• #Santé des migrants

    Selon les données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 8 % des personnes vivant en Europe sont des personnes migrantes. En 2012, la section Europe de l’OMS lance le projet Phame. Phame (Public Health Aspects of Migrations in Europe, Migration et santé publique en Europe) soutient les services de santé publique des pays soumis à d’importants flux migratoires. Ses objectifs sont au nombre de trois : compenser l’impact négatif du parcours migratoire, réduire les inégalités des états de santé en facilitant l’#accès_aux_soins, et garantir les #droits_à_la santé des personnes migrantes. En recensant les meilleures pratiques et les éventuelles lacunes des services de santé publique, le projet sollicite la #coordination des interventions et l’établissement de plans d’urgence adaptés. Certes, les #services_de_santé ne peuvent, à eux seuls, assurer une #prise_en_charge globale de la santé des personnes migrantes et agir sur l’ensemble des #déterminants_sociaux tels que le #logement, l’#éducation, l’#emploi et la #protection_sociale. L’#OMS Europe insiste donc sur la nécessité de mettre en place des #actions_intersectorielles en réponse aux enjeux spécifiques à la santé de ces personnes, d’autant que l’ensemble des déterminants sociaux ont un impact sur l’état de santé des personnes.

    Sous une appellation unique – « les personnes migrantes » – se cachent des situations complexes, régies selon le #titre_de_séjour, le #droit_d’asile, la protection des frontières, les conventions européennes et internationales et les clauses humanitaires. Notre dossier prévoit de définir ces catégories, dont les #situations_sanitaires varient aussi selon leur #statut_administratif. On ne saurait considérer de manière uniforme ces personnes dont la santé est fonction de l’âge, du sexe, de la situation dans le pays d’origine, mais surtout des #risques encourus lors du #parcours_migratoire. Arrivées dans une zone de langue et de culture différentes, il leur est quasi impossible de se repérer sans aide dans un #système_de_soins inconnu, de se plier aux contraintes de #dépistages, dont ils peuvent redouter les conséquences, d’accorder de l’attention à des gestes de santé éloignés de la simple nécessité de survivre.

    Incluses dans l’appellation générale de « personnes migrantes » se trouvent les mêmes catégories hautement vulnérables : les enfants exposés, utilisés, exploités, qui mûrissent trop vite avec parfois, mais c’est loin d’être la règle, des développements spectaculaires, et puis les #femmes, qui ont rarement le choix de leur vie, sont souvent traitées comme des marchandises, ayant elles-mêmes la charge d’#enfants nés durant leur parcours chaotique.

    Les professionnels de santé confrontés aux problèmes de santé ou, au contraire, à la non-demande de soins de personnes migrantes, se réfèrent à des grilles diagnostiques où figurent tout à la fois les maladies transmissibles, les maladies chroniques (diabète, hypertension artérielle notamment) et les séquelles de traumatismes sur des corps dont l’usure est majorée par une hygiène de vie précaire, la malnutrition, la prise quotidienne de risques, et trop souvent la vie à la rue.

    Comment nommer ce mal venu d’ailleurs ? Cette question nous obsède depuis plusieurs semaines avec la menace de la Covid-19, mais elle est en fait très ancienne. On craint depuis fort longtemps ces maladies étranges contractées sous les tropiques et autres lieux perçus hostiles, au point d’ouvrir des services spécialisés en médecine tropicale, et d’enseigner dans les facultés de médecine les maladies des populations immigrées. On redoute la résurgence de pathologies désormais bien maîtrisées dans nos régions, et on s’inquiète également de l’ancrage des maladies de la misère chez ces personnes étrangères recueillies sur notre territoire. S’ils sont, comme le montrent les chiffres, de plus en plus nombreux à souhaiter entrer sur les territoires européens, saurons-nous endiguer les conséquences sur leur santé physique et psychique de parcours de vie aussi difficiles et souvent violents ?

    On constate que dans les situations d’urgence les mesures ne se discutent pas et sont généralement adaptées, mais les professionnels de santé observent également des manifestations plus torpides, souvent consécutives à des agressions physiques et psychiques, qui se pérennisent et pour lesquelles les symptômes ne sont pas toujours lisibles ou s’expriment tardivement. Dans le vaste champ de la #santé_mentale, les services susceptibles de répondre à ces troubles au long cours sont peu disponibles et leur répartition est inégale sur le territoire français.

    Une pratique ordinaire de soins fait le constat des conditions de vie souvent marginales de la plupart de ces personnes. Lorsque l‘organisation de la vie quotidienne est déstructurée, un accompagnement et un suivi particuliers sont nécessaires pour leur permettre un accès explicite et légitime aux ressources du système de soins en place et à la solidarité du régime de protection sociale. Or, le plus souvent, en France comme dans les pays voisins, l’accès à des filières de soins adaptées aux personnes migrantes est balisé par des contraintes administratives qui restreignent leur portée et retardent les soins.

    L’état de santé des étrangers en France, quelle que soit leur catégorie, est mal connu car la variable « étranger » ou « pays d’origine » ne figure pas dans les grandes enquêtes nationales de santé. Il n’y a donc pas de #donnés_épidémiologiques synthétiques sur l’état de santé des personnes immigrées. Néanmoins nous disposons de quelques connaissances. L’Académie de médecine a consacré en 2019 un numéro de son Bulletin à « La santé des migrants » puis a publié en février 2020 un rapport sur L’Immigration en France : situation sanitaire et sociale, qui proposait dix recommandations. Le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) publie et actualise des dossiers dédiés à la santé physique et mentale des migrants en France. Le ministère des Solidarités et de la Santé a publié en juin 2018 une « Instruction relative à la mise en place du parcours santé des migrants primo-arrivants »quel que soit leur statut administratif.

    Nous espérons que ce dossier dédié à la santé des migrants contribuera de manière complémentaire aux connaissances existantes. Le thème retenu pour ce dossier est vaste, universel, sans cesse remanié. Volontairement, l’accent a été mis sur les groupes les plus vulnérables, femmes et enfants, et sur la prise en compte de la santé mentale, en particulier des #stress_post-traumatiques, afin d’éviter la chronicisation des #troubles_psychiques.

    Il est bien dans l’optique du Haut Conseil de la santé publique de promouvoir les actions intersectorielles. Dans les problématiques relevant de la santé des personnes migrantes, chaque échelon territorial, et le département plus particulièrement, doit veiller à la cohérence entre ces actions. Certaines conventions existent entre des services de l’Éducation nationale, du Logement, de la Justice et de la Santé, mais la plupart du temps, ce sont des structures privées, associations ou fondations, qui prennent l’initiative de ces mises en réseau.

    Qu’il s’agisse des services publics ou du secteur privé, la voix des professionnels comme celle des bénévoles, engagés auprès des populations migrantes, est toujours forte. Il faut au moins toute cette intensité et cette vigilance pour que l’accueil et la protection de leur santé s’établissent et se maintiennent dans le respect de la dignité et de la protection des droits de la personne.

    https://www.hcsp.fr/explore.cgi/adsp?clef=1172
    #migrations #santé_publique #asile #réfugiés

    via @karine4
    ping @_kg_ @isskein

  • « Il faut que les tests aillent aux gens, pas l’inverse » | Catherine Hill - Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/260920/il-faut-que-les-tests-aillent-aux-gens-pas-l-inverse

    Tout l’été, la France a laissé le SARS-CoV-2 se propager. Fin octobre, il y aura autant de malades en réanimation qu’au pic de l’épidémie, prévient l’épidémiologiste et biostatisticienne Catherine Hill. Avec un système de dépistage performant, il serait pourtant possible de contrôler le virus.

    Epidémiologiste et biostatisticienne, Catherine Hill a longtemps travaillé à l’institut Gustave-Roussy, le grand centre de lutte contre le cancer d’Île-de-France. Elle n’est pas médecin, mais elle a étudié l’épidémiologie du cancer, notamment le lien entre le cancer et l’exposition au tabac ou aux radiations nucléaires. Elle a aussi aidé la pneumologue Irène Frachon, encore très isolée, à faire émerger le scandale du Mediator en mettant en évidence la surmortalité associée à la prise de ce médicament. Elle a fait le même travail pour la Dépakine, l’anti-épileptique de Sanofi. Aujourd’hui à la retraite, elle suit au jour le jour l’évolution du Covid-19. Elle trace des courbes, lit la littérature scientifique, en fait une analyse qu’elle souhaite rendre accessible au grand public.

    Pourquoi ce virus est-il si difficile à comprendre et à contrôler ?

    Catherine Hill : On est face à un virus nouveau, dont on ne savait rien il y a six mois, mais énormément d’informations ont été accumulées depuis. Il faut une vision globale et ne pas se perdre dans les détails. Quand je travaillais sur le tabac, les industriels nous disaient : on ne connaît pas la dose à partir de laquelle le tabac est nocif ! C’était bien sûr un détail, ils cherchaient à nous égarer. Ce qui compte dans le cas du tabac, c’est que le risque augmente avec la dose.
    Pour le SARS-Cov-2, nous savons que la plupart des contaminations par des personnes qui développent des symptômes se font dans les 4 jours avant l’apparition des symptômes, et dans les 6 jours à partir des premiers symptômes. Il faut donc tester et isoler très vite les porteurs de virus, si possible avant les symptômes et chercher largement leurs cas contacts. Mais nous savons aussi que la moitié des contaminations viennent de personnes qui sont infectieuses et n’ont pas de symptômes, c’est toute la difficulté : pour trouver ces personnes, il faut un dépistage systématique dans la population générale. Si on se limite aux symptomatiques, l’épidémie se poursuit. Des chercheurs ont estimé qu’entre mi-mai et fin juin on est passé à côté de 9 cas sur 10. Aujourd’hui, on teste plus et j’estime qu’on passe à côté de 4 cas sur 5.

    Le nombre de reproduction de base, au début de l’épidémie, est de 3 : une personne en contamine en moyenne trois autres. Cela signifie que l’immunité de groupe ne sera atteinte que lorsque les deux tiers de la population auront contracté le virus, on en est encore très loin.

    Ce virus n’est pas si grave. Il y a un mort pour 200 personnes infectées. Mais si on atteint l’immunité collective, c’est-à-dire si 67 % de la population est infectée, ce qui représente 45 millions de personnes en France, on peut s’attendre à 220 000 morts. C’est bien sûr inacceptable.

    Quelle est votre analyse de l’épidémie en France ?

    En France, nous ne connaissons pas le niveau de l’épidémie. Les autorités communiquent beaucoup sur l’incidence – c’est-à-dire le nombre de tests positifs pour 100 000 habitants. Cet indicateur est faux : il ne reflète pas la situation épidémique, mais nos capacités de dépistage, qui ne sont pas bonnes. Aujourd’hui, vu la longueur des queues, on peut supposer que les jeunes ont plus d’énergie que les personnes âgées ou les malades pour se faire dépister. Mais on voit tout de même augmenter le taux de positivité des tests chez les personnes âgées. Ce n’est pas bon du tout.

    On pourrait s’y prendre autrement pour estimer l’épidémie. Depuis le 1er mai, à intervalles plus ou moins réguliers, des échantillons représentatifs d’Anglais ont été interrogés sur leurs symptômes et ont réalisé eux-mêmes un prélèvement nasopharyngé pour un test PCR. Près de 600 000 personnes ont déjà participé. Les Anglais peuvent ainsi suivre l’évolution de l’épidémie. Ce travail révèle que 72 % des personnes ayant un test positif n’avaient aucun symptôme au moment du prélèvement, ni dans la semaine précédente. En France, nous n’avons pas fait ce travail, nous ne connaissons pas l’épidémie.

    Les chiffres les plus fiables en France sont donc le nombre de personnes hospitalisées chaque jour et le nombre de personnes admises en réanimation chaque jour. Je suis la courbe des nouvelles admissions en réanimation, lissée pour enlever les irrégularités dues aux week-ends et jours fériés, et tracée sur une échelle verticale logarithmique, parce qu’avec cette échelle une progression exponentielle apparaît sous la forme d’une ligne droite. Je suis assez sûre de pouvoir prolonger la droite des admissions en réanimation récentes sur 4, voire 6 semaines, parce que les admissions d’aujourd’hui sont les conséquences des contaminations d’il y a trois ou quatre semaines.


    © Catherine Hill

    Le nombre des admissions va donc continuer à augmenter, au moins quelque temps. Le 1er novembre, nous aurons probablement un nombre journalier d’admissions en réanimation comparable au mois d’avril, au pic de l’épidémie. La situation sera cependant différente, car ces malades graves seront répartis sur tout le territoire. Mais cela mettra de nouveau le système hospitalier dans une énorme tension.

    « On rate une énorme partie de la contagiosité »

    Les files d’attente s’allongent devant les laboratoires, comme les délais des résultats. Notre stratégie de dépistage a-t-elle encore une quelconque efficacité ?

    En France, il y a un délai de 3 jours, en moyenne, entre les symptômes et la pratique du test, selon les données de Santé publique France. Mais on ne connaît pas le délai de rendu du résultat, Santé publique France indique simplement qu’il peut aller au-delà de 7 jours.

    On rate une énorme partie de la contagiosité. J’estime que nous ne dépistons qu’un cas positif sur cinq. Santé publique France constate qu’environ 4 cas identifiés sur 5 n’ont aucun lien avec des cas connus. Le personnel des agences régionales de santé s’épuise à remonter des chaînes de contamination, qui ne concernent qu’une faible partie de la circulation du virus.

    Le résultat d’un test qui arrive plus de 48 heures après le prélèvement ne sert à rien. Si la personne était positive, elle l’apprend alors qu’elle a déjà contaminé largement autour d’elle, et souvent, alors qu’elle n’est plus contagieuse, si elle était négative, elle a pu se contaminer depuis. Les laboratoires doivent cesser de perdre du temps à analyser le stock de tests en retard, et l’assurance-maladie ne doit pas les rembourser. Il faut que le gouvernement assume ses erreurs sur le dépistage aujourd’hui, comme sur les masques en février.

    Le million de tests, c’est de la communication. Personne n’a pensé à l’efficacité du dispositif de dépistage. Quelle est sa finalité ? Il y en a deux : le diagnostic des personnes symptomatiques et de leurs contacts ; et un dépistage plus large de surveillance des populations à risque ou fragiles. Par exemple dans les Ehpad, les hôpitaux, les services d’aide à la personne, le personnel et les patients devraient être dépistés au moins une fois par semaine, c’est criminel de ne pas le faire. Il faut que les tests aillent aux gens, pas que les gens aillent aux tests.

    De nouveaux tests salivaires ou antigéniques sont en train d’être autorisés en France. Mais leur sensibilité est discutée.

    Aucun test n’est absolument fiable. La sensibilité des tests est à mettre en balance avec leur disponibilité, leur coût, la simplicité et la rapidité de leur mise en œuvre et leur faisabilité en grand nombre. Et le meilleur test pour le diagnostic chez les patients symptomatiques n’est pas nécessairement le meilleur test pour un dépistage de masse.

    Il faut déployer tous les outils dont nous disposons : les tests antigéniques, dont le résultat est rendu en 30 minutes, les tests salivaires, qui facilitent le prélèvement, les tests groupés de 10, 50 ou 100 prélèvements, pour accélérer l’analyse et économiser des réactifs en pénurie.

    J’ai été contactée par des mathématiciens qui réfléchissent à des modèles mathématiques pour les tests groupés, et par des ingénieurs qui travaillent sur le suivi de l’épidémie dans les eaux usées. Ces personnes m’ont contactée, parce qu’ils n’arrivaient pas à se faire entendre.

    Pourquoi la stratégie du gouvernement échoue-t-elle à ce point ?

    Le conseil scientifique a écrit dans un de ses avis que « l’avenir de l’épidémie à court terme est entre les mains des citoyens ». Je pense que l’épidémie est largement entre les mains du gouvernement, dont la politique ne semble pas tenir compte de la dynamique de ce virus. Ne voit-il pas que quelque chose ne va pas ?

    Penser que l’économie et la santé publique sont antinomiques est une erreur. On avait tout intérêt, économiquement, à contrôler l’épidémie. On ne l’a pas fait. Pour préserver notre tourisme cet été, on a laissé le virus se répandre partout. Et nous sommes devenus un pays où personne ne veut plus venir ! Le gouvernement pense à très court terme.

    Les masques, l’idée d’une bulle sociale, l’interdiction des rassemblements : ce sont des mesures préventives, palliatives. Le curatif, c’est le dépistage. Dès le 15 mars, il fallait travailler sur un dispositif de dépistage qui identifie très vite les personnes contagieuses, afin de les isoler.

    Il y a aujourd’hui de nombreux pays qui n’ont plus aucun cas de Covid-19. Quand quelques cas réapparaissent, ils reconfinent pour un temps court, et testent massivement pour éteindre l’épidémie. Cette stratégie est possible en France.

    Le monde médical et scientifique n’est pas non plus exempt de critique. On subit une véritable cacophonie !

    C’est normal qu’on ne soit pas d’accord. La cacophonie, c’est la vie.

    Je suis une des « méthodologistes » dont Didier Raoult se moque. Quand j’étais à l’institut Gustave-Roussy, j’aidais les cliniciens à rédiger les protocoles des essais cliniques. Quels sont les critères principaux d’un essai ? Quelle est la population qu’on inclut ? Quand est-ce qu’on arrête un essai ? Didier Raoult nous oppose son pifomètre qu’il qualifie de brillant.

    La science doit se contenter de dire les faits, d’une manière accessible, et ne pas se soucier de l’acceptabilité des mesures qui en découlent. Sur la base de ces faits, la société, les politiques vont se positionner. Qu’il y ait des anthropologues ou des sociologues dans le conseil scientifique perturbe beaucoup les choses. Cette confusion est toxique.

    Une autre difficulté est que les scientifiques sont tous très spécialisés. Les spécialistes des tests cherchent les tests parfaits. Les modélisateurs des épidémies ont du mal à partager leurs analyses, très brillantes, mais peu accessibles. Il faut synthétiser l’état des connaissances scientifiques, savoir communiquer et concevoir des solutions opérationnelles. Pour y arriver, il faut sortir du cadre. Mais la bureaucratie nous étouffe : le Haut Conseil de la santé publique, la Haute Autorité de santé, les agences régionales de santé, tout le monde est terrifié.

    Dépistage foireux, recherche de cas contact aux oubliettes, isolement des contaminés à peine envisagé, sans lieux ni appui en ville. Il s’agit de durer, l’oeil braqué sur le système hospitalier en comptant sur un mauvais vaccin bricolé au plus vite qui permettrait d’approcher le graal de l’immunité de troupeau. Espérer 60 à 80 000 morts du covid plutôt que 200 000, essentiellement des "faibles" (comme disait Macron en off à son staff de campagne).

    #test #dépistage #dépistages #die-up_nation

    • Je suis d’accord avec la dame sur un point  : elle est trop spécialisée pour avoir un tableau d’ensemble. Elle oublie allègrement les 10% de covid longs qu’aucun pays n’a les moyens de se payer à l’échelle de la population, elle oublie qu’elle compare une situation de contamination générale actuellement avec une contamination sur deux foyers principaux au printemps  : on avait pu gérer en déchargeant les malades sur les autres régions, là, ça ne va pas être possible. Elle oublie que la propension au consentement de la population est tombée très bas  : les profs ont été insultés, les premiers de corvées abandonnés et spoliés de leur maigre prime, les soignants sont allés à l’épuisement et certains même à la mort pour faire tenir le truc. Depuis, les capacités hospitalières ont été encore réduites et en médecine de ville, des tas de gens ont raccroché  : trop vieux, dégoutés, etc.

      La population a été massivement désinformée, beaucoup de gens spoliés, virés, mis dans la merde, le moral s’est dégradé, la solidarité aussi.

      Et cette fois, ils laissent les gosses en première ligne tout en mentant effrontément aux parents sur la sensibilité des jeunes au covid.

      On part beaucoup plus mal que lors de la première tournée…

  • The implications of silent #transmission for the control of #COVID-19 outbreaks | PNAS
    https://www.pnas.org/content/early/2020/07/02/2008373117

    We evaluate the contribution of presymptomatic and asymptomatic transmission based on recent individual-level data regarding infectiousness prior to symptom onset and the asymptomatic proportion among all infections. We found that the majority of incidences may be attributable to silent transmission from a combination of the presymptomatic stage and asymptomatic infections. Consequently, even if all symptomatic cases are isolated, a vast outbreak may nonetheless unfold. We further quantified the effect of isolating silent infections in addition to symptomatic cases, finding that over one-third of silent infections must be isolated to suppress a future outbreak below 1% of the population. Our results indicate that symptom-based isolation must be supplemented by rapid #contact tracing and testing that identifies asymptomatic and presymptomatic cases, in order to safely lift current restrictions and minimize the risk of resurgence.

    #sars_cov2 #asymptomatique #pré-symptomatique #tests #dépistages

  • Covid-19 : deux mois après leur infection, de nombreux patients présentent de nouveaux symptômes - France 3 Paris Ile-de-France
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/paris-ile-de-france/paris/grand-paris/covid-19-deux-mois-apres-leur-infection-nombreux-patien


    Une fois de plus, la stratégie de l’immunité collective comme priorité à l’#économie démontre sa profonde connerie tant elle est prise dans une remarquable carences de données comme les séquelles à moyen terme pour des infectés du #coronavirus qui n’ont souvent pas été hospitalisés voire même dépistés, mais qui restent incapable de recommencer à trimer 2 mois après.

    C’est ce qu’a fait Cyril Theophilos. Le jeune homme de 20 ans, originaire d’Alfortville, a frôlé la catastrophe. Alors qu’il ne présentait plus de signes de la maladie depuis un mois, il s’est réveillé un matin avec « les poumons bloqués ». Direction les urgences de Créteil où lui a été diagnostiqué une embolie pulmonaire. Le jeune homme est alors placé sous assistance respiratoire pendant trois jours. Son hospitalisation va durer 11 jours. « Je suis toujours sous morphine et anticoagulants. Les médecins m’ont dit que je pourrais garder ces traitements pendant 6 mois. Cela attenue les douleurs mais je suis très vite essoufflé. Je ne peux plus courir. » Un cas loin d’être isolé. Les médecins ont en effet constaté une recrudescence d’embolies pulmonaires chez des jeunes âgés de 20 à 30 ans.

  • Quelques remarques et tests sur le syndrome d’#Asperger - L’Oeil du Selen
    http://seilenos.canalblog.com/archives/2016/04/08/33636537.html

    On peut se poser pas mal de questions sur Asperger et les autres troubles relatifs au spectre autistique, comme celle de leur prévalence, celle de leur définition, et je n’ai aucune prétention d’y répondre. Je note simplement que l’on observe au cours de ces dernières décennies une forte augmentation de l’#autisme, dont certains affirment qu’elle ne serait due qu’à l’augmentation des #dépistages et à l’amélioration des diagnostics. Il me semble toutefois que c’est une explication certes confortable, mais aussi un peu facile, lorsque l’on sait que les causes environnementales ont une influence fortement suspectée, voire carrément avérée sur les chances de voir apparaître des syndromes autistiques. Mais foin de polémique, voici quelques liens généraux spécialisés sur la question de l’autisme Asperger :

    #environnement

    • la définition de ce truc (Asperger) donnée en exemple par lien dans cet article donne la réponse à cette expansion démographique : une expansion sémantique.

      http://les-tribulations-dune-aspergirl.com

      je cite ? Difficile de résister :
      Le syndrome d’Asperger n’est pas une maladie, comme on peut malheureusement le lire ou l’entendre si souvent dans les médias, encore moins une maladie psychiatrique ! Il n’est pas non plus contagieux, ni honteux. Enfin il n’est pas un déficit ou un handicap mental.

      mais visiblement, ça tient à rester un syndrome .

      Le syndrome d’Asperger fait partie de ce que l’on nomme les « TSA » (pour Troubles du Spectre Autistique). Cette forme d’autisme affecte essentiellement les interactions sociales & la communication avec le monde de manière générale.

      L’altération des relations sociales a de nombreuses origines (déficit des codes sociaux, manque d’empathie, difficulté à identifier &/ou à décrypter les sentiments & les émotions chez les autres), mais aussi de nombreuses conséquences sur la vie de la personne touchée (difficultés à répondre de manière cohérente aux attentes relationnelles des autres, centres d’intérêt restreints & obsessionnels, routines, …).

      Ces difficultés se manifestent également par l’apparition de comportements atypiques (dans le sens d’inhabituels) & de stéréotypies.

      Que dire ? C’est du même registre de pathologisation du quotidien que de considérer l’enfance (et le comportement normal d’un enfant : désir de tirer sur queue d’un chat pour voir comment ça miaule, envie de se tirer de la classe d’école en courant, impatience devant cette foutue maquette qui n’en finit pas etc.) comme une série de troubles du comportement appelée hyperactivité .
      On entend au passage une contorsion singulière du regard sur la pathologie qui en fait un truc social, un machin qui vous fait sentir au moins aussi spécial et dans des termes qui me paraissent douteusement proches, qu’être un enfant indigo ou de chopper le morgellon....

      #bullshit