• Da Mentone a Ventimiglia, la commemorazione per i migranti morti sulla frontiera: “42 vittime dal 2015. Per loro c’è totale indifferenza”

    “Basta morti di frontiera, chiediamo giustizia e risarcimenti per i parenti delle vittime e il ritorno alla libera circolazione tra Italia e Francia”. Un centinaio di persone, italiane e francesi, ha marciato dalla stazione di Mentone alla frontiera di ponte San Ludovico, a Ventimiglia. Ieri, lunedì 6 febbraio, ricorreva la Giornata internazionale dedicata alle vittime delle frontiere, nata tre anni fa per volontà dei parenti delle 15 persone uccise dalla polizia di confine spagnola mentre tentavano di attraversare il confine con l’enclave spagnola di Ceuta il 6 febbraio 2014. A Ventimiglia, a pochi metri dagli scogli dove migranti e solidali si erano accampati nel 2015 per protestare contro la chiusura della frontiera francese, i manifestanti si sono fermati per un momento di commemorazione, nel quale sono state lette storie, messaggi di parenti delle vittime oltre al lungo elenco dei nomi (spesso non identificati) delle persone morte nel tentativo di passare la frontiera.

    Presenti i solidali che avevano animato il Presidio permanente No border del 2015 assieme a diverse associazioni e collettivi italiani e francesi, tra cui la Caritas e gli attivisti del Progetto 20k, insieme nella rete che sostiene le persone migranti che vengono quotidianamente respinte a causa del trattato di Dublino che regola l’immigrazione in Unione Europea.
    “Per noi che viviamo in Francia è imbarazzante ogni giorno dove assistere i migranti che arrivano da noi o sono bloccati a Ventimiglia – dice Suzel Prio di Roya Citoyenne – la cosa più triste è vedere l’indifferenza e la totale assenza di interesse rispetto alla sorte delle persone respinte, che spesso trovano la morte tra le nostre montagne”. “Dal 2015, lo Stato francese usa la lotta al terrorismo come pretesto per ristabilire una frontiera interna all’Unione Europea, che è diventata una frontiera della vergogna – si legge in uno dei volantini distribuiti dalle associazioni francesi presenti – Detenzione in condizioni indecorose, deportazione illegale in Italia, vessazioni della polizia, violenze: agli esuli che vogliono chiedere asilo in Francia viene impedito di farlo con ogni mezzo, in barba alla legge francese, ai pareri del Consiglio di Stato, alle normative europee e agli impegni internazionali del nostro Paese. Nonostante i numerosi appelli pubblici di associazioni, parlamentari, intellettuali e politici, nonostante le decisioni dei tribunali amministrativi e una sentenza del Consiglio di Stato, questa situazione di illegalità continua”.

    Nel 2017, l’artista Michelangelo Pistoletto volle alla frontiera franco-italiana una delle sue installazioni del progetto Terzo Paradiso: cinquanta massi disposti su tre cerchi a simboleggiare l’infinito e il superamento di ogni confine.
    In un’interazione con quello che simboleggia l’opera, da ieri al centro del cerchio di massi centrale sorge un memoriale in ricordo delle 42 persone morte negli ultimi otto anni nel tentativo di passare la frontiera, folgorati sui treni o investiti in autostrada come lungo i binari, precipitati tra i sentieri di montagna, annegati e alcuni che, esasperati, proprio alla frontiera hanno deciso di togliersi la vita. I promotori della giornata di mobilitazione chiedono anche alle autorità competenti che venga fatta attenzione e tenuta traccia di oggetti personali e qualsiasi elemento utile alle famiglie, che sempre più spesso arrivano a Ventimiglia per rintracciare parenti scomparsi nella zona di frontiera.

    https://www.ilfattoquotidiano.it/2023/02/07/da-mentone-a-ventimiglia-la-commemorazione-per-i-migranti-morti-sulla-frontiera-42-vittime-dal-2015-per-loro-ce-totale-indifferenza/7031821
    #commémoration #commémoraction #frontière_sud-alpine #asile #migrations #réfugiés #mourir_aux_frontières #frontières #morts #décès #mémoire #Menton #Vintimille
    #vidéo #Ponte_San_Ludovico

  • Covid-19 en Afrique : jusqu’à 90% des morts contaminés dans une morgue - Sciences et Avenir
    https://www.sciencesetavenir.fr/sante/covid-19-en-afrique-jusqu-a-90-des-morts-contamines-dans-une-morgue


    #covid

    Les résultats montrent que la majorité des #décès ont eu lieu en dehors des structures de santé, dans des communautés très appauvries. En moyenne, 32% des personnes décédées ont été testées positives au Covid-19. Un chiffre qui est monté jusqu’à 89,3% lors de la deuxième phase de janvier à juin 2021. A ce moment-là, 4 personnes sur 5 mouraient dans les villages.

    Analyse avec Antoine Flahault, professeur de santé publique à l’Université de Genève et directeur de l’Institut de santé globale à la faculté de médecine de cette même université.

    Sciences et Avenir : On apprend dans cette étude que les contaminations au Covid-19 ont atteint environ 90% des morts d’une morgue de Lusaka. Que penser de ce chiffre très élevé ? Est-il représentatif de la situation en #Afrique dans sa globalité ?

    Antoine Flahault : Ces résultats sont très importants parce que l’on a eu trop rapidement la #paresse intellectuelle de trouver de rapides explications à l’apparent faible nombre de cas et de décès dus au Covid rapportés en Afrique subsaharienne. On a invoqué notamment la démographie jeune de la population, l’immunité croisée avec d’autres infections préalables, ou encore le recours fréquent à la chloroquine... alors que cette recherche montre qu’il faut d’abord se poser la question de la sous-estimation massive du problème dans les pays à bas niveau de #revenus. Malheureusement, je crains que l’on puisse tout à fait transposer les résultats de cette recherche conduite en Zambie au reste de l’Afrique subsaharienne.

  • Entre la #Grèce et la #Turquie, une frontière de plus en plus meurtrière

    Athènes continue de renforcer la surveillance de la région de l’Evros, qui sépare le pays de son voisin. Les exilés passant par les terres militarisées de la région sont instrumentalisés, au détriment de leur droit d’asile, comme le montrent les dérives et les drames rapportés en 2022.

    AlexandroupoliAlexandroupoli, Orestiada, Poros (Grèce).– Dans le ciel plombé de ce matin de décembre, le vent frappe le drapeau grec à l’entrée de Poros. Un chien errant détale sur la route abîmée qui longe l’église orthodoxe. Il laisse filer les voitures de police, rares véhicules à traverser ce village des confins de l’Evros, un nome (division administrative) du nord-est de la Grèce. Au nord, au loin, s’élèvent les collines de la Bulgarie ; à l’est s’étend la campagne turque.

    Les patrouilles s’avancent jusqu’à un long mur. Séparant la Grèce de la Turquie, ce serpent d’acier tranche des plaines vides sur 27 kilomètres. Ses poteaux de cinq mètres de haut épousent les courbes de l’Evros. Le fleuve, appelé Meriç en turc et Maritsa en bulgare, délimite la frontière gréco-turque, d’une longueur totale d’environ 200 kilomètres.

    Objectif de ce mur, « obstacle technique » comme le nomment les autorités grecques : « Dissuader les migrants de venir et affecter le commerce des passeurs. » Il bouche les points d’accès fréquentés de cette rivière boueuse au lit étroit que les personnes exilées franchissent à la rame. Athènes a investi 63 millions d’euros, selon la presse locale, pour construire cet édifice en 2021.

    Depuis plus de trente ans, les migrants d’Afrique ou d’Asie qui veulent trouver refuge dans l’Union européenne traversent cette frontière entre la Turquie et la Grèce, deux pays membres de l’Otan en désaccord sur la délimitation de leurs frontières maritimes. En 2022, 5 000 personnes sont officiellement parvenues à traverser le fleuve, majoritairement venues de Turquie, de Syrie ou d’Afghanistan, fuyant des conflits ou des tensions politiques. À l’ombre des regards, car personne ne pénètre ce coin de nature : c’est une zone militaire grecque inaccessible sans l’autorisation d’Athènes. Seuls les drones, les caméras thermiques, l’armée et la police ont un œil sur cette frontière.

    Tout est fait pour la rendre hermétique. « Il est illégal de venir sur le territoire grec clandestinement, nous faisons en sorte que les migrants ne rentrent pas, c’est notre travail », précise Giorgos Tournakis, le major de police du département du nord de l’Evros. « Nous détectons les migrants de l’autre côté, grâce à notre matériel, explique un autre agent de police anonyme, en désignant, à quelques mètres, la rive turque hérissée de roseaux. Nous montrons notre présence. Nous utilisons les sirènes, les haut-parleurs, etc. Souvent cela fonctionne, les migrants rebroussent chemin. »

    Il n’existe pourtant aucune entrée pour les exilé·es voulant requérir l’asile en Grèce. « Pour cela, ils doivent aller formuler cette demande à l’ambassade d’Athènes en Turquie », répond le ministère grec de l’immigration.

    Ce mur en pleine nature n’est qu’un aperçu de la frontière gréco-turque que les forces de l’ordre grecques quadrillent. La police et l’armée sont les recruteuses principales du secteur, confirment les habitant·es, même si les autorités ne donnent aucun chiffre global. 400 renforts de police sont arrivés en 2022, 250 arriveront en 2023, selon le major Tournakis.

    Les villages isolés qui constellent les collines rousses et les sous-bois d’arbres nus sont fantomatiques, loin de l’image des îles grecques touristiques. Ici, les grappes d’oiseaux survolent les maisons trapues, boulangeries ou stations d’essence à l’abandon. En dix ans, 8 % de la population a déserté les champs de tournesol, de blé, de coton, principale activité devenue peu rentable, pour se diriger vers des villes grecques ou européennes. Nombre de celles et ceux qui restent s’engagent pour ou avec l’État.

    Le gouvernement grec de droite de la Nouvelle Démocratie justifie cette surveillance accrue de la frontière par l’épisode de mars 2020. Le président turc, Recep Tayyip Erdoğan, avait annoncé son ouverture, provoquant l’afflux de milliers de réfugié·es. En alerte, Athènes avait bloqué leur venue et massé ses soldats.

    La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, déclarait alors que la Grèce était le « bouclier de l’Europe ». L’expression est toujours appréciée par Manos Logothetis, le secrétaire d’État grec à l’immigration, qui nous reçoit dans son bureau à Athènes. « Nous préférons être le bouclier plutôt que l’idiot de l’Europe ! », s’emballe ce politicien volubile, entre deux bouffées de cigarette et gorgées de café froid. Ce langage martial utilisé par l’UE pour contrer la migration semble aussi avoir fait office de blanc-seing à Athènes pour la fortification de sa frontière.

    « Nous construisons des barrières à nos frais pour arrêter les traversées illégales de migrants. Mais l’UE ne paie pas, car sinon d’autres pays, comme la Pologne, par exemple, pourraient aussi demander à ce que l’on paye leurs murs frontaliers », précise Manos Logothetis. Le gouvernement grec va d’ailleurs prolonger en 2023 les murs antimigrants dans l’Evros jusqu’à 80 kilomètres, annonce-t-il. L’UE octroie à Athènes d’autres aides parallèles pour la gestion de l’immigration. Depuis 2018, environ 1,9 milliard d’euros ont été alloués à la Grèce. Quatre-vingt-six agents et experts de l’agence européenne Frontex sont ainsi présents dans l’Evros.

    À entendre Manos Logothetis, la politique migratoire grecque semble parfois se confondre avec sa politique de défense, elle-même liée à la Turquie. « La migration est politique, dix fois plus qu’il y a vingt ans, l’instrumentalisation des migrants [par Ankara – ndlr] est incomparable aujourd’hui, s’exclame le secrétaire d’État grec. En mars 2020, la Turquie a manipulé les réfugiés pour nous mettre sous pression. Elle pourrait très bien recommencer en 2023, par exemple. Car cette année est importante politiquement. Nous avons des élections législatives et la Turquie a une élection présidentielle. » Dans les deux pays, les scrutins devraient se tenir au printemps. Malgré nos sollicitations, Ankara n’a pas répondu à nos demandes d’interview.

    Les réfugié·es en quête d’Europe se retrouvent au cœur de ce conflit larvé entre les deux pays. Au fur et à mesure que les tensions entre Athènes et Ankara s’accentuent, ces migrant·es sont perçu·es comme des « armes », au détriment de leur droit d’asile, estiment plusieurs organisations des droits humains.

    Alarm Phone, une ONG basée à l’étranger, reçoit des appels d’exilé·es en détresse, bloqué·es aux frontières. « Nous avons de plus en plus d’appels à l’aide de l’Evros depuis 2020, relate son directeur, qui reste anonyme. Des gouvernements comme ceux de la Grèce, de la Turquie ou d’autres “militarisent” la migration et présentent les personnes en déplacement comme une menace militaire. Nous condamnons ce discours déshumanisant. Nous exigeons la liberté de circulation pour tous et le droit de demander l’asile. »

    De son côté, Styliani Nanou, représentante du Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR), se dit « profondément préoccupée par le nombre croissant de signalements d’incidents de retours forcés, qui s’apparentent dans certains cas à des refoulements [soit des push back, démentis par Athènes – ndlr]. Nous en avons compté 540 en Grèce en 2020 et 2021. Ils sont souvent accompagnés de violences et de violations des droits de l’homme à diverses frontières européennes ».
    Des drames à huis clos

    Le HCR a des équipes dans la ville d’Orestiada, commune érigée il y a cent ans par des Grecs chassés de Turquie, dans le nord-est de l’Evros. Peu d’associations et organisations de défense des réfugié·es sont toutefois présentes dans cette ville de 25 000 habitant·es. Outre le HCR, une poignée de personnes d’organisations comme Human Rights 360, Greek Council for Refugees et Arsis sont présentes dans l’Evros. « Il est difficile pour les ONG de travailler. Nous manquons d’autorisations d’accès à la frontière », explique un responsable humanitaire à Athènes.

    Les drames se déroulent à huis clos. De fait, outre les « push back », la liste des dérives inhumaines rapportées par la presse ou les associations dans l’Evros en 2022 est longue. En février, 12 migrants ont été retrouvés morts de froid côté turc. Athènes et Ankara se rejettent fréquemment la responsabilité de nombreux sauvetages d’exilé·es bloqué·es sur les îlots de la rivière Evros, entourés d’un flou juridique.

    Trente-huit personnes, majoritairement syriennes, sont ainsi restées coincées des jours en août, pendant que les pays voisins se renvoyaient la balle pour leur venir en aide. Une fillette est morte, selon sa famille, piquée par un scorpion, et a été enterrée sur l’île. Pour le secrétaire d’État grec à la migration, « il n’y a pas de petite fille morte : les autorités ne trouvent pas de corps ». Une enquête grecque et une de la Cour européenne des droits de l’homme sont en cours.

    Certains drames deviennent l’argument des joutes verbales entre Grèce et Turquie. Mi-octobre, 92 migrants ont été retrouvés nus, en pleine nature, à la frontière côté grec. Le ministre grec de l’immigration, Nótis Mitarákis, a rapidement publié un tweet contre la Turquie, en diffusant la photo de ces hommes humiliés. « Le comportement de la Turquie envers ses 92 migrants que nous [la Grèce] avons sauvés à cette frontière est une honte pour la civilisation », s’est indigné le ministre. La Turquie a réfuté ces accusations.

    Dans ce système, les migrants finissent par être criminalisés. Christiana Kavvadia, avocate pour l’organisation Greek Council for Refugees dans l’Evros, compte parmi ses clients des personnes poursuivies par la justice pour « entrée illégale » sur le territoire. Ils risquent jusqu’à cinq ans de prison et une amende de 1 500 euros. « Du 1er au 31 mars 2020, un texte législatif interdisant la demande d’asile est entré en vigueur pour cette période, l’ensemble des migrants arrivés à ces dates ont été accusés d’entrée illégale et nombre d’entre eux ont été envoyés en prison pour une longue période. Depuis, cette pratique consistant à sanctionner l’entrée illégale existe toujours mais avec des peines moins sévères, explique-t-elle. La pénalisation des demandeurs d’asile n’est pas conforme à la convention de Genève et vise à être une mesure dissuasive. »
    Record de décès en 2022

    Dans l’Evros, il est aussi rare d’assister à des situations dramatiques que d’entendre des voix locales qui les commentent. « Nous sommes peu nombreux à défendre les droits des réfugiés dans le coin… C’est un système contre lequel on ne peut pas lutter : 90 % des gens à Orestiada travaillent avec la police », regrette Dimitrios Zeferiades, le gérant d’un bar alternatif de cette ville. « Il y a cent ans, nos ancêtres (grecs) sont passés par cette frontière par milliers, ils étaient réfugiés. Maintenant, il existe des milices dans les villages pour faire fuir les migrants : les habitants ont oublié leurs racines », dénonce-t-il.

    En 2020, des villageois de la frontière avaient exhibé leur « chasse » aux migrants face à la presse. Pour Dimitrios Zeferiades, plus que des outils « politiques », « les migrants sont devenus des produits sur lesquels la Grèce se fait de l’argent. Les autorités demandent des financements pour acheter tout un arsenal [drones, caméras – ndlr] qui ne sert à rien : personne ne peut surveiller cette rivière de 200 kilomètres ».

    Entre les murs saumon de la morgue de l’hôpital de la ville d’Alexandroupoli, la plus grande ville de l’Evros, Pavlos Pavlidis approuve. « Les murs n’empêchent rien », déclare, grave, ce médecin légiste. Il montre sur son téléphone la photo d’un homme inerte. Le froid de décembre a emporté dans son sommeil ce jeune adulte d’une vingtaine d’années, dans un cabanon au pied d’une montagne enneigée de l’Evros. « Hypothermie. Il y a environ deux jours, le 10 décembre », a conclu Pavlos Pavlidis. Dans son bureau au sous-sol, où règne une odeur de cigarette, le médecin méticuleux expose deux cartes bleues et deux bagues ayant appartenu à la victime, « probablement d’Afrique du Nord ». Ces indices permettront peut-être de l’identifier, espère-t-il.

    « 2022 constitue un record, je n’avais jamais autopsié autant de personnes [exilées] », annonce Pavlos Pavlidis. En poste depuis 2000, l’expert a vu plus de 660 cadavres d’étrangers, dont 63 cette année. Derrière sa fenêtre s’élèvent deux conteneurs renfermant depuis des mois 30 corps d’exilés : « Je n’ai plus de place dans les frigos. »

    Le fleuve est le premier à faucher les réfugiés. L’hypothermie est la deuxième cause de mortalité. Les réfugiés se perdent, trempés, dans la nature. « Ils évitent les villages. Ils savent que les habitants ne les aident plus comme avant », explique Pavlos Pavlidis. Les accidents de la route sont enfin la troisième cause des décès de migrants. « Certains s’entassent dans des véhicules et tentent de fuir les autorités », dit-il.

    Le portable de Pavlos Pavlidis vibre pendant qu’il parle : « Mon numéro a fuité. » Il reçoit des messages de détresse d’inconnu·es : des mères, des frères, à la recherche de leurs proches. Si 5 000 migrants sont officiellement arrivés dans l’Evros en 2022, combien sont-ils à s’être égarés dans ses collines ?

    https://www.mediapart.fr/journal/international/200123/entre-la-grece-et-la-turquie-une-frontiere-de-plus-en-plus-meurtriere

    Dans cet article, l’annonce d’une ultérieure #extension du mur :

    Le gouvernement grec va d’ailleurs prolonger en 2023 les murs antimigrants dans l’Evros jusqu’à 80 kilomètres, annonce-t-il.

    Première extension (passage de 12,5 km en 2012 à 12,5 km + 35 km en 2020/2021) :
    https://seenthis.net/messages/830355
    https://seenthis.net/messages/935658

    #frontières #migrations #réfugiés #barrières_frontalières #murs #barrières_frontalières #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #Evros #Thrace #obstacle_technique #dissuasion #surveillance #instrumentalisation_de_la_migration #refoulements #push-backs #retours_forcés #violence #décès #milices #chasse_aux_migrants

    • Some updates on the #Evros wall from earlier this week. N. Mitarakis, now Minister of Citizen Protection, stated that a further extension of the wall will be tendered in 2024, to be completed in 2027.

      –—
      Φράχτης στον Έβρο : Πότε ολοκληρώνεται το έργο (vid)

      Προτεραιότητα για τη νέα κυβέρνηση χαρακτήρισε την ολοκλήρωση του φράχτη στον Έβρο ο Υπουργός Προστασίας του Πολίτη, Νότης Μηταράκης.

      Αναλυτικότερα, μιλώντας στην ΕΡΤ και την εκπομπή « Συνδέσεις », ο κ. Μηταράκης επεσήμανε ότι ο φράχτης του Έβρου αποτελεί πρώτη προτεραιότητα τόσο για την κυβέρνηση όσο και προσωπικά για τον ίδιο και το Υπουργείο Προστασίας του Πολίτη.

      « Η Ελλάδα θα εξακολουθήσει να εφαρμόζει την ίδια αυστηρή αλλά δίκαιη πολιτική », τόνισε.

      Μάλιστα, όπως τόνισε, ο φράχτης του Έβρου συνεχίζει να προχωρά με γρήγορα βήματα προς την ολοκλήρωσή του, η οποία αναμένεται στα μέσα του 2027.

      « Έχουμε εξασφαλίσει 100 εκατομμύρια ευρώ – απ΄όταν ήμουν στο προηγούμενο χαρτοφυλάκιο της Μετανάστευσης από την Ε.Ε – γι΄αυτό που ονομάζουμε συνοδά έργα του Φράχτη (έργα υποδομής και τεχνολογίας που συνδυάζονται με τον Φράχτη (π.χ τα φυλάκια χρηματοδοτούνται από τα ευρωπαϊκά κονδύλια).

      Από τα 72 χιλιόμετρα του Φράχτη σήμερα μελετάμε την τελική του φάση επέκτασης. Δεν θα χρειαστεί να καλύψουμε όλα τα 200 χιλιόμετρα.

      Προχωράμε στην τελική φάση επέκτασης με το μεικτό σύστημα χρηματοδότησης με κρατικά και ευρωπαϊκά κονδύλια. Ο καινούριος Φράχτης θα προκηρυχθεί για να κατασκευαστεί μέσα στο 2024, ώστε να είναι έτοιμος μέσα στο 2027 », σχολίασε.

      « Χρήση καμερών από τους αστυνομικούς »

      Κληθείς να σχολιάσει το πρόσφατο περιστατικό στη Λάρισα, που στοίχισε τη ζωή σε έναν 20χρονο, ο κ. Μηταράκης επεσήμανε ότι θα προχωρήσει η χρήση καμερών στους αστυνομικούς.

      « Για να αποφευχθούν φαινόμενα αστυνομικής αυθαιρεσίας θα προχωρήσουν οι κάμερες στους αστυνομικούς. […]

      « Θέλουμε και την συνεργασία των ανεξάρτητων αρχών, να μην τεθούν εμπόδια στη χρήση αυτών των καμερών.

      Αυτές είναι εκεί για να προστατεύσουν τον πολίτη, στην όποια περίπτωση κρατικής αυθαιρεσίας, αλλά και για να καταγράφουν με κάποιον ισχυρά αποτρεπτικό τρόπο το οποιοδήποτε αδίκημα μπορεί να τελείται, για να μην υπάρχουν αμφιβολίες για το εάν κάποιος συμμετείχε ή όχι σε μια παράνομη δράση.

      Είτε είναι αστυνομικός που δεν έκανε σωστά τη δουλειά του και δεν ακολούθησε το πρωτόκολλο εμπλοκής, είτε είναι ένας πολίτης ο οποίος παρανόμησε », υποστήριξε.

      https://twitter.com/lk2015r/status/1680548700077129729

      https://www.mynews.gr/frachtis-ston-evro-pote-oloklironetai-to-ergo-vid

  • Une personne retrouvée morte sur le toit d’un train à #Menton, le trafic ferroviaire interrompu

    Une personne a été retrouvée morte sur le toit d’un train ce lundi soir, au niveau de la gare de #Menton-Garavan. Le trafic ferroviaire a été interrompu et ne devrait pas reprendre avant 21h.

    Ce sont les pompiers qui ont fait la macabre découverte après avoir été alertés pour "un incendie au niveau du pantographe (appareil monté sur le toit d’un train pour capter l’énergie électrique, ndlr) de la rame causée par la présence d’une personne sur le toit du train", sur la ligne Nice-Vintimille, en gare de Menton-Garavan.

    La personne était morte au moment de l’intervention des pompiers, qui a permis d’éteindre les flammes.

    Le trafic ferroviaire a été interrompu sur les TER entre Monaco et Vintimille dans les deux sens de circulation afin de permettre l’intervention des secours sur place.

    https://www.nicematin.com/faits-divers/une-personne-retrouvee-morte-sur-le-toit-dun-train-a-menton-le-trafic-fer

    #Italie #France #frontière_sud-alpine #migrations #réfugiés #frontières #décès #mort #mourir_aux_frontières #Vintimille
    –—

    ajouté au fil de discussion sur les morts à la frontière de Vintimille :
    https://seenthis.net/messages/784767

    lui-même ajouté à la métaliste sur les morts aux frontières alpines :
    https://seenthis.net/messages/758646

    • 09.01.2023, Un migrant meurt électrocuté sur le toit d’un train à Menton

      Un homme est mort électrocuté sur le toit d’un train, lundi. Un incendie s’est déclaré sur le toit de la rame en raison de la présence de cette personne, « très vraisemblablement un migrant », selon la préfecture. Un tel drame s’est déjà produit plusieurs fois par le passé.

      « La fermeture des frontières a encore tué à Menton », a déclaré l’association Roya-citoyenne, lundi 9 janvier, interrogée par le journal Nice matin. Ce jour-là, un homme d’une trentaine d’années, « très vraisemblablement migrant », selon la préfecture, est mort électrocuté sur le toit d’un train dans cette gare du sud-est de la France. La victime n’a pas encore été identifiée.

      Une enquête a été ouverte et confiée à la sûreté départementale, a indiqué à Nice matin la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP).

      Les pompiers sont intervenus dans la soirée après que l’alerte a été donnée « aux alentours de 18h10 », rapporte le site d’information 20 minutes. La circulation a été interrompue et les secouristes « ont découvert un début d’incendie au niveau du pantographe de la rame, [qui établit le contact électrique avec la caténaire], suite à la présence de [cette] personne », a précisé le Service départemental d’incendie et de secours (Sdis) des Alpes-Maritimes, interrogé par 20 minutes.

      « Sur le toit d’un train, un homme qui cherchait seulement une vie meilleure a été atrocement électrocuté, et porte ainsi à plus de 50 les décès à cette frontière meurtrière », a déclaré Roya citoyenne.
      Au moins trois morts

      Le TER, parti de Vintimille, en Italie, devait relier la ville de Nice. Des drames similaires à celui de lundi ont déjà eu lieu sur cet itinéraire fréquenté par les exilés qui cherchent à entrer en France. Au moins trois migrants sont déjà morts électrocutés en tentant de franchir la frontière franco-italienne.

      En septembre 2021, un jeune homme originaire du Bangladesh est mort électrocuté près de Vintimille. En novembre 2021, un Ivoirien de 31 ans avait été gravement brûlé par une électrocution alors qu’il se trouvait sur le toit d’un train en gare de Menton Garavan. Le jeune homme avait cherché à échapper à un contrôle policier. En février 2022 encore, le corps d’un jeune homme était retrouvé sur le toit d’un train reliant Vintimille à la France.

      Selon la presse italienne, il était caché dans le creux du pantographe – le dispositif qui abrite les fils à haute tension – situé sur le toit des wagons. Il serait entré en contact avec des câbles de 25 000 volts et serait mort sur le coup.

      https://www.infomigrants.net/fr/post/45999/un-migrant-meurt-electrocute-sur-le-toit-dun-train-a-menton

    • A #Menton, un migrant retrouvé mort sur le toit d’un train venant d’Italie

      Ce lundi 9 janvier en fin d’après-midi, les sapeurs-pompiers ont été appelés pour un début de feu dans sur le toit d’un wagon d’un train reliant Nice à Vintimille (Italie) en gare de #Menton-Garavan. Ils ont découvert le corps d’un homme sans vie. Il s’agit « très vraisemblablement d’un migrant ».

      Un homme d’une trentaine d’année a été retrouvé mort hier à l’arrivée des secours sur la rame d’un train régional reliant Vintimille en Italie à la France, dans la première gare, côté français, Menton-Garavan.

      Dans un premier temps, les services de secours avaient été alertés par un début de feu au niveau du pantographe de la rame du train, un système qui permet de fournir l’électricité au train.

      Le trafic a dû être interrompu le temps de l’intervention des secours.

      Selon l’Agence France Presse, il pourrait s’agir d’un migrant « africain » expliquant que de nombreux migrants tentent par tous les moyens de passer de l’Italie vers la France, citant la préfecture des Alpes-Maritimes.

      Une enquête de police a été ouverte pour déterminer les causes du drame. Elle est diligentée par la direction de la sécurité publique de Menton. En pareil cas, nous a-t-on confié, la priorité va consister à réaliser des empreintes pour tenter d’identifier la personne puis une autopsie.

      « C’est le premier mort de l’année dans de telles circonstances », reconnaît attristé Christian Papini de l’association Caritas à Vintimille.

      « Pour moi, c’est l’énergie du désespoir, ils essaient tous les jours de passer la frontière et de façon de plus en plus dangereuse. » (Christian Papini de l’association Caritas à Vintimille.)

      L’association qui longe la voie-ferrée à deux pas de la gare de Vintimille accueille les migrants. « Nous en avons peu en ce moment, 70 », explique Christian Papini, « mais cela varie de jours en jours, on s’attend à en voir arriver beaucoup dans les prochaines semaines ».
      33 personnes sont mortes en cherchant à passer

      Les morts sur les trains sont hélas devenus la norme. « Depuis 2015, 33 personnes sont mortes en cherchant à passer » martèle le responsable de Caritas. Alors ce matin, ici, chez les personnes migrantes de Vintimille, pas de réaction particulière.

      Le paradoxe, si l’on peut dire, c’est que beaucoup de ceux qui sont ici, pour ne pas dire tous, ont pris tous les risques depuis leur pays pour voyager et pour certains mourir de façon tragique.
      Voyage suicidaire

      Selon nos informations, si certains tentent d’eux-mêmes ce voyage suicidaire, en montant sur le toit du train, d’autres le font après avoir payé auprès de passeurs qui leur enseignent la technique.

      Le plus souvent pourtant, les passeurs organisent les « voyages » plutôt à bord de camions via l’autoroute A8, précise Mireille Damiano, avocate au barreau de Nice, qui vient en aide aux migrants. La juriste donne le décompte du nombre de morts depuis 2015 qui selon elle approche la cinquantaine. Des chiffres non-officiels.

      Comment en arrive-t-on à de tels drames ?

      Pour Me Mireille Damiano cela est en lien direct avec le dispositif pris en 2015 précisément. « Depuis cette date, pour des raisons justifiées par l’Etat, par la crainte du terrorisme, le contrôle systématique aux frontières a été rétabli. Je pense que c’est abusif », estime l’avocate.

      « 
      De plus, cela s’accompagne de dysfonctionnements majeurs, notamment vis-à-vis des migrants mineurs qui sont refoulés sans d’évaluation légale de leur demande d’asile. Tout cela a été dénoncé auprès du Conseil de l’Europe » (Maître Mireille Damiano.)

      La juriste qui précise que du 1er au 30 avril prochain aura lieu le Printemps de l’immigration.

      De son côté, la préfecture des Alpes-Maritimes nous a précisé que, sur les 18 000 personnes interpelées sur le vecteur ferroviaire en 2022, ont été dénombrés deux blessés graves suite à électrocution, mais aucun décès pour cette période-là.

      https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/alpes-maritimes/menton/a-menton-un-homme-retrouve-mort-sur-le-toit-d-un-train-

  • #6_février 2023 - MIGRER EST UN DROIT !

    #Journée_mondiale_de_lutte_contre_le_régime_de_mort_aux_frontières et pour exiger la vérité, la justice et la réparation pour les victimes de la migration et leurs familles

    Nous sommes parents, amis et amies de personnes décédées, portées disparues et/ou victimes de disparitions forcées le long des frontières terrestres ou maritimes, en Europe, en Afrique, en Amérique.
    Nous sommes des personnes qui ont survécu à la tentative de traverser les frontières à la recherche d’un avenir meilleur.

    Nous sommes des citoyen.e.s solidaires qui aident les immigré.e.s durant leur voyage en fournissant une aide médicale, de la nourriture, des vêtements et un soutien lorsqu’ils se trouvent dans des situations dangereuses pour que leur voyage ait une bonne fin.
    Nous sommes des activistes qui ont recueilli les voix de ces immigrés et de ces immigrées avant leur disparition, qui s’efforcent d’identifier les corps anonymes dans les zones frontalières et qui leur donnent une sépulture digne.

    Nous sommes une grande famille qui n’a ni frontières ni nationalité, une grande famille qui lutte contre les régimes de mort imposés à toutes les frontières du monde et qui se bat pour affirmer le droit de migrer, la liberté de circulation et la justice globale pour tous et toutes.
    Année après année, nous assistons aux massacres en cours aux frontières et dans les lieux de détention conçus pour décourager les départs des personnes migrantes. Nous ne pouvons pas oublier ces victimes ! Nous ne voulons pas rester silencieux face à ce qui se passe !
    En février 2020, familles et militants se sont réunis à Oujda pour organiser le premier Grand CommémorAction. A cette occasion, nous avons choisi la date du 6 février, jour du massacre de Tarajal, comme date symbolique pour organiser des événements décentralisés dans tous les pays du monde contre la militarisation des frontières et pour la liberté de circulation.

    En septembre 2022, nous nous sommes réunis à Zarzis en Tunisie pour la deuxième Grand CommémorAction et à cette occasion nous avons réaffirmé notre volonté de continuer à construire la date du 6 février comme une journée pour unifier toutes les luttes que de nombreuses organisations mènent chaque jour pour dénoncer la violence mortelle des régimes frontaliers du monde et pour exiger vérité, justice et réparation pour les victimes de la migration et leurs familles.

    Nous demandons à toutes les organisations sociales et politiques, laïques et religieuses, aux groupes et collectifs des familles des victimes de la migration, aux citoyens et citoyennes de tous les pays du monde d’organiser des actions de protestation et de sensibilisation à cette situation le 6 février 2023.

    Nous vous invitons à utiliser le logo ci-dessus, ainsi que vos propres logos, comme élément pour souligner le lien entre toutes les différentes initiatives. Tous les événements qui auront lieu seront publiés sur la page Facebook Commemor-Action.

    Migrer pour vivre, pas pour mourir !
    Ce sont des personnes, pas des chiffres !
    Liberté de mouvement pour tous et toutes !

    Pour adhérer à l’appel, vous pouvez écrire à : globalcommemoraction@gmail.com

    https://migreurop.org/article3150.html?lang_article=fr

    #commémoraction #commémoration #migrations #asile #réfugiés #mourir_aux_frontières #décès

    • #CommemorAction

      Introduction

      On 6 February 2014, at least 15 people were killed when the Spanish Guardia Civil opened fire on a group attempting to reach Europe by swimming around the border fence at Ceuta. The killing became known as the Tarajal massacre. It was not the first mass killing by the authorities in an attempt to prevent people from moving across borders without permission from above. It was also far from the last. We, along with the affected communities, are still reeling from the mass killing on 24 June last year when Moroccan and Spanish forces murdered at least 37 people at the border fence of the Spanish enclave Melilla. Hundreds of people are missing, and an unknown number of bodies were buried anonymously by Moroccan state authorities. Instead of investigating and prosecuting those responsible for the killing or even just rethinking their inhumane border policies, the authorities have instead chosen to railroad 87 of the victims into prison on the pretence that they were responsible for the deaths.

      These high-profile mass killings are just some of the more notorious deaths at the border. They are by no means an aberration. The European Union has militarised and externalised its borders in an attempt to prevent those they consider unworthy of the right to free movement from coming to Europe. The people targeted are those deemed ‘the other’ in the imagination of Europe’s rulers. It is nothing but racism in its crudest form. Borders kill every day. Every time somebody chooses to embark for the Canaries in an overloaded, unsuitable boat in the hope of making a life for herself in Europe, a life is put at risk. It is put at risk because of the Spanish State and the European Union’s border policies. For European ‘leaders’, wealth can be and is extracted from your community, but you have no right to follow that wealth and build a life for yourself among the wealth plundered from your community and the communities of countless other people.

      The journey across the Atlantic is, perhaps, the most deadly route to Europe, but there are no safe routes for those who are systematically denied visas. These reports are now an ever-growing litany of death. Because of the Tarajal massacre, 6 February has become an international day of commemoration and action, commemorAction, for those who have been killed by the rich world’s border policies.

      CommemorAction is a ‘weapon of the weak’. It is a way of saying that these lives matter, these futures matter, each and every individual matters, and when she dies, we grieve. It is an attempt to intervene in the public space, to make the border and its murderous reality visible. Every time another life, another friend, is lost because of the border regime, people gather to commemorate that loss. Marking that death is important. This is also CommemorAction. Inspired in part by Chamseddine and the Cemetery of the Unknown in Zarzis, when an unknown body is washed up or is taken to the morgue, activists go to identify the body. If the person can be recognised, they notify the family. When that is not possible, the body is given a dignified burial. It is a practice that happens all around the region on both the European and African sides. This too is commemorAction.

      Though the core of our work is running a 24-hour hotline to bear witness to the sea border and to support people to insist that their rights are respected, our project itself is a piece of commemorAction. As the European authorities harden their hearts and ignore people’s cry for help, we become more and more a project that is documenting and commemorating each and every death. We do it so that when this border regime is over, no one can say that they did not know. More importantly, we do it because we already know. When confronted with injustice, you have to act. The bare minimum must be to commemorate the dead, demand that the perpetrators are held to account and action be taken to prevent the injustice from being repeated.

      The violence perpetrated by the border regime is a crime on a grand scale. We do not have the power to order the killing stopped. We do have the power to make it visible. Borders, as is well-known, are everywhere, but their effects are hidden. Borders are hidden not because they cannot be seen, but because there is a wilful refusal to engage with what is right in front of us. On 6 February, people gathered to bring the violence of the border into focus and commemorate the dead.

      In this report, we document what happened at some of the commemorActions across the Western Mediterranean and Atlantic region. We have also made space in the report for the voices of those who have seen their loved ones killed by the border. In this way, we hope to make this report a commemorAction. For now the pain is too often solely a private one; for things to change it must become a public one. May the memory of those who have died be for a blessing.

      A note on focus and terminology

      Alarm Phone is a network of volunteer activists. The bulk of Alarm Phone members in the Western Med and Atlantic region are West African or European in origin. As a consequence, we are much more embedded within the communities of people on the move from West African countries than we are from the Harraga communities of the Maghreb. This inevitably leads to the underrepresentation of the experiences of the latter group. The only way to rectify this problem is to expand what we do and work to build a truly transnational community of resistance. This is slow and laborious work, but we are committed to doing it.

      The language that we use is important. The words that we use also carry the weight of their history, and that is a history of power. We constantly struggle to view the world correctly and to find the right descripition of what we see. There is no single viewpoint that will encompass everything. To see the world correctly, we need a kaleidoscopic view. This report is a collective endeavour. Many of the authors are not writing in their first language, and most of the witness testimony is also given in a second or third language. We consider this a strength. We do not wish to regiment the language used in our descriptions of people and their backgrounds. Where someone might baulk at ‘sub-Saharan’ as implying inferiority and prefer ‘Black’ or ‘black African’, another might reject the racialisation implicit in the latter terms. Equally, some of us avoid talking of ‘migrants’ and prefer to emphasize personhood with ‘people on the move’, but for others of us this language is fussy and unnatural and we are proud to be migrants. We have left, as much as possible, the authors’ different choices of description, especially where the author is herself a person on the move.
      2 Commemoractions

      “6 February 2014 was truly a landmark day. Many people lost their lives, many families lost their children, many women lost their husbands, many children lost their fathers. This day was very important for all the migrants and all the people who make the crossing in very difficult circumstances, whether it is in the context of land borders, the fences, or the sea, be it the Mediterranean or the Atlantic. This day of 6 February has compelled people, migrants and activists all over the world, to make this day a historical monument for all missing migrants. We honor those who lost their lives. It is also important for all those who have lost brothers and sisters to remain strong, encouraged and motivated. Let’s continue in the same way, in the same struggles, hoping that one day, maybe things will change.” (local AP activist)

      The number of commemoractions that took place this year is really impressive, with more than 40 actions around the same date. To spread the idea, Alarm Phone released a powerful video that captures moments of previous commemoractions and is available with English, French or Spanish subtitles.
      2.1 CommemorActions on the Atlantic Route

      The Atlantic route is known as one of the most deadly routes for migration in the whole world. According to the official statistics of the IOM Missing Migrants Project, 559 people died or went missing on the Atlantic route in 2022, which amounts to 8% of all of the deaths recorded by the project worldwide . Yet, the Missing Migrant project reckons that the number of unreported deaths must be much higher. The NGO Caminando Fronteras counted 1,784 people dead or missing on the Atlantic route in 2022. In the second week of February 2023 alone, around 100 people lost their lives (see section 6: Dead and missing). Several boats that Alarm Phone supported in the last months resulted in horrific shipwrecks, for example a boat on 7 December 2022 and one on 7 February 2023. We commemorate all of these people; people whom we may have spoken to on the phone, or whom we may have passed once in a street, whom we did or did not know, whose faces we saw smiling in the pictures we received from their families. You are still with us. You will not be forgotten.

      In collaboration with two other associations, ADIPROS and ARSEREM, the Laayoune Alarm Phone team organised two commemorAction days on 4 and 5 February at the Caritas centre in the town. Many members of different communities came together to commemorate, pray and pay tribute to the many people missing and dead at sea on the Atlantic route and elsewhere. Family members were also present and gave testimony of their experiences and their pain. One person, for example, mourned for his wife whilst another person spoke of their five-year-old daughter lost en route to the Canaries.

      There were also political discussions about the lethal character of the Atlantic route, and a working group was put in place for research and identification of the missing and dead. Further debates were organised around the topic of safety at sea and how important it is to always check the weather forecast before travelling. The representives of the different communities once again highlighted how human rights are violated in the region. The commemorAction was a powerful call for human dignity and the need to stand together, to support one another in our grief and our fight.

      On the Canaries, for years now, some activists have made a practice of commemorAction and have been trying to support the families of the disappeared and the dead. On Fuerteventura, the association EntreMares organises a small commemorAction in a public square in Puerto del Rosario whenever there is a shipwreck on the Atlantic route. On Gran Canaria, there is a commemorative plaque that people sometimes gather around after a shipwreck. On Lanzarote, the Red de Solidaridad helps bury the dead in the small Muslim section of the Teguise cemetery. Activists and local people try to keep the inscriptions on the improvised tombstones visible and sometimes come to place flowers on the graves. Many of the dead could not be identified, their tombstones carry names like “Undocumented Number 3”. Other bodies were identified and buried under their names, notably the victims of three shipwrecks, one on 6 November 2019 (Caleta Caballo), one on 24 November 2020 and one on 17 June 2021 (Órzola).

      2.2 “Migrate to live not to die”: Dakar, Senegal

      On 6 February 2023, nearly 200 people gathered in the ocean-facing town of Thiaroye-sur-Mer, Senegal, to honour those who have gone missing or died along the migration routes, and to educate one another about the political actors who are responsible for the deaths.

      The event was organised by Boza Fii, an association of people who have returned to Senegal, and Alarm Phone Dakar in collaboration with Association des Jeunes Rapatriés de Thiaroye-sur-Mer (AJRAP) and Association Ben Thiaroye-sur-Mer. Among other associations, Migration Control, Énergie de Droits Humaine Senegal, Sama Chance, Village du Migrant, the Municipality of Thiaroye, Alarm Phone Marseille, the president of the Resau des Femmes de Thiaroye and journalists from CQFD Marseille attended and contributed in a spirit of building alliances against a lethal border regime.

      “It is important to expand these initiatives to make the population understand exactly what is happening” a participant stood up to say, saluting the work of Boza Fii and the fact that Senegalese youth are organising themselves to change the situation.

      “Many people in Senegal do not really understand what happens in the border regions”, Saliou, the President of Boza Fii, later explained. “It was really important to show the video reconstruction of what happened at the massacre at Melilla in June 2022”, noted Ibrahim, a core Boza Fii organiser.

      “It’s forced death. It’s organised”, the Boza Fii team explained. “It was emotional. They finally understood”, recounted Ibrahim. “It’s truly a massacre.”

      “Lots of people think, oh, it’s just that people take risks, it’s clandestine migration, it’s irregular migration, they should just stay in their countries”, explained Saliou. “That’s what many politicians say. But it’s that ideology we want to challenge.”

      The team showed statements issued by the Spanish president immediately after the massacre and videos of subsequent public interventions made by certain African ambassadors, including the ambassadors of Chad and Cameroon in Morocco, who exonerated the Moroccan and Spanish authorities and placed the blame on the people who attempted the crossing. “We need to understand in our country how we are being represented abroad,” Saliou said. “It’s true we cannot do the work of the government. But we can denounce what they do so that in the future it will be better.”

      After lunch, the participants walked to the nearby beach. Aïda Thiam from Boza Fii read out the call for justice, truth and reparations issued in advance of a series of commemorAction events.

      Awa Ba, who lost her son Mamadou Ndiaye after he tried to make it to EUrope, explained how she went to the responsible authorities asking about what happened to her son. She called for the authorities to look for her son. Up to now the authorities have not found anything. She explained that she still goes to meetings to ask for information and to demand action. After that, everyone prayed in silence according to their own beliefs; then the participants threw flowers into the ocean together and watched the waves wash them away.

      “It wasn’t easy, the event”, reflected Ciré. “But we are already engaged. We cannot just drop it.” He summarised the sentiment of the closing discussion with the words: “We are already here. The struggle goes on.”

      2.3 Tangier, Morocco: Public Debate, Private Memorial

      On 5 February, the Tangier Alarm Phone team organised a public debate on the theme of CommemorAction in collaboration with the Moroccan association Chabaka and with the support of Conseil des Migrants Subsahariens au Maroc (CMSM), Pateras de la Vida Larache, and Association Marocaine des Droits Humains (AMDH) Nord.

      In opening the event, members of Alarm Phone and Chabaka highlighted how, in commemorating and seeking justice for the terrible events of 6 February 2014, we also have an opportunity to discuss border violence more generally, remember those we have lost, and debate how to respond. “The day has become a symbol”, a Moroccan comrade in the audience emphasised. “It was a day when the violence of border controls, often more hidden, was out in the open for all to see.”

      “Each day there is a tragedy”, noted a Cameroonian activist. “It is a very important day for me. I cannot forget”, added a participant visiting from Nador.

      Though the practice of marking 6 February 2014 only began as an international practice of CommemorAction in 2018, Boubker, a celebrated Moroccan activist and founder of Chabaka, situated it in a long history. He described earlier rounds of border violence and resistance, including the caravans Chabaka organised every year for nine years following the massacre of 2005 in Ceuta. “Today we [migrant solidarity movements] are very weak compared to then.”

      The conversation turned from honouring those we have already lost to a forward-facing struggle for justice, truth and reparations. “We need to work together”, Senegalese, Cameroonian and Moroccan comrades each repeated. They underlined how informal solidarity networks and officially registered organisations might usefully cooperate, to interface between mobile communities and state institutions.

      Families of the missing and dead were wary to participate in this public event – just as many are wary to submit official requests for information – out of fear of political recrimination, the emotional pain involved, or both. “It’s so important families know their rights”, insisted Hassane, the president of the Association Aides des Migrants en Situation Vulnérable AMSV Oujda Maroc. “Before, they didn’t have the right to make these demands, but now they do. So they must know.” He explained how his organisation also creates supportive spaces where families can simply socialise with one another and come to understand that they are not alone. Members of different sub-Saharan community associations reflected on how they do something similar.

      “Do you check the prisons from time to time?” a participant from Senegal raised her hand to ask. “Because when there’s someone in Tangier whom we no longer see, we often say they’re lost at sea. But they’re not in the water; they’re in prison.” An ex-detainee in the audience confirmed: “There are people [in prison] who live with… [a] false name – for one year, or ten years.” He reported how people were taken in straight from the boat, with no one to visit them. Only family members have the right to visit someone incarcerated by the Kingdom of Morocco, it was explained. This makes it difficult for people from other African countries imprisioned in Morocco, as there family members are unlikely to be able to obtain a visa for the country.

      Recognising faces from the pictures of the missing or dead displayed on the wall, an attendee from Cameroon emphasised the importance of the event and that even more people need to come in the future.

      2.4 Ceuta, a Spanish enclave: The March for Dignity

      On Saturday, 4 February, 200 people from around the world met in the Spanish enclave of Ceuta and marched to Tarajal beach, the site where in 2014 Spanish border guards shot rubber bullets and threw gas canisters at a group of around 200 people in the water, killing at least 14. The organisers of the X Marcha por la Dignidad collected signatures from more than 252 organisations calling for justice, truth and reparations. At the university, geopolitical analyst Sani Ladan, lawyer Patricia Vicens, journalist Youssef M. Ouled and Ceuta-based activist Soda Niasse debated the meaning of the deaths, racism, the response from the authorities and the notion of incremental genocide. In the sunlight, members chanted “justice” as they walked in a steady line. At the beach, they formed a circle and lit a candle for each of the individuals who died.

      2.5 In the region of Nador: Repression continues

      AP Nador/Berkane commemorated together with the association Mouvement Uplift Africa at the beach at Cap de l’eau with speeches, banners and flowers. Unfortunately, in this region not surprisingly, the activists were observed by the police and were taken to the local police station, where they had to endure an investigation for a few hours. Fortunately, all were released at the end of the day.

      2.6 CommemorAction in Oujda

      For the ninth CommemorAction of the tragedy of Tarajal in Oujda, the local AP team organised several activities in the presence of families of the disappeared, human rights activists, journalists and other members of NGOs and local associations.

      The first activity took place on Saturday, 4 February at the centre of the Democratic Confederation of Labour in Oujda under the title “From the massacre of Tarajal to the massacre of Melilla”. There were three axes of discussion. The first focused on the psychological suffering of the families of the disappeared and addressed the psychological disorders which affect the parents and other family members as well as the lack of psychological support in these cases. The second axis was about the massacre of Melilla on “Black Friday” and the suffering of the migrants during the intervention of the Moroccan gendarmerie. There was also a discussion of the arrests of some of the people who could neither cross nor flee. Finally, the third axis dealt with the role of the media in migration issues. After the discussions, the participants lit 50 candles in memory of the victims of the massacres at both Tarajal and Melilla.

      The second activity on 5 February consisted of a mixed discussion group, made up of young Moroccans and migrants of all genders, who discussed the issues of migration together and shared their opinions on the massacres at Tarajal and Melilla. They also spoke about racism in the city of Oujda.

      Sea Crossings and statistics

      According to UNHCR statistics, 6,554 people arrived in Spain between 1 November 2022 and 28 February 2023. In the same period, Alarm Phone was involved in 51 cases, of which 29 calls came from the Atlantic region, 11 from the Alboran Sea and 11 from the Algerian route. According to the people who alerted us to them, the boats were carrying at least 2,036 men, 233 women and 67 children, adding up to a total of 2,336 people.

      22 of the boats Alarm Phone was contacted about were rescued by Salvamento Marítimo, nine were intercepted by Marine Royale, four boats returned by themselves and at least three boats completed the journey on their own. As a relatively new development, in at least four cases merchant vessels were involved in rescue operations. They did not always abide by international agreements. One such example is the case of 12 February, in which the merchant vessel Santa Isabel of the Maersk Group brought 47 people in distress back to Western Sahara, thereby ignoring the requirement to disembark shipwrecked mariners in a port of safety and violating the Refugee Convention’s principle of not returning an asylum seeker to a place where she may be in danger. It is vital that SAR authorities and merchant vessels take into account people’s rights as refugees when allocating a port of disembarkation. Unfortunately, many people’s fate remains unclear. For example, 53 people left Tan-Tan at the beginning of December. They were lost at sea for two weeks. Three survivors were found on the cliffs of Tantan. The other 50 are still missing.

      We are sad and angry about the three shipwrecks Alarm Phone had to witness. These led to at least 100 deaths and 101 people who are still missing.

      These shipwrecks are just a fraction of the tragedies that are a more or less daily occurrence on the Western Mediterranean and Atlantic routes. The Missing Migrants Project of the IOM reckons that the Western Med and Atlantic routes in 2022 are so lethal that they account for just under 20% of all the deaths of people on the move worldwide. Caminando Fronteras puts the number of people who died last year on their way to Spain at 2,390, which means more than 6 deaths each day. With 1,784 people dead on the Atlantic route alone, this route remains one of the deadliest in the world.

      Our thoughts and solidarity go to the families and friends of all the people who have died during their journey or are still missing. We commemorate the dead and disappeared. We commemorate Chahira, Boudjrada, Belkada, Ayoub, Abdou, Reda, Rasim, Daimi, Anayis, Lotfi, Djalal, Lilia, Ryad, Laoulou, Islam, Benachir, Mohamed, Aiman, Hamid, Hanan, Abderramin, Ismail and all those whose names we don’t yet know.
      4 Updates from different regions
      4.1 Atlantic route

      The last two months of 2022 did not see as many people crossing towards the Canary Islands as happened in November and December of previous years. Altogether, 15,682 people arrived via the Atlantic route in 2022, while numbers were around 22,000 in 2020 and 2021. 1,649 people had already come to the Canaries by 19 February this year. The first week of February was particularly busy. To all of them, we say welcome to Europe!

      Although there are generally fewer boats that come from countries further away like Senegal or Mauritania, some people still try. A boat carrying people from The Gambia shipwrecked in December, resulting in 12 deaths. A boat which had left Mauritania was intercepted right after departure by the Mauritanian authorities. However, a large boat carrying 162 people made it to El Hierro, the most western of the Canary Islands, in late November. Another noteworthy story was the arrival of three people who braved the long journey from Nigeria on the rudder of a cargo ship and survived.

      A worrisome development in the region is a possible resumption of deportations from the Canary Islands to Senegal. A deportation flight from mainland Spain made a stopover in the Canaries to pick up more than 15 inmates from the Gran Canaria detention centre. They were deported to Dakar on 14 February. This came after a meeting on 26 January between the Ministers for Foreign Affairs of Senegal and Spain.
      4.2 Nador – Melilla

      Raids of makeshift migrant camps, arrests and arbitrary expulsions to the south continue to be the brutal reality in and around Nador.

      On 24 June, at least 40 people were killed by Moroccan and Spanish border guards in the attempt to cross the border towards Melilla at Barrio Chino. For further details, see e.g. our last report, a BBC documentary, a report by Amnesty International and a report by Caminando Fronteras.

      The trials against several groups of people, mainly from Chad, Sudan and South Sudan, who are being scapegoated and prosecuted for these events are still ongoing. On 17 November, the sentence for a group of 14 people previously sentenced to 8 months in prison was increased to 3 years of imprisonment by the Court of Appeal in Nador. On 9 January, the Court of Appeal also increased the prison sentence against 13 others (2 Chadian and 11 Sudanese nationals) from two and a half years to 3 years. On 6 February, the last appeal verdict was issued in the Nador court, with 3 detainees being sentenced to 4 years of imprisonment. Meanwhile, on the other ‘side’, the Spanish prosecutor’s office investigation into the real culprits “found no evidence that any wrongdoing was committed in the behaviour of the Spanish security forces”. Spanish Minister of the Interior Grande-Marlaska likewise denied that there were any deaths or any neglect of the wounded​​​​​​​ on the Spanish side of the border. Nevertheless, a detailed, forensic investigation by Lighthouse Reports uncovered multiple abuses by the Guardia Civil and Spanish authorities.

      Sudanese families are still contacting the human rights association AMDH Nador to look for their children missing since the tragedy (79 people are reportedly missing). AMDH Nador continue to publish pictures of the missing on their Facebook page, trying to reach out to the migrant communities to find any information on their fate.

      At least the good news is that the much hated and much resisted illegal detention centre in Arekmane was finally closed. AMDH Nador fought a long fight for its closure as detainees were held under unlawful conditions. The centre will now again be used for its primary purpose, as a sports and leisure centre for youth.

      Sea crossings by the Black African communities in Nador seem to have resumed. We saw the arrivals of two boats on 13 January. The first carried 45 people, including, according to the classification opf Emergencias Frontera Sur Motril, three children and two minors. The second boat had twelve people. It was made up of five children, four women and three men, according Helena Maleno’s classification. Both groups embarked in Nador and arrived in Motril. On Christmas eve, 30 Black Africans (16 women and 14 men) arrived on the Spanish island of Chafarinas off the coast of Nador. They were transferred to Melilla two days later. This is amazing news: In the past, arrivals on the Spanish islets have tended to result in illegal pushbacks to Morocco. Also on 5 February a boat carrying 36 passengers (24 men, 10 children and 2 women) arrived on the uninhabited island of Alborán. Like those who arrived on Chafarinas, these travellers were also taken to an inhabited part of the Spanish state (Source and classification: AP Nador). Boza! [Boza is the (Bambara) word that is used across all communities of departure to celebrate a successful arrival to EUrope].

      Moroccan nationals continued to cross, both to mainland Spain and to Melilla. The vast majority of Moroccan citizens, like those from south of the Sahara, now have to cross by boat or jump the fence to get to Melilla, as the official border crossing has been closed to them. The response of the Moroccan authorities has been one of severe repression. After an attempt by a group of Moroccan harraga to jump the fence on New Year’s Eve was thwarted, the authorities of Nador arrested about 40 young people. They were placed in detention, despite a lack of judicial authorisation, before they were forcibly relocated by bus to the interior of Morocco.
      4.3 Oujda and the Algerian border zone

      New deaths have been reported by the Moroccan Association for Human Rights (AMDH) Nador in the Algerian-Moroccan border area. On 14 December 2022, six (or in some accounts seven) lifeless bodies were found in the area of Ras Asfour, on the Moroccan side. The bodies were buried in the cemetery of the town of Jeralda so quickly that they could not be identified. AMDH asks:

      “How is it possible that six migrants all die at the same time in a place where it is cold, but a short distance from a Moroccan residential area and checkpoints of the Moroccan army? What was the rush to bury the bodies without allowing representatives of the Guinean and Chadian embassies to identify the bodies?”

      On 25 January 2023, two more bodies were found and buried in the same cemetery. In a Facebook post, AMDH Nador talks of “serial deaths”: eight people in less than 35 days. The organisation blames the Moroccan deportation policies. The public prosecutor opened an investigation at the end of January 2023.

      The methods used to keep this border closed endanger the lives of people on the move. Local AP activist Driss Elaoula explains that the area is very hostile for people on the move: difficult climatic conditions, but especially a border made manifest by a high iron fence made to hurt people who try to climb it. On the Algerian side, a dangerous pit was dug with holes 8 m deep and 4 m wide. In winter, these pits are often filled with water and people who try to climb the fence may fall in and freeze to death or drown.

      In Oujda, the association Aides Aux Migrants en Situations Vulnérable (AMSV) works to identify the dead and arrange a funeral. The group has identified and buried 49 people in the last five years.

      Regarding the situation of people on the move in Oujda, local AP activists report numerous arrivals in the city, mainly via the Algerian border. They usually leave directly to Nador. We are told by the same source that in the last months a lot of minors from Guinea arrived in Oujda and were forced to beg in the streets. ​​​​​​​

      https://alarmphone.org/en/2023/05/30/commemoraction

    • Catastrophe dans l’hôpital du ministre de la santé. Les urgences du site de Thionville confrontées a de multiples arrêts de maladie envoient les malades sur Metz où des tentes ont été montées pour accueillir les malades !


      https://twitter.com/PrudhommeChri10/status/1609153909117026304
      Prudhomme Christophe @PrudhommeChri10

      Des soignants « à bout », les urgences de Thionville sont en crise
      https://www.lessentiel.lu/fr/story/des-soignants-a-bout-les-urgences-de-thionville-sont-en-crise-80075969796

      Les urgences de l’hôpital de Thionville (Moselle) fonctionnent de manière très dégradée samedi, la quasi-totalité des soignants, « épuisés », ont été placés en arrêt maladie.

      Selon des sources syndicales, 55 infirmiers et aide-soignants sur 59 ont été placés en arrêt maladie, souvent sur décision des médecins des urgences eux-mêmes.
      « On en arrive là parce que malgré leur engagement, les équipes sont à bout, épuisées, et incapables d’assurer une prise en charge de qualité, ce qui est insupportable pour eux », indique à l’AFP Clarisse Mattel, infirmière et secrétaire générale du syndicat MICT-CGT. « C’est une problématique qui dépasse la situation d’un hôpital, c’est tout l’hôpital public qui est en crise : on ne peut plus prendre correctement en charge les patients. »
      .... Plusieurs soignants font état d’un patient de 90 ans resté « plus de 90 heures » sur un #brancard, et qui n’a « été changé qu’une seule fois » au cours de cette période. « C’est devenu extrêmement compliqué d’assurer les besoins élémentaires tels que l’hygiène, les repas, en plus dans un contexte de promiscuité », indique Patricia Schneider, représentante du syndicat Sud-Santé au CHR. Le pôle des urgences du CHR était dirigé par #François_Braun jusqu’à sa nomination en juillet comme ministre de la Santé. « Les problématiques, il les connaît depuis longtemps », souligne une infirmière. « J’espère qu’on pourra bientôt échanger avec lui sur l’évolution de la situation ».

      #infirmières #aide_soignantes

    • Crise des urgences : 31 personnes sont mortes de manière « inattendue » au mois de décembre Jeanne Sénéchal - Le Figaro
      https://www.lefigaro.fr/actualite-france/crise-des-urgences-31-personnes-sont-mortes-de-maniere-inattendue-au-mois-d

      Certains patients sont décédés seuls sur un brancard dans les couloirs, d’autres à la suite d’un manque de moyens disponibles... Pour SAMU-Urgence France, le système de santé n’est plus « sécuritaire », il devient même « dangereux ».

      Aujourd’hui en France, « il y a des personnes qui décèdent dans des conditions qui ne devraient pas exister » . Marc Noizet, président de SAMU-Urgence France, a établi ce constat fin décembre après que son syndicat a comptabilisé le nombre des personnes mortes de manière « inattendue » aux urgences. Et le chiffre est alarmant : du 1er au 31 décembre 2022, 31 personnes seraient mortes seules sur des brancards dans les couloirs des urgences, ou parce qu’un SMUR n’a pas pu être engagé assez rapidement, apprend le successeur de François Braun au Figaro. « Si on était exhaustif, on pourrait envisager qu’il y en ait beaucoup plus », assure-t-il.

      Face à la dégradation du service des urgences, ce décompte inédit était nécessaire, explique Marc Noizet : « On avait déjà connu des morts dans les couloirs, mais jamais comme cela. La situation est devenue insécuritaire pour les soignants et les patients » . Le syndicat a donc mis à disposition dès novembre un formulaire en ligne, qui prend la forme d’un questionnaire : le soignant fait part de la situation, raconte ce qu’il s’est passé, laisse son nom et son mail, et peut demander à être rappelé.

      Toutefois, ces morts ne sont pas « inattendues » parce que ces personnes n’allaient pas mourir, mais parce qu’elles n’auraient pas dû mourir dans de telles circonstances, précise le médecin : « L’objectif n’est pas de rechercher la cause de la mort. Nous alertons sur ces morts brutales dans des couloirs d’urgence alors que rien ne laissait présager. Pour nous, c’est un dysfonctionnement grave. C’est une mise en danger ».

      Des profils assez âgés
      Sur les 31 situations rapportées, le profil des personnes décédées est assez âgé : « Il tourne autour de 75 ans ». « On a des personnes de 92 ans, 81 ans, 76 ans, 61 ans, 74 ans.. » , détaille Marc Noizet en consultant son fichier. Il prend alors l’exemple d’une personne âgée, qui est arrivée dans un CHU après une mauvaise chute. « Elle n’avait pas de lésion apparente, il n’y avait pas d’inquiétude à son sujet. » Quatre heures plus tard, elle allait bien. Huit heures plus tard, l’équipe l’a retrouvée morte sur son brancard, dans un couloir.

      Pour qu’un décès puisse être comptabilisé dans cette liste, il faut qu’il corresponde à l’une de ces deux catégories :
      • Le patient est décédé sur un brancard aux urgences alors qu’il était en période d’attente de soins, et son décès n’était pas attendu.
      • Le patient est décédé en pré-hospitalier, les moyens adaptés n’ayant pas pu être engagés assez rapidement : « Par exemple, on n’est pas en capacité de déclencher un SMUR suffisamment vite et la victime décède ».

      La femme décédée à Saint-Cyr d’une crise cardiaque après avoir été refusée aux urgences, n’entre pas forcément dans cette catégorie. « On ne connaît pas encore les circonstances. Beaucoup de questions sont en suspens, une enquête doit y répondre. Pour moi, en l’état, elle ne répond pas à notre définition » , affirme l’urgentiste.

      Deux à trois jours sur un brancard
      Son syndicat a décidé de lancer ce décompte dans l’objectif d’alerter l’opinion publique et les politiques « de la dangerosité actuelle » de la situation et « montrer que le système est à bout de souffle ». Des patients peuvent attendre plusieurs heures, voire plusieurs jours sur un brancard avant d’être hospitalisés. Il a été possible de l’observer récemment dans un reportage de l’AFP au CHU de Strasbourg, le 29 décembre. À cause des conditions de travail, du manque de moyens et de la triple épidémie (Covid-19, bronchiolite et grippe), certains patients n’ont pas d’autre choix que d’attendre deux ou trois jours sur des brancards, fait savoir un des infirmiers sur place.

      Il y a un tabou derrière ces morts.
      Marc Noizet, président de SAMU-Urgence France

      Si quelques morts sont médiatisées dans la presse, la plupart d’entre elles restent dissimulées. Cela peut s’expliquer par deux raisons, selon Marc Noizet. D’abord, parce que les soignants se sentent coupables. « Nous faisons face à la mort tous les jours. Nous sommes soignants. Mais quand un décès inattendu se passe dans un service, nos équipes portent forcément une forme de culpabilité » , explique l’urgentiste. Ensuite, parce qu’ils ne veulent pas endosser « la responsabilité d’un dysfonctionnement global de santé ». La responsabilité est une « responsabilité du système, elle doit être collective et non individuelle , avance le Dr Noizet. Mais il y a un tabou derrière ces morts ».

      Un dernier point est important : « La responsabilité médico-légale du soignant » , poursuit Marc Noizet. Si la famille d’une de ces victimes venait à se retourner contre l’hôpital, « la responsabilité reviendrait au médecin qui était présent ce jour-là » , ce qui pourrait ouvrir une « procédure judiciaire à son encontre ». Et de déplorer : « Personne ne dira que c’est un dysfonctionnement général du système de santé. Il devrait expliquer qu’il a un service avec 100 patients qui ne peut en accueillir que 50. Mais je ne suis pas sûr que cela soit pris en considération. »

      Aujourd’hui, le président du syndicat demande un « système plus sécurisé ». « Les conditions dans lesquelles on travaille actuellement sont exécrables pour les soignants mais surtout pour les patients. » Pour lui, « l’équation est simple : combien vous avez de lits dans un hôpital, combien de personnel pour vos lits, comment vous gérez vos lits. C’est uniquement de la gestion de flux. Il faut recentrer la disponibilité de l’offre de soin qui existe aujourd’hui autour des besoins urgents de la population. » Contacté par Le Figaro , le ministère de la Santé n’a pas donné suite à nos sollicitations.

      #Hôpital #Santé #Sante #décès #morts #EnMarche #réforme #macron de la #santé_publique

  • « La disparition d’un vrai militant fidèle. Une discussion qui a beaucoup compté pour moi »

    https://lo-argenteuil.blogspot.com/2022/12/militer-pour-faire-avancer-la-planete.html

    Je l’appelais Gordon. Il vient de disparaître. Je savais que ce militant de Lutte ouvrière était plus âgé que moi, qu’il était malade, et qu’il avait milité à l’usine Thomson-CSF de Bagneux, avant 1968 je crois. Meetings ou fêtes, nous nous rencontrions parfois, décennie après décennie, et je tenais toujours à le saluer. Car malgré le fait que nous ne croisâmes plus véritablement, ce militant avait compté pour moi.

    J’ai connu l’ancêtre de Lutte ouvrière, Voix ouvrière, à l’automne 1967 alors que j’étais à l’école normale d’instituteurs de Versailles. Double bonne pioche, j’allais vivre les évènements de Mai 68.

    Les années suivantes, j’allais approfondir les idées communistes et trotskystes. J’étais toujours interne et je faisais le « mur » pour assister aux meetings de Lutte ouvrière à la Mutualité à Paris. À l’issue d’un de ces meetings il m’a été proposé d’être raccompagné en voiture par un militant de Lutte ouvrière qui devait passer par Versailles. C’était Gordon.

    Pendant le temps du trajet, nous avons parlé de choses et d’autres. Nous en sommes venus à discuter de l’engagement. Militer pour renverser le capitalisme et faire avancer la société était faire œuvre utile et donner un sens à sa vie.

    Cette discussion m’a beaucoup marqué, je ne l’ai pas oubliée. Gordon n’a jamais renoncé à « donner un sens à sa vie » qui soit utile à tous les habitants de la planète d’aujourd’hui et de demain. Et cela jusqu’au bout.

    #communiste_révolutionnaire #Lutte_Ouvrière #militant #militantisme #déces

    Témoignage d’un de ses camarades de #LO sur les réseaux sociaux...

    Une grande tristesse de perdre « petit Louis » un camarade et ami que j’ai connu juste après 68. J’avais alors que j’étais lycéen diffusé son premier bulletin en 1970 à la Thomson Bagneux et été agressé par les staliniens à la porte de l’usine, et lui restait toujours fidèle à ses idées, placardisé par la direction et toujours en but à l’hostilité des staliniens.

    Un camarade toujours plein d’humour, toujours révolté depuis la guerre d’Algérie où il me racontait sa participation à la première manifestation organisée par l’UNEF quand il était étudiant en réaction à la répression du 17 octobre 1961.

    Pilier du cinéma à la #fête_de_Lutte_Ouvrière, on partageait ensemble cette passion.

  • Instagram : la foire aux vanités

    Deux milliards d’utilisateurs actifs chaque mois, 100 millions de vidéos et photos partagées quotidiennement : lancé à l’automne 2010, au cœur de la Silicon Valley, par Kevin Systrom et Mike Krieger, deux étudiants de l’université de Stanford, le réseau Instagram a connu une ascension fulgurante. Surfant sur le développement de la photographie sur mobile, l’application, initialement conçue pour retoucher (grâce à ses fameux filtres) et partager des clichés, attire rapidement des célébrités et attise la convoitise des géants du numérique. En 2012, Mark Zuckerberg, le patron de Facebook, qui flaire son potentiel commercial, la rachète pour la somme faramineuse de 1 milliard de dollars. La publicité y fait son apparition deux ans plus tard, favorisant l’explosion du marketing d’influence. Désormais, les marques se tournent vers les personnalités les plus suivies pour promouvoir leurs produits. Les stars aux millions d’abonnés, comme Cristiano Ronaldo ou Kim Kardashian, engrangent des revenus astronomiques, tandis qu’au bas de la hiérarchie, soumis à une concurrence impitoyable, les « nano-influenceurs » se contentent de contrats payés en nature ou d’avantages promotionnels. Transformé en gigantesque centre commercial, le réseau abreuve ses utilisateurs de visions modifiées de la réalité, entre corps jeunes et dénudés, spots touristiques aussitôt pris d’assaut et images esthétisées de nourriture, labellisées « food porn ». Conséquences : les opérations de chirurgie esthétique se multiplient chez les jeunes, enrichissant des praticiens peu scrupuleux, tandis que l’anxiété et la dépression progressent de façon inquiétante chez les adolescents, particulièrement perméables à ces idéaux standardisés.

    https://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/66132_0

    #film #documentaire #film_documentaire
    #réseaux_sociaux #Instagram #drogue #beauté #fanbook #Mark_Zuckerberg #esthétique #marketing_d'influence #influencer #foll-ow #mise_en_scène #fast_fashion #mode #corps #algorithme #nudité #misogynie #standardisation #dysmorphie #santé_mentale #chirurgie_esthétique #décès #food_porn #estime_de_soi #reconnaissance

  • Canada : Inquiétudes chez les vétérans sur l’aide à mourir La Presse canadienne à Ottawa - Le Devoir
    https://www.ledevoir.com/societe/773388/sante-inquietudes-chez-les-veterans-sur-l-aide-a-mourir

    Les révélations selon lesquelles certains anciens combattants canadiens se sont vu offrir l’aide médicale à mourir alors qu’ils cherchaient du soutien du gouvernement fédéral ajoutent aux inquiétudes concernant la volonté d’Ottawa de permettre cette procédure pour des motifs de problèmes mentaux.

    Des groupes d’anciens combattants demandent plutôt à Ottawa d’accroître l’accès aux services de santé mentale pour les anciens militaires, ce qui comprend la résolution des longs délais d’attente que beaucoup se voient obligés d’endurer lorsqu’ils demandent de l’aide.


    « Les blessures de santé mentale ne peuvent être terminales que si elles ne sont pas traitées, pas soutenues et sous-financées », a déclaré le directeur général de Wounded Warriors, Scott Maxwell. L’organisme gère des programmes de soutien en santé mentale pour les anciens combattants et les premiers intervenants.
    « Cela devrait être là où nous nous concentrons : ressources, financement et investissement dans un accès rapide à des soins de santé mentale. »

    Alors que l’aide médicale à mourir a été légalisée en 2016 pour les Canadiens souffrant de blessures et de maladies physiques, les critères devraient être élargis en mars pour inclure les personnes vivant avec des problèmes de santé mentale.

    Bien que ce plan ait déjà suscité la crainte de psychiatres de partout au pays, qui affirment que le Canada n’est pas prêt pour une telle décision, M. Maxwell et d’autres sonnent également l’alarme quant à l’impact potentiel sur les anciens soldats malades ou blessés.

    Témoignage d’une vétérane
    Ces préoccupations se sont cristallisées au cours des dernières semaines, après la venue d’allégations selon lesquelles plusieurs anciens militaires qui ont demandé de l’aide à Anciens Combattants Canada au cours des trois dernières années ont plutôt reçu des conseils sur l’aide à mourir.

    Il s’agit notamment de la caporale à la retraite et paralympienne canadienne Christine Gauthier, qui a raconté la semaine dernière au comité permanent des anciens combattants de la Chambre des communes qu’ elle s’était vu offrir une mort assistée au cours de sa lutte de cinq ans pour obtenir une rampe d’accès pour fauteuils roulants chez elle.

    Le gouvernement fédéral a blâmé une seule employée d’Anciens Combattants, affirmant que la gestionnaire agissait seule et que son cas avait été confié à la Gendarmerie royale du Canada. Il a aussi indiqué que des formations et de l’encadrement ont été dispensés au reste des employés du département.

    La question a néanmoins suscité des craintes quant à ce qui se passera si les critères de l’aide médicale à mourir sont élargis en mars, d’autant plus que de nombreux anciens combattants souffrant de blessures mentales et physiques continuent de devoir attendre des mois, voire des années, pour obtenir un soutien fédéral.

    Ces temps d’attente ont persisté pendant des années malgré la frustration, la colère et les avertissements de la communauté des anciens combattants ainsi que du bureau de l’ombudsman des vétérans, du vérificateur général du Canada et d’autres au sujet de l’impact négatif de ces temps d’attente.

    « Ma crainte est que nous offrions aux gens un moyen de mettre fin à leurs jours alors qu’il existe des traitements, mais ces traitements sont plus difficiles d’accès que la mort médicalement assistée », a récemment témoigné Oliver Thorne, du Veterans Transition Network, devant le comité permanent des anciens combattants.

    Malgré les affirmations du gouvernement selon lesquelles une seule employée était responsable de proposer l’aide médicale à mourir comme option, la directrice adjointe des services aux anciens combattants de la Légion royale canadienne, Carolyn Hughes, a affirmé que les allégations avaient avivé la colère et des craintes de longue date de la communauté.

    « De nombreux anciens combattants ont été fâchés et retraumatisés par cette situation », a-t-elle déclaré au même comité. Elle a cité la perception de certains selon laquelle la stratégie du ministère est de nier, retarder les services et attendre que les vétérans meurent.

    Le premier ministre Justin Trudeau a soutenu vendredi que le gouvernement cherchait à trouver le juste équilibre entre l’accès à l’aide médicale à mourir et la protection des Canadiens vulnérables, y compris les anciens combattants.

     #armée #guerre #traumatisme #soins #santé_mentale #aide_médicale #suicide #décès #santé_publique

  • Une ONG allemande dépose une plainte contre des dirigeants européens pour #crimes_contre_l'humanité envers des migrants

    Le Centre européen pour les droits constitutionnels et humains a annoncé, mercredi, avoir déposé une plainte pour crimes contre l’humanité contre des dirigeants européens devant la Cour pénale internationale. L’ONG les accuse d’avoir collaboré avec la Libye pour l’interception de migrants en mer malgré les risques de sévices que les exilés encourent dans le pays.

    Le #Centre_européen_pour_les_droits constitutionnels_et_humains (#ECCHR) a déposé une plainte pour crimes contre l’humanité devant la #Cour_pénale_internationale (#CPI) visant plusieurs responsables européens, a annoncé, mercredi 30 novembre, cette ONG allemande, soutenue par l’ONG, Sea-Watch.

    Parmi les personnes visées par la plainte figurent l’ancien ministre de l’Intérieur italien #Matteo_Salvini, les ancien et actuel Premiers ministres maltais #Robert_Abela et #Joseph_Muscat, ou encore l’ancienne cheffe de la diplomatie européenne, #Federica_Mogherini.

    L’ECCHR estime que la politique européenne de soutien aux #garde-côtes_libyens chargés d’intercepter les exilés en #Méditerranée puis de les ramener en #Libye a rendu ces personnalités indirectement responsables des #violences et #exactions subies par les migrants dans le pays. Les exilés, qui sont interceptés en mer par les garde-côtes libyens, sont systématiquement envoyés dans des centres de détention, où ils subissent des violences physiques et sexuelles, des privations de nourriture et de la #torture.

    « Bien qu’ils aient eu connaissance de ces crimes, des fonctionnaires des agences de l’UE ainsi que de l’Italie et de Malte ont renforcé leur collaboration avec la Libye pour empêcher les réfugiés et les migrants de fuir la Libye par la mer », souligne l’ECCHR dans son communiqué, publié mercredi 30 novembre. « Ce soutien et cette #collaboration tendent à démontrer le rôle décisif que jouent les #hauts_fonctionnaires de l’UE dans la privation de liberté des migrants et des réfugiés fuyant la Libye », ajoute l’ONG.

    Enquête sur les faits de #collaboration

    L’ECCHR et #Sea-Watch appellent la CPI à enquêter sur ces faits de collaboration entre acteurs européens et libyens et à traduire en justice les responsables. Les deux ONG réclament également la fin du financement des programmes d’externalisation des frontières européennes qui s’appuient, entre autres, sur le soutien et la formation des garde-côtes libyens. Elles demandent enfin la création d’un programme civil de recherche et sauvetage européen qui serait financé par les États membres de l’Union européenne (UE).

    Environ 100 000 migrants ont été interceptés au large des côtes libyennes et renvoyés dans le pays depuis 2017, date de la signature d’un accord entre la Libye et l’Italie pour lutter contre l’immigration illégale. Outre l’Italie, l’UE a versé depuis 2015 plus de 500 millions d’euros au gouvernement de Tripoli pour l’aider à freiner les départs de migrants vers l’Europe.

    Malgré les preuves de plus en plus nombreuses des cas de maltraitance envers des migrants en Libye, l’UE n’a pas cessé son aide financière au pays. Pire, l’Union a elle-même reconnu dans un rapport confidentiel remis en début d’année que les autorités libyennes ont eu recours à un « usage excessif de la force » envers les migrants et que certaines interceptions en Méditerranée ont été menées à l’encontre de la règlementation internationale.

    En 2021, Amnesty international a accusé l’UE de « complicité » dans les atrocités commises sur le sol libyen à l’encontre des exilés. L’ONG, comme le fait l’ONU, exhorte régulièrement les États membres à « suspendre leur coopération sur les migrations et les contrôles des frontières avec la Libye ». En vain.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/45141/une-ong-allemande-depose-une-plainte-contre-des-dirigeants-europeens-p

    #migrations #asile #réfugiés #justice #plainte #responsabilité #complicité #décès #mourir_en_mer #morts_en_mer

    –—

    juin 2019 :
    ICC submission calls for prosecution of EU over migrant deaths
    https://seenthis.net/messages/785050

  • #Walid_Ebeid #The_Immigrant

    Addressing one of the great moral issues of our time, the refugee crisis in which tens of thousands of unfortunate souls drowned in the Mediterranean, Ebeid commented: “People who feel like strangers in their own countries seeking for a better life in other places where they will realize that they are more strange.” His painting The Immigrant is a kind of shock art, intended to shake us out of complacency. Reversing roles, and expectations, it depicts a fully clothed man (washed up onshore?) lying next to a naked woman at the beach. He is lifeless and discolored, she pale and languid. One of the nudist’s legs is raised, idly—like a cat’s tail twitching on a lazy summer day. It appears that the woman is reading a book, but upon closer inspection, it turns out to be a passport. This is angry, indignant art, laced with defiance and a strange eroticism. But the true obscenity that such a challenging painting suggests is indifference to the pain of Others.

    https://www.worldliteraturetoday.org/blog/culture/protest-art-walid-ebeid-reflections-four-paintings-yahia-labab

    #décès #migrations #plage #peinture #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #Méditerranée #mer_Méditerranée #mourir_en_mer #art_et_politique

    –---

    ajouté au fil de discussion : #tourisme et migrations :
    https://seenthis.net/messages/770799

    ping @isskein @reka

  • Ventimiglia, persona travolta in autostrada al confine con la Francia

    Ventimiglia (Imperia) – Una persona è stata travolta e uccisa sull’autostrada A10 Genova – Ventimiglia, all’altezza della barriera autostradale della città di confine.
    L’incidente mortale è avvenuto intorno alle 5 e mezza e sul posto sono accorsi i mezzi di soccorso che non hanno potuto far altro che constatare il decesso della persona.
    Non è chiara la dinamica dell’incidente ma non è escluso al momento che possa trattarsi di un Migrante che cercava disperatamente di passare il confine con la Francia.

    –—

    aggiornamento delle 6,30

    La persona travolta in Autostrada sarebbe un Migrante che camminava lungo la carreggiata in direzione della Francia e a travolgerlo è stato un mezzo pesante che ha trascinato il corpo sino all’altezza del casello autostradale dove è stato poi trovato. Secondo le prime ricostruzioni il mezzo sarebbe anche ripartito per poi fermarsi dopo qualche chilometro per auto denunciarsi.
    Il camionista avrebbe visto, come altri automobilisti, un gruppo di persone a piedi, lungo la carreggiata ma non si sarebbe accorto della tragedia.
    La persona travolta, di origine africana, è deceduta per le atroci ferite riportate dall’impatto con il Tir e per il trascinamento sull’asfalto.
    Ancora una volta il confine con la Francia si tinge di rosso per la disperazione dei Migranti che cercano di lasciare l’Italia per muoversi verso paesi con politiche più favorevoli all’immigrazione come nel nord Europa.
    Migranti che arrivano sulle coste italiane ben consapevoli di dover lasciare il paese ma che restano intrappolati in Italia per effetto del Trattato di Dublino che prevede che i Migranti debbano restare nel primo paese dove sono giunti sino a conclusione delle operazioni di riconoscimento dello status di rifugiato.
    Un iter che può durare mesi, a volte anni visto che un primo rifiuto può far scattare un ricorso in appello con le tempistiche della Giustizia italiana.
    La maggior parte dei Migranti non desidera restare in Italia per la difficile situazione economica ma viene respinta alle frontiere dai paesi che non accettano il transito.
    I Migranti vengono arrestati e riconsegnati alle autorità italiane ogni giorno e per centinaia di casi quotidiani.
    Per questo i Migranti disperati tentano qualunque via per cercare di attraversare il confine con la Francia determinando situazioni di pericolo come quella che ha portato alla morte di uno di loro.

    https://liguriaoggi.it/2022/11/07/ventimiglia-persona-travolta-in-autostrada-al-confine-con-la-francia

    #Italie #France #frontière_sud-alpine #migrations #réfugiés #frontières #décès #mort #mourir_aux_frontières #Vintimille
    –—

    ajouté au fil de discussion sur les morts à la frontière de Vintimille:
    https://seenthis.net/messages/784767

    lui-même ajouté à la métaliste sur les morts aux frontières alpines:
    https://seenthis.net/messages/758646

    • Migrante morto per raggiungere la Francia, la ricostruzione della polizia

      La vittima è un giovane di nazionalità afgana, #Ahmed_Safi, nato nel 2003
      Si chiamava Ahmed Safi, aveva 19 anni e un sogno: quello di raggiungere la Francia per ricominciare una nuova vita, lontano dal regime dei Talebani che dettano legge incutendo terrore nel suo paese, l’Afganistan. E’ lui il giovane migranti che ha perso la vita intorno alle 5,30 di lunedì scorso nel tratto di autostrada A10 tra il confine di Stato e la barriera di Ventimiglia.

      Era da pochi giorni in Italia, Ahmed. La settimana scorsa, al suo arrivo, gli erano state prese le impronte digitali: è grazie a questo che gli agenti della polizia stradale di Imperia sono riusciti a dare un nome a quel corpo straziato, rimasto al casello d’uscita della barriera di Ventimiglia, in direzione Italia.

      Secondo quanto ricostruito dalla Polstrada, il giovane era solo. Per raggiungere la Francia era salito su un camion dal quale ad un certo punto si è lanciato: un balzo improvviso sulla carreggiata, per poi percorrere, a piedi, la galleria “Del Monte” in direzione Francia. All’uscita del tunnel, in prossimità di un by-pass dovuto ai lavori, in un tratto di strada rettilineo e privo di illuminazione, il 19enne ha attraversato la carreggiata. Per l’auto che stava sopraggiungendo, guidata da un francese, è stato impossibile evitarlo. Ahmed è stato così investito una prima volta, e poi una seconda, da un’altra auto francese. E infine da un tir, che ha trascinato il suo corpo per centinaia di metri, lasciandolo poi alla pista Telepass della barriera autostradale.

      Solo il primo automobilista, un 56enne francese, si è fermato poco dopo l’investimento e ha contattato la polizia stradale, autodenunciandosi per l’accaduto: era sotto choc. Gli altri due mezzi hanno invece proseguito la marcia. L’attività investigativa ha consentito di risalire ad entrambi: in particolare, il conducente del tir è stato intercettato sull’autostrada A4 all’altezza di Verona. E’ un camionista dell’Est Europa che ha dichiarato di non di essersi accorto dell’investimento del pedone, scambiandolo per un oggetto finito sulla strada. Sono ancora in corso gli accertamenti relativi al rintraccio del conducente della seconda autovettura coinvolta.

      I due conducenti identificati, entrambi negativi all’alcool test, sono indagati per omicidio stradale.

      https://www.riviera24.it/2022/11/migrante-morto-per-raggiungere-la-francia-la-ricostruzione-della-polizia-7

  • Geographical distribution of protesters killed in #IranRevolution during the last 51 days.

    319 people killed by security forces in which one third are from Sistan and Blauchistan, more than 90 killed in massacre in #Zahedan and at least 16 killed in #Khash.

    https://twitter.com/Sima_Sabet/status/1589389251803721728

    #Iran #manifestations #résistance #morts #décès #cartographie #visualisation #révolution_iranienne

    ping @visionscarto

  • 25.10.2022. Mort de Blessing Matthew : Face à l’impunité en France, nous introduisons une requête devant la #Cour_européenne_des_droits_de_l’homme

    Nous refusons d’accepter qu’à la violence qui coûta la vie à Blessing Matthew s’ajoute celle de l’impunité !

    Le 9 mai 2018, le corps d’une jeune femme est découvert dans la Durance au barrage de Prelles, une dizaine de kilomètres en aval de Briançon (Hautes-Alpes, France). La jeune femme est identifiée quelques jours plus tard comme étant Blessing Matthew, âgée de 21 ans et originaire du Nigeria. Elle avait été vue pour la dernière fois le 7 mai, entre 4 heures et 5 heures du matin, alors que des gendarmes mobiles tentaient de l’interpeller avec ses deux compagnons de route, Hervé S. et Roland E., dans le hameau de La Vachette, à proximité de la frontière franco-italienne.

    Au-delà de la douleur de sa famille et de ses deux compagnons de route, la mort de Blessing a suscité une vive émotion dans le Briançonnais. Elle a concrétisé les craintes, maintes fois exprimées par la société civile, concernant la militarisation de la frontière haute-alpine et ses conséquences dangereuses pour les personnes exilées. C’est le premier cas documenté d’une personne exilée décédée dans le Briançonnais, depuis la décision du gouvernement français de rétablir les contrôles fixes aux frontières en 2015. Depuis lors, plusieurs autres cas ont été documentés. Au total, de 2015 à mai 2022, 46 personnes ont trouvé la mort en tentant de franchir la frontière franco-italienne.

    À la suite de sa mort, la famille de Blessing – soutenue par l’association briançonnaise Tous Migrants – n’a eu de cesse de demander vérité et justice pour sa mort. Or, en réponse à la plainte déposée le 25 septembre 2018 par une des sœurs de Blessing, Christiana Obie, le 15 novembre 2019, le procureur de Gap décide d’un non-lieu ab initio, une décision confirmée par la suite.

    Ce processus judiciaire n’a pas permis de faire la lumière sur les faits ayant mené à la mort de Blessing et les responsabilités impliquées. Au contraire, l’analyse par Tous Migrants du dossier d’enquête du procureur, et notamment des déclarations des gendarmes mobiles, a révélé de nombreuses incohérences, contradictions et zones d’ombres.

    À la demande de l’association Tous Migrants et en collaboration avec elle, et grâce à la contribution fondamentale d’un des compagnons de route de Blessing Matthew, Hervé S., l’agence Border Forensics à mobilisé des méthodes d’analyse spatio-temporelle de pointe pour mener sa propre contre-enquête. L’analyse de Border Forensics a permis, grâce au témoignage in situ d’Hervé S., de confirmer et de préciser la reconstitution des événements. Selon ce témoignage, en poursuivant Blessing, les gendarmes l’ont mise en danger, menant à sa chute dans la Durance et à sa mort. De plus, Border Forensics a réalisé une analyse spatio-temporelle des déclarations des gendarmes qui a fait émerger les nombreuses omissions, contradictions et zones d’ombre de l’enquête de police judiciaire concernant les conditions qui ont mené à la mort de Blessing.

    L’analyse produite par Border Forensics, publiée le 30 mai 2022, a ainsi remis en cause les conclusions de l’enquête de police judiciaire disculpant les gendarmes. Compte tenu de ces nouveaux éléments qui apportent un éclairage inédit et déterminant sur les faits, une demande a été déposée le 27 mai 2022 par Maître Vincent Brengarth auprès du Parquet Général de Grenoble, une demande de réouverture de l’instruction sur charges nouvelles a été déposée le 27 mai 2022 par Maître Vincent Brengarth auprès du Parquet Général de Grenoble.

    Or, contre toute attente, le 23 juin 2022, le procureur général a indiqué qu’il n’envisageait pas de saisir la chambre de l’instruction. Le procureur général, par sa décision qui tient en quelques lignes et qui a été prise en très peu de temps, a balayé tous les éléments nouveaux apportés par Border Forensics et a refusé d’entendre le témoignage d’Hervé S. qui, pour la première fois, révélait l’existence d’un véritable guet-apens. Cette décision a totalement fait fi des éléments nouveaux qui devaient justifier des investigations complémentaires, conformément aux obligations pesant sur la justice en la matière.

    En réaction aux circonstances de la mort de sa sœur, Happy Matthew nous a dit : “Ils ont juste laissé une personne mourir parce qu’elle n’est pas blanche comme eux, elle n’est pas Française comme eux.” Le déni de vérité et de justice qu’a confirmé le procureur général perpétue ainsi le traitement discriminatoire et inhumain de Blessing Matthew après sa mort.

    Nous refusons qu’à la violence qui coûta la vie à Blessing Matthew s’ajoute celle de l’impunité. Comme le dit Christiana Obie : « Ma soeur continuera de hurler et hurler » tant que justice ne sera pas faite. Au-delà du cas de Blessing, l’impunité pour les morts de personnes migrantes aux frontières italo-françaises permet de perpétuer les politiques et pratiques de contrôles et de renvois systématiques mettant les exilé·es en danger.

    Ainsi, considérant l’impératif de vérité et de justice pour Blessing et l’épuisement des voies de recours en France, Maître Vincent Brengarth a déposé une requête devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) le 20 octobre 2022. Cette requête contre la France souligne l’absence d’enquête effective et le manque d’indépendance de celle-ci. Elle se fonde en effet sur les obligations pesant sur les États membres en vertu de l’article 2 de la Convention européenne des droits de l’Homme, qui protège le droit à la vie. Le refus de prise en compte de ce témoignage révèle a posteriori l’absence d’indépendance dans le cadre des investigations menées mais également leur partialité. Par ailleurs, la requête tend également à dénoncer l’absence de tout recours pour dénoncer la position du Parquet Général refusant de rouvrir l’information judiciaire malgré les éléments produits et par le truchement d’une motivation expéditive. Maître Vincent Brengarth déclare au sujet de la procédure : “Il est indispensable que la CEDH condamne la France pour la manière inacceptable dont elle a instruit le décès de Blessing qui n’a pas bénéficié d’une enquête indépendante et impartiale”.

    À l’occasion du dépôt de la requête devant la CEDH, Border Forensics publie la reconstruction vidéo complète de l’analyse spatio-temporelle des contradictions des déclarations des gendarmes, et publie la traduction anglaise de l’ensemble de son rapport.

    Rien n’arrêtera notre demande de « vérité et justice pour Blessing » !

    https://www.borderforensics.org/fr/updates/25-10-2022-mort-de-blessing-matthew-face-a-limpunite-en-france-nous

    #CEDH #courEDH #justice #Blessing_Matthew
    #décès #morts_aux_frontières #asile #migrations #frontières #Hautes-Alpes #Briançon #La_Vachette #Briançonnais #France #gendarmes #border_forensics #mourir_aux_frontières #Blessing
    –—

    voir aussi ce fil de discussion sur l’"affaire Blessing" :
    https://seenthis.net/messages/962473

    • Mort d’une Nigériane dans les Alpes : la Cour européenne des droits de l’Homme saisie par Tous Migrants

      L’association Tous Migrants a annoncé, mardi, avoir déposé un recours devant la Cour européenne des droits de l’Homme au sujet du décès en 2018, de Blessing Matthew, une jeune Nigériane, morte noyée près de Briançon, après avoir franchi la frontière franco-italienne. Deux non-lieux avaient été prononcés au terme de l’enquête.

      La Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) va-t-elle réussir à faire la lumière sur les circonstances de la mort de Blessing Matthew ? L’association Tous Migrants a annoncé, mardi 25 octobre, avoir saisi l’instance européenne concernant la mort, en 2018, de cette jeune Nigériane, dans les Hautes-Alpes, après un contrôle de gendarmerie.

      « Nous refusons d’accepter qu’à la violence qui coûta la vie à Blessing Matthew s’ajoute celle de l’impunité ! », déclare l’association dans un communiqué.

      L’enquête sur les circonstances du décès, portant notamment sur un contrôle de gendarmerie à la frontière, en la présence de Blessing Matthew le 7 mai 2018, avait d’abord été classée sans suite par le parquet de Gap. La sœur de la victime, Christiana Obie Darko, avait déposé plainte avec constitution de partie civile et une information judiciaire avait été ouverte. Elle avait conclu à un non-lieu, le 18 juin 2020, confirmé en appel le 9 février 2021.

      Le 13 juin dernier, Tous Migrants et la sœur de l’exilée avaient déposé une demande de réouverture d’information judiciaire, en invoquant le nouveau témoignage fourni par un des « exilés pourchassés par les gendarmes » évoquant un « véritable guet-apens ».
      « Help me, help me »

      Cette personne, présentée comme Hervé S., avait fait, en mai 2018, la route depuis l’Italie avec Blessing Matthew. Il assure que les gendarmes les ont repérés dans le village de La Vachette et que l’un d’eux a poursuivi Blessing dans un jardin près de la Durance. La jeune femme serait alors tombée dans l’eau en voulant lui échapper.

      « Je l’ai entendue crier : ’Help me, help me !’ [’Aidez-moi, aidez-moi !’] Au fur et à mesure qu’elle criait, sa voix s’éloignait… Ensuite, le gendarme est allé dire à ses collègues qu’elle était tombée dans la rivière mais qu’elle avait peut-être traversé. Ils n’ont pas appelé les secours. Des gendarmes sont allés [essayer de] chercher Blessing de l’autre côté », avait confié Hervé S. à Médiapart en avril dernier.

      Tous Migrants s’est également appuyé sur les travaux de Border forensics, qui a recueilli le témoignage de Hervé S. « in situ », et reconstitué la scène qui s’est déroulée dans le village de La Vachette. Une investigation qui contredit l’enquête de police judiciaire.

      Le procureur général de Grenoble avait indiqué, fin juin, qu’il ne donnerait pas suite à la demande de réouverture d’une information judiciaire, indiquant que Hervé S avait été interrogé et n’avait pas évoqué de guet-apens.

      http://www.infomigrants.net/fr/post/44294/mort-dune-nigeriane-dans-les-alpes--la-cour-europeenne-des-droits-de-l

    • Justice for Blessing: Contesting Police Violence at the Franco-Italian Border

      On October 25th, Tous Migrants, a French migrant advocacy organization, announced that it had filed an appeal with the European Court of Human Rights concerning the death of Blessing Matthew, a young Nigerian woman who died after crossing the Franco-Italian border. This appeal is based in part on new evidence in the case that came to light in an investigation by Border Forensics.

      Blessing Matthew was 21 years old, from Nigeria, and had graduated high school there. She arrived in Italy in the autumn of 2016 but was unable to secure the right to stay or find work, so she decided to continue her journey. On the night of May 7th 2018, she crossed the border from Italy to France. Two days later her body was found in the Durance River, several kilometers downstream from the border. The sequence of events that led to her death was unclear until Border Forensics conducted an investigation to reconstruct the events. Using new witness testimony from one of Blessing’s fellow travelers, alongside additional evidence, Border Forensics conducted a spatio-temporal analysis to visually reconstruct the scene. Border Forensics has shown that French police may have endangered Blessing in a way that led to her fall into the river and ultimately to her death.

      Border Forensics takes an innovative approach combining academic inquiry and activism with the goal of revealing border violence and seeking mobility justice. Their investigations bring together civil society, academics, and migrants and their families in a way that recognizes the distinct knowledge that each party contributes. This enables them to reveal new information about the violence that takes place at borders around the world. In Blessing’s case, the previous investigation by the French police was inconclusive with contradictory statements from the police who saw Blessing the night she died. The two attempts to bring the case to court in France were dismissed, so the new evidence from Border Forensics that has been brought to the ECHR is the last resort to seek justice for Blessing.

      Blessing’s death falls into a larger pattern of police repression and violence at the Franco-Italian border. Migrants are criminalized for their mobility, facing verbal and physical violence from French police, and being refused entry to France despite their right to claim asylum. Residents of the town of Briançon and activists have mobilized in solidarity with migrants, running a shelter for migrants and going to the border and look for people who are in need of assistance after crossing. My doctoral research considers how citizens and migrants act in solidarity together in this region despite the threat of criminalization. I spent a year conducting fieldwork at this border, and with the support of a UACES microgrant, I was able to return after I had completed my fieldwork in order to share my findings with the people who have contributed to my research. As an activist academic, I seek to ensure that my research is engaged with community priorities and done in a way that is not extractive. Even though I am no longer in the field, collaborating with Border Forensics to translate the investigation and publicize it in English is a way for me to contribute and stay engaged in the cause for justice at this border.

      https://uacesoneurope.ideasoneurope.eu/2022/11/01/justice-for-blessing-contesting-police-violence-at-the-f

    • Le 23 novembre 2022, la CEDH informe Tous Migrants et la famille de Blessing que la requête est recevable !!

      Le 7 mai 2018, Blessing Matthew chutait dans la Durance en crue, alors qu’elle était poursuivie par une patrouille de gendarmes mobiles. Les deux personnes qui l’accompagnaient avaient réussi à se cacher. Depuis sa cachette, Hervé voyait et entendait toute la scène qu’éclairaient les torches des gendarmes mobiles.

      Au-delà de la douleur de sa famille et de ses deux compagnons de route, la mort de Blessing a suscité une vive émotion dans le Briançonnais. Elle a concrétisé les craintes, maintes fois exprimées par la société civile, concernant la militarisation de la frontière haute-alpine et ses conséquences dangereuses pour les personnes exilées. C’est le premier cas documenté d’une personne exilée décédée dans le Briançonnais, depuis la décision du gouvernement français de rétablir les contrôles fixes aux frontières en 2015. Depuis lors, plusieurs autres cas ont été documentés. Au total, de 2015 à mai 2022, 46 personnes ont trouvé la mort en tentant de franchir la frontière franco-italienne.

      À la suite de sa mort, la famille de Blessing - soutenue par l’association briançonnaise Tous Migrants - n’a eu de cesse de demander vérité et justice pour sa mort. Mais la justice française a refusé toute instruction depuis le classement sans suite de l’enquête du procureur disculpant les gendarmes mobiles. Elle a refusé d’entendre le témoin et d’examiner les nombreuses omissions, contradictions et zones d’ombre de l’enquête de police judiciaire, mises en évidence par notre contre-enquête et par celle de Border Forensics.

      Face à l’impunité des responsables et au déni de justice en France, nous avons déposé une requête devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) le 25 octobre.

      Le 23 novembre, la CEDH nous a signifié que notre requête était recevable et que la Cour allait donc l’examiner.

      Nous espérons que sa décision obligera la justice française à ouvrir l’instruction et faire correctement son travail, en toute impartialité. Mais cela peut prendre du temps, pour ne pas dire des années. Nous allons donc poursuivre notre travail de sensibilisation sur ce drame qui est la conséquence d’une politique responsable de dizaines de morts dans les alpes, de centaines de morts aux frontières de notre pays et de dizaines de milliers de morts aux frontière de l’Europe.

      source : newsletter Tous Migrants, décembre 2022

  • #Tunisie. À #Zarzis, les #familles des « #disparus_en_mer » marchent contre l’#oubli

    Des familles tunisiennes de disparus en exil mais aussi d’autres venues d’Algérie, du Maroc et du Sénégal se sont retrouvées à Zarzis, dans le sud-est de la Tunisie, début septembre 2022. Soutenues par des militants européens et africains, elles cherchent à obtenir la vérité sur le sort de leurs proches, migrants disparus en mer.

    Devant la Maison des jeunes de Zarzis, en ce début de matinée du 6 septembre 2022, un #cortège de plusieurs dizaines de manifestants se met en place. Sous un soleil de plomb, les premières banderoles sont déployées. Puis fuse un slogan : « Où sont nos enfants ? » Les manifestants sont en majorité des femmes, sœurs ou mères de disparus sur les routes de l’exil. La plupart portent une photo de leur proche dont elles n’ont plus de nouvelles depuis leur départ pour l’Europe, il y a parfois deux, cinq ou dix ans pour certaines. Elles viennent de Tunis, de Bizerte ou de Sfax, mais aussi d’Algérie, du Maroc ou encore du Sénégal. Épaulées par des militants actifs en Europe et sur le continent africain, ces femmes se sont réunies à Zarzis pendant plusieurs jours début septembre afin de commémorer leurs proches disparus et de demander des comptes aux États du nord et du sud de la Méditerranée.

    Au premier rang du cortège, Samia Jabloun, chapeau de paille et pantalon à fleurs, porte un tee-shirt floqué du visage de son fils, Fedi, disparu en février 2021. Peu avant le départ du cortège, elle raconte qu’il est parti de Kelibia à bord d’un bateau de pêcheurs. L’embarcation et une partie de l’équipage sont rentrés au port plusieurs heures plus tard, mais Fedi n’est jamais revenu. « Un des pêcheurs m’a dit que, alors que le bateau s’approchait de l’île italienne de Pantelleria, Fedi et un autre homme auraient sauté à l’eau et nagé en direction du rivage », explique Samia.

    Mais depuis ce jour, la professeure d’histoire-géographie n’a pas de nouvelles de son fils. « Je ne sais pas s’il est vivant, je ne sais pas s’il est mort », ajoute-t-elle dans un souffle. Elle raconte ensuite le parcours du combattant pour tenter d’obtenir des informations auprès des autorités tunisiennes, le temps passé à essayer de trouver des traces de vie de son fils, en frappant aux portes des ministères ou via les réseaux sociaux. En vain.
    Le silence des autorités

    Au milieu du cortège, Rachida Ezzahdali, hijab rose tombant sur une robe mouchetée, tient fermement d’une main une banderole et de l’autre la photo de son père, dont elle n’a pas de nouvelles depuis deux ans. « Le 14 février 2020, mon père a pris un avion pour l’Algérie », se remémore la jeune étudiante de 22 ans, originaire d’Oujda, au Maroc. « On a échangé avec lui quelques jours plus tard, il était alors à Oran », ajoute-t-elle. Puis, plus rien, plus de nouvelles. « C’est une tragédie pour ma famille, dit Rachida, d’une voix calme. Je ne connaissais rien à la question des « harragas » »
    1
    , admet la jeune femme, « mais depuis que je me suis rapproché de l’association Aide aux migrants en situation vulnérable, je comprends que ça concerne des milliers de personnes au Maroc, en Algérie ou en Tunisie ». « C’est un vrai fléau », lâche-t-elle. Comme Samia en Tunisie, Rachida s’est heurtée au silence des autorités marocaines quand elle s’est mise à chercher des informations sur son père. « Malgré les protestations, malgré les manifestations, il n’y a aucune réponse de nos gouvernements », se lamente-t-elle.

    Peu après le départ de la marche, les manifestants font une halte devant la mairie de Zarzis. Saliou Diouf, de l’organisation Alarm phone, un réseau qui vient en aide aux personnes migrantes en détresse en mer ou dans le désert, prend la parole : « Nous nous sommes réunis afin de tenir notre promesse : ne pas oublier toutes les personnes qui ont disparu aux frontières ». Latifa Ben Torkia, dont le frère Ramzi a disparu en 2011 et membre de l’Association des mères de migrants disparus, prend le relais et se lance dans un discours. Elle dénonce l’attitude des États tunisien et italien, ainsi que l’Union européenne (UE), qu’elle qualifie de « mafias », et déplore le traitement que la Tunisie réserve à ses propres enfants. Diori Traoré, de l’Association pour la défense des émigrés maliens, venue de Bamako pour cette rencontre, lance un appel aux autorités des rives nord et sud de la Méditerranée : « Arrêtez de tuer la jeunesse africaine ! Ouvrez les frontières ! »

    Victimes des politiques migratoires européennes

    Selon le Forum pour les droits économiques et sociaux (FTDES)
    2
    , au moins 507 personnes sont mortes ou portées disparues depuis début 2022 après avoir tenté de rallier l’Europe à partir des côtes tunisiennes. L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a recensé quant à elle plus de 17 000 personnes décédées ou disparues en Méditerranée centrale depuis 2014, faisant de cette zone la route migratoire la plus meurtrière au monde. Comment expliquer ce constat dramatique ? Dans un rapport publié en juin 2020
    3
    , le réseau Migreurop, qui rassemble des chercheurs et des activistes d’Europe et d’Afrique, considère que « la Tunisie est devenue ces dernières années une cible privilégiée pour les politiques d’externalisation des frontières de l’Union européenne en Méditerranée ».

    Déploiement de l’agence Frontex, « garde-côtes nationaux de mieux en mieux équipés et entraînés » et « système d’expulsion sans cadre juridique », l’organisation considère que « tous les ingrédients seront bientôt réunis pour faire de la Tunisie la parfaite garde-frontière de l’Union européenne ». Et le rapport de Migreurop conclut que « ces corps qui s’amoncellent » sur les plages ou dans les cimetières de Tunisie, « ce sont les victimes des politiques migratoires de l’Union européenne ».

    Une fois les prises de parole terminées, le cortège reprend son chemin et s’approche du littoral. La date du 6 septembre a été choisie en mémoire du naufrage survenu le 6 septembre 2012 au large de Lampedusa. Ce jour-là, une embarcation partie de Sfax avec plus de 130 personnes à son bord a chaviré à proximité de l’îlot italien de Lampione. Seules 56 personnes ont pu être secourues. Mohamed Ben Smida, dont le fils était à bord, s’en souvient « comme si c’était hier ». Après le naufrage, « les autorités tunisiennes nous ont dit : "Vos enfants sont disparus" », raconte-t-il. Il hoche la tête : « "Disparus", mais qu’est-ce que ça veut dire ? Je ne sais pas. Pour moi, c’est soit "mort", soit "vivant". Soit "noir", soit "blanc". C’est tout ». Mohamed évoque les nombreuses manifestations devant les ministères, les demandes répétées auprès des institutions pour faire la lumière sur la disparition de son enfant. Sans que rien ne se passe. « Les gouvernements se succèdent depuis la révolution, à chaque fois, ils disent qu’ils vont s’occuper de cette question des disparus, mais au final, ils ne font rien », constate-t-il, amer. Il parle aussi des faux indicateurs ou pseudo-journalistes qui l’ont abordé en lui promettant des informations sur son fils. « Puis la personne revient quelques jours plus tard pour te dire : "Ton fils est mort", alors qu’il n’en sait rien. Et là, tu pleures de nouveau ».
    La solidarité des pêcheurs

    Les manifestants s’arrêtent sur une plage. Ils déploient une banderole avec la liste des 48 647 personnes mortes aux frontières de l’Europe recensées par l’organisation néerlandaise United for Intercultural Action. La liste s’étale sur plus de 20 mètres sur cette plage de Zarzis, dont le littoral est le point de départ de nombreuses tentatives de passage vers l’Europe. Samia Jabloun se recueille un instant face à la mer puis lit un poème en l’honneur de son fils Fedi. Plusieurs membres de l’Association des pêcheurs de Zarzis sont présents. « En mer, c’est très fréquent qu’on croise des Zodiac avec des Africains, des Algériens, des Tunisiens, des mineurs, des femmes et des enfants, partis des côtes libyennes ou tunisiennes », témoigne Lassad Ghorab, pêcheur depuis 22 ans. « Dans ce cas-là, on ne se pose pas de questions, on arrête le boulot et on leur porte secours si nécessaire », tranche-t-il. Lassad s’emporte contre les passeurs libyens : « Ils font monter dans des Zodiac jusqu’à 150 personnes, ils ne laissent pas le choix aux migrants et les menacent avec des armes : "Soit tu montes, soit t’es mort ! " »

    Un autre pêcheur, Chamseddine Bourrassine raconte comment, en mer, les trafiquants libyens auraient menacé des pêcheurs de Zarzis : « Plusieurs fois, des miliciens nous ont pris pour cible et ils ont tiré dans notre direction ». « On a même eu des cas de pêcheurs pris en otage ! » s’indigne celui qui, en 2018, avait été placé en détention en Italie, accusé d’être un passeur après avoir porté secours et remorqué une embarcation en détresse. Criminalisés par les autorités italiennes d’un côté, pris pour cible par les trafiquants libyens de l’autre, les #pêcheurs de Zarzis n’ont pourtant pas l’intention de renoncer à agir et porter secours : « On est face à des êtres humains, on est obligé de faire quelque chose », affirme avec conviction Lassad Ghorab.

    https://orientxxi.info/magazine/tunisie-a-zarzis-les-familles-des-disparus-en-mer-marchent-contre-l-oubl
    #marche #identification #migrations #identification #mourir_en_mer #morts_en_mer #décès #ceux_qui_restent #Méditerranée #celles_qui_restent
    ping @isskein @_kg_

  • La farsa del confine

    In Alta Val Susa, là dove molti percorrono le piste da sci di Claviere o d’estate passeggiano tra i boschi, altre persone aspettano il favore della notte per passare il confine che divide l’Italia dalla Francia. Qualcuno sfida la luce e si camuffa tra i turisti. Ma tutti rischiano la vita nel tentativo di scappare dagli occhi attenti della polizia francese. Per i pochi fortunati che riescono a passare, tanti altri, almeno una volta, vengono respinti indietro, verso l’Italia. Il limbo della frontiera è fatto di attesa e paura per chi vuole raggiungere parenti e amici in altri Paesi europei, oppure scappa ancora in cerca di diritti. È nel muro invisibile tra Italia e Francia che si ripete da anni la farsa del confine. “Limbo - Le vite sospese di chi si fa migrante” è un podcast scritto da Silvia Baldetti e Luca Rondi. È prodotto da Engim Internazionale in collaborazione con Altreconomia nell’ambito di SEMI - Storie, Educazione, Migrazioni e Impegno, finanziato dall’Unione Europea, attraverso la regione Piemonte nel contesto del progetto Mindchangers – Regions and Youth for Planet and People. I contenuti non riflettono necessariamente le posizioni dell’Unione Europea e di chi è intervenuto nel podcast come ospite. Hanno collaborato Francesca Prandi e Daniela Pizzuto. Il montaggio è a cura di Border Radio con la collaborazione di Silvia Baldetti. Mix, master e composizione colonna di Raja Scudella.La sigla è di Federico Sgarzi.

    https://open.spotify.com/episode/25UgHDMVRJU9EeUZyWKWDA?si=259a80a8603c42bf

    #Val_de_Suse #Italie #France #migrations #asile #réfugiés #frontière_sud-alpine #frontières #Claviere #Montgenèvre #Oulx #Diaconia_Valdese #rifugio_Massi #PAF #gardes-frontière #Briançon #Hautes-Alpes #refoulements #Fréjus #refus_d'entrée #push-backs
    #podcast #audio #militarisation_des_frontières #farce #risques #décès #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #contrôles_systématiques_aux_frontières

    Min. 23’18 : on cite la base de données sur les mort·es aux frontières alpines que Sarah Bachellerie et moi-même avons compilé à l’occasion de la contre-enquête pour Blessing :
    https://www.borderforensics.org/fr/investigations/la-mort-de-blessing-matthew-une-contre-enquete-sur-la-violence-aux-

  • #INTERPOL présente une nouvelle #base_de_données mondiale d’identification des personnes disparues grâce à l’#ADN familial

    Dotée d’une technologie de pointe, #I-Familia pourra aider la police à élucider des affaires non résolues, et des familles à se reconstruire

    En 2004, la police croate découvrait le cadavre d’un homme dans l’Adriatique.

    L’état du corps ne permettant pas le recours aux techniques de la comparaison des empreintes digitales ou de la reconnaissance faciale, l’identité de cet homme est demeurée inconnue pendant plus d’une décennie.

    C’est là qu’intervient I-Familia, une nouvelle base de données révolutionnaire lancée officiellement ce mois-ci. Fruit de travaux de recherche scientifique de pointe, elle permet l’identification de personnes disparues ou de restes humains non identifiés dans le monde entier au moyen d’ADN familial.

    Fin 2020, l’ADN des enfants d’un Italien porté disparu depuis 2004 a été ajouté à la base I-Familia et comparé aux ADN de l’ensemble des restes humains non identifiés enregistrés dans le système.

    Une concordance a été mise en évidence entre l’ADN des enfants et celui du corps retrouvé dans l’Adriatique, ce qui a permis de mettre un terme à une affaire restée sans réponse 16 ans plus tôt.

    Base de données mondiale de recherche en parentalité

    La recherche en parentalité à partir des données génétiques permet de comparer les profils d’ADN de membres d’une famille avec celui d’un cadavre non identifié ou de restes humains. On a souvent recours à cette méthode en l’absence d’échantillon d’ADN provenant directement de la personne disparue (échantillon prélevé lors d’un examen médical antérieur ou sur un objet personnel comme une brosse à dents).

    Cependant, des calculs complexes sont nécessaires pour confirmer une concordance car les proches biologiques ont en commun des pourcentages d’ADN différents. Au niveau international, cette complexité est plus importante encore en raison des variations génétiques entre les populations du globe.

    I-Familia est la première base de données mondiale qui gère automatiquement ces différences sans qu’il soit nécessaire de connaître l’ascendance génétique de la personne disparue, et qui propose des lignes directrices normalisées sur les éléments constituant une concordance.

    « À l’échelle internationale, il a toujours été difficile d’identifier les personnes disparues en raison de l’absence de procédures d’échange des données et de la complexité scientifique de l’interprétation statistique », a déclaré Arnoud Kal, directeur de recherche en criminalistique à l’Institut de police scientifique des Pays-Bas (NFI) – l’un des laboratoires de police scientifique les plus réputés au monde.

    « Nous estimons par conséquent que le développement de I-Familia par INTERPOL offre aux pays membres de nouvelles perspectives qui auront des répercussions positives sur l’efficacité des enquêtes internationales concernant les personnes disparues », a ajouté M. Kal.
    La disparition de personnes et ses conséquences sur les familles

    Un nombre incalculable de personnes disparaissent chaque année dans le monde à la suite d’actes de criminalité, de conflits, d’accidents ou de catastrophes naturelles. Fin 2020, plus de 12 000 notices jaunes – avis internationaux de recherche de personnes disparues – publiées par le Secrétariat général d’INTERPOL étaient actives.

    Pour les familles qui, parfois pendant des années, ne savent pas si leurs proches sont morts ou en vie, les effets sur le plan émotionnel peuvent être catastrophiques. L’absence de certificat de décès peut également avoir d’importantes conséquences administratives et économiques.

    « Tous les pays font face à des enquêtes non résolues sur des personnes disparues ou à l’impossibilité d’identifier des restes humains du fait de l’utilisation de leurs seuls systèmes nationaux », a déclaré le Secrétaire Général d’INTERPOL, Jürgen Stock.

    « I-Familia est un outil humanitaire qui, en raison de la dimension mondiale d’INTERPOL, ouvre de nombreuses nouvelles perspectives pour ce qui est d’identifier des personnes disparues et d’apporter des réponses aux familles », a ajouté le Secrétaire Général Stock.
    Fonctionnement de I-Familia

    Dans le cadre d’une procédure qui s’appuie sur la longue expérience réussie d’INTERPOL en matière de comparaison directe de profils ADN, les 194 pays membres de l’Organisation soumettent des profils génétiques afin de permettre l’établissement de liens entre des personnes disparues et des affaires portant sur des restes humains.

    I-Familia se compose de trois éléments :

    - une base de données mondiale spécialisée dans laquelle sont stockés les profils ADN fournis par des membres des familles, et où ils sont maintenus séparés de toute donnée criminelle ;
    – le logiciel de comparaison de profils ADN, appelé Bonaparte, développé par l’entreprise néerlandaise SMART Research ;
    - des lignes directrices pour l’interprétation élaborées par INTERPOL, à suivre pour identifier et signaler efficacement les concordances potentielles.

    La technologie Bonaparte a recours à des algorithmes statistiques perfectionnés pour calculer la probabilité d’une concordance par rapport à un tableau d’interprétation. Ce logiciel puissant peut effectuer en peu de temps des millions de calculs. Les résultats sont ensuite analysés par les spécialistes de l’ADN des services de police scientifique du Secrétariat général d’INTERPOL.

    Protection des données

    Le traitement des données génétiques par INTERPOL s’effectue via des canaux de communication sécurisés et conformément aux règles en matière de protection des données, très strictes, de l’Organisation ainsi qu’à la Politique d’INTERPOL relative à l’utilisation des profils ADN de membres de la famille de personnes disparues en vue de recherche en parentalité.

    Les membres de la famille doivent donner leur consentement pour que leurs données puissent être utilisées à des fins de recherches internationales. Le profil ADN ne contient pas de données nominatives. Il est communiqué sous forme de code alphanumérique.

    En cas de concordance, des notifications sont envoyées au pays qui a transmis le profil ADN provenant du cadavre non identifié et à celui qui a transmis les profils ADN familiaux. Des vérifications supplémentaires (avec les dossiers dentaires et les objets personnels) peuvent être effectuées pour confirmer la concordance potentielle.

    La base de données I-Familia a été réalisée grâce au soutien du NFI et de SMART Research. Pour plus d’informations sur I-Familia, veuillez consulter le site Web d’I-Familia.

    https://www.interpol.int/fr/Actualites-et-evenements/Actualites/2021/INTERPOL-presente-une-nouvelle-base-de-donnees-mondiale-d-identification-d

    Le site web de I-Familia :
    https://www.interpol.int/fr/Notre-action/Police-scientifique/I-Familia

    #identification #décès #morts #personnes_disparues #restes_humains #Bonaparte #SMART_Research #technologie #business #complexe_militaro-industriel #logiciel

  • Sur la gestion des #funérailles et de l’#enterrement des victimes du #naufrage du #3_octobre_2013 :

    «Invece di stabilire un luogo comune per la sepoltura, i corpi sono stati sparpagliati senza un criterio preciso per tutto l’ampio territorio dell’agrigentino. Al quotidiano ’Europa’, in un articolo di Luca Gambardella, Don Mimmi il parroco di Lampedusa aveva dichiarato:
    ’E i parenti delle vittime? Sono settimane che girano per la Sicilia alla ricerca dei loro cari defunti. Non si sa nemmeno chi sia stato tumulato e dove.’
    Quei poveri corpi straziati hanno trovato alla fine loculi vuoti o sono stati ospitati caritatevolmente in tombe di famiglia. Un unico luogo avrebbe permesso all’Italia di riflettere al regime eritreo di fare i conti con la sua spietatezza. Ma così non è stato. Le esequie sono state l’ennesimo buco nell’acqua del governo italiano sulla questione. All’indomani della tragedia erano stati annunciati funerali di Stato per le vittime. Funerali che non sono mai avvenuti e che sono stati sostituiti in fretta e furia da una commemorazione. Ma invece di farla a Lampedusa, come ogni logica dettava, è stata fatta ad Agrigento. Questa commemorazione ha brillato per assenze obbligate e presenze ingombranti. Ed è risultata una farsa che tutti noi ci saremmo volentieri risparmiati. Prima di tutto non sono stati invitati i sopravvisuti alla strage del 3 ottobre. Uomini, donne, bambini che hanno visto morire decine e decine di persone: una moglie, un amico, un compagno di sventura, un figlio. Loro, che in ogni paese civile sarebbero stati messi in prima fila ad assistere alla cerimonia, ad Agrigento sono stati di fatto considerati indesiderabili. Invece è stato chiamato a presenziare l’ambasciatore eritreo in Italia, ovvero uno dei membri di quel regime feroce da cui le vittime del 3 ottobre scappavano. Incongruenze insomma. Intenzionali o no... Purtroppo non mi è dato saperlo, ma la fotografia di quel giorno mi è rimasta tatuata nella testa. E per l’ira il fegato credo mi sia ingrossato. Vedere l’ambasciatore eritreo, tra l’allora ministro degli Interni Angelino Alfano e la ministro dell’Integrazione Cecile Kyenge rimarrà di fatto una delle immagini meno edificanti della Repubblica italiana. Leggendo i giornali in quei tragici giorni ricordo di aver condiviso la preoccupazione per una pressione del regime sui rifugiati. Era scattato l’allarme: si temeva che spie del regime si mescolassero con gli operatori nei centri temporanei per schedare a Lampedusa i migranti eritrei. I pericoli erano numerosi e tutti in agguato, pronti a sbranare anche la più piccola speranza nascente.
    Quello che più mi rendeva sgomenta era però il furto del rito che era stato perpetrato ai danni degli eritrei da parte dello Stato italiano. Di fatto con la commemorazione-farsa di Agrigento il funerale legittimo era stato scippato. False lacrime erano state sparse. Lacrime assassine. Alcuni eritrei mi hanno rivelato in confidenza che una volta finita la commemorazione la delegazione dell’ambasciata eritrea è rimasta finché la piccola folla, accorsa per i ministri, non si è dileguata del tutto. Dopodiché hanno recuperato i fiori delle autorità e li hanno gettti in mare, però questa volta davanti ad una telecamera. Per mandare questo filmato a getto continuo, ventiquattr’ore su ventiquattro, sulla Tv eritrea. Non so se questa notizia sia una leggenda metropolitana o una realtà. Comunque è molto verosimile. Non mi sarei meravigliata, dopo tutto quello che è successo, di veder succedere anche questo. La vita, in quei giorni, mi aveva insegnato quanto poteva essere ridicola, farsesca, profondamente inumana, a volte.»

    source : Igiaba Scego, Roma negata , 2014, pp.38-40
    https://seenthis.net/messages/867993

    #migrations #asile #mourir_en_mer #décès #morts_aux_frontières #commémoration

  • Immigration : sous la une de Mediapart | 14.08.22

    1./ International — Parti pris

    Les exilés meurent, le monde ferme les yeux

    Du nord de la France à la mer Égée en passant par la Méditerranée ou le Mexique, les morts aux frontières se multiplient, sans que cela provoque la moindre réaction chez nos dirigeants politiques. Cette banalisation ne peut perdurer.

    par Nejma Brahim

    https://www.mediapart.fr/journal/international/130822/les-exiles-meurent-le-monde-ferme-les-yeux

    2./ Politique

    Projet de loi immigration : des titres de séjour suspendus aux « principes de la République »

    Le ministre de l’intérieur veut priver de titre de séjour les personnes étrangères qui manifestent un « rejet des principes de la République ». Cette mesure, déjà intégrée à la loi « séparatisme » de 2021 mais déclarée inconstitutionnelle, resurgit dans le texte qui doit être examiné d’ici la fin de l’année.

    par Camille Polloni

    https://www.mediapart.fr/journal/france/120822/projet-de-loi-immigration-des-titres-de-sejour-suspendus-aux-principes-de-

    • Les exilés meurent, le monde ferme les yeux

      Du nord de la France à la mer Égée en passant par la Méditerranée ou le Mexique, les morts aux frontières se multiplient, sans que cela provoque la moindre réaction chez nos dirigeants politiques. Cette #banalisation ne peut perdurer.

      Combien de temps encore laisserons-nous les exilés livrés à eux-mêmes ; contraints, faute de voies légales de migration, d’emprunter de dangereuses routes par l’intermédiaire de réseaux de passeurs souvent peu scrupuleux ? La question mérite d’être posée, à l’heure où les drames humains se suivent et se ressemblent, aux quatre coins du monde, sans qu’ils suscitent la moindre réaction politique.

      En France, mercredi 10 août, Mohammed est mort près d’un campement à Grande-Synthe, dans le Nord. Le jeune homme, de nationalité soudanaise, s’est noyé à l’âge de 22 ans en faisant sa toilette dans un canal, faute d’un accès digne à l’eau - l’un des nombreux droits fondamentaux des exilés que la France bafoue, au quotidien. Le 20 juillet dernier, l’association Human Rights Observers documentait comment, en pleine canicule, la préfecture du Nord avait ordonné la saisie de cuves d’eau mises à la disposition des exilé·es.

      « Une mort de plus qui n’a rien d’un accident, elle est le résultat des politiques criminelles à nos frontières », a dénoncé Utopia 56 à propos de Mohammed. L’association, qui vient en aide aux exilés dans le Calaisis et le Dunkerquois, s’échine à rendre hommage aux victimes disparues à cette frontière – plus de trois cents depuis 1999, un bilan alourdi par le naufrage du 24 novembre 2021 – et à mettre un nom sur ceux et celles que l’on préfère, par facilité, appeler « les migrants ».

      La veille, mardi 9 août, un important naufrage survenait en mer Égée, au large de l’île grecque de Karpathos. Mercredi 10 août au matin, les gardes-côtes grecs annonçaient avoir secouru vingt-neuf personnes, mais entre trente et cinquante personnes restaient encore portées disparues. L’embarcation avait quitté la ville turque d’Antalya dans l’objectif de rallier l’Italie.

      C’est sur cette route – celle de la Méditerranée orientale – que sont régulièrement documentés des « push-backs » (« refoulements »), pourtant illégaux au regard du droit international. Ces derniers sont parfois meurtriers : les migrant·es sont forcé·es de monter à bord d’une embarcation sans moteur, puis repoussé·es vers le large, sans eau ni nourriture, et donc sans garantie de survie (lire notre enquête).
      La société civile porte seule la responsabilité de ces vies

      En Méditerranée centrale, où seuls des navires humanitaires affrétés par des ONG européennes comme SOS Méditerranée, Open Arms, Sea-Watch ou Sea-Eye (lorsqu’ils ne sont pas bloqués à quai par les autorités italiennes) volent au secours des migrant·es qui tentent la périlleuse traversée de la mer, plusieurs autres drames se sont joués ces derniers jours. Mardi 9 août, huit personnes – trois femmes, quatre enfants et un homme – ont perdu la vie dans un naufrage au large de la Tunisie.

      Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), près de 1 200 personnes sont mortes sur cette route depuis le début de l’année. La veille, lundi 8 août, six autres personnes mouraient dans un naufrage au large de la capitale algérienne. Une femme enceinte figurait parmi les survivants.

      Outre-Atlantique, trois personnes sont mortes en traversant le Darién Gap entre la Colombie et le Panama, trois autres en tentant d’atteindre le Nicaragua par la mer, et cinq autres entre Cuba et les États-Unis. Deux semaines plus tôt, dix-sept Haïtiens avaient déjà péri après que leur embarcation a chaviré au large des Bahamas.

      Fin juin, plus de cinquante personnes exilées originaires du Mexique, du Guatemala ou du Honduras étaient retrouvées mortes dans un camion surchauffé au Texas. Joe Biden s’est contenté de jeter la pierre aux passeurs, évoquant une « industrie criminelle qui brasse plusieurs milliards de dollars » et « exploite [les exilé·es] sans respect pour leur vie ». En France, Gérald Darmanin, le ministre de l’intérieur, en avait fait autant après le naufrage du 24 novembre dernier au large de Calais.

      Difficile d’imaginer une fin à cette liste funeste. Faut-il pour autant admettre que ces tragédies se banalisent ? Si les réseaux organisés de passeurs ont une part de responsabilité, les États occidentaux oublient qu’ils sont, avant toute chose, les scénaristes de ces films d’horreur au décor de plus en plus hostile.

      Restrictions sur l’octroi de visas, droit d’asile bafoué, refoulements illégaux, construction de murs, barbelés et contrôles accrus aux frontières, violences policières sont autant de décisions assumées et réfléchies pour empêcher les candidat·es à l’exil de rallier nos terres, au prétexte qu’ils ou elles n’auraient pas la bonne couleur de peau ou la bonne « culture », pour toujours davantage maîtriser nos « flux migratoires ».

      Et tant pis si cela implique des morts. Qui s’en soucie encore, hormis les associations et citoyen·nes solidaires ? Plus de 24 000 personnes (enregistrées) ont péri sur la seule route de la Méditerranée depuis 2014. Un chiffre qui devrait nous tordre l’estomac, mais auquel tout le monde ou presque semble s’être habitué.

      Seul le visage du petit Alan Kurdi, découvert mort noyé à l’âge de 2 ans sur une plage turque en 2015 après avoir traversé la Méditerranée, avait permis de réveiller les consciences. Cela n’a malheureusement pas duré.

      Tout porte à croire que nos #frontières maritimes et terrestres ont désormais pour rôle de « nettoyer » le monde de personnes perçues comme « illégitimes ». Mais criminaliser des vies et des parcours qui n’ont rien de criminels n’est pas digne de nos démocraties.

      Les migrations caractérisent un phénomène naturel, auquel mieux vaut s’adapter plutôt que de tenter de l’endiguer pour simplement répondre aux peurs insensées d’une partie de l’opinion publique.

      Alors qu’elles vont certainement s’amplifier avec le dérèglement climatique (lui aussi assumé), les États occidentaux ne peuvent plus se dérober à leurs #responsabilités. Ils ont le devoir de s’organiser pour développer une véritable politique d’accueil. Cessons de fermer les yeux, cessons de compter les morts.

      https://www.mediapart.fr/journal/international/130822/les-exiles-meurent-le-monde-ferme-les-yeux

      #décès #morts #morts_aux_frontières #mourir_aux_frontières #asile #migrations #réfugiés #responsabilité

  • Cyclistes vulnérables et délinquance routière

    J’ai déjà perdu un pote il y a 2 ans, un militant, et son fils de 16 ans.
    Hier soir, un pote FB postait ça  :

    Krec’h Goulifern, sur les hauteurs de la gueule de l’enfer.
    Et en plein dedans. Marianne est allée au pain ce matin, probablement revenait elle avec des croissants et un pain au chocolat pour moi, parce que c’est dimanche.
    Elle n’est jamais revenue.
    Un chauffard l’a tuée.
    Comme le veut la formule, ni fleurs ni couronnes ni visites ni quoi que ce soit.

    Quelqu’un de proche   :

    Marianne et Erwan le Corre ont créé un lieu magique en Bretagne : le Manoir Krec’h Goulifern . Depuis des années nos vies étaient liées par nos projets fous, des utopies bien réelles sur lesquelles nos quotidiens sont souvent mis à rude épreuve. On a partagé joies, fiertés, questionnements, peines et déceptions et tant de beaux moments.
    Ce matin Marianne est allée chercher le pain à vélo et n’est jamais revenue. Un chauffard a pris sa vie.
    Je n’ai pas de mot pour dire la peine immense et la violence de la nouvelle. Marianne était une femme d’une incroyable rélisience, brillante, lucide, attentive, déterminée. Elle avait tant de fois fait face aux défis et épreuves que la vie avait mis sur son chemin, sans se laisser gagner par la haine ou la colère. Sans jamais se détourner de ses valeurs, de ce qu’elle avait tenté de bâtir par dessus tout.
    On avait prévu cette semaine un de ces goûters qu’on aimait tant, l’odeur des crêpes chaudes, les doigts pleins des confitures de leur jardin, à partager en douceur et sincérité les émerveillements, les doutes, les difficultés de l’année écoulée. Il n’y aura plus de goûter, de visite de chantier, de pressées de pommes ou d’atelier de savon. Plus de rire, de débats jusqu’au bout de la nuit sur ce monde qu’on essaie d’inventer face à celui qui part en vrille, plus de larmes et de réconfort mutuel.
    Enfin si, des larmes, des larmes infinies, impossibles à sécher.
    Marianne, Erwan, vous qui avez tant de fois eu les mots pour nous soutenir dans les moments durs, qui avez été notre refuge. Je me sens impuissante à trouver à mon tour les mots justes face à une telle ignominie.
    Il reste tout ce qu’on a partagé, tous ces moments resterons précieusement dans nos cœurs. Personne ne pourra nous l’enlever.
    Et promis, on respectera tes volontés : pas de gerbes de fleurs, de grande cérémonie, pas de chichi, ça ne te ressemblerait pas. Mais au pommé cette année, on chantera pour toi autour du feu et on ravivera dans nos cœurs chahutés la flamme des jours heureux. Pour ne pas oublier, pour ne pas laisser la tristesse gagner... Et bien sûr, tu veilleras sur nous de là haut.
    Ici où tout est triste, on prendra soin de ce que vous avez construit et de notre ami Erwan qui devra vivre avec l’absence infinie, la peine absolue et éternelle de cette journée sans retour en arrière possible. On lui tiendra la main sur le chemin vers l’appétit de la vie, que tu savais tant nous transmettre. Sur ce chemin, je te le promets, on ne le laissera pas seul.
    Repose en paix Marianne, avec tout notre amour

    Perso, j’ai ma voiture dans le garage depuis un an, mais je n’arrive pas à me résoudre à la vendre  : parce que pour l’instant, passer au vélo, même en ville, ça revient à se faire agresser en permanence, à risquer très concrètement sa peau, parce que je n’ai toujours pas trouvé de toubib traitant et que s’il faut, faudra faire 15 ou 20 km pour en trouver un, ce qui est totalement aberrant…

    J’en ai ras le cul de la civilisation de la bagnole…

  • Migranti morti in #A10 a #Bordighera, soppresse due fermate della #Rt

    Decisione presa da tavolo tecnico in Prefettura. Gli stranieri erano soliti scendere dalla corriera e inerpicarsi in collina per raggiungere l’autostrada dove li attendevano i passeur.

    Due fermate della corriera di linea della #Riviera_Trasporti, l’azienda che si occupa del trasporto pubblico in provincia di Imperia, sono state temporaneamente soppresse a Bordighera per evitare che i migranti le utilizzino per raggiungere #Montenero e, da lì, attraversare l’autostrada che, per un certo tratto, corre parallela ad un sentiero della collina bordigotta.

    La decisione di sopprimere le fermate in località #Madonna_della_Ruota e #regione_Termini, nel tratto di #Aurelia del Comune di Bordighera verso il confine con #Ospedaletti, è stata presa dalla Prefettura di concerto con le forze dell’ordine, a seguito di tavoli tecnici riuniti dopo l’incidente, avvenuto in A10 all’alba del 2 aprile scorso, in cui due migranti sono morti e uno è rimasto gravemente ferito mentre attraversavano la carreggiata dell’Autofiori, investiti da un furgone diretto in Francia.

    Stando a quanto riscontrato dalle forze dell’ordine, infatti, gli stranieri erano soliti utilizzare proprio quelle due fermate per poi scendere dalla corriera e inerpicarsi in collina per raggiungere l’autostrada: qui, probabilmente, ad attenderli c’erano i passeur che, dopo aver riscosso un compenso, li accompagnavano oltre confine.

    La decisione di cancellare, anche solo temporaneamente, le due fermate dell’autobus ha lasciato scontenti i residenti che, per poter salire sulla corriera, devono percorrere diverse centinaia di metri per raggiungere la prima fermata ancora attiva.

    https://www.riviera24.it/2022/07/migranti-morti-in-a10-a-bordighera-soppresse-due-fermate-della-rt-773182
    #arrêt_de_bus #bus #suppression #migrations #asile #réfugiés #frontières #France #Italie #Vintimille #Alpes_Maritimes #décès #morts #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #transports_publics
    #la_fausse_bonne_décision #la_fausse_bonne_idée

  • 50 réfugiés bloqués sans secours sur une île d’Evros
    Παραμένουν αβοήθητοι σε νησίδα του Εβρου

    Καμιά κίνηση από την κυβέρνηση για τους 50 πρόσφυγες που έχουν εγκλωβιστεί στον ποταμό μετά τη βίαιη απόπειρα επαναπροώθησής τους από τις ελληνικές αρχές, παρά την εντολή που έδωσε το Ευρωπαϊκό Δικαστήριο ● Καμιά έρευνα για τους τρεις Σύρους που πέθαναν ο ένας έπειτα από ξυλοδαρμό και οι άλλοι δύο όταν εξαναγκάστηκαν να πέσουν στο ποτάμι χωρίς να ξέρουν κολύμπι

    Εγκαταλειμμένοι σε νησίδα του Εβρου παρέμεναν, τουλάχιστον μέχρι αργά χθες το απόγευμα, για όγδοη ημέρα 50 πρόσφυγες που κατήγγειλαν μέσω των οργανώσεων Ελληνικό Συμβούλιο για τους Πρόσφυγες και HumanRights360 τον θάνατο ενός Σύρου έπειτα από ξυλοδαρμό της ομάδας στην ελληνική όχθη και τον πνιγμό άλλων δύο Σύρων, οι οποίοι εξαναγκάστηκαν να πέσουν στο ποτάμι για να κολυμπήσουν προς την τουρκική όχθη ενώ δεν ήξεραν κολύμπι. Σύμφωνα με νεότερες πληροφορίες, πρόκειται για δύο Σύρους, 17 και 23 χρόνων, από το Χαλέπι, τα ονόματα των οποίων βρίσκονται στη διάθεση της « Εφ.Συν. ».

    Παρά τη σοβαρότητα των καταγγελιών, που απαιτούν ανεξάρτητη και αξιόπιστη έρευνα, η κυβέρνηση εξακολουθούσε να τηρεί σιγή ιχθύος μιάμιση μέρα μετά την αποκάλυψή τους από την « Εφ.Συν. », ενώ δεν έχει έχει γίνει γνωστή καμία αντίδραση των Αρχών, ούτε η έναρξη ποινικής ή πειθαρχικής διαδικασίας.

    Οπως έγινε γνωστό σε νεότερη επικοινωνία με τους πρόσφυγες και άλλες πηγές, το πτώμα του άνδρα που πέθανε στην ελληνική όχθη δεν ξεβράστηκε τελικά στην Τουρκία, όπως ανέφεραν οι πρώτες πληροφορίες, αλλά βρέθηκε στην Ιατροδικαστική Υπηρεσία του Εβρου, ενώ οι συγγενείς ζητούν να τους παραδοθεί για να ταφεί στην Τουρκία. Σε επικοινωνία της « Εφ.Συν. » με τον ιατροδικαστή του Εβρου Παύλο Παυλίδη την Τετάρτη, ο κ. Παυλίδης σημείωσε ότι υπάρχουν πολλοί μετανάστες νεκροί, αλλά δεν έφτασε στην υπηρεσία κανένας μετανάστης νεκρός την περασμένη εβδομάδα.

    Οι πρόσφυγες, ανάμεσά τους μια 70χρονη με πρόβλημα σακχάρου, τρεις έγκυοι και δώδεκα παιδιά, παραμένουν εγκλωβισμένοι στη νησίδα παρά το γεγονός ότι το Ευρωπαϊκό Δικαστήριο για τα Δικαιώματα του Ανθρώπου, ανταποκρινόμενο σε κατεπείγον αίτημα ασφαλιστικών μέτρων μέσω των δύο οργανώσεων, έδωσε εντολή την Πέμπτη στην ελληνική κυβέρνηση να μην απομακρυνθούν από την Ελλάδα, αλλά να διασφαλιστεί ότι έχουν νερό, τρόφιμα και φάρμακα και να καταγραφεί το αίτημά τους για άσυλο. Παρά την επείγουσα εντολή, μέχρι χθες το απόγευμα δεν είχε γίνει γνωστή καμία κινητοποίηση των Αρχών για τον εντοπισμό και τη διάσωση των προσφύγων.
    Αντίδραση ΣΥΡΙΖΑ

    Την αποκάλυψη της « Εφ.Συν. » ακολούθησε η άμεση αντίδραση του ΣΥΡΙΖΑ-Π.Σ., που ζήτησε άμεση ενημέρωση και σε βάθος διερεύνηση των πολύ σοβαρών καταγγελιών. « Λίγες μόνο ημέρες μετά την καταδίκη της χώρας για το αποτέλεσμα της βίαιης επαναπροώθησης στο Φαρμακονήσι το 2014, άλλη μία έρχεται να προστεθεί στον μακρύ κατάλογο των καταγγελιών », σημειώνει και υπογραμμίζει ότι ο υπουργός Μετανάστευσης και Ασύλου Νότης Μηταράκης, αντί να απολογηθεί για τη στάση της κυβέρνησης και παρά τις συνεχείς εκκλήσεις για θέσπιση ανεξάρτητου φορέα διερεύνησης, επέλεξε να συστήσει εντός του υπουργείου κυβερνητικά ελεγχόμενη επιτροπή για τον έλεγχο των καταγγελιών.

    « Επί του παρόντος, οι βίαιες επαναπροωθήσεις παραμένουν ανεξέλεγκτες στα σύνορα της Ελλάδας και ατιμώρητες, ενώ η ποινικοποίηση των ομάδων βοήθειας συνεχίζεται » σημειώνει σε ανακοίνωσή της η Διεθνής Αμνηστία, ζητώντας να διασωθούν επειγόντως οι 50 εγκαταλειμμένοι πρόσφυγες.

    Την αντίδρασή της στη θέσπιση κυβερνητικά ελεγχόμενης επιτροπής στο υπουργείο Μετανάστευσης για τη διερεύνηση των επαναπροωθήσεων εκφράζει η Ελληνική Ενωση για τα Δικαιώματα του Ανθρώπου, κάνοντας λόγο για προσχηματική και επικίνδυνη επιλογή που « δυναμιτίζει εξ ορισμού κάθε ελπίδα για αξιόπιστη διερεύνηση των σχετικών καταγγελιών και μαζί αποτελεί απρόσφορη απόπειρα πολιτικού αποπροσανατολισμού, που δυστυχώς ενισχύει τις διάχυτες πλέον υπόνοιες περί παντελούς ελλείμματος διαφάνειας και λογοδοσίας για τα ζητήματα αυτά στη χώρα μας ».

    –—

    Aucune intervention du gouvernement pour les 50 réfugiés bloqués dans le fleuve après la violente tentative des autorités grecques de les repousser, malgré l’ordre donné par la Cour européenne de droits de l’homme ● Pas d’ enquête ouverte sur le décès des trois Syriens morts après que l’un a été très violemment battu tandis que les deux autres ont été noyés après avoir été forcés de se jeter à l’eau alors qu’ils ne savaient pas nager
    Abandonnés sur une île de l’Evros sont restés, au moins jusqu’à hier en fin d’après-midi, pour le huitième jour, 50 réfugiés. C’est ce groupe qui a signalé par l’intermédiaire des organisations Hellenic Council for Refugees et HumanRights360 la mort d’un Syrien après que le groupe ait ete battu sur la côte grecque et le noyade de deux autres Syriens qui ont été forcés de tomber dans la fleuve pour nager jusqu’au rivage turc alors qu’ils ne savaient pas nager. Selon les dernières informations, il s’agit de deux Syriens de 17 et 23 ans, originaires d’Alep, dont les noms sont à la disposition de « Ef.Syn ».

    Malgré la gravité des allégations, qui nécessitent une enquête indépendante fiable, le gouvernement a continué à garder le silence un jour et demi après leur révélation par « Ef.Syn. », alors qu’aucune réaction des autorités, ni l’ouverture d’une enquête criminelle procédure, ni d’une procédure disciplinaire.

    Comme on l’a appris par une communication plus récente avec les réfugiés et d’autres sources, le corps de l’homme décédé sur la côte grecque n’a finalement pas été échoué en Turquie, comme l’indiquaient les premières informations, mais a été retrouvé au service médico-légal d’Evros. , tandis que ses proches demandent qu’il leur soit remis pour être enterré en Turquie. En communication avec « Ef.Syn. » avec le médecin légiste d’Evros Pavlos Pavlidis mercredi, M. Pavlidis a noté qu’il y avait de nombreux migrants morts, mais qu’aucun mort n’est arrivé au service la semaine dernière.

    Les réfugiés, dont une femme de 70 ans atteinte de diabète, trois femmes enceintes et douze enfants, restent bloqués sur l’île malgré le fait que la Cour européenne des droits de l’homme, répondant à une demande urgente de mesures provisoires des deux organisations, a ordonné jeudi au gouvernement grec de ne pas les expulser de Grèce, mais de veiller à ce qu’ils aient de l’eau, de la nourriture et des médicaments et d’enregistrer leur demande d’asile. Malgré l’ordre urgent, jusqu’à hier après-midi aucune mobilisation des autorités pour localiser et secourir les réfugiés n’était connue.
    Les réfugiés ont été obligés de filtrer l’eau boueuse du fleuve avec des serviettes en papier et des cailloux, pour obtenir une eau un peu plus propre.

    https://www.efsyn.gr/ellada/dikaiomata/353036_paramenoyn-aboithitoi-se-nisida-toy-ebroy

    #limbe #zone_frontalière #île #Evros #asile #migrations #réfugiés #frontières #fleuve_Evros #Turquie #Grèce #Thrace #îlots

    –-

    ajouté à la métaliste sur #métaliste sur des #réfugiés abandonnés sur des #îlots dans la région de l’#Evros, #frontière_terrestre entre la #Grèce et la #Turquie :
    https://seenthis.net/messages/953343

    • Διεθνής Αμνηστία - Ελληνικό Τμήμα

      Η Διεθνής Αμνηστία ανησυχεί βαθύτατα για την ασφάλεια και την ευημερία 50 προσφυγισσών και προσφύγων που βρίσκονται σε επικίνδυνες και άθλιες συνθήκες από την περασμένη Πέμπτη σε νησίδα του Έβρου. Ανάμεσά τους, 12 παιδιά, τρεις έγκυες γυναίκες και μια 70χρονη γυναίκα με σάκχαρο.

      –—

      Amnesty International est profondément préoccupée par la sécurité et le bien-être de 50 réfugiés qui se trouvent dans des conditions dangereuses et inhumaines depuis jeudi dernier sur l’île d’Evros. Parmi eux, 12 enfants, trois femmes enceintes et une femme de 70 ans atteinte de diabète.
      Selon les informations reçues par le Conseil grec pour les réfugiés (GCR)cet
      HumanRights360, les réfugiés n’ont pas accès à la nourriture, à l’eau, aux soins médicaux et aux moyens de se réchauffer pendant la nuit.
      Dans des mesures provisoires rendues hier, la Cour européenne des droits de l’homme a sommé les autorités grecques à ne pas expulser les réfugiés de Grèce et à leur fournir de la nourriture, de l’eau et des soins médicaux adéquats, selon les besoins, jusqu’à nouvel ordre.
      Actuellement, les refoulements violents restent endémiques à la frontière grecque et restent impunis, tandis que la criminalisation des groupes d’aide se poursuit.

      https://www.facebook.com/amnestygreece/posts/pfbid0AcB7XB9QHL9Pe3BnuYQmNKgikuRWGTXdxJLDAm8Fh5aLPvEpi1umE45TNXrc1CZRl

    • Συγκαλύπτουν το έγκλημα στον Έβρο με νέα εγκλήματα
      Les autorités grecques couvrent le crime à Evros avec de nouveaux crimes

      Λίγο μετά τις 2 μμ τη Δευτέρα, οι 50 πρόσφυγες που παραμένουν 11 μέρες εγκαταλελειμμένοι σε νησίδα του Έβρου ανατολικά του χωριού Κισσάρι, συγκεντρώθηκαν στην όχθη της νησίδας που βλέπει προς την ελληνική πλευρά και φώναξαν όλοι μαζί με μια φωνή, με την ελπίδα να ακουστούν από απέναντι και να υπάρξει κινητοποίηση.

      Πρόκειται για κραυγή αγωνίας με στόχο να σπάσουν το πυκνό πέπλο σιωπής και εμπαιγμού εκ μέρους της κυβέρνησης και της ΕΛ.ΑΣ. και φαίνεται ότι το κατάφεραν. Σύμφωνα με αξιόπιστες πληροφορίες της « Εφ.Συν. », άτομα που βρίσκονταν στην ελληνική όχθη, απέναντι από τη νησίδα, εκείνη την ώρα, επιβεβαιώνουν ότι άκουσαν από την πλευρά της νησίδας δύο δυνατές κραυγές από ομάδα ανθρώπων στις 2:04 μμ και στις 2:06 μμ. Τα στοιχεία των ανθρώπων που άκουσαν τους πρόσφυγες βρίσκονται στη διάθεση της « Εφ.Συν. ».

      Φαίνεται πως μόνο οι αστυνομικοί της Αστυνομικής Διεύθυνσης Ορεστιάδας και οι συνεργάτες της δεν μπορούν ούτε να ακούσουν ούτε να δουν τους πρόσφυγες, όπως τουλάχιστον ισχυρίζεται σε προφορική ενημέρωση, σε ανθρώπους που επικοινώνησαν για να ενημερωθούν για την τύχη των προσφύγων.

      Την ίδια ώρα, το απόγευμα της Δευτέρας οι πρόσφυγες έστειλαν βίντεο που απεικονίζει ανθρώπους από την όχθη του Έβρου να συστήνονται ως αστυνομικοί, να καταστρέφουν βάρκα σταθμευμένη στην ελληνική όχθη και στη συνέχεια να αποχωρούν.

      Η διασταυρωμένη από πολλές πλευρές παρουσία των προσφύγων για 11 συνεχείς μέρες στη νησίδα και ο συνεχιζόμενος εμπαιγμός της ΕΛ.ΑΣ., που τάχα δεν μπορεί να τους εντοπίσει, δημιουργεί έντονες υπόνοιες για απόπειρα συγκάλυψης τυχόν εγκληματικών ευθυνών της αστυνομίας. Οι πρόσφυγες καταγγέλλουν ότι είναι μάρτυρες του φρικτού θανάτου τριών Σύρων, ενός στην ελληνική όχθη και δύο από πνιγμό, κατά τη διάρκεια απόπειρας επαναπροώθησης την Πέμπτη 14 Ιουλίου. Καμία διενέργεια πειθαρχικής ή ποινικής έρευνας δεν έχει γίνει γνωστή, παρά τις εκκλήσεις του ΣΥΡΙΖΑ-ΠΣ και της Διεθνούς Αμνηστίας, να γίνει αξιόπιστη και άμεση διερεύνηση των καταγγελιών.

      Φυσικά, ο πιο σίγουρος τρόπος να μη διερευνηθούν οι καταγγελίες και να συγκαλυφθούν οι τυχόν ευθύνες σοβαρών εγκλημάτων είναι να μην περάσουν στην ελληνική όχθη οι πρόσφυγες, ώστε να μη χρειαστεί να καταθέσουν επισήμως. Φαίνεται ότι μέχρι στιγμής τουλάχιστον η ΕΛ.ΑΣ. προχωρά σ’αυτό τον δρόμο της συγκάλυψης, προσπαθώντας να σκεπάσει τις καταγγελίες για εγκλήματα με άλλο ένα έγκλημα, αυτό της εγκατάλειψης ανθρώπων που κινδυνεύουν και, χειρότερα, της εξαφάνισής τους από την Ελλάδα και της επαναπροώθησής τους στην Τουρκία.

      –-

      Peu après 14 heures lundi, les 50 réfugiés bloqués depuis 11 jours sur un îlot de l’Evros à l’est du village de #Kissari, se sont rassemblés sur la rive de l’îlot face au côté grec et ont crié d’une seule voix, espérant être entendus et qu’il y ait mobilisation.

      C’est un cri d’angoisse dans le but de briser l’épais voile de silence et de faux-fuyant du gouvernement et de l’EL.AS. -police hellénique -et il semble que les réfugiés aient réussi. Selon des informations fiables de « Ef.Syn. », des personnes qui se trouvaient sur la rive grecque, en face de l’îlot, à ce moment-là, confirment avoir entendu deux cris forts d’un groupe de personnes du côté de l’îlot à 14h04. et à 14 h 06. Les coordonnées des personnes qui ont entendu les réfugiés sont disponibles à « Ef.Syn. »

      Il semble que seuls les policiers du département de police d’Orestiada et ses associés ne peuvent ni entendre ni voir les réfugiés, comme du moins ils avaient affirmé dans un briefing oral, aux personnes qui les ont contacté pour être informées du sort des réfugiés.

      → des personnes qui se sont présentées comme des policiers sont apparues lundi sur la rive grecque en face de l’îlot et ont enlevé un bateau stationné

      Dans le même temps, lundi après-midi, les réfugiés ont envoyé une vidéo montrant des habitants des rives de l’Evros se présentant comme des policiers, détruisant un bateau stationné sur la rive grecque puis repartant. (pour voir la vidéo allez août lien)

      La présence des réfugiés pendant 11 jours consécutifs sur l’île, traversés de plusieurs côtés, et les railleries continues de la police hellénique, incapable de les localiser, créent de forts soupçons d’une tentative de dissimulation d’éventuelles responsabilités criminelles de la police. Des réfugiés rapportent avoir été témoins de la mort horrible de trois Syriens, un sur la côte grecque et deux par noyade, lors d’une tentative de rapatriement le jeudi 14 juillet. Aucune enquête disciplinaire ou pénale n’a été faite, malgré les appels du SYRIZA et d’Amnesty International pour une enquête crédible et immédiate sur les faits dénoncés.

      Bien sûr, le moyen le plus sûr de ne pas enquêter sur les plaintes et de dissimuler toute responsabilité pour des crimes graves est de ne pas laisser les réfugiés atteindre la rive grecque, afin qu’ils n’aient pas à témoigner officiellement. Il semble que jusqu’à présent au moins EL.AS. (la police hellénique) s’engage sur cette voie de la dissimulation, essayant de couvrir les plaintes de crimes par un autre crime, celui d’abandonner des personnes en danger et, pire, de leur disparition de Grèce et de leur refoulement en Turquie.

      https://www.efsyn.gr/ellada/dikaiomata/353284_sygkalyptoyn-egklima-ston-ebro-me-nea-egklimata

    • Εξαφάνισαν τους πρόσφυγες, συγκαλύπτουν το έγκλημα
      Les autorités grecques ont fait disparaître les réfugiés, elles dissimulent le crime

      Αντί για επιχείρηση διάσωσης από τη νησίδα των 50 προσφύγων, οι ελληνικές αρχές προχώρησαν σε νέα βίαιη και παράνομη επαναπροώθηση, ρίχνοντάς τους στα νερά του ποταμού προς την τουρκική όχθη, αφού πρώτα εξαφάνισαν τους μοναδικούς αυτόπτες μάρτυρες του θανάτου των τριών την προηγούμενη Πέμπτη. ● Αναφορές στην Εισαγγελία του Αρείου Πάγου για την υπόθεση. ● Ερώτηση 37 βουλευτών του ΣΥΡΙΖΑ στη Βουλή.

      Αργά το βράδυ της Δευτέρας προς Τρίτη, ισχυρή δύναμη αστυνομικών και κομάντο αποβιβάστηκαν στη νησίδα του Εβρου ανατολικά του χωριού Κισσάρι και με τη χρήση βίας συνέλαβαν τους 50 πρόσφυγες που βρίσκονταν εγκλωβισμένοι έντεκα μέρες στη νησίδα, τους μετέφεραν στην ελληνική όχθη και τους έκλεισαν σε χώρο κράτησης.

      Το επόμενο πρωί, τους ξαναπήγαν στην ελληνική όχθη, τους ανέβασαν σε βάρκες και τους μετέφεραν μέχρι τη μέση του ποταμού, όπου τους ανάγκασαν να πέσουν στο νερό και να προχωρήσουν μέχρι την τουρκική όχθη.

      « Ημουν άρρωστη και προσπαθούσα να κοιμηθώ, όταν άκουσα δυνατές φωνές που μας φώναζαν “καθίστε κάτω”. Είδα πολλούς άνδρες που είχαν έρθει από την ελληνική πλευρά. Απ’ όσους μπορούσαν πήραν τα κινητά, μας πέρασαν απέναντι με βάρκα και μας οδήγησαν σε μια φυλακή, όπου μείναμε για λίγες ώρες. Την επομένη, μας ξαναπήγαν όλους στο ποτάμι, μας έβαλαν σε βάρκες και μας κατέβασαν πριν φτάσουμε στην τουρκική πλευρά. Είχαμε τρομοκρατηθεί. Οταν φτάσαμε στην τουρκική όχθη, μας συνέλαβαν Τούρκοι συνοροφύλακες » διηγείται στην “Εφ.Συν.” νεαρή πρόσφυγας που βρισκόταν την περασμένη εβδομάδα στη νησίδα και σήμερα κρατείται σε τουρκικό κέντρο κράτησης.

      Η Αστυνομική Διεύθυνση Ορεστιάδας, αντί για την επιχείρηση διάσωσης που περίμεναν απελπισμένα οι πρόσφυγες, προχώρησε τελικά σε άλλη μια παράνομη επιχείρηση επαναπροώθησης, φροντίζοντας να εξαφανίσει με συνοπτικές διαδικασίες τους μοναδικούς αυτόπτες μάρτυρες του θανάτου τριών προσφύγων την Πέμπτη, 14 Ιουλίου, στα χέρια της αστυνομίας, ενός στην ελληνική όχθη και δύο από πνιγμό στον Εβρο, όταν αναγκάστηκαν να πέσουν στο ποτάμι χωρίς να ξέρουν κολύμπι την ώρα που τους μετέφερε η αστυνομία στη νησίδα.

      Με την επανααπροώθηση, οι ελληνικές αρχές παραβιάζουν με τρόπο προκλητικό την επείγουσα εντολή διάσωσης που έδωσε στην κυβέρνηση την Τετάρτη το Ευρωπαϊκό Δικαστήριο για τα Δικαιώματα του Ανθρώπου (ΕΔΔΑ). Χτες, οι οργανώσεις Ελληνικό Συμβούλιο για τους Πρόσφυγες και HumanRights360, που είχαν προσφύγει στο ΕΔΔΑ, ενημέρωσαν την Εισαγγελία του Αρείου Πάγου για την υπόθεση, ενώ σήμερα έληγε η προθεσμία της κυβέρνησης να απαντήσει στο ΕΔΔΑ, παραμένει όμως άγνωστο ποια στάση θα κρατήσει μετά την τελευταία εξέλιξη.

      Αγνωστη παραμένει και η τύχη των προσφύγων της νησίδας. Σύμφωνα με πληροφορίες από τους ίδιους, η 70χρονη γυναίκα με πρόβλημα στο ζάχαρο νοσηλεύτηκε σε τουρκικό νοσοκομείο, το ίδιο και τα μικρά παιδιά που είχαν αρρωστήσει, όπως και ένας άνδρας που τραυματίστηκε σοβαρά στο χέρι κατά τη διάρκεια της βίαιης επιχείρησης των ελληνικών αρχών.

      Οι υπόλοιποι κρατούνται στην Τουρκία, παγιδευμένοι ανάμεσα στην ακραία αντιπροσφυγική πολιτική της ελληνικής κυβέρνησης στα σύνορα και στην πολιτική των τουρκικών αρχών, που απειλούν τους πρόσφυγες ότι θα τους επαναπροωθήσουν στη Συρία, αν παραμείνουν στην Τουρκία.
      Ερώτηση ΣΥΡΙΖΑ στη βουλή

      Την ίδια στιγμή, ο ΣΥΡΙΖΑ-Π.Σ. φέρνει την υπόθεση στη Βουλή, με ερώτηση που κατέθεσαν 37 βουλευτές με πρωτοβουλία του Νίκου Φίλη προς τους υπουργούς Προστασίας του Πολίτη, Δικαιοσύνης και Μετανάστευσης. Διαπιστώνουν ότι « συνεχίζεται το όργιο επαναπροωθήσεων στον Εβρο και η καταπάτηση των Διεθνών Συνθηκών », όπως και εγκληματική αδιαφορία για το ευρωπαϊκό κεκτημένο, και ρωτούν τους υπουργούς γιατί δεν έχουν ανταποκριθεί στην εντολή του ΕΔΔΑ, όπως και αν έχουν τεθεί σε διαθεσιμότητα οι εμπλεκόμενοι αστυνομικοί και γενικότερα ποια μέτρα έχουν πάρει « για τη διεξαγωγή ενδελεχούς και αποτελεσματικής έρευνας για τις συνθήκες της επαναπροώθησης και του θανάτου των 3 προσφύγων, για τη διερεύνηση των σοβαρότατων δημοσιοποιημένων καταγγελιών των προσφύγων, καθώς και για την απόδοση ευθυνών ».
      Εκστρατεία από τη Διεθνή Αμνηστία

      « Η λογοδοσία για τις εντεινόμενες παραβιάσεις του Κράτους Δικαίου καθίσταται πιο επιτακτική από ποτέ » σημειώνουν σε κοινή ανακοίνωσή τους το Ελληνικό Συμβούλιο για τους Πρόσφυγες και η HumanRights360.

      Επείγουσα έκκληση να διασωθούν οι πρόσφυγες της νησίδας απηύθυνε το πρωί της Τρίτης η Διεθνής Αμνηστία, ξεκινώντας διεθνή εκστρατεία συλλογής υπογραφών σε επιστολή που θα σταλεί στον υπουργο΄Προστασίας του Πολίτη Τάκη Θεοδωρικάκο. « Οι βίαιες επαναπροωθήσεις παραμένουν ανεξέλεγκτες στα σύνορα της Ελλάδας και μένουν ατιμώρητες, ενώ η ποινικοποίηση των ομάδων αρωγής που προσπαθούν να βοηθήσουν τα θύματα των επαναπροωθήσεων συνεχίζεται », αναφέρει η οργάνωση και υπογραμμίζει ότι « οι επαναπροωθήσεις αποτελούν την ντε φάκτο πολιτική της Ελλάδας για τη διαχείριση των συνόρων ».

      –-

      Au lieu d’une opération de sauvetage depuis l’île des 50 réfugiés, les autorités grecques ont procédé à un nouveau refoulement violent et illégal, les jetant dans les eaux du fleuve vers la rive turque, après avoir d’abord fait disparaître les seuls témoins oculaires de la mort des trois jeudi dernier. ● Appels s au procureur de la Cour suprême d’ouvrir une enquête sur l’affaire.

      Tard dans la nuit de lundi à mardi, une importante force de police et de commandos a débarqué sur l’îlot d’Evros à l’est du village de Kissari et a fait usage de la force pour arrêter les 50 réfugiés piégés pendant onze jours sur l’îlot, ils les a emmenés sur la côte grecque et les a enfermés dans une zone de détention.

      Le lendemain matin, les réfugiés Syriens ont été ramenés sur la rive grecque, mis dans des bateaux et transportés au milieu du fleuve, où ils ont été forcés de tomber à l’eau et de se diriger vers la rive turque.

      « J’étais malade et j’essayais de dormir quand j’ai entendu des voix fortes nous appeler » asseyez-vous « . J’ai vu beaucoup d’hommes qui étaient venus du côté grec. Ils ont pris les téléphones portables, nous ont fait traverser en bateau et nous ont emmenés dans une prison, où nous sommes restés quelques heures. Le lendemain, ils nous ont tous ramenés à la rivière, nous ont mis dans des bateaux et nous ont fait descendre avant d’atteindre le côté turc. Nous étions terrifiés. Quand nous sommes arrivés sur la côte turque, nous avons été arrêtés par les gardes-frontières turcs », raconte-t-il à « Ef.Syn ». une jeune réfugié qui était la semaine dernière sur l’île et qui est aujourd’hui détenue dans un centre de détention turc.
      Le département de police d’Orestiada, au lieu de l’opération de sauvetage que les réfugiés attendaient désespérément, a finalement procédé à une autre opération de refoulement illégal, en veillant à éliminer sommairement les seuls témoins oculaires de la mort aux mains de la police de trois réfugiés le jeudi 14 juillet, un sur la rive grecque et deux de la noyade dans l’Evros, lorsqu’ils ont été forcés de tomber dans la rivière sans savoir nager alors qu’ils étaient transportés par la police vers l’île.

      En les refoulant, les autorités grecques violent d’une façon provocante l’ordre de sauvetage d’urgence donné au gouvernement grec mercredi par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Hier, les organisations Conseil hellénique pour les réfugiés et les droits de l’homme360, qui avaient saisi la CEDH, ont informé le procureur de la Cour suprême de l’affaire, alors qu’aujourd’hui était la date limite pour que le gouvernement réponde à la CEDH, mais on ignore quelle position il prendra après le dernier développement.

      Le sort des réfugiés de l’île reste également inconnu. Selon des informations de leur part, la femme de 70 ans avec un problème de diabète a été hospitalisée dans un hôpital turc, tout comme les jeunes enfants qui étaient tombés malades, ainsi qu’un homme qui a été grièvement blessé à la main lors de l’opération violente. par les autorités grecques.

      Les autres sont détenus en Turquie, pris entre la politique anti-réfugiés extrême du gouvernement grec à la frontière et la politique des autorités turques, qui menacent les réfugiés de les renvoyer en Syrie s’ils restent en Turquie.

      https://www.efsyn.gr/ellada/dikaiomata/353489_exafanisan-toys-prosfyges-sygkalyptoyn-egklima

    • 32 adults and 8 children in urgent situation at Evros river! The people have been exposed to violence from #greek and #turkish border guards since 2 weeks already and reportedly 3 people already died - this needs to stop immediately!

      “At first, we were 50 people, but the Greek police beat us and took us back to Turkey. The Turks booked us in military barracks and then threw us to one of the Greek islands for the second time, without food or water, and three people who have been with us since were killed.”

      “What is our fault, my friend, only because we are Syrians, we are rejected by everyone. Turkey deport us, and Greece beat us, deport us and is throwing us onto the islands. Our situation is miserable here. The situation here is tragic.”

      https://twitter.com/alarm_phone/status/1555886172785844224

    • 32 adults and 8 children in urgent situation at Evros river! The people have been exposed to violence from #greek and #turkish border guards since 2 weeks already and reportedly 3 people already died - this needs to stop immediately!

      “At first, we were 50 people, but the Greek police beat us and took us back to Turkey. The Turks booked us in military barracks and then threw us to one of the Greek islands for the second time, without food or water, and three people who have been with us since were killed.”

      “What is our fault, my friend, only because we are Syrians, we are rejected by everyone. Turkey deport us, and Greece beat us, deport us and is throwing us onto the islands. Our situation is miserable here. The situation here is tragic.”

      https://twitter.com/alarm_phone/status/1555886172785844224

    • 32 adults and 8 children in urgent situation at Evros river! The people have been exposed to violence from #greek and #turkish border guards since 2 weeks already and reportedly 3 people already died - this needs to stop immediately!

      “At first, we were 50 people, but the Greek police beat us and took us back to Turkey. The Turks booked us in military barracks and then threw us to one of the Greek islands for the second time, without food or water, and three people who have been with us since were killed.”

      “What is our fault, my friend, only because we are Syrians, we are rejected by everyone. Turkey deport us, and Greece beat us, deport us and is throwing us onto the islands. Our situation is miserable here. The situation here is tragic.”

      https://twitter.com/alarm_phone/status/1555886172785844224

    • Έγκλημα διαρκείας στον Έβρο

      Το δράμα των προσφύγων σε νησίδα του Έβρου ανατολικά του χωριού Κισσάρι. Ο τραγικός θάνατος του πεντάχρονου κοριτσιού και η συνταρακτική έκκληση για βοήθεια που έστειλε στην « Εφ.Συν. » η Μπαϊντά Α., 28 χρονών από τη Συρία.

      Ενα πεντάχρονο κορίτσι από τη Συρία, η Μαρία A. (τα στοιχεία της βρίσκονται στη διάθεση της « Εφ.Συν. ») βρήκε τραγικό θάνατο από δάγκωμα σκορπιού αργά το βράδυ της Δευτέρας προς Τρίτη σε νησίδα του Εβρου ανατολικά του χωριού Κισσάρι, σύμφωνα με πληροφορίες που έδωσαν στην « Εφ.Συν. » πρόσφυγες που παραμένουν εγκλωβισμένοι στην vνησίδα, όπως και σύμφωνα με καταγγελίες οργανώσεων, μεταξύ των οποίων το Ελληνικό Συμβούλιο για τους Πρόσφυγες και η HumanRights360, που έχουν ήδη ενημερώσει το Ευρωπαϊκό Δικαστήριο για τα Δικαιώματα του Ανθρώπου και την Εισαγγελία Ορεστιάδας.

      Οι πληροφορίες από τους πρόσφγυες αναφέρουν ότι σκορπιός τσίμπησε και ένα εννιάχρονο κορίτσι, την Αγιά, η οποία παρέμενε αβοήθητη στη νησίδα με πυρετό και κάνοντας εμμετό για δεύτερη μέρα χτες. Σύμφωνα με τα όσα συγκλονιστικά αναφέρουν οι πρόσφυγες, το άψυχο σώμα της Μαρίας παραμένει άταφο. Για να το συντηρήσουν όσο μπορούν, οι πρόσφυγες το έχουν βάλει μέσα στα κρύα νερά του ποταμού, στην όχθη του οποίου θρηνεί η μητέρα του.

      Συνταρακτικό είναι το ηχητικό μήνυμα που έστειλε στην « Εφ.Συν. » η Μπαϊντά Α., 28 χρονών από τη Συρία, λίγη ώρα αφότου πέθανε το μικρό κορίτσι. « Ζητάω βοήθεια, όλοι μου λένε ότι είναι δύσκολο. Τι δυσκολία έχει να σωθούν άνθρωποι ; Ποια είναι η δυσκολία ; Μας σκοτώνουν στη Συρία, στην Τουρκία, σ’αυτό το νησί στην Ελλάδα, σε κάθε μέρος του κόσμου. Τι φταίμε ; Το κορίτσι πέθανε γιατί κανείς δεν ακούει τη φωνή μας και την αδελφή της τη σκότωσε σκορπιός. Τι θα απογίνουμε ; Ισως το πρωί να έχουμε όλοι πεθάνει. Το νησί είναι γεμάτο φίδια, σκορπιούς, έντομα και δεν ξέρω τι άλλο... Εκλιπαρώ, εκλιπαρώ. Ζούμε μια επίγεια κόλαση, σας ορκίζομαι οτι είναι επίγεια κολαση και κανείς δε μπορεί να μας βοηθήσει », λέει μεταξύ άλλων η Μπαϊντά ανάμεσα σε αναφυλητά.

      https://soundcloud.com/efsyn-gr/to-ichitiko-minyma-poy-esteile

      Παρεμβάσεις

      Οι εξελίξεις έχουν προκαλέσει το ενδιαφέρον διεθνών μέσων ενημέρωσης και οργανώσεων, που κυκλοφόρησαν την Τρίτη στα μέσα κοινωνικής δικτύωσης την είδηση για το θάνατο της μικρής Μαρίας και για την απελπιστική κατάσταση που βρίσκονται οι πρόσφυγες.

      « Είναι κατάντια για την ανρθωπιά μας να πεθαίνει σε μια νησίδα ένα παιδάκι από τσίμπημα σκορπιού και να μένει άταφο γιατί κανείς δεν πάει να τους σώσει », αναφέρει σε δήλωσή του στην « Εφ.Συν. » ο βουλευτής ΣΥΡΙΖΑ – ΠΣ και πρώην υπουργός Μεταναστευτικής Πολιτικής Δημήτρης Βίτσας.

      Παρέμεβαση στο Αστυνομικό Τμήμα Ορεστιάδας έκανε την Τρίτη κλιμάκιο του ΚΚΕ και την Τετάρτη στα άλλα αστυνομικά τμήματα του Εβρου, όπου, σύμφωνα με τον βουλευτή του κόμματος Νίκο Παπαναστάση, τους δηλώθηκε ότι οι αστυνομικές αρχές βρίσκονται σε γνώση των καταγγελιών αλλά δεν υπάρχει τέτοια ομάδα προσφύγων στην αρμοδιότητά τους. « Υπάρχει το γνωστό πρόβλημα εργαλειοποίησης των μεταναστών κατά την άποψή μας και από την Τουρκία και από την ελληνική κυβέρνηση, οι οποίες εκμεταλλεύονται τα κενά που υπάρχουν στο καθεστώς του Εβρου με νησίδες που βρίσκονται πότε από τη μια και πότε από την άλλη μεριά των συνόρων. Καταδεικνύεται η πολιτική πρόθεση της κυβέρνησης για τη μη στήριξη των ανθρώπων αυτών και τη μη επίλυση των προβλημάτων τους, ακόμα και των πιο ευάλωτων » δηλώνει στην "Εφ.Συν." ο κ. Παπαναστάσης.

      « Ξανά ο Εβρος ! Ανησυχητικές αναφορές για το θάνατο ενός πεν τάχρονου κοριτσιού και επείγουσα ανάγκη για ιατρική βοήθεια για ενιάχρονο κορίτσι ! Η Ελλάδα πρέπει επειτγόντως να διασώσει τους ανρθώπους, να τους δώσει υποστήριξη, περίθαλψη και πρόσβαση στη διαδικασία ασύλου » αναφέρει σε ανάρτησή της στο twitter η Γερμανίδα ευρωβουλευτής της Αριστεράς Κορνήλια Ερνστ.
      Εφιάλτης δίχως τέλος

      Η Μπαϊντά, όπως και η οικογένεια της μικρής Μαρίας και άλλοι πρόσφυγες της ομάδας, ζουν αγκαλιά με το θάνατο από τα μέσα Ιουλίου, αντιμετωπίζοντας το αδιέξοδο των εγκληματικών αντιπροσφυγικών πολιτικών της Ελλάδας και της Τουρκίας. Στις 14 Ιουλίου μεταφέρθηκαν στην ίδια νησίδα που βρίσκονται σήμερα, ενώ, όπως έχουν καταγγείλει, ένας Σύρος πρόσφυγας της ομάδας έχασε τη ζωή του στην ελληνική όχθη του Εβρου ύστερα από βίαιη επιχέιρηση των ελληνικών αρχών και άλλοι δύο βρήκαν τραγικό θάνατο από πνιγμό, όταν έπεσαν στο ποτάμι από τη βάρκα κατά τη διάρκεια της μεταφοράς τους προς τη νησίδα από τις ελληνικές αρχές.

      Παρά το γεγονός ότι, όπως κατήγγειλαν, ήταν μάρτυρες φρικτών εγkλημάτων τα οποία θα έπρεπε να διερευνηθούν για να υπάρξει λογοδοσία των υπεύθυνων, οι ελληνικές αρχές δεν προχώρησαν σε επιχείρηση εντοπισμού και διάσωσης, αγνοώντας την εντολή του Ευρωπαϊκού Δικαστηρίου για τα Δικαιώματα του Ανθρώπου και αδιαφορώντας για τις εκκλήσεις του ΣΥΡΙΖΑ, που έβγαλε ανακοίνωση και κατέθεσε ερώτηση στη Βουλή, αλλά και της Διεθνούς Αμνηστίας, που ξεκίνησε επείγουσα εκστρατεία συλλογής υπογραφών.

      Αντιθέτως, όπως καταγγέλλουν οι πρόσφυγες, οι ελληνικές αρχές τους επαναπροώθησαν στην Τουρκία στις 26 Ιουλίου, αφού πρώτα τους χτύπησαν βίαια και τους κράτησαν παράνομα για ώρες σε χώρο κράτησης στην ελληνική όχθη.

      Σύμφωνα με τις καταγγελίες, οι πρόσφυγες κρατήθηκαν στην Τουρκία σε κέντρο κράτησης. Υστερα από μερικές ημέρες οι τουρκικές αρχές τους πίεσαν να ξαναπεράσουν τα ελληνοτουρκικά σύνορα, διαφορετικά θα τους απέλαυναν στην Συρία. Τους χώρισαν σε δύο ή περισσότερες ομάδες και τους σκόρπισαν σε διαφορετικά σημεία της περιοχής, όπου δεν είχαν τη δυνατότητα να γυρίσουν πίσω, καθώς τους περίμενε η απειλή των τουρκικών αρχών για επαναπροώθηση στη Συρία, ούτε τη δυνατότητα να φτάσουν στην ελληνική όχθη, όπου τους περιμένει η δολοφονική βία των ελληνικών αρχών και το σοβαρό ενδεχόμενο να τους γυρίσουν πίσω.

      Το γεωγραφικό στίγμα που έχει στη διάθεσή της η « Εφ.Συν. » τους απεικόνιζε την περασμένη εβδομάδα σε ελληνικό έδαφος ανατολικά του ποταμού. Την Κυριακή οι πρόσφυγες οδηγήθηκαν ξανά στη νησίδα ανατολικά του χωριού Κισσάρι, στην ίδια νησίδα όπου είχε ξεκινήσει η εφιαλτική τους περιπέτεια πριν από τρεις εβδομάδες.

      https://www.efsyn.gr/ellada/dikaiomata/355170_egklima-diarkeias-ston-ebro

    • Child feared dead on Greek islet where refugees are stranded

      A five-year-old Syrian girl has reportedly died, with her parents and dozens others awaiting rescue following alleged pushbacks.

      A five-year-old Syrian girl, who was among a group of refugees and migrants, is understood to have died on a Greek islet on the Evros River.

      Her parents have submerged the girl’s body in river water in an attempt to keep it cool, as Greek authorities appear unable to locate the group.

      Those still on the islet with the girl’s remains say she died in the early hours of Tuesday after being stung by a scorpion, two days after they were stranded there.

      Another girl, who is nine, remains in critical condition. She is also understood to have been stung by a scorpion.

      They are part of a group of 39 asylum seekers, some of whom are trapped for a second time on this unnamed islet after repeated alleged pushbacks between Turkey and Greece.

      One member of the group, 27-year-old Baida, also from Syria, has been sending frantic messages to lawyers and journalists since the reported death.

      “A girl died. A child. She’s dead. I can do nothing,” she said in a WhatsApp voice note sent to a group including this reporter.

      She posted photos of the girl on her back with her eyes closed, lying on a patch of grass on the islet.

      In another message, she questioned why the children have not received any help.

      “No one hears our voices,” she said.

      “If you hear our voices please help us,” Baida said. “The other girl might die tomorrow.”

      The refugees say they were forced on the islet by Turkish authorities on August 7.

      The Evros land border is a frequent crossing point for those wishing to claim asylum in Europe, but many reports have documented violent Greek pushbacks in recent months, as well as incidents where people have been made to cross by Turkish authorities.

      The stranded refugees and migrants wish to claim asylum in Greece.

      Greek authorities have been notified of their location and activists have made emergency calls on their behalf to police, but officials say that they have not been able to locate the group.

      On Tuesday, the European Court of Human Rights issued an order stating that the trapped asylum seekers should not be removed from Greek territory and that they should be provided with food, water and adequate medical care.

      In their messages, members of the group describe what amounts to a geopolitical ping-pong game, being pushed back and forth across the land border by Greek and Turkish authorities for weeks in the highly militarised border zone in which no lawyer, human rights organisations or journalists can legally enter.

      Some were originally stranded in the same location in late July, having tried to cross the border from Turkey.

      They say they survived on food scraps, nuts and muddy water from the river before being returned to Turkey by Greek authorities.

      Then, they accused Turkish authorities of holding them in military barracks, and later bringing them back across to the river and ordering them — at gunpoint — to cross again into Greek territory.

      Al Jazeera has contacted Greek and Turkish officials in an attempt to verify the details of these alleged incidents but had not received a response by the time of writing.

      Longtime foes, NATO members Athens and Ankara are currently locked in rows on several fronts, including the refugee issue and oil and gas exploration in the Eastern Mediterranean.
      ‘We are very worried … especially for the children’

      The stranded refugees’ position on Greek territory has been verified by a location one of the asylum seekers sent via WhatsApp.

      The Greek Council of Refugees and HumanRights360, which are representing the group of refugees, have also informed the European Union border agency Frontex, the UN refugee agency, the Greek ombudsman and members of the European Parliament of this location in an attempt to secure their rescue.

      “We are very worried about the situation of the 39 refugees and especially for the children,” Evgenia Kouniaki, a lawyer for the Greece-based HumanRights360 and Maria Papamina, coordinator of the legal unit of the Greek Council for Refugees, told Al Jazeera in a joint statement.

      “The violations of human rights at the Greek-Turkish borders are a cruel reality. Deaths, pushbacks, arbitrary detention, enforced disappearances and people left hopeless in the islets. The death of the five-year-old girl proves how irrational and murderous this policy is.”

      The Border Violence Monitoring Network, which documents pushbacks that are illegal under international law, said in a statement that Turkish and Greek authorities were “using people-on-the-move as pieces in a political game”.

      https://www.aljazeera.com/news/2022/8/10/child-feared-dead-on-greek-islet-where-refugees-are-stranded

    • Quatre morts, dont une fillette, dans un groupe de migrants bloqué sur un îlot de l’Evros

      Une petite-fille de cinq ans est décédée, jeudi, au milieu de l’Evros. Elle faisait partie d’un groupe de 40 personnes coincé depuis la semaine dernière sur un îlot de ce fleuve à la frontière gréco-turque. Trois membres de ce groupe étaient déjà morts suite aux violences et au refoulement des gardes-frontières grecs, selon les témoignages recueillis par les ONG et journalistes qui se sont saisis de l’affaire.

      Une petite-fille de cinq ans est décédée, piquée par un scorpion, sur un îlot de l’Evros où un groupe de 40 personnes est bloqué depuis un refoulement par les gardes-frontières grecs. La morsure a eu lieu dans le nuit du 8 au 9 août.

      « C’est vraiment l’enfer ici. Une petite-fille est morte aujourd’hui. Elle a été piquée par un scorpion. Nous n’avons rien pu faire », ont annoncé des membres du groupe au réseau d’activistes AlarmPhone, très actif dans le repérage des situations de détresse et dans la prise de contact avec les exilés passant par cette zone frontalière ultra-militarisée.

      Une seconde fillette, sa grande sœur, est menacée. Celle-ci a également été piquée par le scorpion, et son état est grave. « Nous avons besoin d’un hôpital. Si personne n’agit pour l’aider, elle va mourir comme sa petite sœur », a également alerté le groupe.

      Les témoins, dont un grand nombre de ressortissants syriens, font part de leur impuissance face à cette seconde petite fille « qui se bat contre la mort », et s’inquiètent du choc traumatique subi par la famille.

      « Où est l’humanité dans la mort d’une fille qui n’a pas atteint ses six ans, après avoir vécu la guerre et l’oppression en Syrie et en Turquie, et maintenant à la frontière grecque ? », s’indignent-ils, toujours relayés par Alarm Phone.
      Trois personnes déjà décédées, dont deux par noyade

      Samedi 6 août, les ONG avaient alerté sur ce groupe de 32 adultes et 8 enfants coincés sur l’îlot. Ces derniers rapportent avoir subi une série de violences de la part des garde-côtes grecs et turcs dans les quinze derniers jours.

      D’abord, « la police grecque nous a battus et nous a ramenés en Turquie », ont témoigné les membres de ce premier groupe auprès d’Alarm Phone. Ensuite, les garde-frontières turcs « nous ont mis dans des casernes militaires, puis nous ont jetés sur l’une de ces îles grecques, pour la deuxième fois, sans nourriture ni eau ».

      Trois personnes seraient mortes des suites des violences et du refoulement. La première, un homme syrien, serait décédé suite aux blessures infligées par les coups des garde-frontières sur le sol grec, confirme le média grec Efimerida ton Syntakton qui s’est saisi de l’affaire.

      es deux autres victimes auraient été forcées de nager jusqu’au rivage turc et se seraient noyées, poursuit le média, corroborant les dires du groupe. L’enquête menée par les journalistes leur a permis d’identifier les noms de ces deux personnes : il s’agirait de deux jeunes hommes de 17 et 23 ans, tous deux originaires d’Alep.

      Ces cas de noyades forcées ont déjà été documentées. En 2021, Amnesty International avait recueilli des témoignages en ce sens. Les survivants d’un groupe racontaient qu’ils avaient été forcés « à descendre du bateau et à plonger dans l’eau à proximité d’un îlot situé au beau milieu de l’Evros, (...) Un autre homme, qui ne savait pas nager, a appelé au secours alors qu’il peinait à garder la tête hors de l’eau. Il a finalement été emporté par le courant », relaie le rapport de l’ONG.
      Inaction des autorités malgré la décision de la CEDH

      Les ONG HumanRights360 et Greek Council for Refugees ont saisi la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) sur une demande urgente de mesures provisoires, la semaine dernière. Celle-ci l’a validée dans la foulée. Elle ordonne donc au gouvernement grec de veiller à ce que le groupe ait de l’eau, de la nourriture et des médicaments. Surtout, elle interdit tout refoulement et exige que leurs demandes d’asile soient enregistrées.

      Mais, pour l’heure, les ONG n’ont constaté aucune mobilisation des autorités. Depuis plusieurs mois, les saisines de la CEDH par les ONG sont quasi systématiques lorsque des personnes se retrouvent coincées sur des îlots de l’Evros. Cette stratégie judiciaire s’est révélée efficace pour plusieurs cas successifs. Mais elle semble avoir de moins en moins prise sur les autorités grecques.

      « On voit de plus en plus que, malgré ces décisions de la CEDH, les personnes ne sont pas secourues », alertait déjà mi-juin une membre d’AlarmPhone, auprès d’InfoMigrants. « La Grèce ne respecte pas la législation européenne. Et c’est très inquiétant ».

      Les équipes de Frontex ont également été contactées par Alarm Phone. En vain pour le moment.

      https://www.infomigrants.net/en/post/42511/quatre-morts-dont-une-fillette-dans-un-groupe-de-migrants-bloque-sur-u

    • Greek police @hellenicpolice announced yesterday with great delay that the group of c. 40 Syrians trapped on an Evros islet under inhumane and life-threatening conditions is on Turkish territory. And that Greece have officially asked Turkey to conduct a Search & Rescue op 🧵1/4

      2/ GR authorities at least finally acknowledge the existence of the group, which they had so far denied being able to find, despite knowing the location for days and despite their professed manned & unmanned search ops to locate them.

      3/ The Police announcement raises Qs about the status of the islet where the refugees are. Acc to Google and Greek Cadaster, the official government mapping agency, the islet is Greek.

      Hellenic Army’s Geographical Service also referred us to Google Maps for status of the islet.


      4/ What is of paramount importance now is for the group to be rescued and their rights respected.

      We remind all authorities that the refugees have reported the death of a girl (5) & the critical condition of at least one more child.

      The refugees remain on the islet.

      https://twitter.com/GCRefugees/status/1558056562706751491

      –-

      Tweet de Giorgos Christides :

      Greek authorities need to answer:
      – is the islet Greek? if so, are they willing to concede territory to 🇹🇷 just to avoid rescuing 40 refugees?
      – if Turkish, why did they delay the request for SAR & why did @ECHR_CEDH issue rescue orders to 🇬🇷? Can’t they read maps in Straßburg?

      #dispute_territoriale

    • Migrants Stranded on Islet in Evros River Abandoned to Die

      A group of nearly 40 migrants reportedly stranded on an islet in Evros River, where the borders of Greece and Turkey meet, have continued to plead for help as none of the two countries assumes responsibility for their rescue.

      The islet is not on Greek territory, the Hellenic Police Directorate said on Thursday and Sunday, adding that Turkish authorities have been notified to provide emergency help and evacuation.

      A tweet by Notis Mitarachis, Greek Minister of Migration and Asylum, reaffirmed Sunday afternoon that repeated searches had been conducted by Greek authorities, without detecting human presence on the islet.

      Migrants’ drama on Evros islet

      The dramatic situation of the group has attracted international attention.

      According to Al Jazeera, the migrants are asylum seekers from Syria and say they were forced on the islet by Turkish authorities on August 7 after repeated alleged pushbacks between the two countries.

      27-year-old Baida has been trying to get help from humanitarian organizations and journalists, she says, since a child in their group died from a scorpion bite and at least another is in need of urgent medical help -as is a pregnant woman with them.

      “According to reports received, a child has tragically already died. Unless urgent action is taken, we fear further lives remain at stake,” the UN Refugee Agency’s official account for media professionals wrote Saturday on Twitter.

      It urged the authorities of both countries do “everything possible to rescue the group immediately.”

      “We are also deeply concerned about migrants stranded by smugglers near our borders. The incident however, as reported by the Hellenic Police, is outside Greek territory,” Notis Mitarachis, Greek Minister of Migration and Asylum said in reply.

      Greece notified Turkey for search and rescue

      Hellenic Police had initially stated it was unable to locate the group of migrants.

      In a later statement, it said that the islet coordinates -provided by refugees’ rights organizations which alerted them on the issue- proved the islet was outside of Greek territory.

      Hellenic Police forwarded the coordinates to Turkish authorities at the Evros Trilateral Contact Center at Kapitan Andreevo, notifying them to evacuate the migrants, some of whom are in urgent need of medical attention.

      The center was set up in May 2015 between Greece, Turkey, and Bulgaria, where three borders meet, to help in police and customs coordination and in collaboration during emergencies including natural disasters. Authorities of each country are housed in the same center, but consult their individual databases, and observe their national laws.

      Refugees’ rights organizations and Greek opposition have nonetheless critisized the Greek authorities for indifference as the migrants’ drama on the Evros islet unfolds.

      In a joint announcement, SYRIZA MPs Anastasia Gara, Andreas Xanthos and Giorgos Psychogios, said Greece should put pressure on the highest political level to get both Turkey and the EU activated to rescue the migrants, and demand that Turkey provides immediate healthcare to the group, in the context of the two countries’ cooperation agreement in immigration.

      The latest statement by Hellenic Police, published Sunday, said that the Turkish authorities had indeed been notified twice to help the stranded migrants.

      “Every day and each moment, the Forces of the Hellenic Police protect the Greek and European borders, and certainly the human life, which is the prime value,” it concluded.

      https://greekreporter.com/2022/08/14/migrants-evros-abandoned-die

    • 1/ The group of 39 Syrians at the islet is now 100% on Greek territory.

      They crossed over to the Greek bank of the river today.

      They are now at this location according to metadata from their photos.

      2/ They were aware of all the “fake news” narrative circulating these past couple of days in Greece.

      And shared more videos and photos last night and today.

      This pregnant women says:

      “I’m pregnant at my 8th month and I need a doctor because there is bleeding”

      3/ Rescue is needed now.

      @112Greece
      emergency line is alerted

      @GCRefugees @rights360 @Border_Violence are doing everything humanly possible to ensure safety of group and access to asylum.

      This thread will be updated.

      4/ Colleague @lindseyhilsum from @Channel4 also got this video from Baida, the 27-y-o Syrian.

      Apparently the only ones who could not locate the refugees were Greek and (if reports are true) Turkish police.


      https://twitter.com/lindseyhilsum/status/1559166981273780225

      https://twitter.com/g_christides/status/1559165985944379393

    • Έβρος : Βρέθηκαν σε ελληνικό έδαφος οι 39 πρόσφυγες - Μεταφέρονται σε ασφαλές μέρος

      Περισσότερο από μία εβδομάδα απ’ όταν βρέθηκαν στη νησίδα του Έβρου ανατολικά του οικισμού Κισσάρι και αφού περίμεναν μάταια να τους διασώσουν οι Αρχές -με την ελληνική πλευρά να μην τους βρίσκει σε ελληνικό έδαφος και να έχει αποστείλει στην τουρκική πλευρά ενημέρωση- οι δεκάδες πρόσφυγες τελικά πέρασαν στην ελληνική όχθη του ποταμού.

      Σύμφωνα με το ρεπορτάζ της τηλεόρασης του Open και της Σοφίας Φασουλάκη, οι πρόσφυγες εντοπίστηκαν από τις ελληνικές Αρχές, τέσσερα χιλιόμετρα νοτιότερα του σημείου που αρχικά είχαν βρεθεί και πλέον γίνεται η μεταφορά τους σε ασφαλή περιοχή ώστε να τους παρασχεθούν οι πρώτες βοήθειες.

      Ανάμεσά τους και μια έγκυος, η οποία είναι καλά στην υγεία της, όπως καλά στην υγεία τους φαίνεται να είναι και οι υπόλοιποι 38 άνθρωποι.Άμεσα ξεκινά έρευνα προκειμένου να διαπιστωθεί ο χρόνος αλλά και ο τρόπος που πέρασαν στα ελληνικά σύνορα.
      Παρέμβαση και της Εθνική Επιτροπής για τα Δικαιώματα του Ανθρώπου

      Την άμεση εκκένωση των 39 Σύρων προσφύγων, είχε ζητήσει νωρίτερα σήμερα και η Διεθνής Επιτροπή Διάσωσης (IRC), καλώντας Ελλάδα και Τουρκία « να διευκολύνουν την παροχή βοήθειας σε αυτούς τους ανθρώπους, να τους εκκενώσουν από αυτή τη νησίδα με ασφάλεια και να εξασφαλίσουν δίκαιη και πλήρη πρόσβασή τους στις διαδικασίες ασύλου », όπως δήλωσε η Δήμητρα Καλογεροπούλου, Διευθύντρια του IRC Greece.
      Η ανακοίνωση της ΕΛΑΣ

      « Μετά από νεότερες πληροφορίες και εκτεταμένες έρευνες εντοπίστηκε στην παρέβρια περιοχή των Λαβάρων ομάδα παράτυπων μεταναστών, κατά δήλωσή τους από τη Συρία, αποτελούμενη από 22 άνδρες, 9 γυναίκες και 7 παιδιά, ενώ μία από τις γυναίκες είναι εγκυμονούσα. Επισημαίνεται ότι το συγκεκριμένο σημείο είναι περίπου 4 χιλιόμετρα νοτίως, από τις συντεταγμένες εκτός της ελληνικής επικράτειας, που είχαν δηλωθεί ως αρχική θέση προ ημερών.

      Από τη στιγμή του εντοπισμού τους έχουν σπεύσει προς αρωγή τους οι απαραίτητες δυνάμεις της ΕΛΑΣ και όλων των υπόλοιπων κρατικών υπηρεσιών, για την περίθαλψη των μεταναστών, την παροχή τροφής και νερού και τη μεταφορά τους σε χώρο προσωρινής φιλοξενίας ».

      https://www.ethnos.gr/Politics/article/220349/ebrosseellhnikosedafosoi39prosfygesentopisthkanapotisellhnikesarxesmetaferont

    • Police Say Refugees Stuck on Evros River Islet Not On Greek Land

      Several dozen refugees reportedly on an islet on the Evros River which is the border between Greece and Turkey are in limbo and begging to be rescued but Greece says they’re on Turkish territory – which isn’t helping them.

      Aid groups reported their plight with a report that they inside a restricted military zone at the border with Turkey, Greek police saying they are outside their jurisdiction for assistance, said Kathimerini.

      The police said it “repeats that the investigation shows that the point mentioned in the complaints is outside Greek territory and that it has informed the Turkish authorities twice.”

      The statement said that “from the moment that information emerged about the possible presence of immigrants on an islet, the Greek Police conducted successive investigations, using technical means at every opportunity, but did not detect the presence of people” at the location.

      “At the same time, the coordinates were given to the competent services of the armed forces, which pointed out that it is a location outside Greek territory,” not explaining whether there were people there or not.

      The Greek police subsequently briefed the Turkish authorities at the Kapitan Andreevo checkpoint in Bulgaria and said that Greek police “every day and at all times protect the Greek and European borders and, of course, human life, which is a primary value.”

      Greece’s New Democracy government, however, has been facing a barrage of accusations from human rights groups, Turkey and media reports of pushing back refugees and migrants – who Turkey allows human traffickers to keep sending.

      Turkey is housing some 4.4 million refugees and migrants who went there fleeing war, strife and economic hardship in their homelands and is supposed to contain them under an essentially-suspended 2016 swap deal with the European Union.

      The Greek Council of Refugees, said the United States’ CBS News in a special report, told the network that it had lost contact with the group and that a 5-year-old girl among them died after a scorpion bite and her site was also stung, the group’s President Vasileios Papadopoulos said.

      The council called on authorities to help them, the report saying the refugees have been on the islet for some three weeks on a river that’s perilous and where dozens have drowned trying to reach Greece.

      They reportedly were scavenging for whatever they could find to eat and trying to survive although the reports were sketchy about what may or may not be happening there with conflicting messages.

      NO MAN’S LAND

      “I’m saying, help … it’s difficult to survive,” a 28-year-old refugee named Bayda said in an emotional audio recording sent to news and humanitarian groups, the report added about the ordeal.

      “They are killing us in Syria, in Turkey, in this island, in Greece, in every place in the world,” she said through sobs. “What’s our fault? Because no one can hear us?” she also added.

      The Associated Press reported earlier that Greek police had said they were chasing reports about the migrants, but had not been able to locate them due to different coordinates being given for their location.

      The police told the AP that coordinates provided for the migrants were “outside Greek sovereignty,” and that they had asked neighboring Turkey to provide urgent assistance to no avail.

      The refugee council said that maps indicate the islet is in Greek territory but were glad that, “authorities at least finally acknowledge the existence of the group, which they had so far denied being able to find, despite knowing the location for days and despite their professed manned and unmanned search ops to locate them.”

      “What’s going to happen?” Bayda reportedly said in the audio message. “Maybe we all die in the morning. This island is full of snakes, scorpions, and a lot of insects … This is the hell in the earth. I swear, this is the hell in the earth, and no one can help us,” she added.

      The stuck refugees were being ping-ponged back-and-forth between Turkey and Greece, Papadopoulos told CBS News. He said contact may have been lost with them because members of the group’s phones died, or because they’ve been moved.

      But it was also said that his group and HumanRights360, released coordinates for a Google Maps location showing the islet is not in Greek territory as Greek police had said, adding to the contradiction and confusion.

      The European Court of Human Rights earlier issued an order on Tuesday instructing Greek authorities not to move refugees and migrants off Greek territory, and to provide them with humanitarian aid.

      A previous, similar order was issued at the end of July, Papadopoulos said.

      “The last two months especially, since the beginning of June, Greek authorities do not comply with the European court orders,” Papadopoulos said, CBS News saying it couldn’t get reaction from Greek or Turkish officials.

      Papadopoulos said because the islet was in a restricted zone, humanitarian organizations could not travel there to provide assistance unilaterally.

      “Save people. Save people,” he said when asked what his message to both governments would be. “Save this 9-year-old girl,” he further pleaded.

      https://www.thenationalherald.com/police-say-refugees-stuck-on-evros-river-islet-not-on-greek-land

    • Maria’s body has now been buried on the islet in the #Evros. She was killed not by a scorpion sting, but by Greek and EU border enforcement. Some initial (and unfinished) reflections on this horrible case and its wider significance. 1/9

      Greek #pushbacks have clearly become systematic in the regions of the #Evros and the #Aegean. The group on the islet is among tens of thousands who have experienced these cruel practices over the past years, which include acts of abduction, torture and killing. 2/9

      Despite overwhelming evidence of #pushbacks & #Frontex involvement, the EU Commission is largely silent. Unsurprising: von der Leyen even encouraged Greece to be Europe’s anti-migrant ‘shield’. Compared to the previous Commission, the current one clearly shifted to the right. 3/9

      The inconsequentiality of recent German warnings to Greece shows that the supposedly most powerful EU member state doesn’t have much weight in migration issues - ‘sovereign’ claims dominate. It also shows Germany’s unwillingness to put any real force behind the warnings. 4/9

      This current case highlights a weakness of international law. The European Court of Human Rights failed to force Greece to adhere to its rulings. Its important Rule 39 decision in the current case was simply ignored by Greek authorities, and not for the first time. 5/9

      Both Greece and Turkey benefit from staging ‘migration spectacles’. They abuse people on the move to score points in an increasingly anxious (and embarrassing) political conflict over territory, even if Greece seems to oddly concede some territory (the islet) in this case. 6/9

      The case demonstrates the weakness of the #UNHCR. Unwilling to make a clear stance and afraid to antagonise, the UNHCR uses strangely depoliticised language, and basically concedes its inability and unwillingness to really intervene. https://twitter.com/RefugeesMedia/status/1558363463168233473
      7/9

      The case shows how crucial forms of solidarity are. The direct exchanges between activist groups, journalists and the people on the move have amplified the voices of those experiencing border violence, even if they could not prevent such violence and, at times, feel helpless. 8/9

      Finally, in a situation where Greece & Turkey engage in necropolitical border violence, where EU institutions & member states condone such violence, where a human rights court & the UN are toothless, we need direct forms of intervention & disobedience, hopefully rather soon. END

      https://twitter.com/MauriceStierl/status/1559110757341601798

      #scorpion

    • Le long calvaire de 40 migrants syriens, bloqués sur un îlot entre Grèce et Turquie

      A la frontière gréco-turque, 40 Syriens sont restés bloqués pendant des jours au milieu du fleuve Evros. Malgré la mort d’une fillette, Athènes refusait de les secourir. Lundi, le groupe a finalement rejoint la rive grecque et été pris en charge.

      Elle s’appelait Maria, elle avait 5 ans. Piquée par un scorpion, cette Syrienne est morte le 9 août dans l’indifférence sur un îlot au milieu du fleuve Evros (aussi connu sous le nom de Maritsa), qui marque la frontière entre la Grèce et la Turquie. Près d’une semaine plus tard, alors qu’en ce lundi de l’Assomption, fête particulièrement importante dans le pays, les Grecs célébraient la Vierge Marie, la petite Maria, elle, attendait toujours d’être inhumée. Afin de le maintenir au frais, son cadavre a été plongé dans les eaux du fleuve par ses compagnons d’infortune. Pris au piège d’un îlot non identifié et des tensions entre la Grèce et la Turquie, la quarantaine de candidats à l’exil avaient été laissés à l’abandon.

      Ce lundi soir, ils ont finalement réussi à rejoindre la rive grecque de l’Evros, où ils ont été retrouvés et arrêtés. Sur Twitter, le ministre grec de l’Immigration, Notis Mitarachi, indique que la police a localisé un groupe de 38 personnes, qui se trouvaient selon lui « en très bonne santé ». Une « femme enceinte a été emmenée à l’hôpital par précaution », précise-t-il. Dans un communiqué, la police grecque explique que le groupe, « composé de 22 hommes, 9 femmes et 7 enfants », a été localisé dans la région de Lavara. La police et les « autres services gouvernementaux, ajoute le texte, se sont précipités à leur secours pour soigner les immigrés, leur fournir de la nourriture et de l’eau et les transporter vers un lieu d’hébergement temporaire ». Epilogue d’un drame qui aurait pu être évité.
      D’après les renseignements recueillis par des ONG spécialisées dans les questions migratoires, dont HumanRights360, le Greek Council for Refugees (GCR) et les activistes du réseau Alarm Phone, le long calvaire de ce groupe, composé initialement d’une cinquantaine de Syriens, a commencé mi-juillet lorsqu’ils ont traversé une première fois le fleuve Evros pour rejoindre la Grèce, porte d’entrée dans l’Union européenne. Comme tant d’autres avant eux, ils racontent alors avoir subi pendant plusieurs semaines les maltraitances des garde-côtes grecs et turcs. « La police grecque nous a battus et renvoyés en Turquie », ont-ils témoigné auprès d’Alarm Phone, dans une pratique illégale de refoulement (« pushback ») maintes fois documentée.
      Zone surmilitarisée

      D’abord coincée sur un premier îlot, puis de retour en Turquie, une partie du groupe s’est retrouvée enfermée « dans des casernes militaires », puis « jetée sur l’une de ces îles grecques pour la seconde fois, sans nourriture ni eau », au mépris du droit international et de la vie humaine. Entre-temps, au moins trois hommes seraient morts, l’un des suites de blessures infligées par les gardes-frontières grecs, les deux autres de noyade dans la traversée à la nage vers le rivage turc du fleuve. Bloqués au milieu du cours d’eau depuis une dizaine de jours, si près de la terre ferme que des habitants grecs assuraient les avoir entendus crier, les migrants avaient alerté les ONG, qui ont alors prévenu l’agence Frontex, chargée de garder les frontières extérieures de l’UE, le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) ainsi que le médiateur grec du Parlement européen. Sans effet.

      Pour justifier son inaction, la police grecque assurait ces derniers jours que l’îlot se trouvait du côté turc, et affirmait n’avoir trouvé, malgré de « multiples recherches », aucun migrant côté grec. « Quand les eaux baissent, certains îlots peuvent être du côté turc, admet le journaliste Antonis Telopoulos, qui connaît très bien la région. Cependant, les localisations envoyées par les migrants prouvent qu’ils sont bien du côté grec. » Dans un contexte de tensions permanentes entre Athènes et Ankara, les environs surmilitarisés de l’Evros font figure de zone interdite. Toute action y est suspendue aux autorisations des gouvernements. Impuissant, le HCR avait reconnu samedi sur Twitter « ne pas avoir accès à la zone », et exhorté « les autorités des deux pays à faire tout leur possible pour secourir le groupe immédiatement ».

      D’après les témoignages – photos, vidéos et messages vocaux – recueillis au fil des jours par la chaîne britannique Channel 4, les migrants pris au piège n’avaient rien à manger et buvaient l’eau du fleuve. « C’est l’enfer sur terre », expliquait une jeune femme. Ils évoquaient aussi les insectes, serpents et scorpions qui peuplent l’îlot. Egalement piquée par un scorpion, la sœur aînée de la petite Maria, âgée de 9 ans, se trouvait ce week-end entre la vie et la mort. Mais les autorités grecques refusaient que des secouristes interviennent. Même le président de la Fédération grecque des médecins hospitaliers, Panos Papanikolaou, qui avait demandé à pouvoir se rendre sur place, afin d’éviter « davantage de morts » dans les jours à venir, s’était vu opposer une fin de non-recevoir. Aucune information n’était disponible, lundi soir, sur l’état de santé de la jeune fille.
      « Où est l’humanité ? »

      Ne craignant pas le ridicule, voire l’indécence, les plus hauts responsables grecs ont rendu lundi un hommage appuyé à la Vierge Marie et aux valeurs humanistes. « Nous, les Grecs, avons associé à son visage l’amour, le souci des faibles, l’empathie. J’espère que ces valeurs continueront à nous inspirer », a déclaré la présidente de la République, Katerina Sakellaropoulou, lors d’un officie religieux sur l’île de Paros, dans les Cyclades. Quant au Premier ministre Kyriákos Mitsotákis (Nouvelle Démocratie, droite conservatrice), il a affirmé « se tenir aux côtés de ceux qui sont le plus dans le besoin ». Dans un message vocal envoyé il y a plusieurs jours à Channel 4, l’une des femmes coincées, une Syrienne de 27 ans, dressait un tout autre constat : « Personne ne veut de nous. Personne ne veut nous aider », déplorait-elle d’une voix tremblante. « Où est l’humanité dans la mort d’une fille qui n’a pas atteint l’âge de 6 ans, après avoir vécu la guerre et l’oppression en Syrie et en Turquie, et maintenant à la frontière grecque ? » s’indignaient d’autres auprès d’Alarm Phone.

      Où est l’humanité ? Aux portes de l’UE, cette question reste tragiquement d’actualité, sur terre comme en mer. Depuis le début du week-end, une vidéo, tournée par le passager d’un ferry à destination de l’île de Paros, fait le tour des réseaux sociaux. On y voit un corps sans vie flottant dans les eaux turquoise de la mer Egée, sans doute celui d’un migrant. Au 10 août, le HCR faisait état d’au moins 945 morts et disparus en Méditerranée. Le 7 juillet, la Grèce a été condamnée par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) pour non-assistance à personne en danger, à la suite d’un naufrage qui avait coûté la vie à onze migrants en 2014. Huit ans plus tard, l’indifférence tue toujours.

      https://www.liberation.fr/international/europe/entre-la-grece-et-la-turquie-le-trop-long-calvaire-de-40-migrants-syriens

    • Grèce : la police localise enfin les 38 Syriens bloqués sur un îlot de l’Evros

      La police grecque a annoncé, lundi, avoir finalement découvert et mis en sécurité 38 Syriens qui, selon l’ONU, se trouvaient depuis plusieurs jours bloqués sur un îlot du fleuve Evros, à la frontière avec la Turquie. La police n’a pas confirmé la mort d’une fillette, qui faisait partie du groupe, rapportée par différentes sources la semaine dernière.

      Fin du cauchemar pour un groupe de 38 migrants syriens bloqués sur un îlot de l’Evros, en Grèce. Lundi 15 août, la police grecque a annoncé les avoir localisés dans la région de Lavara, à la frontière gréco-turque. Parmi eux, figuraient une femme enceinte et sept enfants.

      Les migrants ont été découverts "à environ quatre kilomètres du point initialement déclaré et qui était hors du territoire grec", a annoncé la police dans un communiqué.

      Selon le ministre des Migrations Notis Mitarachi, les migrants étaient "tous en très bon état" au moment de leur sauvetage. "La femme enceinte a été hospitalisée par précaution", a-t-il écrit sur Twitter, précisant qu’un bateau avait été découvert près d’eux.

      Des alertes concernant “la situation critique” de ces personnes avaient été émises par des organisations ces derniers jours, notamment par l’ONU et Ie Comité international de secours (IRC) qui avait exhorté les autorités à les évacuer de toute urgence.

      La Grèce avait affirmé, dimanche, être dans l’incapacité de les localiser malgré des recherches répétées côté grec, et avoir alerté les autorités turques pour qu’elles lancent des recherches sur leur territoire. Le ministère de l’Intérieur turc avait de son côté décliné tout commentaire.

      "Depuis qu’ils ont été localisés, les forces de police grecques et d’autres services gouvernementaux se sont précipités à leur secours, pour leur fournir des soins de santé, de la nourriture et de l’eau, et pour les transférer dans une zone de logement temporaire”, a encore affirmé la police grecque.
      La police grecque pas en mesure de confirmer le décès d’une fillette

      Selon des médias et des militants, ces personnes étaient coincées sur ce bout de terre situé à la frontière entre la Turquie et la Grèce depuis plusieurs jours. Samedi, le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) avait appelé "à la prise de mesures urgentes" pour sauver "une quarantaine de personnes qui seraient bloquées sur un îlot à la frontière entre la Grèce et la Turquie".

      Conséquence tragique de l’isolement de ce groupe : une enfant âgée de cinq ans, prénommée “Maria”, est décédée la semaine dernière sur l’îlot, selon différentes sources, dont l’ONU et des médias, après avoir été piquée par un scorpion. La police grecque a affirmé lundi ne pas être en mesure pour le moment de confirmer ce décès.

      "Selon les informations de presse reçues, un enfant est tragiquement déjà décédé. À moins que des mesures urgentes ne soient prises, nous craignons que d’autres vies ne soient en jeu", avait tweeté, la semaine dernière, le HCR.

      Une seconde fillette, la grande sœur de l’enfant décédée, était également menacée. Selon des témoignages des membres de ce groupe collectés par la plateforme d’urgence Alarm Phone, celle-ci était dans un état grave après avoir, elle aussi, été piquée par le scorpion. "Nous avons besoin d’un hôpital. Si personne n’agit pour l’aider, elle va mourir comme sa petite sœur", avait alerté le groupe.

      Des ONG de défense des droits humains et des médias ont rapporté que ces réfugiés auraient été victimes de refoulements illégaux entre la Grèce et la Turquie. Une pratique courante dans la zone : la Grèce a été critiquée à plusieurs reprises pour ce genre de procédé à l’encontre de migrants vers la Turquie sur sa frontière terrestre, au niveau du fleuve Evros, et maritime, en mer Égée, selon des témoignages des victimes publiés par des ONG, l’AFP et d’autres médias. Athènes a toujours nié ces accusations.

      Ce n’est pas non plus la première fois qu’un groupe de migrants se retrouve bloqué au milieu de l’Evros. Dernières occurrences en date : en juin, un groupe de 28 exilés, dont huit enfants, était resté bloqué plusieurs jours sur un îlot du fleuve, après avoir fait l’objet d’un refoulement par la police grecque. Et ce, alors même qu’il se trouvait sous la protection de la Cour européenne des droits de l’Homme. En avril, un autre groupe de 64 personnes avait été secouru par les autorités grecques après être resté plusieurs jours bloqué sur le fleuve.

      http://www.infomigrants.net/fr/post/42648/grece--la-police-localise-enfin-les-38-syriens-bloques-sur-un-ilot-de-