En quatre ans, Framasoft s’est rendue célèbre sur le Net grâce à son programme « Dégooglisons l’Internet » : plutôt que de se lamenter face à la toute-puissance des géants américains (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft et les autres), elle a décidé d’agir concrètement, en fabriquant des alternatives à leurs principaux services : des clones, à ceci près qu’ils ne pistent pas les utilisateurs et n’exploitent pas leurs données.
Framasoft, qui compte huit salariés et près de 700 bénévoles, a mis en ligne à ce jour 34 services libres et gratuits, couvrant les besoins des particuliers, des associations et des PME : stockage de fichiers, travail collaboratif, publication, forums, agendas, carnets d’adresses, calculs, sondages, cartes géographiques, dessins, jeux… Son moteur de recherche, Tonton Roger, est un « métamoteur » : il retransmet la requête simultanément à plusieurs grands moteurs comme Google ou Bing, tout en brouillant les pistes afin que Google et les autres ne voient pas l’utilisateur final. Framasoft a aussi créé des branches françaises des réseaux sociaux alternatifs diaspora* (Framasphère) et Mastodon (Framapiaf), censés concurrencer Facebook et Twitter.
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Son directeur, Pierre-Yves Gosset, rappelle les principes fondateurs de son action : « Nous luttons contre l’hypercentralisation du Net, nous n’allons pas nous mettre à construire un système centralisé. Ce serait fou si nous devenions le “Google du libre”. Nous voulons faire tout le contraire : partager notre savoir-faire et former une fédération décentralisée d’associations autonomes, fournissant des services semblables aux nôtres. Nous aimons nous comparer aux AMAP [associations pour le maintien d’une agriculture paysanne], qui privilégient la qualité artisanale, les liens de proximité et les circuits courts. »
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