• Les féminicides ont-ils vraiment baissé de 20 % en 2023 ?

    Le 2 janvier, le garde des Sceaux Eric Dupont-Moretti a affirmé au Figaro que le nombre de #meurtres de #femmes par leur conjoint ou ex-conjoint était en baisse en 2023, et atteignait 94, contre 118 en 2022, soit une diminution de 20 %.

    « Nous savons que lutter contre ce fléau prend du temps (…). Mais l’engagement de la justice française pour endiguer les féminicides porte tout de même ses premiers fruits », a-t-il commenté. Ces chiffres ont rapidement été contestés par plusieurs associations et collectifs féministes. Qu’en est-il ?

    Premier sujet d’étonnement : en évoquant les 118 féminicides de 2022, le #garde_des_Sceaux fait référence aux chiffres de la #Délégation_aux_victimes (#DAV) du #ministère_de_l’Intérieur, « l’étude nationale sur les morts violentes au sein du couple », publiée chaque année depuis 2006. Or pour l’année 2023, la DAV n’a publié aucun chiffre et indique qu’aucun bilan provisoire ne sera disponible avant le 31 janvier 2024.

    Le chiffre avancé par Eric Dupont-Moretti correspond, selon Franceinfo, aux remontées des parquets, et pourrait être corrigé ultérieurement, même si ce sera vraisemblablement à la marge. Reste une question : pourquoi le garde des Sceaux ouvre-t-il l’année en communiquant sur le sujet au mépris du calendrier retenu par le ministère de l’Intérieur ?

    Des écarts avec les associations féministes

    Deuxième sujet d’étonnement : les associations et collectifs féministes qui ont contribué depuis plusieurs années à mettre le sujet des féminicides sur le devant de la scène obtiennent des chiffres plus élevés, à partir de la veille qu’elles font de la presse nationale et de la presse quotidienne régionale.

    Le #collectif_des_féminicides par compagnon ou ex, qui mène ce travail depuis 2016, en est ainsi à 102 féminicides conjugaux en 2023 et souligne que plusieurs enquêtes pour mort suspecte sont toujours en cours. De son côté, l’#Inter-Orga_Féminicides (#IOF), constituée en 2021, recense 134 féminicides en 2023, dont 72 % conjugaux, soit 97.

    Précisons que les écarts entre les chiffres associatifs sont aisés à expliquer : le travail est entièrement réalisé par des bénévoles et repose sur les articles de presse. Il peut donc y avoir des « trous dans la raquette ».

    A l’inverse, les chiffres du ministère de l’Intérieur reposent sur les déclarations des causes d’#homicides par les services de police et de gendarmerie, complétées par une vérification auprès des parquets afin de préciser la qualification pénale. Sachant que le #droit français ne reconnaît pas la notion de féminicide – le #meurtre d’une femme en raison de son #genre –, mais distingue le meurtre, l’#assassinat (meurtre avec préméditation) et les violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner.

    Une #définition institutionnelle trop restreinte

    Si les chiffres avancés par le ministre font réagir, c’est aussi que la définition du féminicide retenue par les institutions françaises est très restreinte : elle ne tient compte que des #féminicides_conjugaux et laisse de côté d’autres féminicides, les meurtres de mères par leurs fils, celui de femmes par des collègues ou un inconnu, ou encore les meurtres par des clients ou d’autres personnes sur des femmes exerçant le travail du sexe.

    Si la notion de féminicide fait l’objet de discussions dans les milieux féministes depuis de longues années, c’est avec la publication en 1992 du livre des chercheuses Diana Russel et Jill Radford Femicide : the politics of women killing qu’il gagne en popularité, rappelle la journaliste Laurène Daycard dans Nos Absentes. A l’origine des féminicides (Seuil, 2023).

    Les institutions internationales retiennent elles aussi une définition plus large que celle de la France. Les #Nations_unies distinguent depuis 2012 les #féminicides_intimes, commis par des proches, qu’ils soient conjoints ou parents de la victime, des #féminicides_non_intimes, ceux commis contre les professions stigmatisées comme la #prostitution, et les #féminicides_sexuels_systémiques où il n’y a pas de lien préalable entre la victime et son meurtrier, comme les massacres de femmes parce qu’elles sont des femmes.

    D’autres typologies sont possibles. En Espagne, comme le rapporte Le Monde, cinq types de féminicides sont comptabilisés : conjugaux, familiaux, sociaux (exécuté par un inconnu, un collègue de travail, un ami), sexuels (lié à la violence ou à l’exploitation sexuelle ainsi qu’au travail du sexe, mariage forcé ou mutilation génitale), et enfin, les féminicides par procuration, soit l’assassinat d’une personne (proches, enfants) pour nuire à une femme.

    En France, si le #collectif_Féminicides_par_compagnon_ou_ex recense les féminicides conjugaux, l’Inter-Orga Féminicides retient une définition plus extensive. Elle distingue les féminicides conjugaux, familiaux (commis par un enfant ou un parent) et sociaux.

    Au-delà des féminicides ?

    Au-delà de la définition même du féminicide, d’autres phénomènes s’inscrivent dans le continuum des #violences_de_genre qui structurent encore les sociétés contemporaines et doivent être a minima pris en compte.

    C’est le cas des #suicides_forcés, reconnus dans le Code pénal depuis 2020, et définis comme des suicides ou tentatives de suicides provoquées à la suite de #harcèlement dans le cadre de #violences_conjugales.

    Certains plaident pour leur intégration dans la définition du féminicide. En 2022, les services du ministère de l’Intérieur en ont recensé 759, presque exclusivement des femmes. Cela correspond à une multiplication par 3,3 depuis 2020, qui dit aussi une meilleure appréhension du phénomène.

    A cela s’ajoutent les #tentatives_de_féminicides, qui, si elles n’aboutissent pas à la mort de la victime, ont pourtant des conséquences destructrices. Le ministère de l’Intérieur recense ainsi 366 tentatives d’homicides au sein du couple en 2022, dont 267 contre des femmes. Cela, sans compter les infanticides commis dans le cadre de violences conjugales, ou les traumatismes d’enfants survivants d’un féminicide. Bref, pas de quoi pavoiser.

    https://www.alternatives-economiques.fr/feminicides-ont-vraiment-baisse-de-20-2023/00109303
    #féminicides #statistiques #chiffres #France #typologie

    ping @_kg_

  • Entretien avec douze vétéran·es : « L’UTCL, un ouvriérisme à visage humain ! »
    https://www.unioncommunistelibertaire.org/?Entretien-avec-douze-veteran-es-L-UTCL-un-ouvrierisme-a-

    Entretien avec douze vétéran·es : « L’UTCL, un ouvriérisme à visage humain ! »
    26 septembre 2023 par Redac-web-01 / 83 vues

    Les locaux d’AL à Paris 19e, une après-midi devant soi, un buffet campagnard, et le plaisir de retrouver quelques camarades qu’on n’a parfois plus vu depuis plusieurs années… Le 18 septembre 2005, douze anciennes et anciens prenaient part à un entretien croisé sur l’histoire de l’Union des travailleurs communistes libertaires. Dans une ambiance décontractée, sans esquiver les questions dérangeantes, les participants ont offert une image nuancée de ce qu’avait été leur organisation.

    Une explication de l’histoire quelque peu auto-centrée mais le travers est inévitable dans ce genre d’évocation. Pour autant, il n’y a aucune raison d’ignorer le rôle des « minorités agissantes » - avec tout ce que ce terme peut receler d’ambiguïté et de dérives - dans le déroulement des luttes sociales. Un des écueils du militantisme étant, qu’au nom de l’action, l’objectif de « l’auto-organisation dans la lutte », parte dans les limbes, happé par la routine quotidienne militante - notamment syndicaliste - dont le rythme fondamental est imposé par les institutions capitalistes. L’organisation spécifique serait alors précisément le moyen d’échapper à ce travers ? Peut-être. On appréciera d’autant plus l’humilité et la sincérité des militant.es de l’UTCL quand iels évoquent nombre d’erreurs et de dévoiements contre lesquels l’orga n’a été d’aucun recours.

    De mon point de vue, ce long témoignage mérite surtout d’être lu pour les problématiques - dont un certaines sont toujours d’actualité - ayant traversé le mouvement social et sa composante, dite révolutionnaire, et, en particulier, libertaire, depuis une cinquantaine d’année.

  • Le rail privé britannique, ce mort-vivant… Michaël Verbauwhede

    Trains hors de prix, en retard, souvent annulés : même le gouvernement de Boris Johnson doit reconnaître que la privatisation du rail anglais est un échec. Mais plutôt que de le renationaliser comme le demandent deux tiers des Britanniques, il a décidé de relooker la privatisation du rail. Explications.

    En 1994, la Royaume-Uni privatisait l’ensemble de son chemin de fer. Transport de passagers, vente de tickets, entretien des voies… tout allait mieux rouler avec le privé : moins de retards, plus de services, des tickets moins chers.


    Deux tiers des Britanniques demandent la renationalisation du rail anglais. (Photo : We own it)

    Mais très vite, le rail anglais dépérit : de nombreux accidents ont eu lieu, dont le terrible accident de Hatfield (4 morts) dus à un mauvais entretien des voies. Le service se dégrade et les tarifs sont de plus en plus chers. Les Britanniques dépensent en moyenne 14 % de leur salaire mensuel pour faire la navette https://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/au-royaume-uni-la-privatisation-des-chemins-de-fer-deraille-628489.html , contre 2 % en France par exemple. Un jeune YouTubeur fait ainsi le calcul qu’il lui revient moins cher de faire le trajet de Sheffield (nord de l’Angleterre) à Essex (est de Londres) en passant par Berlin en avion, plutôt que de prendre le train. https://www.independent.co.uk/travel/news-and-advice/teenager-flies-from-sheffield-to-essex-via-berlin-because-it-is-cheap

    Enfin, les conditions de travail se dégradent, comme en témoigne le splendide film de Ken Loach, The Navigators

    https://www.youtube.com/watch?v=1Gzdrqd4uQE


    The Navigators|2002| VOSTFR ~ WebRip

    Les opérateurs privés en ont par contre tiré des profits importants. Le syndicat anglais TUC a ainsi calculé que les actionnaires des compagnies privées avaient reçu un milliard de livres (environ 1,16 milliards d’euros) en dividendes entre 2013 et 2018.

    La privatisation du rail au Royaume-Uni en 1994 est donc un échec. Suite aux accidents à répétition, le gouvernement britannique avait déjà renationalisé la gestion de l’infrastructure en 2002, en créant Network Rail.

    Même la droite reconnait l’échec
    Mais les retards, les tarifs élevés et la mauvaise qualité du service n’ont pas arrêté pour autant. Les syndicats et voyageurs ont continué à dénoncer l’échec de la privatisation et à réclamer une renationalisation. Deux tiers de la population soutient cette reprise de contrôle public. https://www.independent.co.uk/news/uk/politics/rail-chaos-denationalisation-chris-grayling-labour-two-thirds-bmg-res Sous la direction de Corbyn, le Labour avait également fait campagne en ce sens.

    L’échec du système est visible par tous. Sous pression, de l’opinion publique et des syndicats, le gouvernement de Boris Johnson a été obligé de le reconnaître, dans un rapport qui vient de sortir. Il met donc fin au système tant décrié des franchises. Ce système donnait l’exclusivité à une compagnie privée de faire rouler des trains sur une région ou des lignes bien déterminées. Sur cette franchise, la compagnie fixait les tarifs qu’elle souhaitait.

    Même morte, la privatisation du rail britannique vit encore...
    Dorénavant, une structure ferroviaire nationale unique (Great British Railways) est rétablie, avec un seul système de billetterie. Mais le gouvernement n’en tire pas toutes les conclusions. Car les compagnies privées restent toujours impliquées pour la circulation des trains, par des délégations de services (le public fixe les horaires et tarifs et le privé exploite les trains).

    Le communiqué du gouvernement est assez clair à ce sujet : « ce n’est pas une renationalisation (…) mais une simplification. Si Great British Railways joue le rôle d’âme dirigeante pour coordonner l’ensemble du réseau, notre plan prévoit une plus grande participation du secteur privé ». Et de citer les façons dont le privé pourra s’impliquer dans le transport ferroviaire : faire circuler les trains, innover dans la vente de billets…

    Le gouvernement continue donc à financer les profits du privé avec de l’argent public et celui des voyageurs. Il reste dans une logique de marché. Le groupe d’action We own it, qui se bat pour la renationalisation de toute une série de services publics, estime que cette décision n’est qu’une « privatisation relookée ». Les syndicats soupçonnent qu’il y aura encore des coupes budgétaires et que les profits continueront à aller au privé. https://www.rfi.fr/fr/europe/20210520-royaume-uni-le-gouvernement-d%C3%A9voile-sa-r%C3%A9forme-du-rail

    L’Écosse montre qu’un autre modèle est possible
    Le débat sur la renationalisation du rail au Royaume-Uni fait rage depuis des années. Sous pression, l’Écosse et le Pays de Galle avaient été beaucoup plus loin. L’Écosse a ainsi décidé de renationaliser l’entièreté de son rail en mars 2021, car l’opérateur privé (Abellio filiale de la NS néérlandaise) n’atteignait pas ses objectifs. Fini le privé (contrairement au plan du gouvernement de Boris Johnson), c’est une entreprise publique qui fera désormais rouler les trains en Écosse. Cette entreprise conservera l’ensemble du personnel. Les syndicats et organisations de gauche attendent beaucoup de cette véritable renationalisation écossaise.

    La lutte pour la renationalisation du rail en Angleterre n’est donc pas terminée. Mais cette nouvelle tentative de la droite pour maintenir coûte que coûte la privatisation du rail britannique montre qu’elle est sur la défensive. Elle a du reconnaître que la privatisation des années ‘90 était un échec. Et les syndicats, voyageurs et mouvement de gauche ont déjà annoncé la couleur : ils continueront à se battre pour reconstruire un rail public.

    Source : https://www.solidaire.org/articles/le-rail-prive-britannique-ce-mort-vivant

    #royaume-uni #trains #banlieue #privatisation #Network_Rail #boris_johnson #Great_British_Railway #délégations_de_services #Écosse

  • « Et pendant ce temps, dans la selva Lacandone... »
    (Terci@s Compas)

    https://lavoiedujaguar.net/Et-pendant-ce-temps-dans-la-selva-Lacandone-Terci-s-Compas

    Aperçus des adieux aux délégations zapatistes dans quelques communautés indiennes zapatistes sur les rives des rivières Jataté, Tzaconejá et Colorado, dans les montagnes du Sud-Est mexicain, au Chiapas, Mexique, Amérique latine, planète Terre. (...)

    #Mexique #Chiapas #zapatistes #délégation

  • Escadron 421
    (La délégation maritime zapatiste)

    SCI Galeano

    https://lavoiedujaguar.net/Escadron-421-La-delegation-maritime-zapatiste

    Avril 2021.

    Calendrier ? Un petit matin du quatrième mois. Géographie ? Les montagnes du Sud-Est mexicain. Un silence soudain s’impose aux grillons, aux aboiements épars des chiens au loin, à l’écho d’une musique de marimba. Ici, dans les entrailles des montagnes, un murmure plutôt qu’un ronflement. Si nous n’étions pas là où nous sommes, on pourrait penser que c’est la rumeur du grand large. Pas les vagues se brisant contre le rivage, la plage ou la falaise découpée par le caprice d’une entaille. Non, quelque chose d’autre. Et puis… un long gémissement et un tremblement intempestif, bref.

    La montagne se dresse. Elle retrousse un peu ses jupons, pudiquement. Non sans difficulté, elle arrache ses pieds de la terre. Elle fait le premier pas avec une grimace de douleur. Maintenant, elle a la plante des pieds qui saigne, cette petite montagne, loin des cartes, des destinations touristiques et des catastrophes. Mais ici tout est complicité, alors une pluie hors saison lui lave les pieds et, avec la boue, soigne ses blessures.

    « Prends soin de toi, ma fille », dit la Ceiba mère. « Courage », dit comme pour lui-même le huapác. L’oiseau tapacamino la guide. « Vers l’est, amie, vers l’est », dit-il tout en sautant d’un côté à l’autre.

    Habillée d’arbres, d’oiseaux et de pierres, la montagne chemine. Et sur son passage, des hommes, des femmes, des personnes qui ne sont ni l’un ni l’autre, des petites filles et des petits garçons endormis s’accrochent aux bords de son jupon. (...)

    #Mexique #Chiapas #EZLN #voyage #zapatistes #délégation_maritime #Europe #Moby_Dick

  • #Vente_d’armes : en secret, l’#exécutif déclare la guerre au #Parlement

    Une note classée « confidentiel défense » dévoile la stratégie du gouvernement pour torpiller les propositions d’un rapport parlementaire sur un contrôle plus démocratique des #exportations d’armement.

    Silence radio. Depuis la publication, le 18 novembre dernier, du #rapport_parlementaire sur les ventes d’armes françaises, l’exécutif n’a pas réagi. Du moins pas officiellement. Car, en réalité, le gouvernement a préparé la riposte dans le secret des cabinets ministériels. Objectif : torpiller le rapport des députés #Jacques_Maire (La République en marche, LRM) et #Michèle_Tabarot (Les Républicains, LR) et les pistes qu’ils suggèrent pour impliquer le Parlement dans le processus de #contrôle des exportations d’armement.

    Disclose a été destinataire d’une note de quatre pages rédigée par le #Secrétariat_général_de_la_défense_et_de_la_sécurité_nationale (#SGDSN), un service directement rattaché à Matignon. Classée « confidentiel défense » – le premier niveau du « secret-défense » –, elle a été transmise au cabinet d’Emmanuel #Macron mais aussi à #Matignon, au #ministère_des_armées, et à celui des affaires étrangères et de l’économie, le 17 novembre dernier. Soit la veille de la publication du #rapport_Maire-Tabarot.

    étouffer les velléités

    Sobrement intitulé « Analyse des 35 propositions du rapport de la mission d’information sur les exportations d’armement Maire-Tabarot », ce document stratégique révèle l’opposition ferme et définitive du gouvernement à une proposition inédite : la création d’une #commission_parlementaire chargée « du contrôle des exportations d’armement ». D’après Jacques Maire et Michèle Tabarot, « cet organe n’interviendrait pas dans le processus d’autorisation des exportations mais contrôlerait, a posteriori, les grands #choix de la politique d’exportation de la France ». Impensable pour le gouvernement, qui entend peser de tout son poids pour étouffer dans l’œuf ces velléités de #transparence.

    Newsletter

    Selon les analystes de la SGDSN, cette proposition doit constituer le « point d’attention majeur » du pouvoir exécutif ; autrement dit, celui qu’il faut absolument enterrer. Le document explique pourquoi : « Sous couvert d’un objectif d’une plus grande transparence et d’un meilleur dialogue entre les pouvoirs exécutif et #législatif, l’objectif semble bien de contraindre la politique du gouvernement en matière d’exportation en renforçant le #contrôle_parlementaire. » A lire les gardiens du temple militaro-industriel français, plus de transparence reviendrait à entraver la #liberté_de_commerce de l’Etat. Et la SGDSN de prévenir : ces mesures pourraient « entraîner des effets d’éviction de l’#industrie françaises dans certains pays ».

    protéger les « clients »

    Si la commission parlementaire devait malgré tout voir le jour, le note préconise qu’elle ne puisse « en aucun cas » obtenir un suivi précis des transferts d’armes. Les élus devront se contenter du rapport qui leur est remis par le gouvernement chaque année, lequel ne précise ni les bénéficiaires du matériel ni son utilisation finale.

    « Cette implication de parlementaires, alertent encore les auteurs, pourrait mener à une fragilisation du principe du #secret_de_la_défense_nationale (…) ainsi que du #secret_des_affaires et du secret lié aux relations diplomatiques avec nos partenaires stratégiques. » Le risque pour l’Etat ? Que « les clients » soient « soumis à une politisation accrue des décisions » qui nuirait aux affaires et provoquerait la « fragilisation de notre #crédibilité et de notre capacité à établir des #partenariats_stratégiques sur le long terme, et donc de notre capacité à exporter ». En ligne de mire, des pays comme l’#Arabie_saoudite ou l’#Egypte, le principal client de l’industrie tricolore en 2019 (https://disclose.ngo/fr/news/la-france-bat-des-records-en-matiere-de-vente-darmes).

    Selon les analystes de le SGDSN, la création d’un contrôle parlementaire sur les exportations aurait également « des conséquences pour le gouvernement, dont les différents ministres seraient exposés ». Comme ce fut le cas en 2019, lorsque la ministre des armées, #Florence_Parly, dû s’expliquer sur ses #mensonges répétés après les révélations de Disclose sur les armes vendues à l’Arabie saoudite et utilisées dans la guerre au #Yémen (https://made-in-france.disclose.ngo/fr).

    « effet de bord »

    Un autre élément semble susciter l’inquiétude au plus haut sommet de l’Etat : la volonté de convergence entre les représentants des différents parlements de l’Union européenne. Pour Jacques Maire et Michèle Tabarot, ce « #dialogue_interparlementaire » permettrait une meilleure coopération entre Etats membres. Trop risqué, selon le gouvernement, qui y voit « le risque d’un effet de bord qui exposerait notre politique à des enjeux internes propres à certains de nos voisins européens ».

    Sur ce point, l’analyse aurait pu s’arrêter là. Mais le Quai d’Orsay a voulu préciser le fond de sa pensée, comme le révèlent les modifications apportées au document d’origine. Le cabinet de Jean-Yves Le Drian précise, en rouge dans le texte, qu’une telle convergence entre élus européens serait « particulièrement préoccupante », en particulier concernant le Parlement allemand. « Nous n’avons aucun moyen de maîtriser les vicissitudes [de la politique intérieure allemande] »,et la « forte mobilisation, très idéologique, du Parlement [allemand] sur les exportations d’armement », souligne le ministère des affaires étrangères dans ce mail que Disclose s’est procuré.

    Ce commentaire illustre les tensions sur ce sujet avec le voisin allemand, qui a mis en place en octobre 2018 un #embargo, toujours en cours, sur ses ventes d’armes à l’Arabie saoudite à la suite de l’assassinat du journaliste #Jamal_Khashoggi à Istanbul. Une décision jugée à l’époque incompréhensible pour Emmanuel Macron. Les ventes d’armes « n’ont rien à voir avec M. #Khashoggi, il ne faut pas tout confondre », avait alors déclaré le chef de l’Etat, précisant que cette mesure était, selon lui, « pure #démagogie ». Une fois le problème allemand évacué, le Quai d’Orsay désigne enfin le véritable ennemi : les #institutions_européennes, considérées comme « hostiles à nos intérêts dans le domaine du contrôle des exportations sensibles ».

    ouverture en trompe-l’œil

    L’exécutif aurait-il peur du #contrôle_démocratique ? Il s’en défend et feint même de vouloir protéger les députés contre un piège tendu à eux-mêmes. « Les parlementaires impliqués dans le contrôle des exportations (…) ne pourraient pas répondre aux demandes de transparence » et se retrouveraient « de facto solidaires des décisions prises », explique le document. En d’autres termes, s’il leur prenait de vouloir contester la politique de ventes d’armes de la France, les élus seraient de toute façon soumis au « #secret-défense ». Inutile, donc, qu’ils perdent leur temps.

    Pour finir, les services du premier ministre formulent une liste de recommandations quant à la réaction à adopter face à cet épineux rapport. Première d’entre elles, « adopter une position ouverte » sur les propositions de « renforcement de l’information du Parlement ». Un trompe-l’œil, car l’essentiel est ailleurs. « Il convient, poursuit le texte, de confirmer avec les principaux responsables de l’[#Assemblée_nationale] » qu’ils s’opposeront à la plus importante proposition du texte, soit la création d’une #délégation_parlementaire.

    En guise de dernière suggestion, les auteurs de la note invitent l’exécutif à définir « une #ligne_de_communication » face à la médiatisation du rapport et les réactions des ONG. Une ligne de communication désormais beaucoup plus claire, en effet.

    La note « confidentiel défense » dont Disclose a été destinataire est protégée par l’article 413-9 du code pénal sur le secret de la défense nationale. Nous avons néanmoins décidé d’en publier le contenu car ces informations relèvent de l’intérêt général et doivent par conséquent être portées à la connaissance du public. Par souci pour la sécurité de nos sources, nous ne publions pas le document dans son intégralité.

    https://disclose.ngo/fr/article/vente-darmes-en-secret-lexecutif-declare-la-guerre-au-parlement
    #armes #commerce_d'armes #armement #France #UE #EU #démocratie

    ping @reka @simplicissimus

  • #Vente_d’armes : en secret, l’#exécutif déclare la guerre au #Parlement

    Une note classée « confidentiel défense » dévoile la stratégie du gouvernement pour torpiller les propositions d’un rapport parlementaire sur un contrôle plus démocratique des #exportations d’armement.

    Silence radio. Depuis la publication, le 18 novembre dernier, du #rapport_parlementaire sur les ventes d’armes françaises, l’exécutif n’a pas réagi. Du moins pas officiellement. Car, en réalité, le gouvernement a préparé la riposte dans le secret des cabinets ministériels. Objectif : torpiller le rapport des députés #Jacques_Maire (La République en marche, LRM) et #Michèle_Tabarot (Les Républicains, LR) et les pistes qu’ils suggèrent pour impliquer le Parlement dans le processus de #contrôle des exportations d’armement.

    Disclose a été destinataire d’une note de quatre pages rédigée par le #Secrétariat_général_de_la_défense_et_de_la_sécurité_nationale (#SGDSN), un service directement rattaché à Matignon. Classée « confidentiel défense » – le premier niveau du « secret-défense » –, elle a été transmise au cabinet d’Emmanuel #Macron mais aussi à #Matignon, au #ministère_des_armées, et à celui des affaires étrangères et de l’économie, le 17 novembre dernier. Soit la veille de la publication du #rapport_Maire-Tabarot.

    étouffer les velléités

    Sobrement intitulé « Analyse des 35 propositions du rapport de la mission d’information sur les exportations d’armement Maire-Tabarot », ce document stratégique révèle l’opposition ferme et définitive du gouvernement à une proposition inédite : la création d’une #commission_parlementaire chargée « du contrôle des exportations d’armement ». D’après Jacques Maire et Michèle Tabarot, « cet organe n’interviendrait pas dans le processus d’autorisation des exportations mais contrôlerait, a posteriori, les grands #choix de la politique d’exportation de la France ». Impensable pour le gouvernement, qui entend peser de tout son poids pour étouffer dans l’œuf ces velléités de #transparence.

    Newsletter

    Selon les analystes de la SGDSN, cette proposition doit constituer le « point d’attention majeur » du pouvoir exécutif ; autrement dit, celui qu’il faut absolument enterrer. Le document explique pourquoi : « Sous couvert d’un objectif d’une plus grande transparence et d’un meilleur dialogue entre les pouvoirs exécutif et #législatif, l’objectif semble bien de contraindre la politique du gouvernement en matière d’exportation en renforçant le #contrôle_parlementaire. » A lire les gardiens du temple militaro-industriel français, plus de transparence reviendrait à entraver la #liberté_de_commerce de l’Etat. Et la SGDSN de prévenir : ces mesures pourraient « entraîner des effets d’éviction de l’#industrie françaises dans certains pays ».

    protéger les « clients »

    Si la commission parlementaire devait malgré tout voir le jour, le note préconise qu’elle ne puisse « en aucun cas » obtenir un suivi précis des transferts d’armes. Les élus devront se contenter du rapport qui leur est remis par le gouvernement chaque année, lequel ne précise ni les bénéficiaires du matériel ni son utilisation finale.

    « Cette implication de parlementaires, alertent encore les auteurs, pourrait mener à une fragilisation du principe du #secret_de_la_défense_nationale (…) ainsi que du #secret_des_affaires et du secret lié aux relations diplomatiques avec nos partenaires stratégiques. » Le risque pour l’Etat ? Que « les clients » soient « soumis à une politisation accrue des décisions » qui nuirait aux affaires et provoquerait la « fragilisation de notre #crédibilité et de notre capacité à établir des #partenariats_stratégiques sur le long terme, et donc de notre capacité à exporter ». En ligne de mire, des pays comme l’#Arabie_saoudite ou l’#Egypte, le principal client de l’industrie tricolore en 2019 (https://disclose.ngo/fr/news/la-france-bat-des-records-en-matiere-de-vente-darmes).

    Selon les analystes de le SGDSN, la création d’un contrôle parlementaire sur les exportations aurait également « des conséquences pour le gouvernement, dont les différents ministres seraient exposés ». Comme ce fut le cas en 2019, lorsque la ministre des armées, #Florence_Parly, dû s’expliquer sur ses #mensonges répétés après les révélations de Disclose sur les armes vendues à l’Arabie saoudite et utilisées dans la guerre au #Yémen (https://made-in-france.disclose.ngo/fr).

    « effet de bord »

    Un autre élément semble susciter l’inquiétude au plus haut sommet de l’Etat : la volonté de convergence entre les représentants des différents parlements de l’Union européenne. Pour Jacques Maire et Michèle Tabarot, ce « #dialogue_interparlementaire » permettrait une meilleure coopération entre Etats membres. Trop risqué, selon le gouvernement, qui y voit « le risque d’un effet de bord qui exposerait notre politique à des enjeux internes propres à certains de nos voisins européens ».

    Sur ce point, l’analyse aurait pu s’arrêter là. Mais le Quai d’Orsay a voulu préciser le fond de sa pensée, comme le révèlent les modifications apportées au document d’origine. Le cabinet de Jean-Yves Le Drian précise, en rouge dans le texte, qu’une telle convergence entre élus européens serait « particulièrement préoccupante », en particulier concernant le Parlement allemand. « Nous n’avons aucun moyen de maîtriser les vicissitudes [de la politique intérieure allemande] »,et la « forte mobilisation, très idéologique, du Parlement [allemand] sur les exportations d’armement », souligne le ministère des affaires étrangères dans ce mail que Disclose s’est procuré.

    Ce commentaire illustre les tensions sur ce sujet avec le voisin allemand, qui a mis en place en octobre 2018 un #embargo, toujours en cours, sur ses ventes d’armes à l’Arabie saoudite à la suite de l’assassinat du journaliste #Jamal_Khashoggi à Istanbul. Une décision jugée à l’époque incompréhensible pour Emmanuel Macron. Les ventes d’armes « n’ont rien à voir avec M. #Khashoggi, il ne faut pas tout confondre », avait alors déclaré le chef de l’Etat, précisant que cette mesure était, selon lui, « pure #démagogie ». Une fois le problème allemand évacué, le Quai d’Orsay désigne enfin le véritable ennemi : les #institutions_européennes, considérées comme « hostiles à nos intérêts dans le domaine du contrôle des exportations sensibles ».

    ouverture en trompe-l’œil

    L’exécutif aurait-il peur du #contrôle_démocratique ? Il s’en défend et feint même de vouloir protéger les députés contre un piège tendu à eux-mêmes. « Les parlementaires impliqués dans le contrôle des exportations (…) ne pourraient pas répondre aux demandes de transparence » et se retrouveraient « de facto solidaires des décisions prises », explique le document. En d’autres termes, s’il leur prenait de vouloir contester la politique de ventes d’armes de la France, les élus seraient de toute façon soumis au « #secret-défense ». Inutile, donc, qu’ils perdent leur temps.

    Pour finir, les services du premier ministre formulent une liste de recommandations quant à la réaction à adopter face à cet épineux rapport. Première d’entre elles, « adopter une position ouverte » sur les propositions de « renforcement de l’information du Parlement ». Un trompe-l’œil, car l’essentiel est ailleurs. « Il convient, poursuit le texte, de confirmer avec les principaux responsables de l’[#Assemblée_nationale] » qu’ils s’opposeront à la plus importante proposition du texte, soit la création d’une #délégation_parlementaire.

    En guise de dernière suggestion, les auteurs de la note invitent l’exécutif à définir « une #ligne_de_communication » face à la médiatisation du rapport et les réactions des ONG. Une ligne de communication désormais beaucoup plus claire, en effet.

    La note « confidentiel défense » dont Disclose a été destinataire est protégée par l’article 413-9 du code pénal sur le secret de la défense nationale. Nous avons néanmoins décidé d’en publier le contenu car ces informations relèvent de l’intérêt général et doivent par conséquent être portées à la connaissance du public. Par souci pour la sécurité de nos sources, nous ne publions pas le document dans son intégralité.

    https://disclose.ngo/fr/article/vente-darmes-en-secret-lexecutif-declare-la-guerre-au-parlement
    #armes #commerce_d'armes #armement #France #UE #EU #démocratie

    ping @reka @simplicissimus

  • Le confinement marque une #frontière_culturelle en #Suisse

    La notion de #responsabilité_individuelle parle plus aux #Suisses_alémaniques qu’aux #Romands, davantage adeptes d’un Etat fort. Les raisons en sont historiques et culturelles.

    Exiger le moins pour obtenir le plus ; imposer le #semi-confinement pour aboutir au confinement : pour un œil étranger, la stratégie de la Suisse pour freiner la propagation du #coronavirus s’apparente au mieux à un exercice d’acrobatie, au pire à un orgueil démesuré. Pourtant, si l’on en croit les images de nos villes ce week-end, semi-désertes, il n’est pas dit qu’on perde ce pari. Par la grâce de la discipline helvétique ? Pas seulement. Plus profondément, c’est à la notion de responsabilité individuelle et de rôle de l’Etat qu’il faut probablement attribuer ce résultat.

    Or, ces notions ne sont pas totalement identiques selon qu’on est citoyen latin ou alémanique. En #Suisse_romande, on a vu se multiplier les appels au #confinement_total, espéré par beaucoup jusqu’à vendredi dernier. Des citoyens l’ont même demandé sous forme de pétitions. On sentait aussi cette préférence chez certains conseillers d’Etat romands, même si exprimée à demi-mot pour ne pas court-circuiter la Confédération, désormais à la manœuvre.

    En Suisse alémanique en revanche, les appels s’en tenaient au #respect_des_règles en vigueur, hormis des personnalités de l’UDC, réclamant des mesures plus strictes, avec de notoires exceptions, comme le conseiller national Roger Köppel. Même si Zurich a fermé ses rives du lac devant un afflux de promeneurs, le maître mot demeure « responsabilité individuelle ». C’est ce qu’il fallait comprendre du discours fort d’Alain Berset, taclant au passage le verticalisme aux accents certes gaulliens mais jugé inefficace de notre voisin français.

    La synthèse entre la France et l’Allemagne

    La Suisse, c’est une autre histoire, mélange du nord et du sud de l’Europe : « Au Nord, comme en Grande-Bretagne ou aux Pays-Bas, le premier réflexe est le laisser-faire, dans la certitude que les barrières naturelles se réinstalleront d’elles-mêmes, explique Olivier Meuwly, historien. Dans la culture germanique, on présuppose que la responsabilité individuelle entraînera la #responsabilité_collective. Une vision étrangère à la culture du Sud, où l’ordre est censé venir d’en haut. »

    La Suisse, à cheval, décline ces deux cultures. Historiquement, elle fait la synthèse entre la France et l’Allemagne, ou la Grande-Bretagne et l’Italie. L’historien rappelle que dans les guerres de religion déjà, la Suisse a tenté la #synthèse en cherchant le #compromis.

    Deux paradigmes pour un seul objectif, la #liberté : « Dans le brillant discours d’Alain Berset, toutes les influences se synthétisent et on perçoit une #mosaïque_organiquement_organisée », estime Olivier Meuwly. Ce curieux #assemblage s’articule aussi autour de l’esprit de #milice, du #fédéralisme et de la #démocratie_directe, « trois piliers de la « #suissitude », trois logiques qui marquent les #comportements ».

    La responsabilité individuelle découle de la faiblesse de l’Etat

    Cette valorisation de la responsabilité individuelle trouve ses fondements dans la #faiblesse_de_l’Etat, rappelle Irène Herrmann, historienne et professeure à l’Université de Genève : « Au XIXe siècle, Berne a lutté pour s’arroger un peu du pouvoir des cantons. Une partie lui est échue, une autre a été conférée aux citoyens, à travers la démocratie directe : ils devaient en user modérément et exercer sur eux-mêmes le pouvoir que l’Etat, très faible, était incapable d’imposer. Cet héritage institutionnel est très fort et, par conséquent, on n’imagine pas aujourd’hui que cela puisse marcher autrement. »

    C’est un peu moins vrai dans les cantons qui ont rejoint la Confédération plus tardivement, comme le Valais, Genève et Neuchâtel. « Ceux-là acceptent plus volontiers la #délégation de #responsabilités à l’Etat, alors que les cantons alémaniques ont tendance à glorifier la culture politique basée sur la responsabilité individuelle, poursuit l’historienne. Cela aboutit à une survalorisation du pouvoir de décision de l’individu. » D’autres répondront qu’elle est salutaire. Ces différences de perception pourraient expliquer l’attente des Latins envers Berne à serrer la vis.

    Un #Röstigraben de l’embrassade ?

    Plus prosaïquement, ce souhait n’est sans doute pas étranger au fait que les cantons latins déplorent plus de mortalité que la Suisse alémanique. C’est vrai aussi pour l’Italie ou l’Espagne, contrairement à l’Allemagne et à l’Autriche. Ce constat amène le politologue alémanique Michael Hermann, qui dirige l’institut de recherche Sotomo, à émettre une hypothèse : « Il est frappant d’observer que le coronavirus a une #géographie_culturelle. Et si c’était le fait d’un #rapport_à_l’autre différent ? Les habitants des pays latins sont plus tactiles, ils observent moins de #distance_sociale que dans les pays germaniques. »

    Un Röstigraben de l’embrassade ? Pourquoi pas. Sa supposition s’appuie aussi sur le fait que les décès actuels sont le résultat de contagions qui datent d’il y a trois semaines environ, soit avant les mesures mises en place par Berne. Michael Hermann insiste aussi sur d’autres différences : le #sport est plus largement pratiqué outre-Sarine, la #prévention sur la santé occupe plus d’espace qu’en Suisse romande : « Adeptes de la marche, de la nature et du grand air, les Alémaniques auraient beaucoup de mal à supporter le confinement. C’est possible que cela compte aussi dans l’#autodiscipline qu’ils observent. »

    Il n’empêche : au-delà des divergences dont les racines plongent dans un passé qui, même ignoré, constitue le génome des Suisses, ceux-ci ont majoritairement suivi l’injonction des autorités et déserté leurs villes. Qu’il soit permis de s’en égayer avec ce mot d’Olivier Meuwly : « On dit des Romands qu’ils sont très français, mais ils se révèlent aussi alémaniques ! »

    https://www.letemps.ch/suisse/confinement-marque-une-frontiere-culturelle-suisse

    –-> article paru le 23.03.2020

    Pour rappel, un extrait du discours de Berset :


    https://seenthis.net/messages/843863#message844245

    ping @simplicissimus

  • #Visas : les ratés de la #sous-traitance à des #sociétés_privées

    En quelques années, la #France a généralisé la #délégation à des entreprises privées de ses services de délivrance des visas. Difficultés à obtenir un rendez-vous, bugs informatiques, surcoût : les demandeurs se plaignent de nombreux dysfonctionnements résultant de cette nouvelle donne, qui, par ailleurs, pose de sérieuses questions en matière de #protection_des_données personnelles.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/021119/visas-les-rates-de-la-sous-traitance-des-societes-privees
    #migrations #privatisation #VFS_global
    ping @etraces

    • Visas pour l’UE : les compagnies privées profitent, les demandeurs galèrent

      Au sein de sa politique des visas, l’Union européenne a développé deux priorités problématiques : le lien avec les réadmissions et le recours aux sous-traitants privés. Et cela au détriment des personnes qui souhaitent venir légalement en Europe. Quatrième et dernier volet de notre série consacrée aux possibles effets du Pacte européen sur la migration et l’asile.

      Sans surprise, le Pacte européen sur la migration et l’asile, présenté le 23 septembre dernier par la Commission européenne, a réaffirmé la nécessité d’utiliser la politique des visas pour pousser les pays tiers à coopérer en matière de réadmission. Inaugurée à la fin des années 1990, cette approche est désormais ancrée dans la législation européenne, en particulier depuis la refonte du Code des visas en 2019.

      Pourtant, souligne une récente analyse du German Institute for International and Security Affairs, “il n’existe aucune preuve de l’effet de levier” d’une politique des visas plus ou moins restrictive. Le seul exemple en ce sens, ce sont les pays des Balkans occidentaux, qui constituent toutefois une exception de par leur proximité à l’UE et leur espoir d’y adhérer.

      Si les gouvernements des pays tiers semblent donc rester indifférents aux stratégies européennes liées aux visas, ce sont leurs citoyens qui en subissent les effets. Souhaitant se rendre légalement dans un pays de l’UE pour des raisons professionnelles, touristiques ou autres, ces personnes se trouvent confrontées à un système complexe, opaque et de plus en plus critiqué.

      “Il n’existe aucune preuve de l’effet de levier” d’une politique des visas plus ou moins restrictive.

      Au cours des quinze dernières années, tous les États membres sauf la Roumanie ont progressivement sous-traité la gestion des demandes de visas à des compagnies privées, principalement #VFSGlobal (filiale du groupe #Kuoni, racheté en 2016 par le fonds d’investissements privés suédois #EQT) et #TLSContact (filiale du groupe français #Teleperformance). Or la participation de prestataires privés à la gestion des demandes de visa engendre de nombreuses situations problématiques. Le coût des services offerts par leurs centres (appels, prises de rendez-vous, photocopies…) est exorbitant. Les informations données sur les procédures peuvent être contradictoires ou trompeuses. Des dossiers pourtant complets ne sont pas acceptés. Les tentatives d’arnaque sont fréquentes.

      Forums et réseaux sociaux regorgent de plaintes, et les témoignages que nous avons recueillis vont dans le même sens. Cristel a galéré pendant des mois pour que son compagnon Elias puisse quitter le Togo et la rejoindre en Belgique, où elle avait accouché, seule, de leur petite fille. “Le centre #VFS lui a dit qu’il devait passer un examen médical. Elias a appelé la seule clinique agrée au Togo, les tests coûtaient 200 euros. Quand il y est allé, à l’accueil une dame lui a dit qu’il devait payer 400 euros”. Non seulement le coût réel de ces tests est de 50 euros, mais le certificat n’était pas nécessaire dans le cadre d’un regroupement familial avec une personne de nationalité belge. "Dans le parcours migratoire légal, comme dans le parcours illégal, on essaye d’arnaquer les personnes parce qu’on sait qu’elles vont investir de l’argent dans ce parcours”, constate Cristel.

      Le mari de Fatma, après leur mariage en Algérie, a eu moins de mal à introduire une demande de visa pour la Belgique, où il avait fait des études supérieures. “Mais on nous a conseillés pour la préparation du dossier”, précise Fatma, “et puis il était ‘présentable’, comme il dit, quand il est allé au centre TLSContact d’Alger”. "Introduire une demande de visa prend un temps fou”, explique Cristel. “Il faut connaître les codes, il faut un réseau, on n’y arrive pas tout seul”. Les deux femmes se sont adressées à un collectif belge, Amoureux, vos Papiers !, qui les a soutenues dans la démarche.

      “Jusqu’à présent, tous les rapports sur la mise en œuvre de la politique des visas révèlent des problèmes pratiques liés aux prestataires de services extérieurs”, confirme l’eurodéputé espagnol Juan Fernando López Aguilar, membre du Groupe de l’Alliance Progressiste des Socialistes et Démocrates et rapporteur pour la refonte du Code des visas. “Le Parlement européen est contraire à l’utilisation de ces prestataires, comme il est en grande majorité contraire au lien entre politique des visas et réadmission. Mais nous avons dû faire des compromis. Nous avons indiqué clairement dans le Code des visas que les États membres sont entièrement responsables du respect des normes par les prestataires. Nous avons introduit des conditions très strictes en matière de marchés publics, de protections des données, de respect des droits fondamentaux et de contrôles”.

      Le règlement de juin 2019 modifiant le Codes des visas stipule que "au plus tard le 1er février de chaque année, les États membres présentent à la Commission un rapport sur leur coopération avec les prestataires de services extérieurs dans le monde entier, ainsi que sur le contrôle de ceux-ci". La première échéance arrivera le 1er février 2021, le nouveau Code des Visas étant entré en vigueur en février 2020. Interrogée dans le cadre de cet article, la Commission a fait savoir qu’aucun rapport n’a encore été soumis. Il sera intéressant de voir quels États membres présenteront ce document d’ici le 1er février 2021 et quelles conclusions pourront en être tirées.

      Le #Pacte_sur_la_migration_et_l’asile ne contient aucune proposition législative concernant ces #prestataires, mais présente une initiative visant une “#digitalisation complète de la #procédure_de_visa d’ici 2025, avec un #visa_numérique et la possibilité d’introduire les demandes en ligne”. Réduisant “de façon significative” le rôle des #prestataires de services extérieurs, l’initiative permettrait selon la Commission de diminuer le coût de la procédure pour les demandeurs et d’assurer une meilleure protection des données personnelles.

      Elle éviterait aussi des situations comme celle vécue par Elias. Comme tout ressortissant togolais souhaitant se rendre en Belgique, il a dû introduire sa demande de visa au Nigeria, au centre VFS de Lagos. En novembre, malgré la fermeture des frontières entre le Togo, le Bénin et le Nigéria, “il a payé 1.400 euros pour traverser clandestinement deux frontières, parce qu’on ne pouvait pas envoyer un dossier par mail”, dénonce Cristel.

      Demander un visa est un droit. Quiconque devrait pouvoir le faire de façon aisée et s’attendre à un traitement de la demande correct, objectif et harmonisé au niveau européen. Le Pacte permettra-t-il de faire un pas dans cette direction ?

      Si la proposition de la Commission prendra forme, on pourra s’attendre à un sérieux lobbying de la part des compagnies menacées de perdre un marché si juteux. Étrangement, TLSContact est inscrite dans le Registre de transparence de la Commission et du Parlement européen seulement depuis 2019, et VFSGlobal n’y figure pas (mais ceci pourrait changer après le récent accord interinstitutionnel rendant le registre de transparence obligatoire).

      Les États membres, en intercalant des compagnies privées entre leurs administrations et les demandeurs de visa, ont en fin de compte dupliqué le filtre, souvent arbitraire, à travers lequel passent ces demandes, dans le but obsessif de “lutter contre l’immigration irrégulière”. L’histoire d’Henri est en ce sens exemplaire. En 2019, ce Togolais a été invité par une ONG française dans le cadre d’une mission de volontariat de deux mois. En 2017, il avait obtenu un visa pour se rendre en Belgique pour cette même raison. “J’avais pu faire la demande directement à l’ambassade”, se souvient-t-il, “et parler avec des personnes compétentes”.

      En 2019, il doit passer par un centre géré par Capago, une société française fondée en 2010. “Le traitement de la demande a été plus rapide, mais la réponse a été négative et il était impossible de parler avec quelqu’un pour avoir plus d’informations”. Raison du refus : ”Votre volonté de quitter le territoire des États membres avant l’expiration du visa n’a pas pu être établie”. Pourtant, s’étonne Henri, “en 2017 je n’avais pas d’emploi stable et je n’étais pas encore marié. En 2019 mon dossier était plus solide, mais je n’ai pas eu le visa”.

      Demander un visa est un droit. Quiconque devrait pouvoir le faire de façon aisée et s’attendre à un traitement de la demande correct, objectif et harmonisé au niveau européen. Le Pacte permettra-t-il de faire un pas dans cette direction ?

      https://voxeurop.eu/fr/migration-asile-visas-pour-lue-les-compagnies-privees-profitent-les-demande
      #business

  • Activité réelle des députés : Présentation du rapport « Projet Arcadie »

    En séance, le député est extrêmement passif, car pendant qu’il est dans l’hémicycle, il ne va pas mener d’auditions, il n’interroge pas, il n’enquête pas, il n’évalue pas, il ne contrôle pas et il n’est pas à l’écoute des citoyens en circonscriptions

    (extrait)

    Dans un sondage IFOP réalisé en exclusivité pour le Projet Arcadie entre le 7 et 8 janvier 2019, 77 % des Français déclaraient penser que, en France, on ne se donne pas les moyens de la lutte contre la corruption des élus. Pire, ils étaient 50 % des sondés à déclarer ne faire confiance à aucun parti pour lutter contre la corruption.

    Mais cette défiance est-elle légitime ? Les intuitions des Français sont-elles fondées lorsqu’il s’agit de l’activité réelle des députés ?

    Afin de répondre à cette question, c’est plus d’une centaine de députés qui ont été interrogés dans cette enquête exclusive menée par Tris Acatrinei, fondatrice du Projet Arcadie et Nicolas Quénel, journaliste indépendant.

    https://projetarcadie.com/content/activite-reelle-des-deputes #élections #représentants #délégation #pouvoir #politique

  • Gilets jaunes, assemblées populaires

    Assemblée de Belleville/Menilmontant contre la vie chère et contre l’injustice mercredi 5/12 à 19h au belvédére du Parc de Belleville. https://www.facebook.com/events/322508895252654

    appel des gilets jaunes de Commercy
    https://www.youtube.com/watch?v=dfLIYpJHir4&t=8s

    propositions (tract) des gilets jaunes gascons

    https://lesamisdebartleby.files.wordpress.com/2018/11/version-imprimable-du-tract-gjg11.pdf

    « Macron démission » !

    Oui, et après ?

    Si c’est pour mettre à sa place un autre oligarque, un autre homme ou une femme providentiels qui assouvira ses obsessions narcissiques et ses fantasmes de puissance en prétendant nous représenter, à quoi bon battre le pavé dans le froid et sous la pluie ?

    Quand une majorité de citoyens ne veulent plus payer l’impôt et expriment leur défiance envers les « corps intermédiaires » (partis, syndicats, associations...) qui les grugent de-puis des décennies, quand l’abstention devient le parti majoritaire, quand des centaines de milliers de Français bloquent leur pays pour réclamer la démission du chef de l’État, c’est bien que l’actuelle « démocratie représentative » (qui n’a plus de démocratie que le nom) est en faillite. Nous devons retrouver notre souveraineté en inventant d’autres formes d’organisation.

    La grande force de notre mouvement, qui inquiète tant nos élites, c’est d’avoir su résister à toute forme de récupération politique, syndicale, ou par le biais de porte-parole autoproclamés qui cherchent la lumière des projecteurs. Pour que cela perdure, nous devons également faire en sorte que nos représentants nous représentent vraiment.

    De notre côté, nous ne voulons pas d’un monde sans contact et nous méfions de la vogue de ces nouvelles technologies de communication qui nous rendent dépendants donc vulnérables, et qui gonflent l’effrayante facture énergétique et environnementale du numérique. Rien ne remplace le contact humain direct, dans les réjouissances comme dans le débat.

    Nous voudrions rappeler quelques modalités de démocratie directe qui devraient présider à l’organisation de notre mouvement, et par extension à celle de notre future démocratie. Elles ne sont pas nouvelles puisqu’elles ont été pensées et mises en œuvre à Athènes il y a plus de 2 500 ans, et appliquées sous différentes formes par des communautés d’habitants au Moyen Âge en Europe, pendant les révolutions française, anglaise ou américaine, la Commune de Paris, les conseils russes de 1905, la révolution espagnole de 1936, l’insurrection hongroise de 1956, et aujourd’hui au Chiapas ou dans le Rojava.

    – L’assemblée générale : au niveau local, celui du quartier ou de la commune, c’est au peuple assemblé, et non à quelques élus, de débattre et de décider des affaires qui le concernent, et d’élire les citoyens qui le représenteront au niveau régional et national.

    – Le tirage au sort : les candidats aux élections régionales ou nationales, comme les conseillers municipaux, seront tirés au sort parmi les citoyens pour assurer une juste représentation de toutes les catégories sociales, et la mise à l’écart des assoiffés de pouvoir.

    – Le mandat unique : la représentation du peuple n’est pas une carrière et nos représentants doivent être concentrés sur leur tâche plutôt que sur leur réélection.

    – Le mandat impératif : un élu ne peut qu’exécuter les décisions pour lesquelles il a été expressément mandaté par les assemblées citoyennes, et rien d’autre.

    – La révocabilité : tout représentant doit pouvoir être démis de ses fonctions à tout moment, par vote de ceux qu’il représente, s’il trahit le mandat pour lequel il a été élu.

    – La rotation des tâches des plus ingrates aux plus gratifiantes, tout le monde participe.

    Les Gilets jaunes ne doivent pas devenir un parti ou un syndicat de plus. La politique n’est pas un travail de spécialistes mais l’engagement d’individus autonomes qui forment un peuple : la démocratie directe suppose l’élaboration d’une éducation véritable et exigeante pour former de tels individus. Ce projet requiert, pour permettre l’implication de tous, ce temps libre qui nous manque tant pour faire société : il faudra l’arracher au quotidien (travail, transport, loisirs abrutissants, etc.). Le colossal défi d’élaborer une démocratie directe semble plus abordable lorsqu’il est pensé d’abord au niveau local, avant de se fédérer à des niveaux supérieurs.

    Ce n’est qu’à la condition de faire revivre, ici et maintenant, les principes démocratiques hérités de l’histoire des peuples, tout en bloquant ce système de production-consommation démentiel (pourquoi ne pas appeler à un boycott commercial et solidaire des fêtes de fin d’année ?), que nous reprendrons la main sur nos existences, nous laissant ainsi une chance de transmettre à nos enfants une Terre habitable et la possibilité d’y grandir dignement.

    Des Gilets jaunes gascons

    Le 28 novembre 2018

    #giletsjaunes #gilets_jaunes #délégation #assemblées #conseils #comités_populaires #AG #entraide #délégués #mandats #coordination #représentation #allthepowertothepeople

  • Why You Should Use Class #delegation In #kotlin
    https://hackernoon.com/why-you-should-use-class-delegation-in-kotlin-fb0a3ebf151e?source=rss---

    In most traditional programming languages code reuse typically comes in the form of inheritance. I’ve been on many projects where the innocent BaseThingy quickly turns into DoesEveryThingy in just a few short months because unfortunately inheritance wasn’t meant for code reuse in ways we often hope for. You see, well designed systems are often constructed from smaller objects that do one thing well and leave everything else to others. The problem is sometimes we have classes that require management of other smaller objects, we can call these classes Controllers as their job is to control other classes. It can be tempting to create a BaseController which will handle things like thread pool management, instantiating different views, injecting models, etc. The downside to this approach (...)

    #design-patterns #java #object-oriented

  • Je copie -colle ici les messages que j’ai ajouté à un fil de discussion initié par @stesummi... toujours dans le cas où Stefania déciderait de quitter seenthis ce qui aurait comme conséquence de ne plus laisser trace des mes messages en commentaire de son post : https://seenthis.net/messages/605536

    Sondierungsreise nach Eritrea
    http://files.newsnetz.ch/upload//8/1/81022.pdf
    –-> Ce voyage avait donc été effectué en 2015, puis un deuxième a été organisé, et il en est question ci-dessous

    –-> commentaire de Stefania :

    Lien au #rapport « secret » du #voyage de la #délégation suisse en Erythrée (20.01—24.01.2015), rendu public par le Tages Anzeiger grâce à la loi sur la transparence. C’est intéressant de voir que déjà à l’époque le SEM parlait d’une certaine ouverture de la part de l’Erythrée.

    J’y ajoute aussi ces documents, en commentaire à un post de @vivre :
    https://seenthis.net/messages/459667

    #asile #migrations #réfugiés #réfugiés_érythréens #Suisse

    cc @isskein

    • Les zigzags de la Suisse face à l’Erythrée

      Le Secrétariat d’Etat aux migrations publie deux rapports aux tonalités bien différentes. Berne assure ne pas vouloir changer de pratique envers les requérants érythréens.

      Asile Le Secrétariat d’Etat aux migrations est à l’origine de deux rapports aux tonalités bien différentes

      Malgré les pressions politiques, Berne assure ne pas vouloir changerde pratiqueface aux requérants

      La Suisse ne semble plus vraiment savoir sur quel pied danser par rapport à l’Erythrée, dont les migrants arrivent en tête des demandeurs d’asile depuis 2007. Deux documents différents le prouvent.

      Le premier surprend. Il s’agit des conclusions de la visite d’une délégation suisse sur place, effectuée entre le 20 et le 24 janvier, emmenée par le vice-directeur du Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM), Urs von Arb. Comme l’a récemment révélé l’émission Rundschau de la télévision alémanique, qui a eu accès au document que le SEM refuse de nous transmettre, il donne en quelque sorte du crédit à un rapport danois publié en novembre 2014, qui a déclenché une vaste polémique.

      Le rapport danois laisse entendre que l’Erythrée n’est pas l’enfer sur terre décrit par les réfugiés, que le régime autoritaire instauré par le président Issayas Afewerki n’est pas si terrible. Il va jusqu’à faire croire que les déserteurs qui rentrent au pays ne risquent presque rien. Des affirmations contredites par de nombreuses ONG, et surtout, par des instances onusiennes. En juin, des enquêteurs du Conseil des droits de l’homme des Nations unies ont brossé, dans un document de 500 pages, un portrait sans concession du système répressif en place. Ils ont accusé le gouvernement d’être responsable de « violations des droits de l’homme systématiques et à grande échelle ».

      Le Danemark n’a finalement pas changé sa pratique vis-à-vis des migrants érythréens. Mais pourquoi la Suisse ne s’est-elle pas montrée plus critique par rapport au document danois controversé ? S’agit-il d’un signal politique à l’adresse de ceux qui affirment que les Erythréens sont des migrants économiques qui fuient davantage la pauvreté que de réelles persécutions ? Voici comment le SEM s’est justifié à Rundschau : « Nous avons donné la parole aux mêmes personnes interrogées par les experts danois, et avons relayé leur opinion. Mais il ne s’agit pas d’un rapport sur la situation des droits de l’homme en Erythrée. »

      La position est ambiguë. D’autant plus que le SEM a publié un peu plus tard, en mai, un rapport beaucoup plus complet et critique, pour le compte de l’European Asylum Support Office (EASO). Un document d’environ 70 pages, résultat d’un travail minutieux, qui tente de résumer l’état du pays. Il rappelle qu’aucun recensement de la population n’a été fait depuis 1998, et que celle-ci oscillerait entre 2,5 et 6,5 millions, souligne que l’accès à l’information, notamment concernant les droits de l’homme, est « généralement difficile ». Le rapport va jusqu’à préciser qu’en raison de cette difficulté et parce que le Département d’Etat américain, Human Rights Watch et Amnesty International ne citent pas toujours les sources à l’origine de leurs propres informations, il y a des risques qu’il recèle de « fausses confirmations ou informations ». Il admet qu’il est particulièrement difficile d’avoir des données fiables des autorités érythréennes sur le service national (imposé par le chef d’Etat depuis 2006), les conditions carcérales, les pratiques de torture et le traitement des déserteurs.

      « Les déserteurs sont régulièrement gardés au secret sans accusations ou jugement », peut-on y lire. « Les périodes de détention varient entre plusieurs jours et plusieurs années. » Le document mentionne également la taxe de 2% à laquelle les Erythréens de la diaspora sont astreints lorsqu’ils doivent avoir un contact avec leur consulat, ainsi que la « letter of regrets » dans laquelle les déserteurs admettent leur « erreur » et disent accepter une punition. La dureté du régime, les emprisonnements arbitraires et disparitions n’y sont pas minimisés.

      Alors, pourquoi cette différence ? Contacté, le SEM refuse d’y voir la moindre incohérence. Il insiste sur les buts différents de ces deux rapports. La porte-parole Céline Kohlprath parle du rapport de l’EASO « comme d’un « document de référence », qui présente la situation en Erythrée et la politique suisse en la matière. Le document interne, lui, « n’a nullement pour objectif d’évaluer la situation en Erythrée », assure-t-elle. Elle insiste : « Il s’agit simplement d’un rapport de mission qui avait pour seul but de rencontrer les autorités érythréennes et quelques représentations européennes sur place. On y rapporte certes le feedback de quelques interlocuteurs basés en Erythrée, toutefois il ne représente nullement la position suisse. » Il s’agit d’une « note interne rapportant quelques réactions sur place lors d’une mission purement diplomatique, qui n’affecte en rien la validité du rapport d’EASO », ajoute-t-elle. « L’objectif était simplement de soigner les relations diplomatiques »

      Le SEM tient aujourd’hui à se distancer du rapport danois. « Il n’a pas beaucoup d’assise au niveau international. Les sources d’information de ce rapport sont problématiques. La Suisse ne partage en rien ses conclusions », insiste Céline Kohlprath.

      Surtout, elle assure que la Suisse n’a pas l’intention de changer de pratique envers les requérants érythréens. Pas de durcissement en vue, donc, alors que les Erythréens sont depuis plusieurs semaines dans le collimateur de l’UDC , accusés de mal s’intégrer et de profiter de l’aide sociale. Le PDC aussi s’y est mis. Dans un document dont la presse dominicale s’est fait l’écho, le parti estime qu’ils devraient pouvoir être renvoyés dans les trois ans. Le PDC exhorte le ministre Didier Burkhalter à s’impliquer davantage au niveau international pour que cela soit possible. Si l’asile reste un thème électoral, ce sont désormais bien les Erythréens qui font l’objet de toutes les attentions.

      Les requérants érythréens sont devenus malgré eux un thème électoral.

      https://www.letemps.ch/suisse/zigzags-suisse-face-lerythree

    • Léonard Vincent publie « Les Erythréens » et leur donne la parole

      https://asile.ch/2016/02/10/rts-linvite-du-12h30-leonard-vincent-publie-les-erythreens-et-leur-donne-la-pa
      http://pages.rts.ch/la-1ere/programmes/l-invite-du-12h30/7466094-leonard-vincent-publie-les-erythreens-et-leur-donne-la-parole.html

      #livre

      Dans le cadre de cette émission, Léonard Vincent a également commenté les propos tenus par Thomas Aeschi (UDC) dans un article paru le 10 février dans le Temps. Dans cet article, M. Aeschi a déclaré que “La Suisse doit dialoguer avec l’Erythrée, qui n’est pas l’enfer que l’on croit”.

      Natacha Van Cutsem : “Plusieurs parlementaires suisse sont partis en Erythrée pour comprendre ce qui amène les Erythréens à demander l’asile en Suisse. L’un de ces politiciens, Thomas Aeschi, est resté 6 jours sur place et s’est exprimé dans Le Temps aujourd’hui. Il se défend de ne pas être tombé dans la propagande du régime d’Asmara et il dit ceci ‘Ce pays n’est pas l’enfer que l’on croit’. Est-ce que ça vous fait bondir ?”

      Léonard Vincent : “Cela me fait plutôt rire, j’espère pour lui qu’il a ramené des spécialités locales et une paire de sandales et pris de belles photos. C’est à peu près tout ce qu’il aurait pu ramener dans les conditions dans lesquelles il est parti. Le voyage a été manifestement organisé par les autorités érythréennes. On a déjà vu cela dans l’histoire de la politique européenne. Je me souviens d’un petit film de la radio-télévision belge où on voyait une délégation de parlementaires belges en Corée du Nord et c’était absolument grotesque. Là c’est la même chose. Cette interview est parfaitement hallucinante, dans une réponse M. Aeschi dit qu’il était parti pour voir de ses propres yeux quelles étaient ces violations de l’homme dont parle l’ONU, et puis dans la phrase après il dit qu’il n’avait pas pour mandat de vérifier la situation des droits de l’homme. Ce qui est sûr c’est que ces parlementaires ne sont pas allés à la grande prison Karsheli au centre d’Asmara où se trouve un certain nombre de prisonniers politiques depuis plus de 15 ans, dans des conditions absolument épouvantables. Ils n’ont pas demandé non plus d’aller visiter le bagne d’EiraEiro, dans les montagnes, où se trouvent les prisonniers politiques de septembre 2001 et plusieurs journalistes, dont certains sont morts et enterrés dans le sable quelque part là-bas. (…) On a encore une fois une visite guidée avec des gens qui ont des certitudes et qui sont allés dîner avec les autorités, qui ont logé à l’Hotel Intercontinental, qui ont pris de jolies photos de ce magnifique pays et qui reviennent avec des certitudes. Tout cela est assez grotesque, en plus d’être obscène et dangereux. Pour leur carrière d’abord, mais aussi dangereux pour ceux qui sont dépendant des décisions qui sont prises par des autorités qui se fondent sur leur racontards pour prendre par exemple des décisions de renvoi dans le pays”.

      #Erythrée #asile #Suisse #voyage_parlementaire #réfugiés #Thomas_Aeschi #migrations #livre #Léonard_Vincent

    • Stauffers Blick auf Eritrea

      Die Schweiz bietet Tausenden von Eritreern Zuflucht – ist Eritrea das «afrikanische Nordkorea», wie von Medien behauptet? Nein, sagt #Hans-Ulrich_Stauffer. Der Afrika-Kenner über die Abschottungspolitik der eritreischen Regierung, die Motive von Flüchtlingen und das mangelnde Engagement in Bundesbern.

      https://www.migrosmagazin.ch/stauffers-blick-auf-eritrea

      J’aimerais bien savoir combien de fois, ce « spécialiste de l’Afrique » a mis les pieds en Erythrée pour affirmer ce qu’il affirme... Il dit « Ich bin öfters dort gewesen »... mais il a été où ? Faire un tour à vélo avec la députée UDC ?

      Et puis, évidemment, la petite phrase qui fait toute la différence :

      Es gibt in Eritrea viel zu wenige Jobs für junge Menschen, zumindest in den Städten. Hinzu kommt die Sache mit dem ­National Service ...

      Pour dire en gros que les érythréens ne sont pas des réfugiés, mais des #migrants_économiques...

    • Renforcer la présence diplomatique pour endiguer le flot de réfugiés

      En renforçant sa présence diplomatique en Érythrée, la Suisse va devoir vérifier si la vie et l’intégrité physique des requérants d’asile originaires de ce pays sont menacées. Jeudi, le Parlement a donné ce mandat au gouvernement. Les représentants de la diaspora érythréenne doutent que cette démarche permette de clarifier la situation des droits de l’homme dans leur pays.

      https://www.swissinfo.ch/fre/suisse-%C3%A9rythr%C3%A9e_renforcer-la-pr%C3%A9sence-diplomatique-pour-endiguer-le-flot-de-r%C3%A9fugi%C3%A9s/43974340

      Evidemment, titre plus que mal choisi :

      Renforcer la présence diplomatique pour endiguer le flot de réfugiés

      #préjugés #invasion #afflux

      En réalité, voici l’évolution des arrivées de réfugiés érythréens en Suisse... on est loin des #flot et de l’invasion...


      source : https://asile.ch/statistiques/suisse

    • Message de Moussie Zeraï :

      Eritrea. Perché scappano tanti giovani
      La recente visita di Parlamentari Svizzeri in Eritrea, e le successive dichiarazioni di alcuni di loro ci ha lasciati stupefatti. Parlamentari di un paese di lunga tradizione democratica quale la Svizzera, che si lasciano sedurre da una dittatura, da un regime che governa il paese con un pugno di ferro, negando l’entrata in vigore della costituzione voluta dal popolo eritreo nel 1997. L’Eritrea è un paese dove non esiste uno stato di diritto, dove Ministri, Giornalisti, Leader religiosi, Obiettori di Coscienza, tutti finiscono nelle più di 366 carcere disseminatati nel paese, che i Parlamentari Elvetici non hanno visitato neanche una di questi luoghi di orrore. Ci chiediamo come sia possibile che parlamentari di uno stato democratico a nutrire simpatia con un regime totalitario? Come possibile che si lasciano strumentalizzare da un regime che cerca di darsi una facciata lustre, ma senza correggere le fondamenta di un paese che chiede da 24 anni diritti, democrazia, giustizia e dignità ? Come Osano permettersi il lusso di minimizzare le atrocità commesse da questo regime? Ingenuità o mala fede ? Cari Parlamentari chiedetelo alle mamme che non vedono i propri figli finiti nei gulag del regime da 15-20 anni «desaparecidos», chiedetelo ai figli che sono stati strappati dai affetti resi orfani dal regime che ha ucciso i genitori, chiedetelo alle miglia di giovani che sono stati torturati, umiliati, ragazze rese schiave del sesso al servizio di uomini corrotti al potere. Chiedetelo ai tanti ragazzi/e, resi invalidi dalle torture subite, dalle fucilate ricevuti. Ci chiediamo quali interessi si celano dietro a queste esternazioni di parlamentari elvetici, disposti quasi a chiudere occhi ed orecchie difronte a palesi violazioni dei diritti umani, di crimini contro l’umanità commessi sul suolo eritreo, da un regime che oggi parlamentari elvetici e altri sedicenti «democratici», si affannano a riabilitarlo a tutti costi, anche negando l’evidenza. Politici incapaci di leggere la realtà o hanno ceduto alle lusinghe del male? Forse non sanno che i regimi usano la povertà come un mezzo di controllo della popolazione? affamando il popolo per farlo inginocchiare. I giovani eritrei non sono migranti economici, sono rifugiati politici perché la povertà nel paese è conseguenza di scelte politiche di un regime dispotico.
      “La gente era reticente solo nel rispondere a domande relative a parenti in carcere”, ha dichiarato a Ticinonline il consigliere nazionale Thomas Aeschi, di ritorno da un viaggio in Eritrea. E ancora: “Non c’è stato modo di visitare le prigioni”, cosa che, precisa sempre Ticinonline, “le autorità di Asmara, stando a dichiarazioni della consigliera federale Simonetta Sommaruga, vietano pure al comitato internazionale della Croce Rossa”. Per il resto, tutta la descrizione di Aeschi è sostanzialmente positiva, tanto da giungere alla conclusione che i richiedenti asilo eritrei in Svizzera e in Europa sono spinti in gran parte da motivazioni economiche.
      Ancora più rosea è la visione riferita dalla consigliera nazionale Yvonne Feri, pure presente nel gruppo di politici svizzeri che hanno viaggiato di recente in Eritrea: afferma che ci si è potuti spostare senza limitazioni; che ha avuto senza difficoltà colloqui con diverse persone e che i suoi interlocutori parlavano tutti in inglese; che ha avuto l’impressione che il paese attraversi una fase di sviluppo.
      Nessuno sembra aver dato peso più di tanto a quella reticenza a parlare dei “parenti in carcere”. E al fatto che alla delegazione non sia stato consentito di visitare neanche una prigione. Eppure non ci sarebbe stato che l’imbarazzo della scelta: tra prigioni, centri di detenzione, campi di concentramento, strutture detentive annesse a comandi militari o di polizia, in Eritrea ci sono oltre 300 carceri. Anzi, secondo fonti della diaspora, quasi 360, su una popolazione di 5,5 milioni di abitanti. Forse, allora, bisogna partire proprio da qui. Da questo punto che la delegazioni di politici svizzeri sembra invece aver molto sottovalutato: il divieto di visitare anche una sola prigione e l’imbarazzo, ma più probabilmente la paura, della gente a parlare di queste cose. Già perché, a scavare appena un po’, anche soltanto a cercare di sapere quanti e dove sono i centri di detenzione, si sarebbe scoperto che, in realtà, l’Eritrea è uno stato-prigione, dove si può essere arrestati e fatti sparire al minimo sospetto di dissenso. Proprio come denunciano da anni organizzazioni internazionali quali Amnesty, Human Rights Watch, Reporter senza Frontiere, e come ha confermato il recente rapporto della Commissione Onu, a conclusione della sua inchiesta sulla violazione dei diritti umani. Un rapporto nato non da una visita più o meno frettolosa, ma da otto mesi di indagini minuziose e, alla fine, tanto pesante da indurre le Nazioni Unite a rinnovare l’incarico per appurare se ci siano gli estremi per imputare di crimini di lesa umanità il governo di Asmara di fronte all’Alta Corte di Giustizia.
      Ecco, già solo ponendosi questo problema, forse la visione del paese sarebbe apparsa meno rosea. Ma non basta. Si dice che il gruppo ha potuto muoversi liberamente, ha parlato con chiunque, che la gente non era reticente e molti si esprimevano in inglese. Sarà senza dubbio così. Che significa, però, muoversi liberamente? Muoversi liberamente vuol dire, ad esempio, poter prendere una macchina e girare il paese ovunque, a proprio piacimento e per tutto il tempo che si vuole, fermarsi dove capita o si ha interesse, anche nei luoghi più impensati. E osservare, parlare, fare confronti, discutere. “Indagare”, in una parola, la vita quotidiana ma non solo: anche i problemi, le prospettive, i sogni di ciascuno e di tutti. Non risulta che tutto questo sia consentito. Non a caso tutti i corrispondenti della stampa estera e tutte le Ong internazionali hanno progressivamente lasciato l’Eritrea dopo l’avvento della dittatura: perché non erano liberi di spostarsi, girare, chiedere e, dunque, di fare il proprio lavoro. Che cosa è cambiato da allora? Nulla. Altra cosa è se ci si muove in occasione di una visita politica ufficiale e in un ambito forzatamente ristretto. A uscire dal quale, probabilmente, si sarebbe scoperto di come molti ragazzi, specie nei villaggi più poveri del bassopiano, sappiano leggere e scrivere a stento in tigrino. Altroché inglese! Non a caso la diaspora denuncia da tempo il forte “abbassamento” del livello culturale medio dei profughi più giovani che arrivano in Europa.
      Quanto alle persone ascoltate, nessuno nega che fossero disponibili. Resta da vedere se fossero anche sincere: la diffidenza e la paura sono tali che difficilmente la gente, anche se è ostile al regime, si apre davvero. Proprio per non rischiare di finire in una di quelle prigioni su cui, come ha dichiarato lo stesso Thomas Aeschi, si è mostrata molto restia a parlare.
      Infine, “il paese in fase di sviluppo”. Sicuramente il regime si sta dando da fare per affermare e propagandare questo assunto, con l’aiuto anche di grosse società europee o americane, di vari governi occidentali e in parte, ultimamente, della stessa Unione Europea, propensi a “recuperare” l’immagine di Isaias Afewerki, il presidente-dittatore, di fronte alla comunità internazionale, per tutta una serie di interessi geopolitici e strategici, anche a costo di ignorare la violazione sistematica dei diritti umani in atto da anni. La realtà, però, è molto diversa. Oltre tutto, appare una contraddizione sostenere che il paese si sta sviluppando e, nello stesso tempo, che i giovani scappano per motivi economici. Ma prima che una contraddizione è un falso: i giovani essenzialmente scappano per motivi politici. Per sottrarsi alle mille forme di violenza della dittatura. Lo ha fatto rilevare anche l’ambasciatore della Ue, Christian Manahal, il quale, pur non sottovalutando le motivazioni economiche, ha precisato che questo esodo è dovuto al servizio militare che costringe uomini e donne sotto le armi per un tempo infinito. Tradotto in termini più concreti: dall’età di 18 anni ad almeno 55, a volte 60 anni. Ecco il punto: attraverso il cosiddetto “servizio nazionale”, il regime ruba la vita intera ai suoi giovani. Ed ha massacrato l’economia, facendo dell’Eritrea uno dei paesi più poveri del pianeta.

      E queste sono motivazioni politiche. Non economiche.

      Fr. Mussie Zerai
      Chairman of Habeshia Agency Cooperation for Development

    • Should Europe pay to stop refugees fleeing oppressive Eritrea?

      It’s a pertinent question, particularly since the EU has agreed to give ‎€200m in aid to the Eritrean government. But sounds like a solution is, campaigners say, just going to exacerbate the problem. Because it is the Eritrean government itself which is accused of gross human rights abuses, with reports of routine extra-judicial executions, torture and arbitrary detention.

      http://www.theguardian.com/world/2016/apr/28/eu-plan-to-pay-millions-to-eritrea?CMP=Share_iOSApp_Other

    • Paying Eritrea to stop their slaves escaping is the road to moral ruin

      When Britain outlawed slavery many centuries ago, wealthy slave owners were granted heavy compensation to make up for their losses. If that makes you feel uncomfortable, consider the thousands of people trapped in military slavery in Eritrea, who this week may have been made aware of the news that the European Union is to hand over ‎€200m directly to the Eritrean government to actively stop them from escaping.

      https://developmentandhumanrights.wordpress.com/2016/05/06/paying-eritrea-to-stop-their-slaves-escaping-is

    • Eritrea: Swiss officials find few rights improvements

      Stockholm (HAN) May 9.2016. Public Diplomacy & Regional Security News. Following a fact-finding mission to Eritrea, Swiss authorities have determined that the human rights situation has not improved for the thousands of Eritreans who make up the largest group of asylum seekers in Switzerland.

      Mario Gattiker, the head of the State Secretariat for Migration (SEM), told the Tages-Anzeiger newspaper on Monday that although there had been indications that Eritrea had lowered its required military service to a term of 18 months, “those hopes did not turn out to be true”.

      http://www.geeskaafrika.com/eritrea-swiss-officials-find-rights-improvements

    • Vif échange entre Philipp Müller et Didier Burkhalter sur le dossier érythréen

      « Non, le problème de l’Erythrée n’est pas si simple » : telle est la réponse du ministre des Affaires étrangères, le PLR Didier Burkhalter, à une interpellation pourtant venue de son collègue de parti Philipp Müller.

      L’ancien président du PLR réclamait que la Suisse négocie avec l’Erythrée dans le but d’y renvoyer plus de ses ressortissants : « Nous devons aller sur place parler à leurs ministres, les yeux dans les yeux. Ils ne sont pas stupides, il faut leur donner la possibilité de parler avec nous », a-t-il plaidé.

      http://www.rts.ch/info/suisse/7761949-vif-echange-entre-philipp-muller-et-didier-burkhalter-sur-le-dossier-ery

    • Flüchtlingshilfe kritisiert Eritrea-Reise von Schweizer Politikern: «Eine reine Propagandaaktion»

      Die Aargauer Regierungsrätin Susanne Hochuli lässt sich zusammen mit SP-Nationalrätin Yvonne Feri, CVP-Nationalrat und Ex-Post-Präsident Claude Béglé sowie SVP-Nationalrat und Ex-Bundesratskandidat Thomas Aeschi Eritrea zeigen. Der Reiseleiter ist notabene ein ausgewiesener Freund des Regimes in Asmara. Für die Schweizerische Flüchtlingshilfe ist die Reise denn auch nicht mehr als Propaganda.

      http://www.aargauerzeitung.ch/schweiz/fluechtlingshilfe-kritisiert-eritrea-reise-von-schweizer-politikern-

    • SVP-Grossrätin Geissbühler reiste durch Eritrea und findet alles halb so schlimm: «Alle haben genug zu essen, sind gepflegt und gut gekleidet»

      Tausende fliehen jährlich aus Eritrea und bitten in Europa um Asyl – auch in der Schweiz. Zurecht? SVP-Grossrätin Sabina Geissbühler schaute sich die Lage vor Ort an. Lesen Sie hier ihre Eindrücke.


      http://www.blick.ch/news/ausland/svp-grossraetin-geissbuehler-reiste-durch-eritrea-und-findet-alles-halb-so-sch

    • Peut-on apprendre à connaître l’Erythrée à vélo ?

      L’OSAR déconstruit les idées reçues sur la situation des droits humains en Erythrée et relève le manque de pertinence des informations recueillies lors de voyages touristiques dans le pays. La publication de telles impressions de vacances influence beaucoup de personnes à qui il est donné une image totalement fausse de la situation sur place. 17.05.2017

      https://www.osar.ch/des-faits-plutot-que-des-mythes/articles-2017/peut-on-apprendre-a-connaitre-lerythree-a-velo.html

    • La politicienne UDC #Sabina_Geissbühler-Strupler, qui a « parcouru l’Erythrée à vélo », présentera le rapport de son voyage au Käfigturm à Berne, le 15 juin !

      Voici les détails :

      Der Referentin, Grossrätin Sabina Geissbühler-Strupler, geht es nicht darum, Fehlentwicklungen in Eritrea auszublenden und schön zu reden. Vielmehr will sie Chancen aufzeigen, wie die unbefriedigende Situation für die Schweiz, aber auch für

      Eritreer/-innen verbessert werden könnte.
      ERITREA, ein Erlebnisbericht mit PowerPoint Präsentation und kleinem Imbiss
      https://www.newsd.admin.ch/newsd/event/attachments/48534.pdf

  • Knowing When and How to Delegate in Your Company
    https://hackernoon.com/knowing-when-and-how-to-delegate-in-your-company-6ac058136f3d?source=rss

    While having a steady flow of work is essential to any company’s growth, constantly staying busy isn’t always a good sign. Granted, being a small business owner requires sacrifices and that can mean acting as your own accountant, office manager, sales rep, and everything in between. Eventually, however, the natural scope of a business will grow and the tasks at hand will become larger and more demanding; this is when it’s time to delegate.Those with the entrepreneurial spirit tend to be independent idealists with just a dash of stubbornness. Finding their calling by paving their own way to success, starting a business requires dedication and sacrifice. Many new businesses don’t survive their first year, but CEOs with honed #delegation skills boost their odds of success right out of the (...)

    #operations #infographics #startup-lessons #leadership

  • #Vortex : les pouvoirs publics font la sourde oreille
    https://www.mediapart.fr/journal/france/051217/vortex-les-pouvoirs-publics-font-la-sourde-oreille

    En fermant les yeux sur le climat social chez Vortex, transporteur d’élèves #handicapés, les #conseils_départementaux privilégient les arguments financiers. Une indulgence qui s’applique également à des problèmes de surfacturation ou de production de fausses attestations de formation. Second et dernier volet de notre enquête.

    #France #argent_public #délégation_services_publics #transport_scolaire

  • Elèves #handicapés, salariés et #collectivités subissent la méthode #Vortex
    https://www.mediapart.fr/journal/france/041217/eleves-handicapes-salaries-et-collectivites-subissent-la-methode-vortex

    Comment une entreprise, poursuivie des centaines de fois aux prud’hommes, rappelée à l’ordre par les organismes de contrôle, peut-elle continuer à travailler pour les collectivités publiques ? La société Vortex transporte des élèves handicapés aux frais des départements. Une plainte au pénal a été déposée contre ses dirigeants. Premier volet de notre enquête sur la société Vortex.

    #France #argent_public #conseils_départementaux #délégation_de_services_publics #droit_du_travail #salaires #transport_scolaire

  • BALLAST | Reprendre l’espace public
    https://www.revue-ballast.fr/reprendre-lespace-public

    Ce flou public/privé constitue une pierre philosophale ; il transforme le plomb de l’intérêt général, de la valeur d’usage et des besoins humains en or entrepreneurial pour la foule des possédants. Certains chercheurs et théoriciens radicaux de l’#urbanisme évoquent un moment d’#hyperconcentration des #richesses, des #privilèges et des biens de consommation, dans une #ville enlacée par un bidonville global en pleine explosion. Dans la construction même, on ne sélectionne plus que des matériaux assez pauvres, choisis afin de durer uniquement le temps des assurances légales. De nos jours, de grands groupes bancaires ou immobiliers acquièrent la propriété de nombreuses parcelles dans toutes les métropoles mondiales pour y devenir seuls maîtres à bord. Les promoteurs offrent des solutions et des constructions clé en main aux maires — de pair, si souvent, avec les échéances électorales. L’espace public est survalorisé et intensifié, à l’image des voies ferrées du quartier de la Bibliothèque nationale de France ou des souterrains, vus comme de nouveaux gisements sur lesquels les promoteurs prospèrent en construisant essentiellement des bureaux. La privatisation est également de mise dans le logement. Paris achète aujourd’hui chaque logement à l’unité dans le quartier de Château-Rouge, jusqu’à obtenir la propriété de l’ensemble de l’immeuble (il y a de fortes chances pour que, par la suite, la ville cède l’immeuble et la parcelle à un promoteur afin qu’il y réalise une opération). Hors des centres-villes, en banlieue, la rénovation urbaine privilégie des logements sociaux pour les classes moyennes (prêt locatif social) en location ou en accession à la propriété, plutôt que des logements pour les classes populaires (prêt locatif à usage social, prêt locatif aidé d’intégration). Cela permet de disperser les habitants les plus pauvres.

    La gentrification centralise la richesse et change le peuplement et les métiers4. Prenons Paris intra-muros comme expression la plus aboutie du phénomène : la part des professions d’encadrement, diplômées, et des industries culturelles et créatives a explosé. Dotées de divers capitaux culturels, cognitifs, économiques et relationnels, ces classes prennent le contrôle des arènes de concertation (conseils de quartiers) afin d’imposer leurs vues et leurs intérêts locaux contre ceux de tout un quartier ou une ville. Appartenant aux mêmes classes que les élus, elles arrivent d’autant mieux à faire aboutir leurs revendications. Ces dominants organisent l’extension de leur intérieur dans l’espace public : les permis de végétaliser parachèvent cette logique en donnant à un particulier la gestion et l’usage d’un pré carré de nature, prélevé au sein de l’espace public. Ces microprédations de l’#espace au nom de l’amélioration du cadre de vie ouvrent la porte à de nombreux conflits de proximité, sorte d’extension des conflits expérimentés par tout un chacun dans les copropriétés.

    #territoire

  • Une interview du ministre de l’Éducation nationale disparaît mystérieusement
    http://m.20minutes.fr/politique/2071767-20170519-interview-ministre-education-nationale-disparait-myster

    #Jean-Michel_Blanquer a expliqué que « sans aller vers des logiques de #privatisation, on peut aller vers des logiques de #délégation, qui permettent d’accomplir mieux le #service_public en responsabilisant davantage les acteurs ».

    https://img.20mn.fr/JjKoiQMaTNS0jLXe9jERng/310x190_ministre-education-jean-michel-blanquer

    #ministre #éducation_nationale

  • #Emmanuel_Macron veut une #Cyber-armée… C’est à dire ?
    https://reflets.info/emmanuel-macron-veut-une-cyber-armee-cest-a-dire

    La période électorale est toujours un moment fructueux. Le nombre d’imbécilités débitées à la minute augmente à mesure que la date de l’élection approche. Nous entrons donc dans une période troublée durant laquelle le #Littératron […]

    #France #Politique #Technos #ANSSI #CIA #CNCTR #Cyber_Guerre #Cyber-morts #Cyberdéfense #cybersécurité #Délégation_parlementaire_au_renseignement #DGSE #DGSI #Hell's_r00ts #IOL #NSA #Patricia_Adam #Robert_Escarpit #Signal #Telegram #Whatsapp

  • #Transports scolaires : la proposition de loi Sido sur la #subdélégation de compétences s’affine en commission - Localtis.info - Caisse des Dépôts
    http://www.localtis.info/cs/ContentServer?pagename=Localtis/LOCActu/ArticleActualite&jid=1250271871597&cid=1250271867951
    Je vois que la #simplification avance à grands pas !
    #faisans !

    Les relations entre la région, le département et le prestataire s’établiraient donc de la façon suivante : il y aurait une convention de délégation de compétence entre la région et le département et un contrat de prestation de service pour la mise en œuvre de tout ou partie des compétences déléguées. Le contrat de prestation de service ne pourrait être signé que si la convention de délégation a expressément prévu la faculté de recourir à des prestataires extérieurs. Ce contrat de prestation pourrait être une #délégation de service public ou un marché public, conclu(e) selon les règles classiques de la commande publique. Le département pourrait ainsi confier l’exécution de tout ou partie des compétences déléguées à ses actuelles AO2 qui ne seraient que des prestataires de services.

    Je te la fais en plus court : on garde la même chose, mais on a ajouté un à deux étages au millefeuille : comme ça, quand ça va déconner (tout système complexe tend à déconner !), on aura plus de participants au concours de la patate chaude !

    • C’est vrai que ça fait un peu spécial, mais cette société a reçu une délégation de service public pour gérer la liste de refus (pour 5 ans).

      Faut dire, l’arrêté est signé Macron…

      Arrêté du 25 février 2016 portant désignation de l’organisme chargé de gérer la liste d’opposition au démarchage téléphonique | Legifrance
      https://www.legifrance.gouv.fr/eli/arrete/2016/2/25/EINC1605225A/jo/texte

      Article 1
      L’organisme désigné, chargé de la gestion de la liste d’opposition au démarchage téléphonique dans le cadre d’une délégation de service public, pour une durée de cinq ans, et prévu à l’article L. 121-34 du code de la consommation, est la société par action simplifiée OPPOSETEL, sise 92-98, boulevard Victor-Hugo, à Clichy, et représentée par M. Eric Huignard, en sa qualité de président.

    • Et dans le Qui sommes-nous ?

      Qui sommes nous ? - Espace consommateur
      https://conso.bloctel.fr/index.php/qui-sommes-nous.php

      Le traitement des données a fait l’objet d’une procédure auprès de la CNIL. Le traitement est sécurisé conformément au Référentiel général de sécurité (RGS). Il est ici rappelé qu’il est formellement interdit à la SAS Opposetel de communiquer les informations dont elle dispose et d’utiliser la liste d’opposition à des fins commerciales, comme de divulguer les données personnelles des consommateurs et des professionnels adhérents qu’elle pourrait recueillir à l’occasion de ses missions. La DGCCRF dispose d’un droit de contrôle permanent sur la SAS Opposetel.

    • Ouais... la "#délégation_de_service_public", l’Unedic (asso de droit privé) qui n’indemnise qu’une minorité de chômeur en est un bel exemple... Et sinon :

      « Bloctel », la nouvelle « liste rouge » contre les #spams_téléphoniques
      http://www.lemonde.fr/#RCxd04Au9hp61mJ5.99

      Cette plate-forme, lancée mercredi, vise à empêcher le démarchage téléphonique. Mais depuis un an, c’est un autre type d’arnaque qui prend une ampleur inédite.
      le spam téléphonique. Ce dernier peut d’ailleurs prendre des formes beaucoup plus sournoises que de simples publicités. Cela commence parfois avec la réception d’un SMS de la part d’un correspondant inconnu ; une sonnerie, un appel raccroché ou en absence, un message enregistré demandant à rappeler son conseiller financier, de venir chercher un colis non livré, ou réclamer son bon d’achat. Parfois aussi par une voix lointaine qui ne « nous entend pas », et qu’il faut donc rappeler rapidement.
      Le nombre de spams est en constante augmentation : près de 1 500 000 spams signalés en 2015 contre 890 000 en 2014
      Derrière ces messages anodins se cache un business juteux – et illégal – qui sévit depuis le milieu des années 2000. « Spams vocaux » ou « Ping Calls » sont devenus, dans le jargon des télécommunications, l’arnaque numéro un aux numéros surtaxés. Si le phénomène n’est pas nouveau, il prend depuis près d’un an une ampleur inédite. Selon les chiffres du site Internet « 33 700 », mis en place fin 2008 par la Fédération française des télécoms, le nombre de spams est en constante augmentation : près de 1 500 000 spams signalés en 2015 contre 890 000 en 2014. Pour le seul mois de mars 2016, ce chiffre atteint 152 452 spams. Interrogé par Le Monde, Nicolas Guieysse, le délégué général de l’Association française du multimédia mobile (AFMM), qui a repris la gestion de la plate-forme en 2012, avoue son impuissance :
      « C’est un peu le jeu du chat et de la souris. Les spammeurs ne passent plus par des numéros courts commerciaux pour inonder les consommateurs, mais achètent des numéros particuliers en 06 en détournant leur utilisation : chaque carte SIM émet une petite quantité de SMS, devenant donc indétectable. »

      Apparemment anodin, cette fausse messagerie va tenter de vous ponctionner de l’argent via un appel surtaxé vers un numéro en 0890.
      Impuissance des opérateurs
      La procédure n’étant pas coercitive, les contrevenants qui se font repérer ne risquent pas grand-chose :
      « Les signalements au 33 700 sont automatiquement renvoyés chaque nuit à l’opérateur identifié. Ces derniers peuvent agir sur plusieurs aspects. Soit le message ou la mécanique mise en évidence est clairement frauduleuse, et dans ce cas la ligne est coupée, soit l’arnaque est faite de manière intelligente, et l’action à entreprendre devient plus délicate », explique M. Guieysse, précisant que « l’AFMM n’est pas une instance de régulation ».
      Contactée par Le Monde, la cellule de SFR chargée de la lutte antispam rappelle avoir mis en place divers outils contre le spam téléphonique (notamment une application « SFR antispam + ») mais reconnaît à demi-mot son impuissance quant aux sanctions. « Nous participons activement aux travaux avec les instances gouvernementales, pour faire évoluer les possibilités d’action contre les acteurs frauduleux », explique l’opérateur.
      Plus de 50 000 personnes auraient été arnaquées, par le biais de trois millions de messages envoyés au rythme effréné de dix mille SMS par jour, depuis des dizaines de cartes SIM différentes
      Néanmoins les choses bougent. Pour la première fois, un réseau opérant en France depuis 2014 a été démantelé mi-février. Une enquête menée conjointement par l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication (OCLCTIC) et le groupe spécialisé en cybercriminalité de la police judiciaire de Nice a permis de remonter la trace d’une association de malfaiteurs résidant entre Paris et la Côte d’Azur.

      Ces six hommes s’étaient spécialisés dans l’envoi, depuis un numéro particulier, de SMS frauduleux du type : « Votre abonnement de 58 euros a bien été pris en compte » suivi des (fausses) coordonnées du service client à contacter… sur un numéro surtaxé, dont le message enregistré tournait en boucle indéfiniment. Plus de 50 000 personnes auraient été arnaquées, par le biais de trois millions de messages envoyés au rythme effréné de dix mille SMS par jour, depuis des dizaines de cartes SIM différentes. L’#escroquerie aurait rapporté environ 600 000 euros, déposés sur des comptes à l’étranger.

  • C’est qui l’patron ? | TANX
    http://tanx.free-h.fr/bloug/archives/8717

    Excellent texte de @tanxxx (non ? :D) sur la #logistique et l’#administration dans quelque milieu que ce soit (artistique, militant, ou autre).

    Et notamment le fait que les artissses y veulent créer, qu’on parle de ce qui est produit, mais pas s’occuper de tout le boulot immense qu’il y a derrière (paperasse, achats, pub, promo, distrib, etc). Et que tout ça est presque toujours délégué à des femmes, surtout chez les mecs qui se targuent d’être tout indépendant.

    Mais quand j’en parle à des mecs (les meufs ne me demandent pas ce genre de choses), j’ai la nette impression qu’ils veulent pas se farcir ce taf-là. Comme exactement partout ailleurs (dans la musique, dans le militantisme, partout, que ce soit dans l’indé, le DIY ou le mainstream, c’est la constante universelle) les tâches de gestion, de logistique, d’organisation, le relationnel, sont gérées par des meufs. Ça n’est ni gratifiant, ni cool à faire, mais il faut que ce soit fait ou toute la partie visible du travail se casse la gueule.
    On admire tout d’abord que j’arrive à m’en sortir, on se montre curieux de cet exploit, mais on déchante quand on réalise qu’il n’y a pas de foutu miracle.

    #femmes #délégation #exploitation (parfois #bénévole en plus !)

    cc @aude_v pour l’application de ça à l’associatif / militantisme notamment comme évoqué de ton côté

    • J’ai du lutter – et lutte encore parfois – contre ce conditionnement, pour arrêter de promouvoir le travail d’hommes plutôt que le mien quand une occasion se présentait, par exemple.

      Ohlala ouiii, et encore un exemple récent qui m’est arrivé ces derniers jours sur du code que j’ai créé. Non seulement je commence par féliciter le gars de contribuer (code qui renvoie à la documentation et en service sur plusieurs sites) et lui demande gentiment de créer une branche de développement, et là lui me répond qu’il a corrigé des erreurs car mon code ne marchait surement pas. Hop, #siège_éjectable direct, plus de ça pour moi, pas de temps à perdre à la rééducation.

    • Et dans le milieu parlementaire, qui fait ça, à côté des député-es, sénateur-rices qui font du « super bon boulot » (ou pas) ?
      Je vous laisse deviner.
      Quand j’ai décidé, au chômage après mon dernier taf de collaboratrice parlementaire (titre arraché de haut vol en lieu et place de « assistante », et donc que personne n’utilise...) de faire la liste de ce que j’avais fait pour mon CV, je me suis retrouvée, après avoir regroupé, restreint l’ensemble des actions, ébahie, avec une page écrit petit, trois domaines et 20 points différents.
      Les hommes dans le même boulot, ne font, souvent, que des choses « nobles ».

  • Bonjour seenthis,

    Suite à mon post http://seenthis.net/messages/442494

    Je voudrais avoir des retours d’expérience de la part d’élus CE/DP/DUP sur les documents et informations que l’on peut mettre sur un site internet d’un CE d’entreprise (toute référence légale est bienvenue), sachant que nous sommes une DUP (délégation unique du personnel) et qu’on voudrait mettre des documents DP et CE à disposition des salariés. Ce site web serait restreint aux seuls salariés.

    Merci d’avance

    #CE #DP #DUP #Comité_d'Entreprise #Délégués_du_personnel #Délégation_Unique_du_Personnel

  • Bonjour seenthis,

    Pour la DUP (délégation unique du personnel : CE+DP) de l’entreprise, nous souhaiterions mettre en place un site web.

    Le but principal est de centraliser les informations que les salariés passent leur temps à chercher (Questions DP, procès-verbaux de CE, notes de direction). Il faudrait donc un classement thématique et chronologique.
    Il pourrait être intéressant d’avoir un espace de discussion (forum ?) où les salariés pourraient s’exprimer de manière anonyme.
    C’est le minimum et il n’est pas dit qu’il ne serve pas à autre chose à l’avenir.

    Ce site web ne doit être consultable que par les salariés tout en conservant une confidentialité dans leurs commentaires.

    Il faut quelque chose de simple et qui prenne peu de temps à maintenir/administrer. Je pense évidemment à #SPIP. Les spécialistes (@fil, @arno, et j’en oublie) doivent pouvoir me dire si on peut mettre un écran de connexion pour restreindre l’accès au site.
    Il faut pourvoir ajouter/supprimer des comptes sans que ça supprime les commentaires qu’ils aient pu écrire.

    Je suis preneur d’autres fonctionnalités (agenda partagé, liste de diffusion, ...).

    Merci d’avance.

    #CE #DP #DUP #Comité_d'Entreprise #Délégués_du_personnel #Délégation_Unique_du_Personnel

  • Diplomatie italienne avec l’Erythrée : sur le dos des migrants ?

    http://blogs.mediapart.fr/blog/migreurop/120815/diplomatie-italienne-avec-lerythree-sur-le-dos-des-migrants

    Diplomatie italienne avec l’Erythrée : sur le dos des migrants ?

    12 août 2015 | Par migreurop

    Traduction française (par migreurop) du billet d’Arci Diplomazia italiana con l’Eritrea : sulla pelle dei migranti ?

    Lors du Conseil JAI (Justice et Affaires Intérieures) du 20 juillet 2015, les ministres de l’UE ont échoué une fois de plus à parvenir à un accord pour la « relocalisation » de 40.000 demandeurs d’asile (lire Les Européens se divisent sur la prise en charge des demandeurs d’asile 21/07/15). Les conclusions du Conseil témoignent qu’une fois de plus le seul point d’accord de la diplomatie européenne est que « le Conseil souhaite que l’UE se dote d’une politique active, globale et géographiquement équilibrée en matière de migration ». Un euphémisme qui recouvre à la fois la coopération avec les pays d’origine des migrants, afin de bloquer les départs, et celle avec les pays de transit, pour empêcher l’accès au territoire européen.

    migrations #asile #délégation #érythrée #europe