La seule justification ostensible de cette interdiction - il faut empêcher les extrémistes musulmans - s’effondre sur le plus minime examen. Les pays qui ont produit et soutenu le plus grand nombre d’organisations anti-US. Terroristes - l’Arabie Saoudite, l’Égypte, le Qatar, les Émirats arabes unis - sont exclus de la liste d’interdiction parce que les régimes tyranniques qui dirigent ces pays sont des alliés proches des États-Unis. À l’inverse, les pays qui sont inclus - la Syrie, l’Irak, la Libye, la Somalie, l’Iran, le Soudan et le Yémen - n’ont pratiquement pas produit de tels terroristes ; "Les étrangers de ces sept pays ont tué zéro Américains dans des attaques terroristes sur le sol américain entre 1975 et la fin de 2015."En effet, à partir d’une étude réalisée en 2015 par le centre de recherche New America, les décès causés Par le terrorisme des nationalistes de droite depuis le 11 septembre ont largement dépassé ceux des extrémistes musulmans.
(...) Au-delà du soutien des États-Unis aux pires régimes du monde, ce qui forme principalement la liste de Trump est l’agression américaine : Cinq des sept pays majoritairement musulmans sur la liste de Trump étaient ceux bombardés par Obama, tandis que les deux autres (Iran et Soudan) Avec de lourdes sanctions. Ainsi, Trump interdit les immigrants des mêmes pays que le gouvernement des États-Unis - à la fois républicains et démocrates - a joué un rôle clé dans la déstabilisation et la destruction, comme le sénateur démocrate Chris Murphy, avec une candeur surprenante, a noté cette semaine :
"Nous bombardons votre pays, créant un cauchemar humanitaire, puis nous vous enfermons à l’intérieur. C’est un film d’horreur, pas une politique étrangère."
(...) Il est difficile d’imaginer quoi que ce soit qui aide l’objectif global d’ISIS, son récit central, plus que l’interdiction d’immigration deTrump visant les musulmans tout en privilégiant les réfugiés chrétiens. Mais il n’est pas impossible d’imaginer des politiques qui pourraient être pires à cet égard. Le danger est maintenant que cette interdiction d’immigration ne soit que le premier pas sur ce chemin odieux, et non pas le dernier. C’est pourquoi il est urgent que tout soit fait pour le dénoncer, pour le combattre et pour le vaincre maintenant.
