• Paresse business : petits livreurs et gros profits | ARTE Radio
    https://www.arteradio.com/emission/vivons_heureux_avant_la_fin_du_monde

    Depuis la pandémie, les applications de « quick commerce » ont révolutionné les comportements du citadin moyen. La recette miraculeuse ? Commander en trois clics sur son smartphone une barquette de guacamole pour l’apéro ou un pack de lait UHT, et se les faire amener à domicile en quelques minutes par un livreur à vélo. Et ceci tous les jours, de l’aube à minuit, pour un surcoût dérisoire de même pas deux euros. Flink, Cajoo, Gorillas, Getir… Une dizaine de jeunes start-up européennes se disputent, après celui de la livraison des repas, ce nouveau marché des courses d’épicerie disruptées. Leur arme fatale : un réseau de dark stores, des mini-entrepôts disséminés dans les grandes métropoles et qui permettent aux livreurs d’être à proximité des clients. Des siècles de civilisation et d’innovation technique pour ne plus bouger ses fesses du canapé... Que raconte ce business de la paresse ? Sous prétexte de nous simplifier la vie, comment cette économie change-t-elle le visage de la ville ? Notre rapport aux autres, au travail, au temps ? D’ailleurs, quelle vie mènent ceux qui pédalent toute la journée avec des sacs isothermes sur le dos ? En rencontrant un livreur à vélo sans papiers, des geeks du numérique, et un économiste affûté et pédagogue, Delphine Saltel éclaire ce qui se passe à l’ombre des dark stores et des dark kitchens. Au cœur de nos petits arrangements avec la flemme.

    #Podcast #Alimentation #Économie #Numérique

  • Si vous n’avez pas encore vu Delphine et Carole, insoumuses de Callisto McNulty (2019) et qu’il passe dans votre quartier, précipitez-vous. Un documentaire intelligent qui montre un moment de grâce du féminisme des années 1970, l’activisme de Delphine Seyrig et de Carole Roussopoulos :

    https://www.arte.tv/fr/videos/087553-018-A/delphine-et-carole-insoumuses-un-voyage-au-coeur-du-feminisme-enchante

    Carole Roussopoulos a réalisé une centaine de films. On peut en commander au Centre Audiovisuel Simone de Beauvoir, voir le catalogue :
    https://base.centre-simone-de-beauvoir.com/DIAZ-510-0-0-0.html?ref=51f814f34b290368766c2daad3cb

    #féminisme #Delphine_Seyrig #Carole_Roussopoulos #Callisto_McNulty #documentaire #film #archive #matrimoine

  • Delphine et Carole, insoumuses

    https://www.arte.tv/fr/videos/078726-000-A/delphine-et-carole-insoumuses

    #indispensable

    À travers l’amitié entre l’actrice #Delphine_Seyrig et la vidéaste #Carole_Roussopoulos, leurs luttes et leurs images subversives, un hommage vibrant au féminisme « enchanté » des années 1970, joyeuses et foutraques.

    Quelques mois avant sa mort, en 2009, la vidéaste Carole Roussopoulos a souhaité faire le portrait documentaire de son amie et compañera féministe Delphine Seyrig. Un projet inachevé, repris par ses enfants Alexandra et Géronimo, et sa petite-fille Callisto, réalisatrice de ce documentaire. Carole Roussopoulos fut la deuxième personne à acquérir une caméra vidéo en France après Jean-Luc Godard. Elle initie les femmes à ce média lors de stages auxquels s’inscrit Delphine Seyrig. « Inculte comme j’étais, je ne savais pas qui c’était », s’amuse Carole. « Très vite, Delphine a compris l’utilisation subversive de la vidéo. On est devenues copines et on a commencé à travailler ensemble. » Habituée à jouer sous la direction des hommes, la comédienne voit dans cet outil la possibilité « d’avoir une expression à soi ». Il permet aussi à ce duo frondeur de raconter les luttes des femmes et de leur donner la parole dans de nombreux documentaires.

    Joyeux et foutraque
    On connaît la brillante carrière de l’actrice Delphine Seyrig. Ce film dévoile un pan méconnu de sa vie : son tempérament irrévérencieux et son soutien passionné au combat féministe. Dans un foisonnement d’images à la croisée de l’histoire, de la poésie militante et de l’intimité défilent la révolte des prostituées de Saint-Nizier, les copines du MLF, Jane Fonda révélant l’envers brutal du star-system, Delphine Seyrig s’énervant contre le procès fait à la « sexualité vagabonde des femmes » par un ministre. Le documentaire replonge dans les seventies, époque d’activisme virulent, joyeux et foutraque, mais aussi de misogynie pépère, car peu contredite à la télévision. Un hommage vibrant à l’amitié, au féminisme rigolard et à la vidéo comme vecteur d’émancipation, qui incite à redécouvrir l’œuvre documentaire des deux « insoumuses ».

    Réalisation : Callisto Mc Nulty
    Pays : France
    Année : 2019

  • [L’Amour au Temps du Corona] Conversation avec #Delphine_Deguislage
    http://www.radiopanik.org/emissions/l-amour-au-temps-du-corona/conversation-avec-delphine-deguislage

    Delphine Deguislage est artiste, donne des cours à l’Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles et a débuté récemment un Master de spécialisation en études de genre....

    Je l’ai appelée : moi depuis mon appartement à Ixelles, elle dans le sien à Anderlecht...

    Morceau de clôture : « Enjoy your Life » de Oby Onyioha

    Une chronique proposée par Yamina El Atlassi

    #Coronavirus #Covid19 #conversatonC #Confinement #Amour #Delphine_Deguislage,Coronavirus,Covid19,conversatonC,Confinement,Amour
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/l-amour-au-temps-du-corona/conversation-avec-delphine-deguislage_08473__1.mp3

  • Docs au féminin
    Durant un we, six films sont proposés en lien avec la question de droits des femmes et plus particulièrement avec la thématique de l’éducation. Les réalisateur.trices ou membre de l’équipe des films seront présent.es pour accompagner les projections et échanger avec le public.


    https://www.comptoirdudoc.org/evenements/docs-au-feminin-2
    https://www.comptoirdudoc.org/sites/default/files/carte-postale-daf2020.pdf
    Delphine & Carole, Insoumuses. le 15 mars à 17h aux chps libres
    ou sur Arte.tv le jeudi 12 mars à 02:25 disponible du 26/02/2020 au 02/05/2020.
    https://www.arte.tv/fr/videos/078726-000-A/delphine-et-carole-insoumuses

    Quelques mois avant sa mort, en 2009, la vidéaste #Carole_Roussopoulos a souhaité faire le portrait documentaire de son amie et compañera féministe #Delphine_Seyrig. Un projet inachevé, repris par ses enfants Alexandra et Géronimo, et sa petite-fille Callisto, réalisatrice de ce documentaire. Carole Roussopoulos fut la deuxième personne à acquérir une caméra vidéo en France après Jean-Luc Godard. Elle initie les femmes à ce média lors de stages auxquels s’inscrit Delphine Seyrig. « Inculte comme j’étais, je ne savais pas qui c’était », s’amuse Carole. « Très vite, Delphine a compris l’utilisation subversive de la vidéo. On est devenues copines et on a commencé à travailler ensemble. » Habituée à jouer sous la direction des hommes, la comédienne voit dans cet outil la possibilité « d’avoir une expression à soi ». Il permet aussi à ce duo frondeur de raconter les luttes des femmes et de leur donner la parole dans de nombreux #documentaires.

    https://seenthis.net/messages/737571
    #féminisme #insoumuses

  • [OHNE TITEL] OHNE TITEL reçoit #Delphine_Deguislage
    http://www.radiopanik.org/emissions/ohne-titel/ohne-titel-recoit-delphine-deguislage

    Cette semaine, l’équipe de Ohne Titel retrouve le chemin du studio pour une conversation avec l’artiste Delphine Deguislage.

    Rencontrée à la rentrée, lors du lancement de la nouvelle saison artistique au gré des vernissages, nous avons eu le plaisir de discuter avec elle et même de très vite découvrir une partie de son travail lors d’une #exposition à Château Nour.

    Sa personnalité, ses idées, sa vision de la vie, ses activités d’artistes, mais également d’enseignante dans une école d’art et plus récemment d’étudiante dans le cadre du Master spécialisé en études de genre dispensé par les universités francophones de Belgique, nous a tout de suite donné l’envie d’en savoir plus sur son parcours, son travail, ses inspirations... et comment tout cela nourrit sa pratique artistique.

    Delphine a préparé une (...)

    #art #feminisme #artiste #art,feminisme,exposition,artiste,Delphine_Deguislage
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/ohne-titel/ohne-titel-recoit-delphine-deguislage_08094__1.mp3

    • Une brève histoire des hurluberlus Paul Laity
      http://www.entelekheia.fr/2016/11/20/une-breve-histoire-des-hurluberlus

      Paul Laity revisite sur le ton de l’humour la gauche britannique de l’époque de George Orwell et les rapports de ce dernier avec ceux qu’il avait appelé « les hurluberlus de la gauche ». Inutile de dire que nous avions exactement les mêmes en France.

      Pour reprendre le terme d’Orwell, les racines du #gauchisme « hurluberlu » sont similaires de chaque côté de la Manche, nommément l’Owenisme en Grande-Bretagne et en France, le socialisme utopique et ses dérivés. Différence culturelle oblige, les nôtres étaient moins épris de vélocipède, de végétarisme, de laine brute et de grand air que les Britanniques ; la version hexagonale les voulait laïcards, républicains, scientistes, athées et bouffeurs de curés, avec malgré tout parfois, comme chez leurs congénères anglo-saxons, des penchants mystiques qui les conduisaient volontiers au spiritisme. #Victor_Hugo est le chef de file des aînés de ce type « d’hurluberlus », mais d’autres noms connus du XIXe siècle l’ont rejoint au panthéon des exaltés du guéridon, par exemple #Camille_Flammarion, #Victorien_Sardou, #Delphine_de_Girardin, #Henri_Bergson qui s’adonnait à des recherches psychiques (hypnose, lucidité somnambulique, médiumnité) ou encore #Jules_Verne, etc. Cette tendance se perpétuera chez les #surréalistes, en particulier avec l’écriture automatique d’André Breton et au-delà, dans l’art moderne et contemporain, dans le « psychologisme » qui imprègne toute la gauche ainsi que dans le #pédagogisme actuel – Ainsi, malgré ce qu’écrit l’auteur dans sa conclusion, la question de l’héritage idéologique du socialisme utopique et de la gauche « hurluberlue » historique déborde très largement des seuls écologistes pour embrasser toute la gauche libérale moderne.

      « Le socialisme », a écrit #George_Orwell dans son célèbre Quai de Wigan (1936), attire à lui « avec une force magnétique tous les buveurs de jus de fruit, les nudistes, les porteurs de sandales, les obsédés sexuels, les quakers, les charlatans naturopathes, les pacifistes et les féministes d’Angleterre ». De façon mémorable, sa tirade contre ces « hurluberlus » s’étend dans d’autres passages du livre aux « végétariens à barbes flétries », aux « Jésus de banlieue » uniquement préoccupés de leurs exercices de yoga, et à « cette tribu lamentable de femmes de haute vertu, de porteurs de sandales, de buveurs de jus de fruits qui affluent vers l’odeur du ‘progrès’ comme des mouches à viande vers un chat mort. »


      Andrew Muir, architecte consultant de la ville-jardin de Letchworth, portant ce qui s’appelait à l’époque un « costume rationnel » et des sandales. Crédit photo, First Garden City Heritage Museum du Letchworth Garden City Heritage

      Les #stéréotypes et caricatures des hurluberlus de la #classe_moyenne s’inscrivent profondément dans la culture nationale anglaise. Pendant tout le XIXe siècle, Punch Magazine a brocardé les obsessionnels de la santé qui recherchaient une vie plus pure dans le chou bouilli et l’antialcoolisme. Une histoire d’Aldous Huxley, The Claxtons, qui anticipait la philippique d’Orwell, dresse le tableau d’une famille bourgeoise puritaine, radicale et aveuglée sur elle-même : « Dans leur petite maison sur le terrain communal, comme les Claxton vivaient une belle, une spirituelle vie ! Même le chat était végétarien » . Et plus tôt cette année, le Daily Mail, tabloïd de droite, a tourné le Guardian en dérision (pour la énième fois, sans aucun doute) en l’accusant d’être dirigé par, et pour, des « porteurs de sandales ». C’est une pique encore censée suggérer la même chose qu’à l’époque d’Orwell : une naïveté fumeuse, une pseudo-supériorité morale et une vie de bohème méritoire – certainement un monde bien éloigné des valeurs de pragmatisme et de décence de l’Angleterre censément « véritable ».

      La férocité des caricatures « d’hurluberlus » d’Orwell trahissent une certaine anxiété sur la liberté sexuelle, mais vise en général directement leur travers le plus évident – leur sérieux. Les hurluberlus veulent que le monde devienne un endroit moins cruel, moins bassement commercial, plus beau. Leurs plaisirs sont sains, « naturels » et énergiques. (Quand j’étais enfant, mes parents dépeignaient certaines personnes comme très « riz complet et bicyclettes »). La mentalité de ces progressistes contre-culturels veut à tout prix que tout soit sain et aide à s’améliorer. L’un des objets de raillerie d’Orwell est donc une « gueule de bois de la période de #William_Morris » [1] qui propose de « niveler le prolétariat ‘par le haut’ (jusqu’à son niveau à lui) par la méthode de l’hygiène, des jus de fruit, du contrôle des naissances, de la poésie, etc. » Dans son roman Un peu d’air frais (1939), nous rencontrons « le professeur Woad, un chercheur psychique » : « Je connaissais le genre. Végétarisme, vie simple, poésie, culte de la nature, se roulant dans la rosée avant le petit-déjeuner… ce sont tous soit des maniaques de l’alimentation naturelle, ou alors ils ont quelque chose à voir avec les boy-scouts – dans les deux cas, ils sont toujours partants pour la Nature et le Grand air. »

      La satire d’Orwell dans le Quai de Wigan s’inscrivait dans le cadre d’une cause particulière et urgente : la formation d’une #politique radicale, populaire (non-hurluberlue) et réaliste pour faire front à la menace montante du fascisme. (Peu après avoir remis le manuscrit de son livre à son éditeur, Victor Gollancz, il entamait son voyage à Barcelone pour y rejoindre le camp républicain de la guerre civile d’Espagne). A ses yeux, les hurluberlus – avec les « marxistes chevelus mâchouillant des polysyllabes » – donnaient mauvaise allure au socialisme. Il impliquait aussi qu’ils étaient superficiellement dévoués à la cause socialiste mais au bout du compte, bien plus préoccupés par leur propre pureté morale que par l’exploitation de la classe ouvrière. Mais à qui exactement Orwell pensait-il quand il a lancé ses invectives ? Qui étaient les hurluberlus ?

      Il avait fait le choix de ne jamais mentionner par écrit qu’il s’était lui-même commis avec beaucoup de personnages de la #contre-culture, à commencer par sa tante, Nellie Limouzin, une bohème dont le mari, socialiste, soutenait fidèlement le mouvement espérantiste, et les Westrope, qui possédaient la librairie de Hampstead où il travaillait au milieu des années 30. Francis Westrope avait été objecteur de conscience pendant la guerre et adhérait au Parti travailliste indépendant ; son épouse, Myfanwy, militait pour les droits des femmes – et les deux étaient des espérantistes passionnés. Sa grande admiratrice et conseillère Mabel Fierz [2] également, vivait dans une grande maison de Hampstead Garden et penchait pour un socialisme mystique et spirituel.

      Les amis et membres de sa famille ont sans nul doute influencé les portraits d’Orwell dans une certaine mesure, mais il avait toute une tradition politico-culturelle en ligne de mire. Elle s’étendait aux sectes millénaristes socialistes des années 1830 et 1840 inspirées par le réformateur #Robert_Owen et son journal, le New Moral World (le Nouveau monde moral). Les « hurluberlus » étaient sur-représentés dans ces communautés modèles – Catherine et Goodwyn Barmby, par exemple, qui s’agacèrent du ton insuffisamment puriste du mouvement Owenite et formèrent l’Église Communiste (ses organisations-sœurs comprenaient les #White_Quakers de Dublin et le #Ham_Common_Concordium de Richmond.) [3] Ils prêchaient diverses prophéties #New_Age, ainsi que le végétarisme, l’#hydrothérapie, les cheveux longs et le port de sandales. Au fil des années, #Goodwyn_Barmby se mua en figure christique, avec de longs cheveux blonds flottant sur les épaules ; ensemble, le jeune couple arpentait les rues de Londres avec un chariot où il puisait des tracts qu’il distribuait en haranguant les passants.

      Le renouveau #socialiste de la fin du XIXe siècle était lourdement investi de croyances « hurluberlues ». Comme l’a écrit Michael Holroyd, c’était largement a partir « d’ #agnostiques, #anarchistes et #athées ; de #réformistes du costume [4] et du régime alimentaire ; d’#économistes, de #féministes, de #philanthropes, de #rationalistes et de #spirites tentant tous de détruire ou de remplacer le #christianisme » que le renouveau s’est opéré. L’activiste #Henry_Hyndman, un disciple d’Engels et le fondateur de la Social Democratic Federation (SDF, fédération socialiste démocratique) en 1881, désespérait comme Orwell de ce type de tocades morales. « Je ne veux pas que le mouvement » , martelait-il, « soit un dépotoir de vieux hurluberlus, d’humanitaires, de #végétariens, d’anti-vivisectionnistes, d’anti-vaccinationnistes, d’artistes du dimanche et toute cette espèce. »  Sans surprise, William Morris et ses amis au sein de la SDF décidèrent de s’en séparer et fondèrent leur propre groupe en 1884, la plus anarchique (et sexuellement radicale) Ligue socialiste. La #Fabian_Society , [5] qui débutait au même moment, était un groupe dissident de la #Fellowship_of_the_New_Life (Compagnons de la nouvelle vie), une communauté éthico-spirituelle (et végétarienne).

      C’était également l’époque de la #Vegetarian_Cycling_Society (Société des Cyclistes Végétariens) et des clubs nés autour de l’hebdomadaire socialiste #The_Clarion, qui visait à #« amener le citadin à entrer plus fréquemment en contact avec la beauté de la nature, et faire progresser l’idéal d’une vie plus simple, d’un mode de vie modéré et d’une élévation de la pensée. » #George_Bernard_Shaw qui, en tant que végétarien porteur de laine brute, naturelle et tricotée à la main, entretenait une relation de proximité avec les hurluberlus, a résumé les deux impulsions différentes du socialisme du temps : l’une tenait à « organiser les docks » , l’autre à « s’asseoir au milieu des pissenlits ».

      Le saint patron des pique-niqueurs au milieu des pissenlits était #Edward Carpenter, et Orwell l’avait clairement à l’esprit. Ancien vicaire anglican qui avait été l’invité de Thoreau, auteur d’un long poème whitmanesque, ‘Vers La Démocratie’ , Carpenter prônait un socialisme spirituel et le retour à la nature. A la suite d’une vision, il avait acheté une petite exploitation rurale à Millthorpe, près de Sheffield, où il faisait pousser ses propres légumes. Il était végétarien et prêchait le contrôle des naissances ainsi que le mysticisme oriental ; il avait écrit The Intermediate Sex (Le Sexe intermédiaire) , le premier livre qui présentait l’homosexualité sous un jour positif à être largement diffusé en Angleterre. Il avait pour habitude de se baigner nu à l’aube en compagnie de son domestique et amant, et sa vie était dénoncée comme scandaleuse et immorale.


      Edward Carpenter devant son cottage de Millthorpe, dans le Derbyshire, 1905. Il porte une paire des célèbres sandales de style indien qu’il fabriquait lui-même et une veste, un bermuda, une cravate et une large ceinture de sa propre conception. Crédits Sheffield Archives, Carpenter Collection, Box 8/31 a.

      Plus que n’importe qui d’autre, Carpenter a été responsable de l’introduction des sandales dans la vie britannique. Quand son ami Harold Cox partit pour l’Inde, Carpenter le chargea d’envoyer une paire de sandales du Cachemire à Millthorpe. La paire en question comprenait une lanière qui remontait de la semelle, passait par-dessus les orteils et s’accrochait à la cheville. « J’ai rapidement éprouvé une joie à les porter », écrivit Carpenter. « Et au bout de quelque temps, j’ai décidé d’en fabriquer. » Les chaussures, décida-t-il, étaient « des étouffoirs en cuir » . Il prit des leçons auprès d’un bottier de Sheffield et arriva « vite à fabriquer beaucoup de paires pour moi-même et plusieurs amis. » (Il en offrit une paire à Shaw, mais elles lui sciaient les pieds et il renonça à les porter en jurant de ne jamais y revenir.) Plusieurs disciples firent le pèlerinage à Millthorpe, y compris, dans les souvenirs de Carpenter, une réformiste du costume – « Son nom était Swanhilda quelque chose » , qui avait marché des kilomètres, sous une pluie battante, seulement vêtue d’une robe de serge bleue grossièrement coupée et de sandales qui s’enfonçaient dans la boue presque à chaque pas. Un des domestiques de Carpenter à Millthorpe, George Adams, entreprit aussi de fabriquer des sandales. Quand il se brouilla avec son maître, il déménagea dans la toute nouvelle ville-jardin de Letchworth, dans le Hertfordshire, et y ouvrit un petit commerce de sandales.

      Letchworth occupe une place spéciale dans l’histoire des hurluberlus. « Un jour cet été » , écrivait Orwell dans le Quai de Wigan, « je traversais Letchworth quand le bus s’est arrêté pour laisser monter deux hommes âgés d’allure affreuse. Tous deux très petits, roses, joufflus et tous deux tête nue, ils devaient avoir dans les soixante ans. Ils étaient habillés de chemises couleur pistache et de shorts kakis dans lesquels leurs énormes arrière-trains étaient si boudinés que vous auriez pu en étudier chaque fossette. Leur arrivée fit courir un léger frisson d’horreur sur l’impériale du bus. L’homme assis à côté de moi… murmura ‘des socialistes’. Il avait probablement raison », continue le passage. « Le Parti travailliste indépendant tenait son université d’été dans la ville. » (Orwell néglige de mentionner qu’il y assistait lui-même).

      La ville-jardin de #Letchworth, une expérience en urbanisme inaugurée en 1904 – une utopie d’air frais et de vie rationnelle – devint instantanément une Mecque pour les amoureux de la vie simple et acquit une réputation nationale de ville « hurluberlue » : sandales et scandales à foison. Un de ses deux architectes originels, Raymond Unwin, avait été l’un des associés de Carpenter au sein du socialisme de Sheffield (et un végétarien). Un ancien résident a offert une description du « citoyen typique de la ville-jardin » : il portait des sandales, ne mangeait pas de viande, lisait William Morris et Tolstoï, et possédait deux tortues « qu’il cirait périodiquement avec la meilleure des huiles de moteur Lucas. » Les végétariens de la ville ouvrirent le Simple Life Hotel (l’hôtel ‘Vie Simple’), qui comprenait un magasin de produits alimentaires naturels et un restaurant réformiste alimentaire. Un membre de la famille quaker Cadbury ouvrit un pub sans alcool, la Skittles Inn (l’Auberge des Quilles), où il faisait un fructueux commerce de chocolat chaud et de Cydrax, un vin de pomme sans alcool. (Ce qui inspira un commentaire sur une vie « toute en quilles et sans bière » [6] à G.K Chesterton, et plus tard une raillerie à John Betjeman dans son poème Huxley Hall, « Ni mon dîner végétarien, ni mon jus de citron sans gin/ ne peuvent noyer mon hésitante conviction selon laquelle nous pourrions bien être nés dans le péché ».)

      Les dimanches, les Londoniens faisaient des excursions en train pour étudier l’étrange collection d’espérantistes vêtus de blouses et de théosophistes de Letchworth ; une bande dessinée d’un journal local dressait même le tableau comique de visiteurs d’un zoo d’humains. « Papa, je veux voir comment on les nourrit ! » , y réclame un enfant. Les panneaux indicateurs pour les visiteurs y signalaient : « Direction Les Lutins Raisineux Porteurs de Sandales À Pointes Longues », « Par Ici Pour Le Pub Non-toxique » et « Direction Les Mangeurs de Bananes Hirsutes » . Annie Besant, une théosophiste militante du contrôle des naissances, y ouvrit l’école St. Christopher – où le Parti travailliste indépendant tenait sa réunion d’été – et qui aujourd’hui encore offre exclusivement de la nourriture végétarienne (ses élèves admettent se rabattre sur McDonald’s).


      Dessin de Louis Weirter, publié dans le journal local The Citizen, 1909. Crédits image, First Garden City Heritage Museum de la Letchworth Garden City Heritage Foundation

      Les années 1920 et 1930 offraient nombre de tendances contre-culturelles propres à faire frémir Orwell. Un pacifisme de type jusqu’au-boutiste s’était davantage généralisé au milieu des années 30 qu’à n’importe quelle autre époque de l’histoire britannique. Il y avait aussi une manie du grand air (associée à un développement des loisirs) et d’un mode de vie hygiénique et non raffiné. Les adhésions au club cycliste du Clarion atteignirent leur apogée au milieu des années 30, et un nombre sans précédent de citadins en bermudas et chemises à col ouvert s’entichèrent d’hôtels de jeunesse et de randonnées pédestres. « Le droit de vagabonder » à travers vallons, coteaux et landes devint une cause de gauche et la randonnée de masse, un acte politique parfois nuancé de mysticisme de la nature. En 1932, l’écrivain S. P. B. Mais conduisit seize mille personnes dans le parc naturel des South Downs pour y admirer le lever du soleil sur Chanctonbury Ring (malheureusement, le ciel était nuageux ce matin-là). Le mouvement de retour à la nature prenait d’autres formes aussi. À Marylebone en 1928, la Nature Cure Clinic (clinique de cure naturelle) ouvrait ses portes, avec des idées homéopathiques venues de l’Est via l’Allemagne. Les fruits crus et les jus de légumes y étaient considérés nécessaires à l’élimination des toxines. Et dans les mêmes années 30, le Dr Edward Bach vantait les vertus curatives des essences de fleurs qu’il avait découvertes en recueillant des gouttes de rosée sur des plantes, à l’aube.

      Le #nudisme organisé fit son apparition en Grande-Bretagne à la fin des années 1920. L’un de ses premiers centres à s’ouvrir a été Sun Lodge, à Upper Norwood au sud-est de Londres. A partir de 1928, les membres de la #Sun_Bathing_Society (société des bains de soleil) se retrouvaient les week-ends pour s’imprégner des rayons salutaires et revigorants et pour d’autres activités comme la « danse rythmique. » Les habitants locaux s’agglutinaient autour de la clôture pour tenter d’entrapercevoir les baigneurs en puris naturalibus. En 1929, la police dut intervenir au Welsh Harp Reservoir, à côté de Wembley, pour protéger les naturistes contre des émeutiers. En dépit de la controverse qu’il suscitait, le mouvement #nudiste prit de l’ampleur. En 1932, une lettre au Times en appela à la reconnaissance des bénéfices du culte du soleil - « en moins qu’un costume de bain. » - Ses signataires comprenaient George Bernard Shaw et C. E. M. Joad, philosophe populaire, socialiste, pacifiste, enthousiaste de la campagne (et peut-être le modèle du “Professeur Woad » d’Orwell). Joad était convaincu des vertus des siestes « nu au soleil », même seulement sur des criques désertes. Le ridicule n’était jamais loin. Dans le film I See Ice (1938), George Formby chantait - « Une photo d’un camp nudiste/ Dans mon petit album d’instantanés/ Très jovial mais un peu humide/ Dans mon petit album d’instantanés. » -

      #Leslie_Paul, fondateur des Woodcraft Folk, une alternative antimilitariste aux scouts ouverte aux garçons comme aux filles, se décrivait comme un « socialiste du style d’Edward Carpenter, épris d’une vision mystique de l’Angleterre. » En 1933, cinq cent jeunes membres des Woodcraft Folk campèrent autour d’une pierre levée de l’âge du bronze, dans le Herefordshire, pour y écouter un exposé sur les alignements de sites. [7] Deux garçons étaient accroupis dans une cage d’osier au sommet du monument. (Aujourd’hui, le propriétaire de la terre sur laquelle se dresse la Queen Stone préfère ne pas donner sa localisation exacte pour ne pas encourager la tenue de séances.) Paul, qui était écrivain et journaliste, passait le plus clair de son temps dans un cottage de la campagne du Devonshire. Un ami local, Joe, avec des poils sur la poitrine « épais et bouclés » comme un « matelas de fils de fer » aimait à s’allonger nu au soleil, à déclarer sa passion pour Tolstoï et à dénigrer les chaussures de cuir. « Le végétarisme était dans l’air du temps progressiste », écrivit plus tard Paul. « De nouveaux magasins de nourriture offraient de quoi satisfaire de fantastiques nouveaux goûts. … j’ai bu un mélange de lait malté, d’eau chaude et d’huile d’olive qui passait pour avoir les plus heureux effets sur le colon et les nerfs. » C’était un admirateur de l’Union Soviétique, un socialiste et un pacifiste. « Le #pacifisme avait une extraordinaire affinité avec le végétarisme », se souvenait-il, « de sorte que nous vivions d’énormes saladiers de bois emplis de salade aromatisée à l’ail, de lentilles et de pignons de pin garnis de poireaux. Nous respirions la santé. »

      Orwell a participé à deux universités d’été en 1936 : l’une à Letchworth et l’autre organisée par #The_Adelphi, un magazine pour qui il écrivait, dans une grande maison de Langham, près de Colchester. L’éditeur et fondateur du journal était le critique John Middleton Murry, un pacifiste et socialiste d’un type spirituel et poète qui avait acquis la maison dans l’espoir d’en faire le foyer d’une nouvelle forme de communauté égalitaire. (« Dans cette simple et belle maison, notre socialisme est devenu réalité » , écrivait-il. « Il me semblait que nous avions atteint une nouvelle sorte d’immunité contre l’illusion. ») Tous les invités étaient mis à contribution pour aider à la bonne marche du centre : Orwell était très demandé à la plonge, où il employait des talents cultivés lors de ses jours de pauvreté à Paris. Au cours d’une des discussions, il asséna apparemment à son auditoire, en majorité des gens de la classe moyenne, qu’ils ne « reconnaîtraient même pas un mineur ou un débardeur s’il en entrait un dans la pièce. » Murry finit par penser que le Centre Adelphi tenait trop de l’atelier d’idées : les socialistes qui y résidaient manquaient de la discipline qu’apporte le rude labeur physique.
Son projet suivant fut une ferme pacifiste.

      Il y a cent autres exemples de socialistes épris de ‘vie simple’ qui auraient suscité le mépris d’Orwell. Mais, malgré tous ses efforts, la longue et riche histoire des « hurluberlus » continua au-delà des années 1930 jusqu’aux éléments de la Campagne pour le Désarmement Nucléaire, les #hippies et les #Verts. (Et au-delà de l’Angleterre aussi, bien sûr.) Dans les années 1960, un restaurant végétarien a effacé un siècle de moqueries en adoptant fièrement le nom « Les Hurluberlus ». De bien des façons, la situation s’est retournée contre Orwell. Les personnages comme Edward Carpenter et Leslie Paul peuvent désormais être considérés comme les pionniers de l’anti-capitalisme écologiste moderne. L’environnementalisme est de plus en plus une cause et de moins en moins une distraction d’excentrique.

      Beaucoup de choses qu’Orwell considérait comme hurluberlues sont aujourd’hui à la mode. Il y a trois millions et demi de végétariens en #Grande-Bretagne, le yoga fait de plus en plus partie de la vie quotidienne des classes moyennes, et des pilules homéopathiques sont avalées par millions. (Malgré tout, ces tendances suggèrent, encore plus que du temps d’Orwell, une volonté d’auto-préservation et un style de vie égoïste, le contraire d’une volonté authentique de changer le monde.)

      Inévitablement, alors que des aspects hurluberlus ont été absorbés dans le courant dominant, d’autres pratiques et croyances étranges prennent leur place et sont ridiculisées par la majorité. Dans l’esprit du Quai de Wigan , on pourrait dire de l’anti-capitalisme d’aujourd’hui qu’il attire avec une force magnétique tous les écolos forcenés, les fruitariens organiques, les scooteristes à batterie solaire, les enthousiastes des naissances dans l’eau, les pratiquants de sexe tantrique, les fans de world music, ceux qui vivent dans des tipis, les porteurs de pantalons de chanvre et les accros aux massages ayurvédiques d’Angleterre. Quant aux sandales, les journalistes du Daily Mail _ peuvent bien conserver la mémoire de l’association entre hurluberlus d’antan et pieds quasi-nus, mais les longues queues devant les boutiques Birkenstock devraient les y faire réfléchir à deux fois. La vie simple est peut être aussi illusoire aujourd’hui qu’hier, mais nous sommes tous devenus des porteurs de sandales.

      Paul Laity est rédacteur littéraire au sein de la vénérable London Review of Books. En 2001, il a publié la Left Book Club Anthology (l’Anthologie du club du livre de gauche) , (Weidenfeld & Nicolson)
      Traduction Entelekheia
      [1] William Morris, peintre, dessinateur de papier peint, écrivain et l’une des figures de proue d’un mouvement conjuguant art et artisanat, l’Arts and Crafts.
      [2] La première à avoir reconnu le talent d’Orwell. Elle l’aida à faire publier son premier livre en le portant elle-même à un agent littéraire qui le transmit à un éditeur, Victor Gollancz. Le livre, Down and Out in Paris and London, parut en 1933.
      [3] Une communauté socialiste utopique également connue sous le nom « Alcott House ».
      [4] Les réformistes du costume militaient contre le corset, pour le pantalon féminin, pour que les femmes s’habillent de façon adaptée à la mode des vélocipèdes, pour le port de sous-vêtements hygiéniques en laine, et plus généralement pour le port de vêtements pratiques, dits « rationnels ».
      [5] Club politique de centre-gauche, socialiste et réformiste créé en 1884. Gorge Bernard Shaw et Herbert George Wells en faisaient partie. La Fabian Society , qui se décrit aujourd’hui comme progressiste, existe toujours au sein du Parti travailliste. Elle est aujourd’hui alignée sur le néolibéralisme européiste de Tony Blair.
      [6] Jeu de mots sur un proverbe anglais. Littéralement, « la vie n’est pas toute faite de bière et de quilles », signifiant « la vie n’est pas toujours facile ».
      [7] Théorie loufoque sur des lignes imaginaires (également appelées « ley lines ») censées relier des sites préhistoriques de façon occulte.

      #culpabilisation #Gauche #Histoire_des_idées #Libéralisme #Socialisme_utopique #espéranto #hurluberlu #hurluberlue

      Cet article est paru dans Cabinet Magazine http://www.cabinetmagazine.org/issues/20/laity.php sous le titre ‘A Brief History of Cranks’.

  • Regardez le bouleversant documentaire “Daraya, la bibliothèque sous les bombes” - Télévision - Télérama.fr
    https://www.telerama.fr/television/regardez-le-bouleversant-documentaire-daraya,-la-bibliotheque-sous-les-bomb


    (j’entends en ce moment Delphine Minoui sur FC)

    Un autre film sur la #Syrie est possible. La preuve par #Daraya, la #bibliothèque sous les bombes, épopée sensible de trois jeunes hommes qui vont exhumer des milliers de livres des décombres des immeubles de leur ville bombardée par l’armée syrienne, pour les rassembler dans une #bibliothèque_clandestine. A travers eux on assiste à l’éveil d’une génération de jeunes #activistes pacifiques qui prend conscience de la puissance des mots et du pouvoir des #livres.

    Inspiré de l’ouvrage Les Passeurs de livres de Daraya (Seuil), de #Delphine_Minoui, grand reporter et Prix Albert Londres, et coréalisé par le talentueux Bruno Joucla, ce film fait un bien fou. Le duo a l’intelligence de s’effacer derrière les personnages du #film et de le concevoir comme s’il était le leur. On entre de plain-pied dans leur vie, on a peur pour eux, on est heureux avec eux, on partage leurs craintes et leurs espoirs, on les suit dans leur exil. Pas de fioritures dans la réalisation, pas de cadrage pour faire beau ou faire sens, la vie simplement racontée comme le journal intime de jeunes gens ordinaires écrivant une histoire extraordinaire. Et si l’utopie révolutionnaire collective échoue pour laisser place à une reconstruction plus individuelle, restent une amitié indéfectible et une morale en forme d’espoir : si les livres ne peuvent pas stopper les bombes, ils peuvent aider à rester humain. C’est déjà beaucoup.

  • "« Que sont-ils devenus ? » : Une ex-prof de banlieue retrouve ses élèves"
    http://syntone.fr/que-sont-ils-devenus-une-ex-prof-de-banlieue-retrouve-ses-eleves

    Quinze ans après son Journal d’une jeune prof , #Delphine_Saltel retrouve quatre anciens élèves de son collège de Meaux en banlieue parisienne. Avec Que sont-ils devenus ? , une série en quatre épisodes réalisée par Arnaud Forest pour #Arte_Radio, la documentariste poursuit son travail sur l’école comme caisse de résonance des inégalités et interroge les limites de son pouvoir d’ascension sociale.

    Le Journal d’une jeune prof (2003)
    https://www.arteradio.com/serie/journal_d_une_jeune_prof

    L’épisode 1
    https://dts.podtrac.com/redirect.mp3/www.arteradio.com/podcast_sound/588.mp3

    Que sont-ils devenus ? (2018)
    https://www.arteradio.com/serie/que_sont_ils_devenus

    L’épisode 1
    https://dts.podtrac.com/redirect.mp3/www.arteradio.com/podcast_sound/61659897.mp3

    #quartiers_populaires #école #enseignement #audio #podcast #crétaion_sonore

  • #France Télévisions : la justice relance le scandale Ernotte
    https://www.mediapart.fr/journal/france/070218/france-televisions-la-justice-relance-le-scandale-ernotte

    Après l’éviction de #Mathieu_Gallet de son poste de PDG de Radio France, l’audiovisuel public connaît de nouvelles turbulences : la police judiciaire enquête sur les irrégularités, révélées par Mediapart, auxquelles avait donné lieu la désignation de #Delphine_Ernotte au poste de PDG de #France_Télévisions.

    #Conseil_supérieur_de_l'audiovisuel #Didier_Quillot #Olivier_Schrameck #télévision

  • Pour une véritable refondation de l’audiovisuel !
    https://www.mediapart.fr/journal/france/310118/pour-une-veritable-refondation-de-l-audiovisuel

    Emmanuel Macron veut préparer une grande réforme de l’audiovisuel. Décidée par le CSA, la révocation du PDG de Radio #France #Mathieu_Gallet confirme que c’est une urgence, mais à la condition de mettre en échec les arrière-pensées de l’Élysée et d’engager une véritable régulation démocratique, encadrant tout autant l’audiovisuel privé.

    #Conseil_supérieur_de_l'audiovisuel #Delphine_Ernotte #Emmanuel_Macron #France_Télévisions #Olivier_Schrameck #Radio_France

  • L’audiovisuel public dans le miroir de l’affaire Gallet
    https://www.mediapart.fr/journal/france/160118/l-audiovisuel-public-dans-le-miroir-de-l-affaire-gallet

    Dans un souci d’« exemplarité », la ministre de la culture invite #Mathieu_Gallet, condamné pour favoritisme, à abandonner son poste de PDG de Radio #France. Mais le pouvoir gagnerait en crédibilité s’il n’avait toléré, avec le CSA, que l’audiovisuel public se transforme en pétaudière, avec des PDG nommés dans des conditions opaques, garantissant une tutelle permanente et oppressante de l’Élysée.

    #Delphine_Ernotte #France_Télévisions #Françoise_Nyssen #Radio_France

  • Congrès PS : le coup de gueule de #Delphine_Batho
    https://www.mediapart.fr/journal/france/150118/congres-ps-le-coup-de-gueule-de-delphine-batho

    Avec ses 4 candidats dont 2 hollandistes et un ex-vallsiste, la préparation du congrès du #parti_socialiste avait le parfum d’avant la catastrophe, comme si rien ne s’était passé. Et soudain Delphine Batho surgit. Le déboulé de la députée des Deux-Sèvres met du désordre et des mots sur cette bataille de somnambules.

    #France #Congrès_du_PS #Emmanuel_Maurel #Luc_Carvounas #Olivier_Faure #Stéphane_le_Foll

  • Où est Charlie ?
    https://www.mediapart.fr/journal/france/070118/ou-est-charlie

    Ni l’esprit corrosif de #Charlie_Hebdo, ni l’esprit rassembleur du 11-Janvier n’ont soufflé sur la journée intitulée « Toujours Charlie », organisée par le #printemps_républicain, le Comité Laïcité République et la LICRA, moins intéressante pour ce qui s’y est exprimé que pour l’espace politique et médiatique qu’elle dessine.

    #France #Alexis_Lacroix #Brice_Couturier #Delphine_Horvilleur #Elisabeth_Badinter #Pascal_Bruckner #Raphaël_Enthoven

  • L’audiovisuel public est en grave danger
    https://www.mediapart.fr/journal/france/271217/l-audiovisuel-public-est-en-grave-danger

    Emmanuel Macron veut donner le coup d’envoi d’une réforme de l’audiovisuel public. Le projet pourrait donner lieu à la création d’une holding rassemblant toutes les entreprises, ce qui renforcerait la mainmise du pouvoir. Le chef de l’État multiplie les signes de défiance à l’égard des journalistes et va jusqu’à s’afficher avec Cyril Hanouna, sanctionné pour homophobie et sexisme.

    #France #audiovisuel_public #Conseil_supérieur_de_l'audiovisuel #Delphine_Ernotte #Emmanuel_Macron #France_Télévisions #Mathieu_Gallet #Radio_France

  • La rabbin et l’islamologue : dialogue fécond autour de la laïcité
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/171217/la-rabbin-et-l-islamologue-dialogue-fecond-autour-de-la-laicite

    La rabbin #Delphine_Horvilleur et l’islamologue #Rachid_Benzine, deux figures intellectuelles hétérodoxes qui tiennent ensemble la foi et la liberté de penser, proposent un échange sur les manières d’être juif et musulman, qui permet aussi de repenser la façon d’être laïque.

    #Culture-Idées #islam #judaïsme #juifs #laïcité #musulmans #religion

  • #remaniement : Dussopt qui rejoint Bercy, a voté contre le budget 2018
    https://www.mediapart.fr/journal/france/241117/remaniement-dussopt-qui-rejoint-bercy-vote-contre-le-budget-2018

    Ce proche de Valls est exclu du PS pour rejoindre un #gouvernement qu’il a fortement critiqué ces six derniers mois. #Benjamin_Griveaux devient porte-parole du gouvernement en remplacement de #Christophe_Castaner. #Delphine_Gény-Stephann, passée par la direction du Trésor et le groupe Saint-Gobain, devient secrétaire d’Etat auprès de Bruno Le Maire.

    #France #Emmanuel_Macron #Olivier_Dussopt

  • #remaniement : Macron recrute un autre socialiste
    https://www.mediapart.fr/journal/france/241117/remaniement-macron-recrute-un-autre-socialiste

    Au terme d’une semaine de spéculations, l’exécutif a procédé à ce qu’il appelle un « ajustement ». #Benjamin_Griveaux devient porte-parole du #gouvernement en remplacement de #Christophe_Castaner, tandis que deux “nouveaux” entrent à Bercy : un socialiste proche de Manuel Valls et une ingénieure passée par la direction du Trésor.

    #France #Delphine_Gény-Stephann #Emmanuel_Macron #Olivier_Dussopt

  • Macron recrute un socialiste au #gouvernement
    https://www.mediapart.fr/journal/france/241117/macron-recrute-un-socialiste-au-gouvernement

    Au terme d’une semaine de spéculations, l’exécutif a procédé à ce qu’il appelle un « ajustement ». #Benjamin_Griveaux devient porte-parole du gouvernement en remplacement de #Christophe_Castaner, tandis que deux ’nouveaux’ entrent à Bercy : un socialiste proche de Manuel Valls et une ingénieure passée par la direction du Trésor.

    #France #Delphine_Gény-Stephann #Emmanuel_Macron #Olivier_Dussopt #remaniement

  • « Affronter le problème du non-consentement »
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/211017/affronter-le-probleme-du-non-consentement

    Les hashtags #metoo ou #balancetonporc ont ravivé les débats sur ce que signifie consentir à une proposition de nature sexuelle. #Delphine_Dhilly, documentariste, travaille sur la « zone d’ombre » où les femmes cèdent sans consentir. Entretien et extraits de film.

    #Culture-Idées #consentement #sexe

  • #activités_de_conseil chez les députés : une mesure clé repoussée à 2022
    https://www.mediapart.fr/journal/france/050917/activites-de-conseil-chez-les-deputes-une-mesure-cle-repoussee-2022

    Bientôt promulguées, les lois « confiance » prétendent encadrer les activités de conseil des députés. En réalité, la principale mesure affichée par le gouvernement s’appliquera en 2022 seulement. « Supercherie ! », dénonce le PS.

    #France #conflits_d'intérêts #Delphine_Batho #moralisation #Nicole_Belloubet #parlement

  • David Pujadas : la face cachée du 20 h
    Syndicat national des journalistes - France Télévision
    http://snj-francetv.fr/david-pujadas-la-face-cachee-du-20-h

    Sur son piédestal du 20 h de #France2, David Pujadas se croyait intouchable, protégé par de bons chiffres d’audience. Le présentateur vedette vient pourtant d’être écarté. Une décision de #Delphine_Ernotte, Présidente de France Télévisions, qui peut paraître brutale.

    Le SNJ #France_Télévisions ne peut se réjouir des soubresauts que traverse le Service Public depuis cette annonce. Car M. #Pujadas a été la figure de proue de l’Information de France 2 pendant 16 ans. Il est donc normal que son départ suscite des interrogations.

    Cependant, le SNJ rappelle qu’il n’avait cessé d’alerter la direction de l’Information sur les dérives de l’édition phare de la chaîne, sous le règne de #David_Pujadas et d’ #Agnès_Vahramian, sa rédactrice-en-chef.

    Non, l’audience ne justifie pas tout, et le côté obscur du 20h se traduisait par une violence du #management, un taylorisme érigé en système, et de la #discrimination professionnelle. Alain De Chalvron, ancien correspondant de France 2 en Chine, n’avait-il pas lui-même été « exclu » du 20h pour avoir écrit un rapport sur l’état de la rédaction, pourtant demandé par la Présidente de FTV.

    Le 20 h était tenu par une caste, celle d’un petit groupe de journalistes. L’étage supérieur de la fusée qui décide de tout : le #taylorisme journalistique a été imposé comme l’ultime étape d’un système visant à contourner toute #contradiction. Autrement dit, les journalistes qui mettent en forme l’information ne sont pas ceux qui la recueillent. Ceux qui fournissent des « bouts de sujets » sont cantonnés à des rôles d’exécutants.

    Sur la planète #20h, tout le monde est perdant. Alors que des #journalistes peu expérimentés érigés en « nouvelles stars » de l’antenne sont en surchauffe, de grands reporters sont réduits à des missions dégradantes : multiplier les éléments.

    De nombreuses dérives de cette édition ont été pointées par le médiateur de FTV. Les sujets « incarnés » ont suscité l’opprobre de bon nombre de téléspectateurs. Quel est l’intérêt journalistique de mettre en scène les journalistes au risque de donner à voir une réalité aseptisée, pour ne pas dire déformée ? Et que dire des micros-trottoirs dans laquelle on laisse parfois des électeurs d’extrême-droite tenir des propos discriminatoires, sans apporter la moindre contradiction ? La diffusion d’un dossier sur des stages destinés à redorer la masculinité des participants, sans apporter de contrepoint ni dénoncer le caractère sexiste, et lancé sur la « fin du patriarcat » a également suscité beaucoup de réactions.

    Autre hasard du calendrier, dans une tribune écrite dans Libération, le directeur de l’Information, #Michel_Field, qui semble découvrir opportunément le contenu des journaux, s’interroge sur les reportages « incarnés » tout comme sur les « effets de montage, musique et commentaires dramatisants ».

    Le même directeur de l’information qui paraissait peu enclin à défendre l’ #investigation ces dernières semaines, et qui semble souvent bien loin de s’intéresser à ses équipes de reporters, sauf à les remercier par mail après certaines opérations spéciales.

    Le #SNJ n’a pas à se féliciter ou à se plaindre d’un choix qui n’est pas de notre ressort. C’est une prérogative, de la présidente sans aucun doute.

    Le choix du calendrier est néanmoins catastrophique puisqu’il jette sur le service public un nouveau doute quant au lien politique entre des décisions et le changement d’actionnaire.

    Notre seule vigilance s’opère sur les contenus, et les principes qui régissent notre profession. Le choix des équipes quelles qu’elles soient doit se faire dans le respect des uns et des autres, et permettre de repartir sur des bases saines qu’elles soient journalistiques ou sociales.

    Les révolutions de palais ne changent rien pour celles et ceux qui dans l’ombre tentent de faire leur métier du mieux possible.

    Paris, le 17 mai 2017

  • « En prenant le pouvoir, les religieux lui avaient volé ses repères. Il y avait d’abord ce voile qui lui écrasait la mise en plis. Mais aussi toutes ces rues qui avaient changé de nom. Sur les plaques en métal bleu et blanc, place aux ayatollahs, aux martyrs de la guerre Iran-Irak… C’est à cette époque que sa mémoire, pourtant si bonne, devint sélective. Pour elle, l’avenue Pasdaran (les fameux Gardiens de la révolution) allait toujours rester l’avenue Sultanat Abbad : un long ruban de bitume qui file vers les quartiers huppés du nord de la capitale et qui croise, à la perpendiculaire, l’impasse abritant votre maison » (p.60)

    Lu dans Delphine MINOUI, « Je vous écris de Téhéran », Seuil, 2015.
    Un livre que j’ai adoré, par ailleurs.

    #Iran #toponymie #Delphine_Minoui #livre #citation

  • Alep en carte : du rouge, rien que du rouge
    https://www.franceculture.fr/emissions/revue-de-presse-internationale/alep-en-carte-du-rouge-rien-que-du-rouge

    Depuis quatre ans et demi, j’ai crayonné la ville d’Alep une dizaine de fois. […] Le pouvoir pilonne immeuble par immeuble rebelles et civils avec pour un objectif : faire fuire les habitants. Mes cartes se couvrent alors de multiples teintes de rouge. Du rouge pour les premiers exactions, du rouge pour les premiers bombardements, du rouge et encore du rouge […] En quatre ans et demi, Je n’aurai finalement jamais mis de bleu sur Alep, ni celui des casques de l’ONU, ni celui du fond étoilé du drapeau américain, pas plus que le bleu Azur de celui de l’Union européenne.

    #Alep #cartographie