Le #lobbying sans #frontières de #Thales
(publié en 2021, ici pour archivage)
Pour vendre ses systèmes de surveillance aux confins de l’Union européenne, l’entreprise use de son influence. Indirectement, discrètement, efficacement.
Ce 23 mai 2017, au sixième étage de l’immense tour vitrée qui héberge les locaux de #Frontex à Varsovie, en Pologne, les rendez-vous sont réglés comme du papier à musique. L’agence européenne de gardes-frontières et de gardes-côtes reçoit des industriels pour des discussions consacrées à l’utilisation de la biométrie aux confins de l’Union. Leonardo, Safran, Indra… Frontex déroule le tapis rouge aux big boss de la sécurité et de la défense. Juste après la pause-déjeuner, c’est au tour de #Gemalto, qui sera racheté deux ans plus tard par Thales (lire l’épisode 5, « Thales s’immisce dans ta face »), de déballer pendant quarante-cinq minutes ses propositions. Un document PowerPoint de 14 pages sert de support visuel. L’entreprise franco-néerlandaise y développe diverses utilisations de la reconnaissance faciale aux frontières : en collectant un selfie grâce à son téléphone avant de voyager, en plein vol dans un avion ou dans un véhicule qui roule. Oubliant de s’interroger sur la légalité et le cadre juridique de cette technologie, la présentation conclut : « La reconnaissance faciale en mouvement n’a pas été testée dans les essais de “frontières intelligentes” mais devrait. » Une manière à peine voilée de dire que Frontex devrait coupler des logiciels de reconnaissance faciale aux caméras de surveillance qui lorgnent les frontières extérieures de l’Europe, afin de mieux identifier et surveiller ceux qui tentent de pénétrer dans l’UE.
Ce document est l’un des 138 dévoilés le 5 février dernier par les « Frontex Files », enquête diligentée par la chaîne de télévision publique allemande ZDF, en collaboration avec l’ONG européenne Corporate Europe Observatory. Ce travail lève le voile sur des réunions menées par Frontex avec 125 lobbyistes, reçus entre 2018 et 2019… ainsi que sur leur opacité, puisque 72 % d’entre elles se sont tenues très discrètement, en dehors des règles de transparence édictées par l’Union européenne.
Depuis 2016, Frontex joue un rôle dans la lutte contre la criminalité transfrontalière. Son budget atteint 544 millions en 2021
Fondée en 2004 pour aider les pays européens à sécuriser leurs frontières, Frontex est devenue une usine à gaz de la traque des réfugiés. Depuis 2016 et un élargissement de ses fonctions, elle joue désormais un rôle dans la lutte contre la criminalité transfrontalière. Alors qu’il plafonnait à 6 millions d’euros en 2005, son budget atteint 544 millions en 2021. Pour le prochain cycle budgétaire de l’UE (2021-2027), la Commission européenne a attribué une enveloppe de 12,7 milliards d’euros à la gestion des frontières et de 9,8 milliards à la migration.
Thales et Gemalto trônent dans le top 10 des entreprises ayant eu le plus d’entretiens avec l’agence européenne : respectivement trois et quatre réunions. Mais les deux sociétés devraient être comptées comme un tout : en rachetant la seconde, la première a logiquement profité des efforts de lobbying que celle-ci avait déployés auparavant. Pour le géant français, l’enjeu des frontières est majeur, ainsi que nous le racontions précédemment (lire l’épisode 6, « Thales police les frontières »). #Murs, #clôtures, #barbelés, #radars, #drones, systèmes de reconnaissance d’#empreintes_digitales biométriques… Chaque année, les marchés attribués se comptent en millions d’euros. L’ONG Transnational Institute parle de « business de l’édification de murs », du nom d’un de ses rapports, publié en novembre 2019. Celui-ci met la lumière sur les trois entreprises qui dévorent la plus grosse part du gâteau : l’espagnole #Leonardo (ex-#Finmeccanica), #Airbus et bien sûr Thales. Un profit fruit de plus de quinze années de lobbying agressif.
Thales avance à couvert et s’appuie sur l’#European_Organisation_for_Security, un think tank qui regroupe ses principaux alliés et concurrents
Flash-back en 2003. Le traumatisme des attentats du 11-Septembre est encore vif. L’Union européenne aborde l’épineuse question de la sécurisation de ses frontières. Elle constitue un « groupe de personnalités », dont la mission est de définir les axes d’un futur programme de recherche européen sur la question. Au milieu des commissaires, chercheurs et représentants des institutions s’immiscent les intérêts privés de sociétés spécialisées dans la défense : Thales, Leonardo, mais aussi l’allemande #Siemens et la suédoise #Ericsson. Un an plus tard, le rapport suggère à l’UE de calquer son budget de recherche sur la sécurité sur celui des États-Unis, soit environ quatre dollars par habitant et par an, raconte la juriste Claire Rodier dans son ouvrage Xénophobie business : à quoi servent les contrôles migratoires ? (La Découverte, 2012). En euros, la somme s’élève à 1,3 milliard par an. La machine est lancée. Les lobbyistes sont dans la place ; ils ne la quitteront pas.
Au sein du registre de transparence de l’Union européenne, Thales publie les détails de ses actions d’influence : un lobbyiste accrédité au Parlement, entre 300 000 et 400 000 euros de dépenses en 2019 et des réunions avec des commissaires et des membres de cabinets qui concernent avant tout les transports et l’aérospatial. Rien ou presque sur la sécurité. Logique. Thales, comme souvent, avance à couvert (lire l’épisode 1, « Nice, le “little brother” de Thales ») et s’appuie pour faire valoir ses positions sur l’#European_Organisation_for_Security (EOS), un think tank qui regroupe ses principaux alliés et concurrents : #Airbus, Leonardo ou les Français d’#Idemia. Bref, un lobby. L’implication de Thales dans #EOS est tout à fait naturelle : l’entreprise en est la créatrice. Un homme a longtemps été le visage de cette filiation, #Luigi_Rebuffi. Diplômé en ingénierie nucléaire à l’université polytechnique de Milan, cet Italien au crâne dégarni et aux lunettes rectangulaires doit beaucoup au géant français. Spécialisé dans la recherche et le développement au niveau européen, il devient en 2003 directeur des affaires européennes de Thales. Quatre ans plus tard, l’homme fonde EOS. Détaché par Thales, il en assure la présidence pendant dix ans avant de rejoindre son conseil d’administration de 2017 à 2019.
Depuis, il a fondé et est devenu le secrétaire général de l’#European_Cyber_Security_Organisation (#Ecso), représentant d’influence enregistré à Bruxelles, dont fait partie #Thales_SIX_GTS France, la filiale sécurité et #systèmes_d’information du groupe. À la tête d’Ecso, on trouve #Philippe_Vannier, également président de la division #big_data et sécurité du géant français de la sécurité #Atos… dont l’ancien PDG #Thierry_Breton est depuis 2019 commissaire européen au Marché intérieur. Un jeu de chaises musicales où des cadres du privé débattent désormais des décisions publiques.
Entre 2012 et 2016, Luigi Rebuffi préside l’European Organisation for Security… et conseille la Commission pour ses programmes de recherche en sécurité
Luigi Rebuffi sait se placer et se montrer utile. Entre 2012 et 2016, il occupe, en parallèle de ses fonctions à l’EOS, celle de conseiller pour les programmes de recherche en sécurité de la Commission européenne, le #Security_Advisory_Group et le #Protection_and_Security_Advisory_Group. « C’est une position privilégiée, analyse Mark Akkerman, chercheur et coauteur du rapport “Le business de l’édification de murs” de l’ONG Transnational Institute. Rebuffi faisait partie de l’organe consultatif le plus influent sur les décisions de financement par l’UE de programmes de recherche et d’innovation dans le domaine de la sécurité. »
Ce n’est donc pas un hasard si, comme le note le site European Research Ranking, qui compile les données publiées par la Commission européenne, Thales est l’un des principaux bénéficiaires des fonds européens sur la #recherche avec 637 projets menés depuis 2007. La sécurité figure en bonne place des thématiques favorites de la société du PDG #Patrice_Caine, qui marche main dans la main avec ses compères de la défense Leonardo et Airbus, avec lesquels elle a respectivement mené 48 et 109 projets.
Entre 2008 et 2012, l’Union européenne a, par exemple, attribué une subvention de 2,6 millions d’euros à un consortium mené par Thales, dans le cadre du projet #Aspis. Son objectif ? Identifier des systèmes de #surveillance_autonome dans les #transports_publics. Des recherches menées en collaboration avec la #RATP, qui a dévoilé à Thales les recettes de ses systèmes de sécurité et les coulisses de sa première ligne entièrement automatisée, la ligne 14 du métro parisien. Un projet dont l’un des axes a été le développement de la #vidéosurveillance.
Thales coordonne le projet #Gambas qui vise à renforcer la #sécurité_maritime et à mieux repérer les bateaux de réfugiés tentant de rejoindre l’Europe
À la même période, Thales s’est impliqué dans le projet #Oparus, financé à hauteur de 1,19 million d’euros par la Commission européenne. À ses côtés pour penser une stratégie européenne de la surveillance terrestre et maritime par #drones, #EADS (ancien nom d’#Airbus) ou #Dassault_Aviation. Depuis le 1er janvier dernier, l’industriel français coordonne aussi le projet Gambas (1,6 million de financement), qui vise à renforcer la sécurité maritime en améliorant le système de surveillance par #radar #Galileo, développé dans le cadre d’un précédent #projet_de_recherche européen pour mieux repérer les bateaux de réfugiés tentant de rejoindre l’Europe. Une #technologie installée depuis 2018 aux frontières européennes.
Des subventions sont rattachées aux derniers programmes de recherche et d’innovation de l’Union européenne : #PR7 (2007-13) et #Horizon_2020 (2014-20). Leur petit frère, qui court jusqu’en 2027, s’intitule, lui, #Horizon_Europe. L’une de ses ambitions : « La sécurité civile pour la société ». Alors que ce programme s’amorce, Thales place ses pions. Le 23 novembre 2020, l’entreprise s’est entretenue avec #Jean-Éric_Paquet, directeur général pour la recherche et l’innovation de la Commission européenne. Sur quels thèmes ? Ont été évoqués les programmes Horizon 2020 et Horizon Europe, et notamment « dans quelles mesures [les] actions [de la Commission] pourraient susciter l’intérêt de Thales, en vue d’un soutien renforcé aux PME mais aussi aux écosystèmes d’innovation au sein desquels les groupes industriels ont un rôle à jouer », nous a répondu par mail Jean-Éric Paquet.
L’European Organisation for Security s’intéresse aussi directement aux frontières européennes. Un groupe de travail, coprésidé par #Peter_Smallridge, chef des ventes de la division « #borders_and_travel » de Thales et ancien de Gemalto, poursuit notamment l’ambition « d’encourager le financement et le développement de la recherche qui aboutira à une industrie européenne de la sécurité plus forte ». Entre 2014 et 2019, EOS a organisé 226 réunions pour le compte d’Airbus, Leonardo et Thales, dépensant 2,65 millions d’euros pour la seule année 2017. Le chercheur Mark Akkerman est formel : « Toutes les actions de lobbying sur les frontières passent par l’EOS et l’#AeroSpace_and_Defence_Industries_Association_of_Europe (#ASD) », l’autre hydre de l’influence européenne.
L’AeroSpace and Defence Industries Association of Europe a particulièrement souligné la nécessité de renforcer les liens entre les politiques de sécurité européennes et l’industrie de la sécurité.
Sonya Gospodinova, porte-parole de la Commission chargée de l’industrie de la défense
Dans ses derniers comptes publiés, datés de 2018, EOS déclare des dépenses de lobbying en nette baisse : entre 100 000 et 200 000 euros, un peu moins que les 200 000 à 300 000 euros de l’ASD. La liste des interlocuteurs de ces structures en dit beaucoup. Le 12 février 2020, des représentants d’EOS rencontrent à Bruxelles #Despina_Spanou, cheffe de cabinet du Grec #Margarítis_Schinás, vice-président de la Commission européenne chargé des Migrations. Le 11 juin, c’est au tour de l’ASD d’échanger en visioconférence avec Despina Spanou, puis début juillet avec un autre membre du cabinet, #Vangelis_Demiris. Le monde de l’influence européenne est petit puisque le 30 juin, c’est Ecso, le nouveau bébé de Luigi Rebuffi, d’organiser une visioconférence sur la sécurité européenne avec le trio au grand complet : Margarítis Schinás, Despina Spanou et Vangelis Demiris. Pour la seule année 2020, c’est la troisième réunion menée par Ecso avec la cheffe de cabinet.
Également commissaire chargé de la Promotion du mode de vie européen, Margarítis Schinás a notamment coordonné le rapport sur la « stratégie de l’UE sur l’union de la sécurité ». Publié le 24 juillet 2020, il fixe les priorités sécuritaires de la Commission pour la période 2020-2025. Pour lutter contre le terrorisme et le crime organisé, le texte indique que « des mesures sont en cours pour renforcer la législation sur la sécurité aux frontières et une meilleure utilisation des bases de données existantes ». Des points qui étaient au cœur de la discussion entre l’ASD et son cabinet, comme l’a confirmé aux Jours Sonya Gospodinova, porte-parole de la Commission chargée de l’industrie de la défense. « Lors de cette réunion, l’ASD a particulièrement souligné la nécessité de renforcer les liens entre les politiques de sécurité européennes et l’industrie de la sécurité », confie-t-elle. Difficile d’avoir le son de cloche des lobbyistes. Loquaces quand il s’agit d’échanger avec les commissaires et les députés européens, Luigi Rebuffi, ASD, EOS et Thales n’ont pas souhaité répondre à nos questions. Pas plus que l’une des autres cibles principales des lobbyistes de la sécurité, Thierry Breton. Contrairement aux Jours, l’AeroSpace and Defence Industries Association of Europe a décroché deux entretiens avec l’ancien ministre de l’Économie de Jacques Chirac en octobre dernier, pour aborder des sujets aussi vastes que le marché international de l’#aérospatiale, la #défense ou la #sécurité. À Bruxelles, Thales et ses relais d’influence sont comme à la maison.
▻https://lesjours.fr/obsessions/thales-surveillance/ep7-lobbying-europe
#complexe_militaro_industriel #surveillance_des_frontières #migrations #réfugiés #contrôles_frontaliers #lobby
]]>We Cannot Give Up on the Data Viz Renegades!
▻https://nightingaledvs.com/we-cannot-give-up-on-the-data-viz-renegades
Data viz renegades are often resistant to learn how to properly visually communicate the data that they work with. Here’s how to help them.
]]>Data Dreams Come True : My DVS Mentorship Experience
▻https://nightingaledvs.com/data-dreams-come-true-my-dvs-mentorship-experience
The #DVS_Mentorship_Program was as much an emotional experience as it was an educational one. Here are key lessons I learned along the way.
]]>From Big Screens to Paper Printouts: Adapting Your Dashboard for Different Formats
▻https://nightingaledvs.com/adapting-dasboards-for-different-formats
Will your dashboard be seen on a phone? In an auditorium? On a printout? Here are the best practices for eight possible dashboard formats.
]]>#Titane, #lithium : l’#Europe ouvre « un open bar pour l’#industrie_minière »
Plutôt que l’instrument d’une transition « verte », la future législation européenne sur les #matières_premières_critiques est une offrande aux industries polluantes, dénonce Laura Verheecke de l’Observatoire des multinationales.
Reporterre — En quoi consiste la législation européenne sur les matières premières critiques, actuellement discutée ?
Lora Verheecke — Cette #loi est pensée par la #Commission_européenne pour permettre à l’#Union_européenne (#UE) un approvisionnement plus conséquent et plus sûr en #minerais indispensables pour la transition « verte ». Ces minerais serviront à fabriquer les #capteurs, les #moteurs ou encore les #batteries des #voitures_électroniques, des rotors d’#éoliennes, des #panneaux_photovoltaïques…
En pratique, le texte prévoit un #soutien_financier pour ouvrir des mines hors de l’UE, avec très peu de contraintes pour les entreprises en termes de respect de l’environnement et des populations locales. Il permet aussi d’ouvrir plus de mines en Europe à travers le principe d’« #intérêt_stratégique_supérieur », c’est-à-dire en limitant les motifs d’objection juridique des populations, en reléguant les lois environnementales et démocratiques. Par conséquent, on consultera moins, plus vite et on pourra plus difficilement remettre en cause l’ouverture d’une mine.
Le processus législatif en cours est très rapide — « le plus rapide de l’histoire » selon certains journalistes — et le brouillon de loi publié en mars par la Commission est aujourd’hui au stade final de discussions et compromis entre le Parlement européen et le Conseil, c’est-à-dire les États membres. Les deux institutions ont déjà arrêté leurs positions.
Une fois leurs discussions achevées, la loi n’aura plus qu’à être votée par les États membres et le Parlement et elle deviendra loi partout dans l’Union européenne. Si le processus est si rapide, c’est qu’il y a encore peu d’attention publique et médiatique sur ce projet de loi et le soutien est large — mais pas entier — du côté des capitales européennes et des députés européens.
Dans le rapport Du sang sur le Green Deal publié avec Corporate Europe Observatory (▻https://multinationales.org/fr/enquetes/du-sang-sur-le-pacte-vert/du-sang-sur-le-green-deal-comment-l-ue-sous-pretexte-d-action-clima), vous montrez comment cette loi, présentée comme favorable au climat, profite largement à l’industrie minière, pourtant « intrinsèquement sale ».
On peut même affirmer que cette loi s’est transformée en un #open_bar pour l’industrie minière, sale, et celle de l’#armement, mortifère. Elle est le fruit d’un #lobbying soutenu et de longue date, notamment au sein d’un groupe de travail de la Commission, actif depuis les années 80 et qui compte comme membres de nombreuses entreprises telles que #Volkswagen, #Umicore — spécialisé dans la technologie des matériaux —, #Nokia et #Boliden, une entreprise minière suédoise.
Sous couvert de garantir la #transition_écologique, les conséquences de cette loi seront donc potentiellement désastreuses : une mine est et sera toujours sale. En ouvrir une requiert de grandes quantités de terres, peut entraîner le déplacement de communautés.
L’extraction des minerais de la terre implique une grande #pollution de l’#eau, des #sols et de l’#air, car cette extraction utilise de nombreux produits chimiques. C’est un réel #danger pour la #biodiversité : en 2019, 79 % de l’extraction mondiale de minerais métalliques provenait de cinq des six biomes les plus riches en espèces, dont les écosystèmes tropicaux forestiers.
En #France, l’ouverture de la plus grande mine de lithium est prévue pour 2028, dans l’#Allier. Des organisations locales s’y opposent déjà pour éviter la pollution de leurs terres et leurs rivières et le secteur de la mine a été placé sous surveillance comme « site avec une contestation susceptible de se radicaliser à court terme » par les services du ministère de l’Intérieur.
Parmi les groupes de pression, on retrouve des secteurs de la défense et de l’aéronautique, comme #Airbus ou #Safran. Comment ont-ils influé sur le processus de décision ?
Airbus et Safran, mais aussi #Dassault, ont rencontré de nombreux décideurs politiques européens. Ils sont également membres de nombreuses associations d’entreprises et paient des agences de lobbying comme #Avisa_Partners pour supplémenter leur lobbying.
De plus, les portes tournent [1] entre les entreprises de l’armement et l’Union européenne. En 2020, par exemple, l’ex-président de l’Agence européenne de défense est devenu lobbyiste en chef d’Airbus.
Ces rencontres, études et événements et ces aller-retours leur ont permis de se faire des alliés au sein même de la Commission, au Parlement européen et dans de nombreux États membres. La Commission a même cofinancé une alliance sur les #matériaux_rares — dont #France_Industrie est membre — et créé un groupe d’experts dans lesquels les industriels de l’armement ont voix au chapitre.
Tout ceci a mené à deux victoires majeures : premièrement, on ouvrira des mines dans le futur à la fois pour les #voitures_électriques, mais aussi pour des #missiles ; et deuxièmement l’extraction de certains minerais sera aidée financièrement et politiquement pour l’industrie de la défense, comme le titane.
Ce #minerai est aujourd’hui classé stratégique, d’après l’UE, suite au lobbying de l’industrie de la #défense et de l’#aérospatial. Alors même qu’il n’est pas utile à la transition « verte ». Cette catégorisation était une des demandes du PDG de Safran auprès du vice-président de la Commission lors de leur rencontre en mai 2023.
Pour résumer, la #défense et l’#aéronautique ont tout fait, donc, pour s’assurer que les métaux qui les intéressaient bénéficieraient du même soutien public et des mêmes déréglementations environnementales que ceux qui sont réellement utiles aux transitions climatique et numérique.
Quel rôle a joué la France et le commissaire français #Thierry_Breton dans ce processus ?
Les deux ont été des alliés très importants des industriels. M. Breton n’a pas hésité à se faire la voix de l’industrie de l’armement, en clamant notamment en mars 2023, lorsque la Commission européenne dévoilait le projet de loi : « Pas de batteries sans lithium, pas d’éoliennes sans terres rares, pas de munitions sans #tungstène… » Le #lobby européen des entreprises de la défense dira de M. Breton, en novembre 2021 : « Nous sommes très fiers et heureux de vous considérer comme "notre commissaire" ».
C’est de ce même lobby que la France copiera d’ailleurs une partie de ses positions au Conseil — l’institution au sein de laquelle les États membres débattent. La France a d’ailleurs créé en novembre 2022 un #Observatoire_français_des_ressources_minérales_pour_les_filières_industrielles (#Ofremi), qui a d’ailleurs placé, dès son lancement, les difficultés d’approvisionnement du secteur de la défense au rang de ses priorités. L’Ofremi tient par exemple un discours similaire au PDG de Safran sur le titane.
Est-il encore possible de sauver ce texte ?
Ce texte est principalement débattu aujourd’hui dans la bulle européenne d’experts, avec des discussions qui se limitent à des considérations techniques. Il est temps d’avoir une discussion politique pour savoir sous quelles conditions ouvrir des mines et quelle doit être l’utilisation des minerais et terres rares. Nous devons nous poser la question des priorités d’usage. Ouvre-t-on des mines pour des 4x4 électriques lourds, pour des bus électriques ou pour des drones ?
Il est nécessaire d’avoir une discussion politique sur les conséquences environnementales de notre transition dite verte. Aujourd’hui, ces discussions sont trop absentes du débat public européen. La loi ne mentionne pas la question de notre boulimie de consommation, d’une limite à notre demande en matériaux rares. Sous couvert de #Green_Deal et de transition « verte », on met de côté les nouvelles pollutions, émissions et atteintes aux droits de l’homme à venir.
Notre chance, ce sont les élections européennes qui approchent : les députés seront de plus en plus réceptifs aux demandes des citoyens européens sur leur position sur ce texte. Certains États membres posent timidement la question de la réduction de notre consommation en minerais et terres rares, comme la Belgique, qui prend la présidence du Conseil en janvier. On peut pousser nos gouvernements à avoir cette position : plutôt qu’ouvrir des mines, ouvrons le débat sur la consommation de minerais.
▻https://reporterre.net/Titane-lithium-l-Union-europeenne-ouvre-un-open-bar-pour-l-industrie-min
#terres_rares #transition_énergétique #énergie #mines #extractivisme
How I Took Off My Dashboard Crown and Admitted My Mistakes
▻https://nightingaledvs.com/how-i-took-off-my-dashboard-crown-and-admitted-my-mistakes
An intern ripped apart a dashboard that I had considered a model of good #Design. I chose to swallow my pride and learn from the experience.
]]>Making #dashboards Optimal for Human Brain Processing
▻https://nightingaledvs.com/dashboards-human-brain-processing
How the science behind brain processing and active memory can help guide our dashboard and other data visual designs.
]]>Has #data_storytelling Reached Its Peak?
▻https://nightingaledvs.com/has-data-storytelling-reached-its-peak
“Data storytelling” has become an overhyped, catch-all term. Here’s how to align data storytelling expectations with colleagues and clients.
]]>Finding The Right Elements For an Award-Winning Dashboard
▻https://nightingaledvs.com/elements-for-an-award-winning-dashboard
Lindsey Poulter won the World Data Viz Prize using a mix of dashboard features—including a shuffle button to randomize the view.
#Dashboard_Design #dashboards #Data_Visualization #How_To #spotlight #Tools
]]>La France forme l’armée de l’air ukrainienne sur des Mirage
(Le Figaro)
Depuis le début de la guerre, la France a souvent été critiquée par ses alliés européens pour l’ambiguïté de sa politique russe. Elle a pourtant été plusieurs fois à l’avant-garde de l’aide militaire à l’#Ukraine, en lui fournissant d’abord des canons Caesar, puis des blindés AMX. Ces derniers avaient ouvert la voie à la livraison de chars lourds occidentaux, notamment les fameux Leopard de conception allemande, très nombreux dans les parcs des armées européennes.
Elle l’est encore aujourd’hui en formant des pilotes ukrainiens aux avions de combat #Mirage 2000 conçus par #Dassault Aviation. Depuis plus d’un mois et demi, une trentaine d’entre eux reçoit un apprentissage accéléré sur les chasseurs bombardiers français sur les bases aériennes de Mont-de-Marsan et de Nancy. La décision a été prise avant la visite de Volodymyr Zelensky à Paris, le 8 février dernier. La France rejoint ainsi les États-Unis, qui fournissent eux aussi un apprentissage aux pilotes ukrainiens sur des #F-16. Et le Royaume-Uni, qui a annoncé début février son intention de franchir également cette nouvelle étape de la guerre.
Mais alors que la Maison-Blanche a réaffirmé la semaine dernière qu’une éventuelle livraison d’avions de chasse n’était toujours pas « sur la table », Paris pourrait, en temps voulu, livrer une dizaine d’appareils à Kiev. « Je n’exclus absolument rien », a affirmé Emmanuel Macron, le 23 février, même s’il estime qu’il faut privilégier la livraison des matériels « les plus utiles » et « les plus rapides ». Sur le sujet, Paris n’a pas de tabou. « La France veut se garder toutes latitudes. Si un jour la décision politique est prise, il faudra que les pilotes soient formés », confie une source proche du dossier. Pour les Ukrainiens, qui ont perdu une soixantaine d’avions depuis le début de la guerre, une telle initiative de la France serait d’autant plus intéressante que de nombreux pays, notamment en Asie, sont équipés de Mirage.
Comme la France avait « amorcé la pompe des chars occidentaux », selon les mots d’un responsable, en décidant d’envoyer des blindés légers AMX à l’Ukraine en janvier, la Pologne et la Slovaquie ont ouvert la voie aux avions en décidant, la semaine dernière, de livrer des bombardiers #MiG à l’armée ukrainienne. De fabrication soviétique, les 4 appareils promis par la Pologne et les 17 que la Slovaquie s’est engagée à transférer sont immédiatement opérationnels. En soi, ni la livraison des chasseurs soviétiques MiG ni celle des avions de combat français, si la décision politique était prise, n’entraîneraient de tournant stratégique en Ukraine. Pour des actions en profondeur, les tirs d’artillerie sont plus efficaces. Les Mirage 2000, qui ne sont plus produits en France et manquent de munitions, ne permettront pas aux Ukrainiens d’« effectuer des vols d’endurance », selon un spécialiste. Quant aux MiG d’Europe orientale, ils ne sont pas en nombre suffisant « pour permettre aux Ukrainiens de contre-attaquer ». Mais ils peuvent aider à éviter ce qui, pour une source proche du dossier, serait « le scénario du pire » : un enfoncement de la poche de Bakhmout, qui permettrait aux forces russes et aux miliciens de Wagner de se « répandre » plus avant sur le territoire ukrainien. Ils peuvent, surtout, aider le pays à se défendre et à effectuer des frappes précises. Mais jusqu’à quand ?
Car, après les annonces spectaculaires du début de l’année, le rythme des livraisons d’armes s’est ralenti. Les chars Leopard arrivent plus lentement que prévu, mais aussi en nombre plus réduit. Les Pays-Bas et le Danemark se sont rétractés. L’Allemagne n’a pas vaincu toutes ses résistances. Or les chasseurs bombardiers ont besoin d’être accompagnés de tanks sur le terrain. Et la frontière à sécuriser est longue : 900 kilomètres. Après un an de guerre, le transfert d’armes occidentales s’essouffle en raison du manque de stocks, après plusieurs décennies de coupes sombres dans les budgets de la Défense. N’ayant pas senti souffler les vents de la guerre, les Européens, persuadés que les dividendes de la paix dureraient toujours et sûrs d’avoir, depuis la Seconde Guerre mondiale, chassé pour toujours le mal absolu du continent, n’ont pas anticipé le bouleversement stratégique que constitue l’invasion russe. « La France fait le maximum de ce qu’elle peut faire. Mais l’industrie de défense n’a plus l’habitude de produire aussi vite. Or le vrai sujet aujourd’hui, c’est l’endurance », explique un haut responsable français.
Lentement mais sûrement, les Occidentaux se préparent donc à faire franchir un nouveau pas, aérien cette fois, à leur engagement auprès de Kiev. Les dirigeants ukrainiens réclament des avions de chasse aux Occidentaux depuis de longs mois. « Donnez-nous des ailes pour défendre notre liberté », ont-ils plaidé à Bruxelles devant leurs alliés européens. Craignant la réaction de Moscou, mais aussi désormais celle de la Chine, qui aurait menacé d’armer la Russie en réponse, les dirigeants occidentaux ont été jusque-là réticents. Mais, comme avec les chars, ces réticences s’amenuisent avec le temps. Même les Pays-Bas réfléchissent à livrer des F-16 à l’Ukraine. Alors que les fronts menacent de se calcifier dans l’est du pays, les Occidentaux tentent d’offrir à l’Ukraine « un environnement sécurisé ». En attendant la contre-offensive de printemps ?
]]>Pendant le saccage des retraites…
…une nouvelle commande de l’armée de l’air française pour au moins 42 #Rafales. […] L’armée de l’air française a notamment reçu, en décembre, son premier Rafale depuis 2018. Treize autres doivent suivre en 2023 puis 27 d’ici à 2025.
(Les Échos)
#parasitisme #industrie_de_la_défenses #Dassault #guerre #pognon_de_dingue #argent_magique
]]>Pendant le saccage des retraites (au prétexte de grappiller 15 milliards par an)…
… les grandes entreprises françaises ont affiché une activité record en 2022. Les 37 sociétés à avoir publié leurs comptes pour l’année passée ont fait état d’un chiffre d’affaires agrégé de plus de 1.700 milliards d’euros, en hausse de 21 % sur un an, selon le décompte des Echos. [Soit] plus de 140 milliards d’euros de profits au total.
Une piste peut-être, pour savoir de quel ciel pourrait tomber un pognon de dingue.
Tandis que les gouvernements de la bourgeoisie, encore et encore, font les poches des travailleurs…
#parasitisme #réforme_des_retraites #gouvernement_borne #capitalisme #cac40 #profits #dividendes #patronat #grande_bourgeoisie
]]>Pendant ce temps-là, les puissances occidentales mettent en ordre de bataille les esprits et transforment à vitesse accélérée leurs économies en « économies de guerre »
Contre la guerre en Ukraine et sa généralisation
▻https://mensuel.lutte-ouvriere.org/2023/02/25/contre-la-guerre-en-ukraine-et-sa-generalisation_521781.html
Poutine, qui nie jusqu’à l’existence d’une nation ukrainienne, aura, par son sanglant mépris des peuples, contribué à ce que s’affirme le sentiment d’appartenir à l’Ukraine, alors qu’il peinait à prendre corps malgré les efforts du pouvoir et des nationalistes.
L’échec relatif de Poutine résulte, entend-on souvent, de la mobilisation d’un peuple dressé pour défendre sa patrie, rien de tel ne motivant les soldats russes. Certes. Mais ce n’est qu’une partie de la réalité. Si l’Ukraine a tenu bon, malgré une industrie et une armée a priori moins fortes que celles du Kremlin, elle le doit avant tout à la trentaine de membres de l’OTAN, dont les États-Unis, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, la France, qui l’ont armée, financée et soutenue de bien des façons. Et ils ne cessent de surenchérir en ce domaine, tel Biden encore le 20 février à Kiev.
Quand les pays de l’OTAN livrent à l’Ukraine des armements de plus en plus sophistiqués, de plus en plus efficaces, ils poursuivent un objectif immédiat proclamé : éviter la défaite de l’Ukraine et faire durer la guerre afin d’affaiblir la Russie, et si possible la mettre à genoux.
Cela pour montrer au monde entier ce qu’il en coûte de ne pas s’incliner devant l’ordre impérialiste. Les propos de Biden à Varsovie : « L’Ukraine ne sera jamais une victoire pour la Russie », son refus affiché de toute négociation avec Poutine, le fait que les dirigeants occidentaux ont tous adopté la même posture et le même langage ces derniers temps, tout cela va dans le même sens.
Le conflit en cours n’est pas la principale raison d’une escalade que l’Occident mène tambour battant. Il fait aussi office de toile de fond pour une mise en ordre de bataille des esprits, ne serait-ce que par la banalisation d’une guerre qui s’installe pour durer, dans une Europe qui n’en avait plus connu depuis 1945, exception faite des bombardements de la Serbie par l’OTAN, il y a un quart de siècle.
Une mise sur le pied de guerre qui vaut aussi pour les économies de chaque pays, dans un monde capitaliste qui s’enfonce dans la crise sans que ses dirigeants y voient d’issue. Certes, les dirigeants du monde capitaliste n’ont pas encore choisi la fuite en avant vers une conflagration généralisée, comme celle qui conduisit à la Première et à la Deuxième Guerre mondiale, mais rien ne garantit que le conflit ukrainien ne risque pas, à tout moment, de précipiter l’humanité dans une nouvelle guerre mondiale.
Le conflit en Ukraine sert déjà de terrain d’entraînement aux États impérialistes pour préparer l’éventualité d’un affrontement dit de haute intensité, que les états-majors militaires et politiques envisagent explicitement. Il sert aussi aux chefs de file de l’impérialisme à renforcer des blocs d’États alliés, avec leurs réseaux de bases sur le pourtour de la Russie et de la Chine.
sommant les autres États de se rallier à ces alliances militaires et d’adopter des trains de sanctions contre la Russie, même quand cela va à l’encontre de leurs intérêts et de ceux, sonnants et trébuchants, de leurs capitalistes. On le constate pour l’arrêt des importations de gaz et de pétrole russes, l’interdiction de commercer avec la Russie, d’y maintenir des activités industrielles, ce qui pénalise des pays européens, dont l’Allemagne et la France, mais profite aux États-Unis.
Si un fait nouveau, capital pour l’avenir de l’humanité, s’est fait jour au feu de cette guerre, c’est l’évolution rapide de la situation mondiale dans le sens de sa #militarisation.
Poutine a répondu de façon monstrueuse à la pression continue de l’impérialisme en Europe de l’Est en lançant ses missiles et ses tanks sur l’Ukraine le 24 février 2022. Mais c’est l’impérialisme qui s’est préparé depuis longtemps à aller à la confrontation.
... à plonger tôt ou tard l’Ukraine dans la guerre, donc à faire de ses habitants les otages d’une rivalité qui les dépasse, car elle oppose le camp mené par les États-Unis à la Russie, avec son dictateur, ses bureaucrates et ses oligarques pillards. D’un côté ou de l’autre, il n’y a nulle place pour le droit des peuples à décider de leur destinée, même si on veut nous le faire croire.
L’ex-chancelière Angela Merkel n’en croit rien. Elle le dit dans une interview où elle revient sur la crise qui s’ouvrit en février 2014, quand le président ukrainien d’alors, contesté par la rue et surtout lâché par des secteurs de la bureaucratie et de l’oligarchie, dut s’enfuir. Le pouvoir issu du #Maïdan s’alignant sur les États-Unis, Poutine récupéra alors la #Crimée et poussa le Donbass à faire sécession. Les accords de Minsk, que Merkel parrainait avec Hollande et auxquels avaient souscrit Moscou et Kiev, devaient régler pacifiquement le différend, prétendait-elle à l’époque. Elle avoue désormais qu’il s’agissait d’un leurre. « Poutine, explique-t-elle, aurait [alors] pu facilement gagner. Et je doute fortement que l’OTAN aurait eu la capacité d’aider l’Ukraine comme elle le fait aujourd’hui. […] Il était évident pour nous tous que le conflit allait être gelé, que le problème n’était pas réglé, mais cela a justement donné un temps précieux à l’Ukraine. » Et à l’OTAN pour préparer l’affrontement avec Moscou.
Le conflit couvait depuis l’effondrement de l’#URSS en 1991. Dès ce moment-là, États-Unis et Union européenne furent à la manœuvre pour aspirer l’Europe de l’Est dans l’orbite de l’OTAN. Des conseillers de la Maison-Blanche expliquaient qu’il fallait détacher l’Ukraine de la Russie, pour que celle-ci n’ait plus les moyens de redevenir une grande puissance.
Or, après les années Eltsine (1991-1999), d’effondrement économique, d’éclatement de l’État et de vassalisation humiliante du pays par l’Occident, Poutine et la bureaucratie russe voulaient restaurer la #Grande_Russie.
Une première tentative de l’Occident pour aspirer l’Ukraine eut lieu en 2004 sous l’égide du tandem Iouchtchenko-Timochenko, tombeur du pro-russe Ianoukovitch. Elle tourna court, la population, dégoûtée, finissant par rappeler Ianoukovitch. Elle allait le chasser à nouveau en 2014. Cette fois fut la bonne pour le camp occidental et signifiait la guerre : dans le #Donbass, que l’armée de Kiev et des troupes d’extrême droite disputaient aux séparatistes, elle fit 18 000 morts et des centaines de milliers de réfugiés. Huit ans plus tard, tout le pays bascula dans l’horreur.
Les dirigeants américains et européens savaient que Moscou ne pouvait accepter une Ukraine devenue la base avancée de l’OTAN. Ils savaient quels risques mortels leur politique impliquait pour les Ukrainiens, et pour la jeunesse russe que Poutine enverrait tuer et se faire tuer. Cette guerre, l’OTAN l’avait rendue inéluctable depuis 2014, en armant, entraînant, conseillant l’#armée_ukrainienne et les troupes des nationalistes fascisants.
Les dirigeants occidentaux n’en avaient cure, car faire la guerre avec la peau des peuples est une constante de la politique des puissances coloniales, puis impérialistes. On le vérifie encore une fois dans le sang et la boue des tranchées en #Ukraine, dans les ruines des HLM de #Kharkiv, #Kherson ou #Donetsk que les missiles des uns ou des autres ont fait s’effondrer sur leurs habitants. N’en déplaise aux médias d’ici qui ressassent la fable d’un conflit soudain opposant le petit David ukrainien isolé et désarmé qu’agresserait sans raison le grand méchant Goliath russe.
À l’occasion du premier l’anniversaire de l’invasion de l’Ukraine, on a eu droit au rouleau compresseur d’une #propagande sans fard dans les #médias. Il y aurait le camp du Mal (la Russie, l’Iran et surtout la Chine), face au camp du Bien, celui des puissances qui, dominant la planète, y garantissent la pérennité du système d’exploitation capitaliste au nom de la démocratie ou de la sauvegarde de pays comme l’Ukraine, dès lors qu’ils leur font allégeance.
Cette propagande massive vise à s’assurer que l’opinion publique adhère sans réserve à ce qu’on lui présente comme la défense d’un peuple agressé, en fait, à la guerre que mènent les grandes puissances par Ukrainiens interposés. Car, au-delà de ce qu’il adviendra de la Russie et du régime de Poutine – une des préoccupations contradictoires des États impérialistes, qui disent vouloir la victoire de Kiev tout en craignant qu’une défaite de Poutine déstabilise de façon incontrôlable la Russie et son « étranger proche » – ces mêmes États visent un objectif au moins aussi important pour eux. Ils veulent enchaîner à leur char de guerre leur propre population, dans le cadre ukrainien, tout en ayant en vue des conflits plus larges à venir.
En fait, le conflit ukrainien a tout du prologue d’un affrontement plus ou moins généralisé, dont politiques, généraux et commentateurs désignent déjà la cible principale : la Chine. Ainsi, Les Échos du 15 février a mis à sa une un article qui titrait : « Pour l’Amérique, la Chine redevient l’ennemi numéro un », après que « la guerre en Ukraine [avait un temps détourné son attention] de la confrontation » avec la Chine.
Déjà, les steppes, les villes et le ciel d’Ukraine servent autant aux états-majors et industriels occidentaux à affronter la #Russie, par soldats ukrainiens interposés, qu’à tester sur le vif leurs #blindés, pièces d’#artillerie, #systèmes_de_commandement, de communication, d’interception, de renseignement, et à en tirer les leçons voulues. Ils y voient aussi une aubaine pour se débarrasser de #munitions et d’engins plus ou moins anciens que les combats vont consommer . Conséquence favorable pour eux, cela justifie l’escalade des livraisons d’armes et, de ce fait, l’explosion des #budgets_militaires afin de doper les #industries_de_guerre.
Cette conjoncture permet à des États d’engranger des commandes, parfois énormes, de pays dépendants de protecteurs plus puissants et des leaders des marchés de l’#armement.
Ainsi, Varsovie a envisagé de donner à Kiev des vieux Mig-29 de conception soviétique pour les remplacer par des F-16 américains, et promis de lui livrer d’anciens chars Leopard, qu’elle remplacera par de nouveaux modèles. Évidemment, cela ne fait l’affaire ni de Dassault ni du char Leclerc français qui peine à trouver preneur. C’est que, même alliés au sein de l’OTAN, voire soucieux d’afficher leur unité, comme Biden l’a souligné lors de la promesse que lui et Scholtz ont voulue simultanée de livrer des tanks à Kiev, les États impérialistes restent rivaux sur ce terrain, comme sur d’autres. Les États-Unis se réservent la part du lion, avec des commandes d’armement qui ont doublé en 2022, à la mesure de leur puissance industrielle, de leur suprématie militaire… et des guerres à venir.
Ces commandes d’armes pour l’Ukraine, qui s’ajoutent à celles que l’on dit destinées à remettre à niveau chaque armée occidentale, servent autant à tenir la dragée haute à #Poutine qu’à transformer à vitesse accélérée les #économies occidentales en « #économies_de_guerre », selon les termes même du programme que se sont fixé les ministres de la Défense des pays de l’#OTAN, lors de leur sommet des 14-15 février à Bruxelles. Depuis des mois, les dirigeants politiques occidentaux et plus encore les chefs de leurs armées discutent publiquement et concrètement d’une guerre généralisée qu’ils savent s’approcher. Ainsi, à Brest, l’#amiral_Vandier, chef d’état-major de la Marine, a lancé à la nouvelle promotion d’élèves-officiers : « Vous entrez dans une Marine qui va probablement connaître le feu à la mer. » Certains avancent même une date pour cela, tel le général Minihan, chef des opérations aériennes aux #États-Unis : « J’espère me tromper, mais mon intuition me dit que nous nous affronterons en 2025 » avec la #Chine.
Ukraine : un effroyable bilan humain, social et économique
En attendant, la guerre en Ukraine a déjà tué ou blessé 180 000 militaires russes, à peine moins de soldats ukrainiens, et tué plus de 30 000 civils, estime le chef de l’armée norvégienne, membre de l’OTAN. 7,5 millions d’Ukrainiens ont trouvé refuge en Pologne, Slovaquie, Autriche, etc., et en Russie. Parmi eux se trouvent une écrasante majorité de femmes et d’enfants, car les hommes de 18 à 60 ans, mobilisables, ont l’interdiction de quitter le territoire. Il y a aussi plusieurs millions de déplacés dans le pays même.
De nombreuses villes, grandes ou petites, ont été bombardées, parfois rasées, les infrastructures énergétiques partout frappées, ce qui a plongé la population dans l’obscurité et le froid. Le montant des destructions de routes, ponts, voies ferrées, ports, aéroports, entreprises, écoles, hôpitaux, logements… atteignait 326 milliards de dollars, selon ce qu’estimait le Premier ministre en septembre dernier. Ce montant, déjà colossal, n’a pu que croître depuis, ne serait-ce que parce qu’il s’accompagne d’énormes détournements qu’ont effectués et que vont effectuer ministres, généraux, bureaucrates et oligarques ukrainiens.
Zelensky a reconnu la corruption de l’appareil d’État jusqu’au sommet quand il a limogé une partie de son gouvernement, dont les ministres de la Défense et de la Reconstruction, et plusieurs très hauts dirigeants. Cela ne change rien à la nature d’un État qui, source principale des nantis comme en Russie, est l’un des plus corrompus au monde : plus que l’État russe, dit-on, ce qui n’est pas rien. En fait, Zelensky n’avait pas le choix : une commission américaine de haut niveau avait débarqué à Kiev pour vérifier ce que devenait l’aide colossale fournie par l’oncle d’Amérique. Après tout, même si l’État américain est richissime, il a aussi ses bonnes œuvres (industriels de l’armement, financiers, capitalistes de haut vol) et ne veut pas qu’une trop grosse part des profits de guerre file dans poches des bureaucrates, oligarques et maffieux ukrainiens.
Et puis, au moment même où l’Occident annonçait fournir des tanks à l’État ukrainien, il ne s’agissait pas que le régime apparaisse pour ce qu’il est : celui de bandits prospérant sur le dos de la population. Cela s’adressait moins à l’opinion occidentale, qui ne connaît de la situation que ce qu’en disent les médias, qu’à la population ukrainienne.
Victime des bombardements et exactions de l’armée russe, elle se rend compte qu’elle est aussi la victime des parasites de la haute bureaucratie, des ministres véreux ou des généraux voleurs. Et l’union sacrée n’a pas fait disparaître les passe-droits qui permettent aux nantis de profiter en paix de leur fortune à l’étranger, tandis que leurs sbires de la police raflent les hommes, valides ou pas, pour le front. Les résistances que cela provoque ici ou là n’ont rien pour étonner dans un tel contexte, d’autant que, si l’armée a d’abord pu compter sur des volontaires, ceux qu’elle mobilise maintenant n’en font, par définition, pas partie.
Tout à leurs commentaires dithyrambiques sur un régime censé incarner la démocratie et l’unité d’un peuple derrière ses dirigeants, les médias français préfèrent tirer un voile pudique sur des faits qui pourraient gâcher leur tableau mensonger.
[...] Le régime de la bureaucratie russe et de ses oligarques milliardaires, lui-même bien mal en point socialement et économiquement, corrompu, policier et antiouvrier, ne peut représenter aucun avenir pour la population ukrainienne, même russophone.
Quant au régime qu’incarne Zelensky, ce chargé de pouvoir des grandes puissances et de leurs trusts qui lorgnent sur les richesses agricoles et minières de l’Ukraine ainsi que sur sa main-d’œuvre qualifiée, afin de l’exploiter avec des salaires misérables , ce qui a commencé dès 2014, le conflit lui a sans doute sauvé la mise, au moins dans un premier temps. Comme dans toute guerre, la population s’est retrouvée bon gré mal gré derrière un pouvoir qui se faisait fort de la défendre. Mais gageons que de larges pans des classes populaires n’ont pas oublié pour autant ce qu’avait fini par leur inspirer cet acteur devenu président, qui avait joué au « serviteur du peuple » pour mieux préserver les intérêts des nantis.
S’affrontant sur le terrain par peuples interposés, les dirigeants occidentaux, représentants d’une bourgeoisie impérialiste qui domine le monde, les dirigeants russes, représentants des parasites qui exploitent les travailleurs de Russie, les dirigeants ukrainiens, représentants de leurs oligarques autant que des trusts occidentaux, sont tous des ennemis des classes populaires, de la classe ouvrière.
Et les travailleurs, où qu’ils se trouvent, quelle que soit leur nationalité, leur langue ou leur origine, n’ont aucune solidarité à avoir, sous quelque prétexte que ce soit, avec « l’ennemi principal qui est toujours dans notre propre pays », comme disait le révolutionnaire allemand Karl Liebknecht en 1916, en pleine Première Guerre mondiale.
Partout, la marche à une économie de guerre
Le 6 février, Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU [...] : « Le monde se dirige les yeux grand ouverts [vers] une guerre plus large . »
On vient d’en avoir la confirmation au sommet des ministres de la Défense des membres de l’OTAN. Il leur a été demandé, selon Les Échos, « de passer en #économie_de_guerre », de relancer et activer la #production_d’armements, et d’abord d’#obus, de #chars et de pièces d’artillerie, pour faire face à « une #guerre_d’usure » en Ukraine. Et de préciser que si, il y a dix ans, les États-Unis demandaient à leurs alliés de monter leurs #dépenses_militaires à 2 % de leur produit intérieur brut, ce chiffre est désormais considéré comme un plancher que beaucoup ont dépassé. La conférence sur la sécurité en Europe qui a suivi, à Munich, a réuni la plupart des dirigeants européens et mondiaux pour aller dans le même sens.
C’est ce qu’ils font en cherchant à persuader leur population de l’inéluctabilité de la guerre ; en lui désignant comme ennemis certains pays, au premier rang desquels la Russie et la Chine ; en déployant une propagande insidieuse mais permanente dans les médias autour de thèmes guerriers ; en mettant l’accent sur la préparation de la #jeunesse à servir « sa » nation, à la défendre, sans jamais dire qu’il s’agira de la transformer en #chair_à_canon pour les intérêts des classes possédantes. Le gouvernement français s’en charge avec son #Service_national_universel, qui vise à apprendre à des jeunes à marcher au pas, avec des reportages télévisés plus ou moins suscités sur le service à bord de navires de guerre, sur des régions sinistrées (Saint-Étienne) où la reprise de la production d’armes ferait reculer le chômage. Le nouveau ministre allemand de la Défense se situe sur le même terrain, lui qui veut rétablir le service militaire et faire de la Bundeswehr la première armée du continent grâce aux 100 milliards de hausse de son #budget.
En juin dernier, Macron avait annoncé la couleur avec son plan Économie de guerre doté par l’État de 413 milliards sur sept ans. Il fallait « aller plus vite, réfléchir différemment sur les rythmes, les montées en charge, les marges, pour pouvoir reconstituer plus rapidement ce qui est indispensable pour nos #armées, pour nos alliés ou pour celles [comme en Ukraine] que nous voulons aider ». Et, s’adressant aux dirigeants de l’organisme qui regroupe les 4 000 entreprises du secteur militaire, il leur avait promis des décisions et, surtout, des #investissements. Pour les #profits, la guerre est belle…
Bien au-delà du conflit ukrainien, la cause profonde de l’envolée des budgets militaires est à chercher dans la crise du système capitaliste mondial, qui va s’aggravant sans que quiconque dans les milieux dirigeants de la bourgeoisie en Europe et en Amérique sache comment y faire face.
Comme à chaque fois que le monde se trouve confronté à une telle situation, la bourgeoisie et ses États en appellent à l’industrie d’armement pour relancer l’économie. Car, grâce au budget militaire des États, elle échappe à la chute de la demande qui affecte les secteurs frappés par la baisse du pouvoir d’achat des couches populaires et, en dopant le reste de l’économie par des commandes de machines, de logiciels, de matériaux, de matières premières, etc., la bourgeoisie peut espérer que cela l’aidera à maintenir le taux de profit général.
[...] même quand certains prétendent chercher une solution de paix à une guerre que leur politique a suscitée, la logique de leur politique d’armement continu de l’un des deux camps sur le terrain, celle de la militarisation de l’économie de nombreux pays sur fond d’une crise générale dont l’évolution leur échappe, tout cela fait que, de la guerre en Ukraine à un conflit plus large, la distance pourrait être bien plus courte qu’on ne le croit.
Contrairement à ce qu’affirme Guterres, ce n’est pas toute l’humanité qui avance vers l’abîme les yeux grands ouverts. Les dirigeants politiques de la bourgeoisie ne peuvent pas ne pas voir ce qu’ils trament, eux, et dans quels intérêts, ceux de la bourgeoisie. Cela, ils le discernent en tout cas bien mieux que les masses du monde entier, auxquelles on masque la réalité, ses enjeux et son évolution qui s’accélère.
Oui, en Ukraine, en Russie, comme partout ailleurs, le niveau de la conscience et de l’organisation de la classe ouvrière est très en retard sur cette course à la guerre dans laquelle la bourgeoisie engage l’humanité. Et plus encore au regard de ce qu’il faudrait pour l’enrayer, la transformer en guerre de classe pour l’émancipation des travailleurs du monde entier.
C’est ce que firent les bolcheviks en Russie en 1917, en pleine guerre mondiale. C’est sur cette voie qu’il faut que s’engagent, en communistes révolutionnaires et internationalistes, en militants de la seule classe porteuse d’avenir, le prolétariat, toutes celles et tous ceux qui veulent changer le monde avant qu’il ne précipite à nouveau l’humanité dans la barbarie. Alors, pour paraphraser ce que Lénine disait de la révolution d’Octobre : « Après des millénaires d’esclavage, les esclaves dont les maîtres veulent la guerre leur [répondront] : Votre guerre pour le butin, nous en ferons la guerre de tous les esclaves contre tous les maîtres. »
]]>Well-Designed Consumer Products Can Teach Us How to Build Better Business #dashboards
▻https://nightingaledvs.com/dieter-rams-dashboard-design
Legendary designer Dieter Rams established 10 principles of good product #Design. Here’s how to interpret those principles when designing business dashboards.
]]>Antonio Guterres (#ONU) : « Nous marchons, les yeux grands ouverts, vers une guerre plus large »
La seule guerre que nous avons à mener, c’est la guerre pour nos intérêts de travailleurs ! Éditorial des bulletins d’entreprise #LO du 13 février 2023
▻http://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/la-seule-guerre-que-nous-avons-mener-cest-la-guerre-pour-nos-interet
Depuis le 19 janvier, nous sommes engagés dans un bras de fer pour empêcher le report de l’âge de la retraite à 64 ans. Mais comment ne pas s’inquiéter, aussi, des bruits de bottes qui ne cessent de se rapprocher ?
La #guerre_en_Ukraine menace toujours de dégénérer en déflagration généralisée. Aussi lourd de dangers, il y a l’affrontement économique et politique des deux géants que sont les #États-Unis et la #Chine. Celui-ci est déjà marqué d’une série d’actes guerriers. La semaine dernière, les États-Unis ont détruit un #ballon _chinois qu’ils accusaient d’#espionnage. En même temps, ils installaient quatre nouvelles bases militaires aux Philippines, à proximité d’une Chine encerclée par les bases américaines.
Le secrétaire général de l’ONU, #Antonio_Guterres, s’en est alarmé : « Nous marchons, les yeux grands ouverts, vers une guerre plus large », a-t-il déclaré. C’est un fait : toutes les grandes puissances préparent la guerre en se réarmant à marche forcée. Elles ont même, désormais, avec l’Ukraine, un terrain d’entraînement. C’est là-bas que sont testés les canons et les missiles dernier cri, les chars et les drones bourrés de technologie.
Qu’ils le veuillent ou non, tous les pays sont déjà pris au piège de cette guerre et de la rivalité sino-américaine. Plus les évènements s’envenimeront, plus ils seront sommés de choisir leur camp.
Ici, la #propagande présente les États-Unis, l’#Otan et l’#Union européenne [#UE] comme des forces de paix garantes de la liberté, de la démocratie et du droit des peuples, quand la #Russie et la Chine seraient l’incarnation de la dictature et de l’oppression, autrement dit, l’axe du mal.
C’est oublier que les puissances occidentales n’hésitent pas à fomenter des coups d’État et à appuyer des dictatures sanglantes, comme en #Arabie_Saoudite ou en Afrique, quand elles veulent exploiter et piller une région. Quand un régime leur est hostile, il n’y a pas de souveraineté qui tienne, elles envahissent le pays et le combattent, comme elles l’ont fait en Irak et en #Afghanistan. Pour soutenir #Israël, leur plus fidèle allié au #Proche-Orient, elles ferment les yeux sur la colonisation de la #Cisjordanie et enterrent le droit des #Palestiniens à disposer de leur propre État.
Les relations internationales ne sont pas guidées par des valeurs morales, mais par la lutte permanente des grandes puissances pour l’accès aux #matières_premières, la captation de nouveaux marchés et pour la suprématie économique. Pas un km2 de la terre, des océans, et maintenant de l’espace, n’y échappe. C’est de ces rivalités-là que sont victimes, aujourd’hui, les Ukrainiens.
Les dirigeants occidentaux exploitent les atrocités commises par l’armée russe pour chauffer l’opinion à blanc et pour qu’elle accepte, résignée, de s’engager davantage dans la #guerre.
Comme s’il était possible de stopper le carnage en amenant toujours plus d’armes sur le terrain ! Et qui peut croire que #Joe_Biden ou #Emmanuel_Macron s’inquiètent des travailleurs et des pauvres d’Ukraine, quand ils montrent tous les jours qu’ils n’ont que faire des classes populaires de leur propre pays !
En Ukraine, il s’avère, sans surprise, que les prétendus défenseurs du peuple se préoccupent d’abord et surtout de leur coffre-fort. Plusieurs proches de #Zelensky ont en effet profité de la guerre pour toucher des pots-de-vin. Jusqu’au ministre de la Défense qui a détourné des millions du budget de l’armée ! Et ce n’est rien à côté des profits empochés par les industriels de l’armement, #Dassault, #Thalès… mais cela nous rappelle que, si la guerre est une tragédie pour les peuples, elle est toujours une gigantesque affaire commerciale pour la #bourgeoisie.
Alors, non au #bourrage_de_crâne va-t-en guerre ! Non à la livraison d’armes à Zelensky ! Non à l’augmentation des budgets militaires ! La guerre que se mènent les grandes puissances avec, aujourd’hui, la peau des Ukrainiens, et demain, peut-être avec la nôtre, n’est pas notre guerre !
Nous, travailleurs, n’avons pas à choisir entre la grande bourgeoisie exploiteuse occidentale et les oligarques russes ou les nouveaux capitalistes chinois. Ils font partie de la même classe exploiteuse. Partout, c’est de cette classe qu’il faut nous protéger en défendant nos intérêts de travailleurs. Ici, nous avons à poursuivre notre combat contre la retraite à 64 ans, le recul de nos salaires et des #droits_ouvriers. Il faut le faire en ayant en tête la nécessité de reconstruire une force politique pour pouvoir, demain, refuser de servir de chair à canon dans la guerre que fomentent les capitalistes.
]]>Birmanie : des groupes occidentaux accusés de soutenir l’armement de la junte | Les Echos
▻https://www.lesechos.fr/monde/asie-pacifique/birmanie-des-groupes-occidentaux-accuses-de-soutenir-larmement-de-la-junte-
Birmanie : des groupes occidentaux accusés de soutenir l’armement de la junte
Des sociétés européennes, dont la française Dassault Systèmes, des américaines et asiatiques seraient impliquées dans les chaînes d’approvisionnement en armement du régime birman, affirme « The Guardian » en s’appuyant sur un rapport sorti ce lundi.
La controverse aurait pu s’arrêter avec le retrait de TotalEnergies de Birmanie, fin juillet 2022. Mais une nouvelle entreprise française, Dassault Systèmes, risque de se retrouver sous le feu des critiques. Comme des dizaines d’autres sociétés basées en Autriche, en Allemagne, au Japon ou encore à Taïwan, le leader tricolore du logiciel est accusé de soutenir la production d’armes du régime répressif ayant fait plus de 2.730 morts et 17.200 prisonniers, selon « The Guardian » .
Un rapport du Conseil consultatif spécial pour le Myanmar (SAC-M), une association d’experts indépendants, révèle dans un rapport ce lundi que des firmes occidentales continuent de fournir « des matières premières, des machines, des technologies et des pièces à la Direction des industries et de la défense (DDI) », l’entreprise publique chargée de produire des équipements militaires pour Naypyidaw. Selon SAC-M, ces fournitures pourraient être utilisées par la junte lors d’ épisodes de répression féroces pour garder la mainmise sur le pays et la population.
Une entreprise française impliquée
Le rapport souligne le rôle joué par Singapour , petit Etat situé à environ 2.500 km de la capitale économique, Rangoun, qui serait « un point de transit stratégique pour des volumes potentiellement importants de pièces qui alimentent la production d’armes ». Les sociétés basées en Europe ne sont pas en reste puisque des entreprises allemandes (Siemens Digital Industries Software), autrichiennes (GFM Steyr) ou encore ukrainiennes (Ukroboronprom) sont mises en cause.
Contacté par « The Guardian », le ministère autrichien de l’Economie affirme n’avoir eu « aucune connaissance » de livraisons d’articles militaires à destination du Myanmar. Le ministère des Affaires étrangères de Singapour a, de son côté, déclaré ne pas autoriser ce genre de transfert et assure soumettre « chaque année des rapports au registre des armes classiques de l’ONU ».
Parmi les groupes visés figure également un fleuron de l’industrie française, Dassault Systèmes , qui aurait fourni « un logiciel de simulation et d’analyse électromagnétique 3D et un logiciel de conception assistée par ordinateur (CAO) ». Ce dernier servirait, entre autres, à la « conception du fusil d’assaut MA-3 », une arme utilisée lors du massacre d’Inn Din, en septembre 2017, selon SAC-M. Le groupe français n’a pas commenté.
Une « hypocrisie gigantesque »
Le rapport demande aux entreprises de mettre fin à leurs relations économiques avec l’armée, actuellement visée par « une enquête de la Cour internationale de justice pour génocide », selon « The Guardian ». Yanghee Lee, fondateur du SAC-M et ancien rapporteur de l’ONU sur la situation des droits humains au Myanmar, appelle ces sociétés à s’assurer que leurs activités ne facilitent pas, indirectement, les violations des droits de l’Homme. Selon elle, « ne pas le faire les rend complices des crimes barbares de l’armée birmane ».
« L’hypocrisie ici est gigantesque », dénonce Gerard McCarthy, professeur à l’université nationale de Singapour et spécialiste de l’Asie du Sud-Est. Il déplore que le Gouvernement d’unité nationale (NUG), démocratiquement élu, ait été « bloqué au niveau international » lorsqu’il essayait d’acquérir des capacités de défense, certains Etats affirmant « ne pas vouloir intervenir au Myanmar ». « Pourtant, bon nombre des mêmes pays ferment les yeux sur leurs propres entreprises qui arment directement et indirectement la dictature. »
Laura Salabert
▻https://www.theguardian.com/world/2023/jan/16/western-firms-facilitating-production-of-myanmar-juntas-weapons-report-
#ventes_armement #dictatures #Birmanie #Myanmar #Dassault_Systèmes
]]>Hydrogène : la crise actuelle accélère les scénarios
▻https://www.actu-environnement.com/ae/news/hydrogene-crise-energie-acceleration-developpement-40920.php4
En 2021, la demande mondiale d’hydrogène était de 94 millions de tonnes, dont un million produit de manière peu émissive.
On est encore loin de la source d’énergie miraculeuse pour sauver le climat.
Par contre on voit bien le #nucléaire en embuscade.
Why I Stopped Using Bullet Graphs (and What I Now Use Instead)
▻https://nightingaledvs.com/why-i-stopped-using-bullet-graphs-and-what-i-now-use-instead
tl;dr: After teaching many data professionals about bullet graphs and using them in many #dashboards, I started to notice that they had a fair number..
#Business_Intelligence #Charts #Data_Literacy #Data_Visualization #How_To
]]>Reasons to Visualise the Same Data, Differently
▻https://nightingaledvs.com/reasons-to-visualise-the-same-data-differently
You may have heard, “data visualisation should tell a story” – but this is not always true. Data visuals are created for many reasons: from..
#Business_Intelligence #Dashboard_Design #Data_Visualization #How_To
]]>Consommation électrique en France, prévision et émission CO2
▻https://www.rte-france.com/eco2mix/synthese-des-donnees?type=consommation11
#dataviz #co2 #electricity #dashboard #visualisation
Beyond the Bar: Alternative Methods for Visualizing Two Points of Change
▻https://nightingaledvs.com/beyond-the-bar-alternative-methods-for-visualizing-two-points-of-cha
People love comparisons, whether between two groups or the difference in an outcome between two time points. Many data (visualization) designers use a clustered bar..
#Bar_Charts #Business_Intelligence #Charts #Dashboard_Design #Data_Visualization #How_To #line_charts
]]>Mon pays fabrique des #armes
Depuis quelques années, les ventes d’armes françaises explosent et notre pays est devenu le troisième exportateur mondial. Pourtant, le grand public sait peu de choses de ce fleuron industriel français, de ses usines, de ses salariés, des régions productrices d’armes et des grandes instances d’État chargées de les vendre.
Car la France exporte massivement vers le Moyen-Orient. Beaucoup vers l’Arabie Saoudite. Au sein de l’État, qui arbitre lorsqu’il s’agit de vendre à des régimes suspectés de crimes de guerre ? A quoi la realpolitik nous contraint-elle ? Dans le reste de l’Europe, la société civile réagit à cette question. Si les armes sont si cruciales pour l’emploi des Français, si elles participent autant à l’indépendance de notre pays, pourquoi y sont-elles un angle mort du débat public ?
▻http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/54294_1
#film #film_documentaire #documentaire
#France #armement #commerce_d'armes #Dassault #Rafale #François_Hollande #Hollande #Inde #Qatar #Egypte #avions #bombes #munitions #missiles #MBDA #Nexter #Bourges #Avord #industrie_militaire #armée #La_Chapelle_Saint-Oursin #emploi #Jean-Yves_Le_Drian #ministère_de_l'armée #hélicoptère_Caïman #Direction_générale_de_l'armement (DGA) #commission_interministérielle_pour_l'étude_des_exportations_de_matériels_de_guerre (#CIEEMG) #Louis_Gautier #guerres #conflits #Cherbourg #CMN #Arabie_Saoudite #Yémen #crimes_de_guerre #ventes_d'armes #Traité_sur_le_commerce_des_armes (#TCA) #justice #contrat_Donas #Jean-Marc_Ayrault #licence_d'exportation #Jean-Charles_Larsonneur #canons_caesar #hypocrisie #impératif_de_vente #armes_de_surveillance #armes_d'interception #ERCOM #chiffrement #nexa_technologies #AMESYS #torture #complicité_d'actes_de_torture #Libye #al-Sissi #écoutes #Emmanuel_Macron #Macron #secret_défense
Épisode 3
Surveillance made in France - Les mémos de la terreur
Mardi 23 Novembre 2021
▻https://egypt-papers.disclose.ngo/fr/chapter/surveillance-dassault
(...) 65 000 opposants en prison
Opposants politiques, journalistes, responsables d’ONG, homosexuels, grévistes… Depuis cinq ans, tous ceux qui ne pensent pas ou ne vivent pas selon les préceptes du régime militaire risquent la prison – près de 65 000 opposants croupiraient dans les geôles du régime, tandis que 3 000 autres auraient « disparu » après leur interpellation, selon le département d’Etat américain. Une répression sans précédent de la société civile égyptienne facilitée par un système de cybersurveillance massif installé par trois entreprises françaises, avec l’accord tacite des autorités.
La première, baptisée Nexa Technologies, est dirigée par les fondateurs d’Amesys, une société accusée d’avoir fourni du matériel de surveillance à la dictature de Mouammar Kadhafi, en Libye. La deuxième, Ercom-Suneris – filiale de Thalès depuis 2019 – est connue pour sécuriser l’un des téléphones portables d’Emmanuel Macron. La troisième n’est autre que Dassault Systèmes, la filiale technologique du poids lourd de l’armement tricolore et constructeur de l’avion Rafale. Sollicités, Ercom-Suneris et Dassault Systèmes n’ont pas répondu à nos questions. (...)
Episode 1 : Opération Sirli - Les mémos de la terreur
▻►https://seenthis.net/messages/937340
Episode 2 Les mercenaires du ciel - Les mémos de la terreur
►https://seenthis.net/messages/937425
#FranceEgypte
#dashboards Are Not Data Stories
▻https://nightingaledvs.com/dashboards-are-not-data-stories
A few months ago, a longtime client asked if my data communication consultancy could build out a dashboard display for health collaboratives in California doing..
#Charts #data_storytelling #Data_Visualization #How_To #information_design #storytelling
]]>Why Can’t We Have More Fun ?
▻https://nightingaledvs.com/why-cant-we-have-more-fun
This is part 8 in a #series of articles that illustrate how basic #Design principles can improve information display. The previous article reviewed chart choices..
#Business_Intelligence #Charts #Dashboard_Design #Data_Visualization #design_principles #encoding #graphicacy #How_To #radial_distortion
]]>Dashboard #psychology: Effective #feedback in Data Design
▻https://nightingaledvs.com/dashboard-psychology-effective-feedback-in-data-design
“What you measure, you improve.” You’ve heard this a million times. It sounds nice. It seems plausible. There’s a bunch of evidence supporting it. But..
#Business_Intelligence #Dashboard_Design #dashboards #Data_Visualization
]]>Braie-quing niouzes :
La « République » en marche : les copains d’abord ...
Application StopCovid : une enquête ouverte pour « favoritisme » par le Parquet national financier
▻https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/application-stopcovid-le-parquet-national-financier-a-ouvert-une-enquet
Une enquête préliminaire pour « favoritisme » a été ouverte, en septembre, au sujet du contrat de maintenance de l’application StopCovid – devenue depuis #TousAntiCovid –, a annoncé le Parquet national financier (PNF), vendredi 21 mai, à France Télévisions, confirmant une information de l’AFP. L’association anticorruption #Anticor avait alerté le PNF au printemps 2020, estimant que la maintenance payante réalisée par la société Outscale, filiale de #Dassault_Systèmes, aurait dû faire l’objet d’un appel d’offres.
]]>CrimethInc. : Greece: The Refugee Camp of Moria Burns as State Repression Intensifies
▻https://fr.crimethinc.com/2020/09/14/greece-moria-burns-repression-intensifies-moria-burns-
Another month, another report on the situation here in Greece. There has been no pause in the repression of the state, nor any peace for the marginalized and excluded. Another historic squat has been evicted, the economic despair many already face is becoming generalized, society drifts towards the right at the guidance of state and corporate media, and the largest concentration camp housing migrants in all of Europe has been engulfed in flames, displacing thousands.
As in the rest of the world, each morning brings new concerns, new disasters, new forms of precarity. We share the following information in the pursuit of a relentless and borderless solidarity.
–Radio Fragmata, September 2020
▻https://www.france24.com/fr/20200914-achat-de-rafale-par-la-gr%C3%A8ce-les-premiers-appareils-seront-l
Alors que les tensions entre la #Grèce et son puissant voisin turc ne cessent de s’accentuer en Méditerranée orientale, le Premier ministre grec a annoncé samedi l’achat de 18 avions Rafale. Kyriakos Mitsotakis a donné des précisions dimanche sur ce contrat historique qui fait de la Grèce le premier pays européen à se doter de l’avion de combat français.
]]>Reconnaissance faciale : officiellement interdite, elle se met peu à peu en place
►https://www.franceinter.fr/reconnaissance-faciale-officiellement-interdite-elle-se-met-peu-a-peu-en
Nice, Metz, Marseille... Toutes ces villes tentent d’expérimenter des dispositifs qui s’apparentent à de la reconnaissance faciale, toujours interdite en France. La Cnil veille au grain, mais n’exclut pas de rendre un avis favorable pour les Jeux olympiques de Paris en 2024. Imaginez : le 26 juillet 2024. Les Jeux olympiques de Paris débutent. Une foule compacte se presse devant les grilles d’entrée du Stade de France. À l’entrée sud, une file semble avancer plus vite que les autres. En effet, (...)
#Atos #CapGemini #Cisco #Dassault #Datakalab #Europol #Idemia #RATP #Two-I #algorithme #Alicem #capteur #CCTV #QRcode #SmartCity #smartphone #biométrie #racisme #consentement #émotions #facial #reconnaissance #son (...)
##[fr]Règlement_Général_sur_la_Protection_des_Données__RGPD_[en]General_Data_Protection_Regulation__GDPR_[nl]General_Data_Protection_Regulation__GDPR_ ##biais ##comportement ##discrimination ##enseignement ##masque ##sport ##TAJ ##bug ##CNIL ##LaQuadratureduNet
Thread // La génération volée de #La_Réunion : Les #enfants_de_la_Creuse
Je tiens à m’excuser d’avance si y’a des fautes, j’ai pas pu tout corriger. Et les rt sont appréciés, j’y ai mis du temps 😭
J’ai pas su où le mettre dans le thread mais les familles d’accueil étaient bien évidemment payées pour accueillir les jeunes réunionnais. Bref let’s go
On est en 1962. L’île est dans une situation socio-économique très tendue. La Réunion est considérée comme une île du tiers monde et les réunionnais vivent dans des conditions de précarité extrêmes.
Ils habitent dans des cazes en tôle, la Réunion est en pleine explosion démographique, les revenus sont très faibles voir inexistant.
Pendant ce temps, la France est au beau milieu des #trente_glorieuses et les campagnes se vident.
#Michel_Debré (alors député de la Réunion) a une idée, avec l’aide du #Bureau_pour_le_développement_des_migrations_dans_les_départements_d’outre_mer (Le #Bumidom), il lance un plan massif de #repeuplement des #campagnes_métropolitaines.
Dans les années 60, la plupart des réunionnais n’avaient pas eu l’occasion de s’instruirent et étaient illettrés.
Pour la majorité des cas, Michel Debré envoyait des assistantes sociales dans les familles pauvres (souvent des familles nombreuses et/ou monoparentale).
On leurs faisait miroiter une bonne situation pour leurs enfants, qu’ils iraient à l’école, qu’ils deviendraient médecins ou avocats, en bref que leurs vie seraient meilleure mais surtout, que les enfants reviendraient tous les ans.
D’autres fois, les parents confiaient leurs enfants pour quelques mois à la D.A.S.S, le temps de se rétablir de maladies ou d’économiser un peu d’argent et à leurs retour, les enfants avaient disparus.
Après ça, on amenait les enfants dans une #pouponnière de St Denis de la Réunion, là bas ils pouvaient rester des années avant qu’ils ne soient considérés comme « adoptables ». Ils pouvait être très jeunes (2/3 ans) comme un peu plus vieux (15/16 ans)
On les mettait dans l’avion en direction d’Orly et là bas il y avait un #tri. Les enfants étaient placés dans des groupes vers le #Tarn, le #Gers, les #Pyrénées-Orientales, La #Lozère et la #Creuse.
C’est ici que le cauchemar commence réellement.
Arrivés en Métropole les enfants sont déclarés #pupilles_de_l’Etat alors même que la majorité avaient encore des parents à La Réunion.
Les enfants envoyés en Creuse étaient transférés au #foyer_de_Guéret, selon les témoignages ils y avaient tellement de matelas par terre qu’il était difficile de passer.
Les enfants sont directement couper de leurs cultures et n’ont plus le droit de parler créole.
Et il y a de nouveau un tri : certaines filles sont envoyées chez les religieuses, les garçons les plus costauds sont envoyé dans les familles d’accueil et les autres peuvent continuer « l’école » (une professeur de l’époque a avouer qu’ils faisaient plus du gardiennage)
[TW #esclavage, #torture, #viol]
Je vous partage trois témoignages qui seront beaucoup plus parlants que tous les mots que je pourrais employer pour décrire leurs maux.
▻https://video.twimg.com/ext_tw_video/1273736383190962177/pu/vid/492x270/hKM1B9Wq7v_rmkJK.mp4?tag=10
[Tw esclavage]
▻https://video.twimg.com/ext_tw_video/1273736735973945346/pu/vid/750x406/fZDHi26kSeLrkD5o.mp4?tag=10
[Tw torture]
Celui là est vraiment très très dur, d’ailleurs je vous invite à regarder le témoignage en entier (le lien sera dans les sources plus bas)
On estime que 15 à 20% des réunionnais exportés ont été victimes de #violences.
Déjà à l’époque des voix se lèvent pour dénoncer cette injustice dans le journal Témoignages et même jusqu’en France métropolitaine dans Libération.
https://pbs.twimg.com/media/Ea05_bWWoAEeyKY.jpg https://pbs.twimg.com/media/Ea05_bXWoAA_7nj.jpg https://pbs.twimg.com/media/Ea05_buXkAAiiM3.jpg https://pbs.twimg.com/media/Ea05_bVWAAEsVDn.jpg Traduction de « mi ça va pas - mi ça va pas » au cas où y’en a qui ont pas compris : « J’y vais pas ! J’y vais pas ! »
Les personnes qui osaient s’indigner de la situation étaient renvoyés à l’image du défunt Alix Hoair (je savais pas trop où mais fallait que je me mette ce grand monsieur quelque part)
▻https://video.twimg.com/ext_tw_video/1273738986062852097/pu/vid/498x270/30Jk92A8U1_ysGH4.mp4?tag=10
Il a été viré après avoir demandé plusieurs fois à ce que les enfants puissent rentrer en vacances sur leurs île.
Aujourd’hui on sait que sur le bureau de Michel Debré il y avait des piles de dossiers qui démontraient que le programme était un échec.
#Debré ou la définition même du négationnisme. Voici sa réponse à une lettre de #Pierre_Denoix (Directeur régional de la santé à l’époque) qui condamne la « #déportation » des réunionnais
« [...] L’envoi des pupilles est une action marginale. Elle n’est pas moins forte utile pour des enfants dont l’avenir dans cette île est incertain. Et a donné au cours de ces dernières années les meilleurs résultats. »
Le programme de déportation est arrêté en 1984 sous Mitterand, on estime que pendant ces 22 années 2150 enfants ont été ramenés dans les campagnes métropolitaines (ce chiffre est revu à la hausse très souvent).
Que deviennent les ex mineure de la Creuse aujourd’hui ?
Oh et for the culture : on dit « enfants de la Creuse » pour parler de tous les deportés même ceux qui étaient pas en Creuse. C’est parce que le premier réunionnais qui a porté plainte (Jean Jacques Martial) été en Creuse
En 2002, un réunionnais Jean-Jacques Martial porte plainte contre l’Etat pour séquestration, maltraitance et déportation.
(Achetez son livre.)
Le 18 février 2014, grâce à #Ericka_Bareigts l’assemblée national reconnaît la #responsabilité_morale de la France.
https://pbs.twimg.com/media/Ea0-n12XkAAEvRX.jpg https://pbs.twimg.com/media/Ea0-n11XkAAuToI.jpg https://pbs.twimg.com/media/Ea0-n18WkAISVzn.jpg Le 18 Février 2016, une commission d’information et de recherche sur les enfants de la Creuse est ouverte. Le but est de mettre en lumière les détails de l’histoire.
En 2019 et après deux ans d’enquête, la commission « d’un point de vu judiciaire » n’a pas pu « trouver d’éléments probatoires de rafles, de déportation, de vol d’enfants ». 🤡
[Tw #suicide, hp]
Beaucoup d’ex mineure de la Creuse (déjà a l’époque) se sont suicidés suite au traumatisme, énormément d’entres eux sont en hôpital psychiatrique et d’autres se sont retrouvés à la Rue.
Nb : Les mineures de la Creuse avaient énormément de troubles (les adolescents par exemple faisaient encore pipi au lit)
En 2013, une #statue à la #mémoire des enfants de la Creuse est érigé devant l’aéroport Roland Garros. On y voit une petite fille qui tiens une valise en étant tournée vers la mer. Selon Valérie Andanson (porte parole des enfants déracinés d’outre-mer) « ça signifie le départ »
https://pbs.twimg.com/media/Ea1BWwtXQAAun47.jpg https://pbs.twimg.com/media/Ea1BWwoXgAEge1x.jpg https://pbs.twimg.com/media/Ea1BWwvXgAAP20Z.jpg https://pbs.twimg.com/media/Ea1BWwoXgAAD0Q0.jpg À l’heure où je vous parle beaucoup d’ex mineure de la Creuse n’ont toujours pas retrouvé leurs familles.
//Fin du thread//
Je tiens à dire qu’il y a énormément de détails dont je n’ai pas parlé sinon le thread aurait été trop long, je vous invite à checké les sources si vous voulez absolument tout savoir
Je vous invite aussi à follow, je prépare d’autre thread du genre (coucou la stérilisation et l’avortement forcé des femmes qu’il y a eu pendant la période Debré, j’arrive pour vous)
Sources : - mes connaissances personnelles oups
– Les enfants de La Réunion un scandale d’Etat oublié :
▻https://www.youtube.com/watch?v=pRRzeWyiAF0&feature=emb_logo
– Le vol d’identité des enfants de la Creuse, le témoignage de Valérie Andanson :
▻https://youtu.be/hRdiZGiapoU
Une enfant de la Creuse témoigne brut :
▻https://www.youtube.com/watch?time_continue=1&v=75upsqKjQLQ&feature=emb_logo
– Les enfants perdus de La Réunion :
▻https://www.youtube.com/watch?v=dResl03P1oE&feature=emb_logo
(Celui là me fait particulièrement mal au cœur)
–Témoignage d’une enfant de la Creuse :
▻https://www.youtube.com/watch?v=ni5WeHkaK5g&feature=emb_logo
À ABSOLUMENT REGARDER.
– « Loin... si Loin » : le débat - Guéret 21 juin 2017 :
▻https://www.youtube.com/watch?v=-k1cghs7myA&feature=emb_logo
– Interview d’#Alix_Hoair sur les enfants de La Creuse - Creuse 2003 :
▻https://www.youtube.com/watch?v=aKnrlWRiGv8&feature=emb_logo
J’ai oublié une autre source my bad (elle est pas si importante que ça mais quand même)
–Remise du rapport sur les réunionnais de la Creuse :
▻https://www.youtube.com/watch?v=UOVVzMA9V1M&feature=emb_logo
Et aussi, regardez la #propagande de l’époque sur le foyer de Guéret :
▻https://www.youtube.com/watch?v=O1pPdBK0U0A&feature=emb_logo
▻https://threadreaderapp.com/thread/1273729717275951104.html
▻https://twitter.com/ChildOfSeshat/status/1273729717275951104
#France #colonialisme #enfants #enfance #enfants_volés #immigrés_de_force #Réunion #histoire #histoire_coloniale #DASS #adoption #créole #langue #violence
Pourquoi la France a-t-elle choisi des drones américains plutôt que français ?
▻http://www.slate.fr/story/191382/armee-ministere-defense-armement-drones-reaper-etats-unis-male-in-europe
Le chercheur Samuel B.H. Faure revient sur les raisons du revirement du ministère de la Défense entre 2011 et 2013. Grâce à la conduite de plus de 150 entretiens dans les milieux militaires, politiques et industriels, Samuel B.H. Faure, maître de conférences à Sciences Po Saint-Germain-en-Laye, offre dans son ouvrage Avec ou sans l’Europe - Le dilemme de la politique française d’armement (à paraître le 18 juin aux Éditions de l’université de Bruxelles) une plongée inédite dans le monde méconnu de (...)
#Dassault #EADS #Sagem #Thalès #drone #militaire #aérien #arme #lobbying #surveillance
]]>StopCovid : captcha souverain, transparence sur le coût et indignation, Cédric O répond
▻https://www.nextinpact.com/brief/stopcovid---captcha-souverain--transparence-sur-le-cout-et-indignation--
Lors d’une visio-conférence diffusée par Telecom Valley, le secrétaire d’Etat au numérique a été interrogé sur plusieurs des points qui posent question autour de StopCovid, encore accusée récemment de récolter l’IP des utilisateurs, pour des besoins techniques. Ce, alors que l’application est régulièrement vantée comme anonyme, ce qui n’est pas le cas comme l’a répété la CNIL. Or, il s’agit d’une donnée à caractère personnel. Concernant le captcha de Google « seul élément qui n’a pas été fait par nous », il (...)
#Apple #Google #Microsoft #Dassault #Orange #algorithme #CAPTCHA #smartphone #StopCovid #anonymat #contactTracing #bénéfices #BigData #COVID-19 #santé (...)
]]>Application StopCovid : Anticor saisit le parquet national financier.
▻https://www.anticor.org/2020/06/12/application-stopcovid-anticor-saisit-le-parquet-national-financier
Anticor a déposé un signalement auprès du Procureur de la République, mercredi 10 juin, ayant pour objet l’attribution du contrat de maintenance de l’application StopCovid, qui n’aurait été soumis à aucune procédure de passation de marché public. L’application StopCovid a été développée dans le cadre de la crise sanitaire, avec pour objectif de lutter plus efficacement contre la propagation de l’épidémie, via un système de traçage numérique. Elle est disponible gratuitement, depuis le 2 juin, sur les (...)
#algorithme #smartphone #contactTracing #technologisme #fraude #BigData #COVID-19 #santé #Dassault (...)
]]>La stratégie du choc pandémique : comment les entreprises du numérique conquièrent de nouveaux marchés
▻https://lareleveetlapeste.fr/la-strategie-du-choc-pandemique-comment-les-entreprises-du-numeriq
Si, malgré la récession qui s’amorce, le secteur du numérique se prépare à la croissance et recrute à tout-va, c’est au prix d’une lutte pour la survie, les entreprises les plus grandes et agressives s’accaparant la majorité des marchés et absorbant les plus petites, dans une nouvelle phase de sélection et de compétitivité redoublée. Article co-écrit par Maud Barret Bertelloni, membre du Mouton Numérique, et Augustin Langlade, journaliste à La Relève et La Peste. La crise sanitaire se révèle un marché (...)
#Accenture #ANSSI #Apple #Atos #CapGemini #Dassault #Orange #Thalès #Withings #Doctolib #algorithme #montre #Bluetooth #CCTV #domotique #drone #iWatch #smartphone #contactTracing #géolocalisation #technologisme #métadonnées #vidéo-surveillance #BigData (...)
##COVID-19 ##enseignement ##lobbying ##santé ##surveillance ##_
Armement : la Belgique, premier client export de la France
▻https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/06/02/armement-la-belgique-premier-client-export-de-la-france_6041541_3234.html
La baisse des commandes du Moyen-Orient est compensée par une politique volontariste en Europe. Sur fond de tensions géopolitiques et de repli des nations, que la crise du Covid-19 devrait encore intensifier, le monde s’arme. La France, troisième exportateur mondial de matériel militaire avec 8 % de parts de marché, y trouve un avantage, même si la compétition n’a jamais été aussi rude. Selon le rapport annuel remis, lundi 1er juin, au Parlement, et rendu public mardi 2 juin, les exportations de (...)
#surveillance #frontières #bénéfices #militaire #Thalès #MBDA #Dassault #Airbus
]]>« L’application StopCovid détourne notre attention de dérives sécuritaires bien plus préoccupantes »
▻https://reporterre.net/L-application-StopCovid-detourne-notre-attention-de-derives-securitaires
Le gouvernement entend mettre en place une application pour téléphone intelligent destinée, selon lui, à lutter contre la propagation du Covid-19. Loin d’avoir prouvé une quelconque efficacité, StopCovid banalise le recours à la surveillance numérique et masque la mise en pratique de mesures liberticides, comme le recours aux drones ou à la reconnaissance faciale hors de tout cadre juridique. Reporterre — Hier, mardi 28 avril, les députés ont débattu sans vote du projet d’application de traçage (...)
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]]>COVID-19 Dashboard by the Center for Systems Science and Engineering (CSSE) at Johns Hopkins University (JHU)
▻https://coronavirus.jhu.edu/map.html
Je n’ai pas trouvé ce tableau de bord du « Coronavirus resource center » de l’université Johns Hopkins sur seenthis...
Alors je le pose là...
Coronavirus : Orange a conçu un prototype d’application de traçage pour endiguer l’épidémie
▻https://www.lemonde.fr/pixels/article/2020/04/17/orange-a-concu-un-prototype-d-application-de-tracage-contre-le-covid-19_6036
L’opérateur téléphonique dit avoir présenté son projet au gouvernement, qui a demandé à des scientifiques de travailler sur ce sujet il y a quelques jours. Orange désire entrer sur la scène, déjà encombrée, des applications mobiles de « suivi de contacts » destinées à lutter contre la pandémie de Covid-19. Stéphane Richard, PDG de l’opérateur de téléphonie français, a annoncé, vendredi 17 avril, sur les ondes de France Inter, que ses équipes avaient conçu « un prototype d’application qui fonctionne ». Le 8 (...)
#Bluetooth #algorithme #Steria #Orange #Dassault #Cap_Gemini #BigData #COVID-19 #santé #surveillance #métadonnées #consentement #géolocalisation #anonymat #StopCovid (...)
##santé ##smartphone
Coronavirus : la tech française veut apporter sa pierre à l’appli StopCovid | Les Echos
▻https://www.lesechos.fr/tech-medias/hightech/coronavirus-la-tech-francaise-veut-apporter-sa-pierre-a-lappli-stopcovid-11
Parallèlement au projet officiel porté par l’Inria, six grands groupes français dont Orange, Dassault et Capgemini sont prêts à offrir leurs briques technologiques. De Londres à San Francisco, des start-up françaises ne sont pas en reste. Rien ne dit encore qu’elle verra le jour mais l’application StopCovid fait déjà l’objet d’une mobilisation générale. Pendant qu’un vif débat politique sur le respect des libertés publiques s’est ouvert, le gouvernement continue d’étudier ce dispositif qui permettra, dans la (...)
#smartphone #santé #BigData #vidéo-surveillance #[fr]Règlement_Général_sur_la_Protection_des_Données_(RGPD)[en]General_Data_Protection_Regulation_(GDPR)[nl]General_Data_Protection_Regulation_(GDPR) #géolocalisation #Dassault #Accenture #Orange #Bluetooth #métadonnées (...)
##santé ##[fr]Règlement_Général_sur_la_Protection_des_Données__RGPD_[en]General_Data_Protection_Regulation__GDPR_[nl]General_Data_Protection_Regulation__GDPR_ ##StopCovid ##surveillance ##algorithme
Libye : quand les Rafale vendus à l’Egypte aidaient le seigneur de guerre Haftar
▻https://www.mediapart.fr/journal/international/200919/libye-quand-les-rafale-vendus-l-egypte-aidaient-le-seigneur-de-guerre-haft
Le « maréchal » Khalifa Haftar, qui a lancé en avril son offensive contre le régime de Tripoli reconnu par la communauté internationale, a bénéficié pour conquérir l’est du pays de l’aide discrète de précieux alliés, dont la France. Et du soutien des Rafale vendus par Paris à l’Égypte.
#Armement #Dassault,_Conseil_de_la_choura_des_moudjahidines,_France,_Houn,_Ventes_d’armes,_Egypte,_ALN,_Khalifa_Haftar,_Derna,_FrenchArms,_Abdel_Fattah_al-Sissi,_GNA,_libye,_Rafale