Il y a historiquement eu une volonté du ministère de la Défense de développer des recherches sur les nano-technologies en créant des startup et différentes formes de partenariat entre le monde civil et militaire au milieu des années 2000. Mais ce que je voulais plutôt dire et que j’ai mal exprimé c’est que la déréglementation du secteur civil a été souhaitée par les autorités parce que ce dernier est devenu le moteur de l’innovation en matière militaire. C’est donc en toute logique que les drones et robots les plus avancés - pensons à Dogo par ex., robot israélien - sont à usage militaire.
Les autorités ont toujours le dernier mot : on ne peut pas simplement se résoudre à penser que le marché leur a échappé, ce n’était pas le cas au milieu des années 2000. Et ce n’est pas totalement le cas aujourd’hui non plus même si la situation est devenue très compliquée. Il ne s’agirait pas de contrôler tous les composants - tâche impossible - mais au moins les plus stratégiques d’entre eux. Par exemple, le FPGA, qui est un des composants majeurs du drone mais fort répandu ailleurs (à l’intérieur de certains micro-onde, systèmes de barrières de sécurité etc.), est en théorie bien soumis au contrôle mais ce dernier est totalement insuffisant...
Sur la traçabilité, les industriels reçoivent une fiche produit où figure l’immatriculation du composant qui leur est souvent envoyée par le fabricant avant la mise sur le marché. Il suffirait que l’Etat obtienne ces fiches, les indexe sur une liste, et mette en place un système de déclaration obligatoire, avec des vérifs et des sanctions pénales en cas de violation. Pour que cela soit efficient, il faudrait bien sûr que la réflexion sur le sujet soit également portée au niveau international.
Après, il ne faut pas oublier que les drones qui feront le plus de dégâts, ce ne seront pas les mini-drones civils mais les drones militaires (les US, israéliens, chinois et bientôt européens....) Il faut aussi agir sur les financements publics.
Sinon je suis d’accord sur le fond, ce n’est pas qu’une question « militaire », cela touche à notre rapport à la robotisation. Considère-t-on celle-ci comme inéluctable ? Voire souhaitable alors qu’elle sert en premier lieu des objectifs militaires ? C’est une question de société. Au même titre que la croissance ou le nucléaire, il y a des dogmes à déconstruire. Et c’est au citoyen de s’en emparer. Maintenant. Après il sera trop tard.
Sur le reste, je suis d’accord avec toi, je souscris bien évidemment à ton avis sur « le poids du commandement ». C’est pourquoi on souhaite la mise en place d’un contrôle parlementaire sur toutes ces questions...