• Déficits : pourquoi la Cour des comptes se (et nous) plante
    http://www.alternatives-economiques.fr/deficits---pourquoi-la-cour-des-comptes-se--et-nous--plante

    La cour des Comptes vient de rendre public son rapport annuel. Elle a mis en garde à cette occasion contre une dégradation des comptes publics plus forte qu’attendue jusque-là pour 2013 et contre des risques de dérapages pour l’avenir. A juste titre : c’est en effet le résultat prévisible d’une politique d’austérité excessive, et cela d’autant plus qu’elle est aussi menée chez tous nos voisins. Mais les conclusions et les recommandations que la Cour en tire sont fausses.
    Comme prévu, l’austérité n’a pas fonctionné

    L’année 2013 s’est en effet – malheureusement – déroulée exactement comme on pouvait le prévoir (les lecteurs réguliers d’Alternatives économiques nous ont en effet déjà entendu maintes fois tirer la sonnette d’alarme à ce sujet depuis que nous avions lancé en particulier l’appel « Les 3 % c’est pas maintenant » en septembre 2012). En 2012, Nicolas Sarkozy avait déjà engagé une politique d’austérité ambitieuse. Mais à son arrivée aux affaires, François Hollande l’a nettement renforcée en organisant un violent tour de vis budgétaire pour 2013 : 30 milliards de restriction budgétaire d’un coup, soit 1,5 points de PIB, - 10 sur les dépenses, + 20 sur les recettes. Il voulait en effet à tout prix tenir son engagement de campagne de ramener les déficits publics sous la barre des 3 % du PIB dès l’an dernier.

    Au final cette politique s’est révélée franchement contreproductive. Sous le poids de l’austérité budgétaire, l’activité a calé avec 0,3 % de croissance seulement l’an dernier (après déjà 0 % en 2012). Cela a entraîné de nouvelles pertes significatives d’emploi – 130 000 dans le secteur marchand – et une nouvelle hausse du nombre des chômeurs – 280 000 inscrits de plus à Pôle emploi sur l’année en catégorie A, B et C – mais aussi des recettes fiscales moindres qu’attendu et un déficit accru des régimes sociaux. Et au final le fameux déficit s’est à peine réduit, passant seulement de 4,8 % du PIB en 2012 à 4,3 % en 2013 au lieu des 3 % initialement visés....

    #économie
    #Déficit
    #déficit-structurel
    #Cour-des-comptes
    #austérité

  • La France a rétabli ses finances publiques | Le reste du monde
    http://ecointerview.wordpress.com/2013/11/15/la-france-a-retabli-ses-finances-publiques

    Les médias nous abreuvent de chiffres à propos de la dette et du déficit public, mais ils ne commentent jamais les statistiques complètes.

    Pourtant, la Commission européenne ainsi que les marchés, n’ont pas seulement un oeil sur le déficit public courant, mais aussi sur le déficit structurel qui corrige le premier des effets de la récession.

    Or, de ce côté là, il y a du mieux.

    En effet, d’après les estimations de la Commission européenne et de l’OFCE, le déficit structurel serait ramené à -1,9% du PIB en 2013, contre +0,4% en Allemagne et -1,3% dans la zone euro.

    Entre 2007 et 2013, l’effort français de réduction du déficit (2,5% du PIB) a été 3 fois plus intense qu’ailleurs dans la zone euro.

    Allons un peu plus loin et retranchons des dépenses publiques celles qui correspondent à des acquisitions d’actifs productifs, c’est-à-dire de l’investissement public (3,1% du PIB). D’un déficit, on passe alors à un excédent (+1,2% du PIB), peu éloigné de celui de l’Allemagne (+1,9%).

    Ainsi donc, les chômeurs supplémentaires de 2013 ainsi que les contribuables pressurés par les impôts et les taxes n’ont pas souffert en vain, puisque leur sacrifice a permis que les finances publiques ne dérivent plus.

    Je comprends très bien que les adversaires dogmatiques de la dépense publique aient intérêt à taire ces chiffres, puisque pour eux, la réforme ne va jamais assez loin. Mais je ne m’explique pas pourquoi le Gouvernement, qui gagnerait à ce que les ménages et les entreprises reprennent confiance, ne se saisit pas de tels résultats.

    #économie
    #dette
    #déficit-public
    #déficit-structurel
    #PIB

    • ...Lorsque la croissance est faible ou négative, certaines dépenses publiques augmentent plus vite, par exemple les dépenses liées au chômage. Et les recettes diminuent davantage du fait de la progressivité de certains impôts (impôt sur le revenu) ou de la sensibilité de certains revenus au niveau de la croissance (impôt sur les sociétés).

      L’élimination de ces effets conjoncturels conduit à évaluer la situation structurelle des finances publiques. S’il y a déficit structurel, cela veut dire qu’il existe une tendance durable à ce que les recettes soient inférieures aux dépenses publiques.

      Le déficit public effectif est la somme du déficit structurel, du déficit conjoncturel et des mesures ponctuelles.

      Déficit effectif = Déficit structurel + Déficit conjoncturel + Mesures ponctuelles

      http://www.lafinancepourtous.com/Decryptages/Dossiers/Comptes-publics/Le-deficit-public/Deficit-structurel