• « #Permis_de_tuer » : l’#ONU admoneste la #France pour la troisième fois

    Deux propositions de loi ont été déposées, des syndicats de policiers s’élèvent contre le cadre légal flou, et en 2024, un nombre record de personnes a été tué par les balles policières. Mais ce jeudi, devant les experts du #Comité_contre_la_torture de l’ONU, la France a continué de faire la sourde oreille.

    C’est la troisième fois qu’un organe des Nations unies interpelle la France sur la loi « Cazeneuve », adoptée en 2017. Le #rapport final du Comité contre la torture (CAT) est encore attendu pour le 1er mai prochain. Mais, lors de l’examen de la France hier et aujourd’hui, les propos des experts sont exempts de toute ambiguïté. L’un d’entre eux, Jorge Contesse a estimé que « la France est devenue depuis quelques années le pays de l’Union européenne où il y a le plus grand nombre de personnes tuées ou ou blessées par des agents de la force publique ». Soulignant que les images de l’#homicide policier de Nahel Merzouk en juin 2023 ont fait « le tour du Monde », l’expert a précisé que la loi de 2017 « semble étendre le champ de la #légitime_défense au-delà du raisonnable », et rappelé que « depuis cette loi (…) le nombre de personnes tuées par la police a été multiplié par cinq ».

    Ce jeudi, la France a répondu avec aplomb, par la voix de la patronne adjointe de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) : « Nous ne tombons pas du tout sur les mêmes chiffres ». Évoquant de possibles « problèmes de méthodologie », Lucille Rolland a montré une parfaite #mauvaise_foi, opposant des chiffres sur les tirs aux chiffres sur les morts par des tirs, qui sont pourtant des réalités bien différentes. L’expert avait approché le sujet de manière sérieuse. Citant le cas emblématique de #Luis_Bico, tué par la police en 2017, Jorge Contesse a demandé les mesures « d’ordre législatif, administratif ou judiciaire » prises par la France depuis la mission parlementaire conclue en mai 2024. L’expert est entré dans les détails, demandant à la France « s’il y a eu notamment des instructions de la police nationale » ou « si cela est prévu », insistant sur la notion d’« #immédiateté », insuffisamment précisée depuis la loi de 2017. La France est demeurée ambiguë sur ce point, et n’a pas répondu sur d’éventuelles évolutions du cadre légal.

    Au moins 29 morts en 2024

    Pourtant, la hausse récente du nombre de #morts_par_balle constitue un signal net que le cadre légal demeure trop imprécis. Dans son dernier rapport, l’#IGPN se félicitait du « très net retrait » du nombre de personnes tuées par balles par la police en 2023. En effet, en incluant les #tirs_mortels des #gendarmes et des #polices_municipales, le nombre total de personnes tuées par balle était de 12 cette année-là, soit moins de la moitié par rapport à 2022 (26 personnes tuées). Mais cette tendance n’a été que très passagère. 2024 constitue un nouveau et bien lamentable record : 29 personnes au moins ont été tuées par les balles de la #police_nationale, de la #gendarmerie et des polices municipales (ces dernières ont tué deux personnes en 2024). Il faudra attendre pendant de longs mois la publication des chiffres de l’IGPN et de l’IGGN pour compléter et analyser ces #données provisoires, probablement non exhaustives (voir méthodo ci-dessous). Cependant, deux tendances s’affirment d’ores et déjà : on compte au moins sept personnes tuées par la police ou la gendarmerie en #Kanaky, et de très nombreuses personnes tuées alors qu’elles tenaient à la main une arme blanche.

    Pendant quatre mois, de fin juillet à fin novembre 2023, aucun tir policier mortel ne fut à déplorer. Une accalmie rarissime : il faut remonter à l’année 2019 pour retrouver une période de 3 mois et demi sans homicide policier par balles. Comment expliquer ce répit, et la baisse notable du nombre de personnes tuées en 2023 ? Dans son dernier rapport, l’IGPN impute « l’origine directe de cette tendance » à celle des tirs sur les véhicules en mouvement. À notre connaissance, une année entière a en effet séparé l’homicide de #Nahel_Merzouk d’un nouvel homicide par balle suite à un refus d’obtempérer (celui de #Sulivan_Sauvey, en juin 2024, dans la Manche). Les révoltes d’une partie de la jeunesse à l’été 2023 auraient-elle eu une influence ? Consigne interne de modération aurait-elle été donnée ? A moins que la mise en examen de policiers (au moins 12 depuis le vote de la loi de 2017, d’après notre décompte) ait eu un effet dissuasif ?

    Les #syndicats_de_police s’en mêlent

    L’admonestation onusienne s’ajoute à celles du Comité des droits de l’Homme en octobre dernier, et du #Comité_pour_l’élimination_des_discriminations_raciales (CERD) suite à la mort de Nahel. Le #CERD « demande instamment à la France à revoir son #cadre_législatif régissant l’utilisation de la #force_létale » et se dit « préoccupé par la pratique persistante du #profilage_racial combinée à l’usage excessif de la force ». Aux côtés du Syndicat des avocats de France, de Stop aux violences d’État et de la famille de Luis Bico, Flagrant déni a notamment rappelé, dans une note aux Nations unies, que les personnes racisées ont au moins six fois plus de risques d’être tués par la police. Au total, pas moins de cinq organisations de la société civile ont alerté les experts des Nations unies sur la loi de 2017 dans le cadre de l’examen de la France.

    Ces dernières semaines, deux propositions de réforme ou d’abrogation de la loi « Cazeneuve » ont été déposées à l’Assemblée nationale, par le PS et LFI. Et en mars dernier, de nouvelles voix se sont élevées contre ce texte : celles de syndicats policiers, suite aux réquisitions du parquet dans l’affaire de l’homicide de Nahel Merzouk. Les termes sont forts : « On ne peut pas travailler comme cela, on a besoin d’un #cadre_légal clair, net et précis. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas », affirme le représentant de la CFTC. Si « la loi n’est pas adaptée » se questionne Un1té, c’est « le vrai fond du sujet […], et dans ces cas-là […] nous aussi on attend de notre administration et du législateur de prévoir, de nous dire comment on doit travailler ». Contre l’avis de ses agents, l’Intérieur, lui, continue de refuser de voir le problème.

    Méthodo

    Les données statistiques citées sont issues du comptage de Basta.media jusqu’à 2022, puis d’une revue de presse, consolidée par les informations publiées dans les rapports d’activités 2023 de l’IGPN et de l’IGGN. Les données jusqu’à 2023 sont donc complètes et fiables. Les données de 2024 sont issues d’une revue de presse mais sont incomplètes car les données officielles ne sont pas connues.

    https://blogs.mediapart.fr/flagrant-deni/blog/190425/permis-de-tuer-l-onu-admoneste-la-france-pour-la-troisieme-fois
    #violences_policières #loi_Cazeneuve #décès #chiffres #statistiques

  • Comme une guerre qui ne finissait jamais

    Deux vieux Piémontais de la province de #Cuneo racontent leur XXe siècle. Des vies de migrants, dans ces mêmes #montagnes qui marquent la #frontière entre France et Italie, et qui sont aujourd’hui franchies par des milliers d’Africains en quête d’une vie meilleure.
    Lus par deux jeunes Italiens vivant et travaillant à Marseille, les #récits_de_vies de ces deux Piémontais, recueillis dans les années 1970 par Nuto Revelli (1919-2004), anthropologue autodidacte, racontent la #pauvreté et la migration, le franchissement des frontières, le travail et la guerre, la circulation des cultures et des langues, l’attachement de l’exilé au pays natal plus qu’à la patrie. Ils sont accompagnés d’archives de différentes époques, qui renvoient à la migration comme constante historique de cette #frontière_alpine. Des enregistrements conservés au Mucem et des prises de son contemporaines in loco (#Briançonnais et #Valle_Stura) reconstruisent des paysages sonores réalistes.

    https://soundcloud.com/user-897145586/comme-une-guerre-qui-ne-finissait-jamais-raphael-botiveau


    #giorno_della_marmotta
    #guerre #migrations #réfugiés #Matteo_Renzi #Matteo_Salvini #catégorisation #histoire #Piémont #montagne #Italie #France #frontières
    #podcast #audio #Alpes_Maritimes #pas_de_la_mort #travail #décès #mourir_aux_frontières #frontières_sud-alpine #jour_de_la_marmotte #Oulx #Marmora

  • Et si ce n’était pas la #rivière qui avait tué #Blessing_Matthew ? Récit d’une #recherche-action à la #frontière_franco-italienne

    La frontière tue deux fois. La première par le durcissement des contrôles qui augmentent les risques de son franchissement, la seconde quand la #justice est niée face aux violences et aux décès que ces politiques et ces pratiques à la frontière induisent. La reconstitution des circonstances de la noyade d’une jeune femme nigériane de 21 ans dans la Durance en 2018, par une équipe composée de chercheures, d’une association de soutien aux migrants et d’un témoin, révèle non seulement l’enchaînement des événements à l’issue fatale, mais également les causes systémiques de ce #décès. La mort de Blessing Matthew n’est pas attribuable à un accident ou aux dangers de la montagne, comme l’invoquent les autorités françaises, mais aux conséquences de la gestion sécuritaire à l’œuvre à la frontière franco-italienne.

    https://journals.openedition.org/mondesmigrations/351
    #shameless_autopromotion #frontière_sud-alpine #migrations #réfugiés #border_violence #border_death #morts_aux_frontières #mourir_aux_frontières #Hautes-Alpes #Alpes #montagne #danger #risques #risques_naturels #France #impunité #border_forensics #architecture_forensique #frontières #La_Vachette #contre-enquête #violence #violences_frontalières #Durance

    ping @isskein @reka

  • Cinq ans après le #Covid-19, l’impossible #deuil : « Elle est morte à 53 ans, toute seule dans sa chambre »

    Les restrictions imposées aux proches des personnes décédées au moment de la crise sanitaire les ont empêchés de leur dire au revoir. Malgré les années, beaucoup sont encore marqués.

    (#paywall)

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2025/03/26/cinq-ans-apres-la-crise-due-au-covid-19-des-deuils-impossibles_6586418_3224.
    #deuil_impossible #décès #covid

    • Après vérification depuis mon terminal, le lien marche bien ... Pour plus d’efficacité, je mets le texte de l’article en copier-coller :

      Cinq ans après la crise due au Covid-19, des deuils impossibles
      Les restrictions imposées aux proches des personnes décédées au moment de la crise sanitaire les ont empêchés de leur dire au revoir. Malgré les années, beaucoup sont encore marqués.

      Il y a d’abord cette comptabilité morbide qui revient dans toutes les bouches, comme le symbole mesquin d’une douleur, elle, immense. « Nous étions six autour du cercueil » ; « nous étions trois dans le funérarium » ; « mon père a été enterré seul, nous attendions sur le parking… »
      Cinq ans après la phase la plus aiguë de la crise due au Covid-19, c’est le souvenir le plus prégnant de ceux qui ont, à l’époque, perdu un proche : ces adieux impossibles, ces enterrements « à distance », ces choix qu’il a fallu faire entre membres d’une même famille…

      A l’époque, entre le printemps et l’automne 2020, les restrictions varient d’une région à l’autre, d’une période à l’autre. « Nous avons été contraints pendant un moment de nous plier à une limite tout à fait arbitraire de cinq personnes au cimetière, ce chiffre incluant le célébrant ainsi que les employés des pompes funèbres, se souvient David Prekel, pasteur en Alsace. Pour un monsieur de presque 100 ans, décédé dans la dernière dizaine de mars 2020, il n’a été possible de rassembler que ses trois enfants. Heureusement qu’ils n’étaient pas quatre, qu’aurions-nous fait ? Tirer à la courte paille ? » Plusieurs récits recueillis par Le Monde dans le cadre d’un appel à témoignages évoquent des « brouilles familiales » nées de ce cruel processus de sélection souvent effectué dans l’urgence.

      « Un devoir anthropologique fondamental »
      Ces « enterrements en cachette » ont conduit à des deuils « manqués », un « gâchis » dont les effets se font sentir encore plusieurs années plus tard. « L’équipe des pompes funèbres avait prévu de filmer et de diffuser en direct l’enterrement, mais cela n’a pas fonctionné, raconte Julien Chevrollier, 49 ans, de Namur, qui n’a pu assister à l’enterrement de son grand-père, en mai 2020, pour cause de frontière fermée entre la Belgique et la France. J’ai pu revenir sur Rennes en juillet 2020 et passer un moment sur sa tombe, lui dire au revoir. Mais il me manque aujourd’hui ce moment de communion et de proximité, son visage pour un dernier au revoir. »

      Un adieu qui est, selon le philosophe Damien Le Guay, auteur de plusieurs ouvrages sur la mort, une nécessité pour séparer les morts des vivants et continuer à vivre après la perte d’un proche. « Le fait d’enterrer ses morts et de leur dire au revoir fait partie des lois non écrites de notre humanité, c’est un devoir anthropologique fondamental et même la première des religions, rappelle-t-il, on a considéré qu’il s’agissait d’une nécessité psychique d’enterrer ses morts. » Avec d’autres personnalités publiques, M. Le Guay avait à l’époque alerté sur les dangers d’une telle politique. « Les séquelles se retrouvent encore aujourd’hui chez des gens qui se sont sentis piégés, et pas à la hauteur de leur humanité. »
      Certains témoins racontent ainsi comment ils n’ont pas pu commencer leur deuil à la mort de leur proche comme ils l’auraient voulu. Claire Villard, 36 ans, n’a pu assister à l’enterrement de sa grand-mère et a dû attendre pour commencer son travail psychologique. « Je n’ai pu aller sur sa tombe que des semaines plus tard, seule », se souvient la jeune femme, installée à Lyon, dont la grand-mère est morte avec seulement son fils à ses côtés. En voyant le nom gravé sur la pierre tombale, « tout est remonté d’un coup », raconte-t-elle. Tout son deuil, dit-elle, a « eu lieu à ce moment-là » : « J’ai pleuré des heures sur sa tombe. Une fois les larmes épuisées, j’ai eu l’impression d’avoir parcouru des jours de deuil en accéléré. J’étais épuisée, mais c’était fini. »
      D’autres vont jusqu’à évoquer une forme de déni. C’est le cas d’Olivier Sowinski, dont le père est mort en quelques jours à l’hôpital, d’un Covid fulgurant : « Je m’y rends, et on me dit entre deux portes qu’il va être directement pris en charge par les pompes funèbres », se remémore-t-il. A la va-vite, on lui remet une sacoche qui contient les papiers du défunt, mais il ne récupère ni ses vêtements ni son alliance. « Je ne verrai plus jamais mon père, comprend-il à ce moment-là, les pompes funèbres m’expliquent que pour des raisons de sécurité, son cercueil sera fermé, que je ne pourrai m’en approcher à moins de 2 mètres. » Au salon funéraire, où il va se recueillir, il s’interroge : « Est-ce bien mon père dans cette boîte ? Comment est-il ? L’y a-t-on déposé nu, dans sa blouse d’hôpital ou dans un vulgaire sac en plastique ? »

      « Elle est morte toute seule »
      A l’époque, des professionnels de santé, eux-mêmes, doutent parfois de l’intérêt de ces mesures qui secouent les proches des défunts, mais aussi le personnel soignant. « Pendant au moins trois semaines, le protocole retenu pour la présentation des corps aux familles était le même que celui prévu pour Ebola, rappelle le professeur en médecine légale Grégoire Moutel, alors responsable de la chambre mortuaire du centre hospitalier universitaire de Caen. Ça n’a aucun sens, dès lors que l’on a rapidement compris que, dans le cas du Covid, le corps n’était pas contaminant. On a rapidement fait remonter à l’administration que c’était intenable, et un certain nombre de centres, dont le mien, ont dérogé à la règle intelligemment, par exemple en autorisant l’ouverture des housses. Tous les professionnels, dans les Ehpad ou les pompes funèbres, ont été marqués. »

      La distance physique, l’impossibilité de voir les corps ont aussi pu désemparer l’entourage des victimes. « Ma mère croit parfois que ce n’est pas la bonne personne que nous avons enterrée », écrit Amélie Tanguy, 36 ans, dont le grand-père est mort pendant le premier confinement. « Ma mère lui a dit au revoir en visio deux jours avant son décès, raconte la jeune femme. A ce jour, nous n’avons jamais pu récupérer ses effets personnels. Les photos et ses vêtements ont été mis dans des sacs et égarés par l’établissement. » A l’enterrement, les petits-enfants n’ont pas non plus pu serrer leur grand-mère dans leurs bras « de peur de la rendre malade » : « Chaque membre de ma famille se tenait à 1 mètre de distance. Il n’y a pas eu de fleurs ni de passage à l’église. »
      L’expérience est d’autant plus douloureuse que, souvent, elle ne s’est pas limitée aux enterrements : l’épreuve des derniers instants à l’hôpital ou en Ehpad a été au moins aussi brutale. L’impossibilité de toucher, de serrer dans ses bras les proches demeure une peine que les familles et les amis ont eu du mal à surmonter. « Elle est morte à 53 ans, toute seule dans sa chambre, parce que la paranoïa était telle vis-à-vis de ce nouveau virus que les équipes soignantes (en manque de masques) restreignaient au maximum les visites pour éviter la contamination des malades fragiles et du personnel médical, écrit, au sujet de son amie, une lectrice désireuse de rester anonyme. Elle s’est vue mourir, a appelé quelques-uns de ses plus proches amis pour confier son angoisse. Quand on a su que son état empirait, on était nombreux à vouloir la serrer dans nos bras pour tenter de la réconforter, mais aucun geste de tendresse ou de réconfort n’a été possible. »

      « Pourquoi tant d’inhumanité ? »
      « Ne pas se toucher ni s’embrasser dans les moments difficiles, c’est aussi un déchirement, appuie Rachel Rimmer, 55 ans, qui n’a pu voir son père durant les trois semaines qu’a duré son hospitalisation, jusqu’à sa mort. Pour moi, l’hôpital a failli dans sa mission d’humanité : quand on sait que c’est la fin pour quelqu’un, et que ce n’est pas le Covid, pourquoi empêcher les proches de venir ? Avec des masques, des gants, c’était faisable. » Rachel Rimmer s’interroge : « Pourquoi tant d’inhumanité ? »

      Il y a aussi cette tristesse, ces regrets, mais aussi cette culpabilité pour ceux, nombreux, qui se sont interdit de rendre visite à un proche par peur de le contaminer (ou de se contaminer soi-même). Pour beaucoup, ces chocs cumulés, ces traumatismes vécus dans la solitude restent présents plusieurs années après. Chez Marie Thomes, alors psychomotricienne dans un Ehpad de Gironde, la remise en question est encore plus profonde. L’établissement, qui a subi un cluster en avril 2020, a vu une quinzaine de résidents décéder en à peine deux mois : « Pour une résidente en fin de vie, j’étais dans sa chambre, essayant de lui faire tourner la tête pour qu’elle voie ses filles à la fenêtre, qui n’avaient pas le droit d’entrer – instant sans doute inscrit à jamais dans nos mémoires, à elles comme à moi. » Cinq ans plus tard, Marie Thomes est devenue directrice du même établissement. Elle raconte avoir repris ses études pour en prendre la tête, « pour passer à autre chose », pour « nourrir l’espoir » de faire autrement si la même situation venait à se reproduire.
      Sarah Belouezzane et Benoît Vitkine

  • La #pollution_de_l’air continue de baisser… mais tue encore massivement

    En France comme en Europe, les concentrations de la plupart des #polluants_atmosphériques continuent de diminuer, même si elles causent toujours plusieurs centaines de milliers de #décès par an sur le continent.

    #Particules_fines, #dioxyde_de_soufre, #oxydes_d’azote, #ozone… Les polluants atmosphériques sont aussi variés que dangereux. Mais la #concentration dans l’#air_extérieur de la plupart d’entre eux continue de diminuer en France, selon les derniers #chiffres publiés par le ministère de l’Ecologie.

    La baisse la plus notable concerne le dioxyde de soufre (SO2), émis lors de la combustion du pétrole et du charbon. Entre 2000 et 2023, les stations mesurant le « fond urbain » – représentatif de l’air ambiant dans les villes – affichent une chute des concentrations moyennes annuelles de 87 %, pour atteindre 1,7 microgramme par mètre cube (µg/m3) en 2023.

    A proximité des sites industriels émetteurs, les concentrations en SO2 sont à peine plus élevées : 2 µg/m3. Bien en dessous de l’objectif de qualité national de 50 µg/m3 et de la recommandation de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de 40 µg/m3. Ce succès a notamment été permis par la réglementation rendant obligatoire la désulfuration des carburants, et par la chute de l’usage du charbon en France.

    Comme le montrent ces données, la situation s’améliore aussi pour le dioxyde d’azote (NO2). Nocif pour la santé respiratoire, il est soit un polluant « primaire », émis directement par de multiples sources (notamment la combustion de carburants), soit un polluant « secondaire », qui se forme indirectement dans l’atmosphère, quand le monoxyde d’azote (NO) s’oxyde au contact de l’air.
    Les recommandations de l’OMS dépassées

    Les concentrations en NO2, en moyenne annuelle, s’élèvent en 2023 à 13 µg/m3 en fond urbain et 24 µg/m3 à proximité du trafic routier. Des chiffres en nette baisse, mais la partie n’est pas gagnée pour autant, car si ces niveaux sont inférieurs à l’objectif de qualité national (40 µg/m3), ils restent supérieurs à la recommandation de l’OMS, abaissée en 2021 à 10 µg/m3.

    Ces moyennes nationales cachent par ailleurs des situations contrastées. Certes, seulement 1,4 % des stations de mesure ont enregistré un dépassement des normes réglementaires de NO2 – un chiffre aussi en baisse –, mais ces stations sont concentrées dans quelques grandes agglomérations. En particulier Paris et Lyon, qui connaissent toujours des dépassements réguliers, même si « l’ampleur de ces dépassements et le nombre de personnes exposées ont drastiquement diminué depuis 2018 », note le ministère.

    Surtout, le cas parisien permet d’illustrer un autre contraste : celui entre les seuils réglementaires nationaux et les seuils recommandés par l’OMS. En prenant en compte le seuil réglementaire pour le NO2, moins de 1 % des Franciliens ont été exposés à un dépassement en 2023, mais en considérant le seuil recommandé par l’OMS, c’est 85 % de la population francilienne (soit plus de 10 millions de personnes) qui a été exposée, selon l’organisme Airparif, chargé de la mesure des polluants en Ile-de-France.
    Le danger persistant des particules fines

    Le tableau est semblable concernant les particules : les PM10 inférieures à 10 micromètres (µm) et les particules fines PM2,5 inférieures à 2,5 µm. D’origine très variée (trafic routier, combustion, épandages…), elles voient leur concentration baisser de manière continue, avec 14 µg/m3 pour les PM10 et 9 µg/m3 pour les PM2,5 en fond urbain, deux fois moins qu’en 2009.

    Là encore, l’objectif de qualité national est respecté, mais pas la recommandation de l’OMS pour les PM2,5 (fixée à 5 µg/m3). Or, plus les particules sont fines, plus elles sont dangereuses, car elles pénètrent plus profondément dans le système respiratoire et sanguin.

    Pour ces particules fines – comme pour le NO2 –, la moyenne nationale peut là aussi occulter des problèmes locaux. En prenant en compte les recommandations de l’OMS, Airparif mesure ainsi que 100 % de la population francilienne a été exposée à un dépassement du seuil pour les PM2,5 en 2023, et que 70 % a été exposée à un dépassement pour les PM10.

    Plus généralement, « les concentrations annuelles en PM2,5 les plus fortes sont observées sur la plupart des grandes métropoles, rappelle le ministère. Elles affectent également des étendues plus importantes dans certaines régions fortement industrialisées et avec un trafic intense : Auvergne-Rhône-Alpes, Grand Est, Hauts-de-France, Ile-de-France, Normandie, Provence-Alpes-Côte d’Azur ».
    La pollution à l’ozone ne baisse pas

    Enfin, parmi les principaux polluants surveillés, un seul voit ses concentrations augmenter : l’ozone (O3). Toxique à basse altitude, il est issu de la transformation d’autres polluants sous l’effet de la chaleur et du rayonnement solaire. Le réchauffement climatique favorise donc son apparition. Ce fut particulièrement le cas lors des canicules de 2018 et 2020 et, dans une moindre mesure, en 2022 et 2023.

    Géographiquement, la pollution à l’ozone se distingue aussi car ce n’est pas la région parisienne qui est la plus touchée, mais, sur la période 2019-2023, les régions Auvergne-Rhône-Alpes, Grand Est, Occitanie et Provence-Alpes-Côte d’Azur. Enfin, comme pour les particules fines, la pollution à l’ozone peut toucher les zones urbaines et rurales éloignées des sources d’émission.

    Les particules fines et, avec un effet plus modéré, le dioxyde d’azote et l’ozone, sont à l’origine de la plupart des décès prématurés liés à la pollution de l’air en France : près de 50 000 par an, selon Santé publique France. Sans compter les dizaines de milliers de maladies respiratoires et cardiovasculaires qui ont fait l’objet d’une étude récente de l’organisme public.

    Ce lourd bilan humain tend cependant à diminuer : en France, le nombre de décès attribuables aux PM2,5 a été divisé par deux depuis 2005, selon l’Agence européenne pour l’environnement (AEE). La moyenne européenne a diminué d’autant.

    Du mieux dans l’UE

    Cette amélioration sur le plan sanitaire est liée à la baisse tendancielle des émissions des principaux polluants. Au global, dans les pays de l’UE, entre 2005 et 2022, les émissions de dioxyde de soufre ont par exemple diminué de plus de 80 %, et celles de particules fines d’environ un quart, selon un rapport de l’AEE.

    La situation varie cependant selon les pays et les types de polluants. D’après le rapport, seize pays de l’Union – dont la France – respectaient en 2022 leurs objectifs de réduction d’émissions pour la période 2020-2029, tandis que onze pays affichaient des dépassements pour au moins un polluant. Plusieurs de ces polluants suivis ont déjà été évoqués ci-dessus : le dioxyde de soufre (SO2), les PM2,5 ou les oxydes d’azote (NOx) – c’est-à-dire le dioxyde d’azote (NO2) et le monoxyde d’azote (NO).

    Ce rapport inclut aussi les composés organiques volatils non méthaniques (COVNM), des substances très volatiles issues par exemple des solvants, et qui comprennent le benzène, dont la concentration dans l’air extérieur est réglementée en France. Enfin, les émissions d’ammoniac, résultant notamment des épandages d’engrais azotés, sont également réglementées au niveau communautaire. Et c’est dans ce domaine que le plus d’Etats sont hors des clous (9 sur 27).

    Les efforts devront donc s’intensifier, car la réglementation européenne prévoit d’ores et déjà de nouvelles cibles d’émissions pour 2030. Or, deux pays européens seulement se conforment déjà à toutes celles-ci en 2022 (la Belgique et la Finlande). Concernant l’ammoniac, seuls neuf pays européens respectent leur cible de 2030. La France en fait partie, et affiche également des niveaux inférieurs à l’objectif pour le dioxyde de soufre et les COVNM.

    En revanche, l’Hexagone devra émettre 20 % d’oxydes d’azote en moins et 13,6 % de particules fines PM2,5 pour respecter ses engagements européens de la fin de la décennie. Des chiffres qui classent la France plutôt parmi les bons élèves de l’Union. Pour les particules fines PM2,5, par exemple, neuf pays européens doivent diminuer leurs émissions de plus de 20 % d’ici à 2030.

    Si ces objectifs chiffrés semblent abstraits, les conséquences en matière de santé publique seraient très concrètes. Alors que près de 250 000 personnes meurent prématurément chaque année en UE à cause de la pollution aux particules fines, le respect des cibles pour 2030 permettrait d’en épargner environ 50 000, selon une projection de l’AEE.

    https://www.alternatives-economiques.fr/pollution-de-lair-continue-de-baisser-tue-massivement/00114092
    #pollution #air #mortalité #statistiques

    • En dix ans, 48 morts à la frontière franco-italienne : « La moindre des choses, c’est de leur redonner un nom »

      Entre Vintimille et Menton, la traversée de la frontière franco-italienne est dangereuse pour les personnes exilées qui tentent d’éviter les contrôles policiers. Un collectif de citoyens solidaires et de chercheurs ont établi la liste des noms des personnes décédées dans cette zone frontalière, depuis dix ans, notamment en essayant de traverser par les Alpes, ou encore renversés par des véhicules. Le but de ce collectif : les sortir de l’anonymat mais aussi mettre en lumière la violence chronique des politiques frontalières.

      Quarante-huit personnes sont décédées à la frontière franco-italienne entre 2016 et 2025, selon une base de données élaborée par des chercheurs et citoyens solidaires, rendue publique par la Ligue des droits de l’Homme de Nice mi-février. Elles venaient d’Érythrée, du Soudan, de Libye, du Tchad, du Népal, du Bangladesh ou encore d’Afghanistan. Les plus jeunes avaient 16 ans.

      Elles s’appelaient Mohamed, Saikou, Saïd, Nfansou, ou encore Yonas, le dernier de la funeste liste, décédé en janvier 2025. Le corps de ce jeune Érythréen de 26 ans avait été retrouvé au milieu des rochers, face à la mer, au niveau du pont Saint-Ludovic. Le pont qui marque la frontière entre l’Italie et la France. Vintimille d’un côté, Menton de l’autre. Un poste-frontière au milieu.

      C’est exactement au niveau de ce pont Saint-Ludovic qu’a été déposée, fin 2022, la première stèle d’un mémorial dédié à ces exilés morts à la frontière. Celle d’Ahmed Zia Safi, âgé de 16 ans seulement. Lui avait été renversé non loin de là, sur l’autoroute, le 7 novembre de cette même année.

      « Son nom avait été publié dans la presse italienne, ce qui est rare », se rappelle Charlotte Rouault, membre du groupe de travail à l’origine de la liste des 48. « On s’est demandé : est ce son vrai nom ? Peut-on l’utiliser, car la famille n’est sans doute pas au courant de son décès ? Et puis on s’est dit : ce système déshumanise les gens en exil, considérés comme des chiffres. Cette fois, nous avons un nom, pas sûr qu’il soit bon, mais utilisons-le. »
      "Ces morts, ce ne sont pas des accidents"

      Autour de cette première stèle s’est déroulé un temps d’hommage, ouvert au public, avec des tracts informant les habitants de Vintimille sur cette réalité mortifère. Grâce à des images de la commémoration ayant circulé dans la diaspora afghane, un oncle d’Ahmed, resté sans nouvelles, a découvert la situation. « Il a pu venir à Vintimille pour l’identification du corps. Nous sommes restés en contact avec lui. Il nous a envoyé des photos des funérailles en Afghanistan », raconte Charlotte Rouault.

      À partir de ce moment-là, un groupe de travail s’est mis en place pour établir un mémorial pour toutes les autres personnes décédées à la frontière ces dernières années, à l’occasion de la journée internationale Commémor’action de février 2023. « C’était douloureux de voir toutes ces stèles sans nom. On s’est dit : ce n’est plus possible », retrace Charlotte Rouault. « On ne peut pas réparer l’injustice qui leur a été faite. La moindre des choses, c’est de leur redonner un nom et de s’assurer que les proches puissent faire leur deuil ».
      Le tournant de la militarisation de 2015

      Le groupe de travail se met à éplucher la presse locale française et italienne, centraliser les informations éparpillées entre les collectifs et associations, contacter les administrations des mairies. Il tente aussi - en vain - d’avoir des renseignements auprès des procureurs, qui dirigent les enquêtes de police liées aux identifications. « Redonner les noms, c’est redonner de la dignité. Ces personnes ne sont pas des numéros, elles ont des noms, des familles, un passé », insiste Charlotte Rouault. Elle y voit aussi une manière de pointer des politiques frontalières mortifères : « Ces morts, ce ne sont pas des accidents », assène-t-elle.

      Tel est aussi le point de départ de Cristina Del Biaggio, enseignante-chercheuse à l’Institut d’urbanisme et de géographie alpine (IUGA) de l’Université Grenoble Alpes et au laboratoire Pacte. Celle-ci est venue apporter son soutien, aux côtés de l’anthropologue Filippo Furri, à ce travail de fourmi d’identification des morts. Les deux chercheurs se sont rendus auprès des services d’état civil des mairies, avec leur casquette d’universitaires, pour accéder aux registres et certificats de décès. « À partir de 2015-2016, tous les États alpins - Slovénie, Allemagne, Autriche, Suisse, France - ont militarisé leurs frontières sud afin de réguler les flux des personnes en migration », rappelle la chercheuse.

      « Il s’agissait d’une réaction par rapport à ladite crise migratoire : renforcement des contrôles, réactivation des accords bilatéraux signés dans les années 90, systématisation des refoulements... Le territoire alpin a été rendu hostile. Les gens se sont mis à passer surtout la nuit pour éviter les contrôles. Leurs manières de passer sont ainsi devenues plus dangereuses », décrit la chercheuse.
      « Le sentier de la mort »

      Pour comparer les données recueillies avec les années précédant le tournant de 2015, la chercheuse s’est avant tout appuyée sur la base de données de l’organisation United for Intercultural Action. Celle-ci compile les décès aux frontières européennes depuis 1993 à partir des articles de presse et sources associatives. Les chiffres, en ce qui concerne les cas documentés à ce jour dans l’arc alpin, sont sans appel : « Sur les personnes en exil décédées dans les Alpes depuis 1993, 72 % ont trouvé la mort après 2015 », rapporte Cristina Del Biaggio.

      La région la plus mortifère est celle de ce passage Vintimille-Menton. Face aux contrôles quasi systématiques dans les trains entre ces deux villes, les exilés tentent des voies alternatives dangereuses. Par exemple, la marche le long de la voie ferrée, de l’autoroute ; ou, la montée dans des camions. Mais aussi le passage par la montagne : entre 7 et 10 heures de marche - si l’on ne se perd pas -, sur des chemins escarpés. Le surnom de cette voie-là dit toute sa dangerosité : « Le sentier de la mort ».

      Ramzi et Maher, deux cousins partis de Tunisie, racontaient à Infomigrants en septembre 2023 : « Nous avons essayé par la montagne car lorsque nous avons tenté le passage en train la première fois, il y a trois jours, la police nous a immédiatement arrêtés à Menton ». Rencontrés juste après leur interception par des militaires dans la montagne, ils témoignaient d’une tentative éprouvante : « J’ai mal aux jambes », confiait Ramzi, « et nous n’avons pas mangé depuis quatre jours ».

      « Si on laissait passer ces personnes, comme le préconise le droit européen, par les routes qu’empruntent les citoyens ‘désirables’, vous n’auriez pas ces morts », tranche Cristina Del Biaggio. « Cette violence ne tient pas seulement aux dispositifs de contrôles placés sur le tracé de la frontière mais aussi à la manière dont sont traitées les personnes en migration sur tout le territoire. C’est pourquoi nous avons décidé d’inclure dans notre travail de mémoire non seulement les personnes décédées en tentant de traverser mais aussi celles ayant perdu la vie à cause d’accidents, de rixes ou de problèmes de santé liés aux conditions de vie indignes auxquelles elles ont été contraintes », précise aussi la Ligue des droits de l’Homme de Nice.
      « Prendre soin des morts, mais aussi des vivants »

      Cette liste de noms « demeure un travail en cours d’élaboration », souligne la Ligue des droits de l’Homme. Avant de préciser : « Nous ne sommes très certainement pas au courant de toutes les morts liées à la violence de cette frontière ».

      Quoi qu’il en soit, « ce n’est plus possible qu’une personne meure ici et qu’elle soit enterrée dans un trou à Vintimille, anonymement », défend Charlotte Rouault. Qui pense aussi aux générations futures : « Peut-être que, dans 20 ans, la petite fille d’une personne qui est morte à cette frontière va rechercher des informations. »

      La famille de Moussa Balde, Guinéen de 23 ans décédé en mai 2021, était présente lors de la journée internationale Commémor’action de ce mois de février 2024, lors de laquelle les citoyens solidaires se sont rassemblés autour du mémorial de Vintimille. Pour Charlotte Rouault, ce travail de mémoire a une double visée : « Prendre soin des mort, mais aussi des vivants ». Et si ces liens avec les familles sont encore rares, « ils nous donnent l’énergie de continuer. Je trouve ça beau que le fait de prendre soin des morts créent des liens entre nous, les vivants ».

      https://www.infomigrants.net/fr/post/63042/en-dix-ans-48-morts-a-la-frontiere-francoitalienne--la-moindre-des-cho

    • Ali, Saikou, Omar, Shevan... 48 migrants sont morts en 10 ans à la frontière entre l’Italie et la France

      La Ligue des Droits de l’Homme a publié une liste concernant les décès de personnes migrantes entre Vintimille en Italie et le Var. Il s’agit d’un long travail qui vise à donner une identité à des hommes ou des femmes qui ont perdu la vie loin de leur pays.

      Yonas, 26 ans, originaire d’Érythrée, est retrouvé mort entre les rochers au niveau du pont Saint-Ludovic à Menton. Il est décédé en tentant de traverser la frontière quelques jours auparavant. Nous sommes le 12 janvier 2025.

      Grâce à un élan collectif, un membre de sa famille sera localisé en Europe et pourra identifier le corps, ses parents seront prévenus en Érythrée. Faute de pouvoir rapatrier le corps, une cérémonie sera organisée en présence de plusieurs personnes et la cérémonie sera financée grâce à une collecte. Le nom de Yonas figure dans un "mémorial situé au centre de l’œuvre d’art « le troisième paradis » de Michelangelo Pistoletto. Il est hélas mis à jour régulièrement par un collectif dont Charlotte Rouault.
      Charlotte Rouault, ou un engagement citoyen

      Donner une identité aux personnes décédées au niveau de la frontière entre la France et l’Italie, c’est tout l’enjeu du travail de Charlotte Rouault. Documentariste, elle habite dans le secteur mentonnais. Elle explique que la constitution d’une liste de victimes est née d’une dynamique collective.

      Des migrants en provenance de l’Érythrée, du Soudan, de Libye, du Tchad, d’Irak, du Népal, du Bangladesh, d’Afghanistan....

      Pour eux, le voyage s’est arrêté de façon brutale en France, sur un train, sur les routes, dans les montagnes, en mer ou dans une rivière.

      Recouper les informations

      La liste est loin d’être définitive, elle est en cours d’élaboration. Charlotte travaille avec Cristina Del Biaggio, géographe, enseignante-chercheuse à l’Université Grenoble Alpes et au laboratoire Pacte. Cristina dirige un projet concernant les frontières et les migrations, elle a vite réalisé qu’il n’y avait aucun chiffre, que ce soit en France ou en Europe- concernant les décès. Or, pour la chercheuse, ils étaient nécessaires pour montrer que ces morts sont le résultat d’une politique migratoire.

      « C’était important de montrer ce chiffre qui atteste de la violence systémique du passage à la frontière. A partir de 2015, les pays alpins et le nord de l’Europe ont militarisé les frontières pour réguler les flux migratoires. Du coup, les migrants ont opté pour des voies de contournement qui ont accentué les risques et les accidents. » (Cristina Del Biaggio)

      Forte de son statut de chercheuse, Cristina a donc recoupé les informations en provenance des travailleurs sociaux, des municipalités ou des articles de presse, mais « sans avoir eu accès aux sources policières ni judiciaires ». Les services de l’État civil sont des aides précieuses : ils établissent avec les informations communiquées par la police les actes de décès. Ils recherchent les familles - sinon c’est la commune qui paye les funérailles et les informations sont en libre accès.

      Pour l’instant, cette liste compte 48 lieux de Vintimille à Fréjus en passant par Cannes La Bocca, et des noms et l’origine de la découverte du décès. Trois personnes n’ont pas été identifiées. Et le document a été communiqué à la Ligue des Droits de l’Homme qui l’a publié sur les réseaux sociaux.

      « Ainsi, tant qu’il n’y a pas eu de confirmation par des proches, nous ne considérons pas que les personnes sont identifiées avec certitude. Cependant, nous publions ces informations qui peuvent être un point de départ pour retrouver les familles. » (Ligue des droits de l’homme)

      Charlotte précise que quand un corps est retrouvé, on peut parfois effectuer une identification s’il y a eu prise d’empreintes lors de l’entrée du migrant dans l’espace Schengen, généralement l’Italie ou les Balkans. Mais effectivement, « on n’est jamais sûr que ce soit la bonne personne, car on ne sait pas comment l’identité a été établie » ! précise Charlotte.
      Aucune liste à la hauteur de la complexité, de la diversité et de l’importance de chacune de ces existences et de leur fin

      Tout ce travail a donc été communiqué à la Ligue des droits de l’homme, qui souhaite, par cette publication, donner une identité à ces personnes décédées dans des circonstances tragiques, et de partager des informations avec les familles des victimes.

      « Cette liste a pour vocation de soutenir le travail de mémoire et de justice que nous devons à toutes les personnes qui se voient nier leur liberté de circulation et qui se battent quotidiennement pour préserver leur dignité. La forme de liste prise ici permet de partager plus facilement ces informations pour les visibiliser, mais nous souhaitons qu’elle ne soit pas perçue comme une tentative d’uniformiser les parcours de chaque individu sous une simple étiquette de victimes des frontières ».

      Cristina Del Biaggio va dans ce sens « Ça vaut le coup de publier les noms pour faire avancer la vérité et finir le processus d’identification ».

      https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/alpes-maritimes/menton/ali-saikoi-omar-shevan-48-migrants-sont-morts-en-10-ans

  • 17 Uhr 59 und 10 Sekunden

    Ein Polizist tötet einen schwarzen Mann mit drei Schüssen. Aber der Staatsanwalt will den Fall unter den Tisch fallen lassen. Wer war Roger «Nzoy» Wilhelm? Und was geschah wirklich in #Morges?

    30. August 2021, Bahnhof Morges

    «Calme-toi!»

    Nzoy hob die Hände, legte die Ellbogen in die Hüfte und streckte die Arme vom Körper. Für eine Sekunde liess er den Kopf hängen, täuschte an, in die eine Richtung zu gehen und ging dann in die andere. Wie beim Basketball.

    «Get outta here», sagte er. «Get outta here!»

    Vor ihm stand ein Mann in Warn­kleidung. Orange Hose. Oranges Shirt. Orange Weste. Oranger Helm. Der Mechaniker musste eigentlich einen defekten Waggon wegfahren, und jetzt spazierte dieser Typ über die Gleise. Ein Kollege des Mechanikers sagte jeweils, man solle diese Aufschneider direkt der Polizei melden. Doch der Bahn­arbeiter zögerte.

    Er hatte Nzoy vorhin beim Beten beobachtet. Ein komischer Vogel, aber offensichtlich ungefährlich: Er pöbelte niemanden an und schrie auch nicht rum.

    Doch als Nzoy auf die Gleise trat, fürchtete der Bahnarbeiter, er könnte sich etwas antun.

    «Ne fais pas le fou!», warnte der Mechaniker. «Spiel nicht den Verrückten!»

    Gemeinsam mit einem Kollegen versuchte er, Nzoy aufzuhalten. Er zog das Handy aus der Tasche und wählte den Notruf. Der Anruf wurde aufgezeichnet. Es war genau 17 Uhr und 55 Minuten.

    «Police d’urgence?»

    «Ja, guten Tag, ich bin in Morges, am Bahnhof Morges. Hier ist eine Person, die spaziert auf den Gleisen rum.»

    «Bleiben Sie bitte kurz dran, Monsieur.»

    Der Mechaniker steckte das Handy ein und blieb in der Leitung. Gleichzeitig versuchte er, die Lage zu beruhigen.

    «Hör auf», sagte er zu Nzoy. «Sprichst du Französisch?»

    «Get outta here! Get outta here!»

    «Tranquille, pas de problème», sagte der Mechaniker. Er versuchte es auf Deutsch: «Kein Problem.» Und auf Englisch: «Speak French?»

    17 Uhr 56 und 7 Sekunden.

    «Monsieur, allô?»

    «Fais pas le con!»

    «Entschuldigen Sie, Monsieur, welches Gleis?»

    «Im Moment ist er hier bei mir auf Perron 5.»

    «Perron 5?»

    «Perron 4, Gleis 5», präzisierte der Mechaniker.

    «An die Patrouille: Perron 4, Gleis 5!»

    Der Mechaniker beschrieb der Notruf­zentrale, wie Nzoy aussah. Senf­farbener Pullover. Jeans. Weisse Sneakers. Verkehrt aufgesetztes Cap. Gelockte Haare, schwarz.

    «Er war vorhin auf dem Perron am Beten», sagte der Mechaniker ins Telefon.

    «Offenbar betete die Person auf den Gleisen», funkte die Zentrale fälschlicher­weise weiter.

    17 Uhr 57 und 44 Sekunden.

    «Calme-toi!»

    «Nein, beruhige du dich!», sagte Nzoy jetzt auf Französisch. Endlich reagierte er.

    «Du sprichst Französisch?», fragte der Mechaniker. «Was willst du tun? Ich bin ruhig. Sag mir, was du tun willst. Beruhige dich, beruhige dich, beruhige dich. Das ist alles, was ich von dir verlange.»

    Der Mechaniker sprach jetzt mit ruhiger Stimme, entspannter, fast als würde er zu sich selbst reden: «Du bleibst ruhig. Du machst keine Dummheit. Nein, nein, du machst keine Dummheit. Bitte. Keine Dummheit. Du bleibst ganz ruhig. Setz dich hin bitte, setz dich hin.»

    Nzoy, 37 Jahre alt, war am Mittag von Zürich nach Genf gefahren und in Genf wieder in den Zug nach Zürich gestiegen. Er hatte neun T-Shirts in einen schwarzen Turn­beutel gepackt, zwei Unter­hosen, zwei Paar Socken, eine Zahnbürste. In seiner Jeans steckten ein Pass, 60 Franken und Kleingeld, ein Feuerzeug und zwei Bussen, ausgestellt um 13.12 Uhr im Zug von Zürich nach Genf und um 16.24 Uhr von Genf nach Zürich. Um seinen Hals hing ein weisser Rosenkranz.

    Die Züge am Bahnhof waren zum Stehen gekommen. Die Leute warteten darauf, nach Hause zu fahren. Die Bahn­arbeiter hatten Nzoy beruhigt.

    17 Uhr 58 und 2 Sekunden.

    Für einen Moment schien es, als ginge die Sache noch einmal gut.

    «Monsieur», meldet sich eine Stimme am Telefon, «sind Sie im Kontakt mit meinen Kollegen? Monsieur?»

    17 Uhr 59 und 10 Sekunden.

    «Schussabgabe! Schussabgabe!», ruft ein Polizist über Funk. «Schnell, eine Ambulanz!»

    Kindheit in Südafrika

    Manchmal kamen Polizisten in ihre Gegend. Männer in Uniform, mit Waffen und dem Instinkt von Jagd­hunden. Nur suchten sie nicht nach Wild­tieren, sondern nach Menschen.

    Sie gingen von Tür zu Tür und prüften, wer da war und wer da sein durfte. Ob sie die richtigen Papiere hatten und die richtige Haut­farbe. Die Regeln im Südafrika der 1970er-Jahre waren so streng wie die Strafen. Wer dagegen verstiess, landete schnell im Gefängnis.

    Wenn die Polizisten in die Township kamen, eilte die Grossmutter zu den Kindern und scheuchte sie ins Haus. Vor allem ein Kind musste so schnell wie möglich verschwinden.

    Evelyn, ihre Enkelin.

    Evelyn ging dann ins Haus, setzte sich in einen braunen Holz­schrank neben der Küche und schloss die Tür von innen. Das Feuer in der Küche hielt den Schrank schön warm. Selbst im Winter.

    Evelyn war ein kleines Kind, das noch nichts anderes zu tun hatte, als den ganzen Tag zu spielen. Sie strich der Gross­mutter um die Beine, rannte auf den staubigen Strassen der Township herum. Sie liebte es, in der Küche zu stehen und so zu tun, als würde sie kochen. Das Haus der Gross­mutter war klein, aber gross genug für alle: Bruder, Cousinen, Cousins, Nachbarn. Abends versammelten sie sich jeweils in einer der zwei Schlaf­kammern und legten sich hin. Sie schliefen dicht gedrängt wie Schuhe in einer Schachtel.

    Wenn Evelyn am Morgen aufstand und ihr Gesicht ans Fenster drückte, sah sie auf einen Verschlag, der als Toilette diente. Vor der Haus­tür gackerten die Hühner auf einem Flecken roter Erde, den Evelyn rückblickend nur zögerlich einen «Garten» nennt. Der Geruch von Feuer biss in ihrer Nase. Evelyn ging nach draussen und spielte, bis die nächste Nacht über die Township hereinbrach. Oder bis wieder Polizisten in ihre Gegend kamen und von Tür zu Tür gingen.

    Versteckte die Grossmutter Evelyn im Schrank, sass sie ganz still. Sie wartete. Sie lauschte. Sie achtete auf jedes Geräusch und gab keinen Mucks von sich.

    Erst wenn die Polizisten weg waren, rief die Gross­mutter Evelyn nach draussen. Sie solle so oft wie möglich in der Sonne spielen, sagte die Gross­mutter. Das war gut für ihre Haut­farbe.

    Denn Evelyn war etwas heller als die anderen Kinder. Das fiel auf. Und das war gefährlich.

    In der Gegend wussten zwar alle Bescheid und niemand sagte etwas. Aber sicher sein konnte man nie. Das Regime war Polizei­staat, Überwachungs­system und Gesetzes­werk zugleich. Jemand bezeichnete es einmal als «apart hate» – Aparthass.

    Evelyns Mutter hiess Queen Cynthia, sie war Zulu und Sängerin. Evelyns Vater war weiss und kam aus der Schweiz. Ein Mechaniker, der in Süd­afrika Arbeit gefunden hatte und sich verliebte. Aber die sogenannte Rassen­vermischung war in der Apartheid schlimmer als Verrat. Das schlimmste Verbrechen überhaupt.

    Als Evelyns Mutter schwanger wurde, reisten die Eltern in die Schweiz, nach Grüsch im Bündner Prättigau. Sie heirateten. Die Mutter brachte Evelyn zur Welt. Und der Vater war weg, bevor er für sie hätte da sein können.

    Das Einzige, was er der Familie hinterliess, war der Nach­name: Wilhelm.

    Queen Cynthia Wilhelm zog mit ihrer Tochter Evelyn nach Zürich, aber sie war allein. Sie sah keinen Weg, Geld zu verdienen und für das Kind zu sorgen. Also brachte sie Evelyn zur Gross­mutter nach Südafrika, in die Township Duduza in der Nähe von Johannes­burg. Hier wuchs Evelyn Wilhelm auf. Man bezeichnete sie als coloured, das Kind einer sogenannten Mischehe.

    Heute ist Evelyn Wilhelm eine frei­schaffende Künstlerin in Zürich. Sie trägt manchmal T-Shirt und rote Trainer­hosen von Adidas. Aber unter der coolen Leichtigkeit trägt sie einen dicken Panzer. Sie hat ihn sich zugelegt, als sie in der Dunkelheit wartete.

    «Wenn die Polizei in unsere Gegend kam, war das immer brutal», sagt Evelyn Wilhelm über ihre Kindheit. «Aber für mich war es noch mal anders: Ich war ein verbotenes Kind.»

    Sie hat nie vergessen, was es bedeutet, als Verbrechen geboren zu sein. Nicht aufzufallen. Nicht zu laut zu sein. Stets auf der Hut, damit sie bloss niemand entdeckt. Vor allem nicht die Polizei.

    «Ich rufe die Polizei!», drohte die Mutter, wenn sie frech war.

    «Ich rufe die Polizei», drohte die Mutter, wenn sie stänkerte.

    Evelyn Wilhelm ist heute eine erwachsene Frau in der Mitte des Lebens. Aber die Angst vor der Polizei hat sie nie ganz abgelegt.
    Mehr als nur eine Schwester

    Als sie aus Südafrika in die Schweiz zurückkam, musste sich Evelyn Wilhelm nicht mehr verstecken. Aber manchmal hätte sie es am liebsten getan.

    In der Schule plagten sie die anderen Kinder. Sie passten sie auf dem Schulweg ab, sie stahlen ihr Taschen­geld, sie zogen an ihren krausen Haaren. Im Geroldswil der 1980er-Jahre war Evelyn Wilhelm das einzige schwarze Kind.

    Als Evelyn neun Jahre alt war, kam ihr Bruder Roger zur Welt, am 10. März 1984. Sie erinnert sich an den warmen Frühling und wie sie sich freute, endlich ein Geschwister zu erhalten.

    Rogers Geburt war schwer. Die Nabel­schnur hatte sich um seinen Hals gewickelt. Die Ärzte machten notfall­mässig einen Kaiser­schnitt. Es gab Komplikationen. Seine Mutter starb fast, als sie ihn gebar.

    Den Vornamen bekam Roger vom Vater. Den Nachnamen vom ersten Ehemann der Mutter. Den Mittel­namen gab ihm Evelyn, die grosse Schwester. Sie nannte ihn Michael, englisch ausgesprochen. Wie der King of Pop.

    Roger Michael Wilhelm – so lautete sein voller amtlicher Name.

    Ein Name aber fehlte. Der Name, den Roger im Herzen trug, aber nicht im Pass, der Mädchen­name seiner Mutter. Später bat er seine Freundinnen und Bekannten, ihn so zu nennen wie die Mutter Queen Cynthia Wilhelm vor der Hochzeit hiess: Nzoy.

    Seine Eltern stritten oft. Sie trennten sich nach wenigen Jahren. Seine Schwester Evelyn sagt, die Beziehung sei «toxisch» gewesen. Nzoy pflegte kein gutes Verhältnis zu seinem Vater, einem weissen Schweizer. Der zog weg, noch bevor Nzoy in die Schule kam.

    Die Mutter musste arbeiten, also verbrachte Nzoy sehr viel Zeit mit Evelyn. Sie passte ständig auf ihn auf. So blieb es ein Leben lang: Evelyn war für Nzoy viel mehr als nur die grosse Schwester.

    Als Nzoy eingeschult wurde, bekam die Mutter ein erstes Mal Krebs. Nzoy musste in ein Heim. Bald darauf in ein Internat. Am Wochen­ende kehrte er jeweils zurück zu Mutter und Schwester.

    Das ging gut, bis er in die Oberstufe kam.

    Realschule in Schwamendingen, Zürich. Der Schul­stoff interessierte ihn jetzt wenig. Lieber hing er mit Freunden rum. Er liebte den Hip-Hop. Westcoast. Tupac. «I see no changes», schepperten die Verse aus den Discmans, «all I see is racist faces …»

    Tupac Shakur, der aus einer Familie von bekannten Black-Panther-Aktivistinnen stammte, rappte: «Cops give a damn about a negro. Pull the trigga, kill a nigga, he’s a hero.»

    Nzoy sog die Texte auf.

    «‹It’s time to fight back!›, that’s what Huey said. Two shots in the dark, now Huey’s dead.»

    Seine Schwester Evelyn sagt heute, Nzoy sei im Internat nie diskriminiert worden. In der Oberstufe aber kam er oft heim und war wütend, weil die Lehrer ihn ungerecht behandelt hätten.

    «Und dann», sagt die Schwester, «begann es auch mit den Polizei­kontrollen.»

    30. August 2021, Bahnhof Morges

    «Wir sind im Kontakt», funkt der Polizist der Patrouille 696, der ersten von zwei Patrouillen, die am Bahnhof Morges eintreffen. Ein Polizist und eine Polizistin. Sie gehen zügig zum Ende des Perrons 4. Dort befinden sich zwei Mitarbeiter der Bahn. Und Nzoy.

    17 Uhr 58 und 2 Sekunden. Eine Minute bevor die Schüsse fallen.

    Bis hierher geht alles gut.

    Zwei weitere Polizisten sind unterwegs zum Bahnhof. Patrouille 803. Ein Unter­offizier und der Gefreite K. Sie steuern ihren Wagen gerade in eine Unter­führung nördlich des Bahnhofs, als der Mechaniker den Notruf wählt.

    Die zwei Polizisten der Patrouille 803 haben einen ruhigen Tag hinter sich. Der einzig nennenswerte Einsatz war, als sie am Morgen einen verwirrten Mann anhalten mussten und ihn auf den Posten brachten. Nach dem Mittagessen sind sie für den Rest des Tages Streife gefahren, der Unter­offizier am Steuer, K. auf dem Beifahrer­sitz. Er ist noch keine 30 Jahre alt, seit vier Jahren arbeitet er bei der Regional­polizei Morges. Es ist seine erste Stelle als Polizist.

    Als die beiden Polizisten hinter dem Bahnhof vorbeifahren, erfahren sie über Funk, dass sich ein Mann auf den Gleisen befindet. Mehr wissen sie nicht, gibt Polizist K. später in einer Einvernahme an.

    Es herrscht viel Funkverkehr. Die beiden Polizisten können sich nicht zum Einsatz melden, weil ständig jemand dazwischen­funkt. Sie hören, dass sich bereits eine Patrouille auf den Weg gemacht hat. Sie beschliessen trotzdem, auf eigene Faust hinzufahren.

    Sie schalten das Blaulicht an und die Sirene.
    Festnahme am See

    Es geschah am letzten Wochenende im Juni 1997. Nzoy war 13 Jahre alt.

    Er traf sich im Zürcher Seefeld mit Freunden, um Fussball zu spielen und Musik zu hören. Zufällig begegnete Nzoy dabei einem Schul­freund.

    Plötzlich kam die Polizei dazu. Die Beamten beschuldigten Nzoys Schul­freund, er habe mit anderen Jugendlichen Leute ausgenommen. Sie nahmen ihn mit auf den Posten. Nzoy musste auch mit. Denn die Polizisten vermuteten, er sei für die Gruppe Schmiere gestanden.

    Sie führten Nzoy ab und sperrten ihn im Posten auf dem Kasernen­areal in eine Zelle. Erst am nächsten Tag riefen sie seine Schwester an.

    «Ein Polizist sagte mir, sie hätten meinen Bruder fest­genommen.»

    Es war der 29. Juni 1997, ein Sonntag. Evelyn Wilhelm erinnert sich gut daran. «Er war noch ein Kind», sagt sie.

    Die Polizei nahm Nzoy Abdrücke von allen Fingern, erstellte eine sogenannte Daktyloskopie­karte und speicherte die Daten im System.

    Roger Michael Wilhelm, 10.3.1984. Referenz­nummer PCN 36 507027 29.

    «Sie fanden nichts gegen ihn», sagt Evelyn Wilhelm. «Er hatte ja auch nichts getan.» Trotzdem behielten die Polizisten Nzoy eine weitere Nacht im Gefängnis. 48 Stunden Polizei­haft für einen 13-Jährigen. Ein Verfahren in der Sache gab es nicht. Aber die Daten des minder­jährigen Nzoy wurden nie gelöscht.

    «Der Polizist, mit dem ich sprach, sagte: ‹Das ist grad gut zur Abschreckung. Dann landet er in Zukunft nicht mehr bei uns›», erinnert sich Evelyn Wilhelm.

    Als die Schwester Nzoy abholte, war er ein Häufchen Elend. Er weinte, hatte fürchterliche Angst. Erst später habe er mit ihr über das Erlebte sprechen wollen, sagt die Schwester. Er war schockiert, dass man ihm im Gefängnis die Schuh­bändel abgenommen hatte, um einen Suizid zu verhindern.

    Sie habe schon mit ihm geredet, sagt die Schwester. Sie habe ihn aber eher abgeblockt. «Ich machte ihm auch Vorwürfe: ‹Du musst dir deine Freunde besser aussuchen. Du kannst nicht so sein, wie du willst.› Das klang hart, aber es stimmt. Ich sagte ihm: ‹Als schwarzer Junge kannst du dir das einfach nicht leisten.›»

    Einmal wartete sie mit ihrem Bruder am Bahnhof Stadel­hofen in Zürich, als die Polizei sie überraschte. Sie war eine erwachsene Frau, ihr kleiner Bruder ein Kind an der Schwelle zum Teenager.

    Evelyn Wilhelm ist eine Frau, der fast nie die Worte fehlen. Aber wenn sie von der Polizei erzählt, kommt sie manchmal ins Stottern. Dann wirkt es fast, als wäre sie wieder das kleine Mädchen, das sich damals in Duduza im Schrank versteckte.

    Die Polizisten gingen direkt auf ihren Bruder zu. Sie konnte nichts dagegen tun.

    «Ich sagte den Polizisten: ‹Lasst ihn in Ruhe! Er hat nichts gemacht.› Aber das war denen egal. Sie zogen ihn weg und nahmen ihn auseinander: Ausweis zeigen, an die Wand stehen, Taschen leeren.»

    Evelyn raste vor Wut auf die Polizisten. Aber ohnmächtig, wie sie sich fühlte, fuhr sie stattdessen ihren kleinen Bruder an: Das hast du nun davon, dass du die Hosen so tief trägst!

    Nzoy wurde ständig kontrolliert. Deshalb trug er immer einen Ausweis mit sich. Gewisse Gegenden in der Stadt mied er. Musste er zum Haupt­bahnhof, nahm er manchmal eine Reise­tasche mit. Er glaubte, wenn er aussehe wie ein Tourist, würde ihn die Polizei in Ruhe lassen.

    Aber Racial Profiling folgt keiner Logik. Und vor der Willkür des Rassismus schützt keine Reise­tasche.

    Obwohl Nzoy ständig von der Polizei kontrolliert wurde, habe er immer versucht, den Polizisten mit Wohl­wollen zu begegnen, sagt Aliya, eine von Nzoys besten Freundinnen.

    Er habe versucht, mit ihnen zu reden und ihnen zu sagen: Leute, ihr müsst das nicht tun.

    «Ich erinnere mich, wie er einem Polizisten sogar einmal sagte: ‹Ich liebe dich, Mann! Tu mir das nicht an. Du bist mein Bruder. Wir sind alle Brüder.› So redete er mit Polizisten. Er sagte: ‹Warum glaubst du, du müsstest Angst vor mir haben? Warum ziehst du ausgerechnet mich raus? Ich tue nichts. Ich bin nur hier.›»

    Aber die Festnahme am See, die vergass Nzoy nie. «Das hat ihn fürs Leben gebrannt», sagt seine Schwester.

    Ein paar Monate bevor er nach Morges fuhr, rief er seine Schwester an. Er war völlig verängstigt und sagte, er könne nicht aus dem Haus.

    Sie verstand nicht.

    Der Junge von damals, sagte er. Der Schul­kollege, der im Seefeld Leute ausgenommen hatte.

    Jetzt erinnerte sie sich.

    Er verfolgt mich, sagte Nzoy. Er ist hinter mir her.
    30. August 2021, Bahnhof Morges

    17 Uhr 58 und 12 Sekunden. Ein Polizist der ersten Patrouille, die bereits auf dem Perron steht, funkt: «Das scheint ein Messer zu sein in der Hand.»

    Er zieht seine Pistole und fordert Nzoy auf, das Messer fallen zu lassen.

    Der Polizist steht am Kopf des Perrons Richtung Lausanne. Nzoy bewegt sich weg, in Richtung Genf, wo die zweite Patrouille gerade die Treppen zum Perron hochrennt. In der Einvernahme wird der Polizist später sagen, Nzoy habe das Messer in der Hand gehalten, eng am Körper, und sei den Perron entlang­gegangen. Er habe nicht mit dem Messer herum­gefuchtelt oder es gegen jemanden gerichtet.

    Auch die Polizistin der ersten Patrouille gibt zu Protokoll, Nzoy habe zwar «verloren» gewirkt und «desorientiert», aber «nicht aggressiv»: «Obwohl er ein Messer in der Hand hielt, empfand ich ihn nicht als bedrohlich.»

    Die Situation ändert sich schlagartig, als die zweite Patrouille eintrifft.

    Die beiden Polizisten eilen die Treppen hoch zum Perron. Polizist K. wird später sagen: «Ich habe mich nicht vorbereitet. Ich bin einfach losgerannt.»

    Von weitem sieht er Nzoy und hinter ihm die andere Patrouille. Ein Polizist soll ihn gewarnt haben: «Il a un couteau.»

    Die Polizisten umzingeln Nzoy. Die erste Patrouille hinter ihm, Richtung Lausanne. Die zweite Patrouille vor ihm, Richtung Genf. Mindestens ein Polizist hält in diesem Moment die Waffe auf ihn gerichtet.

    Nzoy habe «panisch» reagiert, wird der anwesende Mechaniker später in der Einvernahme sagen. Nzoy habe einen Ausweg gesucht. Ein anderer Zeuge sagt, Nzoy sei zunächst auf die Gleise runter, um vor der Polizei zu flüchten. Dann sei er wieder auf den Perron gesprungen und auf die herbei­eilende zweite Patrouille zugegangen.

    Über Funk sagt ein Beamter: «Wir riskieren nichts auf den Gleisen.» Es klingt, als wolle er deeskalieren. Dann geht es sehr schnell.

    17 Uhr 58 und 34 Sekunden.

    Die Polizisten verlieren rasch die Kontrolle. Das sieht man auf einem Video, das aus einem wartenden Zug gemacht wurde. Polizist K. ist nur etwa eine halbe Minute auf dem Perron, dann zieht er die Waffe aus dem Halfter.

    War Nzoy eben noch ganz ruhig bei den Bahn­arbeitern, geht er jetzt auf dem Gleisbett mit schnellen Schritten auf den Polizisten K. zu. Der schaut kurz über die Schulter. Nzoy springt vom Gleis­bett auf den Perron. Polizist K. sieht wieder zu Nzoy, geht unsicher rückwärts, nimmt Nzoy ins Visier und streckt die Arme vom Körper, die halb­automatische Pistole im Anschlag. Glock 19, Gen 4, Kaliber 9 mm.

    Er hat 15 Patronen im Magazin, Ruag, Typ Action 4, eine Munition, die so schwere Verletzungen verursacht, dass sie im Krieg verboten ist.

    Polizist K. feuert zweimal auf Nzoy.

    Die erste Kugel streift seine Hand, die zweite trifft die Hüfte, er fällt zu Boden. Der Polizist steckt seine Waffe ein. Nzoy steht langsam wieder auf.

    Neun Sekunden dauert es, dann zieht Polizist K. erneut. Er schiesst ein drittes Mal.

    17 Uhr 59 und 2 Sekunden.

    Nzoy fällt in sich zusammen. Er bleibt liegen.
    Tod durch tausend Schnitte

    Es gibt ein Video, auf dem man eine Person in flauschigem Bären­kostüm im Zürcher Niederdorf sieht. Der Teddybär steht ganz allein mitten auf dem Platz. Die Passanten beobachten den Riesen­teddy, aber niemand weiss, was sie mit einem Bären anfangen sollen, der die Arme ausstreckt.

    Dann kommt plötzlich ein junger Mann daher, orange Arbeiter­hose, schwarzes Durag auf dem Kopf, dicke Jacke in der Hand, breites Lächeln im Gesicht.

    Nzoy.

    Als er den Bären sieht, freut er sich wie ein Kind, wirft seine Jacke aus der Hand und fällt dem Bären in die Arme.

    So beschreiben ihn seine Freunde und Bekannten: als einen von Grund auf fröhlichen Menschen, der immer für eine Umarmung gut war. Jemand, der da war, wenn sie ihn brauchten. Der das Falsche vom Richtigen trennen konnte. Ein hilfs­bereiter, empathischer Freund.

    Elle ist eine Begegnung mit Nzoy in besonderer Erinnerung geblieben. Als Teenagerin passte sie auf das Kind einer Freundin auf, die notfall­mässig für einige Tage ins Spital musste. Als Nzoy davon hörte, stand er tags darauf mit vollen Einkaufs­taschen in der Wohnung: Essen, Süssigkeiten, Geschenke für das Kind.

    Er kam auch in den folgenden Tagen vorbei, um das Kind zu hüten, zu putzen oder zu kochen. Die beiden sprachen viel über Afrika und die unter­schiedlichen Kulturen in den jeweiligen Herkunfts­ländern ihrer Familie. Sie redeten über ihr Leben dort und hier. Über die fehlende Akzeptanz in der Schweiz. Über den Wunsch, an einem Ort zu leben, wo die Menschen aussehen wie man selbst. Und die Enttäuschung darüber, dort doch nicht in der Masse verschwinden zu können.

    Sie sagt: «Weisse Leute glauben, es sei nicht schlimm, wenn sie ‹Schwarze Maa› spielen. Ist ja nur ein einziges Mal. Aber sie verstehen nicht, dass uns das die ganze Zeit widerfährt – von Kindes­beinen an bis ins Erwachsenen­alter. Es sind ganz feine Schnitte, wie mit einem Blatt Papier.»

    Über diese Wunden sprach Elle oft mit Nzoy. Elle heisst in Wirklichkeit anders. Sie will als schwarze Frau aber lieber nicht in der Öffentlichkeit stehen.

    «Rassismus», sagt Elle, «ist wie der Tod durch tausend Schnitte.»

    Nzoy ging neun obligatorische Jahre zur Schule. Danach schlug er sich mit Gelegenheits­jobs durch. Verkäufer, Hilfs­arbeiter, Gerüst­bauer. Was gerade anstand. Was gerade möglich war. So viel, wie gerade nötig war, um den Lebens­unterhalt zu bestreiten. Wichtiger als der Job waren ihm Freundschaft und Gemeinschaft. «Er war schon als Kind furchtlos», sagt Evelyn Wilhelm über ihren Bruder. «Er sagte immer, er sei ein free man.»

    Seine Schwester besuchte die Rudolf-Steiner-Schule. Sie ging in die Atelier­klasse und studierte an der Zürcher Hoch­schule der Künste. Als Künstlerin hat sie sich darauf fokussiert, vor allem grosse Bilder auf schweren Materialien zu malen. Nzoy war viel in ihrem Atelier. Er half ihr jeweils, die Lein­wände zu spannen und die Gemälde zu transportieren.

    Nach dem Tod ihres Bruders hat Evelyn Wilhelm zwar weiter ihre Bilder ausgestellt. Aber gemalt hat sie nie wieder etwas. Seit mehr als dreieinhalb Jahren.

    Sie sagt: «Seit mein Bruder tot ist, finde ich einfach den Zugang nicht mehr.»
    Verfolgt und verängstigt

    Evelyn Wilhelm ging früh zu Bett an dem Abend, als die Polizei auf ihren Bruder schoss. Sie träumte von ihrer verstorbenen Mutter. Ein Alb­traum. Die Mutter lag im Sterben und schrie und schrie und schrie – bis Evelyn aufwachte.

    Aber natürlich ahnte sie nichts. Wer rechnet schon damit, dass der Bruder erschossen wird? In den USA vielleicht, hatte Evelyn immer gedacht. Oder in Südafrika.

    Aber in der Schweiz?

    Evelyn und Nzoy hatten einen älteren Bruder. Er war im Südafrika der Apartheid geboren und aufgewachsen. Als er dort irgendwann nicht mehr sicher war, nahm ihn die Mutter zu sich nach Zürich.

    «Unser älterer Bruder wäre dort erschossen worden. Oder im Gefängnis gelandet», sagt Evelyn Wilhelm. Darum kam er in die Schweiz.

    Nzoy hingegen wollte weg, am liebsten in die USA. Aber seine Schwester sagte ihrem kleinen Bruder: auf keinen Fall.

    «Ich hatte Angst um ihn», gesteht sie.

    Sie sagte ihrem Bruder: Du bleibst in der Schweiz, hier kann dir nichts passieren.

    Im Frühling 2021 verlor Nzoy seinen besten Freund, er starb nach kurzer Krankheit. Das stürzte ihn in eine schwere Krise.

    Manchmal fürchtete er sich. Er sah Dinge, die ihm Angst machten.

    Der Junge von damals im Seefeld. Oder zehn schwarze Mercedes, die ihm auflauerten.

    In guten Momenten merkte er selbst, dass ihm die Realität entglitt. Dass er nicht wirklich verfolgt wurde. Dass es keinen Sinn ergab, dass ein Jugend­freund über zwanzig Jahre später hinter ihm her sein würde.

    Evelyn Wilhelm richtete in ihrem Dachstock ein Zimmer für ihren Bruder ein. Er nahm eine Auszeit, ging zu einem Psychiater, nahm Medikamente. Zwei, drei Monate ging es aufwärts. Aber irgendwann wurde das Zusammen­leben wieder schwierig.

    Nzoy ging nachts besoffen schwimmen, verlor den Schlüssel, kletterte aufs Haus­dach und kam nicht mehr runter.

    Manchmal schlief er mit einem Messer unter dem Kissen.

    Einmal rief er seine Schwester an und sagte, er traue sich nicht aus dem Haus. Wegen des Jungen von damals im Seefeld.

    Sie beschwichtigte ihn: Das kann gar nicht sein. Der weiss gar nicht, wo du wohnst. Der erinnert sich nicht an dich. Du siehst heute anders aus.

    Evelyn wollte helfen, suchte eine Lösung. Eine Woche bevor Nzoy nach Morges fuhr, rief sie den Notfall­psychiater. Nzoy musste in eine Klinik. Aber er wollte nichts davon wissen. Er riss sich zusammen und spielte dem Psychiater etwas vor. Evelyn war stink­sauer. Sie stritt sich mit ihrem Bruder.

    Es war das letzte Mal, dass sich die beiden sprachen.
    30. August 2021, Bahnhof Morges

    «Schussabgabe! Schussabgabe!», funkt ein Polizist. «Schnell, eine Ambulanz!»

    17 Uhr 59 und 10 Sekunden.

    Der Polizist steht direkt neben dem Schützen K. Auch er hat jetzt seine Waffe gezogen und zielt auf Nzoy, der am Boden liegt.

    «Gleis 4, Gleis 4!», sagt der Polizist über Funk.

    «Verstanden.»

    Der Schütze K. steckt seine Pistole ein und geht auf den verletzten Nzoy zu. Er schaut kurz hin, dann entfernt er sich vom Tatort und fasst sich an den Kopf. Zwei Kollegen halten die Waffe im Anschlag. Einzig die Kollegin beobachtet die Lage ohne Pistole in der Hand.

    17 Uhr 59 und 32 Sekunden. Die Zentrale informiert den medizinischen Notfall­dienst.

    «Der Mann hat noch immer das Messer», meldet ein Polizist der Zentrale. «Ich wiederhole: Der Mann hat noch immer das Messer. Er ist am Boden. Bei Bewusstsein.»

    «Ist die Lage noch gefährlich? Bitte antworten.»

    «Nein, ich glaube nicht», sagt der Polizist.

    «An die Kollegen in Morges», funkt die Zentrale. «Die Ambulanz und der Notfall­dienst sind unterwegs, können wir ein paar Informationen haben?»

    «Ich habe nicht mehr Infos», sagt der Polizist.

    Er funkt das Einzige, was ihm offenbar auffällt: «Un homme de couleur.» Ein schwarzer Mann. «Er liegt am Boden.»

    18 Uhr und 8 Sekunden.

    Der Polizist nähert sich Nzoy. Er spricht in das Funk­gerät. Das ist auf Video­aufnahmen deutlich zu sehen. Aber in den Akten fehlt vom Funk­spruch jede Spur. Mit dem Fuss zieht er den linken Arm von Nzoy nach vorne und tritt auf dessen Hand. Die Polizisten der Patrouille 696 nähern sich. Sie fesseln dem regungslosen Nzoy mit Hand­schellen die Arme hinter den Rücken.

    Der Polizist funkt: «Die Person ist am Boden. Sie ist gefesselt. Ich wiederhole: Sie ist gefesselt.»

    18 Uhr 01 und 11 Sekunden.

    Dann tun die Polizisten – nichts. Zumindest nichts, was wichtig scheint. Sie sammeln Gegen­stände ein. Sie ziehen Hand­schuhe aus und wieder an. Sie telefonieren. Aber niemand spricht mit dem Opfer. Niemand nimmt seinen Puls. Niemand prüft, ob man ihm irgendwie helfen könnte.

    Die Polizisten drehen Nzoy auf die Seite. Dabei kommt ein Gegen­stand zum Vorschein. Ein Steak­messer, schwarzer Griff, Klingenlänge 12,5 Zentimeter. Ein Polizist zieht es mit den Füssen weg.

    18 Uhr 03 und 40 Sekunden.

    Ein Passant bietet Hilfe an. Er ist von Beruf Notfall­sanitäter und hat die Szene vom Zug aus beobachtet. Seine Schicht ist gerade zu Ende gegangen, er wollte nach Hause fahren, als er über das Notruf­system einen Alarm sah. In einer Einvernahme sagt er später, er habe sofort gesehen, dass Nzoy einen Herz-Kreislauf-Stillstand erlitten hatte.

    Die Polizisten legen Nzoy auf die Seite. Der Sanitäter zieht Hand­schuhe an und kniet sich neben ihn.

    18 Uhr 05 und 30 Sekunden.

    Erst jetzt erhält Nzoy Hilfe. Nicht von der Polizei, sondern von einem zufällig anwesenden Passanten. Sechseinhalb Minuten sind vergangen, seit Polizist K. den dritten Schuss auf Nzoy abgegeben hat.

    In einer Dokumentation des Recherche­büros Border Forensics vom November 2023 ist sichtbar, dass sich Nzoy in dieser Zeit fünf Mal bewegt, während die Polizisten tatenlos um ihn herumstehen.

    Nzoy hebt den Brustkorb.

    Nzoy bewegt die Schulter.

    Nzoy bewegt den Arm.

    Das fällt auch den Polizisten auf. Einer wird später in einer Einvernahme sagen, er habe gesehen, dass sich der Ober­körper von Nzoy bewegte. Ein anderer hörte Nzoy stöhnen, aber, so sagt er, er habe keine Zeit gehabt, den Gesundheits­zustand des Opfers zu prüfen. «Alles ging sehr schnell.»

    18 Uhr 05 und 48 Sekunden.

    Der Sanitäter presst beide Hände auf den Ober­körper von Nzoy. Er kämpft um sein Leben. Erst jetzt löst ein Polizist die Hand­schellen.
    Der Tag danach

    Es dauerte fast einen Tag, bis Evelyn Wilhelm erfuhr, was geschehen war. Am Dienstag­mittag klingelte ihr Handy. Der Vater von Nzoy.

    Sie haben ihn gefunden, sagte er.

    Super!, antwortete Evelyn.

    Genau wie es der Psychiater prophezeit hatte, dachte sie. Frau Wilhelm, hatte er gesagt, im schlimmsten Fall wird ihr Bruder von der Polizei aufgegriffen und in eine Klinik gebracht.

    Das hatte sie beruhigt. Klinik. Medikamente. Und nach ein paar Wochen wäre ihr Bruder wieder der Alte: ein fröhlicher Mensch, der andere mit seiner Lebens­freude ansteckte.

    Nichts ist super, sagte der Vater am Telefon. Sie haben ihn erschossen.

    Erschossen?

    Es ist schon überall in den Medien, sagte Nzoys Vater. Er gab ihr die Nummer eines Polizisten. Der sagte, die Polizisten hätten sofort versucht, ihren Bruder zu retten, aber er habe es leider nicht geschafft.

    Evelyn Wilhelm glaubte nicht, was sie hörte. Sie musste raus, sofort raus an die frische Luft.

    Draussen nahm sie irgendwann das Smart­phone in die Hand und öffnete ein Newsportal. Zuerst stach ihr ein Bild ins Auge, auf dem sie die Beine ihres Bruders zu sehen glaubte. Dann entdeckte sie die Videos.

    Sie klickte drauf.

    Sie sah, wie ihr Bruder erschossen wurde. Sie sah, wie er am Boden lag. Sie sah, wie die Polizisten mit ihren Füssen die Arme und Beine ihres Bruders herumschoben.

    Sie sah, dass niemand ihm half. Minutenlang.

    Sie rief den Polizisten an und schrie ins Telefon.

    Sie haben mich angelogen! Niemand hat Erste Hilfe geleistet. Niemand hat meinem Bruder geholfen. Keiner der vier Polizisten.
    30. August 2021, Bahnhof Morges

    Um 18 Uhr und 9 Minuten trifft der medizinische Notfall­dienst am Bahnhof ein, die Ambulanz eine Minute später. Sieben Ermittler machen sich auf den Weg nach Morges. Sie hören Zeugen an, sichern den Tatort.

    Der Tod von Nzoy wird jetzt zum Akten­zeichen: PE21.0151554.

    Den Fall übernimmt kein Geringerer als Laurent Maye, stellvertretender General­staatsanwalt des Kantons Waadt. Er leitet die Abteilung für Sonder­fälle, die jeweils gegen eigene Polizisten ermittelt. Ein Job, der ein stabiles Rückgrat verlangt.

    Allen ist klar, wie heikel die Angelegenheit ist. Nzoy ist das vierte Opfer tödlicher Polizei­gewalt in der Waadt innerhalb von viereinhalb Jahren. Alle Opfer waren schwarze Männer: Hervé Mandundu, Lamin Fatty, Mike Ben Peter. Und nun: Nzoy.

    Maye führte schon die Untersuchung gegen sechs Lausanner Polizisten, die im Winter 2018 den 40-jährigen Nigerianer Mike Ben Peter festgenommen hatten. Die Verhaftung eskalierte. Die Polizisten schlugen Ben Peter und hielten ihn in Bauchlage fest, bis er sich nicht mehr rührte. Er starb noch in derselben Nacht.

    Der Staatsanwalt erhob Anklage. Aber im Gericht argumentierte er so seltsam, dass sich alle fragten, ob er gegen die Polizisten oder das Opfer klagte. Am Ende schlug er sich gar auf die Seite der Verteidigung und forderte Frei­sprüche für die Polizisten. Das Gericht folgte ihm: Die sechs Polizisten hätten verhältnis­mässig gehandelt. Nach dem Urteil kam es im Gerichts­gebäude zu Tumulten und Hand­greiflichkeiten.

    Perron 4 am Bahnhof Morges wird jetzt abgesperrt. Polizisten stellen ein Zelt auf als Sicht­schutz. Sie lichten den Tatort mit einer 360-Grad-Kamera ab. Sie suchen nach Spuren, nach Patronen­hülsen, nach Kleidern und persönlichen Gegen­ständen von Nzoy. Sie fotografieren alles.

    Am Abend werden schweizweit die Polizei­korps nach Informationen zu Nzoy befragt. Die Zürcher Kantons­polizei meldet tags darauf, dass ihr Nzoy bekannt sei.

    Als diese Information öffentlich wird, klingt es, als wäre Nzoy ein polizei­bekannter Krimineller. Aber die Zürcher kennen Nzoy, weil sie ihn 24 Jahre zuvor als 13-jährigen Teenager einsperrten und Finger­abdrücke nahmen. Zur Abschreckung.
    In schlechtem Zustand

    Der Vater staunte, als Nzoy plötzlich vor der Tür stand. Die beiden hatten nie ein gutes Verhältnis gehabt. Und trotzdem war sein Sohn zu ihm gekommen. Das war eine Woche vor seinem Tod.

    Nzoy erzählte dem Vater, er habe sich mit der Schwester gestritten. Nzoy wollte nicht in eine Klinik, stattdessen kreuzte er jetzt beim Vater auf, in einem kleinen Dorf im Kanton Zürich. Nzoy machte einen schlechten Eindruck.

    Bei sich zu Hause wollte der Vater seinen Junior nicht unterbringen. Er buchte ein günstiges Zimmer in einem Hotel, Zum Löwen, gleich hinter der deutschen Grenze. Er zahlte 400 Euro im Voraus für einen Monat und hinterliess 400 Euro Kaution. Dann drückte er seinem Sohn ein Handy in die Hand – Nzoy hatte seins liegen gelassen, er war wirklich von der Rolle. Der Vater gab ihm Geld für eine SIM-Karte und ein Tablet.

    Dann hörte er für den Moment nichts mehr von seinem Sohn.

    Ein paar Tage vor seinem Tod sass Nzoy auf einer Wiese auf einem Privat­grundstück und sprach mit Jesus. Daraufhin muss jemand die Rettung verständigt haben. Denn ein Kranken­wagen kam und brachte Nzoy ins Spital. Ein Arzt diagnostizierte bei ihm eine paranoide Schizophrenie, eine psychotische Episode.

    Auf der Anordnung für eine fürsorgerische Unter­bringung steht: «Zusammen­fassend besteht eine Selbst­gefährdung und möglicher­weise eine Fremd­gefährdung.» Nzoy blieb über Nacht.

    Am nächsten Tag ging es Nzoy offenbar besser, der Arzt entliess ihn «im stabilisierten Zustand». Er verschrieb ihm das Anti­psychotikum Zyprexa, Schmelz­tabletten, 20 Milligramm, zur Einnahme abends vor dem Zubett­gehen.

    Am Samstag, zwei Tage vor den tödlichen Schüssen in Morges, besuchte der Vater Nzoy im Hotel. Sein Sohn, sagte der Vater später der Polizei, sei nervös gewesen und konnte nicht still sitzen. Er sei «in einem sehr schlechten psychischen Zustand» gewesen. In eine Klinik aber wollte er nicht. Und der Vater wollte ihn nicht dazu zwingen.

    Am Sonntagabend klingelte das Handy des Vaters. «Nzoy Wilhelm» stand auf dem Display. Nzoy sagte, er wolle nun doch in die Klinik.

    Am Montagmorgen, dem 30. August 2021, steht der Vater im «Löwen» und wartet auf Nzoy. Aber vom Sohn fehlt jede Spur.
    30. August 2021, Bahnhof Morges

    Es ist 21.30 Uhr, als die Rechtsmediziner beginnen, den Leichnam von Nzoy zu untersuchen. Anwesend ist neben dem medizinischen Personal und einigen Polizisten auch der fall­führende Staats­anwalt Maye.

    Die Rechtsmedizin untersucht den Hergang des Todes. Sie stellt in den folgenden Tagen fest: Zwei von drei Patronen stecken im Körper, eine davon im rechten Bauchmuskel. Sie hatte die linke Becken­arterie und die Hohlvene durchlöchert.

    Laut Rechtsmedizin führte das «in sehr kurzer Zeit» zu tödlichen inneren Blutungen. Von aussen war das nicht sichtbar. Ob die Polizisten sich strafbar machten, indem sie es unterliessen, Nzoy rasch zu helfen, wäre von einem Gericht zu klären.

    Der toxikologische Bericht hält fest, dass Nzoy keinen Alkohol im Blut hatte. Eine Urin­probe zeigt, dass er keine Drogen nahm.

    Am Körper finden die Medizinerinnen einen Patch eines EKG-Geräts. Tatsächlich hatte Nzoy am frühen Montag­morgen die Notaufnahme des Unispitals Zürich aufgesucht. Er klagte über Schwindel und hörte «kommentierende Stimmen». Die Ärzte vermuteten eine akute Psychose und empfahlen deshalb die Betreuung durch einen Psychiater. Doch Nzoy verliess den Notfall kurz vor 9 Uhr – ohne EKG oder psychiatrische Untersuchung. Möglicher­weise suchte er bis zum Mittag noch ein weiteres Spital auf, ehe er in den Zug Richtung Westschweiz stieg. Das Zürcher Unispital sah keine Hinweise auf selbst- oder fremd­gefährdendes Verhalten.

    18 Uhr und 31 Minuten.

    Die Ambulanz stellt offiziell den Tod von Roger Michael «Nzoy» Wilhelm fest. Er war 37 Jahre alt.
    Letzte Reise

    Vor dem Krematorium Sihlfeld flimmern Fotos von Nzoy über den Bild­schirm: Nzoy als Baby im Arm seiner Mutter, Nzoy mit Freunden auf einer Wiese, Nzoy bei einem Video­shooting. Man sieht einen hoch­gewachsenen, gut aussehenden Mann mit feinem Schnauz und langen schwarzen Locken. Auf den Videos lächelt er glücklich, die Augen zu einem Strich gezogen, grinst er in die Kamera und sagt mit warmer Stimme: «I appreciate you all. Peace!»

    Der Pfarrer stellt die Urne neben ein Porträt von Nzoy. Zu seiner Rechten sitzen Evelyn Wilhelm, ihr älterer Bruder und enge Freunde von Nzoy. Zu seiner Linken der Vater von Nzoy mit Frau und Kindern.

    Der Pfarrer war einer von Nzoys engsten Vertrauten, seit er ihn vor 15 Jahren in einem Fluss getauft hatte. In einer seiner letzten Nachrichten schrieb Nzoy dem Pfarrer, er habe gerade nicht viel zu lachen. Er schickte ihm ein Bild von Jesus, umringt von Engeln. «I’m not alone», schrieb Nzoy.

    «Wenn», sagt der Pfarrer jetzt zur Trauer­gemeinde, «wenn Roger auf dem Bahnhof einen Polizisten mit einem Messer bedroht hat, dann war das Ausdruck einer tragischen Verwirrtheit.»

    Wenn – das Wort wiegt schwer in diesen Tagen.

    Die Trauernden haben alle die News-Berichte gelesen mit den Darstellungen der Polizei. Da war vom «Messer-Droher» die Rede, von Erinnerungen an ein islamistisches Attentat, das sich ein Jahr zuvor in Morges ereignet hatte.

    Aber die Angehörigen bestreiten, dass Nzoy gefährlich gewesen sei. Wenn überhaupt, war er eine Gefahr für sich selbst. Die Polizisten, sagen die Angehörigen, hätten die Lage völlig falsch eingeschätzt.

    «Ein dunkel­häutiger Mann am Beten, da dachten die wohl: Das muss ein Terrorist sein», sagt Evelyn Wilhelm. Dabei hätte ihr Bruder nur etwas gebraucht: Hilfe.

    Auch Experten wie der Psycho­therapeut und Psychologie-Professor Udo Rauch­fleisch sagen nach Studium von Videos, Funk­sprüchen und Zeugen­aussagen in den Untersuchungs­akten, dass Nzoy nicht aggressiv oder gefährlich gewesen sei, sondern ängstlich und zurück­gezogen. Bis die Polizei ihn umzingelte. «Das Messer zog er erst, als er sich bedroht fühlte.»

    Die Polizei habe falsch reagiert. «Wenn man mit vier Leuten auf einen psychotischen Menschen aufrückt, ist vorprogrammiert, dass die Lage eskaliert.»

    Dass Nzoy bedrohlich gewirkt habe, ist denn auch die Darstellung von Polizisten, die fürchten mussten, wegen eines Tötungs­delikts zur Rechenschaft gezogen zu werden. In anderen Fällen würde man ihre Aussagen als Schutz­behauptung abqualifizieren.

    Der Polizist, der Nzoy tötete, äusserte sich in den Einvernahmen widersprüchlich.

    Anfangs wollte er noch gesehen haben, wie sich «die Sonne in der Klinge spiegelte», nachdem er zweimal auf Nzoy geschossen hatte. In einer späteren Einvernahme korrigierte sich der Polizist, er erinnere sich doch nicht daran. «Ich erinnere mich auch nicht, das Messer gesehen zu haben, als er davor auf mich zurannte», sagte er dem Staats­anwalt.

    Kann seine Aussage, er habe gefürchtet, tödlich verletzt zu werden, stimmen? Ist es korrekt, von legitimer Notwehr zu sprechen, wenn der Polizist gar keine Waffe sah?

    Der Polizist will auf Anfrage keinen Kommentar zur Sache abgeben.

    Die andere Frage, die die trauernden Angehörigen umtreibt, ist, warum die Polizisten Nzoy nicht sofort Erste Hilfe leisteten. Warum erst ein Passant ihm half.

    Und natürlich, ob das alles, also die Angst vor Nzoy, der schnelle Griff zur Pistole, die Untätigkeit nach den Schüssen – ob das alles anders gelaufen wäre, wäre Nzoy nicht schwarz gewesen.

    Der Pfarrer berichtet der Trauer­gemeinde, wie Evelyn Wilhelm nach dem Tod ihres Bruders die aufgeschlagene Bibel auf seinem Bett fand, Altes Testament, Buch der Sprüche.

    Dort heisst es: «Greif ein, wenn das Leben eines Menschen in Gefahr ist. Tu, was du kannst, um ihn vor dem Tod zu retten.»

    «Tragischerweise», sagt der Pfarrer, «sind das vielleicht die letzten Worte, die Roger mitnahm auf seine letzte Reise.»

    Hätte Nzoy überlebt, wäre er nicht schwarz gewesen?

    Vielleicht hat der Anwalt der Angehörigen einmal die treffendste Antwort dazu gegeben: «Nzoy wurde nicht getötet, weil er schwarz war. Aber er ist tot, weil er nicht weiss war.»
    Keine Gerechtigkeit, kein Frieden

    Evelyn Wilhelm steht vor dem Justiz­palast in Renens, einem mächtigen, kalten Büro­gebäude aus Stahl und Glas. Die Sonne brennt auf ein paar Dutzend Aktivistinnen, die mit Plakaten und Transparenten um sie herum stehen. Sie trägt ihre Locken offen, die Tasche über der Schulter. Flip-Flops, weisse Hose, weisses Shirt. Auf ihrem Rücken prangt schwarz auf weiss das Konterfei ihres Bruders, wie es mittlerweile auf zahllosen Plakaten und Aufklebern in der ganzen Schweiz zu sehen ist.

    Darüber steht: «Justice 4 Nzoy».

    Es ist der 8. Juli 2024, drei Jahre sind seit dem Tod ihres Bruders vergangen. Noch immer dauert die Straf­untersuchung an, aber es sieht ganz danach aus, als würde der Staats­anwalt die Sache fallen lassen wollen. Evelyn Wilhelm und weitere Angehörige haben sich einen Anwalt genommen. Sie zählen darauf, dass die Erschiessung von Nzoy dereinst vor Gericht kommt.

    Der heutige Tag ist eine Art Haupt­probe.

    Evelyn Wilhelm will wissen, wie sich das anfühlen wird, wenn sie als Angehörige und Privat­klägerin im gleichen Saal sitzt wie der Mann, der ihren Bruder tötete. Vorne der Richter, links der angeklagte Polizist, rechts der Staatsanwalt, hinten zwei Dutzend Journalistinnen und nochmals so viele Zuschauer.

    Im Justizpalast von Renens beginnt an diesem Tag der zweit­instanzliche Prozess gegen sechs Polizisten, die 2018 am Einsatz beteiligt waren, bei dem der 39-jährige Familien­vater Mike Ben Peter starb.

    Das juristische Personal würde im Fall Nzoy ähnlich sein: derselbe Staatsanwalt, dieselbe Verteidigerin.

    Odile Pelet, die Anwältin, auf die die Polizisten zählen, vertrat in drei der vier Fälle tödlicher Polizei­gewalt in der Waadt jeweils einen beschuldigten Polizisten. Immer mit Erfolg.

    Evelyn Wilhelm zögert. «Soll ich wirklich rein?»

    Drei Stunden ist sie hergefahren, aber jetzt, wo es vor dem Gericht und im Gericht von Polizisten wimmelt, würde sie am liebsten umkehren.

    Die Zuschauerzahl ist beschränkt und der Saal eigentlich schon voll, aber ein Aktivist erkennt sie, die Schwester des getöteten Nzoy. Er drückt ihr einen weissen Zettel in die Hand, Nummer 32, steht darauf. Der Zettel gewährt ihr Eintritt in den Gerichtssaal.

    Drei Jahre sind seit dem Tod von Nzoy vergangen. Und während Evelyn Wilhelm vorher an Vernissagen oder in Galerien anzutreffen war, sass sie in den letzten drei Jahren häufig in muffigen Kellern, besetzten Häusern und selbst­verwalteten Ateliers. Sie verteilte Aufkleber und Flyer. Sie verkaufte T-Shirts und Pullover. «Justice 4 Nzoy» ist nicht nur eine Forderung, ein Slogan, er steht mittlerweile auch für ein politisches Bündnis und für eine Kommission zur Aufklärung der Wahrheit mit hochkarätigen Anwältinnen, Juristen, Wissenschaftlerinnen. Rechercheure durchforsten in ihrem Auftrag die Untersuchungs­akten und tun die Arbeit, die eigentlich der Staatsanwalt erledigen sollte. Evelyn Wilhelm trat auf in Lausanne, in Morges, in Zürich, in Basel, in Genf, in Paris. Sie war Gästin an Informations­anlässen wie an Fussball­turnieren. Sie sprach in Podcasts und in Fernseh­dokumentationen. Selbst ein UN-Gremium hörte sie an. Evelyn Wilhelm ist die zentrale Figur geworden, die das Andenken an ihren Bruder bewahrt.

    Aber ein Gedanke plagt sie seit dem Tod ihres Bruders: dass es kein faires Verfahren gibt, dass sie keine Gerechtigkeit findet.

    «Der Staatsanwalt hat uns von Anfang an schikaniert», sagt Evelyn Wilhelm.

    Er habe versucht, sie auf dem Rechtsweg vom Verfahren fernzuhalten, ihr den Zugang zu den Akten zu verwehren. Er wollte sie nicht als Privat­klägerin zulassen. Die ersten Tage nach dem Tod ihres Bruders verbrachte sie tatsächlich damit, dem Staats­anwalt zu beweisen, dass sie Nzoys Schwester war, dass die beiden eine enge Beziehung pflegten. Sie reichte Briefe ein, Chat­nachrichten, Anruflisten …

    «Schande über euch!», rufen die Aktivisten jetzt vor dem Gericht. «Justice raciste, police raciste!»

    Das Gericht hat soeben die Polizisten im Fall Mike Ben Peter freigesprochen. Der Polizei­kommandant spricht in eine Fernseh­kamera: «Ich bin hoch­zufrieden.»

    Evelyn Wilhelm setzt sich in ein von der Sonne überhitztes Auto und macht sich auf den Heimweg. Die Freisprüche haben sie aus der Fassung gebracht. Es ist, als wäre eine Welt zusammen­gefallen.

    Oder war es vielleicht schon immer nur ein Kartenhaus?

    «Alles ist den Polizisten erlaubt», sagt sie. «Sie machen immer alles richtig. Immer.» Sie schüttelt den Kopf.

    «Kein Rassismus, sagte der Richter! Hast du das gehört? Egal was die Polizisten tun, sie machen alles richtig. Es ist immer das Opfer, das aggressiv ist. Unglaublich.»

    Evelyn Wilhelm wusste, dass es schwierig ist vor Gericht. Sie wusste, dass Polizisten in der Schweiz so gut wie nie verurteilt werden. Aber vor Augen geführt zu bekommen, wie gnadenlos das Gericht die Anklage im Fall Mike Ben Peter versenkt – das löscht den kleinsten Funken Hoffnung in ihr.

    Wenige Monate später tritt ein, was Evelyn Wilhelm schon befürchtet hatte: Ende November 2024 stellt der Staatsanwalt Laurent Maye das Verfahren im Fall Nzoy eigenmächtig ein. Entgegen dem Anklage­prinzip in dubio pro duriore bringt er die Angelegenheit nicht einmal vor ein Gericht. Der beschuldigte Polizist sei einem so schweren Angriff ausgesetzt gewesen, dass er weder Zeit noch Mittel gehabt hätte, anders zu reagieren als mit der Schuss­waffe. Er habe gesetzes­konform gehandelt und die Verhältnis­mässigkeit gewahrt.

    Was jetzt?

    «Sie haben meinen Bruder tot­geschossen», sagt Evelyn Wilhelm. Was bleibt ihr anderes übrig, als weiter­zumachen. Ihr Anwalt hat die Einstellung angefochten. Er wird notfalls bis nach Strassburg gehen, um für einen Prozess zu kämpfen.

    Evelyn Wilhelm möchte bald nach Süd­afrika reisen. Sie will dort die Urne ihres Bruders beisetzen. «Ich habe ihm nach seinem Tod versprochen, dass er Frieden finden könne.»

    Sie will sich auch nach einem neuen Zuhause umsehen. «Ich kann nicht in einem Land alt werden, wo einfach nichts geschieht, wenn man jemanden tötet. Wie soll ich so je damit abschliessen können?», sagt sie. «Ich finde hier keine Ruhe und keine Gerechtigkeit.»

    https://www.republik.ch/2025/02/22/17-uhr-59-und-10-sekunden
    #violences_policières #Suisse #décès #Nzoy #justice #impunité #justice

    • #Homicide à la gare de Morges : le Ministère public retient la #légitime_défense et écarte l’#omission_de_porter_secours

      Lors du décès de #Roger_Michael_Wilhelm intervenu en 2021 à la gare de Morges, le policier auteur du tir mortel a agi en état de légitime défense ; l’omission de prêter secours ne peut être retenue ni contre cet agent, ni contre ses trois collègues : telles sont les conclusions de l’instruction menée par le Ministère public, qui a rendu une ordonnance de classement et de non-entrée en matière le 25 novembre 2024.

      Au terme d’une instruction débutée le jour du décès de M. Roger Michael Wilhelm, le lundi 30 août 2021 vers 18h sur un quai de la gare de Morges, le Ministère public vient de rendre une ordonnance de classement et de non-entrée en matière.

      Cette décision se base sur les différents éléments mis à jour par les actes d’instruction ordonnés par le procureur ou requis par les parties (auditions, vidéos, autopsie, rapports techniques, notamment), ainsi que la jurisprudence fédérale. À noter que le rapport de Border Forensics, fourni par la partie plaignante dans le cadre de l’avis de prochaine clôture du Ministère public du 10 octobre 2023, a été examiné et en partie exploité dans le cadre de l’enquête.
      Usage de l’arme proportionné

      Le Ministère public considère ainsi, compte tenu des circonstances, que le policier s’est trouvé confronté à une attaque grave et ne disposait ni du temps ni d’autres moyens raisonnablement exigibles de parer cette attaque au couteau autrement qu’en engageant son arme à feu.

      Le Ministère public retient en outre que l’agent a agi conformément à la pratique professionnelle enseignée et au principe de proportionnalité imposé par la jurisprudence ; la légitime défense, au sens de l’art. 15 du Code pénal, doit ainsi être retenue.
      Soins prodigués une fois la sécurité des lieux et des personnes assurée

      Immédiatement après les tirs, les agents se sont réparti les tâches visant notamment à assurer la sécurité des lieux et des personnes, ainsi qu’à prendre en charge le blessé, lequel ne présentait aucune trace d’hémorragie visible avant le massage cardiaque prodigué par un infirmier. Le rapport d’autopsie relève que les blessures causées par le troisième tir étaient « nécessairement mortelles à très brève échéance », expliquant ainsi les raisons du décès. Pour ces motifs, le Ministère public considère que l’omission de prêter secours n’est pas réalisée.

      Cette décision a été notifiée ce jour aux parties à la procédure et peut faire l’objet d’un recours auprès de la Chambre des recours pénale du Tribunal cantonal dans un délai de 10 jours.

      https://www.vd.ch/actualites/communiques-de-presse-de-letat-de-vaud/detail/communique/homicide-a-la-gare-de-morges-le-ministere-public-retient-la-legitime-defense-et-e

    • Morges : un homme mortellement blessé par la #police

      Lundi vers 18h, deux patrouilles de police sont intervenues en gare de Morges afin de prendre en charge une personne annoncée comme perturbée. Menacé par l’individu armé d’un couteau, un agent de Police Région Morges a fait usage de son arme. Malgré les soins prodigués par les policiers puis les secouristes appelés en renfort, la personne est décédée sur place. Le Ministère public a ouvert une instruction pénale.

      Vers 18h00, la centrale d’engagement et de transmissions (CET) de la Police cantonale vaudoise était avisée de la présence d’un homme annoncé comme agité sur l’un des quais de la gare de Morges. Deux patrouilles se sont rendues sur place afin d’entrer en contact avec l’individu et de le prendre en charge. D’après les premiers éléments de l’enquête, malgré la sommation d’usage d’un des agents, l’individu aurait exhibé un couteau se montrant menaçant.

      Un agent de la Police Région Morges a fait usage de son arme de service à plusieurs reprises. Blessé, l’homme a été immédiatement pris en charge par les policiers qui ont fait appel aux services sanitaires. Les policiers ont commencé un massage cardiaque qui a été poursuivi par les ambulanciers et le médecin du Service mobile d’urgence et de réanimation (SMUR). Il est décédé sur place des suites de ses blessures. Il s’agit d’un Suisse âgé de 37 ans, domicilié dans le canton de Zürich.

      Le Procureur de permanence de la Division des affaires spéciales du Ministère public central s’est rendu sur les lieux et a ouvert une instruction pénale afin d’établir les circonstances du décès. Les intervenants ont été entendus. Les investigations sont confiées au Détachement d’investigations spéciales policières (DISPO), et menées par les inspecteurs de la police de sûreté, avec l’appui des médecins légistes du CURML et des spécialistes de la police scientifique. Plusieurs patrouilles de la gendarmerie sont également intervenues sur les lieux pour prendre les premières mesures d’enquête.

      http://web.archive.org/web/20220516131031/https:/www.vd.ch/toutes-les-autorites/departements/departement-de-lenvironnement-et-de-la-securite-des/police-cantonale-vaudoise-polcant/medias/communiques-de-presse/news/14888i-morges-un-homme-mortellement-blesse-par-la-police

    • Joint statement and release of a preliminary analysis on the death of Roger ‘Nzoy’ Wilhelm

      For several months, Border Forensics has been investigating the death of Roger ‘Nzoy’ Wilhelm, a Swiss man of South-African descent, who was killed by the police in Morges Station (Switzerland) on August 30th, 2021. More than two years after his death, and whereas the exact unfolding of events remains unclear, the Public prosecutor’s office recently announced its will to close the case.

      While our investigation on Roger ‘Nzoy’ Wilhelm’s death is still ongoing, and in contribution to the demand for truth and justice of the Independent Commission of Inquiry on the Death of Roger Nzoy Wilhelm, today the preliminary analysis Border Forensics has produced of a sequence of the events has been submitted the Public prosecutor’s office. It will be made public in time.

      Press release: Independent Commission and Border Forensics criticize prosecution in Roger Nzoy Wilhelm homicide case and release overlooked evidence.

      Zuricher Roger Wilhelm, aged 37, was shot dead by a police officer on August 30th 2021, at Morges train station. Wilhelm was left on his stomach for six and a half minutes, without the other police officers involved providing him with first aid. Despite this, on October 10th, 2023, the Public Prosecutor’s Office of the canton of Vaud announced that it would not prosecute either the homicide or the failure to render aid.

      Switzerland does not have an independent institution to investigate incidents of police violence, so an independent civil society review and investigation into this death case is urgent. An independent commission made up of scientists from the fields of medicine, psychology, law and social sciences as well as the scientific research organization Border Forensics are now examining the case themselves. The provisional results of this research were presented today in Lausanne in the presence of Evelyn Wilhelm and lawyer Ludovic Tirelli, in charge of the case. This work shows that the decision of the Public Prosecutor’s Office must be urgently questioned.

      Elio Panese, member of the Border Forensics research team, reconstructed down to the second the course of the homicide in Morges using a film. This film shows that Roger Wilhelm remained on the ground handcuffed for six and a half minutes while he had a gunshot wound to the back and made no movement other than breathing. This proves that the police officers involved neglected to take vital rescue and resuscitation measures. Dr. Martin Herrmann, who is one of the medical experts of the commission (FMH specialist in general surgery and traumatology), confirmed in his analysis that the necessary first aid measures had not been taken, although Roger Wilhelm, lying on his stomach, represented no threat to the police officers and that he was still making respiratory movements. The question to be clarified in court is: Could Roger Wilhelm’s life have been saved by immediate first-aid measures taken by the police?

      Udo Rauchfleisch, professor emeritus of clinical psychology and member of the commission, wrote a report based on psychiatric records, interviews with relatives, witness statements and video footage of the homicide of Roger Wilhelm. According to this report, the Vaud police were called to help a Black man who showed symptoms of psychosis. According to the expertise of Prof. Rauchfleisch, Roger Wilhelm was not in any way or at any time aggressive, but he was stressed and would have needed psychological help. Instead of helping, the four police officers increased Roger Wilhelm’s psychological stress. He was considered a threat and was eventually shot dead. This is why another decisive question arises, which must be clarified in court: was the behaviour of the police officers adequate and was the use of firearms necessary and by the law?

      The death of Roger Wilhelm must be placed in the context of other homicides of Black people by the police in Switzerland. In the case of Mike Ben Peter, who died on February 28, 2018 following a police intervention, the prosecutor in charge of the investigation, who is also handling the case of Roger Nzoy Wilhelm, surprisingly requested the acquittal of the police officers involved during the trial. Me Brigitte Lembwadio Kanyama, member of the

      Commission’s legal group, severely criticized the treatment of deaths occurring following police interventions in the canton of Vaud. In all cases, the people killed were Black people. Lawyer Philipp Stolkin, a member of the Commission’s legal group, stressed that the public prosecutor’s office should be able to carry out its investigation regardless of the skin colour of the victim and the fact that a person suspected of having committed an offence is used by a public law entity.

      According to another member of the commission group, lawyer David Mühlemann, from a human rights perspective, the public prosecutor’s office is obliged to investigate such exceptional deaths independently, effectively, and comprehensively: “What is at stake is nothing less than public confidence in the state’s monopoly on violence.” By wanting to close the case, the public prosecutor is preventing the possibility of an investigation that complies with human rights. This is why the Commission urges the Vaud Public Prosecutor’s Office to open an investigation into the Roger Nzoy Wilhelm affair and bring the matter to court.

      https://www.borderforensics.org/news/20231110-pr-roger-nzoy-wilhelm

      #border_forensics

    • Wieder stirbt ein Schwarzer Mann in den Händen der Schweizer Polizei

      Am 30. August 2021 fährt der 37-jährige Zürcher Roger Nzoy in die Westschweiz. Am Bahnhof Morges steigt er aus. Er betet. Er spaziert über die Gleise. Ein Bahnarbeiter beobachtet Nzoy und versucht ihn davon abzuhalten, zur Rush Hour über die Gleise zu gehen. Er ruft die Polizei um Hilfe. Doch als die Polizei eintrifft, eskaliert die Situation. Nzoy zieht laut Polizei ein Messer. Ein Polizist feuert drei Mal auf Nzoy, der zusammenbricht und liegen bleibt. Rund vier Minuten stehen die Polizisten tatenlos da, ehe ein Passant Erste Hilfe leistet. Zu spät. Roger Nzoy ist die vierte Schwarze Person, die innerhalb von viereinhalb Jahren im Kanton Waadt in den Händen der Polizei stirbt. Seine Schwester Evelyn Wilhelm spricht mit Carlos Hanimann über Leben und Tod ihres Bruders, über dessen Erfahrungen mit Rassismus – und wie sie ihren Bruder gerne in Erinnerung behalten will. Text & Interview: Carlos Hanimann. Sound-Design: Christina Baron.

      Die Familie von Roger Nzoy stellt sich auf eine lange juristische Auseinandersetzung ein. Wer Evelyn Wilhelm und weitere Angehörige in ihrem Kampf für Gerechtigkeit für Nzoy unterstützen will, kann sie auch finanziell unterstützen. Spendenkonto: Justice4Nzoy Raiffeisenbank 8001 Zürich IBAN: CH30 8080 8007 4333 9949 7 🙏🏽

      https://diasboah.podigee.io/2-leben-und-tod-des-roger-nzoy

    • 30 août 2021

      Sur la voie 14 de la gare centrale de Zurich, Roger Nzoy monte à bord du train à destination de Genève à 13h04. Le même jour – sur le chemin du retour vers Zurich – il descend du train à 16h42 en gare de Morges. Il ne va pas bien. Il est en état de crise.

      Nzoy s’accroupit entre des trains immobilisés, cherche des forces dans une prière. Un employé de la voie ferrée lui demande de quitter les rails. Il appelle ensuite la police et signale la présence d’un homme désorienté près des voies.

      A leur arrivée, deux policiers s’approchent de Nzoy. Nzoy reste calme et attend. Soudain, deux autres policiers se précipitent vers lui – l’un d’eux brandit une arme. Nzoy se sent menacé, veut se défendre et se dirige vers le policier.

      Le policier tire deux coups de feu – Nzoy est à terre.

      Mais Nzoy se redresse et tente à nouveau de se défendre contre la supériorité des policiers armés. Il se réfugie derrière son sac de gym.

      Le policier tire à nouveau – Roger Nzoy reste couché.

      Pour toujours !

      Pendant plus de quatre minutes, les policiers laissent Nzoy allongé.

      Ils examinent Nzoy, qui est à terre, blessé par balle, avec leurs pieds. Ils l’attachent pendant une minute avec des menottes. Ils courent dans tous les sens. Enlèvent et remettent leurs gants. Ils tournent en rond.

      Les policiers appellent une ambulance. Aucune information n’est transmise sur l’état de santé de Nzoy. Pas un mot sur la question de savoir s’il respire encore ou où il est blessé. Le message envoyé aux ambulanciers est qu’il s’agit d’un « homme de couleur ».

      Roger Nzoy ne reçoit donc pas les premiers soins médicaux de la part des policiers présents. Après qu’il soit resté allongé sur le sol pendant quatre minutes, un infirmier qui passait par là lui a prodigué les premiers soins et a commencé à lui faire un massage cardiaque. Ce n’est qu’à ce moment-là que les policiers peuvent se résoudre à toucher Nzoy avec leurs mains et à participer à la réanimation. Il est trop tard.

  • 02.02.2025 : Na obrežju reke Kolpe našli truplo

    Corps trouvé sur les rives du fleuve Kolpa

    Policisti so bili v nedeljo obveščeni o najdenem truplu na obrežju reke Kolpe pri kraju Pobrežje. Po prvih ocenah zdravnika na kraju najdbe na truplu, ki je bilo v vodi že dlje časa, ni bilo vidnih znakov nasilja. S Policijske uprave Novo mesto so sporočili, da je preiskovalna sodnica odredila sodno obdukcijo, da ugotovijo vzrok smrti.

    S policije so sporočili še, da so pri prenosu trupla pomagali gasilci.

    Policisti in kriminalisti vse okoliščine še preiskujejo in ugotavljajo identiteto pokojnega. O ugotovitvah bodo seznanili pristojno tožilstvo.

    https://n1info.si/novice/crna-kronika/na-obrezju-reke-kolpe-nasli-truplo
    #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #décès #frontière_sud-alpine #Kolpa #Kupa #rivière #Croatie #Slovénie

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    https://seenthis.net/messages/811660

    #Pobrežje

  • 25.11.2024 Na obrežju Kolpe našli truplo

    Corps trouvé sur la côte de Kolpa

    Črnomaljski policisti so bili v soboto okoli 8. ure obveščeni, da je občan na območju Učakovcev ob reki Kolpi opazil truplo. Policisti in kriminalisti so opravili ogled in na kraj poklicali gasilce, ki so nudili pomoč pri prenosu trupla. Zdravnik je na kraju ugotovil, da je bilo truplo že dlje časa v vodi, po prvih ugotovitvah pa znakov nasilja ni bilo, odrejena je bila sanitarna obdukcija.

    Kriminalisti nadaljujejo z ugotavljanjem identitete in drugih okoliščin. O ugotovitvah bodo po zaključeni preiskavi seznanili pristojno tožilstvo.

    Nedovoljeni prehodi državne meje

    Policisti so med 22. in 25. novembrom na območju Preloke, Hrasta pri Vinici, Marindola in Miličev prijeli devet državljanov Afganistana, osem državljanov Turčije in pet državljanov Maroka, na območju Metlike pa štiri državljane Iraka in državljana Irana, ki so nedovoljeno vstopili v Slovenijo. Policijski postopki s tujci še potekajo.

    https://www.radio-odeon.com/novice/na-obrezju-kolpe-nasli-truplo
    #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #décès #frontière_sud-alpine #Kolpa #Kupa #rivière #Croatie #Slovénie
    #Učakovci

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  • 03.05.2024 : Na nabrežju Kolpe našli človeško okostje

    Sceau d’état de l’homme trouvé sur le remblai de la rivière Kolpa

    V sredo popoldne so v reki Kolpi, v bližini naselja Gradac, med vejevjem na nabrežju našli zataknjeno človeško okostje, so sporočili policisti PU Novo mesto.

    Okostje so na kopno spravili gasilci, nato so si kraj najdbe ogledali policisti in komisija novomeškega sektorja kriminalistične policije.

    O dogodku so obvestili dežurno državno tožilko in preiskovalno sodnico. Preiskovalna sodnica je odredila sodno obdukcijo, ki so jo 3. maja opravili na inštitutu za sodno medicino v Ljubljani.

    Po prvih ugotovitvah je bilo okostje v vodi že nekaj mesecev, sumljivih okoliščin trenutno ni, identiteta pa še ni znana. Kriminalistična preiskava je v teku.

    https://siol.net/novice/slovenija/na-nabrezju-kolpe-nasli-zataknjeno-clovesko-okostje-633043

    #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #décès #frontière_sud-alpine #Kolpa #Kupa #rivière #Croatie #Slovénie
    #Gradac

  • autour du 12.08.2019 Po smrti migranta v Kopru, še smrt migranta v Trstu

    Après la mort d’un migrant à #Koper, le décès d’un migrant à Trieste

    –->

    un Pakistanais de 34 ans, emprisonné pour avoir traversé illégalement la frontière entre la Slovénie et la Croatie, est mort dans l’administration pénitentiaire de Koper.

    Slab teden nazaj je v Zavodu za prestajanje kazni zapora Koper umrl pripornik,34. letni Pakistanec, zaprt zaradi ilegalnega prečkanja slovensko-hrvaške meje.

    V tem tednu pa je v zaporu v Trstu umrl tudi 20. letni migrant, Iračan.

    Obravnava smrti doma in pri sosedih

    Po smrti migranta v slovenskem zaporu so vodilni pohiteli z napovedjo ustanavljanja preiskovalne komisije. Ta naj bi preverila, ali je bila smrt migranta v zaporu res naravna, ali mu je do bridkega konca kdo pomagal.

    Mnogi so ob novici hiteli s kazanjem prstov in metanjem odgovornosti na obmejne policiste, ki naj bi preminulega migranta preveč grobo obravnavali med ilegalnim vstopom v državo. Odgovornost za smrt migranta, če je ta sploh prisotna pri slovenskih obmejnih policistih, se bo tako ugotavljala v naslednjih tednih in mesecih.

    V tem tednu pa je v zamejstvu, natančneje v tržaškem zaporu umrl 20. letni iraški migrant. Med pregledom zapora so odgovorni sklenili, da so italijanski zapori prezasedeni, kjer večino prezasedenosti zaporov predstavljajo tujci. Zapori niso opremljeni s hladilnimi sistemi, zato je posebno v poletnih mesecih stanje v zaporih za zapornike vremensko obremenilno. Še zadnji faktor, ki so mu odgovorni pripisali za smrt migranta pa je bil, da zaporniki nimajo ustreznega zdravniškega nadzora. Predvsem zapornike z mentalnimi problemi se odriva na rob, zapira v samice in se jim ne nameni ustrezne strokovne pomoči za rehabilitacijo.

    Lastno izzivanje usode

    Večina migrantov se na pot proti Evropi odpravi v želji po boljšem življenju, ne zaradi bega pred vojno. Države tretjega sveta, od koder večina teh migrantov izvira, že prvotno nimajo zdravstvenega sistema, primerljivega s Slovenijo, ali celo Evropo. Ravno s povečanim prihodom migrantov v Evropo, predvsem v Nemčijo, so zdravstveni delavci zabeležili občutno povečanje bolezni in bolezenskih stanj, značilnih za države manj razvitega sveta.

    Migranti na svojem osvajalnem pohodu proti zahodu prepešačijo na tisoče kilometrov, po več tednov kampirajo v posameznih državah, v neustreznih razmerah, z neustrezno prehrano. Ta potovanja pa za človeško telo predstavljajo izjemne napore, ki skupaj z neustrezno zdravstveno preventivo v izvornih državah, med migranti terjajo tudi človeške žrtve.

    Nedovoljeno karavansko prehajanje državnih meja nedokumentiranih tujcev, tako ne ogroža samo varnosti posameznih držav, čez katere migranti prehajajo, pač pa tak način potovanja predstavlja tudi izjemne napore za migrante same in za njihovo zdravje.

    https://primorska24.si/po-smrti-migranta-v-kopru-se-smrt-migranta-v-trstu

    #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #décès #frontière_sud-alpine #Croatie #Slovénie #détention_administrative #rétention

  • 14.11.2023 Muškarac koji je u nedjelju pronađen mrtav u rijeci Kupi kod Žakanja je migrant, načelnik Jurkaš : Troškove pogreba snosit će Općina
    L’homme qui a été retrouvé mort dans la rivière Kupa près de ’akanje le dimanche est un migrant, le maire Jurka’ : Les frais des funérailles seront pris en charge par la municipalité.

    Općinu zakonski obvezuje trošak sahrane pokojnika, pošto je tijelo pronađeno na njezinom području

    Provedenim kriminalističkim istraživanjem utvrđeno je da je muškarac koji je pronađen u nedjelju u rijeci Kupi na području Pravutine u općini Žakanje migrant. Potvrdio je to za KAportal načelnik općine Žakanje Danijel Jurkaš.

    Podsjetimo kako je u ponedjeljak ujutro policija izvijestila da je na mjestu događaja proveden policijski očevid, a na terenu je bio i HGSS. Naložena je bila i obdukcija tijela nesretnog muškaraca radi utvrđivanja točnog uzroka smrti i identiteta osobe.

    Općinu zakonski obvezuje trošak sahrane pokojnika, pošto je tijelo pronađeno na njezinom području. Refundaciju troškova pogreba od države, jedinice lokalne samouprave ne dobivaju. U slučaju Općine Žakanje, to i nije takav problem, jer kako nam kaže načelnik Jurkaš, do sada nisu imali ovakvih slučajeva.

    https://kaportal.net.hr/zupanija/opcine-karlovacke-zupanije/178191/muskarac-koji-je-u-nedjelju-pronadjen-mrtav-u-rijeci-kupi-kod-zakanja-j

    #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #décès #frontière_sud-alpine #Kolpa #Kupa #rivière #Croatie #Slovénie #Pravutina #Žakanje

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  • 31.12.2023 : Iz Kolpe izvlekli truplo, ugotavljajo identiteto

    Un cadavre sorti de la rivière Kolpa, ils découvrent leur identité

    Truplo, ki so ga v nedeljo izvlekli iz Kolpe, je bilo v reki že dlje časa. Identiteto pokojne osebe še ugotavljajo.

    Kot smo že poročali, so novomeški policisti v nedeljo malo po 13. uri prejeli prijavo, da je na območju Primostka, naselja v občini Metlika, občan v Kolpi opazil truplo.

    Da so truplo, ki je bilo v vodi že dlje časa, na obrežje izvlekli gasilci, so danes potrdili novomeški policisti. Pojasnili so, da je zdravnica na kraju odredila izvedbo sanitarne obdukcije, na podlagi katere bo znan vzrok smrt. Ogled kraja so opravili novomeški kriminalisti, ki nadaljujejo z ugotavljanjem vseh okoliščin in izvajajo aktivnosti za ugotavljanje identitete pokojnega moškega.

    https://svet24.si/clanek/novice/slovenija/659581726dd83/iz-kolpe-izvlekli-truplo-ugotavljajo-identiteto

    #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #décès #frontière_sud-alpine #Kolpa #Kupa #rivière #Croatie #Slovénie

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  • 06.07.2024 : V Kolpi našli truplo
    Corps trouvé à Kolpa

    V reki Kolpi pri naselju #Žuniči v občini #Črnomelj so mimoidoči okoli 15.30 opazili truplo. Do brežine, kjer so ga prevzele pristojne službe, so ga prepeljali črnomaljski gasilci.

    https://siol.net/novice/slovenija/v-kolpi-nasli-truplo-638541
    #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #décès #frontière_sud-alpine #Kolpa #Kupa #rivière #Croatie #Slovénie

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  • Les Perce-Neiges : Soutenir les exilé.es et lutter contre les #JO_2030 à la #frontière_franco-italienne

    Depuis 2015, la France a rétabli ses contrôles et #refoulements (pushs backs) à la frontière franco-italienne. Des #maraudes_solidaires se déroulent dans la #montagne puisque les #traques, ou chasses policières aux humains illégaux, causent #blessures et #décès dans les montagnes. Les exilé.es, éranger.es irréguliarisé.es, empruntent des chemins de plus en plus hauts, escarpés, et tentent la traversée de nuit par le col de #Montgenèvre, col alpin culminant à 1850m, pour éviter les contrôles de la #police_aux_frontières (#PAF). Dans ce contexte, résonne pourtant l’annonce de l’accueil des Jeux Olympique d’hiver 2030 dans les Alpes françaises.

    https://audioblog.arteradio.com/blog/177155/podcast/243013/s4-e01-les-perce-neiges-soutenir-les-exile-es-et-lutter-contre-

    #résistance #Alpes #montagne #migrations #frontières #luttes #jeux_olympiques #France #Italie
    #podcast #audio #frontière_sud-alpine #Briançonnais #push-backs

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  • Soutien de la société civile aux familles de personnes migrantes décédées ou portées disparues

    La carte ci-dessous est une représentation visuelle des organisations et institutions travaillant sur les questions liées à la disparition des migrant.e.s dans l’espace euro-méditerranéen. Elle présente le type d’accompagnement proposé par les différents acteurs et actrices afin de faciliter la #recherche et l’#identification des personnes disparues en migration pour les #familles, les proches et les acteurs de la #société_civile. Cette carte a pour vocation de faciliter la #coordination et le partage d’expériences entre les différents intervenants et de renforcer les actions de plaidoyer.

    En cliquant sur le nom de l’organisation ou des personnes qui travaillent de façon indépendante, vous aurez les coordonnées et le type d’accompagnement proposé. Nous avons l’objectif de développer cette carte continuellement :

    – Les informations complètes sont en bleu.
    – Les informations en attente de mise à jour sont en jaune.
    - Les informations en rouge concernent les organisations qui ont suspendu leurs activités à cause du rétrécissement de l’espace civique.

    https://euromedrights.org/fr/publication/soutien-de-la-societe-civile-aux-familles-de-personnes-migrantes-dece

    #cartograhie #visualisation #disparus #migrations #réfugiés #décès #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #base_de_données #soutiens

    ping @6donie @karine4

  • Evros/Meriç river : a century of #border_design

    The border that separates Greece from Turkey along the Evros/Meriç river was first drawn a century ago. The 1923 Lausanne Peace Treaty defined it as the median line between the river banks, and a multilateral demarcation committee set out to plot its precise course. By January 1926, the committee had drawn the border line, and explained its process in a document that became known as the ‘Athens Protocol’. According to the committee, the border should not follow the changes of the river’s route, but instead be forever fixed to its 1926 course.

    A century later, the river is a hotspot for illegal crossings of refugees and migrants into Europe, as well as a laboratory for border defence technologies at the continent’s frontier. Meanwhile, the course of the river has changed over the century. Islands have disappeared and formed, and riverbanks have shifted. Parcels of Turkish land now sit on the river’s western bank, and Greek land on the east: for people wishing to cross into Europe, there are two borders at the Evros/Meriç today. The space between the 1926 border line and the watery border formed by the river’s course today is a space of exception. In those 9404 hectares, both states weaponise territorial ambiguity to violate the rights of asylum seekers with impunity.

    Within that space, migrants and refugees are hunted, detained, tortured, ‘pushed back’ across the river by border guards, or abandoned on islets for days, even weeks. A military buffer zone, dotted with guard stations, watchtowers and fences, runs along both banks of the river, excluding monitors, researchers, and medical professionals. Survivors of ‘pushbacks’ describe having their phones, documents, and possessions confiscated and often thrown into the river, ensuring that little documentation of this lethal border zone escapes to the outside world.

    The platform works across these two distinct but overlapping time-scales to map the gradual construction of the Evros/Meriç as a zone of border death.

    https://forensic-architecture.org/investigation/the-evros-meric-river-a-century-of-border-design

    La plateforme :


    https://evros.counter-investigations.org

    #Evros #frontières #Grèce #Turquie #histoire #architecture_forensique #migrations #frontières_terrestres #cartographie #visualisation #infrastructure #frontières_mobiles #refoulements #push-backs #violence #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #décès

  • Féministe jusqu’à la mort

    « Le #corps est kidnappé »

    Alors que nous mourrons de plus en plus à l’hôpital ou à l’EHPAD, que les pompes funèbres sont devenues un marché gigantesque à qui nous déléguons des gestes importants auprès de nos défunts, de nombreuses femmes réfléchissent à se réapproprier la mort et les #funérailles, collectivement. Comme les féministes ont pu le faire pour les naissances, elles parlent de revaloriser le travail de #soin, la nécessité de respecter les corps et la #temporalité propre à ces moments intimes et fragiles. Veillées à domicile, toilettes mortuaires, cérémonies, elles souhaitent réenchanter la mort.

    Comment retrouver des #rituels, et le temps nécessaire pour vivre des funérailles à nos images, c’est la question que pose ce premier épisode d’une série de deux autour de la mort.

    https://www.arteradio.com/son/61692772/feministe_jusqu_a_la_mort
    #féminisme #femmes #mort #décès
    #podcast #audio

  • #Calais. Un petit groupe de gens décide de transformer ces #rochers insultants en lieu de #mémoire pour les 89 personnes décédées en 2024 à la #frontière. Cette action veut rendre visibles ceux que la ville cherche à rendre invisibles. Réinvestir ces #déserts de caillasses qui coûtent cher. Détourner, dénoncer, commémorer.


    https://mastodon.social/@fanlab/113857726126616879
    #pierres #mémoriel #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #migrations #décès #commémoration #France

    ping @reka @karine4

    –-

    Ajouté à la métaliste sur le mobilier anti-urbain :
    https://seenthis.net/messages/732278

  • #Bulgaria. Frontiera di morte
    https://radioblackout.org/2025/01/bulgaria-frontiera-di-morte

    La Bulgaria, paese recentemente entrato nell’area Schengen intende dimostrare a Bruxelles di saper controllare le proprie frontiere, specialmente quelle con i paesi dai quali transitano i migranti. Le politiche migratorie europee continuano a mietere vittime anche in questa zona dell’Unione, dove a fine anno sono morti tre ragazzini minorenni provenienti dall’Egitto. Ad attivisti ed attiviste […]

    #L'informazione_di_Blackout #arresto_no_border_in_bugaria #frontiere_uccidono #morire_assiderati #no_name_kitchen #rotte_balcaniche #Turchia
    https://cdn.radioblackout.org/wp-content/uploads/2025/01/2025-01-14-virginia-bulgaria.mp3

    • Migrante trovato morto tra scogli a Ventimiglia è 20enne eritreo

      Al momento inquirenti escludono l’ipotesi di una morte violenta

      È un migrante eritreo di circa vent’anni l’uomo trovato morto tra gli scogli domenica scorsa nei pressi del valico di Ponte San Ludovico a Ventimiglia (Imperia).

      La vittima è stata identificata dai carabinieri, ma restano ancora molti gli interrogativi da chiarire sulla dinamica del decesso.
      Al momento gli inquirenti escludono l’ipotesi di una morte violenta, sebbene quando è stato ritrovato il corpo lo straniero, che indossava mutande e una felpa, aveva una ferita alla testa, che potrebbe anche essersi procurato scivolando sulla roccia.
      Il giovane risulta sconosciuto alle autorità locali e non si esclude, che fosse giunto da poco in Italia.

      Soltanto l’autopsia potrà fornire maggiori particolari sulla dinamica dell’accaduto per capire così, se sia morto annegato o per una caduta, se il decesso sia avvenuto su quella scogliera o se il corpo sia stato trasportato dal mare.

      https://www.ansa.it/liguria/notizie/2025/01/15/migrante-trovato-morto-tra-scogli-a-ventimiglia-e-20enne-eritreo_7d83ada5-5b08-

    • Identificazione di Yonas, il ringraziamento delle associazioni e solidali

      «Il giorno 8 febbraio 2025, Yonas H. è stato sepolto nel cimitero di Ventimiglia, in presenza di molte persone del territorio, di un parente e di Padre Claudiu che ha celebrato il rituale ortodosso.

      Yonas aveva 26 anni, era arrivato dall’Eritrea e il suo viaggio si è fermato a Ventimiglia. È morto il 10 gennaio 2025, nel tentativo di attraversare il confine di Ponte S. Ludovico, tra Ventimiglia e Mentone, diventando l’ennesima vittima della frontiera italo-francese.

      Da allora, associazioni e solidali di vari paesi si sono attivati per rintracciarne i parenti e per poter procedere alla sua identificazione.

      Grazie al lavoro di rete di associazioni e attivisti tra Italia e Francia, Yonas è stato identificato. Grazie alla solidarietà attivata è stato possibile pagare i 1250 euro di spese previste per il funerale. Ma la generosa risposta è andata oltre, ci ha letteralmente travolti, superando più del doppio la cifra necessaria a copertura delle spese. I contributi pervenuti ci consentono di provvedere ad una lapide perché il tempo non cancelli la memoria di Yonas. Il resto dei soldi verrà donato alla famiglia in Eritrea.

      A Yonas, grazie alla grande mobilitazione e ai contributi raccolti, siamo riusciti a garantire il suo diritto al nome e a una dignitosa sepoltura. Questo è stato possibile solo grazie all’impegno della collettività, senza alcun supporto economico da parte delle istituzioni e dei comuni interessati.

      Yonas, come tante altre e altri, è morto per le politiche di frontiere in un mondo che contrasta i movimenti delle persone, criminalizza le attività di soccorso, punisce la solidarietà. Yonas è ora nel cimitero di Ventimiglia in una tomba tra i fiori, è ora memoria attiva contro tutte le morti e le scomparse alle frontiere lungo le rotte. A tutte e tutti voi, semplicemente grazie. In memoria di Yonas e di tutte le vittime delle frontiere».

      https://www.riviera24.it/2025/03/identificazione-di-yonas-il-ringraziamento-delle-associazioni-e-solidali-9
      #Yonas

  • Pourquoi les mannequins de secourisme n’ont pas de seins ? | Les Glorieuses
    https://lesglorieuses.fr/mannequins-sans-seins

    Les sondages suggèrent que certaines personnes hésitent à effectuer un massage cardiaque sur des femmes parce qu’elles pensent qu’elles sont fragiles et donc sujettes aux blessures. D’autres s’inquiètent d’être accusées d’agression sexuelle ou se sentent gênées à l’idée de devoir retirer des vêtements. Les conséquences sont mortelles. Les femmes ont deux fois plus de risques que les hommes de mourir d’un arrêt cardiaque.

    “Nous pensons qu’il existe un lien entre la façon dont nous formons les gens et le fait que les femmes ne reçoivent pas de RCP”, a déclaré une des autrices de l’étude, Jessica Stokes-Parish, infirmière en soins intensifs et professeure de médecine à l’Université Bond en Australie.

    C’est en réfléchissant à la manière de préparer le personnel aux urgences obstétricales que Jessica Stokes-Parish et sa co-autrice, Rebecca Szabo, ont réalisé qu’elles n’avaient jamais croisé de mannequins de secourisme avec des seins auparavant, et encore moins un mannequin qui ressemblerait à une femme enceinte.

    “En tant que soignant·es travaillant en soins intensifs, la RCP est notre pain quotidien. Nous savons comment faire”, a déclaré l’infirmière. “En tant que femmes, la question des seins ne nous était jamais venue à l’esprit. Mais ensuite, nous avons pensé : qu’en est-il des formations
    de premiers secours et des jeunes qui n’ont jamais vu une autre personne nue auparavant ? Dans ces cas, être confronté·e à des seins est un sacré choc ! Alors nous avons décidé de creuser la question.”

    Elles se sont mises à cataloguer les fournisseurs de mannequins de RCP pour adultes, identifiant 72 fournisseurs qui travaillaient avec neuf fabricants différents, et proposant un total de 20 mannequins. Cinq de ces mannequins étaient supposément féminins, mais un seul avait des seins. Un autre seulement proposait une surcouche mammaire en option.

  • Le tour du monde de visionscarto.net (11)

    Cette année, pour passer de 2024 à 2025, nous vous emmenons dans un voyage virtuel autour du monde, en puisant dans nos archives, un jour un lieu, un jour une histoire.

    Jour 11 : Frontière France-Italie — avril 2024

    « Infrastructures mortifères.
    La frontiérisation de la ligne ferroviaire entre Vintimille et Nice »

    par Sarah Bachellerie et Cristina Del Biaggio

    « Il y a des corps qui dérangent. Il y a des morts dont on ne parle pas. Il y a des victimes pour lesquelles on crée des catégories à part quand on essaie d’en comptabiliser le nombre : un carré pour les « accidents », un rond pour les « suicides », un triangle pour les « clandestins ». C’est ce que l’on peut voir dans un schéma tiré d’un dossier sur les « accidents de personnes » sur la ligne ferroviaire Vintimille-Nice compilé par le syndicat CGT des cheminots de la SNCF et confié par un syndicaliste à la retraite à l’une des autrices. »

    #migrations #frontières #Alpes_Maritimes #Vintimille #Menton #chemin_de_fer #décès #mourir_aux_frontières

  • #Cartographie des #accidents

    L’outil cartographique permet de visualiser les accidents corporels de la #circulation_routière enregistrés par les forces de l’ordre, ainsi que les victimes de ces accidents, en France métropolitaine et outre-mer, ces dernières années jusqu’en 2023 (dernière année officielle). Il est aussi possible de superposer avec les emplacements des radars automatiques fixes. Par défaut la carte affiche les accidents mortels de 2023.

    https://www.onisr.securite-routiere.gouv.fr/cartographie-des-accidents-metropole-dom-tom

    #visualisation #France #statistiques #chiffres #sécurité_routière #décès #accidents_mortels

    déjà signalé par @monolecte :
    https://seenthis.net/messages/986993

    • @grommeleur oui c’est une carto de tous les accidents de circulation recensés. Avec tous les détails sur chacun d’eux, et possibilité de filtrer précisément et afficher par région/dép/commune, période, type d’accident, gravité, type de véhicule et personnes impliquées, âge, genre, et même météo... à partir de 2014.