• Comment une entreprise française se fournit en talc au pays des talibans

    http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2017/02/13/un-talc-tout-en-douceur-dans-la-guerre-des-talibans_5078682_3216.html

    Le français Imerys s’approvisionne en Afghanistan dans une zone occupée par les insurgés, finançant ainsi la guerre civile.

    « Etre un acteur responsable, c’est préparer l’avenir », revendique avec fierté le groupe français Imerys sur son site Internet. Pour ce spécialiste des minéraux industriels, leader mondial du secteur avec un chiffre d’affaires d’environ 4 milliards d’euros en 2015, l’avenir se prépare aussi en sécurisant ses approvisionnements. Présent dans plus de 50 pays, Imerys omet toutefois d’en mentionner un : l’Afghanistan.
    Une enquête menée par Le Monde révèle que ce spécialiste des minéraux industriels, coté en Bourse et contrôlé par le milliardaire belge Albert Frère – associé à la famille canadienne Desmarais –, s’approvisionne en talc, à travers un intermédiaire pakistanais, à Nangarhar, une province de l’est de l’Afghanistan en proie à une insurrection armée des talibans et de l’organisation Etat islamique. L’extraction minière y constitue l’une des principales sources de financement des insurgés.

    Tout commence en 2011. Cette année-là, le groupe français, qui cherche à élargir son portefeuille de minéraux, rachète au géant Rio Tinto le français Luzenac, l’un des leaders mondiaux de la production de talc, pour 232 millions d’euros. Jean-François Robert, alors directeur à Toulouse des ressources de ce producteur, voit dans cette acquisition une aubaine. Lui qui plaidait sans succès auprès de Rio Tinto pour mettre en place une chaîne d’approvisionnement en Afghanistan va enfin être entendu. Il connaît bien le Pakistan, pour y avoir effectué trois séjours entre juillet 2008 et mars 2009. A l’époque, tous les producteurs cherchent une alternative à la Chine. Depuis que la demande intérieure du géant asiatique a décollé, le minerai blanc n’est plus disponible à l’exportation, ou alors à un coût élevé et d’une piètre qualité.

    A son retour du Pakistan, Jean-François Robert tente de convaincre Rio Tinto d’y nouer des partenariats. Rio Tinto Minerals, qui s’approvisionne déjà en talc afghan en petites quantités, tergiverse. C’est finalement Imerys qui, après avoir racheté Luzenac, décide de franchir le pas en 2011.

    Talc très prisé

    Le groupe français explique avoir pris cette décision sur la base d’un rapport commandité en 2010 par Rio Tinto Minerals à un cabinet dont il ne souhaite pas dévoiler le nom. « L’objet de l’étude consistait à vérifier que la chaîne de fourniture de talc depuis l’Afghanistan respectait les règles internationales et les règles éthiques de Rio Tinto. Ses conclusions ont été positives sur tous ces aspects », affirme Vincent Gouley, porte-parole d’Imerys.

    Cette même année, d’autres rapports rendus publics s’alarment pourtant de la dégradation de la situation dans la province de Nangarhar, où se situent les mines. « Au début de 2011, un nombre croissant d’incidents ont été signalés à Nangarhar », note la même année l’organisation indépendante norvégienne Landinfo dans une étude, qui relève que la région est « extrêmement dangereuse ». Le district de Khogyani, où Imerys a l’intention de se fournir en talc, y est décrit comme une « zone disputée, contrôlée ni par les autorités ni par les insurgés ».

    Malgré le durcissement du conflit avec les talibans, Imerys autorise donc Jean-François Robert à mettre en place une chaîne d’approvisionnement en talc afghan, via le Pakistan. Les concentrations massives d’un talc de qualité satisfaisante, et pouvant donner lieu à une extraction commerciale, sont rares dans le monde. Au sud de l’Afghanistan, elles sont d’une qualité exceptionnelle. Le pays regorge d’un talc très prisé, notamment par les constructeurs automobiles. Ils en consomment en moyenne 13 kg par véhicule, notamment pour la fabrication de tableaux de bord ou de pare-chocs – le minerai contribue à la rigidité du plastique en réduisant son poids.
    L’industrie automobile est prête à payer le surcoût lié au transport depuis l’autre bout de la planète. Le talc sert aussi d’agent d’enrobage des comprimés dans l’industrie pharmaceutique, à la fabrication du papier, de la céramique, de la peinture… et du maquillage. Imerys précise qu’il « procure de la douceur aux poudres corporelles, un aspect soyeux au maquillage et (...) augmente la douceur des savons tout en réduisant le coût de leurs formulations ». Un talc tout en « douceur » acheté dans une région en guerre.


    Tri du talc Afghan, acheté par Imerys, dans un entrepôt de Karachi. Extrait d’un compte rendu de visite au Pakistan d’un employé d’Imerys en novembre 2011.

    Production augmentée

    Pour mettre la main sur ce minerai, Imerys souhaite rester discret. Un approvisionnement dans le sud de l’Afghanistan risquerait de mettre à mal son image d’« entreprise responsable », d’autant que la France est engagée à ce moment-là, au côté des troupes de l’OTAN, dans un conflit où elle perdra 86 de ses soldats, selon le décompte du site Internet indépendant Icasualties.org. Imerys choisit donc de passer par un intermédiaire pakistanais. North West Minerals, une entreprise dirigée par deux frères, apparaît comme le partenaire idéal. Un document interne à Imerys, consulté par Le Monde, précise que l’un des deux frères est un ancien fonctionnaire dans une zone tribale du Pakistan, l’autre un officier de l’armée pakistanaise à la retraite – leur père ayant été attaché militaire à l’ambassade du Pakistan aux Etats-Unis.

    Ces relations étroites avec l’armée pakistanaise sont cruciales pour assurer le transport du talc de l’Afghanistan vers le Pakistan, dans des zones fortement militarisées. « La famille appartient à la communauté pachtoune des Parachinar, très bien introduite auprès des autorités locales », ajoute le document. Qui lui permet d’entretenir des liens étroits avec des propriétaires de mines issus de la même communauté, de l’autre côté de la frontière, en Afghanistan. Pour rassurer les dirigeants d’Imerys sur la possibilité d’un partenariat, il est précisé que les deux frères ont reçu une « éducation occidentale » et qu’« ils parlent bien anglais ».

    North West Minerals loue à partir d’octobre 2011 un entrepôt à Karachi pour stocker et trier le talc d’Imerys. Mais, très rapidement, le groupe français ne se contente pas d’en acheter. Il propose de verser 1,5 million de dollars (1,4 million d’euros) à son partenaire pour augmenter et améliorer sa production. « Ce n’était pas un prêt, mais plutôt une avance sur paiement, remboursable à travers une remise sur chaque tonne qui nous est livrée, sans limitation de durée », reconnaît Vincent Gouley, d’Imerys. Et Imerys déduit sur chaque tonne, achetée entre 205 et 249 dollars, une somme d’environ 10 dollars.

    Un accord est signé en juillet 2013. Le premier versement de 500 000 dollars est effectué le 20 août 2013, suivi d’un second, puis d’un troisième, du même montant, quelques mois plus tard. Imerys donne des consignes claires sur les investissements : la construction d’une plate-forme de tri à Peshawar et d’une plate-forme logistique à Karachi. Mois après mois, Jean-François Robert, qui a refusé de répondre aux questions du Monde, tient scrupuleusement les comptes, vérifie que chaque dépense est bien engagée, de l’achat des machines à l’acquisition de terrains. Sur un tableau Excel, il vérifie qu’à chaque dépense effectuée par North West Minerals « le travail est effectué comme prévu dans le plan ». Puis, dans la colonne « preuves », il mentionne « les visites de sites avec photos » ou encore « les factures payées au fournisseur ».

    Les ventes de talc afghan à destination d’Imerys, dans ses usines aux Etats-Unis et en Europe, passent de 20 000 tonnes en 2012 à 39 000 tonnes en 2014.

    Rien que la qualité

    Imerys va encore plus loin. A plusieurs reprises, ses employés se rendent à Peshawar, la ville pakistanaise la plus proche de la frontière afghane, pour rencontrer les propriétaires des mines afghanes. Il s’agit de leur donner des conseils sur les techniques d’extraction, et accessoirement sur les procédures de sécurité pour éviter que des ouvriers ne meurent ensevelis dans des mines. Aucun employé d’Imerys ne peut se rendre sur place, pour des raisons de sécurité évidentes. Mais les photos qui accompagnent les présentations PowerPoint faites à la direction du groupe français suggèrent des conditions de travail spartiates. Des hommes creusent le flanc des montagnes à coups de barres de fer, ou à l’aide de pelleteuses sur les sites plus importants. D’autres cassent les roches à l’aide de marteaux-piqueurs, chaussés de sandales. Parfois les roches de talc sont transportées à dos de mulet.


    Tri du talc Afghan, acheté par Imerys, dans un entrepôt de Karachi. Extrait d’un compte rendu de visite au Pakistan d’un employé d’ Imerys en novembre 2011.

    L’un des fournisseurs afghans d’Imerys, à travers North West Minerals, s’appelle Dost Mohammad, « l’un des plus influents producteurs de la région », comme l’explique un mémo interne rédigé en 2015 par Imerys. A la tête de l’entreprise Shamshir Zamir Ltd, il possède des mines à ciel ouvert dans le petit district de Khogyani, qui comprend « seize petits villages très pauvres », note l’entreprise française. Un district qui est surtout en guerre, et où l’organisation Etat islamique fait une première incursion en septembre 2015. Dès 2011, un attentat-suicide tue des habitants sur un marché et une école est incendiée.
    En août 2013, de violents combats opposent les forces de l’armée afghane aux talibans, faisant des dizaines de morts. Qu’importe, le problème d’Imerys n’est pas la guerre mais la qualité du minerai.

    Le spécialiste des minéraux industriels sélectionne lui-même les mines afghanes où il souhaite s’approvisionner, en testant la pureté de leurs échantillons. L’une des mines évaluées se situe à « Kapisa, près de la base militaire française ». Elle sera retenue par Imerys Talc. La qualité, rien que la qualité. Et, pour garantir le meilleur produit à ses clients, l’entreprise va mettre en place une procédure de contrôle très particulière. Sur chaque bloc de talc arrivé d’Afghanistan, des techniciens doivent prélever des échantillons et les envoyer, de Peshawar à Toulouse, pour rejeter ceux qui contiennent des traces d’amiante, cancérigènes. Un point sur lequel de nombreuses entreprises de cosmétiques, qui vendent de la poudre pour bébé, sont intransigeantes.

    Argent détourné

    En 2014, Imerys Talc suggère même de former dans son laboratoire de Toulouse un technicien pakistanais. Sur les cartes de l’entreprise, seules les ressources en talc « blanc cristal », le plus noble et plus pur de tous, sont mentionnées. North West Minerals a mis à disposition de Dost Mohammad plusieurs camions et du matériel pour qu’il puisse extraire le talc et l’acheminer de l’autre côté de la frontière. Jean-François Robert note tout, dessine même sur une carte les routes empruntées par les camions depuis la mine afghane jusqu’à la ville pakistanaise de Peshawar en passant par Jalalabad et le poste-frontière de Torkham.

    Imerys consolide sa chaîne d‘approvisionnement alors qu’au même moment les rapports d’organisations internationales se multiplient pour alerter sur l’aggravation du conflit au Nangarhar et la mainmise des talibans sur les ressources minières. « Selon les autorités afghanes, les talibans ont pris le contrôle d’importantes opérations minières dans la province de Nangarhar. L’extraction de talc semble particulièrement préoccupante », met en garde l’équipe d’appui analytique et de surveillance des sanctions de l’ONU, dans un rapport public soumis au Conseil de sécurité en août 2015.

    En octobre 2016, la situation est loin de s’améliorer. Le même comité précise au Conseil de sécurité que les talibans « extorquent de l’argent aux exploitations minières qui opèrent avec la licence du gouvernement ». Ashfaq Bangash, l’un des dirigeants de North West Minerals, admet tout juste qu’« il faut payer des taxes à la tribu locale et au village, en plus de celle versée au gouvernement », sans davantage de précisions.

    « Le talc coûte entre 40 et 60 dollars la tonne lorsqu’il sort de la mine afghane, et 150 dollars quand il arrive dans l’entrepôt de North West Minerals, de l’autre côté de la frontière. Entre les deux, entre 50 et 100 dollars partent dans les taxes officielles, les transports… et dans la nature », explique au Monde une source bien informée de la chaîne d’approvisionnement à la frontière afghane. Une partie de l’argent est en fait détournée par des fonctionnaires corrompus et par les insurgés.


    Une mine de talc à Nangarhar, la province à l’est de l’Afghanistan d’où provient le talc acheté par Imerys. Extrait d’un compte rendu de visite au Pakistan d’un employé d’Imerys en novembre 2011.

    « Quel fonctionnaire ira vérifier dans une zone en guerre ? »

    Les talibans ou les groupes qui se revendiquent de l’organisation Etat islamique prélèvent des sommes, en espèces, à la sortie des mines, et parfois des « taxes de transport » sur la route reliant Jalalabad au poste-frontière de Torkham, la seule menant vers le Pakistan. Les sommes prélevées sont impossibles à chiffrer. Le groupe français, dont les achats de talc afghan représentent entre 1 % et 3 % de l’approvisionnement global selon les années, précise que ce ne sont que des « approvisionnements d’appoint ».

    Du point de vue des talibans afghans, l’argent tiré de l’extraction minière, qui concerne également le marbre, le fer, les terres rares, le lithium ou encore les pierres précieuses, n’a rien de négligeable, puisque cette activité constitue, d’après l’ONU, leur deuxième source de financement. Pour les militants de l’organisation Etat islamique, qui ont banni la culture de l’opium et de la marijuana dans les districts qu’ils contrôlent, ces revenus tirés de l’extraction minière sont même cruciaux.

    Un rapport rédigé en février 2016 par le centre d’études Afghanistan Research and Evaluation Unit (AREU) à partir d’informations collectées dans la province de Nangarhar donne de précieuses informations sur le financement des insurgés. Presque rien ne leur échappe : de l’opium à la dîme prélevée sur les récoltes en passant par les ventes de peaux de bêtes.

    « Le principal interlocuteur de notre partenaire North West pour son approvisionnement en talc d’origine afghane est le gouvernement lui-même, qui exerce un contrôle étroit sur la filière locale d’extraction de talc », explique Vincent Gouley, porte-parole d’Imerys. Les propriétaires de mines afghanes ont en effet fourni leurs licences à North West Minerals, ainsi qu’à Imerys. Mais que valent-elles ?
    Celle de Dost Mohammad existe bien, dans les registres du ministère afghan des ressources minérales, mais elle ne prévoit l’exploitation que de 5 000 tonnes par an, un chiffre dérisoire par rapport à la réalité. « De nombreux propriétaires de mines sous-évaluent la production pour payer le minimum de royalties. Quel fonctionnaire ira vérifier dans une zone en guerre ? », remarque Javed Noorani, un spécialiste afghan du secteur minier.

    Pots-de-vin

    Selon l’étude menée par l’AREU, les représentants du gouvernement ne peuvent pas s’aventurer au-delà des chefs-lieux de district ou des principaux axes routiers de Nangarhar, et sont considérés par la population comme agissant « au service de leurs propres intérêts » : « Ils sont perçus par une large partie de la population rurale comme incapables d’assurer le leadership requis, la sécurité ou le soutien économique. »

    « L’industrie minière, légale et illégale, est gangrenée par la corruption à Nangarhar », renchérit Asadullah Zemarai, de l’organisation afghane de lutte contre la corruption Integrity Watch Afghanistan (IWA). Selon ce chercheur, des pots-de-vin sont prélevés sur l’extraction et le transport des minerais vers le Pakistan et reversés à des députés, des membres du conseil de la province, des représentants des ministères afghans du commerce et des ressources minières.

    En quelques années, Imerys a mis sur pied une chaîne d’approvisionnement complexe, qui s’étend des mines d’Afghanistan jusqu’à ses usines en Europe ou aux Etats-Unis. Dans la zone industrielle du port de Qasim, à Karachi, l’entrepôt par lequel transite le talc d’Imerys n’est signalé par aucune pancarte. Il est connu là-bas sous le nom de l’« usine de la poudre blanche ». Des hommes et des femmes trient le minerai à mains nues, parfois sous un soleil de plomb.
    Employés à la journée, ils sont payés 4,50 euros pour dix ou douze heures de travail. L’usine ferme parfois ses portes pendant des semaines, lorsque les approvisionnements cessent. « Aucun enfant ne travaille ici, témoigne au Monde un ouvrier de la plate-forme logistique de North Western Minerals à Karachi. Le seul problème, c’est que nous n’avons ni gants ni aucune protection pour notre travail, et rien pour nous soigner en cas d’accident. »

    La direction d’Imerys a exprimé une fois ses craintes quant à la chaîne d’approvisionnement mise en place. C’était pour s’inquiéter de l’utilisation des fonds versés à North West Minerals. Dans un courrier daté du 10 avril 2014, Jean-François Robert évoque une réunion qui s’est tenue à Dubaï entre les responsables de North West Minerals et Daniel Moncino, membre du conseil exécutif du groupe et adjoint de Gilles Michel, le PDG d’Imerys. Daniel Moncino a, selon le courrier consulté par Le Monde, mis en doute l’« utilité » de l’entrepôt de Karachi. L’entreprise française missionne en 2014 le cabinet d’audit Mazars, basé au Pakistan, pour passer au peigne fin les comptes de North West Minerals, qui en est sorti blanchi.

    « Le talc afghan alimente l’insurrection »

    Pourquoi le leader mondial des minéraux industriels a-t-il pris le risque de s’approvisionner dans une région en guerre, alors qu’il se targue d’être une « entreprise responsable » ? En 2016, les insurgés exerçaient un contrôle dans au moins 37 % des districts d’Afghanistan, une superficie qui n’a jamais été aussi vaste depuis 2001. Près de 11 500 civils ont été tués ou blessés cette même année, dont un tiers d’enfants, selon la Mission d’assistance des Nations unies en Afghanistan.

    Le « code d’éthique et de conduite des affaires » d’Imerys consacre pourtant un chapitre aux droits de l’homme, où il est écrit : « Quel que soit l’endroit où nous nous trouvons, nous cherchons à nous assurer que la présence d’Imerys encourage des relations saines et qu’elle évite les conflits civils. » Et plus loin : « en fonction de la gravité des actes commis par un administrateur, cadre dirigeant ou employé d’Imerys, et dans le respect du droit local applicable, Imerys prendra les mesures nécessaires, pouvant aller jusqu’au licenciement, afin de sanctionner les comportements répréhensibles et décourager tout nouvel acte similaire de la part d’un administrateur, cadre dirigeant ou employé du groupe ».

    Dans son rapport d’activité de 2015, Imerys affirme n’exploiter « aucun site en lien avec des minerais alimentant les conflits ». Il y est même précisé que le directeur de l’innovation est chargé de la conformité des « activités d’achat et de la chaîne d’approvisionnement » aux principes de la Déclaration universelle des droits de l’homme…

    Ces engagements permettent à l’action Imerys d’être présente dans de nombreux indices dits d’« investissement responsable », tels Ethibel Excellence Europe, qui regroupe des sociétés pionnières en termes de responsabilité sociale d’entreprise. Dans son dernier rapport d’activité, publié en mars 2016, Imerys indique être présent dans d’autres indices, tels le FTSE4Good Index Series, le MSCI Global Sustainability Index, le STOXX Global ESG Leaders Index ou encore l’indice Gaia mis en place par EthiFinance.

    « Le talc afghan alimente l’insurrection et devrait faire partie des “minerais de conflit” dont l’achat est interdit dans certaines autres régions du monde »

    Javed Noorani, un spécialiste afghan du secteur minier
    En 2011, Arielle Malard de Rothschild a été nommée au conseil d’administration d’Imerys. La gérante de la banque Rothschild & Cie est aussi la vice-présidente de l’ONG Care International, dont le bureau de Kaboul a essuyé une attaque des talibans en septembre 2016. Est-elle au courant qu’Imerys s’approvisionne en talc afghan ? Arielle Malard de Rothschild a refusé de répondre à nos questions.

    « Le talc afghan alimente l’insurrection et devrait faire partie des “minerais de conflit” dont l’achat est interdit dans certaines autres régions du monde. Pourquoi l’Union européenne laisse-t-elle ses entreprises en acheter en Afghanistan ? C’est incompréhensible », estime Javed Noorani.

    Malgré les avertissements de nombreuses organisations internationales, dont l’ONU, Imerys continue d’acheter du talc de Nangarhar. Il affirme n’avoir « aucune présence en Afghanistan, ni aucun lien avec les sociétés exploitantes dans la région ».

    • Ce serait bien d’arrêter de mettre des liens vers le site du Monde , le site qui se targue de gérer la vérité vrai avec #Décodex.

      L’index de la vérité officielle privatiséee.
      Le monde, l’organe officiel du néolibéralisme français, le site qui est choqué par les « journaux » de gauche et qui les signale. Exemple Fakir.

      Ne plus publier de liens vers cette feuille de choux européiste , c’est frapper ses propriétaires milliardaires au portefeuille.

      Avant de publier quelque chose, faire une recherche afin de voir s’il n’y a pas un lien vers un autre site.
      Merci

  • [Oui, c’est sur Facebook, mais c’est pour une bonne raison, lisez l’article.]

    « Dix ans plus tard, [le gouvernement] a gagné, mais pas comme prévu. La désintermédiation s’est faite, par notre propre faute. Qui a encore son blog aujourd’hui, à part quelques illuminés toujours mieux éclairés que nous ? »

    https://www.facebook.com/gchampeau/posts/10155154721941454

    #médias #blogs #GAFA #désintermédiation #Décodex

    • Super texte. Je suis étonné que ce rapport de Renaud Donnedieu de Vabre qui proposait la labellisation des sites d’information n’ait pas plus été cité à propos du Decodex.

      Au passage, je découvre le livre de Dan Gillmor cité par Guillaume Champeau :

      Plus je pense au Monde et à son Decodex qui cherche à dire quels sont les médias respectables et ceux qui ne le sont pas, plus ça me fait penser à un vieil article que j’avais écrit il y a une dizaine d’années.

      A l’époque on était encore en plein débat public sur la loi DADVSI (précurseur de l’Hadopi), donc sur la lutte contre les échanges d’œuvres en P2P, de la main à la main entre les internautes. Je venais de lire l’excellent « We The Media » de Dan Gilmore, dans lequel il prophétisait que l’État chercherait à s’attaquer au P2P, non pas pour protéger les droits d’auteur, mais surtout pour combattre la désintermédiation du partage de l’information.

      Le site du livre, lisible en ligne (je ne l’ai trouvé qu’en anglais) :
      http://www.oreilly.com/wethemedia

      L’article de Guillaume Champeau dont il parle au sujet du projet de RDDV (que même Sarkozy avait laissé tomber donc) : http://www.numerama.com/magazine/2698-rddv-precise-son-projet-de-censure-des-blogs.html

  • Une carte collaborative de la corruption en France
    http://www.lemonde.fr/chronique-des-communs/article/2017/02/11/une-carte-collaborative-de-la-corruption-en-france_5078252_5049504.html

    La base de données de Transparency est en accès libre. Chacun peut s’en emparer pour imaginer de nouveaux calculs, développer ses propres analyses. En septembre dernier, un hackathon a permis de développer de nouvelles visualisations, à partir des montants détournés ou des motifs de condamnations. « On pourrait aussi comparer le délai du jugement en fonction du statut de l’élu », souffle Raymond.

    #cartographie #corruption

    Des professeurs ne veulent pas que leur lycée soit avenue Serge-Dassault
    http://www.lemonde.fr/education/article/2017/02/11/des-professeurs-opposes-a-la-redomiciliation-de-leur-lycee-avenue-serge-dass

    #WTF

    • Youpie !
      Je viens de faire de faire Lille Bruxelles (la capitale de l’union européenne).
      Température : 0 à 1 degré.
      Pas un poil de vent, calme ultra plat.
      Éoliennes : Toutes à l’arrêt.

      Les éoliennes, c’est bien, pour les banques (faut les financer) les entreprises de travaux publics, pour les construire, et les détruire dans 20 ans.
      Pour ce qui est de produire de l’électricité 24h sur 24, il y a un problème.
      Faut être européiste borné pour proclamer des bulletins de victoire.
      Myeurop.info il devrait être en rouge clignotant sur le #Décodex, de la #propagande pure.

      Effet attendu de la concurrence européenne libre et non faussée, les installations électriques publiques ne sont plus entretenues.
      Panne d’électricité à Bruxelles RTBF 9 Février 2017

      http://www.rtbf.be/info/belgique/detail_panne-d-electricite-a-bruxelles-le-courant-a-ete-retabli-durant-la-nuit?

      De nombreux Bruxellois ont été plongés dans le noir ce jeudi soir et pendant une bonne partie de la nuit.
      Une importante panne d’électricité a touché les communes de Schaerbeek, Evere et Saint-Josse. Woluwe-Saint-Lambert et Bruxelles-Ville ont aussi été affectées, mais dans une moindre mesure.

      Tout était rentré dans l’ordre vers 2h00 du matin. 

      _ NDR  : Le caprice des dieux a été plongé dans l’obscurité _

      Bonus  : https://seenthis.net/messages/563788
      Eolien et éco capitalisme | l’Egregore (Rézo)

  • Ramdam sur le macadam
    http://labrique.net/index.php/thematiques/hors-canard/884-ramdam-sur-le-macadam

    À Lille, ces derniers mois, ce serait la « paralysie », « l’asphyxie », « l’enfer », la « galère », voire « l’anarchie », et même le « chaos ». C’est bien simple : « la situation est explosive ». En cause, le nouveau plan de circulation lillois, élaboré par la municipalité avec l’objectif de limiter le trafic dans l’hyper-centre. Monté en psychodrame par La Voix du Nord, il semble surtout refléter la « pagaille » au sein de la rédaction du journal, qui n’hésite pas à en faire des caisses.

  • Huit #médias français s’allient à #Facebook contre les « #fake_news »
    http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2017/02/06/huit-medias-francais-s-allient-a-facebook-dans-sa-lutte-contre-les-fake-news

    Concrètement, le projet est de déployer prochainement en France un dispositif similaire à celui qui a été mis en place, en décembre aux Etats-Unis, avec le concours de cinq médias (ABC News, AP, FactCheck.org, Politifact et Snopes), et qui doit prochainement être lancé en Allemagne, avec la rédaction de Correctiv. En France, outre Le Monde, les médias partenaires sont l’Agence France-Presse (AFP), BFM-TV, Franceinfo, France Médias Monde, L’Express, Libération et 20 Minutes. Après la #France, Facebook projette de poursuivre le déploiement dans d’autres pays.

    Ce dispositif permet aux utilisateurs, grâce à une nouvelle catégorie de signalement, de « faire remonter » une information qu’ils pensent être fausse. Les liens signalés sont rassemblés au sein d’un portail, auquel les médias partenaires ont accès. Ceux-ci peuvent dès lors « fact-checker » ces informations.

    Si deux médias partenaires établissent que le contenu signalé est faux et proposent un lien qui en atteste, alors ce contenu apparaîtra aux utilisateurs avec un drapeau mentionnant que deux « fact-checkers » remettent en cause la véracité de cette information. Quand un utilisateur voudra partager ce contenu, une fenêtre s’ouvrira pour l’alerter.

    • Facebook et Google fédèrent des médias français contre les articles « bidon »
      https://www.nextinpact.com/news/103170-facebook-et-google-federent-medias-francaises-contre-articles-bid

      #Facebook et #Google veulent mettre en commun les ressources des médias (…). Un impératif pour les entreprises de presse, dont certains songent à leur éventuelle rémunération.

      (…) Quelques jours après le lancement du #Decodex du Monde, les deux groupes s’associent officiellement avec des médias pour détecter rapidement les fausses nouvelles, chacun à sa manière.

      La première initiative s’appelle #CrossCheck, portée par Facebook, First Draft et le Google News Lab. Elle fait intervenir 17 médias et écoles, principalement français. Parmi eux s’affichent l’Agence France-Presse (AFP), Buzzfeed, France Télévisions, Les Décodeurs du Monde, Libération ou encore Streetpress. Les médias et étudiants intéressés peuvent contacter le groupe par mail.

      Concrètement, il s’agit de mettre en commun des informations pour remonter rapidement les contenus trompeurs.

      (…)

      Avec la seconde opération, il s’agit pour Facebook de trier le vrai du faux dans les flux d’actualité des internautes. Ce partenariat avec huit médias français est la transposition d’une opération lancée ces dernières semaines aux États-Unis et en Allemagne, qui accueille ses prochaines élections en fin d’année.

      Dans l’Hexagone, les partenaires se nomment 20 Minutes, l’AFP, BFMTV, Franceinfo, France Médias Monde (France24, RFI...), L’Express, Le Monde et Libération. Le choix des médias est à la discrétion de l’entreprise. Notons tout de même l’absence de pure players, la sélection semblant plus prudente que celle de CrossCheck.

      Le principe : sur signalement de Facebook ou des internautes, les médias sélectionnés vérifient les articles, pour indiquer s’ils sont dignes de confiance ou non. Comme l’explique Le Monde, un article sera marqué comme « disputé » à partir du moment où deux médias l’estiment faux. Si un contenu est marqué comme trompeur, un cadre spécial est affiché autour de sa publication sur Facebook, un avertissement apparaît au moment de le partager et il est classé plus bas dans le fil d’actualité des membres. Le partage n’est donc pas empêché, mais tout de même entravé.

      #voilà-voilà

      #médias #surveillance #fake_news #cercle_de_la_vérité #censure (ou plutôt #entrave_tout_de_même)

    • Une censure qui ne dit pas son nom, car les médias russes seraient coupables de mauvaises choses qui arrivent comme l’élection de Trump ? Guy Mettan donne son avis sur la censure des médias russes : https://francais.rt.com/opinions/33523-entre-bonnes-intentions-effets-pervers-decodex-monde-vu-journalis
      Mais c’est la commission européenne qui a décidé sous l’impact de Stratcom en vérité : https://francais.rt.com/opinions/33523-entre-bonnes-intentions-effets-pervers-decodex-monde-vu-journalis

    • Le premier problème est celui des conditions initiales. L’émetteur n’est jamais neutre. Quel qu’il soit. Il faudrait élaborer une méthode scientifique extrêmement rigoureuse avec des experts neutres et pluralistes. Mais ce n’est pas le cas avec Décodex, puisque la liste a été entièrement faite par des journalistes du Monde. Il y a donc un problème d’impartialité, de neutralité et d’objectivité des personnes qui jugent. Cela n’assure pas la crédibilité de l’outil. Le Monde est la propriété de trois actionnaires capitalistes qui sont tous attachés à l’idéologie néolibérale, mondialiste et atlantiste. Il y a donc un biais à la source. Cette donnée de base n’est d’ailleurs pas annoncée avec transparence. Dans la présentation de Décodex par la rédaction, on n’en trouve aucune mention. Ce type d’initiative, même si elle part d’une bonne intention, risque toujours d’être biaisée par le manque d’impartialité et d’objectivité de ceux qui la lancent.

      «  Vouloir définir les devoirs du journalisme revient à décréter ce qui est soi-disant bien ou mal, ce qui est supposé vrai ou faux »

      «  On revient toujours au même problème : celui du journaliste qui vit en vase clos, replié sur son entre-soi et qui recommande ses proches et disqualifie ceux qui ne pensent pas comme lui. »

      Guy Mettan

    • Facebook et Google scient la branche sur laquelle ils se trouvent : ils existent grâce à la diversité incontrôlée des expressions individuelles qu’ils voudraient maintenant contenir ? Ils se sabordent eux-mêmes.

    • A l’origine c’est Stratcom organisme issu de l’Otan qui a crée ce système pour lutter contre la propagande russe.http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/la-stratcom-contre-les-medias-187077
      Une loi au Parlement européen dans le cadre de la guerre en Ukraine (dont les médias parlent peu) et sur la Syrie, contre les médias étrangers de l’axe du Mal et les nombreux alternatifs qui remplace les mainstream avec un franc succès : http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-//EP//TEXT+REPORT+A8-2016-0290+0+DOC+XML+V0//FR&language=fr
      Le support est issu de l’Otan et stratcom ou il regroupe tous les médias officiels ; https://firstdraftnews.com/first-draft-prepares-big-year-ahead-support-40-new-partners
      http://www.les-crises.fr/quand-le-monde-ressuscite-l-index-de-l-eglise-catholique
      Ils se ridiculisent et se tirent une balle dans le pieds ..

    • « Fake news » : les médias mainstream français s’allient avec Google et Facebook pour cadrer l’info.
      https://francais.rt.com/france/33630-fake-new-medias-mainstream-francais

      En modifiant en profondeur les habitudes culturelles, Internet déstabilise tout l’édifice social. Dématérialisation et mise en réseau ouvrent des perspectives dont on ne fait encore que commencer l’exploration.
      http://www.monde-diplomatique.fr/mav/109

      Changement de société
      Mark Zuckerberg embrassant sa fiancée, serrant dans ses bras un ours en peluche, chahutant avec ses amis… Conséquence des nouveaux paramètres de confidentialité de Facebook, en décembre dernier : quelque trois cents photographies du très jeune (25 ans) fondateur et président-directeur général (PDG) du réseau social, auparavant en accès restreint, devenaient publiques. Parabole de l’arroseur arrosé, ou stratégie visant à apaiser le tollé soulevé par la nouvelle politique en matière de vie privée ? Dès l’annonce de celle-ci, on avait en effet vu fleurir les caricatures de M. Zuckerberg en #Big_Brother, abondamment relayées sur… Facebook. Le 3 décembre, le PDG de Google, M. Eric Schmidt, suscitait lui aussi un certain émoi en assénant, sur la chaîne américaine CNBC : « Si vous faites quelque chose que personne ne doit savoir, peut-être devriez-vous commencer par ne pas le faire. »

      Un réseau sur lequel chaque utilisateur laisse en permanence une foule de traces, que ce soit en effectuant une recherche, en visitant un site ou en publiant un billet sur son blog — ces traces constituant en même temps, dans cet univers, l’une des principales ressources valorisables : tel est le casse-tête que pose Internet. Cette nouvelle donne ne manque pas de provoquer quelques ratés. Difficile d’en imaginer un meilleur symbole que la mésaventure dont fut victime, à l’été 2009, sir John Sawers : avant même d’avoir pris ses fonctions, le nouveau chef du MI6, le renseignement britannique, voyait le moindre détail de sa vie privée rendu public en raison du manque de vigilance de son épouse, membre de Facebook. Un espion dont le monde entier connaît la marque du maillot de bain : tout est dit… Avant et après lui, des millions d’anonymes auront appris à tâtons, et parfois à leurs dépens, les aléas de l’autopublication.

      Face à cette situation, l’attitude des pouvoirs publics est diverse. L’an dernier, par exemple, la commissaire à la protection de la vie privée du Canada a obtenu de Facebook certaines améliorations. Souvent, cependant, les gouvernements tiennent un discours apocalyptique, plus apte à effrayer qu’à instruire, sur les dangers d’Internet, tout en intensifiant, antiterrorisme et « insécurité » obligent, leur propre surveillance de leurs citoyens.

      La protection des libertés n’est pas le seul domaine dans lequel l’action publique rend bien peu service aux internautes. De l’égalité d’accès aux nouvelles technologies à la formation des citoyens afin de leur donner la plus grande maîtrise possible de ces outils, les chantiers, pourtant, pourraient être innombrables. « Le drame d’Internet, disait en 1999 Mme Meryem Marzouki, présidente de l’association Imaginons un réseau Internet solidaire (IRIS), c’est qu’il prend son essor à un moment où il n’est plus question de service public ni d’intervention des Etats. » Libéralisés au Nord, étranglés au Sud, ceux-ci ne sont guère en mesure de brider les ambitions des géants de la communication.

      Résultat d’un mélange persistant d’incompétence et de compromission, les initiatives fâcheuses, en revanche, pullulent. La France et le Royaume-Uni, reprenant à leur compte le discours des industriels du disque qui assimile le partage de fichiers en ligne à du vol, ont adopté des lois répressives permettant d’ordonner la coupure de la connexion à Internet. Pour 2010, l’International Federation of Phonographic Industry (IFPI) a fait connaître son désir de voir ce type de législation étendu au monde entier.

      L’appropriation de la parole publique par les internautes — en octobre 2008, selon le moteur de recherche Technorati, il se créait cent mille blogs chaque jour — indispose également le pouvoir politique. Cette innovation suscite une critique récurrente : en autorisant le contournement des médiateurs (élus, journalistes, experts…), piliers de la démocratie, le réseau ferait de cette dernière une charpente vermoulue, menacée d’écroulement. « Plus il y a d’informations, plus on a besoin d’intermédiaires — journalistes, documentalistes, etc. — qui filtrent, organisent, hiérarchisent », arguait ainsi le sociologue Dominique Wolton (Libération, 2 avril 1999).

      Il serait pourtant plus juste de dire que, loin de supprimer les intermédiaires, la Toile, au contraire, les multiplie. Si tel n’était pas le cas, son immense étendue resterait à l’état de magma impraticable. Désormais, du blogueur plus ou moins influent à l’internaute qui envoie un lien à tout son carnet d’adresses, à son réseau social ou sur un forum, chacun joue ce rôle. Des millions de petites mains, de concert avec les algorithmes des moteurs de recherche, reconfigurent et réorientent en permanence, à leur niveau, les flux d’informations.

      Or, plutôt que de chercher les termes d’une cohabitation harmonieuse, les médiateurs traditionnels, affolés à l’idée de perdre leur magistère, abusent des arguments d’autorité pour mieux se cramponner à leur monopole. Nombre d’entre eux, il est vrai, ont tout à craindre de cette concurrence, qui ne dédaigne pas à l’occasion de les prendre pour cibles et leur renvoie un reflet peu flatteur. Mais il n’est pas certain que leurs aboiements empêchent la caravane numérique de passer...

      #mona_Chollet

      Le monde selon Google
      https://seenthis.net/messages/528427

    • Débat en Italie contre les « fake news »
      http://www.tdg.ch/monde/loi-fake-news-italie-songe/story/13646536

      Un projet de loi présenté au Sénat prévoit jusqu’à deux ans de prison et 10 000 euros d’amende, pour propagation de fausses informations sur Internet. Toute personne souhaitant diffuser une information – sauf les médias – devrait s’enregistrer en amont. Mais des critiques fustigent déjà les atteintes à la liberté d’expression. La Tribune de Genève