• Une expression omniprésente en ce moment, y compris parmi des gens qui critiquent l’incompétence du gouvernement, c’est « les variants ont changé la donne ». Des fois que les gens ne mourraient pas en masse avant, des fois que les écoles n’étaient pas des lieux de diffusion du virus, des fois que…

    Mais zut.

    La première « vague » a fait 30 000 morts (dont une bonne partie étaient évitables : confinement trop tard, absence de masques, etc.).

    La seconde vague, alors qu’on était parvenus à quasiment éradiquer le virus au début de l’été, et malgré une bien meilleure connaissance des modes de transmission, malgré la très large disponibilité des masques, et sans doute de meilleures compétences pour traiter les gens, a fait 65 000 morts. Avec un gouvernement qui a passé son temps à claironner qu’il avait vachement mieux géré cette deuxième vague que la première…

    En fait, à la sortie du « deuxième confinement » (15 décembre), on totalisait près de 60 000 morts. Depuis cette date, il y a encore eu 37 000 morts. Une « normalité » totalement assumée qui a fait plus de morts que lors de la première vague.

    Tout cela avant que les variants ne « changent la donne ».

    Alors à chaque fois que je lis ou entends cette histoire de variants qui changent la donne, je trouve que c’est à la fois d’une connerie et d’une indécence totales.

  • #Covid-19 un an après : à réanimation et soins critiques saturés, surmortalité assurée

    Plusieurs travaux scientifiques récents ont mis en évidence une surmortalité liée au taux d’occupation de ces services clés. Ce que confirment des médecins-réanimateurs inquiets de la situation.
    Par Chloé Hecketsweiler et Gary Dagorn

    https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/04/01/covid-19-la-saturation-des-reanimations-une-impasse-dangereuse_6075185_3244.

    Les mesures annoncées par Emmanuel Macron, mercredi 31 mars, suffiront-elles à éviter un nouvel accroissement des décès liés au Covid-19 ? En #Ile-de-France, les dés sont déjà jetés, estiment certains médecins, en rappelant que les personnes qui arriveront en réanimation au cours des deux prochaines semaines ont déjà été contaminées.

    Entre 2 900 et 4 000 patients pourraient être hospitalisés en soins critiques dans la région le 22 avril malgré un confinement strict appliqué dès le 1er avril, selon des modélisations dévoilées ce week-end en réunion de crise par la direction de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). Ils étaient un peu moins de 2 700 au pic de la première vague , il y a un an. « C’est totalement effrayant. Il me paraît clair qu’on va dans le mur », estime, la voix blanche, l’un des participants.

    Pour faire face, les hôpitaux franciliens ouvrent à marche forcée de nouveaux lits, mais cette stratégie a ses limites, comme le soulignent plusieurs travaux scientifiques parus récemment.
    Une équipe de chercheurs du département des anciens combattants aux Etats-Unis s’est spécifiquement penchée, dans une étude publiée le 19 janvier dans le Journal of the American Medical Association , sur l’évolution de la mortalité hospitalière en lien avec la saturation des services de soins critiques. Basée sur une cohorte de 8 516 patients presque exclusivement masculins (94,1 %) ayant été hospitalisés dans les 88 établissements gérés par la Veterans Health Administration entre mars et août 2020, celle-ci conclut à une nette #surmortalité corrélée au niveau d’occupation de ces services.

    Risque net de surmortalité

    Ainsi, ces chercheurs ont observé que les patients soignés lorsque les services étaient à plus de 100 % de leur capacité initiale avaient 2,35 fois plus de probabilité de mourir que ceux soignés lorsque le taux d’occupation était faible (inférieur à 25 %).

    Des conclusions que partage une équipe de scientifiques britanniques, dont l’étude de cohorte a étudié les trajectoires de 6 686 patients hospitalisés en Angleterre entre le 2 avril et le 1er décembre 2020, et prépubliée sur le site MedRxiv.org. https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2021.01.11.21249461v2 Ces chercheurs estiment qu’un patient a 18 % de plus de risque de mourir en #soins_critiques lorsque le taux d’occupation est supérieur à 85 %, que lorsque ce taux est situé entre 45 % et 85 %.

    « La différence en termes de risques pour un homme de 70 ans sans comorbidité admis dans un service de réanimation très occupé par rapport à un service peu occupé est équivalente à y être admis en étant âgé de dix ans de plus » , explique l’équipe de Harrison Wilde, l’auteur principal. Les conclusions des chercheurs britanniques rejoignent ainsi celles d’une équipe belge qui, la première, en décembre 2020, a mis en évidence un risque net de surmortalité de 42 % dans les services de réanimation du pays lorsque ceux-ci sont saturés.

    Une étude de l’Institut Pasteur, publiée le 21 mars dans The Lancet, parvient à des conclusions similaires. Les chercheurs ont étudié une cohorte de 198 846 hospitalisations (du 13 mars au 30 novembre 2020) et ont mis en évidence une plus grande probabilité de décès parmi les patients hospitalisés pour Covid-19 lorsque les services de #réanimation approchent de la saturation. « Alors que nous avons observé une large réduction des probabilités d’être admis en réanimation et de mourir pour les patients hospitalisés au cours du temps, ces progrès ont partiellement reculé lorsque le nombre de cas a recommencé à croître », concluent les auteurs. Manière de dire que l’amélioration de la prise en charge après la première vague s’explique aussi par la décrue du nombre de patients du mois de mai.

    Difficile de faire du « sur-mesure »

    Les explications à ces phénomènes sont multiples : soignants en nombre insuffisant ou peu habitués aux soins critiques, plus grande difficulté à faire du « sur-mesure » pour chaque patient, obligation de « prioriser » les malades.

    En théorie, le nombre de #soignants doit être en adéquation avec le nombre de lits ouverts : deux infirmiers pour cinq patients en réanimation, et huit patients en unité de soins continus. « Si on respecte ce ratio, on doit réussir à prendre en charge les patients correctement », estime Alexandre Demoule, chef de service de réanimation à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris. A personnel constant, son service tourne aujourd’hui grâce aux heures supplémentaires et au report de congés. « Cela peut être source de fatigue est donc d’erreur », admet le médecin en soulignant que les équipes tiennent en se disant que « c’est un mauvais moment à passer ».

    Dans son service, sept lits ont été « sanctuarisés » pour des patients non Covid-19, et les quinze autres sont désormais occupés par des patients Covid-19. Une « annexe » a été ouverte avec sept lits de réanimation supplémentaires, auxquels s’ajoutent huit à douze lits de soins intensifs pour les malades non intubés.
    Selon lui, le risque d’une moins bonne prise en charge existe surtout lorsque l’ouverture de nouveaux lits conduit à faire appel à des soignants peu ou pas habitués à la réanimation. « Dans ce cas, on ne peut pas exclure que la qualité des soins diminue », souligne Alexandre Demoule, en précisant que la perte de chance pour les patients est difficile à objectiver.

    « Prise en charge dégradée, résultat dégradé »

    « Chez nous, les infirmiers passent un mois en intégration, en binôme avec un autre infirmier, et il leur faut un an pour être à l’aise », rappelle le réanimateur. « Nous avons tiré à plusieurs reprises la sonnette d’alarme mais pas grand-chose n’a été fait jusqu’à l’automne 2020 », regrette-t-il en soulignant que les formations express mises alors en place par la direction générale de l’offre de soins (DGOS) ne sont « pas du tout suffisantes ».

    « Quand la prise en charge est dégradée, le résultat est dégradé », confirme Nicolas Van Grunderbeeck, réanimateur à Arras, dans le Pas-de-Calais. « Face à une maladie grave et complexe comme le Covid, on a besoin d’être plus nombreux à réfléchir pour personnaliser la prise en charge. On ne peut pas faire de la médecine à la chaîne », insiste-t-il. « Il y a un risque que l’hôpital craque », avertit-il, en rappelant que « des ventilateurs sans personne pour s’en occuper, cela ne sert à rien ».

    Dans ce département, près de 140 patients sont déjà hospitalisés en soins critiques, contre un peu plus de 120 au pic de la première vague. Impossible dans ce contexte pour les services de réanimation de prendre en charge tous les malades graves. « Nous sommes contraints d’être plus sélectifs, et de revoir nos critères d’admission. Il y a beaucoup de non-dits là-dessus », regrette Nicolas Van Grunderbeeck, appelant à « davantage d’honnêteté et de transparence » sur ce sujet. Un an après le début de la pandémie, se retrouver à « prioriser » les patients, comme on dit dans le jargon, est « très difficile à vivre », lâche-t-il. Là aussi la perte de chance est difficile à mesurer : certains malades vont « passer le cap » malgré tout, d’autres décéderont sans qu’on sache si un passage en réanimation aurait changé quelque chose.

    Les médecins rappellent aussi ce que signifie un taux d’occupation de _« 100 % » des lits de réanimation – voire davantage – par des patients Covid-19 : « C’est beaucoup au prix de la déprogrammation qu’on va réussir à ouvrir le nombre de lits nécessaires, rappelle Alexandre Demoule. Mais quand on déprogramme, des patients n’ont pas leur intervention dans les temps et cela a un coût en termes de santé publique. »

    une an sans former ces 1000 à 1500 infirmiers en réa qui manquent aujourd’hui. à se demander combien faut de pandémies

  • Le cas hors normes du lycée de Drancy, où le Covid-19 a tué 20 parents d’élèves, la fermeture demandée - ladepeche.fr
    https://www.ladepeche.fr/2021/03/28/le-cas-hors-normes-du-lycee-de-drancy-ou-le-covid-19-a-tue-20-parents-dele

    C’est une véritable catastrophe qui frappe actuellement le lycée Eugène-Delacroix de Drancy (Seine-Saint-Denis). Alors que les établissements scolaires de la région Île-de-France sont actuellement frappés par une vague de Covid-19 d’ampleur, ce lycée fait face à une vague de contaminations sans précédent : depuis le 1er mars dernier, 60 élèves ont été contaminés par le virus. Pire encore, 20 parents d’élèves sont morts en l’espace d’un an.

    #désastre_sanitaire

  • #Thread

    Vincent Glad sur Twitter : « Comment en est-on arrivé là ? Retour sur la séquence sanitaire des derniers mois, pour essayer de comprendre comment la France qui entrait dans 2021 avec un taux d’incidence inférieur à la moyenne européenne se retrouve aujourd’hui dans une situation critique. 🔽🔽🔽 » / Twitter
    https://twitter.com/vincentglad/status/1375821221246435329

    Et pour une lecture plus fluide :

    https://threadreaderapp.com/thread/1375821221246435329.html

    (Et apparemment, certain·es ont l’air d’avoir un problème avec cette application. Pour quelles raisons ?)

    #désastre_sanitaire

    • Comme le taux d’incidence atteint un plateau, le confinement devient soudain plus difficile à faire accepter par la population. Il faut pouvoir vendre le concept de « confinement préventif », changement de paradigme dans un pays qui a toujours confiné en catastrophe.

      tain mais c’est exactement ce point : depuis le début il fallait apprendre aux gens que le but d’un confinement c’est de le faire AVANT, pour éviter que ça monte, et non pas une fois qu’on est en pleine ascension exponentielle… or ça a été à chaque fois l’inverse, et du coup plus difficile à faire comprendre maintenant

  • Blanquer contesté sur sa gestion de la crise sanitaire
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2021/03/22032021Article637519921732287689.aspx

    Alors que l’épidémie de Covid 19 explose généralement en France et particulièrement dans les établissements scolaires, la gestion de la crise sanitaire par l’Education nationale est vivement critiquée. JM Blanquer maintient ses propos : « il y a moins de contamination dans les établissements scolaires que dans la population en général ».

    #éducation_nationale #blanquer #covid #désastre_sanitaire

  • Conséquences génétiques des essais nucléaires : l’étude accablante du docteur (...) - Observatoire des armements
    http://obsarm.org/spip.php?article300

    « Si ce travail nous a apporté une certitude, c’est bien celle‐ci, toujours la même : la France n’assume pas l’héritage toxique de ces expérimentations nucléaires, et elle utilise toujours son armée, pour continuer de cacher au reste de la population de la République, ce qu’il en est réellement de ces complexes questions sanitaires, qui impliquent également la question du nucléaire civil, en métropole » constate le docteur Christian Sueur, psychiatre, dans l’étude (téléchargeable ci-dessous) qu’il vient de publier, au terme d’un travail rigoureux conduit entre 2012 et 2016.

    #armement #désastre_sanitaire et inconséquence de la #politique_nucléaire de l’état français

    • le nucléaire civil n’a jamais été là que pour cautionner le nucléaire militaire rappelait un dossier du canard enchainé sur le nucléaire qui doit avoir une dizaine d’années maintenant. La preuve étant que si cela avait été le cas les vapeurs des centrales auraient depuis longtemps étaient récupérées pour chauffer les villes au lieu d’aller se perdre dans le réchauffement climatique.