#dédale

  • Hydroxychloroquine : comment la mauvaise science est devenue une religion. - Anthropo-logiques
    http://jdmichel.blog.tdg.ch/archive/2020/03/24/hydroxychloroquine-comment-la-mauvaise-science-est-devenue-u-30525

    Ce que le public ignore, lui qui fait un peu naïvement confiance aux « scientifiques », c’est que la recherche médicale est en crise systémique depuis plus de 15 ans. A l’époque, John Ioannidis, un médecin né à New York, passé ensuite par les Universités d’Athènes et Ioannina (Grèce) puis Harvard, avait lancé un sacré pavé dans la mare sous la forme d’un article intitulé « Why Most Published Research Findings Are False » ("Pourquoi la plupart des résultats de recherche scientifique publiés sont faux."). Ce papier eut un succès qui ne se démentit jamais, devenant même l’article technique le plus téléchargé en ligne de la revue PLoS (Public Library of Sciences) Medicine Ioannidis a depuis rejoint la prestigieuse Université de Stanford, dans la Silicon Valley, où il exerce la fonction de directeur du Stanford Prevention Research Center tout en co-dirigeant le Meta-Research Innovation Center.

    Pour reprendre le début de son article original, il disait en fait ceci : « on s’inquiète de plus en plus du fait que la plupart des résultats de recherche publiés actuellement sont faux. La probabilité qu’une affirmation de recherche soit vraie peut dépendre de la puissance et de la partialité de l’étude, du nombre d’autres études sur la même question et, surtout, du rapport entre les relations vraies et les relations fausses parmi les relations étudiées dans chaque domaine scientifique. »

    L’article de Ioannidis fit l’effet d’un (petit) électrochoc. Ce qui n’était rien face aux répliques à venir…

    • L’auteur pose une question que je me pose souvent personnellement :

      comment concilier ces preuves très convaincantes du pouvoir curatif de la biomédecine et les critiques consternées désormais portées par les plus prestigieuses revues médicales sur ses innombrables dérives et scories.

      Mais il n’y répond pas.

    • Raoult défend sa ligne dans une tribune au Monde :

      il est temps que les médecins reprennent leur place avec les philosophes et avec les gens qui ont une inspiration humaniste et religieuse dans la réflexion morale, même si on veut l’appeler éthique, et qu’il faut nous débarrasser des mathématiciens, des météorologistes dans ce domaine.

      Au risque de cautionner (hum) la fraude scientifique et le charlatanisme. Vivement qu’on soit fixés.

    • #wtf sérieux ?? #inspiration_religieuse ?

      Médecine et religion au XIXe siècle
      Le traitement moral de la folie dans les asiles de l’ordre de Saint-Jean de Dieu (1830-1860)
      https://www.cairn.info/revue-le-mouvement-social-2006-2-page-35.htm

      Depuis plusieurs années, l’historiographie de la médecine du XIXesiècle a mis de côté l’opposition manichéenne entre science et croyance  [1]. Dans le champ médical, l’histoire de la psychiatrie offre une illustration particulière de l’imbrication des champs scientifique et religieux, puisque le psychisme est ici en question. « Prier la guérison, c’est déjà guérir » affirmait Alphonse Dupront  [2]. L’influence des pratiques religieuses sur les pratiques thérapeutiques – le thérapeute étant celui qui sert Dieu avant de soigner – est à ce titre patente  [3]. La plus importante de ces pratiques thérapeutiques (le mot désigne la volonté de soigner plus que l’action de guérir) est la pratique du traitement moral, mode d’intervention majeur concernant la maladie mentale dans la première moitié du XIXe siècle  [4]. En l’absence de remèdes physiques considérés comme efficaces, il associe théoriquement trois éléments : une nouvelle conception de la folie, un nouveau mode d’organisation institutionnelle et une nouvelle relation médecin-patient. L’institution asilaire en tant que facteur d’isolement et le principe de l’accessibilité du sujet – aliéné plus qu’insensé – sont liés par essence au traitement moral, dont les historiens de la psychiatrie attribuent la paternité à Philippe Pinel (1745-1826)  [5].

      Prions #sainte_corona qui saura remplir les bénitiers d’Hydroxychloroquine

    • commentaire sur l’oiseau bleu à propos de frère Raoult :

      What is more French than a dude breaking ethical rules and then complaining about these ethical rules - and also mathematics - by quoting Husserl?

    • Ce n’est pas parce qu’il y a des problèmes réels dans la recherche médicale que la médecine basée sur les preuves doit être jetée aux orties. Sinon cela revient à faire confiance à des Diafoirus.
      Singulier article de JD Michel cela dit, qui au départ nous a certifié que la chloroquine marchait car les études le prouvaient et maintenant nous enjoint à ne pas croire les études.

    • Je ne lis pas la même chose que toi @alexcorp puisque cet article se charge de démontrer que la science est devenue équivalente à la mafia, ce qui permet à l’auteur de valider le pressentiment de Raoult :/

      Entre ne rien faire avec des intrigants ou foncer avec les meilleurs experts, mon choix est clair.

      Ce n’est pas celui du gouvernement français hélas. Invoquer la science -cet article je l’espère l’aura montré- relève de la malhonnêteté intellectuelle.

      La dernière phrase est juste à gerber.
      « Invoquer la science relève de la malhonnêteté intellectuelle »

      On est donc prévenu qu’il nous reste à invoquer les dieux, les sectes et les croyances.

      Après, j’ignorais les accointances de Buzyn et de son mari Yves Lévy.
      #dédale #surfusion_libérale

    • @touti je parlais de ses précédents articles, par exemple celui-ci qui a été abondamment relayé http://jdmichel.blog.tdg.ch/archive/2020/03/18/covid-19-fin-de-partie-305096.html

      Certes, ni les études chinoises, ni l’essai clinique marseillais n’a valeur de preuve (« evidence ») selon les critères de la recherche scientifique. Une réplication des résultats par d’autres équipes est requise, sans même parler d’une étude randomisée en double-aveugle, le top of the pop des méthodologies de recherche.

      Maintenant que des études sortent et contredisent Raoult, ah ben faut plus croire les études en fait...

  • Note de lecture sur un débat entre un scientifique et un philosophe à propos de la science et de l’avenir qu’elle nous réserve…

    J.B.S. Haldane, B. Russell, Dédale & Icare, éd. Allia, 2015, 112 p.
    https://sniadecki.wordpress.com/2015/06/11/recension-dedale-icare
    par @tranbert

    Je me vois forcé de craindre que la science soit utilisée en faveur du pouvoir de groupes dominants plutôt que pour faire le bonheur des hommes. Icare, après avoir appris à voler de son père Dédale, fut détruit par sa témérité. Je redoute que le même sort échoie aux populations auxquels les hommes de science d’aujourd’hui ont appris à voler.

    Les hommes parlent souvent du progrès scientifique comme s’il était nécessairement une aubaine pour l’humanité, mais c’est là, j’en ai peur, l’une de ces confortables illusions du XIXe siècle que doit abandonner notre époque désabusée. La science permet aux détenteurs du pouvoir de réaliser leur objectifs plus complètement qu’ils ne le pourraient sans elle.

    #débat #science #philosophie #progressisme #critique_techno #mythologie #Dédale #Icare #recension #livre #Bertrand_Russell