• [PBG] 4, le debut de la #fin
    https://www.radiopanik.org/emissions/pbg/4

    Toutes bonnes choses ont une fin.

    De LOFI 0.0 à PBG, en dix ans d’apéros, de chroniques et de #musique, notre équipe de valeureux journalistes vous a accompagné, tous les quinze jours sur les ondes de Radio Panik.

    Le 9 juin, se fermera la porte de PBG, ce sera la 202 et dernière émission.

    A l’occasion de cette émission finale en direct du Sterput, l’équipe de PBG vous dira aurevoir avec un studio volant foutraque, public et festif bien comme il faut et partira pour de nouvelles aventures...

    A vos agendas : on fêtera ça au Sterput, avec bières, chips et vous, ça serait bien. https://sterput.org/pbg-the-final-emission

    En attendant, on se lance dans un countdown to Armaggedon !

    Gang Of Four - Damaged Goods The Fall - How I wrote ’Elastic Man’ Les Lullies - Zéro Ambition

    The Congos - Congoman (un (...)

    #fête #decompte #musique,fête,fin,decompte
    https://www.radiopanik.org/media/sounds/pbg/4_15688__1.mp3

  • Fabien Roussel : les raisons d’une dérive idéologique au PCF
    par Mathieu Dejean

    https://www.mediapart.fr/journal/france/140922/fabien-roussel-les-raisons-d-une-derive-ideologique-au-pcf

    En 2021, investi par le Parti communiste (PCF) pour l’élection présidentielle de 2022, Fabien Roussel se plaignait de partir « avec le handicap du manque de notoriété ». Depuis, en dépit des 2,28 % de suffrages exprimés en sa faveur, il a percé médiatiquement à grand renfort de polémiques savamment calculées pour se distinguer, notamment en prenant le contre-pied de ses rivaux à gauche, au premier rang desquels Jean-Luc Mélenchon.

    Malgré la fin de la séquence électorale, il persiste et signe, quand bien même le PCF s’est allié à La France insoumise (LFI) pour former la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale (Nupes). En substance, LFI a mené une campagne trop « Terra Nova » à son goût (du nom du think tank proche du PS qui conseillait à la gauche de se focaliser sur les classes moyennes en 2012), alors que lui s’échinerait à rendre son lustre à une « gauche authentique et populaire ».

    Ses récents propos à la Fête de L’Humanité, opposant la « gauche des allocs » à la « gauche du travail », s’inscrivent dans cette continuité, en montant encore en gamme. D’un côté, il a fait l’unanimité contre lui de la part des responsables de la Nupes, qui lui reprochent d’aller contre l’histoire de son propre parti et de faire sienne la rhétorique droitière de « l’assistanat ». De l’autre, il a reçu le soutien de François Hollande et fait l’objet d’éloges de la part d’éditorialistes de droite.

    Un discours « en décalage » avec l’histoire du PCF

    Le 14 septembre, le député du Nord a maintenu ses déclarations, dénonçant les attaques de « ceux qui défendent le droit à la paresse » (titre d’un livre de Paul Lafargue, gendre de Karl Marx) : « La gauche a entretenu ce système de revenu de substitution à vie pour certaines familles », dit-il, en aspirant à ce que le pays « garantisse à chacun de trouver sa place dans la société par le travail ».

    Déjà, dans son livre publié en 2021, Ma France , il critiquait « une société à deux vitesses, dans laquelle les uns, toujours les mêmes, pourraient travailler, se former à l’étranger, dans de confortables conditions, tandis que les autres seraient assistés, contraints d’accepter une allocation en forme d’aumône ».

    Cette exaltation de la « France du travail » par opposition à celle des « assistés » est « en décalage par rapport à l’histoire du PCF », affirme le sociologue Julian Mischi, auteur du livre Le Parti des communistes (2020), alors qu’« il y a toujours eu une intégration des chômeurs et des exclus de l’emploi dans la classe ouvrière » dans le discours des communistes. Et il n’est pas le seul à s’en étonner : plusieurs responsables communistes, comme les députés Elsa Faucillon et Stéphane Peu, ainsi que le cinéaste proche du parti Robert Guédiguian, ont manifesté leur désaccord. François Ruffin s’est pour sa part défendu de partager le même combat.

    Sur la viande, l’islam radical, la sécurité, le gouvernement d’« union nationale » avec Emmanuel Macron (auquel il ne fermait pas la porte) et désormais la « gauche des allocs », Fabien Roussel continue donc de jouer une petite musique dissonante à gauche, quitte à ce qu’au sein de son propre parti, certains se demandent s’il n’a pas perdu sa boussole idéologique.

    D’après les spécialistes du PCF que nous avons interrogés, cette stratégie n’est pourtant pas totalement inédite, ni surprenante compte tenu des dernières évolutions du parti. Élu secrétaire national du PCF en 2018, alors que pour la première fois le texte de la direction sortante de Pierre Laurent, qui avait travaillé à l’ouverture, n’était pas majoritaire, Fabien Roussel incarne un pôle identitaire.

    Le retour de Georges Marchais

    C’est le sens de ses références à l’héritage de Georges Marchais, l’ancien secrétaire général jusqu’en 1994 qui, à ses yeux, avait fait du PCF le « parti du monde du travail ». « Je souhaite que le Parti communiste français redevienne celui-là », écrit-il dans Ma France.

    Cette inscription dans la lignée du dirigeant communiste, lui aussi connu pour ses saillies médiatiques, fait sens avec la trajectoire biographique de Fabien Roussel. « Roussel entre dans l’arène politique et dans l’engagement militant à partir de 1985, c’est-à-dire le moment où le PC se clive après les élections européennes de 1984, qui ont été un camouflet », explique l’historien du communisme Roger Martelli, auteur d’un livre à ce sujet, L’Occasion manquée. Été 1984, quand le PCF se referme (2014).

    Après une série de reculs électoraux successifs, le PCF s’engage à cette époque dans un mouvement de rétraction interne, qui plonge le parti dans une crise profonde : « C’est l’ère des dissidences, et le moment où Marchais, l’homme qui a participé à la signature du programme commun, s’arc-boute sur de prétendus “fondamentaux” après l’échec de 1984. Fabien Roussel s’inscrit dans cette période-là », note l’historien.

    Non seulement Fabien Roussel fait partie de cette génération militante qui veut réaffirmer l’identité communiste (son slogan lors de sa première campagne, les cantonales de 2004, en témoigne : « Je vote communiste et je t’emmerde »), mais en plus il fait ses classes dans la fédération du Nord, une des plus enracinées dans le monde ouvrier et qui a toujours défendu « l’identité » du PCF contre les « liquidateurs » qui voulaient le réformer.

    Sans jamais entrer en dissidence, la fédération du Nord, longtemps dirigée par Alain Bocquet, que Fabien Roussel considère comme son mentor politique, a ainsi été critique vis-à-vis du tournant de Robert Hue en 1994, de même qu’à l’égard de la candidature de Marie-George Buffet à la présidentielle de 2007, avec des « comités antilibéraux » largement ouverts. Ce contexte historique et géographique n’est donc pas anodin dans l’orientation prise par Fabien Roussel à la tête du PCF.

    Le secrétaire national s’inscrit aussi dans les pas de Georges Marchais en matière de stratégie médiatique. « Georges Marchais était plus combatif que les autres, complètement intégré à l’univers médiatique », a dit de lui Alain Duhamel, qui l’a maintes fois interviewé. Selon le sociologue Bernard Pudal, auteur de Un monde défait. Les communistes français de 1956 à nos jours (2009), la connaissance de l’univers médiatique par Fabien Roussel n’est pas pour rien dans son ascension jusqu’au sommet du parti.

    Effets pervers d’une envolée médiatique

    Le nordiste est fils d’un journaliste à L’Humanité, et a lui-même été journaliste, à France 3 notamment. De même, lorsqu’il a travaillé au cabinet de Michelle Demessine, secrétaire d’État au tourisme sous Jospin, il était chargé de communication.

    « Sa particularité, c’est sa connaissance, son implication, son intégration au monde des médias, remarque Bernard Pudal. Mon hypothèse, c’est que ce qui a joué dans son élection, c’est la perception au sein du PC d’une sorte d’inadéquation entre la représentation du PCF à travers Pierre Laurent [l’ancien secrétaire national, dont on a parfois raillé le manque de charisme – ndlr] dans un champ politique qui fonctionne de plus en plus aux logiques médiatiques. »

    Mais la stratégie de la personnalisation et de l’agitation médiatique, si elle permet de faire parler de soi, a ses travers. À la fin de l’année 1980 et au début de l’année 1981, à l’approche de la présidentielle, alors que le PCF était fortement concurrencé par le Parti socialiste (PS), Georges Marchais avait investi cet espace.

    Dans une logique électoraliste, alors que le PS était irrigué par les courants de pensée de 68, il avait pris un tournant conservateur, en tenant un discours anti-immigrés. La destruction au bulldozer d’un foyer de travailleurs maliens à Vitry-sur-Seine et la campagne calomnieuse contre un travailleur marocain et sa famille à Montigny-lès-Cormeilles avaient marqué cette inflexion.

    « C’est un antécédent historique où il y a eu un jeu avec les médias de la part de la direction du PCF, alors que ce discours ne reflétait pas ce qui mobilisait les militants, estime l’historien Julian Mischi. Ce tournant conservateur était lié à la compétition électorale. De la même manière, pour se démarquer d’une France insoumise en dynamique, Fabien Roussel met en avant des thématiques comme l’assistanat, la sécurité, l’immigration dans une logique électoraliste et médiatique. »

    Pour Julian Mischi, il s’agit d’une « dérive idéologique », car « ce ne sont pas les orientations décidées par le dernier congrès ». Cette relative autonomie du premier dirigeant communiste vis-à-vis du collectif s’était déjà manifestée à l’époque de Georges Marchais. Les militants avaient appris par voie de presse que le PCF abandonnait la référence à la dictature du prolétariat, en 1976.

    Roussel incarne un versant de l’histoire communiste, qui n’est pas le plus propulsif dans l’histoire du communisme français.

    En 2021, les communistes ont peut-être ressenti une surprise comparable en apprenant la participation de Fabien Roussel à la manifestation des policiers devant l’Assemblée nationale – ce dont il avait dû s’expliquer dans L’Humanité, face au tollé. L’ami d’Olivier Marchais, fils du secrétaire général qu’il a connu au lycée à Champigny-sur-Marne, et qui est devenu son directeur de campagne, sait donc à quoi s’en tenir.

    De plus en plus, les sorties médiatiques du chef du PCF semblent pourtant dicter la ligne, preuve, selon Roger Martelli, que « l’organisation a perdu la main », au détriment d’une culture politique. Dans Ma France, Fabien Roussel confesse d’ailleurs avoir lu tardivement le Manifeste du Parti communiste de Marx et Engels. « Roussel commence à militer dans les années 1990, quand les écoles du PCF déclinent. On est alors formé en interne, par sa propre famille ou la mairie, et non plus seulement par l’organisation. C’est possible que ce soit le reflet d’un éclatement idéologique chez les nouveaux dirigeants », affirme Julian Mischi.

    Une chose est sûre : le parti est à un tournant de son histoire, où l’équilibre interne entre la défense farouche de l’identité communiste et l’ouverture à la gauche anticapitaliste est brisé. « Je ne peux pas dire qu’il n’incarne pas l’histoire communiste. Il en incarne un versant, qui n’est pas le plus propulsif dans l’histoire du communisme français », conclut Roger Martelli.

    Ni ses oscillations à droite ni la surface médiatique importante acquise par Fabien Roussel durant la campagne n’ont en effet compensé l’absence d’un corps militant mobilisé.

    • Fabien Roussel suscite la polémique en déplorant l’absence de Michel Sardou à la Fête de l’Huma. #legorafi
      https://www.legorafi.fr/2022/09/15/fabien-roussel-suscite-la-polemique-en-deplorant-labsence-de-michel-sardou-

      À gauche, une polémique en chasse l’autre. Quelques jours seulement après avoir fustigé « la gauche des allocs » lors de sa prise de parole pendant un débat tenu à la Fête de l’Huma, Fabien Roussel fait de nouveau parler de lui. Plusieurs témoins rapportent des propos dans lesquels il joue la carte de la provocation en s’épanchant sur son regret de ne pas voir Michel Sardou dans la programmation.

      Pire, selon plusieurs personnes présentes dans le public, le secrétaire national du PCF aurait même profité d’un intermède entre deux concerts pour s’inviter discrètement sur la scène principale. Fabien Roussel aurait alors entonné plusieurs chansons de Michel Sardou, dont Les Ricains et Le Temps des colonies avant de lancer un « ça, c’est de la vraie musique de bonhomme » devant une foule partagée entre mécontentement et consternation.

      Évacué de force par la sécurité, Fabien Roussel aurait finalement quitté la scène en qualifiant l’événement de « rassemblement de gauchiasses et de bons à rien ». L’organisation de la Fête de l’Huma, qui fustige dans un communiqué l’intervention de Fabien Roussel, affirme avoir réussi à « éviter le pire » et à ramener le calme en diffusant instantanément des chansons de Tiken Jah Fakoly pour contenir la foule en colère.

    • « Entre le travail et les allocations, il y a la République sociale »

      Hadrien Clouet, député de la France insoumise, membre de la commission des Affaires sociales, répond à Fabien Roussel, qui assumait de « défendre le parti de travail » et défend les allocations.

      Voici sa tribune : « Juste avant la Fête de l’Humanité, la gauche avait imposé deux sujets dans le débat public : les surprofits scandaleux des grands monopoles privés et les vols d’affaire des ultrariches. Retournement de situation, avec la décision du secrétaire général du PCF, Fabien Roussel, d’incriminer le versement de minima sociaux par “la gauche des allocations” défenseuse d’un “droit à la paresse”, et l’opposer à l’occupation d’un emploi par “la gauche qui défend le travail”. Loin de se cantonner à cette opposition, il a mordu la ligne la plus réactionnaire en pointant un “système qui nourrit le chômage par les allocations-chômage”. Le plein-emploi dépendrait-il donc, logiquement, de la suppression des allocations-chômage ?

      Soit Fabien Roussel n’a pas anticipé comment évoluerait le débat public, et c’est une erreur lourde. Soit il l’a anticipé, et il s’agit d’un propos politique indigne. Dans les deux cas, voilà l’extrême-droite en selle à partir d’âneries. Le rôle de chaque responsable politique est désormais de combattre le poison qu’il a diffusé, excitant absolument toutes les officines hostiles à la République sociale.

      Car depuis la Révolution française, notre pays a rompu avec l’idée d’un ordre divin inéluctable qui châtierait les pauvres, oisifs donc responsables de leur sort. La pauvreté dépend des politiques qui sont menées en matière de travail, d’emploi, de logement… Donc, le sort des plus pauvres est un choix politique. Donc, la pauvreté n’est pas une malédiction à subir : elle est un crime organisé à abolir. Elle n’est pas une peine individuelle méritée : elle est la condamnation collective de toute une famille, enfants compris, à la privation. Cette rupture fondamentale conduit les Révolutionnaires à créer dès 1793 une Caisse nationale de prévoyance, afin d’administrer les premiers versements aux femmes enceintes, aux familles, aux vieillards, soigner les pauvres ou protéger les enfants abandonnés. Et ce, parce qu’il n’y a pas de démocratie possible lorsqu’une partie de la population est tenue éloignée de la discussion publique, faute de temps, de repos et de tranquillité d’esprit pour s’y consacrer.

      Les propos incriminés sont d’autant plus effrayants qu’ils tournent le dos au drapeau tricolore et au drapeau rouge

      Les propos incriminés sont d’autant plus effrayants qu’ils tournent le dos au drapeau tricolore et au drapeau rouge. Ils abandonnent les principes fondamentaux du Parti communiste français, créateur de notre Sécurité sociale… avec l’idée d’abolir toute opposition entre salaire et allocations ! Les allocations familiales, par exemple, ne sont pas de la “solidarité nationale” mais bien un sursalaire. Lorsqu’il obtient en 1946 un vote unanime de l’Assemblée nationale en faveur de leur création, le ministre communiste Ambroise Croizat y voit “un moyen de transformer un salaire mesuré uniquement à l’importance des tâches fournies en un salaire social tenant compte des besoins de chacun”.

      Si l’opposition entre travail et allocs n’a pas de sens, c’est qu’une même personne passe régulièrement de l’un à l’autre. En effet, une partie conséquente des “allocs” en France… découle du travail ! On les appelle “contributives”, dans le sens où elles sont ouvertes à des individus qui ont préalablement cotisé, donc qui ont exercé un emploi. Pension de retraite, de réversion, d’invalidité, indemnisation du chômage, indemnités journalières pour maternité, maladie ou exploitants agricoles : toutes ne sont ouvertes qu’au titre de travailleur. Il est dès lors absurde d’opposer allocations et emploi, puisqu’il faut par exemple 6 mois de cotisation pour être éligible à une allocation-chômage. Le travail conduit donc aux allocations, en ce qu’il ouvre des droits sociaux. D’ailleurs, aujourd’hui, 13 millions de ménages (presque la moitié) perçoivent des allocations logement, des allocations familiales, des minima sociaux ou la prime d’activité !

      L’inverse est tout aussi exact : l’emploi est souvent au bout de l’allocation, d’où l’importance de les défendre avec acharnement, au nom du travail. C’est ce que montrent toutes les études sur la reprise d’activité et le parcours des allocataires. Une allocation suffisante permet de se rendre aux entretiens d’embauche, payer les transports, assurer la facture téléphonique… et donc rechercher un emploi dans de bonnes conditions. Les baisses d’allocation contrarient l’accès aux offres, car elles imposent de se concentrer sur la survie quotidienne au détriment de la poursuite de son projet personnel.

      En réalité, qui paie quoi dans notre pays ? Ce sont les pauvres et les classes moyennes qui subventionnent l’oligarchie

      En réalité, qui paie quoi dans notre pays ? Ce sont les pauvres et les classes moyennes qui subventionnent l’oligarchie. On l’oublie souvent, les 10 % les plus modestes s’acquittent de la contribution maximale : ils versent les deux-tiers de leur revenu primaire en cotisations sociales (22 %), impôts (6 %) et taxes (39 %). À l’inverse, les 10 % les plus riches ne mettent en commun que la moitié de leurs gains personnels. Personne ne fait plus d’effort que les pauvres ; personne n’en fait moins que les riches.

      Finalement, l’opposition entre allocation et travail rencontre une dernière limite essentielle : accéder aux allocations peut constituer un vrai travail, qui prend plusieurs heures par semaine ! C’est bien pour cette raison que le non-recours aux droits, c’est-à-dire le renoncement à une allocation alors qu’on y est éligible, est si fort dans notre pays. Prétendre qu’un allocataire du RSA représente le “camp de la paresse” est moralement indigne et pratiquement absurde – que Fabien Roussel tente de remplir un formulaire RSA afin de s’en rendre compte !

      Loin de ne concerner que les bénéficiaires, les allocations sociales protègent le pays tout entier. Chaque crise économique nous le rappelle amèrement. Lorsque les salaires reculent ou que le chômage augmente, ce sont les allocations qui maintiennent ouverts les magasins. Le fleuriste, la boulangère, ont besoin des allocataires en vue de conserver une clientèle et, donc, leur boutique ouverte ! Contrairement à celui des riches, l’argent les allocataires sociaux repart immédiatement vers les secteurs de l’économie les plus dynamiques. Puisque les allocataires n’ont pas les moyens de mettre beaucoup d’argent de côté, tout ce que l’on leur distribue alimente la demande auprès des entreprises.

      L’allocation de quelques-uns est le bouclier du plus grand nombre, qui force le patronat à des concessions

      Mais les allocations protègent aussi les salariés du pays. Pourquoi ? Car dès lors que l’on assure un filet de sécurité à une personne, celle-ci peut survivre sans exercer une multiplicité de petits boulots précaires. Elle peut refuser de travailler gratuitement, de conduire une demi-journée afin d’exercer un petit boulot ou d’enchaîner 15h par jour. Et ce qui est bon pour elle est bon pour tous, puisque les salariés en poste ne risquent pas d’être remplacés par des miséreux, prêts à faire la même chose en échange d’un salaire deux fois plus bas. L’allocation de quelques-uns est le bouclier du plus grand nombre, qui force le patronat à des concessions. Face à des chômeurs mieux indemnisés, donc forts d’un pouvoir de négociation et capables de comparer les emplois les uns aux autres pendant quelques semaines, les employeurs sont bien obligés de faire monter les enchères !

      Voilà notre histoire, voici la tâche toujours renouvelée de notre époque. Pour l’atteindre, il faut à la fois des emplois bien payés et la garantie que nul ne vive sous le seuil de pauvreté. Les deux vont de pair.

      La politique consiste à choisir les conflits que l’on entretient. Elle implique de distinguer ses alliés de ses adversaires. Fabien Roussel met son audience et son temps de parole au service d’un affrontement contre “la gauche”, “la paresse » et “les allocs” d’un même mouvement. Ce faisant, et en conséquence, il n’affronte pas la droite, les profiteurs de crise et les actionnaires. Pire, il reprend leurs mots et leur donne du grain à moudre. Chacun ses priorités. »

      https://www.lejdd.fr/Politique/tribune-entre-le-travail-et-les-allocations-il-y-a-la-republique-sociale-41355

  • Emploi : « La condamnation européenne du barème d’indemnisation d’un licenciement injustifié est une gifle cinglante »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/06/17/emploi-la-condamnation-europeenne-du-bareme-d-indemnisation-d-un-licenciemen

    Il aura fallu attendre l’entre-deux-tours des élections législatives pour être informé de la condamnation européenne du barème d’indemnisation d’un licenciement injustifié, dit « barème Macron », l’un des symboles de la politique sociale d’Emmanuel Macron.

  • Étapes de la décomposition d’un corps – Médecine légale.
    https://thanatofrance.wordpress.com/2017/02/19/decomposition-dun-corps-etapes-de-la-decomposition-dun-corp

    - La première escouade est essentiellement constituée de diptères (mouches vertes, à damiers, bleues…). Elle arrive quelques heures à peine après la mort, et à 20 °C les larves implantées dans le cadavre peuvent atteindre l’âge adulte en deux semaines.
    – La deuxième escouade arrive au bout d’un mois, attirée par la décomposition des matières fécales. Elle est composée de sarcophagiens et disparaît au sixième mois.
    – La troisième escouade apparaît entre le troisième et le neuvième mois et est constituée de dermestes (petits coléoptères) et parfois de lépidoptères, attirés par l’odeur de graisse rance.
    – La quatrième escouade, ou escouade coryétienne, arrive au dixième mois.
    – La cinquième escouade, ou escouade silphienne, environ 2 ans après le décès.
    – Les sixième et septième escouades achèvent le travail de leurs prédécesseurs au bout de deux ou trois ans, lorsque le corps n’est plus que poussière

    #décomposition #entomologie

  • Dominique Eddé : « Le #Liban, c’est le monde à l’essai »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/08/16/dominique-edde-le-liban-c-est-le-monde-a-l-essai_6049067_3232.html

    Ce qui s’est passé dans le port de la ville, le 4 août, est le produit d’une #faillite générale, monumentale, qui engage certes et avant tout nos gouvernants criminels, mais aussi le monde entier. Pourquoi le monde entier ? Parce que nous vivons le bon à tirer d’un processus de #décomposition engagé il y a plusieurs décennies dans cette partie du monde. Parce que nous tardons tous à comprendre que le mal est partout dans l’air, à l’image du coronavirus. Le désarroi des Libanais découvrant brusquement qu’ils sont en deuil, sans toit, peut-être bien sans pays, est le raccourci foudroyant du mal qui a dévasté l’Irak, la Syrie, la Palestine…

    • Ce qui s’est passé dans le port de la ville, le 4 août, est le produit d’une faillite générale, monumentale, qui engage certes et avant tout nos gouvernants #criminels, mais aussi le monde entier. Pourquoi le monde entier ? Parce que nous vivons le bon à tirer d’un processus de décomposition engagé il y a plusieurs décennies dans cette partie du monde. Parce que nous tardons tous à comprendre que le mal est partout dans l’air, à l’image du coronavirus. Le désarroi des Libanais découvrant brusquement qu’ils sont en deuil, sans toit, peut-être bien sans pays, est le raccourci foudroyant du mal qui a dévasté l’Irak, la Syrie, la Palestine...

      Nous nous obstinons à ignorer qu’il n’est plus une plaie, plus un pays, plus une partie du corps, plus une partie du monde qui puisse se penser isolément. Les dictatures arabes, les armées islamistes, la brutalité et l’#impunité de la politique israélienne, les grandes et moyennes puissances prédatrices, les solidarités morbides – Nord et Sud confondus –, le règne sans bornes de l’argent, les intérêts communs des ennemis déclarés, le #fanatisme religieux, les trafics d’armements, tout cela est en cause dans le port de Beyrouth. Le langage de la #géopolitique peut encore informer, trier, analyser. Mais il ne peut plus voir au-delà de ce dont il traite . Il est prisonnier de la convention selon laquelle on peut fabriquer et vendre des armes d’un côté et fabriquer la paix de l’autre. Le #clivage est si profond, le #mensonge si bien organisé, que nous pouvons encore feindre la #cohérence. Mais jusqu’à quand ?

      Outre l’effondrement économique et social, nous vivons sous la menace d’un grand danger psychiatrique. Les têtes sont elles aussi au bord de la #faillite. Si rien ne change, au rythme où elles sont menées, elles ne tiendront qu’à l’une de ces deux conditions : perdre la raison ou se robotiser. Les autres, celles qui préfèrent la liberté à la fusion, se cognent déjà un peu partout aux barreaux de l’extrême solitude. Et ce constat qui vaut pour le #Liban vaut bien au-delà. La #fusion, c’est le #fascisme, la #dictature, le pouvoir entre les mains d’une poignée d’hommes ou de #machines.

      Bocal explosif

      A force d’avoir tout vu, tout entendu, tout encaissé, durant les cinquante dernières années, les Libanais sont sans doute mieux armés que d’autres pour traiter avec la #folie. Mais à trop tirer sur la corde, elle risque de se rompre d’un moment à l’autre. Les habitants de ce pays peuvent se serrer les coudes comme ils peuvent s’entre-tuer . Ils peuvent remonter la pente comme ils peuvent s’écraser à jamais. Ils n’en peuvent plus d’être si solidaires et si divisés à la fois . Ils ne pourront s’en sortir que par eux-mêmes, certes, mais, comme tous les grands blessés, ils ne pourront s’en sortir par eux-mêmes sans secours. Ils n’y parviendront que si cette partie du monde sort du #piège dans lequel elle est enfermée. Enfermée par elle-même et par les puissances étrangères. Il y a, ici, un #cercle_vicieux qui sabote toutes les énergies positives.

      Avec un million et demi de réfugiés – plus d’un quart de la population – sur leur sol, les Libanais sont entassés dans un bocal explosif. Pris en otage par leurs chefs de communautés respectives, ils sont animés, pour la plupart, par une égale envie d’en finir mais aussi, compte tenu de leurs réflexes ataviques et de l’absence d’Etat, par une égale incapacité à franchir le pas. Ils ne savent plus qui ils sont. Ils n’en peuvent plus de repartir à zéro. Le Liban était pris en tenaille par la Syrie et Israël. Il l’est à présent par Israël et le Hezbollah. Que s’est-il passé le 4 août à 18 heures ? Deux déflagrations successives se sont produites sur le lieu d’un gigantesque dépôt de nitrate d’ammonium à proximité d’un hangar dont on nous dit qu’il abritait des armes. La criminalité des pouvoirs libanais qui ont endossé cet effroyable stockage est flagrante, indiscutable. Sera-t-elle déterminée, jugée, punie ? Pourquoi le récit séquencé de l’horreur ne nous a-t-il pas encore été livré ? Quelle est l’origine de la première explosion ? Qu’y avait-il dans ce dépôt ? Qui protège qui de quoi ?

      « Raisonnements circulaires »

      Lors de sa visite au Liban, le 6 août, le président Emmanuel Macron a rencontré une vingtaine de personnes issues de la « société civile », dont j’étais. Cette brève rencontre se tenait à l’ambassade de France au terme d’une table ronde entre lui et les chefs de guerre qui s’était tenue dans la pièce à côté.

      A l’issue de l’entretien, il nous a dit notamment cette petite phrase qui, depuis, a fait son chemin : « Je suis frappé par vos raisonnements circulaires. Aussi bien dans la pièce à côté (celle des mafieux) que dans celle-ci (celle où nous nous trouvions) ». J’aurais aimé que la comparaison fût évitée, mais c’est vrai me suis-je dit, sur-le-champ, il a raison, nous sommes prisonniers de raisonnements circulaires. Nous n’arrivons pas à nous organiser. L’opposition commence à peine à s’unir. Puis, tel un souvenir que l’on tarde à s’approprier, la phrase m’a révélé son sens à retardement. Le mot « circulaire » qui évoque le cercle vicieux, la quadrature, l’enfermement, m’est apparu comme « un déplacement » au sens freudien du terme, comme une projection. Le cercle n’était pas dans nos raisonnements mais dans le sujet. Je dirais même que nous avons ici une capacité obligée et quasi inhumaine à penser la complexité.

      C’est elle, c’est la réalité qui tourne en rond. C’est la donne. Le pays. La région. Le manège du monde. La règle du jeu. C’est le jeu qui impose le cercle. La rotation, telle qu’elle est, rejette de tous côtés la moindre velléité de solution. Le Liban est dans l’œil du cyclone. Tout œil extérieur est désormais obligé de comprendre que pour rompre cette spirale infernale, c’est au cyclone qu’il faut s’en prendre. Par « s’en prendre » je veux dire décider, de la base au sommet, d’un coin du monde à l’autre, que la paix régionale est préférable à la guerre. Rien que ça ? L’utopie ou la mort ? Oui. A petite et à grande échelle, je ne vois rien d’autre . « Paix régionale » signifiant l’exact contraire du sordide arrangement qui vient de se faire entre Mohammed Ben Zayed [le prince héritier d’Abou Dhabi] et Benyamin Nétanyahou [le premier ministre israélien] sous la houlette de Donald Trump [le président américain].

      Le Liban, c’est le monde à l’essai. S’il se vide de son #sens, de ses #différences, de sa jeunesse, il sera le signe avant-coureur d’une catastrophe bien supérieure à celle qui se vit actuellement sur son sol. Il est trop tard pour défendre souveraineté et territoires à coups de #murs, de #ghettos et de frontières physiques. Il n’est plus d’autre issue que d’activer à l’échelle de la planète un coup de théâtre hissant la pulsion de vie au-dessus de la pulsion de mort . Le sujet du jour – au Liban aujourd’hui et partout ailleurs dans un second temps –, c’est la #santé_mentale, c’est l’avenir de l’être. Livré à la réalité telle qu’elle est, l’inconscient collectif ne sera pas moins inflammable, à terme, qu’un hangar de nitrate d’ammonium. Il suffira, pour mettre le feu, du largage d’un missile, réel ou symbolique, physique ou verbal. Ce ne seront plus des morceaux de villes mais des morceaux de pays qui partiront en fumée.

  • Les réseaux sociaux russes, lanceurs d’alerte de la catastrophe de #Norilsk

    Le 3 juin, le président russe Vladimir Poutine a déclaré l’#état_d’urgence au niveau fédéral, après la fuite le 29 mai d’au moins 20 000 tonnes de #diesel dans une rivière du Grand Nord. La catastrophe a été provoquée par l’effondrement d’un réservoir de la #centrale_thermique de Norilsk, en #Sibérie orientale.

    À Vladimir Potanine, dirigeant de l’entreprise en cause Norilsk Nickel (premier producteur de nickel au monde), le chef du Kremlin a adressé les reproches suivants : « Pourquoi les agences gouvernementales n’ont-elles été mises au courant que deux jours après les faits ? Allons-nous apprendre les situations d’urgence sur les réseaux sociaux ? »

    Ce sont en effet des vidéos postées par des citoyens sur les #réseaux_sociaux qui ont alerté les autorités sur le drame. Depuis des années en Russie, ils constituent un canal de communication important pour les experts et les écologistes qui cherchent à alerter sur les #catastrophes_industrielles et les conséquences du #changement_climatique. Cela offre à la #société_civile une mine d’informations et un espace où s’expriment les critiques sur le manque d’action et d’anticipation de l’État et des entreprises face à ces situations d’urgence.

    Cette nouvelle catastrophe a suscité grâce aux réseaux une attention médiatique nouvelle, pour ces régions isolées où des drames écologiques se jouent régulièrement.
    https://www.youtube.com/watch?v=0kakLGwXGzM&feature=emb_logo

    Un temps précieux perdu

    Précisons que la catastrophe du 29 mai est particulièrement préoccupante. Plus encore que le pétrole, le diesel est extrêmement toxique et les sauveteurs de #Mourmansk, spécialisés dans la #dépollution, ne sont arrivés sur place que 40 heures après la catastrophe du fait du délai entre la survenue de l’#effondrement et l’alerte. Un retard qui n’a permis de récupérer qu’une infime quantité de diesel.

    La majeure partie du carburant a coulé au fond de la rivière #Ambarnaïa et déjà atteint le #lac_Piassino. Le #carburant est en train de se dissoudre dans l’#eau ce qui rend sa collecte difficile et il n’est pas non plus envisageable de le brûler, ce qui libérerait des substances toxiques en quantité trop importante.

    L’#Arctique ne compte par ailleurs ni route ni réservoir pour collecter les #déchets. En construire près des zones polluées est impossible, la #toundra étant marécageuse et impraticable. Les sites de déversement ne sont donc atteignables que par hélicoptère et l’été dans l’Arctique étant très court, le temps presse.

    Rappelons que le #Grand_Nord fait continuellement la triste expérience de la #pollution par le #pétrole, lors de son exploitation et de son acheminement.

    Succession de catastrophes

    La région de Norilsk n’en est en effet pas à son premier #désastre_écologique. Dans cette zone industrielle, les #rivières revêtent déjà toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, non seulement à cause des #hydrocarbures mais également d’autres #activités_industrielles (rejets de #métaux_lourds et de #dioxyde_de_souffre de la #mine de #nickel et du centre industriel métallurgique).

    Convoquée à l’occasion de la fuite massive, la mémoire d’Internet met en lumière les catastrophes passées. En 2016, la rivière #Daldykan à Norilsk avait elle aussi pris un aspect rouge. Les autorités locales et fédérales et les médias locaux avaient alors gardé le silence pendant plusieurs jours. Après avoir nié l’accident, #Norilsk_Nickel avait fini par l’admettre une semaine plus tard tout en assurant que le phénomène ne présentait aucun danger pour l’#environnement. Sous la pression de la société civile locale, images à l’appui, les autorités avaient été poussées à ouvrir une enquête.

    Et il y a seulement trois mois, le 4 mars, dans la même région, près de 100 tonnes de diesel se répandaient dans les glaces de la rivière #Angara après la rupture d’un #pipeline.

    Ces catastrophes lointaines, qui surviennent dans des régions peu peuplées, n’attirent généralement pas l’attention médiatique. Celle de Norilsk, par son ampleur et sa portée internationale, suscite une prise de conscience nouvelle.

    État incapable et entreprises négligentes

    La catastrophe réveille les débats sur les réseaux sociaux russes autour de la gestion du risque environnemental et l’absence totale de responsabilisation des entreprises polluantes en Russie. Les principes de pollueur-payeur, de prévention et de précaution, si difficiles à faire appliquer en France, n’y existent tout simplement pas.

    Les monstres de l’industrie (pétrole, gaz naturel et divers métaux) échappent au contrôle de l’État. Pour preuve, les services d’inspection fédéraux n’ont même pas été admis sur place par les vigiles de Norilsk Nickel, comme l’a déploré Svetlana Radionova, la responsable du Service fédéral de contrôle des ressources naturelles et de la protection de l’environnement, le 30 mai dernier sur son compte Facebook.

    Cette fuite constitue pourtant la plus grande catastrophe environnementale qu’a connue l’Arctique. Dans cette région, la #décomposition_biologique des produits issus du pétrole est extrêmement lente et pourrait prendre au moins 10 ans. Un drame qui aura des répercussions sur les milieux arctiques, déjà très vulnérables : comme l’expliquait en 2018 la géographe Yvette Vaguet,« Les #lichens peuvent nécessiter jusqu’à 30 ans pour repousser et un saule nain peut ici être vieux d’un siècle ».

    Fonte du #permafrost et catastrophes industrielles

    Depuis des années, des chercheurs spécialistes de l’Arctique tentent d’alerter via les réseaux sociaux, faute d’une prise de conscience dans la classe politique. On ne compte plus les dommages causés par le changement climatique aux écosystèmes : les feux de forêt se multiplient, la couverture neigeuse diminue fortement et l’épaisseur de la glace dans la #mer_de_Kara rétrécit de plus en plus rapidement – elle a commencé cette année à fondre un mois plus tôt que d’habitude.

    Les régions de Russie à permafrost, cette combinaison de glace et de terre qui représente environ 60 % de la masse terrestre du pays, ne peuvent plus supporter la même charge que dans les années 1980. Or la plupart des structures construites à l’époque soviétique pour l’exploitation des ressources n’ont jamais été remplacées, alors même que le problème est connu de longue date.

    Dans la région de Norilsk, la fonte du permafrost entraîne donc l’affaissement des installations, comme l’avait déjà alerté un rapport du ministère des Ressources naturelles et de l’Environnement, publié en 2018. La catastrophe du 29 mai en est la conséquence directe, provoquée par l’effondrement d’un des piliers du réservoir que la compagnie n’avait jamais remplacé depuis 1985.

    La #faune et la #flore du Grand Nord menacées

    Parmi les avertissements adressés par les chercheurs sur les réseaux sociaux, une préoccupation revient régulièrement, celle des effets du changement climatique et des activités humaines sur la faune et la flore du Grand Nord.

    La région de #Taimyr, dont Norilsk est la capitale, a déjà déploré la disparition d’un emblématique renne sauvage : en l’espace de 15 ans, 40 % des animaux du plus grand troupeau sauvage de rennes au monde ont disparu.

    En cette période de crue printanière, le diesel répandu par la catastrophe va imprégner tous les pâturages de #cerfs de la plaine inondable. Or la #chasse – au #cerf notamment – constitue avec la #pêche le principal moyen de subsistance des peuples indigènes de Taimyr. Sur les sites et les pages Internet où échangent ces populations, l’inquiétude est palpable. Gennady Shchukin, chef de la communauté #Dolgan, militant et adjoint du conseil de district #Dolgano-Nenets, a d’ailleurs publié sur les réseaux sociaux une lettre adressée au président Poutine et à différents hauts fonctionnaires pour réclamer une enquête publique et transparente et faire part de sa préoccupation.

    « Les cerfs ne survivront pas lorsqu’ils traverseront la rivière. Le diesel se déposera sur le corps de l’animal. Il ne survivra pas à l’hiver. L’animal ne pourra pas se débarrasser de ce film, et il ne pourra pas se réchauffer. Nous ne pourrons pas non plus vendre cette viande car elle aura une odeur de diesel. Les cerfs mourront et se décomposeront dans cette mer de diesel, dans la toundra. Le même sort attend les oiseaux et les poissons de l’Arctique. »

    Une autre voix, celle d’Alexander Kolotov, président de l’ONG écologiste Plotina.Net, résume ainsi la situation.

    « Je pense qu’un déversement de diesel de cette ampleur montre que nous ne disposons pas actuellement de technologies suffisamment sophistiquées pour faire face à des catastrophes d’une telle ampleur. Et cela soulève la question suivante : dans quelle mesure devrions-nous continuer à envahir et vouloir dompter l’Arctique, si nous ne pouvons faire face à la catastrophe ? »

    Sur l’Internet russe, des informations circulent, des alertes sont lancées, des critiques sont adressées. On y découvre effectivement les situations d’urgence… mais aussi l’histoire des catastrophes industrielles d’une région, leurs effets à long terme et l’incurie de l’État en la matière.

    https://theconversation.com/les-reseaux-sociaux-russes-lanceurs-dalerte-de-la-catastrophe-de-no
    #peuples_autochtones

  • Avec la désertification médicale, les délais pour obtenir un certificat de décès, nécessaire pour les démarches liées aux obsèques, se rallongent parfois dramatiquement en France.

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/01/03/les-gens-attendent-cinq-dix-voire-vingt-quatre-heures-le-chemin-de-croix-des

    Ces affaires, qui s’étalent dans les colonnes de la presse régionale, ont même fini par intriguer le New York Times, qui y a consacré un article en décembre. En France, trouver un médecin pour établir un certificat de décès prend parfois des heures, voire des jours, notamment dans les zones touchées par la désertification médicale. Or, il est impossible de procéder aux démarches administratives post-mortem sans certificat de décès.

    Les pompes funèbres n’ayant pas le droit d’intervenir avant la délivrance du précieux document, les membres de la famille patientent, désespérés, auprès du corps de leur proche, attendant qu’un médecin se déplace. Le délai peut être si long que la dépouille du défunt est parfois trop abîmée pour être présentée aux membres de la famille lors des obsèques.

    #désert_médicale #mort #décomposition #macronisme

  • On the 1st anniversary of the #GreatReturnMarch, Palestinian Centre for Human Rights publishes an info-graphic showing the number of civilian casualties from 30 March 2018-28 March 2019 resulting from Israel’s suppression of the #GreatReturnMarch demonstrations. | Palestinian Center for Human Rights
    https://pchrgaza.org/en/?p=12229

    Question and Answer: 1st Year Anniversary of the March of Return Demonstrations
    March 28, 2019

    https://pchrgaza.org/en/?p=12225
    #Marcheduretour #bilan

  • Humanitarian snapshot : casualties in the Gaza strip | 30 Mar 2018 - 22 Mar 2019

    Since 30 March 2018, the Gaza Strip has witnessed a significant increase in Palestinian casualties in the context of mass demonstrations and other activities along Israel’s perimeter fence with Gaza, as part of the “Great March of Return” (GMR). Additional casualties have resulted from hostilities and access related incidents. The large number of casualties among unarmed Palestinian demonstrators, including a high percentage of demonstrators injured by live ammunition, has raised concerns about excessive use of force by Israeli troops. Exposure of children to violence and lack of protection for medical teams are also of concern. Despite significant assistance provided, addressing the resulting multiple needs of the mass influx of casualties remains challenging due to the lack of funds, years of blockade, the internal Palestinian political divide and a chronic energy crisis.


    https://www.ochaopt.org/content/humanitarian-snapshot-casualties-gaza-strip-30-mar-2018-22-mar-2019
    #Gaza #statistiques #chiffres #2019 #morts #décès #Palestine #frontières #les_frontières_tuent #Israël #visualisation #blessures #blessés #décompte

  • La #NSA publie sous licence libre son outil de #rétro-ingénierie
    https://www.linformaticien.com/actualites/id/51548/la-nsa-publie-sous-licence-libre-son-outil-de-retro-ingenierie.aspx

    Profitant de la conférence RSA, la NSA a publié sous licence libre #Ghidra, son outil de reverse engineering. Disponible uniquement au téléchargement sur le site dédié de l’agence de renseignement américaine, son code source doit prochainement être publié sur GitHub (sans doute après en avoir effacé toute trace de backdoor, pour reprendre le calembour très en vogue sur les forums).

    Cet outil, développé en Java et fonctionnant sous Windows, Linux et Mac OS, a reçu un accueil enthousiaste de la communauté des chercheurs en cybersécurité. Gratuitement mis à disposition, Ghidra vient fournir une suite d’outils (#décompilateur, #désassembleur) généralement vendus au prix fort par des sociétés telles que HexRay avec IDA Pro. Quoique Ghidra ne comprenne pas (pour le moment) d’outil de débogage.

    Ghidra est disponible en téléchargement et prend la forme d’un ZIP à décompresser directement sur le disque. Aucune installation n’est requise, seul OpenJDK 11 ou ultérieur st nécessaire pour faire fonctionner le programme. En outre, la documentation fournie par la NSA, notamment sous forme de wiki, est particulièrement abondante, de l’installation du programme à l’utilisation d’extension.

    Ce n’est pas la première fois que la NSA publie ses outils sous licence libre. Une trentaine de projets sont ainsi listés sur le site de l’agence. Laquelle obtient en retour de la communauté l’amélioration et la correction des bugs sur ses produits. Déjà au moins une faille, permettant une exécution de code à distance, a été découverte sur Ghidra… alors même que son code source n’a pas été publié.

  • Gilets jaunes : le #décompte des #blessés graves

    Après l’acte X, #Checknews compte désormais, au 21 janvier, 109 blessés graves parmi les gilets jaunes et les journalistes, dont 79 par des tirs de #lanceur_de_balle_de_défense. Au moins 15 victimes ont perdu un oeil.

    https://www.liberation.fr/checknews/2019/01/14/gilets-jaunes-le-decompte-des-blesses-graves_1702863

    #statistiques #chiffres #gilets_jaunes #violences_policières #maintien_de_l'ordre #flash-ball #flashball

    Le compte twitter de @CheckNews (de l’équipe de Libé) :
    https://twitter.com/CheckNewsfr

    • Le terrible #bilan de deux mois de violences policières

      Depuis le début de la mobilisation Gilets jaunes, plusieurs recensements font état d’au moins 97 blessés graves par les armes de la police, dont quatre ont eu la main arrachée et au moins quatorze ont perdu un oeil. La faute aux lanceurs de balle de défense, aux grenades #GLI-F4 et à une doctrine de maintien de l’ordre ultraviolente.

      « J’étais en train de filmer avec mon téléphone portable aux Champs-Élysées quand il y a eu un mouvement de foule. J’ai reculé et j’ai senti cette balle de Flash-Ball percuter ma tête. J’ai eu l’impression que ma joue droite éclatait. » Axelle Marquise, 28 ans, a été blessée par un tir de lanceur de balle de défense (LBD) le samedi 8 décembre à Paris, lors d’une manifestation des Gilets jaunes. C’était la première fois de sa vie que cette serveuse à Six-Fours (Var) descendait dans la rue. Les examens médicaux diagnostiqueront une brûlure au deuxième degré, un hématome majeur, une double fracture de la mâchoire et un trismus – contraction constante des muscles de la mâchoire qui l’empêche d’ouvrir la bouche de plus d’un centimètre. « Je dois manger liquide pendant six semaines. J’ai déjà perdu six kilos. Après le rendez-vous le 29 janvier avec la chirurgienne pour vérifier que la fracture est bien réduite, je devrai faire je ne sais combien de séances de kiné pour soigner le trismus. Quand je pourrai enfin ouvrir la bouche, il faudra voir les dégâts au niveau des dents. J’ai perdu un bout de la molaire au fond à droite et je sens que quelque chose ne va pas », décrit-elle à Reporterre.

      La jeune femme s’est vue prescrire dix jours d’incapacité totale de travail (ITT). Pourtant, elle dit avoir eu « énormément de chance » par rapport aux autres blessés qui témoignent avec elle dans une vidéo. Celle-ci a été mise en ligne le 15 janvier par le collectif des « Mutilés pour l’exemple » (attention, images très choquantes). On y voit les cicatrices de Thomas, qui a lui aussi pris un tir de LBD en plein visage. Bilan, « 25 points de suture, une fracture du sinus, la lèvre tuméfiée et l’œil gauche touché ». Et le moignon d’Antoine, 26 ans, qui a eu la main droite arrachée par une grenade GLI-F4.

      Dans un courriel adressé à Reporterre le 17 janvier, le ministère de l’Intérieur a comptabilisé depuis le 17 novembre « 1.800 blessés parmi les manifestants et un millier de blessés parmi les forces de l’ordre » - dont les trois-quarts, selon Le Journal du dimanche, n’auraient pas donné lieu à un arrêt de travail. Ces chiffres ne disent rien de la gravité des blessures. Le 5 décembre, Reporterre recensait trois mains arrachées par des grenades GLI-F4, des blessures à la tête causées par des tirs de LBD et le décès de Zineb Redouane, 80 ans, à Marseille, après qu’une grenade ait été tirée dans son appartement.

      Depuis 2012, le collectif contre les violences d’État « Désarmons-les ! » tient la sinistre comptabilité des blessés graves et tués par la police. « Nous parlons de blessure grave dès lors qu’il y a plaie ouverte avec fracture, traumatisme crânien, perte d’un membre, rupture d’un organe ou blessure à la tête. Les informations nous viennent des réseaux sociaux, de membres du réseau et d’avocats engagés dans la lutte contre les violences policières, explique à Reporterre Ian B., membre du collectif. Quand une information nous parvient, nous demandons confirmation aux proches de la victime ainsi que plusieurs photos à différents stades de la guérison avant de la verser à la liste. » Dans un bilan provisoire mis en ligne le 4 janvier, le collectif dénombrait 97 blessés graves depuis le 17 novembre. « Quasiment les trois quarts ont été blessés à la tête » et plusieurs ont été définitivement mutilés : quatre ont eu une main arrachée, une personne est devenue sourde suite à l’explosion d’une grenade et dix-sept personnes ont été éborgnées.

      Le journaliste indépendant David Dufresne a quant à lui entrepris de signaler blessures et violences les plus graves sur son fil Twitter et au ministère de l’Intérieur. Quand Reporterre l’a rencontré, mercredi 16 janvier, il avait déjà rédigé 307 « signalements ». « La plupart concernent des blessures. D’autres, des manquements à la déontologie ou un non-respect des règles qui sont la matrice de la blessure. Toutes les blessures à la tête causées par des LBD et des Flash-Ball sont interdites, puisque les policiers ne sont pas autorisés à viser la tête et les parties génitales. Les tabassages ne sont pas autorisés non plus. Cette centaine de blessés graves et ce millier de blessés légers sont déshonorants. »

      Le quotidien Libération s’est appuyé sur ces travaux pour établir son propre recensement « non exhaustif ». Bilan le 15 janvier : 94 blessés graves, dont 69 par des tirs de LBD. Et au moins 14 personnes éborgnées.

      Chez ces observateurs, c’est l’effroi qui prime. « J’ai entrepris ce travail à cause d’un sentiment de sidération devant les images de violences policières et le déni politique et médiatique de ces violences, explique David Dufresne, qui avait publié en 2013 un livre d’enquête intitulé Maintien de l’ordre (éd. Fayard). Avec les Gilets jaunes, on a battu les records des mobilisations contre le CIP en 1994, contre le plan Juppé en 1995 et contre le CPE en 2006. Il faut remonter à Mai 68 pour déplorer un tel bilan. Certes, en Mai 68, il y avait eu des morts. Mais là aussi, une dame de 80 ans est morte à Marseille. Une enquête doit établir s’il s’agit d’une victime collatérale, mais elle reste une victime. »

      Même sentiment d’aggravation du côté de Désarmons-les : « Le collectif est né en 2012, quand nous nous sommes rendus compte que des manifestants étaient blessés par les armes de la police et notamment les grenades utilisées depuis les années 2000, raconte Ian B. En février 2014, trois personnes ont été éborgnées à Nantes lors d’une manifestation contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Le nombre de blessés a grimpé en flèche au moment de la mort de Rémi Fraisse à Sivens en octobre 2014, des mobilisations contre la « loi travail » en 2016 et de l’expulsion de la Zad de Notre-Dame-des-Landes en 2018. » Mais la mobilisation des Gilets jaunes fait exploser les compteurs. « Entre 1999 et le 17 novembre 2018, soit environ vingt ans, nous avons recensé 53 blessés graves, dont un grand nombre en-dehors de manifestations. Depuis le 17 novembre, nous en sommes à 97 blessés graves, quasiment tous en manifestations. »

      Comment en est-on arrivé là ? En juillet 2017, l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (Acat) dénonçait dans une note adressée au Défenseur des droits un « tournant majeur dans la doctrine française du maintien de l’ordre » depuis le début des années 2000, avec « le développement des logiques d’interpellation d’une part et la transformation de l’armement d’autre part ». « Allant de pair avec une logique chiffrée de l’action policière, le nombre d’interpellations est devenu un enjeu des opérations de maintien de l’ordre, peut-on y lire. Une interpellation implique un rapprochement au corps à corps, et donc, de facto, un abandon de la logique de mise à distance. » L’évolution de l’armement s’est traduite par l’essor des armes de force intermédiaire – lanceurs de balle de défense dont le #LBD_40, grenades lacrymogènes instantanées GLI-F4 et grenades de désencerclement –, à l’origine de la plupart des blessures graves en manifestation ces dernières années. A noter que seule la France utilise ces armements : ni l’Allemagne, ni le Royaume-Uni, ni la Belgique n’utilisent de grenades à effet de souffle type #GLI-F4 et de #LBD.

      Le maintien de l’ordre en France, « une exception française »

      Cette évolution néfaste s’est faite avec la complicité du politique. Dans leur article « Un splendide isolement. Les politiques françaises du maintien de l’ordre », les sociologues Olivier Fillieule et Fabien Jobard s’intéressent à « la certitude, largement entretenue par policiers et gendarmes, que le maintien de l’ordre ’à la française’ est d’excellence et qu’il est prisé dans le monde entier. Cela fut peut-être vrai par le passé, mais ce n’est plus le cas. » En outre, « cette difficulté à se remettre en question s’adosse à un discours sur les spécificités de la situation française avec l’idée que les casseurs sont d’une détermination jamais vue auparavant et que l’on bascule dans un cycle inédit de violence (...). Le politique se contente de reprendre à son compte les déclarations des principaux syndicats de police, selon lesquels la violence de l’adversaire exonère le dispositif de maintien de l’ordre. (…) Se laissant convaincre par les arguments policiers sur la ’violence extrême’ des adversaires, les ministres de l’Intérieur par cette seule posture s’empêchent tout examen au fond de l’action policière. » La déclaration de Christophe Castaner le 16 janvier à Carcassonne, illustre bien ce soutien sans faille : « Moi, je ne connais aucun policier, aucun gendarme qui ait attaqué des Gilets jaunes. Par contre, je connais des policiers et des gendarmes qui utilisent des moyens de défense de la République, de l’ordre public. »

      Mais de plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer la multiplication des blessures causées par les violences policières et réclamer l’interdiction des armes de force intermédiaire. Le 1er décembre, six avocats écrivaient à M. Castaner pour lui demander l’interdiction des grenades GLI-F4. Le 7 décembre, environ 200 personnalités, dont des élus de gauche, des sociologues, des historiens et des écrivains, appelaient à cesser « immédiatement » l’usage des LBD en manifestation. Le 14 décembre, c’était au tour d’Amnesty international de prendre la plume. Le 17 janvier, le Défenseur des droits Jacques Toubon réclamait une nouvelle fois la suspension de l’usage des LBD.

      Il avait déjà préconisé l’interdiction des lanceurs de balle de défense dans un rapport remis le 10 janvier 2018 à l’Assemblée nationale. « Au cours d’une manifestation où, par définition, les personnes visées sont généralement groupées et mobiles, le point visé ne sera pas nécessairement le point touché et la personne visée pourra ne pas être celle atteinte », y lit-on. « Par ailleurs, le caractère “non létal” des armes de force intermédiaire conduit en pratique les agents à les utiliser avec moins de précautions que les armes traditionnelles. Comme le relève Cédric Moreau de Bellaing, sociologue, l’introduction “des armes sublétales a plus d’effets délétères que positifs” car elles induisent “l’absolue certitude qu’au pire on amochera mais qu’on ne tuera pas” , ce qui explique qu’“on les utilise plus souvent” », poursuit le Défenseur des droits.

      « Les victimes sont issues de toutes les franges de la population »

      L’explosion du nombre de blessés joue dans la prise de conscience, mais pas seulement. Avec les Gilets jaunes, le profil des victimes a changé ; plus possible de mettre en avant l’image de « casseurs », « anarchistes » ou « zadistes » qui, quelque part, « l’auraient bien cherché ». « Les victimes ne sont plus issues du monde militant mais de toutes les franges de la population », observe David Dufresne. « Ce sont des citoyens ordinaires, des gens qui travaillent et qui ont une famille, et qui pour beaucoup descendent dans la rue pour la première fois pour défendre leurs droits », confirme Ian B, de Désarmons-les. « Avant d’aller en manifestation, je me disais que les personnes blessées avaient elles-mêmes commis des violences. Je ne pensais pas qu’un manifestant lambda pouvait se faire tirer dessus, témoigne Axelle Marquise. Mais aujourd’hui, quand je vois les images de Fiorina, 20 ans, qui a perdu un œil à cause d’un tir de Flash-Ball, j’ai des frissons dans tout le corps et les larmes aux yeux : comment une fille si jeune, qui allait à sa première manif, a-t-elle pu être mutilée de cette manière ? »

      La riposte judiciaire s’amorce. Le 11 janvier, l’Inspection générale de la police nationale avait été saisie de 207 signalements pour des dénonciations de violences policières, dont 71 enquêtes judiciaires et une enquête administrative, depuis le début du mouvement. 25 réclamations sont actuellement en cours de traitement par le Défenseur des droits, dont certaines concernent des groupes de personnes.

      Axelle Marquise, elle, a porté plainte contre X pour « violence aggravée avec menace ou usage d’une arme ». Elle n’est pas retournée manifester depuis sa blessure : « J’ai pensé accompagner mon compagnon la semaine dernière, mais je n’en ai pas dormi de la nuit. Je me suis vue prendre à nouveau un tir de LBD dans la tête et perdre un œil ou être défigurée à vie. » En revanche, elle se dit prête à répondre à l’appel du collectif des Mutilés pour l’exemple, pour des rassemblements le 2 février devant les commissariats et gendarmeries, avec des manifestants couverts de bandages demandant l’interdiction des armes de force intermédiaire. « Je ne sais pas si on obtiendra cette interdiction. De plus en plus de personnes ont conscience que ces armes peuvent mutiler et même tuer. Mais en même temps, je crains que le gouvernement trouve encore des excuses, en prétendant que les manifestants sont violents, qu’ils n’avaient pas à être là, comme l’a insinué Castaner en disant que ceux qui iraient manifester se rendraient complices des violences. »

      Le courriel du ministère de l’Intérieur n’est pas très encourageant : « Il s’agit d’armes de défense qui sont utilisées par les forces de l’ordre en réponse à des violences, en situation de légitime défense et dont l’usage qui en est fait est proportionné. Les manifestations, à Paris et en province, la plupart non déclarée, ont été caractérisées par des actions particulièrement violentes, et une volonté affichée d’en découdre avec les forces de l’ordre », a-t-il laconiquement répondu à Reporterre.

      https://reporterre.net/Le-terrible-bilan-de-deux-mois-de-violences-policieres

    • Avec les Gilets jaunes, on a battu les records des mobilisations contre le CIP en 1994, contre le plan Juppé en 1995 et contre le CPE en 2006. Il faut remonter à Mai 68 pour déplorer un tel bilan.

      Pourquoi on oublie à chaque fois les méfaits des gouvernements socialistes (Valls) au moment du vote de la Loi Travail (et ANI, etc).

    • La manif pour tous s’est aussi fait tabasser en mars 2013 : nasse, lacrymo, matraque…

      À l’époque « Valeurs actuelles » et autres sites de droite-droite étaient critiques des violences policières et relayaient le défenseur des droits. Une enquête avait été ouverte au Conseil de l’Europe.

      (EDIT : je répondais à un commentaire, depuis effacé)

    • Mais la version officielle dit : 4 gravement blessés à l’oeil...

      Quatre personnes ont été gravement blessées à l’oeil par des lanceurs de balle de défense (LBD) depuis le début du mouvement des « gilets jaunes », a affirmé ce mardi le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner lors d’une audition devant les députés.

      https://www.nouvelobs.com/societe/20190122.OBS8950/seulement-quatre-gilets-jaunes-eborgnes-par-la-police-vraiment.html

      signalé sur seenthis par @davduf :
      https://seenthis.net/messages/754776

  • Humanitarian snapshot: casualties in the context of demonstrations and hostilities in Gaza
    Posted on 19 October 2018
    30 March - 18 October 2018 | United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs - occupied Palestinian territory
    https://www.ochaopt.org/content/humanitarian-snapshot-casualties-context-demonstrations-and-hostilities-gaz

    Since 30 March 2018, the Gaza Strip has witnessed a significant increase in Palestinian casualties in the context of mass demonstrations and other activities along Israel’s perimeter fence with Gaza, taking place as part of the «Great March of Return», as well as during hostilities. The large number of casualties among unarmed Palestinian demonstrators, including a high percentage of demonstrators hit by live ammunition, has raised concerns about excessive use of force by Israeli troops.


    #marcheduretour

  • For Twenty-Eighth Friday of Great March of Return and Breaking Siege in Eastern Gaza Strip, Israeli Forces Kill 3 Civilians, Including Child, and Wound 171 Others, Including 14 Children, 3 Journalists and 3 Paramedics
    Palestinian Center for Human Rights | October 5, 2018
    https://pchrgaza.org/en/?p=11419

    On Friday afternoon, 05 October 2018, using excessive force against the peaceful protesters in the eastern Gaza Strip for the 28th Friday in a row, Israeli forces Killed 3 Palestinian civilians, including a child, and wounded 171 others, including 14 children, 3 journalists ( one of them was a female journalist) and 3 paramedics with live bullets and direct tear gas canisters. Eight of those wounded sustained serious wounds.

    According to PCHR fieldworkers’ observations, the border area witnessed heavy deployment of the Israeli forces this week as the latter heavily fired live bullets, increasing the number of causalities .
    (...)
    The Israeli shooting, which continued until 19:00, resulted in the killing of 3 civilians, including a child. Two of them were killed in eastern al-Shuja’iyia neighborhood and the third one was killed in eastern Khuza’a, east of Khan Yunis.

    The persons killed were identified as :

    1- Mahmoud Akram Mohamed Abu Sam’an (20), from al-Nusirat Camp, was hit with a live bullet to the chest.

    2- Fares Hafez ‘Abed al-‘Aziz al-Sersawi (12), from al-Shuja’iyia neighborhood, was hit with a live bullet to the chest.

    3- Hussain Fathi Hussain Muhsen (al-Reqib) , 18, from Bani Suhialah, east of Khan Yunis, was hit with a live bullet to the abdomen and succumbed to his wounds at approximately 20:45.

    #Palestine_assassinée #marcheduretour

    • Gaza : trois Palestiniens tués lors d’une nouvelle journée de manifestations
      Par RFI Publié le 05-10-2018
      http://www.rfi.fr/moyen-orient/20181005-gaza-israel-marche-retour-violences-regain-tension
      Avec nos envoyés spéciaux à Gaza, Hassan Jaber et Guilhem Delteil

      Selon l’armée israélienne, environ 20 000 Palestiniens ont à nouveau manifesté, vendredi 5 octobre, le long de la barrière de séparation entre la bande de Gaza et le territoire israélien. La mobilisation était forte encore alors que ce mouvement de protestation pour réclamer la levée du blocus imposé à l’enclave, la Marche du retour, dure désormais depuis plus de six mois. Au moins trois Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens et 126 autres blessés par balle.

    • Si, Maan rappelle ce lourd bilan assez souvent, par exemple le 4 octobre :

      Israeli forces kill 15-year-old Palestinian, injure dozens in Gaza
      Oct. 4, 2018 10:51 A.M. (Updated : Oct. 5, 2018 12:03 P.M.)
      http://www.maannews.com/Content.aspx?id=781318

      Despite march organizers and Palestinian politicians maintaining that the protests be non-violent, Israeli officials have called the protests “violent riots” and according to statistics from earlier this week, the Palestinian Ministry of Health in Gaza confirmed that Israeli forces had killed 193 Palestinians and injured at least 21,000 others

    • 3 Palestinians Killed by Israeli Forces at Gaza Border; 376 Wounded
      IMEMC News - October 6, 2018 3:16 AM
      http://imemc.org/article/3-palestinians-killed-by-israeli-forces-at-gaza-border-376-wounded

      Al-Mezan Center for Human Rights said the soldiers killed Mahmoud Akram Abu Sam’an , 23, with a live round in his chest, east of Gaza city. The Palestinian was from the Nusseirat refugee camp, northeast of Deir al-Balah, in Central Gaza.

      It added that the soldiers also killed a child, identified as Fares Hafeth Abdul-Aziz Sarsawi , 12, with a live round in the chest, east of Gaza city. The child was from the Sheja’eyya neighborhood in Gaza.

      The third Palestinian was identified as Mohammad Fathi Hussein al-Reqeb , 18, from Bani Suheila town, was shot with a live round in the abdomen, east of Khan Younis, in southern Gaza.

      A number of the wounded protesters had to be rushed to the hospital, while the rest were treated in field clinics.

      An ambulance en route to the hospital was directly targeted by an Israeli teargas canister, which caused damage to the ambulance.

      in addition, the al-Mezan Center said the soldiers targeted journalists and medics, seriously wounding a medic identified as Mohammad Nidal Abu ‘Aassi, 27, with a live round in the chest, east of Khan Younis, in southern Gaza, before he was rushed to the European Hospital.

      It added that the soldiers also shot a volunteer medic, identified as Tasneem Fathi Hammad, 20, with a gas bomb in her right leg, and volunteer medic Mohammad Samir Za’anin, 30, with a gas bomb in his head, in Jabalia, in northern Gaza.

      The army also fired gas bombs at ambulances, causing damage to at least one ambulance, east of Gaza city.

      In addition, the soldiers also shot a photojournalist, identified as Dua’ Farid Zo’rob, 20, with a live round in her leg, east of Khan Younis, journalist Khaled Ramadan al-Aswad, 21, with a live round in his left leg, photojournalist Mohammad Hazem al-Masri, 20, with a gas bomb in his head, photojournalist Mousa Soheil Oleyyan, with bullets’ fragments in his arm, east of Jabalia in northern Gaza, and journalist Mohammad Emad Za’noun, with rubber-coated steel bullets in his right leg, east of Gaza city.

      Since the weekly protests began on March 30th, 2018, Israeli forces have killed 198 Palestinians, and wounded more than 22,000 – more than 4,000 of them wounded with live ammunition fired by Israeli soldiers toward the demonstrators.

      The protests call for ending the 12-year-long Israeli blockade of Gaza and for the right of return of the refugees.

  • « Le Monde » identifie sur une vidéo un collaborateur de Macron frappant un manifestant le 1er mai à Paris
    https://abonnes.lemonde.fr/politique/article/2018/07/18/le-monde-identifie-sur-une-video-un-collaborateur-de-m-macron-frappa

    Cette histoire est hallucinante. Un policier menteur libéré à Nantes, un homme de main de l’Elysée qui frappe les gens à terre (vous me direz que c’est une excellente métaphore de toute la politique de Macron que de s’attaquer aux plus faibles)... qui a dit "Etat policier" ? Tuer la contestation dans l’oeuf par la violence, ce n’est pas la République. On est en train de passer à "autre chose". "Démocratie autoritaire" est un terme en deça même de la réalité. Il faudrait analyser les nouvelles formes politiques basées sur l’intimidation. Intimidation par tweets chez Trump, par la menace financière contre la presse, par la marginalisation des chercheurs qui contestent l’ordre des multinationales, par la peur d’être désigné comme appartenant à un groupe anti-étatique comme en Turquie, par la menace du chômage pour tous, par..., par..., par toutes les méthodes possibles pour imposer le silence, le replis dans la coquille, la fin des solidarités.
    Oui, cet agent de l’Elysée est plus qu’un symptôme du dérèglement politique et social que nous vivons.

    Une mise à pied de quinze jours et toujours un bureau à l’Elysée… C’est la sanction que s’est vu signifier, dans la plus grande discrétion, Alexandre Benalla, un proche collaborateur du président de la République, après s’être livré, le 1er mai, à des violences restées inconnues jusqu’ici. Ce jour-là, ce chargé de mission d’Emmanuel Macron, équipé d’un casque à visière des forces de l’ordre, s’en est pris à un jeune homme qui se trouvait à terre pendant une manifestation qui se tenait place de la Contrescarpe, dans le 5e arrondissement de Paris. Il s’est vite éloigné, de peur d’être reconnu.

    • #démocratie_autoritaire, comme nouveau concept après la #démocratie_de_façade, c’est pas mal, sinon la politique de Macron et l’attitude de celles et ceux qui le soutiennent, en tête Amélie de Montchalin, m’inspire souvent le terme #crapulerie_policée ou to put it more mildly #politique_d_imposture et enfin pour exprimer le niveau en général raz des paquerettes de la pensée des macronistes, #pensée_régressive (je pense à la belle sortie de Jupée qui répondait à la minablerie d’un député macroniste lors des discussions sur les droits humains). Y a du boulot pour remonter le niveau.

    • Violences sur un manifestant : le parquet ouvre une enquête visant un collaborateur de Macron
      https://lemonde.fr/societe/article/2018/07/19/violences-sur-un-manifestant-le-parquet-de-paris-ouvre-une-enquete-prelimina

      L’enquête préliminaire vise Alexandre Benalla. Elle porte sur les chefs de violences par personne chargée d’une mission de service public, usurpation de fonctions et usurpation de signes réservés à l’autorité publique.

      Qui est Alexandre Benalla, ce proche de M. Macron, auteur de violences le 1er mai ? Ariane Chemin

      Peu connaissent le visage de « l’adjoint au chef de cabinet » du président, identifié comme ayant frappé un jeune manifestant. Mais à l’Elysée son goût pour les démonstrations de force ne passe pas inaperçu.

      Alexandre Benalla, adjoint au chef de cabinet d’Emmanuel Macron, au palais de l’Elysée à Paris, le 18 mai 2017.
      C’est la règle pour les « chargés de mission » auprès de la présidence de la République : leur nom n’a pas besoin d’être publié au Journal officiel (JO). Alexandre Benalla, l’homme qui a frappé, le 1er mai, un jeune manifestant place de la Contrescarpe, à Paris, coiffé d’un casque de policier – ce qui lui a valu une mise à pied de quinze jours –, n’apparaît pas dans l’organigramme officiel de l’Elysée.

      Rares sont ceux, hormis les chargés de la sécurité de ministres, les journalistes, les conseillers et le personnel de l’Elysée – où il dispose d’un bureau – qui connaissent le visage, voire l’existence, de « l’adjoint au chef de cabinet » d’Emmanuel Macron.

      Les premières armes politiques d’Alexandre Benalla remontent à 2011. « Il était tout jeune, 20 ans à peine, se souvient Eric Plumer, ancien responsable du service d’ordre national du Parti socialiste. Il avait fait la sécurité de plusieurs artistes, il en voulait, il était intelligent et compétent, dans mon souvenir, posé. Nous sommes en pleines primaires socialistes, je le charge de la protection de Martine Aubry. Puis je le prends dans mon service d’ordre durant la campagne 2012 de François Hollande. »

      « Viré manu militari » par Montebourg

      Il se met ensuite brièvement au service d’Arnaud Montebourg, avant d’être « viré manu militari » par ce dernier : « Le SPHP [le Service de protection des hautes personnalités] me l’avait proposé comme chauffeur en 2012, raconte au Monde l’ancien ministre du redressement productif. Je m’en suis séparé au bout d’une semaine après une faute professionnelle d’une première gravité : il avait provoqué un accident de voiture en ma présence et voulait prendre la fuite. »

      On retrouve enfin ce très jeune homme au JO au printemps 2015. Par arrêté du premier ministre de François Hollande, ce titulaire d’un master de droit est admis dans la quarantaine d’étudiants et de jeunes professionnels de moins de 35 ans autorisés à suivre la session « jeunes » de l’Institut des hautes études de la sécurité et de la justice (IHESJ), une semaine de formation de haut niveau organisée à l’école des officiers de la gendarmerie à Melun. Un an et demi plus tard, il rejoint la campagne de M. Macron, où il est nommé responsable de la sécurité du candidat, pour un salaire de 3 500 euros net.

      Selon des indiscrétions de lettres confidentielles, La Lettre A et Maghreb Confidentiel, il a travaillé plusieurs années pour le groupe Velours, spécialisé dans la sécurité privée et fondé par d’anciens policiers. D’après le registre du commerce marocain, il devient le codirigeant d’une antenne montée par l’entreprise à Casablanca, en octobre 2015, qui cesse vite son activité avant d’être dissoute en 2017.

      Pistolets, Flash-Ball et boucliers antiémeute

      Comme l’entourage du nouveau chef de l’Etat, son nom apparaît ensuite à plusieurs reprises dans les « MacronLeaks », les courriels et documents internes d’En marche ! dérobés par des hackeurs anonymes et postés sur WikiLeaks à l’été 2017.

      Durant la campagne présidentielle, plusieurs conseillers proches de M. Macron s’interrogent. Par exemple, lorsque M. Benalla, du moins selon les « MacronLeaks », fait établir pour son équipe un devis pour deux pistolets lanceurs de balles en caoutchouc, un Flash-Ball et des boucliers antiémeute. « Je n’ai jamais entendu dire que les partis politiques avaient des vigiles armés, je trouve même ça dangereux », rétorque alors par e-mail Cédric O, trésorier de la campagne et aujourd’hui conseiller à l’Elysée chargé des participations de l’Etat et de l’économie numérique.

      Le responsable de la sécurité du candidat Macron ne manque en effet pas d’imagination. Le 17 avril 2017, 20 000 personnes sont réunies à l’AccorHotels Arena de Paris, le plus gros meeting de la campagne. On craint une opération terroriste. M. Benalla a une idée. « Une trappe avait été sciée, racontera à Midi Libre, Ludovic Chaker, coordinateur des meetings. En cas de tir, le pupitre devait basculer et M. Macron, se retrouver dans la partie creuse de la scène où avaient été placés un kit de secours et un gilet pareballes. »

      Même les professionnels de la sécurité privée connaissent mal M. Benalla. En avril 2016, le jeune consultant a pourtant créé une Fédération française de la sécurité privée avec une connaissance, Vincent Crase. Cet officier de réserve de la gendarmerie basé dans l’Eure et reconverti dans la sécurité privée serait, selon les « MacronLeaks », l’un des prestataires du service de sécurité de la campagne présidentielle. C’est avec lui que M. Benalla commande les fameux pistolets qui inquiétaient Cédric O.

      Le goût des démonstrations de force

      « La commande a été refusée par la direction d’En marche ! », confie au Monde Vincent Crase. Cette association, selon les statuts déposés à la Préfecture de police de Paris, se voulait « un lieu d’échange entre les différents acteurs de la sécurité privée » et entendait régler « tous les différends entre les professionnels du secteur et les pouvoirs publics ou les clients ». Les activités de cette ambitieuse fédération n’ont laissé aucune trace : elle a été dissoute rapidement.

      A l’Elysée, en revanche, le caractère d’« Alexandre » et son goût pour les démonstrations de force ne passent pas inaperçus. Lors d’un meeting à Caen du candidat d’En marche !, le 4 mars 2017, des témoins se souviennent l’avoir vu soulever de terre et évacuer manu militari un photographe local, qui s’était approché de trop près à son goût de l’ancien ministre de l’économie. Et, à l’occasion d’un déplacement de M. Macron dans un centre de formation des apprentis de Tours, le 15 mars, le « M. Sécurité » du chef de l’Etat s’en était aussi pris à un commissaire de police en tenue, accusé de ne pas libérer assez vite le passage au président de la République. « Alexandre, faut pas l’embêter », avait soufflé ce jour-là un proche de M. Macron qui assistait à la scène.

      Alexandre Benalla au lendemain de la victoire française au foot

      Un autre #gendarme_réserviste, de #LREM celui-ici, intégré au dispositif policier ce Premier Mai
      https://lemonde.fr/politique/article/2018/07/19/violences-sur-un-manifestant-l-elysee-annonce-avoir-mis-fin-a-toute-collabor

      Bruno Roger-Petit a également annoncé que M. Benalla était ce jour-là accompagné d’un autre homme, Vincent Crase – que l’on voit également sur la vidéo –, un gendarme réserviste par ailleurs employé de La République en marche. D’après le porte-parole, ce dernier était « très ponctuellement mobilisé comme d’autres réservistes par le commandement militaire de la présidence de la République ».

      Au cours de l’intervention filmée le 1er mai, M. Crase a « outrepassé son autorisation de la même manière qu’Alexandre Benalla et a été sanctionné comme lui d’une mise à pied de quinze jours avec suspension de salaire », a déclaré Bruno Roger Petit. « Il a été mis fin à toute collaboration entre lui et la présidence de la République », a-t-il ajouté.

      et lui était armé ce jour là

      Toujours plus loin. @enmarchefr appelle à re-créer des milices à Nantes
      https://twitter.com/Nantes_Revoltee/status/1019531540756299777

      Pour le flicage généralisé transcourant c’est open bar. Se rappeller la #garde_nationale de Hollande, et noter qu’Hidalgo envisage de créer une police municipale armée à Paris
      https://seenthis.net/messages/708749

      On frappe à terre (Contrescarpe, Premier Mai), on abat d’un tir dans la nuque (Ababakar, Le Breil), on mitraille un fuyard (Luis, à Montargis, il y a un an), on écrase à plusieurs gendarmes un Noir jusqu’à l’étouffer à mort (Adama Traoré), c’est le panard de terroriser les déviants, les opposants (utilisation constante de grenades « de désencerclement » comme arme offensive lors de charges policières), d’écraser les faibles (innombrables condamnations à la prison, destruction des effets des migrants à la rue, tri social relancé par parcoursup, coupure d’eau des fontaines publiques, ..., ...). Ça pue.

      Le preneur de vue avait été gazé
      https://twitter.com/NicolasLescaut/status/991380127803170816

      L’incroyable dans cette affaire, c’est pas tant le maintien des traditions barbouzardes au sein de l’État -Salcon affiche ouvertement une grossièreté et une intransigeance qui sont un appel constant et réitéré à exercer la domination par tous les moyens nécessaires mais aussi tout simplement pour le plaisir - que cette généralisation d’un « effet Rodney King » où la multiplication des images et leur mise en circulation pèse d’un poids inédit (y compris contre les salariés, les manifestants, les mis en cause par la justice, etc.).

      Image encore, voilà que je trouve un autre Salcon s’amuse, faites en autant .

      #police #sécuritaire #décomplexé #préfet #Collomb #Elysée #barbouzes (aux petits pieds) #milice #nervis #vidéo #scandalisation #mdr

    • Un militant communiste accuse Alexandre Benalla de l’avoir frappé lors de la déclaration de candidature de Macron
      https://www.buzzfeed.com/davidperrotin/un-militant-communiste-accuse-alexandre-benalla-de-lavoir

      Ça fait du bruit, pour l’impunité c’est beaucoup moins pratique que les policiers anonymes et sans matricule, mais, rendez vous compte, c’est « la plus forte sanction jamais infligé à un collaborateur de l’Elysée : 15 jours de mise à pieds … » ( Bruno Roger-Petit, porte parole de la présidence).

      #observation_participante

    • LA MILICE DE MACRON - A propos de « l’affaire Benalla » -
      https://twitter.com/Nantes_Revoltee/status/1020035513909219328

      ...il y a aussi un troisième homme, lui aussi en civil, pas encore identifié, qui prend le relai de Benalla lorsqu’il exfiltre brutalement une jeune manifestante. Ces hommes semblent eux aussi se connaître, fonctionner ensemble. (...)

      Depuis mercredi, ce qui choque les #médias et la classe politique, ce ne sont pas les innombrables exactions commises contre les manifestants depuis des mois.

      Ces violences policières ont causé des centaines de blessures, et parfois des mutilations, et ont abondamment été filmées et documentées. Ce qui choque, c’est le caractère « non-règlementaire » des agressions commises par le milicien Benalla.

      Si les mêmes violences avaient été commises par les CRS ou la BAC, personne ou presque n’aurait réagi. Ce que les médias reprochent à Benalla et ses complices, c’est de ne pas avoir été officiellement policiers.

      @ellensalvi, Journaliste - Mediapart
      https://twitter.com/ellensalvi/status/1020048309740802049

      Quelque chose d’étrange dans la présentation que fait l’Élysée des fonctions d’#AlexandreBenalla.

      – Adjoint du chef de cabinet (poste déjà occupé par un autre)
      – En charge de la sécurité du président (responsabilité du seul patron du GSPR)

      Pourquoi a-t-il été recruté au juste ?

      Une SARL, des achats d’armes, un employeur/protecteur commun, pour cette affaire d’État.

      #milice #présidence

    • http://www.vududroit.com/2018/07/affaire-benalla-code-penal-quoi-faire

      Le comportement d’Emmanuel Macron est désarmant de sincérité. Le président de la République affiche un narcissisme permanent et infantile auquel vient s’ajouter un étonnant sentiment d’impunité. Et avec lui, aucune relâche, nous avons droit tous les jours à un épisode destiné à nourrir notre stupéfaction devant l’absence de limites du personnage. Il y a eu l’épisode qui a suivi la victoire française en Coupe du Monde de football, occasion à laquelle Emmanuel Macron a été incapable de se maîtriser, en a fait des tonnes de façon gênante, avant de signifier son égoïsme méprisant avec la confiscation de la descente du bus sur les Champs-Élysées. « Moi d’abord, les autres ne sont rien. »Il y a maintenant l’incroyable affaire qui concerne une espèce de « garde-du-corps-porte-flingue-conseiller » à l’Élysée auprès du chef et dont on apprend qu’il joue les nervis en allant casser du passant dans les rues de Paris. Une vidéo nous montre Monsieur Alexandre Benalla profitant d’un temps libre pour revêtir les signes liés à la fonction de policier et passer à tabac les gens qu’il soupçonne d’être des opposants à son patron. Au plan juridique, judiciaire et administratif, cette affaire est d’une gravité exceptionnelle. Elle s’est déroulée il y a plus de deux mois et demi et jusqu’à présent, la seule conséquence avait été une mise à pied de 15 jours de l’apprenti milicien !

      Ces psychopathes qui nous gouvernent.

    • @aude_v merci mais guère d’analyse de ma part, tout juste d’hypothétiques scénarios (et l’argent dans tout ça ? par exemple), et des extraits de presse et twitts

      Un aperçu d’un moment de #crise_de_régime, hier, selon Le Monde

      Dans cette ambiance électrique, l’agenda si bien huilé de l’exécutif est chamboulé. Les députés ont du mal à poursuivre l’examen de la révision constitutionnelle. Les incidents de séance se multiplient. Depuis une semaine, les débats sur cette réforme s’éternisaient, cette fois ils s’enlisent. A 18 heures, un conciliabule s’improvise dans la cour d’honneur du Palais-Bourbon. Après avoir quitté précipitamment le siège de LRM, Christophe Castaner échange avec François de Rugy, Richard Ferrand, Nicole Belloubet, Marc Fesneau, président du groupe MoDem, la présidente de la commission des lois, Yaël Braun-Pivet et la conseillère parlementaire d’Edouard Philippe.

      Des membres de cabinets ministériels sont également présents, « au bout de leur vie », relate un participant. Des députés de l’opposition immortalisent la scène sur Twitter. Tout le monde perçoit le désarroi du premier cercle. La crise se déroule à ciel ouvert.

      Aujourd’hui, outre la GàV du suspect (...) et son licenciement (la barbouze au petit pied doit changer d’appart, il loge à l’Élysée...), trois responsables #policiers sont suspendus #fusibles
      https://lemonde.fr/societe/article/2018/07/20/affaire-benalla-trois-responsables-policiers-ont-ete-suspendus_5333963_3224.

      Il s’agit de deux membres de la direction de l’ordre public et de la circulation à la préfecture de #police et d’un commandant chargé de faire la liaison entre la #préfecture et l’#Elysée.

      Ils étudient si bien les autonomes (et leurs propres troupes...) avec leurs observations participantes, ils pigent si bien ce qui se passe dans cette société filmée par tous les bouts qu’ils ont pas retenu que « pas vu pas pris » implique dans nombre de cas d’avoir à se masquer.

      edit La préfecture de police de Paris embarrassée et fragilisée par l’affaire Benalla, Soren Seelow et Julia Pascual

      Les policiers s’indignent qu’un «  observateur  » de l’Elysée ait pu outrepasser son rôle. Des cadres de la préfecture de police sont mis en cause.

      La stupéfaction le disputait à la colère dans les rangs des forces de l’ordre, jeudi 19 juillet, alors que l’« affaire Benalla », du nom de cet employé de l’Elysée surpris en train d’interpeller et de molester deux manifestants le 1er mai, affublé d’un casque de police, prenait l’ampleur d’un scandale. Alexandre Benalla, 26 ans, adjoint au chef de cabinet d’Emmanuel Macron, avait été suspendu deux semaines, puis réintégré au service de la présidence de la République. Une mansuétude incompréhensible pour bon nombre de policiers.

      Au-delà de son retentissement politique, cet épisode fragilise la préfecture de police de Paris (PP), chargée de l’organisation du maintien de l’ordre et de l’accompagnement des « observateurs », dont faisait théoriquement partie M. Benalla le 1er mai. Trois cadres de la direction de l’ordre public et de la circulation (DOPC), qui gère les manifestations dans le ressort de la PP, ont ainsi été suspendus jeudi soir à titre conservatoire : Laurent Simonin, un contrôleur général membre de l’état-major de la DOPC ; le commissaire Maxence Creusat, également membre de l’état-major ; et un commandant, chargé de la liaison entre l’Elysée et la PP. Ils sont soupçonnés d’avoir récemment fait parvenir un film de l’incident issu de la vidéosurveillance à l’employé de l’Elysée.

      Benalla connu des services de la préfecture

      D’après nos informations, la demande d’intégrer M. Benalla à la manifestation a en outre été faite directement par l’Elysée auprès de la DOPC, sans passer par le ministère de l’intérieur. Une autorisation sans doute facilitée par son statut particulier : M. Benalla, qui a travaillé durant la campagne présidentielle de M. Macron en tant que responsable de la sécurité, puis comme « chargé de mission » à l’Elysée, est en effet loin d’être inconnu des services de la préfecture.

      « Je l’ai croisé plusieurs fois pendant la campagne, confirme un commissaire de la PP, et il était très présent sur les déplacements présidentiels. » Ce n’est pas la première fois qu’il participait à un service d’ordre, ajoute David Le Bars, du Syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN) : « Cela fait des mois qu’il est présent sur les gros dispositifs de maintien de l’ordre. Il participe aux briefings préliminaires et aux débriefings et vient avec sa radio, donne des orientations à des commissaires en jouant de sa qualité. »

      D’après les informations du Monde, M. Benalla était également présent au sein de la salle de commandement de la DOPC, le soir du 1er mai, lorsque le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb, et le préfet de police, Michel Delpuech, ont rendu visite aux troupes. Mais selon une source policière, ce n’est que le lendemain, en découvrant les vidéos, que la haute hiérarchie de la PP aurait rapporté l’incident au ministère de l’intérieur.

      Lire aussi : Sous la pression, l’Elysée lâche Benalla

      Brassard et talkie-walkie

      Le 1er mai, M. Benalla était présent place de la Contrescarpe, à Paris. Le secteur est placé sous l’autorité déléguée du commissaire Maxence Creusat, qui a été suspendu jeudi soir. La vidéo qui a circulé sur les réseaux sociaux montre M. Benalla et l’un de ses proches — Vincent Crase, employé de La République en marche — participant à l’interpellation de deux manifestants, un jeune homme et une jeune femme. Selon une information du Monde, la présence de ce second collaborateur occasionnel de l’Elysée n’avait pas été autorisée par la PP, qui ne l’aurait découverte que jeudi 18 juillet, lorsque l’Elysée a dévoilé son identité au lendemain de la révélation du scandale.

      Sur plusieurs films, on aperçoit M. Benalla frapper un jeune homme et s’en prendre à une jeune femme, sous le regard passif de CRS. Comment expliquer que M. Benalla ait pu bénéficier d’autant de largesses dans son encadrement ? « L’Elysée, ça fout la trouille à tout le monde », lâche, prosaïque, Philippe Capon, du syndicat de gardiens de la paix UNSA-Police. « On n’est pas obligé de jouer les laquais de la présidence ! », s’étrangle un commissaire.

      Place de la Contrescarpe, ainsi que sur d’autres images prises dans Paris, un homme en civil accompagne M. Benalla sans jamais s’interposer : il s’agit pourtant d’un membre de l’état-major de la DOPC, Philippe Mizerski, chargé d’encadrer l’« observateur » de l’Elysée, et qui ne pouvait donc ignorer sa qualité. Jeudi, Jean-Luc Mélenchon a par ailleurs déclaré identifier « formellement » ce policier comme étant celui qui lui « a demandé (…) de [s]e retirer de la marche silencieuse », en hommage à Mireille Knoll, le 28 mars, où il avait été chahuté. Une vidéo atteste de la présence de ce fonctionnaire.

      Autre question soulevée par cette affaire : comment Alexandre Benalla a-t-il pu arborer un brassard de police, ainsi qu’en témoignent plusieurs vidéos ? La PP précise qu’elle dote les observateurs qu’elle accueille « de casques et de gilets pare-balles permettant d’assurer leur protection. » Les brassards de police ou la radio portative, en revanche, ne font pas partie du matériel attribué.

      « Des amateurs »

      Afin d’éclaircir ces aspects du dossier, le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb, a annoncé, jeudi, au Sénat, avoir saisi l’inspection générale de la police nationale (IGPN). Cette enquête administrative vient en complément de l’enquête judiciaire ouverte jeudi matin par le parquet de Paris pour « violences par personne chargée d’une mission de service public », « usurpation de fonctions » et « usurpation de signes réservés à l’autorité publique », dans le cadre de laquelle M. Benalla et M. Case ont été placés en garde à vue vendredi. Le parquet de Paris a par ailleurs à son tour cosaisi l’IGPN pour mener l’enquête judiciaire.

      Ce n’est pas la première fois que M. Benalla témoigne de son goût pour les attributions régaliennes. Compte tenu de son rôle pendant la campagne présidentielle et à l’Elysée, il bénéficie d’une autorisation de port d’arme. D’après nos informations, la demande a été faite par l’Elysée auprès de la PP et a été satisfaite en octobre 2017. M. Benalla est donc connu du SDLP, le service de police spécialisé dans la protection des personnalités, et de son émanation le GSPR, chargé de la protection du président de la République.

      Sa situation ne manque pas, là non plus, d’interroger. « Depuis quand met-on des amateurs pour s’occuper de la protection du président alors qu’on a des policiers et des gendarmes qui sont des professionnels ?, interroge Jean-Paul Mégret, du Syndicat indépendant des commissaires de police. Résultat, on se retrouve avec des gens qui n’ont aucun sang-froid. » Un connaisseur de la question fait remarquer que « c’est la première fois depuis le général de Gaulle qu’on contourne les services officiels ».

      #vidéo #violences_policières

    • Non bis in idem.

      Je suis toujours atterré par la capacité de la presse à aboyer avec la meute. Et l’absence de mobilisation du moindre neurone…

      À propos du motif de licenciement d’A. Benalla, «  mais pas pour les événements du 1er mai  ». cf. p. ex.

      Alexandre Benalla. Le point sur l’affaire qui secoue l’Elysée - France - LeTelegramme.fr
      https://www.letelegramme.fr/france/alexandre-benalla-le-point-sur-l-affaire-qui-secoue-l-elysee-20-07-2018

      Alexandre Benalla n’est pas licencié pour les violences du 1er-Mai mais pour avoir reçu des enregistrements vidéo le concernant : il « aurait été destinataire d’un document de la préfecture de police qu’il n’était pas autorisé à détenir », explique l’Elysée.

      … on rappellera qu’il ne peut être licencié pour ce fait, puisqu’il a déjà été sanctionné. Même symboliquement (et encore…) N’importe quelle instance juridique, Tribunal Administratif, probablement, mais on ne sait rien de son contrat (on va certainement encore apprendre des choses…) et donc, peut-être Prud’hommes, quelle que soit la juridiction, l’employeur se ferait exploser un tel motif de licenciement. (note aux journalistes : c’est qu’il faut indiquer les 7 semaines de délai en plus du rappel de l’impossibilité de double sanction).

      On notera d’ailleurs que le motif retenu est tout à fait délicieux – et tombe à pic, un contentieux là dessus serait intéressant à suivre : si on appliquait une telle (future) jurisprudence Benalla, il manquerait rapidement une part considérable de la police et de la gendarmerie, étant donné les habitudes d’accès illégal au STIC, voire de commercialisation de ses infos (moisies…)
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Syst%C3%A8me_de_traitement_des_infractions_constat%C3%A9es#Fuites

    • Entre autres détails du Parisien,…

      Il est quasiment certain que l’identification du gugusse et la transmission au Monde sont issues de la #Grande_Maison.

      Les réseaux d’Alexandre Benalla au cœur de l’enquête - Le Parisien
      http://www.leparisien.fr/faits-divers/les-reseaux-d-alexandre-benalla-au-coeur-de-l-enquete-20-07-2018-7828155.

      Selon nos informations, le jeune chargé de mission a été aperçu mercredi soir en train de récupérer un CD-ROM contenant les fameuses vidéos, dans un bar du VIIIe arrondissement de Paris. Benalla comptait, semble-t-il, s’en servir pour préparer sa défense. Il va devoir s’en expliquer devant les enquêteurs. Dans l’attente, les trois policiers ont été suspendus administrativement à titre conservatoire.

    • Où l’on apprend que la @prefpolice conserve les images de vidéo surveillance au delà du délai maximal d’un mois.

      https://twitter.com/raphkempf/status/1020560892948344832
      Se découvrir filmé, après coups (prise par trois objectifs ici, sans compter la vidéo surveillance)

      Ça se complique pour les politiciens ? Une réponse à la défense de l’honneur de la police par la gauche représentative :

      Quand la vidéo est sortie le 1er mai, personne, jamais, n’a dit « ça peut pas être des flics, ils se comportent pas comme ça », pas @Francois_Ruffin, pas la FI. Personne.
      On y a tous vu que du feu, précisément parce qu’on sait qu’ils se comportent comme ça.

      https://twitter.com/Aur0rax/status/1020540665028136960

      #nervi #bouffon #barbouze_manquée #vidéosurveillance #boomrang

    • question que nul ne pose ?

      cf. mon message d’il y a 2 jours. Visiblement, l’incroyable grade de lieutenant-colonel, sans parler des (encore plus) incroyables avantages et rémunération, passe très très mal dans un corps qui n’a pas vraiment besoin de cette cerise pour avoir des états d’âme (dont l’expression est illégale…)

  • Condamnée pour avoir protégé des salariées victimes de harcèlement sexuel
    http://www.ugict.cgt.fr/ugict/presse/condamnee-pour-avoir-protege-des-salariees-victimes-de-harcelement-sexuel

    Par une décision en date du 4 mai 2018, la médecin du travail Karine Djemil vient d’être condamnée par l’ordre des médecins à 6 mois d’interdiction d’exercice dont trois fermes, pour avoir donné des soins médicaux à plusieurs femmes harcelées sexuellement dans le cadre de leur travail. Source : UGICT CGT

  • « Avoir la main leste »

    Être enclin à frapper très rapidement.

    Locution signifiant qu’une personne est généralement très rapide pour infliger des gifles, des coups en guise de réprimandes . Se dit d’une mère qui gifle rapidement ses enfants, par exemple.

    via http://www.linternaute.com/expression/langue-francaise/14420/avoir-la-main-leste

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    http://www.leparisien.fr/val-d-oise-95/frepillon-le-coiffeur-avait-la-main-leste-sur-sa-compagne-19-04-2018-7673
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    http://www.dhnet.be/actu/faits/tribunal-charleroi-apres-54-ans-de-mariage-je-ne-l-aurais-jamais-frappee-5ab4d

    DH.be - 23/03/18 (soumis par Toxic Princess) :

    On ne sait pas où commencer tellement il y aurait de choses à dire sur cet article : le titre, qui ne prend en compte que la version de l’accusée, les euphémismes (” la main leste ”), les expression tire-larmes ( “une décision qui ne changera sans doute pas grand chose à la solitude du septuagénaire”) ou le ridicule de l’argumentaire repris tel quel par le journaliste ( “ vu la maladie de son épouse, s’est retrouvé avec toutes les tâches ménagères sur le dos “)

    via https://lesmotstuent.tumblr.com

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    Évreux. Ivre, elle frappe son concubin car elle ne trouve plus sa montre
    Dans la nuit de samedi 5 juillet 2017, vers 1h15 du matin à Evreux (Eure), les policiers sont intervenus car une femme a levé la main sur son compagnon.
    Publié le 8 Août 17 à 19:04
    .

    Samedi 5 juillet 2017, vers 1h15 du matin, les policiers ont été requis, rue du commandant Letellier, non loin du centre-ville d’Évreux (Eure).

    Sur place, les fonctionnaires ont trouvé deux concubins en train de se quereller. Mais en l’occasion, c’est la femme – une Pont-Audemérienne de 46 ans – qui a levé la main sur l’homme, un Ébroïcien âgé de 49 ans.
    Elle ne trouve plus sa montre

    Le prétexte ? La quadragénaire, à la main leste , ne retrouvait plus sa montre. Mais avec un taux d’alcoolémie de 1,08 gr./l., difficile d’avoir les idées claires.

    Conduite au commissariat d’Évreux, la femme a été entendue, puis remise en liberté, son « ami » refusant de porter plainte. Selon les policiers, elle serait coutumière du fait…

    https://actu.fr/normandie/evreux_27229/evreux-ivre-frappe-concubin-elle-ne-trouve-plus-montre_11476105.html
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    Manifestement ca peu servir aussi pour décrir des agressions sexuelles

    « Le beauf a eu la main leste »

    Publié le 09/03/2013 à 05:25 (ca date un peu mais comme c’est Mis à jour le 01/06/2017 à 18:47 c’est finallement toujours Ok pour lanouvellerépublique.fr

    https://www.lanouvellerepublique.fr/actu/le-beauf-a-eu-la-main-leste

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    Ca sert aussi pour les pyromanne ...

    Il avait mis le feu à la minuterie jouxtant l’appartement d’une voisine. Ceci pour un différend qui les opposait. Il a été écroué vendredi et placé sous mandat de dépôt samedi.
    Le jeune homme de 22 ans à la main leste a reconnu cinq départs de feu dans des immeubles du grand Lyon et l’incendie d’une grange en Ardèche. D’après le Procureur, « la question qui se pose est le maintien en liberté ou pas ». Une analyse psychiatrique sera très certainement demandée.

    https://www.lyoncapitale.fr/actualite/faits-divers-du-jour-un-pyromane-devant-le-parquet

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    Et en cherchent « lever la main sur » je suis tombé sur ce bon graçon, trop gentil comme dit lanouvellerépublique.fr

    La nouvelle république je sais pas ce qu’est ce canard mais c’est vraiment grave la manière dont sont relaté les violences faites aux femmes.

    Le coup de folie d’un garçon ordinaire

    Un gars ben ordinaire, comme dans la chanson de Robert Charlebois : Gilles Guillou, 34 ans, est décrit par son entourage comme un garçon gentil, serviable, quoiqu’un peu réservé et introverti.
    Bref, le bon copain sympa qui ne vous fait pas d’ombre. Avec Amélie, il a formé, pendant trois ans, un couple ordinaire, aux rêves ordinaires : une petite maison et des enfants. Une histoire d’amour qui n’aurait sûrement pas trouvé sa place dans la rubrique judiciaire si…
    Si Gilles n’avait pas été, depuis l’adolescence, d’une jalousie amoureuse maladive. Jalousie qui s’exacerbait dès qu’il buvait. Et il s’alcoolisait depuis l’adolescence. « Quand il avait bu, ce n’était plus le même », a confié une ancienne petite amie.

    Plus le même, mais pas au point de lever la main sur Amélie : « C’était de la violence verbale. »Jusqu’au soir du 28 décembre 2012. Amélie avait signifié la rupture à Gilles quelques jours auparavant. Motif : il n’avait rien fait pour soigner son alcoolisme et sa jalousie.
    Ce soir-là, Gilles faisait ses cartons, opération douloureuse. Alors, il a bu : deux tiers d’une bouteille de whisky. Et, sous un prétexte futile, il a commencé à « dérouiller » celle qu’il aimait : coups de poings, coups de pieds ; puis il est parti dans la cuisine pour s’emparer d’un couteau et le placer sous la gorge d’Amélie. Dans la rixe, il a porté un coup au cou d’une profondeur de 1,5 cm.

    Ces faits, Gilles les a décrits dans le détail lors de sa garde à vue. Mais, hier, malgré les questions insistantes de la présidente Isabelle Rimbault, sa mémoire est lacunaire. Il préfère exprimer son repentir : « J’ai honte de ce que j’ai fait, ça ne me ressemble pas, j’ai d’immenses regrets envers Amélie et sa famille. »
    En prison, il a commencé des thérapies contre son alcoolisme et sur lui-même. Il n’empêche que le garçon ordinaire encourt la réclusion à perpétuité. Car, si, au début, on enquêtait en flagrance sur un délit de violence avec arme (sans intention de donner la mort), l’instruction a été ouverte pour un crime de tentative d’homicide.
    Parce que la victime dit avoir vu sa dernière heure arriver, parce que le coup de couteau aurait pu toucher une fonction vitale. Mais Gilles soutient depuis le début qu’il ne s’agissait que d’effrayer Amélie.
    On est là sur le fil du rasoir, ou plutôt du couteau que Gilles est allé chercher : pour faire peur ou pour tuer ?

  • Counting migrants’ deaths at the border: From civil society counter-statistics to (inter)governmental recuperation

    Migrant deaths in border-zones have become a major social and political issue, especially in the euro-Mediterranean region and in the context of the refugee/migrant crisis. While media, activists and policymakers often mention precise figures regarding the number of deaths, little is known about the production of statistical data on this topic. This paper explores the politics of counting migrant deaths in Europe. This statistical activity was initiated in the nineties by civil society organizations; the purpose was to shed light on the deadly consequences of ‘Fortress Europe’ and to challenge states’ control-oriented policies. In 2013, the International Organization for Migration also started to count migrants’ deaths, yet with a different political objective: humanitarian and life-saving activities become integrated in border management and the control of borders is expected to both monitor human mobility and save migrants’ lives. IOM thus depoliticises these statistics, while at the same time imitating an activity first associated with political contestation by civil society actors. Finally, the paper explores ways in which statistics on border deaths can be re-politicised to challenge states’ immigration policies in Europe.

    https://www.imi-n.org/publications/counting-migrants2019-deaths-at-the-border-from-civil-society-counter-statist
    #statistiques #chiffres #Méditerranée #mourir_aux_frontières #décompte #asile #migrations #réfugiés #récupération #morts #décès #société_civile #IOM #OIM #dépolitisation #contre-statistiques #dépolitisation

    #Charles_Heller est un des auteurs.

    cc @reka @simplicissimus

    • Compter les morts aux frontières : des #contre-statistiques de la société civile à la récupération (inter)gouvernementale

      Cet article analyse la production de statistiques sur le phénomène des « #morts_aux_frontières » dans la région euro-méditerranéenne, dans un contexte de crise des réfugiés qui voit des milliers de migrants mourir en tentant d’atteindre l’Europe. Ce travail de documentation et de collecte de données a été réalisé, depuis le début des années 1990, par la société civile et les associations de défense des migrants, dans le but de dénoncer le coût humain des politiques européennes de contrôle des frontières. Depuis 2013 cependant, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) produit également des statistiques à ce sujet (projet Missing Migrant). L’implication d’un acteur intergouvernemental dans un champ initialement occupé par les ONG change la nature et le sens politique de ces statistiques, d’une part parce que l’OIM joue elle-même un rôle important dans les politiques de contrôle des pays occidentaux et contribue donc à alimenter les prises de risques et les décès de migrants, et d’autre part parce cette organisation a pour principe de ne jamais critiquer ses États-membres, et tente donc de dépolitiser les chiffres sur les morts aux frontières en les isolant du contexte qui conduit à ce phénomène. Cet article analyse les raisons qui poussent l’OIM à reprendre à son compte ce comptage initié par la société civile et la manière dont cette activité s’insère dans ses stratégies et ses discours. Il interroge finalement les conséquences de l’implication de l’OIM pour la société civile et la manière dont il est possible de repolitiser cette activité statistique.

      https://journals.openedition.org/remi/8732
      #Charles_Heller #Antoine_Pécoud

  • L’affaire catalane

    Miquel Amorós

    https://lavoiedujaguar.net/L-affaire-catalane

    Le défi que l’oligarchie politique catalane a exercé sur l’État espagnol est surprenant, et plus encore vu de l’extérieur. Mais ce qui est vraiment extraordinaire, c’est le soutien populaire obtenu, en partie du fait de ses propres mérites, mais aussi pour avoir fait converger dans le temps un certain nombre de facteurs favorables au soi-disant « procès ». La question catalane a frôlé la crise d’État. Personne n’ignore que le catalanisme politique a participé à la rédaction de la Constitution espagnole postfranquiste, et qu’il a joué un rôle stabilisateur pendant la « transition » de la dictature vers le système des partis amnésiques, facilitant à plusieurs reprises la « gouvernabilité » de l’État dont il aspire maintenant à se défaire. En contrepartie, il obtint des transferts substantiels. Probablement en fonction des liens qu’il entretient avec le monde des émotions, s’attache au nationalisme une disposition singulière à se développer en tant que mode. Et l’une des règles d’or de la mode est l’abolition du passé remplacé par un présent amnésique. (...)

    #Espagne #catalanisme #nationalismes #anarchisme #décomposition

  • Donald Trump’s Anything-Goes Campaign Sets an Alarming Political Precedent - The New York Times
    http://www.nytimes.com/2016/09/18/us/politics/donald-trump-presidential-race.html

    Nice hotel,” said Mr. Trump, the Republican nominee for president, delighting in his newest property and the opportunity to plug it free on live television. He was holding his news conference at his new hotel in the Old Post Office building on Pennsylvania Avenue, which, he promised, is “going to be something very special.

    He seemed untroubled in using an ostensible campaign event just a few blocks from the White House to openly promote his personal commercial interests 52 days before the election.

    #décomplexé

  • #Sylvain_Prudhomme, Chloé Thomas : deux livres qui décomposent le passé
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/310816/sylvain-prudhomme-chloe-thomas-deux-livres-qui-decomposent-le-passe

    Retours très particuliers vers les années 1970 et 1980, et ce qui se transmet (ou pas) : éblouissement sous le soleil d’Arles avec #Légende, de Sylvain Prudhomme, et premier roman ambitieux de Chloé Thomas, #Nos_lieux_communs, qui interroge les établis d’antan et les incertains d’aujourd’hui. Premier de deux articles autour des héritiers. Sylvain Prudhomme © DR

    #Culture-Idées #Chloe_Thomas #Gallimard #Littérature