• Covid-19 : ni égoïsme libéral ni administration étatiste des désastres
    https://ricochets.cc/Covid-19-ni-egoisme-liberal-ni-administration-etatiste-des-desastres.html

    Les débats sur Ricochets et ailleurs me font rebondir en vrac sur le sujet des libertés. Des manifestants crient « liberté », des gouvernements parlent de « sécurité première des libertés », alors creusons un peu certains aspects : Là on est pris de plus en plus dans un mauvais cercle vicieux avec le covid et les catastrophes climatiques, sociales et écologiques. Les machines (ex)humaines prises au sein d’un système à tendance totalitaire voudraient retrouver de la liberté, mais laquelle ? De plus en plus (...) #Les_Articles

    / #Epidémies,_gestion_de_crise,_en_temps_de_catastrophe, Autoritarisme, régime policier, démocrature..., Démocratie directe, communes (...)

    #Autoritarisme,_régime_policier,_démocrature... #Démocratie_directe,_communes_libres...
    https://blogs.mediapart.fr/simon-marseille/blog/100520/ce-que-les-indigenes-zapatistes-ont-nous-apprendre-de-la-crise-du-co
    http://www.csia-nitassinan.org/spip.php?article1119
    https://reseaupeuplesautochtones.org/2020/09/02/defendre-la-vie-en-temps-de-pandemie

  • Témoignages sur la manifestation de #Valence de ce samedi 24 juillet
    https://ricochets.cc/Temoignages-sur-la-manifestation-de-Valence-de-ce-samedi-24-juillet.html

    On partage ici les témoignages reçus sur rebondir chez ricochets.cc Manifestation de Valence du 24 Juillet - On est là ! Contre le pass sanitaire / Les mesures autoritaires ! Même si Macron le veut pas Nous on est là. Si les images ne suffisaient pas à montrer la diversité et la convergence qui est en train de s’effectuer dans les cortèges, et dont Valence est un exemple, l’oreille saurait nous le confirmer. De ’On est là’ le tube des Gilets Jaunes, remanié à la sauce Pass Sanitaire et contre les (...) #Les_Articles

    / #Récit, #Epidémies,_gestion_de_crise,_en_temps_de_catastrophe, Valence, #Fichage_et_surveillance, Démocratie (...)

    #Démocratie_locale

  • Assemblée : Loi relative à la crise sanitaire : Adoption en 1re lecture
    https://ricochets.cc/Assemblee-Loi-relative-a-la-crise-sanitaire-Adoption-en-1ere-lecture.html

    Deux députés locales LREM : Delavergne (Diois, Vercors, Sud Drôme etc) et Clapot (Valence) ont votées POUR. La députée de Montélima LREM Thourot n’était pas présente. #Les_Articles

    / #Démocratie_locale, Autoritarisme, régime policier, démocrature...

    #Autoritarisme,_régime_policier,_démocrature...
    https://www2.assemblee-nationale.fr/scrutins/detail/(legislature)/15/(num)/3943

  • Luc Rouban : « La #démocratie n’est plus un totem » | Alternatives Economiques
    https://www.alternatives-economiques.fr/luc-rouban-democratie-nest-plus-un-totem/00099742

    L’#abstention massive aux #élections de juin a mis en valeur la désaffection des citoyens pour la classe politique. Mais la crise pourrait être bien plus profonde et menaçante, d’après une note du Cevipof publiée peu avant le scrutin : 37 % des personnes interrogées acceptent l’idée selon laquelle « il vaut mieux un #système_politique moins démocratique mais offrant de nombreuses opportunités de s’enrichir et de réussir rapidement », et 58 % sont d’accord pour dire « qu’il vaut mieux un système politique moins démocratique mais qui assure plus d’égalité et de justice sociale ».

    Le consensus autour des valeurs démocratiques tel que nous le connaissons depuis au moins l’après-guerre qui associe la démocratie la #démocratie_ représentative et un haut de protection sociale est compromis. Explications avec Luc Rouban, politiste, directeur de recherche au CNRS, membre du Cevipof (Sciences Po Paris).

  • La prévention et la responsabilité, c’était nous - Mon blog sur l’écologie politique
    http://blog.ecologie-politique.eu/post/La-prevention-et-la-responsabilite-cetait-nous

    Comparaison entre les écolos radicaux et au final leur cible pollueurs en voiture « et qui assument », les deux utilisant les mêmes arguments.

    « Oui mais au final personne n’est tombé malade. » En effet, il est possible que personne ne tombe malade suite à ce séminaire. Mais cela désavoue-t-il feue notre vision du risque et du principe de précaution ? La dernière fois que j’ai regardé, c’est les élites productivistes qui étaient riscophiles, qui se satisfaisaient que des catastrophes nucléaires aient eu lieu ailleurs mais pas en France pour prédire que ça n’arriverait jamais chez nous (quand bien même nous avons fait l’expérience d’incidents mineurs et très nombreux). Ces hommes bourgeois qui nous gouvernent ont été élevés dans des milieux protégés, ils ont bénéficié toute leur vie d’une belle assurance (matérielle et morale), ils prennent des risques dont ils sont les derniers à subir les éventuelles conséquences. Ils chient depuis des décennies sur le principe de précaution et moquent les craintes excessives des écologistes – quand bien même elles finissent inéluctablement par être justifiées et quand bien même l’« heuristique de la peur » qui les fonde serait bien plus fine que les caricatures qui en sont faites.

    […]

    Ce principe de précaution ne semble plus une vision partagée de l’écologie politique. Dans les milieux écologistes que je fréquente, cette dernière année nous avons annulé des rencontres, nous en avons organisé certaines avec un niveau élevé de réduction des risques et d’autres sans aucun geste de précaution (ni aération, ni port du masque, densité de participant·es élevée). Nous n’étions visiblement pas tou·tes sur la même ligne. Sans surprise, ce sont les endroits où aucune mesure n’a été prise qui ont contaminé leurs participant·es, pas les autres. À ma connaissance personne n’en est mort·e directement, il n’a été question que de sales crèves, de semaines passées au lit, de toux qui durent des semaines, d’isolement et de dépression. Et de contribution à la circulation d’une maladie qui a tué plus de 100 000 personnes dans le cours d’une année, soit deux fois plus que la pollution de l’air. On s’en fout ? On s’en fout, disent certain·es, ces personnes sont majoritairement vieilles et elles ont eu une belle vie (manière de dire qu’elles sont désormais improductives). Maintenant c’est aux enfants et aux jeunes qu’il faut penser et ils doivent apprendre la liberté absolue de rester le nez à l’air même si papi doit en crever. Qu’importe que ce qui fait notre humanité, ce soit le soin aux personnes vulnérables. On a trouvé des restes humains qui montrent que des groupes préhistoriques s’encombraient de vieux inutiles qui marchaient avec difficulté mais aujourd’hui, jusque dans les discours écologistes, la vie de ces personnes semble de trop.

    […]

    J’entends bien que les comportements puérils sont une réaction à une gestion autoritaire, vexatoire, violente, inhumaine, cynique, inéquitable, monarchique et pour toutes ces raisons peu efficace de la crise sanitaire. Mais nous n’avons pas à entrer dans un jeu qui justifie l’autoritarisme de papa Macron. Quand on ne souhaite pas être infantilisé·e, le meilleur moyen est justement de ne pas se comporter comme un enfant (dès qu’on ne nous enferme plus chez nous, c’est le retour des sans masque dans le métro et les lieux publics fermés, comme si nous ne comprenions que la trique). Le meilleur moyen est de s’administrer soi-même, de reconquérir son autonomie. J’ai la faiblesse de penser que celle-ci ne peut être que collective. Et qu’elle passe par une information de qualité, par la délibération et par la prise en compte dans nos arbitrages des plus fragiles d’entre nous, économiquement, physiologiquement et psychologiquement, sans postuler que nous sommes tou·tes un membre de la petite bourgeoisie protégée, en parfaite santé et dans la force de l’âge.

    #principe_de_précaution #démocratie_sanitaire #santé #covid #Aude_Vidal

    • Ou quand le principe de précaution devient une #opinion.

      Ce principe de précaution ne semble plus une vision partagée de l’écologie politique. Dans les milieux écologistes que je fréquente, cette dernière année nous avons annulé des rencontres, nous en avons organisé certaines avec un niveau élevé de réduction des risques et d’autres sans aucun geste de précaution (ni aération, ni port du masque, densité de participant·es élevée). Nous n’étions visiblement pas tou·tes sur la même ligne. Sans surprise, ce sont les endroits où aucune mesure n’a été prise qui ont contaminé leurs participant·es, pas les autres. À ma connaissance personne n’en est mort·e directement, il n’a été question que de sales crèves, de semaines passées au lit, de toux qui durent des semaines, d’isolement et de dépression. Et de contribution à la circulation d’une maladie qui a tué plus de 100 000 personnes dans le cours d’une année, soit deux fois plus que la pollution de l’air. On s’en fout ? On s’en fout, disent certain·es, ces personnes sont majoritairement vieilles et elles ont eu une belle vie (manière de dire qu’elles sont désormais improductives). Maintenant c’est aux enfants et aux jeunes qu’il faut penser et ils doivent apprendre la liberté absolue de rester le nez à l’air même si papi doit en crever. Qu’importe que ce qui fait notre humanité, ce soit le soin aux personnes vulnérables. On a trouvé des restes humains qui montrent que des groupes préhistoriques s’encombraient de vieux inutiles qui marchaient avec difficulté mais aujourd’hui, jusque dans les discours écologistes, la vie de ces personnes semble de trop. Surnuméraires, les vioques. Adios les boomers (je précise que lors du séminaire des septuagénaires acceptent de se mettre en danger par négligence ou politesse). Sous prétexte de prioriser la jeunesse, on sacrifie la vieillesse (et les gros·ses et les immunodéprimé·es et les malades chroniques, etc.). Et l’on parle de confiner les vieux, tiens, comme si c’était simplement faisable de confiner les vieux mais aussi leurs soignant·es, les familles de leurs soignant·es, sans réinventer la léproserie. Sans laisser des personnes mourir d’isolement et comme si se priver de leur compagnie était moins rude que de se contraindre à mettre un bout de tissu sur sa gueule.

    • Incroyable comme cette pandémie a fait dériver à droite (ou pire) un ensemble de gens qui se prétendaient de « gauche », humanistes etc. L’écologisme radical attire trop de monde qui a pour seule boussole des appels à la « Nature » (fantasmée), c’était donc assez prévisible qu’une partie finisse par avoir des idées fascisantes en tête.

      Ayant fréquenté quelques militants écolos à une époque, cela me rappelle qu’ils avaient une idée toute singulière de l’hygiène (en général, je ne parle pas d’hygiène corporelle, je ne voudrais pas participer au cliché des écolos crados) et de la sécurité sanitaire, le tout teinté de discours anti-science primaires (évidemment contre les vaccins). Je les ai perdu de vue depuis mais je ne serais pas étonné qu’ils soient devenus des Jean Moulin du masque.

  • François Boulo :
    https://ricochets.cc/Francois-Boulo-4860.html

    François Boulo, figure des Gilets Jaunes est l’auteur de « Reprendre le pouvoir » (éditions LLL) était l’invité d’Éric Morillot dans Les Incorrectibles. #Les_Articles

    / #Résistances_au_capitalisme_et_à_la_civilisation_industrielle, #Le_monde_de_L'Economie, Autoritarisme, régime policier, démocrature..., Démocratie directe, communes libres..., #La_civilisation,_la_civilisation_industrielle, Vidéos, films...

    #Autoritarisme,_régime_policier,_démocrature... #Démocratie_directe,_communes_libres... #Vidéos,_films...
    https://www.youtube.com/c/SudRadioyoutube
    https://ricochets.cc/IMG/distant/html/watchvYFsCIc95c5-247008f.html

  • Il n’existe pas de crise de la démocratie, mais plutôt un puissant désir de démocratie
    https://ricochets.cc/Il-n-existe-pas-de-crise-de-la-democratie-mais-plutot-un-puissant-desir-de

    Médias aux ordres et politiciens assènent un triple enfumage politique Depuis des années, médias aux ordres et politiciens du sérail nous inondent de considérations sur la « démocratie en danger », la « crise de la démocratie », et proclament que la « défiance envers la démocratie » augmente partout. Selon eux, « la-démocratie » serait menacée par les révoltes et la désaffection des urnes, et ils rivalisent d’astuces pour que puissent perdurer le système en place : conseils de quartier, stimuler les jeunes, pincées de (...) #Les_Articles

    / Autoritarisme, régime policier, démocrature..., #Démocratie_locale, Démocratie directe, communes (...)

    #Autoritarisme,_régime_policier,_démocrature... #Démocratie_directe,_communes_libres...
    https://www.lepoint.fr/politique/les-francais-de-plus-en-plus-mefiants-vis-a-vis-des-politiques-01-02-2011-13
    https://www.lesechos.fr/2018/01/linquietant-desinteret-des-jeunes-envers-la-politique-966737
    https://lundi.am/PUNK-anarchism-4033
    https://paris-luttes.info/hier-les-communards-a-paris?lang=fr

  • Consulter pour moins débattre ? Retour sur l’enquête publique de 1859 sur l’annexion des communes suburbaines parisiennes Alexandre Frondizi

    La consultation des habitants sur la réorganisation administrative de l’agglomération parisienne est-elle le gage d’un processus démocratique ? L’édition des réponses à la consultation publique conduite en 1859 pour recueillir les avis des habitants sur l’annexion des communes périphériques à Paris fait apparaître une certaine continuité dans les enjeux d’une telle entreprise.


    Nathalie Montel. 2012. Faire le Grand Paris. Avis des habitants consultés en 1859, Rennes : Presses universitaires de Rennes ; Paris : Comité d’histoire de la Ville de Paris

    En 1859, Georges-Eugène Haussmann convia les habitants de Paris, des dix-sept communes qui devaient être remodelées et des onze communes qui devaient être supprimées, à donner officiellement leurs avis sur « le mode et les conditions » de son projet d’extension des limites de la capitale. D’aucuns, certes très peu nombreux, se rendirent alors entre le 13 et le 27 février à leur maire pour, comme il était convenu, faire inscrire, « sous la direction et la surveillance d’un commissaire-enquêteur, [leurs] observations et réclamations » individuelles dans un registre ad hoc ou pour faire annexer au registre des dires individuels et collectifs écrits à l’avance sur papier libre. « Montrant l’extension des limites de Paris sous un jour qui n’est ni celui sous lequel l’ont montré les autorités, ni celui donné à leur suite par l’historiographie, ces écrits sont susceptibles d’alimenter d’autres histoires mais questionnent aussi notre époque », lit-on dans Faire le Grand Paris (p. 151), l’un des trois ouvrages publiés par le comité d’histoire de la Ville de Paris, à l’occasion du cent-cinquantenaire de l’extension haussmannienne du territoire de la capitale. Extraite de sa longue introduction à l’édition d’une sélection de 339 réponses individuelles et collectives à la consultation publique de février 1859, l’affirmation témoigne de deux dimensions principales du livre de Nathalie Montel : de sa confiance dans la richesse et la portée heuristique des sources publiées, mais également de l’ambition scientifique de sa présentation.

    Les ambiguïtés d’une consultation publique
    Nathalie Montel interroge effectivement l’actualité géopolitique des Franciliens. Et cela moins par une critique des projets actuels concernant le Grand Paris – toutefois suggérée dans les lignes conclusives de son texte, où elle rapproche les modalités actuelles de consultation des habitants de celles de la « démocratie césarienne » de Napoléon III (p. 154) – que par son travail novateur d’historicisation des enquêtes publiques en matière de redéfinition du territoire métropolitain. En mettant constamment en rapport les enjeux et les formes concrètes prises par la procédure consultative, elle propose une interprétation stimulante de ce qu’enquêter veut dire en 1859, et donc des biais des sources éditées par ses soins.

    Cette consultation publique constituait d’abord une stratégie pour cantonner « les modalités de la protestation [contre l’extension des limites parisiennes] à des formes pacifiques » (p. 116). L’inscription de l’enquête dans son contexte dialogique montre qu’elle permettait aux autorités de faire « sortir le débat de la sphère médiatique où il avait pris place […] pour le confiner dans l’univers administratif et législatif » (p. 134). Surtout, aux yeux de Nathalie Montel, cet encadrement du débat provoquerait une définition étatique de l’espace public et du politique dans laquelle les déposants demeuraient prisonniers malgré eux : « ils adoptent le grand partage implicite qui veut que les autorités soient seules habilitées à dire l’intérêt général, et à en discuter les fondements, les particuliers ne pouvant faire état que d’intérêts privés que l’enquête est précisément destinée à recueillir » (p. 116). On peut néanmoins se demander s’il n’y a pas ici une surestimation de l’efficacité « pacificatrice » de la procédure, qui aurait pu être contournée par ceux à qui elle se destinait. Haussmann lui-même prit conscience de ce danger de débordement, lorsqu’il reprocha aux notabilités de La Villette d’avoir pris le risque de faire participer à l’enquête les ouvriers locaux.

    La suite : https://metropolitiques.eu/Consulter-pour-moins-debattre-Retour-sur-l-enquete-publique-de-1859-
    #démocratie #politique #économie #france #démocratie_ #histoire #paris #grand_paris #banlieue #urbanisme #Haussmann #commission_Merruau #confiscation #Rues #territoires #repères #Paris #annexion #ville #architecture #cartographie #concertation #participation #villes #logement #géographie_urbaine #gentrification #consultation

  • Barbara Stiegler : « La crise due au coronavirus reflète la vision néolibérale de la santé publique »

    Dans un entretien au « Monde », la philosophe explique que la colère citoyenne face à l’impréparation des gouvernements doit déboucher sur un sursaut politique et une véritable « démocratie sanitaire ».

    Propos recueillis par Nicolas Truong
    Publié le 09 avril 2020 à 05h51 - Mis à jour le 09 avril 2020 à 18h13

    Professeur de philosophie politique à l’université Bordeaux-Montaigne et responsable du master « soin, éthique et santé », Barbara Stiegler est l’auteure d’Il faut s’adapter. Sur un nouvel impératif politique (Gallimard, 336 p., 22 euros) et de Du cap aux grèves. Récit d’une mobilisation. 17 novembre 2018-5 mars 2020 (Editions Verdier, 139 p., 7 euros, à paraître).

    Comment expliquer l’impréparation, notamment française, face à cette pandémie mondiale ?

    L’impréparation est en effet générale, mais les motifs divergent selon la culture politique de chaque pays. Aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni, les choix qui ont été faits au départ allaient dans le sens du laisser-faire et s’inscrivaient dans une vision utilitariste assumée. Pour le bien commun, il valait mieux que certaines vies de moindre valeur soient sacrifiées.

    En France, où un tel discours aurait eu du mal à passer, la réduction continue du nombre de lits et de soignants et la pénurie de masques, d’équipements de protection et bientôt de médicaments conduit également à trier les patients, mais sans le dire publiquement.
    Article réservé à nos abonnés Lire aussi Coronavirus : la pénurie de masques, grande colère des soignants

    Cette situation reflète plutôt la vision néolibérale de la santé publique et son imaginaire. Dans sa conception du sens de l’histoire, nous irions en effet vers un monde immatériel de flux et de compétences, censé être en avance sur le monde d’avant, qui lui serait fait de stocks et de vulnérabilités, c’est-à-dire au fond de matière et de souffrance.

    Nos économies développées seraient fondées sur « l’innovation » et sur « l’économie de la connaissance », ce serait là d’ailleurs le nouveau sens de la santé, et elles devraient déléguer aux continents du Sud, à l’Afrique et à l’Asie principalement, la fabrication industrielle des biens matériels. Avec une telle conception fantasmatique du sens de l’histoire, nos gouvernants ne pouvaient que renvoyer l’épidémie infectieuse et l’industrie manufacturière à un monde sous-développé et à des temps anciens que nous, Occidentaux, aurions dépassés. L’idée fut au fond qu’un tel virus était, comme les stocks de masques, trop archaïque pour concerner nos sociétés, trop performantes pour y être exposées.

    « L’idée de la médecine dite “proactive” est d’augmenter les performances des individus et leur capacité à s’adapter, y compris à un environnement dégradé »

    L’origine supposée de la pandémie a d’ailleurs pu contribuer à redoubler ce mécanisme de déni. Car quel rapport nos vies aseptisées et nos systèmes de santé ultramodernes pouvaient-ils bien avoir avec ce sombre mélange de saleté, d’élevage domestique confiné et de faune sauvage malade qu’évoquent les marchés d’animaux asiatiques ?

    Tournant le dos à ces images déplaisantes de chauve-souris et de volailles infectées, pourtant emblématiques de notre économie mondialisée qui entasse les vivants dans des environnements industriels de plus en plus dégradés, le néolibéralisme préfère tourner ses regards vers l’avenir radieux promis par l’innovation biomédicale et continuer d’occulter les facteurs sociaux et environnementaux de toutes les pathologies, tant infectieuses que chroniques.

    Quelle vision de la médecine porte l’idéologie néolibérale ? Et dans quelle mesure reprend-elle celle de Walter Lippmann [écrivain et polémiste américain (1889-1974)], qui, d’après vous, théorisait déjà, dans les années 1930, une conception néolibérale de la santé ?

    L’idée véhiculée depuis des années est au fond que notre système sanitaire doit en finir avec la vieille médecine clinique, fondée sur la souffrance et la plainte du patient, de même qu’il serait censé en avoir fini avec les grandes épidémies infectieuses, supposant l’assistance à des populations vulnérables. C’est le sens de la médecine dite « proactive », portée par les promesses du virage numérique et des données massives (big data) en santé.

    A notre vieille médecine jugée « réactive », la vision proactive oppose des processus d’optimisation continue, où ce sont les patients eux-mêmes qui sont censés gérer de manière optimale leurs propres comportements face aux risques.

    Comme chez Walter Lippmann, l’idée est d’augmenter les performances des individus et leur capacité à s’adapter, y compris à un environnement dégradé. Cette vision, que l’on retrouve dans le champ de la maladie chronique avec la « médecine des 4 P » (« personnalisée », « prédictive », « préventive », « participative »), sous-tend une nouvelle conception de la santé publique, qui passe exclusivement par la responsabilité individuelle et qui refuse d’assumer une vision collective des déterminants sociaux de santé, toujours soupçonnée de déboucher sur une action sociale trop collectiviste.

    « Les néolibéraux considèrent que ceux qu’ils appellent les “dirigeants” sont par principe en avance sur la population. Or, la situation actuelle tend à démontrer l’inverse »

    C’est l’accumulation de tous ces dualismes imaginaires qui a créé la cécité de nos gouvernants face à la crise et qui a produit la situation actuelle : un très long retard au démarrage pour prendre des mesures collectives de santé publique, doublé d’une spectaculaire pénurie organisée au nom de la santé elle-même, alors même que des alertes sur les maladies émergentes se multipliaient dans la littérature scientifique depuis des années et que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) lançait des recommandations très claires dès la fin du mois de janvier.

    Ce retard de compréhension, voire ce déni, d’une grande partie des élites politiques ne vient-il pas démentir les positions de Walter Lippmann, et ne donne-t-il pas raison à son contradicteur, John Dewey [philosophe pragmatiste américain 1859-1952], qui soutient que les publics sont par principe en avance sur leurs représentants ?

    Absolument. Comme la crise climatique et comme d’autres grandes crises sanitaires, ce virus révèle le retard des gouvernants et de leurs stéréotypes sur les citoyens, ou plus exactement sur ceux que John Dewey nomme les « publics », c’est-à-dire les groupes de citoyens qui sont en première ligne face à un problème.

    Avec Walter Lippmann, les néolibéraux considèrent que ceux qu’ils appellent les « dirigeants » (leaders) sont par principe en avance sur la population. Parce qu’ils sont beaucoup plus mobiles, ils auraient une vue plus adaptée à la mobilité du réel, tandis que les masses inertes seraient par nature enfermées dans ce qu’il appelle des « stéréotypes », c’est-à-dire des représentations figées du réel.
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    Or, la situation actuelle tend à démontrer l’inverse. Si les « élites » mondialisées sont aveugles et dans le déni, c’est du fait même de leur mobilité, car cette dernière les attache à des manières de vivre qui se révèlent de plus en plus archaïques et inadaptées à la crise écologique, tandis que les populations s’inquiètent de manière bien plus lucide et commencent à douter.

    Dans ce conflit des représentations, les stéréotypes des dirigeants ont un énorme pouvoir de contamination, tout aussi viral que les fameuses « fake news » des réseaux sociaux.

    Aviez-vous pris vous-même la mesure de l’ampleur de l’épidémie ? Etiez-vous plutôt du côté des stéréotypes des gouvernants ou de la lucidité de ces publics ?

    Je n’ai rien compris à ce qui se passait. Débordée par d’autres fronts ouverts par la mobilisation sociale, j’ai plus ou moins fait confiance au gouvernement dans sa gestion du virus et j’ai adhéré par inertie aux stéréotypes et aux « fake news » diffusés par le discours dominant : « C’est une petite grippe », « Il ne faut rien changer à nos habitudes de sortie » (le président Emmanuel Macron, le 6 mars), « La Chine et l’Italie surréagissent ».

    « “Restez chez vous, mais allez voter…” La multiplication de ces signaux contradictoires produit un effet permanent de “double contrainte” qui est intenable »

    C’est seulement le soir de la fermeture brutale de tous les cafés et tous les restaurants par le premier ministre, Edouard Philippe, que j’ai commencé à comprendre qu’on nous cachait quelque chose. Une injonction contradictoire apparaissait au grand jour, qui reprenait exactement la même structure que l’élément déclencheur de la crise des « gilets jaunes » avec la taxe carbone. « Soyez mobiles, mais ne prenez pas votre voiture » (novembre 2018) devenait « Restez chez vous, mais allez voter » (mars 2020), contradiction qui n’a pas cessé d’être relayée ensuite par des énoncés du type : « Restez chez vous, mais allez travailler ».

    Au lieu de passer leur temps à dénoncer les réseaux sociaux et accréditer l’idée que le pouvoir serait par principe du côté du savoir, les experts et les gouvernants seraient bien inspirés de reconnaître leur retard sur les événements.

    Quels sont les effets psychiques, sociaux et politiques de ces injonctions contradictoires ? Et quels effets produisent-ils sur notre démocratie ?

    La multiplication de ces signaux contradictoires autour du thème de l’ouverture et de la clôture, de la stase et du flux, produit un effet permanent de « double contrainte » (double bind), qui est intenable pour ceux auxquels elle s’adresse et qui sape complètement l’autorité des gouvernants. Son origine est toujours la même. Elle vient de la crise écologique et sanitaire qui fracasse le cap, et avec lui le discours de ses capitaines, de l’intérieur. Et elle est aussi ce qui produit leur retard et leur stérétotypie par rapport aux « publics » au sens de John Dewey.

    En Chine, en Italie et en France, ce furent en effet les publics concernés, ceux qui étaient réellement en lutte contre le virus, qui ont été à chaque fois en avance sur la situation et qui ont dû se révolter contre les pouvoirs en place. Or, ce retard a été sans cesse dénié et dissimulé par les dirigeants.

    « Il faut exiger, dès maintenant, que les choix de santé publique deviennent une affaire collective et non la chose réservée des experts et des dirigeants »

    Dans notre pays, ce fut et c’est encore la fonction du discours dominant sur l’indiscipline et l’irresponsabilité des Français. Ce discours a aussi pour fonction de nous culpabiliser. En surinvestissant le registre moral, il s’agit de produire une complète dépolitisation des questions, qui passe par l’héroïsation des soignants, l’activation de la fibre morale de tous les citoyens et la stigmatisation des mauvais Français.

    En mettant en scène notre ignorance, il permet enfin de donner les pleins pouvoirs aux dirigeants. Dans un monde complexe, mouvant et incertain, les masses doivent laisser la décision aux experts et dans une situation de crise, la démocratie doit faire place à l’union sacrée derrière son chef de guerre.
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    Sauf que derrière la mise en scène d’un pays en ordre de bataille, la défiance est toujours là et la colère grandit. Cette colère n’ira dans le bon sens qu’à condition de devenir politique. Pour cela, il faut exiger dès maintenant une véritable démocratie sanitaire. Que les choix de santé publique deviennent, comme les choix économiques et sociaux, une affaire collective et non la chose réservée des experts et des dirigeants.

    Puisque nous entrons dans un temps de crises majeures, le prétexte de la pandémie n’est pas audible, à moins qu’on choisisse clairement d’en finir avec la démocratie et de préférer un gouvernement autoritaire (la Chine) ou par le big data (la Corée du Sud). Cette tentation existe dans les discours dominants, mais je crois qu’il faut systématiquement la combattre.

    Le pouvoir dit « Restez chez vous », mais également que « tout continue ». En quoi s’agit-il d’une illusion ?

    Cette illusion est le moteur des « grands plans de continuité d’activité » (business continuity plan), qui fleurissent dans toutes nos organisations. Ces plans jouent évidemment sur le bon sens. Ne faut-il pas continuer à soutenir la vie, à s’occuper de nos élèves, de nos étudiants, de nos enfants, à assurer le maintien des fonctions vitales du pays ?

    Mais derrière ces assertions de bon sens, c’est tout autre chose qui se joue. En imposant à tous l’économie du numérique, qui livre toute une population, y compris les plus jeunes (une injonction contradictoire de plus !), au pouvoir des écrans, nos responsables ne font en réalité qu’une chose : poursuivre à toute force la pression du surmenage, de l’évaluation et de la compétition mondialisée qui minent nos sociétés.

    L’idée est de ne surtout pas affronter les discontinuités inouïes du réel et de les recouvrir par une continuité factice, en jouant sur des ressorts psychologiques bien connus : la peur du vide, l’évitement du deuil et la terreur devant l’inédit.

    Cette situation illustre parfaitement ce que j’étudie depuis plusieurs années. Le néolibéralisme n’est pas seulement dans les grandes entreprises, sur les places financières et sur les marchés. Il est d’abord en nous, et dans nos minuscules manières de vivre qu’il a progressivement transformées et dont il s’agit aujourd’hui que nous reprenions collectivement le contrôle.

    #pandemie #john_dewey #néolibéralisme #democratie_sanitaire

  • Quelques pistes pour (se) préparer à un basculement révolutionnaire
    https://ricochets.cc/Quelques-pistes-pour-se-preparer-a-un-basculement-revolutionnaire.html

    Dénouer le facteur bloquant de l’emploi Sortir de la dépendance et de l’individualisme Créer et renforcer des espaces libérés du capitalisme et de l’étatisme Ne plus se désolidariser des autres modes d’action Dépasser l’anti-capitalisme tronqué Faire grandir une culture de résistance Profiter des crises et des affaiblissements de l’Etat-capitalisme Depuis des années, l’ultra-capitalisme avance ses pions sans trop de résistances. Le gouvernement est là pour réprimer violemment et jouer du 49-3 si (...) #Les_Articles

    / #Résistances_au_capitalisme_et_à_la_civilisation_industrielle, Révolution , Révoltes, insurrections, débordements..., Démocratie directe, communes libres..., #Le_monde_de_L'Economie, Travail, emploi, (...)

    #Révolution_ #Révoltes,_insurrections,_débordements... #Démocratie_directe,_communes_libres... #Travail,_emploi,_entreprise...
    http://institutecologiesociale.fr/basculements-de-jerome-baschet

  • #Crest, Mr Mariton méprise toujours la décision des instits et parents d’élève
    https://ricochets.cc/Crest-Mr-Mariton-meprise-toujours-la-decision-des-instits-et-parents-d-ele

    Lundi 26 avril soir, lors d’une réunion où la présence de parents d’élèves concernés s’est faite contre l’avis du maire, Mr Mariton a rejeté à nouveau la décision et les demandes des enseignant.e.s et parents d’élèves concernant le rythme scolaire à Crest. Instits et parents d’élèves (très remonté.e.s) ont donc poursuivi leur mouvement de contestation et d’affirmation de leurs choix. (voir aussi Crest : Mr Mariton piétine aussi la démocratie pour les rythmes scolaires des écoles). Profs et parents d’élèves (très (...) #Les_Articles

    / Crest, #Démocratie_locale

  • « Pour un retour de l’#honneur de nos gouvernants » : 20 #généraux appellent Macron à défendre le #patriotisme

    (attention : toxique)

    À l’initiative de #Jean-Pierre_Fabre-Bernadac, officier de carrière et responsable du site Place Armes, une vingtaine de généraux, une centaine de hauts-gradés et plus d’un millier d’autres militaires ont signé un appel pour un retour de l’honneur et du #devoir au sein de la classe politique. Valeurs actuelles diffuse avec leur autorisation la lettre empreinte de conviction et d’engagement de ces hommes attachés à leur pays.

    Monsieur le Président,
    Mesdames, Messieurs du gouvernement,
    Mesdames, Messieurs les parlementaires,

    L’heure est grave, la #France est en #péril, plusieurs #dangers_mortels la menacent. Nous qui, même à la retraite, restons des soldats de France, ne pouvons, dans les circonstances actuelles, demeurer indifférents au sort de notre beau pays.

    Nos #drapeaux tricolores ne sont pas simplement un morceau d’étoffe, ils symbolisent la #tradition, à travers les âges, de ceux qui, quelles que soient leurs couleurs de peau ou leurs confessions, ont servi la France et ont donné leur vie pour elle. Sur ces drapeaux, nous trouvons en lettres d’or les mots « #Honneur_et_Patrie ». Or, notre honneur aujourd’hui tient dans la dénonciation du #délitement qui frappe notre #patrie.

    – Délitement qui, à travers un certain #antiracisme, s’affiche dans un seul but : créer sur notre sol un mal-être, voire une #haine entre les communautés. Aujourd’hui, certains parlent de #racialisme, d’#indigénisme et de #théories_décoloniales, mais à travers ces termes c’est la #guerre_raciale que veulent ces partisans haineux et fanatiques. Ils méprisent notre pays, ses traditions, sa #culture, et veulent le voir se dissoudre en lui arrachant son passé et son histoire. Ainsi s’en prennent-ils, par le biais de statues, à d’anciennes gloires militaires et civiles en analysant des propos vieux de plusieurs siècles.

    – Délitement qui, avec l’#islamisme et les #hordes_de_banlieue, entraîne le détachement de multiples parcelles de la nation pour les transformer en territoires soumis à des #dogmes contraires à notre #constitution. Or, chaque Français, quelle que soit sa croyance ou sa non-croyance, est partout chez lui dans l’Hexagone ; il ne peut et ne doit exister aucune ville, aucun quartier où les lois de la #République ne s’appliquent pas.

    – Délitement, car la haine prend le pas sur la #fraternité lors de manifestations où le pouvoir utilise les #forces_de_l’ordre comme agents supplétifs et boucs émissaires face à des Français en #gilets_jaunes exprimant leurs désespoirs. Ceci alors que des individus infiltrés et encagoulés saccagent des commerces et menacent ces mêmes forces de l’ordre. Pourtant, ces dernières ne font qu’appliquer les directives, parfois contradictoires, données par vous, gouvernants.

    Les #périls montent, la #violence s’accroît de jour en jour. Qui aurait prédit il y a dix ans qu’un professeur serait un jour décapité à la sortie de son collège ? Or, nous, serviteurs de la #Nation, qui avons toujours été prêts à mettre notre peau au bout de notre engagement – comme l’exigeait notre état militaire, ne pouvons être devant de tels agissements des spectateurs passifs.

    Aussi, ceux qui dirigent notre pays doivent impérativement trouver le courage nécessaire à l’#éradication de ces dangers. Pour cela, il suffit souvent d’appliquer sans faiblesse des lois qui existent déjà. N’oubliez pas que, comme nous, une grande majorité de nos concitoyens est excédée par vos louvoiements et vos #silences coupables.

    Comme le disait le #cardinal_Mercier, primat de Belgique : « Quand la #prudence est partout, le #courage n’est nulle part. » Alors, Mesdames, Messieurs, assez d’atermoiements, l’heure est grave, le travail est colossal ; ne perdez pas de temps et sachez que nous sommes disposés à soutenir les politiques qui prendront en considération la #sauvegarde_de_la_nation.

    Par contre, si rien n’est entrepris, le #laxisme continuera à se répandre inexorablement dans la société, provoquant au final une #explosion et l’intervention de nos camarades d’active dans une mission périlleuse de #protection de nos #valeurs_civilisationnelles et de sauvegarde de nos compatriotes sur le territoire national.

    On le voit, il n’est plus temps de tergiverser, sinon, demain la guerre civile mettra un terme à ce #chaos croissant, et les morts, dont vous porterez la #responsabilité, se compteront par milliers.

    Les généraux signataires :

    Général de Corps d’Armée (ER) Christian PIQUEMAL (Légion Étrangère), général de Corps d’Armée (2S) Gilles BARRIE (Infanterie), général de Division (2S) François GAUBERT ancien Gouverneur militaire de Lille, général de Division (2S) Emmanuel de RICHOUFFTZ (Infanterie), général de Division (2S) Michel JOSLIN DE NORAY (Troupes de Marine), général de Brigade (2S) André COUSTOU (Infanterie), général de Brigade (2S) Philippe DESROUSSEAUX de MEDRANO (Train), général de Brigade Aérienne (2S) Antoine MARTINEZ (Armée de l’air), général de Brigade Aérienne (2S) Daniel GROSMAIRE (Armée de l’air), général de Brigade (2S) Robert JEANNEROD (Cavalerie), général de Brigade (2S) Pierre Dominique AIGUEPERSE (Infanterie), général de Brigade (2S) Roland DUBOIS (Transmissions), général de Brigade (2S) Dominique DELAWARDE (Infanterie), général de Brigade (2S) Jean Claude GROLIER (Artillerie), général de Brigade (2S) Norbert de CACQUERAY (Direction Générale de l’Armement), général de Brigade (2S) Roger PRIGENT (ALAT), général de Brigade (2S) Alfred LEBRETON (CAT), médecin Général (2S) Guy DURAND (Service de Santé des Armées), contre-amiral (2S) Gérard BALASTRE (Marine Nationale).

    https://www.valeursactuelles.com/politique/pour-un-retour-de-lhonneur-de-nos-gouvernants-20-generaux-appellen

    La une :

    #appel #généraux #valeurs_actuelles #lettre #lettre_ouverte #armée #soldats

    ping @isskein @karine4

    • 2022 : « l’étrange défaite » qui vient

      Pour Marc Bloch, auteur de L’Étrange défaite, la cause de la débâcle de juin 1940 n’était pas seulement militaire mais d’abord politique. De la même façon, le désastre annoncé de printemps 2022 n’est pas seulement de nature électorale. La débâcle de la démocratie se construit depuis des mois par une sorte de capitulation rampante et générale face à l’extrême droite.

      « Un jour viendra, tôt ou tard, où la France verra de nouveau s’épanouir la liberté de pensée et de jugement. Alors les dossiers cachés s’ouvriront ; les brumes, qu’autour du plus atroce effondrement de notre histoire commencent, dès maintenant, à accumuler tantôt l’ignorance et tantôt la mauvaise foi, se lèveront peu à peu . »

      Ainsi s’ouvre L’Étrange défaite écrite par Marc Bloch au lendemain de la capitulation de l’armée française en juin 1940. « À qui la faute ? », se demande-t-il. Quels mécanismes politiques ont conduit à ce désastre et à l’effondrement d’une République ? Si les militaires, et surtout l’état-major, sont aux premières loges des accusés, nul n’échappe à l’implacable regard de l’historien : ni les classes dirigeantes qui ont « préféré Hitler au Front Populaire », ni la presse mensongère, ni le pacifisme munichois, ni la gauche qui n’a pas eu besoin de ses adversaires pour ensevelir ce Front populaire qui fit si peur aux bourgeois.

      Les « brumes », l’aveuglement et la soumission passive aux récits des futurs vainqueurs ont conduit inexorablement à une #capitulation_anticipée. Comment ne pas y reconnaître la logique des moments sombres que nous vivons sidérés.

      La banalisation de la menace factieuse

      Sidérés, nous le sommes à coup sûr quand il faut attendre six jours pour qu’une menace de sédition militaire (http://www.regards.fr/politique/societe/article/lettre-des-generaux-un-texte-seditieux-qui-menace-la-republique) signée le 21 avril 2021 par une vingtaine de généraux en retraite, mais aussi par de nombreux officiers, commence à faire un peu réagir.

      Sidérés, nous le sommes par la légèreté de la réponse gouvernementale. Un tweet de la ministre des Armées (https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/04/25/la-gauche-s-insurge-contre-une-tribune-de-militaires-dans-valeurs-actuelles-) ne parle que « d’#irresponsabilité » de « généraux en retraite ». Pour #Florence_Parly le soutien que leur apporte Marine Le Pen « reflète une méconnaissance grave de l’institution militaire, inquiétant pour quelqu’un qui veut devenir cheffe des armées ». N’y aurait-il à voir que de l’irresponsabilité militaire et de l’incompétence politique ?

      Il faut attendre le lundi 26 avril pour que Agnès Runacher secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances s’avise (https://www.boursorama.com/actualite-economique/actualites/un-quarteron-de-generaux-en-charentaises-la-tribune-de-militaires-dans-v) que le texte a été publié jour pour jour 60 ans après l’appel des généraux d’Alger. En parlant de « quarteron de généraux en charentaises », elle semble considérer que la simple paraphrase d’une expression de l’allocution de De Gaulle, le 23 avril 1961 suffira à protéger la démocratie. Ce dernier, plus martial, en uniforme, parlait surtout de « putsch » et d’un « groupe d’officiers ambitieux et fanatiques ».

      Sidérés, nous le sommes par le #silence persistant, cinq jours après la publication du texte factieux, de l’essentiel les leaders de la droite, du centre, de la gauche et des écologistes.

      Sidérés, nous sommes encore de l’isolement de ceux qui appellent un chat un chat tels Éric Coquerel, Benoît Hamon ou Jean Luc Mélenchon. Ce dernier rappelle au passage que l’article 413-3 du code pénal prévoit cinq ans d’emprisonnement et 75.000 euros d’amende pour provocation à la désobéissance des militaires.

      Sidérés, nous le sommes enfin, pendant une semaine, de la #banalisation de l’événement par des médias pourtant prompts à se saisir du buzz des « polémiques ». Le 25 avril (https://rmc.bfmtv.com/emission/tribunes-de-militaires-les-gens-n-ont-pas-confiance-dans-les-politiques-m), RMC/BFM, dans les Grandes Gueules, n’hésite pas à présenter l’appel sur fond de Marseillaise, à moquer « la gauche indignée » en citant Jean Luc Mélenchon et Éric Coquerel, et à débattre longuement avec l’initiateur du texte, Jean-Pierre Fabre-Bernadac. Jack Dion, ancien journaliste de L’Humanité (1970-2004), n’hésite pas à écrire (https://www.marianne.net/agora/les-signatures-de-marianne/malgre-ses-relents-putschistes-la-tribune-des-ex-generaux-met-le-doigt-la-) dans Marianne le 28 avril : « Malgré ses relents putschistes, la tribune des ex généraux met le doigt là où ça fait mal. » Il faut croire donc que cet appel factieux et menaçant ne fait pas polémique après l’appel à l’insurrection de Philippe de Villiers dont on oublie qu’il est le frère aîné d’un autre général ambitieux, Pierre de son prénom, chef d’état-major des armées de 2010 à 2017.

      Qui sont donc les ennemis que ces militaires appellent à combattre pour sauver « la Patrie » ? Qui sont les agents du « délitement de la France » ? Le premier ennemi désigné reprend mot pour mot les termes de l’appel des universitaires publié le 1 novembre 2020 sous le titre de « #Manifeste_des_100 » (https://manifestedes90.wixsite.com/monsite) : « un certain antiracisme » qui veut « la guerre raciale » au travers du « racialisme », « l’indigénisme » et les « théories décoloniales ». Le second ennemi est « l’islamisme et les hordes de banlieue » qui veulent soumettre des territoires « à des dogmes contraires à notre constitution ». Le troisième ennemi est constitué par « ces individus infiltrés et encagoulés saccagent des commerces et menacent ces mêmes forces de l’ordre » dont ils veulent faire des « boucs émissaires ».

      Chacune et chacun reconnaîtra facilement les islamo-gauchistes, les séparatistes et les black blocs, ces épouvantails stigmatisés, dénoncés, combattus par le pouvoir comme par une partie de l’opposition. Ce texte a au moins une vertu : il identifie clairement la nature fascisante des diatribes de Jean-Michel Blanquer, Gérald Darmanin ou Frédérique Vidal. Il renvoie à leur responsabilité celles et ceux qui gardent le silence, organisent le débat public autour de ces thématiques sur la scène médiatique, s’abstiennent à l’Assemblée sur des textes de loi à la logique islamophobe – quand ils ne votent pas pour –, signent des tribunes universitaires pour réclamer une police de la pensée. Il renvoie à ses responsabilités le Bureau national du Parti socialiste qui, dans sa résolution du 27 avril (https://partisocialiste92.fr/2021/04/27/resolution-du-bureau-national-a-la-suite-dune-tribune-de-militaire), persiste à affirmer « qu’il serait absurde de chercher à nier ces sujets qui nous font face » comme « ces #minorités_agissantes » qui prônent la « #désaffiliation_républicaine ».

      Baromètre incontesté des dérives intellectuelles, l’omniprésent #Michel_Onfray, aujourd’hui obsédé par la décadence de la France, ne partage-t-il pas le diagnostic des factieux ? Sa sentence du 27 avril dans la matinale d’Europe 1 (https://www.europe1.fr/societe/sur-le-terrorisme-la-parole-presidentielle-est-totalement-devaluee-estime-on), « l’intérêt de l’#islamo-gauchisme est de détruire la nation, la souveraineté nationale, la France, l’histoire de France, tout ce qui constitue la France », est immédiatement reprise par Valeurs actuelles (https://www.valeursactuelles.com/politique/pour-michel-onfray-linteret-de-lislamo-gauchisme-est-de-detruire-l). Quelques jours plus tôt, dans une envolée digne de Gérald Darmanin, il assénait au Point (https://www.lepoint.fr/debats/michel-onfray-on-a-un-seul-probleme-en-france-c-est-que-la-loi-n-est-pas-res) : « On a un seul problème en France, c’est que la loi n’est pas respectée ». Mais de quelle loi parle Michel Onfray quand il ajoute, à propos du verdict en appel du procès des jeunes de Viry-Châtillon : « Il y a des gens à qui on dit : […] peut-être que vous faites partie de ceux qui auraient pu tuer, mais la preuve n’est pas faite, on est pas sûr que c’est vous, allez, vous pouvez rentrer chez vous. L’affaire est terminée pour vous. » Pour Michel Onfray, le scandale n’est pas la mise en accusation délibérée d’innocents par une police en quête désespérée de coupables mais un principe de droit : la présomption d’innocence elle-même !

      La capitulation rampante

      Voilà où nous en sommes. Voilà pourquoi il est pour beaucoup si difficile de se scandaliser d’un appel factieux quand les ennemis désignés sont ceux-là même qui sont désignés à longueur d’antenne et de déclaration politique dans ce désastreux consensus « républicain » réunissant l’extrême droite, la droite et une partie de la gauche.

      Chacune et chacun y va de sa surenchère. #Anne_Hidalgo (https://www.nouvelobs.com/edito/20201125.OBS36577/derriere-la-gueguerre-entre-hidalgo-et-les-ecolos-la-pomme-de-discorde-de) enjoint les Verts « d’être au clair avec la République » à propos de la laïcité alors même que #Yannick_Jadot (https://www.lepoint.fr/politique/loi-contre-le-separatisme-la-gauche-denonce-un-texte-qui-ne-regle-rien-07-02) demande de « sortir de toute naïveté et de toute complaisance », pour « combattre l’islam politique », proposant de « contrôler les financements des associations » et de « renforcer tous les dispositifs sur le contrôle des réseaux sociaux ».

      La discussion et le vote de la loi sur le « séparatisme », puis les débats hallucinants sur l’organisation de « réunions non mixtes » au sein du syndicat étudiant Unef nous en a fourni un florilège. Pour le communiste #Stéphane_Peu (http://www.le-chiffon-rouge-morlaix.fr/2021/02/separatisme-une-loi-equilibree-se-serait-attachee-a-renforc) comme pour le socialiste #Olivier_Faure (https://www.europe1.fr/politique/projet-de-loi-contre-les-separatismes-olivier-faure-craint-une-surenchere-40), la question n’est pas de combattre sur le fond la notion de « #séparatisme » mais de rester dans une « loi équilibrée » qui « renforce la #République » (Peu) et d’éviter « la surenchère » (Faure). L’un comme l’autre et comme nombre de députés de leurs groupes, s’abstiendront lors du vote à l’Assemblée nationale. Seule La France insoumise a sauvé l’honneur et dénoncé, notamment par la voix de #Clémentine_Autain (https://www.lepoint.fr/politique/loi-contre-le-separatisme-la-gauche-denonce-un-texte-qui-ne-regle-rien-07-02) dès le 16 février, une loi qui « ouvre la boîte de Pandore pour des idées qui stigmatisent et chassent les musulmans » et « nous tire vers l’agenda de l’extrême droite ».

      Si le débat parlementaire gomme un peu les aspérités, l’affaire des réunions « non mixtes » au sein de l’Unef est l’occasion d’un déferlement de sincérité imbécile. On n’en attendait pas moins de #Manuel_Valls (https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-22-mars-2021) qui s’empresse de poser l’argument clef de la curée : « Les réunions "racialisées" légitiment le concept de race ». Le lendemain #Marine_Le_Pen (https://www.francetvinfo.fr/politique/marine-le-pen/video-il-faut-poursuivre-l-unef-un-syndicat-qui-commet-des-actes-racist) le prend au mot et réclame des poursuites contre ces actes racistes. Anne Hidalgo (https://www.europe1.fr/politique/reunions-non-mixtes-a-lunef-cest-tres-dangereux-juge-anne-hidalgo-4032954) apporte sa voix contre une pratique qu’elle considère comme « très dangereuse » au nom de « ses convictions républicaines ». Olivier Faure (https://www.youtube.com/watch?v=rifRSrm7lpU

      ), moins « équilibré » que sur la loi contre le « séparatisme » renchérit comme « une dérive incroyable ».

      Quelle « dérive » ? Tout simplement « l’idée que sont légitimes à parler du racisme les seules personnes qui en sont victimes », alors que « c’est l’inverse qu’il faut chercher ». Dominés restez à votre place, nous parlerons pour vous ! Aimé Césaire dans sa lettre à Maurice Thorez (https://lmsi.net/Lettre-a-Maurice-Thorez), dénonçait ce qu’il nommait le « #fraternalisme » : « Un grand frère qui, imbu de sa supériorité et sûr de son expérience, vous prend la main pour vous conduire sur la route où il sait se trouver la Raison et le Progrès. » Or, ajoutait-il, « c’est très exactement ce dont nous ne voulons plus » car « nous ne (pouvons) donner à personne délégation pour penser pour nous. »

      Olivier Faure revendique un « #universalisme » que ne renierait pas le candidat communiste à la présidentielle, #Fabien_Roussel pour qui « les réunions segmentées selon la couleur de sa peau, sa religion ou son sexe, ça divise le combat ». Le PCF (https://www.pcf.fr/actualite_derri_re_les_attaques_contre_l_unef_une_d_rive_autoritaire_et_antid_mo) n’hésite pas à défendre en théorie l’Unef tout en se joignant cœur réactionnaire des condamnations de ses pratiques.

      #Audrey_Pulvar (https://www.lci.fr/politique/demander-a-une-personne-blanche-de-se-taire-dans-une-reunion-non-mixte-pulvar-cr) cherchant peut-être un compromis dans la présence maintenue mais silencieuse d’un blanc dans une réunion de personnes racisées, se prend une volée de bois vert du chœur des bonnes âmes universalistes. La « dilution dans l’universel » est bien « une façon de se perdre » comme l’écrivait encore Aimé Césaire en 1956.

      Ce chœur hystérisé, rien ne le fera taire, ni le rappel élémentaire d’#Eric_Coquerel (https://www.facebook.com/watch/?v=773978356575699) que les #groupes_de_parole sont « vieux comme le monde, comme le mouvement féministe, comme les alcooliques anonymes », ni la prise du conscience de l’énormité morale, politique et juridique des positions prises ainsi dans une émotion révélatrice.

      Refuser de comprendre que la parole des dominées et dominés a besoin de se constituer à l’abri des dominants, c’est nier, de fait, la #domination. Ce déni de la domination, et de sa #violence, est une violence supplémentaire infligée à celles et ceux qui la subissent.

      Au passage, une partie de la gauche a par ailleurs perdu un repère simple en matière de liberté : la liberté de réunion est la liberté de réunion. Elle n’est plus une liberté si elle est sous condition de surveillance par une présence « hétérogène ». À quand les réunions de salariés avec présence obligatoire du patron ? Les réunions de femmes avec présence obligatoire d’un homme ? Les réunions d’étudiants avec présence obligatoire d’un professeur ? Les réunions de locataires avec présence obligatoire du bailleur ? Les réunions d’antiracistes avec présence obligatoire d’un raciste ?

      Ces héritiers et héritières d’une longue tradition politique liée aux luttes sociales révèle ainsi leur déconnexion avec les mobilisation d’aujourd’hui, celles qui de #MeToo à Black Lives Matter ébranlent le monde et nous interrogent sur quelle humanité nous voulons être au moment où notre survie est officiellement en question. Ces mouvements de fond martèlent, 74 ans après Aimé Césaire, que « l’heure de nous-mêmes a sonné. »

      Nul doute, hélas, que ce qui fait ainsi dériver des femmes et des hommes issus de la #gauche, c’est le poids pas toujours avoué, mais prégnant et souvent irrationnel, de l’#islamophobie. Cette adhésion générale à un complotisme d’État (https://blogs.mediapart.fr/alain-bertho/blog/041220/l-etat-t-il-le-monopole-du-complotisme-legitime) touche plus fortement les espaces partisans, voire universitaires, que le monde associatif. On a pu le constater lors de la dissolution du #Collectif_contre_l’islamophobie_en_France (#CCIF) fin 2020 quand la fermeté les protestations de la Ligue des droits de l’Homme (https://blogs.mediapart.fr/gabas/blog/031220/ldh-dissolution-politique-du-ccif) ou d’Amnesty international (https://www.amnesty.fr/presse/france-la-fermeture-dune-association-antiraciste-e) n’a eu d’égale que la discrétion de la gauche politique. La palme du mois d’avril revient sans conteste à #Caroline_Fourest (https://twitter.com/i/status/1384567288922259467) qui lors du lancement des États Généraux de la Laïcité a pu déclarer sans frémir que « ce mot islamophobie a tué les dessinateurs de Charlie Hebdo et il a tué le professeur Samuel Paty ».

      Oui voilà ou nous en sommes. La menace d’une victoire du #Rassemblement_national ne se lit pas que dans les sondages. Elle se lit dans les #renoncements. Elle s’enracine dans la banalisation voire le partage de ses thématiques disciplinaires, de ses émotions islamophobes, de son vocabulaire même.

      L’évitement politique du réel

      Il faut vraiment vivre dans une bulle, au rythme de réseaux sociaux hégémonisés par l’extrême droite, loin des réalités des quartiers populaires, pour considérer que l’islam et les réunions non mixtes sont les causes premières du délitement des relations collectives et politiques dans ce pays.

      Quelle République, quelle démocratie, quelle liberté défend-on ici avec ces passions tristes ? Depuis plus d’un an, la réponse gouvernementale à l’épreuve sanitaire les a réduites à l’état de fantômes. L’#état_d’urgence sanitaire est reconduit de vague en vague de contamination. Notre vie est bornée par des contrôles, des interdictions et des attestations. Les décisions qui la règlent sont prises par quelques-uns dans le secret délibératif d’un Conseil de défense. Nous vivons suspendus aux annonces du président et de quelques ministres et, de plus de plus en plus, du président seul, autoproclamé expert omniscient en gestion de pandémie. Nous n’avons plus prise sur notre vie sociale, sur nos horaires, sur notre agenda, sur notre avenir même très proche. Nous n’avons plus de lieu de délibération, ces lieux qui des clubs révolutionnaires de 1789 aux ronds-points des gilets jaunes, en passant par la Place Tahrir et la Puerta Del Sol en 2011 sont l’ADN de la #démocratie.

      La violence de la menace létale mondiale que font peser sur nous le Covid et ses variants successifs nous fait espérer que cette épreuve prendra fin, que la parenthèse se refermera. Comme dans une période de guerre (https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/070221/stephane-audoin-rouzeau-nous-traversons-l-experience-la-plus-tragique-depu), cet espoir toujours déçu se renouvelle sans fin à chaque annonce moins pessimiste, à chaque communication gouvernementale sur les terrasses jusqu’à la déception suivante. Cette #précarité sans fin est un obstacle collectif à la #résistance_démocratique, à la critique sociale, idéologique et opératoire de cette période qui s’ouvre et sera sans doute durable. C’est bien dans ce manque politique douloureux que s’engouffrent tous les complotismes de Q-Anon à l’islamophobie d’État.

      Depuis le printemps 2020 (www.regards.fr/politique/societe/article/covid-19-un-an-deja-chronique-d-une-democratie-desarticulee), les partis d’opposition ont cessé d’être dans l’élaboration et la proposition politique en lien avec la situation sanitaire. Le monologue du pouvoir ne provoque plus sporadiquement que des réactions, jamais d’alternative stratégique ni sur la réponse hospitalière, ni sur la stratégie vaccinale, ni sur l’agenda des restrictions sociales. Même l’absence de publication, des semaines durant début 2021, des avis du Conseil scientifique n’émeut pas des politiques beaucoup plus préoccupés par les réunions non mixtes à l’Unef.

      Attac (https://france.attac.org/spip.php?page=recherche&recherche=covid) n’est pas beaucoup plus proactif malgré la publication sur son site en novembre 2020 d’un texte tout à fait pertinent de Jacques Testard sur la #démocratie_sanitaire. En général les think tanks sont plutôt discrets. L’Institut Montaigne est silencieux sur la stratégie sanitaire tout comme la Fondation Copernic qui n’y voit pas l’occasion de « mettre à l’endroit ce que le libéralisme fait fonctionner à l’envers ». Si le think tank Économie Santé des Échos déplore le manque de vision stratégique sanitaire, seule Terra Nova semble avoir engagé un véritable travail : une cinquantaine de contributions (https://tnova.fr/ckeditor_assets/attachments/218/terra-nova_dossier-de-presse_cycle-coronavirus-regards-sur-une-crise_2020.pdf), des propositions (https://tnova.fr/revues/covid-19-le-think-tank-terra-nova-fait-des-propositions-pour-limiter-les-conta) sur l’organisation de la rentrée scolaire du 26 avril 2021, des propositions sur la stratégie vaccinale…

      Pourquoi cette #inertie_collective sur les choix stratégiques ? Ce ne sont pas les sujets qui manquent tant la stratégie gouvernementale ressemble à tout sauf à une stratégie sanitaire. Sur le fond, aucun débat n’est ouvert sur le choix entre stratégie de cohabitation avec la maladie ou d’éradication virale. Ce débat aurait eu le mérite d’éclairer les incohérences gouvernementales comme la communication sur le « tester/tracer/isoler » de 2020 qui n’a été suivie d’aucun moyen opérationnel et humain nécessaire à sa mise en œuvre. Il aurait permis de discuter une stratégie vaccinale entièrement fondée sur l’âge (et donc la pression hospitalière) et non sur la circulation active du virus et la protection des métiers à risque. Cette stratégie a fait battre des records vaccinaux dans des territoires aux risques faibles et laissé à l’abandon les territoires les plus touchés par la surmortalité comme la Seine-Saint-Denis.

      Pourquoi cette inertie collective sur la démocratie sanitaire ? Les appels dans ce sens n’ont pourtant pas manqué à commencé par les recommandations du Conseil Scientifique dès mars 2020 : le texte de Jacques Testard (https://france.attac.org/nos-publications/les-possibles/numero-25-automne-2020/debats/article/la-covid-la-science-et-le-citoyen), un article de The Conversation (https://theconversation.com/debat-quelles-lecons-de-democratie-tirer-de-la-pandemie-140157) au mois de juin 2020, l’excellent « tract » de #Barbara_Stiegler, De la démocratie en pandémie, paru chez Gallimard en janvier 2021 et assez bien relayé. Des propositions, voire des expérimentations, en termes de délibération et de construction collective des mesures sanitaires territorialisées, des contre expertises nationales basées sur des avis scientifiques et une mobilisation populaire auraient sans doute mobilisé de façon positive la polyphonie des exaspérations. On a préféré laisser réprimer la mobilisation lycéenne (https://blogs.mediapart.fr/alain-bertho/blog/181120/sommes-nous-aux-portes-de-la-nuit) pour de vraies mesures sanitaires en novembre 2020.

      Bref la construction de masse d’une alternative à l’incapacité autoritaire du pouvoir aurait pu, pourrait encore donner corps et usage à la démocratie, aujourd’hui désarticulée (https://blogs.mediapart.fr/alain-bertho/blog/160321/covid-un-deja-chronique-d-une-democratie-desarticulee), qu’il nous faut essayer de défendre, pourrait incarner la République dans des exigences sociales et une puissance populaire sans lesquelles elle risque toujours de n’être qu’un discours de domination.

      Une autre élection est-elle encore possible ?

      Entre cet étouffement démocratique de masse et l’immensité des choix de société suggérés au quotidien par la crise sanitaire, le grain à moudre ne manque pas pour des courants politiques héritiers d’une tradition émancipatrice. Leur responsabilité est immense quand l’humanité est mise au pied du mur de sa survie et de l’idée qu’elle se fait d’elle-même. Mais ces partis préfèrent eux aussi considérer la situation sanitaire comme une simple parenthèse à refermer, se projetant sur les échéances de 2022 comme pour oublier 2020 et 2021. Il est ahurissant de penser que, après 14 mois de pandémie, la politique sanitaire ne soit pas au centre des élections territoriales de ce printemps, sinon pour une question d’agenda.

      En « rêvant d’une autre élection » comme d’autres ont rêvé d’un autre monde, la gauche permet tout simplement au président en exercice de s’exonérer de son bilan dramatique : un système de santé et des soignantes et soignants mis en surchauffe des mois durant, une mise en suspens de milliers de soins parfois urgents, des dizaines de milliers de Covid longs, plus de 100.000 morts, des territoires et des populations délibérément sacrifiés, des inégalités devant la mort et la maladie largement calquées sur les inégalités sociales et les discriminations, une vie sociale dévastée, une démocratie en miettes, une faillite biopolitique structurelle.

      Comment lui en faire porter la responsabilité si on ne peut lui opposer aucune alternative ? Le pouvoir s’en réjouit d’avance et, renversant la charge de la preuve, semaine après semaine, somme chacune et chacun de présenter un bilan sur l’agenda qu’il déroule sans rencontrer beaucoup de résistance : les politiques sécuritaires et l’islamophobie d’État. Or, ce concours électoraliste du prix de la « laïcité », de la condamnation de l’islamisme, de la condamnation des formes contemporaines de lutte contre les discriminations, nous savons qui en sera la championne incontestée : elle en maîtrise à merveille les thématiques, le vocabulaire comme la véhémence.

      Voici ce que les sondages, jour après jour, mesurent et nous rappellent. Dans ces conditions, l’absence de dynamique unitaire à gauche n’est pas la cause de la défaite annoncée, elle est déjà le résultat d’une perte majoritaire de boussole politique, le résultat d’une sorte d’évitement du réel, le résultat d’un abandon.

      « L’étrange défaite » de juin 1940 a pris racine dans le ralliement des classes dirigeantes à la nécessité d’un pouvoir policier et discriminatoire. Nous y sommes. « L’étrange défaite » s’est nourrie de la pusillanimité d’une gauche désertant les vrais combats pour la démocratie, de la défense de l’Espagne républicaine au barrage contre un racisme aussi déchaîné qu’expiatoire. Nous y sommes sur les enjeux de notre temps. « L’étrange défaite » a été la fille du consensus munichois et de la capitulation anticipée. Nous y sommes. « L’étrange défaite » a été suivie de la mort d’une République. L’appel militaire du 21 avril en fait planer la menace.

      À l’exceptionnalité de la période traumatique qui bouleverse depuis 14 mois en profondeur nos repères politiques, sociaux et vitaux, s’ajoute l’exceptionnalité de l’échéance institutionnelle du printemps 2022. Il est dérisoire d’y voir la énième occasion de porter un message minoritaire, dérisoire de donner le spectacle d’une querelle d’egos, dérisoire de jouer à qui sera responsable de la défaite. Le salut ne sera pas dans un compromis défensif sans principe mais dans un sursaut collectif d’ambition.

      Il est temps de prendre la mesure du temps que nous vivons, car il est toujours temps de résister. Comme concluait Marc Bloch en septembre 1940, « peut-être est-ce une bonne chose d’être ainsi contraints de travailler dans la rage », car « est-ce à des soldats qu’il faut, sur un champ de bataille, conseiller la peur de l’aventure ? » Il ajoutait que « notre peuple mérite qu’on se fie à lui et qu’on le mette dans la confidence ».

      http://www.regards.fr/idees-culture/article/2022-l-etrange-defaite-qui-vient
      #non-mixité

  • Stéphanie #Roza : « La focalisation sur la race et le genre fait aujourd’hui écran aux questions sociales » | Histoire et société

    https://histoireetsociete.com/2021/04/23/stephanie-roza-la-focalisation-sur-la-race-et-le-genre-fait-aujou

    Philosophe spécialiste des #Lumières et des précurseurs du #socialisme, Stéphanie Roza vient de publier « La gauche contre les Lumières ? » (Fayard, 2020) dans lequel elle revient sur l’émergence, au sein de la gauche intellectuelle, d’une critique radicale contre les principes fondateurs des Lumières, au risque de jeter le bébé avec l’eau du bain. À l’heure où le rapport à l’#universalisme, à la #science ou au #progrès sont au cœur du débat public, nous avons souhaité nous entretenir avec elle.

    • La gauche contre les Lumières ? | 40 Min., 17.07.2020

      https://www.youtube.com/watch?v=3og-y4cOD98

      Depuis plusieurs années déjà s’élèvent des critiques d’une radicalité inouïe contre le cœur même de l’héritage des Lumières : le rationalisme, le progressisme, l’universalisme. Ces critiques se revendiquent de l’émancipation des dominés, marqueur traditionnel des différents courants de gauche.
      Mais s’inscrivent-elles dans le prolongement de celles qui, depuis l’émergence des mouvements #socialiste, #communiste ou #anarchiste, avaient pour horizon un prolongement et un élargissement des combats des Lumières « bourgeoises » ? Il est malheureusement à craindre que non.

      Une partie de la gauche est-elle dès lors en train de se renier elle-même ? À l’occasion de la publication de son ouvrage "La gauche contre les Lumières ?" (coll. « raison de plus » dirigée par Najat Vallaud Belkacem, Éditions Fayard, 2020), Stéphanie Roza, chargée de recherches au CNRS et spécialiste des Lumières et de la #Révolution_française, en débat avec Frédéric Worms, professeur de philosophie à l’ENS. Des Lumières aux critiques radicales récentes, en évoquant le passé comme le présent avec les mouvements #MeToo​ et #Black_Lives_Mater, ils nous livrent leur définition de la gauche émancipatrice pour les années à venir.

      –----

      Entre autres, Frédéric Worms tente d’argumenter sur l’insuffisance de l’universalisme, surtout à min. 25.

      #antisémitisme #démocratie_formelle vs. #démocratie_concrète #fracturation

    • En Allemand, j’ai du mal à suivre. Mais, fondamentalement, l’idée qui s’est imposée, c’est qu’il faut cesser de lutter pour le socialisme et le communisme et lutter pour un capitalisme « juste ». C’est cela l’idéologie des droits de l’homme qui a constitué le pendant du néo-libéralisme depuis 40 ans : « Le capitalisme des droits de l’homme est meilleur que le socialisme qui est au mieux une utopie dangereuse, au pire un crime ». La classe ouvrière et le prolétariat ont été effacés de la scène politique. Les classes moyennes versatiles, trouillardes et influençables ont été érigées en idéal sociétal. Au nom de la liberté, on a effacé l’émancipation, puis, au nom de la sécurité, on a effacé la liberté.
      Le seul problème, c’est qu’on finit pas comprendre que tout cela n’est qu’un vaste mensonge. La classe ouvrière n’a pas disparu, elle a été délocalisée. Elle a été renvoyée vers des pays dont on pensait qu’ils ne comptaient pas et qu’ils ne compteraient jamais, des pays qu’on a longtemps qualifié de Tiers-monde, mais qui sont devenus, après la fin de l’URSS, des pays du non-monde. Dans l’idéologie dominante, ces pays ne comptent absolument pas. Ils peuvent voter à 95 % à l’AG de l’ONU pour la reconnaissance de la Palestine ou à 99% contre l’embargo américain sur Cuba, cela ne compte pas. On nous parle toujours de la communauté internationale" comme étant alignées sur l’expression des classes dominantes d’Europe et des USA.
      Pourtant, la classe ouvrière et le prolétariat ont augmenté pendant ses 40 ans dans des proportions considérables et représentent aujourd’hui plus de 4 milliards de personnes, la majorité de l’humanité. Et les pays qui ne comptent pas, finissent pas compter et certains d’entre eux commencent à demander des comptes. L’Alliance Atlantique reste accrochée à sa domination et la défend avec rage, mais celle-ci s’effrite. En particulier, elle use jusqu’à la corde et jusqu’à l’odieux la stratégie de la division, de la peur de l’autre. Peur de l’africain, peur du chinois, peur du russe, oppositions entre hommes et femmes, ...
      Alors, il est temps de penser différemment, et de se réapproprier notre histoire collective de l’émancipation, de la fraternité pour construire un autre avenir pour le monde. Et cet avenir ne peut être que communiste, porté par le prolétariat mondial dans toutes ses couleurs et toute sa diversité. Il nous faut retrouver notre drapeau rouge.

    • Mmmh non ce n’est pas l’objet de son dernier livre du tout. Elle ne parle à peu près pas des idées de droite comme quoi la classe ouvrière aurait disparu, etc, mais bien une critique des idées de plusieurs courants de gauche (d’ailleurs très différents entre eux ! théorie critique, études post-coloniales, queer, etc) qui critiquent l’universalisme abstrait et le rationalisme dérivant vers le scientisme, en disant finalement peu ou prou que tous ces courants vont à l’encontre des Lumières et sont au final réactionnaires (je fais très très rapide huhu), et aboutissent à des… séparatismes. C’est bien son discours stalinien est raccord avec le gouvernement finalement. :)

    • Alors, il est temps de penser différemment, et de se réapproprier notre histoire collective de l’émancipation, de la fraternité pour construire un autre avenir pour le monde.

      Fraternité c’est typiquement un mot du vieux monde misogyne, le contraire de l’émancipation, rien de « pensé different là dedans ». La fraternité c’est l’alliance des frères , et uniquement des frères et si les frères s’allient c’est toujours contre les sœurs. Rien à voire avec un autre monde, bien au contraire c’est un mot de l’effacement et de l’exploitation des femmes tout à fait ancien et typique du masculinisme ordinaire. Dans la devise nationale française, fraternité ca correspond aussi bien historiquement que philosophiquement à la privation du droit de vote pour les femmes. Bref la fraternité c’est moche, c’est reac, et c’est pour les faschos du zob qui peuvent pas supporter les femmes comme leurs égales. #fraternité #male_gaze #sororité #solidarité

  • Comprendre les risques aérosols et adopter de nouvelles pratiques pour minimiser les contaminations, Nous aérons - un site collaboratif
    https://nousaerons.fr

    FICHES SUR L’AÉRATION
    TEXTES OFFICIELS
    BIBLIOGRAPHIE
    CONTACTS
    PRÉVENTION COVID-19

    Ce site, en construction est le résultat d’une action collaborative impliquant plusieurs personnes issues de différents horizons ou groupes de réflexion, voir la rubrique contacts

    Ci-dessous, vous trouverez des fiches pratiques concernant les risques de contamination #aérosol et l’aération. Ces fiches ont été conçues pour être éventuellement affichées pour informer les usagers.

    LE RISQUE « AÉROSOL »
    POURQUOI AÉRER ?
    COMMENT AÉRER ?
    MESURER LE #CO2

    Ci-dessous, vous trouverez des #affiches pour signaler aux usagers de locaux que des bonnes pratiques concernant l’aération sont mises en oeuvre.

    #covid-19 #prévention #démocratie_sanitaire #aération #toctoc

  • 150 ans après, l’actualité de la Commune de Paris

    Présentation du Cercle Léon Trotsky (vidéo) https://www.lutte-ouvriere.org/player/155827 / https://www.youtube.com/watch?v=uKSE_-sZrV8


    Le texte intégral de la conférence https://www.lutte-ouvriere.org/publications/brochures/150-ans-apres-lactualite-de-la-commune-de-paris-de-1871-155999.html

    Sommaire :

    #Marx et la Commune

    Aux origines de la Commune
    https://www.lutte-ouvriere.org/publications/brochures/150-ans-apres-lactualite-de-la-commune-de-paris-de-1871-155999.html#
    – La révolution de #1848
    – Les transformations du second Empire
    – Le prolétariat se développe et s’organise
    – Socialistes, blanquistes, proudhoniens
    – L’#Association_internationale_des_travailleurs (#AIT)
    – De la guerre contre la Prusse à la proclamation de la République

    Du 4 septembre 1870 au 18 mars 1871  : La République bourgeoise
    https://www.lutte-ouvriere.org/publications/brochures/150-ans-apres-lactualite-de-la-commune-de-paris-de-1871-155999.html#
    – Le gouvernement de la Défense nationale
    – La Garde nationale  : le prolétariat en armes
    – Agitation politique à Paris et en province
    – L’Assemblée des monarchistes contre Paris
    – Le Comité central de la #Garde_nationale, embryon de pouvoir ouvrier  ?

    Le #18_mars  : le pouvoir aux mains des Parisiens
    https://www.lutte-ouvriere.org/publications/brochures/150-ans-apres-lactualite-de-la-commune-de-paris-de-1871-155999.html#
    – La Commune  : première ébauche d’un #État_ouvrier
    – Le #Comité_central se met en retrait
    – Fallait-il marcher sur Versailles  ?
    – Les élus de la Commune
    – Le rôle des #femmes dans la Commune
    – Travailleurs de tous les pays, unissons-nous  !
    #Démocratie_prolétarienne contre #démocratie_bourgeoise
    – Les répercussions de la Commune en #province
    – La première attaque des versaillais et le décret sur les otages

    L’œuvre de la Commune
    https://www.lutte-ouvriere.org/publications/brochures/150-ans-apres-lactualite-de-la-commune-de-paris-de-1871-155999.html#
    – Des mesures pour les travailleurs et pour reprendre en main la production
    – Contre la misère  : remise des échéances, le mont-de-piété, l’assistance publique
    – Égalité et #éducation pour tous  !
    – La Banque de France et le respect de la légalité

    La #Commune_de_Paris, devenue symbole de la lutte des classes entre le #prolétariat et la #bourgeoisie
    https://www.lutte-ouvriere.org/publications/brochures/150-ans-apres-lactualite-de-la-commune-de-paris-de-1871-155999.html#
    – La #Semaine_sanglante
    – La haine de classe de la bourgeoisie
    – Le drapeau rouge des travailleurs
    – «  Que nos défaites nous apprennent à vaincre  !  » (J-B Clément)
    – Conclusion

  • #Crest : Hervé Mariton lance dans son bulletin municipal un déchirant cri d’amour au média RICOCHETS
    https://ricochets.cc/Crest-Herve-Mariton-lance-dans-son-bulletin-municipal-un-dechirant-cri-d-a

    Dans l’édito du bulletin municipal N°20 du printemps 2021 (« Crest le lien ») de Mr Hervé Mariton, on apprend avec joie et surprise qu’il est un lecteur assidu de RICOCHETS et qu’il ne rate aucun article. Quel bonheur de compter parmi nos lecteurs fidèles un si important et démocratique personnage ! On espère que son enthousiasme (tardif) pour RICOCHETS va le pousser à contribuer financièrement à l’essor de notre média. Nous sommes aussi chaque jour ébahi de son attachement féroce à la libre expression, au (...) #Les_Articles

    / Crest, #Démocratie_locale, #Médias_et_expressions, Humour, ironie, satire...

    #Humour,_ironie,_satire...

  • Inde, le soulèvement paysan devient un soulèvement général appuyé sur la démocratie directe
    https://ricochets.cc/Inde-le-soulevement-paysan-devient-un-soulevement-general-appuye-sur-la-de

    La Commune est toujours vivante, elle a lieu aujourd’hui en Inde - J. Chastaing : La Commune de Paris s’était appuyé sur un pouvoir de démocratie directe. Or c’est ce qu’est en train de faire le soulèvement paysan qui devient un soulèvement général au travers des Mahapanchayats qui ancrent progressivement le pouvoir de la démocratie directe populaire dans les campagnes partout dans le pays. Les Mahapanchayats ne sont pas des meetings comme le racontent les rares articles qui parlent de l’Inde. C’est (...) #Les_Articles

    / Démocratie directe, communes libres..., Révoltes, insurrections, débordements...

    #Démocratie_directe,_communes_libres... #Révoltes,_insurrections,_débordements...
    https://blogs.mediapart.fr/jean-marc-b/blog/190321/la-commune-est-toujours-vivante-elle-lieu-aujourdhui-en-inde-j-chast

  • À la notion d’effondrement qui dépolitise, préférons des basculements orientés par les luttes politiques
    https://ricochets.cc/A-la-notion-d-effondrement-qui-depolitise-preferons-des-basculements-orien

    Un article et un livre édifiants, pour dépasser la critique superficielle de la gestion étatique de la pandémie, et surtout pour envisager des basculements plus ou moins contrôlés échappant aux logiques du système-monde capitaliste. citation : Penser combattre la société industrielle sans abolir le capitalisme ou vouloir l’abolir sans défaire celle-ci, recouvrer la liberté individuelle et collective permettant la maîtrise du destin de l’humanité sans supprimer l’État, prôner la démocratie directe ou (...) #Les_Articles

    / #Résistances_au_capitalisme_et_à_la_civilisation_industrielle, Révoltes, insurrections, débordements..., Démocratie directe, communes (...)

    #Révoltes,_insurrections,_débordements... #Démocratie_directe,_communes_libres...
    https://www.editionsladecouverte.fr/basculements-9782348066733
    https://lesamisdebartleby.wordpress.com/2021/02/18/jacques-philipponneau-entretien-refuse-avec-la-decroiss

  • Bâillonner les #quartiers. Comment le #pouvoir réprime les #mobilisations populaires

    Pourquoi les quartiers populaires ne se révoltent-ils pas plus souvent ? Alors qu’ils sont ravagés depuis des décennies par un #urbanisme au rabais, le #chômage de masse et les #humiliations policières, #Julien_Talpin explore les raisons pour lesquelles ces quartiers peinent à asseoir leurs intérêts. Il montre que les entraves aux mobilisations collectives tiennent moins à ce qui serait l’apathie fataliste des habitants qu’aux multiples tactiques répressives déployées par les #pouvoirs_publics.
    Les différents chapitres décortiquent les logiques disciplinaires qui, sans avoir même besoin d’être coordonnées, garantissent le maintien du #statu_quo. À l’arrière-plan de la #répression_policière et judiciaire, se déploient quotidiennement le #chantage clientélaire aux subventions, la #disqualification islamophobe des opposants ou les piqures anesthésiantes de la #démocratie_participative.
    En documentant la manière dont cette #répression à bas bruit traverse les mobilisations contemporaines, ce livre en dégage la dimension systémique. Il place sous les projecteurs cette trappe à révolte qui fabrique la #domestication_politique, encourage l’#autocensure_collective et suscite la #résignation_individuelle. En livrant les recettes de l’adversaire, il veut contribuer au long chemin des luttes autonomes pour l’#égalité.

    https://lesetaques.org/2020/01/29/baillonner-les-quartiers
    #livre #quartiers_populaires #résistance #révoltes #répression_judiciaire #Julien_Talpin

    ping @cede @karine4

  • #Observatoire International de la #Démocratie_Participative (#OIDP)

    L’Observatoire International de la Démocratie Participative (OIDP) est un #réseau international ouvert à toutes les villes, organisations et centres de recherche souhaitant connaître, échanger et mettre en œuvre des expériences en matière de démocratie participative au niveau local.

    OBJECTIFS

    - Agir comme centre de référence mondial dans le domaine de la démocratie participative.
    - Créer des synergies entre les villes, les organisations et les centres de recherche pour réfléchir sur la qualité démocratique à travers le monde.
    - Produire et améliorer les connaissances existantes dans le domaine de la démocratie participative locale.
    - Échanger des expériences sur les innovations démocratiques entre toutes les régions du monde.
    - Recommander des politiques aux administrations publiques du monde, de préférence locales.

    https://oidp.net

    #municipalisme

    ping @simplicissimus

    –—
    voir aussi un fil de discussion sur les ressources pédagogiques autour du (néo-)municipalisme :
    https://seenthis.net/messages/897300

    • #Cités_et_Gouvernements_Locaux_Unis

      L’Organisation mondiale de Cités et Gouvernements Locaux Unis vous souhaite la bienvenue à la plus grande organisation de #gouvernements_locaux et régionaux du monde. Nous nous trouvons, avec vous, aux côtés d’innombrables femmes et hommes ayant œuvré sans relâche pendant plus d’un siècle à consolider leur autonomie, à tirer leurs communautés vers le haut et à collaborer les un·e·s les autres pour parvenir à un changement véritable.

      En tant que #réseau_mondial de villes, gouvernements locaux, régionaux et métropolitains et leurs associations, #CGLU est engagée à représenter, défendre et amplifier les voix des gouvernements locaux et régionaux, afin de ne laisser personne, ni aucun territoire, pour compte. Ensemble, nous sommes les sentinelles des espoirs, des rêves et des aspirations de chaque individu dans chaque communauté du monde, à la recherche d’une vie où l’on respire les idéaux des ODD.

      Par le biais de la coopération, du dialogue et du partage des connaissances, nous, en tant qu’Organisation mondiale, joignons le geste à la parole, en œuvrant à faire avancer les réponses et les actions mondiales au travers d’engagements et d’accords novateurs, qui deviendront les dénominateurs communs transcendant les frontières et rapprochant les communautés, pour autonomiser l’échelle locale et la tirer vers le haut.

      Amplifier la voix des gouvernements locaux

      | RENFORCEMENT DU RESEAU DE CGLU | Accroître la participation politique, créer de nouveaux outils pour une action synchronisée, renouveler les partenariats avec les différents acteurs et assurer une appropriation partagée par les différents membres : autant d’objectifs qui améliorent la transparence, la participation démocratique et la redevabilité.

      | POLITIQUE ET PLAIDOYER | Nous œuvrons à amplifier les voix des territoires à l’échelle internationale, ce qui inclut de formuler des propositions concernant le rôle et le point de vue des gouvernements locaux et régionaux sur la définition de la prochaine étape des agendas mondiaux de développement, et d’accroître le soutien et la reconnaissance, nationale et internationale, du rôle que les gouvernements locaux et régionaux jouent dans le processus de mise en œuvre.

      | MISE EN OEUVRE | Notre objectif est d’identifier et d’encourager les efforts déployés par nos membres pour réaliser les agendas mondiaux à l’échelle territoriale.

      | APPRENTISSAGE | Par la formation, la création d’une culture d’apprentissage dans toute l’Organisation et la promotion de la coopération décentralisée en tant qu’outil clé de la coopération internationale et des programmes de développement.

      | SUIVI ET RAPPORTS | Nous entendons nous assurer que les expériences régionales et locales influent sur la mise en œuvre et l’évaluation des agendas mondiaux, en contribuant au discours des gouvernements locaux et régionaux, et en éclairant les rapports dressés par les gouvernements nationaux.

      CGLU a la faculté d’organiser tout le collectif des gouvernements locaux et régionaux par le biais de la Global Taskforce des gouvernements locaux et régionaux, le mécanisme par lequel notre collectif délibère et définit sa voix politique dans l’agenda international.

      https://www.uclg.org

      https://www.youtube.com/watch?v=rkWj8WqwkEg&feature=emb_logo

  • „Hallo, Diktator“ - Orbán, die EU und die Rechtsstaatlichkeit - Die...
    https://diasp.eu/p/12332975

    „Hallo, Diktator“ - Orbán, die EU und die Rechtsstaatlichkeit - Die ganze Doku | ARTE

    „Hallo, Diktator“ | Orbán, die EU und die Rechtsstaatlichkeit

    Es ist ein Ringen um Macht und Milliarden: Seit Sommer 2020 kämpft die Mehrheit der EU-Staaten dafür, die Vergabe von EU-Mitteln an Bedingungen zu knüpfen. Nur wer sich an rechtsstaatliche Spielregeln hält, soll zukünftig Gelder bekommen. „Hallo, Diktator“ - Orbán, die EU und die Rechtsstaatlichkeit - Die ganze Doku | ARTE

    • https://www.arte.tv/fr/videos/099755-000-A/la-hongrie-orban-et-l-etat-de-droit

      Chronique de la crise qui oppose la #Hongrie de l’ultra-conservateur Viktor Orbán à l’#Union_européenne sur la question de l’État de #droit. | 1h, 08-01 jusqu’à 23-03-2021

      Depuis l’été 2020, la bataille fait rage au Parlement européen : alors que le futur plan de relance post-Covid, fruit d’âpres négociations entre les États membres, prévoit de conditionner l’attribution des aides européennes au respect des règles démocratiques, la Hongrie de Viktor Orbán a opposé un veto ferme à ce projet. Soutenu par le gouvernement polonais, le dirigeant ultraconservateur a précipité une crise politique de plusieurs mois, mettant en exergue les tensions à l’œuvre dans une Union qui achoppe sur la question des valeurs fondamentales et de l’État de droit. Face à l’obstruction d’Orbán, l’Allemagne, à la tête du Conseil de l’UE jusqu’à la fin de l’année 2020, s’est résolue à négocier un compromis, permettant la levée du veto polono-hongrois. L’Union cède-t-elle aux autocrates ? Michael Wech se lance dans un road-movie à travers l’Europe pour décrypter cette crise inédite.

      (pour l’instant il n’y a qu’une version en allemand)

      #EU #UE #Pologne
      #fascisme et #racisme du salon,

      #democratie_illibérale

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Illib%C3%A9ralisme

    • #Illibéralisme

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Illib%C3%A9ralisme#Discours_de_Viktor_Orb%C3%A1n

      [...]

      L’universitaire Didier Mineur souligne le caractère « inédit » du fait qu’un homme politique « revendique explicitement » le concept de démocratie illibérale, « et s’en fasse même le théoricien »6. L’universitaire Oana Andreea Macovei résume ainsi l’orientation du discours de #Viktor_Orbán, qu’elle considère comme « la source privilégiée pour esquisser les contours de l’illibéralisme » : « En tant qu’objectif pour répondre à un besoin de compétitivité économique à l’échelle internationale, l’État illibéral présente un nouveau pivot identitaire, la Nation, dont la protection des intérêts justifierait une limitation, voire un détachement par exemple des libertés fondamentales ou de l’État de droit »12. Didier Mineur relève que Viktor Orbán présente la démocratie illibérale « comme une autre forme de démocratie, ou plus exactement comme la « vraie » démocratie : la démocratie libérale est taxée de n’être qu’une oligarchie aux mains de technocrates animés par une idéologie mondialiste et multiculturaliste, tandis que la « démocratie illibérale » serait soutenue par le peuple réel, celui des laissés-pour-compte de la mondialisation attachés à leurs traditions et à leurs cultures. Au contraire de la démocratie libérale, où l’expression de la volonté populaire est encadrée par les garde-fous de l’État de droit, et où elle peut le cas échéant être contredite par des juges constitutionnels qui ne sont pas élus, la démocratie illibérale prétend lui donner libre cours et œuvre à s’affranchir des entraves de l’État de droit »6.

      Viktor Orbán s’inspire du sociologue hongrois Gyula Tellér (hu) — « un homme qui, comme lui, est passé d’une pensée libérale à une pensée conservatrice au cours des années 1990, et qui deviendra, à partir de 1998, l’un de ses principaux conseillers » —, et en particulier de sa « critique du libéralisme en Europe centrale à partir d’une perspective communautariste », selon laquelle « dans cette région, le système politique ne doit pas reposer sur la notion de liberté, mais sur les valeurs morales de la communauté »13. On retrouve à l’identique des éléments du discours de Viktor Orbán dans un texte publié par Gyula Tellér quatre mois plus tôt et envoyé à l’ensemble des députés du Fidesz, le parti de Viktor Orbán13. La journaliste Amélie Poinssot souligne qu’en Hongrie, la notion de démocratie illibérale repose sur « une double opposition » : d’une part, le rejet, « très populaire dans la société hongroise », des « "libéraux", autrement dit la gauche qui était au pouvoir entre 1994 et 1998, puis entre 2002 et 2010, et est considérée par beaucoup comme corrompue et responsable des cures d’austérité imposées au pays » ; et d’autre part, le rejet « des valeurs promues par les sociétés occidentales » : « éclatement du modèle traditionnel de la famille, sécularisation, immigration, mondialisation... »14

      Selon l’universitaire Jean-Paul Jacqué, la théorie développée par Viktor Orbán est « proche de la doctrine de Poutine de la verticale du pouvoir » et « n’est pas sans rapport avec les thèses de Carl Schmitt sur la primauté du politique par rapport à l’État de droit et aux droits fondamentaux. La souveraineté s’exprime dans la nation qui est la valeur suprême ce qui explique l’instauration pour la presse en 2011 d’un délit d’atteinte à l’intérêt public. [...] Il ne s’agit pas (de) supprimer les libertés fondamentales, mais de les soumettre à l’intérêt de la Nation seule juge du bien commun »15.

      Dans un nouveau discours prononcé au début de son nouveau mandat, lors de l’université d’été de Băile Tușnad de juillet 2018, Viktor Orbán promeut cette fois le concept de « démocratie chrétienne à l’ancienne » et déclare que « l’ère de la démocratie libérale touche à sa fin », estimant qu’« elle ne parvient pas à protéger la dignité humaine, est incapable d’offrir la liberté, ne peut pas garantir la sécurité et ne peut plus maintenir la culture chrétienne »16,17,6. Selon l’universitaire Didier Mineur, ce discours « constitue sans doute l’exposé doctrinal le plus complet de sa conception de la « démocratie illibérale » » : Viktor Orbán y présente la « démocratie chrétienne » comme « un modèle de la vie bonne », dont les valeurs ne sont « pas laissées au choix de l’individu, mais érigées au rang de valeurs communes » : sa critique « porte davantage contre la philosophie libérale que contre les démocraties libérales existantes », et sa pensée politique « s’apparente ainsi à la pensée conservatrice ou romantique, pour laquelle le moi, qu’il soit individuel ou collectif, découvre ce qu’il est plutôt qu’il ne se construit »6. Ce discours présente également certaines des valeurs promues par les démocraties libérales, telles que l’égalité des droits entre les femmes et les hommes, comme parties intégrantes de la civilisation chrétienne, conduisant Didier Mineur à considérer que « l’illibéralisme d’Orban ne consiste pas tant à détruire ou dénier les libertés qu’à les considérer comme un élément de la culture et de l’identité traditionnelles, soit dans le langage d’Orbán, « chrétiennes » »6. Avec la défense de ce nouveau concept de démocratie chrétienne, Le Courrier d’Europe centrale s’interroge sur une possible « reculade par rapport à l’« illibéralisme » qu’il a porté depuis 2014 », et qui a « permis à ce dirigeant d’un pays de dix millions d’habitants d’acquérir une renommée mondiale »16.

      [...]

  • (néo-)municipalisme et humanisme

    Message aux seenthisien·nes...

    Je vais animer un atelier avec des étudiant·es de master en urbanisme autour du #municipalisme et de l’#humanisme...

    Un thème qui est relativement nouveau pour moi...

    Je suis donc preneuse de vos suggestions, surtout bibliographiques sur ce thème...

    J’ai déjà quelques éléments, mais je suis sure que votre bibliothèque est plus riche que la mienne :-)

    #néo-municipalisme #ressources_pédagogiques #municipalisme

    • Tout dépend quelle tradition du municipalisme : liberal, libertaire, socialiste, communalisme ou inter-municipalisme ? cf https://m.uneseuleplanete.org/Qu-est-ce-que-le-municipalisme. D’un point de vue historique "Municipalités de tous pays, unissez vous ! L’Union Internationale des Villes ou l’Internationale municipale(1913-1940),
      Renaud Payre, Pierre-Yves Saunier : https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00002762/document

    • Ok ! Je me suis permis de le préciser car comme le municipalisme a eu tendance à devenir un nouveau buzzword, on oublie parfois que ces stratégies politiques ont eu longues histoires qui ne se résume pas à la pensée de Murray Bookchin (même si sa pensée continue de beaucoup nous inspirer) !

    • @monolecte ça sera sous forme d’atelier, et pas de cours... mais il devrait y avoir un temps fort de présentation/discussion organisé par les étudiant·es lors de la Biennale des villes en transition (premier weekend d’avril, à Grenoble et distanciel) :-)

    • Du coup, en train de lire...

      Guide du municipalisme. Pour une ville citoyenne, apaisée, ouverte

      De plus en plus, nos villes sont devenues le lieu où sévissent la spéculation, les exclusions de toutes sortes et la ségrégation sociale. Pourtant, de l’Espagne aux États-Unis et à l’Afrique du Sud, en passant par le Chili, le Rojava syrien, la Serbie, la Pologne ou la France, des groupes renversent cette logique et inventent une nouvelle manière de vivre ensemble. Ce mouvement de démocratie radicale, qui s’ancre au niveau local mais se connecte au monde, place les citoyens au centre des décisions publiques et de la sauvegarde de l’intérêt général. Il réintroduit la démocratie directe en s’appuyant sur des valeurs sociales, féministes, écologiques et solidaires pour ouvrir le champ politique et en faire un espace d’émancipation et de transformation.

      Le municipalisme s’impose comme une alternative politique aux traditionnelles formes d’organisation et de pouvoir fondées sur la verticalité, la centralisation et le patriarcat. Ce guide est le fruit de la collaboration de plus de 140 maires, conseillers municipaux et militants du monde entier, tous investis dans le mouvement municipaliste mondial.

      Coordonné par la Commission internationale de Barcelona En Comú, il présente :

      – les bases théoriques du municipalisme et le rôle qu’il peut jouer, notamment dans la féminisation de la politique et la lutte contre l’extrême droite  ;

      – les outils pour préparer une candidature municipaliste, développer un programme participatif, rédiger un code éthique ou financer une campagne politique  ;

      – des exemples de politiques de transformation mises en œuvre dans des municipalités du monde entier en matière de logement, d’espace public ou de démocratie participative  ;

      – un répertoire des 50 principales plateformes municipales dans le monde.

      https://www.eclm.fr/livre/guide-du-municipalisme

    • POLICY ROUNDTABLE 17 RADICAL DEMOCRACY IN THE CITY COUNCIL

      Debate on the challenges, limits and opportunities of participatory procedures to develop real democracy at the local level.

      Speakers

      Elvira Vallés, Zaragoza City Council
      Bernardo Gutiérrez, MediaLab Prado, Madrid
      Gala Pin, Councilor for Participation and Districts, Barcelona City Council
      Brad Lander, Deputy Leader for Policy, New York City Council
      Áurea Carolina de Freitas, Councilor, Belo Horizonte City Council

      http://2017.fearlesscities.com/radical-democracy-in-the-city-council

      https://www.youtube.com/watch?v=xm7xOTsKpK8&feature=youtu.be

      #démocratie_radicale

    • Un #MOOC sur le municipalisme
      https://nos-communes.fr/actualites/mooc-sur-le-municipalisme

      Quelques captures d’écran :

      #Jonathan_Durand_Folco :

      « Dans [le] contexte [actuel] de crises et de revendications, c’est comme si il y avait une intuition qui est le fait que pour reconstruire la démocratie, on devait commencer à se réapproprier l’#espace_public comme tel et par la suite non seulement occuper des #places mais aussi à occuper les institutions. On pourrait dire que le relai organique de ces mouvements par la suite sera d’aller voir au plus près des conseils municipaux pour essayer de transformer les institutions de l’intérieur. Pour essayer de non seulement gouverner autrement, mais de pouvoir s’auto-gouverner et avec un certain relai revendications pour essayer de changer les choses par la suite »

      #Corinne_Morel_Darleux sur les limites du niveau local :

      « La #proximité dans un village ou dans une petite ville notamment est aussi source de #conflits, de #promiscuité, elle est aussi source de blocages politiques. Il faut les prendre en compte et ne pas sacraliser le local »

      #Magali_Fricaudet : Municipalisme et droit à la ville

      Les 4 caractéristiques du municipalisme :
      – la #radicalité_démocratique —> « comment est-ce qu’on gouverne en obéissant », comment est-ce qu’on applique la #démocratie_directe des #assemblées, mais aussi des mécanismes de contrôle de l’exercice du pouvoir, soutenir l’#expertise_citoyenne, travailler sur un #code_éthique des élus pour contrôler leur mandat
      – la #féminisation de la politique —> féminiser la politique c’est aussi changer l’approche de la politique et remettre en cause, par la pratique, le #patriarcat et ses valeurs (#compétitivité, exercice d’un #pouvoir basé sur le culture du chef et l’#autorité), c’est faire de la politique en écoutant
      – la #transition_écologique (#relocalisation_de_l'économie, les #remunicipalisations), comment changer le #paradigme_économique à partir du #local, contribution à la relocalisation, encourager l’#agriculture_urbaine et la gestion des #biens_communs
      – les #droits et les droits dans leur #universalité —> c’est la question des #migrants, quand on parle de #droits_universels on parle de #droits_pour_tous. Référence au #document_local_d'identité qui donne droit à toustes aux #droits_essentiels, aux équipements publics
      #universalité_des_droits —> « on gouverne pour les gens et par les droits ». Il s’agit de partir des droits et pas de la « machine qui prend en charge les gens »

    • "Collectivités locales, reprendre la main, c’est possible !"

      Le nouveau rapport de l’AITEC « Collectivités locales, reprendre la main, c’est possible ! Politiques publiques de #transition démocratique et écologique : #résistances et #alternatives locales à la libéralisation » se fonde sur une enquête approfondie menée en 2017 auprès d’élu-e-s, d’agents territoriaux, et d’acteur-trice-s du monde associatif. Il met en avant des politiques publiques locales alternatives, plus démocratiques, plus justes et plus durables, à rebours de la libéralisation des marchés, du tout-privé et d’une économie hors-sol.

      L’aspiration modeste est de dresser un paysage non exhaustif des contraintes réglementaires que rencontrent les collectivités locales progressistes pour porter des politiques publiques locales de transition démocratique et écologique. Ce rapport propose des pistes pour saisir les opportunités permettant de créer un “écosystème” d’alternatives afin de renouveler ou inventer des formes de gouvernance locale plus démocratiques, justes et durables.

      Les politiques néolibérales d’austérité et de libéralisation des échanges commerciaux et financiers ont poussé dans le sens d’une transposition des règles du marché dans la sphère publique. Elles placent les grandes entreprises, souvent transnationales et fortes de moyens techniques et financiers importants, en partenaires idéaux des pouvoirs publics. Ces politiques participent de l’assèchement des systèmes de solidarités publics et de l’asphyxie de l’économie de proximité : remise en cause de l’universalité des services publics, difficultés de relocalisation de l’économie, gestion comptable déshumanisée des politiques publiques, etc. Elles étouffent les possibilités de développer les politiques nécessaires pour répondre aux défis sociaux et environnementaux auxquels nous faisons face localement et globalement.

      Pour autant, ces contraintes n’éliment pas la motivation de certaines collectivités à faire émerger tout un panel de solutions pour contre-carrer les ambitions de lucrativité et d’accaparement portées par les tenants de la doxa néolibérale. Trois entrées d’alternatives ont pu être identifiées :

      1. Premièrement, il s’agit de (re)démocratiser des services publics : remunicipaliser les services publics, investir dans des sociétés coopératives d’intérêt général (SCIC), ne pas s’enfermer dans des contrats de partenariats publics-privés etc. Cela permet de pouvoir garder la main publique sur les services et donc le contrôle des dépenses et des orientations, d’inclure les citoyen-ne-s dans les processus de contrôle et de décision, et d’orienter les (ré)investissements pour l’amélioration et l’accessibilité du service ;

      2. Deuxièmement, il s’agit d’aller vers une commande publique responsable : privilégier les achats publics locaux en prenant en compte les notions de cycle de vie ou de circuit-court, bien connaître l’offre territoriale pour adapter la demande publique aux capacités des TPE/PME et entreprises de l’économie sociale et solidaire (ESS), etc. Cela permet de prendre en compte l’impact social et environnemental de l’achat public tout en relocalisant l’économie et en soutenant les acteurs socio-économiques locaux ;

      3. Troisièmement, il s’agit de travailler avec et pour le tissu socio-économique du territoire : structurer l’offre des acteur-trice-s économiques locaux (familiaux, artisanaux, agricoles ou éthiques), faciliter l’accès au foncier et aux équipements publics pour les acteur-trice-s de l’ESS, soutenir des initiatives de coopératives citoyennes (d’habitant-e-s, d’énergies renouvelables, etc.), etc. Cela renforce l’offre locale face aux grands groupes, tout en allant vers une (re)démocratisation des rapports socio-économiques locaux.

      https://aitec.reseau-ipam.org/spip.php?article1663

      #rapport #AITEC

    • Le « municipalisme libertaire » de Bookchin : un chemin vers la reconquête démocratique ?

      Débat entre #Pinar_Selek, sociologue et militante féministe, et #Aurélien_Bernier, essayiste et défenseur de la démondialisation. Tous deux discutent des thèses de Murray Bookchin concernant le « #communalisme », et des expériences qu’elle nourrissent.

      Citation de Bookchin pour commencer le débat :

      https://www.youtube.com/watch?v=ejksnPBJVtU

    • Agir ici et maintenant. Penser l’#écologie_sociale de Murray Bookchin

      L’effondrement qui vient n’est pas seulement celui des humains et de leur milieu, mais bien celui du capitalisme par nature prédateur et sans limites. Historiquement désencastré du social et nourri par l’exploitation et la marchandisation des personnes, il étend désormais son emprise sur toute la planète et sur tous les domaines du vivant. C’est en se désengageant d’un constat fataliste et culpabilisant que nous retrouverons une puissance d’agir ici et maintenant. Quoi de mieux, pour cela, que de relire Murray Bookchin et d’appréhender toutes les expérimentations et pratiques qui se développent après lui, aujourd’hui, autour de nous ?

      Floréal M. Romero dresse ici le portrait du fondateur de l’écologie sociale et du municipalisme libertaire. Il retrace son histoire, son cheminement critique et politique. De l’Espagne au Rojava, en passant par le Chiapas, l’auteur propose, à partir d’exemples concrets, des manières d’élaborer la convergence des luttes et des alternatives pour faire germer un nouvel imaginaire comme puissance anonyme et collective.

      Essai autant que manifeste, ce livre est une analyse personnelle et singulière de la pensée de Bookchin qui trouve une résonance bien au-delà de l’expérience de l’auteur. Il apporte des conseils pratiques pour sortir du capitalisme et ne pas se résigner face à l’effondrement qui vient.

      https://www.editionsducommun.org/products/agir-ici-et-maintenant-floreal-m-romero

    • L’illusion localiste. L’arnaque de la décentralisation dans un monde globalisé

      Rapprocher le pouvoir du citoyen , instaurer la « démocratie participative, soutenir le développement territorial et l’économie « de proximité…

      A l’approche des élections municipales, on assiste à une surenchère des mots d’ordre localistes et décentralisateurs. On les retrouve dans tous les discours politiques, de la gauche à l’extrème-droite en passant par la droite et les socio-démocrates.

      La participation des habitants et les promesses de changement « par en bas » sont dans tous les programmes. Les démarches et les listes « citoyennes », plus ou moins instrumentalisées par les partis traditionnels, se multiplient. Même le président de la République s’affiche localiste : en réponse à la crise de « Gilets jaunes », il promet une nouvelle phase de décentralisation pour la deuxième moitié de son mandat. A en croire nos élites, c’est donc par l’action municipale ou régionale que les problèmes économiques, sociaux, environnementaux ou démocratiques pourraient être résolus...

      Ce livre s’attache à déconstruire ce mensonge. Car la mondialisation, elle, ne rapproche pas le pouvoir du citoyen, mais l’éloigne considérablement. Les décisions économiques sont concentrées aux mains des grandes firmes et de leurs actionnaires, et s’imposent aux peuples par delà les principes démocratiques. Les droits sociaux sont en régression permanente à cause de la concurrence internationale. Et la classe politique n’en finit plus de se discréditer en obéissant aux injonctions des marchés.

      La « mondialisation heureuse » ayant fait long feu, c’est le « localisme heureux » qu’à présent on cherche à nous vendre. Le terroir et les circuits courts pour compenser les ravages de la mondialisation. Le régionalisme pour masquer le désengagement de l’État, la destruction ou la privatisation des services publics.

      Cette « illusion localiste » doit être dénoncée. Non pas que l’action de proximité soit négligeable, car s’engager dans la vie locale est tout à fait nécessaire. Mais pour sortir du piège de la mondialisation, cela ne suffit pas. Plutôt que d’opposer l’action locale et celle de l’État, mieux vaudrait les articuler.

      http://www.editions-utopia.org/2019/11/04/lillusion-localiste

    • Un séminaire en ligne (et en italien) avec #Iolanda_Bianchi, qui a écrit une thèse de doctorat sur Barcelone:

      Città, beni comuni, partecipazione: Esiste il modello Barcellona? Seminario online di formazione con Iolanda Bianchi

      PRESENTAZIONE
      Barcellona è stata al centro delle mobilitazioni popolari contro le politiche di austerità che si svilupparono in Spagna a partire dal 2011 (il cosiddetto movimento degli indignados - M-15). Nel 2015 fu eletta al governo della città una coalizione civica «Barcelona en comú» guidata da Ada Colau, un’attivista per il diritto all’abitare. Da allora il governo locale si è impegnato a mettere in campo politiche volte a correggere le distorsioni dello sviluppo urbano di segno neoliberale, sui temi della regolamentazione degli alloggi turistici (a partire dal piano PEUAT del 2017), della vivibilità dello spazio pubblico (la pedonalizzazione di isolati urbani, i cosiddetti «superblocchi» o «supermanzanas»), della gestione dei beni comuni. Queste iniziative sono state segnate da successi come da fallimenti. Alla luce di questa esperienza, in questo seminario discutiamo del cosiddetto «modello Barcellona» di neo-municipalismo, in connessione con le esperienze italiane di campagne per il diritto alla città e all’abitare in cui noi in prima persona siamo stati coinvolti in questi anni.

      IOLANDA BIANCHI è una studiosa di processi politici in una dimensione urbana. Ha conseguito il dottorato di ricerca in urbanistica e politiche pubbliche presso l’Università Autonoma di Barcellona e l’Istituto Universitario di Architettura di Venezia. La sua ricerca si focalizza sulle forme alternative di soddisfacimento dei bisogni e dei diritti primari alla scala urbana, osservate dal punto di vista delle collaborazioni tra società civile e istituzioni pubbliche. Attualmente è ricercatrice post-dottorato «Juan de la Cierva» presso l’IGOP, l’Istituto di Governo e Politica Pubblica dell’Università Autonoma di Barcellona. E’ autrice di numerosi articoli scientifici in riviste internazionali e italiane.

      https://www.facebook.com/events/409241853637821

    • Hello,

      La Fondation Roi Baudouin a initié pas mal de travaux, réflexions, projets visant à développer au niveau communal des analyses et/ou des projets qu’on pourrait qualifier « d’inspiré.e.s par un certain humanisme ». Je discerne un lien avec les études en urbanisme et je trouve (un peu « vite fait »...) par exemple 2 documents qui me semble potentiellement inscrits dans la liaison entre les thématiques Commune/Humanisme/Urbanisme (mais les « ismes », dont le municipal, sont sous-jacents, non spécifiquement étudiés). Cela pourrait être utile par exemple comme fond documentaire pour un tel atelier ? ;-)

      – La pauvreté des enfants au niveau local : cartographie communale
      https://www.kbs-frb.be/fr/cartographie_pauvreteinfantile
      – Communes Alzheimer Admis – Un guide pour vous inspirer
      https://www.kbs-frb.be/fr/Virtual-Library/2011/295136