• affordance.info : La loi et l’ordre (documentaire)
    http://affordance.typepad.com//mon_weblog/2015/01/la-loi-et-lordre-documentaire.html

    Or après que les algorithmes se sont rendus maîtres de l’essentiel du « rendu public » de nos productions documentaires, les plateformes sont en train de reléguer dans d’obscures alcôves l’autre processus de rendu public démocratique : celui de la délibération, la délibération sur ce qui a légitimité - ou non - à s’inscrire dans l’espace public. Il ne sera pas éternellement possible de s’abriter derrière le fait - et la difficulté - que ces plateformes ne sont précisément ni des espaces réellement publics, ni des espaces réellement privés. A l’ordre documentaire qu’elles ont institué, elles ajoutent lentement mais surement un « ordre moral réglementaire » sur lequel il nous sera très difficile de revenir si nous n’en débattons pas dès maintenant.

    #censure #débat_public

  • Vérité et tolérance | Adrien Candiard
    http://www.huffingtonpost.fr/adrien-candiard/verite-et-tolerance_b_6086876.html

    Notre hypothèse est que les difficultés actuelles ne sont pas provoquées par un affaiblissement de ce modèle de tolérance, mais qu’elles en sont la conséquence logique. L’effort philosophique qui a permis l’élaboration de ce modèle a consisté, à travers l’œuvre de Locke, Spinoza et surtout Kant, à évacuer les questions religieuses du domaine de la connaissance rationnelle : les vérités religieuses peuvent toujours être vraies, mais elles ne sont pas du domaine de la connaissance expérimentale, seul terrain de connaissance assurée. La raison et la foi semblent devoir être séparées pour éviter les conflits. A chacun son domaine : la foi nous fait croire là où la raison ne permet de connaître. Il n’y a pas de terrain commun pour un conflit, puisque les vérités rationnelles et les vérités religieuses ne sont pas du même ordre. Les premières sont objectives et scientifiques ; les secondes sont subjectives et pratiques.

    #religion #théologie #débat_public

  • TrensHistoriens
    http://www.trensistor.fr/2014/12/trenshistoriens-n4

    L’enseignant en #histoire_médiévale #Sylvain_Gouguenheim a accepté de venir répondre aux questions de Mathilde, Marie et Clément. Son ouvrage Les Fausses terreurs de l’an Mil explore le grand #débat_historiographique autour des #terreurs de l’#an_Mil, c’est-à-dire des peurs qui auraient agité les populations à l’approche du #millénaire, peurs de la fin du monde et du #Jugement dernier. Vous y trouverez également des réflexions sur le métier d’ #historien, ses exigences méthodologiques et ses liens avec la pratique de l’ #enseignement.

    Chaque mois, l’équipe de TrensHistoriens vous propose un épisode spécial : une rencontre avec un historien qui vous présentera ses travaux.

    #historiographie #Gouguenheim #histoire #radio #webradio #étudiants

  • Bentolila, Brighelli, Onfray : tout fout le camp (C’est classe !)
    http://classes.blogs.liberation.fr/soule/2014/09/brighelli-bentolila-onfray-a-lécole-tout-fout-le-camp-.html

    Qu’y a-t-il de commun entre Alain Bentolila (linguiste), Jean-Paul Brighelli (professeur) et Michel Onfray (philosophe) ? Réponse : ils trouvent que l’école française n’est plus ce qu’elle était, qu’au lieu d’apprendre à lire et à écrire, elle enseigne des choses ridicules aux élèves – du genre « théorie du genre » – et que tout ça est dû à Mai 1968. Pour ceux qui n’ont déjà pas le moral, mieux vaut s’abstenir. Pour ceux qui chercheraient un débat d’idées, idem.

    #éducation #débat_stérile #nostalgie

  • La communauté internationale peut-elle sauver la solution à deux États ? - Réunion à la mairie du 10e arrondissement de Paris

    http://fr.jcall.eu/evenements/reunion-a-la-mairie-du-10-eme-arrondissement

    Alain Finkelkraiut ? pour répondre à cette question ?

    Après l’échec des négociations menées par le secrétaire d’État américain, John Kerry, nous recevrons pour tenter de répondre à cette question mardi 24 juin à 20h30, à la mairie du 10e arrondissement de Paris, en présence de son maire M. Rémi Féraud :

    – Elie Barnavi, historien et ancien ambassadeur d’Israël en France

    – Alain Finkielkraut, philosophe et écrivain, membre de l’Académie française

    – Hubert Védrine, ancien ministre français des Affaires étrangères

    #solution_à_deux_états #débat_sans_espoir

  • Misère de la sociologie contemporaine - Le blog de zones subversives
    http://zones-subversives.over-blog.com/2014/06/misere-de-la-sociologie-contemporaine.html

    Experts et sociologues pullulent dans les médias et sur les plateaux télévisés. Même les sectes gauchistes développent leur propre « contre-expertise » qui s’appuie sur des paroisses de sociologues. Claude Javeau attaque l’imposture de la sociologie académique dans un livre récent, intitulé Des impostures sociologiques. Cette charge ne provient pas d’un obscur groupuscule révolutionnaire. Au contraire, Claude javeau demeure une référence dans le monde de la sociologie francophone contemporaine. Mais il conserve un indispensable recul critique. Il se distingue des syndicats et de l’extrême gauche qui se contentent de "défendre l’Université" et de "sauver la recherche". Il remet en cause le contenu enseigné dans le petit ghetto universitaire. Les études sociologiques correspondent surtout à une routine académique. « Ensuite parce que ces recherches ne montrent le plus souvent rien, sauf quelques resucées de lieux communs et de platitudes enrobées de vocables prétentieux et faussement savants », constate Claude Javeau. Face à cette imposture, il propose une sociologie critique.

     

                    

    Faillite de la sociologie contemporaine
     

    Une typologie peut permettre de décrire le petit milieu des professionnels de la sociologie.

    « Les buveurs de la première gorgée de bière » se consacrent à l’étude des petits objets du quotidien comme le téléphone portable, la fréquentation des forums informatiques ou les blagues sur les blondes. Jean-Claude Kaufmann, universitaire et collaborateur habitué des magazines féminins, incarne bien cette tendance qui consiste à traiter la vie quotidienne avec légèreté. « On se trouve aux frontières d’une certaine micro-sociologie et d’une psychologie individuelle dont les médias, précisément sont assez friands », observe Claude Javeau. Mais ses sujets de recherches très précis ne sont jamais replacés dans un contexte social plus large. La simple description prime sur l’explication avec les causes et les déterminants des phénomènes sociaux. Cette sociologie de magazine se contente de dresser des catégories proches de la caricature avec « les bobos », les « jeunes de quartiers » ou les « habitués des réseaux sociaux ».

    La dépolitisation caractérise également cette approche. Les médias apprécient également les bavardages sociologiques autour des « phénomènes de société » comme la violence dans les transports en commun, le décrochage scolaire, le retour des jarretelles, la consommation de cannabis, les téléphones portables, la gastronomie, l’adultère, les romans à l’eau de rose, le tourisme sexuel ou l’addiction informatique. « Dans le poste de télévision, le sociologue, entre deux chanteurs à la mode, est prié de donner son avis en trois minutes », raille Claude Javeau. En général, le sociologue se contente de sortir toujours le même discours éculé sur la montée de l’individualisme.

     

    « Le scribe accroupi » regroupe les sociologues qui pratiquent l’enquête par sondages ou par questionnaires. Le choix des critères de quotas pour définir les échantillons représentatifs ne sont pas tous très justifiés et pertinents. L’apparence de l’enquêteur ou de l’enquêté, mais aussi l’intonation au téléphone, peut influencer la recherche. Les résultats de ses enquêtes peuvent également faire l’objet de manipulations et interprétations diverses.

    « Le missionnaire aux pieds nus » intervient auprès des plus pauvres pour résoudre les problèmes sociaux à coups d’encadrements sociologiques. « Experts de l’exclusion, de la réclusion, des zones de non droit, des cités érigées en citadelles de la fracture sociale, ils sont un peu comme des urgentistes du sociétal », ironise Claude Javeau. Cette sociologie de l’exclusion insiste sur la reconnaissance, selon le concept d’Axel Honneth, ou sur le care. Cette sociologie compassionnelle tente de redonner de la dignité aux pauvres, mais surtout pas de supprimer la pauvreté. Toute forme de conflit social est évacuée. Les notions de classes sociales, de systèmes de domination et d’aliénation disparaissent de cette Théorie critique aseptisée. L’individu victime de "l’exclusion" est décrit comme isolé du monde dans lequel son sort se fabrique.

    La figure du « médecin légiste » s’attache à analyser et à disséquer les problèmes sociaux. Cette démarche s’inspire de la Théorie critique qui replace son sujet d’étude dans le cadre d’une critiquer générale et multi-dimensionnelle de la société capitaliste avec la marchandise et l’aliénation. Par exemple, Jean-Marie Brohm replace l’analyse du sport dans une critique plus globale. Il observe une « sportivation généralisée de l’espace public au sein de la mondialisation capitaliste », considérée comme « l’une des expressions les plus achevées de la chloroformisation des consciences ». Le divertissement, l’abrutissement, l’intégrisme des masses et le culte de la performance caractérisent le phénomène sportif. Pourtant, cette sociologie n’évite pas toujours l’éceuil du scientisme et la recherche d’une illusoire objectivité.

     
    Contre la sociologie académique
     

    La recherche sociologique doit tenter de devenir accessible au grand public. Mais les sociologues médiatiques se réduisent souvent à des experts qui doivent élaborer un avis et un point de vue sur tous les sujets. Ils doivent se prononcer par rapport à des problèmes qu’ils n’ont pas étudiés. Par exemple de nombreux sociologues se sont pressés sur les plateaux télés pour expliquer les émeutes de 2005 alors qu’ils n’ont jamais mis les pieds dans un quartier populaire.

    La sociologie semble tiraillée entre deux écueils. D’un côté le scientisme se contente d’observer des données quantitatives et confond la rigueur intellectuelle avec l’absence d’analyse globale. De l’autre, l’amateurisme correspond à un bavardage philosophique sans la moindre observation de la réalité sociale. Le scientisme apparaît comme une posture qui s’appuie sur une supposée autorité intellectuelle. « L’invocation du caractère scientifique d’une recherche ou d’une étude n’est souvent qu’un procédé rhétorique », souligne Claude Javeau. La posture de l’expertise consiste à conseiller le pouvoir comme des « sociologues de ministères », selon l’expression d’Éric Hazan. La commande institutionnelle ne favorise pas les questionnements critiques et l’analyse globale de la société. D’autres sociologues privilégient l’étude des idées et de la philosophie à celle de la réalité sociale. Pour ses chercheurs, la Révolution française s’explique par les idées de Voltaire et Rousseau.

    #sociologie #université #presse #débat_public #javeau

    • Yep... Pendant toute une année, j’ai répété deux fois par semaine dans une salle à côté de la rue Bayard. Nous finissions le soir vers minuit. Et donc, nous croisions les gens qu’il y avait à croiser dans le quartier à cette heure-là. L’une de ces personnes devait avoir 14 ans, c’est à dire à peu près mon âge. Et je suis certaine qu’on ne lui a jamais laissé l’occasion d’exposer son avis sur quelque question que ce soit et certainement pas ses conditions de travail.
      Les autres non plus, d’ailleurs.
      Mais elle, j’avais une conscience particulièrement aiguë du fait qu’elle avait mon âge et cela me pétrifiais de honte... pour nous tous, qui chantions et jouions de la grande musique dont je savais qu’elle devait l’entendre de sa ruelle.

  • Elections allemandes : les #réseaux_sociaux comptent pour du beurre
    http://fr.myeurop.info/2013/09/13/elections-allemandes-les-r-seaux-sociaux-comptent-pour-du-beurre-12221

    Quentin Bisson

    Les réseaux sociaux et Internet ne sont pas déterminants pour gagner une élection en #Allemagne. Nos voisins restent davantage sensibles aux #Médias traditionnels : duel TV, affiches, etc. Un constat à prendre en compte pour affiner sa stratégie de communication… tout en évitant les bourdes !

    Selon une (...)

    #Société #Politique #débat_télévisé #élections_allemandes #Facebook #journaux #radio #télévision #tweets #Twitter

  • « Opération d’influence » : un film de l’Ecole de guerre économique
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=433

    Ce n’est pas tous les jours qu’on peut prendre une leçon de stratégie en matière de déstabilisation des entreprises et se payer un fou rire par la même occasion. Merci donc à Christian Harbulot et à son Ecole de guerre économique de faire la promotion de Pièces et main d’oeuvre dans cette animation PowerPoint qui expose comment nous aurions mis en péril les 52 entreprises de Minalogic, pôle de compétitivité mondial de Grenoble-Isère. A voir ici : http://tv.aege.fr/2010/06/introduct... Lire aussi sur ce (...)

    #Service_compris

  • Débat TV : Merkel fait le minimum électoral
    http://fr.myeurop.info/2013/09/02/d-bat-tv-merkel-fait-le-minimum-lectoral-12154

    Quentin Bisson

    A moins d’un mois des élections pour la #chancellerie en #Allemagne, les deux favoris sont lancés dans la course à l’investiture. Hier soir, Merkel et Steinbrück se faisaient face dans l’exercice désormais incontournable du duel télévisé, qui a réuni 17 millions de téléspectateurs. Match nul, tranche la presse (...)

    #Politique #Angela_Merkel #débat_télévisé #élection #Médias #Peer_Steinbrück #revue_de_presse

  • Le roi du pop-corn
    http://anarsonore.free.fr/spip.php?breve286

    Vous ne le saviez peut-être pas, mais le leader européen du #pop-corn est une entreprise de Midi-Pyrénées, plus exactement gersoise. #Nataïs, c’est comme ça qu’elle s’appelle. Occupant une niche économique pratiquement sans concurrence, cette entreprise engrange tranquillement un chiffre d’affaire qui devrait atteindre 30 millions d’euros cette année et laisser de gros bénéfices. Tout comme Véolia ou Alstom, elle affiche une politique humaniste… Voici quelques mois, n’arrivant pas à faire appliquer leur convention collective, les salariés se sont mis spontanément en grève. Et ils ont très rapidement emporté ce qu’ils voulaient (et que la convention collective prévoyait), le 13ème mois. Depuis, plusieurs grévistes ont été licenciés, les uns après les autres, sous des prétextes divers. Mais le combat se poursuit. Un site d’information a été ouvert par les salariés. Cela a fortement déplu à la direction qui en a traîné trois devant le tribunal correctionnel d’Auch en les accusant de diffamation alors qu’ils ne disaient que la vérité.

    Pour une fois – et c’est suffisamment rare pour être souligné -, c’est Nataïs, son PDG en personne et son DRH qui ont été condamnés pénalement pour abus de procédure. Ce n’est qu’un premier round. Il y a tout un combat autour de l’utilisation du #diacétyle (un produit très dangereux pour les ouvriers), autour des conditions de travail et autour des licenciements que nous jugeons parfaitement abusifs. Les travailleurs de Nataïs ne se laissent pas faire. Ils ont raison. Ils ont besoin de votre #solidarité. Ils vous fourniront toutes les informations et explications utiles lors des deux prochaines réunions de solidarité que la #CNT-AIT organise à Montauban et à Toulouse.

    #Montauban
    Vendredi 17 mai à 20h30
    #Débat_public sur la situation dans l’entreprise Nataïs,
    Salle du Fort, 5 rue du Fort

    #Toulouse
    Samedi 1er juin de 11 h à 20h
    Journée de soutien aux salariés de Nataïs en lutte
    à « La Chapelle », 36 rue Danielle Casanova

  • Les Inrocks - « Les inégalités n’ont pas disparu, elles ont juste été repoussées plus loin dans le cursus scolaire. »
    http://www.lesinrocks.com/2013/04/10/actualite/des-destins-tres-francais-11383786

    La France reste donc une société de classes ?

    La période des Trente Glorieuses a fait croire à certains que les classes sociales étaient mortes, enterrées par le développement des classes moyennes. Or, depuis une quinzaine d’années, les inégalités augmentent à nouveau, en termes de revenus ou de patrimoine. Ce que montre également la persistance d’une si forte reproduction sociale, c’est que l’émergence d’une vaste société “moyenne” relève du mirage. Les destins à ce point contrastés des enfants des classes populaires et des enfants mieux nés soulignent à quel point il subsiste des univers de vie différents dans la société française.

    #Camille_Peugny #sociologie #mobilité_sociale

    • En vrai, le titre est trompeur les inégalités n’ont pas « été repoussées plus loin dans le cursus scolaire », leurs effets visibles peut-être, et encore…
      (Ne serait-ce que du point de vue institutionnel-financier, pour ne pas parler du reste, les budgets des écoles, qui dépendent des mairies, varient de plus de 1 à 10.)

      L’élitisme de l’école n’est-il pas son principal vice ?

      Bin oui, on en revient toujours là.

      Pour cela, il n’y a pas de miracle : il faut plus de moyens – la France dépense 20 % de moins pour l’enseignement primaire que la moyenne des pays de l’OCDE -, des classes moins chargées, des changements dans les pratiques éducatives.

      Le vrai miracle serait une vraie volonté politique pour coordonner augmentation des moyens ET un changement des pratiques éducatives. Le trou noir de la réflexion éducative de la gauche de gauche est que le second n’est absolument pas une conséquence de la première.

    • Enfin, moins visible pour les classes moyennes, qui sont effectivement discriminées plus tard dans le cursus scolaire. Par contre, pour les classes populaires, je peux te dire que le couperet tombe de plus en plus tôt. Dès la maternelle, tu vois déjà comment les petits _cassos" comme on les appelle délicieusement sont traités différemment des autres et combien cette mise à l’écart va s’intensifier tranquillement pendant le primaire pour un direct to CLIS ou Segpa à l’arrivée au collège. Les classes moyennes à fort capital culturel et faible capital financier verront le couperet lors de l’accès aux études supérieures où l’argent fait immanquablement la différence plus que la connaissance des cursus ou les aptitudes des étudiants.

    • La question de la maîtrise de la langue orale est discriminante dès la maternelle. Les écarts (et donc les inégalités) entre les classes de GS de la ville haute et du quartier populaire du #bled-en-chef sont vraiment criantes.
      Pour les classes populaires, il y a à la fois les inégalités de départ (sociales, culturelles) et pour ceux qui s’en sortent malgré tout un effondrement plus tard (au collège) faute d’étayage et aussi de possibilité de se projeter dans l’idée d’un cursus long. L’an dernier, nous avons organisé des séances communes entre un groupe de lycéens et nos CP. J’ai été frappé par le fait de devoir expliquer ce qu’était un lycéen, de fait mes élèves n’en ont pas autour d’eux. Ils connaissent le collège que les grands frères et sœurs fréquentent, mais pas le lycée car les orientations se font avant. Massivement. On retrouve là le tandem élitisme/reproduction sociale.
      Pour les cassos, tu as encore raison. Avant de rejoindre le quartier populaire du #bled-en-chef, j’étais en école rurale et le regard porté par les adultes, et parfois les prises de paroles que ces adultes s’autorisent avec les familles et les gamins, sont tout simplement effrayants. Je ne prétends pas être un bon instit et la question des bonnes pratiques pédagogiques est complexe et je fais mon chemin avec modestie mais il y a un truc dont je suis persuadé c’est que la #bienveillance est une clef pédagogique fondamentale. Une attitude bienveillante de la part des enseignants est une réforme applicable tout de suite, qui ne demande aucun moyen supplémentaire et qui pourrait modifier en profondeur notre système éducatif. L’#effet_Pygmalion est un levier incroyable, j’en ai tous les ans la preuve…

    • Les cassos sont les nouveaux bougnoules de la République. Je suis frappée par l’unanimité du rejet dont il font l’objet et par les attitudes et discours que les gens se croient permis à leur encontre. C’est d’une violence qui m’est assez intolérable et je suis dans cette configuration incroyablement minoritaire. La figure du cassos permet, semble-t-il, de cristalliser tout le besoin de haine et de distinction de l’ensemble du corps social. C’est un racisme anti-pauvres très violent et content de ne pas dire son nom.
      En gros, ils sont un défouloir collectif aux frustrations accumulées ces derniers années, les parfaits boucs émissaires d’un corps social qui se délite totalement.
      Je veux écrire là-dessus, mais quelque part, je n’y arrive pas... même pour moi, c’est trop gros.

    • J’avais mis ça de coté il y a quelque temps sur Diigo :
      http://www.lautrecampagne.org/article.php?id=52

      On peut dire, pour résumer, que l’École française, bien loin d’être une institution « technique » (dont la théorie serait la « pédagogie ») destinée à mettre les générations montantes en possession de connaissances ou de compétences (on ne peut s’étendre ici sur cette distinction pourtant capitale), est au contraire une institution idéologico-politique de formation d’identités hiérarchisées en classes qui utilise la transmission, l’enseignement comme alibi ou masque de cette opération de reproduction, mais qui, en même temps, ne pouvant se passer de ce masque, effectue réellement, pour une part, cette transmission.

      Et, toujours de ce #Bertrand_Oglivie : http://www.revuedeslivres.fr/a-quoi-sert-lechec-scolaire-par-bertrand-ogilvie

      Or il est évident, contrairement à cette représentation de l’échec comme un « ratage », que cette institution a été conçue dès le départ pour qu’un tel ratage statistique important ait lieu, accompagné bien sûr d’un volant étroit de réussite, qui aboutit à ce résultat que l’école reproduit non pas simplement la société telle qu’elle est, mais le fait que les individus qui y vivent considèrent comme naturelles les normes et les hiérarchies dans lesquelles ils viennent se ranger quand ils entrent sur le marché du travail.

      [...1789] il fallait leur donner les moyens, dans tous les domaines possibles, d’être au niveau de ceux qui pensent, qui formulent conceptuellement les problèmes, et non de ceux qui les subissent. Il s’agissait de leur permettre de participer au débat public de plein pied dans le champ de réflexion et d’action de ce grand moment révolutionnaire de 1789. Il fallait donc inventer une institution spéciale dans laquelle on donnerait à toute la population française (avec évidemment, comme toujours, la question de ce qu’on entend par « tous ») la possibilité d’entrer dans la pensée du politique. Ce projet est politique depuis le départ, et l’est resté jusqu’au bout. Aujourd’hui, dans l’esprit des gens qui font fonctionner cette école, ce lieu reste associé – sur un mode assez lâche, qui est plutôt celui de l’association d’idées – à l’idée d’émancipation politique. [...]
      cette école politique ne pouvait pas non plus ne pas affronter la question de savoir ce qu’on fait d’une masse de scolarisés qui, éduqués à égalité, débarquent dans une société profondément inégalitaire, dans laquelle la question de la propriété a été tranchée dans le sens de la protection de l’inégalité, et doivent donc, d’une manière ou d’une autre, articuler, accepter cette injustice d’une formation égalitaire qui ne contrebalance pas la vie inégalitaire qu’ils vont inévitablement mener – la Révolution française n’ayant pas été une révolution communiste, comme on le sait.

      Sans vouloir lancer un #débat_interminable (quoique...), je suis depuis longtemps assez sidéré par la naiveté de l’exigence d’’#égalité_des_chances, et qui est assez marquée dans cet entretient des inrock : d’abord, la #mobilité_sociale ascendante suppose soit la disparition du travail non-qualifié, soit sa délocalisation, soit le recours à l’immigration, soit, enfin, une mobilité sociale descendante des enfants des classes bourgeoises et moyennes... Ensuite, pour poursuivre l’idée d’Oglivie, dans une société inégalitaire, l’idée d’égalité des chances semble revendiquer que les enfants de pauvres et les enfants de riches doivent avoir les mêmes chances de devenir... pauvres ou riches. Si l’on veut l’égalité des chances, comment ne pas vouloir l’égalité tout court ? : [ http://www.barbery.net/philo/chouette/salaire.htm ]

      il n’est pas vrai que des familles à revenus différents peuvent offrir les mêmes chances de développement à leurs enfants.
      Ce pourquoi, alors qu’il n’y a pas plus de justification rationnelle en faveur de l’égalité que de la hiérarchie des salaires, il faut à mon avis défendre l’égalité des revenus, c’est pour rendre effective et réelle l’égalité des chances des êtres humains.

  • La #charia_laïque : quand le #voile_islamique remplace le foulard
    http://reflets.info/la-charia-laique-quand-le-voile-islamique-remplace-le-foulard

    (En l’espace de 10 ans, la défense de la laïcité a basculé dans une forme d’#islamophobie non assumée, relayée par des média de plus en plus abrutis au point de déformer l’objet du délit et nier la culture d’origine d’une partie de la population…) En 2003, il y eut le grand débat sur le port [...]

    #A_la_Une #France #Tribunes #contrôle_social #Débat_sur_la_place_de_l'islam_dans_la_république #featured #france_islamophobe #Journalistes #Laïcité #musulmans #xénophobie