• How Syria’s HTS is quietly dismantling the Palestinian cause

    Via https://diasp.eu/p/17684889

    https://thecradle.co/articles-id/29627 - 2025-03-25

    Under Ahmad al-Sharaa’s direction, #Syria’s new Islamist leaders are systematically sidelining Palestinian factions, favoring the US-backed #PA, dismantling #Iran-linked groups, and reshaping refugee dynamics in alignment with a broader US-backed strategy to neutralize the Palestinian resistance.

    #Palestine #Gaza #HTS #USA #Israel

    • On trouve aussi une traduction de cet article en FR (2025-04-10)

      Comment HTS en Syrie démantèle discrètement la cause palestinienne

      https://investigaction.net/comment-hts-en-syrie-demantele-discretement-la-cause-palestinienne

      Sous la direction d’Ahmad al-Sharaa, les nouveaux dirigeants islamistes syriens écartent systématiquement les factions palestiniennes, favorisent l’Autorité palestinienne soutenue par les États-Unis, démantèlent les groupes liés à l’Iran et remodèlent la dynamique des réfugiés conformément à une stratégie plus large soutenue par les États-Unis visant à neutraliser la résistance palestinienne.

      Depuis la chute du gouvernement syrien le 8 décembre, la direction de la nouvelle administration intérimaire, dirigée par Ahmad al-Sharaa, est devenue de plus en plus claire. Politiquement, militairement et juridiquement, Damas semble maintenant alignée sur la vision de longue date de Washington de démanteler la cause palestinienne.

      Cet alignement prend forme sur trois fronts principaux : premièrement, l’Autorité palestinienne (AP), les factions de résistance telles que le #Hamas, le Jihad islamique palestinien (#JIP) et d’autres factions issues de l’Organisation de libération de la Palestine (#OLP). Deuxièmement, l’Office de secours et de travaux des Nations unies (#UNRWA), chargé spécifiquement d’aider les réfugiés palestiniens dans la région, et troisièmement, les camps qui hébergent les réfugiés palestiniens et les Syriens déplacés.

      Deux événements soulignent cette évolution. Tout d’abord, la #Turquie et le #Liban ont empêché les Palestiniens détenteurs de documents syriens de retourner en #Syrie au même titre que les ressortissants syriens. Deuxièmement, les médias américains ont révélé l’existence de pourparlers entre #Washington et #Damas sur la possibilité pour la Syrie d’absorber des dizaines de milliers de personnes déplacées de Gaza, en échange d’un allègement des sanctions ou d’un accord politique plus large, en particulier à la suite des massacres de la côte du début de l’année.
      Front 1 : L’AP et les factions de la résistance

      Plus de quatre mois après le début de la transition vers une nouvelle gouvernance, une chose est claire : l’ancien chef d’#Al-Qaïda, Ahmad al-Sharaa, aujourd’hui président de la Syrie, tient le Hamas à distance. Malgré les demandes répétées de Khaled Mechaal, chef du bureau politique du Hamas à l’étranger, de se rendre à Damas, les autorités intérimaires ont tergiversé, dans le but d’éviter une confrontation directe avec Israël ou les États-Unis.

      Cette nouvelle posture syrienne a lieu au milieu d’un génocide en cours contre le peuple palestinien et de l’objectif de l’État d’occupation d’éliminer sa résistance islamique.

      The Cradle a appris que la communication entre le Hamas et les nouvelles autorités est largement canalisée par des intermédiaires turcs. Ankara faciliterait la réinstallation de plusieurs responsables militaires du Hamas à Idlib, le bastion des militants de Hayat Tahrir al-Sham (HTS) de Ahmad al-Sharaa.

      En revanche, Ahmad al-Sharaa – qui a rencontré le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa en janvier – a officiellement ouvert des canaux avec la mission diplomatique de l’AP à Damas, la reconnaissant comme le représentant officiel du peuple palestinien.

      La délégation en visite comprenait de hauts responsables du Fatah et de l’OLP, notamment le fils de Mahmoud Abbas, qui est arrivé pour récupérer des propriétés précédemment détenues par des factions anti-Fatah sous le gouvernement de l’ancien président syrien Bachar al-Assad.

      La nuit de la chute du gouvernement Assad, le secrétaire général du Front populaire-Commandement général (#FPLP-CG), Talal Naji, et le chef d’état-major de l’Armée de libération de la Palestine (APL), Akram al-Rifai, ont cherché refuge à l’ambassade de l’Autorité palestinienne. L’ambassadeur palestinien Samir al-Rifai aurait reçu une sévère réprimande de la part d’Abbas pour leur avoir accordé un refuge. Quant au reste des chefs de faction, chacun d’eux est resté chez lui.

      Le lendemain de l’entrée des forces d’#HTS à Damas, elles ont lancé une vague de fermetures visant les bureaux des factions palestiniennes. Ceux qui appartenaient au Fatah al-Intifada, au mouvement Al-Sa’iqa aligné sur le Baas et au FPLP-CG ont été fermés, leurs armes, leurs véhicules et leurs biens immobiliers saisis.

      Le Front démocratique pour la libération de la Palestine (#FDLP), qui avait fait profil bas pendant la guerre syrienne, a été autorisé à poursuivre ses activités, bien que sous observation.

      Les 11 et 12 décembre, plusieurs chefs de faction se sont réunis à l’ambassade de Palestine en présence du chef de l’APL, Rifai, pour discuter de leur avenir. Ils ont tenté d’organiser une réunion officielle avec Ahmad al-Sharaa par l’intermédiaire du ministère syrien des Affaires étrangères. Au lieu de cela, un messager d’HTS – identifié comme provenant de Basil Ayoub – est arrivé à l’ambassade et a exigé la divulgation complète de tous les actifs appartenant à la faction, y compris les biens immobiliers, les dépôts bancaires, les véhicules et les armes. Aucun engagement politique ne sera possible, a-t-il dit, tant qu’un inventaire complet n’aurait pas été fourni.

      Les factions se sont exécutées en rédigeant une lettre déclarant que leurs avoirs avaient été acquis légalement et qu’elles étaient prêtes à limiter leurs activités à des activités politiques et médiatiques, en plein alignement avec la nouvelle posture de la Syrie. Le sort de la lettre à Ahmad al-Sharaa et sa réponse sont inconnus.
      Campagne de décapitation : arrestations, confiscations et règlements

      Il s’en est suivi une décapitation systématique de la structure des factions palestiniennes en Syrie.

      Début février, le secrétaire général du Fatah al-Intifada, Abou Hazem Ziad al Saghir, a été arrêté à son domicile. Après des heures d’interrogatoire et une descente dans son bureau – où des documents l’auraient relié au Corps des gardiens de la révolution islamique d’Iran (#CGRI) – il a été relâché.

      Une semaine plus tard, il a été de nouveau arrêté et séquestré dans un nouveau lieu de détention situé derrière le stade des Abbassides. Un règlement financier a été conclu : 500 000 $ en échange de sa libération et de son expulsion vers le Liban. À la demande du comité, le Comité central du mouvement a publié une déclaration mettant fin aux fonctions de Saghir et le renvoyant du mouvement. Cependant, Saghir publia une contre-déclaration depuis le Liban, transférant le secrétariat général du mouvement là-bas et renvoyant ceux qui avaient pris la décision de le destituer.

      La faction baasiste palestinienne, Al-Sa’iqa, n’a pas été mieux lotie. Son secrétaire général, Muhammad Qais, a été interrogé et dépouillé des biens du groupe. Bien qu’il n’ait pas commandé pendant la bataille de Yarmouk et qu’il ait donc échappé à une punition plus sévère, le HTS a ordonné la suppression du terme « Baas » de tous les documents officiels. Une déclaration a rapidement été publiée dans les territoires occupés, dénonçant Qais comme un « vestige du régime », ce qui laisse supposer une scission interne croissante.

      HTS a également sévèrement réprimé le FPLP-CG, dont le secrétaire général, Talal Naji, a été placé en résidence surveillée et interrogé à plusieurs reprises. Tous les bureaux, les véhicules et les armes du groupe ont été confisqués, leur siège fermé et ses membres battus et humiliés. Leur station de radio, Al-Quds Radio, a été saisie, et leur hôpital Umayyah serait le prochain sur la liste.

      Le « Front Nidal » – une faction dissidente du Front de lutte populaire palestinien (FLPP), un groupe de gauche au sein de l’OLP – a été la plus controversée de ses transactions. Au début des événements, Khaled Mechaal a été en mesure de servir de médiateur pour le secrétaire général du Front, Khaled Abdul Majeed, et de le protéger, lui et son organisation. Cependant, en février, Abdul Majeed s’est enfui aux Émirats arabes unis.

      Sa résidence personnelle et ses véhicules – qui appartiendraient à des particuliers – ont été saisis, ainsi que 50 millions de livres syriennes (moins de 5 000 dollars) d’actifs. Forcé de démissionner par HTS, il a remis l’autorité à un comité central opérant à partir de Damas et de Beyrouth.

      Le FDLP (Front démocratique pour la libération de la Palestine) a jusqu’à présent échappé au poids de ces purges, et ses bureaux et ses véhicules n’ont pas été touchés par la nouvelle administration , peut-être parce qu’elle n’avait aucun lien avec l’Iran ou le Hezbollah. Le bureau principal du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP – différent du FPLP-CG) dans le quartier de Taliani à Damas reste ouvert mais inactif, tandis que le reste de ses bureaux ont été fermés.

      À l’heure actuelle, le JIP, dont les combattants sont en première ligne à Gaza pour combattre Israël depuis le 7 octobre 2023, reste dans ses bureaux syriens. Le représentant de la faction n’a pas été convoqué pour être interrogé, bien qu’Israël ait bombardé un appartement utilisé par le secrétaire général du groupe, Ziad al-Nakhala.

      Cependant, des figures clés de l’armée du JIP se sont réinstallées à Bagdad la nuit où Damas est tombée aux mains d’ HTS. Leurs activités à l’intérieur de la Syrie semblent s’être réduites en grande partie à l’organisation de funérailles pour les soldats tués au combat dans le sud du Liban, bien qu’exclusivement à l’intérieur des camps de réfugiés palestiniens.

      Le camp de Yarmouk, à Damas, avait déjà été le théâtre d’une série de manifestations au cours des premiers jours de février, notamment des rassemblements exigeant la fermeture des sièges des organisations pro-régime et l’obligation de rendre des comptes aux personnes impliquées dans l’arrestation et le meurtre des résidents du camp. Les événements ont dégénéré en une tentative d’incendie du quartier général des Brigades Qods du JIP, des jeunes et des enfants lançant des pétards sur le bâtiment. Entre-temps, une manifestation a éclaté pour protester contre la décision de rouvrir les bureaux des brigades Al-Sa’iqa dans le camp d’Al-A’edin.
      Front 2 : Les camps de réfugiés palestiniens en Syrie

      La répression contre les groupes politiques a créé un vide de leadership dans les camps palestiniens de Syrie. Les conditions de vie, déjà désastreuses, se sont encore détériorées. Début février, des manifestations ont éclaté dans plusieurs camps contre les attaques brutales d’Israël contre le camp de Jénine en Cisjordanie occupée, à la suite de la visite de la délégation de l’AP et de la reconnaissance officielle de l’autorité de Ramallah par le gouvernement syrien. Beaucoup craignaient que ce changement n’accélère les plans de réinstallation permanente des réfugiés. Dans le même temps, les habitants disent qu’ils ont été contraints de participer à des rassemblements publics en soutien à la présidence autoproclamée d’Ahmad al-Sharaa.

      Le 24 février, le Comité de développement communautaire de Deraa a commencé à collecter des données personnelles détaillées auprès des résidents du camp sous prétexte d’améliorer les prestations de services. Un recensement similaire a été lancé quelques jours plus tôt à Jaramana, mais l’objectif et les bailleurs de fonds de ces efforts restent flous.

      C’est dans ce vide qu’est entré le Hamas. Par l’intermédiaire d’organisations affiliées comme l’Autorité de développement de la Palestine, le Hamas a commencé à distribuer de la nourriture et de l’aide financière, souvent par l’intermédiaire d’agents intégrés à HTS. Cet effort est intervenu alors que les services autrefois offerts par le JIP – y compris le transport, les cuisines collectives et le soutien médical – ont été interrompus. Même le siège de l’Association d’amitié palestino-iranienne à Yarmouk a été repris et réaffecté par des éléments d’HTS.

      D’autres acteurs, tels que la Fondation Jafra et la Croix-Rouge palestinienne, continuent d’opérer malgré des contraintes importantes. Leurs efforts ont été insuffisants pour répondre à la demande, d’autant plus que l’économie locale continue de s’effondrer. La plupart des réfugiés dépendent d’un travail informel et, avec la paralysie d’une grande partie de l’économie, la survie quotidienne est devenue précaire.

      Une proposition de règlement, transmise par le biais de la médiation turque, est particulièrement préoccupante. Il offrirait aux Palestiniens en Syrie trois options : la naturalisation syrienne, l’intégration dans une nouvelle « communauté » affiliée à l’AP sous la supervision de l’ambassade, ou la classification consulaire avec renouvellement annuel de la résidence. La quatrième option implicite est le déplacement, à l’image de ce qui est arrivé aux Palestiniens en Irak après l’invasion américaine.
      Front 3 : L’#UNRWA, mis à l’écart et miné

      Bien que les nouvelles autorités syriennes n’aient pas ouvertement pris pour cible l’UNRWA, leur manque de coopération en dit long. L’UNRWA ne semble plus être considérée comme la principale institution responsable des affaires palestiniennes en Syrie.

      Dans le camp de Khan Eshieh, un comité local travaillant avec la nouvelle administration a demandé au gouvernorat de Damas de préparer un plan municipal pour réhabiliter l’infrastructure du camp. L’implication est claire : les autorités syriennes se préparent à reprendre la gestion du camp de l’UNRWA, sur le modèle jordanien.

      Pendant ce temps, le ministère de l’Immigration et des Passeports a recommencé à délivrer des documents de voyage aux réfugiés palestiniens en janvier, une décision bureaucratique qui a révélé l’intention du nouveau gouvernement de réaffirmer son contrôle. À peu près au même moment, l’Association des réfugiés arabes palestiniens à Damas a suspendu ses activités à la suite d’un cambriolage qui aurait perturbé le paiement des pensions des réfugiés retraités.

      Malgré des ressources limitées, le Hamas et le JIP restent un sujet de préoccupation pour l’État occupant. Un récent rapport du Yedioth Ahronoth a affirmé que les deux groupes tentent de reconstruire une capacité militaire en Syrie, avec l’intention de cibler les colonies près du plateau du #Golan occupé et du nord de la #Galilée. Bien que le rapport n’ait reconnu aucun mouvement de troupes confirmé au sud de Damas, il a averti que la planification opérationnelle est en cours.

      Un examen attentif du comportement de Ahmad al-Sharaa et du nouveau régime de Damas ne révèle aucune dissolution apparente des activités de ces deux organisations, comme le prétendent les Israéliens. Il ne s’agit que de mesures temporaires en attendant un « grand accord » avec les Américains, dont l’une des dispositions sera le statut officiel et populaire des Palestiniens. A moins que le pays ne sombre dans le chaos, l’un des résultats attendus sera une intervention militaire terrestre israélienne claire sous le prétexte d’éloigner les Palestiniens de la frontière.

      Source : The Cradle

      #Moyen-Orient #Palestine #Gaza

  • « Nous n’avons pas d’État » : la #Syrie post-Assad et ses contradictions
    https://lvsl.fr/nous-navons-pas-detat-la-syrie-post-assad-et-ses-contradictions

    Si les interrogations autour du #Hayat_Tahrir_al-Sham (HTS, la milice au pouvoir en Syrie) ont cristallisé l’attention de la presse, un autre phénomène est demeuré dans l’ombre : le démantèlement de l’État hérité de l’ère #Assad. Autour de 400.000 fonctionnaires ont été licenciés, au motif de lutter contre un système clientéliste. Sur ses décombres renaît […]

    #International #Alaouites #Damas #Homs #HTS #Idlib #Lattakié #néolibéralisme #Turquie

  • A #Damas, le café #Rawda, « salon » des #opposants et des #artistes #exilés de retour en #Syrie

    https://www.lemonde.fr/international/article/2025/01/31/a-damas-le-cafe-rawda-salon-des-opposants-et-des-artistes-exiles-de-retour-e

    A Damas, le café Rawda, « salon » des opposants et des artistes exilés de retour en Syrie
    Par Laure Stephan (Damas, envoyee speciale)

    REPORTAGE

    L’établissement, ouvert dans les années 1930, à deux pas du Parlement syrien, a été le témoin des tumultes de la vie politique du pays. C’est aujourd’hui le lieu des retrouvailles des membres de l’intelligentsia, ceux restés dans le pays malgré la guerre et ceux partis à l’étranger.

    Adnan Alaoda se sent chez lui au café Rawda de Damas, rue Al-Abed. « C’est comme un salon, une pièce à vivre au centre de la ville », estime le poète et scénariste. Depuis que cet ancien exilé est revenu en Syrie, le 8 janvier, un mois après la chute de Bachar Al-Assad, il y passe ses journées dans le nuage de fumée de cigarettes et de narguilés qui plane sur la grande salle, où se croisent anonymes et artistes. Là, intellectuels et opposants ayant fui le régime, de retour ou de passage au pays, retrouvent des amis et des souvenirs.

    Adnan Alaoda évoque les séances d’écriture de scénarios, avec des pairs, autour de tasses de café et de thé, avant de quitter la Syrie en 2013, par refus de cautionner la guerre dans laquelle avait sombré le pays, après la répression de la révolte populaire de 2011. « Aujourd’hui, on parle de culture et de politique : quelle direction emprunte le nouveau gouvernement [de Hayat Tahrir Al-Cham, l’autorité de facto], civile ou islamiste ? Comment former des syndicats ? Comment construire la paix civile ? C’est comme un Parlement populaire, explique-t-il. On doit tout reconstruire de zéro, après plus de cinquante ans d’un régime construit autour d’une famille mafieuse. »

    Depuis le 8 décembre 2024, moments festifs et discussions publiques alternent dans le café Rawda, sous des guirlandes de fanions vert, blanc, noir, frappés de trois étoiles, les couleurs de la nouvelle Syrie. L’ancien député Riad Seif, tout comme l’acteur Jamal Suliman et l’écrivain Yassine Al-Haj Saleh, trois figures de proue de l’ex-opposition, tous revenus d’exil, fréquentent le lieu. L’ambiance s’est rajeunie : de jeunes hommes de Damas, qui limitaient leurs déplacements pour échapper au service militaire, s’affichent désormais dans cet espace public.

    Le vrai Parlement, aujourd’hui fermé, est à deux pas. Le café Rawda, ouvert en 1938, en fut un temps la succursale informelle : dans les années 1940-1960, les députés venaient y débattre, entre deux séances – et quelques coups d’Etat. « Damas avait alors la même énergie que Beyrouth, avec des cinémas, des cafés rassemblant intellectuels et élus », explique Ahmad Kozoroch, l’actuel propriétaire du café. C’est son père qui l’avait acquis en 1970, quelques mois avant le putsch qui a conduit Hafez Al-Assad au pouvoir. « Le caractère vibrant de Damas, et la vie des cafés, a décliné avec l’obsession sécuritaire du régime », poursuit celui qui a repris l’affaire familiale en 2020.

    Les habitués se souviennent de la présence, du temps des Al-Assad, des agents des services de renseignement qui épiaient les conversations. « On chuchotait. C’est remarquable d’entendre chacun parler ici à voix haute aujourd’hui », se réjouit l’actrice Amana Wali, restée en Syrie tout au long de la guerre. Déjà en 2000-2001, « lors du “printemps de Damas” [éphémère phase d’ouverture du régime après l’accession au pouvoir de Bachar Al-Assad], le café Rawda avait été une plateforme d’échanges », se rappelle Fayez Sara, l’un des animateurs des débats de cette époque, ému de revoir Damas. Mais, en 2011, lorsque commencent les manifestations contre le régime, « l’activisme se passe dans la rue, pas au café : c’était trop dangereux ici », précise-t-il.

    « Espoir d’un nouveau départ »
    Commence l’exode des Syriens, fuyant les combats ou la menace d’une arrestation. Six millions de personnes quittent le pays, vers la Turquie, le Liban ou la Jordanie pour une majorité, le Golfe, l’Europe ou les Amériques pour d’autres. Parmi ces exilés figurent un grand nombre d’intellectuels et d’artistes. A Damas, le cercle des habitués du Rawda se réduit et ceux qui continuent à s’y rendre doivent faire profil bas. Amana Wali se rappelle des longs moments qu’elle y a passés avec le conteur de la tragédie syrienne, l’écrivain Khaled Khalifa, mort en 2023.

    Aujourd’hui, le café Rawda héberge les retrouvailles entre ceux qui sont partis et ceux qui sont restés, endurant les traumatismes de la guerre et des privations. « On ne se juge pas. Chacun a vécu de grandes souffrances. Ceux qui sont partis ont connu le déracinement », raconte Amana Wali, attablée avec son amie Maya Al-Rahabi, qu’elle n’avait plus vue à Damas depuis la fuite en catastrophe de cette dernière en 2014, « une valise à la main ». « Je n’avais pas imaginé que je pourrais revenir un jour », commente Maya Al-Rahabi, toute à sa joie de parcourir la capitale. Vivant à Paris, elle ne sait pas encore si, et quand, elle rentrera pour de bon : « Y aura-t-il une place pour nous, militantes féministes ? »

    « Damas était plus vibrante autrefois. Sa mélancolie se lit sur les visages de ses habitants. Les Syriens sont épuisés. Mais, aujourd’hui, il y a l’espoir d’un nouveau départ », commente Fayez Sara, parti en 2013. Journaliste à Londres au quotidien saoudien Asharq Al-Awsat, à vocation panarabe, il envisage pour l’instant de faire des allers-retours avec la Syrie et d’y lancer des projets sociaux.

    Tout est encore fragile, instable
    Quand vient le soir, la fièvre monte dans la grande salle, pleine à craquer. Un arbre est planté en son centre. De longues tablées rassemblent amis et familles, de la diaspora et de « l’intérieur ». Un homme joue furtivement de l’oud. Une femme chante au micro. L’assemblée se dresse, frappe dans ses mains, en ignorant les fausses notes. Des chants emblématiques de la révolte syrienne, comme Janna (« paradis ») résonnent dans les haut-parleurs. De vieux messieurs impassibles continuent de jouer à la tawlé (trictrac), dans l’autre salle qui donne sur la rue passante. Plusieurs fois, des combattants du nouveau pouvoir sont venus, sans armes, boire un café, se fondant dans la foule.

    On se prend en photo, on se filme, avant de poster les images sur les réseaux sociaux. Les commentaires des internautes sont parfois acides, comme un rappel des divisions qui ont empoisonné l’opposition syrienne. « De telles réactions sont courantes, dans une période de renversement de régime, mais cela n’aide pas à refaire lien, regrette Amana Wali. J’espère que les artistes pourront envoyer un message de réconciliation. » Elle aimerait voir éclore des moussalsalat – les feuilletons du ramadan, genre dans lequel la Syrie excellait avant la guerre – qui parlent « de pardon ».

    L’euphorie d’en avoir fini avec le régime Al-Assad, qui traverse le café Rawda, n’empêche pas les doutes. Tout est encore fragile, instable, avec un gouvernement de transition, un territoire divisé – le Nord-Est est sous contrôle kurde – et des voisins envahissants, la Turquie et Israël. « On ne sait rien de ce qui nous attend. Mais ça ne pourra pas être pire que ce que l’on a vécu, considère Ahmad Kozoroch, le propriétaire, qui avait quitté la Syrie de 2012 à 2020. Des armes sont encore présentes partout dans le pays. Il y a tant de défis. » Assis dans un coin, d’où il domine la grande salle, dans un canapé venu de la maison de ses parents, il reprend : « Y aura-t-il des restrictions apportées à la mixité ici, ou à la consommation de narguilé ? »

    Revenu des Pays-Bas, Adnan Alaoda, le poète et scénariste, a posé ses valises pour de bon, au cœur de ce qui l’inspire : la société syrienne. Le retour est désormais son principal thème de travail. « Les moments de retrouvailles au café Rawda offrent l’illusion à la diaspora de n’être jamais partie, estime-t-il. Le vrai retour, ce sera quand les #Syriens des camps – d’Idlib, du Liban, de Jordanie, de Turquie – pourront revenir chez eux. » Un mouvement qui risque de prendre plusieurs années, tant le pays est en état de ruines.

    Laure Stephan
    Damas, envoyee speciale

  • Le #Mandat français sur la #Syrie : une #domination_coloniale sans cesse contestée, par Alain Ruscio

    Le #Mandat_français sur la Syrie (1920-1946)

    Au terme de la Première guerre mondiale, la toute jeune Société des Nations (SDN) donna mandat au Royaume-Uni (en Irak et Palestine) et à la France (en Syrie et au Liban) d’administrer cette région, relevant auparavant de l’autorité de l’Empire Ottoman vaincu, à condition de rendre compte régulièrement de leur politique et de leurs actions, jusqu’au terme de la mission, l’indépendance.

    Mais les deux puissances gérèrent de façons radicalement différentes ces mandats.

    La brutalité – la France bombarda Damas en 1925 et en 1945 – et le refus obstiné d’envisager l’indépendance exigée par les nationalistes marquèrent la politique française, contribuant à une dégradation de l’image internationale du pays.

    « Cette terre qu’on a pu appeler la France du Levant… »[1]

    La France avait de longue date noué des contacts avec les habitants de la région. D’une formule, le général Édouard Brémond, qui connaissait bien la région, résuma cette ancienneté : « La Syrie, ce pays qui tient aux fibres de la France depuis Pépin le Bref, d’une manière si continue et si constante » (L’histoire secrète du traité franco-syrien, 1938)[2].

    Sous le Second Empire, son intervention ferme au Liban en faveur des chrétiens maronites, victimes de massacres, en 1860, lui avait valu reconnaissance et rayonnement, en tout cas pour une partie de la population, dans cette région. Nul doute que cette politique, à caractère humanitaire, avait également comme fonction d’affirmer les droits de la France face à l’éternel rival britannique.

    Cette histoire multiséculaire transpire dans l’ouvrage de Barrès, Une enquête aux pays du Levant, mi-journal de voyage, mi-réflexion sur la place, naturelle et prépondérante, de la France dans la région, écrit en 1914[3].

    Le tout sur un fond général d’esprit de croisade : « Sur cette terre d’Orient, une lutte qui dure depuis le Moyen-Âge est engagée entre la civilisation méditerranéenne, à base de christianisme, et l’Islam asiatique » (Robert de Beauplan, L’Illustration, 16 mars 1929)[4].

    Tout au long de la période des mandats, les Français présenteront leur politique comme correspondant à une mission très anciennement ancrée dans le temps, justifiée par des relations culturelles étroites et une présence (réelle) de la langue française dans la région : « Les traditions françaises sont très vieilles au Liban et en Syrie. Sans remonter jusqu’aux croisades (…), nos missionnaires, nos marins, nos ingénieurs ont, depuis longtemps, apporté leur dévouement et leur intelligence sur ces côtes. Nos missionnaires ont appris notre langue à la jeunesse depuis des générations, et il n’est pas de pays étranger au monde (…) où le français soit parlé aussi couramment qu’au Liban » (Général Gouraud, La France en Syrie, 1922)[5].

    Il est évidemment une autre raison à l’intérêt de la France pour la région : de solides intérêts économiques, installés bien avant 1914 dans cette partie de l’ex-Empire ottoman[6]. Après la guerre, cependant, c’est plus en termes de potentiel que de profits immédiats que certains raisonnent. Le Haut commissaire lui-même, le général Gouraud, justifia ainsi la politique française dans la région : « Il faut qu’on le sache en France : la Syrie est un pays très riche (…). Pour résumer d’un mot : “L’affaire payera“. Voilà pourquoi nous devons rester en Syrie et pourquoi nous y resterons » (Déclaration, Marseille, 9 novembre 1920)[7]. Un député de droite, Edouard Soulier, de retour de Syrie, expliqua à ses collègues : « La France récoltera. Si vous me permettez une comparaison familière, je dirai que, sous nos dépenses pour la Syrie, nous sommes comme le particulier qui fait figurer sur son livre de dépense : “Achat de titres de rentes : tant“. La dépense est peut-être forte, l’intérêt viendra. La dépense aujourd’hui est forte pour la Syrie, l’intérêt viendra, il viendra de toute façon. C’est un pays merveilleusement intéressant, nous devons le dire, le proclamer pour qu’on y aille (…). Surtout – et c’est ici que je suis sur le terrain le plus solide, celui que vous estimez le plus au point de vue économique – la Syrie, sous notre direction, et tant que nous serons là, parce que les Syriens eux-mêmes ne sont pas complètement des gens d’initiative et de persévérance, la Syrie pourra être pour la culture un pays plus merveilleux encore qu’il ne l’est ; il y a à entretenir ou à refaire les ports, il y a à multiplier les chemins de fer, à les envoyer comme de grandes mains tendues vers le centre de l’Asie. Au point de vue minier, les prospections n’ont, jusqu’ici, pas donné grand’ chose, mais comme l’antiquité y avait trouvé des richesses, on en retrouvera peut-être. Nous reboiserons, nous irriguerons, nous labourerons… » (Chambre des députés, 11 juillet 1921).

    Cette mise en valeur, dans l’esprit de l’orateur, devait être évidemment faite d’abord par des entreprises françaises.

    Le partage franco-britannique[8]

    L’entrée de l’Empire ottoman dans la guerre, dès octobre 1914, aux côtés de l’Allemagne, va ouvrir l’ère des tempêtes pour cette région. Dès ce moment, Britanniques et Français réfléchissent à la politique à suivre, après la victoire espérée face à cette coalition. En mai 1916, un mémorandum secret entre Sir Mark Sykes et François Georges-Picot[9] envisage le partage futur en zones d’influence. Le Levant est considéré comme une aire d’influence de la France, l’Irak et la Palestine revenant au Royaume-Uni.

    Mais le nationalisme arabe, entré en effervescence, ne veut pas qu’à l’emprise turque succède une domination occidentale. Sur te terrain, les Britanniques mènent un double jeu subtil, encourageant le nationalisme arabe, tout en multipliant les déclarations d’amitié à l’égard de la France. Le Shérif Hussein, autoproclamé Roi des Arabes, et son fils Fayçal mènent la lutte contre les Ottomans, avec le soutien des services britanniques (rôle du colonel Lawrence). C’est de concert que les troupes anglaises et celles de Fayçal entrent dans Damas (1er octobre 1918). Les Français, à la présence militaire insignifiante dans la région, ont été systématiquement écartés de ces événements.

    Fin octobre 1918, la guerre se termine de la même façon que sur le front ouest : l’allié de l’Allemagne, l’Empire Ottoman, est défait et son démembrement peut commencer.

    Londres est alors devant un choix : respecter l’accord Sykes-Picot ou continuer le soutien à Hussein-Fayçal. Le gouvernement britannique, lui-même en butte à des difficultés, privilégie la solidarité inter-impérialiste. Le président du Conseil français Clemenceau et le Premier ministre britannique Lloyd George entament des négociations, afin de confirmer le partage du Moyen-Orient en zones d’influence.

    Lors de conférence de la paix, qui s’ouvre à Paris le 12 janvier 1919, la question est réétudiée et entérinée. Ni les représentants des populations concernées, ni les autres délégations (États-Unis en particulier) ne sont associés à ces décisions. Le traité, finalement signé à Versailles le 28 juin 1919, n’évoque pas la question, malgré les protestations arabes. Il en est pourtant question dans les statuts de la SDN, fondée par ce même traité. Mais le moins que l’on puisse dire est que ces statuts étaient viciés dès l’origine par des formules ambigües : « Certaines communautés qui appartenaient autrefois à l’Empire ottoman ont atteint un degré de développement tel que leur existence comme nations indépendantes peut être reconnue provisoirement, à la condition que les conseils et l’aide d’un mandataire guident leur administration jusqu’au moment où elles seront capables de se conduire seules » (Pacte de la SDN, article 22). Les Français liront surtout le mot Mandataires et le verbe Guider, les nationalistes arabes l’expression Nations indépendantes et l’adverbe Provisoirement. En fait, le drame de la notion de Mandat était son statut incertain « lacune considérable qui contient en germes tous les litiges »[10]. Qui, réellement, en France, a fait la différence entre Mandat et Protectorat voire, pour certains, entre Mandat et Colonie ? À lire la majorité des discours politiques et des reportages de presse ou à observer les cartes de l’époque (les taches roses de l’Empire), on a l’impression que beaucoup ont considéré que notre domaine s’était enrichi et que, comme l’Algérie, comme l’Indochine, le Levant nous appartenait. Nul ne proteste, et bien peu s’interrogent, par exemple, lorsque les organisateurs de l’Exposition coloniale de Marseille, dès 1922, font construire un Pavillon des intérêts français dans le Levant. A fortiori, en 1931, à Vincennes, on n’a même plus cette hypocrisie : le Pavillon des États du Levant met donc les Mandats sur le même plan que les colonies[11].

    Un acteur important des événements écrira plus tard : « Pour la masse de l’opinion française, la France “possède“ la Syrie. Son devoir est de l’administrer, d’y sauvegarder les intérêts français. Mais on ne “traite“ pas avec les colonies. On les garde. On les défend contre les périls extérieurs. On les administre. Et c’est tout… Pour la plupart des Français, en effet, “notre mandat“ en Syrie n’est guère qu’une fiction. Notre devoir est de tenir ce que nous possédons, et un règlement du genre de celui que nous avons été amenés à envisager[12] apparaît – le mot a été prononcé – comme une trahison » (Pierre Viénot, Le Mandat français sur le Levant, 1939)[13]. L’auteur employa ce jour-là des formules (« pour la masse de l’opinion française (…) pour la plupart des Français »), mais, par expérience, il savait bien que beaucoup de décideurs avaient le même état d’esprit.

    Ce n’est qu’a posteriori que la conférence de San Remo confirme l’attribution des mandats (26 avril 1920), charge à Londres et à Paris d’en préciser la répartition et le contenu exact, ce qu’ils feront lors de la conférence franco-britannique de Londres (24 juin 1922)[14].

    En fait, dès leur prise de mandat, les Français façonnent la région, selon le vieux principe diviser pour régner : ils constituent la nouvelle Syrie autour des États d’Alep et de Damas et du sandjak d’Alexandrette (capitale Damas), l’État des Alaouites avec les sandjaks de Lattaquié et de Tartous (capitale Lattaquié), l’État du Djebel druze (capitale Soueida) et l’État du Grand Liban (capitale Beyrouth), lui-même cependant en quatre sandjaks, Liban-Nord, Mont-Liban, Liban-Sud et Bekaa et en deux municipalités autonomes, Beyrouth et Tripoli.

    « Il n’y a pas d’unité nationale syrienne »

    Il y eut une permanence du regard français sur la Syrie, durant toute la période : ce pays n’avait pas d’unité ethnique, religieuse et, partant, nationale.

    Il y avait cependant une donnée gênante – mais incontournable : on n’avait guère demandé l’avis des plus concernés, les peuples de la région. Or, si le Liban fut, peu ou prou l’enfant sage des États de la région à l’ère des mandats (l’influence française y était ancienne, la francophonie solidement implantée la communauté chrétienne plutôt accueillante), avec la Syrie, il en alla tout autrement.

    Tout à fait au début de la gestion mandataire, le député communiste Marcel Cachin interpelle le gouvernement et exige l’indépendance de la Syrie. Réponse du président du Conseil : « Il faut ne pas connaître l’histoire de la Syrie pour parler ainsi. Il n’y a pas là-bas un peuple ayant des traditions, des vues, des buts communs. Il y a des peuples qui peuvent vivre dans la liberté, par le moyen d’un système fédéral, mais qui, entre eux, ont besoin d’un lien et ont besoin de faire un effort administratif commun. En constituant pour eux ce lien, la France leur rend le plus grand service qu’ils puissent désirer » (Aristide Briand, Chambre des députés, 12 décembre 1921). Le grand reporter Albert Londres, qui enquête alors sur place, pense la même chose : « Y a-t-il une Syrie, des Syriens ? Au point de vue ethnique, on trouve un mélange de Libanais, d’Arabes, de Druses et de Turcs ; au point de vue confessionnel, quelque vingt-neuf religions ou sectes (…). Qu’est la Syrie ? Ce n’est pas un pays de nationalités mais de religions. En Syrie, il n’y a pas de Syriens (…). En tout vingt-neuf religions. Et le pays ne compte que deux millions huit cent mille habitants. Comment s’entendront-ils au paradis ? Pas de lien patriotique et, pour lien social, la communauté religieuse » (Le Petit Parisien, 16 décembre 1925)[15].

    Même au lendemain de la crise finale du printemps 1945, au cours de laquelle les Français furent payés pour savoir que le nationalisme syrien existait, le chef du GPRF persistait dans les mêmes schémas : « Il est très difficile de réaliser une entité géographique et politique qui s’appelle la Syrie. La Syrie est un ensemble de régions très distinctes les unes des autres, peuplées de populations extrêmement différentes et pratiquant des religions diverses ; d’où la difficulté particulière de conduire la Syrie jusqu’à devenir un État fonctionnant et se développant normalement » (Charles de Gaulle, Conférence de presse, 2 juin 1945)[16].

    Un conflit d’ampleur

    Si l’expression guerre de Syrie n’est pas passée dans le vocabulaire historique, c’est pourtant bien un conflit d’ampleur qui eut lieu durant les premières années de l’implantation du mandat.

    Le 8 octobre 1919, le général Gouraud est nommé Haut commissaire de France[17], signe évident du caractère prioritairement militaire de cette présence (Gouraud était l’ancien commandant en chef du Corps expéditionnaire aux Dardanelles). Dès ce moment, des troupes françaises commencent à relever les Britanniques. Malgré des entretiens informels et inaboutis entre Clemenceau et Fayçal, l’armée française rencontre sur le terrain une hostilité systématique. Sur la route de Damas, elle est accrochée à Maysalûn, le 24 juillet 1920, par un contingent militaire syrien sous les ordres du ministre de la Guerre de Fayçal, Youssef bey Azmi. Si cette bataille ne dure qu’une journée, elle est d’une extrême violence. De l’aveu même de Gouraud, elle est comparable à certains épisodes de la Première Guerre mondiale : « Les chars d’assaut et l’aviation ont combattu à coups de bombes et de mitrailleuses comme dans les combats de la Grande Guerre et ont pris une très grande part dans le succès » (Télégramme au Quai d’Orsay, 24 juillet 1920)[18]. Gouraud estime les pertes françaises à 150 hommes. On peut imaginer ce que furent celles des Syriens.

    Le lendemain, l’armée française entre dans Damas. La presse française quasi unanime se félicite de cette leçon administrée à des Syriens présentés comme bellicistes : « Nous sommes entrés à Damas. Attaquées par les Chérifiens, nos troupes battent l’adversaire » (L’Intransigeant, 26 juillet 1920)… « Les événements démontrent non seulement la force de la France, mais aussi sa bonne foi » (Le Temps, 26 juillet 1920). Mais la portée militaire de l’événement est niée : « C’est une mesure de police qui ne doit revêtir aucun caractère d’hostilité contre la population arabe » (Le Matin, 26 juillet 1920). Le Gaulois se permet cette précision : notre tâche sera « relativement aisée » si nous maintenons notre confiance à Gouraud[19]. Erreur, lui répond le billettiste de l’alors socialiste Humanité, appelé plus tard à une certaine carrière politique : « Bien que, d’après la dépêche officielle, la résistance paraisse brisée, ce n’est qu’un commencement » (Léon Blum, L’Humanité, 26 juillet 1920). Un quart de siècle durant cette résistance donnera raison à Blum.

    La politique française apparaît alors d’une totale limpidité : il s’agit de contrecarrer l’influence arabo-musulmane (Syrie) par une politique d’avantages à la communauté chrétienne (Liban). Pour ce faire, la diplomatie française commence par réduire le territoire syrien, tel que l’avait imaginé Fayçal, en mettant en place une entité dite Grand Liban (1er septembre 1920) qui, outre le mont Liban, intègre la vallée de la Bekaa et le littoral. Afin que nul ne se trompe sur l’indépendance de ce nouvel État, son étendard est symboliquement « aux couleurs françaises avec un cèdre sur la partie blanche du pavillon »[20].

    Que faire de ce qu’il reste de la Grande Syrie ? La diviser encore. La politique française est résumée par le conseiller civil de Gouraud, Robert de Caix : « Nous sommes à même de modeler la Syrie au mieux de nos intérêts et des siens. Les uns et les autres, comme aussi la réalité de son état politique, recommandent non une monarchie militaire, nationaliste, xénophobe, théocratique même dans une certaine mesure, mais une série d’autonomies à forme républicaine et constituant une fédération dont le lien serait l’organe représentant la France » (Robert de Caix, Note, 17 juillet 1920)[21]. Toute la politique française vis-à-vis de la Syrie jusqu’en 1945 est dans ce texte : « modeler la Syrie au mieux de nos intérêts » (évidemment cités en premier, l’expression « et des siens » apparaissant comme une simple formule polie) ; le refus d’une « monarchie militaire, nationaliste, xénophobe, théocratique » (le pouvoir fayçalien, mais à la vérité tout pouvoir central syrien) ; enfin, la mise en place d’une « fédération dont le lien serait l’organe représentant la France ».

    Selon cette logique, Gouraud découpe littéralement le pays : État d’Alep, État de Damas, territoire autonome alaouite, enfin État du Djebel druze. Bien au delà des rangs des nationalistes, les Syriens sont exaspérés. Le Mandat, qui avait déjà été difficilement accepté, est devenu en moins d’une année le synonyme de la perte de toute identité.

    Une paix jamais vraiment assurée

    Malgré les déclarations apaisantes – plus à vrai dire à l’intention de la SDN que de l’opinion – des gouvernements, les troupes françaises furent l’objet d’un perpétuel harcèlement de la résistance syrienne. On le vit bien lors de la grande révolte druze, étendue à Damas (1925-1926), qui ne put être matée par les troupes du général Sarrail, haut commissaire, et du général Gamelin, commandant en chef, qu’au prix de bombardements intensifs sur Damas (19 au 21 octobre 1925), faisant des milliers de morts. Le Temps, pourtant partisan de l’intervention, se fait l’écho de la presse anglaise – mieux informée sur place que la française : « Les pertes de la population indigène à Damas sont évaluées à 1.200 personnes, mais on croit que ce chiffre pourrait être plus élevé (…). La partie de la ville qui est maintenant inhabitable, abritait – dit-on – 120.000 personnes »[22].

    D’autres bombardements, cette fois aériens, auront lieu en mai 1926. Nul besoin, dès lors, de propagande nationaliste pour que naisse et explose un sentiment antifrançais. Quant à l’image internationale de la France, elle fut évidemment et fortement entachée, y compris chez ses alliés. Le même article du Temps précisait que Washington s’apprêtait à demander des réparations à Paris s’il s’avérait que des intérêts américains avaient été atteints.

    Il fallut attendre 1928 pour qu’un nouveau Haut commissaire, le cinquième en sept années, Henri Ponsot, lève l’état de siège. Si cette décision prouvait le rétablissement de l’ordre colonial, elle ne préfigurait cependant en rien une solution politique.

    Une tentative échoue, toujours en 1928. Ponsot provoque des élections plus ou moins contrôlées – et surtout excluant le territoire alaouite et le Djebel druze – mais, devant le succès nationaliste, dissout l’Assemblée et promulgue unilatéralement une Constitution.

    Cruauté des parallèles : c’est exactement à ce moment que les Britanniques passent à la phase active du processus qui mènera à l’indépendance de l’Irak. Un traité est signé le 30 juin 1930, débouchant sur une admission à la SDN le 30 mai 1932, l’Irak devenant le premier État arabe à connaître cette consécration internationale. On imagine que cette évolution fut suivie avec passion par les Libanais et les Syriens.

    Les hommes politiques les plus lucides, en France, se rendent à l’évidence : contrairement aux affirmations du début du mandat, le sentiment national, dans la région, est une force ; le Corps expéditionnaire ne contrôlera jamais réellement le pays, et les rares Syriens qui acceptent de collaborer avec la puissance mandataire sont isolés.

    Comme pour inaugurer l’année 1936 qui verra des transformations en France, Damas se soulève de nouveau en janvier de cette année, à l’occasion des cérémonies du 40 è jour après lé décès d’Ibrahim Hananou, fondateur du Bloc national[23]. De nouveaux affrontements font plusieurs dizaines de morts. La loi martiale est rétablie. L’histoire se répète : va-t-on vers une nouvelle bataille de Damas, comparable à celle, tragique, d’octobre 1925 ?

    Le Haut commissaire alors en place, le comte Damien de Martel, penche pour le langage habituel dans ces cas-là, la répression. Mais, en haut fonctionnaire discipliné, il interroge le Quai d’Orsay : doit-il rétablir l’ordre à tout prix ou entrer en négociations avec les nationalistes ?

    Promesses et revirements

    Fort heureusement, le ministre des Affaires étrangères Pierre-Étienne Flandin, un conservateur affirmé, n’est nullement un jusqu’au-boutiste. Il donne au Haut commissaire la consigne d’éviter de perpétuer la violence. Des négociations avec les éléments nationalistes commencent, puis aboutissent à un projet de traité, le 1er mars 1936. Les principales revendications syriennes sont acceptées. Le principe d’un voyage d’une délégation syrienne à Paris, afin de finaliser le projet, est arrêté. La sortie – enfin pacifique – de la crise s’esquisse.

    Du côté libanais, l’accord franco-syrien a un certain écho. Le chef de la communauté maronite, Mgr Arida, demande que son pays ait le même traitement.

    Contrairement à bien des idées reçues, ce n’est donc pas l’avènement du Front populaire[24] qui a amené la réorientation de la politique française au Levant. Par contre, le nouveau ministre des Affaires étrangères, Yvon Delbos et, surtout, son secrétaire d’État, Pierre Viénot, ont eu l’intelligence de maintenir M. de Martel, qui avait désormais l’oreille des nationalistes, à son poste.

    La personnalité de Pierre Viénot doit ici être soulignée. Ancien secrétaire particulier de Lyautey à Rabat (1920-1923), libéral authentique, sympathisant socialiste (il n’adhérera à la SFIO qu’à la chute du gouvernement Blum), prenant l’avis d’experts, comme Louis Massignon ou Robert-Jean Longuet, il donne immédiatement à sa mission une appellation : la « politique de confiance »[25]. En Tunisie et au Maroc, il n’hésitera pas à affirmer, face aux prétentions des colons, que « certains intérêts privés des Français de Tunisie ne se confond(ai)ent pas nécessairement avec l’intérêt de la France »[26]. Tout au long de son court mandat (juin 1936-juin 1937), il agira en honnête homme, tentant de mettre en accord ses conceptions libérales et ses actes.

    Début septembre, la délégation syrienne, prévue par le texte du 1er mars, arrive à Paris. Le 7, le Conseil des ministres analyse le projet de Traité franco-syrien d’alliance et d’amitié qui, suivi d’un Traité similaire avec le Liban, sera appelé à mettre fin aux Mandats[27]. Par une sorte de naïveté, côté français, c’est le texte du traité… irako-britannique de 1931 qui a servi de modèle[28]. Le droit à l’indépendance est formellement reconnu, mais est assorti de garanties pour la partie française : les deux pays devaient, durant les 25 années suivantes, s’entretenir régulièrement, les Syriens acceptaient le maintien de deux bases militaires françaises, plus celui de troupes, durant cinq ans, dans le pays alaouite et dans le Djebel druze, s’engageaient enfin à choisir des conseillers français pour certains postes, etc.[29].

    Le traité est paraphé par le leader syrien Hachem bey Atassi et par Pierre Viénot le 9 septembre, en présence du président du Conseil, Léon Blum. Viénot emploie des mots forts. Il salue le « patriotisme éclairé » des délégués syriens, puis conclut : « Ces textes substantiels qui traduisent notre amitié et qui embrassent tous les aspects des futurs rapports entre la France et la Syrie sur les bases de complète liberté, souveraineté et indépendance, ont une haute signification. Ces textes ouvrent la voie à la reconnaissance de la souveraineté de la Syrie par tous les États membres de la Société des nations. Ils donnent ainsi une satisfaction éclatante aux légitimes aspirations du peuple syrien » (Pierre Viénot, Déclaration, 9 septembre 1936)[30].

    Puis, le 20 octobre, Damien de Martel fait le voyage à Beyrouth pour entamer une négociation visant à parvenir à un accord franco-libanais. Lequel est signé le 13 novembre[31].

    Il y a cependant une différence de nature entre les traités. Si l’accord franco-syrien débouchait – ou aurait dû déboucher (voir infra) – sur une reconnaissance de l’indépendance, celui entre Paris et Beyrouth ressemblait plus à un protectorat. Le président de la République du Liban, Émile Eddé, ancien élève des Jésuites, qui avait vécu en France[32], craignait surtout « le joug musulman », une intégration à terme dans une grande Syrie, préférant « être conduit et corrigé par un berger que mangé par les loups »[33].

    En France, la nouvelle est dans l’ensemble plutôt bien accueillie, même par le conservateur Figaro[34]. La presse nationaliste, L’Action française, L’Écho de Paris, naguère si riches en informations et en protestations, ne font que signaler l’événement, sans commentaires. On a un peu l’impression qu’après plus de quinze années de relations conflictuelles, la France avait soudain envie de se débarrasser d’un fardeau, tout en se donnant bonne conscience quant aux intérêts français : « Ce projet, lorsqu’il aura été définitivement ratifié, est de nature à consolider sur le plan contractuel une position d’influence française que le maintien trop prolongé d’un régime d’autorité pouvait risquer à la longue de compromettre » (Le Temps, 8 septembre 1936). Le climat entre la France et les États naguère tenus en tutelle connaît alors une nette amélioration. Un (court) temps, l’image de la France dans le monde arabe redevient bonne. Pierre Viénot rencontre même à Genève l’homme politique et journaliste druze Chekib[35] Arslan[36], jusque là hyper-critique contre la France. Celui-ci le félicite et réitère son jugement positif dans un article de La Nation Arabe[37].

    Il reste alors, toutefois, aux deux Parlements à ratifier ce texte. Par ailleurs, une période probatoire de trois années est prévue, afin que les Syriens aient le temps de mettre en place un État, puis de poser la candidature de leur pays à la SDN.

    L’indépendance était donc programmée pour 1939.

    Mais en France, le Parti colonial, qui avait paru réduit au silence durant plusieurs mois, préparait une contre-offensive. Pourquoi, demandèrent certains, les États du Levant ne rembourseraient-ils pas les frais d’occupation et de police qu’après tout la France avait engagés pour le bien des peuples de la région ? Pourquoi laisserions-nous pour rien les éléments (voies ferrées, routes…) de la mise en valeur que nous laissions ? En 1937, les frères Tharaud, dont l’influence était forte sur l’opinion de droite, publièrent un récit de voyage dans la région qui réaffirmait la vieille thèse : « Cette unité syrienne (…) ne possède d’autre existence que celle que nous lui avons donnée, bien à tort, sur le papier du traité franco-syrien. La vérité qui saute aux yeux quand on circule dans ce pays, c’est qu’il n’y a pas de Syrie ». Logiques avec eux-mêmes, les Tharaud exigeaient que ce traité ne soit pas ratifié (Alerte en Syrie !, 1937)[38].

    Une campagne sur ce thème commence. Wladimir d’Ormesson, lui aussi fort influent, s’alerte : que la politique de Blum-Viénot ne soit pas interprétée comme une volonté pour la France de « se replier du proche-Orient », que notre « générosité » ne soit pas « la marque d’une faiblesse »… « car ce serait à bref délai un grabuge affreux dans toute cette région » (Le Figaro, 15 décembre 1936)[39].

    La chute du gouvernement Blum – on a vu que le président du Conseil était présent le 9 septembre 1936 – en juin 1937, encourage les adversaires du traité. Viénot ne sera pas reconduit dans le cabinet suivant, dirigé par Camille Chautemps, dans lequel d’ailleurs son poste sera supprimé, alors que le très conservateur Yvon Delbos gardait, lui, le Quai d’Orsay. Sur les causes de cette absence, une raison fut souvent invoquée : les douleurs occasionnées par sa vieille blessure de guerre. C’est possible. On ne peut cependant s’empêcher de penser que le caractère humaniste et politiquement avant-gardiste de son action fut insupportable aux réactionnaires qui revenaient en force dès juin 1937. Dans La Révolution prolétarienne, Jean-Paul Finidori, qui connaissait particulièrement bien la Tunisie, employa la formule adéquate : « Viénot est limogé »[40].

    À l’été 1938, le Premier ministre syrien Jamil Mardam Bey, en visite à Paris, se voit opposer de nouvelles exigences. Le nouveau ministre français des affaires étrangères, Georges Bonnet, est particulièrement fermé à toute conciliation, épaulé par le ministre de la Défense, Édouard Daladier, inquiet de la montée des tensions dans le monde. Le délégué syrien comprend que la France s’apprête à rompre unilatéralement un traité qu’elle a pourtant signé.

    Le 14 décembre 1938, la commission des Affaires étrangères du Sénat examine le projet. Les deux rapporteurs exposent « les graves inconvénients d’une ratification prématurée » (Bergeon), « non compatible avec l’intérêt de la France » (Henry-Haye)[41]. Georges Bonnet accueille favorablement cette demande – à moins qu’il l’ait provoquée : le gouvernement ne demande plus, désormais, la ratification du traité[42].

    Deux semaines plus tard commence l’année 1939, qui aurait dû voir, si la France avait respecté sa parole, l’indépendance de la Syrie et du Liban. En janvier, un nouveau Haut commissaire, Gabriel Puaux, est chargé de veiller aux intérêts français. Son état d’esprit peut être résumé par les formules qu’il emploiera, plus tard, dans un ouvrage de souvenirs : « C’est là-bas que passe la nouvelle route des Indes : celle des avions et des camions, là-bas que coulent les sources du pétrole ; c’est sur cette côte que s’édifie notre base d’opérations en Proche-Orient ». Conclusion limpide : « Tout nous commande donc de rester au Levant »[43]. En juillet, il dissout la Chambre syrienne et fait emprisonner des leaders nationalistes (d’autres choisissent l’exil)[44]. Fin août, le général Weygand, nommé chef du Théâtre d’opérations de la Méditerranée orientale, s’installe à Beyrouth. Dans la perspective du nouveau conflit mondial qui commence, il est plus que jamais hors de question pour la France d’abandonner des positions au Levant.

    Lorsque commence la Seconde Guerre mondiale, la situation est en bien des points comparable… à ce qu’elle était au terme de la Première : partout des blocages, des tensions, souvent des violences.

    Le Levant dans la Seconde Guerre mondiale

    Après la défaite de l’armée française et l’armistice de juin 1940, en métropole, le Levant reste sous le contrôle du gouvernement de Vichy.

    En décembre 1940, ce gouvernement a envoyé un signe qui ne trompe pas : pour la première fois depuis 1925, c’est de nouveau un militaire, le général Dentz, qui est nommé Haut commissaire.

    Mais, évidemment, cette région est l’objet d’une lutte violente entre Britanniques, encore massivement présents, et services allemands. En avril 1941, les Britanniques, inquiets de négociations secrètes entre les nazis et les nationalistes irakiens, envoient de nouvelles troupes sur place. Une guerre commence. Les positions françaises en Syrie et au Liban prennent alors une importance stratégique majeure.

    L’amiral Darlan, désigné comme le dauphin de Pétain, et en plein accord avec lui, multiplie les gestes de bonne volonté à l’égard de l’Allemagne[45]. Le 25 décembre 1940, il a rencontré Hitler à La Ferté-sur-Epte. Le 5 mai 1941, immédiatement donc après le début de la guerre irako-britannique, il rencontre cette fois Otto Abetz, à Paris. Les entretiens portent sur des facilités à accorder à l’aviation du Reich en Syrie et sur l’achat par les insurgés irakiens – avec l’argent allemand – des stocks d’armes françaises en Syrie[46]. Puis, une fois de plus, le 12 mai, à Berchtesgaden, Darlan est reçu, en secret, par le chancelier. La question du Levant et de l’Irak est de nouveau évoquée, preuve que les deux parties y accordaient de l’importance[47].

    Sur place, le général Dentz, par patriotisme, est très réticent. Mais il reçoit de Darlan des ordres formels : « Des conversations générales sont en cours entre les gouvernements français et allemand. Il importe au plus haut point pour leur réussite que, si des avions allemands à destination de l’Irak atterrissaient sur un terrain des territoires sous mandat, vous leur donniez toutes facilités pour reprendre leur route » (Amiral Darlan, Télégramme, 6 mai 1941)[48].

    Officiellement, la France de Vichy ne peut, ni ne veut, intervenir dans les rivalités germano-britanniques au Moyen-Orient. Pétain lui-même le déclare publiquement : « Les quelques avions qui avaient fait escale sur nos territoires ont aujourd’hui quitté la Syrie, à l’exception de trois ou quatre, hors d’état de voler (…). Il n’y a pas un soldat allemand ni en Syrie ni au Liban » (Message aux Français de Syrie, Vichy, 9 juin 1941)[49]. Pétain mentait sciemment. Le 14 mai précédent, il avait présidé le conseil des ministres, à Vichy, au cours duquel Darlan avait rendu compte des entretiens de Berchtesgaden. Il avait lui-même télégraphié à Dentz, le sentant peut-être réticent, pour confirmer la politique de collaboration avec l’Allemagne dans la région. Lorsque cette déclaration est faite, les premiers avions allemands ont atterri en Syrie depuis un mois, le 9 mai ; en tout, il y en aura une centaine[50] ; outre les pilotes et mécaniciens de bord, il y a une trentaine de spécialistes au sol.

    Le Levant français est devenu, de fait, une position avancée de l’Allemagne nazie.

    Les services britanniques ne sont évidemment pas dupes. L’intervention est décidée, en accord avec les gaullistes. De Gaulle connaît d’ailleurs la région pour y avoir été en poste, à l’état-major, à Beyrouth, de 1929 à 1931. Il l’a sillonnée, se rendant entre autres à Damas[51]. Son délégué pour le Moyen-Orient, le général Catroux, également (il a effectué plusieurs missions dans la région, la première en février 1919).

    Le 8 juin 1941, les troupes alliées, Français libres compris, attaquent. Le jour même, Catroux promet l’indépendance à la Syrie et au Liban – sans cependant préciser de date. La guerre est courte : le 21 juin, les troupes britanniques et les combattants français entrent dans Damas, auparavant évacuée par le général Dentz[52]. Le 23, de Gaulle et Catroux entrent à leur tour dans la capitale syrienne.

    On imagine que la presse vichyste, déjà très anglophobe, suivant une vieille tradition française, se déchaîne. Les partisans de De Gaulle ne sont pas épargnés. Charles Maurras dénonce « le crime des gaullistes », de ces « mauvais Français » qui, au nom d’un « super-patriotisme », cachent mal les « profils judaïques, maçonniques, communistes et autres »[53].

    Au début de cette guerre-éclair, De Gaulle tient à rappeler que, dès le début, la France libre a été associée aux décisions « dès le 20 mai » et que ses troupes – citées en premier – y ont participé : « La France Libre fait la guerre. Or, avec le consentement de Vichy, les Allemands ont commencé à prendre pied au Levant. Militairement, c’est un immense danger. Politiquement, c’est livrer au tyran des peuples que nous nous sommes engagés de tout temps à conduire à l’indépendance. Moralement, c’est, pour la France, perdre tout ce qui lui reste de prestige en Orient. Nous ne voulons pas cela. Voilà pourquoi nous sommes entrés en Syrie et au Liban avec nos alliés britanniques (…). La France ne veut pas de la victoire allemande. La France veut être délivrée. Nous exécuterons la volonté de la France » (Charles de Gaulle, Déclaration, Le Caire, 10 juin 1941)[54]. Comme toujours à l’époque, il surévalue quelque peu le rôle de la France libre – et, par ricochet, le sien. En réalité, les Français du Levant, plutôt légalistes et férocement anglophobes, n’ont guère été enthousiastes de la situation nouvelle. Politiquement, les Français libres n’ont donc l’importance que par le verbe gaullien ; militairement, ils ne représentent pas grand’ chose par rapport aux Britanniques.

    « Le moment venu »

    Mais l’essentiel n’est pas là : on aura surtout remarqué l’emploi du mot Indépendance. Le général Catroux en confirme le principe : « Dépositaire de la tradition libérale française et soucieuse de faire honneur aux engagements contractés envers vous, la France Libre, en entrant au Levant, a commencé, en dépit de la guerre et en dépit de l’état d’exception qu’elle impose, par un acte d’émancipation ; elle vous à rendus libres et indépendants. Vos aspirations sont satisfaites ». Voilà qui était clair et net. Mais les nationalistes durent être quelque peu refroidis par la suite de la déclaration : « Il s’agit maintenant d’organiser votre indépendance » (Déclaration, 26 septembre 1941)[55]. Suivait une série de déclarations de principe dans lesquelles il était bien difficile de démêler ce qui appartenait à ce Liban indépendant et ce qui restait contrôlé par la France, au nom de sa « mission séculaire ». L’appel se terminait par une formule qui repoussait encore l’échéance : Catroux appelait de ses vœux un « traité franco-libanais qui consacrera définitivement l’indépendance du pays »… sous-entendu : après la fin du conflit mondial… Le lendemain, 27 septembre, il faisait sensiblement la même déclaration au peuple syrien[56].

    De son côté, le chef de la France libre prévient la SDN[57] des intentions de son gouvernement (28 novembre 1941)[58]. De Gaulle se rend de nouveau au Levant en août 1942. À Beyrouth, il dit : « L’indépendance de l’État de la Syrie et de l’État du Liban est devenue un fait acquis ». Mais pour préciser immédiatement – message limpide aux alliés et aux indépendantistes – qu’il n’appartient qu’à la France de mettre en place cette indépendance, au rythme et selon les modalités fixés par elle. Et ce qui suit n’est pas propre à susciter l’enthousiasme des principaux intéressés, car chacun a encore en tête, évidemment, les atermoiements de la période 1936-1939 : « Ce n’est point à dire, certes, que la tâche soit maintenant achevée et que la Syrie et le Liban, qui ne connurent jamais, depuis des millénaires, une réelle indépendance nationale, aient en quelques mois achevé leur évolution. Les principes sont acquis, les bases sont jetées ! Il reste à ces peuple si anciens, devenus de si jeunes États, beaucoup à faire pour construire leur propre maison politique ». De Gaulle insiste ensuite sur la nécessité d’ « organiser l’indépendance », avec l’aide de la France, ce que « les dures servitudes de la guerre » ne permettent pas pour l’instant. Ce sera fait, conclut-il, « le moment venu » (28 août 1942)[59].

    Une fois de plus, des représentants officiels de la France donnaient l’impression d’adopter un double langage et de repousser éternellement l’ère des indépendances réelles (Catroux en 1941 : « … dès que possible… » ; de De Gaulle en 1942 : « … il reste… beaucoup à faire… »). Avec, cette fois, une particularité dérangeante : les Britanniques étaient sur place et observaient cette évolution.

    On sait que l’alliance entre gaullistes et Britanniques n’était pas dénuée d’arrière-pensées. Leur cohabitation, dans un Levant désormais acquis aux Alliés, va se révéler orageuse, les premiers soupçonnant en permanence les seconds de soutenir les éléments nationalistes locaux, afin de contrecarrer des visées restées à leurs yeux colonialistes.

    Mais il n’y a pas que le Royaume-Uni. Washington et Moscou, pour des raisons évidemment différentes mais circonstanciellement convergentes, professent un anticolonialisme stratégique. Le représentant de la France libre sur place, le général Beynet, écrit : « Nous avons donc tout le monde contre nous »[60]. Constat tragique, mais réaliste.

    Dans ce monde où beaucoup raisonnent déjà en termes de décolonisation, même si le mot est peu en usage à l’époque, le Gouvernement français (alors le GPRF) apparut, avant même la fin de la guerre, comme dirigé par des « casuistes », des « retardataires »[61], selon les termes d’un homme au cœur de l’appareil d’État, Jean Chauvel, secrétaire général du Quai d’Orsay[62].

    Une fin de mandat chaotique[63]

    La France souffle le chaud et le froid. Le 20 mars 1945, la Syrie et le Liban sont admis à la Conférence de San Francisco, qui prépare intensivement alors la charte des Nations Unies, avec le soutien de la délégation française.

    Est-ce l’indépendance totale ? Il faut apporter une nuance. Le général de Gaulle est un homme de convictions. Pour lui, les mouvements nationalistes syrien et libanais sont le fait d’adversaires irréductibles – et minoritaires – de la France, soutenus en sous-main par les Britanniques. Le 5 avril, une réunion décisive se tient, à Paris, sous la présidence du Général, qui déclare en préambule : « Il faut considérer que l’indépendance des États est une chose et que notre présence au Levant sous une forme militaire en est une autre. Nous ne renoncerons pas à cette présence »[64]. On sait aujourd’hui que son intransigeance n’était pas partagée par les autres présents. Georges Bidault, ministre des Affaires étrangères, était réticent devant la politique de force[65] – mais il n’eut quasiment jamais voix au chapitre, tant que le Général dirigea la France[66]. Jean Chauvel, déjà cité, mais aussi le général Beynet qui, sur place, connaissait la situation réelle, argumentèrent en faveur de concessions. Mais qui aurait eu le courage, un peu suicidaire, d’insister ? Au terme de la réunion, de Gaulle donne l’ordre à l’état-major d’envoyer sur place trois bataillons.

    Dans des instructions qu’il adresse à Bidault, De Gaulle résume son état d’esprit : il faut mettre fin à « la période d’effacement de la France », ne céder ni aux « caresses », ni aux « grognements » des Britanniques, pour conclure : « C’est le moment de marquer le coup. » (30 avril 1945)[67]. Le même jour, recevant l’ambassadeur d’Angleterre à Paris, Duff Cooper, il lui dit, sans langage diplomatique particulier : « Il n’y aura pas de désordres au Levant, à moins qu’ils ne soient fomentés par les Anglais eux-mêmes »[68]. Les Britanniques étaient habitués à l’hostilité du Général. Cette position laissait augurer de la grave crise à venir.

    La presse – qui par parenthèse aborde alors très rarement cette question – soutient la position française : « La position de notre pays n’a jamais changé. Depuis le jour où il a reconnu la souveraineté de la Syrie et du Liban, il n’a à aucun moment failli à sa parole. Mais, avant que cette souveraineté devienne pleinement effective, il entend – ainsi que cela a été également reconnu dès le début par ses partenaires – assurer la sauvegarde de ses droits et intérêts séculaires dans ces pays qui nous sont redevables, pour une si large part, aussi bien de leur développement culturel que de leurs progrès économiques ». Cet éditorial se concluait par un rappel, discret mais ferme, aux alliés britanniques de jouer le jeu de l’amitié avec la France (Le Monde, 25 mai 1945)[69].

    Le 7 mai, veille de la capitulation nazie en Europe, de nouvelles troupes (1.200 soldats, essentiellement des Sénégalais) arrivent à Beyrouth. Pour les Français, c’est une simple relève technique. Pour les nationalistes – cette fois, Syriens et Libanais unis – c’est une provocation. Ils le clament haut et fort : « Ils se trompent s’ils pensent qu’ils peuvent en faire quelque chose ; si toutes leurs armées à la fois se retournent contre nous, ils seront incapables de nous priver de notre indépendance tant que nous vivrons. Nous avons acquis cette indépendance au prix d’un sang précieux. Il n’est pas une parcelle du sol libanais qui n’ait été arrosée de sang pour l’obtention de cette indépendance. C’est pourquoi ils ne pourront nous ravir cette indépendance avant de nous anéantir tous. Ils peuvent nous priver de la vie, détacher nos têtes de nos épaules, mais ils ne pourront jamais prendre notre indépendance » dit ainsi le Premier ministre Abdel Hamid Karamé (Beyrouth, 16 mai 1945)[70]. Même opinion à Damas : « Je ne sais pas comment finira la crise ; ce qui est certain, c’est que les Syriens sont disposés à mourir plutôt que de permettre la moindre atteinte à leur Indépendance » (Saadalah Djabri, président de la Chambre des députés, 31 mai 1945)[71].

    Ensuite, tout va très vite. Au Liban, des grèves de protestation sont organisées. En Syrie, c’est plus violent. Des Français sont attaqués à Damas, à Alep, à Hama, dans le Djebel druze. Il y a des morts, des blessés. Les Français, militaires et civils, ne peuvent plus quitter leurs maisons ou des lieux sécurisés.

    La tension atteint son paroxysme dans la capitale entre le 22 et le 30 mai 1945.

    Le gouverneur militaire de Damas est alors le colonel François Olive, dit Oliva-Roget. Il a reçu des ordres formels de Paris : il s’agit d’anéantir ce qui est présenté comme une émeute. Il les transmet à ses subordonnés le 26 mai. Le 29, la bataille de Damas commence. Durant 36 heures, les troupes françaises – où les tirailleurs sénégalais sont majoritaires – utilisent les automitrailleuses, les tanks, les armes lourdes (canons de 75) et même l’aviation. Les troupes occupent le Parlement, les bâtiments gouvernementaux, le siège de la Banque centrale. Des dizaines de bâtiments brûlent. Le bilan humain est lourd. Toutes les études historiques estiment qu’il y eut des centaines de morts, la fourchette variant entre 500 et 2.000. De Gaulle lui-même, répondant à une question lors d’une conférence de presse que l’on citera plus longuement infra, évoquera « plusieurs centaines de personnes tuées ou blessées à Damas »[72]. On sait qu’il y eut également des morts – entre 100 et 300 –, dans les mêmes conditions, à Hama. Par contre, à Alep, le délégué français Fauquenot refusa de bombarder la ville[73].

    Cette initiative française est fortement critiquée dans le monde entier. Le gouvernement britannique, dont les relations avec de Gaulle sont devenues exécrables, Washington, Moscou, critiquent Paris en termes plus ou moins diplomatiques. Surtout, le monde arabo-musulman, bien au delà de Damas, s’enflamme. La Ligue arabe – qui est toute jeune : elle a été fondée en mars – émet une protestation indignée. Des manifestations populaires ont lieu dans tout le Moyen-Orient.

    C’est, finalement, le gouvernement de Londres qui résout la crise. À sa manière. Le 31 mai, devant les Communes, Anthony Eden fait une déclaration solennelle et ferme : « Nous avons reçu un appel pressant du gouvernement syrien. Nous avons le profond regret d’ordonner au commandant en chef en Orient[74] d’intervenir afin d’empêcher que le sang ne coule davantage »[75]. Ordonner… le mot est fort, précis, mais correspond à la réalité. Ainsi, Londres a envoyé un ultimatum à un officier français sans passer par Paris. Un incident supplémentaire aggrave encore la situation : ce message est rendu public avant même d’avoir été transmis au chef du gouvernement français. Les interprétations de cet incident diplomatique, qui aggravait encore le contentieux, divergent : maladresse ou mesure vexatoire de la part de Londres ? Qu’importe : de Gaulle, pour sa part, crut dur comme fer à la seconde version. Ce même 31 mai, Massigli, ambassadeur de France à Londres, est convoqué au 10 Downing Street par Churchill et Eden. Il lui est confirmé de transmettre à son gouvernement l’ordre formel de cesser le feu, assorti d’une menace d’intervention des troupes britanniques qui sont considérablement plus importantes que le contingent français. Ce même jour, le général Bernard Paget, commandant en chef des troupes britanniques au Moyen-Orient, en résidence au Caire, reçoit l’ordre de son gouvernement de se rendre à Beyrouth pour y faire appliquer cette mesure. C’est dire que cette mesure aurait été appliquée, quelle que fût la réponse des Français. La mort dans l’âme, finalement, de Gaulle accepte et transmet à Oliva-Roget l’ordre de cesser le combat et de ne pas s’opposer aux mouvements que les troupes britanniques seraient amenés à faire dans Damas.

    Le 1er juin au matin, le feu cesse. Les troupes anglaises font leur entrée dans Damas. Le général Paget y arrive le lendemain, en nouveau maître des lieux. Les Britanniques se donnent même le plaisir de procéder au transfert et à la protection des Français, en butte à l’hostilité de la foule syrienne (il y aura tout de même des cas d’agressions contre des individus isolés et même une quinzaine d’assassinats).

    Le 3 juin, le drapeau français a cessé de flotter à Damas.

    La veille, à Paris, de Gaulle s’était exprimé, cette fois publiquement, lors d’une conférence de presse consacrée quasiment à cette question. Il y avait fait un long récit de l’histoire du Mandat depuis les origines. Abordant la crise en cours, il employa l’argumentaire colonial classique : des « bandes armées », soutenues par les autorités syriennes et libanaises, avaient déclenché des troubles, et les Français avaient été obligés de répliquer. Le chef du gouvernement en profita surtout pour régler ses comptes avec Londres : son irritation contre la politique britannique était présente dans chaque formule[76].

    Mais le verbe gaullien ne pouvait rien contre la réalité du terrain : des populations syrienne et même libanaise excédées, dressées contre la France, un monde arabe en ébullition, des alliés en désaccord total et menaçants… il n’y avait plus de place – en tout cas, sous forme coloniale ou para-coloniale – pour la France dans la région.

    Jusqu’en septembre, les soldats se replient sur l’aéroport de Damas. Là, ils subissent l’affront de passer leurs derniers mois dans un véritable camp retranché (mines antipersonnel aux abords, barbelés, et même blockhaus aux quatre coins), protégés par des Britanniques, que l’on imagine goguenards, faisant des rondes[77].

    Au moins de Gaulle ne vit-il pas – en tout cas en tant que chef du gouvernement – l’aboutissement logique de son entêtement : il quitta le pouvoir avec fracas le 20 janvier 1946. Le 14 février suivant, le Conseil de sécurité de l’ONU demande à toutes les forces militaires étrangères de quitter le Levant ; pour les troupes françaises, le retrait s’acheva le 30 avril (Syrie) et le 31 août (Liban).

    Les Français, arrivés dans la région, après la Première guerre mondiale, avec la fierté des vainqueurs, en sont évincés sans gloire au terme de la Seconde.

    Un bilan ?

    Comme toujours en histoire coloniale, les défenseurs de l’œuvre française et ses critiques opposent, à coups de chiffres, des bilans fort opposés.

    Discours prononcé lors de l’inauguration du siège du Comité France-Orient par son président, M. Le Nail, ancien délégué de la SDN dans la région (1929) : « Laissez-moi proclamer la grandeur de l’œuvre française en Syrie et au Liban. Ce que mon pays a réalisé en dix ans, au travers de tant d’hostilités, d’intrigues, d’incompréhensions, si d’autres pays l’eussent accompli, quelle publicité, quelle orgueil, quel argument ! Mais ce n’est que la France : alors les Français n’en savent rien ! C’est vrai cependant qu’elle y a fait du beau travail, équipant les chutes d’eau pour la lumière et la force motrice, asséchant les marais, ouvrant les routes, lançant des voies ferrées, fondant les écoles d’agriculture. Des officiers, des fonctionnaires ont créé cette richesse, malgré l’émeute, malgré les crédits chichement mesurés, malgré l’indifférence de leurs compatriotes. Qui donc leur a dit que leur œuvre était bonne et qu’elle grandissait la patrie ? Eh bien, nous le disons ici. Nous les remercions de leur claire vision de la mission de la France. Et nous nous efforcerons d’en convaincre l’opinion, afin qu’elle les soutienne et que, forts de cette sympathie agissante, ils continuent à faire la France plus grande »[78].

    À la veille de la Seconde Guerre mondiale, Louis Kieffer, dans un document du Centre des Hautes Études sur l’Afrique et l’Asie Modernes (CHEAM), écrit : « Si l’on dresse, après vingt ans de Mandat, le bilan de la situation, on constate de remarquables progrès, qu’il serait injuste de ne pas inscrire à l’actif de la France. Les résultats tangibles apparaissent avec le plus d’évidence dans le domaine de l’équipement » (Genèse du Mandat français au Levant, 1939)[79].

    Une brochure anonyme de la même époque présente ce bilan de deux décennies de présence française : une superficie de terres cultivées doublée, un outillage industriel moderne, un réseau routier multiplié par 4, un réseau ferroviaire doublé, une fréquentation scolaire en hausse (50.000 élèves en 1919, 271.000 en 1939), etc.[80]

    Faut-il s’étonner si les habitants de la région – et en particulier les Syriens – aient une vision un peu différente ? La présence française a certes, comme en d’autres lieux colonisés ou para-colonisés, accéléré l’entrée de la région dans la modernité. Mais comment oublier, lorsqu’on est Syrien, la violence qui a accompagné la politique française, quasi du premier (bataille de Maysalûn, 23 juillet 1920) au dernier jour (affrontements de Damas, fin mai 1945), donc durant un quart de siècle ? Comment oublier que Damas, ville sainte pour les Musulmans, fut bombardée à deux occasions ?

    Un fait est d’ailleurs caractéristique : alors que les deux moments forts de la répression, 1925 et 1945, sont restés très présents, aujourd’hui encore, dans la mémoire des Syriens, ces faits sont à peu près ignorés en France[81], à part dans quelques milieux de chercheurs spécialisés.

    Aussi fut-ce tout naturellement que les autorités françaises, lorsqu’elles décidèrent de construire un nouveau lycée à Damas, lui donnèrent le nom de Charles de Gaulle. Le jour de l’inauguration par le président Sarkozy, en septembre 2008, nul journaliste français ne songea à rappeler le rôle du gouvernement de Gaulle en 1945, nul officiel syrien n’y fit allusion…

    –-

    [1] Un voyage en Syrie, Paris, Paris, Éd. de l’Illustration Economique et Financière, 1921 ; cité par Anne-Lucie Chaigne-Oudin, art. cité.

    [2] Préface à l’ouvrage de Marcel Homet, Syrie terre irrédente. L’histoire secrète du traité franco-syrien. Où va le Proche-Orient ?, Paris, J. Peyronnet & Cie, Éd., Coll. Outre-Mer

    [3] Paris, Libr. Plon, 1923

    [4] « Le mandat français en Syrie »

    [5] La Revue de France, 1 er avril, cité par Anne-Lucie Chaigne-Oudin, art. cité

    [6] Jacques Thobie, op. cit.

    [7] Cité par Correspondance d’Orient, n° 251, 15 décembre

    [8] Gérard D. Khoury, La France et l’Orient arabe, op. cit.

    [9] Un négociateur russe, Sazonoff, avait participé à ces négociations secrètes. Mais la révolution bolchévik mit évidemment fin à cette politique (et même révéla publiquement ces accords).

    [10] Robert de Beauplan, Où va la Syrie ? Le mandat sous les cèdres, Paris, Éd. Jules Tallandier, 1929

    [11] François Xavier Trégan, « Appréhensions et méthodes dans un système mandataire : le cas de la participation des États du Levant à l’Exposition coloniale internationale de Paris, 1931 », in Nadine Méouchy, op. cit.

    [12] Sous le Front populaire. Voir infra

    [13] Conférence, Institut International de Coopération Intellectuelle, 9 mars 1939, in Revue Politique Étrangère, Vol. IV, n° 2, 1939

    [14] Clémentine Kruse, « La France et le Levant (1860-1920) », Site Les clés du Moyen-Orient, 17 avril 2012

    [15] « Notre enquête en Syrie »

    [16] In Discours et Messages, Vol. I, Pendant la guerre, 1940-1946, Paris Plon, 1970

    [17] Journal des Débats, 9 octobre

    [18] Cité par Gérard D. Khoury, La France et l’Orient arabe, op. cit.

    [19] « La France en Syrie », 26 juillet

    [20] « Proclamation de l’État du Grand Liban », Journal des Débats, 5 septembre 1920

    [21] Cité par Gérard D. Khoury, Une tutelle coloniale, op. cit.

    [22] « Les événements de Damas », Le Temps, 30 octobre 1925

    [23] Robert Montagne, « Les émeutes de Damas », in Association des auditeurs du Centre des Hautes Études sur l’Afrique et l’Asie Modernes, Regards sur le Levant. Les anciens du CHEAM et l’émancipation du Proche-Orient, Paris, Éd. du CHEAM, 2000

    [24] Sur cette période, voir Jacques Couland, « Le Front populaire et la négociation des traités avec les États du Levant », in Walid Arbid & al., Méditerranée, Moyen Orient : deux siècles de relations internationales. Recherches en hommage à Jacques Thobie, Paris, L’Harmattan, Varia Turcica XXXIV, 2003

    [25] Télégramme aux hauts commissaires à Rabat, Tunis et Beyrouth, 15 juin 1936, cité par Jacques Couland, art. cité

    [26] Ce discours est souvent cité sans référence. Nous avons utilisé le texte paru dans Le Populaire, le 2 mars 1937.

    [27] G. Severis, « Le traité d’alliance franco-syrien sera signé demain à Paris », Le Figaro, 8 septembre ; Éditorial, « Le projet de traité franco-syrien », Le Temps, 8 septembre

    [28] G. Severis, « En quoi consiste le traité d’alliance franco-syrien », Le Figaro, 9 septembre

    [29] Pierre Viénot, conférence citée, mars 1939

    [30] Cité par Le Temps, 10 septembre

    [31] Cyril Buffet, « Le traité franco-libanais de 1936 », Cahiers de la Méditerranée, Vol. 44, n° 1, 1992

    [32] Michel Van Leeuw, « Émile Eddé (1884-1949) : “Pour le Liban, avec la France“ », Thèse, Université Paris VIII (dir. Jacques Thobie), 2001

    [33] Cyril Buffet, art. cité

    [34] Deux articles cités

    [35] Parfois orthographié Chakib

    [36] Raja Adal, « Shakib Arslan’s Imagining of Europe : The Colonizer, the Inquisitor, The Islamic, The Virtuous and the Friend », in Nathalie Clayer & Eric Germain, Islam in Europe in the Interwar Period : Networks, Status, Challenges, New York, Columbia Univ. Press, London, Hurst, 2008

    [37] « Le traité franco-syrien », septembre-novembre 1936, cité par Raja Adal, art. cité

    [38] Paris, Libr. Plon

    [39] « Le vrai sens de l’affaire d’Alexandrette »

    [40] « Le massacre de Tunis, apothéose de l’impérialisme français », 25 juin 1938

    [41] « La commission des affaires étrangères se prononce contre la ratification du traité franco-syrien », Journal des Débats, 16 décembre, p. 2

    [42] « Devant la commission des affaires étrangères, M. Georges Bonnet fait d’importantes déclarations sur les grands problèmes internationaux », Journal des Débats, même date, 1 ère page

    [43] Deux années au Levant. Souvenirs de Syrie et du Liban, Paris, Hachette, 1952.

    [44] Jean-David Mizrahi, « La France et sa politique de mandat en Syrie et au Liban (1920-1939) », in Nadine Méouchy (dir.), op. cit.

    [45] Tous ces épisodes se situent avant l’invasion de l’Union soviétique et la célèbre phrase de Pierre Laval : « Je souhaite la victoire de l’Allemagne » (22 juin 1942). Darlan a donc été un précurseur.

    [46] D’autres clauses concernent la collaboration en Tunisie et en Afrique subsaharienne. En échange, Darlan obtient des libérations de prisonniers et un assouplissement des conditions de passage de la ligne de démarcation.

    [47] « Syrie : Vichy ordonne de résister le plus longtemps possible », Périodique De Gaulle en ce temps-là, n° 19, Paris, Éd. du Hénin, 1971

    [48] Cité in « Vichy livre la Syrie à Hitler », Périodique De Gaulle en ce temps-là, n° 18, Paris, Éd. du Hénin, 1971

    [49] Journal des Débats, 10 juin

    [50] Anne-Lucie Chaigne-Oudin, « Guerre du Levant, 8 juin-11 juillet 1941 », Site Les clés du Moyen-Orient, 5 janvier 2011

    [51] Voir Anne-Lucie Chaigne-Oudin, « Le commandant de Gaulle au Levant de 1929 à 1931 », Site Les clés du Moyen-Orient, 6 mai 2010

    [52] On sait qu’il sera condamné à mort par la Haute Cour de Justice, le 20 avril 1945, puis gracié par de Gaulle. Mais il mourra en prison le 13 décembre de la même année.

    [53] « Sur la manœuvre anglaise », L’Action française, 10 juin 1941

    [54] In Discours et Messages, Vol. I, Pendant la guerre, 1940-1946, Paris Plon, 1970

    [55] Correspondance d’Orient, n° 509, janvier 1945

    [56] Id.

    [57] L’organisme, évidemment en sommeil durant la guerre, ne sera (auto) dissous qu’en avril 1946.

    [58] Voir Pierre Guillen, « La France et la question du Levant à la fin de la Seconde Guerre mondiale », in Walid Arbid & al., op. cit.

    [59] In Discours et Messages, Vol. I, Pendant la guerre, 1940-1946, Paris Plon, 1970

    [60] Message à Georges Bidault, ministre des Affaires étrangères, 2& septembre 1944, cité par pierre Guillen, art. cité

    [61] On sait que ce même Gouvernement provisoire rendit public, en mars 1945, un programme pour l’Indochine jugé par tous les observateurs totalement dépassé par la situation réelle sur place, puis encouragea – ou, pour le moins, couvrit – en mai la sanglante répression du Constantinois, répression exactement contemporaine du drame de Damas (voir infra).

    [62] Lettre au ministre de France au Caire, Jean Lécuyer, 22 juin 1945, cité par Maurice Albord, L’armée française et les États du Levant, 1936-1946, Paris, CNRS Éd., 2000

    [63] Jacques Thobie, « Mai 1945 : crise au Levant et domaine réservé », in Enjeux et Puissances. Mélanges en l’honneur de Jean-Baptiste Duroselle, Paris, Publ. de la Sorbonne, 1986 ; voir également Anne Bruchez, « La fin de la présence française en Syrie : de la crise de mai 1945 au départ des dernières troupes étrangères », Revue Relations Internationales, n° 122, 2 / 2005

    [64] Cité par Jacques Thobie, art. cité

    [65] Jean-Rémy Bézias, « Georges Bidault et le Levant : l’introuvable politique arabe (1945-1946) », Rev. d’Hist. moderne et contemporaine (Mélanges en hommage à J.-B. Duroselle), octobre 1995

    [66] De Gaulle méprisait Bidault, qui en était bien conscient. Il aurait dit, lorsque le Général décida de quitter le pouvoir, en janvier 1946 : « C’est le plus beau jour de ma vie » (Georgette Elgey, Histoire de la IV è République, Vol. I, La République des Illusions, Paris, Fayard, Coll. Les grandes Etudes contemporaines, 1965)

    [67] Cité par Pierre Guillen, art. cité

    [68] Propos rapportés par l’ambassadeur lui-même in The Duff Cooper Diaries, London, Orion Books, 2005, cité par Henri de Wailly, 1945. L’Empire rompu. Syrie, Algérie, Indochine, Paris, Perrin, 2012

    [69] « Les incidents syro-libanais »

    [70] Cité in « La cise syrienne et libanaise », Correspondance d’Orient, n° 515, juillet 1945

    [71] Cité in « La cise syrienne et libanaise », art. cité

    [72] Conférence de presse, Paris, 2 juin 1945, in Discours et Messages, Vol. I, Pendant la guerre, 1940-1946, Paris Plon, 1970

    [73] Association des auditeurs du CHEAM, op. cit.

    [74] Le colonel Oliva-Roget

    [75] Cité par Henri de Wailly, op. cit.

    [76] Conférence de presse, Paris, 2 juin 1945, in Discours et Messages, Vol. I, Pendant la guerre, 1940-1946, Paris Plon, 1970. De Gaulle, qui n’oubliait rien, gardera jusqu’à la fin de ses jours une rancune contre Churchill et Eden. Vingt-trois années plus tard, recevant l’historien Michel-Christian Davet, qui avait consacré un ouvrage à ce drame (op. cit.), il dira : « Les Anglais ont été parfaitement odieux en Syrie » (2 avril 1968), « Vingt-sept ans après, de Gaulle maintient », Périodique De Gaulle en ce temps-là, n° 18, Paris, Éd. du Hénin, 1971

    [77] Commandant Edouard de Montalembert, « Souvenirs de Syrie (1944-1946) », in Regards sur le Levant, op. cit.

    [78] In Revue des Questions Coloniales & Maritimes, janvier-février 1930

    [79] In Regards sur le Levant, op. cit.

    [80] L’Œuvre française en Syrie et au Liban, 1919-1939, Paris, Larose, 30 juin 1939

    [81] Dans le très épais Dictionnaire de la France coloniale, sous la direction de Jean-Pierre Rioux (Paris, Flammarion, 2007), l’ère du Mandat sur le Levant n’est traitée qu’en 6 pages (rédigées par Pierre Fournié) sur 936.

    https://histoirecoloniale.net/mandat-francais-sur-la-syrie-une-brutale-domination-coloniale-san
    #France #histoire_coloniale #colonialisme #WWII #Seconde_guerre_mondiale #Damas #partage #SDN #guerre #conflit #paix #histoire

  • Festeggiamenti, incertezza e dolore: i primi giorni di una nuova #siria
    https://scomodo.org/festeggiamenti-incertezza-e-dolore-i-primi-giorni-di-una-nuova-siria

    I posti di frontiera sono vuoti, le immagini di Assad che campeggiavano ovunque sono state distrutte. Diversi mezzi militari sono abbandonati lungo l’autostrada. Domenica 8 dicembre i ribelli di Hayat Tahrir Al-Sham (HTS) insieme ad altre forze anti-governative sono arrivati a #damasco praticamente senza scontrarsi con l’esercito del regime. L’articolo Festeggiamenti, incertezza e dolore: i primi giorni di una nuova Siria proviene da Scomodo.

    #Uncategorized #reportage

  • Plus d’une trentaine d’élus français ont rendu visite à Assad depuis 2014 | by Syrie Factuel | Medium
    https://syriefactuel.medium.com/plus-dune-vingtaine-d-%C3%A9lus-fran%C3%A7ais-ont-rendu-visite-

    La diplomatie française a cessé toute relation avec le régime syrien en mars 2012. Mais, selon le décompte de Syrie Factuel, 32 élus français ont pourtant pris le chemin de #Damas depuis 2014 pour y rencontrer Bachar al-Assad ou d’autres figures officielles, lui permettant ainsi de diffuser sa propagande.

    La position officielle de la #France sur le conflit syrien est, au moins sur le papier, claire : priorité à la lutte contre #Daech, à l’amélioration de la situation humanitaire et la lutte contre l’impunité de « tous les crimes de guerres ». Appelant initialement au départ de #Bachar_al-Assad, le Quai d’Orsay a finalement revu sa position notamment suite à l’intervention russe de 2015, prônant une « solution politique » répondant « aux aspirations légitimes de tous les Syriens ». Laurent Fabius, alors ministre des Affaires étrangères, avait déclaré au Progrès « une Syrie unie implique une transition politique. Cela ne veut pas dire que Bachar al-Assad doit partir avant même la transition, mais il faut des assurances pour le futur ». Suite à la répression des mouvements pacifiques de contestation par le régime de Damas, la France n’entretient plus de contacts officiels avec les autorités syriennes depuis 2012. Pourtant, certains parlementaires français ont malgré tout maintenu le lien avec le régime pendant le conflit.

    Selon le décompte réalisé par Syrie Factuel, 32 élus français au total, majoritairement des députés, se sont rendus en Syrie entre octobre 2014 et septembre 2021. Au moins sept visites ont eu lieu entre février 2015 et janvier 2017, avec un pic d’activité au cours de la première année.

  • Elijah J. Magnier 🇪🇺 on X: “Protected under the UN flag and convoy, Several embassies evacuated #Damascus this morning: #Venezuela, #Chile, #Cuba, #Argentina, #Greece and #Spain. All left #Syria for fear of the unexpected, mainly the Israeli intentions towards the country.” / X
    https://x.com/ejmalrai/status/1866069488040358299

    Protected under the @UN
    flag and convoy, Several embassies evacuated #Damascus this morning: #Venezuela, #Chile, #Cuba, #Argentina, #Greece and #Spain. All left #Syria for fear of the unexpected, mainly the Israeli intentions towards the country.

  • Thread by jenanmoussa on Thread Reader App – Thread Reader App
    https://threadreaderapp.com/thread/1863260158396084525.html

    1/ Developments in Syria going so fast that reports become obsolete moments later.

    I’ve reported from inside Syria since 2011 and I live in the MidEast. So, let me explain in this thread what the implications could be for Syria and wider region in case the Syrian regime falls:

    2/ First, let me explain which units are participating in this offensive on the side of anti-Assad forces. Most belong to HTS. which split from Al-Qaeda in 2016. However, since 2018 HTS is designated a foreign terrorist group by the US State Department.

    3/ HTS is active around Aleppo and Hama. The commander of HTS is Abu Muhammad al-Jolani. Earlier he headed Nusra Front (Al Qaeda in Syria). After HTS split from AlQaeda, he claims to have distanced himself from AQ. There is still a $10 million bounty on his head by the U.S.

    4/ In addition to the HTS operation, there is another offensive going on simultaneously. This second battle is by the SNA (Syrian National Army - a Turkey funded Syrian rebel umbrella organization). The SNA operation is mainly targeting Kurdish forces north of Aleppo.

    5/ HTS takes lead, but following brigades also participate in offensive against Assad forces:

    –Faylak Al Sham (Sham Corps)
    –Jaysh al-Izza (Army of Pride)
    –Suqour al-Sham (Sham Falcons)
    –Ahrar alSham (Sham Free Men)
    –Turkistan Brigade
    –Ansar alTawhid (Supporters of Monotheism)

    6/ The Turkistan Brigade is interesting. Most of its members are jihadists from a/ Central Asia (Uzbeks, Tadjiks), b/ Chinese Uyghurs or c/ non-Syrian Arab fighters from the Middle East or Europe. Most came already to Syria for jihad in 2012-2015.

    7/ Almost all SNA groups are involved in fighting Kurds north of Aleppo. But 3 SNA battalions are part of HTS led offensive against Assad:

    –Suleiman Shah Division
    –Hamza Division
    –AlJabha alShamiya (Levant Front)

    There are no foreign fighters in SNA, some are Syrian Turkman.

    8/ Impossible to predict if the regime of Syrian president Assad will fall. But if so, these could be the implications for Syria. (Obviously the situation is super fluid. But based on my experience in war-torn Syria, these scenarios seem at this moment most likely):
    9/ If HTS and allies take over Syria they will enforce a strict interpretation of Sharia law. Although there are (cultural and historical) differences between HTS and the Taliban in Afghanistan, think of Syria under HTS turning into a “Taliban-light” state.

    10/ HTS and its predecessor Jabhat al Nusra have a bad track record when it comes to the treatment of ethnic and religious minorities.

    11/ Expect refugees. Syrian Christians, Kurds &other minorities will try to leave, mostly to Lebanon, Europe or US.

    Sectarian hatred runs high in Syria. Especially the Alawite & Shia populations might be under risk of serious revenge attacks by HTS and other opposition groups.

    12/ Very uncertain what will happen in Latakia and Tartous areas (western coastal region) where most Alawites live. This is also the region where Russia has their important naval facility. Will Russians evacuate? Can Alawites defend this area? Totally unclear at the moment.

    13/ Same goes for people linked to Assad institutions- politicians, journalists, soldiers, police, civil servants etc. Many will fear revenge attacks by HTS &allies and will try to escape, either Lebanon or Jordan. Others might stay and hope for the best. Or be forced to repent.

    14/ What will happen to the Kurds in Syria is also very unclear at the moment. SDF controlled areas in the northeast, where also American ground troops are present, might be able to survive due to US protection.

    But American troops are only present east of the Euphrates River. There are no US troops west of the Euphrates. Therefore places such as Sheikh Maqsoud (Kurdish neighborhood in Aleppo city) and Tal Rifaat and Manbij (north/northeast of Aleppo) might be run over by HTS or SNA. But even Kobani and Raqqa are vulnerable because US ground forces are located at quite a distance.

    15/ Possible fall of Syrian gov also has huge implications for eastern Syria where Islamic State still has a large covert present. If Deir Ezzor falls, expect Islamic State to regroup &take over parts of east Syria &desert areas in Homs province. IS and HTS will fight each other.

    16/ Obviously, in case the Syrian regime of President Assad collapses, it will have huge repercussions for the wider Middle East. I will explain the impact of this all country by country. Let’s start with Turkey:

    17/ For Turkey, the possible fall of Assad means the following:

    –Via its proxies in Syria (SNA and HTS) Turkey will hugely expand its power and influence in Syria, which was from 1516 until 1918 part of the Ottoman Empire.

    –Removal from Syria of Turkey’s old rival Russia. Erdogan wins, Putin loses.

    –Weakening/finishing off much-hated Kurdish forces in Syria.

    –With Syria pacified by HTS and its allies, Turkish president Erdogan can send millions of Syrian refugees from Turkey back to Syria “as the war is over and Assad is gone”. AKP will go up in the polls.

    18/ For Russia, the possible fall of Assad means the following:

    –No more ally in Damascus, end of political influence in Syria.
    –Outsmarted by Turkey.
    –No more or very limited military presence in Syria. Moscow’s Saigon?
    – Possible end to super important Tartus Naval base, established back in 1971 during the times of the Soviet Union.
    19/ For Israel, the possible fall of Assad means the following:

    –With Syria in the hands of jihadists, it will be impossible for Iran to keep transporting weapons over land from Iran, via Iraq and Syria to its proxy Hezbollah in Lebanon. With Beirut airport and Lebanese ports de facto controlled by Israeli naval and air forces, Hezbollah can’t rearm. A major win for Israel.

    –Just as Iranian weapons can’t reach Hezbollah anymore, the Iranian military loses access to Lebanon and Syria.

    – In the short term: HTS ruled Syria will keep Syria unstable and weak due to endless internal military and religious conflicts. Hardly a threat to Israel.

    – But in the long term: As jihadi groups traditionally get out of control; Israel will expect Western ally Turkey to reign in HTS on time.

    20/ For Iran, the possible fall of Assad means the following:

    –Iran loses a major ally in the region. Total disaster for Tehran.

    – Iran can’t any longer rearm proxy Hezbollah in Lebanon as the route from Iran to Lebanon is closed.

    –Regional rival Turkey expands its power while Iran experiences an embarrassing end to their political and military presence in Syria and Lebanon resulting in a weakening of Shiite interests in Syria, Lebanon and even Iraq.
    21/ For the U.S. the possible fall of Assad means the following:

    –Russians out of Syria.
    –Hated Iran ally Assad after a marathon struggle finally gone.
    –Isolating Hezbollah in Lebanon.

    In other words: All smiles. (Until of course the day comes when HTS gets out of control and/or IS regroups)

    22/ For Lebanon the possible fall of Assad means the following:

    –Little Lebanon might get sandwiched between its only two neighbours Israel and a jihadi run Syria.

    –As Hezbollah can’t rearm, will other religious groups inside Lebanon try to (forcefully?) fill the vacuum after the weakening of Hezbollah? Possibly leading to religious tension and civil strife.

    –Possible reactivation of jihadi groups and terrorism inside Lebanon with support from HTS in Syria.

    23/ For Iraq, the possible fall of Assad means the following:

    –HTS victory in Syria might inspire similar groups in neighboring Iraq, especially in Sunni areas.

    –Resurrection of Islamic State in Eastern Syria can easily spill over across the border to (western) Iraq. Such a return of Islamic State to Iraq will be accompanied by terrorism and possible civil war.

    • SYRIE. Les mercenaires islamistes contrôlent la quasi totalité d’Alep
      https://kurdistan-au-feminin.fr/2024/11/30/syrie-les-mercenaires-islamistes-controlent-la-quasi-totalite-d

      #Syrie – Les événements se sont rapidement intensifiés depuis hier soir jusqu’à ce matin dans la ville d’Alep, avec l’avancée rapide des mercenaires de l’armée d’occupation turque, Hay’at Tahrir al-Cham (anciennement Jabhat al-Nusra), branche syrienne d’Al-Qaïda, suite à l’effondrement des forces gouvernementales de Damas. Pour le moment, les forces arabo – kurdes contrôlent l’aéroport international d’Alep et tentent de protéger Cheikh Maqsoud et d’Achrafieh et les quartiers chrétiens d’Alep, face à un génocide annoncé.

      Les mercenaires de Hay’at Tahrir al-Sham ont pris le contrôle de dizaines de quartiers d’Alep sans résistance significative de la part des forces gouvernementales de #Damas.

      Les quartiers saisis par les mercenaires de « Hay’at Tahrir al-Sham » (HTC ou HTS, branche syrienne d’al-Qaïda), et ceux réunis sous le nom de l’« Armée Nationale Syriennes » (ANS ou NSA) sous commandement de l’État turc, comprennent Bustan al-Qasr, Kallaseh, Al-Fardous, Al-Qusaila, la Citadelle et ses environs, Jamilia, Salah al-Din, Bustan al-Zahra, Al-Faydh, Nouvel Alep, Al-Rashideen. (quatrième et cinquième quartiers), la zone industrielle de Ramouseh, Al-Hamdaniya, Al-Miridian, Al-Furqan, et des parties de Bab Al-Nayrab, Al-Aziziya et Al-Seryan, entre autres zones.

      Parmi les sites les plus importants repris par les mercenaires de Hay’at Tahrir al-Sham figurent le quartier général de la police d’Alep, l’académie militaire, les installations de recherche scientifique, le bâtiment du gouvernorat d’Alep, l’école d’artillerie, le bâtiment de l’immigration et des passeports, la place Saadallah Al-Jabiri, le bâtiment de la direction des communications, la direction de l’éducation d’Alep et l’université d’Alep. Cependant, leur contrôle total du siège de la compagnie d’électricité de la ville n’est pas encore confirmé.

      Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux ont confirmé la saisie par les mercenaires de grandes quantités de munitions dans des points militaires, indiquant un scénario possible de transfert entre les mercenaires et le gouvernement de Damas, aucun coup de feu n’ayant été tiré à de nombreux endroits.

      De plus, les insignes de l’État Islamique (EI / DAECH / ISIS) apparaissaient sur les vêtements et l’équipement militaire des mercenaires, indiquant l’implication directe des éléments étrangers restants de l’EI aux côtés des mercenaires de l’occupation turque et de Hay’at Tahrir al-Sham (HTS / HTC) dans les attaques d’Alep.

      De nombreuses sources ont confirmé que les mercenaires, en raison de leur dispersion non organisée, ont atteint plusieurs quartiers par des rues secondaires, seuls ou en petits groupes, en filmant leur présence sans contrôler totalement ces zones. Cela a contribué à la circulation de rapports contradictoires.

      Ce matin, le silence régnait dans la ville, aucun coup de feu n’a été entendu dans les quartiers. Des avions de guerre ont été observés survolant la ville, lançant plusieurs frappes aériennes sur des rassemblements dans la Nouvelle #Alep.

  • « Vallée du silicium » - Alain Damasio
    https://podcast.ausha.co/torchon/vallee-du-silicium-alain-damasio

    Bon, vous allez croire que chez Torchon, on est des vieilles grincheuses. Mais clairement, il y a quelque chose qui cloche. Car derrière les néologismes inspirées du Grec et de Heidegger, derrière les jeux de mots lacanien, et derrière les références à la langue des forums geeks de nos années d’adolescence… On retrouve une critique de la tech un peu molle, voire, des lieux communs totalement éculés. Je n’en dis pas plus, j’ai peur de me mettre à dos mes amis geeks qui ne jurent que par la Horde du contrevent, et si vous avez le coeur bien accroché, écoutez l’épisode ! Durée : 51 min. Source : Torchon

  • Les écolieux, mille et un bastions de la lutte contre l’extrême droite
    https://reporterre.net/Les-ecolieux-mille-et-un-bastions-de-la-lutte-contre-l-extreme-droite

    Et puis, 1 400 lieux et 12 000 personnes, c’est loin d’être un raz de marée... « Au-delà de l’aspect concret de la vie en vert, ces espaces ont même une fonction cathartique et/ou soignante : ils prouvent qu’il reste de l’espace pour autre chose, de la couleur et de la beauté, du simple et du lent, du préservé », dit-elle à Reporterre. Les écolieux s’inscrivent peut-être moins dans les luttes et les résistances à des projets inutiles mais ils se positionnent aussi comme laboratoires d’un « autre monde possible ». Et pour certaines et certains comme bases arrière ou zones de repli.

    « L’entrée en résistance » revient souvent dans la bouche des festivaliers. Et pour beaucoup, vivre dans ces « utopies concrètes » constitue déjà un acte de résistance. « Il y a de l’insoutenable, alors forcément, il y a de la résistance, balance Patrick Viveret en introduisant son trépied du REV taillé sur mesure pour les écolieux : « D’abord, R comme résistance créatrice, ces lieux inventent une façon d’être en résistance et pas forcément uniquement en révolte. E comme expérimentation anticipatrice, car on y essaie d’autres façons de faire qui aideront peut-être à mieux traverser les crises. Le V apporte la vision transformatrice tant utile à l’invention d’alternatives. » Et de pointer que l’émergence de noms tels que ceux de Lucie Castets, Huguette Bello ou Laurence Tubiana au sein du Nouveau Front populaire s’apparente déjà à une innovation démocratique : l’élection sans candidat, une forme prisée de désignation des personnes-ressources dans les oasis. « Ces femmes n’étaient candidates à rien mais leurs noms ont émergé. C’est nouveau et cela mérite d’être multiplié. »

    • Varhleen @varhleen
      https://x.com/varhleen/status/1827443764450767210

      Alors j’ai passé six mois dans des #écolieux et c’est pas des "bastions contre" mais des "passerelles vers" l’#extrême_droite. Un univers de conspi antivax new agers glorifiant la Nature déifiée, qui ont fait du dev perso et de la Pensée Positive un mode de vie, et dont les essais "d’autres façons de faire qui aideront peut-être à mieux traverser les crises" ne sont que du #survivalisme peace and love. En mode "Il n’y a rien d’incompatible à vivre une apocalypse et un happy collapse", comme dit leur pote Servigne, qui a vécu en écolieux. Ça "lutte" pour sauver l’espèce comme l’ED lutte pour sauver la race, et ça construit des bastions de blancs CSP+ valides, parce que si l’espèce doit survivre et repeupler à partir de ces bastions après l’effondrement (contre lequel iels n’auront rien fait), autant que ça soit sur les mêmes bases cradingues que l’ED, hein ! Et osef de l’agonie actuelle et à venir de toustes les autres.
      On est sur la même ligne que #Damasio, qui s’est beaucoup rapproché du mouvement des écolieux (et de #Servigne) ces dernières années : « Pour moi, pourvu que le vivant continue à exister, et après, bah si y reste que dix mille habitants mais qu’on se reproduit, on recréera une forme d’humanité ; c’est pas forcément aussi grave que ça ».
      Ouais, 8 milliards de morts, pas forcément aussi grave que ça.

      N’allez pas chercher Marx ou Guérin dans leurs bibliothèques, vous trouveriez seulement Krishnamurti, ou des trucs pour vous apprendre à vous nourrir de lumière. Moins cher encore que les pâtes premier prix et les tomates sans huile, tiens. Ça serait trop con de découvrir qu’on connait déjà "d’autres possibles", que ça fait 200 ans que des gens luttes et meurent pour ces autres possibles et savent que ça se fait pas en se branlant les chakras autour de courgettes boostées à la lune montante et à la bouse de corne.
      Faudrait pas non plus sortir du prisme technocritique radicale sauce Floraisons et anticiv sauce Jansen/DeepGreenResistance, ça viendrait appuyer là où la saloperie réac fait mal.

      Anticapitalisme d’apparat, et bastions contre l’extrême droite mon cul.

      Pour compléter un peu :
      En vrai y a pas ou quasi pas de gens sur les écolieux qui vont voter RN ou même à droite. Globalement c’est pas conscientisé du tout, ces passerelles idéologiques, qui reposent plus sur des patterns de pensée communs avec un habillage différent. Idem pour ce qui est de l’aspect "alternatif" au capitalisme : y a une opposition sincère mais globalement très naïve, et on ne sait pas très bien ce que c’est, en fait, le #capitalisme. D’ailleurs on entend plus une critique du "#Système", compris comme un truc un peu abstrait teinté conspi, que du capitalisme, avec le logiciel duquel, d’ailleurs, quand on gratte un peu, il n’y a pas moins de passerelles. Pensée Positive et gestion managériale du stress, même combat, par exemple.

      Pour la grande majorité des gens que j’ai rencontrés sur les lieux, habitants ou visiteurs/wwoofers, les aspects antisciences, conspi, #new_age sont beauuuucoup plus prégnant et structurant que les aspects anticap. Plus le fait qu’au fond leur logiciel ne diffère pas fondamentalement du logiciel libéral. IMO, pris dans son ensemble, le mouvement fabrique beaucoup plus de conspifaf que d’anarchistes.
      Le fait aussi que ce soit des lieux d’accueil de personnes intéressées/inspirées par cette démarche et ce mode de vie, que la plupart des écolieux reçoivent un nombre conséquent de visiteurs/wwoofers/journalistes chaque année, et que donc y a comme un processus de validation permanente de leur démarche, ça vient également les conforter et ça rend aussi le shift très compliqué et peu probable. Chaque nouvelle visite amenant en plus une redite de leur discours qui, de redite en redite, se renforce comme vérité et conviction.

      #Reporterre

  • Damasio, les NFT et les crypto : façade radicale mais argent sale - Paris-luttes.info
    https://paris-luttes.info/damasio-les-nft-et-les-crypto-18475

    Damasio, le romancier techno-critique, arpenteur de ZAD et chantre du vivant, serait-il impliqué dans la promotion d’un sordide jeu d’argent spéculatif et le greenwashing des cryptomonnaies et des NFT ?
    La réponse est oui et tout est expliqué ici !

    « L’époque n’est plus aux demi-teintes. » (Manifeste de l’Ecole des vivants, cofondée par Alain #Damasio)

    « Il y a 25 packs à gagner pour ceux qui commenteront cette vidéo, alors hésitez-pas ! » (#Alain_Damasio pour la campagne promotionnelle de Cross the Ages)

  • Le soulèvement de Soueïda mènera-t-il à une nouvelle Syrie ?

    [L’article de Mazen Ezzi que nous publions ci-dessous date du 15 septembre. Depuis lors, le mouvement de contestation du pouvoir du régime d’Assad continue dans le gouvernorat de Soueïda. Le 1er octobre, dans les rues de la capitale – Soueïda – une manifestation a pris forme dans la rue et s’est réunie sur la rebaptisée Place de la Dignité (al-Karama). Un des slogans lancés par de nombreuses femmes et des hommes était « La Syrie est nôtre. Elle n’appartient pas à la famille Assad. Vive la Syrie, à bas Bachar al-Assad ». Un autre slogan qui ressortait était le suivant : « Celui qui a détruit la Syrie ne peut la reconstruire. La reconstruction commence depuis les places de la Dignité ». Dans la tradition du régime Assad, diverses menaces plus ou moins biaisées font allusion aux attaques de Daech utilisées par le régime contre Soueïda en 2018. A ce propos, l’activiste syrien originaire de Soueïda – résidant actuellement à Lyon – Firas Kontar écrit, le vendredi 29 septembre, sur sa page Facebook : « Syrie : manifestations dans la région de Soueïda, le régime Assad fait ressurgir la menace djihadiste de #Daech contre la province. Comment ? Hier la chaîne Almayadeen, proche du Hezbollah [Liban] et d’Assad, a diffusé une vidéo montrant les djihadistes de Daech en préparation de l’offensive qu’ils ont menée sur la province en 2018. Plus de 200 civils avaient été massacrés par les djihadistes durant cette offensive, l’armée d’Assad et l’aviation de Poutine avaient laissé faire. Pourquoi ? Assad exigeait l’enrôlement de 30 000 jeunes de la province dans son armée pour mener sa guerre contre les Syriens et les habitants avaient refusé. La diffusion de cette vidéo au moment où la province manifeste contre Assad est une menace à peine voilée à l’encontre des habitants de la province de Soueïda. Le massacre de Daech contre la province Druze en 2018 s’est fait en coordination avec Assad, les djihadistes avaient été évacués en bus par le régime du camp de réfugiés de Yarmouk, dans la banlieue de #Damas, vers le nord de la province de Soueïda. Tout cela je le démontre dans le livre Syrie, la Révolution impossible, j’avais aussi évoqué le massacre de Soueïda dans un article publié sur le site Un œil sur la Syrie [animé alors par Ignace Leverrier]. »

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/10/08/le-soulevement-de-soueida-menera-t-il-a-une-no

    #international #syrie

  • L’#Odyssée_d'Hakim T01

    L’histoire vraie d’Hakim, un jeune Syrien qui a dû fuir son pays pour devenir « réfugié » . Un témoignage puissant, touchant, sur ce que c’est d’être humain dans un monde qui oublie parfois de l’être.L’histoire vraie d’un homme qui a dû tout quitter : sa famille, ses amis, sa propre entreprise... parce que la guerre éclatait, parce qu’on l’avait torturé, parce que le pays voisin semblait pouvoir lui offrir un avenir et la sécurité. Un récit du réel, entre espoir et violence, qui raconte comment la guerre vous force à abandonner votre terre, ceux que vous aimez et fait de vous un réfugié.Une série lauréate du Prix Franceinfo de la Bande Dessinée d’Actualité et de Reportage.

    https://www.editions-delcourt.fr/bd/series/serie-l-odyssee-d-hakim/album-l-odyssee-d-hakim-t01

    Tome 2 :


    https://www.editions-delcourt.fr/bd/series/serie-l-odyssee-d-hakim/album-l-odyssee-d-hakim-t02

    Tome 3 :


    https://www.editions-delcourt.fr/bd/series/serie-l-odyssee-d-hakim/album-odyssee-d-hakim-t03-de-la-macedoine-la-france

    #BD #bande_dessinée #livre

    #réfugiés #réfugiés_syriens #asile #migrations #parcours_migratoires #itinéraire_migratoire #Syrie #histoire #guerre_civile #printemps_arabe #manifestation #Damas #Bachal_al-Assad #violence #dictature #contestation #révolution #répression #pénurie #arrestations_arbitraires #prison #torture #chabihas #milices #déplacés_internes #IDPs #Liban #Beyrouth #Amman #Jordanie #Turquie #Antalya #déclassement #déclassement_social #Balkans #route_des_Balkans #Grèce

  • Denmark declares parts of Syria safe, pressuring refugees to return

    Denmark has stripped 94 Syrian refugees of their residency permits after declaring that Damascus and the surrounding area were safe. The Scandinavian nation is the first EU country to say that law-abiding refugees can be sent back to Syria.

    In Denmark, 94 Syrian refugees were stripped of their temporary residence permits, various British media reported this week. The move comes after the Danish government decided to extend the area of Syria it considers safe to include the Rif Dimashq Governorate – an area that includes the capital Damascus.

    According to the news platform Arab News, the Danish government said the 94 people will be sent to Danish deportation camps, but will not be forced to leave. Human rights groups however fear that the refugees will feel pressured to leave, even though their return is voluntary.

    The Danish immigration minister, Mattias Tesfaye, insisted last month that the Scandinavian country had been “open and honest from the start” about the situation of Syrian refugees, according to the British daily The Telegraph. “We have made it clear to the Syrian refugees that their residence permit is temporary. It can be withdrawn if protection is no longer needed,” the newspaper quoted Tesfaye as saying.

    The minister highlighted that Denmark would offer protection as long as needed but that “when conditions in the home country improve, a former refugee should return home and re-establish a life there.”
    ’Wreckless violation of duty’

    Last December, Germany’s deportation ban to Syria expired – but the only people now eligible for deportation are Syrian nationals who committed criminal offences or those deemed to pose a serious risk to public security. Denmark is the first European Union member to say that law-abiding refugees can be sent back to Syria.

    Human rights groups have strongly criticized the new Danish policy.

    “That the Danish government is seeking to force people back into the hands of this brutal regime is an appalling affront to refugee law and people’s right to be safe from persecution,” Steve Valdez-Symonds, refugee and migrant rights director at Amnesty International UK, told The Independent.

    “This reckless violation of Denmark’s duty to provide asylum also risks increasing incentives for other countries to abandon their own obligations to Syrian refugees,” he said.

    The organization Doctors without Borders (Médecins Sans Frontières, MSF) told The Independent that they assume people sent back to the Rif Dimashq Governorate would face similar challenges to the ones that people in northern Syria are facing, “given the scale and duration of the Syrian conflict ​and the impact of the war on infrastructure and the health system.”

    A member from the rights group Refugees Welcome in Denmark told The Telegraph that the 94 Syrians who had their residency permits revoked are facing years of limbo. “The government hopes that they will go voluntarily, that they will just give up and go on their own,” Michala Bendixen said. She said Syrian refugees now face a “very, very tragic situation,” and will be forced from their homes, jobs and studies and into Danish deportation camps.
    Denmark’s anti-migrant stance

    About 900 Syrian refugees from the Damascus area had their temporary protection permits reassessed in Denmark last year, according the The Independent. The latest decision to declare the Rif Dimashq area as safe will mean that a further 350 Syrian nationals (of 1,250 Syrians in the country) will have to undergo reassessment which could lead to a revocation of their protection status and residency permits.

    The ruling center-left Social Democratic Party in Denmark has taken a strong anti-migration stance since coming into office in 2019. Recently, Prime Minister Mette Frederiksen said she wants to aim for “zero” asylum seekers applying to live in Denmark.

    Denmark last year saw the lowest number of asylum seekers since 1998, with 1,547 people applying.

    https://www.infomigrants.net/en/post/30650/denmark-declares-parts-of-syria-safe-pressuring-refugees-to-return

    #safe_zones #zones_sures #zone_sure #retour_au_pays #renvois #expulsions #réfugié_syriens #Danemark

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    voir aussi cette métaliste sur le retour ("volontaire" ou non) des réfugiés syriens en Syrie :
    https://seenthis.net/messages/904710

    • Denmark has gone far-right on refugees

      Copenhagen claims Damascus is safe enough to send nearly 100 Syrians back.

      What has happened to Denmark? Once renowned as a liberal, tolerant, open-minded society with respect for human rights and a strong and humane welfare state, we have now become the first country in Europe to revoke residence permits for Syrian refugees.

      Last week, Danish authorities ruled that the security situation around Damascus has improved, despite evidence of dire living conditions and continued persecution by Bashar al-Assad’s regime. As a result, they stripped 94 refugees of their right to stay in the country. Another recently introduced proposal would move all asylum applicants outside Denmark.

      In other words, Denmark — the first country to sign the U.N. Refugee Convention in 1951 — has now adopted an asylum policy that’s less like that of its Scandinavian neighbors than of nationalist countries like Austria or Hungary.

      Thankfully, nobody is being sent back to Syria anytime soon. Under the new system, refugees have to have lived in Denmark for at least 10 years for their attachment to the country to be considered strong enough for continued residence, no matter how hard they have worked or studied. However, it’s currently impossible to deport anyone back to Syria — Denmark won’t negotiate with Assad — and very few Syrians are willing to return voluntarily. So those who lose their residency permits will likely end up in Danish camps awaiting deportation or in other European countries.

      But the fact remains that Denmark is now passing laws with obviously discriminatory purposes, with politicians on both the left and right speaking about ethnic minorities and Muslims in terms that would be unimaginable in neighboring countries. Indeed, had this law been pushed forward by a hard-right government it might not have been surprising. But Denmark is currently governed by a left-wing coalition led by the Social Democrats. What, indeed, has happened to our country?

      The answer lies in a tug of war between the Social Democrats and the far-right Danish People’s Party. Though the Danish People’s Party has never been part of a government, its representatives have spent the past two decades using their mandates for a single purpose: They only vote for bills concerning other issues if they get restrictions on foreigners in return. Step by step, the Danish People’s Party has dragged all the other parties in their direction — none more so than the Social Democrats with whom they compete for working-class voters.

      In 2001, a right-wing government made the first radical restrictions for refugees and foreigners. And while the Social Democrats first opposed it, they soon changed their strategy to fend off the challenge from the Danish People’s Party. At first, not all Social Democrats agreed to the new hard-line policy, but the party gradually came to embrace it, along with the vast majority of their voters. Today the Danish People’s Party has become almost redundant. Their policies, once denounced as racist and extreme, have now become mainstream.

      Two years ago, the government passed legislation turning the concept of refugee protection upside down: It replaced efforts at long-term integration and equal rights with temporary stays, limited rights and a focus on deportation at the earliest possibility. Paradoxically, this came at a time when Denmark received the lowest number of refugees in 30 years, and integration had been going better than ever in terms of employment, education and language skills.

      Meanwhile, the Danish Refugee Appeals Board has been stripped of its experts and cut down to only three members including an employee from the ministry of immigration, thus making it not quite as independent as the government claims, but more in line with Prime Minister Mette Frederiksen who is pursuing a goal of having “zero asylum seekers.”

      Currently, Danish politicians are discussing a bill that is even more extreme than its predecessors: a loose and imprecise plan for a contract to transfer asylum seekers who arrive in Denmark to a non-European country (most likely in Africa), where their cases will be processed. If they are granted asylum, they will stay in that third country.

      The minister says it would make the asylum system more “humane and fair,” but Danish human rights organizations and the UNHCR say it will do precisely the opposite. The plan is essentially a new form of colonialism, paying others to take care of “unwanted” persons far away from Denmark, and not accepting even a small portion of the millions of refugees in the world.

      Fortunately, it seems like the right wing is so offended by the Social Democrats co-opting and expanding their policies that they will vote against it. But if it passes, the policy could have terrible consequences for collaboration within the European Union and on the international level.

      This game has gone too far. Most Danes are not racist or against human rights and solidarity. But it’s getting hard to see how we can find our way back.

      https://www.politico.eu/article/denmark-has-gone-far-right-on-refugees
      #Damas

    • ECRE | Danemark : élargissement des lieux considérés comme “sûrs” en Syrie

      La Commission danoise de recours des réfugiés a déclaré que la situation dans le Grand Damas était assez sûr pour pouvoir penser à un retour des personnes ayant fui le pays. 350 cas de ressortissant·es de cette région vont être réévalués.

      Nous publions l’article, originellement écrit en anglais et traduit par nos soins, paru le 5 mars 2021 sur le site du Conseil européen sur les réfugiés et les exilés (ECRE) : https://www.ecre.org/denmark-authorities-widen-the-areas-of-syria-considered-safe-for-return-to-inc. Sur le même sujet, retrouvez l’article “Denmark declares part of Syria safe, pressuring refugees to return” publié le 4 mars 2021 sur Infomigrants.net : https://www.infomigrants.net/en/post/30650/denmark-declares-parts-of-syria-safe-pressuring-refugees-to-return

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      Danemark : Les autorités élargissent les zones de Syrie considérées comme sûres pour les retours

      À travers trois décisions, la Commission danoise de recours des réfugiés (Flygtningenaevnet) a déclaré que la situation dans le gouvernorat de Rif Damas (le Grand Damas) était suffisamment sûre pour un retour, élargissant, ainsi, la zone géographique considérée comme étant en sécurité par les autorités danoises. En conséquence, la portée géographique des réévaluations des cas de ressortissants syriens a été élargie pour inclure les cas du grand Damas. Des centaines de cas doivent être réévalués par la Commission de recours en 2021.

      En décembre 2019, la Commission d’appel des réfugiés a confirmé les décisions de première instance du Service danois de l’immigration de rejeter les besoins de protection de trois femmes demandeuses d’asile originaires de Syrie. Ce rejet était fondé sur une prétendue amélioration de la situation générale en matière de sécurité dans la région de Damas depuis mai 2018, date à laquelle le régime d’Assad a repris le contrôle total de la région. Depuis lors, un certain nombre de dossiers ont été traités par le Service danois de l’immigration et la Commission de recours des réfugiés, aboutissant à la révocation ou à la non prolongation des permis de séjour. En février 2020, le gouvernement social-démocrate danois a confirmé au Parlement qu’en dépit de la prétendue amélioration de la situation sécuritaire à Damas, aucun retour forcé ne serait effectué car cela impliquerait une coopération directe avec le régime. Cependant, malgré l’absence de possibilité pratique de retour forcé, le ministre de l’immigration, Mattias Tesfaye, a demandé en juin 2020 une accélération des réévaluations des cas de centaines de ressortissants syriens de la région de Damas, soit sur le controversé statut de protection subsidiaire temporaire (section 7.3 de la loi danoise sur les étrangers), soit sur le statut de protection subsidiaire (section 7.2 de la loi danoise sur les étrangers).

      Les dernières décisions de la Commission d’appel de refuser l’extension de la protection dans deux cas et de rejeter l’asile dans un cas, représentent une expansion des zones considérées comme sûres pour le retour par les autorités danoises, incluant déjà Damas mais maintenant aussi le gouvernorat environnant. Il s’agit d’une zone qui est passée sous le contrôle du régime d’Assad en mars 2020. Le Conseil danois pour les réfugiés (DRC), membre de l’ECRE, qui fournit une assistance juridique aux demandeurs d’asile au Danemark et une aide humanitaire en Syrie, note que la Commission d’appel a pris une décision partagée, avec des avis divergents sur la durabilité de la prétendue amélioration de la situation sécuritaire. En outre, l’organisation note que les décisions ignorent les risques évidents liés aux retours forcés : “Les risques de persécution et d’abus sont grands pour les individus s’ils sont arrêtés par la police ou rencontrés par les autorités, d’innombrables rapports révèlent de graves violations des droits de l’homme sur la population civile. En particulier les personnes considérées comme suspectes en raison de leurs relations familiales ou de leurs affiliations politiques, mais même des choses aussi aléatoires qu’une erreur sur votre nom de famille à un point de contrôle peuvent vous conduire en prison”, déclare Eva Singer, responsable de l’asile à DRC. En même temps, le DRC souligne le fait qu’en raison du manque de coopération pratique entre les autorités syriennes et danoises concernant les retours forcés, il n’est pas possible pour les autorités danoises de renvoyer les Syriens – et donc les décisions ne peuvent être exécutées. Cela met en veilleuse la vie d’un groupe de personnes bien portantes travaillant au Danemark et de familles ayant des enfants dans des écoles danoises.

      Sur la base des décisions de la Commission d’appel, le service danois de l’immigration va maintenant réévaluer jusqu’à 350 cas concernant des ressortissants syriens de la campagne de Damas. Selon la Commission d’appel des réfugiés, 600 à 700 cas concernant l’ensemble de la région de Damas devraient être réévalués en 2021.

      Pour plus d’informations :

      – ECRE, Denmark : No Forced Returns to Syria, February 2020 : https://www.ecre.org/denmark-no-forced-returns-to-syria
      – ECRE : Denmark : Appeal Board Confirms Rejection of Protection for Three Syrian Nationals, December 2019 : https://www.ecre.org/denmark-appeal-board-confirms-rejection-of-protection-for-three-syrian-nationa
      – ECRE, Denmark : Appeal Board Overturns Withdrawals of Protection Status for Syrians, June 2019 : https://www.ecre.org/denmark-appeal-board-overturns-withdrawals-of-protection-status-for-syrians

      https://asile.ch/2021/03/12/ecre-danemark-elargissement-des-lieux-consideres-comme-surs-en-syrie

    • ’Tragic Situation’ : Syrian Refugees in Denmark Are Losing Their Residencies in Bulk

      A new Danish policy has come into effect as the government of Denmark has declared its intent to deport at least 94 Syrian refugees back to their home country, saying that the decision stems from the government’s belief that certain areas in Syria are no longer dangerous to live in.

      Despite stirring strong criticism from human rights groups and organization, the Danish government has defended its decision to deport Syrian refugees who hail from the Syrian capital and its surrounding areas, saying that “an asylum seeker loses their legal status once it is no longer risky for them to be back.”

      The backlash against statements made by the Danish Minister for Integration, Mattias Tesfaye, attacked the policy saying that most refugees have already been starting to integrate into the Danish society for years, they have acquired education, learned the language, and took decent jobs, and that the decision to send them back to Syria to live under the same political regime that persecuted them during the first years of the civil war is only going to leave them in limbo.

      Online people have also been posting photos of refugees who have received revocation letters along with personal stories, many of which show how successful they have been starting their lives in Denmark.

      Additionally, social media users have widely shared the story of Akram Bathiesh, a refugee who has died of a heart attack shortly after receiving the notification of his residency being canceled. According to his family and friends, Bathiesh was terrified of going back to Syria where he had been in prison for his political stances.

      Denmark is the first EU nation to decide to send Syrian refugees home alleging better circumstances for them in Syria. Previously, Germany had decided to send back Syrian refugees with criminal records in Germany.

      According to official records released in 2017, more than 40k Syrians were living legally in Denmark, including ones with temporary residency permits.

      https://www.albawaba.com/node/syrian-refugees-denmark

      #résidence #permis_de_séjour

    • Denmark strips Syrian refugees of residency permits and says it is safe to go home

      Government denies renewal of temporary residency status from about 189 Syrians

      Denmark has become the first European nation to revoke the residency permits of Syrian refugees, insisting that some parts of the war-torn country are safe to return to.

      At least 189 Syrians have had applications for renewal of temporary residency status denied since last summer, a move the Danish authorities said was justified because of a report that found the security situation in some parts of Syria had “improved significantly”.

      About 500 people originally from Damascus and surrounding areas were being re-evaluated.

      The issue has attracted widespread attention since 19-year-old Aya Abu-Daher, from Nyborg, pleaded her family’s case on television earlier this month, moving viewers as she asked, holding back tears, what she had “done wrong”.

      Charlotte Slente, secretary general of the Danish Refugee Council, said that Denmark’s new rules for Syrians amount to “undignified treatment”.

      “The Danish Refugee Council disagrees with the decision to deem the Damascus area or any area in Syria safe for refugees to return to – the absence of fighting in some areas does not mean that people can safely go back. Neither the UN nor other countries deem Damascus as safe.”

      After 10 years of war, Bashar al-Assad is back in control of most of Syria, and frontline fighting is limited to the north of the country. However, one of the main reasons people rose up during the Arab spring remains: his secret police.

      Regime intelligence branches have detained, tortured and “disappeared” more than 100,000 people since the war broke out in 2011. Arbitrary detentions are widespread in formerly rebel-held areas that have signed reconciliation agreements with Damascus, according to Human Rights Watch.

      Areas under the regime are unstable. There has been next to no rebuilding, services such as water and electricity are scarce, and last year’s collapse of the Syrian pound has sent food prices rocketing by 230%.

      Hiba al-Khalil, 28, who left home on the refugee trail through Turkey and Greece before settling in Denmark in 2015, said: “I told the interviewer, just being outside Syria for as long as I have is enough to make you look suspicious to the regime. Just because your city isn’t being bombed with chemicals anymore doesn’t make it safe … Anyone can be arrested.”

      The trainee journalist added: “I was so happy to get to Denmark. I came here to work and study and make a new life. I’ve learned the language very well. Now I am confused and shocked it was not enough.”

      Khalil had been called back for a second immigration interview this week, and was not sure what would happen next or how she would afford a lawyer to appeal if her application renewal were rejected.

      According to Refugees Welcome Denmark, 30 Syrians have already lost their appeals – but since Copenhagen does not have diplomatic relations with Damascus it cannot directly deport people to Syria.

      At least some of the rejected applicants have been placed in a detention centre, which campaigners said amounted to a prison where residents could not work, study or get proper healthcare.

      Syrian men are generally exempt from the new policy because the authorities recognise they are at risk of being drafted into the Syrian military or punished for evading conscription. The majority of affected people appear to be women and older people, many of whom face being separated from their children.

      The parents of Mahmoud al-Muhammed, 19, both in their late 60s, had their appeal to stay in Denmark rejected, despite the fact Muhammed’s father retired from the Syrian military in 2006 and threats were made against him when the family left the country.

      “They want to put my parents in a detention centre for maybe 10 years, before Assad is gone,” he said. “They both have health problems. This policy is cruel. It is designed to make us so desperate we have to leave.”

      Denmark is home to 5.8 million people, of which 500,000 are immigrants and 35,000 are Syrian.

      The Scandinavian country’s reputation for tolerance and openness has suffered in recent years with the rise of the far-right Danish People’s party. The centre-left coalition in government, led by the Social Democrats, is in competition with the right for working-class votes.

      The new stance on Syrian refugees stands in stark contrast to neighbouring Germany and Sweden, where it is much easier for the larger Syrian populations to gain permanent residency and eventually citizenship.

      As well as stripping Syrians of their residency permits, the Danish government has also offered funding of about £22,000 per person for voluntary returnees. However, worried for their safety, in 2020 just 137 refugees took up the offer.

      Danish authorities have so far dismissed growing international criticism of the new policies from the UN and rights groups.

      The immigration minister, Mattias Tesfaye, told Agence France-Presse: “The government’s policy is working and I won’t back down, it won’t happen. We have made it clear to the Syrian refugees that their residence permit is temporary and that the permit can be revoked if the need for protection ceases to exist.”

      “It is pointless to remove people from the life they are trying to build in Denmark and put them in a waiting position without an end date,” Slente of the Danish Refugee Council said. “It is also difficult to understand why decisions are taken that cannot be implemented.”

      https://www.theguardian.com/world/2021/apr/14/denmark-revokes-syrian-refugee-permits-under-new-policy

    • ‘Zero asylum seekers’: Denmark forces refugees to return to Syria

      Under a more hostile immigration system, young volunteers fight to help fellow refugees stay – but their work is never done

      Maryam Awad is 22 and cannot remember the last time she had a good night’s sleep. It was probably before her application to renew her residency permit as a refugee in Denmark was rejected two years ago, she says.

      Before 2015, Awad’s family lived in a small town outside Damascus, but fled to Denmark after her older brother was detained by the regime. The family have been living in Aarhus, a port city in northern Denmark, for eight years.

      Awad and her younger sister are the only family members facing deportation. Their situation is far from unique. In 2019, the Danish government notified about 1,200 refugees from the Damascus region that their residency permits would not be renewed.

      Unlike the United Nations and EU, Denmark judged the region to be safe for refugees to return. However, as men could be drafted into the army and older women often have children enrolled in Danish schools, the new policy predominantly affects young women and elderly people.

      Lisa Blinkenberg, of Amnesty International Denmark, said: “In 2015, we have seen a legislative change which means that the residency permit of refugees can be withdrawn due to changes in their home country, but the change does not have to be fundamental. Then in 2019 the Danish immigration services decided that the violence in Damascus has stopped and that Syrians could be returned there.”

      Blinkenberg says Denmark’s policy towards asylum seekers and refugees has become notably more hostile in recent years. “In 2019, the Danish prime minister declared that Denmark wanted ‘zero asylum seekers’. That was a really strong signal,” she says.

      “Like in other European countries, there has been a lot of support for rightwing parties in Denmark. This has sent a strong signal for the government to say: ‘OK, Denmark will not be a welcoming country for refugees or asylum seekers.’”

      Awad smiles, briefly, for the first time when she receives a phone call from her lawyer. He tells her there is now a date set for her appeal with the refugee board. It will be her last chance to prolong her residency permit.

      She had been waiting for this phone call since February. “I am really nervous, but happy that it is happening,” she says. “I am glad that I had the support from friends who put me in touch with volunteers. If it wasn’t for them, I wouldn’t know what to do.”

      One of the volunteers Awad has received help from is Rahima Abdullah, 21, a fellow Syrian refugee and leader of the Danish Refugee Youth Council. Over the past two years Abdullah had almost single-handedly built a network of opposition to deportations targeting Syrians.

      “I have lost count of how many cases I worked on. Definitely over 100, maybe even 200,” Abdullah says.

      Abdullah, who grew up in a Kurdish family in Aleppo, first became politically active at 16 after her family sought refuge in Denmark. She has been regularly publishing opinion pieces in Danish newspapers and built a profile as a refugee activist.

      “The image of immigration in Danish media was very negative. I could see everyone talking about it but felt as if I didn’t have a voice. That’s why I decided to become an activist,” she says.

      In 2019, Abudullah and a classmate, Aya Daher, were propelled to the front pages of Danish media, after Daher found herself among hundreds of Syrians threatened with deportation.

      “Aya called me up, scared, crying that her application was rejected. Before we were thinking about finishing school, about exams and parties, but suddenly we were only concentrating on Aya’s future and her safety,” Abdullah recalls.

      “I posted her story on Facebook and I sent it to two journalists and went to sleep. In the morning I found that it was shared 4,000 times.”

      The story was picked up by local and international media, sparking a public outcry. Following her appeal to the Danish Refugee Board, Daher’s residency was extended for an additional two years on the grounds that her public profile would put her in danger from the Assad regime.

      “They gave me a residency permit because I was in the media. They did not believe in what I said about my situation and the dangers I would face in Syria. That really hurt,” Daher says. “I hope I don’t have to go through this process again.”

      “Aya can get on with her life now, but I am still doing the same work for other people in the same position,” Abdullah says. “Her case showed refugees that, if you get media attention and support from society, you can stay in Denmark.”

      Abdullah gets up to five messages a day from refugees hoping she can help them catch the attention of the media. “I have to choose who to help – sometimes I pass people on to other activists. There are two or three people helping me,” she says. “It gets hard to be a young person with school and a social life, with all that work.”

      But not everyone is as appealing to the media as Daher. The people whose stories pass unnoticed keep Abdullah up at night.

      “I worked with one family, a couple with young children. I managed to get them one press interview in Sweden, but it wasn’t enough,” Abudullah says. “The husband is now in Germany with two of the children trying to get asylum there. The wife stayed here with one child. She messaged me on Facebook and said: ‘You did not help us, you destroyed our life.’ I can’t be angry at her – I can’t imagine how she feels.

      “Aya’s story was the first of its kind at the time. Additionally, Danish media like to see an outspoken young woman from the Middle East, who is integrated into society, gets an education, and speaks Danish,” Abdullah says. “And this was just an ordinary Syrian family. The woman didn’t speak good Danish and the children were quite young.

      “Aya also doesn’t wear a hijab, which I think made some people more sympathetic towards her,” Abdullah adds. “There are people in Denmark who think that if you wear the hijab you’re not integrated into society. This makes me sad and angry – it shouldn’t be this way.”

      Daher, who became the face of young Syrian refugees in Denmark, says: “It was very difficult to suddenly be in the media, and be someone that many people recognise. I felt like I was responsible for a lot of people.

      “I had a lot of positive reactions from people and from my classmates, but there have also been negative comments.” she says. “One man came up to me on the street and said ‘go back to your country, you Muslim. You’re stealing our money.’

      “I respect that some people don’t want me to be here. There’s nothing more I can do about that,” Daher says. “They have not been in Syria and they have not been in the war – I can’t explain it to them.”

      Awad hopes she can return to the life she had to put on hold two years ago. “I don’t know how to prepare for the appeal. All I can do is say the truth,” she says. “If I go back to Syria they will detain me.” She hopes this will be enough to persuade the board to allow her appeal.

      “I planned to study medicine in Copenhagen before my residency application was rejected. I wanted to be a doctor ever since I came to Denmark,” she says. The uncertainty prompted her to get a qualification as a health assistant by working in a care home. “I just want my life back.”

      https://www.theguardian.com/global-development/2022/may/25/zero-asylum-seekers-denmark-forces-refugees-to-return-to-syria?CMP=Shar

  • Et pendant ce temps en Syrie
    Razed Homes and Tight Security in an East Ghouta Town Long Ago Retaken by Government (Free Access)
    https://www.syria-report.com/razed-homes-and-tight-security-east-ghouta-town-long-ago-retaken-gover

    Earlier this year, government forces took over some homes in the town which belonged to residents forcibly exiled to northern Syria. They converted the buildings to housing for families of officers. Other homes were taken as military headquarters, vacation homes and offices, according to reliable sources in the town.

    The takeover was not carried out haphazardly. The town’s municipal council formed a committee to divide up the houses according to the political status of their owners. Homes of the forcibly displaced owners were marked using two colours: Blue paint to mark homes of residents who had fled to northern Syria and Turkey, as well as for those who had defected from the army, police and government employment; and red for the homes of those who had sought refuge in Lebanon and Jordan and were not wanted by security forces.

    In accordance with the committee’s work, and in compliance with directives from the security services, municipal officials and the local Baath Party section asked residents of blue-marked houses, most of whom are tenants or relatives of displaced owners, to leave. Meanwhile, government officers, and some soldiers carrying out their military service near the town, have moved into the blue houses.

    According to sources active in the documentation process who spoke to The Syria Report, about 1,250 out of the original 8,000 residents from before 2011, have returned to Abbadeh. Some 1,450 families are estimated to have been displaced to northern Syria, while 300 found their way outside the country.

    #Syrie #urbanisme #expropriation #Damas

  • Syria in Context Investigation: COVID-19 Spreads out of Control in Damascus - Syria in context

    The COVID-19 outbreak in government-controlled areas of Syria is now out of control and overwhelming the limited capacities of the war-torn country’s health care sector. In today’s update, Syria in Context estimates that over the past week, the Damascus region alone likely suffered hundreds of excess deaths attributable to Coronavirus, suggesting that tens of thousands of residents of the capital may have already been infected. These estimates, based on local reporting and our own supplemental investigations, outpace the official numbers released by the Syrian Ministry of Health and the World Health Organization (WHO), which record a mere 944 confirmed cases and 48 deaths, by orders of magnitude. Local health services, suffering shortages of protection equipment (PPE) and tests, as well as rampant corruption, are already overwhelmed.

    As it becomes increasingly clear that the virus is far more prevalent than is being reported, an urgent increase in supplies and a radical change in approach to mitigating the outbreak, as well as increased transparency, are needed to prevent the growing catastrophe.

    #Covid-19#Syrie#Damas#Secondevague#Pandémie#migrant#migration

    https://tande.substack.com/p/syria-in-context-investigation-covid

  • La zone du cador. Révolution viriliste chez un « héros » de la gauche critique, Alain Damasio | Leïla Bergougnoux, Nina Faure et Yéléna Perret
    https://lmsi.net/La-zone-du-cador

    Alain Damasio est partout. Il est un invité régulier sur les ondes de France Culture [1] et dans les colonnes des Inrockuptibles [2], tandis que les journaux et revues de la gauche critique lui dressent des éloges panégyriques, de Reporterre à Ballast ou Lundi Matin, dont il est contributeur, en passant par le regretté Article XI. Quiconque s’intéresse aux idées libertaires, aux luttes anticapitalistes, aux ZAD et aux recherches d’alternatives croisera tôt ou tard sa prose enflammée et ses tirades tonitruantes, au détour d’un article ou d’un remix électro. Source : Les mots sont importants

  • Coronavigation en air trouble (2/3) : petite politique de la peur | Le Club de Mediapart
    https://blogs.mediapart.fr/alain-damasio/blog/290420/coronavigation-en-air-trouble-23-petite-politique-de-la-peur

    En cédant à la peur, on cède du même coup aux stratégies triviales des pouvoirs. On les permet et on les facilite. On leur offre un boulevard. Comme m’écrivait mon ami Léo Henry, qu’est-ce qu’on doit penser d’un monde où les seules personnes qui ont le droit de circuler en toute liberté sont des flics ?

    Billet d’humeur de Damasio en 3 épisodes.
    Voir aussi :
    (1/3) https://blogs.mediapart.fr/alain-damasio/blog/270420/coronavigation-en-air-trouble-13
    (3/3) https://blogs.mediapart.fr/alain-damasio/blog/020520/coronavigation-en-air-trouble-33-pour-des-aujourdhuis-qui-bruissent

    #peur #sollicitude_de_l'État #Foucault #ortf #argent_magique #Damasio

    • Bon, pour questionner les positions récentes de #Alain_Damasio sur cette question, le texte de LMSI « Même pas peur ? » (https://lmsi.net/Meme-pas-peur ), lié par Rezo cette semaine vers là :
      https://seenthis.net/messages/852594

      Un écrivain de gauche, devenu une référence dans certains milieux militants, invoque lui aussi la « vie » et surtout le fait en employant les mêmes mots que la droite : la vie, c’est le courage, c’est la capacité à affronter le danger, la mort.

      « Avec sa liberté intacte, qu’accroissent et déploient nos liens soutenus avec les autres nous avons tout à la fois augmenté notre espérance de vie et abaissé notre niveau de tolérance au danger, à tout danger, même minime. Notre aptitude au courage a suivi : moins vive, moins coriace. Aujourd’hui, dans les pays développés, nos technococons sont si bien matelassés, nos conforteresses si bien protégées, notre hygiène si complète, que la moindre attaque nous paralyse puis suscite une réaction immunitaire disproportionnée. »

      Christophe Barbier ? Non, Alain Damasio [https://blogs.mediapart.fr/alain-damasio/blog/290420/coronavigation-en-air-trouble-23-petite-politique-de-la-peur ], qui au détour d’un « nous » étrange, semble oublier que tout le monde ne se prélasse pas sur le matelas soyeux de sa résidence à la campagne.

      À nos yeux, nous qui sommes peut-être lâches et peureux, la vie ne se mesure pas à l’exhibition toute individuelle, et tellement hautaine, de ses muscles devant le danger. Et quant à l’augmentation de l’espérance de vie, en quoi serait-elle fragilisante ?

      Nous le savons, chez Damasio ce sont aussi les combats et les luttes sociales qui donnent sens à la vie. C’est un homme de gauche, qui donc cite Foucault (référence obligée quand on parle du pouvoir), et non Montaigne. Mais dans quelques interviews récentes, ce sens du collectif semble englober aussi quelques entités habituellement valorisées par le camp réactionnaire :

      – L’Occident : « Notre Occident est en voie de dévitalisation avancée. » [https://reporterre.net/Alain-Damasio-Pour-le-deconfinement-je-reve-d-un-carnaval-des-fous-qui-r ]

      – L’armée : « Ce qui me semble à la fois suranné et beau, ce sont précisément ces valeurs d’entraide interne, de bloc, d’honneur et de courage, qu’on a parfaitement perdues ailleurs. » [https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2020/04/30/alain-damasio-sur-le-confinement-nous-sommes-encages-comme-des-animaux-de-zo ]

      Au risque de passer pour les geignards de service, pour des mous, pour des froussards, il nous semble plutôt qu’on aurait tout intérêt à s’interroger sur les bienfaits de la peur et sur les vertus qu’il y a à l’exprimer, ne serait-ce que pour ne pas être paralysé par elle. Ces bienfaits existent pour soi car nous ne sommes, de toutes façons, pas des héros, et pour autrui, tant cet affect, bien plus que d’autres (comme, précisément, l’héroïsme, la vantardise et le surplomb), favorise aussi l’attention aux autres.

  • Antagonism and confusion undermine northeast Syria’s response to the coronavirus - Syria Direct
    The first death from COVID-19 in northeast Syria this month has brought to the fore the anticipated difficulties of containing and combating the pandemic in the divided country.
    #Covid-19#Syrie#Rojava#Damas#Pandémie#Santé#migrant#Politique#réfugiés#migration

    https://syriadirect.org/news/antagonism-and-confusion-undermine-northeast-syria%e2%80%99s-response-t

  • Coronavirus Update: More Movement and Export Restrictions to Mitigate Impact of Covid-19
    On April 02, the Ministry of Interior quarantined the Sayyida Zeinab suburb of Damascus, making it the second area after Mnin, also a suburb of Damascus, to be in that situation. Sayyida Zeinab is the site of a very important Shia shrine and is the centre of the Iranian presence in the country, hosting many Iranian pilgrims and, currently, combatants.

    The curfew, currently imposed every day between 6:00 pm and 6:00 am, has been expanded during weekends. On Fridays and Saturdays, Syrians are now banned from going out between 12:00 pm and 6:00 am. This comes in addition to the travel ban between city centres and their suburbs as well as between provinces. Exemptions are granted to allow some government and private activities to continue.

    #Covid19#Syrie#Damas#Religion#Confinement#Économie#Quarantaine#Santé#migrant#réfugiés#migration

    https://www.syria-report.com/news/economy/coronavirus-update-more-movement-and-export-restrictions-mitigate-impa

  • Health Board in Qamishli quarantines passengers coming from Damascus for second time in three days- North Press Agency
    The Health Authority of al-Jazira region put seven travelers from the city of Damascus into quarantine after their arrival at the city’s airport, yesterday on Tuesday.
    #Covid19#Syrie#conflit#migrant#migration#Qamishlo#Damas

    https://npasyria.com/en/blog.php?id_blog=2203&sub_blog=12&name_blog=Health+Board+in+Qamishli+quara

  • Corona Chroniques, #Jour18 - davduf.net
    http://www.davduf.net/corona-chroniques-jour18

    Castaner annonce une application d’autorisation de sortie pour les jours qui viennent, un Ausweis électronique, passeport pour l’enfer climatisé de l’Après, tandis que les premiers masques en provenance de Chine atterrissent à Roissy sous bonne escorte (des flics équipés d’armes lourdes, comme la maréchaussée devant le boucher, nous sommes en guerre). Confinés, impuissants, assistons-nous, vraiment, à cette débâcle, la mise en place d’un monde où nos enfants seront moins libres que tous les punkers que nous étions ?

    #ConfinementJour18 avec une bande de punks : Bo #Diddley, #Damasio, #Dostoïevski.

  • #honte
    #service_public
    #embedded
    #propagande
    Protestations contre un #reportage « embedded » de #France_2 en #Syrie - Par Loris Guémart | Arrêt sur images
    https://www.arretsurimages.net/articles/protestations-contre-un-reportage-embedded-de-france-2-en-syrie

    Selon l’ONU, qui alerte contre « la plus horrible des catastrophes humanitaires du 21e siècle » ce 17 février, toutes les structures sanitaires et civiles encore opérantes, tels que les hôpitaux, les écoles, les marchés, les mosquées ou même les camps de réfugiés, sont soumis à des bombardements aériens, et les populations civiles sont délibérément ciblées : des crimes de guerre selon la législation internationale (lors de l’offensive dans une autre région, #la_Ghouta, un rapport de l’ONU a même pointé des crimes contre l’humanité du fait du caractère systématique et délibéré de cette stratégie). Devant l’avancée des troupes syriennes, les habitants, dont beaucoup sont des déplacés issus d’autres régions de Syrie, préfèrent fuir plutôt que d’être encore présents une fois leurs villes et villages conquis par l’armée. Ils sont actuellement près d’un million, massés dans des camps de fortune à proximité de la frontière turque fermée, dans des conditions sanitaires catastrophiques, tandis que les températures descendent de plusieurs degrés au-dessous de zéro.

    Chez les spécialistes français de ce conflit présents sur Twitter, qu’ils soient journalistes, universitaires ou activistes opposés à #Bachar el-Assad, l’indignation a été immédiate lors de la diffusion du reportage de France 2 samedi soir. Lundi 17 février, l’essayiste et historienne belge Marie Peltier a d’ailleurs publié une tribune intitulée « France 2 à #Idlib : quel récit pour la Syrie ? » sur le site #Le_Monde_Arabe. Elle y dénonce la reprise par la chaîne, à travers cette séquence, d’une « opération de communication très bien huilée » de la part de l’État syrien. Selon elle, « différents éléments sémantiques brandis par #Damas depuis des années viennent ponctuer le reportage comme autant de faits, à peine questionnés sur un plan rhétorique (...) par manque de connaissance du dossier des journalistes sur place ». Des journalistes couvrant la Syrie depuis plusieurs années nous ont fait part de leur consternation.