52% de policiers et gendarmes interrogés dans une étude considèrent que le succès de la mission prime sur le respect de la loi
Des policiers et gendarmes ont répondu de manière volontaire à un questionnaire de la Défenseure des droits concernant leur pratique en matière de maintien de l’ordre et de secours à la personne.
Plus de la moitié des policiers ou gendarmes (51,8%) considèrent que mener à bien leur mission est prioritaire sur le respect de la loi, selon une étude dévoilée mardi 27 février par la Défenseure des droits. Il s’agit d’un questionnaire rempli de manière volontaire et anonyme par 976 gendarmes et 655 policiers répartis sur sept départements. L’institution met en avant les perceptions « contrastées » des pratiques professionnelles des forces de l’ordre au sein de ces dernières.
Si l’usage de la force pour obtenir des aveux est réprouvé par plus de 9 répondants sur 10, près de 6 sur 10 considèrent que dans « certains cas » (non précisés), l’utilisation de plus de force que ce qui est prévu dans les textes devrait être tolérée. Cette opinion est encore plus fortement répandue chez les policiers (69,1%, contre 54,2% chez les gendarmes). Une vision répressive du métier confirmée par le fait que plus de la moitié d’entre eux, policiers et gendarmes confondus, estiment que leur mission première est de faire respecter la loi, et d’arrêter les « délinquants », plutôt que de secourir les personnes en danger (un sur quatre), ou encore protéger les institutions républicaines (4%). Par ailleurs, seul un gendarme sur trois et moins d’un policier sur quatre (23,3%) pense que l’on peut faire confiance aux citoyens pour se comporter comme il faut.
Les forces de l’ordre se considèrent aussi insuffisamment formées
Les membres des forces de l’ordre interrogés pointent également du doigt le manque de formation au sein de leurs rangs : un sur cinq affirme connaître « bien » ou « parfaitement » la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne, tandis que près de la moitié d’entre eux (45,7%) s’estime insuffisamment formée en matière de droits des citoyens et de règles de déontologie.
L’étude révèle enfin l’œil critique qu’exercent les professionnels sur les contrôles d’identité : près de 40% des policiers et des gendarmes jugent que les contrôles fréquents ne sont pas ou peu efficaces pour garantir la sécurité d’un territoire.
▻https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/police/plus-d-un-policier-ou-gendarme-sur-deux-considere-que-le-succes-de-sa-m
#France #police #gendarmes #forces_De_l'ordre #étude #Défenseur_des_droits #maintien_de_l'ordre #mission #respect_de_la_loi #secours_de_personne_en_danger #formation #droits_fondamentaux #droits_humains #déontologie #contrôles_d'identité
]]>Recep Tayyip Erdoğan promet à #Giorgia_Meloni de réduire les flux de migrants
La Première ministre italienne Giorgia Meloni a été accueillie par le président turc Recep Tayyip Erdoğan à Istanbul dimanche (21 janvier). Une rencontre qui semble avoir servi à jeter les bases d’un #accord futur entre l’Italie et la Turquie visant à réduire l’arrivée de migrants en provenance de la #Libye.
Au cours de la conversation, qui a duré plus de deux heures, les deux dirigeants ont discuté du renforcement de la coopération en matière d’immigration, la collaboration mise en place l’année dernière ayant permis de réduire de 56 % les flux irréguliers le long du corridor entre l’Italie et la Turquie.
Le voyage de Mme Meloni est l’occasion de « confirmer la nature stratégique du partenariat, au niveau bilatéral, au sein de l’OTAN et au sein du bassin méditerranéen » avec la Turquie, ont déclaré des sources diplomatiques italiennes.
La coopération dans ce domaine, expliquent ces mêmes sources, sera de plus en plus étroite, y compris en ce qui concerne la Libye, sujet sur lequel les ministères des Affaires étrangères des deux pays ont l’intention de se mettre d’accord prochainement.
Mme Meloni, qui a pris la présidence du G7 le 1er janvier, a remercié M. Erdoğan pour ses efforts de médiation diplomatique entre l’Ukraine et la Russie, et en particulier pour la réactivation de l’initiative relative aux céréales de la mer Noire, qui vise à débloquer l’expédition de céréales à partir des ports ukrainiens, après que la Russie n’a pas renouvelé l’accord en juillet dernier.
Sécurité et commerce avec l’Afrique
Compte tenu du prochain sommet Italie-Afrique qui se tiendra à Rome, le développement et la sécurité sur le continent africain ont été l’un des sujets abordés. Pour l’instant, le président turc ne devrait pas assister au sommet organisé par Mme Meloni, qui s’efforce de promouvoir le dénommé « #plan_Mattei_pour_l’Afrique », basé sur une approche « non prédatrice » de bénéfice mutuel pour l’Afrique et l’Europe, principalement dans le domaine de l’#énergie.
Selon des sources italiennes, les #échanges_commerciaux entre l’Italie et la Turquie ont dépassé les 25 milliards d’euros et se rapprochent de l’objectif commun d’au moins 30 milliards d’euros d’ici à 2030. Les opportunités économiques pour les entreprises italiennes ont également été examinées au cours de la réunion, en particulier dans le secteur de la #défense.
Toutefois, en ce qui concerne le processus d’adhésion de la Turquie à l’UE, auquel Mme Meloni s’est toujours opposée avant de devenir Première ministre, il semble qu’il n’y ait eu qu’un « échange d’idées ».
Dans un discours prononcé en avril 2021, la présidente du parti Fratelli d’Italia a demandé que le statut de la Turquie en tant que pays candidat à l’adhésion à l’UE soit définitivement révoqué.
« Ces dernières années, M. Erdoğan a intensifié l’involution de la Turquie dans une direction islamiste, réduisant les espaces de liberté […] Nous ne pouvons pas accepter que la Turquie finance l’islam politique en Europe », avait déclaré Mme Meloni dans un discours adressé à Mario Draghi, Premier ministre de l’époque.
▻https://www.euractiv.fr/section/immigration/news/recep-tayyip-erdogan-promet-a-giorgia-meloni-de-reduire-les-flux-de-migrant
#Italie #externalisation #asile #migrations #réfugiés #Recep_Erdogan
]]>Paris 2024 : la Défenseure des droits s’"autosaisit" de la situation des étudiants et des sans-abri déplacés
▻https://www.francetvinfo.fr/les-jeux-olympiques/paris-2024/paris-2024-la-defenseure-des-droits-s-autosaisit-de-la-situation-des-et
Des situations qui présentent « un risque pour le respect des droits et des libertés ». En prévision des Jeux olympiques de Paris 2024, la Défenseure des droits Claire Hédon a annoncé s’être « autosaisie » de la question des logements étudiants réquisitionnés et de l’évacuation des sans-abri, lundi 29 janvier.
« La façon dont les personnes sans domicile fixe sont renvoyées en dehors de Paris dans des centres d’hébergement, la façon dont des habitats sont détruits » alors qu’"il y a une obligation de relogement", tout cela pose la question de « l’invisibilisation des indésirables », a estimé Claire Hédon. Les autorités sont accusées depuis plusieurs mois par des associations de mener un « nettoyage social » de la région parisienne, pour faire place nette avant les Jeux olympiques et paralympiques, en vidant les rues franciliennes de ses populations les plus précaires : migrants en campements, foyers de travailleurs, sans-abri, travailleuses du sexe, personnes vivant en bidonville...
Des accusations rejetées par la préfecture de la région d’Ile-de-France (Prif), qui a assuré en décembre que l’Etat ne s’était pas fixé d’"objectif zéro SDF" à la rue en prévision des JO. Elle a indiqué à l’inverse vouloir débloquer des « places supplémentaires » d’hébergement d’urgence pour laisser un « héritage social ».
]]>La CPME se félicite de voir le vol à l’étalage désormais sanctionnable d’une amende forfaitaire de 300 euros
▻https://www.lemonde.fr/economie/article/2023/09/05/la-cpme-se-felicite-de-voir-le-vol-a-l-etalage-desormais-sanctionnable-d-une
Une circulaire du ministère de la #justice, publiée le 6 juillet, étend le champ d’application de la procédure de l’amende forfaitaire délictuelle en sanctionnant le vol simple « d’une chose dont la valeur n’excède pas 300 euros » .
Par Aline Leclerc, 05 septembre 2023
Publiée le 6 juillet, la circulaire du ministre de la justice était un peu passée inaperçue, jusqu’au coup de projecteur donné en cette rentrée par la Confédération des petites et moyennes #entreprises (#CPME) qui, dans un communiqué de presse, le 30 août, s’est réjouie d’avoir obtenu « gain de cause » sur la création d’une amende forfaitaire délictuelle de 300 euros pour sanctionner le vol « d’une chose dont la valeur n’excède pas 300 euros ».
Le « #vol simple » – l’expression « #vol_à_l’étalage » n’existe pas en tant que telle dans le code pénal – est puni de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende.
L’#amende_forfaitaire_délictuelle (AFD) ouvre désormais la possibilité d’une procédure simplifiée, permettant au policier ou au gendarme qui constate l’infraction (après que le voleur a été attrapé par un vigile ou identifié par la vidéosurveillance) de prononcer directement une sanction pénale, sans juge ni procès, y compris en cas de récidive. Un peu comme la contravention délivrée à l’automobiliste qui vient de brûler un feu.
Ceci, à condition que le voleur reconnaisse les faits et qu’il ait restitué la « chose » volée à la victime ou au commerçant s’il s’agit d’un vol à l’étalage.
« Une mesure que nous demandions depuis longtemps »
« C’est une mesure que nous demandions depuis longtemps, se félicite Xavier Douais, vice-président de la CPME, en charge du #commerce. Car dans les faits, on ne condamne pas à la prison pour un vol de tee-shirt ! Cela se termine souvent en simple rappel à la loi. Donc les commerçants sont découragés de porter plainte [il y en a eu tout de même 41 000 en 2022]. Maintenant, le voleur, même s’il restitue le bien, sera tout de même bien identifié par la #police. Cela me semble dissuasif. »
Pour lui, c’est la hausse de 14,7 % des vols à l’étalage en 2022 par rapport à 2021, selon les chiffres du ministère de l’intérieur, qui a fini par convaincre le ministère de la justice. Certains y voyant un lien direct avec l’inflation et les difficultés de pouvoir d’achat. Un chiffre cependant en baisse de 17 % si l’on compare avec 2019, période pré-Covid-19 et pré-inflation, rappelait La Croix en mars.
« L’objectif poursuivi est d’apporter une réponse pénale ferme et rapide au phénomène délinquant du vol à l’étalage, contentieux de masse, qui reçoit aujourd’hui une réponse pénale insatisfaisante », précise la doctrine d’emploi de la circulaire. Qui indique que les procureurs de la République peuvent définir « en fonction des spécificités locales » des seuils ou des objets à exclure du recours à l’amende forfaitaire délictuelle, comme « les denrées alimentaires ».
La procédure de l’amende forfaitaire délictuelle voit donc son champ d’application étendu, alors que le 30 mai, dans une décision cadre, la Défenseure des droits demandait au contraire de « mettre fin » à son utilisation. Saisie « de nombreuses réclamations », elle dénonçait notamment « les risques d’arbitraire » et l’atteinte à des principes fondamentaux de la procédure pénale, comme « le droit de la #défense » et « l’individualisation des peines ».
edit cet énième succès patronal aurait pu passer inaperçu si il n’avait pas été fièrement revendiqué.
#économie #appropriation #délinquance_de_masse #alimentation #commerçants #droit_de_la_défense #guerre_aux_pauvres
]]>Le #lobbying sans #frontières de #Thales
(publié en 2021, ici pour archivage)
Pour vendre ses systèmes de surveillance aux confins de l’Union européenne, l’entreprise use de son influence. Indirectement, discrètement, efficacement.
Ce 23 mai 2017, au sixième étage de l’immense tour vitrée qui héberge les locaux de #Frontex à Varsovie, en Pologne, les rendez-vous sont réglés comme du papier à musique. L’agence européenne de gardes-frontières et de gardes-côtes reçoit des industriels pour des discussions consacrées à l’utilisation de la biométrie aux confins de l’Union. Leonardo, Safran, Indra… Frontex déroule le tapis rouge aux big boss de la sécurité et de la défense. Juste après la pause-déjeuner, c’est au tour de #Gemalto, qui sera racheté deux ans plus tard par Thales (lire l’épisode 5, « Thales s’immisce dans ta face »), de déballer pendant quarante-cinq minutes ses propositions. Un document PowerPoint de 14 pages sert de support visuel. L’entreprise franco-néerlandaise y développe diverses utilisations de la reconnaissance faciale aux frontières : en collectant un selfie grâce à son téléphone avant de voyager, en plein vol dans un avion ou dans un véhicule qui roule. Oubliant de s’interroger sur la légalité et le cadre juridique de cette technologie, la présentation conclut : « La reconnaissance faciale en mouvement n’a pas été testée dans les essais de “frontières intelligentes” mais devrait. » Une manière à peine voilée de dire que Frontex devrait coupler des logiciels de reconnaissance faciale aux caméras de surveillance qui lorgnent les frontières extérieures de l’Europe, afin de mieux identifier et surveiller ceux qui tentent de pénétrer dans l’UE.
Ce document est l’un des 138 dévoilés le 5 février dernier par les « Frontex Files », enquête diligentée par la chaîne de télévision publique allemande ZDF, en collaboration avec l’ONG européenne Corporate Europe Observatory. Ce travail lève le voile sur des réunions menées par Frontex avec 125 lobbyistes, reçus entre 2018 et 2019… ainsi que sur leur opacité, puisque 72 % d’entre elles se sont tenues très discrètement, en dehors des règles de transparence édictées par l’Union européenne.
Depuis 2016, Frontex joue un rôle dans la lutte contre la criminalité transfrontalière. Son budget atteint 544 millions en 2021
Fondée en 2004 pour aider les pays européens à sécuriser leurs frontières, Frontex est devenue une usine à gaz de la traque des réfugiés. Depuis 2016 et un élargissement de ses fonctions, elle joue désormais un rôle dans la lutte contre la criminalité transfrontalière. Alors qu’il plafonnait à 6 millions d’euros en 2005, son budget atteint 544 millions en 2021. Pour le prochain cycle budgétaire de l’UE (2021-2027), la Commission européenne a attribué une enveloppe de 12,7 milliards d’euros à la gestion des frontières et de 9,8 milliards à la migration.
Thales et Gemalto trônent dans le top 10 des entreprises ayant eu le plus d’entretiens avec l’agence européenne : respectivement trois et quatre réunions. Mais les deux sociétés devraient être comptées comme un tout : en rachetant la seconde, la première a logiquement profité des efforts de lobbying que celle-ci avait déployés auparavant. Pour le géant français, l’enjeu des frontières est majeur, ainsi que nous le racontions précédemment (lire l’épisode 6, « Thales police les frontières »). #Murs, #clôtures, #barbelés, #radars, #drones, systèmes de reconnaissance d’#empreintes_digitales biométriques… Chaque année, les marchés attribués se comptent en millions d’euros. L’ONG Transnational Institute parle de « business de l’édification de murs », du nom d’un de ses rapports, publié en novembre 2019. Celui-ci met la lumière sur les trois entreprises qui dévorent la plus grosse part du gâteau : l’espagnole #Leonardo (ex-#Finmeccanica), #Airbus et bien sûr Thales. Un profit fruit de plus de quinze années de lobbying agressif.
Thales avance à couvert et s’appuie sur l’#European_Organisation_for_Security, un think tank qui regroupe ses principaux alliés et concurrents
Flash-back en 2003. Le traumatisme des attentats du 11-Septembre est encore vif. L’Union européenne aborde l’épineuse question de la sécurisation de ses frontières. Elle constitue un « groupe de personnalités », dont la mission est de définir les axes d’un futur programme de recherche européen sur la question. Au milieu des commissaires, chercheurs et représentants des institutions s’immiscent les intérêts privés de sociétés spécialisées dans la défense : Thales, Leonardo, mais aussi l’allemande #Siemens et la suédoise #Ericsson. Un an plus tard, le rapport suggère à l’UE de calquer son budget de recherche sur la sécurité sur celui des États-Unis, soit environ quatre dollars par habitant et par an, raconte la juriste Claire Rodier dans son ouvrage Xénophobie business : à quoi servent les contrôles migratoires ? (La Découverte, 2012). En euros, la somme s’élève à 1,3 milliard par an. La machine est lancée. Les lobbyistes sont dans la place ; ils ne la quitteront pas.
Au sein du registre de transparence de l’Union européenne, Thales publie les détails de ses actions d’influence : un lobbyiste accrédité au Parlement, entre 300 000 et 400 000 euros de dépenses en 2019 et des réunions avec des commissaires et des membres de cabinets qui concernent avant tout les transports et l’aérospatial. Rien ou presque sur la sécurité. Logique. Thales, comme souvent, avance à couvert (lire l’épisode 1, « Nice, le “little brother” de Thales ») et s’appuie pour faire valoir ses positions sur l’#European_Organisation_for_Security (EOS), un think tank qui regroupe ses principaux alliés et concurrents : #Airbus, Leonardo ou les Français d’#Idemia. Bref, un lobby. L’implication de Thales dans #EOS est tout à fait naturelle : l’entreprise en est la créatrice. Un homme a longtemps été le visage de cette filiation, #Luigi_Rebuffi. Diplômé en ingénierie nucléaire à l’université polytechnique de Milan, cet Italien au crâne dégarni et aux lunettes rectangulaires doit beaucoup au géant français. Spécialisé dans la recherche et le développement au niveau européen, il devient en 2003 directeur des affaires européennes de Thales. Quatre ans plus tard, l’homme fonde EOS. Détaché par Thales, il en assure la présidence pendant dix ans avant de rejoindre son conseil d’administration de 2017 à 2019.
Depuis, il a fondé et est devenu le secrétaire général de l’#European_Cyber_Security_Organisation (#Ecso), représentant d’influence enregistré à Bruxelles, dont fait partie #Thales_SIX_GTS France, la filiale sécurité et #systèmes_d’information du groupe. À la tête d’Ecso, on trouve #Philippe_Vannier, également président de la division #big_data et sécurité du géant français de la sécurité #Atos… dont l’ancien PDG #Thierry_Breton est depuis 2019 commissaire européen au Marché intérieur. Un jeu de chaises musicales où des cadres du privé débattent désormais des décisions publiques.
Entre 2012 et 2016, Luigi Rebuffi préside l’European Organisation for Security… et conseille la Commission pour ses programmes de recherche en sécurité
Luigi Rebuffi sait se placer et se montrer utile. Entre 2012 et 2016, il occupe, en parallèle de ses fonctions à l’EOS, celle de conseiller pour les programmes de recherche en sécurité de la Commission européenne, le #Security_Advisory_Group et le #Protection_and_Security_Advisory_Group. « C’est une position privilégiée, analyse Mark Akkerman, chercheur et coauteur du rapport “Le business de l’édification de murs” de l’ONG Transnational Institute. Rebuffi faisait partie de l’organe consultatif le plus influent sur les décisions de financement par l’UE de programmes de recherche et d’innovation dans le domaine de la sécurité. »
Ce n’est donc pas un hasard si, comme le note le site European Research Ranking, qui compile les données publiées par la Commission européenne, Thales est l’un des principaux bénéficiaires des fonds européens sur la #recherche avec 637 projets menés depuis 2007. La sécurité figure en bonne place des thématiques favorites de la société du PDG #Patrice_Caine, qui marche main dans la main avec ses compères de la défense Leonardo et Airbus, avec lesquels elle a respectivement mené 48 et 109 projets.
Entre 2008 et 2012, l’Union européenne a, par exemple, attribué une subvention de 2,6 millions d’euros à un consortium mené par Thales, dans le cadre du projet #Aspis. Son objectif ? Identifier des systèmes de #surveillance_autonome dans les #transports_publics. Des recherches menées en collaboration avec la #RATP, qui a dévoilé à Thales les recettes de ses systèmes de sécurité et les coulisses de sa première ligne entièrement automatisée, la ligne 14 du métro parisien. Un projet dont l’un des axes a été le développement de la #vidéosurveillance.
Thales coordonne le projet #Gambas qui vise à renforcer la #sécurité_maritime et à mieux repérer les bateaux de réfugiés tentant de rejoindre l’Europe
À la même période, Thales s’est impliqué dans le projet #Oparus, financé à hauteur de 1,19 million d’euros par la Commission européenne. À ses côtés pour penser une stratégie européenne de la surveillance terrestre et maritime par #drones, #EADS (ancien nom d’#Airbus) ou #Dassault_Aviation. Depuis le 1er janvier dernier, l’industriel français coordonne aussi le projet Gambas (1,6 million de financement), qui vise à renforcer la sécurité maritime en améliorant le système de surveillance par #radar #Galileo, développé dans le cadre d’un précédent #projet_de_recherche européen pour mieux repérer les bateaux de réfugiés tentant de rejoindre l’Europe. Une #technologie installée depuis 2018 aux frontières européennes.
Des subventions sont rattachées aux derniers programmes de recherche et d’innovation de l’Union européenne : #PR7 (2007-13) et #Horizon_2020 (2014-20). Leur petit frère, qui court jusqu’en 2027, s’intitule, lui, #Horizon_Europe. L’une de ses ambitions : « La sécurité civile pour la société ». Alors que ce programme s’amorce, Thales place ses pions. Le 23 novembre 2020, l’entreprise s’est entretenue avec #Jean-Éric_Paquet, directeur général pour la recherche et l’innovation de la Commission européenne. Sur quels thèmes ? Ont été évoqués les programmes Horizon 2020 et Horizon Europe, et notamment « dans quelles mesures [les] actions [de la Commission] pourraient susciter l’intérêt de Thales, en vue d’un soutien renforcé aux PME mais aussi aux écosystèmes d’innovation au sein desquels les groupes industriels ont un rôle à jouer », nous a répondu par mail Jean-Éric Paquet.
L’European Organisation for Security s’intéresse aussi directement aux frontières européennes. Un groupe de travail, coprésidé par #Peter_Smallridge, chef des ventes de la division « #borders_and_travel » de Thales et ancien de Gemalto, poursuit notamment l’ambition « d’encourager le financement et le développement de la recherche qui aboutira à une industrie européenne de la sécurité plus forte ». Entre 2014 et 2019, EOS a organisé 226 réunions pour le compte d’Airbus, Leonardo et Thales, dépensant 2,65 millions d’euros pour la seule année 2017. Le chercheur Mark Akkerman est formel : « Toutes les actions de lobbying sur les frontières passent par l’EOS et l’#AeroSpace_and_Defence_Industries_Association_of_Europe (#ASD) », l’autre hydre de l’influence européenne.
L’AeroSpace and Defence Industries Association of Europe a particulièrement souligné la nécessité de renforcer les liens entre les politiques de sécurité européennes et l’industrie de la sécurité.
Sonya Gospodinova, porte-parole de la Commission chargée de l’industrie de la défense
Dans ses derniers comptes publiés, datés de 2018, EOS déclare des dépenses de lobbying en nette baisse : entre 100 000 et 200 000 euros, un peu moins que les 200 000 à 300 000 euros de l’ASD. La liste des interlocuteurs de ces structures en dit beaucoup. Le 12 février 2020, des représentants d’EOS rencontrent à Bruxelles #Despina_Spanou, cheffe de cabinet du Grec #Margarítis_Schinás, vice-président de la Commission européenne chargé des Migrations. Le 11 juin, c’est au tour de l’ASD d’échanger en visioconférence avec Despina Spanou, puis début juillet avec un autre membre du cabinet, #Vangelis_Demiris. Le monde de l’influence européenne est petit puisque le 30 juin, c’est Ecso, le nouveau bébé de Luigi Rebuffi, d’organiser une visioconférence sur la sécurité européenne avec le trio au grand complet : Margarítis Schinás, Despina Spanou et Vangelis Demiris. Pour la seule année 2020, c’est la troisième réunion menée par Ecso avec la cheffe de cabinet.
Également commissaire chargé de la Promotion du mode de vie européen, Margarítis Schinás a notamment coordonné le rapport sur la « stratégie de l’UE sur l’union de la sécurité ». Publié le 24 juillet 2020, il fixe les priorités sécuritaires de la Commission pour la période 2020-2025. Pour lutter contre le terrorisme et le crime organisé, le texte indique que « des mesures sont en cours pour renforcer la législation sur la sécurité aux frontières et une meilleure utilisation des bases de données existantes ». Des points qui étaient au cœur de la discussion entre l’ASD et son cabinet, comme l’a confirmé aux Jours Sonya Gospodinova, porte-parole de la Commission chargée de l’industrie de la défense. « Lors de cette réunion, l’ASD a particulièrement souligné la nécessité de renforcer les liens entre les politiques de sécurité européennes et l’industrie de la sécurité », confie-t-elle. Difficile d’avoir le son de cloche des lobbyistes. Loquaces quand il s’agit d’échanger avec les commissaires et les députés européens, Luigi Rebuffi, ASD, EOS et Thales n’ont pas souhaité répondre à nos questions. Pas plus que l’une des autres cibles principales des lobbyistes de la sécurité, Thierry Breton. Contrairement aux Jours, l’AeroSpace and Defence Industries Association of Europe a décroché deux entretiens avec l’ancien ministre de l’Économie de Jacques Chirac en octobre dernier, pour aborder des sujets aussi vastes que le marché international de l’#aérospatiale, la #défense ou la #sécurité. À Bruxelles, Thales et ses relais d’influence sont comme à la maison.
▻https://lesjours.fr/obsessions/thales-surveillance/ep7-lobbying-europe
#complexe_militaro_industriel #surveillance_des_frontières #migrations #réfugiés #contrôles_frontaliers #lobby
]]>Claire Hédon, Défenseure des droits : « Le projet de “loi immigration” sacrifie les droits fondamentaux des étrangers »
▻https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/12/09/claire-hedon-defenseure-des-droits-le-projet-de-loi-immigration-sacrifie-les
Claire Hédon, Défenseure des droits : « Le projet de “loi immigration” sacrifie les droits fondamentaux des étrangers »
Tribune
Un équilibre doit exister entre le pouvoir des Etats de décider des règles d’entrée et de séjour sur le territoire et la protection des droits et libertés. Or le texte débattu à l’Assemblée bouleverse cet équilibre, en bafouant la dignité et l’égalité, estime la Défenseure des droits dans une tribune au « Monde ».
Lundi 11 décembre, un texte d’une gravité majeure pour les droits fondamentaux des étrangers doit être discuté à l’Assemblée nationale. Dès sa présentation par le gouvernement, j’ai alerté sur les nombreuses atteintes aux droits et libertés comprises dans le projet de loi « pour contrôler l’immigration, améliorer l’intégration ». La surenchère démagogique lors des débats parlementaires, notamment au Sénat, les a aggravées au mépris des obligations constitutionnelles et internationales de l’Etat.
En premier lieu, au nom de l’objectif légitime de sauvegarde de l’ordre public et de lutte contre l’immigration irrégulière, le projet de loi supprime nombre de garanties actuellement prévues pour protéger les droits fondamentaux des étrangers. Il accroît en outre, avec une acception particulièrement extensive de l’ordre public, les possibilités de refus ou retrait du droit au séjour, y compris pour des personnes n’ayant fait l’objet d’aucune condamnation pénale. L’éloignement des étrangers se trouverait ainsi très largement remis à l’appréciation de l’administration, au risque de multiplier des décisions arbitraires.
La grave fragilisation du droit au séjour qui en résulterait serait d’autant plus préoccupante que le droit au juge est amoindri. En particulier, la réforme du contentieux envisagée par le projet maintient, dans de nombreux cas, des délais de recours extrêmement brefs, compliquant de fait l’accès au juge.
En deuxième lieu, le texte accrédite l’idée, pourtant démentie par de nombreuses études, selon laquelle des conditions d’accueil « trop favorables » encourageraient l’immigration irrégulière ou l’installation durable d’étrangers sur le territoire. Omniprésent dans le débat parlementaire, ce discours a poussé le législateur à envisager des restrictions de nombreux droits, notamment pour les personnes particulièrement vulnérables.
Je pense d’abord au droit d’asile, avec la multiplication des possibilités de rejet des demandes sans examen au fond, couplée à une extension de la procédure à juge unique devant la Cour nationale du droit d’asile. Je pense ensuite, au droit au séjour des étrangers malades, réservé aux cas où le traitement requis n’existe pas du tout dans le pays d’origine sans vérification par ailleurs des possibilités d’accès effectif au traitement. Cette disposition conduirait à une nette diminution des admissions au séjour pour soins, au détriment de la santé des personnes concernées et alors même que ce motif d’admission au séjour représente une part infime des titres de séjour délivrés (environ 1,5 %).
Je pense enfin au déploiement renforcé, en outremer, d’un droit dérogatoire, concourant à la pérennisation, sur le territoire de la République, de zones de moindres droits, y compris pour les étrangers qui y sont régulièrement établis, voire pour les Français lorsqu’ils y fondent une famille avec des étrangers. En troisième lieu, la politique d’intégration promue par le texte inverse le rapport entre l’obtention d’un titre de séjour et l’intégration.
Autrefois conçue comme permettant, par sa stabilité, une meilleure intégration, la carte de résident de dix ans est devenue le titre d’exception, délivré en récompense ultime d’une intégration jugée réussie. Le projet de loi vient approfondir cette logique en subordonnant l’accès aux titres de séjour de longue durée à la justification d’une maîtrise suffisante de la langue française ainsi qu’à la réussite à un examen d’évaluation de la connaissance de la société française et de ses principes.
Mon institution, autorité indépendante inscrite dans la Constitution, chargée de veiller au respect des droits et libertés, est le témoin quotidien de l’extrême dégradation des droits des étrangers vivant en France. La défaillance des services préfectoraux y contribue largement : il ne s’agit pas ici de mettre en cause le travail des agents publics, mais de constater que le manque d’interlocuteur humain et surtout les délais d’attente pour l’obtention ou le simple renouvellement d’un titre de séjour se sont considérablement aggravés depuis la dématérialisation des guichets engagée à marche forcée, sans renforcement des moyens des préfectures.
Des milliers d’étrangers présents en France, parfois depuis des décennies, se retrouvent en situation irrégulière du fait de cette défaillance. Surtout, les ruptures de droits subies (pertes d’emploi et de droits sociaux) sont dramatiques et provoquent une précarité insoutenable. Les parcours de vie sont gravement et irrémédiablement entravés.
Un équilibre doit exister entre, d’une part, le droit souverain des Etats de décider des règles d’entrée et de séjour sur le territoire en tenant compte de l’impératif de sauvegarde de l’ordre public et, d’autre part, la nécessaire protection des droits fondamentaux. Le projet de loi bouleverse profondément cet équilibre, au profit de nouvelles formes d’ostracisme et au détriment de principes juridiques essentiels, en particulier les principes de dignité et d’égalité. Cette rupture dans la protection des droits et libertés en France emporterait des effets néfastes pour la cohésion sociale et l’intérêt général.
#Covid-19#migrant#migration#france#droit#etranger#defenseurdesdroits#loimigration#immigration#egalité#droitsouverain#territoire#protection
]]>#Titane, #lithium : l’#Europe ouvre « un open bar pour l’#industrie_minière »
Plutôt que l’instrument d’une transition « verte », la future législation européenne sur les #matières_premières_critiques est une offrande aux industries polluantes, dénonce Laura Verheecke de l’Observatoire des multinationales.
Reporterre — En quoi consiste la législation européenne sur les matières premières critiques, actuellement discutée ?
Lora Verheecke — Cette #loi est pensée par la #Commission_européenne pour permettre à l’#Union_européenne (#UE) un approvisionnement plus conséquent et plus sûr en #minerais indispensables pour la transition « verte ». Ces minerais serviront à fabriquer les #capteurs, les #moteurs ou encore les #batteries des #voitures_électroniques, des rotors d’#éoliennes, des #panneaux_photovoltaïques…
En pratique, le texte prévoit un #soutien_financier pour ouvrir des mines hors de l’UE, avec très peu de contraintes pour les entreprises en termes de respect de l’environnement et des populations locales. Il permet aussi d’ouvrir plus de mines en Europe à travers le principe d’« #intérêt_stratégique_supérieur », c’est-à-dire en limitant les motifs d’objection juridique des populations, en reléguant les lois environnementales et démocratiques. Par conséquent, on consultera moins, plus vite et on pourra plus difficilement remettre en cause l’ouverture d’une mine.
Le processus législatif en cours est très rapide — « le plus rapide de l’histoire » selon certains journalistes — et le brouillon de loi publié en mars par la Commission est aujourd’hui au stade final de discussions et compromis entre le Parlement européen et le Conseil, c’est-à-dire les États membres. Les deux institutions ont déjà arrêté leurs positions.
Une fois leurs discussions achevées, la loi n’aura plus qu’à être votée par les États membres et le Parlement et elle deviendra loi partout dans l’Union européenne. Si le processus est si rapide, c’est qu’il y a encore peu d’attention publique et médiatique sur ce projet de loi et le soutien est large — mais pas entier — du côté des capitales européennes et des députés européens.
Dans le rapport Du sang sur le Green Deal publié avec Corporate Europe Observatory (▻https://multinationales.org/fr/enquetes/du-sang-sur-le-pacte-vert/du-sang-sur-le-green-deal-comment-l-ue-sous-pretexte-d-action-clima), vous montrez comment cette loi, présentée comme favorable au climat, profite largement à l’industrie minière, pourtant « intrinsèquement sale ».
On peut même affirmer que cette loi s’est transformée en un #open_bar pour l’industrie minière, sale, et celle de l’#armement, mortifère. Elle est le fruit d’un #lobbying soutenu et de longue date, notamment au sein d’un groupe de travail de la Commission, actif depuis les années 80 et qui compte comme membres de nombreuses entreprises telles que #Volkswagen, #Umicore — spécialisé dans la technologie des matériaux —, #Nokia et #Boliden, une entreprise minière suédoise.
Sous couvert de garantir la #transition_écologique, les conséquences de cette loi seront donc potentiellement désastreuses : une mine est et sera toujours sale. En ouvrir une requiert de grandes quantités de terres, peut entraîner le déplacement de communautés.
L’extraction des minerais de la terre implique une grande #pollution de l’#eau, des #sols et de l’#air, car cette extraction utilise de nombreux produits chimiques. C’est un réel #danger pour la #biodiversité : en 2019, 79 % de l’extraction mondiale de minerais métalliques provenait de cinq des six biomes les plus riches en espèces, dont les écosystèmes tropicaux forestiers.
En #France, l’ouverture de la plus grande mine de lithium est prévue pour 2028, dans l’#Allier. Des organisations locales s’y opposent déjà pour éviter la pollution de leurs terres et leurs rivières et le secteur de la mine a été placé sous surveillance comme « site avec une contestation susceptible de se radicaliser à court terme » par les services du ministère de l’Intérieur.
Parmi les groupes de pression, on retrouve des secteurs de la défense et de l’aéronautique, comme #Airbus ou #Safran. Comment ont-ils influé sur le processus de décision ?
Airbus et Safran, mais aussi #Dassault, ont rencontré de nombreux décideurs politiques européens. Ils sont également membres de nombreuses associations d’entreprises et paient des agences de lobbying comme #Avisa_Partners pour supplémenter leur lobbying.
De plus, les portes tournent [1] entre les entreprises de l’armement et l’Union européenne. En 2020, par exemple, l’ex-président de l’Agence européenne de défense est devenu lobbyiste en chef d’Airbus.
Ces rencontres, études et événements et ces aller-retours leur ont permis de se faire des alliés au sein même de la Commission, au Parlement européen et dans de nombreux États membres. La Commission a même cofinancé une alliance sur les #matériaux_rares — dont #France_Industrie est membre — et créé un groupe d’experts dans lesquels les industriels de l’armement ont voix au chapitre.
Tout ceci a mené à deux victoires majeures : premièrement, on ouvrira des mines dans le futur à la fois pour les #voitures_électriques, mais aussi pour des #missiles ; et deuxièmement l’extraction de certains minerais sera aidée financièrement et politiquement pour l’industrie de la défense, comme le titane.
Ce #minerai est aujourd’hui classé stratégique, d’après l’UE, suite au lobbying de l’industrie de la #défense et de l’#aérospatial. Alors même qu’il n’est pas utile à la transition « verte ». Cette catégorisation était une des demandes du PDG de Safran auprès du vice-président de la Commission lors de leur rencontre en mai 2023.
Pour résumer, la #défense et l’#aéronautique ont tout fait, donc, pour s’assurer que les métaux qui les intéressaient bénéficieraient du même soutien public et des mêmes déréglementations environnementales que ceux qui sont réellement utiles aux transitions climatique et numérique.
Quel rôle a joué la France et le commissaire français #Thierry_Breton dans ce processus ?
Les deux ont été des alliés très importants des industriels. M. Breton n’a pas hésité à se faire la voix de l’industrie de l’armement, en clamant notamment en mars 2023, lorsque la Commission européenne dévoilait le projet de loi : « Pas de batteries sans lithium, pas d’éoliennes sans terres rares, pas de munitions sans #tungstène… » Le #lobby européen des entreprises de la défense dira de M. Breton, en novembre 2021 : « Nous sommes très fiers et heureux de vous considérer comme "notre commissaire" ».
C’est de ce même lobby que la France copiera d’ailleurs une partie de ses positions au Conseil — l’institution au sein de laquelle les États membres débattent. La France a d’ailleurs créé en novembre 2022 un #Observatoire_français_des_ressources_minérales_pour_les_filières_industrielles (#Ofremi), qui a d’ailleurs placé, dès son lancement, les difficultés d’approvisionnement du secteur de la défense au rang de ses priorités. L’Ofremi tient par exemple un discours similaire au PDG de Safran sur le titane.
Est-il encore possible de sauver ce texte ?
Ce texte est principalement débattu aujourd’hui dans la bulle européenne d’experts, avec des discussions qui se limitent à des considérations techniques. Il est temps d’avoir une discussion politique pour savoir sous quelles conditions ouvrir des mines et quelle doit être l’utilisation des minerais et terres rares. Nous devons nous poser la question des priorités d’usage. Ouvre-t-on des mines pour des 4x4 électriques lourds, pour des bus électriques ou pour des drones ?
Il est nécessaire d’avoir une discussion politique sur les conséquences environnementales de notre transition dite verte. Aujourd’hui, ces discussions sont trop absentes du débat public européen. La loi ne mentionne pas la question de notre boulimie de consommation, d’une limite à notre demande en matériaux rares. Sous couvert de #Green_Deal et de transition « verte », on met de côté les nouvelles pollutions, émissions et atteintes aux droits de l’homme à venir.
Notre chance, ce sont les élections européennes qui approchent : les députés seront de plus en plus réceptifs aux demandes des citoyens européens sur leur position sur ce texte. Certains États membres posent timidement la question de la réduction de notre consommation en minerais et terres rares, comme la Belgique, qui prend la présidence du Conseil en janvier. On peut pousser nos gouvernements à avoir cette position : plutôt qu’ouvrir des mines, ouvrons le débat sur la consommation de minerais.
▻https://reporterre.net/Titane-lithium-l-Union-europeenne-ouvre-un-open-bar-pour-l-industrie-min
#terres_rares #transition_énergétique #énergie #mines #extractivisme
EU to step up support for human rights abuses in North Africa
In a letter (▻https://www.statewatch.org/media/4088/eu-com-migration-letter-eur-council-10-23.pdf) to the European Council trumpeting the EU’s efforts to control migration, European Commission president Ursula von der Leyen highlighted the provision of vessels and support to coast guards in Libya and Tunisia, where refugee and migrant rights are routinely violated.
The letter (pdf) states:
“…we need to build up the capacity of our partners to conduct effective border surveillance and search and rescue operations. We are providing support to many key partners with equipment and training to help prevent unauthorised border crossings. All five vessels promised to Libya have been delivered and we see the impact of increased patrols. Under the Memorandum of Understanding with Tunisia, we have delivered spare parts for Tunisian coast guards that are keeping 6 boats operational, and others will be repaired by the end of the year. More is expected to be delivered to countries in North Africa in the coming months.”
What it does not mention is that vessels delivered to the so-called Libyan coast guard are used to conduct “pullbacks” of refugees to brutal detention conditions and human rights violations.
Meanwhile in Tunisia, the coast guard has been conducting pullbacks of people who have subsequently been dumped in remote regions near the Tunisian-Algerian border.
According to testimony provided to Human Rights Watch (HRW)¸ a group of people who were intercepted at sea and brought back to shore were then detained by the National Guard, who:
“…loaded the group onto buses and drove them for 6 hours to somewhere near the city of Le Kef, about 40 kilometers from the Algerian border. There, officers divided them into groups of about 10, loaded them onto pickup trucks, and drove toward a mountainous area. The four interviewees, who were on the same truck, said that another truck with armed agents escorted their truck.
The officers dropped their group in the mountains near the Tunisia-Algeria border, they said. The Guinean boy [interviewed by HRW) said that one officer had threatened, “If you return again [to Tunisia], we will kill you.” One of the Senegalese children [interviewed by HRW] said an officer had pointed his gun at the group.”
Von der Leyen does not mention the fact that the Tunisian authorities refused an initial disbursement of €67 million offered by the Commission as part of its more than €1 billion package for Tunisia, which the country’s president has called “small” and said it “lacks respect.” (▻https://apnews.com/article/tunisia-europe-migration-851cf35271d2c52aea067287066ef247) The EU’s ambassador to Tunisia has said that the refusal “speaks to Tunisia’s impatience and desire to speed up implementation” of the deal.
[voir: ▻https://seenthis.net/messages/1020596]
The letter also emphasises the need to “establish a strategic and mutually beneficial partnership with Egypt,” as well as providing more support to Türkiye, Jordan and Lebanon. The letter hints at the reason why – Israel’s bombing of the Gaza strip and a potential exodus of refugees – but does not mention the issue directly, merely saying that “the pressures on partners in our immediate vicinity risk being exacerbated”.
It appears that the consequences rather than the causes of any movements of Palestinian refugees are the main concern. Conclusions on the Middle East agreed by the European Council last night demand “rapid, safe and unhindered humanitarian access and aid to reach those in need” in Gaza, but do not call for a ceasefire. The European Council instead “strongly emphasises Israel’s right to defend itself in line with international law and international humanitarian law.”
More surveillance, new law
Other plans mentioned in the letter include “increased aerial surveillance” for “combatting human smuggling and trafficking” by Operation IRINI, the EU’s military mission in the Mediterranean, and increased support for strengthening controls at points of departure in North African states as well as “points of entry by migrants at land borders.”
The Commission also wants increased action against migrant smuggling, with a proposal to revise the 2002 Facilitation Directive “to ensure that criminal offences are harmonised, assets are frozen, and coordination strengthened,” so that “those who engage in illegal acts exploiting migrants pay a heavy price.”
It appears the proposal will come at the same time as a migrant smuggling conference organised by the Commission on 28 November “to create a Global Alliance with a Call to Action, launching a process of regular international exchange on this constantly evolving crime.”
Deportation cooperation
Plans are in the works for more coordinated action on deportations, with the Commission proposing to:
“…work in teams with Member States on targeted return actions, with a lead Member State or Agency for each action. We will develop a roadmap that could focus on (1) ensuring that return decisions are issued at the same time as a negative asylum decisions (2) systematically ensuring the mutual recognition of return decisions and follow-up enforcement action; (3) carrying out joint identification actions including through a liaison officers’ network in countries of origin; (4) supporting policy dialogue on readmission with third countries and facilitating the issuance of travel documents, as well as acceptance of the EU laissez passer; and (5) organising assisted voluntary return and joint return operations with the support of Frontex.”
Cooperation on legal migration, meanwhile, will be done by member states “on a voluntary basis,” with the letter noting that any offers made should be conditional on increased cooperation with EU deportation efforts: “local investment and opportunities for legal migration must go hand in hand with strengthened cooperation on readmission.”
More funds
For all this to happen, the letter calls on the European Council to make sure that “migration priorities - both on the internal and external dimension - are reflected in the mid-term review of the Multiannual Financial Framework,” the EU’s 2021-27 budget.
Mid-term revision of the budget was discussed at the European Council meeting yesterday, though the conclusions on that point merely state that there was an “in-depth exchange of views,” with the European Council calling on the Council of the EU “to take work forward, with a view to reaching an overall agreement by the end of the year.”
▻https://www.statewatch.org/news/2023/october/eu-to-step-up-support-for-human-rights-abuses-in-north-africa
#migrations #asile #réfugiés #Afrique_du_Nord #externalisation #Ursula_von_der_Leyen #lettre #contrôles_frontaliers #Tunisie #Libye #bateaux #aide #gardes-côtes_libyens #surveillance_frontalière #surveillance_frontalière_effective #frontières #Méditerranée #mer_Méditerranée #Memorandum_of_Understanding #MoU #pull-backs #Egypte #Turquie #Jourdanie #Liban #réfugiés_palestiniens #Palestine #7_octobre_2023 #Operation_IRINI #IRINI #surveillance_aérienne #passeurs #directive_facilitation #renvois #déportation #officiers_de_liaison #réadmissions #laissez-passer #Frontex
Ils ont identifié les cendres du Big Bang | CNRS Le journal
►https://lejournal.cnrs.fr/billets/ils-ont-identifie-les-cendres-du-big-bang
Le fils du célèbre astrophysicien Hubert Reeves a annoncé son décès ce vendredi 13 octobre. En 2016, il rendait hommage à une équipe de physiciens du CNRS qui a joué dans les années 1960 un rôle majeur mais méconnu dans la théorie du Big Bang.
▻https://fr.wikipedia.org/wiki/Hubert_Reeves
#astronomie #astrophysique #big_bang #vulgarisation_scientifique #militantisme #défense_de_l'environnement
]]>L’Affaire Laurence de Cock : The End ? | Le Club
▻https://blogs.mediapart.fr/zaka-toto/blog/280923/laffaire-laurence-de-cock-end
Le magazine ZIST et Zaka Toto, son directeur de publication, ont été reconnus innocents sur toute la ligne dans le cadre de L’Affaire de Cock. Pendant trois ans, nous avons été victimes d’une cabale menée par Laurence de Cock et ses alliés.
]]>“Affaire du 8 décembre” : quinze ans après Tarnac, l’antiterrorisme encore à la dérive face à l’ultragauche ?
▻https://www.telerama.fr/debats-reportages/affaire-du-8-decembre-quinze-ans-apres-tarnac-l-antiterrorisme-encore-a-la-
Bis repetita ? À l’heure où le premier flic de France vitupère contre les « écoterroristes » de Sainte-Soline et le « terrorisme intellectuel » de l’extrême gauche, l’affaire dite du 8 décembre (son autre nom) pose une question cruciale : où s’arrête le maintien de l’ordre, et où commence l’antiterrorisme, avec son cortège de mesures dérogatoires qui, demain, pourraient viser des milliers de personnes ? Cette interrogation est d’autant plus sensible que le procès débutera sur un sol meuble : selon des éléments consultés par Télérama et Le Monde, le projet des prévenus – « d’intimidation ou de terreur visant l’oppression ou le capital » – semble bien flou et les preuves, évanescentes. « Il n’y a pas de projet, il y a un scénario préétabli par le parquet, qui construit le récit d’une extrême gauche criminelle en y plaquant une méthodologie issue des dossiers d’islamistes radicaux », objectent d’emblée maîtres Lucie Simon et Camille Vannier, avocates d’un des mis en cause. « C’est artificiel, grossier, et terriblement dangereux ».
]]>Sans les #services_publics, les #inégalités exploseraient
Une étude de l’#Insee montre à quel point le modèle social français et les services publics, notamment l’#éducation et la #santé, permettent de réduire les inégalités en #France. Et que leur #dégradation s’avérerait désastreuse.
SouventSouvent vilipendés pour le poids trop important qu’ils représentent dans la dépense publique, le modèle social français et les services publics jouent un rôle fondamental dans la baisse des inégalités en France. Une étude de l’Insee publiée le 19 septembre le montre de manière chiffrée.
Pour étayer leur propos, les statisticiens de l’Insee ont développé une approche comptable élargie du système de redistribution français. Ils considèrent d’abord, concernant les prélèvements obligatoires, que « tout impôt prélevé a in fine une contrepartie directe ou indirecte pour les ménages ». Dès lors, ils prennent en compte dans leurs calculs « outre les impôts directs, les autres prélèvements comme les taxes sur les produits et la production ainsi que les cotisations sociales des employeurs et des salariés ».
Et côté versements, l’Insee considère toutes les prestations sociales – retraites, chômage, APL, etc. – mais aussi, et c’est une particularité de son étude, « une valorisation monétaire des services publics » qu’ils soient individualisables – comme l’éducation et la santé – ou collectifs, comme la défense ou la recherche.
Baisse drastique des inégalités
Tout cela pris en compte, l’Insee estime que l’ensemble de ces transferts publics s’élève « à un peu plus de 500 milliards d’euros (25 % du revenu national net en 2019) » et « contribue à une réduction significative des inégalités de revenus ».
Voyez plutôt : avant transferts, les ménages aisés – les 10 % les plus riches – ont un revenu 18 fois plus élevé que celui des ménages pauvres – ceux dont les revenus sont inférieurs à 60 % du niveau de vie médian, soit environ 13 % de la population. Mais après transferts publics, ce rapport n’est plus que de… 1 à 3.
Autres chiffres : en 2019, et toujours en prenant en compte l’approche de redistribution élargie de l’Insee, 57 % des personnes recevaient plus qu’ils ne versaient à la collectivité. Cette part de bénéficiaires nets de la redistribution élargie s’élève à 85 % parmi les 30 % les plus modestes et, à l’inverse, à 13 % parmi les 5 % les plus aisés. Preuve que le système redistributif, s’il est loin d’être parfait, remplit une partie de sa mission.
Quels sont les principaux facteurs explicatifs de cette baisse des inégalités ? Principalement « l’ampleur des dépenses en santé et d’éducation » qui explique plus de 50 % de la réduction des inégalités ; ainsi que les minima sociaux ciblés sur les plus modestes, qui pèsent 40 % de la baisse, répond l’Insee.
Les dépenses de santé, d’abord, réduisent les inégalités du fait « des montants plus importants de remboursements de santé en direction des plus modestes, liés à un état de santé plus dégradé de cette partie de la population », dit l’Insee.
Les dépenses d’éducation, ensuite, bénéficient de la même manière aux ménages ayant des enfants scolarisés indépendamment de leurs revenus, donc « elles contribuent à réduire la différence relative de revenus ». Par ailleurs, « les ménages ayant des enfants en âge d’être scolarisés (ou à leur charge) se retrouvent plus souvent dans le bas de la distribution du niveau de vie [...] en premier lieu les familles monoparentales » qui bénéficient donc plus en part de leurs revenus « du service rendu par l’éducation », ce qui tend à réduire les inégalités.
Enfin, précise l’Insee, les prestations sociales en espèces – hors retraites – jouent un rôle déterminant dans la réduction de la pauvreté : « Les minima sociaux et allocations logement sont en effet ciblés sur les 30 % des personnes les plus modestes et décroissent fortement avec les revenus. »
En plus des plus modestes, des familles avec enfants et des ménages les moins diplômés, une autre catégorie de population bénéficie fortement de la redistribution en France : les retraités. Environ 90 % des individus appartenant à un ménage dont la personne de référence est âgée de 65 ans ou plus voient leur niveau de vie augmenter grâce au système de redistribution élargie, nous dit l’Insee.
S’ils bénéficient moins des dépenses d’éducation que les autres ménages car ils n’ont pour la plupart plus d’enfant scolarisé, en revanche ils sont les principaux destinataires des dépenses de santé et du système de retraite par répartition.
Un système fiscal injuste
Mais il demeure toutefois d’importants trous dans la raquette du système de redistribution en France. Et ce, principalement concernant le système fiscal qui, précise l’Insee, tend à augmenter légèrement les inégalités.
Cela est dû à deux choses : d’abord à l’effet dégressif avec les revenus des taxes sur les produits et sur la production, qui pénalisent les plus modestes. L’exemple le plus connu est celui de la TVA dont le taux sur les produits dans les rayons des supermarchés s’applique de la même manière au consommateur au Smic qu’à l’ultrariche. C’est également le cas avec les impôts indirects sur l’alcool, le tabac et les carburants.
Hélas, dit l’Insee, l’effet de ces taxes inégalitaires n’est pas compensé totalement par l’effet progressif des impôts sur le revenu et le patrimoine.
L’autre raison au caractère injuste du système fiscal français tient à la sous-taxation des plus riches : au sein des 10 % les plus aisés, explique l’Insee, le profil des prélèvements décroît en part du revenu, principalement en raison d’une hausse de l’épargne, qui n’est pas imposée au moment de sa constitution, et des revenus du patrimoine, qui sont moins soumis aux cotisations sociales que les salaires.
Besoins de services publics
En somme, faute de système fiscal efficace, heureusement que le modèle social et les services publics sont là pour compenser, grâce aux transferts publics, les effets inégalitaires de l’économie de marché. Il est toujours bon de le rappeler à quelques jours de l’ouverture des débats budgétaires sur la prochaine loi de finances, durant lesquels la vision comptable de l’économie l’emporte souvent sur l’intérêt général.
D’autant que la qualité des services publics au regard des besoins tend à se dégrader. Une étude récente du collectif « Nos services publics » montre que sur plusieurs pans de l’action publique – la santé, l’éducation, la justice, les transports, l’environnement... –, les dépenses pour les services publics sont très loin de suivre l’évolution des besoins non pourvus de la population en la matière.
Cela a des conséquences désastreuses : l’augmentation des inégalités, le désamour de la chose publique et la marchandisation de secteurs pourtant considérés comme d’intérêt général. L’exécutif gagnerait à prendre davantage en compte ce constat pour le maintien de la cohésion sociale du pays.
▻https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/200923/sans-les-services-publics-les-inegalites-exploseraient
#statistiques #chiffres
En Italie, un maire baptise des rues d’après un fasciste et un communiste au nom de la « pacification nationale »
Proche du gouvernement italien, le maire de #Grosseto en Toscane veut honorer #Giorgio_Almirante et l’ancien secrétaire du Parti communiste #Enrico_Berlinguer. Un geste au nom de la « #pacification_nationale ».
Antonfrancesco Vivarelli Colonna est le maire de Grosseto, en Toscane. Il y a été élu en tant qu’indépendant en 2016.
Aux élections municipales des 3 et 4 octobre 2021, il a été réélu dès le premier tour avec 56,2 % des voix, soutenu par la Lega , Forza Italia , Fratelli d’Italia et sa liste civique.
Sa ville compte environ 82 000 habitants... et une polémique.
#Antonfrancesco_Vivarelli_Colonna a reçu ce lundi le feu vert de la préfecture pour baptiser une rue de sa ville d’après Giorgio Almirante, journaliste fasciste et antisémite sous Benito Mussolini, et une autre d’après Enrico Berlinguer, ancien secrétaire général du Parti communiste italien (PCI) de 1972 à 1984.
« Cela met fin à une polémique idéologique qui portait préjudice aux citoyens de Grosseto », a-t-il réagi. « Il ne s’agissait pas de gagner ou de perdre une bataille mais de surmonter les #conflits_idéologiques qui, depuis tant d’années, ont conditionné la vie politique de notre pays et de notre territoire », a-t-il plaidé sur son compte Facebook.
Une #troisième_voie sera dénommée « Pacification nationale ».
Qui est Giorgio Almirante ?
Giorgio Almirante (1914-1988) était, pendant la période fasciste, éditeur du journal « #Défense_de_la_race », dont les premiers numéros coïncident avec les lois raciales contre les juifs votées en 1938.
Il a créé en 1946 le Mouvement social italien (#MSI), un parti d’après-guerre héritier du mouvement fasciste, et a été élu onze fois député, de 1946 à 1987.
La Première ministre italienne Giorgia Meloni fut elle-même une militante du mouvement de jeunesse du MSI. Fin 2012 début 2013, elle a créé le parti Fratelli d’Italia dont l’emblème porte encore aujourd’hui la flamme tricolore du MSI.
L’Association nationale des partisans italiens (résistants au fascisme et à l’occupation allemande durant la Seconde guerre mondiale, Anpi) envisage de former un recours devant la justice administrative.
Luana Zanella, présidente du groupe Alliance Verts-Gauche à la Chambre des députés, a dénoncé un acte relevant du « #révisionnisme historique ».
▻https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/alpes-maritimes/menton/en-italie-un-maire-baptise-des-rues-d-apres-un-fasciste
#toponymie #noms_de_rue #Italie #fascisme #communisme
Thread live de l’audience du recours en référé suspension des #SDLT | B. Le Querrec / Mammouth | 08.08.23
▻https://mastodon.social/@blequerrec/110853981558135098
Ordonnance probablement d’ici vendredi ; et probablement pas de suspension. ▻https://mastodon.social/@blequerrec/110854940366431797
L’avocate du ministère à plus ou moins menacé les soutiens des SDLT d’être « de facto dans le giron du renseignement » sans plus de précision. ▻https://mastodon.social/@blequerrec/110854272623205955
Note : zéro info sur AFP / fil Mediapart. Cette audience n’existe pas 😂
]]>« On peut aimer ou pas #JuanBranco, il n’en reste pas moins vrai qu’il est avocat, et qui plus est, avocat de l’opposition au pouvoir de plus en plus autoritaire de #MackySall. Que dit le Quai d’Orsay ? Allô ? #Senegal »
Juan Branco arrêté à la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie
▻https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/08/05/juan-branco-arrete-a-la-frontiere-entre-le-senegal-et-la-mauritanie_6184563_
L’avocat Juan Branco a été arrêté samedi 5 août à Rosso, à la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie, d’après un responsable de la police sénégalaise. Interpellé côté mauritanien, il a été extradé dans l’après-midi vers le Sénégal, selon une source judiciaire. Il est désormais en route vers Dakar, la capitale.
« L’avocat [Juan Branco] qui était venu ici pour dénigrer nos institutions est entre les mains de la BIP [la brigade d’intervention polyvalente, une unité de police] », a déclaré Antoine Abdoulaye Félix Diome, le ministre de l’intérieur sénégalais, lors d’un débat à l’Assemblée nationale.
Des photos diffusées plus tôt dans la journée par la presse locale et sur les réseaux sociaux, le montraient à bord d’une pirogue, habillé avec des vêtements de pêcheur de couleur kaki.
Le Franco-Espagnol, qui fait partie de l’équipe d’avocats de l’opposant sénégalais Ousmane Sonko, avait créé la surprise, dimanche 30 juillet, en faisant irruption au milieu de la conférence de presse tenue par ses confrères à Dakar. Entré clandestinement au Sénégal, il était, depuis, activement recherché.
Après la condamnation de son client à deux ans de prison pour « corruption de la jeunesse » dans une affaire de mœurs, Juan Branco avait annoncé, le 22 juin, avoir déposé une plainte en France et une demande d’enquête à la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye contre le président sénégalais, Macky Sall, pour « crimes contre l’humanité ».
« Persécution politique »
Le 14 juillet, la justice sénégalaise avait répliqué en annonçant son intention de lancer un mandat d’arrêt international contre l’avocat français pour des « crimes et délits », en lien avec les émeutes qui ont secoué le Sénégal en juin après la condamnation d’Ousmane Sonko.
« Nous opposerons toutes les voies de droit pour faire échec à une éventuelle tentative d’extradition de Juan Branco vers le Sénégal », ont dit à l’Agence France-Presse ses avocats français Luc Brossollet, François Gibault et Robin Binsard, laissant au contraire supposer qu’il se trouvait en Mauritanie. « Son combat judiciaire pour Ousmane Sonko ne justifie pas la persécution politique dont il fait l’objet à Dakar », ont-ils ajouté.
Plusieurs personnes soupçonnées de l’avoir aidé à passer sous les radars lors de son séjour au Sénégal sont recherchées, d’après les médias locaux. Vendredi, l’avocat Babacar Ndiaye, conseil d’Ousmane Sonko et membre de son parti, a également été arrêté par la sûreté urbaine du commissariat central de Dakar. Il est placé en garde à vue sur instruction du procureur général pour recel de malfaiteurs dans le cadre de l’affaire Branco.
Jeudi, Alpha Bocar Khouma, maire de Sangalkam, près de Rufisque, a été arrêté. Il aurait, selon la radio sénégalaise RFM, organisé l’hébergement de Juan Branco dans un hôtel au lac Rose. Une photo circulant sur les réseaux sociaux le montre posant aux côtés de l’avocat franco-espagnol.
]]>« Le contrôle d’identité au faciès est un problème systémique, structurel, institutionnel »
Dans un entretien au « Monde », l’avocat Slim Ben Achour estime que les contrôles d’identité constituent la « porte d’entrée » des violences policières. Alors qu’il a obtenu plusieurs décisions sur le sujet, en particulier devant la Cour de cassation, il explique pourquoi le droit, et singulièrement la procédure civile, est la clé du succès.
Près de 14 millions de contrôles d’identité ont lieu chaque année, a indiqué l’Assemblée nationale, le 29 juin 2016, et un jeune Noir ou Arabe a vingt fois plus de risques d’être contrôlé par la police, selon une étude du Défenseur des droits datant de 2017. Les émeutes urbaines sont toutes nées après un contrôle d’identité, et la loi laisse une très grande latitude aux policiers. L’avocat Slim Ben Achour a fait condamner l’Etat à plusieurs reprises pour « faute lourde » et explique au Monde comment il lutte contre ces « contrôles au faciès ».
Comment en êtes-vous arrivé à batailler contre les contrôles d’identité ?
En 2005, quand des gamins se révoltaient après la mort de Zyed et Bouna, électrocutés alors qu’ils cherchaient à échapper à un contrôle de police, je me suis dit que j’allais y consacrer une partie de mon temps. C’était un peu un choc pour moi, j’avais fait des études aux Etats-Unis et j’avais touché du doigt l’énorme faiblesse de la compréhension des textes de non-discrimination en France.
Or, les protocoles utilisés aux Etats-Unis contre les discriminations faites aux Afro-Américains ont été utilisés à Paris par le CNRS : deux sociologues, bons connaisseurs de la police, Fabien Jobard et René Lévy, ont publié une enquête, en 2009, qui portait sur 37 833 personnes. Et il s’est avéré que gare du Nord, par exemple, les Noirs ont 5,6 fois plus de risques d’être contrôlés que les Blancs ; les Maghrébins 5,5 fois. Pour la première fois, le contrôle au faciès était objectivé scientifiquement.
Des associations de quartier et l’Open Society Justice Initiative sont alors venus me voir, moi qui fais surtout du droit du travail, et, avec Félix de Belloy, un remarquable pénaliste, nous avons monté les premiers dossiers, après un tour de France des quartiers où s’étaient multipliés les contrôles. Le contrôle d’identité est souvent l’interaction qui engendre la violence, les contrôles d’identité ne sont pas perçus comme des violences policières, mais c’en est au moins la porte d’entrée. C’est un rituel d’humiliation, de soumission.
Pourquoi avoir choisi des procédures civiles ?
Le pénal est très compliqué, il faut des preuves absolues, difficiles à réunir. A supposer que vous gagniez contre des policiers – ce qui semble impossible en l’état de notre procédure –, le ministre de l’intérieur, quelle que soit sa couleur, dit : « Merci, vous avez identifié les pommes pourries », mais le système n’est en rien remis en cause. Nous sommes donc partis sur des procédures civiles, seules susceptibles d’engager la responsabilité de l’Etat.
La suite est réservée aux abonnés.
▻https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/08/01/police-le-controle-d-identite-au-facies-est-un-probleme-systemique-structure
]]>[Les Promesses de l’Aube] #arbres - Bruxelles en mouvement
▻https://www.radiopanik.org/emissions/les-promesses-de-l-aube/arbres-bruxelles-en-mouvement
Pour la dernière mercredinale de la saison, nous parlerons de ceux qui ont un rôle écologique de prime importance : les arbres. Neutralisateurs de climat, apportant la fraîcheur, hôtes de biodiversité, apaisant les esprits et les corps, et bien d’autres apports encore.
les arbres, c’est la thématique du dernier numéro de Bruxelles en Mouvement et pour en parler j’aurai le plaisir d’accueillir Stéphanie D’Haenens, Chloé Deligne et Amandine Tiberghien
Playlist :
All the world is green, Camille O’Sullivan La princesse arabe, Claire Diterzi Que Son Aüros, Cocanha A Child’s Question, August, PJ Harvey Valsa, Dom La Nena So We Won’t Forget, Khruangbin Par ta petite tête, Signal Faible T’es donné, Lifestolz Clémence en vacances, Anne (...)
#lutte #biodiversité #défense #citoyens #combat #lutte,biodiversité,défense,arbres,citoyens,combat
▻https://www.radiopanik.org/media/sounds/les-promesses-de-l-aube/arbres-bruxelles-en-mouvement_16230__1.mp3
Termes nautiques
▻https://www.annoncesbateau.com/conseils/termes-nautiques
petit #dictionnaire
Écrit par : Bénédicte Chalumeau
...
Pour naviguer il est nécessaire d’avoir une compréhension du vocabulaire de la navigation, de la mer et des bateaux. Nous vous présentons ici les termes techniques les plus courants, utilisés dans le monde maritime.
A
#Abattre :
Écarter sa route du lit du vent. Ce mouvement s’appelle une abattée.
#Abord (en) :
Sur le côté du bâtiment.
#Accastillage :
Objets et accessoires divers équipant un navire.
#Accoster :
Placer un bâtiment le long d’un quai ou le long d’un autre navire.
#Acculée :
Mouvement en arrière d’un navire, il cule.
#Adonner :
Le vent adonne pour un navire à voiles quand il tourne dans un sens favorable à la marche, c’est à dire quand il vient plus à l’arrière. Le contraire est refuser.
#Affaler :
Faire descendre, c’est le contraire de hâler. Affaler quelqu’un le long du bord, ou d’un mât, c’est le faire descendre au bout d’un filin.
#Aiguillots :
Pivots fixes sur une mèche du gouvernail ou sur l’étambot et tournant dans les fémelots.
#Aileron :
Partie de tente qui se place en abord. Prolongements en abord et généralement découverts de l’abri de navigation.
#Ajut :
Noeud servant à réunir momentanément deux bouts de cordage.
#Allure :
Direction d’un navire par rapport à celle du vent.
#Amariner :
Amariner un équipage : l’habituer à la mer.
#Amarrage :
Action d’amarrer.
#Matelotage
: bout de lusin, merlin, ligne, etc... servant à relier ensemble deux cordages.
#Amarres :
Chaînes ou cordages servant à tenir le navire le long du quai.
#Amener :
abaisser, faire descendre.
#Amer :
Point de repère sur une côte.
#Amure :
Manoeuvre qui retient le point inférieur d’une voile du côté d’où vient le vent (voiles carrées). Par extension est synonyme d’allure. Pour les bateaux latins, on continue à dire qu’ils naviguent bâbord ou tribord amures, selon que le vent vient de la gauche ou de la droite.
#Anguillers :
Conduits, canaux ou trous pratiqués dans la partie inférieure des varangues des couples pour permettre l’écoulement de l’eau dans les fonds.
#Anspect :
Ou barre d’anspect. Levier en bois dur servant à faire tourner un cabestan ou un guindeau. Primitivement, servait à pointer les canons en direction.
#Aperçu :
Pavillon signal que l’on hisse pour indiquer que l’on a compris un signal.
#Apiquer :
Hisser l’une des extrémités d’un gui ou d’une vergue de manière à l’élever au-dessus de l’autre.
#Apparaux :
Ensemble des objets formant l’équipement d’un navire.
#Appel :
Direction d’un cordage, de la chaîne de l’ancre.
#Appuyer :
Haler, raidir un cordage pour soutenir ou fixer l’objet auquel il aboutit. Appuyer un signal, c’est l’accompagner d’un signal sonore, coup de Klaxon, pour attirer l’attention. Appuyer la chasse : poursuivre obstinément.
#Araignée :
Patte d’oie à grand nombre de branches de menu filin qu’on installe sur les funes des tentes et tauds pour permettre de les maintenir horizontaux. Hamac : réseau de petites lignes à oeil placées à chaque extrémité de la toile du hamac pour le suspendre : elles se réunissent à deux boucles métalliques ou organeaux d’où partent les « rabans » de suspension.
#Arborer :
Arborer un pavillon, c’est le hisser au mât. En Méditerranée, dans la langue des galères, le mât s’appelait l’arbre.
#Ardent :
Un navire est ardent lorsqu’il tend de lui-même à se rapprocher du lit du vent. C’est le contraire du mou.
#Armement :
L’armement d’un bâtiment consiste à le munir de tout ce qui est nécessaire à son genre de navigation ; ce terme désigne aussi la totalité des objets dont un navire est muni. Ces objets sont inscrits sur les « feuilles d’armement ». Dans une embarcation, on appelle ainsi son équipage.
#Armer :
Armer un navire : le munir de son armement. / Armer un câble : le garnir en certains endroits pour le garantir des frottements.
#Arraisonner :
Arraisonner un navire c’est le questionner sur son chargement, sa destination, et toutes autres informations pouvant intéresser le navire arraisonneur.
#Arrimage :
Répartition convenable dans le navire de tous les objets composants son armement et sa cargaison.
#Arrivée :
Mouvement que fait le navire quand il s’éloigne du lit du vent pour recevoir le vent plus de l’arrière. Synonyme : « abattée ». Contraire : « auloffée ».
#Arrondir :
Passer au large d’un cap pour éviter les dangers qui le débordent.
#Assiette :
Manière dont le navire est assis dans l’eau, autrement dit sa situation par rapport à la différence de ses tirants d’eau avant et arrière.
Assiette positive : T AV < T AR
Assiette négative : T AV > T AR
#Atterrir :
Faire route pour trouver une terre ou un port.
#Attrape :
Cordage fixé sur un objet de façon à pouvoir en temps utile l’amener à portée de main.
#Atterrissage :
Action d’atterrir.
#Auloffée :
Mouvement d’un navire tournant son avant vers le lit du vent. Contraire : arrivée abattée (ou abattée).
#Aveugler :
Une voie d’eau, obstruer avec des moyens de fortune
B
#Bâbord :
Partie du navire située à gauche d’un observateur placé dans l’axe de ce navire en faisant face à l’avant.
#Baguer :
Faire un noeud coulant.
#Baille :
Baquet (appellation familière donnée à leur école, par les élèves de l’école Navale).
#Balancine :
Manoeuvre partant du haut du mât et soutenant les extrémités d’une vergue ou l’extrémité d’un gui ou d’un tangon.
#Ballast :
Compartiments situés dans les fonds du navire et servant à prendre du lest, eau ou combustible.
#Ballon :
Défense sphérique que l’on met le long du bord.
#Bande :
Inclinaison latérale du navire. Synonyme de gîte. Mettre l’équipage à la bande : l’aligner sur le pont pour saluer un navire ou une personnalité.
#Barbotin :
Couronne à empreintes du guideau ou du cabestan sur laquelle les maillons d’une chaîne viennent s’engrener successivement.
#Base :
Banc de roche ou de corail formant un bas-fond.
#Bastaque :
Hauban à itague employé sur les petits bateaux. Il peut aussi servir à hisser certains objets.
#Bastingage :
Autrefois muraille en bois ou en fer régnant autour du pont supérieur d’un navire, couronnée par une sorte d’encaissement destiné à recevoir pendant le jour, les hamacs de l’équipage ; une toile peinte les recouvrait pour les protéger de la pluie et de l’humidité. On emploie aussi ce terme par extension pour désigner les gardes corps ou lisses de pavois.
#Battant :
Partie du pavillon qui flotte librement par opposition au guindant qui est le long de la drisse.
#Bau :
Poutres principales placées en travers du bateau pour relier les deux murailles de la coque et supporter les bordages de la coque.
#Beaupré :
Mât situé à l’avant du bâtiment.
#Béquiller :
#Empêcher un navire échoué de se coucher en le maintenant avec des béquilles.
#Berceau :
Assemblage en bois ou en fer destiné à soutenir un navire quand il est halé à terre.
#Berne (en) :
Mettre le pavillon à mi-drisse en signe de deuil.
#Bigue :
Très gros mât de charge maintenu presque vertical et portant à son extrémité supérieure des cordages et des appareils destinés à lever des poids très lourds. On nomme aussi bigues deux mâts placés et garnis comme le précèdent, et dont les têtes sont réunies par une portugaise.
#Bittes :
Pièce de bois ou d’acier fixé verticalement sur un pont ou un quai et servant à tourner les aussières.
#Bitture :
Partie d’une chaîne élongée sur le pont à l’avant et à l’arrière du guindeau, filant librement de l’écubier aussitôt qu’on fait tomber l’ancre (prendre une bitture).
#Bollard :
Point d’amarrage à terre constituée par un gros fût cylindrique en acier coulé, à tête renflée, pour éviter le glissement de l’amarre.
#Bôme :
Vergue inférieure d’une voile aurique.
#Borde :
#Ensemble des tôles ou des planches formant les murailles d’un navire.
#Bordée :
– Distance parcourue par un navire en louvoyant et sans virer de bord.
– Division : de l’équipage pour faire le quart.
#Border :
– ne voile : la raidir en embarquant l’écoute.
– La côte : la suivre de très près.
– Un navire : mettre en place le bordé.
#Bordure :
Côté inférieur d’une voile ; la ralingue qui y est fixée se nomme ralingue de fond ou de bordure.
#Bosco :
Maître de manoeuvre (marine de guerre), Maître d’équipage (marine de commerce)
B#osse :
Bout de cordage ou de chaîne fixé par une de ses extrémités et qui, s’enroulant autour d’un cordage ou d’une chaîne sur lesquels s’exerce un effort, les maintient immobile par le frottement.
#Bossoir :
– Pièce de bois ou de fer saillant en dehors d’un navire et servant à la manoeuvre des ancres à jas ; par extension coté avant d’un navire. De capon - de traversières : sert à mettre l’ancre au poste de navigation ; d’embarcation ou portemanteau : sert à suspendre et à amener les embarcations.
– Homme de bossoir : homme de veille sur le gaillard avant.
#Bouge :
Convexité transversale entre ponts et faux-ponts des navires.
#Bouée :
Corps flottant.
#Bourlinguer :
Se dit d’un bateau qui lutte dans une forte mer et d’un marin qui navigue beaucoup.
#Braie :
Sorte de collier en toile à voile ou en cuir que l’on applique autour du trou pratiqué dans le pont pour le passage d’un mât, d’une pompe, de la volée d’un canon afin d’empêcher l’infiltration de l’eau à l’intérieur du bateau.
#Branles :
Nom ancien des hamacs (d’où « branle-bas »).
#Brasse :
Mesure de longueur pour les cordages, 1m83, servant aussi à indiquer la profondeur de l’eau. Ce terme est en usage dans la plupart des nations maritimes mais la longueur en est différente : en France : 1m624, en Angleterre et en Amérique : 1m829 (six pieds anglais).
#Brasser :
Orienter les vergues au moyen des manoeuvres appelées bras. - carré : placer les vergues à angle droit avec l’axe longitudinal du navire. Brasser un tangon.
#Brider :
Étrangler, rapprocher plusieurs cordages tendus parallèlement par plusieurs tours d’un autre cordage qui les serre en leur milieu ; ou augmente ainsi leur tension.
#Brigadier :
Matelot d’une embarcation placé à l’avant pour recevoir les bosses ou les amarres, annoncer les obstacles sous le vent ou aider à accoster avec la gaffe.
#Brin :
Mot servant à indiquer la qualité du chanvre d’un cordage ; le meilleur est dit le premier brin. S’emploie aussi pour qualifier un homme remarquable.
#Bulbe :
Renflement de la partie inférieure d’une étrave.
#Bulge :
Renflement des flancs du navire.
C
#Cabaner :
Chavirer sans dessus dessous en parlant d’une embarcation.
#Cabestan :
Treuil vertical servant à actionner mécaniquement ou à bras les barbotins.
#Cabillot :
Chevilles en bois ou en métal qui traversent les râteliers et auxquelles on amarre les manoeuvres courantes au pied des mâts ou en abord.
#Câblot :
Petit câble d’environ 100 mètres de longueur servant à mouiller les embarcations au moyen d’un grappin ou d’une petite ancre.
#Cabotage :
Navigation entre deux ports d’une même côte ou d’un même pays.
#Caillebotis :
treillis en bois amovible servant de parquet et laissant écouler l’eau.
#Calfatage :
Opération qui consiste à remplir d’étoupe, au moyen d’un ciseau et à coups de maillet, les coutures des bordages ou des ponts en bois d’un navire afin de les rendre étanches. L’étoupe est ensuite recouverte de brai.
#Calier :
Homme employé spécialement à la distribution de l’eau douce.
#Caliorne :
Gros et fort palan destiné aux manoeuvres de force.
#Cap de mouton :
Morceau de bois plat et circulaire percé de trois ou quatre trous dans lesquels passent des rides pour raidir les haubans, galhaubans, etc...
#Cape (à la) :
On dit qu’un navire est à la cape quand, par gros temps, il réduit sa voilure ou diminue la vitesse de sa machine en gouvernant de façon à faire le moins de route possible et à dériver le plus possible pour éviter les effets de la mer.
#Capeler :
Capeler un mât, c’est faire embrasser la tête du mât par toutes les manoeuvres dormantes qui doivent entourer cette tête et s’y trouver réunies.
#Capeyer :
Tenir la cape.
#Capon :
Palan qui servait à hisser l’ancre sur les anciens navires (bossoirs de capon).
#Carène :
Partie immergée de la coque d’un navire.
#Caréner (un navire) :
Nettoyer et peindre sa carène.
#Cartahu :
Cordage volant, sans affectation spéciale, destiné à hisser ou amener les objets qu’on y attache. Les cartahus de linge servent à mettre le linge au sec ; ils se hissent parfois entre les mâts de corde.
#Chadburn :
Système mécanique employé pour transmettre les ordres de la passerelle aux machines (marine de commerce).
#Chambre (d’embarcation) :
Partie libre, à l’arrière de l’embarcation où peuvent s’asseoir les passagers.
#Chandeliers :
Barres généralement en acier fixées verticalement en abord d’un pont, autour des panneaux et des passerelles pour empêcher les chutes. Les chandeliers sont percés de trous dans lesquels passent les tringles ou les filières de garde-corps.
#Chapelle, #Faire_chapelle :
Se dit d’un navire qui, marchant, sous un vent favorable, vient à masquer par suite, d’une cause quelconque et est obligé de faire le tour pour reprendre les mêmes amures.
#Charnier :
Tonneau à couvercle, ayant généralement la forme d’un cône tronqué et dans lequel étaient conservés les viandes et les lards salés pour la consommation journalière de l’équipage (ancien). Par extension réservoir rempli d’eau potable.
#Chasser (sur son ancre) :
Entraîner l’ancre par suite d’une tenue insuffisante de fond.
#Château :
Superstructure établie sur la partie centrale d’un pont supérieur et qui s’étend d’un côté à l’autre du navire.
#Chatte :
Grappin à patte sans oreilles dont on se sert pour draguer les câbles ou les objets tombés à la mer.
#Chaumard :
Pièce de guidage pour les amarres solidement fixées sur le pont dont toutes les parties présentent des arrondis pour éviter d’user ou de couper les filins.
#Chèvre :
Installation de trois mâtereaux réunis à leur tête pour les manoeuvres de force.
#Choquer :
Filer ou lâcher un peu de cordage soumis à une tension.
#Claire :
Ancre haute et claire :
ancre entièrement sortie de l’eau, ni surpattée, ni surjalée. On dira de même :
manoeuvre claire, pavillon clair.
#Clan :
Ensemble formé par un réa tournant dans une mortaise qui peut être pratiquée dans un bordage, une vergue ou un mât.
#Clapot :
Petites vagues nombreuses et serrées qui se heurtent en faisant un bruit particulier.
#Clapotis :
Etat de la mer qui clapote ou bruit de clapot.
#Clin :
Les bordages sont disposés à clin quand ils se recouvrent comme les ardoises d’un toit :
embarcation à clins.
#Clipper :
Nom donné à un
voilier
fin de carène, spécialement construit pour donner une grande vitesse (clipper du thé, de la laine).
#Coaltar :
Goudron extrait de la houille (protège le bois de la pourriture).
#Coffre :
Grosse bouée servant à l’amarrage des navires sur une rade.
#Connaissement :
Document où est consigné la nature, le poids et les marques des marchandises embarquées. Cette pièce est signée par le capitaine après réception des marchandises avec l’engagement de les remettre dans l’état où elles ont été reçues, au lieu de destination sauf périls et accidents de mer.
#Conserve, Naviguer de conserve :
Naviguer ensemble (un bâtiment est ainsi « conserve » d’un autre).
#Contre-bord (navire à) :
Navire faisant une route de direction opposée à celle que l’on suit.
#Coque :
Boucle qui se forme dans les cordages.
#Coqueron :
Compartiment de la coque souvent voisine de l’étrave ou de l’étambot, servant e soute à matériel.
#Corde :
Ce mot n’est employé par les marins que pour désigner la corde de la cloche.
#Cornaux :
W-C. de l’équipage consistant en auges inclinées qui découlent dans les conduits aboutissant à la mer ; les cornaux étaient autrefois placés à tribord et à bâbord sur le plancher de la poulaine.
#Corps-morts :
Chaînes et ancres disposées au fond de la mer, solidement retenues par des empennelages, et dont une branche qui part dès la réunion des chaînes est nommée itague revient au-dessus de l’eau où elle est portée par un corps flottant (bouée ou coffre).
#Coupée :
Ouverture pratiquée dans les pavois ou dans le bastingage permettant l’entrée ou la sortie du bord.
#Couples :
Axes de charpente posés verticalement sur la quille.
#Coursive :
Terme général pour désigner des passages étroits tels que ceux qui peuvent se trouver entre des chambres ou autres distributions du navire.
#Crachin :
Pluie très fine. Crachiner.
#Crapaud (d’amarrage) :
Forts crampons pris sur le fond et servant au mouillage des coffres et des grosses bouées.
#Crépine :
Tôle perforée placée à l’entrée d’un tuyautage pour arrêter les saletés.
#Croisillon :
Petite bitte en forme de croix.
#Croupiat :
Grelin de cordage quelconque servant à amarrer l’arrière d’un navire à un quai ou à un bâtiment voisin. Faire croupiat :
appareiller le navire en s’aidant d’une amarre pour éviter le navire vers la sortie du port ou du bassin.
#Cul :
Fond, partie arrière, basse ou reculée, d’un objet.
– Cul d’une poulie :
Partie de la caisse opposée au collet.
– Cul de poule :
Arrière allongé et relevé.
– Cul de porc :
Sorte de noeud.
#Culer :
En parlant d’un navire : marche arrière en avant.
D
#Dalot :
Trous pratiqués dans les ponts et laissant s’écouler dans un tuyau placé au-dessous l’eau qui se trouve à la surface du pont.
#Dames :
Échancrures du plat-bord d’un canot garnies de cuivre et destinées à recevoir et à maintenir les avirons pendant la nage.
#Darse :
Bassin d’un port.
#Déborder :
Action de pousser au large une embarcation ou un bâtiment accosté à un navire ou à un quai.
#Débouquer :
Sortir d’un canal ou d’une passe pour gagner la mer libre.
#Décapeler :
Un mât, une vergue, c’est enlever les cordages qui y sont capelés ; un cordage, entourant un objet quelconque, c’est le dépasser par-dessus cet objet et l’enlever. De façon générale : ôter, décapeler un tricot, etc...
#Défense :
Tout objet suspendu contre le bord d’un navire ou d’une embarcation pour préserver la muraille du choc des quais et de toute construction flottante.
#Déferler :
Larguer les rabans de ferlage qui tiennent une voile serrée et la laisser tomber sur ses cargues. La lame déferle lorsqu’elle brise en s’enroulant sur elle-même ou en choquant une plage, une roche.
#Déferler_un_pavillon :
Peser sur la drisse pour permettre au pavillon de se déployer.
#Déhaler :
Déplacer un navire au moyen de ses amarres.
Se déhaler :
S’éloigner d’une position dangereuse au moyen de ses embarcations, de ses voiles.
#Dérader :
Quitter une rade.
#Déraper :
Une ancre : l’arracher du fond. Un navire dérape lorsqu’il enlève du fond sa dernière ancre.
#Dérive :
Différence entre le cap vrai du bâtiment et sa route vraie sous l’effet du vent de la mer et du courant.On appelle aussi « dérive » les surfaces que l’on immerge au centre de la coque ou sur les côtés pour s’opposer à la pression latérale du vent ; on devrait dire dans ce cas « contre dérive ». Être en dérive : navire ou objet qui flotte au gré du vent, des lames, des courants.
#Désaffourcher :
Relever une des deux ancres qui tiennent un navire affourché.
#Désarmé :
Un navire est désarmé lorsqu’il est amarré dans un port sans équipage et qu’il n’y a, en général, que des gardiens à bord.
#Détroit :
Ancre installée à la poupe d’un bâtiment.
#Déventer :
Une voile : la brasser en ralingue de façon à ce qu’elle fasseye.
#Dévers :
Inclinaison de l’étrave et courbure vers l’extérieur des couples de l’avant ayant pour avantage d’éviter l’embarquement des lames, formées par la vitesse du bâtiment.
#Délester :
Décharger le lest d’un navire, par exemple, alléger un navire.
#Démailler :
Séparer les maillons d’une chaîne, ou l’ancre de sa chaîne.
#Demande :
Filer à la demande un cordage qui fait effort, c’est le laisser (à la) filer en n’opposant qu’une faible résistance, mais en se tenant prêt à arrêter le mouvement au besoin.
#Dépaler :
Être dépalé : être porté par les courants, en dehors de la route que l’on doit suivre.
#Déplacement :
Poids du volume d’eau déplacé par un navire qui flotte. Le déplacement s’exprime en tonnes de 1000 kg.
#Dévirer :
(Cabestan, treuil, etc...) : tourner en sens contraire.
#Dinghy :
Embarcation en caoutchouc. L’on dit aussi
zodiac quel que soit le modèle.
#Double :
Le double d’une manoeuvre : la partie qui revient sur elle-même dans le sens de la longueur après avoir passé dans une poulie ou autour d’un cabillot ou de tout autre objet. Quart de vin supplémentaire à titre de récompense.
#Doubler :
– Au vent : naviguer au vent de, passer au vent de...
– Un cap : manoeuvrer et faire route de manière à contourner un cap.
– Un bâtiment : le gagner de vitesse.
– Les manoeuvres, cordages : les disposer en double en cas de mauvais temps ou autrefois à l’approche du combat.
#Draille :
Cordage tendu le long duquel une voile, une tente peuvent courir ou glisser par le moyen d’un transfilage ou d’anneaux.
#Drisse :
Cordage ou palan servant à hisser une vergue, une corne, une voile.
– De flamme : cordage confectionné au moyen d’une machine spéciale, en une tresse ronde avec huit faisceaux, de trois fils à voile non goudronnés et destiné à hisser les signaux.
#Drome :
Ensemble des embarcations, des pièces de rechange : mâts, vergues, avirons, etc... embarqués à bord d’un bâtiment.
– Des embarcations : rassemblement en bon ordre des avirons, mâts, gaffes d’un canot sur les bancs.
#Drosse :
Cordage en filin, en cuir, en fil d’acier, ou en chaîne qui sert à faire mouvoir la barre de gouvernail.
#Drosser :
Entraîner hors de sa route par les vents et la mer.
#Ducs d’albe :
Nom donné à un ou plusieurs poteaux réunis, enfoncés dans le fond d’un bassin ou d’une rivière afin d’y capeler des amarres quand on le déhale d’un navire.
E
#Echafaud :
Planches formant une plate-forme que l’on suspend le long de la coque pour travailler.
#Echouer :
Toucher le fond.
#Ecope :
Pelle en bois à long manche qui sert à prendre de l’eau à la mer pour en asperger la muraille d’un bâtiment pour la nettoyer. Elle sert également à vider les embarcations.
#Écoutille :
Ouverture rectangulaire pratiquée dans le pont pour pouvoir accéder dans les entreponts et dans les cales.
#Ecubier :
Conduit en fonte, en tôle ou en acier moulé ménagé de chaque bord de l’étrave pour le passage des chaînes de l’ancre. Ouverture par laquelle passe la chaîne d’une ancre.
#Elingue :
Bout de filin ou longue estrope dont on entoure les objets pesants tels qu’une barrique, un ballot, une pièce de machine, etc... A cette élingue, on accroche un palan ou la chaîne d’un mât de charge pour embarquer ou débarquer les marchandises.
#Embardée :
Abattée d’un navire en marche en dehors de sa route ou au mouillage ou sous l’effet du vent ou du courant.
#Embarder :
Se dit d’un navire qui s’écarte de sa route à droite ou à gauche en suivant une ligne courbe et irrégulière. On dit aussi qu’un navire, à l’ancre, embarde quand il change constamment de cap sous l’effet du vent ou du courant.
#Embellie :
Amélioration momentanée de l’état de la mer et diminution du vent pendant une tempête ou encore éclaircie du ciel pendant le mauvais temps ou la pluie.
#Embosser :
Un navire : mouiller ou amarrer le bâtiment de l’AV et de l’AR, pour le tenir dans une direction déterminée malgré le vent ou le courant.
#Embouquer :
S’engager dans un canal, un détroit ou une passe.
#Embraquer :
Tirer sur un cordage de manière à le raidir : embraquer le mou d’une aussière.
#Embrun :
L’embrun est une poussière liquide arrachée par le vent de la crête des lames.
#Emerillon :
Croc ou anneau rivé par une tige dans un anneau de manière à pouvoir tourner librement dans le trou de l’anneau.
#Empanner :
Un navire à voile empanne ou est empanné quand il est masqué par le côté de l’écoute de ses voiles.
#Encablure :
Longueur employée pour estimer approximativement la distance entre deux objets peu éloignés l’un de l’autre. Cette longueur est de 120 brasses (environ 200 mètres). Longueur normale d’une glène d’aussière. Autre définition de l’encablure : un dixième de mille soit environ 185 mètres.
#Encalminé :
Voilier encalminé : quand il est dans le calme ou dans un vent si faible qu’il ne peut gouverner.
#Engager :
Un navire est engagé quand il se trouve très incliné par la force du vent, le désarrimage du chargement ou la houle et qu’il ne peut se redresser. Cordage engagé : cordage qui bloque.
#En grand :
Tout à fait, sans retenue.
#Entremise :
Fil d’acier reliant deux têtes de bossoir et sur lequel sont frappés les tire-veilles. Pièces de bois, cornière, placées dans le sens longitudinal. Elles servent avec les barrots à établir la charpente des ponts, à limiter les écoutilles, etc...
#Épauler :
La lame : prendre la mer à quelques quarts de l’AV pour mieux y résister.
#Epontille :
Colonne verticale de bois ou de métal soutenant le barrot d’un pont ou d’une partie à consolider.
#Erre :
Vitesse conservée par un navire sur lequel n’agit plus le propulseur.
#Espars :
Terme général usité pour désigner de longues pièces de bois employées comme mâts, vergues, etc...
#Essarder :
Essuyer, assécher avec un faubert ou une serpillière.
#Etale :
– Sans vitesse.
– Étale de marée : moment où la mer ne monte ni ne baisse
#Etaler :
Résister à.
#Étalingure :
Fixation de l’extrémité d’un câble, d’une chaîne sur l’organeau d’une ancre. - de cale : fixation du câble ou de la chaîne dans la cale ou le puits à chaînes.
#Etambot :
Pièce de bois de même largeur que la quille et qui s’élève à l’arrière en faisant avec celle-ci un angle généralement obtus qu’on nomme quête. Il reçoit les fémelots ou aiguillots du gouvernail.
#Etamine :
Étoffe servant à la confection des pavillons.
#Etarquer :
Une voile : la hisser de façon à la tendre le plus possible.
#Étrangler :
Une voile : l’étouffer au moyen de cordages.
#Etrangloir :
Appareil destiné à ralentir et à arrêter dans sa course une chaîne d’ancre.
#Evitage :
Mouvement de rotation d’un bâtiment sur ses ancres, au changement de marées ou par la force du vent qui agit plus sur lui que sur le courant. Espace nécessaire à un bâtiment à l’ancre pour effectuer un changement de cap, cap pour cap.
F
#Fanal :
Lanterne d’embarcation.
#Fardage :
Tout ce qui se trouve au-dessus de la flottaison excepté la coque lisse et offrant de la prise au vent. Dans la marine de commerce, désigne aussi les planches , nattes, etc... que l’on place sur le vaigrage du fond pour garantir les marchandises contre l’humidité.
#Fatiguer :
Un bâtiment fatigue lorsque, par l’effet du vent, de la mer, ses liaisons sont fortement ébranlées.
#Faubert :
Sorte de balai fait de nombreux fils de caret et dont on fait usage à bord pour sécher un pont après la pluie ou le lavage.
#Faux-bras :
Cordage installé le long du bord, pour faciliter l’accostage des embarcations.
#Femelots :
Pentures à deux branches embrassant l’étambot ou le gouvernail et représentant des logements pour recevoir les aiguillots.
#Ferler :
– Une voile carrée : relever par plis sur la vergue une voile carguée et la fixer au moyen de rabans dits de ferlage qui entourent la voile et la vergue.
– Un pavillon : le plier et le rouler en le maintenant ensuite avec sa drisse.
#Filer :
– Une amarre : laisser aller une amarre dont un des bouts est attaché à un point fixe.
– La chaîne : augmenter la touée d’une chaîne en la laissant aller de la quantité voulue en dehors du bord.
– Par le bout, une chaîne ou grelin : laisser aller du navire dans l’eau.
#Filière :
Cordage tendu horizontalement et servant de garde-corps ou à suspendre différents objets. - de mauvais temps : cordage qu’on tend d’un bout à l’autre du bâtiment et auquel les hommes se retiennent pendant les forts mouvements de roulis et de tangage.
#Flux :
Marée montante.
#Forain :
Ouvert : Rade foraine : rade sans abri, exposée au mauvais temps du large (mouillage d’attente).
Forme :
– Bassin de radoub, ou cale sèche : bassin de radoub.
– Formes d’un navire : ses lignes.
#Fraîchir :
Se dit du vent qui augmente d’intensité.
#Frais :
Désigne la forme du vent : joli frais, bon frais, grand frais.
#Franc-bord :
Distance entre le niveau de l’eau à l’extérieur du navire et la partie supérieure du pont principal à la demi-longueur du navire.
#Fret :
Somme convenue pour le transport de marchandises par navire. Les marchandises composant le chargement du navire.
#Fuir :
Devant le temps ou devant la mer : gouverner de manière à recevoir le vent ou la mer par l’arrière.
#Fune :
Grelin qui traîne le chalut. Prolongement de la filière des tentes d’un navire (mettre les tentes en fune).
G
#Galhauban :
Cordage en chanvre ou en acier servant à assujettir par le travers et vers l’arrière les mâts supérieurs.
#Gambier :
Changer la position d’une voile à antenne ou au tiers d’un côté à l’autre du navire en faisant passer la vergue de l’autre côté du mât. Synonyme : muder, trélucher.
#Galipot :
Sorte de mastic avec lequel on recouvre les pièces métalliques en cas de repos prolongé ou d’exposition à l’arrosage par l’eau de mer. Pâte formée en parties égales de céruse et de suif fondu, étalée à chaud, au pinceau, sur les surfaces à protéger. On l’enlève par grattage et lavage à l’huile. Galipoter (vieux).
#Gite :
Synonyme de bande : Giter.
#Glène :
De cordage : portion de cordage ployée en rond sur elle-même, c’est à dire lové.
#Grain :
Vent violent qui s’élève soudainement généralement de peu de durée. Les grains sont parfois accompagnés de pluie, de grêle ou de neige.
#Gréement :
L’ensemble des cordages, manoeuvres de toutes sortes et autres objets servant à l’établissement, à la tenue ou au jeu de la mâture, des vergues et des voiles d’un navire.
#Guindeau :
Appareil servant à virer les chaînes, à mouiller et à relever les ancres à bord d’un navire. Son axe de rotation est horizontal.
H
#Habitacle :
Sorte de cuvette ou de caisse cylindrique en bois ou en cuivre recouverte à la partie supérieure d’une glace et qui contient le compas de route et les lampes qui l’éclairent.
#Hale-bas :
Petit cordage frappé au point de drisse des voiles enverguées sur des drailles et qui sert à les amener.
#Haler :
Remorquer un navire dans un canal ou le long d’un quai au moyen d’un cordage tiré au rivage. Tirer un cordage ou un objet quelconque au moyen d’un cordage sur lequel on fait un effort.
#Hanche :
Partie de la muraille d’un navire qui avoisine l’arrière. On relève un objet par la hanche quand il est à 45° par l’arrière du travers.
#Haut-fond :
Sommet sous-marin recouvert d’eau peu profonde et dangereux pour la navigation.
#Hauturière :
Navigation au large ; contrôlée par l’observation des astres. Long cours.
I
#Itague :
Cordage passant par une poulie simple et sur lequel on agit à l’aide d’un palan pour augmenter la puissance. Chaîne retenant un coffre et maillée au point de jonction des chaînes des ancres de corps-mort.
J
#Jambettes :
Montants, bouts d’allonges qui dépassent le plat-bord d’un bâtiment et sur lesquels on tourne des manoeuvres ou on prend un retour. Pièces de bois ou de fer légèrement inclinées et retenant les pavois.
#Jarretière :
Sangle qui sert à saisir une drôme dans une embarcation.
#Jauge :
Volume des capacités intérieures des navires exprimé en tonneaux de 2m3.83 ou 100 pieds cubes anglais.
#Jauge brute :
Volume de tous les espaces fermés du navire sans exception aucune.
#Jauge nette :
Volume des espaces utilisables commercialement.
#Jaumière :
Ouverture pratiquée dans la voûte d’un navire pour le passage et le jeu de la partie supérieure de la mèche du gouvernail.
#Joue :
Creux des formes de la coque à l’avant d’un navire. Synonyme : épaule. Face extérieure de la caisse d’une poulie.
#Joute :
Compétition d’embarcations à l’aviron.
#Jusant :
Marée descendante.
L
#Laisse :
– De marée : partie du rivage alternativement couverte et découverte par la mer dans les mouvements de la marée.
#Laize :
Chacune des bandes de toile dont se compose une voile.
#Lamanage :
Pilotage restreint aux ports, baies, rade et rivières de peu d’importance. Dans la coutume d’Oléron, le pilote s’appelait loman, c’est à dire homme du lof (côté du vent) ; on en a fait laman, puis lamaneur.
#Larder :
Voir paillet.
#Latte :
– De hauban : patte métallique fixée sur le bordage pour servir de cadène de hauban.
#Lège :
Bâtiment lège : bâtiment vide.
#Lest :
Matières pesantes arrimées dans les fonds du navire pour en assurer la stabilité.
#Libre pratique :
Permission donnée par les autorités sanitaires d’un port à un navire de communiquer librement avec la terre.
#Loch :
Appareil servant à mesurer la vitesse du navire.
#Lumières :
Petits canaux ou conduits pratiqués sur la face antérieure des varangues et destinés à conduire les eaux de cale au pied des pompes. Synonyme : anguillers
M
#Mahonne :
Chaland de port à formes très arrondies utilisé en Méditerranée.
#Maille :
Intervalle entre deux couples voisins d’un navire ou entre deux varangues. Ouverture laissée entre les fils des filets de pêche.
#Main_courante :
Barre en métal, ou pièces de bois mince, placées de chaque côté des échelles de dunette, de roof-passerelle, de gaillard, etc... pour servir de rampe.
#Maistrance :
(Marine Nationale) - L’ensemble des officiers mariniers de la Marine de guerre française et plus particulièrement ceux de carrière qui constituent le cadre de maistrance proprement dit.
#Maître_bau :
Bau situé dans la plus grande largeur du navire.
#Maître_couple :
Couple situé de même.
#Maître_de_quart :
(Marine nationale) - Gradé du service manoeuvre qui, à bord des bâtiments militaires, seconde l’officier de quart dans le service des embarcations et rend les honneurs du sifflet à l’arrivée et au départ des officiers.
#Maniable :
Modéré (vent) ; assez beau (temps).
#Manifeste :
Liste complète et détaillée par marque et numéros des colis de marchandises formant la cargaison d’un navire. Cette liste est remise à la Douane du port de destination.
#Marie-Salope :
Chaland à saletés.
#Marnage :
Synonyme : d’amplitude pour la marée.
#Maroquin :
Cordage tendu entre deux mâts pour servir à supporter une ou plusieurs poulies dans lesquelles passent des manoeuvres ou des drisses.
#Mascaret :
Phénomène qui se produit dans le cours inférieur d’un fleuve consistant en plusieurs lames creuses et courtes formées par la remontée du flot contre le courant du propre fleuve.
#Mât_de_charge :
Espar incliné tenu par des balancines portant des apparaux servant à déplacer des poids.
#Mâter :
Mettre un mât en place. Mâter une pièce, une barrique, les avirons : les dresser et le tenir dans une position verticale.
#Mégaphone :
Tronc de cône creux et léger servant à augmenter la portée de la voix.
#Membrure :
Pièce de bois ou de fer soutenant le bordé et les vaigres sur laquelle viennent se fixer les barrots (Synonyme : couple).
#Midship :
Aspirant ou enseigne de vaisseau, en général le plus jeune parmi les officiers. Désigne également des chaussures ouvertes utilisées à bord des bâtiments de la Marine en pays chaud.
#Mole :
Construction en maçonnerie, destinée à protéger l’entrée d’un port et s’élevant au-dessus du niveau des plus fortes marées.
#Mollir :
Diminuer de violence (vent / mer).
#Mou :
Un cordage a du mou quand il n’est pas assez tendu. Donner du mou : choquer une manoeuvre. Un navire est mou quand il a tendance à abattre.
#Moucheter_un_croc :
Amarrer un bout entre pointe et dos pour empêcher le décrochage.
#Mouiller :
Jeter l’ancre et filer la touée de la chaîne convenable.
#Mousson :
Vents périodiques, soufflant avec de légères variations pendant une moitié de l’année dans une direction et pendant l’autre moitié de l’année dans la direction opposée. (Mers de Chine et Océan Indien).
#Musoir :
Pointe extrême d’une jetée ou d’un môle ; se dit aussi de l’extrémité d’un quai à l’entrée d’un bassin ou d’un sas.
N
#Nable :
Trou percé dans le fond d’une embarcation servant à la vider lorsque cette embarcation n’est pas à flot. S’obture au moyen d’un bouchon de nable.
#Nage :
Mouvement imprimé par l’armement aux avirons d’une embarcation.
– Chef de nage : Nageurs assis sur le banc arrière dont les mouvements sont suivis par tous les autres.
– Nage à couple : Quand il y a 2 (canot) ou 4 (chaloupe) nageurs sur chaque banc.
– Nage en pointe : 1 nageur par banc (baleinière).
#Natte :
Nom donné aux paillets et aux sangles qu’on place en divers endroits de la mâture et du gréement qu’on veut garantir du frottement.
#Nid de pie :
Installation placée assez haut sur le mât avant de certains navires et dans laquelle se tient l’homme de vigie. A bord des navires polaires, on dit plutôt #nid_de_corbeau.
O
#Obéir :
Un navire obéit bien à la barre quand il en sent rapidement l’action.
#Obstructions :
Défenses fixes, d’un port pour en interdire l’accès à un ennemi de surface, sous-marin ou aérien.
#Oeil :
Boucle formée à l’extrémité d’un filin.
#Oeil de la tempête :
Éclaircie dans le ciel au centre des ouragans.
#Oeuvres_mortes :
Partie émergée de la coque.
#Oeuvres_vives :
Partie immergée de la coque.
#Opercule :
Tape de hublot.
#Oreilles_d_âne :
Cuillers en tôle permettant d’augmenter le débit d’air entrant par les hublots.
P
#Paille de bitte :
Tige de fer traversant la tête d’une bitte pour empêcher la chaîne ou l’aussière de décapeler.
#Paillet :
Réunion de fils de bitord, torons de cordage, etc... tressés ensemble et formant une sorte de natte. On les emploie pour garnir les manoeuvres dormantes afin empêcher le frottement.
#Palanquée :
Colis, ensemble de marchandises groupées dans une élingue ou un filet pour être embarquées ou débarquées en un seul mouvement de grue.
#Palanquer :
Agir sur un objet quelconque avec un ou plusieurs palans.
#Panne (mettre en) :
Manoeuvre qui a pour objet d’arrêter la marche du navire par le brasseyage de la voilure.
#Pantoire :
Fort bout de cordage terminé par un oeil muni d’une cosse.
#Pantoire_de_tangon :
Retient le tangon dans le plan vertical.
#Paravane (un) :
Deux brins de dragage fixés au brion terminés par des flotteurs divergents. Installation destinée à la protection contre les mines à orin.
#Paré :
Prêt, libre, clair, hors de danger.
#Parer :
– Un cap : le doubler ; - un abordage : l’éviter.
– Une manoeuvre : la préparer.
– Manoeuvres : commandement pour tout remettre en ordre.
Faire parer un cordage : le dégager s’il est engagé ou empêcher de la faire.
#Passerelle :
Petit cordage servant de transfilage ou à passer une manoeuvre plus grosse dans les poulies ou un conduit.
Aussière ou chaîne passée d’avance sous la coque d’un bâtiment afin de permettre une mise en place rapide d’un paillet makaroff.
#Pataras :
Hauban supplémentaire destiné à soulager temporairement à un hauban soumis à un effort considérable - très employé sur les yachts de course, ce hauban mobile appelle largement sur l’arrière.
#Patente de santé :
Certificat délivré à un navire par les autorités du port pour attester l’état sanitaire de ce port.
#Pavois :
Partie de coque au-dessus du pont formant garde corps.
#Grand_pavois :
Pavillon de signaux frappés le long des étais et de l’entremise dans un ordre déterminé.
#Petit_pavois :
Pavillons nationaux en tête de chacun des mâts. Au-dessus du pavois : Syn. « de montré » pour un signal par pavillon de 1 signe.
P#eneau (faire) :
Tenir l’ancre prête à mouiller par grands fonds après avoir filé une certaine quantité de chaîne pour atténuer la violence du choc sur le fond.
#Perdant :
Synonyme : jusant.
#Perthuis :
Détroit entre les îles, des terres ou des dangers.
Ouverture d’accès dans une cale sèche.
#Phare :
Construction en forme de tour portant un feu à son sommet.
Mât avec ses vergues, voiles et gréement. Ex. : phare de misaine, phare de l’avant, phare de l’arrière, phare d’artimon, phare carré.
#Phoscar :
Sorte de boîte à fumée et à feu jetée d’un bâtiment afin de matérialiser un point sur la mer.
#Pic (a pic) :
Position verticale de la chaîne de l’ancre au moment où celle-ci est sur le point d’être arrachée au fond. A long pic : laisser la chaîne de l’ancre un peu plus longue que pour être à pic.
#Pied :
Jeter un pied d’ancre : mouiller avec un peu de touée pour un court laps de temps.
Mesure de longueur égale à 0,305mètre.
#Pied_de_biche :
Pièce de fonte, dans un guindeau.
#Pied_de_pilote :
Quantité dont on augmente le tirant d’eau pour être sur de ne pas talonner.
#Pigoulière :
Embarcation à moteur assurant à heures fixes à TOULON le service de transport du personnel entre différents points de l’Arsenal.
#Piloter :
Assurer la conduite d’un navire dans un port ou dans les parages difficiles de la côte.
#Piquer_l_heure :
Sonner l’heure au moyen d’une cloche.
#Plat-bord :
– Dans un bâtiment en bois : ensemble des planches horizontales qui recouvrent les têtes des allonges de sommet.
– Dans un navire en fer : ceinture en bois entourant les ponts.
#Plein :
Synonyme : pleine mer.
– Plus près bon plein : allure de 1 quart plus arrivée que le plus près.
– Mettre au plein : échouer un bateau à la côte.
#Poste (amarre de) :
Aussière ou grelin de forte grosseur fournie par les ports pour donner plus de sécurité et plus de souplesse à l’amarrage des navires et éviter l’usure de leurs propres aussières d’amarrage.
#Pot_au_noir :
Zone des calmes équatoriaux caractérisés par des pluies torrentielles.
#Poulaine :
Partie extrême avant d’un navire : lieu d’aisance de l’équipage.
#Poupée_de_guindeau :
Bloc rond en fonte sur lequel on garnit les amarres que l’on veut virer au guindeau.
#Prélart :
Laize de toile à voile souple, cousues ensemble puis goudronnées, destinées à couvrir les panneaux d’une écoutille et empêcher l’accès de l’eau dans les entreponts ou la cale.
#Puisard :
Espace compris entre deux varangues et formant une caisse étanche dans laquelle viennent se rassembler les eaux de cale.
#Pilot_chart :
Cartes périodiques publiées par l’Office Météo des Etats-Unis fournissant des renseignements sur la direction et la force des vents et des courants probables et la position des icebergs.
Q
#Quart :
32ème partie du tour d’horizon, vaut 11 degrés 15 minutes.
Synonyme. : de rhumb de compas.
#Queue _de_rat :
– Cordage terminé en pointe.
– D’un grain : rafale violente et subite à la fin d’un grain.
– Aviron de queue : aviron servant de gouvernail.
#Quille_de_roulis :
Plan mince, en tôle, fixé normalement et extérieurement à la coque, dans la région du bouchain, sur une partie de la longueur du navire, et destiné à entraîner l’eau lors des mouvements de roulis pour les amortir plus rapidement.
R
#Raban :
Tresse ou sangle de 8 à 9 mètres de long formée d’un nombre impair de brins de bitord.
– De hamac : bout de quarantenier servant à suspendre le hamac.
– De ferlage : cordon ou tresse servant à serrer une voile sur une vergue, un gui, etc...
#Rabanter :
Fixer ou saisir un objet à son poste avec les rabans destinés à cet usage.
– Une voile : la relever pli par pli sur la vergue et l’entourer, ainsi que la vergue, avec les rabans.
#Radier :
Maçonnerie sur laquelle on établit les portes d’un bassin et d’une forme.
#Radoub :
Passage au bassin d’un navire pour entretien ou réparation de sa coque.
#Rafale :
Augmentation soudaine et de peu de durée du vent.
#Rafiau ou #Rafiot :
Petite embarcation, mauvais navire.
#Rafraîchir :
Un câble, une amarre, c’est en filer ou en embraquer une certaine longueur de manière à ce que le portage ne soit jamais à la même place.
#Raguer :
Un cordage rague lorsqu’il s’use, se détériore en frottant sur un objet dur ou présentant des aspérités. Se dit aussi d’un bâtiment frottant contre un quai.
#Rail :
Pièce en cuivre vissée sur un mât à pible ou un gui sur laquelle sont enfilés les coulisseaux.
#Rambarde :
Garde-corps.
Synonyme : de main courante.
#Ras :
Radeau servant aux réparations à faire à un bâtiment près de sa flottaison.
Petits appontements flottants.
#Ratier :
Argot de bord - Matelot sans spécialité chargé de l’entretien de la coque.
#Rattrapant :
Yacht rattrapant. Terme de régate : lorsque deux yachts font la même route ou à peu près, celui qui est en route libre derrière l’autre commence à être considéré comme « yacht rattrapant l’autre » aussitôt qu’il s’en approche assez près pour qu’il y ait « risque de collision » et continue à être tel jusqu’à ce qu’il redevienne en roue libre devant ou derrière, ou s’en soit écarté par le travers jusqu’à écarter le risque de collision.
#Raz :
Courant violent dû au flot ou au jusant dans un passage resserré.
#Reflux :
Mouvement rétrograde de l’eau après la marée haute.
Synonyme : jusant, ébe.
#Refuser :
Le vent refuse lorsque sa direction vient plus de l’avant. Contraire : adonner.
#Relâcher :
Un navire relâche quand par suite du mauvais temps, avaries subies, etc... il est forcé d’interrompre sa mission et d’entrer dans un port qui n’est pas son port de destination.
#Renard :
Plateau sur lequel sont pointés les noms des officiers qui descendent à terre.
#Rencontrer :
La barre ou simplement rencontrer : mettre la barre du côté opposé à celui où elle était auparavant pour arrêter le mouvement d’abatée du navire.
#Rendre :
Un cordage rend lorsqu’il s’allonge. Une manoeuvre est rendue lorsqu’on l’a amenée à son poste en halant dessus. Rendre le mou d’un cordage : tenir le cordage à retour d’un bout tandis qu’on hale de l’autre bout. Rendre le quart : remettre le quart à son successeur.
#Renflouer :
Remettre à flot un navire échoué.
#Renverse :
Du courant : le changement cap pour cap de sa direction.
#Ressac :
Retour violent des lames sur elles-mêmes lorsqu’elles vont se briser sur une côte, un haut-fond.
#Retenue :
Cordage en chanvre, en acier ou chaîne servant à soutenir un bout-dehors, un bossoir.
#Rider :
Une manoeuvre dormante : c’est la raidir fortement à l’aide de ridoirs ou de caps de mouton.
#Riper :
Faire glisser avec frottement.
#Risée :
Petite brise subite et passagère.
#Rocambeau :
Cercle en fer garni d’un croc, servant notamment à hisser la vergue d’une voile au tiers et à amurer le point d’amure du foc le long de son bout-dehors.
#Rôle :
Rôle de combat, rôle d’équipage, etc...
#Rondier :
Gradé ou matelot chargé d’une ronde.
#Roof :
Superstructure établie sur un pont supérieur et ne s’étendant pas d’un côté à l’autre du navire.
#Roulis :
Balancement qui prend le navire dans le sens transversal.
#Routier :
Carte marine à petite échelle comprenant
S
#Sabaye :
Cordage avec lequel on hâle à terre un canot mouillé près de la côte.
##Sabord :
Ouverture rectangulaire pratiquée dans la muraille d’un navire.
Saborder :
Faire des brèches dans les oeuvres vives d’un navire pour le couler.
#Safran :
Surface du gouvernail sur laquelle s’exerce la pression de l’eau pour orienter le navire.
#Savate :
Pièce de bois sur laquelle repose un navire au moment de son lancement.
#Saisine :
Cordage servant à fixer et à maintenir à leur place certains objets.
#Sangle :
Tissu en bitord qui sert à garantir du frottement certaines parties du navire ou du gréement ou à maintenir au roulis des objets suspendus.
#Sas :
Partie d’un canal muni d’écluses, destinée à établir une jonction entre deux bassins de niveaux différents. Compartiment en séparant deux autres dont les ouvertures ne peuvent s’ouvrir que l’une après l’autre.
#Saute_de_vent :
Changement subit dans la direction du vent.
#Sauve-Garde :
Cordages fourrés ou chaînes servant à empêcher le gouvernail d’être emporté s’il vient à être démonté. Ils sont fixés d’un bout sur le gouvernail, de l’autre sur les flancs du bâtiment.
#Sec (à) :
Un bâtiment court à sec, est à sec de toile lorsqu’il navigue sans se servir de ses voiles, mais poussé par le vent.
#Semonce :
Ordre donné par un navire armé à un autre navire de montrer ses couleurs et au besoin d’arrêter pour être visité.
#Coup (coup de) :
Coup de canon appuyant cet ordre.
#Servir :
Faire servir : manoeuvre d’un navire à voiles pour quitter la panne et reprendre la route.
#Seuil :
Élévation du fond de la mer s’étendant sur une longue distance.
#Sillage :
Trace qu’un navire laisse derrière lui à la surface de la mer.
#Slip :
Plan incliné destiné à mettre à l’eau ou à haler à terre de petits bâtiments ou des hydravions au moyen d’un chariot sur rails.
#Soufflage :
Doublage en planches minces sur le bordé intérieur ou extérieur.
#Souille :
Enfoncement que forme dans la vase ou le sable mou un bâtiment échoué.
#Sous-venté :
Un voilier est sous-venté quand il passe sous le vent d’un autre bâtiment, d’une terre qui le prive de vent.
#Spardeck :
Pont léger au-dessus du pont principal.
#Suceuse :
Drague travaillant par succion du fond.
#Superstructures :
Ensemble des constructions légères situées au-dessus du pont supérieur.
#Surbau :
Tôle verticale de faible hauteur encadrant un panneau, un roof ou un compartiment quelconque.
#Syndic :
Fonctionnaire de l’Inscription Maritime remplaçant les Administrateurs dans les sous-quartiers.
#Syzygie (marée des) :
Marées correspondant à la nouvelle ou à la pleine lune. Synonyme : marée de vive-eau.
T
#Table_à_roulis :
Table percée de trous.
Par gros temps, on y met des chevilles appelées violons ou cabillots qui permettent de fixer les objets qui s’y trouvent.
#Tableau :
Partie de la poupe située au-dessus de la voûte.
Dans un canot ou une chaloupe, partie arrière de l’embarcation.
#Talon_de_quille :
Extrémité postérieure de la quille sur laquelle repose l’étambot.
#Talonner :
Toucher le fond de la mer avec le talon de la quille.
#Tangon :
Poutre mobile établie horizontalement à l’extérieur d’un navire, à la hauteur du pont supérieur et perpendiculairement à la coque, sur laquelle on amarre les embarcations quand le navire est à l’ancre.
– De spinnaker ou de foc : espars servant à déborder le point d’écoute du spinnaker ou du foc au vent arrière.
#Tangage :
Mouvement que prend le navire dans le sens longitudinal.
#Tanker :
Navire pétrolier.
#Tape :
Panneau en tôle ou pièce de bois obturant une ouverture.
#Taud :
Abri de grosse toile qu’on établit en forme de toit au-dessus des ponts pour garantir l’équipage contre la pluie. Etui placé sur les voiles serrées pour les garantir de la pluie.
#Teck :
Bois des Indes presque imputrescibles aussi fort et plus léger que le chêne ; très employé dans la construction navale.
#Tenir :
Navire tenant la mer : se comportant bien dans le mauvais temps.
#Tenir le large :
Rester loin de la terre.
#Tenue :
Qualité du fond d’un mouillage. Les fonds de bonne tenue sont ceux dans lesquels les pattes des ancres pénètrent facilement et ne peuvent cependant en être arrachées qu’avec difficulté.
La tenue d’un mât est son assujettissement par les étais et les haubans.
#Teugue :
Partie couverte du pont supérieur avant, constituant un gaillard d’avant où les hommes de l’équipage peuvent s’abriter.
#Tiens-bon ! :
Commandement à des hommes qui agissent sur un cordage, un cabestan, etc... de suspendre leurs efforts tout en restant dans la position où ils sont (voir « Tenir bon »).
#Tiers (voile au) :
Synonyme : de bourcet
Voiles des canots et chaloupes.
#Tillac :
Pont supérieur ou parfois plancher d’embarcation.
#Tins :
Pièces de bois carrées placées à des distances régulières sur le fond d’une cale-sèche et destinées à soutenir la quille des navires.
#Tire-veilles :
Nom donné à un bout de filin terminé par une pomme à la rambarde au bas de l’échelle de coupée d’un navire et auquel on se tient pour monter à bord ou pour en descendre.
Bout amarré sur l’entremise des bossoirs d’embarcation et auxquels se tient l’armement d’une embarcation quand on la met à l’eau ou quand on la hisse.
#Tomber :
– Sous le vent : s’éloigner de l’origine du vent.
– Sur un navire, une roche : être entraîné par le vent, le courant ou toute autre cause vers un navire, un rocher, etc...
– Le vent tombe, la mer tombe : le vent diminue d’intensité, les vagues de force.
#Tonnage :
Capacité cubique d’un navire ou de l’un de ses compartiments exprimée en tonneaux. Le tonneau est égal à cent pieds cubes anglais ou à 2,83 mètres cubes (c’est le tonneau de jauge) ; Le tonnage exprime toujours un volume.
#Tonne :
Grosse bouée en bois, en fer ou en toile.
#Top :
Prendre un top : comparer une pendule réglée avec son chronomètre, ou relever un signal horaire au compteur.
#Tosser :
Un navire tosse lorsque, amarré le long d’un quai, sa coque frappe continuellement contre le quai par l’effet de la houle.
A la mer, le navire tosse quand l’AV retombe brutalement dans le creux des vagues.
#Touage :
Remorquage, plus particulièrement en langage de batellerie.
#Toucher :
Être en contact avec le fond. Toucher terre : faire escale.
#Touée :
Longueur de la remorque avec laquelle on hale un navire pour le déplacer.
Longueur de la chaîne filée en mouillant une ancre. Par extension : longueur d’une certaine importance d’un câble filé ou d’un chemin à parcourir.
#Touline :
Petite remorque et plus généralement lance-amarre.
#Tourner :
Une manoeuvre : lui faire faire un nombre de tours suffisant autour d’un point fixe pour l’empêcher de filer ou de lâcher.
#Traîne :
Tout objet que l’on file à l’arrière d’un navire à l’aide d’un bout de filin.
A la traîne : un objet est à la traîne lorsqu’il n’est pas placé à la place qui lui est assignée.
#Transfiler :
– Deux morceaux de toile : les rapprocher bord à bord au moyen d’un bout de ligne passant alternativement des oeillets pratiqués dans l’un dans ceux pratiqués dans l’autre.
– Une voile : la fixer à sa vergue, gui ou corne au moyen d’un filin nommé transfilage et passant d’un oeillet à l’autre en embrassant la vergue, le gui, la corne.
#Traversier :
Amarre appelant d’une direction perpendiculaire à l’axe longitudinal.
Un vent traversier est un vent bon pour aller d’un port à un autre et pour un revenir.
#Trou_d_homme :
Ouverture elliptique d’un double fond ou d’un ballast.
#Tunnel :
Conduit en tôlerie de dimensions suffisantes pour permettre le passage d’un homme et à l’intérieur duquel se trouve une ligne d’arbres entre la chambre des machines et la cloison de presse-étoupe AR.
V
#Va_et_vient :
Cordage en double servant à établir une communication entre deux navires ou entre un navire et la côte, notamment pour opérer le sauvetage des naufragés.
#Vadrouille :
Bouts de cordage défaits, serrés sur un manche et servant au nettoyage. Faubert emmanché.
#Vague_satellite :
Soulèvement de la mer produit par le mouvement du navire en marche.
#Varangue :
La varangue est la pièce à deux branches formant la partie inférieure d’un couple et placées à cheval sur la quille. La varangue est prolongée par des allonges. Tôle placée verticalement et transversalement d’un bouchain à l’autre pour consolider le petit fond du navire.
#Vase :
Terre grasse, noirâtre, gluante. La vase peut être molle, dure mêlée ; elle présente généralement une bonne tenue.
#Veille (ancre de) :
Ancre prête à être mouillée.
#Veiller :
Faire attention, surveiller. Veiller l’écoute : se tenir prêt à la larguer, à la filer. Veiller au grain : l’observer, le suivre.
#Vélique :
Point vélique = centre de voilure de toutes les voiles.
#Ventre :
La partie centrale d’un bâtiment surtout lorsque ses couples sont très arrondis.
#Verine :
Bout de filin terminé par un croc ou une griffe et dont on fait usage en simple ou en double pour manier les chaînes des ancres.
#Videlle :
Reprise faite à un accroc dans une toile.
#Virer :
Exercer un effort sur un cordage ou sur une chaîne par enroulement sur un treuil, guindeau ou cabestan.
– Virer à pic : virer suffisamment le câble ou la chaîne pour amener l’étrave du navire à la verticale de l’ancre.
– Virer à long pic : virer en laissant la chaîne un peu plus longue que la profondeur de l’eau.
#Virer_de_l_avant :
faire avancer un navire en embraquant ses amarres de l’avant au cabestan ou au guindeau.
– Virer sur la chaîne : rentrer une partie de la chaîne en se servant du cabestan ou du guindeau.
– Virer de bord : changer les amures des voiles.
#Vit_de_nulet ou #Vi_de_mulet :
Tige de métal articulée fixée à une vergue, à un gui, à un mât de charge pour le relier au mât qui porte une douille. Employé en particulier pour les mâts de charge.
#Vitesse :
L’unité marine de vitesse est le noeud qui représente un mille marin (1852 mètres) à l’heure. Ne jamais dire un noeud à l’heure.
#Vive-eau :
Grande marée.
#Voie_d_eau :
Fissure ou ouverture accidentelle dans des oeuvres vives.
W
#Wharf :
Littéralement quai, plus spécialement pour désigner un appontement qui s’avance dans la mer au-delà de la barre sur la côte occidentale d’Afrique.
Y
#Youyou :
Très petite embarcation de service à l’aviron et à la voile.
]]>In Europa nascono reti di avvocati per difendere i migranti
Qualche anno fa, al termine di un’intervista sul Patto sulla migrazione e l’asilo presentato dalla Commissione europea l’avvocata italiana #Anna_Brambilla aveva lanciato una proposta: “Fondiamo il #Gtmaaf: #gruppo_transnazionale_di_mutuo_aiuto_per_avvocati_frustrati”.
A metà tra la battuta e l’appello alla resistenza, l’idea di Brambilla, socia dell’Associazione per gli studi giuridici sull’immigrazione (Asgi), nasceva da una constatazione: in un contesto europeo sempre più ostile alle persone migranti, di fronte allo smantellamento sempre più rapido del diritto d’asilo e degli stranieri, difendere i diritti dei migranti era diventata una missione quasi impossibile, un mestiere screditato da governi che agitavano lo spauracchio degli “avvocati attivisti”.
Dal 2020 la situazione è peggiorata, accrescendo il senso d’impotenza tra giuriste e giuristi impegnati al fianco di richiedenti asilo e altre persone che tentano di regolarizzare la propria presenza sul territorio dell’Unione europea. Da sinistra a destra, i governi europei si sforzano di restringere i diritti delle persone non europee modificando le leggi o ignorandole, e calpestando di conseguenza i loro diritti fondamentali.
Unire le forze
Nessuna pratica è più emblematica di quella dei pushback (o respingimenti). Benché il diritto internazionale vieti di rimandare i richiedenti asilo verso territori nei quali la loro vita o la loro libertà potrebbero essere minacciate, questo tipo di operazione è ormai comune in molti stati membri, alle frontiere tanto esterne (Bulgaria, Croazia, Spagna, Grecia, Ungheria, l’elenco è lungo) quanto interne dell’Ue (come accade alla frontiera franco-italiana).
La Lituania si è recentemente distinta approvando un provvedimento che legalizza questa pratica, ma la maggior parte dei paesi che eseguono dei respingimenti lo fa violando deliberatamente la legge.
A Lesbo, isola greca a una decina di chilometri dalle coste della Turchia, i respingimenti avvengono “quasi ogni giorno, in certi casi anche più volte al giorno, cosa che le autorità negano sistematicamente”, denuncia Ozan Mirkan Balpetek, responsabile della comunicazione e dell’advocacy presso il Legal centre Lesvos (Centro legale di Lesbo, Lcl), un’organizzazione senza scopo di lucro registrata in Grecia, che fornisce assistenza legale gratuita alle persone migranti.
Le associazioni puntano anche sul contenzioso strategico, con l’obiettivo di ottenere un cambiamento più ampio sul piano giuridico e sociale
In Polonia, l’avvocata Aleksandra Pulchny, socia dell’Association for legal intervention di Varsavia, descrive una situazione simile: “Dall’agosto 2021, le persone che arrivano dalla Bielorussia vengono trasferite dalle guardie di frontiera polacche nella foresta di Białowieża. I respingimenti continuano perché, nonostante la costruzione del muro, le persone riescono ancora a entrare in territorio polacco. E anche se abbiamo ottenuto delle condanne emesse da alcuni tribunali, le guardie di frontiera continuano con i respingimenti”.
Per rafforzare l’assistenza legale e umanitaria alle persone che arrivano alla frontiera, l’associazione ha creato, con altri partner, la rete Grupa Granica. “Facciamo anche parte del Migration consortium”, spiega Pulchny, “una rete di ong polacche con le quali prendiamo posizioni comuni e incontriamo le autorità”. Al livello europeo, l’associazione ha aderito al progetto Prab, che riunisce diverse organizzazioni impegnate contro i pushback. “Unire le forze con altri è essenziale”, assicura Pulchny.
Balpetek è d’accordo, ma sottolinea quanto sia importante costruire alleanze che vadano oltre le frontiere dell’Ue, com’è successo in occasione del settimo anniversario dell’accordo di cooperazione tra l’Ue e la Turchia, denunciato dall’Lcl con 73 partner. “Il fatto che le persone muoiano in acque internazionali o in una no man’s land (terra di nessuno) deve naturalmente portare gli avvocati che lavorano nell’Ue a collaborare con i loro colleghi nei paesi vicini”.
Balpetek cita la collaborazione nata intorno al caso di Barış Büyüksu, un cittadino turco morto il 22 ottobre 2022, poco dopo essere stato trovato su un canotto gonfiabile al largo della città turca di Bodrum. Secondo alcune testimonianze, l’uomo era arrivato sull’isola greca di Kos, dove sarebbe stato detenuto e torturato dalle autorità greche prima di essere respinto insieme ad altre 14 persone. Il rapporto dell’autopsia, da poco rilasciato in Turchia, conferma le accuse di tortura.
“Più i respingimenti diventano una realtà e più sentiamo il bisogno di collaborare con i nostri colleghi in Turchia”, spiega Balpetek, “perché la Grecia continentale è a 500 chilometri da qui, mentre ora, mentre parlo, vedo la Turchia dalla mia finestra L’Europa non finisce in Grecia o in Bulgaria”.
Il rovescio della medaglia
Le tre associazioni puntano anche sul contenzioso strategico, portando casi emblematici davanti a tribunali nazionali o internazionali con l’obiettivo di ottenere un cambiamento più ampio sul piano giuridico e sociale. “Può essere utile, ma c’è il rovescio della medaglia”, osserva Brambilla, “perché anche quando vinci, il potere si riorganizza per vanificare questo risultato. Non bisogna lasciarsi scoraggiare ma occorre forse riconsiderare il contenzioso anche prevedendo quale potrebbe essere la possibile risposta delle autorità statali”.
Pulchny dà un esempio. In seguito ad alcune decisioni della Corte europea dei diritti umani, che condannava la Polonia per la detenzione amministrativa di minorenni, “alcuni tribunali polacchi avevano cambiato posizione”. Poi, di recente, il centro di detenzione per famiglie di Kętrzyn, nel nord del paese, è stato trasformato in una struttura riservata agli uomini. “Secondo noi, potrebbe essere accaduto perché il tribunale responsabile di esaminare i casi di quel centro era diventato troppo ‘a favore dei bambini’”, spiega l’avvocata. “Oggi le famiglie con bambini sono detenute in un’altra città, dove il tribunale è meno attento a questo tema, e dobbiamo ricominciare tutto da capo”.
“Lo stato non ama sottomettersi alla legge”, osserva l’avvocata belga Selma Benkhelifa, socia del Progress lawyers network. Benkhelifa è il tipo di avvocata che non esita a recitare una poesia di Bertolt Brecht (“Le nostre sconfitte, vedete/non provano nulla, se non/che siamo troppo pochi/a lottare contro l’infamia”) quando un giudice decide di rinviare la sua cliente, una giovane afgana scolarizzata in Belgio, nel suo paese di origine. “Quando ho cominciato a esercitare la professione, nel 2001, giudici e avvocati si trovavano spesso d’accordo sui princìpi di base: l’esistenza dei diritti umani, il fatto che una persona bianca e una nera sono uguali. Però ci dicevano: ‘Il suo cliente mente’, e noi dovevamo dimostrare che non mentiva. Da qualche anno, anche quando dimostriamo che la persona potrebbe morire se fosse rispedita nel suo paese di origine, il giudice risponde: ‘Pazienza’”.
Arrendersi all’incredulità
Benkhelifa e i suoi colleghi hanno preso l’abitudine di non presentarsi più soli “quando rischiamo di ritrovarci con un tribunale molto ostile: per sostenerci a vicenda, ma anche perché a volte ti capita di sentire certe cose… e ti chiedi se stai sognando”.
Di recente, in Belgio, anche i giudici hanno dovuto arrendersi all’incredulità. Nonostante le oltre ottomila condanne da parte del tribunale del lavoro e le molteplici ingiunzioni della Corte europea dei diritti dell’uomo, le autorità belghe continuano a violare la legge lasciando per strada migliaia di richiedenti asilo, che hanno tutti diritto a un alloggio. Secondo Benkhelifa, questo rifiuto di rispettare le decisioni della giustizia segna un punto di svolta: “Spesso dico che gli stranieri sono un banco di prova delle politiche liberticide. L’erosione dei diritti fondamentali comincia da loro perché non interessa a nessuno. È un precedente molto pericoloso”.
Nonostante la gravità delle sfide, da Varsavia a Bruxelles, da Lesbo a Milano la volontà di battersi rimane intatta, anche grazie alla solidarietà che cresce tra, e intorno a, chi difende i diritti delle persone in movimento. “Certo, proviamo frustrazione”, riconosce Balpetek, “ma quello che ci permette di andare avanti è l’enorme solidarietà internazionale”, come quella ispirata dal caso dei “Moria 6”, i sei giovani afgani condannati, sulla base di elementi discutibili, a pesanti pene detentive per l’incendio del campo di Moria a Lesbo nel 2020 (il processo di appello, che doveva cominciare il 6 marzo 2023, è stato rinviato di un anno). “Questa solidarietà è importante per noi, ma anche per le persone detenute”. In tutta l’Ue e oltre, i rapporti tra coloro che resistono – giuristi, ong, attivisti – si stanno quindi consolidando su scala transnazionale.
Qualcosa sta cambiando anche tra gli stessi giuristi. “Credo che di fronte alla situazione attuale, alcuni colleghi si radicalizzino”, osserva Benkhelifa, “e riconoscano che bisogna aprire le frontiere se vogliamo smettere di far morire le persone”. Anna Brambilla parla della necessità di cambiare rotta e prospettiva, di non pensare esclusivamente in termini di asilo ma di tornare alla riflessione originaria sui diritti, sulla libertà di movimento e sulle migrazioni.
“Il cambiamento deve essere anche culturale e personale”, afferma. Così, dal 2022, l’Asgi propone ai suoi soci degli incontri con specialisti della migrazione in ambiti diversi dal diritto, per stimolare questo cambio di prospettiva ed evitare l’isolamento e il frazionamento disciplinare. “Non possiamo inoltre non osservare come, anche tra gli ‘addetti ai lavori’, il sapere sia ancora essenzialmente bianco e occidentale”, aggiunge Brambilla. “Come sostiene Rachele Borghi, docente di geografia all’Université Paris-Sorbonne, occorre ‘decolonizzare il sapere’”, e questo anche nel campo del diritto.
“Certo che sono arrabbiata, ma non ho perso la speranza, perché credo che la questione dei diritti umani e della democrazia sia un’eterna lotta”, conclude Benkhelifa. “La situazione potrebbe peggiorare ancora per qualche anno, e poi migliorare. Uno dei motivi per cui ho deciso di diventare avvocata era l’ammirazione che provavo per la giurista franco-tunisina Gisèle Halimi. Durante la guerra di Algeria, difese attivisti e attiviste del Fronte di liberazione nazionale che avevano ricevuto una condanna a morte. Halimi e i suoi colleghi ebbero il coraggio di portare avanti questa battaglia perché credevano nell’Algeria libera. Io credo nell’uguaglianza di tutti gli esseri umani e nell’apertura delle frontiere e questo mi dà la forza per continuare questa lotta, anche se per ora può sembrare utopistica”.
▻https://www.internazionale.it/notizie/francesca-spinelli/2023/05/23/migranti-difesa-reti-avvocate-europa
#avocats #droit #réseau #réseaux_européens #réseaux #défense
]]> Un outil d’information et de coopération des victimes des pesticides grâce à une base de données juridiques permettant d’agir.
L’association Justice Pesticides regroupe des personnalités venues de tous les continents qui ont été à divers titres confrontés aux conséquences des pesticides sur la santé, les ressources naturelles, leurs activités. Elles ont, pour certaines d’entre elles, été directement opposées aux multinationales qui produisent ces molécules. L’objectif de l’association est de permettre au mieux dans le monde entier la #défense des personnes #victimes de pesticides, quels que soient leur nationalité ou leur statut (voisins, agriculteurs, collectivités locales, scientifiques etc…)
Pour y parvenir, elle met à la disposition de tous, l’ensemble des cas #contentieux concernant les pesticides dans le monde. L’objectif est la mise en place d’un grand #réseau physique et virtuel collaboratif pour mutualiser toutes les actions dans le monde qui mettent en cause les pesticides afin d’établir une base juridique et scientifique internationale qui permettra de renforcer les #actions_en_justice.
Elle a également pour objet de contribuer la réflexion sur une stratégie globale contre les pesticides afin d’obtenir la #réparation des dommages causés par ces produits toxiques aux humains, à la faune, à la flore et aux ressources naturelles.
Elle a pour objectif final l’interdiction des pesticides qui mettent en péril la santé humaine et l’environnement.
▻https://justicepesticides.org
#justice #jurisprudence #base_de_données #base_de_données_juridiques #résistance #mutualisation
Dissolution du « Mouvement Defco » : Communiqué de la Défense collective - expansive.info
▻https://expansive.info/Dissolution-du-Mouvement-Defco-Communique-de-la-Defense-collective-3871
Nous avons appris par voie de presse la volonté du Ministre de l’Intérieur de dissoudre le « mouvement DefCo », à la demande notamment du Front National, et ce au motif d’appels au « soulèvement ».
à #Rennes, le RN n’a pas digéré le comité d’accueil pour son poulain le 25/9/22. Le poulain élu président du front nazional le 5/11/22 lors du XVIIIe congrès des nazillons à Paris. Darmanin est à l’écoute de ses ami.e.s d’extrême droite, ça, à moins que tu viennes de débarquer sur « seenthis » tu le savais déjà et ça se confirme.
▻https://seenthis.net/messages/974193#message974343
Une vingtaine de groupes antifascistes affirment collectivement leur engagement dans la lutte contre le système et ses chiens de gardes fascistes. Voici leur appel :
▻https://lahorde.samizdat.net/Tribune-antifasciste
#défense_collective #extrême_droite #darmanin #bardella
Qui sommes nous ? Défense Collective (Rennes)
▻https://defensecollective.noblogs.org/qui-sommes-nous/defense-en-mouvement
...
]]>Les agences de contrôle externe des polices : émergence et consolidation - Une étude comparée de 25 agences dans 20 pays
▻https://ipcan.org/fr/actualites/deontologie-de-la-securite-publication-dune-etude-inedite-sur-les-organismes-
L’étude révèle que le #Défenseur_des_droits français est l’agence la moins bien financée relativement à la taille des forces de #police couvertes. Le gouvernement français a ainsi, par exemple, affecté 400 fois moins de ressources que celui d’Irlande du Nord, et 150 fois moins que celui d’Angleterre et du pays de Galles. Les ressources sont la condition de la capabilité des agences, et la sous-dotation d’une partie d’entre elles en Europe interroge sur la stratégie qui conduit des gouvernements à faire des choix aussi contrastés à leur égard, et sur la sincérité de leur engagement à établir un contrôle impartial.
[...] Les résultats indiquent que l’indépendance formelle est négativement corrélée avec les ressources relatives de l’agence. Plus une agence se voit accorder de l’indépendance, moins elle obtient de ressources. Ces résultats révèlent que les gouvernements tendent à adopter deux stratégies : ils créent soit des agences qui répondent à la plupart des normes d’indépendance mais qui disposent de ressources limitées pour accomplir leur mission (indépendantes-pauvres en ressources), soit des agences qui disposent de ressources importantes mais sur lesquelles ils gardent la possibilité d’une importante influence (faiblement indépendantes-riches en ressources). Mais, on n’observe jamais les deux, indépendance formelle et ressources élevées, à la fois (...). La France se situe dans le groupe des agences à forte indépendance et à niveau de ressource réduit (indépendante-pauvre en ressource).
]]>Avec l’avertissement pénal probatoire, la justice préfère punir que de juger les manifestantes ! - Paris-luttes.info
▻https://paris-luttes.info/avec-l-avertissement-penal-16749
Depuis le 1er janvier 2023, fini le rappel à la loi. C’est désormais l’avertissement pénal probatoire qui le remplace, une « alternative aux poursuites » bien chère payée. Contre ce nouveau jouet d’une justice toujours plus expéditive, toujours plus individualisante, trouvons des moyens de résister collectivement !
Depuis le 1er janvier, fini le Rappel à la loi. Dupont-Moretti le considère "trop faible pour être efficace". Pas bienvenue au projet de "loi pour la confiance dans l’institution judiciaire" qui nous vomit son nouvel « avertissement pénal probatoire » (APP), une cartouche que le parquet utilise désormais pour sanctionner les manifestant.e.s en leur évitant soigneusement la case procès. Est-ce vraiment un cadeau ?
Ces derniers temps, les manifestant.e.s interpellé.e.s dans le cadre du mouvement social contre la réforme des retraites peuvent faire 24 ou 48h de garde à vue, se voir déferré.e.s au tribunal, pour finalement échapper au procès. On pourrait s’étonner du fait que le.la premier.e magistrat.e préfère envoyer les prévenu.e.s vers une voie de garage extrajudiciaire plutôt que de leur garantir un procès en bonne et due forme, avec accès au dossier, bénéficier d’un.e avocat.e, mais aussi de soutien au tribunal, et d’une possibilité de faire appel. En fait on échappe au procès, mais pas à la punition !
(...) L’APP est tout simplement un chantage : si tu acceptes de reconnaître avoir commis les faits qui te sont reprochés, on abandonne les poursuites... Mais même sans poursuites, le.la procureur.e possède différentes armes de coercition. Les pièges de l’APP sont à peu près ceux du RAL, en pire (...)
edit
L’ordonnance pénale, c’est l’occasion d’être jugé.e coupable sans procès. Autant dire que les procs et les flics, ils adorent. Petite explication.
▻https://paris-luttes.info/l-etat-vous-fait-les-poches-15747
#répression #police #justice #rappel-à_la_loi #avertissement_pénal_probatoire #ordonnance_pénale #défense_militante
]]>Pendant ce temps-là, les puissances occidentales mettent en ordre de bataille les esprits et transforment à vitesse accélérée leurs économies en « économies de guerre »
Contre la guerre en Ukraine et sa généralisation
▻https://mensuel.lutte-ouvriere.org/2023/02/25/contre-la-guerre-en-ukraine-et-sa-generalisation_521781.html
Poutine, qui nie jusqu’à l’existence d’une nation ukrainienne, aura, par son sanglant mépris des peuples, contribué à ce que s’affirme le sentiment d’appartenir à l’Ukraine, alors qu’il peinait à prendre corps malgré les efforts du pouvoir et des nationalistes.
L’échec relatif de Poutine résulte, entend-on souvent, de la mobilisation d’un peuple dressé pour défendre sa patrie, rien de tel ne motivant les soldats russes. Certes. Mais ce n’est qu’une partie de la réalité. Si l’Ukraine a tenu bon, malgré une industrie et une armée a priori moins fortes que celles du Kremlin, elle le doit avant tout à la trentaine de membres de l’OTAN, dont les États-Unis, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, la France, qui l’ont armée, financée et soutenue de bien des façons. Et ils ne cessent de surenchérir en ce domaine, tel Biden encore le 20 février à Kiev.
Quand les pays de l’OTAN livrent à l’Ukraine des armements de plus en plus sophistiqués, de plus en plus efficaces, ils poursuivent un objectif immédiat proclamé : éviter la défaite de l’Ukraine et faire durer la guerre afin d’affaiblir la Russie, et si possible la mettre à genoux.
Cela pour montrer au monde entier ce qu’il en coûte de ne pas s’incliner devant l’ordre impérialiste. Les propos de Biden à Varsovie : « L’Ukraine ne sera jamais une victoire pour la Russie », son refus affiché de toute négociation avec Poutine, le fait que les dirigeants occidentaux ont tous adopté la même posture et le même langage ces derniers temps, tout cela va dans le même sens.
Le conflit en cours n’est pas la principale raison d’une escalade que l’Occident mène tambour battant. Il fait aussi office de toile de fond pour une mise en ordre de bataille des esprits, ne serait-ce que par la banalisation d’une guerre qui s’installe pour durer, dans une Europe qui n’en avait plus connu depuis 1945, exception faite des bombardements de la Serbie par l’OTAN, il y a un quart de siècle.
Une mise sur le pied de guerre qui vaut aussi pour les économies de chaque pays, dans un monde capitaliste qui s’enfonce dans la crise sans que ses dirigeants y voient d’issue. Certes, les dirigeants du monde capitaliste n’ont pas encore choisi la fuite en avant vers une conflagration généralisée, comme celle qui conduisit à la Première et à la Deuxième Guerre mondiale, mais rien ne garantit que le conflit ukrainien ne risque pas, à tout moment, de précipiter l’humanité dans une nouvelle guerre mondiale.
Le conflit en Ukraine sert déjà de terrain d’entraînement aux États impérialistes pour préparer l’éventualité d’un affrontement dit de haute intensité, que les états-majors militaires et politiques envisagent explicitement. Il sert aussi aux chefs de file de l’impérialisme à renforcer des blocs d’États alliés, avec leurs réseaux de bases sur le pourtour de la Russie et de la Chine.
sommant les autres États de se rallier à ces alliances militaires et d’adopter des trains de sanctions contre la Russie, même quand cela va à l’encontre de leurs intérêts et de ceux, sonnants et trébuchants, de leurs capitalistes. On le constate pour l’arrêt des importations de gaz et de pétrole russes, l’interdiction de commercer avec la Russie, d’y maintenir des activités industrielles, ce qui pénalise des pays européens, dont l’Allemagne et la France, mais profite aux États-Unis.
Si un fait nouveau, capital pour l’avenir de l’humanité, s’est fait jour au feu de cette guerre, c’est l’évolution rapide de la situation mondiale dans le sens de sa #militarisation.
Poutine a répondu de façon monstrueuse à la pression continue de l’impérialisme en Europe de l’Est en lançant ses missiles et ses tanks sur l’Ukraine le 24 février 2022. Mais c’est l’impérialisme qui s’est préparé depuis longtemps à aller à la confrontation.
... à plonger tôt ou tard l’Ukraine dans la guerre, donc à faire de ses habitants les otages d’une rivalité qui les dépasse, car elle oppose le camp mené par les États-Unis à la Russie, avec son dictateur, ses bureaucrates et ses oligarques pillards. D’un côté ou de l’autre, il n’y a nulle place pour le droit des peuples à décider de leur destinée, même si on veut nous le faire croire.
L’ex-chancelière Angela Merkel n’en croit rien. Elle le dit dans une interview où elle revient sur la crise qui s’ouvrit en février 2014, quand le président ukrainien d’alors, contesté par la rue et surtout lâché par des secteurs de la bureaucratie et de l’oligarchie, dut s’enfuir. Le pouvoir issu du #Maïdan s’alignant sur les États-Unis, Poutine récupéra alors la #Crimée et poussa le Donbass à faire sécession. Les accords de Minsk, que Merkel parrainait avec Hollande et auxquels avaient souscrit Moscou et Kiev, devaient régler pacifiquement le différend, prétendait-elle à l’époque. Elle avoue désormais qu’il s’agissait d’un leurre. « Poutine, explique-t-elle, aurait [alors] pu facilement gagner. Et je doute fortement que l’OTAN aurait eu la capacité d’aider l’Ukraine comme elle le fait aujourd’hui. […] Il était évident pour nous tous que le conflit allait être gelé, que le problème n’était pas réglé, mais cela a justement donné un temps précieux à l’Ukraine. » Et à l’OTAN pour préparer l’affrontement avec Moscou.
Le conflit couvait depuis l’effondrement de l’#URSS en 1991. Dès ce moment-là, États-Unis et Union européenne furent à la manœuvre pour aspirer l’Europe de l’Est dans l’orbite de l’OTAN. Des conseillers de la Maison-Blanche expliquaient qu’il fallait détacher l’Ukraine de la Russie, pour que celle-ci n’ait plus les moyens de redevenir une grande puissance.
Or, après les années Eltsine (1991-1999), d’effondrement économique, d’éclatement de l’État et de vassalisation humiliante du pays par l’Occident, Poutine et la bureaucratie russe voulaient restaurer la #Grande_Russie.
Une première tentative de l’Occident pour aspirer l’Ukraine eut lieu en 2004 sous l’égide du tandem Iouchtchenko-Timochenko, tombeur du pro-russe Ianoukovitch. Elle tourna court, la population, dégoûtée, finissant par rappeler Ianoukovitch. Elle allait le chasser à nouveau en 2014. Cette fois fut la bonne pour le camp occidental et signifiait la guerre : dans le #Donbass, que l’armée de Kiev et des troupes d’extrême droite disputaient aux séparatistes, elle fit 18 000 morts et des centaines de milliers de réfugiés. Huit ans plus tard, tout le pays bascula dans l’horreur.
Les dirigeants américains et européens savaient que Moscou ne pouvait accepter une Ukraine devenue la base avancée de l’OTAN. Ils savaient quels risques mortels leur politique impliquait pour les Ukrainiens, et pour la jeunesse russe que Poutine enverrait tuer et se faire tuer. Cette guerre, l’OTAN l’avait rendue inéluctable depuis 2014, en armant, entraînant, conseillant l’#armée_ukrainienne et les troupes des nationalistes fascisants.
Les dirigeants occidentaux n’en avaient cure, car faire la guerre avec la peau des peuples est une constante de la politique des puissances coloniales, puis impérialistes. On le vérifie encore une fois dans le sang et la boue des tranchées en #Ukraine, dans les ruines des HLM de #Kharkiv, #Kherson ou #Donetsk que les missiles des uns ou des autres ont fait s’effondrer sur leurs habitants. N’en déplaise aux médias d’ici qui ressassent la fable d’un conflit soudain opposant le petit David ukrainien isolé et désarmé qu’agresserait sans raison le grand méchant Goliath russe.
À l’occasion du premier l’anniversaire de l’invasion de l’Ukraine, on a eu droit au rouleau compresseur d’une #propagande sans fard dans les #médias. Il y aurait le camp du Mal (la Russie, l’Iran et surtout la Chine), face au camp du Bien, celui des puissances qui, dominant la planète, y garantissent la pérennité du système d’exploitation capitaliste au nom de la démocratie ou de la sauvegarde de pays comme l’Ukraine, dès lors qu’ils leur font allégeance.
Cette propagande massive vise à s’assurer que l’opinion publique adhère sans réserve à ce qu’on lui présente comme la défense d’un peuple agressé, en fait, à la guerre que mènent les grandes puissances par Ukrainiens interposés. Car, au-delà de ce qu’il adviendra de la Russie et du régime de Poutine – une des préoccupations contradictoires des États impérialistes, qui disent vouloir la victoire de Kiev tout en craignant qu’une défaite de Poutine déstabilise de façon incontrôlable la Russie et son « étranger proche » – ces mêmes États visent un objectif au moins aussi important pour eux. Ils veulent enchaîner à leur char de guerre leur propre population, dans le cadre ukrainien, tout en ayant en vue des conflits plus larges à venir.
En fait, le conflit ukrainien a tout du prologue d’un affrontement plus ou moins généralisé, dont politiques, généraux et commentateurs désignent déjà la cible principale : la Chine. Ainsi, Les Échos du 15 février a mis à sa une un article qui titrait : « Pour l’Amérique, la Chine redevient l’ennemi numéro un », après que « la guerre en Ukraine [avait un temps détourné son attention] de la confrontation » avec la Chine.
Déjà, les steppes, les villes et le ciel d’Ukraine servent autant aux états-majors et industriels occidentaux à affronter la #Russie, par soldats ukrainiens interposés, qu’à tester sur le vif leurs #blindés, pièces d’#artillerie, #systèmes_de_commandement, de communication, d’interception, de renseignement, et à en tirer les leçons voulues. Ils y voient aussi une aubaine pour se débarrasser de #munitions et d’engins plus ou moins anciens que les combats vont consommer . Conséquence favorable pour eux, cela justifie l’escalade des livraisons d’armes et, de ce fait, l’explosion des #budgets_militaires afin de doper les #industries_de_guerre.
Cette conjoncture permet à des États d’engranger des commandes, parfois énormes, de pays dépendants de protecteurs plus puissants et des leaders des marchés de l’#armement.
Ainsi, Varsovie a envisagé de donner à Kiev des vieux Mig-29 de conception soviétique pour les remplacer par des F-16 américains, et promis de lui livrer d’anciens chars Leopard, qu’elle remplacera par de nouveaux modèles. Évidemment, cela ne fait l’affaire ni de Dassault ni du char Leclerc français qui peine à trouver preneur. C’est que, même alliés au sein de l’OTAN, voire soucieux d’afficher leur unité, comme Biden l’a souligné lors de la promesse que lui et Scholtz ont voulue simultanée de livrer des tanks à Kiev, les États impérialistes restent rivaux sur ce terrain, comme sur d’autres. Les États-Unis se réservent la part du lion, avec des commandes d’armement qui ont doublé en 2022, à la mesure de leur puissance industrielle, de leur suprématie militaire… et des guerres à venir.
Ces commandes d’armes pour l’Ukraine, qui s’ajoutent à celles que l’on dit destinées à remettre à niveau chaque armée occidentale, servent autant à tenir la dragée haute à #Poutine qu’à transformer à vitesse accélérée les #économies occidentales en « #économies_de_guerre », selon les termes même du programme que se sont fixé les ministres de la Défense des pays de l’#OTAN, lors de leur sommet des 14-15 février à Bruxelles. Depuis des mois, les dirigeants politiques occidentaux et plus encore les chefs de leurs armées discutent publiquement et concrètement d’une guerre généralisée qu’ils savent s’approcher. Ainsi, à Brest, l’#amiral_Vandier, chef d’état-major de la Marine, a lancé à la nouvelle promotion d’élèves-officiers : « Vous entrez dans une Marine qui va probablement connaître le feu à la mer. » Certains avancent même une date pour cela, tel le général Minihan, chef des opérations aériennes aux #États-Unis : « J’espère me tromper, mais mon intuition me dit que nous nous affronterons en 2025 » avec la #Chine.
Ukraine : un effroyable bilan humain, social et économique
En attendant, la guerre en Ukraine a déjà tué ou blessé 180 000 militaires russes, à peine moins de soldats ukrainiens, et tué plus de 30 000 civils, estime le chef de l’armée norvégienne, membre de l’OTAN. 7,5 millions d’Ukrainiens ont trouvé refuge en Pologne, Slovaquie, Autriche, etc., et en Russie. Parmi eux se trouvent une écrasante majorité de femmes et d’enfants, car les hommes de 18 à 60 ans, mobilisables, ont l’interdiction de quitter le territoire. Il y a aussi plusieurs millions de déplacés dans le pays même.
De nombreuses villes, grandes ou petites, ont été bombardées, parfois rasées, les infrastructures énergétiques partout frappées, ce qui a plongé la population dans l’obscurité et le froid. Le montant des destructions de routes, ponts, voies ferrées, ports, aéroports, entreprises, écoles, hôpitaux, logements… atteignait 326 milliards de dollars, selon ce qu’estimait le Premier ministre en septembre dernier. Ce montant, déjà colossal, n’a pu que croître depuis, ne serait-ce que parce qu’il s’accompagne d’énormes détournements qu’ont effectués et que vont effectuer ministres, généraux, bureaucrates et oligarques ukrainiens.
Zelensky a reconnu la corruption de l’appareil d’État jusqu’au sommet quand il a limogé une partie de son gouvernement, dont les ministres de la Défense et de la Reconstruction, et plusieurs très hauts dirigeants. Cela ne change rien à la nature d’un État qui, source principale des nantis comme en Russie, est l’un des plus corrompus au monde : plus que l’État russe, dit-on, ce qui n’est pas rien. En fait, Zelensky n’avait pas le choix : une commission américaine de haut niveau avait débarqué à Kiev pour vérifier ce que devenait l’aide colossale fournie par l’oncle d’Amérique. Après tout, même si l’État américain est richissime, il a aussi ses bonnes œuvres (industriels de l’armement, financiers, capitalistes de haut vol) et ne veut pas qu’une trop grosse part des profits de guerre file dans poches des bureaucrates, oligarques et maffieux ukrainiens.
Et puis, au moment même où l’Occident annonçait fournir des tanks à l’État ukrainien, il ne s’agissait pas que le régime apparaisse pour ce qu’il est : celui de bandits prospérant sur le dos de la population. Cela s’adressait moins à l’opinion occidentale, qui ne connaît de la situation que ce qu’en disent les médias, qu’à la population ukrainienne.
Victime des bombardements et exactions de l’armée russe, elle se rend compte qu’elle est aussi la victime des parasites de la haute bureaucratie, des ministres véreux ou des généraux voleurs. Et l’union sacrée n’a pas fait disparaître les passe-droits qui permettent aux nantis de profiter en paix de leur fortune à l’étranger, tandis que leurs sbires de la police raflent les hommes, valides ou pas, pour le front. Les résistances que cela provoque ici ou là n’ont rien pour étonner dans un tel contexte, d’autant que, si l’armée a d’abord pu compter sur des volontaires, ceux qu’elle mobilise maintenant n’en font, par définition, pas partie.
Tout à leurs commentaires dithyrambiques sur un régime censé incarner la démocratie et l’unité d’un peuple derrière ses dirigeants, les médias français préfèrent tirer un voile pudique sur des faits qui pourraient gâcher leur tableau mensonger.
[...] Le régime de la bureaucratie russe et de ses oligarques milliardaires, lui-même bien mal en point socialement et économiquement, corrompu, policier et antiouvrier, ne peut représenter aucun avenir pour la population ukrainienne, même russophone.
Quant au régime qu’incarne Zelensky, ce chargé de pouvoir des grandes puissances et de leurs trusts qui lorgnent sur les richesses agricoles et minières de l’Ukraine ainsi que sur sa main-d’œuvre qualifiée, afin de l’exploiter avec des salaires misérables , ce qui a commencé dès 2014, le conflit lui a sans doute sauvé la mise, au moins dans un premier temps. Comme dans toute guerre, la population s’est retrouvée bon gré mal gré derrière un pouvoir qui se faisait fort de la défendre. Mais gageons que de larges pans des classes populaires n’ont pas oublié pour autant ce qu’avait fini par leur inspirer cet acteur devenu président, qui avait joué au « serviteur du peuple » pour mieux préserver les intérêts des nantis.
S’affrontant sur le terrain par peuples interposés, les dirigeants occidentaux, représentants d’une bourgeoisie impérialiste qui domine le monde, les dirigeants russes, représentants des parasites qui exploitent les travailleurs de Russie, les dirigeants ukrainiens, représentants de leurs oligarques autant que des trusts occidentaux, sont tous des ennemis des classes populaires, de la classe ouvrière.
Et les travailleurs, où qu’ils se trouvent, quelle que soit leur nationalité, leur langue ou leur origine, n’ont aucune solidarité à avoir, sous quelque prétexte que ce soit, avec « l’ennemi principal qui est toujours dans notre propre pays », comme disait le révolutionnaire allemand Karl Liebknecht en 1916, en pleine Première Guerre mondiale.
Partout, la marche à une économie de guerre
Le 6 février, Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU [...] : « Le monde se dirige les yeux grand ouverts [vers] une guerre plus large . »
On vient d’en avoir la confirmation au sommet des ministres de la Défense des membres de l’OTAN. Il leur a été demandé, selon Les Échos, « de passer en #économie_de_guerre », de relancer et activer la #production_d’armements, et d’abord d’#obus, de #chars et de pièces d’artillerie, pour faire face à « une #guerre_d’usure » en Ukraine. Et de préciser que si, il y a dix ans, les États-Unis demandaient à leurs alliés de monter leurs #dépenses_militaires à 2 % de leur produit intérieur brut, ce chiffre est désormais considéré comme un plancher que beaucoup ont dépassé. La conférence sur la sécurité en Europe qui a suivi, à Munich, a réuni la plupart des dirigeants européens et mondiaux pour aller dans le même sens.
C’est ce qu’ils font en cherchant à persuader leur population de l’inéluctabilité de la guerre ; en lui désignant comme ennemis certains pays, au premier rang desquels la Russie et la Chine ; en déployant une propagande insidieuse mais permanente dans les médias autour de thèmes guerriers ; en mettant l’accent sur la préparation de la #jeunesse à servir « sa » nation, à la défendre, sans jamais dire qu’il s’agira de la transformer en #chair_à_canon pour les intérêts des classes possédantes. Le gouvernement français s’en charge avec son #Service_national_universel, qui vise à apprendre à des jeunes à marcher au pas, avec des reportages télévisés plus ou moins suscités sur le service à bord de navires de guerre, sur des régions sinistrées (Saint-Étienne) où la reprise de la production d’armes ferait reculer le chômage. Le nouveau ministre allemand de la Défense se situe sur le même terrain, lui qui veut rétablir le service militaire et faire de la Bundeswehr la première armée du continent grâce aux 100 milliards de hausse de son #budget.
En juin dernier, Macron avait annoncé la couleur avec son plan Économie de guerre doté par l’État de 413 milliards sur sept ans. Il fallait « aller plus vite, réfléchir différemment sur les rythmes, les montées en charge, les marges, pour pouvoir reconstituer plus rapidement ce qui est indispensable pour nos #armées, pour nos alliés ou pour celles [comme en Ukraine] que nous voulons aider ». Et, s’adressant aux dirigeants de l’organisme qui regroupe les 4 000 entreprises du secteur militaire, il leur avait promis des décisions et, surtout, des #investissements. Pour les #profits, la guerre est belle…
Bien au-delà du conflit ukrainien, la cause profonde de l’envolée des budgets militaires est à chercher dans la crise du système capitaliste mondial, qui va s’aggravant sans que quiconque dans les milieux dirigeants de la bourgeoisie en Europe et en Amérique sache comment y faire face.
Comme à chaque fois que le monde se trouve confronté à une telle situation, la bourgeoisie et ses États en appellent à l’industrie d’armement pour relancer l’économie. Car, grâce au budget militaire des États, elle échappe à la chute de la demande qui affecte les secteurs frappés par la baisse du pouvoir d’achat des couches populaires et, en dopant le reste de l’économie par des commandes de machines, de logiciels, de matériaux, de matières premières, etc., la bourgeoisie peut espérer que cela l’aidera à maintenir le taux de profit général.
[...] même quand certains prétendent chercher une solution de paix à une guerre que leur politique a suscitée, la logique de leur politique d’armement continu de l’un des deux camps sur le terrain, celle de la militarisation de l’économie de nombreux pays sur fond d’une crise générale dont l’évolution leur échappe, tout cela fait que, de la guerre en Ukraine à un conflit plus large, la distance pourrait être bien plus courte qu’on ne le croit.
Contrairement à ce qu’affirme Guterres, ce n’est pas toute l’humanité qui avance vers l’abîme les yeux grands ouverts. Les dirigeants politiques de la bourgeoisie ne peuvent pas ne pas voir ce qu’ils trament, eux, et dans quels intérêts, ceux de la bourgeoisie. Cela, ils le discernent en tout cas bien mieux que les masses du monde entier, auxquelles on masque la réalité, ses enjeux et son évolution qui s’accélère.
Oui, en Ukraine, en Russie, comme partout ailleurs, le niveau de la conscience et de l’organisation de la classe ouvrière est très en retard sur cette course à la guerre dans laquelle la bourgeoisie engage l’humanité. Et plus encore au regard de ce qu’il faudrait pour l’enrayer, la transformer en guerre de classe pour l’émancipation des travailleurs du monde entier.
C’est ce que firent les bolcheviks en Russie en 1917, en pleine guerre mondiale. C’est sur cette voie qu’il faut que s’engagent, en communistes révolutionnaires et internationalistes, en militants de la seule classe porteuse d’avenir, le prolétariat, toutes celles et tous ceux qui veulent changer le monde avant qu’il ne précipite à nouveau l’humanité dans la barbarie. Alors, pour paraphraser ce que Lénine disait de la révolution d’Octobre : « Après des millénaires d’esclavage, les esclaves dont les maîtres veulent la guerre leur [répondront] : Votre guerre pour le butin, nous en ferons la guerre de tous les esclaves contre tous les maîtres. »
]]>14 ans après, toujours là ! | Se défendre de la police
▻https://collectif8juillet.wordpress.com/2023/02/18/14-ans-apres-nous-sommes-toujours-la
Nous venons d’apprendre par voix de presse la décision du tribunal administratif de condamner l’État à indemniser Joachim suite aux blessures qui lui ont été infligées il y a maintenant 14 ans.
Le 8 juillet 2009, la police a tiré dans le tas. Une date parmi tant d’autres. Une histoire de violences policières parmi tant d’autres. Celle-ci s’est passée à Montreuil, le soir d’une expulsion d’un bâtiment occupé en centre-ville : La clinique. Un lieu d’organisation collective, un lieu d’habitation, un lieu où beaucoup d’entre nous ont tenté de se réapproprier ce dont ce monde ne cesse de nous déposséder.
Une manière de faire exister de la solidarité quand toutes les décisions administratives et sociales usent de la violence pour servir les intérêts économiques des spéculateurs. Quand les lois entravent la liberté de chacun et chacune de s’installer ou de circuler pour mieux les exploiter.
Une manière de se défendre contre la violence que l’ont subi, quand nous sommes contrôlé.e.s alors que nous n’avons pas de papiers, quand nous devons nous justifier pour pouvoir accéder aux droits et à la santé, quand nos indemnisations chômage nous sont retirées, quand les loyers augmentent et que nous ne pouvons plus nous loger.
Ce soir du 8 juillet 2009, c’est sur tout cela qu’ils ont tiré.
Au moins six personnes ont été blessées. Elles ont porté plainte. En novembre 2016, 7 années après, trois policiers tireurs ont été condamnés à des peines de 7 à 15 mois de sursis, assortis de l’interdiction de porter une arme pendant 12 à 18 mois. Le tribunal n’a pas retenu la légitime défense invoquée par leurs avocats. Le tribunal ne reconnaît donc pas les soi-disant violences de la part des manifestants décrites par les policiers pour justifier leurs tirs.
Les policiers ont fait appel de cette décision. Deux d’entre eux sont condamnés en appel à 7 et 18 mois de prison avec sursis et 12 et 24 mois d’interdiction de port d’armes. Le tribunal ne condamne toutefois pas les policiers à verser les dommages et intérêts aux victimes, alors que l’une d’entre elles a l’oeil crevé.
Une procédure au tribunal administratif est ouverte Contre l’État et la chaîne de commandement des policiers.
Le 2 février 2023, soit 14 ans après et après deux renvois, le tribunal administratif se saisit du dossier.
[...] une dépêche AFP reprise par plusieurs journaux rend publique la décision du tribunal [▻https://seenthis.net/messages/991024]. Alors que ni la personne concernée ni l’avocat n’en ont été informés.
L’information qu’on retiendra est la responsabilité que le tribunal impute à la victime quant à sa blessure.
« Le tribunal administratif a toutefois réduit le montant du préjudice, le faisant passer d’une estimation initiale de 150 500 euros à 105 350 euros, du fait de « l’imprudence fautive de la victime » qui a pris part à un « regroupement ayant montré une attitude agressive puis ayant été à l’origine de violences à l’encontre des forces de l’ordre ».
Quel que soit le montant de l’indemnisation, aucune somme d’argent ne pourra réparer ce que nous avons subi. Rien ne pourra venir soulager les blessures invisibles que nous devons encore aujourd’hui panser.
Vivre avec cela et avec ce que nous sommes, c’est aussi souffrir de voir les autres avancer. C’est une blessure qui frappe nos intimités. Rien ne sera jamais à la hauteur de ce qu’ils nous ont infligé. Jamais.
L’indécence de cette décision nous dépasse. Elle veut rappeler à tous ceux et toutes celles qui demain vont mener des actions au TA, leur propre part de responsabilité. Et cela, même si l’État est condamné.
Une stratégie bien connue. Celle de l’agresseur. Celui qui frappe doit justifier son geste. Si son geste est injustifiable, il invoquera la responsabilité de la personne qu’il vient de frapper. Pour que tout le monde accepte l’inacceptable.
C’est ce que cette décision nous dit. Soumettez-vous à l’inacceptable.
Personne n’est responsable lorsqu’elle subit l’oppression instituée. Les histoires de luttes nous le racontent, aujourd’hui reprises et institutionnalisées, par ceux-là mêmes qui, hier, voulaient nous faire croire le contraire.
#toctoc #police #justice #violence_d'État #flashball #énucléation #tribunal_administratif #Montreuil #violences_policières #manifestation #défense_militante
]]>Manifestant éborgné par un tir de LBD : l’État condamné à lui verser plus de 100.000 euros
▻https://www.tf1info.fr/justice-faits-divers/manifestant-eborgne-par-un-tir-de-lbd-policier-en-2009-a-montreuil-la-justic
Jeudi, le tribunal administratif de Montreuil a condamné l’État français à verser plus de 100.000 euros en réparation à un ancien manifestant.
Ce dernier a été éborgné en 2009 par le tir de #LBD (lanceur de balles de défense) d’un policier.
Une affaire qui avait, à l’époque, fait grand bruit. L’État a été condamné, jeudi 16 février, par le tribunal administratif de Montreuil à verser "105.350 euros en réparation des préjudices subis" à Joachim Gatti, un manifestant ayant été éborgné par un LBD en 2009.
La justice administrative a admis l’existence des préjudices patrimoniaux liés à une perte de revenus. "Le requérant justifie de ce que son état de santé ne lui permet pas désormais d’espérer un déroulement normal de sa vie professionnelle, en ce que sa blessure l’empêche d’exercer les métiers de caméraman et de monteur qu’il occupait auparavant, ainsi que toute activité professionnelle nécessitant une acuité visuelle normale, limitant ainsi ses possibilités de reconversion professionnelle", indique la décision consultée par l’AFP. Dans les faits, depuis l’incident, l’ancien cameraman a essentiellement travaillé par intermittence en tant que cuisinier ou éducateur. De même, les juges ont reconnu un "déficit fonctionnel permanent", c’est-à-dire l’incapacité de retrouver une vie normale, un préjudice esthétique et des souffrances.
Le préjudice minimisé par « l’imprudence fautive »
Néanmoins, la juridiction a revu à la baisse le montant du préjudice, le faisant passer d’une estimation initiale de 150.500 euros à 105.350 euros. "L’imprudence fautive de la victime", qui a pris part à un "regroupement ayant montré une attitude agressive puis ayant été à l’origine de violences à l’encontre des forces de l’ordre", a conduit à cette révision.
En complément, les autorités vont également devoir verser 10.106 euros à la caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) de la Seine-Saint-Denis, qui a engrangé plusieurs dépenses de santé liées aux hospitalisations et soins de la victime.
Ce jugement est satisfaisant
Ce dénouement semble convenir au requérant [...]. "Le tribunal a imputé à la victime une part de responsabilité à hauteur de 30%, inférieure à d’autres décisions rendues dans des situations analogues donc ce jugement est satisfaisant", a réagi auprès de l’AFP Me Etienne Noël, avocat du principal intéressé. Toutefois, "ce taux de 30% reste trop élevé surtout si l’on considère que M. Gatti n’a commis aucune violence à l’encontre des forces de police. Peut-on y voir une remise en cause du droit de manifester ?", interroge-t-il.
Pour rappel, les faits remontent au 8 juillet 2009. Des policiers étaient alors intervenus pour repousser des manifestants rassemblés devant un squat à Montreuil, en Seine-Saint-Denis. L’utilisation trop musclée du LBD sur l’un d’entre eux [en fait, quatre manifestants avaient été flashballés] était devenue un symbole des violences des forces de l’ordre. Le policier impliqué a été reconnu coupable du tir et condamné en appel en 2018 à 18 mois de prison avec sursis et 24 mois d’interdiction de port d’arme.
« L’arme la plus génératrice de dommages est sans conteste le LBD » : les détails du rapport annuel de l’IGPN
▻https://www.tf1info.fr/justice-faits-divers/l-arme-la-plus-generatrice-de-dommages-est-sans-conteste-le-lanceur-de-balle
Où l’on vérifie qu’attaquer la responsabilité de l’État au T.A peut déboucher sur une sanction plus substantielle que ce qui est obtenu au pénal ou au civil, non sans que son attribue aux cibles humaines une part de responsabilité, du fait d’avoir été présents...
Et, à cette occasion, on constate une étonnante politique de communication du T.A. : la décision a été communiquée à l’AFP et à la presse avant de l’être au requérant et à son défenseur, histoire de redonner un longueur d’avance aux voix officielles sans aucun souci des droits du justiciable, dont celui de se livrer à une analyse de la décision et de la communiquer publiquement.
#flashball #énucléation #police #tribunal_administratif #montreuil #violences_policières #violence_d'État
#manifestation #défense_militante
En exportant des armes, la France et l’Allemagne alimentent le conflit entre la Grèce et la Turquie [mars 2022]
▻https://www.investigate-europe.eu/fr/2022/exportations-armes-france-allemagne-conflit-grece-turquie
En 2021, au cœur de la récession provoquée par la pandémie, la #Grèce a consacré 3,8% de son PIB à la #défense. En relatif, le budget le plus élevé de tous les États membres de l’Otan… Le petit État du sud de l’Europe, a dépensé davantage que les États-Unis - 3,5% de leur PIB. « Nous ne sommes pas un grand pays, nous n’avons pas non plus la plus grande économie d’Europe », expliquait ainsi le ministre grec des affaires étrangères, en janvier dernier. « Pourtant, nous avons plus de chars d’assaut que l’Allemagne et la France réunies. Nous avons l’une des plus grandes, sinon la plus grande, force aérienne de l’UE. Nous avons plus de 250 avions de combat ».
[...] Au cours des 40 dernières années, les États-Unis, l’Allemagne et la France ont été les principaux exportateurs d’#armes vers la Grèce et la #Turquie. [...] La France, elle, a souvent choisi le camp de la Grèce, quant à l’Allemagne, elle a plutôt préféré celui de la Turquie. Au fil des années, les deux grandes alliées de l’UE, ont alimenté une course à l’armement qui semble sans limite.
[...] En septembre 2021, c’est au tour de la France de soutenir la Grèce, avec la signature d’une clause d’assistance mutuelle en matière de défense. Cet accord, poussé par la diplomatie grecque depuis des années, stipule que la France viendra en aide à la Grèce si elle est attaquée par un autre pays, y compris… la Turquie. La protection française s’est monnayée chère, le “partenariat stratégique” inclut l’achat de 24 avions Rafale et d’ « au minimum trois frégates Belharra », le ministre grec de la défense laissant entendre qu’il serait prêt à monter jusqu’à 40 Rafales.
]]>Une récente vague de limogeages au sommet de l’État ukrainien en dit long sur la nature véritable de ce régime que médias et gouvernants occidentaux présentent comme le héraut de la démocratie à l’est de l’Europe et le défenseur des intérêts de la population ukrainienne…
▻https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/01/25/ukraine-un-regime-corrompu-et-antiouvrier_475586.html
Quatre ministres, cinq gouverneurs régionaux et quatre très hauts responsables ont été limogés. On a appris aussi que le vice-ministre de la Défense, Chapovalov, le chef adjoint de l’Administration présidentielle, Tymochenko, et le procureur général adjoint, Symonenko, avaient démissionné. Ou plutôt, qu’ils avaient été démissionnés, comme l’indique un communiqué du ministère de la Défense à propos de son numéro 2 : il s’agissait, dit-il, de « préserver la confiance de la société et des partenaires internationaux » de l’Ukraine.
Il faut croire que si le régime en arrive à de telles mesures, c’est qu’il y a urgence pour lui, au moins vis-à-vis de la population. Récemment, des médias ont commencé à révéler des affaires de marchés conclus par le ministère de la Défense, qui achetait de quoi nourrir ses soldats en payant à des prix deux à trois fois plus élevés qu’en magasin. Les lecteurs ont ainsi appris qu’il payait 17 hryvnias (0,42 €) les œufs qu’eux achètent à 7 hr (0,17 €), les pommes de terre 22 hr au lieu de 8 ou 9. S’agissant de produits de première nécessité, que la population travailleuse peine à acheter, une telle différence a déjà de quoi choquer. Alors que chacun a un ou des proches à l’armée, cela montre surtout que ses grands chefs profitent de la guerre pour s’enrichir, eux ainsi que des intermédiaires et fournisseurs amis. Et puis, la presse a publié non plus les prix d’achat à l’unité, mais le montant total des contrats conclus le 23 décembre : 13,16 milliards de hryvnias (328,27 millions d’euros) pour les seules régions militaires de Tcherkassk, Poltava, Jytomir et Tchernihiv.
Cela souligne le fait que, quand #Zelensky affirme chaque jour à la télévision que toute la population se mobilise pour défendre la patrie, les profiteurs de guerre pullulent au sommet de l’État, y compris parmi ceux qui organisent ladite #défense_nationale.
Comme ces gens se croient tout permis, #Symonenko, censé faire respecter la loi au sommet, a, entre autres frasques, pu aller passer des vacances en Espagne, bien que toute sortie à l’étranger soit interdite aux hommes en âge de porter les armes. Qu’il y soit allé dans la voiture d’un homme d’affaires avec un garde du corps de ce dernier n’étonne guère. En effet il est de notoriété publique que la plupart des #oligarques et #affairistes de quelque importance ont fui depuis des mois se mettre à l’abri à l’étranger, laissant aux Symonenko, Zelensky et autres la charge de rafler des combattants pour servir de chair à canon face à l’armée russe.
Peu avant ces révélations et démissions forcées, #Lozynsky, vice-ministre des Infrastructures, avait été évincé. Il avait reçu 400 000 dollars pour faciliter l’achat de générateurs, alors qu’une partie de la population est plongée dans l’obscurité et le froid du fait des frappes russes qui ont détruit beaucoup d’infrastructures énergétiques.
#Tymochenko, le numéro 2 de l’Administration présidentielle, en poste au côté de Zelensky depuis son élection en 2019, serait aussi impliqué dans des détournements liés à la reconstruction du pays… dont il avait en partie la charge.
Peut-être encore plus que ses compères limogés, ce personnage, typique de la haute #bureaucratie ukrainienne, fait en quelque sorte le pont entre le pouvoir actuel et celui d’avant février 2022. En effet il a été impliqué dans une série de #scandales_financiers avant comme après le déclenchement de la guerre. Cela n’avait pas eu d’autre conséquence jusqu’à présent.
Ce pouvoir n’est pas moins ennemi des travailleurs que celui de Poutine : il était, est et reste fondé sur la #corruption, le #pillage en grand des ressources de l’État et un mépris sans borne pour le sort et les souffrances de la population.
]]>Reporterre, cynique boute-feu irresponsable
Cinq manifestants, arrêtés lors de la manifestation de Sainte Soline, dont l’un gravement blessé d’un tir de LBD (orbite fracturée) a été placé en GAV par les gendarmes venus l’interpeller au CHU où il avait été évacué, ont été inculpés de « participation à un groupement en vue de la préparation de violences ou dégradations » (un an de prison).
Ils comparaitront le 28 novembre prochain à Poitiers.
Le même jour cinq autres manifestants itou après une action à Bures.
Suivront au moins quatre autres manifestants, à qui il est reproché leur participation à deux manifs précédentes dans le Marais Poitevin…
« On n’a pas réussi à interpeller les personnes qui ont jeté des cocktails Molotov, des boules de pétanque sur les forces de l’ordre, qui ont tiré des mortiers », reconnaissait le procureur de la République de Niort, Julien Wattebled, deux jours après la mobilisation (Mediapart).
Après les sorties fracassantes de Darmanin sur les « éco-terroristes ». Eric-Dupont-Moretti invitait les parquets par une circulaire datée du 9 novembre à la plus grande sévérité.
Là-dessus l’autoproclamé « quotidien de l’écologie » ne trouve rien de mieux à faire que de publier une « défense et illustration du sabotage », photos à l’appui, sur lesquelles on peut identifier les contrevenants ( !), un délire « ultra-gauchiste » rappelant les belles heures de « l’autonomie » des années 80.
Pain bénit pour nos adeptes étatiques de la nouvelle stratégie de la tension. Des clous dans le cercueil des 5 inculpés qui vont comparaître à Poitiers le 28 novembre ! Sous réserve d’une étude juridique approfondie certains passages de cet article pourraient même tomber sous le coup de la loi.
Cynisme mercantile : caressons la base dans le sens du poil. Et surtout soutenez-nous financièrement…
Tout-à-fait logiquement les inculpés sont défendus par deux branquignols membres d’un énigmatique collectif de défense contre les violences étatiques, qui vont plaider « la désobéissance civile » et faire du procès une « tribune politique »…
Le lendemain, pas gèné, le même Reporterre publie un autre article, titré « Ultras, violents, ces medias qui criminalisent les écologistes »…
Gardez-moi de mes amis, mes ennemis je m’en charge…
– Megabassines, les ingrédients d’une lutte efficace
▻https://reporterre.net/Megabassines-petit-manuel-d-une-lutte-efficace
– - Ultras, violents, ces medias qui criminalisent les écologistes
▻https://reporterre.net/Ultras-violents-Ces-medias-qui-criminalisent-les-ecologistes
]]>Guerre en Ukraine et LPM-Le top 4 des enseignements de la guerre actuelle
1-20 % des ressources pour ceux qui font 80 % du travail, c’est peu
2. Le stock, c’est la survie
3. Le ciel est-il devenu trop dangereux pour les humains ?
4. L’atome, c’est la paix ou presque
▻https://lavoiedelepee.blogspot.com/2022/10/guerre-en-ukraine-et-lpm-le-top-4-des.html?m=1
]]>L’#asile au prisme du #terrorisme
Un dernier épisode sur les évolutions récentes des pratiques juridiques en matière de droit d’asile en France en lien avec le terrorisme, et en particulier le traitement politique et médiatique de ce que l’on a appelé, à tort ou à raison, la "#question_tchétchène".
Autour du témoignage, à Paris puis à Grenoble où il est aujourd’hui assigné à résidence, d’un jeune homme tchétchène accusé de terrorisme et l’analyse de son avocate Lucie Simon – mise en perspective par un professeur de droit public (Thibaut Fleury-Graff) et une historienne spécialiste de la Russie contemporaine (Anne le Huérou) –,ce dernier épisode est consacré à la question des rapports entre droit d’asile et terrorisme.
Que ressent un jeune homme qui a grandi en France face à la menace d’#expulsion qui plane sur lui ; “Étant arrivé en France à seulement sept ans, devoir me justifier sur des choses de mon pays d’accueil, c’est très compliqué. C’est vraiment dur de se dire qu’il faille se justifier. Parce que j’ai grandi en France et je suis allé à l’école en France. J’ai tout vécu en France. En réalité, si on regarde bien, ma vie a commencé en France, ce n’était pas vraiment une vie avant cela. Donc devoir se justifier, oui, à ce sujet-là, c’est plutôt compliqué.”
Quelle évolution récente de l’accueil des personnes réfugiées en France au prisme du terrorisme ? Qu’est-ce qu’une note blanche que l’avocat Gilles Piquois qualifie “d’insupportable” et “de #bobard_politique” ? Et dans quelle mesure ce document discrétionnaire des #services_de_renseignement joue-t-il dorénavant un rôle décisif dans l’examen des demandes d’asile formulées auprès de la Cour Nationale du Droit d’Asile (#CNDA) ?
Plus spécifiquement, peut-on parler d’une #stigmatisation des ressortissants tchétchènes depuis l’assassinat de #Samuel_Patty (octobre 2020) et les affrontements de Dijon (juin 2020) ? Qu’est-ce que l’affaire dite "#Gadaev" ?
Et enfin, dans quelle mesure peut-on dire, comme l’affirmera Gilles Piquois, que l’importance de la défense du droit des étrangers revient en fin de compte à prendre la défense des droits et du droit plus largement ? En effet, il alerte : “Attention, un train peut en cacher un autre. Il est bien clair que le droit des étrangers est un #laboratoire de ce qui nous attend après nous, les nationaux. On commence les saloperies sur les étrangers et ensuite, ce ne sont plus que les étrangers qui en sont victimes. Et ça, on peut vous démontrer que ça existe, et que ça a toujours existé. C’est pour ça que défendre les #droits_des_étrangers, ce n’est pas un altruisme totalement d’une autre planète, c’est au contraire la défense de nos droits. Nos droits sont les mêmes, il n’y a pas de différence entre national et étranger et c’est la #défense_des_droits et du droit qui doit absolument être menée avec fermeté.”
▻https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/lsd-la-serie-documentaire/l-asile-au-prisme-du-terrorisme-9657805
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Où Me Lucie Simon raconte de la résistance d’un steward (à partir de la min 13’20) :
« On a un steward, en civil, qui était en passager sur le vol, qui est venu nous voir de lui-même et qui nous a dit : ’J’ai compris, je vais appeler le commandant de bord’. C’est là où on a à nouveau foi en l’humanité, parce qu’on voit ce commandant de bord qui arrive et qui nous dit : ’Moi, je fais du transport de passagers, je ne fais pas du transport de bétail’. Et il ajout qu’il n’est pas dans son avion et il ne montera pas dans son avion. »
–-> ajouté à la métaliste sur la #résistance de #passagers (mais aussi de #pilotes) aux #renvois_forcés :
►https://seenthis.net/messages/725457
#Djakhar #anti-terrorisme #justice #droit_d'asile #migrations #réfugiés #CRA #rétention #détention_administrative #réfugiés_tchétchènes #podcast #audio #renvois
]]>Bravo les espagnols ! Grâce à une ILP, la lagune espagnole de la Mar Menor devient une personnalité juridique ; elle pourra donc se défendre juridiquement contre les crimes commis par l’humanité ▻https://www.courrierinternational.com/article/reconnaissance-inedit-en-europe-la-lagune-espagnole-de-la-mar
#PersonneMorale
La #Défenseure_des_droits estime que « c’est à l’#école de s’adapter » aux #enfants_handicapés
▻https://www.lemonde.fr/education/article/2022/08/28/la-defenseure-des-droits-estime-que-c-est-a-l-ecole-de-s-adapter-aux-enfants
« Des #AESH seraient partantes pour couvrir le temps périscolaire, mais on affecte quelqu’un d’autre, car cela ne dépend pas du même budget et des mêmes acteurs », au détriment de « l’intérêt supérieur de l’#enfant », qui a besoin de stabilité, relève Mme Hédon.
Plus généralement, la Défenseure des droits souligne que le système éducatif doit s’adapter aux élèves en situation de handicap et, pour cela, mieux former les enseignants à les prendre en charge, au lieu de compter uniquement sur les AESH. L’attribution d’un AESH n’est « ni un préalable ni une condition à la #scolarisation de l’élève », rappelle-t-elle.
Le rapport cite l’exemple d’un enseignant qui se trouvait face à un enfant ne parvenant pas à comprendre les consignes. Il a décidé d’adapter son enseignement à cet enfant et s’est aperçu que cela bénéficiait à l’ensemble des élèves. « C’est à l’école de s’adapter… et ce que l’on voit, c’est qu’on demande à l’enfant de s’adapter à l’école », conclut Mme Hédon.
]]>Visualizing Turkey’s Activism in Africa
As Turkey gradually expands its influence at the regional and global level, Africa has become a major area of focus for Ankara. Africa’s global significance is rising due to vast untapped resources, growing demographics, rapid urbanisation and the accompanying growth of the middle class. Thus, Africa is not only rich in terms of raw materials but it also represents an increasingly growing market. This led to the “new scramble for Africa” where all established and rising powers are vying for increased influence.
Turkish intention of reaching out to Africa was first declared by the then Ministry of Foreign Affairs through the publication of the Africa Action Plan in 1998. However, prior to 2005, which was declared the “Year of Africa”, Turkey’s relations with Africa was confined mostly to the states of North Africa, with whom Turkey shares a common history and religion. Today, Africa is one of the regions in which Turkey’s new foreign policy activism is most visible. Turkish-Africa relations are now institutionalised through the establishment of periodical Turkey-Africa summits. The growing importance given to Africa reflects the Turkish desire to diversify economic and military relations. It is also part of Turkey’s efforts to present itself as a regional and global actor. Expansion to Africa is one of the few topics that the Justice and Development Party (Adalet ve Kalkinma Partisi, AKP) government has consistently pursued, since coming to power in 2002. Moreover, since this policy is largely considered a success story, it will likely be appropriated by other political parties, if and when there is a change of government in Turkey.
This visual platform aims to provide an overview of Turkey’s increased foreign policy activism in Africa. It is mainly based on primary data sources. These sources are listed in detail underneath the visuals. Additionally, the parts on diplomatic activism, economy, and Turkey’s soft power tools draw upon the growing and highly valuable literature on Turkey’s engagement in Africa, such as Tepeciklioğlu (2020), García (2020), Donelli (2021), and Orakçi (2022).
Turkish policy in Africa is comprehensive and encompasses diplomatic channels, airline connectivity, economic cooperation, trade, investments, development and humanitarian aid, the provision of health services and education, cultural cooperation, as well as religious and civil society activism. Particularly, on the rhetorical level, Turkey distinguishes itself from traditional Western actors, especially former colonial powers by emphasizing cultural and humanitarian proximities and activities.
In recent years, Turkey has integrated a military and security component into its economic, political, and cultural relations with African states. And while Ankara’s increased military and security interaction with African states has raised serious concerns in the West, Turkey has only a limited capacity to project military power in distant regions. But Turkey seeks to expand its economic engagement and actively cultivate its diplomatic relations with the continent.
Overall, across the entire continent, Turkey has limited capabilities compared to more traditional powers such as the US, France, Great Britain, and the EU and rising powers such as China and Russia. However, it is creating pockets of influence where it challenges these actors and makes use of its cultural and diplomatic strength. Furthermore, Turkey itself is a rising actor. Its influence in economic, diplomatic and military realms is growing much more rapidly than that of traditional powers, leading to the projection that Turkey will become an even more important actor in Africa. The EU needs to recognise the growing footprint of Turkey and look for opportunities for cooperation rather than solely focusing on competition.
Le gouvernement s’accorde sur une capacité d’#urgence via la Défense pour l’accueil des demandeurs d’asile
Le gouvernement s’est accordé mercredi sur des mesures qui doivent soulager le réseau d’accueil des demandeurs d’asile saturé depuis plusieurs semaines, a annoncé la secrétaire d’État à l’Asile, Nicole de Moor, en commission de la Chambre. “La situation est urgente”, a-t-elle ajouté dans un communiqué.
Pour permettre un accueil d’urgence, la Défense sera mise à contribution à court terme pour fournir une capacité de 750 places d’urgence dans les quartiers militaires et ensuite, à plus long terme, 750 places dans des villages de #conteneurs. Un appel sera par ailleurs lancé à l’adresse des communes et aux ONG afin qu’elles fournissent des #initiatives_locales d’accueil et des places collectives.
750 #abris_temporaires
Dans la première phase, la Défense fournira 750 #abris temporaires dans des #hangars, avec des installations sanitaires mobiles si nécessaire, a précisé la ministre de la Défense, Ludivine Dedonder. Les hangars seront compartimentés afin d’offrir un #confort_de_base aux demandeurs d’asile. La #restauration sera assurée provisoirement par la #Défense, dans l’attente d’un contrat structurel de restauration. Dans cette phase, la Défense fournit l’infrastructure, Fedasil en coopération éventuelle avec des ONG sera responsable de l’exploitation des centres d’accueil temporaires avec du personnel qualifié.
Village de conteneurs
Dans la deuxième phase, la Défense utilisera des contrats-cadres existants pour construire un #village_de_conteneurs de 750 places d’accueil. L’emplacement de ce village de conteneurs sera bientôt déterminé en fonction de la présence de commodités de base telles que l’eau et l’électricité. La Défense assurera la coordination de la logistique et de la construction du village de conteneurs. Là encore, Fedasil se chargera du fonctionnement du centre d’accueil.
Structures adaptées ou adaptables
Dans la troisième et dernière phase, la Régie des bâtiments est chargée de trouver des infrastructures adaptées ou adaptables pour accueillir des familles.
“Aujourd’hui, la Défense est à nouveau sollicitée pour désamorcer une crise. Même si la Défense fait aujourd’hui face à des défis internes majeurs et qu’elle est en pleine reconstruction et transformation, le département est toujours présent pour définir une méthode de travail et un cadre pour désamorcer la crise d’accueil”, a souligné la ministre. Celle-ci a rappelé que son département fournissait déjà 6.000 places d’accueil, soit 20% de la capacité d’accueil totale du pays.
Dissuader des demandeurs présents en Europe
Le gouvernement intensifiera par ailleurs les #campagnes cherchant à dissuader des demandeurs qui se trouvent dans d’autres États membres de l’UE d’entamer une nouvelle procédure en Belgique. Plus de 50 % des demandes d’asile ont déjà une demande correspondante dans un autre État membre de l’UE, dont les Pays-Bas, la France et l’Allemagne. Un centre “Dublin” -en référence à la procédure européenne qui détermine le pays européen, et lui seul, compétent pour examiner une demande d’asile- sera aménagé dans un centre existant à #Zaventem, avec une capacité de 220 personnes. Il devra faciliter le #retour des demandeurs dans le pays de leur premier enregistrement.
“La pression de l’asile devient énorme dans notre pays si les demandeurs d’asile ne retournent pas dans le premier pays d’arrivée de l’UE”, a insisté Mme de Moor.
Afin d’accélérer le flux sortant de demandeurs, ceux qui ont un emploi pourront sortir des centres d’accueil et libérer de la sorte de la place pour les autres. Le Commissariat Général aux Réfugiés et Apatrides (CGRA) est appelé à prendre davantage de décisions. Leur nombre devrait se situer entre 2.200 et 2.500 par mois alors qu’il s’établissait à une moyenne de 1.600 entre janvier et mai. L’instance qui se prononce sur les demandes d’asile œuvrait déjà à un plan visant augmenter les décisions. Des recrutements sont également en cours.
Grâce à ces mesures, le gouvernement entend éviter le paiement d’astreintes prononcées par la justice parce que des demandeurs d’asile resteraient à la rue, a encore précisé la secrétaire d’État. “Le contribuable ne veut pas voir son argent servir à payer des astreintes”.
▻https://www.7sur7.be/belgique/le-gouvernement-s-accorde-sur-une-capacite-d-urgence-via-la-defense-pour-laccu
#renvois #Dublin #centre_Dublin #règlement_Dublin #armée
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Commentaire reçu via la mailing-list Migreurop :
La Belgique, condamnée depuis la fin de l’année 2021 par la justice pour le non-accueil des demandeur.se.s d’asile, a finalement trouvé une « solution d’urgence » afin de faire face à cette crise.
La solution ? Passer par l’armée belge et utiliser les hangars disponibles de la Défense afin de les aménager sommairement et de fournir un toit à plusieurs centaines de personnes.
Cette réponse est censée être de courte durée et restera en place le temps d’installer un village de containers pouvant abriter 750 personnes. Une sorte d’encampement organisé et voulu par les autorités belges...
Autre mesure prévue : le rassemblement des demandeur.se.s d’asile Dublin en un lieu unique, à proximité de l’aéroport de Bruxelles, et ce afin de faciliter leur expulsion vers le pays de prise en charge. Il deviendra bientôt difficile de faire la différence entre les centres d’accueil, supposés être des lieux ouverts pour demandeur.se.s d’asile et les centres fermés, ces lieux de détention administrative, entourés de barbelés et surmontés de miradors.
#encampement #Belgique #accueil #réfugiés #migrations #asile #campagne #dissuasion
Dématérialisation des services publics : la défenseure des droits dénonce une maltraitance institutionnelle
▻https://www.liberation.fr/societe/dematerialisation-des-services-publics-la-defenseure-des-droits-denonce-u
]]>At what cost? Funding the EU’s security, defence, and border policies, 2021–2027.
A guide for civil society on how EU budgets work
This report reveals that:
The 2021–27 #Multi-annual_Financial_Framework allocates an unprecedented amount of European public money for security and defence purposes, more than doubling its budget from one spending cycle to the next.
- The overall amount of money earmarked for security and defence spending is €43.9 billion, an increase of more than 123% when compared to the previous seven-year budgetary cycle, which allocated €19.7 billion for the same purpose.
- The largest increase from the previous budgetary cycle can be seen in the European Defence Fund, which replaces its precursor programmes (Preparatory Action on Defence Research and European Defence Industrial Development Programme) with a massive funding increase of 1256%, to reach a total of almost €8 billion. This money will, for the first time, be used for the research and development of high-tech military weaponry.
- The #European_Peace_Facility, which may be understood as replacing the Athena mechanism and African Peace Facility, will increase its budget by 119% to €5.7 billion. This means that 31% of the overall spending will go on military weaponry research and development and an off-budget military initiative with almost no democratic scrutiny, oversight or transparency whatsoever.
- Other significant budget hikes include the #Internal_Security_Fund, which will increase by 90% to €1.9 billion, the Integrated Border Management Fund – Border and Visa, which will increase by 131% to €6.2 billion and the funds being made available to agencies such as Frontex and Europol, which will increase by 129% to €9.6 billion. The increase of the Asylum and Migration Fund is less notable at 43% but the instrument will still receive a substantial €9.9 billion.
- The Citizens, Equality, Rights and Values Programme will increase its budget by 124%, to reach €1.4 billion, but this figure should be put in to context – it pales in comparison to the €43.9 billion being invested in militarised security and defence initiatives. Funding for law enforcement, border control, military research and development and operations (€43.9bn) is 31 times higher than funding for rights, values and justice (€1.4bn). Furthermore, the majority of the latter funds will still be awarded to states rather than independent organisations.
In addition to the aforementioned funds, development aid will be redirected towards border management and will play an increased role in enhancing non-EU states’ ability to control migratory movements. The #European_Development_Fund and #EU_Trust_Fund_for_Africa have both been used to pursue migration policy objectives, and in the 2021–27 period 10% of the new €79 billion #Neighbourhood_Development_and_International_Cooperation_Instrument (#NDICI) ‘should be dedicated particularly to actions supporting management and governance of migration and forced displacement within the objectives of the Instrument’.
The massive increase in security spending will also strengthen ‘Fortress Europe’ and further the long-standing goal of the EU and its member states to externalise border control to third countries regardless of these policies’ devastating consequences. The objective of containing unwanted people fleeing war and persecution outside Europe’s borders has been strongly prioritised in the 2021–27 security and migration funds:
– The new home affairs fund seeks to enhance the ability of countries outside the EU to control migration and one of the main objectives of the #AMF is centred on the external dimension of asylum and migration management.
– One aim of the IBMF is ‘to facilitate legitimate border crossings, to prevent and detect illegal immigration and cross-border crime and to effectively manage migratory flows’, and one of the ways in which this can be done is through ‘the enhancement of inter-agency cooperation’ between member states, Union bodies and third countries.
– The IBMF will finance the deployment of immigration liaison officers to third countries to gather information and intelligence on migratory movements. Frontex, the EU’s border and coast guard agency, has its own pool of liaison officers who undertake similar work.
– The consequences of border #externalisation policies are felt in regions as far south as the Sahel or as far east as countries neighbouring Afghanistan, where immigration and asylum authorities have, in effect, become the border guards of the EU, detaining and containing those on the move in search of safety.
The European Defence Fund and the European Peace Facility mark a new point of departure for the EU in pivoting towards hard power and militarism.
- The #European_Peace_Facility (#EPF) is an off-budget fund which will circumvent, and may eventually render redundant, EU rules against funding military projects. Under the EPF lethal weapons may be provided to third countries for defence purposes. The financing and provision of weapons to Ukraine is the first such example.
- The #European_Defence_Fund (#EDF) will, for the first time, provide funding for the research and development of high-tech military equipment, which until now was largely prohibited by the EU.
- A substantial amount of funding will also bolster the European security industrial complex and serve to subsidise the already highly lucrative homeland security industry. This complex has long promoted a vision of security based on the development and deployment of technical ‘solutions’, many of which are premised on novel and enhanced surveillance techniques.
– The lion’s share of EU funding for homeland security research has long gone to private companies that are likely to continue being the main beneficiaries of these funds in the 2021–27 period.
- The European Defence Fund will provide a new source of finance for many of the same corporations that have been significant recipients of security research funding. There is a requirement for the European Commission and other actors to ensure ‘synergies’ between the two programmes, and to exploit dual-use technology that may be of use to both the homeland security and military sectors. In practice, this is likely to mean the further militarisation of the civil sphere and the continuation of the long-standing trend to blur the lines between war, policing and internal security initiatives.
– The significance of the EPF and EDF for the EU as a political project should not be underestimated. The creation of these funds marks a new point of departure for the EU, which began as a peace project. Under these funds it is actively shifting course and is now pursuing militarised objectives.
- Determining the priorities of these funds will remain matters of state – apart from a limited role in negotiating legislation, the role of the European Parliament and civil society after laws have been passed is severely restricted, raising serious questions regarding parliamentary and public scrutiny, transparency and oversight.
The EU’s Border and Coast Guard Agency, Frontex, will be provided with unprecedented funding of €5.6 billion from 2021-2027, a 194% increase compared to the previous budgetary cycle, and a key role in overseeing member states’ use of EU migration funds.
– While #Frontex received €6 million in 2005, it now receives an average of €800 million a year – a 13,200% increase in budget over less than 20 years.
- The agency will receive several hundred million euros a year to fulfil its expanded role, and in particular to develop its ‘standing corps’ of 10,000 border guards.
- The European Commission is obliged to take into account Frontex’s views on national spending using the AMF and IBMF, and the agency is to be consulted on how member states should address recommendations resulting from evaluations on how they manage their borders.
- Any equipment purchased by national border authorities using the IBMF must meet Frontex’s technical standards, and be made available for use by the agency.
– Frontex is to play a key role in identifying and evaluating relevant research activities as part of the Civil Security for Society homeland security research programme
Although the funding is being allocated for activities that carry significant risk, such as research into and development of lethal weapons, intrusive surveillance and policing, or the reinforcement of deadly border control practices, transparency, oversight, and accountability are all sorely lacking:
- Although the EU’s new security funds will be subject to some measure of democratic scrutiny and oversight, and there will be some transparency regarding the projects and activities funded, this is largely restricted to the provision of information on spending and results, while democratic participation in setting priorities is strictly limited. With regard to the ISF, the European Commission is obliged to compile reports, to which the Parliament can then propose recommendations, which the Commission ‘shall endeavour to take into account’. There is no such requirement however, for the AMF or IBMF.
– For the most part, it will be state officials in EU member states who determine how these funds are spent, while elected representatives and civil society organisations have only been granted a post-facto oversight role with no capacity to opine or influence spending beforehand.
– There are a number of loopholes for the home affairs funds that could be used to inhibit transparency and, in turn, accountability. National authorities are obliged to publish information on the AMF, IBMF and ISF, ‘except where Union law or national law excludes such publication for reasons of security, public order, criminal investigations, or protection of personal data’ – in the hands of over-zealous officials, ‘security’ and ‘public order’ could be interpreted very broadly as a means of restricting public access.
- Transparency has been kept to an absolute minimum with regard to the European Defence Fund and European Peace Facility.
- The distribution of spending on external migration policies across different funding streams (such as development, migration, and security) means that political responsibility is distributed and diluted, further reducing the Parliament’s capacity to exert democratic scrutiny and oversight.
What is notable by its absence from the 2021–2027 Multi-annual Financial Framework?
- There is no funding to undertake search and rescue operations in the Mediterranean, but rather to provide assistance or actively participate in ‘push or pull back’ operations to prevent migrants and asylum seekers from reaching Europe’s shores.
– There are only limited requirements to consult the EU’s own expert body on fundamental rights, the Fundamental Rights Agency, when drafting and approving spending programmes, while there is no obligation whatsoever to consult the European Institute for Gender Equality or national human rights bodies.
- These funds attempt to address the consequences, and not root causes, of political and social conflict. For example, with regard to racism and xenophobia towards migrants and refugees, they appear to placate such sentiments rather than to find creative ways to effectively challenge them.
▻https://eubudgets.tni.org
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#Asylum_and_Migration_Fund (#AMF) #Integrated_Border_Management_Fund (#IBMF) #Internal_Security_Fund (#ISF) #fonds #migrations #asile #réfugiés #statistiques #chiffres #transparence
#Leonardo sbarca in #Somalia, la sua fondazione promuove l’italiano e addestra l’esercito
Leonardo punta a rafforzare la propria presenza in Corno d’Africa e affida l’affaire all’ex ministro dell’Interno Marco Minniti (Pd), alla guida della Fondazione Med-Or costituita dall’holding del complesso militare-industriale italiano per promuovere progetti di “cooperazione” e scambi culturali-accademici con i Paesi del cosiddetto Mediterraneo allargato (Med) e del Medio ed Estremo Oriente (Or).
Il 21 dicembre 2021 è stato firmato a Roma un Memorandum of Understanding tra la Fondazione Med-Or e la Repubblica Federale di Somalia per la “promozione della lingua italiana in Somalia e il sostegno all’alta formazione, attraverso l’erogazione di borse di studio e corsi di formazione professionale”.
A sottoscrivere l’accordo Marco Minniti e il Ministro degli Affari Esteri somalo Abdisaid Muse Ali, ma all’evento erano presenti pure il Ministro degli Esteri e della Cooperazione Internazionale Luigi Di Maio, il Ministro della Pubblica Istruzione somalo Abdullahi Abukar Haji e l’intero stato maggiore di Leonardo S.p.A., il presidente Luciano Carta (generale ritirato della Guardia di finanza), l’amministratore delegato Alessandro Profumo, il direttore generale Valerio Cioffi e Letizia Colucci, direttrice generale della Fondazione Med-Or.
“La Somalia è un Paese strategico nei complessi equilibri dell’Africa Orientale ed è un partner fondamentale per noi nel Corno d’Africa”, ha dichiarato l’ex ministro Minniti. “L’interesse e l’impegno di Med-Or verso l’ex colonia italiana sono in linea con quanto fatto nel corso degli ultimi anni. Consolideremo la cooperazione in numerosi campi e le relazioni comuni, insieme alle istituzioni somale”.
Il Memorandum firmato con la Repubblica di Somalia segue altri due progetti promossi e finanziati in Africa dalla Fondazione di Leonardo: il primo con la Mohammed VI Polytechnic University di Rabat (finanziamento di alcune borse di studio presso la LUISS “Guido Carli” di Roma, destinate a studenti provenienti dal Marocco); il secondo con la consegna alla Repubblica del Niger di una cinquantina di concentratori di ossigeno per alcune strutture sanitarie impegnate nell’assistenza a malati di Covid-19.
La presenza a Roma alla firma dell’accordo di “cooperazione” dei massimi vertici di Leonardo S.p.A., conferma l’intenzione del gruppo di penetrare nel redditizio mercato dei sistemi d’arma del martoriato Corno d’Africa. Risale a tre anni fa l’ultima importante commessa nella regione, la fornitura al governo federale somalo di sistemi ATC – Air Traffic Control. Nello specifico, la controllata Selex ES Technologies Limited (SETL) con sede in Kenya, ha installato nel 2018 a Mogadiscio un Centro Nazionale ACC (Air Control Centre) per l’integrazione degli strumenti operativi di controllo aereo e tre torri radar in altrettanti aeroporti del Paese per un totale di 16 postazioni operatore, oltre a un sistema radio VHF e una rete satellitare.
Una trattativa per la fornitura di un sofisticato sistema radar è in corso tra Leonardo e le autorità militari di Gibuti, la piccola enclave tra Eritrea, Etiopia e Somaliland, strategica per il controllo dello Stretto Bab El Mandeb che separa il Mar Rosso dal Golfo di Aden, principale rotta commerciale e petrolifera tra l’Asia e l’Europa.
Il 30 gennaio 2020 i manager del gruppo italiano hanno accompagnato una delegazione della Repubblica di Gibuti (presenti tra gli altri il ministro della Difesa Hassan Omar Mohamed e l’ambasciatore a Parigi Ayeid Mousseid Yahya) in visita alla 4ª Brigata Telecomunicazioni e Sistemi per la Difesa Aerea e l’Assistenza al Volo dell’Aeronautica Militare di Borgo Piave, l’ente responsabile della realizzazione, installazione e manutenzione dei sistemi radar, di telecomunicazioni e radio assistenze al volo e alla navigazione aerea.
“Gli ospiti sono stati accolti dal Comandante della 4ª Brigata, generale Vincenzo Falzarano”, riporta la nota dell’ufficio stampa dell’Aeronautica italiana. “La visita ha interessato il Sistema FADR (Fixed Air Defence Radar, modello RAT–31DL, prodotto da Leonardo, nda) che costituisce la struttura portante del sistema di Difesa Aerea. Il FADR è un radar di sorveglianza a lungo raggio (oltre 470 chilometri) e l’Aeronautica Militare, grazie alla sinergia con il mondo industriale nazionale, lo ha utilizzato per il rinnovamento tecnologico di dodici radar fissi a copertura dell’intero spazio aereo nazionale”.
Come nel caso del Niger, la Fondazione Med-Or di Leonardo S.p.A. sembra voler privilegiare le regioni del continente africano dove operano stabilmente le forze armate italiane. In Corno d’Africa l’Italia è presente nell’ambito di due missioni internazionali, EUTM Somalia (European Union Training Mission to contribute to the training of Somali security forces) e MIADIT.
L’operazione EUTM ha preso il via nell’aprile 2010 dopo la decisione dell’Unione Europea di “contribuire al rafforzamento del Governo Federale di Transizione della Somalia attraverso l’addestramento delle Forze di sicurezza somale”. Inizialmente il personale militare UE era schierato in Uganda e operava in stretta collaborazione con le forze armate ugandesi.
Furono costituititi un quartier generale a Kampala, una base addestrativa a Bihanga (250 km a ovest della capitale) e un ufficio di collegamento a Nairobi (Kenya). Quando le condizioni di sicurezza in Somalia sembrarono migliori, EUTM inaugurò un centro di formazione presso l’aeroporto internazionale di Mogadiscio (aprile 2013) e, dall’inizio del 2014, sia il quartier generale sia i centri addestrativi furono trasferiti in territorio somalo.
“Focus iniziale della Missione EUTM è stato l’addestramento delle reclute somale e la formazione di istruttori delle Somali National Security Forces, capaci di gestire in proprio l’addestramento di sottufficiali e della truppa”, spiega il Ministero della Difesa italiano. “Con il crescente impegno della Comunità Internazionale e dell’UE nel processo di stabilizzazione del Corno d’Africa, è stato previsto un ulteriore sviluppo della missione. Dall’aprile 2015, con il 4° mandato, essa si è concentrata sempre più sulla componente legata alla consulenza operativa, logistica e amministrativa del Ministero della Difesa e dello Stato Maggiore somalo”. Dal 15 febbraio 2014 il Comando di EUTM è assegnato all’Italia e il contingente nazionale impiegato è di 148 militari e 20 mezzi terrestri.
Dal 2013 le forze armate italiane sono impegnate pure nella Missione Bilaterale di Addestramento delle Forze di Polizia somale e gibutiane – MIADIT. “La missione è volta a favorire la stabilità e la sicurezza della Somalia e dell’intera regione del Corno d’Africa, accrescendo le capacità nel settore della sicurezza e del controllo del territorio da parte delle forze di polizia somale”, spiega ancora il Ministero della Difesa. “L’obiettivo a lungo termine è quello di rigenerare la polizia federale somala mettendola innanzitutto in grado di operare nel complesso scenario e successivamente, con i corsi training of trainers, portarla gradualmente all’autosufficienza formativa”.
Il contingente nazionale impiegato è di 53 militari e 4 mezzi dell’Arma dei Carabinieri. I moduli addestrativi sono diretti a 150-200 agenti somali e gibutini alla volta e hanno una durata di 12 settimane.
Le attività spaziano dall’addestramento individuale al combattimento, agli interventi nei centri abitati, alle tecniche di controllo del territorio e gestione della folla, alla ricerca e neutralizzazione di armi ed esplosivi. Sempre secondo la Difesa, gli istruttori dei Carabinieri hanno già addestrato oltre 2.600 unità appartenenti alla Polizia Somala, alla Polizia Nazionale e alla Gendarmeria Gibutiana, contribuendo inoltre alla ristrutturazione dell’Accademia di Polizia di Mogadiscio.
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Legal Teams : Quand la défense contre-attaque
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Face à la répression juridique des militants, qu’ils soient gilets jaunes ou activistes antinucléaires, les coordinations antirépression et leurs legal teams s’approprient les enjeux de la défense et font du prétoire un lieu de lutte collective et politique.
Au 67 rue de Turbigo, une discrète annexe de la Bourse du travail parisienne et sa grande salle de classe aux carreaux vieillis. « Parlons rapidement du programme de samedi », entame l’une des femmes, membre de la coordination antirépression en guise de bonjour. « 12 h 30 : simulation de déplacement collectif ; 14 h 30 : formation juridique sur la garde à vue ; 17 h 30 : discussion sur l’abolitionnisme pénal... » La coordination se réunit ici, chaque mardi, depuis 2016. « Après Nuit debout, il fallait une structure pérenne : les mouvements sociaux s’amplifiaient, la répression s’aggravait... », raconte Amparo au micro deFréquence Paris Plurielle. D’abord assez confidentielles, les sessions comptent de plus en plus de monde. Les chaises finissent par manquer aux réunions hebdomadaires à mesure que la répression croît, notamment à l’encontre des Gilets jaunes, gardés à vue par dizaines chaque week-end. Peu habitués aux tribunaux, ces derniers font dans un premier temps une « confiance aveugle à la police ». L’avocate Alice Becker, proche depuis lors de cette legal team parisienne, se remémore certains, qui, interpellés pour simple possession de sérum physiologique, étaient « tellement abasourdis de se retrouver dans cette position qu’ils voulaient absolument défendre le bien-fondé de leur présence dans la rue. Et qui donc parlaient beaucoup, subissaient un usage détourné de leurs mots qui leur portait préjudice ».
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