#Confinement : enquête sur les #conditions_de_vie et d’études
Dès le 26 mars, l’université a ouvert une enquête anonyme en ligne sur les conditions de vie et d’étude de ses étudiant·e·s. Synthèse des 1ers résultats, grâce aux 3400 contributions recueillies.
Panorama global de l’ensemble des réponses
La consultation étudiante a été organisée avec 2 objectifs : cerner les conditions dans lesquelles se trouvent nos étudiant·e·s en cette période de confinement et identifier au mieux les difficultés rencontrées (financières, pédagogiques, pratiques, psychologiques…).
Une majorité d’ étudiant·e·s déclarent ne pas être isolé·e·s, se sentir plutôt bien, mais une part importante déclare également rencontrer des difficultés. Une proportion non négligeable d’étudiant.e.s se trouve dans des situations problématiques, voire préoccupantes (entre 10 et 20% des étudiant·e·s selon les indicateurs retenus).
Un peu plus de 10% des étudiant·e·s ont déclaré être seul·e.s pendant cette période de confinement. Les ⅔ sont avec leur famille et un peu moins d’⅕ est confiné·e avec d’autres personnes. Si une petite majorité se confine sur Rennes ou Saint-Brieuc ou à moins d’une heure de leur campus, 45% sont plus éloigné·e·s, à plus d’une heure, dans les Dom-Tom ou à l’étranger.
L’équipement informatique et la connexion : ¼ en difficultéParmi les étudiants qui ont pu répondre à cette enquête, disposant donc d’un minimum de moyen de connexion, 80% des étudiant·e·s disposent d’un ordinateur à usage personnel mais 7% doivent le partager et 1,4% n’en disposent pas du tout. L’accès au réseau Internet est un problème pour 15% d’étudiant·e·s, qui déclarent un accès limité, souvent compris dans les forfaits téléphoniques.
Plus de la moitié des étudiant·e·s (58%) disent se sentir bien ou plutôt bien à l’issue de 10 jours de confinement. Mais un quart se reconnaît hésitant, affirmant ne pas vraiment savoir s’ils se sentent bien ou pas et plus de 10% déclarent se sentir mal ou plutôt mal.
Plus de la moitié déclare des difficultés, pas toujours dues au confinement mais à tout le moins aggravées par le confinement.
Les difficultés « scolaires », liées à la continuité pédagogique, sont les plus fréquentes puisque qu’elles concernent plus d’⅓ des étudiant·e·s. Elles sont suivies par des difficultés psychologiques (plus d’¼), financières et pratiques (⅙ dans les deux cas). Mais ces difficultés se cumulent… et l’on recense environ 10% d’étudiant·e·s qui déclarent 3 types de difficulté ou plus.
Les points d’alerte sur la continuité pédagogique, les finances, le stress
Les difficultés scolaires, pratiques, financières signalées sont probablement à mettre en lien avec la proportion importante d’étudiant·e·s (plus d’¼) mentionnant des difficultés psychologiques. Concrètement, les réponses font état de stress, voire de situations d’épuisement (en particulier pour les étudiant·e·s travailleu.r.se.s et parents). Au-delà de l’anxiété liée à l’épidémie (peur pour soi et pour ses proches), la vie se trouve bouleversée et certain·e·s étudiant·e·s se disent débordé·e·s, perdu·e·s et inquiet·e·s. Et l’absence de visibilité sur les conditions de déroulement des examens a un effet amplificateur.
La continuité pédagogique satisfaisante pour ⅔ des étudiants mais des aménagements à faire
⅔ des étudiant·e·s considèrent les solutions proposées par les équipes pédagogiques comme (plutôt) appropriées dans ces circonstances exceptionnelles. Les étudiant·e·s sont néanmoins nombreux·ses à signaler des difficultés liées à l’enseignement à distance : augmentation de la charge de travail, difficultés à s’organiser, interactions avec les autres étudiant·e·s difficiles…
L’inégal aménagement des conditions d’étude et de travail
Pour certain·e·s, les difficultés pratiques semblent lourdes et pèsent sur les conditions d’étude à distance : accès aux outils numériques (absence ou nécessité de partage), au réseau Internet, présence d’enfants ou de frères et sœurs dont il faut s’occuper, conciliation avec un emploi voire avec une réquisition (hôpitaux, commerces d’alimentation).
Les difficultés financières
Elles sont souvent décrites, principalement en lien avec une perte d’emploi (projet de vacations, d’intérim, pas de relais par pôle emploi, etc.). Ces situations critiques peuvent concerner des couples qui traversent cette même situation. Les inquiétudes relatives au paiement du loyer et des factures sont fréquentes.
Face aux difficultés exprimées, que faire dans l’immédiat ?
Pour ce qui concerne les difficultés liées à la continuité pédagogique, l’ensemble des équipes pédagogiques a été informée des difficultés rencontrées par des étudiant·e·s.
Le nouveau calendrier des examens terminaux, en cours de validation devant les instances de l’université, sera diffusé en milieu de semaine prochaine.
Pour les difficultés d’ordre psychologique, financier, de santé, les équipes de l’université travaillent à renforcer, diversifier et coordonner les différentes aides pour répondre au plus vite. Des aides d’urgence se mettent en place avec le Service de santé des étudiant·e·s (SSE) et le CROUS. Enfin les établissements d’enseignement supérieur poursuivent la mobilisation de fonds afin de renforcer et diversifier les aides exceptionnelles au plus vite.
Détail des répondants
Qui sont les répondant·e·s ?
L’analyse porte sur 3468 répondant·e·s. ayant répondu entre le 26 et le 27 mars 2020.
https://www.univ-rennes2.fr/system/files/styles/max_650x650/private/UHB/ARTICLES/Graph-enquete-etu-UR2-6-V3.jpg?itok=uDC17XeE#.jpg https://www.univ-rennes2.fr/system/files/styles/max_650x650/private/UHB/ARTICLES/Graph-enquete-etu-UR2-7-V2.jpg?itok=S3Nvra36#.jpg Les graphiques ci-dessus indiquent la répartition par niveau et par site géographique. Le taux de retour par rapport à l’effectif total d’étudiant·e·s accueilli·e·s à Rennes 2 est d’environ 16%, respectant la répartition des étudiant·e·s sur les différents campus.
Les retours en fonction des années d’études sont assez proches de la structure observée sur la population totale d’étudiant·e·s à Rennes 2 même si on constate une légère surreprésentation des étudiant·e·s de L2 et L3 parmi les répondant·e·s.
Référent·e·s Université Rennes 2 de l’enquête :
Céline Piquée, Vice-présidente chargée de la vie étudiante et de la vie des campus
Patricia Legris, Vice-Présidente, Santé, Solidarité et Accompagnement social des étudiants
Fabien Caillé et Clément Gautier, Vice-Présidents étudiants
▻https://www.univ-rennes2.fr/article/confinement-enquete-sur-conditions-vie-detudes
#conditions_d'études #étudiants #ESR #enseignement_supérieur #statistiques #chiffres #université #facs #coronavirus #France #enquête #inégalités #fracture_numérique #Rennes #Rennes_2
... et toujours cette maudite #continuité_pédagogique :
►https://seenthis.net/messages/831759
#Briançon, capitale des #escartons (1343-1789)
Signée en 1343, la « #Grande_Charte_des_Libertés » entérinait l’#autonomie du territoire des Escartons, entre #Piémont et #Briançonnais. 675 ans avant que des militants n’y accueillent des migrants, ces vallées transalpines défendaient déjà une organisation basée sur l’#entraide et la #solidarité.
▻https://www.franceculture.fr/emissions/la-fabrique-de-lhistoire/une-histoire-des-micro-etats-44-briancon-capitale-des-escartons-1343-1
#Les_Escartons #histoire #Hautes-Alpes #république_des_Escartons #élevage #commerce #passage #alphabétisme #alpage #biens_communs #communaux #communauté #forêt #propriété_collective #corvées #entretien_du_territoire #solidarité #escarton #répartition_des_impôts #Italie #France #périphérie #Dauphiné #Royaume_de_France #liberté #impôts #monnaie #justice #Traité_d'Utrecht #frontières #ligne_de_partage_des_eaux #frontières_nationales #frontières_nationales #rencontre #nostalgie
Anne-Marie Granet-Abisset, minute 30’35 :
« 1713 est une date capitale pour le fonctionnement de l’Escarton, parce que c’est une décision liée à un traité qui est prise très loin, à Utrecht, et qui va décider de ce qui apparaît comme une zone de périphérie, une zone des marges, et donc, dans les négociations, la France ce qui lui paraît important, c’est la #vallée_de_Barcelonnette, et laisse au Duc de Savoie, ce qu’on va appelé les #vallées_cédées, c’est-à-dire l’escarton de Valcluse, Pragelato, l’#escarton_de_Château-Dauphin, et l’#escarton_de_Oulx. C’est le début de ce qui va être une évolution qui démarre au 18ème, mais qui va s’accentuer au 19ème, où la frontière va se marquer. ça va casser ce qui faisait la force d’un territoire qui fonctionnait de façon presque autonome, en tout cas qui fonctionnait dans une organisation, ce qui ne veut pas dire qu’ils s’aimaient tous, mais en tout cas ils s’entendaient tous pour défendre leurs intérêts. C’est aussi le moment où les militaires arrivent et vont redessiner la frontière : on partage, on dessine, on installe des fortifications en un temps où la frontière va se marquer. »
Colette Colomban :
"Puisqu’on va pour la première fois, en Europe, penser les frontières à partir de limites géographiques. Donc on va placer la frontière sur la ligne de partage des eaux, ce qui correspond à la volonté du #Pré_Carré_de_Vauban, c’est-à-dire, délimiter le territoire, les frontières de la France, de façon la plus régulière possible afin qu’elle soit plus facile à défendre et éviter ainsi des bouts de territoires qui s’enfoncent trop en territoire ennemi et beaucoup plus difficiles à défendre. On va du coup border des frontières à des cours d’eau, à des limites de partage des eaux. Les cols qui jusqu’alors étaient vraiment des passages, là deviennent des portes, des fermetures, des frontières. Mongenèvre se ferme à ce moment-là. Il faut imaginer que ça a été vraiment vécu comme un traumatisme, ce traité d’Utrecht, avec vraiment une #coupure de #liens familiaux, de liens amicaux, de liens commerciaux.
Anne-Marie Granet-Abisset, minute 39’35 :
Il y a une redécouverte des Escartons, parce que la charte est revenue dans la mairie de Briançon en 1985. Et dans ce cadre-là, les Escartons ont servi de légitimité pour refonder à la fois une #mémoire et une histoire qui a commencé d’abord du point de vue patrimonial, on a mis une association sur les anciens escartons, et puis maintenant, d’or en avant, les escartons sont même les noms de la recréation du Grand briançonnais qui reprend le Queyra, le Briançonnais, mais qui adhèrent des territoires qui ne faisaient pas partie de des anciens escartons. On est en train de reconstituer, en utilisant ce qui a été une avance sur l’histoire... on re-fabrique, on re-bricole une histoire en mettant en avant ce qui était la tradition, c’est-à-dire l’habitude d’#autonomie, la façon de s’auto-administrer, la volonté de garder la maîtrise du territoire, en même temps avec véritablement l’idée de fonctionner avec les vallées qui étaient les anciennes Vallées cédées. Donc les Escartons vont devenir un élément qui caractérise et qui redonne une #fierté à ces territoires considérés, pendant longtemps et notamment au 19ème, comme des territoires enclavés, comme des territoires arcaïques. Ces territoires ont souffert de cette vision qu’ils ont d’ailleurs totalement intégrée et qui fait que, les Escartons étaient un moyen de réaffirmer leur avance sur l’histoire. Leur avance sur l’histoire c’est le fait de constituer un territoire transfrontalier, qui fonctionne comme une région des Alpes à l’intérieur d’une Europe qui serait une Europe des régions"
Gérard Fromm, 46’20 :
"Ici on a été une zone de passage, beaucoup d’Italiens sont venus, ont passé le col de Mongenèvre et sont venus s’installer en France à une période où la vie était difficile en Italie. Donc il y a beaucoup de familles qui sont d’origine italienne. On est ici une zone de passage depuis longtemps. On est une zone de migration, donc, naturellement, on a retrouvé un certain nombre de choses. Les Italiens de l’autre côté, beaucoup parlent français, et puis il y a une culture qui est identique : regardez les églises, les clochers ont la même forme, les peintures murales dans les églises ont les mêmes origines. On a vraiment une continuité. Ces éléments-là font qu’aujourd’hui on a d’ailleurs une proximité avec nos amis italiens. On ne se rend pas compte, on est un peu au bout du monde pour les Français, sauf que leur bout du monde il est beaucoup plus loin... les Italiens c’est la porte à côté. Des Briançonnais vont à Turin, Turin c’est à une heure et quart d’ici. Aujourd’hui on a d’ailleurs une proximité avec nos amis italiens dans le cadre des programmes européens, mais aujourd’hui aussi par exemple avec les problèmes des migrants, ce sont des problèmes qu’on partage avec les communes de l’autre côté. On travaille en permanence avec les Italiens.
Elsa Giraud, guide conférencière et historienne, 49’13 :
« C’est le milieu dans lequel on vit, qui peut être un milieu hostile, qui est un milieu qui nécessite des connaissances, une habitude. Et si les Escartons sont nés et ont perduré pendant des siècles, c’est parce que nous sommes dans un territoire de passage, parce que nous sommes dans un territoire où on a des populations et des ressources différentes d’un côté et de l’autre. Donc il fallait des passages, des migrations saisonnières pour vivre dans ces montagnes qui ne vous nourrissent pas l’hiver, pour aller en plaine, pour échanger les produits d’un versant et de l’autre de la montagne. Et le point commun c’est ce besoin de se déplacer, de migrer. La géographie et le climat font qu’on est obligé de s’entraider et venir au secours de celui qui est en pleine montagne. Ici, si on ne connaît pas la montagne, en plein hiver on ne passe pas, on y reste. »
]]>Parution d’un numéro de #revue sur :
Activités marchandes et pratiques de la frontière
La question de la perméabilité, de la pérennité ou de la pertinence des frontières pose nécessairement celle des modalités et des formes de l’échange transfrontalier. Cet échange peut être matérialisé par des flux de personnes, de marchandises, d’informations, qui affectent fortement le fonctionnement d’un espace dit frontalier, de part et d’autre de la limite d’État. Nous nous intéressons dans ce numéro aux répercussions et aux formes spatiales des flux de personnes ou de biens, générés par le seul facteur marchand.
Articles du numéro :
Yoann Morvan
Rami Lévy au cœur du conflit israélo-palestinien, des « supermarchés de la paix » aux frontières multiples [Texte intégral]
#Israël #Palestine
Rami Levy at the core of Israeli-Palestinian conflict, « peace supermarkets » at the crossroads of different borders
Guillaume Poiret et Pierre-Alexandre Beylier
La #réserve_autochtone « transfrontalière » d’#Akwesasne entre #Canada et États-Unis, zone de #contrebande et faille dans la sécurisation de la frontière [Texte intégral]
#peuples_autochtones #Etats-Unis #USA
The Mohawk reserve of Akwesasne between Canada and USA, smuggling area and weakness in the border security
Sophie Avarguez et Aude Harlé
« Consommer » à la frontière : usages et perceptions en territoire catalan [Texte intégral]
“Consuming” at the border : practices and perceptions in Catalonia
Boris Deschanel
Pratiques commerciales et mutations frontalières dans le #Dauphiné préindustriel (de 1713 à la Restauration) [Texte intégral]
Entre enjeux économiques, militaires et politiques
Commercial Practices and Borders in preindustrial Dauphiné (from 1713 to the Restauration)-Economic, Military and Political Issues
Edmond Sougue
#Malanville - #Gaya, une dynamique de territorialisation à la frontière #Benin - #Niger [Texte intégral]
Malanville - Gaya, a territorialization on Benin–Niger border
Raphaëlle Chevrillon-Guibert
Les commerçants #zaghawa du #Darfour (#Soudan) : des passeurs de frontières [Texte intégral]
Pathways of Accumulation in Sudan : The Case of Darfurian Cross-Border Traders
Mohamadou Mountaga Diallo
Frontières et activités marchandes en #Afrique_de_l’Ouest : logiques d’acteurs et fonctionnement scalaire [Texte intégral]
Borders and trading activities in West Africa : actors logics and scalar operation
Arnaud Serry
Les activités commerciales et marchandes à la frontière orientale de l’Union Européenne [Texte intégral]
Le cas de figure russo-balte
Commercial Activities on the Eastern Border of the European Union : Russian-Baltic Case
Antoine Marsac
Évolutions des #mobilités_transfrontalières liées au #commerce du #tourisme_sportif en Afrique australe [Texte intégral]
Evolutions of cross-border mobility related to trade Sports Tourism in Southern Africa