#décasage

  • Habitat insalubre : le plus grand décasage de l’histoire de Mayotte va débuter ce lundi matin à Koungou
    https://la1ere.francetvinfo.fr/mayotte/habitat-insalubre-le-plus-grand-decasage-de-l-histoire-de-mayott

    Le #bidonville de Mavadzani doit être totalement rasé, à partir de ce matin, à Koungou, ce bidonville, au cours des années, est presque devenu un #village de plusieurs milliers d’habitants. Des centaines de forces de l’ordre, d’agents publics, d’engins de chantiers vont s’atteler à cette opération hors normes préparée depuis des mois voire des années.

    Cette opération, hors norme pour le territoire, est minutieusement préparée depuis près de 10 mois explique la préfecture et cela fait même presque deux ans que les plans de démantèlement sont dans les cartons.

    Ce matin, sur terre, dans les airs voire sur mer, des centaines de forces de l’ordre vont donc commencer à évacuer ce bidonville avant la destruction des 465 cases recensées, on peut estimer que cela va concerner entre 3500 et 4500 personnes voire plus, soit la population d’une ville moyenne.

    Pour mener à bien cette opération, deux escadrons de #gendarmerie sont arrivés en renfort il y a quelques jours investissant bon nombre d’hôtels du territoire, une opération très délicate car la population évacuée est composée de femmes, d’enfants, de personnes parfois âgées mais aussi de délinquants chefs de bande.

    #Mayotte #décasage

  • Mayotte, vers une dérive génocidaire ? - OCL
    http://oclibertaire.lautre.net/spip.php?article3966

    Tout s’est joué en deux mois. Juste après la déclaration d’#indépendance des #Comores, il y a eu une chasse à l’homme à Mayotte contre les Comoriens des autres îles et les #Mahorais_indépendantistes. Des exactions ont été commises par des milices soroda (mot dérivé de soldat), sous le regard des autorités françaises, qui s’opposaient aux « serrez la main », sous-entendu aux autres îles. C’est alors la proclamation unilatérale de la fondation d’un conseil général de Mayotte qui va durer jusqu’en 1977 (où des élections ont lieu). Aucun document n’est resté dans les archives coloniales sur cette période, marquée par le harcèlement, etc. des opposants. Parallèlement, il y a un coup d’état à Moroni avec le célèbre Bob Denard. S’ensuivent 25 années de mercenariat, 2 présidents assassinés...

    .... en 95 (...) c’est l’instauration du visa Balladur. Pour la 1ère fois, les ressortissants #comoriens ont besoin d’un visa d’entrée à Mayotte. La circulation ne s’arrête pas, sauf que maintenant il faut prendre des risques. Il y a eu environ 25 000 morts depuis. Les bateaux partent du sud d’Anjouan, 70 km de trajet. Ce n’est pas parce que les gens fuient des conditions intolérables. C’est que les conditions imposées par la France les obligent à prendre des risques. La notion d’immigration illégale à Mayotte est en effet une absurdité.


    Depuis les années 80, les Comoriens servent de boucs émissaires à toute l’incurie de la gestion coloniale de #Mayotte. Le problème en eau, c’est les Comoriens, les problèmes scolaires c’est les Comoriens, la saturation des infrastructures sanitaires, c’est les Comoriens, les maris qui ne veulent plus de leurs épouses mahoraises et qui trouvent mieux ailleurs, c’est les Comoriennes, etc. En 2003, un hameau de pêcheurs sans papiers en bord de mer et incendié sur ordre du maire du village, 28 cases incendiées, ce monsieur n’a jamais été inquiété en quoi que ce soit. Il y a eu des opérations de #décasage sauvages avec croix rouges tracées sur les portes des baraques et autres habitats de fortune pour faciliter le travail de la #police pour venir chercher les #sans_papiers. La police se promène depuis l’époque avec des camions bleus grillagés et charge femmes, enfants, Comoriens sans papiers, parfois sous les acclamations de la population. Et il ne s’agit pas de s’interposer en disant ça va pas ou quoi, vous êtes des gros fachos là, on se fait démonter la tête vite fait. Il y a une vraie hostilité cultivée à Mayotte vis à vis des trois autres îles.

    Les #femmes sont à l’avant-garde depuis la fin des années 50 début des années 60 du mouvement en faveur de Mayotte française. Ça s’explique pour des raisons anthropologiques. Mayotte comme tout l’archipel des Comores est une #société_matrilinéaire, c’est la lignée mères filles qui structure la généalogie familiale, cette matrilinéarité s’articule à une #matrilocalité, c’est-à-dire que traditionnellement c’est la mère qui est propriétaire de sa maison, et c’est le mari qui vient habiter dans la maison de son épouse, et s’il est polygame il tourne entre les différentes maisons de ses épouses. S’il y a un problème, une séparation, la femme dispose de sa maison, c’est lui qui retournera chez sa mère.

    Et c’est la raison pour laquelle le mouvement populaire mahorais s’est structuré à travers tous ces réseaux de #sociabilité_féminine, matrimoniale, villageoise, etc, qui ont été les fers de lance de Mayotte française. Avant l’indépendance, c’est ce qu’on appelait les chatouilleuses, dès qu’elles voyaient un notable des trois autres îles débarquer à Mayotte, à l’aéroport, elles l’agressaient, elles commençaient à le chatouiller, à lui enlever sa chemise, jusqu’à le laisser exsangue dans la poussière, sans le tuer, mais c’était une opération de harcèlement. Les femmes qui sont aujourd’hui à la pointe du mouvement pro wuambushu à Mayotte se revendiquent comme les descendantes des chatouilleuses.

    #opération_wuambushu

  • A Mayotte, une opération de déportation sans précédent | Alternatives Economiques
    https://www.alternatives-economiques.fr/claire-rodier/a-mayotte-une-operation-de-deportation-precedent/00106614

    Le lancement à Mayotte d’une triple opération coup de poing contre l’habitat insalubre, les étrangers en situation irrégulière et la délinquance aurait dû coïncider avec l’examen du projet de loi sur l’immigration et l’asile à l’Assemblée nationale, une façon pour le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, d’afficher sa fermeté tous azimuts.

    https://justpaste.it/desei

    #Mayotte #immigrations #déportations

    • c’est annoncé triple confirmé depuis bien 15 jours, même le prez des Comores est allé pleurer [pour rien] qu’on lui renvoye pas la marchandise ; c’est la prochaine super production de Darmanin, une opération essentiellement de communication dixit « des hauts fonctionnaires » - avec dommage collatéraux sur les victimes bien entendu, mais c’est collatéral.

      Le dernier article sur le fond que j’ai vu chez Mediapart date du 12 avril :
      https://seenthis.net/messages/999339

      #Wuambushu #decasage #repression

    • Prévue pour la fin avril, l’opération « Wuambushu » devrait durer deux mois, et il y a mis les moyens.
      [...]
      La préfecture de Mayotte est rodée à l’exercice : en 2021, plus de 20 000 personnes ont été éloignées de Mayotte, le plus souvent vers l’île d’Anjouan – un nombre bien supérieur aux 14 000 étrangers reconduits à la frontière depuis l’ensemble de la France métropolitaine à la même période.
      [...]
      Mais cette fois-ci, c’est bien une véritable déportation qui s’organise, puisqu’on parle de 400 expulsions quotidiennes, soit 24 000 en deux mois. Pour la préparer, deux centres de rétention (où sont détenus les étrangers en instance d’éloignement) ont été spécialement créés, et le renfort d’unités antiémeutes spécialement affectées au centre pénitentiaire de Mayotte est prévu.

    • AFP 20.04.23 - 21h04

      l’opération a été validée par le président français Emmanuel Macron en conseil de défense et devrait débuter la semaine prochaine, selon une source proche du dossier. Elle devrait durer au moins deux mois, selon les informations obtenues par l’AFP de source proche.

  • À Mayotte, « les expulsions massives vont accentuer la vulnérabilité » des migrants | Mediapart | 12.04.23

    https://www.mediapart.fr/journal/france/120423/mayotte-les-expulsions-massives-vont-accentuer-la-vulnerabilite-des-migran

    À Mayotte, où les Comoriens se rendent à bord de kwassa-kwassa à la recherche d’un avenir meilleur, de nombreux lieux de vie informels ont fleuri un peu partout, laissant entrevoir des cases en tôle construites de manière anarchique, installées sur des pentes parfois abruptes, les unes sur les autres. Les aléas naturels provoquent régulièrement des glissements de terrain et emportent des maisons, la promiscuité forcée et la pauvreté y sont prégnantes, les maladies y prolifèrent.

    Cette « vulnérabilité » frappe de plein fouet les migrant·es comorien·nes et relève de plusieurs facteurs – social, historique, économique et politique – interconnectés, pouvant aboutir à une « situation de catastrophe », selon Fahad Idaroussi Tsimanda, auteur d’un article sur le sujet. Chercheur au Laboratoire de géographie et d’aménagement de Montpellier (Lagam), ce docteur en géographie est originaire de Mayotte et a consacré ses travaux de thèse à la « vulnérabilité différentielle » des migrant·es comorien·nes dans les bidonvilles de Mayotte.

    Avant la vaste opération de « décasage » (ou expulsion) voulue par le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, et annoncée pour le 22 avril prochain, Fahad Idaroussi Tsimanda alerte sur les risques d’une approche purement sécuritaire de la gestion de ces lieux informels, qui ne réglerait qu’une « toute petite part du problème » dans un territoire rongé par la pauvreté, le mal-logement et la malnutrition infantile, les inégalités d’accès à l’éducation et à la santé, et le manque de moyens pour la justice.

    « L’État français doit prendre ses responsabilités. À partir du moment où ils entrent sur le territoire, le minimum est de leur assurer un accueil digne », rappelle-t-il. Entretien.

    #Wuambushu #decasage #repression

    voir aussi : https://seenthis.net/messages/999582

    • Dans un courrier adressé au ministre de l’intérieur, le président de la Commission nationale consultative des droits de l’homme a exprimé « ses graves préoccupations sur les risques d’un tel projet », à savoir « l’aggravation des fractures et des tensions sociales » et « l’atteinte au respect des droits fondamentaux des personnes étrangères dans le cadre d’expulsions massives ». Partagez-vous ces inquiétudes ?

      Oui, on peut partager ces inquiétudes. Ce sont des êtres humains, et parmi les personnes qui seront expulsées, il y a des personnes âgées, des femmes avec des enfants en bas âge, des personnes malades ou en situation de handicap. Cela va donc forcément accentuer leur situation de vulnérabilité. Il y a aussi des cas plus complexes, que j’ai croisés dans le cadre de mon travail de recherche, avec au sein d’une même famille un parent ou un enfant en situation régulière. On ne peut pas séparer une mère ou un père du reste de sa famille, c’est inhumain. Si le regroupement familial existe, et c’est bien le cas en France, il faut faciliter l’obtention d’un titre pour le reste de la famille. S’il y a en effet urgence à déconstruire ces bidonvilles, qui ressemblent à des zones de non-droit sur le plan sanitaire et humain, il faut trouver de vraies solutions pour reloger ces personnes.

    • Mais malgré le manque de moyens, les migrations existent déjà…

      C’est vrai. Parce que Mayotte est un îlot de richesses dans un océan de pauvreté. Mayotte est pauvre à l’échelle nationale, riche à l’échelle régionale : son PIB est huit fois supérieur à celui des Comores et quinze fois plus élevé que celui de Madagascar.
      [...]
      Selon vous, les violences et les préjugés à l’égard des migrants comoriens ne datent pas d’hier. Comment les interprétez-vous ?

      Avant même que la France ne débarque dans l’océan Indien, il y avait déjà des tensions. La colonisation est venue les entretenir. Et après l’indépendance, on a fait face au refus du pouvoir comorien de reconnaître l’indépendance de Mayotte. Il y a depuis une forme de haine, alimentée par les politiques, des deux côtés. Les relations qu’entretient Mayotte avec ses voisines de l’archipel sont tendues depuis plusieurs années. Les migrants comoriens sont perçus comme des voleurs, systématiquement qualifiés de « coupeurs de route », alors qu’il ne faut pas mettre tout le monde dans le même sac.

  • La #chasse_aux_étrangers se poursuit à #Mayotte
    https://www.mediapart.fr/journal/france/030616/la-chasse-aux-etrangers-se-poursuit-mayotte

    Depuis trois semaines, des « collectifs de citoyens » délogent des étrangers des zones rurales. Reçue à Paris par les ministères de l’intérieur et des outre-mer, une délégation d’élus mahorais a obtenu l’envoi de renforts policiers.

    #France #Comores #décasage #expulsions #immigration #ministère_de_l'intérieur #ministère_de_l'outre-mer