• A la veille du déconfinement, des projections épidémiologiques globalement pessimistes, Paul Benkimoun, Chloé Hecketsweiler
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/05/07/a-la-veille-du-deconfinement-des-projections-epidemiologiques-globalement-pe


    Désinfection d’une salle de classe du groupe scolaire des Peupliers à Beaune (Côte-d’Or), le 6 mai. JEFF PACHOUD / AFP

    Selon différentes modélisations, la stratégie du gouvernement est insuffisante pour endiguer une seconde vague de l’épidémie. Elle pourrait frapper de plein fouet des hôpitaux fragilisés par deux mois de lutte contre le Covid-19.

    A quelques jours du déconfinement, la France est-elle aussi à la veille d’un rebond épidémique ? « Trop de relâchement et d’insouciance, et c’est une deuxième vague qui menace ; trop d’immobilisme et d’angoisse, et c’est l’asphyxie collective. Tel est le chemin de crête sur lequel nous devons avancer : chaque versant est un à-pic vertigineux » , a résumé le premier ministre, Edouard Philippe, auditionné le 4 mai au Sénat.
    Partant de ce constat, plusieurs stratégies sont possibles, mais celle en demi-teinte présentée par le gouvernement est loin de faire l’unanimité parmi les épidémiologistes.

    Premier écueil en vue : l’absence de mesures de protection renforcées pour les personnes les plus vulnérables. Dans une étude mise en ligne mercredi 6 mai, les modélisateurs de Public Health Expertise estiment qu’il sera impossible d’éviter une seconde vague si cette population est de nouveau exposée au virus.

    Les auteurs prennent pour hypothèse un scénario proche de celui esquissé par le président de la République dans son allocution du 13 avril avec une réouverture des écoles et un retour au travail pour le plus grand nombre. Dans leurs différents scénarios, la circulation du virus est en partie contrôlée par la mise en quarantaine des personnes infectées et le dépistage de leurs contacts. Leur objectif est d’évaluer l’impact de deux autres mesures de contrôle : le port obligatoire du masque et la réduction des contacts dans la vie quotidienne (la « distanciation sociale »).

    Protéger la population « vulnérable »

    Pour cela, leur modèle « recrée » la circulation du virus au sein d’une population fictive de 500 000 personnes avec la possibilité d’ajuster des dizaines de paramètres selon les hypothèses retenues. Résultat : même si le port de masques et la distanciation sociale permettent de réduire de 75 % le risque de contamination, le nombre de cas graves serait tel que les capacités d’hospitalisation en réanimation seraient débordées dès la fin du mois de juillet (14 000 lits au total dont les trois-quarts réservés aux patients Covid). « Dans ce scénario, un nouveau confinement serait inévitable » , estime Nicolas Hoertel, psychiatre et modélisateur à l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), coauteur de l’étude.

    Pour l’éviter, l’étude suggère des mesures additionnelles pour protéger la population « vulnérable », celle qui risque le plus d’être hospitalisée en réanimation et de décéder : les personnes âgées de plus de 65 ans, ou présentant des facteurs de risque (diabète, hypertension, maladie pulmonaire, obésité). Sans prolonger leur confinement, elles seraient encouragées à limiter au strict minimum leurs contacts et leurs sorties jusqu’à la fin de l’année. Dans ce scénario, la mortalité globale diminuerait de 85 % avec 33 000 décès entre mai et décembre contre 217 000 dans le scénario le plus pessimiste, qui ne prévoit ni port du masque ni distanciation sociale.

    A la fin de cette vague, le nombre de personnes infectées – en majorité les moins susceptibles de développer des formes sévères de Covid – serait suffisant pour atteindre l’immunité de groupe. « Il ne s’agit pas d’exposer une partie de la population plutôt qu’une autre mais de tenir compte du déséquilibre de risque entre elles » , souligne Nicolas Hoertel. « La question, qui devrait faire l’objet d’un débat de société, est : comment protéger de façon humaine une population vulnérable, essentiellement âgée » , ajoute le médecin.

    Autre modélisation, celle réalisée par l’équipe de Vittoria Colizza (Inserm) et Pierre-Yves Boëlle (Sorbonne Université). Elle reprend le modèle utilisé pour estimer l’impact du confinement sur le système de soins en Ile-de-France, en l’actualisant avec des données sur les admissions en réanimation jusqu’au 28 avril. « Cela donne une idée de ce à quoi nous pouvons nous attendre pour le 11 mai et après en Ile-de-France, là où l’épidémie est la plus forte » , explique Vittoria Colizza.

    « Une seconde vague plus intense que la première »

    La question de la réouverture des écoles est ici centrale. Bien que la contribution des jeunes enfants à la transmission du SARS-CoV-2 soit plus faible que celle des adultes, elle entraînerait selon eux une augmentation du nombre de cas de Covid-19 dans les deux mois suivants.

    L’épidémie ne pourrait être contrôlée qu’à plusieurs conditions. La première est le maintien des mesures de distanciation physique. « Cela suppose que 50 % des gens restent chez eux – soit que leur activité professionnelle n’ait pas repris, soit qu’ils pratiquent le télétravail –, que les personnes âgées aient réduit de 75 % leurs contacts, et qu’il y ait une réouverture partielle (pas plus de 50 %) de différentes activités et commerces » , détaille Vittoria Colizza.

    Autre condition pour ce scénario : que le dispositif de dépistage, de traçage et d’isolement des cas et de leurs contacts détecte au moins 50 % des nouvelles infections. « Si 25 % seulement sont identifiés, nous aurions à affronter une seconde vague plus intense que la première, débutant fin juin avec des capacités de réanimation dépassées jusqu’en août », insiste Vittoria Colizza. La modélisatrice souligne qu’au-delà du nombre de tests disponibles, ce dispositif de traçage des contacts nécessite des ressources humaines massives afin de casser les chaînes de transmission.

    Enfin, les modalités de la réouverture des établissements scolaires sont déterminantes. Si maternelles et écoles primaires rouvrent le 11 mai en Ile-de-France, les besoins d’admission en réanimation atteindraient au maximum 72 % des capacités hospitalières. Ce résultat rassurant ne se produirait que dans deux situations : soit aucun autre établissement scolaire ne rouvre avant les vacances d’été, soit les collèges et les lycées ne commencent à accueillir de nouveau leurs élèves qu’à partir du 8 juin, avec dans un premier temps 25 % de l’effectif et une augmentation progressive semaine après semaine.

    Dans l’hypothèse où l’ensemble des élèves, de la maternelle au lycée, reprendraient les cours le 11 mai, les chercheurs de l’Inserm envisagent une seconde vague épidémique, similaire à la première. Elle serait toutefois évitée en limitant à 50 % l’effectif pour l’ensemble des classes. Un retour en classe de l’ensemble des adolescents en juin aurait pour effet de submerger les services de réanimation, les nouveaux cas qui en découleraient nécessitant 138 % des capacités.

    « Les équipes sont sur les rotules »

    Quels que soient les leviers actionnés, l’arithmétique « de terrain » s’annonce, elle aussi, complexe. « On nous demande de faire deux hôpitaux en un, avec des unités Covid + et des unités Covid –. Mais c’est exactement comme dans les écoles : nous n’avons pas assez de place » , constate Romain Dufau, chef du service des urgences de l’hôpital Jean Verdier à Bondy (Seine-Saint-Denis). Faute d’un nombre de chambres simples suffisant, seuls six patients pourront être accueillis au lieu de dix en temps normal. « Nous allons tous perdre 20 % à 30 % de notre capacité d’hospitalisation, alors qu’il n’y avait déjà pas assez de lits » , regrette-t-il.

    Avec le départ des renforts, se repose la question des ressources humaines : « Nous aimerions recruter de nouvelles infirmières, les diplômées de juin, mais la prime d’attractivité [destinée à encourager leur installation en Ile-de-France] est insuffisante » , estime le médecin. Faute d’assistante sociale, le suivi des patients précaires s’avère très compliqué, dans ce département qui est le plus pauvre d’Ile-de-France. « Comment va-t-on les isoler ? Nous n’avons déjà pas assez de lits. Je me vois mal immobiliser une chambre en attendant le résultat des tests. Il faut que l’Etat nous donne des moyens pour cela », insiste Romain Dufau.

    A l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, le rythme des admissions s’est beaucoup ralenti et une partie des lits de réanimation a été réaffectée à la prise en charge d’autres patients. Mais la perspective d’une nouvelle vague inquiète. « Les équipes sont sur les rotules » , témoigne Alexandre Demoule, chef de service de réanimation. « Nous sommes comme une équipe de foot qui vient de gagner un match et à qui on demanderait de le rejouer le lendemain », souligne le médecin.
    L’AP-HP tablait sur 256 patients hospitalisés en réanimation au 21 mai. « Il n’est pas sûr que nous puissions atteindre cet objectif, car les sorties sont plus lentes que prévu » , explique le réanimateur. « Certains patients sont là depuis plus d’un mois et resteront encore longtemps » .
    Selon le scénario « intermédiaire » de la modalisation élaborée par l’AP-HP, près de 500 patients pourraient être hospitalisés en réanimation au 30 juin, contre un peu plus de 1 100 au 8 avril. Ce nombre pourrait s’élever à 1 200 en cas d’échec de mesures « post-confinement ».

    #cise_sanitaire #déconfinement #deuxième-vague #vulnérables #travail #école #transports_en_commun

  • L’étrange rentrée post-confinement des lycéens allemands - Le Point
    https://www.lepoint.fr/monde/l-etrange-rentree-post-confinement-des-lyceens-allemands-27-04-2020-2373093_

    Dans l’Allemagne fédérale où l’éducation est du ressort des Länder, les ministres de l’Éducation des 16 régions ont décidé que tous les collèges-lycées du pays rouvriront leurs portes pour les élèves de terminale qui passent leur Abitur et pour les secondes qui passent leur MSA, le brevet allemand.

    Aucune école ne ressemble à une autre. Dans cet imposant bâtiment construit en 1906, les conditions ne sont pas les mêmes que dans un bâtiment moderne des années 1970. Impossible donc d’imposer des règles susceptibles de s’appliquer à tous.

    Un prof monte la garde devant les toilettes pour s’assurer que plusieurs élèves ne s’y retrouvent pas en même temps.

    En Allemagne, personne n’envisage pour le moment le retour des sixièmes, cinquièmes, quatrièmes et troisièmes, d’autant que dans certains Länder, comme à Berlin, la rentrée après les vacances se fera à la mi-août.

    Autre problème : comment faire reprendre l’école à des jeunes qui, au mois d’août, n’auront pas été en cours depuis 20 semaines.

    #continuitepedagogique #deconfinement #allemagne

  • L’Institut Montaigne souhaite une augmentation du temps de travail pour « rebondir face au Covid-19 »
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/05/06/l-institut-montaigne-souhaite-une-augmentation-du-temps-de-travail-pour-rebo

    Des journées de travail plus longues, un jour férié en moins, une semaine de vacances scolaires qui saute, un recours accru au forfait jour dans la fonction publique… dans une note publiée mercredi 6 mai, l’Institut Montaigne, un think tank libéral, plaide pour une augmentation du temps de travail après le confinement.

    « Les périodes de confinement strict ou assoupli, et la nécessité de travailler en coexistant durablement avec un virus en circulation vont bouleverser durablement nos organisations productives », peut-on lire dans cette note.

    Pour « rebondir face au Covid-19 », l’Institut Montaigne propose d’« assouplir quelques verrous juridiques persistants » en permettant aux entreprises de « déroger au temps de repos minimum [sic] quotidien de 11 heures minimum par jour ». Autre mesure suggérée : autoriser l’employeur « à titre temporaire (par exemple jusqu’en 2022) à imposer le rachat de jours de RTT pour les salariés au forfait sans majorations ».

    Travailler plus ? Une question de « patriotisme économique », assure l’Institut Montaigne
    https://www.liberation.fr/france/2020/05/06/travailler-plus-une-question-de-patriotisme-economique-assure-l-institut-

    Traditionnellement proche du patronat, l’Institut Montaigne qui fut fondé par l’ancien PDG et fondateur de l’assureur AXA Claude Bébéar, propose un « accroissement du temps de travail sans pour autant que la rémunération supplémentaire correspondante ne soit versée immédiatement par les entreprises ». Le versement différé des heures supplémentaires pourrait être intégré « dans la formule de calcul de la réserve minimale de participation versée l’année suivante », voire ultérieurement, avec éventuellement des contreparties comme la baisse de la rémunération des dirigeants.

    Autres mesures défendues, la suppression de jours fériés comme le jeudi de l’Ascension en maintenant les écoles ouvertes et la suppression à l’automne 2020 de la première semaine des vacances scolaires de la Toussaint. De quoi récupérer environ 0,5 point de PIB, soit « de l’ordre de 12 milliards d’euros de richesse supplémentaire par an ». Dans cette logique d’économies tous azimuts, la note suggère qu’une part plus importante des formations pourrait être réalisée en dehors du temps de travail, sans contreparties pour le salarié, qui resterait en droit de refuser cet aménagement.

    Le rapport en question :
    https://www.institutmontaigne.org/publications/rebondir-face-au-covid-19-lenjeu-du-temps-de-travail

    #covid19 #néo_libéralisme #Institut_Montaigne #déconfinement #travail_déconfiné #mange_ton_rapport

  • Jordan to continue nightly curfew despite ’containing’ coronavirus outbreak - Al Monitor
    Government spokesman raises concerns of potential second wave of Covid-19, saying ’possibility of its return is real’
    #Covid-19#Jordanie#Déconfinement#Quarantaine#Seconde_vague#Épidémie#santé#réfugiés#migrant#migration

    https://www.middleeasteye.net/news/coronavirus-jordan-continue-night-curfew-after-containing-covid19-out

  • Coronavirus resurgence hits Iran -Al Monitor
    Iranian officials warn that a resurgence of the novel coronavirus is gripping nearly half of the country as the number of infections climb once again.

    A report released by Iran’s Health Ministry says 15 out of the country’s 31 provinces are experiencing a resurgence of the novel coronavirus pandemic, despite a flattened curve after more than two months of containment efforts. The resurgence has also slammed the oil-rich province of Khuzestan in the past 10 days, with Governor Gholam-Reza Shariati blaming the situation on the “public’s disregard” for social distancing measures. If the current trend holds, Shariati warned, the earlier restrictions will have to return in force.

    #Covid-19#Iran#Déconfinement#Quarantaine#Seconde_vague#Épidémie#santé#réfugiés#migrant#migration

    https://www.al-monitor.com/pulse/originals/2020/05/iran-coronavirus-covid19-resurgence-pandemic-tehran-isfahan.html

  • 64% in Tehran need Gov’t aid - The Iran project

    According to a telephone survey of 1,028 Tehran’s residents conducted from April 5-8, a total of 64.4% said they need government aid due to the economic hardship inflicted by the coronavirus outbreak, 34.6% said they don’t need it and 1% didn’t respond
    #Covid-19#Iran#Crise_Economique#Aides_sociales#Déconfinement#Pandémie#migrant#migration

    https://theiranproject.com/blog/2020/05/06/64-in-tehran-need-govt-aid

  • #Pierre_Bühler | #Asile et #coronavirus : l’actualité au prisme de l’éthique

    Pierre Bühler, contributeur régulier de la revue Vivre Ensemble, nous livre une analyse fine de la gestion de la crise sanitaire vis-à-vis des populations de personnes exilées. Il scrute ainsi l’actualité de ces dernières semaines en nous aidant à la comprendre à travers le prisme de principes philosophiques éclairants. De la situation dans les camps sur les îles grecques, en évoquant le manque de sauvetage en Méditerranée, pour revenir sur la décision de maintien des procédures d’asile en Suisse, l’auteur interroge les notions d’éthique et de morale qui peuvent entrer en conflit et la façon dont ces conflits sont tranchés. La déontologie est-elle sacrifiée aux diverses finalités politiques ? Ou en d’autres termes : le fait que “chaque être humain doit être protégé” préside-t-il aux décisions et mesures prises dans ce contexte de crise ? S’inspirant de Paul Ricoeur et de John Rawls, Pierre Bühler rappelle que : “ce n’est pas au prix de la déontologie que nous pouvons viser ‘une vie bonne avec et pour l’autre dans des institutions justes’, mais bien plutôt avec elle pour fondement et pour référence. “

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    L’actualité s’est précipitée, ces dernières semaines, et il est bon de prendre un peu de recul, pour tenter de réfléchir à ce qui se passe du point de vue de l’asile en ces temps de #crise_sanitaire.

    Un petit modèle théorique

    Dans sa grande Théorie de la justice[1], le philosophe anglophone #John_Rawls distingue deux perspectives fondamentales qui peuvent s’entrecroiser et entrer en conflit l’une avec l’autre. Nous avons des visées, des velléités de #justice, nous nous efforçons vers des buts : c’est l’aspect téléologique (du terme grec telos, le but, la finalité). Sous cet angle, #Rawls est en débat avec l’#utilitarisme, une position très répandue dans le monde anglo-saxon et qui peut dire que le #sacrifice de quelques-uns est légitime, si cela contribue au plus grand bien pour le plus grand nombre possible. Selon la formule traditionnelle : la fin justifie les moyens. Pour Rawls, une telle position entre en conflit avec la perspective qu’il appelle déontologique (du grec deon, ce qui doit être, le devoir) : au nom des droits et devoirs humains, il n’est pas légitime de sacrifier qui que ce soit, chaque être humain étant à protéger. Ainsi, pour lui, toutes nos téléologies doivent être constamment soumises à la déontologie.

    Pour faire court, il en déduit deux principes de justice : le premier, c’est que toutes les personnes sont égales de droit et doivent avoir des chances égales ; le second dit que si des #inégalités sont nécessaires, elles doivent toujours être organisées de manière à améliorer la situation des plus défavorisés (c’est ce qu’il appelle la #règle_du_maximin : « #maximaliser_les_minima »).

    Dans ce qu’il a appelé sa « petite éthique » dans son livre Soi-même comme un autre[2], le philosophe français #Paul_Ricœur a repris cette idée, en articulant éthique et #morale : l’éthique est portée par ce que nous visons : nous voulons « une vie bonne avec et pour l’autre dans des institutions justes » ; la morale nous impose un certain nombre de #normes et d’#obligations indispensables auxquelles nous devons nous plier. Le troisième moment de la « petite éthique », c’est ce que Ricœur appelle la « #sagesse_pratique » : parce que les visées et les normes entrent constamment en conflit, il faut apprendre à assumer notre action concrètement, en affrontant les #conflits avec courage.

    Ce petit modèle théorique me permet de relire certaines réalités vécues ces derniers temps, car nous sommes en régime de sagesse pratique, et dans les conflits que nous vivons, c’est bien souvent la déontologie qui est sacrifiée aux diverses téléologies.
    Les mesures d’urgence sanitaire

    Les gouvernements ont pris, plus ou moins rapidement et plus ou moins judicieusement selon les pays, des #mesures_d’urgence contre la propagation du coronavirus. La #protection_sanitaire de la population constitue, certes, une #exigence_déontologique, mais elle menace temporairement la #déontologie plus fondamentale. Elle suspend certains #droits_fondamentaux qui nous sont, en temps normal, garantis constitutionnellement : la #liberté_de_mouvement, la #liberté_de_rassemblement, etc. Pour faire passer l’état d’urgence du #confinement, on peut parler massivement d’une #guerre à mener, comme l’a fait le président Macron. Mais il n’en reste pas moins la nécessité de veiller à la déontologie, car la fin risque ici aussi de justifier trop rapidement les moyens (par exemple, la #surveillance_numérique des rassemblements ou des relations interpersonnelles pour le bien du #traçage de la propagation – danger du « Big Brother is watching you », à l’aide des smartphones !). Comme le confinement, le #déconfinement contient un grand risque de #discriminations, et il faudra y veiller !

    Du point de vue du système démocratique, cette tâche de veilleur reviendrait au pouvoir législatif, et heureusement que les parlements vont enfin reprendre leur travail, après une pause déontologiquement problématique. C’est encore plus catastrophique lorsque le parlement donne plein pouvoir à l’#exécutif, comme c’est le cas en Hongrie !

    La crise sanitaire a révélé des dysfonctionnements majeurs. J’aimerais en évoquer deux, avant d’en venir aux implications pour les questions d’asile.
    a) En amont : ces dernières années, le #système_de_santé a subi d’énormes pressions économiques : il fallait le rentabiliser, et donc le réduire au minimum, en économiser les coûts. La pandémie a montré le danger de ces #téléologies_économistes et souligné la nécessité déontologique d’un système de santé solide, digne de respect (quand on voit des néo-libéraux applaudir à 21h l’héroïsme du personnel soignant, on a juste envie de les pousser de leurs balcons – pardon pour cette parenthèse : elle n’est pas « déontologiquement correcte » !).

    b) En aval : certes, l’économie a souffert, et il est donc légitime de penser à l’avenir de celles et ceux qui sont au chômage, qui ont perdu leur travail, etc. Mais je me demande si ceux qui réclament à grands cris des investissements pour la relance économique pensent aux plus défavorisés et portent le souci déontologique d’un « maximin ». Je crains qu’ils ne songent plutôt à leur propre profit, à se refaire une santé financière, ou tout simplement à faire remonter d’urgence le sacro-saint PIB ! Retour aux affaires, alors que la crise serait une bonne occasion de faire le point, de se demander ce que nous voulons et ce que nous devons (krisis, en grec, signifie le jugement). Et déjà on soupçonne les démunis de vouloir profiter : « l’aide d’urgence ne doit pas devenir un oreiller de paresse », dixit Guy Parmelin.
    Asile : pas de « maximin » !

    Venons-en aux conséquences dans le domaine de l’asile. Ici aussi, le second principe de justice ne s’est pas appliqué. La pandémie a, certes, suscité un grand mouvement de solidarité, mais elle a aussi révélé des disparités dans l’exercice de cette dernière. Ce ne fut pas de la « solidarité sans frontières » … Donnons quelques exemples.

    Je viens de parler de celles et ceux qui ont perdu leur travail, et les requérant-e-s d’asile en sont. Ils risquent de se retrouver parmi les plus défavorisés des plus défavorisés, car on ne se souciera d’eux qu’en tout dernier, si personne ne prend leur défense.
    Nous avons pu observer combien l’idée de l’école à la maison a mis des familles de requérant-e-s d’asile en situation difficile : manque de matériel informatique, connaissances lacunaires de la langue d’enseignement, et donc grandes difficultés d’assumer les tâches déléguées d’enseignement. Il y a un danger de fracture sociale.
    Les plus exposés à la pandémie sont les plus fragilisés, et il était donc du devoir de la société d’appliquer les règles de confinement là où elles sont le plus nécessaires, notamment dans les centres d’accueil de requérants d’asile. Mais combien a-t-il fallu insister, et insister pour que cela se fasse, et à l’heure où j’écris ces lignes, il y a des lieux où cela n’est toujours pas fait.
    Enfin le droit d’asile lui-même est devenu victime de la pandémie. En effet, on a déclaré les frontières fermées, même si les frontaliers pouvaient la passer tous les jours, même si on pouvait rapatrier par milliers des citoyens bloqués à l’étranger. Mais elles sont résolument fermées pour les requérants d’asile : plus de possibilité de déposer une demande d’asile – violation du droit international, et donc problème déontologique fondamental.

    Le sauvetage en mer : une déontologie à la dérive

    J’étends quelque peu les perspectives. Le droit marin est absolument clair : toute personne en danger de se noyer doit être sauvée, qui qu’elle soit. Comment se fait-il que cette déontologie marine soit devenue aussi impossible en Méditerranée au fil des ans ? Au point où il faut lutter pour avoir le droit de faire une opération de sauvetage, puis obtenir un accueil dans un port sans devoir forcer les barrages, puis éviter la mise sous séquestre du bateau ? Alors qu’on compte depuis 1993 à 2018 environ 36’000 naufragés dont la mort a pu être documentée. Pour celles et ceux qui peuvent lire l’allemand, je recommande vivement, sur ce sujet, les livres publiés par les deux jeunes capitaines allemandes Carola Rackete et Pia Klemp, qui se sont battues et se battent encore sur ce front[3].

    La déontologie maritime a été disqualifiée par l’Europe : les sauveteurs sont accusés de faire du trafic d’êtres humains, en collaboration avec les passeurs. Et l’approche du problème se fait économique : si nous offrons un sauvetage, cette offre provoque un appel d’air ; plus il y a de navires de sauvetage, plus il y a de bateaux de fugitifs qui arrivent. Pour « réguler ce flux » (oui, c’est comme ça qu’on parle…), il faut réduire l’attrait. Il n’y a donc plus qu’une téléologie : renforcer la surveillance des frontières extérieures, et donc développer Frontex, à coup de milliards, et quant aux fugitifs sur leurs barques de fortune, la meilleure attitude, c’est de « laisser mourir » ou de « refouler vers les camps de la Libye »[4]. Ce faisant, l’Europe trahit ses principes fondamentaux, la déontologie qui constitue sa base.

    L’arrivée du coronavirus a permis de renforcer cette fermeture de la forteresse Europe. Un à un, les pays déclarent leurs ports pas sûrs et donc fermés à toute arrivée de rescapés (comme s’ils avaient été très ouverts auparavant…) ; les bateaux de sauvetage sont mis en panne ; les sauvetages sont bloqués. Mais les bateaux de fugitifs continuent de partir en mer, ce qui, d’ailleurs, contredit tragiquement la théorie économique de l’offre et de la demande… Mais la téléologie de la fermeture des frontières a pris le pas sur la déontologie du droit marin.
    Les camps des îles grecques : un utilitarisme à outrance…

    Environ 40’000 hommes, femmes et enfants vivent dans des camps prévus pour environ 6’000 personnes, dans des conditions innommables : la gale et d’autres maladies se répandent, la nourriture, distribuée dans des longues queues d’attente, est souvent déjà avariée, l’hygiène est rudimentaire ou inexistante, la violence sévit, les femmes subissent des viols, les enfants s’automutilent ou se suicident par désespoir, et régulièrement des incendies dévastent des parties des habitations, tandis qu’aux alentours, des groupes d’extrême-droite répandent la terreur. La description que fait Jean Ziegler dans son livre Lesbos, la honte de l’Europe[5] est sidérante. Mais ce qui est peut-être encore plus frappant, c’est comme il montre que cette misère est délibérément voulue : l’Europe laisse croupir les fugitifs entassés dans ces camps pour dissuader d’autres de venir, en montrant combien peu attractive et non accueillante est l’Europe. Au sens de Rawls, un utilitarisme à outrance : 40’000 personnes utilisées pour protéger l’Europe d’un « flux migratoire » (toujours le « flux » …) incontrôlable. On signalera en passant que Mme von der Leyen a intégré au département européen pour la migration la tâche de « la protection du style de vie européen ». D’ailleurs, lorsqu’une délégation de Bruxelles est allée visiter la frontière gréco-turque, elle a félicité la Grèce dans sa fonction de « bouclier de l’Europe », et l’aide qui lui a été promise à cette occasion, c’était « plus d’équipement technique, comprenant des bateaux, un avion de surveillance maritime, ainsi que des véhicules (équipés de dispositifs de vision nocturne) avec lumière thermique ». Donc, en somme, plus de Frontex, plus de militarisation des frontières ! Une fois de plus, une téléologie s’est imposée par rapport au devoir moral : l’Europe doit se protéger d’une menace à ses frontières extérieures, et dans l’Est de l’Europe, on entend même dire que ces fugitifs souilleraient la pureté ethnique de la population.

    Une possible propagation du coronavirus dans ces camps de la honte serait une catastrophe, car un confinement est impossible (longues queues d’attente, un robinet d’eau pour 1’300 personnes, familles nombreuses dans de petites tentes de fortune, etc.). La menace de la crise sanitaire a été l’occasion pour les autorités grecques de fermer complètement les camps, si bien que même le personnel des ONGs ne peut plus y entrer. Ce bouclage protège peut-être provisoirement du virus, mais suscite surtout une grande peur dans les camps, qui se décharge facilement dans des émeutes et des affrontements avec la police omniprésente.
    En réponse aux appels de Pâques : « pas de crise »

    La misère qui règne dans les camps grecs, amplifiée par la menace de la pandémie, a conduit de nombreux mouvements à lancer des appels de Pâques au Conseil fédéral, lui demandant de poser un signe clair, susceptible de faire bouger l’Europe, en accueillant immédiatement plusieurs milliers de fugitifs en Suisse, l’impératif déontologique étant d’évacuer ces camps le plus vite possible[6]. La réponse est négative. Comme elle l’avait déjà annoncé depuis plusieurs mois, après une procédure assez compliquée, la Suisse se contentera provisoirement d’accueillir mi-mai 21 ou 22 mineurs non accompagnés ayant de la famille en Suisse, comme le Luxembourg qui vient d’en accueillir 12 et l’Allemagne 47. Comme le disait une journaliste dans le journal allemand Die Republik, le message de telles actions est en somme : « Rassurez-vous, nous vous protégeons des réfugiés. »

    Mais la pression continue, car les appels de Pâques sont portés par une forte vague de sympathie. Je vous propose de relire la petite description de la misère dans les camps des îles grecques faite ci-dessus, puis de lire la réponse aux appels de Pâques de Mario Gattiker, secrétaire d’État aux migrations, dans une interview de la NZZ : « La situation en Grèce est difficile, mais il n’y a pas de crise. » Le gouvernement grec peut et doit faire son travail, et la Suisse l’aidera : en améliorant et en accélérant les procédures d’asile, on résoudra le problème des camps. Que faut-il de plus dans ces camps pour que le fonctionnaire bernois inamovible reconnaisse qu’il y a une crise ? Et surtout, que fait-il de la thèse de Jean Ziegler que ces camps doivent rester pour continuer de dissuader, que la téléologie européenne, c’est que ces « hot spots » doivent rester brûlants, incandescents ?
    L’État de droit – sous plexiglas …

    Dans le cadre du confinement, toutes les procédures judiciaires en Suisse ont été interrompues, sauf en matière d’asile. Même si c’est dans des conditions difficiles, les auditions de requérant-e-s d’asile et les prise de décision au SEM et au TAF ont continué, en mettant en danger la santé des personnes impliquées. Des décisions de renvoi ont été prononcées (en Grèce, notamment !), même si le renvoi ne peut pas se faire. Suite à de nombreuses protestations, appelant à interrompre ces procédures, elles furent brièvement interrompues pour aménager les salles d’audition selon les règles de confinement, notamment par l’installation de vitres en plexiglas, ce qui a permis de les reprendre de plus belle dès le 1er avril (et ce ne fut pas un poisson d’avril !).

    Pour justifier cette poursuite des procédures dans des interviews, Mme Keller-Sutter et Mario Gattiker ont invoqué l’État de droit, je dis bien : l’État de droit ! Joli paradoxe : pour poursuivre leur obsession administrative de liquidation des requêtes d’asile, ils ont revendiqué la déontologie : « Particulièrement en temps de crise, l’État de droit doit se montrer fort. » Même si les juristes et les traducteurs sont à distance – ou manquent –, même si les conseillers juridiques sont en télétravail et s’efforcent du mieux qu’ils peuvent de mener à bien leur mission, même si les médecins luttent contre le virus et n’ont pas le temps de faire des rapports médicaux, l’État de droit sous plexiglas continue son travail… Seule concession : on allonge un peu les délais de recours…

    On prétend d’ailleurs respecter les efforts sanitaires des autorités supérieures, mais les contradictions n’ont pas manqué. Un seul exemple : un requérant d’asile kurde du nom de Sangar Ahmad travaillait depuis plusieurs semaines avec son entreprise de nettoyage à désinfecter les locaux hospitaliers vaudois, mais il a dû interrompre ce travail fort utile le 13 avril, parce qu’un rejet de son recours l’obligeait à quitter ce travail et à entrer dans le régime de l’aide d’urgence. Rendu attentif à ce problème par une pétition, le SEM a prolongé le délai de deux mois : on espère que la crise sanitaire sera terminée ou qu’un vol de renvoi sera possible. Obsession de la téléologie, quand tu nous tiens…
    En guise de conclusion : Dürrenmatt et la Suisse

    Pour parler avec Ricœur : les conflits relevant de la sagesse pratique conduisent souvent à la défaite de la déontologie. Or, ce n’est pas très sage. La sagesse doit nous appeler à tenir tête à cette hégémonie des velléités qui contournent le devoir, qui font que si souvent ce qui doit être n’est que ce qui devrait être et n’est pas. La sagesse pratique nous appelle donc à être des veilleurs de la déontologie, dévoilant sans cesse les fausses téléologies, car ce n’est pas au prix de la déontologie que nous pouvons viser « une vie bonne avec et pour l’autre dans des institutions justes », mais bien plutôt avec elle pour fondement et pour référence.

    Le jeune Dürrenmatt, dont nous fêterons le centenaire en janvier prochain, l’exprimait dans un texte de 1950 dans lequel il se demandait quel serait l’avenir de la Suisse dans l’Europe en train de se construire. J’en cite quelques phrases qui me paraissent encore d’actualité et qui me serviront de conclusion :
    « Seule une Suisse qui garantit aux réfugiés toute la protection et toute l’aide possibles a un droit d’exister. C’est notre premier devoir politique de penser d’abord aux autres, puis à nous. Nous ne pouvons jamais faire assez pour les exilés, car nous justifions ainsi notre existence. Chaque cuillérée de soupe que nous leur donnons a plus de valeur que tous les discours de nos pères de la patrie et de nos professeurs. […] Aucun État ne repose autant sur la justice que la Suisse. Ce n’est qu’en justice qu’une liberté est possible qui ne soit pas le règne de l’arbitraire. La justice est la plus haute tâche de la Suisse. […] Nous devons comprendre que nous sommes à un tournant de l’histoire. Une Suisse future n’est pensable que comme l’État le plus social du monde, sinon elle sera mentionnée occasionnellement comme une curiosité dans l’enseignement de l’histoire des générations futures. »[7]
    Pierre Bühler,
    Neuchâtel/Zurich

    [1] Publiée en anglais en 1971, elle a paru en traduction française en 1987 (Paris, Éd. du Seuil ; 667 pages !).

    [2] Paris, Éd. du Seuil 1990.

    [3] Carola Rackete, Handeln statt Hoffen. Aufruf an die letzte Generation, Munich, Droemer, 2019 : Pia Klemp, Lass uns mit den Toten tanzen. Roman, Augsburg, MaroVerlag, 2019.

    [4] Cf. l’excellent dossier à ce sujet dans la Gazette de Vivre ensemble #5 que nous venons de recevoir.

    [5] Paris, Éd. du Seuil, 2020.

    [6] Ces appels peuvent être lus sur le site www.asile.ch.

    [7] Friedrich Dürrenmatt, Meine Schweiz. Ein Lesebuch, Zurich, Diogenes, 1998, p. 240-241 (trad. P. Bühler)

    https://asile.ch/2020/05/06/pierre-buhler-asile-et-coronavirus-entre-deontologie-et-teleologie
    #migrations #réfugiés #covid-19 #applaudissements #économie #école_à_la_maison #fermeture_des_frontières #sauvetage_en_mer #droit_marin #Etat_de_droit #Dürrenmatt

    ping @isskein @karine4 @thomas_lacroix

  • Cartographie numérique : La carte, objet éminemment politique : vers un déconfinement différencié par départements
    http://cartonumerique.blogspot.com/2020/05/la-carte-du-deconfinement.html

    Le gouvernement français a fait connaître la carte destinée à préparer le déconfinement qui sera mis en oeuvre à partir du 11 mai 2020. Il s’agit d’un déconfinement progressif qui sera différencié en fonction des départements. Il s’agit d’une situation inédite qui introduit une différenciation, voire une inéquité entre les territoires de la République. Cette carte, en apparence assez simple avec ses trois couleurs vert-orange-rouge, pose question sur le plan sémiologique. Elle interroge quant au choix des données et au sens général à lui accorder. Aussi peu scientifique que pédagogique, la carte du déconfinement s’est transformée en mème sur les réseaux sociaux où elle fait l’objet de détournements humoristiques.

    #cartographie #covid-19

    • Covid-19 : des cartes très politiques

      Le système de #classement des #départements utilisé par le #gouvernement pour préparer le #déconfinement n’a que l’apparence d’une démarche scientifique.

      Lors de sa conférence de presse de jeudi, le ministre de la Santé a présenté trois cartes « reflétant l’activité virale du Covid-19 » dans les départements français, sur lesquelles sera en partie fondée la stratégie de déconfinement à partir du 11 mai.

      Avec leur classement en trois catégories des départements, elles apparaissent comme la garantie que les décisions du gouvernement seront fondées sur une analyse statistique objective. Pourtant, les cartes ne sont pas des images « scientifiques » indiscutables (1), surtout lorsqu’elles sont utilisées par des politiques en temps de crise. Il est donc important de déconstruire l’idée qu’il existe des départements rouges, orange et verts.

      Un #titre, une #légende

      Une carte n’est vraiment lisible que si elle comprend au moins un titre et une légende qui explique les choix graphiques opérés. Celles qui ont été diffusées jeudi comportaient des légendes lacunaires : pas de précision sur les pourcentages décrivant la « circulation active de l’épidémie » (carte 1), pas de description de la « capacité » des hôpitaux pour analyser la « tension hospitalière » (carte 2), pas d’information sur la façon dont la « synthèse » est établie (carte 3).

      Quelles sont les sources, la date ou la période de référence ? Aucune réponse à ces questions, même si les jours suivants, une précision sur les pourcentages a été ajoutée sur la première et la deuxième carte. Pour leur défense, elles sont issues d’une conférence de presse où Olivier Véran donnait des explications plus précises, mais il est étonnant qu’aucun document plus explicite n’ait été diffusé ensuite.

      Le titre de la première carte est problématique : ce qui est montré sur celle-ci ne correspond que très partiellement à « la circulation active du virus », car cela impliquerait de rendre compte d’un mouvement sur une certaine durée. On attendrait donc un indicateur dynamique montrant un flux ou comparant un état à deux dates précises. Or nous avons ici la représentation d’une moyenne de pourcentages statiques, à savoir la part de suspicion de cas de Covid-19 parmi les passages aux urgences par jour et par département.
      Problème de données

      C’est pourtant ce critère qui a valu au Cher, à la Haute-Corse et au Lot d’être classés rouges alors que leurs voisins étaient souvent verts. Le gouvernement a remédié à cette « erreur » dès le lendemain. Comment ? On ne sait pas : d’après les chiffres publiés les jours suivants (2), certains départements passés du rouge au vert possèdent toujours des parts importantes de suspicion de Covid-19 parmi leurs passages aux urgences (plus de 20% de moyenne sur sept jours pour la Haute-Corse jusqu’à dimanche, par exemple).

      Cette erreur de comptage révèle un autre problème fondamental : l’indicateur choisi pour exprimer la circulation du virus est apparemment trop réducteur, car trop sensible aux infimes fluctuations qui peuvent être enregistrées d’un jour à l’autre dans les départements les moins touchés et les moins peuplés. Des particularités liées au jour de l’enregistrement (il y a moins de passage aux urgences les dimanches) ou une erreur de saisie ou de calcul seront très visibles dans les pourcentages produits à partir d’une petite population comme dans le Lot (81 passages par jour en moyenne), alors qu’elles seront presque totalement lissées avec une population importante comme à Paris (885 passages).

      Le dimanche 26 avril, 52 passages aux urgences ont par exemple été enregistrés dans le Lot, dont 2 étaient dus à une suspicion de Covid-19 (soit 3,8%). Avec ce mode de calcul, il aurait suffi de 4 personnes de plus avec suspicion de Covid-19 ce jour-là pour que le pourcentage monte à 11,5%, et que le département tombe dans la catégorie rouge. En comparaison, 4 passages de plus n’auraient provoqué que 0,5% d’augmentation de la part des suspicions Covid-19 aux urgences à Paris. Le lendemain, il y a eu 102 passages dans le Lot dont 11 pour une suspicion Covid-19, soit une « circulation active du virus » de 10,8%… Bien que les cartes du gouvernement fassent une moyenne sur sept jours (ce qui ne lisse que partiellement ces fluctuations), il est clair qu’un tel indicateur n’est pas assez stable ni assez complexe pour fonder la stratégie de déconfinement (3).
      Discrétisation

      Un autre problème tient à la manière dont les catégories (vert, orange, rouge) ont été construites. Admettons que la carte de « la circulation active du virus » publiée mercredi soit fondée sur les moyennes de la part quotidienne de passages aux urgences dus au coronavirus entre le 22 et le 28 avril. Sur cette période, 33,8% des passages aux urgences dans le Cher sont dus à une suspicion de Covid-19, il y en a 10,2% dans la Nièvre et 9,7% dans l’Yonne. Selon les catégories du gouvernement, la Nièvre et le Cher, qui ont plus de 20% d’écart, sont englobés dans la même catégorie rouge (supérieur à 10%), alors que l’Yonne est dans la catégorie orange (de 6 à 10%).

      Injuste semble-t-il ? Ceci correspond au problème de la discrétisation, qui désigne la répartition des valeurs en catégories, effectivement nécessaire à la lisibilité de ce type de carte. Pour choisir les seuils qui les déterminent, il existe plusieurs méthodes statistiques. Ici, il y a eu discrétisation, mais on ne sait pas comment. A quoi correspond donc ce seuil de 10% qui risque de prendre beaucoup d’importance dans nos vies les prochaines semaines ? Un seuil épidémiologique établi scientifiquement ou statistiquement ? Un nombre choisi pour sa rondeur ?

      Autre problème : le nombre de catégories. Suivant les règles habituelles de représentation des données (la sémiologie graphique) (4), un nombre minimum de quatre catégories – idéalement cinq – serait préconisé. Ici, les raisons politiques ont dicté un résumé de la réalité en trois catégories simplificatrices ; il devrait n’en rester plus que deux en fin de semaine.

      Problème de #sémiologie

      Pour signifier visuellement la progression continue de pourcentages, la sémiologie préconise d’utiliser une même gamme de couleur, du clair au foncé. Selon ces règles, les cartes de la « circulation active du virus » et de la « tension hospitalière » sont donc fausses, car elles passent du vert, à l’orange, au rouge. Aucun cartographe n’est tenu d’appliquer absolument ces règles. Toutefois, cette entorse révèle un choix graphique à but politique : elle sert à faire correspondre les cartes à l’opposition binaire entre « vert » et « rouge » exposée quelques jours plus tôt par le Premier ministre devant le Parlement.

      C’est l’application visuelle d’une rhétorique politique, dont l’efficacité est renforcée par les connotations des deux couleurs choisies : vert = bien, sécurité ; rouge = mal, danger. Cela nous force à lire une séparation radicale entre les départements alors qu’il n’en est rien dans les données de départ. C’est peut-être pour cette raison que les cartes de jeudi ont provoqué la colère des habitants du Lot, de la Haute-Corse ou du Cher, choqués de se découvrir rouges.

      Ces cartes ne sont pas justes. Elles ne sont pas non plus complètement fausses. Elles constituent en revanche de parfaits (et très grossiers) exemples d’utilisation politique de cartes statistiques, qui jouent sur les nombreuses alternatives offertes aux cartographes. Les cartes sont des discours et doivent donc être contextualisées, datées, sourcées, signées et, en retour, critiquées. C’est à ce prix qu’elles peuvent être comprises pour ce qu’elles sont : au mieux de merveilleux outils heuristiques et pédagogiques, au pire des images de propagande potentiellement dangereuses.

      https://www.liberation.fr/debats/2020/05/05/covid-19-des-cartes-tres-politiques_1787381

    • Exemples d’autres cartes possibles avec les mêmes données :
      https://signaletbruit.substack.com/p/ce-que-le-dbat-autour-de-stopcovid

      Illustration de notre premier numéro sur la mise en données du COVID-19, cette cartographie montre l’impact des conventions de représentation sur notre appréhension d’une réalité. En gardant le même indicateur (hospitalisations pour 10000 habitants) et les mêmes données, mais en faisant varier la taille des catégories utilisées, on obtient 4 cartes très différentes. L’auteur n’a malheureusement rien pu faire pour la Côte-d’Or et le Doubs.

  • Réfugiés en #Serbie : isolement total dans les #centres_d’accueil

    Ils sont 9000 réfugiés et demandeurs d’asile, enfermés depuis le 15 mars dans les centres d’accueil en Serbie, placés sous la garde de l’armée, au nom des mesures de confinement destinés à lutter contre le Covid-19. Les ONG évoquent une situation humanitaire catastrophique et dénoncent des mesures anticonstitutionnelles et discriminatoires.

    « Personne ne peut dire que les conditions de vie sont bonnes », déplore Nanayao, originaire du Ghana, enfermé dans le Centre d’accueil de demandeurs d’asile de #Krnjača, près de Belgrade, depuis le 15 mars et la proclamation de l’état d’urgence en Serbie. « Pour notre sécurité, je ne vois rien de mal dans les mesures prises visant à empêcher que nos familles et nous-mêmes entrions en contact avec ce virus dangereux, mais ici, on n’est pas bien. Jusqu’à présent on pouvait sortir et rentrer à notre guise. À présent, c’est interdit. »

    En isolement total dans des centres aux quatre coins de la Serbie, près de 9000 réfugiés, migrants et demandeurs d’asile peuvent uniquement se promener dans leurs enceintes. Depuis le 15 mars, les centres sont même surveillés par l’armée. Tous les migrants et réfugiés qui dormaient dehors ont été transférés dans des camps par l’armée et la police. Selon le Commissariat pour les réfugiés, les centres d’accueil, prévus pour héberger 6000 personnes au total, en accueillent aujourd’hui 8839.

    « Faute de place, on a installé des chapiteaux et des tentes avec un accès à l’eau potable et des toilettes », précise un porte-parole du Commissariat pour les réfugiés. « Les migrants ont droit à trois repas chauds par jour. Deux centres temporaires ont été ouverts à #Morović, près de la frontière avec la Croatie, et à #Miratovac, dans le sud du pays, tandis que le centre d’accueil de #Divljana, au sud-est du pays, est à nouveau opérationnel. »

    Camps surpeuplés, régime semi-carcéral

    Tout en reconnaissant que les mesures strictes « se sont avérées efficaces puisqu’aucun cas de contagion du coronavirus n’a été constaté parmi les migrants », les ONG soulignent que certains camps sont surpeuplés et que la situation est en train de se dégrader. En témoignent deux récentes tentatives d’évasion à #Adaševci, le camp établi dans une ancienne station-service de l’autoroute, près de la frontière serbo-croate, et à Krnjača, au cours desquelles l’armée serbe a tiré en l’air « pour calmer la situation », selon le ministre de la Défense Aleksandar Vulin. « Un scandale humanitaire absolu », dénonce Gordan Paunović, de l’ONG Info Park.

    Le 15 mars, toutes les activités des ONG ont été suspendues, sauf celles qui luttent directement pour la prévention et contre la propagation de la maladie. « Nous continuons à fournir du conseil légal par téléphone sur la procédure de demande d’asile, ainsi qu’une assistance psychosociale, qui est très importante en ce moment », explique Mirjana Milenkovski, chargée des relations publiques du Bureau du Haut-Commissariat des Nations-unies pour les réfugiés (UNHCR) à Belgrade.

    « De nombreux demandeurs d’asile qui travaillaient pour des ONG ont été licenciés, tandis que les enfants ne peuvent pas suivre les cours à distance ’organisés par les écoles serbes », note l’UNHCR. « Comme en Grèce et dans d’autres pays, l’UNHCR est prêt à soutenir la Serbie pour trouver un logement alternatif et mieux sécurisé pour les demandeurs d’asile, les enfants non-accompagnés et ceux séparés de leurs parents sur la route. »

    « Toutes les organisations s’efforcent de maintenir leurs activités et d’identifier des méthodes alternatives, mais rien ne peut remplacer le contact physique avec la personne qui a besoin d’un tel soutien », insiste pourtant Gordan Paunović. « Des dizaines de gens nous sollicitent pour recevoir de l’aide par téléphone. Toutes les conversations se terminent par la même question : quand est-ce que tout ça va finir ? Ces gens sont pratiquement emprisonnés. »

    Des mesures anticonstitutionnelles ?

    L’ONG Initiative A11 a lancé une initiative d’examen de la constitutionnalité de l’article 3 du décret prescrivant les mesures d’#état_d’urgence qui a imposé l’isolement total dans les centres. L’organisation envisage aussi de déposer une #plainte contre le gouvernement serbe. « Au-delà de la décision inconstitutionnelle et illégale de priver tous les citoyens de cette #liberté, le problème réside aussi dans les critères discriminatoires sur lesquels elle est fondée, ces personnes ayant été défavorisées uniquement en raison de leur statut », s’indigne Danilo Ćurčić de l’Initiative A11. « On n’explique pas pourquoi ils sont enfermés dans des centres surpeuplés où l’on ne peut pas surveiller l’application des mesures contre la propagation de la contagion et d’autres mesures sanitaires. »

    L’Union européenne a annoncé qu’elle fournirait des couvertures, des matelas et des tentes. L’UNHCR s’attache à son tour à aider. « Jusqu’à présent, les Nations-unies et l’UNHCR ont surtout fourni des produits d’hygiène », affirme Mirjana Milenkovski. « Nous travaillons tous pour améliorer la connexion Wi-Fi. Il n’a effectivement jamais été si important qu’ils aient accès à Internet pour pouvoir rester informés. De petits magasins ont aussi ouvert dans certains centres. Cela ne peut certainement pas remplacer la liberté de circulation, les sorties et les promenades, mais on essaie de leur faciliter le quotidien le plus possible. »

    Alors que le gouvernement serbe commence à assouplir les mesures de confinement, les réfugiés et les migrants restent en isolement total. Le Commissariat pour les réfugiés assure que des mesures de #déconfinement des camps sont actuellement à l’examen et qu’« elles seront adoptées à temps, en tenant compte la sécurité des migrants et des citoyens de Serbie ».

    https://www.courrierdesbalkans.fr/Refugies-en-serbie-isolement-total-dans-les-centres-d-accueil
    #isolement #covid-19 #coronavirus #asile #migrations #réfugiés #Krnjaca #Morovic #Adasevc #surpopulation #discrimination #liberté_de_mouvement

    ping @luciebacon

    • L’#Allemagne rétropédale sur la #réouverture des écoles

      L’Allemagne a décidé de reporter sa décision sur la réouverture des écoles, le #Danemark ayant constaté une recrudescence des infections deux semaines après avoir fait revenir les enfants.

      S’exprimant après une réunion avec les chefs des 16 régions allemandes jeudi, Mme Merkel a déclaré que le gouvernement avait besoin de plus de temps pour déterminer les effets du relâchement des mesures les plus restrictives sur la progression de la pandémie avant de s’engager dans un nouvel assouplissement de la fermeture. C’est pourquoi il a été décidé de reporter au 6 mai la décision sur la date de redémarrage complet des écoles, des garderies et des clubs sportifs, a-t-elle déclaré.

      « Chaque assouplissement des restrictions entraîne une augmentation du nombre de personnes se déplaçant en public, se rencontrant, et un remplissage des centres-villes et des transports publics », a déclaré Mme Merkel aux journalistes. « C’est pourquoi nous devons constamment surveiller la façon dont cela affecte les éventuelles nouvelles infections ».

      Dans le même temps une étude allemande a alimenté la confusion sur le rôle des enfants dans la pandémie, en tentant de démontrer que les enfants atteints du Covid 19 pourraient être aussi infectieux que les adultes. Les niveaux de virus dans les voies respiratoires - la principale voie de transmission de l’agent pathogène - ne semblent pas différer de manière significative selon les groupes d’âge, ont constaté Christian Drosten, directeur de l’Institut de virologie de l’hôpital Charite de Berlin, et ses collègues. Ils ont conseillé la prudence dans la réouverture des écoles et des jardins d’enfants.

      L’approche prudente sur la réouverture des écoles intervient alors que les pays européens débattent des risques d’un assouplissement des restrictions pour relancer leur économie après des semaines d’immobilisation destinées à réduire la propagation de Covid 19.

      Alors que la France prévoit de rouvrir les crèches et les écoles primaires lorsque le pays commencera à assouplir ses restrictions le 11 mai, l’Italie ne les rouvrira pas avant septembre car les scientifiques ne s’accordent pas sur le rôle des enfants dans la transmission de la maladie dans la communauté.

      https://www.atlantico.fr/pepite/3589263/l-allemagne-retropedale-sur-la-reouverture-des-ecoles

    • New Studies Add to Evidence that Children May Transmit the Coronavirus

      Experts said the new data suggest that cases could soar in many U.S. communities if schools reopen soon.

      Among the most important unanswered questions about Covid-19 is this: What role do children play in keeping the pandemic going?

      Fewer children seem to get infected by the coronavirus than adults, and most of those who do have mild symptoms, if any. But do they pass the virus on to adults and continue the chain of transmission?

      The answer is key to deciding whether and when to reopen schools, a step that President Trump urged states to consider before the summer.

      Two new studies offer compelling evidence that children can transmit the virus. Neither proved it, but the evidence was strong enough to suggest that schools should be kept closed for now, many epidemiologists who were not involved in the research said.

      Many other countries, including Israel, Finland, France, Germany, the Netherlands and the United Kingdom have all either reopened schools or are considering doing so in the next few weeks.

      In some of those countries, the rate of community transmission is low enough to take the risk. But in others, including the United States, reopening schools may nudge the epidemic’s reproduction number — the number of new infections estimated to stem from a single case, commonly referred to as R0 — to dangerous levels, epidemiologists warned after reviewing the results from the new studies.

      In one study, published last week in the journal Science, a team analyzed data from two cities in China — Wuhan, where the virus first emerged, and Shanghai — and found that children were about a third as susceptible to coronavirus infection as adults were. But when schools were open, they found, children had about three times as many contacts as adults, and three times as many opportunities to become infected, essentially evening out their risk.

      Based on their data, the researchers estimated that closing schools is not enough on its own to stop an outbreak, but it can reduce the surge by about 40 to 60 percent and slow the epidemic’s course.

      “My simulation shows that yes, if you reopen the schools, you’ll see a big increase in the reproduction number, which is exactly what you don’t want,” said Marco Ajelli, a mathematical epidemiologist who did the work while at the Bruno Kessler Foundation in Trento, Italy.

      The second study, by a group of German researchers, was more straightforward. The team tested children and adults and found that children who test positive harbor just as much virus as adults do — sometimes more — and so, presumably, are just as infectious.

      “Are any of these studies definitive? The answer is ‘No, of course not,’” said Jeffrey Shaman, an epidemiologist at Columbia University who was not involved in either study. But, he said, “to open schools because of some uninvestigated notion that children aren’t really involved in this, that would be a very foolish thing.”

      The German study was led by Christian Drosten, a virologist who has ascended to something like celebrity status in recent months for his candid and clear commentary on the pandemic. Dr. Drosten leads a large virology lab in Berlin that has tested about 60,000 people for the coronavirus. Consistent with other studies, he and his colleagues found many more infected adults than children.

      The team also analyzed a group of 47 infected children between ages 1 and 11. Fifteen of them had an underlying condition or were hospitalized, but the remaining were mostly free of symptoms. The children who were asymptomatic had viral loads that were just as high or higher than the symptomatic children or adults.

      “In this cloud of children, there are these few children that have a virus concentration that is sky-high,” Dr. Drosten said.

      He noted that there is a significant body of work suggesting that a person’s viral load tracks closely with their infectiousness. “So I’m a bit reluctant to happily recommend to politicians that we can now reopen day cares and schools.”

      Dr. Drosten said he posted his study on his lab’s website ahead of its peer review because of the ongoing discussion about schools in Germany.

      Many statisticians contacted him via Twitter suggesting one or another more sophisticated analysis. His team applied the suggestions, Dr. Drosten said, and even invited one of the statisticians to collaborate.

      “But the message of the paper is really unchanged by any type of more sophisticated statistical analysis,” he said. For the United States to even consider reopening schools, he said, “I think it’s way too early.”

      In the China study, the researchers created a contact matrix of 636 people in Wuhan and 557 people in Shanghai. They called each of these people and asked them to recall everyone they’d had contact with the day before the call.

      They defined a contact as either an in-person conversation involving three or more words or physical touch such as a handshake, and asked for the age of each contact as well as the relationship to the survey participant.

      Comparing the lockdown with a baseline survey from Shanghai in 2018, they found that the number of contacts during the lockdown decreased by about a factor of seven in Wuhan and eight in Shanghai.

      “There was a huge decrease in the number of contacts,” Dr. Ajelli said. “In both of those places, that explains why the epidemic came under control.”

      The researchers also had access to a rich data set from Hunan province’s Center for Disease Control and Prevention. Officials in the province traced 7,000 contacts of 137 confirmed cases, observed them over 14 days and tested them for coronavirus infection. They had information not just for people who became ill, but for those who became infected and remained asymptomatic, and for anyone who remained virus-free.

      Data from hospitals or from households tend to focus only on people who are symptomatic or severely ill, Dr. Ajelli noted. “This kind of data is better.”

      The researchers stratified the data from these contacts by age and found that children between the ages of 0 and 14 years are about a third less susceptible to coronavirus infection than those ages 15 to 64, and adults 65 or older are more susceptible by about 50 percent.

      They also estimated that closing schools can lower the reproduction number — again, the estimate of the number of infections tied to a single case — by about 0.3; an epidemic starts to grow exponentially once this metric tops 1.

      In many parts of the United States, the number is already hovering around 0.8, Dr. Ajelli said. “If you’re so close to the threshold, an addition of 0.3 can be devastating.”

      However, some other experts noted that keeping schools closed indefinitely is not just impractical, but may do lasting harm to children.

      Jennifer Nuzzo, an epidemiologist at Johns Hopkins University’s Bloomberg School of Public Health, said the decision to reopen schools cannot be made based solely on trying to prevent transmission.

      “I think we have to take a holistic view of the impact of school closures on kids and our families,” Dr. Nuzzo said. “I do worry at some point, the accumulated harms from the measures may exceed the harm to the kids from the virus.”

      E-learning approaches may temporarily provide children with a routine, “but any parent will tell you it’s not really learning,” she said. Children are known to backslide during the summer months, and adding several more months to that might permanently hurt them, and particularly those who are already struggling.

      Children also need the social aspects of school, and for some children, home may not even be a safe place, she said.

      “I’m not saying we need to absolutely rip off the Band-aid and reopen schools tomorrow,” she said, “but we have to consider these other endpoints.”

      Dr. Nuzzo also pointed to a study in the Netherlands, conducted by the Dutch government, which concluded that “patients under 20 years play a much smaller role in the spread than adults and the elderly.”

      But other experts said that study was not well designed because it looked at household transmission. Unless the scientists deliberately tested everyone, they would have noticed and tested only more severe infections — which tend to be among adults, said Bill Hanage, an epidemiologist at the Harvard T.H. Chan School of Public Health.

      “Assumptions that children are not involved in the epidemiology, because they do not have severe illness, are exactly the kind of assumption that you really, really need to question in the face of a pandemic,” Dr. Hanage said. “Because if it’s wrong, it has really pretty disastrous consequences.”

      A new study by the National Institutes of Health may help provide more information to guide decisions in the United States. The project, called Heros, will follow 6,000 people from 2,000 families and collect information on which children get infected with the virus and whether they pass it on to other family members.

      The experts all agreed on one thing: that governments should hold active discussions on what reopening schools looks like. Students could be scheduled to come to school on different days to reduce the number of people in the building at one time, for example; desks could be placed six feet apart; and schools could avoid having students gather in large groups.

      Teachers with underlying health conditions or of advanced age should be allowed to opt out and given alternative jobs outside the classroom, if possible, Dr. Nuzzo said, and children with underlying conditions should continue to learn from home.

      The leaders of the two new studies, Dr. Drosten and Dr. Ajelli, were both more circumspect, saying their role is merely to provide the data that governments can use to make policies.

      “I’m somehow the bringer of the bad news but I can’t change the news,” Dr. Drosten said. “It’s in the data.”

      https://www.nytimes.com/2020/05/05/health/coronavirus-children-transmission-school.html

      #USA #Etats-Unis

  • #France : #Castaner redoute une montée du #communautarisme

    Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a déclaré jeudi qu’il redoutait une montée du communautarisme en France à la faveur de l’épidémie de #coronavirus et des mesures de #confinement, susceptibles selon lui de provoquer un #repli_communautaire.

    “Je crains le risque de communautarisme et que le communautarisme puisse se développer”, a-t-il déclaré lors d’une audition en visioconférence devant la mission parlementaire portant sur l’impact, la gestion et les conséquences de l’épidémie de coronavirus.

    “L’organisation du renforcement communautaire dans une période où une société doute est quelque chose à laquelle tous les pays ont pu faire face”, a-t-il ajouté. “C’est un sujet qui peut provoquer du repli sur soi et peut provoquer du repli communautaire, c’est un sujet de #préoccupation que nous suivons et que nous analysons pour nous préparer à la sortie du confinement, le moment venu”.

    Christophe Castaner a également évoqué, sans donner plus de précisions, des “réseaux d’ultra droite et d’ultra gauche”, très actifs “sur les réseaux sociaux” et appelant “à préparer un certain nombre d’actes qu’ils voudraient commettre à la sortie de la période de confinement”.

    https://fr.reuters.com/article/idFRKCN21R1EB


    https://cache.media.eduscol.education.fr/file/Reprise_deconfinement_Mai2020/69/5/Fiche-Replis-communautaires_1280695.pdf
    –-> attention à ne pas critiquer devant vos enfants les « mesures gouvernementales », car ielles peuvent après en parler à l’école et... tac :

    certaines questions et réactions d’élèves peuvent être abruptes et empreintes d’#hostilité et de #défiance : remise en question radicale de notre société et des valeurs républicaines, méfiance envers les discours scientifiques, fronde contre les mesures gouvernementales, etc.

    #risque #repli_communautariste #communautarisme #déconfinement #ultra_droite #ultra_gauche #extrême_droite #extrême_gauche #mesures_gouvernementales #fake-news #école #valeurs_républicaines #idéaux_républicains #France #radicalisation #complotisme #idées_radicales #mots #vocabulaire #terminologie #communauté #universalisme #intégration #cohésion_sociale #lien_social #identité #lien_positif #vigilance #peur #religion #vengeance #apocalypse #antagonismes #confusion #autorité_scientifique #science #signalement #indivisibilité_de_la_République #unicité_du_peuple_français #égalité_hommes_femmes #laïcité #esprit_critique #complotisme #socialisation_positive
    #géographie_culturelle

    ping @cede @karine4

    via @isskein

  • Les données d’Apple montrent que les déplacements repartent à la hausse en France depuis 15 jours
    https://www.franceinter.fr/societe/les-donnees-d-apple-montrent-que-les-deplacements-repartent-a-la-hausse-

    Les indicateurs de déplacements, mis en ligne par Apple sur la base de son application de navigation Plans, permettent de confirmer une certaine tendance à la reprise des déplacements depuis la mi-avril, en France comme chez nos voisins européens. Les datas sur la mobilité d’Apple confirment-elles ce sentiment diffus que le confinement se desserre par endroits depuis quelques jours ? Oui, sur les 15 derniers jours d’avril, les déplacements ont un peu repris, comme le montrent les légers sursauts (...)

    #Apple #géolocalisation #automobile #surveillance #

    ##_

  • Mieux vaut une école fermée qu’une école maltraitante
    https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/050520/mieux-vaut-une-ecole-fermee-qu-une-ecole-maltraitante

    Nous, parents d’élèves de maternelle et de primaire, sommes profondément choqués qu’on puisse avoir l’idée de soumettre de jeunes enfants à un protocole aussi traumatisant. Quels peuvent être les effets psychologiques de journées passées dans un tel isolement physique et dans un cadre disciplinaire aussi strict ? En maternelle, comment imaginer qu’après une chute ou un bobo, des petits de trois ou quatre ans ne puissent pas être consolés par le personnel ? Comment imaginer qu’ils puissent être, toute la journée, rappelés à l’ordre, puis punis, quand ils s’approcheront les uns des autres ? Cette privation de contact prolongée pour de jeunes enfants est probablement une première dans l’histoire de l’humanité. C’est donc à une expérience de psychologie sociale à grande échelle que nous invite le gouvernement. Trahissant leurs besoins fondamentaux et toutes les préconisations des spécialistes de l’enfance, comment pourrait-elle ne pas créer des réactions incompatibles avec l’apprentissage telles que l’anxiété et le repli sur soi ? Ces mesures seront d’autant plus incompréhensible pour nos enfants qu’ils seront libres, après le 11 mai, de jouer avec leurs amis en dehors du temps scolaire. A minima, n’en sortiront-ils pas dégoûtés de l’école ? Et avec quelles conséquences pour leur avenir ?

    #école_déconfinée #covid19 #déconfinement

  • Tribune : Combien vaut une vie d’enfant ?
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2020/05/05052020Article637242620524531351.aspx

    À partir du 12 mai, ces enfants seront traités comme des poulets en batterie. Leur liberté de discuter, de jouer, d’échanger, de partager, de se déplacer, de construire et d’apprendre ensemble, sera réduite à néant.

    Le traitement que nous leur réservons est indigne et contraire au respect des droits des enfants. Nous avons #honte. Honte de participer à cela avec les enfants des autres alors que nos propres enfants resteront souvent chez nous, en sécurité, physique et psychologique.

    Nous aimerions pouvoir nous rassurer en nous disant que rouvrir dans ces conditions, c’est aider les familles à reprendre le chemin du travail... Mais en n’accueillant pas les enfants tous les jours de la semaine, nous savons que ce ne sera même pas le cas.

    Et surtout... Faire subir aux enfants ce que nous allons leur faire subir, cette fausse école sans âme ni échange, ce lieu où le commun n’existera plus, où le lavage (des mains) sera plus important que le partage, leur faire subir cela vaut-il le gain de la reprise (très partielle) du travail ?

    Combien vaut une vie d’enfant ? Combien vaut la santé, physique et psychologique, d’un enfant ? Si nous avions considéré qu’elle n’avait pas de prix, nous n’aurions pas rouvert. Cette décision, hélas, ne nous appartenait pas.

    Mais pourquoi y obéir ?

    • La séquence en cours dans une école de Poissy est un naufrage politique. Et je pèse mes mots.

      Des gestes barrière pas respectés, des politiques qui font n’importe quoi en classe, touchent leurs masques. Les enfants mettent la main au visage quand on leur parle (gênés), un protocole pas opérationnel alors qu’il n’y a pas 10 élèves.

      Qu’est-ce que le PR veut démontrer ?

      Tout est artificiel dans cette visite : les enfants n’auront pas accès aux bibliothèques, ils ne seront pas si peu nombreux, ils ne seront pas aussi détendus (les profs non plus) et le président ne sait pas porter un masque.

      Zéro pointé !

      « Cette période qui s’ouvre le #11mai, c’est notre responsabilité collective » #Macron se place encore en spectateur dans cette école de #Poissy.

      Il ne nous a rien demandé, c’est SA responsabilité pleine et entière ;
      Qu’il l’assume !
      #Deconfinement11Mai #COVID19

      « On saura début juin si on pourra avoir des vacances »
      Macron a choisi une école pour nous infantiliser, c’est bien vu ;
      Début juin, sauf miracle, ce sera le début de la #DeuxièmeVague donc on peut déjà faire une croix dessus...

  • L’école du protocole sanitaire
    https://blogs.mediapart.fr/brodinski/blog/020520/lecole-du-protocole-sanitaire

    En résumé : 8 lavage des mains( au bas mot 1h30). Des élèves qui se suivent à un mètre de distance permanente le long d’ un marquage extérieur mais aussi intérieur. Qui a parlé d’ école caserne ?

    Pas de jeux dehors ni dedans. Les objets ne peuvent se partager. Dans la classe des meubles auparavant dédiés à des activités annexes (de repli disait on, là c’est plus que replié, c’ est cadenassé) des meubles donc sont condamnés par une rubalise.

    L’ école un lieu de vie, de socialisation ? La scolarité était perturbée avant la réouverture (cf discours d’ E Philippe du 28 avril), qui oserait dire que ce n’ est plus la cas ?

    Ce protocole de 63 pages a oublié deux trois choses accessoires. Comment fait on pour rassurer un enfant dans ces conditions ? Comment fait on pour le consoler s’ il pleure ? Comment le soigne-t-on à 1m de distance ? Avec une visière en plus du masque et des gants en plastique ?

    #covid19 #déconfinement #école_déconfinée

  • Malaysia Opens Up Partly; All Foreign Workers to Be Tested - The New York Times
    #Covid-19#migrant#migration#Malaisie#deconfinement#test

    https://www.nytimes.com/aponline/2020/05/04/business/ap-as-virus-outbreak-malaysia.html

    KUALA LUMPUR, Malaysia — Malaysia’s government said Monday that all foreign workers must undergo virus testing as many businesses reopen in parts of the country for the first time since a partial coronavirus lockdown began on March 18.

  • C’est moi, ou on n’a plus qu’une semaine pour embaucher et former les équipes chargées de procéder au dépistage des gens potentiellement contaminés, les interviewer et contacter les personnes qu’elles fréquentent pour à leur tour les dépister ?

    Il m’a bien semblé que cette histoire de tests était la première condition pour espérer contrôler l’épidémie après le déconfinement. Pour l’instant, je dois être bouché à l’émeri, mais je ne crois pas avoir entendu le moindre détail pratique à ce sujet (embauches ? volontaires ? appel d’offre ? annonce pôle emploi ? uniformes ou juste képis ? voitures de fonction ou ambulances banalisées ? ).

    (En revanche, qui aura le droit de te coller des PV à 135 balles si tu tousses pas dans ton coude, ça c’est réglé.)

    • Pour l’Ile de France qui fait figure pour ce qu’on sait actuellement de centre de l’épidémie dans le pays, un travail d’épidémiologie de terrain (Covisan) qui essaime depuis Paris semble avancer d’un bon pas selon Renaud Piarroux, chef du service de parasitologie de l’hôpital de La Pitié-Salpêtrière, avec une implication de médecins de ville et d’autres acteurs extérieurs à l’hôpital
      https://seenthis.net/messages/847402#message850312

      À lire cet article du Monde, on ne sait pas ce qu’il en est des tests nécessaires, si il y a des avancées pour permettre l’isolement des infectés qui ne nécessitent pas d’hospitalisation (hôtels ou autres types de structures), ni non plus dans quelles conditions les 500 personnes actuellement mobilisées dans les équipes mobiles qui sont en train d’être développées exercent cette activité, avec un mixte probable de bénévoles, personnes au chômage partiel, embauchés en CDD ou pour cette mission (intérim ?) et CDI.
      La conclusion de l’article :« Les épidémiologistes sont pour une fois d’accord entre eux : la catastrophe envisagée n’a pas eu lieu grâce au confinement. »
      @sinehebdo, tu as une réponse, toi qui demandais je crois comment expliquer qu’il n’y ait pas de redémarrage à @arno (pour ma part vu l’ambiance à Paris depuis quinze jour et diverses infos, je craignais une forte reprise de la contamination fin mars, début mai..). Effectivement elle n’a pas eu lieu. Pourvu que ça dure !
      Il y a de l’imprévisibilité (certaines épidémies s’éteignent sans qu’on sache trop comment ni vaccin ni immunité de troupeau, tandis que les mesures sanitaires ne suffisent pas à expliquer leur fin ... exactement le genre de phénomène sur lequel on ne peut compter)
      Que ce confinement foutraque (de substitution, tardif et sans cohérence réelle) ait malgré tout fonctionné parait heureux, si ce n’est que d’aucuns prévoient qu’une éventuelle deuxième vague serait un phénomène plus brutal et plus difficile à endiguer. Renaud Piarroux se veut rassurant et insiste sur ce que l’on sait ici : un travail d’épidémiologie de terrain permettra de saisir au mieux l’ampleur des regains de la contamination. Reste à voir comment ...

    • Ce qui est sûr c’est que ce genre de mécanisme est très difficile à prévoir, et que la plupart des prédictions se plantent. Il est un tout petit peu plus facile d’expliquer a posteriori, et encore...

      Donc, non, je n’ai pas de réponse, mais la propagation du virus se fait par contact, et donc si on confine X personnes, la propagation est ralentie comme X au carré. C’est une mesure très efficace. Tellement efficace que même si X n’est pas 100% ce n’est déjà pas si mal...

      A cela s’ajoute le fait que, quand ils sortent, la paranoïa ambiante fait que les gens font un peu plus attention. Masques, distances, lavages de main, rassemblements moins nombreux. Les gens flippent plus vite au moindre symptôme grippal aussi. Tout ça est très bien.

      C’est très bien le confinement, donc, mais ce n’est donc peut-être pas indispensable d’être complètement intégriste. D’où l’absurdité de la sévérité des keufs au moindre écart, parallèlement à toutes les personnes dont on exige qu’elles continuent de travailler.

      D’où aussi un certain optimisme sur le déconfinement, d’une part s’il n’est pas total, et d’autre part si les « gestes barrière » continuent... C’est sûr que des tests massifs et un deconfinement sélectif des personnes saines serait l’idéal, mais je n’ai malheureusement pas l’impression qu’on se dirige vers ça...

      une éventuelle deuxième vague serait un phénomène plus brutal et plus difficile à endiguer.

      Pourquoi tu dis ça ? Je ne vois pas pourquoi la deuxième vague serait pire que la première. A priori elle devrait être moins pire. Mais même si elle est aussi grande, les hôpitaux feront de nouveau face à un surplus de malades difficile à endiguer, mais pourquoi « plus difficile » ?

      #coronavirus #déconfinement

    • @sinehebdo Au début de la grippe espagnole confinement.
      Le virus est circonscrit à des zones limitées.
      Fin du confinement la circulation sur tout le territoire reprend et le virus couvre toute les surfaces nationales de manière homogène.
      « l’épidémie de grimpe espagnole s’est d’abord produite au printemps 1918 de manière assez inégale sur les territoires. Des mesures de couvre-feux et l’effet de l’été semblaient avoir éradiqué la maladie. Jusqu’à l’hiver suivant, où elle est réapparue de plus belle et de manière homogène sur tout le territoire. Ainsi, une majorité des 50 millions de personnes mortes de la grippe espagnole sont décédées durant la deuxième vague de l’épidémie. »
      https://seenthis.net/messages/848331

    • L’exemple francilien cité par Le Monde n’est étayé que par le plaidoyer pro-domo du responsable du bouzin, très artisanal. Ce qui laisse dans l’ombre qu’il faudrait le faire partout en France (de 20 à 30 000 personnes). Principaux écueils, la remontée de l’info, par qui, comment, l’intervention à domicile, les énormes trous dans la raquette (les gens qui ne veulent pas donner de renseignement), l’incapacité des dix ou douze organisations citées depuis le discours de Philippe, à travailler ensemble, puis le test de dizaines de personnes à partir du suspect initial, leur confinement, le tout sur une base légale incertaine. Ca va évidemment complètement foirer comme le reste, et comme tout le monde va faire n’importe quoi à partir de la semaine prochaine, retour de bâton à la mi-juin, et c’est reparti pour un tour, avec déjà des départements aujourd’hui en vert où les hospitalisations repartent en flèche, comme l’Ardèche...

  • Turkey says virus outbreak at peak as government weighs easing restrictions - Al Monitor
    The country’s health minister credits new therapies and contact tracing for a recent decline in new cases, but warns it is still too soon to loosen restrictions on mobility to mitigate the outbreak

    #Covid-19#Turquie#Ecole#Santé#Déconfinement#Etat#Pandémie#Quarantaine#migrant#migration

    https://www.al-monitor.com/pulse/originals/2020/04/turkey-outbreak-peak-gov-ease-restrictions.html

  • Corona Chroniques, #Jour48 - davduf.net
    http://www.davduf.net/corona-chroniques-jour48
    http://www.davduf.net/local/cache-gd2/62/31348e6de7e6cdcf65bb95cc54fbf6.png?1588500537

    Conseil des ministres exceptionnel « dédié à la déclinaison opérationnelle des mesures » du #Déconfinement. À #Olivier_Véran, la bonne bouille inoffensive de la Santé, de venir annoncer la mauvaise nouvelle, la loi d’Etat d’urgence sanitaire s’inscrira dans la lignée de ses grandes sœurs : elle fera durer le plaisir du pouvoir et les supplices sur les libertés, elle sera prolongée de deux mois, jusqu’au 24 juillet, et plus si affinités (et l’on sait combien la République excelle dès qu’il s’agit de permanenter ses exceptions).

    Comme toujours, double discours. Sans rire : « notre stratégie repose d’abord sur l’adhésion des Français », ou : « nous faisons confiance à l’esprit de responsabilité des Français », quand, dans les faits, depuis deux mois, tout n’est que verticalité du pouvoir et démonstrations de force, paroles culpabilisantes et saillies moralisatrices, honte bue et masques perdus, infantilisation et incompétences, surveillance et punitions, #Lallement et amendes, et maintenant ça : des « brigades d’ange gardien », dixit Mielleux Véran, pour désigner d’obscurs ficheurs de « contact tracing ». Vient le tour de #Castaner, autre double, maléfique cette fois, à la mode confinée — barbe de quarantaine, cheveux qui s’allongent, ventre qui sommatise. Le ministre de l’Intérieur annonce le vent mauvais, la policisation rampante de la société : le gouvernement a décidé d’ « élargir la liste des personnes habilitées à constater les infractions ». Désormais, si la loi passe (et elle passera mardi, à priori), les pas encore formés (adjoints de sécurité, gendarmes adjoints volontaires), les vieux de la veille (réservistes police et gendarmerie) et les recalés des écoles de police (vigiles des transports) « pourront constater les non-respects de l’état d’urgence sanitaire et le sanctionner ». On sait ce que ce surcroit de pouvoir annonce : il est un avant goût de la mise en place du flicage généralisé de l’Après. Pas encore total, mais déjà tautologique. Cet après midi, Hassina Mechaï écrit : « Le déconfinement s’annonce comme la prolongation du confinement par d’autres moyens. Un confinement portatif où nous serons tous coupés des uns des autres dans un espace public qui ne fera plus commun. »

    Pour s’en rendre compte, il suffit d’écouter attentivement #Christophe_Castaner, non comme font les 20H, quand le ministre égrène les nouvelles dispositions, mais quand il tente de les justifier, dans un joyau de #novlang : « L’objectif du gouvernement n’est pas d’empêcher les gens de se déplacer. L’objectif du gouvernement, c’est d’empêcher que le virus se déplace. Or, pour se déplacer, le virus utilise celles et ceux des Français qui se déplacent. »

  • Low projections dim Ankara’s high hopes for tourism recovery - Al Monitor
    Turkey plans to begin reopening domestic travel in late May, but prospects remain gloomy for its crucial tourism sector, which relies largely on foreign visitors.
    #Covid-19#Turquie#Déconfinement#Economie#Tourisme#Democratie#migrant#migration

    https://www.al-monitor.com/pulse/originals/2020/05/turkey-mulls-reopening-tourism-coronavirus-economic-crisis.html

  • Entretien avec Françoise Vergès | Radio Informal
    http://www.rybn.org/radioinformal/antivirus

    À propos d’inégalités invisibilisées, de normalité du confinement, de vulnérabilités et de racisme, de solidarité et d’auto-organisation comme contre-pouvoir, d’intersectionalité des luttes, de la métaphore du bateau négrier. Durée : 57 min. Source : Pi-node

    www.rybn.org/radioinformal/antivirus/audio/ANTIVIRUS18-FrancoiseVerges.mp3

  • Il est temps de ne pas reprendre
    https://framaforms.org/il-est-temps-de-ne-pas-reprendre-e-tempo-di-non-riprendere-es-ist-zeit-n

    Texte rédigé par l’Atelier d’Ecologie Politique (Toulouse) et l’Ecopolien (Paris) :
    https://atecopol.hypotheses.org
    https://ecopolien.hypotheses.org

    Il ne s’agit là que de suggestions dont il faudrait débattre à grande échelle, au-delà du gouvernement par l’urgence. Les imaginaires collectifs vont sans doute sortir bouleversés de la crise actuelle. Il y aura des moments difficiles et d’autres fertiles en désirs nouveaux. Il serait navrant de laisser aux principaux auteurs du désastre écologique les clés de cet avenir, comme après la crise de 2008. Alors, sans attendre, scientifiques, militant.es, citoyen.nes, faisons l’inventaire de ce qui nous est essentiel, partageons les initiatives, organisons-nous à toutes les échelles pour empêcher la reprise sécuritaire et écocidaire qui se dessine, d’ores et déjà, pendant que nous trimons ou que nous restons confiné.es, dans la peur du lendemain. Ne laissons pas reprendre cette course folle qui nous menait irrémédiablement au désastre. Imposons une refondation institutionnelle, écologique et citoyenne qui offre enfin l’occasion à toutes et à tous de s’épanouir,en préservant les communs et l’ensemble du Vivant.

    #covid19 #déconfinement #changement_climatique #catastrophe_écologique #atecopol #ecopolien

  • Coronavirus : après le déconfinement, la contagion repart en Allemagne
    https://www.huffingtonpost.fr/entry/coronavirus-en-allemagne-apres-le-deconfinement-la-contagion-repart-a

    Outre-Rhin, la situation commence à nourrir quelques inquiétudes. Depuis le lundi 20 avril, l’Allemagne a engagé doucement sa première étape déconfinement. Dans les 16 Landers du pays, les surfaces commerciales inférieures à 800 mètres carrés ont ainsi été autorisées à rouvrir. Depuis, certaines régions de cet État décentralisé ont également décidé de rouvrir écoles et lycées. Un déconfinement qui se fait donc de manière disparate et qui suscite des inquiétudes. En cause : une hausse du taux de contagion. 

    Le 17 avril dernier, le ministre de la Santé Jens Spahn se félicitait d’une épidémie sous contrôle avec un taux de contagion estimé à 0,7. Ce chiffre mesure le nombre de personnes en moyenne contaminées par chaque malade du Covid-19. Mais le soulagement aura été de courte durée.

    Ce mardi, l’Institut Robert Koch pour les maladies infectieuses a déploré une progression du taux d’infection à 1, renforçant encore un peu plus la crainte d’une deuxième vague.