#démasculinisation

  • Autour de la conférence « Écriture inclusive, utile ou futile ? ». Par le professeur #Pascal_Gygax de l’université de Fribourg.

    Auteur de l’ouvrage collectif : « Le cerveaux pense-t-il au masculin ? Cerveau, langage et représentations sexistes » avec Sandrine Zufferey de l’uni de Berne et Ute Gabriel de l’uni norvégienne de sciences et technologies,

    le professeur Gygax qui dirige l’équipe de psycholinguistique et de psychologie sociale appliquée de l’université de Fribourg propose une conférence sur l’écriture inclusive le Me 27 avril, 18h15 à19h45, UniMail salle 1170, Entrée libre. Nous le questionnons à ce propos et pas que.

    Origines et impacts de l’endrocentrisme langagier. D’autres langues contiennent-elles les mêmes biais. De qui est-ce l’effet et quels en sont les objectifs ? Pascal Gygax répond tous azimuts.

    http://libradio.org/?page_id=10598

    #écriture_inclusive #démasculinisation #langage_inclusif #androcentrisme #invisibilisation #inégalités #patriarcat #misogynie #académie_française #démasculinisation #reféminisation #pratiques_langagières #accord_de_proximité

  • iel

    Pronom personnel sujet de la troisième personne du singulier et du pluriel, employé pour évoquer une personne quel que soit son genre. L’usage du pronom iel dans la communication inclusive.

    https://dictionnaire.lerobert.com/definition/iel

    #écriture_inclusive #Petit_Robert #dictionnaire #dictionnaire_français #ielle #iel #iels

    Comme dit si bien @arno :

    Je crois que Darmanin s’apprête à signer l’arrêté de dissolution du Petit Robert.

    https://seenthis.net/messages/936827

    • La Pérille Mortelle

      Typhaine D est autrice2, comédienne, metteuse en scène, coach, conférencière, professoresse de théâtre, et militante féministe.

      Elle travaille sur la #démasculinisation du langage, et la création d’une #langue_féministe, depuise des années. Elle a notammente inventée la concepte de « La #Féminine_Universelle » lors de l’écriture de son spectacle et livre #Contes_à_Rebours. Cette réinvention féministe des contes de fées commence donc toute naturellemente par « #Elle_était_une_fois ».

      « La Féminine Universelle » consiste en l’invention d’une #grammaire_féministe imPertinente, de mots inventés comme « #Femmage » (qui a sûremente due exister par la passée), ou encore « #Noues » et « #Voues » pour rassembler la Peuple des Femmes, les « #Sœurcières » et les « anniversœurs » pour fêter notre #Sororité ; et toute autre liberté féministante qui semblera signifiante ou émancipatrice à l’autrice, ou simplemente qui lui plaira. En effête, les instigateurs de la masculinisation du langage sous Richelieu ne s’étante pas encombrés de logique ou d’objectivité dans leure sinistre tâche, nulle n’y est à son tour tenue dans la riposte. Par ailleures, la « La Féminine Universelle », débridée, insurgée, insubordonnée, se trouve en constante évolution, et n’est pas restreinte par des règles strictes, si ce n’est celle de toujoures être porteuse de sens allante vers les intérêts des Femmes, donc en lutte féministe radicale intransigeante contre toutes formes des violences ou d’arnaques masculinistes et misogynes. Chacune est donc chaleureusemente invitée à utiliser la « La Féminine Universelle » en tant qu’acte de résistance littéraire, artistique et militante, et d’y ajouter ses propres trouvailles, comme cela se fait d’ailleures déjà, notammente sur les réseaux sociaux. L’autrice en est toujoures très heureuse, et Voues remercie alors de « rendre à Cléopâtre ce qui est à Cléopâtre » en citant sa travaille. Car affirmer la maternité de nos œuvres à chacune consolide notre Matrimoine commune, et participe de nos Luttes féministes et sorores, contre l’effacement et la mise sous anonymat qui menace toujoures les créatrices, ainsi que contre l’appropriation et l’instrumentalisation de nos inventions de Femmes, de Féministes, par des hommes, et à nos dépens.

      Typhaine D a écrite et interprétée pour la première fois ce texte « La Pérille3 Mortelle » à l’occasion du concours d’éloquence du Collectif Droits Humains pour Tou·te·s, la 10 décembre 2017 à l’Hôtel de Ville de la Mairie de Paris. Le titre féminisé de ce texte intervient en résistance aux élucubrations affolées de l’académie française, qui déclarait en 2017, avec toute la mesure que nous connaissons aux « Immortels », que l’écriture inclusive constituait pour la langue française un « péril mortel » (rien que ça) ; ces blancs messieurs combattante la démasculinisation du langage en agitante fébrilemente les arguments les plus iniques qui soient. Une riposte s’imposait, taraudait l’autrice : la voilà !

      Ce texte va plus loin que les précédents écrits de Typhaine D dans l’utilisation de « La Féminine Universelle ». Et de faite, c’est là toute son objective, d’aller, non pas la plus loin possible dans le souci de rester lisible, et parce que la démarche est par définition révolutionnaire et en permanente construction, maise d’aller loin, pour faire entendre profondémente ce masculin qui Noues étouffe au quotidien sous des semblantes d’évidence, insinué dans les mots et les règles qui Noues ont étée données pour dire, et donc pour penser. « La Pérille Mortelle » est une essaie, une manifeste de langage, en révolte, en chemin.

      https://www.revue-glad.org/1489

  • Inclusivement vôtre
    https://mailchi.mp/slate/il-se-passe-un-truc-532533?e=a942088280

    Je pensais tout savoir sur l’écriture inclusive, et puis j’ai lu le dernier livre d’Éliane Viennot et j’ai envie de m’excuser pour mon arrogance. Il est temps de faire un « l’écriture inclusive, deuxième partie ». Éliane Viennot a donc publié un très court ouvrage que je vous recommande chaudement, que vous vous intéressiez au féminisme ou à la langue française : Le langage inclusif : pourquoi, comment.

    C’est jouissif, stimulant, et cela vous permet de vous demander : quelles sont mes habitudes de langage, que véhiculent-elles et qu’est-ce que je souhaite y changer ? Vous pouvez également écouter cette émission de France Culture, où Bernard Cerquiglini, linguiste et l’un de ceux qui ont participé aux premières batailles pour l’inclusif dans les années 1980, fait le point sur l’évolution de la langue –et c’est passionnant.
     
    Déjà, on ne dit pas féminisation de la langue, parce que le terme est impropre et tend à valider l’idée d’un grand complot féministe qui voudrait remplacer le masculin par le féminin. La démarche ici n’est pas de féminiser, mais plutôt de pratiquer une démasculinisation, dans le sens où le masculin a pris une place dingue dans le français et que l’on tente seulement de le reporter à ses justes proportions.

    Sur cette idée de féminisation, Éliane Viennot explique également que l’on ne féminise pas des termes masculins. Les mots sont faits de radicaux (un noyau originel), auquel on ajoute de quoi faire un masculin ou un féminin. On ne part donc pas de mots masculins que l’on torturerait pour en faire des féminins, mais de radicaux. Elle est également très déculpabilisante, parce qu’elle prône la souplesse et la liberté, notamment en accordant selon le sens. Si j’ai envie d’accorder au féminin pluriel pour un accord de majorité, pourquoi pas ? 
     
    Dans son livre, on découvre de vieux mots oubliés, comme orfèvresse, mairesse, victrice, tavernière, archière, bourrelle (pour des femmes bourreaux), poétesse, procureuse, médecine (pour une femme médecin), agente, vétérante, proviseuse –des mots qui s’employaient encore tardivement à l’oral. C’est la massification de l’enseignement, avec la mise au point de traités de grammaire, qui ont généralisé des usages qui n’étaient auparavant employés que dans certains milieux lettrés. 

    Cette généralisation du masculin ne nous apparaît même plus comme telle. Autrefois, on disait par exemple « ça pleut », avant de le remplacer par « il pleut ». De même, des formes se sont complexifiées avec un sujet dit « apparent », comme dans « il faut partir ». « Il » est un sujet apparent, le vrai sujet est « partir ». On disait jadis « faut partir », ce qui sur le plan du sens me paraît plus juste, mais qui pour nous est ressenti comme une forme populaire –donc impropre, et il y aurait beaucoup à dire là-dessus.

    Plus proche de nous, Madame de Sévigné, à qui un homme disait : « Je suis malade », répondait : « Je la suis également », et expliquait qu’en disant : « Je le suis », elle aurait eu l’impression d’avoir de la barbe. On a totalement perdu cet usage. Pourtant, on le trouve encore chez Beaumarchais, dans Le mariage de Figaro : « J’étais née, moi, pour être sage, et je la suis devenue » (acte 3 scène 16).

    Également jetée aux oubliettes, l’élision du « a » devant voyelle dans les déterminants possessifs. Exemple : « ma amour » se disait « m’amour », avant que l’on ne décide de le transformer en « mon amour » (le mot « amour » était alors féminin).

    Éliane Viennot a également l’intelligence de nous mettre face à nos propres contradictions. J’ai déjà expliqué pourquoi autrice et pas auteure. Autrice existait au XVIe siècle, puisqu’il y avait des femmes qui écrivaient. L’Académie française a décidé d’interdire le mot, pour interdire l’activité. Ces femmes et leur dénomination ont été rayées de nos mémoires. Au XXe siècle, totalement amnésique, on a inventé « auteure ». Dire « autrice », c’est dire que les femmes n’ont pas commencé à écrire au XXe siècle, c’est rendre leur place à toutes les Catherine Bernard qui nous ont précédées –amusant, dans ce lien vous verrez que Slate avait écrit « auteure » dans les titres et intertitres, alors que j’employais le terme « autrice » dans le corps du texte [depuis, la rédaction de Slate emploie le terme « autrice » et continue de réfléchir à la meilleure façon d’appliquer l’écriture inclusive, ndlr]. Mais celles et ceux qui restent attachés à « auteure », qu’est-ce qui vous paraît le plus logique entre une « auteure-compositrice » ou une « autrice-compositrice » ? À l’inverse, doit-on dire sage-homme pour un homme sage-femme ? Nope : femme renvoie ici à la parturiente.
     
    Il y a quelques semaines, sur France Inter, j’écoutais un reportage sur des femmes violées en temps de guerre. Le journaliste a conclu en disant que c’était une véritable atteinte aux droits de l’homme. Sérieusement. Même pour ce sujet, on n’a pas eu un petit « aux droits humains ».

    De même, ça me fatigue, quand je fais la lecture aux enfants, de devoir systématiquement remplacer « hommes » par « humains ». C’est encore arrivé hier soir : « Les hommes vivaient-ils au temps des dinosaures ? » Sans parler des innombrables « hommes préhistoriques »...

    Et je me dis que quand les enfants liront seuls, ils ne remplaceront plus par « humains ». J’aimerais vraiment, chères et chers ami·es de l’édition, que vous profitiez des rééditions pour remplacer « hommes » par « humains ». 

    Dans le même ordre d’idées, plus j’écoute ou je lis les infos, plus la masculinisation me semble poser un réel problème d’invisibilisation d’une partie de la population, au point d’aboutir quasiment à une fausse information. Quand on nous parle chômage, on pense chômeurs et jamais chômeuses, parce qu’elles n’existent pas dans le langage : ce sont les droits des chômeurs qui sont concernés. De même quand on parle des agriculteurs, des avocats, ou du statut de l’auto-entrepreneur –dont Éliane Viennot nous rappelle qu’on pourrait aisément le remplacer par « auto-entreprise ».
     
    Mais le point le plus intéressant à mon sens, c’est qu’elle répond à mes propres interrogations. Si je suis acquise à l’écriture inclusive, j’ai tout de même un contre-argument : tout ce qui tend à genrer encore davantage le monde me gave. J’aimerais dégenrer la vie, alors une démarche qui consiste à mettre plus de féminin n’y participe clairement pas ; elle insiste au contraire sur une fondamentale différence des sexes et/ou des genres, elle renforce la binarité. Dans mon idéal, nous aurions un langage épicène. À cela, Éliane Viennot oppose plusieurs arguments. D’abord, démasculiniser la langue permet au moins de sortir d’un système hiérarchique où le masculin est plus valorisé, plus noble, plus universel. Mais dans ce cas, cette démarche ne pourrait-elle pas être simplement transitoire, le temps d’atteindre un ordre plus égalitaire où le masculin ne sera plus paré de toutes les qualités ? Sa réponse est très claire : non. Les lois sur la parité en politique seront peut-être un jour dépassées, inutiles. Mais « concernant le français, on voit bien comment le démasculiniser, mais pas comment le dégenrer. De fait, il se pourrait que la langue (les langues romanes en tout cas, et sans doute beaucoup d’autres) soit le seul domaine “intraitable” en la matière ». Même si les récentes recherches en biologie nous ont appris que la nature n’était pas proprement ordonnée en deux catégories étanches, mâle et femelle, le français est ainsi structuré. Éliane Viennot explique que l’on peut dégenrer un certain nombre de formes, mais pas toutes. Elle propose de commencer par diminuer la place du masculin, et de voir ensuite les nouvelles formes proposées, si elles sont pratiquables, adoptées par tout le monde –ce dont elle doute, et je la rejoins assez. 

    Je retiens surtout que nous avançons très vite, au moins dans ce domaine, et en tant que féministe, cela fait du bien. On hésite encore sur « autrice », mais à peu plus personne n’est choquée par « une traductrice » ou « la ministre ». En 2005, on pouvait encore lire dans le Figaro : « Chaussé d’escarpins à talons aiguilles et vêtu d’un coquet tailleur rose, le chancelier allemand a serré la main de Jacques Chirac. » Désormais, tout le monde qualifie Angela Merkel de chancelière, sans que cela ne heurte nos oreilles –à part Gérard Longuet, mais qui écoute encore Gérard Longuet ?

    #écriture_inclusive