• #Désintégration - Journal d’un conseiller à Matignon

    Pendant dix-huit mois, #Matthieu_Angotti a travaillé aux côtés du Premier ministre Jean-Marc Ayrault, et c’est ce qu’il raconte ici, dans un récit percutant qui tente le pari fou de nous mettre dans la peau d’un #conseiller_politique.« Le jour de mon entrée au cabinet du Premier ministre, j’ai commencé à prendre des notes, le temps que durerait l’aventure. Les voici mises en images, dessinant le quotidien d’un #conseiller, avec ses hauts et ses bas, ses #espoirs, ses #découragements, sa #solitude parfois... Ce livre raconte la #réforme manquée de la #politique_d'intégration, comme une lucarne sur les rouages du sommet de l’état, du côté de ses discrets artisans... »

    https://www.editions-delcourt.fr/bd/series/serie-desintegration-journal-d-un-conseiller-matignon/album-desintegration-journal-d-un-conseiller-matignon
    #BD #bande_dessinée #livre
    #plan_de_lutte_contre_la_pauvreté #François_Hollande #Jean-Marc_Ayrault #pauvreté #intégration #étrangers #Thierry_Tuot #rapport_Tuot #France

    ping @isskein @karine4

  • Retour à l’anormal - Le Monolecte
    https://blog.monolecte.fr/2020/06/06/retour-a-lanormal

    Je ne peux pas penser la #crise du #coronavirus sans la remettre en perspective le bordel mou qu’étaient déjà nos vies, sans avouer que ce n’a été qu’une couche de #désintégration agglomérée à d’autres situations déjà profondément chaotiques et remarquables.

    En fait, nos vies ne sont que ça  : des périodes plus ou moins longues où il ne se passe pas grand-chose d’intéressant entrecoupées abruptement de déflagrations historiques qui bouleversent à peu près tout, nous laissant dans un état de #sidération dont on ressort lentement, hébétés et vaguement nostalgiques d’un avant dont on a à peu près tout oublié.

    • Pas facile quand rien ne va de s’accrocher, par exemple, à un « simple » "une chose après l’autre" (déplacer des montagnes ? une autre fois). Courage à vous. Et vive le chemin des ménagements !

      Je reviens sur ce primat de la volonté que l’on ne peut pas lâcher car il contribue à nous fait tenir (avec notre foi dans le libre arbitre). Être confronté à la dépression relève encore en un sens d’une réduction des risques qui a rien d’évident. Ici, la politique de santé publique se bricole beaucoup hors institutions de soin et sans politique publique (un peu avec elle, beaucoup contre elle : d’autant que la dépression est à la fois une anomalie et une modalité de la norme de nos sociétés de séparation). L’expertise des premiers concernés s’élabore et circule par divers moyens (comme dans l’article de Marie Claire cité, des organes de presse recueillent et exposent des expériences et des pratiques plus ou moins ad hoc).

      Le/la déprimé/e est antipathique, un porteur de peste. La dépression est perçue pour ce qu’elle est, une affection contagieuse dont on cherchera à se préserver, ce qui redouble la tendance à l’isolement.
      Qui n’a pas connu ça ? Même décidé à maintenir un lien que l’on sait décisif, on ne court pas après le (déprimant) constat d’impuissance que suscite inévitablement de façon récurrent l’essai de soutenir qui s’effondre. Tout contact souligne la faillite possible de la volonté (faillibilité déniée). La maladie, miroir devant lequel on préfère détourner le regard, spécialement si on ne peut lui donner un fondement exclusivement objectif (biologique, neurologique).
      Chez les soignants, et pas seulement en psychiatrie, avoir à faire avec cette impuissance conduit à des positions défensives (les moins pénibles ou maltraitants, les plus attentifs, sont souvent ceux qui ont fait quelque chose de leur propre expérience de la vulnérabilité, c’est pas une simple question d’empathie comme on le dit trop, mais de trouver la bonne distance avec le trouble). Pointe émergée de l’iceberg de froideur qui vient geler des affects autrement insupportables : une morgue du pouvoir médical qui ne relève pas exclusivement de « déterminations sociales ». Élaborer quelque chose de ce qui peut faire impasse (être"renvoyé à soi même") n’est pas donné, dans la pratique libérale et individuelle du soin comme dans l’hôpital entreprise.
      Que le soin ne puisse se comprendre sans ce qui le fonde, la relation de soin, est une leçon offerte par la psychiatrie plus encore que par la médecine générale. J’ai du le dire déjà, j’aime beaucoup la renversante boutade de Jean Oury : la médecine est une branche de la psychiatrie. Ça n’implique pas de coller des psychiatres partout, plutôt de mettre fin à sa destruction au long cours.
      D’autant que pour répondre aux troubles de l’humeur et à la souffrance psychique, les généralistes prescrivent plus encore que les psychiatres n’importe comment et massivement des psychotropes (en volume, ils surpassent largement les psychiatres). C’est un phénomène qui éclaire la surconsommation de médocs et d’examens médicaux française. Là aussi, c’est « si je veux, je peux », il y a des objets pour ça, et c’est là dessus que l’on peut s’entendre. Dans l’ensemble, les patients s’enrôlent activement dans ce rapport où il s’agit d’assurer une maîtrise illusoire qui fait les beaux jours de big pharma. La preuve du soin par l’ordonnance, on est pas des bricoleurs, on soigne !
      (J’arrête là le rituel bloc notes sans suites dont je parsème si souvent ici des morceaux)

      #vulnérabilité #soin #relation_de_soin

    • Quelle pépite tu nous a trouvée ! Je rêve...

      Il faut éviter que certaines personnes soient tentées de s’habituer à la situation actuelle, voire de se laisser séduire par ses apparences insidieuses : beaucoup moins de circulation sur les routes, un ciel déserté par le trafic aérien, moins de bruit et d’agitation, le retour à une vie simple et à un commerce local, la fin de la société de consommation… Cette perception romantique est trompeuse, car le ralentissement de la vie sociale et économique est en réalité très pénible pour d’innombrables habitants qui n’ont aucune envie de subir plus longtemps cette expérience forcée de décroissance. La plupart des individus ressentent le besoin, mais aussi l’envie et la satisfaction, de travailler, de créer, de produire, d’échanger et de consommer. On peut le faire plus ou moins intelligemment, et on a le droit de tirer quelques leçons de la crise actuelle. Mais il est néanmoins indispensable que l’activité économique reprenne rapidement et pleinement ses droits.
      Vers une stratégie de sortie de crise, Centre Patronal suisse, le 15 avril 2020

    • À part ça, j’ai trouvé plus flippant que ça le confinement.

      Comme me l’a déclaré monsieur Monolecte  : « finalement, le seul truc de bien à tirer de tout ça, c’est que pendant deux mois, tout le monde a vécu comme moi et que du coup, je me suis senti presque normal ».

      Moi c’est plutôt le contraire : en temps normal, l’entourage est solide, possible de se raccrocher aux branches, de demander de l’aide. Mais là les branches deviennent fragiles, besoin de se replier sur soi. Au début on a tou·tes fait gaffe, appelé les ami·es, en particulier les qui sont seul·es ou fragiles. Mais au bout d’un mois, j’ai senti les liens se déliter [edit : moi aussi j’ai moins appelé les ami·es seul·es]. Sans mon accueil dans une petite famille, j’aurais commencé à me tresser une corde avec des lanières de vieux draps... Et le déconfinement, c’est pire ! J’ai des ami·es qui ne se déconfinent pas, d’autres qui se remettent tranquillement et sans moi, ma vie sociale est assez pauvre. (Et ma perspective de m’occuper en emploi après mon CDD a disparu au loin, du coup ce CDD qui devait me servir de marchepied a perdu une grande partie de sa valeur et de son attrait.) Je tenais beaucoup mieux sans ça !

    • La dépression ...
      Perso, elle est violemment revenue à la faveur d’une aide pédagogique (bénévole) à un petit garçon de 6 ans qui ne fréquente plus l’école (par choix des parents) : mêmes angoisses et mêmes fantasmes d’auto-destruction qu’il y a quinze ans lors de ma dernière année devant une classe. On ne guérit jamais d’un « burn out ». On peut juste tenir à distance ses effets délétères par diverses stratégies d’évitement ou des drogues psychoactives. Mais la dépression se manifestera fatalement à la faveur d’un élément déclencheur qui fera inconsciemment ressurgir les émotions négatives qui vous ont entraîné·e vers le fond. On a beau essayer de se défendre de ses émotions en tentant de les rationaliser. Rien n’y fait. Analogie avec un stress post-traumatique ?

      J’ai voulu rendre service et/ou faire plaisir et/ou prouver que j’étais encore capable d’assurer. A présent, je me dis que j’aurais dû refuser. Ils n’auraient pas compris et m’auraient certainement (mal) jugé.

      La dépression se nourrit de la honte de soi et, partant, d’aucuns parmi les « winners » ont pu facilement faire accepter l’idée que c’était une « maladie honteuse ».

    • Merci, @sombre.

      En ce moment, monsieur Monolecte «  va mieux  ». Autrement dit, après 3 ans de traitements lourds et de mise à l’abri sociale loin de toute agression ou contrariété, il se sent plus en forme qu’avant, c’est à dire que pendant sa très longue dépression dormante.

      Comme toujours, il veut donc mettre fin à tout dispositif d’aide (là, il est classé invalide par la Sécu, ce qui lui permet de toucher une petite pension en ne rendant pratiquement plus de compte pour 18 mois - 2 ans, ce qui était une décision délibérée du médecin conseil de la Sécu pour lui permettre de se reconstruire), c’est-à-dire que selon son schéma habituel, il veut échapper à la culpabilité d’être à l’abri de la brutalité du système et veut s’exposer de nouveau, dans ce qui ressemble plus à une mise en danger délibérée de l’ordre de l’expiation que de la mise à l’épreuve de sa «  guérison  » toute neuve.

      Et il déteste que je suggère qu’il recommence encore et toujours le même schéma d’auto-punissement.

      Bref, c’est chiant, parce que derrière, il va encore falloir que je ramasse les morceaux et que j’improvise pour nous sauver le cul avec quelqu’un qui sabote assez délibérément toute tentative d’aller réellement mieux.

      Oui, grosse saloperie que la dépression, qui n’est que la tête de gondole d’un gros tas de merdes impossibles à gérer toute seule.

  • Je suis en train de suivre une conférence de Danièle Lochak, professeure de droit public. Passionnant.

    Ici un article d’elle sur le #délit_de_solidarité. Je le mets ici pour archivage.

    La solidarité, un délit ?

    « Aider un étranger à pénétrer ou à séjourner » en France est devenu un délit, à quelques exceptions près. Devrait-on accepter, sans ciller, que la France viole sa propre légalité ? Aucun texte, bien sûr, n’incrimine la solidarité. Mais l’expression a été popularisée lorsque, en mai 2003, 354 organisations et près de 20 000 personnes ont apposé leur signature au bas d’un Manifeste des délinquants de...

    https://www.cairn.info/revue-projet-2017-3-page-56.htm
    #asile #migrations #solidarité #réfugiés #désobéissance_civile

    • Le Haut Conseil à la (dés)intégration
      À deux reprises, au cours des derniers mois, le Haut Conseil à l’intégration a réussi à capter l’attention des médias. Au mois d’avril 2011, la presse s’est fait l’écho de la quarantaine de recommandations destinées à « relancer le modèle républicain d’intégration » , dont certaines dépassaient en « audace » ce que les hommes politiques les plus acharnés à juguler les flux migratoires avaient pu jusque-là imaginer. Parmi les propositions phares on relève par exemple : la mise en place d’une politique d’attribution des visas de long séjour avec des délais de délivrance différenciés en fonction des lieux de résidence, en vue de remédier à la trop forte concentration des immigrés dans certaines régions ; l’application aux conjoints de Français des conditions de ressources et de logement en vigueur pour le regroupement familial ; ou encore l’enregistrement par code-barres des entrées et sorties de titulaires de visas de court séjour pour permettre notamment de « responsabiliser » ceux qui les ont hébergés au-delà du délai prévu par l’attestation d’accueil…
      https://www.cairn.info/revue-plein-droit-2011-4-page-12.htm
      #intégration #désintégration

    • L’intégration comme injonction. Enjeux idéologiques et politiques liés à l’immigration

      L’étude vise à mettre en lumière les enjeux politiques, idéologiques et juridiques qui se sont noués autour de l’idée d’intégration depuis le milieu des années 1970 – moment où l’on a pris conscience que l’immigration de travailleurs, perçue comme temporaire, avait évolué vers une immigration durable et où l’intégration des immigrés est entrée dans le champ des préoccupations des pouvoirs publics avant de devenir un sujet de débat politique. Cette histoire se joue sur trois plans qui interfèrent sans cesse. L’intégration est d’abord un objet de discours ; mais le discours peine à déboucher sur des réalisations, au point d’apparaître comme un substitut à une action publique défaillante, même si l’intégration est l’un des objectifs officiellement assigné à la politique d’immigration, à côté de la « maîtrise des flux migratoires ». L’intégration est par ailleurs entravée par la réglementation du séjour et de l’éloignement : l’amalgame délibéré, dans les deux dernières « lois Sarkozy » de 2003 et 2006, entre droit au séjour et intégration, vient rappeler cette réalité souvent oubliée ou déniée.

      http://conflits.revues.org/2136

    • L’intégration, alibi de la #précarisation

      Depuis l’adoption de la loi de 1984 qui a créé la carte de résident, toutes les réformes – à l’exception de la loi Joxe de 1989 – ont eu pour objet et pour effet de remettre progressivement en cause l’acquis que représentait ce titre de séjour délivré de plein droit aux étrangers ayant des attaches personnelles ou familiales en France (voir encadré). La loi Sarkozy poursuit cette entreprise de déstabilisation : elle crée de nouveaux obstacles à l’obtention de la carte de séjour, notamment pour les conjoints de Français, pour les étrangers malades, pour ceux qui justifient de dix ans de résidence habituelle en France ; elle limite les conditions du regroupement familial, notamment en ce qui concerne les ressources ; elle multiplie les hypothèses de retrait des titres de séjour ; enfin et surtout, elle subordonne, dans une série de cas, l’obtention d’une première carte de résident à une condition d’intégration.

      https://www.cairn.info/revue-plein-droit-2004-1-page-3.htm

      #précarité

  • A Season in France, Catch the Wind, Arrhythmia, Sweet Country : The refugee crisis, social disintegration in Russia… - World Socialist Web Site
    https://www.wsws.org/en/articles/2017/10/11/tff6-o11.html

    Arrhythmia

    Russian filmmaker Boris Khlebnikov’s Arrhythmia is set in Yaroslavl, a medium-sized Russian city 160 miles northeast of Moscow, and deals with the tribulations of a couple in the bare-bones—and becoming “barer”—health care system. It hints at the extent to which Russian society, a quarter-century after capitalist restoration, is disintegrating.

    #russie #cinéma #désintégration_sociale

  • L’Union européenne ouvre la voie à une suspension de Schengen, Europe

    http://www.lesechos.fr/monde/europe/021694671669-lunion-europeenne-ouvre-la-voie-a-une-suspension-de-schengen-1

    L’union euroépenne dans ses basses oeuvres pas du tout obscènes.

    Le Conseil européen donne trois mois à Athènes pour pallier les « sérieuses défaillances » constatées.
    En cas d’échec, les pays pourront rétablir durablement les contrôles aux frontières.

    #frontières #schengen #désintégration

  • Désintégration | Ours vert
    http://oursvert.com/2014/05/30/desintegration

    C’est pour cela que je refuse aujourd’hui de participer aux « marches citoyennes », de porter un badge quelconque, d’arborer un logo sur ma page facebook, de relayer la dernière chanson de Biolay ou les dernières complaintes de Yannick Noah. Nous sommes dans notre petit monde. Le monde des ultra-politisés, qui ont les codes, qui n’ont pas peur de ce qui se passe car ils sont armés, hypersocialisés, hyperdotés en capital politique. Les réseaux sociaux nous ont enfermés dans un vase clos, dans un ring virtuel où nous nous renvoyons les coups par automatisme à longueur de journée. Internet a renforcé l’hermétisme de ce champ politique. Il est urgent aujourd’hui de briser le vase. L’ouverture que nous prônons, appliquons la à notre manière de faire de la politique, en allant vers l’autre, en rétablissant le dialogue, en sortant du mépris.

    #déclassement, #désintégration, #européennes, #FN, #Front-national