et prirent tout ce que les moyens de transport leur permettaient d’emporter. Les femmes et les vieillards foulés aux pieds des chevaux, se relevant mutilés, et cherchant à atteindre les murs des oasis où elles espéraient s’abriter, presque tous furent tués à coups de baïonnette. Des otages furent pris dans les grandes familles se rendirent à Biskra ; les amendes furent payées aux époques fixées ; et, comme ils avaient demandé à racheter deux mille chameaux qu’on leur avait pris, ceux-ci furent rendus moyennant une somme qui fut déterminée par une commission nommée à cet effet. Les moutons qui avaient été enlevés, au nombre de quinze mille, furent remis à l’administration et distribués à la troupe. Les Français, qui eurent six tués et trente-quatre blessés, rentrèrent au camp de Zaatcha vers quatre heures et demie du soir, avec une prise de deux mille chameaux et quinze mille moutons, les goums de Ben Gana chargés d’un butin considérable suivaient. »

    Intelligence avec l’ennemi

    Dans la mémoire des Algériens, le patronyme Bouaziz Bengana, qui fut principal chantre de la collaboration avec l’occupant français, est estampillé de manière indélébile, il portera à jamais le sceau de la damnation post mortem à l’oubli. A l’image de la loi votée par le Sénat romain au cours de l’antiquité à l’encontre des personnages politiques coupables de haute trahison.

    La descendante de Bouaziz Bengana, qui aurait dû se taire, déclare dans une interview à l’intention de ses nombreux détracteurs sur les réseaux : « A ces petites âmes, je leur rétorque que si elles ont un tel problème avec la France, que font-elles sur le sol français ? »

    Voilà qui nous rappelle l’air de « la France on l’aime ou on la quitte ». Philippe de Villiers disait : « La France, tu l’aimes ou tu la quittes. » Pour Nicolas Sarkozy, « si certains n’aiment pas la France, qu’ils la quittent ! » Le Pen, quant à lui, dit : « Si certains n’aiment pas la France, qu’ils ne se gênent pas pour la quitter ! »

    « Nul ne peut porter le fardeau d’autrui »

    Que les descendants mâles ou femelles des apostats et autres félons de la cause nationale sans foi ni loi se rassurent. Ils jouissent et jouiront encore en Algérie du passage coranique qui dit : « Nul ne peut porter le fardeau d’autrui. » Le coran rappelle ce principe à cinq reprises : dans la sourate Al-An’am verset 164 ; Al Isra verset 15 ; Fatir verset 18 ; Az-zoumar verset 7 et An-Nadjm verset 38.

    Si on ne choisit pas sa famille, selon l’adage, il n’est pas interdit de se repentir.

    Ali Farid Belkadi
    Historien, anthropologue

    http://www.algeriepatriotique.com

  • 27 février 1933 : le Reichstag brûle ! L’acte individuel de Marinus Van der Lubbe
    https://rebellyon.info/27-fevrier-1933-le-Reichstag-brule-L-acte-15451

    La nuit du 27 février 1933, l’incendie volontaire de la salle des séances du Reichstag réduisait en cendres le siège berlinois du Parlement allemand, dont sa célèbre coupole de verre et d’acier. Le 19 avril 1999, le chancelier social-démocrate Gerhard Schröder inaugurait avec faste la rénovation d’un Reichstag redevenu siège du gouvernement et des députés. La coupole est bien sûr entièrement reconstruite –en prenant soin de modifier sa forme initiale en tronche de casque à pointe qui avait éclaté sous la chaleur de 1933–, afin que sa transparence soit le symbole de « l’ouverture de la démocratie allemande » post-réunification. Tout en menant sa première offensive militaire directe à l’étranger depuis 1945 (au Kosovo), l’Etat investissait là deux milliards de francs dans un bâtiment à son image, tentant du (...)

    #Mémoire #Guerres_-_Armements

    • @rebellyon cracher sur le parti communiste allemand qui fut interdit à la suite de l’incendie, voilà un exercice peu commun alors qu’il y a bien d’autres points de vue, Goebbels, Hitler et les barons de l’industrie ont tiré profit de cet incendie, et d’autre part Marinus Van Der Lubbe n’aurait pas pu "seul" le préparer sans l’aide des nazis ou de nervis : http://archive.wikiwix.com/cache/?url=http%3A%2F%2Fwww.gavroche.info%2Findex.php%2Farticles-en-ligne la manipulation d’un homme malade ou blessé ne date pas d’aujourd’hui mais Marinus fut sans doute un des premiers "patsy" de l’Histoire moderne..On aurait instrumentalisé ces forces (se battre contre la dictature qui arrive) et ces faiblesses (son état physique et mental quelque peu malmené) a un moment critique de l’Histoire : " Quoiqu’il en soit l’objectif est atteint : lors des élections législatives du 5 mars, les nazis obtiennent 44 % des voix et 288 sièges, soit la majorité absolue face aux 212 sièges du SPD et du Zentrum (3), les 81 députés communistes étant hors-la-loi. Dès le 23 mars, avec l’appui du Zentrum, Hitler obtient les pleins pouvoirs et début juillet, la léthargie des sociaux-démocrates aidant, l’Allemagne est sous la botte d’un régime de parti unique.""
      L’oeuvre d’un seul homme mais avec derrière le "théatre des ombres" les futurs bourreaux de l’Allemagne...A suivre..Toutefois, vous signez un fait important : " Le 19 avril 1999, le chancelier social-démocrate Gerhard Schröder inaugurait avec faste la rénovation d’un Reichstag redevenu siège du gouvernement et des députés. La coupole est bien sûr entièrement reconstruite –en prenant soin de modifier sa forme initiale en tronche de casque à pointe qui avait éclaté sous la chaleur de 1933–, afin que sa transparence soit le symbole de « l’ouverture de la démocratie allemande » post-réunification. Tout en menant sa première offensive militaire directe à l’étranger depuis 1945 (au Kosovo)" Si vous voulez dire que l’Allemagne préparait l’agression contre la Yougoslavie, en effet dès 1989 l’Otan et le BDN (services secrets allemand) se préparait avec les Usa, France, Uk, et les exilés albanais, croates, bosniaques, a faire main basse sur ce pays afin de le balkaniser. On a vu donc la guerre à l’intérieur de l’Union Européenne, après les hypocrites "plus jamais ça" que les états nous sortent chaque années au moment des commémorations des deux guerres mondiales. L’Ukraine en est la suite logique, inutile d’accuser la Russie l’Otan est bien derrière l’élargissement de l’UE vers les frontières russes.
      François Delpla explique : http://archive.wikiwix.com/cache/?url=http%3A%2F%2Fwww.delpla.org%2Farticle.php3%3Fid_article%3D62

  • [#Suisse] Quand l’accueil des personnes en exil devient un bizness

    Ce texte fait suite à une première analyse publiée sur renversé de l’évolution de l’accueil des requérantEs d’asile en Suisse, « Vers un accueil carcéral des réfugiéEs » . Il traite du mécanisme de la privatisation et de la marchandisation de l’enfermement des personnes en exil et tente de mettre un peu plus en lumière la logique capitaliste sous-jacente à celle-ci. Pour rappel, la Suisse met en place une nouvelle politique en matière de gestion de la migration, qui porte notamment sur la privatisation des institutions suisses de l’Europe forteresse. L’idée n’est pas ici de défendre un étatisme carcéral des questions migratoires mais de mettre en lumière les logiques actuelles qui président à la gestion de ces questions dans la Suisse d’aujourd’hui.

    ORS c’est quoi ?
    A l’origine, il s’agit d’une agence d’intérim lausannoise créée en 1977 nommée ORS Services SA. En 1992, la société devient ORS Service AG et déménage à Zurich. En 2005, le fondateur de l’entreprise la revend à #Argos_Soditic qui la revend à #Invision en 2009, qui finalement la revend à #Equistone en 2013. Equistone Partners Europe est un fond d’investissement international avec des antennes dans 4 pays européens. ORS déclare un chiffre d’affaires de 65 millions de francs suisses pour 2014, essentiellement en provenance de fonds publics. Selon plusieurs médias, celui-ci atteint 85 millions en 2015 mais son bénéfice n’a jamais été divulgué. Alors quand Claude Gumy, directeur opérationnel à Fribourg dit dans le journal Le Temps « Notre but n’est pas de gagner de l’argent pour le compte d’investisseurs. Nous nous occupons avant tout d’êtres humains », de qui se moque-t-il ? Pour faire des économies l’État suisse délègue la gestion de « l’accueil » a des investisseurs qui après avoir spéculé sur les marchandises et dépouillé les pays pauvres spéculent sur les flux migratoires qu’ils ont ainsi engendrés. Leur entreprise est d’ailleurs réputée pour sa collaboration inconditionnelle avec les services étatique et la police dont les pratiques répressives ne font aucun doute.

    https://renverse.co/Suisse-Quand-l-accueil-des-personnes-en-exil-devient-un-bizness-982
    #business #accueil #asile #migrations #réfugiés #hébergement #logement #ORS #privatisation #G4S

    • ORS : Bras droit armé de la confédération suisse pour mener la répression sur les personnes en exil

      Plusieurs articles parus récemment dans la presse mainstream faisaient état de « vives critiques » envers la société privée ORS engagée par la Confédération. Active dans le business de l’incarcération des migrantEs, cette entreprise basée à Zurich ne cesse d’être dénoncé par de nombreuses organisation et individus pour ses pratiques répressives, et ce depuis plusieurs années.

      https://renverse.co/ORS-bras-droit-arme-de-la-confederation-suisse-pour-mener-la-repression-sur

    • Traduction en italien:
      Quando l’accoglienza delle persone in esilio diventa un business

      Questo articolo tratta del meccanismo della privatizzazione e della mercificazione dell’incarcerazione delle persone in esilio e tenta di mettere un po’ meglio in luce la logica capitalista soggiacente a questi fenomeni. Ricordiamo che la svizzera mette in atto una nuova politica nel campo della gestione della migrazione, che concerne tra l’altro la privatizzazione delle istituzioni svizzere della fortezza Europa. L’idea di questo testo non è di difendere una gestione statale carceraria delle questioni migratorie, ma di mettere in luce le logiche attuali della gestione di queste questioni nella svizzera di oggi.

      https://frecciaspezzata.noblogs.org/post/2017/03/19/quando-laccoglienza-delle-persone-in-esilio-diventa-un-busi

    • Privatisation | Les enjeux autour de la délégation de l’asile. Qui profite de qui ?

      En Suisse, depuis plusieurs années, de nombreuses tâches liées à l’hébergement et à la prise en charge des personnes issues du domaine de l’asile sont privatisées. Ces processus de délégation de tâches publiques à des acteurs privés ne sont pas neutres et affectent la mise en œuvre de la politique d’asile. Avec des conséquences non négligeables, tant en matière de gestion du domaine de l’asile et du travail quotidien dans les centres d’accueil que du rôle de l’État et de sa responsabilité.

      https://asile.ch/2018/06/22/privatisation-les-enjeux-autour-de-la-delegation-de-lasile-qui-profite-de-qui
      #profit #flexibilité #rentabilité

    • L’accueil des migrants pointé du doigt

      Solidarités et Droit de rester dénoncent les pratiques d’ORS, entreprise qui s’occupe des requérants.

      « J’aime la Suisse. Mais ORS n’en donne pas une bonne image », déplore un jeune Erythréen vivant à Fribourg. Cette entreprise privée gérant la prise en charge des requérants d’asile dans le canton de Fribourg, sur mandat des pouvoirs publics, est la cible d’un rapport établi par le parti anticapitaliste Solidarités et le collectif citoyen Droit de rester. Ce document a été réalisé sur la base des témoignages d’une trentaine de personnes ayant été en contact direct avec ORS, que cela soit des migrants ou des bénévoles, et concerne principalement l’année 2017.

      « Depuis deux ans, notre collectif propose une permanence. Une fois par mois, les gens peuvent venir nous voir avec leurs questions concernant les permis de séjour ou encore l’accès aux soins. Nous les conseillons et les mettons éventuellement en lien avec, par exemple, des avocats ou des thérapeutes. Au fil du temps, beaucoup de ces personnes nous ont relaté des problèmes concernant ORS qui nous semblaient proprement scandaleux. Voilà pourquoi nous avons réalisé ce ­rapport », explique Sophie Guignard, membre de Droit de ­rester.
      De lourdes accusations

      Le document de trente pages porte de lourdes accusations, qu’ORS nie formellement (voir ci-dessous). « Certaines pratiques et règlements que subissent les requérants d’asile peuvent être assimilés à des mauvais traitements », écrivent ses auteurs. Ils pointent notamment du doigt le manque de place et d’intimité dans les foyers d’accueil : il n’y aurait parfois qu’une seule toilette pour plus d’une vingtaine de personnes, le papier toilette serait rationné et les cuisines délabrées. « Il fait actuellement très froid. Mais il n’y a pas d’eau chaude dans les douches », rapporte un requérant débouté, en Suisse depuis plusieurs années. A noter que la mise à disposition des infrastructures dépend de l’Etat de Fribourg, et non directement d’ORS.

      Pour maintenir l’ordre, des veilleurs menaceraient les migrants de recourir à la violence, voire passeraient à l’acte. Les débordements – retards, consommation d’alcool dans les chambres, musique trop forte – seraient punis de peines pécuniaires ou de transfert sans préavis vers un autre foyer, parfois vers un foyer se trouvant dans une autre région linguistique. Le rapport précise : « Un certain nombre de pratiques ne favorisent pas l’intégration des requérants, les empêchant d’apprendre la langue de l’endroit où ils vivent et de garder le contact avec les personnes rencontrées. »

      Autre accusation formulée : des cas de harcèlement. Représentante du collectif Droit de rester, Sandra Modica raconte : « Une femme que j’accompagnais m’a téléphoné en pleurs. Elle m’a expliqué que, depuis un certain temps, un surveillant tentait de l’embrasser ou de lui toucher les seins. Elle était psychologiquement trop fragile pour déposer une plainte. J’ai dénoncé le cas auprès d’ORS. Mais je n’ai jamais reçu de réponse. » En outre, certains requérants d’asile se plaignent d’une mauvaise information sur l’accès aux soins.
      Discussion demandée

      Enfin, de manière générale, Solidarités et Droit de rester rapportent une mauvaise communication et la présence chez ORS de beaucoup de personnel non formé. Leur revendication principale : pouvoir discuter avec le Conseil d’Etat, à qui le rapport a été envoyé en fin de semaine passée. « Nous ne visons pas des personnes mais un système. Nous sommes persuadés que celui-ci peut être amélioré », souligne Sophie Guignard.

      Le rapport précise d’ailleurs : « Nous avons pris connaissance d’améliorations entre la récolte des témoignages et la situation actuelle, ce que nous saluons. » Parmi ces améliorations, le programme Envole-moi, présenté en début d’année et qui a pour but d’encadrer les mineurs non accompagnés et les jeunes adultes.

      https://lecourrier.ch/2018/12/13/laccueil-des-migrants-pointe-du-doigt

    • 14 décembre 2019

      Le Collectif Droit de rester et le parti Solidarités publient un rapport sur les pratiques de l’ORS, entreprise responsable de la prise en charge des requérants d’asile dans le canton de #Fribourg. Basé sur une trentaine de témoignages, le #rapport met en lumière plusieurs problèmes systémiques, tels que le manque de place et d’intimité, l’absence d’eau chaude, le rationnement de papier toilette, des cas de harcèlement restés sans réponse. La principale demande est d’avoir une discussion avec le Conseil d’État à ce sujet. ORS nie formellement toutes ces accusations.

      https://asile.ch/2019/03/12/chronique-suisse-du-13-decembre-2018-au-25-janvier-2019

    • Gestion de l’asile | ORS Fribourg : Quand l’État fait la sourde oreille. Business is Business ?

      « J’ai eu une opération au ventre, j’étais complètement endormie. Quand je me suis réveil- lée, j’ai dû repartir au foyer. L’hôpital leur avait envoyé directement l’ordonnance pour les antidouleurs, puisque je n’avais pas encore de carte d’assurance maladie. Mais c’était le week-end et il n’y avait pas d’éducateur/trice au foyer. Je n’ai pas pu aller chercher mes médicaments et j’ai eu mal pendant trois jours ». D., logée dans un foyer pour requérant.e.s d’asile mineur.e.s.

      Les limites que nous fixons sont ignorées ou transgressées.
À la maison, dans l’espace public, pendant notre formation ou notre activité professionnelle, nous subissons ces violences sexuelles ou sexistes parce que nous sommes des femmes.
Et la société ne prend souvent pas au sérieux ces violences et les minimise. > www.14juin.ch

      Ce genre de témoignages, les bénévoles du collectif Droit de rester en ont entendu souvent. Manque d’accès aux soins, scolarisation lacunaire mineur-e-s logé-e-s avec des adultes, violence verbale, parfois physique, harcèlement sexuel, eau froide dans les douches en plein hiver sont régulièrement rapportés à propos des conditions de vie au sein des structures ORS de Fribourg. La société anonyme, mandatée par le canton pour héberger, encadrer et intégrer les personnes en procédure d’asile, est une multinationale à but lucratif. Son objectif est de dégager du bénéfice. Un paradoxe puisque ce sont des forfaits publics qui financent des prestations à vocation sociale et par définition non lucrative. L’absence de transparence financière, y compris à l’égard du Conseil d’État, pose à la fois un problème éthique, mais aussi de gouvernance et de responsabilité de l’État. En jeu : le respect des droits et libertés fondamentales de per- sonnes en situation de détresse.

      Pour faire la lumière sur les agissements d’ORS, le mouvement solidaritéS et le collectif Droit de rester ont rédigé un rapport d’une trentaine de pages. Il recense les témoignages de quelques dizaines de personnes : usagèr.e.s d’ORS, bénévoles et travailleurs/euse sociaux/ales. Le groupe s’est confronté à la réticence de certain.e.s témoins potentiels. ORS interdit à ses employé.e.s de parler de l’entreprise à des personnes externes, sous peine de sanctions, même après la fin du contrat.

      Le rapport a été envoyé au Conseil d’État, ainsi qu’à la presse1, avec plusieurs revendications : outre les problèmes soulevés ci-dessus, nous souhaitions une rencontre avec le gouvernement fribourgeois, la non- diffusion du rapport (pour assurer la protection des sources) et enfin une publication des bénéfices d’ORS.

      En février 2019, le collectif a reçu une réponse du Conseil d’État : cinq pages enrobées de chiffres et statistiques, contournant soigneusement les questions soulevées par le rapport, mettant en doute les éléments apportés par les militant.e.s. La mise en œuvre du mandat accordé à l’entreprise ORS ? Elle « répond aux attentes des autorités fédérales et cantonales ». Les accusations de violence ? Le « Conseil d’État a demandé à l’entreprise un rapport sur les éléments relevés » et il « invite les personnes ayant connaissance de violences à les dénoncer systématiquement et sans délai à la direction d’ORS, à la police cantonale et/ou à la DSAS [affaires sociales], afin que des mesures adéquates puissent être prises le cas échéant. » La réponse du gouvernement fribourgeois se concluait par un très laconique refus de rencontre, que l’exécutif « n’estime pas pertinente ».

      Si la réaction du Conseil d’État n’est pas surprenante, celle de la population a été plus encourageante. De nombreuses personnes ont contacté SolidaritéS et Droit de rester pour partager leur indignation et quelques témoignages sur des dysfonctionnements qu’elles avaient elles-mêmes constatés. Le collectif n’entend pas en rester là, et continuera de se battre pour un accueil humain et digne des personnes exilées, ainsi que plus de transparence et de responsabilité de la part des autorités…

      HARCÈLEMENT : MESURES PROACTIVES NÉCESSAIRES

      Nous nous sommes vus confier plusieurs situations de harcèlement sexuel, commis soit par les veilleurs, soit par les responsables de foyers. Ainsi, les femmes d’un foyer nous ont confié craindre un veilleur, qui ne respecte pas leur intimité : par exemple, il ne frappe pas avant d’entrer dans leur chambre, ou parfois il ouvre leur porte fermée à l’aide de son passe. Une femme devant nettoyer la cuisine lui a demandé des gants, il lui a alors donné des préservatifs à la place et l’a suivie dans la cuisine, malgré son refus. La situation ne serait pas allée plus loin selon cette femme. Ce veilleur travaille depuis un an, et malgré les plaintes faites par les femmes à leurs assistantes sociales, rien n’a changé, et ces femmes craignent pour leur sécurité lorsque c’est cet homme qui veille. D’autres femmes, dans d’autres foyers, ont été victimes de harcèlement sexuel commis par d’autres veilleurs. Ces derniers ont profité du silence de ces femmes, silence dû à leur sentiment de honte et à la peur des conséquences d’une dénonciation sur leur procédure d’asile. Ces situations ont toutefois été finalement dénoncées par une personne. La Direction ne lui a jamais répondu. Récemment, un responsable de foyer a également harcelé une femme accueillie, se permettant de lui écrire des messages très explicites sur téléphone portable, l’invitant par exemple à venir visiter sa chambre, et commentant régulièrement son physique « attractif », et l’effet qu’elle avait sur lui.

      > Extrait du Rapport sur les conditions d’accueil des requérants d’asile du canton de Fribourg, réalisé par Droit de rester Fribourg & Solidarités Fribourg en novembre 2018, dont nous avons pu avoir une copie.

      https://asile.ch/2019/06/11/gestion-de-lasile-ors-fribourg-quand-letat-fait-la-sourde-oreille-business-is-
      #harcèlement

    • Millionen-Gewinn im Flüchtlings-Business : Asylfirma ORS legt erstmals Zahlen offen

      Jahrelang hat sich die Flüchtlingsbetreuungsfirma ORS gegen Transparenz gewehrt. Jetzt gibt sie erstmals Geschäftszahlen preis.

      Wie viel Geld die ORS Service AG verdient, beschäftigt seit Jahren Medien, das Parlament, den Bundesrat: Die Firma betreibt primär für die öffentliche Hand über 100 Asylunterkünfte mit fast 90’000 Schlafplätzen. Obwohl das Geld zu grossen Teilen vom Staat stammt, veröffentlichte ORS nie Gewinnzahlen. Die Firma gehört einer Beteiligungsgesellschaft in London. Die Schlagzeilen waren entsprechend: Von «verstecktem Profit auf dem Buckel von Flüchtlingen» oder «Profiteuren des Elends» war die Rede.

      Nun hat die ORS ihre Zahlen veröffentlicht: Die Firma machte letztes Jahr einen operativen Gewinn von 1,3 Millionen Franken. Der Umsatz betrug 157,8 Millionen. Die Zahlen beziehen sich auf die Schweiz, Deutschland und Österreich. Sie stammen aus dem Geschäftsbericht, der kürzlich erstmals auf der ORS-Website aufgeschaltet wurde.

      Die Publikation ist im Vergleich zu üblichen Geschäftsberichten dürftig. Das 48-seitige Dokument nennt lediglich auf zwölf Zeilen Finanzzahlen. Diese zeigen: In der Schweiz machte ORS letztes Jahr 99,8 Millionen Franken Umsatz. Die Gemeindemandate sind mit Abstand am wichtigsten. Sie sind für 40 Millionen Franken des Umsatzes verantwortlich. Kollektivunterkünfte für 29,8 Millionen. Die Aufträge durch das Staatssekretariat für Migration – unter anderem das Betreiben von Bundes-Asylzentren – machen 19,4 Millionen Franken aus.
      Umsatzrückgang führt zu Entlassungen

      Der Gewinn von 1,3 Millionen Franken ist überraschend tief. Die NZZ berichtete für 2016 über einem Gewinn von mindestens drei Millionen. Der Umsatz in der Schweiz sank von 125 Millionen Franken per 2016 (laut früheren Berichten) auf nun 99,8 Millionen. Der Grund für den Rückgang um 20 Prozent: Die Zahl der Asylgesuche sank zwischen 2015 und 2018 um zwei Drittel auf 15 000. Ein ORS-Sprecher sagt: «Während 2015 schnell und professionell Unterkünfte in Betrieb genommen werden mussten, stehen wir heute vor der Herausforderung, Kapazitäten nach unten anzupassen.»

      Das hatte vor allem Auswirkungen auf die Mitarbeiter. Ende 2017 waren bei ORS Schweiz 1000 Personen angestellt. Heute sind es nur noch 700. Dieses Jahr wurden 20 Kündigungen ausgesprochen.

      ORS geriet nicht nur wegen Entlassungen in die Schlagzeilen. Die Betreuung der Flüchtlinge wurde oft kritisiert. Im Februar 2016 etwa berichtete die «Basler Zeitung» über Protokolle, gemäss denen die ORS in einer Bundes-Unterkunft in Aesch BL nicht genügend Nahrung für Babys zur Verfügung gestellt habe. Die Vorwürfe wurden bestritten. In weiteren Fällen gab es heftige Kritik an Zuständen in den ORS-Unterkünften, die die Firma allesamt energisch zurückwies.

      Angesprochen auf den rückläufigen Umsatz verweist der ORS-Sprecher darauf, dass die Firma trotz der rückläufigen Asylzahlen neue Mandate gewinnen konnte. Etwa im Kanton Bern, wo die ORS Teile eines 50-Millionen-Franken-Auftrags erhielt. Dieses Jahr laufen auch Mandate aus, weil Gemeinden andere Anbieter gewählt haben. Doch auch ORS wollte teils nicht mehr: «Aus unternehmerischer Verantwortung heraus hat die ORS von sich aus Gemeindemandate gekündigt, die sich stark defizitär entwickelt haben», sagt der Sprecher.

      Richtig kritisch ist die Lage in Österreich. Dorthin expandierte ORS im Jahr 2012 und zog einen dicken Auftrag an Land. ORS betreute alle Asylsuchende, die in Obhut der Regierung standen. Doch als die rechtsnationale FPÖ den Innenminister stellte, ging sie gegen die «Asylindustrie» vor. Ab 1. Juli 2020 betreibt der Staat die Unterkünfte selber. ORS machte in Österreich letztes Jahr 51,2 Millionen Franken Umsatz. Laut dem Sprecher besteht dieser Betrag zu grossen Teilen aus dem Bundesauftrag. In Deutschland beschäftigt ORS mittlerweile 200 Mitarbeiter und machte 2018 einen Umsatz von 6,7 Millionen Franken. Die Firma hat in den letzten Monaten Mandate in mehreren Bundesländern gewonnen. ORS ist kürzlich auch nach Italien expandiert.

      Sie ist nicht die einzige Anbieterin, die sich an die neuen Realitäten im Flüchtlingsbusiness anpassen muss. Die Asyl-Organisation-Zürich (AOZ) ist die grösste Konkurrentin. Sie gehört der Stadt Zürich und ist nicht gewinnorientiert. Bei der AOZ resultierte letztes Jahr ein Verlust von 1,7 Millionen Franken, 2016 war es noch ein Plus von rund einer halben Million. Der wichtigste Faktor dafür sei ein sehr starker Rückgang der Asylgesuchszahlen, insbesondere bei unbegleiteten Minderjährigen, sagt eine Sprecherin.

      https://static.az-cdn.ch/__ip/xq9gGCotWvI4Vtl_v7SSybLchqc/9cc2e9d62dfcdc9d38239014031c0b48d9d32a02/remote.adjust.rotate=0&remote.size.w=1280&remote.size.h=853&local.crop
      https://www.aargauerzeitung.ch/wirtschaft/millionen-gewinn-im-fluechtlings-business-asylfirma-ors-legt-erstmal

  • Polémique : Canal Algérie fait la promotion du sinistre Bachagha Bengana - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2017/02/polemique-canal-algerie-fait-la-promotion-du-sinistre-bachagha-ben

    DIA-21 février 2017 : C’est la polémique du jour, la chaîne francophone Canal Algérie a invité ce matin à 09h sur l’émission (Bonjour d’Algérie), Fériel Furon, l’arrière petite fille du sinistre Bachagha Bengana qui a écrit un livre glorifiant le passé de son « horrible » famille, bénéficiant ainsi d’une campagne promotionnelle de la télévision publique au 21 boulevard des Martyrs. 

    Mieux encore, l’écrivaine va dédicacé le livre sur son sinistre grand père samedi à 14h dans une importante librairie à Alger. 

    Mme Furion avec la présentatrice de l’émission Bonjour d’Algérie : Lilia Bekhaled
    Dans un poste publié sur facebook certains internautes exigent des explications du ministre de la Communication Grine et demande même le limogeage du DG de l’ENTV avec poursuites judiciaires contre les responsables de l’émission pour atteintes à la mémoire de nos martyrs (loi du moudjahid et du Chahid). 

    Qui est Bengana ? 

    Si M’hamed Ben-Bouaziz-Ben-Ganah orthographié aussi Bouaziz Bengana, ou Bouaziz Ben-Gana, ou Bou Aziz-Ben-Ganah —, cheikh el arab du beylik de Constantine puis fait Bachagha des Zibans lors de la conquête française. En tant que cheikh el arabc’est un des principaux dignitaire et feudataire du bey de Constantine. Il est à la tête de certaines tribus issues de la confédération des Dhouaouda. Géographiquement son influence s’étend sur une partie saharienne du Sud constantinois, notamment les Zibans et Biskra. Lors de la prise de Constantine par les Français en 1837, il fait partie des chefs locaux qui se rallient en 1839 et ont un rôle politique important lors de la conquête de l’Algérie par la France.

    Les 900 oreilles coupées par le bachagha Bengana
    Le bachagha Bengana coupait les oreilles des résistants algériens auxquels il tendait des embuscades avec ses goumiers. Puis, il les entassait dans des couffins qu’il remettait ensuite aux officiels français, contre espèces sonnantes et trébuchantes. On l’honora de menues broutilles pour services inestimables rendus à la France coloniale. Bengana envoya au général Négrier le sceau, les oreilles et la barbe du chef de guerre Farhat Bensaïd, qui fut attiré dans un guet-apens, chez les Oulad-Djellal. Le fils de Farhat Bensaïd, Ali-Bey, qui avait échappé aux coups des Bou-Azid, alliés à Bengana et aux Français, accablé par l’évènement, se rendit au général Sillègue, à Sétif. Une autre fois, un membre de la famille, Khaled Bengana, qui s’était « vaillamment » conduit lors d’une sanglante répression contre des insurgés algériens, présenta au général comme pièces justificatives, deux étendards (le troisième avait été déchiré par ses goumiers) et des sacs contenant 900 oreilles coupées aux cadavres. Le commandant de Constantine qui n’en demandait pas tant de la part des Bengana, ému par autant de zèle, envoya au gouverneur un rapport laudatif sur cette affaire. A l’occasion de la fête du roi (célébrée le 1er mai), le général Galbois se rendit auprès des Bengana et fut reçu au bruit des salves tirées avec les canons récupérés sur le champ de bataille. Les canons lui furent ensuite remis. Sont-ils aux Invalides, à Paris ? On déploya une pompe et une mise en scène grandiose à l’occasion, dont l’organisation fut attribuée à Ismaël Urbain. Bengana reçut à cette occasion la croix d’officier et une gratification de 45 000 francs, comme appointements sur lesquels furent prélevées les sommes payées de sa poche à ses goumiers. Les Bengana et leurs goumiers investirent les Zaatchas avec les troupes du général Herbillon, la tête de Bouziane et celle de son lieutenant Si Moussa Al-Darkaoui figurent parmi leurs sordides butins. Le Muséum national d’histoire naturelle de Paris détient une oreille, non-identifiée, un morceau de chair noircie, cataloguée parmi les têtes momifiées et les crânes, dans un registre officiel, en France, pays des droits de l’Homme, au XXIe siècle. Il faudrait relire sérieusement cette Déclaration des droits de l’Homme, en filigrane, pour savoir si ces droits concernent pareillement les morts ou seulement les vivants et s’ils ne concernent que les Blancs. Au Maghreb ou en Afrique, aucun musée ne détient des restes mortuaires humains dans ses réserves. Espérons que nous serons entendus et que les restes mortuaires des résistants algériens, actuellement conservés au musée de Paris, seront dignement rapatriés à Alger. (Ali Farid Belkadi) Historien et anthropologue, auteur de Boubaghla, le sultan à la mule grise.
    La résistance des Chorfas,éditions Thala, Alger
     

    Feriel Furon, ose présenter son livre devant l’ancien ministre des affaires étrangères Mohamed Bedjaoui, lors du salon le Maghreb des livres de Paris en février dernier 

     

    http://dia-algerie.com

  • * Suisse : L’état de délabrement de l’hôpital de La Chaux-de-Fonds inquiète * RTS - Bernard Genier et Frédéric Boillat - 19 Février 2017

    https://www.rts.ch/info/regions/neuchatel/8398813-l-etat-de-delabrement-de-l-hopital-de-la-chaux-de-fonds-inquiete.html

    L’état de délabrement de l’hôpital de La Chaux-de-Fonds inquiète

    Infiltrations d’eau, système électrique vétuste, ventilation poussive, l’état de délabrement de l’hôpital de La Chaux-de-Fonds est inquiétant, révèle Mise au Point dimanche, une semaine après un vote historique dans le canton.

    Dimanche passé, le Haut du canton de Neuchâtel exultait après une victoire cruciale dans les urnes : la population décidait à 52% de maintenir deux établissements hospitaliers de niveau équivalent, l’un dans le Haut du canton, à La Chaux-de-Fonds, et l’autre dans le Bas, à Neuchâtel. La ville de La Chaux-de-Fonds avait même dit oui à plus de 80%.

    Mais quelques jours plus tard, une autre question se pose : comment l’hôpital de La Chaux-de-Fonds pourra-t-il offrir les mêmes standards de qualité que son voisin du Bas ? Et la facture risque de coûter cher aux contribuables, car un argument est passé inaperçu durant la campagne : l’état général de l’établissement de la ville horlogère est inquiétant.

    Trop peu d’investissements
    En surface, les infiltrations d’eau sont innombrables, alors qu’en sous-sol, des éléments du système de ventilation poussifs datent de la construction du bâtiment dans les années 60. Ailleurs, une partie du réseau électrique est vétuste et impossible à mettre aux normes légales.

    « On est face à une installation qui date de l’inauguration du bâtiment en 1966. Et pour beaucoup de ces installations, on ne trouve même plus de pièces de rechange », constate Pierre Bottlang, responsable du bâtiment chaux-de-fonnier, interrogé par Mise au Point. A ses yeux, « sur un bâtiment estimé à 150 millions, c’est 1,5 à 2 millions de francs qu’il aurait fallu investir chaque année pour le simple entretien de l’hôpital, même pas pour son développement ». Et cela a été trop peu fait, déplore-t-il.

    Des travaux seraient longs et coûteux
    Certes, certaines parties de l’hôpital comme les blocs opératoires sont récentes, mais au final, pour remettre l’établissement à niveau, il faudrait notamment pousser les murs, couler du béton et repenser complètement l’organisation des locaux. Et tout le système des ascenseurs, qui n’est plus aux normes, est à changer. De plus, il serait rigoureusement impossible d’offrir une douche par chambre à moins de diviser le nombre de lits de l’hôpital par deux.

    Une rénovation de l’hôpital de La Chaux-de-Fonds coûterait selon les fourchettes avancées entre 39 et 150 millions. Pierre Bottlang l’estime lui à quelque 120 millions. Le responsable du bâtiment juge que les travaux à effectuer seraient très longs et très coûteux et au final « ce serait toujours un hôpital des années 60, certes réhabilité, mais qui à bien des égards ne répondrait pas aux besoins d’un hôpital contemporain ».

    #Suisse #Hôpital #Santé #Délabrement

  • « Maria, mère de famille, ne peut plus payer son loyer… L’Etat paie 650 000 francs par mois pour les loyers des migrants. »

    Une affiche de la campagne UDC en vue des élections cantonales crée un tollé en Valais depuis sa parution dans le Nouvelliste le 24 janvier dernier. On y voit une femme en train de pleurer sous l’explication : « Maria, mère de famille, ne peut plus payer son loyer… L’Etat paie 650′o00 francs par mois pour les loyers des migrants. » Le tout accompagné du slogan « Le Valais d’abord », et d’un bandeau montrant les trois candidats #UDC au COnseil d’Etat, dont le sortant Oskar Freysinger.

    https://i2.wp.com/www.delitdimages.org/wp-content/uploads/2017/02/404678SuisseUDC-1.jpg?fit=418%2C423
    http://www.delitdimages.org/maria-mere-de-famille-ne-plus-payer-loyer-letat-paie-650-000-francs-mo
    #affiche #campagne #UDC #propagande #guerre_entre_pauvre #Oskar_Freysinger #Freysinger #Suisse #Valais
    cc @simplicissimus

    • Le fait est que même si on coupe toutes les ressources consacrées aux migrants (y compris celles qui servent à coller des rochers sous les ponts pour les empêcher de s’abriter du mauvais temps), cela m’étonnerait fort qu’un seul fifrelin aille dans la fouille de Maria ou que le sort des autres pauvres en soit amélioré de quelques manières que ce soit !

  • Les coûts cachés du #libre_accès

    Chaque année, les universités suisses dépensent des millions de francs pour leurs abonnements à des revues scientifiques. L’alternative du libre accès y remédie, mais partiellement.

    En cause notamment : la facture salée pour les universités et hautes écoles, qui se montait à 70 millions de francs pour la seule année 2015 selon une récente étude.

    A Genève en 2015, l’université a ainsi payé plus de 1,3 million de francs à Elsevier, plus de 500 000 à Wiley et près de 300 000 à Springer. Dans la plupart des bibliothèques universitaires du pays, les chiffres sont du même acabit, voire bien plus élevés pour les plus grandes institutions comme l’université de Zurich – qui a payé près de 3,5 millions pour ces trois éditeurs en 2015 uniquement pour sa bibliothèque principale.

    http://www.lecourrier.ch/146655/les_couts_caches_du_libre_acces
    #édition_scientifique #business #université #recherche #science #publications_scientifiques #Springer #Elsevier #Wiley

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    ajouté à la métaliste sur l’éditions scientifique :
    https://seenthis.net/messages/1036396

    • C’est quand même formidable de tordre les mots à ce point ! Le « libre accès » est tout sauf libre…

      > Le libre accès (« open access », OA) consiste à diffuser en ligne les versions numériques des articles scientifiques et des résultats de la recherche. Deux voies s’offrent aux universitaires, avec des variantes possibles pour chacune.

      > La « green road » signifie que l’article a été publié par un éditeur traditionnel, puis mis en ligne, parfois en respectant un certain délai qui permet d’écouler les versions imprimées.

      > La « gold road », modèle où les articles scientifiques, une fois publiés par les revues, sont immédiatement et gratuitement accessibles au public.

      > Les frais de publication ou « article processing charges » (APC) comprennent notamment les frais d’édition des articles (mise en page, ajout d’image et de graphiques, etc.). CO

      #vocabulaire #copyright_madness #recherche #Elsevier #édition

  • Alejandro Finisterre, le poète libertaire qui inventa le baby-foot
    https://coutoentrelesdents.noblogs.org/alejandro-finisterre-le-poete-libertaire-qui-inventa-le-

    Tout le monde connaît le baby-foot. Même s’il commence à tomber un peu en désuétude, il y a encore quelques années de ça, pas un bistrot n’en était pas équipé. Et les parties frénétiques moyennant une pièce de deux francs … Continue reading →

    #ACAB #ANTICAPITALISME