• L’état du monde (1), les maux | Le Devoir
    https://www.ledevoir.com/opinion/idees/806976/etat-monde-1-maux

    1. Un redoutable pouvoir prend forme depuis une vingtaine d’années avec les avancées d’un capitalisme mondialisé de plus en plus agressif. De nouveaux empires tentaculaires, arrogants, peuvent désormais tenir tête à des États très puissants et installer des sociétés entières dans la dépendance.

    2. La montée des réseaux sociaux, et plus largement l’éclatement du monde des communications, a supprimé ce qui était l’apanage des médias nationaux et régionaux, des médias de proximité qui fonctionnaient à l’intérieur de normes qu’on ne violait pas impunément. Comme dans l’économie, le nouvel univers médiatique a instauré le règne de géants qui n’ont guère de comptes à rendre, obéissant à la logique du profit et de l’exploitation. On sait ce qui en a résulté : un mépris de l’éthique, une infantilisation des publics et une manipulation des contenus axés sur le divertissement, une commercialisation à outrance de la violence et de la sexualité qui prend beaucoup les jeunes pour cible. Une troublante conception de la liberté s’est installée — Elon Musk qui défend le droit aux propos haineux sur sa plateforme ? 

    3. Aux #États-Unis, la NASA a perdu le monopole de l’exploration spatiale au profit de richissimes aventuriers comme Jeff Bezos, Elon Musk, Richard Branson et d’autres, qui ont trouvé là un nouveau terrain de jeu. L’#espace se transforme en une nouvelle frontière ouverte sans contrôle à l’exploitation et à la concurrence — c’est le nouveau Far West. On apprend qu’il est maintenant encombré de près de 11 000 satellites commerciaux qui viennent grossir une masse de débris. Résultat : le risque de collision avec des vaisseaux spatiaux suscite l’inquiétude ; les astrophysiciens peinent désormais à communiquer avec les télescopes pour conduire leurs observations. Nous sommes revenus au laisser-faire, au #chaos qui ont marqué la conquête (et la destruction) du « Nouveau Monde ».

    4. Pour diverses raisons, les #démocraties sont en déclin. Les analystes constatent une augmentation des gouvernances autoritaires, sinon dictatoriales. Parallèlement, et pour d’autres raisons, plusieurs États occidentaux se tournent vers une droite radicale, intolérante et raciste

    5. Les pressions grandissantes de l’#immigration jouent dans le même sens. Dans un nombre croissant de sociétés, l’immigrant passe mal. C’est d’autant plus troublant que, sous le double effet de la désertification et de la hausse des eaux des océans, les démographes entrevoient un immense déferlement de déplacés ou de réfugiés qui vont inévitablement se diriger vers l’ouest. Comment y seront-ils reçus ? Ce qu’on peut déjà voir laisse présager le pire (les #horreurs qui se déroulent en Libye, par exemple, avec la surprenante #complicité de l’Union européenne). 

    6. Chez les puissants qui devraient être au front de la bataille pour l’#environnement, que voit-on ? Trop souvent de l’inaction, du trompe-l’oeil, des engagements non tenus, de la mauvaise foi, et parfois un incroyable cynisme : la COP28, aux Émirats arabes unis, présidée par un propriétaire pétrolier ; l’Azerbaïdjan, autre État pétrolier, hôte de la COP29 (2024).

    7. Il n’existe guère plus d’autorités dont la voix pourrait encourager la modération (je n’ose pas dire : la sagesse). L’Organisation des Nations unies (#ONU) est devenue dysfonctionnelle (l’Afghanistan, ancien membre du Comité des droits de l’homme ; l’Iran, admis en 2021 au sein de la Commission de la condition de la femme…). On sait aussi que l’organisme est rongé par la #corruption et infecté par une fourmilière de lobbyistes. Personne ne paraît prendre au sérieux les sommations de son secrétaire général. On ne parlera pas des #États-Unis, qui se sont longtemps posés en #gendarme de la planète grâce à un #militarisme bien-pensant et qui ont perdu leur #crédibilité.

    8. Autre particularité du monde présent : les grands témoins, les phares qu’étaient Gandhi, Simone Weil, Hannah Arendt, Martin Luther King n’ont pas été remplacés. 

    9. Le trumpisme, qui a commencé à métastaser, se nourrit de tous les dérapages, de toutes les perfidies, de toutes les démissions et frustrations, de toutes les angoisses aussi. Qui aurait cru que le Canada, qui s’était beaucoup dépensé pour se draper dans un voile de discipline et de vertu, risquerait maintenant la #contagion ?

    10. Pour être exhaustif, il faudrait encore ajouter la résurgence de grands blocs et la menace qu’ils font peser sur la paix, les nombreux axes de #terrorisme, la banalisation de la #violence, la dissémination des #armes nucléaires, le racisme persistant, la discrimination envers les femmes et les enfants, des #religions qui s’affolent, la présence envahissante de la #misère et de l’errance au milieu de la surconsommation…

    Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a dit cette semaine : « Le monde entre dans une ère de chaos. » Il a précisé : trop de « colère », trop de « haine ». Le Conseil de sécurité « est paralysé ».

    Je me relis et je trouve que ce portrait est bien noir (il est vrai que je suis en train de relire Le pianiste). Et je m’interroge : est-ce que j’exagère ? N’y aurait-il pas des raisons d’espérer ? Et surtout, comment préparer les jeunes à un avenir qui semble à ce point compromis ?

  • Vers la fin du #logement_social à bas loyers ?
    https://metropolitiques.eu/Vers-la-fin-du-logement-social-a-bas-loyers.html

    Révélant l’ampleur des démolitions et privatisations de logements sociaux à bas loyers, Hadrien Herrault expose les transformations managériales qui contribuent à rendre toujours plus difficile l’accès au logement des ménages modestes. La #néolibéralisation des politiques du logement social est bien souvent présentée comme le passage d’un modèle de masse à un modèle résiduel, caractérisé par la réduction du parc et par sa spécialisation dans l’accueil des ménages les plus défavorisés (Harloe 1995). Pourtant, #Terrains

    / logement social, néolibéralisation, #privatisation, #démolition, #droit_au_logement, #bailleurs, (...)

    #Lille
    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_herrault.pdf

  • Nils Wilcke : "Le gouvernement Netanyahou s’attaque au journal Haaretz" - Framapiaf
    https://mastodon.social/@paul_denton/113539154719839888

    Le gouvernement Netanyahou s’attaque au journal Haaretz, l’une des rares voix de la gauche et de la raison en Israël et critique de la politique d’extrême-droite mené par l’Etat hébreux. Le quotidien va perdre tous les soutiens publics et la totalité des abonnements institutionnels, annonce sa rédactrice en chef Noa Landau. Ma consœur lance un appel aux abonnements.

    #démocratie #presse

    Le gouvernement israélien boycotte officiellement le journal d’opposition « Haaretz »
    https://www.liberation.fr/international/moyen-orient/le-gouvernement-israelien-boycotte-officiellement-le-journal-dopposition-
    https://www.liberation.fr/resizer/azL_YP6_f0n38_YYP3JLa8lLNVc=/1024x0/filters:format(jpg):quality(70)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/L5GLCJ2P2VC6NKW6JPGJV3XA44.jpg

    Le gouvernement de Benyamin Nétanyahou a approuvé ce dimanche 24 novembre une proposition de son ministre des Communications visant à couper tous liens avec le quotidien de centre-gauche. Celui-ci s’insurge contre « une nouvelle étape vers le démantèlement de la démocratie israélienne ».

  • « Nous assistons à une escalade de la #prédation_minière »

    Une nouvelle #ruée_minière a commencé et touche aussi la #France. Au nom de la lutte contre la crise climatique, il faudrait extraire de plus en plus de #métaux. Celia Izoard dénonce l’impasse de cette « #transition » extractiviste. Entretien.

    Basta/Observatoire des multinationales : Il est beaucoup question aujourd’hui de renouveau minier en raison notamment des besoins de la transition énergétique, avec la perspective d’ouvrir de nouvelles mines en Europe et même en France. Vous défendez dans votre #livre qu’il ne s’agit pas du tout d’un renouveau, mais d’une trajectoire de continuité. Pourquoi ?

    #Celia_Izoard : Les volumes de #métaux extraits dans le monde aujourd’hui augmentent massivement, et n’ont jamais cessé d’augmenter. Ce qui est parfaitement logique puisqu’on ne cesse de produire de nouveaux objets et de nouveaux équipements dans nos pays riches, notamment avec la #numérisation et aujourd’hui l’#intelligence_artificielle, et qu’en plus de cela le reste du monde s’industrialise.

    En conséquence, on consomme de plus en plus de métaux, et des métaux de plus en plus variés – aussi bien des métaux de base comme le #cuivre et l’#aluminium que des métaux de spécialité comme les #terres_rares. Ces derniers sont utilisés en très petite quantité mais dans des objets qui sont partout, comme les #smartphones, et de façon trop dispersive pour permettre le #recyclage.

    Et la production de tous ces métaux devrait continuer à augmenter ?

    Oui, car rien ne freine cette production, d’autant plus qu’on y ajoute aujourd’hui une nouvelle demande qui est un véritable gouffre : celle de métaux pour le projet très technocratique de la transition. « Transition », dans l’esprit de nos élites, cela signifie le remplacement des #énergies_fossiles par l’#énergie_électrique – donc avec des #énergies_renouvelables et des #batteries – avec un modèle de société inchangé. Mais, par exemple, la batterie d’une #voiture_électrique représente souvent à elle seule 500 kg de métaux (contre moins de 3 kg pour un #vélo_électrique).

    Simon Michaux, professeur à l’Institut géologique de Finlande, a essayé d’évaluer le volume total de métaux à extraire si on voulait vraiment électrifier ne serait-ce que la #mobilité. Pour le #lithium ou le #cobalt, cela représenterait plusieurs décennies de la production métallique actuelle. On est dans un scénario complètement absurde où même pour électrifier la flotte automobile d’un seul pays, par exemple l’Angleterre ou la France, il faut déjà plus que la totalité de la production mondiale. Ce projet n’a aucun sens, même pour lutter contre le #réchauffement_climatique.

    Vous soulignez dans votre livre que l’#industrie_minière devient de plus en plus extrême à la fois dans ses techniques de plus en plus destructrices, et dans les #nouvelles_frontières qu’elle cherche à ouvrir, jusqu’au fond des #océans et dans l’#espace

    Oui, c’est le grand paradoxe. Les élites politiques et industrielles répètent que la mine n’a jamais été aussi propre, qu’elle a surmonté les problèmes qu’elle créait auparavant. Mais si l’on regarde comment fonctionne réellement le #secteur_minier, c’est exactement l’inverse que l’on constate. La mine n’a jamais été aussi énergivore, aussi polluante et aussi radicale dans ses pratiques, qui peuvent consister à décapiter des #montagnes ou à faire disparaître des #vallées sous des #déchets_toxiques.

    C’est lié au fait que les teneurs auxquelles on va chercher les métaux sont de plus en plus basses. Si on doit exploiter du cuivre avec un #filon à 0,4%, cela signifie que 99,6% de la matière extraite est du #déchet. Qui plus est, ce sont des #déchets_dangereux, qui vont le rester pour des siècles : des déchets qui peuvent acidifier les eaux, charrier des contaminants un peu partout.

    Les #résidus_miniers vont s’entasser derrière des #barrages qui peuvent provoquer de très graves #accidents, qui sont sources de #pollution, et qui sont difficilement contrôlables sur le long terme. Nous assistons aujourd’hui à une véritable #escalade_technologique qui est aussi une escalade de la #prédation_minière. La mine est aujourd’hui une des pointes avancées de ce qu’on a pu appeler le #capitalisme_par_dépossession.

    Comment expliquer, au regard de cette puissance destructrice, que les populations occidentales aient presque totalement oublié ce qu’est la mine ?

    Il y a un #déni spectaculaire, qui repose sur deux facteurs. Le premier est la religion de la #technologie, l’une des #idéologies dominantes du monde capitaliste. Nos dirigeants et certains intellectuels ont entretenu l’idée qu’on avait, à partir des années 1970, dépassé le #capitalisme_industriel, qui avait été tellement contesté pendant la décennie précédente, et qu’on était entré dans une nouvelle ère grâce à la technologie. Le #capitalisme_post-industriel était désormais avant tout une affaire de brevets, d’idées, d’innovations et de services.

    Les mines, comme le reste de la production d’ailleurs, avaient disparu de ce paysage idéologique. Le #mythe de l’#économie_immatérielle a permis de réenchanter le #capitalisme après l’ébranlement des mouvements de 1968. Le second facteur est #géopolitique. Aux grandes heures du #néo-libéralisme, le déni de la mine était un pur produit de notre mode de vie impérial. Les puissances occidentales avaient la possibilité de s’approvisionner à bas coût, que ce soit par l’#ingérence_politique, en soutenant des dictatures, ou par le chantage à la dette et les politiques d’#ajustement_structurel. Ce sont ces politiques qui ont permis d’avoir par exemple du cuivre du #Chili, de #Zambie ou d’#Indonésie si bon marché.

    Les besoins en métaux pour la #transition_climatique, si souvent invoqués aujourd’hui, ne sont-ils donc qu’une excuse commode ?

    Invoquer la nécessité de créer des mines « pour la transition » est en effet hypocrite : c’est l’ensemble des industries européennes qui a besoin de sécuriser ses approvisionnements en métaux. La récente loi européenne sur les métaux critiques répond aux besoins des grosses entreprises européennes, que ce soit pour l’#automobile, l’#aéronautique, l’#aérospatiale, les #drones, des #data_centers.

    L’argument d’une ruée minière pour produire des énergies renouvelables permet de verdir instantanément toute mine de cuivre, de cobalt, de lithium, de #nickel ou de terres rares. Il permet de justifier les #coûts_politiques de la #diplomatie des #matières_premières : c’est-à-dire les #conflits liés aux rivalités entre grandes puissances pour accéder aux #gisements. Mais par ailleurs, cette transition fondée sur la technologie et le maintien de la #croissance est bel et bien un gouffre pour la #production_minière.

    Ce discours de réenchantement et de relégitimation de la mine auprès des populations européennes vous semble-t-il efficace ?

    On est en train de créer un #régime_d’exception minier, avec un abaissement des garde-fous réglementaires et des formes d’extractivisme de plus en plus désinhibées, et en parallèle on culpabilise les gens. La #culpabilisation est un ressort psychologique très puissant, on l’a vu durant le Covid. On dit aux gens : « Si vous n’acceptez pas des mines sur notre territoire, alors on va les faire ailleurs, aux dépens d’autres populations, dans des conditions bien pires. » Or c’est faux. D’abord, la #mine_propre n’existe pas.

    Ensuite, la #loi européenne sur les #métaux_critiques elle prévoit qu’au mieux 10% de la production minière soit relocalisée en Europe. Aujourd’hui, on en est à 3%. Ce n’est rien du tout. On va de toute façon continuer à ouvrir des mines ailleurs, dans les pays pauvres, pour répondre aux besoins des industriels européens. Si l’on voulait vraiment relocaliser la production minière en Europe, il faudrait réduire drastiquement nos besoins et prioriser les usages les plus importants des métaux.

    Peut-on imaginer qu’un jour il existe une mine propre ?

    Si l’on considère la réalité des mines aujourd’hui, les procédés utilisés, leur gigantisme, leur pouvoir de destruction, on voit bien qu’une mine est intrinsèquement problématique, intrinsèquement prédatrice : ce n’est pas qu’une question de décisions politiques ou d’#investissements. L’idée de « #mine_responsable » n’est autre qu’une tentative de faire accepter l’industrie minière à des populations en prétendant que « tout a changé.

    Ce qui m’a frappé dans les enquêtes que j’ai menées, c’est que les industriels et parfois les dirigeants politiques ne cessent d’invoquer certains concepts, par exemple la #mine_décarbonée ou le réemploi des #déchets_miniers pour produire du #ciment, comme de choses qui existent et qui sont déjà mises en pratique. À chaque fois que j’ai regardé de plus près, le constat était le même : cela n’existe pas encore. Ce ne sont que des #promesses.

    Sur le site de la nouvelle mine d’#Atalaya à #Rio_Tinto en #Espagne, on voir des panneaux publicitaires alignant des #panneaux_photovoltaïques avec des slogans du type « Rio Tinto, la première mine d’autoconsommation solaire ». Cela donne à penser que la mine est autonome énergétiquement, mais pas du tout. Il y a seulement une centrale photovoltaïque qui alimentera une fraction de ses besoins. Tout est comme ça.

    Le constat n’est-il pas le même en ce qui concerne le recyclage des métaux ?

    Il y a un effet purement incantatoire, qui consiste à se rassurer en se disant qu’un jour tout ira bien parce que l’on pourra simplement recycler les métaux dont on aura besoin. Déjà, il n’en est rien parce que les quantités colossales de métaux dont l’utilisation est planifiée pour les années à venir, ne serait-ce que pour produire des #batteries pour #véhicules_électriques, n’ont même pas encore été extraites.

    On ne peut donc pas les recycler. Il faut d’abord les produire, avec pour conséquence la #destruction de #nouveaux_territoires un peu partout sur la planète. Ensuite, le recyclage des métaux n’est pas une opération du saint-Esprit ; il repose sur la #métallurgie, il implique des usines, des besoins en énergie, et des pollutions assez semblables à celles des mines elles-mêmes.

    L’accent mis sur le besoin de métaux pour la transition ne reflète-t-il pas le fait que les #multinationales ont réussi à s’approprier ce terme même de « transition », pour lui faire signifier en réalité la poursuite du modèle actuel ?

    Le concept de transition n’a rien de nouveau, il était déjà employé au XIXe siècle. À cette époque, la transition sert à freiner les ardeurs révolutionnaires : on accepte qu’il faut des changements, mais on ajoute qu’il ne faut pas aller trop vite. Il y a donc une dimension un peu réactionnaire dans l’idée même de transition.

    Dans son dernier livre, l’historien des sciences #Jean-Baptiste_Fressoz [Sans transition - Une nouvelle histoire de l’énergie, Seuil, 2024] montre que la #transition_énergétique tel qu’on l’entend aujourd’hui est une invention des #pro-nucléaires des États-Unis dans les années 1950 pour justifier des #investissements publics colossaux dans l’#atome. Ils ont tracé des belles courbes qui montraient qu’après l’épuisement des énergies fossiles, il y aurait besoin d’une #solution_énergétique comme le #nucléaire, et qu’il fallait donc investir maintenant pour rendre le passage des unes à l’autre moins brutal.

    La transition aujourd’hui, c’est avant tout du temps gagné pour le capital et pour les grandes entreprises. Les rendez-vous qu’ils nous promettent pour 2050 et leurs promesses de #zéro_carbone sont évidemment intenables. Les technologies et l’#approvisionnement nécessaire en métaux n’existent pas, et s’ils existaient, cela nous maintiendrait sur la même trajectoire de réchauffement climatique.

    Ces promesses ne tiennent pas debout, mais elles permettent de repousser à 2050 l’heure de rendre des comptes. Ce sont plusieurs décennies de gagnées. Par ailleurs, le terme de transition est de plus en plus utilisé comme étendard pour justifier une #croisade, une politique de plus en plus agressive pour avoir accès aux gisements. Les pays européens et nord-américains ont signé un partenariat en ce sens en 2022, en prétendant que certes ils veulent des métaux, mais pour des raisons louables. La transition sert de figure de proue à ces politiques impériales.

    Vous avez mentionné que l’une des industries les plus intéressées par la sécurisation de l’#accès aux métaux est celle de l’#armement. Vous semblez suggérer que c’est l’une des dimensions négligées de la guerre en Ukraine…

    Peu de gens savent qu’en 2021, la Commission européenne a signé avec l’#Ukraine un accord de partenariat visant à faire de ce pays une sorte de paradis minier pour l’Europe. L’Ukraine possède de fait énormément de ressources convoitées par les industriels, qu’ils soient russes, européens et américains. Cela a joué un rôle dans le déclenchement de la #guerre. On voit bien que pour, pour accéder aux gisements, on va engendrer des conflits, militariser encore plus les #relations_internationales, ce qui va nécessiter de produire des #armes de plus en plus sophistiquées, et donc d’extraire de plus en plus de métaux, et donc sécuriser l’accès aux gisements, et ainsi de suite.

    C’est un #cercle_vicieux que l’on peut résumer ainsi : la ruée sur les métaux militarise les rapports entre les nations, alimentant la ruée sur les métaux pour produire des armes afin de disposer des moyens de s’emparer des métaux. Il y a un risque d’escalade dans les années à venir. On évoque trop peu la dimension matérialiste des conflits armés souvent dissimulés derrière des enjeux « ethniques ».

    Faut-il sortir des métaux tout comme il faut sortir des énergies fossiles ?

    On a besoin de sortir de l’extractivisme au sens large. Extraire du pétrole, du charbon, du gaz ou des métaux, c’est le même modèle. D’ailleurs, d’un point de vue administratif, tout ceci correspond strictement à de l’activité minière, encadrée par des #permis_miniers. Il faut cesser de traiter le #sous-sol comme un magasin, de faire primer l’exploitation du sous-sol sur tout le reste, et en particulier sur les territoires et le vivant.

    Concrètement, qu’est ce qu’on peut faire ? Pour commencer, les deux tiers des mines sur la planète devraient fermer – les #mines_métalliques comme les #mines_de_charbon. Ça paraît utopique de dire cela, mais cela répond à un problème urgent et vital : deux tiers des mines sont situées dans des zones menacées de #sécheresse, et on n’aura pas assez d’#eau pour les faire fonctionner à moins d’assoiffer les populations. En plus de cela, elles émettent du #CO2, elles détruisent des territoires, elles déplacent des populations, elles nuisent à la #démocratie. Il faut donc faire avec une quantité de métaux restreinte, et recycler ce que l’on peut recycler.

    Vous soulignez pourtant que nous n’avons pas cessé, ces dernières années, d’ajouter de nouvelles technologies et de nouveaux objets dans notre quotidien, notamment du fait de l’envahissement du numérique. Réduire notre consommation de métaux implique-t-il de renoncer à ces équipements ?

    Oui, mais au préalable, quand on dit que « nous n’avons pas cessé d’ajouter des nouvelles technologies polluantes », il faut analyser un peu ce « nous ». « Nous » n’avons pas choisi de déployer des #caméras_de_vidéosurveillance et des #écrans_publicitaires partout. Nous n’avons pas choisi le déploiement de la #5G, qui a été au contraire contesté à cause de sa consommation d’énergie.

    La plupart d’entre nous subit plutôt qu’elle ne choisit la #numérisation des #services_publics, instrument privilégié de leur démantèlement et de leur privatisation : l’usage de #Pronote à l’école, #Doctissimo et la télémédecine dont la popularité est due à l’absence de médecins, etc. Dans le secteur automobile, la responsabilité des industriels est écrasante. Depuis des décennies, ils ne cessent de bourrer les véhicules d’électronique pour augmenter leur valeur ajoutée.

    Ces dernières années, ils ont massivement vendu d’énormes voitures électriques parce qu’ils savaient que le premier marché de la voiture électrique, c’était d’abord la bourgeoisie, et que les bourgeois achèteraient des #SUV et des grosses berlines. Donc quand je dis que nous devons réduire notre #consommation de métaux, j’entends surtout par-là dénoncer les industries qui inondent le marché de produits insoutenables sur le plan des métaux (entre autres).

    Mais il est vrai que nous – et là c’est un vrai « nous » - devons réfléchir ensemble aux moyens de sortir de l’#emprise_numérique. Du point de vue des métaux, le #smartphone n’est pas viable : sa sophistication et son caractère ultra-mondialisé en font un concentré d’#exploitation et d’#intoxication, des mines aux usines d’assemblage chinoises ou indiennes.

    Et bien sûr il a des impacts socialement désastreux, des addictions à la #surveillance, en passant par la « #surmarchandisation » du quotidien qu’il induit, à chaque instant de la vie. Là-dessus, il faut agir rapidement, collectivement, ne serait-ce que pour se protéger.

    https://basta.media/nous-assistons-a-une-escalade-de-la-predation-miniere
    #extractivisme #minières #électrification #acidification #contamination #hypocrisie #relocalisation #prédation #guerre_en_Ukraine #militarisation #déplacement_de_populations #dématérialisation #industrie_automobile

  • Après Trump, la désorientation - AOC media
    https://aoc.media/opinion/2024/11/21/apres-trump-la-desorientation/?loggedin=true

    Un très bon papier, qui de surcroît me fait le grand plaisir (et la surprise) de citer un de mes articles datant de 2004...

    Pendant que le Parti démocrate, plein de mauvaise conscience, fustige son programme, voire culpabilise de ne pas l’avoir assez trumpisé, une question demeure : comment en est-on arrivé là ? comment Donald Trump a-t-il réussi à fasciner son électorat et à passer pour un candidat antisystème ? Une réponse est ici esquissée, la période s’ouvrant aux États-Unis nous concernant au premier chef avec la montée du RN.

    La trop facile élection de Trump a soulevé le désarroi et l’incompréhension chez celles et ceux qui croyaient que sa misogynie, sa vulgarité, son égotisme et ses engagements antidémocratiques le disqualifieraient d’avance. Et à peine le résultat connu, le camp des vaincus a repris son exercice préféré : se battre la coulpe. Une litanie de motifs a subitement surgi pour expliquer la défaite de Kamala Harris : retrait tardif de Biden, ravages de l’inflation, explosion de l’immigration illégale, plafond de verre interdisant l’accès d’une femme à la présidence, communication défaillante, programme trop radical en faveur des minorités, accords avec des républicains dissidents. Et puis, à mesure que les données du vote ont été rendues publiques, les analystes ont surtout cherché à comprendre pourquoi Harris avait perdu plus de huit millions de voix qui s’étaient portées sur Biden en 2024 (écart dont ne rend pas compte la hausse du nombre d’abstentionnistes[1]).
    publicité

    Cette déperdition massive a alors suscité une série de spéculations : vote des jeunes hommes des minorités en réaction aux effets de #MeToo, adhésion des femmes blanches à la rhétorique machiste, incapacité des progressistes à prendre en compte le déclassement des « cols bleus », désertion de l’électorat musulman, sanction des étudiants au nom des massacres à Gaza. Dans cette énumération sans fin des raisons ayant contribué à cette affligeante déconvenue, il en est une qui semble emporter la mise une fois les émois passés : la différence entre détenteurs d’un diplôme du secondaire ou de l’université[2].

    C’est ainsi qu’a soudain refleuri la thèse selon laquelle le Parti démocrate était contrôlé par une élite diplômée insensible aux aspirations des classes populaires tandis que le Parti républicain sous la coupe de Trump en serait devenu le porte-parole patenté. Ce constat est d’autant plus étrange que ce parti est dirigé par des personnes qui s’enorgueillissent d’être sorties des universités que fréquentent les progénitures des plus riches, font outrageusement étalage des fortunes qu’elles ont amassées et se gaussent ouvertement des revendications des ouvriers et des modestes. Vue sous cet angle, il est bien étrange d’expliquer l’élection de Trump par le rejet des élites éduquées et déconnectées. Alors pourquoi l’invocation du niveau de diplôme fait-elle florès ? Peut-être parce que derrière l’affirmation qu’il est l’unique facteur prédictif du vote encore pertinent se trouve un jugement social qui n’est jamais formulé. On peut essayer d’en deviner la teneur.

    Un premier type de jugement découlerait de ce raisonnement : les personnes disposant d’un faible niveau d’éducation occupent les professions les moins rémunérées, les plus disqualifiées et les plus précaires, ce qui en font une cible facile pour le discours qui les donne pour des victimes de la concurrence déloyale que leur font des étrangers (chinois ou d’Amérique latine) et clame qu’il va la pulvériser (par les taxes et les déportations).

    Un deuxième raisonnement serait un peu plus dépréciatif : il laisse supposer que les gens moins éduqués manifestent une plus grande disposition à être convaincus par des propos démagogiques ou des appels aux affects, donc qu’ils sont plus susceptibles de succomber aux charmes des imprécations contre les intellectuels, les bureaucrates, l’État profond, les femmes, les communistes ou les migrants, tous tenus pour responsables des maux qui les accablent.

    Un troisième raisonnement consisterait à associer le bas niveau d’éducation à l’adoption de certaines « valeurs » : virilisme, misogynie, homophobie, xénophobie, grossièreté, goût des armes et de l’alcool, ce qui leur rendrait inaudibles les discours qui ne font pas mine de les partager[3].

    Le problème avec la thèse de la détermination des conduites électorales par le niveau de diplôme est qu’on ne voit pas comment ce phénomène, qui est structurel, pourrait se modifier. Que devraient faire les démocrates pour déjouer ce mauvais sort et revoir un jour la Maison Blanche ? Obliger tous les Américains à s’inscrire à l’université ? ou organiser une opération de rééducation de masse afin que la population intériorise la notion d’égalité de genre et d’origine ? ou endosser les soi-disant valeurs du peuple pour ne pas s’aliéner son vote ? Tout cela est parfaitement incongru. Il y a de toutes façons gros à parier que les démocrates retrouveront la présidence avant que l’écart entre diplômes ne soit résorbé.

    Les réflexions sur la défaite de Kamala Harris éludent une question embarrassante : comment le Parti républicain sous l’emprise de Trump a-t-il réussi à passer pour une formation « antisystème » qui arrive à s’attirer les voix d’une grande partie de l’électorat ? Un élément de réponse à cette question se trouve dans la situation actuelle des régimes démocratiques. Il ne fait plus vraiment mystère que leur fonctionnement est perturbé par la désaffection pour les partis, l’indifférence pour le débat public, le rejet des institutions de la représentation et la remise en cause de la légitimité des gouvernants. Si on ajoute à cette liste le développement de la « désintermédiation » de l’expression des opinions[4] dans ce nouvel espace public que crée l’appropriation des réseaux sociaux[5], un constat s’impose : la croyance dans la noblesse et l’utilité de la politique est en déshérence.

    Dans ces conditions, un parti ou un mouvement qui aspire à gouverner peut afficher sa radicalité en dénonçant le consensus sur lequel repose la vie en démocratie depuis l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’homme au sortir de la Seconde Guerre mondiale. Ce qui peut le conduire à révoquer une série de principes que cette charte a sacralisés : l’égalité des droits entre citoyens, le respect des libertés individuelles et de la dignité des personnes, l’impartialité des autorités publiques, les obligations de la solidarité, le souci de la cohésion sociale et la coopération internationale pour assurer la paix.

    Et si c’était cette peur de la fragilité de leur légitimité qui conduit ces élites républicaines à se présenter comme les pourfendeurs d’un système corrompu ?

    Remplacer cet agencement obsolète par un pouvoir aux mains d’un chef qui décide seul et à sa guise des affaires publiques : telle est la promesse que Trump n’a cessé de faire durant sa campagne. Mais combien de ses électeurs ont voté pour le projet que ses propos d’estrade occultaient : libérer les puissants de toutes les entraves que les États ont petit à petit mises en place pour limiter leur enrichissement et leur domination sur la société.

    Car c’est bien ce qui est consigné dans le Projet 2025 de transition présidentielle (The 2025 Presidential Transition Project) concocté par la Heritage Foundation, groupe de réflexion qui regroupe les forces conservatrices étasuniennes. Ce texte est un manuel dont les huit cents pages précisent les instructions à suivre pour mettre en œuvre la détonante doctrine à laquelle le parti trumpiste s’est rallié et qui plaide pour un exécutif omnipotent, un souverainisme sourcilleux, un isolationnisme implacable, la politisation de l’administration et la purge des fonctionnaires réticents, la destruction de l’État social, la restauration de la tradition, de la religion et de l’autorité, l’interdiction de l’avortement, la négation de l’urgence climatique, la déportation des illégaux et des clandestins, la criminalisation de la pornographie, la levée des mesures qui interdisent les discriminations au titre de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre.

    Tous les traits d’une tyrannie sont réunis dans ce projet, qui a d’autant plus de chance d’être imposé qu’il est confié à un sociopathe narcissique assoiffé de vengeance[6]. Il convient bien sûr d’attendre pour voir ce qui va advenir après l’inauguration du 20 janvier 2025. Mais on pressent que Trump va s’autoriser de son succès pour réaliser le dessein des droites américaines de déréguler et de privatiser à marche forcée les politiques fédérales afin d’éradiquer l’immoralité et le communisme.

    C’est en menant cette croisade idéologique qu’elles pensent calmer la colère des « gens d’en bas » et retourner leur rancœur et leur désespérance à leur profit, en leur faisant miroiter la destitution d’un establishment honni et des institutions qui le protègent. On sait, depuis Le Guépard[7], que déclarer vouloir rompre avec l’ordre ancien est le dernier recours que trouvent des dominants qui constatent que leur ascendant sur leurs assujettis est contrarié par l’apparition d’une figure inquiétante : le citoyen rebelle qui conteste la supériorité des puissants[8]. Et si c’était cette peur de la fragilité de leur légitimité qui conduit ces élites républicaines à se présenter comme les pourfendeurs d’un système corrompu ?

    Ce qui est troublant dans cette affaire, c’est que les voix qui raillent l’irrationalité, l’indécence ou l’indigence du programme de Trump et de ses affidés semblent admettre leur incapacité à réduire la fascination qu’il exerce. Le plus dur va sans doute être de les arracher à la conviction – qui fait souvent le lit des régimes autoritaires – que le combat pour briser ce sortilège est perdu d’avance.

    En tout cas, se cantonner aux analyses en termes de différence de diplômes ne suffira pas pour sortir le camp de gauche de sa désorientation actuelle. Certains ont déjà compris l’urgence de préparer la résistance au maelstrom de décisions qui risque d’emporter bien des digues. Et puis il faudra observer comment le chaos que les premières nominations de Trump semblent programmer affectera le jugement de l’électorat qui, en se pinçant parfois le nez, a assuré sa victoire. Ce sera sans doute la variable critique de cette équation – qui est également celle que d’autres pays soumis aux pressions hargneuses des extrêmes droites sont aujourd’hui sommés de résoudre. C’est pourquoi l’enjeu de la période qui s’ouvre aux États-Unis déborde largement ses frontières.

    Albert Ogien

    Sociologue, Directeur de recherche au CNRS – CEMS

    [1] En 2020, le nombre de votants était de 239 247 000, contre 245 740 000 en 2024. Joe Biden a recueilli 81 283 500 voix et Donald Trump, 74 223 975. Cette fois-ci, Kamala Harris a obtenu 72 857 000 suffrages et Donald Trump, 75 870 000. En 2020, le taux de participation était de 66,77 %, contre 60 % en 2024, ce qui se traduit par 7 400 000 abstentionnistes de plus.

    [2] Même si ce facteur demande à être examiné de façon plus nuancée, comme l’a fait Éric Fassin dans les colonnes d’AOC.

    [3] Mario Del Pero, « De nombreuses études ont démenti le mythe selon lequel Trump serait le président de la classe ouvrière », Le Monde, 18 septembre 2024.

    [4] Hervé Le Crosnier, « Désintermédiation et démocratie », Multitudes, n° 19, 2004, p. 143-160.

    [5] Jürgen Habermas, Espace public et démocratie délibérative : un tournant (2022), traduit de l’allemand par Frédéric Joly, Paris : Gallimard, 2023.

    [6] Voir, d’une part, Stephen Greenblatt, Tyrans. Shakespeare raconte le XXIe siècle (2018), traduit de l’anglais (États-Unis) par Laurent Bury, Paris : Saint-Simon, 2019 et, d’autre part, Bandy Lee (dir.), The Dangerous Case of Donald Trump. 27 Psychiatrists and Mental Health Experts Assess a President, New York : St Martin’s Press, 2017 et Mary Trump, Trop et jamais assez. Comment ma famille a fabriqué l’homme le plus dangereux du monde (2020), traduit de l’anglais (États-Unis) par Valérie Le Plouhinec et Julie Sibony, Paris : Albin Michel, 2020.

    [7] Roman de Giuseppe Tomasi di Lampedusa dans lequel on trouve la réplique d’un aristocrate italien rendue célèbre par le film qu’en a tiré Luchino Visconti : « Il faut que tout change pour que rien ne change. »

    [8] James Holston, Insurgent Citizenship : Disjunctions of Democracy and Modernity in Brazil, Princeton University Press, 2008.

    #Démocratie

  • L’Université doit respecter la liberté de conscience, d’expression et de manifestation des étudiants | Le Club
    https://blogs.mediapart.fr/jean-francois-bayart/blog/201124/l-universite-doit-respecter-la-liberte-de-conscience-d-expression-et

    Défendre le droit à la parole des étudiants, c’est défendre notre droit à la recherche. C’est défendre la liberté scientifique, philosophique et même religieuse, en récusant toute assignation identitaire sur la base de ses origines et convictions. En bref, c’est défendre la démocratie et la République – celles-là mêmes qu’on leur reproche de mettre en danger.

    #liberté_académique #démocratie #répression #Palestine

  • #Menglon : suspens autour de la gestion de l’eau
    https://ricochets.cc/Menglon-suspens-autour-de-la-gestion-de-l-eau-7982.html

    Les faits Les habitants de Menglon se répartissent en 236 foyers. 69 % d’entre eux sont composés d’une ou deux personnes, 15 % de trois personnes, 11 % de quatre personnes, et 3 % de plus de quatre personnes. Pourtant tous les foyers paient le même tarif pour l’eau : un forfait qui s’élève tout de même à 299,35 euros, soit une consommation de 120 m³, estimée par l’INSEE à celle d’un foyer de quatre personnes. Ainsi, les 84 % de foyers comprenant moins de quatre personnes sont lésés, et (...) #Les_Articles

    / #Démocratie_locale, Menglon

  • La #Sécurité_sociale_de_l’alimentation essaime à gauche malgré beaucoup d’obstacles

    Proposition de loi, expérimentation dans un arrondissement de Paris : l’idée de promouvoir une alimentation saine, durable et produite dans des conditions éthiques s’installe. Mais des #obstacles, notamment financiers, demeurent.

    D’ordinaire, Patricia* distribue à tout-va des colis remplis de denrées. Bénévole de longue date aux Restos du cœur, la quinquagénaire se trouve au meilleur poste d’observation pour déceler les limites de l’#aide_alimentaire. « On ne peut pas donner aux gens qui viennent de la nourriture supplémentaire ; ils ne choisissent pas ce qu’ils mangent. »

    Alors, mi-septembre, elle s’est jointe aux 80 personnes venues dans la salle de la Flèche d’or, dans le XXe arrondissement de Paris, pour dessiner un autre horizon et lancer les premiers jalons pour une expérimentation de la Sécurité sociale de l’alimentation (SSA) dans ce quartier.

    Une trentaine de dispositifs de ce type ont été déjà lancés à travers la France, comme à #Bordeaux, #Montpellier ou #Paris, pour promouvoir un modèle plus vertueux en matière sanitaire, écologique et sociale comme le précise, sur son site, le collectif SSA.

    Moyennant une cotisation, dont le montant sera déterminé lors des réflexions qui seront menées, les participant·es reçoivent chaque mois au minimum 100 euros à dépenser dans les magasins partenaires qui proposent des denrées saines et durables, produites dans de bonnes conditions. Pour démarrer, 100 ou 150 personnes de l’arrondissement vont être choisies pour tester le dispositif. Puis, le principe une fois rodé, 500 personnes pourront en bénéficier.

    Ce temps préparatoire, au cours duquel les habitant·es de l’arrondissement vont pouvoir adhérer au comité citoyen décisionnaire qui devra ensuite réfléchir aux modalités pratiques du projet, est crucial, selon #Lila_Djellali, adjointe au maire du XXe, chargée de l’économie sociale et solidaire (ESS) et de l’alimentation durable. L’élue écologiste a porté cette idée et fait la promotion de la #démocratie_alimentaire, partout, y compris auprès de député·es qui l’ont écoutée.

    Car cette initiative parisienne n’est pas l’unique preuve de l’intérêt grandissant pour la Sécurité sociale de l’alimentation. Treize député·es de gauche et écologistes, avec à leur tête #Charles_Fournier, ont déposé le 15 octobre une #proposition_de_loi en ce sens.

    Elle entend mettre en place une #expérimentation de cinq ans pour tendre vers l’instauration d’une sécurité sociale de l’alimentation. Des territoires volontaires, une trentaine, pourront, avec l’appui de l’État par un fonds national, tester ce dispositif. Un comité scientifique et citoyen accompagnera les expérimentations pour les évaluer.

    Les député·es entendent ainsi répondre à deux crises persistantes. Celle du monde agricole et aux inégalités structurelles d’accès à une alimentation suffisante et de qualité.

    Dans la salle de la Flèche d’or, ces problématiques sont bien identifiées. Patricia, la bénévole des Restos du cœur, se réjouit de l’émergence de cette alternative. « La Sécurité sociale de l’alimentation s’adresse à tout le monde, aucun justificatif n’est nécessaire, c’est une bonne solution pour ceux qui ont honte de demander de l’aide pour manger. »

    De son côté, Ouardia, une sexagénaire algérienne sans emploi, n’est pas sûre d’avoir bien compris le concept. Elle peine à croire que de l’argent va lui être donné, à elle, une femme sans papiers qui « ne connaît plus le goût de la viande » faute de pouvoir s’en offrir. Elle ne demande qu’à bien manger, elle qui adore cuisiner des produits frais.

    Avant d’être élue dans le XXe arrondissement, Lila Djellali a travaillé dans la restauration et est consultante en création de restaurants. Elle apprécie dans ce projet sa souplesse et son adaptation à chaque contexte local. En effet, les bénéficiaires décident eux-mêmes quels produits vont pouvoir être financés par ce biais. Et surtout, elle loue sa « vocation à aider toute la chaîne, c’est-à-dire les agriculteurs et les agricultrices locales, mais aussi des commerces de proximité et aussi les habitants du XX e dont certains connaissent la précarité ».

    Mener une #bataille_culturelle

    L’anthropologue #Bénédicte_Bonzi, fort critique des dispositifs traditionnels d’aide alimentaire, va accompagner, avec d’autres chercheurs, l’assemblée dans la mise en œuvre du projet. Pour elle, le modèle actuel est à bout de souffle, parce qu’il ne permet pas à tout le monde de se nourrir, et encore moins de manière saine et durable.

    Pire, il met en difficulté celles et ceux qui doivent produire cette alimentation. Alors il faut lui substituer quelque chose de plus adéquat, et non pas « un énième projet social de lutte contre la pauvreté ». Elle reste persuadée qu’il est parfaitement possible d’essaimer à travers la France en créant les conditions nécessaires pour que les personnes intéressées par cette révolution « systémique » se mettent « au travail ».

    Le député écologiste Charles Fournier adhère en tout point au projet, « magnifique », mais reconnaît qu’il doit être consolidé. Il assume : cette proposition de loi a aussi pour objectif de faire exister ce sujet dans un spectre large à gauche et surtout dans le débat public. Pour ce faire, il aimerait qu’elle soit inscrite à l’ordre du jour d’une niche parlementaire du groupe écologiste.

    Cette bataille culturelle doit encore être menée car les obstacles à la généralisation à large échelle d’un tel principe sont légion. Cosignataire de la proposition de loi, l’écologiste Boris Tavernier, nouveau député de Lyon, où a été aussi lancée à la rentrée une expérimentation, connaît le sujet par cœur, en tant que cofondateur de l’association Vrac, en faveur de l’#alimentation_durable.

    Pragmatique, l’élu rêve de donner un élan supplémentaire à la SSA mais recommande aussi d’avancer par paliers. Il considère que l’enjeu de ces expérimentations est de prouver que « la démocratie alimentaire fonctionne ». Pour lui, à leur issue, « il faudra tirer le maximum d’enseignements de ces expérimentations pour les massifier au niveau national et en faire une vraie loi organique ».

    D’autres, au contraire, ne sont pas convaincus par la possibilité de décliner l’idée dans tous les territoires. Le député socialiste Guillaume Garot est de ceux-là. Ancien ministre délégué chargé de l’agroalimentaire sous la présidence Hollande, il a fait de l’#accès_à_l’alimentation son combat. Encore plus dans un contexte d’inflation. Il est le père de la loi de 2016 interdisant le gaspillage alimentaire.

    Mais il n’a pas cosigné la proposition de loi sur la SSA, bien que l’idée soit selon lui « stimulante » et « très intéressante du point de vue des valeurs de solidarité et de partage ». Mais il juge qu’il y a encore « beaucoup de haies à franchir avant que ce soit généralisable ».

    Le principal obstacle qu’il identifie : le #coût global (chiffré par le collectif SSA à 120 milliards d’euros) et pour chacun. Surtout dans un moment « où il y a un débat très vif sur la fiscalité dans le pays, ce qui pose la question de l’efficacité des politiques publiques, de l’efficacité des politiques de redistribution ». Lui plaide plutôt en faveur de la mise en œuvre d’une tarification solidaire dans les cantines scolaires, de l’école jusqu’au lycée, et de « vrais programmes d’éducation à l’alimentation ».

    Le #financement : principal obstacle

    Les soutiens de la Sécurité sociale de l’alimentation ne sont pas imperméables à cette critique. Boris Tavernier considère que pour éviter de trop grever les finances des caisses, il faut parvenir à créer un équilibre social parmi les participant·es qui les financent à hauteur de leurs moyens. « L’un des trois piliers aujourd’hui de la sécurité sur l’alimentation reste l’#universalité. Donc si on ne sélectionne que des publics précaires, je pense qu’on rate quelque chose. Parce que les classes moyennes, elles ne mangent pas bien non plus forcément ou comme elles veulent. »

    Le député préconise aussi de bien étudier la question des financements, notamment avec ce fonds national qui sera abondé en partie par l’État, les collectivités locales et enfin par les cotisations des bénéficiaires. « Ce qu’on arrive à voir dans l’expérience de Montpellier, précise Boris Tavernier, c’est que le montant des cotisations des personnes qui participent représentent à peu près 60 % des 100 euros donnés. Et le reste arrive grâce à des fondations privées ou des collectivités locales. »

    Mais comment, dans un contexte déficitaire, convaincre ces dernières de financer ces caisses ? La proposition de loi des parlementaires de gauche prévoit des compensations financières par l’État et les collectivités, financées par une taxe sur les tabacs.

    Ce « changement de société » s’accompagne aussi d’autres questions épineuses. Boris Tavernier craint que des structures comme la FNSEA – le premier syndicat agricole – ou les « lobbies agroalimentaires classiques » freinent tous ces projets. Sans oublier la grande distribution, parfois seule présente dans des endroits isolés : « Faudra-t-il discuter avec elle ? Pour certains militants et militantes, ce n’est pas entendable. »

    Lila Djellali s’est fait une raison. Une généralisation à très grande échelle obligerait « l’agro-industrie et les grandes surfaces à reprendre la main ». Ce qui n’est pas souhaitable selon elle. Mais malgré cette limite identifiée, l’élue considère la #SSA comme un levier qui offre une « acculturation » aux questions d’alimentation à l’ère des scandales agro-alimentaires à répétition.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/101124/la-securite-sociale-de-l-alimentation-essaime-gauche-malgre-beaucoup-d-obs
    #alimentation

    • L’élue verte du XX7me (Hidalgo circus) est dans le civil consultante créatrice de restaurant... La petite bourgeoisie culturelle a un boulevard devant elle pour gérer (avec la mafia de l’agroalimentaire, la FNSEA et tutti frutti « toute la misère du monde »...

  • Luttes à St Péray et ailleurs : qui sont en réalité les opposants ? Polémiques ou désaccords politiques de fond ?
    https://ricochets.cc/Luttes-a-St-Peray-et-ailleurs-qui-sont-en-realite-les-opposants-Polemiques

    Ces derniers temps, Jacques Dubay maire de Saint-Péray s’en prend beaucoup aux écologistes et autres en critiquant leurs méthodes. C’est plus simple pour lui de tenter de dénigrer les contestataires que de débattre franchement des sujets de fond et de du projet archaïque et néfaste de bétonisation de La Plaine initié par un projet de déviation has been. Ce cas d’école permet d’aborder ici quelques questions de fond par le biais de la sémantique et des angles journalistiques utilisés (...) #Les_Articles

    / #Ecologie, #Saint_Peray, Démocratie directe, communes libres..., #Luttes_sociales

    #Démocratie_directe,_communes_libres...

  • De la folie des #armes en Amérique
    https://metropolitiques.eu/De-la-folie-des-armes-en-Amerique.html

    Alors que les élections américaines ont lieu ce mardi, le romancier Paul Auster, disparu cette année, montre l’ampleur des morts liées aux armes à feu aux #États-Unis dans un essai qui s’appuie sur des photographies de Spencer Ostrander. Il souligne les menaces que ce phénomène fait peser sur les espaces publics et le vivre ensemble outre-Atlantique. Un collège dans l’Oregon (10 morts et 9 blessés en 2015). Une école en Pennsylvanie (6 morts et 5 blessés en 2006). Un temple sikh dans le Wisconsin (8 #Commentaires

    / #photographie, États-Unis, #violence, armes, #attentats, #démocratie, #espace_public, #terrorisme

  • 4. November 1989 auf dem Berliner Alexanderplatz : Tage, die die Welt veränderten
    https://www.berliner-zeitung.de/politik-gesellschaft/4-november-1989-auf-dem-berliner-alexanderplatz-tage-die-die-welt-v

    Ein Jahr später, Stimmung gedrückt : Die Autorin am 4. November 1990

    Ceci est un reportage sur le plus grand mouvement pour le socialisme démocratique du vingtième siècle récupéré par la droite capitaliste et transformé en contre-révolution.

    4.11.2024 von Maritta Adam-Tkalec - Die Demonstration der Hunderttausenden auf dem Alexanderplatz heute vor 35 Jahren war die Folge dramatischer Ereignisse. Rückblick auf den Höhepunkt des Machtkampfs.

    Dies ist ein Zeitzeugenbericht zum 4. November 1989 von Maritta Tkalec. Lesen Sie auch das Stück von Wiebke Hollersen.

    In Ostberlin brannte die Luft. Am 7. und 8. Oktober war die Volkspolizei gewaltsam gegen Demonstranten vorgegangen, die am Palast der Republik, wo die Staatsspitze mit ihrem Ehrengast Michail Gorbatschow den 40. Jahrestag der DDR feierte, „Gorbi, Gorbi“ gerufen und Reformen in der DDR gefordert hatten. Sie wurden nach Prenzlauer Berg abgedrängt und von Sicherheitskräften unter die Knüppel genommen.

    Trotz – oder gerade wegen des brutalen Schocks – gingen am Tag darauf wieder Tausende, meist junge Leute, auf die Straße. In der Gegend rund um die Gethsemane-Kirche wurden sie von Polizisten und Stasi-Leuten wieder zusammengeschlagen. Es gab Hunderte Verletzte, mehr als 1000 Menschen wurden festgesetzt, „zugeführt“ hieß das. Betroffen waren friedliche Leute, auch unbeteiligte Passanten und selbst SED-Mitglieder, die die Zeit für Reformen für überreif hielten.

    Demo am 4. November 1989 am Alex: „Es sprachen Schauspieler, Schriftsteller, Leute von der SED“

    Diese Ereignisse brachten das Fass zum Überlaufen. Berichte über die Misshandlungen und Erniedrigungen der Festgenommen in Polizeirevieren, Haftanstalten und provisorisch eingerichteten Internierungslagern machten die Runde. Kaum waren die meisten Leute wieder frei, erzählten sie ausführlich, schrieben Erinnerungsprotokolle, sammelten Beweise für die Gewaltexzesse.
    Bürger trotz Gewalt nicht einzuschüchtern

    Derartiges hatte es in der DDR noch nicht gegeben. Die Ereignisse wurden zu einem Schlüsselmoment – und zum Wendepunkt. Als der Montag nahte, der 9. Oktober, und die nächste Montagsdemonstration in Leipzig stattfand, erschienen 70.000 Leute – so viel wie noch nie. Diesmal blieben die Knüppel stecken. Der Wind begann sich zu drehen.

    Der Berliner Zeitung war das noch nicht anzusehen. Zwar waren einzelne Redakteure unter den Demonstranten von der Gethsemanekirche gewesen, und man debattierte auf den Fluren. Doch ins Blatt gelangte – nichts. Noch nichts.

    Vielmehr ließ die Chefredaktion, angeleitet von der Abteilung Agitation der SED, wie üblich, wenn es um heikle Fragen ging, das Geschütz „Volkes Stimme“ auffahren. Am 10. Oktober druckte man angeblich spontane Reaktionen von Werktätigen aus den Bezirken der Republik, die über Radaumacher in verschiedenen Städten der DDR klagten; so hätten sich Leipziger Bürger in Anrufen bei den staatlichen Organen über Rowdytum und Störungen beschwert und verlangt, den Unruhestiftern entschieden zu begegnen. Aus Dresden war zu lesen, antisozialistische Randalierer hätten auf dem Hauptbahnhof und in der Innenstadt Einrichtungen und Grünanlagen zerstört, also Eigentum des Volkes.

    Frei schreiben, frei sprechen

    Ganz ähnlich klang es zwei Tage später: Da sendete der Berliner Rundfunk ein Interview mit Oberst Dieter Dietze, dem Ostberliner Polizeichef, zu den Vorgängen um die Gethsemanekirche – ein außergewöhnlicher Vorgang, der von hoher Nervosität zeugte. Das Interview druckte die Berliner Zeitung (alle anderen zentral gelenkten Blätter auch) im Wortlaut nach: Man solle gemeinsam für Ruhe und Ordnung sorgen.

    Der Polizeichef verteidigte das „geduldige” Vorgehen, schob den Demonstranten die Schuld zu, sagte zum Beispiel: „Aktive Handlungen, das hieß zunächst für uns Räumung der seit längerem blockierten Fahrbahnen nach fast pausenloser geduldiger Aufforderung. Erst als das Wegdrücken allein nicht mehr half bzw. unsere jungen Genossen, darunter viele, die ihren Wehrdienst versehen, tätlich angegriffen wurden, waren Zuführungen unvermeidlich.“ Dann versucht er die Spaltung: Unter „jene, die sich mit ehrlichen Absichten für gesellschaftliches Vorankommen in der DDR einsetzen“, hätten sich Rowdys gemischt.

    Der Empörung und Solidarität in der Bevölkerung kam man so nicht bei, vorsichtiges Einlenken wurde erkennbar, so in einem Fernsehinterview des DDR-Generalstaatsanwaltes am 18. Oktober, der zusagte, die Anzeigen der Bürger würden geprüft – und zugleich darauf beharrte, dass der Staat Rowdytum nicht dulden werde.

    An jenem Tag hatte das Politbüro die Absetzung Erich Honeckers beschlossen. Dann ging es Schlag auf Schlag, fünf Tage nach der Palastrevolte diskutierten Günther Schabowski und Ehrhardt Krack, Ostberliner Bürgermeister, auf der Karl-Liebknecht-Straße mit Demonstranten.

    Es braucht mehr Ostdeutsche in Medien und Wissenschaft!

    Und dann kam das ganz große Ding: Im Namen der Gewerkschaftsvertrauensleute der Berliner Theater beantragte Wolfgang Holz, Vertrauensmann der Gewerkschaftsgruppe Schauspiel des Berliner Ensembles, bei der VP-Inspektion Berlin-Mitte für den 4. November, einen Sonnabend, eine Demonstration für die Inhalte der Artikel 27 (Meinungs- und Pressefreiheit) und 28 (Versammlungsrecht) der DDR-Verfassung. Der Antrag wurde genehmigt.

    In der Berliner Zeitung war am 13. Oktober die interne Rebellion – endlich – ausgebrochen. Redakteur Torsten Harmsen hat Tagebuch geführt und die wichtigsten Notizen 2005 in einem Beitrag für die Zeitung zusammengefasst. Da liest man, was man selber vergessen hat, zum Beispiel, dass an jenem Tag die Parteigruppe – das politisch wichtigste Gremium in der Redaktion – einen Brief an die SED-Führung schickte: „Sie fordert, schnell eine Konferenz zu Medienfragen einzuberufen, das Eingreifen in journalistische Beiträge zu verbieten, Tabus aufzuheben, die Rechte und Pflichten der Presse gesetzlich zu fixieren. Vorbild ist Gorbatschows Politik der Glasnost.“


    Demonstranten auf dem Alexanderplatz während der Abschlusskundgebung am 4. November 1989 mit kreativ gestalteten Transparenten. Sie wollten eine demokratisch reformierte DDR. CC-BY-SA 3.0 de

    Am 1. November leitete den Aufzeichnungen zufolge ein Beitrag des Wirtschaftsressorts eine Welle der Enthüllungen von Amtsmissbrauch und Korruption ein. Es ging um einen korrupten IG-Metall-Chef. Und weiter: „Am selben Tag veröffentlicht eine Reformergruppe der Redaktion, deren Wortführer in der Abteilung Außenpolitik sitzen, ihre Thesen, in denen sie das noch immer herrschende ,feudalistische Kommandosystem‘ in der Redaktion anprangert. Der Chefredakteur reicht bei der Parteiführung seinen Rücktritt ein.“

    Die Rest-Chefredaktion riet von der Teilnahme an der Demonstration am 4. November ab. Wir waren trotzdem einige Dutzend. Wir hatten darüber diskutiert, was auf unserem Transparent stehen sollte. Es wurde nicht das Beste, aber das, was wir in jenem Moment verlangten: „Journalismus weg vom Geggelband“. Heinz Geggel war der berüchtigte Leiter der Abteilung Agitation des ZK der SED, der Mann, der den Willen der Parteiführung an die Medien übermittelte und über die Einhaltung aller Weisungen und Richtlinien wachte.

    Torsten Harmsen schrieb in sein Tagebuch von den ersten Erfahrungen mit einem selbstgefertigten Spruchband: „Das Transparent hängt durch; deshalb borgt uns eine Kollegin von der ,Freien Welt‘ ihren Schirm, mit dem wir das Tuch in der Mitte hoch halten. Das Meer der Menschen ist unübersehbar. Lachen. Beifall brandet auf, mal hier, mal dort – für eine gute Losung, ein originelles Plakat oder Personen wie Stefan Heym, die durch die Menge laufen. Es ist nicht allein die Masse, die beeindruckt. Es sind der Witz, der Humor, das Einverständnis in den Gesichtern, das Selbstbewusstsein, die sanfte Gewalt durch Einmütigkeit.“
    Buhs und Applaus auf dem Alex

    Der Alex war so voll wie nie – viele Hunderttausende, manche sprachen von einer Million Menschen. Die erste, offiziell genehmigte Demonstration in der DDR, die nicht vom Machtapparat ausgerichtet wurde. Alles friedlich. Die Ordner trugen Schärpen mit der Aufschrift „Keine Gewalt“. Die Vertreter der Staatsmacht, die von einem zum Podium hergerichteten W-50-Pritschen-LKW am Haus des Reisens herunter reden, solche wie Günter Schabowski, Markus Wolf, langjähriger Leiter des DDR-Auslandsgeheimdienstes wurden ausgebuht.

    Redner wie der Schriftsteller Stefan Heym bekamen Riesenapplaus. Er sagte: „Es ist, als habe einer die Fenster aufgestoßen! Nach all’ den Jahren der Stagnation – der geistigen, wirtschaftlichen, politischen; – den Jahren von Dumpfheit und Mief, von Phrasengewäsch und bürokratischer Willkür, von amtlicher Blindheit und Taubheit. […] Wir haben in diesen letzten Wochen unsere Sprachlosigkeit überwunden und sind jetzt dabei, den aufrechten Gang zu erlernen!“

    Was für ein Gefühl, solche Sätze in Ostberlin, auf dem Alexanderplatz zu hören!

    Es hatte ein Aufbruch in eine demokratische Umgestaltung der DDR werden sollen. Dann kam nur fünf Tage später die Grenzöffnung – und abermals nahm der Lauf der Geschichte beschwingt eine neue Wendung.

    Ein Jahr später, am 4. November 1990, fanden sich noch einmal Demonstranten auf dem Alexanderplatz ein, ein paar Tausend vielleicht. Ein Foto, das in einer Zeitung erschien, zeigt mich im Kreis von Freunden unter einem Schild mit der Aufschrift „Wir war’n das Volk“.

    #Allemagne #RDA #DDR #socialisme #démocratie #histoire

  • Demo am 4. November 1989 am Alex : „Es sprachen Schauspieler, Schriftsteller, Leute von der SED“
    https://www.berliner-zeitung.de/mensch-metropole/demo-am-4-november-1989-am-alex-es-sprachen-schauspieler-schriftste


    Rund eine Million Menschen nahmen am 4. November 1989 an einer Großdemonstration teil .

    La manifestation du 4 novembre 1989 par un million de citoyens de la RDA fut l’événement le plus important de l’histoire de l’état socialiste allemand. Le peuple revendiqua une transformation démocratique de son état et de sa société.

    Tous les événement suivants ne furent que les vomissements et la gueule de bois suite à l’intoxication par des substances nocives. Les toubibs capitalistes ne furent que trop contents de pouvoir appliquer leurs remèdes de cheval au patient affaibli par les poisons soigneusement administrées pendant des années. La cure réussit, le patient mourut. Depuis les vautours ne cessent de se disputer sa dépouille.

    3.11.2024 von Wiebke Hollersen - Heute kaum mehr vorstellbar: Kurz vor Mauerfall sprachen auf einer Demo Bürgerrechtler neben Stasi-Funktionären. Ein Tag, an dem die Ostdeutschen Geschichte schrieben. Unsere Autorin war dabei.

    Dies ist ein Zeitzeugenbericht zum 4. November 1989 von Wiebke Hollersen. Lesen Sie auch das Stück von Maritta Tkalec.

    An der Dorfkirche hing ein kleines Plakat, fast zu übersehen. Fotos aus der Zeit des Mauerfalls kündigte es an. Von den Demos aus dieser Zeit. Es war eine schöne Kirche in Menz, nicht weit von Rheinsberg, ich hatte sie mir nur von außen ansehen wollen, aber jetzt zog es mich hinein.

    Die Demos von 89. Es ist eine Zeit, an die ich mich erinnere wie an einen Traum. Einzelne Szenen und Bilder kleben in meinem Kopf, aber die Zusammenhänge sind verschwommen, und ich kann mir nur noch schwer vorstellen, diese Zeit wirklich erlebt zu haben.

    Einen Tag wie den 4. November 1989. Wenn ich dieses Datum höre, spüre ich etwas, was ich schwer beschreiben kann. Es ist kein Tag, der so berühmt geworden ist wie der 9. November. Aber in meinem damaligen Jahr war er fast bedeutsamer.

    4. November 1989 auf dem Berliner Alexanderplatz: Tage, die die Welt veränderten
    https://www.berliner-zeitung.de/politik-gesellschaft/4-november-1989-auf-dem-berliner-alexanderplatz-tage-die-die-welt-v

    Plötzlich konnte man widersprechen

    Am 4. November 1989 gab es „die größte nicht staatlich gelenkte Demonstration in der Geschichte der DDR“. So steht es auf Wikipedia. Sie soll auch „Alexanderplatz-Demonstration“ geheißen haben, steht da, aber diesen Namen habe ich noch nie gehört.

    Ohne in einem Geschichtsbuch nachzuschlagen, könnte ich nicht mehr sagen, wer die Demonstration organisiert hat (die Initiative ging von Schauspielern und anderen Theaterleuten aus) und wer alles geredet hat (mehr als zwanzig Menschen, darunter Ulrich Mühe, Gregor Gysi, Günter Schabowski, Christa Wolf).

    Schriftstellerin Christa Wolf während der Protestkundgebung am Alexanderplatz. Gueffroy/imago

    Es war meine erste echte Demo. Ich war 14 Jahre alt und meine Mutter hatte mir tatsächlich erlaubt, hinzugehen. Sie hatte mir sogar einen Zettel mitgeben, für die Schule, in der ich an diesem Tag morgens um acht erscheinen musste. „Meine Tochter nimmt nicht am Unterricht teil.“ So etwas in der Art stand auf dem Zettel. Ich besuchte eine Russischschule in Prenzlauer Berg, in der man nicht einfach so fehlen durfte, schon gar nicht, um an einer Kundgebung teilzunehmen, die sich gegen den Staat richtete.

    Aber es war der Herbst 1989, und unser junger Klassenlehrer war froh, dass nicht die halbe Klasse in den Sommerferien über Ungarn in den Westen abgehauen war. Außerdem hatte er sich nach den Demonstrationen, die es gerade erst, im Oktober, in Berlin gegeben hatte und die von Volkspolizei und Stasi brutal beendet worden waren, um Kopf und Kragen geredet. Es habe keine Gewalt gegeben, hatte er uns erzählt, oder erzählen müssen. Aber wir kannten Leute, die Leute kannten, die dabei gewesen waren. Wir hatten ihm widersprochen. Das ging auf einmal.

    Beginn des Marsches am westlichen Ende des S-Bahnhofs Alexanderplatz. Ralf Roletschek

    Viele Demonstranten tragen Transparente Rolf Zöllner/imago

    Die Sicherheitskräfte halten sich zurück und beobachten vom Rand her. Rolf Zöllner/imago

    Forderungen der Demonstranten im Zentrum Berlins rbb

    Demonstranten sammeln sich am Pressecafe Rolf Zöllner/imago

    Rund eine Million Demonstranten versammeln sich auf dem Alexanderplatzdpa

    Protestdemonstration, gegen Gewalt und für verfassungsmäßige Rechte, Presse-, Meinungs- und VersammlungsfreiheitRolf Zöllner/imago

    Der Protestzug zieht am Palast der Republik vorbei Michael Richter/dpa

    Teilnehmer der Demonstration Rolf Zöllner/imago


    Die Bürgerrechtskämpferin Bärbel Bohley spricht auf der KundgebungJens Kalaene/dpa

    Protestdemonstration, gegen Gewalt und für verfassungsmäßige Rechte, Rolf Zöllner/imago

    Oppositionsgruppen und Künstler hatten die Veranstaltung organisiert. dpa

    Die Angst war verschwunden

    Und für Sonnabend, den 4. November, an dem wir wie an jedem Sonnabend vier Stunden Unterricht gehabt hätten, konnte man auf einmal einen Entschuldigungszettel vorlegen. Und dann zur Demo gehen. Ohne weitere Ermahnung, ohne Appell, ohne Reinreden der Lehrer. Nur drei oder vier Kinder aus meiner Klasse kamen ohne Zettel in die Schule und mussten zum Unterricht. Wir anderen liefen die Greifswalder runter, Richtung Alex. Ich weiß nicht mehr genau, wer „wir“ waren. Ich glaube, meine Freundin Julia, deren Großväter beide evangelische Pfarrer waren und deren Eltern sich dem Staat weitgehend verweigerten, war mit dabei. Meine Eltern waren nicht in der Kirche, sondern hatten an den Staat geglaubt und waren dann zynisch geworden. In den letzten Jahren hatte meine Mutter mich immer häufiger ermahnt, in der Schule dieses oder jenes nicht zu sagen, um mir meine Chancen in diesem „Scheißstaat“, wie sie ihn inzwischen oft nannte, nicht zu verbauen. Aber selbst diese Angst war bei ihr und mir schon verschwunden.

    Vollkommen friedlich: Schätzungen zufolge nahmen eine Million Menschen an der Demonstration am 4. November 1989 teil

    Ich hatte die Straßen von Berlin noch nie so voll gesehen wie am 4. November 1989. Ich hatte noch nie so viele handgemalte Schilder und beschriebene Bettlaken gesehen. Dann verschwimmt der Traum, ich weiß nicht mehr, was wahr ist. Schaffte ich es wirklich, bis in die Nähe der Weltzeituhr zu gelangen? Unter einer halben Million, vielleicht einer Million Menschen? Hörte ich über die Lautsprecher etwas von den Reden? Oder habe ich das alles später im Fernsehen und in Dokumentationen gesehen?

    Irgendwann fingen die Dokus an, mich zu langweilen. Sie erzählten vom Wendeherbst immer nur wie vom Vorspiel zu den wirklich großen Ereignissen. Dem Mauerfall, der Wiedervereinigung. Den Ereignissen, bei denen die Westdeutschen ins Spiel kamen und die Kontrolle übernahmen.

    Im Herbst 2024 betrete ich die Kirche von Menz, um Bilder von den Demonstrationen aus dem Herbst 1989 zu sehen. Sie hängen an Stellwänden, jeweils sechs Schwarz-Weiß-Fotografien neben- und untereinander. Sie sind von Jürgen Graetz, einem Fotografen, der den Alltag in der DDR dokumentiert, aber viele seine Bilder erst lange nach dem Mauerfall veröffentlicht hat. Er stammt aus Neuglobsow am Stechlinsee, lebte aber eine Zeitlang in Ost-Berlin und hatte Kontakte in die Fotografenszene der ganzen Stadt.

    Ich bin allein in der Kirche. Auf einem Foto von Jürgen Graetz sind zwei Männer zu sehen, sie stehen sehr gerade, einer trägt eine Baskenmütze und eine Schärpe um den Oberkörper wie eine Miss World. Auf der Schärpe steht „Keine Gewalt“. Der andere Mann hält ein Transparent, auf dem in Schreibschrift steht: „Neue Worte, alte Macht, na dann – gute Nacht“. Ein Plakat auf dem Anorak eines Kindes fordert: „Wir wollen Astrid Lindgren lesen!“ Eine Hand hält ein großes Blatt oder eine Pappe mit nur zwei Worten: „Räumt auf“. Auf einigen Bildern fällt ein wenig Schnee, sie müssen später im Herbst aufgenommen worden sein.

    Die Menschen sehen stolz aus, aufrecht, überhaupt nicht so, wie sie später und manchmal bis heute beschrieben werden. Man sieht, wie kreativ sie waren, wie viele Wünsche in ihnen steckten, wie viele Ideen. Und man sieht, wie ernst sie das alles nahmen.

    So sahen wir also damals aus, denke ich. Es war also doch wahr. Ich denke auch: Das ist doch alles 100 Jahre her und nicht erst 35. So vollkommen anders, so weit weg erscheint mir diese Zeit.

    Schauspieler Ulrich Mühe (links) und Johanna Schall (rechts) sprechen auf der Abschlusskundgebung. CC-BY-SA 3.0 de

    Bürgerrechtler haben am 4. November 1989 auf dem Alexanderplatz geredet. Schauspieler, Schriftstellerinnen. Und Männer von der SED. Sogar der Auslandschef der Staatssicherheit. Das klingt im Nachhinein wie der komplette Wahnsinn. Diesen Leuten noch eine Bühne zu geben. Aber es war eine Zeit des Übergangs zwischen zwei Systemen, wie es sie nur ein einziges Mal in der deutschen Geschichte gab. Menschen, die politisch, ideologisch, gesellschaftlich so weit von einander entfernt waren, wie es auf ein- und derselben Bühne eigentlich überhaupt nicht möglich ist, sprachen nacheinander. Die Staatsvertreter wurden ausgebuht, sonst blieb alles vollkommen friedlich.

    Ich weiß nicht mehr, wie ich nach Hause gekommen bin an diesem Tag vor 35 Jahren. Ich erinnere mich an ein Gefühl von Aufbruch, Erwachsenwerden und Glück. Der 4. November 1989, nahm ich an, würde in die Geschichte eingehen. Sechs Tage lang dachte ich das. Dann wachte ich auf, am Freitag, und in der Nacht war die Mauer gefallen.

    Finissage der Ausstellung von Jürgen Graetz mit den Bildern aus dem Herbst 1989: 9. November, 14 Uhr, Dorfkirche Menz, Kirchstraße 1, 16775 Stechlin. Dort stellt außerdem Andreas Domke sein Programm „Frei Land“ mit Liedern und Texten aus den Jahren 1989 und 1990 vor.

    #Allemagne #RDA #DDR #socialisme #démocratie #histoire

  • Quand le gagnant emporte tout - Mon blog sur l’écologie politique
    https://blog.ecologie-politique.eu/post/Quand-le-gagnant-emporte-tout

    Depuis l’établissement de ce mode de scrutin, 156 grands électeurs se sont ainsi permis de partir avec leur mandat sous le bras et surtout quatre élections ont vu le vote populaire défait par le collège électoral, dont deux depuis 2000. Sans compter les grands électeurs qui font défection, il est possible d’emporter l’élection présidentielle du pays le plus puissant du monde avec seulement 23 % à peine des suffrages exprimés dans quelques États surreprésentés. Le winner takes all, une prime majoritaire poussée à son extrême, met à mal la proportionnalité et génère par essence de l’incertitude. Même quand ce système ne dysfonctionne pas tout à fait, il est peu lisible et générateur de méfiance. L’historienne états-unienne Jill Lepore, qui a étudié les soirées électorales depuis l’avènement de la télévision, a même suggéré que les fantasmes de complot concernant l’élection de 2020 prétendument volée à Donald Trump seraient une conséquence du manque de lisibilité du scrutin.

    #démocratie #élection #États-Unis #mode_de_scrutin #Aude_Vidal

  • En Espagne, la possibilité d’un discours de gauche sur l’immigration
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/10/29/en-espagne-la-possibilite-d-un-discours-de-gauche-sur-l-immigration_6364304_

    En Espagne, la possibilité d’un discours de gauche sur l’immigration
    Sandrine Morel
    « L’Espagne doit choisir entre être un pays ouvert et prospère ou un pays fermé et pauvre », a lancé Pedro Sanchez à la tribune du Congrès des députés le 9 octobre. Avant d’ajouter, solennel : « Nous, Espagnols, nous sommes les enfants de la migration, nous ne serons pas les parents de la xénophobie. » Dans une Europe en proie au repli identitaire, le président du gouvernement espagnol offre une vision du phénomène migratoire à contre-courant de celle qui s’est imposée chez ses voisins.
    Faisant fi des imaginaires de la peur utilisés par l’extrême droite, le dirigeant socialiste s’applique à dessiner un tableau positif de la migration, à la fois humaniste et pragmatique. « Je pense que les gouvernements européens se trompent quand ils abordent le débat sur la migration, parce qu’ils le centrent sur des aspects négatifs », a-t-il expliqué le 23 octobre.
    Face à « l’hiver démographique » d’une Europe qui risque de perdre 30 millions de personnes en âge de travailler dans les vingt prochaines années, ou le fait que 150 000 emplois sont actuellement vacants en Espagne faute de main-d’œuvre, il défend l’immigration comme l’une des principales solutions. Alors que la politique de l’Italienne Giorgia Meloni a de plus en plus d’adeptes, Pedro Sanchez s’en démarque clairement. « La création de centres [de rétention] dans des pays tiers ne résout rien et crée de nouveaux problèmes », a-t-il déclaré. Au discours sécuritaire, il répond par les statistiques. « Si nous analysons les données de manière rigoureuse, en prenant en compte l’âge et le niveau de revenus, le taux de délinquance des étrangers est le même que celui des Espagnols. Ni plus ni moins. Parce que la réalité, c’est que les étrangers ne sont ni meilleurs ni pire que nous », a-t-il résumé le 9 octobre.
    Ce jour-là, à l’occasion d’une session parlementaire consacrée à l’immigration, convoquée à la demande du Parti populaire (PP, droite) en raison de la crise migratoire dont souffrent les îles Canaries – 33 000 migrants y sont arrivés depuis le début de l’année (+ 40 % en un an) –, il a invoqué l’histoire et ressuscité des valeurs européennes que beaucoup semblent avoir oubliées. M. Sanchez a rappelé que l’histoire des Européens ne peut pas être dissociée de celle des migrations. Dans le cas de l’Espagne, près de 2 millions de personnes ont émigré entre 1948 et 1978, fuyant la misère et le franquisme, dont la moitié de manière illégale.
    Ses arguments ne sont pas nouveaux, mais ils sont peu utilisés en ce moment et politiquement courageux, puisque en septembre, l’immigration est devenue pour la première fois la principale préoccupation des Espagnols, devant l’économie et le logement, selon le Centre de recherche sociologique – l’équivalent de l’Insee.
    Alors que l’extrême droite parle d’« invasion » à propos des Africains accostant aux Canaries, il cite des faits : la migration irrégulière ne représente que 6 % du total des immigrés entrés en Espagne ces dix dernières années, dont 40 % sont latino-américains, 30 % européens et 20 % africains.
    Si, auparavant, bien des migrants ne restaient pas en Espagne et continuaient leur route vers le nord, c’est de moins en moins souvent le cas. Cette réalité est présentée comme une opportunité. De fait, malgré un solde démographique naturel négatif, l’Espagne est passée de 46,9 à 48,6 millions d’habitants (+ 3,6 %) entre 2019 et 2024. Dans le même temps, elle a gagné 1,4 million d’actifs qui contribuent à la croissance de l’économie, devenue l’un des moteurs de l’Europe (+ 2,7 % du PIB attendu cette année).
    Sans ces migrants, les principaux secteurs de l’économie espagnole ne pourraient pas fonctionner. L’agriculture, la construction, l’hôtellerie « couleraient, car ils y constituent de 25 % à 50 % des travailleurs », rappelle M. Sanchez. Loin de « nous mettre en danger », comme l’affirme l’extrême droite, ils représentent « la moitié des personnes qui travaillent dans les soins aux jeunes enfants ou aux personnes âgées, a-t-il ajouté. Les immigrés ont un taux d’activité de quatre points supérieur aux citoyens nationaux et apportent 10 % des revenus de la Sécurité sociale ».
    M. Sanchez n’est pas seul en Espagne à tenir un tel discours. L’Eglise espagnole reste un rempart contre la xénophobie. « Les personnes ont le droit fondamental de pouvoir chercher une vie meilleure. Les frontières ont été inventées par les hommes, pas par Dieu », a rappelé en mars l’évêque César Garcia Magan, secrétaire et porte-parole de la Conférence épiscopale espagnole, appelant les fidèles à « ne pas faire l’équation migrant égale délinquant, voleur ou violeur » car c’est « une injustice ». Le président de la Confédération des organisations d’entreprises, Antonio Garamendi, patron des patrons, soutient, quant à lui, la régularisation massive des travailleurs sans papiers et une « immigration légale et ordonnée » face au manque de main-d’œuvre.
    « D’un point de vue pratique, Pedro Sanchez ne fait pas grand-chose de différent de ce qu’ont fait ses prédécesseurs en Espagne : il externalise la gestion de ses frontières au Maroc, on lui a reproché de procéder à des refoulements à chaud et il plaide pour des contrats de travail signés dans les pays d’origine », rappelle le politiste Pablo Simon, professeur à l’université Carlos-III de Madrid.
    « Cependant, d’un point de vue rhétorique, analyse-t-il, il a décidé de faire de l’immigration un sujet de lutte idéologique face à l’extrême droite, en insistant sur ses bénéfices économiques et sur le respect des conventions internationales sur les droits humains. C’est un pari osé, alors que la gauche européenne ne sait pas comment affronter un thème qui lui a volé une partie de sa base électorale. » C’est aussi un pari nécessaire pour ne pas laisser l’extrême droite imposer un récit de la migration univoque, largement fantasmé.

    #Covid-19#migrant#migration#espagne#immigration#politiquemigratoire#economie#vieillissement#sante#droit

  • Le Canada compte réduire « considérablement » ses quotas d’immigration
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/10/24/le-canada-compte-reduire-considerablement-ses-quotas-d-immigration_6359255_3

    Le Canada compte réduire « considérablement » ses quotas d’immigration
    Le Monde avec AFP
    Traditionnellement perçu comme une terre d’accueil, le Canada a annoncé, jeudi 24 octobre, une réduction « considérable » de 21 % du quota de résidents permanents qu’il accueillera dès l’année prochaine. « L’immigration est essentielle pour l’avenir du Canada, mais elle doit être contrôlée et durable », a déclaré le premier ministre, Justin Trudeau, soulignant que cette réduction « se traduira par une pause dans la croissance de la population au cours des deux prochaines années ».
    Cette mesure fait suite à plusieurs séries de restrictions visant à contenir des niveaux d’immigration record (98 % de croissance en 2023). Le ministère de l’immigration avait précédemment annoncé qu’il prévoyait de laisser 500 000 nouveaux résidents permanents s’installer dans le pays en 2025 et 2026. Les chiffres annoncés jeudi ont été revus à la baisse, à savoir 395 000 l’année prochaine et 380 000 pour 2026. Celui de 2027 est fixé à 365 000.
    L’objectif est de « stabiliser notre croissance démographique, afin de donner à tous les niveaux de gouvernement le temps de rattraper leur retard et d’effectuer les investissements nécessaires en matière de soins de santé, de logement et de services sociaux », a précisé le premier ministre.
    Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Au Canada, la vie à crédit des ménages « Ce plan est probablement le premier de ce type jusqu’à présent », a ajouté le ministre de l’immigration, Marc Miller, soulignant qu’il répond « à de nombreuses critiques » reçues par le passé. Selon un sondage d’Abacus Data du début du mois d’octobre, un Canadien sur deux estime que l’immigration nuit à la nation.
    Pour la première fois depuis un quart de siècle, 58 % des Canadiens estiment qu’il y a trop d’immigration, cette opinion se renforçant considérablement pour la deuxième année de suite, a noté un autre sondage, de l’Environics Institute. Cette annonce marque un tournant radical pour le Canada, pays réputé depuis longtemps comme une destination pour les immigrants, y compris les migrants économiques des pays en développement à la recherche de meilleures conditions de vie. Selon le dernier recensement (en 2021), 23 % de la population était née à l’étranger, majoritairement originaire d’Asie, du Moyen-Orient et de plus en plus d’Afrique.
    Il y a encore deux ans, Ottawa annonçait des objectifs record pour les années à venir : 1,5 million de nouveaux arrivants d’ici à 2025.
    Soulager la crise du logement
    « Dans la période tumultueuse qui a suivi la pandémie, nous n’avons pas réussi à trouver le juste équilibre entre les besoins en main-d’œuvre et le maintien de la croissance démographique », a reconnu le premier ministre canadien, jeudi. Le ministre de l’immigration a insisté sur le fait que ce plan permettrait de soulager la crise du logement qui touche actuellement le pays en réduisant le nombre de nouvelles unités à construire. Les Canadiens placent régulièrement le coût de la location ou de la propriété d’un logement au premier rang de leurs préoccupations. Pour la chambre de commerce du Canada, cette réduction est « décevante pour les entreprises à travers le pays » qui considère l’immigration comme un « moteur-clé de la croissance économique et notre seule source de croissance de la main-d’œuvre à court terme ».
    Le leader de l’opposition conservatrice, Pierre Poilievre, soutient que M. Trudeau a « détruit le système d’immigration » et que la « volte-face d’aujourd’hui est un aveu d’échec ». Avec cette annonce, M. Trudeau, dont le leadership est remis en cause par plusieurs membres de son groupe parlementaire, cherche à davantage répondre aux demandes des Canadiens et a affiché un changement dans sa politique afin de redorer son image. Seon les derniers sondages, il a près de vingt points de retard sur son opposant politique et seul un Canadien sur cinq souhaite qu’il se représente aux prochaines élections. Près de la moitié souhaite qu’il démissionne immédiatement, selon un sondage d’Abacus Data.

    #Covid-19#migrant#migration#canada#politiquemigratoire#immigration#demographie#economie#croissance#sante

  • La preuve en images ?

    En suivant le procès de #Mazan, je perçois un parallèle avec les meurtres de masse à #Gaza, en Cisjordanie et au Liban : dans les deux cas, nous assistons à un échec des idéaux de #justice que nos sociétés revendiquent, échec accentué par l’abondance d’#images incriminantes. Je tente ici d’examiner comment cette #crise_de_la_preuve se déroule sous nos yeux et le miroir qu’elle nous tend.

    Dans un texte publié cette semaine, Mona Chollet (https://www.la-meridienne.info/Le-genocide-invisible) écrit :

    « Le découpage minutieux par lequel les médias et les dirigeants occidentaux distinguent les victimes dignes d’être pleurées de celles qui ne méritent pas une seconde d’attention me fait penser à ces vieilles #photos de l’URSS sur lesquelles la #censure effaçait soigneusement les contours des dignitaires tombés en disgrâce. »

    Je n’aurais pas pu trouver meilleure introduction à mon propos.

    L’historienne de formation (et de l’URSS, justement) que je suis est forcément débordée par l’actualité : ayant exercé mes recherches dans un milieu par définition déserté par les preuves matérielles, j’ai étudié dans le sillage d’historiens comme Iouri Dmitriev et Dmitri Yurasov qui ont couru leur vie durant après des traces de massacres et leur dissimulation par les perpétrateurs (et les autorités), et me suis principalement employée à reconstituer des récits de violences de masse à partir d’éléments rares et lacunaires.

    Depuis plusieurs années, c’est l’inverse qui se produit : pour enquêter, on est au contraire contraint de fouiller dans la masse de documents disponibles en ligne et de constituer des outils à même d’isoler le signal du bruit, le vrai du manufacturé et l’aiguille de la botte de foin. Nous investissons donc des terrains où les #preuves abondent. Pour autant, force est de constater qu’elles ne sont pas nécessairement retenues contre les auteurs des #crimes. J’ai pour ma part le sentiment que nous vivons collectivement une inversion paradoxale du #rapport_à_la_preuve, par lequel des #preuves_visuelles accablantes accompagnent des #violences pourtant ignorées ou niées.

    Au cours de mes recherches ou en pratiquant l’#OSINT sur plusieurs épisodes de #violence ces dernières années, je suis travaillée par cette réflexion sur le #statut_de_l’image — notamment dans ce qu’elle change dans notre rapport à l’événement historique — et de la preuve ; l’affaiblissement paradoxal de la #charge_de_la_preuve par la pléthore d’images s’est vérifié tous les jours en Syrie, sur le front ukrainien, etc.

    En ce moment, deux événements d’ordres en apparence très différents alimentent en continu cette réflexion : les crimes de guerre conduits par l’armée israélienne, et le #procès_de_Mazan.

    PREUVES ET #DÉNI

    Dans ces deux contextes, les vidéos provoquent une crise collective de notre rapport aux images et de notre rapport à la justice, philosophiquement, socialement mais aussi et surtout, c’est en tout cas l’enjeu, dans le cadre très précis du #droit_international et du #droit_pénal français, respectivement. On assiste à la rupture avec un paradigme dans lequel l’#absence_de_preuve justifiait que soient laissés impunis des actes, qu’il s’agisse de #crimes_sexuels ou de #crimes_de_guerre, dont la matérialité était suspendue aux déclarations des victimes, victimes qui, faute de preuves, n’étaient pas ou rarement crues.

    Mais que se passe-t-il alors face à des faits amplement documentés ?

    Alors qu’on pourrait s’attendre à ce que la #vérité éclate au grand jour, on vérifie tous les jours que ce n’est pas le cas. Le sort fait aux images y est pour beaucoup : selon le narratif qu’elles peuvent appuyer, elles verront leur circulation entravée ou encouragée et leur contenu validé ou discrédité. C’est de cette façon que des images propres à susciter l’#indignation se heurtent paradoxalement à l’#indifférence voire au #doute, qui sont bien sûr de puissants facteurs de #démobilisation.

    Plusieurs dispositifs agissent dans ce sens, que renseigne abondamment une longue tradition de théorie de l’information et de critique des médias : d’une part, l’accès à l’information limité et cloisonné, de la bulle de filtres à la censure délibérée. D’autre part, face à l’impossibilité de contrôler le flux désormais intarissable des informations, se mettent en place des réponses cognitives telles que la #fatigue_de_compassion ou la #surcharge_cognitive, qui paralysent au lieu de mobiliser. Enfin, les médias d’#information_en_continu, la concentration des titres de presse et en général le fonctionnement des médias moderne est propice à l’#entropie, la #manipulation de l’information, la perméabilité à la #propagande. Face à ces phénomènes de d’#altération de l’information, l’émergence croissante de médias de #fact-checking ou de #debunk est salutaire mais à la fois insuffisante (c’est la fameuse loi dite de Brandolini) et sujette à caution, ces plateformes qui s’érigent en instances de neutralité devenant potentiellement des agents de contrôle de l’information.

    Je parle souvent de notre usage des #réseaux_sociaux en politique, et notamment le dispositif de #spectacle par lequel nous assistons en live sur nos téléphones à des massacres filmés, et l’#impuissance acquise à laquelle nous cela nous réduit, dans une sorte de #conscientisation_sans_action. L’idée que des images puisse provoquer une #prise_de_conscience en même temps qu’une #distance_émotionnelle est au coeur de la réflexion de #Susan_Sontag dans Regarding the Pain of Others, et plus récemment dans le livre de #Samah_Karaki L’Empathie est politique (https://www.editions-jclattes.fr/livre/lempathie-est-politique-9782709672504), paru au début de ce mois.

    Une forme de #militantisme_compassionnel consiste alors à liker, partager, s’indigner à longueur de stories (moi la première) en se raccrochant à l’idée de « faire quelque chose ». J’ai depuis appris qu’un mot existe en réalité depuis longtemps pour désigner ce phénomène : le #slacktivisme, autrement dit un #activisme_paresseux pratiqué depuis son canapé. Bien entendu, si ce qui se joue relevait de la seule paresse, cela ne vaudrait pas pour moi une minute de peine.

    Je voudrais revenir sur la nature et le rôle du « spectacle » en question, c’est-à-dire ce que nous regardons : les images, en quantité désormais infinies, et leur caractère de preuve.

    Si tout ce qui précède tend à montrer que la #démobilisation est un effet pervers de l’inflation des images, je pense qu’est également à l’œuvre un mécanisme délibéré de #disqualification de ces images. En effet, si l’#indifférence est une des conditions de l’#impunité, le #doute en est une autre et c’est ce qui m’intéresse plus particulièrement.

    DU DÉNI AU #NÉGATIONNISME

    Le procès Pélicot et les vidéos de Gaza présentent selon moi un point commun très fort et symptomatique de l’époque en ce qui concerne notre rapport aux images : dans ces deux cas de figure nous sommes en présence d’images qui se retrouvent au cœur du #débat_public.

    Ce sont notamment des contextes de production d’images par les auteurs mêmes des crimes, et dans les deux cas, la controverse repose sur l’idée que ces images ne constituent pas des preuves. Dominique Pélicot, qui a drogué son épouse afin que plusieurs dizaines d’inconnus puissent la violer à son insu pendant des années, a tout filmé ; c’est même cette collection visuelle monumentale qui a conduit à la mise en examen des accusés. On peut aussi relever que c’est déjà le fait de filmer ses victimes, en public cette fois (sous les jupes de clientes d’une grande surface), qui a attiré l’attention des autorités sur lui et mené à la découverte du reste. La documentation systématique de ses propres agissements constitue donc une part fondamentale desdits agissements (dans un but principalement pornographique en l’occurrence). À l’issue de la fouille de son matériel, cette archive devient logiquement une #pièce_à_conviction.

    Pourtant, depuis le début des audiences, s’est joué un retournement du rôle de ces images : les plaidoiries des avocats des accusés mobilisent massivement les vidéos incriminantes pour au contraire les dédouaner. Il a pu être ainsi avancé que ces images montraient en fait que la victime était consentante ; qu’elle faisait semblant de dormir ; que rien ne prouvait qu’elle n’avait pas sollicité ces actes.

    Dans le cas de Mazan, le paradoxe est consommé : sans ces vidéos, les accusés auraient probablement continué leur vie sans être inquiétés, mais sur ces vidéos se construit désormais un #récit_alternatif visant à les disculper.

    Depuis un an, une autre catégorie de vidéos sature nos écrans : les images en provenance de Gaza. Depuis un an Israël a imposé une interdiction stricte sur l’accès indépendant à Gaza pour les médias internationaux ; les vidéos qui nous parviennent sont donc nécessairement le fait d’individus impliqués dans les événements. Certaines sont filmées avec les téléphones des victimes ; d’autres sont, comme dans le cas de Dominique Pélicot, tournées par les auteurs des crimes : des soldats israéliens enregistrant des crimes de guerre en zone occupée, soit par souci nationaliste, soit par fanfaronnade individuelle pour se mettre en valeur sur Tiktok et Tinder. On note au passage qu’à Mazan comme à Gaza, la compilation des actes criminels par leurs auteurs dit quelque chose de leur #sentiment_d’impunité.

    Dans les deux cas de figure, un enjeu fondamental est donc l’existence d’une #documentation_visuelle d’actes qui dans d’autres contextes restent impunis, précisément faute de preuves.

    Tout l’argumentaire de notre idée de la justice est fondé sur la preuve, soit le fait que le flagrant délit ou la prise sur le fait rend les faits indéniables. C’est même ce qui justifie la #surveillance_de_masse.

    Ici, cet argumentaire se retrouve mis à mal et les images font l’objet d’une entreprise de #disqualification : les victimes sont des menteurs et les vidéos sont fake. Nous le savons bien : dans le monde « #post-vérité », les faits ne sont plus aussi têtus.
 Ainsi encore tout récemment des images des frappes qui ont ciblé les patients d’un hôpital en ruines à Deir al Balah et notamment vu périr dans les flammes le jeune Shaban al-Dalou sur plusieurs vidéos ont suscité une émotion virale. Mais très rapidement en réponse à ces images se met en place une rhétorique de #négation d’ordre conspirationniste : les vidéos seraient le fruit de « #Pallywood », invention raciste et révisionniste qui prétend que les Palestiniens disposent d’une industrie cinématographique dédiée à la production « hollywoodienne » de films victimaires. Ainsi l’épisode très choquant de la mort de #Shaban_al-Dalou a été remis en question en ciblant l’auteur d’une des vidéos de l’attaque de l’hôpital ; dans ces contenus, le jeune Gazaoui est présenté comme un « acteur » et accusé de créer de faux contenu destinés à attirer la compassion. Bien que les vidéos aient été vérifiées comme bien réelles et la conspiration Pallywood largement debunkée, et notamment sur l’épisode précis en question, les tweets relayant cette opération de propagande autant par les comptes officiels de l’état israélien que de l’influenceur d’extrême-droite et ex-policier Bruno Attal mais aussi la vice-Présidente du CRIF, n’ont pas, à ce jour, été supprimés.
    Ce #discrédit jeté sur la preuve peut sembler tellement grossier qu’on aurait du mal à le prendre au sérieux, mais il fonctionne très bien sur les spectateurs de bonne foi qui ne veulent pas croire aux images “choc” qui leur parviennent. Il a même pu être dit que ces images étaient "trop choquantes pour être réelles".

    Ainsi, en présence d’images, la négation doit simplement passer par d’autres canaux : ces images prouveraient en fait le contraire de ce qu’elles montrent explicitement ; seraient fausses ou trafiquées ; les victimes seraient en fait consentantes, ou ne seraient que des acteurs jouant la comédie.

    La #fictionnalisation des images documentaires participe donc de la mise en place d’un #déni_de_preuve. Priver les images de leur #charge_probatoire est alors un enjeu capital pour les perpétrateurs.

    VICTIME PARFAITE, PARFAIT COUPABLE

    Revenons sur Mazan.

    Gisèle Pélicot, soumise chimiquement par son mari et livrée à des centaines d’hommes pour qu’ils la violent pendant qu’elle était inconsciente, pourrait incarner l’archétype de la "bonne victime" de viol : les preuves sont accablantes, les faits indiscutables.

    Cette idée de "#bonne_victime" se retrouve chez Giulia Fois, qui évoque le viol dont elle a été victime comme un “bon viol”, expliquant qu’elle a été considérée comme une victime recevable parce que son viol a eu lieu dans un contexte conforme à l’idée qu’on veut se faire du viol à l’échelle de la société : un inconnu la nuit sur un parking sombre — cliché bien utile pour recouvrir complètement la réalité qui est toute autre : puisque 90% des #viols sont commis par un homme connu de la victime.

    Pourtant, Gisèle Pélicot se voit harcelée par les avocats de la défense qui s’acharnent à démontrer qu’elle aurait été consentante, et par là mettre en doute son statut même de victime. On le voit bien : l’image, soit le plus haut niveau de preuve, dans ce contexte, ne sert plus à rien. Si ce n’est éventuellement à se retourner contre les victimes : on est même allé chercher des photographies érotiques réalisées par la victime pour étayer le portrait d’une femme lascive et libertine, donc essentiellement une femme qui a bien cherché à se faire passer dessus et certainement pas une « bonne victime ».

    On voit donc la facilité avec laquelle, en dépit des preuves, la victime légitime peut être rétrogradée au statut d’irrecevable.

    Dans le même ordre d’idées, Mona Chollet, toujours dans son texte si bien nommé « le génocide invisible », relève ceci (et je souligne) :

    « Au fil des mois, déjà, on avait pu mesurer l’ampleur du “deux poids, deux mesures”. Les massacres, les viols : au vu de l’indignation générale soulevée, à juste titre, quand des Israélien·nes en ont été victimes, on avait pu en déduire, naïvement, que ces crimes étaient condamnables en eux-mêmes. Mais l’indifférence, voire l’approbation, rencontrées quand des Palestinien·nes en sont victimes à leur tour nous force à en déduire que ce qui est réellement terrifiant, ce n’est pas d’être violé·e, décapité·e, massacré·e : c’est de l’être par des Arabes ».

    La #recevabilité du #statut_de_victime légitime semble donc moins inféodée au faisceau de preuves dont on dispose qu’au statut de l’auteur des actes dont elle est victime. En gros : dis-moi qui t’a agressé·e, je te dirai si c’est vrai.

    En effet, la question de savoir qui est la "bonne victime" sert à détourner l’attention du véritable problème : celui des "#bons_coupables", ceux que la justice désigne comme des cibles légitimes — migrants, pauvres, minorités de race et de genre… (et il va de soi que ces coupables idéaux ne peuvent pas constituer à leur tour des victimes parfaites). Pour le dire simplement, le système protège les agresseurs quand ils correspondent à un certain profil.

    Nous avons à Mazan un procès accablant pour les auteurs (avec 10 ans de vidéos à charge) mais comme comme ce sont des coupables irréprochables — un « #bon_père_de_famille » et des « monsieur tout-le-monde » —, on est en train de nous expliquer que c’est plus compliqué que ça, qu’ils n’ont pas fait grand chose de mal, qu’ils ont souffert dans leur enfance et que Gisèle Pélicot a peut-être un peu cherché ce qui lui est arrivé. La médiatisation du procès de Mazan rompt l’illusion et montre au grand jour l’arbitraire de la séparation entre bons et mauvais hommes, et entre vrais et faux coupables.

    Le contraste est saisissant avec typiquement le battage médiatique tout récent autour de l’inculpé désigné sous la seule appellation de « Marocain sous OQTF » qui a tué la jeune Philippine, créant immédiatement une panique d’extrême-droite — extrême-droite qu’on a pas beaucoup vu s’émouvoir du procès Mazan.

    Il apparaît clairement qu’on ne prend fait et cause pour les victimes qu’en fonction de qui les agresse, en faisant en réalité peu de cas de ces victimes.

    CACHEZ CES VICTIMES QUI NE SAURAIENT EXISTER

    Dans ce contexte, le huis clos judiciaire joue d’ailleurs un rôle clé : il devient le pilier d’un système qui, sous couvert de protéger les victimes, protège en réalité les coupables. Le refus du #huis_clos par Gisèle Pélicot est un enjeu de société car il expose publiquement ce qui était auparavant relégué à l’imaginaire sordide des « affaires de mœurs » et recouvert d’un voile pudique.

    Dans le même ordre d’idées, les #smartphones utilisés par les populations ciblées ont en quelque sorte brisé le huis clos symbolique des scènes de crimes de guerre d’habitude considérés comme essentiellement incompréhensibles, exotiques, ambigus et frappés d’un flou artistique.

    En ce moment, le monde traverse donc une #médiatisation_des_violences qui fait vaciller les conceptions de la justice des gens qui y assistent. Si l’idée d’une #justice_à_deux_vitesses n’est certes pas nouvelle, les niveaux d’impunité et de cynisme déployés dans ces deux contextes ont suscité des indignations très larges.

    S’y pose à nouveaux frais la question centrale : qui a le droit d’exercer la #violence ?

    
Mythe fondateur de l’état de droit, le #monopole_de_la_violence_légitime réservé aux agents du pouvoir exécutif prouve jour après jour non seulement son échec à protéger les plus vulnérables, mais sa tendance croissante et de plus en plus manifeste à s’exercer contre eux, des violences policières aux persécutions institutionnelles contre les minorités. Je vois pour ma part dans l’acharnement à innocenter les violeurs de Mazan une extension tacite et conditionnelle de ce monopole de la violence à certaines catégories sociales (plutôt dominantes) pourvu qu’elles limitent leur action violente à certaines autres catégories (plutôt minoritaires).

    Les images de Gaza et de Mazan concourent au même mouvement de révélation à grande échelle de l’étendue de l’arnaque d’un régime profondément illégaliste, au sens foucaldien : la gestion de la légalité ou de l’illégalité de certains phénomènes en fonction de qui en sont les acteurs.

    S’y dévoile en fait la matrice d’un système fondé sur la #négation_des_victimes : face à l’impunité acquise de certains, selon une organisation finalement tout à fait suprémaciste, on le voit aujourd’hui : les preuves ne valent pas grand chose ; face à des perpétrateurs qui bénéficient à d’un totem d’#immunité, ou à minima de nombreux points d’avance, il n’y a pas de victime assez parfaite pour établir la #culpabilité de leur bourreau.

    Le #victim_blaming (terme qui désigne l’attribution d’un acte malveillant à la responsabilité de la victime) est en fait le mode par défaut du parcours de la victime vers la reconnaissance de son statut et l’éventuelle réparation du préjudice et participe d’une #impunité_institutionnelle. Le huis clos que les images viennent briser n’est pas seulement géographique, mais aussi moral et idéologique : il est celui d’une société internationale qui refuse de reconnaître la pleine humanité des victimes, car cela impliquerait de remettre en question les structures de pouvoir qui la sous-tendent.

    Si comme le veut l’adage le vieux monde peine à mourir, les monstres qui surgissent prennent pour l’instant la forme d’une ère post-factuelle où l’émotion et l’opinion remplacent les faits, et dans laquelle les spectateurs sont complices par leur inaction. Et si un nouveau monde tarde à apparaître c’est aussi parce l’#indifférence et le #déni prédominent et autorisent l’impunité à prospérer.

    J’ai l’optimisme de penser que l’indignation suscitée par décalage entre les déclarations des pouvoirs publics et les actes qui sont documentés ne n’est pas vouée à tourner dans une boucle stérile et fera à terme bouger les lignes. Je caresse même la chimère que par le spectacle qui se donne de cas d’impunité tellement patents, après l’indignation incrédule se produise un déclic des consciences même chez les gens les plus enclins à avoir confiance en la justice nationale et internationale. Le régime actuel de coexistence des #récits_dominants avec les images qui les contredisent est en train de creuser une faille qui expose les processus par lesquels les systèmes de justice et les systèmes d’information sont à la fois régis par les #rapports_de_pouvoir qui traversent nos sociétés et producteurs de #récits dominants. Chaque jour qui passe montre un peu davantage combien le roi est nu.

    Omar El Akkad tweetait il y a un an : “One day, when it’s safe, when there’s no personal downside to calling a thing what it is, when it’s too late to hold anyone accountable, everyone will have always been against this.” Ce tweet a été vu plus de 10 millions de fois. Pouvons-nous vraiment attendre que trois générations s’écoulent ?

    https://blogs.mediapart.fr/cerisuelo/blog/171024/la-preuve-en-images
    #viols_de_Mazan

  • Erfolgreiche Gegenrevolution
    https://www.bpb.de/shop/zeitschriften/izpb/revolution-von-1848-265/9889/erfolgreiche-gegenrevolution

    Voilà un article de qualité sur le printemps des révolutions de 1848 à Berlin publié sur le site de l’agence fédérale pour la formation civique . L’article sur de.wikipedia.org par contre est une collection de mythes réactionnaires et ne contribue pas à la compréhension des événements révolutionnaires en Prusse.

    Ensuite je constate que deux paragraphes sur la révolution en Prusse et l’influence du conflit avec le Danemark sur les déveoppements à Berlin dans l’article de fr.wikipedia.org t’enseignent plus de vérité historique que ces longues articles en langue allemande.

    La révolution de Mars
    https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9volution_de_Mars#Prusse

    Il se voit encore que la production de l’encyclopédie en ligne en Allemagne est sous contrôle d’une bande de récationnaires en ce qui concerne sa partie historique et de questions de société. Je continue à la consulter pour des questions de physique et chimie car il plus difficile de déformer la vérité dans ces domaines scientifiques.

    21.01.2010 von Günter Wollstein

    Einleitung

    Parallel zur Septemberkrise in Frankfurt wurden auch die Habsburgermonarchie und Preußen von Krisen geschüttelt. Den jungen Verfassungsstaaten mit ihren liberalen „Märzregierungen“ war eine Stabilisierung nicht geglückt. Ende Oktober/Anfang November kam die Stunde der Gegenrevolutionäre, in der diese wieder die Macht an sich nahmen und ihre Traditionsstaaten erneut in souverän handelnde Großmächte konservativer Prägung umwandelten, womit auch die Erfolgschancen für die Frankfurter Liberalen dramatisch zusammenschrumpften.

    Fortan konnte die Paulskirche nicht mehr damit rechnen, dass sich die Einzelstaaten der Entwicklung im deutschen Gesamtstaat anpassen und unterordnen würden. Doch auch in der nächstfolgenden, bis 1850/51 andauernden Phase hielt ein gegenrevolutionärer Prozess an. Zwar erhielten Österreich und Preußen erstaunlich fortschrittliche Verfassungen, da an den politischen Maßstäben, die Liberale und Demokraten innerhalb und außerhalb der Parlamente gesetzt hatten, nicht vorbeizukommen war. Gleichzeitig ließen sie jedoch die Paulskirche scheitern und drängten mit zunehmender innerer Stabilisierung auch das Verfassungsleben in ihren eigenen Staaten zurück.
    Krise der Habsburgermonarchie

    In der Habsburgermonarchie war auch während des Sommers 1848 die Politisierung der Öffentlichkeit auf eine recht kleine aktive Minderheit in den städtischen Zentren beschränkt geblieben. Politische Vereine besaßen durchaus Gewicht, doch flächendeckende Parteiorganisationen fehlten. Soziale Konflikte verschärften die nationalen Spannungen nur unerheblich. Eine wichtige Ausnahme war Wien. Hier führte die „Praterschlacht“ vom August, aus der die bürgerlich strukturierte Nationalgarde und die Akademische Legion als Sieger hervorgingen, zu Toten auf Seiten der in den Vorstädten lebenden Unterschichten. Erst im Zuge der Gegenrevolution fanden sich Teile der regulären Truppen, Nationalgardisten, Handwerksgesellen und Arbeiter wieder zum gemeinsamen Kampf gegen das Gros der regulären Truppen zusammen.
    Drohender Staatszerfall

    Für Sprengstoff sorgten die Interessenkollisionen der verschiedenen Nationalbewegungen im Vielvölkerstaat, am meisten in Italien und Ungarn. Im lombardisch-venetianischen Königreich schien der Triumph des Risorgimento schon perfekt, doch gelang es den Italienern wegen programmatischer Differenzen, dynastischer Eigeninteressen und militärischer Schwäche nicht, Österreichs hier aus Südslawen zusammengestellte Truppen unter General Johann Graf von Radetzky (1766-1858) aus einem Festungsviereck an Etsch und Mincio zu vertreiben. Im Königreich Ungarn mit seinen Magyaren, Slawen, Rumänen und Deutschen erreichten die Magyaren unter Lajos Kossuth (1802-1894) und Ludwig Graf Batthyány (1806-1849) eine weitgehende Unabhängigkeit des Landes bei Fortbestehen einer Personalunion mit Österreich, doch war zu erwarten, dass die Habsburgermonarchie im Falle eines Wiedererstarkens jede sich bietende Chance nutzen würde, um ihre reale Oberhoheit wiederherzustellen, zumal dabei mit Hilfe der südslawischen Minderheit Ungarns, insbesondere der Kroaten, zu rechnen war.

    In Prag versuchten zwar ein tschechischer Nationalausschuss und bald eine provisorische Regierung, das Königreich Böhmen und Mähren zum autonomen Bestandteil einer föderativ umgestalteten und mit einer Verfassung ausgestatteten Habsburgermonarchie zu machen, in der die Slawen die Majorität besaßen. Doch eine hinhaltende Politik Österreichs und die Präsenz seiner Truppen im Lande hielt die Lage in der Schwebe. Im Königreich Galizien konnten Bürokratie und Militär sogar umgehend die polnischen Unabhängigkeitsbestrebungen eindämmen und niederschlagen.

    Der deutschlandpolitische Komplex war daher nur ein Aspekt der grundsätzlichen Frage, ob Österreich erhalten oder geteilt werden sollte. Eine dominierende Zielvorgabe war nirgends auszumachen. Da mit einem Verlust Italiens und Ungarns gerechnet wurde, wetteiferten die verschiedenen Parteien und Völker mit Überlegungen, was mit einer entsprechend verkleinerten Habsburgermonarchie geschehen sollte. Unter den Verfechtern eines straff zentralistisch geführten Staates konkurrierten bei manchen Übereinstimmungen Anhänger einer absolutistischen Staatsform mit Befürwortern eines Verfassungsstaates. Entsprechend gespalten waren auch die Vertreter eines föderativen Staatenbundes. Das Modell der Paulskirche, demzufolge das westliche Österreich zum Bestandteil eines konstitutionellen Großdeutschlands werden sollte, dominierte in der Gesamtbevölkerung nie, von der politischen Führung ganz zu schweigen. Selbst im deutschen Teil der Bevölkerung standen durchgängig „schwarz-gelbe“, also der Habsburgerdynastie verpflichtete, neben den „schwarz-rot-goldenen“ Ideen der „Germanophilen“.
    Unpopuläre Verfassung „von oben“

    Während die Regierung zur Untätigkeit verurteilt war, versuchte sich der Hof, nun von einer Kamarilla statt der Staatskonferenz gelenkt, an einem Spagat zwischen Bewahrung des Alten und Arrangement mit unvermeidlich Neuem. Improvisationen sollten möglichst viel sowohl von der eigenen Macht als auch vom traditionellen Besitzstand des Staates bewahren. Als am 25. April 1848 eine Verfassung verordnet wurde, bescherte dies dem Staat zwar ein Parlament, aber kein populäres Führungsorgan.

    Immerhin fand am 22. Juli 1848 tatsächlich - wenn auch ohne Vertreter Italiens und Ungarns - die feierliche Eröffnung eines Reichstags statt. Die Hälfte der Abgeordneten waren Slawen; eine große Zahl von Bauern aus den deutschen Kronländern und Galizien saß neben bürgerlichen Parlamentariern aus Wien und anderen städtischen Regionen, insbesondere auch Böhmens; Aristokraten waren nur schwach vertreten. Es fehlte eine gemeinsame liberale Führungsschicht analog zur Paulskirche. Trotz massiver Verständigungsprobleme gelang die Verabschiedung eines grundlegenden Gesetzes auf dem Agrarsektor. Am 31. August beschloss der Reichstag eine entschädigungslose Aufhebung der Untertänigkeitsverhältnisse und eine Beseitigung der Grundlasten bei Entschädigungsvorbehalt. Diese Bauernbefreiung löste das längst überfällige zentrale soziale Problem des noch überwiegend agrarischen Österreich. Im Sommer 1848 blieb es jedoch bei diesem einmaligen Kraftakt des Reichstags, so dass dieser nicht die Popularität gewann, um im inneren Kräftefeld eine bedeutende Rolle zu spielen.
    Verselbstständigung des Militärs

    Die Tatsache, dass die Verfassung vom April 1848 nicht das Werk einer Nationalversammlung war und somit nicht vom Volk ausging, aber auch weitere Bemühungen von Hof und Regierung, sich den Volksbewegungen nicht zu beugen, führten im Mai zu einem Aufstand, der anders als im März auf Wien beschränkt blieb und die Entmachtung der Regierung durch einen „Sicherheitsausschuss“ der Stadt zur Folge hatte. Kaiser Ferdinand und die Kamarilla entschlossen sich zur Flucht ins kaisertreue Innsbruck.

    In dieser verfahrenen und chaotischen Situation verselbständigten sich verschiedene durch den Zusammenbruch der Habsburgermonarchie aufgebrachte und durch den eigenen Prestige- und Machtverlust unmittelbar betroffene Heerführer. Sie begannen an ihren Standorten, auf eigene Faust „Ordnung“ zu schaffen, wovon der kaiserliche Hof bisweilen erst nachträglich informiert wurde. Ihre Aktionen entwickelten sich zur Gegenrevolution in Österreich-Ungarn, wobei sie Hof und Kamarilla jenen Machtgewinn bescherten, der diesem in der Schlussphase der Gegenrevolution wieder die politische Führung einbrachte.

    Die entscheidenden Generäle waren neben Radetzky in Italien, dem der Diplomat Felix Fürst zu Schwarzenberg (1800-1852) als kommender politischer Kopf Österreichs zur Seite trat, Alfred Fürst zu Windischgraetz (1787-1862) in Böhmen und Joseph Freiherr von Jellacic (1801-1859) in Ungarn, der nicht nur für das alte Österreich, sondern auch als Kroate gegen die Magyaren kämpfte. Zuerst nutzte Windischgraetz während des für politische Aufregungen sorgenden Slawenkongresses am 2. Juni 1848 in Prag die Gunst der Stunde, um die tschechische Nationalbewegung durch militärische Machtdemonstrationen zu einem „Aufstand“ zu reizen und Mitte Juni in fünftägigen Barrikadenkämpfen auszuschalten. Radetzky, der mit Hilfe Schwarzenbergs nur mit Mühe eine politische Kapitulation Österreichs in Italien abgewendet hatte, gelang Ende Juli bei Custozza der entscheidende Sieg, der bei vorläufigem Ausscheiden Sardinien-Piemonts aus dem Krieg die Herrschaft der Habsburgermonarchie in Oberitalien wieder konsolidierte.

    Bevor im September Ungarn an die Reihe kam, hatte sich die Lage in Wien zunächst nicht zuletzt dank des gemäßigt wirkenden Reichstags deutlich entspannt. Auch der Hof kehrte am 11. August nach Wien zurück. Nach dem Erfolg in Italien betrieb dieser dank der Mithilfe des neuen Kriegsministers Theodor Graf Latour (1780-1848) immer entschiedener eine militärische Lösung der Ungarnfrage, wobei die Kroaten gegen die Magyaren ausgespielt wurden. Diese scharfe Konfrontationspolitik wurde von der Regierung zwar nicht mitgetragen, doch auf einem Verhandlungsweg bemühte auch sie sich um eine Revision der Zusage an Ungarn, dass das Königreich fortan mit der übrigen Habsburgermonarchie nur noch in Personalunion verbunden sein sollte.

    Diese Politik mobilisierte die mit der ungarischen Nationalbewegung sympathisierende politische Linke in Wien aufs Neue. Wie in der Frankfurter Septemberkrise bereiteten nationale Empörung in Verbindung mit sozialen Problemen und Sorgen vor gegenrevolutionären Entwicklungen den Weg zu einer Radikalisierung und zu neuen Unruhen. Dadurch ergab sich für die Gegenrevolutionäre die Perspektive eines Doppelschlages gegen die Ungarn und gegen die Linke in Wien. Da auf die Truppen Verlass war, spielte ihnen ab jetzt jede Eskalation der Situation in die Hände.

    In diesem Bewusstsein nahm Jellacic am 11. September den Kampf gegen die Ungarn auf. Als Jellacics Lage aufgrund der unerwarteten Schlagkraft der Magyaren kritisch wurde und er sich auf österreichisches Gebiet zurückziehen musste, brach auch Windischgraetz aus Prag auf, um Österreich zu „retten“. Schwarzenberg erschien Ende September in der österreichischen Hauptstadt Wien.

    Die Verknüpfung des Kampfes gegen die Ungarn mit dem gegen die Liberalen und Demokraten Wiens machte Fortschritte, als das Hilfeersuchen einer ungarischen Reichstagsdelegation in Wien durch eine Mehrheit des dortigen Reichstags abgelehnt wurde, was in der österreichischen Hauptstadt für neuerliche Unruhen sorgte. Nutzen zogen die Gegenrevolutionäre auch aus der Ermordung des von der Regierung Wessenberg als außerordentlicher Kommissar für Ungarn entsandten Generals Franz Graf Lamberg am 28. September in Pest.
    Niederschlagung des Wiener Aufstandes

    Als Latour am 4. Oktober den Einsatz eines in Wien stationierten Bataillons als Ergänzung der gegen die Ungarn kämpfenden Truppen anordnete, mündete eine Beinahe-Meuterei der betroffenen Truppenteile in einen umfassenden Aufstand in der Hauptstadt, bei dem Latour ermordet und das Zeughaus gestürmt wurde.

    Angeführt von demokratischen Vereinen und linken Reichstagsabgeordneten entstand eine einzigartige Bürgerkriegsfront gegen die Gegenrevolutionäre, die allerdings auf Wien beschränkt blieb und nur eine politisch aktive Minderheit umfasste. In ihr waren radikale Demokraten und sozial Unzufriedene mit maßvollen und kompromissbereiten Demokraten zusammengeschweißt, zu denen auch der Paulskirchenabgeordnete Robert Blum gehörte, der als Abgesandter seiner Fraktion nach Wien gekommen war.

    Der Hof floh am 7. Oktober erneut, nunmehr in die erzbischöfliche Residenzstadt Olmütz in Mähren, wobei der Kaiser die österreichischen Völker zum Kampf gegen die Wiener Revolution aufrief. Mitte Oktober entschied sich der Hof intern für Schwarzenberg als künftigen gegenrevolutionären Regierungschef, während dessen Schwager Windischgraetz als Oberkommandierender mit diktatorischen Vollmachten ausgestattet wurde, um die Revolution in Wien zu bekämpfen.

    In der Literatur wird vielfach von einer Wiener Oktoberrevolution gesprochen, doch ist dieser Ausdruck mit Vorsicht zu gebrauchen. Die Weichenstellungen kamen von den Gegenrevolutionären, die - wie Schwarzenberg formulierte - eine Abrechnung mit „der europäischen Partei des Umsturzes“ suchten und durch entsprechende Vorgaben die Bürgerkriegssituation vom Oktober hervorriefen. Da die Aufständischen jedoch mit ihren Bluttaten, vor allem der Ermordung des Kriegsministers, die Eskalation maßgeblich vorantrieben, lässt sich von einem Nebeneinander von Gegenrevolution und präventiver Revolution sprechen, wobei beide Seiten glaubten, defensiv zu handeln.

    Am 20. Oktober wurde Wien von Windischgraetz eingeschlossen. Die übermächtige Streitmacht der regulären Truppen siegte faktisch schon am ersten Tag des Bürgerkriegs, doch ein rasch scheiternder Versuch ungarischer Verbände, die Stadt zu befreien, ließ Beschießungen durch Artillerie und Straßenkämpfe erst nach vier Tagen, am 31. Oktober, enden; schließlich waren über 2000 Tote, meist Zivilisten, zu beklagen. Es folgte eine ebenso grausame wie willkürliche Abrechnung durch die Gegenrevolutionäre, deren spektakulärster Fall - gedacht als Demonstration gegen die Linke im Allgemeinen und die Paulskirche im Besonderen - die „standrechtliche Erschießung“ Robert Blums war, des angeblich „hervorragendsten unter den deutschen Anarchisten“.

    Die Lage im gesamten Italien bekamen die Gegenrevolutionäre erst Monate später in den Griff, zumal sich die Gegenseite radikalisierte und vor allem in Rom und Venedig für ihre Freiheit kämpfende Republiken entstanden. Als Reaktionär, der seinem engeren Herrschaftsbereich wieder ein absolutistisches Regiment aufzwang, schritt der König von Neapel-Sardinien voran. Österreich besiegte sodann am 23. März 1849 Piemont-Sardinien bei Novara, was zur Abdankung Karl Alberts zugunsten seines Sohnes Viktor Emanuel II. führte. Im Juli wurden die Römische Republik - zu deren Beseitigung kämpfte nunmehr eine in ideologischer Hinsicht seltsame Koalition von, unter anderen, Österreichern und Franzosen Seite an Seite - und die Republik Venedig niedergerungen, und abermals einen Monat später signalisierte ein österreichisch-piemontesischer Friedensschluss das vorläufige Scheitern der italienischen Nationalbewegung; allerdings blieb Piemont-Sardinien analog zu Preußen ein Verfassungsstaat.

    Zu einem weitaus härteren Kampf, in dem Schwarzenberg - wenn auch nach langem Zögern - die kriegsentscheidende militärische Hilfe von Zar Nikolaj I. in Anspruch nahm, entwickelte sich der ab Dezember 1848 wütende Krieg Österreichs gegen Ungarn. Auch Ungarn, das die kurze Spanne seiner faktischen Unabhängigkeit nicht zuletzt zu Rüstungen genutzt hatte und in dem Kossuth während des Krieges quasi wie ein Diktator herrschte, wurde am Ende der Revolutionsphase, im April 1849, noch in eine Republik umgewandelt. Doch schließlich wurde auch deren Gegenwehr sinnlos, und nach der Niederlage der Ungarn am 13. August 1849 mit einer Kapitulation vor den Russen bei Világos rechneten die Sieger in grausamer Form ab.
    Staatliche Neuordnung

    Nach der Niederschlagung der Demokraten in Wien kam es ungeachtet des Andauerns äußerer Probleme zu einer raschen Entscheidung in der Frage der künftigen Staats- und Regierungsform. Als Schwarzenberg am 21. November Ministerpräsident wurde, erhielt erstmals ein Vertreter jenes „realpolitischen“ Kurses das Amt eines Regierungschefs, der später in der Bismarck-zeit vorherrschend werden sollte. Schwarzenberg befürwortete einen zentralistisch-bürokratischen Obrigkeitsstaat, der den „Stämmen“ Gleichberechtigung und dem Volk Staatsbürgerrechte einräumte. An dessen Spitze sollte die Habsburgerdynastie mit einem Kaiser stehen, dessen zentrale Stützen Bürokratie und Armee waren, während allenfalls den Großgrundbesitzern und ähnlich Vermögenden eine darüber hinausgehende Teilhabe an der politischen Verantwortung zugedacht war.

    Als Sieger der Gegenrevolution trat Schwarzenberg jedoch, seinen Rivalen Windischgraetz beiseite drängend, zunächst als Reformkonservativer auf, der den Erfordernissen einer nach der Märzrevolution veränderten politischen und gesellschaftlichen Landschaft Tribut zollte. So blieb sein Hauptanliegen zwar die Rekonstruktion eines auf die Habsburgerdynastie gestützten Systems, doch stattete er dieses mit einer Verfassung und einem Parlament aus. Im Reichstag, der in die mährische Stadt Kremsier beordert worden war, erntete er am 27. November 1848 enthusiastischen Beifall, als er ausführte: „Wir wollen die konstitutionelle Monarchie aufrichtig und ohne Rückhalt.“
    Kurswechsel unter Kaiser Franz Joseph

    Mit der Einsetzung des 18jährigen Kaisers Franz Joseph (1830-1916) am 2. Dezember 1848 erfolgte jedoch eine nicht unwesentliche Kurskorrektur. Für fast sieben Jahrzehnte betrat nämlich ein gewissenhafter und mutiger, dabei nur wenig kreativer Herrscher die politische Bühne, der vor allem verinnerlicht hatte, dass er dem Heer sowohl den Fortbestand der Habsburgermonarchie wie seine Macht verdankte. In seinem Antrittsmanifest hielt er sich mit seinen eigenen Absichten noch zurück. Doch sehr bald wurde klar, dass der junge Monarch keinen Wert auf seine eigene Volkstümlichkeit oder einen konstitutionellen Aufbau des Staates legte, dass er vielmehr als autokratischer Fürst selbst herrschen wollte.

    Franz Joseph kam die Auflösung des Kremsierer Reichstags durch Schwarzenberg am 4. März 1849 entgegen. Sie erfolgte zum Zeitpunkt, als der Reichstag sich gerade zur Fertigstellung einer Verfassung anschickte. Als der Regierungschef zeitgleich eine Verfassung oktroyieren ließ, bereitete es dem Kaiser und anderen Gegnern eines konstitutionellen Österreichs keine Schwierigkeiten, die Wahl eines neuen Reichstags zu verhindern. Für Schwarzenberg brachte dies nur Vorteile, konnte er so doch in freier Gestaltung die Konsolidierung der Großmacht Österreich außenpolitisch vorantreiben.

    Schon in den Jahren 1849/50 übernahmen Absolutisten im Umfeld des Kaisers Zug um Zug wieder die innenpolitische Führung. Schwarzenberg kapitulierte 1851 vor ihnen. Schon seit längerem schwer erkrankt, starb er im April 1852.

    Ab April 1851 regierte Franz Joseph ohne Abstriche absolutistisch, mit Hilfe „seines“ Reichsrats, besetzt mit hohen Angehörigen der Bürokratie. Mit dem Silvesterpatent zum Jahreswechsel 1851/52 wurde schließlich auch die Zusage einer Verfassung rückgängig gemacht. Hiermit war der dramatische Versuch der Jahre 1848 bis 1851, den Vielvölkerstaat zu modernisieren, in einer revolutionären wie in einer gegenrevolutionären Etappe völlig gescheitert. Unangetastet blieb lediglich die sozialpolitische Reform im Agrarbereich von 1848. Auch in Wirtschaft und Handel wurde eine Anpassung an das bürgerliche Zeitalter versucht.

    Die Dynastie richtete erneut und verstärkt ihr Hauptaugenmerk auf die Bewahrung der Integrität der Großmacht, wobei sie versuchte, den Staatsbürgern/Untertanen sowie den Völkern und historisch gewachsenen Einheiten Freiräume zu verschaffen. Als durch die Revolutionszeit bewiesene Staatsdoktrin galt, dass Emanzipationsbestrebungen und Nivellierungsversuche jeder Art die Habsburgermonarchie zwangsläufig in Chaos und Verderben führen mussten. Neu war eine strikte Ausrichtung des Kaisers auf das Militär, die auf die politische Kultur des Landes ausstrahlte. Da sich aber die Nationalitätenprobleme des Vielvölkerstaates in der Folgezeit nicht mehr eindämmen ließen, konnte der absolutistische Staat nach frühneuzeitlichem Muster die angestrebte neue innere Stärke zu keinem Zeitpunkt mehr erreichen.
    Preußen - Bündnis von Militär und Monarchie

    Ausgangs- und Endpunkt der Entwicklung in Berlin unterschieden sich erheblich von denen in Wien, doch waren vergleichbare Etappen der Gegenrevolution zu beobachten. In der preußischen Hauptstadt hatte die Märzrevolution den Liberalen die politische Führung gebracht. Drei aufeinander folgende Regierungen unter den Ministerpräsidenten Ludolf Camphausen, Rudolf von Auerswald und Ernst von Pfuel schienen über unangefochtene Autorität zu verfügen. Von der im Mai gewählten Nationalversammlung war zu erwarten, dass sie an ihre Seite trat. Preußen übernahm in den Kämpfen gegen Dänemark und die polnische Nationalbewegung eine wichtige deutschlandpolitische Funktion. Es gewann dadurch an nationalem Renommee, während das weiterhin auf den Monarchen ausgerichtete Heer sein demütigendes Zurückweichen in der Märzrevolution wieder vergessen machen konnte.

    Hiermit gelangten konservative Militärs auch in Preußen in eine günstige Ausgangsposition, um zu einer treibenden gegenrevolutionären Kraft zu werden. Maßgeblich war dabei, dass der König den Gegenrevolutionären Rückendeckung gab und strikt auf seiner persönlichen Kommandogewalt über das Heer beharrte. Immer wieder gab er zu erkennen, dass er im Falle einer preußischen Politik, die von dem Prinzip der Volkssouveränität ausgehe, damit sein Gottesgnadentum missachte und seine Kommandogewalt über das Heer einschränke, entweder abdanken oder das Heer als Machtfaktor einsetzen wolle. Diese Situation nutzten als Vertreter der Gegenrevolution im Heer General Friedrich von Wrangel (1784-1877) und Oberstleutnant Karl Gustav von Griesheim (1798-1854).

    Der populistische General Friedrich Graf Wrangel sollte von Friedrich Wilhelm IV. nach seinem prestigeträchtigen Kommando in Schleswig schließlich den Auftrag zur militärischen Einkreisung des „revolutionären“ Berlin erhalten. Sein wichtigster Beitrag zum Gelingen der Gegenrevolution war seine überzeugend gespielte Bürgernähe beim Einrücken in Berlin, die nicht einmal Ansätze eines Widerstandes aufkommen ließ. Die politischen Fäden im Hintergrund zog die „graue Eminenz“ Griesheim, der als Direktor des Allgemeinen Kriegsdepartements das politisch bedeutendste Amt im Kriegsministerium innehatte. Er hing absolutistischen Staatsvorstellungen an und gehörte zu jenen Konservativen, die sich nach der Märzrevolution mit großem publizistischen Einsatz und Erfolg der Öffentlichkeitsarbeit zuwandten, um die Dominanz liberaler und demokratischer Leitvorstellungen zu brechen.

    Durch Militärzeitschriften erreichte er die Soldaten, von denen eine große Zahl in die konservativen Vereine eintrat und sich in ihnen für ein starkes, auf das Heer gestütztes, monarchisches Preußen einsetzte. Vier große Propagandakampagnen, die jeweils in Flugschriften kulminierten und weit über militärische Kreise hinaus wirkten, kamen hinzu. Zunächst gestaltete Griesheim die Wende in der preußischen Politik gegen die polnische Nationalbewegung mit und verhinderte dadurch, dass Preußen in einen unüberbrückbaren Gegensatz zum reaktionären Russland und ins Fahrwasser einer westlich-liberalen Blockpolitik geriet. Der anschließende Kampf gegen den Huldigungserlass (s. a. Seite 29 f.) und das vermeintliche „Schattenreich“ der Paulskirche legte die Basis für die staatliche Selbstbehauptung Preußens. Danach schob er einer demokratischen Kontrolle des Heeres, beispielsweise durch einen Verfassungseid, einen Riegel vor. Schließlich lieferte Griesheim mit der baldgängigen Parole „Gegen Demokraten helfen nur Soldaten“ das Motto zur „Abrechnung“ mit der politischen Linken in Preußen, aber auch im übrigen Deutschland.
    Schwächung der liberalen Regierungen

    Da die Regierung Camphausen an der Realisierbarkeit ihres liberalen Programms bei eigener Führungsrolle nicht zweifelte und weiterhin auf eine Zusammenarbeit mit dem König setzte, akzeptierte sie Kernbereiche von dessen Haltung und unterließ es, für eine Einbindung des Heeresbereichs in den konstitutionellen Staat zu sorgen. Dies stellte den Auftakt zu einer fatalen Entwicklung dar, in der Friedrich Wilhelm IV., obwohl er nicht handelte, sondern „nur“ überall seine Meinung kundtat und Rücksichtnahmen verlangte, der Regierung subtil Schaden zufügte.

    Zunächst aber brachte die Regierung die schon angesprochenen Modernisierungen in Wirtschaft und Handel auf den Weg (s. a. Seite 38). Außerdem suchte sie eine liberale Bürgergesellschaft im Sinne der Märzforderungen in die Tat umzusetzen. So sollte im unruhigen Berlin ein Sicherheitsausschuss, bestehend aus demokratischen und liberalen Vertretern der Justiz und Polizei, die angestrebte neue Rechtssicherheit gewährleisten. Schließlich wurde ein Verfassungsentwurf erstellt, um die Tätigkeit der Nationalversammlung vorzubereiten.

    Angesichts dieser Maßnahmen kam Berlin für eine kurze Zeitspanne zur Ruhe. Doch neue Ungereimtheiten des liberalen Kurses, die aus der Haltung alter Eliten und des Monarchen resultierten, alarmierten nur allzu bald wieder die politische Linke. Bezeichnend war das Wirken des Berliner Sicherheitsausschusses. Der Versuch liberaler und demokratischer Richter, Staatsanwälte und Polizisten, eine rechtsstaatliche und gewaltenteilige Ordnung mit mündigen Staatsbürgern zu praktizieren, wurde von Günstlingen des Königs zum Scheitern gebracht, die ihre Kompetenzen aus der Zeit der alten Untertanengesellschaft nicht preisgeben wollten. Um ein effektives Wirken der liberalen Beamten zu verhindern, halfen sie selbst bei Unruhen nach und dramatisierten diese.

    Die weit über die Frage der inneren Sicherheit in Berlin hinausgehenden Folgen für die liberale Führung waren, dass einerseits die Unterschichten und die demokratischen Verbände den Liberalen die obrigkeitsstaatlichen Übergriffe anlasteten und andererseits das Bürgertum die Sicht der Konservativen übernahm und die Liberalen nicht für fähig ansah, eine neue Ordnung in der Stadt und im Staat zu gewährleisten.

    Da die Regierung unverändert dem König große Rechte einräumte, geriet sie in den Verdacht, Gegenrevolutionären in die Hand zu spielen, während der König sie gleichzeitig als „ernste Narren“ und „so genannte konstitutionelle Minister“ herabsetzen konnte.

    Beispielhaft zeigte sich diese Problematik bei der Rückberufung des Prinzen Wilhelm von Preußen aus dem Exil. Als der König sich durchsetzte und die Regierung den Beschluss am 11. Mai mittrug, wertete die misstrauische politische Linke dies als Signal für die Vorbereitung einer Gegenrevolution. Neuerliche, nun nicht mehr abreißende Unruhen in der Hauptstadt waren die Folge. Als anschließend der Monarch nicht Willens war, sich zur Eröffnung der preußischen Nationalversammlung am 22. Mai an den Tagungsort dieses Parlaments zu begeben, steigerte die Regierung den Unmut der Linken noch, indem sie willfährig den feierlichen Auftakt der Parlamentsberatungen in die Residenz des Königs, den Weißen Saal des Stadtschlosses, verlegen ließ.
    Konflikt zwischen Parlament und König

    Nicht zufällig waren damit schon zu Beginn der preußischen Nationalversammlung die grundlegenden Konflikte offengelegt: Für die politische Linke stellten weiterhin die Kapitulation und die Zusagen des Königs vom März das Fundament dar, auf dem ein vom Volk gewähltes und beauftragtes Parlament ein demokratisches Preußen aufbauen sollte. Demgegenüber beanspruchte Friedrich Wilhelm IV. im Bewusstsein seiner unantastbaren Position als König von Gottes Gnaden Mitsprache- und Kontrollrechte, die ein monarchisches Preußen gewährleisten sollten.

    Ein Verfassungsentwurf der Regierung, der wiederum einen monarchischen Führungsanspruch vorsah, veranlasste die Nationalversammlung daraufhin am 8. Juni, unterstützt von lebhaften Demonstrationen demokratischer Vereine in Berlin, eindeutig Stellung zu beziehen, indem sie auf dem Prinzip der Volkssouveränität als Grundlage für ihre Verfassungsberatungen beharrte.

    Dieser frühe Beschluss, der als Antwort auf die demonstrativen Richtungsvorgaben des Königs zu verstehen war, markierte den endgültigen Beginn einer anhaltenden Konfrontation von Parlament und König. Er gab den gegenrevolutionären Kräften des Landes Anlass, die Nationalversammlung als ein Gremium zu diffamieren, das von einer radikalen Linken beherrscht sei und sich durch anmaßendes und unfähiges Verhalten selbst diskreditiere.

    Bei näherer Betrachtung verfügte die Berliner Nationalversammlung, die aus einem bemerkenswert demokratischen Wahlverfahren hervorgegangen war, zwar tatsächlich nicht über die geistige Brillanz der Paulskirche. Auch zeigte sich im Vergleich zur Paulskirche insgesamt eine Linksverschiebung des politischen Spektrums, da das Bildungsbürgertum weniger dominierte und auch die untere Mittelschicht vertreten war. Schon ein Blick auf die vier Fraktionen zeigt aber, dass von einer Linkslastigkeit oder Radikalität keine Rede sein konnte. Die konservative Gruppe, zu der Hochkonservative wiederum nicht gehörten, war viel stärker als die des Frankfurter Parlaments. Demgegenüber auffallend schwach vertreten waren die rechten Liberalen, doch stellten sie mit den Konservativen die Majorität des Hauses. Bei den linken Liberalen fiel deren Aufgeschlossenheit für sozialpolitische Maßnahmen auf. Die Demokraten schließlich strebten mehrheitlich nach einer parlamentarischen Monarchie; nur eine kleine Minderheit vertrat strikt republikanische Zielvorstellungen. Auch der Vorwurf, das Parlament sei unfähig gewesen, war verfehlt; sein folgerichtiges und maßvolles Handeln widersprach dem.
    Verfassungsdebatte

    Nach dem turbulenten Auftakt zu den Beratungen der preußischen Nationalversammlung versuchte die Regierung, dem Parlament wie dem König gerecht zu werden, indem sie mit Hilfe der beiden rechten Fraktionen einen Formelkompromiss durchsetzte, der Königs- und Volksrechte nebeneinander stellte. Doch schon das erschien dem König wie den Linken unerträglich. Die Erregung auf demokratischer Seite über den Kompromiss bündelte sich mit Streitigkeiten über die Bürgerwehr, die in einen Sturm auf das Berliner Zeughaus am 14. Juni einmündeten. Die Einnahme der preußischen Waffenkammer durch eine aufgebrachte Menge, die eine „allgemeine Volksbewaffnung“ forderte, galt den Konservativen als Beweis, dass die „Straße“ Hand in Hand mit linken Parlamentsvertretern eine Anarchie im Land ansteuere. Als die in Bedrängnis geratene Regierung Camphausen dem Parlament riet, sich in militärische „Obhut“ zu begeben, was die Nationalversammlung in einem Misstrauensvotum zurückwies, war ihr Rücktritt besiegelt.

    Dessen ungeachtet liefen die Verfassungsberatungen an. In dem rechtsliberalen Verfassungsentwurf der Regierung Camphausen waren alle „Minimalbedingungen“ berücksichtigt, die der König für sein Einschwenken auf einen konstitutionellen Kurs gestellt hatte. Preußen sollte eine konstitutionelle Monarchie werden, in der der Monarch Heer und Bürokratie dominierte. Auch wurde dem König zur Vermeidung eines immer wieder beschworenen „Parlamentsabsolutismus“ ein absolutes Vetorecht gegenüber dem für Gesetze und Budget zuständigen Parlament zugestanden. Eine Erste Kammer, die stark auf besitzende Schichten ausgerichtet war, sollte als gleichberechtigte legislative Körperschaft die Macht der Volksvertretung als Zweite Kammer eingrenzen. Die Nationalversammlung reagierte, indem sie am 26. Juni einen eigenen Verfassungsentwurf vorlegte und zur Grundlage der Beratungen machte. Diese neue Vorlage entsprach dem auf einen parlamentarischen Konstitutionalismus ausgerichteten Bestreben der Paulskirche.
    Kampf um das Heer

    Ansätze zu einer geradlinigen Arbeit an der Verfassung endeten bereits einen Monat später, als Gegenrevolutionäre am 31. Juli in der Festung Schweidnitz in einem Konflikt zwischen Bürgerwehr und stehendem Heer zur Herstellung der Ordnung 14 Bürger niederschossen. Daraufhin forderte das Parlament am 7. September, unterstützt durch die demokratischen Gruppen der Berliner Öffentlichkeit, von der Regierung nicht nur die Bestrafung der Schuldigen, sondern auch die Armee von reaktionären Kräften zu säubern. Erklärtes Ziel war eine nunmehr als elementar wichtig erachtete Einbindung des Heeres in den Verfassungsstaat. Da die Regierung Auerswald das gegenüber der Krone nicht durchsetzen konnte, trat sie am folgenden Tage zurück.

    Gedrängt von der gegenrevolutionären Kamarilla, griff Friedrich Wilhelm IV. nun wieder unmittelbar lenkend in die Staatsgeschäfte ein. Am 11./13. September wurden durch einen geheimen „Revolutionsfahrplan“ und durch Personalentscheidungen die Weichen für die Gegenrevolution gestellt. Diese Absichten des Königs wurden im Verlauf der kommenden Ereignisse fast generalstabsmäßig vollzogen, obwohl er zwischendurch häufig Meinungswechseln unterlag und andere Vorstellungen verwirklichen wollte: Zur Vermeidung größerer Kämpfe war ein Vorgehen in Etappen vorgesehen. Eingangs sollte eine gegenrevolutionäre Kampfregierung gebildet werden, dann war die Nationalversammlung zu vertagen und in die Provinz zu verlegen, schließlich sollte das Parlament mittels Staatsstreich aufgelöst und eine Verfassung von oben befohlen werden.

    Neuer Ministerpräsident wurde zunächst der populäre, reformfreundliche und an fortbestehende Vermittlungsmöglichkeiten glaubende General Ernst von Pfuel, der den Säuberungsbeschluss des Parlaments unterstützte und die Gefahr einer Gegenrevolution eindämmen wollte. Zwischen dem Parlament, das ein weiteres Lavieren nicht mehr hinnehmen wollte, und dem König mit seinen hochkonservativen Helfern sah er sich schon bald vor unlösbare Aufgaben gestellt.

    Als entscheidender machtpolitischer Schachzug erwies sich die Einsetzung Wrangels als Befehlshaber einer bald 50000 und schließlich 80000 Mann umfassenden Truppe im Raum Berlin mit dem Ziel der Wiederherstellung der „öffentlichen Ruhe“. Diese militärische Übermacht musste als Bedrohung der konstitutionellen Regierung sowie der Liberalen und Demokraten innerhalb und außerhalb des Parlaments angesehen werden und nach dem Kalkül der Konservativen in Preußen verstärkte Unruhen in der Hauptstadt provozieren.
    Unruhen in Berlin

    Einen Monat später war diese Rechnung voll aufgegangen. Auch in Berlin spürte man die in der Frankfurter Septemberkrise deutlich gewordene allgemeine Radikalisierung der Linken. Doch wie in Frankfurt und zeitgleich in Wien erwuchs sie aus Befürchtungen, die Gegenrevolutionäre könnten bei den anstehenden Grundsatzentscheidungen die Oberhand behalten.

    Vor diesem Hintergrund versuchte die preußische Nationalversammlung, den Gegenrevolutionären auf gesetzgeberischem Wege und damit in ihrem eigentlichen Kompetenzbereich entgegenzuwirken. Mittels verschiedener Einzelgesetze sollte Preußen unaufhebbar demokratisiert werden. Für den König waren bald wieder die Grenzen des ihm erträglich Erscheinenden überschritten. Als die Nationalversammlung am 12. Oktober „sein“ Gottesgnadentum abzuschaffen suchte, forderte er Pfuel auf, in Berlin den Belagerungszustand auszurufen, und als dieser sich weigerte, wurde er nur noch geschäftsführend im Amt belassen.

    Die Unruhen in Berlin rissen nun nicht mehr ab: Ein am 13. Oktober verabschiedetes Gesetz, das aus der Bürgerwehr eine staatliche Einrichtung machte, stieß auf heftigen Widerstand der Demokraten, die um ihren letzten militärischen Rückhalt bei den bislang frei gewachsenen Volksverbänden fürchteten. Arbeiterunruhen, die niedergeschlagen wurden, waren die Folge. Die nächsten Turbulenzen wurden ausschließlich von außen in die Stadt hineingetragen.

    Vor allem die sich dramatisch zuspitzende Lage in Wien führte zu einer Solidarisierung der Berliner Demokraten mit ihren bedrängten Gesinnungsgenossen. Der Ruf aus ihren Reihen nach einer „zweiten Revolution“, vorgetragen vor allem auf dem zweiten Demokratenkongress, ermöglichte es den Gegenrevolutionären, ihre Eingreifpläne als dringliche Notstandsmaßnahme hinzustellen. In gleicher Weise wurde der chancenlose Versuch linker Abgeordneter verschiedener Parlamente gewertet, in Berlin ein „Gegenparlament“ zu gründen. Die Unruhen in der Stadt erreichten am 31. Oktober ihren Höhepunkt, als sich die Mehrheit der Nationalversammlung gegen eine direkte Unterstützung des belagerten Wien aussprach.

    Im gleichen Monat schlossen sich König, Kamarilla, Heer und konservative Verbände auch nach außen zu einer Front zusammen und erreichten eine massive politische Mobilisierung. Angesichts drohender Eingriffe in ihnen unveräußerlich erscheinende Rechte des Monarchen und der wachsenden Unruhen in Berlin wurde zum Widerstand und Kampf für den König aufgerufen, der als „Gefangener“ von Parlament und Regierung hingestellt wurde. Diese Kampagne überzeugte bei nun massiver Unterstützung durch die protestantische Kirche nicht nur die Landbevölkerung, sondern auch das Berliner Bürgertum bis in kleinbürgerliche Kreise hinein. Die konservative Sammlungspolitik hatte zum Erfolg geführt, die Liberalen und Demokraten Berlins waren in eine aussichtslose Lage gedrängt.
    Konservativer Staatsstreich

    Der König nutzte die sich bietende Chance und setzte am 1. November - zeitgleich mit der Etablierung Schwarzenbergs als Ministerpräsident in Wien - ein gegenrevolutionäres Kampfkabinett unter seinem Onkel Friedrich Wilhelm Graf von Brandenburg (1792-1850) ein. Dieser vertagte am 9. November die Nationalversammlung und verlegte sie in die Stadt Brandenburg. Als sich das Parlament widersetzte, marschierte General von Wrangel in Berlin ein und verhängte den Belagerungszustand, der auch nach vollzogenem Machtwechsel nicht aufgehoben wurde und den weiteren Kurs der Regierung Brandenburg absicherte. Das Parlament versuchte vergeblich, Widerstand zu leisten, die Vermittlungsbemühungen der Reichsregierung und des Paulskirchenparlaments blieben wirkungslos. Am 5. Dezember folgten die Auflösung der Nationalversammlung und der Erlass einer Verfassung.

    In Preußen war damit die Gegenrevolution in Form eines Staatsstreichs vollzogen worden. Weder die Linke in der Nationalversammlung noch die demokratischen Vereine hatten gegen das militärgestützte Vorgehen des Königs Vorkehrungen getroffen. Sie wurden von seinem etappenweisen und legalistischen Vorgehen, das stets einen Notstand für seine Maßnahmen vorzuschützen wusste, überrumpelt und verzichteten schließlich ganz anders als in Wien auf einen Verzweiflungsakt. So hatten die Schachzüge gegenrevolutionärer Militärs, die Sammlungspolitik der Hochkonservativen und Friedrich Wilhelm IV. mit seiner obstruktiven Verweigerungshaltung die allzu kooperationsbereiten Regierungen entmachtet und die preußische Nationalversammlung zum Staatsfeind gestempelt.

    Mit dem Staatsstreich setzten auch in Preußen Richtungskämpfe innerhalb des konservativen Lagers ein. Absolutisten und Anhänger eines christlichen Ständestaats verloren trotz ihres Rückhalts beim König zunächst zusehends an Macht. Tonangebend wurde hingegen das neue Ministerium, dessen Kurs weitgehend von Brandenburg bestimmt wurde. Dieser setzte, obwohl Friedrich Wilhelm IV. wieder die Zeit für eine Verwirklichung seiner Weltanschauung für gekommen hielt, in Preußen die Verordnung einer Verfassung durch und sorgte dafür, dass das Königreich unumkehrbar zum Verfassungsstaat wurde.
    Oktroyierte Verfassung

    In auffälliger Analogie zu Schwarzenberg war Friedrich Wilhelm von Brandenburg eigentlich hochkonservativ, doch stellte er die seit der Märzrevolution veränderte politische Welt in Rechnung und handelte als Realpolitiker und Reformkonservativer. Der Ministerpräsident dachte an einen Ausgleich mit dem Bürgertum, dem er eine Art politischer Juniorpartnerschaft anbot, und konnte das Besitzbürgertum wie auch kleinbürgerliche und bäuerliche Kreise mit beachtlichem Erfolg davon überzeugen, dass „Ruhe und Ordnung“ nicht zuletzt in ihrem eigenen Interesse und zur Sicherung der Eigentumsordnung wiederhergestellt wurden.

    Preußen sollte sich nach seinem Wunsch mit einem starken König und gesicherten konservativen Strukturen als gewaltenteiliger Verfassungsstaat verfestigen und als solcher das künftige Deutschland prägen. Eine Rückkehr zum Absolutismus oder zu einem Ständestaat verwarf er, schon weil im übrigen Deutschland nach dem Wirken der Paulskirche hierfür keine hinreichende Unterstützung zu gewinnen war. Der Ministerpräsident hielt diesen Kurs mit seiner Regierung, bestehend aus hohen Beamten, Militärs und Vertretern des Wirtschaftsbürgertums, bis zu seinem frühen Tod im Jahre 1850 durch.

    Die auf ihn zurückgehende Verfassung vom Dezember 1848, die auf der „linken“ Verfassungsvorlage der Nationalversammlung, nicht auf der der Regierung Camphausen beruhte, trug den zentralen Forderungen des Königs mit etwa 40 Änderungen Rechnung. Entscheidend gestärkt wurde die monarchische Position dadurch, dass dem König ein Einspruchsrecht in Gesetzgebungsfragen und ein Notverordnungsrecht zugestanden wurden. Das änderte aber nichts an der Tatsache, dass Preußen über die Gegenrevolution hinaus eine konstitutionelle Monarchie blieb. Seine neue Verfassung, die Gewaltenteilung, Zweikammersystem, Rechtsstaatlichkeit und Grundrechte gewährleistete, entsprach in erstaunlichem Maße jenen Vorstellungen, mit denen rechte Liberale Anfang 1848, vor dem Schwenk von Vorparlament und Paulskirche hin zum Parlamentarismus, angetreten waren; von den Demokraten war sogar das gleiche Wahlrecht für das Volkshaus übernommen.

    Eine in den Verfassungstext eingebaute Revisionsklausel ließ den König und die Hochkonservativen allerdings auf baldige Veränderungen hoffen. Sie sahen in der Verfassung ein Provisorium mit dem alleinigen Sinn, einen Aufstand der Linken zu verhindern. Dementsprechend führten sie bei der Umsetzung der Verfassungsnormen in eine Verfassungswirklichkeit ihre Politik des hinhaltenden Widerstands und der Obstruktion aus der Zeit liberaler Regierungen fort. Eine enge Eingrenzung der Wirkungsmöglichkeiten des Parlaments und ein Austrocknen der ohnehin durch Gesetzesvorbehalte eingeschränkten Grundrechte waren in der Folgezeit zu beobachten.

    Dennoch vermochte es der König nicht, der Verfassungsentwicklung Preußens in der Phase 1849/50 allein seinen Stempel aufzudrücken. Das Land sah zwar einen zweiten, für den weiteren Verlauf der preußisch-deutschen Geschichte wichtigen Staatsstreich: Im Mai 1849 wurde das allgemeine Wahlrecht durch das bis 1918 beibehaltene Dreiklassenwahlrecht ersetzt. Im übrigen behauptete Brandenburg aber die politische Führungsrolle seiner Regierung.Unter seinem massiven Druck leistete der bis zuletzt heftig widerstrebende König am 6. Februar 1850 den Verfassungseid. Dies kommentierte der Liberale Camphausen mit den Worten: „Der Vogel sitzt im Käfig, und das ist die Hauptsache.“
    QuellentextDreiklassenwahlrecht

    Der auf Grund der Verordnung vom 30. Mai 1849 gewählte preußische Landtag wurde von der Regierung aufgefordert, nachträglich die Einführung des Dreiklassenwahlrechts zu billigen. Die folgende Denkschrift vom 12. August begründete den Antrag, dem die Mehrheit des Landtags am 13. Dezember 1849 zustimmte.
    Die Kräfte der Staatsbürger, auf deren harmonischer Zusammenwirkung das Bestehen und Gedeihen der Gesellschaft wesentlich beruht, sind teils physischer oder materieller, teils geistiger Art. Unter den materiellen nimmt die Steuerkraft eine vorzügliche Stellung ein. Sie gibt den allgemeinsten Maßstab der individuellen Leistungen für das Gemeinwesen ab. Es liegt daher auch nahe, nach dem Verhältnis der Besteuerung das Stimmrecht zu regeln, indem man damit der Forderung „gleiche Pflichten, gleiche Rechte“ zu genügen strebt [...].
    Dessenungeachtet kann dieser Maßstab an und für sich nur als ein sehr unbefriedigender betrachtet werden. Dennoch ist von der Verteilung des Stimmrechtes nach der Besteuerung ein richtiges Resultat zu erwarten, weil die Verhältnisse im großen und ganzen so gestaltet sind, wie in den ärmeren Mitgliedern der Staatsgesellschaft die größere Summe der physischen, so in den reicheren das höhere Maß der geistigen Kräfte zu liegen pflegt, und somit dasjenige Gewicht, welches man anscheinend dem materiellen Vermögen beilegt, - in der Tat der höheren Intelligenz zu gute kommt. Daß außerdem die Größe des Besitzes mehr oder weniger für das Interesse an dem diesen Besitz schützenden Staatsorganismus maßgebend ist, bedarf einer weiteren Ausführung nicht.
    [...] Wenn man sich hierbei zu der Dreiteilung entschlossen hat, so beruht dies [...] wesentlich auf der Erfahrung, daß sich in der Regel überall drei Hauptschichten der Bevölkerung nach dem Maße des Vermögens unterscheiden lassen, deren Angehörige auch in den übrigen Verhältnissen am meisten miteinander gemein zu haben pflegen.
    Nachdem das Prinzip der Öffentlichkeit und Mündlichkeit in den Verhandlungen über öffentliche Angelegenheiten mehr und mehr in den übrigen Zweigen des Staatslebens zur Geltung gekommen war, haben sehr viele achtbare Stimmen sich dafür erhoben, dasselbe auch bei den Wahlen einzuführen. [...] Einem freien Volke ist nichts so unentbehrlich als der persönliche Mut des Mannes, seine Überzeugung offen auszusprechen. Auf keinem anderen Wege werden die Parteien sich besser kennen, achten und verständigen lernen.

    Wolfgang Lautemann/Manfred Schlenke (Hg.), Geschichte in Quellen. Das bürgerliche Zeitalter 1815-1914, München 1980, S. 239 f.

    Im März folgten in Ergänzung zu den Wirtschaftsreformgesetzen Maßnahmen, die eine Aussöhnung der bäuerlichen Bevölkerung mit dem konservativen Staat in Gang setzten: Die Bauernbefreiung fand eine abschließende Regelung, indem noch bestehende Lasten durch finanzielle Leistungen abgegolten werden konnten. Als Gegenleistung für den widerstrebenden Landadel wurden allerdings dessen lokale Herrschaftsfunktionen erneut bestätigt.

    Damit war Preußen zu einem zumindest dem Verfassungstext nach weit moderneren Staat als Österreich geworden. Allerdings stützte sich die neue Staatsform ganz wesentlich auf das nun konservativ ausgerichtete Militär, das sich als Zentrum des Staates ansah.

    Ebenfalls bedeutsam blieben die Mobilisierung des konservativen Lagers und, seit dem Revolutionsjahr, ein verstärkter, durch die Protestanten Preußens christlich geprägter Royalismus in gro-ßen Teilen der Bevölkerung. Die Demokraten blieben auch in Preußen mit großer Langzeitwirkung besiegt. Die Liberalen aber hatten, ungeachtet ihrer Abdrängung aus der Politik, die Genugtuung, dass „ihre“ Staatsform zumindest als verfassungsmäßig festgeschrieben war. Schon bald zeigte ihr neuerliches Streben nach politischer Mitbestimmung und nach freiheitlichen Grundrechten, dass sie dies als Wechsel auf die Zukunft betrachteten.

    Märzrevolution 1848 in Berlin
    https://de.wikipedia.org/wiki/M%C3%A4rzrevolution_1848_in_Berlin

    Stand der Bearbeitung 13.10.2024 Autoren der Wikimedia-Projekte

    Barrikadenkampf am Alexander­platz vor dem Haus mit den 99 Schafsköpfen
    Jubelnde Revolutionäre nach Barrikadenkämpfen am 18. März 1848 in der Breiten Straße, im Hintergrund das Berliner Schloss

    Die Märzrevolution in Berlin war ein Teil der Revolutionen 1848/1849 in Europa und ein zentrales Ereignis der deutschen Freiheits- und Nationalbewegung. Nachdem oppositionelle Volksversammlungen in Berlin Freiheitsrechte von der preußischen Monarchie gefordert hatten, ging ab dem 13. März 1848 das Militär gegen sie vor. Diese Auseinandersetzungen steigerten sich am 18. und 19. März zu Barrikadenkämpfen, die mehrere hundert Todesopfer forderten. König Friedrich Wilhelm IV. sah sich schließlich gezwungen, das Militär aus Berlin abzuziehen und den Demonstranten politische Zugeständnisse zu machen. Bis zum Sommer kam es zu einer vorübergehenden Liberalisierung: Eine liberale Märzregierung wurde ernannt, und eine frei gewählte Nationalversammlung begann mit der Ausarbeitung einer Verfassung für Preußen. Die Uneinigkeit der revolutionären Kräfte ermöglichte es dem König jedoch, die meisten Zugeständnisse ab 1849 wieder zurückzunehmen.

    → zur Problematik der Verfassungsfrage siehe auch den Artikel zum Ersten Vereinigten Landtag

    Preußen wurde zwar schon im Vormärz von vielen regional begrenzten Aufständen wie der Berliner Kartoffelrevolution erschüttert, doch waren diese wirtschaftlich-sozial und weniger politisch motiviert. Dies änderte sich erst allmählich in den 1840er Jahren, als es in der Landwirtschaft, im städtischen Handwerk, der traditionellen Heimarbeit und im Finanzwesen gleichzeitig zu existenzbedrohenden Krisenerscheinungen kam. Die bei der Krisenbekämpfung unfähig wirkende preußische Regierung verlor in allen Bevölkerungsschichten an Vertrauen. In der Folge radikalisierte sich die politische Öffentlichkeit. Der Ruf nach parlamentarischer Teilhabe an der Politik, nach Presse-, Versammlungs- und Gewissensfreiheit wurde nun von einem Großteil der Bevölkerung mitgetragen.[1]
    Thronverbrennung des französischen Königs Louis Philippe am 25. Februar 1848 auf der Place de la Bastille in Paris

    Der Anstoß zum offenen Protest in Berlin erfolgte jedoch von außen: Am 12. Januar 1848 brach im sizilianischen Palermo der erste Aufstand des Revolutionsjahres 1848 aus. Unter dem Druck der Aufständischen und nachdem Wien militärische Hilfe verweigert hatte, erließ König Ferdinand II. von Sizilien am 29. Januar 1848 eine Verfassung. Um Protesten zuvorzukommen, regten kurze Zeit später auch der König von Sardinien, der Großherzog der Toskana und der Papst die Ausarbeitung von Verfassungen an. Im Februar 1848 wurde auch Frankreich zum Schauplatz der Revolution. Schon im Sommer 1847 wurden in Paris große Tafelrunden, sogenannte Reformbankette, veranstaltet, bei denen die bürgerliche Opposition die Regierung scharf kritisierte. Am 21. Februar 1848 verbot der französische Außenminister François Guizot eine solche für den nächsten Tag angekündigte Versammlung. Diese Entscheidung löste am 22. Februar eine studentische Demonstration aus und gipfelte in den nächsten Tagen in blutigen Zusammenstößen mit dem Militär. Als sich auch die Nationalgarde den aufständischen Handwerkern, Industriearbeitern und Studenten anschloss, dankte der französische König Louis-Philippe I. am 24. Februar 1848 ab.[2]

    Vom revolutionären Umsturz in Paris erfuhr die preußische Regierung über die optische Telegrafenlinie erst am 27. Februar 1848. Trotz der scharfen Zensur erreichten die ersten, noch inoffiziellen Berichte alle Schichten der Berliner Gesellschaft.[3] Die preußische Regierung war sich in der Prognose einig, dass die von Frankreich ausgehende Revolution auch auf Preußen und besonders Berlin übergreifen konnte.[4] Wie sehr der preußische König seinen Thron gefährdet sah, zeigt sich in einem Brief, den er am 27. Februar 1848 an Königin Victoria von Großbritannien verfasste:

    „Wenn die republikanische Partei ihr Programm durchführt, die Souveränität des Volkes, wird meine verhältnismäßig kleine Krone zerbrochen werden und […] ein Jahrhundert des Aufruhrs wird folgen.“[5]

    Wie die zu erwartenden Proteste in Berlin unterbunden werden sollten, darüber konnten sich die Minister und Berater des Königs zunächst nicht verständigen. Ihre abwartende Haltung ermöglichte es erst, dass sich in der Hauptstadt eine relativ freie Meinungsäußerung auf den Straßen und in den Kaffeehäusern durchsetzte. Während sich der preußische Staatsminister Ernst von Bodelschwingh der Ältere für Zugeständnisse an die Opposition aussprach, plädierten der königliche Berater Leopold von Gerlach und Prinz Wilhelm für eine militärische Niederschlagung möglicher Unruhen. Friedrich Wilhelm IV. stimmte jedoch letztlich dem Kurs des Staatsministers zu. Er willigte am 5. März ein, in Zukunft regelmäßig Landtage einzuberufen und versprach am 8. März die Zensur zu lockern. Der Zweite Vereinigte Landtag sollte, laut königlicher Anordnung vom 14. März, am 27. April 1848 zusammentreten. Trotz dieser Zugeständnisse gelang es der Regierung nicht, das Anwachsen einer Volksversammlung im Tiergarten zu stoppen.[6]

    Die Nachricht über den Rücktritt des französischen Königs Louis-Philippe I. machte in Berlin die Vossische Zeitung am 28. Februar 1848 bekannt.[7] Um die Neuigkeiten auszutauschen und zu diskutieren, trafen sich viele Berliner auf den Straßen. Der Chronist Karl August Varnhagen von Ense beschrieb die Stimmung wie folgt:

    „Wer ein frisches Blatt zuerst in die Hand bekam, musste auf einen Stuhl steigen und die Nachricht laut vorlesen.“[7]

    Das milde und sonnige Wetter Ende Februar und Anfang März 1848 begünstigte das Zusammenkommen großer Menschenansammlungen – und damit auch organisierter politischer Versammlungen – unter freiem Himmel. Besonders in den Kaffeehäusern und Lesezirkeln, den Treffpunkten des Berliner Bildungsbürgertums, wurden die revolutionären Ereignisse in der Ferne mit konkreten Reformerwartungen in Preußen verknüpft.[8] Seit dem 6. März 1848 häuften sich Demonstrationen in der Stadt. Die nur 150 Mann starken städtischen Polizeikräfte hatten dem nichts entgegenzusetzen, sodass die Behörden auf Teile der preußischen Armee zurückgriffen.[9]

    Am Abend des 6. März trat eine kleine Gruppe von Studenten im Tiergarten zusammen. Wie zuvor württembergische und badische Volksversammlungen wollten sie Forderungen des Volkes zusammenfassen und als Bittschrift direkt an den König übergeben. Obwohl keine Einigung zustande kam, bewirkte ihr Treffen, dass in den folgenden Tagen (bis zum 17. März) Vertreter aller sozialen Gruppen der Stadt an den Tiergarten-Tagungen teilnahmen.[10] Der zwischen dem Brandenburger Tor und Schloss Bellevue liegende Ort war dafür von der Opposition gut gewählt worden: Außerhalb der Stadt gelegen, war die Gefahr einer direkten Konfrontation mit dem Polizei- und Militäraufgebot eher gering. Kaffeehäuser, Biergärten und eine hölzerne Konzertbühne boten den Demonstranten genügend Raum für improvisierte Reden, Diskussionen und Abstimmungen. Am 7. März gelang der Versammlung die Festlegung auf neun Forderungen:

    „1. Unbedingte Pressefreiheit.

    2. Vollständige Redefreiheit.

    3. sofortige und vollständige Amnestie aller wegen politischer und Preßvergehen Verurteilten und Verfolgten.

    4. Freies Versammlungs- und Vereinigungsrecht.

    5. Gleiche politische Berechtigung aller, ohne Rücksicht auf religiöses Bekenntnis und Besitz.

    6. Geschworenengerichte und Unabhängigkeit des Richterstandes.

    7. Verminderung des stehenden Heeres und Volksbewaffnung mit freier Wahl der Führer.

    8. Allgemeine deutsche Volksvertretung.

    9. Schleunige Einberufung des Vereinigten Landtages.“[11]

    Plan von Berlin mit Bezeichnung der Barrikaden am 18. und 19. März 1848 (Quelle: Stadtmuseum Berlin)

    Die Bittschrift enthielt die auch in anderen Staaten des Deutschen Bundes typischen liberalen und nationalen Wünsche. Ungewöhnlich waren jedoch die Rufe nach Amnestie und Entmilitarisierung, die mit der aufgeheizten Atmosphäre Berlins zusammenhingen. Die Situation verschärfte sich weiter, als Friedrich Wilhelm IV. sich weigerte, eine Delegation der Volksversammlung zu empfangen, um die Bittschrift entgegenzunehmen. Der Berliner Polizeipräsident Julius von Minutoli drohte sogar mit Waffengewalt, falls Vertreter der Versammlung in das Berliner Schloss eindringen sollten. Die Bittschrift, so der Polizeipräsident, sei mit der Post einzureichen. Schließlich schaltete sich der Berliner Stadtmagistrat ein, um zwischen Regierung und Demonstranten zu vermitteln. Am 10. März übergab die Volksversammlung dem Rat der Stadt die Petition.[12] Am 14. März gewährte Friedrich Wilhelm IV. dem Rat tatsächlich eine Audienz und betonte bei dieser Gelegenheit, kein Parlament nach französischem Vorbild zuzulassen. Er wolle Preußen stattdessen wie schon beim Ersten Vereinigten Landtag eine ständestaatliche Volksvertretung zugestehen, da nur eine solche mit dem „deutschen Volkswesen“ vereinbar sei. Statt politischer Mitsprache war er weiterhin lediglich bereit, dem Volk eine beratende Funktion im Steuer- und Kreditwesen einzuräumen.[13]

    Mit Wien wurde am 13. März 1848 die zweite Hauptstadt einer europäischen Großmacht von der Revolution erfasst. Nach gewaltsamen Zusammenstößen zwischen Militär und Demonstranten konnte die Regierung den Frieden erst durch den Rücktritt von Staatskanzler Metternich wiederherstellen. Die Nachricht von der Flucht Metternichs, der seit dem Wiener Kongress zur wichtigsten Symbolfigur der Restaurationspolitik geworden war, erreichte Berlin am 15. März 1848. Die Befürworter einer militärischen Lösung verloren nun zunächst den Rückhalt Friedrich Wilhelms IV. Zudem befürchtete die preußische Regierung eine mögliche Abspaltung der beiden westlichen Provinzen.[14] Erschwert wurden die diplomatischen Bemühungen jedoch durch den Umstand, dass am 13. März zusätzliche Truppen nach Berlin verlegt worden waren. Am Abend des 13. März hatten sich Soldaten am Brandenburger Tor den in die Stadt zurückkehrenden Teilnehmern der Tiergartenversammlung in den Weg gestellt. Bei der Auseinandersetzung, die sich auf das ganze Stadtgebiet ausweitete, bewarfen die Demonstranten die Soldaten mit Steinen und versuchten Barrikaden zu errichten, während die Soldaten mit Säbeln und Schusswaffen vorgingen. Bei den Kämpfen erlag ein Demonstrierender einer Stichverletzung.[15]

    Die Wiener Ereignisse ermutigten die Berliner Demonstranten am 16. März zu weiteren Schritten. Laut dem Schriftsteller und Augenzeugen Adolf Streckfuß sollen auf den Straßen erstmals Rufchöre mit Parolen wie „Wir werden auch siegen, wenn wir es nur wagen zu kämpfen“ gefallen sein. War die Protestbewegung vor dem 16. März in Berlin noch verhältnismäßig zurückhaltend geblieben und hatte Preußen scheinbar nur leicht gestreift, drohte die Eskalation nun offen auszubrechen. Zeitgleich unternahm die Regierung den Versuch, auf das alte Konzept der Bürgermiliz zurückzugreifen. Diese militärischen Verbände hatten in Preußen eine bis in die napoleonische Zeit zurückreichende Tradition. Ihr Dienst konnte bei Unruhen dazu beitragen, die Einsätze der unpopulären Armee zu reduzieren. Obwohl die Bürgermilizen bereits 1825 aufgelöst worden waren, glaubte Friedrich Wilhelm IV. mit dem Einsatz solcher Berliner „Schutzkommissionen“ doch noch deeskalierend auf die Demonstranten einwirken zu können.[16] Freilich sollten die Berliner „Schutzkommissionen“ unbewaffnet bleiben und sich hauptsächlich aus bürgerlichen Vertretern des städtischen Kommunaldienstes zusammensetzen. Handwerker und Industriearbeiter blieben ausgeschlossen, was den Unmut auf den Straßen weiter schürte. Innerhalb weniger Stunden gelang es, etwa 2000 Mann aufzustellen, die sich allerdings bei den Demonstrationen vor dem Berliner Schloss und Unter den Linden als wirkungslos erwiesen. Unterhalb des Kronprinzenpalais, des Sitzes von Prinz Wilhelm, kam es erneut zu einem heftigen Zusammenstoß zwischen Militär und Berlinern mit zwei Toten und mehreren Verletzten.[17] Der Vorgang führte nicht nur dazu, dass Prinz Wilhelm von der Öffentlichkeit für die Gewalt verantwortlich gemacht wurde, sondern vor allem, dass die Forderung nach einer Bürgerbewaffnung gestärkt wurde.[18]

    Am 17. März blieb Berlin weitestgehend von Kämpfen verschont. Trotzdem fiel an diesem Tag die Entscheidung, ob die Regierung durch eine bürgerliche Delegation oder eine Massendemonstration zu der Bewilligung einer Bürgerwehr gezwungen werden sollte. Vor allem die bürgerlich-liberalen Kräfte befürchteten, dass eine Massendemonstration vor dem Berliner Schloss sich schnell zu einer gewaltsamen sozialen Umwälzung entwickeln konnte. Sie fürchteten die Entstehung einer Terrorherrschaft wie im jakobinischen Frankreich. Der Stadtmagistrat sprach sich dafür aus, dass die Bürgerwehr nicht aus der besitzlosen Einwohnerschaft rekrutiert werden durfte. Die zentrale Rolle bei der Durchsetzung der bürgerlichen Forderungen spielte eine kleine oppositionelle Gruppe um den Publizisten August Theodor Woeniger, die sich in einem Hotel unweit der Staatsoper traf. Nach mehrstündiger Diskussion formulierte Woeniger eine bewusst knapp gehaltene Bittschrift an den König, in der um einen Rückzug der Soldaten aus Berlin, die Gewährung von Pressefreiheit, die Erlaubnis zur Bürgerwehrbildung und die Einberufung des Zweiten Vereinigten Landtages gebeten wurde. Ein Großteil der Demonstranten und ein Teil des Magistrates stellte sich hinter diese Forderung.[19] Den Ausschlag für die Massendemonstration gab schließlich eine Rede Woenigers:

    „Meine Herren, es ist zu spät; unsere Aufforderungen durchlaufen die Stadt […]; verwerfen sie die Demonstration, so erhalten sie die Revolution.“[20]

    In der ganzen Stadt verbreitete sich am Abend der Aufruf, am nächsten Tag auf dem Schlossplatz zusammenzukommen.[21] Ebenfalls am 17. März stimmte Friedrich Wilhelm IV. weitergehenden Reformplänen des Staatsministers Bodelschwingh zu. Dieser hatte in den Tagen zuvor zwei Gesetzentwürfe formuliert. Demzufolge sollte die Zensur vollständig aufgehoben werden. Die Einberufung des Zweiten Vereinigten Landtages wurde auf den 2. April 1848 vorverlegt (ursprünglich war der 27. April vorgesehen). Am wichtigsten aber war, dass Preußen eine echte Verfassung mit Volksvertretung erhalten sollte. Die Reformen wurden am Morgen des 18. März in der ganzen Stadt durch Flugblätter bekannt gegeben.[22] Tatsächlich versuchte der Stadtmagistrat noch, die angekündigte Massendemonstration abzusagen und die Bevölkerung über die Absichten der Regierung aufzuklären. Sogar eine festliche Beleuchtung Berlins wurde vom Magistrat zu diesem Zeitpunkt noch in Erwägung gezogen. Die Kundgebung ließ sich jedoch nicht mehr aufhalten.[23]

    Die Situation schien sich dank der militärischen Zurückhaltung des Gouverneurs von Berlin Ernst von Pfuel zunächst zu entspannen. Zwischen ein und zwei Uhr nachmittags wurde Pfuel jedoch durch den provisorischen Kommandierenden General des Gardekorps abgelöst, Karl von Prittwitz. Mit ihm besaß nun ein Angehöriger der weniger kompromissbereiten höfischen Militärpartei die Befehlsgewalt.

    In seiner Hand vereinigte er jetzt die drei wichtigsten militärischen Kommandoposten innerhalb des Berliner Großraums, wenn auch jeweils nur interimistisch: Als Berliner Stadtgouverneur unterstanden ihm de jure, also nur mittelbar, alle Truppen im Gebiet der Hauptstadt. Als Berliner Stadtkommandant, dem Vize des Stadtgouverneurs, war er zugleich sein eigener Stellvertreter (der eigentliche Stadtkommandant Wilhelm von Ditfurth galt als überfordert). Zuletzt besaß er als provisorischer Kommandierender General des Gardekorps die unmittelbare Befehlsgewalt über alle im Berliner Raum stehenden Truppen (in Berlin und Potsdam garnisonierten fast ausnahmslos Gardeverbände, das Gros der sog. Linientruppen war traditionell in der Provinz stationiert).[24] In dieser Funktion hatte er seinen vorherigen Vorgesetzten, Prinz Wilhelm beerbt, der am 10. März 1848 zum Militärgouverneur am Rhein und in Westphalen ernannt worden war.[25] Zur Beseitigung dieser problemanfälligen Befehlskette wurde später, am 13. September 1848, das Oberkommando in den Marken geschaffen. Es sollte in einem künftigen Krisenfall die Befehlsgewalt über alle im Großraum Berlins stationierten Truppen ausüben.[26]

    Die am Mittag des 18. März auf den Schlossplatz strömende Menge bestand aus drei Interessensgruppen: Die erste Gruppe nahm die angekündigten königlichen Reformen zum Anlass, um die Demonstration in eine Dankesfeier umzuwandeln. Der zweiten Gruppe gingen die Reformen nicht weit genug. Durch ihr Erscheinen wollte sie den König zu weiteren Zugeständnissen ermutigen. Die dritte Gruppe war von den Reformen nicht erreicht worden und beharrte weiterhin darauf, dass die königlichen Truppen aus Berlin abziehen sollten. Hinzu kamen noch Schaulustige. Nach zeitgenössischen Angaben sollen über 10.000 Menschen den Platz aufgesucht haben.[27]

    Kaum hatte Generalleutnant von Prittwitz den Oberbefehl über alle Truppen in und um Berlin übernommen, ließ er strategisch wichtige Punkte, wie das Zeughaus und Stadtschloss, durch zusätzlichen Einheiten verstärken. Das Militär sollten dem König die Option einer Flucht nach Potsdam offenhalten. In einer morgendlichen Mitteilung an Bodelschwingh bekräftigte Friedrich Wilhelm IV. diesen Plan, der sich angesichts der versammelten Menge allerdings kaum noch hätte realisieren lassen. Um 13:30 Uhr wurden Bodelschwingh und der König von den Hochrufen, die vom Platz zu vernehmen waren, auf den Balkon des Stadtschlosses gelockt.[28]

    Auf das Erscheinen des Königs reagierte die versammelte Menge mit einem „stürmischen, fast trunken zu nennenden Jubel“, wie ein anonym gebliebener Augenzeuge 1851 in Adolf Wolffs Berliner Revolutionschronik berichtete. Seit Wochen schon hatte sich der Monarch nicht mehr der Öffentlichkeit gezeigt. Bodelschwingh trat schließlich auf den Balkon und verlas die Reformpatente, wobei er auf dem Schlossplatz nicht mehr zu verstehen war.[28] Den Inhalt der Rede erfuhren die Demonstranten über herumgereichte Extrablätter der Allgemeinen Preußischen Staatszeitung:

    „Der König will, daß Preßfreiheit herrsche; der König will, daß der Landtag sofort berufen werde; der König will, daß eine Konstitution auf der freisinnigsten Grundlage alle deutsche Länder umfasse; der König will, daß eine deutsche Nationalflagge wehe; der König will, daß alle Zollschlagbäume fallen; der König will, daß Preußen sich an die Spitze der Bewegung stelle.“[29]

    Die nicht nachlassende Zahl der hinzuströmenden Bürger drängte den Rand der Masse an das Schlossportal. Die im Schlosshof postierten Soldaten befürchteten daher eine Erstürmung des Schlosses. Die Menge fühlte sich ihrerseits von der Militärmacht bedroht und rief in Sprechchören lautstark dazu auf, die um und im Schloss zusammengezogenen Truppen abzuziehen: „Militär zurück! Militär zurück!“ Mit dieser Entwicklung gewann erneut die Militärpartei an Einfluss auf Friedrich Wilhelm IV. Der König verlor die Nerven und gab den preußischen Truppen unter Prittwitz den Befehl, „den Schlossplatz zu säubern und dem dort herrschenden Skandal endlich ein Ende zu machen“. Der König verlangte dabei, dass nur „mit eingesteckter Waffe“ vorzugehen sei. Da es aber nicht gelang, die Menge zu zerstreuen, zogen Dragoner entgegen dem königlichen Befehl ihre Säbel. Die Situation wurde dadurch verschlimmert, dass die Soldaten in dem ausbrechenden Geschrei und Lärm des Gefechts ihre Vorgesetzten nicht mehr verstehen konnten. Kurz nach 14:30 Uhr lösten sich, höchstwahrscheinlich nur aus Versehen, zwei Schüsse, die aber niemanden trafen oder verletzten. Die Menschen verließen nun fluchtartig den Schlossplatz und gingen davon aus, dass absichtsvoll auf sie geschossen worden war.[30]
    Barrikade an der Kronen- und Friedrichstraße

    Während die königlichen Truppen den Schlossplatz sicherten, versuchten die Aufständischen, sich zu bewaffnen und Straßen zu verbarrikadieren. Die Barrikaden konnten vergleichsweise schnell durch das Umwerfen von Gemüseständen, Fuhrwerken und Droschken aufgebaut werden. Die Zwischenräume wurden unter anderem mit Gehwegplatten, Wollsäcken und Balken gefüllt.[31] Die Aufständischen deckten ihre Häuser ab und verwendeten die so gewonnenen Ziegel als Wurfgeschosse gegen die anrückenden Soldaten. Ganze Gruppen Jugendlicher positionierten sich hierfür auf den Dächern. Da die Aufständischen sich spontan für den Kampf vorbereiteten, war ihre Bewaffnung unzureichend. Die wenigsten Einwohner besaßen eine Schusswaffe. Planken, Mistgabeln und Holzäxte stellten ihre Hauptwaffen dar.[32] Die ersten Barrikaden im Bereich des Stadtschlosses waren so unorganisiert errichtet worden, dass sie von den Soldaten schnell überwunden werden konnten. Besonders die breiten Straßen ließen sich nur schwer mithilfe der Barrikaden verteidigen, sodass die Truppen bis in den späten Abend hinein den Bereich zwischen Brandenburger Tor und Alexanderplatz wieder in ihre Gewalt bringen konnten. In den weiter vom Schloss entfernten Vierteln, vor allem im Norden und Osten der Stadt, blieb den Aufständischen mehr Zeit für die Verteidigungsorganisation. Es entstanden Barrikaden, die eine Höhe von drei Stockwerken erreichten. Durch tiefe Gräben wurden Straßen unpassierbar gemacht, erst recht für die schwere Artillerie, die in die verwinkelten, engen Gassen nicht vordringen konnte. Durch die Erstürmung von Zeughäusern und Waffenlagern waren die Aufständischen in den Besitz von Schusswaffen gekommen.[33] Insgesamt wurden über 900 Barrikaden errichtet.[34]
    Barrikadenkampf vor dem köllnischen Rathaus, Berlin 1848; nach der Leipziger Illustrierten Zeitung, Jahrgang 1848
    Barrikade nach Kämpfen in der Breiten Straße, gemalt von Eduard Gaertner

    Der Großteil der Barrikadenkämpfer rekrutierte sich aus der Berliner Unterschicht. Später sollte sich herausstellen, dass nur 3 % der Zivilisten, die von den königlichen Soldaten gefangen genommen oder getötet worden waren, dem Bürgertum angehörten. Demgegenüber ließen sich 85 % als Angehörige der städtischen Unterschicht identifizieren. Obwohl Handwerksgesellen nur etwa 20 % der Berufstätigen in Berlin ausmachten, setzte sich aus ihnen die Hälfte der Kämpfenden zusammen.[Anm 1] Auch Industriearbeiter und Schüler waren überproportional häufig vertreten. Mit ihrem Protest wollten sie nicht nur die Erfüllung der „klassischen Forderungen der bürgerlichen Opposition erzwingen“, sondern die Regierung darüber hinaus dazu bewegen, ihre sozialen Lebensumstände zu verbessern.[35] Tatsächlich schwangen bereits vor dem 18. März Forderungen nach höheren Löhnen, einer finanziellen Absicherung nach dem Ende des Berufslebens und einem „Ministerium für Arbeiter“ mit. Dass die Berliner Märzrevolution eine rein bürgerliche Protestbewegung gewesen sei, gilt daher in der Forschung inzwischen als überholt.[36] Neben dem Faktor der sozialen Gruppenzugehörigkeit spielte auch das Alter eine wesentliche Rolle. So waren 36,7 % der Märzgefallenen oder Gefangenen weniger als 25 Jahre alt, nur 18,4 % waren über 40 Jahre alt. Da die jüngere Generation im Umgang mit den Gendarmen „trainierter“ war, hält es Rüdiger Hachtmann für wahrscheinlich, dass die Jugend im Barrikadenkampf noch weit präsenter war als es die Statistik vermuten lässt. Durch ihre Flinkheit seien die jüngeren Menschen nur weniger in Gefangenschaft oder ins Schussfeuer geraten. Da nur eine Frau in Gefangenschaft geriet und die Gefallenen fast ausschließlich männlich waren, lässt sich schlussfolgern, dass Frauen bei den Kämpfen eine eher untergeordnete Rolle spielten.[37]

    Als die ersten Schüsse des Barrikadenkampfes fielen, saßen Friedrich Wilhelm IV. und seine Entourage noch an der Mittagstafel. Die Kämpfe waren jedoch auch im Stadtschloss zu hören.[38] Um einen Straßenkampf zwischen Militär und Berliner Zivilisten möglichst schnell zu beenden und die Kontrolle zurückzugewinnen, beauftragte der König zunächst seinen Hofmaler Eduard Graewert damit, ein weißes Leinentuch mit der Aufschrift „Ein Missverständnis! Der König will das Beste“ zu bemalen. Zwei Zivilisten erklärten sich freiwillig bereit, den Schriftzug durch Berlins Straßen zu tragen. Trotzdem endeten die Kämpfe nicht.[39] In den nächsten Stunden griffen Friedrich Wilhelm IV. und seine Regierung, obwohl dazu von Beratern, Offizieren, Hofbeamten, Professoren und Lokalpolitikern bedrängt, zunächst nicht weiter in das Geschehen ein. Die Regierung schien von der Menge an widersprüchlichen Nachrichten und Empfehlungen überfordert.[40]
    Straßenkampf

    Um etwa halb fünf brachen die ersten größeren Schießereien aus. Um 18 Uhr wurde die Königstraße zum Hauptkampfplatz. Gegen 18:30 Uhr wurden dort die ersten Kanonen gegen die Barrikaden eingesetzt. Zwar gelang es den Soldaten einige Barrikaden niederzuschießen, doch verstärkte der Anblick von zerfetzten Leichen nur noch den Widerstandswillen der Aufständischen. In der ganzen Stadt wurden die Kirchenglocken Sturm geläutet, um weitere Bürger zum Widerstand zu versammeln. Die Kämpfe liefen in der Regel wie folgt ab: Die sich den Barrikaden nähernden Soldaten wurden von Fenstern und Dächern aus beschossen oder mit Steinen beworfen. In der Folge stürmten die Soldaten die umliegenden Häuser, wobei auch die Wohnungen unbeteiligter Einwohner von den Soldaten verwüstet wurden. Selbst harmlose Passanten auf der Straße oder Frauen in ihren Wohnungen wurden von Soldaten erschossen. Da der weitgehend wolkenfreie Himmel vom Vollmond hell erleuchtet wurde, setzte sich die Eskalation noch bis in die Nacht hinein fort. Selbst kleinere Brände brachen aus: Während die Königlich Preußische Eisengießerei teilweise in Flammen aufging, brannte eine Verkaufsbude am Alexanderplatz vollständig ab. Obwohl das Militär mit 14.000 Soldaten und 36 Geschützen den 4000 Aufständischen weit überlegen war, war es auf Dauer mit den Häuser- und Barrikadenkämpfen überfordert. Im Gegensatz zu den Aufständischen, die von Sympathisanten mit Getränken und Speisen versorgt wurden, hatten die Truppen nach den Angaben von General Prittwitz in den „letzten 36 bis 48 Stunden nur Brot und Brantwein erhalten“. Da die Soldaten gegen ihre eigenen Landsleute vorgingen, wuchs zudem die Gefahr, dass sie zu den Aufständischen überliefen.[41][42][43]

    Am Abend des 18. März kontrollierte Prittwitz zwar den Schlossbezirk und die unmittelbar angrenzenden Straßen. Zwischen Spree, der Neuen Friedrichstraße und dem Spittelmarkt waren alle Barrikaden entfernt. Die für Feldschlachten ausgebildeten Soldaten hatten jedoch keine Erfahrung mit Straßenkämpfen und der Bekämpfung von Volksaufständen, auch die geringe Truppenstärke machte eine vollständige Eroberung Berlins unmöglich. Gegen Mitternacht führte Prittwitz eine persönliche Unterredung mit Friedrich Wilhelm IV. Der General empfahl dem Monarchen, das Zentrum Berlins für einige Tage weiter besetzt zu halten und abzuwarten, ob nicht doch noch die gemäßigten Kräfte die Oberhand gewinnen würden. Sollte sich die öffentlich Erregung bis dahin nicht gelegt haben, müsse der König Berlin verlassen. Anschließend würde die Stadt von außen durch Artillerie zur Kapitulation bombardiert (was Wien noch im Oktober 1848 widerfahren sollte). Friedrich Wilhelm IV. könne dann seine politischen Zugeständnisse wieder rückgängig machen. Der König ging nicht auf Prittwitz’ Vorschlag ein. Er untersagte weiteres militärisches Vorrücken und arbeitete die Proklamation „An meine lieben Berliner“ aus. In dieser Erklärung vom 19. März 1848 kündigte er an, das Militär teilweise dann abzuziehen, wenn die Bürger im Gegenzug dafür die Barrikaden entfernten. So heißt es in dem Manifest: „Kehrt zum Frieden zurück, räumt die Barrikaden, die noch stehen, […] und ich gebe euch mein königliches Wort, daß alle Straßen und Plätze sogleich von den Truppen geräumt werden sollen und die militärische Besetzung nur auf die nothwendigsten Gebäude […] beschränkt werden wird“.[44] Diese Proklamation wies eine Bürgerdeputation unter Führung des späteren Berliner Bürgermeisters Franz Christian Naunyn mit dem Hinweis zurück, dass es für einen Waffenstillstand eines vollständigen Militärabzuges bedürfe. Um 10:30 Uhr gab Friedrich Wilhelm IV. diesen Forderungen nach.[45]

    Der Berliner Barrikadenkampf zählte zu den verlustreichsten Unruhen der Märzrevolution: Über zweihundert Zivilisten waren ums Leben gekommen, die als Märzgefallene bezeichnet wurden. Über 600 Aufständische waren verwundet worden oder in Gefangenschaft geraten. Die königlichen Truppen hatten mit weniger als 50 Toten vergleichsweise geringe Verluste,[46] doch kursierten in Gerüchten und der Presse wochenlang Zahlen von 400 bis zu 1800 „Militärleichen“.[47] Mit der hohen Zahl an Toten und Verwundeten gewann die Frage nach der Verantwortlichkeit eine zentrale Rolle, insbesondere, da selbst der militärische Schutz des Stadtschlosses größtenteils aufgegeben worden war. Der König hatte sich damit unmittelbar in die Hände der Bürger begeben. Die erste Auswirkung dieser folgenschweren Entscheidung zeigte sich bereits am Nachmittag des 19. März 1848: Die Aufständischen trugen die Leichen der Märzgefallenen auf Leiterwagen in den Schlosshof, ein Akt indirekter Anklage gegen den König.[48] Vom Balkon des Berliner Schlosses musste er kurz nach 14 Uhr den Trauerzug beobachten. Um dem König die Schuss-, Bajonett- und Schrapnellwunden vor Augen zu führen, hatte man die Oberkörper der Toten entblößt. Die 150 Leichen wurden von Blumen und Zweigen geschmückt.[49] Mit dem Zuruf „Mütze ab“ zwang man Friedrich Wilhelm IV., den Toten Ehre zu erweisen. Mit dieser Demutsgeste gelang es wiederum Friedrich Wilhelm IV., die Bevölkerung von seiner persönlichen Schuld am Massaker abzulenken. Durch sein unentschlossenes Schwanken zwischen militärischer und diplomatischer Lösung trug Friedrich Wilhelm IV. maßgebliche Verantwortung für die Eskalation, wurde von der Berliner Öffentlichkeit aber weniger für den Barrikadenkampf verantwortlich gemacht als Prinz Wilhelm. Dieser war jedoch bereits am 10. März 1848 vom König zum Generalgouverneur der Rheinarmee ernannt worden und hatte folglich keine Befehlsgewalt über die in und um Berlin stationierten Truppen. Dass Prittwitz, der eigentliche Hauptverantwortliche, den Einsatz von Kartätschkugeln genehmigt hatte, wurde fälschlicherweise auf Wilhelm zurückgeführt. Am 12. Mai 1848 prägte der Auskultator Maximilian Dortu in einer Rede den Begriff des „Kartätschenprinzen“, der in der Folge von zahllosen Zeitungen aufgegriffen wurde. Noch am Abend des 19. März 1848 floh Wilhelm in die Spandauer Zitadelle und begab sich in den folgenden Tagen ins Exil nach London. In der Regierung wurde zu diesem Zeitpunkt darüber debattiert, ob Wilhelm zu Gunsten seines Sohnes, des späteren Kaisers Friedrich III., von der königlichen Nachfolge ausgeschlossen werden sollte.[50]
    Der Ritt Friedrich Wilhelms IV. durch Berlin am 21. März 1848

    Die Haltung Friedrich Wilhelms IV. gegenüber den Märzgefallenen am 19. März 1848 hatte die Menge so weit beruhigen können, dass sie den Schlosshof und den Schlossplatz wieder räumte. Augenscheinlich war das Vertrauen der Berliner in die Monarchie wiederhergestellt. Dies hatte zwei Gründe: Erstens waren in Preußen Reformbewegungen häufig von der Obrigkeit verordnet worden („Revolution von oben“), etwa im aufgeklärten Absolutismus unter Friedrich II. oder bei den Stein-Hardenbergischen Reformen. Aus Sicht der preußischen Öffentlichkeit musste eine gesellschaftliche Erneuerung nicht zwangsläufig durch eine Revolution von unten erzwungen werden, sondern lag bereits im Interesse des monarchischen Verwaltungsstaates. Zweitens wurde das deutsche Bildungsbürgertum durch den Terror im jakobinischen Frankreich abgeschreckt. Statt dem revolutionären Frankreich wandte man sich Großbritannien und damit dem Staatsmodell der konstitutionellen Monarchie zu.[51] Der Schweizer Weber Johann Ulrich Furrer kommentierte diese fortbestehende „Untertanenmentalität“ (so Hachtmann) in seinem Tagebuch wie folgt:

    „In der Schweiz glaube ich, hätte man es anders gemacht: Einem Mann, der vor wenigen Augenblicken noch Befehl gab, das Volk niederzuhauen, würde man nicht mit Viverufen, sondern mit Kugeln berauschen. Aber die einfältigen Leute glauben, dass die ganze Welt zugrunde ginge, wenn keine solchen Herren von Gottes Gnaden existieren würden.“[52]

    Karikatur von 1848 auf den janusköpfigen Friedrich Wilhelm IV.

    Von Anfang an hatte diese „Untertanenmentalität“ und die soziale Zerrissenheit der Berliner Oppositionsbewegung den erfolgreichen Fortgang der Revolution gefährdet.[53] Das scheinbare Zurückweichen des Königs verstärkte diese Tendenzen noch: Am Nachmittag des 19. März erklärte sich Friedrich Wilhelm IV. mit der Einsetzung einer Bürgerwache zur Verteidigung des Schlosses einverstanden. Am 21. März ritt der Monarch mit einer schwarz-rot-goldenen Armbinde durch die Stadt und ließ dabei von einem in zivil gekleideten Offizier eine schwarz-rot-goldene Fahne voraus tragen. Mit diesem performativen Akt stellte sich Friedrich Wilhelm an die Spitze der deutschen Nationalbewegung. Er schien die Forderung der Liberalen nach nationaler Einheit unterstützen zu wollen. In der am selben Tag veröffentlichten Proklamation „An mein Volk und an die deutsche Nation“ drückte er seinen angeblichen Wunsch aus, der auf den 2. April 1848 einberufene Zweite Vereinigte Landtag solle sich durch Zutritt anderer Ständeversammlungen in eine gesamtdeutsche Ständeversammlung umgestalten. Darüber hinaus versprach er in der Proklamation eine echte Verfassung sowie die Einführung von Geschworenengerichten und einer Ministerverantwortlichkeit. Preußen solle, so die Kernaussage der Erklärung, „in Deutschland aufgehen“.[54] Mit den sogenannten Märzerrungenschaften (Presse- und Versammlungsfreiheit sowie dem Versprechen einer konstitutionellen Monarchie und deutschen Einheit) waren alle Forderungen der gemäßigten Liberalen erfüllt. Im Gegensatz zu radikaleren Kräften betrachteten sie die Revolution für abgeschlossen und schoben in der Preußischen Nationalversammlung soziale Themen, die insbesondere Handwerker und Industriearbeiter betrafen, aus Angst vor Anarchie ins Nebensächliche. Die Forderung nach einem Arbeits- und Arbeiterministerium wurde ebenso wenig befriedet wie der Wunsch nach Teilhabe der sozialen Unterschichten an politischen Entscheidungsprozessen. Aus dieser durch die sozialen Brüche hervorgehenden Uneinigkeit der revolutionären Kräfte resultierte letztlich eine „Revolutionsmüdigkeit“ der Bevölkerung, die es Friedrich Wilhelm und seiner Kamarilla langfristig ermöglichten, die Revolution zu beenden.[55][56]

    Vorerst aber bewirkte der Barrikadenkampf eine Liberalisierung Preußens: Am 29. März 1848 stellte Friedrich Wilhelm IV. eine neue Regierung auf. Die beiden rheinischen Bankiers Ludolf Camphausen und David Hansemann ernannte der König zum preußischen Ministerpräsidenten bzw. zum Finanzminister. Drei der insgesamt sieben Vertreter der sogenannten Regierung Camphausen-Hansemann stammten damit aus dem Großbürgertum. Am 2. April 1848 legte die neue Regierung dem Zweiten Vereinigten Landtag einen Wahlgesetzentwurf vor, auf dessen Basis eine verfassungsgebende preußische Nationalversammlung hervorgehen sollte. Am 1. Mai 1848 fand die erste freie Wahl in Preußen statt. In der am 22. Mai 1848 zusammengetretenen preußischen Nationalversammlung erhielten liberale und linksliberale Kräfte die Mehrheit, während die Konservativen zum Entsetzen des Königs eine herbe Niederlage erlitten. Zur gleichen Zeit wurden preußische Abgeordnete auch in die gesamtdeutsche Frankfurter Nationalversammlung gewählt. Letztlich aber ermutigten die immer radikaler werdenden Resolutionen der preußischen Nationalversammlung und die erfolgreiche Rückeroberung Wiens durch habsburgische Truppen den König zu einem gegenrevolutionären Vorgehen, das am 10. November 1848 in der Rückkehr der Truppen nach Berlin seinen vorläufigen Höhepunkt erreichte. Obwohl Preußen eine Verfassung von Königs Gnaden erhielt und behalten sollte, wurden die meisten Zugeständnisse ab 1849 wieder zurückgenommen.[57]

    Auch die kurzzeitige Annäherung zwischen der polnisch- und deutschsprachigen Bevölkerung Preußens war nicht von langer Dauer: 1847 waren 254 Polen verhaftet worden, da ihnen die Planung eines Aufstandes vorgeworfen wurde, der die polnischen Teilungen rückgängig machen sollte. Die Angeklagten des sogenannten Polenprozesses hätten die Wiederherstellung eines polnischen Staates angestrebt, der durch die Annexionen zwischen Preußen, Österreich und Russland aufgehört hatte zu existieren. Die im Staatsgefängnis von Moabit zum Teil zu lebenslanger Haft verurteilten Gefangenen genossen in der Bevölkerung zum Teil Sympathien. Vor allem demokratische Kräfte sahen in dem um ihre Freiheit kämpfenden Nachbarvolk einen natürlichen Verbündeten gegen das autokratisch regierte russische Zarenreich. Unter dem öffentlichen Druck wurden am 20. März 1848 die polnischen Gefangenen entlassen und gegen 13 Uhr auf den Straßen von den Berlinern begeistert bejubelt. Einige der Befreiten stiegen sogar auf Pferdekutschen und richteten von dort improvisierte Reden an die Menge. Die Stimmung schlug jedoch um, als der Revolutionär Ludwik Mierosławski Ende März 1848 in die preußische Provinz Posen reiste und dort im April/Mai 1848 zum militärischen Anführer eines polnischen Aufstandes avancierte. Bei allen Sympathien und Zugeständnisbereitschaft für das polnische Volk war die Mehrheit der Bevölkerung in Preußen nicht willens, diesem eine nationale Eigenständigkeit zu zugestehen. Der Aufstand in Posen konnte von der preußischen Armee gewaltsam unterdrückt werden, ohne dass es in Berlin dagegen zu Protesten kam.[58][59]
    Aufbahrung der Märzgefallenen, Gemälde von Adolph Menzel

    Der Beisetzungszug der Märzgefallenen am 22. März 1848 sollte die Geschlossenheit der städtischen Gemeinschaft zum Ausdruck bringen. Im Vorfeld traten jedoch erste größere Spannungen innerhalb der Protestbewegung auf. Der Berliner Magistrat hatte am 21. März 1848 geplant, die Zivilopfer zusammen mit den gefallenen Soldaten zu Grabe zu tragen, was auf den erbitterten Widerstand der Berliner Unterschicht traf, der die meisten Gefallenen angehört hatten. Die an Wänden in der ganzen Stadt angebrachten Plakate, die eine Erklärung des vom Magistrat eigens einberufenen „Komitees für die Bestattung unserer Toten“ enthielten, wurden abgerissen. Weder der preußische Ministerpräsident noch der Polizeipräsident zeigten Gehör für den Protest. Entscheidend war jedoch der Umstand, dass sich auch die militärische Elite gegen eine Beisetzung ihrer Soldaten neben „Aufrührern“ aussprach. In ihren Augen ließ sich die Loyalität der Truppen gegenüber dem Monarchen nur dann aufrechterhalten, wenn sie jeglichen Kontakt zur Revolution unterbänden. Am Vormittag des 22. März wurden die mit Kränzen und Schleifen geschmückten 183 Särge der Märzgefallenen auf den Treppen des Deutschen Doms am Gendarmenmarkt aufgebahrt. Angehörige aller sozialen Gruppen – Bürger, Studenten, Handwerker, Beamte, Künstler, Gelehrte, Lehrer, Schüler, Arbeiter und die höfische Aristokratie – nahmen an der Trauerzeremonie teil. Über 20.000 Menschen versammelten sich auf dem Gendarmenmarkt. Zu den Augenzeugen dort zählte wahrscheinlich auch der Maler Adolph Menzel, der die Szene in seinem unvollendeten Gemälde Aufbahrung der Märzgefallenen festhielt. Die Särge wurden zunächst zum Stadtschloss getragen, wo der König und seine Minister barhäuptig auf dem Balkon erschienen und die Menge grüßten. Ziel des Geleits waren kurz zuvor ausgehobene Gräber eines eigens dafür geschaffenen Friedhofs der Märzgefallenen in Friedrichshain vor den Toren der Stadt. Die Kosten der Zeremonie und Beisetzungen wurden vom Stadtmagistrat getragen.[60]

    Der 18. März 1848 stellte noch in der preußischen Reaktionsära ein lebendiges Symbol für die Freiheitssehnsucht dar. Zwischen 1849 und 1851 wurde der Friedhof der Märzgefallenen alljährlich am 18. März von Handwerkern und Industriearbeitern aufgesucht. Die Regierung beorderte sogar Militär- und Polizeikräfte auf den Friedhof, um einen allzu offensichtlichen Kult um die Märzgefallenen zu verhindern. Angesichts der aus der Stadt strömenden Menschenmassen war dies jedoch kaum möglich. Die Gräber wurden so sehr mit Kränzen und Blumen geschmückt, dass der Friedhof mehr einem „lieblichen Garten“ geglichen hätte, so die Anmerkung der Vossischen Zeitung vom 20. März 1849. Ab 1853 verlor der Friedhof langsam seine Bedeutung als politische Wallfahrtsstätte. Aus Polizeiberichten geht hervor, dass die Gräber in der zweiten Hälfte der 1850er Jahre am Jahrestag der Barrikadenkämpfe nicht häufiger besucht wurden als andere Ruhestätten. Als 1862 die polizeiliche Beobachtung des Friedhofs eingestellt wurde, erlebten die Märzgefallenengräber jedoch erneut einen zunehmenden Anstrom. Insbesondere die erstarkende Sozialdemokratische Arbeiterpartei nutzte den Friedhof symbolisch, um die legitime Nachfolge der revolutionären Bewegung von 1848 zu beanspruchen. Am 18. März 1873 versammelten sich mehr als 10.000 Menschen in Friedrichshain. Am Abend dieses Tages kam es zu einer Auseinandersetzung mit der Polizei, bei der ein Kundgebungsteilnehmer ums Leben kam. Bis zum Ende der Monarchie im Jahre 1918 behinderte die Regierung ein freies und friedliches Gedenken an die Berliner Märzrevolution.[61]

    Der einhundertste Jahrestag der Berliner Märzrevolution fiel in die Zeit der deutsch-deutschen Teilung. Aus diesem Grund lagen die Archivbestände der Berliner Märzrevolution, aber auch der Friedhof der Märzgefallenen, außer Reichweite der westlichen Besatzungszonen. Entsprechend verlagerte sich das Interesse in der späteren Bonner Republik auf die Frankfurter Nationalversammlung, während die freiheitlichen Impulse der Berliner Märzrevolution bis zur Wiedervereinigung Deutschlands kaum gewürdigt wurden. Im Ostsektor Berlins trafen sich am Morgen des 18. März 1948 der noch ungeteilte Berliner Magistrat und Vertreter der westlichen Parteien bei den Gräbern, um einen Gedenkstein zu Ehren der Märzgefallenen zu enthüllen. Der Stadtverordnetenvorsteher Otto Suhr, ein späteres Mitglied des Deutschen Bundestages, nutzte in einer Rede diese historische Gelegenheit, um auf die politische Situation der Zeit aufmerksam zu machen: Es sei im Sinne der Berliner Barrikadenkämpfer, dass sich in allen Teilen Deutschlands ein freiheitliches System durchsetze. Eine deutsche Einheit, so Suhr, dürfe es allerdings nicht unter dem Preis der Aufgabe von politischer Freiheit geben. Freilich interpretierte die Sozialistische Einheitspartei Deutschlands die Berliner Märzrevolution auf ihre Weise, als sie den Beginn der Tagung des „Zweiten Deutschen Volkskongresses für Einheit und gerechten Frieden“ auf den 18. März 1948 setzte. Anders als in den Westzonen wurden mit Blick auf die Revolution von 1848 nicht Grund- und Bürgerrechte in den Vordergrund gerückt, sondern die historische Notwendigkeit einer nationalen Einheit, die aus Sicht der SED unter sozialistischer Führung erreicht werden sollte. Auch nach dem Scheitern solcher Ambitionen sah sich die spätere Deutsche Demokratische Republik in ihrem Selbstverständnis als Vollenderin der revolutionären Ziele von 1848.[62][63]
    Schild auf dem Platz des 18. März vor dem Brandenburger Tor

    Bei der Volkskammerwahl von 1990, der ersten freien Wahl in der DDR, wurde am 18. März 1990 mit 48 % der Stimmen mehrheitlich die sogenannte Allianz für Deutschland gewählt. Damit hatten sich die Wähler für einen Beitritt der Deutschen Demokratischen Republik zur Bundesrepublik Deutschland ausgesprochen. Um die historische Tragweite dieser Entscheidung hervorzuheben, wurde die Wahl nachträglich als revolutionärer Akt bewertet und mit dem Berliner Barrikadenkampf vom 18. März 1848 in Verbindung gebracht. Eine solche Traditionslinie hatten die politischen Entscheidungsträger jedoch keineswegs beabsichtigt. Die Regierung Modrow wollte die DDR durch die Wahl „demokratisch-sozialistisch“ reformieren, um deren Unabhängigkeit zu bewahren. Eine nationale Einigung Deutschlands, wie sie schon die Berliner Märzrevolution eingefordert hatte, lag nicht in ihrem Interesse. Gleichwohl erstellte der Grafiker Manfred Butzmann ein 82,2 cm × 58,3 cm großes Plakat,[64] das einen Ausschnitt der berühmten Lithographie des Barrikadenkampfes am Alexanderplatz zeigt, die Anton Klaus 1848 geschaffen hatte. Im Kontrast zur Abbildung der Gewalt vom 18. März 1848 steht der Text des Plakates: „Die Revolution hat gewählt: Demokratie. Keine Gewalt“. Durch diese Darstellung wurde der 18. März „zum Inbegriff der gewaltfreien Revolution, die mit den Protestdemonstrationen im Herbst 1989 begann und mit den ersten demokratischen Wahlen ihren Abschluss fand“ (so Ulrike Ruttmann). Die gewollte Anknüpfung zwischen Märzrevolution von 1848 und friedlicher Revolution von 1989/1990 zeigt sich ebenso in einer im Jahr 2000 vollzogenen Platzumbenennung: Aus dem „Platz vor dem Brandenburger Tor“ wurde der Platz des 18. März.[65]

    Die Erinnerungskultur an die Berliner Märzrevolution verlief lange Zeit schleppend: Obwohl bereits während der Wilhelminischen Zeit geplant, konnte das Projekt, Gedenktafeln an die Stellen im Berliner Straßenpflaster zu versenken, an denen am 18./19. März 1848 die Barrikaden gestanden haben sollen, nicht verwirklicht werden. Erst die Anträge und Finanzierung der Bürgerinitiative „Aktion 18. März“ ermöglichte in den 1990er Jahren die Verlegung von zwölf Gedenktafeln. Anlässlich des 150. Jubiläums unterstützte auch die Bauverwaltung des Berliner Senates das Vorhaben. Jedoch konnten aufgrund der geringen Zahl an Spendern nur die wichtigsten Schauplätze kenntlich gemacht werden. Dazu zählen die Breite Straße an der Ecke zur Gertraudenstraße, die frühere Königs- und heutige Rathausstraße, der Alexanderplatz (unweit von der Straßenbahnhaltestelle), der Strausberger Platz, der Gendarmenmarkt beim Deutschen Dom und die Roßstraßenbrücke. Auf der Friedrichstraße gibt es drei Gedenktafeln (je eine an der Ecke zur Kronenstraße, zur Oranienburger Straße und zur Taubenstraße). Auf der Oberwallstraße finden sich zwei Gedenktafeln (je eine an der Ecke zur Französischen Straße und zur Jägerstraße).[66]
    Gedenktafel der Barrikadenkämpfe am Alexanderplatz für Friedrich-Ludwig Urban und August Brass

    Die Berliner Märzrevolution brachte keine eigenen politischen Anführer hervor, die mit einem Robespierre vergleichbar wären. Zwar organisierte der Berliner Tierarzt Friedrich-Ludwig Urban am 18. März den Bau und die Verteidigung einer strategisch wichtigen Barrikade, die den Zugang von der Königstraße zum Alexanderplatz blockierte. Als einzige Barrikade, die direktem Artilleriebeschuss ausgesetzt war, hielt diese bis zum Ende des 12 Stunden andauernden Kampfes stand, nicht zuletzt dank zwei erbeuteten Geschützen aus einem Waffenmagazin. Jedoch stellte sich Urban, als der Generalmajor von Möllendorff am 19. März in Bedrängnis geriet, schützend vor diesen und gewährte dem Befehlshaber den Durchmarsch zu einer Kaserne in der Münzstraße. Im Gegenzug ließ der Generalmajor das Feuer am Alexanderplatz einstellen. Am 21. März 1848 erhielt Urban nicht nur eine Audienz bei Friedrich Wilhelm IV., sondern begleitete den König sogar bei dessen Ritt durch Berlin. Urban wollte sein hohes Ansehen in der Berliner Bürgerschaft nutzen, um weiteres Blutvergießen zu verhindern und eine Versöhnung zwischen Demonstranten und Monarchie zu erreichen. Allein der Umstand, dass der Berliner Magistrat am 19. März 1848 den Abzug der Soldaten aus Berlin aushandelte, zeigt den fehlenden Willen der Demonstranten und Barrikadenkämpfer, sich auf eine eigenständige Verhandlungsrolle einzulassen. Die Opposition begab sich damit in direkte Abhängigkeit vom Magistrat und verspielte so die auf den Barrikaden gewonnene Stärke wieder.[67]
    Ernst Zinna und Heinrich Glasewaldt auf der Barrikade, Lithographie von Theodor Hosemann

    Zu den bekanntesten Personen der Berliner Märzrevolution zählt der im Alter von 17 Jahren erschossene Schlosserlehrling Ernst Zinna. Auf einer Federlithographie von Theodor Hosemann aus dem Jahr 1848 ist er zusammen mit dem Schlossergesellen Wilhelm Glasewaldt bei der Verteidigung einer Barrikade in der Friedrichstraße/Ecke Jägerstraße zu sehen. Mit gezücktem Säbel setzt er auf der Abbildung zu einem Sprung über die Barrikade an, um im nächsten Moment einen Offizier zu attackieren, wobei er von mehreren Kugeln tödlich getroffen werden sollte. Die Barrikade war am Morgen des 19. März 1848 abgesehen von Zinna und Glasewaldt bereits ohne Besatzung und damit dem heranrückenden Bataillon Infanterie weit unterlegen. Nach dem zeitgenössischen Bericht in der Berliner Revolutions-Chronik soll Zinna in ein offen stehendes Haus geflohen und dort seinen Schussverletzungen erlegen sein. Weitere zeitgenössische Quellen über den Tod Zinnas sind nicht bekannt. Zinna bleibt somit als historische Figur unscharf, wurde aber aufgrund seines jungen Alters, seiner einfachen sozialen Herkunft und seines Todes aus politischen Gründen in der DDR-Propaganda von der Freien Deutschen Jugend zu einem sozialistischen Revolutionshelden stilisiert. Der zwischen 1957 und 1989 vom Berliner Stadtmagistrat verliehene Ernst-Zinna-Preis diente der Ehrung junger Erfinder und Künstler. Nach der Wiedervereinigung forderte eine Schülerinitiative eine Umbenennung der Strausberger Straße in Ernst-Zinna-Straße, was jedoch scheiterte. Die Bezirksverordnetenversammlung Berlin-Friedrichshain ließ im Jahr 2000 stattdessen eine bisher unbenannte Zufahrtsstraße zum Krankenhaus beim Friedhof der Märzgefallenen entsprechend benennen.[68][69]

    Adolf Streckfuß: 1848, die März-Revolution in Berlin. Ein Augenzeuge erzählt (= ilv-Leske-Republik. Band 14). Hrsg. von Horst Denkler in Zusammenarbeit mit Irmgart Denkler. Leske, Köln 1983, ISBN 3-921490-24-3.
    Karl von Prittwitz: Berlin 1848. Das Erinnerungswerk des Generalleutnants Karl Ludwig von Prittwitz und andere Quellen zur Berliner Märzrevolution und zur Geschichte Preußens um die Mitte des 19. Jahrhunderts. Bearbeitet und eingeleitet von Gerd Heinrich (= Veröffentlichungen der Historischen Kommission zu Berlin Bd. 60; Quellenwerke Bd. 7). De Gruyter, Berlin 1985, ISBN 3-11-008326-4.
    Adolf Wolff (Hrsg.): Berliner Revolutions-Chronik. Darstellung der Berliner Bewegungen im Jahre 1848 nach politischen, socialen und literarischen Beziehungen. 3 Bände. Gustav Hempel, Berlin 1851–1854 (Digitalisate der Bände: 1 – Internet Archive, 2 – Internet Archive und 3 – Internet Archive).
    Namens-Verzeichniß der am 18. und 19. März in Berlin Gefallenen. In: Julius Lasker, Friedrich Gerhard: Des deutschen Volkes Erhebung im Jahre 1848, sein Kampf um freie Institutionen und sein Siegesjubel. Friedrich Gerhard, Danzig 1848, S. 567. (Scan 631.)MDZ Reader
    Jung’s Rede am Grabe der am 18. und 19. März gefallenen Kämpfer. Gehalten am 22. März 1848. Götte, Braunschweig 1848. Goethe-Universität

    Gerd Heinrich: Berlin am 18. und 19. März 1848. Märzrevolution, Militäraufgebot und Barrikadenkämpfe (= Veröffentlichungen der Historischen Kommission zu Berlin. Historischer Handatlas von Brandenburg und Berlin; Nachtrag, Heft 6). de Gruyter, Berlin, New York 1980, ISBN 3-11-007986-0.
    Günter Richter: Zwischen Revolution und Reichsgründung. In: Wolfgang Ribbe (Hrsg.): Geschichte Berlins. Band 2: Von der Märzrevolution bis zur Gegenwart. Beck, München 1987, ISBN 3-8305-0166-8, S. 605–622.
    David E. Barclay: Anarchie und guter Wille. Friedrich Wilhelm IV. und die preußische Monarchie. Siedler, Berlin 1995, ISBN 3-88680-463-1, S. 191–215.
    Rüdiger Hachtmann: Berlin 1848. Eine Politik- und Gesellschaftsgeschichte der Revolution. Dietz, Bonn 1997, ISBN 3-8012-4083-5.
    Rüdiger Hachtmann: Berlin. In: Christof Dipper, Ulrich Speck (Hrsg.): 1848. Revolution in Deutschland. Insel, Frankfurt am Main 1998, ISBN 3-458-16894-X, S. 85–90, doi:10.14765/zzf.dok.1.885.
    Heinz Warnecke: Barrikadenstandorte 1848. Ein Beitrag zur Berliner Heimatkunde (= Topografie der deutschen Hauptstadt.). Edition Luisenstadt, Berlin 1999, ISBN 3-89542-101-4.
    Rüdiger Hachtmann: Die Revolution von 1848/49 als Jugendrevolte. In: Helmut Bleiber, Wolfgang Küttler (Hrsg.): Revolution und Reform in Deutschland im 19. und 20. Jahrhundert. Erster Halbband: Ereignisse und Prozesse. Zum 75. Geburtstag von Walter Schmidt. trafo Berlin, Berlin 2005, ISBN 3-89626-531-8, S. 79–82, doi:10.14765/zzf.dok.1.865.
    Rüdiger Hachtmann: revolutionär durchlüftet. Berlin im Jahr 1848. In: Christoph Hamann, Volker Schröder (Hrsg.): Demokratische Tradition und revolutionärer Geist. Erinnern an 1848 in Berlin (= Geschichtswissenschaft. Band 56). Centaurus, Herbolzheim 2010, ISBN 978-3-8255-0762-6, S. 13–33.
    Gernot Jochheim: 18. März 1848: revolutionärer Aufstand in Berlin. In: Informationen zur politischen Bildung, Nr. 26, 20. November 2014.
    Ernst Kaeber: Berlin 1848. Aufbau, Berlin 1948. Ergänzte Neuausgabe: Autonomie und Chaos, Berlin 2023. ISBN 978-3-945980-81-1 PDF

    Axel Lange: 4×1848: Geschichten aus der Berliner Märzrevolution. In: Zeitreisen.de, Zentrum für Berlin-Studien, Zentral- und Landesbibliothek Berlin.
    Dorlis Blume: März 1848 – Revolution in Berlin. In: Lebendiges Museum Online, März 2012.

    ↑ Das Phänomen, dass Handwerksgesellen und andere Bevölkerungsschichten verarmten und vermehrt der Unterschicht angehörten, wird Pauperismus genannt.

    ↑ Ilja Mieck: Preußen von 1807 bis 1850. Reformen, Restauration und Revolution. In: Handbuch der Preußischen Geschichte. Das 19. Jahrhundert und Große Themen der Geschichte Preußens. S. 213. Hans-Ulrich Wehler: Deutsche Gesellschaftsgeschichte. Von der Reformära bis zur industriellen und politischen „Deutschen Doppelrevolution“ 1815–1845/49. Beck, München 2005, S. 641. Günter Richter: Zwischen Revolution und Reichsgründung. In: Wolfgang Ribbe (Hrsg.): Geschichte Berlins. Band 2: Von der Märzrevolution bis zur Gegenwart. Beck, München 1987, S. 606.
    ↑ Adam Zamoyski: Phantome des Terrors. Die Angst vor der Revolution und die Unterdrückung der Freiheit, 1789–1848. Beck, München 2016, S. 515 bis 520. Guntram Schulze-Wegener: Wilhelm I. Deutscher Kaiser – König von Preußen – Nationaler Mythos. Mittler, Berlin 2015, S. 185.
    ↑ Rüdiger Hachtmann: Berlin 1848. Eine Politik- und Gesellschaftsgeschichte der Revolution. Dietz, Bonn 1997, S. 120.
    ↑ David E. Barclay: Anarchie und guter Wille. Friedrich Wilhelm IV. und die preußische Monarchie. Siedler, Berlin 1995, S. 204.
    ↑ Franz Herre: Friedrich Wilhelm IV. Der andere Preußenkönig. Katz, Gernsbach 2007, S. 110.
    ↑ David E. Barclay: Anarchie und guter Wille. Friedrich Wilhelm IV. und die preußische Monarchie. Siedler, Berlin 1995, S. 204–205. Guntram Schulze-Wegener: Wilhelm I. Deutscher Kaiser – König von Preußen – Nationaler Mythos. Mittler, Berlin 2015, S. 186.
    ↑ Hochspringen nach: a b Christopher Clark: Preußen. Aufstieg und Niedergang 1600–1947. Pantheon, München 2008, S. 536–538.
    ↑ Günter Richter: Zwischen Revolution und Reichsgründung. In: Wolfgang Ribbe (Hrsg.): Geschichte Berlins. Band 2: Von der Märzrevolution bis zur Gegenwart. Beck, München 1987, S. 607.
    ↑ Adam Zamoyski: Phantome des Terrors. Die Angst vor der Revolution und die Unterdrückung der Freiheit, 1789–1848. Beck, München 2016, S. 524.
    ↑ Hagen Schulze: Der Weg zum Nationalstaat. Die deutsche Nationalbewegung vom 18. Jahrhundert bis zur Reichsgründung. dtv, München 1994, S. 13.
    ↑ Rüdiger Hachtmann: Berlin 1848. Eine Politik- und Gesellschaftsgeschichte der Revolution. Dietz, Bonn 1997, S. 129.
    ↑ Wilfried Löhken: Die Revolution 1848. Berlinerinnen und Berliner auf den Barrikaden. Edition Hentrich, Berlin 1991, S. 26.
    ↑ Franz Herre: Friedrich Wilhelm IV. Der andere Preußenkönig. Katz, Gernsbach 2007, S. 111.
    ↑ David E. Barclay: Anarchie und guter Wille. Friedrich Wilhelm IV. und die preußische Monarchie. Siedler, Berlin 1995, S. 206.
    ↑ Günter Richter: Zwischen Revolution und Reichsgründung. In: Wolfgang Ribbe (Hrsg.): Geschichte Berlins. Band 2: Von der Märzrevolution bis zur Gegenwart. Beck, München 1987, S. 610.
    ↑ Rüdiger Hachtmann: Berlin 1848. Eine Politik- und Gesellschaftsgeschichte der Revolution. Dietz, Bonn 1997, S. 142–147.
    ↑ Franz Herre: Friedrich Wilhelm IV. Der andere Preußenkönig. Katz, Gernsbach 2007, S. 111.
    ↑ Günter Richter: Zwischen Revolution und Reichsgründung. In: Wolfgang Ribbe (Hrsg.): Geschichte Berlins. Band 2: Von der Märzrevolution bis zur Gegenwart. Beck, München 1987, S. 612.
    ↑ Günter Richter: Zwischen Revolution und Reichsgründung. In: Wolfgang Ribbe (Hrsg.): Geschichte Berlins. Band 2: Von der Märzrevolution bis zur Gegenwart. Beck, München 1987, S. 613. Rüdiger Hachtmann: Berlin 1848. Eine Politik- und Gesellschaftsgeschichte der Revolution. Dietz, Bonn 1997, S. 152.
    ↑ Rüdiger Hachtmann: Berlin 1848. Eine Politik- und Gesellschaftsgeschichte der Revolution. Dietz, Bonn 1997, S. 152.
    ↑ Günter Richter: Zwischen Revolution und Reichsgründung. In: Wolfgang Ribbe (Hrsg.): Geschichte Berlins. Band 2: Von der Märzrevolution bis zur Gegenwart. Beck, München 1987, S. 613.
    ↑ David E. Barclay: Anarchie und guter Wille. Friedrich Wilhelm IV. und die preußische Monarchie. Siedler, Berlin 1995, S. 207.
    ↑ Günter Richter: Zwischen Revolution und Reichsgründung. In: Wolfgang Ribbe (Hrsg.): Geschichte Berlins. Band 2: Von der Märzrevolution bis zur Gegenwart. Beck, München 1987, S. 614. Christopher Clark: Preußen. Aufstieg und Niedergang 1600–1947. Pantheon, München 2008, S. 540.
    ↑ Wolf Nitschke: Adolf Heinrich Graf v. Arnim-Boitzenburg (1803–1868). Eine politische Biographie. Studien und Texte zur Erforschung des Konservatismus. Bd. 5, Duncker & Humblot, Berlin 2004, ISBN 3-428-11114-1, S. 188
    ↑ Preußische Jahrbücher. Dritter Jahrgang, Verlag (Adolph) Enslin, Berlin 1863, S. 190
    ↑ Dirk Blasius: Friedrich Wilhelm IV. 1795–1861 – Psychopathologie und Geschichte. Göttingen 1992, S. 149.
    ↑ Günter Richter: Zwischen Revolution und Reichsgründung. In: Wolfgang Ribbe (Hrsg.): Geschichte Berlins. Band 2: Von der Märzrevolution bis zur Gegenwart. Beck, München 1987, S. 615.
    ↑ Hochspringen nach: a b David E. Barclay: Anarchie und guter Wille. Friedrich Wilhelm IV. und die preußische Monarchie. Siedler, Berlin 1995, S. 208.
    ↑ Nach Christopher Clark: Preußen – Aufstieg und Niedergang 1600–1947. Bonn 2007, S. 539/540.
    ↑ Rüdiger Hachtmann: Berlin 1848. Eine Politik- und Gesellschaftsgeschichte der Revolution. Dietz, Berlin 1997, S. 156. Günter Richter: Zwischen Revolution und Reichsgründung. In: Wolfgang Ribbe (Hrsg.): Geschichte Berlins. Band 2: Von der Märzrevolution bis zur Gegenwart. Beck, München 1987, S. 615.
    ↑ Günter Richter: Zwischen Revolution und Reichsgründung. In: Wolfgang Ribbe (Hrsg.): Geschichte Berlins. Band 2: Von der Märzrevolution bis zur Gegenwart. Beck, München 1987, S. 605–687, hier: S. 616–617.
    ↑ Rüdiger Hachtmann: Berlin 1848. Eine Politik- und Gesellschaftsgeschichte der Revolution. Dietz, Bonn 1997, S. 158.
    ↑ Rüdiger Hachtmann: Berlin In: 1848. Revolution in Deutschland, herausgegeben von Christof Dipper und Ulrich Speck, Insel Frankfurt am Main, 1998, S. 87.
    ↑ Wolfgang Dreßen: Gesetz und Gewalt. Berlin 1848: Revolution als Ordnungsmacht. Aufbau, Berlin 1999, S. 82.
    ↑ Rüdiger Hachtmann: Die sozialen Unterschichten in der großstädtischen Revolution von 1848. Berlin, Wien und Paris im Vergleich. In: Ilja Mieck, Jürgen Voß, Horst Möller (Hrsg.): Paris und Berlin in der Revolution 1848. Thorbecke, Sigmaringen 1995, S. 122.
    ↑ Rüdiger Hachtmann: Berlin 1848. Eine Politik- und Gesellschaftsgeschichte der Revolution. Dietz, Bonn 1997, S. 406.
    ↑ Rüdiger Hachtmann: Die Revolution von 1848/49 als Jugendrevolte. In: Helmut Bleiber, Wolfgang Küttler (Hrsg.): Revolution und Reform in Deutschland im 19. und 20. Jahrhundert. Erster Halbband: Ereignisse und Prozesse. Zum 75. Geburtstag von Walter Schmidt. trafo, Berlin 2005, S. 79–80.
    ↑ David E. Barclay: Anarchie und guter Wille. Friedrich Wilhelm IV. und die preußische Monarchie. Siedler, Berlin 1995, ISBN 3-88680-463-1, S. 209.
    ↑ Christopher Clark: Preußen. Aufstieg und Niedergang 1600–1947. Pantheon, München 2008, S. 541.
    ↑ David E. Barclay: Anarchie und guter Wille. Friedrich Wilhelm IV. und die preußische Monarchie. Siedler, Berlin 1995, ISBN 3-88680-463-1, S. 210.
    ↑ Christopher Clark: Preußen. Aufstieg und Niedergang 1600–1947. Pantheon, München 2008, S. 542.
    ↑ Rüdiger Hachtmann: Berlin 1848. Eine Politik- und Gesellschaftsgeschichte der Revolution. Dietz, Bonn 1997, S. 159.
    ↑ Rüdiger Hachtmann: Berlin. In: 1848. Revolution in Deutschland, herausgegeben von Christof Dipper und Ulrich Speck, Insel, Frankfurt am Main 1998, S. 88.
    ↑ Wortlaut: „An meine lieben Berliner“. In: Zentrale für Unterrichtsmedien im Internet. Siehe Christopher Clark: Preußen. Aufstieg und Niedergang 1600–1947. Pantheon, München 2008, S. 543. David E. Barclay: Anarchie und guter Wille. Friedrich Wilhelm IV. und die preußische Monarchie. Siedler, Berlin 1995, S. 210.
    ↑ Günter Richter: Zwischen Revolution und Reichsgründung. In: Wolfgang Ribbe (Hrsg.): Geschichte Berlins. Band 2: Von der Märzrevolution bis zur Gegenwart. Beck, München 1987, S. 618.
    ↑ Manfred Görtemaker: Deutschland im 19. Jahrhundert. Entwicklungslinien. Opladen 1983, S. 104/105.
    ↑ Rüdiger Hachtmann: Berlin 1848. Eine Politik- und Gesellschaftsgeschichte der Revolution. Dietz, Bonn 1997, S. 187.
    ↑ Günter Richter: Zwischen Revolution und Reichsgründung. In: Wolfgang Ribbe (Hrsg.): Geschichte Berlins. Band 2: Von der Märzrevolution bis zur Gegenwart. Beck, München 1987, ISBN 978-3-406-31592-3, S. 605–687, hier: S. 618–619.
    ↑ Christopher Clark: Preußen. Aufstieg und Niedergang 1600–1947. Pantheon, München 2008, S. 545. Rüdiger Hachtmann: revolutionär durchlüftet. Berlin im Jahr 1848. In: Christoph Hamann (Hrsg.): Demokratische Tradition und revolutionärer Geist: Erinnern an 1848 in Berlin. Centaurus, Herbolzheim 2010, S. 27.
    ↑ Guntram Schulze-Wegener: Wilhelm I. Deutscher Kaiser – König von Preußen – Nationaler Mythos. Mittler, Berlin 2015, S. 189–191.
    ↑ Heinrich August Winkler: Der lange Weg nach Westen. Deutsche Geschichte vom Ende des Alten Reiches bis zum Untergang der Weimarer Republik. Beck, München 2014, S. 44.
    ↑ Rüdiger Hachtmann: revolutionär durchlüftet. Berlin im Jahr 1848. In: Christoph Hamann (Hrsg.): Demokratische Tradition und revolutionärer Geist: Erinnern an 1848 in Berlin. Centaurus, Herbolzheim 2010, S. 27.
    ↑ Rüdiger Hachtmann: revolutionär durchlüftet. Berlin im Jahr 1848. In: Christoph Hamann (Hrsg.): Demokratische Tradition und revolutionärer Geist: Erinnern an 1848 in Berlin. Centaurus, Herbolzheim 2010, S. 28.
    ↑ David E. Barclay: Anarchie und guter Wille. Friedrich Wilhelm IV. und die preußische Monarchie. Siedler, Berlin 1995, S. 218.
    ↑ Christopher Clark: Preußen. Aufstieg und Niedergang 1600–1947. Pantheon, München 2008, S. 553.
    ↑ Rüdiger Hachtmann: Die sozialen Unterschichten in der großstädtischen Revolution von 1848. Berlin, Wien und Paris im Vergleich In: Ilja Mieck, Jürgen Voß, Horst Möller (Hrsg.): Paris und Berlin in der Revolution 1848. Thorbecke, Sigmaringen 1995, S. 122.
    ↑ Franz Herre: Friedrich Wilhelm IV. Der andere Preußenkönig. Katz, Gernsbach 2007, ISBN 978-3-938047-22-4, S. 116–123.
    ↑ Rüdiger Hachtmann: Berlin 1848. Eine Politik- und Gesellschaftsgeschichte der Revolution. Dietz, Bonn 1997, S. 222.
    ↑ Rüdiger Hachtmann: Berlin 1848. Eine Politik- und Gesellschaftsgeschichte der Revolution. Dietz, Bonn 1997, S. 955.
    ↑ Rüdiger Hachtmann: Berlin 1848. Eine Politik- und Gesellschaftsgeschichte der Revolution. Dietz, Bonn 1997, S. 214–215. Günter Richter: Zwischen Revolution und Reichsgründung. In: Wolfgang Ribbe (Hrsg.): Geschichte Berlins. Band 2: Von der Märzrevolution bis zur Gegenwart. Beck, München 1987, S. 621–622. Werner Busch: Adolph Menzel: Leben und Werk. Beck, München 2004, S. 87.
    ↑ Rüdiger Hachtmann: Berlin 1848. Eine Politik- und Gesellschaftsgeschichte der Revolution. Dietz, Bonn 1997, S. 853–854.
    ↑ Rüdiger Hachtmann: Berlin 1848. Eine Politik- und Gesellschaftsgeschichte der Revolution. Dietz, Bonn 1997, S. 855.
    ↑ Ulrike Ruttmann: Die Tradition der Märzrevolution. In: Lothar Gall (Hrsg.) Aufbruch zur Freiheit. Eine Ausstellung des Deutschen Historischen Museums und der Schirn Kunsthalle Frankfurt. Nicolai, Berlin 1998, S. 163.
    ↑ Abbildung zu finden in: Demokratische Tradition und revolutionärer Geist: Erinnern an 1848 in Berlin. 2010, S. 97.
    ↑ Ulrike Ruttmann: Die Tradition der Märzrevolution. In: Lothar Gall (Hrsg.) Aufbruch zur Freiheit. Eine Ausstellung des Deutschen Historischen Museums und der Schirn Kunsthalle Frankfurt. Nicolai, Berlin 1998, S. 177.
    ↑ Volker Hobrack: Denkzeichen. Gedenktafeln an die Märzrevolution von 1848 in Berlin. In: Christoph Hamann, Volker Schröder (Hrsg.): Demokratische Tradition und revolutionärer Geist. Erinnern an 1848 in Berlin (= Geschichtswissenschaft. Band 56). Centaurus, Herbolzheim 2010, ISBN 978-3-8255-0762-6, S. 86–103, hier S. 90.
    ↑ Christoph Hamann: „Herr Urban ist kein Robespierre.“ Friedrich Ludwig Urban – „Barrikadenheld“ und „Volkstribun“. In: Der Bär von Berlin. Jahrbuch des Vereins für die Geschichte Berlins. Berlin 1996, S. 7–24, hier S. 7–10.
    ↑ Claudia Roth: Das trennende Erbe. Die Revolution von 1848 im deutschdeutschen Erinnerungsstreit 100 Jahre danach. In: Heinrich August Winkler (Hrsg.): Griff nach der Deutungsmacht. Geschichte der Geschichtspolitik in Deutschland. Göttingen 2004, S. 209–229, hier S. 217.
    ↑ Volker Hobrack: Denkzeichen. Gedenktafeln an die Märzrevolution von 1848 in Berlin. In: Christoph Hamann, Volker Schröder (Hrsg.): Demokratische Tradition und revolutionärer Geist. Erinnern an 1848 in Berlin (= Geschichtswissenschaft. Band 56). Centaurus, Herbolzheim 2010, ISBN 978-3-8255-0762-6, S. 86–103, hier S. 93.

    #Allemagne #histoire #1848 #révolution #Prusse #democratie

  • Grande assemblée nationale constituante révolutionnaire au Pakistan
    https://ricochets.cc/Grande-assemblee-nationale-constituante-revolutionnaire-au-Pakistan-7905.h

    Des infos sur les contestations majeures qui ont lieu en ce moment au Pakistan, avec le peuple pachtoune. Une « assemblée nationale constituante révolutionnaire » a lieu à partir de ce vendredi 11 octobre, avec une organisation laïque à majorité marxiste. Les médias mainstream n’en parlent pas en France (ils n’aiment ni la démocratie ni le marxisme). De plus une femme leader du mouvement du peuple baloutche (mené par des femmes et féministes) qui se soulève dans le sud du Pakistan sera (...) #Les_Articles

    / #Politique,_divers, Démocratie directe, communes libres...

    #Démocratie_directe,_communes_libres...

  • « Paris n’est plus une fête » de Hacène Belmessous
    https://topophile.net/savoir/paris-nest-plus-une-fete-de-hacene-belmessous

    Cette excellente enquête, menée tambour battant, pourrait inspirer une série sur le destin d’une ville, qui en quelques décennies effectue une incroyable mue sociologique, mais aussi architecturale et urbanistique. Hacène Belmessous, Cette excellente enquête, menée tambour battant, pourrait inspirer une série sur le destin d’une ville, qui en quelques décennies effectue une incroyable mue sociologique,... Voir l’article

  • La chasse aux sorcières du Washington Post contre les Américains d’origine chinoise, par Michael Wong

    via https://diasp.eu/p/17171351

    Les reportages du Washington Post sur l’affrontement entre groupes pro et anti-#Chine contribuent à l’obscurité qui s’abat sur la #démocratie américaine, dit ce jeune Chinois complètement stupéfait devant la manipulation qu’il décrit en détail pour inverser l’ordre des responsabilités dans les provocations organisées lors de la visite du président Xi aux #Etats_Unis. (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

    par Michael Wong 4 octobre 2024

    Le Washington Post a utilisé la technologie de reconnaissance faciale pour faire un reportage sur un groupe pro-chinois à San Francisco. Image : X Capture d’écran

    Un article récent du Washington Post (...)

    • https://histoireetsociete.com/2024/10/05/la-chasse-aux-sorcieres-du-washington-post-contre-les-americains-

      [...]

      Un article récent du Washington Post a été publié sous le titre « Comment la Chine a étendu sa répression à une ville américaine ».

      Dans l’article du 6 septembre 2024, le Post allègue que lors du sommet de l’APEC de 2023 à San Francisco, des groupes et des dirigeants de la communauté sino-américaine accueillant le président chinois Xi Jinping, qui sous la direction du Parti communiste chinois (PCC), auraient violemment attaqué des groupes anti-chinois rassemblés pour protester contre la visite de Xi.

      Tout cela, selon le Post, faisait partie d’un complot de répression transnationale du gouvernement chinois, ordonnant aux membres des « groupes de la diaspora » d’étouffer les voix dissidentes anti-chinoises à l’étranger. Mais c’est exactement le contraire qui est vrai.

      En fait, c’est le Washington Post, propriété de milliardaires, qui étouffe la liberté d’expression des Américains ordinaires en soutien au dangereux nouveau programme de guerre froide de l’establishment de Washington.

      Ce qui s’est réellement passé

      Examinons ce qui s’est réellement passé pendant le sommet de l’APEC, les sources de financement derrière les groupes anti-chinois comme le Conseil de la démocratie de Hong Kong et les Étudiants pour un Tibet libre nommés dans l’article, et l’utilisation sans précédent de la technologie de reconnaissance faciale par le Post pour identifier et cibler les dirigeants de la communauté sino-américaine.

      En tant que témoin oculaire d’une confrontation entre les accueillants de Xi et les groupes anti-chinois, j’ai vu exactement le contraire de ce que prétend le Washington Post. Les manifestants anti-chinois étaient le groupe le plus organisé et le mieux entraîné que j’aie jamais vu.

      Qu’en est-il de toutes ces photos et vidéos qu’ils ont produites ? Nous ne leur avons rien fait, mais ils ont chargé dans nos lignes, nous ont menacés et ont créé le chaos. Puis, au plus fort de la confrontation, ils ont commencé à filmer sur leurs smartphones et à raconter pendant qu’ils le faisaient, mentant carrément et prétendant faussement que nous les avions attaqués. Ils ont chronométré la vidéo pour donner l’impression qu’ils filmaient spontanément.

      Si vous combinez cela avec les médias grand public prenant le parti anti-Chine et l’utilisation de la reconnaissance faciale par le Washington Post, vous voyez une opération d’information incroyablement sophistiquée spécialement conçue pour provoquer même des accueils pacifiques, tandis que les médias grand public recadrent les événements pour soutenir un récit anti-chinois préconçu.

      En d’autres termes, il s’agissait d’une opération hautement sophistiquée et coordonnée qui correspond à un modèle utilisé par l’establishment américain. Il a habilement combiné les ressources, la technologie et l’entraînement sophistiqué d’un groupe relativement petit de provocateurs pour tenter de créer une grande victoire de propagande.

      Il y a eu un certain nombre d’affrontements différents entre les accueillants de Xi et les manifestants anti-chinois. Ici, nous allons examiner de près deux exemples.

      L’incident du pont de l’aéroport

      Un incident s’est produit sur un pont près de la route que Xi devait emprunter pour se rendre à l’aéroport pour rentrer en Chine. Les personnes qui accueillaient Xi étaient alignées sur la balustrade du pont faisant face à la route et agitaient des drapeaux chinois.

      Les manifestants anti-chinois sont arrivés plus tard et ont marché sur le pont en portant leurs propres drapeaux de Hong Kong et du Tibet. Puis, ils se sont soudainement retournés et ont chargé les accueillants de Xi par derrière, essayant de les repousser et de prendre leur position sur la balustrade du pont.

      Voici une photo de cette charge prise à ce moment-là :
      Photo fournie par Michael Wong.

      Vous pouvez voir que les hôtes de Xi ont été complètement pris par surprise, alors que les manifestants anti-chinois chargeaient dans leurs rangs par derrière.

      Il y avait une jeune dissidente tibétaine qui s’est agressivement frayé un chemin à travers nos lignes. La femme tibétaine a agressivement repoussé notre peuple, criant tout le temps : « Ne me touchez pas, ne me touchez pas ! » alors qu’elle se frayait physiquement un chemin à travers nous.

      Ils étaient très experts pour jouer la victime tout en étant les agresseurs, surtout pendant qu’ils enregistraient des vidéos. Il avait l’air clairement d’avoir répété.

      La jeune militante tibétaine a fini par nous dépasser tous et est arrivée à l’avant de la balustrade du pont, loin des siens, alors elle s’est positionnée pour être entourée de nous. C’était parfait pour leurs vidéos.

      Elle n’arrêtait pas de crier « Ne me touchez pas ! » tout le temps en faisant semblant d’être la victime, c’est-à-dire celle d’une jeune femme encerclée par ses adversaires politiques, une belle vidéo de propagande de leur côté.

      Les manifestants anti-chinois étaient à l’origine de l’affrontement, attendant que les deux parties soient enfermées l’une en face de l’autre, puis ont commencé à filmer sur leurs téléphones tout en dictant un script clairement frauduleux et préparé qui prétendait que les accueillants de Xi avaient commencé la confrontation, même si les accueillants ont été pris par surprise et pris en embuscade par derrière.

      La confrontation s’est poursuivie jusqu’à ce que la police arrive enfin, peut-être une heure plus tard, et sépare les deux camps.

      Faux « Empereur Jaune »

      Un autre incident a été filmé par les manifestants anti-chinois eux-mêmes et diffusé sur Radio Free Asia :
      Vidéo YouTube

      Si vous regardez attentivement, vous voyez d’abord un accueillant de Xi (portant un foulard rouge) au sol avec un autre homme – un manifestant anti-chinois – au-dessus de lui, tandis que d’autres accueillants de Xi (portant des articles rouges) tentent de l’éloigner. Puis un homme plus grand dans un costume jaune de l’empereur chinois charge et frappe un plus petit accueillant de Xi.

      S’ensuivent des manifestants anti-chinois qui tentent de s’emparer de force des drapeaux chinois des mains de certains accueillants de Xi, suivis par l’homme plus grand en costume jaune qui charge à nouveau.

      Les accueillants de Xi portant des objets rouges et tenant des drapeaux chinois sont poussés contre une balustrade derrière eux et ne peuvent pas battre en retraite, et les manifestants anti-chinois continuent de s’avancer sur eux, une situation très similaire à celle décrite sur le pont menant à la route de l’aéroport.

      La terreur à Hong Kong s’invite en Amérique

      Les tactiques utilisées par les manifestants anti-chinois lors du sommet de l’APEC de 2023 étaient bien plus sophistiquées que toutes celles normalement utilisées par la gauche ou la droite aux États-Unis.

      Cependant, ces tactiques sont conformes aux tactiques utilisées lors des émeutes de Hong Kong de 2019, qui consistaient en 10 mois d’émeutiers violents attaquant tous ceux qui n’étaient pas d’accord avec eux.

      L’un des groupes qui ont attaqué les accueillants de Xi, le Conseil de la démocratie de Hong Kong, faisait partie des organisations qui ont soutenu les émeutiers de 2019 à Hong Kong et qui ont été financées par le National Endowment for Democracy des États-Unis, accusé d’avoir des liens avec la Central Intelligence Agency (CIA) des États-Unis.

      Les manifestants anti-chinois ont simplement apporté ces tactiques ici aux États-Unis. Le South China Morning Post a documenté les émeutes dans son résumé vidéo de neuf minutes, « Un an de manifestations antigouvernementales à Hong Kong » :
      Vidéo YouTube

      Les tactiques utilisées dans cette démo étaient essentiellement une version de ce qui s’est passé à Hong Kong en 2019, mais sans les milliers de pierres, de parapluies et de bombes incendiaires (cocktails Molotov) qu’ils ont utilisés à Hong Kong. Mais les mensonges, les provocations chorégraphiées et enregistrées, et les agresseurs qui font semblant d’être les victimes, c’est le même jeu.

      Les médias grand public ici, comme les médias occidentaux à Hong Kong, ont été un accessoire armé de cette violence : complètement biaisés, présentant les émeutiers comme des manifestants pacifiques, ignorant les preuves du contraire, et agissant comme un multiplicateur de propagande pour leur violence.

      Le livre de Nury Vittachi, « The Other Side of the Story : A Secret War in Hong Kong », documente ces tactiques en détail :

      Qui étaient les accueillants de Xi ? Il s’agissait de la communauté sino-américaine – dont un bon nombre de personnes âgées – sans antécédents de violence ou d’agression, qui est venue accueillir le président de la Chine rencontrant le président des États-Unis et qui espérait la paix entre leurs nouveaux et anciens pays.

      Les manifestants anti-chinois étaient principalement des jeunes. Un groupe comprenant de nombreuses personnes âgées attaquerait-il un groupe de jeunes ? Cela n’a pas de sens.

      Il s’agit d’une faute journalistique, sans parler de l’extrême hypocrisie de la part du Washington Post. Il fait exactement ce qu’il accusait ces aînés innocents de faire : soutenir les émeutiers transnationaux de Hong Kong et du Tibet pour faire taire les citoyens américains d’origine chinoise qui exercent leur liberté d’expression. Il l’a fait en utilisant des méthodes contraires à l’éthique, semblables à celles d’un État policier, y compris l’utilisation de la technologie de reconnaissance faciale.

      Les Américains d’origine chinoise qui ont fait leur coming out ont déclaré qu’ils étaient maintenant inquiets à l’idée d’exercer leur discours à cause des projecteurs que l’article du Washington Post a mis sur eux. Ce type de lynchage médiatique ne fait pas que réduire au silence les Américains d’origine chinoise, il met une cible dans leur dos.

      Des Chinois et des Asiatiques ont déjà été soumis à de terribles agressions physiques à cause de la propagande anti-chinoise. Cela s’intensifiera, créant de réels dangers non seulement pour les Américains d’origine chinoise, mais pour tous les Américains d’origine asiatique.

      Méthodes répressives, objectifs répressifs

      L’un des points les plus importants et les plus étonnants de cette histoire est la façon dont le Washington Post a élaboré le rapport.

      Le Washington Post a déployé une technologie de reconnaissance faciale pour surveiller, identifier – et calomnier – les membres de la communauté sino-américaine dans l’exercice de leur liberté d’expression. La technologie de reconnaissance faciale est une biométrie défectueuse et imparfaite qui est largement interdite par les tribunaux. C’est ce que les experts appellent une criminalistique sans science.

      Le Washington Post lui-même a publié un article en 2019 affirmant que la reconnaissance faciale n’est pas fiable car elle peut contenir des biais et des erreurs. Les hommes chinois et africains sont susceptibles d’être mal identifiés 100 fois plus que les Blancs.

      En fait, de nombreux pays, États et villes, dont San Francisco, ont interdit l’utilisation de la technologie de reconnaissance faciale par leurs services gouvernementaux. Il est totalement interdit dans l’UE.

      En particulier, à San Francisco, il a été interdit précisément pour empêcher les abus que le Washington Post a commis dans son article : pour empêcher les forces de répression de l’utiliser pour identifier – et cibler – des personnes lors de grands rassemblements exerçant légitimement leurs droits constitutionnels.

      Il est effrayant de constater que les médias grand public américains facilitent des actions quasi policières de l’État dans la poursuite d’un programme anti-chinois unilatéral. Le Post n’a jamais rapporté non plus que la seule personne arrêtée sur les lieux par la police de San Francisco et accusée de nombreux chefs d’accusation de crimes graves pour avoir battu et grièvement blessé un membre de la communauté sino-américaine était l’un des manifestants anti-chinois.

      Nouvelle ère McCarthy

      Tout cela fait partie d’une nouvelle période McCarthy en Amérique, réprimant toutes les formes de dissidence et réduisant au silence la liberté d’expression. Tout comme le sénateur Joseph McCarthy a persécuté les Américains dissidents pendant la Première Guerre froide, l’establishment fait maintenant de même dans la nouvelle Seconde Guerre froide d’aujourd’hui.

      La députée Nancy Pelosi a récemment exhorté le FBI à enquêter sur Code Pink en tant qu’agents de la Chine pour avoir protesté contre le génocide à Gaza. En septembre 2024, trois membres d’un groupe socialiste noir, les Uhuru 3, ont été accusés d’être des agents russes et jugés pour avoir protesté contre la guerre en Ukraine.

      De jeunes étudiants sont arrêtés et interdits de retourner à l’université pour avoir protesté contre la guerre de Gaza. Et des scientifiques sino-américains ont été arrêtés dans le cadre de l’« Initiative chinoise » de Trump, qui pourrait être relancée bientôt.

      C’est une période dangereuse et répressive pour un Américain. La répression a tous les ingrédients d’une guerre totale contre la liberté d’expression et la dissidence, n’épargnant aucun individu, groupe ou plate-forme médiatique qui met en avant une perspective différente de la ligne officielle de Washington.

      L’histoire montre que cette approche totalitaire, qui réduit au silence les groupes d’opposition pour fabriquer le consentement, est souvent un précurseur de la guerre ou un signe avant-coureur du fascisme, ou les deux.

      Pour lutter contre cela, nous devons nous unir et nous y opposer avec tous nos efforts. Et nous devrions dénoncer les médias corrompus qui cherchent à opprimer les citoyens et à détruire nos droits. Si nous ne sommes pas unis, nous serons tous éliminés individuellement.
      Michael Wong est un ancien vice-président national de Veterans For Peace et siège actuellement à son conseil d’administration national. Il est cofondateur de Pivot To Peace et coprésident du groupe de travail des Vétérans pour la paix en Chine.
      Il a été publié dans les anthologies « Veterans of War, Veterans of Peace », éditée par Maxine Hong Kingston, « A Matter of Conscience », de William Short et Willa Seidenberg, et dans « Waging Peace in Vietnam », éditée par Ron Carver, David Cortright et Barbara Doherty.
      Il est également présenté dans le film documentaire “Sir ! Non, Monsieur ! » sur le mouvement anti-guerre des GI de l’époque du Vietnam et est un travailleur social à la retraite titulaire d’une maîtrise en travail social.