• Termes nautiques
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    petit #dictionnaire

    Écrit par : Bénédicte Chalumeau
    ...
    Pour naviguer il est nécessaire d’avoir une compréhension du vocabulaire de la navigation, de la mer et des bateaux. Nous vous présentons ici les termes techniques les plus courants, utilisés dans le monde maritime.

    A
    #Abattre :
    Écarter sa route du lit du vent. Ce mouvement s’appelle une abattée.

    #Abord (en) :
    Sur le côté du bâtiment.

    #Accastillage :
    Objets et accessoires divers équipant un navire.

    #Accoster :
    Placer un bâtiment le long d’un quai ou le long d’un autre navire.

    #Acculée :
    Mouvement en arrière d’un navire, il cule.

    #Adonner :
    Le vent adonne pour un navire à voiles quand il tourne dans un sens favorable à la marche, c’est à dire quand il vient plus à l’arrière. Le contraire est refuser.

    #Affaler :
    Faire descendre, c’est le contraire de hâler. Affaler quelqu’un le long du bord, ou d’un mât, c’est le faire descendre au bout d’un filin.

    #Aiguillots :
    Pivots fixes sur une mèche du gouvernail ou sur l’étambot et tournant dans les fémelots.

    #Aileron :
    Partie de tente qui se place en abord. Prolongements en abord et généralement découverts de l’abri de navigation.

    #Ajut :
    Noeud servant à réunir momentanément deux bouts de cordage.

    #Allure :
    Direction d’un navire par rapport à celle du vent.

    #Amariner :
    Amariner un équipage : l’habituer à la mer.

    #Amarrage :
    Action d’amarrer.

    #Matelotage
     : bout de lusin, merlin, ligne, etc... servant à relier ensemble deux cordages.

    #Amarres :
    Chaînes ou cordages servant à tenir le navire le long du quai.

    #Amener :
    abaisser, faire descendre.

    #Amer :
    Point de repère sur une côte.

    #Amure :
    Manoeuvre qui retient le point inférieur d’une voile du côté d’où vient le vent (voiles carrées). Par extension est synonyme d’allure. Pour les bateaux latins, on continue à dire qu’ils naviguent bâbord ou tribord amures, selon que le vent vient de la gauche ou de la droite.

    #Anguillers :
    Conduits, canaux ou trous pratiqués dans la partie inférieure des varangues des couples pour permettre l’écoulement de l’eau dans les fonds.

    #Anspect :
    Ou barre d’anspect. Levier en bois dur servant à faire tourner un cabestan ou un guindeau. Primitivement, servait à pointer les canons en direction.

    #Aperçu :
    Pavillon signal que l’on hisse pour indiquer que l’on a compris un signal.

    #Apiquer :
    Hisser l’une des extrémités d’un gui ou d’une vergue de manière à l’élever au-dessus de l’autre.

    #Apparaux :
    Ensemble des objets formant l’équipement d’un navire.

    #Appel :
    Direction d’un cordage, de la chaîne de l’ancre.

    #Appuyer :
    Haler, raidir un cordage pour soutenir ou fixer l’objet auquel il aboutit. Appuyer un signal, c’est l’accompagner d’un signal sonore, coup de Klaxon, pour attirer l’attention. Appuyer la chasse : poursuivre obstinément.

    #Araignée :
    Patte d’oie à grand nombre de branches de menu filin qu’on installe sur les funes des tentes et tauds pour permettre de les maintenir horizontaux. Hamac : réseau de petites lignes à oeil placées à chaque extrémité de la toile du hamac pour le suspendre : elles se réunissent à deux boucles métalliques ou organeaux d’où partent les « rabans » de suspension.

    #Arborer :
    Arborer un pavillon, c’est le hisser au mât. En Méditerranée, dans la langue des galères, le mât s’appelait l’arbre.

    #Ardent :
    Un navire est ardent lorsqu’il tend de lui-même à se rapprocher du lit du vent. C’est le contraire du mou.

    #Armement :
    L’armement d’un bâtiment consiste à le munir de tout ce qui est nécessaire à son genre de navigation ; ce terme désigne aussi la totalité des objets dont un navire est muni. Ces objets sont inscrits sur les « feuilles d’armement ». Dans une embarcation, on appelle ainsi son équipage.

    #Armer :
    Armer un navire : le munir de son armement. / Armer un câble : le garnir en certains endroits pour le garantir des frottements.

    #Arraisonner :
    Arraisonner un navire c’est le questionner sur son chargement, sa destination, et toutes autres informations pouvant intéresser le navire arraisonneur.

    #Arrimage :
    Répartition convenable dans le navire de tous les objets composants son armement et sa cargaison.

    #Arrivée :
    Mouvement que fait le navire quand il s’éloigne du lit du vent pour recevoir le vent plus de l’arrière. Synonyme : « abattée ». Contraire : « auloffée ».

    #Arrondir :
    Passer au large d’un cap pour éviter les dangers qui le débordent.

    #Assiette :
    Manière dont le navire est assis dans l’eau, autrement dit sa situation par rapport à la différence de ses tirants d’eau avant et arrière.
    Assiette positive : T AV < T AR
    Assiette négative : T AV > T AR

    #Atterrir :
    Faire route pour trouver une terre ou un port.

    #Attrape :
    Cordage fixé sur un objet de façon à pouvoir en temps utile l’amener à portée de main.

    #Atterrissage :
    Action d’atterrir.

    #Auloffée :
    Mouvement d’un navire tournant son avant vers le lit du vent. Contraire : arrivée abattée (ou abattée).

    #Aveugler :
    Une voie d’eau, obstruer avec des moyens de fortune

    B
    #Bâbord :
    Partie du navire située à gauche d’un observateur placé dans l’axe de ce navire en faisant face à l’avant.

    #Baguer :
    Faire un noeud coulant.

    #Baille :
    Baquet (appellation familière donnée à leur école, par les élèves de l’école Navale).

    #Balancine :
    Manoeuvre partant du haut du mât et soutenant les extrémités d’une vergue ou l’extrémité d’un gui ou d’un tangon.

    #Ballast :
    Compartiments situés dans les fonds du navire et servant à prendre du lest, eau ou combustible.

    #Ballon :
    Défense sphérique que l’on met le long du bord.

    #Bande :
    Inclinaison latérale du navire. Synonyme de gîte. Mettre l’équipage à la bande : l’aligner sur le pont pour saluer un navire ou une personnalité.

    #Barbotin :
    Couronne à empreintes du guideau ou du cabestan sur laquelle les maillons d’une chaîne viennent s’engrener successivement.

    #Base :
    Banc de roche ou de corail formant un bas-fond.

    #Bastaque :
    Hauban à itague employé sur les petits bateaux. Il peut aussi servir à hisser certains objets.

    #Bastingage :
    Autrefois muraille en bois ou en fer régnant autour du pont supérieur d’un navire, couronnée par une sorte d’encaissement destiné à recevoir pendant le jour, les hamacs de l’équipage ; une toile peinte les recouvrait pour les protéger de la pluie et de l’humidité. On emploie aussi ce terme par extension pour désigner les gardes corps ou lisses de pavois.

    #Battant :
    Partie du pavillon qui flotte librement par opposition au guindant qui est le long de la drisse.

    #Bau :
    Poutres principales placées en travers du bateau pour relier les deux murailles de la coque et supporter les bordages de la coque.

    #Beaupré :
    Mât situé à l’avant du bâtiment.

    #Béquiller :
    #Empêcher un navire échoué de se coucher en le maintenant avec des béquilles.

    #Berceau :
    Assemblage en bois ou en fer destiné à soutenir un navire quand il est halé à terre.

    #Berne (en) :
    Mettre le pavillon à mi-drisse en signe de deuil.

    #Bigue :
    Très gros mât de charge maintenu presque vertical et portant à son extrémité supérieure des cordages et des appareils destinés à lever des poids très lourds. On nomme aussi bigues deux mâts placés et garnis comme le précèdent, et dont les têtes sont réunies par une portugaise.

    #Bittes :
    Pièce de bois ou d’acier fixé verticalement sur un pont ou un quai et servant à tourner les aussières.

    #Bitture :
    Partie d’une chaîne élongée sur le pont à l’avant et à l’arrière du guindeau, filant librement de l’écubier aussitôt qu’on fait tomber l’ancre (prendre une bitture).

    #Bollard :
    Point d’amarrage à terre constituée par un gros fût cylindrique en acier coulé, à tête renflée, pour éviter le glissement de l’amarre.

    #Bôme :
    Vergue inférieure d’une voile aurique.

    #Borde :
    #Ensemble des tôles ou des planches formant les murailles d’un navire.

    #Bordée :
    – Distance parcourue par un navire en louvoyant et sans virer de bord.
    – Division : de l’équipage pour faire le quart.

    #Border :
    – ne voile : la raidir en embarquant l’écoute.
    – La côte : la suivre de très près.
    – Un navire : mettre en place le bordé.

    #Bordure :
    Côté inférieur d’une voile ; la ralingue qui y est fixée se nomme ralingue de fond ou de bordure.

    #Bosco :
    Maître de manoeuvre (marine de guerre), Maître d’équipage (marine de commerce)

    B#osse :
    Bout de cordage ou de chaîne fixé par une de ses extrémités et qui, s’enroulant autour d’un cordage ou d’une chaîne sur lesquels s’exerce un effort, les maintient immobile par le frottement.

    #Bossoir :
    – Pièce de bois ou de fer saillant en dehors d’un navire et servant à la manoeuvre des ancres à jas ; par extension coté avant d’un navire. De capon - de traversières : sert à mettre l’ancre au poste de navigation ; d’embarcation ou portemanteau : sert à suspendre et à amener les embarcations.
    – Homme de bossoir : homme de veille sur le gaillard avant.

    #Bouge :
    Convexité transversale entre ponts et faux-ponts des navires.

    #Bouée :
    Corps flottant.

    #Bourlinguer :
    Se dit d’un bateau qui lutte dans une forte mer et d’un marin qui navigue beaucoup.

    #Braie :
    Sorte de collier en toile à voile ou en cuir que l’on applique autour du trou pratiqué dans le pont pour le passage d’un mât, d’une pompe, de la volée d’un canon afin d’empêcher l’infiltration de l’eau à l’intérieur du bateau.

    #Branles :
    Nom ancien des hamacs (d’où « branle-bas »).

    #Brasse :
    Mesure de longueur pour les cordages, 1m83, servant aussi à indiquer la profondeur de l’eau. Ce terme est en usage dans la plupart des nations maritimes mais la longueur en est différente : en France : 1m624, en Angleterre et en Amérique : 1m829 (six pieds anglais).

    #Brasser :
    Orienter les vergues au moyen des manoeuvres appelées bras. - carré : placer les vergues à angle droit avec l’axe longitudinal du navire. Brasser un tangon.

    #Brider :
    Étrangler, rapprocher plusieurs cordages tendus parallèlement par plusieurs tours d’un autre cordage qui les serre en leur milieu ; ou augmente ainsi leur tension.

    #Brigadier :
    Matelot d’une embarcation placé à l’avant pour recevoir les bosses ou les amarres, annoncer les obstacles sous le vent ou aider à accoster avec la gaffe.

    #Brin :
    Mot servant à indiquer la qualité du chanvre d’un cordage ; le meilleur est dit le premier brin. S’emploie aussi pour qualifier un homme remarquable.

    #Bulbe :
    Renflement de la partie inférieure d’une étrave.

    #Bulge :
    Renflement des flancs du navire.

    C
    #Cabaner :
    Chavirer sans dessus dessous en parlant d’une embarcation.

    #Cabestan :
    Treuil vertical servant à actionner mécaniquement ou à bras les barbotins.

    #Cabillot :
    Chevilles en bois ou en métal qui traversent les râteliers et auxquelles on amarre les manoeuvres courantes au pied des mâts ou en abord.

    #Câblot :
    Petit câble d’environ 100 mètres de longueur servant à mouiller les embarcations au moyen d’un grappin ou d’une petite ancre.

    #Cabotage :
    Navigation entre deux ports d’une même côte ou d’un même pays.

    #Caillebotis :
    treillis en bois amovible servant de parquet et laissant écouler l’eau.

    #Calfatage :
    Opération qui consiste à remplir d’étoupe, au moyen d’un ciseau et à coups de maillet, les coutures des bordages ou des ponts en bois d’un navire afin de les rendre étanches. L’étoupe est ensuite recouverte de brai.

    #Calier :
    Homme employé spécialement à la distribution de l’eau douce.

    #Caliorne :
    Gros et fort palan destiné aux manoeuvres de force.

    #Cap de mouton :
    Morceau de bois plat et circulaire percé de trois ou quatre trous dans lesquels passent des rides pour raidir les haubans, galhaubans, etc...

    #Cape (à la) :
    On dit qu’un navire est à la cape quand, par gros temps, il réduit sa voilure ou diminue la vitesse de sa machine en gouvernant de façon à faire le moins de route possible et à dériver le plus possible pour éviter les effets de la mer.

    #Capeler :
    Capeler un mât, c’est faire embrasser la tête du mât par toutes les manoeuvres dormantes qui doivent entourer cette tête et s’y trouver réunies.

    #Capeyer :
    Tenir la cape.

    #Capon :
    Palan qui servait à hisser l’ancre sur les anciens navires (bossoirs de capon).

    #Carène :
    Partie immergée de la coque d’un navire.

    #Caréner (un navire) :
    Nettoyer et peindre sa carène.

    #Cartahu :
    Cordage volant, sans affectation spéciale, destiné à hisser ou amener les objets qu’on y attache. Les cartahus de linge servent à mettre le linge au sec ; ils se hissent parfois entre les mâts de corde.

    #Chadburn :
    Système mécanique employé pour transmettre les ordres de la passerelle aux machines (marine de commerce).

    #Chambre (d’embarcation) :
    Partie libre, à l’arrière de l’embarcation où peuvent s’asseoir les passagers.

    #Chandeliers :
    Barres généralement en acier fixées verticalement en abord d’un pont, autour des panneaux et des passerelles pour empêcher les chutes. Les chandeliers sont percés de trous dans lesquels passent les tringles ou les filières de garde-corps.

    #Chapelle, #Faire_chapelle :
    Se dit d’un navire qui, marchant, sous un vent favorable, vient à masquer par suite, d’une cause quelconque et est obligé de faire le tour pour reprendre les mêmes amures.

    #Charnier :
    Tonneau à couvercle, ayant généralement la forme d’un cône tronqué et dans lequel étaient conservés les viandes et les lards salés pour la consommation journalière de l’équipage (ancien). Par extension réservoir rempli d’eau potable.

    #Chasser (sur son ancre) :
    Entraîner l’ancre par suite d’une tenue insuffisante de fond.

    #Château :
    Superstructure établie sur la partie centrale d’un pont supérieur et qui s’étend d’un côté à l’autre du navire.

    #Chatte :
    Grappin à patte sans oreilles dont on se sert pour draguer les câbles ou les objets tombés à la mer.

    #Chaumard :
    Pièce de guidage pour les amarres solidement fixées sur le pont dont toutes les parties présentent des arrondis pour éviter d’user ou de couper les filins.

    #Chèvre :
    Installation de trois mâtereaux réunis à leur tête pour les manoeuvres de force.

    #Choquer :
    Filer ou lâcher un peu de cordage soumis à une tension.

    #Claire :
    Ancre haute et claire :
    ancre entièrement sortie de l’eau, ni surpattée, ni surjalée. On dira de même :
    manoeuvre claire, pavillon clair.

    #Clan :
    Ensemble formé par un réa tournant dans une mortaise qui peut être pratiquée dans un bordage, une vergue ou un mât.

    #Clapot :
    Petites vagues nombreuses et serrées qui se heurtent en faisant un bruit particulier.

    #Clapotis :
    Etat de la mer qui clapote ou bruit de clapot.

    #Clin :
    Les bordages sont disposés à clin quand ils se recouvrent comme les ardoises d’un toit :
    embarcation à clins.

    #Clipper :
    Nom donné à un
    voilier
    fin de carène, spécialement construit pour donner une grande vitesse (clipper du thé, de la laine).

    #Coaltar :
    Goudron extrait de la houille (protège le bois de la pourriture).

    #Coffre :
    Grosse bouée servant à l’amarrage des navires sur une rade.

    #Connaissement :
    Document où est consigné la nature, le poids et les marques des marchandises embarquées. Cette pièce est signée par le capitaine après réception des marchandises avec l’engagement de les remettre dans l’état où elles ont été reçues, au lieu de destination sauf périls et accidents de mer.

    #Conserve, Naviguer de conserve :
    Naviguer ensemble (un bâtiment est ainsi « conserve » d’un autre).

    #Contre-bord (navire à) :
    Navire faisant une route de direction opposée à celle que l’on suit.

    #Coque :
    Boucle qui se forme dans les cordages.

    #Coqueron :
    Compartiment de la coque souvent voisine de l’étrave ou de l’étambot, servant e soute à matériel.

    #Corde :
    Ce mot n’est employé par les marins que pour désigner la corde de la cloche.

    #Cornaux :
    W-C. de l’équipage consistant en auges inclinées qui découlent dans les conduits aboutissant à la mer ; les cornaux étaient autrefois placés à tribord et à bâbord sur le plancher de la poulaine.

    #Corps-morts :
    Chaînes et ancres disposées au fond de la mer, solidement retenues par des empennelages, et dont une branche qui part dès la réunion des chaînes est nommée itague revient au-dessus de l’eau où elle est portée par un corps flottant (bouée ou coffre).

    #Coupée :
    Ouverture pratiquée dans les pavois ou dans le bastingage permettant l’entrée ou la sortie du bord.

    #Couples :
    Axes de charpente posés verticalement sur la quille.

    #Coursive :
    Terme général pour désigner des passages étroits tels que ceux qui peuvent se trouver entre des chambres ou autres distributions du navire.

    #Crachin :
    Pluie très fine. Crachiner.

    #Crapaud (d’amarrage) :
    Forts crampons pris sur le fond et servant au mouillage des coffres et des grosses bouées.

    #Crépine :
    Tôle perforée placée à l’entrée d’un tuyautage pour arrêter les saletés.

    #Croisillon :
    Petite bitte en forme de croix.

    #Croupiat :
    Grelin de cordage quelconque servant à amarrer l’arrière d’un navire à un quai ou à un bâtiment voisin. Faire croupiat :
    appareiller le navire en s’aidant d’une amarre pour éviter le navire vers la sortie du port ou du bassin.

    #Cul :
    Fond, partie arrière, basse ou reculée, d’un objet.
    – Cul d’une poulie :
    Partie de la caisse opposée au collet.
    – Cul de poule :
    Arrière allongé et relevé.
    – Cul de porc :
    Sorte de noeud.

    #Culer :
    En parlant d’un navire : marche arrière en avant.

    D
    #Dalot :
    Trous pratiqués dans les ponts et laissant s’écouler dans un tuyau placé au-dessous l’eau qui se trouve à la surface du pont.

    #Dames :
    Échancrures du plat-bord d’un canot garnies de cuivre et destinées à recevoir et à maintenir les avirons pendant la nage.

    #Darse :
    Bassin d’un port.

    #Déborder :
    Action de pousser au large une embarcation ou un bâtiment accosté à un navire ou à un quai.

    #Débouquer :
    Sortir d’un canal ou d’une passe pour gagner la mer libre.

    #Décapeler :
    Un mât, une vergue, c’est enlever les cordages qui y sont capelés ; un cordage, entourant un objet quelconque, c’est le dépasser par-dessus cet objet et l’enlever. De façon générale : ôter, décapeler un tricot, etc...

    #Défense :
    Tout objet suspendu contre le bord d’un navire ou d’une embarcation pour préserver la muraille du choc des quais et de toute construction flottante.

    #Déferler :
    Larguer les rabans de ferlage qui tiennent une voile serrée et la laisser tomber sur ses cargues. La lame déferle lorsqu’elle brise en s’enroulant sur elle-même ou en choquant une plage, une roche.

    #Déferler_un_pavillon :
    Peser sur la drisse pour permettre au pavillon de se déployer.

    #Déhaler :
    Déplacer un navire au moyen de ses amarres.

    Se déhaler :
    S’éloigner d’une position dangereuse au moyen de ses embarcations, de ses voiles.

    #Dérader :
    Quitter une rade.

    #Déraper :
    Une ancre : l’arracher du fond. Un navire dérape lorsqu’il enlève du fond sa dernière ancre.

    #Dérive :
    Différence entre le cap vrai du bâtiment et sa route vraie sous l’effet du vent de la mer et du courant.On appelle aussi « dérive » les surfaces que l’on immerge au centre de la coque ou sur les côtés pour s’opposer à la pression latérale du vent ; on devrait dire dans ce cas « contre dérive ». Être en dérive : navire ou objet qui flotte au gré du vent, des lames, des courants.

    #Désaffourcher :
    Relever une des deux ancres qui tiennent un navire affourché.

    #Désarmé :
    Un navire est désarmé lorsqu’il est amarré dans un port sans équipage et qu’il n’y a, en général, que des gardiens à bord.

    #Détroit :
    Ancre installée à la poupe d’un bâtiment.

    #Déventer :
    Une voile : la brasser en ralingue de façon à ce qu’elle fasseye.

    #Dévers :
    Inclinaison de l’étrave et courbure vers l’extérieur des couples de l’avant ayant pour avantage d’éviter l’embarquement des lames, formées par la vitesse du bâtiment.

    #Délester :
    Décharger le lest d’un navire, par exemple, alléger un navire.

    #Démailler :
    Séparer les maillons d’une chaîne, ou l’ancre de sa chaîne.

    #Demande :
    Filer à la demande un cordage qui fait effort, c’est le laisser (à la) filer en n’opposant qu’une faible résistance, mais en se tenant prêt à arrêter le mouvement au besoin.

    #Dépaler :
    Être dépalé : être porté par les courants, en dehors de la route que l’on doit suivre.

    #Déplacement :
    Poids du volume d’eau déplacé par un navire qui flotte. Le déplacement s’exprime en tonnes de 1000 kg.

    #Dévirer :
    (Cabestan, treuil, etc...) : tourner en sens contraire.

    #Dinghy :
    Embarcation en caoutchouc. L’on dit aussi
    zodiac quel que soit le modèle.

    #Double :
    Le double d’une manoeuvre : la partie qui revient sur elle-même dans le sens de la longueur après avoir passé dans une poulie ou autour d’un cabillot ou de tout autre objet. Quart de vin supplémentaire à titre de récompense.

    #Doubler :
    – Au vent : naviguer au vent de, passer au vent de...
    – Un cap : manoeuvrer et faire route de manière à contourner un cap.
    – Un bâtiment : le gagner de vitesse.
    – Les manoeuvres, cordages : les disposer en double en cas de mauvais temps ou autrefois à l’approche du combat.

    #Draille :
    Cordage tendu le long duquel une voile, une tente peuvent courir ou glisser par le moyen d’un transfilage ou d’anneaux.

    #Drisse :
    Cordage ou palan servant à hisser une vergue, une corne, une voile.
    – De flamme : cordage confectionné au moyen d’une machine spéciale, en une tresse ronde avec huit faisceaux, de trois fils à voile non goudronnés et destiné à hisser les signaux.

    #Drome :
    Ensemble des embarcations, des pièces de rechange : mâts, vergues, avirons, etc... embarqués à bord d’un bâtiment.
    – Des embarcations : rassemblement en bon ordre des avirons, mâts, gaffes d’un canot sur les bancs.

    #Drosse :
    Cordage en filin, en cuir, en fil d’acier, ou en chaîne qui sert à faire mouvoir la barre de gouvernail.

    #Drosser :
    Entraîner hors de sa route par les vents et la mer.

    #Ducs d’albe :
    Nom donné à un ou plusieurs poteaux réunis, enfoncés dans le fond d’un bassin ou d’une rivière afin d’y capeler des amarres quand on le déhale d’un navire.

    E
    #Echafaud :
    Planches formant une plate-forme que l’on suspend le long de la coque pour travailler.

    #Echouer :
    Toucher le fond.

    #Ecope :
    Pelle en bois à long manche qui sert à prendre de l’eau à la mer pour en asperger la muraille d’un bâtiment pour la nettoyer. Elle sert également à vider les embarcations.

    #Écoutille :
    Ouverture rectangulaire pratiquée dans le pont pour pouvoir accéder dans les entreponts et dans les cales.

    #Ecubier :
    Conduit en fonte, en tôle ou en acier moulé ménagé de chaque bord de l’étrave pour le passage des chaînes de l’ancre. Ouverture par laquelle passe la chaîne d’une ancre.

    #Elingue :
    Bout de filin ou longue estrope dont on entoure les objets pesants tels qu’une barrique, un ballot, une pièce de machine, etc... A cette élingue, on accroche un palan ou la chaîne d’un mât de charge pour embarquer ou débarquer les marchandises.

    #Embardée :
    Abattée d’un navire en marche en dehors de sa route ou au mouillage ou sous l’effet du vent ou du courant.

    #Embarder :
    Se dit d’un navire qui s’écarte de sa route à droite ou à gauche en suivant une ligne courbe et irrégulière. On dit aussi qu’un navire, à l’ancre, embarde quand il change constamment de cap sous l’effet du vent ou du courant.

    #Embellie :
    Amélioration momentanée de l’état de la mer et diminution du vent pendant une tempête ou encore éclaircie du ciel pendant le mauvais temps ou la pluie.

    #Embosser :
    Un navire : mouiller ou amarrer le bâtiment de l’AV et de l’AR, pour le tenir dans une direction déterminée malgré le vent ou le courant.

    #Embouquer :
    S’engager dans un canal, un détroit ou une passe.

    #Embraquer :
    Tirer sur un cordage de manière à le raidir : embraquer le mou d’une aussière.

    #Embrun :
    L’embrun est une poussière liquide arrachée par le vent de la crête des lames.

    #Emerillon :
    Croc ou anneau rivé par une tige dans un anneau de manière à pouvoir tourner librement dans le trou de l’anneau.

    #Empanner :
    Un navire à voile empanne ou est empanné quand il est masqué par le côté de l’écoute de ses voiles.

    #Encablure :
    Longueur employée pour estimer approximativement la distance entre deux objets peu éloignés l’un de l’autre. Cette longueur est de 120 brasses (environ 200 mètres). Longueur normale d’une glène d’aussière. Autre définition de l’encablure : un dixième de mille soit environ 185 mètres.

    #Encalminé :
    Voilier encalminé : quand il est dans le calme ou dans un vent si faible qu’il ne peut gouverner.

    #Engager :
    Un navire est engagé quand il se trouve très incliné par la force du vent, le désarrimage du chargement ou la houle et qu’il ne peut se redresser. Cordage engagé : cordage qui bloque.

    #En grand :
    Tout à fait, sans retenue.

    #Entremise :
    Fil d’acier reliant deux têtes de bossoir et sur lequel sont frappés les tire-veilles. Pièces de bois, cornière, placées dans le sens longitudinal. Elles servent avec les barrots à établir la charpente des ponts, à limiter les écoutilles, etc...

    #Épauler :
    La lame : prendre la mer à quelques quarts de l’AV pour mieux y résister.

    #Epontille :
    Colonne verticale de bois ou de métal soutenant le barrot d’un pont ou d’une partie à consolider.

    #Erre :
    Vitesse conservée par un navire sur lequel n’agit plus le propulseur.

    #Espars :
    Terme général usité pour désigner de longues pièces de bois employées comme mâts, vergues, etc...

    #Essarder :
    Essuyer, assécher avec un faubert ou une serpillière.

    #Etale :
    – Sans vitesse.
    – Étale de marée : moment où la mer ne monte ni ne baisse

    #Etaler :
    Résister à.

    #Étalingure :
    Fixation de l’extrémité d’un câble, d’une chaîne sur l’organeau d’une ancre. - de cale : fixation du câble ou de la chaîne dans la cale ou le puits à chaînes.

    #Etambot :
    Pièce de bois de même largeur que la quille et qui s’élève à l’arrière en faisant avec celle-ci un angle généralement obtus qu’on nomme quête. Il reçoit les fémelots ou aiguillots du gouvernail.

    #Etamine :
    Étoffe servant à la confection des pavillons.

    #Etarquer :
    Une voile : la hisser de façon à la tendre le plus possible.

    #Étrangler :
    Une voile : l’étouffer au moyen de cordages.

    #Etrangloir :
    Appareil destiné à ralentir et à arrêter dans sa course une chaîne d’ancre.

    #Evitage :
    Mouvement de rotation d’un bâtiment sur ses ancres, au changement de marées ou par la force du vent qui agit plus sur lui que sur le courant. Espace nécessaire à un bâtiment à l’ancre pour effectuer un changement de cap, cap pour cap.

    F
    #Fanal :
    Lanterne d’embarcation.

    #Fardage :
    Tout ce qui se trouve au-dessus de la flottaison excepté la coque lisse et offrant de la prise au vent. Dans la marine de commerce, désigne aussi les planches , nattes, etc... que l’on place sur le vaigrage du fond pour garantir les marchandises contre l’humidité.

    #Fatiguer :
    Un bâtiment fatigue lorsque, par l’effet du vent, de la mer, ses liaisons sont fortement ébranlées.

    #Faubert :
    Sorte de balai fait de nombreux fils de caret et dont on fait usage à bord pour sécher un pont après la pluie ou le lavage.

    #Faux-bras :
    Cordage installé le long du bord, pour faciliter l’accostage des embarcations.

    #Femelots :
    Pentures à deux branches embrassant l’étambot ou le gouvernail et représentant des logements pour recevoir les aiguillots.

    #Ferler :
    – Une voile carrée : relever par plis sur la vergue une voile carguée et la fixer au moyen de rabans dits de ferlage qui entourent la voile et la vergue.
    – Un pavillon : le plier et le rouler en le maintenant ensuite avec sa drisse.

    #Filer :
    – Une amarre : laisser aller une amarre dont un des bouts est attaché à un point fixe.
    – La chaîne : augmenter la touée d’une chaîne en la laissant aller de la quantité voulue en dehors du bord.
    – Par le bout, une chaîne ou grelin : laisser aller du navire dans l’eau.

    #Filière :
    Cordage tendu horizontalement et servant de garde-corps ou à suspendre différents objets. - de mauvais temps : cordage qu’on tend d’un bout à l’autre du bâtiment et auquel les hommes se retiennent pendant les forts mouvements de roulis et de tangage.

    #Flux :
    Marée montante.

    #Forain :
    Ouvert : Rade foraine : rade sans abri, exposée au mauvais temps du large (mouillage d’attente).

    Forme :
    – Bassin de radoub, ou cale sèche : bassin de radoub.
    – Formes d’un navire : ses lignes.

    #Fraîchir :
    Se dit du vent qui augmente d’intensité.

    #Frais :
    Désigne la forme du vent : joli frais, bon frais, grand frais.

    #Franc-bord :
    Distance entre le niveau de l’eau à l’extérieur du navire et la partie supérieure du pont principal à la demi-longueur du navire.

    #Fret :
    Somme convenue pour le transport de marchandises par navire. Les marchandises composant le chargement du navire.

    #Fuir :
    Devant le temps ou devant la mer : gouverner de manière à recevoir le vent ou la mer par l’arrière.

    #Fune :
    Grelin qui traîne le chalut. Prolongement de la filière des tentes d’un navire (mettre les tentes en fune).

    G
    #Galhauban :
    Cordage en chanvre ou en acier servant à assujettir par le travers et vers l’arrière les mâts supérieurs.

    #Gambier :
    Changer la position d’une voile à antenne ou au tiers d’un côté à l’autre du navire en faisant passer la vergue de l’autre côté du mât. Synonyme : muder, trélucher.

    #Galipot :
    Sorte de mastic avec lequel on recouvre les pièces métalliques en cas de repos prolongé ou d’exposition à l’arrosage par l’eau de mer. Pâte formée en parties égales de céruse et de suif fondu, étalée à chaud, au pinceau, sur les surfaces à protéger. On l’enlève par grattage et lavage à l’huile. Galipoter (vieux).

    #Gite :
    Synonyme de bande : Giter.

    #Glène :
    De cordage : portion de cordage ployée en rond sur elle-même, c’est à dire lové.

    #Grain :
    Vent violent qui s’élève soudainement généralement de peu de durée. Les grains sont parfois accompagnés de pluie, de grêle ou de neige.

    #Gréement :
    L’ensemble des cordages, manoeuvres de toutes sortes et autres objets servant à l’établissement, à la tenue ou au jeu de la mâture, des vergues et des voiles d’un navire.

    #Guindeau :
    Appareil servant à virer les chaînes, à mouiller et à relever les ancres à bord d’un navire. Son axe de rotation est horizontal.

    H
    #Habitacle :
    Sorte de cuvette ou de caisse cylindrique en bois ou en cuivre recouverte à la partie supérieure d’une glace et qui contient le compas de route et les lampes qui l’éclairent.

    #Hale-bas :
    Petit cordage frappé au point de drisse des voiles enverguées sur des drailles et qui sert à les amener.

    #Haler :
    Remorquer un navire dans un canal ou le long d’un quai au moyen d’un cordage tiré au rivage. Tirer un cordage ou un objet quelconque au moyen d’un cordage sur lequel on fait un effort.

    #Hanche :
    Partie de la muraille d’un navire qui avoisine l’arrière. On relève un objet par la hanche quand il est à 45° par l’arrière du travers.

    #Haut-fond :
    Sommet sous-marin recouvert d’eau peu profonde et dangereux pour la navigation.

    #Hauturière :
    Navigation au large ; contrôlée par l’observation des astres. Long cours.

    I
    #Itague :
    Cordage passant par une poulie simple et sur lequel on agit à l’aide d’un palan pour augmenter la puissance. Chaîne retenant un coffre et maillée au point de jonction des chaînes des ancres de corps-mort.

    J
    #Jambettes :
    Montants, bouts d’allonges qui dépassent le plat-bord d’un bâtiment et sur lesquels on tourne des manoeuvres ou on prend un retour. Pièces de bois ou de fer légèrement inclinées et retenant les pavois.

    #Jarretière :
    Sangle qui sert à saisir une drôme dans une embarcation.

    #Jauge :
    Volume des capacités intérieures des navires exprimé en tonneaux de 2m3.83 ou 100 pieds cubes anglais.

    #Jauge brute :
    Volume de tous les espaces fermés du navire sans exception aucune.

    #Jauge nette :
    Volume des espaces utilisables commercialement.

    #Jaumière :
    Ouverture pratiquée dans la voûte d’un navire pour le passage et le jeu de la partie supérieure de la mèche du gouvernail.

    #Joue :
    Creux des formes de la coque à l’avant d’un navire. Synonyme : épaule. Face extérieure de la caisse d’une poulie.

    #Joute :
    Compétition d’embarcations à l’aviron.

    #Jusant :
    Marée descendante.

    L
    #Laisse :
    – De marée : partie du rivage alternativement couverte et découverte par la mer dans les mouvements de la marée.

    #Laize :
    Chacune des bandes de toile dont se compose une voile.

    #Lamanage :
    Pilotage restreint aux ports, baies, rade et rivières de peu d’importance. Dans la coutume d’Oléron, le pilote s’appelait loman, c’est à dire homme du lof (côté du vent) ; on en a fait laman, puis lamaneur.

    #Larder :
    Voir paillet.

    #Latte :
    – De hauban : patte métallique fixée sur le bordage pour servir de cadène de hauban.

    #Lège :
    Bâtiment lège : bâtiment vide.

    #Lest :
    Matières pesantes arrimées dans les fonds du navire pour en assurer la stabilité.

    #Libre pratique :
    Permission donnée par les autorités sanitaires d’un port à un navire de communiquer librement avec la terre.

    #Loch :
    Appareil servant à mesurer la vitesse du navire.

    #Lumières :
    Petits canaux ou conduits pratiqués sur la face antérieure des varangues et destinés à conduire les eaux de cale au pied des pompes. Synonyme : anguillers

    M
    #Mahonne :
    Chaland de port à formes très arrondies utilisé en Méditerranée.

    #Maille :
    Intervalle entre deux couples voisins d’un navire ou entre deux varangues. Ouverture laissée entre les fils des filets de pêche.

    #Main_courante :
    Barre en métal, ou pièces de bois mince, placées de chaque côté des échelles de dunette, de roof-passerelle, de gaillard, etc... pour servir de rampe.

    #Maistrance :
    (Marine Nationale) - L’ensemble des officiers mariniers de la Marine de guerre française et plus particulièrement ceux de carrière qui constituent le cadre de maistrance proprement dit.

    #Maître_bau :
    Bau situé dans la plus grande largeur du navire.

    #Maître_couple :
    Couple situé de même.

    #Maître_de_quart :
    (Marine nationale) - Gradé du service manoeuvre qui, à bord des bâtiments militaires, seconde l’officier de quart dans le service des embarcations et rend les honneurs du sifflet à l’arrivée et au départ des officiers.

    #Maniable :
    Modéré (vent) ; assez beau (temps).

    #Manifeste :
    Liste complète et détaillée par marque et numéros des colis de marchandises formant la cargaison d’un navire. Cette liste est remise à la Douane du port de destination.

    #Marie-Salope :
    Chaland à saletés.

    #Marnage :
    Synonyme : d’amplitude pour la marée.

    #Maroquin :
    Cordage tendu entre deux mâts pour servir à supporter une ou plusieurs poulies dans lesquelles passent des manoeuvres ou des drisses.

    #Mascaret :
    Phénomène qui se produit dans le cours inférieur d’un fleuve consistant en plusieurs lames creuses et courtes formées par la remontée du flot contre le courant du propre fleuve.

    #Mât_de_charge :
    Espar incliné tenu par des balancines portant des apparaux servant à déplacer des poids.

    #Mâter :
    Mettre un mât en place. Mâter une pièce, une barrique, les avirons : les dresser et le tenir dans une position verticale.

    #Mégaphone :
    Tronc de cône creux et léger servant à augmenter la portée de la voix.

    #Membrure :
    Pièce de bois ou de fer soutenant le bordé et les vaigres sur laquelle viennent se fixer les barrots (Synonyme : couple).

    #Midship :
    Aspirant ou enseigne de vaisseau, en général le plus jeune parmi les officiers. Désigne également des chaussures ouvertes utilisées à bord des bâtiments de la Marine en pays chaud.

    #Mole :
    Construction en maçonnerie, destinée à protéger l’entrée d’un port et s’élevant au-dessus du niveau des plus fortes marées.

    #Mollir :
    Diminuer de violence (vent / mer).

    #Mou :
    Un cordage a du mou quand il n’est pas assez tendu. Donner du mou : choquer une manoeuvre. Un navire est mou quand il a tendance à abattre.

    #Moucheter_un_croc :
    Amarrer un bout entre pointe et dos pour empêcher le décrochage.

    #Mouiller :
    Jeter l’ancre et filer la touée de la chaîne convenable.

    #Mousson :
    Vents périodiques, soufflant avec de légères variations pendant une moitié de l’année dans une direction et pendant l’autre moitié de l’année dans la direction opposée. (Mers de Chine et Océan Indien).

    #Musoir :
    Pointe extrême d’une jetée ou d’un môle ; se dit aussi de l’extrémité d’un quai à l’entrée d’un bassin ou d’un sas.

    N
    #Nable :
    Trou percé dans le fond d’une embarcation servant à la vider lorsque cette embarcation n’est pas à flot. S’obture au moyen d’un bouchon de nable.

    #Nage :
    Mouvement imprimé par l’armement aux avirons d’une embarcation.
    – Chef de nage : Nageurs assis sur le banc arrière dont les mouvements sont suivis par tous les autres.
    – Nage à couple : Quand il y a 2 (canot) ou 4 (chaloupe) nageurs sur chaque banc.
    – Nage en pointe : 1 nageur par banc (baleinière).

    #Natte :
    Nom donné aux paillets et aux sangles qu’on place en divers endroits de la mâture et du gréement qu’on veut garantir du frottement.

    #Nid de pie :
    Installation placée assez haut sur le mât avant de certains navires et dans laquelle se tient l’homme de vigie. A bord des navires polaires, on dit plutôt #nid_de_corbeau.

    O
    #Obéir :
    Un navire obéit bien à la barre quand il en sent rapidement l’action.

    #Obstructions :
    Défenses fixes, d’un port pour en interdire l’accès à un ennemi de surface, sous-marin ou aérien.

    #Oeil :
    Boucle formée à l’extrémité d’un filin.

    #Oeil de la tempête :
    Éclaircie dans le ciel au centre des ouragans.

    #Oeuvres_mortes :
    Partie émergée de la coque.

    #Oeuvres_vives :
    Partie immergée de la coque.

    #Opercule :
    Tape de hublot.

    #Oreilles_d_âne :
    Cuillers en tôle permettant d’augmenter le débit d’air entrant par les hublots.

    P
    #Paille de bitte :
    Tige de fer traversant la tête d’une bitte pour empêcher la chaîne ou l’aussière de décapeler.

    #Paillet :
    Réunion de fils de bitord, torons de cordage, etc... tressés ensemble et formant une sorte de natte. On les emploie pour garnir les manoeuvres dormantes afin empêcher le frottement.

    #Palanquée :
    Colis, ensemble de marchandises groupées dans une élingue ou un filet pour être embarquées ou débarquées en un seul mouvement de grue.

    #Palanquer :
    Agir sur un objet quelconque avec un ou plusieurs palans.

    #Panne (mettre en) :
    Manoeuvre qui a pour objet d’arrêter la marche du navire par le brasseyage de la voilure.

    #Pantoire :
    Fort bout de cordage terminé par un oeil muni d’une cosse.

    #Pantoire_de_tangon :
    Retient le tangon dans le plan vertical.

    #Paravane (un) :
    Deux brins de dragage fixés au brion terminés par des flotteurs divergents. Installation destinée à la protection contre les mines à orin.

    #Paré :
    Prêt, libre, clair, hors de danger.

    #Parer :
    – Un cap : le doubler ; - un abordage : l’éviter.
    – Une manoeuvre : la préparer.
    – Manoeuvres : commandement pour tout remettre en ordre.
    Faire parer un cordage : le dégager s’il est engagé ou empêcher de la faire.

    #Passerelle :
    Petit cordage servant de transfilage ou à passer une manoeuvre plus grosse dans les poulies ou un conduit.
    Aussière ou chaîne passée d’avance sous la coque d’un bâtiment afin de permettre une mise en place rapide d’un paillet makaroff.

    #Pataras :
    Hauban supplémentaire destiné à soulager temporairement à un hauban soumis à un effort considérable - très employé sur les yachts de course, ce hauban mobile appelle largement sur l’arrière.

    #Patente de santé :
    Certificat délivré à un navire par les autorités du port pour attester l’état sanitaire de ce port.

    #Pavois :
    Partie de coque au-dessus du pont formant garde corps.

    #Grand_pavois :
    Pavillon de signaux frappés le long des étais et de l’entremise dans un ordre déterminé.

    #Petit_pavois :
    Pavillons nationaux en tête de chacun des mâts. Au-dessus du pavois : Syn. « de montré » pour un signal par pavillon de 1 signe.

    P#eneau (faire) :
    Tenir l’ancre prête à mouiller par grands fonds après avoir filé une certaine quantité de chaîne pour atténuer la violence du choc sur le fond.

    #Perdant :
    Synonyme : jusant.

    #Perthuis :
    Détroit entre les îles, des terres ou des dangers.
    Ouverture d’accès dans une cale sèche.

    #Phare :
    Construction en forme de tour portant un feu à son sommet.
    Mât avec ses vergues, voiles et gréement. Ex. : phare de misaine, phare de l’avant, phare de l’arrière, phare d’artimon, phare carré.

    #Phoscar :
    Sorte de boîte à fumée et à feu jetée d’un bâtiment afin de matérialiser un point sur la mer.

    #Pic (a pic) :
    Position verticale de la chaîne de l’ancre au moment où celle-ci est sur le point d’être arrachée au fond. A long pic : laisser la chaîne de l’ancre un peu plus longue que pour être à pic.

    #Pied :
    Jeter un pied d’ancre : mouiller avec un peu de touée pour un court laps de temps.
    Mesure de longueur égale à 0,305mètre.

    #Pied_de_biche :
    Pièce de fonte, dans un guindeau.

    #Pied_de_pilote :
    Quantité dont on augmente le tirant d’eau pour être sur de ne pas talonner.

    #Pigoulière :
    Embarcation à moteur assurant à heures fixes à TOULON le service de transport du personnel entre différents points de l’Arsenal.

    #Piloter :
    Assurer la conduite d’un navire dans un port ou dans les parages difficiles de la côte.

    #Piquer_l_heure :
    Sonner l’heure au moyen d’une cloche.

    #Plat-bord :
    – Dans un bâtiment en bois : ensemble des planches horizontales qui recouvrent les têtes des allonges de sommet.
    – Dans un navire en fer : ceinture en bois entourant les ponts.

    #Plein :
    Synonyme : pleine mer.
    – Plus près bon plein : allure de 1 quart plus arrivée que le plus près.
    – Mettre au plein : échouer un bateau à la côte.

    #Poste (amarre de) :
    Aussière ou grelin de forte grosseur fournie par les ports pour donner plus de sécurité et plus de souplesse à l’amarrage des navires et éviter l’usure de leurs propres aussières d’amarrage.

    #Pot_au_noir :
    Zone des calmes équatoriaux caractérisés par des pluies torrentielles.

    #Poulaine :
    Partie extrême avant d’un navire : lieu d’aisance de l’équipage.

    #Poupée_de_guindeau :
    Bloc rond en fonte sur lequel on garnit les amarres que l’on veut virer au guindeau.

    #Prélart :
    Laize de toile à voile souple, cousues ensemble puis goudronnées, destinées à couvrir les panneaux d’une écoutille et empêcher l’accès de l’eau dans les entreponts ou la cale.

    #Puisard :
    Espace compris entre deux varangues et formant une caisse étanche dans laquelle viennent se rassembler les eaux de cale.

    #Pilot_chart :
    Cartes périodiques publiées par l’Office Météo des Etats-Unis fournissant des renseignements sur la direction et la force des vents et des courants probables et la position des icebergs.

    Q
    #Quart :
    32ème partie du tour d’horizon, vaut 11 degrés 15 minutes.
    Synonyme. : de rhumb de compas.

    #Queue _de_rat :
    – Cordage terminé en pointe.
    – D’un grain : rafale violente et subite à la fin d’un grain.
    – Aviron de queue : aviron servant de gouvernail.

    #Quille_de_roulis :
    Plan mince, en tôle, fixé normalement et extérieurement à la coque, dans la région du bouchain, sur une partie de la longueur du navire, et destiné à entraîner l’eau lors des mouvements de roulis pour les amortir plus rapidement.

    R
    #Raban :
    Tresse ou sangle de 8 à 9 mètres de long formée d’un nombre impair de brins de bitord.
    – De hamac : bout de quarantenier servant à suspendre le hamac.
    – De ferlage : cordon ou tresse servant à serrer une voile sur une vergue, un gui, etc...

    #Rabanter :
    Fixer ou saisir un objet à son poste avec les rabans destinés à cet usage.
    – Une voile : la relever pli par pli sur la vergue et l’entourer, ainsi que la vergue, avec les rabans.

    #Radier :
    Maçonnerie sur laquelle on établit les portes d’un bassin et d’une forme.

    #Radoub :
    Passage au bassin d’un navire pour entretien ou réparation de sa coque.

    #Rafale :
    Augmentation soudaine et de peu de durée du vent.

    #Rafiau ou #Rafiot :
    Petite embarcation, mauvais navire.

    #Rafraîchir :
    Un câble, une amarre, c’est en filer ou en embraquer une certaine longueur de manière à ce que le portage ne soit jamais à la même place.

    #Raguer :
    Un cordage rague lorsqu’il s’use, se détériore en frottant sur un objet dur ou présentant des aspérités. Se dit aussi d’un bâtiment frottant contre un quai.

    #Rail :
    Pièce en cuivre vissée sur un mât à pible ou un gui sur laquelle sont enfilés les coulisseaux.

    #Rambarde :
    Garde-corps.
    Synonyme : de main courante.

    #Ras :
    Radeau servant aux réparations à faire à un bâtiment près de sa flottaison.
    Petits appontements flottants.

    #Ratier :
    Argot de bord - Matelot sans spécialité chargé de l’entretien de la coque.

    #Rattrapant :
    Yacht rattrapant. Terme de régate : lorsque deux yachts font la même route ou à peu près, celui qui est en route libre derrière l’autre commence à être considéré comme « yacht rattrapant l’autre » aussitôt qu’il s’en approche assez près pour qu’il y ait « risque de collision » et continue à être tel jusqu’à ce qu’il redevienne en roue libre devant ou derrière, ou s’en soit écarté par le travers jusqu’à écarter le risque de collision.

    #Raz :
    Courant violent dû au flot ou au jusant dans un passage resserré.

    #Reflux :
    Mouvement rétrograde de l’eau après la marée haute.
    Synonyme : jusant, ébe.

    #Refuser :
    Le vent refuse lorsque sa direction vient plus de l’avant. Contraire : adonner.

    #Relâcher :
    Un navire relâche quand par suite du mauvais temps, avaries subies, etc... il est forcé d’interrompre sa mission et d’entrer dans un port qui n’est pas son port de destination.

    #Renard :
    Plateau sur lequel sont pointés les noms des officiers qui descendent à terre.

    #Rencontrer :
    La barre ou simplement rencontrer : mettre la barre du côté opposé à celui où elle était auparavant pour arrêter le mouvement d’abatée du navire.

    #Rendre :
    Un cordage rend lorsqu’il s’allonge. Une manoeuvre est rendue lorsqu’on l’a amenée à son poste en halant dessus. Rendre le mou d’un cordage : tenir le cordage à retour d’un bout tandis qu’on hale de l’autre bout. Rendre le quart : remettre le quart à son successeur.

    #Renflouer :
    Remettre à flot un navire échoué.

    #Renverse :
    Du courant : le changement cap pour cap de sa direction.

    #Ressac :
    Retour violent des lames sur elles-mêmes lorsqu’elles vont se briser sur une côte, un haut-fond.

    #Retenue :
    Cordage en chanvre, en acier ou chaîne servant à soutenir un bout-dehors, un bossoir.

    #Rider :
    Une manoeuvre dormante : c’est la raidir fortement à l’aide de ridoirs ou de caps de mouton.

    #Riper :
    Faire glisser avec frottement.

    #Risée :
    Petite brise subite et passagère.

    #Rocambeau :
    Cercle en fer garni d’un croc, servant notamment à hisser la vergue d’une voile au tiers et à amurer le point d’amure du foc le long de son bout-dehors.

    #Rôle :
    Rôle de combat, rôle d’équipage, etc...

    #Rondier :
    Gradé ou matelot chargé d’une ronde.

    #Roof :
    Superstructure établie sur un pont supérieur et ne s’étendant pas d’un côté à l’autre du navire.

    #Roulis :
    Balancement qui prend le navire dans le sens transversal.

    #Routier :
    Carte marine à petite échelle comprenant

    S
    #Sabaye :
    Cordage avec lequel on hâle à terre un canot mouillé près de la côte.

    ##Sabord :
    Ouverture rectangulaire pratiquée dans la muraille d’un navire.

    Saborder :
    Faire des brèches dans les oeuvres vives d’un navire pour le couler.

    #Safran :
    Surface du gouvernail sur laquelle s’exerce la pression de l’eau pour orienter le navire.

    #Savate :
    Pièce de bois sur laquelle repose un navire au moment de son lancement.

    #Saisine :
    Cordage servant à fixer et à maintenir à leur place certains objets.

    #Sangle :
    Tissu en bitord qui sert à garantir du frottement certaines parties du navire ou du gréement ou à maintenir au roulis des objets suspendus.

    #Sas :
    Partie d’un canal muni d’écluses, destinée à établir une jonction entre deux bassins de niveaux différents. Compartiment en séparant deux autres dont les ouvertures ne peuvent s’ouvrir que l’une après l’autre.

    #Saute_de_vent :
    Changement subit dans la direction du vent.

    #Sauve-Garde :
    Cordages fourrés ou chaînes servant à empêcher le gouvernail d’être emporté s’il vient à être démonté. Ils sont fixés d’un bout sur le gouvernail, de l’autre sur les flancs du bâtiment.

    #Sec (à) :
    Un bâtiment court à sec, est à sec de toile lorsqu’il navigue sans se servir de ses voiles, mais poussé par le vent.

    #Semonce :
    Ordre donné par un navire armé à un autre navire de montrer ses couleurs et au besoin d’arrêter pour être visité.

    #Coup (coup de) :
    Coup de canon appuyant cet ordre.

    #Servir :
    Faire servir : manoeuvre d’un navire à voiles pour quitter la panne et reprendre la route.

    #Seuil :
    Élévation du fond de la mer s’étendant sur une longue distance.

    #Sillage :
    Trace qu’un navire laisse derrière lui à la surface de la mer.

    #Slip :
    Plan incliné destiné à mettre à l’eau ou à haler à terre de petits bâtiments ou des hydravions au moyen d’un chariot sur rails.

    #Soufflage :
    Doublage en planches minces sur le bordé intérieur ou extérieur.

    #Souille :
    Enfoncement que forme dans la vase ou le sable mou un bâtiment échoué.

    #Sous-venté :
    Un voilier est sous-venté quand il passe sous le vent d’un autre bâtiment, d’une terre qui le prive de vent.

    #Spardeck :
    Pont léger au-dessus du pont principal.

    #Suceuse :
    Drague travaillant par succion du fond.

    #Superstructures :
    Ensemble des constructions légères situées au-dessus du pont supérieur.

    #Surbau :
    Tôle verticale de faible hauteur encadrant un panneau, un roof ou un compartiment quelconque.

    #Syndic :
    Fonctionnaire de l’Inscription Maritime remplaçant les Administrateurs dans les sous-quartiers.

    #Syzygie (marée des) :
    Marées correspondant à la nouvelle ou à la pleine lune. Synonyme : marée de vive-eau.

    T
    #Table_à_roulis :
    Table percée de trous.
    Par gros temps, on y met des chevilles appelées violons ou cabillots qui permettent de fixer les objets qui s’y trouvent.

    #Tableau :
    Partie de la poupe située au-dessus de la voûte.
    Dans un canot ou une chaloupe, partie arrière de l’embarcation.

    #Talon_de_quille :
    Extrémité postérieure de la quille sur laquelle repose l’étambot.

    #Talonner :
    Toucher le fond de la mer avec le talon de la quille.

    #Tangon :
    Poutre mobile établie horizontalement à l’extérieur d’un navire, à la hauteur du pont supérieur et perpendiculairement à la coque, sur laquelle on amarre les embarcations quand le navire est à l’ancre.
    – De spinnaker ou de foc : espars servant à déborder le point d’écoute du spinnaker ou du foc au vent arrière.

    #Tangage :
    Mouvement que prend le navire dans le sens longitudinal.

    #Tanker :
    Navire pétrolier.

    #Tape :
    Panneau en tôle ou pièce de bois obturant une ouverture.

    #Taud :
    Abri de grosse toile qu’on établit en forme de toit au-dessus des ponts pour garantir l’équipage contre la pluie. Etui placé sur les voiles serrées pour les garantir de la pluie.

    #Teck :
    Bois des Indes presque imputrescibles aussi fort et plus léger que le chêne ; très employé dans la construction navale.

    #Tenir :
    Navire tenant la mer : se comportant bien dans le mauvais temps.

    #Tenir le large :
    Rester loin de la terre.

    #Tenue :
    Qualité du fond d’un mouillage. Les fonds de bonne tenue sont ceux dans lesquels les pattes des ancres pénètrent facilement et ne peuvent cependant en être arrachées qu’avec difficulté.
    La tenue d’un mât est son assujettissement par les étais et les haubans.

    #Teugue :
    Partie couverte du pont supérieur avant, constituant un gaillard d’avant où les hommes de l’équipage peuvent s’abriter.

    #Tiens-bon ! :
    Commandement à des hommes qui agissent sur un cordage, un cabestan, etc... de suspendre leurs efforts tout en restant dans la position où ils sont (voir « Tenir bon »).

    #Tiers (voile au) :
    Synonyme : de bourcet
    Voiles des canots et chaloupes.

    #Tillac :
    Pont supérieur ou parfois plancher d’embarcation.

    #Tins :
    Pièces de bois carrées placées à des distances régulières sur le fond d’une cale-sèche et destinées à soutenir la quille des navires.

    #Tire-veilles :
    Nom donné à un bout de filin terminé par une pomme à la rambarde au bas de l’échelle de coupée d’un navire et auquel on se tient pour monter à bord ou pour en descendre.
    Bout amarré sur l’entremise des bossoirs d’embarcation et auxquels se tient l’armement d’une embarcation quand on la met à l’eau ou quand on la hisse.

    #Tomber :
    – Sous le vent : s’éloigner de l’origine du vent.
    – Sur un navire, une roche : être entraîné par le vent, le courant ou toute autre cause vers un navire, un rocher, etc...
    – Le vent tombe, la mer tombe : le vent diminue d’intensité, les vagues de force.

    #Tonnage :
    Capacité cubique d’un navire ou de l’un de ses compartiments exprimée en tonneaux. Le tonneau est égal à cent pieds cubes anglais ou à 2,83 mètres cubes (c’est le tonneau de jauge) ; Le tonnage exprime toujours un volume.

    #Tonne :
    Grosse bouée en bois, en fer ou en toile.

    #Top :
    Prendre un top : comparer une pendule réglée avec son chronomètre, ou relever un signal horaire au compteur.

    #Tosser :
    Un navire tosse lorsque, amarré le long d’un quai, sa coque frappe continuellement contre le quai par l’effet de la houle.
    A la mer, le navire tosse quand l’AV retombe brutalement dans le creux des vagues.

    #Touage :
    Remorquage, plus particulièrement en langage de batellerie.

    #Toucher :
    Être en contact avec le fond. Toucher terre : faire escale.

    #Touée :
    Longueur de la remorque avec laquelle on hale un navire pour le déplacer.
    Longueur de la chaîne filée en mouillant une ancre. Par extension : longueur d’une certaine importance d’un câble filé ou d’un chemin à parcourir.

    #Touline :
    Petite remorque et plus généralement lance-amarre.

    #Tourner :
    Une manoeuvre : lui faire faire un nombre de tours suffisant autour d’un point fixe pour l’empêcher de filer ou de lâcher.

    #Traîne :
    Tout objet que l’on file à l’arrière d’un navire à l’aide d’un bout de filin.
    A la traîne : un objet est à la traîne lorsqu’il n’est pas placé à la place qui lui est assignée.

    #Transfiler :
    – Deux morceaux de toile : les rapprocher bord à bord au moyen d’un bout de ligne passant alternativement des oeillets pratiqués dans l’un dans ceux pratiqués dans l’autre.
    – Une voile : la fixer à sa vergue, gui ou corne au moyen d’un filin nommé transfilage et passant d’un oeillet à l’autre en embrassant la vergue, le gui, la corne.

    #Traversier :
    Amarre appelant d’une direction perpendiculaire à l’axe longitudinal.
    Un vent traversier est un vent bon pour aller d’un port à un autre et pour un revenir.

    #Trou_d_homme :
    Ouverture elliptique d’un double fond ou d’un ballast.

    #Tunnel :
    Conduit en tôlerie de dimensions suffisantes pour permettre le passage d’un homme et à l’intérieur duquel se trouve une ligne d’arbres entre la chambre des machines et la cloison de presse-étoupe AR.

    V
    #Va_et_vient :
    Cordage en double servant à établir une communication entre deux navires ou entre un navire et la côte, notamment pour opérer le sauvetage des naufragés.

    #Vadrouille :
    Bouts de cordage défaits, serrés sur un manche et servant au nettoyage. Faubert emmanché.

    #Vague_satellite :
    Soulèvement de la mer produit par le mouvement du navire en marche.

    #Varangue :
    La varangue est la pièce à deux branches formant la partie inférieure d’un couple et placées à cheval sur la quille. La varangue est prolongée par des allonges. Tôle placée verticalement et transversalement d’un bouchain à l’autre pour consolider le petit fond du navire.

    #Vase :
    Terre grasse, noirâtre, gluante. La vase peut être molle, dure mêlée ; elle présente généralement une bonne tenue.

    #Veille (ancre de) :
    Ancre prête à être mouillée.

    #Veiller :
    Faire attention, surveiller. Veiller l’écoute : se tenir prêt à la larguer, à la filer. Veiller au grain : l’observer, le suivre.

    #Vélique :
    Point vélique = centre de voilure de toutes les voiles.

    #Ventre :
    La partie centrale d’un bâtiment surtout lorsque ses couples sont très arrondis.

    #Verine :
    Bout de filin terminé par un croc ou une griffe et dont on fait usage en simple ou en double pour manier les chaînes des ancres.

    #Videlle :
    Reprise faite à un accroc dans une toile.

    #Virer :
    Exercer un effort sur un cordage ou sur une chaîne par enroulement sur un treuil, guindeau ou cabestan.
    – Virer à pic : virer suffisamment le câble ou la chaîne pour amener l’étrave du navire à la verticale de l’ancre.
    – Virer à long pic : virer en laissant la chaîne un peu plus longue que la profondeur de l’eau.

    #Virer_de_l_avant :
    faire avancer un navire en embraquant ses amarres de l’avant au cabestan ou au guindeau.
    – Virer sur la chaîne : rentrer une partie de la chaîne en se servant du cabestan ou du guindeau.
    – Virer de bord : changer les amures des voiles.

    #Vit_de_nulet ou #Vi_de_mulet :
    Tige de métal articulée fixée à une vergue, à un gui, à un mât de charge pour le relier au mât qui porte une douille. Employé en particulier pour les mâts de charge.

    #Vitesse :
    L’unité marine de vitesse est le noeud qui représente un mille marin (1852 mètres) à l’heure. Ne jamais dire un noeud à l’heure.

    #Vive-eau :
    Grande marée.

    #Voie_d_eau :
    Fissure ou ouverture accidentelle dans des oeuvres vives.

    W
    #Wharf :
    Littéralement quai, plus spécialement pour désigner un appontement qui s’avance dans la mer au-delà de la barre sur la côte occidentale d’Afrique.

    Y
    #Youyou :
    Très petite embarcation de service à l’aviron et à la voile.

  • Se questa è l’Europa. Una cortina di ferro per i migranti

    La Polonia costruirà da dicembre una barriera per fermare il flusso di profughi spinti verso il confine dal governo della Bielorussia. Negli ultimi 50 anni costruiti 65 muri di confine

    Non sarà facile, quando toccherà agli storici, spiegare che l’epoca dei muri non è più solo quella del Vallo di Adriano o il tempo del cinese Qin Shi Huang, l’imperatore padre della Grande Muraglia. Epoche in cui le fortificazioni servivano a proteggersi dalle incursioni armate. Non nel 2021, quando miliardi di euro vengono investiti per respingere nient’altro che persone disarmate.

    Il 60% delle nuove barriere è stato voluto per ostacolare le migrazioni forzate. Negli ultimi 50 anni (1968-2018) sono stati costruiti oltre 65 muri di confine. L’Europa (26%) è seconda solo all’Asia (56%). A oltre trent’anni dalla caduta del muro di Berlino, il 60% della popolazione mondiale (circa 4,7 miliardi di persone) vive in Paesi che hanno costruito un qualche argine contro i flussi di persone.

    Il centro studi ’Transnational Institute’ ha calcolato che solo dal 1990 al 2019 i Paesi Ue dell’area Schengen si sono dotati di oltre mille chilometri di recinzioni. E presto saranno più del doppio. La spesa totale ha sfiorato il miliardo di euro. A cui andranno aggiunti gli stanziamenti per i 508 chilometri di frontiera che la Lituania ha deciso di puntellare con pali d’acciaio e filo spinato. Come la Polonia, del resto, che con i lituani condivide l’affaccio sulla Bielorussia. Ieri la conferma: da dicembre il governo polacco costruirà una nuova barriera al confine. «È sconcertante quanto avviene in più luoghi ai confini dell’Unione. È sorprendente – ha detto ieri il presidente Sergio Mattarella – il divario tra i grandi principi proclamati e il non tener conto della fame e del freddo cui sono esposti esseri umani ai confini dell’Unione» .

    Per venirne a capo bisogna seguire i soldi. Tanti soldi. Si scopre così che il filo spinato e le armi per ricacciare indietro i poveri sono prima di tutto un colossale giro d’affari. A poco servono le inchieste amministrative e quelle penali sulle operazioni condotte da agenzie come Frontex, nata per supportare la sorveglianza dei confini esterni e finita accusata di malversazioni e di aver cooperato nelle operazioni più cruente nei Balcani, nel Canale di Sicilia e nell’Egeo. Entro il 2027 si passerà dagli attuali 1.500 a 10mila effettivi, di cui 7 mila distaccati dalle forze dell’ordine nazionali, e avrà nel bilancio un budget superiore alla maggior parte delle agenzie dell’Unione Europea: circa 5,6 miliardi di euro fino al 2027.

    Direttamente o attraverso consociate, beneficiano dei cospicui investimenti europei le più importanti aziende del comparto difesa: tra cui #Airbus, #Thales, #Leonardo, #Lockheed_Martin, #General_Dynamics, #Northrop_Grumman, #L3_Technologies, #Elbit, #Indra, #Dat-Con, #Csra, #Leidos e #Raytheon. Tra i principali beneficiari degli appalti per i muri le grandi firme dell’industria bellica. C’è #European_Security_Fencing, produttore spagnolo di filo spinato, utilizzato nelle recinzioni al confine con Spagna/Marocco, Ungheria/Serbia, Bulgaria/Turchia, Auanche stria/Slovenia, Regno Unito/ Francia. Poi la società slovena “#Dat-Con” incaricata di costruire barriere in Croazia, a Cipro, in Macedonia, Moldavia, Slovenia e Ucraina.

    E ancora il costruttore navale olandese #Damen, le cui navi sono state utilizzate in operazioni di frontiera da Albania, Belgio, Bulgaria, Portogallo, Paesi Bassi, Romania, Svezia e Regno Unito, oltre che Libia, Marocco, Tunisia e Turchia. I francesi siedono al tavolo dei grandi appalti con “#Sopra_Steria”, il principale contraente per lo sviluppo e la manutenzione del Sistema d’informazione visti ( #Vis), il Sistema d’informazione Schengen (#Sis_II) e Dattiloscopia europea (#Eurodac). Poi di nuovo una compagnia spagnola, la #Gmv incaricata di implementare #Eurosur, il sistema europeo di sorveglianza delle frontiere esterne.

    Prima di oggi le imprese hanno beneficiato del budget di 1,7 miliardi di euro del Fondo per le frontiere esterne della Commissione europea (2007-2013) e del Fondo per la sicurezza interna – frontiere (2014-2020) di 2,76 miliardi di euro. Per il nuovo bilancio Ue (20212027), la Commissione europea ha stanziato 8,02 miliardi di euro al Fondo per la gestione integrata delle frontiere; 11,27 miliardi di euro a Frontex (di cui 2,2 miliardi di euro saranno utilizzati per acquisire e gestire mezzi aerei, marittimi e terrestri) e almeno 1,9 miliardi di euro di spesa totale (20002027) per le sue banche dati di identità e Eurosur (il sistema europeo di sorveglianza delle frontiere).

    Commentando le ultime notizie dalla frontiera orientale, il presidente della commissione Cei per i migranti, il vescovo Giancarlo Perego, ha usato parole che ben riassumono la deriva del continente dei muri: «Una sconfitta dell’umanesimo su cui si fonda l’Europa, una sconfitta della democrazia. L’Europa dei muri è un’Europa che dimostra di cedere alla paura, un’Europa in difesa da un mondo che cammina». Oppure, per dirla con Papa Francesco, le moderne muraglie sono «una cosa insensata, che separa e contrappone i popoli».

    https://www.avvenire.it/attualita/pagine/una-cortina-di-ferro-per-i-migranti

    #murs #barrières_frontalières #migrations #asile #réfugiés #frontières #complexe_militaro-industriel #business

  • Les « dames pipi » parisiennes obtiennent gain de cause en justice

    Six « dames pipi » poursuivaient le gestionnaire des toilettes de lieux touristiques de la capitale pour avoir refusé de les embaucher.

    Six « dames pipi » de la ville de Paris, qui poursuivaient le gestionnaire de plusieurs toilettes de lieux touristiques parisiens pour avoir refusé de les embaucher en 2015, ont obtenu gain de cause, a-t-on appris mardi de source judiciaire.


    Gabriel Adams pose pour les journalistes en 2015. L’ancienneté des « dames pipi » allait de 12 à 32 ans au moment des faits.

    En juillet 2015, les toilettes de lieux comme la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre, la Cathédrale Notre-Dame de Paris ou la Place de l’Etoile avaient changé de gérant, tombant dans l’escarcelle de la société néerlandaise 2theloo. Cette dernière avait refusé de reprendre les onze « dames pipi » y travaillant jusque-là, arguant que son activité principale ne relevait « pas de la propreté » mais consistait en « l’exploitation commerciale de sites », avec un service « différent » de « toilettes-boutiques » proche des « conciergeries de luxe ». Finalement, six d’entre elles viennent de remporter une bataille devant le tribunal des prud’hommes, compétent pour tous les litiges concernant le code du travail, qui a considéré que leur contrat « aurait dû faire l’objet d’un transfert à la SAS 2theloo France ».
    10.000 euros pour préjudice moral

    Dans l’une de ces décisions que l’AFP a pu consulter, la justice a décidé d’indemniser l’une de ces femmes à hauteur de « 10.000 euros » à titre des dommages et intérêts pour « préjudice moral ». Le montant des indemnités des autres demandeuses n’a pas été rendu public. « L’accès à une même clientèle » mais aussi la poursuite d’« une activité de même nature indépendamment des règles d’organisation, de fonctionnement et de gestion » de l’entité économique, font que les contrats de travail auraient dû être transférés chez 2theloo, selon la décision.

    Un accompagnement par la ville de Paris
    En 2015, les onze salariées qui s’étaient retrouvées sur le carreau avaient de 12 à 32 ans d’ancienneté. Ni licenciées ni reprises par le nouveau gestionnaire, elles n’avaient pu prétendre à une indemnité chômage et s’étaient trouvées entre début juillet et la rentrée sans revenus. La mairie de Paris s’était engagée à accompagner ces salariés « vers une solution professionnelle stable ». De fait, dans la décision consultée par l’AFP, on apprend que la personne concernée a été embauchée en janvier 2016 par la ville de Paris. Cette affaire avait eu un écho médiatique et mis en lumière certaines pratiques ayant cours dans le secteur de la propreté où les contrats basculent d’une société à l’autre au gré des appels d’offres.

    #femmes #pip #travail #france #toilettes #2theloo #travail #dames_pipi #propreté #exploitation #privatisation #prud'hommes

  • The business of building walls

    Thirty years after the fall of the Berlin Wall, Europe is once again known for its border walls. This time Europe is divided not so much by ideology as by perceived fear of refugees and migrants, some of the world’s most vulnerable people.

    Who killed the dream of a more open Europe? What gave rise to this new era of walls? There are clearly many reasons – the increasing displacement of people by conflict, repression and impoverishment, the rise of security politics in the wake of 9/11, the economic and social insecurity felt across Europe after the 2008 financial crisis – to name a few. But one group has by far the most to gain from the rise of new walls – the businesses that build them. Their influence in shaping a world of walls needs much deeper examination.

    This report explores the business of building walls, which has both fuelled and benefited from a massive expansion of public spending on border security by the European Union (EU) and its member states. Some of the corporate beneficiaries are also global players, tapping into a global market for border security estimated to be worth approximately €17.5 billion in 2018, with annual growth of at least 8% expected in coming years.

    https://www.youtube.com/watch?v=CAuv1QyP8l0&feature=emb_logo

    It is important to look both beyond and behind Europe’s walls and fencing, because the real barriers to contemporary migration are not so much the fencing, but the vast array of technology that underpins it, from the radar systems to the drones to the surveillance cameras to the biometric fingerprinting systems. Similarly, some of Europe’s most dangerous walls are not even physical or on land. The ships, aircrafts and drones used to patrol the Mediterranean have created a maritime wall and a graveyard for the thousands of migrants and refugees who have no legal passage to safety or to exercise their right to seek asylum.

    This renders meaningless the European Commission’s publicized statements that it does not fund walls and fences. Commission spokesperson Alexander Winterstein, for example, rejecting Hungary’s request to reimburse half the costs of the fences built on its borders with Croatia and Serbia, said: ‘We do support border management measures at external borders. These can be surveillance measures. They can be border control equipment...But fences, we do not finance’. In other words, the Commission is willing to pay for anything that fortifies a border as long as it is not seen to be building the walls themselves.

    This report is a sequel to Building Walls – Fear and securitization in the European Union, co-published in 2018 with Centre Delàs and Stop Wapenhandel, which first measured and identified the walls that criss-cross Europe. This new report focuses on the businesses that have profited from three different kinds of wall in Europe:

    The construction companies contracted to build the land walls built by EU member states and the Schengen Area together with the security and technology companies that provide the necessary accompanying technology, equipment and services;

    The shipping and arms companies that provide the ships, aircraft, helicopters, drones that underpin Europe’s maritime walls seeking to control migratory flows in the Mediterranean, including Frontex operations, Operation Sophia and Italian operation Mare Nostrum;
    And the IT and security companies contracted to develop, run, expand and maintain EU’s systems that monitor the movement of people – such as SIS II (Schengen Information System) and EES (Entry/Exit Scheme) – which underpin Europe’s virtual walls.

    Booming budgets

    The flow of money from taxpayers to wall-builders has been highly lucrative and constantly growing. The report finds that companies have reaped the profits from at least €900 million spent by EU countries on land walls and fences since the end of the Cold War. The partial data (in scope and years) means actual costs will be at least €1 billion. In addition, companies that provide technology and services that accompany walls have also benefited from some of the steady stream of funding from the EU – in particular the External Borders Fund (€1.7 billion, 2007-2013) and the Internal Security Fund – Borders Fund (€2.76 billion, 2014-2020).

    EU spending on maritime walls has totalled at least €676.4 million between 2006 to 2017 (including €534 million spent by Frontex, €28.4 million spent by the EU on Operation Sophia and €114 million spent by Italy on Operation Mare Nostrum) and would be much more if you include all the operations by Mediterranean country coastguards. Total spending on Europe’s virtual wall equalled at least €999.4m between 2000 and 2019. (All these estimates are partial ones because walls are funded by many different funding mechanisms and due to lack of data transparency).

    This boom in border budgets is set to grow. Under its budget for the next EU budget cycle (2021–2027) the European Commission has earmarked €8.02 billion to its Integrated Border Management Fund (2021-2027), €11.27bn to Frontex (of which €2.2 billion will be used for acquiring, maintaining and operating air, sea and land assets) and at least €1.9 billion total spending (2000-2027) on its identity databases and Eurosur (the European Border Surveillance System).
    The big arm industry players

    Three giant European military and security companies in particular play a critical role in Europe’s many types of borders. These are Thales, Leonardo and Airbus.

    Thales is a French arms and security company, with a significant presence in the Netherlands, that produces radar and sensor systems, used by many ships in border security. Thales systems, were used, for example, by Dutch and Portuguese ships deployed in Frontex operations. Thales also produces maritime surveillance systems for drones and is working on developing border surveillance infrastructure for Eurosur, researching how to track and control refugees before they reach Europe by using smartphone apps, as well as exploring the use of High Altitude Pseudo Satellites (HAPS) for border security, for the European Space Agency and Frontex. Thales currently provides the security system for the highly militarised port in Calais. Its acquisition in 2019 of Gemalto, a large (biometric) identity security company, makes it a significant player in the development and maintenance of EU’s virtual walls. It has participated in 27 EU research projects on border security.
    Italian arms company Leonardo (formerly Finmeccanica or Leonardo-Finmeccanica) is a leading supplier of helicopters for border security, used by Italy in the Mare Nostrum, Hera and Sophia operations. It has also been one of the main providers of UAVs (or drones) for Europe’s borders, awarded a €67.1 million contract in 2017 by the European Maritime Safety Agency (EMSA) to supply them for EU coast-guard agencies. Leonardo was also a member of a consortium, awarded €142.1 million in 2019 to implement and maintain EU’s virtual walls, namely its EES. It jointly owns Telespazio with Thales, involved in EU satellite observation projects (REACT and Copernicus) used for border surveillance. Leonardo has participated in 24 EU research projects on border security and control, including the development of Eurosur.
    Pan-European arms giant Airbus is a key supplier of helicopters used in patrolling maritime and some land borders, deployed by Belgium, France, Germany, Greece, Italy, Lithuania and Spain, including in maritime Operations Sophia, Poseidon and Triton. Airbus and its subsidiaries have participated in at least 13 EU-funded border security research projects including OCEAN2020, PERSEUS and LOBOS.
    The significant role of these arms companies is not surprising. As Border Wars (2016), showed these companies through their membership of the lobby groups – European Organisation for Security (EOS) and the AeroSpace and Defence Industries Association of Europe (ASD) – have played a significant role in influencing the direction of EU border policy. Perversely, these firms are also among the top four biggest European arms dealers to the Middle East and North Africa, thus contributing to the conflicts that cause forced migration.

    Indra has been another significant corporate player in border control in Spain and the Mediterranean. It won a series of contracts to fortify Ceuta and Melilla (Spanish enclaves in northern Morocco). Indra also developed the SIVE border control system (with radar, sensors and vision systems), which is in place on most of Spain’s borders, as well as in Portugal and Romania. In July 2018 it won a €10 million contract to manage SIVE at several locations for two years. Indra is very active in lobbying the EU and is a major beneficiary of EU research funding, coordinating the PERSEUS project to further develop Eurosur and the Seahorse Network, a network between police forces in Mediterranean countries (both in Europe and Africa) to stop migration.

    Israeli arms firms are also notable winners of EU border contracts. In 2018, Frontex selected the Heron drone from Israel Aerospace Industries for pilot-testing surveillance flights in the Mediterranean. In 2015, Israeli firm Elbit sold six of its Hermes UAVs to the Switzerland’s Border Guard, in a controversial €230 million deal. It has since signed a UAV contract with the European Maritime Safety Agency (EMSA), as a subcontractor for the Portuguese company CEIIA (2018), as well as contracts to supply technology for three patrol vessels for the Hellenic Coast Guard (2019).
    Land wall contractors

    Most of the walls and fences that have been rapidly erected across Europe have been built by national construction companies, but one European company has dominated the field: European Security Fencing, a Spanish producer of razor wire, in particular a coiled wire known as concertinas. It is most known for the razor wire on the fences around Ceuta and Melilla. It also delivered the razor wire for the fence on the border between Hungary and Serbia, and its concertinas were installed on the borders between Bulgaria and Turkey and Austria and Slovenia, as well as at Calais, and for a few days on the border between Hungary and Slovenia before being removed. Given its long-term market monopoly, its concertinas are very likely used at other borders in Europe.

    Other contractors providing both walls and associated technology include DAT-CON (Croatia, Cyprus, Macedonia, Moldova, Slovenia and Ukraine), Geo Alpinbau (Austria/Slovenia), Indra, Dragados, Ferrovial, Proyectos Y Tecnología Sallén and Eulen (Spain/Morocco), Patstroy Bourgas, Infra Expert, Patengineeringstroy, Geostroy Engineering, Metallic-Ivan Mihaylov and Indra (Bulgaria/Turkey), Nordecon and Defendec (Estonia/Russia), DAK Acélszerkezeti Kft and SIA Ceļu būvniecības sabiedrība IGATE (Latvia/Russia), Gintrėja (Lithuania/Russia), Minis and Legi-SGS(Slovenia/Croatia), Groupe CW, Jackson’s Fencing, Sorhea, Vinci/Eurovia and Zaun Ltd (France/UK).

    In many cases, the actual costs of the walls and associated technologies exceed original estimates. There have also been many allegations and legal charges of corruption, in some cases because projects were given to corporate friends of government officials. In Slovenia, for example, accusations of corruption concerning the border wall contract have led to a continuing three-year legal battle for access to documents that has reached the Supreme Court. Despite this, the EU’s External Borders Fund has been a critical financial supporter of technological infrastructure and services in many of the member states’ border operations. In Macedonia, for example, the EU has provided €9 million for patrol vehicles, night-vision cameras, heartbeat detectors and technical support for border guards to help it manage its southern border.
    Maritime wall profiteers

    The data about which ships, helicopters and aircraft are used in Europe’s maritime operations is not transparent and therefore it is difficult to get a full picture. Our research shows, however, that the key corporations involved include the European arms giants Airbus and Leonardo, as well as large shipbuilding companies including Dutch Damen and Italian Fincantieri.

    Damen’s patrol vessels have been used for border operations by Albania, Belgium, Bulgaria, Portugal, the Netherlands, Romania, Sweden and the UK as well as in key Frontex operations (Poseidon, Triton and Themis), Operation Sophia and in supporting NATO’s role in Operation Poseidon. Outside Europe, Libya, Morocco, Tunisia and Turkey use Damen vessels for border security, often in cooperation with the EU or its member states. Turkey’s €20 million purchase of six Damen vessels for its coast guard in 2006, for example, was financed through the EU Instrument contributing to Stability and Peace (IcSP), intended for peace-building and conflict prevention.

    The sale of Damen vessels to Libya unveils the potential troubling human costs of this corporate trade. In 2012, Damen supplied four patrol vessels to the Libyan Coast Guard, sold as civil equipment in order to avoid a Dutch arms export license. Researchers have since found out, however, that the ships were not only sold with mounting points for weapons, but were then armed and used to stop refugee boats. Several incidents involving these ships have been reported, including one where some 20 or 30 refugees drowned. Damen has refused to comment, saying it had agreed with the Libyan government not to disclose information about the ships.

    In addition to Damen, many national shipbuilders play a significant role in maritime operations as they were invariably prioritised by the countries contributing to each Frontex or other Mediterranean operation. Hence, all the ships Italy contributed to Operation Sophia were built by Fincantieri, while all Spanish ships come from Navantia and its predecessors. Similarly, France purchases from DCN/DCNS, now Naval Group, and all German ships were built by several German shipyards (Flensburger Schiffbau-Gesellschaft, HDW, Lürssen Gruppe). Other companies in Frontex operations have included Greek company, Motomarine Shipyards, which produced the Panther 57 Fast Patrol Boats used by the Hellenic Coast Guard, Hellenic Shipyards and Israel Shipyards.

    Austrian company Schiebel is a significant player in maritime aerial surveillance through its supply of S-100 drones. In November 2018, EMSA selected the company for a €24 million maritime surveillance contract for a range of operations including border security. Since 2017, Schiebel has also won contracts from Croatia, Denmark, Iceland, Italy, Portugal and Spain. The company has a controversial record, with its drones sold to a number of countries experiencing armed conflict or governed by repressive regimes such as Libya, Myanmar, the UAE and Yemen.

    Finland and the Netherlands deployed Dornier aircraft to Operation Hermes and Operation Poseidon respectively, and to Operation Triton. Dornier is now part of the US subsidiary of the Israeli arms company Elbit Systems. CAE Aviation (Luxembourg), DEA Aviation (UK) and EASP Air (Netherlands) have all received contracts for aircraft surveillance work for Frontex. Airbus, French Dassault Aviation, Leonardo and US Lockheed Martin were the most important suppliers of aircraft used in Operation Sophia.

    The EU and its member states defend their maritime operations by publicising their role in rescuing refugees at sea, but this is not their primary goal, as Frontex director Fabrice Leggeri made clear in April 2015, saying that Frontex has no mandate for ‘proactive search-and-rescue action[s]’ and that saving lives should not be a priority. The thwarting and criminalisation of NGO rescue operations in the Mediterranean and the frequent reports of violence and illegal refoulement of refugees, also demonstrates why these maritime operations should be considered more like walls than humanitarian missions.
    Virtual walls

    The major EU contracts for the virtual walls have largely gone to two companies, sometimes as leaders of a consortium. Sopra Steria is the main contractor for the development and maintenance of the Visa Information System (VIS), Schengen Information System (SIS II) and European Dactyloscopy (Eurodac), while GMV has secured a string of contracts for Eurosur. The systems they build help control, monitor and surveil people’s movements across Europe and increasingly beyond.

    Sopra Steria is a French technology consultancy firm that has to date won EU contracts worth a total value of over €150 million. For some of these large contracts Sopra Steria joined consortiums with HP Belgium, Bull and 3M Belgium. Despite considerable business, Sopra Steria has faced considerable criticism for its poor record on delivering projects on time and on budget. Its launch of SIS II was constantly delayed, forcing the Commission to extend contracts and increase budgets. Similarly, Sopra Steria was involved in another consortium, the Trusted Borders consortium, contracted to deliver the UK e-Borders programme, which was eventually terminated in 2010 after constant delays and failure to deliver. Yet it continues to win contracts, in part because it has secured a near-monopoly of knowledge and access to EU officials. The central role that Sopra Steria plays in developing these EU biometric systems has also had a spin-off effect in securing other national contracts, including with Belgium, Bulgaria, Czech Republic, Finland, France, Germany, Romania and Slovenia GMV, a Spanish technology company, has received a succession of large contracts for Eurosur, ever since its testing phase in 2010, worth at least €25 million. It also provides technology to the Spanish Guardia Civil, such as control centres for its Integrated System of External Vigilance (SIVE) border security system as well as software development services to Frontex. It has participated in at least ten EU-funded research projects on border security.

    Most of the large contracts for the virtual walls that did not go to consortia including Sopra Steria were awarded by eu-LISA (European Union Agency for the Operational Management of Large-Scale IT Systems in the Area of Freedom, Security and Justice) to consortia comprising computer and technology companies including Accenture, Atos Belgium and Morpho (later renamed Idema).
    Lobbying

    As research in our Border Wars series has consistently shown, through effective lobbying, the military and security industry has been very influential in shaping the discourse of EU security and military policies. The industry has succeeded in positioning itself as the experts on border security, pushing the underlying narrative that migration is first and foremost a security threat, to be combatted by security and military means. With this premise, it creates a continuous demand for the ever-expanding catalogue of equipment and services the industry supplies for border security and control.

    Many of the companies listed here, particularly the large arms companies, are involved in the European Organisation for Security (EOS), the most important lobby group on border security. Many of the IT security firms that build EU’s virtual walls are members of the European Biometrics Association (EAB). EOS has an ‘Integrated Border Security Working Group’ to ‘facilitate the development and uptake of better technology solutions for border security both at border checkpoints, and along maritime and land borders’. The working group is chaired by Giorgio Gulienetti of the Italian arms company Leonardo, with Isto Mattila (Laurea University of Applied Science) and Peter Smallridge of Gemalto, a digital security company recently acquired by Thales.

    Company lobbyists and representatives of these lobby organisations regularly meet with EU institutions, including the European Commission, are part of official advisory committees, publish influential proposals, organise meetings between industry, policy-makers and executives and also meet at the plethora of military and security fairs, conferences and seminars. Airbus, Leonardo and Thales together with EOS held 226 registered lobbying meetings with the European Commission between 2014 and 2019. In these meetings representatives of the industry position themselves as the experts on border security, presenting their goods and services as the solution for ‘security threats’ caused by immigration. In 2017, the same group of companies and EOS spent up to €2.65 million on lobbying.

    A similar close relationship can be seen on virtual walls, with the Joint Research Centre of the European Commission arguing openly for public policy to foster the ‘emergence of a vibrant European biometrics industry’.
    A deadly trade and a choice

    The conclusion of this survey of the business of building walls is clear. A Europe full of walls has proved to be very good for the bottom line of a wide range of corporations including arms, security, IT, shipping and construction companies. The EU’s planned budgets for border security for the next decade show it is also a business that will continue to boom.

    This is also a deadly business. The heavy militarisation of Europe’s borders on land and at sea has led refugees and migrants to follow far more hazardous routes and has trapped others in desperate conditions in neighbouring countries like Libya. Many deaths are not recorded, but those that are tracked in the Mediterranean show that the proportion of those who drown trying to reach Europe continues to increase each year.

    This is not an inevitable state of affairs. It is both the result of policy decisions made by the EU and its member states, and corporate decisions to profit from these policies. In a rare principled stand, German razor wire manufacturer Mutanox in 2015 stated it would not sell its product to the Hungarian government arguing: ‘Razor wire is designed to prevent criminal acts, like a burglary. Fleeing children and adults are not criminals’. It is time for other European politicians and business leaders to recognise the same truth: that building walls against the world’s most vulnerable people violates human rights and is an immoral act that history will judge harshly. Thirty years after the fall of the Berlin Wall, it is time for Europe to bring down its new walls.

    https://www.tni.org/en/businessbuildingwalls

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    Pour télécharger le #rapport :


    https://www.tni.org/files/publication-downloads/business_of_building_walls_-_full_report.pdf

    déjà signalé par @odilon ici :
    https://seenthis.net/messages/809783
    Je le remets ici avec des mots clé de plus

    ping @daphne @marty @isskein @karine4

    • La costruzione di muri: un business

      Trent’anni dopo la caduta del Muro di Berlino, l’Europa fa parlare di sé ancora una volta per i suoi muri di frontiera. Questa volta non è tanto l’ideologia che la divide, quanto la paura di rifugiati e migranti, alcune tra le persone più vulnerabili al mondo.

      Riassunto del rapporto «The Business of Building Walls» [1]:

      Chi ha ucciso il sogno di un’Europa più aperta? Cosa ha dato inizio a questa nuova era dei muri?
      Ci sono evidentemente molte ragioni: il crescente spostamento di persone a causa di conflitti, repressione e impoverimento, l’ascesa di politiche securitarie sulla scia dell’11 settembre, l’insicurezza economica e sociale percepita in Europa dopo la crisi finanziaria del 2008, solo per nominarne alcune. Tuttavia, c’è un gruppo che ha di gran lunga da guadagnare da questo innalzamento di nuovi muri: le imprese che li costruiscono. La loro influenza nel dare forma ad un mondo di muri necessita di un esame più profondo.

      Questo rapporto esplora il business della costruzione di muri, che è stato alimentato e ha beneficiato di un aumento considerevole della spesa pubblica dedicata alla sicurezza delle frontiere dall’Unione Europea (EU) e dai suoi Stati membri. Alcune imprese beneficiarie sono delle multinazionali che approfittano di un mercato globale per la sicurezza delle frontiere che si stima valere approssimativamente 17,5 miliardi di euro nel 2018, con una crescita annuale prevista almeno dell’8% nei prossimi anni.

      È importante guardare sia oltre che dietro i muri e le barriere d’Europa, perché i reali ostacoli alla migrazione contemporanea non sono tanto le recinzioni, quanto la vasta gamma di tecnologie che vi è alla base, dai sistemi radar ai droni, dalle telecamere di sorveglianza ai sistemi biometrici di rilevamento delle impronte digitali. Allo stesso modo, alcuni tra i più pericolosi muri d’Europa non sono nemmeno fisici o sulla terraferma. Le navi, gli aerei e i droni usati per pattugliare il Mediterraneo hanno creato un muro marittimo e un cimitero per i migliaia di migranti e di rifugiati che non hanno un passaggio legale verso la salvezza o per esercitare il loro diritto di asilo.

      Tutto ciò rende insignificanti le dichiarazioni della Commissione Europea secondo le quali essa non finanzierebbe i muri e le recinzioni. Il portavoce della Commissione, Alexander Winterstein, per esempio, nel rifiutare la richiesta dell’Ungheria di rimborsare la metà dei costi delle recinzioni costruite sul suo confine con la Croazia e la Serbia, ha affermato: “Noi sosteniamo le misure di gestione delle frontiere presso i confini esterni. Queste possono consistere in misure di sorveglianza o in equipaggiamento di controllo delle frontiere... . Ma le recinzioni, quelle non le finanziamo”. In altre parole, la Commissione è disposta a pagare per qualunque cosa che fortifichi un confine fintanto che ciò non sia visto come propriamente costruire dei muri.

      Questo rapporto è il seguito di “Building Walls - Fear and securitizazion in the Euopean Union”, co-pubblicato nel 2018 con Centre Delàs e Stop Wapenhandel, che per primi hanno misurato e identificato i muri che attraversano l’Europa.

      Questo nuovo rapporto si focalizza sulle imprese che hanno tratto profitto dai tre differenti tipi di muro in Europa:
      – Le imprese di costruzione ingaggiate per costruire i muri fisici costruiti dagli Stati membri UE e dall’Area Schengen in collaborazione con le imprese esperte in sicurezza e tecnologia che provvedono le tecnologie, l’equipaggiamento e i servizi associati;
      – le imprese di trasporto marittimo e di armamenti che forniscono le navi, gli aerei, gli elicotteri e i droni che costituiscono i muri marittimi dell’Europa per tentare di controllare i flussi migratori nel Mediterraneo, in particolare le operazioni di Frontex, l’operazione Sophia e l’operazione italiana Mare Nostrum;
      – e le imprese specializzate in informatica e in sicurezza incaricate di sviluppare, eseguire, estendere e mantenere i sistemi dell’UE che controllano i movimento delle persone, quali SIS II (Schengen Information System) e EES (Entry/Exii Scheme), che costituiscono i muri virtuali dell’Europa.
      Dei budget fiorenti

      Il flusso di denaro dai contribuenti ai costruttori di muri è stato estremamente lucrativo e non cessa di aumentare. Il report rivela che dalla fine della guerra fredda, le imprese hanno raccolto i profitti di almeno 900 milioni di euro di spese dei paesi dell’UE per i muri fisici e per le recinzioni. Con i dati parziali (sia nella portata e che negli anni), i costi reali raggiungerebbero almeno 1 miliardo di euro. Inoltre, le imprese che forniscono la tecnologia e i servizi che accompagnano i muri hanno ugualmente beneficiato di un flusso costante di finanziamenti da parte dell’UE, in particolare i Fondi per le frontiere esterne (1,7 miliardi di euro, 2007-2013) e i Fondi per la sicurezza interna - Fondi per le Frontiere (2,76 miliardi di euro, 2014-2020).

      Le spese dell’UE per i muri marittimi hanno raggiunto almeno 676,4 milioni di euro tra il 2006 e il 2017 (di cui 534 milioni sono stati spesi da Frontex, 28 milioni dall’UE nell’operazione Sophia e 114 milioni dall’Italia nell’operazione Mare Nostrum) e sarebbero molto superiori se si includessero tutte le operazioni delle guardie costiera nazionali nel Mediterraneo.

      Questa esplosione dei budget per le frontiere ha le condizioni per proseguire. Nel quadro del suo budget per il prossimo ciclo di bilancio dell’Unione Europea (2021-2027), la Commissione europea ha attribuito 8,02 miliardi di euro al suo fondo di gestione integrata delle frontiere (2021-2027), 11,27 miliardi a Frontex (dei quali 2,2 miliardi saranno utilizzati per l’acquisizione, il mantenimento e l’utilizzo di mezzi aerei, marittimi e terrestri) e almeno 1,9 miliardi di euro di spese totali (2000-2027) alle sue banche dati di identificazione e a Eurosur (il sistemo europeo di sorveglianza delle frontiere).
      I principali attori del settore degli armamenti

      Tre giganti europei del settore della difesa e della sicurezza giocano un ruolo cruciale nei differenti tipi di frontiere d’Europa: Thales, Leonardo e Airbus.

      – Thales è un’impresa francese specializzata negli armamenti e nella sicurezza, con una presenza significativa nei Paesi Bassi, che produce sistemi radar e sensori utilizzati da numerose navi della sicurezza frontaliera. I sistemi Thales, per esempio, sono stati utilizzati dalle navi olandesi e portoghesi impiegate nelle operazioni di Frontex.
      Thales produce ugualmente sistemi di sorveglianza marittima per droni e lavora attualmente per sviluppare una infrastruttura di sorveglianza delle frontiere per Eurosus, che permetta di seguire e controllare i rifugiati prima che raggiungano l’Europa con l’aiuto di applicazioni per Smartphone, e studia ugualmente l’utilizzo di “High Altitude Pseudo-Satellites - HAPS” per la sicurezza delle frontiere, per l’Agenzia spaziale europea e Frontex. Thales fornisce attualmente il sistema di sicurezza del porto altamente militarizzato di Calais.
      Con l’acquisto nel 2019 di Gemalto, multinazionale specializzata nella sicurezza e identità (biometrica), Thales diventa un attore importante nello sviluppo e nel mantenimento dei muri virtuali dell’UE. L’impresa ha partecipato a 27 progetti di ricerca dell’UE sulla sicurezza delle frontiere.

      – La società di armamenti italiana Leonardo (originariamente Finmeccanica o Leonardo-Finmeccanica) è uno dei principali fornitori di elicotteri per la sicurezza delle frontiere, utilizzati dalle operazioni Mare Nostrum, Hera e Sophia in Italia. Ha ugualmente fatto parte dei principali fornitori di UAV (o droni), ottenendo un contratto di 67,1 milioni di euro nel 2017 con l’EMSA (Agenzia europea per la sicurezza marittima) per fornire le agenzie di guardia costiera dell’UE.
      Leonardo faceva ugualmente parte di un consorzio che si è visto attribuire un contratto di 142,1 milioni di euro nel 2019 per attuare e assicurare il mantenimento dei muri virtuali dell’UE, ossia il Sistema di entrata/uscita (EES). La società detiene, con Thales, Telespazio, che partecipa ai progetti di osservazione dai satelliti dell’UE (React e Copernicus) utilizzati per controllare le frontiere. Leonardo ha partecipato a 24 progetti di ricerca dell’UE sulla sicurezza e il controllo delle frontiere, tra cui lo sviluppo di Eurosur.

      – Il gigante degli armamenti pan-europei Airbus è un importante fornitore di elicotteri utilizzati nella sorveglianza delle frontiere marittime e di alcune frontiere terrestri, impiegati da Belgio, Francia, Germania, Grecia, Italia, Lituania e Spagna, in particolare nelle operazioni marittime Sophia, Poseidon e Triton. Airbus e le sue filiali hanno partecipato almeno a 13 progetti di ricerca sulla sicurezza delle frontiere finanziati dall’UE, tra cui OCEAN2020, PERSEUS e LOBOS.

      Il ruolo chiave di queste società di armamenti in realtà non è sorprendente. Come è stato dimostrato da “Border Wars” (2016), queste imprese, in quanto appartenenti a lobby come EOS (Organizzazione europea per la sicurezza) e ASD (Associazione delle industrie aerospaziali e della difesa in Europa), hanno ampiamente contribuito a influenzare l’orientamento della politica delle frontiere dell’UE. Paradossalmente, questi stessi marchi fanno ugualmente parte dei quattro più grandi venditori europei di armi al Medio Oriente e all’Africa del Nord, contribuendo così ad alimentare i conflitti all’origine di queste migrazioni forzate.

      Allo stesso modo Indra gioca un ruolo non indifferente nel controllo delle frontiere in Spagna e nel Mediterraneo. L’impresa ha ottenuto una serie di contratti per fortificare Ceuta e Melilla (enclavi spagnole nel Nord del Marocco). Indra ha ugualmente sviluppato il sistema di controllo delle frontiere SIVE (con sistemi radar, di sensori e visivi) che è installato nella maggior parte delle frontiere della Spagna, così come in Portogallo e in Romania. Nel luglio 2018, Indra ha ottenuto un contratto di 10 milioni di euro per assicurare la gestione di SIVE su più siti per due anni. L’impresa è molto attiva nel fare lobby presso l’UE. È ugualmente una dei grandi beneficiari dei finanziamenti per la ricerca dell’UE, che assicurano il coordinamento del progetto PERSEUS per lo sviluppo di Eurosur e il Seahorse Network, la rete di scambio di informazioni tra le forze di polizia dei paesi mediterranei (in Europa e in Africa) per fermare le migrazioni.

      Le società di armamenti israeliane hanno anch’esse ottenuto numerosi contratti nel quadro della sicurezza delle frontiere in UE. Nel 2018, Frontex ha selezionato il drone Heron delle Israel Aerospace Industries per i voli di sorveglianza degli esperimenti pilota nel Mediterraneo. Nel 2015, la società israeliana Elbit Systems ha venduto sei dei suoi droni Hermes al Corpo di guardie di frontiera svizzero, nel quadro di un contratto controverso di 230 milioni di euro. Ha anche firmato in seguito un contratto per droni con l’EMSA (Agenzia europea per la sicurezza marittima), in quanto subappaltatore della società portoghese CEIIA (2018), così come dei contratti per equipaggiare tre navi di pattugliamento per la Hellenic Coast Guard (2019).
      Gli appaltatori dei muri fisici

      La maggioranza di muri e recinzioni che sono stati rapidamente eretti attraverso l’Europa, sono stati costruiti da società di BTP nazionali/società nazionali di costruzioni, ma un’impresa europea ha dominato nel mercato: la European Security Fencing, un produttore spagnolo di filo spinato, in particolare di un filo a spirale chiamato “concertina”. È famosa per aver fornito i fili spinati delle recinzioni che circondano Ceuta e Melilla. L’impresa ha ugualmente dotato di fili spinati le frontiere tra l’Ungheria e la Serbia, e i suoi fili spinati “concertina” sono stati installati alle frontiere tra Bulgaria e Turchia e tra l’Austria e la Slovenia, così come a Calais e, per qualche giorno, alla frontiera tra Ungheria e Slovenia, prima di essere ritirati. Dato che essi detengono il monopolio sul mercato da un po’ di tempo a questa parte, è probabile che i fili spinati “concertina” siano stati utilizzati presso altre frontiere in Europa.

      Tra le altre imprese che hanno fornito i muri e le tecnologie ad essi associate, si trova DAT-CON (Croazia, Cipro, Macedonia, Moldavia, Slovenia e Ucraina), Geo Alpinbau (Austria/Slovenia), Indra, Dragados, Ferrovial, Proyectos Y Tecnología Sallén e Eulen (Spagna/Marocco), Patstroy Bourgas, Infra Expert, Patengineeringstroy, Geostroy Engineering, Metallic-Ivan Mihaylov et Indra (Bulgaria/Turchia), Nordecon e Defendec (Estonia/Russia), DAK Acélszerkezeti Kft e SIA Ceļu būvniecības sabiedrība IGATE (Lettonia/Russia), Gintrėja (Lituania/Russi), Minis e Legi-SGS (Slovenia/Croazia), Groupe CW, Jackson’s Fencing, Sorhea, Vinci/Eurovia e Zaun Ltd (Francia/Regno Unito).

      I costi reali dei muri e delle tecnologie associate superano spesso le stime originali. Numerose accuse e denunce per corruzione sono state allo stesso modo formulate, in certi casi perché i progetti erano stati attribuiti a delle imprese che appartenevano ad amici di alti funzionari. In Slovenia, per esempio, accuse di corruzione riguardanti un contratto per la costruzione di muri alle frontiere hanno portato a tre anni di battaglie legali per avere accesso ai documenti; la questione è passata poi alla Corte suprema.

      Malgrado tutto ciò, il Fondo europeo per le frontiere esterne ha sostenuto finanziariamente le infrastrutture e i servizi tecnologici di numerose operazioni alle frontiere degli Stati membri. In Macedonia, per esempio, l’UE ha versato 9 milioni di euro per finanziare dei veicoli di pattugliamento, delle telecamere a visione notturna, dei rivelatori di battito cardiaco e sostegno tecnico alle guardie di frontiera nell’aiuto della gestione della sua frontiera meridionale.
      Gli speculatori dei muri marittimi

      I dati che permettono di determinare quali imbarcazioni, elicotteri e aerei sono utilizzati nelle operazioni marittime in Europa mancano di trasparenza. È dunque difficile recuperare tutte le informazioni. Le nostre ricerche mostrano comunque che tra le principali società implicate figurano i giganti europei degli armamenti Airbus e Leonardo, così come grandi imprese di costruzione navale come l’olandese Damen e l’italiana Fincantieri.

      Le imbarcazioni di pattugliamento di Damen sono servite per delle operazioni frontaliere portate avanti da Albania, Belgio, Bulgaria, Portogallo, Paesi Bassi, Romania, Svezia e Regno Unito, così come per le vaste operazioni di Frontex (Poseidon, Triton e Themis), per l’operazione Sophia e hanno ugualmente sostento la NATO nell’operazione Poseidon.

      Al di fuori dell’Europa, la Libia, il Marocco, la Tunisia e la Turchia utilizzano delle imbarcazioni Damen per la sicurezza delle frontiere, spesso in collaborazione con l’UE o i suoi Stati membri. Per esempio, le sei navi Damen che la Turchia ha comprato per la sua guardia costiera nel 2006, per un totale di 20 milioni di euro, sono state finanziate attraverso lo strumento europeo che contribuirebbe alla stabilità e alla pace (IcSP), destinato a mantenere la pace e a prevenire i conflitti.

      La vendita di imbarcazioni Damen alla Libia mette in evidenza l’inquietante costo umano di questo commercio. Nel 2012, Damen ha fornito quattro imbarcazioni di pattugliamento alla guardia costiera libica, che sono state vendute come equipaggiamento civile col fine di evitare la licenza di esportazione di armi nei Paesi Bassi. I ricercatori hanno poi scoperto che non solo le imbarcazioni erano state vendute con dei punti di fissaggio per le armi, ma che erano state in seguito armate ed utilizzate per fermare le imbarcazioni di rifugiati. Numerosi incidenti che hanno implicato queste imbarcazioni sono stati segnalati, tra i quali l’annegamento di 20 o 30 rifugiati. Damen si è rifiutata di commentare, dichiarando di aver convenuto col governo libico di non divulgare alcuna informazione riguardante le imbarcazioni.

      Numerosi costruttori navali nazionali, oltre a Damen, giocano un ruolo determinante nelle operizioni marittime poiché sono sistematicamente scelti con priorità dai paesi partecipanti a ogni operazione di Frontex o ad altre operazioni nel Mediterraneo. Tutte le imbarcazioni fornite dall’Italia all’operazione Sophia sono state costruite da Fincantieri e tutte quelle spagnole sono fornite da Navantia e dai suoi predecessori. Allo stesso modo, la Francia si rifornisce da DCN/DCNS, ormai Naval Group, e tutte le imbarcazioni tedesche sono state costruite da diversi cantieri navali tedeschi (Flensburger Schiffbau-Gesellschaft, HDW, Lürssen Gruppe). Altre imprese hanno partecipato alle operazioni di Frontex, tra cui la società greca Motomarine Shipyards, che ha prodotto i pattugliatori rapidi Panther 57 utilizzati dalla guardia costiera greca, così come la Hellenic Shipyards e la Israel Shipyards.

      La società austriaca Schiebel, che fornisce i droni S-100, gioca un ruolo importante nella sorveglianza aerea delle attività marittime. Nel novembre 2018, è stata selezionata dall’EMSA per un contratto di sorveglianza marittima di 24 milioni di euro riguardante differenti operazioni che includevano la sicurezza delle frontiere. Dal 2017, Schiebel ha ugualmente ottenuto dei contratti con la Croazia, la Danimarca, l’Islanda, l’Italia, il Portogallo e la Spagna. L’impresa ha un passato controverso: ha venduto dei droni a numerosi paesi in conflitto armato o governati da regimi repressivi come la Libia, il Myanmar, gli Emirati Arabi Uniti e lo Yemen.

      La Finlandia e i Paesi Bassi hanno impiegato degli aerei Dornier rispettivamente nel quadro delle operazioni Hermès, Poseidon e Triton. Dornier appartiene ormai alla filiale americana della società di armamenti israeliana Elbit Systems.
      CAE Aviation (Lussemburgo), DEA Aviation (Regno Unito) e EASP Air (Paesi Bassi) hanno tutte ottenuto dei contratti di sorveglianza aerea per Frontex.
      Airbus, Dassault Aviation, Leonardo e l’americana Lockheed Martin hanno fornito il più grande numero di aerei utilizzati per l’operazione Sophia.

      L’UE e i suoi Stati membri difendono le loro operazioni marittime pubblicizzando il loro ruolo nel salvataggio dei rifugiati in mare. Ma non è questo il loro obiettivo principale, come sottolinea il direttore di Frontex Fabrice Leggeri nell’aprile 2015, dichiarando che “le azioni volontarie di ricerca e salvataggio” non fanno parte del mandato affidato a Frontex, e che salvare delle vite non dovrebbe essere una priorità. La criminalizzazione delle operazioni di salvataggio da parte delle ONG, gli ostacoli che esse incontrano, così come la violenza e i respingimenti illegali dei rifugiati, spesso denunciati, illustrano bene il fatto che queste operazioni marittime sono volte soprattutto a costituire muri piuttosto che missioni umanitarie.
      I muri virtuali

      I principali contratti dell’UE legati ai muri virtuali sono stati affidati a due imprese, a volte in quanto leader di un consorzio.
      Sopra Steria è il partner principale per lo sviluppo e il mantenimento del Sistema d’informazione dei visti (SIV), del Sistema di informazione Schengen (SIS II) e di Eurodac (European Dactyloscopy) e GMV ha firmato una serie di contratti per Eurosur. I sistemi che essi concepiscono permettono di controllare e di sorvegliare i movimenti delle persone attraverso l’Europa e, sempre più spesso, al di là delle sue frontiere.

      Sopra Steria è un’impresa francese di servizi per consultazioni in tecnologia che ha, ad oggi, ottenuto dei contratti con l’UE per un valore totale di più di 150 milioni di euro. Nel quadro di alcuni di questi grossi contratti, Sopra Steria ha formato dei consorzi con HP Belgio, Bull e 3M Belgio.

      Malgrado l’ampiezza di questi mercati, Sopra Steria ha ricevuto importanti critiche per la sua mancanza di rigore nel rispetto delle tempistiche e dei budget. Il lancio di SIS II è stato costantemente ritardato, costringendo la Commissione a prolungare i contratti e ad aumentare i budget. Sopra Steria aveva ugualmente fatto parte di un altro consorzio, Trusted Borders, impegnato nello sviluppo del programma e-Borders nel Regno Unito. Quest’ultimo è terminato nel 2010 dopo un accumulo di ritardi e di mancate consegne. Tuttavia, la società ha continuato a ottenere contratti, a causa del suo quasi monopolio di conoscenze e di relazioni con i rappresentanti dell’UE. Il ruolo centrale di Sopra Steria nello sviluppo dei sistemi biometrici dell’UE ha ugualmente portato alla firma di altri contratti nazionali con, tra gli altri, il Belgio, la Bulgaria, la Repubblica ceca, la Finlandia, la Francia, la Germania, la Romania e la Slovenia.

      GMV, un’impresa tecnologica spagnola, ha concluso una serie di grossi contratti per Eurosur, dopo la sua fase sperimentale nel 2010, per almeno 25 milioni di euro. Essa rifornisce ugualmente di tecnologie la Guardia Civil spagnola, tecnologie quali, ad esempio, i centri di controllo del suo Sistema integrato di sorveglianza esterna (SIVE), sistema di sicurezza delle frontiere, così come rifornisce di servizi di sviluppo logistico Frontex. L’impresa ha partecipato ad almeno dieci progetti di ricerca finanziati dall’UE sulla sicurezza delle frontiere.

      La maggior parte dei grossi contratti riguardanti i muri virtuali che non sono stati conclusi con consorzi di cui facesse parte Sopra Steria, sono stati attribuiti da eu-LISA (l’Agenzia europea per la gestione operazionale dei sistemi di informazione su vasta scale in seno allo spazio di libertà, di sicurezza e di giustizia) a dei consorzi di imprese specializzate nell’informazione e nelle nuove tecnologie, tra questi: Accenture, Atos Belgium e Morpho (rinominato Idemia).
      Lobby

      Come testimonia il nostro report “Border Wars”, il settore della difesa e della sicurezza, grazie ad una lobbying efficace, ha un’influenza considerabile nell’elaborazione delle politiche di difesa e di sicurezza dell’UE. Le imprese di questo settore industriale sono riuscite a posizionarsi come esperti della sicurezza delle frontiere, portando avanti il loro discorso secondo il quale la migrazione è prima di tutto una minaccia per la sicurezza che deve essere combattuta tramite mezzi militari e securitari. Questo crea così una domanda continua del catalogo sempre più fornito di equipaggiamenti e servizi che esse forniscono per la sicurezza e il controllo delle frontiere.

      Un numero alto di imprese che abbiamo nominato, in particolare le grandi società di armamenti, fanno parte dell’EOS (Organizzazione europea per la sicurezza), il più importante gruppo di pressione sulla sicurezza delle frontiere.

      Molte imprese informatiche che hanno concepito i muri virtuali dell’UE sono membri dell’EAB (Associazione Europea per la Biometria). L’EOS ha un “Gruppo di lavoro sulla sicurezza integrata delle frontiere” per “permettere lo sviluppo e l’adozione delle migliori soluzioni tecnologiche per la sicurezza delle frontiere sia ai checkpoint che lungo le frontiere marittime e terrestri”.
      Il gruppo di lavoro è presieduto da Giorgio Gulienetti, della società di armi italiana Leonardo, Isto Mattila (diplomato all’università di scienze applicate) e Peter Smallridge di Gemalto, multinazionale specializzata nella sicurezza numerica, recentemente acquisita da Thales.

      I lobbisti di imprese e i rappresentanti di questi gruppi di pressione incontrano regolarmente le istituzioni dell’UE, tra cui la Commissione europea, nel quadro di comitati di consiglio ufficiali, pubblicano proposte influenti, organizzano incontri tra il settore industriale, i policy-makers e i dirigenti e si ritrovano allo stesso modo in tutti i saloni, le conferenze e i seminari sulla difesa e la sicurezza.

      Airbus, Leonardo e Thales e l’EOS hanno anche assistito a 226 riunioni ufficiali di lobby con la Commissione europea tra il 2014 e il 2019. In queste riunioni, i rappresentanti del settore si presentano come esperti della sicurezza delle frontiere, e propongono i loro prodotti e servizi come soluzione alle “minacce alla sicurezza” costituite dall’immigrazione. Nel 2017, queste stesse imprese e l’EOS hanno speso fino a 2,56 milioni di euro in lobbying.

      Si constata una relazione simile per quanto riguarda i muri virtuali: il Centro comune della ricerca della Commissione europea domanda apertamente che le politiche pubbliche favoriscano “l’emergenza di una industria biometrica europea dinamica”.
      Un business mortale, una scelta

      La conclusione di questa inchiesta sul business dell’innalzamento di muri è chiara: la presenza di un’Europa piena di muri si rivela molto fruttuosa per una larga fetta di imprese del settore degli armamenti, della difesa, dell’informatica, del trasporto marittimo e delle imprese di costruzioni. I budget che l’UE ha pianificato per la sicurezza delle frontiere nei prossimi dieci anni mostrano che si tratta di un commercio che continua a prosperare.

      Si tratta altresì di un commercio mortale. A causa della vasta militarizzazione delle frontiere dell’Europa sulla terraferma e in mare, i rifugiati e i migranti intraprendono dei percorsi molto più pericolosi e alcuni si trovano anche intrappolati in terribili condizioni in paesi limitrofi come la Libia. Non vengono registrate tutte le morti, ma quelle che sono registrate nel Mediterraneo mostrano che il numero di migranti che annegano provando a raggiungere l’Europa continua ad aumentare ogni anno.

      Questo stato di cose non è inevitabile. È il risultato sia di decisioni politiche prese dall’UE e dai suoi Stati membri, sia dalle decisioni delle imprese di trarre profitto da queste politiche. Sono rare le imprese che prendono posizione, come il produttore tedesco di filo spinato Mutinox che ha dichiarato nel 2015 che non avrebbe venduto i suoi prodotti al governo ungherese per il seguente motivo: “I fili spinati sono concepiti per impedire atti criminali, come il furto. Dei rifugiati, bambini e adulti, non sono dei criminali”.

      È tempo che altri politici e capi d’impresa riconoscano questa stessa verità: erigere muri contro le popolazioni più vulnerabili viola i diritti umani e costituisce un atto immorale che sarà evidentemente condannato dalla storia.

      Trent’anni dopo la caduta del muro di Berlino, è tempo che l’Europa abbatta i suoi nuovi muri.

      https://www.meltingpot.org/La-costruzione-di-muri-un-business.html

    • How the arms industry drives Fortress Europe’s expansion

      In recent years, rising calls for deterrence have intensified the physical violence migrants face at the EU border. The externalization of the border through deals with sending and transit countries signals the expansion of this securitization process. Financial gains by international arms firms in this militarization trend form an obstacle for policy change.

      In March, April, and May of this year, multiple European countries deployed military forces to their national borders. This was done to assist with controls and patrols in the wake of border closures and other movement restrictions due to the Covid-19 crisis. Poland deployed 1,460 soldiers to the border to support the Border Guard and police as part of a larger military operation in reaction to Covid-19. And the Portuguese police used military drones as a complement to their land border checks. According to overviews from NATO, the Czech Republic, Greece, Latvia, Lithuania, the Netherlands (military police), Slovakia, and Slovenia all stationed armed forces at their national borders.

      While some of these deployments have been or will be rolled back as the Corona crisis dies down, they are not exceptional developments. Rather, using armed forces for border security and control has been a common occurrence at EU external borders since the so-called refugee crisis of 2015. They are part of the continuing militarisation of European border and migration policies, which is known to put refugees at risk but is increasingly being expanded to third party countries. Successful lobbying from the military and security industry has been an important driver for these policies, from which large European arms companies have benefited.

      The militarization of borders happens when EU member states send armies to border regions, as they did in Operation Sophia off the Libyan coast. This was the first outright EU military mission to stop migration. But border militarization also includes the use of military equipment for migration control, such as helicopters and patrol vessels, as well as the the EU-wide surveillance system Eurosur, which connects surveillance data from all individual member states. Furthermore, EU countries now have over 1,000 kilometers of walls and fences on their borders. These are rigged with surveillance, monitoring, and detection technologies, and accompanied by an increasing use of drones and other autonomous systems. The EU also funds a constant stream of Research & Technology (R&T) projects to develop new technologies and services to monitor and manage migration.

      This process has been going on for decades. The Schengen Agreement of 1985, and the subsequent creation of the Schengen Area, which coupled the opening of the internal EU borders with robust control at the external borders, can be seen as a starting point for these developments. After 2011, when the so-called ‘Arab Spring’ led to fears of mass migration to Europe, and especially since the ‘refugee crisis’ of 2015, the EU accelerated the boosting and militarising of border security, enormously. Since then, stopping migration has been at the top of the EU agenda.

      An increasingly important part of the process of border militarization isn’t happening at the European borders, but far beyond them. The EU and its member states are incentivizing third party countries to help stop migrants long before they reach Europe. This externalising of borders has taken many forms, from expanding the goals of EUCAP missions in Mali and Niger to include the prevention of irregular migration, to funding and training the Libyan Coast Guard to return refugees back to torture and starvation in the infamous detention centers in Libya. It also includes the donation of border security equipment, for example from Germany to Tunisia, and funding for purchases, such as Turkey’s acquisition of coast guard vessels to strengthen its operational capacities.

      Next to the direct consequences of European border externalisation efforts, these policies cause and worsen problems in the third party countries concerned: diverting development funds and priorities, ruining migration-based economies, and strengthening authoritarian regimes such as those in Chad, Belarus, Eritrea, and Sudan by providing funding, training and equipment to their military and security forces. Precisely these state organs are most responsible for repression and abuses of human rights. All this feeds drivers of migration, including violence, repression, and unemployment. As such, it is almost a guarantee for more refugees in the future.

      EU border security agency Frontex has also extended its operations into non-EU-countries. Ongoing negotiations and conclusions of agreements with Balkan countries resulted in the first operation in Albania having started in May 2019. And this is only a small part of Frontex’ expanding role in recent years. In response to the ‘refugee crisis’ of 2015, the European Commission launched a series of proposals that saw large increases in the powers of the agency, including giving member states binding advice to boost their border security, and giving Frontex the right to intervene in member states’ affairs (even without their consent) by decision of the Commission or Council.

      These proposals also included the creation of a 10,000 person strong standing corps of border guards and a budget to buy or lease its own equipment. Concretely, Frontex started with a budget of €6 million in 2005, which grew to €143 million in 2015. This was then quickly increased again from €239 million in 2016 to €460 million in 2020. The enormous expansion of EU border security and control has been accompanied by rapidly increasing budgets in general. In recent years, billions of euros have been spent on fortifying borders, setting up biometric databases, increasing surveillance capacities, and paying non-EU-countries to play their parts in this expansion process.

      Negotiations about the next seven-year-budget for the EU, the Multiannual Financial Framework 2021-2027, are still ongoing. In the European Commission’s latest proposal, which is clearly positioned as a response to the Covid-19 pandemic, the fund for strengthening member states’ border security, the Integrated Border Management Fund, has been allotted €12.5 billion. Its predecessors, the External Borders Fund (2007-2013) and the Internal Security Fund – Borders (2014-2020), had much smaller budgets: €1.76 billion and €2.70 billion, respectively. For Frontex, €7.5 billion is reserved, with €2.2 billion earmarked for purchasing or leasing equipment such as helicopters, drones, and patrol vessels. These huge budget increases are exemplary of the priority the EU attaches to stopping migration.

      The narrative underlying these policies and budget growths is the perception of migration as a threat; a security problem. As researcher, Ainhoa Ruiz (Centre Delàs) writes, “the securitisation process also includes militarisation,” because “the prevailing paradigm for providing security is based on military principles: the use of force and coercion, more weapons equating to more security, and the achievement of security by eliminating threats.”

      This narrative hasn’t come out of the blue. It is pushed by right wing politicians and often followed by centrist and leftist parties afraid of losing voters. Importantly, it is also promoted by an extensive and successful industrial lobby. According to Martin Lemberg-Pedersen (Assistant Professor in Global Refugee Studies, Aalborg University), arms companies “establish themselves as experts on border security, and use this position to frame immigration to Europe as leading to evermore security threats in need of evermore advanced [security] products.” The narrative of migration as a security problem thus sets the stage for militaries, and the security companies behind the commercial arms lobby, to offer their goods and services as the solution. The range of militarization policies mentioned so far reflects the broad adoption of this narrative.

      The lobby organizations of large European military and security companies regularly interact with the European Commission and EU border agencies. They have meetings, organise roundtables, and see each other at military and security fairs and conferences. Industry representatives also take part in official advisory groups, are invited to present new arms and technologies, and write policy proposals. These proposals can sometimes be so influential that they are adopted as policy, almost unamended.

      This happened, for instance, when the the Commission decided to open up the Instrument contributing to Security and Peace, a fund meant for peace-building and conflict prevention. The fund’s terms were expanded to cover provision of third party countries with non-lethal security equipment, for example, for border security purposes. The new policy document for this turned out to be a step-by-step reproduction of an earlier proposal from lobby organisation, Aerospace and Defence Industries Association of Europe (ASD). Yet, perhaps the most far-reaching success of this kind is the expansion of Frontex, itself, into a European Border Guard. Years before it actually happened, the industry had already been pushing for this outcome.

      The same companies that are at the forefront of the border security and control lobby are, not surprisingly, also the big winners of EU and member states’ contracts in these areas. These include three of the largest European (and global) arms companies, namely, Airbus (Paneuropean), Leonardo (Italy) and Thales (France). These companies are active in many aspects of the border security and control market. Airbus’ and Leonardo’s main product in this field are helicopters, with EU funds paying for many purchases by EU and third countries. Thales provides radar, for example, for border patrol vessels, and is heavily involved in biometric and digital identification, especially after having acquired market leader, Gemalto, last year.

      These three companies are the main beneficiaries of the European anti-migration obsession. At the same time, these very three companies also contribute to new migration streams to Europe’s shores through their trade in arms. They are responsible for significant parts of Europe’s arms exports to countries at war, and they provide the arms used by parties in internal armed conflicts, by human rights violators, and by repressive regimes. These are the forces fueling the reasons for which people are forced to flee in the first place.

      Many other military and security companies also earn up to hundreds of millions of euros from large border security and control projects oriented around logistics and transport. Dutch shipbuilder Damen provided not only many southern European countries with border patrol vessels, but also controversially sold those to Libya and Turkey, among others. Its ships have also been used in Frontex operations, in Operation Sophia, and on the Channel between Calais and Dover.

      The Spanish company, European Security Fencing, provided razor wire for the fences around the Spanish enclaves, Ceuta and Melilla, in Morocco, as well as the fence at Calais and the fences on the borders of Austria, Bulgaria, and Hungary. Frontex, the European Maritime Safety Agency (EMSA), and Greece leased border surveillance drones from Elbit and Israel Aerospace Industries (IAI). These are Israeli military companies that routinely promote their products as ‘combat-proven’ or ‘battlefield tested’ against Palestinians.

      Civipol, a French public-private company owned by the state, and several large arms producers (including Thales, Airbus, and Safran), run a string of EU-/member state-funded border security projects in third party countries. This includes setting up fingerprint databases of the whole populations of Mali and Senegal, which facilitates identification and deportation of their nationals from Europe. These are just a few examples of the companies that benefit from the billions of euros that the EU and its member states spend on a broad range of purchases and projects in their bid to stop migration.

      The numbers of forcibly displaced people in the world grew to a staggering 79.5 million by the end of last year. Instead of helping to eliminate the root causes of migration, EU border and migration policies, as well as its arms exports to the rest of the world, are bound to lead to more refugees in the future. The consequences of these policies have already been devastating. As experts in the field of migration have repeatedly warned, the militarisation of borders primarily pushes migrants to take alternative migration routes that are often more dangerous and involve the risks of relying on criminal smuggling networks. The Mediterranean Sea has become a sad witness of this, turning into a graveyard for a growing percentage of refugees trying to cross it.

      The EU approach to border security doesn’t stand on its own. Many other countries, in particular Western ones and those with authoritarian leaders, follow the same narrative and policies. Governments all over the world, but particularly those in the US, Australia, and Europe, continue to spend billions of euros on border security and control equipment and services. And they plan to increase budgets even more in the coming years. For military and security companies, this is good news; the global border security market is expected to grow by over 7% annually for the next five years to a total of $65 billion in 2025. It looks like they will belong to the very few winners of increasingly restrictive policies targeting vulnerable people on the run.

      https://crisismag.net/2020/06/27/how-the-arms-industry-drives-fortress-europes-expansion
      #industrie_militaire #covid-19 #coronavirus #frontières_extérieures #Operation_Sophia #Eurosur #surveillance #drones #technologie #EUCAP #externalisation #Albanie #budget #Integrated_Border_Management_Fund #menace #lobby_industriel #Instrument_contributing_to_Security_and_Peace #conflits #paix #prévention_de_conflits #Aerospace_and_Defence_Industries_Association_of_Europe (#ASD) #Airbus #Leonardo #Thales #hélicoptères #radar #biométrie #identification_digitale #Gemalto #commerce_d'armes #armement #Damen #European_Security_Fencing #barbelé #European_Maritime_Safety_Agency (#EMSA) #Elbit #Israel_Aerospace_Industries (#IAI) #Civipol #Safran #base_de_données

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      Pour @etraces :

      Civipol, a French public-private company owned by the state, and several large arms producers (including Thales, Airbus, and Safran), run a string of EU-/member state-funded border security projects in third party countries. This includes setting up fingerprint databases of the whole populations of Mali and Senegal, which facilitates identification and deportation of their nationals from Europe

    • GUARDING THE FORTRESS. The role of Frontex in the militarisation and securitisation of migration flows in the European Union

      The report focuses on 19 Frontex operations run by the European Border and Coast Guard Agency (hereafter Frontex) to explore how the agency is militarising borders and criminalising migrants, undermining fundamental rights to freedom of movement and the right to asylum.

      This report is set in a wider context in which more than 70.8 million people worldwide have been forcibly displaced, according to the 2018 figures from the United Nations High Commissioner for Refugees (UNHCR) (UNHCR, 2019). Some of these have reached the borders of the European Union (EU), seeking protection and asylum, but instead have encountered policy responses that mostly aim to halt and intercept migration flows, against the background of securitisation policies in which the governments of EU Member States see migration as a threat. One of the responses to address migration flows is the European Border and Coast Guard Agency (hereafter Frontex), established in 2004 as the EU body in charge of guarding what many have called ‘Fortress Europe’, and whose practices have helped to consolidate the criminalisation of migrants and the securitisation of their movements.

      The report focuses on analysing the tools deployed by Fortress Europe, in this case through Frontex, to prevent the freedom of movement and the right to asylum, from its creation in 2004 to the present day.

      The sources used to write this report were from the EU and Frontex, based on its budgets and annual reports. The analysis focused on the Frontex regulations, the language used and its meaning, as well as the budgetary trends, identifying the most significant items – namely, the joint operations and migrant-return operations.

      A table was compiled of all the joint operations mentioned in the annual reports since the Agency was established in 2005 up to 2018 (see annexes). The joint operations were found on government websites but were not mentioned in the Frontex annual reports. Of these operations, we analysed those of the longest duration, or that have showed recent signs of becoming long-term operations. The joint operations are analysed in terms of their objectives, area of action, the mandates of the personnel deployed, and their most noteworthy characteristics.

      Basically, the research sought to answer the following questions: What policies are being implemented in border areas and in what context? How does Frontex act in response to migration movements? A second objective was to analyse how Frontex securitises the movement of refugees and other migrants, with the aim of contributing to the analysis of the process of border militarisation and the security policies applied to non-EU migrants by the EU and its Member States.

      https://www.tni.org/en/guarding-the-fortress

      Pour télécharger le rapport_
      https://www.tni.org/files/publication-downloads/informe40_eng_ok.pdf

      #rapport #TNI #Transnational_institute

    • #Frontex aircraft : Below the radar against international law

      For three years, Frontex has been chartering small aircraft for the surveillance of the EU’s external borders. First Italy was thus supported, then Croatia followed. Frontex keeps the planes details secret, and the companies also switch off the transponders for position display during operations.

      The European Commission does not want to make public which private surveillance planes Frontex uses in the Mediterranean. In the non-public answer to a parliamentary question, the EU border agency writes that the information on the aircraft is „commercially confidential“ as it contains „personal data and sensitive operational information“.

      Frontex offers EU member states the option of monitoring their external borders using aircraft. For this „Frontex Aerial Surveillance Service“ (FASS), Frontex charters twin-engined airplanes from European companies. Italy first made use of the service in 2017, followed a year later by Croatia. In 2018, Frontex carried out at least 1,800 flight hours under the FASS, no figures are yet available for 2019.

      Air service to be supplemented with #drones

      The FASS flights are carried out under the umbrella of „Multipurpose Aerial Surveillance“, which includes satellite surveillance as well as drones. Before the end of this year, the border agency plans to station large drones in the Mediterranean for up to four years. The situation pictures of the European Union’s „pre-frontier area“ are fed into the surveillance system EUROSUR, whose headquarter is located at Frontex in Warsaw. The national EUROSUR contact points, for example in Spain, Portugal and Italy, also receive this information.

      In addition to private charter planes, Frontex also uses aircraft and helicopters provided by EU Member States, in the central Mediterranean via the „Themis“ mission. The EU Commission also keeps the call signs of the state aircraft operating there secret. They would be considered „sensitive operational information“ and could not be disclosed to MEPs.

      Previously, the FOIA platform „Frag den Staat“ („Ask the State“) had also tried to find out details about the sea and air capacities of the member states in „Themis“. Frontex refused to provide any information on this matter. „Frag den Staat“ lost a case against Frontex before the European Court of Justice and is now to pay 23,700 Euros to the agency for legal fees.

      Real-time tracking with FlightAware

      The confidentiality of Frontex comes as a surprise, because companies that monitor the Mediterranean for the agency are known through a tender. Frontex has signed framework contracts with the Spanish arms group Indra as well as the charter companies CAE Aviation (Canada), Diamond-Executive Aviation (Great Britain) and EASP Air (Netherlands). Frontex is spending up to 14.5 million euros each on the contracts.

      Finally, online service providers such as FlightAware can also be used to draw conclusions about which private and state airplanes are flying for Frontex in the Mediterranean. For real-time positioning, the providers use data from ADS-B transponders, which all larger aircraft must have installed. A worldwide community of non-commercial trackers receives this geodata and feeds it into the Internet. In this way, for example, Italian journalist Sergio Scandura documents practically all movements of Frontex aerial assets in the central Mediterranean.

      Among the aircraft tracked this way are the twin-engined „DA-42“, „DA-62“ and „Beech 350“ of Diamond-Executive Aviation, which patrol the Mediterranean Sea on behalf of Frontex as „Osprey1“, „Osprey3“ and „Tasty“, in former times also „Osprey2“ and „Eagle1“. They are all operated by Diamond-Executive Aviation and take off and land at airports in Malta and Sicily.

      „Push-backs“ become „pull-backs“

      In accordance with the Geneva Convention on Refugees, the EU Border Agency may not return people to states where they are at risk of torture or other serious human rights violations. Libya is not a safe haven; this assessment has been reiterated on several occasions by the United Nations Commissioner for Refugees, among others.

      Because these „push-backs“ are prohibited, Frontex has since 2017 been helping with so-called „pull-backs“ by bringing refugees back to Libya by the Libyan coast guard rather than by EU units. With the „Multipurpose Aerial Surveillance“, Frontex is de facto conducting air reconnaissance for Libya. By November 2019, the EU border agency had notified Libyan authorities about refugee boats on the high seas in at least 42 cases.

      Many international law experts consider this practice illegal. Since Libya would not be able to track down the refugees without the help of Frontex, the agency must take responsibility for the refoulements. The lawyers Omer Shatz and Juan Branco therefore want to sue responsibles of the European Union before the International Criminal Court in The Hague.

      Frontex watches refugees drown

      This is probably the reason why Frontex disguises the exact location of its air surveillance. Private maritime rescue organisations have repeatedly pointed out that Frontex aircrafts occasionally switch off their transponders so that they cannot be tracked via ADS-B. In the answer now available, this is confirmed by the EU Commission. According to this, the visibility of the aircraft would disclose „sensitive operational information“ and, in combination with other kinds of information, „undermine“ the operational objectives.

      The German Ministry of the Interior had already made similar comments on the Federal Police’s assets in Frontex missions, according to which „general tracking“ of their routes in real time would „endanger the success of the mission“.

      However, Frontex claims it did not issue instructions to online service providers to block the real-time position display of its planes, as journalist Scandura described. Nonetheless, the existing concealment of the operations only allows the conclusion that Frontex does not want to be controlled when the deployed aircraft watch refugees drown and Italy and Malta, as neighbouring EU member states, do not provide any assistance.

      https://digit.site36.net/2020/06/11/frontex-aircraft-blind-flight-against-international-law
      #avions #Italie #Croatie #confidentialité #transparence #Frontex_Aerial_Surveillance_Service (#FASS) #Multipurpose_Aerial_Surveillance #satellites #Méditerranée #Thermis #information_sensible #Indra #CAE_Aviation #Diamond-Executive_Aviation #EASP_Air #FlightAware #ADS-B #DA-42 #DA-62 #Beech_350 #Osprey1 #Osprey3 #Tasty #Osprey2 #Eagle1 #Malte #Sicile #pull-back #push-back #refoulement #Sergio_Scandura

    • Walls Must Fall: Ending the deadly politics of border militarisation - webinar recording
      This webinar explored the trajectory and globalization of border militarization and anti-migrant racism across the world, the history, ideologies and actors that have shaped it, the pillars and policies that underpin the border industrial complex, the resistance of migrants, refugees and activists, and the shifting dynamics within this pandemic.

      - #Harsha_Walia, author of Undoing Border Imperialism (2013)
      - #Jille_Belisario, Transnational Migrant Platform-Europe (TMP-E)
      - #Todd_Miller, author of Empire of Borders (2020), Storming the Wall (2019) and TNI’s report More than A Wall (2019)
      - #Kavita_Krishnan, All India Progressive Women’s Association (AIPWA).
      https://www.tni.org/en/article/walls-must-fall
      https://www.youtube.com/watch?v=T8B-cJ2bTi8&feature=emb_logo

      #conférence #webinar

    • Le business meurtrier des frontières

      Le 21ème siècle sera-t-il celui des barrières ? Probable, au rythme où les frontières nationales se renforcent. Dans un livre riche et documenté, publié aux éditions Syllepse, le géographe Stéphane Rosière dresse un indispensable état des lieux.

      Une nuit du mois de juin, dans un centre de rétention de l’île de Rhodes, la police grecque vient chercher une vingtaine de migrant·e·s, dont deux bébés. Après un trajet en bus, elle abandonne le groupe dans un canot de sauvetage sans moteur, au milieu des eaux territoriales turques. En août, le New York Times publie une enquête révélant que cette pratique, avec la combinaison de l’arrivée aux affaires du premier ministre conservateur Kyriakos Mitsotakis et de la diffusion de la pandémie de Covid-19, est devenue courante depuis mars.

      Illégales au regard du droit international, ces expulsions illustrent surtout le durcissement constant de la politique migratoire de l’Europe depuis 20 ans. Elles témoignent aussi d’un processus mondial de « pixellisation » des frontières : celles-ci ne se réduisent pas à des lignes mais à un ensemble de points plus ou moins en amont ou en aval (ports, aéroports, eaux territoriales…), où opèrent les polices frontalières.
      La fin de la fin des frontières

      Plus largement, le récent ouvrage de Stéphane Rosière, Frontières de fer, le cloisonnement du monde, permet de prendre la mesure d’un processus en cours de « rebordering » à travers le monde. À la fois synthèse des recherches récentes sur les frontières et résultats des travaux de l’auteur sur la résurgence de barrières frontalières, le livre est une lecture incontournable sur l’évolution contemporaine des frontières nationales.

      D’autant qu’il n’y a pas si longtemps, la mondialisation semblait promettre l’affaissement des frontières, dans la foulée de la disparition de l’Union soviétique et, corollairement, de la généralisation de l’économie de marché. La Guerre froide terminée annonçait la « fin de l’histoire » et, avec elle, la disparition des limites territoriales héritées de l’époque moderne. Au point de ringardiser, rappelle Stéphane Rosière, les études sur les frontières au sein de la géographie des années 1990, parallèlement au succès d’une valorisation tous azimuts de la mobilité dans le discours politique dominant comme dans les sciences sociales.

      Trente ans après, le monde se réveille avec 25 000 kilomètres de barrières frontalières – record pour l’Inde, avec plus de 3 000 kilomètres de clôtures pour prévenir l’immigration depuis le Bangladesh. Barbelés, murs de briques, caméras, détecteurs de mouvements, grilles électrifiées, les dispositifs de contrôle frontalier fleurissent en continu sur les cinq continents.
      L’âge des « murs anti-pauvres »

      La contradiction n’est qu’apparente. Les barrières du 21e siècle ne ferment pas les frontières mais les cloisonnent – d’où le titre du livre. C’est-à-dire que l’objectif n’est pas de supprimer les flux mondialisés – de personnes et encore moins de marchandises ni de capitaux – mais de les contrôler. Les « teichopolitiques », terme qui recouvre, pour Stéphane Rosière, les politiques de cloisonnement de l’espace, matérialisent un « ordre mondial asymétrique et coercitif », dans lequel on valorise la mobilité des plus riches tout en assignant les populations pauvres à résidence.

      De fait, on observe que les barrières frontalières redoublent des discontinuités économiques majeures. Derrière l’argument de la sécurité, elles visent à contenir les mouvements migratoires des régions les plus pauvres vers des pays mieux lotis économiquement : du Mexique vers les États-Unis, bien sûr, ou de l’Afrique vers l’Europe, mais aussi de l’Irak vers l’Arabie Saoudite ou du Pakistan vers l’Iran.

      Les dispositifs de contrôle frontalier sont des outils parmi d’autres d’une « implacable hiérarchisation » des individus en fonction de leur nationalité. Comme l’a montré le géographe Matthew Sparke à propos de la politique migratoire nord-américaine, la population mondiale se trouve divisée entre une classe hypermobile de citoyen·ne·s « business-class » et une masse entravée de citoyen·ne·s « low-cost ». C’est le sens du « passport index » publié chaque année par le cabinet Henley : alors qu’un passeport japonais ou allemand donne accès à plus de 150 pays, ce chiffre descend en-dessous de 30 avec un passeport afghan ou syrien.
      Le business des barrières

      Si les frontières revêtent une dimension économique, c’est aussi parce qu’elles sont un marché juteux. À l’heure où les pays européens ferment des lits d’hôpital faute de moyens, on retiendra ce chiffre ahurissant : entre 2005 et 2016, le budget de Frontex, l’agence en charge du contrôle des frontières de l’Union européenne, est passé de 6,3 à 238,7 millions d’euros. À quoi s’ajoutent les budgets colossaux débloqués pour construire et entretenir les barrières – budgets entourés d’opacité et sur lesquels, témoigne l’auteur, il est particulièrement difficile d’enquêter, faute d’obtenir… des fonds publics.

      L’argent public alimente ainsi une « teichoéconomie » dont les principaux bénéficiaires sont des entreprises du BTP et de la sécurité européennes, nord-américaines, israéliennes et, de plus en plus, indiennes ou saoudiennes. Ce complexe sécuritaro-industriel, identifié par Julien Saada, commercialise des dispositifs de surveillance toujours plus sophistiqués et prospère au rythme de l’inflation de barrières entre pays, mais aussi entre quartiers urbains.

      Un business d’autant plus florissant qu’il s’auto-entretient, dès lors que les mêmes entreprises vendent des armes. On sait que les ventes d’armes, alimentant les guerres, stimulent les migrations : un « cercle vertueux » s’enclenche pour les entreprises du secteur, appelées à la rescousse pour contenir des mouvements de population qu’elles participent à encourager.
      « Mourir aux frontières »

      Bénéfices juteux, profits politiques, les barrières font des heureux. Elles tuent aussi et l’ouvrage de Stéphane Rosière se termine sur un décompte macabre. C’est, dit-il, une « guerre migratoire » qui est en cours. Guerre asymétrique, elle oppose la police armée des puissances économiques à des groupes le plus souvent désarmés, venant de périphéries dominées économiquement et dont on entend contrôler la mobilité. Au nom de la souveraineté des États, cette guerre fait plusieurs milliers de victimes par an et la moindre des choses est de « prendre la pleine mesure de la létalité contemporaine aux frontières ».

      Sur le blog :

      – Une synthèse sur les murs frontaliers : http://geographiesenmouvement.blogs.liberation.fr/2019/01/28/lamour-des-murs

      – Le compte rendu d’un autre livre incontournable sur les frontières : http://geographiesenmouvement.blogs.liberation.fr/2019/08/03/frontieres-en-mouvement

      – Une synthèse sur les barricades à l’échelle intraurbaine : http://geographiesenmouvement.blogs.liberation.fr/2020/10/21/gated-communities-le-paradis-entre-quatre-murs

      http://geographiesenmouvement.blogs.liberation.fr/2020/11/05/le-business-meurtrier-des-frontieres

    • How Private Security Firms Profit Off the Refugee Crisis

      The UK has pumped money to corporations turning #Calais into a bleak fortress.

      Tall white fences lined with barbed wire – welcome to Calais. The city in northern France is an obligatory stop for anyone trying to reach the UK across the channel. But some travellers are more welcome than others, and in recent decades, a slew of private security companies have profited millions of pounds off a very expensive – an unattractive – operation to keep migrants from crossing.

      Every year, thousands of passengers and lorries take the ferry at the Port of Calais-Fréthun, a trading route heavily relied upon by the UK for imports. But the entrance to the port looks more like a maximum-security prison than your typical EU border. Even before Brexit, the UK was never part of the Schengen area, which allows EU residents to move freely across 26 countries. For decades, Britain has strictly controlled its southern border in an attempt to stop migrants and asylum seekers from entering.

      As early as 2000, the Port of Calais was surrounded by a 2.8 metre-high fence to prevent people from jumping into lorries waiting at the ferry departure point. In 1999, the Red Cross set up a refugee camp in the nearby town of Sangatte which quickly became overcrowded. The UK pushed for it to be closed in 2002 and then negotiated a treaty with France to regulate migration between the two countries.

      The 2003 Le Toquet Treaty allowed the UK to check travellers on French soil before their arrival, and France to do the same on UK soil. Although the deal looks fair on paper, in practice it unduly burdens French authorities, as there are more unauthorised migrants trying to reach the UK from France than vice versa.

      The treaty effectively moved the UK border onto French territory, but people still need to cross the channel to request asylum. That’s why thousands of refugees from conflict zones like Syria, Eritrea, Afghanistan, Sudan and Somalia have found themselves stranded in Calais, waiting for a chance to cross illegally – often in search of family members who’ve already made it to the UK. Many end up paying people smugglers to hide them in lorries or help them cross by boat.

      These underlying issues came to a head during the Syrian crisis, when refugees began camping out near Calais in 2014. The so-called Calais Jungle became infamous for its squalid conditions, and at its peak, hosted more than 7,000 people. They were all relocated to other centres in France before the camp was bulldozed in 2016. That same year, the UK also decided to build a €2.7 million border wall in Calais to block access to the port from the camp, but the project wasn’t completed until after the camp was cleared, attracting a fair deal of criticism. Between 2015 and 2018, the UK spent over €110 million on border security in France, only to top it up with over €56 million more in 2018.

      But much of this public money actually flows into the accounts of private corporations, hired to build and maintain the high-tech fences and conduct security checks. According to a 2020 report by the NGO Care4Calais, there are more than 40 private security companies working in the city. One of the biggest, Eamus Cork Solutions (ECS), was founded by a former Calais police officer in 2004 and is reported to have benefited at least €30 million from various contracts as of 2016.

      Stéphane Rosière, a geography professor at the University of Reims, wrote his book Iron Borders (only available in French) about the many border walls erected around the world. Rosière calls this the “security-industrial” complex – private firms that have largely replaced the traditional military-industrial sector in Europe since WW2.

      “These companies are getting rich by making security systems adaptable to all types of customers – individuals, companies or states,” he said. According to Rosière, three-quarters of the world’s border security barriers were built in the 21st century.

      Brigitte, a pensioner living close to the former site of the Calais Jungle, has seen her town change drastically over the past two decades. “Everything is cordoned off with wire mesh," she said. "I have the before and after photos, and it’s not a pretty sight. It’s just wire, wire, wire.” For the past 15 years, Brigitte has been opening her garage door for asylum seekers to stop by for a cup of tea and charge their phones and laptops, earning her the nickname "Mama Charge”.

      “For a while, the purpose of these fences and barriers was to stop people from crossing,” said François Guennoc, president of L’Auberge des Migrants, an NGO helping displaced migrants in Calais.

      Migrants have still been desperate enough to try their luck. “They risked a lot to get into the port area, and many of them came back bruised and battered,” Guennoc said. Today, walls and fences are mainly being built to deter people from settling in new camps near Calais after being evicted.

      In the city centre, all public squares have been fenced off. The city’s bridges have been fitted with blue lights and even with randomly-placed bike racks, so people won’t sleep under them.

      “They’ve also been cutting down trees for some time now,” said Brigitte, pointing to a patch near her home that was once woods. Guennoc said the authorities are now placing large rocks in areas where NGOs distribute meals and warm clothes, to prevent displaced people from receiving the donations. “The objective of the measures now is also to make the NGOs’ work more difficult,” he said.

      According to the NGO Refugee Rights Europe, about 1,500 men, women and minors were living in makeshift camps in and around Calais as of April 2020. In July 2020, French police raided a camp of over 500 people, destroying residents’ tents and belongings, in the largest operation since the Calais Jungle was cleared. An investigation by Slate found that smaller camps are cleared almost every day by the French police, even in the middle of winter. NGOs keep providing new tents and basic necessities to displaced residents, but they are frustrated by the waste of resources. The organisations are also concerned about COVID-19 outbreaks in the camps.

      As VICE World News has previously reported, the crackdown is only pushing people to take more desperate measures to get into the UK. Boat crossings reached record-highs in 2020, and four people have died since August 2020 while trying to cross, by land and sea. “When you create an obstacle, people find a way to get around it,” Guennoc said. “If they build a wall all the way along the coast to prevent boat departures, people will go to Normandy – and that has already started.” Crossing the open sea puts migrants at even greater risk.

      Rosière agrees security measures are only further endangering migrants.“All locks eventually open, no matter how complex they may be. It’s just a matter of time.”

      He believes the only parties who stand to profit from the status quo are criminal organisations and private security firms: “At the end of the day, this a messed-up use of public money.”

      https://www.vice.com/en/article/wx8yax/how-private-security-firms-profit-off-the-refugee-crisis

      En français:
      À Calais, la ville s’emmure
      https://www.vice.com/fr/article/wx8yax/a-calais-la-ville-semmure

    • Financing Border Wars. The border industry, its financiers and human rights

      This report seeks to explore and highlight the extent of today’s global border security industry, by focusing on the most important geographical markets—Australia, Europe, USA—listing the human rights violations and risks involved in each sector of the industry, profiling important corporate players and putting a spotlight on the key investors in each company.

      Executive summary

      Migration will be one of the defining human rights issues of the 21st century. The growing pressures to migrate combined with the increasingly militarised state security response will only exacerbate an already desperate situation for refugees and migrants. Refugees already live in a world where human rights are systematically denied. So as the climate crisis deepens and intersects with other economic and political crises, forcing more people from their homes, and as states retreat to ever more authoritarian security-based responses, the situation for upholding and supporting migrants’ rights looks ever bleaker.

      States, most of all those in the richest countries, bear the ultimate responsibility to uphold the human rights of refugees and migrants recognised under International Human Rights Law. Yet corporations are also deeply implicated. It is their finance, their products, their services, their infrastructure that underpins the structures of state migration and border control. In some cases, they are directly involved in human rights violations themselves; in other cases they are indirectly involved as they facilitate the system that systematically denies refugees and migrants their rights. Most of all, through their lobbying, involvement in government ‘expert’ groups, revolving doors with state agencies, it becomes clear that corporations are not just accidental beneficiaries of the militarisation of borders. Rather they actively shape the policies from which they profit and therefore share responsibility for the human rights violations that result.

      This state-corporate fusion is best described as a Border Industrial Complex, drawing on former US President Eisenhower’s warning of the dangers of a Military-Industrial Complex. Indeed it is noticeable that many of the leading border industries today are also military companies, seeking to diversify their security products to a rapidly expanding new market.

      This report seeks to explore and highlight the extent of today’s global border security industry, by focusing on the most important geographical markets—Australia, Europe, USA—listing the human rights violations and risks involved in each sector of the industry, profiling important corporate players and putting a spotlight on the key investors in each company.
      A booming industry

      The border industry is experiencing spectacular growth, seemingly immune to austerity or economic downturns. Market research agencies predict annual growth of the border security market of between 7.2% and 8.6%, reaching a total of $65–68 billion by 2025. The largest expansion is in the global Biometrics and Artificial Intelligence (AI) markets. Markets and Markets forecasts the biometric systems market to double from $33 billion in 2019 to $65.3 billion by 2024—of which biometrics for migration purposes will be a significant sector. It says that the AI market will equal US$190.61 billion by 2025.

      The report investigates five key sectors of the expanding industry: border security (including monitoring, surveillance, walls and fences), biometrics and smart borders, migrant detention, deportation, and audit and consultancy services. From these sectors, it profiles 23 corporations as significant actors: Accenture, Airbus, Booz Allen Hamilton, Classic Air Charter, Cobham, CoreCivic, Deloitte, Elbit, Eurasylum, G4S, GEO Group, IBM, IDEMIA, Leonardo, Lockheed Martin, Mitie, Palantir, PricewaterhouseCoopers, Serco, Sopra Steria, Thales, Thomson Reuters, Unisys.

      – The border security and control field, the technological infrastructure of security and surveillance at the border, is led by US, Australian, European and Israeli firms including Airbus, Elbit, Leonardo, Lockheed Martin, Airbus, Leonardo and Thales— all of which are among the world’s major arms sellers. They benefit not only from border contracts within the EU, US, and Australia but also increasingly from border externalisation programmes funded by these same countries. Jean Pierre Talamoni, head of sales and marketing at Airbus Defence and Space (ADS), said in 2016 that he estimates that two thirds of new military market opportunities over the next 10 years will be in Asia and the Middle East and North Africa (MENA) region. Companies are also trying to muscle in on providing the personnel to staff these walls, including border guards.

      - The Smart Borders sector encompasses the use of a broad range of (newer) technologies, including biometrics (such as fingerprints and iris-scans), AI and phone and social media tracking. The goal is to speed up processes for national citizens and other acceptable travellers and stop or deport unwanted migrants through the use of more sophisticated IT and biometric systems. Key corporations include large IT companies, such as IBM and Unisys, and multinational services company Accenture for whom migration is part of their extensive portfolio, as well as small firms, such as IDEMIA and Palantir Technologies, for whom migration-related work is central. The French public–private company Civipol, co-owned by the state and several large French arms companies, is another key player, selected to set up fingerprint databases of the whole population of Mali and Senegal.

      – Deportation. With the exception of the UK and the US, it is uncommon to privatise deportation. The UK has hired British company Mitie for its whole deportation process, while Classic Air Charter dominates in the US. Almost all major commercial airlines, however, are also involved in deportations. Newsweek reported, for example, that in the US, 93% of the 1,386 ICE deportation flights to Latin American countries on commercial airlines in 2019 were facilitated by United Airlines (677), American Airlines (345) and Delta Airlines (266).

      - Detention. The Global Detention Project lists over 1,350 migrant detention centres worldwide, of which over 400 are located in Europe, almost 200 in the US and nine in Australia. In many EU countries, the state manages detention centres, while in other countries (e.g. Australia, UK, USA) there are completely privatised prisons. Many other countries have a mix of public and private involvement, such as state facilities with private guards. Australia outsourced refugee detention to camps outside its territories. Australian service companies Broadspectrum and Canstruct International managed the detention centres, while the private security companies G4S, Paladin Solutions and Wilson Security were contracted for security services, including providing guards. Migrant detention in third countries is also an increasingly important part of EU migration policy, with the EU funding construction of migrant detention centres in ten non-EU countries.

      - Advisory and audit services are a more hidden part of public policies and practices, but can be influential in shaping new policies. A striking example is Civipol, which in 2003 wrote a study on maritime borders for the European Commission, which adopted its key policy recommendations in October 2003 and in later policy documents despite its derogatory language against refugees. Civipol’s study also laid foundations for later measures on border externalisation, including elements of the migration deal with Turkey and the EU’s Operation Sophia. Since 2003 Civipol has received funding for a large number of migration-related projects, especially in African countries. Between 2015 and 2017, it was the fourth most-funded organisation under the EU Trust Fund. Other prominent corporations in this sector include Eurasylum, as well as major international consultancy firms, particularly Deloitte and PricewaterhouseCoopers, for which migration-related work is part of their expansive portfolio.

      Financing the industry

      The markets for military and border control procurement are characterized by massively capital intensive investments and contracts, which would not be possible without the involvement of financial actors. Using data from marketscreener.com, the report shows that the world’s largest investment companies are also among the major shareholders in the border industry.

      – The Vanguard Group owns shares in 15 of the 17 companies, including over 15% of the shares of CoreCivic and GEO Group that manage private prisons and detention facilities.

      - Other important investors are Blackrock, which is a major shareholder in 11 companies, Capital Research and Management (part of the Capital Group), with shares in arms giants Airbus and Lockheed Martin, and State Street Global Advisors (SsgA), which owns over 15% of Lockheed Martin shares and is also a major shareholder in six other companies.

      - Although these giant asset management firms dominate, two of the profiled companies, Cobham and IDEMIA, are currently owned by the private equity firm Advent International. Advent specialises in buyouts and restructuring, and it seems likely that it will attempt to split up Cobham in the hope of making a profit by selling on the component companies to other owners.

      - In addition, three large European arms companies, Airbus, Thales and Leonardo, active in the border security market, are partly owned by the governments of the countries where they are headquartered.

      In all cases, therefore, the financing depends on our money. In the case of state ownership, through our taxes, and in terms of asset management funds, through the way individual savings, pension funds, insurance companies and university endowments are directly invested in these companies via the giant Asset Management Funds. This financing means that the border industry survives on at least the tacit approved use of the public’s funds which makes it vulnerable to social pressure as the human rights costs of the industry become ever more clear.
      Human rights and the border industry

      Universal human rights apply to every single human being, including refugees and migrants. While the International Bill of Human Rights provides the foundation, including defining universal rights that are important in the context of migration, such as the right to life, liberty and security of person, the right to freedom from torture or cruel or inhumane or degrading treatment or punishment, and freedom from discrimination, there are other instruments such as the United Nations Convention Relating to the Status of Refugees (Refugee Convention or Geneva Convention) of 1951 that are also relevant. There are also regional agreements, including the Organisation of African Unity Convention Governing the Specific Aspects of Refugee Problems in Africa and the European Convention on Human Rights (ECHR) that play a role relevant to the countries that have ratified them.

      Yet despite these important and legally binding human rights agreements, the human rights situation for refugees and migrants has become ever more desperate. States frequently deny their rights under international law, such as the right to seek asylum or non-refoulement principles, or more general rights such as the freedom from torture, cruel or inhumane treatment. There is a gap with regard to effective legal means or grievance mechanisms to counter this or to legally enforce or hold to account states that fail to implement instruments such as the UDHR and the Refugee Convention of 1951. A Permanent Peoples Tribunal in 2019 even concluded that ‘taken together, the immigration and asylum policies and practices of the EU and its Member States constitute a total denial of the fundamental rights of people and migrants, and are veritable crimes against humanity’. A similar conclusion can be made of the US and Australian border and immigration regime.

      The increased militarisation of border security worldwide and state-sanctioned hostility toward migrants has had a deeply detrimental impact on the human rights of refugees and migrants.

      – Increased border security has led to direct violence against refugees, pushbacks with the risk of returning people to unsafe countries and inhumane circumstances (contravening the principle of non-refoulement), and a disturbing rise in avoidable deaths, as countries close off certain migration routes, forcing migrants to look for other, often more dangerous, alternatives and pushing them into the arms of criminal smuggling networks.

      – The increased use of autonomous systems of border security such as drones threaten new dangers related to human rights. There is already evidence that they push migrants to take more dangerous routes, but there is also concern that there is a gradual trend towards weaponized systems that will further threaten migrants’ lives.

      – The rise in deportations has threatened fundamental human rights including the right to family unity, the right to seek asylum, the right to humane treatment in detention, the right to due process, and the rights of children’. There have been many instances of violence in the course of deportations, sometimes resulting in death or permanent harm, against desperate people who try to do everything to prevent being deported. Moreover, deportations often return refugees to unsafe countries, where they face violence, persecution, discrimination and poverty.

      - The widespread detention of migrants also fundamentally undermines their human rights . There have been many reports of violence and neglect by guards and prison authorities, limited access to adequate legal and medical support, a lack of decent food, overcrowding and poor and unhealthy conditions. Privatisation of detention exacerbates these problems, because companies benefit from locking up a growing number of migrants and minimising costs.

      – The building of major migration databases such as EU’s Eurodac and SIS II, VIS gives rise to a range of human rights concerns, including issues of privacy, civil liberties, bias leading to discrimination—worsened by AI processes -, and misuse of collected information. Migrants are already subject to unprecedented levels of surveillance, and are often now treated as guinea pigs where even more intrusive technologies such as facial recognition and social media tracking are tried out without migrants consent.

      The trend towards externalisation of migration policies raises new concerns as it seeks to put the human costs of border militarisation beyond the border and out of public sight. This has led to the EU, US and Australia all cooperating with authoritarian regimes to try and prevent migrants from even getting close to their borders. Moreover as countries donate money, equipment or training to security forces in authoritarian regimes, they end up expanding and strengthening their capacities which leads to a rise in human rights violations more broadly. Nowhere are the human rights consequences of border externalisation policies clearer than in the case of Libya, where the EU and individual member states (in particular Italy and Malta) funding, training and cooperation with security forces and militias have led to violence at the borders, murder, disappearances, rape, enslavement and abuse of migrants in the country and torture in detention centres.

      The 23 corporations profiled in this report have all been involved in or connected to policies and practices that have come under fire because of violations of the human rights of refugees and migrants. As mentioned earlier, sometimes the companies are directly responsible for human rights violations or concerns. In other cases, they are indirectly responsible through their contribution to a border infrastructure that denies human rights and through lobbying to influence policy-making to prioritize militarized responses to migration. 11 of the companies profiled publicly proclaim their commitment to human rights as signatories to the UN Guiding Principles on Business and Human Rights (UNGPs), but as these are weak voluntary codes this has not led to noticeable changes in their business operations related to migration.

      The most prominent examples of direct human rights abuses come from the corporations involved in detention and deportation. Classic Air Charter, Cobham, CoreCivic, Eurasylum, G4S, GEO Group, Mitie and Serco all have faced allegations of violence and abuse by their staff towards migrants. G4S has been one of the companies most often in the spotlight. In 2017, not only were assaults by its staff on migrants at the Brook House immigration removal centre in the UK broadcast by the BBC, but it was also hit with a class suit in Australia by almost 2,000 people who are or were detained at the externalised detention centre on Manus Island, because of physical and psychological injuries as a result of harsh treatment and dangerous conditions. The company eventually settled the case for A$70 million (about $53 million) in the largest-ever human rights class-action settlement. G4S has also faced allegations related to its involvement in deportations.

      The other companies listed all play a pivotal role in the border infrastructure that denies refugees’ human rights. Airbus P-3 Orion surveillance planes of the Australian Air Force, for example, play a part in the highly controversial maritime wall that prevents migrants arriving by boat and leads to their detention in terrible conditions offshore. Lockheed Martin is a leading supplier of border security on the US-Mexico border. Leonardo is one of the main suppliers of drones for Europe’s borders. Thales produces the radar and sensor systems, critical to patrolling the Mediterrean. Elbit Systems provides surveillance technologies to both the EU and US, marketed on their success as technologies used in the separation wall in the Palestinian occupied territories. Accenture, IDEMIA and Sopra Steria manage many border biometric projects. Deloitte has been one of the key consulting companies to the US Immigration and Customs Enforcement (ICE) agency since 2003, while PriceWaterhouseCoopers provides similar consultancy services to Frontex and the Australian border forces. IBM, Palantir and UNISYS provide the IT infrastructure that underpins the border and immigration apparatus.
      Time to divest

      The report concludes by calling for campaigns to divest from the border industry. There is a long history of campaigns and movements that call for divestment from industries that support human rights violations—from the campaigns to divest from Apartheid South Africa to more recent campaigns to divest from the fossil fuel industry. The border industry has become an equally morally toxic asset for any financial institution, given the litany of human rights abuses tied to it and the likelihood they will intensify in years to come.

      There are already examples of existing campaigns targeting particular border industries that have borne fruit. A spotlight on US migrant detention, as part of former President Trump’s anti- immigration policies, contributed to six large US banks (Bank of America, BNP Paribas, Fifth Third Bancorp, JPMorgan Chase, SunTrust, and Wells Fargo) publicly announcing that they would not provide new financing to the private prison industry. The two largest public US pension funds, CalSTRS and CalPERS, also decided to divest from the same two companies. Geo Group acknowledged that these acts of ‘public resistance’ hit the company financially, criticising the banks as ‘clearly bow[ing] down to a small group of activists protesting and conducting targeted social media campaigns’.

      Every company involved or accused of human rights violations either denies them or says that they are atypical exceptions to corporate behavior. This report shows however that a militarised border regime built on exclusion will always be a violent apparatus that perpetuates human rights violations. It is a regime that every day locks up refugees in intolerable conditions, separates families causing untold trauma and heartbreak, and causes a devastating death toll as refugees are forced to take unimaginable dangerous journeys because the alternatives are worse. However well-intentioned, any industry that provides services and products for this border regime will bear responsibility for its human consequences and its human rights violations, and over time will suffer their own serious reputational costs for their involvement in this immoral industry. On the other hand, a widespread exodus of the leading corporations on which the border regime depends could force states to change course, and to embrace a politics that protects and upholds the rights of refugees and migrants. Worldwide, social movements and the public are starting to wake up to the human costs of border militarisation and demanding a fundamental change. It is time now for the border industry and their financiers to make a choice.

      https://www.tni.org/en/financingborderwars

      #TNI #rapport
      #industrie_frontalière #militarisation_des_frontières #biométrie #Intelligence_artificielle #AI #IA

      #Accenture #Airbus #Booz_Allen_Hamilton #Classic_Air_Charter #Cobham #CoreCivic #Deloitte #Elbit #Eurasylum #G4S #GEO_Group #IBM #IDEMIA #Leonardo #Lockheed_Martin #Mitie #Palantir #PricewaterhouseCoopers #Serco #Sopra_Steria #Thales #Thomson_Reuters #Unisys
      #contrôles_frontaliers #surveillance #technologie #Jean-Pierre_Talamoni #Airbus_Defence_and_Space (#ADS) #smart_borders #frontières_intelligentes #iris #empreintes_digitales #réseaux_sociaux #IT #Civipol #Mali #Sénégal #renvois #expulsions #déportations #Mitie #Classic_Air_Charter #compagnies_aériennes #United_Airlines #ICE #American_Airlines #Delta_Airlines #rétention #détention_administrative #privatisation #Broadspectrum #Canstruct_International #Paladin_Solutions #Wilson_Security #Operation_Sophia #EU_Trust_Fund #Trust_Fund #externalisation #Eurasylum #Deloitte #PricewaterhouseCoopers #Vanguard_Group #CoreCivic #Blackrock #investisseurs #investissement #Capital_Research_and_Management #Capital_Group #Lockheed_Martin #State_Street_Global_Advisors (#SsgA) #Cobham #IDEMIA #Advent_International #droits_humains #VIS #SIS_II #P-3_Orion #Accenture #Sopra_Steria #Frontex #Australie

    • Outsourcing oppression. How Europe externalises migrant detention beyond its shores

      This report seeks to address the gap and join the dots between Europe’s outsourcing of migrant detention to third countries and the notorious conditions within the migrant detention centres. In a nutshell, Europe calls the shots on migrant detention beyond its shores but is rarely held to account for the deeply oppressive consequences, including arbitrary detention, torture, forced disappearance, violence, sexual violence, and death.

      Key findings

      – The European Union (EU), and its member states, externalise detention to third countries as part of a strategy to keep migrants out at all costs. This leads to migrants being detained and subjected to gross human rights violations in transit countries in Eastern Europe, the Balkans, West Asia and Africa.

      – Candidate countries wishing to join the EU are obligated to detain migrants and stop them from crossing into the EU as a prerequisite for accession to the Union. Funding is made available through pre-accession agreements specifically for the purpose of detaining migrants.

      – Beyond EU candidate countries, this report identifies 22 countries in Africa, Eastern Europe, the Balkans and West Asia where the EU and its member states fund the construction of detention centres, detention related activities such as trainings, or advocate for detention in other ways such as through aggressively pushing for detention legislation or agreeing to relax visa requirements for nationals of these countries in exchange for increased migrant detention.

      - The main goal of detention externalisation is to pre-empt migrants from reaching the external borders of the EU by turning third countries into border outposts. In many cases this involves the EU and its member states propping up and maintaining authoritarian regimes.

      – Europe is in effect following the ‘Australian model’ that has been highly criticised by UN experts and human rights organisations for the torturous conditions inside detention centres. Nevertheless, Europe continues to advance a system that mirrors Australia’s outsourced model, focusing not on guaranteeing the rights of migrants, but instead on deterring and pushing back would-be asylum seekers at all costs.

      - Human rights are systematically violated in detention centres directly and indirectly funded by the EU and its member states, including cases of torture, arbitrary and prolonged detention, sexual violence, no access to legal recourse, humanitarian assistance, or asylum procedures, the detention of victims of trafficking, and many other serious violations in which Europe is implicated.

      - Particularly horrendous is the case of Libya, which continues to receive financial and political support from Europe despite mounting evidence of brutality, enslavement, torture, forced disappearance and death. The International Organisation for Migration (IOM) and the UN High Commissioner for Refugees (UNHCR), implement EU policies in Libya and, according to aid officials, actively whitewash the consequences of European policies to safeguard substantial EU funding.

      - Not only does the EU deport and push back migrants to unsafe third countries, it actively finances and coercively pushes for their detention in these countries. Often they have no choice but to sign ‘voluntary’ agreements to be returned to their countries of origin as the only means of getting out of torturous detention facilities.

      - The EU implements a carrot and stick approach, in particular in its dealings with Africa, prolonging colonialist dynamics and uneven power structures – in Niger, for example, the EU pushed for legislation on detention, in exchange for development aid funding.

      – The EU envisages a greater role for migrant detention in third countries going forward, as was evidenced in the European Commission’s New Pact on Migration and Asylum.

      - The EU acts on the premise of containment and deterrence, namely, that if migrants seeking to reach Europe are intercepted and detained along that journey, they will be deterred from making the journey in the first place. This approach completely misses the point that people migrate to survive, often fleeing war and other forms of violence. The EU continues to overlook the structural reasons behind why people flee and the EU’s own role in provoking such migration.

      – The border industrial complex profits from the increased securitisation of borders. Far from being passive spectators, the military and security industry is actively involved in shaping EU border policies by positioning themselves as experts on the issue. We can already see a trend of privatising migrant detention, paralleling what is happening in prison systems worldwide.

      https://www.tni.org/en/outsourcingoppression

      pour télécharger le rapport :
      https://www.tni.org/files/publication-downloads/outsourcingoppression-report-tni.pdf

      #externalisation #rétention #détention #détention_arbitraire #violence #disparitions #disparitions_forcées #violence #violence_sexuelle #morts #mort #décès #Afrique #Europe_de_l'Est #Balkans #Asie #modèle_australien #EU #UE #Union_européenne #torture #Libye #droits_humains #droits_fondamentaux #HCR #UNHCR #OIM #IOM #dissuasion #privatisation

    • Fortress Europe: the millions spent on military-grade tech to deter refugees

      We map out the rising number of #high-tech surveillance and deterrent systems facing asylum seekers along EU borders.

      From military-grade drones to sensor systems and experimental technology, the EU and its members have spent hundreds of millions of euros over the past decade on technologies to track down and keep at bay the refugees on its borders.

      Poland’s border with Belarus is becoming the latest frontline for this technology, with the country approving last month a €350m (£300m) wall with advanced cameras and motion sensors.

      The Guardian has mapped out the result of the EU’s investment: a digital wall on the harsh sea, forest and mountain frontiers, and a technological playground for military and tech companies repurposing products for new markets.

      The EU is central to the push towards using technology on its borders, whether it has been bought by the EU’s border force, Frontex, or financed for member states through EU sources, such as its internal security fund or Horizon 2020, a project to drive innovation.

      In 2018, the EU predicted that the European security market would grow to €128bn (£108bn) by 2020. Beneficiaries are arms and tech companies who heavily courted the EU, raising the concerns of campaigners and MEPs.

      “In effect, none of this stops people from crossing; having drones or helicopters doesn’t stop people from crossing, you just see people taking more risky ways,” says Jack Sapoch, formerly with Border Violence Monitoring Network. “This is a history that’s so long, as security increases on one section of the border, movement continues in another section.”

      Petra Molnar, who runs the migration and technology monitor at Refugee Law Lab, says the EU’s reliance on these companies to develop “hare-brained ideas” into tech for use on its borders is inappropriate.

      “They rely on the private sector to create these toys for them. But there’s very little regulation,” she says. “Some sort of tech bro is having a field day with this.”

      “For me, what’s really sad is that it’s almost a done deal that all this money is being spent on camps, enclosures, surveillance, drones.”

      Air Surveillance

      Refugees and migrants trying to enter the EU by land or sea are watched from the air. Border officers use drones and helicopters in the Balkans, while Greece has airships on its border with Turkey. The most expensive tool is the long-endurance Heron drone operating over the Mediterranean.

      Frontex awarded a €100m (£91m) contract last year for the Heron and Hermes drones made by two Israeli arms companies, both of which had been used by the Israeli military in the Gaza Strip. Capable of flying for more than 30 hours and at heights of 10,000 metres (30,000 feet), the drones beam almost real-time feeds back to Frontex’s HQ in Warsaw.

      Missions mostly start from Malta, focusing on the Libyan search and rescue zone – where the Libyan coastguard will perform “pull backs” when informed by EU forces of boats trying to cross the Mediterranean.

      German MEP Özlem Demirel is campaigning against the EU’s use of drones and links to arms companies, which she says has turned migration into a security issue.

      “The arms industries are saying: ‘This is a security problem, so buy my weapons, buy my drones, buy my surveillance system,’” says Demirel.

      “The EU is always talking about values like human rights, [speaking out] against violations but … week-by-week we see more people dying and we have to question if the EU is breaking its values,” she says.

      Sensors and cameras

      EU air assets are accompanied on the ground by sensors and specialised cameras that border authorities throughout Europe use to spot movement and find people in hiding. They include mobile radars and thermal cameras mounted on vehicles, as well as heartbeat detectors and CO2 monitors used to detect signs of people concealed inside vehicles.

      Greece deploys thermal cameras and sensors along its land border with Turkey, monitoring the feeds from operations centres, such as in Nea Vyssa, near the meeting of the Greek, Turkish and Bulgarian borders. Along the same stretch, in June, Greece deployed a vehicle-mounted sound cannon that blasts “deafening” bursts of up to 162 decibels to force people to turn back.

      Poland is hoping to emulate Greece in response to the crisis on its border with Belarus. In October, its parliament approved a €350m wall that will stretch along half the border and reach up to 5.5 metres (18 feet), equipped with motion detectors and thermal cameras.

      Surveillance centres

      In September, Greece opened a refugee camp on the island of Samos that has been described as prison-like. The €38m (£32m) facility for 3,000 asylum seekers has military-grade fencing and #CCTV to track people’s movements. Access is controlled by fingerprint, turnstiles and X-rays. A private security company and 50 uniformed officers monitor the camp. It is the first of five that Greece has planned; two more opened in November.

      https://twitter.com/_PMolnar/status/1465224733771939841

      At the same time, Greece opened a new surveillance centre on Samos, capable of viewing video feeds from the country’s 35 refugee camps from a wall of monitors. Greece says the “smart” software helps to alert camps of emergencies.

      Artificial intelligence

      The EU spent €4.5m (£3.8m) on a three-year trial of artificial intelligence-powered lie detectors in Greece, Hungary and Latvia. A machine scans refugees and migrants’ facial expressions as they answer questions it poses, deciding whether they have lied and passing the information on to a border officer.

      The last trial finished in late 2019 and was hailed as a success by the EU but academics have called it pseudoscience, arguing that the “micro-expressions” the software analyses cannot be reliably used to judge whether someone is lying. The software is the subject of a court case taken by MEP Patrick Breyer to the European court of justice in Luxembourg, arguing that there should be more public scrutiny of such technology. A decision is expected on 15 December.

      https://www.theguardian.com/global-development/2021/dec/06/fortress-europe-the-millions-spent-on-military-grade-tech-to-deter-refu

  • L’Europe paye des équipements militaires à la Turquie pour refouler les réfugiés

    Mediapart et l’EIC révèlent que l’argent de l’Union européenne a permis à la Turquie de s’équiper en véhicules blindés afin d’empêcher le passage de réfugiés à sa frontière avec la Syrie. Cette opération pourrait avoir causé de nombreuses victimes parmi les Syriens tentant de fuir la guerre, alors que la prise d’Afrin par l’armée turque va pousser encore des milliers de personnes sur la route de l’exil.
    Quand les soldats turcs ont ouvert le feu, Ibrahim Khaled a pris sa mère par la main et s’est mis à courir. Il a entendu le cliquetis des armes à feu, entendu les cris des réfugiés frappés par les balles, et a été projeté à terre. Khaled ne s’est pas retourné. « J’ai senti que si je m’arrêtais là, je serais tué ou arrêté », dit-il.
    Pendant des heures, Khaled et sa mère ont couru dans la direction que le passeur leur avait indiquée. Ils ont marché à travers des champs d’oliviers, ont rampé sur des pierres jusqu’à atteindre un village turc. De la soixantaine de réfugiés qui avaient quitté le camp près de #Darkush, dans la province syrienne d’#Idlib, seule une poignée a traversé la frontière. Khaled ne sait pas ce qui est arrivé aux autres. Ils sont probablement morts ou de retour en Syrie, pense-t-il. « Nous avons eu de la chance. »
    Khaled est assis dans un appartement nouvellement construit en périphérie de Mersin, dans le sud-est de la Turquie, où lui et sa mère ont trouvé refuge après leur fuite à l’automne dernier. Il porte un jean déchiqueté et un pull qu’un voisin lui a donnés. Ses yeux sont fatigués, son front est plissé de rides. Khaled s’est longtemps posé la question de savoir s’il devait parler avec des journalistes des #violences à la #frontière_turco-syrienne. Il a peur que les autorités turques ne se vengent sur lui. Dernièrement, il a accepté de nous accorder une interview à la condition que son nom soit changé. « Je veux que le monde sache ce qui nous arrive à nous, Syriens », dit-il.

    La guerre civile en Syrie entre dans sa huitième année. Plus de 350 000 personnes ont été tuées à ce jour, des millions ont été déplacées. Et bien qu’il n’y ait toujours pas de paix en vue, les pays voisins de la Syrie ont fermé les voies d’échappatoire. Le Liban, la Jordanie et la Turquie, qui accueillent ensemble plus de cinq millions de Syriens, refusent d’accepter davantage de demandeurs d’asile. La Turquie a construit sur sa frontière avec la Syrie un mur de trois mètres de haut et long de plusieurs centaines de kilomètres.

    Khaled raconte que des #soldats_turcs ont ouvert arbitrairement le feu sur des réfugiés. Les détails de son témoignage sont difficiles à vérifier, mais ils sont cohérents et coïncident avec les déclarations de plus d’une douzaine de témoins avec lesquels le Spiegel s’est entretenu. L’ONG Human Rights Watch a révélé des cas similaires début février : des soldats turcs ont forcé des réfugiés à retourner en Syrie et ont tiré de manière indiscriminée, selon l’organisation.

    Il y a précisément deux ans, le 18 mars 2016, l’Union européenne et Ankara concluaient un accord selon lequel les Européens allaient verser 3 milliards d’euros à la Turquie en échange du maintien des réfugiés sur son sol (en attendant un deuxième volet de 3 milliards d’euros). Les dirigeants européens ont prétendu que cet accord avait permis de contenir la « crise des réfugiés ». En réalité, la crise s’est simplement déplacée. À présent, les gens meurent moins fréquemment dans la mer Égée, où le nombre d’embarcations traversant vers la Grèce s’est réduit drastiquement une fois l’accord passé. Mais ils meurent sur la frontière turco-syrienne.

    Officiellement, les milliards de l’Europe servent exclusivement à aider la Turquie à gérer les réfugiés sur son sol et à les empêcher d’entrer en Europe. C’est faux. Mediapart et ses partenaires du réseau European Investigative Collaborations (EIC) révèlent que l’Union européenne a payé à la Turquie pour 83 millions d’euros de véhicules militaires et d’équipements de surveillance afin de traquer les réfugiés. Y compris à la frontière turco-syrienne, pourtant officiellement ouverte.

    Les journalistes de l’EIC se sont plongés dans les centaines de contrats européens. L’un d’entre eux montre que l’Union européenne a financé à 75 % l’achat par la Turquie de 82 véhicules blindés Cobra II, dont le coût total est de 47,5 millions d’euros. Ces engins, équipés de périscopes, peuvent patrouiller le long du mur côté turc tout en localisant les réfugiés approchant de l’autre côté. Produits par Otokar, l’un des plus gros industriels turcs de l’armement, ces véhicules ont été livrés aux forces armées turques au printemps 2017.

    Ils font aujourd’hui partie de l’infrastructure de surveillance de ce qui va devenir bientôt le troisième mur le plus long du monde : 900 km de béton équipés de drones, de caméras thermiques, et de tours de tir télécommandées et automatisées de manière « intelligente ». Des haut-parleurs diffusent des messages, avertissant les gens, en turc et en arabe, de ne pas s’approcher davantage. De l’artillerie lourde ouvre le feu si ces avertissements sont ignorés. Les caméras thermiques sont capables, par temps clair, de repérer trois personnes debout d’une taille de 1,80 m à une distance de dix kilomètres. En d’autres termes, l’équipement financé par l’Union européenne aide à repérer des réfugiés qui essaient de traverser le mur frontalier et risquent d’être touchés par des tirs… et tués.

    Le mur construit par Ankara maintient par ailleurs des centaines de milliers de réfugiés syriens coincés dans une zone de guerre. On estime que plus de 200 000 personnes ont été déplacées dans le nord de la Syrie depuis la mi-décembre, et il faut s’attendre à ce que la prise par l’armée turque, ces derniers jours, de la ville kurde d’Afrin provoque de nouveaux flux de réfugiés.

    La Turquie assure que la frontière est toujours ouverte pour les demandeurs d’asile, ce qui est contredit par différentes sources turques et syriennes proches de la frontière. L’Institut international pour les études stratégiques (IISS) notait déjà en juin 2017 que la Turquie avait rendu « pratiquement impossible pour les réfugiés syriens le passage de la frontière légalement ». « La Turquie assure que sa politique de la “porte ouverte” est toujours en vigueur, mais dans la réalité, elle est presque fermée », estimait alors l’institut.

    Depuis septembre dernier, 42 civils ont été tués alors qu’ils tentaient de passer de Syrie en Turquie, selon Rami Abdulrahman, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme. Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) confirme qu’il est devenu pratiquement impossible de traverser la frontière (excepté pour les personnes gravement blessées ou malades), alors que le nombre de réfugiés fuyant la Syrie est en hausse.

    On assiste à une violation des droits humains, selon Thomas Gammeltoft-Hansen, directeur de recherche à l’Institut danois des droits de l’homme et du droit humanitaire Raoul-Wallenberg. « Si des balles mortelles sont tirées sur des réfugiés essayant de traverser la frontière, c’est une violation pure et simple des droits humains, rappelle-t-il. Si le mur frontalier enlève aux Syriens toute possibilité de demander l’asile, c’est une autre violation du droit international, en particulier du principe de non-refoulement. »

    La fourniture de matériel à la Turquie par l’Union européenne pourrait rendre cette dernière complice de violation des droits humains à la frontière turco-syrienne. « S’ils savent que l’équipement est utilisé d’une façon qui viole les droits des réfugiés, les membres de l’UE sont par principe complices », ajoute Thomas Gammeltoft-Hansen.

    309 millions d’euros côté français

    Interrogée par l’EIC, la Commission européenne nous a répondu que « l’Union européenne ne fournit pas d’équipements militaires ou létaux à la Turquie ». Les Cobra II sont pourtant bien des engins militaires. La Commission ajoute que l’accord avec la Turquie prévoit que les véhicules soient « exclusivement affectés à la surveillance des frontières et que toute modification ou changement d’affectation des équipements requiert l’autorisation écrite de la commission ».

    Sauf que Bruxelles n’a pas les moyens de contrôler ce que fait le régime autoritaire d’Erdogan de ses armes. Plusieurs experts des droits de l’homme craignent d’ailleurs que la Turquie n’utilise cet équipement financé par les fonds européens pour les opérations militaires menées actuellement dans les zones kurdes de Syrie, ou pour la répression visant sa propre population. Des photos de l’invasion par l’armée turque de la province kurde d’Afrin depuis fin janvier montrent que des véhicules Cobra II ont été utilisés. Mais au lieu de périscopes avec des caméras thermosensibles, ils ont été équipés d’armes.

    Le caractère problématique des financements européens ne se limite pas à la frontière turco-syrienne. Pour aider la Turquie à surveiller sa portion de frontière terrestre avec la Grèce, l’Union européenne a financé des véhicules militaires plus monstrueux encore que les Cobra II, selon l’enquête de l’EIC.

    En mai 2017, Aselsan, une société détenue à 84 % par l’armée turque, a remporté un contrat à hauteur de 30 millions d’euros avec l’Union européenne pour fournir à la Turquie 50 véhicules pour patrouiller à la frontière grecque, dont 20 sont dotés d’un blindage extrêmement épais afin de protéger les véhicules des mines et grenades. Selon les documents européens consultés par l’EIC, ces engins sont des contributions de l’Europe à « la prévention de l’immigration illégale, du trafic humain, des crimes de passage des frontières [« cross-border crimes »], et du système des passeurs ».

    L’un des industriels qui a étudié l’appel d’offres s’est retrouvé perplexe devant la disproportion apparente entre l’objectif affiché et les spécifications techniques de ces véhicules, « clairement exagérées » pour des engins censés être utilisés à la frontière de la Turquie avec l’Union européenne. Mais l’UE a été ferme : le blindage lourd est absolument requis, dit-elle dans sa réponse, sans en expliquer les raisons.

    On comprend que Bruxelles soit très discret sur la question. Aselsan, qui a remporté l’appel d’offres, ne fournira en réalité que l’équipement électronique. Selon l’enquête de l’EIC, les véhicules sont des Hizir, d’impressionnants engins de guerre (notre photo ci-dessus) fabriqués par Katmerciler, un industriel appartenant à un ancien député de l’AKP, le parti de Recep Tayyip Erdogan. Le président turc est un grand fan de l’Hizir, dont il a dévoilé le prototype en novembre 2016 lors d’un salon militaire, six mois avant que l’UE n’en finance 50 exemplaires.

    L’appel d’offres de Bruxelles stipulait pourtant que les véhicules devaient avoir été mis sur le marché depuis un an. Ce n’est pourtant pas le cas des Hizir, dont les premiers exemplaires sont récemment sortis de l’usine, et qui sont toujours en cours de test avant leur livraison prochaine à l’armée turque.

    Lorsque, en 2016, l’Union européenne a promis à Erdogan 3 milliards d’euros en échange de son accord pour reprendre tous les réfugiés syriens arrivant sur les îles grecques, il était pourtant statué que cet argent serait uniquement utilisé pour aider à l’accueil des plus de 3,5 millions de réfugiés syriens vivant en Turquie.

    Or sur ces 3 milliards d’euros qui ont été collectés auprès des États membres de l’UE (la quote-part de la France dans ce programme s’élève à 309 millions d’euros), une partie a été utilisée pour financer six bateaux de patrouille à destination des gardes-côtes turcs. Lesquels, selon plusieurs ONG opérant dans ces zones maritimes, arrêtent agressivement les réfugiés tentant de quitter la Turquie, mettant parfois les embarcations de réfugiés en danger.

    « Juste après que l’accord avec la Turquie a été mis en place, il était évident que les #gardes-côtes_turcs faisaient tout pour arrêter les gens qui traversaient la mer, explique Ruben Neugebauer, porte-parole de Sea-Watch, l’une de ces organisations. Il y a différentes tactiques. Parfois nous voyons des bateaux turcs naviguer autour des canots pneumatiques, provoquant des vagues, les mettant en danger de telle sorte que parfois les réfugiés décident de rentrer par eux-mêmes. Parfois, ils chassent les bateaux et frappent même les gens à coups de bâton afin de les faire repartir. »

    En réponse à cette interpellation, les gardes-côtes turcs ont publié une déclaration disant qu’ils étaient mandatés pour arrêter les bateaux de réfugiés avant qu’ils ne pénètrent dans les eaux européennes. Les bâtons, expliquent-ils, sont utilisés pour tenter d’endommager les moteurs et les hélices de façon à attacher les petites embarcations aux plus gros bateaux des gardes-côtes pour les tirer vers les côtes turques.

    Mais ce n’est pas le seul cas d’abus présumé commis à bord de ces bateaux financés par l’argent européen. L’ONG Lighthouse Relief a publié une déclaration commune avec le UNHCR pour exprimer sa préoccupation au sujet d’un incident survenu en novembre dernier, assurant que les gardes-côtes turcs avaient tiré en l’air et dans la mer, ce qui a provoqué le saut dans l’eau de plusieurs réfugiés.

    Ces six bateaux de patrouille ont été commandés à un constructeur naval néerlandais, #Damen, pour la somme de 18 millions d’euros – une somme qui vient pour partie du fonds danois d’#aide_au_développement. Ils ont été livrés aux gardes-côtes turcs l’année dernière. Le dernier a été livré juste avant Noël. D’après la société navale, ces bateaux peuvent transporter jusqu’à 120 réfugiés et migrants en mer.

    Ces fournitures d’équipement pour le contrôle des frontières à la Turquie font partie d’une tendance croissante au sein de l’Union européenne : « L’UE utilise de plus en plus le principe de la pleine concurrence et externalise le contrôle frontalier à des pays tiers au lieu d’effectuer son propre contrôle, fait valoir le chercheur danois Thomas Gammeltoft-Hansen. Vous financez le contrôle des frontières, mais vous ne voulez pas être là vous-mêmes car vous risquez de mettre en jeu votre responsabilité en termes de droits humains. » Une stratégie qui rappelle étrangement ce qui se passe aujourd’hui entre l’Italie et la Libye.

    Un porte-parole de la Commission européenne a répondu par écrit aux questions de l’EIC en affirmant que l’Union européenne suivait « attentivement » la situation à la frontière turco-syrienne et qu’elle était consciente de l’existence de violences à la frontière, « mais n’a pas été capable d’obtenir de confirmation indépendante par ses sources ou par les autorités turques ». Sollicités depuis une semaine, l’ambassade turque à Copenhague et le gouvernement turc à Ankara n’ont pas donné suite aux sollicitations de l’EIC.

    Mercredi 14 mars, l’Union européenne a donné son feu vert pour le versement du deuxième volet de l’aide promise à la Turquie. Trois nouveaux milliards d’euros vont être versés à Ankara.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/240318/l-europe-paye-des-equipements-militaires-la-turquie-pour-refouler-les-refu
    #externalisation #UE #EU #Turquie #frontières #asile #migrations #réfugiés_syriens #surveillance_des_frontières #militarisation_des_frontières #gardes-côtes #contrôles_frontaliers #violence

    • Commentaire d’Emmanuel Blanchard sur la liste Migreurop :

      Cela fait bien longtemps que la « #guerre_aux_migrants » n’est plus une métaphore mais s’incarne dans dispositifs et matériels. Une enquête de l’European Investigative Collaborations décrit comment des fonds de l’UE ont servi à l’armée turque pour acheter des équipements (véhicules blindés notamment) utilisés aux frontières turco syriennes et turco-grecques.
      Afin de rendre plus hermétiques encore ces frontières, lieux de toutes les violences, « l’Union européenne a donné son feu vert pour le versement du deuxième volet de l’aide promise à la Turquie. Trois nouveaux milliards d’euros vont être versés à Ankara ».

    • EUROPA - Droits de l’homme | Union Européenne
      https://europa.eu/european-union/topics/human-rights_fr

      Protéger les droits de l’homme dans le monde

      Le cadre stratégique en faveur des droits de l’homme et de la démocratie adopté en 2012 vise à renforcer l’efficacité et la #cohérence de la politique dans ce domaine. [...]

      L’Union européenne s’est résolument engagée à défendre et à protéger les droits de l’homme, la démocratie et l’État de droit dans le monde. Les droits de l’homme sont au cœur de ses relations avec d’autres pays et régions. [...]

      La politique de l’UE :

      vise à faire progresser les droits des femmes, des enfants, des minorités et des personnes déplacées ;

      [...]

      Tous les accords commerciaux ou de coopération conclus avec des pays tiers (plus de 120 à ce jour) prévoient une clause sur les droits de l’homme spécifiant que ces droits constituent un aspect fondamental des relations avec l’UE, qui a imposé à plusieurs reprises des sanctions pour violations des droits de l’homme.

      L’#UE poursuit également des dialogues sur les droits de l’homme avec plus de 40 pays et organisations, dont la #Russie, la #Chine et l’#Union_africaine. Elle évalue ses activités mondiales dans ce domaine, dans son rapport annuel sur les droits de l’homme et la démocratieRechercher les traductions disponibles de ce lienEN•••.

      Par l’intermédiaire de l’instrument européen pour la démocratie et les droits de l’hommeRechercher les traductions disponibles de ce lienEN••• (IEDDH), l’UE soutient des groupes, des associations ou des particuliers qui défendent les droits de l’homme, les libertés fondamentales, la démocratie et l’État de droit. Cet instrument est doté d’un budget de 1,3 milliard d’euros pour la période 2014-2020.

      Macron : la situation en #Turquie ne permet « aucune avancée » avec l’UE
      http://www.lemonde.fr/europe/article/2018/01/05/pour-macron-les-evolutions-recentes-de-la-turquie-ne-permettent-aucune-avanc

      Le président français a notamment évoqué des visions différentes sur le respect des libertés individuelles et a appelé la Turquie au « respect de l’Etat de droit ».

      #psychose

    • #Militarisation_des_frontières, dans ce cas la frontière turco-syrienne... avec l’argent de l’UE :

      Un’inchiesta giornalistica transnazionale ha rivelato che fondi UE sono stati impiegati dalla #Turchia per la militarizzazione del confine con la Siria. La parlamentare europea @SofiaSakorafa chiede alla CE di accertarsi che non ci siano violazioni dei diritti umani #RightsEP

      https://twitter.com/BalcaniCaucaso/status/986650825333379073
      Vu sur twitter, le 19.04.2018

  • Chère Aurore Bergé et chère autre rombière inconnue... M. Piekielny - 1 er Février 2018
    https://twitter.com/Karenine2

    Chère Aurore Bergé et chère autre rombière inconnue, qui avez commis ce #RapportBergé.

    Pour vous et vos amis de la France 2.0, la petite chronique d’un professeur déconnecté des réalités sociales vécues par ses élèves.

    Lundi, il fallait faire cours pour la dernière fois à M. (6eB) sans pour autant lui dire au revoir. Sa mère et les gendarmes viendraient le chercher à l’interclasse.

    A l’interclasse, c’était mieux, cela éviterait des heurts à la sortie du collège : son père y est presque toujours posté, titubant.


    M. ne savait pas qu’il ne reverrait sans doute plus jamais ses copains ni ses professeurs et il levait la main pour participer, souriant comme d’habitude, ses lunettes de la sécurité sociale sur le nez.

    Je lui ai prêté un livre - Tom Sawyer - dont j’avais parlé en classe et qu’il voulait lire. Il l’a mis, tout content, comme un trésor, dans son cartable. Et puis la porte s’est refermé et il est parti.

    Mardi, on a fait un petit travail d’écriture avec les 4e, à partir de scènes de repas de la littérature. Ça marche toujours bien, on bosse notamment le vocabulaire des 5 sens.

    Je n’étais pas du tout satisfait du travail de R. Quelques lignes d’une extrême platitude. Je le convoque donc à la fin de l’heure pour lui passer un savon. Oui, c’est ma bienveillance à moi quand ils ne foutent rien.

    Il est venu vers mon bureau, avec sa maladroite carcasse, je voyais bien qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas. J’ai fait semblant de finir de corriger une copie avant de relever la tête et de m’intéresser à lui (un truc classique de prof un peu expérimenté).

    Le père de R. vient de perdre son boulot. Il touche le chômage mais il est terrifié. « Alors maintenant, on bouffe des pâtes. Ou du riz. »
    Ainsi, le festin de Babette ou les étals du Ventre de Paris, eh ben ça l’avait démoralisé, R.

    R. a aussi une grande soeur qui pleure pour 5 euros d’APL comme le dit votre distinguée grande gueule O’petit ; c’est pas sûr qu’elle puisse finir ses études. Pourtant, une élève très brillante.

    Bref, c’est pas la fête. Pas grand chose dans la copie mais pas grand chose dans l’assiette non plus et le moral dans les chaussettes. J’ai dit à R. que c’était très chic d’être vegan, très tendance, et ça l’a fait marrer.

    Il avait deux heures de permanence : « Je vous rapporte une bonne rédaction à 17h00, Monsieur ». A la récréation, je suis allé voir la PP de la classe. Pas de mauvaise surprise : l’assistante sociale suivait le dossier.

    J’ai lu la copie de R. à 17h10. C’était pas terrible. Je lui demanderai de refaire son travail. Mais sans l’aider plus que ça, parce que c’est un garçon qui écrit très bien.

    Mercredi (aujourd’hui), rien. Je ne travaille pas au collège. Je corrige des copies, installé dans ma véranda qui surplombe la vallée minière où s’entassent les pauvres gueux. Note : comme vous avez l’air un peu niaises, Mesdames, je précise que c’est une amère plaisanterie.

    Jeudi matin (tout à l’heure), semaine A ou B ? Je ne sais jamais, je sais juste que c’est jeudi et que c’est restitution des dictées. Et c’est, avec les 3eF, un moment que je déteste, quand je dois rendre sa copie à S.

    Pourtant, c’est très chouette les dictées. Ils aiment bien ça, je choisis de beaux textes, parfois on les prépare avant, parfois pas du tout, parfois un peu. Ils en bavent, c’est dur, mais ils progressent. Ils s’en sortent tous plus ou moins bien.

    Enfin pas tous. S. ne s’en sort pas bien du tout. Et elle me regarde un peu de travers quand je rends les résultats, un peu comme si c’était ma faute. Elle progresse aussi mais pas comme elle le voudrait. Elle est passée de 0 à 5. Moi je suis très content d’elle.

    S. est arrivée en France quand elle avait 6 ans. Dans une rédaction, l’an dernier (je l’avais aussi l’an dernier), elle avait écrit un très beau texte qui racontait sa bataille pour apprendre à lacer des chaussures. Avant son arrivée en France, elle n’en avait jamais porté.

    Je me souviens que sa rédaction se terminait par « J’aimerais tant marcher de nouveau dans mes montagnes, sur un sol qui ne me serait pas étranger. » Elle avait souligné le mot étranger (qu’elle avait aussi orthographié « étrangé »)

    Les parents de S. ne savent ni lire ni écrire. Ils parlent à grand peine quelques mots de français. Quand ils viennent en réunion parents-profs, S. assure la traduction. Je la soupçonne de ne pas toujours restituer exactement ce que je dis (elle est maline) mais passons...

    Son père parvient quand même à me dire directement des trucs quand il évoque le petit frère de S. : « Si déconne, tu tapes. » Et je vois S. qui rigole, elle a sans doute en tête une scène où j’en colle une à son frangin. Elle se dit peut-être que ça ne lui ferait pas de mal.

    Bref, S. est une des élèves les plus intelligentes et persévérantes que je connaisse. Je pense qu’elle peut mener son projet au bout, elle veut être prof (bon, là elle est un peu stupide). Mais pour ça, il ne faudra plus faire de fautes.

    Alors, elle y travaille. Elle travaille même très dur et il faut mettre les bouchées doubles car le temps ridicule consacré à l’enseignement du français ne permet plus aux enfants nés en dehors de la langue d’espérer la maîtriser un jour.

    J’espère que demain, quand je vais lui rendre son 5, je pourrai passer 20 minutes avec elle pour reprendre 2 points précis. Mais elle a 27 condisciples : ce sont les budgets que vous votez.

    J’espère surtout qu’un jour, S., M. et R. auront été suffisamment instruits par mes soins et ceux de mes collègues pour vous cracher très convenablement à la gueule que la misère sociale, c’est vous, les politiques, qui la fabriquez.

    J’espère que vous descendrez alors de vos carrosses et que vous salirez vos jolies robes.

    Dans l’immédiat, gardez vos leçons de dame patronnesse pour vous et croyez bien que les enseignants, tout comme les policiers ou le
    personnel hospitalier, ont une parfaite conscience des réalités sociales vécues par ceux qu’ils instruisent, protègent ou soignent.

    M. Piekielny
    *patronnesse
    *refermée

    https://www.legrandsoir.info/chere-aurore-berge-et-chere-autre-rombiere-inconnue.html

    #école #collége #élèves #réalités_sociales #dame-patronnesse #rombière #Aurore-Bergé #enseignants #dictée #rédaction #violence #enfants #réfugiés

  • RAPPORT #notre #dame #des #landes
    https://nantes.indymedia.org/articles/39408

    EDOUARD PHILIPPE a le dernier rapport concernant l’opportunité d’un futur #aéroport à Notre Dame des Landes

    #Education #Economie #Ecologie #Racisme #Répression #Resistances #contrôle #social #notre-dame-des-landes #luttes #salariales #/ #prisons #centres #de #rétention #précarité #antifascisme #libérations #nationales #retraites #lutte #genre #loi #loitravail #anti-repression #travail #loi_travail #étudiant-e-s #lycéen-ne-s #mouvement #exclusion #chômage #sexualités #Nantes #Education,Economie,Ecologie,Racisme,Répression,Resistances,contrôle,social,aéroport,notre-dame-des-landes,luttes,salariales,/,prisons,centres,de,rétention,précarité,antifascisme,libérations,nationales,retraites,des,lutte,notre,dame,landes,genre,loi,loitravail,anti-repression,travail,loi_travail,étudiant-e-s,lycéen-ne-s,mouvement,exclusion,chômage,sexualités

  • La industria del control migratorio ¿Quién gana con las políticas fronterizas de la Unión Europea?

    La investigación de porCausa permite, por primera vez, probar que existe en España una Industria del Control Migratorio, identificar a los actores que operan en ella, estimar su magnitud y acceder a las herramientas para estudiarla en detalle.

    https://porcausa.org/industriacontrolmigratorio
    #rapport #frontières #asile #migrations #réfugiés #business #Espagne #INDRA #AMPER #EUROCOPTER #ALBIE #TELECOMUNICACIÓN-ELECTRÓNICA Y CONMUTACIÓN #ATOS #DRAGADOS #FERROVIAL #SIEMENS #TELEFÓNICA_ESPAÑOLA_Y_GMV #industrie #complexe_militaro-industriel #frontex

    Lien vers le rapport:
    https://www.porcausa.org/industriacontrolmigratorio/media/porcausa_LaIndustriaDelControlMigratorio.pdf

    • How the Security Industry Reaps the Rewards of E.U. Migration Control

      In austerity-stricken Europe, increasing funds are flowing to arms and security firms positioning themselves as experts on border control. Researcher Mark Akkerman documents the companies profiting from E.U. border externalization and the industry’s lobbying power.

      At a time when European Union budgets are threatened by Brexit, Italian political instability and an unfinished economic crisis, the European Commission’s proposal for triple funding for borders, migration and asylum suggests an unusual consensus in favor of border security.

      The increase in funding gained considerable press attention, but the role of the European military and security industry in shaping these policies and then reaping the plentiful financial rewards remains largely underexposed.

      Research by the United Kingdom’s Statewatch and Belgian NGO “Vredesactie” shows how successful these industries have been in shaping E.U. military and security policies. Large European arms companies, such as #Airbus (Pan-European), #Leonardo (Italian, formerly called #Finmeccanica) and #Thales (French) engage in extensive lobbying. Their lobby associations, notably the #European_Organisation_for_Security (#EOS) and the #AeroSpace_and_Defence Industries Association of Europe (#ASD), have gained influence to the point that their proposals are sometimes adopted almost wholesale by E.U. bodies.

      E.U. and member states’ officials and industry executives forge strong relationships through a constant cycle of congresses, conferences, roundtables, security fairs and industry days by E.U. border agency #Frontex. Since December 2014, senior European Commission officials met with EOS 15 times and ASD 29 times, as well as holding many meetings with Airbus (131), Leonardo (25) and Thales (18).

      Concrete proposals that were first advocated by the industry, such as the establishment of a European border guard and of the E.U.-wide border monitoring system #EUROSUR, eventually become E.U. policies. These then create the demand that fuels an expanding global border security market, valued at more than 16 billion euros ($18.7 billion) in 2017 and estimated to grow 8 percent annually in coming years.

      According to Martin Lemberg-Pedersen at the Aalborg University in Copenhagen, arms companies “establish themselves as experts on border security, and use this position to frame immigration to Europe as leading to ever more security threats in need of ever more” purchases of the products they sell.

      The increasing focus on exporting border control measures to countries neighboring Europe has further expanded the market, as my recent report “Expanding the Fortress” for the research groups Stop Wapenhandel and the Transnational Institute (TNI) shows.

      Many non-E.U.-countries, especially in Africa, get donations of border security equipment or funding for such purchases. Some examples include donations of large amounts of equipment from Airbus and #Hensoldt (the former border security division of Airbus) to Tunisia by Germany, Italian donations of patrol boats from shipbuilder Intermarine to Libya and the E.U.-funded purchase of six vessels from Dutch shipbuilder #Damen to Turkey, to strengthen the capacities of its coast guard.

      Despite the austerity measures in place in some areas of Europe, the increase in funding for militarizing border security seems to be limitless. Frontex, which now has new powers to buy its own equipment, could see its current annual budget of 320 million euros ($375 million) increase almost sixfold to 1.87 billion euros ($2.19 billion) by 2027.

      During 2018, Frontex will test two military drones for maritime border surveillance in the Mediterranean Sea: the #Heron from #Israeli_Aerospace_Industries (#IAI) and the #Falco from #Leonardo. IAI will be paid 4.75 million euros ($5.57 million) for 600 hours of trial flights, while Leonardo will secure 1.7 million euros ($2 million) for 300 hours of trial flights.

      The proposed E.U. Integrated Border Management Fund will have a 9.3 billion euro ($10.9 billion) budget for 2021–27, almost double the combined budget of its predecessors for the period 2004–20 (#External_Borders_Fund, the #Internal_Security_Fund – Borders and the Schengen Facility). With these funds, member states have purchased thousands of vehicles for border patrol, dozens of patrol vessels, airplanes, border surveillance systems, cameras, thermal vision equipment, biometric and I.T. systems – many bought from European arms and security firms.

      In the case of Finland and Romania, E.U.-financed helicopter purchases came from Airbus, while Leonardo delivered helicopters to Bulgaria, Croatia, Cyprus, Estonia, Italy, Latvia and Malta. This has led to the perverse outcome that some of these companies profit from both sides of the refugee tragedy. As our 2016 report “Border Wars” shows, some firms are both arming countries at war, repressive regimes and human rights violators in the Middle East and North Africa – thereby fueling the reasons people are forced to flee – and then winning the contracts to prevent refugees entering Europe.

      The preferential role for industry is no coincidence nor just the result of the industry’s own efforts. In fact, it is a stated objective of the E.U. to support the global competitiveness of the European military and security industry. And the E.U. does all it can to further intensify the close ties.

      In February 2018, for example, the European Commission’s Directorate-General for Migration and Home Affairs (DG Home) organized an “Industry Day on Border Surveillance and Integrated Border Management” in which Giorgi Gulienetti of Italian arms firm Leonardo gave a keynote address. Later DG Home wrote that it hoped the day “on a longer term […] would set the foundations of an improved cooperation with research and industry communities in the area of border surveillance and border management.”

      While the proposed increases of the E.U. border security and control budget clearly respond to a number of factors, the increasing role, funding and support for industry will ensure that they become one of the few beneficiaries from the refugee “crisis.” Ultimately this is not just a concern about corporate influence but also about entrenching a militarized response to a complex crisis. This will do little to tackle the root causes of the refugee crisis but rather provides another arena for profiteering from human suffering.

      https://www.newsdeeply.com/refugees/community/2018/06/04/how-the-security-industry-reaps-the-rewards-of-e-u-migration-control

  • [ZAD NDDL] Solidarité avec les condamné.e.s de Valmy, contre le terrorisme d’Etat !
    https://nantes.indymedia.org/articles/38826

    Le tribunal correctionnel de Paris a prononcé à l’encontre des inculpé.e.s dans l’affaire de la voiture de police brulée quai de Valmy des peines allant d’un an de prison avec sursis pour « participation à un groupement en vue de la préparation de violences volontaires » à 7 ans de prison ferme pour jet de fumigène.

    #Répression #aéroport #notre-dame-des-landes #solidarité #dame-des-landes #ZAD #Répression,aéroport,notre-dame-des-landes,solidarité

  • Auxiliaire de vie sociale — Wikipédia
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Auxiliaire_de_vie_sociale

    Un #auxiliaire_de_vie_sociale est chargé d’aider une personne en difficulté, malade ou dépendante, à accomplir les tâches et activités de la vie quotidienne. Il lui apporte également un soutien moral dans sa vie de tous les jours. Pour désigner un #AVS, on parle aussi d’ #aide_à_domicile, d’auxiliaire de vie, d’auxiliaire familiale, de #garde malade, d’agent à domicile ou de #dame_de_compagnie.

  • Pour que les crimes racistes ne restent pas impunis – solidarité avec la famille Traoré
    https://nantes.indymedia.org/articles/36204

    Il y a 4 mois Adama Traoré était tué par la Police. Nous ne connaissions pas Adama, il vivait loin de nous, et nos réalités de vies étaient sans doute très différentes. Mais nous avons lu les nouvelles et vues les images qui relataient sa mort, la colère de ses proches.

    #aéroport #notre-dame-des-landes #/ #immigration #sans-papieres #frontieres #dame #des #landes #notre #ZAD #aéroport,notre-dame-des-landes,/,immigration,sans-papieres,frontieres

  • Françoise, femme de ménage, chargée de l’entretien des #toilettes

    Françoise, 45 ans, est « #dame-pipi ». Pendant seize ans, elle a travaillé pour différentes sociétés sous-traitantes de la Ville de #Paris. Aujourd’hui, la société néerlandaise #2theloo, qui a remporté l’appel d’offre de la Mairie de Paris refuse de réembaucher les salariés des sous-traitants.


    http://www.franceculture.fr/emission-les-pieds-sur-terre-francoise-femme-de-menage-chargee-de-l-en
    #toilettes_publiques
    #privatisation #femme_de_ménage #sous-traitance #travail #chômage #toilettes

    Un reportage qui m’a beaucoup touchée...

  • Les #dames_pipi de la Ville de Paris toujours pas fixées sur leur sort
    https://www.mediapart.fr/journal/france/161215/les-dames-pipi-de-la-ville-de-paris-toujours-pas-fixees-sur-leur-sort

    Les « dames pipi » des toilettes de la ville de Paris, sacrifiées par le nouvel exploitant des lieux, filiale du groupe néerlandais #2theloo, ne sont toujours pas fixées sur leur sort. Leur dossier ne sera pas examiné par la #Justice avant le 11 février.

    #France #mairie_de_Paris #prud'hommes #toilettes_de_Paris

  • La révolte des dames pipi.
    http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/07/22/a-paris-le-repreneur-des-lavatories-ne-veut-pas-des-dames-pipi-qui-y-travail

    Suite à l’arrivée du prestataire néerlandais 2theloo qui gère déjà plus de 150 sites dans 13 pays, la fédération Feets-FO appelle à manifester mercredi 22 juillet à Paris rue Lamarck avec le soutien d’autres syndicats.

    Ça me rappelle le coup du McDo de Saint-Paul-sur-Ternois et sûrement ailleurs, où les habitants manifestaient pour son ouverture ou son maintient.
    C’était évidemment mis en balance avec le souvenir du démontage de McDo à Millau.
    Mais ça montre qu’on est capable de se rattacher à n’importe quel espoir de petit job (de merde, ou dystopique) dans les régions misérables (économiquement parlant).