• Travailleurs sans travail - Site de réflexion économique et politique
    http://lespoir.jimdo.com/2013/09/17/travailleurs-sans-travail

    La faillite de la pensée économique dominante
     

     La victoire du néolibéralisme est d’abord une victoire dans le domaine des idées. Sous l’influence de Walras (pourtant socialiste) et de ses continuateurs, l’économie dominante moderne s’est construite autour de la Théorie de l’équilibre Générale (TEG) réalisée par Arrow et Debreu, c’est-à-dire de l’équation mathématique censée résoudre la question de l’équilibre des marchés. La démarche walrasienne, consistant à poser comme hypothèse la constance de comportements tels que la rationalité, la maximisation du profit individuel ou l’information complète des agents économiques imprègne encore de nombreux travaux, moins peut-être par ses résultats que par sa méthode. Ainsi l’économie est-elle devenue principalement une science mathématisée, voulant résoudre dans des équations les déterminants de la formation des prix ou des niveaux de production.
    Née à la fin du 19ème siècle dans le but de constituer l’économie en science, inspirée et voulant atteindre le statut de la science physique, l’approche walrasienne ou néo-classique, n’a pas connu la même trajectoire. En particulier, sa valeur prédictive est mise en déroute dans les années 30, et des auteurs tels que Keynes et Hayek détruisent ses fondements en utilisant des arguments qui portent encore aujourd’hui, bien qu’on ne les entende pas toujours. Il est vrai que l’approche néo-classique su évoluer, en pensant d’abord de façon dynamique, c’est-à-dire de manière temporelle, et complexifier en conséquence ses outils mathématiques (après la deuxième guerre, c’est notamment ce à quoi s’attèleront les deux « Nobels » français Allais et Debreu). Adapter ensuite sa théorie de la rationalité des agents, sur quoi se base toutes les constructions néo-classiques, en intégrant des hypothèses plus réalistes (anticipations rationnelles de Lucas…).
     
     Mais quelles que furent les évolutions, le modèle d’équilibre général néo-classique est en crise profonde. Il demeure sans valeur prédictive et ce faisant, sans valeur scientifique, pour la raison qu’il ne parvient pas à dégager des lois des comportements humains, comme le fait la science physique du comportement des choses. L’incertitude radicale qui règne dans la prévision de l’évolution des prix, dans la rentabilité des investissements futurs, dans le comportement des consommateurs, est pour l’heure indépassable. D’abord du fait que l’homme est un être social qui agit en fonction du comportement de ses semblables, ensuite parce qu’il est un être non rationnel qui peut se comporter en opposition à son propre intérêt comme l’a montré la psychologie expérimentale. Enfin et surtout parce que son comportement est contextuel, c’est-à-dire qu’il dépend du moment, du lieu et des institutions au sein desquelles il agit.

    #Travail
    #Chômeur
    Théorie de l’équilibre Générale #TEG
    #Arrow
    #Debreu
    #Keynes
    #Hayek
    #Walrasienne ( néo-classique)
    #Richesse
    #Productivité