• Covid-19 : des médecins lorrains pro-vaccins, victimes de cyberharcèlement
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/grand-est/vosges/epinal/covid-19-medecins-lorrains-pro-vaccins-victimes-cyberha
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/image/T1BxDg4EH9WsPK-ZmOglBbdVsrk/930x620/regions/2021/01/06/5ff5d09ebc11c_tete_de_mort-5145216.jpg

    La chercheuse Bérengère Stassin, maîtresse de conférence à l’Université de Lorraine est spécialisée dans le cyber-harcèlement.
    Elle a publié un ouvrage consacré à ce phénomène dans le milieu scolaire. Le déferlement de violence verbale sur une cible s’appelle le flaming que l’on pourrait traduire par : salve d’insultes. Le but est de saturer la zone de commentaire d’un blog afin de créer une controverse interminable jusqu’à rendre toute discussion impossible.

    Pour la chercheuse, cette technique est favorisée par l’anonymat des internautes. Il engendre le passage à l’acte car il est donne un sentiment d’impunité. La bonne foi ne protège pas des violences verbales et les réseaux sociaux sont parfois pavés de mauvaises intentions.

    Il y a bien un discours de haine présent sur internet comme d’ailleurs dans le PMU du coin.

    Olivier Ertzscheid, chercheur en sciences de l’information et de la communication

    Bérengère Stassin pointe aussi du doigt la logique des algorithmes qui, à partir d’une image consultée, d’un mot-clé ou de la visite d’un site, enferment l’internaute dans ses convictions et abolissent tout esprit critique en lui faisant des propositions identiques dans le même champ d’intérêt.
    Une minorité active

    Pour le médecin attaqué, les complotistes et autres harceleurs sont l’arbre qui cache la forêt.
    La majorité des internautes lit ses messages mais reste silencieuse pour éviter d’alimenter la machine haineuse. Ce que confirme la chercheuse.

    Le contenu du web est produit par 10% des internautes, 90% se contentent de consommer.

    Bérengère Stassin, maîtresse de conférence. Université de Lorraine

    #Cyberharcèlement #Bérengère_Stassin #Vaccins

  • République souveraine, antisémitisme et politique mémorielle, MÉRÔME JARDIN
    https://blogs.mediapart.fr/merome-jardin/blog/231220/republique-souveraine-antisemitisme-et-politique-memorielle

    Alors que Mediapart nous informe qu’un responsable du mouvement République souveraine s’occupe de politique mémorielle pour le gouvernement, il faut s’interroger sur les positions que défend ce mouvement quand on voit qu’ils ont promu à un poste de responsabilité un usager des réseaux sociaux connu pour des tweets particulièrement problématiques sur la Shoah et les juifs.

    La Shoah ? Un « joker ’6 millions’ pour faire pleurer dans les chaumières avec un point Godwin en cas de besoin ». Auschwitz ? « Un endroit éco-responsable : récupération des cheveux et des graisses pour faire des produits ; utilisation des transports en commun (trains) ; pas de gaspillage alimentaire (+régime amincissant » ; pas de lumière la nuit, c’est pas Versailles ici. » Le négationnisme ? Intéressant sur le plan historiographique : « On pourrait se poser la question de faire la chasse aux négationnistes car pendant longtemps, on a cru qu’il y avait eu 9 millions de victimes du génocide. Finalement il y en a eu 6 millions. »

    Ces messages, et tant d’autres de la même veine, parfois sous l’alibi de l’humour, parfois très sérieux, ont été écrits par Tanguy Lacroix, qui vient d’être nommé à la tête d’un Comité Jeunesse du mouvement République Souveraine. Alors que la journaliste Ellen Salvi nous apprend sur Mediapart qu’un autre responsable de ce mouvement, Benjamin Foissey, est en charge de la politique mémorielle auprès du ministère délégué aux Anciens Combattants, il est urgent de s’interroger sur ce qu’autorise République Souveraine en matière d’antisémitisme, de galvaudage de la Shoah et le modèle d’engagement qu’elle propose aux jeunes en matière de mémoire des crimes contre l’humanité.

    Plus connu sur Twitter sous le surnom de « Camarade Charles », #Tanguy_Lacroix bénéficiait sur ce réseau social d’une visibilité indéniable, avec près de 13 000 followers. Son compte principal a été récemment suspendu. Il en dispose d’autres. Ce sont même ces multiples comptes qui sont à l’origine des Charles, la communauté qu’il a créée : « J’avais fait quelques comptes secondaires pour pouvoir répondre aux gens qui parlaient de moi en m’ayant bloqué et ainsi avoir un droit de réponse qui me semble légitime. Sauf que ça s’est vu et des SJW [=Social Justice Warrior, guerriers de la justice sociale, terme méprisant véhiculé par les conservateurs américains pour parler des antiracistes, des féministes, etc.] ont voulu faire la liste des mes comptes pour les bloquer d’avance. Un de mes amis s’est fait passer pour un de mes comptes secondaires et a encouragé d’autres gens à le faire. Moi même j’ai aussi encouragé l’initiative sur mon serveur Discord et ce fut très drôle car ces SJW pensaient que j’avais fait une trentaine de comptes secondaires. », écrit-il dans un billet de blog présentant sa communauté. C’est donc bien sur le piétinement du consentement et le contournement de blocages sur Twitter, pour imposer sa présence non souhaitée, qu’il crée ce groupe.

    « Les Charles » pratiquent le #cyberharcèlement, qualifié par euphémisme de « raids ». (...)

    #République_souveraine #antisémitisme #gouvernement_français

  • Proposition de loi #Sécurité_globale : la liberté d’informer attaquée !
    https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/proposition-de-loi-securite-globale-la-liberte-d-informer-attaquee-862766.

    Ainsi, des atteintes à la liberté d’informer ont été commises par des membres des forces de l’ordre en fin de rassemblement à Paris. Un policier a donné l’ordre de quitter les lieux à des journalistes sous peine de les arrêter pour participation à un attroupement (1).

    Tangi Kermarrec, journaliste à France 3 Ile-de-France, et Hannah Nelson, journaliste pigiste au média Taranis News, ont été interpellés, violemment pour cette dernière, et placés en garde-à-vue pour participation à un attroupement après sommation et dissimulation du visage ! En pleine pandémie de Covid et alors qu’un tel délit est contraire au droit international !

    Au moins six reporters d’image ont également été pris pour cible. Trois d’entre eux ont subi des violences, notamment des coups de matraque. Deux autres ont été menacés d’interpellation et empêchés de faire leur travail d’information, sous prétexte selon le ministre de l’Intérieur, #Gérald_Darmanin, qu’ils ne se seraient pas accrédités auprès de la préfecture avant de couvrir une manifestation sur la voie publique. Deux observateurs de l’Observatoire parisien des libertés publiques (portant une chasuble Ligue des droits de l’Homme et un casque siglé LDH et SAF) ont également reçu des coups.
    ... et en régions

    A Bayonne, un photojournaliste de Mediabask a été menacé par des forces de l’ordre alors qu’il couvrait une manifestation contre la PPL Sécurité globale. A Toulouse, un journaliste a également été pris à partie par un CRS alors qu’il lui montrait sa carte de presse.

    La dispersion du rassemblement de Paris été décidée en vertu du nouveau Schéma national de maintien de l’ordre (SNMO), qui s’appuie sur la loi contre les attroupements de 2012. Pour le SNMO, les requérants (des syndicats de journalistes et la LDH), dont le juge des référés n’a pas estimé l’urgence, vont au fond devant le Conseil d’Etat pour le contester.

    Dans le même temps, certains syndicats de policiers ont mené des attaques de #cyberharcèlement sur les réseaux sociaux contre plusieurs journalistes.

    #violences_policières

  • Les « stories » de Twitter risquent-elles de devenir un nouvel outil de cyberharcèlement ?
    https://www.20minutes.fr/high-tech/2911319-20201119-stories-twitter-risquent-elles-devenir-nouvel-outil-cyber

    Voici pour moi un cas d’école :
    – est-ce que les menaces soulevées de cyberharcèlement sont bien réelles ?
    – ou bien s’agit-il d’une nième "panique morale" : à chaque fois qu’une nouvelle techno se met en place, les gens voient le pire en découler.

    Seul le temps nous dira... mais c’est quand même surprenant d’avoir un article sur les menaces avant que ces mêmes menaces aient eu lieu. Mais c’est dans la logique actuelle : les menaces sont partout, les solutions nulle part. Il va falloir sortir de cette spiirale mortifère.

    Une nouvelle fonctionnalité sur Twitter permet aux utilisateurs de publier pour une durée de 24 heures, des photos, des vidéos, des textes ou encore les tweets d’un autre compte.
    Un outil qui, pour certains, pourrait faciliter le cyberharcèlement.
    La disparition des preuves, les problèmes de blocage de compte ou encore les délais trop courts pour signaler les posts sont notamment pointés par les utilisateurs.
    C’est non sans enthousiasme que Twitter a annoncé ce mardi le déploiement progressif d’une toute nouvelle option sur sa plateforme : les « fleets ». Rien de particulièrement innovant puisque cette option ressemble de loin comme de près aux stories Instagram. En cliquant sur le « + » sur la vignette de son compte, un utilisateur peut désormais publier des photos, des vidéos, des textes ou encore les tweets d’un autre compte. Ces posts ne resteront visibles que 24 heures (oui, tout pareil que sur Instagram, on vous dit !).

    Les Fleets de Twitter - capture @Twitter
    Twitter présente cet outil comme un moyen de partager des pensées et des opinions sans engendrer de longs débats et des réactions agressives sur le réseau social. Une réponse positive, au premier abord, « pour permettre à tout le monde, notamment les militantes féministes ou LGBT+, de s’exprimer sans pour autant avoir le risque d’un déferlement des commentaires haineux en chaîne », commente le Centre Hubertine Auclert, qui lutte notamment contre les cyberviolence faites aux femmes. En effet, il n’est pas possible de partager le fleet, ce qui limite sa diffusion virale. Et si l’on peut y répondre par message privé, Twitter propose de masquer les commentaires des fleets.

    Perte des preuves en cas de cyberharcèlement
    La nouvelle fonctionnalité est pourtant loin de faire l’unanimité auprès des internautes. Jugés « inutiles » ou encore « anxiogènes », les fleets ont rapidement essuyé de vives critiques sur la plateforme. Des voix se sont élevées pour alerter sur le fait qu’ils pourraient devenir un outil très pratique pour les cyberharceleurs, les trolls et les comptes malveillants. « Vous avez créé une méthode que les gens peuvent utiliser pour des campagnes de harcèlement ciblé et dans lesquelles les preuves du harcèlement disparaissent », s’indigne une internaute.

    Car une photo ou un message malveillant avec une durée de vie de seulement 24 heures complique la défense des victimes pour diverses raisons. « Une capture d’écran suffit pour porter plainte, mais s’il y a un procès ensuite, il faut un constat d’huissier. Dans un délai aussi court, c’est quasiment impossible », souligne Stéphanie de Vanssay, professeure des écoles et conseillère nationale au syndicat enseignant de l’Unsa sur les questions numériques et éducation. « Cela accroît l’impunité de ceux qui voudraient diffuser un contenu haineux ou comportant des violences sexistes ou sexuelles », ajoute le Centre Hubertine Auclert.

    Signalement encore plus compliqué
    Stéphanie de Vanssay, autrice du livre Manuel d’autodéfense contre le harcèlement en ligne – #DompterLesTrolls, note également que les utilisateurs cités ou retweetés dans les fleets n’en sont pas notifiés. « On peut donc exposer quelqu’un sans qu’il le sache. » Un aspect qui complique sérieusement le processus de signalement. « C’est un point sur lequel nous travaillons », nous assure un porte-parole de Twitter, qui affirme que le réseau est « en permanence à l’écoute des retours » pour améliorer la sécurité de la plateforme.

    Parmi les nombreuses réactions à l’annonce de Twitter, un internaute interpelle le réseau en expliquant qu’avec les fleets, il est actuellement possible de mentionner une personne qui nous a bloqué. Là encore, le réseau social assure travailler en ce moment pour que la fonction « bloquer » s’applique également aux stories.

    La durée de vie des posts est également pointée du doigt, jugée assez longue pour faire du mal, mais trop courte pour réagir. « Par exemple, un fleet avec une vidéo volée et le nom de la jeune fille qui apparaît dessus. 24 heures, c’est suffisant pour que tout le monde voie bien ce contenu, mais pas assez pour le signaler par celle qui est directement concernée et qui l’apprend après coup », analyse le Centre Hubertine Auclert.

    Efficacité suffisante des signalements ?
    Concernant les signalements, le compte « Twitter Support », géré par le réseau social, indique que « n’importe quel fleet peut être signalé, tout comme les tweets ». « Si vous souhaitez nous signaler un fleet, appuyez sur la flèche en haut à droite et sélectionnez l’option "Signaler le fleet" », explique-t-il.

    Reste à voir si la modération de la plateforme sera assez rapide pour agir sur des messages visibles seulement 24 heures. Un engagement pris par Twitter : « Notre équipe Trust & Safety utilise son expertise et connaissance en matière de comportement observé sur la plateforme, ainsi que des études en continu pour adresser une réponse à toute infraction. » Le réseau n’a toutefois pas précisé s’il allait augmenter le nombre de modérateurs en prévision du plus grand nombre de posts à traiter avec les fleets.

    Régulièrement prise à partie sur Twitter, la militante pédagogique Stéphanie de Vanssay souligne que sur les nombreux signalements qu’elle a pu faire sur des tweets classiques ou des comptes, seuls 1 % ont été pris en compte et « jamais pour des cas de harcèlement ».

    « La violence reste la même pour les victimes »
    Malgré tout, l’éphémérité des fleets peut être un atout pour le droit à l’oubli. « Cela évite que des trolls aillent déterrer des vieux tweets, que vous aviez postés à une période de votre vie et que vous n’auriez pas publiés aujourd’hui », souligne Stéphanie de Vanssay, faisant notamment référence à l’affaire Mennel Ibtissem, dont d’anciens tweets avec lesquels elle n’était plus en phase avait été ressortis après sa participation à « The Voice ».

    Enfin, le Centre Hubertine Auclert appelle à ne pas minimiser l’impact d’un harcèlement, d’un message violent ou d’une photo malveillante qui serait visible « seulement » une journée. « Les conséquences d’un tweet au contenu insultant ou haineux sont toutes aussi importantes, même s’il disparaît. La violence reste la même pour les victimes. » Difficile de faire, pour l’heure, des prévisions sur la manière dont sera utilisé l’outil, qui sera accessible à tous d’ici les prochains jours.

    #Fllets #Cyberharcèlement #Modération #Panique_morale

    • De toute façon, cette prétendue « disparition » des fleets après 24h n’est-elle pas un leurre ? Ne disparaissent-ils pas pour tout le monde sauf la plateforme qui pourra toujours les déterrer ? Encore une asymétrie de pouvoir / d’accès au savoir...

  • Facebook et la reporterre philippine Maria Ressa : architecture toxique.
    https://link.wired.com/view/5cec29ba24c17c4c6465ed0bcpe69.322g/9be04645

    Earlier this week, I spoke to Maria Ressa. She is the CEO of Rappler, a publication in the Philippines that steadfastly reports the truth. This enterprise is made more difficult because the Filipino president, Rodrigo Duterte, actively opposes a free press, and Ressa in particular. (“Fake news!” he cries.) Aided by social media supporters, mainly on Facebook, the Duterte regime has harassed her, spread lies about her, and charged her with criminal behavior, including a spectacularly dubious charge of cyber-libel. (Rappler’s seemingly accurate reporting was published before the cyber-libel law even existed, and the arrest came after the paper corrected a typo.) On June 15, a Filipino court convicted her. There are also impending charges of tax evasion and possibly anti-terrorism. The total possible sentence could exceed 100 years. All for telling the truth.

    She now tells me that despite Facebook’s recent efforts, the platform is still what she calls a “behavioral modification system.” She explains: “It’s the way they have not paid attention to the influence operations. I think they take all of our data, and then they take our most vulnerable moments for a message, whether that is from an advertiser or a country, and they serve that to us, right? And then look at how we react and the algorithms adjust to that.”

    After her conviction, “the propaganda machine of the government went into high gear,” she says. “They went even further in terms of dehumanizing me, and that makes it more dangerous for me.” One meme superimposed her face on a scrotum. “It’s sexualized, it’s gendered,” she says. While Facebook did respond to her pleas to remove those, the question was why they ever appeared in the first place. “Sometimes it gets taken down, but it still gets up,” she says. Many of the posts, she says, simply misreport the facts about her. And consistent repetition of a falsehood can obliterate truth. “You repeat a million times that I’m a liar or a criminal, which one is real?” she says.

    Ressa’s plight has drawn attention. She, along with Jamal Khashoggi and a few other courageous journalists, was named Time Magazine’s Person of the Year in 2018. Her speaking appearances have brought crowds to their feet. She is an international symbol for free speech and resistance to authoritarianism. Yet Facebook, which sometimes likes to celebrate heroes who stand up to oppressive bullies (their faces are often on posters hanging on headquarters), had no official statement about Maria Ressa’s shameful prosecution. Speaking on his own, Facebook’s security head Nathan Gleitcher posted a tweet on the day of her conviction: “This is a dark day for press freedom. Maria Ressa is a fearless reporter and an inspiration.” But his remark stood alone: not a peep from Zuckerberg, Sandberg, or other top executives, many of whom have met with her previously and looked her in the eye.

    Facebook gave me a statement saying, “We believe strongly in press freedom and the rights of journalists to work without fear for their personal safety or other repercussions. We continue to support journalists and news organizations by removing any content that violates our policies, disrupting coordinated networks, and limiting the spread of misinformation.” (It also notes that Rappler is one of its fact-checking partners.) So why not speak up for a journalist who works in fear and has suffered repercussions? Facebook’s explanation is that it doesn’t normally single out free-speech heroes and that it did meet privately with Ressa after her conviction. The company has said repeatedly that it has taken measures to address the toxic organized misinformation campaigns boosted by its platform. But Ressa—and many critics—believe that those efforts fall short because they don’t address fundamental aspects of its platform that rewards provocative and even toxic content. “What does fixing it mean?” she says, “In the end, their business model is flawed. How will they still make money without killing democracy?”

    #Facebook #Cyberharcèlement #Philippines

  • Le courageux témoignage de Manon, 20 ans, streameuse victime de cyberharcèlement et de menaces de viol
    https://www.bellica.fr/le-courageux-temoignage-de-manon-20-ans-streameuse-victime-de-cyberharceleme

    Manon, jeune streameuse belge connue sous le pseudonyme Manonolita, a publié un témoignage vidéo courageux sur le cyberharcèlement qu’elle a subi pendant quatre mois. Le métier de cette jeune femme de 20 ans consiste à diffuser des vidéos de ses parties de jeux vidéos sur la plateforme Twitch. Les vidéos sont en direct et le public peut commenter. Un jour, un groupe de 200 à 300 personnes envahit son serveur Discord d’un coup, et se met à publier toutes sortes d’atrocités, notamment des photos de femmes et d’enfants décapités et démembrés. Manon panique et se met à pleurer, et les harceleurs la poussent à stopper son live. Puis s’ensuit une longue descente aux enfers, à base de menaces de mort et de viol, de chantage pour la pousser à se suicider, et de harcèlement à l’encontre de sa famille et de ses collègues.

    “Ces personnes ont fouillé tous mes réseaux sociaux, raconte Manon. Du coup, ils ont découvert que j’avais été abusée. Et ils en ont joué, en me disant que ça m’était arrivé une première fois, donc ça pouvait m’arriver une deuxième fois, qu’ils allaient me retrouver, me retracer, qu’ils allaient me violer à plusieurs, qu’ils allaient torturer mes parents pour que ceux-ci me voient en train de me faire violer devant eux, et qu’ils ne puissent rien faire.” Manon a également reçu des menaces en rapport avec son homosexualité. Les harceleurs lui ont envoyé “des drapeaux LGBT brûlés avec des croix gammées dessus” et des messages disant que comme elle était lesbienne “ce ne serait pas une grande perte“.

    Son témoignage est précieux, parce qu’il est important que les victimes ne se terrent pas dans le silence et parce que sa prise de parole aide à la prise de conscience de ce problème qui touche un nombre croissant de personnes, notamment les jeunes. Nous vous invitons à l’écouter dans son intégralité. Les deux vidéos sont accessibles sur son compte twitter :

    Mon harcèlement.

    J’ai accepté de témoigner pour vous montrer que le harcèlement n’est pas juste un mot, mais une situation que je ne souhaite à personne.

    Je vous demanderai juste de partager afin que ça ouvre les yeux à certaines personnes,

    Merci ♥ pic.twitter.com/9jsdYI5Ule

    — Mano (@Manonolita14) July 16, 2020

    La suite : pic.twitter.com/l04UhhG5cE

    — Mano (@Manonolita14) July 16, 2020

    De plus, dans son témoignage, Manon pointe plusieurs éléments particulièrement intéressants pour comprendre le fonctionnement du cyberharcèlement :
    L’ostracisation professionnelle

    Manon relate l’ostracisation professionnelle qu’elle a subi à cause du harcèlement. Les harceleurs s’en sont pris à son entourage, y compris à ses collègues, et ont fait du chantage à Manon : si elle voulait qu’ils cessent d’attaquer son entourage, elle devait se suicider, lui disaient-ils. Au lieu de la soutenir, un certain nombre de ses collègues se sont mis à l’ostraciser.
    L’injonction à la disparition

    Parce que son métier est un métier nouveau en lien avec les jeux vidéos, son activité professionnelle n’est pas prise au sérieux. La police a donc dit à Manon qu’elle devait tout simplement tout abandonner, disparaître des réseaux sociaux, incapables qu’ils étaient de comprendre que la présence publique de Manon sur les réseaux sociaux faisait partie intégrante de son métier, et que celle-ci a travaillé pendant quatre ans pour se bâtir une audience qui lui permet de vivre de son activité. Il s’agit là d’une injonction à la disparition : on dit à la victime que c’est à elle de se cacher. Cette injonction est récurrente en matière de harcèlement en ligne, et le pire, c’est qu’elle vient souvent des personnes censées aider les victimes (la police dans le cas de Manon, ou une association d’aide aux victimes de cyber-harcèlement dans le cas de Mila).
    Refuser le chantage

    L’importance de refuser le chantage. Même si la pression était énorme et qu’obéir au chantage des harceleurs peut être tentant lorsqu’on est desespéré, Manon a trouvé la force de ne pas obéir. Les harceleurs ne sont jamais rassasiés et quand on cède à leur chantage, ils s’empressent de tenter un nouveau chantage. Le but des harceleurs est d’obtenir le silence de leur victime afin d’éviter toute sanction.

    #Cyberharcèlement #Jeux_vidéo #Twitch #Gamergate #Neofachisme #Fachosphère

  • #BalanceTonTikTokeur : des adoelscentes témoignent de harcèlement sexuel sur TikTok
    https://www.madmoizelle.com/avec-balancetontiktokeur-des-ados-harcelees-sexuellement-temoignent-105

    Mercredi 17 juin 2020, une internaute lançait sur Twitter le hashtag #BalanceTonTiktokeur. Quasi instantanément, des milliers de tweets ont proliféré sur le sujet.

    Venez on lance le #Balancetontiktokeur pour dénoncer les tdc de ce réseau qui profite de leurs abonnés pour demander des nudes alors qu’elles sont mineurs

    — dilღ (@dilxgx) June 17, 2020

    Ces tweets contiennent des témoignages de femmes majoritairement mineures, accusant des influenceurs TikTok de harcèlement sexuel en ligne.

    Demandes de nudes, envois de dick pics non-consenties et de vidéos de masturbation…

    Léa, Audrey, Leïla, dont les prénoms ont été modifiés, âgées respectivement de 14, 13 et 13 ans au moment des faits, ont témoigné dans un article du HuffPost des agissements, répréhensibles par la loi, dont elles ont été victimes il y a quelques mois de ça.

    Je t’encourage à aller le lire !

    #BalanceTonTiktokeur : le harcèlement sexuel sur TikTok

    Suite aux nombreux témoignages de harcèlement sexuel en ligne partagés sur Twitter, la plateforme TikTok, fréquentée en majorité par des 13-26 ans, n’a pas réagi.

    Hier, mardi 30 juin 2020, la secrétaire d’État Marlène Schiappa réagissait avec colère à l’inaction du réseau social dans un article du HuffPost :

    « Je leur ai demandé ce qu’ils ont fait face à ces milliers de témoignages : ils n’ont rien fait.

    Je leur demande de bannir les personnes mises en causes de manière préventive, comme l’a fait Twitch, et de mettre les victimes en contact avec la justice ou des associations. »

    Suite aux milliers de témoignages via #balancetontiktokeur au sujet de pratiques de harcèlement sexuel sur de très jeunes filles, j’ai convoqué la direction de TikTok et exigé des mesures drastiques immédiates pour protéger nos enfants & ados.
    Détails 👇🏾https://t.co/QTrnlal798

    — 🇫🇷 MarleneSchiappa (@MarleneSchiappa) June 30, 2020

    Les échanges en question ayant souvent cours sur d’autres plateformes sur lesquelles les utilisateurs et utilisatrices échangent, TikTok France dit être impuissant dans ce même article du HuffPost :

    « Si sur notre plateforme un utilisateur enfreint les règles, il sera suspendu, mais sur une autre messagerie, non. »

    #Cyberharcèlement #TikTok

  • Elles dénoncent des comportements inappropriés et sont accusées de harcèlement - LINFO.re
    https://www.linfo.re/la-reunion/faits-divers/elles-denoncent-des-comportements-inappropries-et-sont-accusees-de-harcelement

    Un procès devait avoir lieu ce vendredi matin. Celui de plusieurs instagrammeuses qui ont diffusé sur les réseaux sociaux le nom d’un photographe de mode qu’elles accusent de pressions pour obtenir des photos partiellement dénudées d’adolescentes et jeunes femmes.

    Le tribunal de Saint-Denis a annulé la citation à comparaître de plusieurs jeunes femmes qui avaient dénoncé sur Instagram des comportements inappropriées d’un photographe auprès de jeunes femmes et d’adolescentes.

    Elles étaient appelées à se présenter pour répondre à leur tour d’accusations. Concrètement, elles ont été accusées par le photographe ciblé de harcèlement sur les réseaux sociaux et Internet. À noter que les plaintes déposées à l’encontre du professionnel n’ont pas encore mené à un procès.

    « Aujourd’hui, je suis traité comme un paria. J’ai été obligé de clôturer mon exercice. J’espère pouvoir rebondir parce que je suis innocent », assure le photographe.

    « Ces personnes-là ont une forte communauté. Cela a un impact sur nous », affirme un de ses proches. « Ce n’est pas la première fois. Elles continuent et c’est répétitif, de plus en plus », ajoute un autre de ses soutiens.

    Des vices de procédure a vu les juges rejeter en bloc la requête du plaignant. Le procès a donc été annulé. L’avocat de la partie civile déclare qu’une nouvelle procédure sera lancée : « En aucun cas le tribunal a dit qu’il n’y avait pas de cyberharcèlement. Bis repetita, on va relancer une citation », assure Sulliman Omarjee.
    Parler du fond de l’affaire

    L’avocat des instagrammeuses est lui serein après cette audience. « À partir du moment où l’on ne franchit pas l’appel à la violence, la ligne de l’appel au sang. On peut dire : ’Moi, je n’aime pas les photographes pervers’ », déclare Maître Jean-Jacques Morel.

    L’une des personnes citées à comparaître, Sarah, déclare : « On est quand même soulagé d’être relaxé. Mais on est à la fois un peu déçu parce qu’on aurait voulu en parler. Les faits sont là. »

    Une des jeunes femmes qui avait pris la parole pour dénoncer les agissements du photographe déclare : « Il m’a dit que pour ses techniques de retouches, je devais me mettre topless, donc seins nus. Ce n’était pas du tout convenu. J’ai dit non, il a longuement insisté et j’ai fini par céder. »

    Une de celles qui faisaient partie des premières à s’exprimer à ce sujet a réagi sur Instagram et demande à ce que « l’on aborde le fond du sujet, qu’on détermine qui sont les victimes et qui est le coupable, mais ça se fera ultérieurement. »

    #Cyberharcèlement #Metoo #Photographie #Instagram

  • CuriousCat : harcelées sur le réseau social, elles dénoncent une indifférence généralisée | Le HuffPost
    https://www.huffingtonpost.fr/entry/curiouscat-harcelees-sur-le-reseau-social-elles-denoncent-une-indiffe

    Vers une action judiciaire commune

    Les jeunes femmes se disent “en colère contre CuriousCat et la police qui ne fait rien malgré les plaintes”. “J’ai envie qu’on retrouve cette ou ces personne(s) et que justice soit faite”, insiste Marjorie. D’après elles, sept plaintes ont été déposées à ce sujet. “Au commissariat, on m’a dit que ça ne mènerait nulle part”, confie Léa, l’une des victimes.

    Contacté par Le HuffPost, le Service d’information et de communication de la police nationale (Sicop) précise que “la police judiciaire a été destinataire de 15 signalements concernant CuriousCat depuis le mois de janvier, ce qui est peu par rapport au flux reçu quotidiennement via la plateforme spécialisée Pharos” du ministère de l’Intérieur. Le Sicop conseille dans ce cas d’engager “une action commune auprès du procureur de la République”, ce que les jeunes femmes entendent faire. “Même si l’hébergeur sud-coréen refuse le retrait des messages, une fois que la personne est interpellée et son matériel saisi, le contenu sera effacé à la demande du magistrat”, indique-t-on.

    De son côté, CuriousCat se dit “terriblement désolé de la situation négative que ces femmes vivent collectivement”. “Pour des raisons légales qui dépassent notre contrôle, nous ne pouvons simplement communiquer des données personnelles à nos utilisateurs, aussi injuste que cela puisse être”, poursuit le message envoyé au HuffPost. “Nous avons toujours entièrement coopéré avec les forces de l’ordre et le ferons toujours lorsqu’elles se tournent vers nous”, assure encore le réseau social.

    Me Éric Morain, avocat de plusieurs victimes de cyberharcèlement, a lui-même interpellé CuriousCat sur Twitter. Le harcèlement sexuel en ligne est puni de deux ans d’emprisonnement, voire trois lorsqu’il est commis par plusieurs personnes. Les injures à caractère sexiste ou raciste peuvent être punies de six mois de prison.

    #Cyberharcèlement #Curious_Cat #Agression_sexuelle #Silence_policier

  • Crypto-porno, « ficha », sextorsion… Le nouveau visage du cyberharcèlement en confinement
    https://fr.aleteia.org/2020/04/30/crypto-porno-comptes-ficha-sextorsion-le-nouveau-visage-du-cyberharcelem
    https://aleteiafrench.files.wordpress.com/2020/04/shutterstock_627623021.jpg?quality=100&strip=all&w=12

    Revenge porn et comptes « ficha »

    Hébergés sur les réseaux sociaux comme Instagram, Twitter, Telegram, Hangouts ou Snapchat, les comptes « ficha », pour « affiche » en verlan, explosent depuis le début du confinement. Le but étant d’« afficher » des jeunes filles, ou, plus rarement, des homosexuels, sur la place publique virtuelle. Ils sont l’outil de prédilection de jeunes hommes qui se vengent d’une ex-petite amie en diffusant des photos ou vidéos compromettantes datant de leur relation, notamment des photos d’adolescentes dénudées appelées nude. Des contenus que l’on publie sur le compte « ficha » du lycée, de la ville ou du département. Un compte « ficha » a cette particularité de regrouper des utilisateurs d’une même entité géographique. De cette manière, les abonnés augmentent leurs chances de reconnaître une victime. Un outil au service du « revenge porn », revanche par le porno, et du « slut-shaming », humiliations publiques massives.

    Si cette pratique était déjà apparue en 2018 en Normandie, elle avait quasiment disparu en raison des plaintes déposées à l’époque. Mais ces dernières semaines, des dizaines de nouveaux comptes ont resurgi : « Nous avons très nettement vu cette thématique resurgir depuis le confinement, explique Justine Atlan. C’est très clair, et ça n’est pas spécifique à une zone géographique, même si ça touche davantage les grands centres urbains. » Un phénomène à prendre en considération afin de dissuader son adolescent d’envoyer des photos ou vidéos intimes à qui que ce soit, et de le sensibiliser à toujours dénoncer ce genre de pratique.

    #Cyberharcèlement

    • Le but étant d’« afficher » des jeunes filles, ou, plus rarement, des homosexuels, sur la place publique virtuelle.

      Donc c’est bien un comportement sexiste qui vise à dévaloriser la sexualité de tout ce qui n’est pas mec hétéro.

      Un phénomène à prendre en considération afin de dissuader son adolescent d’envoyer des photos ou vidéos intimes à qui que ce soit, et de le sensibiliser à toujours dénoncer ce genre de pratique.

      #victim_blaming
      (Je suis en train de regarder Unbelievable, cas d’école de plainte pour viol qui finit mal pour la victime, et vraiment, la seule chose qui peut « sensibiliser » les personnes victimes d’attaques sexistes ou sexuelles à porter plainte, c’est que ces dénonciations soient suivies d’effet et qu’elles n’en payent pas le prix...)

  • Bérengère Stassin, (cyber)harcèlement. Sortir de la violence, à l’école et sur les écrans
    https://journals.openedition.org/questionsdecommunication/22022

    En France, 5 à 6 % des élèves du premier et du second degré sont victimes de harcèlement scolaire. C’est par ce chiffre éloquent que débute l’ouvrage de Bérengère Stassin, où l’auteure investigue les transformations du phénomène en lien avec l’émergence du cyberharcèlement. Elle apporte une contribution essentielle aux réflexions dans ce domaine, en nous livrant tout d’abord une synthèse de la littérature existante sur le sujet de la violence entre enfants, longtemps invisibilisé, ainsi qu’une définition précieuse du harcèlement scolaire, de la cyberviolence et du cyberharcèlement – dont elle étudie l’ensemble des manifestations. Si le harcèlement scolaire commence à faire l’objet de recherches en sciences humaines et sociales dans les années 1970, ce n’est qu’à l’aube des années 2010 qu’il devient un problème public. En effet, son prolongement via les médias sociaux attire l’attention des pouvoirs publics tandis que l’on découvre les chiffres des premières enquêtes de victimation. Par la richesse des exemples mentionnés, les chapitres I à III balayent un certain nombre de mythes et apportent un lot de résultats marquants. Non, le harcèlement et la cyberviolence ne sont pas qu’une affaire de jeunes, qui prendrait magiquement fin à l’issue du lycée : la violence se poursuit dans l’enseignement supérieur et dans le monde professionnel. Et elle n’affecte pas de la même manière les différents groupes sociaux, se colorant notamment d’une dimension genrée et d’une homophobie qu’il convient de prendre en compte. Une fois ces constats dressés, une partie conséquente du livre (chapitre IV) se consacre à un inventaire des moyens de lutte à disposition des acteurs de la prévention. S’appuyant sur les outils de l’éducation aux médias et à l’empathie, l’auteure montre la nécessité d’impliquer directement les jeunes dans ce processus, nous invitant aussi à dépasser les discours technicistes et catastrophistes en rappelant la richesse et la diversité de leurs activités en ligne.

    Cherchant à établir si les violences en ligne ne sont « qu’un “vieux vin […] dans une nouvelle bouteille” » (p. 91), l’auteure de l’ouvrage astucieusement nommé (cyber)harcèlement, situe à la fois le phénomène dans une logique de rupture et de continuité avec le harcèlement scolaire. D’un côté, les cyberviolences apparaissent comme le prolongement logique de rapports de sociabilité préexistants, constituant la trace d’une violence entre jeunes que personne ne voulait voir. Mais par les canaux de diffusion originaux qu’elle emprunte (smartphones, médias sociaux…), cette violence se prolonge en dehors du temps scolaire et pénètre le lieu du foyer, qui pouvait autrefois constituer un espace de répit et de repos. Reprenant à son compte le concept de chambre d’écho, Bérengère Stassin montre aussi très bien et à travers plusieurs cas concrets l’amplification démesurée des phénomènes violents que le web peut parfois induire.

    Pour lutter contre le harcèlement et le cyberharcèlement à l’école, Bérengère Stassin passe en revue les outils de l’éducation à l’empathie, couplés à ceux de l’éducation aux médias et à l’information. S’attachant à décrypter le rôle des émotions dans le déclenchement des violences, elle déconstruit l’image de tyran tout-puissant associée à la figure du bully (p. 136) : « Bien qu’il renvoie l’image de quelqu’un de fort et sûr de lui, le meneur souffre souvent, de par son histoire personnelle, d’une faille narcissique et d’une faible estime de lui-même ». Ses agissements sont liés à son incapacité de se mettre à la place d’autrui, et ceux des suiveurs, motivés par la peur des sanctions normatives exercées par le groupe. C’est dans le cas de ces derniers que la marge de manœuvre des équipes éducatives est la plus grande, certains d’entre eux pouvant changer de comportement une fois repérés. Le choix de conclure son ouvrage par un volet consacré à l’éducation aux médias dénote le caractère engagé et émancipatoire des recherches conduites par Bérengère Stassin, qui mobilise une approche compréhensive des cultures juvéniles. Après avoir souligné les nombreux risques des médias sociaux, elle rappelle la richesse des usages développés par les jeunes en ligne : le prolongement d’une sociabilité entre pairs et l’acquisition d’une forme d’autonomie, la recherche d’informations et d’apprentissages, la prescription et la création culturelles, ou encore la construction identitaire via l’appartenance à des communautés etc. Pour la chercheuse, « il ne s’agit donc pas de condamner les pratiques des adolescents ou le manque de recul que certains peuvent avoir, mais de renforcer leurs compétences numériques et de leur apprendre à publier et à partager de l’information de manière réfléchie et responsable » (p. 150).

    #Cyberharcèlement #Bérengère_Stassin #C&F_éditions

  • Montenegrin Coronavirus Patients’ Identities Exposed Online | Balkan Insight
    https://balkaninsight.com/2020/03/18/montenegrin-coronavirus-patients-identities-exposed-online

    Un cyberharcèlement d’un nouveau genre. Cette réaction doit nous inquiéter très fortement sur les fractures qui vont intervenir dans la société, la désignation de « l’autre » comme vecteur du mal. On a déjà connu ça. Il faut stopper maintenant. J’espère que les gens qui ont posté les photo sur les médias sociaux sont en prison... mais je pense qu’il ne le sont pas, les « médiateurs » n’ont certainement pas fait le suivi, ne peuvent pas donner les suagers,... alors ça continuera. C’est comme ça que les trolls de l’armé birmane ont provoqué le massacre des Rohyngas... On est malbarre, et on va découvrir autant le côté utile des médias sociaux (garder le contact, se distraire, socialiser) que la face noire de la façon dont ceux qui existent ont été organisés pour laisser le pire provoquer de « l’engagement ».

    After Montenegrin Prime Minister Dusko Markovic announced on Tuesday evening that the country had its first two coronavirus cases, the patients’ identities were published by social media users.

    Photos of one of the patients and her family were also posted online.

    The ethnicities and religious beliefs of the patients were then targeted with hate-speech comments by some people on social networks.

    The Montenegrin Association against AIDS, CAZAS, said that that every patient has the right to privacy and medical confidentiality.

    “If you share photos of people who are infected on social networks and spread information about their health, you are directly violating [their] privacy and patient’s rights. There can be legal consequences for doing that,” CAZAS said in a press release.

    President of the NGO Civic Alliance, Boris Raonic, warned about the danger of intolerance spreading in country as a result of the coronavirus.

    “The stigmatisation of the infected and their families is a great danger in the coming period,” Raonic wrote on Twitter.

    The first two coronavirus patients in the country had both recently returned to Montenegro, from Spain and from the US. One patient is from the city of Ulcinj and the other from the capital Podgorica.

    Montenegro is a multi-ethnic state and is highly unusual in having no overwhelming community that makes up over half of its population.

    About 45 per cent of the population identify as Montenegrins and about 29 per cent as Serbs. Albanians make up about 5 per cent of the population.

    #Cyberharcèlement #Coronavirus

  • « Bien souvent, le sexting relève plus du charme que de la pornographie »
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2020/03/13/bien-souvent-le-sexting-releve-plus-du-charme-que-de-la-pornographie_6033030

    Revenir à une approche un peu plus positive de la pratique du sexting, ne pas seulement se focaliser sur ses dérives et les scandales (comme celui qui a valu à Benjamin Griveaux d’abandonner mi-février la course à la Mairie de Paris). Voici le point de départ de la thèse sur le sexting chez les jeunes, menée par la criminologue suisse Yara Barrense-Dias entre 2016 et 2019. Une manière de mieux appréhender le phénomène pour une prévention plus efficace, notamment dans les écoles, selon elle.

    Désormais responsable de recherche à Unisanté, à Lausanne (un centre universitaire de médecine générale et santé publique), la chercheuse a mené entre autres deux recherches exploratoires auprès de quatre-vingts jeunes de 11 à 21 ans, lancé une enquête nationale auprès de cinq mille jeunes Suisses et échangé avec les parents et le corps enseignant.

    Ses résultats mettent en lumière une pratique générationnelle, ludique et relativement consciente des dangers.
    Qu’est-ce que le sexting, et depuis quand cela existe ?

    La première étude sur le sujet remonte à 2008, aux Etats-Unis. En Europe, c’est arrivé un peu plus tard. La définition du sexting est justement l’une de mes questions de recherche puisqu’une multitude de définitions cohabitaient.

    Au terme de ma thèse, la définition que j’ai retenue est que le sexting est un échange électronique de contenus à caractère sexuel (image, texte, audio, etc.) entre deux personnes consentantes. La notion de consentement est importante, car quand il n’y a plus de consentement, on ne parle plus de la même chose. On tombe dans les dérives, dans ce qu’on regroupe souvent sous le terme de « revenge porn ».
    Article réservé à nos abonnés Lire aussi Le « revenge porn », pratique « banale » et hors de contrôle chez les élèves
    Qui pratique le sexting ? N’est-il que l’apanage des jeunes, qui sont au cœur des enquêtes sur le sujet ?

    L’appli Snapchat sortie en 2011 a été un véritable tournant dans la pratique. Comme elle est largement utilisée par des plus jeunes, cela peut expliquer le fait qu’on parle plus du sexting chez les adolescents. En période de découverte sexuelle comme ils le sont, et avec la facilité de communication que représentent pour eux les réseaux sociaux, cela peut aussi amener un contexte favorable, surtout pour des individus qui vivent chez leurs parents ou sont parfois éloignés de leur partenaire.

    Je n’ai pas de chiffre à vous donner sur la population globale des adultes, mais dans mes recherches j’ai étudié une catégorie d’âge assez large, entre 11 et 26 ans. Dans mon enquête nationale auprès de cinq mille jeunes adultes de 24 à 26 ans, une personne sur deux disait avoir déjà envoyé une photographie d’elle-même à caractère sexuel.

    On pourrait donc être étonné de la proportion globale de personnes qui recourent au sexting. Après, il y a peut-être moins de cas de diffusion publique de contenus chez les adultes, ce qui expliquerait qu’on en parle moins.
    Est-ce que ce terme de sexting est employé par ceux qui le pratiquent ? Est-ce que ça leur parle ?

    Dans mes recherches, les jeunes savent très bien de quoi il s’agit, mais ne l’utilisent pas du tout. C’est un terme scientifique, journalistique même, apparu en 2005, dans la petite rubrique fictive d’un journal australien, il me semble [The Daily Telegraph]. Ensuite il a été repris par la recherche et la prévention. Les jeunes, eux, préfèrent parler de « nudes » ou expliciter la pratique directement.
    Quelles formes le sexting prend-il aujourd’hui ? On imagine qu’il s’agit toujours de photo ou de vidéo…

    En 2016, lorsque j’ai fait une étude de groupe, les sujets m’expliquaient tout ce qu’il était possible de faire en matière de sexting. L’image y était majoritaire, mais il y avait aussi une forte proportion d’échanges de messages texte.

    J’ai refait une étude similaire en 2018, et il y a eu un changement significatif : là où les messages écrits sont passés au second plan, l’échange de messages audio est apparu. Les jeunes s’écrivent moins mais s’échangent de plus en plus de messages vocaux.

    En trois ans de thèse, j’ai aussi observé un éventail de contenus sexuels partagés allant de photos de personnes habillées posant de façon suggestive à des sujets nus dans des actes explicites. J’ai noté que les filles restaient plus souvent dans les contenus suggestifs tandis que les garçons étaient enclins à aller plus facilement droit au but, envoyaient des photos de leur pénis par exemple. Je ne suis pas allée plus loin sur le sujet des « dick pics » [photos de pénis partagées en ligne] parce que c’est une pratique qui se fait souvent sans consentement, mais il ressortait beaucoup dans les discussions que de nombreuses internautes recevaient ces photographies de pénis non consenties.
    L’application Snapchat est-elle populaire en matière de sexting parce que ses messages sont censés être éphémères ?

    Effectivement, Snapchat est considérée comme une appli plus sûre parce que les messages s’effacent. La confiance est un argument largement mis en avant par les sujets de mon enquête. Toutefois, ils sont bien conscients que rien ne disparaît vraiment sur Internet, qu’il existe des moyens et astuces pour conserver les photos ou faire des captures d’écran du téléphone en toute discrétion.

    De façon générale, il apparaissait que Snapchat était vraiment utilisé chez les 11-15 ans. Chez les 16-20 ans, on parlait un peu moins de cette messagerie au profit d’Instagram ou de WhatsApp.
    Qu’est ce qui pousse les gens à « sexter » ?

    La majorité d’entre eux nous expliquaient qu’ils s’y adonnaient dans le cadre d’une relation de couple, quand ils avaient confiance en la personne. Quelques-uns en faisaient mention juste avant la formation du couple, pour flirter.

    Mais si les gens recourent autant à la photo dans le sexting, c’est qu’elle permet la mise en scène, de se mettre en valeur vis-à-vis de l’autre personne. Bien souvent, cela relève plus du charme que de la pornographie.
    On aborde souvent la question du sexting par ses dérives : les scandales de harcèlement et de diffusion de documents privés à caractère sexuel. Toutes les expériences de sexting sont-elles vouées à mal tourner ?

    Non, dans la majeure partie des cas cela se passe bien, même si les cas de diffusion sans consentement sont souvent violents et font beaucoup de bruit. Sur les cinq mille adultes interrogés dans l’enquête nationale, 15 % – en majorité des garçons – disaient avoir déjà partagé une photographie intime d’une tierce personne.

    Ce qui pose problème dans le sexting c’est la diffusion, le partage public de photographies intimes de tiers. Or, la quasi-unanimité des campagnes de prévention s’adresse non pas aux auteurs, complices et témoins de partages non désirés mais aux victimes potentielles. Et elles invitent plutôt à stopper le sexting pour éviter toute dérive.

    Or, pour moi, une prévention efficace reviendrait à ne pas lutter contre une pratique dans l’air du temps mais plutôt à sensibiliser les destinataires de photos à ne pas les partager, à respecter le consentement. Vouloir stopper le sexting pour éviter les dérives, c’est comme vouloir interdire les relations sexuelles pour éviter le viol.
    Avez-vous d’ores et déjà constaté une meilleure efficacité à changer de braquet sur la prévention ?

    Oui, il y a matière à optimisme. Tout au long de ma thèse, en Suisse, j’ai pu travailler avec le corps enseignant, les éducateurs sexuels ainsi qu’avec la police qui menait des campagnes de prévention, afin de réorienter le message pour s’adresser aux auteurs et aux témoins à qui on explique qu’ils sont tous tout aussi coupables.
    Lire aussi Le « sexting » ou l’art de la conversation érotique

    Une fois la gravité du geste expliquée, une fois qu’on raconte qu’une simple image suggestive partagée peut causer beaucoup de tort à la personne qui s’est prise en photo, ils se rendent généralement compte du mal fait.

    Dans l’enquête, nous leur avions aussi demandé la raison pour laquelle ils partageaient. Nous, adultes, on a en tête le revenge porn, sauf que les plus jeunes ne le font pas initialement dans une volonté de nuire. C’est avant tout pour rire, hélas. Comme pour le harcèlement, il y a un manque de conscience du geste.

    Pauline Croquet

    #Sexting #Culture_numérique #Cyberharcèlement

  • Cyberharcèlement, revenge porn, discrimination… Internet « ne marche pas pour les femmes », dénonce le fondateur du Web
    https://1001infos.net/france/cyberharcelement-revenge-porn-discrimination-internet-ne-marche-pas-pour-

    par Tim Berners-Lee

    Il appelle à prendre des mesures en urgence… Internet « ne marche pas pour les femmes et pour les filles », qui y sont discriminées et sujettes à de nombreux abus, a mis en garde l’inventeur du World Wide Web, le Britannique Tim Berners-Lee, dans un texte publié sur le site Internet de la World Wide Web Foundation, un organisme basé à Genève qui milite pour l’égalité numérique.

    « Le monde a fait d’important progrès en matière d’égalité des sexes », note le fondateur du Web. « Mais je m’inquiète particulièrement que ces progrès puissent être menacés par les nuisances auxquelles sont confrontées les femmes et les filles en ligne, surtout celles de couleur, des communautés LGBTQ + et d’autres groupes marginalisés. »
    « Le harcèlement incessant réduit les femmes au silence »

    « Plus de la moitié des jeunes femmes interrogées ont été confrontées à des violences en ligne », notamment du harcèlement sexuel, des messages menaçants ou la diffusion d’images privées sans leur consentement​, a-t-il indiqué en citant une étude co-réalisée par sa fondation. « De tels abus poussent les femmes à quitter leur emploi ou les filles à arrêter l’école », a-t-il regretté. « Le harcèlement incessant réduit les femmes au silence et prive le monde de leurs opinions et idées. »

    En outre, les femmes sont moins nombreuses que les hommes à accéder à Internet, parce qu’elles n’en ont pas les moyens ou les compétences, ce qui « renforce les inégalités existantes ». Selon une étude de sa fondation, les hommes ont une probabilité d’être en ligne de plus de 21 % supérieure à celle des femmes, un écart qui atteint 52 % dans les pays les moins développés. Les gouvernements et les entreprises ont été trop lents à agir, a estimé Tim Berners-Lee.

    #Cyberharcèlement #Tim_Berners_Lee

  • Edition Briey | Cyberharcèlement : « On peut tous un jour en être témoin »
    https://www.republicain-lorrain.fr/edition-briey/2020/03/12/cyberharcelement-on-peut-tous-un-jour-en-etre-temoin

    Dans le cadre de ses actions sur la parentalité, la MJC de Jœuf organise la conférence « Cyberharcèlement à l’école, comment le combattre ? ». Bérengère Stassin, maître de conférences à l’Université de Nancy, donnera notamment des conseils pour éviter d’être, un jour, victime de ces attaques.

    #Bérengère_Stassin #Cyberharcèlement

  • Quand quelques groupuscules complotistes et ultra-droitistes mènent une « cyber-guerre » de propagande haineuse. Propagande cautionnée et relayée par des personnalités politiques « conventionnelles » qui entrainent dans leur « shitstorm » des hordes de rageux.

    « Grosse pute », « Dégénérée » : témoignage de Marie Peltier, harcelée sur les réseaux sociaux
    https://www.rtbf.be/info/belgique/detail_grosse-pute-degeneree-temoignage-de-marie-peltier-harcelee-sur-les-resea

    Ces insultes et ces attaques, vous savez de qui elles viennent ? Les personnes derrière ces attaques sont identifiables ?

    « Comme je travaille sur les questions d’information et de désinformation, j’ai des outils de recherche. Avec d’autres personnes, on a collecté des données pour essayer de remonter l’information afin d’essayer de savoir qui avait attaqué. A la base, ce sont presque toujours des raids numériques lancés par l’extrême-droite et par les réseaux masculinistes particulièrement : c’est une extrême-droite qui s’exprime beaucoup contre les féministes. Dans mon cas par exemple, ce sont eux qui ont lancé l’angle ’tu es moche, tu es laide’. C’était leur angle privilégié (...)

    Ce qui est intéressant dans le cyber-harcèlement, c’est que c’est initié par des groupes extrémistes, puis ensuite c’est repris plus largement dans le débat public. C’est repris par des gens qui n’ont certes pas de sympathie pour les féministes, mais qu’on ne peut pas non plus qualifier d’extrême-droite. Malheureusement ces personnes reprennent l’argumentaire et les informations de l’extrême-droite. C’est inquiétant car on voit dans ce genre d’épisode qu’il y a une porosité entre les sphères d’extrême-droite et les sphères politiques dites normales. »

    Ce sont donc des comptes cachés qui vous attaquent ?

    « Ce sont souvent des comptes sous pseudo qui lancent d’abord les attaques, et dont on pourrait demander l’identité à Twitter . Mais c’est une question encore très sensible. Ensuite, quand l’attaque est lancée, des personnalités publiques ne se gênent pas pour reprendre ces informations d’extrême-droite et attaquer sous le même angle. Cela m’a beaucoup frappée dans ce qui m’est arrivé. »

    #touit'zob #propagandavirus

    • Pas étonnant que le grand publique prenne le relai des extremistes-masculinistes, le grand publique est extremiste-masculiniste.

      C’est la position de toute personne qui n’est pas féministe car l’égalité c’est une notion qu’on ne peu pas fragmenter. Sois tu pense que les femmes sont les égales des hommes et ca fait de toi un ou une féministe - sois tu pense pas que les femmes sont les égales des hommes alors tu est un ou une extremiste-masculiniste. Tu ne peu pas penser que les femmes sont égales au 3/4 ou un peu égales mais pas trop, l’égalité c’est binaire, tu l’as ou tu l’as pas.

      Le grand publique il met son mouchoir sur l’inceste et quant une affaire fini par sortir « tout le monde savait au village/au boulot/dans la famille.... » et quant les victimes parlent, que ca soit aux césars ou à noel en famille, c’est la victime qui se fait défoncé dans 99% des cas en France puisqu’il n’y a qu’1% de condamnation des viols dans se pays.

      –—

      Selon une récente étude des nations unies en France il y a 59% de masculinistes-extrèmistes ce qui fait une large majorité :

      Près de 90% de la population mondiale, tous sexes confondus, a des préjugés envers les femmes, montre une étude publiée mercredi par le Programme des Nations unies pour le développement à l’approche de la Journée internationale des droits des femmes.

      Les hommes font de meilleurs dirigeants politiques ou d’entreprises que les femmes. Aller à l’université est plus important pour un homme que pour une femme. Les hommes devraient être prioritaires sur le marché de l’emploi lorsque les offres sont rares.

      Neuf personnes sur dix dans le monde - femmes comprises - nourrissent au moins un préjugé de ce genre, conclut l’agence onusienne sur la base de données provenant de 75 pays représentant plus de 80% de la population mondiale. La proportion est la plus forte au Pakistan (99,81%), devant le Qatar (99,73%) et le Nigeria (99,73%).

      L’Andorre (27,01%), la Suède (30,01%) et les Pays-Bas (39,75%) mènent le wagon des « bons élèves », que la France accroche tant bien que mal, avec plus d’une personne sur d’eux ayant au moins un préjugé sexiste (56%) .

      https://www.20min.ch/ro/news/monde/story/Les-prejuges-envers-les-femmes-ont-la-vie-dure-21892051

      #misogynie #masculinisme #sexisme #backlash #domination_masculine #harcèlement

    • Comment s’appelle déjà l’effet qui provoque une sorte d’aveuglement à la réalité et qui s’auto-entretient par une fréquentation exagérée des réseaux sociaux et de l’Internet en général ? J’ai l’expression sur le bout de la langue (parce que je me dis que fondamentalement, je dois être un gros naïf). je crois que c’est le « filter bubble » mais il y a une autre expression en français avec le mot « cognitif » dedans.

    • @mad_meg non, ce n’est pas « biais » mais l’expression à laquelle je pensais décrirait plutôt une sorte d’enfermement de mon propre système de pensée qui ferait que j’appréhenderais la société à la lumière des gens que je fréquente « virtuellement ». C’est à dire que cela m’induit à penser que la société a évolué en ce qui concerne la place et le rôle des femmes. Or les faits rapportés dans l’article de la RTBF me rappelle à la dure réalité. C’est pourquoi je me qualifie de « gros naïf »...
      Et sinon merci de m’avoir fait découvrir la théorie de la valence des sexes de Françoise Héritier que je ne connaissais pas.
      Et force est de constater que nous sommes dans une période de totale régression à tout point de vue.

    • @sombre, le paragraphe de WP dit que les mécanismes décrits par la psycho sociale sont plus importants que des fonctionnements techniques. La peur du jugement des pairs et le renforcement par eux, le panurgisme, tout ça sont des logiques qu’on voit bien opérer sur plein de sujets où des militant·es ne font plus fonctionner leur cerveau et préfèrent répéter la doxa...

    • @antonin1

      tout ça sont des logiques qu’on voit bien opérer sur plein de sujets où des militant·es ne font plus fonctionner leur cerveau et préfèrent répéter la doxa...

      et je rajouterais : par pur confort intellectuel, ce qui constitue également une stratégie « d’économies d’énergie » car mener une réflexion en profondeur nécessite beaucoup d’effort. Et partant, peut-on en vouloir à certain·es militant·es de faire parfois (souvent ?) cette économie ?
      Réponse : oui, si leur seul et inavouable but est de salir la réputation des personnes un tant soit peu « hétérodoxes ». Mais bon ...

      Pour mon affaire de mémoire, je définirais bien ça comme un « enfermement cognitif ». Je me souviens en avoir fait mention chez twitt’cake mais je suis infoutu de retrouver de mémoire l’expression exacte. Et quant à retrouver une info sur ce bouzin, même dans dans ton propre fil de discussion, autant chercher une aiguille dans une fosse à purin. Mais c’est pas très grave.

  • Greta Thunberg’s Online Attackers Reveal a Grim Pattern | WIRED
    https://www.wired.com/story/greta-thunberg-online-harassment

    Swedish climate activist Greta Thunberg is 17 years old, legally a minor. Despite her age, in the past week, numerous actual adults have made her the subject of many forms of online harassment. Some say she ought to be “burnt at the stake”; others have circulated images of a sex doll that resembles Thunberg and purportedly “speaks” using recordings of her voice; still others created and distributed a cartoon that appears to depict the activist being sexually assaulted.

    The internet didn’t create this problem, but it does amplify it. The same forces that have allowed Thunberg and her message to climb to global virality are, in the hands of those who wish to discredit the teenager, the best weapon to use against her. While these smears are especially troubling in Thunberg’s case because of her age, they mirror the kinds of targeted online harassment employed against many people and groups by those who wish to silence them. The behavior is shocking, but not a shock.

    To begin with, Thunberg is a woman on the internet. While there is debate about whether men or women experience more harassment online, studies have shown the harassment women experience tends to be more personal, more gendered, more sexual, and more likely to be intense enough to drive them off of the social media platform where they’re being harassed. “The saddest thing that has emerged from my research is that young women aged 18 to 30 have accepted harassment as part and parcel of being online,” says Jessica Vitak, who studies online privacy and security at the University of Maryland. “They have various ways of dealing with it, but they don’t include thinking, ‘This shouldn’t be happening, and I should be fighting to make it stop.’” Harassment of women online has become a norm.

    The harassment is only heightened when the woman in question is, like Thunberg, a public figure. The Inter-Parliamentary Union, a global organization including the parliaments of 179 member countries, found that more than 80 percent of female parliamentarians had experienced psychological violence, the most common form being online harassment. According to Mona Lena Krook, who studies women in politics at Rutgers University, women activists like Thunberg have very similar experiences, and often in the exact form that Thunberg has been experiencing this week. “The first place people go are gender-based slurs or sexualizing tactics,” Krook says. “Photoshopped sexual images are really common. When you sexually objectify somebody, your perception of their competence and humanity changes. It’s about delegitimizing them to a broader audience.” Politicians and activists from Hillary Clinton to US representative Alexandria Ocasio-Cortez to Malala Yousafzai are frequently pornified by their critics.

    #Cyberharcèlement #Politique #Culture_du_viol #Greta_Thunberg

  • Rebecca Black victime de cyber-harcèlement après « Friday » : son message bouleversant - Purebreak
    https://www.purebreak.com/news/rebecca-black-victime-de-cyber-harcelement-apres-friday-son-message-bouleversant/190393

    Il y a 9 ans, Rebecca Black dévoilait « Friday », qui deviendra vite aux yeux de certains la « pire chanson du monde ». Pire, elle reçevait en retour de nombreuses critiques, insultes et menaces de mort. Neuf ans plus tard, la chanteuse qui a été victime de cyber-harcèlement a tenu à adresser un message bouleversant à la petite fille de 13 ans qu’elle était à l’époque.

    #Cyberharcèlement

  • « Ligue du LOL » : « La vérité n’a jamais été faite sur cette affaire », explique l’ancienne journaliste Iris Gaudin
    https://www.20minutes.fr/high-tech/2698195-20200207-ligue-lol-verite-jamais-faite-affaire-explique-ancienne-j

    L’affaire avait ébranlé le monde des médias. Il y a tout juste un an, Checknews, le service de fact-checking de Libération, révélait au grand public l’existence de la « Ligue du LOL », un groupe Facebook privé réunissant une trentaine de journalistes accusés d’avoir mené, de 2009 à 2013, des campagnes de cyber-harcèlement à l’encontre de plusieurs femmes. 20 Minutes revient sur cette affaire avec l’ancienne journaliste Iris Gaudin, qui publie Face à la Ligue du LOL (éditions Massot), le premier livre sur le sujet, dans lequel elle raconte le harcèlement qu’elle a subi pendant de longs mois sur Twitter.

    Elle y décrit notamment les mécanismes du cyberharcèlement et analyse sa descente aux enfers. « C’est un témoignage basé sur des preuves, des e-mails, et qui ne vise ni à déclarer la guerre ni à prendre une revanche, mais à une prise de conscience », explique la jeune femme. Au-delà de son histoire personnelle, Iris Gaudin dénonce dans son livre « un sexisme » qui prend racine au sein même des écoles de journalisme, où l’on apprend à rabaisser son interlocuteur pour « faire le buzz » au mépris des règles déontologiques du métier.

    #Cyberharcèlement #Ligue_du_LOL

  • [3 questions à] Bérengère Stassin : lauréate du prix du livre FIC 2020 | Factuel
    http://factuel.univ-lorraine.fr/node/13489

    Bérengère Stassin est maîtresse de conférences en sciences de l’information et de la communication à l’IUT Nancy-Charlemagne de l’Université de Lorraine et co-responsable de l’équipe Pixel du Crem. Ses travaux portent principalement sur les communautés de savoir en ligne et le cyberharcèlement et elle anime le carnet de recherche en accès libre Cyberviolence & Cyberharcèlement. En 2019, elle est l’auteure d’un ouvrage remarqué, (cyber)harcèlement. Sortir de la violence, à l’école et sur les écrans (C&F Éd.) ; en 2020, elle obtient le prix du Livre cyber dans la catégorie Cybercriminalité décerné par le Forum international de la cybersécurité (FIC), qui lui a été remis le 29 janvier 2020 à la Chambre de commerce de Lille par Corinne Thiérache, avocate et présidente du jury.

    En outre, j’ai à cœur de poursuivre mes activités de diffusion auprès d’un public plus large que je mène sur mon blog, Cyberviolence & Cyberharcèlement, et par le biais du média en ligne The Conversation France. Je travaille aussi à la rédaction d’une notice sur le cyberharcèlement qui sera publiée en libre accès sur le Publictionnaire. Dictionnaire encyclopédique et critique des publics.

    Mais, pour le moment, j’espère surtout que le prix du FIC contribuera à mieux faire connaître aux éducateurs, aux parents et au grand public ce phénomène d’envergure et les actions à mettre en œuvre pour lutter contre. C’est la raison pour laquelle je fais mon possible pour répondre aux sollicitations – qu’elles proviennent des médias, du milieu éducatif ou d’ailleurs – pour partager mes connaissances sur le sujet.

    #Bérengère_Stassin #Cyberharcèlement

  • Video Games and Online Chats Are ‘Hunting Grounds’ for Sexual Predators - The New York Times
    https://www.nytimes.com/interactive/2019/12/07/us/video-games-child-sex-abuse.html?nl=todaysheadlines&emc=edit_th_191208?camp

    Six years ago, a little over 50 reports of the crimes, commonly known as “sextortion,” were referred to the federally designated clearinghouse in suburban Washington that tracks online child sexual abuse. Last year, the center received over 1,500. And the authorities believe that the vast majority of sextortion cases are never reported.

    There has been some success in catching perpetrators. In May, a California man was sentenced to 14 years in prison for coercing an 11-year-old girl “into producing child pornography” after meeting her through the online game Clash of Clans. A man in suburban Seattle got a 15-year sentence in 2015 for soliciting explicit imagery from three boys after posing as a teenager while playing Minecraft and League of Legends. An Illinois man received a 15-year sentence in 2017 after threatening to rape two boys in Massachusetts — adding that he would kill one of them — whom he had met over Xbox Live.

    “The first threat is, ‘If you don’t do it, I’m going to post on social media, and by the way, I’ve got a list of your family members and I’m going to send it all to them,’” said Matt Wright, a special agent with the Department of Homeland Security. “If they don’t send another picture, they’ll say: ‘Here’s your address — I know where you live. I’m going to come kill your family.’”

    The trauma can be overwhelming for the young victims. An F.B.I. study reviewing a sample of sextortion cases found that more than a quarter of them led to suicide or attempted suicide. In 2016, a Justice Department report identified sextortion as “by far the most significantly growing threat to children.”

    It makes sense the gaming world is where many predators would go: It’s where the children are. Almost every single teenage boy in America — 97 percent — plays video games, while about 83 percent of girls do, according to the Pew Research Center.

    One platform frequently used by predators is the video chat site Omegle — users need look no further than the site’s home page to find that out. “Predators have been known to use Omegle, so please be careful,” the site advises under a banner that exclaims, “Talk to strangers!” Omegle did not respond to requests for comment.

    This fall, the F.B.I. rolled out an awareness campaign in middle and high schools to encourage children to seek help when caught in an exploitive sexual situation. “Even if you accepted money or a game credit or something else, you are not the one who is in trouble,” material from the campaign explains.

    The authorities did it again, this time in Bergen County, a suburb close to New York City. They made 17 arrests. And they did it once more, in Somerset County, toward the center of the state, arresting 19. One defendant was sentenced to prison, while the other cases are still being prosecuted.

    After the sting, the officials hoped to uncover a pattern that could help in future investigations. But they found none — those arrested came from all walks of life. Among them were a police officer, a teacher, a minister, a nurse, a bank manager, a mechanic, a waiter, a dental hygienist, a college student and a deliveryman.

    “It cuts across all social and racial lines, across class lines — it cuts across every line,” Ms. Hoffman said. “There is no profile.”

    When announcing the arrests, the authorities highlighted Fortnite, Minecraft and Roblox as platforms where suspects began conversations before moving to chat apps. Nearly all those arrested had made arrangements to meet in person.

    In a separate case in Ohio, the digital abuse of a young boy led to his physical abuse. The offender, Jason Gmoser, would encourage boys to show their genitals while on PlayStation, according to court records. Mr. Gmoser, who was found with over 500 videos recorded while gaming with boys, often offered gift cards that could be used on the network.

    He told detectives in 2014 that he spent years interacting with an 8-year-old who had appeared in several of the videos, including one in which the boy exposed himself and said he would “do anything” for a $20 gift card.

    There are a few seemingly simple protections against online predators, but logistics, gaming culture and financial concerns present obstacles.

    Companies could require identification and parental approvals to ensure games are played by people of the same age. But even as some platforms have experimented with programs like Real ID, a verification effort, gamers have resisted giving up anonymity.

    “There’s been community-layer rejection of those systems because people like to be able to be anybody,” said Todd Harris, who co-founded Hi-Rez, a game development studio based in Atlanta.

    While Facebook has algorithms that can detect some text-based grooming, many gamers use audio and video chat. And eliminating audio and video interactions would be a death sentence for a gaming company fighting for customers. “You can’t seriously compete without talking,” Mr. Harris said. “The team with the best communication will win.”

    Instagram, owned by Facebook, does not have the same restrictions. Until this past week, it had allowed users to send private messages to anyone, and a Times reporter was able to contact and video-chat with a 13-year-old girl who had a private account (the girl and her parents gave permission to conduct the test). After The Times asked about the policy, Instagram announced new features on Wednesday that allow users to block messages from people they do not follow. The company said it would also require users to enter their age when signing up.

    #Cyberharcèlement #Sextorsion #Prédateurs

  • Bérengère STASSIN, enseignante chercheuse : Journée nationale de lutte contre le harcélement scolaire
    https://www.francebleu.fr/emissions/les-experts-de-france-bleu-lorraine/sud-lorraine/thematique-expert-du-jour-24

    Podcast de France Bleue Lorraine avec Bérengère Stassin

    En France, 700 000 enfants scolarisés dans le primaire, au collège ou au lycée sont victimes de harcèlement. Nous en parlons avec Bérengère Stassin, Maître de Conférence à l’Université de Lorraine.

    Le harcèlement, d’une certaine manière, a toujours existé. Je pense même qu’il existe depuis que l’école existe. Ce qui change aujourd’hui, en 2019, c’est la question du cyberharcèlement. C’est le fait que les violences qui sont exercées dans la cour de récré, pendant les cours ou pendant les temps scolaire, poursuivent désormais les victimes à la maison.

    Avant on était protégé une fois sorti de l’école, une fois rentré à la maison. Aujourd’hui, à partir du moment où les enfants sont dotés d’un smartphone, il n’est pas rare que les brimade se poursuivent par SMS et surtout via les réseaux sociaux

    #Bérengère_Stassin #Cyberharcèlement #Violences_scolaires #Podcast

  • Bérengère Stassin, (Cyber)harcèlement
    https://journals.openedition.org/lectures/38358

    La réflexion de l’autrice pour « sortir de la violence, à l’école et à l’écran » s’articule autour de quatre chapitres dans lesquels elle décrit les phénomènes de harcèlement scolaire, de cyberviolence, de cyberharcèlement puis analyse les moyens de lutte contre ces fléaux à l’école. De grandes questions structurent le propos : harcèlement et cyberharcèlement sont-ils toujours liés ? Existe-t-il un profil type des agresseur/se·s et des victimes ? Quelles conséquences la cyberviolence a-t-elle sur les harcelé·e·s et leur(s) harceleur/se(s) ? De quels moyens dispose l’école pour endiguer ces violences ?

    Grâce à de nombreuses citations de chercheur/se·s, Bérengère Stassin montre que la définition du cyberharcèlement ne fait pas consensus dans la littérature scientifique : il est parfois défini comme l’envoi numérique de contenus violents, d’autres fois ce sont les critères propres au harcèlement appliqué à l’espace numérique qui sont mis en avant (p. 93). En prenant appui sur le slogan « Liker, c’est déjà harceler »10, l’autrice explique qu’en ligne, la fragmentation des actions peut conduire à la répétition : un contenu est posté, liké par d’autres jeunes, partagé et commenté à de multiples reprises. Même si chaque internaute n’a effectué qu’une seule action, chacune est un nouveau coup pour la victime. La répétition peut naître de l’exhumation de publications anciennes, qui sont autant d’éléments constitutifs de l’identité numérique d’un individu. L’exemple de Mennel lors de son passage dans The Voice atteste que la pérennité des contenus et des traces numériques peut aboutir, des mois plus tard, à des situations de cyberviolence ou de cyberharcèlement, et compromettre des ambitions personnelles11.

    Les compétences émotionnelles sont nécessaires à la socialisation d’un individu et lui permettent de s’adapter à son environnement et de développer sa sensibilité aux autres. Dans les situations de harcèlement les émotions jouent un rôle, aussi bien pour l’agresseur/se, les suiveur/se·s, la victime que les témoins. Éduquer à l’empathie, travail de fond qui doit être répété en classe et à la maison, permet de développer une bonne estime de soi et un goût pour les autres. À l’étranger, ces méthodes ont déjà fait la preuve de leur efficacité18.

    L’EMI, quant à elle, permet d’éveiller l’esprit critique, de former les élèves aux différentes sources d’information, de maîtriser leur identité numérique, de les amener à être des protagonistes réfléchi·e·s de l’usage du numérique (notamment en termes de publication). L’EMI est préconisée par le ministère de l’Éducation nationale pour faire des élèves des acteurs/trices responsables du web et de la lutte contre les cyberviolences.

    Bérengère Stassin propose ici une synthèse accessible à tous/toutes. Dans le cadre plus spécifique de l’école, c’est un livre qui trouvera toute sa place dans les CDI et qui peut, au travers des nombreux exemples actuels, servir de base à des activités pédagogiques pour parler, décortiquer et lutter contre le fléau du (cyber)harcèlement.

    #Bérengère_Stassin #Cyberharcèlement #Violences_scolaires #C&F_éditions