• Une commune des Alpes prend un arrêté municipal pour exiger que la neige tombe

    « Le présent arrêté a pour objet de contraindre les flux météorologiques de déverser de la neige à partir du 31 Janvier 2025, pour une période de 30 jours (jours calendaires) afin de permettre le déroulé optimum de la saison de ski qui a bien débuté le 15 décembre mais qui a du mal à continuer sur le même rythme »

    Gresse-en-Vercors est une petite station de ski à 45 mn au sud de Grenoble. Son #domaine_skiable s’étend de 1245 m à 1751 m. 17 des 26 pistes sont actuellement ouvertes. Mais la neige fond à vue d’œil depuis plusieurs jours.

    Le maire vient de signer un arrêté municipal pour exiger… que la neige tombe. « Le présent arrêté a pour objet de contraindre les flux météorologiques de déverser de la neige à partir du 31 janvier 2025 », indique le texte. Il stipule sur « le changement climatique devra faire un large détour et éviter les pentes du secteur des Alleyrons et de Pierre Blanche afin de pas empêcher la pratique du ski alpin ».

    Un document ironique que le maire #Jean-Marc_Bellot adresse à « ceux qui croient qu’on a essayé de couler la station ». L’élu n’en peut plus des reproches d’une partie des administrés qui reprochent à l’équipe municipale de manquer de volonté politique pour faire vivre la petite station de ski. Les pertes financières de la station sont de 100 000 euros par saison en moyenne depuis 15 ans. L’an passé, le déficit prévisionnel était de 307 000 euros.

    « Je ne peux pas lutter contre le réchauffement climatique », se défend l’élu dans Le Dauphiné Libéré. « On a eu des vacances de fin d’année exceptionnelles qui ont ravi tout le monde, mais là, il n’y a plus de neige sur les toits, ni sur les routes. Mettre la tête dans le sable parce qu’on a eu un beau début de saison me paraît inapproprié ».

    De guerre lasse, le maire a décidé de démissionner. Les habitants sont appelés à élire un nouveau premier magistrat les 2 et 9 mars.

    https://www.ladepeche.fr/2025/01/23/une-commune-des-alpes-prend-un-arrete-municipal-pour-exiger-que-la-neige-t
    #arrêté #neige #Gresse-en-Vercors #Vercors #loi #arrêté_municipal #Isère #ski #changement_climatique #climat #ironie #démission #hiver

    via @freakonometrics

  • Ai-je droit au #RSA après une #démission ? Les règles sont strictes et vous devez les connaitre absolument
    https://magazine-economie.fr/droit-rsa-demission-012025.html

    Une démission injustifiée complique la situation car la CAF considère qu’un départ volontaire non motivé constitue une prise de risque évitable, ce qui peut entraîner un rejet de la demande.

    Certains cas permettent néanmoins d’expliquer une démission : le suivi d’un conjoint en mutation, des problèmes de santé attestés, des situations de harcèlement sur le lieu de travail ou encore des salaires impayés.

    Ces motifs légitimes doivent être appuyés par des preuves documentées pour convaincre l’administration de la pertinence de la demande.

    (à vérifier, cela me semble exagéré, comme pour encourager le non-recours)

    • Eh bien non, c’est faux. Évidemment on ne trouve cette info sur aucun site officiel (Légiférance, CAF, ...) puisque ce qui y est indiqué c’est les diverses conditions pour bénéficier du RSA (séjour, revenu, famille, âge) mais qu’il n’est pas explicite qu’une démission ne constitue pas un obstacle à une telle ouverture de droit.

      Vu la carence d’information sur les droits, de nombreux sites privés se font de la maille en donnant des infos, par exemple
      https://www.mes-allocs.fr/guides/rsa/rsa-conditions/demission-rsa

      Quels sont les montants du RSA après la démission ?
      Le montant du RSA demeure constant après une démission, étant calculé en fonction des ressources du foyer. Les montants mensuels maximums varient selon la situation du salarié démissionnaire.

      Avec une sollicitude pour les pauvres que l’on aimerait trouver ailleurs.

      Il est recommandé de réaliser une simulation du RSA pour évaluer ses droits suite à une démission.

      Comme à propos de la supposée obligation de travail imposée par la réforme du RSA, la plupart des dénonciations de gauche convergent parfaitement avec les objectifs gouvernementaux pour alimenter la trouille. Dans ces domaines (travail, chômage, précarité) du côté des gouvernants et des économaîtres, on sait a peu près ce qu’on fait (erreurs de programmation mises à part), du côté des amis supposés de l’émancipation, on a des idées et des bonnes intentions pour tout viatique.

      Cela permet entre autre chose que le non recours au droit - et à la lutte ! - prospère.
      Ici cela donne, par exemple, et pour en rester au plus basique, des démissionnaires qui vont passer 4 mois à « prouver des recherches d’emploi » avant de toucher enfin une éventuelle alloc chômage, en perdant 2200 et qq balles de RSA à cette occasion.

      edit ce "Magazine économie" porte parfaitement son nom, qui est un programme. Il milite pour le non recours au moyen de l’enseignement de l’ignorance, protège et accroit l’opacité des caisses et des droits.

  • "Motion_de_défiance #PDG_CNRS

    http://motion-keylabs.byethost7.com/?i=1

    Motion de défiance envers la #présidence_du_CNRS

    Téléchargez le texte complet de la #motion : fichier_PDF

    Nous, l’ensemble des agents (C, EC, IT, Doc, Pdoc, etc.) des laboratoires et UMR où le CNRS est tutelle, mais aussi l’ensemble de la communauté scientifique publique, inquiète de ce qu’une telle décision préfigurerait, exprimons notre plus #vive_inquiétude et notre opposition résolue aux orientations stratégiques récemment annoncées par M. #Antoine_Petit, président-directeur général du #CNRS.

    Ces orientations, notamment matérialisées par le projet des « Key Labs », constituent une remise en cause profonde de l’essence même de la recherche scientifique publique telle que le CNRS la défend depuis sa création. Les « Key Labs », en ciblant les financements et ressources sur quelques rares (25 %) laboratoires identifiés comme majeurs sur des critères inconnus, viennent accentuer la tendance préoccupante de l’intensification de la concurrence dans le monde de la recherche. Ce processus, largement engagé au fil des années de la mandature de M. Antoine Petit et totalement assumé et même prôné par lui, atteint cette fois un paroxysme pour nous insupportable.

    En effet, ce projet :

    Se dresse contre les principes fondamentaux de la liberté académique, en oubliant l’importance de conjuguer toutes les thématiques, qu’elles soient orientées par des intérêts économiques à moyen et court terme ou qu’elles s’inscrivent dans de la recherche fondamentale, exploratoire et désintéressée qui ne peut s’inscrire que sur un temps long ;
    Renforce des inégalités territoriales et disciplinaires en concentrant les financements et les ressources sur quelques laboratoires jugés « stratégiques », au détriment de l’écosystème scientifique global et en mettant ainsi à son ban la plus grande partie (75 %) de ses laboratoires et personnels ;
    Fragilise le statut des chercheuses et chercheurs et des ITA en favorisant des modèles de financement précaires et ponctuels, au lieu d’un soutien durable et structurant ;
    S’inscrit en contradiction avec la réforme de l’évaluation scientifique qui vise à mettre en place des critères plus qualitatifs et à intégrer les enjeux environnementaux ;
    S’impose de la manière la plus brutale qui soit aux autres tutelles des Unités Mixtes de Recherche (UMR) qui composent elles-mêmes l’essentiel du paysage de la recherche française ;
    Ne fait l’objet d’aucune concertation transparente avec la communauté scientifique, rompant ainsi avec les valeurs de collégialité et de démocratie scientifique qui devraient présider à toute évolution majeure au sein de notre institution.

    Face à ces dérives, nous estimons que M. Antoine Petit a failli à sa responsabilité de garantir un pilotage de l’organisme respectueux de sa mission première : le développement de connaissances au service de la société, dans un cadre public et autonome. Alors que l’urgence devrait être de faire en sorte que la France parvienne enfin à financer correctement sa recherche publique comme elle le devrait eu égard à ses engagements européens, ce projet ne pourra qu’entraîner la destruction même de tout ou partie du CNRS, organisme irremplaçable que nous envient nombre de pays, européens ou non.

    Nous réaffirmons que les transformations actuelles sont incompatibles avec les valeurs de la recherche publique et appelons :

    À un arrêt immédiat du projet des « Key Labs » et à une révision de l’ensemble des orientations stratégiques récentes du CNRS ;
    À une réforme en profondeur de la gouvernance du CNRS, incluant l’ensemble des personnels qui, pour la plupart, s’impliquent sans compter dans les différentes instances assurant la bonne marche de l’organisme, mais qui sont totalement ignorés, voire méprisés dans le mode de fonctionnement actuel ;
    À la #démission de M. Antoine Petit pour permettre une refondation collective de notre institution sur des bases conformes à ses missions fondamentales.

    Nous invitons l’ensemble des laboratoires, instances scientifiques et collectifs à soutenir cette motion et à se mobiliser pour défendre une recherche publique, libre et indépendante.

    Décidée dans la plus totale opacité, y compris envers ses propres agents, et sans qu’aucun responsable de fouille ne soit prévenu, ni ne puisse anticiper si ce n’est au dernier moment, cette coupe budgétaire compromet, voire interrompt de fait des programmes de recherche collectifs de long terme, dans lesquels s’investissent de nombreux collègues de diverses institutions et d’autres partenaires financiers et scientifiques.

    Le 10 janvier 2025

    Le #collectif « Motion de défiance A. Petit »

  • Annapurna Video-Game Team Resigns, Leaving Partners Scrambling - Bloomberg
    https://www.bloomberg.com/news/articles/2024-09-12/annapurna-video-game-team-resigns-leaving-partners-scrambling

    The entire staff of Annapurna Interactive, the video-game publishing division of Megan Ellison’s Annapurna studio, resigned this month following a dispute with its owner.

    #jeu_vidéo #jeux_vidéo #business #annapurna #ressources_humaines #démission

  • Wave of resignations continues in Israel as police intel chief steps down
    https://thecradle.co/articles-id/26712
    http://thecradle-main.oss-eu-central-1.aliyuncs.com/public/articles/11a8156a-6aa7-11ef-a3d6-00163e02c055.webp

    En plus des #cassandre_en_israël, désormais une chaîne de #démission_en_Israël.

    chief of Israel’s police intelligence division plans to resign, Israeli media reported on 4 September.

    This comes amidst a recent wave of resignations in the Israeli military and security establishment.

    “Dep. Ch. Dror Assaraf, head of the police intelligence division, announced to [newly appointed] Police Commissioner Daniel Levi on Wednesday, his intention to step down from his role,” the Jerusalem Post said.

    According to Hebrew newspaper Maariv, Israeli National Security Minister Itamar Ben Gvir – who is in charge of the prison system and police – has been blocking the promotion of several officers, including Assaraf. Israeli media reported earlier this year that Israel’s High Court has shown great concern over a law passed in December 2022 which granted Ben Gvir broader power over the police system.

    The same Maariv report, released on 4 September, said that the appointment of every new police commissioner is accompanied by a wave of resignations. It adds that some realize they may not get promoted and decide to resign, while others are notified that they should retire.

    Assaraf is the fourth to resign from his post in recent days.

  • Si stanno dimettendo in blocco molte redazioni di riviste scientifiche. L’ultima è «Philosophy & Public Affairs». Tra i dimissionari c’è il premio Nobel Amartya Sen. Sta esplodendo il conflitto tra editoria for profit e open access: o l’uno o l’altra.

    https://twitter.com/andcapocci/status/1795336420204372301

    Editors at Philosophy & Public Affairs Resign ; Will Launch New OA Journal

    The executive, associate, and advisory editors and all of the editorial board members of one of the most influential journals in moral and political philosophy, Philosophy & Public Affairs, have resigned en masse.

    According to their statement (below), crucial aims of scholarly journals are “not well-served by commercial publishing.” Philosophy & Public Affairs is published by Wiley, the sixth largest publishing corporation in the world by revenue (over $2 billion annually).

    The outgoing editors and editorial board members will be launching a new diamond open-access journal to be published by Open Library of Humanities (OLH), and will be occupying at the new journal the same positions they held at Philosophy & Public Affairs. (Current editor-in-chief of Philosophy & Public Affairs, Anna Stilz, is not among the statement’s signatories. In answer to an inquiry about that, she replied, “I cannot comment on this at this time.” That said, it is worth noting that Stilz has been publicly critical of Wiley in the past—see, for example, the updates on this post.)

    Readers may recall the similar resignation last year of the editorial team at the Journal of Political Philosophy, another Wiley journal, and that team’s creation of Political Philosophy, also a diamond open-access journal published by OLH. At least 11 Wiley journals have seen mass editorial resignations since 2018, according to Retraction Watch.

    The as-of-yet-unnamed new journal will be open for submissions beginning in September.

    In the statement below, the editors and editorial board members announce their resignation, explain their reasons for it and for their creation of an open-access journal, and discuss issues related to submissions currently under review at Philosophy & Public Affairs.

    The following is a statement from the executive, associate, and advisory editors and all the members of the editorial board of Philosophy & Public Affairs.

    We are unanimously resigning from our editorial roles at Philosophy & Public Affairs, published by Wiley, and launching a new diamond open-access journal published by Open Library of Humanities (OLH). All of us will play the same editorial roles in the new journal and will retain the aim of publishing the best philosophical work touching on matters of public importance.

    We take this step because we believe that scholarly journals—including our own—serve important purposes, and that these purposes are not well-served by commercial publishing. For three decades now, academic journals have suffered from their ownership by for-profit publishers, who have exploited their monopoly position to sharply raise prices, unduly burdening subscribing libraries and shutting out other institutions and individuals from access to research. The recent rise of the author-funded “open access” model has only reinforced academic inequality, since scholars with access to fewer resources are unable to pay the fees that make their work freely accessible; it has also incentivized commercial publishers to try to publish as many articles as possible and so to pressure rigorous journals to weaken or abandon their quality controls.

    Faced with this conflict between purpose and business model, we have decided to embrace the purpose and move to an alternative model.

    The alternative—which our librarian colleagues have been urging for some time—is for libraries, universities, and other academic institutions to offer direct support for the publication of open-access journals, which are guided by independent scholarly judgment and freely available for authors and readers. We are delighted to have found precisely this model at OLH, an award-winning diamond open-access publisher supported by a consortium of libraries and funding agencies.

    If diamond open-access journals are so good, why are they not already dominant? Partly because we all have day jobs and transitions take time. In addition, our careers depend on publishing in journals with name recognition, reputation, and high impact factors. These publications are now typically owned by commercial publishers. Colleagues often cannot afford to take a chance on untested journals. This is why, as editors of one of the leading journals in our field, we feel a strong responsibility to move toward a new, better, arrangement.

    Our plan, if Wiley permits it, is to complete the reviews for all revised submissions received prior to this announcement. We apologize to authors who recently submitted manuscripts to Philosophy & Public Affairs, and we recognize the especially high cost to authors who have been revising their manuscripts, but who have not yet resubmitted. We very much regret these costs but saw no realistic way to avoid them. We hope to make the new journal worthy of these costs.

    We plan to launch the new journal (whose name will be announced shortly) and begin accepting submissions in September 2024. Please send us your best work in moral and political philosophy and adjacent fields, take note of our migration in your hiring, tenure, and promotion decisions, and encourage your colleagues to do the same.

    We are excited to embark on this new adventure. We hope you share our excitement and join us in making this new venture a great success.

    Signed,

    Outgoing Executive Editors

    Jonathan Quong, University of Southern California, USA
    Patrick Tomlin, University of Warwick, UK

    Outgoing Associate Editors

    Arash Abizadeh, McGill University, Canada
    Nico Cornell, University of Michigan, USA
    Garrett Cullity, Australian National University
    Marc Fleurbaey, Paris School of Economics, France
    Johann Frick, University of California, Berkeley, USA
    Joe Horton, University College London, UK
    Sophia Moreau, University of Toronto, Canada
    Kristi Olson, Bowdoin College, USA
    Japa Pallikkathayil, University of Pittsburgh, USA
    Gina Schouten, Harvard University, USA
    Zofia Stemplowska, University of Oxford, UK
    Adam Swift, University College London, UK

    Outgoing Advisory Editors

    Charles R. Beitz, Princeton University, USA
    Joshua Cohen, Apple University, University of California, Berkeley, USA
    Alan Patten, Princeton University, USA
    Arthur Ripstein, University of Toronto, Canada
    Seana Shiffrin, University of California, Los Angeles, USA
    R. Jay Wallace, University of California, Berkeley, USA

    Outgoing Editorial Board

    Elizabeth Anderson, University of Michigan, USA
    Cheshire Calhoun, Arizona State University, USA
    David Estlund, Brown University, USA
    Archon Fung, Harvard Kennedy School, USA
    Barbara Herman, University of California, Los Angeles, USA
    Pamela Hieronymi, University of California, Los Angeles, USA
    Frances Myrna Kamm, Rutgers University, USA
    Niko Kolodny, University of California, Berkeley, USA
    Jeff McMahan, Oxford University, UK
    Liam Murphy, New York University, USA
    Debra Satz, Stanford University, USA
    Samuel Scheffler, New York University, USA
    Amartya Sen, Harvard University, USA
    Tommie Shelby, Harvard University, USA
    Amia Srinivasan, Oxford University, UK
    Jeremy Waldron, New York University, USA
    Stuart White, Oxford University, UK
    Gideon Yaffe, Yale University, USA

    https://dailynous.com/2024/05/22/editors-at-philosophy-will-launch-new-oa-journal

    #édition_scientifique #revues_scientifiques #revues_prédatrices #recherche #université #ESR #résistance #démission #Wiley

    –-

    ajouté à la métaliste sur la #publication_scientifique :
    https://seenthis.net/messages/1036396

  • Mutations bloquées : Paris, département-prison pour les enseignants
    https://www.liberation.fr/societe/education/mutations-bloquees-paris-departement-prison-pour-les-enseignants-20240413

    Selon les chiffres du ministère de l’Education nationale transmis par les syndicats, dans le premier degré, 749 enseignants ont demandé à quitter Paris pour la rentrée scolaire 2023. Seules 65 demandes ont été satisfaites. Avec un taux de réussite de sortie d’à peine plus de 8,5%, Paris est devenu, pour beaucoup d’enseignants, un département-prison.

    Dans l’éducation nationale, les #mutations sont soumises à l’immuable système à points. Chaque année, selon le type d’établissement, l’ancienneté, la situation familiale et personnelle, un enseignant engrange un certain nombre de points, lui permettant ensuite de demander un changement de département. Dans le premier degré, « il faut un certain nombre de points pour sortir de son département mais aussi pour entrer dans le nouveau. Donc, selon les départements, le nombre de points nécessaire peut atteindre des sommets », précise Cécile Suel, secrétaire nationale du syndicat SE-Unsa, chargée du parcours professionnel. Exemple : pour quitter Paris à la rentrée 2023, il fallait minimum 874 points. Pour entrer dans le département de Seine-Maritime – que Marion vise – il en fallait 201. Sauf qu’après neuf ans d’enseignement, la jeune femme en a accumulés… 78. « Autant vous dire que je n’aurai jamais mon mouvement. Je sais que j’aurai #démissionné avant de l’avoir », partage-t-elle.

    A Paris, outre les convenances personnelles et les envies d’ailleurs de chacun, c’est le coût de la vie qui pousse les #enseignants outre-périphérique. Car le salaire de ces fonctionnaires (loin d’être mirobolant) est le même partout en France. « Enfin, on a quand même une prime dite d’habitation qui est de 56 euros par mois », s’étrangle Marion. Sauf qu’à Paris, « le prix des loyers n’est pas compatible avec le niveau de rémunération des professeurs des écoles. Ils ont le choix entre habiter dans une petite surface intra-muros ou aller s’installer à 1h30 et faire la route tous les matins et tous les soirs », abonde Cécile Suel.

    [...] Après vingt-cinq ans d’enseignement, Sonia s’est mise en #disponibilité de l’#éducation nationale. Accordée aux #fonctionnaires sous certaines conditions, cette situation temporaire d’arrêt de travail concernait 3% des agents en 2022-2023, selon les chiffres du ministère de l’Education nationale, et fait perdre salaire et cotisations retraite pendant une durée déterminée. Après avoir posé ses valises à #Paris en 2012, Sonia aimerait gagner les Bouches-du-Rhône pour y rejoindre sa conjointe. Ses 360 points ne lui permettant pas de prétendre au département dans l’académie d’Aix-Marseille, se mettre en disponibilité tenait, selon elle, de l’unique horizon. « C’est un sacrifice, avec des risques : plus aucun salaire, la découverte des entretiens d’embauche à la chaîne… Mais c’est la seule solution que j’ai pour qu’on accepte mon mouvement », regrette-t-elle. En plus de lui permettre de rejoindre sa conjointe, être en disponibilité est aussi, selon elle, un moyen de faire pression et d’appuyer sa demande de mouvement.

    [...] Aujourd’hui, une des seules façons de voir sa disponibilité acceptée est de faire valoir les raisons familiales et se pacser avec son conjoint installé dans une autre ville, affirment les syndicats et les enseignantes interrogés. Un secret de polichinelle de l’éducation nationale : nombreux sont ceux à avoir recours à la pratique, non pas par engagement romantique mais pour accélérer sa carrière.

    [...] Si le pacs permet de demander un rapprochement de conjoint, il permet aussi et surtout de considérablement faire gonfler son pécule. [...] Dans le détail, à la signature du pacs, l’enseignant séparé de son conjoint récolte d’emblée 150 points. Il gagne ensuite 190 points la première année de séparation, 325 la deuxième, 475 la troisième, et 600 pour quatre ans et plus de séparation. Pour Pauline, après sept années dans la grisaille parisienne, le pari est enfin gagné : grâce à son pactole, la jeune femme fera sa rentrée 2024 dans le Sud, comme souhaité.

  • Une organisation en #souffrance

    Les Français seraient-ils retors à l’effort, comme le laissent entendre les mesures visant à stigmatiser les chômeurs ? Et si le nombre de #démissions, les chiffres des #accidents et des #arrêts_de_travail étaient plutôt le signe de #conditions_de_travail délétères.

    Jeté dans une #concurrence accrue du fait d’un #management personnalisé, évalué et soumis à la culture froide du chiffre, des baisses budgétaires, le travailleur du XXIe siècle est placé sous une #pression inédite...

    L’étude de 2019 de la Darès (Ministère du Travail) nous apprend que 37% des travailleurs.ses interrogés se disent incapables de poursuivre leur activité jusqu’à la retraite. Que l’on soit hôtesse de caisse (Laurence) ou magistrat (Jean-Pierre), tous témoignent de la dégradation de leurs conditions de travail et de l’impact que ces dégradations peuvent avoir sur notre #santé comme l’explique le psychanalyste Christophe Dejours : “Il n’y a pas de neutralité du travail vis-à-vis de la #santé_mentale. Grâce au travail, votre #identité s’accroît, votre #amour_de_soi s’accroît, votre santé mentale s’accroît, votre #résistance à la maladie s’accroît. C’est extraordinaire la santé par le travail. Mais si on vous empêche de faire du travail de qualité, alors là, la chose risque de très mal tourner.”

    Pourtant, la #quête_de_sens est plus que jamais au cœur des revendications, particulièrement chez les jeunes. Aussi, plutôt que de parler de la semaine de quatre jours ou de développer une sociabilité contrainte au travail, ne serait-il pas temps d’améliorer son #organisation, d’investir dans les métiers du « soin » afin de renforcer le #lien_social ?

    Enfin, la crise environnementale n’est-elle pas l’occasion de réinventer le travail, loin du cycle infernal production/ consommation comme le pense la sociologue Dominique Méda : “Je crois beaucoup à la reconversion écologique. Il faut prendre au sérieux la contrainte écologique comme moyen à la fois de créer des emplois, comme le montrent les études, mais aussi une possibilité de changer radicalement le travail en profondeur.”

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/lsd-la-serie-documentaire/une-organisation-en-souffrance-5912905

    #travail #audio #sens #reconnaissance #podcast #déshumanisation #grande_distribution #supermarchés #Carrefour #salariat #accidents_du_travail # location-gérance #jours_de_carence #délai_de_carence #financiarisation #traçabilité #performance #néo-taylorisme #taylorisme_numérique #contrôle #don #satisfaction #modernisation #mai_68 #individualisation #personnalisation #narcissisation #collectif #entraide #épanouissement #marges_de_manoeuvre #intensification_du_travail #efficacité #rentabilité #pression #sous-traitance #intensité_du_travail #santé_au_travail #santé #épidémie #anxiété #dépression #santé_publique #absentéisme #dégradation_des_conditions_de_travail #sommeil #identité #amour_de_soi #santé_par_le_travail #tournant_gestionnaire #gouvernance_de_l'entreprise #direction_d'entreprise #direction #règles #lois #gestionnaires #ignorance #objectifs_quantitatifs #objectifs #performance #mesurage #évaluation #traçabilité #quantification #quantitatif #qualitatif #politique_du_chiffre #flux #justice #charge_de_travail

    25’40 : #Jean-Pierre_Bandiera, ancien président du tribunal correctionnel de Nîmes :

    « On finit par oublier ce qu’on a appris à l’école nationale de la magistrature, c’est-à-dire la motivation d’un jugement... On finit par procéder par affirmation, ce qui fait qu’on gagne beaucoup de temps. On a des jugements, dès lors que la culpabilité n’est pas contestée, qui font abstraction de toute une série d’éléments qui sont pourtant importants : s’attarder sur les faits ou les expliquer de façon complète. On se contente d’une qualification développée : Monsieur Dupont est poursuivi pour avoir frauduleusement soustrait 3 véhicules, 4 téléviseurs au préjudice de Madame Durant lors d’un cambriolage » mais on n’est pas du tout en mesure après de préciser que Monsieur Dupont était l’ancien petit ami de Madame Durant ou qu’il ne connaissait absolument pas Madame Durant. Fixer les conditions dans lesquelles ce délit a été commis de manière ensuite à expliquer la personnalisation de la peine qui est quand même la mission essentielle du juge ! Il faut avoir à chaque fois qu’il nous est demandé la possibilité d’adapter au mieux la peine à l’individu. C’est très important. On finit par mettre des tarifs. Quelle horreur pour un juge ! On finit par oublier la quintessence de ce métier qui est de faire la part des choses entre l’accusation, la défense, l’auteur de faits, la victime, et essayer d’adopter une sanction qui soit la plus adaptée possible. C’est la personnalisation de la peine, c’est aussi le devenir de l’auteur de cette infraction de manière à éviter la récidive, prévoir sa resocialisation. Bref, jouer à fond le rôle du juge, ce qui, de plus en plus, est ratatiné à un rôle de distributeur de sanctions qui sont plus ou moins tarifées. Et ça c’est quelque chose qui, à la fin de ma carrière, c’est quelque chose qui me posait de véritables problèmes d’éthique, parce que je ne pensais pas ce rôle du juge comme celui-là. Du coup, la qualité de la justice finit par souffrir, incontestablement. C’est une évolution constante qui est le fruit d’une volonté politique qui, elle aussi, a été constante, de ne pas consacrer à la justice de notre pays les moyens dont elle devait disposer pour pouvoir fonctionner normalement. Et cette évolution n’a jamais jamais, en dépit de tout ce qui a pu être dit ou écrit, n’ai jamais été interrompue. Nous sommes donc aujourd’hui dans une situation de détresse absolue. La France est donc ??? pénultième au niveau européen sur les moyens budgétaires consacrés à sa justice. Le Tribunal de Nîme comporte 13 procureurs, la moyenne européenne nécessiterait qu’ils soient 63, je dis bien 63 pour 13. Il y a 39 juges au Tribunal de Nîmes, pour arriver dans la moyenne européenne il en faudrait 93. Et de mémoire il y a 125 greffiers et il en faudrait 350 je crois pour être dans la moyenne. Il y avait au début de ma carrière à Nîmes 1 juge des Libertés et de la détention, il y en a aujourd’hui 2. On a multiplié les chiffres du JLD par 10. Cela pose un problème moral et un problème éthique. Un problème moral parce qu’on a le sentiment de ne pas satisfaire au rôle qui est le sien. Un problème éthique parce qu’on finit par prendre un certain nombre de recul par rapport aux valeurs que l’on a pourtant porté haut lorsqu’on a débuté cette carrière. De sorte qu’une certaine mélancolie dans un premier temps et au final un certain découragement me guettaient et m’ont parfois atteint ; mes périodes de vacances étant véritablement chaque année un moment où la décompression s’imposait sinon je n’aurais pas pu continuer dans ces conditions-là. Ce sont des heures de travail qui sont très très chargés et qui contribuent aussi à cette fatigue aujourd’hui au travail qui a entraîné aussi beaucoup de burn-out chez quelques collègues et puis même, semble-t-il, certains sont arrivés à des extrémités funestes puisqu’on a eu quelques collègues qui se sont suicidés quasiment sur place, vraisemblablement en grande partie parce que... il y avait probablement des problèmes personnels, mais aussi vraisemblablement des problèmes professionnels. Le sentiment que je vous livre aujourd’hui est un sentiment un peu partagé par la plupart de mes collègues. Après la réaction par rapport à cette situation elle peut être une réaction combative à travers des engagements syndicaux pour essayer de parvenir à faire bouger l’éléphant puisque le mammouth a déjà été utilisé par d’autres. Ces engagements syndicaux peuvent permettre cela. D’autres ont plus ou moins rapidement baissé les bras et se sont satisfaits de cette situation à défaut de pouvoir la modifier. Je ne regrette rien, je suis parti serein avec le sentiment du devoir accompli, même si je constate que en fermant la porte du tribunal derrière moi je laisse une institution judiciaire qui est bien mal en point."

    Min. 33’15, #Christophe_Dejours, psychanaliste :

    « Mais quand il fait cela, qu’il sabote la qualité de son travail, qu’il bâcle son travail de juge, tout cela, c’est un ensemble de trahisons. Premièrement, il trahi des collègues, parce que comme il réussi à faire ce qu’on lui demande en termes de quantité... on sait très bien que le chef va se servir du fait qu’il y en a un qui arrive pour dire aux autres : ’Vous devez faire la même chose. Si vous ne le faites pas, l’évaluation dont vous allez bénéficier sera mauvaise pour vous, et votre carrière... vous voulez la mutation ? Vous ne l’aurez pas !’ Vous trahissez les collègues. Vous trahissez les règles de métier, vous trahissez le justiciable, vous trahissez les avocats, vous leur couper la parole parce que vous n’avez pas le temps : ’Maître, je suis désolé, il faut qu’on avance.’ Vous maltraitez les avocats, ce qui pose des problèmes aujourd’hui assez compliqués entre avocats et magistrats. Les relations se détériorent. Vous maltraitez le justiciable. Si vous allez trop vite... l’application des peines dans les prisons... Quand vous êtes juges des enfants, il faut écouter les enfants, ça prend du temps ! Mais non, ’va vite’. Vous vous rendez compte ? C’est la maltraitance des justiciables sous l’effet d’une justice comme ça. A la fin vous trahissez la justice, et comme vous faites mal votre travail, vous trahissez l’Etat de droit. A force de trahir tous ces gens qui sont... parce que c’est des gens très mobilisés... on ne devient pas magistrat comme ça, il faut passer des concours... c’est le concours le plus difficile des concours de la fonction publique, c’est plus difficile que l’ENA l’Ecole nationale de magistrature... C’est des gens hyper engagés, hyper réglo, qui ont un sens de la justice, et vous leur faites faire quoi ? Le contraire. C’est ça la dégradation de la qualité. Donc ça conduit, à un moment donné, à la trahison de soi. Ça, ça s’appelle la souffrance éthique. C’est-à-dire, elle commence à partir du moment où j’accepte d’apporter mon concours à des actes ou à des pratiques que le sens moral réprouve. Aujourd’hui c’est le cas dans la justice, c’est le cas dans les hôpitaux, c’est le cas dans les universités, c’est le cas dans les centres de recherche. Partout dans le secteur public, où la question éthique est décisive sur la qualité du service public, vous avez des gens qui trahissent tout ça, et qui entrent dans le domaine de la souffrance éthique. Des gens souffrent dans leur travail, sauf que cette souffrance, au lieu d’être transformée en plaisir, elle s’aggrave. Les gens vont de plus en plus mal parce que le travail leur renvoie d’eux-mêmes une image lamentable. Le résultat c’est que cette trahison de soi quelques fois ça se transforme en haine de soi. Et c’est comme ça qu’à un moment donné les gens se suicident. C’est comme ça que vous avez des médecins des hôpitaux, professeurs de médecine de Paris qui sautent par la fenêtre. Il y a eu le procès Mégnien, au mois de juin. Il a sauté du 5ème étage de Georges-Pompidou. Il est mort. Comment on en arrive là ? C’est parce que les gens ont eu la possibilité de réussir un travail, de faire une oeuvre, et tout à coup on leur casse le truc. Et là vous cassez une vie. C’est pour cela que les gens se disent : ’Ce n’est pas possible, c’est tout ce que j’ai mis de moi-même, tous ces gens avec qui j’ai bossé, maintenant il faut que ça soit moi qui donne le noms des gens qu’on va virer. Je ne peux pas faire ça, ce n’est pas possible.’ Vous les obligez à faire l’inverse de ce qu’ils croient juste, de ce qu’ils croient bien. Cette organisation du travail, elle cultive ce qu’il y a de plus mauvais dans l’être humain. »

    #suicide #trahison #souffrance_éthique

    • Quels facteurs influencent la capacité des salariés à faire le même travail #jusqu’à_la_retraite ?

      En France, en 2019, 37 % des salariés ne se sentent pas capables de tenir dans leur travail jusqu’à la retraite. L’exposition à des #risques_professionnels – physiques ou psychosociaux –, tout comme un état de santé altéré, vont de pair avec un sentiment accru d’#insoutenabillité du travail.

      Les métiers les moins qualifiés, au contact du public ou dans le secteur du soin et de l’action sociale, sont considérés par les salariés comme les moins soutenables. Les salariés jugeant leur travail insoutenable ont des carrières plus hachées que les autres et partent à la retraite plus tôt, avec des interruptions, notamment pour des raisons de santé, qui s’amplifient en fin de carrière.

      Une organisation du travail qui favorise l’#autonomie, la participation des salariés et limite l’#intensité_du_travail tend à rendre celui-ci plus soutenable. Les mobilités, notamment vers le statut d’indépendant, sont également des moyens d’échapper à l’insoutenabilité du travail, mais ces trajectoires sont peu fréquentes, surtout aux âges avancés.

      https://dares.travail-emploi.gouv.fr/publication/quels-facteurs-influencent-la-capacite-des-salaries-faire-
      #statistiques #chiffres

  • Désavoué par Amélie Oudéa-Castéra dans sa réforme des classes prépa, le recteur de Paris démissionne | Actu Paris
    https://actu.fr/ile-de-france/paris_75056/desavoue-par-amelie-oudea-castera-dans-sa-reforme-des-classes-prepa-le-recteur-

    « La reproduction sociale caractérise encore beaucoup trop notre système éducatif. Paris en est un exemple, certains diront un miroir grossissant. » Ces termes, forts, ne sont pas de Pierre Bourdieu, mais bien de Christophe Kerrero. Le recteur de l’académie de Paris vient d’annoncer sa démission dans une lettre adressée aux personnels enseignants de l’académie de Paris. Une crise de plus à gérer pour la ministre de l’Éducation Amélie Oudéa-Castéra.

    • Le recteur avait averti à l’automne 2023 de la fermeture de quatre #classes_préparatoires et l’ouverture de trois autres à la rentrée 2024, mais un moratoire sur ces fermetures a été annoncé au Conseil supérieur de l’éducation du 31 janvier par Amélie Oudéa-Castéra, sans que Christophe Kerrero en ait été informé. Le sujet était arbitré « en faveur » du recteur il y a plusieurs semaines. « Cela était clos et entendu avec Matignon. Le recteur de Paris a découvert la décision de la ministre via les réseaux sociaux des syndicats », assure-t-on dans son entourage.

      Dans son long courrier, le recteur semble regretter le choix de surseoir à cette évolution de la carte des formations parisiennes. Il revient sur le projet de prépa au concours de professeur des écoles, en évoquant un dispositif destiné à « aller chercher des bacheliers pour qui l’enseignement constitue une voie de promotion sociale et pour former des professeurs dont nous manquons cruellement ». Il assume également d’avoir choisi « pour cela [de] fermer, en effet, quelques classes au sein d’une carte parisienne dont l’offre dépasse largement les besoins ».

      Le recteur évoque également le grand chantier de ces dernières années : mettre fin aux « #lycées_de_niveau » et aux ghettos scolaires qui se renforçaient jusqu’alors dans les lycées publics parisiens. Pour réussir ce pari, le recteur d’académie avait lancé dès l’hiver 2020-2021 une réforme de la plate-forme d’Affectation des lycéens par le Net (Affelnet), entrée en application en 2008 et utilisée partout en France pour répartir les élèves de 3e dans les lycées – avec un paramétrage différent pour Paris.

      A l’issue de cette réforme, « en l’espace de deux ans, la ségrégation sociale des lycées publics de la capitale, qui était supérieure de 15 % à la moyenne des autres académies, est devenue inférieure de 26 % à cette moyenne », résumaient Julien Grenet et Pauline Charousset, chercheurs à l’Ecole d’économie de Paris, dans une note d’analyse diffusée le 8 février 2023. L’année suivante, le dispositif est élargi aux prestigieux lycées Louis-le-Grand et Henri-IV, non sans provoquer de polémiques.

      Dans sa lettre de démission, Christophe Kerrero rappelle qu’il a « été l’un de ces élèves en échec ». « Il s’en est fallu de peu que je ne rejoigne la cohorte des exclus si certains professeurs, dans un autre cadre, n’avaient cru à mes capacités révélées plus tardivement », poursuit-il.

      https://justpaste.it/2s9pi

      Le beau geste d’un libéral hostile aux rentes de situation
      https://seenthis.net/messages/852711

      #école #élèves #Paris #éducation_nationale #groupes_de_niveau #ségrégation_sociale #classes_préparatoires #démission

  • Bobby Kotick : With gratitude - Activision Blizzard King
    https://newsroom.activisionblizzard.com/p/bobby-kotick-december-note

    Lettre d’adieu de Bobby Kotick, P-DG d’Activision Blizzard, qui quitte la société, après un rachat de la société par Microsoft :

    A note from outgoing Activision Blizzard CEO Bobby Kotick, two months after the completion of the company’s merger with Microsoft.

    Microsoft announces more Xbox leadership changes as Activision’s Bobby Kotick departs - The Verge
    https://www.theverge.com/2023/12/20/24009129/microsoft-gaming-xbox-phil-spencer-bobby-kotick-activision-leadership-chan

    Activision Blizzard CEO Bobby Kotick is stepping down officially December 29th. Microsoft has not appointed a direct replacement and instead has rolled the suite of Activision Blizzard executives — including Blizzard president Mike Ybarra, Activision publishing president Rob Kostich, and Activision Blizzard vice chair Thomas Tippl — under Microsoft’s game content and studios president Matt Booty.

    #jeu_vidéo #jeux_vidéo #activision_blizzard #microsoft #business #acquisition #ressources_humaines #bobby_kotick #démission

  • Comment l’austérité paralyse l’université

    [Rentrée sous tension à la fac] Pour dénoncer leur manque de #reconnaissance, des enseignants démissionnent de leurs #tâches_administratives, alors que le projet de loi de finances 2024 risque d’aggraver les difficultés financières de l’université.

    Les présidents d’université l’ont mauvaise. La raison ? Le #projet_de_loi_de_finances (#PLF) 2024, qui n’est pas à la hauteur des besoins de leurs établissements. Déjà fortement impactées par la hausse des prix en général et des coûts de l’énergie en particulier, les universités vont en effet devoir financer pour 2023 et 2024 une partie de la hausse des #salaires décidée en juin par le ministre de la Fonction publique Stanislas Guérini. « Une très mauvaise nouvelle », a réagi France Universités dans un communiqué du 19 octobre :

    « Pour les universités, cela signifie qu’elles devront financer 120 millions d’euros [sur un coût total d’environ 400 millions d’euros, NDLR], soit par prélèvement sur leurs fonds de roulement, soit par réduction de leur campagne d’emplois. Cela équivaut à 1 500 #emplois de maîtres de conférences en moins, non ouverts au recrutement, dénonce l’association, qui fédère l’ensemble des présidents d’universités. Encore une fois, les universités font les frais de la #politique_budgétaire du gouvernement qui considère l’#enseignement_supérieur et la #recherche comme une variable d’ajustement et non comme un investissement en faveur de la jeunesse », ajoute le communiqué.

    La situation est, il est vrai, particulièrement difficile, avec de nombreuses universités au #budget_déficitaire ou en passe de le devenir. Et un gouvernement qui n’entend rien leur concéder.

    Chute de la dépense par étudiant

    Début septembre, #Emmanuel_Macron expliquait, dans un échange avec le Youtubeur Hugo Travers, qu’il n’y avait « pas de problème de moyens » dans l’enseignement supérieur public, dénonçant une forme de « #gâchis_collectif » puisque, à ses yeux, il y aurait « des formations qui ne diplôment pas depuis des années » et d’autres qui se maintiennent « simplement pour préserver des postes d’enseignants ».

    Dans la foulée, la ministre #Sylvie_Retailleau, exigeait de libérer leurs #fonds_de_roulement – cet « argent public qui dort » d’après elle – estimés à un milliard d’euros, et qui permettrait de financer une partie des mesures en faveur du pouvoir d’achat des #fonctionnaires décidées cet été. Seulement, arguent les chefs d’établissements, ces fonds sont destinés aux rénovations énergétiques des bâtiments ou aux équipements de laboratoires de recherches.

    Déjà peu élevée par rapport aux autres pays d’Europe, la #dépense_par_étudiant décroche en réalité nettement depuis 2010. À l’université, le nombre d’inscrits a augmenté de 25 %, et le budget d’à peine 10 %. Le nombre d’enseignants a, lui, baissé de 2 %.

    « Pour retrouver les #taux_d’encadrement de 2010, il faudrait créer 11 000 postes dans les universités », a calculé Julien Gossa, maître de conférences en sciences informatiques à l’université de Strasbourg et fin observateur des questions liées à l’enseignement supérieur.

    Dans le détail, ces chiffres masquent des #inégalités : tous les établissements ne sont pas dotés de la même manière. Difficile d’obtenir des données officielles à ce sujet, mais celles produites par Julien Gossa révèlent des écarts allant parfois du simple au double.

    A L’université de Créteil, qui a vu ses effectifs exploser ces dernières années et devrait atteindre un #déficit de 10 millions d’euros cette année, l’Etat débourse en moyenne 6 750 euros par étudiant. À Aix-Marseille, le montant s’élève à 10 000 euros. À la Sorbonne, celui-ci est de 13 000 euros, soit presque deux fois plus qu’à Nantes (7 540 euros). Et largement plus qu’à Nîmes (5 000 euros). « Ces grandes différences ne peuvent s’expliquer uniquement par des frais de structures », souligne Hervé Christofol, membre du bureau national du Snesup-FSU.

    La #concurrence s’est aggravée en 2007 avec la loi relative aux libertés et responsabilités des universités (#LRU). Réforme majeure du quinquennat de #Nicolas_Sarkozy, elle a transféré aux établissements universitaires la maîtrise de leurs budgets, et de leurs #ressources_humaines, qui revenait jusqu’ici à l’Etat.

    « On nous a vendu l’idée selon laquelle les universités seraient plus libres de faire leurs propres choix en s’adaptant à leur territoire. Mais en réalité, le gouvernement s’est tout simplement déresponsabilisé », tance Julien Gossa.

    Manque de profs titulaires

    Concrètement, pour fonctionner à moyens constants, les présidents d’universités sont contraints de mener des politiques d’austérité. Conséquences : les #recrutements d’#enseignants_titulaires sont gelés dans plusieurs universités, comme à Créteil, et celles et ceux en poste accumulent les #heures_supplémentaires.

    En 2022, le nombre d’ouvertures de postes de maîtres de conférences a augmenté de 16 %, mais cela ne suffit pas à rattraper la stagnation des dernières années. Le Snesup-FSU, syndicat majoritaire, avait d’ailleurs identifié la date du 26 janvier comme le « #jour_du_dépassement_universitaire », autrement dit le jour à compter duquel les titulaires ont épuisé les heures correspondant à leurs obligations de service pour l’année en cours.

    Au-delà, tous les enseignements sont assurés en heures supplémentaires, ou bien par le recrutement de #contractuels ou #vacataires – des #contrats_précaires qui interviennent de façon ponctuelle, sans que l’université ne soit leur activité principale. Les syndicats estiment qu’ils sont entre 100 000 et 130 000. Leur #rémunération : à peine 40 euros bruts de l’heure, contre environ 120 euros bruts pour un titulaire.

    Les problématiques de rémunération ont d’ailleurs créé la pagaille lors de la rentrée dans un certain nombre d’universités. À Paris-Est-Créteil, les étudiants de première année de la filière sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps) ont vu leur rentrée décalée de deux semaines. Puis les cours ont démarré, mais dans une situation pour le moins dantesque : pas préparés en amont, les groupes de TD ont été créés dans la panique par des agents administratifs déjà débordés… Sans tenir compte des options souhaitées par les étudiants.

    Une quinzaine d’enseignants ont en effet démissionné d’une partie de leurs responsabilités : ils continuent d’assurer leurs cours, mais refusent d’effectuer leurs tâches administratives ou pédagogiques non statutaires pour dénoncer ce qu’ils qualifient d’un « manque de reconnaissance » de l’État. À Rouen, ils sont 57 à en avoir fait de même. Même son de cloche à l’IUT Sciences de gestion de l’Université de Bordeaux, ou à celui de Chimie d’Aix-Marseille.

    « Cela impacte tout le monde, insiste Gabriel Evanno, représentant du bureau des élèves de Staps à Créteil. Pour l’instant, nous ne savons même pas si les partiels de cet hiver pourront avoir lieu puisqu’il n’y a plus de surveillants d’examens. Nous ne savons pas non plus qui sera en mesure de signer nos conventions de stages étant donné que les enseignants qui étaient en mesure de le faire n’y sont plus habilités depuis leurs démissions de ces tâches. »

    L’étudiant soutient, malgré tout, la protestation des enseignants.

    Mobilisations des « ESAS »

    Ces #démissions_massives sont le fruit d’une #mobilisation démarrée il y a un an à l’initiative du collectif 384 regroupant près de 2 000 enseignants au statut particulier, les #enseignants_du_secondaire_affectés_dans_le_supérieur (#ESAS) : des professeurs agrégés, d’autres certifiés, d’autres issus de lycées professionnels. Au nombre de 13 000, ces enseignants se trouvent majoritairement dans les instituts universitaires de technologie (IUT), les filières Staps ou les instituts nationaux supérieurs du professorat et de l’éducation (Inspé).

    Toutes et tous assurent 384 heures de cours par an, soit deux fois plus que les enseignants-chercheurs, sans compter le suivi des étudiants.

    Or, début 2022, un nouveau système de #primes pouvant atteindre d’ici 2027 6 400 euros par an a été mis en place, pour inciter à prendre en charge des tâches administratives et pédagogiques. Le problème, c’est qu’il a été réservé aux enseignants-chercheurs, alors même que les ESAS remplissent tout autant ce genre de missions.

    « En plus de nos heures de cours, nous assurons depuis longtemps des missions non statutaires, parfois délaissées par les enseignants-chercheurs : le suivi des stages, le recrutement des étudiants, ou encore l’élaboration des emplois du temps, énumère Nicolas Domergue, porte-parole du collectif et enseignant à l’IUT du Puy-en-Velay. Le tout pour la somme ridicule de 600 euros par an. On est surinvestis, et pourtant oubliés au moment des réformes. »

    Pour Guillaume Dietsch, enseignant en Staps de l’Université de Paris-Est-Créteil et « démissionnaire », cette exclusion des primes a été « la goutte d’eau de trop. Cette injustice a été perçue de façon symbolique comme un manque de reconnaissance plus large de notre travail. »

    Le Ministère de l’enseignement supérieur avait d’abord justifié cette différence de traitement par l’absence de mission de recherche des enseignants issus du second degré, avant de chercher un moyen de stopper la vague des démissions. Pour calmer la grogne, début septembre, le Ministère a débloqué 50 millions d’euros afin de revaloriser la prime des ESAS qui passera à 4 200 euros en 2027. Ce qui fait toujours 2 200 euros de moins que celle accordée aux enseignants-chercheurs.

    « Contrairement à ce que ce procédé laisse entendre, nous pensons que la formation des futurs actifs doit être reconnue au même niveau que la recherche », rétorque Nicolas Domergue.

    Au-delà de cette question de prime, se joue une autre bataille : celle de l’évolution de carrière. De par leur statut hybride, ces enseignants sont pris en étau entre deux ministères, celui de l’enseignement supérieur et de la recherche et celui de l’éducation nationale.

    « Notre carrière est quasiment à l’arrêt dès que l’on quitte le secondaire, regrette Céline Courvoisier, membre du collectif 384 et professeure agrégée de physique à l’IUT d’Aix-Marseille. Nous ne sommes plus évalués par le rectorat au motif que nous travaillons dans le supérieur. »

    Ces enseignants sont, de fait, exclus des primes dont peuvent bénéficier leurs collègues dans les collèges ou les lycées. Pour eux, c’est la double peine quand les effets de l’austérité budgétaire s’ajoutent à leur insuffisante reconnaissance salariale. Ainsi, depuis 2021, les IUT se font désormais en trois ans au lieu de deux auparavant.

    « Nous avons dû monter une troisième année à coûts constants alors que cela nécessite nécessairement des embauches, des salles… Comment est-ce possible ? », interroge Céline Courvoisier.

    Surtout, a-t-on envie de se demander, combien de temps cette situation va-t-elle pouvoir durer ?

    https://www.alternatives-economiques.fr/lausterite-paralyse-luniversite/00108494

    #austérité #université #ERS #France #facs #démission

  • Confessions d’un (ex) gendarme

    Il était gendarme, il a démissionné. Avec ces mots, publiés sur un blog de Mediapart : « Nous, policiers et gendarmes, participons à la criminalisation des classes populaires. Les collègues ne cachent pas leur xénophobie. Je pense toujours qu’il ne faut pas laisser ces métiers à des gens de droite. Mais j’ai envie de rejoindre la lutte face à ce système profondément injuste. Passer de l’autre côté de la barricade, comme diraient certains. » (https://blogs.mediapart.fr/gendarmedemissionnaire/blog/240323/la-demission-dun-gendarme)
    Ce matin, le dit gendarme était avec nous. Pour nous parler de son geste, de son expérience, de ses déconvenues, de sa colère, de l’esprit de caserne qui règne, et de l’omerta qui plombe. Du regard des gendarmes sur leurs “ennemis” et leurs administrés, du “racisme latent”, de la voie hiérarchique, des démissions en cascade et en catimini.

    Avant de le convoquer, on lui a demandé de montrer patte blanche. Fiches de paye, photo de lui en uniformes, il nous a tout montré. Il a quitté la maison pandore après quatre années de service. La causerie fut comme annoncée : passionnante.

    https://video.davduf.net/w/4GXZ49nrC6QPCAN8NstuJm?start=6m14s

    https://www.auposte.fr/confessions-dun-ex-gendarme

    #démission #France #gendarmes #témoignage #travail #métier #forces_de_l'ordre #gendarmerie

    voir aussi :
    https://seenthis.net/messages/1022115

    –—

    ajouté à la #métaliste de #témoignages de #forces_de_l'ordre, #CRS, #gardes-frontière, qui témoignent de leur métier. Pour dénoncer ce qu’ils/elles font et leurs collègues font, ou pas :
    https://seenthis.net/messages/723573

  • Profession gendarme

    À l’origine de son engagement, il y a la foi dans le service public, l’envie de se rendre utile aux autres, d’améliorer le monde à son échelle. La #gendarmerie lui paraît alors le lieu où il pourrait s’épanouir. Bien vite, il déchante. #Témoignage d’un gendarme démissionnaire.

    Ex-syndicaliste, fervent défenseur des valeurs humanistes de gauche, notre futur gendarme entre à l’école la fleur au fusil, enthousiaste à l’idée de se fondre dans un collectif dédié à préserver le #bien_commun. Mais l’exaltation des débuts laisse vite place à l’inquiétude.

    Fréquenter l’intolérable dès la formation

    Les remarques racistes ou sexistes de certains camarades le choquent : “Très rapidement, je me suis senti un peu de côté. On m’a catégorisé comme le le gauchiste de la promotion et fait comprendre que je n’étais pas à ma place.” Outre l’#ambiance_nauséabonde, il faut ajouter les #lacunes d’une #formation qui favorisent toutes sortes d’#abus et de #falsifications dans les procédures : "Faut pas s’étonner de la qualité des #procédures_judiciaires, on nous forme pas. Chacun fait son #micmac”. Pour surmonter les doutes, il faut alors s’accrocher à l’espoir de voir les choses changer à la sortie d’école. Il n’en est rien.

    “J’ai été naïf de croire que je pourrais changer les choses” : de la #désillusion à la #démission

    Sur le terrain, c’est le même refrain. Non seulement les discours et réflexes problématiques prospèrent, pouvant atteindre des sommets : “un jour, [un collègue] a sorti : “Moi, vous me laissez une arme dans un quartier, je tire à vue, y a pas de souci”, mais quiconque ose les dénoncer se voit vite mis au ban de l’équipe : “Quand on essaie d’en parler avec eux, ils s’en foutent et répètent que c’est comme ça et pas autrement”. Ainsi, toute protestation se heurte au #silence d’une institution au sein de laquelle le racisme et la #violence restent des questions taboues.

    Face à cette #inertie, tout ce qu’il restait d’espoir dans la droiture des forces de l’ordre s’épuise. Les positions de notre témoin se radicalisent. Désormais anarchiste, comment rester flic ? “Défendre l’État et en même temps vouloir abolir l’État, c’est un peu compliqué”. Une seule solution : la démission.

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-pieds-sur-terre/gendarme-8281224
    #racisme #sexisme

    –—

    ajouté à la #métaliste de #témoignages de #forces_de_l'ordre, #CRS, #gardes-frontière, qui témoignent de leur métier. Pour dénoncer ce qu’ils/elles font et leurs collègues font, ou pas :
    https://seenthis.net/messages/723573

  • M. Drainville, avant-hier, j’ai démissionné de mon poste d’enseignante Annie Légaré-Bilodeau - Le devoir

    M. Drainville, vous me demandez de l’aide. Moi, cette semaine, j’ai démissionné.

    Oui, dans cette situation catastrophique que vit le Québec, après 15 ans d’enseignement, j’ai démissionné d’un travail que j’adorais. J’ai quitté des élèves en or malgré les beaux défis qu’ils m’offraient, des collègues devenus amis consternés devant mon départ, des projets que je souhaitais poursuivre, ma classe pleine de matériel que j’ai bâti avec les années.

    Je n’ai pas quitté mon emploi pour une autre occasion. Je devrai me retrousser les manches et me mettre en recherche d’emploi. Je l’ai quitté parce que je suis mère de trois enfants et que la composition de ma tâche ne m’aurait pas permis d’être présente pour eux les soirs et les fins de semaine : 21,5 périodes d’enseignement dans quatre écoles sur 70 km de territoire (antérieurement cinq écoles sur 135 km) ; groupes à cycles multiples (ex. : préscolaire, deuxième et troisième années dans la même classe).


    Pourquoi cette tâche est-elle problématique ? Parce que quatre écoles, ça signifie quatre projets éducatifs à s’approprier, quatre plans de lutte contre l’intimidation et la violence, plusieurs façons différentes de fonctionner avec les multiples directions, quatre fois plus de procès-verbaux à lire parce qu’on ne peut pas assister à toutes les réunions, quatre fois plus de courriels des directions et des équipes-écoles, quatre fois plus de groupes scolaires par messagerie qui font sonner mon téléphone sans arrêt. J’en passe.

    Les groupes à cycles multiples ? J’adore, mais ça demande beaucoup de préparation. Adapter une activité de premier cycle pour la rendre accessible au préscolaire et en faire une version avec un volet écriture pour les élèves de troisième année. Refaire constamment les planifications de cours parce qu’elles ne sont pas réutilisables d’une école à l’autre, la composition des groupes étant différente. Coordonner deux situations d’évaluation en même temps en courant d’un local à l’autre. Créer du matériel sans arrêt parce qu’il n’existe pas beaucoup d’activités clés en main pour plus de deux niveaux à la fois.

    Oui, c’est beaucoup de travail. Beaucoup de travail, mais avec moins de temps pour le faire : 21,5 périodes d’enseignement par semaine, ça laisse très peu d’heures de travail personnel par jour (planification, correction, photocopies, suivi d’élèves, rencontres, comités). En considérant les déplacements, ce temps est presque réduit à néant et crée un surplus de travail à la maison. Les heures sont placées dans l’horaire et le calcul mathématique semble fonctionner, mais la réalité est tout autre.

    J’avais l’habitude de demander une petite réduction de tâche (trois périodes) pour enseigner dans trois écoles au lieu de quatre. Ça me permettait de concilier travail et famille, de faire un meilleur suivi des élèves et de m’impliquer dans les milieux. On m’a dit qu’à cause de la pénurie de main-d’oeuvre, ce n’était plus possible. Jusqu’à la dernière minute, j’ai souhaité un changement. Cet été, j’ai acheté un chandail avec un robot dans une friperie en me disant qu’il ferait rire mes élèves lorsque je le porterais pour notre projet sur ce thème. Il restera finalement dans les tiroirs parce que pour moi, M. Drainville, une tâche comme celle-là, ce n’était pas possible non plus.

    Vous me demandez de l’aide, voici quelques conseils :

    Prenez soin de vos enseignants encore présents. Ce n’est pas pour rien que 1000 d’entre eux, non retraités, quittent par année. Je connais personnellement cinq personnes qui ont leur brevet et n’enseignent pas. Quatre d’entre elles seraient encore présentes si le système n’était pas venu à bout de leur motivation.

    Acceptez les réductions de tâches chez les enseignants permanents qui le demandent. Ça évite beaucoup de départs en maladie. Ça fait des gens investis et heureux, capables d’offrir un bon service à l’élève. Mais ne devrions-nous pas tous pouvoir l’être sans réduction salariale ?

    Révisez les balises de composition des tâches. Soyez à l’écoute lors des négociations. On ne fait pas de caprices. On veut sauver l’éducation.

    Qui me remplacera ? Probablement une enseignante nouvellement diplômée et motivée, heureuse d’obtenir une tâche à temps plein. Ou peut-être pas. Si oui, je lui souhaite sincèrement la meilleure des expériences. Mais commence-t-elle sa carrière dans des conditions qui lui permettront de s’épanouir professionnellement et de ne pas se questionner d’ici cinq ans ? J’en doute. Ah, oui… un dernier conseil avant que l’on se quitte.

    Écoutez les experts en éducation. Égide Royer m’a enseigné plusieurs cours au deuxième cycle. Lorsqu’il dit que les nouveaux enseignants ne doivent pas commencer leur carrière dans les contextes les plus complexes, il sait de quoi il parle. Ne répétez pas mon histoire et faites en sorte de garder vos enseignants qui choisissent ces situations par passion.

    #enseignant #enseignante #enseignement #éducation #pénurie #école_publique #école #démission #administration #quebec mais c’est la même chose partout #réalité

    Source : https://www.ledevoir.com/opinion/libre-opinion/796904/libre-opinion-m-drainville-avant-hier-j-ai-demissionne

  • De plus en plus d’Ehpad au bord de l’asphyxie financière, entre crise de confiance et hausse des coûts
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/08/21/de-plus-en-plus-d-ehpad-au-bord-de-l-asphyxie-entre-crise-de-confiance-et-ha

    Partout en France, des établissements accueillant des personnes âgées ne parviennent plus à boucler leur budget, et certains sont contraints de fermer, comme à Lanobre, dans le Cantal. Les maires déplorent le manque de soutien de l’Etat.

    https://justpaste.it/dcu5y

    • Il y a plein de choses qui me hérissent dans cet article parce qu’on y reprend sans aucune retenue le point de vue managérial des chefs d’établissement : « l’insuffisante compensation par l’État des fortes revalorisations salariales depuis deux ans » [...] « le recours à l’intérim, pour pallier les difficultés de recrutement, fait exploser les charges salariales. » […]

      De même qu’on devrait s’abstenir de relayer ce type d’informations : « 48 % des établissements en France – comptait, en décembre 2022, 85 % d’Ehpad en déficit. »

      Il n’en reste pas moins que l’article confirme les symptômes d’une crise déjà identifiée du modèle des Ehpad. Une crise prenant de plus en plus d’ampleur et qui ne tient pas seulement au « mode de financement », tel qu’évoqué à la fin de l’article.

      La façon dont doit être organisée le solidarité générationnelle concerne a priori tout le monde. Ce n’est rien d’autre qu’un choix politique, dépassant largement les questions des choix gestionnaires de volume de dotations et de compensations budgétaires de l’État.

      Il n’en reste pas moins que des fortunes existent et ne servent à rien d’autre qu’à accumuler toujours plus de valeur. La question politique immédiate serait donc de savoir si l’on veut que ces ressources existantes soient réorientées (de force) vers les besoins réels de la société, notamment pour ce qui devrait permettre aux vieux et aux vielles de mieux terminer leur existence.

    • la menace des gestionnaires en déficit d’un transfert vers des H.P où il n’y a pas de lits ne tient pas.

      La France doit se préparer au défi du grand âge
      ÉDITORIAL, 12 août 2022
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/08/12/la-france-doit-se-preparer-au-defi-du-grand-age_6137857_3232.html

      Alors que les 85 ans et plus vont croître de près de 90 % entre 2030 et 2050, la gériatrie reste le parent pauvre d’un système hospitalier déjà à bout de souffle et le maintien des personnes âgées chez elles réclame toujours une vraie politique nationale de prévention de la perte d’autonomie.

      Grand âge : « La certitude du réchauffement climatique n’a d’égale que l’inéluctabilité du vieillissement de la population »
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/08/20/grand-age-la-certitude-du-rechauffement-climatique-n-a-d-egale-que-l-ineluct

      Responsable du cercle de réflexion Matières grises
      Le gouvernement ne semble pas avoir pris la mesure du défi que représente l’explosion à venir du nombre de personnes âgées de plus de 75 ans, estime Luc Broussy, responsable du cercle de réflexion Matières grises, dans une tribune au « Monde ». Il prône des investissements massifs.

      Grand âge : « Il faut mettre l’héritage au service d’une politique publique ambitieuse »
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/08/21/grand-age-il-faut-mettre-l-heritage-au-service-d-une-politique-publique-ambi

      Face à l’augmentation drastique du nombre de personnes dépendantes et des besoins de financement afférents, une solution solidaire et équitable consisterait à créer un prélèvement additionnel sur les plus gros patrimoines, proposent la professeure Lucie Castets et l’adjoint à la maire de Paris Antoine Guillou dans une tribune au « Monde »

      j’ai déniché les deux derniers articles là https://justpaste.it/2irhn

      #vieux #or_gris #Ehpad #ARS #CCAS #maltraitance #salaire #démissions #dépendance #fiscalité #maintien_à_domicile

    • Face au marasme financier des Ehpad, une réponse de l’Etat jugée non structurante
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/08/21/face-au-marasme-financier-des-ehpad-une-reponse-de-l-etat-jugee-non-structur

      La solution qui consisterait à augmenter le prix des séjours en Ehpad public ou associatif est envisagée par les acteurs du secteur. Mais 76 % des résidents ont des revenus inférieurs au tarif moyen des établissements (...)

      https://justpaste.it/bph8t

    • il reste donc la solution de légaliser l’euthanasie et d’ouvrir le marché à une startup innovante de la silver économie financée par la BPI :-)

      ça serait étonnant que Macron n’ait pas quelques amis déjà sur les starting-blocks, non ?

  • Au secours ! Les profs font leur valise !
    https://www.cafepedagogique.net/2023/07/03/au-secours-les-profs-font-leur-valise


    J’ai des amis (dont certain·e·s trainent ici qui n’en peuvent plus depuis des années et qui tirent la langue, faute d’une solution de sortie  : leur boulot a été rendu impossible et maltraitant pas Blanquer.

    Dans ces 9202 sorties imprévues, il y a déjà 952 départs à la retraite qui n’avaient pas été anticipés. Les enseignants sont tentés de partir coûte que coûte plutôt que s’accrocher à leur poste. Surtout, » le nombre de démissions a également été largement supérieur à celui constaté en exécution 2021 (+3 337 démissions)« . On comptait 30 959 démissions en 2020. Ce nombre est passé à 35 933 en 2021 et finalement à 39 270 en 2022, soit 9% de plus en un an. C’est cette croissance des démissions qui est de plus en plus significative. Elle dépasse largement les départs en retraite.

    G. Longuet « alerte sur le fait que la croissance continue du nombre de démissions, bien qu’encore marginale, doit constituer un point d’attention prioritaire de la gestion des ressources humaines du ministère« .

    • Par contre les chiffres donnés de plus de 30000 démissions ça ne concerne sûrement pas que les profs parce qu’il y a un ordre de grandeur d’écart avec ce que j’ai déjà vu passer.

      2 411 enseignants fonctionnaires ont volontairement quitté l’Éducation nationale en 2020-2021, soit 0,34 % des effectifs, selon les chiffres du bilan social 2021-2022 du ministère de l’Éducation nationale. Précisément, 1 584 ont démissionné et 827 ont signé une rupture conventionnelle. Il s’agit du plus haut taux jamais observé, après notamment une hausse continue du nombre de démissions depuis plus de 10 ans. Par exemple, en 2008-2009, seuls 364 enseignants avaient démissionné, soit 0,05 %. Parmi les 2 411 professeurs partis volontairement, 749 sont des stagiaires.

      https://www.aefinfo.fr/depeche/688163-le-nombre-de-departs-volontaires-d-enseignants-atteint-un-niveau-jama

    • Le rapport
      Projet de loi de règlement du budget et d’approbation des comptes de l’année 2022 : Enseignement scolaire
      https://www.senat.fr/rap/l22-771-214/l22-771-214.html

      D’autre part, le nombre de sorties d’emplois, départs à la retraite et démissions, a également été plus élevé que prévu. 9 202 départs définitifs supplémentaires n’avaient ainsi pas été anticipés en LFI, dont 952 départs à la retraite. Le nombre de démissions a également été largement supérieur à celui constaté en exécution 2021 (+3 337 démissions). Le rapporteur spécial alerte sur le fait que la croissance continue du nombre de démissions, bien qu’encore marginale, doit constituer un point d’attention prioritaire de la gestion des ressources humaines du ministère.

    • Évolution du nombre de démissions des enseignants dans le secteur public

      Si ces chiffres restent faibles comparés à la masse salariale du ministère de l’Éducation nationale, le rapporteur spécial considère néanmoins la régularité de la hausse des démissions comme un signal extrêmement inquiétant. Les motifs de démissions des enseignants doivent impérativement être analysés en détail par le ministère, en l’absence d’étude plus approfondie menée par le ministère à ce sujet. L’enjeu est tout autant d’attirer les candidats vers les carrières enseignantes que de les y maintenir.

      https://www.senat.fr/rap/r21-649/r21-6495.html
      Ah oui genre on sait pas expliquer cette évolution.
      (C’est d’un autre rapport de Longuet, de 2022, mais uniquement centré sur les enseignants.)

  • On sait mieux où va la France - Jean-François Bayart, Le Temps
    https://www.letemps.ch/opinions/on-sait-mieux-ou-va-la-france

    Reprenons les faits. La France brûle. Pour un homme qui se faisait fort de l’apaiser et clignait de l’œil à la #banlieue lors de sa première campagne électorale, le constat est amer. Il vient après le mouvement des Gilets jaunes et une succession de mouvements sociaux de grande intensité. Tout cela était prévisible et fut prévu, comme était attendu l’embrasement des #quartiers_populaires, tant était connue la colère sociale qui y couvait. Tellement redouté, même, qu’Emmanuel Macron, Elisabeth Borne et Gérald Darmanin ont immédiatement compris la gravité et le caractère inacceptable de l’#exécution_extra-judiciaire de Nahel – le mot est fort, j’en conviens, mais de quoi s’agit-il d’autre au vu de la vidéo ?
    Les paroles d’apaisement furent vaines. Car la mort de Nahel, loin d’être une simple bavure, était programmée. Elle est la conséquence mécanique de la démission du pouvoir politique, depuis trente ans, sous la pression corporatiste de la #police qui n’a cessé de s’affranchir des règles de l’Etat de droit bien que lui ait été concédée, de gouvernement en gouvernement, une kyrielle de lois liberticides, jamais suffisantes, sous couvert de lutte contre le terrorisme, l’immigration et la délinquance. Jusqu’à la réécriture de l’article 435-1 du Code de la sécurité intérieure, en 2017, qui assouplit les conditions d’emploi des armes à feu par les forces de l’ordre. Annoncé, le résultat ne se fit pas attendre. Le nombre des tués par la police a doublé depuis 2020 par rapport aux années 2010. Le plus souvent pour « refus d’obtempérer à un ordre d’arrêt » :5 fois plus de tirs mortels dans ces circonstances. Nahel est mort de cette modification du Code de la sécurité intérieure.
    Et l’avocat du policier meurtrier de justifier son client : Nahel n’obtempérait pas et il n’y avait pas d’autre moyen de l’arrêter que de tirer. A-t-on besoin d’un avocat pour entendre une insanité pareille alors qu’il suffit de tirer dans les roues ? On se croirait à Moscou ou Minsk, où des hommes politiques promettent à Prigojine une « balle dans la tête ». Aux yeux de certains, le refus d’obtempérer semble désormais passible de la peine de mort. Une grammaire s’installe, qui brutalise les rapports sociaux, et dont on voudrait faire porter la responsabilité à l’« ultragauche », aux « éco-terroristes », à La France insoumise, alors qu’elle émane d’abord de certains médias et des pouvoirs publics, sous influence de l’extrême droite.

    Nils Wilcke @paul_denton
    https://twitter.com/paul_denton/status/1675117088661286915

    Macron n’a pas activé l’état d’urgence suite aux violences après la mort de Nahel : « En réalité, l’exécutif a à sa disposition un tel arsenal de lois répressif depuis 2015 qu’il n’est presque plus nécessaire d’y avoir recours », observe un conseiller. Vu comme ça... #Off

    #Nahel #racisme #révolte #émeutes #média #extrême_droite

    • Le texte complet:

      Où va la France ? demandai-je le 8 mai, dans Le Temps. Aujourd’hui, on le sait mieux. Vers l’#explosion_sociale, vers son inévitable #répression_policière puisque la fermeture des canaux démocratiques contraint la #protestation à la #violence_émeutière, et vers l’instauration d’un régime paresseusement qualifié d’« illibéral » (c’est le sociologue du politique qui écrit, peu convaincu par cette notion valise qui pourtant fait florès).

      Reprenons les faits. La France brûle. Pour un homme qui se faisait fort de l’apaiser et clignait de l’œil à la #banlieue lors de sa première campagne électorale, le constat est amer. Il vient après le mouvement des Gilets jaunes et une succession de mouvements sociaux de grande intensité. Tout cela était prévisible et fut prévu, comme était attendu l’#embrasement des #quartiers_populaires, tant était connue la #colère_sociale qui y couvait. Tellement redouté, même, qu’Emmanuel Macron, Elisabeth Borne et Gérald Darmanin ont immédiatement compris la gravité et le caractère inacceptable de l’#exécution_extra-judiciaire de #Nahel – le mot est fort, j’en conviens, mais de quoi s’agit-il d’autre au vu de la vidéo ?

      Les paroles d’#apaisement furent vaines. Car la mort de Nahel, loin d’être une simple #bavure, était programmée. Elle est la conséquence mécanique de la #démission du #pouvoir_politique, depuis trente ans, sous la pression corporatiste de la #police qui n’a cessé de s’affranchir des règles de l’#Etat_de_droit bien que lui ait été concédée, de gouvernement en gouvernement, une kyrielle de lois liberticides, jamais suffisantes, sous couvert de lutte contre le #terrorisme, l’#immigration et la #délinquance. Jusqu’à la réécriture de l’article #435-1 du #Code_de_la_sécurité_intérieure, en 2017, qui assouplit les conditions d’emploi des #armes_à_feu par les #forces_de_l’ordre. Annoncé, le résultat ne se fit pas attendre. Le nombre des tués par la police a doublé depuis 2020 par rapport aux années 2010. Le plus souvent pour « refus d’obtempérer à un ordre d’arrêt » :5 fois plus de tirs mortels dans ces circonstances. Nahel est mort de cette modification du Code de la sécurité intérieure.

      Et l’avocat du policier meurtrier de justifier son client : Nahel n’obtempérait pas et il n’y avait pas d’autre moyen de l’arrêter que de tirer. A-t-on besoin d’un avocat pour entendre une insanité pareille alors qu’il suffit de tirer dans les roues ? On se croirait à Moscou ou Minsk, où des hommes politiques promettent à Prigojine une « balle dans la tête ». Aux yeux de certains, le #refus_d’obtempérer semble désormais passible de la #peine_de_mort. Une grammaire s’installe, qui brutalise les #rapports_sociaux, et dont on voudrait faire porter la #responsabilité à l’« #ultragauche », aux « #éco-terroristes », à La France insoumise, alors qu’elle émane d’abord de certains médias et des pouvoirs publics, sous influence de l’extrême droite.

      Une #violence_policière qui est aussi le prix du retrait de l’Etat

      Comme l’ont démontré depuis des années nombre de chercheurs,la violence policière est devenue la règle dans les « quartiers », et le refus des autorités politiques de prononcer ce vilain mot aggrave le #sentiment_d’injustice. Mais la vérité oblige à dire que ladite violence policière est aussi le prix du retrait de l’Etat qui a asphyxié financièrement le tissu associatif de proximité et démantelé les #services_publics en confiant à ses flics une mission impossible : celle de maintenir la #paix_sociale dans un Etat d’#injustice_sociale, prompt à l’#injure_publique à l’encontre de la « #racaille ». Tout cela sur fond de dénonciation hystérique du « #wokisme » et de vociférations sur les chaînes d’information continue des syndicats de police, dont les membres sont de plus en plus nombreux à porter sur leur uniforme la #Thin_Blue_Line prisée de l’extrême droite suprémaciste américaine.

      Bien sûr, l’Etat ne peut laisser sans réagir la banlieue s’embraser. L’ « #ordre_républicain » est en marche, avec son lot d’#arrestations, de #blessés, peut-être au prix de l’#état_d’urgence ou d’un #couvre-feu national, « quoi qu’il en coûte », à un an des #Jeux_Olympiques. Le #piège s’est refermé. Quel « #Grand_débat_national » (ou banlieusard) le magicien Macron va-t-il sortir de son chapeau pendant que les chats de Marine Le Pen se pourlèchent les babines ?

      Certains lecteurs de ma tribune « Où va la France ? » se sont offusqués de la comparaison que j’établissais entre Macron et Orban, voire Poutine ou Erdogan. C’était mal me comprendre. Il ne s’agissait pas d’une question de personnes, bien que les qualités ou les faiblesses d’un homme puissent avoir leur importance. Il s’agit d’une logique de situation, qui me faisait écrire que la France « bascule ». Or, depuis la parution de cette tribune, les signes d’un tel basculement se sont accumulés. Que l’on en juge, en vrac.

      Pour reconquérir l’opinion le président de la République, fébrile, sans jamais se départir de sa condescendance à l’égard de « Jojo » – c’est ainsi qu’il nomme dans l’intimité le Français moyen – ce « Gaulois réfractaire » : « Mon peuple », disait-il en 2017, en monarque frustré – sillonne le pays, court-circuite le gouvernement et multiplie les effets d’annonce, au point que Le Monde titre : « Emmanuel Macron, ministre de tout ». On pourrait ajouter : « et maire de Marseille ».

      #Anticor mis à l’index, dissolution des #Soulèvements_de_la_Terre

      La justice refuse à l’association Anticor (lire « anticorruption »), à l’origine de la plainte qui a conduit à la mise en examen du secrétaire général de l’Elysée, le renouvellement de son « agrément », lequel lui permet de se porter partie civile devant les tribunaux. Cela sent un peu les eaux troubles du Danube, non ?

      Le mouvement des Soulèvements de la Terre a été dissous sous la pression de la #FNSEA, le grand syndicat de l’agro-industrie dont les militants ou les responsables multiplient les menaces et les violences contre les écologistes, en toute impunité, quitte à faire oublier que dans l’histoire il a à son actif nombre d’assauts contre des préfectures. Le décret de dissolution justifie notamment la mesure par le fait que les militants des Soulèvements de la Terre lisent l’essai d’Andreas Malm Comment saboter un pipeline et mettent en mode avion leur téléphone portable quand ils vont manifester. Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement, va jusqu’à les accuser d’intentions homicides à l’encontre des forces de l’ordre, contre toute évidence. Orwell n’est pas loin.

      #Vincent_Bolloré, le grand argentier de la révolution conservatrice en France, fait nommer un journaliste d’extrême droite, un ami d’#Eric_Zemmour, comme rédacteur en chef du Journal du Dimanche,l’un des principaux hebdomadaires du pays. Le piquant de la chose est que ledit journaliste s’était fait congédier par un autre hebdomadaire, d’extrême droite celui-ci, Valeurs actuelles, qui lui reprochait sa radicalité.

      #Laurent_Wauquiez, président de la méga région Auvergne-Rhône-Alpes, prive de subvention un théâtre dont le directeur avait osé critiquer sa politique.

      La Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement s’alarme de la hausse des requêtes des services secrets en matière de surveillance du militantisme politique et social.

      #Richard_Ferrand, ancien président de l’Assemblée nationale, l’un des plus proches conseillers d’Emmanuel Macron, lâche un ballon d’essai sur la possibilité d’une révision constitutionnelle qui autoriserait à celui-ci un troisième mandat, pendant que d’autres préparent une candidature de Jean Castex-Medvedev. Sommes-nous à Dakar ou à Moscou ?

      Tout cela en deux petits mois. Oui, la France bascule. Nul doute que l’explosion sociale dans les banlieues accélérera le mouvement. Mais peut-être faut-il rappeler la définition du « #point_de_bascule » que donnent les experts du GIEC : le « degré de changement des propriétés d’un système au-delà duquel le système en question se réorganise, souvent de façon abrupte, et ne retrouve pas son état initial même si les facteurs du changement sont éliminés ».

      Le #climat_politique en France en est bien là, et Macron, qui dans son #immaturité se voulait « maître des horloges » et se piquait de séduire la banlieue par diaspora africaine interposée, n’est que le fondé de pouvoir d’une situation qui échappe à son entendement, mais qu’il a contribué à créer. Comme, par ailleurs, les droites de gouvernement, à l’échelle européenne, de l’Italie à la Suède et à la Finlande, se compromettent de plus en plus avec l’extrême droite, la comparaison que certains m’ont reprochée est hélas politiquement pertinente, et même nécessaire.

      #basculement

    • même à BFM, on s’interroge sur les racines du problème

      mais soyons en certains, "Il n’y a pas de racisme dans la police", Nunez, préfet de Paris.

      l’avocat du flic assassin de Nahel, n’est pas sur la même longues d’onde :_"J’ai un client qui a eu des idées suicidaires parce qu’on parle de son métier. Il est triste parce qu’on parle en mal de son métier. lui il est persuadé de faire le bien. Et son ministre lui a enfoncé la tête Je lui dis ’Changez-de travail’. Il me dit ’Mais je veux être policier ! Je veux interpeller des gens ! Je veux pouvoir les étrangler quand ils luttent !’. Évidemment qu’il y a du racisme dans la police. Et d’ailleurs être raciste c’est autorisé par la loi, ce qui est interdit c’est les manifestations d’opinions racistes", Laurent-Franck Lienard

  • Après l’incendie de son domicile, le maire de #Saint-Brevin annonce sa démission

    #Yannick_Morez, le maire de #Saint-Brevin-les-Pins (Loire-Atlantique), a envoyé sa lettre de démission au préfet, mardi 9 mai. Une décision prise en famille, après l’incendie criminel ayant visé sa maison, mercredi 22 mars.

    (#paywall)

    https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/saint-brevin-les-pins-44250/info-ouest-france-apres-lincendie-de-son-domicile-le-maire-de-saint-bre

    #démission

    sur cette histoire :
    https://seenthis.net/messages/992104

    • « On aurait pu mourir » : le maire de Saint-Brevin explique pourquoi il démissionne
      Ouest-France Kate STENT. Modifié le 11/05/2023
      https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/saint-brevin-les-pins-44250/un-coup-sur-la-tete-le-maire-de-saint-brevin-demissionne-apres-lattaque
      À Saint-Brevin-les-Pins (Loire-Atlantique), le maire Yannick Morez jette l’éponge, découragé par les menaces et la violence qui entourent le projet de Centre d’accueil de demandeurs d’asile. Un coup de tonnerre dont il s’explique à Ouest-France.
      https://media.ouest-france.fr/v1/pictures/MjAyMzA1OWU1MmVjMmQwNWM4OWRiZjcxZGZhMDk2N2I0NDQ4MGE?width=1260&fo
      Yannick Morez, le maire de Saint-Brevin, devant sa maison et les deux voitures incendiées, le 22 mars. Un mois et demi plus tard, il annonce sa volonté de démissionner.

      D’ici quelques semaines, Yannick Morez ne sera plus le maire de Saint-Brevin-les-Pins (Loire-Atlantique). Il a remis sa lettre de démission au préfet, mardi 9 mai, après avoir informé son conseil municipal, ainsi que les élus du conseil communautaire.

      Yannick Morez explique sa décision par l’incendie criminel qui a frappé son domicile, le 22 mars. Un acte qu’il qualifie de « coup sur la tête », survenu à la suite de plusieurs tracts menaçants reçus dans sa boîte aux lettres et émanant, selon lui, de l’extrême droite.

      Depuis plusieurs mois, la station balnéaire dont il est le maire (14 500 habitants) est le théâtre de manifestations organisées en opposition au projet de Centre d’accueil de demandeurs d’asile (Cada) que l’État souhaite construire dans la ville.
      Quitter Saint-Brevin après trente-deux ans

      « Ma femme et mes trois enfants ne souhaitent plus que je continue mon mandat de maire, explique Yannick Morez, à Ouest-France. On aurait pu mourir intoxiqués dans cet incendie. Aujourd’hui, mon épouse a peur de croiser la personne qui a fait ça en faisant ses courses. D’où notre décision de quitter Saint-Brevin une fois que les travaux de la maison seront terminés. Nous quittons la commune où nous vivons depuis trente-deux ans. » Médecin généraliste en plus de son mandat de maire, Yannick Morez cessera ses consultations le 30 juin.

      Cette décision fera, sans aucun doute, réagir, tant elle illustre les problèmes rencontrés par les maires aujourd’hui, plus que jamais « à portée de baffes », voire bien pire encore, de leurs concitoyens.

      « Il y a quelques jours, à l’occasion de la visite de mon fils et de son enfant, nous nous sommes attablés en terrasse à Saint-Brevin pour boire un verre, raconte Yannick Morez. Après quelques minutes, nous nous sommes fait alpaguer par un opposant au Cada, que nous avons dû sommer de partir… »
      « Un gâchis orchestré par une minorité »

      « Quel gâchis orchestré par cette minorité, dont la plupart sont extérieurs à la commune, à notre territoire », réagit Roch Chéraud, vice-président de la communauté de communes Sud estuaire, présidée par Yannick Morez.

      Avec sa casquette de président des Maires ruraux de Loire-Atlantique, Roch Chéraud poursuit : « Ce cas est symptomatique de ce qui nous attend à brève échéance et de façon plus massive si l’État ne fait pas plus attention aux maires et aux élus. » Yannick Morez s’était lui-même plaint, dans une lettre ouverte, du manque de soutien des autorités et de l’État. Et du silence assourdissant de l’État sur le projet de Cada qui est de son ressort, et non pas de celui du maire.

      David Samzun, maire de Saint-Nazaire, a réaffirmé, sur Twitter, « tout [son] soutien » à Yannick Morez. « Pour avoir servi la République et soutenu les peuples en détresse, il a été contraint de démissionner pour protéger sa famille », ajoute le président de l’agglomération nazairienne.

      #extrême-droite

    • Saint-Brevin : Face à l’abandon de l’Etat, le maire amer

      Auditionné au Sénat et reçu par Matignon mercredi, l’édile démissionnaire de Saint-Brevin, Yannick Morez, a accablé les autorités, alertées à plusieurs reprises des menaces de l’extrême droite qui pesaient sur lui.

      Il a mûri sa décision avec « son épouse et ses enfants ». A 62 ans, le maire de Saint-Brevin-les-Pins, Yannick Morez, poussé à la démission après des mois de harcèlement par l’extrême droite en raison d’un projet d’accueil de migrants sur la commune, ne reviendra « pas en arrière ». « C’est la fin de ma carrière politique », a-t-il confirmé mercredi 17 mai à la sortie de Matignon, où il était reçu par Elisabeth Borne : politesse d’un Etat qu’il accuse toujours de l’avoir laissé à son sort.

      La décision a été « difficile à prendre », a encore confié le maire démissionnaire, à la sortie de son audition au Sénat. L’exécutif nourrissait manifestement l’espoir de le faire changer d’avis : Elisabeth Borne dimanche et la ministre des Collectivités, Dominique Faure, mercredi, ont esquissé un mea culpa. La Première ministre a aussi demandé au préfet de Loire-Atlantique de ne pas accepter la démission de l’élu avant sa visite à Matignon. En vain. A la sortie de son audition au Sénat, devant les caméras, Yannick Morez a de nouveau déploré « l’abandon de l’Etat » qui, depuis plusieurs années, « est monté crescendo ».
      « Catastrophe » des réseaux sociaux

      En fin de matinée, deux heures durant, au sous-sol du palais du Luxembourg, l’édile a livré une chronologie détaillée de cet « abandon ». L’histoire débute en 2016, après le démantèlement de la « jungle de Calais » et l’accueil des premiers migrants dans la station balnéaire de Loire-Atlantique. « Tout se passait bien », rapporte Yannick Morez. Le 11 mars 2021, le sous-préfet du département l’informe que le centre où logent jusqu’alors les migrants doit devenir un Centre d’accueil pour demandeurs d’asile (Cada). « La première difficulté dans ce Cada, soulève Yannick Morez, c’est que l’Etat et ses représentants ne souhaitaient pas informer les habitants. Ils ont laissé la municipalité s’en charger. »

      Certains riverains contestent le site retenu pour le nouveau centre, à proximité d’une école. Mi-octobre 2022, une première manifestation rassemble une quarantaine de personnes hostiles au projet, « dont la majorité provient de l’extérieur de la commune », selon le maire. Sur les réseaux sociaux, la haine s’emballe. Des intimidations et des menaces visent le maire et ses adjoints. « On était mis en pâture en permanence », raconte le maire. « Les réseaux sociaux ont été une véritable catastrophe, poursuit-il en établissant le parallèle avec l’assassinat de l’enseignant Samuel Paty, en octobre 2020 à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), consécutif à une fausse rumeur diffusée en ligne. Des personnes attisent la haine en permanence et on se retrouve complètement démunis. »

      Tracts « ignobles »

      Alertées, les autorités ne réagissent pas. Unique motif invoqué, selon le maire : la « liberté d’expression ». A Saint-Brevin, la tension s’accroît, alimentée par l’extrême droite et les partisans d’Eric Zemmour. Dans sa boîte aux lettres, Yannick Morez découvre des tracts « ignobles », comme ces photos d’un garçon de 10 ans enlevé en 2004 dans la ville et retrouvé mort à Guérande : « Voilà ce qu’il risque de se passer à Saint-Brevin avec 110 migrants », lit-il sur l’un d’eux. Le 23 janvier 2023, il alerte le préfet, par courrier, de l’ensemble des menaces reçues. Il affirme n’avoir reçu aucune réponse. Selon lui, les menaces ont clairement été « minimisées » par les autorités. « On s’est retrouvés démunis, seuls, abandonnés par les services de l’Etat. »

      Visé, l’exécutif a esquissé une reconnaissance de faute. « Si nous avons été insuffisamment réactifs, nous allons davantage nous mobiliser pour protéger les élus face à la montée des violences », a déclaré la Première ministre, Elisabeth Borne, dans le Journal du dimanche ce week-end. « On va s’améliorer de ce que vous allez nous dire, de votre perception, de cette inaction perçue par vous », a également répondu aux sénateurs, ce mercredi, la ministre des Collectivités territoriales, Dominique Faure, qui a présenté le même jour un plan d’action contre les violences visant les élus. L’alourdissement des sanctions pénales en cas d’attaques contre des élus, qui seront considérées comme aussi graves que les atteintes contre des policiers, a été évoqué par la ministre. « Il nous faut évidemment arrêter cette spirale infernale de la violence faite aux élus dans notre République. C’est absolument inacceptable », a déclaré Dominique Faure.

      Le maire dit n’avoir pas pu davantage compter sur le soutien de l’autorité judiciaire. Un courrier envoyé au procureur de la République, le 15 février, est resté lettre morte. Jusqu’à l’incendie de ses véhicules et de son domicile, le 22 mars. « Tout était en train de brûler », revoit le maire, alerté à l’aube par des riverains. Quatre jours plus tôt, en marge d’une commémoration, Yannick Morez avait été vivement interpellé par des membres du collectif hostiles au projet. « On va vous raccompagner jusqu’à votre véhicule », lui lance alors l’un d’eux.
      « Une somme de lâchetés »

      Rien, pourtant, ne bouge. Le courrier envoyé au chef de l’Etat après l’incendie ? Dans sa réponse, une dizaine de jours plus tard, Emmanuel Macron « ne répond pas aux questions de mon courrier, sur le fait qu’il n’y a pas eu de soutien de l’Etat », s’est désolé Yannick Morez devant les sénateurs. La demande de protection renforcée adressée au préfet le 7 avril, alors qu’une manifestation est prévue à la fin du mois ? « La veille de la manifestation, le sous-préfet affirme que l’évaluation des risques est toujours en cours. »

      Des sénateurs, le maire démissionnaire a reçu un soutien unanime. « Tout ceci est scandaleux de bout en bout », charge Philippe Bas, sénateur LR de la Manche et ancien secrétaire général de l’Elysée. « C’est une succession d’abandons dont vous avez été victime, une somme de lâchetés », lui adresse encore Hussein Bourgi, sénateur socialiste de l’Hérault, qui réclame le limogeage des autorités de l’Etat dans le département. « Ce qui est devenu inacceptable, ajoute Jean-Pierre Sueur, sénateur socialiste du Loiret, c’est que face à la question du droit d’asile, il y a un racisme banal qui se développe à très grande rapidité. C’est une honte pour la France. »

      https://www.liberation.fr/politique/devant-les-senateurs-le-maire-de-saint-brevin-decrit-son-abandon-par-leta

    • Matignon a demandé au préfet de Loire-Atlantique de ne pas accepter la démission du maire de Saint-Brevin

      Le maire de Saint-Brevin Yannick Morez est attendu à Matignon pour y rencontrer Élisabeth Borne en fin d’après-midi.

      Comme l’a appris BFMTV d’une source proche de l’exécutif, confirmant une information de France Info, Matignon et Beauvau ont demandé au préfet de Loire-Atlantique de ne pas accepter la démission du maire de Saint-Brevin Yannick Morez et d’attendre jusqu’à sa rencontre avec la Première ministre Élisabeth Borne cet après-midi à 18h30.

      De son côté, l’entourage de la Première ministre assure que l’objet de l’entretien de ce jour n’est pas de convaincre le maire de changer d’avis, et que celui-ci est libre de faire ce qu’il souhaite.
      L’élu dénonce l’abandon de l’État

      La semaine passée, le maire de cette commune de Loire-Atlantique a annoncé sa démission après avoir été visé par un incendie criminel. Il est au cœur d’une vive controverse au sein de sa commune depuis plusieurs mois et assure avoir pris sa décision « pour des raisons personnelles. »

      Samedi passé, le maire démissionnaire a estimé que l’Etat ne s’était "pas tenu à (ses) côtés. « Non, Madame la Ministre, l’Etat ne s’est pas tenu à mes côtés », a déploré Yannick Morez dans un communiqué publié sur sa page Facebook, où il réagit à un tweet dans lequel la ministre des Collectivités, Dominique Faure, l’assure de son soutien.

      Ce mercredi, l’élu a rendez-vous avec la Première ministre Élisabeth Borne à partir de 18h30. « Si nous avons été insuffisamment réactifs, nous allons davantage nous mobiliser pour protéger les élus face à la montée des violences », a déclaré Élisabeth Borne avant sa rencontre avec l’édile.

      https://www.bfmtv.com/politique/matignon-a-demande-au-prefet-de-loire-atlantique-de-ne-pas-accepter-la-demiss

  • ‘Too greedy’ : mass walkout at global science journal over ‘unethical’ fees

    Entire board resigns over actions of academic publisher whose profit margins outstrip even Google and Amazon.

    More than 40 leading scientists have resigned en masse from the editorial board of a top science journal in protest at what they describe as the “greed” of publishing giant Elsevier.

    The entire academic board of the journal #Neuroimage, including professors from Oxford University, King’s College London and Cardiff University resigned after Elsevier refused to reduce publication charges.

    Academics around the world have applauded what many hope is the start of a rebellion against the huge profit margins in academic publishing, which outstrip those made by Apple, Google and Amazon.

    Neuroimage, the leading publication globally for brain-imaging research, is one of many journals that are now “open access” rather than sitting behind a subscription paywall. But its charges to authors reflect its prestige, and academics now pay over £2,700 for a research paper to be published. The former editors say this is “unethical” and bears no relation to the costs involved.

    Professor Chris Chambers, head of brain stimulation at Cardiff University and one of the resigning team, said: “Elsevier preys on the academic community, claiming huge profits while adding little value to science.”

    He has urged fellow scientists to turn their backs on the Elsevier journal and submit papers to a nonprofit open-access journal which the team is setting up instead.

    He told the Observer: “All Elsevier cares about is money and this will cost them a lot of money. They just got too greedy. The academic community can withdraw our consent to be exploited at any time. That time is now.”

    Elsevier, a Dutch company that claims to publish 25% of the world’s scientific papers, reported a 10% increase in its revenue to £2.9bn last year. But it’s the profit margins, nearing 40%, according to its 2019 accounts, which anger academics most. The big scientific publishers keep costs low because academics write up their research – typically funded by charities and the public purse – for free. They “peer review” each other’s work to verify it is worth publishing for free, and academic editors collate it for free or for a small stipend. Academics are then often charged thousands of pounds to have their work published in open-access journals, or universities will pay very high subscription charges.

    Stephen Smith, professor of biomedical engineering at Oxford University and formerly editor-in-chief at Neuroimage, said: “Academics really don’t like the way things are, but individuals feel powerless to get the huge publishers to start behaving more ethically.”

    Researchers put up with it because they want to publish in established journals that will be widely read, he added.

    But he warned publishers: “Enough is enough. By taking the entire set of editors across to start the new journal, we are taking the reputation with us.”

    A spokesperson for Elsevier said: “We value our editors very highly and are disappointed [with the resignations], especially as we have been engaging constructively with them over the last couple of years.”

    He said the company was “committed to advancing open-access research” and its article publishing charges were “below the market average relative to quality. The fee for NeuroImage is below that of the nearest comparable journal in its field.”

    Meanwhile, university libraries are angry about the cost of the online textbooks they say students now overwhelmingly want to read – often many times more expensive than their paper equivalent. Professor Chris Pressler, director of Manchester University Library, said: “We are facing a sustained onslaught of exploitative price models in both teaching and research.”

    According to a spreadsheet of costs quoted to university librarians, Manchester University gave a recent example of being quoted £75 for a popular plant biology textbook in print, but £975 for a three-user ebook licence. Meanwhile Learning to Read Mathematics in the Secondary School, a textbook for trainee teachers published by Routledge, was £35.99 in print and £560 for a single user ebook.

    A spokesperson for Taylor and Francis, which owns Routledge, said: “We strive to ensure that book prices are both affordable and a fair representation of their value.” He said a print book could be checked out for weeks at a time whereas ebooks could be checked in and out rapidly and had a much wider distribution.

    He added: “Academic publishers provide services that are essential to a well-functioning research and scholarly communication ecosystem, and most researchers recognise this is a valuable service worth paying for. “

    Caroline Ball, librarian at Derby University and co-founder of the academic campaign EbookSOS, said: “This is creating a digital hierarchy of haves and have-nots. There are institutions that just can’t afford these prices for texts.”

    https://www.theguardian.com/science/2023/may/07/too-greedy-mass-walkout-at-global-science-journal-over-unethical-fees

    #démission #Elsevier #édition_scientifique #recherche #résistance

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    ajouté à la métaliste sur l’éditions scientifique :
    https://seenthis.net/messages/1036396

  • La démission d’un Gendarme

    Nous, policiers et gendarmes, participons à la #criminalisation des #classes_populaires. Les collègues ne cachent pas leur #xénophobie. Je pense toujours qu’il ne faut pas laisser ces métiers à des gens de droite. Mais j’ai envie de rejoindre la lutte face à ce système profondément injuste. Passer de l’autre côté de la barricade, comme diraient certains.

    Aujourd’hui, j’ai décidé de démissionner.

    Je ne le fais pas parce que je n’aime plus mon #métier, pas parce que je trouve qu’il est difficile, que selon certains on ne se fait plus respecter, qu’il n’y a pas de #justice et autres inepties. Non, j’ai décidé d’arrêter car ce métier n’est pas aligné avec mes #valeurs. Des valeurs d’#entraide, de #solidarité, de #justice, d’#écologie, d’#égalité, toute simplement des valeurs Humaines ; Des valeurs profondément ancrées à #Gauche.

    Je me suis engagé avec l’idée de pouvoir améliorer un peu le monde à mon échelle : aider les victimes notamment de violences sexuelles et sexistes, aider la population en général, insuffler des idées humanistes d’entraide et de partage au sein de la #Gendarmerie. La Gendarmerie est un corps militaire où la tradition veut que le #collectif dépasse l’individu, on s’engage pour une cause, pour les autres. Et pourtant même ici l’#individualisme est triomphant, l’#esprit_de_corps n’existe plus. C’est chacun ses petites guéguerres, les égos qui se brisent entre eux mélangé à un #racisme latent. Les collègues qui ne cachent pas leur xénophobie face à ceux qu’ils appellent avec ironie « #les_suédois », bel euphémisme pour parler de ceux qui n’auraient pas la bonne couleur de peau ; qui ne cachent pas non plus leur vote pour Marine Le Pen. Par contre, osez dire, même d’une petite voix, enfoui dans un coin de votre bureau, que vous ne pensez pas comme eux et vous serez mis au ban. On vous expliquera que vous n’êtes pas comme les autres et on hésitera pas à vous rappeler chaque jour que vous êtes différents. Pour eux, vous êtes l’utopiste ou pire, un clown. Il ne leur apparaît même pas vraisemblable que quelqu’un avec une opinion différente puisse s’être engager dans la tanière du loup.

    Je pense toujours qu’il ne faut pas laisser ces métiers à des gens de droite ; mais la question me taraude de plus en plus de savoir si la #Police, sous sa forme actuelle, est réellement utile et devrait exister.

    Je ne me vois pas continuer dans ce métier qui défend un système profondément injuste où les inégalités battent leur plein. Les travailleurs galèrent à acheter de quoi manger et à payer leur facture chaque mois tandis que certains organisent des dîners à presque un SMIC par personne.

    Tandis que certains sont obligés d’utiliser leur voiture thermique chaque jour afin d’aller bosser, faute d’avoir d’autres moyens de locomotion, d’autres utilisent des jets privés afin de faire un Paris-Milan aller/retour pour le simple plaisir de dormir chez soi.

    Tandis que nous, policiers et gendarmes, participons à la criminalisation des classes populaires. Nous sommes le fameux « bras de la justice » face au vol à l’étalage pour se nourrir. Nous sommes aussi les gardiens de l’ordre « Républicain », sensés répondre face aux mouvements sociaux qui troubleraient la République par ces velléités démocratiques.

    Face à l’urgence climatique et sociale, on ne peut pas rester de marbre face à nos concitoyens qui réclament un peu plus de justice, un peu plus de solidarité et d’Humanité.

    Et d’autant plus à l’aune de la réforme des retraites, en plein bafouillement de la démocratie par un énième 49-3 et par un gouvernement à peine légitime, élu encore une fois à défaut d’autre choix démocratique, je ne me vois pas d’autres choix que de partir.

    Quand je vois sur internet diffuser les vidéos de mes collègues, leurs #agissements, leur #violence non-nécessaire et non-proportionné, bien loin de ce qu’on nous avait pris en école, je me demande ce qu’il reste de nos #forces_de_l’ordre. Où sont les fameux #Gardien_de_la_paix, les Gendarmes calmes et bienveillants venus assurer la sécurité de leur concitoyen ? Je n’en vois aucun sur ces vidéos. Où sont tous ces gendarmes et policiers qui s’engagent, non pour protéger l’État et un pouvoir « démocratique », mais pour protéger le peuple ? On s’engage dans ce genre de métier avant tout pour les autres, alors où sont passés ces convictions quand ils frappent sur leurs frères et sœurs ?

    Je suis en #colère et profondément déçu de ce système, de ces injustices qui triomphent encore une fois de plus. Je ne veux plus être derrière lui, je veux être devant. J’ai envie de manifester cette colère, mon #mécontentement. J’ai envie de rejoindre la #lutte face à ce système profondément injuste. Passer de l’autre côté de la barricade, comme diraient certains.

    Aujourd’hui, je démissionne.

    https://blogs.mediapart.fr/gendarmedemissionnaire/blog/240323/la-demission-dun-gendarme
    #gendarme #témoignage #démission #déception

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    ajouté à la métaliste de #témoignages de #forces_de_l'ordre, #CRS, #gardes-frontière, qui témoignent de leur métier. Pour dénoncer ce qu’ils/elles font et leurs collègues font, ou pas :
    https://seenthis.net/messages/723573